- Speaker #0
Bienvenue dans le premier épisode de Parlons Mode, la série qui a pour but d'ouvrir le débat et la discussion sur la relation qu'entretiennent les gens avec le monde de la mode. Aujourd'hui, je reçois Élise.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Est-ce que tu pourrais déjà commencer par te présenter ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Du coup, je suis Élise. J'ai 21 ans et je viens d'être diplômée d'Histoire et Relations Internationales, donc j'ai ma licence. Et là, je vais partir sur une année de césure où je vais aller six mois au Canada. Et je pense que je peux me qualifier de féministe engagée et je suis plutôt engagée globalement dans ma vie de tous les jours.
- Speaker #0
C'est super. Écoute, je vais commencer par... poser des questions un peu générales. Déjà, est-ce que tu t'intéresses à la mode ?
- Speaker #1
Oui. Je m'intéresse parce qu'on est tous un petit peu intéressés, je pense, par ce domaine-là puisque on s'habille, on essaye de... La mode, c'est un peu ce qui représente finalement notre personnalité. Et puis quand j'étais petite, moi j'étais très intéressée aussi par les grandes marques, les grandes maisons. Ça me faisait rêver, tout ça. Et voilà, je pense que j'ai toujours eu un petit lien important avec la mode.
- Speaker #0
Et est-ce que tu irais même jusqu'à dire que les tendances mode, elles t'impactent au quotidien ?
- Speaker #1
Oui, mais ce n'est pas volontaire, dans la mesure où j'essaye de ne pas être impactée par les tendances mode. Mais je pense que c'est compliqué parce qu'on est mis...
- Speaker #0
Enfin,
- Speaker #1
les réseaux sociaux, les sites internet, ça nous montre un petit peu des tendances spécifiques. Et même quand on rentre dans un magasin, il y a souvent un même univers qui est représenté et on est amené finalement à correspondre à une certaine tendance.
- Speaker #0
Oui, je suis plutôt d'accord avec toi. C'est difficile de s'éloigner vraiment de ce qui se passe, des tendances. Et puis c'est aussi logique de les suivre parce que... Bye ! ça fait partie du jeu de la mode, en fait, finalement. Est-ce que tu regardes les défilés de mode ?
- Speaker #1
Oui, j'essaye un petit peu de me renseigner quand c'est les grands événements comme la Fashion Week, par exemple. Je sais que j'aime bien regarder quand il y a des lives ou des choses comme ça, mais c'est vrai que je ne regarde pas tout et il y a beaucoup de choses que je ne porte pas forcément attention et je regarde sur un œil plutôt externe.
- Speaker #0
Ok, super. Écoute, déjà, on a fait un peu un tour de ton regard sur... la mode en général, et c'est plutôt pas mal parce que tu t'y intéresses, donc on va pouvoir pas mal discuter autour de ça. Je vais commencer par te poser une question un peu plus profonde. Est-ce que tu penses être sensibilisée à l'appropriation culturelle ?
- Speaker #1
Alors, je ne pense pas l'être vraiment, parce que je ne voyais pas forcément ça. Quand on regarde un défilé, par exemple, on ne se dit pas qu'il va y avoir une appropriation culturelle quelque part. Et en fait, je pense que si on porte vraiment attention sur quelques détails, je pense que c'est très important quand même de repérer qu'il y a des tendances, justement, comme on le disait tout à l'heure, qui se reflètent sur certains défilés. Et parfois, c'est de l'appropriation culturelle et ça peut être mal perçu par certaines cultures, certaines populations, et je peux le comprendre totalement. Après, c'est difficile à percevoir, je pense, dans notre société, puisque déjà, on est dans une société occidentale qui est largement surreprésentée. Et c'est compliqué de voir que certaines cultures ne puissent pas accepter qu'on les représente.
- Speaker #0
Est-ce que tu trouves que c'est justifié qu'il y ait un débat entre les gens qui poussent à dire qu'il y a beaucoup d'appropriation culturelle, qu'il y en a tout le temps ? Et les gens qui disent non, vous ne comprenez pas, les créateurs sont juste là pour rendre hommage. Est-ce que tu comprends ce débat ?
- Speaker #1
Oui, je le comprends. Après, je pense que les créateurs, certains ne pensent pas forcément à mal quand ils essayent de représenter une culture ou une autre. Je pense qu'il faut aussi faire la part des choses et se dire que, OK, on représente une culture, mais on devrait aussi parler au nom de cette culture. Et ce n'est pas forcément ce qui est fait. C'est plutôt la prendre dans son aspect artistique, plutôt que vraiment prendre pour son aspect humain. Et il y a un débat à avoir, je pense, là-dessus aussi, et que les créateurs... prennent conscience de ça.
- Speaker #0
Oui, je suis d'accord. Ce qui ressort beaucoup, je trouve que c'est ce côté où finalement, ça devient beau au regard du créateur, de l'artiste occidental. D'un coup, finalement, ça devient esthétique. Comme par exemple, le défilé de Marc Jacob en 2016, où il a fait porter des dreadlocks multicolores à des mannequins quasiment toutes blanches. Et ça avait créé une problématique et c'est complètement entendable. Et parce que c'est ce problème que je comprends, parce que moi-même étant créative dans ce milieu, je m'inspire de plein de choses, etc. Et puis de nos jours, c'est plus facile de s'inspirer encore plus, plus facilement de tout ce qui se passe dans le monde. Et on a envie de pouvoir prendre toutes ces inspirations. mais en même temps Le problème, c'est que les choses sont faites pour décontextualiser vraiment les symboles, etc. Et c'est là que ça pose problème. Et parce que c'est problématique, parce que finalement, la mode, on se rend compte que c'est l'héritage du colonialisme. C'est un monde hyper problématique, finalement, quand on y jette vraiment un œil. Et même moi, si on me pose la question de « est-ce que je suis sensibilisée à l'appropriation culturelle ? » J'avouerais que oui et non, parce que j'essaye de m'informer, etc. Mais c'est super dur de trouver des vraies sources, de trouver des gens qui en parlent et qui développent vraiment ces sujets. Et finalement, c'est compliqué de vraiment le comprendre. Et même moi, aujourd'hui, je ne comprends pas tout ce qui se passe et pas tous les principes qui tournent autour de ça.
- Speaker #1
Après, je pense que le débat, ça me fait un peu penser à... au débat qu'il pouvait y avoir au début sur les expositions universelles, où justement ça ne représentait qu'une petite partie d'une grosse culture, et en fait on perdait carrément le caractère humain de la chose. Et je trouve que c'est un peu la même chose qui peut se passer actuellement dans la mode, c'est qu'on perd un petit peu le côté, on dépersonnalise finalement des cultures, et on ne demande même pas l'avis des personnes correspondant à la culture. Et je trouve ça vraiment dommage, je pense qu'il faudrait quand même solliciter ces personnes-là.
- Speaker #0
Quand tu parles des expositions universelles, ça me fait beaucoup penser à ce qu'on appelait les zoos humains, où vraiment, là, en fait, on mettait en scène vraiment des personnes non-occidentales. Et en fait, c'est un peu ce truc qui se passe dans des défilés de mode, où par exemple, c'était John Galliano pour Dior en 98, si je ne me trompe pas. qui a présenté une collection où il a repris une robe traditionnelle chinoise et l'a beaucoup sexualisé. C'est un peu ce même principe que le zoo humain, c'est mettre en scène, caricaturer vraiment le symbole, la personne, la culture. Et j'aime beaucoup cette expression que j'ai vue, c'est le cannibalisme culturel finalement, c'est clairement ça. Et c'est se réapproprier cette culture. sans comprendre la culture, en fait, finalement. Oui. Voilà, je pense qu'on a fait le tour de la question. On va changer un peu de thématique. Déjà, comment toi, tu consommes les vêtements en général ?
