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DE L'ÉCRIT À L'ÉCRAN

Ba***-moi

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1h08 |01/05/2024|

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DE L'ÉCRIT À L'ÉCRAN

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Description

Où l'on vous parle de deux oeuvres qui d'une certaine manière n'en font qu'une et ayant suscité l'une comme l'autre de vives polémiques pour des raisons plus ou moins valables.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le rad est pur, les tables poisseuses,

  • Speaker #1

    les verres dépolis remplis d'alcool bon marché y sont engloutis par des clients au regard vide.

  • Speaker #0

    La plupart d'entre eux ne tournent pas qu'à l'alcool d'ailleurs,

  • Speaker #1

    et les allers-retours de certains dans des toilettes cradingues pour s'y injecter leur dose ne semblent étonner personne.

  • Speaker #0

    Surtout pas le patron qui,

  • Speaker #1

    bien au contraire, s'applique à refourguer à ce qu'il le souhaite des doses de tout ce qui est accessible sur les marchés de drogue nulle.

  • Speaker #0

    L'égal est l'égal de fait. Dans un coin de ce qui était encore, il y a quelques dizaines d'années en arrière, ce bistrot correct où les travailleurs venaient prendre leur blanc limé le matin et leur blanc tout pour le soir, sur l'une des rares banquettes pas encore entièrement recouvertes de traces à la provenance plus ou moins suspectes, est assis un homme, fin, au visage émasqué, dissimulé sous une casquette plate. Il porte des petites lunettes rondes à monture en acier et examine un petit carnet en cuir souple sur lequel il note de temps à autre avec un petit stylo en or fin des ensembles de lettres et de chiffres que lui seul ne comprend. Ce perfecto impulsé laisse apparaître un onglet sur lequel on peut lire en lettres couleur sang. Remus ! Il détonne un peu au milieu durable. Pour un père étrange, ne fais pas de bruit. A l'air concentré sur ce qui m'appelle. Le seul point commun qu'il a peut-être avec une partie des péquins présent dans la salle, c'est qu'il enchaîne clope sur clope, allumant la suivante avec la fraise en grandissant de cette bien juste finie. Alors que le bruit de fond semble s'éteindre soudain, il lève les yeux et voit une jeune femme habillée d'un jean suzé et d'un simple tee-shirt blanc sous un trench noir. Elle a les cheveux mi-longs et le maquillage léger. Un type au regard bovin laisse tomber sa queue de billard pour aller se mettre au travers de son chemin. On sent clairement qu'il a derrière la tête une idée pas franchement romantique. Ses camarades de jeu essayent de le rattraper, mais trop tard. Le niaiseux se place devant la mise et la toise de ses deux têtes de blu. À peine a-t-il ouvert la bouche pour laisser sortir une insanité qu'il se mange un coup de genou dans les parties, suivi d'un écrasage de cendres et éricards sur son parrain qui éclate en laissant pister quelques hectolitres de rédif.

  • Speaker #1

    Pour le finir...

  • Speaker #0

    La demoiselle envoie un coup de Doc Martens à nouveau dans son bas-ventre, puis ensuite le néo de sa gorge avant de se tourner vers le patron du bar qui, figé, laisse déjà apparaître sur sa figure un zeste d'inquiétude. Évacue-moi de cette raclure, tu veux !

  • Speaker #1

    J'ai déjà vu des tronches de bidet pas possibles dans ton putain de bouclard, mais là on atteint les sommets de la stupidité !

  • Speaker #0

    Et, reprenant son chemin d'une démarche impériellement antistèque, la jeune femme vient s'asseoir aux faces de l'homme au péril étrange qui la regarde faire tout sourire.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui te fait marrer, Thierry ?

  • Speaker #0

    On dirait que ta vie était un film de drôle avec ton petit pansement au bec.

  • Speaker #1

    Ça fait plaisir de te voir, Delphine, depuis le temps. Je vois que t'as rien perdu de ta superbe. Semblerait même que t'as amélioré ton jeu de chambre. À son tour,

  • Speaker #0

    elle esquisse en sourire,

  • Speaker #1

    puis sort d'une des poches de son trench un bouquin qu'elle dépose sur la table devant l'homme. Hum, alors si je pisse bien, les affaires reprennent, demande Thierry en commençant à feuilleter l'ouvrage.

  • Speaker #0

    T'as tout capté, gros. T'as tout capté.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans De l'écrit à l'écran, le podcast qui, ce mois-ci, se fait la malle pour une virée meurtrière où se mêlent violence++, sex-hardcore, gigalitres de Jack Day et dialogues qui, bizarrement, ont l'air de vouloir se la jouer à la santé. Pour m'accompagner dans cette belle, ça reste à prouver, aventure, je suis rejoint par mon équipe de joyeux sulfateurs, amateurs de pornographie zoophile, de violences gratuites et de consommation excessive de produits stupéfiants parce que, tu vois, c'est ça d'être une rebelle qui écoute du punk et porte des t-shirts motored. Mais t'inquiète frère, j'ai eu un Renaudot. Hello Delphine ! Comment va ?

  • Speaker #2

    Salut, ça va ?

  • Speaker #1

    T'as préparé les munitions pour tes flingues ? Acheté ton pack de crocs et choisi la prochaine victime pour la détrousser sans oublier d'abord de lui obliterer le cerveau d'une bastosse ? Tes muscles puissants et souples, t'as peur hein ? Sont-ils bien échauffés pour pouvoir éclater des salopards de machos dans les bas-fonds d'une ville désertiquement déprimante quelque part, là-bas, au niveau de ce que certains appellent encore la France des sous-préfectures ?

  • Speaker #2

    Bah écoute, je pense que je suis moins préparée que toi, mais c'est bon là, je vais me mettre au niveau.

  • Speaker #3

    C'est cool.

  • Speaker #1

    Et toi Thierry, toi qui es punk dans l'âme, toi qui craches sur cette salope de société qui nous étrangle et fait de nous des déchets, toi qui sais faire rugir le son de la colère du peuple abruti par l'infamie d'un système endoctrinant qui voudrait bien faire de nous des êtres dénués d'émotions, des larves sans avenir dont le seul objectif est de rentrer chaque soir après une journée d'un labeur éreintant et finalement s'abattir devant un écran. Est-ce que tu ne regrettes pas un peu les écrevisses maintenant ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Ça va, sinon ?

  • Speaker #2

    Le niveau est trop haut. Le niveau est trop haut, Maxime. Tu nous perds.

  • Speaker #1

    il nous a bougé les oreilles moi ça va et pour notre plus grand plaisir pour notre grand retour sur les internets nous sommes aussi accompagnés du mastar de la manette, du geek de la guitare du monteur magique monsieur Terry est bien parmi nous et ça nous fait extrêmement plaisir ça me fait énormément plaisir aussi merci merci merci Delphine je

  • Speaker #2

    fais une gorgée de café en même temps elle a failli s'étouffer

  • Speaker #1

    Jingle ! Alors, je vais juste commencer par poser d'emblée un gros disclaimer. On va parler aujourd'hui de deux œuvres qui n'en font qu'une et qui abordent des sujets particulièrement difficiles. Donc clairement, on va être un peu obligé de parler nous aussi de ces sujets. Et comme on est un podcast où on essaie quand même un minimum de pas trop se prendre le chou, il n'est pas impossible qu'on dérape un peu. Donc, peut-être que certains d'entre vous l'auront compris, nous allons ce mois-ci vous parler d'une oeuvre qui a fait couler beaucoup d'encre, Baisse-moi de Virginie Despentes. Et comme c'est toi Delphine qui l'a choisie, tu vas nous expliquer pourquoi s'il te plaît.

  • Speaker #2

    Alors moi j'ai choisi qu'on parle de Baisse-moi de Virginie Despentes pour vous emmerder un peu parce que j'ai bien vu que quand j'ai commencé à parler de Despentes vous étiez là donc j'ai choisi surtout moi j'ai choisi aussi celui-ci parce que c'est son tout premier roman et j'ai trouvé intéressant de revenir en arrière parce qu'aujourd'hui Virginie Despentes je pense que tout le monde la connait même sans l'avoir lu, tout le monde voit un peu qui est le personnage et j'avais envie de revenir un peu à ses débuts voir comment elle est arrivée, comment elle s'est fait connaître et voilà c'est la raison pour laquelle j'ai choisi ce roman en particulier ok

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous faire le résumé du livre, s'il te plaît ?

  • Speaker #2

    Alors, Baisse-moi, c'est l'histoire de deux femmes, Nadine et Manu. Donc, on commence comme ça. Les deux femmes sont chacune dans leur vie et elles ont toutes les deux des vies très particulières en dehors de la société. Nadine n'arrive pas du tout à s'intégrer à la société. Elle ne travaille pas. Enfin, si, elle travaille, mais son travail, c'est de se prostituer. Donc, ce n'est pas du tout un métier socialement accepté. Pour payer son loyer, elle se prostitue. À côté de ça, en fait, elle est accro au sexe. Elle passe ses journées à regarder de la pornographie et elle ne comprend pas du tout sa colocataire qui, elle, a une vie normale, un travail normal, enfin quand je dis normal, un travail normalement accepté, une vie sociale tout à fait normale. Et Nadine la regarde en se disant mais cette fille est vraiment bizarre. Alors que nous, en tant que lecteur, c'est Nadine qu'on trouve bizarre. A côté de ça, on a une autre jeune femme qui, elle, est manue et qui vit dans une banlieue qui est complètement régie par la violence. Et en fait, au même moment... au même moment il va leur arriver chacune quelque chose qui va les faire vriller et chacune vont commettre un meurtre s'enfuir et se rencontrer alors je rigole parce qu'il y a Terry qui n'a pas lu le livre et qui est là mais mon dieu de quoi il parle je

  • Speaker #1

    me dis que j'ai bien fait de ne pas lire le bouquin de voir le film c'est intéressant comme par hasard elle se rencontre

  • Speaker #2

    Ouais, elles vont se rencontrer et elles vont s'allier. Bon, alors là, je le résume rapidement. Elles vont s'allier et en fait, le livre, c'est vraiment une virée. C'est un Bonnie and Clyde, mais sauf que c'est deux femmes. Et en fait, ça va être un livre sur la violence et un livre où elles vont juste faire tout ce qu'elles ont à faire, tout ce qu'elles ont envie de faire sans se poser de questions. Est-ce que ça vous convient comme résumé ?

  • Speaker #1

    T'es sûre que t'as terminé ?

  • Speaker #2

    c'était trop court c'était trop long la balle perdue c'était parfait je viens de la comprendre puisque Maxime est désagréable laissez moi vous raconter les détails page

  • Speaker #1

    après page en fait vous savez quoi même j'ai une idée je vais vous lire le livre bien en version ASMR ASMR

  • Speaker #3

    ASMR

  • Speaker #1

    ASMR ASMR Ok, ok. Donc, comme d'habitude, même si c'était il y a très longtemps maintenant, peut-être que les quelques auditeurs qu'on a encore s'en souviennent, on va commencer d'abord par parler du livre, ensuite on parlera du film, et puis on fera une espèce de petit comparatif entre les deux. Et donc, à propos du livre... Je vais commencer par vous demander vos avis, tout simplement. Je vais commencer par Thierry.

  • Speaker #3

    C'était un livre que j'ai lu il y a très très longtemps, au moment de sa ressortie chez Grasset, alors que je travaillais en médiathèque. Et je l'avais lu parce qu'au niveau du public de la médiathèque, il déchaînait les passions. Pour ou contre, il n'y avait personne de tiède. Je m'en souvenais peu de cette lecture. Voilà, je l'ai relu et sincèrement, j'ai beaucoup aimé.

  • Speaker #1

    Delphine ?

  • Speaker #2

    Alors, moi je pense que mon avis n'est pas complètement objectif dans le sens où j'ai lu ce roman pour la première fois il y a quelques mois et du coup, je connais l'histoire de Virginie Despentes, je connais son succès actuel et surtout j'ai lu King Kong Theory et j'ai commencé par lire son essai féministe ce qui l'a fait encore plus exploser et ce qui l'a rendu encore plus populaire c'est la première chose que j'ai lu de Virginie Despentes et du coup j'avais déjà L'histoire de Virginie Despentes. Tu l'as lu, toi, Maxime, King Kong Théorie ?

  • Speaker #1

    Non. C'est un truc dont on parlera et sur lequel je vais être totalement honnête et clair. Je n'ai lu que ce bouquin de Despentes. Je pense que mon jugement de ce fait sera particulièrement biaisé.

  • Speaker #2

    Oui et non, parce que tu l'as lu comme les premiers lecteurs. C'est ton premier Despentes, comme les lecteurs qui l'ont découvert à ce moment-là. Toi, tu l'as lu... Thierry King Kong Theory c'est vrai Thierry Thierry c'est dur j'allais dire Thierry tu vois c'est normal et toi Thierry tu l'avais lu King Kong Theory ? pas du tout non mais Thierry ne sait pas lire pardon excuse moi je ne reposerai plus la question et en fait donc King Kong Theory elle se livre beaucoup Virginie Despentes et on se rend compte qu'en fait il y a Alors, je ne vais pas parler d'un roman autobiographique, mais en tout cas, il y a beaucoup de choses qui se passent dans Baise-moi qu'elle a vécues sur un plan ou sur un autre qu'elle a réellement vécues. Pas les meurtres, en tout cas, elle ne les a pas avouées, donc une conque théorie. Et bref, tout ça pour répondre à la question. Moi, j'ai aimé ce livre parce que j'aime profondément le personnage de Virginie Despentes et j'ai lu ce livre comme... comme un peu son premier bébé, ce qu'il a fait arriver. Et j'ai vu ses maladresses dans ce livre et j'ai vu comme elle a évolué parce que j'ai lu un peu plus de choses d'elle et notamment dans ses derniers ouvrages. Mais pour être 100% honnête, je pense que si je ne connaissais pas Virginie Despentes et que j'avais lu ce livre pour la première fois, j'aurais pas trouvé ça intéressant. Là, j'ai lu le sous-texte, j'ai lu la deuxième lecture, enfin le deuxième niveau de lecture parce que je connais le... Je connais l'autrice. Et toi, du coup ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, du coup, quand j'étais en troisième, on nous a fait écrire une rédaction à la rentrée dans laquelle on devait raconter qu'est-ce que vous auriez voulu faire pendant vos vacances. Et moi, j'ai écrit une rédaction... où j'expliquais que j'aurais voulu être un serial killer qui tuait les couples sur la plage, que je les enterrais en laissant dépasser juste leur tête, que je peignais en jaune, et sur laquelle je faisais des smileys avec leur tête. Et ça a fait un bordel pas possible dans le collège, etc.

  • Speaker #2

    Tu es un peu comme un psychiatre pendant ton adolescence.

  • Speaker #1

    Tu continues, non, non, pas juste pendant mon adolescence. Et donc voilà, pour moi, c'est de ce niveau. C'est une rédac de collégiens ou de lycéens.

  • Speaker #2

    C'est violent.

  • Speaker #1

    Bah voilà, c'est mon avis. On passe à la suite. Thierry, tu vas nous faire une petite présentation. Je ne sais plus comment tu me l'avais dit. Présentation de l'oeuvre, de l'auteur, remise en contexte, blablabla.

  • Speaker #3

    Alors, Virginie Despentes, de son vrai nom d'Ajet, est née en 1969. Elle a choisi son... Nom de plume, Dépente, en référence à la rue Dépente qui se trouve dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon. Et c'était une rue dans laquelle elle le tapinait pendant son adolescence. En 1992, elle rédige en un mois, selon la légende,

  • Speaker #1

    Baisse-moi. Ah moi j'ai lu trois semaines.

  • Speaker #2

    On y va très vite parce que trois semaines, un mois...

  • Speaker #3

    Ça dépend si tu comptes les week-ends ou pas. Le manuscrit va circuler dans le circuit post-punk mais par contre, tous les éditeurs à qui elle l'envoie le refusent. Il y aurait eu neuf éditeurs successifs qui auraient refusé son manuscrit.

  • Speaker #1

    Juste, quand même. Là, je suis obligé d'intervenir. Il y a un gros truc dans la légende des pentes sur le fait que neuf éditeurs ont refusé le script. Pardon, le bouquin, etc. On pourrait peut-être aussi se dire que sur les neuf éditeurs, j'entends que certains les refusaient à cause du contenu. On pourrait aussi envisager que certains l'ont refusé juste parce qu'ils l'ont trouvé mauvais.

  • Speaker #2

    Oui, ou juste aussi qu'en fait, il n'y a pas beaucoup d'auteurs qui envoient un manuscrit et paf, tous les éditeurs... exactement c'est pas une légende non mais c'est pas une légende c'est un fait,

  • Speaker #1

    9 éditeurs ont refusé quand tu lis des textes sur l'histoire de ce bouquin c'est beaucoup présenté comme étant tout le monde l'a refusé parce qu'il était trop trash, parce qu'il était ceci parce qu'il était cela,

  • Speaker #3

    je trouve qu'il faut remettre un peu la plupart des éditeurs ont une politique d'édition et ils vont refuser des manuscrits sans doute très bons, qui mériteraient d'être édités, mais pas chez eux, parce que ça ne correspond pas à l'ADN de la maison d'édition. Donc il n'y a pas de malédiction du manuscrit maudit.

  • Speaker #1

    Personnellement, j'ai lu quand même beaucoup de choses où c'était un peu beaucoup présenté comme ça.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #1

    après c'est enjolivé Non mais ça fait partie d'une histoire qu'on crée autour d'un auteur et voilà je ne fais pas un procès d'intention là-dessus mais je voulais juste remettre un petit...

  • Speaker #3

    Tout à fait, et c'est un petit éditeur les éditions Masso qui le publie en 1994 d'abord tiré à très peu d'exemplaires quelques milliers et puis le bouquin dépasse les 10 000 Mais ça tournait à l'époque encore, ça tournait surtout sur un circuit très particulier, circuit post-punk. Alors ce qui va se passer, c'est que Virginie va rencontrer Patrick Eudeline, qui est à l'époque journaliste à Best. Et Eudeline le lit, il aime bien, et il en parle à Thierry Ardisson, qui en parle dans son émission. Et le bouquin dépasse les 100 000 exemplaires vendus. Les éditions Masso, en bon éditeur qui fait bien son travail, dilapident tout l'argent et est obligé de mettre la clé sous la porte. Et c'est les éditions Grasset qui vont ressortir le bouquin en 1995. Donc Virginie Despentes émerge à peu près un an d'intervalle avant-après, en même temps que Vincent Ravalek, Michel Houellebecq et Poppy Zibright, non française et auteure de Fantastique. Le point commun entre ces trois auteurs, c'est un style complètement décomplexé, subversif, transgressif et qui ont... qui comporte beaucoup d'éléments d'oralité.

  • Speaker #2

    C'est une écriture un peu parlée, comme tu parles.

  • Speaker #3

    Un langage très cru également. Et c'est quand même assez rigolo de voir que c'est tout arrivé comme ça, plouf, d'un coup, alors qu'ils ne se connaissaient pas, ces gens-là.

  • Speaker #2

    Tu veux dire qu'il y avait un alignement dans le ciel ?

  • Speaker #3

    Il devait y avoir un alignement planétaire, cosmique.

  • Speaker #2

    Est-ce que tous nés en 69 ?

  • Speaker #3

    Virginie Despentes démarque un petit peu des autres parce que chez elle, on a beau dire, mais il y a quand même de l'humour. D'embaise-moi, moi, il y a certaines répliques qui m'ont fait éclater de rire. Mais tu rigoles. J'aurai l'occasion d'en revenir quand on parlera. Je rigole. Voilà. Des 14 auteurs cités, seul Dépente continue à tracer son sillon, même si son style, c'est quand même pas mal assagi, il me semble. Donc, elle a été révélée par son premier roman, baisse-moi. même si au jour d'aujourd'hui on peut dire que son plus grand succès c'est Vernon Subutex qui a été adapté en série TV et en bande dessinée

  • Speaker #1

    Delphine est-ce que tu aurais quelque chose à nous...

  • Speaker #2

    Je vais rebondir sur les propos de Thierry. Je vais revenir spécifiquement sur Baisse-moi, puisque c'est le sujet du podcast.

  • Speaker #1

    C'est même toi qui l'as choisi.

  • Speaker #2

    C'est même moi qui l'ai choisi. C'est un livre court. Si je ne dis pas de bêtises, il dépend, tu avais 23 ans quand le livre a été publié. C'est bien ça ?

  • Speaker #3

    Il est en 69.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #3

    c'est ça.

  • Speaker #2

    Je sais bien compter. Donc, elle l'a écrit un peu avant. C'est vraiment un livre qu'elle a écrit très jeune. Je ne sais pas, vous, ce que vous écriviez à 20 ans, est-ce que vous auriez écrit quelque chose ?

  • Speaker #1

    C'est un livre court, tu trouves ?

  • Speaker #2

    Oui, il fait 300 pages. Ce n'est pas un petit livre, mais c'est loin d'être un pavé.

  • Speaker #1

    Il aurait pu être un peu plus court.

  • Speaker #2

    C'est dur. Au niveau de l'écriture, tu parlais d'une écriture très orale. C'est une écriture qui est crue. qui est assez forte, en tout cas qui a un caractère, quand tu lis Dépente, tu sais que tu es en train de lire Dépente. Je trouve que... Clairement, elles sont fous, en fait. Elles écrivent... On disait ça un peu en off tout à l'heure avec Thierry. Des pentes écrites pour elles-mêmes. Et elles sont fous du lecteur. Elle n'est pas vraiment en empathie avec le lecteur. Elle est sans retenue, sans pudeur. Elle crache tout ce qu'elle a à cracher. Et la personne qui le lit le reçoit un peu comme elle peut. et elle s'embarrasse d'aucune convenance et je crois que c'est ça que moi j'aime beaucoup chez Dépente, c'est qu'elle fait ce qu'elle a envie et on en reparlera tout à l'heure avec le film qu'elle a réalisé mais vraiment juste elle fait les choses pour elle, elle s'amuse et elle fait ce qu'elle a envie de faire je pense que pour apprécier vraiment la plume de Dépente dans Baise-moi il faut avoir lu la suite de la bibliographie de Dépente parce que j'ai également lu le premier tome de Vernon Subutex où on est sur la même chose, le même type d'histoire, le même niveau de violence plutôt que le même type d'histoire, mais avec une plume qui s'est vraiment aiguisée avec le temps. Encore une fois, elle était très jeune, Virginie Despentes, quand elle a écrit Baise-moi Elle était vraiment très jeune et le livre reste bon.

  • Speaker #1

    C'est un avis subjectif. C'est un avis subjectif, mais je comprends complètement. Moi, quand j'ai terminé ce livre, je ne me suis pas dit plus jamais je lirai du Depente Je me suis dit tu ne peux pas rester là-dessus Parce qu'effectivement, il y a tout ce qu'il y a autour. Il y a la persona de dépente. Alors oui, ça, c'est un point aussi qui est important. Moi, personnellement, j'ai beaucoup de mal avec la persona de dépente. La persona publique. Ça doit être ça, parce que je suis un mal...

  • Speaker #3

    Dominateur et puis n'aime pas...

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça. Et puis un peu réac aussi, parce que de toute façon, si t'aimes pas dépente, c'est que t'es réac et macho.

  • Speaker #2

    C'est ce que j'allais dire de toi.

  • Speaker #1

    Voilà. Non, mais tout le monde dit ça de moi. C'est hyper connu. Non, non, non, mais clairement, je pense que je ne peux pas en rester là parce que c'est... Aujourd'hui, en France, elle fait partie du paysage littéraire et plus que... Plus, plus, quoi. Elle compte. Maintenant, c'est clair que je ne vais pas en relire un tout de suite. J'ai les subutex à la maison. J'aime bien dire j'ai du subutex à la maison. Non, j'ai pas de subutex à la maison. J'ai d'autres trucs, mais pas du subutex. L'exomile, ouais, un peu. Mais non, non. Mais bon, les subutex, trois tomes, c'est bon, tu vois.

  • Speaker #2

    Au-delà de ça, autant... Je ne vais pas dire que Baisemoi est une lecture légère, mais par rapport à Vernon Subutex, c'est quand même beaucoup moins déprimant. Vernon Subutex, l'écriture est incroyable, mais c'est horrible, c'est sans espoir, c'est très dur. Il faut que psychologiquement, tu sois prêt.

  • Speaker #1

    C'est vachement bien que tu dises ça pour moi, parce qu'en fait, le truc, quand tu nous as dit je veux qu'on fasse Baisemoi c'est vraiment... ah bah ouais désolé je pense qu'on va beaucoup rigoler ça c'est obligé en fait moi quand t'as dit que tu voulais qu'on fasse ce livre ce qui m'embêtait le plus c'était pas tellement de lire du Virginie Despentes parce qu'au contraire je me disais tu connais pas cet auteur, on en parle beaucoup super c'est l'occasion moi il y a beaucoup de livres grâce au podcast où je me dis vers lesquels je vais parce que justement on les aborde dans le podcast c'est pas des bouquins vers lesquels j'irais obligatoirement tu parles des écrevisses ? Oui, les écrevisses. En fait, le truc, c'est que ce livre, il me faisait peur. Il me faisait peur en ce sens où je me disais, ça va être hardcore, ça va être glauque, ça va me foutre la déprime, je vais être... je vais pas être bien et tout. Et le truc, en fait, c'est que je me suis juste ennuyé. C'est même pas que je l'ai trouvé mauvais. parce que j'avoue qu'il y a des choses, je ne peux pas dire qu'il n'y a rien, je ne peux pas dire que c'est un livre, mais je me suis ennuyé. D'abord, je le trouve trop long, je trouve que pour ce qu'elle raconte, il est trop long. Je perçois, elle me dit bien, je perçois, me semble-t-il, ce qu'elle veut y mettre en termes de sous-texte. Mais je... Je trouve que c'est noyer dans un truc où, pour moi, c'est pas cohérent. Encore une fois, ça n'est que mon point de vue. Thierry parlait du fait qu'il a ri. J'ai même pas ri. Et je me disais, mais en fait, peut-être justement, il y a des trucs qui vont me faire marrer parce qu'en fait, c'est décalé. En fait, j'ai beaucoup cherché à chaque fois, parce que je voulais y trouver quelque chose. Et je n'ai pas réussi. C'est plus ça qui m'a embêté qu'autre chose.

  • Speaker #2

    Et est-ce que ça ne viendrait pas du fait que je suis un macho ? Non, pas du tout. Moi, j'ai eu beaucoup de mal à développer de l'empathie pour les héroïnes. Vraiment, il n'y en a aucune des deux. Je lisais ce livre et je me disais, je crois que c'est la première fois que je lis un livre et vraiment, je les comprends, mais je n'ai pas du tout envie de les défendre. Je n'ai pas du tout envie de dire, les pauvres, il n'y a aucune scène où je me suis sentie... Oui, on en pâtit avec elle.

  • Speaker #3

    Oui, je vous rejoins un petit peu tous les deux, puisque moi, c'était une deuxième lecture. La première lecture, c'était vraiment... Tout le monde en parlait, de Baisemois. Du coup, je me rappelle très bien, j'étais en train de lire les œuvres du Marquis de Sade, et je me suis dit, tiens, je vais faire une petite pause, et je suis passé à Baisemois. Donc, dans un premier temps, je me suis dit, mais tout ça pour ça ? et à la relecture par contre là je me suis dit mais bon sang alors oui il y a tout un tas de choses qu'on pourrait qualifier défauts, les personnages sont creux moi j'avoue que par moments je me demandais, je me rappelle plus qui était Manu qui était Nadine c'est tout creux il y a des accumulations de scènes répétitives mais je crois que si et seulement si c'était vraiment ça qu'elle voulait faire elle l'a réussi je veux dire moi je trouve que c'est un livre qu'on peut adorer, qu'on peut aimer,

  • Speaker #1

    qu'on peut détester c'est là où il faut vraiment que vous soyez je ne suis ni dans la détestation je ne suis pas dans la détestation je suis dans le

  • Speaker #3

    Oui, mais tu te dis qu'à l'occasion, je me relierai à un autre débat.

  • Speaker #1

    Oui, mais pas parce que ce livre me donne envie de relire à un autre, parce que je me dis qu'il faut quand même...

  • Speaker #2

    Il y a quelque chose qui est assez intéressant dans ce livre, et je pense que c'est peut-être pour ça qu'il est creux, c'est montrer que justement, ces filles sont remplies de vide. Elles ont rien, elles sont dans un schéma binaire où t'as le dominant et le dominé, y'a que ça qui existe, elles ont été les dominées toute leur vie, passives, dans la soumission, et là en fait elles ont juste vrillé, la cocotte a explosé, et elles passent de l'autre côté, mais comme elles connaissent que les excès, genre les meufs c'est Poutine quoi. Où t'es dominant, où t'es dominé. Non, mais c'est ça. Où t'es dominant, où t'es dominé. Donc, elle passe dans l'excès inverse. Et du coup, c'est tout un livre sur les excès. Et d'ailleurs, même dans le vocabulaire, il n'y a pas un moment où elle dit qu'il faut être dans l'abus, qu'il faut faire trop. Manu, elle est boulimique. Elle ne fait que manger et elle ne mange pas. Elle dévore. Il y a cette scène dans le salon de thé où les gâteaux, elle les prend. On a l'impression qu'elle les gobe. On dirait Homer Simpson, comme on raconte le truc. Mais genre Homer Simpson.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #3

    dès qu'elle a fini de manger, elle va se faire vomir.

  • Speaker #2

    pour recommencer à manger et elles sont tout le temps dans cet excès de violence ça fait que c'est de tout je l'ai piqué aux explications de Virginie Despentes donc c'est un peu de la triche mais Virginie Despentes disait que quand elle a écrit c'est un peu de la triche dans mon interpretation j'ai été influencée par l'autrice mais elle explique quand elle a écrit ce livre elle voulait montrer que personne ne méritait de mourir et que n'importe qui peut mourir, que la mort peut frapper n'importe où. Et c'est pour ça que dans le roman, elle fait tuer un petit garçon. Et le petit garçon, il est tué par Nadine. Donc elles sont encore dans... Je vois Thierry qui se décompose. Elles sont encore dans ce salon de thé. Donc un salon de thé, vraiment, on imagine que c'est vraiment le choc des mondes. Parce que c'est deux filles qui n'ont aucune éducation, qui rentrent dans ce salon de thé où tout le monde est un peu guindé.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    et en fait elles sont donc dans ce salon de thé et il y a ce petit garçon donc il y a Manu qui mange ses gâteaux voracement et il y a Nadine qui d'un coup revient un peu les pieds sur terre et qui se rend compte de tout ce qui... enfin qui se rend compte, je sais pas si elle se rend compte mais en tout cas elle se décrit comme ça elle se revoit à travers les yeux des autres et elle comprend tout ce qu'il a même mal à l'aise dans cette société et elle se sent épiée par les autres et elle se dit ah ils ont pitié de moi je me fais moi-même pitié, je suis nulle, je sers à rien et en fait elle prend son flingue et elle tue le petit garçon et elle se sent vibrer comme ça, et elle se dit, c'est ça la beauté du geste, c'est ça la... Je ne sais plus où je voulais en venir.

  • Speaker #2

    Je pense que ta réflexion est cohérente. Elle est au bout. Il n'y avait pas besoin.

  • Speaker #1

    Mais voilà. Et je crois qu'en fait, ce livre est vide pour montrer un peu le vide de ces femmes. Ces femmes sont vides. Et ces femmes, du coup, c'est quoi ? C'est toute une partie de la société, en fait. Tous ceux qu'on ne voit pas, tous ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté, tous ceux qui sont... Moi, je te vois vraiment comme ça. Ça va trop loin pour toi.

  • Speaker #2

    Ouais, ouais, tu vas me dire que c'est aussi une dénonciation sociale.

  • Speaker #1

    Mais le cas, il est hyper politique, ce livre, sans vous le dire. Je n'aurais pas su qu'elle en était consciente.

  • Speaker #2

    Tout est politique, d'abord. Donc, oui, oui. Non, mais ça, je ne veux pas nier ça. Je ne vais pas te dire qu'il n'est pas politique, qu'il n'y a pas une pensée sociale derrière ça, qu'elle ne cherche pas à dire quelque chose. De toute façon, je pense que ce qui est très intéressant avec ce livre, et c'est la première fois qu'on est vraiment comme ça dans notre émission, qu'on frottait à ça, c'est que c'est un livre qui est vraiment... qui crée effectivement, dans tous les cas, le débat. Et ça, c'est très intéressant. le personnage voilà donc moi je je ne dis pas que t'as tort c'est pas du tout ce que je suis en train de dire c'est effectivement je n'ai pas aperçu ça après pourquoi je serais incapable de te le dire Mais en même temps, c'est ça qui est bien aussi. Je trouve que c'est la beauté du geste. Après, moi, vraiment, j'ai été presque déçu à la fin. J'aurais préféré le détester. Tu vois ? J'aurais préféré être dans un truc... C'est juste, à un moment, j'étais comme Thierry quand il lisait Les Écrevisses, là où chantent Les Écrevisses. Thierry, il était en lecture automatique. Et moi, c'est pareil. J'ai terminé le bouquin en lecture automatique parce que puisque je me faisais chier c'est tout et en fait j'aurais préféré et j'aurais préféré effectivement oui être limite rageux qu'est-ce que c'est que ce machin mais en fait non mais je trouve ça hyper pertinent en même temps et on va s'arrêter là sur le livre

  • Speaker #1

    Est-ce que je peux faire un mot de la fin sur le livre, enfin sur la partie littérature ?

