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D'homme à homme

Au coeur du cercle #6 : Pierre et sa paternité

Au coeur du cercle #6 : Pierre et sa paternité

48min |04/04/2024|

84

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Description

En parallèle des épisodes classiques de D'homme à homme, qui paraissent tous les 15 jours, je vous propose une fois par mois une série de témoignages d'hommes que j'accompagne en cercle de parole et d'écoute. L'idée est de découvrir une part de qui ils sont, de comprendre pourquoi ils se sont dirigés vers ces espaces et ce que cela leur a apporté.
On continue cette série avec Pierre qui nous parle de sa participation aux cercles d'hommes et mixtes, et comment sa paternité l'a amené à se remettre en question et en chemin.
Pour continuer sur ce sujet autour du père, je vous invite à écouter les épisodes précédents autour de cette thématique :

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    En parallèle des épisodes classiques de Dome à Homme qui paraissent tous les quinze jours, je vais vous proposer une série de témoignages d'hommes que j'accompagne en cercle de paroles et d'écoute. L'idée est de découvrir une part de qui ils sont, de comprendre pourquoi ils se sont dirigés vers ces espaces et ce que cela leur a apporté. Alors bienvenue au cœur du cercle, bonne écoute. Salut Pierre.

  • #1

    Salut Loïc !

  • #0

    Bienvenue au cœur du cercle.

  • #1

    Merci de m'accueillir.

  • #0

    Merci de répondre à cette invitation. Comment tu te sens Pierre ? Quel est ta météo ?

  • #1

    Ma météo intérieure, je la compare un petit peu à un océan après une tempête. L'eau est encore un peu trouble. Je sens qu'il y a eu pas mal de... Ça a été brassé, on va dire. J'ai été pas mal brassé. Mais voilà, le temps s'éclaircit et l'horizon devant est un peu plus calme. Donc... il faut encore je pense un peu de temps pour que l'eau s'éclaircisse et que ça devienne un peu plus translucide mais ça va, tout va bien, on tient bon la barre merci,

  • #0

    c'est moi moi je t'accueille avec une part de questionnement sur une problématique personnelle une part de joie aussi liée à une incertitude mais à l'incertitude de la vie à la belle incertitude de la vie et bien sûr toujours content d'accueillir quelqu'un qui vient témoigner et pour débuter notre rencontre elle s'est faite lors d'un cercle mixte qu'est-ce qu'il y a fait que tu t'es débarqué dans un cercle mixte

  • #1

    Je ne sais toujours pas ce qu'il y a. Comment j'en suis arrivé là ? Je pense que c'est un appel. Je pense qu'il y a un moment où tu entends les choses et que tu es prêt à les entendre. Je pense que c'est un moment où j'étais prêt à entendre cet appel. La nécessité pour moi de poser ma parole, de parler. Je pense que j'étais à un moment de ma vie où j'en avais besoin. Je suis arrivé dans ce cercle mixte ne sachant pas trop ce que je faisais là. Surtout que c'était deux cercles qui se rencontraient un petit peu. C'est-à-dire qu'il y avait un cercle d'hommes et un cercle de femmes. Et moi je faisais partie ni de l'un ni de l'autre. Donc c'était vraiment une expérience assez incroyable. Je pense que j'étais au bon endroit au bon moment et qu'il fallait que je sois là pour découvrir un peu. mon chemin, que je comprenais sur quel chemin j'étais, en tout cas le début de mon chemin. Et ça a été pour moi une rencontre avec toi, avec beaucoup de témoignages, ce qui a été évoqué, ce qui a été dit, le cadeau que je me suis offert aussi en venant à ce moment-là. Tout ça a été pour moi une découverte un petit peu. Ça a été le début, ça a été un petit peu le premier pas sur le chemin.

  • #0

    En amont, d'arriver à ce cercle mixte, tu te questionnais, tu étais curieux, excité, qu'est-ce qui était présent ?

  • #1

    Je me souviens bien, parce que juste avant le cercle, vraiment sur la route, en plus, on avait fait un covoiturage avec d'autres participants, et eux avaient déjà participé à des cercles. Du coup, je leur posais des questions, on parlait, qu'est-ce qu'on va se dire, je ne comprends pas trop, même moi, je ne savais pas encore ce qu'ils me disaient. Ne réfléchis pas, ne reste pas dans l'essai de comprendre, tu vas le sentir, tu vas parler, les choses vont se faire d'elles-mêmes. C'est vrai que j'ai essayé de projeter le moins possible, en tout cas je ne savais pas à quoi m'attendre, je ne voulais pas savoir à quoi m'attendre. Et en arrivant j'ai... toujours un peu cette appréhension de rencontrer des gens qu'on ne connaît pas, de rentrer dans un cercle de paroles, en plus, où il faut s'exprimer, il faut parler, alors que c'était aux antipodes de ce que j'étais à ce moment-là et de ce vers quoi. Enfin, je n'avais pas encore délivré, enfin, en tout cas, ouvert ma parole, et je n'avais pas encore ouvert tout ça. Et donc, ça a été vraiment le début de quelque chose, d'entendre, d'écouter, de parler aussi, de pouvoir se livrer sans avoir... de jugement dans un espace de sécurité, c'était quelque chose de complètement nouveau pour moi. Et des choses sont sorties. Ça a été vraiment une expérience...

  • #0

    incroyable je me souviens à la fin que tu étais très touché et c'est vrai qu'on se connaissait pas à ce moment là et j'avais été presque surpris parce qu'on se connaissait pas et c'est vrai que t'avais été assez peut-être réservé tout au long du cercle et quand tu t'es exprimé j'ai trouvé ça beau qu'est-ce qui t'avait touché justement dans ce cercle ?

  • #1

    C'était un cercle, alors déjà le sujet était un petit peu, en gros c'était le masculin et le féminin, la rencontre entre le masculin et le féminin. Et donc chacun avec son expérience, avec son vécu aussi est arrivé un petit peu avec ses valises, en tout cas peut-être son envie de partager avec son vécu. La rencontre des deux a été assez incroyable parce que, en tout cas, moi ça me répondait à des choses qui me parlaient mais en même temps des choses aussi que je ne connaissais absolument pas. Alors, je ne sais pas. J'écoutais, j'étais un peu dans l'observation et puis aussi dans l'envie de partager mon point de vue. Pour le coup, je n'étais vraiment pas un homme en chemin à ce moment-là. Je n'étais même peut-être pas encore un homme. En tout cas, je ne savais pas ce qu'était un homme à ce moment-là. La rencontre de l'homme et de la femme à ce moment-là, j'étais un petit peu dans le... de savoir exactement comprendre les schémas des uns et des autres, comprendre mon schéma à moi. Et en fait, ça a été aussi une rencontre avec des énergies, qu'elles soient masculines ou féminines, mais en tout cas des énergies que j'ai ressenties et qui m'ont vraiment traversé. Et certaines, notamment, qui m'ont offert des cadeaux ce jour-là, je me souviens très bien, de connexions très fortes où la parole... qui me traversait ou en tout cas qui me touchait. il y avait quelque chose de pas magique, enfin presque mais en tout cas c'était assez j'étais très perturbé en tout cas en sortant de ce cercle là parce que j'étais ça m'a un petit peu déstabilisé et c'est en tout cas ce mouvement un petit peu de sortir de ma zone de confort je me suis dit c'est peut-être le moment de libérer ma parole de pouvoir bah m'exprimer, parler de mes émotions, de ces choses-là que je n'avais pas forcément le courage ou la capacité de faire. Et donc, j'ai vu en toi un peu, je me suis dit, s'il y a des cercles d'hommes, s'il y a des hommes qui arrivent à parler comme ça, je me dis que c'est le moment où il faut que je puisse... J'étais aussi à un moment de ma vie, je pense, important où... Il fallait que je me soigne, que je soigne les mots, que je... Voilà, tout ça a été important à ce moment-là. Et donc, ça a été... Ouais, c'était le moment propice où je pense que mon cœur s'est ouvert aussi pour entendre cet appel et que j'ai répondu à ça à ce moment-là. C'était une rencontre aussi avec toi, sur l'accompagnement que tu as fait pendant ce cercle, sur les mots que tu as utilisés, sur l'accompagnement que tu as fait pendant les méditations, les temps de méditation, etc. Ça m'a permis de me sentir vraiment en sécurité et de pouvoir arriver à cette espèce de... de calme, en tout cas de sérénité, pour pouvoir se livrer, pour pouvoir me sentir prêt à faire tomber les masques, à faire tomber certaines barrières, pas toutes forcément, parce qu'on garde toujours de la matière, mais en tout cas de maximum, et d'être à l'essence, c'est d'être le plus pur possible, donc c'était assez frappant.

  • #0

    Tu as utilisé plusieurs fois l'expression me faire un cadeau c'était quelque chose avant que t'avais pas l'habitude

  • #1

    Alors, matériellement, si, parce que j'ai quelques troubles compulsifs d'achat, on va dire. Donc, je me suis offert pas mal de cadeaux, mais c'était un cadeau intérieur, chose que j'avais pour le coup jamais fait. C'était vraiment un cadeau pour le moi, un cadeau pour celui qui était en train de mourir tout doucement, ou en tout cas celui qui était à la dérive. il fallait que je me ouais il fallait que je ouais c'était une main tendue c'était une main tendue à moi c'était un cadeau pour moi c'était vraiment quelque chose de hyper important à ce moment là ouais

  • #0

    cette notion d'investir en toi avant c'était

  • #1

    Non, enfin, j'en ai discuté plusieurs fois avec mon épouse et je lui ai toujours dit que je sais qu'un jour j'en viendrai parce que je pense que c'était nécessaire et que j'étais conscient de la nécessité de passer soit par une thérapie, soit par quelque chose, mais en tout cas que j'y viendrai. J'avais déjà fait des tentatives mais ce n'était pas vraiment fructueux. Ce n'était pas le bon moment, je n'étais pas prêt, je n'étais pas encore ouvert, pas apte à faire tomber mes barrières, mes masques de protection, tout ça. J'étais toujours avec le fonctionnement de l'ego qui était quand même très présent. et donc c'était vraiment non c'était pas le moment en tout cas pour moi à ce moment là mais au fur et à mesure il y a des choses dans ma vie qui sont passées qui sont arrivées qui ont un peu bouleversé mon toute ma réalité et ces choses là ont eu sur moi et sur ma vie des conséquences et que hum de belles conséquences, mais qu'il a fallu aussi... J'ai dû passer par un chemin et j'ai entrepris, ça fait un an et demi à peu près, que j'ai entrepris un petit peu cette volonté de me prendre soin de moi, mais de prendre vraiment le soin de mon moi intérieur. Ça fait un an et demi que je suis en travail, que je suis en chemin. Ça a participé un petit peu à tout ça, à mon arrivée dans ce cercle mixte, dans le cercle aussi de...

  • #0

    d'hommes tout ça est un peu lié justement ce cercle d'hommes comment c'était une évidence du coup de glisser ensuite cette espérance et qu'est-ce qu'il trouvait

  • #1

    peut-être de différent ou trouvait tout court une évidence une évidence Toujours pareil, pas facile parce qu'il y a encore plein de préjugés, plein d'injonctions en disant que le cercle d'hommes c'est un truc masculiniste, je ne sais pas ce que je vais faire dedans, parler des hommes, entre hommes. Et puis déjà j'ai eu une première brèche avec le cercle mixte et puis je me suis dit écoute, vas-y, vois ce que c'est, essaie de comprendre. Et puis pareil, tu vois toujours ce sentiment d'avoir écouté l'appel quoi, de dire bah en fait vas-y et puis t'as envie d'y aller, ne te freine pas parce que tu penses que c'est ridicule ou parce que tu penses que ça va rien t'apporter ou plein de problématiques ou de réponses que l'ego peut apporter bêtement. Et donc du coup j'ai fait ce premier pas. J'ai... ouais je me suis dit bah go et donc du coup je t'ai sollicité pour essayer de voir s'il y avait de la place dans un des cercles et c'est comme ça que je suis rentré dans le cercle de Osogor ça t'apporte quoi ces cercles ? c'est un espace dans le temps où hum où je peux me retrouver et je retrouve aussi d'autres personnes et c'est un espace qui m'appartient je travaille à titre perso dans de la thérapie personnelle mais ce moment là est vraiment à part c'est pas comme il y a d'autres mécaniques qui s'enclenchent il y a d'autres d'autres je dirais d'autres D'autres échos à des paroles qui... Chacun amène une parole et je t'accueille cette parole-là et c'est cette parole que tu écoutes, mais aussi la tienne que tu donnes. C'est vraiment un échange de je donne, je reçois, mais c'est surtout... J'ai l'impression de recevoir plus que je donne des fois, mais c'est... parce qu'ils sont plus nombreux que moi aussi, il y a des amateurs qui partagent, donc on reçoit de tout le monde. C'est vrai que c'est un moment, c'est pareil, on reprend le mot cadeau, mais c'est un moment, voilà. Je peux me plonger en moi, je peux regarder que ce soit le bien comme le mal, mes démons, je peux les ouvrir, je peux mettre de la lumière dans ma noirceur, je peux regarder aussi ma lumière. Je regarde un petit peu tout dans mon moi. Voilà, on peut cette place d'observateur qui… C'est hyper intéressant aussi, même les témoignages des autres participants, à chaque fois ça résonne. Et puis toujours ton accompagnement aussi, dans l'espace de sécurité dans lequel on est, que tu apportes, dans ce cadre qui est hyper important pour qu'on puisse arriver à ce niveau de confiance, et ce niveau où on rentre et puis on s'assoit. on se livre donc on est des hommes nus les uns en face des autres mais en même temps je sais pas il y a une espèce de beauté de je crois que c'était l'avant-dernier cercle qu'on a vécu ensemble qui était d'une force on sent des énergies des fois il y a des cercles où il y a un peu moins d'énergie que d'autres mais il y en a certains où tu sors de là t'es ça te donne une pêche encore pendant une semaine ou quinze jours où t'es là et puis après t'attends les quinzaines de jours parce que tu sais que le cercle va arriver donc voilà c'est un peu tout ça et toi qui as fait ou qui fait une thérapie comment

  • #0

    ça va de pair les deux ?

  • #1

    alors en plus moi c'est un peu particulier je fais une thérapie un petit perso pour moi et je fais aussi une thérapie de couple avec la même thérapeute C'est un espèce de travail intensif. C'est vraiment un travail à part, mais en même temps complémentaire. Il y a la parole du moi que je travaille, mais il y a vraiment la parole de l'homme que je travaille avec. Ce n'est pas du travail, mais en tout cas que je peux ouvrir avec vous. Je ne règle pas non plus. Je... c'est pas un espace de soins le cercle, c'est vraiment un espace de paroles je dirais la thérapie c'est plus un espace de soins où je me soigne à l'intérieur des blessures que j'ai pu avoir, le cercle c'est vraiment un espace de paroles, où je libère ma parole je m'ai eu de facilité je dirais à parler de mes émotions à parler de ma sensibilité, de ces choses là j'ai toujours été un peu le mal alpha un truc un peu bête et donc du coup le fait de de pouvoir m'ouvrir, parler, parler de mes émotions, parler de ce qui me traverse, de parler de... Ne serait-ce que de parler de moi. C'est un moment... C'est un moment à part. C'est vraiment... Je suis plus dans le... C'est pas de la thérapie. C'est vraiment un cercle de paroles où je peux livrer ma parole, entendre la parole des autres aussi, qui est aussi bénéfique que d'ouvrir sa parole. parce que ça résonne, parce que chacun rencontre ou livre des choses, ou des manières qu'ils ont eues de réagir à des situations, des manières qu'ils ont de gérer la situation aussi. qui des fois peut perturber parce que c'est pas forcément notre fonctionnement mais en tout cas dans l'écoute et dans le non-jugement il y a une résonance permanente dans ma construction au quotidien aussi donc je dirais complémentaire, vraiment complémentaire sur ce qui est dit et sur ce qui est fait

  • #0

    tu as parlé de Malalpha vite fait je sais que tu étais plutôt en tout cas tu faisais des sporkos plus jeunes peut-être encore, j'en sais rien, je sais plus C'était quoi ?

  • #1

    J'ai fait du rugby pendant quelques années. C'est vrai qu'il y a un espace de parole dans le rugby, mais la parole est dans les vestiaires et on s'encourage, on se met des coups de tronche un peu et on se motive pour aller sur le terrain. Ensuite, les discussions sont plus autour de la bière et du match, pas vraiment de comment tu te sens. J'ai mal là, j'ai mal là. Il n'y a pas d'intérieur, c'est plus extérieur. Ma vie, ça a été ça pendant longtemps. Le sport, la fête, le boulot, on ne réfléchit pas, on ne parle pas de soi, on n'est pas dans la réflexion de ce qui m'arrive, de ce que je ressens, ce qui me traverse. C'est plutôt l'instant tout de suite, je vis, je profite, je ne me pose pas de questions et j'avance. Il arrive un temps, il faut quand même se poser des questions et réfléchir un petit peu où est-ce qu'on en est, dans quel état on est, et puis essayer d'avancer de manière plus consciente et plus adulte aussi peut-être. t'as parlé de sensibilité à un moment cette sensibilité tu la sentais déjà un peu à cette époque là ouais toujours je pense mais c'est une sensibilité qu'on qu'on cache pas que je m'avouais pas moi mais je savais que je sentais qu'il y avait une sensibilité mais cette sensibilité là c'est pas le truc C'était pas la chose que j'avais mis en avant chez moi. C'était plus le côté rigolo, le côté fun, le côté fétin, le côté brut, le côté... Après, ça a été au fin. Je suis creusé un petit peu et je me rendais vite compte que j'étais juste un ours. À l'intérieur, il y avait de la sensibilité, mais de premier abord, ou en tout cas la première image. Ça aussi, c'est des choses qui sont ressorties pas mal dans les cercles. L'image qu'on peut donner, l'image qu'on a de soi aussi. elle est vite modifiée ou en tout cas on prend aussi conscience de ça et je pense que j'ai pendant longtemps donné cette image là et que en fait c'était pas du tout qui j'étais vraiment et donc du coup c'est des choses qui sautent un peu aux yeux pendant les cercles des mécanismes comme ça qu'on découvre et qu'est-ce que ça te fait maintenant de pouvoir oser justement exprimer ta sensibilité ? Oser ma sensibilité ? C'est oser être moi-même, c'est dans mon entièreté, de ne pas jouer un rôle ou de ne pas me cacher derrière le clown ou derrière le fêtard ou le mec marrant. C'est de montrer qui je suis vraiment dans mon entièreté, donc ça c'est important. Et puis je ne suis plus tout seul aujourd'hui, c'est-à-dire que j'ai accueilli dans ma vie une petite fille et que je ne veux pas faire de faux-semblants avec elle. Donc dans l'éducation que je veux lui montrer, je veux qu'elle voit son père tel qu'il est et pas un père construit avec des faux-semblants. des masques. Ça a été le point de déclenchement pour moi de me dire qu'il faut que je sois dans le vrai, que je ne me perde pas et que je montre la bonne personne à ma fille et qui je suis vraiment et pas qui je veux montrer.

  • #0

    C'est donc elle qui a été le déclencheur de ce chemin, on va dire.

