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Éclats de Voix

Durabilité et transition économique: repenser le discours pour avancer ensemble, avec Sylvia Nitelet

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41min |18/07/2024
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Éclats de Voix

Durabilité et transition économique: repenser le discours pour avancer ensemble, avec Sylvia Nitelet

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41min |18/07/2024
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Description

Épisode 28 – Certains sujets sont sensibles et parfois délicats à aborder. Les questions de transition écologique comme économique en font partie. Non seulement parce que cela implique un changement auquel nous n’aspirons pas forcément, mais aussi parce que les discours sont souvent emprunts d’inquiétude ou de culpabilité qui n’incitent pas à y porter attention.

Sylvia Nitelet, nous présente les choses sous un tout autre angle. Elle nous donne l’exemple d’un discours qui peut être tout à fait porteur et engageant. Elle nous parle de RSE, de nouveaux cadres, de stratégie, de transition, comme d’une force pour créer un impact positif, notamment via des modèles d’entreprise repensés. Elle démystifie la durabilité qui répond aux besoins du « maintenant » sans mettre en péril la réponse à ceux de demain. Elle nous invite à devenir les ambassadeurs d’un monde en mutation, en agissant et en nous questionnant.

Je résumerais son intervention en disant que Sylvia donne envie de s’intéresser à ces thématiques et à ce qu’elles induisent. Ce qui est la preuve que, oui, en étant soi-même, impliqué(e), convaincue, éminemment enthousiaste, il est possible d’ouvrir le dialogue, d’éviter les clichés et de sortir de l’ornière « tout blanc ou tout noir ».

Puisque nous devons remettre en cause des convictions profondément enracinées dans une réalité et dans un imaginaire collectif, repenser le récit autour de ces questions est urgent si l’on veut embarquer le plus grand nombre vers une économie qui dépasse actuellement la biocapacité des écosystèmes à une économie induisant un état de soutenabilité.

Parmi les leviers, chacun d’entre nous et chaque entreprise a des cartes en mains et un rôle qu’il peut jouer. Ce qu’il y a d’excitant dans cette aventure, c’est qu'elle fait appel à notre créativité, notre inventivité et qu'elle a pour finalité le bien-être. Qui voudrait s'en passer?

Sylvia, nous y invite avec du délice dans la voix!


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Retrouver Sylvia: https://www.linkedin.com/in/sylvia-nitelet-63714215/

Références:

https://editions-observatoire.com/livre/Reparer-le-futur/343

https://www.barnesandnoble.com/w/grow-the-pie-alex-edmans/1135036955

https://www.oxfamfrance.org/actualite/la-theorie-du-donut-une-nouvelle-economie-est-possible/

https://timotheeparrique.com

https://team-planet.com/fr


Épisodes à (ré)écouter:

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Production: Anne-Claire Delval

Montage: Jean-Michel Gaudron 

Musique: Meydän

 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Éclat de voix, le podcast qui libère la parole, donne envie de s'exprimer et vous guide vers une communication vibrante, percutante, décomplexée, parce qu'elle vient du cœur. Je suis Anne-Claire Delval, ancienne journaliste, modératrice, facilitatrice de prises de paroles engagées. Ici, je vous donne de l'impulsion, des pistes concrètes pour que vous osiez porter haut et fort vos convictions, vos projets, vos idées. Je vous tends aussi le micro, comme c'est le cas aujourd'hui, pour que, par l'exemple, vous puissiez montrer comment aborder des sujets parfois délicats. Allez, César, ouvre-toi ! Bon, je vais commencer par enfoncer une porte ouverte. Oui, comme je le disais juste avant, il y a des sujets plus ou moins faciles à aborder, plus ou moins sensibles, plus ou moins polémiques. Les questions de transition écologique et économique en sont, parce qu'elles impliquent un questionnement en profondeur que nous aimerions tant pouvoir éviter. Parce que là, maintenant, tout de suite, nous avons bien d'autres préoccupations. Parce que nous n'y adhérons pas, tout simplement, parce que nous vivons dans une société dite moderne de progrès occidental intenté. cantinet supérieur, soyons honnêtes s'il vous plaît, je ferme les guillemets, qui nous a installés dans un confort certain, mais qui n'est plus si certain que cela pour bon nombre d'entre nous, et que nous n'avons aucunement envie de remettre en cause nos modèles qui sont connus, performants, qui ont fait leur preuve, pensons-nous, et qui sont pourtant éculés, mais encore une fois connus. D'un autre côté, il y a ceux qui y croient à cette transition, qui l'implorent, ce changement au nom d'une planète qui s'épuise, tout autant que ses occupants d'ailleurs, qui agitent des chiffres, des drapeaux rouges, des statistiques dans tous les sens, de toutes sortes, ce qui crée parfois une forme d'anxiété qui, du coup, est repoussante à laquelle rares sont ceux qui ont vraiment envie d'adhérer. Alors, je dirais que d'une manière assez simpliste, On pourrait résumer la situation en constatant que, dans les deux cas, le moteur est celui de la peur. Et cette peur est toujours, absolument toujours, mauvaise conseillère, qu'on se le dise une bonne fois pour toutes. Chaque fois que quelqu'un essaye de vous faire prendre une décision en agitant ce puissant argument, méfiance. Hormis pour des cas de réelle urgence, interrogez-vous, questionnez. Activez votre discernement, relativisez avant de prendre position, d'acheter, d'agir, d'intervenir ou de faire quoi que ce soit quand on vous met la peur sur un plateau. Alors comment aborder de façon constructive en proposant de réelles perspectives cette transition qui inquiète ? Parce que nous n'avons pas de référence en la matière. Mais finalement, ça peut quand même s'avérer aussi une aventure plutôt exaltante parce qu'il y a tout à créer. à imaginer, à explorer. À nous les feuilles vierges blanches, à nous la créativité, entreprise comme particulier d'ailleurs. Alors pour cela, eh bien je vous propose d'écouter Sylvia Nittelet, qui est B-Leader et qui accompagne les entreprises dans le développement de leur business model et de leur stratégie autour des piliers de la RSE. R-S-E Alors attendez, qu'est-ce que c'est que la RSE ? Eh bien c'est la responsabilité sociétale des entreprises. C'est une démarche qui pour l'heure est encore volontaire et qui, pour la résumer très grossièrement, permet la mise en pratique du développement durable par les entreprises qui cherchent à avoir un impact positif sur la société, à respecter l'environnement tout en restant économiquement viable. Ça, c'est important, le économiquement viable. Bonjour Sylvia, merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Bonjour Anne-Claire, écoute avec plaisir, je suis ravie d'intervenir sur ton podcast.

  • Speaker #0

    Alors, comment est-ce qu'on embarque avec enthousiasme nos auditeurs, et puis tout le monde d'ailleurs, vers une organisation qui va se déployer autrement qu'en répondant au productivisme, au consumérisme ? Voilà, marchandisation, c'est un grand sujet.

  • Speaker #1

    Je suis entièrement d'accord avec toi, c'est un grand sujet. Pour ce faire, moi, j'utilise toujours une voix simple, qui parle évidemment de durabilité, qui... est une voie qui nous concerne tous et c'est la voie de l'économie. Parler d'économie, c'est parler de ce qu'on vit tous au quotidien. C'est à travers notre consommation, à travers notre métier, c'est à travers notre relation avec notre entreprise, avec les personnes qui nous entourent, avec les pouvoirs publics, etc. Et aujourd'hui, avec l'inflation, avec la transformation au niveau de nos emplois, avec les mouvements sociaux, on peut constater que notre environnement économique se transforme. C'est propre à l'économie évidemment de se transformer, je veux dire on passe à travers différents cycles économiques, on est passé du primaire au secondaire au tertiaire etc. Et donc la durabilité, donc faire en sorte que les besoins d'aujourd'hui soient répandus sans mettre en péril la réponse aux besoins de demain, donc c'est ça la durabilité. nous amène dans un nouveau cycle économique. Et par là, on peut dire finalement qu'on va arriver dans une nouvelle manière de considérer l'économie, une nouvelle pleine de jeux avec des nouvelles règles, et où chacun de nous va finalement devenir un acteur économique. Et pour répondre à ta question sur autrement que le productivisme, le consumérisme ou la marchandisation, Les trois piliers du développement durable, c'est le people, profit ou prosperity et planète. Les gens, la prospérité et le profit et la planète. Et de par ça, on devient en fait, nous en tant que personnes, mais la planète aussi. Plutôt que de devenir des ressources, on devient des acteurs.

  • Speaker #0

    C'est intéressant comme point de vue, ça veut dire qu'on change. On ne garde pas les mêmes tout à fait. On a compris, on change de fonctionnement, mais surtout on change de perspective.

  • Speaker #1

    Exactement, on change de perspective. On fait en sorte que, enfin on fait en sorte, je veux dire, on rentre dans cette nouvelle ère finalement, donc on est embarqué là-dedans. Et on se rend compte qu'on va vers un changement d'habitude qui effectivement nous emmène vers, on reste avec des ressources. Donc effectivement... L'air pour créer l'électricité, le soleil pour créer l'électricité, tout ça ce sont des ressources. Mais qu'en même temps, on doit prendre en considération le bien-être et faire en sorte qu'on régénère, ou en tout cas, on ne détruit plus pour faire en sorte que ce soit encore là et que ces ressources puissent servir de réponse aux besoins de demain. Donc on rentre dans une régénération.

  • Speaker #0

    Régénération, un mot. Je t'ai entendu parler de régénération, je t'ai entendu parler de changement, je t'ai entendu parler de prospérité, de profit. Le vocabulaire qu'on emploie, on le sait très bien, ça a un impact considérable parce qu'il est constamment emprunt pour tout le monde d'émotions. Il est associé à du vécu, une histoire personnelle, une histoire collective. Alors, pour inviter à repenser les modèles comme tu es en train de le faire, est-ce qu'il est préférable ? d'aller puiser dans un registre qui existe déjà, mais forcément qui est connoté, comme on entend parfois parler de décroissance, d'ennui ou d'autres thématiques qui peuvent sembler ringardes, parce que justement elles sont connotées, ou est-ce qu'il est plus pertinent d'employer d'autres mots, de choisir de dire les choses autrement, quitte à, pourquoi pas... parce que c'est très à la mode depuis un certain temps, j'ai déjà fait des études là-dessus quand j'étais à l'UNIF, des néologismes. J'aime bien les néologismes.

  • Speaker #1

    Personnellement, je ne suis pas pour ce mot décroissance. Ça, c'est clair. Parce que je trouve que dans décroissance, c'est très négatif. Qui a envie, à un moment donné, de voir décroître son patrimoine ? Qui a envie de voir décroître son pouvoir d'achat ? Enfin, je ne pense pas.

  • Speaker #0

    C'est un peu malheureux.

  • Speaker #1

    Dis donc, ça ne me réjouit pas, moi ! Si tu me dis, moi, décroissance, c'est clair que je vais freiner à deux mains. Je vais dire, un an, décroissance. Si tu me dis, on va faire autrement, je vais commencer à t'écouter. Et puis, si tu me dis, on va faire progressivement, on va aller vers ce nouveau modèle de manière progressive, là, je trouve que c'est beaucoup plus parlant. Et on n'est pas obligé de parler de décroissance. Donc, on peut... effectivement réutiliser ce terme de on va vers une nouvelle économie comme on l'a fait à travers tous les cycles historiques. Et pour ce faire, on va y aller. progressivement parce qu'on doit changer nos manières d'être etc. Par contre ce qui est primordial d'associer à cette durabilité et à cette nouvelle ère c'est que l'objectif c'est de créer de la prospérité, ça fait partie des trois P, c'est People, Profit and Prosperity and Planet, mais de la prospérité, de la création de valeur aussi pour les personnes qui contribuent donc pour les people et pour la planète.

  • Speaker #0

    Finalement, il y a un côté assez... enfin bon, c'est moi qui parle, je parle juste pour moi, mais assez joyeux dans cette histoire. Il y a un côté assez curieux. Enfin, moi, je me dis chouette, chouette, on va faire du nouveau. C'est un peu sympa de ne pas toujours faire la même chose. Mais il y a des gens qui auront, eux, plutôt des freins ou des peurs, pas possible à se dire mais non, non, mais moi, je suis bien là, surtout ne rien changer. De toute façon... On n'a pas vraiment le choix, je dirais, vu de l'extérieur en tout cas, même si moi je n'ai pas cette approche économique, ce n'est pas mon métier, mais on le ressent, on le voit. Et puis même sur les êtres humains, tu as parlé de people, on voit bien le nombre de gens qui sont en train de s'écouler de fatigue, de stress, de burn-out. Ce n'est pas un hasard, ça n'arrive pas comme ça miraculeusement, tout à coup, la maladie du siècle, on l'a quand même généré. Donc aller vers quelque chose qui va nous rendre mieux, je me dis, il y a de l'âme, let's go. mais ça peut effectivement être anxiogène si c'est communiqué d'une manière effectivement comme tu viens de le démontrer qui va pas très attrayante quoi effectivement mais non on n'a pas envie de on n'a pas envie de ratisser je suis pas très grande mais j'aimerais pas être encore plus petite non

  • Speaker #1

    mais c'est clair et en plus de ça quand on parle de décroissance finalement on parle essentiellement de financier oui et en soit la nouvelle vague vers laquelle on va, cette nouvelle phase économique, enfin vers laquelle on va, on y est, mais je veux dire on en est au début. En fait, elle se matérialise par une volonté de mieux-être. Et donc effectivement, on va vers une société où on considère effectivement qu'on va créer de la valeur, on va créer du profit, on va créer de la prospérité. Et donc dans la prospérité, il y a mieux-être. Et si on le regarde comme ça, on a tous envie de ça, on a tous envie d'aller vers du mieux-être, on a tous envie d'aller vers plus de valeur par rapport à notre activité, par rapport à notre environnement, etc. Donc oui, c'est très enthousiasmant et c'est aussi un challenge. Et c'est pour ça qu'à mon sens en tout cas, on doit vraiment l'accompagner et on doit y aller progressivement. sans stigmatiser et vraiment en étant tous conscients qu'au bout du compte, on va tous y gagner.

  • Speaker #0

    Stigmatiser, ça c'est un mot sur lequel j'ai envie de repondir parce qu'aujourd'hui j'ai envie de te demander comment est-ce que ce discours peut trouver une place convenable, qui soit juste, dans cette espèce de broie médiatique qui existe depuis un certain temps. Surtout que... Et on l'observe aussi bien sur le plan historique que sur le plan sociologique en tant que journaliste. La tendance au clivage, elle est de plus en plus prégnante. On doit être pour ou on doit être contre. On en a parlé en préparant cet épisode ensemble. La nuance semble avoir complètement disparu du débat que, soit dit en passant, chers auditeurs, j'évoquais dans le dernier épisode d'Éclats de voix. Donc je vous invite à aller l'écouter. Qu'est-ce que c'est que le débat ? Donc, voilà, comment oser dire que, je cite, le monde numérique a des effets massifs sur l'environnement qui augmente avec l'avènement des systèmes d'intelligence artificielle gourmands en données. Le problème va encore plus loin parce que la mesure traditionnelle des progrès en matière de durabilité, d'efficacité environnementale, est également trempeuse. Ça, c'est Christopher Marquis qui le dit. Et tu es invité à lire d'ailleurs cet article dans un de tes derniers postes. Quand on écrit ou qu'on dit ça, c'est franchement risqué de s'attirer les foudres de tous ceux qui voient dans ce progrès l'avenir de l'humanité, enfin un progrès, une forme de progrès en fait. Et est-ce que tu penses qu'il est quand même possible d'entretenir un débat ? Oui, oui, j'y reviens, cette notion de débat réel, un vrai débat sur cette question de la transition écologique.

  • Speaker #1

    Moi, je partage totalement ton avis. Il n'y a plus de nuance. C'est... toujours dans les extrêmes quand on est sur le discours. Et quand on est sur les extrêmes, automatiquement, on est de nouveau sur la stigmatisation. C'est jamais assez bien, c'est jamais assez, etc. Et finalement, qu'est-ce qui nous indique, en fait, tu fais référence à cet article que j'ai référencé. Son idée, ce n'est pas d'aller contre le progrès. Il est pour le progrès.

  • Speaker #0

    Certainement, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais par contre, il est sur une autre approche du progrès, comme on disait tout à l'heure, et c'est de repenser la manière dont on communique, la manière dont on interagit. Mais là, en l'occurrence, dans l'article, c'était la manière dont on fait du business. Et l'idée, c'était de repenser, par exemple, quand on produit, dès le départ, à la conception. On le sait aujourd'hui, 80% des économies peuvent être faites dès la conception. Parce que dès la conception, tu peux déterminer dans ton produit ce qui va être recyclé, ce qui va être réutilisé, ce qui pourrait être upcyclé. Et donc, c'est une autre manière finalement d'utiliser le progrès, mais toujours dans ce but de revoir, repenser, régénérer. On est en ré. De manière à finalement toujours créer de la valeur. créer la valeur autrement, on est bien d'accord. Et ce qui est très enthousiasmant, c'est la découverte de nouvelles méthodologies, c'est la découverte de nouveaux frameworks, c'est la découverte de nouvelles manières de collaborer. Et c'est tout ça qui fait que finalement, ces thèmes de transition écologique, même si je n'aime pas trop... Parce que quand on parle d'écologie, tout le monde ne parle que planète. Finalement, écologie, il y a de l'écologie humaine aussi.

  • Speaker #0

    Oui, l'écologie de soi. On a besoin de se prendre nous aussi en considération dans l'équation.

  • Speaker #1

    Carrément, on fait partie de cet ensemble. Et on est vraiment sur cette transition de revoir, repenser. Et c'est ça où je trouve que c'est très intéressant. Et où je pense aussi que les entreprises ont un rôle prépondérant. Parce que finalement, nous, à notre niveau, on a un pouvoir d'action qui est certes existant, mais les entreprises ont un niveau supérieur. Et de voir et d'envisager finalement le progrès à ce niveau-là aussi, dans la manière dont j'envisage mon business model de A à Z, et de me concentrer sur chaque étape en essayant de continuer à faire du profit, parce que clairement, on est dans les 3 P, et dans les 3 P, il y a un des P, c'est clairement faire du profit. Pourquoi ? Parce qu'on ne peut pas avoir un développement durable sur une économie qui n'est pas forte. Mais c'est de le voir autrement. Parce que de toute façon, l'ère précédente est terminée. Donc il faut se réinventer.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un message à bien faire passer. L'ère précédente est terminée. Alors, pour toucher le plus grand nombre, parce que si on veut avoir une réflexion qui soit un peu inclusive, on doit tenir compte. des intérêts et des modes de fonctionnement de chacun indigné un individu n'est pas l'autre les uns vont être tout réceptif à un discours de type scientifique d'autres à une lecture certains à une série netflix pour ne pas le citer ou un film un podcast aussi à un podcast assez bien c'est bien bien la course mais alors est ce qu'il faut réinventer le discours à chaque fois surtout que le public effectivement pas toujours le même et puis est ce que étrangement ça irait pas à l'encontre des théories de ralentissement de l'écologie au sens où on vient de le dire, un vaste pas, juste l'écologie planétaire.

  • Speaker #1

    On a tous une manière d'apprendre, de s'informer qui est différente. Ça, on ne peut pas nier. Donc le fait qu'il y ait un podcast, un livre, d'ailleurs il y a de très bonnes références de livres à lire, une émission télé, potentiellement une série Netflix. En soi, le média à travers lequel le message passe, tant qu'il atteint sa cible, très bien. Par contre, c'est le message qui est important. Et par rapport à ça, je pense qu'on peut véhiculer le message de manière différente suivant la cible. Et ce n'est clairement pas à toi que je vais apprendre ça. Mais la cible doit aussi avoir un esprit critique. On demande aujourd'hui aux entreprises de revoir leur business model pour que ça fasse un impact. positif, etc. Donc de repenser, mais on demande aussi aux gens finalement de repenser leur manière de consommer et l'information est une consommation. De repenser la manière dont on choisit ses sources, de repenser la manière dont on écoute ou on lit et pas seulement de la consommation mais aussi de la transformation. Qu'est-ce que je fais avec le livre que je viens de lire ? Comment est-ce que je le mets en pratique ? Est-ce que je peux avoir une discussion sur ça ? Un débat. Et comment est-ce que je peux l'amener finalement à avoir un impact déjà pour moi, impact positif déjà merveilleux, et puis peut-être dans ma bulle après, sans avoir des ambitions de changer le monde à grande échelle, mais vraiment un choix sur comment est-ce que je

  • Speaker #0

    m'informe comment est-ce que je consomme l'information parce qu'aujourd'hui ça reste quand même de la consommation aussi l'information oui bien sûr on le sait très bien c'est ce qu'ont compris certains qui ont envie de nous capter un temps de cerveau phénoménal pour nous délivrer autre chose que de l'information mais juste de l'abrutissement bon soit soit mais

  • Speaker #1

    c'est passionnant en fait ça parce que donc il y a deux semaines non un peu plus il y avait il y a eu un événement à Luxembourg, organisée par IMS, qui est l'Océan s'invite à Luxembourg.