- Speaker #1
Alors, moi, je consomme principalement sur Vinted ou alors FreePrix. Ça fait longtemps que je n'achète plus en magasin. Quand je le fais, généralement, c'est parce qu'on... Je suis obligée, mais vraiment, ça me demande vraiment de prendre sur moi parce que je n'aime vraiment plus rentrer dans des magasins, savoir que le mode de consommation ne me correspond pas. Et après, je sais que je ne refuse pas. Quand on m'offre justement quelque chose qui vient d'un magasin, je ne peux pas le refuser. Mais j'essaye de dire au maximum autour de moi que je ne consomme plus du neuf et je ne consomme plus dans certains magasins spécifiquement. Donc, voilà.
- Speaker #0
Quand tu dis que tu consommes plus du neuf, est-ce que tu aurais quand même une marque que tu recommanderais, que ce soit vêtements, accessoires, chaussures ?
- Speaker #1
Alors, comme ça, je... Non, je n'en ai pas vraiment de neuves parce que je pense que je ne me suis pas assez renseignée sur la mode éthique de manière neuve, justement. J'essaie de limiter ça, mais je pense qu'il y en a beaucoup.
- Speaker #0
Oui, carrément. Mais je comprends aussi parce que, comme tu as dit aussi, tu as 21 ans, ton pouvoir d'achat n'est pas non plus très élevé.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça.
- Speaker #0
donc du coup conclusion tu vas pas forcément te tourner vers des vêtements à minimum de taille 100-150 euros. Donc, c'est normal aussi que tu cherches pas forcément à les consommer dans ces marques et que tu les connaisses pas forcément. Et puis, il y a aussi une sorte de critique que je vais faire, c'est que c'est vrai qu'il y a pas trop de pubs par rapport à ça. Il faut vraiment les chercher en fait, ces marques. Quand on veut un jean spécifique, par exemple le jean, je pense, nous toutes les deux, on est de Montpellier à Atelier Tuferi. Voilà, par exemple, mais parce qu'ils ont ouvert une enseigne sur la grande place de la comédie. très passantes. Donc là, ça s'est vu. Mais c'est vrai qu'on ne voit pas des marques durables vraiment encore trop dans le paysage de la mode. Donc c'est compliqué aussi de savoir où s'orienter si on veut du neuf.
- Speaker #1
Puis malheureusement, le fait qu'il y ait beaucoup de marques qui prennent de plus en plus de visibilité et qui sont éthiquement vraiment pas concevables, à côté, les marques qui sont éthiques, elles ne sont pas du tout visibles.
- Speaker #0
Oui. C'est sûr. Du coup, quel est vraiment ton regard sur la fast fashion ?
- Speaker #1
Alors, je sais très bien ce qui se passe dans cette dénonciation et je l'entends. J'essaye un maximum de sensibiliser autour de moi sur le sujet. Les réseaux sociaux, ça aide beaucoup, mine de rien. J'ai vu bon nombre de vidéos, notamment sur Brut, qui essayent de montrer un maximum les... l'envers du décor, mais voilà, ce que j'essaye vraiment de sensibiliser, surtout sur ça, parce que justement, pour moi, mon mode de consommation, il a complètement changé à partir du moment où j'ai compris ce qu'était la fast fashion.
- Speaker #0
Et est-ce que tu sais faire la différence entre fast fashion et ultra fast fashion ?
- Speaker #1
Je pense pas.
- Speaker #0
Ben, du coup, la fast fashion, ça serait des enseignes plutôt, ben le géant, ça serait Zara, par exemple, donc il y a environ une collection par semaine. À peu près, c'est toutes les semaines. Si tous les lundis, tu vas dans le magasin, tu vas voir qu'il y a des nouvelles pièces, etc. Donc, toutes les semaines, il va y avoir des nouvelles pièces. Et l'ultra fast fashion, ça va être des plateformes comme Shein. Et c'est plus d'ailleurs des plateformes en ligne que du présentiel. Et là, par contre, tous les jours, tu peux voir des nouveautés. Donc, ça a vraiment pris une envergure énorme. Donc, c'est vraiment ça qui va différencier les deux.
- Speaker #1
Pour en revenir du coup à l'ultra fast fashion, maintenant que j'ai compris, j'ai aussi fait le lien avec ce qu'on disait au début sur les tendances mode. Et je trouve que justement, ces grosses enseignes qui font de l'ultra fast fashion, elles arrivent à prendre les dernières tendances mode et à lancer leur pub le maximum dessus. et je trouve que c'est justement... Essayer de piéger un peu le consommateur par rapport à ça.
- Speaker #0
Oui, c'est un peu... Là, tu ne parles que de l'ultra fast fashion, mais c'est aussi le principe même de la fast fashion. C'est comment... En fait, ça remonte à comment a été créé le prêt-à-porter. Ça a été finalement les premiers stylistes de prêt-à-porter. Et en fait, ils s'inspiraient de la haute couture. pour justement rendre ses designs et ses silhouettes plus accessibles au plus grand monde finalement. Et donc entre-temps, c'est très lié avec l'industrialisation, ça a pris de plus en plus de proportions. Et maintenant, un styliste chez Zara va devoir analyser toutes les dernières tendances mode, tous les derniers filets, et essayer de reprendre ces tendances et les mettre dans des vêtements. et mais toujours en conservant le fait que le vêtement doit être très peu cher. Et c'est ça qui fait, entre guillemets, le succès de la fast fashion, c'est que tout le monde, tout un chacun peut s'offrir une pièce qui aura la même allure, la même tendance que ce qui s'est passé dans un défilé. Et c'est pour ça que ça plaît, c'est pour ça que les gens en veulent et en redemandent toujours plus. Est-ce que... Tu as un avis sur le fonctionnement des soldes, par exemple ?
- Speaker #1
Alors, je pense que c'est un peu une erreur de penser que les soldes, c'est déjà une affaire, parce qu'en soi, c'est pas vrai. Et je pense que c'est... Ça va justement avec le fait que la fast fashion, on voit la limite en fait, dans la mesure où c'est vendre le maximum de stock qui n'a pas été vendu avant. Et je trouve que c'est vraiment aberrant de voir la quantité de vêtements qui peut être mise à disposition pendant les soldes. Et tout ce qui est acheté, on va dire peu cher, alors qu'au final, je pense qu'on en arrive à plus cher que ce qu'on aurait acheté en temps normal. Et c'est juste moi pour moi. Pour moi, ça montre vraiment qu'il y a un problème de fabrication. À partir du moment où on fabrique autant de vêtements et qu'il y a autant de stock au moment des soldes, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
- Speaker #0
Tu as dit beaucoup de choses super intéressantes. Notamment, tu viens de parler à la fin des problèmes de surproduction. Parce que oui, la fast fashion, etc. a entraîné une surconsommation, certes. Mais il y a aussi un énorme problème de surproduction parce que... Malgré tout, les marques jettent une quantité de tissus et de vêtements invendus énormes. Et c'est une énorme problématique par rapport à ça.