  • #1

    Oui, oui. C'est pour faire simple, pour résumer un petit peu. Pour faire simple. Avec mon épouse, en 2020, on se marie en 2019. Et puis donc, forcément, le projet bébé rentre dans... dans notre scope et on galère quand même pas mal. C'est-à-dire qu'on rentre par toute la phase de PMA, etc. Enfin bref, une vraie difficulté dans la parentalité à devenir parents, tous les deux. Plus après le Covid qui s'invite à tout ça, donc c'est un peu un moment hors du temps où on se retrouve que tous les deux, on sent qu'on n'y arrive pas, que tout le projet PMA est mis entre parenthèses parce que pendant la période Covid, il n'y avait plus accès à tout ça. Donc on fait le confinement ensemble, et puis forcément la question de la parentalité revient sur le tapis, on sent que chaque mois c'est toujours compliqué parce que ça n'arrive pas, et donc on vient se poser un petit peu la question de l'adoption, on commence à lancer les procédures, etc. Donc vraiment on part sur ce désir-là, et puis coup du destin ou cri de l'univers. Au mois de juin 2020, Camille tombe enceinte. C'est le début du bonheur, la joie qui arrive dans notre vie. On se dit super, c'est le début de la grande avance sur tous les deux. On est heureux, on est sur un petit nuage. Mais le petit nuage vite vire un peu au cauchemar, parce que trois mois après, l'écho du premier trimestre, on sent que les choses ne vont pas se passer correctement. En tout cas, le temps se noircit un petit peu au niveau de la météo. On nous apprend qu'il y a une clarté nucale épaisse, donc il y a des risques de trisomie. On passe par tous les stades, c'est un petit peu la cata. Et du coup... Vite, on est pris en charge un petit peu par tout le corps médical, mais bon, rempli d'examens, de recherches, de savoir ce qui se passe, de ce qu'il y a. Donc on rentre dans une grossesse qui n'est plus vraiment une grossesse, un moment de joie, un moment de connexion, un moment de partage. Ça devient un moment médicalisé, entouré de médecins, beaucoup d'aller-retour à l'hôpital, de séjour même. Donc là ça devient un peu dur à gérer pour moi comme pour mon épouse. Mais bon, on tient bon, on tient face, on se dit que ça va aller, que tout va bien se passer jusqu'au cou. Mais on passe vraiment, enfin, on va passer un petit peu les épisodes, mais il y en a eu, c'était quasiment toutes les semaines, ou toutes les deux semaines, on était à l'hôpital, on avait les échos, c'était vraiment pas un moment sympa.

  • #0

    Ça t'aurait aidé d'avoir un cercle à ce moment-là ?

  • #1

    Ouais, je pense que ça aurait permis de gagner beaucoup de temps. tu as envie d'être parent, tu te projettes à l'idée d'être père. Moi, les trois premiers mois, je t'ai dit, j'ai fait tous les podcasts inimaginables pour devenir le meilleur père. Les maternelles, les machins, j'étais un chercheur pour devenir le meilleur papa. J'étais parti, quoi. Et puis, coup d'arrêt brutal, on me disait, ça ne va peut-être pas se passer comme ça. Donc, j'étais là, waouh, OK. Et puis, il faut d'un côté que je gère aussi mon couple pour essayer qu'on tienne aussi tous les deux. Puis il y a ce bébé qui continue à grandir dans le ventre de mon épouse. C'est plein de trucs qui se traversent, d'émotions, de stress. Tout ça a été vécu en condensé. Et le 4 février 2021, Clémentine a fait un petit déjeuner. arrive dans nos vies, à tous les deux. Et là, c'est un moment de délivrance parce qu'elle est là, enfin, qu'on peut la voir, qu'on peut la toucher, qu'on peut la sentir, qu'on peut la voir respirer, parce qu'on ne savait pas jusque-là comment est-ce que les choses allaient arriver, comment est-ce qu'elle allait... s'il allait avoir trois bras, je peux te dire à quel point c'était... Et puis... Elle est là, et puis c'est un petit bébé qui a tout ce qu'il faut. Je vérifie qu'il y a bien cinq doigts à chaque pied, enfin bref, mais tout est là. Et elle est belle, elle est magnifique, c'est ma fille, je suis l'homme le plus heureux du monde à ce moment-là. Mais pareil, aussi très vite, les petits grains de sable commencent à se mettre un peu dans la mécanique, des difficultés à s'alimenter, plein de petites difficultés qui apparaissent. Et donc du coup, on repart un petit peu sur tout ce qui est médicalisé. La petite fée aussi, on reste un peu plus longtemps que prévu à la maternité, elle est beaucoup suivie aussi. Et puis... Beaucoup de troubles de la réalité, enfin bref, on rencontre encore des difficultés un petit peu, c'est le début un petit peu de la... des difficultés de... après de tout par an, mais c'est... voilà. Et puis on continue néanmoins, suite aux premières alertes qu'on avait eues du premier trimestre, des recherches sur d'éventuelles pathologies qu'elles pourraient avoir, et donc en... peu de temps après, assez vite, il y a un diagnostic qui tombe. Un espèce de mot sur qui est ma fille. Un mot que je n'accepterais pas. En tout cas, on nous dit quelque chose. On nous dit, voilà, c'est ça. C'est ça. Elle est censée définir ma fille, mais pour moi, elle ne la définit pas. Parce que c'est ma fille. Voilà. Mais ça a été incroyable. à la fois pour nous, le fait de... OK, on sait ce que c'est, on sait que Valentin a un petit handicap, mais...

  • #0

    comme 80% des handicaps, ce n'est pas forcément un handicap visuel, en tout cas qu'on voit. Et il faut qu'on... Pareil... Après, ça, c'est mon... Ce que je reproche un peu à tout corps médical pendant cette période-là, c'est qu'on te lâche un truc comme ça et puis on te laisse avec ça. Il n'y a aucun suivi, que ce soit psychologique, il n'y a pas d'accompagnement, il n'y a rien. Tu es tout seul face à ça. Enfin, tout seul, non, tu as ton ordinateur, donc tu tapes sur Internet pour savoir ce que c'est. des trucs qu'on te dit qu'il ne faut pas faire, mais que forcément, tout parent va commencer à faire. Et puis là, c'est le début des projections aussi. C'est-à-dire que tu ne sais pas, tu te poses des questions qui vont de est-ce qu'elle va pouvoir parler ? Est-ce qu'elle va pouvoir marcher ? Est-ce qu'elle va pouvoir faire du vélo ? Est-ce qu'elle va pouvoir aller à l'école ? Est-ce qu'elle va avoir un petit copain ? Est-ce qu'elle va pouvoir se marier ? Est-ce qu'elle va pouvoir avoir des enfants ? Toutes les questions que tu, normalement, ne devrais pas te poser en tant que parent, parce que ça va de soi et que c'est des choses qui sont dans l'ordre et qui sont naturelles. deviennent une question et on ne te donne pas la réponse. En tout cas, on ne t'accompagne pas dessus. Et ça, c'est quoi ? L'abandon, complètement. Moi, j'étais à la dérive totale. J'étais à la dérive totale. Mon épouse était en plus... Elle, on a ce bébé, donc il faut continuer à être là pour elle. Il faut essayer de... En plus, elle a laité, donc il fallait la nourrir, mais on avait des fiches qu'elle fallait nourrir, il fallait faire des aéros. Bref, c'était un moment à la fois... Normalement, c'est les premiers mois de ta fille où tu as envie de... Enfin, ça doit être merveilleux, mais en même temps... Moi, je pense que je fonctionnais jour le jour, ça en fonctionnait vraiment. Intérieurement, je pense que j'étais au 36e dessous. Je ne pouvais pas exprimer mes peurs, je ne pouvais pas exprimer mes doutes, je ne pouvais pas exprimer rien parce que... Parce qu'il fallait que je sois celui qui... Qui est un bon. Ouais, le super papa, le super mari, qui pense que tout va bien, parce que si je pense que tout va mal, il y a tout qui ira mal. Et donc, du coup, il faut être là, il faut tenir bon, il faut être droit, mais je faisais, je pense, pas une super... Mais bon, j'ai essayé, en tout cas, de faire bonne impression. Mais ça m'a coûté. Ouais, ça m'a coûté quand même... Intérieurement parce que forcément on ne s'écoute pas, on ne veut pas s'écouter, on ne veut surtout pas s'écouter. Et donc on dérive intérieurement, on n'est plus là, on n'est plus dans l'axe de qui on est, on se perd. Je me suis perdu, je pense. Et puis je repensais à tous ces... podcast, tous ces épisodes de matériel que je me suis fait et qui disait comment devenir un bon papa je me suis dit putain je suis pas en train de devenir un bon papa du tout je fais n'importe quoi je fais juste semblant de tenir bon mais je tiens pas bon et donc il a été nécessaire pour moi de reprendre la main sur ma vie et de reprendre du coup de facto la main sur ma vie de famille aussi. C'est pour ça que ça a été important pour moi de pouvoir commencer un peu ce moment de thérapie, parce que ça a répondu à pas forcément aux questions sur ma fille, parce que ça, j'en avais pas, parce qu'elle a toujours répondu à nos questions de manière... C'est elle qui répondait à tout, c'est elle qui me montrait. J'y arrive, j'arrive à marcher, j'arrive à parler, j'arrive à compter, j'arrive à faire tout. Donc toutes les questions qu'on se posait, elle y a répondu, pas les médecins. Tous les espoirs qu'on a aujourd'hui. toutes les peurs qu'on peut avoir, elle y répond et elle les bat. Je me suis dit, ok, fais confiance à ta fille, elle, elle y arrivera. Maintenant, c'est à toi aussi d'y arriver. Tu as du boulot quand même. Tu as du taf à faire. C'est pour ça que j'ai commencé un petit peu le... On a commencé avec...

  • #1

    C'est ce que je voulais te dire. Comment le couple prend sa place dans ce genre d'épreuve ?

  • #0

    Je pense que le couple tient par la parentalité. Parce qu'on était tous les deux concentrés, focus sur Clémentine. Qu'il n'y avait que ça. Ma femme s'est battue avec un acharnement. Je pense que personne n'a idée de... de la détermination qu'elle a eue pour que ma fille soit là où elle en soit aujourd'hui. Elle a été d'une force et d'un sacrifice, vraiment de dons envers sa fille qui était... Voilà. Et... Donc le couple... il survit, en tout cas. Il est en veille un petit peu. Et on s'est mis en veille en fait. Clairement, je pense que l'un et l'autre, on s'est mis en veille. On était... On était vraiment concentré sur notre fille, on s'est mis en veille pendant longtemps. Et quand on voit que ça va, que la petite va bien, que tout va bien, que tout est OK, forcément, il faut sortir de cette veille, de cette hibernation. Et c'est là où on voit un peu les dégâts. Et donc, du coup, on s'est dit OK, où est-ce qu'on en est ? Où est-ce que j'en suis ? Où est-ce qu'on en est, nous, en tant que couple ? Ah ! On avait, je pense, l'un ou l'autre, la certitude que... on n'était pas ensemble pour rien et donc il fallait qu'on donne une chance un peu à notre couple et qu'on soit qu'on remette un petit peu aussi ce couple au coeur de nos vies et qu'on se mette aussi nous chacun au coeur de nos vies donc chacun entreprend une thérapie de son côté notre thérapie de couple plus tous les petits cadeaux à côté comme le cercle, comme d'autres cercles que j'ai pu faire, des choses comme ça ou des stages et donc c'était important de retrouver un équilibre tout doucement, sans précipiter les choses, mais c'était assez urgent aussi quand même, parce que les... Je pense que le mal que... En tout cas, moi, que je me suis fait, le... La perte de repères aussi, parce que c'était un moment, je te dis, j'étais seul. Clairement, j'étais seul. J'étais... Je crois que je ne me suis jamais seul.

  • #1

    Ça te traduisait comment ? Tu dis...

  • #0

    C'était des vieux démons qui ressortaient. Moi, je ne pouvais pas me retrouver moi face à moi-même. Du coup, j'avais des comportements, je peux le dire, des comportements addictifs ou stupéfiants, des drogues qui ne sont pas vraiment une addiction forte, où j'avais des besoins, des moments de plus être. Je ne pouvais pas me regarder, je ne pouvais pas être... Et donc, j'avais ce besoin de... Enfin, pas ce besoin, mais... J'étais tellement au plus mal que si je commençais à regarder à quel point j'étais mal, je pense que je tenais pas. Et donc du coup, je voulais pas regarder et il fallait pas que je regarde. Et donc on trouve un peu des substituts ou des paradis un peu artificiels pour essayer de pas réfléchir. Ça aussi, ça a été un peu le déclencheur de me dire que ce n'est pas ça que je veux, ce n'est pas qui je suis, ce n'est pas ce que je veux, ce n'est pas ce que je veux pour ma fille, ce n'est pas ça la vie, il y a quelque chose qui ne va pas, je suis en train de me détruire, je suis en train de détruire ma famille, plein de choses qui sont arrivées à ce moment-là. et qui m'ont fait dire réveille-toi, écoute-toi il y a des tu peux pas continuer comme ça et je pense que ce chemin je l'ai entrepris et pour ma fille et aussi surtout pour moi parce que je pense que c'était vraiment le surtout pour ma fille quand même mais pour moi aussi je sentais qu'il y avait un J'avais besoin de mettre de la lumière un peu dans ma vie, d'écouter ce que j'avais à dire et de sortir un peu de la noirceur dans laquelle j'étais. C'était un moment... J'ai pas vécu des moments faciles, on n'a pas vécu des moments faciles. mais j'avais pas envie de continuer à ne pas vivre des moments faciles j'avais besoin d'être apaisé d'être plus serein d'apporter une stabilité pour ma famille et pour ma fille de construction de plein de choses de repères aussi je pouvais pas tout abandonner tout laisser là et donc du coup tu te relèves plus ou moins Pas après pas, t'avances, tu essaies que chaque pas tu les fais en conscience, que chaque pas tu les fais avec amour, avec beaucoup d'amour, et puis du coup tu retrouves des... Tu retrouves des bases, tu retrouves des fondations, tu retrouves ta femme, tu retrouves ta fille, tu te retrouves toi. Je ne me suis jamais ressenti aussi père qu'aujourd'hui. Je vois tout le chemin qu'il y a à faire là-dessus. J'ai hâte de tous les jours qui me restent avec ma fille, tout le temps que j'ai envie de passer avec elle. Aujourd'hui, ma vie, en tout cas mes choix... se définissent à travers moi, mais aussi ma fille, ma vie de famille, et donc que ce soit sur la partie professionnelle, sur tout aujourd'hui. En tout cas, chose qui n'était pas forcément le cas avant, parce que quand tu es célibataire, tu ne penses à rien sauf à toi, mais tu ne pensais pas vraiment à toi. Et quand tu as une famille, tu penses à ta famille. Il y a plein de choses qui rentrent en considération, le moment de ne pas s'oublier soi. de ne pas oublier qui je suis, de ne pas oublier ce que j'ai envie de laisser, ce que j'ai envie de donner aussi à ma fille.

  • #1

    J'entends trouver un équilibre.

  • #0

    Ouais, un équilibre et une direction, un chemin, et qu'il soit en cohérence avec qui je suis, avec qui on est aussi en tant que parent, avec mon épouse, pour que ma fille puisse grandir dans ce chemin et qu'elle puisse construire le sien aussi.

  • #1

    et ce chemin de papa comment j'ai entendu que t'es en amont t'as écouté des podcasts même après etc c'est trop aujourd'hui c'est comment être papa aujourd'hui il y a beaucoup d'accompagnement pour les femmes, pour les mères ou les futures mères pour les pères comment tu l'as vécu quel est ton regard peut-être aujourd'hui sur ce parcours

  • #0

    Sur ce parcours-là, déjà beaucoup de questionnements, beaucoup de... les cercles aussi m'ont aidé, parce qu'il y a aussi des papas dans les cercles, et donc du coup de pouvoir... et ou des fils, et donc forcément ils ont eu un père, et donc ils parlent aussi de leur paternité par les repères qu'ils ont pu avoir. Mon père aussi a été à sa façon un repère, donc en tout cas une... dans ma parentalité ou dans le fait de devenir père de qui, comment, pourquoi et puis aujourd'hui en tout cas dans mes amis aussi c'est à dire que ma parole s'est ouverte aussi à mon cercle d'amis ou à des choses que je faisais pas forcément avant mais sur des difficultés que je peux rencontrer en tant que jeune papa que je peux évoquer avec des amis qui sont un petit peu dans la même situation que moi chose que j'aurais peut-être jamais fait avant mais ça se voit donc ouais de pouvoir se se livrer de ses difficultés mais des difficultés qui sont de gestion émotionnelle aussi beaucoup plus que vraiment de difficultés de comment est-ce qu'on met une couche ou comment est-ce qu'on on gère le biberon et tout ça quoi c'est vraiment plus la gestion ouais du qui je suis comme père et qui je veux être donc c'est surtout à ça que ça répond hum

  • #1

    tu parles de ton père qu'est-ce que ça a changé dans votre relation le fait que tu deviennes père qu'est-ce que ça a changé non ça a été un moment pour

  • #0

    Je pense que je suis encore en chemin là-dessus, mais je chemine assez vite sur cette partie-là. C'est un moment pour moi, la parentalité, ou en tout cas quand je suis devenu papa, surtout que papa dans des conditions un peu particulières, où je pense que j'avais besoin d'un repère. besoin de pouvoir me livrer, mais toujours avec la difficulté de pouvoir demander de l'aide. Forcément, personne n'a écouté ou personne n'entend ce qui n'est pas dit. Et donc, je n'ai pas eu ce repère-là, et je suis devenu père un peu solo. J'ai eu en tout cas cette impression-là. Et puis d'avoir tout pris parce que je l'ai voulu aussi, de ne pas m'exprimer. Et donc... je me suis construit tout seul. J'ai l'impression de m'être construit tout seul, mais en même temps, j'étais aussi dirigé par je pense un transgénérationnel qui est là et qui est présent et qui me dit ton papa, comment est-ce qu'il... Donc tu poses la question, comment a été mon père ? Comment il a été quand j'étais enfant ? Et comment je me construis par rapport à ça en tant que père ? Mon père, quand j'étais enfant, était un... Un jeune rêveur quoi, il m'a fait rêver, c'était un peu un héros pour moi, il a toujours été un héros quand j'étais enfant, parce qu'il a eu une vie complètement folle. J'ai fait des rock'n'roll où il est parti en vagabond des mers du sud de rencontrer ma mère à Tahiti. Il était skipper sur un bateau, il faisait le tour du monde. Enfin voilà, il a pu nous raconter ça comme une épopée, comme quelque chose de... C'était un livre quoi. La vie de mon père était un livre et il me lisait cette histoire tous les soirs. Donc j'en ai bu. quand il a fallu que je me construise en tant que com et en tant que père, il me relisait encore cette histoire. Donc les histoires, quand on est petit, quand on a 20 ans ou 30 ans, ce n'est plus forcément celles qu'on a envie d'écouter. Et donc je n'avais pas plus ce repère-là. En tout cas, je n'avais plus envie d'écouter ces histoires. Et j'avais envie d'avoir... une conversation d'hommes une conversation de pères aujourd'hui c'est une conversation de père à père que j'attends qui va arriver et qui sera nécessaire aussi pour pouvoir avancer l'un et l'autre que moi j'avance sereinement je suis assez libéré par rapport à ça mais je pense qu'il je pense que j'ai été en contradiction pendant longtemps mais en tout cas en en rejet et qu'aujourd'hui je suis plus dans l'acceptation et dans le... je comprends, je comprends beaucoup de choses et je... c'est pas que je pardonne parce que j'ai rien à pardonner et que j'en veux à personne mais... je comprends beaucoup de schémas qui ont été mis en place et qui me sont aussi apparus et que du coup j'essaie de casser un petit peu même si je me reconnais beaucoup en lui donc voilà en quelques mots quel père tu souhaites être ? un père en chemin un père en chemin un père qui tient la main de sa fille sur ce chemin Et un chemin en pleine conscience tout le temps,

  • #1

    dans lequel je suis moi-même.

  • #0

    Et c'est montrer ce chemin, et ne pas être devant, ne pas être derrière, être à côté de ma fille, à côté de ma femme aussi. On avance tous les trois. on se tient la main je pense que c'est des fois ma fille me fait ne serait-ce que quand elle vient elle me tient la main ou il y a un petit truc, il y a une espèce de force qui se dégage d'elle et qui m'anime aussi donc le papa du papa de Clémentine est en chemin c'est ce qui me merci on

  • #1

    arrive à la fin est-ce que

  • #0

    Tu veux ajouter un mot avant de se dire au revoir ? et c'est ouais je pense dans l'univers nous envoie des gens sur notre chemin et tu fais partie des personnes qui m'ont envoyé et pour ça je veux être remercié parce que c'est c'est toujours bon de dire merci aux gens qui nous apportent et qui nous font du bien et t'en fais partie donc merci beaucoup pour ça

  • #1

    je suis touché là t'as envoyé une petite flèche dans le coeur merci merci pour tes mots ouais j'en suis touché, merci merci à toi pour ce que tu es aussi merci Pierre et merci pour ce témoignage que j'ai trouvé très touchant ton parcours, ta paternité et je crois qu'on se voit bientôt de toute façon en vrai et puis et puis bah écoute à très bientôt et merci encore pour ton témoignage et puis merci Loïc à bientôt à très bientôt ciao ciao

Description

En parallèle des épisodes classiques de D'homme à homme, qui paraissent tous les 15 jours, je vous propose une fois par mois une série de témoignages d'hommes que j'accompagne en cercle de parole et d'écoute. L'idée est de découvrir une part de qui ils sont, de comprendre pourquoi ils se sont dirigés vers ces espaces et ce que cela leur a apporté.
On continue cette série avec Pierre qui nous parle de sa participation aux cercles d'hommes et mixtes, et comment sa paternité l'a amené à se remettre en question et en chemin.
Pour continuer sur ce sujet autour du père, je vous invite à écouter les épisodes précédents autour de cette thématique :

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    En parallèle des épisodes classiques de Dome à Homme qui paraissent tous les quinze jours, je vais vous proposer une série de témoignages d'hommes que j'accompagne en cercle de paroles et d'écoute. L'idée est de découvrir une part de qui ils sont, de comprendre pourquoi ils se sont dirigés vers ces espaces et ce que cela leur a apporté. Alors bienvenue au cœur du cercle, bonne écoute. Salut Pierre.