  • Speaker #0

    Ah oui, exact.

  • Speaker #1

    Et la première, la séance d'ouverture, c'était un film de One Ocean. Et passionnant, d'accord, vraiment super intéressant. Et après, il y a eu un débat. Un des messages, c'était vraiment choisissez vos sources, choisissez qui vous écoutez, parce qu'il y a du greenwashing à gogo, et... Ça c'est risqué en fait, parce que de par le greenwashing, et on en revient à ce qu'on disait tout à l'heure, plus on écoute ce genre de sources-là, plus on est stigmatisé, plus on a peur, moins on agit, et plus on réfute aussi, plus on repousse justement des tentatives progressistes d'essayer d'entrer plus facilement dans cette nouvelle économie.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis est intéressant parce que moi, du point de vue de l'ancienne journaliste que je suis, il y a aussi cette notion importante de ne pas prendre pour argent comptant l'information telle qu'on nous la délivre. Et là, je ne parle pas de celle qui la retransmet au public, je parle de celui qui l'aimait et que souvent il est important de soulever la petite carpet, le petit topping, pour aller voir ce qui se cache derrière tout ce qu'on nous propose. Donc effectivement, c'est ce fameux greenwashing, pour ne parler que de lui, qui est sorti à gogo à coup de marketing et de belles images, qui nous ferait dire Waouh ! Mais en fait, cette entreprise est engagée dans une vraie démarche. Et en réalité, rien du tout. Donc oui, je ne peux qu'appuyer ce que tu viens de dire concernant réfléchir à nos sources. Et d'ailleurs, si tu as envie, dans les notes de l'épisode, on pourra mettre quelques ouvrages que tu recommandes. Et puis, il faut aussi sortir de cette idée que soyons honnêtes avec nous-mêmes. On aimerait tous, tous, avoir des solutions miracles à tous nos problèmes, qu'ils soient personnels, environnementaux, sociétaux. Et puis, si possible, si on pouvait le faire sans effort, ce serait le must du must. Mais bon, en fait, la vie, elle nous demande quand même de nous impliquer, de nous engager et de faire... quelque chose qui m'importe aussi, qui est d'élever nos consciences pour être en harmonie avec cette vie qui est là et qu'on traverse tous. Alors, j'ai envie de te demander, pourquoi est-ce que c'est si difficile de résister à cet objet brillant ? Alors, je dis comme ça, en vrac, par exemple, la voiture électrique qui va résoudre tous nos problèmes d'émission de CO2, ou bien le robot qui va aspirer tous nos plastiques au fond de l'océan, donc on va continuer à polluer tranquillement, sans aucun problème. ou bien l'ordinateur qui va sauver des arbres alors que c'est pas aussi simple que ça.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est difficile parce que c'est comme ça qu'on a toujours fait.

  • Speaker #0

    Et l'être humain aime ce qui est simple et facile.

  • Speaker #1

    Oui, l'être humain est un être de répétition. Oui. Et c'est ni bien ni mal en fait en soi. C'est comme ça. Par contre, on voit les limites de ce comportement. Ça, on le voit maintenant. Autrement, on n'en serait pas. à ce constat de la planète brûle, il n'y a pas de planète B, de voir des difficultés d'interaction entre les êtres humains, de voir aussi des entreprises qui sont dans des difficultés à créer de la valeur, parce que les ressources se raréfient, parce que les prix augmentent. Il y a tout ce contexte-là aussi. On voit qu'on arrive à une limite de ce modèle. Maintenant, pourquoi c'est difficile ? On a toujours eu l'habitude de faire ça. Et puis, là, c'est quand même la grosse responsabilité qu'on a tous et pour laquelle on va devoir tous faire un peu de courage. Mais bon, l'être humain est aussi un être de courage. Donc, notre histoire nous l'a prouvé.

  • Speaker #0

    C'est rassurant.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on peut quand même se le dire. On demande aux entreprises de repenser leur business model. On demande aussi aux gens de repenser la manière dont ils consomment. Et toujours de se dire, oui, mais quelqu'un passera après moi pour nettoyer. Donc genre ce gros aspirateur merveilleux qui va nettoyer nos océans. Ça, ça ne peut plus exister. Parce que oui, bien sûr, il y aura peut-être un jour cet aspirateur merveilleux qui va nous les nettoyer tous. Mais en soi, pour le produire, cet aspirateur, on aura consommé de la data, on aura consommé des ressources, on aura utilisé du temps de certaines personnes qui auraient peut-être été mieux utilisées ailleurs. Et donc forcément, on repart en fait dans ce modèle. Donc oui, c'est super, c'est merveilleux parce que le progrès est là à ce niveau-là, mais c'est pour corriger quelque chose, un comportement que finalement, on constate qu'il a une limite. et que finalement, et si on est très honnête avec nous-mêmes, on se rend bien compte que oui, on doit changer ce comportement. Pas sur tout, mais sur certains points, oui, c'est clair, oui, bien sûr. Donc ça va nous demander du courage, mais soyons honnêtes aussi, si tu rentres dans n'importe quelle librairie, tu as toujours bien un bouquin de compréhension de tes comportements, de ta capacité comportementale, cognitive, il y a aussi toute cette possibilité. d'en apprendre sur soi et tu parlais d'élever les consciences, ça fait partie de ça aussi. Et je pense que les gens sont prêts, enfin moi en tout cas, mes interactions dans mon travail, avec les différents intervenants auxquels j'ai accès, les gens ont envie, les gens sont prêts. Ce qui leur manque, c'est un accès à une connaissance de framework, de méthodologie, de manière de faire. Ça existe.

  • Speaker #0

    C'est rassurant et puis on peut se dire que cet acte de bravoure, on pourrait l'entamer dès l'école, ce serait bien aussi.

  • Speaker #1

    Ça, ce serait merveilleux, oui. Voilà. Avoir des programmes à l'école.

  • Speaker #0

    Qui invitent les enfants, puis les jeunes à aller dans cette direction pour que finalement ça leur devienne, entre guillemets, naturel, simple et pas anxiogène. Parce que j'ai l'impression que dans ces freins ou ces peurs de changer, il y a aussi ce que tu disais tout à l'heure, cette peur de... perdre alors qu'on peut aussi se développer sous d'autres aspects. L'être humain n'a pas fini de se développer. Je dirais même que son développement est infini s'il veut bien se laisser la peine de se regarder et de s'offrir ce temps de développement. Mais il va être contraint par d'autres considérations extérieures, économiques, écologiques, politiques, si lui-même ne se renforce pas de l'intérieur et n'élève donc pas sa conscience.

  • Speaker #1

    Oui, entièrement d'accord avec toi. Et je pense qu'au-delà de ça, d'une part, on va apprendre à nos jeunes à avoir un aspect critique vis-à-vis d'eux. Critique, pas par la critique, mais par la prise de distance pour pouvoir mieux agir. Mais aussi, à partir du moment donné où ce sera dans les programmes des écoles, en entreprise, on sera aussi obligé de les accueillir avec cette capacité. ça va créer d'autres tables de discussion, ça va créer d'autres idées et finalement la glue, j'ai envie de dire, en bras.

  • Speaker #0

    Et je me rends compte quand même, pour être intervenue récemment dans des lycées, qu'il y a de leur part aussi une envie de changer, mais là ils se heurtent à ok on voudrait bien faire autrement, mais par où on part, par où on passe, qu'est-ce qu'on fait ? On est un peu perdu parce qu'on a aussi beaucoup d'informations contradictoires avec les réseaux sociaux, internet. On a une difficulté à se positionner dans ce monde qui est très justement fluctuant, changeant, parce que quand on passe d'une ère à une autre, on sait très bien que c'est très peu confortable. Mais j'ai foi en l'avenir, comme toi tu as foi en notre courage humain.

  • Speaker #1

    Oui, mais moi j'ai foi aussi en la nouvelle génération. Je pense qu'ils sont volontaires. Je donne cours aussi à l'université et je les vois. Ils sont volontaires, par contre c'est clair qu'il faut pouvoir les accueillir. Et j'en reviens à ce modèle des 3 P, on parle de people, c'est d'accueillir, c'est de discuter, c'est de s'entendre, enfin c'est un petit peu idéologique comme ça, mais ça fait aussi partie de ça.

  • Speaker #0

    Dans certains modèles, dont le modèle bicorps que moi j'utilise en entreprise, il y a tout un pilier sur les gens, sur la manière dont on accueille, on travaille, sur la manière dont on développe les gens. Ça fait aussi partie de cette durabilité.

  • Speaker #1

    Je te remercie, c'est très gentil de m'aider pour la transition vers ma prochaine question. Je voulais reprendre des propos de Timothée Paric. qui est un économiste et qui dit L'échelle nationale est bien trop grande pour permettre une démocratie véritablement participative. Le gros de la transition, selon lui, devra plutôt se jouer à l'échelle des territoires. C'est à l'échelle de la vie quotidienne que l'on peut concrètement discuter avec les gens, que l'on connaît, l'expérience commune concernant le logement, l'alimentation, les inégalités, notre relation à la nature, etc. Pour lui, il va falloir muscler, se réchausser la démocratie, c'est-à-dire des comités de quartier, des groupes de voisins, des commissions régionales d'éthique, des monnaies locales, des cercles de parole, des associations, des coopératives, des parlements de ressources, etc. Donc, ça revient à ce que tu disais juste préalablement, et ton travail à toi concerne surtout les entreprises. Donc, quels sont les leviers pour faire bouger les choses à un niveau ou à un autre pour enclencher cette lame de fond que Timothy Parry appelle de ses voeux ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs leviers, évidemment. Moi, dans mon métier, ce qui m'importe, c'est à chaque fois de trouver le bon modèle adapté à l'environnement de l'entreprise. Déployer tout le temps le même modèle pour toutes les entreprises, ça ne fait pas de sens. En tout cas, pour moi, ça ne fait pas de sens. Ce que je pense, effectivement, c'est que l'entreprise a un très grand rôle à jouer. L'entreprise dans son ensemble, donc l'entreprise, ses fournisseurs, ses clients, ses collaborateurs. ses partenaires en règle générale. Et pour faire bouger les choses, c'est de repenser l'activité de l'entreprise en prenant en compte finalement toutes ses parties prenantes et en les intégrant. Alors bien entendu, on reste dans un modèle entreprise. Il faut un capitaine de bateau, il faut quelqu'un qui prenne des décisions, il faut une gouvernance, un système décisionnaire qui soit clair. Il faut des idées qui rentrent, qui soient discutées, qui soient débattues, développées et qui soient évaluées en termes de priorité par rapport aux actes stratégiques. Enfin, je veux dire, il y a toute cette complexité-là aussi qu'il ne faut pas oublier. Mais de rentrer les considérations, les idées, les besoins, les challenges de toutes les personnes avec qui je fais du business, qui ont un impact sur mon business, un impact sensible sur mon business. Et... ou mon business a un impact sensible sur eux, ça, c'est un sacré levier parce que ça lève des thématiques pas qui ont été mises sur le tapis, c'est juste qu'en fait, elles n'ont jamais été soulevées. Et donc, de les soulever, ça permet d'en discuter. Alors, évidemment, en entreprise, on aime aussi les chiffres, donc on aime les indicateurs, ça permet de poser des indicateurs. Tout ce qui est mesuré, on a envie de l'améliorer. Donc, ça permet aussi, à un moment donné, à l'entreprise, de repenser, comme on l'a dit tout à l'heure, et de revoir la manière dont elles opèrent. Donc, des leviers, il peut y en avoir plein, il y a plein de modèles. Je veux dire, on a parlé de B Corp, donc il y a un framework intégratif et holistique par rapport à cinq grands piliers d'impact. Il y a les SDGs qu'une entreprise peut utiliser, donc les Sustainable Development Goals. Il y a les IDGs, donc les Inner Development Goals, donc là qui sont plus orientés sur l'humain. Il y a des cadres ISO qui sont disponibles. Il y a plein de frameworks qui existent. Après, chaque entreprise, suivant ses particularités, va aller vers un modèle plus qu'un autre, va aussi cumuler certains modèles. L'important, au final, c'est que chacun, dans les spécificités de son business model, puisse avoir le framework adapté pour pouvoir agir. Parce que, comme tu l'as dit tout à l'heure, ce qui est souvent difficile, c'est de faire le premier pas. une fois qu'on a fait le premier pas généralement l'inertie se met en place quand on est bloqué on a besoin d'un petit refill d'idées, de motivation etc. et ça ça vient aussi avec les frameworks, ça vient avec des ID marketplace ça vient avec des think tanks et tout ça c'est des concepts qu'on pourrait croire un petit peu sortis du monde des startups qui sont de toute façon sortis du monde des startups mais qui sont clairement réalisables à l'échelle d'une entreprise qu'elles soient petites, moyennes ou grandes. Donc pour moi, un des leviers, c'est vraiment de se concentrer sur quel est le framework que je vais utiliser pour passer à l'action ? Quel est le framework qui est le plus ajusté pour moi, mes objectifs stratégiques ? et là où je veux me trouver dans 5, 10, 15 ans en tant qu'entreprise.

  • Speaker #1

    Donc, pareil, c'est partir de là où on est pour ensuite irradier un peu tout autour et créer un maillage qui va être vertueux finalement.

  • Speaker #0

    Oui, toujours partir d'où on est, toujours faire un état des lieux et de se dire que c'est de là qu'on part. Et d'être très honnête parce que pour repenser et pour avancer, il faut juste être très honnête par rapport à là où on est. C'est clair et net que tous les moyens sont disponibles pour le faire.

  • Speaker #1

    Alors, puisqu'on invite à l'action, tu as parlé d'un premier pas, sans te transformer en publicitaire de la transition ou la durabilité, quel conseil pratico-pratique tu pourrais donner à ceux qui nous écoutent, justement pour se mettre en marche ? Quelle proposition pour que chacun fasse cette fameuse part du colibri, ces petits pas ? Ces petites gouttes d'eau qui forment l'océan.

  • Speaker #0

    Chacun sa part. J'adore cette fable. J'adore cette fable parce qu'en fait, il y a le colibri, il y a la girafe, il y a l'éléphant. Et chacun a un pouvoir d'action à la hauteur de qui il est, de sa place, de ses privilèges. Tout ça intervient. Et par privilège, je n'emploie pas ce terme de manière négative. J'emploie juste ce terme par l'absence d'obstacles. Et on a, toi, moi, on a tous des privilèges différents. des routes sans obstacles, à des niveaux différents, et on peut les utiliser aussi pour avoir un impact positif sur la collectivité. Il n'y a pas de souci par rapport à ça. En termes d'action, de premier pas, de petit pas, qu'on soit un colibri ou finalement un éléphant, ou que sais-je encore, moi je dirais dans un premier temps, c'est l'éducation. Moi, je prône. Je prône l'éducation. L'éducation peut se faire par les livres. par toutes les sources dont on a parlé déjà. Je fais aussi un appel finalement aux chefs d'entreprise de juste se poser et mener une réflexion sur Ok, quel est l'état de mon business model aujourd'hui ? et Quelles sont les actions que là, aujourd'hui, maintenant, je peux déjà mener ? Et quand on fait déjà ça, on se rend compte qu'on peut déjà mener beaucoup de choses. Bien sûr, il faut l'intégrer dans un plan, dans une stratégie, et mener des actions cohérentes, etc. C'est pas... Ça ne se fait pas comme ça, mais je veux dire, à partir du moment donné où on fait cet état des lieux et qu'on fait un plan, on y va. Et puis après, je ferai un appel à chacun, entrepreneur, collaborateur dans une entreprise, de lui aussi faire cette démarche et de dire, ok, je travaille dans une entreprise, je vois que ceci peut être amélioré, etc. Est-ce que je ne peux pas devenir un ambassadeur finalement et essayer d'aller parler à mon manager, essayer d'aller parler au chef de l'entreprise, au chef du département, que sais-je, comment l'entreprise est. et structuré, et d'essayer de créer en fait cette discussion par rapport à ça. Il n'y a pas de remède miracle, on est bien d'accord, et il y a certainement des initiatives qui n'aboutiront pas, mais l'idée c'est déjà de se mettre en mouvement. Le mouvement crée la solution. Donc déjà à ce niveau-là, c'est de se mettre en mouvement, et de se dire ok, moi je prends un aspect, je regarde, comment est-ce que je peux devenir ambassadeur de ça ? Et finalement... si on se considère tous comme des ambassadeurs à un moment donné ou à un autre, on fait sa part

  • Speaker #1

    Ah c'est bien ce mot d'ambassadeur ambassaderie, ça me plaît bien c'est classe Ah c'est hyper chouette Est-ce que avant de conclure cet épisode il y a quelque chose que tu as envie d'ajouter ?

  • Speaker #0

    Je ne voudrais pas ajouter quelque chose de plus je voudrais vraiment par contre apporter beaucoup d'emphase sur le fait que c'est important de dédiaboliser Merci déstigmatisés et que les solutions existent. Je pense à, on les mettra dans les notes de l'épisode, mais je pense à des entreprises comme Team for the Planet qui proposent des projets à réaliser en collaboration avec des scientifiques, en collaboration avec des entrepreneurs, en collaboration avec des professeurs, des instituteurs, des institutrices, vraiment parce que l'idée c'est qu'il y ait de moins en moins d'individualisme et que... on collabore et que finalement on devienne des ambassadeurs mais collaboratifs.

  • Speaker #1

    Beau projet pour notre société de demain. Voilà, une fois qu'on aura écouté cet épisode on repart joyeux, heureux et on se dit allez hop je vais aller prendre ma petite pelle et j'y vais. Merci beaucoup Sylvia, c'était très enrichissant de t'écouter et chers auditeurs, je suis certaine que vous avez apprécié. N'hésitez pas à aller relire les notes de l'épisode justement pour avoir toutes les références qu'on pourra vous... Donnez à les suivre pour vous informer.

  • Speaker #0

    Merci, Anne-Claire.

  • Speaker #1

    Merci, Sylvia. À l'issue de cet entretien, il ne vous aura pas échappé combien Sylvia est passionnée, convaincue tout en étant posée. quand elle expose quelque chose. Voilà d'excellents ingrédients pour une communication qui engage, qui donne envie de s'impliquer, qui ouvre le dialogue, une prise de parole, même s'il n'y a pas forcément d'adhésion préalable, qui donne envie de l'écouter. Et la preuve est que, du coup, ces sujets parfaitement délicats et inconfortables peuvent être évoqués par des sujets qui sont très importants. parfaitement devenir audibles, devenir visibles et devenir compréhensibles. Pour plus d'informations, je vous invite à consulter les notes de l'épisode qui sont enrichies des propositions de Sylvia dont elle nous a parlé pendant l'épisode et puis dans lesquelles vous retrouverez aussi les références que nous avons citées. Je vous invite aussi à aller réécouter les épisodes d'Akham, le podcast que je co-animais avec Camille sous moi avant Éclat de voix, parmi lesquels vous pouvez aller retrouver les déclics de 1 à 6 spéciaux RSE et l'épisode 17 avec Nancy Thomas, qui est directrice à Luxembourg de l'IMS, Inspiring More Sustainability. Avec tout cela, vous en saurez vraiment davantage. Et puis surtout, surtout si vous avez aimé et apprécié cet épisode. Un. diffusez le, partagez le et puis deux je vous remercie du fond du coeur de soutenir Eclat de voix en prenant vraiment le temps de mettre un petit commentaire des étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée et particulièrement sur Apple et sur Spotify cela m'est vraiment très utile et après tout cela je vous souhaite des éclats de voix responsables et

Description

Épisode 28 – Certains sujets sont sensibles et parfois délicats à aborder. Les questions de transition écologique comme économique en font partie. Non seulement parce que cela implique un changement auquel nous n’aspirons pas forcément, mais aussi parce que les discours sont souvent emprunts d’inquiétude ou de culpabilité qui n’incitent pas à y porter attention.