  • Speaker #2

    Tu peux toujours faire un mot de la fin.

  • Speaker #1

    Au pire, vous la couperiez.

  • Speaker #2

    Non, parce qu'il sera sans doute beaucoup mieux que mon mot de fin, donc vas-y.

  • Speaker #1

    Pour terminer sur la partie livre, j'encourage quand même beaucoup nos auditeurs à lire Virginie Despentes. Je pense que c'est une autrice qui mérite d'être lue, qui écrit vraiment des choses intéressantes, qui a un discours intéressant. pas forcément son premier roman, pas forcément Baise-moi, mais lire King Kong Theory ou lire une autre de ses oeuvres, avoir lu Virginie Despentes, je pense que Virginie Despentes mérite d'être lue.

  • Speaker #3

    Et je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Merci Thierry.

  • Speaker #2

    Et je suis d'accord, mais comme plein d'autres écrivains aussi. Bien, mes chers amis, maintenant que nous avons parlé de ce livre, nous allons aborder le film. Et je pense qu'on va commencer, comme pour le livre, par nos avis. Et cette fois, je commence par Delphine.

  • Speaker #1

    Mon avis sur le film ? Alors je l'ai vu pour la première fois quand j'étais beaucoup plus jeune et je ne m'en rappelais pas du tout. Mais vraiment pas du tout. Et là quand je l'ai revu, je sais pourquoi je ne m'en rappelais pas beaucoup. C'est que il n'y a pas beaucoup de choses à se rappeler. Je ne pense pas que ce soit un chef-d'oeuvre et je ne pense pas qu'on en reparle dans quelques années. Je n'ai pas apprécié le film. Thierry ?

  • Speaker #3

    Moi c'est tout frais parce que je l'ai regardé hier soir. Et en un mot, je reste très dubitatif à tous les niveaux. C'est un film.

  • Speaker #2

    dire oui sans doute voilà j'ai fait 20 ans de théâtre amateur la plupart des acteurs du film je les aurais pas pris dans ma troupe je te rassure juste à la bande annonce déjà j'ai pas envie de le voir donc du coup vous avez donné vos avis qui sont extrêmement pertinents il faut que je donne le mien j'imagine puisque c'est le principe c'est un chef d'oeuvre Je te vois venir. Alors, tout à l'heure, j'ai parlé de ma rédaction au collège. Je pense que ce film est du niveau des premiers courts-métrages que j'ai pu faire à la sortie du lycée.

  • Speaker #1

    Avec le même type de scène et tout ?

  • Speaker #2

    Alors... Merci Delphine. On va mettre, hormis l'aspect sexuel du projet, en termes d'image, on était à peu près aussi moche. c'est normal c'était la dévie de l'époque non mais c'est trop long c'est dur à mourir je pense qu'il n'y a pas grand chose d'autre à ajouter pour ma part sur mon avis c'est

  • Speaker #1

    très mauvais je voulais juste nuancer du coup mon avis effectivement le film est mauvais mais par contre il y a un côté un peu coup de chance, coup de génie je sais pas trop où en gros ces gens ont été payés et reconnus pour s'amuser à faire un film amateur entre eux je pense qu'ils se sont bien marrés sur toute la durée du tournage et derrière ça a marché c'est un peu comme si tu tournais un film ça dépend ce qu'on entend ça a marché ça a marché en tout cas on en parle ça existe ça a été porté quand même par le média d'une manière ou d'une autre complètement

  • Speaker #2

    On va revenir un peu sur l'aspect technique et sur la construction de ce projet. Alors, Baisse-moi, c'est un film qui est mis en... qui est mis en branle. Eh ben, écoutez, qu'est-ce que vous voulez ? Alors, la production du film Baisse-moi, elle commence dans les années 99-2000. Ce film est réalisé par Virginie Despentes et... Coralie Trinty, excusez-moi pour la prononciation, notamment parce que des pentes s'y tenaient énormément, parce qu'elles étaient amies, et Madame Trinty venait effectivement du X, et elle était considérée dans ce milieu comme étant une intello. Je ne sais pas ce que ça veut dire d'être... une intello dans ce milieu ou ailleurs je trouve que ça veut tout et rien dire mais en tout cas il semblerait que ça ait beaucoup joué dans le fait de la faire participer au projet et que ça a aidé même à pouvoir lancer la production elles écrivent toutes les deux le scénario pour autant qu'il y en ait un ce qui est important à dire je pense c'est qu'elles ont fait le choix très rapidement de faire ce film en DV, en lumière naturelle. C'est un choix qui est pertinent pour elles parce qu'effectivement, l'idée était de faire quelque chose qui soit cru et donc pas esthétisant du tout. Je pense qu'elles ont réussi le pari de ce point de vue-là. Est-ce que c'est un choix budgétaire ? Elles avaient un budget de 200 000 euros. pour six semaines de tournage, elles pouvaient faire de la pellicule. Après avoir associé Trinity au projet, elles envisagent au départ un film sans scène de sexe, mais dont les rôles principaux seraient confiés à des actrices porno. Là, pour moi, c'est tout de suite un truc qui me... Je ne comprends pas le projet, parce que je... Je veux dire, les actrices ou les acteurs qui viennent du X ne sont pas obligatoirement reconnus quand même pour leur qualité d'interprétation. Ce n'est pas là qu'ils savent le mieux faire.

  • Speaker #1

    Et tu ne crois pas que c'est, pour le coup, quelque chose de réfléchi et une volonté, justement, de Virginie de Despentes de mixer, en fait, les milieux et de dire, mais arrêtez de tout le temps cloisonner et d'avoir des réflexions élitistes ?

  • Speaker #2

    mais peut-être oui peut-être peut-être mais après moi si tu veux l'idée que je m'en fais c'est que en fait t'as un film comme ça qui est un projet qui tient clairement sur ces deux actrices principales tu en fait Vraiment, ce qui va compter dès le départ, c'est d'avoir deux actrices hyper solides qui peuvent porter des rôles qui sont très très difficiles. Et en fait, il faut que tu aies quelqu'un, que tu aies des personnes qui soient capables de retranscrire à l'écran toute la difficulté de ce que ces personnages vivent. Pour le coup, j'entends l'argument que tu me donnes, mais vraiment, pour moi, s'il y avait deux personnages où il fallait justement avoir des vrais acteurs, ça ne veut tout et rien dire, des vrais acteurs, mais des acteurs, ce n'est même pas professionnels, mais des acteurs solides et crédibles, c'était pour ces deux actrices. donc sur la distribution comme on le disait donc effectivement les deux rôles principaux sont attribués à Karen Bach et Raphaela Anderson donc Karen Bach Nadine Raphaela Anderson Manu qui sont deux actrices effectivement qui viennent du X

  • Speaker #1

    Alors, elles avaient arrêté.

  • Speaker #2

    Elles avaient arrêté.

  • Speaker #1

    Et c'est Virginie Despentes qui est venue les chercher. Voilà. Elle en particulier.

  • Speaker #2

    Thierry, tout à l'heure, il nous parlait du fait que Despentes avait fait lire son livre à Patrick Eudeline. Et Patrick Eudeline lui a rendu aussi un petit hommage en venant interpréter le rôle de Francis. Patrick Hedlin, que j'ai surnommé dans mes notes le Nick Cave du pauvre. Après, beaucoup d'autres acteurs venus du porno, effectivement, comme il y a beaucoup de scènes de sexe non simulé... Oui, d'ailleurs,

  • Speaker #1

    c'est plus sûr, on l'avait précisé, que les scènes de sexe sont non simulées. Il y en a beaucoup et elles sont non simulées.

  • Speaker #2

    Oui, il y en a un certain nombre. Je voulais signaler aussi qu'il y a quand même une actrice extraordinaire. qui s'appelle Delphine McCarthy qui joue la colocataire de Nadine et j'aime bien que vous me regardez on s'en vient à la vanne mais non mais ça m'a trop fait rire parce que Delphine McCarthy c'est une espèce d'actrice c'est un personnage un peu rigolo dans l'audiovisuel français parce que Elle a joué dans Joséphine Hange-Gardien, Diane Fabric.

  • Speaker #1

    Mais c'était avant ou après ?

  • Speaker #2

    C'est à peu près sur la même période. Et quand je l'ai vue, j'ai dit, mais qu'est-ce que tu fais là ?

  • Speaker #1

    Elle a le seul rôle normal. Elle joue la meuf qui se fait étrangler au début.

  • Speaker #2

    C'est la coloc. Elle ne joue pas du tout mieux que les autres. Même si, effectivement... un peu plus d'expérience en tant qu'actrice classique on va dire mais ça m'a juste fait rire je voulais la citer

  • Speaker #3

    On fait rire moi aussi. C'est du cinéma, ce n'est pas la vraie vie, mais c'est la première fois que je vois quelqu'un qui mange ses carottes râpées en prenant un morceau de carottes râpées à la fois.

  • Speaker #2

    C'est des carottes râpées ?

  • Speaker #3

    C'est des carottes râpées et la scène dure 10 minutes.

  • Speaker #1

    Ils n'en avaient pas beaucoup en stock, donc il fallait qu'elles fassent du bruit.

  • Speaker #3

    Je n'avais jamais vu ça manger des carottes râpées.

  • Speaker #2

    Alors, on va parler de la polémique, parce que bien sûr, comme pour le livre, il y a eu une polémique.

  • Speaker #1

    Il y a eu une vraie polémique sur le film. Le livre était un peu plus...

  • Speaker #2

    Le livre, effectivement, dépendant au moment de la sortie du film, déjà un personnage beaucoup plus connu du fait de son succès littéraire.

  • Speaker #1

    Et déjà controversé.

  • Speaker #2

    Et déjà controversé. La polémique. La polémique autour du film. Alors, quand on sort un film en France, on lui attribue un visa d'exploitation. C'est anciennement le CNCI qui faisait ça, qui s'appelle maintenant le CNCI. Donc c'est une sous-commission, il y a des commissions qui sont chargées d'examiner le film, de le regarder en gros et de dire, on lui met telle classification, tout public, moins de 12 ans, moins de 16, etc. D'abord, il se prononce pour un classement X. en raison du caractère pornographique, mais surtout, et c'est très important, d'incitation à la violence de certaines scènes. Dès lors, le dossier du film est renvoyé devant une commission plénière, qui statue à ce moment-là pour une interdiction aux moins de 16 ans. À sortie de l'avertissement, ce film, qui enchaîne sans interruption des scènes de sexe d'une crudité appuyée des images d'une particulière violence, peut profondément perturber certains des spectateurs. A l'époque, la ministre de la Culture, Catherine Tasca, se range à l'avis de la commission et autorise donc la distribution du film avec son interdiction en moins de 16 ans. Les réalisatrices contestent à ce moment-là le qualificatif de pornographique. Notamment Coraline Trinity, qui considère, elle, que, en gros, je vais transformer ses propos, mais les films pornos, c'est fait pour se masturber. Et effectivement, elle considère qu'il n'y a rien qui donne envie de se masturber dans ce film. Alors moi personnellement je suis complètement d'accord avec ça Je vais pas dire le contraire Là où j'ajoute un petit bémol C'est qu'en fait il y a des gens bizarres dans le monde Et Bah tu vois On sait très bien qu'aujourd'hui Il y a de la pornographie Qui est produite Qui met notamment en scène Des faux viols Donc en fait, je trouve ça hyper aléatoire de dire parce qu'en fait, bah ouais...

  • Speaker #1

    Et puis pour le coup, il y a des gros plans sur les parties génitales, donc à partir de là... Comment dire ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est là où c'est extrêmement difficile de définir réellement qu'est-ce que la pornographie. Donc, à partir de là, la sortie de Baises-moi est extrêmement médiatisée et donc accompagnée de nouvelles polémiques. La controverse sur la classification du film est relancée notamment par une action intentée par remouvoir une charmante association catholique et qu'on pourrait quand même clairement qualifier d'extrême droite. Cette association saisit le Conseil d'État en raison de la gronde violence du récit et des scènes de sexe non simulées. Conseil d'État, tac tac, on en réagit vite. Et effectivement, ils annulent le visa d'exploitation deux jours après la sortie. Chapeau ! Je crois qu'on n'a jamais vu un truc aussi efficace en termes de réaction.

  • Speaker #3

    Même l'IVG, ça a pris beaucoup plus longtemps.

  • Speaker #2

    Donc, le Conseil d'État, après avoir annulé la sortie, demande le klaxon X, ce qui relègue le film au statut d'une production pornographique conventionnelle et donc enchaîne la diffusion du film dans les salles classiques. À ce moment-là, en France, il doit rester, je crois, moins de moins de 5 salles dites je sais pas comment on les appelle des salles où on diffusait effectivement les films pornographiques qui n'existent absolument plus aujourd'hui il y en avait 2 à Saint-Etienne oh je vois que tu es renseigné tu les as bien connus pas bien connus et donc ça fait de Baisemois le premier film à être interdit en France depuis plus de 20 ans Le réseau des salles MK2, donc les salles de Marine Karmitz, passe outre l'interdiction et continue de diffuser le film. Et Promouvoir annonce son intention de poursuivre en justice MK2 et en l'occurrence Catherine Tasca, donc la ministre de l'époque, pour avoir laissé diffuser le film. Bon, au final, la ministre de la Culture statue en décidant de créer la possibilité d'émettre une simple interdiction aux moins de 18 ans sans classement X. En fait, elle remet cette possibilité qui existait déjà. Elle ne crée pas un nouveau statut, c'est faux. C'est quelque chose qui avait été plus ou moins arrêté en 1990 et qui est remis en fait en place. Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec moi, mais en fait, toute cette polémique, c'est quand même... Beaucoup de vent pour pas grand chose parce que je pense que comme tu le disais Delphine tout à l'heure en fait ça a fait toute la promo du film complètement ouais je pense que c'est un film il serait juste sorti dans les salles à mon avis il aurait pas rencontré un franc succès.

  • Speaker #1

    Non, moi je pense même qu'il aurait été cassé par la critique.

  • Speaker #2

    La critique, en fait, ce qui est très rigolo, c'est qu'on constate que c'est extrêmement varié. Il n'y a personne qui a dit que c'était un chef-d'œuvre. Et en général, quand les critiques sont plutôt positifs, ils admettent la qualité assez médiocre du film en tant que tel. mais souligne la beauté du geste.

  • Speaker #1

    Le message, en fait.

  • Speaker #2

    Voilà. Exactement. Après, on est très vite sur des critiques assez moyennes et des critiques qui le défoncent complètement.

  • Speaker #1

    Mais je pense que là où le bas blesse vraiment dans ce film, c'est le jeu d'acteur. On a l'impression de regarder une série B, en fait. Et... le jeu d'acteur a vraiment gâché je sais pas si le film aurait été un succès de fou mais je pense à même gâcher le message parce que du coup on souffle un peu en regardant c'est

  • Speaker #2

    ce que je te disais tout à l'heure c'est pour

  • Speaker #1

    Pourquoi ce choix ? Parce que tout le monde s'en foutait en fait ?

  • Speaker #2

    Non mais pourquoi ces deux actrices ? Pourquoi ne pas vraiment essayer d'aller quand même chercher pour ces deux rôles ? Parce que souvent dans un film, mettre tout le monde au diapason c'est très très compliqué. Mais vraiment sur ces personnages où là tu avais besoin d'avoir des gens qui soient au diapason... C'est dommage, en fait. C'est dommage parce qu'après, ça casse tout. C'est-à-dire que moi, c'est vrai que dès le départ, elles arrivent et... et tu fais non mais ça va pas on n'y croit pas on n'y croit pas une seconde surtout qu'on n'a pas l'impression qu'elles, elles y croient et pourtant je pense qu'elles font les et pourtant elles avaient envie

  • Speaker #1

    Youtube est une vraie mine il y a beaucoup d'interviews de réalisatrices, des actrices etc et en fait les actrices elles sont vraiment heureuses d'avoir participé à ce projet et elles défendent leur position et

  • Speaker #2

    mais c'est vrai que du côté du spectateur en fait le truc c'est que tu peux à un moment avoir toute la bonne volonté du monde quand t'as pas le niveau t'as pas le niveau et je pense effectivement qu'elles y croyaient vraiment faut voir que Karen Back elle s'est suicidée 5 ans après la sortie du film c'est vraiment pour des raisons autres, mais qui sont quand même liées, effectivement, à son histoire, et notamment... À son histoire avec le X. Donc, je pense qu'il y avait vraiment... Et pour le coup, moi, tu vois, je trouve qu'elle dégage quelque chose, cette actrice. Elle est triste. Oui, mais voilà.

  • Speaker #1

    Le personnage est triste dans le roman.

  • Speaker #2

    Moi, c'est là où je vais... Ajouter quelque chose, c'est qu'on parle de l'interprétation, mais je reviens, et vous savez que pour moi, c'est quand même un point qui compte beaucoup, je reviens sur la réalisation. C'est-à-dire qu'à un moment, des acteurs qui ne sont pas très bons, tu peux aussi les aider avec ta réalisation. C'est presque la fausse du cinéma par rapport au théâtre.

  • Speaker #3

    je pense qu'un bon metteur en scène de théâtre peut arriver à la même chose partir d'un matériau brut qui n'est pas faire découvrir lui-même,

  • Speaker #2

    l'amener lui-même moi je disais plus ça en ce sens si tu veux par le montage par le découpage par l'enchaînement de valeurs de plan un peu différentes parce que par exemple dans ce film si vous voulez on a en gros 3 valeurs de plan gros plan, plan moyen très gros plan

  • Speaker #3

    Il y a quelques plans larges, notamment quand ils arrivent. Quand ils arrivent sur la plage.

  • Speaker #2

    Oui, j'aurais dit plan d'ensemble. Il y en a très, très plein. Et en fait, c'est pareil. C'est des choses, à un moment, c'est par cette réalisation que tu peux mettre tes personnages. Tu peux créer un univers et créer la solitude de tes personnages.

  • Speaker #1

    Mais peut-être aussi que quand elles les ont engagés, elles ne se sont pas rendues compte. Tu vois que de la difficulté, elles n'ont peut-être pas capté que ça allait être compliqué de diriger ces actrices, qu'elles n'allaient pas se diriger toutes seules. Oui,

  • Speaker #2

    mais c'est là où je te dis qu'il y a un problème au niveau de la production aussi. C'est qu'à un moment, tu... Tu rentres dans un espèce de truc où il faut quand même un peu réfléchir à ce que tu es en train de faire.

  • Speaker #1

    Et si pour défendre les actrices, il y a une chose que j'avais notée, vous l'avez vu il y a moins longtemps que moi, mais en filigrane dans le livre, on comprend que Nadine est un peu amoureuse de Manu, mais ce n'est pas très franc. Et j'ai trouvé que dans le film, j'ai noté que dans le film, pour le coup, on le sent que Nadine est bien sur Manu.

  • Speaker #2

    Tout dans la merveilleuse scène de la danse à l'hôtel. Oui. Quel chef-d'oeuvre. effectivement je me rappelle ce petit accompagnement musical dancehall des années 90 qui plairait beaucoup à Terry il y a beaucoup de scènes de remplissage après bon juste là pour rigoler un peu bon les effets spéciaux entre guillemets wouah C'est en fait, là, c'est pareil. Tu veux tuer des gens en mettant des giclées de sang. Clairement, t'as pas les moyens de le faire. Dans ce cas-là, si tu dois avoir un moment de violence, un truc bien sanguinolent, bien machin, t'en fais qu'un. Ne fais pas des cadres pauvres et faits pourris avec ces giclées de sang qui ressemblent à un truc... Ça, c'est pareil, je te dis, ça, pour le coup, c'est ce qu'on faisait, moi, quand j'ai commencé à faire mes gros métrages derrière.

  • Speaker #1

    On avait des conseils de ketchup.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et tu vois, la scène où Manu tue... C'est son frère ou son mec ? c'est son frère il existe pas dans le livre on est d'accord c'est parce que lui non plus non lui il est pas non il est pas fou et donc en fait quand elle le tue mais là j'ai éclaté de rire et je me suis dit j'ai pensé à toi Delphine je me suis dit je crois qu'en fait je vais remercier Delphine parce que je vais voir un nanar ultime quoi je vais me régaler parce que c'est tellement naze mais aussi bien au niveau du montage que enfin juste Delphine C'est un truc ! Bon, finalement, c'est pas un amas ultime. Derrière, on s'ennuie. Mais voilà. Et quand elles tuent ensuite la dame qui retire de l'argent... Enfin... Elles essayent de faire des trucs. Elles n'ont pas le budget pour. Donc, encore une fois, peut-être qu'on est dans cette geste...

  • Speaker #3

    Ouais. Alors, il y a aussi... Si on en est aux scènes de meurtre, il y a aussi une jolie scène avec un faux raccord. C'est quand elles se font contrôler par les flics. Elles tirent sur le flic. Elle explose la tête, grosse giclure de sang à droite. Sylvette Ladin, qui était à gauche,

  • Speaker #2

    se prend la gueule. Voilà, voilà. Et alors, c'est vrai que les... En plus...

  • Speaker #1

    Ça avait pété un bouchon de l'autre côté.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et en plus, c'est vrai qu'en fait, les contrôles policiers, on te laisse souvent sortir de ta bagnole, comme ça, loose day. Est-ce que vous avez remarqué ce petit détail croquignolesque ? Donc ça, clairement, on n'a pas le budget. C'est le livre. Les uniformes des gendarmes qui viennent du gendarme à Saint-Tropez ça date des années 70 et même le reste en fait comme tout est un peu vieux c'est une vieille Citroën c'est celle de Louis Labroquement qui n'avait pas un temps bleu tu dis oh mince non mais à un moment en fait la fête pas cette scène trouve un autre truc et Et on s'arrêtera là, parce que celle-ci, on est obligé d'en parler. Et on fait vraiment une scène qu'il aurait vraiment mieux valu éviter de faire, qui est la scène dans la boîte à partouze. Cette scène n'était pas dans le livre. Qu'est-ce qu'elle vient faire là, cette scène ?

  • Speaker #1

    C'était pour le grand final de Karen.

  • Speaker #3

    Il fallait...

  • Speaker #1

    Quand elle arrive avec son clin.

  • Speaker #2

    Elle est ralentie à deux bras. Vous avez tous un visage dépité. C'est magnifique. Mais c'est là où en fait Moi je peux même J'arrive même pas à comprendre le truc De la Là tu vois sur ces petits passages C'est comme quand Francis se fait descendre Et qu'il est sur un ralenti

  • Speaker #3

    où il meurt en tombant sur la bagnole et où en toute logique avec la force d'attraction il aurait dû continuer de dégringoler sur le capot pour finir par terre et pas s'arrêter au milieu du capot merci Thierry tu as raison mais en fait tu

  • Speaker #2

    Là, pour le coup, pour moi, l'excuse du geste punk, etc., ne tient plus. Là, tu rajoutes des artifices qui sont juste... Ouais, ok, pourquoi ? Mais pourquoi ? Et là, c'est juste là, en fait, tu ne sais pas faire de cinéma. Mais c'est pas grave, c'est des choses qui arrivent.

  • Speaker #3

    Non, je crois que tout a été dit. On va pas s'acharner sur le cadavre.

  • Speaker #2

    Non, bon. Le box-office, c'est trop le bordel pour trouver des infos, donc j'en ai pas trouvé. Je sais pas combien d'entrées a réussi à faire ce film. Au final, franchement, c'est compliqué. T'as vu...

  • Speaker #1

    Par contre, tu disais...

  • Speaker #2

    Ah non, t'inquiète, mais t'as vu plusieurs chiffres quand même ? J'ai vu un peu des chiffres, mais qui sont pas cohérents. Mais je pense que c'est lié... Enfin, c'est pas qu'ils sont pas cohérents, c'est qu'ils sont... C'est... Qui est-ce qui a dit c'est le film dont tout le monde parle mais que personne n'a vu et je pense que c'est vraiment ça ce film c'est un film qui a fait un gros scandale mais que personne n'a vu par contre je vais juste vous dire quelques films qui sont sortis la même année parce que ça je trouve ça rigolo Quelques bons films qui sont sortis cette année-là. Il y avait Harry, un ami qui vous veut du bien, de Dominique Moll, qui est un extraordinaire... Thriller

  • Speaker #0

    que si vous n'avez pas vu, je vous encourage vraiment à voir. Ressources humaines de Laurent Canté. Très beau film social. Très politique. Et très fort. Virgin Suicide de Sofia Coppola, que personnellement, je porte dans mon petit cœur jusqu'au bout de ma vie et qui est pour moi l'un des films féministes les plus intelligents qui ait jamais été fait. Le goût des autres d'Agnès Jauhy, très bon film. In the mood for love de Wong Kar Wai, qui est un film qu'on aime ou qu'on n'aime pas, mais dont on ne peut pas nier la qualité cinématographique évidente. Voilà, en 2000, il y avait ça et plein d'autres choses encore. Donc je pense aussi que, bien sûr, c'est sûr que Bézmois a été un peu noyé là-dedans. J'ai fait exprès de ne pas sélectionner les premiers du box-office. J'ai fait exprès de sélectionner justement des films que je trouve un peu intéressants. Sur ce, très chers amis, nous allons passer à la conclusion. même si je suis pas sûr qu'il y ait besoin de...

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #2

    Moi, je pense qu'il y a une réussite qui peut être, mais du coup, une réussite plus personnelle. En fait, Virginie Despentes, je pense qu'elle est pour la visibilité du sexe et elle est pour que... Ça vous intéresse pas ce que je dis ? Virginie Despentes, je pense qu'elle est pour la visibilité du sexe et elle est pour que le sexe soit vu comme d'autres activités de la vie, que ce soit moins tabou. Dans King Kong Theory, elle dit clairement qu'elle est pour la légalisation de la prostitution. Elle veut que le sexe fasse partie un peu plus du paysage visible, on va dire. Et grâce à ce film, finalement, elle a fait un peu bouger aussi les lignes. Donc avec tout ce qui s'est passé, tous les interdits, on est revenu dessus, etc. Et derrière elle, du coup, il y a d'autres films qui sont sortis et qui, évidemment, ont fait parler parce qu'il y avait des scènes de sexe un peu trop explicites, probablement pas aussi réalistes que dans Baise-moi, mais en tout cas...

  • Speaker #0

    d'autres films avec des scènes de sexe non simulées ont pu avoir l'interdiction au moins de 18 ans sans être assortis du X infamant de la pornographie grâce à Baise-moi de Virginie Lépente et je pense que pour ça c'est une vraie réussite en tout cas personnelle pour

  • Speaker #2

    Virginie Lépente

  • Speaker #0

    Thierry ?

  • Speaker #1

    Moi je m'en tiendrai au niveau simplement littéraire qui est un petit peu mon domaine je trouve qu'avec Virginie Despentes on a eu c'est en date pour le moment la dernière des autrices de vraies autrices des gens qui par leur prose, qui par leur livre ont fait un petit peu remuer les trucs on adhère, on n'adhère pas peu importe Mais je pense dans la littérature française, et même si elle s'est un petit peu rentrée dans le rang plus tard, l'Académie Goncourt, après Renaudot, ceci, cela. Avec Virginie Despentes, on a une auteure qui a des choses à dire. Elle les dit à sa façon. Elle n'en a rien à foutre de comment c'est reçu. Elle les dit à sa façon. Elle mène sa vie comme ça. Ça lui vaut des procès d'intention. Mais là, on est sur un domaine plus politique et je ne m'attarderai pas dessus.

  • Speaker #0

    pour lire le livre livre de poche ben oui livre de poche on peut il se trouve facilement on le trouve partout il est partout pour voir le film si vous y tenez il y a de la VOD Il n'y a pas d'édition, clairement, actuellement, Blu-ray 4K qui soit prévue, de ce que j'ai cru voir. Et je n'ai pas trop regardé si le DVD était encore accessible ou pas via...

  • Speaker #2

    enfin en neuf il est plus trouvable en ocase sur Vinted j'ai regardé sur Vinted alors il y sera probablement à un moment ou un autre il y a bien quelqu'un qui va se débarrasser de sa VHS ouais alors la VHS il

  • Speaker #0

    faut encore avoir le lecteur de VHS le Manitou Scope, voilà c'est ça que j'ai cherché ok bah merci les amis et donc dans le prochain épisode nous allons faire Astérix chez Cléopâtre merci Thierry de rien c'est grâce à toi que nous allons faire Cette bande dessinée, ça sera la première fois qu'on fera une bande dessinée. Ça va être un format complètement différent, je pense. Ça sera sympa aussi à faire. Ça va nous changer un peu de cet épisode. On sera sur quelque chose d'un peu plus léger.

  • Speaker #1

    Et on sera sur des choses très visuelles, puisque bande dessinée, adaptation cinématographique.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Alors je dis qu'on sera sur des choses... plus légère, c'est sûr que si on parle trop de Depardieu, c'est pas évident pour moi.

  • Speaker #1

    De discrimination liée au poids.

  • Speaker #0

    C'était pour autre chose que je disais ça. Et on vous remercie beaucoup d'avoir écouté cet épisode. On espère qu'il vous a plu. On tient à vous dire qu'on est très très heureux de revenir enfin avec un nouvel épisode. On sait que vous nous avez attendus.

  • Speaker #1

    avec impatience ou là sous les métages pris je peux répondre à toutes et tous les fans du podcast nous ne sommes pas morts nous sommes en pleine forme et on va vous en sortir au moins un ou deux de plus cette saison au

  • Speaker #0

    moins un ça serait bien voilà alors donc par rapport à ce que Delphine disait quant au fait qu'on croulait sous les messages en fait on aimerait bien crouler un peu plus sous les messages pas dans le sens où on vous supplie envoyez nous des messages mais on vous supplie quand même un peu non mais c'est qu'en fait on serait super content d'avoir votre avis sur ce qu'on fait et que vous même pour que vous nous disiez les choses qui vont pas vous trouvez que c'est pas la bonne formule alors on sait tous que vous adorez Delphine que voilà mais donc vous avez le droit de nous dire Maxime tu devrais te taire tu parles trop tu parles mal en plus etc des choses comme ça mais faites nous des petits retours c'est important pour nous pour qu'on essaye de vous fournir quelque chose qui vous qui vous plaisent plus je sais pas parce que l'essentiel c'est surtout de nous faire plaisir à nous mais d'avoir quand même une petite idée d'une ligne qui pourrait vous intéresser s'il y a des choses que vous souhaiteriez qu'on fasse un petit peu différemment ça compte pour nous de la même manière s'il vous plaît mettez nous des notes sur les applis de podcast mettez nous des notes et des commentaires parce qu'il n'y a que comme ça qu'on peut monter un peu dans les recherches et qu'on peut être écouté et même si on adore faire ça parce que c'est du plaisir de faire ça entre nous etc etc c'est aussi un peu de boulot et en fait je vais être très franc avec vous on fait ça un peu aussi pour que les gens nous écoutent Je pense que Delphine écrit des livres un peu pour qu'on la lise aussi.

  • Speaker #2

    Pour la post-sérité.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. En fait, on est comme tout le monde. Certes, on fait ça pour nous, mais si ça peut être un peu diffusé, c'est plutôt sympa. Sur Instagram, vous pouvez nous écrire à 2 underscore l'écrit tout attaché underscore A underscore l'écran tout attaché.

  • Speaker #2

    Si vous tapez de l'écrit à l'écran dans la recherche, vous nous trouverez.

  • Speaker #0

    je sais même plus il y en a peut-être d'autres mais vous verrez qu'il y en a voilà voilà likez, partagez je le répète très rapidement aussi on a un nouveau podcast qui est en ligne qui s'appelle Jeito Radio et on parle du domaine d'un domaine complètement différent qui est effectivement la photographie ça vous pouviez pas vous en douter quand je vous donne le nom mais donc c'est un podcast sur le domaine de la photographie c'est très sympa vous le trouvez sur toutes les applications de podcast nous une fois de plus on a été ravis de faire ce petit podcast pour vous on espère vous en offrir très vite d'autres on espère que ça vous aura plu on vous dit mince et je ne l'ai pas noté on vous souhaite une bonne après-midi on vous souhaite une bonne journée une bonne soirée et voire même peut-être une bonne nuit bye bye bisous bisous ciao

Description

Où l'on vous parle de deux oeuvres qui d'une certaine manière n'en font qu'une et ayant suscité l'une comme l'autre de vives polémiques pour des raisons plus ou moins valables.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le rad est pur, les tables poisseuses,

  • Speaker #1

    les verres dépolis remplis d'alcool bon marché y sont engloutis par des clients au regard vide.

