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La Bataille de la Meloria 1284 | Episode 1 - Cavalcate cover
La Bataille de la Meloria 1284 | Episode 1 - Cavalcate cover
Dinastia | A Storia di Corsica

La Bataille de la Meloria 1284 | Episode 1 - Cavalcate

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18min |15/09/2024
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Dinastia | A Storia di Corsica

La Bataille de la Meloria 1284 | Episode 1 - Cavalcate

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18min |15/09/2024
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Description

Le 6 Aout 1284, lors d’une journée caniculaire, proche de l’îlot de la Meloria au large des côtes toscanes, 80 navires Pisans entrent avec fracas dans une bataille pour le moins décisive contre une centaine de barques génoises. Les causes du conflit sont séculaires, les hommes qui l’engagent sont des plus téméraires et l’objectif est simple : l’Hégémonie sur la mer méditerranée. Le Podcast Dinastìa vous plonge au cœur de l’affrontement dans le premier épisode de la collection "Cavalcate" afin de mieux comprendre pourquoi cette bataille, pourtant loin des rivages de notre île, a scellé son sort pour des siècles.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez le podcast d'Inastil, épisode 1 de la collection Kavalkaade, la bataille de la Mélauria,

  • Speaker #1

    1284.

  • Speaker #0

    Dans l'histoire humaine, il est de ces batailles qui forgent dans l'acier la destinée des peuples. Selon les mots de Michel Verger-Franceschi, La Méditerranée, théâtre de formidables batailles navales de l'Antiquité à nos jours, fut, au cours des époques, l'un des enjeux les plus importants du monde. La bataille de la Méloria a elle seule asséler le sort du peuple corse pour des siècles. Comme souvent dans le passé, le destin de l'île se joue sur d'autres rivages, quelquefois lointains et quelquefois plus proches de ses côtés. Visiblement, cette fois-ci et pour la première fois, les seigneurs insulaires avec le fameux Jewish et Echinark en tête ne sont pas seulement les armes et les outils du conflit, mais bel et bien le casus belli. Un jour brûlant d'août 1284, au large de la Toscane, deux flottes composées de quasiment 200 navires se font face dans ce qui s'annonce être la bataille navale médiévale la plus destructrice de toutes en Méditerranée. Mais avant de se lancer à cœur perdu dans les hostilités, parlons brièvement du contexte et des causes qui les ont provoquées. Le contexte de la Méditerranée occidentale du XIIIe siècle est mouvementé. Quand, à l'ouest, certaines puissances se constituent en royaumes ambitieux et désireux de se créer des routes maritimes vers les riches contrées d'Orient et la Terre Sainte, les cités-états italiennes de l'Est se disputent elles la suprématie sur la péninsule et sur les mers tyréniennes et adriatiques qui les entourent, et qui sont, à l'heure des croisades, autant d'escales obligatoires dans la route vers Jérusalem. Dans ce jeu géopolitique complexe, trois puissances se dégagent, la commune de Gênes, la république de Pise et la couronne d'Aragon. Pour l'heure, l'Aragon n'entre avant rien les dessins politiques des deux autres puissances qui, entre elles, n'en finissent plus de se défier pour l'hégémonie sur la mer tyrrhénienne. En effet, depuis que les Pisans ont perdu et l'inexplugnable cité de Bonifacio est la majeure partie de leur influence sur la Sardaigne aux dépens des Génois, les relations diplomatiques se dégradent et les tensions sont à leur comble. En Corse, la cité portuaire de Pise avait été investie par les papes pour remettre de l'ordre dans l'île alors occupée par les Sarazins et la gouverner une fois l'ennemi vaincu sous l'autorité du Saint-Siège. En effet, l'île n'était pas encore complètement christianisée et selon les chroniques, elle était aux prises de seigneurs aventureux et archaïques qui tentaient de mettre la main sur les richesses en asservissant les peuples. Les Pisans y avaient établi leur domination à travers l'église en construisant une multitude de chapelles plus ou moins importantes encore visibles de nos jours. mais aussi en fondant vers 830 une cité fortifiée à l'extrême sud de l'île, sur des falaises hautes de 80 mètres qui font face à la Sardaigne voisine. La domination toscane engendre en Corse une période d'un siècle appelée Pape Pisan par Giovanni della Grossa, un des plus importants chroniqueurs médiévaux, mais elle attise surtout la convoitise des puissances montantes. Parmi ces puissances, la République de Gênes, pourtant ancienne alliée de Pise, cherche à affirmer ses ambitions en Méditerranée jusqu'à prendre par les armes la ville de Bonifacio au Pisan en 1195. A partir de cette cité du sud et du Cap Corse au nord, où les génois installent des familles influentes, la commune entame la colonisation de l'île. Mais c'est sans compter sur les seigneurs Chinarkés, ces impétueux seigneurs corses descendants du mythique Oukolon, qui contrôlent tout le delà des monts et qui voient d'un très mauvais œil cette nouvelle puissance extérieure. Avec Sinuche Ludelaroc au commandement, plus connu comme le comte Juhiche Ichinarka, les barons corses prennent les armes et freinent drastiquement le développement génois dans l'île. C'est quand la commune de Gênes apprend que la république de Pise complote avec le comte de Corse dans son dos que le feu s'embrase. Pour Gênes, il faut stopper les pisans et pour ça, il est nécessaire de leur asséner un coup dont ils ne pourraient se relever. L'affrontement semble désormais