Le métier de communicant.e est-il en train de mourir ?
J'ai demandé à Catherine Michaud, CEO de l'agence Auditoire Shopper, qui fait partie du groupe TBWA, ce qu'elle pense de notre métier en agence et, aussi, d'une manière plus générale. Je vous rassure, la réponse à la question est : non... mais....
La communication, un métier intellectuel
Soyons clairs : le métier de communicant.e, en agence ou chez l'annonceur, est un métier intellectuel !
On nous demande de produire des idées et pas seulement créatives. Dès lors, il faut que les jeunes générations comprennent qu'on paiera toujours un "cerveau", qui a une vraie culture générale, plutôt qu'une "main", qui se contente de faire sans réfléchir ou, pire encore, qui se débarrasse du travail.
Aucune barrière à l’entrée : un danger pour la crédibilité
Ce qui me révolte, c’est qu’on peut se dire communicant sans aucune formation, sans aucun filtre. Pas besoin de diplôme, pas besoin de certification. À l’inverse d’un coiffeur ou d’un pharmacien, n’importe qui peut ouvrir une agence. Résultat : notre métier souffre d’un déficit de reconnaissance.
Et les écoles de communication ?
Il existe encore des écoles qui structurent mal leurs formations. Pas assez professionnalisantes, trop orientées business, pas assez axées sur les fondamentaux du métier. Beaucoup d’étudiants sortent sans maîtriser les briques essentielles de notre chaîne de valeur. Dommage, car les jeunes sont l'avenir du métier.
L’audace sacrifiée sur l’autel de la sécurité
Aujourd’hui, dans les grands groupes, on passe plus de temps à valider les process juridiques et les devis qu’à faire émerger des idées. Ce glissement me fait peur. La sécurité a pris le dessus sur la créativité. On ne cherche plus à marquer les esprits, on cherche à éviter les vagues. Mais moi, je crois encore à l’audace. À l’idée qui dérange. Et tant pis si on prend un risque : au pire, on retire une campagne. Mais au moins, on aura osé.
Ouvrir des portes fermées : voilà notre mission
Je me bats tous les jours pour créer des expériences marquantes. Ce n’est jamais simple. On nous dit non, encore et encore. Trop risqué. Pas autorisé. Pas le bon timing. Et pourtant, on pousse les portes, on insiste, on explique. Et parfois, ça marche. Comme cette opération pour l’Assurance Maladie devant les facs, ou cette autre pour l’association Antoine Alléno. Quand on se bat avec du sens, on finit par embarquer les partenaires.
Ce métier demande plus que de l’intellect : il exige de l’énergie
C’est un métier où il faut se lever chaque matin avec la volonté de convaincre, d’insister, de contourner les blocages. Rien n’est jamais gagné. Et c’est ça qui fait la beauté de ce job : quand une opération a lieu, malgré tous les obstacles, malgré toutes les barrières, c’est une victoire collective. Et c’est ce que j’ai envie de transmettre : pas un métier qui meurt, mais un métier qu’on doit réveiller.
Le mois de mai touchant à sa fin, les épisodes entiers reviennent dès le 1er juin ! Catherine viendra nous parler de son travail de dirigeante de l'agence Auditoire Shopper, des influenceurs, du "hors média" qui devient le "new média" ainsi que d'un sujet qui me touche au cœur : les compétitions !
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Laurent FRANCOIS, papa de l'agence Maverick & du Décodeur de la com
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