  • Speaker #0

    La plupart d'entre eux ne tournent pas qu'à l'alcool d'ailleurs,

  • Speaker #1

    et les allers-retours de certains dans des toilettes cradingues pour s'y injecter leur dose ne semblent étonner personne.

  • Speaker #0

    Surtout pas le patron qui,

  • Speaker #1

    bien au contraire, s'applique à refourguer à ce qu'il le souhaite des doses de tout ce qui est accessible sur les marchés de drogue nulle.

  • Speaker #0

    L'égal est l'égal de fait. Dans un coin de ce qui était encore, il y a quelques dizaines d'années en arrière, ce bistrot correct où les travailleurs venaient prendre leur blanc limé le matin et leur blanc tout pour le soir, sur l'une des rares banquettes pas encore entièrement recouvertes de traces à la provenance plus ou moins suspectes, est assis un homme, fin, au visage émasqué, dissimulé sous une casquette plate. Il porte des petites lunettes rondes à monture en acier et examine un petit carnet en cuir souple sur lequel il note de temps à autre avec un petit stylo en or fin des ensembles de lettres et de chiffres que lui seul ne comprend. Ce perfecto impulsé laisse apparaître un onglet sur lequel on peut lire en lettres couleur sang. Remus ! Il détonne un peu au milieu durable. Pour un père étrange, ne fais pas de bruit. A l'air concentré sur ce qui m'appelle. Le seul point commun qu'il a peut-être avec une partie des péquins présent dans la salle, c'est qu'il enchaîne clope sur clope, allumant la suivante avec la fraise en grandissant de cette bien juste finie. Alors que le bruit de fond semble s'éteindre soudain, il lève les yeux et voit une jeune femme habillée d'un jean suzé et d'un simple tee-shirt blanc sous un trench noir. Elle a les cheveux mi-longs et le maquillage léger. Un type au regard bovin laisse tomber sa queue de billard pour aller se mettre au travers de son chemin. On sent clairement qu'il a derrière la tête une idée pas franchement romantique. Ses camarades de jeu essayent de le rattraper, mais trop tard. Le niaiseux se place devant la mise et la toise de ses deux têtes de blu. À peine a-t-il ouvert la bouche pour laisser sortir une insanité qu'il se mange un coup de genou dans les parties, suivi d'un écrasage de cendres et éricards sur son parrain qui éclate en laissant pister quelques hectolitres de rédif.

  • Speaker #1

    Pour le finir...

  • Speaker #0

    La demoiselle envoie un coup de Doc Martens à nouveau dans son bas-ventre, puis ensuite le néo de sa gorge avant de se tourner vers le patron du bar qui, figé, laisse déjà apparaître sur sa figure un zeste d'inquiétude. Évacue-moi de cette raclure, tu veux !

  • Speaker #1

    J'ai déjà vu des tronches de bidet pas possibles dans ton putain de bouclard, mais là on atteint les sommets de la stupidité !

  • Speaker #0

    Et, reprenant son chemin d'une démarche impériellement antistèque, la jeune femme vient s'asseoir aux faces de l'homme au péril étrange qui la regarde faire tout sourire.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui te fait marrer, Thierry ?

  • Speaker #0

    On dirait que ta vie était un film de drôle avec ton petit pansement au bec.

  • Speaker #1

    Ça fait plaisir de te voir, Delphine, depuis le temps. Je vois que t'as rien perdu de ta superbe. Semblerait même que t'as amélioré ton jeu de chambre. À son tour,

  • Speaker #0

    elle esquisse en sourire,

  • Speaker #1

    puis sort d'une des poches de son trench un bouquin qu'elle dépose sur la table devant l'homme. Hum, alors si je pisse bien, les affaires reprennent, demande Thierry en commençant à feuilleter l'ouvrage.

  • Speaker #0

    T'as tout capté, gros. T'as tout capté.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans De l'écrit à l'écran, le podcast qui, ce mois-ci, se fait la malle pour une virée meurtrière où se mêlent violence++, sex-hardcore, gigalitres de Jack Day et dialogues qui, bizarrement, ont l'air de vouloir se la jouer à la santé. Pour m'accompagner dans cette belle, ça reste à prouver, aventure, je suis rejoint par mon équipe de joyeux sulfateurs, amateurs de pornographie zoophile, de violences gratuites et de consommation excessive de produits stupéfiants parce que, tu vois, c'est ça d'être une rebelle qui écoute du punk et porte des t-shirts motored. Mais t'inquiète frère, j'ai eu un Renaudot. Hello Delphine ! Comment va ?

  • Speaker #2

    Salut, ça va ?

  • Speaker #1

    T'as préparé les munitions pour tes flingues ? Acheté ton pack de crocs et choisi la prochaine victime pour la détrousser sans oublier d'abord de lui obliterer le cerveau d'une bastosse ? Tes muscles puissants et souples, t'as peur hein ? Sont-ils bien échauffés pour pouvoir éclater des salopards de machos dans les bas-fonds d'une ville désertiquement déprimante quelque part, là-bas, au niveau de ce que certains appellent encore la France des sous-préfectures ?

  • Speaker #2

    Bah écoute, je pense que je suis moins préparée que toi, mais c'est bon là, je vais me mettre au niveau.

  • Speaker #3

    C'est cool.

  • Speaker #1

    Et toi Thierry, toi qui es punk dans l'âme, toi qui craches sur cette salope de société qui nous étrangle et fait de nous des déchets, toi qui sais faire rugir le son de la colère du peuple abruti par l'infamie d'un système endoctrinant qui voudrait bien faire de nous des êtres dénués d'émotions, des larves sans avenir dont le seul objectif est de rentrer chaque soir après une journée d'un labeur éreintant et finalement s'abattir devant un écran. Est-ce que tu ne regrettes pas un peu les écrevisses maintenant ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Ça va, sinon ?

  • Speaker #2

    Le niveau est trop haut. Le niveau est trop haut, Maxime. Tu nous perds.

  • Speaker #1

    il nous a bougé les oreilles moi ça va et pour notre plus grand plaisir pour notre grand retour sur les internets nous sommes aussi accompagnés du mastar de la manette, du geek de la guitare du monteur magique monsieur Terry est bien parmi nous et ça nous fait extrêmement plaisir ça me fait énormément plaisir aussi merci merci merci Delphine je

  • Speaker #2

    fais une gorgée de café en même temps elle a failli s'étouffer

  • Speaker #1

    Jingle ! Alors, je vais juste commencer par poser d'emblée un gros disclaimer. On va parler aujourd'hui de deux œuvres qui n'en font qu'une et qui abordent des sujets particulièrement difficiles. Donc clairement, on va être un peu obligé de parler nous aussi de ces sujets. Et comme on est un podcast où on essaie quand même un minimum de pas trop se prendre le chou, il n'est pas impossible qu'on dérape un peu. Donc, peut-être que certains d'entre vous l'auront compris, nous allons ce mois-ci vous parler d'une oeuvre qui a fait couler beaucoup d'encre, Baisse-moi de Virginie Despentes. Et comme c'est toi Delphine qui l'a choisie, tu vas nous expliquer pourquoi s'il te plaît.

  • Speaker #2

    Alors moi j'ai choisi qu'on parle de Baisse-moi de Virginie Despentes pour vous emmerder un peu parce que j'ai bien vu que quand j'ai commencé à parler de Despentes vous étiez là donc j'ai choisi surtout moi j'ai choisi aussi celui-ci parce que c'est son tout premier roman et j'ai trouvé intéressant de revenir en arrière parce qu'aujourd'hui Virginie Despentes je pense que tout le monde la connait même sans l'avoir lu, tout le monde voit un peu qui est le personnage et j'avais envie de revenir un peu à ses débuts voir comment elle est arrivée, comment elle s'est fait connaître et voilà c'est la raison pour laquelle j'ai choisi ce roman en particulier ok

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous faire le résumé du livre, s'il te plaît ?

  • Speaker #2

    Alors, Baisse-moi, c'est l'histoire de deux femmes, Nadine et Manu. Donc, on commence comme ça. Les deux femmes sont chacune dans leur vie et elles ont toutes les deux des vies très particulières en dehors de la société. Nadine n'arrive pas du tout à s'intégrer à la société. Elle ne travaille pas. Enfin, si, elle travaille, mais son travail, c'est de se prostituer. Donc, ce n'est pas du tout un métier socialement accepté. Pour payer son loyer, elle se prostitue. À côté de ça, en fait, elle est accro au sexe. Elle passe ses journées à regarder de la pornographie et elle ne comprend pas du tout sa colocataire qui, elle, a une vie normale, un travail normal, enfin quand je dis normal, un travail normalement accepté, une vie sociale tout à fait normale. Et Nadine la regarde en se disant mais cette fille est vraiment bizarre. Alors que nous, en tant que lecteur, c'est Nadine qu'on trouve bizarre. A côté de ça, on a une autre jeune femme qui, elle, est manue et qui vit dans une banlieue qui est complètement régie par la violence. Et en fait, au même moment... au même moment il va leur arriver chacune quelque chose qui va les faire vriller et chacune vont commettre un meurtre s'enfuir et se rencontrer alors je rigole parce qu'il y a Terry qui n'a pas lu le livre et qui est là mais mon dieu de quoi il parle je

  • Speaker #1

    me dis que j'ai bien fait de ne pas lire le bouquin de voir le film c'est intéressant comme par hasard elle se rencontre

  • Speaker #2

    Ouais, elles vont se rencontrer et elles vont s'allier. Bon, alors là, je le résume rapidement. Elles vont s'allier et en fait, le livre, c'est vraiment une virée. C'est un Bonnie and Clyde, mais sauf que c'est deux femmes. Et en fait, ça va être un livre sur la violence et un livre où elles vont juste faire tout ce qu'elles ont à faire, tout ce qu'elles ont envie de faire sans se poser de questions. Est-ce que ça vous convient comme résumé ?

  • Speaker #1

    T'es sûre que t'as terminé ?

  • Speaker #2

    c'était trop court c'était trop long la balle perdue c'était parfait je viens de la comprendre puisque Maxime est désagréable laissez moi vous raconter les détails page

  • Speaker #1

    après page en fait vous savez quoi même j'ai une idée je vais vous lire le livre bien en version ASMR ASMR

  • Speaker #3

    ASMR

  • Speaker #1

    ASMR ASMR Ok, ok. Donc, comme d'habitude, même si c'était il y a très longtemps maintenant, peut-être que les quelques auditeurs qu'on a encore s'en souviennent, on va commencer d'abord par parler du livre, ensuite on parlera du film, et puis on fera une espèce de petit comparatif entre les deux. Et donc, à propos du livre... Je vais commencer par vous demander vos avis, tout simplement. Je vais commencer par Thierry.

  • Speaker #3

    C'était un livre que j'ai lu il y a très très longtemps, au moment de sa ressortie chez Grasset, alors que je travaillais en médiathèque. Et je l'avais lu parce qu'au niveau du public de la médiathèque, il déchaînait les passions. Pour ou contre, il n'y avait personne de tiède. Je m'en souvenais peu de cette lecture. Voilà, je l'ai relu et sincèrement, j'ai beaucoup aimé.

  • Speaker #1

    Delphine ?

  • Speaker #2

    Alors, moi je pense que mon avis n'est pas complètement objectif dans le sens où j'ai lu ce roman pour la première fois il y a quelques mois et du coup, je connais l'histoire de Virginie Despentes, je connais son succès actuel et surtout j'ai lu King Kong Theory et j'ai commencé par lire son essai féministe ce qui l'a fait encore plus exploser et ce qui l'a rendu encore plus populaire c'est la première chose que j'ai lu de Virginie Despentes et du coup j'avais déjà L'histoire de Virginie Despentes. Tu l'as lu, toi, Maxime, King Kong Théorie ?

  • Speaker #1

    Non. C'est un truc dont on parlera et sur lequel je vais être totalement honnête et clair. Je n'ai lu que ce bouquin de Despentes. Je pense que mon jugement de ce fait sera particulièrement biaisé.

  • Speaker #2

    Oui et non, parce que tu l'as lu comme les premiers lecteurs. C'est ton premier Despentes, comme les lecteurs qui l'ont découvert à ce moment-là. Toi, tu l'as lu... Thierry King Kong Theory c'est vrai Thierry Thierry c'est dur j'allais dire Thierry tu vois c'est normal et toi Thierry tu l'avais lu King Kong Theory ? pas du tout non mais Thierry ne sait pas lire pardon excuse moi je ne reposerai plus la question et en fait donc King Kong Theory elle se livre beaucoup Virginie Despentes et on se rend compte qu'en fait il y a Alors, je ne vais pas parler d'un roman autobiographique, mais en tout cas, il y a beaucoup de choses qui se passent dans Baise-moi qu'elle a vécues sur un plan ou sur un autre qu'elle a réellement vécues. Pas les meurtres, en tout cas, elle ne les a pas avouées, donc une conque théorie. Et bref, tout ça pour répondre à la question. Moi, j'ai aimé ce livre parce que j'aime profondément le personnage de Virginie Despentes et j'ai lu ce livre comme... comme un peu son premier bébé, ce qu'il a fait arriver. Et j'ai vu ses maladresses dans ce livre et j'ai vu comme elle a évolué parce que j'ai lu un peu plus de choses d'elle et notamment dans ses derniers ouvrages. Mais pour être 100% honnête, je pense que si je ne connaissais pas Virginie Despentes et que j'avais lu ce livre pour la première fois, j'aurais pas trouvé ça intéressant. Là, j'ai lu le sous-texte, j'ai lu la deuxième lecture, enfin le deuxième niveau de lecture parce que je connais le... Je connais l'autrice. Et toi, du coup ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, du coup, quand j'étais en troisième, on nous a fait écrire une rédaction à la rentrée dans laquelle on devait raconter qu'est-ce que vous auriez voulu faire pendant vos vacances. Et moi, j'ai écrit une rédaction... où j'expliquais que j'aurais voulu être un serial killer qui tuait les couples sur la plage, que je les enterrais en laissant dépasser juste leur tête, que je peignais en jaune, et sur laquelle je faisais des smileys avec leur tête. Et ça a fait un bordel pas possible dans le collège, etc.

  • Speaker #2

    Tu es un peu comme un psychiatre pendant ton adolescence.

  • Speaker #1

    Tu continues, non, non, pas juste pendant mon adolescence. Et donc voilà, pour moi, c'est de ce niveau. C'est une rédac de collégiens ou de lycéens.

  • Speaker #2

    C'est violent.

  • Speaker #1

    Bah voilà, c'est mon avis. On passe à la suite. Thierry, tu vas nous faire une petite présentation. Je ne sais plus comment tu me l'avais dit. Présentation de l'oeuvre, de l'auteur, remise en contexte, blablabla.

  • Speaker #3

    Alors, Virginie Despentes, de son vrai nom d'Ajet, est née en 1969. Elle a choisi son... Nom de plume, Dépente, en référence à la rue Dépente qui se trouve dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon. Et c'était une rue dans laquelle elle le tapinait pendant son adolescence. En 1992, elle rédige en un mois, selon la légende,

  • Speaker #1

    Baisse-moi. Ah moi j'ai lu trois semaines.

  • Speaker #2

    On y va très vite parce que trois semaines, un mois...

  • Speaker #3

    Ça dépend si tu comptes les week-ends ou pas. Le manuscrit va circuler dans le circuit post-punk mais par contre, tous les éditeurs à qui elle l'envoie le refusent. Il y aurait eu neuf éditeurs successifs qui auraient refusé son manuscrit.

  • Speaker #1

    Juste, quand même. Là, je suis obligé d'intervenir. Il y a un gros truc dans la légende des pentes sur le fait que neuf éditeurs ont refusé le script. Pardon, le bouquin, etc. On pourrait peut-être aussi se dire que sur les neuf éditeurs, j'entends que certains les refusaient à cause du contenu. On pourrait aussi envisager que certains l'ont refusé juste parce qu'ils l'ont trouvé mauvais.

  • Speaker #2

    Oui, ou juste aussi qu'en fait, il n'y a pas beaucoup d'auteurs qui envoient un manuscrit et paf, tous les éditeurs... exactement c'est pas une légende non mais c'est pas une légende c'est un fait,

  • Speaker #1

    9 éditeurs ont refusé quand tu lis des textes sur l'histoire de ce bouquin c'est beaucoup présenté comme étant tout le monde l'a refusé parce qu'il était trop trash, parce qu'il était ceci parce qu'il était cela,

  • Speaker #3

    je trouve qu'il faut remettre un peu la plupart des éditeurs ont une politique d'édition et ils vont refuser des manuscrits sans doute très bons, qui mériteraient d'être édités, mais pas chez eux, parce que ça ne correspond pas à l'ADN de la maison d'édition. Donc il n'y a pas de malédiction du manuscrit maudit.

  • Speaker #1

    Personnellement, j'ai lu quand même beaucoup de choses où c'était un peu beaucoup présenté comme ça.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #1

    après c'est enjolivé Non mais ça fait partie d'une histoire qu'on crée autour d'un auteur et voilà je ne fais pas un procès d'intention là-dessus mais je voulais juste remettre un petit...

  • Speaker #3

    Tout à fait, et c'est un petit éditeur les éditions Masso qui le publie en 1994 d'abord tiré à très peu d'exemplaires quelques milliers et puis le bouquin dépasse les 10 000 Mais ça tournait à l'époque encore, ça tournait surtout sur un circuit très particulier, circuit post-punk. Alors ce qui va se passer, c'est que Virginie va rencontrer Patrick Eudeline, qui est à l'époque journaliste à Best. Et Eudeline le lit, il aime bien, et il en parle à Thierry Ardisson, qui en parle dans son émission. Et le bouquin dépasse les 100 000 exemplaires vendus. Les éditions Masso, en bon éditeur qui fait bien son travail, dilapident tout l'argent et est obligé de mettre la clé sous la porte. Et c'est les éditions Grasset qui vont ressortir le bouquin en 1995. Donc Virginie Despentes émerge à peu près un an d'intervalle avant-après, en même temps que Vincent Ravalek, Michel Houellebecq et Poppy Zibright, non française et auteure de Fantastique. Le point commun entre ces trois auteurs, c'est un style complètement décomplexé, subversif, transgressif et qui ont... qui comporte beaucoup d'éléments d'oralité.

  • Speaker #2

    C'est une écriture un peu parlée, comme tu parles.

  • Speaker #3

    Un langage très cru également. Et c'est quand même assez rigolo de voir que c'est tout arrivé comme ça, plouf, d'un coup, alors qu'ils ne se connaissaient pas, ces gens-là.

  • Speaker #2

    Tu veux dire qu'il y avait un alignement dans le ciel ?

  • Speaker #3

    Il devait y avoir un alignement planétaire, cosmique.

  • Speaker #2

    Est-ce que tous nés en 69 ?

  • Speaker #3

    Virginie Despentes démarque un petit peu des autres parce que chez elle, on a beau dire, mais il y a quand même de l'humour. D'embaise-moi, moi, il y a certaines répliques qui m'ont fait éclater de rire. Mais tu rigoles. J'aurai l'occasion d'en revenir quand on parlera. Je rigole. Voilà. Des 14 auteurs cités, seul Dépente continue à tracer son sillon, même si son style, c'est quand même pas mal assagi, il me semble. Donc, elle a été révélée par son premier roman, baisse-moi. même si au jour d'aujourd'hui on peut dire que son plus grand succès c'est Vernon Subutex qui a été adapté en série TV et en bande dessinée

  • Speaker #1

    Delphine est-ce que tu aurais quelque chose à nous...

  • Speaker #2

    Je vais rebondir sur les propos de Thierry. Je vais revenir spécifiquement sur Baisse-moi, puisque c'est le sujet du podcast.

  • Speaker #1

    C'est même toi qui l'as choisi.

  • Speaker #2

    C'est même moi qui l'ai choisi. C'est un livre court. Si je ne dis pas de bêtises, il dépend, tu avais 23 ans quand le livre a été publié. C'est bien ça ?

  • Speaker #3

    Il est en 69.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #3

    c'est ça.

  • Speaker #2

    Je sais bien compter. Donc, elle l'a écrit un peu avant. C'est vraiment un livre qu'elle a écrit très jeune. Je ne sais pas, vous, ce que vous écriviez à 20 ans, est-ce que vous auriez écrit quelque chose ?

  • Speaker #1

    C'est un livre court, tu trouves ?

  • Speaker #2

    Oui, il fait 300 pages. Ce n'est pas un petit livre, mais c'est loin d'être un pavé.

  • Speaker #1

    Il aurait pu être un peu plus court.

  • Speaker #2

    C'est dur. Au niveau de l'écriture, tu parlais d'une écriture très orale. C'est une écriture qui est crue. qui est assez forte, en tout cas qui a un caractère, quand tu lis Dépente, tu sais que tu es en train de lire Dépente. Je trouve que... Clairement, elles sont fous, en fait. Elles écrivent... On disait ça un peu en off tout à l'heure avec Thierry. Des pentes écrites pour elles-mêmes. Et elles sont fous du lecteur. Elle n'est pas vraiment en empathie avec le lecteur. Elle est sans retenue, sans pudeur. Elle crache tout ce qu'elle a à cracher. Et la personne qui le lit le reçoit un peu comme elle peut. et elle s'embarrasse d'aucune convenance et je crois que c'est ça que moi j'aime beaucoup chez Dépente, c'est qu'elle fait ce qu'elle a envie et on en reparlera tout à l'heure avec le film qu'elle a réalisé mais vraiment juste elle fait les choses pour elle, elle s'amuse et elle fait ce qu'elle a envie de faire je pense que pour apprécier vraiment la plume de Dépente dans Baise-moi il faut avoir lu la suite de la bibliographie de Dépente parce que j'ai également lu le premier tome de Vernon Subutex où on est sur la même chose, le même type d'histoire, le même niveau de violence plutôt que le même type d'histoire, mais avec une plume qui s'est vraiment aiguisée avec le temps. Encore une fois, elle était très jeune, Virginie Despentes, quand elle a écrit Baise-moi Elle était vraiment très jeune et le livre reste bon.

  • Speaker #1

    C'est un avis subjectif. C'est un avis subjectif, mais je comprends complètement. Moi, quand j'ai terminé ce livre, je ne me suis pas dit plus jamais je lirai du Depente Je me suis dit tu ne peux pas rester là-dessus Parce qu'effectivement, il y a tout ce qu'il y a autour. Il y a la persona de dépente. Alors oui, ça, c'est un point aussi qui est important. Moi, personnellement, j'ai beaucoup de mal avec la persona de dépente. La persona publique. Ça doit être ça, parce que je suis un mal...

  • Speaker #3

    Dominateur et puis n'aime pas...

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça. Et puis un peu réac aussi, parce que de toute façon, si t'aimes pas dépente, c'est que t'es réac et macho.

  • Speaker #2

    C'est ce que j'allais dire de toi.

  • Speaker #1

    Voilà. Non, mais tout le monde dit ça de moi. C'est hyper connu. Non, non, non, mais clairement, je pense que je ne peux pas en rester là parce que c'est... Aujourd'hui, en France, elle fait partie du paysage littéraire et plus que... Plus, plus, quoi. Elle compte. Maintenant, c'est clair que je ne vais pas en relire un tout de suite. J'ai les subutex à la maison. J'aime bien dire j'ai du subutex à la maison. Non, j'ai pas de subutex à la maison. J'ai d'autres trucs, mais pas du subutex. L'exomile, ouais, un peu. Mais non, non. Mais bon, les subutex, trois tomes, c'est bon, tu vois.

  • Speaker #2

    Au-delà de ça, autant... Je ne vais pas dire que Baisemoi est une lecture légère, mais par rapport à Vernon Subutex, c'est quand même beaucoup moins déprimant. Vernon Subutex, l'écriture est incroyable, mais c'est horrible, c'est sans espoir, c'est très dur. Il faut que psychologiquement, tu sois prêt.

  • Speaker #1

    C'est vachement bien que tu dises ça pour moi, parce qu'en fait, le truc, quand tu nous as dit je veux qu'on fasse Baisemoi c'est vraiment... ah bah ouais désolé je pense qu'on va beaucoup rigoler ça c'est obligé en fait moi quand t'as dit que tu voulais qu'on fasse ce livre ce qui m'embêtait le plus c'était pas tellement de lire du Virginie Despentes parce qu'au contraire je me disais tu connais pas cet auteur, on en parle beaucoup super c'est l'occasion moi il y a beaucoup de livres grâce au podcast où je me dis vers lesquels je vais parce que justement on les aborde dans le podcast c'est pas des bouquins vers lesquels j'irais obligatoirement tu parles des écrevisses ? Oui, les écrevisses. En fait, le truc, c'est que ce livre, il me faisait peur. Il me faisait peur en ce sens où je me disais, ça va être hardcore, ça va être glauque, ça va me foutre la déprime, je vais être... je vais pas être bien et tout. Et le truc, en fait, c'est que je me suis juste ennuyé. C'est même pas que je l'ai trouvé mauvais. parce que j'avoue qu'il y a des choses, je ne peux pas dire qu'il n'y a rien, je ne peux pas dire que c'est un livre, mais je me suis ennuyé. D'abord, je le trouve trop long, je trouve que pour ce qu'elle raconte, il est trop long. Je perçois, elle me dit bien, je perçois, me semble-t-il, ce qu'elle veut y mettre en termes de sous-texte. Mais je... Je trouve que c'est noyer dans un truc où, pour moi, c'est pas cohérent. Encore une fois, ça n'est que mon point de vue. Thierry parlait du fait qu'il a ri. J'ai même pas ri. Et je me disais, mais en fait, peut-être justement, il y a des trucs qui vont me faire marrer parce qu'en fait, c'est décalé. En fait, j'ai beaucoup cherché à chaque fois, parce que je voulais y trouver quelque chose. Et je n'ai pas réussi. C'est plus ça qui m'a embêté qu'autre chose.

  • Speaker #2

    Et est-ce que ça ne viendrait pas du fait que je suis un macho ? Non, pas du tout. Moi, j'ai eu beaucoup de mal à développer de l'empathie pour les héroïnes. Vraiment, il n'y en a aucune des deux. Je lisais ce livre et je me disais, je crois que c'est la première fois que je lis un livre et vraiment, je les comprends, mais je n'ai pas du tout envie de les défendre. Je n'ai pas du tout envie de dire, les pauvres, il n'y a aucune scène où je me suis sentie... Oui, on en pâtit avec elle.

  • Speaker #3

    Oui, je vous rejoins un petit peu tous les deux, puisque moi, c'était une deuxième lecture. La première lecture, c'était vraiment... Tout le monde en parlait, de Baisemois. Du coup, je me rappelle très bien, j'étais en train de lire les œuvres du Marquis de Sade, et je me suis dit, tiens, je vais faire une petite pause, et je suis passé à Baisemois. Donc, dans un premier temps, je me suis dit, mais tout ça pour ça ? et à la relecture par contre là je me suis dit mais bon sang alors oui il y a tout un tas de choses qu'on pourrait qualifier défauts, les personnages sont creux moi j'avoue que par moments je me demandais, je me rappelle plus qui était Manu qui était Nadine c'est tout creux il y a des accumulations de scènes répétitives mais je crois que si et seulement si c'était vraiment ça qu'elle voulait faire elle l'a réussi je veux dire moi je trouve que c'est un livre qu'on peut adorer, qu'on peut aimer,

  • Speaker #1

    qu'on peut détester c'est là où il faut vraiment que vous soyez je ne suis ni dans la détestation je ne suis pas dans la détestation je suis dans le

  • Speaker #3

    Oui, mais tu te dis qu'à l'occasion, je me relierai à un autre débat.

  • Speaker #1

    Oui, mais pas parce que ce livre me donne envie de relire à un autre, parce que je me dis qu'il faut quand même...

  • Speaker #2

    Il y a quelque chose qui est assez intéressant dans ce livre, et je pense que c'est peut-être pour ça qu'il est creux, c'est montrer que justement, ces filles sont remplies de vide. Elles ont rien, elles sont dans un schéma binaire où t'as le dominant et le dominé, y'a que ça qui existe, elles ont été les dominées toute leur vie, passives, dans la soumission, et là en fait elles ont juste vrillé, la cocotte a explosé, et elles passent de l'autre côté, mais comme elles connaissent que les excès, genre les meufs c'est Poutine quoi. Où t'es dominant, où t'es dominé. Non, mais c'est ça. Où t'es dominant, où t'es dominé. Donc, elle passe dans l'excès inverse. Et du coup, c'est tout un livre sur les excès. Et d'ailleurs, même dans le vocabulaire, il n'y a pas un moment où elle dit qu'il faut être dans l'abus, qu'il faut faire trop. Manu, elle est boulimique. Elle ne fait que manger et elle ne mange pas. Elle dévore. Il y a cette scène dans le salon de thé où les gâteaux, elle les prend. On a l'impression qu'elle les gobe. On dirait Homer Simpson, comme on raconte le truc. Mais genre Homer Simpson.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #3

    dès qu'elle a fini de manger, elle va se faire vomir.

  • Speaker #2

    pour recommencer à manger et elles sont tout le temps dans cet excès de violence ça fait que c'est de tout je l'ai piqué aux explications de Virginie Despentes donc c'est un peu de la triche mais Virginie Despentes disait que quand elle a écrit c'est un peu de la triche dans mon interpretation j'ai été influencée par l'autrice mais elle explique quand elle a écrit ce livre elle voulait montrer que personne ne méritait de mourir et que n'importe qui peut mourir, que la mort peut frapper n'importe où. Et c'est pour ça que dans le roman, elle fait tuer un petit garçon. Et le petit garçon, il est tué par Nadine. Donc elles sont encore dans... Je vois Thierry qui se décompose. Elles sont encore dans ce salon de thé. Donc un salon de thé, vraiment, on imagine que c'est vraiment le choc des mondes. Parce que c'est deux filles qui n'ont aucune éducation, qui rentrent dans ce salon de thé où tout le monde est un peu guindé.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    et en fait elles sont donc dans ce salon de thé et il y a ce petit garçon donc il y a Manu qui mange ses gâteaux voracement et il y a Nadine qui d'un coup revient un peu les pieds sur terre et qui se rend compte de tout ce qui... enfin qui se rend compte, je sais pas si elle se rend compte mais en tout cas elle se décrit comme ça elle se revoit à travers les yeux des autres et elle comprend tout ce qu'il a même mal à l'aise dans cette société et elle se sent épiée par les autres et elle se dit ah ils ont pitié de moi je me fais moi-même pitié, je suis nulle, je sers à rien et en fait elle prend son flingue et elle tue le petit garçon et elle se sent vibrer comme ça, et elle se dit, c'est ça la beauté du geste, c'est ça la... Je ne sais plus où je voulais en venir.

  • Speaker #2

    Je pense que ta réflexion est cohérente. Elle est au bout. Il n'y avait pas besoin.

  • Speaker #1

    Mais voilà. Et je crois qu'en fait, ce livre est vide pour montrer un peu le vide de ces femmes. Ces femmes sont vides. Et ces femmes, du coup, c'est quoi ? C'est toute une partie de la société, en fait. Tous ceux qu'on ne voit pas, tous ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté, tous ceux qui sont... Moi, je te vois vraiment comme ça. Ça va trop loin pour toi.

  • Speaker #2

    Ouais, ouais, tu vas me dire que c'est aussi une dénonciation sociale.

  • Speaker #1

    Mais le cas, il est hyper politique, ce livre, sans vous le dire. Je n'aurais pas su qu'elle en était consciente.

  • Speaker #2

    Tout est politique, d'abord. Donc, oui, oui. Non, mais ça, je ne veux pas nier ça. Je ne vais pas te dire qu'il n'est pas politique, qu'il n'y a pas une pensée sociale derrière ça, qu'elle ne cherche pas à dire quelque chose. De toute façon, je pense que ce qui est très intéressant avec ce livre, et c'est la première fois qu'on est vraiment comme ça dans notre émission, qu'on frottait à ça, c'est que c'est un livre qui est vraiment... qui crée effectivement, dans tous les cas, le débat. Et ça, c'est très intéressant. le personnage voilà donc moi je je ne dis pas que t'as tort c'est pas du tout ce que je suis en train de dire c'est effectivement je n'ai pas aperçu ça après pourquoi je serais incapable de te le dire Mais en même temps, c'est ça qui est bien aussi. Je trouve que c'est la beauté du geste. Après, moi, vraiment, j'ai été presque déçu à la fin. J'aurais préféré le détester. Tu vois ? J'aurais préféré être dans un truc... C'est juste, à un moment, j'étais comme Thierry quand il lisait Les Écrevisses, là où chantent Les Écrevisses. Thierry, il était en lecture automatique. Et moi, c'est pareil. J'ai terminé le bouquin en lecture automatique parce que puisque je me faisais chier c'est tout et en fait j'aurais préféré et j'aurais préféré effectivement oui être limite rageux qu'est-ce que c'est que ce machin mais en fait non mais je trouve ça hyper pertinent en même temps et on va s'arrêter là sur le livre

  • Speaker #1

    Est-ce que je peux faire un mot de la fin sur le livre, enfin sur la partie littérature ?