inévitable. Pour toutes les raisons que l'on vient d'évoquer, auxquelles viennent s'ajouter les intérêts économiques et financiers des deux républiques italiennes, Gênes et Pise entrent dans un conflit ouvert à partir de 1282 dont la plupart des affrontements se font en mer. En effet, ces deux puissances sont des thalassocraties, autrement dit des états pour lesquels l'objectif principal est le contrôle des mers, à défaut de pouvoir posséder plus de terre. Et pour chacune d'entre elles, la victoire ne saurait être obtenue sans l'anéantissement total de la flotte adverse. Entre 1282 et 1284, Gênes, dont la flotte a la réputation d'être mieux organisée et plus efficace, obtient plusieurs victoires lors des rencontres avec le navire Pisan. Le 6 août 1284, à l'aube d'une journée qui s'annonce être la plus chaude de l'été, la république de Pise, pour se venger des injures faites par leurs rivaux génois, décide de rassembler ses forces dans son enceinte portuaire de Porto Pisan. Une fois rassemblée, la flotte, composée de 80 navires et commandée par le podesta Morosini et ses deux lieutenants Andreotto Saraceno et Ugolino della Gherardesca, a pour ordre de se mettre en position défensive, non loin de l'embouchure du fleuve toscan de Larne, en vue de l'affrontement final. C'est alors que les Génois surgissent par le nord, avec à leur tête l'amiral Alberto Doria, secondé par les plus grosses familles de notables de la cité Ligue. 70 galères se dirigent avec détermination vers la flotte Pisane. Un peu plus loin, assez loin pour ne pas être visible mais assez proche afin de pouvoir intervenir en cas de déroute génoise, une deuxième ligne constituée de 20 navires et commandée par Benedetto Zaccaria reste en embuscade. La stratégie des génois est astucieuse. Il s'agit de tromper l'ennemi sur le nombre véritable des forces en présence afin de le forcer à s'engager entièrement dans la bataille et le surprendre. La légende raconte que pendant que les deux flottes se font face, que les troupes se motivent et que les chefs donnent leurs ordres, un évêque pisant bénit sa flotte. Cependant, au moment de la bénédiction, il laisse tomber la croix d'argent qu'il tient en main et elle se brise en touchant le sol. Pour d'autres croyants, le présage aurait été clair, mais pour les pisants, ce jour-là, avec un vent favorable, il pourrait se passer de l'aide de Dieu. c'est alors que la bataille s'engagea et comme l'avaient prédit les commandants génois la flotte pisane se lança avec toutes ses forces et avec détermination contre l'armada de navires libres en formation linéaire les pisans parviennent à se frayer un chemin en perforant le centre de la ligne adverse mais quand les lieutenants pisans ordonnent l'abordage Ils voient la deuxième ligne commandée par Zakaria prendre d'assaut leur flanc et perdre l'avantage. Acculée de toutes parts, la flotte Pisan est brisée par la flotte génoise. Démoralisé, le lieutenant de la Guerrardesque parvient à s'enfuir avec quelques navires, laissant derrière lui le massacre se produire. Selon les différentes chroniques, le podesta Pisan-Morosine est capturé. Giovanni Villan, écrivain florentin contemporain des faits, écrit. A la fin de la bataille, comme il plut à Dieu, les génois furent victorieux et les pisans furent vaincus. Les pisans reçurent d'innombrables dommages, dont la perte de beaucoup d'hommes, de biens, qui morts et qui capturés, au nombre de 16 000 hommes. 60 galères pisanes furent prises, les autres furent détruites et coulées. Dans la cité de Pise, il y eut beaucoup de douleurs et de larmes, car il n'y avait pas de famille ni de maison sans hommes tués ou emprisonnés, et à partir de ce moment-là, Pise ne retrouva jamais sa grandeur. Pour Pise donc, les conséquences sont désastreuses. On parle d'une dizaine de milliers de morts et de 5000 hommes capturés et emprisonnés dans les différentes prisons de la côte Ligure, mais cela varie légèrement d'une chronique à l'autre. En revanche, ce qui est probable, c'est que la bataille de la Mélouria était un coup d'arrêt porté à la cité pisane, marquant pour tous les historiens la fin d'un déclin déjà bien amorcé. En effet, après avoir livré la Sicile aux Aragonais, les Pisans se voient contraints de céder à Gênes toute influence sur la Sardaigne et toute... domination sur la Corse. Dans le traité de paix ratifié par les deux républiques en 1288, on peut lire que Pise est entre autres dans l'obligation de se voir dirigé par un gouverneur génois qui aura la main mise sur son port et sur ses richesses. Hugo Lino de la Guerardesque, le lieutenant Pisan qui avait réussi à s'enfuir avec quelques navires, est quant à lui condamné à mourir de faim avec ses fils et petits-fils dans une mort atroce qui sera décrite par Dante dans le champ 23 de son enfer. Alors que Gênes devient une puissance maritime incontestable et peut ainsi affirmer sa domination sur les grandes îles de Méditerranée, Pise n'est plus que l'ombre d'elle-même. La Corse, elle, sera sous tutelle génoise pendant 500 ans. L'îlot de la Meloria aura donc été le théâtre d'une bataille décisive dont les acteurs principaux sont une puissance en déclin et l'autre en pleine ascension qui s'affrontent pour la domination d'une mer et le pouvoir sur une île tout entière. L'année 1284 sera l'année du croisement de ces trois destins, celui de Pise dont la bataille amorcera le déclin, celui de Gênes qui en sortira au réolé de gloire, mais aussi et surtout celui de la Corse et des Corses qui devront se battre contre le joug d'un nouvel oppresseur pendant de longs siècles.

