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Eden Stories

NEW-YORK AVEC TOI - Eden Stories (Amour et Maternité)

NEW-YORK AVEC TOI - Eden Stories (Amour et Maternité)

1h20 |02/03/2025|

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Description

Après un parcours PMA sans succès, 6 inséminations, 2 FIV et une fausse couche précoce ... le couple s'offre un moment d'amour et d'évasion à New-York, sans imaginer revenir avec le plus beau des cadeaux 🗽


Dans cet épisode, Justine nous partage son histoire d'amour, ses difficultés à devenir maman, son accouchement traumatique et sa reconversion professionnelle au service du bien-être 🪷


Bienvenue sur Eden Stories, le podcast qui valorise l'amour et la maternité avec des récits sincères et inspirants 🦋


Chaque épisode est une histoire vraie.

Impulsée par Marine Sarraute et Tony Migliardi.


Merci pour votre soutien ! N'hésitez pas à laisser un avis sur vos plateformes préférées ⭐️


Contact : edenstories.contact@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Eden Stories, le média qui valorise l'amour et la maternité à travers des récits sincères et inspirants. Aujourd'hui, je suis avec Justine pour parler d'amour et de maternité. Bonjour Justine. Bonjour. Je sais un petit peu de quoi on va parler aujourd'hui parce que c'est toi qui est venue à moi pour une fois, ça change, j'adore. On va te laisser la parole d'abord pour commencer, on va te laisser te présenter s'il te plaît.

  • Speaker #1

    Du coup, je m'appelle Justine. j'ai 32 ans je suis mariée à Léo et on a un petit garçon, Gabriel qu'est-ce que je peux dire je vis dans le nord j'ai travaillé 9 ans en tant qu'infirmière en psychiatrie et aujourd'hui je suis à mon compte pour accompagner les femmes par des massages,

  • Speaker #0

    des moments de bien-être ça c'est chouette quand même tu as dit que tu étais mariée du coup à Léo depuis quand ? ça fait longtemps que vous vous êtes rencontrées tous les deux ?

  • Speaker #1

    On est ensemble depuis 2016, on s'est mariés en 2019, mais on se connaissait un peu avant. On a d'abord été plutôt meilleurs amis qu'en couple. D'accord. Je l'ai rencontré en fait de par une ancienne relation. C'était un des amis de mon ex en fait. Ah ouais ? Mon ex, ouais. Et je pense qu'il y a eu un coup de foudre. C'est juste que... On était chacun en couple, c'était pas le moment. Le bon moment. Du coup, on s'est rapprochés plutôt de manière amicale, à se raconter beaucoup de choses, à beaucoup se parler. Mais voilà, on était chacun dans nos histoires et on s'est chacun séparés plus ou moins au même moment. Et étonnamment, on s'est pas mis ensemble.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Pas de suite ?

  • Speaker #1

    Non, je pense qu'on était peut-être les seuls à ne pas voir qu'il y avait un... quelque chose et je pense qu'on ne voulait pas s'avouer peut-être.

  • Speaker #0

    Parce que les autres le voyaient. Oui,

  • Speaker #1

    clairement. Je pense qu'on était, à chaque fois qu'on nous faisait la remarque d'ailleurs, on disait mais non, rien du tout.

  • Speaker #0

    Super potes, c'est tout.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais bon, si, mais c'est juste que je pense qu'on ne voulait pas se l'avouer et donc on s'est chacun mis avec quelqu'un pendant un an. Ah oui ? Ouais. Moi, je me sépare et là, je me dis, je ne sais pas, révélation. Il faut absolument que j'aille lui dire que je l'aime.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Ah oui, carrément ? Tu ne sais pas d'où vient le déclic ?

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en plus, on ne s'est pas vus pendant un an. On n'avait plus de nouvelles quasiment. Moi, je leur contacte, mais pour une raison, pour visiter des maisons, rien à voir. Et en fait, je me dis, il faut que je lui dise ce que je pense. Parce que là, aujourd'hui... Ça faisait 15 ans qu'il était avec sa copine, donc ce n'était pas encore, on va dire, engagé vraiment. Je me suis dit, c'est maintenant ou jamais, ce n'est pas quand ils seront mariés ou qu'ils auront un enfant que je vais venir lui avouer ça. Donc je me suis dit, c'est maintenant ou jamais. Et soit il me dit, moi aussi, soit il me dit, bah non, c'est tout, j'aurais au moins dit ce que moi je pensais. Et du coup, un jour, on visitait une maison et en sortant, on a été manger et là, je lui ai tout... Tout balancer. Là, il m'a regardée, il m'a fait... Je ressens ça depuis le début. Mais j'osais pas te le dire, parce qu'il y avait très peur que moi, pas du tout. Parce que pour le coup, je laissais rien paraître. Et du coup, il avait très peur que ça brise notre amitié. Du coup, il osait pas me dire... Enfin, en tout cas, on s'aimait tous les deux, mais personne n'osait le dire, quoi. Parce qu'on avait peur que ça brise cette amitié et ce lien qu'on avait.

  • Speaker #0

    Pendant tant d'années, du coup, vous avez... renflouer vos sentiments l'un vers l'autre ?

  • Speaker #1

    De 2012 à 2016.

  • Speaker #0

    C'est énorme. Heureusement que tu as fait ce premier pas.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas pourquoi. Franchement, je ne saurais même plus dire ce que je lui ai dit parce que c'est tellement venu comme ça. Je n'ai pas du tout réfléchi. Je ne suis pas quelqu'un à la base à faire ce genre de premier pas. Du coup, là, ça ne me ressemblait pas, mais je pense que ça avait besoin de sortir.

  • Speaker #0

    Mais écoute, tu as bien fait.

  • Speaker #1

    Oui, du coup, bon bail. fin à sa relation.

  • Speaker #0

    Ah mais oui, parce que lui,

  • Speaker #1

    il était en courant. Bah oui. Moi, j'étais séparée, mais pas lui. Donc ça a été un petit peu compliqué, forcément. Mais en fait, du coup, une fois qu'il a pris sa décision, il est parti, et moi aussi. Et puis en fait, on a emménagé ensemble le même jour, parce que du coup, on n'avait pas de logement l'un et l'autre, parce qu'on vivait chacun avec nos conjoints de l'époque. Et du coup, on a tout de suite pris un logement à deux et on s'est mis ensemble le même jour. Enfin bref, on a tout fait très vite.

  • Speaker #0

    Formidable. Oui, mais quand tu sais que... Bon déjà, tu le connaissais.

  • Speaker #1

    Oui, voilà.

  • Speaker #0

    C'est un ami.

  • Speaker #1

    Mais pour ma famille, mes amis, ils se sont dit mais qu'est-ce qu'elle fout ?

  • Speaker #0

    Elle est folle.

  • Speaker #1

    Elle quitte quelqu'un et puis quelques semaines après, elle nous annonce qu'elle l'aménage avec un autre et qu'ils sont en couple, c'est n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, d'ailleurs, tes proches le connaissaient ? Non. Comme ils faisaient partie de tes amis, non ? Même pas ?

  • Speaker #1

    Non, parce que c'était un ami, on va dire, que je voyais quand j'étais avec mon ex en soirée ou autre. Donc ma famille ne le connaissait pas. Alors mon père, quand même, avait un peu grillé le truc parce qu'il venait visiter les maisons avec moi, mais pas pour... y habiter. Moi, j'étais vraiment pour acheter seule, mais parce que il s'y connaissait en investissement immobilier. Et du coup, je voulais son oeil.

  • Speaker #0

    Son avis.

  • Speaker #1

    Mon père ne m'a pas du tout cru.

  • Speaker #0

    Ça cache quelque chose.

  • Speaker #1

    Finalement, il n'avait pas tort non plus.

  • Speaker #0

    Vous avez trouvé votre petit nid.

  • Speaker #1

    C'est ça. Du coup, on a emménagé dans la maison qu'on avait visitée ensemble. C'est incroyable aussi. Du coup, voilà.

  • Speaker #0

    Le début d'une histoire d'amour. Comment ça se passe ? Est-ce que vous avez réussi à rester amies ? Oui. Vous avez gardé ce truc-là qui vous liait déjà ?

  • Speaker #1

    Oui, on a vraiment eu un début d'histoire très fusionnel. Très vite, on était dans l'engagement. Très vite, on a tout de suite très vite parlé d'enfants, de notre futur. On se voyait... Pour nous, c'était évident. D'ailleurs, il m'a demandé en mariage très vite. c'est pas un an qu'on était ensemble ah oui parce que pour lui c'était sûr et voilà quoi il n'y avait pas de questions il n'y avait pas de doute on s'est marié que deux ans après comme ça ça nous laissait trois ans c'est raisonnable mais du coup on s'est marié en 2019 d'accord il a fait ça bien ça demande comment il s'y est pris il a fait ça on était en voyage à Rome pour mes 25 ans merci Et il m'emmène dans un parc avec un jour de petit étang et des barques. Et là, on prend une barque et il me demande en mariage la barque.

  • Speaker #0

    C'est super romantique.

  • Speaker #1

    Il m'emmène au resto le soir. Enfin bref, la totale quoi.

  • Speaker #0

    Le rêve.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, vous vous mariez deux ans après. Oui. D'autres projets viennent sur la table ou pas encore ?

  • Speaker #1

    Avant même le mariage, on parlait d'enfants. Je pense qu'on se... On s'est dit, bon, allez, on va attendre le mariage. C'est quand même plus raisonnable. Au moins, on fait plus ou moins les choses dans l'ordre. Je pense que s'il n'y avait pas eu le mariage, on aurait démarré avant. Mais là, on s'est dit, bon, on attend le mariage comme ça. Et du coup, dès l'instant où le mariage est fait, on a voulu essayer d'avoir un enfant. On est partis en voyage de noces. Et puis, on a laissé la nature faire, je dirais.

  • Speaker #0

    Ça fait une contraception ?

  • Speaker #1

    En fait, non. J'avais arrêté ma pilule quand on s'était mis ensemble. D'accord. Et on utilisait le préservatif.

  • Speaker #0

    Oui, attention.

  • Speaker #1

    Mais du coup, ça n'a pas été compliqué d'arrêter, puisqu'il n'y avait pas vraiment grand-chose. Et du coup, on a laissé ça faire pendant un an. Et au bout d'un an, il ne se passait rien.

  • Speaker #0

    Un an ? Pendant toute cette année-là, tu te poses des questions ?

  • Speaker #1

    Oui. Parce que je ne sais pas, moi au fond de moi, je suis sûre qu'il y a quelque chose.

  • Speaker #0

    Depuis toujours ou depuis ce moment-là, à partir du moment où tu as essayé ?

  • Speaker #1

    Je dirais quand même déjà, je le sentais avant, mais sans avoir aucune certitude. Mais je ne sais pas, je me suis toujours dit, on ne sait pas si ça fonctionnera tout de suite. Je sais qu'il y a des gens qui ne se posent même pas la question. Moi, je me suis très vite dit, ça peut ne pas être simple. Mais même si rien ne laissait paraître ça... Oui,

  • Speaker #0

    c'était une petite idée que tu avais en tête.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et comme un petit pressentiment. Et voilà, au bout d'un an, on contacte un service de PMA sur l'île et commence le périple de la PMA.

  • Speaker #0

    Et avant d'aller contacter cet organisme, tu... Tu ne passes pas par un gynécologue pour essayer de voir si tu avais des cycles quand même réguliers ?

  • Speaker #1

    J'avais des cycles réguliers, j'avais mes règles, j'avais pas de douleurs, j'avais rien.

  • Speaker #0

    Donc pas de raison particulière de chercher un petit peu plus loin ? Non. Ok. Donc tu vas de suite ?

  • Speaker #1

    Directement, oui. Mon médecin me dit qu'il faut prendre rendez-vous en Béarna. Et là, c'est eux qui vous...

  • Speaker #0

    Parce que ça faisait un an ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il m'avait dit qu'il faut attendre quand même un an. D'accord. Donc on avait attendu, on avait été les bons élèves, on avait attendu.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et vous étiez, lui il était d'accord avec ça, vous en aviez parlé ? Oui, oui.

  • Speaker #1

    Il n'était pas pressé, je pense que c'est plus ou moins, on ne va pas se mentir, qu'il pressait un peu le truc d'aller vers la PMA. Lui, il était moins pressé de ça, mais il m'a suivi sans problème, oui.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, comment ça s'est passé ? Là, on rentre dans un monde quand même assez particulier.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, dans un milieu médical que je connais de par mon métier d'infirmière. Mais moi, je travaille en psy, donc ça n'a quand même rien à voir. Enfin, quoique, le côté psy en PMA...

  • Speaker #0

    Il joue quand même beaucoup.

  • Speaker #1

    Mais on arrive en PMA, et je dis souvent, il y a un porte-manteau à l'entrée de la PMA, où on laisse sa pudeur. Et on ne la récupère pas d'ailleurs, parce qu'après on est enceinte normalement, si tout va bien. Donc là non plus on ne la récupère pas. Mais tout s'enchaîne assez vite. Alors en plus, nous on est en plein Covid. Parce qu'on s'est mariés en 2019. Et on arrive en PMA en juillet 2020. Donc en pleine pandémie. Donc c'est pour ça d'ailleurs aussi qu'on a été en PMA dans le privé, parce que j'avais peur que dans le public, tout s'arrête, ce qui a été le cas. Alors que dans le privé, moins. D'accord. Donc oui, pleine pandémie, donc toujours toute seule, je ne peux pas aller au rendez-vous accompagnée.

  • Speaker #0

    Jamais il est là avec toi ?

  • Speaker #1

    Le premier rendez-vous, et à partir de là, il ne peut plus venir. Il ne peut plus venir aux N'importe quel rendez-vous. Bon, après, on se rend compte que de toute façon, il ne va pas venir à chaque fois, sinon on n'a pas fini. Mais c'est vrai qu'au début, quand même, et en fait, elle nous laisse un premier cycle, elle nous fait faire des examens, elle nous laisse un premier cycle, voir un peu, elle fait des échos pour checker un petit peu, voir comment ça se passe. Et là, elle nous dit, elle nous fait comprendre, on est le cas facile de la PMA. Du coup,

  • Speaker #0

    ça te rassure.

  • Speaker #1

    Oui, elle nous dit, en gros, que pour elle, c'est... Ça va être les doigts dans le nez. Il n'y a pas de problématique. Aucun examen ne pose problème. Elle regarde mon cycle. Elle dit oui, il y a peut-être besoin d'un petit de l'ovulation, mais pas non plus. Rien d'affolant. Elle me met sous injection, mais en cycle quand même naturel. Pas d'insémination, pas de fil, juste des injections pour durer un petit peu, surveiller, c'est tout. On fait ça... Je ne pourrais plus dire, mais peut-être deux, trois fois, il ne se passe rien. Donc, elle nous dit qu'on démarre les inséminations. Donc, on démarre les inséminations. En France, on a le droit d'en faire six. Normalement, on aurait dû s'arrêter à cinq, je crois. Mais en fait, la sixième, on l'a faite parce qu'à la base, on devait partir en five, mais je n'avais pas assez de follicules. Donc, du coup, elle m'a dit quitte à... avoir pris tous ces traitements. On fait la sixième insémination, mais voilà. Et à chaque fois, échec. Des échecs. Et ils ne savent pas te dire pourquoi. Non. Personne ne sait me dire pourquoi. Alors j'entends, bien sûr, toutes les phrases que les femmes en PMA ou même avant entendent. J'y pense trop, c'est dans ma tête. Je suis trop focalisée là-dessus. Enfin bref, tout ce genre de phrases horribles, parce qu'à part culpabiliser la personne... Ça ne sert à rien. Quand bien même ça serait ça, même si une fois qu'on est en PMA, normalement, il y a quand même autre chose que ça. Quand bien même ça serait ça, ça n'a pas d'intérêt de le dire. Et puis en plus, moi, je suis plutôt fonceuse. Et donc, j'enchaîne.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu ne fais pas de pause ?

  • Speaker #1

    Du tout. Du tout, parce que c'est dur. Parce qu'autour de moi, j'ai beaucoup de copines qui sont enceintes, qui annoncent des grossesses. Je suis à un âge où... Ça tourne autour. Donc c'est compliqué pour moi, ces annonces de grossesse. Voilà, c'est compliqué. Moi, j'ai envie qu'on arrive à quelque chose, que ça aboutisse. Et je suis assez... On va dire que tant que je suis dedans, ça va. Et en fait, j'ai peur que si je m'arrête, je m'effondre.

  • Speaker #0

    Là, tu tiens le coup parce qu'en plus de ça, au tout début, on t'a dit que c'est bon, ça va être facile.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    T'arrives quoi là ?

  • Speaker #1

    6 mois plus tard oui c'est ça à peu près il y a quand même quelques mois de creux parce que par exemple c'est Noël donc les labos sont fermés donc à Noël on le fait pas puis il y a un autre mois où j'ai beau faire des injections mon corps ne répond pas donc du coup à ce mois là on fait rien il y a toujours des petits couacs de temps en temps puis on se rend pas compte mais un cycle c'est long on pense que du coup c'est tous les mois mais on limite un peu plus parce qu'on est à moins d'avoir des sclèses est court mais quand même débarde un peu donc je suis à quasi un an pma déjà sans aucun résultat positif et sans réponse Parce que la gynéco me dit, on a fait tous les examens, il n'y a plus rien à faire.

  • Speaker #0

    Cette même gynéco qui, au début,

  • Speaker #1

    avait construit. Elle me dit, de toute façon, il n'y a pas d'autres examens qui existent. Donc, moi, je ne comprends pas. Je fais des recherches partout. Je lis.

  • Speaker #0

    Sur Internet.

  • Speaker #1

    Là, j'écume le truc.

  • Speaker #0

    C'est normal, on a envie de comprendre.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai besoin de comprendre, en fait. Comment ça se passe pour vous deux,

  • Speaker #0

    en fait ? Dans quelle optique vous êtes ? Parce que là, j'ai... Il faut être solide quand même dans le couple aussi. C'est dur. Ça peut être dur.

  • Speaker #1

    Oui, c'est dur. On est soudés. On n'a pas du tout la même manière de vivre les choses. Moi, j'ai besoin d'en parler à mon entourage, à mes copines. J'ai besoin de légitimer ma douleur. J'ai besoin d'en parler. Lui, pas. Du coup, au début, il ne comprend pas pourquoi j'en parle. Après, il comprend. C'est tout, ils me laissent dire en me disant, par contre, j'ai pas envie que ça prenne non plus toute la place dans nos soirées, quand on est avec des copains. Donc, ce que je comprends aussi, moi, j'ai besoin que ça... Enfin, je sais pas comment dire, mais oui, j'ai comme besoin que ça se sache, parce que j'ai pas l'impression de vivre les choses seule, du coup. En fait, malgré tout, même si on est quand même très seule, mais...

  • Speaker #0

    Mais au moins de le dire, peut-être que les gens aussi peuvent. Mieux comprendre ton comportement, tes émotions, parce que c'est les montagnes russes.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis même au travail. Je suis un travail qui est quand même psychologiquement pas forcément simple. On doit écouter des histoires pas toujours simples. Les gens racontent leurs difficultés, mais quand nous-mêmes on n'est pas bien, c'est difficile d'être disponible pour d'autres. Et du coup, au travail, ils le savent. Et voilà, j'ai besoin de... De toute façon, il me faut faire les injections parce que c'est à l'heure très précise et que moi, quand je finis à 21h, voilà. Donc, ils le savent.

  • Speaker #0

    Oui, pour aménager au mieux ton planning aussi par rapport à tout ça. Tous tes rendez-vous médicaux, quand même, ils prennent énormément de place. Oui,

  • Speaker #1

    il faut aller faire des échographies tous les deux, trois jours, rendez-vous à 7h. Sauf qu'on sait quand on rentre, on ne sait jamais quand on sort. Parce que c'est la file indienne dans le truc. Chacun son tour, on arrive dans le bureau, c'est baisse ta culotte et on y va. C'est plus les prises de sang, plus les rendez-vous, aller chercher les traitements. Et puis, ils sont en rupture de stock sur celui-là, donc il faut courir à je ne sais pas quelle pharmacie. C'est tout un truc qui prend beaucoup de temps et de charge mentale.

  • Speaker #0

    Et donc, beaucoup de place dans ta vie.

  • Speaker #1

    Oui. Ah bah, je... Je dors PMA, je vis PMA. En tout cas, ça. Oui, vu que j'enchaîne. En plus. Après, c'est mon choix. Et je pense que je n'aurais pas pu faire autrement que d'enchaîner, de toute façon. Mais du coup, oui, ça fait partie entièrement de ma vie. Et en fait, je commence à m'intéresser à autre chose que le milieu médical pour la PMA. Parce que je me rends compte que psychologiquement, ça ne va pas fort. Mais que par contre, on n'a aucune aide psychologique quand on est en PMA.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas proposé ? À aucun moment ?

  • Speaker #1

    En tout cas, à aucun moment. On m'a dit, il y a des groupes de parole, vous pouvez aller voir tes psychologues à l'hôpital, ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose de mise en place ?

  • Speaker #1

    Rien du tout, rien du tout. C'est du médical, du factuel, mais pas du tout de... On n'écoute pas nos ressentis, tout ça. Et là, moi qui travaille en psy, je me dis, mais ce n'est pas possible. Il faut que je travaille sur ce côté-là, de mon côté, etc. Et je découvre en fait la réflexologie plantaire. D'accord. Donc là, je commence à me faire suivre en tant que cliente, du coup, avec des séances. En fait, c'est au niveau des pieds. On vient toucher des points, faire des manœuvres, on va dire, sur certains points qui correspondent à des organes dans le corps. pour venir détendre, stimuler, voilà, un petit peu...

  • Speaker #0

    Que uniquement dans le pied.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. En tout cas, la réflexologie plantaire, mais il y en a aussi palmaire, auriculaire, après, il y en a d'autres qui existent. Et je me dis, ça combine tout ce que je... Le côté médical, parce qu'il y a quand même beaucoup de choses, on a besoin de beaucoup de connaissances médicales pour pouvoir comprendre comment fonctionne le corps et là où il y a des dysfonctionnements. Et le côté bien-être quand même pris en charge globale, pas que le médical ou pas que le côté psy, mais du coup là les deux. Et je décide de me former. Oui, carrément. Je pars en formation pendant un an et demi en parallèle de mon travail. C'est en plus.

  • Speaker #0

    Tu te rajoutes en plus dans ton quotidien.

  • Speaker #1

    En fait, je pense que j'ai comblé aussi ce vide que j'avais par toutes ces formations. C'était mon besoin de combler. Je pense que clairement, si je ne faisais rien, je m'effondrais. Donc, du coup, ça a été un besoin pour moi. Et puis, c'était aussi une manière de me mettre dans un autre projet, de me dire, si vraiment on termine en me disant qu'on n'aura jamais d'enfant, j'aurai quand même quelque chose, un autre projet, un autre bébé, je dirais. T'animais, oui. C'est différent, mais...

  • Speaker #0

    Quelque chose que t'aurais créé toi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et donc, du coup, j'ai commencé à me former, à me former à d'autres massages, au massage femme. enceinte, au massage des bozos, au drainage, à tout un tas de choses. Et tout ça pendant mon parcours PM.

  • Speaker #0

    T'as trouvé le temps et l'énergie surtout. Moi, c'est ça qui me...

  • Speaker #1

    Et je travaillais à 100% en plus. Mais oui, j'avais besoin de ça.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, est-ce qu'on pense du coup à se dire peut-être que jamais j'aurai d'enfants et peut-être que je devrais laisser tomber ? Qu'est-ce que... T'en penses quoi en fait là ? C'est quoi ton...

  • Speaker #1

    J'y pense, moi ça me fait très peur et mon entourage me l'a pas dit sur le moment mais me l'a dit un peu après, mes amis, nous ont dit on avait très peur que ça ne fonctionne pas parce qu'on s'est dit, elle va pas tenir si vraiment à la fin il n'y a pas d'enfant, ça va être très très compliqué et je savais, je le savais et je l'avais dit à mon mari j'avais dit, sache que si vraiment on arrive au bout du parcours et qu'il n'y a pas d'enfant, je vais tomber Je vais tomber bas et il va falloir que tu m'aides à me relever.

  • Speaker #0

    Il va falloir que tu sois là.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et je savais que lui, il n'avait pas envie de ça, bien sûr, comme personne n'a envie de ça. Mais par contre, il m'a fait comprendre que ça serait compliqué pour lui de me relever. Parce que lui, par contre, c'est un fonceur. Et du coup, il a du mal à rester sur des choses négatives. Et c'était sur ça qu'on avait peut-être un décalage. ne comprenait pas. Lui, il ne comprenait pas que je sois un peu comme triste, à pitoyer un peu sur moi à certains moments. Lui, la finalité, il se disait, mais moi, tant que t'es toi en bonne santé et que on est nous en couple, si on n'a pas d'enfant, c'est pas grave. Oui,

  • Speaker #0

    lui, il voyait ça. On restera nous deux et puis on agence.

  • Speaker #1

    Un plus, l'enfant.

  • Speaker #0

    Toi, c'était quand même général.

  • Speaker #1

    Moi, c'est vrai. Et ça, moi, quand il me disait ça, je ne comprenais pas. Je disais, mais tu ne peux pas me dire ça. Oui, bien sûr, je suis heureuse d'être en couple avec toi. Mais je suis désolée, ça ne peut pas me suffire. Donc ça, c'était un peu compliqué. C'était cette incompréhension-là. Mais c'est normal, dans un couple, on ne gère pas les choses de la même manière. Et je pense que lui, c'était sa manière de vivre aussi ces choses-là et ces moments parfois tristes. Et du coup, il passe à autre chose. il ne s'attardait pas dessus, ce qui était moins mon cas.

  • Speaker #0

    Il acceptait peut-être plus facilement aussi cette fatalité qui se présentait parce que c'est un homme et que c'est toi qui étais piqué, c'est toi qui avais les hormones aussi.

  • Speaker #1

    Il y avait le côté hormonal qui jouait beaucoup. De toute façon, il me le disait. Il me disait, les mois où tu es sous injection et les mois où tu n'as pas d'injection, tu n'es pas la même personne. Moi, je n'étais pas agressive. Moi, j'étais déprimée. Moi, quand j'avais des injections, j'étais déprimée.

  • Speaker #0

    Et donc, tu vois...

  • Speaker #1

    Donc ça n'aidait pas. Déjà que le contexte faisait qu'on n'était pas hyper... Mais les injections me déprimaient. Donc du coup, c'était encore plus compliqué. Donc c'était... Oui, dans le couple, c'est pas simple. Et je peux comprendre qu'il y ait des couples qui ont du mal à passer la PM indemne. C'est pas forcément simple de se comprendre à ces moments-là.

  • Speaker #0

    On parle souvent dans un couple de l'arrivée d'un bébé, de ce que ça peut provoquer à échambouler, parce que ça existe. mais on parle pas assez justement dans le cas inverse quand on n'y arrive pas ça peut être tout aussi difficile et une stress même encore plus que de pas arriver en fait à avoir ces envies et quand c'est viscéral comme ça de vouloir devenir mère et qu'on en a besoin c'est super dur dans un couple à gérer ne pas comprendre ce qui se passe puisque sur le papier tout va bien tout est censé aller bien en tout cas et là quand t'arrives à un stade où on peut même plus te proposer de solution il se passe quoi après qu'est-ce que ...

