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Date un Doc: Episode 2: Cancer du sein : tout sur la reconstruction avec le Dr Anna Ilenko

Date un Doc: Episode 2: Cancer du sein : tout sur la reconstruction avec le Dr Anna Ilenko

40min |01/04/2025
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Description

Pour ce deuxième épisode, je reçois le Dr Anna Ilenko, chirurgienne spécialisée en chirurgie mammaire. On parle reconstruction du sein après un cancer, les avancées et défis de cette chirurgie.

👉 Suivez moi sur Youtube sur ma chaine Océane Sultan ou sur Instagram @sultanoceane @dateundoc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Date un Doc, le podcast qui vous emmène dans les coulisses de la médecine. Je suis le docteur Océane Sultan et ensemble nous allons explorer l'histoire derrière vos médecins et les secrets de la santé. Aujourd'hui, je date Anna Ilenko. Salut Anna, ça va Salut,

  • Speaker #1

    ouais ça va, merci.

  • Speaker #0

    Alors Anna, t'es chirurgienne je sais pas si on dit chirurgien ou chirurgienne spécialisé dans la chirurgie du sein t'as une double voire triple activité puisque tu travailles à l'hôpital Gustave Roussy où t'es chirurgien bien sûr mais t'as aussi une activité en tant qu'experte dans la prévention du cancer du sein et tu travailles aussi à la clinique Geoffroy Saint-Hilaire à Paris ça fait pas mal on a décidé de se faire un petit endroit plus cosy qu'à l'hôpital pour discuter de la chirurgie du sein un peu genre conversation de filles et donc du coup je te reçois chez moi je suis archi content moi aussi c'est cool ça me fait trop plaisir donc avant qu'on rentre dans le vif du sujet des seins, des boobs,

  • Speaker #1

    de tout ça comment t'en es venue à cette spécialité hyper dur de te répondre j'ai l'impression que ça a toujours été comme ça je me suis jamais posé la question de quel spe j'allais faire ok pour moi les seins ou les seins les seins les seins ok les seins voilà ça a été complètement naturel depuis oui le début de mes études quasiment. Et ouais, je te dis, je me suis jamais posé la question de quelle autre spécialité je ferais.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qu'on fait comme spécialité pour devenir spécialiste dans les seins

  • Speaker #1

    Alors, le problème, c'est que la scénologie, c'est la science des seins, n'existe pas en tant que telle, en tant que spécialité médicale. Donc, pour être expert dans le sein, t'as deux voies possibles. Soit t'es chirurgien-plasticien. Ok. soit tes chirurgiens gynéco. Et en fait, pendant ton cursus, si tu es plasticien, tu vas faire une surspécialité en cancéro, etc. Pareil, quand tu es chirurgien gynéco, tu vas aussi faire une surspécialité en chirurgie reconstructrice pour que tu puisses être performant dans tous les domaines de la chirurgie séno. Ok,

  • Speaker #0

    et du coup, toi, tu es passée par quelle voie Gynéco. Ok, du coup, tout ton internat, tu as fait des trucs complètement différents.

  • Speaker #1

    Ouais, je faisais des gardes à la maternité. Ouais, je sais pas. Mais très vite, j'ai fait quasiment que la chirurgie du sein. À partir de la moitié de mon internat, j'ai fait quasiment que ça.

  • Speaker #0

    Ok, bon. Alors du coup, il y a des patientes que tu opères du sein dans le cadre de cancer. Oui. Et donc, ma première question, ça paraît un peu bateau, mais quand est-ce que tu décides, toi ou je veux dire les chirurgiens en général, d'enlever juste la tumeur ou d'enlever tout le sein Tu te bases sur quels critères

  • Speaker #1

    Alors, déjà, les critères, ils sont multiples.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tu as un critère purement morphologique, c'est-à-dire que si tu as une tumeur qui fait une certaine taille par rapport à la taille d'un sein, et que tu te dis, si je retire la tumeur, je vais faire une séquelle esthétique trop importante, eh bien là, tu t'orienteras plutôt vers une mastectomie.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu enlèves tout le sein. Dès que finalement, il y a une différence entre les deux. Dès que tu vas avoir une grosse différence entre les deux.

  • Speaker #1

    Si tu retires plus d'un certain pourcentage du volume de la glande mammaire, sans pouvoir reconstruire, tu te dis, il vaut mieux faire une mastectomie, ça fera un meilleur résultat esthétique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tu as d'autres critères. Tu peux avoir la demande de la patiente.

  • Speaker #0

    Ok, il y en a qui préfèrent Ah oui.

  • Speaker #1

    Il y a des patientes qui demandent une mastectomie. Je ne vois pas pourquoi je dirais non. Juste parce que c'est accessible à un traitement conservateur. Une patiente qui me demande de faire une mastectomie, je lui fais une mastectomie. Ok. Pas de souci. Ensuite, tu as des critères purement oncologiques. C'est-à-dire que si dans le sein, tu as plusieurs sites tumoraux disséminés dans tout le sein, là, tu feras plutôt une mastectomie versus une tumorectomie. Et puis, parfois, l'indication, elle change. au cours des traitements. Typiquement, quand tu as une femme jeune devant toi qui a un cancer du sein avec une seule tumeur, le profil du cancer du sein peut faire que tu vas commencer par une chimiothérapie et ça va aussi faire réduire la taille de la tumeur. Donc une tumeur qui initialement ne pouvait pas être opérée en traitement conservateur, mais avec une chimiothérapie, on peut atteindre justement le traitement conservateur.

  • Speaker #0

    Donc chez les gens qui se disent Ouais, finalement, de m'enlever un sein, c'est peut-être un peu trop post-chimio. Ils se disent peut-être que ça peut passer juste en enlevant la tumeur.

  • Speaker #1

    Et la chimio, elle n'agit pas sur tous les types de tumeurs. C'est vraiment très spécifique. À chaque patiente, il faut étudier le dossier. Ok.

  • Speaker #0

    Et une fois que finalement tu as enlevé tout le sein, quelles sont les possibilités de reconstruction Tu as plusieurs possibilités. Oui. Globalement, ça va être quelles sont les possibilités et tu t'orientes vers quoi pour des cas particuliers

  • Speaker #1

    En fait, déjà, quand tu fais une mastectomie, tu as le choix de faire soit une reconstruction immédiate, c'est-à-dire que pendant la même intervention, on fait la mastectomie, on reconstruit le sein. L'autre solution, c'est de faire une reconstruction qu'on appelle différée. C'est-à-dire qu'on va reconstruire le sein à la fin de tous les traitements, quelques mois après la fin des traitements type radiothérapie, etc.

  • Speaker #0

    Et ça, tu le décides quand

  • Speaker #1

    Alors ça, t'en parles avec la patiente en consultation. T'as très peu de contre-indications à la reconstruction immédiate. Il y en a. Il faut le comprendre. Par exemple, quand le cancer atteint la peau, tu ne peux pas être safe au niveau du traitement du cancer si tu gardes la peau. Du coup, là pour le coup, tu ne pourras pas reconstruire. Par contre, dans la très grande majorité des cas, c'est tout à fait possible de faire une reconstruction immédiate. Donc on en parle avec la patiente en consulte, à elle de décider si elle le souhaite ou pas. Et en fonction de la morphologie de ses seins, en fonction... Des autres maladies qu'elle peut avoir à côté, le type diabète, hypertension, des déficits immunitaires, eh bien, on va évaluer un score de risque de complications post-opératoires. Et puis, on va mettre ça en balance avec le bénéfice de la reconstruction. Donc, tout ça, on va en discuter avec la patiente.

  • Speaker #0

    Et la reconstruction, c'est quoi C'est mettre une prothèse ou il y a d'autres trucs Alors,

  • Speaker #1

    du coup, il y a aussi d'autres possibilités que de mettre une prothèse. Et donc... En fonction de la morphologie de la femme, de la morphologie de ses seins, on va proposer telle ou telle technique. L'idée, c'est d'avoir le meilleur rendu esthétique possible avec une reconstruction qui colle au souhait de la patiente dans la mesure du possible et du réalisable, bien entendu. Mais si la patiente me formule... un moyen de reconstruction et que je pense que c'est tout à fait accessible et que c'est tout à fait raisonnable pour cette patiente, bien sûr qu'on va faire, on va s'orienter vers ça. Ok.

  • Speaker #0

    Et il y en a qui te demandent de reconstruire et en même temps de se dire Ah bah je voulais des plus gros seins alors...

  • Speaker #1

    Ouais, ça arrive. Ouais. Ça arrive. Dans la mesure du possible, on peut accepter, bien sûr. Mais c'est vrai que, bon, faut penser aussi que... Quand on fait une augmentation mammaire sur une reconstruction, c'est généralement des augmentations qui sont assez limitées. On augmente un petit peu, mais on ne va pas gagner deux ou trois bonnets. Oui,

  • Speaker #0

    ça fait un peu... Où est-ce que tu places la prothèse Comment ça se fait que ça ne tombe pas C'est un peu con comme question, mais tu vois, il n'y a pas de risque. Tu te retrouves avec un truc plus haut, alors tu la places.

  • Speaker #1

    En fait, tu as deux façons de placer la prothèse. Soit tu la places devant le muscle pectoral, soit tu la places derrière le muscle pectoral. Et pareil, c'est des questions de morphologie de poitrine, de morphologie de patiente. Ce qui est sûr, c'est que si tu veux avoir un résultat esthétique qui soit joli, justement avec une prothèse qui ne se balade pas au niveau du thorax, le secret, c'est d'avoir la prothèse qui soit la plus adaptée à l'enveloppe cutanée. de ta patiente. Ok. C'est-à-dire qu'une patiente avec des très gros seins, tu ne vas pas pouvoir mettre une petite prothèse. Ce n'est pas en adéquation. Donc l'idée, c'est de mettre justement le plus proche possible des mesures de la femme qu'on va opérer pour justement que la prothèse s'inscrive le mieux possible au niveau de son schéma corporel. Ok.

  • Speaker #0

    Et donc une fois que tu as mis des prothèses, bien sûr, les prothèses, on peut en mettre... hors cas de la chirurgie du cancer, je veux dire. Quels sont les risques, du coup, d'avoir une prothèse

  • Speaker #1

    Alors, tu as des risques qu'on peut classer immédiats, on va dire dans les mois et demi qui suit la chirurgie. Et puis, tu as des risques un peu plus tardifs. Dans les suites immédiates, le risque principal, quand tu mets un corps étranger, c'est d'avoir une infection. Et aussi, le risque quand tu fais une mastectomie avec une reconstruction, c'est d'avoir une souffrance cutanée. Ok. Pourquoi une souffrance cutanée Parce que quand tu retires le sang, tu supprimes un peu d'alimentation en oxygène de la peau. Et du coup, il faut que la peau se réautonomise sur la prothèse en termes de vascularisation, d'oxygénation. Et parfois, on peut avoir des souffrances. Ça peut arriver. Donc ça, c'est les deux grandes complications immédiates qu'on surveille dans le mois qui suit l'intervention. Et puis, on a des complications tardives qui peuvent être arrivées entre plusieurs mois, voire plusieurs années après la chirurgie. Par exemple, on peut avoir ce qu'on appelle des coques. Des coques, c'est une épaisseur qui va se former autour de la prothèse. Tout le monde, toutes les patientes qui ont des prothèses, même esthétiques, ont ce qu'on appelle une coque. Mais cette coque, elle est plus ou moins rigide et elle déforme plus ou moins la prothèse en fonction de sa rigidité. Et donc si cette coque, elle est trop rigide, ça fait des contractures au niveau de la prothèse. Du coup, il faut changer la prothèse et enlever la coque.

  • Speaker #0

    Et ça fait mal Ça peut faire mal.

  • Speaker #1

    Ça peut créer un inconfort, tu vois, au niveau du thorax. Parfois, les femmes, elles peuvent se sentir comme dans un étau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est pas très fréquent, mais ça arrive. C'est des choses qu'on discute également en pré-op pour prévenir les patients.

  • Speaker #0

    Ce que j'ai oublié de te poser, c'est la prothèse, si tu la mets devant le muscle ou derrière le muscle, est-ce que tu as une différence de sensation Je veux dire, quand tu baltes tes seins, est-ce que finalement...

  • Speaker #1

    Oui, tu as une différence de sensation. Pourquoi Parce que... Tu vas avoir une épaisseur supplémentaire quand tu vas mettre ta prothèse derrière le muscle. Tu vas avoir la peau, tu vas avoir ton épaisseur de muscle et ensuite tu vas avoir la prothèse. Donc tu vois, tu vas avoir deux couches avant de toucher entre guillemets la prothèse. Quand tu la mets sous la peau, en fait tu vas avoir la peau et directement la prothèse. Donc ça va faire une différence au toucher. Maintenant, cette différence au toucher, tu peux carrément la... la récupérer en faisant des réinjections de graisse en post-opératoire, quelques mois après la reconstruction immédiate, pour justement apporter plus d'épaisseur à la peau et avoir un rendu beaucoup plus naturel. Et l'avantage, c'est que du coup, quand tu mets la prothèse devant le muscle, c'est techniquement plus simple et c'est plus confortable pour les patients. D'accord.

  • Speaker #0

    Ok, donc maintenant, c'est quoi Tu privilégies plutôt devant le muscle ou derrière le muscle finalement

  • Speaker #1

    C'est des questions aussi d'habitude de chirurgien. D'un point de vue personnel, je ne vais pas engager l'avis des autres personnes parce que du coup, chacun fait selon son expérience et tout. Personnellement, je place la très grande majorité de mes prothèses en pré-pectoral. Et je réserve le rétro-pectoral aux patientes qui sont extrêmement minces. Et pour lesquels je vois que je ne vais pas avoir beaucoup de graisse à réinjecter si jamais j'ai besoin.

  • Speaker #0

    C'est devant, derrière le muscle Exactement.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    et près, devant le muscle. Ok, et donc là on a parlé des complications immédiates, des complications à distance un peu avec la coque. Il y a quand même eu toute une espèce de débat et tout ça. On en est où sur les risques de lymphome, de choses comme ça, une fois qu'on a eu des prothèses

  • Speaker #1

    T'as entendu, il y a quelques années, il y avait eu le scandale...

  • Speaker #0

    Il y avait eu le scandale, oui, je vois ça.

  • Speaker #1

    Et donc, ce qui avait été mis en lumière, c'est que le risque de lymphomanaplasie qu'a grande cellule... Oui, donc un type de cancer. Un cancer des cellules lymphoïdes de la circulation sanguine.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Si tu veux, ce type de cancer était induit plutôt par des protéines. des prothèses qu'on appelait macro-texturées.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Macro-texturées, ça veut dire c'est l'enveloppe de la prothèse, c'est-à-dire le revêtement de la prothèse, qui était rêche. D'accord. Et qui créait une inflammation chronique au niveau de la coque, cette fameuse coque. Et c'est ça qui induisait probablement les lymphomes.

  • Speaker #0

    Donc du coup, tu as des prothèses qui sont plus lisses et des prothèses qui sont moins lisses globalement.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et les moins lisses, j'imagine que c'était pas mal à la base. Pour se dire que ça va accrocher.

  • Speaker #1

    Exact, parce que du coup, ça a évité que ça bouge. Mais du coup, le pendant, c'est que... Donc, ces prothèses-là, elles ont été complètement retirées du marché. Ok. On ne s'en sert plus du tout. Et donc, maintenant, les types de prothèses sont des prothèses lisses, qu'on utilise aussi bien en esthétique qu'en cancer ou avec la reconstruction. Ok. Ou des prothèses qu'on appelle micro-texturées, qui, elles, ont une forme un petit peu différente des prothèses rondes. et qui permettent de s'adapter à des morphologies spécifiques de seins. Ok. Mais ces deux types de prothèses-là sont, bien sûr, on ne peut pas dire que le risque zéro n'existe pas en termes de lymphome à grande cellule, mais visiblement, c'est quand même beaucoup plus safe avec un risque qui est de 1 sur plusieurs millions.

  • Speaker #0

    Après, de toute façon, c'est vrai qu'on parle maintenant pour les cancers d'inflammation, de choses comme ça. Donc, ça allait dans ce sens-là avec l'inflammation qui a été créée. Ok. Combien de temps tu gardes une prothèse Il y a une expiration Alors,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de date d'algimille de consommation.

  • Speaker #0

    Stop De préférence, non, c'est pas ça.

  • Speaker #1

    Une DNC. En fait, maintenant, tu peux garder les prothèses même jusqu'à 20 ans si elles n'ont pas de signe d'usure. On fait des échos de prothèses pour vérifier qu'il n'y ait pas de dépanchement autour de la prothèse, donc du liquide, que justement elle ne soit pas déformée, qu'il n'y ait pas de suspicion de rupture. Si tout ça va bien, écoute, 20 ans...

  • Speaker #0

    Tu fais des échos réguliers pendant tes suivis gynéco Je fais radiologue à peu près tous les deux ans. Ok, d'accord. Donc les gens qui ont une prothèse du sein... que ça soit post-cancer ou juste d'un point de vue esthétique, c'est conseillé de faire une écho tous les deux. Ok. Je ne savais même pas. Donc, tu m'avais parlé de la radiothérapie. Oui. Est-ce que tu as des complications En fait, les femmes sont opérées après un cancer, ça on est d'accord. Elles ont éventuellement une reconstruction immédiate, avec une prothèse qui est mise en place. Et parfois après, chez certaines personnes, ça dépend du cancer, tout ça, tout ça, elles vont avoir de la radiothérapie. Qu'est-ce qui se passe post-radiothérapie Est-ce que ça change Parce que la radiothérapie, ça va être des rayons qui vont être sur le sein, en tout cas, donc du coup sur la prothèse. Qu'est-ce que ça va changer

  • Speaker #1

    Alors, parfois, ça ne change rien. Ok. Et parfois, ça modifie le résultat esthétique. Ok. Pourquoi Alors ça, c'est quand même la plus grande majorité des cas. Alors, ce n'est pas une fatalité. Juste, pareil, ça fait partie des choses... qu'on discute avec les patientes, ça se rattrape après la radiothérapie. On peut changer la prothèse, on enlève la coque, on fait des réinjections de graisse. Ce n'est pas une fatalité, mais effectivement, la radiothérapie fait que, quand on sait qu'il va y avoir de la radiothérapie, on adapte aussi notre façon de reconstruire. Quand tu vas avoir de la radiothérapie, on ne va pas pouvoir te faire de reconstruction autre que prothétique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc quand on sait qu'il va y avoir la radiothérapie, dans un premier temps, on met une prothèse, on revoit après la fin de la radiothérapie le résultat esthétique et on rediscute avec la patiente si elle veut garder une prothèse ou si on fait autre chose comme type de reconstruction.

  • Speaker #0

    Quelles sont les autres possibilités, autres que prothétiques, là, t'en parlais

  • Speaker #1

    Tu peux faire des reconstructions qu'on appelle par lambeaux. Ce sont des reconstructions autologues. Donc autologue, ça veut dire avec tes propres tissus. L'idée, c'est d'aller chercher dans un autre endroit de ton corps un volume qui permette de restaurer le volume du sein. Ça peut être au niveau du dos, le muscle grand dorsal. Ça peut être au niveau du bas du ventre. Ça peut être au niveau des cuisses. Il y a pas mal de sites que tu peux prélever. Donc ça, ce sont les reconstructions qu'on appelle par lambeaux. Et puis tu as aussi un type de reconstruction qui s'appelle par l'hypomodelage exclusif, l'hypo-feeling exclusif, c'est de la réinjection de graisse.

  • Speaker #0

    Tu prends de la graisse, tu fais comme une liposuction

  • Speaker #1

    Exactement, tu prépares la graisse et tu la réinjectes à l'endroit que tu veux reconstruire au niveau du thorax. Mais ça, ça nécessite plusieurs séances.

  • Speaker #0

    Tu ne peux pas le faire en trois. Ok, tu coopères assez souvent. On a dit au départ que tu travaillais aussi à Gustave Aussi en tant qu'experte de prévention du sein. On avait une super idée basée sur une pub qui existe. C'était de montrer comment il fallait palper le sein. Bref, on n'a pas réussi à avoir de comédien. Parce que bien sûr, si on montre des seins à l'écran, ça ne va pas pas chier. En fait, on voulait faire des petites palpations de seins d'une personne un peu ronde, d'un mec un peu rond. Bref, je n'ai pas trouvé de quelqu'un, mais peut-être qu'on fera ça la prochaine fois. Mais... Quelqu'un qui a une prothèse, c'est plus difficile de faire de la prévention du cancer du sein. On palpe différemment, on ne va pas faire une radioménéco, une IRM, on surveille différemment.

  • Speaker #1

    Tu parles d'une patiente qui a eu un cancer avec une prothèse Les deux, j'ai envie de te dire. Les deux. Les patientes qui ont des prothèses esthétiques, la surveillance n'est pas du tout grévée par le fait d'avoir des prothèses. Parce qu'en général, la prothèse est mise derrière la glande. Donc quand tu palpes, tu peux palper facilement s'il y a une anomalie, ça se sent. Et ce n'est pas contre-indiqué de faire des mamans.