  • Speaker #2

    En un rêve d'harmonie, nous n'avons plus de vie. Et aujourd'hui, c'est la fin de notre vie. A la l'auteuil gosse à géloudre et malasqueuse à nous mispère Et n'a pas la guissidage Allô, mon vieux Saint-Moliché, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #1

    Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #2

    Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #1

    Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #2

    Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Contexte

    03:57

  • La Bataille

    07:02

  • Conclusion

    14:07

Description

Le 6 Aout 1284, lors d’une journée caniculaire, proche de l’îlot de la Meloria au large des côtes toscanes, 80 navires Pisans entrent avec fracas dans une bataille pour le moins décisive contre une centaine de barques génoises. Les causes du conflit sont séculaires, les hommes qui l’engagent sont des plus téméraires et l’objectif est simple : l’Hégémonie sur la mer méditerranée. Le Podcast Dinastìa vous plonge au cœur de l’affrontement dans le premier épisode de la collection "Cavalcate" afin de mieux comprendre pourquoi cette bataille, pourtant loin des rivages de notre île, a scellé son sort pour des siècles.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez le podcast d'Inastil, épisode 1 de la collection Kavalkaade, la bataille de la Mélauria,

  • Speaker #1

    1284.

  • Speaker #0

    Dans l'histoire humaine, il est de ces batailles qui forgent dans l'acier la destinée des peuples. Selon les mots de Michel Verger-Franceschi, La Méditerranée, théâtre de formidables batailles navales de l'Antiquité à nos jours, fut, au cours des époques, l'un des enjeux les plus importants du monde. La bataille de la Méloria a elle seule asséler le sort du peuple corse pour des siècles. Comme souvent dans le passé, le destin de l'île se joue sur d'autres rivages, quelquefois lointains et quelquefois plus proches de ses côtés. Visiblement, cette fois-ci et pour la première fois, les seigneurs insulaires avec le fameux Jewish et Echinark en tête ne sont pas seulement les armes et les outils du conflit, mais bel et bien le casus belli. Un jour brûlant d'août 1284, au large de la Toscane, deux flottes composées de quasiment 200 navires se font face dans ce qui s'annonce être la bataille navale médiévale la plus destructrice de toutes en Méditerranée. Mais avant de se lancer à cœur perdu dans les hostilités, parlons brièvement du contexte et des causes qui les ont provoquées. Le contexte de la Méditerranée occidentale du XIIIe siècle est mouvementé. Quand, à l'ouest, certaines puissances se constituent en royaumes ambitieux et désireux de se créer des routes maritimes vers les riches contrées d'Orient et la Terre Sainte, les cités-états italiennes de l'Est se disputent elles la suprématie sur la péninsule et sur les mers tyréniennes et adriatiques qui les entourent, et qui sont, à l'heure des croisades, autant d'escales obligatoires dans la route vers Jérusalem. Dans ce jeu géopolitique complexe, trois puissances se dégagent, la commune de Gênes, la république de Pise et la couronne d'Aragon. Pour l'heure, l'Aragon n'entre avant rien les dessins politiques des deux autres puissances qui, entre elles, n'en finissent plus de se défier pour l'hégémonie sur la mer tyrrhénienne. En effet, depuis que les Pisans ont perdu et l'inexplugnable cité de Bonifacio est la majeure partie de leur influence sur la Sardaigne aux dépens des Génois, les relations diplomatiques se dégradent et les tensions sont à leur comble. En Corse, la cité portuaire de Pise avait été investie par les papes pour remettre de l'ordre dans l'île alors occupée par les Sarazins et la gouverner une fois l'ennemi vaincu sous l'autorité du Saint-Siège. En effet, l'île n'était pas encore complètement christianisée et selon les chroniques, elle était aux prises de seigneurs aventureux et archaïques qui tentaient de mettre la main sur les richesses en asservissant les peuples. Les Pisans y avaient établi leur domination à travers l'église en construisant une multitude de chapelles plus ou moins importantes encore visibles de nos jours. mais aussi en fondant vers 830 une cité fortifiée à l'extrême sud de l'île, sur des falaises hautes de 80 mètres qui font face à la Sardaigne voisine. La domination toscane engendre en Corse une période d'un siècle appelée Pape Pisan par Giovanni della Grossa, un des plus importants chroniqueurs médiévaux, mais elle attise surtout la convoitise des puissances montantes. Parmi ces puissances, la République de Gênes, pourtant ancienne alliée de Pise, cherche à affirmer ses ambitions en Méditerranée jusqu'à prendre par les armes la ville de Bonifacio au Pisan en 1195. A partir de cette cité du sud et du Cap Corse au nord, où les génois installent des familles influentes, la commune entame la colonisation de l'île. Mais c'est sans compter sur les seigneurs Chinarkés, ces impétueux seigneurs corses descendants du mythique Oukolon, qui contrôlent tout le delà des monts et qui voient d'un très mauvais œil cette nouvelle puissance extérieure. Avec Sinuche Ludelaroc au commandement, plus connu comme le comte Juhiche Ichinarka, les barons corses prennent les armes et freinent drastiquement le développement génois dans l'île. C'est quand la commune de Gênes apprend que la république de Pise complote avec le comte de Corse dans son dos que le feu s'embrase. Pour Gênes, il faut stopper les pisans et pour ça, il est nécessaire de leur asséner un coup dont ils ne pourraient se relever. L'affrontement semble désormais