  • Speaker #2

    Tu peux toujours faire un mot de la fin.

  • Speaker #1

    Au pire, vous la couperiez.

  • Speaker #2

    Non, parce qu'il sera sans doute beaucoup mieux que mon mot de fin, donc vas-y.

  • Speaker #1

    Pour terminer sur la partie livre, j'encourage quand même beaucoup nos auditeurs à lire Virginie Despentes. Je pense que c'est une autrice qui mérite d'être lue, qui écrit vraiment des choses intéressantes, qui a un discours intéressant. pas forcément son premier roman, pas forcément Baise-moi, mais lire King Kong Theory ou lire une autre de ses oeuvres, avoir lu Virginie Despentes, je pense que Virginie Despentes mérite d'être lue.

  • Speaker #3

    Et je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Merci Thierry.

  • Speaker #2

    Et je suis d'accord, mais comme plein d'autres écrivains aussi. Bien, mes chers amis, maintenant que nous avons parlé de ce livre, nous allons aborder le film. Et je pense qu'on va commencer, comme pour le livre, par nos avis. Et cette fois, je commence par Delphine.

  • Speaker #1

    Mon avis sur le film ? Alors je l'ai vu pour la première fois quand j'étais beaucoup plus jeune et je ne m'en rappelais pas du tout. Mais vraiment pas du tout. Et là quand je l'ai revu, je sais pourquoi je ne m'en rappelais pas beaucoup. C'est que il n'y a pas beaucoup de choses à se rappeler. Je ne pense pas que ce soit un chef-d'oeuvre et je ne pense pas qu'on en reparle dans quelques années. Je n'ai pas apprécié le film. Thierry ?

  • Speaker #3

    Moi c'est tout frais parce que je l'ai regardé hier soir. Et en un mot, je reste très dubitatif à tous les niveaux. C'est un film.

  • Speaker #2

    dire oui sans doute voilà j'ai fait 20 ans de théâtre amateur la plupart des acteurs du film je les aurais pas pris dans ma troupe je te rassure juste à la bande annonce déjà j'ai pas envie de le voir donc du coup vous avez donné vos avis qui sont extrêmement pertinents il faut que je donne le mien j'imagine puisque c'est le principe c'est un chef d'oeuvre Je te vois venir. Alors, tout à l'heure, j'ai parlé de ma rédaction au collège. Je pense que ce film est du niveau des premiers courts-métrages que j'ai pu faire à la sortie du lycée.

  • Speaker #1

    Avec le même type de scène et tout ?

  • Speaker #2

    Alors... Merci Delphine. On va mettre, hormis l'aspect sexuel du projet, en termes d'image, on était à peu près aussi moche. c'est normal c'était la dévie de l'époque non mais c'est trop long c'est dur à mourir je pense qu'il n'y a pas grand chose d'autre à ajouter pour ma part sur mon avis c'est

  • Speaker #1

    très mauvais je voulais juste nuancer du coup mon avis effectivement le film est mauvais mais par contre il y a un côté un peu coup de chance, coup de génie je sais pas trop où en gros ces gens ont été payés et reconnus pour s'amuser à faire un film amateur entre eux je pense qu'ils se sont bien marrés sur toute la durée du tournage et derrière ça a marché c'est un peu comme si tu tournais un film ça dépend ce qu'on entend ça a marché ça a marché en tout cas on en parle ça existe ça a été porté quand même par le média d'une manière ou d'une autre complètement

  • Speaker #2

    On va revenir un peu sur l'aspect technique et sur la construction de ce projet. Alors, Baisse-moi, c'est un film qui est mis en... qui est mis en branle. Eh ben, écoutez, qu'est-ce que vous voulez ? Alors, la production du film Baisse-moi, elle commence dans les années 99-2000. Ce film est réalisé par Virginie Despentes et... Coralie Trinty, excusez-moi pour la prononciation, notamment parce que des pentes s'y tenaient énormément, parce qu'elles étaient amies, et Madame Trinty venait effectivement du X, et elle était considérée dans ce milieu comme étant une intello. Je ne sais pas ce que ça veut dire d'être... une intello dans ce milieu ou ailleurs je trouve que ça veut tout et rien dire mais en tout cas il semblerait que ça ait beaucoup joué dans le fait de la faire participer au projet et que ça a aidé même à pouvoir lancer la production elles écrivent toutes les deux le scénario pour autant qu'il y en ait un ce qui est important à dire je pense c'est qu'elles ont fait le choix très rapidement de faire ce film en DV, en lumière naturelle. C'est un choix qui est pertinent pour elles parce qu'effectivement, l'idée était de faire quelque chose qui soit cru et donc pas esthétisant du tout. Je pense qu'elles ont réussi le pari de ce point de vue-là. Est-ce que c'est un choix budgétaire ? Elles avaient un budget de 200 000 euros. pour six semaines de tournage, elles pouvaient faire de la pellicule. Après avoir associé Trinity au projet, elles envisagent au départ un film sans scène de sexe, mais dont les rôles principaux seraient confiés à des actrices porno. Là, pour moi, c'est tout de suite un truc qui me... Je ne comprends pas le projet, parce que je... Je veux dire, les actrices ou les acteurs qui viennent du X ne sont pas obligatoirement reconnus quand même pour leur qualité d'interprétation. Ce n'est pas là qu'ils savent le mieux faire.

  • Speaker #1

    Et tu ne crois pas que c'est, pour le coup, quelque chose de réfléchi et une volonté, justement, de Virginie de Despentes de mixer, en fait, les milieux et de dire, mais arrêtez de tout le temps cloisonner et d'avoir des réflexions élitistes ?

  • Speaker #2

    mais peut-être oui peut-être peut-être mais après moi si tu veux l'idée que je m'en fais c'est que en fait t'as un film comme ça qui est un projet qui tient clairement sur ces deux actrices principales tu en fait Vraiment, ce qui va compter dès le départ, c'est d'avoir deux actrices hyper solides qui peuvent porter des rôles qui sont très très difficiles. Et en fait, il faut que tu aies quelqu'un, que tu aies des personnes qui soient capables de retranscrire à l'écran toute la difficulté de ce que ces personnages vivent. Pour le coup, j'entends l'argument que tu me donnes, mais vraiment, pour moi, s'il y avait deux personnages où il fallait justement avoir des vrais acteurs, ça ne veut tout et rien dire, des vrais acteurs, mais des acteurs, ce n'est même pas professionnels, mais des acteurs solides et crédibles, c'était pour ces deux actrices. donc sur la distribution comme on le disait donc effectivement les deux rôles principaux sont attribués à Karen Bach et Raphaela Anderson donc Karen Bach Nadine Raphaela Anderson Manu qui sont deux actrices effectivement qui viennent du X

  • Speaker #1

    Alors, elles avaient arrêté.

  • Speaker #2

    Elles avaient arrêté.

  • Speaker #1

    Et c'est Virginie Despentes qui est venue les chercher. Voilà. Elle en particulier.

  • Speaker #2

    Thierry, tout à l'heure, il nous parlait du fait que Despentes avait fait lire son livre à Patrick Eudeline. Et Patrick Eudeline lui a rendu aussi un petit hommage en venant interpréter le rôle de Francis. Patrick Hedlin, que j'ai surnommé dans mes notes le Nick Cave du pauvre. Après, beaucoup d'autres acteurs venus du porno, effectivement, comme il y a beaucoup de scènes de sexe non simulé... Oui, d'ailleurs,

  • Speaker #1

    c'est plus sûr, on l'avait précisé, que les scènes de sexe sont non simulées. Il y en a beaucoup et elles sont non simulées.

  • Speaker #2

    Oui, il y en a un certain nombre. Je voulais signaler aussi qu'il y a quand même une actrice extraordinaire. qui s'appelle Delphine McCarthy qui joue la colocataire de Nadine et j'aime bien que vous me regardez on s'en vient à la vanne mais non mais ça m'a trop fait rire parce que Delphine McCarthy c'est une espèce d'actrice c'est un personnage un peu rigolo dans l'audiovisuel français parce que Elle a joué dans Joséphine Hange-Gardien, Diane Fabric.

  • Speaker #1

    Mais c'était avant ou après ?

  • Speaker #2

    C'est à peu près sur la même période. Et quand je l'ai vue, j'ai dit, mais qu'est-ce que tu fais là ?

  • Speaker #1

    Elle a le seul rôle normal. Elle joue la meuf qui se fait étrangler au début.

  • Speaker #2

    C'est la coloc. Elle ne joue pas du tout mieux que les autres. Même si, effectivement... un peu plus d'expérience en tant qu'actrice classique on va dire mais ça m'a juste fait rire je voulais la citer

  • Speaker #3

    On fait rire moi aussi. C'est du cinéma, ce n'est pas la vraie vie, mais c'est la première fois que je vois quelqu'un qui mange ses carottes râpées en prenant un morceau de carottes râpées à la fois.

  • Speaker #2

    C'est des carottes râpées ?

  • Speaker #3

    C'est des carottes râpées et la scène dure 10 minutes.

  • Speaker #1

    Ils n'en avaient pas beaucoup en stock, donc il fallait qu'elles fassent du bruit.

  • Speaker #3

    Je n'avais jamais vu ça manger des carottes râpées.

  • Speaker #2

    Alors, on va parler de la polémique, parce que bien sûr, comme pour le livre, il y a eu une polémique.

  • Speaker #1

    Il y a eu une vraie polémique sur le film. Le livre était un peu plus...

  • Speaker #2

    Le livre, effectivement, dépendant au moment de la sortie du film, déjà un personnage beaucoup plus connu du fait de son succès littéraire.

  • Speaker #1

    Et déjà controversé.

  • Speaker #2

    Et déjà controversé. La polémique. La polémique autour du film. Alors, quand on sort un film en France, on lui attribue un visa d'exploitation. C'est anciennement le CNCI qui faisait ça, qui s'appelle maintenant le CNCI. Donc c'est une sous-commission, il y a des commissions qui sont chargées d'examiner le film, de le regarder en gros et de dire, on lui met telle classification, tout public, moins de 12 ans, moins de 16, etc. D'abord, il se prononce pour un classement X. en raison du caractère pornographique, mais surtout, et c'est très important, d'incitation à la violence de certaines scènes. Dès lors, le dossier du film est renvoyé devant une commission plénière, qui statue à ce moment-là pour une interdiction aux moins de 16 ans. À sortie de l'avertissement, ce film, qui enchaîne sans interruption des scènes de sexe d'une crudité appuyée des images d'une particulière violence, peut profondément perturber certains des spectateurs. A l'époque, la ministre de la Culture, Catherine Tasca, se range à l'avis de la commission et autorise donc la distribution du film avec son interdiction en moins de 16 ans. Les réalisatrices contestent à ce moment-là le qualificatif de pornographique. Notamment Coraline Trinity, qui considère, elle, que, en gros, je vais transformer ses propos, mais les films pornos, c'est fait pour se masturber. Et effectivement, elle considère qu'il n'y a rien qui donne envie de se masturber dans ce film. Alors moi personnellement je suis complètement d'accord avec ça Je vais pas dire le contraire Là où j'ajoute un petit bémol C'est qu'en fait il y a des gens bizarres dans le monde Et Bah tu vois On sait très bien qu'aujourd'hui Il y a de la pornographie Qui est produite Qui met notamment en scène Des faux viols Donc en fait, je trouve ça hyper aléatoire de dire parce qu'en fait, bah ouais...

  • Speaker #1

    Et puis pour le coup, il y a des gros plans sur les parties génitales, donc à partir de là... Comment dire ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est là où c'est extrêmement difficile de définir réellement qu'est-ce que la pornographie. Donc, à partir de là, la sortie de Baises-moi est extrêmement médiatisée et donc accompagnée de nouvelles polémiques. La controverse sur la classification du film est relancée notamment par une action intentée par remouvoir une charmante association catholique et qu'on pourrait quand même clairement qualifier d'extrême droite. Cette association saisit le Conseil d'État en raison de la gronde violence du récit et des scènes de sexe non simulées. Conseil d'État, tac tac, on en réagit vite. Et effectivement, ils annulent le visa d'exploitation deux jours après la sortie. Chapeau ! Je crois qu'on n'a jamais vu un truc aussi efficace en termes de réaction.

  • Speaker #3

    Même l'IVG, ça a pris beaucoup plus longtemps.

  • Speaker #2

    Donc, le Conseil d'État, après avoir annulé la sortie, demande le klaxon X, ce qui relègue le film au statut d'une production pornographique conventionnelle et donc enchaîne la diffusion du film dans les salles classiques. À ce moment-là, en France, il doit rester, je crois, moins de moins de 5 salles dites je sais pas comment on les appelle des salles où on diffusait effectivement les films pornographiques qui n'existent absolument plus aujourd'hui il y en avait 2 à Saint-Etienne oh je vois que tu es renseigné tu les as bien connus pas bien connus et donc ça fait de Baisemois le premier film à être interdit en France depuis plus de 20 ans Le réseau des salles MK2, donc les salles de Marine Karmitz, passe outre l'interdiction et continue de diffuser le film. Et Promouvoir annonce son intention de poursuivre en justice MK2 et en l'occurrence Catherine Tasca, donc la ministre de l'époque, pour avoir laissé diffuser le film. Bon, au final, la ministre de la Culture statue en décidant de créer la possibilité d'émettre une simple interdiction aux moins de 18 ans sans classement X. En fait, elle remet cette possibilité qui existait déjà. Elle ne crée pas un nouveau statut, c'est faux. C'est quelque chose qui avait été plus ou moins arrêté en 1990 et qui est remis en fait en place. Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec moi, mais en fait, toute cette polémique, c'est quand même... Beaucoup de vent pour pas grand chose parce que je pense que comme tu le disais Delphine tout à l'heure en fait ça a fait toute la promo du film complètement ouais je pense que c'est un film il serait juste sorti dans les salles à mon avis il aurait pas rencontré un franc succès.

  • Speaker #1

    Non, moi je pense même qu'il aurait été cassé par la critique.

  • Speaker #2

    La critique, en fait, ce qui est très rigolo, c'est qu'on constate que c'est extrêmement varié. Il n'y a personne qui a dit que c'était un chef-d'œuvre. Et en général, quand les critiques sont plutôt positifs, ils admettent la qualité assez médiocre du film en tant que tel. mais souligne la beauté du geste.

  • Speaker #1

    Le message, en fait.

  • Speaker #2

    Voilà. Exactement. Après, on est très vite sur des critiques assez moyennes et des critiques qui le défoncent complètement.

  • Speaker #1

    Mais je pense que là où le bas blesse vraiment dans ce film, c'est le jeu d'acteur. On a l'impression de regarder une série B, en fait. Et... le jeu d'acteur a vraiment gâché je sais pas si le film aurait été un succès de fou mais je pense à même gâcher le message parce que du coup on souffle un peu en regardant c'est

  • Speaker #2

    ce que je te disais tout à l'heure c'est pour

  • Speaker #1

    Pourquoi ce choix ? Parce que tout le monde s'en foutait en fait ?

  • Speaker #2

    Non mais pourquoi ces deux actrices ? Pourquoi ne pas vraiment essayer d'aller quand même chercher pour ces deux rôles ? Parce que souvent dans un film, mettre tout le monde au diapason c'est très très compliqué. Mais vraiment sur ces personnages où là tu avais besoin d'avoir des gens qui soient au diapason... C'est dommage, en fait. C'est dommage parce qu'après, ça casse tout. C'est-à-dire que moi, c'est vrai que dès le départ, elles arrivent et... et tu fais non mais ça va pas on n'y croit pas on n'y croit pas une seconde surtout qu'on n'a pas l'impression qu'elles, elles y croient et pourtant je pense qu'elles font les et pourtant elles avaient envie

  • Speaker #1

    Youtube est une vraie mine il y a beaucoup d'interviews de réalisatrices, des actrices etc et en fait les actrices elles sont vraiment heureuses d'avoir participé à ce projet et elles défendent leur position et

  • Speaker #2

    mais c'est vrai que du côté du spectateur en fait le truc c'est que tu peux à un moment avoir toute la bonne volonté du monde quand t'as pas le niveau t'as pas le niveau et je pense effectivement qu'elles y croyaient vraiment faut voir que Karen Back elle s'est suicidée 5 ans après la sortie du film c'est vraiment pour des raisons autres, mais qui sont quand même liées, effectivement, à son histoire, et notamment... À son histoire avec le X. Donc, je pense qu'il y avait vraiment... Et pour le coup, moi, tu vois, je trouve qu'elle dégage quelque chose, cette actrice. Elle est triste. Oui, mais voilà.

  • Speaker #1

    Le personnage est triste dans le roman.

  • Speaker #2

    Moi, c'est là où je vais... Ajouter quelque chose, c'est qu'on parle de l'interprétation, mais je reviens, et vous savez que pour moi, c'est quand même un point qui compte beaucoup, je reviens sur la réalisation. C'est-à-dire qu'à un moment, des acteurs qui ne sont pas très bons, tu peux aussi les aider avec ta réalisation. C'est presque la fausse du cinéma par rapport au théâtre.

  • Speaker #3

    je pense qu'un bon metteur en scène de théâtre peut arriver à la même chose partir d'un matériau brut qui n'est pas faire découvrir lui-même,

  • Speaker #2

    l'amener lui-même moi je disais plus ça en ce sens si tu veux par le montage par le découpage par l'enchaînement de valeurs de plan un peu différentes parce que par exemple dans ce film si vous voulez on a en gros 3 valeurs de plan gros plan, plan moyen très gros plan

  • Speaker #3

    Il y a quelques plans larges, notamment quand ils arrivent. Quand ils arrivent sur la plage.

  • Speaker #2

    Oui, j'aurais dit plan d'ensemble. Il y en a très, très plein. Et en fait, c'est pareil. C'est des choses, à un moment, c'est par cette réalisation que tu peux mettre tes personnages. Tu peux créer un univers et créer la solitude de tes personnages.

  • Speaker #1

    Mais peut-être aussi que quand elles les ont engagés, elles ne se sont pas rendues compte. Tu vois que de la difficulté, elles n'ont peut-être pas capté que ça allait être compliqué de diriger ces actrices, qu'elles n'allaient pas se diriger toutes seules. Oui,

  • Speaker #2

    mais c'est là où je te dis qu'il y a un problème au niveau de la production aussi. C'est qu'à un moment, tu... Tu rentres dans un espèce de truc où il faut quand même un peu réfléchir à ce que tu es en train de faire.

  • Speaker #1

    Et si pour défendre les actrices, il y a une chose que j'avais notée, vous l'avez vu il y a moins longtemps que moi, mais en filigrane dans le livre, on comprend que Nadine est un peu amoureuse de Manu, mais ce n'est pas très franc. Et j'ai trouvé que dans le film, j'ai noté que dans le film, pour le coup, on le sent que Nadine est bien sur Manu.

  • Speaker #2

    Tout dans la merveilleuse scène de la danse à l'hôtel. Oui. Quel chef-d'oeuvre. effectivement je me rappelle ce petit accompagnement musical dancehall des années 90 qui plairait beaucoup à Terry il y a beaucoup de scènes de remplissage après bon juste là pour rigoler un peu bon les effets spéciaux entre guillemets wouah C'est en fait, là, c'est pareil. Tu veux tuer des gens en mettant des giclées de sang. Clairement, t'as pas les moyens de le faire. Dans ce cas-là, si tu dois avoir un moment de violence, un truc bien sanguinolent, bien machin, t'en fais qu'un. Ne fais pas des cadres pauvres et faits pourris avec ces giclées de sang qui ressemblent à un truc... Ça, c'est pareil, je te dis, ça, pour le coup, c'est ce qu'on faisait, moi, quand j'ai commencé à faire mes gros métrages derrière.

  • Speaker #1

    On avait des conseils de ketchup.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et tu vois, la scène où Manu tue... C'est son frère ou son mec ? c'est son frère il existe pas dans le livre on est d'accord c'est parce que lui non plus non lui il est pas non il est pas fou et donc en fait quand elle le tue mais là j'ai éclaté de rire et je me suis dit j'ai pensé à toi Delphine je me suis dit je crois qu'en fait je vais remercier Delphine parce que je vais voir un nanar ultime quoi je vais me régaler parce que c'est tellement naze mais aussi bien au niveau du montage que enfin juste Delphine C'est un truc ! Bon, finalement, c'est pas un amas ultime. Derrière, on s'ennuie. Mais voilà. Et quand elles tuent ensuite la dame qui retire de l'argent... Enfin... Elles essayent de faire des trucs. Elles n'ont pas le budget pour. Donc, encore une fois, peut-être qu'on est dans cette geste...

  • Speaker #3

    Ouais. Alors, il y a aussi... Si on en est aux scènes de meurtre, il y a aussi une jolie scène avec un faux raccord. C'est quand elles se font contrôler par les flics. Elles tirent sur le flic. Elle explose la tête, grosse giclure de sang à droite. Sylvette Ladin, qui était à gauche,

  • Speaker #2

    se prend la gueule. Voilà, voilà. Et alors, c'est vrai que les... En plus...

  • Speaker #1

    Ça avait pété un bouchon de l'autre côté.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et en plus, c'est vrai qu'en fait, les contrôles policiers, on te laisse souvent sortir de ta bagnole, comme ça, loose day. Est-ce que vous avez remarqué ce petit détail croquignolesque ? Donc ça, clairement, on n'a pas le budget. C'est le livre. Les uniformes des gendarmes qui viennent du gendarme à Saint-Tropez ça date des années 70 et même le reste en fait comme tout est un peu vieux c'est une vieille Citroën c'est celle de Louis Labroquement qui n'avait pas un temps bleu tu dis oh mince non mais à un moment en fait la fête pas cette scène trouve un autre truc et Et on s'arrêtera là, parce que celle-ci, on est obligé d'en parler. Et on fait vraiment une scène qu'il aurait vraiment mieux valu éviter de faire, qui est la scène dans la boîte à partouze. Cette scène n'était pas dans le livre. Qu'est-ce qu'elle vient faire là, cette scène ?

  • Speaker #1

    C'était pour le grand final de Karen.

  • Speaker #3

    Il fallait...

  • Speaker #1

    Quand elle arrive avec son clin.

  • Speaker #2

    Elle est ralentie à deux bras. Vous avez tous un visage dépité. C'est magnifique. Mais c'est là où en fait Moi je peux même J'arrive même pas à comprendre le truc De la Là tu vois sur ces petits passages C'est comme quand Francis se fait descendre Et qu'il est sur un ralenti

  • Speaker #3

    où il meurt en tombant sur la bagnole et où en toute logique avec la force d'attraction il aurait dû continuer de dégringoler sur le capot pour finir par terre et pas s'arrêter au milieu du capot merci Thierry tu as raison mais en fait tu

  • Speaker #2

    Là, pour le coup, pour moi, l'excuse du geste punk, etc., ne tient plus. Là, tu rajoutes des artifices qui sont juste... Ouais, ok, pourquoi ? Mais pourquoi ? Et là, c'est juste là, en fait, tu ne sais pas faire de cinéma. Mais c'est pas grave, c'est des choses qui arrivent.

  • Speaker #3

    Non, je crois que tout a été dit. On va pas s'acharner sur le cadavre.

  • Speaker #2

    Non, bon. Le box-office, c'est trop le bordel pour trouver des infos, donc j'en ai pas trouvé. Je sais pas combien d'entrées a réussi à faire ce film. Au final, franchement, c'est compliqué. T'as vu...

  • Speaker #1

    Par contre, tu disais...

  • Speaker #2

    Ah non, t'inquiète, mais t'as vu plusieurs chiffres quand même ? J'ai vu un peu des chiffres, mais qui sont pas cohérents. Mais je pense que c'est lié... Enfin, c'est pas qu'ils sont pas cohérents, c'est qu'ils sont... C'est... Qui est-ce qui a dit c'est le film dont tout le monde parle mais que personne n'a vu et je pense que c'est vraiment ça ce film c'est un film qui a fait un gros scandale mais que personne n'a vu par contre je vais juste vous dire quelques films qui sont sortis la même année parce que ça je trouve ça rigolo Quelques bons films qui sont sortis cette année-là. Il y avait Harry, un ami qui vous veut du bien, de Dominique Moll, qui est un extraordinaire... Thriller

  • Speaker #0

    que si vous n'avez pas vu, je vous encourage vraiment à voir. Ressources humaines de Laurent Canté. Très beau film social. Très politique. Et très fort. Virgin Suicide de Sofia Coppola, que personnellement, je porte dans mon petit cœur jusqu'au bout de ma vie et qui est pour moi l'un des films féministes les plus intelligents qui ait jamais été fait. Le goût des autres d'Agnès Jauhy, très bon film. In the mood for love de Wong Kar Wai, qui est un film qu'on aime ou qu'on n'aime pas, mais dont on ne peut pas nier la qualité cinématographique évidente. Voilà, en 2000, il y avait ça et plein d'autres choses encore. Donc je pense aussi que, bien sûr, c'est sûr que Bézmois a été un peu noyé là-dedans. J'ai fait exprès de ne pas sélectionner les premiers du box-office. J'ai fait exprès de sélectionner justement des films que je trouve un peu intéressants. Sur ce, très chers amis, nous allons passer à la conclusion. même si je suis pas sûr qu'il y ait besoin de...

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #2

    Moi, je pense qu'il y a une réussite qui peut être, mais du coup, une réussite plus personnelle. En fait, Virginie Despentes, je pense qu'elle est pour la visibilité du sexe et elle est pour que... Ça vous intéresse pas ce que je dis ? Virginie Despentes, je pense qu'elle est pour la visibilité du sexe et elle est pour que le sexe soit vu comme d'autres activités de la vie, que ce soit moins tabou. Dans King Kong Theory, elle dit clairement qu'elle est pour la légalisation de la prostitution. Elle veut que le sexe fasse partie un peu plus du paysage visible, on va dire. Et grâce à ce film, finalement, elle a fait un peu bouger aussi les lignes. Donc avec tout ce qui s'est passé, tous les interdits, on est revenu dessus, etc. Et derrière elle, du coup, il y a d'autres films qui sont sortis et qui, évidemment, ont fait parler parce qu'il y avait des scènes de sexe un peu trop explicites, probablement pas aussi réalistes que dans Baise-moi, mais en tout cas...

  • Speaker #0

    d'autres films avec des scènes de sexe non simulées ont pu avoir l'interdiction au moins de 18 ans sans être assortis du X infamant de la pornographie grâce à Baise-moi de Virginie Lépente et je pense que pour ça c'est une vraie réussite en tout cas personnelle pour

  • Speaker #2

    Virginie Lépente

  • Speaker #0

    Thierry ?

  • Speaker #1

    Moi je m'en tiendrai au niveau simplement littéraire qui est un petit peu mon domaine je trouve qu'avec Virginie Despentes on a eu c'est en date pour le moment la dernière des autrices de vraies autrices des gens qui par leur prose, qui par leur livre ont fait un petit peu remuer les trucs on adhère, on n'adhère pas peu importe Mais je pense dans la littérature française, et même si elle s'est un petit peu rentrée dans le rang plus tard, l'Académie Goncourt, après Renaudot, ceci, cela. Avec Virginie Despentes, on a une auteure qui a des choses à dire. Elle les dit à sa façon. Elle n'en a rien à foutre de comment c'est reçu. Elle les dit à sa façon. Elle mène sa vie comme ça. Ça lui vaut des procès d'intention. Mais là, on est sur un domaine plus politique et je ne m'attarderai pas dessus.

  • Speaker #0

    pour lire le livre livre de poche ben oui livre de poche on peut il se trouve facilement on le trouve partout il est partout pour voir le film si vous y tenez il y a de la VOD Il n'y a pas d'édition, clairement, actuellement, Blu-ray 4K qui soit prévue, de ce que j'ai cru voir. Et je n'ai pas trop regardé si le DVD était encore accessible ou pas via...

  • Speaker #2

    enfin en neuf il est plus trouvable en ocase sur Vinted j'ai regardé sur Vinted alors il y sera probablement à un moment ou un autre il y a bien quelqu'un qui va se débarrasser de sa VHS ouais alors la VHS il

  • Speaker #0

    faut encore avoir le lecteur de VHS le Manitou Scope, voilà c'est ça que j'ai cherché ok bah merci les amis et donc dans le prochain épisode nous allons faire Astérix chez Cléopâtre merci Thierry de rien c'est grâce à toi que nous allons faire Cette bande dessinée, ça sera la première fois qu'on fera une bande dessinée. Ça va être un format complètement différent, je pense. Ça sera sympa aussi à faire. Ça va nous changer un peu de cet épisode. On sera sur quelque chose d'un peu plus léger.

  • Speaker #1

    Et on sera sur des choses très visuelles, puisque bande dessinée, adaptation cinématographique.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Alors je dis qu'on sera sur des choses... plus légère, c'est sûr que si on parle trop de Depardieu, c'est pas évident pour moi.

  • Speaker #1

    De discrimination liée au poids.

  • Speaker #0

    C'était pour autre chose que je disais ça. Et on vous remercie beaucoup d'avoir écouté cet épisode. On espère qu'il vous a plu. On tient à vous dire qu'on est très très heureux de revenir enfin avec un nouvel épisode. On sait que vous nous avez attendus.

  • Speaker #1

    avec impatience ou là sous les métages pris je peux répondre à toutes et tous les fans du podcast nous ne sommes pas morts nous sommes en pleine forme et on va vous en sortir au moins un ou deux de plus cette saison au

  • Speaker #0

    moins un ça serait bien voilà alors donc par rapport à ce que Delphine disait quant au fait qu'on croulait sous les messages en fait on aimerait bien crouler un peu plus sous les messages pas dans le sens où on vous supplie envoyez nous des messages mais on vous supplie quand même un peu non mais c'est qu'en fait on serait super content d'avoir votre avis sur ce qu'on fait et que vous même pour que vous nous disiez les choses qui vont pas vous trouvez que c'est pas la bonne formule alors on sait tous que vous adorez Delphine que voilà mais donc vous avez le droit de nous dire Maxime tu devrais te taire tu parles trop tu parles mal en plus etc des choses comme ça mais faites nous des petits retours c'est important pour nous pour qu'on essaye de vous fournir quelque chose qui vous qui vous plaisent plus je sais pas parce que l'essentiel c'est surtout de nous faire plaisir à nous mais d'avoir quand même une petite idée d'une ligne qui pourrait vous intéresser s'il y a des choses que vous souhaiteriez qu'on fasse un petit peu différemment ça compte pour nous de la même manière s'il vous plaît mettez nous des notes sur les applis de podcast mettez nous des notes et des commentaires parce qu'il n'y a que comme ça qu'on peut monter un peu dans les recherches et qu'on peut être écouté et même si on adore faire ça parce que c'est du plaisir de faire ça entre nous etc etc c'est aussi un peu de boulot et en fait je vais être très franc avec vous on fait ça un peu aussi pour que les gens nous écoutent Je pense que Delphine écrit des livres un peu pour qu'on la lise aussi.

  • Speaker #2

    Pour la post-sérité.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. En fait, on est comme tout le monde. Certes, on fait ça pour nous, mais si ça peut être un peu diffusé, c'est plutôt sympa. Sur Instagram, vous pouvez nous écrire à 2 underscore l'écrit tout attaché underscore A underscore l'écran tout attaché.

  • Speaker #2

    Si vous tapez de l'écrit à l'écran dans la recherche, vous nous trouverez.

  • Speaker #0

    je sais même plus il y en a peut-être d'autres mais vous verrez qu'il y en a voilà voilà likez, partagez je le répète très rapidement aussi on a un nouveau podcast qui est en ligne qui s'appelle Jeito Radio et on parle du domaine d'un domaine complètement différent qui est effectivement la photographie ça vous pouviez pas vous en douter quand je vous donne le nom mais donc c'est un podcast sur le domaine de la photographie c'est très sympa vous le trouvez sur toutes les applications de podcast nous une fois de plus on a été ravis de faire ce petit podcast pour vous on espère vous en offrir très vite d'autres on espère que ça vous aura plu on vous dit mince et je ne l'ai pas noté on vous souhaite une bonne après-midi on vous souhaite une bonne journée une bonne soirée et voire même peut-être une bonne nuit bye bye bisous bisous ciao

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Description

Où l'on vous parle de deux oeuvres qui d'une certaine manière n'en font qu'une et ayant suscité l'une comme l'autre de vives polémiques pour des raisons plus ou moins valables.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le rad est pur, les tables poisseuses,

  • Speaker #1

    les verres dépolis remplis d'alcool bon marché y sont engloutis par des clients au regard vide.