- Speaker #1
On va rentrer du coup par rapport à la fast fashion. J'avais une question. Est-ce que Zara, même si ses prix ont augmenté, sera toujours considérée comme faisant partie de la fast fashion ?
- Speaker #0
Pour moi, oui. Parce que, comme j'ai expliqué, ça a été qualifié comme fast fashion. parce que justement... il y a des nouveaux articles toutes les semaines. C'est surtout ça qui donne son appellation réellement.
- Speaker #1
Et est-ce qu'à un moment donné, si ces prix continuent à augmenter comme ils le font, est-ce que ça sera plus considéré comme de la fast fashion ?
- Speaker #0
Moi, je dirais que il y aura toujours une problématique autour de cette marque. Ils pourront jamais... Comment dire ? enlever complètement... En fait, pour que les prix augmentent réellement, il faudrait qu'ils payent comme il faut les gens qui travaillent pour eux. Donc, je pense pas que ce soit leur but. C'est pas leur but de diminuer leur marge. Donc, je pense que s'ils augmentent les prix, j'ai jamais vu passer Zara qui change ses entreprises de place, en fait. Donc, s'ils augmentent les prix, c'est juste pour se faire une meilleure marge. Enfin, je vois pas la raison pourquoi ils augmentent les prix, parce que leur textile... c'est toujours le même. Donc, c'est pas ça qui va augmenter le prix. Le prix auquel ils vont payer leurs sous-traitants, ça va toujours être le même. Et même si ça, ça augmente, c'est tellement ridicule de base, ce prix-là, que ça va pas réellement les impacter. Et puis, on parle de Zara, quand même. C'est une multinationale. Pour moi, ça sera toujours de la fast fashion. Et c'est une entreprise qui fonctionne dans ce moule-là. Et pour moi, c'est... C'est un fait et ça ne changera jamais. Mais du coup, quand tu parles de ça, je voulais te poser la question, est-ce que toi, ce qui t'impacte le plus dans les problématiques de cette industrie, c'est le côté social-éthique ou plutôt le côté environnemental ?
- Speaker #1
Il y a les deux. Je pense que les deux sont sur le même niveau, dans le sens où on voit très bien le côté environnemental, parce qu'on sait que c'est une catastrophe. Déjà, juste la mode en général, c'est très compliqué. On en parlait tout à l'heure, la mode éthique, c'est très compliqué. Et on voit tous le côté environnemental parce que de toute façon, on en fait les frais. Et on sait que la mode en est pour une bonne partie. Et il y a aussi le côté social, effectivement, où on voit la main d'œuvre, tout le travail qu'il y a derrière et qui n'est pas représenté à sa juste valeur. Et quand on parle des entreprises comme Zara, elles sont vraiment pas... On voit bien qu'il y a un souci derrière au niveau de la main-d'oeuvre. Elles sont pas payées comme ils le devraient. Elles sont pas considérées comme elles le devraient. Et je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ne voient pas encore le mal qu'ils font quand ils achètent quelque chose chez Zara. Ils voient pas tout ce qui s'est passé derrière, je pense.
- Speaker #0
Ce qui est super, c'est que t'as un vrai regard sur ce qui se passe. et autant du côté écologique que social parce que c'est vrai que quand même on parle plus, enfin j'ai l'impression qu'on parle plus des problématiques écologiques que sociales, ça dépend en fait un petit peu les sujets par exemple il y a eu toute la problématique et qui dure encore c'est juste qu'on n'en parle plus des Ouïghours avec notamment Zahra, toujours le même et donc pour ceux qui savent pas donc les Ouïghours c'est une communauté musulmane en Chine ... qui sont dans des sortes de camps de concentration. Ils sont obligés de travailler, et notamment pour l'industrie textile. Et ils travaillent notamment en tant que sous-traitants pour Zara. Donc voilà, super entreprise. On a envie de continuer d'acheter chez eux. Aussi, ce que les gens ne voient pas dans le côté environnemental, ils voient le problème d'émission de CO2. Ils voient le problème de pollution avec... les décharges à ciel ouvert de vêtements. Ça, c'est, entre guillemets, c'est visible et on en parle. Mais il y a des choses que plein de gens ne savent pas. Par exemple, déjà, le problème commence au fait que... Nos vêtements, ils ne sont pas faits à partir de rien, c'est des fibres. Et quand on parle de fibres naturelles, parce qu'il n'y a pas que des fibres naturelles, il y a aussi des fibres artificielles. Donc si on ne parle que des fibres naturelles, par exemple le coton, c'est la pire culture possible. Ça demande énormément d'eau, ça demande énormément de pesticides, et la plupart du temps, le coton est sous OGM. Donc c'est extrêmement problématique, rien que la culture de coton. Quand on voit un t-shirt comme ça chez Carrefour 100% coton, on se dit « Ah c'est génial, il est en coton, on a envie de l'acheter » . En fait non, le coton c'est pas forcément une bonne idée. Il faudrait savoir où a été cultivé, si ça a été bio, est-ce que les producteurs font attention à leur consommation d'eau, est-ce que ça a été bio donc pas de pesticides, etc. Et il y a aussi ce truc que, quand on parle du côté social, on oublie que les producteurs et les agriculteurs, réellement, sont souvent aussi très mal payés. Ça commence, en fait, dès le départ de la chaîne et c'est très problématique. Ce qu'on oublie aussi beaucoup dans le problème environnemental, c'est, par exemple, ah, super les jeans. Ben non, c'est pas du tout super. Enfin, souvent, les jeans qui sont un peu délavés, décolorés et tout, ah oui, ça peut être joli, peut-être, mais ça demande énormément de produits chimiques. c'est des gens qui travaillent dans des conditions horribles, ils n'ont pas de protection, derrière ils ont des gros problèmes de santé, les eaux derrière la plupart du temps ne sont pas traitées, elles sont déversées dans les rivières, ces rivières qui vont ensuite irriguer les champs des villages aux alentours, donc les cultures aux alentours vont dépérir, les gens qui vont consommer cette eau vont avoir des gros problèmes de santé, ça touche une population énorme en fait. On pense juste que c'est juste les travailleurs. Non, ça touche une population énorme. Et quand je reviens aussi aux problématiques sociales, on se dit toujours... En fait, vu que c'est un peu éloigné, c'est dans des pays asiatiques, la plupart du temps, on prend moins conscience des choses. On ne se sent pas concerné. Exactement, on ne se sent pas concerné. Mais en Angleterre, par exemple, il y a une ville, c'est Leicester, où c'est vraiment ce qu'on appelle l'esclavage moderne. C'est des grandes usines où les conditions sont les mêmes, vraiment. Des personnes qui sont entassées sans vraiment air-conditionner, entre guillemets, de la bonne air qui circule, du bon air qui circule, qui sont enfermées dans ces ateliers, les fenêtres vraiment fermées, les portes vraiment fermées, dans des conditions de travail où ils travaillent 15 heures par jour. très très mal payé, et c'est en Angleterre. Et en fait, ça, très peu de gens en ont conscience, et c'est très problématique.
- Speaker #1
Je pense que ça revient un petit peu avec le sujet sur l'appropriation culturelle, où on disait qu'il y avait quand même un avantage, entre guillemets, que nous on a en tant qu'Occidentaux, parce qu'on ne voit pas tout ça, on est loin, et on ne se rend pas compte du mal qu'on crée dans d'autres endroits du monde. Et on ne se sent pas concerné parce qu'on a ce privilège, en fait.