  • Speaker #0

    Ok. Et on voit tout aussi bien Oui. Ok.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Par contre, chez une patiente qui a une reconstruction mammaire post-cancer, nécessairement, c'est parce qu'elle a eu une mastectomie. Donc, en fait, il n'y a plus d'indication de faire des mammographies. Ok. Donc, tu feras juste des échographies du côté reconstruit. Et c'est pareil, les prothèses, elles sont au niveau de la peau ou alors derrière le muscle. Donc, mieux. tu cherches une récidive. Si tu cherches une récidive au cours du suivi, c'est souvent au niveau de la peau ou des tissus sous-cutanés. Donc, en fait, le fait d'avoir une prothèse, ça ne va pas forcément te gêner pour avoir un diagnostic fiable et fin et précoce.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, je vais te poser une question qu'on m'a plusieurs fois posée. Je vais parler d'un sujet très particulier, je vais te parler des tétons. Donc, quand on fait une mastectomie, on enlève tout le sein, on enlève les tétons aussi. on enlève tout ou pas Ça dépend. Ça dépend Ouais. Alors, quand est-ce que t'enlèves, quand est-ce que t'enlèves pas

  • Speaker #1

    Alors, souvent, comme je te disais en intro, tu sais, par rapport à la décision de reconstruction ou pas, on a des critères de morphologie, on a des critères de maladie, sur l'oncologie et la maladie en elle-même. Pour garder le mamelon, c'est exactement la même chose. C'est-à-dire qu'il y a des patientes qui vont avoir des seins qui vont être très très imposants, en termes de taille et pour des raisons morphologiques parfois on peut pas garder le mamelon parce que il faut réduire l'étui cutané pouvoir restaurer une forme de sein qui soit la plus la plus native possible donc dans ce cas là par exemple tu peux pas garder le mamelon ou alors tu peux le greffer tu enlèves le sein ouais tu prends le mamelon et après tu le remets à la place ouais tu peux J'adore. Ça, ça peut se faire. Et puis, parfois, tu as des critères par la maladie pour lesquels tu ne peux pas garder le mamelon. Par exemple, si le cancer est placé vraiment à proximité immédiate du mamelon ou si à l'examen que je vais faire en préopératoire, je vais avoir une anomalie du mamelon, on ne va pas le garder pour la chirurgie. Ça ne va pas être possible. Pourquoi Parce que sinon, tu augmentes trop le risque de récidive à ce niveau-là et tu es plus sécure pour le traitement.

  • Speaker #0

    Ok. Quand on fait une mastectomie chez certaines patientes, bien entendu, dans le type de forme de cancer, si c'est plus ou moins évolué, on va aussi aller plus loin et enlever des ganglions qui vont être sous le bras. Donc ça s'appelle le curage ganglionnaire. Qu'est-ce que ça change pour toi et qu'est-ce que ça change chez les patients d'enlever, de ne pas enlever tous ces ganglions qui sont sous le bras

  • Speaker #1

    En termes d'indications de reconstruction et tout, pour moi, ça ne change pas grand-chose. Si ce n'est que quand tu fais un curage axillaire, c'est que nécessairement, tu as une atteinte ganglionnaire. Et donc, du coup, ça veut dire que la patiente aura de la radiothérapie.

  • Speaker #0

    Ok, donc là, tu es sûre Oui.

  • Speaker #1

    Du coup, j'adapte ma façon de reconstruire. Ok. Mais chirurgicalement, ce n'est pas quelque chose de... Oui, ça ne change rien. Pour la patiente, c'est une opération qui est forcément un tout petit peu plus... lourde en termes de suite post-opératoire que de faire juste un ganglion sentinelle. Ganglion sentinelle, c'est quand on prélève un seul ganglion. Quand tu fais un curage axillaire, tu enlèves plus de ganglions. Donc, tu as des précautions à prendre en post-opératoire. Et tu as de la kiné. Oui, parce que je me souviens,

  • Speaker #0

    on parlait de gros bras, de trucs comme ça. Il y a un peu ce truc-là.

  • Speaker #1

    On en parle encore. On en parle encore,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ça existe, c'est sûr. Après, les techniques opératoires ont vraiment beaucoup évolué. Les kinés sont hyper performants dans la prévention des lymphodèmes.

  • Speaker #0

    Il y a moins de gros blarra de lymphodèmes que avant Oui. OK.

  • Speaker #1

    Et pareil, les radiothérapeutes, ils ont vachement progressé sur les rayons. Il y a eu énormément de progrès qui ont été faits ces 30 dernières années. Et ça a permis de diminuer l'incidence du lymphodème. Même si on ne l'a pas complètement supprimé, on l'a quand même beaucoup diminué.

  • Speaker #0

    Ok, et donc là, si on continue un peu le sujet, plutôt en termes de prévention, il y a certaines personnes, on va parler d'Angélina Jolie,

  • Speaker #1

    bien sûr,

  • Speaker #0

    c'était obligé, qui ont une maladie génétique. Et donc, chez certaines personnes, on peut leur proposer une mastectomie prophylactique, donc d'enlever les deux seins en prévention. En gros, c'est ça. Ils n'ont pas encore de cancer, mais quand même, on va enlever les seins.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous en parler Est-ce que ça change quelque chose

  • Speaker #1

    Alors, je me permets d'apporter juste une précision. On n'est pas tout à fait dans le cadre d'une maladie génétique, mais peut-être plutôt parler d'un gène retrouvé chez la femme. Qui est responsable d'un risque très accru de développer un cancer du sein Ça ne s'inscrit pas dans un syndrome génétique, des malformations. On n'est pas du tout dans ce cadre-là. On est plutôt dans la découverte d'un gène. On se dit, warning, il va se passer très sûrement quelque chose au cours de votre vie. On fait un truc.

  • Speaker #0

    On fait un truc ailleurs.

  • Speaker #1

    Elles n'ont pas de malformations. Et donc voilà, quand on découvre ce gène, on discute avec les femmes de savoir si elles souhaitent ou non faire une chirurgie préventive. Ce n'est pas obligatoire. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas obligatoire. Il y a des femmes qui ne veulent pas du tout nous parler. Et il y a des femmes qui sont très très prégnantes. Elles veulent absolument. Et je trouve ça hyper courageux déjà de leur part. Parce que tu n'es pas malade et quand même, on va t'enlever les deux seins. Oui, ça me compte. Je pense que c'est un gros truc. Pour moi, chirurgicalement, ça peut changer les choses parce qu'on peut proposer des techniques de reconstruction qu'on ne peut pas tout de suite proposer quand on fait de la chirurgie oncologique. Même si je pourrais en reparler un peu plus tard, mais on va avoir accès à des traitements chirurgico-novateurs. Donc ça, ça va se solutionner. Mais par exemple, pour les mastectomies prophylactiques, donc prophylactiques, c'est on enlève les seins quand on n'est pas malade. la chirurgie elle peut se faire soit par voie conventionnelle tu vois sous sous la mer c'est la technique la plus genre dans le body quoi c'est ça ouais la plus répandue ok quand tu fais une reconstruction par prothèse tu passes en dessous et on peut proposer aussi une voie robotique ok la voie robotique l'avantage c'est que on a réussi à déporter la cicatrice donc au lieu d'avoir une cicatrice en dessous du sein on a une cicatrice qui est à distance tu vois elle est sur le côté en dessous des selles au niveau de l'épaisseur de ton soutien-gorge ok et donc on la cache avec le soutien-gorge que c'est pas visible quand la femme est en sous-vêtements et donc l'idée de déporter les cicatrices c'est qu'on se dit que et bien il y a moins de risques infectieux parce que la porte d'entrée infectieuse par la cicatrice elle est plus loin de la prothèse Et puis, on se dit que le fait de faire de la chirurgie robotique, c'est comme si tu faisais une celluloscopie.

  • Speaker #0

    Tu mets des espèces de petits...

  • Speaker #1

    Tu mets des instruments.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et donc, tu vas distendre le sein très doucement avec du gaz. Et donc, la peau va être uniformément distendue. Et donc, ça va être très doux pour les vaisseaux cutanés. Donc tu te dis que potentiellement, ça peut réduire le risque de nécrose cutanée dont on parlait tout à l'heure. Ok. Et en fait, ce qu'on a observé récemment, il y a un papier qui est sorti il y a quelques mois d'une de nos consœurs qui fait de la chirurgie robotique aux Etats-Unis, c'est Deborah Fah. Elle a comparé les femmes qui avaient une reconstruction par voie conventionnelle et les femmes qui avaient une reconstruction par voie robotique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Que ce soit en cancéro ou en... en chirurgie préventive. Et donc, elle a fait des tests au monofilament. Tu vois, elle a mis un petit fil sur les mamelons. Et elle s'est rendue compte qu'on avait une tendance à une meilleure sensibilité du mamelon et de l'aréole par voie robotique que par voie conventionnelle.

  • Speaker #0

    Parce que du coup, quand on met une prothèse et qu'on garde le mamelon, on change la sensibilité du mamelon.

  • Speaker #1

    Oui. Ça c'est obligé. C'est obligé. La sensibilité, elle revient ou elle ne revient pas. Ça, c'est des choses que je ne peux pas prévoir. On ne peut pas prévoir. Mais oui, tu as forcément une...

  • Speaker #0

    Peu importe, même si tu fais une incision sous le sein, parce que je crois que quand tu fais juste purement esthétique, tu peux faire aussi une incision autour du mamelon.

  • Speaker #1

    Oui, tu peux.

  • Speaker #0

    Donc tu as trois, peut-être qu'il y en a d'autres, trois types d'incisions en dessous le sein. Autour du mamelon, tu m'as dit la chirurgie robotique plus au niveau du soutien-gorge.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et donc même à distance du mamelon, le mamelon, il en prend un coup.

  • Speaker #1

    Le mamelon, il en prend un coup parce que quand tu fais une mastectomie, tu enlèves la glande. Tu déprimes forcément des petites terminaisons sensitives. Oui. Donc oui.

  • Speaker #0

    Et même dans les chirurgies esthétiques

  • Speaker #1

    Alors dans les chirurgies esthétiques, pas moins. Alors tu vois par exemple quand on fait une réduction mammaire.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Là oui, tu peux carrément avoir une modification de la sensibilité de ton mamelon, parce que tu vas faire une cicatrice tout autour de l'aréole. Et même tu vas couper aussi derrière ton aréole. Donc ça, pour le coup, oui, tu peux avoir une modification de la sensibilité. Par contre, quand tu poses des prothèses à visée esthétique, tu as quand même beaucoup moins de risques, parce que tu gardes la glande mammaire. Tu ne vas pas couper derrière le mamelon et l'aréole. Donc la sensibilité, elle ne diminue pas franchement quand tu mets des prothèses esthétiques.

  • Speaker #0

    Ok, pas tant que ça. Et du coup, Angelina Jolie, elle a toujours ses mamelons Tu sais quoi C'est une question que ma sœur m'avait posée. Et au départ, ça fait quand même un moment qu'elle s'est fait enlever les cils. Mais je ne savais pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, si, si, elle nous vient garder.

  • Speaker #0

    Le mystère est là. C'est bon. Découverte. Angéla Jolie a toujours son amour.

  • Speaker #1

    En stratégie prophylactique, dans la très, très grande majorité des cas, on garde les mains. On garde les mains.

  • Speaker #0

    Alors, j'adore les nouvelles technologies. On a un peu parlé du robot. C'est une question que je pose tout le temps. Comment tu vois ta spécialité évoluer

  • Speaker #1

    Alors là, en ce moment, je suis hyper excitée parce qu'on a une méga nouvelle innovation qui arrive et pour laquelle je vais me former dessus et je vais pouvoir le proposer aux patientes. C'est la chirurgie robotique pour les patientes qui ont un cancer.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Toi, tu fais la chirurgie robotique chez les gens. En prévention, c'est ça Tu fais des mastectomies prophylactiques et tu reconstruis. Et ça, tu fais déjà ça. Et tu es assez spécialisée dans ça en plus. Et là, c'est bon, tu te lances chez les personnes, les patients qui ont un cancer.

  • Speaker #1

    En fait, techniquement, ce n'est pas quelque chose qui va être différent. C'est juste que du coup, Gustave Roussy a acheté un nouveau robot. Et ce nouveau robot, il a l'autorisation de opérer les patients avec un cancer. Ce qui n'était pas le cas. Avec l'ancien robot. Ok. Donc en fait, maintenant, on va pouvoir proposer cette technique à beaucoup plus de femmes. Et franchement, c'est hyper excitant.

  • Speaker #0

    C'est un peu stylé, ça.

  • Speaker #1

    J'adore.

  • Speaker #0

    Ok, j'adore. Alors, on a posé pas mal de questions. On pourrait encore continuer. Mais là, je vais passer à la deuxième partie du podcast. C'est la meilleure partie, tu vas voir.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais avant de commencer, je vais te poser deux questions. Quelle est la différence entre un bon et un mauvais chirurgien

  • Speaker #1

    Euh... Ça c'est pas à moi directement.

  • Speaker #0

    C'est hyper dur J'ai l'impression qu'ils me disent tout le temps charge Ouais, ok.

  • Speaker #1

    Franchement, la technique, je peux pas te dire que je suis meilleure ou moins bonne qu'un autre.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Par contre, je pense que je me mets plus facilement à la place des gens que j'opère que... Ouais. d'autres personnes.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tu vois.

  • Speaker #0

    C'est important, parce que du coup, je recevais le docteur Ausha, je lui ai posé exactement... Alors,

  • Speaker #1

    il a dit quoi

  • Speaker #0

    Il m'a dit, je ne sais pas, c'est un tout, tout ça. Il m'a reposé la question, donc du coup, j'ai dû répondre ce que je pensais. Bref, peu importe. Et quand même, il a fini par dire, à la fin, parce que je lui ai dit que je te recevais le chien, il me dit, Anna Elenko, on peut quand même dire que c'est un bon chien.

  • Speaker #1

    Merci. Merci. Donc voilà. Je retourne le compliment.

  • Speaker #0

    C'est une star. et deuxième question tu jouais à des jeux quand t'étais petite ou il y avait un jeu qui t'intéressait ou pas tu parles des jeux vidéo oh ce que tu veux alors là jeux vidéo pas jeux vidéo ça peut être ce que tu veux société pas société carte pas carte je sais pas je jouais à tout et il y a un truc où tu te dis ah ça c'était mon petit jeu d'enfance tu vois mon petit jeu d'enfance ah trop dur ouais c'est dur bah ouais mais c'est pas des questions faciles ici purée je peux faire un peu une Non, t'as le droit de dire Joker, c'est pas très grave.

  • Speaker #1

    Fais pas.

  • Speaker #0

    Je sais pas.

  • Speaker #1

    Ouais, attends, je me souviens plus. Tu faisais quoi Je faisais de la musique aussi. Je faisais beaucoup de musique. Trop dur. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est pas grave.

  • Speaker #1

    Moi, j'adorais jouer à tout, mais pas un truc en particulier, tu vois.

  • Speaker #0

    Là, on va jouer. On va jouer un jeu. J'adore. Ouais, exactement. Donc, je t'explique. C'est parti pour le défi. Jingle défi Eh bien, nous allons jouer à Dr Maboul. Ah, j'adore Donc, j'explique les petites règles, bien entendu. Alors, tous les chirurgiens que je reçois jouent à Dr Maboul, ok C'est comme ça que, personnellement, je classe les bons et les mauvais chirurgiens. Et qui sait Peut-être que, tu vois, dans un an, deux ans, cinq ans, quand j'aurai interviewé tellement de chirurgiens, on pourra se dire que ça fait partie des critères des bons et des mauvais chirurgiens. Donc, le principe est simple. tu enlèves tous les petits items, d'accord, sans faire buzzer le nez. Vas-y, teste, tu vas voir, normalement, ça marche. Ouais, ça marche.

  • Speaker #1

    Ça a vibré, du coup, ça a fait bouger tous les trucs.

  • Speaker #0

    C'est pas grave, c'est comme ça, c'est le jeu. La vie n'est pas toujours juste. Donc, tu dois enlever, si jamais ça buzz, tu dois remettre le petit icône, sortir la pince, et tu as le droit de recommencer après, bien entendu. Tu retires, l'idée c'est d'enlever tous les petits items, à un temps minimal.

  • Speaker #1

    Ah ouais, tu me chronomètres Je te chronomètre.

  • Speaker #0

    Et après, il y a un classement.

  • Speaker #1

    Mais non Bah si.

  • Speaker #0

    Bah si, sinon, c'est pas drôle. Donc, il y a le classement des bons et des mauvais chirurgiens.

  • Speaker #1

    Attends, c'est vraiment barré, barré.

  • Speaker #0

    Après, si tu veux savoir, je me suis rendu compte que le docteur Ausha avait un peu triché. Ouais, il avait un peu triché. J'ai re-regardé les vidéos. Donc, on est quand même sur un podcast. Donc, je ferai un classement, bien sûr.

  • Speaker #1

    Pardon, hein. C'est une star, mais bon. Ouais,

  • Speaker #0

    mais bon. Donc, comme c'est un podcast...

  • Speaker #1

    Du coup, je sortirai du casque, moi.

  • Speaker #0

    Je vais te poser des questions en même temps. Sinon, ce n'est pas drôle. Exactement.

  • Speaker #1

    Comme au bloc quand on papote.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, on est tout à fait d'accord. Est-ce que tu es prête Tu as le droit de me dire un joker dans toutes les questions. Sinon, il faut essayer d'y répondre. Pas des questions simples. Allez, go Attends, attends, attends, attends, attends,

  • Speaker #1

    attends. Je l'ai sorti, je l'ai sorti.

  • Speaker #0

    Tu l'as sorti. Ok, non, non, stop, go. Alors, la musique un peu has-been que t'adores La quoi La musique un peu has-been que t'adores. Johnny. Quel est le dernier film que t'as regardé

  • Speaker #1

    Je ne peux pas te répondre. Alors là, franchement, c'est scandaleux, c'est pas légal, je ne peux pas te dire.

  • Speaker #0

    C'est ton Joker, attention. Ton acteur ou ton actrice que t'aimes bien ou que tu penses

  • Speaker #1

    Je les aime tous.

  • Speaker #0

    Soirée théâtre ou soirée cinéma Théâtre. Quel est le défaut qui te rebute le plus chez quelqu'un

  • Speaker #1

    Le...

  • Speaker #0

    Quel est la première chose que tu fais en te levant

  • Speaker #1

    Je me fais. Quel est... Tu m'as dit de répondre.

  • Speaker #0

    Non, mais t'as raison. Quel est le truc le plus fou que t'aies fait

  • Speaker #1

    le plus fou que j'ai fait j'ai monté le kilimanjaro l'année dernière pas mal ta passion pour l'urée tu vois celui là il est pas dur il est dur celui là il est dur il est dur que je change de main tu crois ta passion tombi ça buzz là attend attend mais oui mais mais pas que si bon truc Attends.

  • Speaker #0

    Ta passion Ou un truc que t'aimes bien faire en dehors du boulot

  • Speaker #1

    Lire, beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok. Quelle est la personne que t'admires le plus Une personne que tu connais ou pas que tu connais.

  • Speaker #1

    Que j'admire le plus Ouais. Ma marque.

  • Speaker #0

    Musique pop ou électro

  • Speaker #1

    Électro.

  • Speaker #0

    Jeans ou robes

  • Speaker #1

    Jeans. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Est-ce que t'as un rêve atteignable ou inatteignable

  • Speaker #1

    pas par définition un rêve ça ne devrait potentiellement pas être atteignable non j'ai pas vraiment de rêve je suis pas une rêveuse moi tu sais pas une rêveuse arrêté quelqu'un de prêts thérapeutique ouais je vois ça me pose des soucis si tu étais du genre un peu à des bonnes résolutions ouais ça serait quoi ce serait Arrêtez de penser la nuit.

  • Speaker #0

    Film américain ou film français Français. Et ma dernière chose, où t'as perdu du temps sur Internet. T'étais pour regarder quoi T'as fini 2 minutes 19.

  • Speaker #1

    Non mais c'est nul.

  • Speaker #0

    C'est pas ouf.

  • Speaker #1

    Non c'est nul. Mais j'ai pris mon temps.

  • Speaker #0

    Ouais parce que tu t'arrêtais à chaque fois.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu sais, je vais regarder de toute façon les vidéos et je pense que dans tous les cas, je mettrai des secondes de...

  • Speaker #1

    Parce que tu sais, j'ai quand même pas beaucoup vibré.

  • Speaker #0

    Non, le début, je dois dire que le début a été très bon. Et après, il y a eu un peu de buzz, tout ça, tout ça.

  • Speaker #1

    Le cheval. Ouais,

  • Speaker #0

    le cheval, il est dur. Le cheval est assez dur. Et en plus,

  • Speaker #1

    tu me l'avais mis vraiment là-bas, quoi.

  • Speaker #0

    Alors, c'est pas moi qui décide, c'est la vie.

  • Speaker #1

    La vie, c'est pas juste.

  • Speaker #0

    Tu sais, quand je prends le jeu,

  • Speaker #1

    parfois ça bouge. Ok.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    c'est tout, j'accepte, j'accepte.

  • Speaker #0

    Écoute, on va... Attends, j'avais une question, j'aime bien finir par un truc...

  • Speaker #1

    Tu me fais peur.

  • Speaker #0

    Par un truc un peu, tu sais, lourdingue. Genre histoire, tu sais, de bien finir. Ma dernière question, est-ce que c'est difficile d'être blonde, de mesurer 1m50 et d'être chirurgien

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Non, sans problème dans ta vie. Tu sais bien que je pose pas ça de façon mauvaise.

  • Speaker #1

    Bien sûr, j'adore. Je suis la première à rigoler sur... Je suis genre avec 50 et plus. 53, s'il te plaît. C'est vrai,

  • Speaker #0

    avec 53

  • Speaker #1

    Ah ouais C'est important, c'est important. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est important. Parce que moi, je fais 1m63. Et j'avoue, quand on me dit 1m60, tu vois, je suis genre 1m63, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, non, je me fais marrer. Enfin, voilà, il faut tout rendre des raisons. Sinon, tu vois.

  • Speaker #0

    Je trouve ça cool. Je suis 100% d'accord avec toi. C'est pour ça que je te la pose d'une façon assez cool.