  • Speaker #1

    Là, on avait fini les six inséminations, donc on devait passer en FIV. Donc là, ce n'est pas le même jeu, parce que les injections sont beaucoup plus dosées. Là, il y a un passage au bloc. Sous anesthésie générale, alors on peut le faire en local, mais moi, je le faisais en général. Enfin voilà, il y avait quand même, c'était pas la même chose quand même. Malgré tout, je supportais pas trop mal le traitement. D'accord. Je passais au bloc, j'étais très stressée, on était encore une fois en Covid, donc il fallait pas être positive le matin même. de l'intervention parce que sinon, ils ne nous prenaient pas au bloc. On s'était tapé 15 jours d'injection énorme et on nous disait non. Il y avait ce stress-là de ne pas choper le Covid pour pouvoir aller au bloc faire notre ponction. Il y avait aussi cette pression-là en plus. Après, salle de réveil, forcément, c'est douloureux. Moi, j'avais beaucoup de follicules. Je frôlais toujours l'hyperstimulation. ça paraît être incroyable quand même c'est peut-être là qu'on a ça a confirmé qu'il n'y avait pas forcément de problématiques chez moi moi le traitement me donnait énormément de follicules c'est d'ailleurs pour ça que je passe en anesthésie générale la gynéco me l'avait conseillé parce qu'elle m'avait dit que vu que vous en avez beaucoup ça va prendre un peu de temps, c'est pas hyper agréable du coup il vaut mieux que vous soyez endormi au moins vous avez pas mal le gynéco doit pas se presser enfin ouais Et après, nous, on est passés en FIVIXI.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est ?

  • Speaker #1

    En gros, on prend mes follicules, on prend les spermatozoïdes, et la FIV normale, on les met dans une éprouvette, et on les laisse se rencontrer par eux-mêmes. La FIVIXI, on vient choisir le spermatozoïde, on vient le mettre dans l'ovocyte. D'accord. Donc on est passé directement en FIVIXI. La première, j'avais je crois 25 follicules, c'est beaucoup. Je me retrouve avec un embryon.

  • Speaker #0

    Un seul ?

  • Speaker #1

    Ouais. Donc là, déception énorme. Ah ouais, tu m'étonnes. Et double pression. Parce que ça veut dire que si ça ne marche pas, vous tout recommencez. C'est ça. Et là, c'est l'incompréhension à nouveau. Je ne comprends pas, on n'a pas eu de problème. Et on n'a pas d'embryon d'avance. Je ne comprends pas. Il y avait quand même quelque chose qui ne fonctionne pas.

  • Speaker #0

    Aucune explication à ça.

  • Speaker #1

    Non. Donc, un embryon qu'on implante, ça ne fonctionne pas. Donc, là, j'ai attendu deux, trois mois.

  • Speaker #0

    C'est long encore attendre et rester dans ce truc-là de... C'est pas un échec,

  • Speaker #1

    mais c'est quand même... De l'attente. Voilà,

  • Speaker #0

    d'attente avant de réessayer.

  • Speaker #1

    T'attends le cycle, t'attends le test, t'attends... En fait, t'attends tout le temps. Mais donc, ouais, j'ai attendu, je dirais, deux, trois mois. J'avoue que j'ai plus exactement les dates en tête, mais c'est à peu près ça. Je refais une file, je refais une ponction, sachant qu'en France, on en a le droit à quatre. Sauf que moi, en me disant, si j'ai un embryon à chaque fois... ça va vite aller, très vite arriver à la fin donc moi j'étais déjà en réflexion et en recherche de partir à l'étranger de faire des dons j'étais déjà dans ce truc là en me disant j'arrête pas à ça je m'arrête pas à ça, je veux on continue le truc parce qu'il existe autre chose ailleurs alors par contre c'est pas la même chose parce que du coup c'est payant parce qu'en France on a quand même la chance que ce soit pris en charge bah si on part à l'étranger non ... C'est tout à ta charge. C'est ça. Donc du coup, pour l'instant, on ne se pose pas plus la question que ça. On se dit, on verra, on fait la deuxième. La deuxième se termine avec deux embryons, ce qui n'est toujours pas excellent en résultat du tout. Deux à chaque fois de bonne qualité, etc. Mais bon, ça ne reste que deux. On en implante un tout de suite. Il ne fonctionne pas. On fait une pause et on m'implante un deuxième embryon en mars 2022. Et là, test de grossesse positif. Test de grossesse positif et quelques jours après, je me mets à saigner. Et je perds l'embryon, donc assez rapidement. Et là, je... Là, c'est le truc de trop.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais réussi à te réjouir de voir ce test positif ou pas ?

  • Speaker #1

    J'ai quasi pas eu le temps. J'ai le temps de réaliser moi et que nous on réalise ensemble, on avait la fausse couche. Alors en même temps je me dis bon c'est mieux parce qu'au moins l'ascenseur émotionnel est moins hard mais bon ça reste triste quand même. Et là du coup je m'effondre, je prends rendez-vous avec la gynéco. J'arrive dans le bureau. C'est une gynéco exceptionnelle. Elle est très réputée dans le Nord. Mais je lui hurle dessus. C'est vrai. Je pense qu'elle prend toute ma colère. Je lui dis, mais là, ce n'est pas possible. Ça fait trois ans qu'on est là, qu'il ne se passe rien, qu'on n'avance pas. On n'a pas plus de réponses aujourd'hui qu'il y a trois ans. Je trouve ça choquant. il y a un truc qui ne fonctionne pas. Il faut quand même qu'on cherche. Il y a quelque chose là. Pourquoi j'ai autant de follicules et si peu d'embryons ? Pourquoi ça ne s'accroche pas ? Il y a quelque chose. Il faut aller chercher plus loin. Je ne sais pas. Trouvez-moi un examen à faire. Qu'est-ce que vous voulez ? Elle me prend un peu de haut en me disant que non. Il n'y a rien qui lui apportera plus de réponses. C'est tout. Il faut retenter. Je lui dis, mais moi... Il faut qu'on change quelque chose. Il faut que quelque chose change. Je ne peux pas continuer comme ça, juste à refaire la même chose pour avoir le même résultat. Et elle me jette un peu, limite, sur le bureau, deux prescriptions. Mais alors pas convaincue du tout. Elle me jette ça en disant, limite, si ça lui fait plaisir, je vais lui donner des examens à faire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu comme ça que je l'ai pris, en me disant, au moins, elle va être contente. Elle aura des trucs, mais de toute façon, ça n'aboutira à rien. Donc, elle me prescrit une biopsie l'endomètre et un autre spermogramme pour mon mari, mais vraiment pas convaincue du tout.

  • Speaker #0

    Des choses que vous aviez déjà faites ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Ah, elle n'avait jamais fait faire ça, à ton mari ?

  • Speaker #1

    En fait, si,

  • Speaker #0

    il y avait toujours fait des spermogrammes standards.

  • Speaker #1

    Ils étaient toujours très bons. Donc, en fait, elle n'a jamais été cherchée plus loin. Et moi, vu que tous mes examens étaient aussi bons, du coup, on fait les examens. Biopsie, l'endomètre... Très, très douloureux, pour le coup. C'est vrai ? Oui.

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas en débat du tout ?

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    C'est quoi, en fait ? Qu'est-ce qu'ils font ?

  • Speaker #1

    En fait, moi, j'y vais, mais alors, limite tranquille, parce que j'ai tellement fait de trucs. C'est ça. Je me suis dit, ça va être un truc de plus. En fait, ils viennent gratter l'intérieur de l'utérus pour récupérer un petit peu d'endomètre, pour aller ensuite l'analyser. Mais mon Dieu, ça fait très, très mal. En tout cas, moi, ça me fait très mal. Alors, il y a d'autres filles, je pense peut-être qu'ils l'ont moins. Mais moi, ce truc-là m'avait vraiment fait mal. Je ne m'y adornais pas. Et en fait, j'ai compris quand elle m'a installée. Elle m'a dit, je vous promets, je fais vite. Là, je la regarde, je me dis, pourquoi ? Pourquoi elle me dit ça ? Donc, bon, j'ai compris. Ce n'était pas du tout agréable. Mais bon, ça va, ça ne dure pas. C'est vrai que ça fait rapide. Donc, ça va. Les examens reviennent. Enfin, mon examen revient normal. Toujours rien. Mon mari fait son sport. et donc on doit démarrer la troisième FIF début juillet et je me souviendrai le premier juillet c'était à vraiment la veille de démarrer je me demande même pas si c'était pas le jour de démarrage je devais faire les injections le soir, elle m'appelle le matin je vois son nom c'est bizarre, pourquoi elle m'appelle et là elle me dit, écoutez je viens de recevoir les résultats de Marie et en fait il y a un problème je dis D'abord, première réaction, c'est soulagement. Enfin, on a trouvé quelque chose. C'est ça. Et donc là, elle me dit, Marie, elle a un ADN fragmenté. Qu'est-ce que c'est que ça ? Au niveau des spermatozoïdes. L'ADN, alors j'avoue que je ne suis pas spécialiste là-dedans, mais l'ADN des spermatozoïdes était fragmenté. Donc elle me dit ça, je lui dis, ok, très bien, mais... Qu'est-ce qu'on fait ? Oui, c'est quoi la solution ? Maintenant, on sait que c'est le problème. Et là, elle me dit, sachez que ce problème cause des fausses couches, des embryons qui ne se développent pas et qui ne s'accrochent pas. Donc, un peu problématique. Donc, je dis, enfin, ça y est, on a enfin trouvé la cause. Déjà, on avance. Donc, je lui dis, ok, très bien. Donc, elle me dit, on ne peut pas faire la five. Il ne faut pas faire la five. On va faire une pause, ok ? Et je dis, mais qu'est-ce qu'on fait maintenant pour régler ce problème ? Et là, elle me dit, écoutez, c'est monsieur qui va devoir prendre un traitement. Alors, en mon fort intérieur, je me suis dit, enfin, il va savoir ce que c'est que d'avoir des effets secondaires horribles, que des trucs. Enfin, voilà, je me suis dit, enfin, ce n'est pas à moi de prendre quelque chose. C'est à lui. Non, mais c'est bon.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Je me comprends.

  • Speaker #1

    Trois ans d'injection. Voilà. Et je lui dis, OK, envoyez-moi la prescription. Allez le chercher. Et là, elle me répond, écoutez, je n'ai pas de prescription à vous en... vous envoyez parce que c'est un traitement que vous allez acheter en pharmacie comme ça ou sur Amazon.

  • Speaker #0

    Arrête. Sur Amazon, elle t'a dit ?

  • Speaker #1

    Je l'ai commandé sur Amazon. Non. Si. En fait, c'est des vitamines. Et là, quand elle me sort ça, je me dis, mais quoi ? Elle ne le donne pas à tout le monde ? Oui.

  • Speaker #0

    Dès le début ?

  • Speaker #1

    Au pire, ça ne fera pas de mal. Oui. C'est un complément vitaminique spécialisé dans la conception mais ça ne fera pas de mal. Je me suis dit, pourquoi elle ne le donne pas à tout le monde ? Ça pourra peut-être écrémer parce qu'on ne doit pas être les seuls. Non, je ne pense pas non plus. Je me dis que ça ne peut que aider. Je n'ai pas compris. Je commande ce fameux traitement de vitamines.

  • Speaker #0

    Avec Amazon Prime,

  • Speaker #1

    livraison le lendemain. Exactement. En plus, il y avait une petite promo, l'eau de Troyes. Parce qu'elle m'a dit, il faut le faire 3 mois.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'était un truc tous les jours,

  • Speaker #1

    un petit médicament ? Tout à fait, il y avait un sachet de comprimés, un truc comme ça, tous les jours. Elle m'a dit, il faut faire une cure de trois mois pour avoir une efficacité, et on programme la file au mois d'octobre.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc là on était quoi ?

  • Speaker #1

    Juillet, août, septembre, début octobre, on fait la file, et elle me dit, là, on n'aura pas les mêmes résultats, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Oui mais bon, elle t'avait déjà certifiée. Ouais,

  • Speaker #1

    donc je prenais un petit peu... de recul avec ce qu'elle me disait. Donc, je reçois la boîte le lendemain. Et là, moi, je m'empresse d'aller voir la notice pour voir les effets secondaires. Il n'y a pas de notice. Il n'y a pas d'effet secondaire. Même pas une petite céphalée. J'ai l'air que j'étais dégoûtée. Je suis désolée, mais je me suis dit purée, il n'y a même rien.

  • Speaker #0

    Ça va lui faire du bien, c'est des vitamines.

  • Speaker #1

    En fait, il se renforme. C'est dégueulasse.

  • Speaker #0

    C'est injuste, c'est ça.

  • Speaker #1

    Donc je me dis, bon, c'est tout, tant mieux. Si c'est que ça, je vais pas me plaindre non plus. Donc il prend son petit complexe vitalique. Moi, du coup, je me dis, alors par contre, moi, pendant trois mois, je fous rien. Parce que, bien sûr, j'avais tout testé, les alimentations, les compléments de ça, machin. Les infusions. Les infusions et tout ce que tu veux. J'ai dit, alors moi, je fous rien. C'est bon, moi, c'est mes vacances. Trois mois, je fous rien. Donc du coup, on devait redémarrer début octobre. Donc c'est tout, passe l'été. Et c'était l'année de mes 30 ans. J'avais eu mon anniversaire en mois de mai. Et il m'avait offert pour mon anniversaire quelques jours à New York. En septembre.

  • Speaker #0

    Super !

  • Speaker #1

    Donc ça collait trop bien. Parce que du coup, on s'est dit, mais génial, la fille va aller en octobre. On peut aller à New York tranquille, sans prise de tête, de traitement ou de je ne sais pas quoi. On va à New York et en gros, on revient. On y retourne. C'est reparti. C'est ça. Donc on part à New York, toujours avec ses petits comprimés. Et c'est tout, on revient de New York, on est passés quatre jours là-bas. Début octobre arrive et je vais chez ma maman un week-end parce que mon mari était en entente de vie de garçon. Et j'étais très fatiguée. Mais je travaillais beaucoup à cette période-là parce que je faisais mon boulot d'infirmière, mais je faisais beaucoup de soins. de massage, de drainage, de choses comme ça. Du coup,

  • Speaker #0

    tu avais commencé ça alors ?

  • Speaker #1

    Oui, j'avais déjà commencé. En plus de mon métier, je faisais des drainages, de la madero, de la réflexo en plus. Donc j'avais un peu un rythme quand même assez soutenu. Donc du coup, je me dis bon, c'est tout, je suis fatiguée, c'est normal. Je fais un test Covid, jour Covid bien sûr. Négatif, je me dis bon, c'est pas ça, c'est tout, je suis fatiguée. Bon, ben voilà. Je passe le week-end chez ma mère, dans le canapé. Ça ne me ressemble pas du tout. C'est tout. Je rentre le dimanche soir. Mon mari rentre aussi de son week-end. Je lui explique un peu mon état. Il me dit, ça se trouve, t'es enceinte. Je l'engueule. Ah bah oui, je l'engueule. Je lui dis, non mais franchement, c'est abusé. Ça fait trois ans. C'est pas drôle. J'ai pas trop envie de plaisanter là-dessus. N'importe quoi. Qu'est-ce que tu me racontes ? C'est impossible. Sauf que... Une fois qu'on nous a mis un petit peu l'idée dans la tête, malgré tout, je me dis, je ferai un test demain matin, mais de toute façon, j'ai eu mes règles. J'avais eu mes règles.

  • Speaker #0

    Ah, en plus ?

  • Speaker #1

    Oui, j'avais eu mes règles aux alentours du 20 septembre. Donc, rien de normal. Donc, je lui ai dit que je devais démarrer. J'avais déjà tout le traitement pour octobre. Elle m'avait déjà tout donné. Je devais démarrer quelques jours après ma FIV. Et là, le lendemain, je fais un test. Mais sans aucune conviction. Je travaillais de journée. Je me souviens, j'étais censée être au travail à 9h. Je fais un test, je le pose et je continue de me préparer. Je ne regarde même pas. Puis d'un coup, je regarde. Et là, je vois positif. Je me dis, c'est un truc qui traîne depuis longtemps dans mon toilette. Il ne va plus. Il n'est plus...

  • Speaker #0

    Ça n'existe pas, les faux positifs.

  • Speaker #1

    Dans ma tête, ce n'était pas possible. Donc, j'en refais un deuxième. Et là, direct, positif. Je m'assois par terre dans mes toilettes. Je me dis, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Tu es toute seule à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis toute seule. Je ne me vois pas l'appeler. Parce que je ne me vois pas lui annoncer ça comme ça. J'espérais tellement cette annonce que je ne voulais pas du tout lui annoncer ça comme ça. Je vais en refaire un troisième. Non. Bah si, j'avais besoin d'une confirmation. Tu sais, celui où il est marqué enceinte. Oui. Donc je refais ce test-là, enceinte, deux, trois semaines. Et là, je me dis, mais je suis enceinte depuis quand ? Parce que j'ai eu mes règles, que je ne sais pas. Enfin là, concrètement, je ne sais pas. Et donc j'appelle Aurore. que je connais depuis quelques mois, parce que je la suivais, je lui faisais des drainages pendant sa grossesse toutes les semaines, et on avait vraiment bien sympathisé, on était devenus assez proches, puis elle a eu un parcours PMA aussi, donc je me suis dit, mais qui j'appelle ? Et je me suis dit, j'appelle Aurore.

  • Speaker #0

    Juste pour qu'on rappelle qui est Aurore. C'est devenu une amie à toi.

  • Speaker #1

    C'est devenu une de mes amies qui a fait Pékin Express. Je ne sais même plus en quelle année.

  • Speaker #0

    Pendant le Covid aussi.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Je le sais parce que je viens de l'interviewer sur mon canapé,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Mais du coup, c'est comme ça aussi qu'on s'est rencontrés. Pour mettre les choses dans le contexte, c'est Aurore qui a fait Pékin Express. Et donc, tu appelles

  • Speaker #1

    Aurore. Qui était faux. il faut le rappeler aussi, qui a eu une grossesse où elle a vomi toute sa grossesse. Donc moi, je l'appelle en visio à 9h du matin. Elle ne me répond pas. Elle m'envoie un message et me dit « Qu'est-ce qui se passe ? » Elle me dit « Non, je ne peux pas te répondre, je ne suis pas présentable. » Je dis « Non, mais là, je m'en fous. » Je dis « Que tu sois au fond de ton lit ou je m'en fiche. Il faut que tu me répondes. » Elle me répond effectivement. Elle était à moitié dans son lit. Et là, je lui montre les trois tests. Je la regarde en visio. Je dis « Non, mais regarde. » Elle dit Là, tu es enceinte quand même. Oui, ça, j'ai compris. Elle dit, attends, on va regarder que tu n'aies pas pris un traitement dans le mois qui puisse te provoquer un faux positif. Là, on voit le côté PMA qui ressort parce que ça existe. Il y a des traitements en PMA qui te créent parfois des faux positifs.

  • Speaker #0

    Tu vois, tu rétablis la vérité sur les faux positifs.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça arrive. Si tu fais ton test trop tôt par rapport à ta prise de ce traitement-là particulièrement, Donc elle me dit, le côté pragmatique ressort, elle me dit, attends, qu'est-ce que t'as pris ce mois-ci ? Parce que j'avais déjà pris des petites choses pour anticiper mon cycle d'octobre. Des choses qui étaient censées bloquer mon ovulation. Ça n'a pas très bien marché. Comme quoi ? Donc elle me dit, elle me regarde, elle regarde le nom du médicament et tout, elle me dit, non, c'est pas marqué que ça provoque ça. Donc je dis, écoute, c'est tout, je vais au labo. Je vais au labo, j'attends une plombe, bref, je fais ma prise de sang, j'arrive au bout, il est passé 11h, je suis carrément au labo. J'arrive dans le couloir, ma 4e qui me regarde, elle me dit mais qu'est-ce qu'il se passe ? T'as vu l'heure ? Et là je la regarde, je dis non mais faut trop que je te raconte. Et là je la prends dans le bureau, j'écoute, bah je suis enceinte. Elle me regarde, elle fait quoi ? Alors trop contente parce qu'elle connaît mon parcours et tout ça. Du coup je lui dis mais attends, moi j'attends, j'ai besoin d'avoir la prise de sang. J'étais très prudente. Parce que je sais à quel point c'est fragile. Et puis en plus, vu que c'était à mes yeux improbable,

  • Speaker #0

    comme ça, sans aide,

  • Speaker #1

    rien. Et donc, je fais la prise de sang. Un truc, un calvaire. Ils perdent mon e-mail. Donc, ils ne savent pas me renvoyer les résultats. Ensuite, le médecin s'en va. Donc, en fait, il n'a pas signé les résultats. Donc, ils ne peuvent pas m'envoyer. Ça a duré une plombe. À la fin, j'appelle le labo, ils étaient à deux doigts de fermer. Je dis non mais là, il faut me dire, dites-moi en fait. Et là, elle me dit, mais madame, vous êtes enceinte. Oui, ça je sais madame, que je suis enceinte. Je veux le taux, moi. Je dis mais pourquoi ? Mais c'est très important le taux.

  • Speaker #0

    La base quand même.

  • Speaker #1

    C'est moi le chiffre. Je dis mais c'est ça qui m'importe moi. Parce que je sais très bien que si on a un chiffre... Pas haut. Alors, c'était estimé, du coup, deux, trois semaines par vitesse de grossesse. Mais bon, ça veut... Je dis, moi, je veux le chiffre. Et là, elle me répond, bon, je ne peux pas, mais allez, je vous le dis, 6500, je ne sais pas quoi. Bon,

  • Speaker #0

    aucun doute, tu étais bien enceinte.

  • Speaker #1

    Ah ouais, non, mais là, je m'assois. Et là, ma cadre, qui était toujours à côté de moi, qui avait attendu pour partir parce qu'elle voulait savoir. Et là, je la regarde, je dis, 6500 et quelques, je n'ai jamais eu un résultat pareil. J'ai jamais vu ça. J'ai dit, mais mon Dieu, je suis enceinte depuis quand ? Ou alors, mon Dieu, il y en a deux. Moi, ça a été ma première. Je me suis dit, soit il y en a deux, soit je suis très enceinte. Mais je ne savais pas. Je regarde tout de suite. Selon les chiffres, ça pouvait être 6, 7, 8 semaines. On ne savait pas. J'aurais calculé. De toute façon, j'ai mes règles, donc je ne comprends pas. Je ne sais pas. Franchement, je ne sais pas. Je rentre le soir. Je l'annonce quand même. Oui,

  • Speaker #0

    comment tu as fait ?

  • Speaker #1

    Je lui dis qu'on va être très bêtement, comme quoi des fois, on s'attend à une annonce de fou. Mais en fait, on devait partir en vacances le juin, l'année qui suivait. Du coup, on était en début octobre. Je l'ai su le 3 octobre. Et elle me dit, je lui dis pardon, bon, il va falloir faire une petite accélération dans les travaux là, parce que ça ne va pas du tout. Il me regarde un peu paniqué. Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça.

  • Speaker #0

    C'était mieux le droit de lancer.

  • Speaker #1

    C'est rigolo. Et je lui dis, si, il va falloir faire une accélération. Et puis en plus, l'été prochain, on ne peut pas partir en vacances. Parce qu'on partait tout le temps, moi, le jour. Il me dit, c'est pas grave. Il me dit, c'est pas grave si on ne peut pas partir. Mais il me dit, je ne comprends pas pourquoi. Je le regarde, je dis, parce que je suis enceinte. Et là, il me regarde, il fait, à combien ? Il me dit, c'est quoi le taux ?

  • Speaker #0

    Tu vois, il était bien calé sur le sujet quand même.

  • Speaker #1

    Il me dit, c'est quoi le taux ? Je dis, 6500 et quelques. il me dit ah oui quand même je dis bah ouais il me dit mais t'es enceinte depuis quand ? je dis je sais pas donc voilà on est content mais toujours un peu prudent et tout ça le lendemain j'envoie un mail à la gynéco de PMA en lui expliquant le truc et en lui donnant les taux tout de suite elle me rappelle elle me dit mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? on était censé faire la file là je dis bah oui mais bon on va pas se peindre Du coup, elle dit, bon, je dois vous donner un résultat, une écho. Pour quitter la PMA, il faut faire une première écho où on entend le cœur.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Une fois que ça s'est passé, là, on passe dans un service de matière standard. Et donc, elle me dit, il faut attendre neuf semaines pour entendre le cœur. Et elle m'estimait à peu près à sept. Donc, elle me dit, je vous donne un rendez-vous dans quinze jours pour faire une échographie. Le vendredi, je crois que c'était 14 octobre, du coup. Et quinze jours est plus long de ma vie. Sauf qu'entre deux, je n'ai pas su attendre. Je me suis retrouvée aux urgences parce que moi, je n'en dormais plus. J'étais angoissée au possible. Je me disais que j'avais besoin d'être sûre. J'avais peur d'une grossesse extra-utérine. J'avais peur de tout. Je ne m'y attendais tellement pas. Du coup, je me suis retrouvée aux urgences. J'ai expliqué le problème. J'ai dit qu'il fallait que je me fasse une écho. J'ai besoin de savoir s'il est au bon endroit. Est-ce qu'il y en a un ? Est-ce qu'il y en a deux ? Et là, elle me fait une écho, donc il était très tôt du coup, on n'a pas entendu le chœur, et elle me dit « Bah écoutez, oui, oui, il y a un embryon qui est correctement placé, il n'y en a qu'un, et vous êtes enceinte de cette semaine. »

  • Speaker #0

    C'était bien que ça alors.

  • Speaker #1

    Ouais, et là, quand on calcule, je suis tombée enceinte à New York. C'est fou. Voilà. Pour la petite histoire, quand je suis rentrée de New York, tous nos amis nous ont dit « Bah alors, vous allez ramener quoi comme souvenir ? » Et moi je leur disais toujours « Non, moi je n'ai rien ramené, parce que franchement, ça coûte super cher ce qu'il y a à New York, il n'y a rien d'intéressant financièrement. » À la fin, j'ai dit franchement, j'ai ramené le cadeau le plus cher au monde, qui me coûte une fortune. Un enfant. Du coup, je suis tombée enceinte à New York, naturellement. Après tout ça, les 15 jours après, on fait l'écho. Très stressée, forcément. Et direct, on entend le petit chœur. Tout de suite, ça se concrétise. On se dit, ça y est. Même si on sait que ça reste... et tout ça, mais ça y est, moi, dans ma tête, ça a concrétisé le truc de, OK, je suis enceinte.

  • Speaker #0

    Tout devient réel.

  • Speaker #1

    C'est ça, ouais. Jusqu'à cet Ausha, j'étais pas encore... Et là, ça a vraiment concrétisé les choses. Le lendemain, on avait un mariage. Non, mais ça aussi, il faut l'expliquer, c'est qu'en fait, le lendemain, on avait un mariage d'un de nos couples de meilleures amies. On savait que le marié allait être le parrain si un jour on avait un enfant. C'était un deal qu'on avait convenu ensemble, voilà. Et là je l'ai regardé, je me suis dit non mais moi je vais me faire griller, c'est sûr, on va être à la table d'honneur, ils vont bien voir que je ne bois rien du tout, alors non pas que je bois énormément mais... Malgré tout, on dormait sur place, donc il n'y avait vraiment aucune excuse pour ne pas au moins boire un verre.

  • Speaker #0

    Pour trinquer, c'est quand même un événement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et la photographe du mariage était ma meilleure amie qui allait potentiellement être la marraine. Donc je me suis dit, là, il y a quelqu'un qui va me griller, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui nous regardent sur YouTube, nous avons dû mettre en place un éclairage de chantier parce qu'il commençait à...

  • Speaker #1

    à faire nuit et puis je vous rappelle qu'on est dans le nord donc je rigole c'est cliché c'est vrai qu'il est quelle heure ?

  • Speaker #0

    17h, voilà le soleil s'est couché donc revenons-en à ce mariage moi j'ai quand même une petite question vu que c'était le lendemain de cette annonce incroyable est-ce que tu avais eu le temps de prévenir tes parents vos proches ?