  • #1

    Salut Loïc !

  • #0

    Bienvenue au cœur du cercle.

  • #1

    Merci de m'accueillir.

  • #0

    Merci de répondre à cette invitation. Comment tu te sens Pierre ? Quel est ta météo ?

  • #1

    Ma météo intérieure, je la compare un petit peu à un océan après une tempête. L'eau est encore un peu trouble. Je sens qu'il y a eu pas mal de... Ça a été brassé, on va dire. J'ai été pas mal brassé. Mais voilà, le temps s'éclaircit et l'horizon devant est un peu plus calme. Donc... il faut encore je pense un peu de temps pour que l'eau s'éclaircisse et que ça devienne un peu plus translucide mais ça va, tout va bien, on tient bon la barre merci,

  • #0

    c'est moi moi je t'accueille avec une part de questionnement sur une problématique personnelle une part de joie aussi liée à une incertitude mais à l'incertitude de la vie à la belle incertitude de la vie et bien sûr toujours content d'accueillir quelqu'un qui vient témoigner et pour débuter notre rencontre elle s'est faite lors d'un cercle mixte qu'est-ce qu'il y a fait que tu t'es débarqué dans un cercle mixte

  • #1

    Je ne sais toujours pas ce qu'il y a. Comment j'en suis arrivé là ? Je pense que c'est un appel. Je pense qu'il y a un moment où tu entends les choses et que tu es prêt à les entendre. Je pense que c'est un moment où j'étais prêt à entendre cet appel. La nécessité pour moi de poser ma parole, de parler. Je pense que j'étais à un moment de ma vie où j'en avais besoin. Je suis arrivé dans ce cercle mixte ne sachant pas trop ce que je faisais là. Surtout que c'était deux cercles qui se rencontraient un petit peu. C'est-à-dire qu'il y avait un cercle d'hommes et un cercle de femmes. Et moi je faisais partie ni de l'un ni de l'autre. Donc c'était vraiment une expérience assez incroyable. Je pense que j'étais au bon endroit au bon moment et qu'il fallait que je sois là pour découvrir un peu. mon chemin, que je comprenais sur quel chemin j'étais, en tout cas le début de mon chemin. Et ça a été pour moi une rencontre avec toi, avec beaucoup de témoignages, ce qui a été évoqué, ce qui a été dit, le cadeau que je me suis offert aussi en venant à ce moment-là. Tout ça a été pour moi une découverte un petit peu. Ça a été le début, ça a été un petit peu le premier pas sur le chemin.

  • #0

    En amont, d'arriver à ce cercle mixte, tu te questionnais, tu étais curieux, excité, qu'est-ce qui était présent ?

  • #1

    Je me souviens bien, parce que juste avant le cercle, vraiment sur la route, en plus, on avait fait un covoiturage avec d'autres participants, et eux avaient déjà participé à des cercles. Du coup, je leur posais des questions, on parlait, qu'est-ce qu'on va se dire, je ne comprends pas trop, même moi, je ne savais pas encore ce qu'ils me disaient. Ne réfléchis pas, ne reste pas dans l'essai de comprendre, tu vas le sentir, tu vas parler, les choses vont se faire d'elles-mêmes. C'est vrai que j'ai essayé de projeter le moins possible, en tout cas je ne savais pas à quoi m'attendre, je ne voulais pas savoir à quoi m'attendre. Et en arrivant j'ai... toujours un peu cette appréhension de rencontrer des gens qu'on ne connaît pas, de rentrer dans un cercle de paroles, en plus, où il faut s'exprimer, il faut parler, alors que c'était aux antipodes de ce que j'étais à ce moment-là et de ce vers quoi. Enfin, je n'avais pas encore délivré, enfin, en tout cas, ouvert ma parole, et je n'avais pas encore ouvert tout ça. Et donc, ça a été vraiment le début de quelque chose, d'entendre, d'écouter, de parler aussi, de pouvoir se livrer sans avoir... de jugement dans un espace de sécurité, c'était quelque chose de complètement nouveau pour moi. Et des choses sont sorties. Ça a été vraiment une expérience...

  • #0

    incroyable je me souviens à la fin que tu étais très touché et c'est vrai qu'on se connaissait pas à ce moment là et j'avais été presque surpris parce qu'on se connaissait pas et c'est vrai que t'avais été assez peut-être réservé tout au long du cercle et quand tu t'es exprimé j'ai trouvé ça beau qu'est-ce qui t'avait touché justement dans ce cercle ?

  • #1

    C'était un cercle, alors déjà le sujet était un petit peu, en gros c'était le masculin et le féminin, la rencontre entre le masculin et le féminin. Et donc chacun avec son expérience, avec son vécu aussi est arrivé un petit peu avec ses valises, en tout cas peut-être son envie de partager avec son vécu. La rencontre des deux a été assez incroyable parce que, en tout cas, moi ça me répondait à des choses qui me parlaient mais en même temps des choses aussi que je ne connaissais absolument pas. Alors, je ne sais pas. J'écoutais, j'étais un peu dans l'observation et puis aussi dans l'envie de partager mon point de vue. Pour le coup, je n'étais vraiment pas un homme en chemin à ce moment-là. Je n'étais même peut-être pas encore un homme. En tout cas, je ne savais pas ce qu'était un homme à ce moment-là. La rencontre de l'homme et de la femme à ce moment-là, j'étais un petit peu dans le... de savoir exactement comprendre les schémas des uns et des autres, comprendre mon schéma à moi. Et en fait, ça a été aussi une rencontre avec des énergies, qu'elles soient masculines ou féminines, mais en tout cas des énergies que j'ai ressenties et qui m'ont vraiment traversé. Et certaines, notamment, qui m'ont offert des cadeaux ce jour-là, je me souviens très bien, de connexions très fortes où la parole... qui me traversait ou en tout cas qui me touchait. il y avait quelque chose de pas magique, enfin presque mais en tout cas c'était assez j'étais très perturbé en tout cas en sortant de ce cercle là parce que j'étais ça m'a un petit peu déstabilisé et c'est en tout cas ce mouvement un petit peu de sortir de ma zone de confort je me suis dit c'est peut-être le moment de libérer ma parole de pouvoir bah m'exprimer, parler de mes émotions, de ces choses-là que je n'avais pas forcément le courage ou la capacité de faire. Et donc, j'ai vu en toi un peu, je me suis dit, s'il y a des cercles d'hommes, s'il y a des hommes qui arrivent à parler comme ça, je me dis que c'est le moment où il faut que je puisse... J'étais aussi à un moment de ma vie, je pense, important où... Il fallait que je me soigne, que je soigne les mots, que je... Voilà, tout ça a été important à ce moment-là. Et donc, ça a été... Ouais, c'était le moment propice où je pense que mon cœur s'est ouvert aussi pour entendre cet appel et que j'ai répondu à ça à ce moment-là. C'était une rencontre aussi avec toi, sur l'accompagnement que tu as fait pendant ce cercle, sur les mots que tu as utilisés, sur l'accompagnement que tu as fait pendant les méditations, les temps de méditation, etc. Ça m'a permis de me sentir vraiment en sécurité et de pouvoir arriver à cette espèce de... de calme, en tout cas de sérénité, pour pouvoir se livrer, pour pouvoir me sentir prêt à faire tomber les masques, à faire tomber certaines barrières, pas toutes forcément, parce qu'on garde toujours de la matière, mais en tout cas de maximum, et d'être à l'essence, c'est d'être le plus pur possible, donc c'était assez frappant.

  • #0

    Tu as utilisé plusieurs fois l'expression me faire un cadeau c'était quelque chose avant que t'avais pas l'habitude

  • #1

    Alors, matériellement, si, parce que j'ai quelques troubles compulsifs d'achat, on va dire. Donc, je me suis offert pas mal de cadeaux, mais c'était un cadeau intérieur, chose que j'avais pour le coup jamais fait. C'était vraiment un cadeau pour le moi, un cadeau pour celui qui était en train de mourir tout doucement, ou en tout cas celui qui était à la dérive. il fallait que je me ouais il fallait que je ouais c'était une main tendue c'était une main tendue à moi c'était un cadeau pour moi c'était vraiment quelque chose de hyper important à ce moment là ouais

  • #0

    cette notion d'investir en toi avant c'était

  • #1

    Non, enfin, j'en ai discuté plusieurs fois avec mon épouse et je lui ai toujours dit que je sais qu'un jour j'en viendrai parce que je pense que c'était nécessaire et que j'étais conscient de la nécessité de passer soit par une thérapie, soit par quelque chose, mais en tout cas que j'y viendrai. J'avais déjà fait des tentatives mais ce n'était pas vraiment fructueux. Ce n'était pas le bon moment, je n'étais pas prêt, je n'étais pas encore ouvert, pas apte à faire tomber mes barrières, mes masques de protection, tout ça. J'étais toujours avec le fonctionnement de l'ego qui était quand même très présent. et donc c'était vraiment non c'était pas le moment en tout cas pour moi à ce moment là mais au fur et à mesure il y a des choses dans ma vie qui sont passées qui sont arrivées qui ont un peu bouleversé mon toute ma réalité et ces choses là ont eu sur moi et sur ma vie des conséquences et que hum de belles conséquences, mais qu'il a fallu aussi... J'ai dû passer par un chemin et j'ai entrepris, ça fait un an et demi à peu près, que j'ai entrepris un petit peu cette volonté de me prendre soin de moi, mais de prendre vraiment le soin de mon moi intérieur. Ça fait un an et demi que je suis en travail, que je suis en chemin. Ça a participé un petit peu à tout ça, à mon arrivée dans ce cercle mixte, dans le cercle aussi de...

  • #0

    d'hommes tout ça est un peu lié justement ce cercle d'hommes comment c'était une évidence du coup de glisser ensuite cette espérance et qu'est-ce qu'il trouvait

  • #1

    peut-être de différent ou trouvait tout court une évidence une évidence Toujours pareil, pas facile parce qu'il y a encore plein de préjugés, plein d'injonctions en disant que le cercle d'hommes c'est un truc masculiniste, je ne sais pas ce que je vais faire dedans, parler des hommes, entre hommes. Et puis déjà j'ai eu une première brèche avec le cercle mixte et puis je me suis dit écoute, vas-y, vois ce que c'est, essaie de comprendre. Et puis pareil, tu vois toujours ce sentiment d'avoir écouté l'appel quoi, de dire bah en fait vas-y et puis t'as envie d'y aller, ne te freine pas parce que tu penses que c'est ridicule ou parce que tu penses que ça va rien t'apporter ou plein de problématiques ou de réponses que l'ego peut apporter bêtement. Et donc du coup j'ai fait ce premier pas. J'ai... ouais je me suis dit bah go et donc du coup je t'ai sollicité pour essayer de voir s'il y avait de la place dans un des cercles et c'est comme ça que je suis rentré dans le cercle de Osogor ça t'apporte quoi ces cercles ? c'est un espace dans le temps où hum où je peux me retrouver et je retrouve aussi d'autres personnes et c'est un espace qui m'appartient je travaille à titre perso dans de la thérapie personnelle mais ce moment là est vraiment à part c'est pas comme il y a d'autres mécaniques qui s'enclenchent il y a d'autres d'autres je dirais d'autres D'autres échos à des paroles qui... Chacun amène une parole et je t'accueille cette parole-là et c'est cette parole que tu écoutes, mais aussi la tienne que tu donnes. C'est vraiment un échange de je donne, je reçois, mais c'est surtout... J'ai l'impression de recevoir plus que je donne des fois, mais c'est... parce qu'ils sont plus nombreux que moi aussi, il y a des amateurs qui partagent, donc on reçoit de tout le monde. C'est vrai que c'est un moment, c'est pareil, on reprend le mot cadeau, mais c'est un moment, voilà. Je peux me plonger en moi, je peux regarder que ce soit le bien comme le mal, mes démons, je peux les ouvrir, je peux mettre de la lumière dans ma noirceur, je peux regarder aussi ma lumière. Je regarde un petit peu tout dans mon moi. Voilà, on peut cette place d'observateur qui… C'est hyper intéressant aussi, même les témoignages des autres participants, à chaque fois ça résonne. Et puis toujours ton accompagnement aussi, dans l'espace de sécurité dans lequel on est, que tu apportes, dans ce cadre qui est hyper important pour qu'on puisse arriver à ce niveau de confiance, et ce niveau où on rentre et puis on s'assoit. on se livre donc on est des hommes nus les uns en face des autres mais en même temps je sais pas il y a une espèce de beauté de je crois que c'était l'avant-dernier cercle qu'on a vécu ensemble qui était d'une force on sent des énergies des fois il y a des cercles où il y a un peu moins d'énergie que d'autres mais il y en a certains où tu sors de là t'es ça te donne une pêche encore pendant une semaine ou quinze jours où t'es là et puis après t'attends les quinzaines de jours parce que tu sais que le cercle va arriver donc voilà c'est un peu tout ça et toi qui as fait ou qui fait une thérapie comment

  • #0

    ça va de pair les deux ?

  • #1

    alors en plus moi c'est un peu particulier je fais une thérapie un petit perso pour moi et je fais aussi une thérapie de couple avec la même thérapeute C'est un espèce de travail intensif. C'est vraiment un travail à part, mais en même temps complémentaire. Il y a la parole du moi que je travaille, mais il y a vraiment la parole de l'homme que je travaille avec. Ce n'est pas du travail, mais en tout cas que je peux ouvrir avec vous. Je ne règle pas non plus. Je... c'est pas un espace de soins le cercle, c'est vraiment un espace de paroles je dirais la thérapie c'est plus un espace de soins où je me soigne à l'intérieur des blessures que j'ai pu avoir, le cercle c'est vraiment un espace de paroles, où je libère ma parole je m'ai eu de facilité je dirais à parler de mes émotions à parler de ma sensibilité, de ces choses là j'ai toujours été un peu le mal alpha un truc un peu bête et donc du coup le fait de de pouvoir m'ouvrir, parler, parler de mes émotions, parler de ce qui me traverse, de parler de... Ne serait-ce que de parler de moi. C'est un moment... C'est un moment à part. C'est vraiment... Je suis plus dans le... C'est pas de la thérapie. C'est vraiment un cercle de paroles où je peux livrer ma parole, entendre la parole des autres aussi, qui est aussi bénéfique que d'ouvrir sa parole. parce que ça résonne, parce que chacun rencontre ou livre des choses, ou des manières qu'ils ont eues de réagir à des situations, des manières qu'ils ont de gérer la situation aussi. qui des fois peut perturber parce que c'est pas forcément notre fonctionnement mais en tout cas dans l'écoute et dans le non-jugement il y a une résonance permanente dans ma construction au quotidien aussi donc je dirais complémentaire, vraiment complémentaire sur ce qui est dit et sur ce qui est fait

  • #0

    tu as parlé de Malalpha vite fait je sais que tu étais plutôt en tout cas tu faisais des sporkos plus jeunes peut-être encore, j'en sais rien, je sais plus C'était quoi ?

  • #1

    J'ai fait du rugby pendant quelques années. C'est vrai qu'il y a un espace de parole dans le rugby, mais la parole est dans les vestiaires et on s'encourage, on se met des coups de tronche un peu et on se motive pour aller sur le terrain. Ensuite, les discussions sont plus autour de la bière et du match, pas vraiment de comment tu te sens. J'ai mal là, j'ai mal là. Il n'y a pas d'intérieur, c'est plus extérieur. Ma vie, ça a été ça pendant longtemps. Le sport, la fête, le boulot, on ne réfléchit pas, on ne parle pas de soi, on n'est pas dans la réflexion de ce qui m'arrive, de ce que je ressens, ce qui me traverse. C'est plutôt l'instant tout de suite, je vis, je profite, je ne me pose pas de questions et j'avance. Il arrive un temps, il faut quand même se poser des questions et réfléchir un petit peu où est-ce qu'on en est, dans quel état on est, et puis essayer d'avancer de manière plus consciente et plus adulte aussi peut-être. t'as parlé de sensibilité à un moment cette sensibilité tu la sentais déjà un peu à cette époque là ouais toujours je pense mais c'est une sensibilité qu'on qu'on cache pas que je m'avouais pas moi mais je savais que je sentais qu'il y avait une sensibilité mais cette sensibilité là c'est pas le truc C'était pas la chose que j'avais mis en avant chez moi. C'était plus le côté rigolo, le côté fun, le côté fétin, le côté brut, le côté... Après, ça a été au fin. Je suis creusé un petit peu et je me rendais vite compte que j'étais juste un ours. À l'intérieur, il y avait de la sensibilité, mais de premier abord, ou en tout cas la première image. Ça aussi, c'est des choses qui sont ressorties pas mal dans les cercles. L'image qu'on peut donner, l'image qu'on a de soi aussi. elle est vite modifiée ou en tout cas on prend aussi conscience de ça et je pense que j'ai pendant longtemps donné cette image là et que en fait c'était pas du tout qui j'étais vraiment et donc du coup c'est des choses qui sautent un peu aux yeux pendant les cercles des mécanismes comme ça qu'on découvre et qu'est-ce que ça te fait maintenant de pouvoir oser justement exprimer ta sensibilité ? Oser ma sensibilité ? C'est oser être moi-même, c'est dans mon entièreté, de ne pas jouer un rôle ou de ne pas me cacher derrière le clown ou derrière le fêtard ou le mec marrant. C'est de montrer qui je suis vraiment dans mon entièreté, donc ça c'est important. Et puis je ne suis plus tout seul aujourd'hui, c'est-à-dire que j'ai accueilli dans ma vie une petite fille et que je ne veux pas faire de faux-semblants avec elle. Donc dans l'éducation que je veux lui montrer, je veux qu'elle voit son père tel qu'il est et pas un père construit avec des faux-semblants. des masques. Ça a été le point de déclenchement pour moi de me dire qu'il faut que je sois dans le vrai, que je ne me perde pas et que je montre la bonne personne à ma fille et qui je suis vraiment et pas qui je veux montrer.

  • #0

    C'est donc elle qui a été le déclencheur de ce chemin, on va dire.