Sylvia Nitelet, nous présente les choses sous un tout autre angle. Elle nous donne l’exemple d’un discours qui peut être tout à fait porteur et engageant. Elle nous parle de RSE, de nouveaux cadres, de stratégie, de transition, comme d’une force pour créer un impact positif, notamment via des modèles d’entreprise repensés. Elle démystifie la durabilité qui répond aux besoins du « maintenant » sans mettre en péril la réponse à ceux de demain. Elle nous invite à devenir les ambassadeurs d’un monde en mutation, en agissant et en nous questionnant.

Je résumerais son intervention en disant que Sylvia donne envie de s’intéresser à ces thématiques et à ce qu’elles induisent. Ce qui est la preuve que, oui, en étant soi-même, impliqué(e), convaincue, éminemment enthousiaste, il est possible d’ouvrir le dialogue, d’éviter les clichés et de sortir de l’ornière « tout blanc ou tout noir ».

Puisque nous devons remettre en cause des convictions profondément enracinées dans une réalité et dans un imaginaire collectif, repenser le récit autour de ces questions est urgent si l’on veut embarquer le plus grand nombre vers une économie qui dépasse actuellement la biocapacité des écosystèmes à une économie induisant un état de soutenabilité.

Parmi les leviers, chacun d’entre nous et chaque entreprise a des cartes en mains et un rôle qu’il peut jouer. Ce qu’il y a d’excitant dans cette aventure, c’est qu'elle fait appel à notre créativité, notre inventivité et qu'elle a pour finalité le bien-être. Qui voudrait s'en passer?

Sylvia, nous y invite avec du délice dans la voix!


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Retrouver Sylvia: https://www.linkedin.com/in/sylvia-nitelet-63714215/

Références:

https://editions-observatoire.com/livre/Reparer-le-futur/343

https://www.barnesandnoble.com/w/grow-the-pie-alex-edmans/1135036955

https://www.oxfamfrance.org/actualite/la-theorie-du-donut-une-nouvelle-economie-est-possible/

https://timotheeparrique.com

https://team-planet.com/fr


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Production: Anne-Claire Delval

Montage: Jean-Michel Gaudron 

Musique: Meydän

 


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Éclat de voix, le podcast qui libère la parole, donne envie de s'exprimer et vous guide vers une communication vibrante, percutante, décomplexée, parce qu'elle vient du cœur. Je suis Anne-Claire Delval, ancienne journaliste, modératrice, facilitatrice de prises de paroles engagées. Ici, je vous donne de l'impulsion, des pistes concrètes pour que vous osiez porter haut et fort vos convictions, vos projets, vos idées. Je vous tends aussi le micro, comme c'est le cas aujourd'hui, pour que, par l'exemple, vous puissiez montrer comment aborder des sujets parfois délicats. Allez, César, ouvre-toi ! Bon, je vais commencer par enfoncer une porte ouverte. Oui, comme je le disais juste avant, il y a des sujets plus ou moins faciles à aborder, plus ou moins sensibles, plus ou moins polémiques. Les questions de transition écologique et économique en sont, parce qu'elles impliquent un questionnement en profondeur que nous aimerions tant pouvoir éviter. Parce que là, maintenant, tout de suite, nous avons bien d'autres préoccupations. Parce que nous n'y adhérons pas, tout simplement, parce que nous vivons dans une société dite moderne de progrès occidental intenté. cantinet supérieur, soyons honnêtes s'il vous plaît, je ferme les guillemets, qui nous a installés dans un confort certain, mais qui n'est plus si certain que cela pour bon nombre d'entre nous, et que nous n'avons aucunement envie de remettre en cause nos modèles qui sont connus, performants, qui ont fait leur preuve, pensons-nous, et qui sont pourtant éculés, mais encore une fois connus. D'un autre côté, il y a ceux qui y croient à cette transition, qui l'implorent, ce changement au nom d'une planète qui s'épuise, tout autant que ses occupants d'ailleurs, qui agitent des chiffres, des drapeaux rouges, des statistiques dans tous les sens, de toutes sortes, ce qui crée parfois une forme d'anxiété qui, du coup, est repoussante à laquelle rares sont ceux qui ont vraiment envie d'adhérer. Alors, je dirais que d'une manière assez simpliste, On pourrait résumer la situation en constatant que, dans les deux cas, le moteur est celui de la peur. Et cette peur est toujours, absolument toujours, mauvaise conseillère, qu'on se le dise une bonne fois pour toutes. Chaque fois que quelqu'un essaye de vous faire prendre une décision en agitant ce puissant argument, méfiance. Hormis pour des cas de réelle urgence, interrogez-vous, questionnez. Activez votre discernement, relativisez avant de prendre position, d'acheter, d'agir, d'intervenir ou de faire quoi que ce soit quand on vous met la peur sur un plateau. Alors comment aborder de façon constructive en proposant de réelles perspectives cette transition qui inquiète ? Parce que nous n'avons pas de référence en la matière. Mais finalement, ça peut quand même s'avérer aussi une aventure plutôt exaltante parce qu'il y a tout à créer. à imaginer, à explorer. À nous les feuilles vierges blanches, à nous la créativité, entreprise comme particulier d'ailleurs. Alors pour cela, eh bien je vous propose d'écouter Sylvia Nittelet, qui est B-Leader et qui accompagne les entreprises dans le développement de leur business model et de leur stratégie autour des piliers de la RSE. R-S-E Alors attendez, qu'est-ce que c'est que la RSE ? Eh bien c'est la responsabilité sociétale des entreprises. C'est une démarche qui pour l'heure est encore volontaire et qui, pour la résumer très grossièrement, permet la mise en pratique du développement durable par les entreprises qui cherchent à avoir un impact positif sur la société, à respecter l'environnement tout en restant économiquement viable. Ça, c'est important, le économiquement viable. Bonjour Sylvia, merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Bonjour Anne-Claire, écoute avec plaisir, je suis ravie d'intervenir sur ton podcast.

  • Speaker #0

    Alors, comment est-ce qu'on embarque avec enthousiasme nos auditeurs, et puis tout le monde d'ailleurs, vers une organisation qui va se déployer autrement qu'en répondant au productivisme, au consumérisme ? Voilà, marchandisation, c'est un grand sujet.

  • Speaker #1

    Je suis entièrement d'accord avec toi, c'est un grand sujet. Pour ce faire, moi, j'utilise toujours une voix simple, qui parle évidemment de durabilité, qui... est une voie qui nous concerne tous et c'est la voie de l'économie. Parler d'économie, c'est parler de ce qu'on vit tous au quotidien. C'est à travers notre consommation, à travers notre métier, c'est à travers notre relation avec notre entreprise, avec les personnes qui nous entourent, avec les pouvoirs publics, etc. Et aujourd'hui, avec l'inflation, avec la transformation au niveau de nos emplois, avec les mouvements sociaux, on peut constater que notre environnement économique se transforme. C'est propre à l'économie évidemment de se transformer, je veux dire on passe à travers différents cycles économiques, on est passé du primaire au secondaire au tertiaire etc. Et donc la durabilité, donc faire en sorte que les besoins d'aujourd'hui soient répandus sans mettre en péril la réponse aux besoins de demain, donc c'est ça la durabilité. nous amène dans un nouveau cycle économique. Et par là, on peut dire finalement qu'on va arriver dans une nouvelle manière de considérer l'économie, une nouvelle pleine de jeux avec des nouvelles règles, et où chacun de nous va finalement devenir un acteur économique. Et pour répondre à ta question sur autrement que le productivisme, le consumérisme ou la marchandisation, Les trois piliers du développement durable, c'est le people, profit ou prosperity et planète. Les gens, la prospérité et le profit et la planète. Et de par ça, on devient en fait, nous en tant que personnes, mais la planète aussi. Plutôt que de devenir des ressources, on devient des acteurs.

  • Speaker #0

    C'est intéressant comme point de vue, ça veut dire qu'on change. On ne garde pas les mêmes tout à fait. On a compris, on change de fonctionnement, mais surtout on change de perspective.

  • Speaker #1

    Exactement, on change de perspective. On fait en sorte que, enfin on fait en sorte, je veux dire, on rentre dans cette nouvelle ère finalement, donc on est embarqué là-dedans. Et on se rend compte qu'on va vers un changement d'habitude qui effectivement nous emmène vers, on reste avec des ressources. Donc effectivement... L'air pour créer l'électricité, le soleil pour créer l'électricité, tout ça ce sont des ressources. Mais qu'en même temps, on doit prendre en considération le bien-être et faire en sorte qu'on régénère, ou en tout cas, on ne détruit plus pour faire en sorte que ce soit encore là et que ces ressources puissent servir de réponse aux besoins de demain. Donc on rentre dans une régénération.

  • Speaker #0

    Régénération, un mot. Je t'ai entendu parler de régénération, je t'ai entendu parler de changement, je t'ai entendu parler de prospérité, de profit. Le vocabulaire qu'on emploie, on le sait très bien, ça a un impact considérable parce qu'il est constamment emprunt pour tout le monde d'émotions. Il est associé à du vécu, une histoire personnelle, une histoire collective. Alors, pour inviter à repenser les modèles comme tu es en train de le faire, est-ce qu'il est préférable ? d'aller puiser dans un registre qui existe déjà, mais forcément qui est connoté, comme on entend parfois parler de décroissance, d'ennui ou d'autres thématiques qui peuvent sembler ringardes, parce que justement elles sont connotées, ou est-ce qu'il est plus pertinent d'employer d'autres mots, de choisir de dire les choses autrement, quitte à, pourquoi pas... parce que c'est très à la mode depuis un certain temps, j'ai déjà fait des études là-dessus quand j'étais à l'UNIF, des néologismes. J'aime bien les néologismes.

  • Speaker #1

    Personnellement, je ne suis pas pour ce mot décroissance. Ça, c'est clair. Parce que je trouve que dans décroissance, c'est très négatif. Qui a envie, à un moment donné, de voir décroître son patrimoine ? Qui a envie de voir décroître son pouvoir d'achat ? Enfin, je ne pense pas.

  • Speaker #0

    C'est un peu malheureux.

  • Speaker #1

    Dis donc, ça ne me réjouit pas, moi ! Si tu me dis, moi, décroissance, c'est clair que je vais freiner à deux mains. Je vais dire, un an, décroissance. Si tu me dis, on va faire autrement, je vais commencer à t'écouter. Et puis, si tu me dis, on va faire progressivement, on va aller vers ce nouveau modèle de manière progressive, là, je trouve que c'est beaucoup plus parlant. Et on n'est pas obligé de parler de décroissance. Donc, on peut... effectivement réutiliser ce terme de on va vers une nouvelle économie comme on l'a fait à travers tous les cycles historiques. Et pour ce faire, on va y aller. progressivement parce qu'on doit changer nos manières d'être etc. Par contre ce qui est primordial d'associer à cette durabilité et à cette nouvelle ère c'est que l'objectif c'est de créer de la prospérité, ça fait partie des trois P, c'est People, Profit and Prosperity and Planet, mais de la prospérité, de la création de valeur aussi pour les personnes qui contribuent donc pour les people et pour la planète.

  • Speaker #0

    Finalement, il y a un côté assez... enfin bon, c'est moi qui parle, je parle juste pour moi, mais assez joyeux dans cette histoire. Il y a un côté assez curieux. Enfin, moi, je me dis chouette, chouette, on va faire du nouveau. C'est un peu sympa de ne pas toujours faire la même chose. Mais il y a des gens qui auront, eux, plutôt des freins ou des peurs, pas possible à se dire mais non, non, mais moi, je suis bien là, surtout ne rien changer. De toute façon... On n'a pas vraiment le choix, je dirais, vu de l'extérieur en tout cas, même si moi je n'ai pas cette approche économique, ce n'est pas mon métier, mais on le ressent, on le voit. Et puis même sur les êtres humains, tu as parlé de people, on voit bien le nombre de gens qui sont en train de s'écouler de fatigue, de stress, de burn-out. Ce n'est pas un hasard, ça n'arrive pas comme ça miraculeusement, tout à coup, la maladie du siècle, on l'a quand même généré. Donc aller vers quelque chose qui va nous rendre mieux, je me dis, il y a de l'âme, let's go. mais ça peut effectivement être anxiogène si c'est communiqué d'une manière effectivement comme tu viens de le démontrer qui va pas très attrayante quoi effectivement mais non on n'a pas envie de on n'a pas envie de ratisser je suis pas très grande mais j'aimerais pas être encore plus petite non

  • Speaker #1

    mais c'est clair et en plus de ça quand on parle de décroissance finalement on parle essentiellement de financier oui et en soit la nouvelle vague vers laquelle on va, cette nouvelle phase économique, enfin vers laquelle on va, on y est, mais je veux dire on en est au début. En fait, elle se matérialise par une volonté de mieux-être. Et donc effectivement, on va vers une société où on considère effectivement qu'on va créer de la valeur, on va créer du profit, on va créer de la prospérité. Et donc dans la prospérité, il y a mieux-être. Et si on le regarde comme ça, on a tous envie de ça, on a tous envie d'aller vers du mieux-être, on a tous envie d'aller vers plus de valeur par rapport à notre activité, par rapport à notre environnement, etc. Donc oui, c'est très enthousiasmant et c'est aussi un challenge. Et c'est pour ça qu'à mon sens en tout cas, on doit vraiment l'accompagner et on doit y aller progressivement. sans stigmatiser et vraiment en étant tous conscients qu'au bout du compte, on va tous y gagner.

  • Speaker #0

    Stigmatiser, ça c'est un mot sur lequel j'ai envie de repondir parce qu'aujourd'hui j'ai envie de te demander comment est-ce que ce discours peut trouver une place convenable, qui soit juste, dans cette espèce de broie médiatique qui existe depuis un certain temps. Surtout que... Et on l'observe aussi bien sur le plan historique que sur le plan sociologique en tant que journaliste. La tendance au clivage, elle est de plus en plus prégnante. On doit être pour ou on doit être contre. On en a parlé en préparant cet épisode ensemble. La nuance semble avoir complètement disparu du débat que, soit dit en passant, chers auditeurs, j'évoquais dans le dernier épisode d'Éclats de voix. Donc je vous invite à aller l'écouter. Qu'est-ce que c'est que le débat ? Donc, voilà, comment oser dire que, je cite, le monde numérique a des effets massifs sur l'environnement qui augmente avec l'avènement des systèmes d'intelligence artificielle gourmands en données. Le problème va encore plus loin parce que la mesure traditionnelle des progrès en matière de durabilité, d'efficacité environnementale, est également trempeuse. Ça, c'est Christopher Marquis qui le dit. Et tu es invité à lire d'ailleurs cet article dans un de tes derniers postes. Quand on écrit ou qu'on dit ça, c'est franchement risqué de s'attirer les foudres de tous ceux qui voient dans ce progrès l'avenir de l'humanité, enfin un progrès, une forme de progrès en fait. Et est-ce que tu penses qu'il est quand même possible d'entretenir un débat ? Oui, oui, j'y reviens, cette notion de débat réel, un vrai débat sur cette question de la transition écologique.

  • Speaker #1

    Moi, je partage totalement ton avis. Il n'y a plus de nuance. C'est... toujours dans les extrêmes quand on est sur le discours. Et quand on est sur les extrêmes, automatiquement, on est de nouveau sur la stigmatisation. C'est jamais assez bien, c'est jamais assez, etc. Et finalement, qu'est-ce qui nous indique, en fait, tu fais référence à cet article que j'ai référencé. Son idée, ce n'est pas d'aller contre le progrès. Il est pour le progrès.

  • Speaker #0

    Certainement, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais par contre, il est sur une autre approche du progrès, comme on disait tout à l'heure, et c'est de repenser la manière dont on communique, la manière dont on interagit. Mais là, en l'occurrence, dans l'article, c'était la manière dont on fait du business. Et l'idée, c'était de repenser, par exemple, quand on produit, dès le départ, à la conception. On le sait aujourd'hui, 80% des économies peuvent être faites dès la conception. Parce que dès la conception, tu peux déterminer dans ton produit ce qui va être recyclé, ce qui va être réutilisé, ce qui pourrait être upcyclé. Et donc, c'est une autre manière finalement d'utiliser le progrès, mais toujours dans ce but de revoir, repenser, régénérer. On est en ré. De manière à finalement toujours créer de la valeur. créer la valeur autrement, on est bien d'accord. Et ce qui est très enthousiasmant, c'est la découverte de nouvelles méthodologies, c'est la découverte de nouveaux frameworks, c'est la découverte de nouvelles manières de collaborer. Et c'est tout ça qui fait que finalement, ces thèmes de transition écologique, même si je n'aime pas trop... Parce que quand on parle d'écologie, tout le monde ne parle que planète. Finalement, écologie, il y a de l'écologie humaine aussi.

  • Speaker #0

    Oui, l'écologie de soi. On a besoin de se prendre nous aussi en considération dans l'équation.

  • Speaker #1

    Carrément, on fait partie de cet ensemble. Et on est vraiment sur cette transition de revoir, repenser. Et c'est ça où je trouve que c'est très intéressant. Et où je pense aussi que les entreprises ont un rôle prépondérant. Parce que finalement, nous, à notre niveau, on a un pouvoir d'action qui est certes existant, mais les entreprises ont un niveau supérieur. Et de voir et d'envisager finalement le progrès à ce niveau-là aussi, dans la manière dont j'envisage mon business model de A à Z, et de me concentrer sur chaque étape en essayant de continuer à faire du profit, parce que clairement, on est dans les 3 P, et dans les 3 P, il y a un des P, c'est clairement faire du profit. Pourquoi ? Parce qu'on ne peut pas avoir un développement durable sur une économie qui n'est pas forte. Mais c'est de le voir autrement. Parce que de toute façon, l'ère précédente est terminée. Donc il faut se réinventer.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un message à bien faire passer. L'ère précédente est terminée. Alors, pour toucher le plus grand nombre, parce que si on veut avoir une réflexion qui soit un peu inclusive, on doit tenir compte. des intérêts et des modes de fonctionnement de chacun indigné un individu n'est pas l'autre les uns vont être tout réceptif à un discours de type scientifique d'autres à une lecture certains à une série netflix pour ne pas le citer ou un film un podcast aussi à un podcast assez bien c'est bien bien la course mais alors est ce qu'il faut réinventer le discours à chaque fois surtout que le public effectivement pas toujours le même et puis est ce que étrangement ça irait pas à l'encontre des théories de ralentissement de l'écologie au sens où on vient de le dire, un vaste pas, juste l'écologie planétaire.

  • Speaker #1

    On a tous une manière d'apprendre, de s'informer qui est différente. Ça, on ne peut pas nier. Donc le fait qu'il y ait un podcast, un livre, d'ailleurs il y a de très bonnes références de livres à lire, une émission télé, potentiellement une série Netflix. En soi, le média à travers lequel le message passe, tant qu'il atteint sa cible, très bien. Par contre, c'est le message qui est important. Et par rapport à ça, je pense qu'on peut véhiculer le message de manière différente suivant la cible. Et ce n'est clairement pas à toi que je vais apprendre ça. Mais la cible doit aussi avoir un esprit critique. On demande aujourd'hui aux entreprises de revoir leur business model pour que ça fasse un impact. positif, etc. Donc de repenser, mais on demande aussi aux gens finalement de repenser leur manière de consommer et l'information est une consommation. De repenser la manière dont on choisit ses sources, de repenser la manière dont on écoute ou on lit et pas seulement de la consommation mais aussi de la transformation. Qu'est-ce que je fais avec le livre que je viens de lire ? Comment est-ce que je le mets en pratique ? Est-ce que je peux avoir une discussion sur ça ? Un débat. Et comment est-ce que je peux l'amener finalement à avoir un impact déjà pour moi, impact positif déjà merveilleux, et puis peut-être dans ma bulle après, sans avoir des ambitions de changer le monde à grande échelle, mais vraiment un choix sur comment est-ce que je

  • Speaker #0

    m'informe comment est-ce que je consomme l'information parce qu'aujourd'hui ça reste quand même de la consommation aussi l'information oui bien sûr on le sait très bien c'est ce qu'ont compris certains qui ont envie de nous capter un temps de cerveau phénoménal pour nous délivrer autre chose que de l'information mais juste de l'abrutissement bon soit soit mais

  • Speaker #1

    c'est passionnant en fait ça parce que donc il y a deux semaines non un peu plus il y avait il y a eu un événement à Luxembourg, organisée par IMS, qui est l'Océan s'invite à Luxembourg.