- Speaker #0
Oui, mais c'est vraiment ce côté-là du privilège qui joue un gros rôle. Parce que nous, on a ce privilège. On est des privilégiés. On a la capacité d'acheter des vêtements, de se faire plaisir, d'avoir une belle garde-robe, de changer régulièrement de vêtements, etc. Déjà, il y a beaucoup de gens sur cette planète qui ne peuvent pas, premièrement. Et en plus, notre mode de consommation impacte des gens, en fait. Mais nous, on ne s'en rend pas compte parce que nous, on ne vit pas à côté du désert au Chili où il y a toute cette décharge, par exemple, de vêtements. On ne vit pas à côté de ça. On ne vit pas à côté d'une usine qui fait des traitements de textiles et qui, du coup, déverse des litres d'eau polluée. On ne vit pas à côté de ça, donc on n'est pas impacté, quoi. Oui. Pour continuer dans ce même sujet, qu'est-ce que tu penses de la proposition de loi qui a été faite pour taxer la fast fashion en France ?
- Speaker #1
Je pense qu'elle est loin d'être mise en place parce qu'il y a encore des... Bah pareil, on va retourner sur l'idée des privilèges un petit peu. Et je pense que mine de rien, l'économie primera toujours sur le social ou l'environnemental et c'est loin d'être... Une priorité pour eux, je pense, de taxer des grosses entreprises qui leur apportent plus.
- Speaker #0
Est-ce que tu comprends les gens qui disent qu'ils vont taxer les pauvres ? En fait, cette proposition de loi qu'ils vont mettre en place, elle va notamment... Enfin, il y a beaucoup de choses qui peuvent être mises en place, comme par exemple, normalement, si c'est accepté, dès janvier 2025, toutes les marques considérées dans le texte comme de la mode rapide... ne pourront plus faire de pubs sur leurs produits et sur leur entreprise, par exemple. Mais quand il y a ce débat autour de « ils vont taxer les pauvres » , c'est parce que, justement, aussi, pour tout produit de ces marques-là, il y aura une taxe supplémentaire qui sera rajoutée pour augmenter leur prix, pour essayer d'être un peu plus concurrent niveau prix, un peu plus juste par rapport à ce qui peut se passer dans d'autres marques.
- Speaker #1
Certes, c'est un vrai problème social, je pense, dans la mesure où oui, ça va peut-être effectivement défavoriser des populations qui le sont déjà. Mais je pense que c'est juste une manière de nous faire comprendre qu'il faut qu'on revoie notre mode de consommation. Et je pense que c'est une manière, certes, peut-être pas la meilleure, mais en même temps, est-ce qu'il y a d'autres solutions ? En ce moment, on a du mal à faire comprendre justement aux gens que c'est grave. de consommer comme ça. Et je pense que le côté économique, ce sera celui qui sera le mieux respecté. Et donc, ce n'est pas la meilleure solution, comme je l'ai déjà dit, mais après, c'est juste une manière de faire changer la consommation. Et je pense qu'il faut plus le voir dans quelque chose de mélioratif pour le futur et pour les populations ou la personne qui fait ce choix, en tout cas. et ça peut que être bénéfique pour elle. Donc, il faut le voir comme ça, je pense.
- Speaker #0
J'aime bien le fait que tu parles du fait que, justement, ça peut être un moyen pour se rendre compte qu'il faut changer notre consommation. Après, c'est vrai que moi, j'ai du mal à comprendre ce débat parce que, en fait, si on revient, c'est parce que là, aujourd'hui, nous, on connaît ce mode de consommation, surtout nous, jeunes de 20 ans, on connaît ce mode de consommation. Mais si on revient des décennies en arrière, c'était pas du tout la même chose. On achetait un jean, un jean qui était extrêmement résistant, parce que c'était un élément de travail, on en avait besoin pour travailler, par exemple, et c'était un investissement. On économisait des mois pour se l'acheter. Et moi, je suis là en mode, si avant, ça se passait bien, parce qu'il y aura toujours des populations qui sont défavorisées. Ça a toujours existé et ça existera toujours. Mais si, il y a des décennies en arrière, ça fonctionnait. Pourquoi là, au jour d'aujourd'hui, on dit non ? Du coup, taxer les prix bas, c'est problématique. Alors que finalement, avant, tout le monde trouvait un moyen. Et c'était parce que là, on a envie d'acheter continuellement, continuellement. Mais si, déjà, premièrement, tout le monde devrait réfléchir à se dire bon, est-ce que ce vêtement... est utile ou est-ce que c'est juste compulsif ? Premièrement, tout le monde devrait se poser cette question. Et aussi, tout le monde devrait acheter qu'une petite dizaine de vêtements par an. C'est vraiment, on n'a pas besoin de plus. Tout le monde devrait se dire, moi j'attends, j'ai acheté un truc là, moi j'attends peut-être 3-4 mois avant de racheter une pièce. Et ce n'est pas juste une problématique de pouvoir d'achat. C'est comme tu dis, il faut changer notre mode de consommation. Et puis pour des personnes qui ont un pouvoir d'achat moins élevé, alors oui c'est sûr ils vont se sentir défavorisés parce qu'ils vont se dire « Ah, je ne peux pas acheter comme je veux, je peux moins acheter comme je veux parce que les prix ont augmenté, etc. » Et j'ai toujours envie de suivre ces tendances mode, ces fameuses tendances dont on parlait au début, ce rythme effréné de vouloir tout le temps changer, être à la mode, etc. Je pourrais moins le faire, c'est sûr. Mais c'est ça, c'est revenir à changer sa façon de penser. Et puis, il y a toujours des moyens. Alors oui, maintenant, les friperies sont énormément démocratisées et il y a beaucoup de pièces vintage, etc. Les prix deviennent des fois un peu aberrants, d'ailleurs. mais on peut très bien aller dans des associations des secours populaires à la Croix-Rouge, on peut aller à Emmaüs où on a des prix très très raisonnables et très corrects et on peut continuer d'acheter des vêtements pour... le but principal, se vêtir, avoir chaud. Et je pense que c'est ça, j'ai du mal à comprendre ce débat autour de ça.
- Speaker #1
Après, pour revenir à ce que tu disais au début sur le fait que tu as du mal à comprendre justement le débat par rapport au fait qu'il y a quelques années encore en arrière, ça se passait comme ça. Je pense que ce qui peut être compliqué aussi à comprendre... c'est qu'il faut revenir en arrière sur certaines façons de consommer et ça pour certaines personnes c'est compliqué dans la mesure où on évolue et normalement le genre humain est censé évoluer donc finalement revenir en arrière ce serait comme avouer qu'on a échoué quelque part et ça peut être compliqué pour
- Speaker #0
certains de le comprendre c'est très juste ce que tu dis je pense que ça ouvre beaucoup les consciences et puis après c'est vrai que de Je trouve que c'est aussi un peu problématique, mais on ne se rend pas compte forcément non plus. Enfin, toutes les deux, on discute, mais finalement, toutes les deux, on est privilégiés. Donc, parler de ces sujets, finalement, on ne se rend pas compte complètement non plus. Donc, on ne peut pas avoir un réel avis et un réel œil sur ça. Pour continuer autour de ce sujet, notamment, ils ont proposé de mettre en place un écoscore. Un peu comme ce qui se passe sur les aliments maintenant, est-ce que tu penses que c'est quelque chose qui aiderait ?