  • #1

    Oui, oui. C'est pour faire simple, pour résumer un petit peu. Pour faire simple. Avec mon épouse, en 2020, on se marie en 2019. Et puis donc, forcément, le projet bébé rentre dans... dans notre scope et on galère quand même pas mal. C'est-à-dire qu'on rentre par toute la phase de PMA, etc. Enfin bref, une vraie difficulté dans la parentalité à devenir parents, tous les deux. Plus après le Covid qui s'invite à tout ça, donc c'est un peu un moment hors du temps où on se retrouve que tous les deux, on sent qu'on n'y arrive pas, que tout le projet PMA est mis entre parenthèses parce que pendant la période Covid, il n'y avait plus accès à tout ça. Donc on fait le confinement ensemble, et puis forcément la question de la parentalité revient sur le tapis, on sent que chaque mois c'est toujours compliqué parce que ça n'arrive pas, et donc on vient se poser un petit peu la question de l'adoption, on commence à lancer les procédures, etc. Donc vraiment on part sur ce désir-là, et puis coup du destin ou cri de l'univers. Au mois de juin 2020, Camille tombe enceinte. C'est le début du bonheur, la joie qui arrive dans notre vie. On se dit super, c'est le début de la grande avance sur tous les deux. On est heureux, on est sur un petit nuage. Mais le petit nuage vite vire un peu au cauchemar, parce que trois mois après, l'écho du premier trimestre, on sent que les choses ne vont pas se passer correctement. En tout cas, le temps se noircit un petit peu au niveau de la météo. On nous apprend qu'il y a une clarté nucale épaisse, donc il y a des risques de trisomie. On passe par tous les stades, c'est un petit peu la cata. Et du coup... Vite, on est pris en charge un petit peu par tout le corps médical, mais bon, rempli d'examens, de recherches, de savoir ce qui se passe, de ce qu'il y a. Donc on rentre dans une grossesse qui n'est plus vraiment une grossesse, un moment de joie, un moment de connexion, un moment de partage. Ça devient un moment médicalisé, entouré de médecins, beaucoup d'aller-retour à l'hôpital, de séjour même. Donc là ça devient un peu dur à gérer pour moi comme pour mon épouse. Mais bon, on tient bon, on tient face, on se dit que ça va aller, que tout va bien se passer jusqu'au cou. Mais on passe vraiment, enfin, on va passer un petit peu les épisodes, mais il y en a eu, c'était quasiment toutes les semaines, ou toutes les deux semaines, on était à l'hôpital, on avait les échos, c'était vraiment pas un moment sympa.

  • #0

    Ça t'aurait aidé d'avoir un cercle à ce moment-là ?

  • #1

    Ouais, je pense que ça aurait permis de gagner beaucoup de temps. tu as envie d'être parent, tu te projettes à l'idée d'être père. Moi, les trois premiers mois, je t'ai dit, j'ai fait tous les podcasts inimaginables pour devenir le meilleur père. Les maternelles, les machins, j'étais un chercheur pour devenir le meilleur papa. J'étais parti, quoi. Et puis, coup d'arrêt brutal, on me disait, ça ne va peut-être pas se passer comme ça. Donc, j'étais là, waouh, OK. Et puis, il faut d'un côté que je gère aussi mon couple pour essayer qu'on tienne aussi tous les deux. Puis il y a ce bébé qui continue à grandir dans le ventre de mon épouse. C'est plein de trucs qui se traversent, d'émotions, de stress. Tout ça a été vécu en condensé. Et le 4 février 2021, Clémentine a fait un petit déjeuner. arrive dans nos vies, à tous les deux. Et là, c'est un moment de délivrance parce qu'elle est là, enfin, qu'on peut la voir, qu'on peut la toucher, qu'on peut la sentir, qu'on peut la voir respirer, parce qu'on ne savait pas jusque-là comment est-ce que les choses allaient arriver, comment est-ce qu'elle allait... s'il allait avoir trois bras, je peux te dire à quel point c'était... Et puis... Elle est là, et puis c'est un petit bébé qui a tout ce qu'il faut. Je vérifie qu'il y a bien cinq doigts à chaque pied, enfin bref, mais tout est là. Et elle est belle, elle est magnifique, c'est ma fille, je suis l'homme le plus heureux du monde à ce moment-là. Mais pareil, aussi très vite, les petits grains de sable commencent à se mettre un peu dans la mécanique, des difficultés à s'alimenter, plein de petites difficultés qui apparaissent. Et donc du coup, on repart un petit peu sur tout ce qui est médicalisé. La petite fée aussi, on reste un peu plus longtemps que prévu à la maternité, elle est beaucoup suivie aussi. Et puis... Beaucoup de troubles de la réalité, enfin bref, on rencontre encore des difficultés un petit peu, c'est le début un petit peu de la... des difficultés de... après de tout par an, mais c'est... voilà. Et puis on continue néanmoins, suite aux premières alertes qu'on avait eues du premier trimestre, des recherches sur d'éventuelles pathologies qu'elles pourraient avoir, et donc en... peu de temps après, assez vite, il y a un diagnostic qui tombe. Un espèce de mot sur qui est ma fille. Un mot que je n'accepterais pas. En tout cas, on nous dit quelque chose. On nous dit, voilà, c'est ça. C'est ça. Elle est censée définir ma fille, mais pour moi, elle ne la définit pas. Parce que c'est ma fille. Voilà. Mais ça a été incroyable. à la fois pour nous, le fait de... OK, on sait ce que c'est, on sait que Valentin a un petit handicap, mais...

  • #0

    comme 80% des handicaps, ce n'est pas forcément un handicap visuel, en tout cas qu'on voit. Et il faut qu'on... Pareil... Après, ça, c'est mon... Ce que je reproche un peu à tout corps médical pendant cette période-là, c'est qu'on te lâche un truc comme ça et puis on te laisse avec ça. Il n'y a aucun suivi, que ce soit psychologique, il n'y a pas d'accompagnement, il n'y a rien. Tu es tout seul face à ça. Enfin, tout seul, non, tu as ton ordinateur, donc tu tapes sur Internet pour savoir ce que c'est. des trucs qu'on te dit qu'il ne faut pas faire, mais que forcément, tout parent va commencer à faire. Et puis là, c'est le début des projections aussi. C'est-à-dire que tu ne sais pas, tu te poses des questions qui vont de est-ce qu'elle va pouvoir parler ? Est-ce qu'elle va pouvoir marcher ? Est-ce qu'elle va pouvoir faire du vélo ? Est-ce qu'elle va pouvoir aller à l'école ? Est-ce qu'elle va avoir un petit copain ? Est-ce qu'elle va pouvoir se marier ? Est-ce qu'elle va pouvoir avoir des enfants ? Toutes les questions que tu, normalement, ne devrais pas te poser en tant que parent, parce que ça va de soi et que c'est des choses qui sont dans l'ordre et qui sont naturelles. deviennent une question et on ne te donne pas la réponse. En tout cas, on ne t'accompagne pas dessus. Et ça, c'est quoi ? L'abandon, complètement. Moi, j'étais à la dérive totale. J'étais à la dérive totale. Mon épouse était en plus... Elle, on a ce bébé, donc il faut continuer à être là pour elle. Il faut essayer de... En plus, elle a laité, donc il fallait la nourrir, mais on avait des fiches qu'elle fallait nourrir, il fallait faire des aéros. Bref, c'était un moment à la fois... Normalement, c'est les premiers mois de ta fille où tu as envie de... Enfin, ça doit être merveilleux, mais en même temps... Moi, je pense que je fonctionnais jour le jour, ça en fonctionnait vraiment. Intérieurement, je pense que j'étais au 36e dessous. Je ne pouvais pas exprimer mes peurs, je ne pouvais pas exprimer mes doutes, je ne pouvais pas exprimer rien parce que... Parce qu'il fallait que je sois celui qui... Qui est un bon. Ouais, le super papa, le super mari, qui pense que tout va bien, parce que si je pense que tout va mal, il y a tout qui ira mal. Et donc, du coup, il faut être là, il faut tenir bon, il faut être droit, mais je faisais, je pense, pas une super... Mais bon, j'ai essayé, en tout cas, de faire bonne impression. Mais ça m'a coûté. Ouais, ça m'a coûté quand même... Intérieurement parce que forcément on ne s'écoute pas, on ne veut pas s'écouter, on ne veut surtout pas s'écouter. Et donc on dérive intérieurement, on n'est plus là, on n'est plus dans l'axe de qui on est, on se perd. Je me suis perdu, je pense. Et puis je repensais à tous ces... podcast, tous ces épisodes de matériel que je me suis fait et qui disait comment devenir un bon papa je me suis dit putain je suis pas en train de devenir un bon papa du tout je fais n'importe quoi je fais juste semblant de tenir bon mais je tiens pas bon et donc il a été nécessaire pour moi de reprendre la main sur ma vie et de reprendre du coup de facto la main sur ma vie de famille aussi. C'est pour ça que ça a été important pour moi de pouvoir commencer un peu ce moment de thérapie, parce que ça a répondu à pas forcément aux questions sur ma fille, parce que ça, j'en avais pas, parce qu'elle a toujours répondu à nos questions de manière... C'est elle qui répondait à tout, c'est elle qui me montrait. J'y arrive, j'arrive à marcher, j'arrive à parler, j'arrive à compter, j'arrive à faire tout. Donc toutes les questions qu'on se posait, elle y a répondu, pas les médecins. Tous les espoirs qu'on a aujourd'hui. toutes les peurs qu'on peut avoir, elle y répond et elle les bat. Je me suis dit, ok, fais confiance à ta fille, elle, elle y arrivera. Maintenant, c'est à toi aussi d'y arriver. Tu as du boulot quand même. Tu as du taf à faire. C'est pour ça que j'ai commencé un petit peu le... On a commencé avec...

  • #1

    C'est ce que je voulais te dire. Comment le couple prend sa place dans ce genre d'épreuve ?

  • #0

    Je pense que le couple tient par la parentalité. Parce qu'on était tous les deux concentrés, focus sur Clémentine. Qu'il n'y avait que ça. Ma femme s'est battue avec un acharnement. Je pense que personne n'a idée de... de la détermination qu'elle a eue pour que ma fille soit là où elle en soit aujourd'hui. Elle a été d'une force et d'un sacrifice, vraiment de dons envers sa fille qui était... Voilà. Et... Donc le couple... il survit, en tout cas. Il est en veille un petit peu. Et on s'est mis en veille en fait. Clairement, je pense que l'un et l'autre, on s'est mis en veille. On était... On était vraiment concentré sur notre fille, on s'est mis en veille pendant longtemps. Et quand on voit que ça va, que la petite va bien, que tout va bien, que tout est OK, forcément, il faut sortir de cette veille, de cette hibernation. Et c'est là où on voit un peu les dégâts. Et donc, du coup, on s'est dit OK, où est-ce qu'on en est ? Où est-ce que j'en suis ? Où est-ce qu'on en est, nous, en tant que couple ? Ah ! On avait, je pense, l'un ou l'autre, la certitude que... on n'était pas ensemble pour rien et donc il fallait qu'on donne une chance un peu à notre couple et qu'on soit qu'on remette un petit peu aussi ce couple au coeur de nos vies et qu'on se mette aussi nous chacun au coeur de nos vies donc chacun entreprend une thérapie de son côté notre thérapie de couple plus tous les petits cadeaux à côté comme le cercle, comme d'autres cercles que j'ai pu faire, des choses comme ça ou des stages et donc c'était important de retrouver un équilibre tout doucement, sans précipiter les choses, mais c'était assez urgent aussi quand même, parce que les... Je pense que le mal que... En tout cas, moi, que je me suis fait, le... La perte de repères aussi, parce que c'était un moment, je te dis, j'étais seul. Clairement, j'étais seul. J'étais... Je crois que je ne me suis jamais seul.

  • #1

    Ça te traduisait comment ? Tu dis...

  • #0

    C'était des vieux démons qui ressortaient. Moi, je ne pouvais pas me retrouver moi face à moi-même. Du coup, j'avais des comportements, je peux le dire, des comportements addictifs ou stupéfiants, des drogues qui ne sont pas vraiment une addiction forte, où j'avais des besoins, des moments de plus être. Je ne pouvais pas me regarder, je ne pouvais pas être... Et donc, j'avais ce besoin de... Enfin, pas ce besoin, mais... J'étais tellement au plus mal que si je commençais à regarder à quel point j'étais mal, je pense que je tenais pas. Et donc du coup, je voulais pas regarder et il fallait pas que je regarde. Et donc on trouve un peu des substituts ou des paradis un peu artificiels pour essayer de pas réfléchir. Ça aussi, ça a été un peu le déclencheur de me dire que ce n'est pas ça que je veux, ce n'est pas qui je suis, ce n'est pas ce que je veux, ce n'est pas ce que je veux pour ma fille, ce n'est pas ça la vie, il y a quelque chose qui ne va pas, je suis en train de me détruire, je suis en train de détruire ma famille, plein de choses qui sont arrivées à ce moment-là. et qui m'ont fait dire réveille-toi, écoute-toi il y a des tu peux pas continuer comme ça et je pense que ce chemin je l'ai entrepris et pour ma fille et aussi surtout pour moi parce que je pense que c'était vraiment le surtout pour ma fille quand même mais pour moi aussi je sentais qu'il y avait un J'avais besoin de mettre de la lumière un peu dans ma vie, d'écouter ce que j'avais à dire et de sortir un peu de la noirceur dans laquelle j'étais. C'était un moment... J'ai pas vécu des moments faciles, on n'a pas vécu des moments faciles. mais j'avais pas envie de continuer à ne pas vivre des moments faciles j'avais besoin d'être apaisé d'être plus serein d'apporter une stabilité pour ma famille et pour ma fille de construction de plein de choses de repères aussi je pouvais pas tout abandonner tout laisser là et donc du coup tu te relèves plus ou moins Pas après pas, t'avances, tu essaies que chaque pas tu les fais en conscience, que chaque pas tu les fais avec amour, avec beaucoup d'amour, et puis du coup tu retrouves des... Tu retrouves des bases, tu retrouves des fondations, tu retrouves ta femme, tu retrouves ta fille, tu te retrouves toi. Je ne me suis jamais ressenti aussi père qu'aujourd'hui. Je vois tout le chemin qu'il y a à faire là-dessus. J'ai hâte de tous les jours qui me restent avec ma fille, tout le temps que j'ai envie de passer avec elle. Aujourd'hui, ma vie, en tout cas mes choix... se définissent à travers moi, mais aussi ma fille, ma vie de famille, et donc que ce soit sur la partie professionnelle, sur tout aujourd'hui. En tout cas, chose qui n'était pas forcément le cas avant, parce que quand tu es célibataire, tu ne penses à rien sauf à toi, mais tu ne pensais pas vraiment à toi. Et quand tu as une famille, tu penses à ta famille. Il y a plein de choses qui rentrent en considération, le moment de ne pas s'oublier soi. de ne pas oublier qui je suis, de ne pas oublier ce que j'ai envie de laisser, ce que j'ai envie de donner aussi à ma fille.

  • #1

    J'entends trouver un équilibre.

  • #0

    Ouais, un équilibre et une direction, un chemin, et qu'il soit en cohérence avec qui je suis, avec qui on est aussi en tant que parent, avec mon épouse, pour que ma fille puisse grandir dans ce chemin et qu'elle puisse construire le sien aussi.

  • #1

    et ce chemin de papa comment j'ai entendu que t'es en amont t'as écouté des podcasts même après etc c'est trop aujourd'hui c'est comment être papa aujourd'hui il y a beaucoup d'accompagnement pour les femmes, pour les mères ou les futures mères pour les pères comment tu l'as vécu quel est ton regard peut-être aujourd'hui sur ce parcours

  • #0

    Sur ce parcours-là, déjà beaucoup de questionnements, beaucoup de... les cercles aussi m'ont aidé, parce qu'il y a aussi des papas dans les cercles, et donc du coup de pouvoir... et ou des fils, et donc forcément ils ont eu un père, et donc ils parlent aussi de leur paternité par les repères qu'ils ont pu avoir. Mon père aussi a été à sa façon un repère, donc en tout cas une... dans ma parentalité ou dans le fait de devenir père de qui, comment, pourquoi et puis aujourd'hui en tout cas dans mes amis aussi c'est à dire que ma parole s'est ouverte aussi à mon cercle d'amis ou à des choses que je faisais pas forcément avant mais sur des difficultés que je peux rencontrer en tant que jeune papa que je peux évoquer avec des amis qui sont un petit peu dans la même situation que moi chose que j'aurais peut-être jamais fait avant mais ça se voit donc ouais de pouvoir se se livrer de ses difficultés mais des difficultés qui sont de gestion émotionnelle aussi beaucoup plus que vraiment de difficultés de comment est-ce qu'on met une couche ou comment est-ce qu'on on gère le biberon et tout ça quoi c'est vraiment plus la gestion ouais du qui je suis comme père et qui je veux être donc c'est surtout à ça que ça répond hum

  • #1

    tu parles de ton père qu'est-ce que ça a changé dans votre relation le fait que tu deviennes père qu'est-ce que ça a changé non ça a été un moment pour

  • #0

    Je pense que je suis encore en chemin là-dessus, mais je chemine assez vite sur cette partie-là. C'est un moment pour moi, la parentalité, ou en tout cas quand je suis devenu papa, surtout que papa dans des conditions un peu particulières, où je pense que j'avais besoin d'un repère. besoin de pouvoir me livrer, mais toujours avec la difficulté de pouvoir demander de l'aide. Forcément, personne n'a écouté ou personne n'entend ce qui n'est pas dit. Et donc, je n'ai pas eu ce repère-là, et je suis devenu père un peu solo. J'ai eu en tout cas cette impression-là. Et puis d'avoir tout pris parce que je l'ai voulu aussi, de ne pas m'exprimer. Et donc... je me suis construit tout seul. J'ai l'impression de m'être construit tout seul, mais en même temps, j'étais aussi dirigé par je pense un transgénérationnel qui est là et qui est présent et qui me dit ton papa, comment est-ce qu'il... Donc tu poses la question, comment a été mon père ? Comment il a été quand j'étais enfant ? Et comment je me construis par rapport à ça en tant que père ? Mon père, quand j'étais enfant, était un... Un jeune rêveur quoi, il m'a fait rêver, c'était un peu un héros pour moi, il a toujours été un héros quand j'étais enfant, parce qu'il a eu une vie complètement folle. J'ai fait des rock'n'roll où il est parti en vagabond des mers du sud de rencontrer ma mère à Tahiti. Il était skipper sur un bateau, il faisait le tour du monde. Enfin voilà, il a pu nous raconter ça comme une épopée, comme quelque chose de... C'était un livre quoi. La vie de mon père était un livre et il me lisait cette histoire tous les soirs. Donc j'en ai bu. quand il a fallu que je me construise en tant que com et en tant que père, il me relisait encore cette histoire. Donc les histoires, quand on est petit, quand on a 20 ans ou 30 ans, ce n'est plus forcément celles qu'on a envie d'écouter. Et donc je n'avais pas plus ce repère-là. En tout cas, je n'avais plus envie d'écouter ces histoires. Et j'avais envie d'avoir... une conversation d'hommes une conversation de pères aujourd'hui c'est une conversation de père à père que j'attends qui va arriver et qui sera nécessaire aussi pour pouvoir avancer l'un et l'autre que moi j'avance sereinement je suis assez libéré par rapport à ça mais je pense qu'il je pense que j'ai été en contradiction pendant longtemps mais en tout cas en en rejet et qu'aujourd'hui je suis plus dans l'acceptation et dans le... je comprends, je comprends beaucoup de choses et je... c'est pas que je pardonne parce que j'ai rien à pardonner et que j'en veux à personne mais... je comprends beaucoup de schémas qui ont été mis en place et qui me sont aussi apparus et que du coup j'essaie de casser un petit peu même si je me reconnais beaucoup en lui donc voilà en quelques mots quel père tu souhaites être ? un père en chemin un père en chemin un père qui tient la main de sa fille sur ce chemin Et un chemin en pleine conscience tout le temps,

  • #1

    dans lequel je suis moi-même.

  • #0

    Et c'est montrer ce chemin, et ne pas être devant, ne pas être derrière, être à côté de ma fille, à côté de ma femme aussi. On avance tous les trois. on se tient la main je pense que c'est des fois ma fille me fait ne serait-ce que quand elle vient elle me tient la main ou il y a un petit truc, il y a une espèce de force qui se dégage d'elle et qui m'anime aussi donc le papa du papa de Clémentine est en chemin c'est ce qui me merci on

  • #1

    arrive à la fin est-ce que

  • #0

    Tu veux ajouter un mot avant de se dire au revoir ? et c'est ouais je pense dans l'univers nous envoie des gens sur notre chemin et tu fais partie des personnes qui m'ont envoyé et pour ça je veux être remercié parce que c'est c'est toujours bon de dire merci aux gens qui nous apportent et qui nous font du bien et t'en fais partie donc merci beaucoup pour ça

  • #1

    je suis touché là t'as envoyé une petite flèche dans le coeur merci merci pour tes mots ouais j'en suis touché, merci merci à toi pour ce que tu es aussi merci Pierre et merci pour ce témoignage que j'ai trouvé très touchant ton parcours, ta paternité et je crois qu'on se voit bientôt de toute façon en vrai et puis et puis bah écoute à très bientôt et merci encore pour ton témoignage et puis merci Loïc à bientôt à très bientôt ciao ciao

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Description

En parallèle des épisodes classiques de D'homme à homme, qui paraissent tous les 15 jours, je vous propose une fois par mois une série de témoignages d'hommes que j'accompagne en cercle de parole et d'écoute. L'idée est de découvrir une part de qui ils sont, de comprendre pourquoi ils se sont dirigés vers ces espaces et ce que cela leur a apporté.
On continue cette série avec Pierre qui nous parle de sa participation aux cercles d'hommes et mixtes, et comment sa paternité l'a amené à se remettre en question et en chemin.
Pour continuer sur ce sujet autour du père, je vous invite à écouter les épisodes précédents autour de cette thématique :

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    En parallèle des épisodes classiques de Dome à Homme qui paraissent tous les quinze jours, je vais vous proposer une série de témoignages d'hommes que j'accompagne en cercle de paroles et d'écoute. L'idée est de découvrir une part de qui ils sont, de comprendre pourquoi ils se sont dirigés vers ces espaces et ce que cela leur a apporté. Alors bienvenue au cœur du cercle, bonne écoute. Salut Pierre.