  • Speaker #0

    Ah oui, exact.

  • Speaker #1

    Et la première, la séance d'ouverture, c'était un film de One Ocean. Et passionnant, d'accord, vraiment super intéressant. Et après, il y a eu un débat. Un des messages, c'était vraiment choisissez vos sources, choisissez qui vous écoutez, parce qu'il y a du greenwashing à gogo, et... Ça c'est risqué en fait, parce que de par le greenwashing, et on en revient à ce qu'on disait tout à l'heure, plus on écoute ce genre de sources-là, plus on est stigmatisé, plus on a peur, moins on agit, et plus on réfute aussi, plus on repousse justement des tentatives progressistes d'essayer d'entrer plus facilement dans cette nouvelle économie.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis est intéressant parce que moi, du point de vue de l'ancienne journaliste que je suis, il y a aussi cette notion importante de ne pas prendre pour argent comptant l'information telle qu'on nous la délivre. Et là, je ne parle pas de celle qui la retransmet au public, je parle de celui qui l'aimait et que souvent il est important de soulever la petite carpet, le petit topping, pour aller voir ce qui se cache derrière tout ce qu'on nous propose. Donc effectivement, c'est ce fameux greenwashing, pour ne parler que de lui, qui est sorti à gogo à coup de marketing et de belles images, qui nous ferait dire Waouh ! Mais en fait, cette entreprise est engagée dans une vraie démarche. Et en réalité, rien du tout. Donc oui, je ne peux qu'appuyer ce que tu viens de dire concernant réfléchir à nos sources. Et d'ailleurs, si tu as envie, dans les notes de l'épisode, on pourra mettre quelques ouvrages que tu recommandes. Et puis, il faut aussi sortir de cette idée que soyons honnêtes avec nous-mêmes. On aimerait tous, tous, avoir des solutions miracles à tous nos problèmes, qu'ils soient personnels, environnementaux, sociétaux. Et puis, si possible, si on pouvait le faire sans effort, ce serait le must du must. Mais bon, en fait, la vie, elle nous demande quand même de nous impliquer, de nous engager et de faire... quelque chose qui m'importe aussi, qui est d'élever nos consciences pour être en harmonie avec cette vie qui est là et qu'on traverse tous. Alors, j'ai envie de te demander, pourquoi est-ce que c'est si difficile de résister à cet objet brillant ? Alors, je dis comme ça, en vrac, par exemple, la voiture électrique qui va résoudre tous nos problèmes d'émission de CO2, ou bien le robot qui va aspirer tous nos plastiques au fond de l'océan, donc on va continuer à polluer tranquillement, sans aucun problème. ou bien l'ordinateur qui va sauver des arbres alors que c'est pas aussi simple que ça.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est difficile parce que c'est comme ça qu'on a toujours fait.

  • Speaker #0

    Et l'être humain aime ce qui est simple et facile.

  • Speaker #1

    Oui, l'être humain est un être de répétition. Oui. Et c'est ni bien ni mal en fait en soi. C'est comme ça. Par contre, on voit les limites de ce comportement. Ça, on le voit maintenant. Autrement, on n'en serait pas. à ce constat de la planète brûle, il n'y a pas de planète B, de voir des difficultés d'interaction entre les êtres humains, de voir aussi des entreprises qui sont dans des difficultés à créer de la valeur, parce que les ressources se raréfient, parce que les prix augmentent. Il y a tout ce contexte-là aussi. On voit qu'on arrive à une limite de ce modèle. Maintenant, pourquoi c'est difficile ? On a toujours eu l'habitude de faire ça. Et puis, là, c'est quand même la grosse responsabilité qu'on a tous et pour laquelle on va devoir tous faire un peu de courage. Mais bon, l'être humain est aussi un être de courage. Donc, notre histoire nous l'a prouvé.

  • Speaker #0

    C'est rassurant.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on peut quand même se le dire. On demande aux entreprises de repenser leur business model. On demande aussi aux gens de repenser la manière dont ils consomment. Et toujours de se dire, oui, mais quelqu'un passera après moi pour nettoyer. Donc genre ce gros aspirateur merveilleux qui va nettoyer nos océans. Ça, ça ne peut plus exister. Parce que oui, bien sûr, il y aura peut-être un jour cet aspirateur merveilleux qui va nous les nettoyer tous. Mais en soi, pour le produire, cet aspirateur, on aura consommé de la data, on aura consommé des ressources, on aura utilisé du temps de certaines personnes qui auraient peut-être été mieux utilisées ailleurs. Et donc forcément, on repart en fait dans ce modèle. Donc oui, c'est super, c'est merveilleux parce que le progrès est là à ce niveau-là, mais c'est pour corriger quelque chose, un comportement que finalement, on constate qu'il a une limite. et que finalement, et si on est très honnête avec nous-mêmes, on se rend bien compte que oui, on doit changer ce comportement. Pas sur tout, mais sur certains points, oui, c'est clair, oui, bien sûr. Donc ça va nous demander du courage, mais soyons honnêtes aussi, si tu rentres dans n'importe quelle librairie, tu as toujours bien un bouquin de compréhension de tes comportements, de ta capacité comportementale, cognitive, il y a aussi toute cette possibilité. d'en apprendre sur soi et tu parlais d'élever les consciences, ça fait partie de ça aussi. Et je pense que les gens sont prêts, enfin moi en tout cas, mes interactions dans mon travail, avec les différents intervenants auxquels j'ai accès, les gens ont envie, les gens sont prêts. Ce qui leur manque, c'est un accès à une connaissance de framework, de méthodologie, de manière de faire. Ça existe.

  • Speaker #0

    C'est rassurant et puis on peut se dire que cet acte de bravoure, on pourrait l'entamer dès l'école, ce serait bien aussi.

  • Speaker #1

    Ça, ce serait merveilleux, oui. Voilà. Avoir des programmes à l'école.

  • Speaker #0

    Qui invitent les enfants, puis les jeunes à aller dans cette direction pour que finalement ça leur devienne, entre guillemets, naturel, simple et pas anxiogène. Parce que j'ai l'impression que dans ces freins ou ces peurs de changer, il y a aussi ce que tu disais tout à l'heure, cette peur de... perdre alors qu'on peut aussi se développer sous d'autres aspects. L'être humain n'a pas fini de se développer. Je dirais même que son développement est infini s'il veut bien se laisser la peine de se regarder et de s'offrir ce temps de développement. Mais il va être contraint par d'autres considérations extérieures, économiques, écologiques, politiques, si lui-même ne se renforce pas de l'intérieur et n'élève donc pas sa conscience.

  • Speaker #1

    Oui, entièrement d'accord avec toi. Et je pense qu'au-delà de ça, d'une part, on va apprendre à nos jeunes à avoir un aspect critique vis-à-vis d'eux. Critique, pas par la critique, mais par la prise de distance pour pouvoir mieux agir. Mais aussi, à partir du moment donné où ce sera dans les programmes des écoles, en entreprise, on sera aussi obligé de les accueillir avec cette capacité. ça va créer d'autres tables de discussion, ça va créer d'autres idées et finalement la glue, j'ai envie de dire, en bras.

  • Speaker #0

    Et je me rends compte quand même, pour être intervenue récemment dans des lycées, qu'il y a de leur part aussi une envie de changer, mais là ils se heurtent à ok on voudrait bien faire autrement, mais par où on part, par où on passe, qu'est-ce qu'on fait ? On est un peu perdu parce qu'on a aussi beaucoup d'informations contradictoires avec les réseaux sociaux, internet. On a une difficulté à se positionner dans ce monde qui est très justement fluctuant, changeant, parce que quand on passe d'une ère à une autre, on sait très bien que c'est très peu confortable. Mais j'ai foi en l'avenir, comme toi tu as foi en notre courage humain.

  • Speaker #1

    Oui, mais moi j'ai foi aussi en la nouvelle génération. Je pense qu'ils sont volontaires. Je donne cours aussi à l'université et je les vois. Ils sont volontaires, par contre c'est clair qu'il faut pouvoir les accueillir. Et j'en reviens à ce modèle des 3 P, on parle de people, c'est d'accueillir, c'est de discuter, c'est de s'entendre, enfin c'est un petit peu idéologique comme ça, mais ça fait aussi partie de ça.

  • Speaker #0

    Dans certains modèles, dont le modèle bicorps que moi j'utilise en entreprise, il y a tout un pilier sur les gens, sur la manière dont on accueille, on travaille, sur la manière dont on développe les gens. Ça fait aussi partie de cette durabilité.

  • Speaker #1

    Je te remercie, c'est très gentil de m'aider pour la transition vers ma prochaine question. Je voulais reprendre des propos de Timothée Paric. qui est un économiste et qui dit L'échelle nationale est bien trop grande pour permettre une démocratie véritablement participative. Le gros de la transition, selon lui, devra plutôt se jouer à l'échelle des territoires. C'est à l'échelle de la vie quotidienne que l'on peut concrètement discuter avec les gens, que l'on connaît, l'expérience commune concernant le logement, l'alimentation, les inégalités, notre relation à la nature, etc. Pour lui, il va falloir muscler, se réchausser la démocratie, c'est-à-dire des comités de quartier, des groupes de voisins, des commissions régionales d'éthique, des monnaies locales, des cercles de parole, des associations, des coopératives, des parlements de ressources, etc. Donc, ça revient à ce que tu disais juste préalablement, et ton travail à toi concerne surtout les entreprises. Donc, quels sont les leviers pour faire bouger les choses à un niveau ou à un autre pour enclencher cette lame de fond que Timothy Parry appelle de ses voeux ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs leviers, évidemment. Moi, dans mon métier, ce qui m'importe, c'est à chaque fois de trouver le bon modèle adapté à l'environnement de l'entreprise. Déployer tout le temps le même modèle pour toutes les entreprises, ça ne fait pas de sens. En tout cas, pour moi, ça ne fait pas de sens. Ce que je pense, effectivement, c'est que l'entreprise a un très grand rôle à jouer. L'entreprise dans son ensemble, donc l'entreprise, ses fournisseurs, ses clients, ses collaborateurs. ses partenaires en règle générale. Et pour faire bouger les choses, c'est de repenser l'activité de l'entreprise en prenant en compte finalement toutes ses parties prenantes et en les intégrant. Alors bien entendu, on reste dans un modèle entreprise. Il faut un capitaine de bateau, il faut quelqu'un qui prenne des décisions, il faut une gouvernance, un système décisionnaire qui soit clair. Il faut des idées qui rentrent, qui soient discutées, qui soient débattues, développées et qui soient évaluées en termes de priorité par rapport aux actes stratégiques. Enfin, je veux dire, il y a toute cette complexité-là aussi qu'il ne faut pas oublier. Mais de rentrer les considérations, les idées, les besoins, les challenges de toutes les personnes avec qui je fais du business, qui ont un impact sur mon business, un impact sensible sur mon business. Et... ou mon business a un impact sensible sur eux, ça, c'est un sacré levier parce que ça lève des thématiques pas qui ont été mises sur le tapis, c'est juste qu'en fait, elles n'ont jamais été soulevées. Et donc, de les soulever, ça permet d'en discuter. Alors, évidemment, en entreprise, on aime aussi les chiffres, donc on aime les indicateurs, ça permet de poser des indicateurs. Tout ce qui est mesuré, on a envie de l'améliorer. Donc, ça permet aussi, à un moment donné, à l'entreprise, de repenser, comme on l'a dit tout à l'heure, et de revoir la manière dont elles opèrent. Donc, des leviers, il peut y en avoir plein, il y a plein de modèles. Je veux dire, on a parlé de B Corp, donc il y a un framework intégratif et holistique par rapport à cinq grands piliers d'impact. Il y a les SDGs qu'une entreprise peut utiliser, donc les Sustainable Development Goals. Il y a les IDGs, donc les Inner Development Goals, donc là qui sont plus orientés sur l'humain. Il y a des cadres ISO qui sont disponibles. Il y a plein de frameworks qui existent. Après, chaque entreprise, suivant ses particularités, va aller vers un modèle plus qu'un autre, va aussi cumuler certains modèles. L'important, au final, c'est que chacun, dans les spécificités de son business model, puisse avoir le framework adapté pour pouvoir agir. Parce que, comme tu l'as dit tout à l'heure, ce qui est souvent difficile, c'est de faire le premier pas. une fois qu'on a fait le premier pas généralement l'inertie se met en place quand on est bloqué on a besoin d'un petit refill d'idées, de motivation etc. et ça ça vient aussi avec les frameworks, ça vient avec des ID marketplace ça vient avec des think tanks et tout ça c'est des concepts qu'on pourrait croire un petit peu sortis du monde des startups qui sont de toute façon sortis du monde des startups mais qui sont clairement réalisables à l'échelle d'une entreprise qu'elles soient petites, moyennes ou grandes. Donc pour moi, un des leviers, c'est vraiment de se concentrer sur quel est le framework que je vais utiliser pour passer à l'action ? Quel est le framework qui est le plus ajusté pour moi, mes objectifs stratégiques ? et là où je veux me trouver dans 5, 10, 15 ans en tant qu'entreprise.

  • Speaker #1

    Donc, pareil, c'est partir de là où on est pour ensuite irradier un peu tout autour et créer un maillage qui va être vertueux finalement.

  • Speaker #0

    Oui, toujours partir d'où on est, toujours faire un état des lieux et de se dire que c'est de là qu'on part. Et d'être très honnête parce que pour repenser et pour avancer, il faut juste être très honnête par rapport à là où on est. C'est clair et net que tous les moyens sont disponibles pour le faire.

  • Speaker #1

    Alors, puisqu'on invite à l'action, tu as parlé d'un premier pas, sans te transformer en publicitaire de la transition ou la durabilité, quel conseil pratico-pratique tu pourrais donner à ceux qui nous écoutent, justement pour se mettre en marche ? Quelle proposition pour que chacun fasse cette fameuse part du colibri, ces petits pas ? Ces petites gouttes d'eau qui forment l'océan.

  • Speaker #0

    Chacun sa part. J'adore cette fable. J'adore cette fable parce qu'en fait, il y a le colibri, il y a la girafe, il y a l'éléphant. Et chacun a un pouvoir d'action à la hauteur de qui il est, de sa place, de ses privilèges. Tout ça intervient. Et par privilège, je n'emploie pas ce terme de manière négative. J'emploie juste ce terme par l'absence d'obstacles. Et on a, toi, moi, on a tous des privilèges différents. des routes sans obstacles, à des niveaux différents, et on peut les utiliser aussi pour avoir un impact positif sur la collectivité. Il n'y a pas de souci par rapport à ça. En termes d'action, de premier pas, de petit pas, qu'on soit un colibri ou finalement un éléphant, ou que sais-je encore, moi je dirais dans un premier temps, c'est l'éducation. Moi, je prône. Je prône l'éducation. L'éducation peut se faire par les livres. par toutes les sources dont on a parlé déjà. Je fais aussi un appel finalement aux chefs d'entreprise de juste se poser et mener une réflexion sur Ok, quel est l'état de mon business model aujourd'hui ? et Quelles sont les actions que là, aujourd'hui, maintenant, je peux déjà mener ? Et quand on fait déjà ça, on se rend compte qu'on peut déjà mener beaucoup de choses. Bien sûr, il faut l'intégrer dans un plan, dans une stratégie, et mener des actions cohérentes, etc. C'est pas... Ça ne se fait pas comme ça, mais je veux dire, à partir du moment donné où on fait cet état des lieux et qu'on fait un plan, on y va. Et puis après, je ferai un appel à chacun, entrepreneur, collaborateur dans une entreprise, de lui aussi faire cette démarche et de dire, ok, je travaille dans une entreprise, je vois que ceci peut être amélioré, etc. Est-ce que je ne peux pas devenir un ambassadeur finalement et essayer d'aller parler à mon manager, essayer d'aller parler au chef de l'entreprise, au chef du département, que sais-je, comment l'entreprise est. et structuré, et d'essayer de créer en fait cette discussion par rapport à ça. Il n'y a pas de remède miracle, on est bien d'accord, et il y a certainement des initiatives qui n'aboutiront pas, mais l'idée c'est déjà de se mettre en mouvement. Le mouvement crée la solution. Donc déjà à ce niveau-là, c'est de se mettre en mouvement, et de se dire ok, moi je prends un aspect, je regarde, comment est-ce que je peux devenir ambassadeur de ça ? Et finalement... si on se considère tous comme des ambassadeurs à un moment donné ou à un autre, on fait sa part

  • Speaker #1

    Ah c'est bien ce mot d'ambassadeur ambassaderie, ça me plaît bien c'est classe Ah c'est hyper chouette Est-ce que avant de conclure cet épisode il y a quelque chose que tu as envie d'ajouter ?

  • Speaker #0

    Je ne voudrais pas ajouter quelque chose de plus je voudrais vraiment par contre apporter beaucoup d'emphase sur le fait que c'est important de dédiaboliser Merci déstigmatisés et que les solutions existent. Je pense à, on les mettra dans les notes de l'épisode, mais je pense à des entreprises comme Team for the Planet qui proposent des projets à réaliser en collaboration avec des scientifiques, en collaboration avec des entrepreneurs, en collaboration avec des professeurs, des instituteurs, des institutrices, vraiment parce que l'idée c'est qu'il y ait de moins en moins d'individualisme et que... on collabore et que finalement on devienne des ambassadeurs mais collaboratifs.

  • Speaker #1

    Beau projet pour notre société de demain. Voilà, une fois qu'on aura écouté cet épisode on repart joyeux, heureux et on se dit allez hop je vais aller prendre ma petite pelle et j'y vais. Merci beaucoup Sylvia, c'était très enrichissant de t'écouter et chers auditeurs, je suis certaine que vous avez apprécié. N'hésitez pas à aller relire les notes de l'épisode justement pour avoir toutes les références qu'on pourra vous... Donnez à les suivre pour vous informer.

  • Speaker #0

    Merci, Anne-Claire.

  • Speaker #1

    Merci, Sylvia. À l'issue de cet entretien, il ne vous aura pas échappé combien Sylvia est passionnée, convaincue tout en étant posée. quand elle expose quelque chose. Voilà d'excellents ingrédients pour une communication qui engage, qui donne envie de s'impliquer, qui ouvre le dialogue, une prise de parole, même s'il n'y a pas forcément d'adhésion préalable, qui donne envie de l'écouter. Et la preuve est que, du coup, ces sujets parfaitement délicats et inconfortables peuvent être évoqués par des sujets qui sont très importants. parfaitement devenir audibles, devenir visibles et devenir compréhensibles. Pour plus d'informations, je vous invite à consulter les notes de l'épisode qui sont enrichies des propositions de Sylvia dont elle nous a parlé pendant l'épisode et puis dans lesquelles vous retrouverez aussi les références que nous avons citées. Je vous invite aussi à aller réécouter les épisodes d'Akham, le podcast que je co-animais avec Camille sous moi avant Éclat de voix, parmi lesquels vous pouvez aller retrouver les déclics de 1 à 6 spéciaux RSE et l'épisode 17 avec Nancy Thomas, qui est directrice à Luxembourg de l'IMS, Inspiring More Sustainability. Avec tout cela, vous en saurez vraiment davantage. Et puis surtout, surtout si vous avez aimé et apprécié cet épisode. Un. diffusez le, partagez le et puis deux je vous remercie du fond du coeur de soutenir Eclat de voix en prenant vraiment le temps de mettre un petit commentaire des étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée et particulièrement sur Apple et sur Spotify cela m'est vraiment très utile et après tout cela je vous souhaite des éclats de voix responsables et

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Épisode 28 – Certains sujets sont sensibles et parfois délicats à aborder. Les questions de transition écologique comme économique en font partie. Non seulement parce que cela implique un changement auquel nous n’aspirons pas forcément, mais aussi parce que les discours sont souvent emprunts d’inquiétude ou de culpabilité qui n’incitent pas à y porter attention.