- Speaker #1
Alors au début j'étais plutôt pour, je voyais ça un peu comme une avancée où je me suis dit ça y est, les gens vont peut-être prendre conscience de l'impact qu'ils ont quand ils achètent quelque chose, et ils vont peut-être voir un petit peu tout ce qui se passe derrière l'industrie textile et la mode en général. Et en fait, pour reprendre le Nutri-Score sur... les aspects nutritionnels, je me suis rendue compte que les gens ne faisaient pas du tout attention au Nutri-Score et que généralement ils le disent ouvertement ils n'en ont rien à faire et ils ne changeront pas leur mode de consommation parce que déjà par rapport au prix par rapport à leur pouvoir d'achat tout ça et je pense que ça pourrait être la même chose pour cet Eco-Score à la mesure où peut-être que les gens vont le regarder mais vont se dire bah Merci. ok, je vais faire en fonction de mon pouvoir d'achat et je vais faire en fonction de mes envies. Finalement, ils vont peut-être le regarder, mais pas du tout en prendre en considération.
- Speaker #0
C'est très juste ce que tu dis et je pense que c'est assez vrai. Moi, ce qui me pose problème dans cet écoscore, c'est qu'ils n'ont pas vraiment expliqué comment ils vont le mettre en place. Parce qu'en fait, il y a plein de choses qu'on peut regarder. Les matières qui constituent le vêtement, la provenance, la fabrication, etc. le bien-être humain dans la fabrication, dans la production. Donc, il y a tellement de choses à prendre en compte que je trouve ça compliqué. Et puis, tu ne peux pas tout prendre en compte. Enfin, c'est compliqué. Et par rapport à ça, il y a déjà des choses qui existent. Par exemple, il y a une application qui a été développée par des Français. Ça s'appelle Clear Fashion. Et en fait, on peut entrer la marque qu'on veut. Il y a énormément de marques qui sont référencées. Et là, il y a tout un diagramme référencé. sur les problématiques ou non de ces marques. Donc ça englobe le côté environnemental, mais également le côté social et le côté aussi bien-être animal, suivant comment a été fait le produit. C'est un sac en cuir, des chaussures, je ne sais pas. Et ça, c'est déjà des choses qu'on peut servir. Mais je pense que très peu de gens connaissent son utilité. Au début, tu parlais du fait que tu essayais beaucoup d'en parler autour de toi, etc. de... des problématiques de l'industrie de la mode. Mais est-ce que, du coup, tu as vraiment déjà essayé d'alerter et de faire changer concrètement la consommation de quelqu'un ?
- Speaker #1
Oui, oui, j'ai un exemple très concret. C'est celui de ma sœur qui achète beaucoup sur Chine. Et j'avais essayé de lui montrer des vidéos de comment c'était, tout ce qui se passait derrière l'entreprise. Après, ça marche, mais peut-être pas sur le long terme. Malheureusement, il y a des personnes qui ont des achats compulsifs et je pense que sur le moment, elles vont vous dire oui, c'est bon, je prends conscience de la chose. Et au final, c'est toujours la même chose. Après, ce n'est pas cher, il y a des pubs qui passent et on retombe un petit peu dedans. Après, j'avais essayé d'en discuter autour de moi. Pareil, quand j'étais à la fac, j'avais appris qu'une amie avait acheté un sac sur Chine. Je lui avais un peu parlé de ce qu'il en était. et On en avait beaucoup discuté, elle m'avait dit c'est qu'un achat, mais finalement je me dis un achat parmi tant d'autres, donc c'est ça qui me gêne, mais je me dis qu'autour de moi, c'est vrai que je n'ai pas de personnes qui achètent. presque toutes les semaines dans des entreprises de fast fashion. Mais je pense que si ça devait m'arriver, j'essaierais vraiment d'alerter le maximum et de faire comprendre qu'il y a d'autres moyens de consommer ou juste de changer sa consommation.
- Speaker #0
Écoute, c'est super d'entendre ça. Et ça fait plaisir de se rendre compte qu'il y a des gens qui, même au quotidien, essayent de faire des actions individuelles parce que c'est toujours... la même histoire que malgré tout une action individuelle ça peut aider, ça peut faire changer les choses parce que si ta soeur aujourd'hui elle a peut-être plus pris conscience peut-être qu'à force elle va changer complètement son mode de consommation elle ce sera une personne qui ira alerter, qui ira parler avec des gens en disant non en fait rends-toi compte des choses et change ta façon de penser Et donc, ça peut faire bouger les choses. Et donc, je suis fière d'entendre qu'il y ait des gens qui se mobilisent pour ça. Est-ce que tu penses qu'il y aurait d'autres actions individuelles que tu pourrais faire ?
- Speaker #1
Je pense que oui, on n'a jamais... Enfin, on apprend toujours au cours de sa vie. Et je pense qu'il y a toujours des choses que je ferais qui ne sont peut-être pas viables sur le long terme. Et je... pense peut-être des choses que je ne me rends même pas compte et que j'apprendrais qu'en fait il ne faut pas faire comme ça et que c'est pas bon et j'apprendrais à changer si je vois que c'est trop catastrophique mais par
- Speaker #0
rapport à ça comme action individuelle très simple par exemple rien que savoir réparer ses vêtements rien que savoir remettre un bouton, faire un ourlet etc parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup Mouah ! de vêtements qu'on porte peut-être deux, trois fois qui vont s'abîmer et derrière, il y a plein de gens qui vont juste les jeter. Alors que si on sait retoucher un petit peu ses vêtements, les repriser, etc., déjà, finalement, c'est un petit geste, mais en même temps, c'est un gros geste parce que derrière, ça évite de jeter le vêtement qui est encore quand même en très bon état. D'ailleurs, l'État a mis en place Merci. une sorte d'aide si on va les faire réparer, ça peut être aussi les chaussures d'ailleurs, mais donc vêtements et chaussures on peut trouver une liste de retoucheurs et cordonniers qui sont accrédités par l'Etat et donc l'Etat offre une petite aide sur ça pour justement inciter les gens à y aller et pour que ça coûte un peu moins cher Merci. Donc, c'est une bonne chose. Je pense que c'est des petites choses comme ça qui peuvent être déjà hyper importantes. Après, quand tu dis, oui, je pense que je fais des gestes qui peut-être ne sont pas top ou j'en sais rien. Déjà, qu'est-ce que tu fais quand tu as des vêtements que tu ne portes plus ?
- Speaker #1
Généralement, je les vends sur Vinted. Quand ils sont en bon état. Après, s'ils ne sont pas en bon état, malheureusement, ils finissent par... C'est vrai, soit être à la poubelle, soit être mis dans des décharges à vêtements à côté des poubelles. Mais j'essaye vraiment au maximum, quand je vois que c'est vendable, de le vendre sur Vinted.
