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DESIGN & Contrefaçon : La rançon du succès ? [rediffusion] [ décoration ] [ économie ] [ législation ] [décodeur ] [ canapé 6 places ]

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31min |23/09/2024
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Description

Dans cet épisode captivant du Design Kafé, plongez-vous dans le monde fascinant de la contrefaçon dans le design avec David Chervet-Brenac. Pourquoi la contrefaçon est-elle un véritable fléau pour les créateurs et les consommateurs ? À l'occasion de son anniversaire, David rediffuse l'un des épisodes les plus écoutés de son podcast, où il aborde ce thème crucial et d'actualité qui touche à la fois le milieu des designers et celui des amateurs de déco.


Saviez-vous que la contrefaçon, définie comme la reproduction illégale d'œuvres sans autorisation, nuit non seulement aux designers originaux, mais aussi aux consommateurs ? En effet, ces derniers peuvent se retrouver piégés par des produits de qualité inférieure, souvent séduisants par leur prix attractif. À travers cet épisode, David met en lumière l'importance de protéger les créations originales et d'être vigilant face aux offres alléchantes qui masquent souvent des contrefaçons.


Quels sont les impacts sociaux, économiques et créatifs de ce phénomène sur l'industrie du design ? David explore ces questions tout en rappelant que la lutte contre la contrefaçon est essentielle pour préserver l'intégrité de l'univers du design, de la décoration et de l'entrepreneuriat. En tant que passionné de design d'intérieur, vous découvrirez comment cette problématique affecte non seulement les designers, mais aussi notre culture et notre appréciation de la déco intérieure.


Dans un monde où le shopping et les tendances évoluent rapidement, comment faire la différence entre un produit authentique et une contrefaçon ? David vous encourage à soutenir les créateurs en choisissant des produits authentiques et en étant conscients des implications de vos achats. En fin d'épisode, il laisse les auditeurs sur une note d'espoir, les incitant à devenir des décodeurs de la décoration et du design, capables de naviguer dans cet océan d'offres diverses.


Ne manquez pas cet épisode instructif du Design Kafé, où l'on aborde avec humour et impertinence des sujets sérieux qui touchent à l'essence même de notre rapport au design, à la déco et à l'économie moderne. Que vous soyez un expert du design ou un novice curieux, cet épisode vous donnera des clés pour mieux comprendre les enjeux de la contrefaçon et vous sensibilisera à l'importance de soutenir les icônes du design. Alors, prêt à plonger dans cette discussion passionnante et à devenir un acteur conscient de l'univers du design et de la décoration ?






Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut mes petits poulets, j'espère que vous allez bien. Cette semaine, comme j'ai beaucoup de préparatifs à superviser et à organiser pour mon anniversaire qui n'est plus qu'à quelques jours, j'ai décidé de vous proposer la rediffusion d'un des épisodes les plus écoutés depuis le lancement de l'émission en mai 2023. C'est l'un des tout premiers et il traite bien évidemment d'un sujet qui me tient à cœur, pour ne pas dire le sujet de tous les sujets en matière de design, celui de la contrefaçon. Alors, ce n'est pas juste pour maintenir le rythme de diffusion et brosser les algorithmes des plateformes de podcast dans le sens du poil. même si un peu quand même c'est vrai, c'est aussi parce que ce numéro a pu échapper à certains d'entre vous qui m'écoutaient depuis plus récemment. Et c'est vrai que lorsque l'on découvre une émission sympa, on n'a pas toujours le réflexe de remonter dans l'historique pour profiter des épisodes plus anciens. Et enfin et surtout parce qu'en ce moment, le sujet de la contrefaçon, et notamment dans le secteur du mobilier et des objets de décoration, n'a jamais été autant d'actualité. Avec de moins en moins de discrétion et de plus en plus d'impunité apparente, me semble-t-il. Là où certaines marques et créateurs ne lâchent rien, je trouve que d'autres bottent en touche sans trop réagir en qualifiant, avec un fatalisme décevant, la copie d'objet de simple rançon du succès. Mais vous le savez, moi je dis non et je vous explique pourquoi dans cet épisode qui j'espère vous sensibilisera et vous permettra d'être plus regardant et plus méfiant quant au respect des œuvres de création et des conditions de fabrication, qu'elles soient humaines, environnementales ou de sécurité, pour les utilisateurs. Ah, et pour ceux qui en doutent... C'est bien moi derrière le micro, ce n'est pas une copie, c'est juste une rediffusion, mais ça reste un original. N'hésitez pas à étoiler et à commenter l'émission. Bon épisode à tous ! Bienvenue pour ce nouveau numéro de Déco Café, le podcast du design décomplexé depuis La Réunion, comme partout ailleurs. Bonjour à tous, je suis David Chervé-Brenac, designer d'intérieur et ravi de vous accueillir. Nous sommes ensemble pour une parenthèse auditive dans votre quotidien et je vous en remercie. A chacun de nos rendez-vous, je vous inviterai à découvrir un sujet, un objet ou une personne qui contribue au beau, au bien et au mieux-être dans le domaine de la déco. Que je sois seul, accompagné d'un ou de plusieurs invités, les intentions devant mon micro seront les mêmes. Mettre en l'air celles et ceux qui, aujourd'hui, font le design sur notre belle île et au-delà. Décrypter les infos déco, les tendances, les styles, partout dans le monde. S'inspirer des icônes matérielles et humaines qui ont influencé cet univers esthétique et fonctionnel. au cours de son histoire, et ensemble, s'approprier les codes et les savoirs d'un secteur qui ne doit surtout pas être réservé à une élite, mais au contraire, être partagé par tous et pour tous. Si la promesse vous séduit, je vous invite à vous abonner à l'émission et à profiter, dès à présent, de ce nouvel épisode. C'est parti, allons causer des cons ! Aujourd'hui, ce n'est pas encore Halloween et pourtant je vais quand même aborder avec vous un sujet qui fait peur. Peut-être pas à vous directement, mais d'un thème qui est l'un des pires cauchemars des acteurs du design. Je ne parle pas de devoir peindre une salle de bain en jaune ou de protéger son canapé avec une bâche en film plastique transparent. Non, je veux parler d'un vrai phénomène qui fait trembler. Celui de la copie, de l'inspiration outrancière, du plagiat, du vol de propriétés intellectuelles et créatives. En bref, des phénomènes qui permettent à des entités peu scrupuleuses... de retirer des profits substantiels et notamment économiques en utilisant un travail qui n'est pas le leur, au dépend des vrais inventeurs ou créateurs, mais aussi à celui de victimes, consentantes ou pas, d'un bout à l'autre de la chaîne de ce fléau, aussi intemporel que certains design eux-mêmes. Avant d'entrer dans le vif du sujet, laissez-moi vous rappeler la vraie définition d'une contrefaçon ou d'une copie. Peu importe le nom qu'on lui donne, car en l'occurrence, le principe reste le même. Pour être tout à fait neutre, je vais prendre la définition donnée par l'INSEE, l'Institut National des Statistiques et des Études Économiques. La contrefaçon se définit comme la reproduction, l'imitation ou l'utilisation totale ou partielle d'une marque, d'un dessin, d'un brevet, d'un logiciel ou d'un droit d'auteur sans l'autorisation de son titulaire, en affirmant ou laissant présumer que la copie est authentique. Dans le cas du design, la contrefaçon, c'est donc l'acte de reproduire ou d'imiter illégalement, donc sans autorisation, des services, des biens ou des produits, généralement dans le but de les vendre ou de les distribuer, comme s'ils étaient authentiques ou légitimes. Plus généralement, cela concerne aussi des articles tels que des vêtements, des accessoires de mode, des montres, des produits électroniques, des logiciels, des médicaments et des tas d'autres produits de consommation, avec plus ou moins de conséquences gravissimes. La contrefaçon de design a été un problème récurrent tout au long de l'histoire de l'humanité. Depuis les premiers jours où les humains ont commencé à créer des objets à des fins pratiques et esthétiques, il y a eu des individus qui ont cherché à copier et à reproduire ces créations, sans autorisation, toujours pour les vendre. La contrefaçon de design remonte à l'Antiquité, où des artisans copiaient les œuvres d'art et les meubles des civilisations avancées pour les vendre à des prix inférieurs. Cependant, avec l'avènement de la révolution industrielle au XVIIIe siècle, le problème s'est amplifié. Les progrès technologiques ont permis de reproduire rapidement et facilement des designs, ce qui a conduit à une augmentation de la contrefaçon de produit. C'est l'une des raisons pour lesquelles ont été inventées en 1791 les fameux droits d'auteur et de propriété par Beaumarchais. initialement pour protéger les écrivains. En un mot, la protection des œuvres et des créations. Car oui, s'il n'y a pas reconnaissance d'une propriété ou d'une paternité, et on va dire par la même occasion d'une maternité, il n'y a pas de raison, il ne peut y avoir de protection. C'est pourquoi il est devenu très important de protéger ses œuvres afin de pouvoir réagir en cas de contrefaçon, et de le faire dans tous les pays, y compris dans ceux qui n'ont pas les mêmes règles de protection que les nôtres. Car toutes les nations n'ont pas forcément le même curseur en matière de droit de la propriété intellectuelle, et de réglementation contre les copies. Et cela aux trois niveaux les plus importants du secteur de la consommation que sont la production, la commercialisation et l'acte d'achat. En effet, c'est à chaque fois selon ces trois étapes des chaînes industrielles et commerciales que la réglementation et ses applications devront être scrutées et en fonction du pays de provenance autant que de celui de destination pour chacune d'entre elles. Et ceci en tenant bien évidemment compte des différents degrés d'importance des actes incriminés qui vont de l'inspiration jusqu'à la réplique plus ou moins grossière. Une fois ce constat empirique mais nécessaire posé, rattachons-nous à présent à la réalité de notre époque. Nous avons tous déjà été confrontés à de la contrefaçon, que ce soit en le sachant ou pas. Le contexte le plus fréquent étant celui de la mode, un faux polo Lacoste, une chemise Burberry ou un sac Chanel par exemple. Mais nous ne sommes pas obligés de rester dans le luxe, il existe aussi par exemple de fausses barrettes Little Marcel, des fausses montres Swatch, Et en technologie, c'est pareil, avec notamment des faux smartphones de marque. Aucun secteur n'est épargné. Il y a même de la contrefaçon de cigarettes. En fait, ce n'est pas la valeur de l'original qui va motiver les faussaires. C'est la popularité de l'objet ou du service à copier. Car rappelons-le, l'objectif reste la vente. Et comme le design a la cote depuis des années, il était malheureusement prévisible qu'il soit l'un des secteurs les plus visés. Une des chaises les plus copiées au monde, la chaise DSW de Charles et Ray Ames à 90 euros. Qui dit mieux ? C'est tentant, mais c'est évidemment trompeur. La version originale, éditée par Vitra, coûte approximativement de nos jours 490 euros. Et lorsqu'on voit la copie en question, il n'y a pas de doute sur son authenticité et il n'y en a pas non plus sur la crédulité de l'acheteur. À moins qu'il ignore sincèrement l'existence d'un modèle original, ce qui, quand bien même, ne le dédouanera pas de la responsabilité de son acte d'achat. Alors que dans la mode, la lutte contre la contrefaçon est organisée depuis très longtemps, Dans le secteur du meuble, on commence tout juste à s'agiter. Faute de moyens, évidemment, mais pas seulement. Jusqu'à présent, le phénomène restait anecdotique. Mais depuis une dizaine d'années, tout le monde veut du design. Cela attire donc les copieurs. Plus consensuel que jamais, vu et revu dans les magazines de décoration, mais aussi dans la publicité, au cinéma ou sur les plateaux de télévision, les icônes du design sont victimes de leur succès. Les gens ne veulent acheter que ce qui est déjà reconnu par les autres. Et ceux qui souhaitent s'offrir une image de bon goût et de modernité, mais qui ne peuvent ou ne veulent pas mettre le prix, recherchent des bons plans, sur Internet notamment. Sans se rendre compte qu'ils s'apprêtent à commettre un délit, car être détenteur d'une contrefaçon est illégal en France, et la plupart du temps sans même avoir conscience qu'il s'agit de copie, tant les receleurs sont habiles à brouiller les pistes. Sur les sites de vente de faux, le nom des designers est ainsi presque toujours mis en avant, au mieux assorti d'un précautionneux inspiré d'eux. Biographie détaillée à l'appui. Le vrai nom des modèles est écrit noir sur blanc. Les photos présentées sont souvent celles des pièces originales, occasionnant de sévères déconvenues à ceux qui reçoivent, par voie postale, finalement, un meuble en kit. L'Internet a rendu encore plus facile le recel de ces produits, corrélés à la production de masse. Pour que la mépris soit complète, il ne manque plus qu'à ces sites une mention pourtant essentielle, celle des éditeurs. Incontournables, ces derniers pâtissent néanmoins d'un cruel déficit de notoriété. Qui, à part les passionnés, connaît Fritz Hansen ou Knoll ? Pour ne citer qu'eux. Les éditeurs sont les dépositaires de pièces dont la popularité dépasse largement la leur. Il est alors facile, pour les contrefacteurs, de passer les éditeurs sous silence sans attirer la suspicion des acheteurs. Certains sites ne prennent carrément pas autant de précautions et proposent carrément et ouvertement des copies. Celles-ci sont usinées, par exemple, en Toscane, par de petits fabricants de meubles reconvertis dans les années 70 pour éviter la faillite. Ils revendiquent, malgré tout, un travail artisanal d'aussi bonne qualité que celui des modèles déposés. Certes. Personne ne dit le contraire. Le tout pour un prix jusqu'à dix fois moins élevé. Dénonçant le monopole des éditeurs, ils ont créé même en 1998 un consortium baptisé Origini, les originaux, traduction de l'italien. Nous nous battons pour un design démocratique, revendiquent-ils sur leur site internet. Ça va loin. Des propos, vous imaginez, qui font bondir les dirigeants des grandes marques d'édition de mobilier ou d'accessoires de déco. qui n'ont d'autre choix que d'attaquer et qui souvent obtiennent des dommages et intérêts en plus de la fermeture des usines ou des sites incriminés en question. Mais la production finira fatalement par reprendre de nouveau ailleurs pour être écoulée via de nouveaux sites internet qui remplaceront les précédents qui auront été fermés. Même la grande distribution se laisse parfois berner. Chez Vitra, on se souvient notamment de ces fausses chaises pantons présentées dans un illustre catalogue de vente par correspondance. Il suffisait qu'un enfant saute dessus à pieds joints pour qu'elles explosent en éclats coupants, se souvient Isabelle de Ponfilly, la directrice France de la marque. Elle a fait saisir les contrefaçons avant d'offrir aux distributeurs, qui clamaient son innocence, un livre sur les objets cultes du design, histoire de lui faire réviser ses classiques. Chez Fritz Hansen, on avoue avoir tenté il y a quelques années une action en justice contre les enseignes qui distribuaient des chaises semblables à la fameuse fourmi d'Arne Jacobsen. Cette fois, la justice a même débouté l'éditeur, sous prétexte que la forme des modèles incriminés différait trop de l'original, bien plus travaillé. La loi indique en effet qu'il y a copie lorsque les ressemblances prennent le pas sur les différences. Aux yeux de la justice, un modèle est considéré original dès lors qu'il est emprunt de la personnalité de son créateur. Une définition pour le moins subjective qui laisse la part belle à l'interprétation. A l'arrivée, on ne compte plus les pièces très inspirées de best-sellers du design qui inondent le marché de la grande distribution. L'ampre ressemblant à la mythique JLD et table aux faux airs de tulipes de Saharinen par exemple. C'est ainsi qu'on a de nouveau pu trouver, quelques mois plus tard, dans la future collection printemps-été d'un célèbre vendeur par correspondance, une chaise fourmi, dossier arrondi et plaquage noyé à 138 euros le lot de deux, en toute légalité. Et si l'hommage, l'hommage entre guillemets, est monnaie courante, même chez les grands designers, Toute la différence se situe dans la revendication de la filiation, comme en témoigne la fameuse chaise Masters, dessinée par Philip Stark et Eugénie Kittley, sortie chez Cartel en 2011, fusionnant les silhouettes de 3 à 6 stars de Jacobsen, Imps et Saarinen. Encore plus surprenant, il semblerait que même certains professionnels de la décoration oui, oui, j'ai bien dit professionnels de la décoration soient tentés d'acquérir des contrefaçons et en toute connaissance de cause, en achetant une copie Ils ont sans doute l'impression de faire une affaire, en se moquant des problèmes moraux que cela pose au mépris d'un savoir-faire artisanal extrêmement minutieux et parfois même aux dépens de leurs clients finaux. Ou finales. Bon, je ne sais plus comment on dit. Mais on peut dire les deux, je crois. Il y en a un des deux qui est moche. Bon, je vous laisse juge. La chaise série 7, toujours de Arnold Jacobsen, par exemple, qui fera l'objet d'une prochaine capsule. En parlant de savoir-faire artisanal, elle, elle nécessite pas moins de 35 opérations manuelles. Une sélection des meilleures essences de bois, le tranchage et le collage de 9 feuilles entoilées avec du coton égyptien. Il est évident qu'une copie low cost ne peut pas être fabriquée de la même façon. Une rhétorique reprise en cœur par les vendeurs d'originaux, qui tous valorisent la fabrication de meubles iconiques, mais reconnaissent quand même malgré tout que des gens viennent chez eux après avoir vu des modèles 4 ou 5 fois moins chers sur internet par exemple. Du coup, c'est aux vendeurs de vrais d'expliquer les raisons d'une telle différence de prix et de justifier leurs tarifs, et évidemment pas au faussaire d'être honnête sur les leurs. Heureusement que les vrais amoureux du design n'achètent pas de copie, ils désirent un original pour sa signature, son histoire et la magie qui s'en dégage. Mais pas sûr qu'en temps de crise, ces arguments soient décisifs. Longtemps restée une discipline d'initié, le design a aujourd'hui une nouvelle clientèle, moins connaisseuse et du coup moins exigeante. Elle a évidemment... tout à fait le droit d'être cliente, mais elle est moins experte, oubliant peut-être trop vite avant de les acheter sur Internet que si tous ces modèles sont devenus mythiques, c'est avant tout parce qu'ils ont apporté quelque chose de nouveau en matière de confort, d'ergonomie et ou d'esthétique. Alors, manque de culture des uns, les acheteurs, ou insuffisance de communication des autres, les éditeurs, l'acquisition d'une première pièce de design peine dorénavant à s'écarter d'une volée de vautours qui semble prête à tout pour profiter de cette nouvelle clientèle et récupérer ainsi les dépenses d'acheteurs parfois innocents et crédules. Et tout ceci encore plus facilement dans des pays où la réglementation est plus souple dans ce domaine. Et je ne vise pas uniquement les pays asiatiques d'ailleurs, pourtant coutumiers de l'inspiration. toujours entre guillemets, mais pas que, pas que EUX. Prenez par exemple la différence entre la France et le Royaume-Uni. La première, comme l'Italie d'ailleurs, protège les droits d'auteur sur le design industriel pendant une durée de 70 ans, alors que cette même protection n'est que de 25 ans chez le second. Ce qui fait de la France, et donc de la Réunion où je me trouve, un territoire où la fabrication, la vente et l'achat de design contrefaits sont interdits et même sévèrement réprimandés. Et oui, on peut être puni pour acheter des objets contrefaits, mais on y reviendra un petit peu plus tard. Ce qui ne m'a pas empêché, et là je vais vous raconter ma vie, très récemment de déjeuner avec un ami sur une terrasse dionysienne jonchée d'une cinquantaine de fausses chaises Masters, qui n'étaient ni dessinées par Phyllis Stark et Eugénie Kittley, et encore moins éditées par Cartel, qui en a les droits, et certainement pas vendues par le concessionnaire agréé de cette marque, chez nous, à La Réunion. Alors évidemment, je m'en suis rendu compte. Assez facilement et immédiatement. Mais je pense que c'était assez facile, car la qualité de fabrication était médiocre et surtout les coloris des chaises ne faisaient pas du tout partie du nuancier officiel de la marque. Alors je vous rassure, je n'ai pas balancé le restaurateur, ce n'est pas dans mon tempérament et le doute sur sa connaissance de cause et donc sur sa complicité active ou passive restait permis. Mais je vous assure qu'il y avait matière à le faire. J'espère juste que ce n'est pas un confrère ou une consoeur décoratrice d'intérieur qui a livré ce projet. car ça ne valoriserait pas du tout notre profession. Cela dit, la déco générale du commerce était tellement moche que je doute qu'un de mes collègues s'en soit occupé. Je le reconnais à tout suffisamment de talent pour ne pas y croire. Voilà, c'était la minute langue de peste. Anecdote qui néanmoins me permet d'enchaîner. Mais du coup, comment reconnaître une copie ? C'est assez simple en fait. Alors certes, c'est plus facile si on connaît bien l'original, mais quand même. Déjà pour commencer, sur un original, le logo de l'éditeur est toujours gravé, comme parfois même la signature du designer. Pour reprendre l'exemple de ce restaurant et de ses fausses chaises Masters, lorsque vous retournez une vraie sous l'assise, vous pouvez lire en relief moulé dans la masse le nom de la marque, celui de la chaise et celui des deux designers. Il y a même des petits dessins des trois dossiers cumulés dont la chaise est inspirée. Et oui, je vous vois venir, en effet, au restaurant. J'ai retourné. 3 chaises sur les 50. Bon, discrètement, je ne suis pas un bourrin non plus. Eh bien, il n'y avait rien d'écrit sous l'assise. Donc, premier indice. Ce qui peut aussi vous mettre la puce à l'oreille, c'est le décalage qu'il peut y avoir entre la quantité de chaises multipliée par le prix unitaire d'une originale et le standing du lieu dans lequel vous vous trouvez. En l'occurrence, dans ce même cas précis, 50 chaises à 250 balles environ, ça nous fait 12 500 euros pour une terrasse, sans compter les tables. Le tout pour une guinguette de faible standing, ça ne collait pas du tout. Donc deuxième élément à prendre en compte, le prix. S'il est très inférieur à celui d'un original, c'est qu'il y a un loup. Et maintenant, avec les smartphones, même en plein magasin, c'est facile de le vérifier en live. Et dans ce cas précis, ne succombez pas au champ des sirènes des prix bas. Et ne pensez surtout pas faire une bonne affaire, car vous seriez complice et donc coupable d'un acte répréhensible. Ouh, ça fait peur, hein ? Sinon, parfois, les objets ou les meubles ont aussi un numéro de série. Ça, c'est un petit truc en plus, mais ce n'est pas toujours le cas. Mais s'il y a un numéro de série, ça peut être aussi un gage d'originalité. Et enfin, et c'est le plus facile à contrôler, la qualité du produit. Si elle n'est pas impeccable, c'est encore une fois un nouveau loup qui pointe sa truffe. En effet, les éditeurs de pièces authentiques ne diffusent pas dans les circuits classiques de distribution au grand public. Des modèles qui n'auraient pas passé les nombreuses étapes de contrôle de qualité effectuées avant la mise en vente. Et comme dans toute enquête rondement menée, s'il y a un critère, c'est un hasard. S'il y en a deux, ça peut être une coïncidence. S'il y en a trois, c'est qu'il y a complot. Et là, vous pouvez vraiment vous méfier. Mais attention, je ne suis pas en train de dire qu'il faut absolument et au minimum trois points délictueux ou de méfiance. Parfois, un seul suffit. À présent, je vais essayer d'apporter des compléments d'informations, parfois insoupçonnées ou dans le pire des cas, volontairement ignorées, à tous ceux qui ne verraient dans la protection des créations originales que la justification de préservation de la marge des fabricants du vrai. Déjà, je vais commencer par vous dire que oui, la protection de la marge est un argument et qu'il est important. Comme le disait un de mes premiers patrons dans le secteur de l'aménagement, la marge, c'est la vie d'une entreprise. Mais surtout, cher podcast addict, La marge, ce n'est pas le bénéfice. Le bénéfice, c'est autre chose. Le bénéfice, c'est ce qui reste de la marge d'une entreprise lorsque son essentiel a été utilisé pour payer toutes sortes de charges nécessaires à sa survie. Par conséquent, la perte de marge face à la recrudescence de modèles copiés est déjà en soi une grave conséquence. Mais il y en a d'autres. Elles sont sociales, humaines, économiques et créatives. On va toutes les voir rapidement. mais j'espère clairement. Les conséquences sociales tout d'abord. La contrefaçon de design a des conséquences sociales considérables. L'un des problèmes majeurs est la confusion qu'elle crée parmi les consommateurs. En achetant une copie contrefaite, les consommateurs peuvent penser qu'ils obtiennent un produit de qualité similaire à l'original, voire identique mais à un prix inférieur. Alors qu'en fait, ils se retrouvent souvent avec des produits de qualité médiocre qui ne répondent pas à leurs attentes. Cette tromperie entraîne fatalement une perte de confiance de la part des consommateurs dans les marques légitimes et peut avoir un impact négatif sur leur réputation. Les consommateurs peuvent devenir méfiants et hésitants à acheter des produits de design, ce qui peut nuire à l'industrie dans son ensemble. Alors que d'un point de vue humain, la contrefaçon de design a un impact direct sur les créateurs et les artisans. Les designers investissent énormément de temps, d'énergie, d'argent et de talent dans la création de leur œuvre originale. Lorsque leurs designs sont copiés sans autorisation, ils subissent une perte de revenus et de reconnaissance. Les contrefacteurs exploitent alors leur travail, un travail acharné, et tirent profit de leurs idées sans offrir de compensation équitable. Cette situation décourage les designers et les artisans à poursuivre leur travail créatif car ils ne voient pas les fruits de leurs efforts récompensés. Cela peut entraîner une diminution de la motivation à innover et à proposer de nouvelles idées, ce qui nuit immanquablement à l'ensemble de l'industrie du design. Mais aussi du côté des consommateurs, avec des risques pour la santé, où l'intégrité et la sécurité physique à utiliser des produits fraudés. Et enfin, et surtout, des risques pour les ouvriers qui travaillent pour ces filières du faux, qui comme vous l'imaginez sans doute, en fonction du pays concerné, ne sont pas tous salariés. Ce qui entraîne, on peut facilement l'imaginer hélas, une exploitation de la main d'œuvre, des conditions de travail précaires, la formation d'ateliers clandestins et l'absence de droits fondamentaux pour les travailleurs. Et pour la dimension économique, c'est encore plus simple à expliquer. Des pertes financières pour les créateurs originaux, des diminutions des ventes et des revenus, de la fraude fiscale et des évitements de droits d'auteur, de la réduction des emplois dans l'industrie du design, la fermeture d'entreprises, la suppression de postes, des effets néfastes sur l'économie locale comme mondiale, une érosion de la compétitivité des industries créatives et enfin des conséquences sur les exportations et les échanges internationaux. Dans le volet créatif, enfin, Les études ont pu déterminer un découragement de l'innovation et du développement de nouveaux concepts, donc un frein à la créativité et à la recherche de nouvelles idées, un obstacle à l'originalité en fait, une perte de diversité dans le design avec une uniformisation des produits et un manque de variété, même un étouffement de la diversité culturelle et esthétique, et enfin une limitation de la croissance des talents et de leur reconnaissance, avec une difficulté à identifier et à promouvoir les designers originaux. et des impacts évidents sur la valorisation et la diffusion d'un design authentique. Et ben, quand on écoute tout ça de façon cumulée, ça fait peur. Alors évidemment, tout n'intervient pas en même temps. Tout ça est un zoom sur les conséquences générales et détaillées que peuvent avoir l'économie de la contrefaçon. Et c'est vrai qu'on n'y pense pas toujours à tout ça quand on a l'impression de faire une bonne affaire en achetant une chaise DSW. à 90 euros que l'on croit être une originale de Charles et Ray Eames. Vous comprenez donc maintenant plus facilement que face à ces conséquences néfastes, la lutte contre la contrefaçon de design est quelque chose d'essentiel. Heureusement, de nombreuses mesures ont été mises en place pour protéger les droits des créateurs et dissuader les contrefacteurs, notamment en France, qui considère, comme de nombreux autres pays, que la contrefaçon de conception est une violation des droits de propriété intellectuelle et est soumise à des sanctions légales. Les lois sur le droit d'auteur et les brevets confèrent une protection juridique aux créateurs et leur permettent de faire valoir leurs droits en cas de contrefaçon. Les contrefacteurs peuvent être poursuivis en justice et être condamnés à des amendes financières et des peines de prison en fonction de la gravité de leur acte. Mais, et je vous avais dit que j'y reviendrai, les acheteurs, les détenteurs aussi s'exposent à des risques dans ce domaine. En France par exemple, et donc à La Réunion, la détention de produits de contrefaçon expose le détenteur à se voir confisquer ses produits par les services douaniers et se voir également infliger une amende comprise entre une à deux fois la valeur de l'objet original de la fraude. La détention de contrefaçon comme la vente constitue un délit. Les vendeurs et détenteurs de marchandises de contrefaçon peuvent être sanctionnés à ce titre. Les sanctions pénales peuvent aller jusqu'à 300 000 euros d'amende et trois ans de prison. Finalement, vous voyez bien que j'ai été sympa avec le fameux restaurant dionysien, hein ? C'est la DGCCRF, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Repression des Fraudes, rattachée à l'État, qui peut se saisir ou être saisie par un professionnel ou un consommateur particulier pour des réclamations concernant des contrefaçons de marques, quel que soit le produit concerné. Ces enquêteurs sont habilités à intervenir pour rechercher et constater les délits de contrefaçon de marques commis par les vendeurs sur la voie publique et dans tous les lieux utilisés à des fins professionnelles sur l'ensemble du territoire national et ultramarin. Ils participent avec les services douaniers, la police et la gendarmerie à la lutte contre les contrefaçons de marques à la fois chez les fabricants, les vendeurs et les acheteurs. Cependant, l'application de ces lois peut être complexe et variée d'un pays à l'autre. certains pays ont renforcé leur législation et leurs mesures de lutte contre la contrefaçon de design, tandis que d'autres sont moins strictes dans l'application de ces règles. De plus, avec l'avènement d'Internet et du commerce en ligne, la contrefaçon de design a pris une ampleur mondiale, rendant difficile la traque des contrefacteurs et la protection des droits des créateurs à l'échelle internationale. Les initiatives internationales de coopération et de partage d'informations entre les pays sont devenues cruciales pour lutter dorénavant efficacement contre ce fléau mondial. En conclusion, la contrefaçon de design est un problème persistant depuis des lustres, qui a des répercussions profondes sur la société, les individus, l'économie et la créativité. Les copies de mobilier, d'objets et de création de design trompent les consommateurs, lésent les créateurs et les ouvriers, entravent l'innovation et nuisent à la viabilité des entreprises. Heureusement, on vient de le voir, des mesures légales sont en place pour protéger les droits des créateurs et punir les contrefacteurs. Cependant... une vigilance continue, une sensibilisation accrue du public et une coopération internationale sont nécessaires pour lutter efficacement contre la contrefaçon de design et préserver ainsi l'intégrité de l'industrie du design global. Mon avis à présent de podcasteurs du design décomplexé depuis la réunion vers le reste du monde est le suivant, et je sais que ça vous intéresse. Sans comparaison aucune, je pense qu'il faut néanmoins appréhender la protection du design créatif comme celle de l'environnement. Je m'explique. Ce n'est pas en culpabilisant que l'on va faire avancer les mentalités, ni même bouger les lignes. Il faut tenir compte des contextes et des degrés d'implication et de responsabilité de chaque maillon de la chaîne. En effet, si le vrai était au prix du faux, il n'y aurait aucun intérêt à fabriquer et donc à acheter du faux. Mais si le faux n'est pas au prix du vrai, c'est aussi pour toutes les raisons légitimes que j'ai tenté de vous décrire depuis le début de cet épisode. Si les consommateurs avaient conscience, par exemple... qu'ils encouragent le travail forcé et non protégé d'une partie de l'humanité en achetant des produits contrefaits, je suis persuadé qu'ils ne le feraient pas. Si les internautes savaient qu'en achetant une fausse enceinte Bose, Sonos ou Armand Cardon sur Wish, ils participent activement à l'esclavagisme moderne, comme si la simple prononciation de ces deux mots associés n'était déjà pas assez pénible à elles seules, dans les entreprises où le droit des enfants n'est non seulement pas garanti, mais parfois littéralement bafoué, alors c'est évident qu'ils arrêteraient de le faire. Sinon, ce ne serait plus une question économique, mais l'expression d'un cynisme le plus abject et absolu. Les personnes informées agissent toujours plus éthiquement que celles qui ne le sont pas. Ça n'en fait pas pour autant des consommateurs parfaits, mais tout simplement des consommateurs meilleurs, ce qui n'est déjà pas si mal. Comme je le disais dans le tout premier numéro de cette émission, tout acte d'achat est un acte politique. Acheter du faux est un acte politique. Acheter du vrai est un autre acte politique. Ne pas acheter du faux. même si on n'a pas les moyens d'acheter du vrai, est un acte politique encore plus fort. Le low-cost prend en otage les personnes aux faibles ressources en les rendant à la fois complices et victimes d'un système social, politique et économique pervers. Tout ce que l'on vient de voir ensemble s'applique à toute ou partie, également à toutes les créations artistiques de l'artisan du coin aux graphiques designers de renommée internationale, en passant par les créations intellectuelles, créatives et artistiques des architectes ou des décorateurs. En tant qu'acteurs, vendeurs et consommateurs des œuvres créatives de design, nous avons tous, dans chacune de ces postures, un rôle fondamental à jouer, celui de garantir la juste reconnaissance de tous. Et puis entre nous, si tout ce qui était cher était beau, ça se saurait. Vous le constatez aussi bien que moi, l'offre de design regorge d'œuvres originales aux tarifs tout à fait abordables d'une beauté extraordinaire, alors que des pièces hors de prix peuvent paraître d'une laideur inimaginable. À voir ! du objectivement moche qui coûte une blinde, ça ne fait pas forcément de vous un grand amateur de design. Avoir du faux qui ressemble à du vrai, rien que pour épater la galerie, franchement, non plus. Et je vous le redis, ceci n'est que mon avis et je ne vous demande pas de le partager. Mais au moins, je l'aurai exprimé et vous l'aurez entendu. Et voilà, DecoCafé baisse son rideau pour aujourd'hui et le réouvrira. Le mois prochain. Merci beaucoup de l'avoir écouté, Jitka, à la fin, en espérant, évidemment, que ça vous ait plu. Vous pouvez d'ailleurs compléter l'expérience en prenant connaissance des références utiles dans les notes de l'émission. Si vous avez aimé ce podcast, n'oubliez pas de vous abonner pour être informé et profiter des prochains épisodes, que vous soyez un curieux, un amateur ou un professionnel du secteur. N'hésitez pas non plus à partager cette émission en invitant vos amis à nous rejoindre sur leur plateforme d'écoute préférée ou en la postant en story Instagram. Instagram où vous pouvez également retrouver tout mon univers sur le compte d'ECB Interior Design ou encore le compte dédié d'Eco Café Podcast avec un K à café sur lequel vous trouverez l'ensemble des publications qui illustrent chacun des numéros. Et si vous écoutez cette émission sur une application ou une plateforme qui le permet comme Apple Podcast par exemple ou même Spotify, sous la liste des épisodes, je vous invite à laisser un commentaire comme un avis bienveillant, des idées de sujets que vous aimeriez que j'aborde à l'avenir ou même des informations et des conseils complémentaires. que vous souhaiteriez partager avec tous les auditeurs. Cela ne vous prendra que quelques secondes, mais qui auront un fort impact positif pour l'émission et pour moi. Vous savez comment ça fonctionne. Plus j'ai d'avis et de notes 5 étoiles, plus le podcast est mis en l'air et proposé aux nouveaux auditeurs. Merci d'avance et bisous à tous les déco-addicts. Rendez-vous très vite, encore plus nombreux. Et d'ici là, pensez à faire plaisir, à vous faire plaisir. Et n'oubliez pas, en design comme en toute chose, la vraie beauté, elle est intérieure. A bientôt. Alors, figurez-vous que, effectivement, je viens de vérifier et on peut dire les deux, final ou fino. Comme on peut dire, d'ailleurs, aïe et eau, banal, bano, ou ciel et cieux aussi. À chaque fois, on peut utiliser l'un des deux pluriels. Bon, alors, comme je disais, dans le podcast, il y en a qui sont un peu moins beaux que les autres, mais en tout cas, ils ne sont pas faux. Allez, salut !

Chapters

  • Introduction et rediffusion de l'épisode sur la contrefaçon

    00:00

  • Définition de la contrefaçon et son impact sur le design

    00:15

  • L'histoire de la contrefaçon dans le design

    03:39

  • La réalité de la contrefaçon aujourd'hui

    06:25

  • Les conséquences de la contrefaçon sur l'industrie

    07:44

  • Comment reconnaître une contrefaçon ?