Sylvia Nitelet, nous présente les choses sous un tout autre angle. Elle nous donne l’exemple d’un discours qui peut être tout à fait porteur et engageant. Elle nous parle de RSE, de nouveaux cadres, de stratégie, de transition, comme d’une force pour créer un impact positif, notamment via des modèles d’entreprise repensés. Elle démystifie la durabilité qui répond aux besoins du « maintenant » sans mettre en péril la réponse à ceux de demain. Elle nous invite à devenir les ambassadeurs d’un monde en mutation, en agissant et en nous questionnant.

Je résumerais son intervention en disant que Sylvia donne envie de s’intéresser à ces thématiques et à ce qu’elles induisent. Ce qui est la preuve que, oui, en étant soi-même, impliqué(e), convaincue, éminemment enthousiaste, il est possible d’ouvrir le dialogue, d’éviter les clichés et de sortir de l’ornière « tout blanc ou tout noir ».

Puisque nous devons remettre en cause des convictions profondément enracinées dans une réalité et dans un imaginaire collectif, repenser le récit autour de ces questions est urgent si l’on veut embarquer le plus grand nombre vers une économie qui dépasse actuellement la biocapacité des écosystèmes à une économie induisant un état de soutenabilité.

Parmi les leviers, chacun d’entre nous et chaque entreprise a des cartes en mains et un rôle qu’il peut jouer. Ce qu’il y a d’excitant dans cette aventure, c’est qu'elle fait appel à notre créativité, notre inventivité et qu'elle a pour finalité le bien-être. Qui voudrait s'en passer?

Sylvia, nous y invite avec du délice dans la voix!


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Retrouver Sylvia: https://www.linkedin.com/in/sylvia-nitelet-63714215/

Références:

https://editions-observatoire.com/livre/Reparer-le-futur/343

https://www.barnesandnoble.com/w/grow-the-pie-alex-edmans/1135036955

https://www.oxfamfrance.org/actualite/la-theorie-du-donut-une-nouvelle-economie-est-possible/

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Production: Anne-Claire Delval

Montage: Jean-Michel Gaudron 

Musique: Meydän

 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Éclat de voix, le podcast qui libère la parole, donne envie de s'exprimer et vous guide vers une communication vibrante, percutante, décomplexée, parce qu'elle vient du cœur. Je suis Anne-Claire Delval, ancienne journaliste, modératrice, facilitatrice de prises de paroles engagées. Ici, je vous donne de l'impulsion, des pistes concrètes pour que vous osiez porter haut et fort vos convictions, vos projets, vos idées. Je vous tends aussi le micro, comme c'est le cas aujourd'hui, pour que, par l'exemple, vous puissiez montrer comment aborder des sujets parfois délicats. Allez, César, ouvre-toi ! Bon, je vais commencer par enfoncer une porte ouverte. Oui, comme je le disais juste avant, il y a des sujets plus ou moins faciles à aborder, plus ou moins sensibles, plus ou moins polémiques. Les questions de transition écologique et économique en sont, parce qu'elles impliquent un questionnement en profondeur que nous aimerions tant pouvoir éviter. Parce que là, maintenant, tout de suite, nous avons bien d'autres préoccupations. Parce que nous n'y adhérons pas, tout simplement, parce que nous vivons dans une société dite moderne de progrès occidental intenté. cantinet supérieur, soyons honnêtes s'il vous plaît, je ferme les guillemets, qui nous a installés dans un confort certain, mais qui n'est plus si certain que cela pour bon nombre d'entre nous, et que nous n'avons aucunement envie de remettre en cause nos modèles qui sont connus, performants, qui ont fait leur preuve, pensons-nous, et qui sont pourtant éculés, mais encore une fois connus. D'un autre côté, il y a ceux qui y croient à cette transition, qui l'implorent, ce changement au nom d'une planète qui s'épuise, tout autant que ses occupants d'ailleurs, qui agitent des chiffres, des drapeaux rouges, des statistiques dans tous les sens, de toutes sortes, ce qui crée parfois une forme d'anxiété qui, du coup, est repoussante à laquelle rares sont ceux qui ont vraiment envie d'adhérer. Alors, je dirais que d'une manière assez simpliste, On pourrait résumer la situation en constatant que, dans les deux cas, le moteur est celui de la peur. Et cette peur est toujours, absolument toujours, mauvaise conseillère, qu'on se le dise une bonne fois pour toutes. Chaque fois que quelqu'un essaye de vous faire prendre une décision en agitant ce puissant argument, méfiance. Hormis pour des cas de réelle urgence, interrogez-vous, questionnez. Activez votre discernement, relativisez avant de prendre position, d'acheter, d'agir, d'intervenir ou de faire quoi que ce soit quand on vous met la peur sur un plateau. Alors comment aborder de façon constructive en proposant de réelles perspectives cette transition qui inquiète ? Parce que nous n'avons pas de référence en la matière. Mais finalement, ça peut quand même s'avérer aussi une aventure plutôt exaltante parce qu'il y a tout à créer. à imaginer, à explorer. À nous les feuilles vierges blanches, à nous la créativité, entreprise comme particulier d'ailleurs. Alors pour cela, eh bien je vous propose d'écouter Sylvia Nittelet, qui est B-Leader et qui accompagne les entreprises dans le développement de leur business model et de leur stratégie autour des piliers de la RSE. R-S-E Alors attendez, qu'est-ce que c'est que la RSE ? Eh bien c'est la responsabilité sociétale des entreprises. C'est une démarche qui pour l'heure est encore volontaire et qui, pour la résumer très grossièrement, permet la mise en pratique du développement durable par les entreprises qui cherchent à avoir un impact positif sur la société, à respecter l'environnement tout en restant économiquement viable. Ça, c'est important, le économiquement viable. Bonjour Sylvia, merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Bonjour Anne-Claire, écoute avec plaisir, je suis ravie d'intervenir sur ton podcast.

  • Speaker #0

    Alors, comment est-ce qu'on embarque avec enthousiasme nos auditeurs, et puis tout le monde d'ailleurs, vers une organisation qui va se déployer autrement qu'en répondant au productivisme, au consumérisme ? Voilà, marchandisation, c'est un grand sujet.

  • Speaker #1

    Je suis entièrement d'accord avec toi, c'est un grand sujet. Pour ce faire, moi, j'utilise toujours une voix simple, qui parle évidemment de durabilité, qui... est une voie qui nous concerne tous et c'est la voie de l'économie. Parler d'économie, c'est parler de ce qu'on vit tous au quotidien. C'est à travers notre consommation, à travers notre métier, c'est à travers notre relation avec notre entreprise, avec les personnes qui nous entourent, avec les pouvoirs publics, etc. Et aujourd'hui, avec l'inflation, avec la transformation au niveau de nos emplois, avec les mouvements sociaux, on peut constater que notre environnement économique se transforme. C'est propre à l'économie évidemment de se transformer, je veux dire on passe à travers différents cycles économiques, on est passé du primaire au secondaire au tertiaire etc. Et donc la durabilité, donc faire en sorte que les besoins d'aujourd'hui soient répandus sans mettre en péril la réponse aux besoins de demain, donc c'est ça la durabilité. nous amène dans un nouveau cycle économique. Et par là, on peut dire finalement qu'on va arriver dans une nouvelle manière de considérer l'économie, une nouvelle pleine de jeux avec des nouvelles règles, et où chacun de nous va finalement devenir un acteur économique. Et pour répondre à ta question sur autrement que le productivisme, le consumérisme ou la marchandisation, Les trois piliers du développement durable, c'est le people, profit ou prosperity et planète. Les gens, la prospérité et le profit et la planète. Et de par ça, on devient en fait, nous en tant que personnes, mais la planète aussi. Plutôt que de devenir des ressources, on devient des acteurs.

  • Speaker #0

    C'est intéressant comme point de vue, ça veut dire qu'on change. On ne garde pas les mêmes tout à fait. On a compris, on change de fonctionnement, mais surtout on change de perspective.

  • Speaker #1

    Exactement, on change de perspective. On fait en sorte que, enfin on fait en sorte, je veux dire, on rentre dans cette nouvelle ère finalement, donc on est embarqué là-dedans. Et on se rend compte qu'on va vers un changement d'habitude qui effectivement nous emmène vers, on reste avec des ressources. Donc effectivement... L'air pour créer l'électricité, le soleil pour créer l'électricité, tout ça ce sont des ressources. Mais qu'en même temps, on doit prendre en considération le bien-être et faire en sorte qu'on régénère, ou en tout cas, on ne détruit plus pour faire en sorte que ce soit encore là et que ces ressources puissent servir de réponse aux besoins de demain. Donc on rentre dans une régénération.

  • Speaker #0

    Régénération, un mot. Je t'ai entendu parler de régénération, je t'ai entendu parler de changement, je t'ai entendu parler de prospérité, de profit. Le vocabulaire qu'on emploie, on le sait très bien, ça a un impact considérable parce qu'il est constamment emprunt pour tout le monde d'émotions. Il est associé à du vécu, une histoire personnelle, une histoire collective. Alors, pour inviter à repenser les modèles comme tu es en train de le faire, est-ce qu'il est préférable ? d'aller puiser dans un registre qui existe déjà, mais forcément qui est connoté, comme on entend parfois parler de décroissance, d'ennui ou d'autres thématiques qui peuvent sembler ringardes, parce que justement elles sont connotées, ou est-ce qu'il est plus pertinent d'employer d'autres mots, de choisir de dire les choses autrement, quitte à, pourquoi pas... parce que c'est très à la mode depuis un certain temps, j'ai déjà fait des études là-dessus quand j'étais à l'UNIF, des néologismes. J'aime bien les néologismes.

  • Speaker #1

    Personnellement, je ne suis pas pour ce mot décroissance. Ça, c'est clair. Parce que je trouve que dans décroissance, c'est très négatif. Qui a envie, à un moment donné, de voir décroître son patrimoine ? Qui a envie de voir décroître son pouvoir d'achat ? Enfin, je ne pense pas.

  • Speaker #0

    C'est un peu malheureux.

  • Speaker #1

    Dis donc, ça ne me réjouit pas, moi ! Si tu me dis, moi, décroissance, c'est clair que je vais freiner à deux mains. Je vais dire, un an, décroissance. Si tu me dis, on va faire autrement, je vais commencer à t'écouter. Et puis, si tu me dis, on va faire progressivement, on va aller vers ce nouveau modèle de manière progressive, là, je trouve que c'est beaucoup plus parlant. Et on n'est pas obligé de parler de décroissance. Donc, on peut... effectivement réutiliser ce terme de on va vers une nouvelle économie comme on l'a fait à travers tous les cycles historiques. Et pour ce faire, on va y aller. progressivement parce qu'on doit changer nos manières d'être etc. Par contre ce qui est primordial d'associer à cette durabilité et à cette nouvelle ère c'est que l'objectif c'est de créer de la prospérité, ça fait partie des trois P, c'est People, Profit and Prosperity and Planet, mais de la prospérité, de la création de valeur aussi pour les personnes qui contribuent donc pour les people et pour la planète.

  • Speaker #0

    Finalement, il y a un côté assez... enfin bon, c'est moi qui parle, je parle juste pour moi, mais assez joyeux dans cette histoire. Il y a un côté assez curieux. Enfin, moi, je me dis chouette, chouette, on va faire du nouveau. C'est un peu sympa de ne pas toujours faire la même chose. Mais il y a des gens qui auront, eux, plutôt des freins ou des peurs, pas possible à se dire mais non, non, mais moi, je suis bien là, surtout ne rien changer. De toute façon... On n'a pas vraiment le choix, je dirais, vu de l'extérieur en tout cas, même si moi je n'ai pas cette approche économique, ce n'est pas mon métier, mais on le ressent, on le voit. Et puis même sur les êtres humains, tu as parlé de people, on voit bien le nombre de gens qui sont en train de s'écouler de fatigue, de stress, de burn-out. Ce n'est pas un hasard, ça n'arrive pas comme ça miraculeusement, tout à coup, la maladie du siècle, on l'a quand même généré. Donc aller vers quelque chose qui va nous rendre mieux, je me dis, il y a de l'âme, let's go. mais ça peut effectivement être anxiogène si c'est communiqué d'une manière effectivement comme tu viens de le démontrer qui va pas très attrayante quoi effectivement mais non on n'a pas envie de on n'a pas envie de ratisser je suis pas très grande mais j'aimerais pas être encore plus petite non

  • Speaker #1

    mais c'est clair et en plus de ça quand on parle de décroissance finalement on parle essentiellement de financier oui et en soit la nouvelle vague vers laquelle on va, cette nouvelle phase économique, enfin vers laquelle on va, on y est, mais je veux dire on en est au début. En fait, elle se matérialise par une volonté de mieux-être. Et donc effectivement, on va vers une société où on considère effectivement qu'on va créer de la valeur, on va créer du profit, on va créer de la prospérité. Et donc dans la prospérité, il y a mieux-être. Et si on le regarde comme ça, on a tous envie de ça, on a tous envie d'aller vers du mieux-être, on a tous envie d'aller vers plus de valeur par rapport à notre activité, par rapport à notre environnement, etc. Donc oui, c'est très enthousiasmant et c'est aussi un challenge. Et c'est pour ça qu'à mon sens en tout cas, on doit vraiment l'accompagner et on doit y aller progressivement. sans stigmatiser et vraiment en étant tous conscients qu'au bout du compte, on va tous y gagner.

  • Speaker #0

    Stigmatiser, ça c'est un mot sur lequel j'ai envie de repondir parce qu'aujourd'hui j'ai envie de te demander comment est-ce que ce discours peut trouver une place convenable, qui soit juste, dans cette espèce de broie médiatique qui existe depuis un certain temps. Surtout que... Et on l'observe aussi bien sur le plan historique que sur le plan sociologique en tant que journaliste. La tendance au clivage, elle est de plus en plus prégnante. On doit être pour ou on doit être contre. On en a parlé en préparant cet épisode ensemble. La nuance semble avoir complètement disparu du débat que, soit dit en passant, chers auditeurs, j'évoquais dans le dernier épisode d'Éclats de voix. Donc je vous invite à aller l'écouter. Qu'est-ce que c'est que le débat ? Donc, voilà, comment oser dire que, je cite, le monde numérique a des effets massifs sur l'environnement qui augmente avec l'avènement des systèmes d'intelligence artificielle gourmands en données. Le problème va encore plus loin parce que la mesure traditionnelle des progrès en matière de durabilité, d'efficacité environnementale, est également trempeuse. Ça, c'est Christopher Marquis qui le dit. Et tu es invité à lire d'ailleurs cet article dans un de tes derniers postes. Quand on écrit ou qu'on dit ça, c'est franchement risqué de s'attirer les foudres de tous ceux qui voient dans ce progrès l'avenir de l'humanité, enfin un progrès, une forme de progrès en fait. Et est-ce que tu penses qu'il est quand même possible d'entretenir un débat ? Oui, oui, j'y reviens, cette notion de débat réel, un vrai débat sur cette question de la transition écologique.

  • Speaker #1

    Moi, je partage totalement ton avis. Il n'y a plus de nuance. C'est... toujours dans les extrêmes quand on est sur le discours. Et quand on est sur les extrêmes, automatiquement, on est de nouveau sur la stigmatisation. C'est jamais assez bien, c'est jamais assez, etc. Et finalement, qu'est-ce qui nous indique, en fait, tu fais référence à cet article que j'ai référencé. Son idée, ce n'est pas d'aller contre le progrès. Il est pour le progrès.

  • Speaker #0

    Certainement, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais par contre, il est sur une autre approche du progrès, comme on disait tout à l'heure, et c'est de repenser la manière dont on communique, la manière dont on interagit. Mais là, en l'occurrence, dans l'article, c'était la manière dont on fait du business. Et l'idée, c'était de repenser, par exemple, quand on produit, dès le départ, à la conception. On le sait aujourd'hui, 80% des économies peuvent être faites dès la conception. Parce que dès la conception, tu peux déterminer dans ton produit ce qui va être recyclé, ce qui va être réutilisé, ce qui pourrait être upcyclé. Et donc, c'est une autre manière finalement d'utiliser le progrès, mais toujours dans ce but de revoir, repenser, régénérer. On est en ré. De manière à finalement toujours créer de la valeur. créer la valeur autrement, on est bien d'accord. Et ce qui est très enthousiasmant, c'est la découverte de nouvelles méthodologies, c'est la découverte de nouveaux frameworks, c'est la découverte de nouvelles manières de collaborer. Et c'est tout ça qui fait que finalement, ces thèmes de transition écologique, même si je n'aime pas trop... Parce que quand on parle d'écologie, tout le monde ne parle que planète. Finalement, écologie, il y a de l'écologie humaine aussi.

  • Speaker #0

    Oui, l'écologie de soi. On a besoin de se prendre nous aussi en considération dans l'équation.

  • Speaker #1

    Carrément, on fait partie de cet ensemble. Et on est vraiment sur cette transition de revoir, repenser. Et c'est ça où je trouve que c'est très intéressant. Et où je pense aussi que les entreprises ont un rôle prépondérant. Parce que finalement, nous, à notre niveau, on a un pouvoir d'action qui est certes existant, mais les entreprises ont un niveau supérieur. Et de voir et d'envisager finalement le progrès à ce niveau-là aussi, dans la manière dont j'envisage mon business model de A à Z, et de me concentrer sur chaque étape en essayant de continuer à faire du profit, parce que clairement, on est dans les 3 P, et dans les 3 P, il y a un des P, c'est clairement faire du profit. Pourquoi ? Parce qu'on ne peut pas avoir un développement durable sur une économie qui n'est pas forte. Mais c'est de le voir autrement. Parce que de toute façon, l'ère précédente est terminée. Donc il faut se réinventer.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un message à bien faire passer. L'ère précédente est terminée. Alors, pour toucher le plus grand nombre, parce que si on veut avoir une réflexion qui soit un peu inclusive, on doit tenir compte. des intérêts et des modes de fonctionnement de chacun indigné un individu n'est pas l'autre les uns vont être tout réceptif à un discours de type scientifique d'autres à une lecture certains à une série netflix pour ne pas le citer ou un film un podcast aussi à un podcast assez bien c'est bien bien la course mais alors est ce qu'il faut réinventer le discours à chaque fois surtout que le public effectivement pas toujours le même et puis est ce que étrangement ça irait pas à l'encontre des théories de ralentissement de l'écologie au sens où on vient de le dire, un vaste pas, juste l'écologie planétaire.

  • Speaker #1

    On a tous une manière d'apprendre, de s'informer qui est différente. Ça, on ne peut pas nier. Donc le fait qu'il y ait un podcast, un livre, d'ailleurs il y a de très bonnes références de livres à lire, une émission télé, potentiellement une série Netflix. En soi, le média à travers lequel le message passe, tant qu'il atteint sa cible, très bien. Par contre, c'est le message qui est important. Et par rapport à ça, je pense qu'on peut véhiculer le message de manière différente suivant la cible. Et ce n'est clairement pas à toi que je vais apprendre ça. Mais la cible doit aussi avoir un esprit critique. On demande aujourd'hui aux entreprises de revoir leur business model pour que ça fasse un impact. positif, etc. Donc de repenser, mais on demande aussi aux gens finalement de repenser leur manière de consommer et l'information est une consommation. De repenser la manière dont on choisit ses sources, de repenser la manière dont on écoute ou on lit et pas seulement de la consommation mais aussi de la transformation. Qu'est-ce que je fais avec le livre que je viens de lire ? Comment est-ce que je le mets en pratique ? Est-ce que je peux avoir une discussion sur ça ? Un débat. Et comment est-ce que je peux l'amener finalement à avoir un impact déjà pour moi, impact positif déjà merveilleux, et puis peut-être dans ma bulle après, sans avoir des ambitions de changer le monde à grande échelle, mais vraiment un choix sur comment est-ce que je

  • Speaker #0

    m'informe comment est-ce que je consomme l'information parce qu'aujourd'hui ça reste quand même de la consommation aussi l'information oui bien sûr on le sait très bien c'est ce qu'ont compris certains qui ont envie de nous capter un temps de cerveau phénoménal pour nous délivrer autre chose que de l'information mais juste de l'abrutissement bon soit soit mais

  • Speaker #1

    c'est passionnant en fait ça parce que donc il y a deux semaines non un peu plus il y avait il y a eu un événement à Luxembourg, organisée par IMS, qui est l'Océan s'invite à Luxembourg.