  • #1

    Salut Loïc !

  • #0

    Bienvenue au cœur du cercle.

  • #1

    Merci de m'accueillir.

  • #0

    Merci de répondre à cette invitation. Comment tu te sens Pierre ? Quel est ta météo ?

  • #1

    Ma météo intérieure, je la compare un petit peu à un océan après une tempête. L'eau est encore un peu trouble. Je sens qu'il y a eu pas mal de... Ça a été brassé, on va dire. J'ai été pas mal brassé. Mais voilà, le temps s'éclaircit et l'horizon devant est un peu plus calme. Donc... il faut encore je pense un peu de temps pour que l'eau s'éclaircisse et que ça devienne un peu plus translucide mais ça va, tout va bien, on tient bon la barre merci,

  • #0

    c'est moi moi je t'accueille avec une part de questionnement sur une problématique personnelle une part de joie aussi liée à une incertitude mais à l'incertitude de la vie à la belle incertitude de la vie et bien sûr toujours content d'accueillir quelqu'un qui vient témoigner et pour débuter notre rencontre elle s'est faite lors d'un cercle mixte qu'est-ce qu'il y a fait que tu t'es débarqué dans un cercle mixte

  • #1

    Je ne sais toujours pas ce qu'il y a. Comment j'en suis arrivé là ? Je pense que c'est un appel. Je pense qu'il y a un moment où tu entends les choses et que tu es prêt à les entendre. Je pense que c'est un moment où j'étais prêt à entendre cet appel. La nécessité pour moi de poser ma parole, de parler. Je pense que j'étais à un moment de ma vie où j'en avais besoin. Je suis arrivé dans ce cercle mixte ne sachant pas trop ce que je faisais là. Surtout que c'était deux cercles qui se rencontraient un petit peu. C'est-à-dire qu'il y avait un cercle d'hommes et un cercle de femmes. Et moi je faisais partie ni de l'un ni de l'autre. Donc c'était vraiment une expérience assez incroyable. Je pense que j'étais au bon endroit au bon moment et qu'il fallait que je sois là pour découvrir un peu. mon chemin, que je comprenais sur quel chemin j'étais, en tout cas le début de mon chemin. Et ça a été pour moi une rencontre avec toi, avec beaucoup de témoignages, ce qui a été évoqué, ce qui a été dit, le cadeau que je me suis offert aussi en venant à ce moment-là. Tout ça a été pour moi une découverte un petit peu. Ça a été le début, ça a été un petit peu le premier pas sur le chemin.

  • #0

    En amont, d'arriver à ce cercle mixte, tu te questionnais, tu étais curieux, excité, qu'est-ce qui était présent ?

  • #1

    Je me souviens bien, parce que juste avant le cercle, vraiment sur la route, en plus, on avait fait un covoiturage avec d'autres participants, et eux avaient déjà participé à des cercles. Du coup, je leur posais des questions, on parlait, qu'est-ce qu'on va se dire, je ne comprends pas trop, même moi, je ne savais pas encore ce qu'ils me disaient. Ne réfléchis pas, ne reste pas dans l'essai de comprendre, tu vas le sentir, tu vas parler, les choses vont se faire d'elles-mêmes. C'est vrai que j'ai essayé de projeter le moins possible, en tout cas je ne savais pas à quoi m'attendre, je ne voulais pas savoir à quoi m'attendre. Et en arrivant j'ai... toujours un peu cette appréhension de rencontrer des gens qu'on ne connaît pas, de rentrer dans un cercle de paroles, en plus, où il faut s'exprimer, il faut parler, alors que c'était aux antipodes de ce que j'étais à ce moment-là et de ce vers quoi. Enfin, je n'avais pas encore délivré, enfin, en tout cas, ouvert ma parole, et je n'avais pas encore ouvert tout ça. Et donc, ça a été vraiment le début de quelque chose, d'entendre, d'écouter, de parler aussi, de pouvoir se livrer sans avoir... de jugement dans un espace de sécurité, c'était quelque chose de complètement nouveau pour moi. Et des choses sont sorties. Ça a été vraiment une expérience...

  • #0

    incroyable je me souviens à la fin que tu étais très touché et c'est vrai qu'on se connaissait pas à ce moment là et j'avais été presque surpris parce qu'on se connaissait pas et c'est vrai que t'avais été assez peut-être réservé tout au long du cercle et quand tu t'es exprimé j'ai trouvé ça beau qu'est-ce qui t'avait touché justement dans ce cercle ?

  • #1

    C'était un cercle, alors déjà le sujet était un petit peu, en gros c'était le masculin et le féminin, la rencontre entre le masculin et le féminin. Et donc chacun avec son expérience, avec son vécu aussi est arrivé un petit peu avec ses valises, en tout cas peut-être son envie de partager avec son vécu. La rencontre des deux a été assez incroyable parce que, en tout cas, moi ça me répondait à des choses qui me parlaient mais en même temps des choses aussi que je ne connaissais absolument pas. Alors, je ne sais pas. J'écoutais, j'étais un peu dans l'observation et puis aussi dans l'envie de partager mon point de vue. Pour le coup, je n'étais vraiment pas un homme en chemin à ce moment-là. Je n'étais même peut-être pas encore un homme. En tout cas, je ne savais pas ce qu'était un homme à ce moment-là. La rencontre de l'homme et de la femme à ce moment-là, j'étais un petit peu dans le... de savoir exactement comprendre les schémas des uns et des autres, comprendre mon schéma à moi. Et en fait, ça a été aussi une rencontre avec des énergies, qu'elles soient masculines ou féminines, mais en tout cas des énergies que j'ai ressenties et qui m'ont vraiment traversé. Et certaines, notamment, qui m'ont offert des cadeaux ce jour-là, je me souviens très bien, de connexions très fortes où la parole... qui me traversait ou en tout cas qui me touchait. il y avait quelque chose de pas magique, enfin presque mais en tout cas c'était assez j'étais très perturbé en tout cas en sortant de ce cercle là parce que j'étais ça m'a un petit peu déstabilisé et c'est en tout cas ce mouvement un petit peu de sortir de ma zone de confort je me suis dit c'est peut-être le moment de libérer ma parole de pouvoir bah m'exprimer, parler de mes émotions, de ces choses-là que je n'avais pas forcément le courage ou la capacité de faire. Et donc, j'ai vu en toi un peu, je me suis dit, s'il y a des cercles d'hommes, s'il y a des hommes qui arrivent à parler comme ça, je me dis que c'est le moment où il faut que je puisse... J'étais aussi à un moment de ma vie, je pense, important où... Il fallait que je me soigne, que je soigne les mots, que je... Voilà, tout ça a été important à ce moment-là. Et donc, ça a été... Ouais, c'était le moment propice où je pense que mon cœur s'est ouvert aussi pour entendre cet appel et que j'ai répondu à ça à ce moment-là. C'était une rencontre aussi avec toi, sur l'accompagnement que tu as fait pendant ce cercle, sur les mots que tu as utilisés, sur l'accompagnement que tu as fait pendant les méditations, les temps de méditation, etc. Ça m'a permis de me sentir vraiment en sécurité et de pouvoir arriver à cette espèce de... de calme, en tout cas de sérénité, pour pouvoir se livrer, pour pouvoir me sentir prêt à faire tomber les masques, à faire tomber certaines barrières, pas toutes forcément, parce qu'on garde toujours de la matière, mais en tout cas de maximum, et d'être à l'essence, c'est d'être le plus pur possible, donc c'était assez frappant.

  • #0

    Tu as utilisé plusieurs fois l'expression me faire un cadeau c'était quelque chose avant que t'avais pas l'habitude

  • #1

    Alors, matériellement, si, parce que j'ai quelques troubles compulsifs d'achat, on va dire. Donc, je me suis offert pas mal de cadeaux, mais c'était un cadeau intérieur, chose que j'avais pour le coup jamais fait. C'était vraiment un cadeau pour le moi, un cadeau pour celui qui était en train de mourir tout doucement, ou en tout cas celui qui était à la dérive. il fallait que je me ouais il fallait que je ouais c'était une main tendue c'était une main tendue à moi c'était un cadeau pour moi c'était vraiment quelque chose de hyper important à ce moment là ouais

  • #0

    cette notion d'investir en toi avant c'était

  • #1

    Non, enfin, j'en ai discuté plusieurs fois avec mon épouse et je lui ai toujours dit que je sais qu'un jour j'en viendrai parce que je pense que c'était nécessaire et que j'étais conscient de la nécessité de passer soit par une thérapie, soit par quelque chose, mais en tout cas que j'y viendrai. J'avais déjà fait des tentatives mais ce n'était pas vraiment fructueux. Ce n'était pas le bon moment, je n'étais pas prêt, je n'étais pas encore ouvert, pas apte à faire tomber mes barrières, mes masques de protection, tout ça. J'étais toujours avec le fonctionnement de l'ego qui était quand même très présent. et donc c'était vraiment non c'était pas le moment en tout cas pour moi à ce moment là mais au fur et à mesure il y a des choses dans ma vie qui sont passées qui sont arrivées qui ont un peu bouleversé mon toute ma réalité et ces choses là ont eu sur moi et sur ma vie des conséquences et que hum de belles conséquences, mais qu'il a fallu aussi... J'ai dû passer par un chemin et j'ai entrepris, ça fait un an et demi à peu près, que j'ai entrepris un petit peu cette volonté de me prendre soin de moi, mais de prendre vraiment le soin de mon moi intérieur. Ça fait un an et demi que je suis en travail, que je suis en chemin. Ça a participé un petit peu à tout ça, à mon arrivée dans ce cercle mixte, dans le cercle aussi de...

  • #0

    d'hommes tout ça est un peu lié justement ce cercle d'hommes comment c'était une évidence du coup de glisser ensuite cette espérance et qu'est-ce qu'il trouvait

  • #1

    peut-être de différent ou trouvait tout court une évidence une évidence Toujours pareil, pas facile parce qu'il y a encore plein de préjugés, plein d'injonctions en disant que le cercle d'hommes c'est un truc masculiniste, je ne sais pas ce que je vais faire dedans, parler des hommes, entre hommes. Et puis déjà j'ai eu une première brèche avec le cercle mixte et puis je me suis dit écoute, vas-y, vois ce que c'est, essaie de comprendre. Et puis pareil, tu vois toujours ce sentiment d'avoir écouté l'appel quoi, de dire bah en fait vas-y et puis t'as envie d'y aller, ne te freine pas parce que tu penses que c'est ridicule ou parce que tu penses que ça va rien t'apporter ou plein de problématiques ou de réponses que l'ego peut apporter bêtement. Et donc du coup j'ai fait ce premier pas. J'ai... ouais je me suis dit bah go et donc du coup je t'ai sollicité pour essayer de voir s'il y avait de la place dans un des cercles et c'est comme ça que je suis rentré dans le cercle de Osogor ça t'apporte quoi ces cercles ? c'est un espace dans le temps où hum où je peux me retrouver et je retrouve aussi d'autres personnes et c'est un espace qui m'appartient je travaille à titre perso dans de la thérapie personnelle mais ce moment là est vraiment à part c'est pas comme il y a d'autres mécaniques qui s'enclenchent il y a d'autres d'autres je dirais d'autres D'autres échos à des paroles qui... Chacun amène une parole et je t'accueille cette parole-là et c'est cette parole que tu écoutes, mais aussi la tienne que tu donnes. C'est vraiment un échange de je donne, je reçois, mais c'est surtout... J'ai l'impression de recevoir plus que je donne des fois, mais c'est... parce qu'ils sont plus nombreux que moi aussi, il y a des amateurs qui partagent, donc on reçoit de tout le monde. C'est vrai que c'est un moment, c'est pareil, on reprend le mot cadeau, mais c'est un moment, voilà. Je peux me plonger en moi, je peux regarder que ce soit le bien comme le mal, mes démons, je peux les ouvrir, je peux mettre de la lumière dans ma noirceur, je peux regarder aussi ma lumière. Je regarde un petit peu tout dans mon moi. Voilà, on peut cette place d'observateur qui… C'est hyper intéressant aussi, même les témoignages des autres participants, à chaque fois ça résonne. Et puis toujours ton accompagnement aussi, dans l'espace de sécurité dans lequel on est, que tu apportes, dans ce cadre qui est hyper important pour qu'on puisse arriver à ce niveau de confiance, et ce niveau où on rentre et puis on s'assoit. on se livre donc on est des hommes nus les uns en face des autres mais en même temps je sais pas il y a une espèce de beauté de je crois que c'était l'avant-dernier cercle qu'on a vécu ensemble qui était d'une force on sent des énergies des fois il y a des cercles où il y a un peu moins d'énergie que d'autres mais il y en a certains où tu sors de là t'es ça te donne une pêche encore pendant une semaine ou quinze jours où t'es là et puis après t'attends les quinzaines de jours parce que tu sais que le cercle va arriver donc voilà c'est un peu tout ça et toi qui as fait ou qui fait une thérapie comment

  • #0

    ça va de pair les deux ?

  • #1

    alors en plus moi c'est un peu particulier je fais une thérapie un petit perso pour moi et je fais aussi une thérapie de couple avec la même thérapeute C'est un espèce de travail intensif. C'est vraiment un travail à part, mais en même temps complémentaire. Il y a la parole du moi que je travaille, mais il y a vraiment la parole de l'homme que je travaille avec. Ce n'est pas du travail, mais en tout cas que je peux ouvrir avec vous. Je ne règle pas non plus. Je... c'est pas un espace de soins le cercle, c'est vraiment un espace de paroles je dirais la thérapie c'est plus un espace de soins où je me soigne à l'intérieur des blessures que j'ai pu avoir, le cercle c'est vraiment un espace de paroles, où je libère ma parole je m'ai eu de facilité je dirais à parler de mes émotions à parler de ma sensibilité, de ces choses là j'ai toujours été un peu le mal alpha un truc un peu bête et donc du coup le fait de de pouvoir m'ouvrir, parler, parler de mes émotions, parler de ce qui me traverse, de parler de... Ne serait-ce que de parler de moi. C'est un moment... C'est un moment à part. C'est vraiment... Je suis plus dans le... C'est pas de la thérapie. C'est vraiment un cercle de paroles où je peux livrer ma parole, entendre la parole des autres aussi, qui est aussi bénéfique que d'ouvrir sa parole. parce que ça résonne, parce que chacun rencontre ou livre des choses, ou des manières qu'ils ont eues de réagir à des situations, des manières qu'ils ont de gérer la situation aussi. qui des fois peut perturber parce que c'est pas forcément notre fonctionnement mais en tout cas dans l'écoute et dans le non-jugement il y a une résonance permanente dans ma construction au quotidien aussi donc je dirais complémentaire, vraiment complémentaire sur ce qui est dit et sur ce qui est fait

  • #0

    tu as parlé de Malalpha vite fait je sais que tu étais plutôt en tout cas tu faisais des sporkos plus jeunes peut-être encore, j'en sais rien, je sais plus C'était quoi ?

  • #1

    J'ai fait du rugby pendant quelques années. C'est vrai qu'il y a un espace de parole dans le rugby, mais la parole est dans les vestiaires et on s'encourage, on se met des coups de tronche un peu et on se motive pour aller sur le terrain. Ensuite, les discussions sont plus autour de la bière et du match, pas vraiment de comment tu te sens. J'ai mal là, j'ai mal là. Il n'y a pas d'intérieur, c'est plus extérieur. Ma vie, ça a été ça pendant longtemps. Le sport, la fête, le boulot, on ne réfléchit pas, on ne parle pas de soi, on n'est pas dans la réflexion de ce qui m'arrive, de ce que je ressens, ce qui me traverse. C'est plutôt l'instant tout de suite, je vis, je profite, je ne me pose pas de questions et j'avance. Il arrive un temps, il faut quand même se poser des questions et réfléchir un petit peu où est-ce qu'on en est, dans quel état on est, et puis essayer d'avancer de manière plus consciente et plus adulte aussi peut-être. t'as parlé de sensibilité à un moment cette sensibilité tu la sentais déjà un peu à cette époque là ouais toujours je pense mais c'est une sensibilité qu'on qu'on cache pas que je m'avouais pas moi mais je savais que je sentais qu'il y avait une sensibilité mais cette sensibilité là c'est pas le truc C'était pas la chose que j'avais mis en avant chez moi. C'était plus le côté rigolo, le côté fun, le côté fétin, le côté brut, le côté... Après, ça a été au fin. Je suis creusé un petit peu et je me rendais vite compte que j'étais juste un ours. À l'intérieur, il y avait de la sensibilité, mais de premier abord, ou en tout cas la première image. Ça aussi, c'est des choses qui sont ressorties pas mal dans les cercles. L'image qu'on peut donner, l'image qu'on a de soi aussi. elle est vite modifiée ou en tout cas on prend aussi conscience de ça et je pense que j'ai pendant longtemps donné cette image là et que en fait c'était pas du tout qui j'étais vraiment et donc du coup c'est des choses qui sautent un peu aux yeux pendant les cercles des mécanismes comme ça qu'on découvre et qu'est-ce que ça te fait maintenant de pouvoir oser justement exprimer ta sensibilité ? Oser ma sensibilité ? C'est oser être moi-même, c'est dans mon entièreté, de ne pas jouer un rôle ou de ne pas me cacher derrière le clown ou derrière le fêtard ou le mec marrant. C'est de montrer qui je suis vraiment dans mon entièreté, donc ça c'est important. Et puis je ne suis plus tout seul aujourd'hui, c'est-à-dire que j'ai accueilli dans ma vie une petite fille et que je ne veux pas faire de faux-semblants avec elle. Donc dans l'éducation que je veux lui montrer, je veux qu'elle voit son père tel qu'il est et pas un père construit avec des faux-semblants. des masques. Ça a été le point de déclenchement pour moi de me dire qu'il faut que je sois dans le vrai, que je ne me perde pas et que je montre la bonne personne à ma fille et qui je suis vraiment et pas qui je veux montrer.

  • #0

    C'est donc elle qui a été le déclencheur de ce chemin, on va dire.