- Speaker #0
Ça, c'est déjà bien d'essayer de donner une seconde vie encore à ce vêtement. Parce que si tu ne le portes plus, c'est peut-être parce qu'il ne te va plus, peut-être parce qu'il ne te plaît plus. Ce n'est pas forcément qu'il est abîmé. Donc déjà, c'est un premier geste d'essayer de lui donner une seconde vie. Après tout ce qui est décharge à vêtements c'est finalement assez controversé. Parce qu'il faut savoir que du coup, seulement 1% de tous les vêtements, de tous les textiles sont recyclés. Et en fait, s'ils sont recyclés, c'est que pour de l'isolation, du rembourrage de matelas, etc. C'est déjà bien. 1%, c'est ridicule. Mais en fait, le problème, c'est que ces décharges à vêtements, ils vont être envoyés dans des centres de tri. Des personnes vont les trier. Il va y avoir les vêtements qui sont encore en... très bon état, qui vont être mis de côté et qui vont être envoyés dans des ballots pour après être revendus à des grossisses pour de la friperie. Mais il va y avoir aussi des vêtements où en fait, ils sont trop abîmés, etc. Et là, ils vont être envoyés par tonne dans des pays, par exemple pas mal de pays en Afrique. Je pense qu'il y a pas mal de pays aussi, j'ai moins de connaissances, mais de... en Amérique latine. Et notamment, c'est pour ça qu'à ces deux endroits, on va retrouver ces grandes décharges ouvertes de textiles. Et en fait, la problématique, c'est que du coup, les gens qui vont recevoir ces ballots vont les retrier encore une fois, vont là se dire, ok, ça, je vais prendre tout ça et les vendre sur des marchés, etc. Une partie va être prise par des grossistes qui vont les renvoyer en Europe ou en Occident. pour là être remis en friperie donc le vêtement a fait 4 fois le truc de la planète et tout le reste, ben voilà, ça finit à poubelle, ça finit en décharge et en fait on envoie juste le problème ailleurs, on envoie juste nos poubelles ailleurs parce que la plupart enfin vraiment la grosse grosse majorité des textiles ne se décomposent pas ne peuvent pas être vraiment recyclés parce qu'il y a beaucoup trop de fibres mélangées et on ne sait pas encore détricoter les fibres fond. Et donc, c'est une énorme problématique de qu'est-ce qu'on fait de nos vêtements. Mais moi, aujourd'hui, ça ne m'arrive pas. Je ne suis jamais confrontée à « je n'ai plus de vêtements » . Enfin, j'ai un vêtement que je ne porte plus. Ça m'arrive quelques fois, mais c'est vrai que du coup, je l'ai donné à des amis. Mais vraiment, ça m'arrive tellement peu que je ne me pose pas la question. Moi, la question que je me pose, c'est mes chaussures. Par exemple, là, j'ai une paire de baskets. La semaine, c'est détaché. Je ne peux rien y faire. même si de bon cœur j'essaye de la réparer, là je peux pas et là je suis en mode, je la stocke de mon appartement parce que ça me fait tellement mal au cœur de me dire, je vais prendre cette paire de baskets et je vais la mettre à la poubelle parce qu'en fait il n'y a pas d'autre solution mais pour moi je suis en mode, je sais que c'est problématique, je sais que ce textile genre c'est...
- Speaker #1
ça va finir dans un endroit où tu veux pas c'est ça,
- Speaker #0
et du coup je sais pas quoi en faire et ça c'est une réelle problématique quand même Merci. Si tu pouvais agir de façon globale, quelle politique tu mettrais en place ?
- Speaker #1
Oh là là, cette question. Je pense que déjà, j'essaierais de limiter au maximum l'impact sociétal. C'est-à-dire que j'essaierais de peut-être éviter de faire travailler des personnes dans des pays étrangers qui n'ont pas... pas forcément demandé à être maltraité comme ça. Je pense que j'accepterais plus ce genre de situation juste pour une économie qui n'est même pas celle de leur pays. Et je pense que j'essaierais aussi de favoriser certaines industries locales qui peut-être vendent plus cher, mais en tout cas qui font attention à ce qu'ils vendent et ce qu'ils proposent. Et j'essaierai de mettre quelques alertes. Peut-être, je ne sais pas trop comment expliquer, mais prévenir. Je sais qu'on faisait beaucoup de prévention sur le Covid-19 quand il y avait des problèmes. Mettre de la prévention sur ça, ce serait bien aussi. Et essayer de donner plus de visibilité sur les réseaux sociaux, par exemple, à certaines actions.
- Speaker #0
Par rapport à ce que tu dis, par exemple, cette proposition de loi, permettrait de mettre en place, de renforcer, on va dire, les malus et les primes que pourrait desservir l'État à des entreprises. Donc, ça serait sur l'impact environnemental et la pollution, l'empreinte carbone, la pollution carbone. Et donc, ça permettrait de valoriser les entreprises qui respectent les quotas. en leur donnant des primes. Et au contraire, donner des malus aux entreprises qui ne respectent pas les quotas. Et ça peut être une chose intéressante qui impacte directement l'entreprise. Justement parce que, quand on parlait tout à l'heure de cette taxe sur le prix du produit fini, ça impacte, entre guillemets, le consommateur. Alors que là, ils essayent de mettre en place des choses qui impacteraient vraiment l'entreprise. après à savoir les quotas, etc. Et puis la loi n'est vraiment pas acceptée, mais ça peut être un début de quelque chose. Mais c'est vrai que c'est compliqué de réfléchir vraiment comment on pourrait essayer d'enrayer cette grosse problématique de surconsommation sur production. Et c'est une grosse question que j'ai hâte de poser à tous mes autres intervenants. Et quand je parle des entreprises, prise, depuis tout à l'heure on parle du prêt-à-porter etc, mais est-ce que tu penses aussi que les grandes marques de luxe ont un rôle important à jouer dans cette prise de conscience ?
- Speaker #1
Oui, totalement, déjà on est en France donc c'est plus facile je trouve d'avoir une visibilité pour les marques de luxe parce qu'on est le pays mine de rien de la mode, on reste quand même un pays très attaché à cette culture-là Et je pense que c'est plus facile pour les marques de se faire entendre, surtout qu'on a des grosses entreprises comme LVMH, où là, ils sont très entendus, je pense. Et mine de rien, je pense qu'ils ont quand même beaucoup de choses à se reprocher également, et que c'est important pour eux de changer aussi. Donc, il faudrait qu'ils puissent faire en sorte de changer et en même temps de prévenir sur... Pourquoi ils changent ? Et je pense qu'ils seront écoutés d'autant plus parce que c'est des entreprises qui sont là depuis des années, si ce n'est... presque un siècle. Donc, pour Dior, par exemple, ce serait génial qu'ils puissent se dire, ok, on va changer et on fait en sorte de montrer qu'on change et en même temps, écoutez-nous parce que c'est important. Et je pense qu'ils seraient vraiment écoutés s'ils le faisaient. Et ils seraient pris vraiment au sérieux.