inévitable. Pour toutes les raisons que l'on vient d'évoquer, auxquelles viennent s'ajouter les intérêts économiques et financiers des deux républiques italiennes, Gênes et Pise entrent dans un conflit ouvert à partir de 1282 dont la plupart des affrontements se font en mer. En effet, ces deux puissances sont des thalassocraties, autrement dit des états pour lesquels l'objectif principal est le contrôle des mers, à défaut de pouvoir posséder plus de terre. Et pour chacune d'entre elles, la victoire ne saurait être obtenue sans l'anéantissement total de la flotte adverse. Entre 1282 et 1284, Gênes, dont la flotte a la réputation d'être mieux organisée et plus efficace, obtient plusieurs victoires lors des rencontres avec le navire Pisan. Le 6 août 1284, à l'aube d'une journée qui s'annonce être la plus chaude de l'été, la république de Pise, pour se venger des injures faites par leurs rivaux génois, décide de rassembler ses forces dans son enceinte portuaire de Porto Pisan. Une fois rassemblée, la flotte, composée de 80 navires et commandée par le podesta Morosini et ses deux lieutenants Andreotto Saraceno et Ugolino della Gherardesca, a pour ordre de se mettre en position défensive, non loin de l'embouchure du fleuve toscan de Larne, en vue de l'affrontement final. C'est alors que les Génois surgissent par le nord, avec à leur tête l'amiral Alberto Doria, secondé par les plus grosses familles de notables de la cité Ligue. 70 galères se dirigent avec détermination vers la flotte Pisane. Un peu plus loin, assez loin pour ne pas être visible mais assez proche afin de pouvoir intervenir en cas de déroute génoise, une deuxième ligne constituée de 20 navires et commandée par Benedetto Zaccaria reste en embuscade. La stratégie des génois est astucieuse. Il s'agit de tromper l'ennemi sur le nombre véritable des forces en présence afin de le forcer à s'engager entièrement dans la bataille et le surprendre. La légende raconte que pendant que les deux flottes se font face, que les troupes se motivent et que les chefs donnent leurs ordres, un évêque pisant bénit sa flotte. Cependant, au moment de la bénédiction, il laisse tomber la croix d'argent qu'il tient en main et elle se brise en touchant le sol. Pour d'autres croyants, le présage aurait été clair, mais pour les pisants, ce jour-là, avec un vent favorable, il pourrait se passer de l'aide de Dieu. c'est alors que la bataille s'engagea et comme l'avaient prédit les commandants génois la flotte pisane se lança avec toutes ses forces et avec détermination contre l'armada de navires libres en formation linéaire les pisans parviennent à se frayer un chemin en perforant le centre de la ligne adverse mais quand les lieutenants pisans ordonnent l'abordage Ils voient la deuxième ligne commandée par Zakaria prendre d'assaut leur flanc et perdre l'avantage. Acculée de toutes parts, la flotte Pisan est brisée par la flotte génoise. Démoralisé, le lieutenant de la Guerrardesque parvient à s'enfuir avec quelques navires, laissant derrière lui le massacre se produire. Selon les différentes chroniques, le podesta Pisan-Morosine est capturé. Giovanni Villan, écrivain florentin contemporain des faits, écrit. A la fin de la bataille, comme il plut à Dieu, les génois furent victorieux et les pisans furent vaincus. Les pisans reçurent d'innombrables dommages, dont la perte de beaucoup d'hommes, de biens, qui morts et qui capturés, au nombre de 16 000 hommes. 60 galères pisanes furent prises, les autres furent détruites et coulées. Dans la cité de Pise, il y eut beaucoup de douleurs et de larmes, car il n'y avait pas de famille ni de maison sans hommes tués ou emprisonnés, et à partir de ce moment-là, Pise ne retrouva jamais sa grandeur. Pour Pise donc, les conséquences sont désastreuses. On parle d'une dizaine de milliers de morts et de 5000 hommes capturés et emprisonnés dans les différentes prisons de la côte Ligure, mais cela varie légèrement d'une chronique à l'autre. En revanche, ce qui est probable, c'est que la bataille de la Mélouria était un coup d'arrêt porté à la cité pisane, marquant pour tous les historiens la fin d'un déclin déjà bien amorcé. En effet, après avoir livré la Sicile aux Aragonais, les Pisans se voient contraints de céder à Gênes toute influence sur la Sardaigne et toute... domination sur la Corse. Dans le traité de paix ratifié par les deux républiques en 1288, on peut lire que Pise est entre autres dans l'obligation de se voir dirigé par un gouverneur génois qui aura la main mise sur son port et sur ses richesses. Hugo Lino de la Guerardesque, le lieutenant Pisan qui avait réussi à s'enfuir avec quelques navires, est quant à lui condamné à mourir de faim avec ses fils et petits-fils dans une mort atroce qui sera décrite par Dante dans le champ 23 de son enfer. Alors que Gênes devient une puissance maritime incontestable et peut ainsi affirmer sa domination sur les grandes îles de Méditerranée, Pise n'est plus que l'ombre d'elle-même. La Corse, elle, sera sous tutelle génoise pendant 500 ans. L'îlot de la Meloria aura donc été le théâtre d'une bataille décisive dont les acteurs principaux sont une puissance en déclin et l'autre en pleine ascension qui s'affrontent pour la domination d'une mer et le pouvoir sur une île tout entière. L'année 1284 sera l'année du croisement de ces trois destins, celui de Pise dont la bataille amorcera le déclin, celui de Gênes qui en sortira au réolé de gloire, mais aussi et surtout celui de la Corse et des Corses qui devront se battre contre le joug d'un nouvel oppresseur pendant de longs siècles.

