Avec Fabienne Stahl

La chronique de Guillaume Sébastien : Heureux les artistes qui, après leur mort, ont un musée… C’est le cas de Maurice Denis (1870-1943) dont le musée est installé dans sa propre maison de Saint-Germain en Laye, un ancien hôpital qu’il avait renommé « prieuré ». Un musée pour Maurice Denis, c’est somme toute normal : l’artiste fut l’un des fondateurs et théoricien du groupe Nabi, il est l’un des artistes religieux les plus importants du XXème siècle, il fonda les Ateliers d’Art Sacré en 1917, une entreprise « révolutionnaire ». Maurice Denis acheta en 1914 ce prieuré qui surplombe un vaste jardin. Il le retapa complètement, passa quinze années à en refaire la chapelle, œuvre magistrale avec fresques, Chemin de Croix et vitraux. Le musée n’accueille qu’une partie seulement de la vaste collection qu’il possède. On est toujours surpris d’y voir les œuvres représentant les scènes de la vie du Christ plantées dans le décor contemporain de l’artiste. Ainsi, « La vocation des apôtres » où Jésus marche sur une plage, celle de Perros-Guirrec où Denis a avait sa villégiature. Plus loin, « Marthe et Marie » avec le Christ sur la terrasse de la villa du peintre qui surplombe la mer… Marthe était justement le prénom de son épouse adorée. Marthe et les femmes sont actuellement le sujet d’une belle exposition temporaire. Les femmes, mais aussi les enfants (Maurice Denis eut six enfants) sont partout dans l’œuvre du peintre. Que vive Maurice Denis, à travers son musée et sa peinture !

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