- Speaker #0
Ce qui est très drôle, c'est que tu parles de Dior, qui est notamment une marque qui a subi de nombreux scandales par rapport à l'appropriation culturelle. Donc là, il y a de belles avancées à faire de ce côté-là pour cette marque, ça c'est sûr. Mais comme tu dis, si par exemple LVMH ou le deuxième plus gros groupe, Kering, prennent position face à ces problématiques, tout le monde suivrait, clairement. Parce que c'est des mastodontes dans l'industrie de la mode et tout le monde serait obligé de suivre, ça c'est sûr. Et puis, c'est surtout qu'ils ont beaucoup de marques sous leur emprise. Donc, clairement, déjà, ça impacterait énormément de marques. Mais ça revient à ce que tu disais tout à l'heure. Nous sommes dans un monde capitaliste. Et économiquement, c'est vraiment une page à tourner un petit peu de faire ces changements, etc. Je sais qu'ils ont des structures spécialisées de recherche pour... répondre à ces problématiques écologiques, mais ils emploient beaucoup de personnes, des ingénieurs, etc. Mais ça reste encore très peu su. Ça reste encore trop faible, à mon goût, parce que... La problématique, c'est qu'on parle de la fast fashion, du prêt-à-porter qui s'envenime, qui est toujours dans une surconsommation, surproduction, etc. Mais il ne faut pas oublier qu'aussi, ces grosses maisons sont dans ce même principe. À la base, elles faisaient juste de la haute couture. Elles ont dû suivre avec le prêt-à-porter parce que c'est ça qui leur apporte. C'est ça qui est financièrement leur plus gros gagne-pain. Mais du coup, en fait, elles sont dans les mêmes processus. il ne faut pas croire c'est pas parce que tu achètes un t-shirt qui est floqué Yves Saint Laurent que c'est de la bonne qualité tu payes beaucoup plus la marque que la qualité c'est fabriqué dans des conditions qui sont pas non plus les plus belles à voir donc il y a aussi des problématiques dans leur secteur prêt-à-porter il y a aussi des problématiques dans le fait que justement ça devient l'objet consommable ... ça devient l'objet qu'on donne envie aux populations moins aisées. Parce que, justement, avec un pouvoir d'achat normal, clairement, on ne peut pas s'offrir d'aller chez, je ne sais pas, Louis Vuitton toutes les semaines. On ne peut pas s'offrir un sac toutes les semaines. Donc, on va s'offrir quoi ? On va s'offrir le porte-cartes, on va s'offrir les sortes de goodies de ces marques-là. Donc, il y a un vrai problème autour de ça. Et en plus, il y a un autre problème du côté défilé. Parce que oui, il y a les défilés à la couture, mais maintenant, on compte un bon nombre de défilés. Maintenant, on a des défilés croisières. Enfin, ça date depuis... C'est pas depuis hier. Mais il y a cette histoire qu'il y a de plus en plus de défilés. Il y a des défilés qui se passent parce que maintenant, il y a de plus en plus de Fashion Week. Il n'y a plus juste New York, Paris, Milan ou Londres. Il n'y a plus juste ces quatre gros pôles. C'est les principaux, c'est ceux qu'on va le plus entendre. Mais maintenant, il y en a dans... plein d'autres pays. Donc, en fait, ça pose aussi des problématiques parce qu'ils sont dans le même schéma et ils ne disent rien. Après,
- Speaker #1
je pense qu'ils sont encore vraiment idéalisés pour la marque, justement, parce que c'est des grosses entreprises. On voit vraiment le côté marque française. On se dit OK, ils sont fabriqués en France, tout est beau, tout est parfait. Et je pense qu'ils sont trop idéalisés pour ce qu'ils sont. Et en même temps... Je pense que c'est pour ça peut-être qu'ils font des démarches, mais de manière plutôt cachée, parce qu'il y a beaucoup de marques actuellement qui sont dans une logique de greenwashing, et je pense qu'ils ont peut-être peur aussi de se faire accuser de ça, ce qui serait vraiment grave pour eux. Donc il y a aussi ce côté-là, je pense, qui bloque.
- Speaker #0
Tu soulèves des questions très importantes, cette histoire de greenwashing. Ça me renvoie vers ces collections. un petit peu durable et co-responsable, que veulent sortir les H&M, Mango, Zara, etc. Donc tu soulèves des questions vraiment importantes, notamment le greenwashing, et ça me renvoie directement à ces nouvelles collections qui disent durables, des marques de fast fashion, Zara ou H&M ou j'en sais rien, ça renvoie à cette même question un petit peu. Et par rapport au fait qu'on idéalise, c'est vraiment ce truc-là que la mode, c'est des paillettes, c'est beau, ça brille, c'est élégant. On a vraiment cette idée-là, mais même pour des gens qui vont travailler en France, qui vont avoir quand même un peu des bons postes et tout dans ce milieu-là, c'est un milieu très précaire, en fait, la mode. parce que oui, du coup, moi je travaille pour Chanel, du coup, souvent, on peut... je suis en quelle poche je suis, mais si je vais à des événements, on va me passer un sac Chanel, un truc pour que je puisse montrer la marque, etc. Mais en fait, en réalité, je galère à payer mon loyer. En réalité, c'est un milieu très précaire. Et même moi, étant étudiante en mode, il y a énormément de problématiques dans les stages. Il y a beaucoup de problèmes qui se passent. Il y a beaucoup aussi de problèmes autour du fait que quand c'est bientôt les périodes de défilé, ils embauchent beaucoup de gens. mais ils les font passer plus ou moins en stage, bénévoles. C'est des gens qui ne sont pas payés. Et c'est ce truc que tout le monde a envie de rentrer dans ces milieux. Donc tout le monde le fait. Tout le monde se dit, bon, allez, c'est pas grave. C'est une porte d'entrée vers plus, etc. Et c'est un milieu, en fait, qui a d'énormes problématiques, même si on reste juste en France, finalement. Donc il y a beaucoup de choses qu'il faut soulever, beaucoup de choses sur lesquelles il faudrait lever le voile. Et notamment, quand je parle de problématiques, il y a un nombre de designers qui ont été Je pense par exemple à Alexander McQueen, qui ont été complètement fous, littéralement. Qui sont venus complètement fous dans ce milieu et qui ont eu des grosses problématiques mentales, d'addiction, etc. Donc c'est vraiment un milieu qui a besoin d'évoluer et on a besoin d'en parler et d'ouvrir la parole sur ça. Et dernière question de ce podcast, si tu devais créer une marque, comment tu le ferais ?
- Speaker #1
Du coup, je pense que je vais décrire un peu une situation idyllique, mais le mieux serait déjà de créer une marque et d'installer mon entreprise en France, pas délocaliser ou avoir après une conséquence écologique que je ne voudrais pas avoir. J'essaierai de produire le moins possible, mais en meilleure qualité. Donc, plus sur le côté qualitatif que quantitatif et surtout embaucher des personnes qui ont peut-être besoin de travail et qui ne sont pas sous-payées déjà par rapport à beaucoup, je pense, de personnes dans ce milieu-là, qui sont payées justement et qui ont besoin du coup de ce travail, comme je disais. J'aimerais bien avoir quelque chose d'un peu familial, je pense. Ça pourrait être bien et pas une grosse entreprise comme on a l'habitude de le voir. Et plutôt quelque chose où on pourrait reprendre des pièces. Si jamais elles ont des défauts, les retravailler. Je pense travailler avec des petites entreprises pour les matières premières, des choses comme ça. Et je pense que... Le mieux, ce serait de gagner en visibilité après sur les réseaux sociaux pour essayer de faire fonctionner l'entreprise. Mais pouvoir vraiment communiquer avec les gens, ce serait le mieux à l'intérieur. Et je pense vraiment ne pas produire en quantité. C'est juste pour faire vivre une marque.
- Speaker #0
C'est intéressant parce que tu penses en priorité au côté social. Et j'aime bien ton approche qui est vraiment beaucoup plus humaine et à taille humaine aussi. Et par rapport au fait que tu dis oui, pas surproduire justement. Il y a un mode de fonctionnement qui marcherait très bien par exemple, c'est tu mets en ligne tous tes produits. Et juste au moment de la commande, au moment de l'achat, là tu mets en production. C'est un mode de fonctionnement qui peut fonctionner. Et qui peut être très viable parce que justement, tu produis que ce qui est demandé en fait. Tu offres que ce qui est demandé. Et c'est un mode de fonctionnement qui peut être viable. Et je pense qu'il y a beaucoup d'entreprises qui devraient réfléchir comme ça. Enfin, de nouvelles entreprises qui veulent se lancer, qui devraient réfléchir comme ça. Est-ce que tu... choisirais un petit peu tes matières premières, tes textiles etc. ou du cuir est-ce que c'est quelque chose que tu ferais une sélection par rapport à ça ou pas ?