  • Speaker #2

    En un rêve d'harmonie, nous n'avons plus de vie. Et aujourd'hui, c'est la fin de notre vie. A la l'auteuil gosse à géloudre et malasqueuse à nous mispère Et n'a pas la guissidage Allô, mon vieux Saint-Moliché, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #1

    Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #2

    Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #1

    Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #2

    Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Contexte

    03:57

  • La Bataille

    07:02

  • Conclusion

    14:07

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Le 6 Aout 1284, lors d’une journée caniculaire, proche de l’îlot de la Meloria au large des côtes toscanes, 80 navires Pisans entrent avec fracas dans une bataille pour le moins décisive contre une centaine de barques génoises. Les causes du conflit sont séculaires, les hommes qui l’engagent sont des plus téméraires et l’objectif est simple : l’Hégémonie sur la mer méditerranée. Le Podcast Dinastìa vous plonge au cœur de l’affrontement dans le premier épisode de la collection "Cavalcate" afin de mieux comprendre pourquoi cette bataille, pourtant loin des rivages de notre île, a scellé son sort pour des siècles.


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  • Speaker #0

    Vous écoutez le podcast d'Inastil, épisode 1 de la collection Kavalkaade, la bataille de la Mélauria,

  • Speaker #1

    1284.

  • Speaker #0

    Dans l'histoire humaine, il est de ces batailles qui forgent dans l'acier la destinée des peuples. Selon les mots de Michel Verger-Franceschi, La Méditerranée, théâtre de formidables batailles navales de l'Antiquité à nos jours, fut, au cours des époques, l'un des enjeux les plus importants du monde. La bataille de la Méloria a elle seule asséler le sort du peuple corse pour des siècles. Comme souvent dans le passé, le destin de l'île se joue sur d'autres rivages, quelquefois lointains et quelquefois plus proches de ses côtés. Visiblement, cette fois-ci et pour la première fois, les seigneurs insulaires avec le fameux Jewish et Echinark en tête ne sont pas seulement les armes et les outils du conflit, mais bel et bien le casus belli. Un jour brûlant d'août 1284, au large de la Toscane, deux flottes composées de quasiment 200 navires se font face dans ce qui s'annonce être la bataille navale médiévale la plus destructrice de toutes en Méditerranée. Mais avant de se lancer à cœur perdu dans les hostilités, parlons brièvement du contexte et des causes qui les ont provoquées. Le contexte de la Méditerranée occidentale du XIIIe siècle est mouvementé. Quand, à l'ouest, certaines puissances se constituent en royaumes ambitieux et désireux de se créer des routes maritimes vers les riches contrées d'Orient et la Terre Sainte, les cités-états italiennes de l'Est se disputent elles la suprématie sur la péninsule et sur les mers tyréniennes et adriatiques qui les entourent, et qui sont, à l'heure des croisades, autant d'escales obligatoires dans la route vers Jérusalem. Dans ce jeu géopolitique complexe, trois puissances se dégagent, la commune de Gênes, la république de Pise et la couronne d'Aragon. Pour l'heure, l'Aragon n'entre avant rien les dessins politiques des deux autres puissances qui, entre elles, n'en finissent plus de se défier pour l'hégémonie sur la mer tyrrhénienne. En effet, depuis que les Pisans ont perdu et l'inexplugnable cité de Bonifacio est la majeure partie de leur influence sur la Sardaigne aux dépens des Génois, les relations diplomatiques se dégradent et les tensions sont à leur comble. En Corse, la cité portuaire de Pise avait été investie par les papes pour remettre de l'ordre dans l'île alors occupée par les Sarazins et la gouverner une fois l'ennemi vaincu sous l'autorité du Saint-Siège. En effet, l'île n'était pas encore complètement christianisée et selon les chroniques, elle était aux prises de seigneurs aventureux et archaïques qui tentaient de mettre la main sur les richesses en asservissant les peuples. Les Pisans y avaient établi leur domination à travers l'église en construisant une multitude de chapelles plus ou moins importantes encore visibles de nos jours. mais aussi en fondant vers 830 une cité fortifiée à l'extrême sud de l'île, sur des falaises hautes de 80 mètres qui font face à la Sardaigne voisine. La domination toscane engendre en Corse une période d'un siècle appelée Pape Pisan par Giovanni della Grossa, un des plus importants chroniqueurs médiévaux, mais elle attise surtout la convoitise des puissances montantes. Parmi ces puissances, la République de Gênes, pourtant ancienne alliée de Pise, cherche à affirmer ses ambitions en Méditerranée jusqu'à prendre par les armes la ville de Bonifacio au Pisan en 1195. A partir de cette cité du sud et du Cap Corse au nord, où les génois installent des familles influentes, la commune entame la colonisation de l'île. Mais c'est sans compter sur les seigneurs Chinarkés, ces impétueux seigneurs corses descendants du mythique Oukolon, qui contrôlent tout le delà des monts et qui voient d'un très mauvais œil cette nouvelle puissance extérieure. Avec Sinuche Ludelaroc au commandement, plus connu comme le comte Juhiche Ichinarka, les barons corses prennent les armes et freinent drastiquement le développement génois dans l'île. C'est quand la commune de Gênes apprend que la république de Pise complote avec le comte de Corse dans son dos que le feu s'embrase. Pour Gênes, il faut stopper les pisans et pour ça, il est nécessaire de leur asséner un coup dont ils ne pourraient se