  • Speaker #0

    La plupart d'entre eux ne tournent pas qu'à l'alcool d'ailleurs,

  • Speaker #1

    et les allers-retours de certains dans des toilettes cradingues pour s'y injecter leur dose ne semblent étonner personne.

  • Speaker #0

    Surtout pas le patron qui,

  • Speaker #1

    bien au contraire, s'applique à refourguer à ce qu'il le souhaite des doses de tout ce qui est accessible sur les marchés de drogue nulle.

  • Speaker #0

    L'égal est l'égal de fait. Dans un coin de ce qui était encore, il y a quelques dizaines d'années en arrière, ce bistrot correct où les travailleurs venaient prendre leur blanc limé le matin et leur blanc tout pour le soir, sur l'une des rares banquettes pas encore entièrement recouvertes de traces à la provenance plus ou moins suspectes, est assis un homme, fin, au visage émasqué, dissimulé sous une casquette plate. Il porte des petites lunettes rondes à monture en acier et examine un petit carnet en cuir souple sur lequel il note de temps à autre avec un petit stylo en or fin des ensembles de lettres et de chiffres que lui seul ne comprend. Ce perfecto impulsé laisse apparaître un onglet sur lequel on peut lire en lettres couleur sang. Remus ! Il détonne un peu au milieu durable. Pour un père étrange, ne fais pas de bruit. A l'air concentré sur ce qui m'appelle. Le seul point commun qu'il a peut-être avec une partie des péquins présent dans la salle, c'est qu'il enchaîne clope sur clope, allumant la suivante avec la fraise en grandissant de cette bien juste finie. Alors que le bruit de fond semble s'éteindre soudain, il lève les yeux et voit une jeune femme habillée d'un jean suzé et d'un simple tee-shirt blanc sous un trench noir. Elle a les cheveux mi-longs et le maquillage léger. Un type au regard bovin laisse tomber sa queue de billard pour aller se mettre au travers de son chemin. On sent clairement qu'il a derrière la tête une idée pas franchement romantique. Ses camarades de jeu essayent de le rattraper, mais trop tard. Le niaiseux se place devant la mise et la toise de ses deux têtes de blu. À peine a-t-il ouvert la bouche pour laisser sortir une insanité qu'il se mange un coup de genou dans les parties, suivi d'un écrasage de cendres et éricards sur son parrain qui éclate en laissant pister quelques hectolitres de rédif.

  • Speaker #1

    Pour le finir...

  • Speaker #0

    La demoiselle envoie un coup de Doc Martens à nouveau dans son bas-ventre, puis ensuite le néo de sa gorge avant de se tourner vers le patron du bar qui, figé, laisse déjà apparaître sur sa figure un zeste d'inquiétude. Évacue-moi de cette raclure, tu veux !

  • Speaker #1

    J'ai déjà vu des tronches de bidet pas possibles dans ton putain de bouclard, mais là on atteint les sommets de la stupidité !

  • Speaker #0

    Et, reprenant son chemin d'une démarche impériellement antistèque, la jeune femme vient s'asseoir aux faces de l'homme au péril étrange qui la regarde faire tout sourire.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui te fait marrer, Thierry ?

  • Speaker #0

    On dirait que ta vie était un film de drôle avec ton petit pansement au bec.

  • Speaker #1

    Ça fait plaisir de te voir, Delphine, depuis le temps. Je vois que t'as rien perdu de ta superbe. Semblerait même que t'as amélioré ton jeu de chambre. À son tour,

  • Speaker #0

    elle esquisse en sourire,

  • Speaker #1

    puis sort d'une des poches de son trench un bouquin qu'elle dépose sur la table devant l'homme. Hum, alors si je pisse bien, les affaires reprennent, demande Thierry en commençant à feuilleter l'ouvrage.

  • Speaker #0

    T'as tout capté, gros. T'as tout capté.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans De l'écrit à l'écran, le podcast qui, ce mois-ci, se fait la malle pour une virée meurtrière où se mêlent violence++, sex-hardcore, gigalitres de Jack Day et dialogues qui, bizarrement, ont l'air de vouloir se la jouer à la santé. Pour m'accompagner dans cette belle, ça reste à prouver, aventure, je suis rejoint par mon équipe de joyeux sulfateurs, amateurs de pornographie zoophile, de violences gratuites et de consommation excessive de produits stupéfiants parce que, tu vois, c'est ça d'être une rebelle qui écoute du punk et porte des t-shirts motored. Mais t'inquiète frère, j'ai eu un Renaudot. Hello Delphine ! Comment va ?

  • Speaker #2

    Salut, ça va ?

  • Speaker #1

    T'as préparé les munitions pour tes flingues ? Acheté ton pack de crocs et choisi la prochaine victime pour la détrousser sans oublier d'abord de lui obliterer le cerveau d'une bastosse ? Tes muscles puissants et souples, t'as peur hein ? Sont-ils bien échauffés pour pouvoir éclater des salopards de machos dans les bas-fonds d'une ville désertiquement déprimante quelque part, là-bas, au niveau de ce que certains appellent encore la France des sous-préfectures ?

  • Speaker #2

    Bah écoute, je pense que je suis moins préparée que toi, mais c'est bon là, je vais me mettre au niveau.

  • Speaker #3

    C'est cool.

  • Speaker #1

    Et toi Thierry, toi qui es punk dans l'âme, toi qui craches sur cette salope de société qui nous étrangle et fait de nous des déchets, toi qui sais faire rugir le son de la colère du peuple abruti par l'infamie d'un système endoctrinant qui voudrait bien faire de nous des êtres dénués d'émotions, des larves sans avenir dont le seul objectif est de rentrer chaque soir après une journée d'un labeur éreintant et finalement s'abattir devant un écran. Est-ce que tu ne regrettes pas un peu les écrevisses maintenant ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Ça va, sinon ?

  • Speaker #2

    Le niveau est trop haut. Le niveau est trop haut, Maxime. Tu nous perds.

  • Speaker #1

    il nous a bougé les oreilles moi ça va et pour notre plus grand plaisir pour notre grand retour sur les internets nous sommes aussi accompagnés du mastar de la manette, du geek de la guitare du monteur magique monsieur Terry est bien parmi nous et ça nous fait extrêmement plaisir ça me fait énormément plaisir aussi merci merci merci Delphine je

  • Speaker #2

    fais une gorgée de café en même temps elle a failli s'étouffer

  • Speaker #1

    Jingle ! Alors, je vais juste commencer par poser d'emblée un gros disclaimer. On va parler aujourd'hui de deux œuvres qui n'en font qu'une et qui abordent des sujets particulièrement difficiles. Donc clairement, on va être un peu obligé de parler nous aussi de ces sujets. Et comme on est un podcast où on essaie quand même un minimum de pas trop se prendre le chou, il n'est pas impossible qu'on dérape un peu. Donc, peut-être que certains d'entre vous l'auront compris, nous allons ce mois-ci vous parler d'une oeuvre qui a fait couler beaucoup d'encre, Baisse-moi de Virginie Despentes. Et comme c'est toi Delphine qui l'a choisie, tu vas nous expliquer pourquoi s'il te plaît.

  • Speaker #2

    Alors moi j'ai choisi qu'on parle de Baisse-moi de Virginie Despentes pour vous emmerder un peu parce que j'ai bien vu que quand j'ai commencé à parler de Despentes vous étiez là donc j'ai choisi surtout moi j'ai choisi aussi celui-ci parce que c'est son tout premier roman et j'ai trouvé intéressant de revenir en arrière parce qu'aujourd'hui Virginie Despentes je pense que tout le monde la connait même sans l'avoir lu, tout le monde voit un peu qui est le personnage et j'avais envie de revenir un peu à ses débuts voir comment elle est arrivée, comment elle s'est fait connaître et voilà c'est la raison pour laquelle j'ai choisi ce roman en particulier ok

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous faire le résumé du livre, s'il te plaît ?

  • Speaker #2

    Alors, Baisse-moi, c'est l'histoire de deux femmes, Nadine et Manu. Donc, on commence comme ça. Les deux femmes sont chacune dans leur vie et elles ont toutes les deux des vies très particulières en dehors de la société. Nadine n'arrive pas du tout à s'intégrer à la société. Elle ne travaille pas. Enfin, si, elle travaille, mais son travail, c'est de se prostituer. Donc, ce n'est pas du tout un métier socialement accepté. Pour payer son loyer, elle se prostitue. À côté de ça, en fait, elle est accro au sexe. Elle passe ses journées à regarder de la pornographie et elle ne comprend pas du tout sa colocataire qui, elle, a une vie normale, un travail normal, enfin quand je dis normal, un travail normalement accepté, une vie sociale tout à fait normale. Et Nadine la regarde en se disant mais cette fille est vraiment bizarre. Alors que nous, en tant que lecteur, c'est Nadine qu'on trouve bizarre. A côté de ça, on a une autre jeune femme qui, elle, est manue et qui vit dans une banlieue qui est complètement régie par la violence. Et en fait, au même moment... au même moment il va leur arriver chacune quelque chose qui va les faire vriller et chacune vont commettre un meurtre s'enfuir et se rencontrer alors je rigole parce qu'il y a Terry qui n'a pas lu le livre et qui est là mais mon dieu de quoi il parle je

  • Speaker #1

    me dis que j'ai bien fait de ne pas lire le bouquin de voir le film c'est intéressant comme par hasard elle se rencontre

  • Speaker #2

    Ouais, elles vont se rencontrer et elles vont s'allier. Bon, alors là, je le résume rapidement. Elles vont s'allier et en fait, le livre, c'est vraiment une virée. C'est un Bonnie and Clyde, mais sauf que c'est deux femmes. Et en fait, ça va être un livre sur la violence et un livre où elles vont juste faire tout ce qu'elles ont à faire, tout ce qu'elles ont envie de faire sans se poser de questions. Est-ce que ça vous convient comme résumé ?

  • Speaker #1

    T'es sûre que t'as terminé ?

  • Speaker #2

    c'était trop court c'était trop long la balle perdue c'était parfait je viens de la comprendre puisque Maxime est désagréable laissez moi vous raconter les détails page

  • Speaker #1

    après page en fait vous savez quoi même j'ai une idée je vais vous lire le livre bien en version ASMR ASMR

  • Speaker #3

    ASMR

  • Speaker #1

    ASMR ASMR Ok, ok. Donc, comme d'habitude, même si c'était il y a très longtemps maintenant, peut-être que les quelques auditeurs qu'on a encore s'en souviennent, on va commencer d'abord par parler du livre, ensuite on parlera du film, et puis on fera une espèce de petit comparatif entre les deux. Et donc, à propos du livre... Je vais commencer par vous demander vos avis, tout simplement. Je vais commencer par Thierry.

  • Speaker #3

    C'était un livre que j'ai lu il y a très très longtemps, au moment de sa ressortie chez Grasset, alors que je travaillais en médiathèque. Et je l'avais lu parce qu'au niveau du public de la médiathèque, il déchaînait les passions. Pour ou contre, il n'y avait personne de tiède. Je m'en souvenais peu de cette lecture. Voilà, je l'ai relu et sincèrement, j'ai beaucoup aimé.

  • Speaker #1

    Delphine ?

  • Speaker #2

    Alors, moi je pense que mon avis n'est pas complètement objectif dans le sens où j'ai lu ce roman pour la première fois il y a quelques mois et du coup, je connais l'histoire de Virginie Despentes, je connais son succès actuel et surtout j'ai lu King Kong Theory et j'ai commencé par lire son essai féministe ce qui l'a fait encore plus exploser et ce qui l'a rendu encore plus populaire c'est la première chose que j'ai lu de Virginie Despentes et du coup j'avais déjà L'histoire de Virginie Despentes. Tu l'as lu, toi, Maxime, King Kong Théorie ?

  • Speaker #1

    Non. C'est un truc dont on parlera et sur lequel je vais être totalement honnête et clair. Je n'ai lu que ce bouquin de Despentes. Je pense que mon jugement de ce fait sera particulièrement biaisé.

  • Speaker #2

    Oui et non, parce que tu l'as lu comme les premiers lecteurs. C'est ton premier Despentes, comme les lecteurs qui l'ont découvert à ce moment-là. Toi, tu l'as lu... Thierry King Kong Theory c'est vrai Thierry Thierry c'est dur j'allais dire Thierry tu vois c'est normal et toi Thierry tu l'avais lu King Kong Theory ? pas du tout non mais Thierry ne sait pas lire pardon excuse moi je ne reposerai plus la question et en fait donc King Kong Theory elle se livre beaucoup Virginie Despentes et on se rend compte qu'en fait il y a Alors, je ne vais pas parler d'un roman autobiographique, mais en tout cas, il y a beaucoup de choses qui se passent dans Baise-moi qu'elle a vécues sur un plan ou sur un autre qu'elle a réellement vécues. Pas les meurtres, en tout cas, elle ne les a pas avouées, donc une conque théorie. Et bref, tout ça pour répondre à la question. Moi, j'ai aimé ce livre parce que j'aime profondément le personnage de Virginie Despentes et j'ai lu ce livre comme... comme un peu son premier bébé, ce qu'il a fait arriver. Et j'ai vu ses maladresses dans ce livre et j'ai vu comme elle a évolué parce que j'ai lu un peu plus de choses d'elle et notamment dans ses derniers ouvrages. Mais pour être 100% honnête, je pense que si je ne connaissais pas Virginie Despentes et que j'avais lu ce livre pour la première fois, j'aurais pas trouvé ça intéressant. Là, j'ai lu le sous-texte, j'ai lu la deuxième lecture, enfin le deuxième niveau de lecture parce que je connais le... Je connais l'autrice. Et toi, du coup ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, du coup, quand j'étais en troisième, on nous a fait écrire une rédaction à la rentrée dans laquelle on devait raconter qu'est-ce que vous auriez voulu faire pendant vos vacances. Et moi, j'ai écrit une rédaction... où j'expliquais que j'aurais voulu être un serial killer qui tuait les couples sur la plage, que je les enterrais en laissant dépasser juste leur tête, que je peignais en jaune, et sur laquelle je faisais des smileys avec leur tête. Et ça a fait un bordel pas possible dans le collège, etc.

  • Speaker #2

    Tu es un peu comme un psychiatre pendant ton adolescence.

  • Speaker #1

    Tu continues, non, non, pas juste pendant mon adolescence. Et donc voilà, pour moi, c'est de ce niveau. C'est une rédac de collégiens ou de lycéens.

  • Speaker #2

    C'est violent.

  • Speaker #1

    Bah voilà, c'est mon avis. On passe à la suite. Thierry, tu vas nous faire une petite présentation. Je ne sais plus comment tu me l'avais dit. Présentation de l'oeuvre, de l'auteur, remise en contexte, blablabla.

  • Speaker #3

    Alors, Virginie Despentes, de son vrai nom d'Ajet, est née en 1969. Elle a choisi son... Nom de plume, Dépente, en référence à la rue Dépente qui se trouve dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon. Et c'était une rue dans laquelle elle le tapinait pendant son adolescence. En 1992, elle rédige en un mois, selon la légende,

  • Speaker #1

    Baisse-moi. Ah moi j'ai lu trois semaines.

  • Speaker #2

    On y va très vite parce que trois semaines, un mois...

  • Speaker #3

    Ça dépend si tu comptes les week-ends ou pas. Le manuscrit va circuler dans le circuit post-punk mais par contre, tous les éditeurs à qui elle l'envoie le refusent. Il y aurait eu neuf éditeurs successifs qui auraient refusé son manuscrit.

  • Speaker #1

    Juste, quand même. Là, je suis obligé d'intervenir. Il y a un gros truc dans la légende des pentes sur le fait que neuf éditeurs ont refusé le script. Pardon, le bouquin, etc. On pourrait peut-être aussi se dire que sur les neuf éditeurs, j'entends que certains les refusaient à cause du contenu. On pourrait aussi envisager que certains l'ont refusé juste parce qu'ils l'ont trouvé mauvais.

  • Speaker #2

    Oui, ou juste aussi qu'en fait, il n'y a pas beaucoup d'auteurs qui envoient un manuscrit et paf, tous les éditeurs... exactement c'est pas une légende non mais c'est pas une légende c'est un fait,

  • Speaker #1

    9 éditeurs ont refusé quand tu lis des textes sur l'histoire de ce bouquin c'est beaucoup présenté comme étant tout le monde l'a refusé parce qu'il était trop trash, parce qu'il était ceci parce qu'il était cela,

  • Speaker #3

    je trouve qu'il faut remettre un peu la plupart des éditeurs ont une politique d'édition et ils vont refuser des manuscrits sans doute très bons, qui mériteraient d'être édités, mais pas chez eux, parce que ça ne correspond pas à l'ADN de la maison d'édition. Donc il n'y a pas de malédiction du manuscrit maudit.

  • Speaker #1

    Personnellement, j'ai lu quand même beaucoup de choses où c'était un peu beaucoup présenté comme ça.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #1

    après c'est enjolivé Non mais ça fait partie d'une histoire qu'on crée autour d'un auteur et voilà je ne fais pas un procès d'intention là-dessus mais je voulais juste remettre un petit...

  • Speaker #3

    Tout à fait, et c'est un petit éditeur les éditions Masso qui le publie en 1994 d'abord tiré à très peu d'exemplaires quelques milliers et puis le bouquin dépasse les 10 000 Mais ça tournait à l'époque encore, ça tournait surtout sur un circuit très particulier, circuit post-punk. Alors ce qui va se passer, c'est que Virginie va rencontrer Patrick Eudeline, qui est à l'époque journaliste à Best. Et Eudeline le lit, il aime bien, et il en parle à Thierry Ardisson, qui en parle dans son émission. Et le bouquin dépasse les 100 000 exemplaires vendus. Les éditions Masso, en bon éditeur qui fait bien son travail, dilapident tout l'argent et est obligé de mettre la clé sous la porte. Et c'est les éditions Grasset qui vont ressortir le bouquin en 1995. Donc Virginie Despentes émerge à peu près un an d'intervalle avant-après, en même temps que Vincent Ravalek, Michel Houellebecq et Poppy Zibright, non française et auteure de Fantastique. Le point commun entre ces trois auteurs, c'est un style complètement décomplexé, subversif, transgressif et qui ont... qui comporte beaucoup d'éléments d'oralité.

  • Speaker #2

    C'est une écriture un peu parlée, comme tu parles.

  • Speaker #3

    Un langage très cru également. Et c'est quand même assez rigolo de voir que c'est tout arrivé comme ça, plouf, d'un coup, alors qu'ils ne se connaissaient pas, ces gens-là.

  • Speaker #2

    Tu veux dire qu'il y avait un alignement dans le ciel ?

  • Speaker #3

    Il devait y avoir un alignement planétaire, cosmique.

  • Speaker #2

    Est-ce que tous nés en 69 ?

  • Speaker #3

    Virginie Despentes démarque un petit peu des autres parce que chez elle, on a beau dire, mais il y a quand même de l'humour. D'embaise-moi, moi, il y a certaines répliques qui m'ont fait éclater de rire. Mais tu rigoles. J'aurai l'occasion d'en revenir quand on parlera. Je rigole. Voilà. Des 14 auteurs cités, seul Dépente continue à tracer son sillon, même si son style, c'est quand même pas mal assagi, il me semble. Donc, elle a été révélée par son premier roman, baisse-moi. même si au jour d'aujourd'hui on peut dire que son plus grand succès c'est Vernon Subutex qui a été adapté en série TV et en bande dessinée

  • Speaker #1

    Delphine est-ce que tu aurais quelque chose à nous...

  • Speaker #2

    Je vais rebondir sur les propos de Thierry. Je vais revenir spécifiquement sur Baisse-moi, puisque c'est le sujet du podcast.

  • Speaker #1

    C'est même toi qui l'as choisi.

  • Speaker #2

    C'est même moi qui l'ai choisi. C'est un livre court. Si je ne dis pas de bêtises, il dépend, tu avais 23 ans quand le livre a été publié. C'est bien ça ?

  • Speaker #3

    Il est en 69.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #3

    c'est ça.

  • Speaker #2

    Je sais bien compter. Donc, elle l'a écrit un peu avant. C'est vraiment un livre qu'elle a écrit très jeune. Je ne sais pas, vous, ce que vous écriviez à 20 ans, est-ce que vous auriez écrit quelque chose ?

  • Speaker #1

    C'est un livre court, tu trouves ?

  • Speaker #2

    Oui, il fait 300 pages. Ce n'est pas un petit livre, mais c'est loin d'être un pavé.

  • Speaker #1

    Il aurait pu être un peu plus court.

  • Speaker #2

    C'est dur. Au niveau de l'écriture, tu parlais d'une écriture très orale. C'est une écriture qui est crue. qui est assez forte, en tout cas qui a un caractère, quand tu lis Dépente, tu sais que tu es en train de lire Dépente. Je trouve que... Clairement, elles sont fous, en fait. Elles écrivent... On disait ça un peu en off tout à l'heure avec Thierry. Des pentes écrites pour elles-mêmes. Et elles sont fous du lecteur. Elle n'est pas vraiment en empathie avec le lecteur. Elle est sans retenue, sans pudeur. Elle crache tout ce qu'elle a à cracher. Et la personne qui le lit le reçoit un peu comme elle peut. et elle s'embarrasse d'aucune convenance et je crois que c'est ça que moi j'aime beaucoup chez Dépente, c'est qu'elle fait ce qu'elle a envie et on en reparlera tout à l'heure avec le film qu'elle a réalisé mais vraiment juste elle fait les choses pour elle, elle s'amuse et elle fait ce qu'elle a envie de faire je pense que pour apprécier vraiment la plume de Dépente dans Baise-moi il faut avoir lu la suite de la bibliographie de Dépente parce que j'ai également lu le premier tome de Vernon Subutex où on est sur la même chose, le même type d'histoire, le même niveau de violence plutôt que le même type d'histoire, mais avec une plume qui s'est vraiment aiguisée avec le temps. Encore une fois, elle était très jeune, Virginie Despentes, quand elle a écrit Baise-moi Elle était vraiment très jeune et le livre reste bon.

  • Speaker #1

    C'est un avis subjectif. C'est un avis subjectif, mais je comprends complètement. Moi, quand j'ai terminé ce livre, je ne me suis pas dit plus jamais je lirai du Depente Je me suis dit tu ne peux pas rester là-dessus Parce qu'effectivement, il y a tout ce qu'il y a autour. Il y a la persona de dépente. Alors oui, ça, c'est un point aussi qui est important. Moi, personnellement, j'ai beaucoup de mal avec la persona de dépente. La persona publique. Ça doit être ça, parce que je suis un mal...

  • Speaker #3

    Dominateur et puis n'aime pas...

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça. Et puis un peu réac aussi, parce que de toute façon, si t'aimes pas dépente, c'est que t'es réac et macho.

  • Speaker #2

    C'est ce que j'allais dire de toi.

  • Speaker #1

    Voilà. Non, mais tout le monde dit ça de moi. C'est hyper connu. Non, non, non, mais clairement, je pense que je ne peux pas en rester là parce que c'est... Aujourd'hui, en France, elle fait partie du paysage littéraire et plus que... Plus, plus, quoi. Elle compte. Maintenant, c'est clair que je ne vais pas en relire un tout de suite. J'ai les subutex à la maison. J'aime bien dire j'ai du subutex à la maison. Non, j'ai pas de subutex à la maison. J'ai d'autres trucs, mais pas du subutex. L'exomile, ouais, un peu. Mais non, non. Mais bon, les subutex, trois tomes, c'est bon, tu vois.

  • Speaker #2

    Au-delà de ça, autant... Je ne vais pas dire que Baisemoi est une lecture légère, mais par rapport à Vernon Subutex, c'est quand même beaucoup moins déprimant. Vernon Subutex, l'écriture est incroyable, mais c'est horrible, c'est sans espoir, c'est très dur. Il faut que psychologiquement, tu sois prêt.

  • Speaker #1

    C'est vachement bien que tu dises ça pour moi, parce qu'en fait, le truc, quand tu nous as dit je veux qu'on fasse Baisemoi c'est vraiment... ah bah ouais désolé je pense qu'on va beaucoup rigoler ça c'est obligé en fait moi quand t'as dit que tu voulais qu'on fasse ce livre ce qui m'embêtait le plus c'était pas tellement de lire du Virginie Despentes parce qu'au contraire je me disais tu connais pas cet auteur, on en parle beaucoup super c'est l'occasion moi il y a beaucoup de livres grâce au podcast où je me dis vers lesquels je vais parce que justement on les aborde dans le podcast c'est pas des bouquins vers lesquels j'irais obligatoirement tu parles des écrevisses ? Oui, les écrevisses. En fait, le truc, c'est que ce livre, il me faisait peur. Il me faisait peur en ce sens où je me disais, ça va être hardcore, ça va être glauque, ça va me foutre la déprime, je vais être... je vais pas être bien et tout. Et le truc, en fait, c'est que je me suis juste ennuyé. C'est même pas que je l'ai trouvé mauvais. parce que j'avoue qu'il y a des choses, je ne peux pas dire qu'il n'y a rien, je ne peux pas dire que c'est un livre, mais je me suis ennuyé. D'abord, je le trouve trop long, je trouve que pour ce qu'elle raconte, il est trop long. Je perçois, elle me dit bien, je perçois, me semble-t-il, ce qu'elle veut y mettre en termes de sous-texte. Mais je... Je trouve que c'est noyer dans un truc où, pour moi, c'est pas cohérent. Encore une fois, ça n'est que mon point de vue. Thierry parlait du fait qu'il a ri. J'ai même pas ri. Et je me disais, mais en fait, peut-être justement, il y a des trucs qui vont me faire marrer parce qu'en fait, c'est décalé. En fait, j'ai beaucoup cherché à chaque fois, parce que je voulais y trouver quelque chose. Et je n'ai pas réussi. C'est plus ça qui m'a embêté qu'autre chose.

  • Speaker #2

    Et est-ce que ça ne viendrait pas du fait que je suis un macho ? Non, pas du tout. Moi, j'ai eu beaucoup de mal à développer de l'empathie pour les héroïnes. Vraiment, il n'y en a aucune des deux. Je lisais ce livre et je me disais, je crois que c'est la première fois que je lis un livre et vraiment, je les comprends, mais je n'ai pas du tout envie de les défendre. Je n'ai pas du tout envie de dire, les pauvres, il n'y a aucune scène où je me suis sentie... Oui, on en pâtit avec elle.

  • Speaker #3

    Oui, je vous rejoins un petit peu tous les deux, puisque moi, c'était une deuxième lecture. La première lecture, c'était vraiment... Tout le monde en parlait, de Baisemois. Du coup, je me rappelle très bien, j'étais en train de lire les œuvres du Marquis de Sade, et je me suis dit, tiens, je vais faire une petite pause, et je suis passé à Baisemois. Donc, dans un premier temps, je me suis dit, mais tout ça pour ça ? et à la relecture par contre là je me suis dit mais bon sang alors oui il y a tout un tas de choses qu'on pourrait qualifier défauts, les personnages sont creux moi j'avoue que par moments je me demandais, je me rappelle plus qui était Manu qui était Nadine c'est tout creux il y a des accumulations de scènes répétitives mais je crois que si et seulement si c'était vraiment ça qu'elle voulait faire elle l'a réussi je veux dire moi je trouve que c'est un livre qu'on peut adorer, qu'on peut aimer,

  • Speaker #1

    qu'on peut détester c'est là où il faut vraiment que vous soyez je ne suis ni dans la détestation je ne suis pas dans la détestation je suis dans le

  • Speaker #3

    Oui, mais tu te dis qu'à l'occasion, je me relierai à un autre débat.

  • Speaker #1

    Oui, mais pas parce que ce livre me donne envie de relire à un autre, parce que je me dis qu'il faut quand même...

  • Speaker #2

    Il y a quelque chose qui est assez intéressant dans ce livre, et je pense que c'est peut-être pour ça qu'il est creux, c'est montrer que justement, ces filles sont remplies de vide. Elles ont rien, elles sont dans un schéma binaire où t'as le dominant et le dominé, y'a que ça qui existe, elles ont été les dominées toute leur vie, passives, dans la soumission, et là en fait elles ont juste vrillé, la cocotte a explosé, et elles passent de l'autre côté, mais comme elles connaissent que les excès, genre les meufs c'est Poutine quoi. Où t'es dominant, où t'es dominé. Non, mais c'est ça. Où t'es dominant, où t'es dominé. Donc, elle passe dans l'excès inverse. Et du coup, c'est tout un livre sur les excès. Et d'ailleurs, même dans le vocabulaire, il n'y a pas un moment où elle dit qu'il faut être dans l'abus, qu'il faut faire trop. Manu, elle est boulimique. Elle ne fait que manger et elle ne mange pas. Elle dévore. Il y a cette scène dans le salon de thé où les gâteaux, elle les prend. On a l'impression qu'elle les gobe. On dirait Homer Simpson, comme on raconte le truc. Mais genre Homer Simpson.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #3

    dès qu'elle a fini de manger, elle va se faire vomir.

  • Speaker #2

    pour recommencer à manger et elles sont tout le temps dans cet excès de violence ça fait que c'est de tout je l'ai piqué aux explications de Virginie Despentes donc c'est un peu de la triche mais Virginie Despentes disait que quand elle a écrit c'est un peu de la triche dans mon interpretation j'ai été influencée par l'autrice mais elle explique quand elle a écrit ce livre elle voulait montrer que personne ne méritait de mourir et que n'importe qui peut mourir, que la mort peut frapper n'importe où. Et c'est pour ça que dans le roman, elle fait tuer un petit garçon. Et le petit garçon, il est tué par Nadine. Donc elles sont encore dans... Je vois Thierry qui se décompose. Elles sont encore dans ce salon de thé. Donc un salon de thé, vraiment, on imagine que c'est vraiment le choc des mondes. Parce que c'est deux filles qui n'ont aucune éducation, qui rentrent dans ce salon de thé où tout le monde est un peu guindé.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    et en fait elles sont donc dans ce salon de thé et il y a ce petit garçon donc il y a Manu qui mange ses gâteaux voracement et il y a Nadine qui d'un coup revient un peu les pieds sur terre et qui se rend compte de tout ce qui... enfin qui se rend compte, je sais pas si elle se rend compte mais en tout cas elle se décrit comme ça elle se revoit à travers les yeux des autres et elle comprend tout ce qu'il a même mal à l'aise dans cette société et elle se sent épiée par les autres et elle se dit ah ils ont pitié de moi je me fais moi-même pitié, je suis nulle, je sers à rien et en fait elle prend son flingue et elle tue le petit garçon et elle se sent vibrer comme ça, et elle se dit, c'est ça la beauté du geste, c'est ça la... Je ne sais plus où je voulais en venir.

  • Speaker #2

    Je pense que ta réflexion est cohérente. Elle est au bout. Il n'y avait pas besoin.

  • Speaker #1

    Mais voilà. Et je crois qu'en fait, ce livre est vide pour montrer un peu le vide de ces femmes. Ces femmes sont vides. Et ces femmes, du coup, c'est quoi ? C'est toute une partie de la société, en fait. Tous ceux qu'on ne voit pas, tous ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté, tous ceux qui sont... Moi, je te vois vraiment comme ça. Ça va trop loin pour toi.

  • Speaker #2

    Ouais, ouais, tu vas me dire que c'est aussi une dénonciation sociale.

  • Speaker #1

    Mais le cas, il est hyper politique, ce livre, sans vous le dire. Je n'aurais pas su qu'elle en était consciente.

  • Speaker #2

    Tout est politique, d'abord. Donc, oui, oui. Non, mais ça, je ne veux pas nier ça. Je ne vais pas te dire qu'il n'est pas politique, qu'il n'y a pas une pensée sociale derrière ça, qu'elle ne cherche pas à dire quelque chose. De toute façon, je pense que ce qui est très intéressant avec ce livre, et c'est la première fois qu'on est vraiment comme ça dans notre émission, qu'on frottait à ça, c'est que c'est un livre qui est vraiment... qui crée effectivement, dans tous les cas, le débat. Et ça, c'est très intéressant. le personnage voilà donc moi je je ne dis pas que t'as tort c'est pas du tout ce que je suis en train de dire c'est effectivement je n'ai pas aperçu ça après pourquoi je serais incapable de te le dire Mais en même temps, c'est ça qui est bien aussi. Je trouve que c'est la beauté du geste. Après, moi, vraiment, j'ai été presque déçu à la fin. J'aurais préféré le détester. Tu vois ? J'aurais préféré être dans un truc... C'est juste, à un moment, j'étais comme Thierry quand il lisait Les Écrevisses, là où chantent Les Écrevisses. Thierry, il était en lecture automatique. Et moi, c'est pareil. J'ai terminé le bouquin en lecture automatique parce que puisque je me faisais chier c'est tout et en fait j'aurais préféré et j'aurais préféré effectivement oui être limite rageux qu'est-ce que c'est que ce machin mais en fait non mais je trouve ça hyper pertinent en même temps et on va s'arrêter là sur le livre

  • Speaker #1

    Est-ce que je peux faire un mot de la fin sur le livre, enfin sur la partie littérature ?