- Speaker #1
Alors moi je sais que personnellement je pourrais pas utiliser du cuir ou de la fourrure juste parce que j'en porte pas et j'aimerais pas que promouvoir ça sur ma marque après j'entends que certaines marques puissent les utiliser si c'est fait pour si c'est pas fait que pour ça je l'entends mais juste moi je pense que je pourrais pas et déjà si j'en porte pas je me dis bah ça sert à rien d'en produire.
- Speaker #0
Mais si on parle que de la problématique de cuir et de fourrure. Déjà, pour consommer du cuir, ce qu'il faut faire, déjà, c'est faire attention à comment est tanné le cuir. Parce que c'est du tannage qui est chimique. Et là, c'est problématique. Mais maintenant, on a des tanneurs qui reviennent à une façon de faire beaucoup plus ancestrale, traditionnelle. Et du coup, c'est déjà une meilleure manière de consommer du cuir. Après, tu peux aussi te dire, moi, je consomme du cuir de seconde main, de stock dormant. C'est une bonne manière de le faire aussi. Pour la fourrure, la vraie fourrure animale, je sais qu'il y a, il me semble que c'est aux Etats-Unis, une entreprise qui met en place le fait qu'ils vont récupérer les animaux qui ont été écrasés sur la route et là, ils vont utiliser leur fourrure. Je pense que c'est très peu connu, mais ça mériterait d'être développé parce que, après, tout est question d'appréciation par rapport à ça et par rapport à la condition animale et par rapport à plein de choses. Mais moi, je se regarde dire, bon, l'animal, actuellement, il a été écrasé. En tous les cas, le pauvre, il va se décomposer, il va être jeté, je ne sais pas, mais ça ne va pas lui faire mal qu'on lui prélève sa fourrure. il est déjà mort et ça va pas changer le cours des choses que j'utilise à fourrure par exemple donc un fonctionnement comme ça, moi c'est quelque chose qui me dérangerait pas après j'entends très bien qu'il y a des gens pour qui ce serait pas possible mais est-ce que du coup pour le reste des tissus des textiles est-ce que pour toi c'est important de dire je vais faire que avec du textile naturel que ou un... Ou tu t'en fiches, tu utilises tous les textiles, parce que ça dépend aussi. Le problème, c'est que, par exemple, on a développé des fibres qui sont très élastiques parce qu'on en a besoin pour des vêtements de sport, pour plein de choses. Donc, ça dépend un peu aussi. Là, je ne vais pas te demander un plan précis de qu'est-ce que tu voudrais développer comme produit, mais comment tu penserais faire par rapport à tes fibres ?
- Speaker #1
Je pense que j'essayerais, du coup, comme j'éviterais les déplacements déjà par rapport à ça, par rapport à l'empreinte carbone, j'essaierai de faire le maximum de textiles, d'utiliser en tout cas des textiles assez locaux et après je pense allier, oui, effectivement si j'ai besoin d'un tissu particulier je vais l'allier à un autre mais j'essaierai de rester en quantité raisonnable et surtout allier le pratique à ... ce que j'ai vraiment envie de promouvoir. Voilà.
- Speaker #0
Ok, t'as une très bonne réflexion. Malgré que tu ne fasses pas partie de ce milieu créatif de la mode, c'est déjà bien que tu puisses réfléchir à qu'est-ce qu'en fait t'aimerais développer comme marque, qu'est-ce qui serait une marque plus vertueuse et une façon de faire plus vertueuse. Et c'est super d'avoir ce genre de réflexion. J'ai une dernière question. Est-ce que tu parles beaucoup du fait que Merci. tu vas développer sur les réseaux sociaux ? Moi, je t'ai donné l'idée de dire, bon, ça serait qu'une fois que c'est mis en ligne, une fois que c'est acheté, que tu vas produire, est-ce que du coup, ça serait... Tu imaginerais quelque chose qui serait qu'en ligne ou aussi quelque chose où tu aurais des magasins, des points de vente vraiment ou pas ? Alors je pense que maintenant en ligne seulement ça pourrait fonctionner, mais je pense que c'est toujours important de garder ce contact humain et pouvoir parler un petit peu de la marque, donc peut-être éventuellement soit des points de vente, mais soit aussi, je sais pas, peut-être faire des événements spécifiques et essayer de parler justement de la marque, de la mettre en avant, d'essayer d'expliquer ce qu'on fait pour sensibiliser les gens sur le sujet plus largement. que la marque finalement, juste vraiment le sujet global de la mode et de ce qui en ressort et ce qui en découle. Donc tout ce qu'on a dit tout au long de ce podcast.
- Speaker #1
J'aime beaucoup le fait que tu dises que tu as envie d'avoir un échange, ce côté humain et justement de parler des problématiques de la mode parce que justement, si les gens découvrent ta marque, vont peut-être se dire au début, ah c'est stylé. Bon, vas-y, j'ai envie de m'acheter ce short. En fait, toi, tu as envie qu'ils reviennent acheter chez toi, pas juste parce que ta marque est cool et que tu as envie de gagner de l'argent, parce que justement, ta marque est plus vertueuse, ta marque est plus durable. Donc, c'est un bon moyen pour les gens de consommer chez toi. Donc, c'est important que tu puisses expliquer aux gens, tu puisses transmettre cette information en disant, « Regardez, en fait, venez chez moi parce que toutes ces raisons-là. » Et pour que les gens, après, une fois qu'ils ont acheté ce premier article, parce qu'il était super chouette et qu'ils avaient envie de l'avoir, se disent « Bon, je continue d'aller acheter chez elle parce que, justement, par conscience, je l'ai acheté chez elle. » Et c'est ça qu'on cherche. Et c'est grâce à ça qu'on peut faire changer les consciences. Et c'est aussi... Quand tu dis que tu veux avoir quand même quelque chose de physique, ça me rappelle aussi que tout à l'heure, tu disais que tu voulais... pouvoir retravailler vêtements, retoucher, etc. Et ça, il y a de plus en plus de marques que je vois qui proposent des services de retouches eux-mêmes. Et je trouve ça aussi génial parce que c'est vrai que, c'est comme je disais il y a de longues minutes de ça, que c'est important de pouvoir réparer son vêtement, l'avoir à sa taille pour éviter ce réflexe de « je le revends, je le jette, je ne sais pas » . Parce que quand on dit qu'on achète... Parce qu'on se dit toujours, on peut revendre maintenant parce que techniquement c'est facile. Ça pose aussi un autre problème de finalement on a de la surconsommation sur de la seconde main. Alors oui, c'est plus virtueux d'acheter de seconde main. Ce n'est pas la solution idéale. Il n'y a pas une solution idéale de toute manière. Et ça pose aussi un autre type de réflexion de dire que les gens vont acheter pour se dire au pire, je le revends. Ça pousse encore plus. à cette surconsommation.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Donc voilà, on a fini cet épisode. J'espère que ça vous a plu, que vous avez apprécié de passer ce moment avec nous et on se revoit très vite.
- Speaker #0
Merci.