  • Speaker #1

    non on n'a prévenu personne le soir de l'échographie on a été manger chez chez ma meilleure amie qui donc était la photographe et du coup on lui a annoncé le soir là, parce que vu que je savais que j'allais me faire griller le lendemain, je me suis dit faut qu'on leur annonce, tant pis c'est un peu tôt mais après tout c'est nos deux couples les plus proches donc de toute façon ils connaissent tout notre parcours notre suivi, enfin voilà il faut qu'on leur dise, donc le soir en fait on leur annonce parce qu'eux se mariaient quelques mois plus tard et du coup on leur a fait une petite, enfin je lui ai fait une petite carte en disant ... Avec la photo de l'échographie, est-ce qu'on peut venir avec un invité supplémentaire ? Et donc elle a pleuré. Parce que pour le coup, elle m'a dit, je ne m'attendais pas à ce que tu arrives à me surprendre d'une grossesse. Parce que vu que tout était programmé dans la PMA, elle me dit, je ne m'y attendais pas du tout. Je dis, moi non plus.

  • Speaker #0

    Les gens autour s'attendent toujours à ce qu'on leur annonce la bonne nouvelle.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est en PMA. Elle savait à quand je faisais une five. Donc en fait, elle savait avec quelques calculs. Elle n'était pas bête. Elle savait si j'avais une annonce à lui faire dans ces dates-là. Là,

  • Speaker #0

    clairement,

  • Speaker #1

    elle ne t'attendait pas. Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Personne ?

  • Speaker #1

    Personne. Et le lendemain, au mariage, du coup, on l'a annoncé aussi en début de soirée en disant qu'il serait parrain dans quelques mois. Donc c'était beau. c'était beau, alors dangereux je dirais oui et non parce que c'était tôt mais on avait envie je pense de le faire comme ça aussi on avait besoin de ça aussi d'un peu d'espoir et de joie de partager une belle nouvelle c'est ça après comment s'est passé les premiers mois est-ce que t'as été en forme alors j'ai eu une grossesse c'était un peu compliqué c'était pas simple dans le sens où le premier trimestre j'ai eu beaucoup de saignements Du coup, ça a été très, très stressant pour moi parce que j'avais toujours cette peur de faire une fausse couche. Il s'avère qu'il n'y avait rien de particulier, mais voilà, j'avais un col un peu fragile, c'est tout. Et en fait, à partir de... Donc, j'ai été arrêtée très tôt par rapport à ça. Vu que je travaillais en psy, alors c'était quand même un service calme, mais mon médecin ne voulait pas que je fasse trop de voitures. Et puis, la psy reste la psy. On ne peut jamais réellement savoir comment les gens vont réagir en face de nous. Donc, du coup, mon médecin n'a pas voulu prendre de risque. Il m'a arrêtée assez tôt. Et de toute façon, je pense qu'à quatre mois, je commençais à contracter. J'ai contracté très tôt, mais sans aucune incidence sur le col. Donc, il n'y avait rien de grave. Bon, au début, on se demandait un peu parce qu'on ne savait pas. Mais une fois qu'on a vu que ça n'avait pas d'incidence... C'est tout, j'ai un utérus contractile, tout c'était comme ça.

  • Speaker #0

    Tu avais une explication, donc pas de stress lié à ça ?

  • Speaker #1

    Non, du coup de toute façon j'étais à l'arrêt, je ne pouvais pas faire grand chose de plus. Je me souviens que la sage-femme me disait, s'il n'y a plus 10 contractions par jour, il faut aller à la maternité. J'ai dit non mais moi dans mon lit le matin au réveil j'en ai 10, il y a un moment donné je ne vais pas vivre à la maternité, c'est tout.

  • Speaker #0

    C'était des contractions de Braxton ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Dès le quatrième mois,

  • Speaker #1

    c'est super tôt quand même. Oui, mais ça n'a jamais eu aucune incidence sur le col. Donc du coup, tout était comme ça. Je n'ai jamais eu de menace d'accouchement. Enfin, vraiment rien. Donc voilà, à part ces deux petites choses-là, j'ai eu une grossesse assez facile malgré tout. Je n'ai pas été malade. J'étais... pas fatiguée mais comme une femme enceinte, rien de plus. Et mon terme était au 9 juin et moi j'ai accouché le 13.

  • Speaker #0

    Le 13 juin ? Oui. Il ne voulait pas sortir ?

  • Speaker #1

    Il a fait un peu de rab.

  • Speaker #0

    C'était un garçon ?

  • Speaker #1

    C'était un garçon. Je le sentais dès le début et après quand on a fait l'écho, on n'avait pas du tout de préférence pour le coup. Donc oui, c'était un petit garçon et j'étais pas très pressée de sortir.

  • Speaker #0

    T'as fait quoi ? T'as eu un déclenchement ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai réussi à éviter le déclenchement. On a fait un décollement de membrane à J plus 2. C'est ça. En fait, mon terme était un vendredi 9. Le dimanche, j'y retourne. Me refonds une écho et tout le bazar. Donc 3,5 kg, normal.

  • Speaker #0

    Beau bébé.

  • Speaker #1

    Il me faut un bon décollement de membrane. en me disant, là, ce soir, vous revenez. C'était dimanche matin. Elle n'a pas eu tout à fait tort. À partir du dimanche 22h, j'ai commencé à contracter. Bon, là, ça ne s'est plus arrêté. Et ce n'était pas les mêmes contrats.

  • Speaker #0

    Voilà, là, tu as senti que c'était...

  • Speaker #1

    Voilà, donc je l'ai quand même... On n'a pas tout de suite été à la maternité, parce que, bon, ça allait... Moi, j'ambitionnais un accouchement sans péril. C'est vrai. C'était un de mes projets. Alors, je n'étais pas non plus... obstinée là-dessus, mais j'avais envie d'essayer. Je m'étais dit, si ça va, ça va. Si ça ne va pas, c'est tout. Je me laisse aussi mener de voir ce qui se passe. Donc, c'est tout. Vers 4h30, je réveille mon mari quand même et je lui dis là, bon, il faut quand même y aller parce que j'ai beau faire la douche, le spasmon, tout ce que tu veux, ça ne passe pas, ça s'amplifie un peu, c'est raisonnable, mais on est quand même à une demi-heure de route de la mater. Donc, je... On va anticiper,

  • Speaker #0

    on ne va pas prendre de risques.

  • Speaker #1

    Voilà, donc du coup, on part à la matière. Le trajet, ça va. Des contractions régulières, mais ça va. Franchement, ça va. On m'ausculte. Elle me dit, oui, là, ça y est, c'est parti. Vous êtes à 2, je ne sais plus. Mais de toute façon, vous êtes à J3, parce qu'on était à 4h du matin du lundi. Donc J3. De toute façon, on ne vous renvoie pas, quoi qu'il arrive. Si ça ne se met pas en route là, on vous déclenche. Donc voilà. Mais il n'y a pas eu besoin. Elle m'a laissé. Ça s'est ouvert tout doucement. Ils m'ont mis dans une salle. Il faut savoir que ce jour-là, il était canicule. Il y avait la canicule. Il faisait 35 degrés. Alors que c'était en plein mois de juin. Donc, ce n'est pas forcément quelque chose que j'anticipais. Comme quoi,

  • Speaker #0

    ça arrive ici.

  • Speaker #1

    Ça arrive de temps en temps. Mais voilà. Et donc, du coup, bon, après, sur le coup, ce n'est pas gênant parce que dans les... Dans la matière, je ne m'en rendais pas forcément compte. Donc, c'est tout. Je mets en place tout ce que je pouvais faire pour accompagner mon travail. Je ne gérais pas trop mal. Franchement, ça se passait plutôt bien. Il n'y a personne qui venait trop me voir.

  • Speaker #0

    C'était dans ta bulle.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, ça se passait bien. On arrive vers... Il était quoi ? 14h, 15h, quelque chose comme ça. Elle vient me voir. Et je ne sais pas. Alors, soit elle a senti quelque chose, mais elle m'a dit... Vous êtes sûre que vous ne voulez pas la péridurale ? Et je me souviens que ma sage-femme, pendant la grossesse, m'avait dit, si une sage-femme vous propose la péridurale, alors que vous êtes en projet d'accouchement sans péridurale, c'est noté dans votre dossier, écoutez-la, c'est qu'il y a quelque chose. Elles ont de l'expérience, si elles le proposent, c'est qu'il y a une raison, parce que normalement, quand c'est noté dans votre dossier que vous êtes en accouchement sans péridurale, ils ne vous le proposent pas. Au contraire, justement, ils n'ont pas... Vous allez venir vous tenter quand vous êtes en train de souffrir. Donc, je me suis souvenue de ça et je me suis dit, bon, je suis assez fière de moi. Mine de rien, j'ai des contractions depuis hier, 22 heures, il y a 15 heures. Bon,

  • Speaker #0

    je gère.

  • Speaker #1

    Je gère bien, mais bon, voilà. Donc, on refait un dernier contrôle. J'ai ouvert à sept doigts.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Ouais. Et je lui dis, bon, allez, OK, on met la pérille. Je suis fière de moi, j'ai été jusque-là. C'est OK pour moi, je vais pas mal le vivre. J'avais pas envie d'être obstinée dans l'idée non plus, donc j'étais contente. On pose la pérille, très bien, nickel. C'est merveilleux,

  • Speaker #0

    ça me plaît.

  • Speaker #1

    Voilà, et donc je peux me reposer un petit peu aussi, parce que j'avais pas dormi depuis le samedi soir.

  • Speaker #0

    Super important, ça, de dormir pendant la pérille.

  • Speaker #1

    Voilà, donc j'ai pu me reposer un petit peu, et on arrive vers 22h et ouverte complète. J'avais une péri très peu dosée parce que je n'avais pas une grosse tension. Et puis moi, je ne voulais pas non plus quelque chose de trop dosé. Je restais dans cette optique de quand même vivre les choses. Donc, je pouvais bouger. Donc, j'ai continué à bouger le bassin, etc. Pour faire descendre le bébé. Et à 22h, elle me dit, bon, ça y est, je vous laisse une heure pour vraiment qu'il descende bien. Et on s'installe un peu avant 23h. OK. Là, on commence à s'installer. Mais vraiment, nickel. Enfin, ambiance tamisée. elle me laisse me mettre dans la position que je veux, il n'y avait que mon mari, moi, la sage-femme, et il y avait une stagiaire qui était très très très très gentille.

  • Speaker #0

    Vraiment tout petit comité, tout se passe merveilleux. Vraiment l'accouchement de mes rêves, je sentais les choses mais sans non plus souffrir. C'était parfait. Donc c'est tout, je commence à pousser. La sèche-femme n'intervient pas, elle me laisse faire. Je sens qu'il y a ça ne va pas. Je sens qu'il y a un truc qui ne fonctionne pas. J'ai l'impression de bien pousser mais que quelque chose ne va pas. La sage-femme, au bout quand même de 45 minutes, une heure, me dit, bon, ça commence à faire long, vous poussez super bien, on voit la tête, mais il y a quelque chose qui bloque.

  • Speaker #1

    45 minutes, c'est énorme !

  • Speaker #0

    Là, elle me dit, après, qu'en fait, elle pensait qu'il y avait le cordon. Et moi aussi, je sens bien, je regarde mon mari, de toute façon, je pousse et je lui fais ça. Je fais ça avec ma tête, je fais non avec ma tête, et là, il me regarde et me fait, pourquoi tu fais non ? Et je lui dis, parce qu'il y a un truc qui ne va pas. Il y a un truc qui ne va pas. Alors, le cœur du bébé, tout ça, tout allait bien. Mais je veux dire, dans mon ressenti, je sentais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Et donc, elle me dit, écoutez, là, il va falloir un petit coup de pouce. Donc, tout de suite, je la regarde, je dis, c'est quoi ? Un coup de pouce. Et elle me dit, ben, ventouse. Je dis, bon, ben, ok, ventouse. Là, pas le même délire. On m'installe pour le dos, les jambes en l'air, on allume la grande lumière. la gynéco qui arrive, l'interne parce qu'il y avait une interne ce jour-là, la puaire, tout le bazar. On n'est plus du tout, c'est plus du tout la même ambiance. Je ressens quand même une certaine inquiétude.

  • Speaker #1

    Une tension un peu qui se crée autour de ça.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Mais bon, ça ne m'inquiète pas non plus plus que ça. Je me dis, je suis de plus. Donc c'est tout, je commence à pousser. Elle installe l'avant-touche. Là, pour le coup, je sentais quand même beaucoup. c'était pas hyper agréable ils installent la ventouse la ventouse se retire tout le temps elle se déventouse elle s'enlève en fait et à chaque fois elle doit la remettre et elle repart elle demande à augmenter la pression on est au maximum on peut pas augmenter plus la pression et là on se rend compte que bébé est bloqué et là elle me dit de pousser pousser Franchement, j'ai poussé en tout pendant deux heures et demie. Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Si. Parce qu'au début de mon installation pour accoucher, j'avais même fait une petite blague à la sage-femme. J'ai dit, bon alors, il va naître le 12 ou le 13 ? Il était un peu avant 23 heures. Elle me dit, ben non, là, on s'installe, il va naître avant minuit. Ben, pas du tout. Il naît bien après minuit. Il est né à 1h45 du matin. Donc, ça faisait déjà du coup beaucoup plus que 1h45. Ça faisait beaucoup plus de deux heures.

  • Speaker #1

    Ils t'ont laissé pousser parce que son cœur battait bien ?

  • Speaker #0

    Mon cœur était... Ça allait. Alors, sur la fin, apparemment, ça n'allait plus. Mais moi, je ne m'en suis pas rendue compte. Je tournais de l'œil. Je tournais de l'œil, je n'avais plus de force. Plus du tout. Ça faisait 48 heures que je n'avais pas dormi. Je n'avais pas mangé. Enfin bref, j'étais vraiment au bout de mes forces. Et je souffrais terriblement. J'avais l'impression... d'être au Moyen-Âge et d'être dans une salle de torture où on m'écartelait. Vraiment, j'avais cette sensation-là d'être écartelée. Et je la vois pendue entre mes jambes, à tirer, tirer, tirer sur ma tête de mon bébé, mais comme une folle. Je vois que tout le monde est désemparé, mais en fait, je comprends que le bébé est trop engagé. Et donc, ils n'ont pas le choix, il faut qu'il sorte. par voie basse. Ils ne peuvent plus repartir en césarienne. La gynéco me fait comprendre à la fin de l'accouchement, d'ailleurs elle a un peu engueulé à sa chambre en disant mais qu'est-ce qui s'est passé ? Ce bébé n'aurait pas dû naître comme ça. Je comprends qu'il aurait dû naître par césarienne ou en déclenché parce qu'en fait il était beaucoup trop gros pour mon bassin. Sa tête était beaucoup trop grosse et c'est ça qui ne fonctionnait pas. Il n'y avait pas du tout le cordon en fait. C'était juste la tête. tête qui ne passait pas. Mon fils avait un périmètre crânien de 39 cm. Alors moi, quand ils m'ont dit ça, je venais d'accoucher, j'avoue que j'ai pas trop réalisé. Elle me dit « Mais madame, votre fils, il a une tête de 39 cm de diamètre. » Je suis en arrière, je dis « Oui, et donc ? » « Oui, ça veut dire quoi ? » Elle me dit « Mais madame, en 17 ans de carrière, je n'ai jamais vu ça. » Je dis « Ah bon ? » Elle me dit « Bah non, la norme, c'est quand même 34, 35. » « D'accord. » Elle dit « Bah oui, je comprends. » Ça passait pas, quoi.

  • Speaker #1

    Et ça, donc, la gynéco, elle pense que ça aurait pu se voir un petit peu avant que tu commences à pousser à te mettre en travail ?

  • Speaker #0

    En tout cas, la gynéco, alors, elle me l'a pas dit, elle nous l'a un peu fait comprendre qu'il y a eu une erreur à ce moment-là, qu'en tout cas, c'est pas de la faute de la seule femme qui était dans la salle, parce qu'elle n'a pas fait d'écho, donc elle pouvait pas savoir, mais qu'en anticipé, j'ai fait une écho le jour de mon terme, donc quatre jours avant. Ils auraient peut-être pu, à ce moment-là, anticiper la taille de la tête. Ce n'était pas normal, on va dire, dans les tailles, pour le passage. Moi, je ne suis pas très grosse. J'ai un bassin pas très large. Même si ça n'a pas forcément de lien avec le poids. Moi, en plus, j'ai une maman qui a dû accoucher par césarienne pour moi et mon frère parce que son bassin était trop petit. En plus. Et ça, je l'avais dit.

  • Speaker #1

    Dans tes antécédents ?

  • Speaker #0

    Oui, mais vu que mon bébé était censé être d'un poids standard, 3 kilos, 3 kilos, tout ça, ils ne se sont pas du tout posés de questions. Je n'ai pas fait de diabète, tout ça, donc en fait, ils ne se sont pas posés de questions. Et en fait, du coup, au bout de deux heures et demie, voire plus, moi, je tournais de l'œil complet. Je me souviens juste de mon mari qui m'a dit... J'entends mon mari dire à la gynéco, non, mais là, il faut faire quelque chose parce qu'elle n'est plus là. Et il me voyait partir, il me voyait complètement... J'avais plus de force, en fait. Et apparemment, en fait, moi, je me suis totalement dissociée de mon corps pendant cet accouchement. Moi, j'étais à la porte. Je voyais la scène d'extérieur parce que je pense que tellement c'était une souffrance intense que du coup, je me suis complètement coupée. D'ailleurs, il n'y a aucun son qui est sorti de ma bouche. C'est vrai. Je n'ai absolument pas crié. Je n'ai absolument, et oui, aucun son. Moi, je disais à mon mari, je l'ai dit après, je dis mais je ne comprends pas. Pourtant, je crie. Il n'y a personne qui a réagi, quoi. Et là, il m'a regardée et m'a dit mais il n'y a pas un son qui est sorti de ta bouche. Il n'y a pas un son qui est sorti de ta bouche. Tu n'as absolument pas dit un mot. Il dit, je savais parce que je te connais. Je savais que tu poussais parce que je connais ton visage. Mais quelqu'un qui ne te connaît pas, ça ne se voyait même pas que tu poussais. Je ne sais même pas. De toute façon, j'ai très peu de souvenirs de mon accouchement. Et donc, le bébé finit par sortir. Avec Epidur, bien sûr. Et quand je vois ce bébé, je me dis, mon Dieu. Il est énorme. Il n'était pas forcément énorme gros, mais il était très grand. Il faisait 55 centimètres.

  • Speaker #1

    Il était immense.

  • Speaker #0

    C'était énorme. Il faisait 4,1 kg. Pas du tout le bébé 3,5 kg qu'on a prévu. Quand même. Mais c'était surtout sa taille de tête qui avait vraiment bloqué. Ils me le mettent sur moi, mais moi, je suis complètement à l'ouest. Je fais la tétée de bienvenue, mais je n'ai plus du tout la notion du temps. Enfin, c'est vraiment... Je suis à l'ouest, quoi. On nous remonte en chambre, on bébaisse et tout, parce qu'il a bu beaucoup la tasse, forcément. Il est resté longtemps dans le bassin. On doit l'aspirer deux fois. On est restés, je dirais, huit jours à la mater, après mon accouchement, parce qu'en fait, moi, je ne savais plus marcher. Pas par l'épisio, mais par le bassin. En fait, mes jambes ne répondaient plus. Quand je marchais, j'avais l'impression d'être un pantin. Désarticulée complètement. Je ne savais plus du tout marcher. Je voulais absolument allaiter. Le problème, c'est que j'avais apparemment été tellement choquée de mon accouchement que ma montée de vie ne se faisait pas. Du coup, mon bébé mourait de faim. Il se déshydratait, il faisait de la température. C'était vraiment compliqué.

  • Speaker #1

    Un début compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, franchement, un début très compliqué. Après, une fois qu'on est sortis, ça allait mieux. L'allaitement avait pu se mettre en place, etc. Et en fait, arriver à la maison, là, c'est enchaîné six mois très compliqués parce que gros reflux, gros reflux. Il vomissait, il hurlait. Impossible de le poser la journée. Alors, il dormait la nuit, mais pas la journée. J'ai introduit après du lait en poudre parce que moi, je n'ai plus le coup. J'étais épuisée. Et en fait, c'était un gros mangeur. Et je n'arrivais pas à suivre son rythme niveau allaitement. Je n'avais pas assez de lait par rapport à... Alors après, je n'étais pas non plus bien accompagnée. Donc, je pense que ça, ça a joué. Mais du coup, j'ai introduit du lait en poudre. Et c'est là qu'on s'est rendu compte qu'il avait une allergie aux protéines de lait de vache. Donc, on a changé le lait. Mais tout ça, ça a pris...

  • Speaker #1

    C'est long parce que le temps que les pédiatres mettent une allergie sur des mots... Ça peut être long,

  • Speaker #0

    parce qu'il faut être ententeux déjà. C'est même pas le pédiatre qui fait ce que le problème, en fait, c'est qu'aujourd'hui, alors je pense que tous les pédiatres ne sont pas comme ça, je pense, mais le problème, c'est qu'on les écoute peu. C'est, bah madame, c'est normal, un bébé, ça régurgite. Mais madame, c'est normal, un bébé, ça pleure. Madame, c'est normal, un bébé, ça a besoin de vos bras, il veut pas être posé la journée. Moi, je leur dis, mais non, mais attendez, c'est pas normal. Moi, j'ai mes copines qui ont des enfants, j'ai jamais vu ça, en fait. Je mettais des sopalin partout chez moi sur les régurgitations, de ramasser. Je ne peux même pas m'asseoir avec lui sur moi. Il fallait que je marche continuellement pour le bercer. Il se tord de douleur jusqu'à des minuites, une heure du matin. parce qu'il a mal au ventre. Non, ce n'est pas normal. Il faut arrêter de me dire que c'est normal. Sauf qu'en fait, personne ne voulait écouter ça. Donc, j'ai fini par faire toute ma popote moi-même. J'ai cherché ce que je pouvais faire. J'ai trouvé des petits tips un peu naturaux. Et j'ai commencé du lait de riz. Et c'est là qu'on a vu la différence. Et ensuite, je suis arrivée chez une pédiatre gastro. Où là, je lui ai dit, bon, il a un reflux. J'ai déjà fait ça, ça, ça, ça, ça. Là, on est sous le lait de riz. Ça va beaucoup mieux. Donc, il a un problème de protéines de lait de vache. Pour le coup, c'est la seule d'ailleurs qui m'a dit « Ok, c'est vrai, vous avez raison, effectivement. » Donc là, elle m'a prescrit un lait. Et depuis, ce n'était plus du tout le même bébé.

  • Speaker #1

    C'est fou quand même. Et six mois. Tu as mis six mois à mettre un...

  • Speaker #0

    Il faisait beaucoup d'eczéma aussi. Ça,

  • Speaker #1

    c'est lié aussi ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors, tous les bébés allergiques n'ont pas forcément tous les symptômes. Il y a des bébés allergiques qui n'ont pas forcément d'eczéma. Mais moi, oui, il en a beaucoup sur les joues. D'ailleurs, il en a encore aujourd'hui, dès qu'il est malade, dès qu'il fait une dent, ou dès qu'il mange un peu trop de protéines de lait de vache, puisqu'on a réintroduit, là, ça va, mais dès qu'il en mange un peu trop, ça ressort au niveau de ses joues. Il y a plein de symptômes. Mais ça a été un combat assez...

  • Speaker #1

    Qui a duré six mois. Six mois, c'est long dans une nouvelle vie aussi à trois.

  • Speaker #0

    Oui, et puis du coup, un postpartum. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, c'est compliqué dans la vie de couple. Manque de sommeil et puis la fatigue qui s'accumule, les pleurs.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Si tu ne pouvais pas le poser.

  • Speaker #0

    Les journées étaient longues. J'avais très mal au dos. Puis moi, j'avais toujours très mal au bas.

  • Speaker #1

    Oui, en plus, tu as fait quoi ?

  • Speaker #0

    Mal au bas. Il y avait une ostéo qui est passée dans le service le jour de mon accouchement. Alors malheureusement... C'était que pour mon bébé. C'était déjà très bien. Elle passait quand même pour le bébé quand il y avait des accouchements compliqués, mais pas pour les mamans, c'est dommage. Moi, du coup, j'avais fait une séance d'ostéo ou deux et j'ai fait trois resserrages de bassin à Rebozo. D'ailleurs, j'ai trouvé cette pratique tellement incroyable que je m'y suis formée après. Parce que je me disais, il faudrait que toutes les femmes le fassent après l'accouchement, même si elles n'ont pas forcément de douleur d'ailleurs. Mais ça fait tellement de bien. Mais moi qui avais beaucoup de douleur, pour le coup... Ça m'a permis vraiment de me soulager. Et puis du coup, après, j'ai continué mon travail en rééducation périnée, rééducation abdo, que je continue encore pour dire de vraiment...

  • Speaker #1

    Parce qu'aujourd'hui, comment il s'appelle ce petit ?

  • Speaker #0

    Gabriel.

  • Speaker #1

    Gabriel, il a quel âge aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Il a 19 mois. Ça grandit, ça y est.

  • Speaker #1

    Oui, ça passe vite. C'est ça, oui,

  • Speaker #0

    très.

  • Speaker #1

    Et comment il se porte alors ? Tu as dit que tu as réintroduit les protéines de...

  • Speaker #0

    Versé un an, on a réintroduit. ça s'est plutôt bien passé bon là on a d'autres petits examens à faire pour vérifier tout ça mais ça va après je suis toujours assez vigilante, j'en donne pas trop je suis assez pour maintenir parce que je pense qu'il garde cette intolérance il a plus d'allergies au point où c'est pas vivable pour lui mais il est vite sensible quand même mais ça va et

  • Speaker #1

    toi au niveau pro, alors du coup il y a eu beaucoup de changements oui Depuis qu'il est arrivé ?

  • Speaker #0

    Du coup, après mon accouchement, j'étais censée reprendre le boulot à l'hôpital. J'ai accouché en juin, donc vers septembre-octobre. Et en fait, on en a discuté avec mon mari et je ne me voyais pas du tout retourner à l'hôpital. Je ne me voyais pas du tout repartir sur des postes les week-ends, déposer mon bébé à 6 heures chez la nounou. J'avais vraiment du mal à me projeter là-dedans. Et puis mon mari me dit, écoute, là, t'as fini tout de suite. toutes tes formations de réflexo, de massage, de cobido, de rebozo, tout ça, est-ce que ça ne serait pas l'occasion quand même de te lancer ? Parce qu'il me dit, si après tu reprends un rythme de vie avec le bébé ou tu retournes dans ta routine quotidienne au boulot, ça va peut-être être plus difficile après de stopper ça parce que tu prends une habitude financière, une habitude, voilà, ce qui est normal. Et du coup, on s'est dit, et mener... Une entreprise, un bébé et le boulot à côté, ce n'est pas possible. Il y a un moment où je ne vais pas tenir. Donc, on s'est dit, allez, on tente. Je quitte mon emploi à l'hôpital et je tente de lancer mon entreprise à mi-temps pour l'instant, au début, pour prendre quand même du temps avec Gabriel, parce que ça restait un de mes désirs d'avoir quand même du temps avec lui. Et puis, à côté d'ouvrir ma micro-entreprise.

  • Speaker #1

    C'est super ça. Et alors ? T'es contente ? Ça marche bien ? C'est un nouveau train de vie aussi, c'est pas facile de se lancer, de tout quitter, de se relancer dans quelque chose de nouveau ?

  • Speaker #0

    Non, c'est pas facile, c'est très stressant, parce qu'avant on se questionne pas, le salaire il arrive à la fin du mois, et puis voilà... Et puis, il faut savoir se vendre. Ça, on ne l'apprend pas. Moi, en tant qu'infirmière, je n'ai jamais eu à me vendre.

  • Speaker #1

    Tu n'as jamais eu besoin.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc là, il faut apprendre à se vendre, à se faire connaître, à ce que les gens sachent qu'on est là. Et qu'est-ce qu'on fait ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux leur apporter aussi ? Parce que du coup, toi, c'est vraiment autour du bien-être.

