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Drôle de planète

Et si les minéraux venaient à disparaître ?

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23min |09/02/2025|

41

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Drôle de planète

Et si les minéraux venaient à disparaître ?

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23min |09/02/2025|

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Description

Et si le sable venait à disparaître ?

De partout dans le monde, on constate une pénurie grandissante du sable. Info ou intox ? Myriam Besson propose à Sanjy Ramboatiana un vrai/faux pour déconstruire quelques idées reçues. Puis nous ferons un grand voyage dans le monde minéral, pour sentir ce qu'il représente sur terre et pour l'homme. Enfin, nous élèverons notre regard pour apercevoir d'autres perspectives pour nous aujourd'hui. Belle écoute dans ce thème passionnant.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonsoir à tous et bienvenue dans ma bulle de sagesse. Je suis ravie de vous retrouver pour un nouveau numéro de Drôles de planète, la chronique qui démonte les idées reçues pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis en compagnie de Sanjy Ramboatiana, coach psychocorporel, auteur, consultant, cofondateur d'Arta Centraide. Bonjour Sanjy.

  • Speaker #1

    Bonjour à vous Myriam et bonjour à tous vos auditeurs de la région.

  • Speaker #0

    Alors Sanjy, dans une précédente émission, nous avions pour le thème le vaste sujet de l'écologie, de la biodiversité, et vous avez particulièrement insisté sur un secteur qui est touché par les problèmes d'écologie, qui est en voie de disparition. Lorsque l'on parle de biodiversité, on parle de disparition du végétal, de l'animal, et on parle très peu du minéral. Or, le sable n'est pas une ressource infinie. Nous sommes actuellement en... pénurie de sable et il est prévu que pour 2100, il n'y ait plus de sable sur nos plages. Voilà, donc c'est le thème que j'aimerais aborder avec vous aujourd'hui, comme vous nous l'aviez fortement suggéré dans cette émission.

  • Speaker #1

    Oui Myriam, je pense que le sujet qui va peu à peu apparaître au fur et à mesure que nous allons aborder la question du sable, c'est la disparition de la géodiversité. C'est vrai, vous avez raison, aujourd'hui on nous parle des animaux en voie de disparition et on le sait, de nombreuses espèces le sont. On nous parle du végétal et c'est vrai, de nombreuses espèces végétales sont en voie de disparition. Et on parle très peu de la baisse de la géodiversité. Or, la grande question qui va se poser c'est si on peut réintroduire des espèces animales, si on peut réintroduire des espèces végétales. Les espèces minérales, ça, on ne pourra jamais les réintroduire. Lorsqu'elles ont disparu, elles ont disparu pour de bon. Et on estime aujourd'hui que sur les 5600 différentes espèces minérales, près de 20% sont en voie de disparition. Et je trouve que le sujet du sable est très intéressant, parce que c'est un minéral assez banal, devant lequel nous passons tous les jours sans vraiment nous interroger. Or, si le sable venait à disparaître, cela poserait de nombreux problèmes. mais je pense qu'on va l'aborder au fur et à mesure de l'émission.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, sur le site Natura Science, il nous est expliqué qu'en fait, la demande annuelle en sable, en tout cas en France, s'élève à presque 400 millions de tonnes et la quasi-totalité est destinée au secteur de la construction, ce qui explique pourquoi nous sommes peu à peu en pénurie. Il faut compter 200 tonnes de sable pour une maison et 30 000 pour un kilomètre d'autoroute. De tels besoins expliquent pourquoi l'Asie, qui est en pleine transition urbaine, consomme 70% de la demande annuelle mondiale. La Chine notamment a besoin de subvenir aux besoins de sa population, qui a presque doublé en 60 ans. Et puis, nous explique aussi que ce dragage intensif du sable détruit l'environnement. Les conséquences de cette extraction massive de sable des fonds marins sont nombreuses. D'abord, les plages disparaissent, puisque lorsque l'on extrait du sable marin, Le sable des plages vient combler le vide créé. Petit à petit, le sable des côtes, s'il n'est pas lui aussi dragué, va donc glisser vers les fonds marins pour finalement disparaître. Et vous savez qu'en Floride, 9 plages sur 10 ont déjà disparu.

  • Speaker #1

    Nous sommes devant des statistiques faramineuses. Le sable dont on parle, ce n'est pas le sable du désert. Le sable du désert, on ne peut pas l'utiliser pour la construction parce qu'usé par le vent, il est devenu trop rond. Donc on utilise le sable des plages. Je ne sais pas si vous le savez, mais au cours des quatre dernières années, la Chine a tellement consommé de sable qu'elle a atteint en quatre ans les niveaux de consommation de sable qu'il a fallu aux États-Unis un siècle pour atteindre. Nous sommes devant des consommations faramineuses. Aujourd'hui, la population mondiale ne cesse d'augmenter. On le sait, on doit être à 6 milliards d'habitants, je crois, et on se dirige à horizon 2050 vers 9 voire 10 milliards d'habitants. Mais ces gens-là, ils ont besoin d'habiter dans des maisons. Alors on construit, on construit des maisons. Ces gens-là, ils ont besoin de se déplacer d'un endroit à l'autre d'une ville. Alors on construit des routes. Et à chaque fois, on consomme, on consomme du sable, sans vraiment se rendre compte qu'en fait, le sable, Ça n'est pas une denrée illimitée. Les ressources sont faibles. Alors on estime, comme vous l'avez évoqué, que d'ici 2100, il est possible que les plages à travers le monde disparaissent. Le sable des plages n'existera plus. Or ce sable, il a mis plusieurs milliards d'années à se construire. Il a fallu qu'un travail de la terre, du vent, de l'eau se combine pour créer cette ressource. Et l'homme la consomme sans vraiment se rendre compte qu'en fait, elle n'est pas illimitée. Mais une fois disparue, on ne pourra plus la remplacer. Or, le sable, on le trouve dans la construction, c'est vrai. Mais on le trouve aussi dans nos portables. On le trouve dans de nombreux objets informatiques. Si le sable venait à disparaître, il n'existe pas encore de sable de synthèse, on ne sait pas comment on pourrait le remplacer. Donc des objets dans notre vie quotidienne comme nos téléphones ne pourraient plus fonctionner. Donc c'est non seulement les plages, mais c'est aussi plein d'usages du quotidien qui se retrouvent à leur tour mis en danger. L'homme va devoir s'interroger très fortement sur quel rapport il entretient avec le minéral, me semble-t-il.

  • Speaker #0

    J'aimerais vous proposer quelques statistiques, quelques idées reçues, à démonter, à vérifier le vrai du faux. Alors par exemple, en Inde, qu'est-ce que vous en dites ? Il est estimé que 2 milliards de tonnes de sable sont exploitées illégalement par la mafia. Vrai ou faux ?

  • Speaker #1

    2 milliards, ça me paraît vraiment beaucoup. Mais vu la pression de la demande mondiale, peut-être que c'est vrai. Je ne saurais pas dire, là, Myriam.

  • Speaker #0

    Oui, c'est tout à fait vrai. C'est extrait d'un article sur TV5MONDE qui parle beaucoup de ce problème de pénurie de sable et qui dit qu'effectivement, il y a tellement de demandes qu'en Inde, effectivement, 2 milliards de tonnes de sable sont exploitées illégalement par la mafia. Et est-ce que c'est seulement en Inde ? Ça, je saurais vous dire.

  • Speaker #1

    Alors ce que vous évoquez là me paraît un vrai sujet, parce que ça veut dire qu'on peut passer des lois pour limiter l'exportation du sable, on peut réguler pour essayer de limiter la consommation du sable, mais de toute façon, si on régule ça d'un point de vue légal, ça existe du point de vue de l'économie illégale, parce que nos besoins sont tellement importants. Et l'homme a tellement envie d'avoir et d'avoir plus tout le temps que de toute façon il trouvera des moyens illégaux pour exploiter ces ressources-là.

  • Speaker #0

    Autre statistique Sanji, les études actuelles estiment qu'entre 75 et 90% des plages du monde reculent. Vrai ou faux ?

  • Speaker #1

    Alors, ça me paraît beaucoup. J'aurais tendance à dire faux. Mais peut-être que je me trompe.

  • Speaker #0

    Alors, effectivement, il y a l'exemple de la Floride, où 9 plages sur 10 ont un voie de disparition, qui est inquiétant. Mais pas autant que celui de l'Indonésie, où 25 îles ont déjà disparu sous l'effet des extractions massives de sable. Donc c'est quand même beaucoup plus inquiétant que ce que l'on pense. Pourquoi ? La technique est simple, des bateaux traînent des appareils sous-marins le long des côtes pour aspirer le sable des dunes sous-marines et le rejeter sur le pont. Au-delà de l'érosion engendrée, cette aspiration crée des remous qui assombrissent l'eau, ce qui abîme la flore sous-marine, sans compter les petits poissons tués par l'engin aspirant. Ces extractions sont en croissance de partout sur la planète, dans des proportions inquiétantes.

  • Speaker #1

    Alors non seulement elles sont en expansion sur toutes les côtes, ça veut dire qu'on est en train de détruire les écosystèmes marins, mais je lisais récemment que... Cette exploitation a lieu aussi dans les fonds de la mer. Là, on ne parle pas du sable, on parle d'autres minéraux comme le cobalt et le fer, où il y a maintenant une exploitation sous-marine qui se fait grâce à des technologies très avancées, dans des fonds marins très profonds. Et je lisais qu'on avait extrait au cours de cette année près de 21 milliards de tonnes de minéraux du fond de la mer. La mer est en train de devenir un nouvel Eldorado pour l'exploitation de minéraux précieux. Et tous sont en train de devenir précieux parce que tous sont en train de se raréfier.