relever. L'affrontement semble désormais inévitable. Pour toutes les raisons que l'on vient d'évoquer, auxquelles viennent s'ajouter les intérêts économiques et financiers des deux républiques italiennes, Gênes et Pise entrent dans un conflit ouvert à partir de 1282 dont la plupart des affrontements se font en mer. En effet, ces deux puissances sont des thalassocraties, autrement dit des états pour lesquels l'objectif principal est le contrôle des mers, à défaut de pouvoir posséder plus de terre. Et pour chacune d'entre elles, la victoire ne saurait être obtenue sans l'anéantissement total de la flotte adverse. Entre 1282 et 1284, Gênes, dont la flotte a la réputation d'être mieux organisée et plus efficace, obtient plusieurs victoires lors des rencontres avec le navire Pisan. Le 6 août 1284, à l'aube d'une journée qui s'annonce être la plus chaude de l'été, la république de Pise, pour se venger des injures faites par leurs rivaux génois, décide de rassembler ses forces dans son enceinte portuaire de Porto Pisan. Une fois rassemblée, la flotte, composée de 80 navires et commandée par le podesta Morosini et ses deux lieutenants Andreotto Saraceno et Ugolino della Gherardesca, a pour ordre de se mettre en position défensive, non loin de l'embouchure du fleuve toscan de Larne, en vue de l'affrontement final. C'est alors que les Génois surgissent par le nord, avec à leur tête l'amiral Alberto Doria, secondé par les plus grosses familles de notables de la cité Ligue. 70 galères se dirigent avec détermination vers la flotte Pisane. Un peu plus loin, assez loin pour ne pas être visible mais assez proche afin de pouvoir intervenir en cas de déroute génoise, une deuxième ligne constituée de 20 navires et commandée par Benedetto Zaccaria reste en embuscade. La stratégie des génois est astucieuse. Il s'agit de tromper l'ennemi sur le nombre véritable des forces en présence afin de le forcer à s'engager entièrement dans la bataille et le surprendre. La légende raconte que pendant que les deux flottes se font face, que les troupes se motivent et que les chefs donnent leurs ordres, un évêque pisant bénit sa flotte. Cependant, au moment de la bénédiction, il laisse tomber la croix d'argent qu'il tient en main et elle se brise en touchant le sol. Pour d'autres croyants, le présage aurait été clair, mais pour les pisants, ce jour-là, avec un vent favorable, il pourrait se passer de l'aide de Dieu. c'est alors que la bataille s'engagea et comme l'avaient prédit les commandants génois la flotte pisane se lança avec toutes ses forces et avec détermination contre l'armada de navires libres en formation linéaire les pisans parviennent à se frayer un chemin en perforant le centre de la ligne adverse mais quand les lieutenants pisans ordonnent l'abordage Ils voient la deuxième ligne commandée par Zakaria prendre d'assaut leur flanc et perdre l'avantage. Acculée de toutes parts, la flotte Pisan est brisée par la flotte génoise. Démoralisé, le lieutenant de la Guerrardesque parvient à s'enfuir avec quelques navires, laissant derrière lui le massacre se produire. Selon les différentes chroniques, le podesta Pisan-Morosine est capturé. Giovanni Villan, écrivain florentin contemporain des faits, écrit. A la fin de la bataille, comme il plut à Dieu, les génois furent victorieux et les pisans furent vaincus. Les pisans reçurent d'innombrables dommages, dont la perte de beaucoup d'hommes, de biens, qui morts et qui capturés, au nombre de 16 000 hommes. 60 galères pisanes furent prises, les autres furent détruites et coulées. Dans la cité de Pise, il y eut beaucoup de douleurs et de larmes, car il n'y avait pas de famille ni de maison sans hommes tués ou emprisonnés, et à partir de ce moment-là, Pise ne retrouva jamais sa grandeur. Pour Pise donc, les conséquences sont désastreuses. On parle d'une dizaine de milliers de morts et de 5000 hommes capturés et emprisonnés dans les différentes prisons de la côte Ligure, mais cela varie légèrement d'une chronique à l'autre. En revanche, ce qui est probable, c'est que la bataille de la Mélouria était un coup d'arrêt porté à la cité pisane, marquant pour tous les historiens la fin d'un déclin déjà bien amorcé. En effet, après avoir livré la Sicile aux Aragonais, les Pisans se voient contraints de céder à Gênes toute influence sur la Sardaigne et toute... domination sur la Corse. Dans le traité de paix ratifié par les deux républiques en 1288, on peut lire que Pise est entre autres dans l'obligation de se voir dirigé par un gouverneur génois qui aura la main mise sur son port et sur ses richesses. Hugo Lino de la Guerardesque, le lieutenant Pisan qui avait réussi à s'enfuir avec quelques navires, est quant à lui condamné à mourir de faim avec ses fils et petits-fils dans une mort atroce qui sera décrite par Dante dans le champ 23 de son enfer. Alors que Gênes devient une puissance maritime incontestable et peut ainsi affirmer sa domination sur les grandes îles de Méditerranée, Pise n'est plus que l'ombre d'elle-même. La Corse, elle, sera sous tutelle génoise pendant 500 ans. L'îlot de la Meloria aura donc été le théâtre d'une bataille décisive dont les acteurs principaux sont une puissance en déclin et l'autre en pleine ascension qui s'affrontent pour la domination d'une mer et le pouvoir sur une île tout entière. L'année 1284 sera l'année du croisement de ces trois destins, celui de Pise dont la bataille amorcera le déclin, celui de Gênes qui en sortira au réolé de gloire, mais aussi et surtout celui de la Corse et des Corses qui devront se battre contre le joug d'un nouvel oppresseur pendant de longs siècles.