  • Speaker #0

    surtout chez la femme enceinte et après aussi en postpartum en fait souvent je dis j'accompagne toutes les femmes que ça soit oui pendant la maternité forcément avec la grossesse et le postpartum mais même des femmes plus jeunes, plus mûres qui n'ont pas d'enfants il n'y a pas forcément parce que j'ai des soins qui peuvent correspondre à chacune J'ai même de temps en temps des hommes qui viennent pour de la réflexo principalement. Mais voilà, c'est vraiment toutes les femmes pour le coup. Et j'adore ce que je fais aujourd'hui. Et je m'y retrouve complètement. Et j'adore le lien que j'ai avec mes clientes parce que moi, j'aime bien pouvoir... Je suis là un petit moment de leur histoire, je dirais. J'aime bien, on se donne des nouvelles. Je vois aussi leurs enfants grandir. Je vois leur grossesse. Je vois leur bébé. Du coup, j'adore ce côté-là d'accompagnement un peu global. Et puis, ça reste dans le bien-être. J'essaie de donner le plus de conseils que je peux, de réorienter quand il y a besoin. Je me suis formée sur le reflux aussi. Parce que c'était quand même un sujet qui me... qui m'a touchée personnellement. Je me suis dit que le problème, c'est que les médecins sont peu formés, finalement. Sur les choses qu'on peut mettre en place. J'ai déjà vu tellement de choses qui me semblent un peu aberrantes. Ils mettent des inéxiums et autres en place sans changer de lait. Je ne comprends pas. Il y a un moment, d'abord, on vient chercher à voir ce qui pose problème en fonction de ce qui, parfois, l'inéxium est nécessaire, bien entendu. Mais il n'y a pas que ça à faire. Donc voilà, du coup, je continue toujours à me former. Là, je me forme en allaitement, par exemple.

  • Speaker #1

    Super intéressant, ça aussi.

  • Speaker #0

    Oui, mais j'adore apprendre. Et puis, si ça peut continuer à me permettre d'accompagner toujours au mieux et le plus justement les femmes que je vois, c'est tout gagnant pour moi.

  • Speaker #1

    J'ai une dernière question. Est-ce que vous avez gardé une boîte de vitamines dans le tiroir ? Oui.

  • Speaker #0

    on a gardé et alors je le conseille du coup à mes clientes, parce que j'ai des clientes qui viennent me voir en désir de grossesse ou qui c'est un peu long ou qui sont en PMA et souvent je leur parle de ce traitement de vitamines parce que je leur explique un petit peu mon histoire et c'est d'ailleurs elles qui m'ont dit mais il faudrait trop que vous fassiez un podcast pour expliquer votre histoire parce que c'est quand même c'est comme ça que je me suis dit il faut que je contacte ici mais... Mais oui, on a gardé. Et oui, on aimerait avoir un deuxième enfant. Après, on est plus réaliste aujourd'hui. Et on sait que peut-être ça sera long ou pas. On ne sait pas, en fait. Je crois que là,

  • Speaker #1

    dans ton cas...

  • Speaker #0

    C'est ça. Vraiment, ça peut être tout autour. On n'a pas de... On ne sait pas. On se laisse la possibilité que ça revienne à nouveau naturellement. Et si ça n'est pas le cas, on retoquera. peut-être à la porte de l'APM. On verra ça.

  • Speaker #1

    Je vous souhaite en tout cas de réaliser tous vos projets, que ce soit sur le plan personnel, professionnel. Tu as un message à faire passer peut-être ici à celles et ceux qui vont écouter ton témoignage. C'est dur. Tu vas passer plein de messages.

  • Speaker #0

    Ne pas perdre espoir et trouver, je dirais, vos vies. Vos personnes ou vos lieux ressources. Voilà, si... Enfin, ça peut être vos amis, votre famille, mais ça peut aussi être quelqu'un extérieur. Et moi, je vois, je me rends compte maintenant, dans mon travail, il y a beaucoup de femmes qui viennent et qui viennent me lâcher quelque chose et qui viennent me parler et qui continuent à m'envoyer des messages derrière et tout ça. Et je suis contente d'être peut-être ce lieu ressource pour elles à ce moment-là. Donc, trouvez peut-être votre lieu ressource et vos personnes ressources et prenez soin de vous malgré tout. Et même si vous êtes dans un parcours difficile de PMA ou autre, il faut toujours penser à prendre soin de soi parce que psychologiquement, c'est important.

  • Speaker #1

    C'est une priorité.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Justine, pour tous tes mots et ton témoignage que tu as déposé ici.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je vais suivre tout ça de près, du coup, parce que ton instinct est super intéressant. Merci,

  • Speaker #0

    merci. C'est pour du bien-être.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Donc, merci pour tout et je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    À très vite.

Description

Après un parcours PMA sans succès, 6 inséminations, 2 FIV et une fausse couche précoce ... le couple s'offre un moment d'amour et d'évasion à New-York, sans imaginer revenir avec le plus beau des cadeaux 🗽


Dans cet épisode, Justine nous partage son histoire d'amour, ses difficultés à devenir maman, son accouchement traumatique et sa reconversion professionnelle au service du bien-être 🪷


Bienvenue sur Eden Stories, le podcast qui valorise l'amour et la maternité avec des récits sincères et inspirants 🦋


Chaque épisode est une histoire vraie.

Impulsée par Marine Sarraute et Tony Migliardi.


Merci pour votre soutien ! N'hésitez pas à laisser un avis sur vos plateformes préférées ⭐️


Contact : edenstories.contact@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Eden Stories, le média qui valorise l'amour et la maternité à travers des récits sincères et inspirants. Aujourd'hui, je suis avec Justine pour parler d'amour et de maternité. Bonjour Justine. Bonjour. Je sais un petit peu de quoi on va parler aujourd'hui parce que c'est toi qui est venue à moi pour une fois, ça change, j'adore. On va te laisser la parole d'abord pour commencer, on va te laisser te présenter s'il te plaît.

  • Speaker #1

    Du coup, je m'appelle Justine. j'ai 32 ans je suis mariée à Léo et on a un petit garçon, Gabriel qu'est-ce que je peux dire je vis dans le nord j'ai travaillé 9 ans en tant qu'infirmière en psychiatrie et aujourd'hui je suis à mon compte pour accompagner les femmes par des massages,

  • Speaker #0

    des moments de bien-être ça c'est chouette quand même tu as dit que tu étais mariée du coup à Léo depuis quand ? ça fait longtemps que vous vous êtes rencontrées tous les deux ?

  • Speaker #1

    On est ensemble depuis 2016, on s'est mariés en 2019, mais on se connaissait un peu avant. On a d'abord été plutôt meilleurs amis qu'en couple. D'accord. Je l'ai rencontré en fait de par une ancienne relation. C'était un des amis de mon ex en fait. Ah ouais ? Mon ex, ouais. Et je pense qu'il y a eu un coup de foudre. C'est juste que... On était chacun en couple, c'était pas le moment. Le bon moment. Du coup, on s'est rapprochés plutôt de manière amicale, à se raconter beaucoup de choses, à beaucoup se parler. Mais voilà, on était chacun dans nos histoires et on s'est chacun séparés plus ou moins au même moment. Et étonnamment, on s'est pas mis ensemble.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Pas de suite ?

  • Speaker #1

    Non, je pense qu'on était peut-être les seuls à ne pas voir qu'il y avait un... quelque chose et je pense qu'on ne voulait pas s'avouer peut-être.

  • Speaker #0

    Parce que les autres le voyaient. Oui,

  • Speaker #1

    clairement. Je pense qu'on était, à chaque fois qu'on nous faisait la remarque d'ailleurs, on disait mais non, rien du tout.

  • Speaker #0

    Super potes, c'est tout.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais bon, si, mais c'est juste que je pense qu'on ne voulait pas se l'avouer et donc on s'est chacun mis avec quelqu'un pendant un an. Ah oui ? Ouais. Moi, je me sépare et là, je me dis, je ne sais pas, révélation. Il faut absolument que j'aille lui dire que je l'aime.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Ah oui, carrément ? Tu ne sais pas d'où vient le déclic ?

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en plus, on ne s'est pas vus pendant un an. On n'avait plus de nouvelles quasiment. Moi, je leur contacte, mais pour une raison, pour visiter des maisons, rien à voir. Et en fait, je me dis, il faut que je lui dise ce que je pense. Parce que là, aujourd'hui... Ça faisait 15 ans qu'il était avec sa copine, donc ce n'était pas encore, on va dire, engagé vraiment. Je me suis dit, c'est maintenant ou jamais, ce n'est pas quand ils seront mariés ou qu'ils auront un enfant que je vais venir lui avouer ça. Donc je me suis dit, c'est maintenant ou jamais. Et soit il me dit, moi aussi, soit il me dit, bah non, c'est tout, j'aurais au moins dit ce que moi je pensais. Et du coup, un jour, on visitait une maison et en sortant, on a été manger et là, je lui ai tout... Tout balancer. Là, il m'a regardée, il m'a fait... Je ressens ça depuis le début. Mais j'osais pas te le dire, parce qu'il y avait très peur que moi, pas du tout. Parce que pour le coup, je laissais rien paraître. Et du coup, il avait très peur que ça brise notre amitié. Du coup, il osait pas me dire... Enfin, en tout cas, on s'aimait tous les deux, mais personne n'osait le dire, quoi. Parce qu'on avait peur que ça brise cette amitié et ce lien qu'on avait.

  • Speaker #0

    Pendant tant d'années, du coup, vous avez... renflouer vos sentiments l'un vers l'autre ?

  • Speaker #1

    De 2012 à 2016.

  • Speaker #0

    C'est énorme. Heureusement que tu as fait ce premier pas.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas pourquoi. Franchement, je ne saurais même plus dire ce que je lui ai dit parce que c'est tellement venu comme ça. Je n'ai pas du tout réfléchi. Je ne suis pas quelqu'un à la base à faire ce genre de premier pas. Du coup, là, ça ne me ressemblait pas, mais je pense que ça avait besoin de sortir.

  • Speaker #0

    Mais écoute, tu as bien fait.

  • Speaker #1

    Oui, du coup, bon bail. fin à sa relation.

  • Speaker #0

    Ah mais oui, parce que lui,

  • Speaker #1

    il était en courant. Bah oui. Moi, j'étais séparée, mais pas lui. Donc ça a été un petit peu compliqué, forcément. Mais en fait, du coup, une fois qu'il a pris sa décision, il est parti, et moi aussi. Et puis en fait, on a emménagé ensemble le même jour, parce que du coup, on n'avait pas de logement l'un et l'autre, parce qu'on vivait chacun avec nos conjoints de l'époque. Et du coup, on a tout de suite pris un logement à deux et on s'est mis ensemble le même jour. Enfin bref, on a tout fait très vite.

  • Speaker #0

    Formidable. Oui, mais quand tu sais que... Bon déjà, tu le connaissais.

  • Speaker #1

    Oui, voilà.

  • Speaker #0

    C'est un ami.

  • Speaker #1

    Mais pour ma famille, mes amis, ils se sont dit mais qu'est-ce qu'elle fout ?

  • Speaker #0

    Elle est folle.

  • Speaker #1

    Elle quitte quelqu'un et puis quelques semaines après, elle nous annonce qu'elle l'aménage avec un autre et qu'ils sont en couple, c'est n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, d'ailleurs, tes proches le connaissaient ? Non. Comme ils faisaient partie de tes amis, non ? Même pas ?

  • Speaker #1

    Non, parce que c'était un ami, on va dire, que je voyais quand j'étais avec mon ex en soirée ou autre. Donc ma famille ne le connaissait pas. Alors mon père, quand même, avait un peu grillé le truc parce qu'il venait visiter les maisons avec moi, mais pas pour... y habiter. Moi, j'étais vraiment pour acheter seule, mais parce que il s'y connaissait en investissement immobilier. Et du coup, je voulais son oeil.

  • Speaker #0

    Son avis.

  • Speaker #1

    Mon père ne m'a pas du tout cru.

  • Speaker #0

    Ça cache quelque chose.

  • Speaker #1

    Finalement, il n'avait pas tort non plus.

  • Speaker #0

    Vous avez trouvé votre petit nid.

  • Speaker #1

    C'est ça. Du coup, on a emménagé dans la maison qu'on avait visitée ensemble. C'est incroyable aussi. Du coup, voilà.

  • Speaker #0

    Le début d'une histoire d'amour. Comment ça se passe ? Est-ce que vous avez réussi à rester amies ? Oui. Vous avez gardé ce truc-là qui vous liait déjà ?

  • Speaker #1

    Oui, on a vraiment eu un début d'histoire très fusionnel. Très vite, on était dans l'engagement. Très vite, on a tout de suite très vite parlé d'enfants, de notre futur. On se voyait... Pour nous, c'était évident. D'ailleurs, il m'a demandé en mariage très vite. c'est pas un an qu'on était ensemble ah oui parce que pour lui c'était sûr et voilà quoi il n'y avait pas de questions il n'y avait pas de doute on s'est marié que deux ans après comme ça ça nous laissait trois ans c'est raisonnable mais du coup on s'est marié en 2019 d'accord il a fait ça bien ça demande comment il s'y est pris il a fait ça on était en voyage à Rome pour mes 25 ans merci Et il m'emmène dans un parc avec un jour de petit étang et des barques. Et là, on prend une barque et il me demande en mariage la barque.

  • Speaker #0

    C'est super romantique.

  • Speaker #1

    Il m'emmène au resto le soir. Enfin bref, la totale quoi.

  • Speaker #0

    Le rêve.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, vous vous mariez deux ans après. Oui. D'autres projets viennent sur la table ou pas encore ?

  • Speaker #1

    Avant même le mariage, on parlait d'enfants. Je pense qu'on se... On s'est dit, bon, allez, on va attendre le mariage. C'est quand même plus raisonnable. Au moins, on fait plus ou moins les choses dans l'ordre. Je pense que s'il n'y avait pas eu le mariage, on aurait démarré avant. Mais là, on s'est dit, bon, on attend le mariage comme ça. Et du coup, dès l'instant où le mariage est fait, on a voulu essayer d'avoir un enfant. On est partis en voyage de noces. Et puis, on a laissé la nature faire, je dirais.

  • Speaker #0

    Ça fait une contraception ?

  • Speaker #1

    En fait, non. J'avais arrêté ma pilule quand on s'était mis ensemble. D'accord. Et on utilisait le préservatif.

  • Speaker #0

    Oui, attention.

  • Speaker #1

    Mais du coup, ça n'a pas été compliqué d'arrêter, puisqu'il n'y avait pas vraiment grand-chose. Et du coup, on a laissé ça faire pendant un an. Et au bout d'un an, il ne se passait rien.

  • Speaker #0

    Un an ? Pendant toute cette année-là, tu te poses des questions ?

  • Speaker #1

    Oui. Parce que je ne sais pas, moi au fond de moi, je suis sûre qu'il y a quelque chose.

  • Speaker #0

    Depuis toujours ou depuis ce moment-là, à partir du moment où tu as essayé ?

  • Speaker #1

    Je dirais quand même déjà, je le sentais avant, mais sans avoir aucune certitude. Mais je ne sais pas, je me suis toujours dit, on ne sait pas si ça fonctionnera tout de suite. Je sais qu'il y a des gens qui ne se posent même pas la question. Moi, je me suis très vite dit, ça peut ne pas être simple. Mais même si rien ne laissait paraître ça... Oui,

  • Speaker #0

    c'était une petite idée que tu avais en tête.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et comme un petit pressentiment. Et voilà, au bout d'un an, on contacte un service de PMA sur l'île et commence le périple de la PMA.

  • Speaker #0

    Et avant d'aller contacter cet organisme, tu... Tu ne passes pas par un gynécologue pour essayer de voir si tu avais des cycles quand même réguliers ?

  • Speaker #1

    J'avais des cycles réguliers, j'avais mes règles, j'avais pas de douleurs, j'avais rien.

  • Speaker #0

    Donc pas de raison particulière de chercher un petit peu plus loin ? Non. Ok. Donc tu vas de suite ?

  • Speaker #1

    Directement, oui. Mon médecin me dit qu'il faut prendre rendez-vous en Béarna. Et là, c'est eux qui vous...

  • Speaker #0

    Parce que ça faisait un an ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il m'avait dit qu'il faut attendre quand même un an. D'accord. Donc on avait attendu, on avait été les bons élèves, on avait attendu.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et vous étiez, lui il était d'accord avec ça, vous en aviez parlé ? Oui, oui.

  • Speaker #1

    Il n'était pas pressé, je pense que c'est plus ou moins, on ne va pas se mentir, qu'il pressait un peu le truc d'aller vers la PMA. Lui, il était moins pressé de ça, mais il m'a suivi sans problème, oui.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, comment ça s'est passé ? Là, on rentre dans un monde quand même assez particulier.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, dans un milieu médical que je connais de par mon métier d'infirmière. Mais moi, je travaille en psy, donc ça n'a quand même rien à voir. Enfin, quoique, le côté psy en PMA...

  • Speaker #0

    Il joue quand même beaucoup.

  • Speaker #1

    Mais on arrive en PMA, et je dis souvent, il y a un porte-manteau à l'entrée de la PMA, où on laisse sa pudeur. Et on ne la récupère pas d'ailleurs, parce qu'après on est enceinte normalement, si tout va bien. Donc là non plus on ne la récupère pas. Mais tout s'enchaîne assez vite. Alors en plus, nous on est en plein Covid. Parce qu'on s'est mariés en 2019. Et on arrive en PMA en juillet 2020. Donc en pleine pandémie. Donc c'est pour ça d'ailleurs aussi qu'on a été en PMA dans le privé, parce que j'avais peur que dans le public, tout s'arrête, ce qui a été le cas. Alors que dans le privé, moins. D'accord. Donc oui, pleine pandémie, donc toujours toute seule, je ne peux pas aller au rendez-vous accompagnée.

  • Speaker #0

    Jamais il est là avec toi ?

  • Speaker #1

    Le premier rendez-vous, et à partir de là, il ne peut plus venir. Il ne peut plus venir aux N'importe quel rendez-vous. Bon, après, on se rend compte que de toute façon, il ne va pas venir à chaque fois, sinon on n'a pas fini. Mais c'est vrai qu'au début, quand même, et en fait, elle nous laisse un premier cycle, elle nous fait faire des examens, elle nous laisse un premier cycle, voir un peu, elle fait des échos pour checker un petit peu, voir comment ça se passe. Et là, elle nous dit, elle nous fait comprendre, on est le cas facile de la PMA. Du coup,

  • Speaker #0

    ça te rassure.

  • Speaker #1

    Oui, elle nous dit, en gros, que pour elle, c'est... Ça va être les doigts dans le nez. Il n'y a pas de problématique. Aucun examen ne pose problème. Elle regarde mon cycle. Elle dit oui, il y a peut-être besoin d'un petit de l'ovulation, mais pas non plus. Rien d'affolant. Elle me met sous injection, mais en cycle quand même naturel. Pas d'insémination, pas de fil, juste des injections pour durer un petit peu, surveiller, c'est tout. On fait ça... Je ne pourrais plus dire, mais peut-être deux, trois fois, il ne se passe rien. Donc, elle nous dit qu'on démarre les inséminations. Donc, on démarre les inséminations. En France, on a le droit d'en faire six. Normalement, on aurait dû s'arrêter à cinq, je crois. Mais en fait, la sixième, on l'a faite parce qu'à la base, on devait partir en five, mais je n'avais pas assez de follicules. Donc, du coup, elle m'a dit quitte à... avoir pris tous ces traitements. On fait la sixième insémination, mais voilà. Et à chaque fois, échec. Des échecs. Et ils ne savent pas te dire pourquoi. Non. Personne ne sait me dire pourquoi. Alors j'entends, bien sûr, toutes les phrases que les femmes en PMA ou même avant entendent. J'y pense trop, c'est dans ma tête. Je suis trop focalisée là-dessus. Enfin bref, tout ce genre de phrases horribles, parce qu'à part culpabiliser la personne... Ça ne sert à rien. Quand bien même ça serait ça, même si une fois qu'on est en PMA, normalement, il y a quand même autre chose que ça. Quand bien même ça serait ça, ça n'a pas d'intérêt de le dire. Et puis en plus, moi, je suis plutôt fonceuse. Et donc, j'enchaîne.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu ne fais pas de pause ?

  • Speaker #1

    Du tout. Du tout, parce que c'est dur. Parce qu'autour de moi, j'ai beaucoup de copines qui sont enceintes, qui annoncent des grossesses. Je suis à un âge où... Ça tourne autour. Donc c'est compliqué pour moi, ces annonces de grossesse. Voilà, c'est compliqué. Moi, j'ai envie qu'on arrive à quelque chose, que ça aboutisse. Et je suis assez... On va dire que tant que je suis dedans, ça va. Et en fait, j'ai peur que si je m'arrête, je m'effondre.

  • Speaker #0

    Là, tu tiens le coup parce qu'en plus de ça, au tout début, on t'a dit que c'est bon, ça va être facile.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    T'arrives quoi là ?

  • Speaker #1

    6 mois plus tard oui c'est ça à peu près il y a quand même quelques mois de creux parce que par exemple c'est Noël donc les labos sont fermés donc à Noël on le fait pas puis il y a un autre mois où j'ai beau faire des injections mon corps ne répond pas donc du coup à ce mois là on fait rien il y a toujours des petits couacs de temps en temps puis on se rend pas compte mais un cycle c'est long on pense que du coup c'est tous les mois mais on limite un peu plus parce qu'on est à moins d'avoir des sclèses est court mais quand même débarde un peu donc je suis à quasi un an pma déjà sans aucun résultat positif et sans réponse Parce que la gynéco me dit, on a fait tous les examens, il n'y a plus rien à faire.

  • Speaker #0

    Cette même gynéco qui, au début,

  • Speaker #1

    avait construit. Elle me dit, de toute façon, il n'y a pas d'autres examens qui existent. Donc, moi, je ne comprends pas. Je fais des recherches partout. Je lis.

  • Speaker #0

    Sur Internet.

  • Speaker #1

    Là, j'écume le truc.

  • Speaker #0

    C'est normal, on a envie de comprendre.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai besoin de comprendre, en fait. Comment ça se passe pour vous deux,

  • Speaker #0

    en fait ? Dans quelle optique vous êtes ? Parce que là, j'ai... Il faut être solide quand même dans le couple aussi. C'est dur. Ça peut être dur.

  • Speaker #1

    Oui, c'est dur. On est soudés. On n'a pas du tout la même manière de vivre les choses. Moi, j'ai besoin d'en parler à mon entourage, à mes copines. J'ai besoin de légitimer ma douleur. J'ai besoin d'en parler. Lui, pas. Du coup, au début, il ne comprend pas pourquoi j'en parle. Après, il comprend. C'est tout, ils me laissent dire en me disant, par contre, j'ai pas envie que ça prenne non plus toute la place dans nos soirées, quand on est avec des copains. Donc, ce que je comprends aussi, moi, j'ai besoin que ça... Enfin, je sais pas comment dire, mais oui, j'ai comme besoin que ça se sache, parce que j'ai pas l'impression de vivre les choses seule, du coup. En fait, malgré tout, même si on est quand même très seule, mais...

  • Speaker #0

    Mais au moins de le dire, peut-être que les gens aussi peuvent. Mieux comprendre ton comportement, tes émotions, parce que c'est les montagnes russes.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis même au travail. Je suis un travail qui est quand même psychologiquement pas forcément simple. On doit écouter des histoires pas toujours simples. Les gens racontent leurs difficultés, mais quand nous-mêmes on n'est pas bien, c'est difficile d'être disponible pour d'autres. Et du coup, au travail, ils le savent. Et voilà, j'ai besoin de... De toute façon, il me faut faire les injections parce que c'est à l'heure très précise et que moi, quand je finis à 21h, voilà. Donc, ils le savent.

  • Speaker #0

    Oui, pour aménager au mieux ton planning aussi par rapport à tout ça. Tous tes rendez-vous médicaux, quand même, ils prennent énormément de place. Oui,

  • Speaker #1

    il faut aller faire des échographies tous les deux, trois jours, rendez-vous à 7h. Sauf qu'on sait quand on rentre, on ne sait jamais quand on sort. Parce que c'est la file indienne dans le truc. Chacun son tour, on arrive dans le bureau, c'est baisse ta culotte et on y va. C'est plus les prises de sang, plus les rendez-vous, aller chercher les traitements. Et puis, ils sont en rupture de stock sur celui-là, donc il faut courir à je ne sais pas quelle pharmacie. C'est tout un truc qui prend beaucoup de temps et de charge mentale.

  • Speaker #0

    Et donc, beaucoup de place dans ta vie.

  • Speaker #1

    Oui. Ah bah, je... Je dors PMA, je vis PMA. En tout cas, ça. Oui, vu que j'enchaîne. En plus. Après, c'est mon choix. Et je pense que je n'aurais pas pu faire autrement que d'enchaîner, de toute façon. Mais du coup, oui, ça fait partie entièrement de ma vie. Et en fait, je commence à m'intéresser à autre chose que le milieu médical pour la PMA. Parce que je me rends compte que psychologiquement, ça ne va pas fort. Mais que par contre, on n'a aucune aide psychologique quand on est en PMA.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas proposé ? À aucun moment ?

  • Speaker #1

    En tout cas, à aucun moment. On m'a dit, il y a des groupes de parole, vous pouvez aller voir tes psychologues à l'hôpital, ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose de mise en place ?

  • Speaker #1

    Rien du tout, rien du tout. C'est du médical, du factuel, mais pas du tout de... On n'écoute pas nos ressentis, tout ça. Et là, moi qui travaille en psy, je me dis, mais ce n'est pas possible. Il faut que je travaille sur ce côté-là, de mon côté, etc. Et je découvre en fait la réflexologie plantaire. D'accord. Donc là, je commence à me faire suivre en tant que cliente, du coup, avec des séances. En fait, c'est au niveau des pieds. On vient toucher des points, faire des manœuvres, on va dire, sur certains points qui correspondent à des organes dans le corps. pour venir détendre, stimuler, voilà, un petit peu...

  • Speaker #0

    Que uniquement dans le pied.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. En tout cas, la réflexologie plantaire, mais il y en a aussi palmaire, auriculaire, après, il y en a d'autres qui existent. Et je me dis, ça combine tout ce que je... Le côté médical, parce qu'il y a quand même beaucoup de choses, on a besoin de beaucoup de connaissances médicales pour pouvoir comprendre comment fonctionne le corps et là où il y a des dysfonctionnements. Et le côté bien-être quand même pris en charge globale, pas que le médical ou pas que le côté psy, mais du coup là les deux. Et je décide de me former. Oui, carrément. Je pars en formation pendant un an et demi en parallèle de mon travail. C'est en plus.

  • Speaker #0

    Tu te rajoutes en plus dans ton quotidien.

  • Speaker #1

    En fait, je pense que j'ai comblé aussi ce vide que j'avais par toutes ces formations. C'était mon besoin de combler. Je pense que clairement, si je ne faisais rien, je m'effondrais. Donc, du coup, ça a été un besoin pour moi. Et puis, c'était aussi une manière de me mettre dans un autre projet, de me dire, si vraiment on termine en me disant qu'on n'aura jamais d'enfant, j'aurai quand même quelque chose, un autre projet, un autre bébé, je dirais. T'animais, oui. C'est différent, mais...

  • Speaker #0

    Quelque chose que t'aurais créé toi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et donc, du coup, j'ai commencé à me former, à me former à d'autres massages, au massage femme. enceinte, au massage des bozos, au drainage, à tout un tas de choses. Et tout ça pendant mon parcours PM.

  • Speaker #0

    T'as trouvé le temps et l'énergie surtout. Moi, c'est ça qui me...

  • Speaker #1

    Et je travaillais à 100% en plus. Mais oui, j'avais besoin de ça.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, est-ce qu'on pense du coup à se dire peut-être que jamais j'aurai d'enfants et peut-être que je devrais laisser tomber ? Qu'est-ce que... T'en penses quoi en fait là ? C'est quoi ton...