  • Speaker #2

    Tu peux toujours faire un mot de la fin.

  • Speaker #1

    Au pire, vous la couperiez.

  • Speaker #2

    Non, parce qu'il sera sans doute beaucoup mieux que mon mot de fin, donc vas-y.

  • Speaker #1

    Pour terminer sur la partie livre, j'encourage quand même beaucoup nos auditeurs à lire Virginie Despentes. Je pense que c'est une autrice qui mérite d'être lue, qui écrit vraiment des choses intéressantes, qui a un discours intéressant. pas forcément son premier roman, pas forcément Baise-moi, mais lire King Kong Theory ou lire une autre de ses oeuvres, avoir lu Virginie Despentes, je pense que Virginie Despentes mérite d'être lue.

  • Speaker #3

    Et je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Merci Thierry.

  • Speaker #2

    Et je suis d'accord, mais comme plein d'autres écrivains aussi. Bien, mes chers amis, maintenant que nous avons parlé de ce livre, nous allons aborder le film. Et je pense qu'on va commencer, comme pour le livre, par nos avis. Et cette fois, je commence par Delphine.

  • Speaker #1

    Mon avis sur le film ? Alors je l'ai vu pour la première fois quand j'étais beaucoup plus jeune et je ne m'en rappelais pas du tout. Mais vraiment pas du tout. Et là quand je l'ai revu, je sais pourquoi je ne m'en rappelais pas beaucoup. C'est que il n'y a pas beaucoup de choses à se rappeler. Je ne pense pas que ce soit un chef-d'oeuvre et je ne pense pas qu'on en reparle dans quelques années. Je n'ai pas apprécié le film. Thierry ?

  • Speaker #3

    Moi c'est tout frais parce que je l'ai regardé hier soir. Et en un mot, je reste très dubitatif à tous les niveaux. C'est un film.

  • Speaker #2

    dire oui sans doute voilà j'ai fait 20 ans de théâtre amateur la plupart des acteurs du film je les aurais pas pris dans ma troupe je te rassure juste à la bande annonce déjà j'ai pas envie de le voir donc du coup vous avez donné vos avis qui sont extrêmement pertinents il faut que je donne le mien j'imagine puisque c'est le principe c'est un chef d'oeuvre Je te vois venir. Alors, tout à l'heure, j'ai parlé de ma rédaction au collège. Je pense que ce film est du niveau des premiers courts-métrages que j'ai pu faire à la sortie du lycée.

  • Speaker #1

    Avec le même type de scène et tout ?

  • Speaker #2

    Alors... Merci Delphine. On va mettre, hormis l'aspect sexuel du projet, en termes d'image, on était à peu près aussi moche. c'est normal c'était la dévie de l'époque non mais c'est trop long c'est dur à mourir je pense qu'il n'y a pas grand chose d'autre à ajouter pour ma part sur mon avis c'est

  • Speaker #1

    très mauvais je voulais juste nuancer du coup mon avis effectivement le film est mauvais mais par contre il y a un côté un peu coup de chance, coup de génie je sais pas trop où en gros ces gens ont été payés et reconnus pour s'amuser à faire un film amateur entre eux je pense qu'ils se sont bien marrés sur toute la durée du tournage et derrière ça a marché c'est un peu comme si tu tournais un film ça dépend ce qu'on entend ça a marché ça a marché en tout cas on en parle ça existe ça a été porté quand même par le média d'une manière ou d'une autre complètement

  • Speaker #2

    On va revenir un peu sur l'aspect technique et sur la construction de ce projet. Alors, Baisse-moi, c'est un film qui est mis en... qui est mis en branle. Eh ben, écoutez, qu'est-ce que vous voulez ? Alors, la production du film Baisse-moi, elle commence dans les années 99-2000. Ce film est réalisé par Virginie Despentes et... Coralie Trinty, excusez-moi pour la prononciation, notamment parce que des pentes s'y tenaient énormément, parce qu'elles étaient amies, et Madame Trinty venait effectivement du X, et elle était considérée dans ce milieu comme étant une intello. Je ne sais pas ce que ça veut dire d'être... une intello dans ce milieu ou ailleurs je trouve que ça veut tout et rien dire mais en tout cas il semblerait que ça ait beaucoup joué dans le fait de la faire participer au projet et que ça a aidé même à pouvoir lancer la production elles écrivent toutes les deux le scénario pour autant qu'il y en ait un ce qui est important à dire je pense c'est qu'elles ont fait le choix très rapidement de faire ce film en DV, en lumière naturelle. C'est un choix qui est pertinent pour elles parce qu'effectivement, l'idée était de faire quelque chose qui soit cru et donc pas esthétisant du tout. Je pense qu'elles ont réussi le pari de ce point de vue-là. Est-ce que c'est un choix budgétaire ? Elles avaient un budget de 200 000 euros. pour six semaines de tournage, elles pouvaient faire de la pellicule. Après avoir associé Trinity au projet, elles envisagent au départ un film sans scène de sexe, mais dont les rôles principaux seraient confiés à des actrices porno. Là, pour moi, c'est tout de suite un truc qui me... Je ne comprends pas le projet, parce que je... Je veux dire, les actrices ou les acteurs qui viennent du X ne sont pas obligatoirement reconnus quand même pour leur qualité d'interprétation. Ce n'est pas là qu'ils savent le mieux faire.

  • Speaker #1

    Et tu ne crois pas que c'est, pour le coup, quelque chose de réfléchi et une volonté, justement, de Virginie de Despentes de mixer, en fait, les milieux et de dire, mais arrêtez de tout le temps cloisonner et d'avoir des réflexions élitistes ?

  • Speaker #2

    mais peut-être oui peut-être peut-être mais après moi si tu veux l'idée que je m'en fais c'est que en fait t'as un film comme ça qui est un projet qui tient clairement sur ces deux actrices principales tu en fait Vraiment, ce qui va compter dès le départ, c'est d'avoir deux actrices hyper solides qui peuvent porter des rôles qui sont très très difficiles. Et en fait, il faut que tu aies quelqu'un, que tu aies des personnes qui soient capables de retranscrire à l'écran toute la difficulté de ce que ces personnages vivent. Pour le coup, j'entends l'argument que tu me donnes, mais vraiment, pour moi, s'il y avait deux personnages où il fallait justement avoir des vrais acteurs, ça ne veut tout et rien dire, des vrais acteurs, mais des acteurs, ce n'est même pas professionnels, mais des acteurs solides et crédibles, c'était pour ces deux actrices. donc sur la distribution comme on le disait donc effectivement les deux rôles principaux sont attribués à Karen Bach et Raphaela Anderson donc Karen Bach Nadine Raphaela Anderson Manu qui sont deux actrices effectivement qui viennent du X

  • Speaker #1

    Alors, elles avaient arrêté.

  • Speaker #2

    Elles avaient arrêté.

  • Speaker #1

    Et c'est Virginie Despentes qui est venue les chercher. Voilà. Elle en particulier.

  • Speaker #2

    Thierry, tout à l'heure, il nous parlait du fait que Despentes avait fait lire son livre à Patrick Eudeline. Et Patrick Eudeline lui a rendu aussi un petit hommage en venant interpréter le rôle de Francis. Patrick Hedlin, que j'ai surnommé dans mes notes le Nick Cave du pauvre. Après, beaucoup d'autres acteurs venus du porno, effectivement, comme il y a beaucoup de scènes de sexe non simulé... Oui, d'ailleurs,

  • Speaker #1

    c'est plus sûr, on l'avait précisé, que les scènes de sexe sont non simulées. Il y en a beaucoup et elles sont non simulées.

  • Speaker #2

    Oui, il y en a un certain nombre. Je voulais signaler aussi qu'il y a quand même une actrice extraordinaire. qui s'appelle Delphine McCarthy qui joue la colocataire de Nadine et j'aime bien que vous me regardez on s'en vient à la vanne mais non mais ça m'a trop fait rire parce que Delphine McCarthy c'est une espèce d'actrice c'est un personnage un peu rigolo dans l'audiovisuel français parce que Elle a joué dans Joséphine Hange-Gardien, Diane Fabric.

  • Speaker #1

    Mais c'était avant ou après ?

  • Speaker #2

    C'est à peu près sur la même période. Et quand je l'ai vue, j'ai dit, mais qu'est-ce que tu fais là ?

  • Speaker #1

    Elle a le seul rôle normal. Elle joue la meuf qui se fait étrangler au début.

  • Speaker #2

    C'est la coloc. Elle ne joue pas du tout mieux que les autres. Même si, effectivement... un peu plus d'expérience en tant qu'actrice classique on va dire mais ça m'a juste fait rire je voulais la citer

  • Speaker #3

    On fait rire moi aussi. C'est du cinéma, ce n'est pas la vraie vie, mais c'est la première fois que je vois quelqu'un qui mange ses carottes râpées en prenant un morceau de carottes râpées à la fois.

  • Speaker #2

    C'est des carottes râpées ?

  • Speaker #3

    C'est des carottes râpées et la scène dure 10 minutes.

  • Speaker #1

    Ils n'en avaient pas beaucoup en stock, donc il fallait qu'elles fassent du bruit.

  • Speaker #3

    Je n'avais jamais vu ça manger des carottes râpées.

  • Speaker #2

    Alors, on va parler de la polémique, parce que bien sûr, comme pour le livre, il y a eu une polémique.

  • Speaker #1

    Il y a eu une vraie polémique sur le film. Le livre était un peu plus...

  • Speaker #2

    Le livre, effectivement, dépendant au moment de la sortie du film, déjà un personnage beaucoup plus connu du fait de son succès littéraire.

  • Speaker #1

    Et déjà controversé.

  • Speaker #2

    Et déjà controversé. La polémique. La polémique autour du film. Alors, quand on sort un film en France, on lui attribue un visa d'exploitation. C'est anciennement le CNCI qui faisait ça, qui s'appelle maintenant le CNCI. Donc c'est une sous-commission, il y a des commissions qui sont chargées d'examiner le film, de le regarder en gros et de dire, on lui met telle classification, tout public, moins de 12 ans, moins de 16, etc. D'abord, il se prononce pour un classement X. en raison du caractère pornographique, mais surtout, et c'est très important, d'incitation à la violence de certaines scènes. Dès lors, le dossier du film est renvoyé devant une commission plénière, qui statue à ce moment-là pour une interdiction aux moins de 16 ans. À sortie de l'avertissement, ce film, qui enchaîne sans interruption des scènes de sexe d'une crudité appuyée des images d'une particulière violence, peut profondément perturber certains des spectateurs. A l'époque, la ministre de la Culture, Catherine Tasca, se range à l'avis de la commission et autorise donc la distribution du film avec son interdiction en moins de 16 ans. Les réalisatrices contestent à ce moment-là le qualificatif de pornographique. Notamment Coraline Trinity, qui considère, elle, que, en gros, je vais transformer ses propos, mais les films pornos, c'est fait pour se masturber. Et effectivement, elle considère qu'il n'y a rien qui donne envie de se masturber dans ce film. Alors moi personnellement je suis complètement d'accord avec ça Je vais pas dire le contraire Là où j'ajoute un petit bémol C'est qu'en fait il y a des gens bizarres dans le monde Et Bah tu vois On sait très bien qu'aujourd'hui Il y a de la pornographie Qui est produite Qui met notamment en scène Des faux viols Donc en fait, je trouve ça hyper aléatoire de dire parce qu'en fait, bah ouais...

  • Speaker #1

    Et puis pour le coup, il y a des gros plans sur les parties génitales, donc à partir de là... Comment dire ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est là où c'est extrêmement difficile de définir réellement qu'est-ce que la pornographie. Donc, à partir de là, la sortie de Baises-moi est extrêmement médiatisée et donc accompagnée de nouvelles polémiques. La controverse sur la classification du film est relancée notamment par une action intentée par remouvoir une charmante association catholique et qu'on pourrait quand même clairement qualifier d'extrême droite. Cette association saisit le Conseil d'État en raison de la gronde violence du récit et des scènes de sexe non simulées. Conseil d'État, tac tac, on en réagit vite. Et effectivement, ils annulent le visa d'exploitation deux jours après la sortie. Chapeau ! Je crois qu'on n'a jamais vu un truc aussi efficace en termes de réaction.

  • Speaker #3

    Même l'IVG, ça a pris beaucoup plus longtemps.

  • Speaker #2

    Donc, le Conseil d'État, après avoir annulé la sortie, demande le klaxon X, ce qui relègue le film au statut d'une production pornographique conventionnelle et donc enchaîne la diffusion du film dans les salles classiques. À ce moment-là, en France, il doit rester, je crois, moins de moins de 5 salles dites je sais pas comment on les appelle des salles où on diffusait effectivement les films pornographiques qui n'existent absolument plus aujourd'hui il y en avait 2 à Saint-Etienne oh je vois que tu es renseigné tu les as bien connus pas bien connus et donc ça fait de Baisemois le premier film à être interdit en France depuis plus de 20 ans Le réseau des salles MK2, donc les salles de Marine Karmitz, passe outre l'interdiction et continue de diffuser le film. Et Promouvoir annonce son intention de poursuivre en justice MK2 et en l'occurrence Catherine Tasca, donc la ministre de l'époque, pour avoir laissé diffuser le film. Bon, au final, la ministre de la Culture statue en décidant de créer la possibilité d'émettre une simple interdiction aux moins de 18 ans sans classement X. En fait, elle remet cette possibilité qui existait déjà. Elle ne crée pas un nouveau statut, c'est faux. C'est quelque chose qui avait été plus ou moins arrêté en 1990 et qui est remis en fait en place. Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec moi, mais en fait, toute cette polémique, c'est quand même... Beaucoup de vent pour pas grand chose parce que je pense que comme tu le disais Delphine tout à l'heure en fait ça a fait toute la promo du film complètement ouais je pense que c'est un film il serait juste sorti dans les salles à mon avis il aurait pas rencontré un franc succès.

  • Speaker #1

    Non, moi je pense même qu'il aurait été cassé par la critique.

  • Speaker #2

    La critique, en fait, ce qui est très rigolo, c'est qu'on constate que c'est extrêmement varié. Il n'y a personne qui a dit que c'était un chef-d'œuvre. Et en général, quand les critiques sont plutôt positifs, ils admettent la qualité assez médiocre du film en tant que tel. mais souligne la beauté du geste.

  • Speaker #1

    Le message, en fait.

  • Speaker #2

    Voilà. Exactement. Après, on est très vite sur des critiques assez moyennes et des critiques qui le défoncent complètement.

  • Speaker #1

    Mais je pense que là où le bas blesse vraiment dans ce film, c'est le jeu d'acteur. On a l'impression de regarder une série B, en fait. Et... le jeu d'acteur a vraiment gâché je sais pas si le film aurait été un succès de fou mais je pense à même gâcher le message parce que du coup on souffle un peu en regardant c'est

  • Speaker #2

    ce que je te disais tout à l'heure c'est pour

  • Speaker #1

    Pourquoi ce choix ? Parce que tout le monde s'en foutait en fait ?

  • Speaker #2

    Non mais pourquoi ces deux actrices ? Pourquoi ne pas vraiment essayer d'aller quand même chercher pour ces deux rôles ? Parce que souvent dans un film, mettre tout le monde au diapason c'est très très compliqué. Mais vraiment sur ces personnages où là tu avais besoin d'avoir des gens qui soient au diapason... C'est dommage, en fait. C'est dommage parce qu'après, ça casse tout. C'est-à-dire que moi, c'est vrai que dès le départ, elles arrivent et... et tu fais non mais ça va pas on n'y croit pas on n'y croit pas une seconde surtout qu'on n'a pas l'impression qu'elles, elles y croient et pourtant je pense qu'elles font les et pourtant elles avaient envie

  • Speaker #1

    Youtube est une vraie mine il y a beaucoup d'interviews de réalisatrices, des actrices etc et en fait les actrices elles sont vraiment heureuses d'avoir participé à ce projet et elles défendent leur position et

  • Speaker #2

    mais c'est vrai que du côté du spectateur en fait le truc c'est que tu peux à un moment avoir toute la bonne volonté du monde quand t'as pas le niveau t'as pas le niveau et je pense effectivement qu'elles y croyaient vraiment faut voir que Karen Back elle s'est suicidée 5 ans après la sortie du film c'est vraiment pour des raisons autres, mais qui sont quand même liées, effectivement, à son histoire, et notamment... À son histoire avec le X. Donc, je pense qu'il y avait vraiment... Et pour le coup, moi, tu vois, je trouve qu'elle dégage quelque chose, cette actrice. Elle est triste. Oui, mais voilà.

  • Speaker #1

    Le personnage est triste dans le roman.

  • Speaker #2

    Moi, c'est là où je vais... Ajouter quelque chose, c'est qu'on parle de l'interprétation, mais je reviens, et vous savez que pour moi, c'est quand même un point qui compte beaucoup, je reviens sur la réalisation. C'est-à-dire qu'à un moment, des acteurs qui ne sont pas très bons, tu peux aussi les aider avec ta réalisation. C'est presque la fausse du cinéma par rapport au théâtre.

  • Speaker #3

    je pense qu'un bon metteur en scène de théâtre peut arriver à la même chose partir d'un matériau brut qui n'est pas faire découvrir lui-même,

  • Speaker #2

    l'amener lui-même moi je disais plus ça en ce sens si tu veux par le montage par le découpage par l'enchaînement de valeurs de plan un peu différentes parce que par exemple dans ce film si vous voulez on a en gros 3 valeurs de plan gros plan, plan moyen très gros plan

  • Speaker #3

    Il y a quelques plans larges, notamment quand ils arrivent. Quand ils arrivent sur la plage.

  • Speaker #2

    Oui, j'aurais dit plan d'ensemble. Il y en a très, très plein. Et en fait, c'est pareil. C'est des choses, à un moment, c'est par cette réalisation que tu peux mettre tes personnages. Tu peux créer un univers et créer la solitude de tes personnages.

  • Speaker #1

    Mais peut-être aussi que quand elles les ont engagés, elles ne se sont pas rendues compte. Tu vois que de la difficulté, elles n'ont peut-être pas capté que ça allait être compliqué de diriger ces actrices, qu'elles n'allaient pas se diriger toutes seules. Oui,

  • Speaker #2

    mais c'est là où je te dis qu'il y a un problème au niveau de la production aussi. C'est qu'à un moment, tu... Tu rentres dans un espèce de truc où il faut quand même un peu réfléchir à ce que tu es en train de faire.

  • Speaker #1

    Et si pour défendre les actrices, il y a une chose que j'avais notée, vous l'avez vu il y a moins longtemps que moi, mais en filigrane dans le livre, on comprend que Nadine est un peu amoureuse de Manu, mais ce n'est pas très franc. Et j'ai trouvé que dans le film, j'ai noté que dans le film, pour le coup, on le sent que Nadine est bien sur Manu.

  • Speaker #2

    Tout dans la merveilleuse scène de la danse à l'hôtel. Oui. Quel chef-d'oeuvre. effectivement je me rappelle ce petit accompagnement musical dancehall des années 90 qui plairait beaucoup à Terry il y a beaucoup de scènes de remplissage après bon juste là pour rigoler un peu bon les effets spéciaux entre guillemets wouah C'est en fait, là, c'est pareil. Tu veux tuer des gens en mettant des giclées de sang. Clairement, t'as pas les moyens de le faire. Dans ce cas-là, si tu dois avoir un moment de violence, un truc bien sanguinolent, bien machin, t'en fais qu'un. Ne fais pas des cadres pauvres et faits pourris avec ces giclées de sang qui ressemblent à un truc... Ça, c'est pareil, je te dis, ça, pour le coup, c'est ce qu'on faisait, moi, quand j'ai commencé à faire mes gros métrages derrière.

  • Speaker #1

    On avait des conseils de ketchup.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et tu vois, la scène où Manu tue... C'est son frère ou son mec ? c'est son frère il existe pas dans le livre on est d'accord c'est parce que lui non plus non lui il est pas non il est pas fou et donc en fait quand elle le tue mais là j'ai éclaté de rire et je me suis dit j'ai pensé à toi Delphine je me suis dit je crois qu'en fait je vais remercier Delphine parce que je vais voir un nanar ultime quoi je vais me régaler parce que c'est tellement naze mais aussi bien au niveau du montage que enfin juste Delphine C'est un truc ! Bon, finalement, c'est pas un amas ultime. Derrière, on s'ennuie. Mais voilà. Et quand elles tuent ensuite la dame qui retire de l'argent... Enfin... Elles essayent de faire des trucs. Elles n'ont pas le budget pour. Donc, encore une fois, peut-être qu'on est dans cette geste...

  • Speaker #3

    Ouais. Alors, il y a aussi... Si on en est aux scènes de meurtre, il y a aussi une jolie scène avec un faux raccord. C'est quand elles se font contrôler par les flics. Elles tirent sur le flic. Elle explose la tête, grosse giclure de sang à droite. Sylvette Ladin, qui était à gauche,

  • Speaker #2

    se prend la gueule. Voilà, voilà. Et alors, c'est vrai que les... En plus...

  • Speaker #1

    Ça avait pété un bouchon de l'autre côté.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et en plus, c'est vrai qu'en fait, les contrôles policiers, on te laisse souvent sortir de ta bagnole, comme ça, loose day. Est-ce que vous avez remarqué ce petit détail croquignolesque ? Donc ça, clairement, on n'a pas le budget. C'est le livre. Les uniformes des gendarmes qui viennent du gendarme à Saint-Tropez ça date des années 70 et même le reste en fait comme tout est un peu vieux c'est une vieille Citroën c'est celle de Louis Labroquement qui n'avait pas un temps bleu tu dis oh mince non mais à un moment en fait la fête pas cette scène trouve un autre truc et Et on s'arrêtera là, parce que celle-ci, on est obligé d'en parler. Et on fait vraiment une scène qu'il aurait vraiment mieux valu éviter de faire, qui est la scène dans la boîte à partouze. Cette scène n'était pas dans le livre. Qu'est-ce qu'elle vient faire là, cette scène ?

  • Speaker #1

    C'était pour le grand final de Karen.

  • Speaker #3

    Il fallait...

  • Speaker #1

    Quand elle arrive avec son clin.

  • Speaker #2

    Elle est ralentie à deux bras. Vous avez tous un visage dépité. C'est magnifique. Mais c'est là où en fait Moi je peux même J'arrive même pas à comprendre le truc De la Là tu vois sur ces petits passages C'est comme quand Francis se fait descendre Et qu'il est sur un ralenti

  • Speaker #3

    où il meurt en tombant sur la bagnole et où en toute logique avec la force d'attraction il aurait dû continuer de dégringoler sur le capot pour finir par terre et pas s'arrêter au milieu du capot merci Thierry tu as raison mais en fait tu

  • Speaker #2

    Là, pour le coup, pour moi, l'excuse du geste punk, etc., ne tient plus. Là, tu rajoutes des artifices qui sont juste... Ouais, ok, pourquoi ? Mais pourquoi ? Et là, c'est juste là, en fait, tu ne sais pas faire de cinéma. Mais c'est pas grave, c'est des choses qui arrivent.

  • Speaker #3

    Non, je crois que tout a été dit. On va pas s'acharner sur le cadavre.

  • Speaker #2

    Non, bon. Le box-office, c'est trop le bordel pour trouver des infos, donc j'en ai pas trouvé. Je sais pas combien d'entrées a réussi à faire ce film. Au final, franchement, c'est compliqué. T'as vu...

  • Speaker #1

    Par contre, tu disais...

  • Speaker #2

    Ah non, t'inquiète, mais t'as vu plusieurs chiffres quand même ? J'ai vu un peu des chiffres, mais qui sont pas cohérents. Mais je pense que c'est lié... Enfin, c'est pas qu'ils sont pas cohérents, c'est qu'ils sont... C'est... Qui est-ce qui a dit c'est le film dont tout le monde parle mais que personne n'a vu et je pense que c'est vraiment ça ce film c'est un film qui a fait un gros scandale mais que personne n'a vu par contre je vais juste vous dire quelques films qui sont sortis la même année parce que ça je trouve ça rigolo Quelques bons films qui sont sortis cette année-là. Il y avait Harry, un ami qui vous veut du bien, de Dominique Moll, qui est un extraordinaire... Thriller

  • Speaker #0

    que si vous n'avez pas vu, je vous encourage vraiment à voir. Ressources humaines de Laurent Canté. Très beau film social. Très politique. Et très fort. Virgin Suicide de Sofia Coppola, que personnellement, je porte dans mon petit cœur jusqu'au bout de ma vie et qui est pour moi l'un des films féministes les plus intelligents qui ait jamais été fait. Le goût des autres d'Agnès Jauhy, très bon film. In the mood for love de Wong Kar Wai, qui est un film qu'on aime ou qu'on n'aime pas, mais dont on ne peut pas nier la qualité cinématographique évidente. Voilà, en 2000, il y avait ça et plein d'autres choses encore. Donc je pense aussi que, bien sûr, c'est sûr que Bézmois a été un peu noyé là-dedans. J'ai fait exprès de ne pas sélectionner les premiers du box-office. J'ai fait exprès de sélectionner justement des films que je trouve un peu intéressants. Sur ce, très chers amis, nous allons passer à la conclusion. même si je suis pas sûr qu'il y ait besoin de...

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #2

    Moi, je pense qu'il y a une réussite qui peut être, mais du coup, une réussite plus personnelle. En fait, Virginie Despentes, je pense qu'elle est pour la visibilité du sexe et elle est pour que... Ça vous intéresse pas ce que je dis ? Virginie Despentes, je pense qu'elle est pour la visibilité du sexe et elle est pour que le sexe soit vu comme d'autres activités de la vie, que ce soit moins tabou. Dans King Kong Theory, elle dit clairement qu'elle est pour la légalisation de la prostitution. Elle veut que le sexe fasse partie un peu plus du paysage visible, on va dire. Et grâce à ce film, finalement, elle a fait un peu bouger aussi les lignes. Donc avec tout ce qui s'est passé, tous les interdits, on est revenu dessus, etc. Et derrière elle, du coup, il y a d'autres films qui sont sortis et qui, évidemment, ont fait parler parce qu'il y avait des scènes de sexe un peu trop explicites, probablement pas aussi réalistes que dans Baise-moi, mais en tout cas...

  • Speaker #0

    d'autres films avec des scènes de sexe non simulées ont pu avoir l'interdiction au moins de 18 ans sans être assortis du X infamant de la pornographie grâce à Baise-moi de Virginie Lépente et je pense que pour ça c'est une vraie réussite en tout cas personnelle pour

  • Speaker #2

    Virginie Lépente

  • Speaker #0

    Thierry ?

  • Speaker #1

    Moi je m'en tiendrai au niveau simplement littéraire qui est un petit peu mon domaine je trouve qu'avec Virginie Despentes on a eu c'est en date pour le moment la dernière des autrices de vraies autrices des gens qui par leur prose, qui par leur livre ont fait un petit peu remuer les trucs on adhère, on n'adhère pas peu importe Mais je pense dans la littérature française, et même si elle s'est un petit peu rentrée dans le rang plus tard, l'Académie Goncourt, après Renaudot, ceci, cela. Avec Virginie Despentes, on a une auteure qui a des choses à dire. Elle les dit à sa façon. Elle n'en a rien à foutre de comment c'est reçu. Elle les dit à sa façon. Elle mène sa vie comme ça. Ça lui vaut des procès d'intention. Mais là, on est sur un domaine plus politique et je ne m'attarderai pas dessus.

  • Speaker #0

    pour lire le livre livre de poche ben oui livre de poche on peut il se trouve facilement on le trouve partout il est partout pour voir le film si vous y tenez il y a de la VOD Il n'y a pas d'édition, clairement, actuellement, Blu-ray 4K qui soit prévue, de ce que j'ai cru voir. Et je n'ai pas trop regardé si le DVD était encore accessible ou pas via...

  • Speaker #2

    enfin en neuf il est plus trouvable en ocase sur Vinted j'ai regardé sur Vinted alors il y sera probablement à un moment ou un autre il y a bien quelqu'un qui va se débarrasser de sa VHS ouais alors la VHS il

  • Speaker #0

    faut encore avoir le lecteur de VHS le Manitou Scope, voilà c'est ça que j'ai cherché ok bah merci les amis et donc dans le prochain épisode nous allons faire Astérix chez Cléopâtre merci Thierry de rien c'est grâce à toi que nous allons faire Cette bande dessinée, ça sera la première fois qu'on fera une bande dessinée. Ça va être un format complètement différent, je pense. Ça sera sympa aussi à faire. Ça va nous changer un peu de cet épisode. On sera sur quelque chose d'un peu plus léger.

  • Speaker #1

    Et on sera sur des choses très visuelles, puisque bande dessinée, adaptation cinématographique.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Alors je dis qu'on sera sur des choses... plus légère, c'est sûr que si on parle trop de Depardieu, c'est pas évident pour moi.

  • Speaker #1

    De discrimination liée au poids.

  • Speaker #0

    C'était pour autre chose que je disais ça. Et on vous remercie beaucoup d'avoir écouté cet épisode. On espère qu'il vous a plu. On tient à vous dire qu'on est très très heureux de revenir enfin avec un nouvel épisode. On sait que vous nous avez attendus.

  • Speaker #1

    avec impatience ou là sous les métages pris je peux répondre à toutes et tous les fans du podcast nous ne sommes pas morts nous sommes en pleine forme et on va vous en sortir au moins un ou deux de plus cette saison au

  • Speaker #0

    moins un ça serait bien voilà alors donc par rapport à ce que Delphine disait quant au fait qu'on croulait sous les messages en fait on aimerait bien crouler un peu plus sous les messages pas dans le sens où on vous supplie envoyez nous des messages mais on vous supplie quand même un peu non mais c'est qu'en fait on serait super content d'avoir votre avis sur ce qu'on fait et que vous même pour que vous nous disiez les choses qui vont pas vous trouvez que c'est pas la bonne formule alors on sait tous que vous adorez Delphine que voilà mais donc vous avez le droit de nous dire Maxime tu devrais te taire tu parles trop tu parles mal en plus etc des choses comme ça mais faites nous des petits retours c'est important pour nous pour qu'on essaye de vous fournir quelque chose qui vous qui vous plaisent plus je sais pas parce que l'essentiel c'est surtout de nous faire plaisir à nous mais d'avoir quand même une petite idée d'une ligne qui pourrait vous intéresser s'il y a des choses que vous souhaiteriez qu'on fasse un petit peu différemment ça compte pour nous de la même manière s'il vous plaît mettez nous des notes sur les applis de podcast mettez nous des notes et des commentaires parce qu'il n'y a que comme ça qu'on peut monter un peu dans les recherches et qu'on peut être écouté et même si on adore faire ça parce que c'est du plaisir de faire ça entre nous etc etc c'est aussi un peu de boulot et en fait je vais être très franc avec vous on fait ça un peu aussi pour que les gens nous écoutent Je pense que Delphine écrit des livres un peu pour qu'on la lise aussi.

  • Speaker #2

    Pour la post-sérité.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. En fait, on est comme tout le monde. Certes, on fait ça pour nous, mais si ça peut être un peu diffusé, c'est plutôt sympa. Sur Instagram, vous pouvez nous écrire à 2 underscore l'écrit tout attaché underscore A underscore l'écran tout attaché.

  • Speaker #2

    Si vous tapez de l'écrit à l'écran dans la recherche, vous nous trouverez.

  • Speaker #0

    je sais même plus il y en a peut-être d'autres mais vous verrez qu'il y en a voilà voilà likez, partagez je le répète très rapidement aussi on a un nouveau podcast qui est en ligne qui s'appelle Jeito Radio et on parle du domaine d'un domaine complètement différent qui est effectivement la photographie ça vous pouviez pas vous en douter quand je vous donne le nom mais donc c'est un podcast sur le domaine de la photographie c'est très sympa vous le trouvez sur toutes les applications de podcast nous une fois de plus on a été ravis de faire ce petit podcast pour vous on espère vous en offrir très vite d'autres on espère que ça vous aura plu on vous dit mince et je ne l'ai pas noté on vous souhaite une bonne après-midi on vous souhaite une bonne journée une bonne soirée et voire même peut-être une bonne nuit bye bye bisous bisous ciao

Description

Où l'on vous parle de deux oeuvres qui d'une certaine manière n'en font qu'une et ayant suscité l'une comme l'autre de vives polémiques pour des raisons plus ou moins valables.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le rad est pur, les tables poisseuses,

  • Speaker #1

    les verres dépolis remplis d'alcool bon marché y sont engloutis par des clients au regard vide.