  • Speaker #1

    Tu sais que j'ai toujours mes petits talons au bloc Ah ouais Avec mes petits sabots à talons. Les petits sabots en mode,

  • Speaker #0

    ah, finalement, tu vois, je fais 1m56.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    3 cm de talons c'est pas mal j'adore trop bien Anna je te remercie je pense qu'on s'en refera un podcast ensemble parce que j'ai absolument pas fini de te poser des questions sur le sein, sur la prévention donc j'adore merci pour tout ça et à bientôt au bloc ouais merci à toi salut

Description

Pour ce deuxième épisode, je reçois le Dr Anna Ilenko, chirurgienne spécialisée en chirurgie mammaire. On parle reconstruction du sein après un cancer, les avancées et défis de cette chirurgie.

👉 Suivez moi sur Youtube sur ma chaine Océane Sultan ou sur Instagram @sultanoceane @dateundoc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Date un Doc, le podcast qui vous emmène dans les coulisses de la médecine. Je suis le docteur Océane Sultan et ensemble nous allons explorer l'histoire derrière vos médecins et les secrets de la santé. Aujourd'hui, je date Anna Ilenko. Salut Anna, ça va Salut,

  • Speaker #1

    ouais ça va, merci.

  • Speaker #0

    Alors Anna, t'es chirurgienne je sais pas si on dit chirurgien ou chirurgienne spécialisé dans la chirurgie du sein t'as une double voire triple activité puisque tu travailles à l'hôpital Gustave Roussy où t'es chirurgien bien sûr mais t'as aussi une activité en tant qu'experte dans la prévention du cancer du sein et tu travailles aussi à la clinique Geoffroy Saint-Hilaire à Paris ça fait pas mal on a décidé de se faire un petit endroit plus cosy qu'à l'hôpital pour discuter de la chirurgie du sein un peu genre conversation de filles et donc du coup je te reçois chez moi je suis archi content moi aussi c'est cool ça me fait trop plaisir donc avant qu'on rentre dans le vif du sujet des seins, des boobs,

  • Speaker #1

    de tout ça comment t'en es venue à cette spécialité hyper dur de te répondre j'ai l'impression que ça a toujours été comme ça je me suis jamais posé la question de quel spe j'allais faire ok pour moi les seins ou les seins les seins les seins ok les seins voilà ça a été complètement naturel depuis oui le début de mes études quasiment. Et ouais, je te dis, je me suis jamais posé la question de quelle autre spécialité je ferais.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qu'on fait comme spécialité pour devenir spécialiste dans les seins

  • Speaker #1

    Alors, le problème, c'est que la scénologie, c'est la science des seins, n'existe pas en tant que telle, en tant que spécialité médicale. Donc, pour être expert dans le sein, t'as deux voies possibles. Soit t'es chirurgien-plasticien. Ok. soit tes chirurgiens gynéco. Et en fait, pendant ton cursus, si tu es plasticien, tu vas faire une surspécialité en cancéro, etc. Pareil, quand tu es chirurgien gynéco, tu vas aussi faire une surspécialité en chirurgie reconstructrice pour que tu puisses être performant dans tous les domaines de la chirurgie séno. Ok,

  • Speaker #0

    et du coup, toi, tu es passée par quelle voie Gynéco. Ok, du coup, tout ton internat, tu as fait des trucs complètement différents.

  • Speaker #1

    Ouais, je faisais des gardes à la maternité. Ouais, je sais pas. Mais très vite, j'ai fait quasiment que la chirurgie du sein. À partir de la moitié de mon internat, j'ai fait quasiment que ça.

  • Speaker #0

    Ok, bon. Alors du coup, il y a des patientes que tu opères du sein dans le cadre de cancer. Oui. Et donc, ma première question, ça paraît un peu bateau, mais quand est-ce que tu décides, toi ou je veux dire les chirurgiens en général, d'enlever juste la tumeur ou d'enlever tout le sein Tu te bases sur quels critères

  • Speaker #1

    Alors, déjà, les critères, ils sont multiples.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tu as un critère purement morphologique, c'est-à-dire que si tu as une tumeur qui fait une certaine taille par rapport à la taille d'un sein, et que tu te dis, si je retire la tumeur, je vais faire une séquelle esthétique trop importante, eh bien là, tu t'orienteras plutôt vers une mastectomie.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu enlèves tout le sein. Dès que finalement, il y a une différence entre les deux. Dès que tu vas avoir une grosse différence entre les deux.

  • Speaker #1

    Si tu retires plus d'un certain pourcentage du volume de la glande mammaire, sans pouvoir reconstruire, tu te dis, il vaut mieux faire une mastectomie, ça fera un meilleur résultat esthétique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tu as d'autres critères. Tu peux avoir la demande de la patiente.

  • Speaker #0

    Ok, il y en a qui préfèrent Ah oui.

  • Speaker #1

    Il y a des patientes qui demandent une mastectomie. Je ne vois pas pourquoi je dirais non. Juste parce que c'est accessible à un traitement conservateur. Une patiente qui me demande de faire une mastectomie, je lui fais une mastectomie. Ok. Pas de souci. Ensuite, tu as des critères purement oncologiques. C'est-à-dire que si dans le sein, tu as plusieurs sites tumoraux disséminés dans tout le sein, là, tu feras plutôt une mastectomie versus une tumorectomie. Et puis, parfois, l'indication, elle change. au cours des traitements. Typiquement, quand tu as une femme jeune devant toi qui a un cancer du sein avec une seule tumeur, le profil du cancer du sein peut faire que tu vas commencer par une chimiothérapie et ça va aussi faire réduire la taille de la tumeur. Donc une tumeur qui initialement ne pouvait pas être opérée en traitement conservateur, mais avec une chimiothérapie, on peut atteindre justement le traitement conservateur.

  • Speaker #0

    Donc chez les gens qui se disent Ouais, finalement, de m'enlever un sein, c'est peut-être un peu trop post-chimio. Ils se disent peut-être que ça peut passer juste en enlevant la tumeur.

  • Speaker #1

    Et la chimio, elle n'agit pas sur tous les types de tumeurs. C'est vraiment très spécifique. À chaque patiente, il faut étudier le dossier. Ok.

  • Speaker #0

    Et une fois que finalement tu as enlevé tout le sein, quelles sont les possibilités de reconstruction Tu as plusieurs possibilités. Oui. Globalement, ça va être quelles sont les possibilités et tu t'orientes vers quoi pour des cas particuliers

  • Speaker #1

    En fait, déjà, quand tu fais une mastectomie, tu as le choix de faire soit une reconstruction immédiate, c'est-à-dire que pendant la même intervention, on fait la mastectomie, on reconstruit le sein. L'autre solution, c'est de faire une reconstruction qu'on appelle différée. C'est-à-dire qu'on va reconstruire le sein à la fin de tous les traitements, quelques mois après la fin des traitements type radiothérapie, etc.

  • Speaker #0

    Et ça, tu le décides quand

  • Speaker #1

    Alors ça, t'en parles avec la patiente en consultation. T'as très peu de contre-indications à la reconstruction immédiate. Il y en a. Il faut le comprendre. Par exemple, quand le cancer atteint la peau, tu ne peux pas être safe au niveau du traitement du cancer si tu gardes la peau. Du coup, là pour le coup, tu ne pourras pas reconstruire. Par contre, dans la très grande majorité des cas, c'est tout à fait possible de faire une reconstruction immédiate. Donc on en parle avec la patiente en consulte, à elle de décider si elle le souhaite ou pas. Et en fonction de la morphologie de ses seins, en fonction... Des autres maladies qu'elle peut avoir à côté, le type diabète, hypertension, des déficits immunitaires, eh bien, on va évaluer un score de risque de complications post-opératoires. Et puis, on va mettre ça en balance avec le bénéfice de la reconstruction. Donc, tout ça, on va en discuter avec la patiente.

  • Speaker #0

    Et la reconstruction, c'est quoi C'est mettre une prothèse ou il y a d'autres trucs Alors,

  • Speaker #1

    du coup, il y a aussi d'autres possibilités que de mettre une prothèse. Et donc... En fonction de la morphologie de la femme, de la morphologie de ses seins, on va proposer telle ou telle technique. L'idée, c'est d'avoir le meilleur rendu esthétique possible avec une reconstruction qui colle au souhait de la patiente dans la mesure du possible et du réalisable, bien entendu. Mais si la patiente me formule... un moyen de reconstruction et que je pense que c'est tout à fait accessible et que c'est tout à fait raisonnable pour cette patiente, bien sûr qu'on va faire, on va s'orienter vers ça. Ok.

  • Speaker #0

    Et il y en a qui te demandent de reconstruire et en même temps de se dire Ah bah je voulais des plus gros seins alors...

  • Speaker #1

    Ouais, ça arrive. Ouais. Ça arrive. Dans la mesure du possible, on peut accepter, bien sûr. Mais c'est vrai que, bon, faut penser aussi que... Quand on fait une augmentation mammaire sur une reconstruction, c'est généralement des augmentations qui sont assez limitées. On augmente un petit peu, mais on ne va pas gagner deux ou trois bonnets. Oui,

  • Speaker #0

    ça fait un peu... Où est-ce que tu places la prothèse Comment ça se fait que ça ne tombe pas C'est un peu con comme question, mais tu vois, il n'y a pas de risque. Tu te retrouves avec un truc plus haut, alors tu la places.

  • Speaker #1

    En fait, tu as deux façons de placer la prothèse. Soit tu la places devant le muscle pectoral, soit tu la places derrière le muscle pectoral. Et pareil, c'est des questions de morphologie de poitrine, de morphologie de patiente. Ce qui est sûr, c'est que si tu veux avoir un résultat esthétique qui soit joli, justement avec une prothèse qui ne se balade pas au niveau du thorax, le secret, c'est d'avoir la prothèse qui soit la plus adaptée à l'enveloppe cutanée. de ta patiente. Ok. C'est-à-dire qu'une patiente avec des très gros seins, tu ne vas pas pouvoir mettre une petite prothèse. Ce n'est pas en adéquation. Donc l'idée, c'est de mettre justement le plus proche possible des mesures de la femme qu'on va opérer pour justement que la prothèse s'inscrive le mieux possible au niveau de son schéma corporel. Ok.

  • Speaker #0

    Et donc une fois que tu as mis des prothèses, bien sûr, les prothèses, on peut en mettre... hors cas de la chirurgie du cancer, je veux dire. Quels sont les risques, du coup, d'avoir une prothèse

  • Speaker #1

    Alors, tu as des risques qu'on peut classer immédiats, on va dire dans les mois et demi qui suit la chirurgie. Et puis, tu as des risques un peu plus tardifs. Dans les suites immédiates, le risque principal, quand tu mets un corps étranger, c'est d'avoir une infection. Et aussi, le risque quand tu fais une mastectomie avec une reconstruction, c'est d'avoir une souffrance cutanée. Ok. Pourquoi une souffrance cutanée Parce que quand tu retires le sang, tu supprimes un peu d'alimentation en oxygène de la peau. Et du coup, il faut que la peau se réautonomise sur la prothèse en termes de vascularisation, d'oxygénation. Et parfois, on peut avoir des souffrances. Ça peut arriver. Donc ça, c'est les deux grandes complications immédiates qu'on surveille dans le mois qui suit l'intervention. Et puis, on a des complications tardives qui peuvent être arrivées entre plusieurs mois, voire plusieurs années après la chirurgie. Par exemple, on peut avoir ce qu'on appelle des coques. Des coques, c'est une épaisseur qui va se former autour de la prothèse. Tout le monde, toutes les patientes qui ont des prothèses, même esthétiques, ont ce qu'on appelle une coque. Mais cette coque, elle est plus ou moins rigide et elle déforme plus ou moins la prothèse en fonction de sa rigidité. Et donc si cette coque, elle est trop rigide, ça fait des contractures au niveau de la prothèse. Du coup, il faut changer la prothèse et enlever la coque.

  • Speaker #0

    Et ça fait mal Ça peut faire mal.

  • Speaker #1

    Ça peut créer un inconfort, tu vois, au niveau du thorax. Parfois, les femmes, elles peuvent se sentir comme dans un étau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est pas très fréquent, mais ça arrive. C'est des choses qu'on discute également en pré-op pour prévenir les patients.

  • Speaker #0

    Ce que j'ai oublié de te poser, c'est la prothèse, si tu la mets devant le muscle ou derrière le muscle, est-ce que tu as une différence de sensation Je veux dire, quand tu baltes tes seins, est-ce que finalement...

  • Speaker #1

    Oui, tu as une différence de sensation. Pourquoi Parce que... Tu vas avoir une épaisseur supplémentaire quand tu vas mettre ta prothèse derrière le muscle. Tu vas avoir la peau, tu vas avoir ton épaisseur de muscle et ensuite tu vas avoir la prothèse. Donc tu vois, tu vas avoir deux couches avant de toucher entre guillemets la prothèse. Quand tu la mets sous la peau, en fait tu vas avoir la peau et directement la prothèse. Donc ça va faire une différence au toucher. Maintenant, cette différence au toucher, tu peux carrément la... la récupérer en faisant des réinjections de graisse en post-opératoire, quelques mois après la reconstruction immédiate, pour justement apporter plus d'épaisseur à la peau et avoir un rendu beaucoup plus naturel. Et l'avantage, c'est que du coup, quand tu mets la prothèse devant le muscle, c'est techniquement plus simple et c'est plus confortable pour les patients. D'accord.

  • Speaker #0

    Ok, donc maintenant, c'est quoi Tu privilégies plutôt devant le muscle ou derrière le muscle finalement

  • Speaker #1

    C'est des questions aussi d'habitude de chirurgien. D'un point de vue personnel, je ne vais pas engager l'avis des autres personnes parce que du coup, chacun fait selon son expérience et tout. Personnellement, je place la très grande majorité de mes prothèses en pré-pectoral. Et je réserve le rétro-pectoral aux patientes qui sont extrêmement minces. Et pour lesquels je vois que je ne vais pas avoir beaucoup de graisse à réinjecter si jamais j'ai besoin.

  • Speaker #0

    C'est devant, derrière le muscle Exactement.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    et près, devant le muscle. Ok, et donc là on a parlé des complications immédiates, des complications à distance un peu avec la coque. Il y a quand même eu toute une espèce de débat et tout ça. On en est où sur les risques de lymphome, de choses comme ça, une fois qu'on a eu des prothèses

  • Speaker #1

    T'as entendu, il y a quelques années, il y avait eu le scandale...

  • Speaker #0

    Il y avait eu le scandale, oui, je vois ça.

  • Speaker #1

    Et donc, ce qui avait été mis en lumière, c'est que le risque de lymphomanaplasie qu'a grande cellule... Oui, donc un type de cancer. Un cancer des cellules lymphoïdes de la circulation sanguine.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Si tu veux, ce type de cancer était induit plutôt par des protéines. des prothèses qu'on appelait macro-texturées.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Macro-texturées, ça veut dire c'est l'enveloppe de la prothèse, c'est-à-dire le revêtement de la prothèse, qui était rêche. D'accord. Et qui créait une inflammation chronique au niveau de la coque, cette fameuse coque. Et c'est ça qui induisait probablement les lymphomes.

  • Speaker #0

    Donc du coup, tu as des prothèses qui sont plus lisses et des prothèses qui sont moins lisses globalement.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et les moins lisses, j'imagine que c'était pas mal à la base. Pour se dire que ça va accrocher.

  • Speaker #1

    Exact, parce que du coup, ça a évité que ça bouge. Mais du coup, le pendant, c'est que... Donc, ces prothèses-là, elles ont été complètement retirées du marché. Ok. On ne s'en sert plus du tout. Et donc, maintenant, les types de prothèses sont des prothèses lisses, qu'on utilise aussi bien en esthétique qu'en cancer ou avec la reconstruction. Ok. Ou des prothèses qu'on appelle micro-texturées, qui, elles, ont une forme un petit peu différente des prothèses rondes. et qui permettent de s'adapter à des morphologies spécifiques de seins. Ok. Mais ces deux types de prothèses-là sont, bien sûr, on ne peut pas dire que le risque zéro n'existe pas en termes de lymphome à grande cellule, mais visiblement, c'est quand même beaucoup plus safe avec un risque qui est de 1 sur plusieurs millions.

  • Speaker #0

    Après, de toute façon, c'est vrai qu'on parle maintenant pour les cancers d'inflammation, de choses comme ça. Donc, ça allait dans ce sens-là avec l'inflammation qui a été créée. Ok. Combien de temps tu gardes une prothèse Il y a une expiration Alors,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de date d'algimille de consommation.

  • Speaker #0

    Stop De préférence, non, c'est pas ça.

  • Speaker #1

    Une DNC. En fait, maintenant, tu peux garder les prothèses même jusqu'à 20 ans si elles n'ont pas de signe d'usure. On fait des échos de prothèses pour vérifier qu'il n'y ait pas de dépanchement autour de la prothèse, donc du liquide, que justement elle ne soit pas déformée, qu'il n'y ait pas de suspicion de rupture. Si tout ça va bien, écoute, 20 ans...

  • Speaker #0

    Tu fais des échos réguliers pendant tes suivis gynéco Je fais radiologue à peu près tous les deux ans. Ok, d'accord. Donc les gens qui ont une prothèse du sein... que ça soit post-cancer ou juste d'un point de vue esthétique, c'est conseillé de faire une écho tous les deux. Ok. Je ne savais même pas. Donc, tu m'avais parlé de la radiothérapie. Oui. Est-ce que tu as des complications En fait, les femmes sont opérées après un cancer, ça on est d'accord. Elles ont éventuellement une reconstruction immédiate, avec une prothèse qui est mise en place. Et parfois après, chez certaines personnes, ça dépend du cancer, tout ça, tout ça, elles vont avoir de la radiothérapie. Qu'est-ce qui se passe post-radiothérapie Est-ce que ça change Parce que la radiothérapie, ça va être des rayons qui vont être sur le sein, en tout cas, donc du coup sur la prothèse. Qu'est-ce que ça va changer

  • Speaker #1

    Alors, parfois, ça ne change rien. Ok. Et parfois, ça modifie le résultat esthétique. Ok. Pourquoi Alors ça, c'est quand même la plus grande majorité des cas. Alors, ce n'est pas une fatalité. Juste, pareil, ça fait partie des choses... qu'on discute avec les patientes, ça se rattrape après la radiothérapie. On peut changer la prothèse, on enlève la coque, on fait des réinjections de graisse. Ce n'est pas une fatalité, mais effectivement, la radiothérapie fait que, quand on sait qu'il va y avoir de la radiothérapie, on adapte aussi notre façon de reconstruire. Quand tu vas avoir de la radiothérapie, on ne va pas pouvoir te faire de reconstruction autre que prothétique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc quand on sait qu'il va y avoir la radiothérapie, dans un premier temps, on met une prothèse, on revoit après la fin de la radiothérapie le résultat esthétique et on rediscute avec la patiente si elle veut garder une prothèse ou si on fait autre chose comme type de reconstruction.

  • Speaker #0

    Quelles sont les autres possibilités, autres que prothétiques, là, t'en parlais

  • Speaker #1

    Tu peux faire des reconstructions qu'on appelle par lambeaux. Ce sont des reconstructions autologues. Donc autologue, ça veut dire avec tes propres tissus. L'idée, c'est d'aller chercher dans un autre endroit de ton corps un volume qui permette de restaurer le volume du sein. Ça peut être au niveau du dos, le muscle grand dorsal. Ça peut être au niveau du bas du ventre. Ça peut être au niveau des cuisses. Il y a pas mal de sites que tu peux prélever. Donc ça, ce sont les reconstructions qu'on appelle par lambeaux. Et puis tu as aussi un type de reconstruction qui s'appelle par l'hypomodelage exclusif, l'hypo-feeling exclusif, c'est de la réinjection de graisse.

  • Speaker #0

    Tu prends de la graisse, tu fais comme une liposuction

  • Speaker #1

    Exactement, tu prépares la graisse et tu la réinjectes à l'endroit que tu veux reconstruire au niveau du thorax. Mais ça, ça nécessite plusieurs séances.

  • Speaker #0

    Tu ne peux pas le faire en trois. Ok, tu coopères assez souvent. On a dit au départ que tu travaillais aussi à Gustave Aussi en tant qu'experte de prévention du sein. On avait une super idée basée sur une pub qui existe. C'était de montrer comment il fallait palper le sein. Bref, on n'a pas réussi à avoir de comédien. Parce que bien sûr, si on montre des seins à l'écran, ça ne va pas pas chier. En fait, on voulait faire des petites palpations de seins d'une personne un peu ronde, d'un mec un peu rond. Bref, je n'ai pas trouvé de quelqu'un, mais peut-être qu'on fera ça la prochaine fois. Mais... Quelqu'un qui a une prothèse, c'est plus difficile de faire de la prévention du cancer du sein. On palpe différemment, on ne va pas faire une radioménéco, une IRM, on surveille différemment.

  • Speaker #1

    Tu parles d'une patiente qui a eu un cancer avec une prothèse Les deux, j'ai envie de te dire. Les deux. Les patientes qui ont des prothèses esthétiques, la surveillance n'est pas du tout grévée par le fait d'avoir des prothèses. Parce qu'en général, la prothèse est mise derrière la glande. Donc quand tu palpes, tu peux palper facilement s'il y a une anomalie, ça se sent. Et ce n'est pas contre-indiqué de faire des mamans.