  • Speaker #1

    J'y pense, moi ça me fait très peur et mon entourage me l'a pas dit sur le moment mais me l'a dit un peu après, mes amis, nous ont dit on avait très peur que ça ne fonctionne pas parce qu'on s'est dit, elle va pas tenir si vraiment à la fin il n'y a pas d'enfant, ça va être très très compliqué et je savais, je le savais et je l'avais dit à mon mari j'avais dit, sache que si vraiment on arrive au bout du parcours et qu'il n'y a pas d'enfant, je vais tomber Je vais tomber bas et il va falloir que tu m'aides à me relever.

  • Speaker #0

    Il va falloir que tu sois là.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et je savais que lui, il n'avait pas envie de ça, bien sûr, comme personne n'a envie de ça. Mais par contre, il m'a fait comprendre que ça serait compliqué pour lui de me relever. Parce que lui, par contre, c'est un fonceur. Et du coup, il a du mal à rester sur des choses négatives. Et c'était sur ça qu'on avait peut-être un décalage. ne comprenait pas. Lui, il ne comprenait pas que je sois un peu comme triste, à pitoyer un peu sur moi à certains moments. Lui, la finalité, il se disait, mais moi, tant que t'es toi en bonne santé et que on est nous en couple, si on n'a pas d'enfant, c'est pas grave. Oui,

  • Speaker #0

    lui, il voyait ça. On restera nous deux et puis on agence.

  • Speaker #1

    Un plus, l'enfant.

  • Speaker #0

    Toi, c'était quand même général.

  • Speaker #1

    Moi, c'est vrai. Et ça, moi, quand il me disait ça, je ne comprenais pas. Je disais, mais tu ne peux pas me dire ça. Oui, bien sûr, je suis heureuse d'être en couple avec toi. Mais je suis désolée, ça ne peut pas me suffire. Donc ça, c'était un peu compliqué. C'était cette incompréhension-là. Mais c'est normal, dans un couple, on ne gère pas les choses de la même manière. Et je pense que lui, c'était sa manière de vivre aussi ces choses-là et ces moments parfois tristes. Et du coup, il passe à autre chose. il ne s'attardait pas dessus, ce qui était moins mon cas.

  • Speaker #0

    Il acceptait peut-être plus facilement aussi cette fatalité qui se présentait parce que c'est un homme et que c'est toi qui étais piqué, c'est toi qui avais les hormones aussi.

  • Speaker #1

    Il y avait le côté hormonal qui jouait beaucoup. De toute façon, il me le disait. Il me disait, les mois où tu es sous injection et les mois où tu n'as pas d'injection, tu n'es pas la même personne. Moi, je n'étais pas agressive. Moi, j'étais déprimée. Moi, quand j'avais des injections, j'étais déprimée.

  • Speaker #0

    Et donc, tu vois...

  • Speaker #1

    Donc ça n'aidait pas. Déjà que le contexte faisait qu'on n'était pas hyper... Mais les injections me déprimaient. Donc du coup, c'était encore plus compliqué. Donc c'était... Oui, dans le couple, c'est pas simple. Et je peux comprendre qu'il y ait des couples qui ont du mal à passer la PM indemne. C'est pas forcément simple de se comprendre à ces moments-là.

  • Speaker #0

    On parle souvent dans un couple de l'arrivée d'un bébé, de ce que ça peut provoquer à échambouler, parce que ça existe. mais on parle pas assez justement dans le cas inverse quand on n'y arrive pas ça peut être tout aussi difficile et une stress même encore plus que de pas arriver en fait à avoir ces envies et quand c'est viscéral comme ça de vouloir devenir mère et qu'on en a besoin c'est super dur dans un couple à gérer ne pas comprendre ce qui se passe puisque sur le papier tout va bien tout est censé aller bien en tout cas et là quand t'arrives à un stade où on peut même plus te proposer de solution il se passe quoi après qu'est-ce que ...

  • Speaker #1

    Là, on avait fini les six inséminations, donc on devait passer en FIV. Donc là, ce n'est pas le même jeu, parce que les injections sont beaucoup plus dosées. Là, il y a un passage au bloc. Sous anesthésie générale, alors on peut le faire en local, mais moi, je le faisais en général. Enfin voilà, il y avait quand même, c'était pas la même chose quand même. Malgré tout, je supportais pas trop mal le traitement. D'accord. Je passais au bloc, j'étais très stressée, on était encore une fois en Covid, donc il fallait pas être positive le matin même. de l'intervention parce que sinon, ils ne nous prenaient pas au bloc. On s'était tapé 15 jours d'injection énorme et on nous disait non. Il y avait ce stress-là de ne pas choper le Covid pour pouvoir aller au bloc faire notre ponction. Il y avait aussi cette pression-là en plus. Après, salle de réveil, forcément, c'est douloureux. Moi, j'avais beaucoup de follicules. Je frôlais toujours l'hyperstimulation. ça paraît être incroyable quand même c'est peut-être là qu'on a ça a confirmé qu'il n'y avait pas forcément de problématiques chez moi moi le traitement me donnait énormément de follicules c'est d'ailleurs pour ça que je passe en anesthésie générale la gynéco me l'avait conseillé parce qu'elle m'avait dit que vu que vous en avez beaucoup ça va prendre un peu de temps, c'est pas hyper agréable du coup il vaut mieux que vous soyez endormi au moins vous avez pas mal le gynéco doit pas se presser enfin ouais Et après, nous, on est passés en FIVIXI.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est ?

  • Speaker #1

    En gros, on prend mes follicules, on prend les spermatozoïdes, et la FIV normale, on les met dans une éprouvette, et on les laisse se rencontrer par eux-mêmes. La FIVIXI, on vient choisir le spermatozoïde, on vient le mettre dans l'ovocyte. D'accord. Donc on est passé directement en FIVIXI. La première, j'avais je crois 25 follicules, c'est beaucoup. Je me retrouve avec un embryon.

  • Speaker #0

    Un seul ?

  • Speaker #1

    Ouais. Donc là, déception énorme. Ah ouais, tu m'étonnes. Et double pression. Parce que ça veut dire que si ça ne marche pas, vous tout recommencez. C'est ça. Et là, c'est l'incompréhension à nouveau. Je ne comprends pas, on n'a pas eu de problème. Et on n'a pas d'embryon d'avance. Je ne comprends pas. Il y avait quand même quelque chose qui ne fonctionne pas.

  • Speaker #0

    Aucune explication à ça.

  • Speaker #1

    Non. Donc, un embryon qu'on implante, ça ne fonctionne pas. Donc, là, j'ai attendu deux, trois mois.

  • Speaker #0

    C'est long encore attendre et rester dans ce truc-là de... C'est pas un échec,

  • Speaker #1

    mais c'est quand même... De l'attente. Voilà,

  • Speaker #0

    d'attente avant de réessayer.

  • Speaker #1

    T'attends le cycle, t'attends le test, t'attends... En fait, t'attends tout le temps. Mais donc, ouais, j'ai attendu, je dirais, deux, trois mois. J'avoue que j'ai plus exactement les dates en tête, mais c'est à peu près ça. Je refais une file, je refais une ponction, sachant qu'en France, on en a le droit à quatre. Sauf que moi, en me disant, si j'ai un embryon à chaque fois... ça va vite aller, très vite arriver à la fin donc moi j'étais déjà en réflexion et en recherche de partir à l'étranger de faire des dons j'étais déjà dans ce truc là en me disant j'arrête pas à ça je m'arrête pas à ça, je veux on continue le truc parce qu'il existe autre chose ailleurs alors par contre c'est pas la même chose parce que du coup c'est payant parce qu'en France on a quand même la chance que ce soit pris en charge bah si on part à l'étranger non ... C'est tout à ta charge. C'est ça. Donc du coup, pour l'instant, on ne se pose pas plus la question que ça. On se dit, on verra, on fait la deuxième. La deuxième se termine avec deux embryons, ce qui n'est toujours pas excellent en résultat du tout. Deux à chaque fois de bonne qualité, etc. Mais bon, ça ne reste que deux. On en implante un tout de suite. Il ne fonctionne pas. On fait une pause et on m'implante un deuxième embryon en mars 2022. Et là, test de grossesse positif. Test de grossesse positif et quelques jours après, je me mets à saigner. Et je perds l'embryon, donc assez rapidement. Et là, je... Là, c'est le truc de trop.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais réussi à te réjouir de voir ce test positif ou pas ?

  • Speaker #1

    J'ai quasi pas eu le temps. J'ai le temps de réaliser moi et que nous on réalise ensemble, on avait la fausse couche. Alors en même temps je me dis bon c'est mieux parce qu'au moins l'ascenseur émotionnel est moins hard mais bon ça reste triste quand même. Et là du coup je m'effondre, je prends rendez-vous avec la gynéco. J'arrive dans le bureau. C'est une gynéco exceptionnelle. Elle est très réputée dans le Nord. Mais je lui hurle dessus. C'est vrai. Je pense qu'elle prend toute ma colère. Je lui dis, mais là, ce n'est pas possible. Ça fait trois ans qu'on est là, qu'il ne se passe rien, qu'on n'avance pas. On n'a pas plus de réponses aujourd'hui qu'il y a trois ans. Je trouve ça choquant. il y a un truc qui ne fonctionne pas. Il faut quand même qu'on cherche. Il y a quelque chose là. Pourquoi j'ai autant de follicules et si peu d'embryons ? Pourquoi ça ne s'accroche pas ? Il y a quelque chose. Il faut aller chercher plus loin. Je ne sais pas. Trouvez-moi un examen à faire. Qu'est-ce que vous voulez ? Elle me prend un peu de haut en me disant que non. Il n'y a rien qui lui apportera plus de réponses. C'est tout. Il faut retenter. Je lui dis, mais moi... Il faut qu'on change quelque chose. Il faut que quelque chose change. Je ne peux pas continuer comme ça, juste à refaire la même chose pour avoir le même résultat. Et elle me jette un peu, limite, sur le bureau, deux prescriptions. Mais alors pas convaincue du tout. Elle me jette ça en disant, limite, si ça lui fait plaisir, je vais lui donner des examens à faire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu comme ça que je l'ai pris, en me disant, au moins, elle va être contente. Elle aura des trucs, mais de toute façon, ça n'aboutira à rien. Donc, elle me prescrit une biopsie l'endomètre et un autre spermogramme pour mon mari, mais vraiment pas convaincue du tout.

  • Speaker #0

    Des choses que vous aviez déjà faites ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Ah, elle n'avait jamais fait faire ça, à ton mari ?

  • Speaker #1

    En fait, si,

  • Speaker #0

    il y avait toujours fait des spermogrammes standards.

  • Speaker #1

    Ils étaient toujours très bons. Donc, en fait, elle n'a jamais été cherchée plus loin. Et moi, vu que tous mes examens étaient aussi bons, du coup, on fait les examens. Biopsie, l'endomètre... Très, très douloureux, pour le coup. C'est vrai ? Oui.

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas en débat du tout ?

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    C'est quoi, en fait ? Qu'est-ce qu'ils font ?

  • Speaker #1

    En fait, moi, j'y vais, mais alors, limite tranquille, parce que j'ai tellement fait de trucs. C'est ça. Je me suis dit, ça va être un truc de plus. En fait, ils viennent gratter l'intérieur de l'utérus pour récupérer un petit peu d'endomètre, pour aller ensuite l'analyser. Mais mon Dieu, ça fait très, très mal. En tout cas, moi, ça me fait très mal. Alors, il y a d'autres filles, je pense peut-être qu'ils l'ont moins. Mais moi, ce truc-là m'avait vraiment fait mal. Je ne m'y adornais pas. Et en fait, j'ai compris quand elle m'a installée. Elle m'a dit, je vous promets, je fais vite. Là, je la regarde, je me dis, pourquoi ? Pourquoi elle me dit ça ? Donc, bon, j'ai compris. Ce n'était pas du tout agréable. Mais bon, ça va, ça ne dure pas. C'est vrai que ça fait rapide. Donc, ça va. Les examens reviennent. Enfin, mon examen revient normal. Toujours rien. Mon mari fait son sport. et donc on doit démarrer la troisième FIF début juillet et je me souviendrai le premier juillet c'était à vraiment la veille de démarrer je me demande même pas si c'était pas le jour de démarrage je devais faire les injections le soir, elle m'appelle le matin je vois son nom c'est bizarre, pourquoi elle m'appelle et là elle me dit, écoutez je viens de recevoir les résultats de Marie et en fait il y a un problème je dis D'abord, première réaction, c'est soulagement. Enfin, on a trouvé quelque chose. C'est ça. Et donc là, elle me dit, Marie, elle a un ADN fragmenté. Qu'est-ce que c'est que ça ? Au niveau des spermatozoïdes. L'ADN, alors j'avoue que je ne suis pas spécialiste là-dedans, mais l'ADN des spermatozoïdes était fragmenté. Donc elle me dit ça, je lui dis, ok, très bien, mais... Qu'est-ce qu'on fait ? Oui, c'est quoi la solution ? Maintenant, on sait que c'est le problème. Et là, elle me dit, sachez que ce problème cause des fausses couches, des embryons qui ne se développent pas et qui ne s'accrochent pas. Donc, un peu problématique. Donc, je dis, enfin, ça y est, on a enfin trouvé la cause. Déjà, on avance. Donc, je lui dis, ok, très bien. Donc, elle me dit, on ne peut pas faire la five. Il ne faut pas faire la five. On va faire une pause, ok ? Et je dis, mais qu'est-ce qu'on fait maintenant pour régler ce problème ? Et là, elle me dit, écoutez, c'est monsieur qui va devoir prendre un traitement. Alors, en mon fort intérieur, je me suis dit, enfin, il va savoir ce que c'est que d'avoir des effets secondaires horribles, que des trucs. Enfin, voilà, je me suis dit, enfin, ce n'est pas à moi de prendre quelque chose. C'est à lui. Non, mais c'est bon.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Je me comprends.

  • Speaker #1

    Trois ans d'injection. Voilà. Et je lui dis, OK, envoyez-moi la prescription. Allez le chercher. Et là, elle me répond, écoutez, je n'ai pas de prescription à vous en... vous envoyez parce que c'est un traitement que vous allez acheter en pharmacie comme ça ou sur Amazon.

  • Speaker #0

    Arrête. Sur Amazon, elle t'a dit ?

  • Speaker #1

    Je l'ai commandé sur Amazon. Non. Si. En fait, c'est des vitamines. Et là, quand elle me sort ça, je me dis, mais quoi ? Elle ne le donne pas à tout le monde ? Oui.

  • Speaker #0

    Dès le début ?

  • Speaker #1

    Au pire, ça ne fera pas de mal. Oui. C'est un complément vitaminique spécialisé dans la conception mais ça ne fera pas de mal. Je me suis dit, pourquoi elle ne le donne pas à tout le monde ? Ça pourra peut-être écrémer parce qu'on ne doit pas être les seuls. Non, je ne pense pas non plus. Je me dis que ça ne peut que aider. Je n'ai pas compris. Je commande ce fameux traitement de vitamines.

  • Speaker #0

    Avec Amazon Prime,

  • Speaker #1

    livraison le lendemain. Exactement. En plus, il y avait une petite promo, l'eau de Troyes. Parce qu'elle m'a dit, il faut le faire 3 mois.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'était un truc tous les jours,

  • Speaker #1

    un petit médicament ? Tout à fait, il y avait un sachet de comprimés, un truc comme ça, tous les jours. Elle m'a dit, il faut faire une cure de trois mois pour avoir une efficacité, et on programme la file au mois d'octobre.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc là on était quoi ?

  • Speaker #1

    Juillet, août, septembre, début octobre, on fait la file, et elle me dit, là, on n'aura pas les mêmes résultats, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Oui mais bon, elle t'avait déjà certifiée. Ouais,

  • Speaker #1

    donc je prenais un petit peu... de recul avec ce qu'elle me disait. Donc, je reçois la boîte le lendemain. Et là, moi, je m'empresse d'aller voir la notice pour voir les effets secondaires. Il n'y a pas de notice. Il n'y a pas d'effet secondaire. Même pas une petite céphalée. J'ai l'air que j'étais dégoûtée. Je suis désolée, mais je me suis dit purée, il n'y a même rien.

  • Speaker #0

    Ça va lui faire du bien, c'est des vitamines.

  • Speaker #1

    En fait, il se renforme. C'est dégueulasse.

  • Speaker #0

    C'est injuste, c'est ça.

  • Speaker #1

    Donc je me dis, bon, c'est tout, tant mieux. Si c'est que ça, je vais pas me plaindre non plus. Donc il prend son petit complexe vitalique. Moi, du coup, je me dis, alors par contre, moi, pendant trois mois, je fous rien. Parce que, bien sûr, j'avais tout testé, les alimentations, les compléments de ça, machin. Les infusions. Les infusions et tout ce que tu veux. J'ai dit, alors moi, je fous rien. C'est bon, moi, c'est mes vacances. Trois mois, je fous rien. Donc du coup, on devait redémarrer début octobre. Donc c'est tout, passe l'été. Et c'était l'année de mes 30 ans. J'avais eu mon anniversaire en mois de mai. Et il m'avait offert pour mon anniversaire quelques jours à New York. En septembre.

  • Speaker #0

    Super !

  • Speaker #1

    Donc ça collait trop bien. Parce que du coup, on s'est dit, mais génial, la fille va aller en octobre. On peut aller à New York tranquille, sans prise de tête, de traitement ou de je ne sais pas quoi. On va à New York et en gros, on revient. On y retourne. C'est reparti. C'est ça. Donc on part à New York, toujours avec ses petits comprimés. Et c'est tout, on revient de New York, on est passés quatre jours là-bas. Début octobre arrive et je vais chez ma maman un week-end parce que mon mari était en entente de vie de garçon. Et j'étais très fatiguée. Mais je travaillais beaucoup à cette période-là parce que je faisais mon boulot d'infirmière, mais je faisais beaucoup de soins. de massage, de drainage, de choses comme ça. Du coup,

  • Speaker #0

    tu avais commencé ça alors ?

  • Speaker #1

    Oui, j'avais déjà commencé. En plus de mon métier, je faisais des drainages, de la madero, de la réflexo en plus. Donc j'avais un peu un rythme quand même assez soutenu. Donc du coup, je me dis bon, c'est tout, je suis fatiguée, c'est normal. Je fais un test Covid, jour Covid bien sûr. Négatif, je me dis bon, c'est pas ça, c'est tout, je suis fatiguée. Bon, ben voilà. Je passe le week-end chez ma mère, dans le canapé. Ça ne me ressemble pas du tout. C'est tout. Je rentre le dimanche soir. Mon mari rentre aussi de son week-end. Je lui explique un peu mon état. Il me dit, ça se trouve, t'es enceinte. Je l'engueule. Ah bah oui, je l'engueule. Je lui dis, non mais franchement, c'est abusé. Ça fait trois ans. C'est pas drôle. J'ai pas trop envie de plaisanter là-dessus. N'importe quoi. Qu'est-ce que tu me racontes ? C'est impossible. Sauf que... Une fois qu'on nous a mis un petit peu l'idée dans la tête, malgré tout, je me dis, je ferai un test demain matin, mais de toute façon, j'ai eu mes règles. J'avais eu mes règles.

  • Speaker #0

    Ah, en plus ?

  • Speaker #1

    Oui, j'avais eu mes règles aux alentours du 20 septembre. Donc, rien de normal. Donc, je lui ai dit que je devais démarrer. J'avais déjà tout le traitement pour octobre. Elle m'avait déjà tout donné. Je devais démarrer quelques jours après ma FIV. Et là, le lendemain, je fais un test. Mais sans aucune conviction. Je travaillais de journée. Je me souviens, j'étais censée être au travail à 9h. Je fais un test, je le pose et je continue de me préparer. Je ne regarde même pas. Puis d'un coup, je regarde. Et là, je vois positif. Je me dis, c'est un truc qui traîne depuis longtemps dans mon toilette. Il ne va plus. Il n'est plus...

  • Speaker #0

    Ça n'existe pas, les faux positifs.

  • Speaker #1

    Dans ma tête, ce n'était pas possible. Donc, j'en refais un deuxième. Et là, direct, positif. Je m'assois par terre dans mes toilettes. Je me dis, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Tu es toute seule à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis toute seule. Je ne me vois pas l'appeler. Parce que je ne me vois pas lui annoncer ça comme ça. J'espérais tellement cette annonce que je ne voulais pas du tout lui annoncer ça comme ça. Je vais en refaire un troisième. Non. Bah si, j'avais besoin d'une confirmation. Tu sais, celui où il est marqué enceinte. Oui. Donc je refais ce test-là, enceinte, deux, trois semaines. Et là, je me dis, mais je suis enceinte depuis quand ? Parce que j'ai eu mes règles, que je ne sais pas. Enfin là, concrètement, je ne sais pas. Et donc j'appelle Aurore. que je connais depuis quelques mois, parce que je la suivais, je lui faisais des drainages pendant sa grossesse toutes les semaines, et on avait vraiment bien sympathisé, on était devenus assez proches, puis elle a eu un parcours PMA aussi, donc je me suis dit, mais qui j'appelle ? Et je me suis dit, j'appelle Aurore.

  • Speaker #0

    Juste pour qu'on rappelle qui est Aurore. C'est devenu une amie à toi.

  • Speaker #1

    C'est devenu une de mes amies qui a fait Pékin Express. Je ne sais même plus en quelle année.

  • Speaker #0

    Pendant le Covid aussi.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Je le sais parce que je viens de l'interviewer sur mon canapé,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Mais du coup, c'est comme ça aussi qu'on s'est rencontrés. Pour mettre les choses dans le contexte, c'est Aurore qui a fait Pékin Express. Et donc, tu appelles

  • Speaker #1

    Aurore. Qui était faux. il faut le rappeler aussi, qui a eu une grossesse où elle a vomi toute sa grossesse. Donc moi, je l'appelle en visio à 9h du matin. Elle ne me répond pas. Elle m'envoie un message et me dit « Qu'est-ce qui se passe ? » Elle me dit « Non, je ne peux pas te répondre, je ne suis pas présentable. » Je dis « Non, mais là, je m'en fous. » Je dis « Que tu sois au fond de ton lit ou je m'en fiche. Il faut que tu me répondes. » Elle me répond effectivement. Elle était à moitié dans son lit. Et là, je lui montre les trois tests. Je la regarde en visio. Je dis « Non, mais regarde. » Elle dit Là, tu es enceinte quand même. Oui, ça, j'ai compris. Elle dit, attends, on va regarder que tu n'aies pas pris un traitement dans le mois qui puisse te provoquer un faux positif. Là, on voit le côté PMA qui ressort parce que ça existe. Il y a des traitements en PMA qui te créent parfois des faux positifs.

  • Speaker #0

    Tu vois, tu rétablis la vérité sur les faux positifs.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça arrive. Si tu fais ton test trop tôt par rapport à ta prise de ce traitement-là particulièrement, Donc elle me dit, le côté pragmatique ressort, elle me dit, attends, qu'est-ce que t'as pris ce mois-ci ? Parce que j'avais déjà pris des petites choses pour anticiper mon cycle d'octobre. Des choses qui étaient censées bloquer mon ovulation. Ça n'a pas très bien marché. Comme quoi ? Donc elle me dit, elle me regarde, elle regarde le nom du médicament et tout, elle me dit, non, c'est pas marqué que ça provoque ça. Donc je dis, écoute, c'est tout, je vais au labo. Je vais au labo, j'attends une plombe, bref, je fais ma prise de sang, j'arrive au bout, il est passé 11h, je suis carrément au labo. J'arrive dans le couloir, ma 4e qui me regarde, elle me dit mais qu'est-ce qu'il se passe ? T'as vu l'heure ? Et là je la regarde, je dis non mais faut trop que je te raconte. Et là je la prends dans le bureau, j'écoute, bah je suis enceinte. Elle me regarde, elle fait quoi ? Alors trop contente parce qu'elle connaît mon parcours et tout ça. Du coup je lui dis mais attends, moi j'attends, j'ai besoin d'avoir la prise de sang. J'étais très prudente. Parce que je sais à quel point c'est fragile. Et puis en plus, vu que c'était à mes yeux improbable,

  • Speaker #0

    comme ça, sans aide,

  • Speaker #1

    rien. Et donc, je fais la prise de sang. Un truc, un calvaire. Ils perdent mon e-mail. Donc, ils ne savent pas me renvoyer les résultats. Ensuite, le médecin s'en va. Donc, en fait, il n'a pas signé les résultats. Donc, ils ne peuvent pas m'envoyer. Ça a duré une plombe. À la fin, j'appelle le labo, ils étaient à deux doigts de fermer. Je dis non mais là, il faut me dire, dites-moi en fait. Et là, elle me dit, mais madame, vous êtes enceinte. Oui, ça je sais madame, que je suis enceinte. Je veux le taux, moi. Je dis mais pourquoi ? Mais c'est très important le taux.

  • Speaker #0

    La base quand même.

  • Speaker #1

    C'est moi le chiffre. Je dis mais c'est ça qui m'importe moi. Parce que je sais très bien que si on a un chiffre... Pas haut. Alors, c'était estimé, du coup, deux, trois semaines par vitesse de grossesse. Mais bon, ça veut... Je dis, moi, je veux le chiffre. Et là, elle me répond, bon, je ne peux pas, mais allez, je vous le dis, 6500, je ne sais pas quoi. Bon,

  • Speaker #0

    aucun doute, tu étais bien enceinte.

  • Speaker #1

    Ah ouais, non, mais là, je m'assois. Et là, ma cadre, qui était toujours à côté de moi, qui avait attendu pour partir parce qu'elle voulait savoir. Et là, je la regarde, je dis, 6500 et quelques, je n'ai jamais eu un résultat pareil. J'ai jamais vu ça. J'ai dit, mais mon Dieu, je suis enceinte depuis quand ? Ou alors, mon Dieu, il y en a deux. Moi, ça a été ma première. Je me suis dit, soit il y en a deux, soit je suis très enceinte. Mais je ne savais pas. Je regarde tout de suite. Selon les chiffres, ça pouvait être 6, 7, 8 semaines. On ne savait pas. J'aurais calculé. De toute façon, j'ai mes règles, donc je ne comprends pas. Je ne sais pas. Franchement, je ne sais pas. Je rentre le soir. Je l'annonce quand même. Oui,

  • Speaker #0

    comment tu as fait ?

  • Speaker #1

    Je lui dis qu'on va être très bêtement, comme quoi des fois, on s'attend à une annonce de fou. Mais en fait, on devait partir en vacances le juin, l'année qui suivait. Du coup, on était en début octobre. Je l'ai su le 3 octobre. Et elle me dit, je lui dis pardon, bon, il va falloir faire une petite accélération dans les travaux là, parce que ça ne va pas du tout. Il me regarde un peu paniqué. Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça.

  • Speaker #0

    C'était mieux le droit de lancer.

  • Speaker #1

    C'est rigolo. Et je lui dis, si, il va falloir faire une accélération. Et puis en plus, l'été prochain, on ne peut pas partir en vacances. Parce qu'on partait tout le temps, moi, le jour. Il me dit, c'est pas grave. Il me dit, c'est pas grave si on ne peut pas partir. Mais il me dit, je ne comprends pas pourquoi. Je le regarde, je dis, parce que je suis enceinte. Et là, il me regarde, il fait, à combien ? Il me dit, c'est quoi le taux ?

  • Speaker #0

    Tu vois, il était bien calé sur le sujet quand même.