  • Speaker #0

    Incroyable. Eh bien, merci Sanjy pour cette première partie. Je vous propose une première pause musicale et nous allons nous retrouver tout de suite après pour approfondir un petit peu ce qui se joue au niveau de cette disparition du sable. À tout de suite. Vous écoutez Drôle de planète, la chronique qui démonte les idées reçues, sur l'actualité ou sur un sujet de société, pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis avec Sanjy Ramboatiana, coach psychocorporel, auteur, cofondateur d'Arta Centraide. Et nous parlons aujourd'hui de la disparition du sable. Nous avons déjà exploré les statistiques, nous avons aperçu les conséquences inquiétantes pour notre environnement. Et puis vous avez commencé à nous évoquer, Sanji, qu'il n'y avait pas que le sable qui était touché, mais le minéral dans son ensemble. Alors Sanji, quel est votre regard ? sur ce qui se joue au niveau... Comment on pourrait aborder ce monde minéral ? Vous avez commencé à nous en dire quelques mots tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Je pense que la première chose qu'il faut qu'on ait en tête, c'est que le minéral, il est partout dans notre vie. Nous ne nous en rendons pas bien compte, mais j'ai en face de moi un bâtiment, les tuiles, c'est du minéral, les murs, c'est du minéral, le verre, c'est du minéral. Je vais tout à l'heure aller dans ma cuisine, le sel c'est du minéral, les glaçons qui sont dans mon frigo c'est du minéral, je vais aller dans ma salle de bain, je vais mettre du dentifrice sur ma brosse à dents, mais dans le dentifrice il y a du minéral, la baignoire c'est du minéral, le minéral est partout. Il entoure toute notre vie. Mais si je prends mon ordinateur, à l'intérieur il y a des minéraux, des minéraux, des minéraux rares ? Dans mon téléphone il y a des minéraux rares ? Bref. Aujourd'hui, tout notre style de vie, tout notre mode de vie dépend du minéral. Ça a été le cas depuis l'aube des temps, en fait, depuis l'âge du silex jusqu'à aujourd'hui. L'homme sait parfaitement exploiter cette ressource qu'est le minéral, mais il le voit comme une ressource. Nous avons l'impression qu'une pierre, un caillou, n'importe quelle forme de minéral, c'est une forme de vie. Sans vie. Qu'il n'y a pas de vie à l'intérieur. Sans doute parce qu'elle est inerte. Cette forme de vie ne bouge pas. Mais si on venait à regarder de près ce qu'il y a dans le minéral, on verrait en fait qu'il y a une forme de vie très intense. C'est toute la vie atomique. Il y a à l'intérieur de ces minéraux de la vie, que nous ne voyons pas parce que son aspect extérieur ne le laisse pas transparaître. Alors nous pensons que nous pouvons l'exploiter parce que ce n'est pas du matériau vivant. Mais si on regarde autour de nous, nous dépendons tellement de lui qu'il faudrait peut-être que nous apprenions à changer notre regard et que nous essayions d'apercevoir la vie qui est à l'intérieur du minéral. Nos anciens l'avaient très bien compris. Pour eux, les minéraux, c'était des êtres vivants. La mythologie, notamment je pense aux mythologies nordiques, avaient aperçu qu'à l'intérieur des minéraux, il y avait une vie. Ils appelaient les esprits des minéraux les nains. Vous savez ces histoires de nains qui vivent sous la terre ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Tellement éternels. Un nain, ça ne meurt pas à sa vie très, très, très vieux. Tellement sages. Parce qu'ils viennent de l'aube des temps. tellement puissant, tellement fort, etc. Ils avaient perçu que derrière ces formes de vie inanimées, il y avait une vie forte et puissante. Alors ils l'avaient traduit par un symbole, bien sûr, il n'y a pas de main qui rôde autour des cailloux, c'est bien évidemment, c'était une perception de leur cœur, une perception de leur esprit qu'ils ont traduit dans une image que nous avons infantilisée, mais derrière il y avait une vraie sagesse. du grand respect que nous devons au minéral, parce que c'est lui qui nous permet de vivre. Voilà, moi je pense que derrière l'exploitation du sable, se pose la question de quel rapport l'homme entretient-il avec le minéral, mais avec toutes les autres formes de vie qui en découlent, végétales et animales, qui nous permettent à nous tous de vivre décemment sur cette planète, mais à force de piller les ressources, vers quel monde allons-nous ? Qu'est-ce que va générer finalement notre perception si à plat, dirais-je, des minéraux ? Je pense que c'est vraiment ça la question qui nous est posée.

  • Speaker #0

    Pour apercevoir cette vie intense que l'on ne perçoit plus derrière un caillou, derrière une pierre, est-ce que de se rappeler qu'à l'aube de l'humanité, au tout début, bien avant l'homme, le minéral était en fusion, il était sous forme liquide et ça bouillonnait ?

  • Speaker #1

    C'est toujours le cas, mais il y a les liquides sous nos pieds. Nous voyons, nous, la surface de la Terre, mais tout au fond de la Terre. La Terre est encore en liquide, la Terre est encore un magma, elle l'expulse de temps en temps par les volcans. Mais nous oublions, nous, que si le minéral est vivant, c'est donc que toute la Terre est vie. Nous marchons à sa surface et nos yeux ne s'arrêtent qu'aux apparences. Nos yeux ne voient pas, nos yeux n'aperçoivent pas, nos organes d'essence ne sont pas assez ouverts, devrais-je dire, pour apercevoir que même la terre sur laquelle nous marchons est une vie. Donc oui, le minéral nous rappelle que partout autour de nous, y compris sous nos pieds, tout est vivant. Et que... Je crois que la grande crise qui apparaît, notamment par la géodiversité, la fin de la géodiversité, mais pas que, nous rappelle que même le plus immobile est plein de vie. Et que c'est là-dessus, en fait, que nous avons à réouvrir les yeux.

  • Speaker #0

    Merci Sanjy pour nous avoir permis d'apercevoir un petit peu le monde minéral avec d'autres yeux. Je vous propose une deuxième pause musicale et nous allons revenir tout de suite après pour la dernière partie de cette émission où nous essaierons d'apercevoir des perspectives pour notre humanité. A tout de suite. Vous écoutez Drôle de Planète, la chronique qui démonte les idées reçues. voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis avec Sanji Ramboatiana, auteur, consultant, coach psychocorporel, cofondateur d'Arta Centraide. Et tout à l'heure, Sanji, vous nous avez permis de voir au-delà des apparences du minéral et nous avons aperçu une vie qui bouillonnait. Alors Sanji, maintenant, comment on pourrait aller plus loin et qu'est-ce qui est attendu de l'être humain par rapport à cette... La disparition de la géodiversité et de la biodiversité en général aussi. Comment on pourrait ouvrir nos organes d'essence, nos yeux, pour nous aussi apercevoir cette vie à l'intérieur du minéral ?

  • Speaker #1

    Je pense que l'homme est la forme de vie aujourd'hui la plus évoluée sur Terre. Elle dispose de capacités motrices, mais aussi de capacités cognitives qui n'ont jamais eu lieu sur Terre. Et c'est immense, c'est énorme ce que l'homme est capable de faire. Mais l'homme est fasciné par lui-même. Si j'avais à le dire autrement, je crois que nous souffrons tous d'un immense manque d'amour au fond de notre cœur et nous sommes en permanence préoccupés par nous-mêmes et en permanence en train de chercher comment nous pourrions être davantage aimés. Alors nous avons cru habiter par ce besoin majeur que pour nous donner de l'amour, il fallait que nous consommions beaucoup. Et si vous observez, lorsque nous sortons et que nous allons acheter un objet, ça nous procure une forme de plaisir, parce que tout d'un coup, on est un peu important à nos propres yeux. Mais ce que nous oublions, c'est que dans ce que nous consommons, nous consommons du minéral, du végétal et de l'animal. Et que de toute façon, cet objet de consommation va nous procurer une satisfaction éphémère. Et après, cette satisfaction est-elle terminée ? Qu'il nous en faut à nouveau plus. Comme si l'homme était drogué par la consommation, par le drogué, par cette espèce de satisfaction que ça lui produit que d'acheter. Aujourd'hui, je dirais que ça s'émue par le manque d'estime que nous avons pour nous. Nous pensons que la douceur que nous recherchons, que l'amour que nous recherchons va venir de dehors et va venir de la consommation. Si l'homme avait une première chose à faire, c'est de s'arrêter et d'apprendre à se donner un peu de tendresse à lui-même. Parce que si vous observez, si je pense que nous l'avons tous déjà vécu, nous avons vécu dans des moments de grandes relations amoureuses, parfois notre cœur a été satisfait. Et si vous avez observé, et si nous nous observons nous-mêmes, pendant un instant nous n'avons plus besoin de rien. Parce que nous avons reçu un peu d'amour, un instant nous n'avons plus besoin de rien. Eh bien, peut-être que l'homme peut se donner cet amour-là. Peut-être qu'il peut apprendre à se parler avec un peu de douceur à chaque fois qu'il pense du mal de lui. Peut-être qu'il peut apprendre à se dire des mots d'amour pour remplir son cœur d'amour et dans ce cas-là, avoir moins besoin à consommer. Mais ce que nous ne mesurons pas, c'est si nous apprenons un peu à nous aimer dans tous nos travers, ça va produire une deuxième chose. Ça va nous produire une acuité de perception à toutes les vies. Alors, j'ai un petit jeu à proposer à nos auditeurs, un petit jeu intéressant. Et si vous ramassiez un caillou, et que vous le preniez dans votre main, et que pendant deux minutes, vous essayiez de sentir ce qui se passe à l'intérieur. Au début, peut-être que vous n'allez pas sentir grand-chose, et vous risquez de sentir que le minéral a un effet sur vous, un effet apaisant. Et que peut-être que si vous traversez cette paix, vous allez apercevoir qu'à l'intérieur de ce caillou que vous tenez dans votre main, se dégage une chaleur, se dégage une vie. Et soudain, vous allez être en face de « le minéral est vivant » . Peut-être qu'après, derrière, ça nous donnera envie, à chaque fois que nous utilisons du minéral, manger dans une assiette par exemple, ça nous donnera envie d'avoir un peu de gratitude pour cette forme de vie qui nous permet une vie si confortable. Et que peut-être de gratitude en gratitude, nous allons gagner un respect pour le minéral et que nous n'aurons plus envie de le gâcher, plus envie de le maltraiter. Au final, Myriam, je dirais que si nous apprenons à bien nous traiter nous-mêmes, avec douceur, nous allons apprendre à bien traiter le minéral avec douceur. Je pense que la grande crise écologique qui nous traverse là aujourd'hui autour de nous, elle nous appelle à ça. D'avantage, nous traiter nous-mêmes humains avec tendresse, avec respect, avec douceur, pour traiter le monde qui nous entoure, les végétaux, les animaux et les minéraux les plus fragiles, avec autant de respect que nous apprenons à nous traiter nous-mêmes.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanjy. Peut-être que vous auriez envie de rajouter un petit mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Ce que j'aimerais dire, c'est qu'à Agen, et dans ses environs, il existe un lieu où vous pouvez apprendre à faire ça. Ça s'appelle les salles de pratique d'Arta Centraide. Dans les salles de pratique d'Arta Centraide, vous allez découvrir comment on peut se parler avec un peu de tendresse. Parce que je pense que c'est ce dont l'homme a le plus besoin. L'homme n'a pas besoin de plus de richesse extérieure, nous avons déjà tout. L'homme a besoin de richesse intérieure. Il a besoin d'apprendre à se parler avec douceur dans tous les endroits où il est pauvre, mal droit, imparfait. Ça, on le fait pour que demain, nous puissions avoir ce même respect, ce même amour pour toutes les formes de vie qui nous entourent, quelle qu'en soit la nature. Apprendre à avoir un peu de douceur pour soi, pour apprendre à avoir un peu de douceur pour soi. Toutes les formes de vie. C'est ce que vous apprendrez, peut-être, dans les salles d'Arta Centraide. C'est le dernier mot de la fin que je voudrais dire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très juste. Et j'invite les auditeurs à jeûner à venir expérimenter cette salle de pratique où on rencontre la douceur pour soi. Elle se trouve au 1 Impasse Valence. Voilà, et pour en savoir plus, vous pouvez contacter Et pour toutes les autres salles de pratique, vous les retrouverez sur le site de la Fédération Arthas Entraide www.arthas.org. C'était la petite page pub. Merci Sanjy.

  • Speaker #1

    Merci à vous Myriam.

  • Speaker #0

    C'était Drôle de Planète, la chronique qui démonte les idées reçues sur l'actualité ou sur un sujet de société. Nous avons parlé aujourd'hui de la disparition du sable et plus largement de la géodiversité en son ensemble. et du monde minéral. Quant à moi, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine, même jour, même heure, pour une autre bulle de sagesse. Belle semaine à tous !