  • Speaker #0

    La plupart d'entre eux ne tournent pas qu'à l'alcool d'ailleurs,

  • Speaker #1

    et les allers-retours de certains dans des toilettes cradingues pour s'y injecter leur dose ne semblent étonner personne.

  • Speaker #0

    Surtout pas le patron qui,

  • Speaker #1

    bien au contraire, s'applique à refourguer à ce qu'il le souhaite des doses de tout ce qui est accessible sur les marchés de drogue nulle.

  • Speaker #0

    L'égal est l'égal de fait. Dans un coin de ce qui était encore, il y a quelques dizaines d'années en arrière, ce bistrot correct où les travailleurs venaient prendre leur blanc limé le matin et leur blanc tout pour le soir, sur l'une des rares banquettes pas encore entièrement recouvertes de traces à la provenance plus ou moins suspectes, est assis un homme, fin, au visage émasqué, dissimulé sous une casquette plate. Il porte des petites lunettes rondes à monture en acier et examine un petit carnet en cuir souple sur lequel il note de temps à autre avec un petit stylo en or fin des ensembles de lettres et de chiffres que lui seul ne comprend. Ce perfecto impulsé laisse apparaître un onglet sur lequel on peut lire en lettres couleur sang. Remus ! Il détonne un peu au milieu durable. Pour un père étrange, ne fais pas de bruit. A l'air concentré sur ce qui m'appelle. Le seul point commun qu'il a peut-être avec une partie des péquins présent dans la salle, c'est qu'il enchaîne clope sur clope, allumant la suivante avec la fraise en grandissant de cette bien juste finie. Alors que le bruit de fond semble s'éteindre soudain, il lève les yeux et voit une jeune femme habillée d'un jean suzé et d'un simple tee-shirt blanc sous un trench noir. Elle a les cheveux mi-longs et le maquillage léger. Un type au regard bovin laisse tomber sa queue de billard pour aller se mettre au travers de son chemin. On sent clairement qu'il a derrière la tête une idée pas franchement romantique. Ses camarades de jeu essayent de le rattraper, mais trop tard. Le niaiseux se place devant la mise et la toise de ses deux têtes de blu. À peine a-t-il ouvert la bouche pour laisser sortir une insanité qu'il se mange un coup de genou dans les parties, suivi d'un écrasage de cendres et éricards sur son parrain qui éclate en laissant pister quelques hectolitres de rédif.

  • Speaker #1

    Pour le finir...

  • Speaker #0

    La demoiselle envoie un coup de Doc Martens à nouveau dans son bas-ventre, puis ensuite le néo de sa gorge avant de se tourner vers le patron du bar qui, figé, laisse déjà apparaître sur sa figure un zeste d'inquiétude. Évacue-moi de cette raclure, tu veux !

  • Speaker #1

    J'ai déjà vu des tronches de bidet pas possibles dans ton putain de bouclard, mais là on atteint les sommets de la stupidité !

  • Speaker #0

    Et, reprenant son chemin d'une démarche impériellement antistèque, la jeune femme vient s'asseoir aux faces de l'homme au péril étrange qui la regarde faire tout sourire.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui te fait marrer, Thierry ?

  • Speaker #0

    On dirait que ta vie était un film de drôle avec ton petit pansement au bec.

  • Speaker #1

    Ça fait plaisir de te voir, Delphine, depuis le temps. Je vois que t'as rien perdu de ta superbe. Semblerait même que t'as amélioré ton jeu de chambre. À son tour,

  • Speaker #0

    elle esquisse en sourire,

  • Speaker #1

    puis sort d'une des poches de son trench un bouquin qu'elle dépose sur la table devant l'homme. Hum, alors si je pisse bien, les affaires reprennent, demande Thierry en commençant à feuilleter l'ouvrage.

  • Speaker #0

    T'as tout capté, gros. T'as tout capté.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans De l'écrit à l'écran, le podcast qui, ce mois-ci, se fait la malle pour une virée meurtrière où se mêlent violence++, sex-hardcore, gigalitres de Jack Day et dialogues qui, bizarrement, ont l'air de vouloir se la jouer à la santé. Pour m'accompagner dans cette belle, ça reste à prouver, aventure, je suis rejoint par mon équipe de joyeux sulfateurs, amateurs de pornographie zoophile, de violences gratuites et de consommation excessive de produits stupéfiants parce que, tu vois, c'est ça d'être une rebelle qui écoute du punk et porte des t-shirts motored. Mais t'inquiète frère, j'ai eu un Renaudot. Hello Delphine ! Comment va ?

  • Speaker #2

    Salut, ça va ?

  • Speaker #1

    T'as préparé les munitions pour tes flingues ? Acheté ton pack de crocs et choisi la prochaine victime pour la détrousser sans oublier d'abord de lui obliterer le cerveau d'une bastosse ? Tes muscles puissants et souples, t'as peur hein ? Sont-ils bien échauffés pour pouvoir éclater des salopards de machos dans les bas-fonds d'une ville désertiquement déprimante quelque part, là-bas, au niveau de ce que certains appellent encore la France des sous-préfectures ?

  • Speaker #2

    Bah écoute, je pense que je suis moins préparée que toi, mais c'est bon là, je vais me mettre au niveau.

  • Speaker #3

    C'est cool.

  • Speaker #1

    Et toi Thierry, toi qui es punk dans l'âme, toi qui craches sur cette salope de société qui nous étrangle et fait de nous des déchets, toi qui sais faire rugir le son de la colère du peuple abruti par l'infamie d'un système endoctrinant qui voudrait bien faire de nous des êtres dénués d'émotions, des larves sans avenir dont le seul objectif est de rentrer chaque soir après une journée d'un labeur éreintant et finalement s'abattir devant un écran. Est-ce que tu ne regrettes pas un peu les écrevisses maintenant ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Ça va, sinon ?

  • Speaker #2

    Le niveau est trop haut. Le niveau est trop haut, Maxime. Tu nous perds.

  • Speaker #1

    il nous a bougé les oreilles moi ça va et pour notre plus grand plaisir pour notre grand retour sur les internets nous sommes aussi accompagnés du mastar de la manette, du geek de la guitare du monteur magique monsieur Terry est bien parmi nous et ça nous fait extrêmement plaisir ça me fait énormément plaisir aussi merci merci merci Delphine je

  • Speaker #2

    fais une gorgée de café en même temps elle a failli s'étouffer

  • Speaker #1

    Jingle ! Alors, je vais juste commencer par poser d'emblée un gros disclaimer. On va parler aujourd'hui de deux œuvres qui n'en font qu'une et qui abordent des sujets particulièrement difficiles. Donc clairement, on va être un peu obligé de parler nous aussi de ces sujets. Et comme on est un podcast où on essaie quand même un minimum de pas trop se prendre le chou, il n'est pas impossible qu'on dérape un peu. Donc, peut-être que certains d'entre vous l'auront compris, nous allons ce mois-ci vous parler d'une oeuvre qui a fait couler beaucoup d'encre, Baisse-moi de Virginie Despentes. Et comme c'est toi Delphine qui l'a choisie, tu vas nous expliquer pourquoi s'il te plaît.

  • Speaker #2

    Alors moi j'ai choisi qu'on parle de Baisse-moi de Virginie Despentes pour vous emmerder un peu parce que j'ai bien vu que quand j'ai commencé à parler de Despentes vous étiez là donc j'ai choisi surtout moi j'ai choisi aussi celui-ci parce que c'est son tout premier roman et j'ai trouvé intéressant de revenir en arrière parce qu'aujourd'hui Virginie Despentes je pense que tout le monde la connait même sans l'avoir lu, tout le monde voit un peu qui est le personnage et j'avais envie de revenir un peu à ses débuts voir comment elle est arrivée, comment elle s'est fait connaître et voilà c'est la raison pour laquelle j'ai choisi ce roman en particulier ok

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous faire le résumé du livre, s'il te plaît ?

  • Speaker #2

    Alors, Baisse-moi, c'est l'histoire de deux femmes, Nadine et Manu. Donc, on commence comme ça. Les deux femmes sont chacune dans leur vie et elles ont toutes les deux des vies très particulières en dehors de la société. Nadine n'arrive pas du tout à s'intégrer à la société. Elle ne travaille pas. Enfin, si, elle travaille, mais son travail, c'est de se prostituer. Donc, ce n'est pas du tout un métier socialement accepté. Pour payer son loyer, elle se prostitue. À côté de ça, en fait, elle est accro au sexe. Elle passe ses journées à regarder de la pornographie et elle ne comprend pas du tout sa colocataire qui, elle, a une vie normale, un travail normal, enfin quand je dis normal, un travail normalement accepté, une vie sociale tout à fait normale. Et Nadine la regarde en se disant mais cette fille est vraiment bizarre. Alors que nous, en tant que lecteur, c'est Nadine qu'on trouve bizarre. A côté de ça, on a une autre jeune femme qui, elle, est manue et qui vit dans une banlieue qui est complètement régie par la violence. Et en fait, au même moment... au même moment il va leur arriver chacune quelque chose qui va les faire vriller et chacune vont commettre un meurtre s'enfuir et se rencontrer alors je rigole parce qu'il y a Terry qui n'a pas lu le livre et qui est là mais mon dieu de quoi il parle je

  • Speaker #1

    me dis que j'ai bien fait de ne pas lire le bouquin de voir le film c'est intéressant comme par hasard elle se rencontre

  • Speaker #2

    Ouais, elles vont se rencontrer et elles vont s'allier. Bon, alors là, je le résume rapidement. Elles vont s'allier et en fait, le livre, c'est vraiment une virée. C'est un Bonnie and Clyde, mais sauf que c'est deux femmes. Et en fait, ça va être un livre sur la violence et un livre où elles vont juste faire tout ce qu'elles ont à faire, tout ce qu'elles ont envie de faire sans se poser de questions. Est-ce que ça vous convient comme résumé ?

  • Speaker #1

    T'es sûre que t'as terminé ?

  • Speaker #2

    c'était trop court c'était trop long la balle perdue c'était parfait je viens de la comprendre puisque Maxime est désagréable laissez moi vous raconter les détails page

  • Speaker #1

    après page en fait vous savez quoi même j'ai une idée je vais vous lire le livre bien en version ASMR ASMR

  • Speaker #3

    ASMR

  • Speaker #1

    ASMR ASMR Ok, ok. Donc, comme d'habitude, même si c'était il y a très longtemps maintenant, peut-être que les quelques auditeurs qu'on a encore s'en souviennent, on va commencer d'abord par parler du livre, ensuite on parlera du film, et puis on fera une espèce de petit comparatif entre les deux. Et donc, à propos du livre... Je vais commencer par vous demander vos avis, tout simplement. Je vais commencer par Thierry.

  • Speaker #3

    C'était un livre que j'ai lu il y a très très longtemps, au moment de sa ressortie chez Grasset, alors que je travaillais en médiathèque. Et je l'avais lu parce qu'au niveau du public de la médiathèque, il déchaînait les passions. Pour ou contre, il n'y avait personne de tiède. Je m'en souvenais peu de cette lecture. Voilà, je l'ai relu et sincèrement, j'ai beaucoup aimé.

  • Speaker #1

    Delphine ?

  • Speaker #2

    Alors, moi je pense que mon avis n'est pas complètement objectif dans le sens où j'ai lu ce roman pour la première fois il y a quelques mois et du coup, je connais l'histoire de Virginie Despentes, je connais son succès actuel et surtout j'ai lu King Kong Theory et j'ai commencé par lire son essai féministe ce qui l'a fait encore plus exploser et ce qui l'a rendu encore plus populaire c'est la première chose que j'ai lu de Virginie Despentes et du coup j'avais déjà L'histoire de Virginie Despentes. Tu l'as lu, toi, Maxime, King Kong Théorie ?

  • Speaker #1

    Non. C'est un truc dont on parlera et sur lequel je vais être totalement honnête et clair. Je n'ai lu que ce bouquin de Despentes. Je pense que mon jugement de ce fait sera particulièrement biaisé.

  • Speaker #2

    Oui et non, parce que tu l'as lu comme les premiers lecteurs. C'est ton premier Despentes, comme les lecteurs qui l'ont découvert à ce moment-là. Toi, tu l'as lu... Thierry King Kong Theory c'est vrai Thierry Thierry c'est dur j'allais dire Thierry tu vois c'est normal et toi Thierry tu l'avais lu King Kong Theory ? pas du tout non mais Thierry ne sait pas lire pardon excuse moi je ne reposerai plus la question et en fait donc King Kong Theory elle se livre beaucoup Virginie Despentes et on se rend compte qu'en fait il y a Alors, je ne vais pas parler d'un roman autobiographique, mais en tout cas, il y a beaucoup de choses qui se passent dans Baise-moi qu'elle a vécues sur un plan ou sur un autre qu'elle a réellement vécues. Pas les meurtres, en tout cas, elle ne les a pas avouées, donc une conque théorie. Et bref, tout ça pour répondre à la question. Moi, j'ai aimé ce livre parce que j'aime profondément le personnage de Virginie Despentes et j'ai lu ce livre comme... comme un peu son premier bébé, ce qu'il a fait arriver. Et j'ai vu ses maladresses dans ce livre et j'ai vu comme elle a évolué parce que j'ai lu un peu plus de choses d'elle et notamment dans ses derniers ouvrages. Mais pour être 100% honnête, je pense que si je ne connaissais pas Virginie Despentes et que j'avais lu ce livre pour la première fois, j'aurais pas trouvé ça intéressant. Là, j'ai lu le sous-texte, j'ai lu la deuxième lecture, enfin le deuxième niveau de lecture parce que je connais le... Je connais l'autrice. Et toi, du coup ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, du coup, quand j'étais en troisième, on nous a fait écrire une rédaction à la rentrée dans laquelle on devait raconter qu'est-ce que vous auriez voulu faire pendant vos vacances. Et moi, j'ai écrit une rédaction... où j'expliquais que j'aurais voulu être un serial killer qui tuait les couples sur la plage, que je les enterrais en laissant dépasser juste leur tête, que je peignais en jaune, et sur laquelle je faisais des smileys avec leur tête. Et ça a fait un bordel pas possible dans le collège, etc.

  • Speaker #2

    Tu es un peu comme un psychiatre pendant ton adolescence.

  • Speaker #1

    Tu continues, non, non, pas juste pendant mon adolescence. Et donc voilà, pour moi, c'est de ce niveau. C'est une rédac de collégiens ou de lycéens.

  • Speaker #2

    C'est violent.

  • Speaker #1

    Bah voilà, c'est mon avis. On passe à la suite. Thierry, tu vas nous faire une petite présentation. Je ne sais plus comment tu me l'avais dit. Présentation de l'oeuvre, de l'auteur, remise en contexte, blablabla.

  • Speaker #3

    Alors, Virginie Despentes, de son vrai nom d'Ajet, est née en 1969. Elle a choisi son... Nom de plume, Dépente, en référence à la rue Dépente qui se trouve dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon. Et c'était une rue dans laquelle elle le tapinait pendant son adolescence. En 1992, elle rédige en un mois, selon la légende,

  • Speaker #1

    Baisse-moi. Ah moi j'ai lu trois semaines.

  • Speaker #2

    On y va très vite parce que trois semaines, un mois...

  • Speaker #3

    Ça dépend si tu comptes les week-ends ou pas. Le manuscrit va circuler dans le circuit post-punk mais par contre, tous les éditeurs à qui elle l'envoie le refusent. Il y aurait eu neuf éditeurs successifs qui auraient refusé son manuscrit.

  • Speaker #1

    Juste, quand même. Là, je suis obligé d'intervenir. Il y a un gros truc dans la légende des pentes sur le fait que neuf éditeurs ont refusé le script. Pardon, le bouquin, etc. On pourrait peut-être aussi se dire que sur les neuf éditeurs, j'entends que certains les refusaient à cause du contenu. On pourrait aussi envisager que certains l'ont refusé juste parce qu'ils l'ont trouvé mauvais.

  • Speaker #2

    Oui, ou juste aussi qu'en fait, il n'y a pas beaucoup d'auteurs qui envoient un manuscrit et paf, tous les éditeurs... exactement c'est pas une légende non mais c'est pas une légende c'est un fait,

  • Speaker #1

    9 éditeurs ont refusé quand tu lis des textes sur l'histoire de ce bouquin c'est beaucoup présenté comme étant tout le monde l'a refusé parce qu'il était trop trash, parce qu'il était ceci parce qu'il était cela,

  • Speaker #3

    je trouve qu'il faut remettre un peu la plupart des éditeurs ont une politique d'édition et ils vont refuser des manuscrits sans doute très bons, qui mériteraient d'être édités, mais pas chez eux, parce que ça ne correspond pas à l'ADN de la maison d'édition. Donc il n'y a pas de malédiction du manuscrit maudit.

  • Speaker #1

    Personnellement, j'ai lu quand même beaucoup de choses où c'était un peu beaucoup présenté comme ça.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #1

    après c'est enjolivé Non mais ça fait partie d'une histoire qu'on crée autour d'un auteur et voilà je ne fais pas un procès d'intention là-dessus mais je voulais juste remettre un petit...

  • Speaker #3

    Tout à fait, et c'est un petit éditeur les éditions Masso qui le publie en 1994 d'abord tiré à très peu d'exemplaires quelques milliers et puis le bouquin dépasse les 10 000 Mais ça tournait à l'époque encore, ça tournait surtout sur un circuit très particulier, circuit post-punk. Alors ce qui va se passer, c'est que Virginie va rencontrer Patrick Eudeline, qui est à l'époque journaliste à Best. Et Eudeline le lit, il aime bien, et il en parle à Thierry Ardisson, qui en parle dans son émission. Et le bouquin dépasse les 100 000 exemplaires vendus. Les éditions Masso, en bon éditeur qui fait bien son travail, dilapident tout l'argent et est obligé de mettre la clé sous la porte. Et c'est les éditions Grasset qui vont ressortir le bouquin en 1995. Donc Virginie Despentes émerge à peu près un an d'intervalle avant-après, en même temps que Vincent Ravalek, Michel Houellebecq et Poppy Zibright, non française et auteure de Fantastique. Le point commun entre ces trois auteurs, c'est un style complètement décomplexé, subversif, transgressif et qui ont... qui comporte beaucoup d'éléments d'oralité.

  • Speaker #2

    C'est une écriture un peu parlée, comme tu parles.

  • Speaker #3

    Un langage très cru également. Et c'est quand même assez rigolo de voir que c'est tout arrivé comme ça, plouf, d'un coup, alors qu'ils ne se connaissaient pas, ces gens-là.

  • Speaker #2

    Tu veux dire qu'il y avait un alignement dans le ciel ?

  • Speaker #3

    Il devait y avoir un alignement planétaire, cosmique.

  • Speaker #2

    Est-ce que tous nés en 69 ?

  • Speaker #3

    Virginie Despentes démarque un petit peu des autres parce que chez elle, on a beau dire, mais il y a quand même de l'humour. D'embaise-moi, moi, il y a certaines répliques qui m'ont fait éclater de rire. Mais tu rigoles. J'aurai l'occasion d'en revenir quand on parlera. Je rigole. Voilà. Des 14 auteurs cités, seul Dépente continue à tracer son sillon, même si son style, c'est quand même pas mal assagi, il me semble. Donc, elle a été révélée par son premier roman, baisse-moi. même si au jour d'aujourd'hui on peut dire que son plus grand succès c'est Vernon Subutex qui a été adapté en série TV et en bande dessinée

  • Speaker #1

    Delphine est-ce que tu aurais quelque chose à nous...

  • Speaker #2

    Je vais rebondir sur les propos de Thierry. Je vais revenir spécifiquement sur Baisse-moi, puisque c'est le sujet du podcast.

  • Speaker #1

    C'est même toi qui l'as choisi.

  • Speaker #2

    C'est même moi qui l'ai choisi. C'est un livre court. Si je ne dis pas de bêtises, il dépend, tu avais 23 ans quand le livre a été publié. C'est bien ça ?

  • Speaker #3

    Il est en 69.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #3

    c'est ça.

  • Speaker #2

    Je sais bien compter. Donc, elle l'a écrit un peu avant. C'est vraiment un livre qu'elle a écrit très jeune. Je ne sais pas, vous, ce que vous écriviez à 20 ans, est-ce que vous auriez écrit quelque chose ?

  • Speaker #1

    C'est un livre court, tu trouves ?

  • Speaker #2

    Oui, il fait 300 pages. Ce n'est pas un petit livre, mais c'est loin d'être un pavé.

  • Speaker #1

    Il aurait pu être un peu plus court.

  • Speaker #2

    C'est dur. Au niveau de l'écriture, tu parlais d'une écriture très orale. C'est une écriture qui est crue. qui est assez forte, en tout cas qui a un caractère, quand tu lis Dépente, tu sais que tu es en train de lire Dépente. Je trouve que... Clairement, elles sont fous, en fait. Elles écrivent... On disait ça un peu en off tout à l'heure avec Thierry. Des pentes écrites pour elles-mêmes. Et elles sont fous du lecteur. Elle n'est pas vraiment en empathie avec le lecteur. Elle est sans retenue, sans pudeur. Elle crache tout ce qu'elle a à cracher. Et la personne qui le lit le reçoit un peu comme elle peut. et elle s'embarrasse d'aucune convenance et je crois que c'est ça que moi j'aime beaucoup chez Dépente, c'est qu'elle fait ce qu'elle a envie et on en reparlera tout à l'heure avec le film qu'elle a réalisé mais vraiment juste elle fait les choses pour elle, elle s'amuse et elle fait ce qu'elle a envie de faire je pense que pour apprécier vraiment la plume de Dépente dans Baise-moi il faut avoir lu la suite de la bibliographie de Dépente parce que j'ai également lu le premier tome de Vernon Subutex où on est sur la même chose, le même type d'histoire, le même niveau de violence plutôt que le même type d'histoire, mais avec une plume qui s'est vraiment aiguisée avec le temps. Encore une fois, elle était très jeune, Virginie Despentes, quand elle a écrit Baise-moi Elle était vraiment très jeune et le livre reste bon.

  • Speaker #1

    C'est un avis subjectif. C'est un avis subjectif, mais je comprends complètement. Moi, quand j'ai terminé ce livre, je ne me suis pas dit plus jamais je lirai du Depente Je me suis dit tu ne peux pas rester là-dessus Parce qu'effectivement, il y a tout ce qu'il y a autour. Il y a la persona de dépente. Alors oui, ça, c'est un point aussi qui est important. Moi, personnellement, j'ai beaucoup de mal avec la persona de dépente. La persona publique. Ça doit être ça, parce que je suis un mal...

  • Speaker #3

    Dominateur et puis n'aime pas...

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça. Et puis un peu réac aussi, parce que de toute façon, si t'aimes pas dépente, c'est que t'es réac et macho.

  • Speaker #2

    C'est ce que j'allais dire de toi.

  • Speaker #1

    Voilà. Non, mais tout le monde dit ça de moi. C'est hyper connu. Non, non, non, mais clairement, je pense que je ne peux pas en rester là parce que c'est... Aujourd'hui, en France, elle fait partie du paysage littéraire et plus que... Plus, plus, quoi. Elle compte. Maintenant, c'est clair que je ne vais pas en relire un tout de suite. J'ai les subutex à la maison. J'aime bien dire j'ai du subutex à la maison. Non, j'ai pas de subutex à la maison. J'ai d'autres trucs, mais pas du subutex. L'exomile, ouais, un peu. Mais non, non. Mais bon, les subutex, trois tomes, c'est bon, tu vois.

  • Speaker #2

    Au-delà de ça, autant... Je ne vais pas dire que Baisemoi est une lecture légère, mais par rapport à Vernon Subutex, c'est quand même beaucoup moins déprimant. Vernon Subutex, l'écriture est incroyable, mais c'est horrible, c'est sans espoir, c'est très dur. Il faut que psychologiquement, tu sois prêt.

  • Speaker #1

    C'est vachement bien que tu dises ça pour moi, parce qu'en fait, le truc, quand tu nous as dit je veux qu'on fasse Baisemoi c'est vraiment... ah bah ouais désolé je pense qu'on va beaucoup rigoler ça c'est obligé en fait moi quand t'as dit que tu voulais qu'on fasse ce livre ce qui m'embêtait le plus c'était pas tellement de lire du Virginie Despentes parce qu'au contraire je me disais tu connais pas cet auteur, on en parle beaucoup super c'est l'occasion moi il y a beaucoup de livres grâce au podcast où je me dis vers lesquels je vais parce que justement on les aborde dans le podcast c'est pas des bouquins vers lesquels j'irais obligatoirement tu parles des écrevisses ? Oui, les écrevisses. En fait, le truc, c'est que ce livre, il me faisait peur. Il me faisait peur en ce sens où je me disais, ça va être hardcore, ça va être glauque, ça va me foutre la déprime, je vais être... je vais pas être bien et tout. Et le truc, en fait, c'est que je me suis juste ennuyé. C'est même pas que je l'ai trouvé mauvais. parce que j'avoue qu'il y a des choses, je ne peux pas dire qu'il n'y a rien, je ne peux pas dire que c'est un livre, mais je me suis ennuyé. D'abord, je le trouve trop long, je trouve que pour ce qu'elle raconte, il est trop long. Je perçois, elle me dit bien, je perçois, me semble-t-il, ce qu'elle veut y mettre en termes de sous-texte. Mais je... Je trouve que c'est noyer dans un truc où, pour moi, c'est pas cohérent. Encore une fois, ça n'est que mon point de vue. Thierry parlait du fait qu'il a ri. J'ai même pas ri. Et je me disais, mais en fait, peut-être justement, il y a des trucs qui vont me faire marrer parce qu'en fait, c'est décalé. En fait, j'ai beaucoup cherché à chaque fois, parce que je voulais y trouver quelque chose. Et je n'ai pas réussi. C'est plus ça qui m'a embêté qu'autre chose.

  • Speaker #2

    Et est-ce que ça ne viendrait pas du fait que je suis un macho ? Non, pas du tout. Moi, j'ai eu beaucoup de mal à développer de l'empathie pour les héroïnes. Vraiment, il n'y en a aucune des deux. Je lisais ce livre et je me disais, je crois que c'est la première fois que je lis un livre et vraiment, je les comprends, mais je n'ai pas du tout envie de les défendre. Je n'ai pas du tout envie de dire, les pauvres, il n'y a aucune scène où je me suis sentie... Oui, on en pâtit avec elle.

  • Speaker #3

    Oui, je vous rejoins un petit peu tous les deux, puisque moi, c'était une deuxième lecture. La première lecture, c'était vraiment... Tout le monde en parlait, de Baisemois. Du coup, je me rappelle très bien, j'étais en train de lire les œuvres du Marquis de Sade, et je me suis dit, tiens, je vais faire une petite pause, et je suis passé à Baisemois. Donc, dans un premier temps, je me suis dit, mais tout ça pour ça ? et à la relecture par contre là je me suis dit mais bon sang alors oui il y a tout un tas de choses qu'on pourrait qualifier défauts, les personnages sont creux moi j'avoue que par moments je me demandais, je me rappelle plus qui était Manu qui était Nadine c'est tout creux il y a des accumulations de scènes répétitives mais je crois que si et seulement si c'était vraiment ça qu'elle voulait faire elle l'a réussi je veux dire moi je trouve que c'est un livre qu'on peut adorer, qu'on peut aimer,

  • Speaker #1

    qu'on peut détester c'est là où il faut vraiment que vous soyez je ne suis ni dans la détestation je ne suis pas dans la détestation je suis dans le

  • Speaker #3

    Oui, mais tu te dis qu'à l'occasion, je me relierai à un autre débat.

  • Speaker #1

    Oui, mais pas parce que ce livre me donne envie de relire à un autre, parce que je me dis qu'il faut quand même...

  • Speaker #2

    Il y a quelque chose qui est assez intéressant dans ce livre, et je pense que c'est peut-être pour ça qu'il est creux, c'est montrer que justement, ces filles sont remplies de vide. Elles ont rien, elles sont dans un schéma binaire où t'as le dominant et le dominé, y'a que ça qui existe, elles ont été les dominées toute leur vie, passives, dans la soumission, et là en fait elles ont juste vrillé, la cocotte a explosé, et elles passent de l'autre côté, mais comme elles connaissent que les excès, genre les meufs c'est Poutine quoi. Où t'es dominant, où t'es dominé. Non, mais c'est ça. Où t'es dominant, où t'es dominé. Donc, elle passe dans l'excès inverse. Et du coup, c'est tout un livre sur les excès. Et d'ailleurs, même dans le vocabulaire, il n'y a pas un moment où elle dit qu'il faut être dans l'abus, qu'il faut faire trop. Manu, elle est boulimique. Elle ne fait que manger et elle ne mange pas. Elle dévore. Il y a cette scène dans le salon de thé où les gâteaux, elle les prend. On a l'impression qu'elle les gobe. On dirait Homer Simpson, comme on raconte le truc. Mais genre Homer Simpson.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #3

    dès qu'elle a fini de manger, elle va se faire vomir.

  • Speaker #2

    pour recommencer à manger et elles sont tout le temps dans cet excès de violence ça fait que c'est de tout je l'ai piqué aux explications de Virginie Despentes donc c'est un peu de la triche mais Virginie Despentes disait que quand elle a écrit c'est un peu de la triche dans mon interpretation j'ai été influencée par l'autrice mais elle explique quand elle a écrit ce livre elle voulait montrer que personne ne méritait de mourir et que n'importe qui peut mourir, que la mort peut frapper n'importe où. Et c'est pour ça que dans le roman, elle fait tuer un petit garçon. Et le petit garçon, il est tué par Nadine. Donc elles sont encore dans... Je vois Thierry qui se décompose. Elles sont encore dans ce salon de thé. Donc un salon de thé, vraiment, on imagine que c'est vraiment le choc des mondes. Parce que c'est deux filles qui n'ont aucune éducation, qui rentrent dans ce salon de thé où tout le monde est un peu guindé.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    et en fait elles sont donc dans ce salon de thé et il y a ce petit garçon donc il y a Manu qui mange ses gâteaux voracement et il y a Nadine qui d'un coup revient un peu les pieds sur terre et qui se rend compte de tout ce qui... enfin qui se rend compte, je sais pas si elle se rend compte mais en tout cas elle se décrit comme ça elle se revoit à travers les yeux des autres et elle comprend tout ce qu'il a même mal à l'aise dans cette société et elle se sent épiée par les autres et elle se dit ah ils ont pitié de moi je me fais moi-même pitié, je suis nulle, je sers à rien et en fait elle prend son flingue et elle tue le petit garçon et elle se sent vibrer comme ça, et elle se dit, c'est ça la beauté du geste, c'est ça la... Je ne sais plus où je voulais en venir.

  • Speaker #2

    Je pense que ta réflexion est cohérente. Elle est au bout. Il n'y avait pas besoin.

  • Speaker #1

    Mais voilà. Et je crois qu'en fait, ce livre est vide pour montrer un peu le vide de ces femmes. Ces femmes sont vides. Et ces femmes, du coup, c'est quoi ? C'est toute une partie de la société, en fait. Tous ceux qu'on ne voit pas, tous ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté, tous ceux qui sont... Moi, je te vois vraiment comme ça. Ça va trop loin pour toi.

  • Speaker #2

    Ouais, ouais, tu vas me dire que c'est aussi une dénonciation sociale.

  • Speaker #1

    Mais le cas, il est hyper politique, ce livre, sans vous le dire. Je n'aurais pas su qu'elle en était consciente.

  • Speaker #2

    Tout est politique, d'abord. Donc, oui, oui. Non, mais ça, je ne veux pas nier ça. Je ne vais pas te dire qu'il n'est pas politique, qu'il n'y a pas une pensée sociale derrière ça, qu'elle ne cherche pas à dire quelque chose. De toute façon, je pense que ce qui est très intéressant avec ce livre, et c'est la première fois qu'on est vraiment comme ça dans notre émission, qu'on frottait à ça, c'est que c'est un livre qui est vraiment... qui crée effectivement, dans tous les cas, le débat. Et ça, c'est très intéressant. le personnage voilà donc moi je je ne dis pas que t'as tort c'est pas du tout ce que je suis en train de dire c'est effectivement je n'ai pas aperçu ça après pourquoi je serais incapable de te le dire Mais en même temps, c'est ça qui est bien aussi. Je trouve que c'est la beauté du geste. Après, moi, vraiment, j'ai été presque déçu à la fin. J'aurais préféré le détester. Tu vois ? J'aurais préféré être dans un truc... C'est juste, à un moment, j'étais comme Thierry quand il lisait Les Écrevisses, là où chantent Les Écrevisses. Thierry, il était en lecture automatique. Et moi, c'est pareil. J'ai terminé le bouquin en lecture automatique parce que puisque je me faisais chier c'est tout et en fait j'aurais préféré et j'aurais préféré effectivement oui être limite rageux qu'est-ce que c'est que ce machin mais en fait non mais je trouve ça hyper pertinent en même temps et on va s'arrêter là sur le livre

  • Speaker #1

    Est-ce que je peux faire un mot de la fin sur le livre, enfin sur la partie littérature ?