  • Speaker #1

    Il me dit, c'est quoi le taux ? Je dis, 6500 et quelques. il me dit ah oui quand même je dis bah ouais il me dit mais t'es enceinte depuis quand ? je dis je sais pas donc voilà on est content mais toujours un peu prudent et tout ça le lendemain j'envoie un mail à la gynéco de PMA en lui expliquant le truc et en lui donnant les taux tout de suite elle me rappelle elle me dit mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? on était censé faire la file là je dis bah oui mais bon on va pas se peindre Du coup, elle dit, bon, je dois vous donner un résultat, une écho. Pour quitter la PMA, il faut faire une première écho où on entend le cœur.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Une fois que ça s'est passé, là, on passe dans un service de matière standard. Et donc, elle me dit, il faut attendre neuf semaines pour entendre le cœur. Et elle m'estimait à peu près à sept. Donc, elle me dit, je vous donne un rendez-vous dans quinze jours pour faire une échographie. Le vendredi, je crois que c'était 14 octobre, du coup. Et quinze jours est plus long de ma vie. Sauf qu'entre deux, je n'ai pas su attendre. Je me suis retrouvée aux urgences parce que moi, je n'en dormais plus. J'étais angoissée au possible. Je me disais que j'avais besoin d'être sûre. J'avais peur d'une grossesse extra-utérine. J'avais peur de tout. Je ne m'y attendais tellement pas. Du coup, je me suis retrouvée aux urgences. J'ai expliqué le problème. J'ai dit qu'il fallait que je me fasse une écho. J'ai besoin de savoir s'il est au bon endroit. Est-ce qu'il y en a un ? Est-ce qu'il y en a deux ? Et là, elle me fait une écho, donc il était très tôt du coup, on n'a pas entendu le chœur, et elle me dit « Bah écoutez, oui, oui, il y a un embryon qui est correctement placé, il n'y en a qu'un, et vous êtes enceinte de cette semaine. »

  • Speaker #0

    C'était bien que ça alors.

  • Speaker #1

    Ouais, et là, quand on calcule, je suis tombée enceinte à New York. C'est fou. Voilà. Pour la petite histoire, quand je suis rentrée de New York, tous nos amis nous ont dit « Bah alors, vous allez ramener quoi comme souvenir ? » Et moi je leur disais toujours « Non, moi je n'ai rien ramené, parce que franchement, ça coûte super cher ce qu'il y a à New York, il n'y a rien d'intéressant financièrement. » À la fin, j'ai dit franchement, j'ai ramené le cadeau le plus cher au monde, qui me coûte une fortune. Un enfant. Du coup, je suis tombée enceinte à New York, naturellement. Après tout ça, les 15 jours après, on fait l'écho. Très stressée, forcément. Et direct, on entend le petit chœur. Tout de suite, ça se concrétise. On se dit, ça y est. Même si on sait que ça reste... et tout ça, mais ça y est, moi, dans ma tête, ça a concrétisé le truc de, OK, je suis enceinte.

  • Speaker #0

    Tout devient réel.

  • Speaker #1

    C'est ça, ouais. Jusqu'à cet Ausha, j'étais pas encore... Et là, ça a vraiment concrétisé les choses. Le lendemain, on avait un mariage. Non, mais ça aussi, il faut l'expliquer, c'est qu'en fait, le lendemain, on avait un mariage d'un de nos couples de meilleures amies. On savait que le marié allait être le parrain si un jour on avait un enfant. C'était un deal qu'on avait convenu ensemble, voilà. Et là je l'ai regardé, je me suis dit non mais moi je vais me faire griller, c'est sûr, on va être à la table d'honneur, ils vont bien voir que je ne bois rien du tout, alors non pas que je bois énormément mais... Malgré tout, on dormait sur place, donc il n'y avait vraiment aucune excuse pour ne pas au moins boire un verre.

  • Speaker #0

    Pour trinquer, c'est quand même un événement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et la photographe du mariage était ma meilleure amie qui allait potentiellement être la marraine. Donc je me suis dit, là, il y a quelqu'un qui va me griller, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui nous regardent sur YouTube, nous avons dû mettre en place un éclairage de chantier parce qu'il commençait à...

  • Speaker #1

    à faire nuit et puis je vous rappelle qu'on est dans le nord donc je rigole c'est cliché c'est vrai qu'il est quelle heure ?

  • Speaker #0

    17h, voilà le soleil s'est couché donc revenons-en à ce mariage moi j'ai quand même une petite question vu que c'était le lendemain de cette annonce incroyable est-ce que tu avais eu le temps de prévenir tes parents vos proches ?

  • Speaker #1

    non on n'a prévenu personne le soir de l'échographie on a été manger chez chez ma meilleure amie qui donc était la photographe et du coup on lui a annoncé le soir là, parce que vu que je savais que j'allais me faire griller le lendemain, je me suis dit faut qu'on leur annonce, tant pis c'est un peu tôt mais après tout c'est nos deux couples les plus proches donc de toute façon ils connaissent tout notre parcours notre suivi, enfin voilà il faut qu'on leur dise, donc le soir en fait on leur annonce parce qu'eux se mariaient quelques mois plus tard et du coup on leur a fait une petite, enfin je lui ai fait une petite carte en disant ... Avec la photo de l'échographie, est-ce qu'on peut venir avec un invité supplémentaire ? Et donc elle a pleuré. Parce que pour le coup, elle m'a dit, je ne m'attendais pas à ce que tu arrives à me surprendre d'une grossesse. Parce que vu que tout était programmé dans la PMA, elle me dit, je ne m'y attendais pas du tout. Je dis, moi non plus.

  • Speaker #0

    Les gens autour s'attendent toujours à ce qu'on leur annonce la bonne nouvelle.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est en PMA. Elle savait à quand je faisais une five. Donc en fait, elle savait avec quelques calculs. Elle n'était pas bête. Elle savait si j'avais une annonce à lui faire dans ces dates-là. Là,

  • Speaker #0

    clairement,

  • Speaker #1

    elle ne t'attendait pas. Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Personne ?

  • Speaker #1

    Personne. Et le lendemain, au mariage, du coup, on l'a annoncé aussi en début de soirée en disant qu'il serait parrain dans quelques mois. Donc c'était beau. c'était beau, alors dangereux je dirais oui et non parce que c'était tôt mais on avait envie je pense de le faire comme ça aussi on avait besoin de ça aussi d'un peu d'espoir et de joie de partager une belle nouvelle c'est ça après comment s'est passé les premiers mois est-ce que t'as été en forme alors j'ai eu une grossesse c'était un peu compliqué c'était pas simple dans le sens où le premier trimestre j'ai eu beaucoup de saignements Du coup, ça a été très, très stressant pour moi parce que j'avais toujours cette peur de faire une fausse couche. Il s'avère qu'il n'y avait rien de particulier, mais voilà, j'avais un col un peu fragile, c'est tout. Et en fait, à partir de... Donc, j'ai été arrêtée très tôt par rapport à ça. Vu que je travaillais en psy, alors c'était quand même un service calme, mais mon médecin ne voulait pas que je fasse trop de voitures. Et puis, la psy reste la psy. On ne peut jamais réellement savoir comment les gens vont réagir en face de nous. Donc, du coup, mon médecin n'a pas voulu prendre de risque. Il m'a arrêtée assez tôt. Et de toute façon, je pense qu'à quatre mois, je commençais à contracter. J'ai contracté très tôt, mais sans aucune incidence sur le col. Donc, il n'y avait rien de grave. Bon, au début, on se demandait un peu parce qu'on ne savait pas. Mais une fois qu'on a vu que ça n'avait pas d'incidence... C'est tout, j'ai un utérus contractile, tout c'était comme ça.

  • Speaker #0

    Tu avais une explication, donc pas de stress lié à ça ?

  • Speaker #1

    Non, du coup de toute façon j'étais à l'arrêt, je ne pouvais pas faire grand chose de plus. Je me souviens que la sage-femme me disait, s'il n'y a plus 10 contractions par jour, il faut aller à la maternité. J'ai dit non mais moi dans mon lit le matin au réveil j'en ai 10, il y a un moment donné je ne vais pas vivre à la maternité, c'est tout.

  • Speaker #0

    C'était des contractions de Braxton ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Dès le quatrième mois,

  • Speaker #1

    c'est super tôt quand même. Oui, mais ça n'a jamais eu aucune incidence sur le col. Donc du coup, tout était comme ça. Je n'ai jamais eu de menace d'accouchement. Enfin, vraiment rien. Donc voilà, à part ces deux petites choses-là, j'ai eu une grossesse assez facile malgré tout. Je n'ai pas été malade. J'étais... pas fatiguée mais comme une femme enceinte, rien de plus. Et mon terme était au 9 juin et moi j'ai accouché le 13.

  • Speaker #0

    Le 13 juin ? Oui. Il ne voulait pas sortir ?

  • Speaker #1

    Il a fait un peu de rab.

  • Speaker #0

    C'était un garçon ?

  • Speaker #1

    C'était un garçon. Je le sentais dès le début et après quand on a fait l'écho, on n'avait pas du tout de préférence pour le coup. Donc oui, c'était un petit garçon et j'étais pas très pressée de sortir.

  • Speaker #0

    T'as fait quoi ? T'as eu un déclenchement ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai réussi à éviter le déclenchement. On a fait un décollement de membrane à J plus 2. C'est ça. En fait, mon terme était un vendredi 9. Le dimanche, j'y retourne. Me refonds une écho et tout le bazar. Donc 3,5 kg, normal.

  • Speaker #0

    Beau bébé.

  • Speaker #1

    Il me faut un bon décollement de membrane. en me disant, là, ce soir, vous revenez. C'était dimanche matin. Elle n'a pas eu tout à fait tort. À partir du dimanche 22h, j'ai commencé à contracter. Bon, là, ça ne s'est plus arrêté. Et ce n'était pas les mêmes contrats.

  • Speaker #0

    Voilà, là, tu as senti que c'était...

  • Speaker #1

    Voilà, donc je l'ai quand même... On n'a pas tout de suite été à la maternité, parce que, bon, ça allait... Moi, j'ambitionnais un accouchement sans péril. C'est vrai. C'était un de mes projets. Alors, je n'étais pas non plus... obstinée là-dessus, mais j'avais envie d'essayer. Je m'étais dit, si ça va, ça va. Si ça ne va pas, c'est tout. Je me laisse aussi mener de voir ce qui se passe. Donc, c'est tout. Vers 4h30, je réveille mon mari quand même et je lui dis là, bon, il faut quand même y aller parce que j'ai beau faire la douche, le spasmon, tout ce que tu veux, ça ne passe pas, ça s'amplifie un peu, c'est raisonnable, mais on est quand même à une demi-heure de route de la mater. Donc, je... On va anticiper,

  • Speaker #0

    on ne va pas prendre de risques.

  • Speaker #1

    Voilà, donc du coup, on part à la matière. Le trajet, ça va. Des contractions régulières, mais ça va. Franchement, ça va. On m'ausculte. Elle me dit, oui, là, ça y est, c'est parti. Vous êtes à 2, je ne sais plus. Mais de toute façon, vous êtes à J3, parce qu'on était à 4h du matin du lundi. Donc J3. De toute façon, on ne vous renvoie pas, quoi qu'il arrive. Si ça ne se met pas en route là, on vous déclenche. Donc voilà. Mais il n'y a pas eu besoin. Elle m'a laissé. Ça s'est ouvert tout doucement. Ils m'ont mis dans une salle. Il faut savoir que ce jour-là, il était canicule. Il y avait la canicule. Il faisait 35 degrés. Alors que c'était en plein mois de juin. Donc, ce n'est pas forcément quelque chose que j'anticipais. Comme quoi,

  • Speaker #0

    ça arrive ici.

  • Speaker #1

    Ça arrive de temps en temps. Mais voilà. Et donc, du coup, bon, après, sur le coup, ce n'est pas gênant parce que dans les... Dans la matière, je ne m'en rendais pas forcément compte. Donc, c'est tout. Je mets en place tout ce que je pouvais faire pour accompagner mon travail. Je ne gérais pas trop mal. Franchement, ça se passait plutôt bien. Il n'y a personne qui venait trop me voir.

  • Speaker #0

    C'était dans ta bulle.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, ça se passait bien. On arrive vers... Il était quoi ? 14h, 15h, quelque chose comme ça. Elle vient me voir. Et je ne sais pas. Alors, soit elle a senti quelque chose, mais elle m'a dit... Vous êtes sûre que vous ne voulez pas la péridurale ? Et je me souviens que ma sage-femme, pendant la grossesse, m'avait dit, si une sage-femme vous propose la péridurale, alors que vous êtes en projet d'accouchement sans péridurale, c'est noté dans votre dossier, écoutez-la, c'est qu'il y a quelque chose. Elles ont de l'expérience, si elles le proposent, c'est qu'il y a une raison, parce que normalement, quand c'est noté dans votre dossier que vous êtes en accouchement sans péridurale, ils ne vous le proposent pas. Au contraire, justement, ils n'ont pas... Vous allez venir vous tenter quand vous êtes en train de souffrir. Donc, je me suis souvenue de ça et je me suis dit, bon, je suis assez fière de moi. Mine de rien, j'ai des contractions depuis hier, 22 heures, il y a 15 heures. Bon,

  • Speaker #0

    je gère.

  • Speaker #1

    Je gère bien, mais bon, voilà. Donc, on refait un dernier contrôle. J'ai ouvert à sept doigts.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Ouais. Et je lui dis, bon, allez, OK, on met la pérille. Je suis fière de moi, j'ai été jusque-là. C'est OK pour moi, je vais pas mal le vivre. J'avais pas envie d'être obstinée dans l'idée non plus, donc j'étais contente. On pose la pérille, très bien, nickel. C'est merveilleux,

  • Speaker #0

    ça me plaît.

  • Speaker #1

    Voilà, et donc je peux me reposer un petit peu aussi, parce que j'avais pas dormi depuis le samedi soir.

  • Speaker #0

    Super important, ça, de dormir pendant la pérille.

  • Speaker #1

    Voilà, donc j'ai pu me reposer un petit peu, et on arrive vers 22h et ouverte complète. J'avais une péri très peu dosée parce que je n'avais pas une grosse tension. Et puis moi, je ne voulais pas non plus quelque chose de trop dosé. Je restais dans cette optique de quand même vivre les choses. Donc, je pouvais bouger. Donc, j'ai continué à bouger le bassin, etc. Pour faire descendre le bébé. Et à 22h, elle me dit, bon, ça y est, je vous laisse une heure pour vraiment qu'il descende bien. Et on s'installe un peu avant 23h. OK. Là, on commence à s'installer. Mais vraiment, nickel. Enfin, ambiance tamisée. elle me laisse me mettre dans la position que je veux, il n'y avait que mon mari, moi, la sage-femme, et il y avait une stagiaire qui était très très très très gentille.

  • Speaker #0

    Vraiment tout petit comité, tout se passe merveilleux. Vraiment l'accouchement de mes rêves, je sentais les choses mais sans non plus souffrir. C'était parfait. Donc c'est tout, je commence à pousser. La sèche-femme n'intervient pas, elle me laisse faire. Je sens qu'il y a ça ne va pas. Je sens qu'il y a un truc qui ne fonctionne pas. J'ai l'impression de bien pousser mais que quelque chose ne va pas. La sage-femme, au bout quand même de 45 minutes, une heure, me dit, bon, ça commence à faire long, vous poussez super bien, on voit la tête, mais il y a quelque chose qui bloque.

  • Speaker #1

    45 minutes, c'est énorme !

  • Speaker #0

    Là, elle me dit, après, qu'en fait, elle pensait qu'il y avait le cordon. Et moi aussi, je sens bien, je regarde mon mari, de toute façon, je pousse et je lui fais ça. Je fais ça avec ma tête, je fais non avec ma tête, et là, il me regarde et me fait, pourquoi tu fais non ? Et je lui dis, parce qu'il y a un truc qui ne va pas. Il y a un truc qui ne va pas. Alors, le cœur du bébé, tout ça, tout allait bien. Mais je veux dire, dans mon ressenti, je sentais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Et donc, elle me dit, écoutez, là, il va falloir un petit coup de pouce. Donc, tout de suite, je la regarde, je dis, c'est quoi ? Un coup de pouce. Et elle me dit, ben, ventouse. Je dis, bon, ben, ok, ventouse. Là, pas le même délire. On m'installe pour le dos, les jambes en l'air, on allume la grande lumière. la gynéco qui arrive, l'interne parce qu'il y avait une interne ce jour-là, la puaire, tout le bazar. On n'est plus du tout, c'est plus du tout la même ambiance. Je ressens quand même une certaine inquiétude.

  • Speaker #1

    Une tension un peu qui se crée autour de ça.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Mais bon, ça ne m'inquiète pas non plus plus que ça. Je me dis, je suis de plus. Donc c'est tout, je commence à pousser. Elle installe l'avant-touche. Là, pour le coup, je sentais quand même beaucoup. c'était pas hyper agréable ils installent la ventouse la ventouse se retire tout le temps elle se déventouse elle s'enlève en fait et à chaque fois elle doit la remettre et elle repart elle demande à augmenter la pression on est au maximum on peut pas augmenter plus la pression et là on se rend compte que bébé est bloqué et là elle me dit de pousser pousser Franchement, j'ai poussé en tout pendant deux heures et demie. Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Si. Parce qu'au début de mon installation pour accoucher, j'avais même fait une petite blague à la sage-femme. J'ai dit, bon alors, il va naître le 12 ou le 13 ? Il était un peu avant 23 heures. Elle me dit, ben non, là, on s'installe, il va naître avant minuit. Ben, pas du tout. Il naît bien après minuit. Il est né à 1h45 du matin. Donc, ça faisait déjà du coup beaucoup plus que 1h45. Ça faisait beaucoup plus de deux heures.

  • Speaker #1

    Ils t'ont laissé pousser parce que son cœur battait bien ?

  • Speaker #0

    Mon cœur était... Ça allait. Alors, sur la fin, apparemment, ça n'allait plus. Mais moi, je ne m'en suis pas rendue compte. Je tournais de l'œil. Je tournais de l'œil, je n'avais plus de force. Plus du tout. Ça faisait 48 heures que je n'avais pas dormi. Je n'avais pas mangé. Enfin bref, j'étais vraiment au bout de mes forces. Et je souffrais terriblement. J'avais l'impression... d'être au Moyen-Âge et d'être dans une salle de torture où on m'écartelait. Vraiment, j'avais cette sensation-là d'être écartelée. Et je la vois pendue entre mes jambes, à tirer, tirer, tirer sur ma tête de mon bébé, mais comme une folle. Je vois que tout le monde est désemparé, mais en fait, je comprends que le bébé est trop engagé. Et donc, ils n'ont pas le choix, il faut qu'il sorte. par voie basse. Ils ne peuvent plus repartir en césarienne. La gynéco me fait comprendre à la fin de l'accouchement, d'ailleurs elle a un peu engueulé à sa chambre en disant mais qu'est-ce qui s'est passé ? Ce bébé n'aurait pas dû naître comme ça. Je comprends qu'il aurait dû naître par césarienne ou en déclenché parce qu'en fait il était beaucoup trop gros pour mon bassin. Sa tête était beaucoup trop grosse et c'est ça qui ne fonctionnait pas. Il n'y avait pas du tout le cordon en fait. C'était juste la tête. tête qui ne passait pas. Mon fils avait un périmètre crânien de 39 cm. Alors moi, quand ils m'ont dit ça, je venais d'accoucher, j'avoue que j'ai pas trop réalisé. Elle me dit « Mais madame, votre fils, il a une tête de 39 cm de diamètre. » Je suis en arrière, je dis « Oui, et donc ? » « Oui, ça veut dire quoi ? » Elle me dit « Mais madame, en 17 ans de carrière, je n'ai jamais vu ça. » Je dis « Ah bon ? » Elle me dit « Bah non, la norme, c'est quand même 34, 35. » « D'accord. » Elle dit « Bah oui, je comprends. » Ça passait pas, quoi.

  • Speaker #1

    Et ça, donc, la gynéco, elle pense que ça aurait pu se voir un petit peu avant que tu commences à pousser à te mettre en travail ?

  • Speaker #0

    En tout cas, la gynéco, alors, elle me l'a pas dit, elle nous l'a un peu fait comprendre qu'il y a eu une erreur à ce moment-là, qu'en tout cas, c'est pas de la faute de la seule femme qui était dans la salle, parce qu'elle n'a pas fait d'écho, donc elle pouvait pas savoir, mais qu'en anticipé, j'ai fait une écho le jour de mon terme, donc quatre jours avant. Ils auraient peut-être pu, à ce moment-là, anticiper la taille de la tête. Ce n'était pas normal, on va dire, dans les tailles, pour le passage. Moi, je ne suis pas très grosse. J'ai un bassin pas très large. Même si ça n'a pas forcément de lien avec le poids. Moi, en plus, j'ai une maman qui a dû accoucher par césarienne pour moi et mon frère parce que son bassin était trop petit. En plus. Et ça, je l'avais dit.

  • Speaker #1

    Dans tes antécédents ?

  • Speaker #0

    Oui, mais vu que mon bébé était censé être d'un poids standard, 3 kilos, 3 kilos, tout ça, ils ne se sont pas du tout posés de questions. Je n'ai pas fait de diabète, tout ça, donc en fait, ils ne se sont pas posés de questions. Et en fait, du coup, au bout de deux heures et demie, voire plus, moi, je tournais de l'œil complet. Je me souviens juste de mon mari qui m'a dit... J'entends mon mari dire à la gynéco, non, mais là, il faut faire quelque chose parce qu'elle n'est plus là. Et il me voyait partir, il me voyait complètement... J'avais plus de force, en fait. Et apparemment, en fait, moi, je me suis totalement dissociée de mon corps pendant cet accouchement. Moi, j'étais à la porte. Je voyais la scène d'extérieur parce que je pense que tellement c'était une souffrance intense que du coup, je me suis complètement coupée. D'ailleurs, il n'y a aucun son qui est sorti de ma bouche. C'est vrai. Je n'ai absolument pas crié. Je n'ai absolument, et oui, aucun son. Moi, je disais à mon mari, je l'ai dit après, je dis mais je ne comprends pas. Pourtant, je crie. Il n'y a personne qui a réagi, quoi. Et là, il m'a regardée et m'a dit mais il n'y a pas un son qui est sorti de ta bouche. Il n'y a pas un son qui est sorti de ta bouche. Tu n'as absolument pas dit un mot. Il dit, je savais parce que je te connais. Je savais que tu poussais parce que je connais ton visage. Mais quelqu'un qui ne te connaît pas, ça ne se voyait même pas que tu poussais. Je ne sais même pas. De toute façon, j'ai très peu de souvenirs de mon accouchement. Et donc, le bébé finit par sortir. Avec Epidur, bien sûr. Et quand je vois ce bébé, je me dis, mon Dieu. Il est énorme. Il n'était pas forcément énorme gros, mais il était très grand. Il faisait 55 centimètres.

  • Speaker #1

    Il était immense.

  • Speaker #0

    C'était énorme. Il faisait 4,1 kg. Pas du tout le bébé 3,5 kg qu'on a prévu. Quand même. Mais c'était surtout sa taille de tête qui avait vraiment bloqué. Ils me le mettent sur moi, mais moi, je suis complètement à l'ouest. Je fais la tétée de bienvenue, mais je n'ai plus du tout la notion du temps. Enfin, c'est vraiment... Je suis à l'ouest, quoi. On nous remonte en chambre, on bébaisse et tout, parce qu'il a bu beaucoup la tasse, forcément. Il est resté longtemps dans le bassin. On doit l'aspirer deux fois. On est restés, je dirais, huit jours à la mater, après mon accouchement, parce qu'en fait, moi, je ne savais plus marcher. Pas par l'épisio, mais par le bassin. En fait, mes jambes ne répondaient plus. Quand je marchais, j'avais l'impression d'être un pantin. Désarticulée complètement. Je ne savais plus du tout marcher. Je voulais absolument allaiter. Le problème, c'est que j'avais apparemment été tellement choquée de mon accouchement que ma montée de vie ne se faisait pas. Du coup, mon bébé mourait de faim. Il se déshydratait, il faisait de la température. C'était vraiment compliqué.

  • Speaker #1

    Un début compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, franchement, un début très compliqué. Après, une fois qu'on est sortis, ça allait mieux. L'allaitement avait pu se mettre en place, etc. Et en fait, arriver à la maison, là, c'est enchaîné six mois très compliqués parce que gros reflux, gros reflux. Il vomissait, il hurlait. Impossible de le poser la journée. Alors, il dormait la nuit, mais pas la journée. J'ai introduit après du lait en poudre parce que moi, je n'ai plus le coup. J'étais épuisée. Et en fait, c'était un gros mangeur. Et je n'arrivais pas à suivre son rythme niveau allaitement. Je n'avais pas assez de lait par rapport à... Alors après, je n'étais pas non plus bien accompagnée. Donc, je pense que ça, ça a joué. Mais du coup, j'ai introduit du lait en poudre. Et c'est là qu'on s'est rendu compte qu'il avait une allergie aux protéines de lait de vache. Donc, on a changé le lait. Mais tout ça, ça a pris...

  • Speaker #1

    C'est long parce que le temps que les pédiatres mettent une allergie sur des mots... Ça peut être long,

  • Speaker #0

    parce qu'il faut être ententeux déjà. C'est même pas le pédiatre qui fait ce que le problème, en fait, c'est qu'aujourd'hui, alors je pense que tous les pédiatres ne sont pas comme ça, je pense, mais le problème, c'est qu'on les écoute peu. C'est, bah madame, c'est normal, un bébé, ça régurgite. Mais madame, c'est normal, un bébé, ça pleure. Madame, c'est normal, un bébé, ça a besoin de vos bras, il veut pas être posé la journée. Moi, je leur dis, mais non, mais attendez, c'est pas normal. Moi, j'ai mes copines qui ont des enfants, j'ai jamais vu ça, en fait. Je mettais des sopalin partout chez moi sur les régurgitations, de ramasser. Je ne peux même pas m'asseoir avec lui sur moi. Il fallait que je marche continuellement pour le bercer. Il se tord de douleur jusqu'à des minuites, une heure du matin. parce qu'il a mal au ventre. Non, ce n'est pas normal. Il faut arrêter de me dire que c'est normal. Sauf qu'en fait, personne ne voulait écouter ça. Donc, j'ai fini par faire toute ma popote moi-même. J'ai cherché ce que je pouvais faire. J'ai trouvé des petits tips un peu naturaux. Et j'ai commencé du lait de riz. Et c'est là qu'on a vu la différence. Et ensuite, je suis arrivée chez une pédiatre gastro. Où là, je lui ai dit, bon, il a un reflux. J'ai déjà fait ça, ça, ça, ça, ça. Là, on est sous le lait de riz. Ça va beaucoup mieux. Donc, il a un problème de protéines de lait de vache. Pour le coup, c'est la seule d'ailleurs qui m'a dit « Ok, c'est vrai, vous avez raison, effectivement. » Donc là, elle m'a prescrit un lait. Et depuis, ce n'était plus du tout le même bébé.

  • Speaker #1

    C'est fou quand même. Et six mois. Tu as mis six mois à mettre un...

  • Speaker #0

    Il faisait beaucoup d'eczéma aussi. Ça,

  • Speaker #1

    c'est lié aussi ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors, tous les bébés allergiques n'ont pas forcément tous les symptômes. Il y a des bébés allergiques qui n'ont pas forcément d'eczéma. Mais moi, oui, il en a beaucoup sur les joues. D'ailleurs, il en a encore aujourd'hui, dès qu'il est malade, dès qu'il fait une dent, ou dès qu'il mange un peu trop de protéines de lait de vache, puisqu'on a réintroduit, là, ça va, mais dès qu'il en mange un peu trop, ça ressort au niveau de ses joues. Il y a plein de symptômes. Mais ça a été un combat assez...

  • Speaker #1

    Qui a duré six mois. Six mois, c'est long dans une nouvelle vie aussi à trois.

  • Speaker #0

    Oui, et puis du coup, un postpartum. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, c'est compliqué dans la vie de couple. Manque de sommeil et puis la fatigue qui s'accumule, les pleurs.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Si tu ne pouvais pas le poser.

  • Speaker #0

    Les journées étaient longues. J'avais très mal au dos. Puis moi, j'avais toujours très mal au bas.

  • Speaker #1

    Oui, en plus, tu as fait quoi ?