  • #1

    Oui, oui. C'est pour faire simple, pour résumer un petit peu. Pour faire simple. Avec mon épouse, en 2020, on se marie en 2019. Et puis donc, forcément, le projet bébé rentre dans... dans notre scope et on galère quand même pas mal. C'est-à-dire qu'on rentre par toute la phase de PMA, etc. Enfin bref, une vraie difficulté dans la parentalité à devenir parents, tous les deux. Plus après le Covid qui s'invite à tout ça, donc c'est un peu un moment hors du temps où on se retrouve que tous les deux, on sent qu'on n'y arrive pas, que tout le projet PMA est mis entre parenthèses parce que pendant la période Covid, il n'y avait plus accès à tout ça. Donc on fait le confinement ensemble, et puis forcément la question de la parentalité revient sur le tapis, on sent que chaque mois c'est toujours compliqué parce que ça n'arrive pas, et donc on vient se poser un petit peu la question de l'adoption, on commence à lancer les procédures, etc. Donc vraiment on part sur ce désir-là, et puis coup du destin ou cri de l'univers. Au mois de juin 2020, Camille tombe enceinte. C'est le début du bonheur, la joie qui arrive dans notre vie. On se dit super, c'est le début de la grande avance sur tous les deux. On est heureux, on est sur un petit nuage. Mais le petit nuage vite vire un peu au cauchemar, parce que trois mois après, l'écho du premier trimestre, on sent que les choses ne vont pas se passer correctement. En tout cas, le temps se noircit un petit peu au niveau de la météo. On nous apprend qu'il y a une clarté nucale épaisse, donc il y a des risques de trisomie. On passe par tous les stades, c'est un petit peu la cata. Et du coup... Vite, on est pris en charge un petit peu par tout le corps médical, mais bon, rempli d'examens, de recherches, de savoir ce qui se passe, de ce qu'il y a. Donc on rentre dans une grossesse qui n'est plus vraiment une grossesse, un moment de joie, un moment de connexion, un moment de partage. Ça devient un moment médicalisé, entouré de médecins, beaucoup d'aller-retour à l'hôpital, de séjour même. Donc là ça devient un peu dur à gérer pour moi comme pour mon épouse. Mais bon, on tient bon, on tient face, on se dit que ça va aller, que tout va bien se passer jusqu'au cou. Mais on passe vraiment, enfin, on va passer un petit peu les épisodes, mais il y en a eu, c'était quasiment toutes les semaines, ou toutes les deux semaines, on était à l'hôpital, on avait les échos, c'était vraiment pas un moment sympa.

  • #0

    Ça t'aurait aidé d'avoir un cercle à ce moment-là ?

  • #1

    Ouais, je pense que ça aurait permis de gagner beaucoup de temps. tu as envie d'être parent, tu te projettes à l'idée d'être père. Moi, les trois premiers mois, je t'ai dit, j'ai fait tous les podcasts inimaginables pour devenir le meilleur père. Les maternelles, les machins, j'étais un chercheur pour devenir le meilleur papa. J'étais parti, quoi. Et puis, coup d'arrêt brutal, on me disait, ça ne va peut-être pas se passer comme ça. Donc, j'étais là, waouh, OK. Et puis, il faut d'un côté que je gère aussi mon couple pour essayer qu'on tienne aussi tous les deux. Puis il y a ce bébé qui continue à grandir dans le ventre de mon épouse. C'est plein de trucs qui se traversent, d'émotions, de stress. Tout ça a été vécu en condensé. Et le 4 février 2021, Clémentine a fait un petit déjeuner. arrive dans nos vies, à tous les deux. Et là, c'est un moment de délivrance parce qu'elle est là, enfin, qu'on peut la voir, qu'on peut la toucher, qu'on peut la sentir, qu'on peut la voir respirer, parce qu'on ne savait pas jusque-là comment est-ce que les choses allaient arriver, comment est-ce qu'elle allait... s'il allait avoir trois bras, je peux te dire à quel point c'était... Et puis... Elle est là, et puis c'est un petit bébé qui a tout ce qu'il faut. Je vérifie qu'il y a bien cinq doigts à chaque pied, enfin bref, mais tout est là. Et elle est belle, elle est magnifique, c'est ma fille, je suis l'homme le plus heureux du monde à ce moment-là. Mais pareil, aussi très vite, les petits grains de sable commencent à se mettre un peu dans la mécanique, des difficultés à s'alimenter, plein de petites difficultés qui apparaissent. Et donc du coup, on repart un petit peu sur tout ce qui est médicalisé. La petite fée aussi, on reste un peu plus longtemps que prévu à la maternité, elle est beaucoup suivie aussi. Et puis... Beaucoup de troubles de la réalité, enfin bref, on rencontre encore des difficultés un petit peu, c'est le début un petit peu de la... des difficultés de... après de tout par an, mais c'est... voilà. Et puis on continue néanmoins, suite aux premières alertes qu'on avait eues du premier trimestre, des recherches sur d'éventuelles pathologies qu'elles pourraient avoir, et donc en... peu de temps après, assez vite, il y a un diagnostic qui tombe. Un espèce de mot sur qui est ma fille. Un mot que je n'accepterais pas. En tout cas, on nous dit quelque chose. On nous dit, voilà, c'est ça. C'est ça. Elle est censée définir ma fille, mais pour moi, elle ne la définit pas. Parce que c'est ma fille. Voilà. Mais ça a été incroyable. à la fois pour nous, le fait de... OK, on sait ce que c'est, on sait que Valentin a un petit handicap, mais...

  • #0

    comme 80% des handicaps, ce n'est pas forcément un handicap visuel, en tout cas qu'on voit. Et il faut qu'on... Pareil... Après, ça, c'est mon... Ce que je reproche un peu à tout corps médical pendant cette période-là, c'est qu'on te lâche un truc comme ça et puis on te laisse avec ça. Il n'y a aucun suivi, que ce soit psychologique, il n'y a pas d'accompagnement, il n'y a rien. Tu es tout seul face à ça. Enfin, tout seul, non, tu as ton ordinateur, donc tu tapes sur Internet pour savoir ce que c'est. des trucs qu'on te dit qu'il ne faut pas faire, mais que forcément, tout parent va commencer à faire. Et puis là, c'est le début des projections aussi. C'est-à-dire que tu ne sais pas, tu te poses des questions qui vont de est-ce qu'elle va pouvoir parler ? Est-ce qu'elle va pouvoir marcher ? Est-ce qu'elle va pouvoir faire du vélo ? Est-ce qu'elle va pouvoir aller à l'école ? Est-ce qu'elle va avoir un petit copain ? Est-ce qu'elle va pouvoir se marier ? Est-ce qu'elle va pouvoir avoir des enfants ? Toutes les questions que tu, normalement, ne devrais pas te poser en tant que parent, parce que ça va de soi et que c'est des choses qui sont dans l'ordre et qui sont naturelles. deviennent une question et on ne te donne pas la réponse. En tout cas, on ne t'accompagne pas dessus. Et ça, c'est quoi ? L'abandon, complètement. Moi, j'étais à la dérive totale. J'étais à la dérive totale. Mon épouse était en plus... Elle, on a ce bébé, donc il faut continuer à être là pour elle. Il faut essayer de... En plus, elle a laité, donc il fallait la nourrir, mais on avait des fiches qu'elle fallait nourrir, il fallait faire des aéros. Bref, c'était un moment à la fois... Normalement, c'est les premiers mois de ta fille où tu as envie de... Enfin, ça doit être merveilleux, mais en même temps... Moi, je pense que je fonctionnais jour le jour, ça en fonctionnait vraiment. Intérieurement, je pense que j'étais au 36e dessous. Je ne pouvais pas exprimer mes peurs, je ne pouvais pas exprimer mes doutes, je ne pouvais pas exprimer rien parce que... Parce qu'il fallait que je sois celui qui... Qui est un bon. Ouais, le super papa, le super mari, qui pense que tout va bien, parce que si je pense que tout va mal, il y a tout qui ira mal. Et donc, du coup, il faut être là, il faut tenir bon, il faut être droit, mais je faisais, je pense, pas une super... Mais bon, j'ai essayé, en tout cas, de faire bonne impression. Mais ça m'a coûté. Ouais, ça m'a coûté quand même... Intérieurement parce que forcément on ne s'écoute pas, on ne veut pas s'écouter, on ne veut surtout pas s'écouter. Et donc on dérive intérieurement, on n'est plus là, on n'est plus dans l'axe de qui on est, on se perd. Je me suis perdu, je pense. Et puis je repensais à tous ces... podcast, tous ces épisodes de matériel que je me suis fait et qui disait comment devenir un bon papa je me suis dit putain je suis pas en train de devenir un bon papa du tout je fais n'importe quoi je fais juste semblant de tenir bon mais je tiens pas bon et donc il a été nécessaire pour moi de reprendre la main sur ma vie et de reprendre du coup de facto la main sur ma vie de famille aussi. C'est pour ça que ça a été important pour moi de pouvoir commencer un peu ce moment de thérapie, parce que ça a répondu à pas forcément aux questions sur ma fille, parce que ça, j'en avais pas, parce qu'elle a toujours répondu à nos questions de manière... C'est elle qui répondait à tout, c'est elle qui me montrait. J'y arrive, j'arrive à marcher, j'arrive à parler, j'arrive à compter, j'arrive à faire tout. Donc toutes les questions qu'on se posait, elle y a répondu, pas les médecins. Tous les espoirs qu'on a aujourd'hui. toutes les peurs qu'on peut avoir, elle y répond et elle les bat. Je me suis dit, ok, fais confiance à ta fille, elle, elle y arrivera. Maintenant, c'est à toi aussi d'y arriver. Tu as du boulot quand même. Tu as du taf à faire. C'est pour ça que j'ai commencé un petit peu le... On a commencé avec...

  • #1

    C'est ce que je voulais te dire. Comment le couple prend sa place dans ce genre d'épreuve ?

  • #0

    Je pense que le couple tient par la parentalité. Parce qu'on était tous les deux concentrés, focus sur Clémentine. Qu'il n'y avait que ça. Ma femme s'est battue avec un acharnement. Je pense que personne n'a idée de... de la détermination qu'elle a eue pour que ma fille soit là où elle en soit aujourd'hui. Elle a été d'une force et d'un sacrifice, vraiment de dons envers sa fille qui était... Voilà. Et... Donc le couple... il survit, en tout cas. Il est en veille un petit peu. Et on s'est mis en veille en fait. Clairement, je pense que l'un et l'autre, on s'est mis en veille. On était... On était vraiment concentré sur notre fille, on s'est mis en veille pendant longtemps. Et quand on voit que ça va, que la petite va bien, que tout va bien, que tout est OK, forcément, il faut sortir de cette veille, de cette hibernation. Et c'est là où on voit un peu les dégâts. Et donc, du coup, on s'est dit OK, où est-ce qu'on en est ? Où est-ce que j'en suis ? Où est-ce qu'on en est, nous, en tant que couple ? Ah ! On avait, je pense, l'un ou l'autre, la certitude que... on n'était pas ensemble pour rien et donc il fallait qu'on donne une chance un peu à notre couple et qu'on soit qu'on remette un petit peu aussi ce couple au coeur de nos vies et qu'on se mette aussi nous chacun au coeur de nos vies donc chacun entreprend une thérapie de son côté notre thérapie de couple plus tous les petits cadeaux à côté comme le cercle, comme d'autres cercles que j'ai pu faire, des choses comme ça ou des stages et donc c'était important de retrouver un équilibre tout doucement, sans précipiter les choses, mais c'était assez urgent aussi quand même, parce que les... Je pense que le mal que... En tout cas, moi, que je me suis fait, le... La perte de repères aussi, parce que c'était un moment, je te dis, j'étais seul. Clairement, j'étais seul. J'étais... Je crois que je ne me suis jamais seul.

  • #1

    Ça te traduisait comment ? Tu dis...

  • #0

    C'était des vieux démons qui ressortaient. Moi, je ne pouvais pas me retrouver moi face à moi-même. Du coup, j'avais des comportements, je peux le dire, des comportements addictifs ou stupéfiants, des drogues qui ne sont pas vraiment une addiction forte, où j'avais des besoins, des moments de plus être. Je ne pouvais pas me regarder, je ne pouvais pas être... Et donc, j'avais ce besoin de... Enfin, pas ce besoin, mais... J'étais tellement au plus mal que si je commençais à regarder à quel point j'étais mal, je pense que je tenais pas. Et donc du coup, je voulais pas regarder et il fallait pas que je regarde. Et donc on trouve un peu des substituts ou des paradis un peu artificiels pour essayer de pas réfléchir. Ça aussi, ça a été un peu le déclencheur de me dire que ce n'est pas ça que je veux, ce n'est pas qui je suis, ce n'est pas ce que je veux, ce n'est pas ce que je veux pour ma fille, ce n'est pas ça la vie, il y a quelque chose qui ne va pas, je suis en train de me détruire, je suis en train de détruire ma famille, plein de choses qui sont arrivées à ce moment-là. et qui m'ont fait dire réveille-toi, écoute-toi il y a des tu peux pas continuer comme ça et je pense que ce chemin je l'ai entrepris et pour ma fille et aussi surtout pour moi parce que je pense que c'était vraiment le surtout pour ma fille quand même mais pour moi aussi je sentais qu'il y avait un J'avais besoin de mettre de la lumière un peu dans ma vie, d'écouter ce que j'avais à dire et de sortir un peu de la noirceur dans laquelle j'étais. C'était un moment... J'ai pas vécu des moments faciles, on n'a pas vécu des moments faciles. mais j'avais pas envie de continuer à ne pas vivre des moments faciles j'avais besoin d'être apaisé d'être plus serein d'apporter une stabilité pour ma famille et pour ma fille de construction de plein de choses de repères aussi je pouvais pas tout abandonner tout laisser là et donc du coup tu te relèves plus ou moins Pas après pas, t'avances, tu essaies que chaque pas tu les fais en conscience, que chaque pas tu les fais avec amour, avec beaucoup d'amour, et puis du coup tu retrouves des... Tu retrouves des bases, tu retrouves des fondations, tu retrouves ta femme, tu retrouves ta fille, tu te retrouves toi. Je ne me suis jamais ressenti aussi père qu'aujourd'hui. Je vois tout le chemin qu'il y a à faire là-dessus. J'ai hâte de tous les jours qui me restent avec ma fille, tout le temps que j'ai envie de passer avec elle. Aujourd'hui, ma vie, en tout cas mes choix... se définissent à travers moi, mais aussi ma fille, ma vie de famille, et donc que ce soit sur la partie professionnelle, sur tout aujourd'hui. En tout cas, chose qui n'était pas forcément le cas avant, parce que quand tu es célibataire, tu ne penses à rien sauf à toi, mais tu ne pensais pas vraiment à toi. Et quand tu as une famille, tu penses à ta famille. Il y a plein de choses qui rentrent en considération, le moment de ne pas s'oublier soi. de ne pas oublier qui je suis, de ne pas oublier ce que j'ai envie de laisser, ce que j'ai envie de donner aussi à ma fille.

  • #1

    J'entends trouver un équilibre.

  • #0

    Ouais, un équilibre et une direction, un chemin, et qu'il soit en cohérence avec qui je suis, avec qui on est aussi en tant que parent, avec mon épouse, pour que ma fille puisse grandir dans ce chemin et qu'elle puisse construire le sien aussi.

  • #1

    et ce chemin de papa comment j'ai entendu que t'es en amont t'as écouté des podcasts même après etc c'est trop aujourd'hui c'est comment être papa aujourd'hui il y a beaucoup d'accompagnement pour les femmes, pour les mères ou les futures mères pour les pères comment tu l'as vécu quel est ton regard peut-être aujourd'hui sur ce parcours

  • #0

    Sur ce parcours-là, déjà beaucoup de questionnements, beaucoup de... les cercles aussi m'ont aidé, parce qu'il y a aussi des papas dans les cercles, et donc du coup de pouvoir... et ou des fils, et donc forcément ils ont eu un père, et donc ils parlent aussi de leur paternité par les repères qu'ils ont pu avoir. Mon père aussi a été à sa façon un repère, donc en tout cas une... dans ma parentalité ou dans le fait de devenir père de qui, comment, pourquoi et puis aujourd'hui en tout cas dans mes amis aussi c'est à dire que ma parole s'est ouverte aussi à mon cercle d'amis ou à des choses que je faisais pas forcément avant mais sur des difficultés que je peux rencontrer en tant que jeune papa que je peux évoquer avec des amis qui sont un petit peu dans la même situation que moi chose que j'aurais peut-être jamais fait avant mais ça se voit donc ouais de pouvoir se se livrer de ses difficultés mais des difficultés qui sont de gestion émotionnelle aussi beaucoup plus que vraiment de difficultés de comment est-ce qu'on met une couche ou comment est-ce qu'on on gère le biberon et tout ça quoi c'est vraiment plus la gestion ouais du qui je suis comme père et qui je veux être donc c'est surtout à ça que ça répond hum

  • #1

    tu parles de ton père qu'est-ce que ça a changé dans votre relation le fait que tu deviennes père qu'est-ce que ça a changé non ça a été un moment pour

  • #0

    Je pense que je suis encore en chemin là-dessus, mais je chemine assez vite sur cette partie-là. C'est un moment pour moi, la parentalité, ou en tout cas quand je suis devenu papa, surtout que papa dans des conditions un peu particulières, où je pense que j'avais besoin d'un repère. besoin de pouvoir me livrer, mais toujours avec la difficulté de pouvoir demander de l'aide. Forcément, personne n'a écouté ou personne n'entend ce qui n'est pas dit. Et donc, je n'ai pas eu ce repère-là, et je suis devenu père un peu solo. J'ai eu en tout cas cette impression-là. Et puis d'avoir tout pris parce que je l'ai voulu aussi, de ne pas m'exprimer. Et donc... je me suis construit tout seul. J'ai l'impression de m'être construit tout seul, mais en même temps, j'étais aussi dirigé par je pense un transgénérationnel qui est là et qui est présent et qui me dit ton papa, comment est-ce qu'il... Donc tu poses la question, comment a été mon père ? Comment il a été quand j'étais enfant ? Et comment je me construis par rapport à ça en tant que père ? Mon père, quand j'étais enfant, était un... Un jeune rêveur quoi, il m'a fait rêver, c'était un peu un héros pour moi, il a toujours été un héros quand j'étais enfant, parce qu'il a eu une vie complètement folle. J'ai fait des rock'n'roll où il est parti en vagabond des mers du sud de rencontrer ma mère à Tahiti. Il était skipper sur un bateau, il faisait le tour du monde. Enfin voilà, il a pu nous raconter ça comme une épopée, comme quelque chose de... C'était un livre quoi. La vie de mon père était un livre et il me lisait cette histoire tous les soirs. Donc j'en ai bu. quand il a fallu que je me construise en tant que com et en tant que père, il me relisait encore cette histoire. Donc les histoires, quand on est petit, quand on a 20 ans ou 30 ans, ce n'est plus forcément celles qu'on a envie d'écouter. Et donc je n'avais pas plus ce repère-là. En tout cas, je n'avais plus envie d'écouter ces histoires. Et j'avais envie d'avoir... une conversation d'hommes une conversation de pères aujourd'hui c'est une conversation de père à père que j'attends qui va arriver et qui sera nécessaire aussi pour pouvoir avancer l'un et l'autre que moi j'avance sereinement je suis assez libéré par rapport à ça mais je pense qu'il je pense que j'ai été en contradiction pendant longtemps mais en tout cas en en rejet et qu'aujourd'hui je suis plus dans l'acceptation et dans le... je comprends, je comprends beaucoup de choses et je... c'est pas que je pardonne parce que j'ai rien à pardonner et que j'en veux à personne mais... je comprends beaucoup de schémas qui ont été mis en place et qui me sont aussi apparus et que du coup j'essaie de casser un petit peu même si je me reconnais beaucoup en lui donc voilà en quelques mots quel père tu souhaites être ? un père en chemin un père en chemin un père qui tient la main de sa fille sur ce chemin Et un chemin en pleine conscience tout le temps,

  • #1

    dans lequel je suis moi-même.

  • #0

    Et c'est montrer ce chemin, et ne pas être devant, ne pas être derrière, être à côté de ma fille, à côté de ma femme aussi. On avance tous les trois. on se tient la main je pense que c'est des fois ma fille me fait ne serait-ce que quand elle vient elle me tient la main ou il y a un petit truc, il y a une espèce de force qui se dégage d'elle et qui m'anime aussi donc le papa du papa de Clémentine est en chemin c'est ce qui me merci on

  • #1

    arrive à la fin est-ce que

  • #0

    Tu veux ajouter un mot avant de se dire au revoir ? et c'est ouais je pense dans l'univers nous envoie des gens sur notre chemin et tu fais partie des personnes qui m'ont envoyé et pour ça je veux être remercié parce que c'est c'est toujours bon de dire merci aux gens qui nous apportent et qui nous font du bien et t'en fais partie donc merci beaucoup pour ça

  • #1

    je suis touché là t'as envoyé une petite flèche dans le coeur merci merci pour tes mots ouais j'en suis touché, merci merci à toi pour ce que tu es aussi merci Pierre et merci pour ce témoignage que j'ai trouvé très touchant ton parcours, ta paternité et je crois qu'on se voit bientôt de toute façon en vrai et puis et puis bah écoute à très bientôt et merci encore pour ton témoignage et puis merci Loïc à bientôt à très bientôt ciao ciao

Description

En parallèle des épisodes classiques de D'homme à homme, qui paraissent tous les 15 jours, je vous propose une fois par mois une série de témoignages d'hommes que j'accompagne en cercle de parole et d'écoute. L'idée est de découvrir une part de qui ils sont, de comprendre pourquoi ils se sont dirigés vers ces espaces et ce que cela leur a apporté.
On continue cette série avec Pierre qui nous parle de sa participation aux cercles d'hommes et mixtes, et comment sa paternité l'a amené à se remettre en question et en chemin.
Pour continuer sur ce sujet autour du père, je vous invite à écouter les épisodes précédents autour de cette thématique :

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Transcription

  • #0

    En parallèle des épisodes classiques de Dome à Homme qui paraissent tous les quinze jours, je vais vous proposer une série de témoignages d'hommes que j'accompagne en cercle de paroles et d'écoute. L'idée est de découvrir une part de qui ils sont, de comprendre pourquoi ils se sont dirigés vers ces espaces et ce que cela leur a apporté. Alors bienvenue au cœur du cercle, bonne écoute. Salut Pierre.