  • Speaker #0

    Ah oui, exact.

  • Speaker #1

    Et la première, la séance d'ouverture, c'était un film de One Ocean. Et passionnant, d'accord, vraiment super intéressant. Et après, il y a eu un débat. Un des messages, c'était vraiment choisissez vos sources, choisissez qui vous écoutez, parce qu'il y a du greenwashing à gogo, et... Ça c'est risqué en fait, parce que de par le greenwashing, et on en revient à ce qu'on disait tout à l'heure, plus on écoute ce genre de sources-là, plus on est stigmatisé, plus on a peur, moins on agit, et plus on réfute aussi, plus on repousse justement des tentatives progressistes d'essayer d'entrer plus facilement dans cette nouvelle économie.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis est intéressant parce que moi, du point de vue de l'ancienne journaliste que je suis, il y a aussi cette notion importante de ne pas prendre pour argent comptant l'information telle qu'on nous la délivre. Et là, je ne parle pas de celle qui la retransmet au public, je parle de celui qui l'aimait et que souvent il est important de soulever la petite carpet, le petit topping, pour aller voir ce qui se cache derrière tout ce qu'on nous propose. Donc effectivement, c'est ce fameux greenwashing, pour ne parler que de lui, qui est sorti à gogo à coup de marketing et de belles images, qui nous ferait dire Waouh ! Mais en fait, cette entreprise est engagée dans une vraie démarche. Et en réalité, rien du tout. Donc oui, je ne peux qu'appuyer ce que tu viens de dire concernant réfléchir à nos sources. Et d'ailleurs, si tu as envie, dans les notes de l'épisode, on pourra mettre quelques ouvrages que tu recommandes. Et puis, il faut aussi sortir de cette idée que soyons honnêtes avec nous-mêmes. On aimerait tous, tous, avoir des solutions miracles à tous nos problèmes, qu'ils soient personnels, environnementaux, sociétaux. Et puis, si possible, si on pouvait le faire sans effort, ce serait le must du must. Mais bon, en fait, la vie, elle nous demande quand même de nous impliquer, de nous engager et de faire... quelque chose qui m'importe aussi, qui est d'élever nos consciences pour être en harmonie avec cette vie qui est là et qu'on traverse tous. Alors, j'ai envie de te demander, pourquoi est-ce que c'est si difficile de résister à cet objet brillant ? Alors, je dis comme ça, en vrac, par exemple, la voiture électrique qui va résoudre tous nos problèmes d'émission de CO2, ou bien le robot qui va aspirer tous nos plastiques au fond de l'océan, donc on va continuer à polluer tranquillement, sans aucun problème. ou bien l'ordinateur qui va sauver des arbres alors que c'est pas aussi simple que ça.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est difficile parce que c'est comme ça qu'on a toujours fait.

  • Speaker #0

    Et l'être humain aime ce qui est simple et facile.

  • Speaker #1

    Oui, l'être humain est un être de répétition. Oui. Et c'est ni bien ni mal en fait en soi. C'est comme ça. Par contre, on voit les limites de ce comportement. Ça, on le voit maintenant. Autrement, on n'en serait pas. à ce constat de la planète brûle, il n'y a pas de planète B, de voir des difficultés d'interaction entre les êtres humains, de voir aussi des entreprises qui sont dans des difficultés à créer de la valeur, parce que les ressources se raréfient, parce que les prix augmentent. Il y a tout ce contexte-là aussi. On voit qu'on arrive à une limite de ce modèle. Maintenant, pourquoi c'est difficile ? On a toujours eu l'habitude de faire ça. Et puis, là, c'est quand même la grosse responsabilité qu'on a tous et pour laquelle on va devoir tous faire un peu de courage. Mais bon, l'être humain est aussi un être de courage. Donc, notre histoire nous l'a prouvé.

  • Speaker #0

    C'est rassurant.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on peut quand même se le dire. On demande aux entreprises de repenser leur business model. On demande aussi aux gens de repenser la manière dont ils consomment. Et toujours de se dire, oui, mais quelqu'un passera après moi pour nettoyer. Donc genre ce gros aspirateur merveilleux qui va nettoyer nos océans. Ça, ça ne peut plus exister. Parce que oui, bien sûr, il y aura peut-être un jour cet aspirateur merveilleux qui va nous les nettoyer tous. Mais en soi, pour le produire, cet aspirateur, on aura consommé de la data, on aura consommé des ressources, on aura utilisé du temps de certaines personnes qui auraient peut-être été mieux utilisées ailleurs. Et donc forcément, on repart en fait dans ce modèle. Donc oui, c'est super, c'est merveilleux parce que le progrès est là à ce niveau-là, mais c'est pour corriger quelque chose, un comportement que finalement, on constate qu'il a une limite. et que finalement, et si on est très honnête avec nous-mêmes, on se rend bien compte que oui, on doit changer ce comportement. Pas sur tout, mais sur certains points, oui, c'est clair, oui, bien sûr. Donc ça va nous demander du courage, mais soyons honnêtes aussi, si tu rentres dans n'importe quelle librairie, tu as toujours bien un bouquin de compréhension de tes comportements, de ta capacité comportementale, cognitive, il y a aussi toute cette possibilité. d'en apprendre sur soi et tu parlais d'élever les consciences, ça fait partie de ça aussi. Et je pense que les gens sont prêts, enfin moi en tout cas, mes interactions dans mon travail, avec les différents intervenants auxquels j'ai accès, les gens ont envie, les gens sont prêts. Ce qui leur manque, c'est un accès à une connaissance de framework, de méthodologie, de manière de faire. Ça existe.

  • Speaker #0

    C'est rassurant et puis on peut se dire que cet acte de bravoure, on pourrait l'entamer dès l'école, ce serait bien aussi.

  • Speaker #1

    Ça, ce serait merveilleux, oui. Voilà. Avoir des programmes à l'école.

  • Speaker #0

    Qui invitent les enfants, puis les jeunes à aller dans cette direction pour que finalement ça leur devienne, entre guillemets, naturel, simple et pas anxiogène. Parce que j'ai l'impression que dans ces freins ou ces peurs de changer, il y a aussi ce que tu disais tout à l'heure, cette peur de... perdre alors qu'on peut aussi se développer sous d'autres aspects. L'être humain n'a pas fini de se développer. Je dirais même que son développement est infini s'il veut bien se laisser la peine de se regarder et de s'offrir ce temps de développement. Mais il va être contraint par d'autres considérations extérieures, économiques, écologiques, politiques, si lui-même ne se renforce pas de l'intérieur et n'élève donc pas sa conscience.

  • Speaker #1

    Oui, entièrement d'accord avec toi. Et je pense qu'au-delà de ça, d'une part, on va apprendre à nos jeunes à avoir un aspect critique vis-à-vis d'eux. Critique, pas par la critique, mais par la prise de distance pour pouvoir mieux agir. Mais aussi, à partir du moment donné où ce sera dans les programmes des écoles, en entreprise, on sera aussi obligé de les accueillir avec cette capacité. ça va créer d'autres tables de discussion, ça va créer d'autres idées et finalement la glue, j'ai envie de dire, en bras.

  • Speaker #0

    Et je me rends compte quand même, pour être intervenue récemment dans des lycées, qu'il y a de leur part aussi une envie de changer, mais là ils se heurtent à ok on voudrait bien faire autrement, mais par où on part, par où on passe, qu'est-ce qu'on fait ? On est un peu perdu parce qu'on a aussi beaucoup d'informations contradictoires avec les réseaux sociaux, internet. On a une difficulté à se positionner dans ce monde qui est très justement fluctuant, changeant, parce que quand on passe d'une ère à une autre, on sait très bien que c'est très peu confortable. Mais j'ai foi en l'avenir, comme toi tu as foi en notre courage humain.

  • Speaker #1

    Oui, mais moi j'ai foi aussi en la nouvelle génération. Je pense qu'ils sont volontaires. Je donne cours aussi à l'université et je les vois. Ils sont volontaires, par contre c'est clair qu'il faut pouvoir les accueillir. Et j'en reviens à ce modèle des 3 P, on parle de people, c'est d'accueillir, c'est de discuter, c'est de s'entendre, enfin c'est un petit peu idéologique comme ça, mais ça fait aussi partie de ça.

  • Speaker #0

    Dans certains modèles, dont le modèle bicorps que moi j'utilise en entreprise, il y a tout un pilier sur les gens, sur la manière dont on accueille, on travaille, sur la manière dont on développe les gens. Ça fait aussi partie de cette durabilité.

  • Speaker #1

    Je te remercie, c'est très gentil de m'aider pour la transition vers ma prochaine question. Je voulais reprendre des propos de Timothée Paric. qui est un économiste et qui dit L'échelle nationale est bien trop grande pour permettre une démocratie véritablement participative. Le gros de la transition, selon lui, devra plutôt se jouer à l'échelle des territoires. C'est à l'échelle de la vie quotidienne que l'on peut concrètement discuter avec les gens, que l'on connaît, l'expérience commune concernant le logement, l'alimentation, les inégalités, notre relation à la nature, etc. Pour lui, il va falloir muscler, se réchausser la démocratie, c'est-à-dire des comités de quartier, des groupes de voisins, des commissions régionales d'éthique, des monnaies locales, des cercles de parole, des associations, des coopératives, des parlements de ressources, etc. Donc, ça revient à ce que tu disais juste préalablement, et ton travail à toi concerne surtout les entreprises. Donc, quels sont les leviers pour faire bouger les choses à un niveau ou à un autre pour enclencher cette lame de fond que Timothy Parry appelle de ses voeux ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs leviers, évidemment. Moi, dans mon métier, ce qui m'importe, c'est à chaque fois de trouver le bon modèle adapté à l'environnement de l'entreprise. Déployer tout le temps le même modèle pour toutes les entreprises, ça ne fait pas de sens. En tout cas, pour moi, ça ne fait pas de sens. Ce que je pense, effectivement, c'est que l'entreprise a un très grand rôle à jouer. L'entreprise dans son ensemble, donc l'entreprise, ses fournisseurs, ses clients, ses collaborateurs. ses partenaires en règle générale. Et pour faire bouger les choses, c'est de repenser l'activité de l'entreprise en prenant en compte finalement toutes ses parties prenantes et en les intégrant. Alors bien entendu, on reste dans un modèle entreprise. Il faut un capitaine de bateau, il faut quelqu'un qui prenne des décisions, il faut une gouvernance, un système décisionnaire qui soit clair. Il faut des idées qui rentrent, qui soient discutées, qui soient débattues, développées et qui soient évaluées en termes de priorité par rapport aux actes stratégiques. Enfin, je veux dire, il y a toute cette complexité-là aussi qu'il ne faut pas oublier. Mais de rentrer les considérations, les idées, les besoins, les challenges de toutes les personnes avec qui je fais du business, qui ont un impact sur mon business, un impact sensible sur mon business. Et... ou mon business a un impact sensible sur eux, ça, c'est un sacré levier parce que ça lève des thématiques pas qui ont été mises sur le tapis, c'est juste qu'en fait, elles n'ont jamais été soulevées. Et donc, de les soulever, ça permet d'en discuter. Alors, évidemment, en entreprise, on aime aussi les chiffres, donc on aime les indicateurs, ça permet de poser des indicateurs. Tout ce qui est mesuré, on a envie de l'améliorer. Donc, ça permet aussi, à un moment donné, à l'entreprise, de repenser, comme on l'a dit tout à l'heure, et de revoir la manière dont elles opèrent. Donc, des leviers, il peut y en avoir plein, il y a plein de modèles. Je veux dire, on a parlé de B Corp, donc il y a un framework intégratif et holistique par rapport à cinq grands piliers d'impact. Il y a les SDGs qu'une entreprise peut utiliser, donc les Sustainable Development Goals. Il y a les IDGs, donc les Inner Development Goals, donc là qui sont plus orientés sur l'humain. Il y a des cadres ISO qui sont disponibles. Il y a plein de frameworks qui existent. Après, chaque entreprise, suivant ses particularités, va aller vers un modèle plus qu'un autre, va aussi cumuler certains modèles. L'important, au final, c'est que chacun, dans les spécificités de son business model, puisse avoir le framework adapté pour pouvoir agir. Parce que, comme tu l'as dit tout à l'heure, ce qui est souvent difficile, c'est de faire le premier pas. une fois qu'on a fait le premier pas généralement l'inertie se met en place quand on est bloqué on a besoin d'un petit refill d'idées, de motivation etc. et ça ça vient aussi avec les frameworks, ça vient avec des ID marketplace ça vient avec des think tanks et tout ça c'est des concepts qu'on pourrait croire un petit peu sortis du monde des startups qui sont de toute façon sortis du monde des startups mais qui sont clairement réalisables à l'échelle d'une entreprise qu'elles soient petites, moyennes ou grandes. Donc pour moi, un des leviers, c'est vraiment de se concentrer sur quel est le framework que je vais utiliser pour passer à l'action ? Quel est le framework qui est le plus ajusté pour moi, mes objectifs stratégiques ? et là où je veux me trouver dans 5, 10, 15 ans en tant qu'entreprise.

  • Speaker #1

    Donc, pareil, c'est partir de là où on est pour ensuite irradier un peu tout autour et créer un maillage qui va être vertueux finalement.

  • Speaker #0

    Oui, toujours partir d'où on est, toujours faire un état des lieux et de se dire que c'est de là qu'on part. Et d'être très honnête parce que pour repenser et pour avancer, il faut juste être très honnête par rapport à là où on est. C'est clair et net que tous les moyens sont disponibles pour le faire.

  • Speaker #1

    Alors, puisqu'on invite à l'action, tu as parlé d'un premier pas, sans te transformer en publicitaire de la transition ou la durabilité, quel conseil pratico-pratique tu pourrais donner à ceux qui nous écoutent, justement pour se mettre en marche ? Quelle proposition pour que chacun fasse cette fameuse part du colibri, ces petits pas ? Ces petites gouttes d'eau qui forment l'océan.

  • Speaker #0

    Chacun sa part. J'adore cette fable. J'adore cette fable parce qu'en fait, il y a le colibri, il y a la girafe, il y a l'éléphant. Et chacun a un pouvoir d'action à la hauteur de qui il est, de sa place, de ses privilèges. Tout ça intervient. Et par privilège, je n'emploie pas ce terme de manière négative. J'emploie juste ce terme par l'absence d'obstacles. Et on a, toi, moi, on a tous des privilèges différents. des routes sans obstacles, à des niveaux différents, et on peut les utiliser aussi pour avoir un impact positif sur la collectivité. Il n'y a pas de souci par rapport à ça. En termes d'action, de premier pas, de petit pas, qu'on soit un colibri ou finalement un éléphant, ou que sais-je encore, moi je dirais dans un premier temps, c'est l'éducation. Moi, je prône. Je prône l'éducation. L'éducation peut se faire par les livres. par toutes les sources dont on a parlé déjà. Je fais aussi un appel finalement aux chefs d'entreprise de juste se poser et mener une réflexion sur Ok, quel est l'état de mon business model aujourd'hui ? et Quelles sont les actions que là, aujourd'hui, maintenant, je peux déjà mener ? Et quand on fait déjà ça, on se rend compte qu'on peut déjà mener beaucoup de choses. Bien sûr, il faut l'intégrer dans un plan, dans une stratégie, et mener des actions cohérentes, etc. C'est pas... Ça ne se fait pas comme ça, mais je veux dire, à partir du moment donné où on fait cet état des lieux et qu'on fait un plan, on y va. Et puis après, je ferai un appel à chacun, entrepreneur, collaborateur dans une entreprise, de lui aussi faire cette démarche et de dire, ok, je travaille dans une entreprise, je vois que ceci peut être amélioré, etc. Est-ce que je ne peux pas devenir un ambassadeur finalement et essayer d'aller parler à mon manager, essayer d'aller parler au chef de l'entreprise, au chef du département, que sais-je, comment l'entreprise est. et structuré, et d'essayer de créer en fait cette discussion par rapport à ça. Il n'y a pas de remède miracle, on est bien d'accord, et il y a certainement des initiatives qui n'aboutiront pas, mais l'idée c'est déjà de se mettre en mouvement. Le mouvement crée la solution. Donc déjà à ce niveau-là, c'est de se mettre en mouvement, et de se dire ok, moi je prends un aspect, je regarde, comment est-ce que je peux devenir ambassadeur de ça ? Et finalement... si on se considère tous comme des ambassadeurs à un moment donné ou à un autre, on fait sa part

  • Speaker #1

    Ah c'est bien ce mot d'ambassadeur ambassaderie, ça me plaît bien c'est classe Ah c'est hyper chouette Est-ce que avant de conclure cet épisode il y a quelque chose que tu as envie d'ajouter ?

  • Speaker #0

    Je ne voudrais pas ajouter quelque chose de plus je voudrais vraiment par contre apporter beaucoup d'emphase sur le fait que c'est important de dédiaboliser Merci déstigmatisés et que les solutions existent. Je pense à, on les mettra dans les notes de l'épisode, mais je pense à des entreprises comme Team for the Planet qui proposent des projets à réaliser en collaboration avec des scientifiques, en collaboration avec des entrepreneurs, en collaboration avec des professeurs, des instituteurs, des institutrices, vraiment parce que l'idée c'est qu'il y ait de moins en moins d'individualisme et que... on collabore et que finalement on devienne des ambassadeurs mais collaboratifs.

  • Speaker #1

    Beau projet pour notre société de demain. Voilà, une fois qu'on aura écouté cet épisode on repart joyeux, heureux et on se dit allez hop je vais aller prendre ma petite pelle et j'y vais. Merci beaucoup Sylvia, c'était très enrichissant de t'écouter et chers auditeurs, je suis certaine que vous avez apprécié. N'hésitez pas à aller relire les notes de l'épisode justement pour avoir toutes les références qu'on pourra vous... Donnez à les suivre pour vous informer.

  • Speaker #0

    Merci, Anne-Claire.

  • Speaker #1

    Merci, Sylvia. À l'issue de cet entretien, il ne vous aura pas échappé combien Sylvia est passionnée, convaincue tout en étant posée. quand elle expose quelque chose. Voilà d'excellents ingrédients pour une communication qui engage, qui donne envie de s'impliquer, qui ouvre le dialogue, une prise de parole, même s'il n'y a pas forcément d'adhésion préalable, qui donne envie de l'écouter. Et la preuve est que, du coup, ces sujets parfaitement délicats et inconfortables peuvent être évoqués par des sujets qui sont très importants. parfaitement devenir audibles, devenir visibles et devenir compréhensibles. Pour plus d'informations, je vous invite à consulter les notes de l'épisode qui sont enrichies des propositions de Sylvia dont elle nous a parlé pendant l'épisode et puis dans lesquelles vous retrouverez aussi les références que nous avons citées. Je vous invite aussi à aller réécouter les épisodes d'Akham, le podcast que je co-animais avec Camille sous moi avant Éclat de voix, parmi lesquels vous pouvez aller retrouver les déclics de 1 à 6 spéciaux RSE et l'épisode 17 avec Nancy Thomas, qui est directrice à Luxembourg de l'IMS, Inspiring More Sustainability. Avec tout cela, vous en saurez vraiment davantage. Et puis surtout, surtout si vous avez aimé et apprécié cet épisode. Un. diffusez le, partagez le et puis deux je vous remercie du fond du coeur de soutenir Eclat de voix en prenant vraiment le temps de mettre un petit commentaire des étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée et particulièrement sur Apple et sur Spotify cela m'est vraiment très utile et après tout cela je vous souhaite des éclats de voix responsables et

Description

Épisode 28 – Certains sujets sont sensibles et parfois délicats à aborder. Les questions de transition écologique comme économique en font partie. Non seulement parce que cela implique un changement auquel nous n’aspirons pas forcément, mais aussi parce que les discours sont souvent emprunts d’inquiétude ou de culpabilité qui n’incitent pas à y porter attention.