  • Speaker #0

    Ok. Et on voit tout aussi bien Oui. Ok.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Par contre, chez une patiente qui a une reconstruction mammaire post-cancer, nécessairement, c'est parce qu'elle a eu une mastectomie. Donc, en fait, il n'y a plus d'indication de faire des mammographies. Ok. Donc, tu feras juste des échographies du côté reconstruit. Et c'est pareil, les prothèses, elles sont au niveau de la peau ou alors derrière le muscle. Donc, mieux. tu cherches une récidive. Si tu cherches une récidive au cours du suivi, c'est souvent au niveau de la peau ou des tissus sous-cutanés. Donc, en fait, le fait d'avoir une prothèse, ça ne va pas forcément te gêner pour avoir un diagnostic fiable et fin et précoce.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, je vais te poser une question qu'on m'a plusieurs fois posée. Je vais parler d'un sujet très particulier, je vais te parler des tétons. Donc, quand on fait une mastectomie, on enlève tout le sein, on enlève les tétons aussi. on enlève tout ou pas Ça dépend. Ça dépend Ouais. Alors, quand est-ce que t'enlèves, quand est-ce que t'enlèves pas

  • Speaker #1

    Alors, souvent, comme je te disais en intro, tu sais, par rapport à la décision de reconstruction ou pas, on a des critères de morphologie, on a des critères de maladie, sur l'oncologie et la maladie en elle-même. Pour garder le mamelon, c'est exactement la même chose. C'est-à-dire qu'il y a des patientes qui vont avoir des seins qui vont être très très imposants, en termes de taille et pour des raisons morphologiques parfois on peut pas garder le mamelon parce que il faut réduire l'étui cutané pouvoir restaurer une forme de sein qui soit la plus la plus native possible donc dans ce cas là par exemple tu peux pas garder le mamelon ou alors tu peux le greffer tu enlèves le sein ouais tu prends le mamelon et après tu le remets à la place ouais tu peux J'adore. Ça, ça peut se faire. Et puis, parfois, tu as des critères par la maladie pour lesquels tu ne peux pas garder le mamelon. Par exemple, si le cancer est placé vraiment à proximité immédiate du mamelon ou si à l'examen que je vais faire en préopératoire, je vais avoir une anomalie du mamelon, on ne va pas le garder pour la chirurgie. Ça ne va pas être possible. Pourquoi Parce que sinon, tu augmentes trop le risque de récidive à ce niveau-là et tu es plus sécure pour le traitement.

  • Speaker #0

    Ok. Quand on fait une mastectomie chez certaines patientes, bien entendu, dans le type de forme de cancer, si c'est plus ou moins évolué, on va aussi aller plus loin et enlever des ganglions qui vont être sous le bras. Donc ça s'appelle le curage ganglionnaire. Qu'est-ce que ça change pour toi et qu'est-ce que ça change chez les patients d'enlever, de ne pas enlever tous ces ganglions qui sont sous le bras

  • Speaker #1

    En termes d'indications de reconstruction et tout, pour moi, ça ne change pas grand-chose. Si ce n'est que quand tu fais un curage axillaire, c'est que nécessairement, tu as une atteinte ganglionnaire. Et donc, du coup, ça veut dire que la patiente aura de la radiothérapie.

  • Speaker #0

    Ok, donc là, tu es sûre Oui.

  • Speaker #1

    Du coup, j'adapte ma façon de reconstruire. Ok. Mais chirurgicalement, ce n'est pas quelque chose de... Oui, ça ne change rien. Pour la patiente, c'est une opération qui est forcément un tout petit peu plus... lourde en termes de suite post-opératoire que de faire juste un ganglion sentinelle. Ganglion sentinelle, c'est quand on prélève un seul ganglion. Quand tu fais un curage axillaire, tu enlèves plus de ganglions. Donc, tu as des précautions à prendre en post-opératoire. Et tu as de la kiné. Oui, parce que je me souviens,

  • Speaker #0

    on parlait de gros bras, de trucs comme ça. Il y a un peu ce truc-là.

  • Speaker #1

    On en parle encore. On en parle encore,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ça existe, c'est sûr. Après, les techniques opératoires ont vraiment beaucoup évolué. Les kinés sont hyper performants dans la prévention des lymphodèmes.

  • Speaker #0

    Il y a moins de gros blarra de lymphodèmes que avant Oui. OK.

  • Speaker #1

    Et pareil, les radiothérapeutes, ils ont vachement progressé sur les rayons. Il y a eu énormément de progrès qui ont été faits ces 30 dernières années. Et ça a permis de diminuer l'incidence du lymphodème. Même si on ne l'a pas complètement supprimé, on l'a quand même beaucoup diminué.

  • Speaker #0

    Ok, et donc là, si on continue un peu le sujet, plutôt en termes de prévention, il y a certaines personnes, on va parler d'Angélina Jolie,

  • Speaker #1

    bien sûr,

  • Speaker #0

    c'était obligé, qui ont une maladie génétique. Et donc, chez certaines personnes, on peut leur proposer une mastectomie prophylactique, donc d'enlever les deux seins en prévention. En gros, c'est ça. Ils n'ont pas encore de cancer, mais quand même, on va enlever les seins.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous en parler Est-ce que ça change quelque chose

  • Speaker #1

    Alors, je me permets d'apporter juste une précision. On n'est pas tout à fait dans le cadre d'une maladie génétique, mais peut-être plutôt parler d'un gène retrouvé chez la femme. Qui est responsable d'un risque très accru de développer un cancer du sein Ça ne s'inscrit pas dans un syndrome génétique, des malformations. On n'est pas du tout dans ce cadre-là. On est plutôt dans la découverte d'un gène. On se dit, warning, il va se passer très sûrement quelque chose au cours de votre vie. On fait un truc.

  • Speaker #0

    On fait un truc ailleurs.

  • Speaker #1

    Elles n'ont pas de malformations. Et donc voilà, quand on découvre ce gène, on discute avec les femmes de savoir si elles souhaitent ou non faire une chirurgie préventive. Ce n'est pas obligatoire. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas obligatoire. Il y a des femmes qui ne veulent pas du tout nous parler. Et il y a des femmes qui sont très très prégnantes. Elles veulent absolument. Et je trouve ça hyper courageux déjà de leur part. Parce que tu n'es pas malade et quand même, on va t'enlever les deux seins. Oui, ça me compte. Je pense que c'est un gros truc. Pour moi, chirurgicalement, ça peut changer les choses parce qu'on peut proposer des techniques de reconstruction qu'on ne peut pas tout de suite proposer quand on fait de la chirurgie oncologique. Même si je pourrais en reparler un peu plus tard, mais on va avoir accès à des traitements chirurgico-novateurs. Donc ça, ça va se solutionner. Mais par exemple, pour les mastectomies prophylactiques, donc prophylactiques, c'est on enlève les seins quand on n'est pas malade. la chirurgie elle peut se faire soit par voie conventionnelle tu vois sous sous la mer c'est la technique la plus genre dans le body quoi c'est ça ouais la plus répandue ok quand tu fais une reconstruction par prothèse tu passes en dessous et on peut proposer aussi une voie robotique ok la voie robotique l'avantage c'est que on a réussi à déporter la cicatrice donc au lieu d'avoir une cicatrice en dessous du sein on a une cicatrice qui est à distance tu vois elle est sur le côté en dessous des selles au niveau de l'épaisseur de ton soutien-gorge ok et donc on la cache avec le soutien-gorge que c'est pas visible quand la femme est en sous-vêtements et donc l'idée de déporter les cicatrices c'est qu'on se dit que et bien il y a moins de risques infectieux parce que la porte d'entrée infectieuse par la cicatrice elle est plus loin de la prothèse Et puis, on se dit que le fait de faire de la chirurgie robotique, c'est comme si tu faisais une celluloscopie.

  • Speaker #0

    Tu mets des espèces de petits...

  • Speaker #1

    Tu mets des instruments.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et donc, tu vas distendre le sein très doucement avec du gaz. Et donc, la peau va être uniformément distendue. Et donc, ça va être très doux pour les vaisseaux cutanés. Donc tu te dis que potentiellement, ça peut réduire le risque de nécrose cutanée dont on parlait tout à l'heure. Ok. Et en fait, ce qu'on a observé récemment, il y a un papier qui est sorti il y a quelques mois d'une de nos consœurs qui fait de la chirurgie robotique aux Etats-Unis, c'est Deborah Fah. Elle a comparé les femmes qui avaient une reconstruction par voie conventionnelle et les femmes qui avaient une reconstruction par voie robotique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Que ce soit en cancéro ou en... en chirurgie préventive. Et donc, elle a fait des tests au monofilament. Tu vois, elle a mis un petit fil sur les mamelons. Et elle s'est rendue compte qu'on avait une tendance à une meilleure sensibilité du mamelon et de l'aréole par voie robotique que par voie conventionnelle.

  • Speaker #0

    Parce que du coup, quand on met une prothèse et qu'on garde le mamelon, on change la sensibilité du mamelon.

  • Speaker #1

    Oui. Ça c'est obligé. C'est obligé. La sensibilité, elle revient ou elle ne revient pas. Ça, c'est des choses que je ne peux pas prévoir. On ne peut pas prévoir. Mais oui, tu as forcément une...

  • Speaker #0

    Peu importe, même si tu fais une incision sous le sein, parce que je crois que quand tu fais juste purement esthétique, tu peux faire aussi une incision autour du mamelon.

  • Speaker #1

    Oui, tu peux.

  • Speaker #0

    Donc tu as trois, peut-être qu'il y en a d'autres, trois types d'incisions en dessous le sein. Autour du mamelon, tu m'as dit la chirurgie robotique plus au niveau du soutien-gorge.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et donc même à distance du mamelon, le mamelon, il en prend un coup.

  • Speaker #1

    Le mamelon, il en prend un coup parce que quand tu fais une mastectomie, tu enlèves la glande. Tu déprimes forcément des petites terminaisons sensitives. Oui. Donc oui.

  • Speaker #0

    Et même dans les chirurgies esthétiques

  • Speaker #1

    Alors dans les chirurgies esthétiques, pas moins. Alors tu vois par exemple quand on fait une réduction mammaire.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Là oui, tu peux carrément avoir une modification de la sensibilité de ton mamelon, parce que tu vas faire une cicatrice tout autour de l'aréole. Et même tu vas couper aussi derrière ton aréole. Donc ça, pour le coup, oui, tu peux avoir une modification de la sensibilité. Par contre, quand tu poses des prothèses à visée esthétique, tu as quand même beaucoup moins de risques, parce que tu gardes la glande mammaire. Tu ne vas pas couper derrière le mamelon et l'aréole. Donc la sensibilité, elle ne diminue pas franchement quand tu mets des prothèses esthétiques.

  • Speaker #0

    Ok, pas tant que ça. Et du coup, Angelina Jolie, elle a toujours ses mamelons Tu sais quoi C'est une question que ma sœur m'avait posée. Et au départ, ça fait quand même un moment qu'elle s'est fait enlever les cils. Mais je ne savais pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, si, si, elle nous vient garder.

  • Speaker #0

    Le mystère est là. C'est bon. Découverte. Angéla Jolie a toujours son amour.

  • Speaker #1

    En stratégie prophylactique, dans la très, très grande majorité des cas, on garde les mains. On garde les mains.

  • Speaker #0

    Alors, j'adore les nouvelles technologies. On a un peu parlé du robot. C'est une question que je pose tout le temps. Comment tu vois ta spécialité évoluer

  • Speaker #1

    Alors là, en ce moment, je suis hyper excitée parce qu'on a une méga nouvelle innovation qui arrive et pour laquelle je vais me former dessus et je vais pouvoir le proposer aux patientes. C'est la chirurgie robotique pour les patientes qui ont un cancer.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Toi, tu fais la chirurgie robotique chez les gens. En prévention, c'est ça Tu fais des mastectomies prophylactiques et tu reconstruis. Et ça, tu fais déjà ça. Et tu es assez spécialisée dans ça en plus. Et là, c'est bon, tu te lances chez les personnes, les patients qui ont un cancer.

  • Speaker #1

    En fait, techniquement, ce n'est pas quelque chose qui va être différent. C'est juste que du coup, Gustave Roussy a acheté un nouveau robot. Et ce nouveau robot, il a l'autorisation de opérer les patients avec un cancer. Ce qui n'était pas le cas. Avec l'ancien robot. Ok. Donc en fait, maintenant, on va pouvoir proposer cette technique à beaucoup plus de femmes. Et franchement, c'est hyper excitant.

  • Speaker #0

    C'est un peu stylé, ça.

  • Speaker #1

    J'adore.

  • Speaker #0

    Ok, j'adore. Alors, on a posé pas mal de questions. On pourrait encore continuer. Mais là, je vais passer à la deuxième partie du podcast. C'est la meilleure partie, tu vas voir.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais avant de commencer, je vais te poser deux questions. Quelle est la différence entre un bon et un mauvais chirurgien

  • Speaker #1

    Euh... Ça c'est pas à moi directement.

  • Speaker #0

    C'est hyper dur J'ai l'impression qu'ils me disent tout le temps charge Ouais, ok.

  • Speaker #1

    Franchement, la technique, je peux pas te dire que je suis meilleure ou moins bonne qu'un autre.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Par contre, je pense que je me mets plus facilement à la place des gens que j'opère que... Ouais. d'autres personnes.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tu vois.

  • Speaker #0

    C'est important, parce que du coup, je recevais le docteur Ausha, je lui ai posé exactement... Alors,

  • Speaker #1

    il a dit quoi

  • Speaker #0

    Il m'a dit, je ne sais pas, c'est un tout, tout ça. Il m'a reposé la question, donc du coup, j'ai dû répondre ce que je pensais. Bref, peu importe. Et quand même, il a fini par dire, à la fin, parce que je lui ai dit que je te recevais le chien, il me dit, Anna Elenko, on peut quand même dire que c'est un bon chien.

  • Speaker #1

    Merci. Merci. Donc voilà. Je retourne le compliment.

  • Speaker #0

    C'est une star. et deuxième question tu jouais à des jeux quand t'étais petite ou il y avait un jeu qui t'intéressait ou pas tu parles des jeux vidéo oh ce que tu veux alors là jeux vidéo pas jeux vidéo ça peut être ce que tu veux société pas société carte pas carte je sais pas je jouais à tout et il y a un truc où tu te dis ah ça c'était mon petit jeu d'enfance tu vois mon petit jeu d'enfance ah trop dur ouais c'est dur bah ouais mais c'est pas des questions faciles ici purée je peux faire un peu une Non, t'as le droit de dire Joker, c'est pas très grave.

  • Speaker #1

    Fais pas.

  • Speaker #0

    Je sais pas.

  • Speaker #1

    Ouais, attends, je me souviens plus. Tu faisais quoi Je faisais de la musique aussi. Je faisais beaucoup de musique. Trop dur. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est pas grave.

  • Speaker #1

    Moi, j'adorais jouer à tout, mais pas un truc en particulier, tu vois.

  • Speaker #0

    Là, on va jouer. On va jouer un jeu. J'adore. Ouais, exactement. Donc, je t'explique. C'est parti pour le défi. Jingle défi Eh bien, nous allons jouer à Dr Maboul. Ah, j'adore Donc, j'explique les petites règles, bien entendu. Alors, tous les chirurgiens que je reçois jouent à Dr Maboul, ok C'est comme ça que, personnellement, je classe les bons et les mauvais chirurgiens. Et qui sait Peut-être que, tu vois, dans un an, deux ans, cinq ans, quand j'aurai interviewé tellement de chirurgiens, on pourra se dire que ça fait partie des critères des bons et des mauvais chirurgiens. Donc, le principe est simple. tu enlèves tous les petits items, d'accord, sans faire buzzer le nez. Vas-y, teste, tu vas voir, normalement, ça marche. Ouais, ça marche.

  • Speaker #1

    Ça a vibré, du coup, ça a fait bouger tous les trucs.

  • Speaker #0

    C'est pas grave, c'est comme ça, c'est le jeu. La vie n'est pas toujours juste. Donc, tu dois enlever, si jamais ça buzz, tu dois remettre le petit icône, sortir la pince, et tu as le droit de recommencer après, bien entendu. Tu retires, l'idée c'est d'enlever tous les petits items, à un temps minimal.

  • Speaker #1

    Ah ouais, tu me chronomètres Je te chronomètre.

  • Speaker #0

    Et après, il y a un classement.

  • Speaker #1

    Mais non Bah si.

  • Speaker #0

    Bah si, sinon, c'est pas drôle. Donc, il y a le classement des bons et des mauvais chirurgiens.

  • Speaker #1

    Attends, c'est vraiment barré, barré.

  • Speaker #0

    Après, si tu veux savoir, je me suis rendu compte que le docteur Ausha avait un peu triché. Ouais, il avait un peu triché. J'ai re-regardé les vidéos. Donc, on est quand même sur un podcast. Donc, je ferai un classement, bien sûr.

  • Speaker #1

    Pardon, hein. C'est une star, mais bon. Ouais,

  • Speaker #0

    mais bon. Donc, comme c'est un podcast...

  • Speaker #1

    Du coup, je sortirai du casque, moi.

  • Speaker #0

    Je vais te poser des questions en même temps. Sinon, ce n'est pas drôle. Exactement.

  • Speaker #1

    Comme au bloc quand on papote.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, on est tout à fait d'accord. Est-ce que tu es prête Tu as le droit de me dire un joker dans toutes les questions. Sinon, il faut essayer d'y répondre. Pas des questions simples. Allez, go Attends, attends, attends, attends, attends,

  • Speaker #1

    attends. Je l'ai sorti, je l'ai sorti.

  • Speaker #0

    Tu l'as sorti. Ok, non, non, stop, go. Alors, la musique un peu has-been que t'adores La quoi La musique un peu has-been que t'adores. Johnny. Quel est le dernier film que t'as regardé

  • Speaker #1

    Je ne peux pas te répondre. Alors là, franchement, c'est scandaleux, c'est pas légal, je ne peux pas te dire.

  • Speaker #0

    C'est ton Joker, attention. Ton acteur ou ton actrice que t'aimes bien ou que tu penses

  • Speaker #1

    Je les aime tous.

  • Speaker #0

    Soirée théâtre ou soirée cinéma Théâtre. Quel est le défaut qui te rebute le plus chez quelqu'un

  • Speaker #1

    Le...

  • Speaker #0

    Quel est la première chose que tu fais en te levant

  • Speaker #1

    Je me fais. Quel est... Tu m'as dit de répondre.

  • Speaker #0

    Non, mais t'as raison. Quel est le truc le plus fou que t'aies fait

  • Speaker #1

    le plus fou que j'ai fait j'ai monté le kilimanjaro l'année dernière pas mal ta passion pour l'urée tu vois celui là il est pas dur il est dur celui là il est dur il est dur que je change de main tu crois ta passion tombi ça buzz là attend attend mais oui mais mais pas que si bon truc Attends.

  • Speaker #0

    Ta passion Ou un truc que t'aimes bien faire en dehors du boulot

  • Speaker #1

    Lire, beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok. Quelle est la personne que t'admires le plus Une personne que tu connais ou pas que tu connais.

  • Speaker #1

    Que j'admire le plus Ouais. Ma marque.

  • Speaker #0

    Musique pop ou électro

  • Speaker #1

    Électro.

  • Speaker #0

    Jeans ou robes

  • Speaker #1

    Jeans. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Est-ce que t'as un rêve atteignable ou inatteignable

  • Speaker #1

    pas par définition un rêve ça ne devrait potentiellement pas être atteignable non j'ai pas vraiment de rêve je suis pas une rêveuse moi tu sais pas une rêveuse arrêté quelqu'un de prêts thérapeutique ouais je vois ça me pose des soucis si tu étais du genre un peu à des bonnes résolutions ouais ça serait quoi ce serait Arrêtez de penser la nuit.

  • Speaker #0

    Film américain ou film français Français. Et ma dernière chose, où t'as perdu du temps sur Internet. T'étais pour regarder quoi T'as fini 2 minutes 19.

  • Speaker #1

    Non mais c'est nul.

  • Speaker #0

    C'est pas ouf.

  • Speaker #1

    Non c'est nul. Mais j'ai pris mon temps.

  • Speaker #0

    Ouais parce que tu t'arrêtais à chaque fois.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu sais, je vais regarder de toute façon les vidéos et je pense que dans tous les cas, je mettrai des secondes de...

  • Speaker #1

    Parce que tu sais, j'ai quand même pas beaucoup vibré.

  • Speaker #0

    Non, le début, je dois dire que le début a été très bon. Et après, il y a eu un peu de buzz, tout ça, tout ça.

  • Speaker #1

    Le cheval. Ouais,

  • Speaker #0

    le cheval, il est dur. Le cheval est assez dur. Et en plus,

  • Speaker #1

    tu me l'avais mis vraiment là-bas, quoi.

  • Speaker #0

    Alors, c'est pas moi qui décide, c'est la vie.

  • Speaker #1

    La vie, c'est pas juste.

  • Speaker #0

    Tu sais, quand je prends le jeu,

  • Speaker #1

    parfois ça bouge. Ok.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    c'est tout, j'accepte, j'accepte.

  • Speaker #0

    Écoute, on va... Attends, j'avais une question, j'aime bien finir par un truc...

  • Speaker #1

    Tu me fais peur.

  • Speaker #0

    Par un truc un peu, tu sais, lourdingue. Genre histoire, tu sais, de bien finir. Ma dernière question, est-ce que c'est difficile d'être blonde, de mesurer 1m50 et d'être chirurgien

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Non, sans problème dans ta vie. Tu sais bien que je pose pas ça de façon mauvaise.

  • Speaker #1

    Bien sûr, j'adore. Je suis la première à rigoler sur... Je suis genre avec 50 et plus. 53, s'il te plaît. C'est vrai,

  • Speaker #0

    avec 53

  • Speaker #1

    Ah ouais C'est important, c'est important. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est important. Parce que moi, je fais 1m63. Et j'avoue, quand on me dit 1m60, tu vois, je suis genre 1m63, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, non, je me fais marrer. Enfin, voilà, il faut tout rendre des raisons. Sinon, tu vois.

  • Speaker #0

    Je trouve ça cool. Je suis 100% d'accord avec toi. C'est pour ça que je te la pose d'une façon assez cool.

  • Speaker #1

    Tu sais que j'ai toujours mes petits talons au bloc Ah ouais Avec mes petits sabots à talons. Les petits sabots en mode,

  • Speaker #0

    ah, finalement, tu vois, je fais 1m56.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    3 cm de talons c'est pas mal j'adore trop bien Anna je te remercie je pense qu'on s'en refera un podcast ensemble parce que j'ai absolument pas fini de te poser des questions sur le sein, sur la prévention donc j'adore merci pour tout ça et à bientôt au bloc ouais merci à toi salut

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Description

Pour ce deuxième épisode, je reçois le Dr Anna Ilenko, chirurgienne spécialisée en chirurgie mammaire. On parle reconstruction du sein après un cancer, les avancées et défis de cette chirurgie.