  • Speaker #2

    En un rêve d'harmonie, nous n'avons plus de vie. Et aujourd'hui, c'est la fin de notre vie. A la l'auteuil gosse à géloudre et malasqueuse à nous mispère Et n'a pas la guissidage Allô, mon vieux Saint-Moliché, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #1

    Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #2

    Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #1

    Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #2

    Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Contexte

    03:57

  • La Bataille

    07:02

  • Conclusion

    14:07

Description

Le 6 Aout 1284, lors d’une journée caniculaire, proche de l’îlot de la Meloria au large des côtes toscanes, 80 navires Pisans entrent avec fracas dans une bataille pour le moins décisive contre une centaine de barques génoises. Les causes du conflit sont séculaires, les hommes qui l’engagent sont des plus téméraires et l’objectif est simple : l’Hégémonie sur la mer méditerranée. Le Podcast Dinastìa vous plonge au cœur de l’affrontement dans le premier épisode de la collection "Cavalcate" afin de mieux comprendre pourquoi cette bataille, pourtant loin des rivages de notre île, a scellé son sort pour des siècles.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez le podcast d'Inastil, épisode 1 de la collection Kavalkaade, la bataille de la Mélauria,

  • Speaker #1

    1284.

  • Speaker #0

    Dans l'histoire humaine, il est de ces batailles qui forgent dans l'acier la destinée des peuples. Selon les mots de Michel Verger-Franceschi, La Méditerranée, théâtre de formidables batailles navales de l'Antiquité à nos jours, fut, au cours des époques, l'un des enjeux les plus importants du monde. La bataille de la Méloria a elle seule asséler le sort du peuple corse pour des siècles. Comme souvent dans le passé, le destin de l'île se joue sur d'autres rivages, quelquefois lointains et quelquefois plus proches de ses côtés. Visiblement, cette fois-ci et pour la première fois, les seigneurs insulaires avec le fameux Jewish et Echinark en tête ne sont pas seulement les armes et les outils du conflit, mais bel et bien le casus belli. Un jour brûlant d'août 1284, au large de la Toscane, deux flottes composées de quasiment 200 navires se font face dans ce qui s'annonce être la bataille navale médiévale la plus destructrice de toutes en Méditerranée. Mais avant de se lancer à cœur perdu dans les hostilités, parlons brièvement du contexte et des causes qui les ont provoquées. Le contexte de la Méditerranée occidentale du XIIIe siècle est mouvementé. Quand, à l'ouest, certaines puissances se constituent en royaumes ambitieux et désireux de se créer des routes maritimes vers les riches contrées d'Orient et la Terre Sainte, les cités-états italiennes de l'Est se disputent elles la suprématie sur la péninsule et sur les mers tyréniennes et adriatiques qui les entourent, et qui sont, à l'heure des croisades, autant d'escales obligatoires dans la route vers Jérusalem. Dans ce jeu géopolitique complexe, trois puissances se dégagent, la commune de Gênes, la république de Pise et la couronne d'Aragon. Pour l'heure, l'Aragon n'entre avant rien les dessins politiques des deux autres puissances qui, entre elles, n'en finissent plus de se défier pour l'hégémonie sur la mer tyrrhénienne. En effet, depuis que les Pisans ont perdu et l'inexplugnable cité de Bonifacio est la majeure partie de leur influence sur la Sardaigne aux dépens des Génois, les relations diplomatiques se dégradent et les tensions sont à leur comble. En Corse, la cité portuaire de Pise avait été investie par les papes pour remettre de l'ordre dans l'île alors occupée par les Sarazins et la gouverner une fois l'ennemi vaincu sous l'autorité du Saint-Siège. En effet, l'île n'était pas encore complètement christianisée et selon les chroniques, elle était aux prises de seigneurs aventureux et archaïques qui tentaient de mettre la main sur les richesses en asservissant les peuples. Les Pisans y avaient établi leur domination à travers l'église en construisant une multitude de chapelles plus ou moins importantes encore visibles de nos jours. mais aussi en fondant vers 830 une cité fortifiée à l'extrême sud de l'île, sur des falaises hautes de 80 mètres qui font face à la Sardaigne voisine. La domination toscane engendre en Corse une période d'un siècle appelée Pape Pisan par Giovanni della Grossa, un des plus importants chroniqueurs médiévaux, mais elle attise surtout la convoitise des puissances montantes. Parmi ces puissances, la République de Gênes, pourtant ancienne alliée de Pise, cherche à affirmer ses ambitions en Méditerranée jusqu'à prendre par les armes la ville de Bonifacio au Pisan en 1195. A partir de cette cité du sud et du Cap Corse au nord, où les génois installent des familles influentes, la commune entame la colonisation de l'île. Mais c'est sans compter sur les seigneurs Chinarkés, ces impétueux seigneurs corses descendants du mythique Oukolon, qui contrôlent tout le delà des monts et qui voient d'un très mauvais œil cette nouvelle puissance extérieure. Avec Sinuche Ludelaroc au commandement, plus connu comme le comte Juhiche Ichinarka, les barons corses prennent les armes et freinent drastiquement le développement génois dans l'île. C'est quand la commune de Gênes apprend que la république de Pise complote avec le comte de Corse dans son dos que le feu s'embrase. Pour Gênes, il faut stopper les pisans et pour ça, il est nécessaire de leur asséner un coup dont ils ne pourraient se relever. L'affrontement semble désormais inévitable. Pour toutes les raisons que l'on vient d'évoquer, auxquelles viennent s'ajouter les intérêts économiques et financiers des deux républiques italiennes, Gênes et Pise entrent dans un conflit ouvert à partir de 1282 dont la plupart des affrontements se font en mer. En effet, ces deux puissances sont des thalassocraties, autrement dit des états pour lesquels l'objectif principal