Sylvia Nitelet, nous présente les choses sous un tout autre angle. Elle nous donne l’exemple d’un discours qui peut être tout à fait porteur et engageant. Elle nous parle de RSE, de nouveaux cadres, de stratégie, de transition, comme d’une force pour créer un impact positif, notamment via des modèles d’entreprise repensés. Elle démystifie la durabilité qui répond aux besoins du « maintenant » sans mettre en péril la réponse à ceux de demain. Elle nous invite à devenir les ambassadeurs d’un monde en mutation, en agissant et en nous questionnant.

Je résumerais son intervention en disant que Sylvia donne envie de s’intéresser à ces thématiques et à ce qu’elles induisent. Ce qui est la preuve que, oui, en étant soi-même, impliqué(e), convaincue, éminemment enthousiaste, il est possible d’ouvrir le dialogue, d’éviter les clichés et de sortir de l’ornière « tout blanc ou tout noir ».

Puisque nous devons remettre en cause des convictions profondément enracinées dans une réalité et dans un imaginaire collectif, repenser le récit autour de ces questions est urgent si l’on veut embarquer le plus grand nombre vers une économie qui dépasse actuellement la biocapacité des écosystèmes à une économie induisant un état de soutenabilité.

Parmi les leviers, chacun d’entre nous et chaque entreprise a des cartes en mains et un rôle qu’il peut jouer. Ce qu’il y a d’excitant dans cette aventure, c’est qu'elle fait appel à notre créativité, notre inventivité et qu'elle a pour finalité le bien-être. Qui voudrait s'en passer?

Sylvia, nous y invite avec du délice dans la voix!


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Retrouver Sylvia: https://www.linkedin.com/in/sylvia-nitelet-63714215/

Références:

https://editions-observatoire.com/livre/Reparer-le-futur/343

https://www.barnesandnoble.com/w/grow-the-pie-alex-edmans/1135036955

https://www.oxfamfrance.org/actualite/la-theorie-du-donut-une-nouvelle-economie-est-possible/

https://timotheeparrique.com

https://team-planet.com/fr


Épisodes à (ré)écouter:

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Production: Anne-Claire Delval

Montage: Jean-Michel Gaudron 

Musique: Meydän

 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Éclat de voix, le podcast qui libère la parole, donne envie de s'exprimer et vous guide vers une communication vibrante, percutante, décomplexée, parce qu'elle vient du cœur. Je suis Anne-Claire Delval, ancienne journaliste, modératrice, facilitatrice de prises de paroles engagées. Ici, je vous donne de l'impulsion, des pistes concrètes pour que vous osiez porter haut et fort vos convictions, vos projets, vos idées. Je vous tends aussi le micro, comme c'est le cas aujourd'hui, pour que, par l'exemple, vous puissiez montrer comment aborder des sujets parfois délicats. Allez, César, ouvre-toi ! Bon, je vais commencer par enfoncer une porte ouverte. Oui, comme je le disais juste avant, il y a des sujets plus ou moins faciles à aborder, plus ou moins sensibles, plus ou moins polémiques. Les questions de transition écologique et économique en sont, parce qu'elles impliquent un questionnement en profondeur que nous aimerions tant pouvoir éviter. Parce que là, maintenant, tout de suite, nous avons bien d'autres préoccupations. Parce que nous n'y adhérons pas, tout simplement, parce que nous vivons dans une société dite moderne de progrès occidental intenté. cantinet supérieur, soyons honnêtes s'il vous plaît, je ferme les guillemets, qui nous a installés dans un confort certain, mais qui n'est plus si certain que cela pour bon nombre d'entre nous, et que nous n'avons aucunement envie de remettre en cause nos modèles qui sont connus, performants, qui ont fait leur preuve, pensons-nous, et qui sont pourtant éculés, mais encore une fois connus. D'un autre côté, il y a ceux qui y croient à cette transition, qui l'implorent, ce changement au nom d'une planète qui s'épuise, tout autant que ses occupants d'ailleurs, qui agitent des chiffres, des drapeaux rouges, des statistiques dans tous les sens, de toutes sortes, ce qui crée parfois une forme d'anxiété qui, du coup, est repoussante à laquelle rares sont ceux qui ont vraiment envie d'adhérer. Alors, je dirais que d'une manière assez simpliste, On pourrait résumer la situation en constatant que, dans les deux cas, le moteur est celui de la peur. Et cette peur est toujours, absolument toujours, mauvaise conseillère, qu'on se le dise une bonne fois pour toutes. Chaque fois que quelqu'un essaye de vous faire prendre une décision en agitant ce puissant argument, méfiance. Hormis pour des cas de réelle urgence, interrogez-vous, questionnez. Activez votre discernement, relativisez avant de prendre position, d'acheter, d'agir, d'intervenir ou de faire quoi que ce soit quand on vous met la peur sur un plateau. Alors comment aborder de façon constructive en proposant de réelles perspectives cette transition qui inquiète ? Parce que nous n'avons pas de référence en la matière. Mais finalement, ça peut quand même s'avérer aussi une aventure plutôt exaltante parce qu'il y a tout à créer. à imaginer, à explorer. À nous les feuilles vierges blanches, à nous la créativité, entreprise comme particulier d'ailleurs. Alors pour cela, eh bien je vous propose d'écouter Sylvia Nittelet, qui est B-Leader et qui accompagne les entreprises dans le développement de leur business model et de leur stratégie autour des piliers de la RSE. R-S-E Alors attendez, qu'est-ce que c'est que la RSE ? Eh bien c'est la responsabilité sociétale des entreprises. C'est une démarche qui pour l'heure est encore volontaire et qui, pour la résumer très grossièrement, permet la mise en pratique du développement durable par les entreprises qui cherchent à avoir un impact positif sur la société, à respecter l'environnement tout en restant économiquement viable. Ça, c'est important, le économiquement viable. Bonjour Sylvia, merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Bonjour Anne-Claire, écoute avec plaisir, je suis ravie d'intervenir sur ton podcast.

  • Speaker #0

    Alors, comment est-ce qu'on embarque avec enthousiasme nos auditeurs, et puis tout le monde d'ailleurs, vers une organisation qui va se déployer autrement qu'en répondant au productivisme, au consumérisme ? Voilà, marchandisation, c'est un grand sujet.

  • Speaker #1

    Je suis entièrement d'accord avec toi, c'est un grand sujet. Pour ce faire, moi, j'utilise toujours une voix simple, qui parle évidemment de durabilité, qui... est une voie qui nous concerne tous et c'est la voie de l'économie. Parler d'économie, c'est parler de ce qu'on vit tous au quotidien. C'est à travers notre consommation, à travers notre métier, c'est à travers notre relation avec notre entreprise, avec les personnes qui nous entourent, avec les pouvoirs publics, etc. Et aujourd'hui, avec l'inflation, avec la transformation au niveau de nos emplois, avec les mouvements sociaux, on peut constater que notre environnement économique se transforme. C'est propre à l'économie évidemment de se transformer, je veux dire on passe à travers différents cycles économiques, on est passé du primaire au secondaire au tertiaire etc. Et donc la durabilité, donc faire en sorte que les besoins d'aujourd'hui soient répandus sans mettre en péril la réponse aux besoins de demain, donc c'est ça la durabilité. nous amène dans un nouveau cycle économique. Et par là, on peut dire finalement qu'on va arriver dans une nouvelle manière de considérer l'économie, une nouvelle pleine de jeux avec des nouvelles règles, et où chacun de nous va finalement devenir un acteur économique. Et pour répondre à ta question sur autrement que le productivisme, le consumérisme ou la marchandisation, Les trois piliers du développement durable, c'est le people, profit ou prosperity et planète. Les gens, la prospérité et le profit et la planète. Et de par ça, on devient en fait, nous en tant que personnes, mais la planète aussi. Plutôt que de devenir des ressources, on devient des acteurs.

  • Speaker #0

    C'est intéressant comme point de vue, ça veut dire qu'on change. On ne garde pas les mêmes tout à fait. On a compris, on change de fonctionnement, mais surtout on change de perspective.

  • Speaker #1

    Exactement, on change de perspective. On fait en sorte que, enfin on fait en sorte, je veux dire, on rentre dans cette nouvelle ère finalement, donc on est embarqué là-dedans. Et on se rend compte qu'on va vers un changement d'habitude qui effectivement nous emmène vers, on reste avec des ressources. Donc effectivement... L'air pour créer l'électricité, le soleil pour créer l'électricité, tout ça ce sont des ressources. Mais qu'en même temps, on doit prendre en considération le bien-être et faire en sorte qu'on régénère, ou en tout cas, on ne détruit plus pour faire en sorte que ce soit encore là et que ces ressources puissent servir de réponse aux besoins de demain. Donc on rentre dans une régénération.

  • Speaker #0

    Régénération, un mot. Je t'ai entendu parler de régénération, je t'ai entendu parler de changement, je t'ai entendu parler de prospérité, de profit. Le vocabulaire qu'on emploie, on le sait très bien, ça a un impact considérable parce qu'il est constamment emprunt pour tout le monde d'émotions. Il est associé à du vécu, une histoire personnelle, une histoire collective. Alors, pour inviter à repenser les modèles comme tu es en train de le faire, est-ce qu'il est préférable ? d'aller puiser dans un registre qui existe déjà, mais forcément qui est connoté, comme on entend parfois parler de décroissance, d'ennui ou d'autres thématiques qui peuvent sembler ringardes, parce que justement elles sont connotées, ou est-ce qu'il est plus pertinent d'employer d'autres mots, de choisir de dire les choses autrement, quitte à, pourquoi pas... parce que c'est très à la mode depuis un certain temps, j'ai déjà fait des études là-dessus quand j'étais à l'UNIF, des néologismes. J'aime bien les néologismes.

  • Speaker #1

    Personnellement, je ne suis pas pour ce mot décroissance. Ça, c'est clair. Parce que je trouve que dans décroissance, c'est très négatif. Qui a envie, à un moment donné, de voir décroître son patrimoine ? Qui a envie de voir décroître son pouvoir d'achat ? Enfin, je ne pense pas.

  • Speaker #0

    C'est un peu malheureux.

  • Speaker #1

    Dis donc, ça ne me réjouit pas, moi ! Si tu me dis, moi, décroissance, c'est clair que je vais freiner à deux mains. Je vais dire, un an, décroissance. Si tu me dis, on va faire autrement, je vais commencer à t'écouter. Et puis, si tu me dis, on va faire progressivement, on va aller vers ce nouveau modèle de manière progressive, là, je trouve que c'est beaucoup plus parlant. Et on n'est pas obligé de parler de décroissance. Donc, on peut... effectivement réutiliser ce terme de on va vers une nouvelle économie comme on l'a fait à travers tous les cycles historiques. Et pour ce faire, on va y aller. progressivement parce qu'on doit changer nos manières d'être etc. Par contre ce qui est primordial d'associer à cette durabilité et à cette nouvelle ère c'est que l'objectif c'est de créer de la prospérité, ça fait partie des trois P, c'est People, Profit and Prosperity and Planet, mais de la prospérité, de la création de valeur aussi pour les personnes qui contribuent donc pour les people et pour la planète.

  • Speaker #0

    Finalement, il y a un côté assez... enfin bon, c'est moi qui parle, je parle juste pour moi, mais assez joyeux dans cette histoire. Il y a un côté assez curieux. Enfin, moi, je me dis chouette, chouette, on va faire du nouveau. C'est un peu sympa de ne pas toujours faire la même chose. Mais il y a des gens qui auront, eux, plutôt des freins ou des peurs, pas possible à se dire mais non, non, mais moi, je suis bien là, surtout ne rien changer. De toute façon... On n'a pas vraiment le choix, je dirais, vu de l'extérieur en tout cas, même si moi je n'ai pas cette approche économique, ce n'est pas mon métier, mais on le ressent, on le voit. Et puis même sur les êtres humains, tu as parlé de people, on voit bien le nombre de gens qui sont en train de s'écouler de fatigue, de stress, de burn-out. Ce n'est pas un hasard, ça n'arrive pas comme ça miraculeusement, tout à coup, la maladie du siècle, on l'a quand même généré. Donc aller vers quelque chose qui va nous rendre mieux, je me dis, il y a de l'âme, let's go. mais ça peut effectivement être anxiogène si c'est communiqué d'une manière effectivement comme tu viens de le démontrer qui va pas très attrayante quoi effectivement mais non on n'a pas envie de on n'a pas envie de ratisser je suis pas très grande mais j'aimerais pas être encore plus petite non

  • Speaker #1

    mais c'est clair et en plus de ça quand on parle de décroissance finalement on parle essentiellement de financier oui et en soit la nouvelle vague vers laquelle on va, cette nouvelle phase économique, enfin vers laquelle on va, on y est, mais je veux dire on en est au début. En fait, elle se matérialise par une volonté de mieux-être. Et donc effectivement, on va vers une société où on considère effectivement qu'on va créer de la valeur, on va créer du profit, on va créer de la prospérité. Et donc dans la prospérité, il y a mieux-être. Et si on le regarde comme ça, on a tous envie de ça, on a tous envie d'aller vers du mieux-être, on a tous envie d'aller vers plus de valeur par rapport à notre activité, par rapport à notre environnement, etc. Donc oui, c'est très enthousiasmant et c'est aussi un challenge. Et c'est pour ça qu'à mon sens en tout cas, on doit vraiment l'accompagner et on doit y aller progressivement. sans stigmatiser et vraiment en étant tous conscients qu'au bout du compte, on va tous y gagner.

  • Speaker #0

    Stigmatiser, ça c'est un mot sur lequel j'ai envie de repondir parce qu'aujourd'hui j'ai envie de te demander comment est-ce que ce discours peut trouver une place convenable, qui soit juste, dans cette espèce de broie médiatique qui existe depuis un certain temps. Surtout que... Et on l'observe aussi bien sur le plan historique que sur le plan sociologique en tant que journaliste. La tendance au clivage, elle est de plus en plus prégnante. On doit être pour ou on doit être contre. On en a parlé en préparant cet épisode ensemble. La nuance semble avoir complètement disparu du débat que, soit dit en passant, chers auditeurs, j'évoquais dans le dernier épisode d'Éclats de voix. Donc je vous invite à aller l'écouter. Qu'est-ce que c'est que le débat ? Donc, voilà, comment oser dire que, je cite, le monde numérique a des effets massifs sur l'environnement qui augmente avec l'avènement des systèmes d'intelligence artificielle gourmands en données. Le problème va encore plus loin parce que la mesure traditionnelle des progrès en matière de durabilité, d'efficacité environnementale, est également trempeuse. Ça, c'est Christopher Marquis qui le dit. Et tu es invité à lire d'ailleurs cet article dans un de tes derniers postes. Quand on écrit ou qu'on dit ça, c'est franchement risqué de s'attirer les foudres de tous ceux qui voient dans ce progrès l'avenir de l'humanité, enfin un progrès, une forme de progrès en fait. Et est-ce que tu penses qu'il est quand même possible d'entretenir un débat ? Oui, oui, j'y reviens, cette notion de débat réel, un vrai débat sur cette question de la transition écologique.

  • Speaker #1

    Moi, je partage totalement ton avis. Il n'y a plus de nuance. C'est... toujours dans les extrêmes quand on est sur le discours. Et quand on est sur les extrêmes, automatiquement, on est de nouveau sur la stigmatisation. C'est jamais assez bien, c'est jamais assez, etc. Et finalement, qu'est-ce qui nous indique, en fait, tu fais référence à cet article que j'ai référencé. Son idée, ce n'est pas d'aller contre le progrès. Il est pour le progrès.

  • Speaker #0

    Certainement, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais par contre, il est sur une autre approche du progrès, comme on disait tout à l'heure, et c'est de repenser la manière dont on communique, la manière dont on interagit. Mais là, en l'occurrence, dans l'article, c'était la manière dont on fait du business. Et l'idée, c'était de repenser, par exemple, quand on produit, dès le départ, à la conception. On le sait aujourd'hui, 80% des économies peuvent être faites dès la conception. Parce que dès la conception, tu peux déterminer dans ton produit ce qui va être recyclé, ce qui va être réutilisé, ce qui pourrait être upcyclé. Et donc, c'est une autre manière finalement d'utiliser le progrès, mais toujours dans ce but de revoir, repenser, régénérer. On est en ré. De manière à finalement toujours créer de la valeur. créer la valeur autrement, on est bien d'accord. Et ce qui est très enthousiasmant, c'est la découverte de nouvelles méthodologies, c'est la découverte de nouveaux frameworks, c'est la découverte de nouvelles manières de collaborer. Et c'est tout ça qui fait que finalement, ces thèmes de transition écologique, même si je n'aime pas trop... Parce que quand on parle d'écologie, tout le monde ne parle que planète. Finalement, écologie, il y a de l'écologie humaine aussi.

  • Speaker #0

    Oui, l'écologie de soi. On a besoin de se prendre nous aussi en considération dans l'équation.

  • Speaker #1

    Carrément, on fait partie de cet ensemble. Et on est vraiment sur cette transition de revoir, repenser. Et c'est ça où je trouve que c'est très intéressant. Et où je pense aussi que les entreprises ont un rôle prépondérant. Parce que finalement, nous, à notre niveau, on a un pouvoir d'action qui est certes existant, mais les entreprises ont un niveau supérieur. Et de voir et d'envisager finalement le progrès à ce niveau-là aussi, dans la manière dont j'envisage mon business model de A à Z, et de me concentrer sur chaque étape en essayant de continuer à faire du profit, parce que clairement, on est dans les 3 P, et dans les 3 P, il y a un des P, c'est clairement faire du profit. Pourquoi ? Parce qu'on ne peut pas avoir un développement durable sur une économie qui n'est pas forte. Mais c'est de le voir autrement. Parce que de toute façon, l'ère précédente est terminée. Donc il faut se réinventer.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un message à bien faire passer. L'ère précédente est terminée. Alors, pour toucher le plus grand nombre, parce que si on veut avoir une réflexion qui soit un peu inclusive, on doit tenir compte. des intérêts et des modes de fonctionnement de chacun indigné un individu n'est pas l'autre les uns vont être tout réceptif à un discours de type scientifique d'autres à une lecture certains à une série netflix pour ne pas le citer ou un film un podcast aussi à un podcast assez bien c'est bien bien la course mais alors est ce qu'il faut réinventer le discours à chaque fois surtout que le public effectivement pas toujours le même et puis est ce que étrangement ça irait pas à l'encontre des théories de ralentissement de l'écologie au sens où on vient de le dire, un vaste pas, juste l'écologie planétaire.

  • Speaker #1

    On a tous une manière d'apprendre, de s'informer qui est différente. Ça, on ne peut pas nier. Donc le fait qu'il y ait un podcast, un livre, d'ailleurs il y a de très bonnes références de livres à lire, une émission télé, potentiellement une série Netflix. En soi, le média à travers lequel le message passe, tant qu'il atteint sa cible, très bien. Par contre, c'est le message qui est important. Et par rapport à ça, je pense qu'on peut véhiculer le message de manière différente suivant la cible. Et ce n'est clairement pas à toi que je vais apprendre ça. Mais la cible doit aussi avoir un esprit critique. On demande aujourd'hui aux entreprises de revoir leur business model pour que ça fasse un impact. positif, etc. Donc de repenser, mais on demande aussi aux gens finalement de repenser leur manière de consommer et l'information est une consommation. De repenser la manière dont on choisit ses sources, de repenser la manière dont on écoute ou on lit et pas seulement de la consommation mais aussi de la transformation. Qu'est-ce que je fais avec le livre que je viens de lire ? Comment est-ce que je le mets en pratique ? Est-ce que je peux avoir une discussion sur ça ? Un débat. Et comment est-ce que je peux l'amener finalement à avoir un impact déjà pour moi, impact positif déjà merveilleux, et puis peut-être dans ma bulle après, sans avoir des ambitions de changer le monde à grande échelle, mais vraiment un choix sur comment est-ce que je

  • Speaker #0

    m'informe comment est-ce que je consomme l'information parce qu'aujourd'hui ça reste quand même de la consommation aussi l'information oui bien sûr on le sait très bien c'est ce qu'ont compris certains qui ont envie de nous capter un temps de cerveau phénoménal pour nous délivrer autre chose que de l'information mais juste de l'abrutissement bon soit soit mais

  • Speaker #1

    c'est passionnant en fait ça parce que donc il y a deux semaines non un peu plus il y avait il y a eu un événement à Luxembourg, organisée par IMS, qui est l'Océan s'invite à Luxembourg.