  • Speaker #1

    Belle semaine à vous Myriam et belle semaine à tous vos auditeurs !

Description

Et si le sable venait à disparaître ?

De partout dans le monde, on constate une pénurie grandissante du sable. Info ou intox ? Myriam Besson propose à Sanjy Ramboatiana un vrai/faux pour déconstruire quelques idées reçues. Puis nous ferons un grand voyage dans le monde minéral, pour sentir ce qu'il représente sur terre et pour l'homme. Enfin, nous élèverons notre regard pour apercevoir d'autres perspectives pour nous aujourd'hui. Belle écoute dans ce thème passionnant.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonsoir à tous et bienvenue dans ma bulle de sagesse. Je suis ravie de vous retrouver pour un nouveau numéro de Drôles de planète, la chronique qui démonte les idées reçues pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis en compagnie de Sanjy Ramboatiana, coach psychocorporel, auteur, consultant, cofondateur d'Arta Centraide. Bonjour Sanjy.

  • Speaker #1

    Bonjour à vous Myriam et bonjour à tous vos auditeurs de la région.

  • Speaker #0

    Alors Sanjy, dans une précédente émission, nous avions pour le thème le vaste sujet de l'écologie, de la biodiversité, et vous avez particulièrement insisté sur un secteur qui est touché par les problèmes d'écologie, qui est en voie de disparition. Lorsque l'on parle de biodiversité, on parle de disparition du végétal, de l'animal, et on parle très peu du minéral. Or, le sable n'est pas une ressource infinie. Nous sommes actuellement en... pénurie de sable et il est prévu que pour 2100, il n'y ait plus de sable sur nos plages. Voilà, donc c'est le thème que j'aimerais aborder avec vous aujourd'hui, comme vous nous l'aviez fortement suggéré dans cette émission.

  • Speaker #1

    Oui Myriam, je pense que le sujet qui va peu à peu apparaître au fur et à mesure que nous allons aborder la question du sable, c'est la disparition de la géodiversité. C'est vrai, vous avez raison, aujourd'hui on nous parle des animaux en voie de disparition et on le sait, de nombreuses espèces le sont. On nous parle du végétal et c'est vrai, de nombreuses espèces végétales sont en voie de disparition. Et on parle très peu de la baisse de la géodiversité. Or, la grande question qui va se poser c'est si on peut réintroduire des espèces animales, si on peut réintroduire des espèces végétales. Les espèces minérales, ça, on ne pourra jamais les réintroduire. Lorsqu'elles ont disparu, elles ont disparu pour de bon. Et on estime aujourd'hui que sur les 5600 différentes espèces minérales, près de 20% sont en voie de disparition. Et je trouve que le sujet du sable est très intéressant, parce que c'est un minéral assez banal, devant lequel nous passons tous les jours sans vraiment nous interroger. Or, si le sable venait à disparaître, cela poserait de nombreux problèmes. mais je pense qu'on va l'aborder au fur et à mesure de l'émission.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, sur le site Natura Science, il nous est expliqué qu'en fait, la demande annuelle en sable, en tout cas en France, s'élève à presque 400 millions de tonnes et la quasi-totalité est destinée au secteur de la construction, ce qui explique pourquoi nous sommes peu à peu en pénurie. Il faut compter 200 tonnes de sable pour une maison et 30 000 pour un kilomètre d'autoroute. De tels besoins expliquent pourquoi l'Asie, qui est en pleine transition urbaine, consomme 70% de la demande annuelle mondiale. La Chine notamment a besoin de subvenir aux besoins de sa population, qui a presque doublé en 60 ans. Et puis, nous explique aussi que ce dragage intensif du sable détruit l'environnement. Les conséquences de cette extraction massive de sable des fonds marins sont nombreuses. D'abord, les plages disparaissent, puisque lorsque l'on extrait du sable marin, Le sable des plages vient combler le vide créé. Petit à petit, le sable des côtes, s'il n'est pas lui aussi dragué, va donc glisser vers les fonds marins pour finalement disparaître. Et vous savez qu'en Floride, 9 plages sur 10 ont déjà disparu.

  • Speaker #1

    Nous sommes devant des statistiques faramineuses. Le sable dont on parle, ce n'est pas le sable du désert. Le sable du désert, on ne peut pas l'utiliser pour la construction parce qu'usé par le vent, il est devenu trop rond. Donc on utilise le sable des plages. Je ne sais pas si vous le savez, mais au cours des quatre dernières années, la Chine a tellement consommé de sable qu'elle a atteint en quatre ans les niveaux de consommation de sable qu'il a fallu aux États-Unis un siècle pour atteindre. Nous sommes devant des consommations faramineuses. Aujourd'hui, la population mondiale ne cesse d'augmenter. On le sait, on doit être à 6 milliards d'habitants, je crois, et on se dirige à horizon 2050 vers 9 voire 10 milliards d'habitants. Mais ces gens-là, ils ont besoin d'habiter dans des maisons. Alors on construit, on construit des maisons. Ces gens-là, ils ont besoin de se déplacer d'un endroit à l'autre d'une ville. Alors on construit des routes. Et à chaque fois, on consomme, on consomme du sable, sans vraiment se rendre compte qu'en fait, le sable, Ça n'est pas une denrée illimitée. Les ressources sont faibles. Alors on estime, comme vous l'avez évoqué, que d'ici 2100, il est possible que les plages à travers le monde disparaissent. Le sable des plages n'existera plus. Or ce sable, il a mis plusieurs milliards d'années à se construire. Il a fallu qu'un travail de la terre, du vent, de l'eau se combine pour créer cette ressource. Et l'homme la consomme sans vraiment se rendre compte qu'en fait, elle n'est pas illimitée. Mais une fois disparue, on ne pourra plus la remplacer. Or, le sable, on le trouve dans la construction, c'est vrai. Mais on le trouve aussi dans nos portables. On le trouve dans de nombreux objets informatiques. Si le sable venait à disparaître, il n'existe pas encore de sable de synthèse, on ne sait pas comment on pourrait le remplacer. Donc des objets dans notre vie quotidienne comme nos téléphones ne pourraient plus fonctionner. Donc c'est non seulement les plages, mais c'est aussi plein d'usages du quotidien qui se retrouvent à leur tour mis en danger. L'homme va devoir s'interroger très fortement sur quel rapport il entretient avec le minéral, me semble-t-il.

  • Speaker #0

    J'aimerais vous proposer quelques statistiques, quelques idées reçues, à démonter, à vérifier le vrai du faux. Alors par exemple, en Inde, qu'est-ce que vous en dites ? Il est estimé que 2 milliards de tonnes de sable sont exploitées illégalement par la mafia. Vrai ou faux ?

  • Speaker #1

    2 milliards, ça me paraît vraiment beaucoup. Mais vu la pression de la demande mondiale, peut-être que c'est vrai. Je ne saurais pas dire, là, Myriam.

  • Speaker #0

    Oui, c'est tout à fait vrai. C'est extrait d'un article sur TV5MONDE qui parle beaucoup de ce problème de pénurie de sable et qui dit qu'effectivement, il y a tellement de demandes qu'en Inde, effectivement, 2 milliards de tonnes de sable sont exploitées illégalement par la mafia. Et est-ce que c'est seulement en Inde ? Ça, je saurais vous dire.

  • Speaker #1

    Alors ce que vous évoquez là me paraît un vrai sujet, parce que ça veut dire qu'on peut passer des lois pour limiter l'exportation du sable, on peut réguler pour essayer de limiter la consommation du sable, mais de toute façon, si on régule ça d'un point de vue légal, ça existe du point de vue de l'économie illégale, parce que nos besoins sont tellement importants. Et l'homme a tellement envie d'avoir et d'avoir plus tout le temps que de toute façon il trouvera des moyens illégaux pour exploiter ces ressources-là.

  • Speaker #0

    Autre statistique Sanji, les études actuelles estiment qu'entre 75 et 90% des plages du monde reculent. Vrai ou faux ?

  • Speaker #1

    Alors, ça me paraît beaucoup. J'aurais tendance à dire faux. Mais peut-être que je me trompe.

  • Speaker #0

    Alors, effectivement, il y a l'exemple de la Floride, où 9 plages sur 10 ont un voie de disparition, qui est inquiétant. Mais pas autant que celui de l'Indonésie, où 25 îles ont déjà disparu sous l'effet des extractions massives de sable. Donc c'est quand même beaucoup plus inquiétant que ce que l'on pense. Pourquoi ? La technique est simple, des bateaux traînent des appareils sous-marins le long des côtes pour aspirer le sable des dunes sous-marines et le rejeter sur le pont. Au-delà de l'érosion engendrée, cette aspiration crée des remous qui assombrissent l'eau, ce qui abîme la flore sous-marine, sans compter les petits poissons tués par l'engin aspirant. Ces extractions sont en croissance de partout sur la planète, dans des proportions inquiétantes.

  • Speaker #1

    Alors non seulement elles sont en expansion sur toutes les côtes, ça veut dire qu'on est en train de détruire les écosystèmes marins, mais je lisais récemment que... Cette exploitation a lieu aussi dans les fonds de la mer. Là, on ne parle pas du sable, on parle d'autres minéraux comme le cobalt et le fer, où il y a maintenant une exploitation sous-marine qui se fait grâce à des technologies très avancées, dans des fonds marins très profonds. Et je lisais qu'on avait extrait au cours de cette année près de 21 milliards de tonnes de minéraux du fond de la mer. La mer est en train de devenir un nouvel Eldorado pour l'exploitation de minéraux précieux. Et tous sont en train de devenir précieux parce que tous sont en train de se raréfier.