    12:01

  • Les conséquences sociales, humaines et économiques

    19:25

  • Les mesures légales contre la contrefaçon

    23:42

  • Conclusion : L'importance de la vigilance et de l'éthique

    26:11

Description

Dans cet épisode captivant du Design Kafé, plongez-vous dans le monde fascinant de la contrefaçon dans le design avec David Chervet-Brenac. Pourquoi la contrefaçon est-elle un véritable fléau pour les créateurs et les consommateurs ? À l'occasion de son anniversaire, David rediffuse l'un des épisodes les plus écoutés de son podcast, où il aborde ce thème crucial et d'actualité qui touche à la fois le milieu des designers et celui des amateurs de déco.


Saviez-vous que la contrefaçon, définie comme la reproduction illégale d'œuvres sans autorisation, nuit non seulement aux designers originaux, mais aussi aux consommateurs ? En effet, ces derniers peuvent se retrouver piégés par des produits de qualité inférieure, souvent séduisants par leur prix attractif. À travers cet épisode, David met en lumière l'importance de protéger les créations originales et d'être vigilant face aux offres alléchantes qui masquent souvent des contrefaçons.


Quels sont les impacts sociaux, économiques et créatifs de ce phénomène sur l'industrie du design ? David explore ces questions tout en rappelant que la lutte contre la contrefaçon est essentielle pour préserver l'intégrité de l'univers du design, de la décoration et de l'entrepreneuriat. En tant que passionné de design d'intérieur, vous découvrirez comment cette problématique affecte non seulement les designers, mais aussi notre culture et notre appréciation de la déco intérieure.


Dans un monde où le shopping et les tendances évoluent rapidement, comment faire la différence entre un produit authentique et une contrefaçon ? David vous encourage à soutenir les créateurs en choisissant des produits authentiques et en étant conscients des implications de vos achats. En fin d'épisode, il laisse les auditeurs sur une note d'espoir, les incitant à devenir des décodeurs de la décoration et du design, capables de naviguer dans cet océan d'offres diverses.


Ne manquez pas cet épisode instructif du Design Kafé, où l'on aborde avec humour et impertinence des sujets sérieux qui touchent à l'essence même de notre rapport au design, à la déco et à l'économie moderne. Que vous soyez un expert du design ou un novice curieux, cet épisode vous donnera des clés pour mieux comprendre les enjeux de la contrefaçon et vous sensibilisera à l'importance de soutenir les icônes du design. Alors, prêt à plonger dans cette discussion passionnante et à devenir un acteur conscient de l'univers du design et de la décoration ?






Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut mes petits poulets, j'espère que vous allez bien. Cette semaine, comme j'ai beaucoup de préparatifs à superviser et à organiser pour mon anniversaire qui n'est plus qu'à quelques jours, j'ai décidé de vous proposer la rediffusion d'un des épisodes les plus écoutés depuis le lancement de l'émission en mai 2023. C'est l'un des tout premiers et il traite bien évidemment d'un sujet qui me tient à cœur, pour ne pas dire le sujet de tous les sujets en matière de design, celui de la contrefaçon. Alors, ce n'est pas juste pour maintenir le rythme de diffusion et brosser les algorithmes des plateformes de podcast dans le sens du poil. même si un peu quand même c'est vrai, c'est aussi parce que ce numéro a pu échapper à certains d'entre vous qui m'écoutaient depuis plus récemment. Et c'est vrai que lorsque l'on découvre une émission sympa, on n'a pas toujours le réflexe de remonter dans l'historique pour profiter des épisodes plus anciens. Et enfin et surtout parce qu'en ce moment, le sujet de la contrefaçon, et notamment dans le secteur du mobilier et des objets de décoration, n'a jamais été autant d'actualité. Avec de moins en moins de discrétion et de plus en plus d'impunité apparente, me semble-t-il. Là où certaines marques et créateurs ne lâchent rien, je trouve que d'autres bottent en touche sans trop réagir en qualifiant, avec un fatalisme décevant, la copie d'objet de simple rançon du succès. Mais vous le savez, moi je dis non et je vous explique pourquoi dans cet épisode qui j'espère vous sensibilisera et vous permettra d'être plus regardant et plus méfiant quant au respect des œuvres de création et des conditions de fabrication, qu'elles soient humaines, environnementales ou de sécurité, pour les utilisateurs. Ah, et pour ceux qui en doutent... C'est bien moi derrière le micro, ce n'est pas une copie, c'est juste une rediffusion, mais ça reste un original. N'hésitez pas à étoiler et à commenter l'émission. Bon épisode à tous ! Bienvenue pour ce nouveau numéro de Déco Café, le podcast du design décomplexé depuis La Réunion, comme partout ailleurs. Bonjour à tous, je suis David Chervé-Brenac, designer d'intérieur et ravi de vous accueillir. Nous sommes ensemble pour une parenthèse auditive dans votre quotidien et je vous en remercie. A chacun de nos rendez-vous, je vous inviterai à découvrir un sujet, un objet ou une personne qui contribue au beau, au bien et au mieux-être dans le domaine de la déco. Que je sois seul, accompagné d'un ou de plusieurs invités, les intentions devant mon micro seront les mêmes. Mettre en l'air celles et ceux qui, aujourd'hui, font le design sur notre belle île et au-delà. Décrypter les infos déco, les tendances, les styles, partout dans le monde. S'inspirer des icônes matérielles et humaines qui ont influencé cet univers esthétique et fonctionnel. au cours de son histoire, et ensemble, s'approprier les codes et les savoirs d'un secteur qui ne doit surtout pas être réservé à une élite, mais au contraire, être partagé par tous et pour tous. Si la promesse vous séduit, je vous invite à vous abonner à l'émission et à profiter, dès à présent, de ce nouvel épisode. C'est parti, allons causer des cons ! Aujourd'hui, ce n'est pas encore Halloween et pourtant je vais quand même aborder avec vous un sujet qui fait peur. Peut-être pas à vous directement, mais d'un thème qui est l'un des pires cauchemars des acteurs du design. Je ne parle pas de devoir peindre une salle de bain en jaune ou de protéger son canapé avec une bâche en film plastique transparent. Non, je veux parler d'un vrai phénomène qui fait trembler. Celui de la copie, de l'inspiration outrancière, du plagiat, du vol de propriétés intellectuelles et créatives. En bref, des phénomènes qui permettent à des entités peu scrupuleuses... de retirer des profits substantiels et notamment économiques en utilisant un travail qui n'est pas le leur, au dépend des vrais inventeurs ou créateurs, mais aussi à celui de victimes, consentantes ou pas, d'un bout à l'autre de la chaîne de ce fléau, aussi intemporel que certains design eux-mêmes. Avant d'entrer dans le vif du sujet, laissez-moi vous rappeler la vraie définition d'une contrefaçon ou d'une copie. Peu importe le nom qu'on lui donne, car en l'occurrence, le principe reste le même. Pour être tout à fait neutre, je vais prendre la définition donnée par l'INSEE, l'Institut National des Statistiques et des Études Économiques. La contrefaçon se définit comme la reproduction, l'imitation ou l'utilisation totale ou partielle d'une marque, d'un dessin, d'un brevet, d'un logiciel ou d'un droit d'auteur sans l'autorisation de son titulaire, en affirmant ou laissant présumer que la copie est authentique. Dans le cas du design, la contrefaçon, c'est donc l'acte de reproduire ou d'imiter illégalement, donc sans autorisation, des services, des biens ou des produits, généralement dans le but de les vendre ou de les distribuer, comme s'ils étaient authentiques ou légitimes. Plus généralement, cela concerne aussi des articles tels que des vêtements, des accessoires de mode, des montres, des produits électroniques, des logiciels, des médicaments et des tas d'autres produits de consommation, avec plus ou moins de conséquences gravissimes. La contrefaçon de design a été un problème récurrent tout au long de l'histoire de l'humanité. Depuis les premiers jours où les humains ont commencé à créer des objets à des fins pratiques et esthétiques, il y a eu des individus qui ont cherché à copier et à reproduire ces créations, sans autorisation, toujours pour les vendre. La contrefaçon de design remonte à l'Antiquité, où des artisans copiaient les œuvres d'art et les meubles des civilisations avancées pour les vendre à des prix inférieurs. Cependant, avec l'avènement de la révolution industrielle au XVIIIe siècle, le problème s'est amplifié. Les progrès technologiques ont permis de reproduire rapidement et facilement des designs, ce qui a conduit à une augmentation de la contrefaçon de produit. C'est l'une des raisons pour lesquelles ont été inventées en 1791 les fameux droits d'auteur et de propriété par Beaumarchais. initialement pour protéger les écrivains. En un mot, la protection des œuvres et des créations. Car oui, s'il n'y a pas reconnaissance d'une propriété ou d'une paternité, et on va dire par la même occasion d'une maternité, il n'y a pas de raison, il ne peut y avoir de protection. C'est pourquoi il est devenu très important de protéger ses œuvres afin de pouvoir réagir en cas de contrefaçon, et de le faire dans tous les pays, y compris dans ceux qui n'ont pas les mêmes règles de protection que les nôtres. Car toutes les nations n'ont pas forcément le même curseur en matière de droit de la propriété intellectuelle, et de réglementation contre les copies. Et cela aux trois niveaux les plus importants du secteur de la consommation que sont la production, la commercialisation et l'acte d'achat. En effet, c'est à chaque fois selon ces trois étapes des chaînes industrielles et commerciales que la réglementation et ses applications devront être scrutées et en fonction du pays de provenance autant que de celui de destination pour chacune d'entre elles. Et ceci en tenant bien évidemment compte des différents degrés d'importance des actes incriminés qui vont de l'inspiration jusqu'à la réplique plus ou moins grossière. Une fois ce constat empirique mais nécessaire posé, rattachons-nous à présent à la réalité de notre époque. Nous avons tous déjà été confrontés à de la contrefaçon, que ce soit en le sachant ou pas. Le contexte le plus fréquent étant celui de la mode, un faux polo Lacoste, une chemise Burberry ou un sac Chanel par exemple. Mais nous ne sommes pas obligés de rester dans le luxe, il existe aussi par exemple de fausses barrettes Little Marcel, des fausses montres Swatch, Et en technologie, c'est pareil, avec notamment des faux smartphones de marque. Aucun secteur n'est épargné. Il y a même de la contrefaçon de cigarettes. En fait, ce n'est pas la valeur de l'original qui va motiver les faussaires. C'est la popularité de l'objet ou du service à copier. Car rappelons-le, l'objectif reste la vente. Et comme le design a la cote depuis des années, il était malheureusement prévisible qu'il soit l'un des secteurs les plus visés. Une des chaises les plus copiées au monde, la chaise DSW de Charles et Ray Ames à 90 euros. Qui dit mieux ? C'est tentant, mais c'est évidemment trompeur. La version originale, éditée par Vitra, coûte approximativement de nos jours 490 euros. Et lorsqu'on voit la copie en question, il n'y a pas de doute sur son authenticité et il n'y en a pas non plus sur la crédulité de l'acheteur. À moins qu'il ignore sincèrement l'existence d'un modèle original, ce qui, quand bien même, ne le dédouanera pas de la responsabilité de son acte d'achat. Alors que dans la mode, la lutte contre la contrefaçon est organisée depuis très longtemps, Dans le secteur du meuble, on commence tout juste à s'agiter. Faute de moyens, évidemment, mais pas seulement. Jusqu'à présent, le phénomène restait anecdotique. Mais depuis une dizaine d'années, tout le monde veut du design. Cela attire donc les copieurs. Plus consensuel que jamais, vu et revu dans les magazines de décoration, mais aussi dans la publicité, au cinéma ou sur les plateaux de télévision, les icônes du design sont victimes de leur succès. Les gens ne veulent acheter que ce qui est déjà reconnu par les autres. Et ceux qui souhaitent s'offrir une image de bon goût et de modernité, mais qui ne peuvent ou ne veulent pas mettre le prix, recherchent des bons plans, sur Internet notamment. Sans se rendre compte qu'ils s'apprêtent à commettre un délit, car être détenteur d'une contrefaçon est illégal en France, et la plupart du temps sans même avoir conscience qu'il s'agit de copie, tant les receleurs sont habiles à brouiller les pistes. Sur les sites de vente de faux, le nom des designers est ainsi presque toujours mis en avant, au mieux assorti d'un précautionneux inspiré d'eux. Biographie détaillée à l'appui. Le vrai nom des modèles est écrit noir sur blanc. Les photos présentées sont souvent celles des pièces originales, occasionnant de sévères déconvenues à ceux qui reçoivent, par voie postale, finalement, un meuble en kit. L'Internet a rendu encore plus facile le recel de ces produits, corrélés à la production de masse. Pour que la mépris soit complète, il ne manque plus qu'à ces sites une mention pourtant essentielle, celle des éditeurs. Incontournables, ces derniers pâtissent néanmoins d'un cruel déficit de notoriété. Qui, à part les passionnés, connaît Fritz Hansen ou Knoll ? Pour ne citer qu'eux. Les éditeurs sont les dépositaires de pièces dont la popularité dépasse largement la leur. Il est alors facile, pour les contrefacteurs, de passer les éditeurs sous silence sans attirer la suspicion des acheteurs. Certains sites ne prennent carrément pas autant de précautions et proposent carrément et ouvertement des copies. Celles-ci sont usinées, par exemple, en Toscane, par de petits fabricants de meubles reconvertis dans les années 70 pour éviter la faillite. Ils revendiquent, malgré tout, un travail artisanal d'aussi bonne qualité que celui des modèles déposés. Certes. Personne ne dit le contraire. Le tout pour un prix jusqu'à dix fois moins élevé. Dénonçant le monopole des éditeurs, ils ont créé même en 1998 un consortium baptisé Origini, les originaux, traduction de l'italien. Nous nous battons pour un design démocratique, revendiquent-ils sur leur site internet. Ça va loin. Des propos, vous imaginez, qui font bondir les dirigeants des grandes marques d'édition de mobilier ou d'accessoires de déco. qui n'ont d'autre choix que d'attaquer et qui souvent obtiennent des dommages et intérêts en plus de la fermeture des usines ou des sites incriminés en question. Mais la production finira fatalement par reprendre de nouveau ailleurs pour être écoulée via de nouveaux sites internet qui remplaceront les précédents qui auront été fermés. Même la grande distribution se laisse parfois berner. Chez Vitra, on se souvient notamment de ces fausses chaises pantons présentées dans un illustre catalogue de vente par correspondance. Il suffisait qu'un enfant saute dessus à pieds joints pour qu'elles explosent en éclats coupants, se souvient Isabelle de Ponfilly, la directrice France de la marque. Elle a fait saisir les contrefaçons avant d'offrir aux distributeurs, qui clamaient son innocence, un livre sur les objets cultes du design, histoire de lui faire réviser ses classiques. Chez Fritz Hansen, on avoue avoir tenté il y a quelques années une action en justice contre les enseignes qui distribuaient des chaises semblables à la fameuse fourmi d'Arne Jacobsen. Cette fois, la justice a même débouté l'éditeur, sous prétexte que la forme des modèles incriminés différait trop de l'original, bien plus travaillé. La loi indique en effet qu'il y a copie lorsque les ressemblances prennent le pas sur les différences. Aux yeux de la justice, un modèle est considéré original dès lors qu'il est emprunt de la personnalité de son créateur. Une définition pour le moins subjective qui laisse la part belle à l'interprétation. A l'arrivée, on ne compte plus les pièces très inspirées de best-sellers du design qui inondent le marché de la grande distribution. L'ampre ressemblant à la mythique JLD et table aux faux airs de tulipes de Saharinen par exemple. C'est ainsi qu'on a de nouveau pu trouver, quelques mois plus tard, dans la future collection printemps-été d'un célèbre vendeur par correspondance, une chaise fourmi, dossier arrondi et plaquage noyé à 138 euros le lot de deux, en toute légalité. Et si l'hommage, l'hommage entre guillemets, est monnaie courante, même chez les grands designers, Toute la différence se situe dans la revendication de la filiation, comme en témoigne la fameuse chaise Masters, dessinée par Philip Stark et Eugénie Kittley, sortie chez Cartel en 2011, fusionnant les silhouettes de 3 à 6 stars de Jacobsen, Imps et Saarinen. Encore plus surprenant, il semblerait que même certains professionnels de la décoration oui, oui, j'ai bien dit professionnels de la décoration soient tentés d'acquérir des contrefaçons et en toute connaissance de cause, en achetant une copie Ils ont sans doute l'impression de faire une affaire, en se moquant des problèmes moraux que cela pose au mépris d'un savoir-faire artisanal extrêmement minutieux et parfois même aux dépens de leurs clients finaux. Ou finales. Bon, je ne sais plus comment on dit. Mais on peut dire les deux, je crois. Il y en a un des deux qui est moche. Bon, je vous laisse juge. La chaise série 7, toujours de Arnold Jacobsen, par exemple, qui fera l'objet d'une prochaine capsule. En parlant de savoir-faire artisanal, elle, elle nécessite pas moins de 35 opérations manuelles. Une sélection des meilleures essences de bois, le tranchage et le collage de 9 feuilles entoilées avec du coton égyptien. Il est évident qu'une copie low cost ne peut pas être fabriquée de la même façon. Une rhétorique reprise en cœur par les vendeurs d'originaux, qui tous valorisent la fabrication de meubles iconiques, mais reconnaissent quand même malgré tout que des gens viennent chez eux après avoir vu des modèles 4 ou 5 fois moins chers sur internet par exemple. Du coup, c'est aux vendeurs de vrais d'expliquer les raisons d'une telle différence de prix et de justifier leurs tarifs, et évidemment pas au faussaire d'être honnête sur les leurs. Heureusement que les vrais amoureux du design n'achètent pas de copie, ils désirent un original pour sa signature, son histoire et la magie qui s'en dégage. Mais pas sûr qu'en temps de crise, ces arguments soient décisifs. Longtemps restée une discipline d'initié, le design a aujourd'hui une nouvelle clientèle, moins connaisseuse et du coup moins exigeante. Elle a évidemment... tout à fait le droit d'être cliente, mais elle est moins experte, oubliant peut-être trop vite avant de les acheter sur Internet que si tous ces modèles sont devenus mythiques, c'est avant tout parce qu'ils ont apporté quelque chose de nouveau en matière de confort, d'ergonomie et ou d'esthétique. Alors, manque de culture des uns, les acheteurs, ou insuffisance de communication des autres, les éditeurs, l'acquisition d'une première pièce de design peine dorénavant à s'écarter d'une volée de vautours qui semble prête à tout pour profiter de cette nouvelle clientèle et récupérer ainsi les dépenses d'acheteurs parfois innocents et crédules. Et tout ceci encore plus facilement dans des pays où la réglementation est plus souple dans ce domaine. Et je ne vise pas uniquement les pays asiatiques d'ailleurs, pourtant coutumiers de l'inspiration. toujours entre guillemets, mais pas que, pas que EUX. Prenez par exemple la différence entre la France et le Royaume-Uni. La première, comme l'Italie d'ailleurs, protège les droits d'auteur sur le design industriel pendant une durée de 70 ans, alors que cette même protection n'est que de 25 ans chez le second. Ce qui fait de la France, et donc de la Réunion où je me trouve, un territoire où la fabrication, la vente et l'achat de design contrefaits sont interdits et même sévèrement réprimandés. Et oui, on peut être puni pour acheter des objets contrefaits, mais on y reviendra un petit peu plus tard. Ce qui ne m'a pas empêché, et là je vais vous raconter ma vie, très récemment de déjeuner avec un ami sur une terrasse dionysienne jonchée d'une cinquantaine de fausses chaises Masters, qui n'étaient ni dessinées par Phyllis Stark et Eugénie Kittley, et encore moins éditées par Cartel, qui en a les droits, et certainement pas vendues par le concessionnaire agréé de cette marque, chez nous, à La Réunion. Alors évidemment, je m'en suis rendu compte. Assez facilement et immédiatement. Mais je pense que c'était assez facile, car la qualité de fabrication était médiocre et surtout les coloris des chaises ne faisaient pas du tout partie du nuancier officiel de la marque. Alors je vous rassure, je n'ai pas balancé le restaurateur, ce n'est pas dans mon tempérament et le doute sur sa connaissance de cause et donc sur sa complicité active ou passive restait permis. Mais je vous assure qu'il y avait matière à le faire. J'espère juste que ce n'est pas un confrère ou une consoeur décoratrice d'intérieur qui a livré ce projet. car ça ne valoriserait pas du tout notre profession. Cela dit, la déco générale du commerce était tellement moche que je doute qu'un de mes collègues s'en soit occupé. Je le reconnais à tout suffisamment de talent pour ne pas y croire. Voilà, c'était la minute langue de peste. Anecdote qui néanmoins me permet d'enchaîner. Mais du coup, comment reconnaître une copie ? C'est assez simple en fait. Alors certes, c'est plus facile si on connaît bien l'original, mais quand même. Déjà pour commencer, sur un original, le logo de l'éditeur est toujours gravé, comme parfois même la signature du designer. Pour reprendre l'exemple de ce restaurant et de ses fausses chaises Masters, lorsque vous retournez une vraie sous l'assise, vous pouvez lire en relief moulé dans la masse le nom de la marque, celui de la chaise et celui des deux designers. Il y a même des petits dessins des trois dossiers cumulés dont la chaise est inspirée. Et oui, je vous vois venir, en effet, au restaurant. J'ai retourné. 3 chaises sur les 50. Bon, discrètement, je ne suis pas un bourrin non plus. Eh bien, il n'y avait rien d'écrit sous l'assise. Donc, premier indice. Ce qui peut aussi vous mettre la puce à l'oreille, c'est le décalage qu'il peut y avoir entre la quantité de chaises multipliée par le prix unitaire d'une originale et le standing du lieu dans lequel vous vous trouvez. En l'occurrence, dans ce même cas précis, 50 chaises à 250 balles environ, ça nous fait 12 500 euros pour une terrasse, sans compter les tables. Le tout pour une guinguette de faible standing, ça ne collait pas du tout. Donc deuxième élément à prendre en compte, le prix. S'il est très inférieur à celui d'un original, c'est qu'il y a un loup. Et maintenant, avec les smartphones, même en plein magasin, c'est facile de le vérifier en live. Et dans ce cas précis, ne succombez pas au champ des sirènes des prix bas. Et ne pensez surtout pas faire une bonne affaire, car vous seriez complice et donc coupable d'un acte répréhensible. Ouh, ça fait peur, hein ? Sinon, parfois, les objets ou les meubles ont aussi un numéro de série. Ça, c'est un petit truc en plus, mais ce n'est pas toujours le cas. Mais s'il y a un numéro de série, ça peut être aussi un gage d'originalité. Et enfin, et c'est le plus facile à contrôler, la qualité du produit. Si elle n'est pas impeccable, c'est encore une fois un nouveau loup qui pointe sa truffe. En effet, les éditeurs de pièces authentiques ne diffusent pas dans les circuits classiques de distribution au grand public. Des modèles qui n'auraient pas passé les nombreuses étapes de contrôle de qualité effectuées avant la mise en vente. Et comme dans toute enquête rondement menée, s'il y a un critère, c'est un hasard. S'il y en a deux, ça peut être une coïncidence. S'il y en a trois, c'est qu'il y a complot. Et là, vous pouvez vraiment vous méfier. Mais attention, je ne suis pas en train de dire qu'il faut absolument et au minimum trois points délictueux ou de méfiance. Parfois, un seul suffit. À présent, je vais essayer d'apporter des compléments d'informations, parfois insoupçonnées ou dans le pire des cas, volontairement ignorées, à tous ceux qui ne verraient dans la protection des créations originales que la justification de préservation de la marge des fabricants du vrai. Déjà, je vais commencer par vous dire que oui, la protection de la marge est un argument et qu'il est important. Comme le disait un de mes premiers patrons dans le secteur de l'aménagement, la marge, c'est la vie d'une entreprise. Mais surtout, cher podcast addict, La marge, ce n'est pas le bénéfice. Le bénéfice, c'est autre chose. Le bénéfice, c'est ce qui reste de la marge d'une entreprise lorsque son essentiel a été utilisé pour payer toutes sortes de charges nécessaires à sa survie. Par conséquent, la perte de marge face à la recrudescence de modèles copiés est déjà en soi une grave conséquence. Mais il y en a d'autres. Elles sont sociales, humaines, économiques et créatives. On va toutes les voir rapidement. mais j'espère clairement. Les conséquences sociales tout d'abord. La contrefaçon de design a des conséquences sociales considérables. L'un des problèmes majeurs est la confusion qu'elle crée parmi les consommateurs. En achetant une copie contrefaite, les consommateurs peuvent penser qu'ils obtiennent un produit de qualité similaire à l'original, voire identique mais à un prix inférieur. Alors qu'en fait, ils se retrouvent souvent avec des produits de qualité médiocre qui ne répondent pas à leurs attentes. Cette tromperie entraîne fatalement une perte de confiance de la part des consommateurs dans les marques légitimes et peut avoir un impact négatif sur leur réputation. Les consommateurs peuvent devenir méfiants et hésitants à acheter des produits de design, ce qui peut nuire à l'industrie dans son ensemble. Alors que d'un point de vue humain, la contrefaçon de design a un impact direct sur les créateurs et les artisans. Les designers investissent énormément de temps, d'énergie, d'argent et de talent dans la création de leur œuvre originale. Lorsque leurs designs sont copiés sans autorisation, ils subissent une perte de revenus et de reconnaissance. Les contrefacteurs exploitent alors leur travail, un travail acharné, et tirent profit de leurs idées sans offrir de compensation équitable. Cette situation décourage les designers et les artisans à poursuivre leur travail créatif car ils ne voient pas les fruits de leurs efforts récompensés. Cela peut entraîner une diminution de la motivation à innover et à proposer de nouvelles idées, ce qui nuit immanquablement à l'ensemble de l'industrie du design. Mais aussi du côté des consommateurs, avec des risques pour la santé, où l'intégrité et la sécurité physique à utiliser des produits fraudés. Et enfin, et surtout, des risques pour les ouvriers qui travaillent pour ces filières du faux, qui comme vous l'imaginez sans doute, en fonction du pays concerné, ne sont pas tous salariés. Ce qui entraîne, on peut facilement l'imaginer hélas, une exploitation de la main d'œuvre, des conditions de travail précaires, la formation d'ateliers clandestins et l'absence de droits fondamentaux pour les travailleurs. Et pour la dimension économique, c'est encore plus simple à expliquer. Des pertes financières pour les créateurs originaux, des diminutions des ventes et des revenus, de la fraude fiscale et des évitements de droits d'auteur, de la réduction des emplois dans l'industrie du design, la fermeture d'entreprises, la suppression de postes, des effets néfastes sur l'économie locale comme mondiale, une érosion de la compétitivité des industries créatives et enfin des conséquences sur les exportations et les échanges internationaux. Dans le volet créatif, enfin, Les études ont pu déterminer un découragement de l'innovation et du développement de nouveaux concepts, donc un frein à la créativité et à la recherche de nouvelles idées, un obstacle à l'originalité en fait, une perte de diversité dans le design avec une uniformisation des produits et un manque de variété, même un étouffement de la diversité culturelle et esthétique, et enfin une limitation de la croissance des talents et de leur reconnaissance, avec une difficulté à identifier et à promouvoir les designers originaux. et des impacts évidents sur la valorisation et la diffusion d'un design authentique. Et ben, quand on écoute tout ça de façon cumulée, ça fait peur. Alors évidemment, tout n'intervient pas en même temps. Tout ça est un zoom sur les conséquences générales et détaillées que peuvent avoir l'économie de la contrefaçon. Et c'est vrai qu'on n'y pense pas toujours à tout ça quand on a l'impression de faire une bonne affaire en achetant une chaise DSW. à 90 euros que l'on croit être une originale de Charles et Ray Eames. Vous comprenez donc maintenant plus facilement que face à ces conséquences néfastes, la lutte contre la contrefaçon de design est quelque chose d'essentiel. Heureusement, de nombreuses mesures ont été mises en place pour protéger les droits des créateurs et dissuader les contrefacteurs, notamment en France, qui considère, comme de nombreux autres pays, que la contrefaçon de conception est une violation des droits de propriété intellectuelle et est soumise à des sanctions légales. Les lois sur le droit d'auteur et les brevets confèrent une protection juridique aux créateurs et leur permettent de faire valoir leurs droits en cas de contrefaçon. Les contrefacteurs peuvent être poursuivis en justice et être condamnés à des amendes financières et des peines de prison en fonction de la gravité de leur acte. Mais, et je vous avais dit que j'y reviendrai, les acheteurs, les détenteurs aussi s'exposent à des risques dans ce domaine. En France par exemple, et donc à La Réunion, la détention de produits de contrefaçon expose le détenteur à se voir confisquer ses produits par les services douaniers et se voir également infliger une amende comprise entre une à deux fois la valeur de l'objet original de la fraude. La détention de contrefaçon comme la vente constitue un délit. Les vendeurs et détenteurs de marchandises de contrefaçon peuvent être sanctionnés à ce titre. Les sanctions pénales peuvent aller jusqu'à 300 000 euros d'amende et trois ans de prison. Finalement, vous voyez bien que j'ai été sympa avec le fameux restaurant dionysien, hein ? C'est la DGCCRF, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Repression des Fraudes, rattachée à l'État, qui peut se saisir ou être saisie par un professionnel ou un consommateur particulier pour des réclamations concernant des contrefaçons de marques, quel que soit le produit concerné. Ces enquêteurs sont habilités à intervenir pour rechercher et constater les délits de contrefaçon de marques commis par les vendeurs sur la voie publique et dans tous les lieux utilisés à des fins professionnelles sur l'ensemble du territoire national et ultramarin. Ils participent avec les services douaniers, la police et la gendarmerie à la lutte contre les contrefaçons de marques à la fois chez les fabricants, les vendeurs et les acheteurs. Cependant, l'application de ces lois peut être complexe et variée d'un pays à l'autre. certains pays ont renforcé leur législation et leurs mesures de lutte contre la contrefaçon de design, tandis que d'autres sont moins strictes dans l'application de ces règles. De plus, avec l'avènement d'Internet et du commerce en ligne, la contrefaçon de design a pris une ampleur mondiale, rendant difficile la traque des contrefacteurs et la protection des droits des créateurs à l'échelle internationale. Les initiatives internationales de coopération et de partage d'informations entre les pays sont devenues cruciales pour lutter dorénavant efficacement contre ce fléau mondial. En conclusion, la contrefaçon de design est un problème persistant depuis des lustres, qui a des répercussions profondes sur la société, les individus, l'économie et la créativité. Les copies de mobilier, d'objets et de création de design trompent les consommateurs, lésent les créateurs et les ouvriers, entravent l'innovation et nuisent à la viabilité des entreprises. Heureusement, on vient de le voir, des mesures légales sont en place pour protéger les droits des créateurs et punir les contrefacteurs. Cependant... une vigilance continue, une sensibilisation accrue du public et une coopération internationale sont nécessaires pour lutter efficacement contre la contrefaçon de design et préserver ainsi l'intégrité de l'industrie du design global. Mon avis à présent de podcasteurs du design décomplexé depuis la réunion vers le reste du monde est le suivant, et je sais que ça vous intéresse. Sans comparaison aucune, je pense qu'il faut néanmoins appréhender la protection du design créatif comme celle de l'environnement. Je m'explique. Ce n'est pas en culpabilisant que l'on va faire avancer les mentalités, ni même bouger les lignes. Il faut tenir compte des contextes et des degrés d'implication et de responsabilité de chaque maillon de la chaîne. En effet, si le vrai était au prix du faux, il n'y aurait aucun intérêt à fabriquer et donc à acheter du faux. Mais si le faux n'est pas au prix du vrai, c'est aussi pour toutes les raisons légitimes que j'ai tenté de vous décrire depuis le début de cet épisode. Si les consommateurs avaient conscience, par exemple... qu'ils encouragent le travail forcé et non protégé d'une partie de l'humanité en achetant des produits contrefaits, je suis persuadé qu'ils ne le feraient pas. Si les internautes savaient qu'en achetant une fausse enceinte Bose, Sonos ou Armand Cardon sur Wish, ils participent activement à l'esclavagisme moderne, comme si la simple prononciation de ces deux mots associés n'était déjà pas assez pénible à elles seules, dans les entreprises où le droit des enfants n'est non seulement pas garanti, mais parfois littéralement bafoué, alors c'est évident qu'ils arrêteraient de le faire. Sinon, ce ne serait plus une question économique, mais l'expression d'un cynisme le plus abject et absolu. Les personnes informées agissent toujours plus éthiquement que celles qui ne le sont pas. Ça n'en fait pas pour autant des consommateurs parfaits, mais tout simplement des consommateurs meilleurs, ce qui n'est déjà pas si mal. Comme je le disais dans le tout premier numéro de cette émission, tout acte d'achat est un acte politique. Acheter du faux est un acte politique. Acheter du vrai est un autre acte politique. Ne pas acheter du faux. même si on n'a pas les moyens d'acheter du vrai, est un acte politique encore plus fort. Le low-cost prend en otage les personnes aux faibles ressources en les rendant à la fois complices et victimes d'un système social, politique et économique pervers. Tout ce que l'on vient de voir ensemble s'applique à toute ou partie, également à toutes les créations artistiques de l'artisan du coin aux graphiques designers de renommée internationale, en passant par les créations intellectuelles, créatives et artistiques des architectes ou des décorateurs. En tant qu'acteurs, vendeurs et consommateurs des œuvres créatives de design, nous avons tous, dans chacune de ces postures, un rôle fondamental à jouer, celui de garantir la juste reconnaissance de tous. Et puis entre nous, si tout ce qui était cher était beau, ça se saurait. Vous le constatez aussi bien que moi, l'offre de design regorge d'œuvres originales aux tarifs tout à fait abordables d'une beauté extraordinaire, alors que des pièces hors de prix peuvent paraître d'une laideur inimaginable. À voir ! du objectivement moche qui coûte une blinde, ça ne fait pas forcément de vous un grand amateur de design. Avoir du faux qui ressemble à du vrai, rien que pour épater la galerie, franchement, non plus. Et je vous le redis, ceci n'est que mon avis et je ne vous demande pas de le partager. Mais au moins, je l'aurai exprimé et vous l'aurez entendu. Et voilà, DecoCafé baisse son rideau pour aujourd'hui et le réouvrira. Le mois prochain. Merci beaucoup de l'avoir écouté, Jitka, à la fin, en espérant, évidemment, que ça vous ait plu. Vous pouvez d'ailleurs compléter l'expérience en prenant connaissance des références utiles dans les notes de l'émission. Si vous avez aimé ce podcast, n'oubliez pas de vous abonner pour être informé et profiter des prochains épisodes, que vous soyez un curieux, un amateur ou un professionnel du secteur. N'hésitez pas non plus à partager cette émission en invitant vos amis à nous rejoindre sur leur plateforme d'écoute préférée ou en la postant en story Instagram. Instagram où vous pouvez également retrouver tout mon univers sur le compte d'ECB Interior Design ou encore le compte dédié d'Eco Café Podcast avec un K à café sur lequel vous trouverez l'ensemble des publications qui illustrent chacun des numéros. Et si vous écoutez cette émission sur une application ou une plateforme qui le permet comme Apple Podcast par exemple ou même Spotify, sous la liste des épisodes, je vous invite à laisser un commentaire comme un avis bienveillant, des idées de sujets que vous aimeriez que j'aborde à l'avenir ou même des informations et des conseils complémentaires. que vous souhaiteriez partager avec tous les auditeurs. Cela ne vous prendra que quelques secondes, mais qui auront un fort impact positif pour l'émission et pour moi. Vous savez comment ça fonctionne. Plus j'ai d'avis et de notes 5 étoiles, plus le podcast est mis en l'air et proposé aux nouveaux auditeurs. Merci d'avance et bisous à tous les déco-addicts. Rendez-vous très vite, encore plus nombreux. Et d'ici là, pensez à faire plaisir, à vous faire plaisir. Et n'oubliez pas, en design comme en toute chose, la vraie beauté, elle est intérieure. A bientôt. Alors, figurez-vous que, effectivement, je viens de vérifier et on peut dire les deux, final ou fino. Comme on peut dire, d'ailleurs, aïe et eau, banal, bano, ou ciel et cieux aussi. À chaque fois, on peut utiliser l'un des deux pluriels. Bon, alors, comme je disais, dans le podcast, il y en a qui sont un peu moins beaux que les autres, mais en tout cas, ils ne sont pas faux. Allez, salut !