  • Speaker #2

    Tu peux toujours faire un mot de la fin.

  • Speaker #1

    Au pire, vous la couperiez.

  • Speaker #2

    Non, parce qu'il sera sans doute beaucoup mieux que mon mot de fin, donc vas-y.

  • Speaker #1

    Pour terminer sur la partie livre, j'encourage quand même beaucoup nos auditeurs à lire Virginie Despentes. Je pense que c'est une autrice qui mérite d'être lue, qui écrit vraiment des choses intéressantes, qui a un discours intéressant. pas forcément son premier roman, pas forcément Baise-moi, mais lire King Kong Theory ou lire une autre de ses oeuvres, avoir lu Virginie Despentes, je pense que Virginie Despentes mérite d'être lue.

  • Speaker #3

    Et je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Merci Thierry.

  • Speaker #2

    Et je suis d'accord, mais comme plein d'autres écrivains aussi. Bien, mes chers amis, maintenant que nous avons parlé de ce livre, nous allons aborder le film. Et je pense qu'on va commencer, comme pour le livre, par nos avis. Et cette fois, je commence par Delphine.

  • Speaker #1

    Mon avis sur le film ? Alors je l'ai vu pour la première fois quand j'étais beaucoup plus jeune et je ne m'en rappelais pas du tout. Mais vraiment pas du tout. Et là quand je l'ai revu, je sais pourquoi je ne m'en rappelais pas beaucoup. C'est que il n'y a pas beaucoup de choses à se rappeler. Je ne pense pas que ce soit un chef-d'oeuvre et je ne pense pas qu'on en reparle dans quelques années. Je n'ai pas apprécié le film. Thierry ?

  • Speaker #3

    Moi c'est tout frais parce que je l'ai regardé hier soir. Et en un mot, je reste très dubitatif à tous les niveaux. C'est un film.

  • Speaker #2

    dire oui sans doute voilà j'ai fait 20 ans de théâtre amateur la plupart des acteurs du film je les aurais pas pris dans ma troupe je te rassure juste à la bande annonce déjà j'ai pas envie de le voir donc du coup vous avez donné vos avis qui sont extrêmement pertinents il faut que je donne le mien j'imagine puisque c'est le principe c'est un chef d'oeuvre Je te vois venir. Alors, tout à l'heure, j'ai parlé de ma rédaction au collège. Je pense que ce film est du niveau des premiers courts-métrages que j'ai pu faire à la sortie du lycée.

  • Speaker #1

    Avec le même type de scène et tout ?

  • Speaker #2

    Alors... Merci Delphine. On va mettre, hormis l'aspect sexuel du projet, en termes d'image, on était à peu près aussi moche. c'est normal c'était la dévie de l'époque non mais c'est trop long c'est dur à mourir je pense qu'il n'y a pas grand chose d'autre à ajouter pour ma part sur mon avis c'est

  • Speaker #1

    très mauvais je voulais juste nuancer du coup mon avis effectivement le film est mauvais mais par contre il y a un côté un peu coup de chance, coup de génie je sais pas trop où en gros ces gens ont été payés et reconnus pour s'amuser à faire un film amateur entre eux je pense qu'ils se sont bien marrés sur toute la durée du tournage et derrière ça a marché c'est un peu comme si tu tournais un film ça dépend ce qu'on entend ça a marché ça a marché en tout cas on en parle ça existe ça a été porté quand même par le média d'une manière ou d'une autre complètement

  • Speaker #2

    On va revenir un peu sur l'aspect technique et sur la construction de ce projet. Alors, Baisse-moi, c'est un film qui est mis en... qui est mis en branle. Eh ben, écoutez, qu'est-ce que vous voulez ? Alors, la production du film Baisse-moi, elle commence dans les années 99-2000. Ce film est réalisé par Virginie Despentes et... Coralie Trinty, excusez-moi pour la prononciation, notamment parce que des pentes s'y tenaient énormément, parce qu'elles étaient amies, et Madame Trinty venait effectivement du X, et elle était considérée dans ce milieu comme étant une intello. Je ne sais pas ce que ça veut dire d'être... une intello dans ce milieu ou ailleurs je trouve que ça veut tout et rien dire mais en tout cas il semblerait que ça ait beaucoup joué dans le fait de la faire participer au projet et que ça a aidé même à pouvoir lancer la production elles écrivent toutes les deux le scénario pour autant qu'il y en ait un ce qui est important à dire je pense c'est qu'elles ont fait le choix très rapidement de faire ce film en DV, en lumière naturelle. C'est un choix qui est pertinent pour elles parce qu'effectivement, l'idée était de faire quelque chose qui soit cru et donc pas esthétisant du tout. Je pense qu'elles ont réussi le pari de ce point de vue-là. Est-ce que c'est un choix budgétaire ? Elles avaient un budget de 200 000 euros. pour six semaines de tournage, elles pouvaient faire de la pellicule. Après avoir associé Trinity au projet, elles envisagent au départ un film sans scène de sexe, mais dont les rôles principaux seraient confiés à des actrices porno. Là, pour moi, c'est tout de suite un truc qui me... Je ne comprends pas le projet, parce que je... Je veux dire, les actrices ou les acteurs qui viennent du X ne sont pas obligatoirement reconnus quand même pour leur qualité d'interprétation. Ce n'est pas là qu'ils savent le mieux faire.

  • Speaker #1

    Et tu ne crois pas que c'est, pour le coup, quelque chose de réfléchi et une volonté, justement, de Virginie de Despentes de mixer, en fait, les milieux et de dire, mais arrêtez de tout le temps cloisonner et d'avoir des réflexions élitistes ?

  • Speaker #2

    mais peut-être oui peut-être peut-être mais après moi si tu veux l'idée que je m'en fais c'est que en fait t'as un film comme ça qui est un projet qui tient clairement sur ces deux actrices principales tu en fait Vraiment, ce qui va compter dès le départ, c'est d'avoir deux actrices hyper solides qui peuvent porter des rôles qui sont très très difficiles. Et en fait, il faut que tu aies quelqu'un, que tu aies des personnes qui soient capables de retranscrire à l'écran toute la difficulté de ce que ces personnages vivent. Pour le coup, j'entends l'argument que tu me donnes, mais vraiment, pour moi, s'il y avait deux personnages où il fallait justement avoir des vrais acteurs, ça ne veut tout et rien dire, des vrais acteurs, mais des acteurs, ce n'est même pas professionnels, mais des acteurs solides et crédibles, c'était pour ces deux actrices. donc sur la distribution comme on le disait donc effectivement les deux rôles principaux sont attribués à Karen Bach et Raphaela Anderson donc Karen Bach Nadine Raphaela Anderson Manu qui sont deux actrices effectivement qui viennent du X

  • Speaker #1

    Alors, elles avaient arrêté.

  • Speaker #2

    Elles avaient arrêté.

  • Speaker #1

    Et c'est Virginie Despentes qui est venue les chercher. Voilà. Elle en particulier.

  • Speaker #2

    Thierry, tout à l'heure, il nous parlait du fait que Despentes avait fait lire son livre à Patrick Eudeline. Et Patrick Eudeline lui a rendu aussi un petit hommage en venant interpréter le rôle de Francis. Patrick Hedlin, que j'ai surnommé dans mes notes le Nick Cave du pauvre. Après, beaucoup d'autres acteurs venus du porno, effectivement, comme il y a beaucoup de scènes de sexe non simulé... Oui, d'ailleurs,

  • Speaker #1

    c'est plus sûr, on l'avait précisé, que les scènes de sexe sont non simulées. Il y en a beaucoup et elles sont non simulées.

  • Speaker #2

    Oui, il y en a un certain nombre. Je voulais signaler aussi qu'il y a quand même une actrice extraordinaire. qui s'appelle Delphine McCarthy qui joue la colocataire de Nadine et j'aime bien que vous me regardez on s'en vient à la vanne mais non mais ça m'a trop fait rire parce que Delphine McCarthy c'est une espèce d'actrice c'est un personnage un peu rigolo dans l'audiovisuel français parce que Elle a joué dans Joséphine Hange-Gardien, Diane Fabric.

  • Speaker #1

    Mais c'était avant ou après ?

  • Speaker #2

    C'est à peu près sur la même période. Et quand je l'ai vue, j'ai dit, mais qu'est-ce que tu fais là ?

  • Speaker #1

    Elle a le seul rôle normal. Elle joue la meuf qui se fait étrangler au début.

  • Speaker #2

    C'est la coloc. Elle ne joue pas du tout mieux que les autres. Même si, effectivement... un peu plus d'expérience en tant qu'actrice classique on va dire mais ça m'a juste fait rire je voulais la citer

  • Speaker #3

    On fait rire moi aussi. C'est du cinéma, ce n'est pas la vraie vie, mais c'est la première fois que je vois quelqu'un qui mange ses carottes râpées en prenant un morceau de carottes râpées à la fois.

  • Speaker #2

    C'est des carottes râpées ?

  • Speaker #3

    C'est des carottes râpées et la scène dure 10 minutes.

  • Speaker #1

    Ils n'en avaient pas beaucoup en stock, donc il fallait qu'elles fassent du bruit.

  • Speaker #3

    Je n'avais jamais vu ça manger des carottes râpées.

  • Speaker #2

    Alors, on va parler de la polémique, parce que bien sûr, comme pour le livre, il y a eu une polémique.

  • Speaker #1

    Il y a eu une vraie polémique sur le film. Le livre était un peu plus...

  • Speaker #2

    Le livre, effectivement, dépendant au moment de la sortie du film, déjà un personnage beaucoup plus connu du fait de son succès littéraire.

  • Speaker #1

    Et déjà controversé.

  • Speaker #2

    Et déjà controversé. La polémique. La polémique autour du film. Alors, quand on sort un film en France, on lui attribue un visa d'exploitation. C'est anciennement le CNCI qui faisait ça, qui s'appelle maintenant le CNCI. Donc c'est une sous-commission, il y a des commissions qui sont chargées d'examiner le film, de le regarder en gros et de dire, on lui met telle classification, tout public, moins de 12 ans, moins de 16, etc. D'abord, il se prononce pour un classement X. en raison du caractère pornographique, mais surtout, et c'est très important, d'incitation à la violence de certaines scènes. Dès lors, le dossier du film est renvoyé devant une commission plénière, qui statue à ce moment-là pour une interdiction aux moins de 16 ans. À sortie de l'avertissement, ce film, qui enchaîne sans interruption des scènes de sexe d'une crudité appuyée des images d'une particulière violence, peut profondément perturber certains des spectateurs. A l'époque, la ministre de la Culture, Catherine Tasca, se range à l'avis de la commission et autorise donc la distribution du film avec son interdiction en moins de 16 ans. Les réalisatrices contestent à ce moment-là le qualificatif de pornographique. Notamment Coraline Trinity, qui considère, elle, que, en gros, je vais transformer ses propos, mais les films pornos, c'est fait pour se masturber. Et effectivement, elle considère qu'il n'y a rien qui donne envie de se masturber dans ce film. Alors moi personnellement je suis complètement d'accord avec ça Je vais pas dire le contraire Là où j'ajoute un petit bémol C'est qu'en fait il y a des gens bizarres dans le monde Et Bah tu vois On sait très bien qu'aujourd'hui Il y a de la pornographie Qui est produite Qui met notamment en scène Des faux viols Donc en fait, je trouve ça hyper aléatoire de dire parce qu'en fait, bah ouais...

  • Speaker #1

    Et puis pour le coup, il y a des gros plans sur les parties génitales, donc à partir de là... Comment dire ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est là où c'est extrêmement difficile de définir réellement qu'est-ce que la pornographie. Donc, à partir de là, la sortie de Baises-moi est extrêmement médiatisée et donc accompagnée de nouvelles polémiques. La controverse sur la classification du film est relancée notamment par une action intentée par remouvoir une charmante association catholique et qu'on pourrait quand même clairement qualifier d'extrême droite. Cette association saisit le Conseil d'État en raison de la gronde violence du récit et des scènes de sexe non simulées. Conseil d'État, tac tac, on en réagit vite. Et effectivement, ils annulent le visa d'exploitation deux jours après la sortie. Chapeau ! Je crois qu'on n'a jamais vu un truc aussi efficace en termes de réaction.

  • Speaker #3

    Même l'IVG, ça a pris beaucoup plus longtemps.

  • Speaker #2

    Donc, le Conseil d'État, après avoir annulé la sortie, demande le klaxon X, ce qui relègue le film au statut d'une production pornographique conventionnelle et donc enchaîne la diffusion du film dans les salles classiques. À ce moment-là, en France, il doit rester, je crois, moins de moins de 5 salles dites je sais pas comment on les appelle des salles où on diffusait effectivement les films pornographiques qui n'existent absolument plus aujourd'hui il y en avait 2 à Saint-Etienne oh je vois que tu es renseigné tu les as bien connus pas bien connus et donc ça fait de Baisemois le premier film à être interdit en France depuis plus de 20 ans Le réseau des salles MK2, donc les salles de Marine Karmitz, passe outre l'interdiction et continue de diffuser le film. Et Promouvoir annonce son intention de poursuivre en justice MK2 et en l'occurrence Catherine Tasca, donc la ministre de l'époque, pour avoir laissé diffuser le film. Bon, au final, la ministre de la Culture statue en décidant de créer la possibilité d'émettre une simple interdiction aux moins de 18 ans sans classement X. En fait, elle remet cette possibilité qui existait déjà. Elle ne crée pas un nouveau statut, c'est faux. C'est quelque chose qui avait été plus ou moins arrêté en 1990 et qui est remis en fait en place. Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec moi, mais en fait, toute cette polémique, c'est quand même... Beaucoup de vent pour pas grand chose parce que je pense que comme tu le disais Delphine tout à l'heure en fait ça a fait toute la promo du film complètement ouais je pense que c'est un film il serait juste sorti dans les salles à mon avis il aurait pas rencontré un franc succès.

  • Speaker #1

    Non, moi je pense même qu'il aurait été cassé par la critique.

  • Speaker #2

    La critique, en fait, ce qui est très rigolo, c'est qu'on constate que c'est extrêmement varié. Il n'y a personne qui a dit que c'était un chef-d'œuvre. Et en général, quand les critiques sont plutôt positifs, ils admettent la qualité assez médiocre du film en tant que tel. mais souligne la beauté du geste.

  • Speaker #1

    Le message, en fait.

  • Speaker #2

    Voilà. Exactement. Après, on est très vite sur des critiques assez moyennes et des critiques qui le défoncent complètement.

  • Speaker #1

    Mais je pense que là où le bas blesse vraiment dans ce film, c'est le jeu d'acteur. On a l'impression de regarder une série B, en fait. Et... le jeu d'acteur a vraiment gâché je sais pas si le film aurait été un succès de fou mais je pense à même gâcher le message parce que du coup on souffle un peu en regardant c'est

  • Speaker #2

    ce que je te disais tout à l'heure c'est pour

  • Speaker #1

    Pourquoi ce choix ? Parce que tout le monde s'en foutait en fait ?

  • Speaker #2

    Non mais pourquoi ces deux actrices ? Pourquoi ne pas vraiment essayer d'aller quand même chercher pour ces deux rôles ? Parce que souvent dans un film, mettre tout le monde au diapason c'est très très compliqué. Mais vraiment sur ces personnages où là tu avais besoin d'avoir des gens qui soient au diapason... C'est dommage, en fait. C'est dommage parce qu'après, ça casse tout. C'est-à-dire que moi, c'est vrai que dès le départ, elles arrivent et... et tu fais non mais ça va pas on n'y croit pas on n'y croit pas une seconde surtout qu'on n'a pas l'impression qu'elles, elles y croient et pourtant je pense qu'elles font les et pourtant elles avaient envie

  • Speaker #1

    Youtube est une vraie mine il y a beaucoup d'interviews de réalisatrices, des actrices etc et en fait les actrices elles sont vraiment heureuses d'avoir participé à ce projet et elles défendent leur position et

  • Speaker #2

    mais c'est vrai que du côté du spectateur en fait le truc c'est que tu peux à un moment avoir toute la bonne volonté du monde quand t'as pas le niveau t'as pas le niveau et je pense effectivement qu'elles y croyaient vraiment faut voir que Karen Back elle s'est suicidée 5 ans après la sortie du film c'est vraiment pour des raisons autres, mais qui sont quand même liées, effectivement, à son histoire, et notamment... À son histoire avec le X. Donc, je pense qu'il y avait vraiment... Et pour le coup, moi, tu vois, je trouve qu'elle dégage quelque chose, cette actrice. Elle est triste. Oui, mais voilà.

  • Speaker #1

    Le personnage est triste dans le roman.

  • Speaker #2

    Moi, c'est là où je vais... Ajouter quelque chose, c'est qu'on parle de l'interprétation, mais je reviens, et vous savez que pour moi, c'est quand même un point qui compte beaucoup, je reviens sur la réalisation. C'est-à-dire qu'à un moment, des acteurs qui ne sont pas très bons, tu peux aussi les aider avec ta réalisation. C'est presque la fausse du cinéma par rapport au théâtre.

  • Speaker #3

    je pense qu'un bon metteur en scène de théâtre peut arriver à la même chose partir d'un matériau brut qui n'est pas faire découvrir lui-même,

  • Speaker #2

    l'amener lui-même moi je disais plus ça en ce sens si tu veux par le montage par le découpage par l'enchaînement de valeurs de plan un peu différentes parce que par exemple dans ce film si vous voulez on a en gros 3 valeurs de plan gros plan, plan moyen très gros plan

  • Speaker #3

    Il y a quelques plans larges, notamment quand ils arrivent. Quand ils arrivent sur la plage.

  • Speaker #2

    Oui, j'aurais dit plan d'ensemble. Il y en a très, très plein. Et en fait, c'est pareil. C'est des choses, à un moment, c'est par cette réalisation que tu peux mettre tes personnages. Tu peux créer un univers et créer la solitude de tes personnages.

  • Speaker #1

    Mais peut-être aussi que quand elles les ont engagés, elles ne se sont pas rendues compte. Tu vois que de la difficulté, elles n'ont peut-être pas capté que ça allait être compliqué de diriger ces actrices, qu'elles n'allaient pas se diriger toutes seules. Oui,

  • Speaker #2

    mais c'est là où je te dis qu'il y a un problème au niveau de la production aussi. C'est qu'à un moment, tu... Tu rentres dans un espèce de truc où il faut quand même un peu réfléchir à ce que tu es en train de faire.

  • Speaker #1

    Et si pour défendre les actrices, il y a une chose que j'avais notée, vous l'avez vu il y a moins longtemps que moi, mais en filigrane dans le livre, on comprend que Nadine est un peu amoureuse de Manu, mais ce n'est pas très franc. Et j'ai trouvé que dans le film, j'ai noté que dans le film, pour le coup, on le sent que Nadine est bien sur Manu.

  • Speaker #2

    Tout dans la merveilleuse scène de la danse à l'hôtel. Oui. Quel chef-d'oeuvre. effectivement je me rappelle ce petit accompagnement musical dancehall des années 90 qui plairait beaucoup à Terry il y a beaucoup de scènes de remplissage après bon juste là pour rigoler un peu bon les effets spéciaux entre guillemets wouah C'est en fait, là, c'est pareil. Tu veux tuer des gens en mettant des giclées de sang. Clairement, t'as pas les moyens de le faire. Dans ce cas-là, si tu dois avoir un moment de violence, un truc bien sanguinolent, bien machin, t'en fais qu'un. Ne fais pas des cadres pauvres et faits pourris avec ces giclées de sang qui ressemblent à un truc... Ça, c'est pareil, je te dis, ça, pour le coup, c'est ce qu'on faisait, moi, quand j'ai commencé à faire mes gros métrages derrière.

  • Speaker #1

    On avait des conseils de ketchup.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et tu vois, la scène où Manu tue... C'est son frère ou son mec ? c'est son frère il existe pas dans le livre on est d'accord c'est parce que lui non plus non lui il est pas non il est pas fou et donc en fait quand elle le tue mais là j'ai éclaté de rire et je me suis dit j'ai pensé à toi Delphine je me suis dit je crois qu'en fait je vais remercier Delphine parce que je vais voir un nanar ultime quoi je vais me régaler parce que c'est tellement naze mais aussi bien au niveau du montage que enfin juste Delphine C'est un truc ! Bon, finalement, c'est pas un amas ultime. Derrière, on s'ennuie. Mais voilà. Et quand elles tuent ensuite la dame qui retire de l'argent... Enfin... Elles essayent de faire des trucs. Elles n'ont pas le budget pour. Donc, encore une fois, peut-être qu'on est dans cette geste...

  • Speaker #3

    Ouais. Alors, il y a aussi... Si on en est aux scènes de meurtre, il y a aussi une jolie scène avec un faux raccord. C'est quand elles se font contrôler par les flics. Elles tirent sur le flic. Elle explose la tête, grosse giclure de sang à droite. Sylvette Ladin, qui était à gauche,

  • Speaker #2

    se prend la gueule. Voilà, voilà. Et alors, c'est vrai que les... En plus...

  • Speaker #1

    Ça avait pété un bouchon de l'autre côté.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et en plus, c'est vrai qu'en fait, les contrôles policiers, on te laisse souvent sortir de ta bagnole, comme ça, loose day. Est-ce que vous avez remarqué ce petit détail croquignolesque ? Donc ça, clairement, on n'a pas le budget. C'est le livre. Les uniformes des gendarmes qui viennent du gendarme à Saint-Tropez ça date des années 70 et même le reste en fait comme tout est un peu vieux c'est une vieille Citroën c'est celle de Louis Labroquement qui n'avait pas un temps bleu tu dis oh mince non mais à un moment en fait la fête pas cette scène trouve un autre truc et Et on s'arrêtera là, parce que celle-ci, on est obligé d'en parler. Et on fait vraiment une scène qu'il aurait vraiment mieux valu éviter de faire, qui est la scène dans la boîte à partouze. Cette scène n'était pas dans le livre. Qu'est-ce qu'elle vient faire là, cette scène ?

  • Speaker #1

    C'était pour le grand final de Karen.

  • Speaker #3

    Il fallait...

  • Speaker #1

    Quand elle arrive avec son clin.

  • Speaker #2

    Elle est ralentie à deux bras. Vous avez tous un visage dépité. C'est magnifique. Mais c'est là où en fait Moi je peux même J'arrive même pas à comprendre le truc De la Là tu vois sur ces petits passages C'est comme quand Francis se fait descendre Et qu'il est sur un ralenti

  • Speaker #3

    où il meurt en tombant sur la bagnole et où en toute logique avec la force d'attraction il aurait dû continuer de dégringoler sur le capot pour finir par terre et pas s'arrêter au milieu du capot merci Thierry tu as raison mais en fait tu

  • Speaker #2

    Là, pour le coup, pour moi, l'excuse du geste punk, etc., ne tient plus. Là, tu rajoutes des artifices qui sont juste... Ouais, ok, pourquoi ? Mais pourquoi ? Et là, c'est juste là, en fait, tu ne sais pas faire de cinéma. Mais c'est pas grave, c'est des choses qui arrivent.

  • Speaker #3

    Non, je crois que tout a été dit. On va pas s'acharner sur le cadavre.

  • Speaker #2

    Non, bon. Le box-office, c'est trop le bordel pour trouver des infos, donc j'en ai pas trouvé. Je sais pas combien d'entrées a réussi à faire ce film. Au final, franchement, c'est compliqué. T'as vu...

  • Speaker #1

    Par contre, tu disais...

  • Speaker #2

    Ah non, t'inquiète, mais t'as vu plusieurs chiffres quand même ? J'ai vu un peu des chiffres, mais qui sont pas cohérents. Mais je pense que c'est lié... Enfin, c'est pas qu'ils sont pas cohérents, c'est qu'ils sont... C'est... Qui est-ce qui a dit c'est le film dont tout le monde parle mais que personne n'a vu et je pense que c'est vraiment ça ce film c'est un film qui a fait un gros scandale mais que personne n'a vu par contre je vais juste vous dire quelques films qui sont sortis la même année parce que ça je trouve ça rigolo Quelques bons films qui sont sortis cette année-là. Il y avait Harry, un ami qui vous veut du bien, de Dominique Moll, qui est un extraordinaire... Thriller

  • Speaker #0

    que si vous n'avez pas vu, je vous encourage vraiment à voir. Ressources humaines de Laurent Canté. Très beau film social. Très politique. Et très fort. Virgin Suicide de Sofia Coppola, que personnellement, je porte dans mon petit cœur jusqu'au bout de ma vie et qui est pour moi l'un des films féministes les plus intelligents qui ait jamais été fait. Le goût des autres d'Agnès Jauhy, très bon film. In the mood for love de Wong Kar Wai, qui est un film qu'on aime ou qu'on n'aime pas, mais dont on ne peut pas nier la qualité cinématographique évidente. Voilà, en 2000, il y avait ça et plein d'autres choses encore. Donc je pense aussi que, bien sûr, c'est sûr que Bézmois a été un peu noyé là-dedans. J'ai fait exprès de ne pas sélectionner les premiers du box-office. J'ai fait exprès de sélectionner justement des films que je trouve un peu intéressants. Sur ce, très chers amis, nous allons passer à la conclusion. même si je suis pas sûr qu'il y ait besoin de...

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #2

    Moi, je pense qu'il y a une réussite qui peut être, mais du coup, une réussite plus personnelle. En fait, Virginie Despentes, je pense qu'elle est pour la visibilité du sexe et elle est pour que... Ça vous intéresse pas ce que je dis ? Virginie Despentes, je pense qu'elle est pour la visibilité du sexe et elle est pour que le sexe soit vu comme d'autres activités de la vie, que ce soit moins tabou. Dans King Kong Theory, elle dit clairement qu'elle est pour la légalisation de la prostitution. Elle veut que le sexe fasse partie un peu plus du paysage visible, on va dire. Et grâce à ce film, finalement, elle a fait un peu bouger aussi les lignes. Donc avec tout ce qui s'est passé, tous les interdits, on est revenu dessus, etc. Et derrière elle, du coup, il y a d'autres films qui sont sortis et qui, évidemment, ont fait parler parce qu'il y avait des scènes de sexe un peu trop explicites, probablement pas aussi réalistes que dans Baise-moi, mais en tout cas...

  • Speaker #0

    d'autres films avec des scènes de sexe non simulées ont pu avoir l'interdiction au moins de 18 ans sans être assortis du X infamant de la pornographie grâce à Baise-moi de Virginie Lépente et je pense que pour ça c'est une vraie réussite en tout cas personnelle pour

  • Speaker #2

    Virginie Lépente

  • Speaker #0

    Thierry ?

  • Speaker #1

    Moi je m'en tiendrai au niveau simplement littéraire qui est un petit peu mon domaine je trouve qu'avec Virginie Despentes on a eu c'est en date pour le moment la dernière des autrices de vraies autrices des gens qui par leur prose, qui par leur livre ont fait un petit peu remuer les trucs on adhère, on n'adhère pas peu importe Mais je pense dans la littérature française, et même si elle s'est un petit peu rentrée dans le rang plus tard, l'Académie Goncourt, après Renaudot, ceci, cela. Avec Virginie Despentes, on a une auteure qui a des choses à dire. Elle les dit à sa façon. Elle n'en a rien à foutre de comment c'est reçu. Elle les dit à sa façon. Elle mène sa vie comme ça. Ça lui vaut des procès d'intention. Mais là, on est sur un domaine plus politique et je ne m'attarderai pas dessus.

  • Speaker #0

    pour lire le livre livre de poche ben oui livre de poche on peut il se trouve facilement on le trouve partout il est partout pour voir le film si vous y tenez il y a de la VOD Il n'y a pas d'édition, clairement, actuellement, Blu-ray 4K qui soit prévue, de ce que j'ai cru voir. Et je n'ai pas trop regardé si le DVD était encore accessible ou pas via...

  • Speaker #2

    enfin en neuf il est plus trouvable en ocase sur Vinted j'ai regardé sur Vinted alors il y sera probablement à un moment ou un autre il y a bien quelqu'un qui va se débarrasser de sa VHS ouais alors la VHS il

  • Speaker #0

    faut encore avoir le lecteur de VHS le Manitou Scope, voilà c'est ça que j'ai cherché ok bah merci les amis et donc dans le prochain épisode nous allons faire Astérix chez Cléopâtre merci Thierry de rien c'est grâce à toi que nous allons faire Cette bande dessinée, ça sera la première fois qu'on fera une bande dessinée. Ça va être un format complètement différent, je pense. Ça sera sympa aussi à faire. Ça va nous changer un peu de cet épisode. On sera sur quelque chose d'un peu plus léger.

  • Speaker #1

    Et on sera sur des choses très visuelles, puisque bande dessinée, adaptation cinématographique.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Alors je dis qu'on sera sur des choses... plus légère, c'est sûr que si on parle trop de Depardieu, c'est pas évident pour moi.

  • Speaker #1

    De discrimination liée au poids.

  • Speaker #0

    C'était pour autre chose que je disais ça. Et on vous remercie beaucoup d'avoir écouté cet épisode. On espère qu'il vous a plu. On tient à vous dire qu'on est très très heureux de revenir enfin avec un nouvel épisode. On sait que vous nous avez attendus.

  • Speaker #1

    avec impatience ou là sous les métages pris je peux répondre à toutes et tous les fans du podcast nous ne sommes pas morts nous sommes en pleine forme et on va vous en sortir au moins un ou deux de plus cette saison au

  • Speaker #0

    moins un ça serait bien voilà alors donc par rapport à ce que Delphine disait quant au fait qu'on croulait sous les messages en fait on aimerait bien crouler un peu plus sous les messages pas dans le sens où on vous supplie envoyez nous des messages mais on vous supplie quand même un peu non mais c'est qu'en fait on serait super content d'avoir votre avis sur ce qu'on fait et que vous même pour que vous nous disiez les choses qui vont pas vous trouvez que c'est pas la bonne formule alors on sait tous que vous adorez Delphine que voilà mais donc vous avez le droit de nous dire Maxime tu devrais te taire tu parles trop tu parles mal en plus etc des choses comme ça mais faites nous des petits retours c'est important pour nous pour qu'on essaye de vous fournir quelque chose qui vous qui vous plaisent plus je sais pas parce que l'essentiel c'est surtout de nous faire plaisir à nous mais d'avoir quand même une petite idée d'une ligne qui pourrait vous intéresser s'il y a des choses que vous souhaiteriez qu'on fasse un petit peu différemment ça compte pour nous de la même manière s'il vous plaît mettez nous des notes sur les applis de podcast mettez nous des notes et des commentaires parce qu'il n'y a que comme ça qu'on peut monter un peu dans les recherches et qu'on peut être écouté et même si on adore faire ça parce que c'est du plaisir de faire ça entre nous etc etc c'est aussi un peu de boulot et en fait je vais être très franc avec vous on fait ça un peu aussi pour que les gens nous écoutent Je pense que Delphine écrit des livres un peu pour qu'on la lise aussi.

  • Speaker #2

    Pour la post-sérité.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. En fait, on est comme tout le monde. Certes, on fait ça pour nous, mais si ça peut être un peu diffusé, c'est plutôt sympa. Sur Instagram, vous pouvez nous écrire à 2 underscore l'écrit tout attaché underscore A underscore l'écran tout attaché.

  • Speaker #2

    Si vous tapez de l'écrit à l'écran dans la recherche, vous nous trouverez.

  • Speaker #0

    je sais même plus il y en a peut-être d'autres mais vous verrez qu'il y en a voilà voilà likez, partagez je le répète très rapidement aussi on a un nouveau podcast qui est en ligne qui s'appelle Jeito Radio et on parle du domaine d'un domaine complètement différent qui est effectivement la photographie ça vous pouviez pas vous en douter quand je vous donne le nom mais donc c'est un podcast sur le domaine de la photographie c'est très sympa vous le trouvez sur toutes les applications de podcast nous une fois de plus on a été ravis de faire ce petit podcast pour vous on espère vous en offrir très vite d'autres on espère que ça vous aura plu on vous dit mince et je ne l'ai pas noté on vous souhaite une bonne après-midi on vous souhaite une bonne journée une bonne soirée et voire même peut-être une bonne nuit bye bye bisous bisous ciao

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