  • Speaker #0

    Incroyable. Eh bien, merci Sanjy pour cette première partie. Je vous propose une première pause musicale et nous allons nous retrouver tout de suite après pour approfondir un petit peu ce qui se joue au niveau de cette disparition du sable. À tout de suite. Vous écoutez Drôle de planète, la chronique qui démonte les idées reçues, sur l'actualité ou sur un sujet de société, pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis avec Sanjy Ramboatiana, coach psychocorporel, auteur, cofondateur d'Arta Centraide. Et nous parlons aujourd'hui de la disparition du sable. Nous avons déjà exploré les statistiques, nous avons aperçu les conséquences inquiétantes pour notre environnement. Et puis vous avez commencé à nous évoquer, Sanji, qu'il n'y avait pas que le sable qui était touché, mais le minéral dans son ensemble. Alors Sanji, quel est votre regard ? sur ce qui se joue au niveau... Comment on pourrait aborder ce monde minéral ? Vous avez commencé à nous en dire quelques mots tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Je pense que la première chose qu'il faut qu'on ait en tête, c'est que le minéral, il est partout dans notre vie. Nous ne nous en rendons pas bien compte, mais j'ai en face de moi un bâtiment, les tuiles, c'est du minéral, les murs, c'est du minéral, le verre, c'est du minéral. Je vais tout à l'heure aller dans ma cuisine, le sel c'est du minéral, les glaçons qui sont dans mon frigo c'est du minéral, je vais aller dans ma salle de bain, je vais mettre du dentifrice sur ma brosse à dents, mais dans le dentifrice il y a du minéral, la baignoire c'est du minéral, le minéral est partout. Il entoure toute notre vie. Mais si je prends mon ordinateur, à l'intérieur il y a des minéraux, des minéraux, des minéraux rares ? Dans mon téléphone il y a des minéraux rares ? Bref. Aujourd'hui, tout notre style de vie, tout notre mode de vie dépend du minéral. Ça a été le cas depuis l'aube des temps, en fait, depuis l'âge du silex jusqu'à aujourd'hui. L'homme sait parfaitement exploiter cette ressource qu'est le minéral, mais il le voit comme une ressource. Nous avons l'impression qu'une pierre, un caillou, n'importe quelle forme de minéral, c'est une forme de vie. Sans vie. Qu'il n'y a pas de vie à l'intérieur. Sans doute parce qu'elle est inerte. Cette forme de vie ne bouge pas. Mais si on venait à regarder de près ce qu'il y a dans le minéral, on verrait en fait qu'il y a une forme de vie très intense. C'est toute la vie atomique. Il y a à l'intérieur de ces minéraux de la vie, que nous ne voyons pas parce que son aspect extérieur ne le laisse pas transparaître. Alors nous pensons que nous pouvons l'exploiter parce que ce n'est pas du matériau vivant. Mais si on regarde autour de nous, nous dépendons tellement de lui qu'il faudrait peut-être que nous apprenions à changer notre regard et que nous essayions d'apercevoir la vie qui est à l'intérieur du minéral. Nos anciens l'avaient très bien compris. Pour eux, les minéraux, c'était des êtres vivants. La mythologie, notamment je pense aux mythologies nordiques, avaient aperçu qu'à l'intérieur des minéraux, il y avait une vie. Ils appelaient les esprits des minéraux les nains. Vous savez ces histoires de nains qui vivent sous la terre ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Tellement éternels. Un nain, ça ne meurt pas à sa vie très, très, très vieux. Tellement sages. Parce qu'ils viennent de l'aube des temps. tellement puissant, tellement fort, etc. Ils avaient perçu que derrière ces formes de vie inanimées, il y avait une vie forte et puissante. Alors ils l'avaient traduit par un symbole, bien sûr, il n'y a pas de main qui rôde autour des cailloux, c'est bien évidemment, c'était une perception de leur cœur, une perception de leur esprit qu'ils ont traduit dans une image que nous avons infantilisée, mais derrière il y avait une vraie sagesse. du grand respect que nous devons au minéral, parce que c'est lui qui nous permet de vivre. Voilà, moi je pense que derrière l'exploitation du sable, se pose la question de quel rapport l'homme entretient-il avec le minéral, mais avec toutes les autres formes de vie qui en découlent, végétales et animales, qui nous permettent à nous tous de vivre décemment sur cette planète, mais à force de piller les ressources, vers quel monde allons-nous ? Qu'est-ce que va générer finalement notre perception si à plat, dirais-je, des minéraux ? Je pense que c'est vraiment ça la question qui nous est posée.

  • Speaker #0

    Pour apercevoir cette vie intense que l'on ne perçoit plus derrière un caillou, derrière une pierre, est-ce que de se rappeler qu'à l'aube de l'humanité, au tout début, bien avant l'homme, le minéral était en fusion, il était sous forme liquide et ça bouillonnait ?

  • Speaker #1

    C'est toujours le cas, mais il y a les liquides sous nos pieds. Nous voyons, nous, la surface de la Terre, mais tout au fond de la Terre. La Terre est encore en liquide, la Terre est encore un magma, elle l'expulse de temps en temps par les volcans. Mais nous oublions, nous, que si le minéral est vivant, c'est donc que toute la Terre est vie. Nous marchons à sa surface et nos yeux ne s'arrêtent qu'aux apparences. Nos yeux ne voient pas, nos yeux n'aperçoivent pas, nos organes d'essence ne sont pas assez ouverts, devrais-je dire, pour apercevoir que même la terre sur laquelle nous marchons est une vie. Donc oui, le minéral nous rappelle que partout autour de nous, y compris sous nos pieds, tout est vivant. Et que... Je crois que la grande crise qui apparaît, notamment par la géodiversité, la fin de la géodiversité, mais pas que, nous rappelle que même le plus immobile est plein de vie. Et que c'est là-dessus, en fait, que nous avons à réouvrir les yeux.

  • Speaker #0

    Merci Sanjy pour nous avoir permis d'apercevoir un petit peu le monde minéral avec d'autres yeux. Je vous propose une deuxième pause musicale et nous allons revenir tout de suite après pour la dernière partie de cette émission où nous essaierons d'apercevoir des perspectives pour notre humanité. A tout de suite. Vous écoutez Drôle de Planète, la chronique qui démonte les idées reçues. voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis avec Sanji Ramboatiana, auteur, consultant, coach psychocorporel, cofondateur d'Arta Centraide. Et tout à l'heure, Sanji, vous nous avez permis de voir au-delà des apparences du minéral et nous avons aperçu une vie qui bouillonnait. Alors Sanji, maintenant, comment on pourrait aller plus loin et qu'est-ce qui est attendu de l'être humain par rapport à cette... La disparition de la géodiversité et de la biodiversité en général aussi. Comment on pourrait ouvrir nos organes d'essence, nos yeux, pour nous aussi apercevoir cette vie à l'intérieur du minéral ?

  • Speaker #1

    Je pense que l'homme est la forme de vie aujourd'hui la plus évoluée sur Terre. Elle dispose de capacités motrices, mais aussi de capacités cognitives qui n'ont jamais eu lieu sur Terre. Et c'est immense, c'est énorme ce que l'homme est capable de faire. Mais l'homme est fasciné par lui-même. Si j'avais à le dire autrement, je crois que nous souffrons tous d'un immense manque d'amour au fond de notre cœur et nous sommes en permanence préoccupés par nous-mêmes et en permanence en train de chercher comment nous pourrions être davantage aimés. Alors nous avons cru habiter par ce besoin majeur que pour nous donner de l'amour, il fallait que nous consommions beaucoup. Et si vous observez, lorsque nous sortons et que nous allons acheter un objet, ça nous procure une forme de plaisir, parce que tout d'un coup, on est un peu important à nos propres yeux. Mais ce que nous oublions, c'est que dans ce que nous consommons, nous consommons du minéral, du végétal et de l'animal. Et que de toute façon, cet objet de consommation va nous procurer une satisfaction éphémère. Et après, cette satisfaction est-elle terminée ? Qu'il nous en faut à nouveau plus. Comme si l'homme était drogué par la consommation, par le drogué, par cette espèce de satisfaction que ça lui produit que d'acheter. Aujourd'hui, je dirais que ça s'émue par le manque d'estime que nous avons pour nous. Nous pensons que la douceur que nous recherchons, que l'amour que nous recherchons va venir de dehors et va venir de la consommation. Si l'homme avait une première chose à faire, c'est de s'arrêter et d'apprendre à se donner un peu de tendresse à lui-même. Parce que si vous observez, si je pense que nous l'avons tous déjà vécu, nous avons vécu dans des moments de grandes relations amoureuses, parfois notre cœur a été satisfait. Et si vous avez observé, et si nous nous observons nous-mêmes, pendant un instant nous n'avons plus besoin de rien. Parce que nous avons reçu un peu d'amour, un instant nous n'avons plus besoin de rien. Eh bien, peut-être que l'homme peut se donner cet amour-là. Peut-être qu'il peut apprendre à se parler avec un peu de douceur à chaque fois qu'il pense du mal de lui. Peut-être qu'il peut apprendre à se dire des mots d'amour pour remplir son cœur d'amour et dans ce cas-là, avoir moins besoin à consommer. Mais ce que nous ne mesurons pas, c'est si nous apprenons un peu à nous aimer dans tous nos travers, ça va produire une deuxième chose. Ça va nous produire une acuité de perception à toutes les vies. Alors, j'ai un petit jeu à proposer à nos auditeurs, un petit jeu intéressant. Et si vous ramassiez un caillou, et que vous le preniez dans votre main, et que pendant deux minutes, vous essayiez de sentir ce qui se passe à l'intérieur. Au début, peut-être que vous n'allez pas sentir grand-chose, et vous risquez de sentir que le minéral a un effet sur vous, un effet apaisant. Et que peut-être que si vous traversez cette paix, vous allez apercevoir qu'à l'intérieur de ce caillou que vous tenez dans votre main, se dégage une chaleur, se dégage une vie. Et soudain, vous allez être en face de « le minéral est vivant » . Peut-être qu'après, derrière, ça nous donnera envie, à chaque fois que nous utilisons du minéral, manger dans une assiette par exemple, ça nous donnera envie d'avoir un peu de gratitude pour cette forme de vie qui nous permet une vie si confortable. Et que peut-être de gratitude en gratitude, nous allons gagner un respect pour le minéral et que nous n'aurons plus envie de le gâcher, plus envie de le maltraiter. Au final, Myriam, je dirais que si nous apprenons à bien nous traiter nous-mêmes, avec douceur, nous allons apprendre à bien traiter le minéral avec douceur. Je pense que la grande crise écologique qui nous traverse là aujourd'hui autour de nous, elle nous appelle à ça. D'avantage, nous traiter nous-mêmes humains avec tendresse, avec respect, avec douceur, pour traiter le monde qui nous entoure, les végétaux, les animaux et les minéraux les plus fragiles, avec autant de respect que nous apprenons à nous traiter nous-mêmes.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanjy. Peut-être que vous auriez envie de rajouter un petit mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Ce que j'aimerais dire, c'est qu'à Agen, et dans ses environs, il existe un lieu où vous pouvez apprendre à faire ça. Ça s'appelle les salles de pratique d'Arta Centraide. Dans les salles de pratique d'Arta Centraide, vous allez découvrir comment on peut se parler avec un peu de tendresse. Parce que je pense que c'est ce dont l'homme a le plus besoin. L'homme n'a pas besoin de plus de richesse extérieure, nous avons déjà tout. L'homme a besoin de richesse intérieure. Il a besoin d'apprendre à se parler avec douceur dans tous les endroits où il est pauvre, mal droit, imparfait. Ça, on le fait pour que demain, nous puissions avoir ce même respect, ce même amour pour toutes les formes de vie qui nous entourent, quelle qu'en soit la nature. Apprendre à avoir un peu de douceur pour soi, pour apprendre à avoir un peu de douceur pour soi. Toutes les formes de vie. C'est ce que vous apprendrez, peut-être, dans les salles d'Arta Centraide. C'est le dernier mot de la fin que je voudrais dire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très juste. Et j'invite les auditeurs à jeûner à venir expérimenter cette salle de pratique où on rencontre la douceur pour soi. Elle se trouve au 1 Impasse Valence. Voilà, et pour en savoir plus, vous pouvez contacter Et pour toutes les autres salles de pratique, vous les retrouverez sur le site de la Fédération Arthas Entraide www.arthas.org. C'était la petite page pub. Merci Sanjy.

  • Speaker #1

    Merci à vous Myriam.

  • Speaker #0

    C'était Drôle de Planète, la chronique qui démonte les idées reçues sur l'actualité ou sur un sujet de société. Nous avons parlé aujourd'hui de la disparition du sable et plus largement de la géodiversité en son ensemble. et du monde minéral. Quant à moi, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine, même jour, même heure, pour une autre bulle de sagesse. Belle semaine à tous !