  • #1

    Salut Loïc !

  • #0

    Bienvenue au cœur du cercle.

  • #1

    Merci de m'accueillir.

  • #0

    Merci de répondre à cette invitation. Comment tu te sens Pierre ? Quel est ta météo ?

  • #1

    Ma météo intérieure, je la compare un petit peu à un océan après une tempête. L'eau est encore un peu trouble. Je sens qu'il y a eu pas mal de... Ça a été brassé, on va dire. J'ai été pas mal brassé. Mais voilà, le temps s'éclaircit et l'horizon devant est un peu plus calme. Donc... il faut encore je pense un peu de temps pour que l'eau s'éclaircisse et que ça devienne un peu plus translucide mais ça va, tout va bien, on tient bon la barre merci,

  • #0

    c'est moi moi je t'accueille avec une part de questionnement sur une problématique personnelle une part de joie aussi liée à une incertitude mais à l'incertitude de la vie à la belle incertitude de la vie et bien sûr toujours content d'accueillir quelqu'un qui vient témoigner et pour débuter notre rencontre elle s'est faite lors d'un cercle mixte qu'est-ce qu'il y a fait que tu t'es débarqué dans un cercle mixte

  • #1

    Je ne sais toujours pas ce qu'il y a. Comment j'en suis arrivé là ? Je pense que c'est un appel. Je pense qu'il y a un moment où tu entends les choses et que tu es prêt à les entendre. Je pense que c'est un moment où j'étais prêt à entendre cet appel. La nécessité pour moi de poser ma parole, de parler. Je pense que j'étais à un moment de ma vie où j'en avais besoin. Je suis arrivé dans ce cercle mixte ne sachant pas trop ce que je faisais là. Surtout que c'était deux cercles qui se rencontraient un petit peu. C'est-à-dire qu'il y avait un cercle d'hommes et un cercle de femmes. Et moi je faisais partie ni de l'un ni de l'autre. Donc c'était vraiment une expérience assez incroyable. Je pense que j'étais au bon endroit au bon moment et qu'il fallait que je sois là pour découvrir un peu. mon chemin, que je comprenais sur quel chemin j'étais, en tout cas le début de mon chemin. Et ça a été pour moi une rencontre avec toi, avec beaucoup de témoignages, ce qui a été évoqué, ce qui a été dit, le cadeau que je me suis offert aussi en venant à ce moment-là. Tout ça a été pour moi une découverte un petit peu. Ça a été le début, ça a été un petit peu le premier pas sur le chemin.

  • #0

    En amont, d'arriver à ce cercle mixte, tu te questionnais, tu étais curieux, excité, qu'est-ce qui était présent ?

  • #1

    Je me souviens bien, parce que juste avant le cercle, vraiment sur la route, en plus, on avait fait un covoiturage avec d'autres participants, et eux avaient déjà participé à des cercles. Du coup, je leur posais des questions, on parlait, qu'est-ce qu'on va se dire, je ne comprends pas trop, même moi, je ne savais pas encore ce qu'ils me disaient. Ne réfléchis pas, ne reste pas dans l'essai de comprendre, tu vas le sentir, tu vas parler, les choses vont se faire d'elles-mêmes. C'est vrai que j'ai essayé de projeter le moins possible, en tout cas je ne savais pas à quoi m'attendre, je ne voulais pas savoir à quoi m'attendre. Et en arrivant j'ai... toujours un peu cette appréhension de rencontrer des gens qu'on ne connaît pas, de rentrer dans un cercle de paroles, en plus, où il faut s'exprimer, il faut parler, alors que c'était aux antipodes de ce que j'étais à ce moment-là et de ce vers quoi. Enfin, je n'avais pas encore délivré, enfin, en tout cas, ouvert ma parole, et je n'avais pas encore ouvert tout ça. Et donc, ça a été vraiment le début de quelque chose, d'entendre, d'écouter, de parler aussi, de pouvoir se livrer sans avoir... de jugement dans un espace de sécurité, c'était quelque chose de complètement nouveau pour moi. Et des choses sont sorties. Ça a été vraiment une expérience...

  • #0

    incroyable je me souviens à la fin que tu étais très touché et c'est vrai qu'on se connaissait pas à ce moment là et j'avais été presque surpris parce qu'on se connaissait pas et c'est vrai que t'avais été assez peut-être réservé tout au long du cercle et quand tu t'es exprimé j'ai trouvé ça beau qu'est-ce qui t'avait touché justement dans ce cercle ?

  • #1

    C'était un cercle, alors déjà le sujet était un petit peu, en gros c'était le masculin et le féminin, la rencontre entre le masculin et le féminin. Et donc chacun avec son expérience, avec son vécu aussi est arrivé un petit peu avec ses valises, en tout cas peut-être son envie de partager avec son vécu. La rencontre des deux a été assez incroyable parce que, en tout cas, moi ça me répondait à des choses qui me parlaient mais en même temps des choses aussi que je ne connaissais absolument pas. Alors, je ne sais pas. J'écoutais, j'étais un peu dans l'observation et puis aussi dans l'envie de partager mon point de vue. Pour le coup, je n'étais vraiment pas un homme en chemin à ce moment-là. Je n'étais même peut-être pas encore un homme. En tout cas, je ne savais pas ce qu'était un homme à ce moment-là. La rencontre de l'homme et de la femme à ce moment-là, j'étais un petit peu dans le... de savoir exactement comprendre les schémas des uns et des autres, comprendre mon schéma à moi. Et en fait, ça a été aussi une rencontre avec des énergies, qu'elles soient masculines ou féminines, mais en tout cas des énergies que j'ai ressenties et qui m'ont vraiment traversé. Et certaines, notamment, qui m'ont offert des cadeaux ce jour-là, je me souviens très bien, de connexions très fortes où la parole... qui me traversait ou en tout cas qui me touchait. il y avait quelque chose de pas magique, enfin presque mais en tout cas c'était assez j'étais très perturbé en tout cas en sortant de ce cercle là parce que j'étais ça m'a un petit peu déstabilisé et c'est en tout cas ce mouvement un petit peu de sortir de ma zone de confort je me suis dit c'est peut-être le moment de libérer ma parole de pouvoir bah m'exprimer, parler de mes émotions, de ces choses-là que je n'avais pas forcément le courage ou la capacité de faire. Et donc, j'ai vu en toi un peu, je me suis dit, s'il y a des cercles d'hommes, s'il y a des hommes qui arrivent à parler comme ça, je me dis que c'est le moment où il faut que je puisse... J'étais aussi à un moment de ma vie, je pense, important où... Il fallait que je me soigne, que je soigne les mots, que je... Voilà, tout ça a été important à ce moment-là. Et donc, ça a été... Ouais, c'était le moment propice où je pense que mon cœur s'est ouvert aussi pour entendre cet appel et que j'ai répondu à ça à ce moment-là. C'était une rencontre aussi avec toi, sur l'accompagnement que tu as fait pendant ce cercle, sur les mots que tu as utilisés, sur l'accompagnement que tu as fait pendant les méditations, les temps de méditation, etc. Ça m'a permis de me sentir vraiment en sécurité et de pouvoir arriver à cette espèce de... de calme, en tout cas de sérénité, pour pouvoir se livrer, pour pouvoir me sentir prêt à faire tomber les masques, à faire tomber certaines barrières, pas toutes forcément, parce qu'on garde toujours de la matière, mais en tout cas de maximum, et d'être à l'essence, c'est d'être le plus pur possible, donc c'était assez frappant.

  • #0

    Tu as utilisé plusieurs fois l'expression me faire un cadeau c'était quelque chose avant que t'avais pas l'habitude

  • #1

    Alors, matériellement, si, parce que j'ai quelques troubles compulsifs d'achat, on va dire. Donc, je me suis offert pas mal de cadeaux, mais c'était un cadeau intérieur, chose que j'avais pour le coup jamais fait. C'était vraiment un cadeau pour le moi, un cadeau pour celui qui était en train de mourir tout doucement, ou en tout cas celui qui était à la dérive. il fallait que je me ouais il fallait que je ouais c'était une main tendue c'était une main tendue à moi c'était un cadeau pour moi c'était vraiment quelque chose de hyper important à ce moment là ouais

  • #0

    cette notion d'investir en toi avant c'était

  • #1

    Non, enfin, j'en ai discuté plusieurs fois avec mon épouse et je lui ai toujours dit que je sais qu'un jour j'en viendrai parce que je pense que c'était nécessaire et que j'étais conscient de la nécessité de passer soit par une thérapie, soit par quelque chose, mais en tout cas que j'y viendrai. J'avais déjà fait des tentatives mais ce n'était pas vraiment fructueux. Ce n'était pas le bon moment, je n'étais pas prêt, je n'étais pas encore ouvert, pas apte à faire tomber mes barrières, mes masques de protection, tout ça. J'étais toujours avec le fonctionnement de l'ego qui était quand même très présent. et donc c'était vraiment non c'était pas le moment en tout cas pour moi à ce moment là mais au fur et à mesure il y a des choses dans ma vie qui sont passées qui sont arrivées qui ont un peu bouleversé mon toute ma réalité et ces choses là ont eu sur moi et sur ma vie des conséquences et que hum de belles conséquences, mais qu'il a fallu aussi... J'ai dû passer par un chemin et j'ai entrepris, ça fait un an et demi à peu près, que j'ai entrepris un petit peu cette volonté de me prendre soin de moi, mais de prendre vraiment le soin de mon moi intérieur. Ça fait un an et demi que je suis en travail, que je suis en chemin. Ça a participé un petit peu à tout ça, à mon arrivée dans ce cercle mixte, dans le cercle aussi de...

  • #0

    d'hommes tout ça est un peu lié justement ce cercle d'hommes comment c'était une évidence du coup de glisser ensuite cette espérance et qu'est-ce qu'il trouvait

  • #1

    peut-être de différent ou trouvait tout court une évidence une évidence Toujours pareil, pas facile parce qu'il y a encore plein de préjugés, plein d'injonctions en disant que le cercle d'hommes c'est un truc masculiniste, je ne sais pas ce que je vais faire dedans, parler des hommes, entre hommes. Et puis déjà j'ai eu une première brèche avec le cercle mixte et puis je me suis dit écoute, vas-y, vois ce que c'est, essaie de comprendre. Et puis pareil, tu vois toujours ce sentiment d'avoir écouté l'appel quoi, de dire bah en fait vas-y et puis t'as envie d'y aller, ne te freine pas parce que tu penses que c'est ridicule ou parce que tu penses que ça va rien t'apporter ou plein de problématiques ou de réponses que l'ego peut apporter bêtement. Et donc du coup j'ai fait ce premier pas. J'ai... ouais je me suis dit bah go et donc du coup je t'ai sollicité pour essayer de voir s'il y avait de la place dans un des cercles et c'est comme ça que je suis rentré dans le cercle de Osogor ça t'apporte quoi ces cercles ? c'est un espace dans le temps où hum où je peux me retrouver et je retrouve aussi d'autres personnes et c'est un espace qui m'appartient je travaille à titre perso dans de la thérapie personnelle mais ce moment là est vraiment à part c'est pas comme il y a d'autres mécaniques qui s'enclenchent il y a d'autres d'autres je dirais d'autres D'autres échos à des paroles qui... Chacun amène une parole et je t'accueille cette parole-là et c'est cette parole que tu écoutes, mais aussi la tienne que tu donnes. C'est vraiment un échange de je donne, je reçois, mais c'est surtout... J'ai l'impression de recevoir plus que je donne des fois, mais c'est... parce qu'ils sont plus nombreux que moi aussi, il y a des amateurs qui partagent, donc on reçoit de tout le monde. C'est vrai que c'est un moment, c'est pareil, on reprend le mot cadeau, mais c'est un moment, voilà. Je peux me plonger en moi, je peux regarder que ce soit le bien comme le mal, mes démons, je peux les ouvrir, je peux mettre de la lumière dans ma noirceur, je peux regarder aussi ma lumière. Je regarde un petit peu tout dans mon moi. Voilà, on peut cette place d'observateur qui… C'est hyper intéressant aussi, même les témoignages des autres participants, à chaque fois ça résonne. Et puis toujours ton accompagnement aussi, dans l'espace de sécurité dans lequel on est, que tu apportes, dans ce cadre qui est hyper important pour qu'on puisse arriver à ce niveau de confiance, et ce niveau où on rentre et puis on s'assoit. on se livre donc on est des hommes nus les uns en face des autres mais en même temps je sais pas il y a une espèce de beauté de je crois que c'était l'avant-dernier cercle qu'on a vécu ensemble qui était d'une force on sent des énergies des fois il y a des cercles où il y a un peu moins d'énergie que d'autres mais il y en a certains où tu sors de là t'es ça te donne une pêche encore pendant une semaine ou quinze jours où t'es là et puis après t'attends les quinzaines de jours parce que tu sais que le cercle va arriver donc voilà c'est un peu tout ça et toi qui as fait ou qui fait une thérapie comment

  • #0

    ça va de pair les deux ?

  • #1

    alors en plus moi c'est un peu particulier je fais une thérapie un petit perso pour moi et je fais aussi une thérapie de couple avec la même thérapeute C'est un espèce de travail intensif. C'est vraiment un travail à part, mais en même temps complémentaire. Il y a la parole du moi que je travaille, mais il y a vraiment la parole de l'homme que je travaille avec. Ce n'est pas du travail, mais en tout cas que je peux ouvrir avec vous. Je ne règle pas non plus. Je... c'est pas un espace de soins le cercle, c'est vraiment un espace de paroles je dirais la thérapie c'est plus un espace de soins où je me soigne à l'intérieur des blessures que j'ai pu avoir, le cercle c'est vraiment un espace de paroles, où je libère ma parole je m'ai eu de facilité je dirais à parler de mes émotions à parler de ma sensibilité, de ces choses là j'ai toujours été un peu le mal alpha un truc un peu bête et donc du coup le fait de de pouvoir m'ouvrir, parler, parler de mes émotions, parler de ce qui me traverse, de parler de... Ne serait-ce que de parler de moi. C'est un moment... C'est un moment à part. C'est vraiment... Je suis plus dans le... C'est pas de la thérapie. C'est vraiment un cercle de paroles où je peux livrer ma parole, entendre la parole des autres aussi, qui est aussi bénéfique que d'ouvrir sa parole. parce que ça résonne, parce que chacun rencontre ou livre des choses, ou des manières qu'ils ont eues de réagir à des situations, des manières qu'ils ont de gérer la situation aussi. qui des fois peut perturber parce que c'est pas forcément notre fonctionnement mais en tout cas dans l'écoute et dans le non-jugement il y a une résonance permanente dans ma construction au quotidien aussi donc je dirais complémentaire, vraiment complémentaire sur ce qui est dit et sur ce qui est fait

  • #0

    tu as parlé de Malalpha vite fait je sais que tu étais plutôt en tout cas tu faisais des sporkos plus jeunes peut-être encore, j'en sais rien, je sais plus C'était quoi ?

  • #1

    J'ai fait du rugby pendant quelques années. C'est vrai qu'il y a un espace de parole dans le rugby, mais la parole est dans les vestiaires et on s'encourage, on se met des coups de tronche un peu et on se motive pour aller sur le terrain. Ensuite, les discussions sont plus autour de la bière et du match, pas vraiment de comment tu te sens. J'ai mal là, j'ai mal là. Il n'y a pas d'intérieur, c'est plus extérieur. Ma vie, ça a été ça pendant longtemps. Le sport, la fête, le boulot, on ne réfléchit pas, on ne parle pas de soi, on n'est pas dans la réflexion de ce qui m'arrive, de ce que je ressens, ce qui me traverse. C'est plutôt l'instant tout de suite, je vis, je profite, je ne me pose pas de questions et j'avance. Il arrive un temps, il faut quand même se poser des questions et réfléchir un petit peu où est-ce qu'on en est, dans quel état on est, et puis essayer d'avancer de manière plus consciente et plus adulte aussi peut-être. t'as parlé de sensibilité à un moment cette sensibilité tu la sentais déjà un peu à cette époque là ouais toujours je pense mais c'est une sensibilité qu'on qu'on cache pas que je m'avouais pas moi mais je savais que je sentais qu'il y avait une sensibilité mais cette sensibilité là c'est pas le truc C'était pas la chose que j'avais mis en avant chez moi. C'était plus le côté rigolo, le côté fun, le côté fétin, le côté brut, le côté... Après, ça a été au fin. Je suis creusé un petit peu et je me rendais vite compte que j'étais juste un ours. À l'intérieur, il y avait de la sensibilité, mais de premier abord, ou en tout cas la première image. Ça aussi, c'est des choses qui sont ressorties pas mal dans les cercles. L'image qu'on peut donner, l'image qu'on a de soi aussi. elle est vite modifiée ou en tout cas on prend aussi conscience de ça et je pense que j'ai pendant longtemps donné cette image là et que en fait c'était pas du tout qui j'étais vraiment et donc du coup c'est des choses qui sautent un peu aux yeux pendant les cercles des mécanismes comme ça qu'on découvre et qu'est-ce que ça te fait maintenant de pouvoir oser justement exprimer ta sensibilité ? Oser ma sensibilité ? C'est oser être moi-même, c'est dans mon entièreté, de ne pas jouer un rôle ou de ne pas me cacher derrière le clown ou derrière le fêtard ou le mec marrant. C'est de montrer qui je suis vraiment dans mon entièreté, donc ça c'est important. Et puis je ne suis plus tout seul aujourd'hui, c'est-à-dire que j'ai accueilli dans ma vie une petite fille et que je ne veux pas faire de faux-semblants avec elle. Donc dans l'éducation que je veux lui montrer, je veux qu'elle voit son père tel qu'il est et pas un père construit avec des faux-semblants. des masques. Ça a été le point de déclenchement pour moi de me dire qu'il faut que je sois dans le vrai, que je ne me perde pas et que je montre la bonne personne à ma fille et qui je suis vraiment et pas qui je veux montrer.

  • #0

    C'est donc elle qui a été le déclencheur de ce chemin, on va dire.