Chapters

  • Introduction et rediffusion de l'épisode sur la contrefaçon

    00:00

  • Définition de la contrefaçon et son impact sur le design

    00:15

  • L'histoire de la contrefaçon dans le design

    03:39

  • La réalité de la contrefaçon aujourd'hui

    06:25

  • Les conséquences de la contrefaçon sur l'industrie

    07:44

  • Comment reconnaître une contrefaçon ?

    12:01

  • Les conséquences sociales, humaines et économiques

    19:25

  • Les mesures légales contre la contrefaçon

    23:42

  • Conclusion : L'importance de la vigilance et de l'éthique

    26:11

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Description

Dans cet épisode captivant du Design Kafé, plongez-vous dans le monde fascinant de la contrefaçon dans le design avec David Chervet-Brenac. Pourquoi la contrefaçon est-elle un véritable fléau pour les créateurs et les consommateurs ? À l'occasion de son anniversaire, David rediffuse l'un des épisodes les plus écoutés de son podcast, où il aborde ce thème crucial et d'actualité qui touche à la fois le milieu des designers et celui des amateurs de déco.


Saviez-vous que la contrefaçon, définie comme la reproduction illégale d'œuvres sans autorisation, nuit non seulement aux designers originaux, mais aussi aux consommateurs ? En effet, ces derniers peuvent se retrouver piégés par des produits de qualité inférieure, souvent séduisants par leur prix attractif. À travers cet épisode, David met en lumière l'importance de protéger les créations originales et d'être vigilant face aux offres alléchantes qui masquent souvent des contrefaçons.


Quels sont les impacts sociaux, économiques et créatifs de ce phénomène sur l'industrie du design ? David explore ces questions tout en rappelant que la lutte contre la contrefaçon est essentielle pour préserver l'intégrité de l'univers du design, de la décoration et de l'entrepreneuriat. En tant que passionné de design d'intérieur, vous découvrirez comment cette problématique affecte non seulement les designers, mais aussi notre culture et notre appréciation de la déco intérieure.


Dans un monde où le shopping et les tendances évoluent rapidement, comment faire la différence entre un produit authentique et une contrefaçon ? David vous encourage à soutenir les créateurs en choisissant des produits authentiques et en étant conscients des implications de vos achats. En fin d'épisode, il laisse les auditeurs sur une note d'espoir, les incitant à devenir des décodeurs de la décoration et du design, capables de naviguer dans cet océan d'offres diverses.


Ne manquez pas cet épisode instructif du Design Kafé, où l'on aborde avec humour et impertinence des sujets sérieux qui touchent à l'essence même de notre rapport au design, à la déco et à l'économie moderne. Que vous soyez un expert du design ou un novice curieux, cet épisode vous donnera des clés pour mieux comprendre les enjeux de la contrefaçon et vous sensibilisera à l'importance de soutenir les icônes du design. Alors, prêt à plonger dans cette discussion passionnante et à devenir un acteur conscient de l'univers du design et de la décoration ?






Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut mes petits poulets, j'espère que vous allez bien. Cette semaine, comme j'ai beaucoup de préparatifs à superviser et à organiser pour mon anniversaire qui n'est plus qu'à quelques jours, j'ai décidé de vous proposer la rediffusion d'un des épisodes les plus écoutés depuis le lancement de l'émission en mai 2023. C'est l'un des tout premiers et il traite bien évidemment d'un sujet qui me tient à cœur, pour ne pas dire le sujet de tous les sujets en matière de design, celui de la contrefaçon. Alors, ce n'est pas juste pour maintenir le rythme de diffusion et brosser les algorithmes des plateformes de podcast dans le sens du poil. même si un peu quand même c'est vrai, c'est aussi parce que ce numéro a pu échapper à certains d'entre vous qui m'écoutaient depuis plus récemment. Et c'est vrai que lorsque l'on découvre une émission sympa, on n'a pas toujours le réflexe de remonter dans l'historique pour profiter des épisodes plus anciens. Et enfin et surtout parce qu'en ce moment, le sujet de la contrefaçon, et notamment dans le secteur du mobilier et des objets de décoration, n'a jamais été autant d'actualité. Avec de moins en moins de discrétion et de plus en plus d'impunité apparente, me semble-t-il. Là où certaines marques et créateurs ne lâchent rien, je trouve que d'autres bottent en touche sans trop réagir en qualifiant, avec un fatalisme décevant, la copie d'objet de simple rançon du succès. Mais vous le savez, moi je dis non et je vous explique pourquoi dans cet épisode qui j'espère vous sensibilisera et vous permettra d'être plus regardant et plus méfiant quant au respect des œuvres de création et des conditions de fabrication, qu'elles soient humaines, environnementales ou de sécurité, pour les utilisateurs. Ah, et pour ceux qui en doutent... C'est bien moi derrière le micro, ce n'est pas une copie, c'est juste une rediffusion, mais ça reste un original. N'hésitez pas à étoiler et à commenter l'émission. Bon épisode à tous ! Bienvenue pour ce nouveau numéro de Déco Café, le podcast du design décomplexé depuis La Réunion, comme partout ailleurs. Bonjour à tous, je suis David Chervé-Brenac, designer d'intérieur et ravi de vous accueillir. Nous sommes ensemble pour une parenthèse auditive dans votre quotidien et je vous en remercie. A chacun de nos rendez-vous, je vous inviterai à découvrir un sujet, un objet ou une personne qui contribue au beau, au bien et au mieux-être dans le domaine de la déco. Que je sois seul, accompagné d'un ou de plusieurs invités, les intentions devant mon micro seront les mêmes. Mettre en l'air celles et ceux qui, aujourd'hui, font le design sur notre belle île et au-delà. Décrypter les infos déco, les tendances, les styles, partout dans le monde. S'inspirer des icônes matérielles et humaines qui ont influencé cet univers esthétique et fonctionnel. au cours de son histoire, et ensemble, s'approprier les codes et les savoirs d'un secteur qui ne doit surtout pas être réservé à une élite, mais au contraire, être partagé par tous et pour tous. Si la promesse vous séduit, je vous invite à vous abonner à l'émission et à profiter, dès à présent, de ce nouvel épisode. C'est parti, allons causer des cons ! Aujourd'hui, ce n'est pas encore Halloween et pourtant je vais quand même aborder avec vous un sujet qui fait peur. Peut-être pas à vous directement, mais d'un thème qui est l'un des pires cauchemars des acteurs du design. Je ne parle pas de devoir peindre une salle de bain en jaune ou de protéger son canapé avec une bâche en film plastique transparent. Non, je veux parler d'un vrai phénomène qui fait trembler. Celui de la copie, de l'inspiration outrancière, du plagiat, du vol de propriétés intellectuelles et créatives. En bref, des phénomènes qui permettent à des entités peu scrupuleuses... de retirer des profits substantiels et notamment économiques en utilisant un travail qui n'est pas le leur, au dépend des vrais inventeurs ou créateurs, mais aussi à celui de victimes, consentantes ou pas, d'un bout à l'autre de la chaîne de ce fléau, aussi intemporel que certains design eux-mêmes. Avant d'entrer dans le vif du sujet, laissez-moi vous rappeler la vraie définition d'une contrefaçon ou d'une copie. Peu importe le nom qu'on lui donne, car en l'occurrence, le principe reste le même. Pour être tout à fait neutre, je vais prendre la définition donnée par l'INSEE, l'Institut National des Statistiques et des Études Économiques. La contrefaçon se définit comme la reproduction, l'imitation ou l'utilisation totale ou partielle d'une marque, d'un dessin, d'un brevet, d'un logiciel ou d'un droit d'auteur sans l'autorisation de son titulaire, en affirmant ou laissant présumer que la copie est authentique. Dans le cas du design, la contrefaçon, c'est donc l'acte de reproduire ou d'imiter illégalement, donc sans autorisation, des services, des biens ou des produits, généralement dans le but de les vendre ou de les distribuer, comme s'ils étaient authentiques ou légitimes. Plus généralement, cela concerne aussi des articles tels que des vêtements, des accessoires de mode, des montres, des produits électroniques, des logiciels, des médicaments et des tas d'autres produits de consommation, avec plus ou moins de conséquences gravissimes. La contrefaçon de design a été un problème récurrent tout au long de l'histoire de l'humanité. Depuis les premiers jours où les humains ont commencé à créer des objets à des fins pratiques et esthétiques, il y a eu des individus qui ont cherché à copier et à reproduire ces créations, sans autorisation, toujours pour les vendre. La contrefaçon de design remonte à l'Antiquité, où des artisans copiaient les œuvres d'art et les meubles des civilisations avancées pour les vendre à des prix inférieurs. Cependant, avec l'avènement de la révolution industrielle au XVIIIe siècle, le problème s'est amplifié. Les progrès technologiques ont permis de reproduire rapidement et facilement des designs, ce qui a conduit à une augmentation de la contrefaçon de produit. C'est l'une des raisons pour lesquelles ont été inventées en 1791 les fameux droits d'auteur et de propriété par Beaumarchais. initialement pour protéger les écrivains. En un mot, la protection des œuvres et des créations. Car oui, s'il n'y a pas reconnaissance d'une propriété ou d'une paternité, et on va dire par la même occasion d'une maternité, il n'y a pas de raison, il ne peut y avoir de protection. C'est pourquoi il est devenu très important de protéger ses œuvres afin de pouvoir réagir en cas de contrefaçon, et de le faire dans tous les pays, y compris dans ceux qui n'ont pas les mêmes règles de protection que les nôtres. Car toutes les nations n'ont pas forcément le même curseur en matière de droit de la propriété intellectuelle, et de réglementation contre les copies. Et cela aux trois niveaux les plus importants du secteur de la consommation que sont la production, la commercialisation et l'acte d'achat. En effet, c'est à chaque fois selon ces trois étapes des chaînes industrielles et commerciales que la réglementation et ses applications devront être scrutées et en fonction du pays de provenance autant que de celui de destination pour chacune d'entre elles. Et ceci en tenant bien évidemment compte des différents degrés d'importance des actes incriminés qui vont de l'inspiration jusqu'à la réplique plus ou moins grossière. Une fois ce constat empirique mais nécessaire posé, rattachons-nous à présent à la réalité de notre époque. Nous avons tous déjà été confrontés à de la contrefaçon, que ce soit en le sachant ou pas. Le contexte le plus fréquent étant celui de la mode, un faux polo Lacoste, une chemise Burberry ou un sac Chanel par exemple. Mais nous ne sommes pas obligés de rester dans le luxe, il existe aussi par exemple de fausses barrettes Little Marcel, des fausses montres Swatch, Et en technologie, c'est pareil, avec notamment des faux smartphones de marque. Aucun secteur n'est épargné. Il y a même de la contrefaçon de cigarettes. En fait, ce n'est pas la valeur de l'original qui va motiver les faussaires. C'est la popularité de l'objet ou du service à copier. Car rappelons-le, l'objectif reste la vente. Et comme le design a la cote depuis des années, il était malheureusement prévisible qu'il soit l'un des secteurs les plus visés. Une des chaises les plus copiées au monde, la chaise DSW de Charles et Ray Ames à 90 euros. Qui dit mieux ? C'est tentant, mais c'est évidemment trompeur. La version originale, éditée par Vitra, coûte approximativement de nos jours 490 euros. Et lorsqu'on voit la copie en question, il n'y a pas de doute sur son authenticité et il n'y en a pas non plus sur la crédulité de l'acheteur. À moins qu'il ignore sincèrement l'existence d'un modèle original, ce qui, quand bien même, ne le dédouanera pas de la responsabilité de son acte d'achat. Alors que dans la mode, la lutte contre la contrefaçon est organisée depuis très longtemps, Dans le secteur du meuble, on commence tout juste à s'agiter. Faute de moyens, évidemment, mais pas seulement. Jusqu'à présent, le phénomène restait anecdotique. Mais depuis une dizaine d'années, tout le monde veut du design. Cela attire donc les copieurs. Plus consensuel que jamais, vu et revu dans les magazines de décoration, mais aussi dans la publicité, au cinéma ou sur les plateaux de télévision, les icônes du design sont victimes de leur succès. Les gens ne veulent acheter que ce qui est déjà reconnu par les autres. Et ceux qui souhaitent s'offrir une image de bon goût et de modernité, mais qui ne peuvent ou ne veulent pas mettre le prix, recherchent des bons plans, sur Internet notamment. Sans se rendre compte qu'ils s'apprêtent à commettre un délit, car être détenteur d'une contrefaçon est illégal en France, et la plupart du temps sans même avoir conscience qu'il s'agit de copie, tant les receleurs sont habiles à brouiller les pistes. Sur les sites de vente de faux, le nom des designers est ainsi presque toujours mis en avant, au mieux assorti d'un précautionneux inspiré d'eux. Biographie détaillée à l'appui. Le vrai nom des modèles est écrit noir sur blanc. Les photos présentées sont souvent celles des pièces originales, occasionnant de sévères déconvenues à ceux qui reçoivent, par voie postale, finalement, un meuble en kit. L'Internet a rendu encore plus facile le recel de ces produits, corrélés à la production de masse. Pour que la mépris soit complète, il ne manque plus qu'à ces sites une mention pourtant essentielle, celle des éditeurs. Incontournables, ces derniers pâtissent néanmoins d'un cruel déficit de notoriété. Qui, à part les passionnés, connaît Fritz Hansen ou Knoll ? Pour ne citer qu'eux. Les éditeurs sont les dépositaires de pièces dont la popularité dépasse largement la leur. Il est alors facile, pour les contrefacteurs, de passer les éditeurs sous silence sans attirer la suspicion des acheteurs. Certains sites ne prennent carrément pas autant de précautions et proposent carrément et ouvertement des copies. Celles-ci sont usinées, par exemple, en Toscane, par de petits fabricants de meubles reconvertis dans les années 70 pour éviter la faillite. Ils revendiquent, malgré tout, un travail artisanal d'aussi bonne qualité que celui des modèles déposés. Certes. Personne ne dit le contraire. Le tout pour un prix jusqu'à dix fois moins élevé. Dénonçant le monopole des éditeurs, ils ont créé même en 1998 un consortium baptisé Origini, les originaux, traduction de l'italien. Nous nous battons pour un design démocratique, revendiquent-ils sur leur site internet. Ça va loin. Des propos, vous imaginez, qui font bondir les dirigeants des grandes marques d'édition de mobilier ou d'accessoires de déco. qui n'ont d'autre choix que d'attaquer et qui souvent obtiennent des dommages et intérêts en plus de la fermeture des usines ou des sites incriminés en question. Mais la production finira fatalement par reprendre de nouveau ailleurs pour être écoulée via de nouveaux sites internet qui remplaceront les précédents qui auront été fermés. Même la grande distribution se laisse parfois berner. Chez Vitra, on se souvient notamment de ces fausses chaises pantons présentées dans un illustre catalogue de vente par correspondance. Il suffisait qu'un enfant saute dessus à pieds joints pour qu'elles explosent en éclats coupants, se souvient Isabelle de Ponfilly, la directrice France de la marque. Elle a fait saisir les contrefaçons avant d'offrir aux distributeurs, qui clamaient son innocence, un livre sur les objets cultes du design, histoire de lui faire réviser ses classiques. Chez Fritz Hansen, on avoue avoir tenté il y a quelques années une action en justice contre les enseignes qui distribuaient des chaises semblables à la fameuse fourmi d'Arne Jacobsen. Cette fois, la justice a même débouté l'éditeur, sous prétexte que la forme des modèles incriminés différait trop de l'original, bien plus travaillé. La loi indique en effet qu'il y a copie lorsque les ressemblances prennent le pas sur les différences. Aux yeux de la justice, un modèle est considéré original dès lors qu'il est emprunt de la personnalité de son créateur. Une définition pour le moins subjective qui laisse la part belle à l'interprétation. A l'arrivée, on ne compte plus les pièces très inspirées de best-sellers du design qui inondent le marché de la grande distribution. L'ampre ressemblant à la mythique JLD et table aux faux airs de tulipes de Saharinen par exemple. C'est ainsi qu'on a de nouveau pu trouver, quelques mois plus tard, dans la future collection printemps-été d'un célèbre vendeur par correspondance, une chaise fourmi, dossier arrondi et plaquage noyé à 138 euros le lot de deux, en toute légalité. Et si l'hommage, l'hommage entre guillemets, est monnaie courante, même chez les grands designers, Toute la différence se situe dans la revendication de la filiation, comme en témoigne la fameuse chaise Masters, dessinée par Philip Stark et Eugénie Kittley, sortie chez Cartel en 2011, fusionnant les silhouettes de 3 à 6 stars de Jacobsen, Imps et Saarinen. Encore plus surprenant, il semblerait que même certains professionnels de la décoration oui, oui, j'ai bien dit professionnels de la décoration soient tentés d'acquérir des contrefaçons et en toute connaissance de cause, en achetant une copie Ils ont sans doute l'impression de faire une affaire, en se moquant des problèmes moraux que cela pose au mépris d'un savoir-faire artisanal extrêmement minutieux et parfois même aux dépens de leurs clients finaux. Ou finales. Bon, je ne sais plus comment on dit. Mais on peut dire les deux, je crois. Il y en a un des deux qui est moche. Bon, je vous laisse juge. La chaise série 7, toujours de Arnold Jacobsen, par exemple, qui fera l'objet d'une prochaine capsule. En parlant de savoir-faire artisanal, elle, elle nécessite pas moins de 35 opérations manuelles. Une sélection des meilleures essences de bois, le tranchage et le collage de 9 feuilles entoilées avec du coton égyptien. Il est évident qu'une copie low cost ne peut pas être fabriquée de la même façon. Une rhétorique reprise en cœur par les vendeurs d'originaux, qui tous valorisent la fabrication de meubles iconiques, mais reconnaissent quand même malgré tout que des gens viennent chez eux après avoir vu des modèles 4 ou 5 fois moins chers sur internet par exemple. Du coup, c'est aux vendeurs de vrais d'expliquer les raisons d'une telle différence de prix et de justifier leurs tarifs, et évidemment pas au faussaire d'être honnête sur les leurs. Heureusement que les vrais amoureux du design n'achètent pas de copie, ils désirent un original pour sa signature, son histoire et la magie qui s'en dégage. Mais pas sûr qu'en temps de crise, ces arguments soient décisifs. Longtemps restée une discipline d'initié, le design a aujourd'hui une nouvelle clientèle, moins connaisseuse et du coup moins exigeante. Elle a évidemment... tout à fait le droit d'être cliente, mais elle est moins experte, oubliant peut-être trop vite avant de les acheter sur Internet que si tous ces modèles sont devenus mythiques, c'est avant tout parce qu'ils ont apporté quelque chose de nouveau en matière de confort, d'ergonomie et ou d'esthétique. Alors, manque de culture des uns, les acheteurs, ou insuffisance de communication des autres, les éditeurs, l'acquisition d'une première pièce de design peine dorénavant à s'écarter d'une volée de vautours qui semble prête à tout pour profiter de cette nouvelle clientèle et récupérer ainsi les dépenses d'acheteurs parfois innocents et crédules. Et tout ceci encore plus facilement dans des pays où la réglementation est plus souple dans ce domaine. Et je ne vise pas uniquement les pays asiatiques d'ailleurs, pourtant coutumiers de l'inspiration. toujours entre guillemets, mais pas que, pas que EUX. Prenez par exemple la différence entre la France et le Royaume-Uni. La première, comme l'Italie d'ailleurs, protège les droits d'auteur sur le design industriel pendant une durée de 70 ans, alors que cette même protection n'est que de 25 ans chez le second. Ce qui fait de la France, et donc de la Réunion où je me trouve, un territoire où la fabrication, la vente et l'achat de design contrefaits sont interdits et même sévèrement réprimandés. Et oui, on peut être puni pour acheter des objets contrefaits, mais on y reviendra un petit peu plus tard. Ce qui ne m'a pas empêché, et là je vais vous raconter ma vie, très récemment de déjeuner avec un ami sur une terrasse dionysienne jonchée d'une cinquantaine de fausses chaises Masters, qui n'étaient ni dessinées par Phyllis Stark et Eugénie Kittley, et encore moins éditées par Cartel, qui en a les droits, et certainement pas vendues par le concessionnaire agréé de cette marque, chez nous, à La Réunion. Alors évidemment, je m'en suis rendu compte. Assez facilement et immédiatement. Mais je pense que c'était assez facile, car la qualité de fabrication était médiocre et surtout les coloris des chaises ne faisaient pas du tout partie du nuancier officiel de la marque. Alors je vous rassure, je n'ai pas balancé le restaurateur, ce n'est pas dans mon tempérament et le doute sur sa connaissance de cause et donc sur sa complicité active ou passive restait permis. Mais je vous assure qu'il y avait matière à le faire. J'espère juste que ce n'est pas un confrère ou une consoeur décoratrice d'intérieur qui a livré ce projet. car ça ne valoriserait pas du tout notre profession. Cela dit, la déco générale du commerce était tellement moche que je doute qu'un de mes collègues s'en soit occupé. Je le reconnais à tout suffisamment de talent pour ne pas y croire. Voilà, c'était la minute langue de peste. Anecdote qui néanmoins me permet d'enchaîner. Mais du coup, comment reconnaître une copie ? C'est assez simple en fait. Alors certes, c'est plus facile si on connaît bien l'original, mais quand même. Déjà pour commencer, sur un original, le logo de l'éditeur est toujours gravé, comme parfois même la signature du designer. Pour reprendre l'exemple de ce restaurant et de ses fausses chaises Masters, lorsque vous retournez une vraie sous l'assise, vous pouvez lire en relief moulé dans la masse le nom de la marque, celui de la chaise et celui des deux designers. Il y a même des petits dessins des trois dossiers cumulés dont la chaise est inspirée. Et oui, je vous vois venir, en effet, au restaurant. J'ai retourné. 3 chaises sur les 50. Bon, discrètement, je ne suis pas un bourrin non plus. Eh bien, il n'y avait rien d'écrit sous l'assise. Donc, premier indice. Ce qui peut aussi vous mettre la puce à l'oreille, c'est le décalage qu'il peut y avoir entre la quantité de chaises multipliée par le prix unitaire d'une originale et le standing du lieu dans lequel vous vous trouvez. En l'occurrence, dans ce même cas précis, 50 chaises à 250 balles environ, ça nous fait 12 500 euros pour une terrasse, sans compter les tables. Le tout pour une guinguette de faible standing, ça ne collait pas du tout. Donc deuxième élément à prendre en compte, le prix. S'il est très inférieur à celui d'un original, c'est qu'il y a un loup. Et maintenant, avec les smartphones, même en plein magasin, c'est facile de le vérifier en live. Et dans ce cas précis, ne succombez pas au champ des sirènes des prix bas. Et ne pensez surtout pas faire une bonne affaire, car vous seriez complice et donc coupable d'un acte répréhensible. Ouh, ça fait peur, hein ? Sinon, parfois, les objets ou les meubles ont aussi un numéro de série. Ça, c'est un petit truc en plus, mais ce n'est pas toujours le cas. Mais s'il y a un numéro de série, ça peut être aussi un gage d'originalité. Et enfin, et c'est le plus facile à contrôler, la qualité du produit. Si elle n'est pas impeccable, c'est encore une fois un nouveau loup qui pointe sa truffe. En effet, les éditeurs de pièces authentiques ne diffusent pas dans les circuits classiques de distribution au grand public. Des modèles qui n'auraient pas passé les nombreuses étapes de contrôle de qualité effectuées avant la mise en vente. Et comme dans toute enquête rondement menée, s'il y a un critère, c'est un hasard. S'il y en a deux, ça peut être une coïncidence. S'il y en a trois, c'est qu'il y a complot. Et là, vous pouvez vraiment vous méfier. Mais attention, je ne suis pas en train de dire qu'il faut absolument et au minimum trois points délictueux ou de méfiance. Parfois, un seul suffit. À présent, je vais essayer d'apporter des compléments d'informations, parfois insoupçonnées ou dans le pire des cas, volontairement ignorées, à tous ceux qui ne verraient dans la protection des créations originales que la justification de préservation de la marge des fabricants du vrai. Déjà, je vais commencer par vous dire que oui, la protection de la marge est un argument et qu'il est important. Comme le disait un de mes premiers patrons dans le secteur de l'aménagement, la marge, c'est la vie d'une entreprise. Mais surtout, cher podcast addict, La marge, ce n'est pas le bénéfice. Le bénéfice, c'est autre chose. Le bénéfice, c'est ce qui reste de la marge d'une entreprise lorsque son essentiel a été utilisé pour payer toutes sortes de charges nécessaires à sa survie. Par conséquent, la perte de marge face à la recrudescence de modèles copiés est déjà en soi une grave conséquence. Mais il y en a d'autres. Elles sont sociales, humaines, économiques et créatives. On va toutes les voir rapidement. mais j'espère clairement. Les conséquences sociales tout d'abord. La contrefaçon de design a des conséquences sociales considérables. L'un des problèmes majeurs est la confusion qu'elle crée parmi les consommateurs. En achetant une copie contrefaite, les consommateurs peuvent penser qu'ils obtiennent un produit de qualité similaire à l'original, voire identique mais à un prix inférieur. Alors qu'en fait, ils se retrouvent souvent avec des produits de qualité médiocre qui ne répondent pas à leurs attentes. Cette tromperie entraîne fatalement une perte de confiance de la part des consommateurs dans les marques légitimes et peut avoir un impact négatif sur leur réputation. Les consommateurs peuvent devenir méfiants et hésitants à acheter des produits de design, ce qui peut nuire à l'industrie dans son ensemble. Alors que d'un point de vue humain, la contrefaçon de design a un impact direct sur les créateurs et les artisans. Les designers investissent énormément de temps, d'énergie, d'argent et de talent dans la création de leur œuvre originale. Lorsque leurs designs sont copiés sans autorisation, ils subissent une perte de revenus et de reconnaissance. Les contrefacteurs exploitent alors leur travail, un travail acharné, et tirent profit de leurs idées sans offrir de compensation équitable. Cette situation décourage les designers et les artisans à poursuivre leur travail créatif car ils ne voient pas les fruits de leurs efforts récompensés. Cela peut entraîner une diminution de la motivation à innover et à proposer de nouvelles idées, ce qui nuit immanquablement à l'ensemble de l'industrie du design. Mais aussi du côté des consommateurs, avec des risques pour la santé, où l'intégrité et la sécurité physique à utiliser des produits fraudés. Et enfin, et surtout, des risques pour les ouvriers qui travaillent pour ces filières du faux, qui comme vous l'imaginez sans doute, en fonction du pays concerné, ne sont pas tous salariés. Ce qui entraîne, on peut facilement l'imaginer hélas, une exploitation de la main d'œuvre, des conditions de travail précaires, la formation d'ateliers clandestins et l'absence de droits fondamentaux pour les travailleurs. Et pour la dimension économique, c'est encore plus simple à expliquer. Des pertes financières pour les créateurs originaux, des diminutions des ventes et des revenus, de la fraude fiscale et des évitements de droits d'auteur, de la réduction des emplois dans l'industrie du design, la fermeture d'entreprises, la suppression de postes, des effets néfastes sur l'économie locale comme mondiale, une érosion de la compétitivité des industries créatives et enfin des conséquences sur les exportations et les échanges internationaux. Dans le volet créatif, enfin, Les études ont pu déterminer un découragement de l'innovation et du développement de nouveaux concepts, donc un frein à la créativité et à la recherche de nouvelles idées, un obstacle à l'originalité en fait, une perte de diversité dans le design avec une uniformisation des produits et un manque de variété, même un étouffement de la diversité culturelle et esthétique, et enfin une limitation de la croissance des talents et de leur reconnaissance, avec une difficulté à identifier et à promouvoir les designers originaux. et des impacts évidents sur la valorisation et la diffusion d'un design authentique. Et ben, quand on écoute tout ça de façon cumulée, ça fait peur. Alors évidemment, tout n'intervient pas en même temps. Tout ça est un zoom sur les conséquences générales et détaillées que peuvent avoir l'économie de la contrefaçon. Et c'est vrai qu'on n'y pense pas toujours à tout ça quand on a l'impression de faire une bonne affaire en achetant une chaise DSW. à 90 euros que l'on croit être une originale de Charles et Ray Eames. Vous comprenez donc maintenant plus facilement que face à ces conséquences néfastes, la lutte contre la contrefaçon de design est quelque chose d'essentiel. Heureusement, de nombreuses mesures ont été mises en place pour protéger les droits des créateurs et dissuader les contrefacteurs, notamment en France, qui considère, comme de nombreux autres pays, que la contrefaçon de conception est une violation des droits de propriété intellectuelle et est soumise à des sanctions légales. Les lois sur le droit d'auteur et les brevets confèrent une protection juridique aux créateurs et leur permettent de faire valoir leurs droits en cas de contrefaçon. Les contrefacteurs peuvent être poursuivis en justice et être condamnés à des amendes financières et des peines de prison en fonction de la gravité de leur acte. Mais, et je vous avais dit que j'y reviendrai, les acheteurs, les détenteurs aussi s'exposent à des risques dans ce domaine. En France par exemple, et donc à La Réunion, la détention de produits de contrefaçon expose le détenteur à se voir confisquer ses produits par les services douaniers et se voir également infliger une amende comprise entre une à deux fois la valeur de l'objet original de la fraude. La détention de contrefaçon comme la vente constitue un délit. Les vendeurs et détenteurs de marchandises de contrefaçon peuvent être sanctionnés à ce titre. Les sanctions pénales peuvent aller jusqu'à 300 000 euros d'amende et trois ans de prison. Finalement, vous voyez bien que j'ai été sympa avec le fameux restaurant dionysien, hein ? C'est la DGCCRF, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Repression des Fraudes, rattachée à l'État, qui peut se saisir ou être saisie par un professionnel ou un consommateur particulier pour des réclamations concernant des contrefaçons de marques, quel que soit le produit concerné. Ces enquêteurs sont habilités à intervenir pour rechercher et constater les délits de contrefaçon de marques commis par les vendeurs sur la voie publique et dans tous les lieux utilisés à des fins professionnelles sur l'ensemble du territoire national et ultramarin. Ils participent avec les services douaniers, la police et la gendarmerie à la lutte contre les contrefaçons de marques à la fois chez les fabricants, les vendeurs et les acheteurs. Cependant, l'application de ces lois peut être complexe et variée d'un pays à l'autre. certains pays ont renforcé leur législation et leurs mesures de lutte contre la contrefaçon de design, tandis que d'autres sont moins strictes dans l'application de ces règles. De plus, avec l'avènement d'Internet et du commerce en ligne, la contrefaçon de design a pris une ampleur mondiale, rendant difficile la traque des contrefacteurs et la protection des droits des créateurs à l'échelle internationale. Les initiatives internationales de coopération et de partage d'informations entre les pays sont devenues cruciales pour lutter dorénavant efficacement contre ce fléau mondial. En conclusion, la contrefaçon de design est un problème persistant depuis des lustres, qui a des répercussions profondes sur la société, les individus, l'économie et la créativité. Les copies de mobilier, d'objets et de création de design trompent les consommateurs, lésent les créateurs et les ouvriers, entravent l'innovation et nuisent à la viabilité des entreprises. Heureusement, on vient de le voir, des mesures légales sont en place pour protéger les droits des créateurs et punir les contrefacteurs. Cependant... une vigilance continue, une sensibilisation accrue du public et une coopération internationale sont nécessaires pour lutter efficacement contre la contrefaçon de design et préserver ainsi l'intégrité de l'industrie du design global. Mon avis à présent de podcasteurs du design décomplexé depuis la réunion vers le reste du monde est le suivant, et je sais que ça vous intéresse. Sans comparaison aucune, je pense qu'il faut néanmoins appréhender la protection du design créatif comme celle de l'environnement. Je m'explique. Ce n'est pas en culpabilisant que l'on va faire avancer les mentalités, ni même bouger les lignes. Il faut tenir compte des contextes et des degrés d'implication et de responsabilité de chaque maillon de la chaîne. En effet, si le vrai était au prix du faux, il n'y aurait aucun intérêt à fabriquer et donc à acheter du faux. Mais si le faux n'est pas au prix du vrai, c'est aussi pour toutes les raisons légitimes que j'ai tenté de vous décrire depuis le début de cet épisode. Si les consommateurs avaient conscience, par exemple... qu'ils encouragent le travail forcé et non protégé d'une partie de l'humanité en achetant des produits contrefaits, je suis persuadé qu'ils ne le feraient pas. Si les internautes savaient qu'en achetant une fausse enceinte Bose, Sonos ou Armand Cardon sur Wish, ils participent activement à l'esclavagisme moderne, comme si la simple prononciation de ces deux mots associés n'était déjà pas assez pénible à elles seules, dans les entreprises où le droit des enfants n'est non seulement pas garanti, mais parfois littéralement bafoué, alors c'est évident qu'ils arrêteraient de le faire. Sinon, ce ne serait plus une question économique, mais l'expression d'un cynisme le plus abject et absolu. Les personnes informées agissent toujours plus éthiquement que celles qui ne le sont pas. Ça n'en fait pas pour autant des consommateurs parfaits, mais tout simplement des consommateurs meilleurs, ce qui n'est déjà pas si mal. Comme je le disais dans le tout premier numéro de cette émission, tout acte d'achat est un acte politique. Acheter du faux est un acte politique. Acheter du vrai est un autre acte politique. Ne pas acheter du faux. même si on n'a pas les moyens d'acheter du vrai, est un acte politique encore plus fort. Le low-cost prend en otage les personnes aux faibles ressources en les rendant à la fois complices et victimes d'un système social, politique et économique pervers. Tout ce que l'on vient de voir ensemble s'applique à toute ou partie, également à toutes les créations artistiques de l'artisan du coin aux graphiques designers de renommée internationale, en passant par les créations intellectuelles, créatives et artistiques des architectes ou des décorateurs. En tant qu'acteurs, vendeurs et consommateurs des œuvres créatives de design, nous avons tous, dans chacune de ces postures, un rôle fondamental à jouer, celui de garantir la juste reconnaissance de tous. Et puis entre nous, si tout ce qui était cher était beau, ça se saurait. Vous le constatez aussi bien que moi, l'offre de design regorge d'œuvres originales aux tarifs tout à fait abordables d'une beauté extraordinaire, alors que des pièces hors de prix peuvent paraître d'une laideur inimaginable. À voir ! du objectivement moche qui coûte une blinde, ça ne fait pas forcément de vous un grand amateur de design. Avoir du faux qui ressemble à du vrai, rien que pour épater la galerie, franchement, non plus. Et je vous le redis, ceci n'est que mon avis et je ne vous demande pas de le partager. Mais au moins, je l'aurai exprimé et vous l'aurez entendu. Et voilà, DecoCafé baisse son rideau pour aujourd'hui et le réouvrira. Le mois prochain. Merci beaucoup de l'avoir écouté, Jitka, à la fin, en espérant, évidemment, que ça vous ait plu. Vous pouvez d'ailleurs compléter l'expérience en prenant connaissance des références utiles dans les notes de l'émission. Si vous avez aimé ce podcast, n'oubliez pas de vous abonner pour être informé et profiter des prochains épisodes, que vous soyez un curieux, un amateur ou un professionnel du secteur. N'hésitez pas non plus à partager cette émission en invitant vos amis à nous rejoindre sur leur plateforme d'écoute préférée ou en la postant en story Instagram. Instagram où vous pouvez également retrouver tout mon univers sur le compte d'ECB Interior Design ou encore le compte dédié d'Eco Café Podcast avec un K à café sur lequel vous trouverez l'ensemble des publications qui illustrent chacun des numéros. Et si vous écoutez cette émission sur une application ou une plateforme qui le permet comme Apple Podcast par exemple ou même Spotify, sous la liste des épisodes, je vous invite à laisser un commentaire comme un avis bienveillant, des idées de sujets que vous aimeriez que j'aborde à l'avenir ou même des informations et des conseils complémentaires. que vous souhaiteriez partager avec tous les auditeurs. Cela ne vous prendra que quelques secondes, mais qui auront un fort impact positif pour l'émission et pour moi. Vous savez comment ça fonctionne. Plus j'ai d'avis et de notes 5 étoiles, plus le podcast est mis en l'air et proposé aux nouveaux auditeurs. Merci d'avance et bisous à tous les déco-addicts. Rendez-vous très vite, encore plus nombreux. Et d'ici là, pensez à faire plaisir, à vous faire plaisir. Et n'oubliez pas, en design comme en toute chose, la vraie beauté, elle est intérieure. A bientôt. Alors, figurez-vous que, effectivement, je viens de vérifier et on peut dire les deux, final ou fino. Comme on peut dire, d'ailleurs, aïe et eau, banal, bano, ou ciel et cieux aussi. À chaque fois, on peut utiliser l'un des deux pluriels. Bon, alors, comme je disais, dans le podcast, il y en a qui sont un peu moins beaux que les autres, mais en tout cas, ils ne sont pas faux. Allez, salut !