  • Speaker #1

    Belle semaine à vous Myriam et belle semaine à tous vos auditeurs !

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Description

Et si le sable venait à disparaître ?

De partout dans le monde, on constate une pénurie grandissante du sable. Info ou intox ? Myriam Besson propose à Sanjy Ramboatiana un vrai/faux pour déconstruire quelques idées reçues. Puis nous ferons un grand voyage dans le monde minéral, pour sentir ce qu'il représente sur terre et pour l'homme. Enfin, nous élèverons notre regard pour apercevoir d'autres perspectives pour nous aujourd'hui. Belle écoute dans ce thème passionnant.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonsoir à tous et bienvenue dans ma bulle de sagesse. Je suis ravie de vous retrouver pour un nouveau numéro de Drôles de planète, la chronique qui démonte les idées reçues pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis en compagnie de Sanjy Ramboatiana, coach psychocorporel, auteur, consultant, cofondateur d'Arta Centraide. Bonjour Sanjy.

  • Speaker #1

    Bonjour à vous Myriam et bonjour à tous vos auditeurs de la région.

  • Speaker #0

    Alors Sanjy, dans une précédente émission, nous avions pour le thème le vaste sujet de l'écologie, de la biodiversité, et vous avez particulièrement insisté sur un secteur qui est touché par les problèmes d'écologie, qui est en voie de disparition. Lorsque l'on parle de biodiversité, on parle de disparition du végétal, de l'animal, et on parle très peu du minéral. Or, le sable n'est pas une ressource infinie. Nous sommes actuellement en... pénurie de sable et il est prévu que pour 2100, il n'y ait plus de sable sur nos plages. Voilà, donc c'est le thème que j'aimerais aborder avec vous aujourd'hui, comme vous nous l'aviez fortement suggéré dans cette émission.

  • Speaker #1

    Oui Myriam, je pense que le sujet qui va peu à peu apparaître au fur et à mesure que nous allons aborder la question du sable, c'est la disparition de la géodiversité. C'est vrai, vous avez raison, aujourd'hui on nous parle des animaux en voie de disparition et on le sait, de nombreuses espèces le sont. On nous parle du végétal et c'est vrai, de nombreuses espèces végétales sont en voie de disparition. Et on parle très peu de la baisse de la géodiversité. Or, la grande question qui va se poser c'est si on peut réintroduire des espèces animales, si on peut réintroduire des espèces végétales. Les espèces minérales, ça, on ne pourra jamais les réintroduire. Lorsqu'elles ont disparu, elles ont disparu pour de bon. Et on estime aujourd'hui que sur les 5600 différentes espèces minérales, près de 20% sont en voie de disparition. Et je trouve que le sujet du sable est très intéressant, parce que c'est un minéral assez banal, devant lequel nous passons tous les jours sans vraiment nous interroger. Or, si le sable venait à disparaître, cela poserait de nombreux problèmes. mais je pense qu'on va l'aborder au fur et à mesure de l'émission.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, sur le site Natura Science, il nous est expliqué qu'en fait, la demande annuelle en sable, en tout cas en France, s'élève à presque 400 millions de tonnes et la quasi-totalité est destinée au secteur de la construction, ce qui explique pourquoi nous sommes peu à peu en pénurie. Il faut compter 200 tonnes de sable pour une maison et 30 000 pour un kilomètre d'autoroute. De tels besoins expliquent pourquoi l'Asie, qui est en pleine transition urbaine, consomme 70% de la demande annuelle mondiale. La Chine notamment a besoin de subvenir aux besoins de sa population, qui a presque doublé en 60 ans. Et puis, nous explique aussi que ce dragage intensif du sable détruit l'environnement. Les conséquences de cette extraction massive de sable des fonds marins sont nombreuses. D'abord, les plages disparaissent, puisque lorsque l'on extrait du sable marin, Le sable des plages vient combler le vide créé. Petit à petit, le sable des côtes, s'il n'est pas lui aussi dragué, va donc glisser vers les fonds marins pour finalement disparaître. Et vous savez qu'en Floride, 9 plages sur 10 ont déjà disparu.

  • Speaker #1

    Nous sommes devant des statistiques faramineuses. Le sable dont on parle, ce n'est pas le sable du désert. Le sable du désert, on ne peut pas l'utiliser pour la construction parce qu'usé par le vent, il est devenu trop rond. Donc on utilise le sable des plages. Je ne sais pas si vous le savez, mais au cours des quatre dernières années, la Chine a tellement consommé de sable qu'elle a atteint en quatre ans les niveaux de consommation de sable qu'il a fallu aux États-Unis un siècle pour atteindre. Nous sommes devant des consommations faramineuses. Aujourd'hui, la population mondiale ne cesse d'augmenter. On le sait, on doit être à 6 milliards d'habitants, je crois, et on se dirige à horizon 2050 vers 9 voire 10 milliards d'habitants. Mais ces gens-là, ils ont besoin d'habiter dans des maisons. Alors on construit, on construit des maisons. Ces gens-là, ils ont besoin de se déplacer d'un endroit à l'autre d'une ville. Alors on construit des routes. Et à chaque fois, on consomme, on consomme du sable, sans vraiment se rendre compte qu'en fait, le sable, Ça n'est pas une denrée illimitée. Les ressources sont faibles. Alors on estime, comme vous l'avez évoqué, que d'ici 2100, il est possible que les plages à travers le monde disparaissent. Le sable des plages n'existera plus. Or ce sable, il a mis plusieurs milliards d'années à se construire. Il a fallu qu'un travail de la terre, du vent, de l'eau se combine pour créer cette ressource. Et l'homme la consomme sans vraiment se rendre compte qu'en fait, elle n'est pas illimitée. Mais une fois disparue, on ne pourra plus la remplacer. Or, le sable, on le trouve dans la construction, c'est vrai. Mais on le trouve aussi dans nos portables. On le trouve dans de nombreux objets informatiques. Si le sable venait à disparaître, il n'existe pas encore de sable de synthèse, on ne sait pas comment on pourrait le remplacer. Donc des objets dans notre vie quotidienne comme nos téléphones ne pourraient plus fonctionner. Donc c'est non seulement les plages, mais c'est aussi plein d'usages du quotidien qui se retrouvent à leur tour mis en danger. L'homme va devoir s'interroger très fortement sur quel rapport il entretient avec le minéral, me semble-t-il.

  • Speaker #0

    J'aimerais vous proposer quelques statistiques, quelques idées reçues, à démonter, à vérifier le vrai du faux. Alors par exemple, en Inde, qu'est-ce que vous en dites ? Il est estimé que 2 milliards de tonnes de sable sont exploitées illégalement par la mafia. Vrai ou faux ?

  • Speaker #1

    2 milliards, ça me paraît vraiment beaucoup. Mais vu la pression de la demande mondiale, peut-être que c'est vrai. Je ne saurais pas dire, là, Myriam.

  • Speaker #0

    Oui, c'est tout à fait vrai. C'est extrait d'un article sur TV5MONDE qui parle beaucoup de ce problème de pénurie de sable et qui dit qu'effectivement, il y a tellement de demandes qu'en Inde, effectivement, 2 milliards de tonnes de sable sont exploitées illégalement par la mafia. Et est-ce que c'est seulement en Inde ? Ça, je saurais vous dire.

  • Speaker #1

    Alors ce que vous évoquez là me paraît un vrai sujet, parce que ça veut dire qu'on peut passer des lois pour limiter l'exportation du sable, on peut réguler pour essayer de limiter la consommation du sable, mais de toute façon, si on régule ça d'un point de vue légal, ça existe du point de vue de l'économie illégale, parce que nos besoins sont tellement importants. Et l'homme a tellement envie d'avoir et d'avoir plus tout le temps que de toute façon il trouvera des moyens illégaux pour exploiter ces ressources-là.

  • Speaker #0

    Autre statistique Sanji, les études actuelles estiment qu'entre 75 et 90% des plages du monde reculent. Vrai ou faux ?

  • Speaker #1

    Alors, ça me paraît beaucoup. J'aurais tendance à dire faux. Mais peut-être que je me trompe.

  • Speaker #0

    Alors, effectivement, il y a l'exemple de la Floride, où 9 plages sur 10 ont un voie de disparition, qui est inquiétant. Mais pas autant que celui de l'Indonésie, où 25 îles ont déjà disparu sous l'effet des extractions massives de sable. Donc c'est quand même beaucoup plus inquiétant que ce que l'on pense. Pourquoi ? La technique est simple, des bateaux traînent des appareils sous-marins le long des côtes pour aspirer le sable des dunes sous-marines et le rejeter sur le pont. Au-delà de l'érosion engendrée, cette aspiration crée des remous qui assombrissent l'eau, ce qui abîme la flore sous-marine, sans compter les petits poissons tués par l'engin aspirant. Ces extractions sont en croissance de partout sur la planète, dans des proportions inquiétantes.

  • Speaker #1

    Alors non seulement elles sont en expansion sur toutes les côtes, ça veut dire qu'on est en train de détruire les écosystèmes marins, mais je lisais récemment que... Cette exploitation a lieu aussi dans les fonds de la mer. Là, on ne parle pas du sable, on parle d'autres minéraux comme le cobalt et le fer, où il y a maintenant une exploitation sous-marine qui se fait grâce à des technologies très avancées, dans des fonds marins très profonds. Et je lisais qu'on avait extrait au cours de cette année près de 21 milliards de tonnes de minéraux du fond de la mer. La mer est en train de devenir un nouvel Eldorado pour l'exploitation de minéraux précieux. Et tous sont en train de devenir précieux parce que tous sont en train de se raréfier.