👉 Suivez moi sur Youtube sur ma chaine Océane Sultan ou sur Instagram @sultanoceane @dateundoc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Date un Doc, le podcast qui vous emmène dans les coulisses de la médecine. Je suis le docteur Océane Sultan et ensemble nous allons explorer l'histoire derrière vos médecins et les secrets de la santé. Aujourd'hui, je date Anna Ilenko. Salut Anna, ça va Salut,

  • Speaker #1

    ouais ça va, merci.

  • Speaker #0

    Alors Anna, t'es chirurgienne je sais pas si on dit chirurgien ou chirurgienne spécialisé dans la chirurgie du sein t'as une double voire triple activité puisque tu travailles à l'hôpital Gustave Roussy où t'es chirurgien bien sûr mais t'as aussi une activité en tant qu'experte dans la prévention du cancer du sein et tu travailles aussi à la clinique Geoffroy Saint-Hilaire à Paris ça fait pas mal on a décidé de se faire un petit endroit plus cosy qu'à l'hôpital pour discuter de la chirurgie du sein un peu genre conversation de filles et donc du coup je te reçois chez moi je suis archi content moi aussi c'est cool ça me fait trop plaisir donc avant qu'on rentre dans le vif du sujet des seins, des boobs,

  • Speaker #1

    de tout ça comment t'en es venue à cette spécialité hyper dur de te répondre j'ai l'impression que ça a toujours été comme ça je me suis jamais posé la question de quel spe j'allais faire ok pour moi les seins ou les seins les seins les seins ok les seins voilà ça a été complètement naturel depuis oui le début de mes études quasiment. Et ouais, je te dis, je me suis jamais posé la question de quelle autre spécialité je ferais.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qu'on fait comme spécialité pour devenir spécialiste dans les seins

  • Speaker #1

    Alors, le problème, c'est que la scénologie, c'est la science des seins, n'existe pas en tant que telle, en tant que spécialité médicale. Donc, pour être expert dans le sein, t'as deux voies possibles. Soit t'es chirurgien-plasticien. Ok. soit tes chirurgiens gynéco. Et en fait, pendant ton cursus, si tu es plasticien, tu vas faire une surspécialité en cancéro, etc. Pareil, quand tu es chirurgien gynéco, tu vas aussi faire une surspécialité en chirurgie reconstructrice pour que tu puisses être performant dans tous les domaines de la chirurgie séno. Ok,

  • Speaker #0

    et du coup, toi, tu es passée par quelle voie Gynéco. Ok, du coup, tout ton internat, tu as fait des trucs complètement différents.

  • Speaker #1

    Ouais, je faisais des gardes à la maternité. Ouais, je sais pas. Mais très vite, j'ai fait quasiment que la chirurgie du sein. À partir de la moitié de mon internat, j'ai fait quasiment que ça.

  • Speaker #0

    Ok, bon. Alors du coup, il y a des patientes que tu opères du sein dans le cadre de cancer. Oui. Et donc, ma première question, ça paraît un peu bateau, mais quand est-ce que tu décides, toi ou je veux dire les chirurgiens en général, d'enlever juste la tumeur ou d'enlever tout le sein Tu te bases sur quels critères

  • Speaker #1

    Alors, déjà, les critères, ils sont multiples.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tu as un critère purement morphologique, c'est-à-dire que si tu as une tumeur qui fait une certaine taille par rapport à la taille d'un sein, et que tu te dis, si je retire la tumeur, je vais faire une séquelle esthétique trop importante, eh bien là, tu t'orienteras plutôt vers une mastectomie.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu enlèves tout le sein. Dès que finalement, il y a une différence entre les deux. Dès que tu vas avoir une grosse différence entre les deux.

  • Speaker #1

    Si tu retires plus d'un certain pourcentage du volume de la glande mammaire, sans pouvoir reconstruire, tu te dis, il vaut mieux faire une mastectomie, ça fera un meilleur résultat esthétique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tu as d'autres critères. Tu peux avoir la demande de la patiente.

  • Speaker #0

    Ok, il y en a qui préfèrent Ah oui.

  • Speaker #1

    Il y a des patientes qui demandent une mastectomie. Je ne vois pas pourquoi je dirais non. Juste parce que c'est accessible à un traitement conservateur. Une patiente qui me demande de faire une mastectomie, je lui fais une mastectomie. Ok. Pas de souci. Ensuite, tu as des critères purement oncologiques. C'est-à-dire que si dans le sein, tu as plusieurs sites tumoraux disséminés dans tout le sein, là, tu feras plutôt une mastectomie versus une tumorectomie. Et puis, parfois, l'indication, elle change. au cours des traitements. Typiquement, quand tu as une femme jeune devant toi qui a un cancer du sein avec une seule tumeur, le profil du cancer du sein peut faire que tu vas commencer par une chimiothérapie et ça va aussi faire réduire la taille de la tumeur. Donc une tumeur qui initialement ne pouvait pas être opérée en traitement conservateur, mais avec une chimiothérapie, on peut atteindre justement le traitement conservateur.

  • Speaker #0

    Donc chez les gens qui se disent Ouais, finalement, de m'enlever un sein, c'est peut-être un peu trop post-chimio. Ils se disent peut-être que ça peut passer juste en enlevant la tumeur.

  • Speaker #1

    Et la chimio, elle n'agit pas sur tous les types de tumeurs. C'est vraiment très spécifique. À chaque patiente, il faut étudier le dossier. Ok.

  • Speaker #0

    Et une fois que finalement tu as enlevé tout le sein, quelles sont les possibilités de reconstruction Tu as plusieurs possibilités. Oui. Globalement, ça va être quelles sont les possibilités et tu t'orientes vers quoi pour des cas particuliers

  • Speaker #1

    En fait, déjà, quand tu fais une mastectomie, tu as le choix de faire soit une reconstruction immédiate, c'est-à-dire que pendant la même intervention, on fait la mastectomie, on reconstruit le sein. L'autre solution, c'est de faire une reconstruction qu'on appelle différée. C'est-à-dire qu'on va reconstruire le sein à la fin de tous les traitements, quelques mois après la fin des traitements type radiothérapie, etc.

  • Speaker #0

    Et ça, tu le décides quand

  • Speaker #1

    Alors ça, t'en parles avec la patiente en consultation. T'as très peu de contre-indications à la reconstruction immédiate. Il y en a. Il faut le comprendre. Par exemple, quand le cancer atteint la peau, tu ne peux pas être safe au niveau du traitement du cancer si tu gardes la peau. Du coup, là pour le coup, tu ne pourras pas reconstruire. Par contre, dans la très grande majorité des cas, c'est tout à fait possible de faire une reconstruction immédiate. Donc on en parle avec la patiente en consulte, à elle de décider si elle le souhaite ou pas. Et en fonction de la morphologie de ses seins, en fonction... Des autres maladies qu'elle peut avoir à côté, le type diabète, hypertension, des déficits immunitaires, eh bien, on va évaluer un score de risque de complications post-opératoires. Et puis, on va mettre ça en balance avec le bénéfice de la reconstruction. Donc, tout ça, on va en discuter avec la patiente.

  • Speaker #0

    Et la reconstruction, c'est quoi C'est mettre une prothèse ou il y a d'autres trucs Alors,

  • Speaker #1

    du coup, il y a aussi d'autres possibilités que de mettre une prothèse. Et donc... En fonction de la morphologie de la femme, de la morphologie de ses seins, on va proposer telle ou telle technique. L'idée, c'est d'avoir le meilleur rendu esthétique possible avec une reconstruction qui colle au souhait de la patiente dans la mesure du possible et du réalisable, bien entendu. Mais si la patiente me formule... un moyen de reconstruction et que je pense que c'est tout à fait accessible et que c'est tout à fait raisonnable pour cette patiente, bien sûr qu'on va faire, on va s'orienter vers ça. Ok.

  • Speaker #0

    Et il y en a qui te demandent de reconstruire et en même temps de se dire Ah bah je voulais des plus gros seins alors...

  • Speaker #1

    Ouais, ça arrive. Ouais. Ça arrive. Dans la mesure du possible, on peut accepter, bien sûr. Mais c'est vrai que, bon, faut penser aussi que... Quand on fait une augmentation mammaire sur une reconstruction, c'est généralement des augmentations qui sont assez limitées. On augmente un petit peu, mais on ne va pas gagner deux ou trois bonnets. Oui,

  • Speaker #0

    ça fait un peu... Où est-ce que tu places la prothèse Comment ça se fait que ça ne tombe pas C'est un peu con comme question, mais tu vois, il n'y a pas de risque. Tu te retrouves avec un truc plus haut, alors tu la places.

  • Speaker #1

    En fait, tu as deux façons de placer la prothèse. Soit tu la places devant le muscle pectoral, soit tu la places derrière le muscle pectoral. Et pareil, c'est des questions de morphologie de poitrine, de morphologie de patiente. Ce qui est sûr, c'est que si tu veux avoir un résultat esthétique qui soit joli, justement avec une prothèse qui ne se balade pas au niveau du thorax, le secret, c'est d'avoir la prothèse qui soit la plus adaptée à l'enveloppe cutanée. de ta patiente. Ok. C'est-à-dire qu'une patiente avec des très gros seins, tu ne vas pas pouvoir mettre une petite prothèse. Ce n'est pas en adéquation. Donc l'idée, c'est de mettre justement le plus proche possible des mesures de la femme qu'on va opérer pour justement que la prothèse s'inscrive le mieux possible au niveau de son schéma corporel. Ok.

  • Speaker #0

    Et donc une fois que tu as mis des prothèses, bien sûr, les prothèses, on peut en mettre... hors cas de la chirurgie du cancer, je veux dire. Quels sont les risques, du coup, d'avoir une prothèse

  • Speaker #1

    Alors, tu as des risques qu'on peut classer immédiats, on va dire dans les mois et demi qui suit la chirurgie. Et puis, tu as des risques un peu plus tardifs. Dans les suites immédiates, le risque principal, quand tu mets un corps étranger, c'est d'avoir une infection. Et aussi, le risque quand tu fais une mastectomie avec une reconstruction, c'est d'avoir une souffrance cutanée. Ok. Pourquoi une souffrance cutanée Parce que quand tu retires le sang, tu supprimes un peu d'alimentation en oxygène de la peau. Et du coup, il faut que la peau se réautonomise sur la prothèse en termes de vascularisation, d'oxygénation. Et parfois, on peut avoir des souffrances. Ça peut arriver. Donc ça, c'est les deux grandes complications immédiates qu'on surveille dans le mois qui suit l'intervention. Et puis, on a des complications tardives qui peuvent être arrivées entre plusieurs mois, voire plusieurs années après la chirurgie. Par exemple, on peut avoir ce qu'on appelle des coques. Des coques, c'est une épaisseur qui va se former autour de la prothèse. Tout le monde, toutes les patientes qui ont des prothèses, même esthétiques, ont ce qu'on appelle une coque. Mais cette coque, elle est plus ou moins rigide et elle déforme plus ou moins la prothèse en fonction de sa rigidité. Et donc si cette coque, elle est trop rigide, ça fait des contractures au niveau de la prothèse. Du coup, il faut changer la prothèse et enlever la coque.

  • Speaker #0

    Et ça fait mal Ça peut faire mal.

  • Speaker #1

    Ça peut créer un inconfort, tu vois, au niveau du thorax. Parfois, les femmes, elles peuvent se sentir comme dans un étau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est pas très fréquent, mais ça arrive. C'est des choses qu'on discute également en pré-op pour prévenir les patients.

  • Speaker #0

    Ce que j'ai oublié de te poser, c'est la prothèse, si tu la mets devant le muscle ou derrière le muscle, est-ce que tu as une différence de sensation Je veux dire, quand tu baltes tes seins, est-ce que finalement...

  • Speaker #1

    Oui, tu as une différence de sensation. Pourquoi Parce que... Tu vas avoir une épaisseur supplémentaire quand tu vas mettre ta prothèse derrière le muscle. Tu vas avoir la peau, tu vas avoir ton épaisseur de muscle et ensuite tu vas avoir la prothèse. Donc tu vois, tu vas avoir deux couches avant de toucher entre guillemets la prothèse. Quand tu la mets sous la peau, en fait tu vas avoir la peau et directement la prothèse. Donc ça va faire une différence au toucher. Maintenant, cette différence au toucher, tu peux carrément la... la récupérer en faisant des réinjections de graisse en post-opératoire, quelques mois après la reconstruction immédiate, pour justement apporter plus d'épaisseur à la peau et avoir un rendu beaucoup plus naturel. Et l'avantage, c'est que du coup, quand tu mets la prothèse devant le muscle, c'est techniquement plus simple et c'est plus confortable pour les patients. D'accord.

  • Speaker #0

    Ok, donc maintenant, c'est quoi Tu privilégies plutôt devant le muscle ou derrière le muscle finalement

  • Speaker #1

    C'est des questions aussi d'habitude de chirurgien. D'un point de vue personnel, je ne vais pas engager l'avis des autres personnes parce que du coup, chacun fait selon son expérience et tout. Personnellement, je place la très grande majorité de mes prothèses en pré-pectoral. Et je réserve le rétro-pectoral aux patientes qui sont extrêmement minces. Et pour lesquels je vois que je ne vais pas avoir beaucoup de graisse à réinjecter si jamais j'ai besoin.

  • Speaker #0

    C'est devant, derrière le muscle Exactement.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    et près, devant le muscle. Ok, et donc là on a parlé des complications immédiates, des complications à distance un peu avec la coque. Il y a quand même eu toute une espèce de débat et tout ça. On en est où sur les risques de lymphome, de choses comme ça, une fois qu'on a eu des prothèses

  • Speaker #1

    T'as entendu, il y a quelques années, il y avait eu le scandale...

  • Speaker #0

    Il y avait eu le scandale, oui, je vois ça.

  • Speaker #1

    Et donc, ce qui avait été mis en lumière, c'est que le risque de lymphomanaplasie qu'a grande cellule... Oui, donc un type de cancer. Un cancer des cellules lymphoïdes de la circulation sanguine.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Si tu veux, ce type de cancer était induit plutôt par des protéines. des prothèses qu'on appelait macro-texturées.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Macro-texturées, ça veut dire c'est l'enveloppe de la prothèse, c'est-à-dire le revêtement de la prothèse, qui était rêche. D'accord. Et qui créait une inflammation chronique au niveau de la coque, cette fameuse coque. Et c'est ça qui induisait probablement les lymphomes.

  • Speaker #0

    Donc du coup, tu as des prothèses qui sont plus lisses et des prothèses qui sont moins lisses globalement.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et les moins lisses, j'imagine que c'était pas mal à la base. Pour se dire que ça va accrocher.

  • Speaker #1

    Exact, parce que du coup, ça a évité que ça bouge. Mais du coup, le pendant, c'est que... Donc, ces prothèses-là, elles ont été complètement retirées du marché. Ok. On ne s'en sert plus du tout. Et donc, maintenant, les types de prothèses sont des prothèses lisses, qu'on utilise aussi bien en esthétique qu'en cancer ou avec la reconstruction. Ok. Ou des prothèses qu'on appelle micro-texturées, qui, elles, ont une forme un petit peu différente des prothèses rondes. et qui permettent de s'adapter à des morphologies spécifiques de seins. Ok. Mais ces deux types de prothèses-là sont, bien sûr, on ne peut pas dire que le risque zéro n'existe pas en termes de lymphome à grande cellule, mais visiblement, c'est quand même beaucoup plus safe avec un risque qui est de 1 sur plusieurs millions.

  • Speaker #0

    Après, de toute façon, c'est vrai qu'on parle maintenant pour les cancers d'inflammation, de choses comme ça. Donc, ça allait dans ce sens-là avec l'inflammation qui a été créée. Ok. Combien de temps tu gardes une prothèse Il y a une expiration Alors,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de date d'algimille de consommation.

  • Speaker #0

    Stop De préférence, non, c'est pas ça.

  • Speaker #1

    Une DNC. En fait, maintenant, tu peux garder les prothèses même jusqu'à 20 ans si elles n'ont pas de signe d'usure. On fait des échos de prothèses pour vérifier qu'il n'y ait pas de dépanchement autour de la prothèse, donc du liquide, que justement elle ne soit pas déformée, qu'il n'y ait pas de suspicion de rupture. Si tout ça va bien, écoute, 20 ans...

  • Speaker #0

    Tu fais des échos réguliers pendant tes suivis gynéco Je fais radiologue à peu près tous les deux ans. Ok, d'accord. Donc les gens qui ont une prothèse du sein... que ça soit post-cancer ou juste d'un point de vue esthétique, c'est conseillé de faire une écho tous les deux. Ok. Je ne savais même pas. Donc, tu m'avais parlé de la radiothérapie. Oui. Est-ce que tu as des complications En fait, les femmes sont opérées après un cancer, ça on est d'accord. Elles ont éventuellement une reconstruction immédiate, avec une prothèse qui est mise en place. Et parfois après, chez certaines personnes, ça dépend du cancer, tout ça, tout ça, elles vont avoir de la radiothérapie. Qu'est-ce qui se passe post-radiothérapie Est-ce que ça change Parce que la radiothérapie, ça va être des rayons qui vont être sur le sein, en tout cas, donc du coup sur la prothèse. Qu'est-ce que ça va changer

  • Speaker #1

    Alors, parfois, ça ne change rien. Ok. Et parfois, ça modifie le résultat esthétique. Ok. Pourquoi Alors ça, c'est quand même la plus grande majorité des cas. Alors, ce n'est pas une fatalité. Juste, pareil, ça fait partie des choses... qu'on discute avec les patientes, ça se rattrape après la radiothérapie. On peut changer la prothèse, on enlève la coque, on fait des réinjections de graisse. Ce n'est pas une fatalité, mais effectivement, la radiothérapie fait que, quand on sait qu'il va y avoir de la radiothérapie, on adapte aussi notre façon de reconstruire. Quand tu vas avoir de la radiothérapie, on ne va pas pouvoir te faire de reconstruction autre que prothétique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc quand on sait qu'il va y avoir la radiothérapie, dans un premier temps, on met une prothèse, on revoit après la fin de la radiothérapie le résultat esthétique et on rediscute avec la patiente si elle veut garder une prothèse ou si on fait autre chose comme type de reconstruction.

  • Speaker #0

    Quelles sont les autres possibilités, autres que prothétiques, là, t'en parlais

  • Speaker #1

    Tu peux faire des reconstructions qu'on appelle par lambeaux. Ce sont des reconstructions autologues. Donc autologue, ça veut dire avec tes propres tissus. L'idée, c'est d'aller chercher dans un autre endroit de ton corps un volume qui permette de restaurer le volume du sein. Ça peut être au niveau du dos, le muscle grand dorsal. Ça peut être au niveau du bas du ventre. Ça peut être au niveau des cuisses. Il y a pas mal de sites que tu peux prélever. Donc ça, ce sont les reconstructions qu'on appelle par lambeaux. Et puis tu as aussi un type de reconstruction qui s'appelle par l'hypomodelage exclusif, l'hypo-feeling exclusif, c'est de la réinjection de graisse.

  • Speaker #0

    Tu prends de la graisse, tu fais comme une liposuction

  • Speaker #1

    Exactement, tu prépares la graisse et tu la réinjectes à l'endroit que tu veux reconstruire au niveau du thorax. Mais ça, ça nécessite plusieurs séances.

  • Speaker #0

    Tu ne peux pas le faire en trois. Ok, tu coopères assez souvent. On a dit au départ que tu travaillais aussi à Gustave Aussi en tant qu'experte de prévention du sein. On avait une super idée basée sur une pub qui existe. C'était de montrer comment il fallait palper le sein. Bref, on n'a pas réussi à avoir de comédien. Parce que bien sûr, si on montre des seins à l'écran, ça ne va pas pas chier. En fait, on voulait faire des petites palpations de seins d'une personne un peu ronde, d'un mec un peu rond. Bref, je n'ai pas trouvé de quelqu'un, mais peut-être qu'on fera ça la prochaine fois. Mais... Quelqu'un qui a une prothèse, c'est plus difficile de faire de la prévention du cancer du sein. On palpe différemment, on ne va pas faire une radioménéco, une IRM, on surveille différemment.

  • Speaker #1

    Tu parles d'une patiente qui a eu un cancer avec une prothèse Les deux, j'ai envie de te dire. Les deux. Les patientes qui ont des prothèses esthétiques, la surveillance n'est pas du tout grévée par le fait d'avoir des prothèses. Parce qu'en général, la prothèse est mise derrière la glande. Donc quand tu palpes, tu peux palper facilement s'il y a une anomalie, ça se sent. Et ce n'est pas contre-indiqué de faire des mamans.