Chapters

  • Introduction et rediffusion de l'épisode sur la contrefaçon

    00:00

  • Définition de la contrefaçon et son impact sur le design

    00:15

  • L'histoire de la contrefaçon dans le design

    03:39

  • La réalité de la contrefaçon aujourd'hui

    06:25

  • Les conséquences de la contrefaçon sur l'industrie

    07:44

  • Comment reconnaître une contrefaçon ?

    12:01

  • Les conséquences sociales, humaines et économiques

    19:25

  • Les mesures légales contre la contrefaçon

    23:42

  • Conclusion : L'importance de la vigilance et de l'éthique

    26:11

Description

Dans cet épisode captivant du Design Kafé, plongez-vous dans le monde fascinant de la contrefaçon dans le design avec David Chervet-Brenac. Pourquoi la contrefaçon est-elle un véritable fléau pour les créateurs et les consommateurs ? À l'occasion de son anniversaire, David rediffuse l'un des épisodes les plus écoutés de son podcast, où il aborde ce thème crucial et d'actualité qui touche à la fois le milieu des designers et celui des amateurs de déco.


Saviez-vous que la contrefaçon, définie comme la reproduction illégale d'œuvres sans autorisation, nuit non seulement aux designers originaux, mais aussi aux consommateurs ? En effet, ces derniers peuvent se retrouver piégés par des produits de qualité inférieure, souvent séduisants par leur prix attractif. À travers cet épisode, David met en lumière l'importance de protéger les créations originales et d'être vigilant face aux offres alléchantes qui masquent souvent des contrefaçons.


Quels sont les impacts sociaux, économiques et créatifs de ce phénomène sur l'industrie du design ? David explore ces questions tout en rappelant que la lutte contre la contrefaçon est essentielle pour préserver l'intégrité de l'univers du design, de la décoration et de l'entrepreneuriat. En tant que passionné de design d'intérieur, vous découvrirez comment cette problématique affecte non seulement les designers, mais aussi notre culture et notre appréciation de la déco intérieure.


Dans un monde où le shopping et les tendances évoluent rapidement, comment faire la différence entre un produit authentique et une contrefaçon ? David vous encourage à soutenir les créateurs en choisissant des produits authentiques et en étant conscients des implications de vos achats. En fin d'épisode, il laisse les auditeurs sur une note d'espoir, les incitant à devenir des décodeurs de la décoration et du design, capables de naviguer dans cet océan d'offres diverses.


Ne manquez pas cet épisode instructif du Design Kafé, où l'on aborde avec humour et impertinence des sujets sérieux qui touchent à l'essence même de notre rapport au design, à la déco et à l'économie moderne. Que vous soyez un expert du design ou un novice curieux, cet épisode vous donnera des clés pour mieux comprendre les enjeux de la contrefaçon et vous sensibilisera à l'importance de soutenir les icônes du design. Alors, prêt à plonger dans cette discussion passionnante et à devenir un acteur conscient de l'univers du design et de la décoration ?






Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut mes petits poulets, j'espère que vous allez bien. Cette semaine, comme j'ai beaucoup de préparatifs à superviser et à organiser pour mon anniversaire qui n'est plus qu'à quelques jours, j'ai décidé de vous proposer la rediffusion d'un des épisodes les plus écoutés depuis le lancement de l'émission en mai 2023. C'est l'un des tout premiers et il traite bien évidemment d'un sujet qui me tient à cœur, pour ne pas dire le sujet de tous les sujets en matière de design, celui de la contrefaçon. Alors, ce n'est pas juste pour maintenir le rythme de diffusion et brosser les algorithmes des plateformes de podcast dans le sens du poil. même si un peu quand même c'est vrai, c'est aussi parce que ce numéro a pu échapper à certains d'entre vous qui m'écoutaient depuis plus récemment. Et c'est vrai que lorsque l'on découvre une émission sympa, on n'a pas toujours le réflexe de remonter dans l'historique pour profiter des épisodes plus anciens. Et enfin et surtout parce qu'en ce moment, le sujet de la contrefaçon, et notamment dans le secteur du mobilier et des objets de décoration, n'a jamais été autant d'actualité. Avec de moins en moins de discrétion et de plus en plus d'impunité apparente, me semble-t-il. Là où certaines marques et créateurs ne lâchent rien, je trouve que d'autres bottent en touche sans trop réagir en qualifiant, avec un fatalisme décevant, la copie d'objet de simple rançon du succès. Mais vous le savez, moi je dis non et je vous explique pourquoi dans cet épisode qui j'espère vous sensibilisera et vous permettra d'être plus regardant et plus méfiant quant au respect des œuvres de création et des conditions de fabrication, qu'elles soient humaines, environnementales ou de sécurité, pour les utilisateurs. Ah, et pour ceux qui en doutent... C'est bien moi derrière le micro, ce n'est pas une copie, c'est juste une rediffusion, mais ça reste un original. N'hésitez pas à étoiler et à commenter l'émission. Bon épisode à tous ! Bienvenue pour ce nouveau numéro de Déco Café, le podcast du design décomplexé depuis La Réunion, comme partout ailleurs. Bonjour à tous, je suis David Chervé-Brenac, designer d'intérieur et ravi de vous accueillir. Nous sommes ensemble pour une parenthèse auditive dans votre quotidien et je vous en remercie. A chacun de nos rendez-vous, je vous inviterai à découvrir un sujet, un objet ou une personne qui contribue au beau, au bien et au mieux-être dans le domaine de la déco. Que je sois seul, accompagné d'un ou de plusieurs invités, les intentions devant mon micro seront les mêmes. Mettre en l'air celles et ceux qui, aujourd'hui, font le design sur notre belle île et au-delà. Décrypter les infos déco, les tendances, les styles, partout dans le monde. S'inspirer des icônes matérielles et humaines qui ont influencé cet univers esthétique et fonctionnel. au cours de son histoire, et ensemble, s'approprier les codes et les savoirs d'un secteur qui ne doit surtout pas être réservé à une élite, mais au contraire, être partagé par tous et pour tous. Si la promesse vous séduit, je vous invite à vous abonner à l'émission et à profiter, dès à présent, de ce nouvel épisode. C'est parti, allons causer des cons ! Aujourd'hui, ce n'est pas encore Halloween et pourtant je vais quand même aborder avec vous un sujet qui fait peur. Peut-être pas à vous directement, mais d'un thème qui est l'un des pires cauchemars des acteurs du design. Je ne parle pas de devoir peindre une salle de bain en jaune ou de protéger son canapé avec une bâche en film plastique transparent. Non, je veux parler d'un vrai phénomène qui fait trembler. Celui de la copie, de l'inspiration outrancière, du plagiat, du vol de propriétés intellectuelles et créatives. En bref, des phénomènes qui permettent à des entités peu scrupuleuses... de retirer des profits substantiels et notamment économiques en utilisant un travail qui n'est pas le leur, au dépend des vrais inventeurs ou créateurs, mais aussi à celui de victimes, consentantes ou pas, d'un bout à l'autre de la chaîne de ce fléau, aussi intemporel que certains design eux-mêmes. Avant d'entrer dans le vif du sujet, laissez-moi vous rappeler la vraie définition d'une contrefaçon ou d'une copie. Peu importe le nom qu'on lui donne, car en l'occurrence, le principe reste le même. Pour être tout à fait neutre, je vais prendre la définition donnée par l'INSEE, l'Institut National des Statistiques et des Études Économiques. La contrefaçon se définit comme la reproduction, l'imitation ou l'utilisation totale ou partielle d'une marque, d'un dessin, d'un brevet, d'un logiciel ou d'un droit d'auteur sans l'autorisation de son titulaire, en affirmant ou laissant présumer que la copie est authentique. Dans le cas du design, la contrefaçon, c'est donc l'acte de reproduire ou d'imiter illégalement, donc sans autorisation, des services, des biens ou des produits, généralement dans le but de les vendre ou de les distribuer, comme s'ils étaient authentiques ou légitimes. Plus généralement, cela concerne aussi des articles tels que des vêtements, des accessoires de mode, des montres, des produits électroniques, des logiciels, des médicaments et des tas d'autres produits de consommation, avec plus ou moins de conséquences gravissimes. La contrefaçon de design a été un problème récurrent tout au long de l'histoire de l'humanité. Depuis les premiers jours où les humains ont commencé à créer des objets à des fins pratiques et esthétiques, il y a eu des individus qui ont cherché à copier et à reproduire ces créations, sans autorisation, toujours pour les vendre. La contrefaçon de design remonte à l'Antiquité, où des artisans copiaient les œuvres d'art et les meubles des civilisations avancées pour les vendre à des prix inférieurs. Cependant, avec l'avènement de la révolution industrielle au XVIIIe siècle, le problème s'est amplifié. Les progrès technologiques ont permis de reproduire rapidement et facilement des designs, ce qui a conduit à une augmentation de la contrefaçon de produit. C'est l'une des raisons pour lesquelles ont été inventées en 1791 les fameux droits d'auteur et de propriété par Beaumarchais. initialement pour protéger les écrivains. En un mot, la protection des œuvres et des créations. Car oui, s'il n'y a pas reconnaissance d'une propriété ou d'une paternité, et on va dire par la même occasion d'une maternité, il n'y a pas de raison, il ne peut y avoir de protection. C'est pourquoi il est devenu très important de protéger ses œuvres afin de pouvoir réagir en cas de contrefaçon, et de le faire dans tous les pays, y compris dans ceux qui n'ont pas les mêmes règles de protection que les nôtres. Car toutes les nations n'ont pas forcément le même curseur en matière de droit de la propriété intellectuelle, et de réglementation contre les copies. Et cela aux trois niveaux les plus importants du secteur de la consommation que sont la production, la commercialisation et l'acte d'achat. En effet, c'est à chaque fois selon ces trois étapes des chaînes industrielles et commerciales que la réglementation et ses applications devront être scrutées et en fonction du pays de provenance autant que de celui de destination pour chacune d'entre elles. Et ceci en tenant bien évidemment compte des différents degrés d'importance des actes incriminés qui vont de l'inspiration jusqu'à la réplique plus ou moins grossière. Une fois ce constat empirique mais nécessaire posé, rattachons-nous à présent à la réalité de notre époque. Nous avons tous déjà été confrontés à de la contrefaçon, que ce soit en le sachant ou pas. Le contexte le plus fréquent étant celui de la mode, un faux polo Lacoste, une chemise Burberry ou un sac Chanel par exemple. Mais nous ne sommes pas obligés de rester dans le luxe, il existe aussi par exemple de fausses barrettes Little Marcel, des fausses montres Swatch, Et en technologie, c'est pareil, avec notamment des faux smartphones de marque. Aucun secteur n'est épargné. Il y a même de la contrefaçon de cigarettes. En fait, ce n'est pas la valeur de l'original qui va motiver les faussaires. C'est la popularité de l'objet ou du service à copier. Car rappelons-le, l'objectif reste la vente. Et comme le design a la cote depuis des années, il était malheureusement prévisible qu'il soit l'un des secteurs les plus visés. Une des chaises les plus copiées au monde, la chaise DSW de Charles et Ray Ames à 90 euros. Qui dit mieux ? C'est tentant, mais c'est évidemment trompeur. La version originale, éditée par Vitra, coûte approximativement de nos jours 490 euros. Et lorsqu'on voit la copie en question, il n'y a pas de doute sur son authenticité et il n'y en a pas non plus sur la crédulité de l'acheteur. À moins qu'il ignore sincèrement l'existence d'un modèle original, ce qui, quand bien même, ne le dédouanera pas de la responsabilité de son acte d'achat. Alors que dans la mode, la lutte contre la contrefaçon est organisée depuis très longtemps, Dans le secteur du meuble, on commence tout juste à s'agiter. Faute de moyens, évidemment, mais pas seulement. Jusqu'à présent, le phénomène restait anecdotique. Mais depuis une dizaine d'années, tout le monde veut du design. Cela attire donc les copieurs. Plus consensuel que jamais, vu et revu dans les magazines de décoration, mais aussi dans la publicité, au cinéma ou sur les plateaux de télévision, les icônes du design sont victimes de leur succès. Les gens ne veulent acheter que ce qui est déjà reconnu par les autres. Et ceux qui souhaitent s'offrir une image de bon goût et de modernité, mais qui ne peuvent ou ne veulent pas mettre le prix, recherchent des bons plans, sur Internet notamment. Sans se rendre compte qu'ils s'apprêtent à commettre un délit, car être détenteur d'une contrefaçon est illégal en France, et la plupart du temps sans même avoir conscience qu'il s'agit de copie, tant les receleurs sont habiles à brouiller les pistes. Sur les sites de vente de faux, le nom des designers est ainsi presque toujours mis en avant, au mieux assorti d'un précautionneux inspiré d'eux. Biographie détaillée à l'appui. Le vrai nom des modèles est écrit noir sur blanc. Les photos présentées sont souvent celles des pièces originales, occasionnant de sévères déconvenues à ceux qui reçoivent, par voie postale, finalement, un meuble en kit. L'Internet a rendu encore plus facile le recel de ces produits, corrélés à la production de masse. Pour que la mépris soit complète, il ne manque plus qu'à ces sites une mention pourtant essentielle, celle des éditeurs. Incontournables, ces derniers pâtissent néanmoins d'un cruel déficit de notoriété. Qui, à part les passionnés, connaît Fritz Hansen ou Knoll ? Pour ne citer qu'eux. Les éditeurs sont les dépositaires de pièces dont la popularité dépasse largement la leur. Il est alors facile, pour les contrefacteurs, de passer les éditeurs sous silence sans attirer la suspicion des acheteurs. Certains sites ne prennent carrément pas autant de précautions et proposent carrément et ouvertement des copies. Celles-ci sont usinées, par exemple, en Toscane, par de petits fabricants de meubles reconvertis dans les années 70 pour éviter la faillite. Ils revendiquent, malgré tout, un travail artisanal d'aussi bonne qualité que celui des modèles déposés. Certes. Personne ne dit le contraire. Le tout pour un prix jusqu'à dix fois moins élevé. Dénonçant le monopole des éditeurs, ils ont créé même en 1998 un consortium baptisé Origini, les originaux, traduction de l'italien. Nous nous battons pour un design démocratique, revendiquent-ils sur leur site internet. Ça va loin. Des propos, vous imaginez, qui font bondir les dirigeants des grandes marques d'édition de mobilier ou d'accessoires de déco. qui n'ont d'autre choix que d'attaquer et qui souvent obtiennent des dommages et intérêts en plus de la fermeture des usines ou des sites incriminés en question. Mais la production finira fatalement par reprendre de nouveau ailleurs pour être écoulée via de nouveaux sites internet qui remplaceront les précédents qui auront été fermés. Même la grande distribution se laisse parfois berner. Chez Vitra, on se souvient notamment de ces fausses chaises pantons présentées dans un illustre catalogue de vente par correspondance. Il suffisait qu'un enfant saute dessus à pieds joints pour qu'elles explosent en éclats coupants, se souvient Isabelle de Ponfilly, la directrice France de la marque. Elle a fait saisir les contrefaçons avant d'offrir aux distributeurs, qui clamaient son innocence, un livre sur les objets cultes du design, histoire de lui faire réviser ses classiques. Chez Fritz Hansen, on avoue avoir tenté il y a quelques années une action en justice contre les enseignes qui distribuaient des chaises semblables à la fameuse fourmi d'Arne Jacobsen. Cette fois, la justice a même débouté l'éditeur, sous prétexte que la forme des modèles incriminés différait trop de l'original, bien plus travaillé. La loi indique en effet qu'il y a copie lorsque les ressemblances prennent le pas sur les différences. Aux yeux de la justice, un modèle est considéré original dès lors qu'il est emprunt de la personnalité de son créateur. Une définition pour le moins subjective qui laisse la part belle à l'interprétation. A l'arrivée, on ne compte plus les pièces très inspirées de best-sellers du design qui inondent le marché de la grande distribution. L'ampre ressemblant à la mythique JLD et table aux faux airs de tulipes de Saharinen par exemple. C'est ainsi qu'on a de nouveau pu trouver, quelques mois plus tard, dans la future collection printemps-été d'un célèbre vendeur par correspondance, une chaise fourmi, dossier arrondi et plaquage noyé à 138 euros le lot de deux, en toute légalité. Et si l'hommage, l'hommage entre guillemets, est monnaie courante, même chez les grands designers, Toute la différence se situe dans la revendication de la filiation, comme en témoigne la fameuse chaise Masters, dessinée par Philip Stark et Eugénie Kittley, sortie chez Cartel en 2011, fusionnant les silhouettes de 3 à 6 stars de Jacobsen, Imps et Saarinen. Encore plus surprenant, il semblerait que même certains professionnels de la décoration oui, oui, j'ai bien dit professionnels de la décoration soient tentés d'acquérir des contrefaçons et en toute connaissance de cause, en achetant une copie Ils ont sans doute l'impression de faire une affaire, en se moquant des problèmes moraux que cela pose au mépris d'un savoir-faire artisanal extrêmement minutieux et parfois même aux dépens de leurs clients finaux. Ou finales. Bon, je ne sais plus comment on dit. Mais on peut dire les deux, je crois. Il y en a un des deux qui est moche. Bon, je vous laisse juge. La chaise série 7, toujours de Arnold Jacobsen, par exemple, qui fera l'objet d'une prochaine capsule. En parlant de savoir-faire artisanal, elle, elle nécessite pas moins de 35 opérations manuelles. Une sélection des meilleures essences de bois, le tranchage et le collage de 9 feuilles entoilées avec du coton égyptien. Il est évident qu'une copie low cost ne peut pas être fabriquée de la même façon. Une rhétorique reprise en cœur par les vendeurs d'originaux, qui tous valorisent la fabrication de meubles iconiques, mais reconnaissent quand même malgré tout que des gens viennent chez eux après avoir vu des modèles 4 ou 5 fois moins chers sur internet par exemple. Du coup, c'est aux vendeurs de vrais d'expliquer les raisons d'une telle différence de prix et de justifier leurs tarifs, et évidemment pas au faussaire d'être honnête sur les leurs. Heureusement que les vrais amoureux du design n'achètent pas de copie, ils désirent un original pour sa signature, son histoire et la magie qui s'en dégage. Mais pas sûr qu'en temps de crise, ces arguments soient décisifs. Longtemps restée une discipline d'initié, le design a aujourd'hui une nouvelle clientèle, moins connaisseuse et du coup moins exigeante. Elle a évidemment... tout à fait le droit d'être cliente, mais elle est moins experte, oubliant peut-être trop vite avant de les acheter sur Internet que si tous ces modèles sont devenus mythiques, c'est avant tout parce qu'ils ont apporté quelque chose de nouveau en matière de confort, d'ergonomie et ou d'esthétique. Alors, manque de culture des uns, les acheteurs, ou insuffisance de communication des autres, les éditeurs, l'acquisition d'une première pièce de design peine dorénavant à s'écarter d'une volée de vautours qui semble prête à tout pour profiter de cette nouvelle clientèle et récupérer ainsi les dépenses d'acheteurs parfois innocents et crédules. Et tout ceci encore plus facilement dans des pays où la réglementation est plus souple dans ce domaine. Et je ne vise pas uniquement les pays asiatiques d'ailleurs, pourtant coutumiers de l'inspiration. toujours entre guillemets, mais pas que, pas que EUX. Prenez par exemple la différence entre la France et le Royaume-Uni. La première, comme l'Italie d'ailleurs, protège les droits d'auteur sur le design industriel pendant une durée de 70 ans, alors que cette même protection n'est que de 25 ans chez le second. Ce qui fait de la France, et donc de la Réunion où je me trouve, un territoire où la fabrication, la vente et l'achat de design contrefaits sont interdits et même sévèrement réprimandés. Et oui, on peut être puni pour acheter des objets contrefaits, mais on y reviendra un petit peu plus tard. Ce qui ne m'a pas empêché, et là je vais vous raconter ma vie, très récemment de déjeuner avec un ami sur une terrasse dionysienne jonchée d'une cinquantaine de fausses chaises Masters, qui n'étaient ni dessinées par Phyllis Stark et Eugénie Kittley, et encore moins éditées par Cartel, qui en a les droits, et certainement pas vendues par le concessionnaire agréé de cette marque, chez nous, à La Réunion. Alors évidemment, je m'en suis rendu compte. Assez facilement et immédiatement. Mais je pense que c'était assez facile, car la qualité de fabrication était médiocre et surtout les coloris des chaises ne faisaient pas du tout partie du nuancier officiel de la marque. Alors je vous rassure, je n'ai pas balancé le restaurateur, ce n'est pas dans mon tempérament et le doute sur sa connaissance de cause et donc sur sa complicité active ou passive restait permis. Mais je vous assure qu'il y avait matière à le faire. J'espère juste que ce n'est pas un confrère ou une consoeur décoratrice d'intérieur qui a livré ce projet. car ça ne valoriserait pas du tout notre profession. Cela dit, la déco générale du commerce était tellement moche que je doute qu'un de mes collègues s'en soit occupé. Je le reconnais à tout suffisamment de talent pour ne pas y croire. Voilà, c'était la minute langue de peste. Anecdote qui néanmoins me permet d'enchaîner. Mais du coup, comment reconnaître une copie ? C'est assez simple en fait. Alors certes, c'est plus facile si on connaît bien l'original, mais quand même. Déjà pour commencer, sur un original, le logo de l'éditeur est toujours gravé, comme parfois même la signature du designer. Pour reprendre l'exemple de ce restaurant et de ses fausses chaises Masters, lorsque vous retournez une vraie sous l'assise, vous pouvez lire en relief moulé dans la masse le nom de la marque, celui de la chaise et celui des deux designers. Il y a même des petits dessins des trois dossiers cumulés dont la chaise est inspirée. Et oui, je vous vois venir, en effet, au restaurant. J'ai retourné. 3 chaises sur les 50. Bon, discrètement, je ne suis pas un bourrin non plus. Eh bien, il n'y avait rien d'écrit sous l'assise. Donc, premier indice. Ce qui peut aussi vous mettre la puce à l'oreille, c'est le décalage qu'il peut y avoir entre la quantité de chaises multipliée par le prix unitaire d'une originale et le standing du lieu dans lequel vous vous trouvez. En l'occurrence, dans ce même cas précis, 50 chaises à 250 balles environ, ça nous fait 12 500 euros pour une terrasse, sans compter les tables. Le tout pour une guinguette de faible standing, ça ne collait pas du tout. Donc deuxième élément à prendre en compte, le prix. S'il est très inférieur à celui d'un original, c'est qu'il y a un loup. Et maintenant, avec les smartphones, même en plein magasin, c'est facile de le vérifier en live. Et dans ce cas précis, ne succombez pas au champ des sirènes des prix bas. Et ne pensez surtout pas faire une bonne affaire, car vous seriez complice et donc coupable d'un acte répréhensible. Ouh, ça fait peur, hein ? Sinon, parfois, les objets ou les meubles ont aussi un numéro de série. Ça, c'est un petit truc en plus, mais ce n'est pas toujours le cas. Mais s'il y a un numéro de série, ça peut être aussi un gage d'originalité. Et enfin, et c'est le plus facile à contrôler, la qualité du produit. Si elle n'est pas impeccable, c'est encore une fois un nouveau loup qui pointe sa truffe. En effet, les éditeurs de pièces authentiques ne diffusent pas dans les circuits classiques de distribution au grand public. Des modèles qui n'auraient pas passé les nombreuses étapes de contrôle de qualité effectuées avant la mise en vente. Et comme dans toute enquête rondement menée, s'il y a un critère, c'est un hasard. S'il y en a deux, ça peut être une coïncidence. S'il y en a trois, c'est qu'il y a complot. Et là, vous pouvez vraiment vous méfier. Mais attention, je ne suis pas en train de dire qu'il faut absolument et au minimum trois points délictueux ou de méfiance. Parfois, un seul suffit. À présent, je vais essayer d'apporter des compléments d'informations, parfois insoupçonnées ou dans le pire des cas, volontairement ignorées, à tous ceux qui ne verraient dans la protection des créations originales que la justification de préservation de la marge des fabricants du vrai. Déjà, je vais commencer par vous dire que oui, la protection de la marge est un argument et qu'il est important. Comme le disait un de mes premiers patrons dans le secteur de l'aménagement, la marge, c'est la vie d'une entreprise. Mais surtout, cher podcast addict, La marge, ce n'est pas le bénéfice. Le bénéfice, c'est autre chose. Le bénéfice, c'est ce qui reste de la marge d'une entreprise lorsque son essentiel a été utilisé pour payer toutes sortes de charges nécessaires à sa survie. Par conséquent, la perte de marge face à la recrudescence de modèles copiés est déjà en soi une grave conséquence. Mais il y en a d'autres. Elles sont sociales, humaines, économiques et créatives. On va toutes les voir rapidement. mais j'espère clairement. Les conséquences sociales tout d'abord. La contrefaçon de design a des conséquences sociales considérables. L'un des problèmes majeurs est la confusion qu'elle crée parmi les consommateurs. En achetant une copie contrefaite, les consommateurs peuvent penser qu'ils obtiennent un produit de qualité similaire à l'original, voire identique mais à un prix inférieur. Alors qu'en fait, ils se retrouvent souvent avec des produits de qualité médiocre qui ne répondent pas à leurs attentes. Cette tromperie entraîne fatalement une perte de confiance de la part des consommateurs dans les marques légitimes et peut avoir un impact négatif sur leur réputation. Les consommateurs peuvent devenir méfiants et hésitants à acheter des produits de design, ce qui peut nuire à l'industrie dans son ensemble. Alors que d'un point de vue humain, la contrefaçon de design a un impact direct sur les créateurs et les artisans. Les designers investissent énormément de temps, d'énergie, d'argent et de talent dans la création de leur œuvre originale. Lorsque leurs designs sont copiés sans autorisation, ils subissent une perte de revenus et de reconnaissance. Les contrefacteurs exploitent alors leur travail, un travail acharné, et tirent profit de leurs idées sans offrir de compensation équitable. Cette situation décourage les designers et les artisans à poursuivre leur travail créatif car ils ne voient pas les fruits de leurs efforts récompensés. Cela peut entraîner une diminution de la motivation à innover et à proposer de nouvelles idées, ce qui nuit immanquablement à l'ensemble de l'industrie du design. Mais aussi du côté des consommateurs, avec des risques pour la santé, où l'intégrité et la sécurité physique à utiliser des produits fraudés. Et enfin, et surtout, des risques pour les ouvriers qui travaillent pour ces filières du faux, qui comme vous l'imaginez sans doute, en fonction du pays concerné, ne sont pas tous salariés. Ce qui entraîne, on peut facilement l'imaginer hélas, une exploitation de la main d'œuvre, des conditions de travail précaires, la formation d'ateliers clandestins et l'absence de droits fondamentaux pour les travailleurs. Et pour la dimension économique, c'est encore plus simple à expliquer. Des pertes financières pour les créateurs originaux, des diminutions des ventes et des revenus, de la fraude fiscale et des évitements de droits d'auteur, de la réduction des emplois dans l'industrie du design, la fermeture d'entreprises, la suppression de postes, des effets néfastes sur l'économie locale comme mondiale, une érosion de la compétitivité des industries créatives et enfin des conséquences sur les exportations et les échanges internationaux. Dans le volet créatif, enfin, Les études ont pu déterminer un découragement de l'innovation et du développement de nouveaux concepts, donc un frein à la créativité et à la recherche de nouvelles idées, un obstacle à l'originalité en fait, une perte de diversité dans le design avec une uniformisation des produits et un manque de variété, même un étouffement de la diversité culturelle et esthétique, et enfin une limitation de la croissance des talents et de leur reconnaissance, avec une difficulté à identifier et à promouvoir les designers originaux. et des impacts évidents sur la valorisation et la diffusion d'un design authentique. Et ben, quand on écoute tout ça de façon cumulée, ça fait peur. Alors évidemment, tout n'intervient pas en même temps. Tout ça est un zoom sur les conséquences générales et détaillées que peuvent avoir l'économie de la contrefaçon. Et c'est vrai qu'on n'y pense pas toujours à tout ça quand on a l'impression de faire une bonne affaire en achetant une chaise DSW. à 90 euros que l'on croit être une originale de Charles et Ray Eames. Vous comprenez donc maintenant plus facilement que face à ces conséquences néfastes, la lutte contre la contrefaçon de design est quelque chose d'essentiel. Heureusement, de nombreuses mesures ont été mises en place pour protéger les droits des créateurs et dissuader les contrefacteurs, notamment en France, qui considère, comme de nombreux autres pays, que la contrefaçon de conception est une violation des droits de propriété intellectuelle et est soumise à des sanctions légales. Les lois sur le droit d'auteur et les brevets confèrent une protection juridique aux créateurs et leur permettent de faire valoir leurs droits en cas de contrefaçon. Les contrefacteurs peuvent être poursuivis en justice et être condamnés à des amendes financières et des peines de prison en fonction de la gravité de leur acte. Mais, et je vous avais dit que j'y reviendrai, les acheteurs, les détenteurs aussi s'exposent à des risques dans ce domaine. En France par exemple, et donc à La Réunion, la détention de produits de contrefaçon expose le détenteur à se voir confisquer ses produits par les services douaniers et se voir également infliger une amende comprise entre une à deux fois la valeur de l'objet original de la fraude. La détention de contrefaçon comme la vente constitue un délit. Les vendeurs et détenteurs de marchandises de contrefaçon peuvent être sanctionnés à ce titre. Les sanctions pénales peuvent aller jusqu'à 300 000 euros d'amende et trois ans de prison. Finalement, vous voyez bien que j'ai été sympa avec le fameux restaurant dionysien, hein ? C'est la DGCCRF, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Repression des Fraudes, rattachée à l'État, qui peut se saisir ou être saisie par un professionnel ou un consommateur particulier pour des réclamations concernant des contrefaçons de marques, quel que soit le produit concerné. Ces enquêteurs sont habilités à intervenir pour rechercher et constater les délits de contrefaçon de marques commis par les vendeurs sur la voie publique et dans tous les lieux utilisés à des fins professionnelles sur l'ensemble du territoire national et ultramarin. Ils participent avec les services douaniers, la police et la gendarmerie à la lutte contre les contrefaçons de marques à la fois chez les fabricants, les vendeurs et les acheteurs. Cependant, l'application de ces lois peut être complexe et variée d'un pays à l'autre. certains pays ont renforcé leur législation et leurs mesures de lutte contre la contrefaçon de design, tandis que d'autres sont moins strictes dans l'application de ces règles. De plus, avec l'avènement d'Internet et du commerce en ligne, la contrefaçon de design a pris une ampleur mondiale, rendant difficile la traque des contrefacteurs et la protection des droits des créateurs à l'échelle internationale. Les initiatives internationales de coopération et de partage d'informations entre les pays sont devenues cruciales pour lutter dorénavant efficacement contre ce fléau mondial. En conclusion, la contrefaçon de design est un problème persistant depuis des lustres, qui a des répercussions profondes sur la société, les individus, l'économie et la créativité. Les copies de mobilier, d'objets et de création de design trompent les consommateurs, lésent les créateurs et les ouvriers, entravent l'innovation et nuisent à la viabilité des entreprises. Heureusement, on vient de le voir, des mesures légales sont en place pour protéger les droits des créateurs et punir les contrefacteurs. Cependant... une vigilance continue, une sensibilisation accrue du public et une coopération internationale sont nécessaires pour lutter efficacement contre la contrefaçon de design et préserver ainsi l'intégrité de l'industrie du design global. Mon avis à présent de podcasteurs du design décomplexé depuis la réunion vers le reste du monde est le suivant, et je sais que ça vous intéresse. Sans comparaison aucune, je pense qu'il faut néanmoins appréhender la protection du design créatif comme celle de l'environnement. Je m'explique. Ce n'est pas en culpabilisant que l'on va faire avancer les mentalités, ni même bouger les lignes. Il faut tenir compte des contextes et des degrés d'implication et de responsabilité de chaque maillon de la chaîne. En effet, si le vrai était au prix du faux, il n'y aurait aucun intérêt à fabriquer et donc à acheter du faux. Mais si le faux n'est pas au prix du vrai, c'est aussi pour toutes les raisons légitimes que j'ai tenté de vous décrire depuis le début de cet épisode. Si les consommateurs avaient conscience, par exemple... qu'ils encouragent le travail forcé et non protégé d'une partie de l'humanité en achetant des produits contrefaits, je suis persuadé qu'ils ne le feraient pas. Si les internautes savaient qu'en achetant une fausse enceinte Bose, Sonos ou Armand Cardon sur Wish, ils participent activement à l'esclavagisme moderne, comme si la simple prononciation de ces deux mots associés n'était déjà pas assez pénible à elles seules, dans les entreprises où le droit des enfants n'est non seulement pas garanti, mais parfois littéralement bafoué, alors c'est évident qu'ils arrêteraient de le faire. Sinon, ce ne serait plus une question économique, mais l'expression d'un cynisme le plus abject et absolu. Les personnes informées agissent toujours plus éthiquement que celles qui ne le sont pas. Ça n'en fait pas pour autant des consommateurs parfaits, mais tout simplement des consommateurs meilleurs, ce qui n'est déjà pas si mal. Comme je le disais dans le tout premier numéro de cette émission, tout acte d'achat est un acte politique. Acheter du faux est un acte politique. Acheter du vrai est un autre acte politique. Ne pas acheter du faux. même si on n'a pas les moyens d'acheter du vrai, est un acte politique encore plus fort. Le low-cost prend en otage les personnes aux faibles ressources en les rendant à la fois complices et victimes d'un système social, politique et économique pervers. Tout ce que l'on vient de voir ensemble s'applique à toute ou partie, également à toutes les créations artistiques de l'artisan du coin aux graphiques designers de renommée internationale, en passant par les créations intellectuelles, créatives et artistiques des architectes ou des décorateurs. En tant qu'acteurs, vendeurs et consommateurs des œuvres créatives de design, nous avons tous, dans chacune de ces postures, un rôle fondamental à jouer, celui de garantir la juste reconnaissance de tous. Et puis entre nous, si tout ce qui était cher était beau, ça se saurait. Vous le constatez aussi bien que moi, l'offre de design regorge d'œuvres originales aux tarifs tout à fait abordables d'une beauté extraordinaire, alors que des pièces hors de prix peuvent paraître d'une laideur inimaginable. À voir ! du objectivement moche qui coûte une blinde, ça ne fait pas forcément de vous un grand amateur de design. Avoir du faux qui ressemble à du vrai, rien que pour épater la galerie, franchement, non plus. Et je vous le redis, ceci n'est que mon avis et je ne vous demande pas de le partager. Mais au moins, je l'aurai exprimé et vous l'aurez entendu. Et voilà, DecoCafé baisse son rideau pour aujourd'hui et le réouvrira. Le mois prochain. Merci beaucoup de l'avoir écouté, Jitka, à la fin, en espérant, évidemment, que ça vous ait plu. Vous pouvez d'ailleurs compléter l'expérience en prenant connaissance des références utiles dans les notes de l'émission. Si vous avez aimé ce podcast, n'oubliez pas de vous abonner pour être informé et profiter des prochains épisodes, que vous soyez un curieux, un amateur ou un professionnel du secteur. N'hésitez pas non plus à partager cette émission en invitant vos amis à nous rejoindre sur leur plateforme d'écoute préférée ou en la postant en story Instagram. Instagram où vous pouvez également retrouver tout mon univers sur le compte d'ECB Interior Design ou encore le compte dédié d'Eco Café Podcast avec un K à café sur lequel vous trouverez l'ensemble des publications qui illustrent chacun des numéros. 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Alors, figurez-vous que, effectivement, je viens de vérifier et on peut dire les deux, final ou fino. Comme on peut dire, d'ailleurs, aïe et eau, banal, bano, ou ciel et cieux aussi. À chaque fois, on peut utiliser l'un des deux pluriels. Bon, alors, comme je disais, dans le podcast, il y en a qui sont un peu moins beaux que les autres, mais en tout cas, ils ne sont pas faux. Allez, salut !

Chapters

  • Introduction et rediffusion de l'épisode sur la contrefaçon

    00:00

  • Définition de la contrefaçon et son impact sur le design

    00:15

  • L'histoire de la contrefaçon dans le design

    03:39

  • La réalité de la contrefaçon aujourd'hui

    06:25

  • Les conséquences de la contrefaçon sur l'industrie

    07:44

  • Comment reconnaître une contrefaçon ?

    12:01

  • Les conséquences sociales, humaines et économiques

    19:25

  • Les mesures légales contre la contrefaçon

    23:42

  • Conclusion : L'importance de la vigilance et de l'éthique

    26:11

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