  • Speaker #0

    Incroyable. Eh bien, merci Sanjy pour cette première partie. Je vous propose une première pause musicale et nous allons nous retrouver tout de suite après pour approfondir un petit peu ce qui se joue au niveau de cette disparition du sable. À tout de suite. Vous écoutez Drôle de planète, la chronique qui démonte les idées reçues, sur l'actualité ou sur un sujet de société, pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis avec Sanjy Ramboatiana, coach psychocorporel, auteur, cofondateur d'Arta Centraide. Et nous parlons aujourd'hui de la disparition du sable. Nous avons déjà exploré les statistiques, nous avons aperçu les conséquences inquiétantes pour notre environnement. Et puis vous avez commencé à nous évoquer, Sanji, qu'il n'y avait pas que le sable qui était touché, mais le minéral dans son ensemble. Alors Sanji, quel est votre regard ? sur ce qui se joue au niveau... Comment on pourrait aborder ce monde minéral ? Vous avez commencé à nous en dire quelques mots tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Je pense que la première chose qu'il faut qu'on ait en tête, c'est que le minéral, il est partout dans notre vie. Nous ne nous en rendons pas bien compte, mais j'ai en face de moi un bâtiment, les tuiles, c'est du minéral, les murs, c'est du minéral, le verre, c'est du minéral. Je vais tout à l'heure aller dans ma cuisine, le sel c'est du minéral, les glaçons qui sont dans mon frigo c'est du minéral, je vais aller dans ma salle de bain, je vais mettre du dentifrice sur ma brosse à dents, mais dans le dentifrice il y a du minéral, la baignoire c'est du minéral, le minéral est partout. Il entoure toute notre vie. Mais si je prends mon ordinateur, à l'intérieur il y a des minéraux, des minéraux, des minéraux rares ? Dans mon téléphone il y a des minéraux rares ? Bref. Aujourd'hui, tout notre style de vie, tout notre mode de vie dépend du minéral. Ça a été le cas depuis l'aube des temps, en fait, depuis l'âge du silex jusqu'à aujourd'hui. L'homme sait parfaitement exploiter cette ressource qu'est le minéral, mais il le voit comme une ressource. Nous avons l'impression qu'une pierre, un caillou, n'importe quelle forme de minéral, c'est une forme de vie. Sans vie. Qu'il n'y a pas de vie à l'intérieur. Sans doute parce qu'elle est inerte. Cette forme de vie ne bouge pas. Mais si on venait à regarder de près ce qu'il y a dans le minéral, on verrait en fait qu'il y a une forme de vie très intense. C'est toute la vie atomique. Il y a à l'intérieur de ces minéraux de la vie, que nous ne voyons pas parce que son aspect extérieur ne le laisse pas transparaître. Alors nous pensons que nous pouvons l'exploiter parce que ce n'est pas du matériau vivant. Mais si on regarde autour de nous, nous dépendons tellement de lui qu'il faudrait peut-être que nous apprenions à changer notre regard et que nous essayions d'apercevoir la vie qui est à l'intérieur du minéral. Nos anciens l'avaient très bien compris. Pour eux, les minéraux, c'était des êtres vivants. La mythologie, notamment je pense aux mythologies nordiques, avaient aperçu qu'à l'intérieur des minéraux, il y avait une vie. Ils appelaient les esprits des minéraux les nains. Vous savez ces histoires de nains qui vivent sous la terre ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Tellement éternels. Un nain, ça ne meurt pas à sa vie très, très, très vieux. Tellement sages. Parce qu'ils viennent de l'aube des temps. tellement puissant, tellement fort, etc. Ils avaient perçu que derrière ces formes de vie inanimées, il y avait une vie forte et puissante. Alors ils l'avaient traduit par un symbole, bien sûr, il n'y a pas de main qui rôde autour des cailloux, c'est bien évidemment, c'était une perception de leur cœur, une perception de leur esprit qu'ils ont traduit dans une image que nous avons infantilisée, mais derrière il y avait une vraie sagesse. du grand respect que nous devons au minéral, parce que c'est lui qui nous permet de vivre. Voilà, moi je pense que derrière l'exploitation du sable, se pose la question de quel rapport l'homme entretient-il avec le minéral, mais avec toutes les autres formes de vie qui en découlent, végétales et animales, qui nous permettent à nous tous de vivre décemment sur cette planète, mais à force de piller les ressources, vers quel monde allons-nous ? Qu'est-ce que va générer finalement notre perception si à plat, dirais-je, des minéraux ? Je pense que c'est vraiment ça la question qui nous est posée.

  • Speaker #0

    Pour apercevoir cette vie intense que l'on ne perçoit plus derrière un caillou, derrière une pierre, est-ce que de se rappeler qu'à l'aube de l'humanité, au tout début, bien avant l'homme, le minéral était en fusion, il était sous forme liquide et ça bouillonnait ?

  • Speaker #1

    C'est toujours le cas, mais il y a les liquides sous nos pieds. Nous voyons, nous, la surface de la Terre, mais tout au fond de la Terre. La Terre est encore en liquide, la Terre est encore un magma, elle l'expulse de temps en temps par les volcans. Mais nous oublions, nous, que si le minéral est vivant, c'est donc que toute la Terre est vie. Nous marchons à sa surface et nos yeux ne s'arrêtent qu'aux apparences. Nos yeux ne voient pas, nos yeux n'aperçoivent pas, nos organes d'essence ne sont pas assez ouverts, devrais-je dire, pour apercevoir que même la terre sur laquelle nous marchons est une vie. Donc oui, le minéral nous rappelle que partout autour de nous, y compris sous nos pieds, tout est vivant. Et que... Je crois que la grande crise qui apparaît, notamment par la géodiversité, la fin de la géodiversité, mais pas que, nous rappelle que même le plus immobile est plein de vie. Et que c'est là-dessus, en fait, que nous avons à réouvrir les yeux.

  • Speaker #0

    Merci Sanjy pour nous avoir permis d'apercevoir un petit peu le monde minéral avec d'autres yeux. Je vous propose une deuxième pause musicale et nous allons revenir tout de suite après pour la dernière partie de cette émission où nous essaierons d'apercevoir des perspectives pour notre humanité. A tout de suite. Vous écoutez Drôle de Planète, la chronique qui démonte les idées reçues. voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis avec Sanji Ramboatiana, auteur, consultant, coach psychocorporel, cofondateur d'Arta Centraide. Et tout à l'heure, Sanji, vous nous avez permis de voir au-delà des apparences du minéral et nous avons aperçu une vie qui bouillonnait. Alors Sanji, maintenant, comment on pourrait aller plus loin et qu'est-ce qui est attendu de l'être humain par rapport à cette... La disparition de la géodiversité et de la biodiversité en général aussi. Comment on pourrait ouvrir nos organes d'essence, nos yeux, pour nous aussi apercevoir cette vie à l'intérieur du minéral ?

  • Speaker #1

    Je pense que l'homme est la forme de vie aujourd'hui la plus évoluée sur Terre. Elle dispose de capacités motrices, mais aussi de capacités cognitives qui n'ont jamais eu lieu sur Terre. Et c'est immense, c'est énorme ce que l'homme est capable de faire. Mais l'homme est fasciné par lui-même. Si j'avais à le dire autrement, je crois que nous souffrons tous d'un immense manque d'amour au fond de notre cœur et nous sommes en permanence préoccupés par nous-mêmes et en permanence en train de chercher comment nous pourrions être davantage aimés. Alors nous avons cru habiter par ce besoin majeur que pour nous donner de l'amour, il fallait que nous consommions beaucoup. Et si vous observez, lorsque nous sortons et que nous allons acheter un objet, ça nous procure une forme de plaisir, parce que tout d'un coup, on est un peu important à nos propres yeux. Mais ce que nous oublions, c'est que dans ce que nous consommons, nous consommons du minéral, du végétal et de l'animal. Et que de toute façon, cet objet de consommation va nous procurer une satisfaction éphémère. Et après, cette satisfaction est-elle terminée ? Qu'il nous en faut à nouveau plus. Comme si l'homme était drogué par la consommation, par le drogué, par cette espèce de satisfaction que ça lui produit que d'acheter. Aujourd'hui, je dirais que ça s'émue par le manque d'estime que nous avons pour nous. Nous pensons que la douceur que nous recherchons, que l'amour que nous recherchons va venir de dehors et va venir de la consommation. Si l'homme avait une première chose à faire, c'est de s'arrêter et d'apprendre à se donner un peu de tendresse à lui-même. Parce que si vous observez, si je pense que nous l'avons tous déjà vécu, nous avons vécu dans des moments de grandes relations amoureuses, parfois notre cœur a été satisfait. Et si vous avez observé, et si nous nous observons nous-mêmes, pendant un instant nous n'avons plus besoin de rien. Parce que nous avons reçu un peu d'amour, un instant nous n'avons plus besoin de rien. Eh bien, peut-être que l'homme peut se donner cet amour-là. Peut-être qu'il peut apprendre à se parler avec un peu de douceur à chaque fois qu'il pense du mal de lui. Peut-être qu'il peut apprendre à se dire des mots d'amour pour remplir son cœur d'amour et dans ce cas-là, avoir moins besoin à consommer. Mais ce que nous ne mesurons pas, c'est si nous apprenons un peu à nous aimer dans tous nos travers, ça va produire une deuxième chose. Ça va nous produire une acuité de perception à toutes les vies. Alors, j'ai un petit jeu à proposer à nos auditeurs, un petit jeu intéressant. Et si vous ramassiez un caillou, et que vous le preniez dans votre main, et que pendant deux minutes, vous essayiez de sentir ce qui se passe à l'intérieur. Au début, peut-être que vous n'allez pas sentir grand-chose, et vous risquez de sentir que le minéral a un effet sur vous, un effet apaisant. Et que peut-être que si vous traversez cette paix, vous allez apercevoir qu'à l'intérieur de ce caillou que vous tenez dans votre main, se dégage une chaleur, se dégage une vie. Et soudain, vous allez être en face de « le minéral est vivant » . Peut-être qu'après, derrière, ça nous donnera envie, à chaque fois que nous utilisons du minéral, manger dans une assiette par exemple, ça nous donnera envie d'avoir un peu de gratitude pour cette forme de vie qui nous permet une vie si confortable. Et que peut-être de gratitude en gratitude, nous allons gagner un respect pour le minéral et que nous n'aurons plus envie de le gâcher, plus envie de le maltraiter. Au final, Myriam, je dirais que si nous apprenons à bien nous traiter nous-mêmes, avec douceur, nous allons apprendre à bien traiter le minéral avec douceur. Je pense que la grande crise écologique qui nous traverse là aujourd'hui autour de nous, elle nous appelle à ça. D'avantage, nous traiter nous-mêmes humains avec tendresse, avec respect, avec douceur, pour traiter le monde qui nous entoure, les végétaux, les animaux et les minéraux les plus fragiles, avec autant de respect que nous apprenons à nous traiter nous-mêmes.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanjy. Peut-être que vous auriez envie de rajouter un petit mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Ce que j'aimerais dire, c'est qu'à Agen, et dans ses environs, il existe un lieu où vous pouvez apprendre à faire ça. Ça s'appelle les salles de pratique d'Arta Centraide. Dans les salles de pratique d'Arta Centraide, vous allez découvrir comment on peut se parler avec un peu de tendresse. Parce que je pense que c'est ce dont l'homme a le plus besoin. L'homme n'a pas besoin de plus de richesse extérieure, nous avons déjà tout. L'homme a besoin de richesse intérieure. Il a besoin d'apprendre à se parler avec douceur dans tous les endroits où il est pauvre, mal droit, imparfait. Ça, on le fait pour que demain, nous puissions avoir ce même respect, ce même amour pour toutes les formes de vie qui nous entourent, quelle qu'en soit la nature. Apprendre à avoir un peu de douceur pour soi, pour apprendre à avoir un peu de douceur pour soi. Toutes les formes de vie. C'est ce que vous apprendrez, peut-être, dans les salles d'Arta Centraide. C'est le dernier mot de la fin que je voudrais dire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très juste. Et j'invite les auditeurs à jeûner à venir expérimenter cette salle de pratique où on rencontre la douceur pour soi. Elle se trouve au 1 Impasse Valence. Voilà, et pour en savoir plus, vous pouvez contacter Et pour toutes les autres salles de pratique, vous les retrouverez sur le site de la Fédération Arthas Entraide www.arthas.org. C'était la petite page pub. Merci Sanjy.

  • Speaker #1

    Merci à vous Myriam.

  • Speaker #0

    C'était Drôle de Planète, la chronique qui démonte les idées reçues sur l'actualité ou sur un sujet de société. Nous avons parlé aujourd'hui de la disparition du sable et plus largement de la géodiversité en son ensemble. et du monde minéral. Quant à moi, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine, même jour, même heure, pour une autre bulle de sagesse. Belle semaine à tous !

  • Speaker #1

    Belle semaine à vous Myriam et belle semaine à tous vos auditeurs !