  • Speaker #0

    Ok. Et on voit tout aussi bien Oui. Ok.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Par contre, chez une patiente qui a une reconstruction mammaire post-cancer, nécessairement, c'est parce qu'elle a eu une mastectomie. Donc, en fait, il n'y a plus d'indication de faire des mammographies. Ok. Donc, tu feras juste des échographies du côté reconstruit. Et c'est pareil, les prothèses, elles sont au niveau de la peau ou alors derrière le muscle. Donc, mieux. tu cherches une récidive. Si tu cherches une récidive au cours du suivi, c'est souvent au niveau de la peau ou des tissus sous-cutanés. Donc, en fait, le fait d'avoir une prothèse, ça ne va pas forcément te gêner pour avoir un diagnostic fiable et fin et précoce.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, je vais te poser une question qu'on m'a plusieurs fois posée. Je vais parler d'un sujet très particulier, je vais te parler des tétons. Donc, quand on fait une mastectomie, on enlève tout le sein, on enlève les tétons aussi. on enlève tout ou pas Ça dépend. Ça dépend Ouais. Alors, quand est-ce que t'enlèves, quand est-ce que t'enlèves pas

  • Speaker #1

    Alors, souvent, comme je te disais en intro, tu sais, par rapport à la décision de reconstruction ou pas, on a des critères de morphologie, on a des critères de maladie, sur l'oncologie et la maladie en elle-même. Pour garder le mamelon, c'est exactement la même chose. C'est-à-dire qu'il y a des patientes qui vont avoir des seins qui vont être très très imposants, en termes de taille et pour des raisons morphologiques parfois on peut pas garder le mamelon parce que il faut réduire l'étui cutané pouvoir restaurer une forme de sein qui soit la plus la plus native possible donc dans ce cas là par exemple tu peux pas garder le mamelon ou alors tu peux le greffer tu enlèves le sein ouais tu prends le mamelon et après tu le remets à la place ouais tu peux J'adore. Ça, ça peut se faire. Et puis, parfois, tu as des critères par la maladie pour lesquels tu ne peux pas garder le mamelon. Par exemple, si le cancer est placé vraiment à proximité immédiate du mamelon ou si à l'examen que je vais faire en préopératoire, je vais avoir une anomalie du mamelon, on ne va pas le garder pour la chirurgie. Ça ne va pas être possible. Pourquoi Parce que sinon, tu augmentes trop le risque de récidive à ce niveau-là et tu es plus sécure pour le traitement.

  • Speaker #0

    Ok. Quand on fait une mastectomie chez certaines patientes, bien entendu, dans le type de forme de cancer, si c'est plus ou moins évolué, on va aussi aller plus loin et enlever des ganglions qui vont être sous le bras. Donc ça s'appelle le curage ganglionnaire. Qu'est-ce que ça change pour toi et qu'est-ce que ça change chez les patients d'enlever, de ne pas enlever tous ces ganglions qui sont sous le bras

  • Speaker #1

    En termes d'indications de reconstruction et tout, pour moi, ça ne change pas grand-chose. Si ce n'est que quand tu fais un curage axillaire, c'est que nécessairement, tu as une atteinte ganglionnaire. Et donc, du coup, ça veut dire que la patiente aura de la radiothérapie.

  • Speaker #0

    Ok, donc là, tu es sûre Oui.

  • Speaker #1

    Du coup, j'adapte ma façon de reconstruire. Ok. Mais chirurgicalement, ce n'est pas quelque chose de... Oui, ça ne change rien. Pour la patiente, c'est une opération qui est forcément un tout petit peu plus... lourde en termes de suite post-opératoire que de faire juste un ganglion sentinelle. Ganglion sentinelle, c'est quand on prélève un seul ganglion. Quand tu fais un curage axillaire, tu enlèves plus de ganglions. Donc, tu as des précautions à prendre en post-opératoire. Et tu as de la kiné. Oui, parce que je me souviens,

  • Speaker #0

    on parlait de gros bras, de trucs comme ça. Il y a un peu ce truc-là.

  • Speaker #1

    On en parle encore. On en parle encore,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ça existe, c'est sûr. Après, les techniques opératoires ont vraiment beaucoup évolué. Les kinés sont hyper performants dans la prévention des lymphodèmes.

  • Speaker #0

    Il y a moins de gros blarra de lymphodèmes que avant Oui. OK.

  • Speaker #1

    Et pareil, les radiothérapeutes, ils ont vachement progressé sur les rayons. Il y a eu énormément de progrès qui ont été faits ces 30 dernières années. Et ça a permis de diminuer l'incidence du lymphodème. Même si on ne l'a pas complètement supprimé, on l'a quand même beaucoup diminué.

  • Speaker #0

    Ok, et donc là, si on continue un peu le sujet, plutôt en termes de prévention, il y a certaines personnes, on va parler d'Angélina Jolie,

  • Speaker #1

    bien sûr,

  • Speaker #0

    c'était obligé, qui ont une maladie génétique. Et donc, chez certaines personnes, on peut leur proposer une mastectomie prophylactique, donc d'enlever les deux seins en prévention. En gros, c'est ça. Ils n'ont pas encore de cancer, mais quand même, on va enlever les seins.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous en parler Est-ce que ça change quelque chose

  • Speaker #1

    Alors, je me permets d'apporter juste une précision. On n'est pas tout à fait dans le cadre d'une maladie génétique, mais peut-être plutôt parler d'un gène retrouvé chez la femme. Qui est responsable d'un risque très accru de développer un cancer du sein Ça ne s'inscrit pas dans un syndrome génétique, des malformations. On n'est pas du tout dans ce cadre-là. On est plutôt dans la découverte d'un gène. On se dit, warning, il va se passer très sûrement quelque chose au cours de votre vie. On fait un truc.

  • Speaker #0

    On fait un truc ailleurs.

  • Speaker #1

    Elles n'ont pas de malformations. Et donc voilà, quand on découvre ce gène, on discute avec les femmes de savoir si elles souhaitent ou non faire une chirurgie préventive. Ce n'est pas obligatoire. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas obligatoire. Il y a des femmes qui ne veulent pas du tout nous parler. Et il y a des femmes qui sont très très prégnantes. Elles veulent absolument. Et je trouve ça hyper courageux déjà de leur part. Parce que tu n'es pas malade et quand même, on va t'enlever les deux seins. Oui, ça me compte. Je pense que c'est un gros truc. Pour moi, chirurgicalement, ça peut changer les choses parce qu'on peut proposer des techniques de reconstruction qu'on ne peut pas tout de suite proposer quand on fait de la chirurgie oncologique. Même si je pourrais en reparler un peu plus tard, mais on va avoir accès à des traitements chirurgico-novateurs. Donc ça, ça va se solutionner. Mais par exemple, pour les mastectomies prophylactiques, donc prophylactiques, c'est on enlève les seins quand on n'est pas malade. la chirurgie elle peut se faire soit par voie conventionnelle tu vois sous sous la mer c'est la technique la plus genre dans le body quoi c'est ça ouais la plus répandue ok quand tu fais une reconstruction par prothèse tu passes en dessous et on peut proposer aussi une voie robotique ok la voie robotique l'avantage c'est que on a réussi à déporter la cicatrice donc au lieu d'avoir une cicatrice en dessous du sein on a une cicatrice qui est à distance tu vois elle est sur le côté en dessous des selles au niveau de l'épaisseur de ton soutien-gorge ok et donc on la cache avec le soutien-gorge que c'est pas visible quand la femme est en sous-vêtements et donc l'idée de déporter les cicatrices c'est qu'on se dit que et bien il y a moins de risques infectieux parce que la porte d'entrée infectieuse par la cicatrice elle est plus loin de la prothèse Et puis, on se dit que le fait de faire de la chirurgie robotique, c'est comme si tu faisais une celluloscopie.

  • Speaker #0

    Tu mets des espèces de petits...

  • Speaker #1

    Tu mets des instruments.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et donc, tu vas distendre le sein très doucement avec du gaz. Et donc, la peau va être uniformément distendue. Et donc, ça va être très doux pour les vaisseaux cutanés. Donc tu te dis que potentiellement, ça peut réduire le risque de nécrose cutanée dont on parlait tout à l'heure. Ok. Et en fait, ce qu'on a observé récemment, il y a un papier qui est sorti il y a quelques mois d'une de nos consœurs qui fait de la chirurgie robotique aux Etats-Unis, c'est Deborah Fah. Elle a comparé les femmes qui avaient une reconstruction par voie conventionnelle et les femmes qui avaient une reconstruction par voie robotique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Que ce soit en cancéro ou en... en chirurgie préventive. Et donc, elle a fait des tests au monofilament. Tu vois, elle a mis un petit fil sur les mamelons. Et elle s'est rendue compte qu'on avait une tendance à une meilleure sensibilité du mamelon et de l'aréole par voie robotique que par voie conventionnelle.

  • Speaker #0

    Parce que du coup, quand on met une prothèse et qu'on garde le mamelon, on change la sensibilité du mamelon.

  • Speaker #1

    Oui. Ça c'est obligé. C'est obligé. La sensibilité, elle revient ou elle ne revient pas. Ça, c'est des choses que je ne peux pas prévoir. On ne peut pas prévoir. Mais oui, tu as forcément une...

  • Speaker #0

    Peu importe, même si tu fais une incision sous le sein, parce que je crois que quand tu fais juste purement esthétique, tu peux faire aussi une incision autour du mamelon.

  • Speaker #1

    Oui, tu peux.

  • Speaker #0

    Donc tu as trois, peut-être qu'il y en a d'autres, trois types d'incisions en dessous le sein. Autour du mamelon, tu m'as dit la chirurgie robotique plus au niveau du soutien-gorge.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et donc même à distance du mamelon, le mamelon, il en prend un coup.

  • Speaker #1

    Le mamelon, il en prend un coup parce que quand tu fais une mastectomie, tu enlèves la glande. Tu déprimes forcément des petites terminaisons sensitives. Oui. Donc oui.

  • Speaker #0

    Et même dans les chirurgies esthétiques

  • Speaker #1

    Alors dans les chirurgies esthétiques, pas moins. Alors tu vois par exemple quand on fait une réduction mammaire.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Là oui, tu peux carrément avoir une modification de la sensibilité de ton mamelon, parce que tu vas faire une cicatrice tout autour de l'aréole. Et même tu vas couper aussi derrière ton aréole. Donc ça, pour le coup, oui, tu peux avoir une modification de la sensibilité. Par contre, quand tu poses des prothèses à visée esthétique, tu as quand même beaucoup moins de risques, parce que tu gardes la glande mammaire. Tu ne vas pas couper derrière le mamelon et l'aréole. Donc la sensibilité, elle ne diminue pas franchement quand tu mets des prothèses esthétiques.

  • Speaker #0

    Ok, pas tant que ça. Et du coup, Angelina Jolie, elle a toujours ses mamelons Tu sais quoi C'est une question que ma sœur m'avait posée. Et au départ, ça fait quand même un moment qu'elle s'est fait enlever les cils. Mais je ne savais pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, si, si, elle nous vient garder.

  • Speaker #0

    Le mystère est là. C'est bon. Découverte. Angéla Jolie a toujours son amour.

  • Speaker #1

    En stratégie prophylactique, dans la très, très grande majorité des cas, on garde les mains. On garde les mains.

  • Speaker #0

    Alors, j'adore les nouvelles technologies. On a un peu parlé du robot. C'est une question que je pose tout le temps. Comment tu vois ta spécialité évoluer

  • Speaker #1

    Alors là, en ce moment, je suis hyper excitée parce qu'on a une méga nouvelle innovation qui arrive et pour laquelle je vais me former dessus et je vais pouvoir le proposer aux patientes. C'est la chirurgie robotique pour les patientes qui ont un cancer.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Toi, tu fais la chirurgie robotique chez les gens. En prévention, c'est ça Tu fais des mastectomies prophylactiques et tu reconstruis. Et ça, tu fais déjà ça. Et tu es assez spécialisée dans ça en plus. Et là, c'est bon, tu te lances chez les personnes, les patients qui ont un cancer.

  • Speaker #1

    En fait, techniquement, ce n'est pas quelque chose qui va être différent. C'est juste que du coup, Gustave Roussy a acheté un nouveau robot. Et ce nouveau robot, il a l'autorisation de opérer les patients avec un cancer. Ce qui n'était pas le cas. Avec l'ancien robot. Ok. Donc en fait, maintenant, on va pouvoir proposer cette technique à beaucoup plus de femmes. Et franchement, c'est hyper excitant.

  • Speaker #0

    C'est un peu stylé, ça.

  • Speaker #1

    J'adore.

  • Speaker #0

    Ok, j'adore. Alors, on a posé pas mal de questions. On pourrait encore continuer. Mais là, je vais passer à la deuxième partie du podcast. C'est la meilleure partie, tu vas voir.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais avant de commencer, je vais te poser deux questions. Quelle est la différence entre un bon et un mauvais chirurgien

  • Speaker #1

    Euh... Ça c'est pas à moi directement.

  • Speaker #0

    C'est hyper dur J'ai l'impression qu'ils me disent tout le temps charge Ouais, ok.

  • Speaker #1

    Franchement, la technique, je peux pas te dire que je suis meilleure ou moins bonne qu'un autre.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Par contre, je pense que je me mets plus facilement à la place des gens que j'opère que... Ouais. d'autres personnes.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tu vois.

  • Speaker #0

    C'est important, parce que du coup, je recevais le docteur Ausha, je lui ai posé exactement... Alors,

  • Speaker #1

    il a dit quoi

  • Speaker #0

    Il m'a dit, je ne sais pas, c'est un tout, tout ça. Il m'a reposé la question, donc du coup, j'ai dû répondre ce que je pensais. Bref, peu importe. Et quand même, il a fini par dire, à la fin, parce que je lui ai dit que je te recevais le chien, il me dit, Anna Elenko, on peut quand même dire que c'est un bon chien.

  • Speaker #1

    Merci. Merci. Donc voilà. Je retourne le compliment.

  • Speaker #0

    C'est une star. et deuxième question tu jouais à des jeux quand t'étais petite ou il y avait un jeu qui t'intéressait ou pas tu parles des jeux vidéo oh ce que tu veux alors là jeux vidéo pas jeux vidéo ça peut être ce que tu veux société pas société carte pas carte je sais pas je jouais à tout et il y a un truc où tu te dis ah ça c'était mon petit jeu d'enfance tu vois mon petit jeu d'enfance ah trop dur ouais c'est dur bah ouais mais c'est pas des questions faciles ici purée je peux faire un peu une Non, t'as le droit de dire Joker, c'est pas très grave.

  • Speaker #1

    Fais pas.

  • Speaker #0

    Je sais pas.

  • Speaker #1

    Ouais, attends, je me souviens plus. Tu faisais quoi Je faisais de la musique aussi. Je faisais beaucoup de musique. Trop dur. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est pas grave.

  • Speaker #1

    Moi, j'adorais jouer à tout, mais pas un truc en particulier, tu vois.

  • Speaker #0

    Là, on va jouer. On va jouer un jeu. J'adore. Ouais, exactement. Donc, je t'explique. C'est parti pour le défi. Jingle défi Eh bien, nous allons jouer à Dr Maboul. Ah, j'adore Donc, j'explique les petites règles, bien entendu. Alors, tous les chirurgiens que je reçois jouent à Dr Maboul, ok C'est comme ça que, personnellement, je classe les bons et les mauvais chirurgiens. Et qui sait Peut-être que, tu vois, dans un an, deux ans, cinq ans, quand j'aurai interviewé tellement de chirurgiens, on pourra se dire que ça fait partie des critères des bons et des mauvais chirurgiens. Donc, le principe est simple. tu enlèves tous les petits items, d'accord, sans faire buzzer le nez. Vas-y, teste, tu vas voir, normalement, ça marche. Ouais, ça marche.

  • Speaker #1

    Ça a vibré, du coup, ça a fait bouger tous les trucs.

  • Speaker #0

    C'est pas grave, c'est comme ça, c'est le jeu. La vie n'est pas toujours juste. Donc, tu dois enlever, si jamais ça buzz, tu dois remettre le petit icône, sortir la pince, et tu as le droit de recommencer après, bien entendu. Tu retires, l'idée c'est d'enlever tous les petits items, à un temps minimal.

  • Speaker #1

    Ah ouais, tu me chronomètres Je te chronomètre.

  • Speaker #0

    Et après, il y a un classement.

  • Speaker #1

    Mais non Bah si.

  • Speaker #0

    Bah si, sinon, c'est pas drôle. Donc, il y a le classement des bons et des mauvais chirurgiens.

  • Speaker #1

    Attends, c'est vraiment barré, barré.

  • Speaker #0

    Après, si tu veux savoir, je me suis rendu compte que le docteur Ausha avait un peu triché. Ouais, il avait un peu triché. J'ai re-regardé les vidéos. Donc, on est quand même sur un podcast. Donc, je ferai un classement, bien sûr.

  • Speaker #1

    Pardon, hein. C'est une star, mais bon. Ouais,

  • Speaker #0

    mais bon. Donc, comme c'est un podcast...

  • Speaker #1

    Du coup, je sortirai du casque, moi.

  • Speaker #0

    Je vais te poser des questions en même temps. Sinon, ce n'est pas drôle. Exactement.

  • Speaker #1

    Comme au bloc quand on papote.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, on est tout à fait d'accord. Est-ce que tu es prête Tu as le droit de me dire un joker dans toutes les questions. Sinon, il faut essayer d'y répondre. Pas des questions simples. Allez, go Attends, attends, attends, attends, attends,

  • Speaker #1

    attends. Je l'ai sorti, je l'ai sorti.

  • Speaker #0

    Tu l'as sorti. Ok, non, non, stop, go. Alors, la musique un peu has-been que t'adores La quoi La musique un peu has-been que t'adores. Johnny. Quel est le dernier film que t'as regardé

  • Speaker #1

    Je ne peux pas te répondre. Alors là, franchement, c'est scandaleux, c'est pas légal, je ne peux pas te dire.

  • Speaker #0

    C'est ton Joker, attention. Ton acteur ou ton actrice que t'aimes bien ou que tu penses

  • Speaker #1

    Je les aime tous.

  • Speaker #0

    Soirée théâtre ou soirée cinéma Théâtre. Quel est le défaut qui te rebute le plus chez quelqu'un

  • Speaker #1

    Le...

  • Speaker #0

    Quel est la première chose que tu fais en te levant

  • Speaker #1

    Je me fais. Quel est... Tu m'as dit de répondre.

  • Speaker #0

    Non, mais t'as raison. Quel est le truc le plus fou que t'aies fait

  • Speaker #1

    le plus fou que j'ai fait j'ai monté le kilimanjaro l'année dernière pas mal ta passion pour l'urée tu vois celui là il est pas dur il est dur celui là il est dur il est dur que je change de main tu crois ta passion tombi ça buzz là attend attend mais oui mais mais pas que si bon truc Attends.

  • Speaker #0

    Ta passion Ou un truc que t'aimes bien faire en dehors du boulot

  • Speaker #1

    Lire, beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok. Quelle est la personne que t'admires le plus Une personne que tu connais ou pas que tu connais.

  • Speaker #1

    Que j'admire le plus Ouais. Ma marque.

  • Speaker #0

    Musique pop ou électro

  • Speaker #1

    Électro.

  • Speaker #0

    Jeans ou robes

  • Speaker #1

    Jeans. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Est-ce que t'as un rêve atteignable ou inatteignable

  • Speaker #1

    pas par définition un rêve ça ne devrait potentiellement pas être atteignable non j'ai pas vraiment de rêve je suis pas une rêveuse moi tu sais pas une rêveuse arrêté quelqu'un de prêts thérapeutique ouais je vois ça me pose des soucis si tu étais du genre un peu à des bonnes résolutions ouais ça serait quoi ce serait Arrêtez de penser la nuit.

  • Speaker #0

    Film américain ou film français Français. Et ma dernière chose, où t'as perdu du temps sur Internet. T'étais pour regarder quoi T'as fini 2 minutes 19.

  • Speaker #1

    Non mais c'est nul.

  • Speaker #0

    C'est pas ouf.

  • Speaker #1

    Non c'est nul. Mais j'ai pris mon temps.

  • Speaker #0

    Ouais parce que tu t'arrêtais à chaque fois.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu sais, je vais regarder de toute façon les vidéos et je pense que dans tous les cas, je mettrai des secondes de...

  • Speaker #1

    Parce que tu sais, j'ai quand même pas beaucoup vibré.

  • Speaker #0

    Non, le début, je dois dire que le début a été très bon. Et après, il y a eu un peu de buzz, tout ça, tout ça.

  • Speaker #1

    Le cheval. Ouais,

  • Speaker #0

    le cheval, il est dur. Le cheval est assez dur. Et en plus,

  • Speaker #1

    tu me l'avais mis vraiment là-bas, quoi.

  • Speaker #0

    Alors, c'est pas moi qui décide, c'est la vie.

  • Speaker #1

    La vie, c'est pas juste.

  • Speaker #0

    Tu sais, quand je prends le jeu,

  • Speaker #1

    parfois ça bouge. Ok.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    c'est tout, j'accepte, j'accepte.

  • Speaker #0

    Écoute, on va... Attends, j'avais une question, j'aime bien finir par un truc...

  • Speaker #1

    Tu me fais peur.

  • Speaker #0

    Par un truc un peu, tu sais, lourdingue. Genre histoire, tu sais, de bien finir. Ma dernière question, est-ce que c'est difficile d'être blonde, de mesurer 1m50 et d'être chirurgien

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Non, sans problème dans ta vie. Tu sais bien que je pose pas ça de façon mauvaise.

  • Speaker #1

    Bien sûr, j'adore. Je suis la première à rigoler sur... Je suis genre avec 50 et plus. 53, s'il te plaît. C'est vrai,

  • Speaker #0

    avec 53

  • Speaker #1

    Ah ouais C'est important, c'est important. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est important. Parce que moi, je fais 1m63. Et j'avoue, quand on me dit 1m60, tu vois, je suis genre 1m63, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, non, je me fais marrer. Enfin, voilà, il faut tout rendre des raisons. Sinon, tu vois.

  • Speaker #0

    Je trouve ça cool. Je suis 100% d'accord avec toi. C'est pour ça que je te la pose d'une façon assez cool.

  • Speaker #1

    Tu sais que j'ai toujours mes petits talons au bloc Ah ouais Avec mes petits sabots à talons. Les petits sabots en mode,

  • Speaker #0

    ah, finalement, tu vois, je fais 1m56.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    3 cm de talons c'est pas mal j'adore trop bien Anna je te remercie je pense qu'on s'en refera un podcast ensemble parce que j'ai absolument pas fini de te poser des questions sur le sein, sur la prévention donc j'adore merci pour tout ça et à bientôt au bloc ouais merci à toi salut

Description

Pour ce deuxième épisode, je reçois le Dr Anna Ilenko, chirurgienne spécialisée en chirurgie mammaire. On parle reconstruction du sein après un cancer, les avancées et défis de cette chirurgie.