  • Speaker #0

    Mal au bas. Il y avait une ostéo qui est passée dans le service le jour de mon accouchement. Alors malheureusement... C'était que pour mon bébé. C'était déjà très bien. Elle passait quand même pour le bébé quand il y avait des accouchements compliqués, mais pas pour les mamans, c'est dommage. Moi, du coup, j'avais fait une séance d'ostéo ou deux et j'ai fait trois resserrages de bassin à Rebozo. D'ailleurs, j'ai trouvé cette pratique tellement incroyable que je m'y suis formée après. Parce que je me disais, il faudrait que toutes les femmes le fassent après l'accouchement, même si elles n'ont pas forcément de douleur d'ailleurs. Mais ça fait tellement de bien. Mais moi qui avais beaucoup de douleur, pour le coup... Ça m'a permis vraiment de me soulager. Et puis du coup, après, j'ai continué mon travail en rééducation périnée, rééducation abdo, que je continue encore pour dire de vraiment...

  • Speaker #1

    Parce qu'aujourd'hui, comment il s'appelle ce petit ?

  • Speaker #0

    Gabriel.

  • Speaker #1

    Gabriel, il a quel âge aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Il a 19 mois. Ça grandit, ça y est.

  • Speaker #1

    Oui, ça passe vite. C'est ça, oui,

  • Speaker #0

    très.

  • Speaker #1

    Et comment il se porte alors ? Tu as dit que tu as réintroduit les protéines de...

  • Speaker #0

    Versé un an, on a réintroduit. ça s'est plutôt bien passé bon là on a d'autres petits examens à faire pour vérifier tout ça mais ça va après je suis toujours assez vigilante, j'en donne pas trop je suis assez pour maintenir parce que je pense qu'il garde cette intolérance il a plus d'allergies au point où c'est pas vivable pour lui mais il est vite sensible quand même mais ça va et

  • Speaker #1

    toi au niveau pro, alors du coup il y a eu beaucoup de changements oui Depuis qu'il est arrivé ?

  • Speaker #0

    Du coup, après mon accouchement, j'étais censée reprendre le boulot à l'hôpital. J'ai accouché en juin, donc vers septembre-octobre. Et en fait, on en a discuté avec mon mari et je ne me voyais pas du tout retourner à l'hôpital. Je ne me voyais pas du tout repartir sur des postes les week-ends, déposer mon bébé à 6 heures chez la nounou. J'avais vraiment du mal à me projeter là-dedans. Et puis mon mari me dit, écoute, là, t'as fini tout de suite. toutes tes formations de réflexo, de massage, de cobido, de rebozo, tout ça, est-ce que ça ne serait pas l'occasion quand même de te lancer ? Parce qu'il me dit, si après tu reprends un rythme de vie avec le bébé ou tu retournes dans ta routine quotidienne au boulot, ça va peut-être être plus difficile après de stopper ça parce que tu prends une habitude financière, une habitude, voilà, ce qui est normal. Et du coup, on s'est dit, et mener... Une entreprise, un bébé et le boulot à côté, ce n'est pas possible. Il y a un moment où je ne vais pas tenir. Donc, on s'est dit, allez, on tente. Je quitte mon emploi à l'hôpital et je tente de lancer mon entreprise à mi-temps pour l'instant, au début, pour prendre quand même du temps avec Gabriel, parce que ça restait un de mes désirs d'avoir quand même du temps avec lui. Et puis, à côté d'ouvrir ma micro-entreprise.

  • Speaker #1

    C'est super ça. Et alors ? T'es contente ? Ça marche bien ? C'est un nouveau train de vie aussi, c'est pas facile de se lancer, de tout quitter, de se relancer dans quelque chose de nouveau ?

  • Speaker #0

    Non, c'est pas facile, c'est très stressant, parce qu'avant on se questionne pas, le salaire il arrive à la fin du mois, et puis voilà... Et puis, il faut savoir se vendre. Ça, on ne l'apprend pas. Moi, en tant qu'infirmière, je n'ai jamais eu à me vendre.

  • Speaker #1

    Tu n'as jamais eu besoin.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc là, il faut apprendre à se vendre, à se faire connaître, à ce que les gens sachent qu'on est là. Et qu'est-ce qu'on fait ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux leur apporter aussi ? Parce que du coup, toi, c'est vraiment autour du bien-être.

  • Speaker #0

    surtout chez la femme enceinte et après aussi en postpartum en fait souvent je dis j'accompagne toutes les femmes que ça soit oui pendant la maternité forcément avec la grossesse et le postpartum mais même des femmes plus jeunes, plus mûres qui n'ont pas d'enfants il n'y a pas forcément parce que j'ai des soins qui peuvent correspondre à chacune J'ai même de temps en temps des hommes qui viennent pour de la réflexo principalement. Mais voilà, c'est vraiment toutes les femmes pour le coup. Et j'adore ce que je fais aujourd'hui. Et je m'y retrouve complètement. Et j'adore le lien que j'ai avec mes clientes parce que moi, j'aime bien pouvoir... Je suis là un petit moment de leur histoire, je dirais. J'aime bien, on se donne des nouvelles. Je vois aussi leurs enfants grandir. Je vois leur grossesse. Je vois leur bébé. Du coup, j'adore ce côté-là d'accompagnement un peu global. Et puis, ça reste dans le bien-être. J'essaie de donner le plus de conseils que je peux, de réorienter quand il y a besoin. Je me suis formée sur le reflux aussi. Parce que c'était quand même un sujet qui me... qui m'a touchée personnellement. Je me suis dit que le problème, c'est que les médecins sont peu formés, finalement. Sur les choses qu'on peut mettre en place. J'ai déjà vu tellement de choses qui me semblent un peu aberrantes. Ils mettent des inéxiums et autres en place sans changer de lait. Je ne comprends pas. Il y a un moment, d'abord, on vient chercher à voir ce qui pose problème en fonction de ce qui, parfois, l'inéxium est nécessaire, bien entendu. Mais il n'y a pas que ça à faire. Donc voilà, du coup, je continue toujours à me former. Là, je me forme en allaitement, par exemple.

  • Speaker #1

    Super intéressant, ça aussi.

  • Speaker #0

    Oui, mais j'adore apprendre. Et puis, si ça peut continuer à me permettre d'accompagner toujours au mieux et le plus justement les femmes que je vois, c'est tout gagnant pour moi.

  • Speaker #1

    J'ai une dernière question. Est-ce que vous avez gardé une boîte de vitamines dans le tiroir ? Oui.

  • Speaker #0

    on a gardé et alors je le conseille du coup à mes clientes, parce que j'ai des clientes qui viennent me voir en désir de grossesse ou qui c'est un peu long ou qui sont en PMA et souvent je leur parle de ce traitement de vitamines parce que je leur explique un petit peu mon histoire et c'est d'ailleurs elles qui m'ont dit mais il faudrait trop que vous fassiez un podcast pour expliquer votre histoire parce que c'est quand même c'est comme ça que je me suis dit il faut que je contacte ici mais... Mais oui, on a gardé. Et oui, on aimerait avoir un deuxième enfant. Après, on est plus réaliste aujourd'hui. Et on sait que peut-être ça sera long ou pas. On ne sait pas, en fait. Je crois que là,

  • Speaker #1

    dans ton cas...

  • Speaker #0

    C'est ça. Vraiment, ça peut être tout autour. On n'a pas de... On ne sait pas. On se laisse la possibilité que ça revienne à nouveau naturellement. Et si ça n'est pas le cas, on retoquera. peut-être à la porte de l'APM. On verra ça.

  • Speaker #1

    Je vous souhaite en tout cas de réaliser tous vos projets, que ce soit sur le plan personnel, professionnel. Tu as un message à faire passer peut-être ici à celles et ceux qui vont écouter ton témoignage. C'est dur. Tu vas passer plein de messages.

  • Speaker #0

    Ne pas perdre espoir et trouver, je dirais, vos vies. Vos personnes ou vos lieux ressources. Voilà, si... Enfin, ça peut être vos amis, votre famille, mais ça peut aussi être quelqu'un extérieur. Et moi, je vois, je me rends compte maintenant, dans mon travail, il y a beaucoup de femmes qui viennent et qui viennent me lâcher quelque chose et qui viennent me parler et qui continuent à m'envoyer des messages derrière et tout ça. Et je suis contente d'être peut-être ce lieu ressource pour elles à ce moment-là. Donc, trouvez peut-être votre lieu ressource et vos personnes ressources et prenez soin de vous malgré tout. Et même si vous êtes dans un parcours difficile de PMA ou autre, il faut toujours penser à prendre soin de soi parce que psychologiquement, c'est important.

  • Speaker #1

    C'est une priorité.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Justine, pour tous tes mots et ton témoignage que tu as déposé ici.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je vais suivre tout ça de près, du coup, parce que ton instinct est super intéressant. Merci,

  • Speaker #0

    merci. C'est pour du bien-être.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Donc, merci pour tout et je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    À très vite.

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Description

Après un parcours PMA sans succès, 6 inséminations, 2 FIV et une fausse couche précoce ... le couple s'offre un moment d'amour et d'évasion à New-York, sans imaginer revenir avec le plus beau des cadeaux 🗽


Dans cet épisode, Justine nous partage son histoire d'amour, ses difficultés à devenir maman, son accouchement traumatique et sa reconversion professionnelle au service du bien-être 🪷


Bienvenue sur Eden Stories, le podcast qui valorise l'amour et la maternité avec des récits sincères et inspirants 🦋


Chaque épisode est une histoire vraie.

Impulsée par Marine Sarraute et Tony Migliardi.


Merci pour votre soutien ! N'hésitez pas à laisser un avis sur vos plateformes préférées ⭐️


Contact : edenstories.contact@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Eden Stories, le média qui valorise l'amour et la maternité à travers des récits sincères et inspirants. Aujourd'hui, je suis avec Justine pour parler d'amour et de maternité. Bonjour Justine. Bonjour. Je sais un petit peu de quoi on va parler aujourd'hui parce que c'est toi qui est venue à moi pour une fois, ça change, j'adore. On va te laisser la parole d'abord pour commencer, on va te laisser te présenter s'il te plaît.

  • Speaker #1

    Du coup, je m'appelle Justine. j'ai 32 ans je suis mariée à Léo et on a un petit garçon, Gabriel qu'est-ce que je peux dire je vis dans le nord j'ai travaillé 9 ans en tant qu'infirmière en psychiatrie et aujourd'hui je suis à mon compte pour accompagner les femmes par des massages,

  • Speaker #0

    des moments de bien-être ça c'est chouette quand même tu as dit que tu étais mariée du coup à Léo depuis quand ? ça fait longtemps que vous vous êtes rencontrées tous les deux ?

  • Speaker #1

    On est ensemble depuis 2016, on s'est mariés en 2019, mais on se connaissait un peu avant. On a d'abord été plutôt meilleurs amis qu'en couple. D'accord. Je l'ai rencontré en fait de par une ancienne relation. C'était un des amis de mon ex en fait. Ah ouais ? Mon ex, ouais. Et je pense qu'il y a eu un coup de foudre. C'est juste que... On était chacun en couple, c'était pas le moment. Le bon moment. Du coup, on s'est rapprochés plutôt de manière amicale, à se raconter beaucoup de choses, à beaucoup se parler. Mais voilà, on était chacun dans nos histoires et on s'est chacun séparés plus ou moins au même moment. Et étonnamment, on s'est pas mis ensemble.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Pas de suite ?

  • Speaker #1

    Non, je pense qu'on était peut-être les seuls à ne pas voir qu'il y avait un... quelque chose et je pense qu'on ne voulait pas s'avouer peut-être.

  • Speaker #0

    Parce que les autres le voyaient. Oui,

  • Speaker #1

    clairement. Je pense qu'on était, à chaque fois qu'on nous faisait la remarque d'ailleurs, on disait mais non, rien du tout.

  • Speaker #0

    Super potes, c'est tout.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais bon, si, mais c'est juste que je pense qu'on ne voulait pas se l'avouer et donc on s'est chacun mis avec quelqu'un pendant un an. Ah oui ? Ouais. Moi, je me sépare et là, je me dis, je ne sais pas, révélation. Il faut absolument que j'aille lui dire que je l'aime.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Ah oui, carrément ? Tu ne sais pas d'où vient le déclic ?

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en plus, on ne s'est pas vus pendant un an. On n'avait plus de nouvelles quasiment. Moi, je leur contacte, mais pour une raison, pour visiter des maisons, rien à voir. Et en fait, je me dis, il faut que je lui dise ce que je pense. Parce que là, aujourd'hui... Ça faisait 15 ans qu'il était avec sa copine, donc ce n'était pas encore, on va dire, engagé vraiment. Je me suis dit, c'est maintenant ou jamais, ce n'est pas quand ils seront mariés ou qu'ils auront un enfant que je vais venir lui avouer ça. Donc je me suis dit, c'est maintenant ou jamais. Et soit il me dit, moi aussi, soit il me dit, bah non, c'est tout, j'aurais au moins dit ce que moi je pensais. Et du coup, un jour, on visitait une maison et en sortant, on a été manger et là, je lui ai tout... Tout balancer. Là, il m'a regardée, il m'a fait... Je ressens ça depuis le début. Mais j'osais pas te le dire, parce qu'il y avait très peur que moi, pas du tout. Parce que pour le coup, je laissais rien paraître. Et du coup, il avait très peur que ça brise notre amitié. Du coup, il osait pas me dire... Enfin, en tout cas, on s'aimait tous les deux, mais personne n'osait le dire, quoi. Parce qu'on avait peur que ça brise cette amitié et ce lien qu'on avait.

  • Speaker #0

    Pendant tant d'années, du coup, vous avez... renflouer vos sentiments l'un vers l'autre ?

  • Speaker #1

    De 2012 à 2016.

  • Speaker #0

    C'est énorme. Heureusement que tu as fait ce premier pas.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas pourquoi. Franchement, je ne saurais même plus dire ce que je lui ai dit parce que c'est tellement venu comme ça. Je n'ai pas du tout réfléchi. Je ne suis pas quelqu'un à la base à faire ce genre de premier pas. Du coup, là, ça ne me ressemblait pas, mais je pense que ça avait besoin de sortir.

  • Speaker #0

    Mais écoute, tu as bien fait.

  • Speaker #1

    Oui, du coup, bon bail. fin à sa relation.

  • Speaker #0

    Ah mais oui, parce que lui,

  • Speaker #1

    il était en courant. Bah oui. Moi, j'étais séparée, mais pas lui. Donc ça a été un petit peu compliqué, forcément. Mais en fait, du coup, une fois qu'il a pris sa décision, il est parti, et moi aussi. Et puis en fait, on a emménagé ensemble le même jour, parce que du coup, on n'avait pas de logement l'un et l'autre, parce qu'on vivait chacun avec nos conjoints de l'époque. Et du coup, on a tout de suite pris un logement à deux et on s'est mis ensemble le même jour. Enfin bref, on a tout fait très vite.

  • Speaker #0

    Formidable. Oui, mais quand tu sais que... Bon déjà, tu le connaissais.

  • Speaker #1

    Oui, voilà.

  • Speaker #0

    C'est un ami.

  • Speaker #1

    Mais pour ma famille, mes amis, ils se sont dit mais qu'est-ce qu'elle fout ?

  • Speaker #0

    Elle est folle.

  • Speaker #1

    Elle quitte quelqu'un et puis quelques semaines après, elle nous annonce qu'elle l'aménage avec un autre et qu'ils sont en couple, c'est n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, d'ailleurs, tes proches le connaissaient ? Non. Comme ils faisaient partie de tes amis, non ? Même pas ?

  • Speaker #1

    Non, parce que c'était un ami, on va dire, que je voyais quand j'étais avec mon ex en soirée ou autre. Donc ma famille ne le connaissait pas. Alors mon père, quand même, avait un peu grillé le truc parce qu'il venait visiter les maisons avec moi, mais pas pour... y habiter. Moi, j'étais vraiment pour acheter seule, mais parce que il s'y connaissait en investissement immobilier. Et du coup, je voulais son oeil.

  • Speaker #0

    Son avis.

  • Speaker #1

    Mon père ne m'a pas du tout cru.

  • Speaker #0

    Ça cache quelque chose.

  • Speaker #1

    Finalement, il n'avait pas tort non plus.

  • Speaker #0

    Vous avez trouvé votre petit nid.

  • Speaker #1

    C'est ça. Du coup, on a emménagé dans la maison qu'on avait visitée ensemble. C'est incroyable aussi. Du coup, voilà.

  • Speaker #0

    Le début d'une histoire d'amour. Comment ça se passe ? Est-ce que vous avez réussi à rester amies ? Oui. Vous avez gardé ce truc-là qui vous liait déjà ?

  • Speaker #1

    Oui, on a vraiment eu un début d'histoire très fusionnel. Très vite, on était dans l'engagement. Très vite, on a tout de suite très vite parlé d'enfants, de notre futur. On se voyait... Pour nous, c'était évident. D'ailleurs, il m'a demandé en mariage très vite. c'est pas un an qu'on était ensemble ah oui parce que pour lui c'était sûr et voilà quoi il n'y avait pas de questions il n'y avait pas de doute on s'est marié que deux ans après comme ça ça nous laissait trois ans c'est raisonnable mais du coup on s'est marié en 2019 d'accord il a fait ça bien ça demande comment il s'y est pris il a fait ça on était en voyage à Rome pour mes 25 ans merci Et il m'emmène dans un parc avec un jour de petit étang et des barques. Et là, on prend une barque et il me demande en mariage la barque.

  • Speaker #0

    C'est super romantique.

  • Speaker #1

    Il m'emmène au resto le soir. Enfin bref, la totale quoi.

  • Speaker #0

    Le rêve.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, vous vous mariez deux ans après. Oui. D'autres projets viennent sur la table ou pas encore ?

  • Speaker #1

    Avant même le mariage, on parlait d'enfants. Je pense qu'on se... On s'est dit, bon, allez, on va attendre le mariage. C'est quand même plus raisonnable. Au moins, on fait plus ou moins les choses dans l'ordre. Je pense que s'il n'y avait pas eu le mariage, on aurait démarré avant. Mais là, on s'est dit, bon, on attend le mariage comme ça. Et du coup, dès l'instant où le mariage est fait, on a voulu essayer d'avoir un enfant. On est partis en voyage de noces. Et puis, on a laissé la nature faire, je dirais.

  • Speaker #0

    Ça fait une contraception ?

  • Speaker #1

    En fait, non. J'avais arrêté ma pilule quand on s'était mis ensemble. D'accord. Et on utilisait le préservatif.

  • Speaker #0

    Oui, attention.

  • Speaker #1

    Mais du coup, ça n'a pas été compliqué d'arrêter, puisqu'il n'y avait pas vraiment grand-chose. Et du coup, on a laissé ça faire pendant un an. Et au bout d'un an, il ne se passait rien.

  • Speaker #0

    Un an ? Pendant toute cette année-là, tu te poses des questions ?

  • Speaker #1

    Oui. Parce que je ne sais pas, moi au fond de moi, je suis sûre qu'il y a quelque chose.

  • Speaker #0

    Depuis toujours ou depuis ce moment-là, à partir du moment où tu as essayé ?

  • Speaker #1

    Je dirais quand même déjà, je le sentais avant, mais sans avoir aucune certitude. Mais je ne sais pas, je me suis toujours dit, on ne sait pas si ça fonctionnera tout de suite. Je sais qu'il y a des gens qui ne se posent même pas la question. Moi, je me suis très vite dit, ça peut ne pas être simple. Mais même si rien ne laissait paraître ça... Oui,

  • Speaker #0

    c'était une petite idée que tu avais en tête.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et comme un petit pressentiment. Et voilà, au bout d'un an, on contacte un service de PMA sur l'île et commence le périple de la PMA.

  • Speaker #0

    Et avant d'aller contacter cet organisme, tu... Tu ne passes pas par un gynécologue pour essayer de voir si tu avais des cycles quand même réguliers ?

  • Speaker #1

    J'avais des cycles réguliers, j'avais mes règles, j'avais pas de douleurs, j'avais rien.

  • Speaker #0

    Donc pas de raison particulière de chercher un petit peu plus loin ? Non. Ok. Donc tu vas de suite ?

  • Speaker #1

    Directement, oui. Mon médecin me dit qu'il faut prendre rendez-vous en Béarna. Et là, c'est eux qui vous...

  • Speaker #0

    Parce que ça faisait un an ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il m'avait dit qu'il faut attendre quand même un an. D'accord. Donc on avait attendu, on avait été les bons élèves, on avait attendu.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et vous étiez, lui il était d'accord avec ça, vous en aviez parlé ? Oui, oui.

  • Speaker #1

    Il n'était pas pressé, je pense que c'est plus ou moins, on ne va pas se mentir, qu'il pressait un peu le truc d'aller vers la PMA. Lui, il était moins pressé de ça, mais il m'a suivi sans problème, oui.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, comment ça s'est passé ? Là, on rentre dans un monde quand même assez particulier.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, dans un milieu médical que je connais de par mon métier d'infirmière. Mais moi, je travaille en psy, donc ça n'a quand même rien à voir. Enfin, quoique, le côté psy en PMA...

  • Speaker #0

    Il joue quand même beaucoup.

  • Speaker #1

    Mais on arrive en PMA, et je dis souvent, il y a un porte-manteau à l'entrée de la PMA, où on laisse sa pudeur. Et on ne la récupère pas d'ailleurs, parce qu'après on est enceinte normalement, si tout va bien. Donc là non plus on ne la récupère pas. Mais tout s'enchaîne assez vite. Alors en plus, nous on est en plein Covid. Parce qu'on s'est mariés en 2019. Et on arrive en PMA en juillet 2020. Donc en pleine pandémie. Donc c'est pour ça d'ailleurs aussi qu'on a été en PMA dans le privé, parce que j'avais peur que dans le public, tout s'arrête, ce qui a été le cas. Alors que dans le privé, moins. D'accord. Donc oui, pleine pandémie, donc toujours toute seule, je ne peux pas aller au rendez-vous accompagnée.

  • Speaker #0

    Jamais il est là avec toi ?

  • Speaker #1

    Le premier rendez-vous, et à partir de là, il ne peut plus venir. Il ne peut plus venir aux N'importe quel rendez-vous. Bon, après, on se rend compte que de toute façon, il ne va pas venir à chaque fois, sinon on n'a pas fini. Mais c'est vrai qu'au début, quand même, et en fait, elle nous laisse un premier cycle, elle nous fait faire des examens, elle nous laisse un premier cycle, voir un peu, elle fait des échos pour checker un petit peu, voir comment ça se passe. Et là, elle nous dit, elle nous fait comprendre, on est le cas facile de la PMA. Du coup,

  • Speaker #0

    ça te rassure.

  • Speaker #1

    Oui, elle nous dit, en gros, que pour elle, c'est... Ça va être les doigts dans le nez. Il n'y a pas de problématique. Aucun examen ne pose problème. Elle regarde mon cycle. Elle dit oui, il y a peut-être besoin d'un petit de l'ovulation, mais pas non plus. Rien d'affolant. Elle me met sous injection, mais en cycle quand même naturel. Pas d'insémination, pas de fil, juste des injections pour durer un petit peu, surveiller, c'est tout. On fait ça... Je ne pourrais plus dire, mais peut-être deux, trois fois, il ne se passe rien. Donc, elle nous dit qu'on démarre les inséminations. Donc, on démarre les inséminations. En France, on a le droit d'en faire six. Normalement, on aurait dû s'arrêter à cinq, je crois. Mais en fait, la sixième, on l'a faite parce qu'à la base, on devait partir en five, mais je n'avais pas assez de follicules. Donc, du coup, elle m'a dit quitte à... avoir pris tous ces traitements. On fait la sixième insémination, mais voilà. Et à chaque fois, échec. Des échecs. Et ils ne savent pas te dire pourquoi. Non. Personne ne sait me dire pourquoi. Alors j'entends, bien sûr, toutes les phrases que les femmes en PMA ou même avant entendent. J'y pense trop, c'est dans ma tête. Je suis trop focalisée là-dessus. Enfin bref, tout ce genre de phrases horribles, parce qu'à part culpabiliser la personne... Ça ne sert à rien. Quand bien même ça serait ça, même si une fois qu'on est en PMA, normalement, il y a quand même autre chose que ça. Quand bien même ça serait ça, ça n'a pas d'intérêt de le dire. Et puis en plus, moi, je suis plutôt fonceuse. Et donc, j'enchaîne.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu ne fais pas de pause ?

  • Speaker #1

    Du tout. Du tout, parce que c'est dur. Parce qu'autour de moi, j'ai beaucoup de copines qui sont enceintes, qui annoncent des grossesses. Je suis à un âge où... Ça tourne autour. Donc c'est compliqué pour moi, ces annonces de grossesse. Voilà, c'est compliqué. Moi, j'ai envie qu'on arrive à quelque chose, que ça aboutisse. Et je suis assez... On va dire que tant que je suis dedans, ça va. Et en fait, j'ai peur que si je m'arrête, je m'effondre.

  • Speaker #0

    Là, tu tiens le coup parce qu'en plus de ça, au tout début, on t'a dit que c'est bon, ça va être facile.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    T'arrives quoi là ?

  • Speaker #1

    6 mois plus tard oui c'est ça à peu près il y a quand même quelques mois de creux parce que par exemple c'est Noël donc les labos sont fermés donc à Noël on le fait pas puis il y a un autre mois où j'ai beau faire des injections mon corps ne répond pas donc du coup à ce mois là on fait rien il y a toujours des petits couacs de temps en temps puis on se rend pas compte mais un cycle c'est long on pense que du coup c'est tous les mois mais on limite un peu plus parce qu'on est à moins d'avoir des sclèses est court mais quand même débarde un peu donc je suis à quasi un an pma déjà sans aucun résultat positif et sans réponse Parce que la gynéco me dit, on a fait tous les examens, il n'y a plus rien à faire.

  • Speaker #0

    Cette même gynéco qui, au début,

  • Speaker #1

    avait construit. Elle me dit, de toute façon, il n'y a pas d'autres examens qui existent. Donc, moi, je ne comprends pas. Je fais des recherches partout. Je lis.

  • Speaker #0

    Sur Internet.

  • Speaker #1

    Là, j'écume le truc.

  • Speaker #0

    C'est normal, on a envie de comprendre.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai besoin de comprendre, en fait. Comment ça se passe pour vous deux,

  • Speaker #0

    en fait ? Dans quelle optique vous êtes ? Parce que là, j'ai... Il faut être solide quand même dans le couple aussi. C'est dur. Ça peut être dur.

  • Speaker #1

    Oui, c'est dur. On est soudés. On n'a pas du tout la même manière de vivre les choses. Moi, j'ai besoin d'en parler à mon entourage, à mes copines. J'ai besoin de légitimer ma douleur. J'ai besoin d'en parler. Lui, pas. Du coup, au début, il ne comprend pas pourquoi j'en parle. Après, il comprend. C'est tout, ils me laissent dire en me disant, par contre, j'ai pas envie que ça prenne non plus toute la place dans nos soirées, quand on est avec des copains. Donc, ce que je comprends aussi, moi, j'ai besoin que ça... Enfin, je sais pas comment dire, mais oui, j'ai comme besoin que ça se sache, parce que j'ai pas l'impression de vivre les choses seule, du coup. En fait, malgré tout, même si on est quand même très seule, mais...

  • Speaker #0

    Mais au moins de le dire, peut-être que les gens aussi peuvent. Mieux comprendre ton comportement, tes émotions, parce que c'est les montagnes russes.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis même au travail. Je suis un travail qui est quand même psychologiquement pas forcément simple. On doit écouter des histoires pas toujours simples. Les gens racontent leurs difficultés, mais quand nous-mêmes on n'est pas bien, c'est difficile d'être disponible pour d'autres. Et du coup, au travail, ils le savent. Et voilà, j'ai besoin de... De toute façon, il me faut faire les injections parce que c'est à l'heure très précise et que moi, quand je finis à 21h, voilà. Donc, ils le savent.