Description

Et si le sable venait à disparaître ?

De partout dans le monde, on constate une pénurie grandissante du sable. Info ou intox ? Myriam Besson propose à Sanjy Ramboatiana un vrai/faux pour déconstruire quelques idées reçues. Puis nous ferons un grand voyage dans le monde minéral, pour sentir ce qu'il représente sur terre et pour l'homme. Enfin, nous élèverons notre regard pour apercevoir d'autres perspectives pour nous aujourd'hui. Belle écoute dans ce thème passionnant.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonsoir à tous et bienvenue dans ma bulle de sagesse. Je suis ravie de vous retrouver pour un nouveau numéro de Drôles de planète, la chronique qui démonte les idées reçues pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis en compagnie de Sanjy Ramboatiana, coach psychocorporel, auteur, consultant, cofondateur d'Arta Centraide. Bonjour Sanjy.

  • Speaker #1

    Bonjour à vous Myriam et bonjour à tous vos auditeurs de la région.

  • Speaker #0

    Alors Sanjy, dans une précédente émission, nous avions pour le thème le vaste sujet de l'écologie, de la biodiversité, et vous avez particulièrement insisté sur un secteur qui est touché par les problèmes d'écologie, qui est en voie de disparition. Lorsque l'on parle de biodiversité, on parle de disparition du végétal, de l'animal, et on parle très peu du minéral. Or, le sable n'est pas une ressource infinie. Nous sommes actuellement en... pénurie de sable et il est prévu que pour 2100, il n'y ait plus de sable sur nos plages. Voilà, donc c'est le thème que j'aimerais aborder avec vous aujourd'hui, comme vous nous l'aviez fortement suggéré dans cette émission.

  • Speaker #1

    Oui Myriam, je pense que le sujet qui va peu à peu apparaître au fur et à mesure que nous allons aborder la question du sable, c'est la disparition de la géodiversité. C'est vrai, vous avez raison, aujourd'hui on nous parle des animaux en voie de disparition et on le sait, de nombreuses espèces le sont. On nous parle du végétal et c'est vrai, de nombreuses espèces végétales sont en voie de disparition. Et on parle très peu de la baisse de la géodiversité. Or, la grande question qui va se poser c'est si on peut réintroduire des espèces animales, si on peut réintroduire des espèces végétales. Les espèces minérales, ça, on ne pourra jamais les réintroduire. Lorsqu'elles ont disparu, elles ont disparu pour de bon. Et on estime aujourd'hui que sur les 5600 différentes espèces minérales, près de 20% sont en voie de disparition. Et je trouve que le sujet du sable est très intéressant, parce que c'est un minéral assez banal, devant lequel nous passons tous les jours sans vraiment nous interroger. Or, si le sable venait à disparaître, cela poserait de nombreux problèmes. mais je pense qu'on va l'aborder au fur et à mesure de l'émission.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, sur le site Natura Science, il nous est expliqué qu'en fait, la demande annuelle en sable, en tout cas en France, s'élève à presque 400 millions de tonnes et la quasi-totalité est destinée au secteur de la construction, ce qui explique pourquoi nous sommes peu à peu en pénurie. Il faut compter 200 tonnes de sable pour une maison et 30 000 pour un kilomètre d'autoroute. De tels besoins expliquent pourquoi l'Asie, qui est en pleine transition urbaine, consomme 70% de la demande annuelle mondiale. La Chine notamment a besoin de subvenir aux besoins de sa population, qui a presque doublé en 60 ans. Et puis, nous explique aussi que ce dragage intensif du sable détruit l'environnement. Les conséquences de cette extraction massive de sable des fonds marins sont nombreuses. D'abord, les plages disparaissent, puisque lorsque l'on extrait du sable marin, Le sable des plages vient combler le vide créé. Petit à petit, le sable des côtes, s'il n'est pas lui aussi dragué, va donc glisser vers les fonds marins pour finalement disparaître. Et vous savez qu'en Floride, 9 plages sur 10 ont déjà disparu.

  • Speaker #1

    Nous sommes devant des statistiques faramineuses. Le sable dont on parle, ce n'est pas le sable du désert. Le sable du désert, on ne peut pas l'utiliser pour la construction parce qu'usé par le vent, il est devenu trop rond. Donc on utilise le sable des plages. Je ne sais pas si vous le savez, mais au cours des quatre dernières années, la Chine a tellement consommé de sable qu'elle a atteint en quatre ans les niveaux de consommation de sable qu'il a fallu aux États-Unis un siècle pour atteindre. Nous sommes devant des consommations faramineuses. Aujourd'hui, la population mondiale ne cesse d'augmenter. On le sait, on doit être à 6 milliards d'habitants, je crois, et on se dirige à horizon 2050 vers 9 voire 10 milliards d'habitants. Mais ces gens-là, ils ont besoin d'habiter dans des maisons. Alors on construit, on construit des maisons. Ces gens-là, ils ont besoin de se déplacer d'un endroit à l'autre d'une ville. Alors on construit des routes. Et à chaque fois, on consomme, on consomme du sable, sans vraiment se rendre compte qu'en fait, le sable, Ça n'est pas une denrée illimitée. Les ressources sont faibles. Alors on estime, comme vous l'avez évoqué, que d'ici 2100, il est possible que les plages à travers le monde disparaissent. Le sable des plages n'existera plus. Or ce sable, il a mis plusieurs milliards d'années à se construire. Il a fallu qu'un travail de la terre, du vent, de l'eau se combine pour créer cette ressource. Et l'homme la consomme sans vraiment se rendre compte qu'en fait, elle n'est pas illimitée. Mais une fois disparue, on ne pourra plus la remplacer. Or, le sable, on le trouve dans la construction, c'est vrai. Mais on le trouve aussi dans nos portables. On le trouve dans de nombreux objets informatiques. Si le sable venait à disparaître, il n'existe pas encore de sable de synthèse, on ne sait pas comment on pourrait le remplacer. Donc des objets dans notre vie quotidienne comme nos téléphones ne pourraient plus fonctionner. Donc c'est non seulement les plages, mais c'est aussi plein d'usages du quotidien qui se retrouvent à leur tour mis en danger. L'homme va devoir s'interroger très fortement sur quel rapport il entretient avec le minéral, me semble-t-il.

  • Speaker #0

    J'aimerais vous proposer quelques statistiques, quelques idées reçues, à démonter, à vérifier le vrai du faux. Alors par exemple, en Inde, qu'est-ce que vous en dites ? Il est estimé que 2 milliards de tonnes de sable sont exploitées illégalement par la mafia. Vrai ou faux ?

  • Speaker #1

    2 milliards, ça me paraît vraiment beaucoup. Mais vu la pression de la demande mondiale, peut-être que c'est vrai. Je ne saurais pas dire, là, Myriam.

  • Speaker #0

    Oui, c'est tout à fait vrai. C'est extrait d'un article sur TV5MONDE qui parle beaucoup de ce problème de pénurie de sable et qui dit qu'effectivement, il y a tellement de demandes qu'en Inde, effectivement, 2 milliards de tonnes de sable sont exploitées illégalement par la mafia. Et est-ce que c'est seulement en Inde ? Ça, je saurais vous dire.

  • Speaker #1

    Alors ce que vous évoquez là me paraît un vrai sujet, parce que ça veut dire qu'on peut passer des lois pour limiter l'exportation du sable, on peut réguler pour essayer de limiter la consommation du sable, mais de toute façon, si on régule ça d'un point de vue légal, ça existe du point de vue de l'économie illégale, parce que nos besoins sont tellement importants. Et l'homme a tellement envie d'avoir et d'avoir plus tout le temps que de toute façon il trouvera des moyens illégaux pour exploiter ces ressources-là.

  • Speaker #0

    Autre statistique Sanji, les études actuelles estiment qu'entre 75 et 90% des plages du monde reculent. Vrai ou faux ?

  • Speaker #1

    Alors, ça me paraît beaucoup. J'aurais tendance à dire faux. Mais peut-être que je me trompe.

  • Speaker #0

    Alors, effectivement, il y a l'exemple de la Floride, où 9 plages sur 10 ont un voie de disparition, qui est inquiétant. Mais pas autant que celui de l'Indonésie, où 25 îles ont déjà disparu sous l'effet des extractions massives de sable. Donc c'est quand même beaucoup plus inquiétant que ce que l'on pense. Pourquoi ? La technique est simple, des bateaux traînent des appareils sous-marins le long des côtes pour aspirer le sable des dunes sous-marines et le rejeter sur le pont. Au-delà de l'érosion engendrée, cette aspiration crée des remous qui assombrissent l'eau, ce qui abîme la flore sous-marine, sans compter les petits poissons tués par l'engin aspirant. Ces extractions sont en croissance de partout sur la planète, dans des proportions inquiétantes.

  • Speaker #1

    Alors non seulement elles sont en expansion sur toutes les côtes, ça veut dire qu'on est en train de détruire les écosystèmes marins, mais je lisais récemment que... Cette exploitation a lieu aussi dans les fonds de la mer. Là, on ne parle pas du sable, on parle d'autres minéraux comme le cobalt et le fer, où il y a maintenant une exploitation sous-marine qui se fait grâce à des technologies très avancées, dans des fonds marins très profonds. Et je lisais qu'on avait extrait au cours de cette année près de 21 milliards de tonnes de minéraux du fond de la mer. La mer est en train de devenir un nouvel Eldorado pour l'exploitation de minéraux précieux. Et tous sont en train de devenir précieux parce que tous sont en train de se raréfier.