est le contrôle des mers, à défaut de pouvoir posséder plus de terre. Et pour chacune d'entre elles, la victoire ne saurait être obtenue sans l'anéantissement total de la flotte adverse. Entre 1282 et 1284, Gênes, dont la flotte a la réputation d'être mieux organisée et plus efficace, obtient plusieurs victoires lors des rencontres avec le navire Pisan. Le 6 août 1284, à l'aube d'une journée qui s'annonce être la plus chaude de l'été, la république de Pise, pour se venger des injures faites par leurs rivaux génois, décide de rassembler ses forces dans son enceinte portuaire de Porto Pisan. Une fois rassemblée, la flotte, composée de 80 navires et commandée par le podesta Morosini et ses deux lieutenants Andreotto Saraceno et Ugolino della Gherardesca, a pour ordre de se mettre en position défensive, non loin de l'embouchure du fleuve toscan de Larne, en vue de l'affrontement final. C'est alors que les Génois surgissent par le nord, avec à leur tête l'amiral Alberto Doria, secondé par les plus grosses familles de notables de la cité Ligue. 70 galères se dirigent avec détermination vers la flotte Pisane. Un peu plus loin, assez loin pour ne pas être visible mais assez proche afin de pouvoir intervenir en cas de déroute génoise, une deuxième ligne constituée de 20 navires et commandée par Benedetto Zaccaria reste en embuscade. La stratégie des génois est astucieuse. Il s'agit de tromper l'ennemi sur le nombre véritable des forces en présence afin de le forcer à s'engager entièrement dans la bataille et le surprendre. La légende raconte que pendant que les deux flottes se font face, que les troupes se motivent et que les chefs donnent leurs ordres, un évêque pisant bénit sa flotte. Cependant, au moment de la bénédiction, il laisse tomber la croix d'argent qu'il tient en main et elle se brise en touchant le sol. Pour d'autres croyants, le présage aurait été clair, mais pour les pisants, ce jour-là, avec un vent favorable, il pourrait se passer de l'aide de Dieu. c'est alors que la bataille s'engagea et comme l'avaient prédit les commandants génois la flotte pisane se lança avec toutes ses forces et avec détermination contre l'armada de navires libres en formation linéaire les pisans parviennent à se frayer un chemin en perforant le centre de la ligne adverse mais quand les lieutenants pisans ordonnent l'abordage Ils voient la deuxième ligne commandée par Zakaria prendre d'assaut leur flanc et perdre l'avantage. Acculée de toutes parts, la flotte Pisan est brisée par la flotte génoise. Démoralisé, le lieutenant de la Guerrardesque parvient à s'enfuir avec quelques navires, laissant derrière lui le massacre se produire. Selon les différentes chroniques, le podesta Pisan-Morosine est capturé. Giovanni Villan, écrivain florentin contemporain des faits, écrit. A la fin de la bataille, comme il plut à Dieu, les génois furent victorieux et les pisans furent vaincus. Les pisans reçurent d'innombrables dommages, dont la perte de beaucoup d'hommes, de biens, qui morts et qui capturés, au nombre de 16 000 hommes. 60 galères pisanes furent prises, les autres furent détruites et coulées. Dans la cité de Pise, il y eut beaucoup de douleurs et de larmes, car il n'y avait pas de famille ni de maison sans hommes tués ou emprisonnés, et à partir de ce moment-là, Pise ne retrouva jamais sa grandeur. Pour Pise donc, les conséquences sont désastreuses. On parle d'une dizaine de milliers de morts et de 5000 hommes capturés et emprisonnés dans les différentes prisons de la côte Ligure, mais cela varie légèrement d'une chronique à l'autre. En revanche, ce qui est probable, c'est que la bataille de la Mélouria était un coup d'arrêt porté à la cité pisane, marquant pour tous les historiens la fin d'un déclin déjà bien amorcé. En effet, après avoir livré la Sicile aux Aragonais, les Pisans se voient contraints de céder à Gênes toute influence sur la Sardaigne et toute... domination sur la Corse. Dans le traité de paix ratifié par les deux républiques en 1288, on peut lire que Pise est entre autres dans l'obligation de se voir dirigé par un gouverneur génois qui aura la main mise sur son port et sur ses richesses. Hugo Lino de la Guerardesque, le lieutenant Pisan qui avait réussi à s'enfuir avec quelques navires, est quant à lui condamné à mourir de faim avec ses fils et petits-fils dans une mort atroce qui sera décrite par Dante dans le champ 23 de son enfer. Alors que Gênes devient une puissance maritime incontestable et peut ainsi affirmer sa domination sur les grandes îles de Méditerranée, Pise n'est plus que l'ombre d'elle-même. La Corse, elle, sera sous tutelle génoise pendant 500 ans. L'îlot de la Meloria aura donc été le théâtre d'une bataille décisive dont les acteurs principaux sont une puissance en déclin et l'autre en pleine ascension qui s'affrontent pour la domination d'une mer et le pouvoir sur une île tout entière. L'année 1284 sera l'année du croisement de ces trois destins, celui de Pise dont la bataille amorcera le déclin, celui de Gênes qui en sortira au réolé de gloire, mais aussi et surtout celui de la Corse et des Corses qui devront se battre contre le joug d'un nouvel oppresseur pendant de longs siècles.

  • Speaker #2

    En un rêve d'harmonie, nous n'avons plus de vie. Et aujourd'hui, c'est la fin de notre vie. A la l'auteuil gosse à géloudre et malasqueuse à nous mispère Et n'a pas la guissidage Allô, mon vieux Saint-Moliché, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #1

    Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #2

    Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #1

    Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie,

  • Speaker #2

    Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous prie, Je vous

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  • Introduction

    00:00

  • Contexte

    03:57

  • La Bataille

    07:02

  • Conclusion

    14:07

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