  • #1

    Oui, oui. C'est pour faire simple, pour résumer un petit peu. Pour faire simple. Avec mon épouse, en 2020, on se marie en 2019. Et puis donc, forcément, le projet bébé rentre dans... dans notre scope et on galère quand même pas mal. C'est-à-dire qu'on rentre par toute la phase de PMA, etc. Enfin bref, une vraie difficulté dans la parentalité à devenir parents, tous les deux. Plus après le Covid qui s'invite à tout ça, donc c'est un peu un moment hors du temps où on se retrouve que tous les deux, on sent qu'on n'y arrive pas, que tout le projet PMA est mis entre parenthèses parce que pendant la période Covid, il n'y avait plus accès à tout ça. Donc on fait le confinement ensemble, et puis forcément la question de la parentalité revient sur le tapis, on sent que chaque mois c'est toujours compliqué parce que ça n'arrive pas, et donc on vient se poser un petit peu la question de l'adoption, on commence à lancer les procédures, etc. Donc vraiment on part sur ce désir-là, et puis coup du destin ou cri de l'univers. Au mois de juin 2020, Camille tombe enceinte. C'est le début du bonheur, la joie qui arrive dans notre vie. On se dit super, c'est le début de la grande avance sur tous les deux. On est heureux, on est sur un petit nuage. Mais le petit nuage vite vire un peu au cauchemar, parce que trois mois après, l'écho du premier trimestre, on sent que les choses ne vont pas se passer correctement. En tout cas, le temps se noircit un petit peu au niveau de la météo. On nous apprend qu'il y a une clarté nucale épaisse, donc il y a des risques de trisomie. On passe par tous les stades, c'est un petit peu la cata. Et du coup... Vite, on est pris en charge un petit peu par tout le corps médical, mais bon, rempli d'examens, de recherches, de savoir ce qui se passe, de ce qu'il y a. Donc on rentre dans une grossesse qui n'est plus vraiment une grossesse, un moment de joie, un moment de connexion, un moment de partage. Ça devient un moment médicalisé, entouré de médecins, beaucoup d'aller-retour à l'hôpital, de séjour même. Donc là ça devient un peu dur à gérer pour moi comme pour mon épouse. Mais bon, on tient bon, on tient face, on se dit que ça va aller, que tout va bien se passer jusqu'au cou. Mais on passe vraiment, enfin, on va passer un petit peu les épisodes, mais il y en a eu, c'était quasiment toutes les semaines, ou toutes les deux semaines, on était à l'hôpital, on avait les échos, c'était vraiment pas un moment sympa.

  • #0

    Ça t'aurait aidé d'avoir un cercle à ce moment-là ?

  • #1

    Ouais, je pense que ça aurait permis de gagner beaucoup de temps. tu as envie d'être parent, tu te projettes à l'idée d'être père. Moi, les trois premiers mois, je t'ai dit, j'ai fait tous les podcasts inimaginables pour devenir le meilleur père. Les maternelles, les machins, j'étais un chercheur pour devenir le meilleur papa. J'étais parti, quoi. Et puis, coup d'arrêt brutal, on me disait, ça ne va peut-être pas se passer comme ça. Donc, j'étais là, waouh, OK. Et puis, il faut d'un côté que je gère aussi mon couple pour essayer qu'on tienne aussi tous les deux. Puis il y a ce bébé qui continue à grandir dans le ventre de mon épouse. C'est plein de trucs qui se traversent, d'émotions, de stress. Tout ça a été vécu en condensé. Et le 4 février 2021, Clémentine a fait un petit déjeuner. arrive dans nos vies, à tous les deux. Et là, c'est un moment de délivrance parce qu'elle est là, enfin, qu'on peut la voir, qu'on peut la toucher, qu'on peut la sentir, qu'on peut la voir respirer, parce qu'on ne savait pas jusque-là comment est-ce que les choses allaient arriver, comment est-ce qu'elle allait... s'il allait avoir trois bras, je peux te dire à quel point c'était... Et puis... Elle est là, et puis c'est un petit bébé qui a tout ce qu'il faut. Je vérifie qu'il y a bien cinq doigts à chaque pied, enfin bref, mais tout est là. Et elle est belle, elle est magnifique, c'est ma fille, je suis l'homme le plus heureux du monde à ce moment-là. Mais pareil, aussi très vite, les petits grains de sable commencent à se mettre un peu dans la mécanique, des difficultés à s'alimenter, plein de petites difficultés qui apparaissent. Et donc du coup, on repart un petit peu sur tout ce qui est médicalisé. La petite fée aussi, on reste un peu plus longtemps que prévu à la maternité, elle est beaucoup suivie aussi. Et puis... Beaucoup de troubles de la réalité, enfin bref, on rencontre encore des difficultés un petit peu, c'est le début un petit peu de la... des difficultés de... après de tout par an, mais c'est... voilà. Et puis on continue néanmoins, suite aux premières alertes qu'on avait eues du premier trimestre, des recherches sur d'éventuelles pathologies qu'elles pourraient avoir, et donc en... peu de temps après, assez vite, il y a un diagnostic qui tombe. Un espèce de mot sur qui est ma fille. Un mot que je n'accepterais pas. En tout cas, on nous dit quelque chose. On nous dit, voilà, c'est ça. C'est ça. Elle est censée définir ma fille, mais pour moi, elle ne la définit pas. Parce que c'est ma fille. Voilà. Mais ça a été incroyable. à la fois pour nous, le fait de... OK, on sait ce que c'est, on sait que Valentin a un petit handicap, mais...

  • #0

    comme 80% des handicaps, ce n'est pas forcément un handicap visuel, en tout cas qu'on voit. Et il faut qu'on... Pareil... Après, ça, c'est mon... Ce que je reproche un peu à tout corps médical pendant cette période-là, c'est qu'on te lâche un truc comme ça et puis on te laisse avec ça. Il n'y a aucun suivi, que ce soit psychologique, il n'y a pas d'accompagnement, il n'y a rien. Tu es tout seul face à ça. Enfin, tout seul, non, tu as ton ordinateur, donc tu tapes sur Internet pour savoir ce que c'est. des trucs qu'on te dit qu'il ne faut pas faire, mais que forcément, tout parent va commencer à faire. Et puis là, c'est le début des projections aussi. C'est-à-dire que tu ne sais pas, tu te poses des questions qui vont de est-ce qu'elle va pouvoir parler ? Est-ce qu'elle va pouvoir marcher ? Est-ce qu'elle va pouvoir faire du vélo ? Est-ce qu'elle va pouvoir aller à l'école ? Est-ce qu'elle va avoir un petit copain ? Est-ce qu'elle va pouvoir se marier ? Est-ce qu'elle va pouvoir avoir des enfants ? Toutes les questions que tu, normalement, ne devrais pas te poser en tant que parent, parce que ça va de soi et que c'est des choses qui sont dans l'ordre et qui sont naturelles. deviennent une question et on ne te donne pas la réponse. En tout cas, on ne t'accompagne pas dessus. Et ça, c'est quoi ? L'abandon, complètement. Moi, j'étais à la dérive totale. J'étais à la dérive totale. Mon épouse était en plus... Elle, on a ce bébé, donc il faut continuer à être là pour elle. Il faut essayer de... En plus, elle a laité, donc il fallait la nourrir, mais on avait des fiches qu'elle fallait nourrir, il fallait faire des aéros. Bref, c'était un moment à la fois... Normalement, c'est les premiers mois de ta fille où tu as envie de... Enfin, ça doit être merveilleux, mais en même temps... Moi, je pense que je fonctionnais jour le jour, ça en fonctionnait vraiment. Intérieurement, je pense que j'étais au 36e dessous. Je ne pouvais pas exprimer mes peurs, je ne pouvais pas exprimer mes doutes, je ne pouvais pas exprimer rien parce que... Parce qu'il fallait que je sois celui qui... Qui est un bon. Ouais, le super papa, le super mari, qui pense que tout va bien, parce que si je pense que tout va mal, il y a tout qui ira mal. Et donc, du coup, il faut être là, il faut tenir bon, il faut être droit, mais je faisais, je pense, pas une super... Mais bon, j'ai essayé, en tout cas, de faire bonne impression. Mais ça m'a coûté. Ouais, ça m'a coûté quand même... Intérieurement parce que forcément on ne s'écoute pas, on ne veut pas s'écouter, on ne veut surtout pas s'écouter. Et donc on dérive intérieurement, on n'est plus là, on n'est plus dans l'axe de qui on est, on se perd. Je me suis perdu, je pense. Et puis je repensais à tous ces... podcast, tous ces épisodes de matériel que je me suis fait et qui disait comment devenir un bon papa je me suis dit putain je suis pas en train de devenir un bon papa du tout je fais n'importe quoi je fais juste semblant de tenir bon mais je tiens pas bon et donc il a été nécessaire pour moi de reprendre la main sur ma vie et de reprendre du coup de facto la main sur ma vie de famille aussi. C'est pour ça que ça a été important pour moi de pouvoir commencer un peu ce moment de thérapie, parce que ça a répondu à pas forcément aux questions sur ma fille, parce que ça, j'en avais pas, parce qu'elle a toujours répondu à nos questions de manière... C'est elle qui répondait à tout, c'est elle qui me montrait. J'y arrive, j'arrive à marcher, j'arrive à parler, j'arrive à compter, j'arrive à faire tout. Donc toutes les questions qu'on se posait, elle y a répondu, pas les médecins. Tous les espoirs qu'on a aujourd'hui. toutes les peurs qu'on peut avoir, elle y répond et elle les bat. Je me suis dit, ok, fais confiance à ta fille, elle, elle y arrivera. Maintenant, c'est à toi aussi d'y arriver. Tu as du boulot quand même. Tu as du taf à faire. C'est pour ça que j'ai commencé un petit peu le... On a commencé avec...

  • #1

    C'est ce que je voulais te dire. Comment le couple prend sa place dans ce genre d'épreuve ?

  • #0

    Je pense que le couple tient par la parentalité. Parce qu'on était tous les deux concentrés, focus sur Clémentine. Qu'il n'y avait que ça. Ma femme s'est battue avec un acharnement. Je pense que personne n'a idée de... de la détermination qu'elle a eue pour que ma fille soit là où elle en soit aujourd'hui. Elle a été d'une force et d'un sacrifice, vraiment de dons envers sa fille qui était... Voilà. Et... Donc le couple... il survit, en tout cas. Il est en veille un petit peu. Et on s'est mis en veille en fait. Clairement, je pense que l'un et l'autre, on s'est mis en veille. On était... On était vraiment concentré sur notre fille, on s'est mis en veille pendant longtemps. Et quand on voit que ça va, que la petite va bien, que tout va bien, que tout est OK, forcément, il faut sortir de cette veille, de cette hibernation. Et c'est là où on voit un peu les dégâts. Et donc, du coup, on s'est dit OK, où est-ce qu'on en est ? Où est-ce que j'en suis ? Où est-ce qu'on en est, nous, en tant que couple ? Ah ! On avait, je pense, l'un ou l'autre, la certitude que... on n'était pas ensemble pour rien et donc il fallait qu'on donne une chance un peu à notre couple et qu'on soit qu'on remette un petit peu aussi ce couple au coeur de nos vies et qu'on se mette aussi nous chacun au coeur de nos vies donc chacun entreprend une thérapie de son côté notre thérapie de couple plus tous les petits cadeaux à côté comme le cercle, comme d'autres cercles que j'ai pu faire, des choses comme ça ou des stages et donc c'était important de retrouver un équilibre tout doucement, sans précipiter les choses, mais c'était assez urgent aussi quand même, parce que les... Je pense que le mal que... En tout cas, moi, que je me suis fait, le... La perte de repères aussi, parce que c'était un moment, je te dis, j'étais seul. Clairement, j'étais seul. J'étais... Je crois que je ne me suis jamais seul.

  • #1

    Ça te traduisait comment ? Tu dis...

  • #0

    C'était des vieux démons qui ressortaient. Moi, je ne pouvais pas me retrouver moi face à moi-même. Du coup, j'avais des comportements, je peux le dire, des comportements addictifs ou stupéfiants, des drogues qui ne sont pas vraiment une addiction forte, où j'avais des besoins, des moments de plus être. Je ne pouvais pas me regarder, je ne pouvais pas être... Et donc, j'avais ce besoin de... Enfin, pas ce besoin, mais... J'étais tellement au plus mal que si je commençais à regarder à quel point j'étais mal, je pense que je tenais pas. Et donc du coup, je voulais pas regarder et il fallait pas que je regarde. Et donc on trouve un peu des substituts ou des paradis un peu artificiels pour essayer de pas réfléchir. Ça aussi, ça a été un peu le déclencheur de me dire que ce n'est pas ça que je veux, ce n'est pas qui je suis, ce n'est pas ce que je veux, ce n'est pas ce que je veux pour ma fille, ce n'est pas ça la vie, il y a quelque chose qui ne va pas, je suis en train de me détruire, je suis en train de détruire ma famille, plein de choses qui sont arrivées à ce moment-là. et qui m'ont fait dire réveille-toi, écoute-toi il y a des tu peux pas continuer comme ça et je pense que ce chemin je l'ai entrepris et pour ma fille et aussi surtout pour moi parce que je pense que c'était vraiment le surtout pour ma fille quand même mais pour moi aussi je sentais qu'il y avait un J'avais besoin de mettre de la lumière un peu dans ma vie, d'écouter ce que j'avais à dire et de sortir un peu de la noirceur dans laquelle j'étais. C'était un moment... J'ai pas vécu des moments faciles, on n'a pas vécu des moments faciles. mais j'avais pas envie de continuer à ne pas vivre des moments faciles j'avais besoin d'être apaisé d'être plus serein d'apporter une stabilité pour ma famille et pour ma fille de construction de plein de choses de repères aussi je pouvais pas tout abandonner tout laisser là et donc du coup tu te relèves plus ou moins Pas après pas, t'avances, tu essaies que chaque pas tu les fais en conscience, que chaque pas tu les fais avec amour, avec beaucoup d'amour, et puis du coup tu retrouves des... Tu retrouves des bases, tu retrouves des fondations, tu retrouves ta femme, tu retrouves ta fille, tu te retrouves toi. Je ne me suis jamais ressenti aussi père qu'aujourd'hui. Je vois tout le chemin qu'il y a à faire là-dessus. J'ai hâte de tous les jours qui me restent avec ma fille, tout le temps que j'ai envie de passer avec elle. Aujourd'hui, ma vie, en tout cas mes choix... se définissent à travers moi, mais aussi ma fille, ma vie de famille, et donc que ce soit sur la partie professionnelle, sur tout aujourd'hui. En tout cas, chose qui n'était pas forcément le cas avant, parce que quand tu es célibataire, tu ne penses à rien sauf à toi, mais tu ne pensais pas vraiment à toi. Et quand tu as une famille, tu penses à ta famille. Il y a plein de choses qui rentrent en considération, le moment de ne pas s'oublier soi. de ne pas oublier qui je suis, de ne pas oublier ce que j'ai envie de laisser, ce que j'ai envie de donner aussi à ma fille.

  • #1

    J'entends trouver un équilibre.

  • #0

    Ouais, un équilibre et une direction, un chemin, et qu'il soit en cohérence avec qui je suis, avec qui on est aussi en tant que parent, avec mon épouse, pour que ma fille puisse grandir dans ce chemin et qu'elle puisse construire le sien aussi.

  • #1

    et ce chemin de papa comment j'ai entendu que t'es en amont t'as écouté des podcasts même après etc c'est trop aujourd'hui c'est comment être papa aujourd'hui il y a beaucoup d'accompagnement pour les femmes, pour les mères ou les futures mères pour les pères comment tu l'as vécu quel est ton regard peut-être aujourd'hui sur ce parcours

  • #0

    Sur ce parcours-là, déjà beaucoup de questionnements, beaucoup de... les cercles aussi m'ont aidé, parce qu'il y a aussi des papas dans les cercles, et donc du coup de pouvoir... et ou des fils, et donc forcément ils ont eu un père, et donc ils parlent aussi de leur paternité par les repères qu'ils ont pu avoir. Mon père aussi a été à sa façon un repère, donc en tout cas une... dans ma parentalité ou dans le fait de devenir père de qui, comment, pourquoi et puis aujourd'hui en tout cas dans mes amis aussi c'est à dire que ma parole s'est ouverte aussi à mon cercle d'amis ou à des choses que je faisais pas forcément avant mais sur des difficultés que je peux rencontrer en tant que jeune papa que je peux évoquer avec des amis qui sont un petit peu dans la même situation que moi chose que j'aurais peut-être jamais fait avant mais ça se voit donc ouais de pouvoir se se livrer de ses difficultés mais des difficultés qui sont de gestion émotionnelle aussi beaucoup plus que vraiment de difficultés de comment est-ce qu'on met une couche ou comment est-ce qu'on on gère le biberon et tout ça quoi c'est vraiment plus la gestion ouais du qui je suis comme père et qui je veux être donc c'est surtout à ça que ça répond hum

  • #1

    tu parles de ton père qu'est-ce que ça a changé dans votre relation le fait que tu deviennes père qu'est-ce que ça a changé non ça a été un moment pour

  • #0

    Je pense que je suis encore en chemin là-dessus, mais je chemine assez vite sur cette partie-là. C'est un moment pour moi, la parentalité, ou en tout cas quand je suis devenu papa, surtout que papa dans des conditions un peu particulières, où je pense que j'avais besoin d'un repère. besoin de pouvoir me livrer, mais toujours avec la difficulté de pouvoir demander de l'aide. Forcément, personne n'a écouté ou personne n'entend ce qui n'est pas dit. Et donc, je n'ai pas eu ce repère-là, et je suis devenu père un peu solo. J'ai eu en tout cas cette impression-là. Et puis d'avoir tout pris parce que je l'ai voulu aussi, de ne pas m'exprimer. Et donc... je me suis construit tout seul. J'ai l'impression de m'être construit tout seul, mais en même temps, j'étais aussi dirigé par je pense un transgénérationnel qui est là et qui est présent et qui me dit ton papa, comment est-ce qu'il... Donc tu poses la question, comment a été mon père ? Comment il a été quand j'étais enfant ? Et comment je me construis par rapport à ça en tant que père ? Mon père, quand j'étais enfant, était un... Un jeune rêveur quoi, il m'a fait rêver, c'était un peu un héros pour moi, il a toujours été un héros quand j'étais enfant, parce qu'il a eu une vie complètement folle. J'ai fait des rock'n'roll où il est parti en vagabond des mers du sud de rencontrer ma mère à Tahiti. Il était skipper sur un bateau, il faisait le tour du monde. Enfin voilà, il a pu nous raconter ça comme une épopée, comme quelque chose de... C'était un livre quoi. La vie de mon père était un livre et il me lisait cette histoire tous les soirs. Donc j'en ai bu. quand il a fallu que je me construise en tant que com et en tant que père, il me relisait encore cette histoire. Donc les histoires, quand on est petit, quand on a 20 ans ou 30 ans, ce n'est plus forcément celles qu'on a envie d'écouter. Et donc je n'avais pas plus ce repère-là. En tout cas, je n'avais plus envie d'écouter ces histoires. Et j'avais envie d'avoir... une conversation d'hommes une conversation de pères aujourd'hui c'est une conversation de père à père que j'attends qui va arriver et qui sera nécessaire aussi pour pouvoir avancer l'un et l'autre que moi j'avance sereinement je suis assez libéré par rapport à ça mais je pense qu'il je pense que j'ai été en contradiction pendant longtemps mais en tout cas en en rejet et qu'aujourd'hui je suis plus dans l'acceptation et dans le... je comprends, je comprends beaucoup de choses et je... c'est pas que je pardonne parce que j'ai rien à pardonner et que j'en veux à personne mais... je comprends beaucoup de schémas qui ont été mis en place et qui me sont aussi apparus et que du coup j'essaie de casser un petit peu même si je me reconnais beaucoup en lui donc voilà en quelques mots quel père tu souhaites être ? un père en chemin un père en chemin un père qui tient la main de sa fille sur ce chemin Et un chemin en pleine conscience tout le temps,

  • #1

    dans lequel je suis moi-même.

  • #0

    Et c'est montrer ce chemin, et ne pas être devant, ne pas être derrière, être à côté de ma fille, à côté de ma femme aussi. On avance tous les trois. on se tient la main je pense que c'est des fois ma fille me fait ne serait-ce que quand elle vient elle me tient la main ou il y a un petit truc, il y a une espèce de force qui se dégage d'elle et qui m'anime aussi donc le papa du papa de Clémentine est en chemin c'est ce qui me merci on

  • #1

    arrive à la fin est-ce que

  • #0

    Tu veux ajouter un mot avant de se dire au revoir ? et c'est ouais je pense dans l'univers nous envoie des gens sur notre chemin et tu fais partie des personnes qui m'ont envoyé et pour ça je veux être remercié parce que c'est c'est toujours bon de dire merci aux gens qui nous apportent et qui nous font du bien et t'en fais partie donc merci beaucoup pour ça

  • #1

    je suis touché là t'as envoyé une petite flèche dans le coeur merci merci pour tes mots ouais j'en suis touché, merci merci à toi pour ce que tu es aussi merci Pierre et merci pour ce témoignage que j'ai trouvé très touchant ton parcours, ta paternité et je crois qu'on se voit bientôt de toute façon en vrai et puis et puis bah écoute à très bientôt et merci encore pour ton témoignage et puis merci Loïc à bientôt à très bientôt ciao ciao

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