  • Speaker #0

    Incroyable. Eh bien, merci Sanjy pour cette première partie. Je vous propose une première pause musicale et nous allons nous retrouver tout de suite après pour approfondir un petit peu ce qui se joue au niveau de cette disparition du sable. À tout de suite. Vous écoutez Drôle de planète, la chronique qui démonte les idées reçues, sur l'actualité ou sur un sujet de société, pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis avec Sanjy Ramboatiana, coach psychocorporel, auteur, cofondateur d'Arta Centraide. Et nous parlons aujourd'hui de la disparition du sable. Nous avons déjà exploré les statistiques, nous avons aperçu les conséquences inquiétantes pour notre environnement. Et puis vous avez commencé à nous évoquer, Sanji, qu'il n'y avait pas que le sable qui était touché, mais le minéral dans son ensemble. Alors Sanji, quel est votre regard ? sur ce qui se joue au niveau... Comment on pourrait aborder ce monde minéral ? Vous avez commencé à nous en dire quelques mots tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Je pense que la première chose qu'il faut qu'on ait en tête, c'est que le minéral, il est partout dans notre vie. Nous ne nous en rendons pas bien compte, mais j'ai en face de moi un bâtiment, les tuiles, c'est du minéral, les murs, c'est du minéral, le verre, c'est du minéral. Je vais tout à l'heure aller dans ma cuisine, le sel c'est du minéral, les glaçons qui sont dans mon frigo c'est du minéral, je vais aller dans ma salle de bain, je vais mettre du dentifrice sur ma brosse à dents, mais dans le dentifrice il y a du minéral, la baignoire c'est du minéral, le minéral est partout. Il entoure toute notre vie. Mais si je prends mon ordinateur, à l'intérieur il y a des minéraux, des minéraux, des minéraux rares ? Dans mon téléphone il y a des minéraux rares ? Bref. Aujourd'hui, tout notre style de vie, tout notre mode de vie dépend du minéral. Ça a été le cas depuis l'aube des temps, en fait, depuis l'âge du silex jusqu'à aujourd'hui. L'homme sait parfaitement exploiter cette ressource qu'est le minéral, mais il le voit comme une ressource. Nous avons l'impression qu'une pierre, un caillou, n'importe quelle forme de minéral, c'est une forme de vie. Sans vie. Qu'il n'y a pas de vie à l'intérieur. Sans doute parce qu'elle est inerte. Cette forme de vie ne bouge pas. Mais si on venait à regarder de près ce qu'il y a dans le minéral, on verrait en fait qu'il y a une forme de vie très intense. C'est toute la vie atomique. Il y a à l'intérieur de ces minéraux de la vie, que nous ne voyons pas parce que son aspect extérieur ne le laisse pas transparaître. Alors nous pensons que nous pouvons l'exploiter parce que ce n'est pas du matériau vivant. Mais si on regarde autour de nous, nous dépendons tellement de lui qu'il faudrait peut-être que nous apprenions à changer notre regard et que nous essayions d'apercevoir la vie qui est à l'intérieur du minéral. Nos anciens l'avaient très bien compris. Pour eux, les minéraux, c'était des êtres vivants. La mythologie, notamment je pense aux mythologies nordiques, avaient aperçu qu'à l'intérieur des minéraux, il y avait une vie. Ils appelaient les esprits des minéraux les nains. Vous savez ces histoires de nains qui vivent sous la terre ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Tellement éternels. Un nain, ça ne meurt pas à sa vie très, très, très vieux. Tellement sages. Parce qu'ils viennent de l'aube des temps. tellement puissant, tellement fort, etc. Ils avaient perçu que derrière ces formes de vie inanimées, il y avait une vie forte et puissante. Alors ils l'avaient traduit par un symbole, bien sûr, il n'y a pas de main qui rôde autour des cailloux, c'est bien évidemment, c'était une perception de leur cœur, une perception de leur esprit qu'ils ont traduit dans une image que nous avons infantilisée, mais derrière il y avait une vraie sagesse. du grand respect que nous devons au minéral, parce que c'est lui qui nous permet de vivre. Voilà, moi je pense que derrière l'exploitation du sable, se pose la question de quel rapport l'homme entretient-il avec le minéral, mais avec toutes les autres formes de vie qui en découlent, végétales et animales, qui nous permettent à nous tous de vivre décemment sur cette planète, mais à force de piller les ressources, vers quel monde allons-nous ? Qu'est-ce que va générer finalement notre perception si à plat, dirais-je, des minéraux ? Je pense que c'est vraiment ça la question qui nous est posée.

  • Speaker #0

    Pour apercevoir cette vie intense que l'on ne perçoit plus derrière un caillou, derrière une pierre, est-ce que de se rappeler qu'à l'aube de l'humanité, au tout début, bien avant l'homme, le minéral était en fusion, il était sous forme liquide et ça bouillonnait ?

  • Speaker #1

    C'est toujours le cas, mais il y a les liquides sous nos pieds. Nous voyons, nous, la surface de la Terre, mais tout au fond de la Terre. La Terre est encore en liquide, la Terre est encore un magma, elle l'expulse de temps en temps par les volcans. Mais nous oublions, nous, que si le minéral est vivant, c'est donc que toute la Terre est vie. Nous marchons à sa surface et nos yeux ne s'arrêtent qu'aux apparences. Nos yeux ne voient pas, nos yeux n'aperçoivent pas, nos organes d'essence ne sont pas assez ouverts, devrais-je dire, pour apercevoir que même la terre sur laquelle nous marchons est une vie. Donc oui, le minéral nous rappelle que partout autour de nous, y compris sous nos pieds, tout est vivant. Et que... Je crois que la grande crise qui apparaît, notamment par la géodiversité, la fin de la géodiversité, mais pas que, nous rappelle que même le plus immobile est plein de vie. Et que c'est là-dessus, en fait, que nous avons à réouvrir les yeux.

  • Speaker #0

    Merci Sanjy pour nous avoir permis d'apercevoir un petit peu le monde minéral avec d'autres yeux. Je vous propose une deuxième pause musicale et nous allons revenir tout de suite après pour la dernière partie de cette émission où nous essaierons d'apercevoir des perspectives pour notre humanité. A tout de suite. Vous écoutez Drôle de Planète, la chronique qui démonte les idées reçues. voir au-delà des apparences et élever notre regard. Je suis avec Sanji Ramboatiana, auteur, consultant, coach psychocorporel, cofondateur d'Arta Centraide. Et tout à l'heure, Sanji, vous nous avez permis de voir au-delà des apparences du minéral et nous avons aperçu une vie qui bouillonnait. Alors Sanji, maintenant, comment on pourrait aller plus loin et qu'est-ce qui est attendu de l'être humain par rapport à cette... La disparition de la géodiversité et de la biodiversité en général aussi. Comment on pourrait ouvrir nos organes d'essence, nos yeux, pour nous aussi apercevoir cette vie à l'intérieur du minéral ?

  • Speaker #1

    Je pense que l'homme est la forme de vie aujourd'hui la plus évoluée sur Terre. Elle dispose de capacités motrices, mais aussi de capacités cognitives qui n'ont jamais eu lieu sur Terre. Et c'est immense, c'est énorme ce que l'homme est capable de faire. Mais l'homme est fasciné par lui-même. Si j'avais à le dire autrement, je crois que nous souffrons tous d'un immense manque d'amour au fond de notre cœur et nous sommes en permanence préoccupés par nous-mêmes et en permanence en train de chercher comment nous pourrions être davantage aimés. Alors nous avons cru habiter par ce besoin majeur que pour nous donner de l'amour, il fallait que nous consommions beaucoup. Et si vous observez, lorsque nous sortons et que nous allons acheter un objet, ça nous procure une forme de plaisir, parce que tout d'un coup, on est un peu important à nos propres yeux. Mais ce que nous oublions, c'est que dans ce que nous consommons, nous consommons du minéral, du végétal et de l'animal. Et que de toute façon, cet objet de consommation va nous procurer une satisfaction éphémère. Et après, cette satisfaction est-elle terminée ? Qu'il nous en faut à nouveau plus. Comme si l'homme était drogué par la consommation, par le drogué, par cette espèce de satisfaction que ça lui produit que d'acheter. Aujourd'hui, je dirais que ça s'émue par le manque d'estime que nous avons pour nous. Nous pensons que la douceur que nous recherchons, que l'amour que nous recherchons va venir de dehors et va venir de la consommation. Si l'homme avait une première chose à faire, c'est de s'arrêter et d'apprendre à se donner un peu de tendresse à lui-même. Parce que si vous observez, si je pense que nous l'avons tous déjà vécu, nous avons vécu dans des moments de grandes relations amoureuses, parfois notre cœur a été satisfait. Et si vous avez observé, et si nous nous observons nous-mêmes, pendant un instant nous n'avons plus besoin de rien. Parce que nous avons reçu un peu d'amour, un instant nous n'avons plus besoin de rien. Eh bien, peut-être que l'homme peut se donner cet amour-là. Peut-être qu'il peut apprendre à se parler avec un peu de douceur à chaque fois qu'il pense du mal de lui. Peut-être qu'il peut apprendre à se dire des mots d'amour pour remplir son cœur d'amour et dans ce cas-là, avoir moins besoin à consommer. Mais ce que nous ne mesurons pas, c'est si nous apprenons un peu à nous aimer dans tous nos travers, ça va produire une deuxième chose. Ça va nous produire une acuité de perception à toutes les vies. Alors, j'ai un petit jeu à proposer à nos auditeurs, un petit jeu intéressant. Et si vous ramassiez un caillou, et que vous le preniez dans votre main, et que pendant deux minutes, vous essayiez de sentir ce qui se passe à l'intérieur. Au début, peut-être que vous n'allez pas sentir grand-chose, et vous risquez de sentir que le minéral a un effet sur vous, un effet apaisant. Et que peut-être que si vous traversez cette paix, vous allez apercevoir qu'à l'intérieur de ce caillou que vous tenez dans votre main, se dégage une chaleur, se dégage une vie. Et soudain, vous allez être en face de « le minéral est vivant » . Peut-être qu'après, derrière, ça nous donnera envie, à chaque fois que nous utilisons du minéral, manger dans une assiette par exemple, ça nous donnera envie d'avoir un peu de gratitude pour cette forme de vie qui nous permet une vie si confortable. Et que peut-être de gratitude en gratitude, nous allons gagner un respect pour le minéral et que nous n'aurons plus envie de le gâcher, plus envie de le maltraiter. Au final, Myriam, je dirais que si nous apprenons à bien nous traiter nous-mêmes, avec douceur, nous allons apprendre à bien traiter le minéral avec douceur. Je pense que la grande crise écologique qui nous traverse là aujourd'hui autour de nous, elle nous appelle à ça. D'avantage, nous traiter nous-mêmes humains avec tendresse, avec respect, avec douceur, pour traiter le monde qui nous entoure, les végétaux, les animaux et les minéraux les plus fragiles, avec autant de respect que nous apprenons à nous traiter nous-mêmes.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanjy. Peut-être que vous auriez envie de rajouter un petit mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Ce que j'aimerais dire, c'est qu'à Agen, et dans ses environs, il existe un lieu où vous pouvez apprendre à faire ça. Ça s'appelle les salles de pratique d'Arta Centraide. Dans les salles de pratique d'Arta Centraide, vous allez découvrir comment on peut se parler avec un peu de tendresse. Parce que je pense que c'est ce dont l'homme a le plus besoin. L'homme n'a pas besoin de plus de richesse extérieure, nous avons déjà tout. L'homme a besoin de richesse intérieure. Il a besoin d'apprendre à se parler avec douceur dans tous les endroits où il est pauvre, mal droit, imparfait. Ça, on le fait pour que demain, nous puissions avoir ce même respect, ce même amour pour toutes les formes de vie qui nous entourent, quelle qu'en soit la nature. Apprendre à avoir un peu de douceur pour soi, pour apprendre à avoir un peu de douceur pour soi. Toutes les formes de vie. C'est ce que vous apprendrez, peut-être, dans les salles d'Arta Centraide. C'est le dernier mot de la fin que je voudrais dire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très juste. Et j'invite les auditeurs à jeûner à venir expérimenter cette salle de pratique où on rencontre la douceur pour soi. Elle se trouve au 1 Impasse Valence. Voilà, et pour en savoir plus, vous pouvez contacter Et pour toutes les autres salles de pratique, vous les retrouverez sur le site de la Fédération Arthas Entraide www.arthas.org. C'était la petite page pub. Merci Sanjy.

  • Speaker #1

    Merci à vous Myriam.

  • Speaker #0

    C'était Drôle de Planète, la chronique qui démonte les idées reçues sur l'actualité ou sur un sujet de société. Nous avons parlé aujourd'hui de la disparition du sable et plus largement de la géodiversité en son ensemble. et du monde minéral. Quant à moi, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine, même jour, même heure, pour une autre bulle de sagesse. Belle semaine à tous !

  • Speaker #1

    Belle semaine à vous Myriam et belle semaine à tous vos auditeurs !

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