  • Speaker #0

    Ah oui, exact.

  • Speaker #1

    Et la première, la séance d'ouverture, c'était un film de One Ocean. Et passionnant, d'accord, vraiment super intéressant. Et après, il y a eu un débat. Un des messages, c'était vraiment choisissez vos sources, choisissez qui vous écoutez, parce qu'il y a du greenwashing à gogo, et... Ça c'est risqué en fait, parce que de par le greenwashing, et on en revient à ce qu'on disait tout à l'heure, plus on écoute ce genre de sources-là, plus on est stigmatisé, plus on a peur, moins on agit, et plus on réfute aussi, plus on repousse justement des tentatives progressistes d'essayer d'entrer plus facilement dans cette nouvelle économie.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis est intéressant parce que moi, du point de vue de l'ancienne journaliste que je suis, il y a aussi cette notion importante de ne pas prendre pour argent comptant l'information telle qu'on nous la délivre. Et là, je ne parle pas de celle qui la retransmet au public, je parle de celui qui l'aimait et que souvent il est important de soulever la petite carpet, le petit topping, pour aller voir ce qui se cache derrière tout ce qu'on nous propose. Donc effectivement, c'est ce fameux greenwashing, pour ne parler que de lui, qui est sorti à gogo à coup de marketing et de belles images, qui nous ferait dire Waouh ! Mais en fait, cette entreprise est engagée dans une vraie démarche. Et en réalité, rien du tout. Donc oui, je ne peux qu'appuyer ce que tu viens de dire concernant réfléchir à nos sources. Et d'ailleurs, si tu as envie, dans les notes de l'épisode, on pourra mettre quelques ouvrages que tu recommandes. Et puis, il faut aussi sortir de cette idée que soyons honnêtes avec nous-mêmes. On aimerait tous, tous, avoir des solutions miracles à tous nos problèmes, qu'ils soient personnels, environnementaux, sociétaux. Et puis, si possible, si on pouvait le faire sans effort, ce serait le must du must. Mais bon, en fait, la vie, elle nous demande quand même de nous impliquer, de nous engager et de faire... quelque chose qui m'importe aussi, qui est d'élever nos consciences pour être en harmonie avec cette vie qui est là et qu'on traverse tous. Alors, j'ai envie de te demander, pourquoi est-ce que c'est si difficile de résister à cet objet brillant ? Alors, je dis comme ça, en vrac, par exemple, la voiture électrique qui va résoudre tous nos problèmes d'émission de CO2, ou bien le robot qui va aspirer tous nos plastiques au fond de l'océan, donc on va continuer à polluer tranquillement, sans aucun problème. ou bien l'ordinateur qui va sauver des arbres alors que c'est pas aussi simple que ça.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est difficile parce que c'est comme ça qu'on a toujours fait.

  • Speaker #0

    Et l'être humain aime ce qui est simple et facile.

  • Speaker #1

    Oui, l'être humain est un être de répétition. Oui. Et c'est ni bien ni mal en fait en soi. C'est comme ça. Par contre, on voit les limites de ce comportement. Ça, on le voit maintenant. Autrement, on n'en serait pas. à ce constat de la planète brûle, il n'y a pas de planète B, de voir des difficultés d'interaction entre les êtres humains, de voir aussi des entreprises qui sont dans des difficultés à créer de la valeur, parce que les ressources se raréfient, parce que les prix augmentent. Il y a tout ce contexte-là aussi. On voit qu'on arrive à une limite de ce modèle. Maintenant, pourquoi c'est difficile ? On a toujours eu l'habitude de faire ça. Et puis, là, c'est quand même la grosse responsabilité qu'on a tous et pour laquelle on va devoir tous faire un peu de courage. Mais bon, l'être humain est aussi un être de courage. Donc, notre histoire nous l'a prouvé.

  • Speaker #0

    C'est rassurant.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on peut quand même se le dire. On demande aux entreprises de repenser leur business model. On demande aussi aux gens de repenser la manière dont ils consomment. Et toujours de se dire, oui, mais quelqu'un passera après moi pour nettoyer. Donc genre ce gros aspirateur merveilleux qui va nettoyer nos océans. Ça, ça ne peut plus exister. Parce que oui, bien sûr, il y aura peut-être un jour cet aspirateur merveilleux qui va nous les nettoyer tous. Mais en soi, pour le produire, cet aspirateur, on aura consommé de la data, on aura consommé des ressources, on aura utilisé du temps de certaines personnes qui auraient peut-être été mieux utilisées ailleurs. Et donc forcément, on repart en fait dans ce modèle. Donc oui, c'est super, c'est merveilleux parce que le progrès est là à ce niveau-là, mais c'est pour corriger quelque chose, un comportement que finalement, on constate qu'il a une limite. et que finalement, et si on est très honnête avec nous-mêmes, on se rend bien compte que oui, on doit changer ce comportement. Pas sur tout, mais sur certains points, oui, c'est clair, oui, bien sûr. Donc ça va nous demander du courage, mais soyons honnêtes aussi, si tu rentres dans n'importe quelle librairie, tu as toujours bien un bouquin de compréhension de tes comportements, de ta capacité comportementale, cognitive, il y a aussi toute cette possibilité. d'en apprendre sur soi et tu parlais d'élever les consciences, ça fait partie de ça aussi. Et je pense que les gens sont prêts, enfin moi en tout cas, mes interactions dans mon travail, avec les différents intervenants auxquels j'ai accès, les gens ont envie, les gens sont prêts. Ce qui leur manque, c'est un accès à une connaissance de framework, de méthodologie, de manière de faire. Ça existe.

  • Speaker #0

    C'est rassurant et puis on peut se dire que cet acte de bravoure, on pourrait l'entamer dès l'école, ce serait bien aussi.

  • Speaker #1

    Ça, ce serait merveilleux, oui. Voilà. Avoir des programmes à l'école.

  • Speaker #0

    Qui invitent les enfants, puis les jeunes à aller dans cette direction pour que finalement ça leur devienne, entre guillemets, naturel, simple et pas anxiogène. Parce que j'ai l'impression que dans ces freins ou ces peurs de changer, il y a aussi ce que tu disais tout à l'heure, cette peur de... perdre alors qu'on peut aussi se développer sous d'autres aspects. L'être humain n'a pas fini de se développer. Je dirais même que son développement est infini s'il veut bien se laisser la peine de se regarder et de s'offrir ce temps de développement. Mais il va être contraint par d'autres considérations extérieures, économiques, écologiques, politiques, si lui-même ne se renforce pas de l'intérieur et n'élève donc pas sa conscience.

  • Speaker #1

    Oui, entièrement d'accord avec toi. Et je pense qu'au-delà de ça, d'une part, on va apprendre à nos jeunes à avoir un aspect critique vis-à-vis d'eux. Critique, pas par la critique, mais par la prise de distance pour pouvoir mieux agir. Mais aussi, à partir du moment donné où ce sera dans les programmes des écoles, en entreprise, on sera aussi obligé de les accueillir avec cette capacité. ça va créer d'autres tables de discussion, ça va créer d'autres idées et finalement la glue, j'ai envie de dire, en bras.

  • Speaker #0

    Et je me rends compte quand même, pour être intervenue récemment dans des lycées, qu'il y a de leur part aussi une envie de changer, mais là ils se heurtent à ok on voudrait bien faire autrement, mais par où on part, par où on passe, qu'est-ce qu'on fait ? On est un peu perdu parce qu'on a aussi beaucoup d'informations contradictoires avec les réseaux sociaux, internet. On a une difficulté à se positionner dans ce monde qui est très justement fluctuant, changeant, parce que quand on passe d'une ère à une autre, on sait très bien que c'est très peu confortable. Mais j'ai foi en l'avenir, comme toi tu as foi en notre courage humain.

  • Speaker #1

    Oui, mais moi j'ai foi aussi en la nouvelle génération. Je pense qu'ils sont volontaires. Je donne cours aussi à l'université et je les vois. Ils sont volontaires, par contre c'est clair qu'il faut pouvoir les accueillir. Et j'en reviens à ce modèle des 3 P, on parle de people, c'est d'accueillir, c'est de discuter, c'est de s'entendre, enfin c'est un petit peu idéologique comme ça, mais ça fait aussi partie de ça.

  • Speaker #0

    Dans certains modèles, dont le modèle bicorps que moi j'utilise en entreprise, il y a tout un pilier sur les gens, sur la manière dont on accueille, on travaille, sur la manière dont on développe les gens. Ça fait aussi partie de cette durabilité.

  • Speaker #1

    Je te remercie, c'est très gentil de m'aider pour la transition vers ma prochaine question. Je voulais reprendre des propos de Timothée Paric. qui est un économiste et qui dit L'échelle nationale est bien trop grande pour permettre une démocratie véritablement participative. Le gros de la transition, selon lui, devra plutôt se jouer à l'échelle des territoires. C'est à l'échelle de la vie quotidienne que l'on peut concrètement discuter avec les gens, que l'on connaît, l'expérience commune concernant le logement, l'alimentation, les inégalités, notre relation à la nature, etc. Pour lui, il va falloir muscler, se réchausser la démocratie, c'est-à-dire des comités de quartier, des groupes de voisins, des commissions régionales d'éthique, des monnaies locales, des cercles de parole, des associations, des coopératives, des parlements de ressources, etc. Donc, ça revient à ce que tu disais juste préalablement, et ton travail à toi concerne surtout les entreprises. Donc, quels sont les leviers pour faire bouger les choses à un niveau ou à un autre pour enclencher cette lame de fond que Timothy Parry appelle de ses voeux ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs leviers, évidemment. Moi, dans mon métier, ce qui m'importe, c'est à chaque fois de trouver le bon modèle adapté à l'environnement de l'entreprise. Déployer tout le temps le même modèle pour toutes les entreprises, ça ne fait pas de sens. En tout cas, pour moi, ça ne fait pas de sens. Ce que je pense, effectivement, c'est que l'entreprise a un très grand rôle à jouer. L'entreprise dans son ensemble, donc l'entreprise, ses fournisseurs, ses clients, ses collaborateurs. ses partenaires en règle générale. Et pour faire bouger les choses, c'est de repenser l'activité de l'entreprise en prenant en compte finalement toutes ses parties prenantes et en les intégrant. Alors bien entendu, on reste dans un modèle entreprise. Il faut un capitaine de bateau, il faut quelqu'un qui prenne des décisions, il faut une gouvernance, un système décisionnaire qui soit clair. Il faut des idées qui rentrent, qui soient discutées, qui soient débattues, développées et qui soient évaluées en termes de priorité par rapport aux actes stratégiques. Enfin, je veux dire, il y a toute cette complexité-là aussi qu'il ne faut pas oublier. Mais de rentrer les considérations, les idées, les besoins, les challenges de toutes les personnes avec qui je fais du business, qui ont un impact sur mon business, un impact sensible sur mon business. Et... ou mon business a un impact sensible sur eux, ça, c'est un sacré levier parce que ça lève des thématiques pas qui ont été mises sur le tapis, c'est juste qu'en fait, elles n'ont jamais été soulevées. Et donc, de les soulever, ça permet d'en discuter. Alors, évidemment, en entreprise, on aime aussi les chiffres, donc on aime les indicateurs, ça permet de poser des indicateurs. Tout ce qui est mesuré, on a envie de l'améliorer. Donc, ça permet aussi, à un moment donné, à l'entreprise, de repenser, comme on l'a dit tout à l'heure, et de revoir la manière dont elles opèrent. Donc, des leviers, il peut y en avoir plein, il y a plein de modèles. Je veux dire, on a parlé de B Corp, donc il y a un framework intégratif et holistique par rapport à cinq grands piliers d'impact. Il y a les SDGs qu'une entreprise peut utiliser, donc les Sustainable Development Goals. Il y a les IDGs, donc les Inner Development Goals, donc là qui sont plus orientés sur l'humain. Il y a des cadres ISO qui sont disponibles. Il y a plein de frameworks qui existent. Après, chaque entreprise, suivant ses particularités, va aller vers un modèle plus qu'un autre, va aussi cumuler certains modèles. L'important, au final, c'est que chacun, dans les spécificités de son business model, puisse avoir le framework adapté pour pouvoir agir. Parce que, comme tu l'as dit tout à l'heure, ce qui est souvent difficile, c'est de faire le premier pas. une fois qu'on a fait le premier pas généralement l'inertie se met en place quand on est bloqué on a besoin d'un petit refill d'idées, de motivation etc. et ça ça vient aussi avec les frameworks, ça vient avec des ID marketplace ça vient avec des think tanks et tout ça c'est des concepts qu'on pourrait croire un petit peu sortis du monde des startups qui sont de toute façon sortis du monde des startups mais qui sont clairement réalisables à l'échelle d'une entreprise qu'elles soient petites, moyennes ou grandes. Donc pour moi, un des leviers, c'est vraiment de se concentrer sur quel est le framework que je vais utiliser pour passer à l'action ? Quel est le framework qui est le plus ajusté pour moi, mes objectifs stratégiques ? et là où je veux me trouver dans 5, 10, 15 ans en tant qu'entreprise.

  • Speaker #1

    Donc, pareil, c'est partir de là où on est pour ensuite irradier un peu tout autour et créer un maillage qui va être vertueux finalement.

  • Speaker #0

    Oui, toujours partir d'où on est, toujours faire un état des lieux et de se dire que c'est de là qu'on part. Et d'être très honnête parce que pour repenser et pour avancer, il faut juste être très honnête par rapport à là où on est. C'est clair et net que tous les moyens sont disponibles pour le faire.

  • Speaker #1

    Alors, puisqu'on invite à l'action, tu as parlé d'un premier pas, sans te transformer en publicitaire de la transition ou la durabilité, quel conseil pratico-pratique tu pourrais donner à ceux qui nous écoutent, justement pour se mettre en marche ? Quelle proposition pour que chacun fasse cette fameuse part du colibri, ces petits pas ? Ces petites gouttes d'eau qui forment l'océan.

  • Speaker #0

    Chacun sa part. J'adore cette fable. J'adore cette fable parce qu'en fait, il y a le colibri, il y a la girafe, il y a l'éléphant. Et chacun a un pouvoir d'action à la hauteur de qui il est, de sa place, de ses privilèges. Tout ça intervient. Et par privilège, je n'emploie pas ce terme de manière négative. J'emploie juste ce terme par l'absence d'obstacles. Et on a, toi, moi, on a tous des privilèges différents. des routes sans obstacles, à des niveaux différents, et on peut les utiliser aussi pour avoir un impact positif sur la collectivité. Il n'y a pas de souci par rapport à ça. En termes d'action, de premier pas, de petit pas, qu'on soit un colibri ou finalement un éléphant, ou que sais-je encore, moi je dirais dans un premier temps, c'est l'éducation. Moi, je prône. Je prône l'éducation. L'éducation peut se faire par les livres. par toutes les sources dont on a parlé déjà. Je fais aussi un appel finalement aux chefs d'entreprise de juste se poser et mener une réflexion sur Ok, quel est l'état de mon business model aujourd'hui ? et Quelles sont les actions que là, aujourd'hui, maintenant, je peux déjà mener ? Et quand on fait déjà ça, on se rend compte qu'on peut déjà mener beaucoup de choses. Bien sûr, il faut l'intégrer dans un plan, dans une stratégie, et mener des actions cohérentes, etc. C'est pas... Ça ne se fait pas comme ça, mais je veux dire, à partir du moment donné où on fait cet état des lieux et qu'on fait un plan, on y va. Et puis après, je ferai un appel à chacun, entrepreneur, collaborateur dans une entreprise, de lui aussi faire cette démarche et de dire, ok, je travaille dans une entreprise, je vois que ceci peut être amélioré, etc. Est-ce que je ne peux pas devenir un ambassadeur finalement et essayer d'aller parler à mon manager, essayer d'aller parler au chef de l'entreprise, au chef du département, que sais-je, comment l'entreprise est. et structuré, et d'essayer de créer en fait cette discussion par rapport à ça. Il n'y a pas de remède miracle, on est bien d'accord, et il y a certainement des initiatives qui n'aboutiront pas, mais l'idée c'est déjà de se mettre en mouvement. Le mouvement crée la solution. Donc déjà à ce niveau-là, c'est de se mettre en mouvement, et de se dire ok, moi je prends un aspect, je regarde, comment est-ce que je peux devenir ambassadeur de ça ? Et finalement... si on se considère tous comme des ambassadeurs à un moment donné ou à un autre, on fait sa part

  • Speaker #1

    Ah c'est bien ce mot d'ambassadeur ambassaderie, ça me plaît bien c'est classe Ah c'est hyper chouette Est-ce que avant de conclure cet épisode il y a quelque chose que tu as envie d'ajouter ?

  • Speaker #0

    Je ne voudrais pas ajouter quelque chose de plus je voudrais vraiment par contre apporter beaucoup d'emphase sur le fait que c'est important de dédiaboliser Merci déstigmatisés et que les solutions existent. Je pense à, on les mettra dans les notes de l'épisode, mais je pense à des entreprises comme Team for the Planet qui proposent des projets à réaliser en collaboration avec des scientifiques, en collaboration avec des entrepreneurs, en collaboration avec des professeurs, des instituteurs, des institutrices, vraiment parce que l'idée c'est qu'il y ait de moins en moins d'individualisme et que... on collabore et que finalement on devienne des ambassadeurs mais collaboratifs.

  • Speaker #1

    Beau projet pour notre société de demain. Voilà, une fois qu'on aura écouté cet épisode on repart joyeux, heureux et on se dit allez hop je vais aller prendre ma petite pelle et j'y vais. Merci beaucoup Sylvia, c'était très enrichissant de t'écouter et chers auditeurs, je suis certaine que vous avez apprécié. N'hésitez pas à aller relire les notes de l'épisode justement pour avoir toutes les références qu'on pourra vous... Donnez à les suivre pour vous informer.

  • Speaker #0

    Merci, Anne-Claire.

  • Speaker #1

    Merci, Sylvia. À l'issue de cet entretien, il ne vous aura pas échappé combien Sylvia est passionnée, convaincue tout en étant posée. quand elle expose quelque chose. Voilà d'excellents ingrédients pour une communication qui engage, qui donne envie de s'impliquer, qui ouvre le dialogue, une prise de parole, même s'il n'y a pas forcément d'adhésion préalable, qui donne envie de l'écouter. Et la preuve est que, du coup, ces sujets parfaitement délicats et inconfortables peuvent être évoqués par des sujets qui sont très importants. parfaitement devenir audibles, devenir visibles et devenir compréhensibles. Pour plus d'informations, je vous invite à consulter les notes de l'épisode qui sont enrichies des propositions de Sylvia dont elle nous a parlé pendant l'épisode et puis dans lesquelles vous retrouverez aussi les références que nous avons citées. Je vous invite aussi à aller réécouter les épisodes d'Akham, le podcast que je co-animais avec Camille sous moi avant Éclat de voix, parmi lesquels vous pouvez aller retrouver les déclics de 1 à 6 spéciaux RSE et l'épisode 17 avec Nancy Thomas, qui est directrice à Luxembourg de l'IMS, Inspiring More Sustainability. Avec tout cela, vous en saurez vraiment davantage. Et puis surtout, surtout si vous avez aimé et apprécié cet épisode. Un. diffusez le, partagez le et puis deux je vous remercie du fond du coeur de soutenir Eclat de voix en prenant vraiment le temps de mettre un petit commentaire des étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée et particulièrement sur Apple et sur Spotify cela m'est vraiment très utile et après tout cela je vous souhaite des éclats de voix responsables et

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