👉 Suivez moi sur Youtube sur ma chaine Océane Sultan ou sur Instagram @sultanoceane @dateundoc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Date un Doc, le podcast qui vous emmène dans les coulisses de la médecine. Je suis le docteur Océane Sultan et ensemble nous allons explorer l'histoire derrière vos médecins et les secrets de la santé. Aujourd'hui, je date Anna Ilenko. Salut Anna, ça va Salut,

  • Speaker #1

    ouais ça va, merci.

  • Speaker #0

    Alors Anna, t'es chirurgienne je sais pas si on dit chirurgien ou chirurgienne spécialisé dans la chirurgie du sein t'as une double voire triple activité puisque tu travailles à l'hôpital Gustave Roussy où t'es chirurgien bien sûr mais t'as aussi une activité en tant qu'experte dans la prévention du cancer du sein et tu travailles aussi à la clinique Geoffroy Saint-Hilaire à Paris ça fait pas mal on a décidé de se faire un petit endroit plus cosy qu'à l'hôpital pour discuter de la chirurgie du sein un peu genre conversation de filles et donc du coup je te reçois chez moi je suis archi content moi aussi c'est cool ça me fait trop plaisir donc avant qu'on rentre dans le vif du sujet des seins, des boobs,

  • Speaker #1

    de tout ça comment t'en es venue à cette spécialité hyper dur de te répondre j'ai l'impression que ça a toujours été comme ça je me suis jamais posé la question de quel spe j'allais faire ok pour moi les seins ou les seins les seins les seins ok les seins voilà ça a été complètement naturel depuis oui le début de mes études quasiment. Et ouais, je te dis, je me suis jamais posé la question de quelle autre spécialité je ferais.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qu'on fait comme spécialité pour devenir spécialiste dans les seins

  • Speaker #1

    Alors, le problème, c'est que la scénologie, c'est la science des seins, n'existe pas en tant que telle, en tant que spécialité médicale. Donc, pour être expert dans le sein, t'as deux voies possibles. Soit t'es chirurgien-plasticien. Ok. soit tes chirurgiens gynéco. Et en fait, pendant ton cursus, si tu es plasticien, tu vas faire une surspécialité en cancéro, etc. Pareil, quand tu es chirurgien gynéco, tu vas aussi faire une surspécialité en chirurgie reconstructrice pour que tu puisses être performant dans tous les domaines de la chirurgie séno. Ok,

  • Speaker #0

    et du coup, toi, tu es passée par quelle voie Gynéco. Ok, du coup, tout ton internat, tu as fait des trucs complètement différents.

  • Speaker #1

    Ouais, je faisais des gardes à la maternité. Ouais, je sais pas. Mais très vite, j'ai fait quasiment que la chirurgie du sein. À partir de la moitié de mon internat, j'ai fait quasiment que ça.

  • Speaker #0

    Ok, bon. Alors du coup, il y a des patientes que tu opères du sein dans le cadre de cancer. Oui. Et donc, ma première question, ça paraît un peu bateau, mais quand est-ce que tu décides, toi ou je veux dire les chirurgiens en général, d'enlever juste la tumeur ou d'enlever tout le sein Tu te bases sur quels critères

  • Speaker #1

    Alors, déjà, les critères, ils sont multiples.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tu as un critère purement morphologique, c'est-à-dire que si tu as une tumeur qui fait une certaine taille par rapport à la taille d'un sein, et que tu te dis, si je retire la tumeur, je vais faire une séquelle esthétique trop importante, eh bien là, tu t'orienteras plutôt vers une mastectomie.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu enlèves tout le sein. Dès que finalement, il y a une différence entre les deux. Dès que tu vas avoir une grosse différence entre les deux.

  • Speaker #1

    Si tu retires plus d'un certain pourcentage du volume de la glande mammaire, sans pouvoir reconstruire, tu te dis, il vaut mieux faire une mastectomie, ça fera un meilleur résultat esthétique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tu as d'autres critères. Tu peux avoir la demande de la patiente.

  • Speaker #0

    Ok, il y en a qui préfèrent Ah oui.

  • Speaker #1

    Il y a des patientes qui demandent une mastectomie. Je ne vois pas pourquoi je dirais non. Juste parce que c'est accessible à un traitement conservateur. Une patiente qui me demande de faire une mastectomie, je lui fais une mastectomie. Ok. Pas de souci. Ensuite, tu as des critères purement oncologiques. C'est-à-dire que si dans le sein, tu as plusieurs sites tumoraux disséminés dans tout le sein, là, tu feras plutôt une mastectomie versus une tumorectomie. Et puis, parfois, l'indication, elle change. au cours des traitements. Typiquement, quand tu as une femme jeune devant toi qui a un cancer du sein avec une seule tumeur, le profil du cancer du sein peut faire que tu vas commencer par une chimiothérapie et ça va aussi faire réduire la taille de la tumeur. Donc une tumeur qui initialement ne pouvait pas être opérée en traitement conservateur, mais avec une chimiothérapie, on peut atteindre justement le traitement conservateur.

  • Speaker #0

    Donc chez les gens qui se disent Ouais, finalement, de m'enlever un sein, c'est peut-être un peu trop post-chimio. Ils se disent peut-être que ça peut passer juste en enlevant la tumeur.

  • Speaker #1

    Et la chimio, elle n'agit pas sur tous les types de tumeurs. C'est vraiment très spécifique. À chaque patiente, il faut étudier le dossier. Ok.

  • Speaker #0

    Et une fois que finalement tu as enlevé tout le sein, quelles sont les possibilités de reconstruction Tu as plusieurs possibilités. Oui. Globalement, ça va être quelles sont les possibilités et tu t'orientes vers quoi pour des cas particuliers

  • Speaker #1

    En fait, déjà, quand tu fais une mastectomie, tu as le choix de faire soit une reconstruction immédiate, c'est-à-dire que pendant la même intervention, on fait la mastectomie, on reconstruit le sein. L'autre solution, c'est de faire une reconstruction qu'on appelle différée. C'est-à-dire qu'on va reconstruire le sein à la fin de tous les traitements, quelques mois après la fin des traitements type radiothérapie, etc.

  • Speaker #0

    Et ça, tu le décides quand

  • Speaker #1

    Alors ça, t'en parles avec la patiente en consultation. T'as très peu de contre-indications à la reconstruction immédiate. Il y en a. Il faut le comprendre. Par exemple, quand le cancer atteint la peau, tu ne peux pas être safe au niveau du traitement du cancer si tu gardes la peau. Du coup, là pour le coup, tu ne pourras pas reconstruire. Par contre, dans la très grande majorité des cas, c'est tout à fait possible de faire une reconstruction immédiate. Donc on en parle avec la patiente en consulte, à elle de décider si elle le souhaite ou pas. Et en fonction de la morphologie de ses seins, en fonction... Des autres maladies qu'elle peut avoir à côté, le type diabète, hypertension, des déficits immunitaires, eh bien, on va évaluer un score de risque de complications post-opératoires. Et puis, on va mettre ça en balance avec le bénéfice de la reconstruction. Donc, tout ça, on va en discuter avec la patiente.

  • Speaker #0

    Et la reconstruction, c'est quoi C'est mettre une prothèse ou il y a d'autres trucs Alors,

  • Speaker #1

    du coup, il y a aussi d'autres possibilités que de mettre une prothèse. Et donc... En fonction de la morphologie de la femme, de la morphologie de ses seins, on va proposer telle ou telle technique. L'idée, c'est d'avoir le meilleur rendu esthétique possible avec une reconstruction qui colle au souhait de la patiente dans la mesure du possible et du réalisable, bien entendu. Mais si la patiente me formule... un moyen de reconstruction et que je pense que c'est tout à fait accessible et que c'est tout à fait raisonnable pour cette patiente, bien sûr qu'on va faire, on va s'orienter vers ça. Ok.

  • Speaker #0

    Et il y en a qui te demandent de reconstruire et en même temps de se dire Ah bah je voulais des plus gros seins alors...

  • Speaker #1

    Ouais, ça arrive. Ouais. Ça arrive. Dans la mesure du possible, on peut accepter, bien sûr. Mais c'est vrai que, bon, faut penser aussi que... Quand on fait une augmentation mammaire sur une reconstruction, c'est généralement des augmentations qui sont assez limitées. On augmente un petit peu, mais on ne va pas gagner deux ou trois bonnets. Oui,

  • Speaker #0

    ça fait un peu... Où est-ce que tu places la prothèse Comment ça se fait que ça ne tombe pas C'est un peu con comme question, mais tu vois, il n'y a pas de risque. Tu te retrouves avec un truc plus haut, alors tu la places.

  • Speaker #1

    En fait, tu as deux façons de placer la prothèse. Soit tu la places devant le muscle pectoral, soit tu la places derrière le muscle pectoral. Et pareil, c'est des questions de morphologie de poitrine, de morphologie de patiente. Ce qui est sûr, c'est que si tu veux avoir un résultat esthétique qui soit joli, justement avec une prothèse qui ne se balade pas au niveau du thorax, le secret, c'est d'avoir la prothèse qui soit la plus adaptée à l'enveloppe cutanée. de ta patiente. Ok. C'est-à-dire qu'une patiente avec des très gros seins, tu ne vas pas pouvoir mettre une petite prothèse. Ce n'est pas en adéquation. Donc l'idée, c'est de mettre justement le plus proche possible des mesures de la femme qu'on va opérer pour justement que la prothèse s'inscrive le mieux possible au niveau de son schéma corporel. Ok.

  • Speaker #0

    Et donc une fois que tu as mis des prothèses, bien sûr, les prothèses, on peut en mettre... hors cas de la chirurgie du cancer, je veux dire. Quels sont les risques, du coup, d'avoir une prothèse

  • Speaker #1

    Alors, tu as des risques qu'on peut classer immédiats, on va dire dans les mois et demi qui suit la chirurgie. Et puis, tu as des risques un peu plus tardifs. Dans les suites immédiates, le risque principal, quand tu mets un corps étranger, c'est d'avoir une infection. Et aussi, le risque quand tu fais une mastectomie avec une reconstruction, c'est d'avoir une souffrance cutanée. Ok. Pourquoi une souffrance cutanée Parce que quand tu retires le sang, tu supprimes un peu d'alimentation en oxygène de la peau. Et du coup, il faut que la peau se réautonomise sur la prothèse en termes de vascularisation, d'oxygénation. Et parfois, on peut avoir des souffrances. Ça peut arriver. Donc ça, c'est les deux grandes complications immédiates qu'on surveille dans le mois qui suit l'intervention. Et puis, on a des complications tardives qui peuvent être arrivées entre plusieurs mois, voire plusieurs années après la chirurgie. Par exemple, on peut avoir ce qu'on appelle des coques. Des coques, c'est une épaisseur qui va se former autour de la prothèse. Tout le monde, toutes les patientes qui ont des prothèses, même esthétiques, ont ce qu'on appelle une coque. Mais cette coque, elle est plus ou moins rigide et elle déforme plus ou moins la prothèse en fonction de sa rigidité. Et donc si cette coque, elle est trop rigide, ça fait des contractures au niveau de la prothèse. Du coup, il faut changer la prothèse et enlever la coque.

  • Speaker #0

    Et ça fait mal Ça peut faire mal.

  • Speaker #1

    Ça peut créer un inconfort, tu vois, au niveau du thorax. Parfois, les femmes, elles peuvent se sentir comme dans un étau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est pas très fréquent, mais ça arrive. C'est des choses qu'on discute également en pré-op pour prévenir les patients.

  • Speaker #0

    Ce que j'ai oublié de te poser, c'est la prothèse, si tu la mets devant le muscle ou derrière le muscle, est-ce que tu as une différence de sensation Je veux dire, quand tu baltes tes seins, est-ce que finalement...

  • Speaker #1

    Oui, tu as une différence de sensation. Pourquoi Parce que... Tu vas avoir une épaisseur supplémentaire quand tu vas mettre ta prothèse derrière le muscle. Tu vas avoir la peau, tu vas avoir ton épaisseur de muscle et ensuite tu vas avoir la prothèse. Donc tu vois, tu vas avoir deux couches avant de toucher entre guillemets la prothèse. Quand tu la mets sous la peau, en fait tu vas avoir la peau et directement la prothèse. Donc ça va faire une différence au toucher. Maintenant, cette différence au toucher, tu peux carrément la... la récupérer en faisant des réinjections de graisse en post-opératoire, quelques mois après la reconstruction immédiate, pour justement apporter plus d'épaisseur à la peau et avoir un rendu beaucoup plus naturel. Et l'avantage, c'est que du coup, quand tu mets la prothèse devant le muscle, c'est techniquement plus simple et c'est plus confortable pour les patients. D'accord.

  • Speaker #0

    Ok, donc maintenant, c'est quoi Tu privilégies plutôt devant le muscle ou derrière le muscle finalement

  • Speaker #1

    C'est des questions aussi d'habitude de chirurgien. D'un point de vue personnel, je ne vais pas engager l'avis des autres personnes parce que du coup, chacun fait selon son expérience et tout. Personnellement, je place la très grande majorité de mes prothèses en pré-pectoral. Et je réserve le rétro-pectoral aux patientes qui sont extrêmement minces. Et pour lesquels je vois que je ne vais pas avoir beaucoup de graisse à réinjecter si jamais j'ai besoin.

  • Speaker #0

    C'est devant, derrière le muscle Exactement.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    et près, devant le muscle. Ok, et donc là on a parlé des complications immédiates, des complications à distance un peu avec la coque. Il y a quand même eu toute une espèce de débat et tout ça. On en est où sur les risques de lymphome, de choses comme ça, une fois qu'on a eu des prothèses

  • Speaker #1

    T'as entendu, il y a quelques années, il y avait eu le scandale...

  • Speaker #0

    Il y avait eu le scandale, oui, je vois ça.

  • Speaker #1

    Et donc, ce qui avait été mis en lumière, c'est que le risque de lymphomanaplasie qu'a grande cellule... Oui, donc un type de cancer. Un cancer des cellules lymphoïdes de la circulation sanguine.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Si tu veux, ce type de cancer était induit plutôt par des protéines. des prothèses qu'on appelait macro-texturées.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Macro-texturées, ça veut dire c'est l'enveloppe de la prothèse, c'est-à-dire le revêtement de la prothèse, qui était rêche. D'accord. Et qui créait une inflammation chronique au niveau de la coque, cette fameuse coque. Et c'est ça qui induisait probablement les lymphomes.

  • Speaker #0

    Donc du coup, tu as des prothèses qui sont plus lisses et des prothèses qui sont moins lisses globalement.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et les moins lisses, j'imagine que c'était pas mal à la base. Pour se dire que ça va accrocher.

  • Speaker #1

    Exact, parce que du coup, ça a évité que ça bouge. Mais du coup, le pendant, c'est que... Donc, ces prothèses-là, elles ont été complètement retirées du marché. Ok. On ne s'en sert plus du tout. Et donc, maintenant, les types de prothèses sont des prothèses lisses, qu'on utilise aussi bien en esthétique qu'en cancer ou avec la reconstruction. Ok. Ou des prothèses qu'on appelle micro-texturées, qui, elles, ont une forme un petit peu différente des prothèses rondes. et qui permettent de s'adapter à des morphologies spécifiques de seins. Ok. Mais ces deux types de prothèses-là sont, bien sûr, on ne peut pas dire que le risque zéro n'existe pas en termes de lymphome à grande cellule, mais visiblement, c'est quand même beaucoup plus safe avec un risque qui est de 1 sur plusieurs millions.

  • Speaker #0

    Après, de toute façon, c'est vrai qu'on parle maintenant pour les cancers d'inflammation, de choses comme ça. Donc, ça allait dans ce sens-là avec l'inflammation qui a été créée. Ok. Combien de temps tu gardes une prothèse Il y a une expiration Alors,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de date d'algimille de consommation.

  • Speaker #0

    Stop De préférence, non, c'est pas ça.

  • Speaker #1

    Une DNC. En fait, maintenant, tu peux garder les prothèses même jusqu'à 20 ans si elles n'ont pas de signe d'usure. On fait des échos de prothèses pour vérifier qu'il n'y ait pas de dépanchement autour de la prothèse, donc du liquide, que justement elle ne soit pas déformée, qu'il n'y ait pas de suspicion de rupture. Si tout ça va bien, écoute, 20 ans...

  • Speaker #0

    Tu fais des échos réguliers pendant tes suivis gynéco Je fais radiologue à peu près tous les deux ans. Ok, d'accord. Donc les gens qui ont une prothèse du sein... que ça soit post-cancer ou juste d'un point de vue esthétique, c'est conseillé de faire une écho tous les deux. Ok. Je ne savais même pas. Donc, tu m'avais parlé de la radiothérapie. Oui. Est-ce que tu as des complications En fait, les femmes sont opérées après un cancer, ça on est d'accord. Elles ont éventuellement une reconstruction immédiate, avec une prothèse qui est mise en place. Et parfois après, chez certaines personnes, ça dépend du cancer, tout ça, tout ça, elles vont avoir de la radiothérapie. Qu'est-ce qui se passe post-radiothérapie Est-ce que ça change Parce que la radiothérapie, ça va être des rayons qui vont être sur le sein, en tout cas, donc du coup sur la prothèse. Qu'est-ce que ça va changer

  • Speaker #1

    Alors, parfois, ça ne change rien. Ok. Et parfois, ça modifie le résultat esthétique. Ok. Pourquoi Alors ça, c'est quand même la plus grande majorité des cas. Alors, ce n'est pas une fatalité. Juste, pareil, ça fait partie des choses... qu'on discute avec les patientes, ça se rattrape après la radiothérapie. On peut changer la prothèse, on enlève la coque, on fait des réinjections de graisse. Ce n'est pas une fatalité, mais effectivement, la radiothérapie fait que, quand on sait qu'il va y avoir de la radiothérapie, on adapte aussi notre façon de reconstruire. Quand tu vas avoir de la radiothérapie, on ne va pas pouvoir te faire de reconstruction autre que prothétique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc quand on sait qu'il va y avoir la radiothérapie, dans un premier temps, on met une prothèse, on revoit après la fin de la radiothérapie le résultat esthétique et on rediscute avec la patiente si elle veut garder une prothèse ou si on fait autre chose comme type de reconstruction.

  • Speaker #0

    Quelles sont les autres possibilités, autres que prothétiques, là, t'en parlais

  • Speaker #1

    Tu peux faire des reconstructions qu'on appelle par lambeaux. Ce sont des reconstructions autologues. Donc autologue, ça veut dire avec tes propres tissus. L'idée, c'est d'aller chercher dans un autre endroit de ton corps un volume qui permette de restaurer le volume du sein. Ça peut être au niveau du dos, le muscle grand dorsal. Ça peut être au niveau du bas du ventre. Ça peut être au niveau des cuisses. Il y a pas mal de sites que tu peux prélever. Donc ça, ce sont les reconstructions qu'on appelle par lambeaux. Et puis tu as aussi un type de reconstruction qui s'appelle par l'hypomodelage exclusif, l'hypo-feeling exclusif, c'est de la réinjection de graisse.

  • Speaker #0

    Tu prends de la graisse, tu fais comme une liposuction

  • Speaker #1

    Exactement, tu prépares la graisse et tu la réinjectes à l'endroit que tu veux reconstruire au niveau du thorax. Mais ça, ça nécessite plusieurs séances.

  • Speaker #0

    Tu ne peux pas le faire en trois. Ok, tu coopères assez souvent. On a dit au départ que tu travaillais aussi à Gustave Aussi en tant qu'experte de prévention du sein. On avait une super idée basée sur une pub qui existe. C'était de montrer comment il fallait palper le sein. Bref, on n'a pas réussi à avoir de comédien. Parce que bien sûr, si on montre des seins à l'écran, ça ne va pas pas chier. En fait, on voulait faire des petites palpations de seins d'une personne un peu ronde, d'un mec un peu rond. Bref, je n'ai pas trouvé de quelqu'un, mais peut-être qu'on fera ça la prochaine fois. Mais... Quelqu'un qui a une prothèse, c'est plus difficile de faire de la prévention du cancer du sein. On palpe différemment, on ne va pas faire une radioménéco, une IRM, on surveille différemment.

  • Speaker #1

    Tu parles d'une patiente qui a eu un cancer avec une prothèse Les deux, j'ai envie de te dire. Les deux. Les patientes qui ont des prothèses esthétiques, la surveillance n'est pas du tout grévée par le fait d'avoir des prothèses. Parce qu'en général, la prothèse est mise derrière la glande. Donc quand tu palpes, tu peux palper facilement s'il y a une anomalie, ça se sent. Et ce n'est pas contre-indiqué de faire des mamans.

  • Speaker #0

    Ok. Et on voit tout aussi bien Oui. Ok.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Par contre, chez une patiente qui a une reconstruction mammaire post-cancer, nécessairement, c'est parce qu'elle a eu une mastectomie. Donc, en fait, il n'y a plus d'indication de faire des mammographies. Ok. Donc, tu feras juste des échographies du côté reconstruit. Et c'est pareil, les prothèses, elles sont au niveau de la peau ou alors derrière le muscle. Donc, mieux. tu cherches une récidive. Si tu cherches une récidive au cours du suivi, c'est souvent au niveau de la peau ou des tissus sous-cutanés. Donc, en fait, le fait d'avoir une prothèse, ça ne va pas forcément te gêner pour avoir un diagnostic fiable et fin et précoce.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, je vais te poser une question qu'on m'a plusieurs fois posée. Je vais parler d'un sujet très particulier, je vais te parler des tétons. Donc, quand on fait une mastectomie, on enlève tout le sein, on enlève les tétons aussi. on enlève tout ou pas Ça dépend. Ça dépend Ouais. Alors, quand est-ce que t'enlèves, quand est-ce que t'enlèves pas

  • Speaker #1

    Alors, souvent, comme je te disais en intro, tu sais, par rapport à la décision de reconstruction ou pas, on a des critères de morphologie, on a des critères de maladie, sur l'oncologie et la maladie en elle-même. Pour garder le mamelon, c'est exactement la même chose. C'est-à-dire qu'il y a des patientes qui vont avoir des seins qui vont être très très imposants, en termes de taille et pour des raisons morphologiques parfois on peut pas garder le mamelon parce que il faut réduire l'étui cutané pouvoir restaurer une forme de sein qui soit la plus la plus native possible donc dans ce cas là par exemple tu peux pas garder le mamelon ou alors tu peux le greffer tu enlèves le sein ouais tu prends le mamelon et après tu le remets à la place ouais tu peux J'adore. Ça, ça peut se faire. Et puis, parfois, tu as des critères par la maladie pour lesquels tu ne peux pas garder le mamelon. Par exemple, si le cancer est placé vraiment à proximité immédiate du mamelon ou si à l'examen que je vais faire en préopératoire, je vais avoir une anomalie du mamelon, on ne va pas le garder pour la chirurgie. Ça ne va pas être possible. Pourquoi Parce que sinon, tu augmentes trop le risque de récidive à ce niveau-là et tu es plus sécure pour le traitement.

  • Speaker #0

    Ok. Quand on fait une mastectomie chez certaines patientes, bien entendu, dans le type de forme de cancer, si c'est plus ou moins évolué, on va aussi aller plus loin et enlever des ganglions qui vont être sous le bras. Donc ça s'appelle le curage ganglionnaire. Qu'est-ce que ça change pour toi et qu'est-ce que ça change chez les patients d'enlever, de ne pas enlever tous ces ganglions qui sont sous le bras

  • Speaker #1

    En termes d'indications de reconstruction et tout, pour moi, ça ne change pas grand-chose. Si ce n'est que quand tu fais un curage axillaire, c'est que nécessairement, tu as une atteinte ganglionnaire. Et donc, du coup, ça veut dire que la patiente aura de la radiothérapie.

  • Speaker #0

    Ok, donc là, tu es sûre Oui.

  • Speaker #1

    Du coup, j'adapte ma façon de reconstruire. Ok. Mais chirurgicalement, ce n'est pas quelque chose de... Oui, ça ne change rien. Pour la patiente, c'est une opération qui est forcément un tout petit peu plus... lourde en termes de suite post-opératoire que de faire juste un ganglion sentinelle. Ganglion sentinelle, c'est quand on prélève un seul ganglion. Quand tu fais un curage axillaire, tu enlèves plus de ganglions. Donc, tu as des précautions à prendre en post-opératoire. Et tu as de la kiné. Oui, parce que je me souviens,

  • Speaker #0

    on parlait de gros bras, de trucs comme ça. Il y a un peu ce truc-là.

  • Speaker #1

    On en parle encore. On en parle encore,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ça existe, c'est sûr. Après, les techniques opératoires ont vraiment beaucoup évolué. Les kinés sont hyper performants dans la prévention des lymphodèmes.

  • Speaker #0

    Il y a moins de gros blarra de lymphodèmes que avant Oui. OK.

  • Speaker #1

    Et pareil, les radiothérapeutes, ils ont vachement progressé sur les rayons. Il y a eu énormément de progrès qui ont été faits ces 30 dernières années. Et ça a permis de diminuer l'incidence du lymphodème. Même si on ne l'a pas complètement supprimé, on l'a quand même beaucoup diminué.

  • Speaker #0

    Ok, et donc là, si on continue un peu le sujet, plutôt en termes de prévention, il y a certaines personnes, on va parler d'Angélina Jolie,

  • Speaker #1

    bien sûr,

  • Speaker #0

    c'était obligé, qui ont une maladie génétique. Et donc, chez certaines personnes, on peut leur proposer une mastectomie prophylactique, donc d'enlever les deux seins en prévention. En gros, c'est ça. Ils n'ont pas encore de cancer, mais quand même, on va enlever les seins.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous en parler Est-ce que ça change quelque chose

  • Speaker #1

    Alors, je me permets d'apporter juste une précision. On n'est pas tout à fait dans le cadre d'une maladie génétique, mais peut-être plutôt parler d'un gène retrouvé chez la femme. Qui est responsable d'un risque très accru de développer un cancer du sein Ça ne s'inscrit pas dans un syndrome génétique, des malformations. On n'est pas du tout dans ce cadre-là. On est plutôt dans la découverte d'un gène. On se dit, warning, il va se passer très sûrement quelque chose au cours de votre vie. On fait un truc.

  • Speaker #0

    On fait un truc ailleurs.

  • Speaker #1

    Elles n'ont pas de malformations. Et donc voilà, quand on découvre ce gène, on discute avec les femmes de savoir si elles souhaitent ou non faire une chirurgie préventive. Ce n'est pas obligatoire. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas obligatoire. Il y a des femmes qui ne veulent pas du tout nous parler. Et il y a des femmes qui sont très très prégnantes. Elles veulent absolument. Et je trouve ça hyper courageux déjà de leur part. Parce que tu n'es pas malade et quand même, on va t'enlever les deux seins. Oui, ça me compte. Je pense que c'est un gros truc. Pour moi, chirurgicalement, ça peut changer les choses parce qu'on peut proposer des techniques de reconstruction qu'on ne peut pas tout de suite proposer quand on fait de la chirurgie oncologique. Même si je pourrais en reparler un peu plus tard, mais on va avoir accès à des traitements chirurgico-novateurs. Donc ça, ça va se solutionner. Mais par exemple, pour les mastectomies prophylactiques, donc prophylactiques, c'est on enlève les seins quand on n'est pas malade. la chirurgie elle peut se faire soit par voie conventionnelle tu vois sous sous la mer c'est la technique la plus genre dans le body quoi c'est ça ouais la plus répandue ok quand tu fais une reconstruction par prothèse tu passes en dessous et on peut proposer aussi une voie robotique ok la voie robotique l'avantage c'est que on a réussi à déporter la cicatrice donc au lieu d'avoir une cicatrice en dessous du sein on a une cicatrice qui est à distance tu vois elle est sur le côté en dessous des selles au niveau de l'épaisseur de ton soutien-gorge ok et donc on la cache avec le soutien-gorge que c'est pas visible quand la femme est en sous-vêtements et donc l'idée de déporter les cicatrices c'est qu'on se dit que et bien il y a moins de risques infectieux parce que la porte d'entrée infectieuse par la cicatrice elle est plus loin de la prothèse Et puis, on se dit que le fait de faire de la chirurgie robotique, c'est comme si tu faisais une celluloscopie.

  • Speaker #0

    Tu mets des espèces de petits...

  • Speaker #1

    Tu mets des instruments.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et donc, tu vas distendre le sein très doucement avec du gaz. Et donc, la peau va être uniformément distendue. Et donc, ça va être très doux pour les vaisseaux cutanés. Donc tu te dis que potentiellement, ça peut réduire le risque de nécrose cutanée dont on parlait tout à l'heure. Ok. Et en fait, ce qu'on a observé récemment, il y a un papier qui est sorti il y a quelques mois d'une de nos consœurs qui fait de la chirurgie robotique aux Etats-Unis, c'est Deborah Fah. Elle a comparé les femmes qui avaient une reconstruction par voie conventionnelle et les femmes qui avaient une reconstruction par voie robotique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Que ce soit en cancéro ou en... en chirurgie préventive. Et donc, elle a fait des tests au monofilament. Tu vois, elle a mis un petit fil sur les mamelons. Et elle s'est rendue compte qu'on avait une tendance à une meilleure sensibilité du mamelon et de l'aréole par voie robotique que par voie conventionnelle.

  • Speaker #0

    Parce que du coup, quand on met une prothèse et qu'on garde le mamelon, on change la sensibilité du mamelon.

  • Speaker #1

    Oui. Ça c'est obligé. C'est obligé. La sensibilité, elle revient ou elle ne revient pas. Ça, c'est des choses que je ne peux pas prévoir. On ne peut pas prévoir. Mais oui, tu as forcément une...

  • Speaker #0

    Peu importe, même si tu fais une incision sous le sein, parce que je crois que quand tu fais juste purement esthétique, tu peux faire aussi une incision autour du mamelon.

  • Speaker #1

    Oui, tu peux.

  • Speaker #0

    Donc tu as trois, peut-être qu'il y en a d'autres, trois types d'incisions en dessous le sein. Autour du mamelon, tu m'as dit la chirurgie robotique plus au niveau du soutien-gorge.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et donc même à distance du mamelon, le mamelon, il en prend un coup.

  • Speaker #1

    Le mamelon, il en prend un coup parce que quand tu fais une mastectomie, tu enlèves la glande. Tu déprimes forcément des petites terminaisons sensitives. Oui. Donc oui.

  • Speaker #0

    Et même dans les chirurgies esthétiques

  • Speaker #1

    Alors dans les chirurgies esthétiques, pas moins. Alors tu vois par exemple quand on fait une réduction mammaire.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Là oui, tu peux carrément avoir une modification de la sensibilité de ton mamelon, parce que tu vas faire une cicatrice tout autour de l'aréole. Et même tu vas couper aussi derrière ton aréole. Donc ça, pour le coup, oui, tu peux avoir une modification de la sensibilité. Par contre, quand tu poses des prothèses à visée esthétique, tu as quand même beaucoup moins de risques, parce que tu gardes la glande mammaire. Tu ne vas pas couper derrière le mamelon et l'aréole. Donc la sensibilité, elle ne diminue pas franchement quand tu mets des prothèses esthétiques.

  • Speaker #0

    Ok, pas tant que ça. Et du coup, Angelina Jolie, elle a toujours ses mamelons Tu sais quoi C'est une question que ma sœur m'avait posée. Et au départ, ça fait quand même un moment qu'elle s'est fait enlever les cils. Mais je ne savais pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, si, si, elle nous vient garder.

  • Speaker #0

    Le mystère est là. C'est bon. Découverte. Angéla Jolie a toujours son amour.

  • Speaker #1

    En stratégie prophylactique, dans la très, très grande majorité des cas, on garde les mains. On garde les mains.

  • Speaker #0

    Alors, j'adore les nouvelles technologies. On a un peu parlé du robot. C'est une question que je pose tout le temps. Comment tu vois ta spécialité évoluer

  • Speaker #1

    Alors là, en ce moment, je suis hyper excitée parce qu'on a une méga nouvelle innovation qui arrive et pour laquelle je vais me former dessus et je vais pouvoir le proposer aux patientes. C'est la chirurgie robotique pour les patientes qui ont un cancer.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Toi, tu fais la chirurgie robotique chez les gens. En prévention, c'est ça Tu fais des mastectomies prophylactiques et tu reconstruis. Et ça, tu fais déjà ça. Et tu es assez spécialisée dans ça en plus. Et là, c'est bon, tu te lances chez les personnes, les patients qui ont un cancer.

  • Speaker #1

    En fait, techniquement, ce n'est pas quelque chose qui va être différent. C'est juste que du coup, Gustave Roussy a acheté un nouveau robot. Et ce nouveau robot, il a l'autorisation de opérer les patients avec un cancer. Ce qui n'était pas le cas. Avec l'ancien robot. Ok. Donc en fait, maintenant, on va pouvoir proposer cette technique à beaucoup plus de femmes. Et franchement, c'est hyper excitant.

  • Speaker #0

    C'est un peu stylé, ça.

  • Speaker #1

    J'adore.

  • Speaker #0

    Ok, j'adore. Alors, on a posé pas mal de questions. On pourrait encore continuer. Mais là, je vais passer à la deuxième partie du podcast. C'est la meilleure partie, tu vas voir.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais avant de commencer, je vais te poser deux questions. Quelle est la différence entre un bon et un mauvais chirurgien

  • Speaker #1

    Euh... Ça c'est pas à moi directement.

  • Speaker #0

    C'est hyper dur J'ai l'impression qu'ils me disent tout le temps charge Ouais, ok.

  • Speaker #1

    Franchement, la technique, je peux pas te dire que je suis meilleure ou moins bonne qu'un autre.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Par contre, je pense que je me mets plus facilement à la place des gens que j'opère que... Ouais. d'autres personnes.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Tu vois.

  • Speaker #0

    C'est important, parce que du coup, je recevais le docteur Ausha, je lui ai posé exactement... Alors,

  • Speaker #1

    il a dit quoi

  • Speaker #0

    Il m'a dit, je ne sais pas, c'est un tout, tout ça. Il m'a reposé la question, donc du coup, j'ai dû répondre ce que je pensais. Bref, peu importe. Et quand même, il a fini par dire, à la fin, parce que je lui ai dit que je te recevais le chien, il me dit, Anna Elenko, on peut quand même dire que c'est un bon chien.

  • Speaker #1

    Merci. Merci. Donc voilà. Je retourne le compliment.

  • Speaker #0

    C'est une star. et deuxième question tu jouais à des jeux quand t'étais petite ou il y avait un jeu qui t'intéressait ou pas tu parles des jeux vidéo oh ce que tu veux alors là jeux vidéo pas jeux vidéo ça peut être ce que tu veux société pas société carte pas carte je sais pas je jouais à tout et il y a un truc où tu te dis ah ça c'était mon petit jeu d'enfance tu vois mon petit jeu d'enfance ah trop dur ouais c'est dur bah ouais mais c'est pas des questions faciles ici purée je peux faire un peu une Non, t'as le droit de dire Joker, c'est pas très grave.

  • Speaker #1

    Fais pas.

  • Speaker #0

    Je sais pas.

  • Speaker #1

    Ouais, attends, je me souviens plus. Tu faisais quoi Je faisais de la musique aussi. Je faisais beaucoup de musique. Trop dur. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est pas grave.

  • Speaker #1

    Moi, j'adorais jouer à tout, mais pas un truc en particulier, tu vois.

  • Speaker #0

    Là, on va jouer. On va jouer un jeu. J'adore. Ouais, exactement. Donc, je t'explique. C'est parti pour le défi. Jingle défi Eh bien, nous allons jouer à Dr Maboul. Ah, j'adore Donc, j'explique les petites règles, bien entendu. Alors, tous les chirurgiens que je reçois jouent à Dr Maboul, ok C'est comme ça que, personnellement, je classe les bons et les mauvais chirurgiens. Et qui sait Peut-être que, tu vois, dans un an, deux ans, cinq ans, quand j'aurai interviewé tellement de chirurgiens, on pourra se dire que ça fait partie des critères des bons et des mauvais chirurgiens. Donc, le principe est simple. tu enlèves tous les petits items, d'accord, sans faire buzzer le nez. Vas-y, teste, tu vas voir, normalement, ça marche. Ouais, ça marche.

  • Speaker #1

    Ça a vibré, du coup, ça a fait bouger tous les trucs.

  • Speaker #0

    C'est pas grave, c'est comme ça, c'est le jeu. La vie n'est pas toujours juste. Donc, tu dois enlever, si jamais ça buzz, tu dois remettre le petit icône, sortir la pince, et tu as le droit de recommencer après, bien entendu. Tu retires, l'idée c'est d'enlever tous les petits items, à un temps minimal.

  • Speaker #1

    Ah ouais, tu me chronomètres Je te chronomètre.

  • Speaker #0

    Et après, il y a un classement.

  • Speaker #1

    Mais non Bah si.

  • Speaker #0

    Bah si, sinon, c'est pas drôle. Donc, il y a le classement des bons et des mauvais chirurgiens.

  • Speaker #1

    Attends, c'est vraiment barré, barré.

  • Speaker #0

    Après, si tu veux savoir, je me suis rendu compte que le docteur Ausha avait un peu triché. Ouais, il avait un peu triché. J'ai re-regardé les vidéos. Donc, on est quand même sur un podcast. Donc, je ferai un classement, bien sûr.

  • Speaker #1

    Pardon, hein. C'est une star, mais bon. Ouais,

  • Speaker #0

    mais bon. Donc, comme c'est un podcast...

  • Speaker #1

    Du coup, je sortirai du casque, moi.

  • Speaker #0

    Je vais te poser des questions en même temps. Sinon, ce n'est pas drôle. Exactement.

  • Speaker #1

    Comme au bloc quand on papote.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, on est tout à fait d'accord. Est-ce que tu es prête Tu as le droit de me dire un joker dans toutes les questions. Sinon, il faut essayer d'y répondre. Pas des questions simples. Allez, go Attends, attends, attends, attends, attends,

  • Speaker #1

    attends. Je l'ai sorti, je l'ai sorti.

  • Speaker #0

    Tu l'as sorti. Ok, non, non, stop, go. Alors, la musique un peu has-been que t'adores La quoi La musique un peu has-been que t'adores. Johnny. Quel est le dernier film que t'as regardé

  • Speaker #1

    Je ne peux pas te répondre. Alors là, franchement, c'est scandaleux, c'est pas légal, je ne peux pas te dire.

  • Speaker #0

    C'est ton Joker, attention. Ton acteur ou ton actrice que t'aimes bien ou que tu penses

  • Speaker #1

    Je les aime tous.

  • Speaker #0

    Soirée théâtre ou soirée cinéma Théâtre. Quel est le défaut qui te rebute le plus chez quelqu'un

  • Speaker #1

    Le...

  • Speaker #0

    Quel est la première chose que tu fais en te levant

  • Speaker #1

    Je me fais. Quel est... Tu m'as dit de répondre.

  • Speaker #0

    Non, mais t'as raison. Quel est le truc le plus fou que t'aies fait

  • Speaker #1

    le plus fou que j'ai fait j'ai monté le kilimanjaro l'année dernière pas mal ta passion pour l'urée tu vois celui là il est pas dur il est dur celui là il est dur il est dur que je change de main tu crois ta passion tombi ça buzz là attend attend mais oui mais mais pas que si bon truc Attends.

  • Speaker #0

    Ta passion Ou un truc que t'aimes bien faire en dehors du boulot

  • Speaker #1

    Lire, beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok. Quelle est la personne que t'admires le plus Une personne que tu connais ou pas que tu connais.

  • Speaker #1

    Que j'admire le plus Ouais. Ma marque.

  • Speaker #0

    Musique pop ou électro

  • Speaker #1

    Électro.

  • Speaker #0

    Jeans ou robes

  • Speaker #1

    Jeans. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Est-ce que t'as un rêve atteignable ou inatteignable

  • Speaker #1

    pas par définition un rêve ça ne devrait potentiellement pas être atteignable non j'ai pas vraiment de rêve je suis pas une rêveuse moi tu sais pas une rêveuse arrêté quelqu'un de prêts thérapeutique ouais je vois ça me pose des soucis si tu étais du genre un peu à des bonnes résolutions ouais ça serait quoi ce serait Arrêtez de penser la nuit.

  • Speaker #0

    Film américain ou film français Français. Et ma dernière chose, où t'as perdu du temps sur Internet. T'étais pour regarder quoi T'as fini 2 minutes 19.

  • Speaker #1

    Non mais c'est nul.

  • Speaker #0

    C'est pas ouf.

  • Speaker #1

    Non c'est nul. Mais j'ai pris mon temps.

  • Speaker #0

    Ouais parce que tu t'arrêtais à chaque fois.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu sais, je vais regarder de toute façon les vidéos et je pense que dans tous les cas, je mettrai des secondes de...

  • Speaker #1

    Parce que tu sais, j'ai quand même pas beaucoup vibré.

  • Speaker #0

    Non, le début, je dois dire que le début a été très bon. Et après, il y a eu un peu de buzz, tout ça, tout ça.

  • Speaker #1

    Le cheval. Ouais,

  • Speaker #0

    le cheval, il est dur. Le cheval est assez dur. Et en plus,

  • Speaker #1

    tu me l'avais mis vraiment là-bas, quoi.

  • Speaker #0

    Alors, c'est pas moi qui décide, c'est la vie.

  • Speaker #1

    La vie, c'est pas juste.

  • Speaker #0

    Tu sais, quand je prends le jeu,

  • Speaker #1

    parfois ça bouge. Ok.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    c'est tout, j'accepte, j'accepte.

  • Speaker #0

    Écoute, on va... Attends, j'avais une question, j'aime bien finir par un truc...

  • Speaker #1

    Tu me fais peur.

  • Speaker #0

    Par un truc un peu, tu sais, lourdingue. Genre histoire, tu sais, de bien finir. Ma dernière question, est-ce que c'est difficile d'être blonde, de mesurer 1m50 et d'être chirurgien

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Non, sans problème dans ta vie. Tu sais bien que je pose pas ça de façon mauvaise.

  • Speaker #1

    Bien sûr, j'adore. Je suis la première à rigoler sur... Je suis genre avec 50 et plus. 53, s'il te plaît. C'est vrai,

  • Speaker #0

    avec 53

  • Speaker #1

    Ah ouais C'est important, c'est important. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est important. Parce que moi, je fais 1m63. Et j'avoue, quand on me dit 1m60, tu vois, je suis genre 1m63, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, non, je me fais marrer. Enfin, voilà, il faut tout rendre des raisons. Sinon, tu vois.

  • Speaker #0

    Je trouve ça cool. Je suis 100% d'accord avec toi. C'est pour ça que je te la pose d'une façon assez cool.

  • Speaker #1

    Tu sais que j'ai toujours mes petits talons au bloc Ah ouais Avec mes petits sabots à talons. Les petits sabots en mode,

  • Speaker #0

    ah, finalement, tu vois, je fais 1m56.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    3 cm de talons c'est pas mal j'adore trop bien Anna je te remercie je pense qu'on s'en refera un podcast ensemble parce que j'ai absolument pas fini de te poser des questions sur le sein, sur la prévention donc j'adore merci pour tout ça et à bientôt au bloc ouais merci à toi salut

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