  • Speaker #0

    Oui, pour aménager au mieux ton planning aussi par rapport à tout ça. Tous tes rendez-vous médicaux, quand même, ils prennent énormément de place. Oui,

  • Speaker #1

    il faut aller faire des échographies tous les deux, trois jours, rendez-vous à 7h. Sauf qu'on sait quand on rentre, on ne sait jamais quand on sort. Parce que c'est la file indienne dans le truc. Chacun son tour, on arrive dans le bureau, c'est baisse ta culotte et on y va. C'est plus les prises de sang, plus les rendez-vous, aller chercher les traitements. Et puis, ils sont en rupture de stock sur celui-là, donc il faut courir à je ne sais pas quelle pharmacie. C'est tout un truc qui prend beaucoup de temps et de charge mentale.

  • Speaker #0

    Et donc, beaucoup de place dans ta vie.

  • Speaker #1

    Oui. Ah bah, je... Je dors PMA, je vis PMA. En tout cas, ça. Oui, vu que j'enchaîne. En plus. Après, c'est mon choix. Et je pense que je n'aurais pas pu faire autrement que d'enchaîner, de toute façon. Mais du coup, oui, ça fait partie entièrement de ma vie. Et en fait, je commence à m'intéresser à autre chose que le milieu médical pour la PMA. Parce que je me rends compte que psychologiquement, ça ne va pas fort. Mais que par contre, on n'a aucune aide psychologique quand on est en PMA.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas proposé ? À aucun moment ?

  • Speaker #1

    En tout cas, à aucun moment. On m'a dit, il y a des groupes de parole, vous pouvez aller voir tes psychologues à l'hôpital, ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose de mise en place ?

  • Speaker #1

    Rien du tout, rien du tout. C'est du médical, du factuel, mais pas du tout de... On n'écoute pas nos ressentis, tout ça. Et là, moi qui travaille en psy, je me dis, mais ce n'est pas possible. Il faut que je travaille sur ce côté-là, de mon côté, etc. Et je découvre en fait la réflexologie plantaire. D'accord. Donc là, je commence à me faire suivre en tant que cliente, du coup, avec des séances. En fait, c'est au niveau des pieds. On vient toucher des points, faire des manœuvres, on va dire, sur certains points qui correspondent à des organes dans le corps. pour venir détendre, stimuler, voilà, un petit peu...

  • Speaker #0

    Que uniquement dans le pied.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. En tout cas, la réflexologie plantaire, mais il y en a aussi palmaire, auriculaire, après, il y en a d'autres qui existent. Et je me dis, ça combine tout ce que je... Le côté médical, parce qu'il y a quand même beaucoup de choses, on a besoin de beaucoup de connaissances médicales pour pouvoir comprendre comment fonctionne le corps et là où il y a des dysfonctionnements. Et le côté bien-être quand même pris en charge globale, pas que le médical ou pas que le côté psy, mais du coup là les deux. Et je décide de me former. Oui, carrément. Je pars en formation pendant un an et demi en parallèle de mon travail. C'est en plus.

  • Speaker #0

    Tu te rajoutes en plus dans ton quotidien.

  • Speaker #1

    En fait, je pense que j'ai comblé aussi ce vide que j'avais par toutes ces formations. C'était mon besoin de combler. Je pense que clairement, si je ne faisais rien, je m'effondrais. Donc, du coup, ça a été un besoin pour moi. Et puis, c'était aussi une manière de me mettre dans un autre projet, de me dire, si vraiment on termine en me disant qu'on n'aura jamais d'enfant, j'aurai quand même quelque chose, un autre projet, un autre bébé, je dirais. T'animais, oui. C'est différent, mais...

  • Speaker #0

    Quelque chose que t'aurais créé toi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et donc, du coup, j'ai commencé à me former, à me former à d'autres massages, au massage femme. enceinte, au massage des bozos, au drainage, à tout un tas de choses. Et tout ça pendant mon parcours PM.

  • Speaker #0

    T'as trouvé le temps et l'énergie surtout. Moi, c'est ça qui me...

  • Speaker #1

    Et je travaillais à 100% en plus. Mais oui, j'avais besoin de ça.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, est-ce qu'on pense du coup à se dire peut-être que jamais j'aurai d'enfants et peut-être que je devrais laisser tomber ? Qu'est-ce que... T'en penses quoi en fait là ? C'est quoi ton...

  • Speaker #1

    J'y pense, moi ça me fait très peur et mon entourage me l'a pas dit sur le moment mais me l'a dit un peu après, mes amis, nous ont dit on avait très peur que ça ne fonctionne pas parce qu'on s'est dit, elle va pas tenir si vraiment à la fin il n'y a pas d'enfant, ça va être très très compliqué et je savais, je le savais et je l'avais dit à mon mari j'avais dit, sache que si vraiment on arrive au bout du parcours et qu'il n'y a pas d'enfant, je vais tomber Je vais tomber bas et il va falloir que tu m'aides à me relever.

  • Speaker #0

    Il va falloir que tu sois là.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et je savais que lui, il n'avait pas envie de ça, bien sûr, comme personne n'a envie de ça. Mais par contre, il m'a fait comprendre que ça serait compliqué pour lui de me relever. Parce que lui, par contre, c'est un fonceur. Et du coup, il a du mal à rester sur des choses négatives. Et c'était sur ça qu'on avait peut-être un décalage. ne comprenait pas. Lui, il ne comprenait pas que je sois un peu comme triste, à pitoyer un peu sur moi à certains moments. Lui, la finalité, il se disait, mais moi, tant que t'es toi en bonne santé et que on est nous en couple, si on n'a pas d'enfant, c'est pas grave. Oui,

  • Speaker #0

    lui, il voyait ça. On restera nous deux et puis on agence.

  • Speaker #1

    Un plus, l'enfant.

  • Speaker #0

    Toi, c'était quand même général.

  • Speaker #1

    Moi, c'est vrai. Et ça, moi, quand il me disait ça, je ne comprenais pas. Je disais, mais tu ne peux pas me dire ça. Oui, bien sûr, je suis heureuse d'être en couple avec toi. Mais je suis désolée, ça ne peut pas me suffire. Donc ça, c'était un peu compliqué. C'était cette incompréhension-là. Mais c'est normal, dans un couple, on ne gère pas les choses de la même manière. Et je pense que lui, c'était sa manière de vivre aussi ces choses-là et ces moments parfois tristes. Et du coup, il passe à autre chose. il ne s'attardait pas dessus, ce qui était moins mon cas.

  • Speaker #0

    Il acceptait peut-être plus facilement aussi cette fatalité qui se présentait parce que c'est un homme et que c'est toi qui étais piqué, c'est toi qui avais les hormones aussi.

  • Speaker #1

    Il y avait le côté hormonal qui jouait beaucoup. De toute façon, il me le disait. Il me disait, les mois où tu es sous injection et les mois où tu n'as pas d'injection, tu n'es pas la même personne. Moi, je n'étais pas agressive. Moi, j'étais déprimée. Moi, quand j'avais des injections, j'étais déprimée.

  • Speaker #0

    Et donc, tu vois...

  • Speaker #1

    Donc ça n'aidait pas. Déjà que le contexte faisait qu'on n'était pas hyper... Mais les injections me déprimaient. Donc du coup, c'était encore plus compliqué. Donc c'était... Oui, dans le couple, c'est pas simple. Et je peux comprendre qu'il y ait des couples qui ont du mal à passer la PM indemne. C'est pas forcément simple de se comprendre à ces moments-là.

  • Speaker #0

    On parle souvent dans un couple de l'arrivée d'un bébé, de ce que ça peut provoquer à échambouler, parce que ça existe. mais on parle pas assez justement dans le cas inverse quand on n'y arrive pas ça peut être tout aussi difficile et une stress même encore plus que de pas arriver en fait à avoir ces envies et quand c'est viscéral comme ça de vouloir devenir mère et qu'on en a besoin c'est super dur dans un couple à gérer ne pas comprendre ce qui se passe puisque sur le papier tout va bien tout est censé aller bien en tout cas et là quand t'arrives à un stade où on peut même plus te proposer de solution il se passe quoi après qu'est-ce que ...

  • Speaker #1

    Là, on avait fini les six inséminations, donc on devait passer en FIV. Donc là, ce n'est pas le même jeu, parce que les injections sont beaucoup plus dosées. Là, il y a un passage au bloc. Sous anesthésie générale, alors on peut le faire en local, mais moi, je le faisais en général. Enfin voilà, il y avait quand même, c'était pas la même chose quand même. Malgré tout, je supportais pas trop mal le traitement. D'accord. Je passais au bloc, j'étais très stressée, on était encore une fois en Covid, donc il fallait pas être positive le matin même. de l'intervention parce que sinon, ils ne nous prenaient pas au bloc. On s'était tapé 15 jours d'injection énorme et on nous disait non. Il y avait ce stress-là de ne pas choper le Covid pour pouvoir aller au bloc faire notre ponction. Il y avait aussi cette pression-là en plus. Après, salle de réveil, forcément, c'est douloureux. Moi, j'avais beaucoup de follicules. Je frôlais toujours l'hyperstimulation. ça paraît être incroyable quand même c'est peut-être là qu'on a ça a confirmé qu'il n'y avait pas forcément de problématiques chez moi moi le traitement me donnait énormément de follicules c'est d'ailleurs pour ça que je passe en anesthésie générale la gynéco me l'avait conseillé parce qu'elle m'avait dit que vu que vous en avez beaucoup ça va prendre un peu de temps, c'est pas hyper agréable du coup il vaut mieux que vous soyez endormi au moins vous avez pas mal le gynéco doit pas se presser enfin ouais Et après, nous, on est passés en FIVIXI.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est ?

  • Speaker #1

    En gros, on prend mes follicules, on prend les spermatozoïdes, et la FIV normale, on les met dans une éprouvette, et on les laisse se rencontrer par eux-mêmes. La FIVIXI, on vient choisir le spermatozoïde, on vient le mettre dans l'ovocyte. D'accord. Donc on est passé directement en FIVIXI. La première, j'avais je crois 25 follicules, c'est beaucoup. Je me retrouve avec un embryon.

  • Speaker #0

    Un seul ?

  • Speaker #1

    Ouais. Donc là, déception énorme. Ah ouais, tu m'étonnes. Et double pression. Parce que ça veut dire que si ça ne marche pas, vous tout recommencez. C'est ça. Et là, c'est l'incompréhension à nouveau. Je ne comprends pas, on n'a pas eu de problème. Et on n'a pas d'embryon d'avance. Je ne comprends pas. Il y avait quand même quelque chose qui ne fonctionne pas.

  • Speaker #0

    Aucune explication à ça.

  • Speaker #1

    Non. Donc, un embryon qu'on implante, ça ne fonctionne pas. Donc, là, j'ai attendu deux, trois mois.

  • Speaker #0

    C'est long encore attendre et rester dans ce truc-là de... C'est pas un échec,

  • Speaker #1

    mais c'est quand même... De l'attente. Voilà,

  • Speaker #0

    d'attente avant de réessayer.

  • Speaker #1

    T'attends le cycle, t'attends le test, t'attends... En fait, t'attends tout le temps. Mais donc, ouais, j'ai attendu, je dirais, deux, trois mois. J'avoue que j'ai plus exactement les dates en tête, mais c'est à peu près ça. Je refais une file, je refais une ponction, sachant qu'en France, on en a le droit à quatre. Sauf que moi, en me disant, si j'ai un embryon à chaque fois... ça va vite aller, très vite arriver à la fin donc moi j'étais déjà en réflexion et en recherche de partir à l'étranger de faire des dons j'étais déjà dans ce truc là en me disant j'arrête pas à ça je m'arrête pas à ça, je veux on continue le truc parce qu'il existe autre chose ailleurs alors par contre c'est pas la même chose parce que du coup c'est payant parce qu'en France on a quand même la chance que ce soit pris en charge bah si on part à l'étranger non ... C'est tout à ta charge. C'est ça. Donc du coup, pour l'instant, on ne se pose pas plus la question que ça. On se dit, on verra, on fait la deuxième. La deuxième se termine avec deux embryons, ce qui n'est toujours pas excellent en résultat du tout. Deux à chaque fois de bonne qualité, etc. Mais bon, ça ne reste que deux. On en implante un tout de suite. Il ne fonctionne pas. On fait une pause et on m'implante un deuxième embryon en mars 2022. Et là, test de grossesse positif. Test de grossesse positif et quelques jours après, je me mets à saigner. Et je perds l'embryon, donc assez rapidement. Et là, je... Là, c'est le truc de trop.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais réussi à te réjouir de voir ce test positif ou pas ?

  • Speaker #1

    J'ai quasi pas eu le temps. J'ai le temps de réaliser moi et que nous on réalise ensemble, on avait la fausse couche. Alors en même temps je me dis bon c'est mieux parce qu'au moins l'ascenseur émotionnel est moins hard mais bon ça reste triste quand même. Et là du coup je m'effondre, je prends rendez-vous avec la gynéco. J'arrive dans le bureau. C'est une gynéco exceptionnelle. Elle est très réputée dans le Nord. Mais je lui hurle dessus. C'est vrai. Je pense qu'elle prend toute ma colère. Je lui dis, mais là, ce n'est pas possible. Ça fait trois ans qu'on est là, qu'il ne se passe rien, qu'on n'avance pas. On n'a pas plus de réponses aujourd'hui qu'il y a trois ans. Je trouve ça choquant. il y a un truc qui ne fonctionne pas. Il faut quand même qu'on cherche. Il y a quelque chose là. Pourquoi j'ai autant de follicules et si peu d'embryons ? Pourquoi ça ne s'accroche pas ? Il y a quelque chose. Il faut aller chercher plus loin. Je ne sais pas. Trouvez-moi un examen à faire. Qu'est-ce que vous voulez ? Elle me prend un peu de haut en me disant que non. Il n'y a rien qui lui apportera plus de réponses. C'est tout. Il faut retenter. Je lui dis, mais moi... Il faut qu'on change quelque chose. Il faut que quelque chose change. Je ne peux pas continuer comme ça, juste à refaire la même chose pour avoir le même résultat. Et elle me jette un peu, limite, sur le bureau, deux prescriptions. Mais alors pas convaincue du tout. Elle me jette ça en disant, limite, si ça lui fait plaisir, je vais lui donner des examens à faire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu comme ça que je l'ai pris, en me disant, au moins, elle va être contente. Elle aura des trucs, mais de toute façon, ça n'aboutira à rien. Donc, elle me prescrit une biopsie l'endomètre et un autre spermogramme pour mon mari, mais vraiment pas convaincue du tout.

  • Speaker #0

    Des choses que vous aviez déjà faites ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Ah, elle n'avait jamais fait faire ça, à ton mari ?

  • Speaker #1

    En fait, si,

  • Speaker #0

    il y avait toujours fait des spermogrammes standards.

  • Speaker #1

    Ils étaient toujours très bons. Donc, en fait, elle n'a jamais été cherchée plus loin. Et moi, vu que tous mes examens étaient aussi bons, du coup, on fait les examens. Biopsie, l'endomètre... Très, très douloureux, pour le coup. C'est vrai ? Oui.

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas en débat du tout ?

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    C'est quoi, en fait ? Qu'est-ce qu'ils font ?

  • Speaker #1

    En fait, moi, j'y vais, mais alors, limite tranquille, parce que j'ai tellement fait de trucs. C'est ça. Je me suis dit, ça va être un truc de plus. En fait, ils viennent gratter l'intérieur de l'utérus pour récupérer un petit peu d'endomètre, pour aller ensuite l'analyser. Mais mon Dieu, ça fait très, très mal. En tout cas, moi, ça me fait très mal. Alors, il y a d'autres filles, je pense peut-être qu'ils l'ont moins. Mais moi, ce truc-là m'avait vraiment fait mal. Je ne m'y adornais pas. Et en fait, j'ai compris quand elle m'a installée. Elle m'a dit, je vous promets, je fais vite. Là, je la regarde, je me dis, pourquoi ? Pourquoi elle me dit ça ? Donc, bon, j'ai compris. Ce n'était pas du tout agréable. Mais bon, ça va, ça ne dure pas. C'est vrai que ça fait rapide. Donc, ça va. Les examens reviennent. Enfin, mon examen revient normal. Toujours rien. Mon mari fait son sport. et donc on doit démarrer la troisième FIF début juillet et je me souviendrai le premier juillet c'était à vraiment la veille de démarrer je me demande même pas si c'était pas le jour de démarrage je devais faire les injections le soir, elle m'appelle le matin je vois son nom c'est bizarre, pourquoi elle m'appelle et là elle me dit, écoutez je viens de recevoir les résultats de Marie et en fait il y a un problème je dis D'abord, première réaction, c'est soulagement. Enfin, on a trouvé quelque chose. C'est ça. Et donc là, elle me dit, Marie, elle a un ADN fragmenté. Qu'est-ce que c'est que ça ? Au niveau des spermatozoïdes. L'ADN, alors j'avoue que je ne suis pas spécialiste là-dedans, mais l'ADN des spermatozoïdes était fragmenté. Donc elle me dit ça, je lui dis, ok, très bien, mais... Qu'est-ce qu'on fait ? Oui, c'est quoi la solution ? Maintenant, on sait que c'est le problème. Et là, elle me dit, sachez que ce problème cause des fausses couches, des embryons qui ne se développent pas et qui ne s'accrochent pas. Donc, un peu problématique. Donc, je dis, enfin, ça y est, on a enfin trouvé la cause. Déjà, on avance. Donc, je lui dis, ok, très bien. Donc, elle me dit, on ne peut pas faire la five. Il ne faut pas faire la five. On va faire une pause, ok ? Et je dis, mais qu'est-ce qu'on fait maintenant pour régler ce problème ? Et là, elle me dit, écoutez, c'est monsieur qui va devoir prendre un traitement. Alors, en mon fort intérieur, je me suis dit, enfin, il va savoir ce que c'est que d'avoir des effets secondaires horribles, que des trucs. Enfin, voilà, je me suis dit, enfin, ce n'est pas à moi de prendre quelque chose. C'est à lui. Non, mais c'est bon.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Je me comprends.

  • Speaker #1

    Trois ans d'injection. Voilà. Et je lui dis, OK, envoyez-moi la prescription. Allez le chercher. Et là, elle me répond, écoutez, je n'ai pas de prescription à vous en... vous envoyez parce que c'est un traitement que vous allez acheter en pharmacie comme ça ou sur Amazon.

  • Speaker #0

    Arrête. Sur Amazon, elle t'a dit ?

  • Speaker #1

    Je l'ai commandé sur Amazon. Non. Si. En fait, c'est des vitamines. Et là, quand elle me sort ça, je me dis, mais quoi ? Elle ne le donne pas à tout le monde ? Oui.

  • Speaker #0

    Dès le début ?

  • Speaker #1

    Au pire, ça ne fera pas de mal. Oui. C'est un complément vitaminique spécialisé dans la conception mais ça ne fera pas de mal. Je me suis dit, pourquoi elle ne le donne pas à tout le monde ? Ça pourra peut-être écrémer parce qu'on ne doit pas être les seuls. Non, je ne pense pas non plus. Je me dis que ça ne peut que aider. Je n'ai pas compris. Je commande ce fameux traitement de vitamines.

  • Speaker #0

    Avec Amazon Prime,

  • Speaker #1

    livraison le lendemain. Exactement. En plus, il y avait une petite promo, l'eau de Troyes. Parce qu'elle m'a dit, il faut le faire 3 mois.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'était un truc tous les jours,

  • Speaker #1

    un petit médicament ? Tout à fait, il y avait un sachet de comprimés, un truc comme ça, tous les jours. Elle m'a dit, il faut faire une cure de trois mois pour avoir une efficacité, et on programme la file au mois d'octobre.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc là on était quoi ?

  • Speaker #1

    Juillet, août, septembre, début octobre, on fait la file, et elle me dit, là, on n'aura pas les mêmes résultats, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Oui mais bon, elle t'avait déjà certifiée. Ouais,

  • Speaker #1

    donc je prenais un petit peu... de recul avec ce qu'elle me disait. Donc, je reçois la boîte le lendemain. Et là, moi, je m'empresse d'aller voir la notice pour voir les effets secondaires. Il n'y a pas de notice. Il n'y a pas d'effet secondaire. Même pas une petite céphalée. J'ai l'air que j'étais dégoûtée. Je suis désolée, mais je me suis dit purée, il n'y a même rien.

  • Speaker #0

    Ça va lui faire du bien, c'est des vitamines.

  • Speaker #1

    En fait, il se renforme. C'est dégueulasse.

  • Speaker #0

    C'est injuste, c'est ça.

  • Speaker #1

    Donc je me dis, bon, c'est tout, tant mieux. Si c'est que ça, je vais pas me plaindre non plus. Donc il prend son petit complexe vitalique. Moi, du coup, je me dis, alors par contre, moi, pendant trois mois, je fous rien. Parce que, bien sûr, j'avais tout testé, les alimentations, les compléments de ça, machin. Les infusions. Les infusions et tout ce que tu veux. J'ai dit, alors moi, je fous rien. C'est bon, moi, c'est mes vacances. Trois mois, je fous rien. Donc du coup, on devait redémarrer début octobre. Donc c'est tout, passe l'été. Et c'était l'année de mes 30 ans. J'avais eu mon anniversaire en mois de mai. Et il m'avait offert pour mon anniversaire quelques jours à New York. En septembre.

  • Speaker #0

    Super !

  • Speaker #1

    Donc ça collait trop bien. Parce que du coup, on s'est dit, mais génial, la fille va aller en octobre. On peut aller à New York tranquille, sans prise de tête, de traitement ou de je ne sais pas quoi. On va à New York et en gros, on revient. On y retourne. C'est reparti. C'est ça. Donc on part à New York, toujours avec ses petits comprimés. Et c'est tout, on revient de New York, on est passés quatre jours là-bas. Début octobre arrive et je vais chez ma maman un week-end parce que mon mari était en entente de vie de garçon. Et j'étais très fatiguée. Mais je travaillais beaucoup à cette période-là parce que je faisais mon boulot d'infirmière, mais je faisais beaucoup de soins. de massage, de drainage, de choses comme ça. Du coup,

  • Speaker #0

    tu avais commencé ça alors ?

  • Speaker #1

    Oui, j'avais déjà commencé. En plus de mon métier, je faisais des drainages, de la madero, de la réflexo en plus. Donc j'avais un peu un rythme quand même assez soutenu. Donc du coup, je me dis bon, c'est tout, je suis fatiguée, c'est normal. Je fais un test Covid, jour Covid bien sûr. Négatif, je me dis bon, c'est pas ça, c'est tout, je suis fatiguée. Bon, ben voilà. Je passe le week-end chez ma mère, dans le canapé. Ça ne me ressemble pas du tout. C'est tout. Je rentre le dimanche soir. Mon mari rentre aussi de son week-end. Je lui explique un peu mon état. Il me dit, ça se trouve, t'es enceinte. Je l'engueule. Ah bah oui, je l'engueule. Je lui dis, non mais franchement, c'est abusé. Ça fait trois ans. C'est pas drôle. J'ai pas trop envie de plaisanter là-dessus. N'importe quoi. Qu'est-ce que tu me racontes ? C'est impossible. Sauf que... Une fois qu'on nous a mis un petit peu l'idée dans la tête, malgré tout, je me dis, je ferai un test demain matin, mais de toute façon, j'ai eu mes règles. J'avais eu mes règles.

  • Speaker #0

    Ah, en plus ?

  • Speaker #1

    Oui, j'avais eu mes règles aux alentours du 20 septembre. Donc, rien de normal. Donc, je lui ai dit que je devais démarrer. J'avais déjà tout le traitement pour octobre. Elle m'avait déjà tout donné. Je devais démarrer quelques jours après ma FIV. Et là, le lendemain, je fais un test. Mais sans aucune conviction. Je travaillais de journée. Je me souviens, j'étais censée être au travail à 9h. Je fais un test, je le pose et je continue de me préparer. Je ne regarde même pas. Puis d'un coup, je regarde. Et là, je vois positif. Je me dis, c'est un truc qui traîne depuis longtemps dans mon toilette. Il ne va plus. Il n'est plus...

  • Speaker #0

    Ça n'existe pas, les faux positifs.

  • Speaker #1

    Dans ma tête, ce n'était pas possible. Donc, j'en refais un deuxième. Et là, direct, positif. Je m'assois par terre dans mes toilettes. Je me dis, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Tu es toute seule à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis toute seule. Je ne me vois pas l'appeler. Parce que je ne me vois pas lui annoncer ça comme ça. J'espérais tellement cette annonce que je ne voulais pas du tout lui annoncer ça comme ça. Je vais en refaire un troisième. Non. Bah si, j'avais besoin d'une confirmation. Tu sais, celui où il est marqué enceinte. Oui. Donc je refais ce test-là, enceinte, deux, trois semaines. Et là, je me dis, mais je suis enceinte depuis quand ? Parce que j'ai eu mes règles, que je ne sais pas. Enfin là, concrètement, je ne sais pas. Et donc j'appelle Aurore. que je connais depuis quelques mois, parce que je la suivais, je lui faisais des drainages pendant sa grossesse toutes les semaines, et on avait vraiment bien sympathisé, on était devenus assez proches, puis elle a eu un parcours PMA aussi, donc je me suis dit, mais qui j'appelle ? Et je me suis dit, j'appelle Aurore.

  • Speaker #0

    Juste pour qu'on rappelle qui est Aurore. C'est devenu une amie à toi.

  • Speaker #1

    C'est devenu une de mes amies qui a fait Pékin Express. Je ne sais même plus en quelle année.

  • Speaker #0

    Pendant le Covid aussi.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Je le sais parce que je viens de l'interviewer sur mon canapé,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Mais du coup, c'est comme ça aussi qu'on s'est rencontrés. Pour mettre les choses dans le contexte, c'est Aurore qui a fait Pékin Express. Et donc, tu appelles

  • Speaker #1

    Aurore. Qui était faux. il faut le rappeler aussi, qui a eu une grossesse où elle a vomi toute sa grossesse. Donc moi, je l'appelle en visio à 9h du matin. Elle ne me répond pas. Elle m'envoie un message et me dit « Qu'est-ce qui se passe ? » Elle me dit « Non, je ne peux pas te répondre, je ne suis pas présentable. » Je dis « Non, mais là, je m'en fous. » Je dis « Que tu sois au fond de ton lit ou je m'en fiche. Il faut que tu me répondes. » Elle me répond effectivement. Elle était à moitié dans son lit. Et là, je lui montre les trois tests. Je la regarde en visio. Je dis « Non, mais regarde. » Elle dit Là, tu es enceinte quand même. Oui, ça, j'ai compris. Elle dit, attends, on va regarder que tu n'aies pas pris un traitement dans le mois qui puisse te provoquer un faux positif. Là, on voit le côté PMA qui ressort parce que ça existe. Il y a des traitements en PMA qui te créent parfois des faux positifs.

  • Speaker #0

    Tu vois, tu rétablis la vérité sur les faux positifs.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça arrive. Si tu fais ton test trop tôt par rapport à ta prise de ce traitement-là particulièrement, Donc elle me dit, le côté pragmatique ressort, elle me dit, attends, qu'est-ce que t'as pris ce mois-ci ? Parce que j'avais déjà pris des petites choses pour anticiper mon cycle d'octobre. Des choses qui étaient censées bloquer mon ovulation. Ça n'a pas très bien marché. Comme quoi ? Donc elle me dit, elle me regarde, elle regarde le nom du médicament et tout, elle me dit, non, c'est pas marqué que ça provoque ça. Donc je dis, écoute, c'est tout, je vais au labo. Je vais au labo, j'attends une plombe, bref, je fais ma prise de sang, j'arrive au bout, il est passé 11h, je suis carrément au labo. J'arrive dans le couloir, ma 4e qui me regarde, elle me dit mais qu'est-ce qu'il se passe ? T'as vu l'heure ? Et là je la regarde, je dis non mais faut trop que je te raconte. Et là je la prends dans le bureau, j'écoute, bah je suis enceinte. Elle me regarde, elle fait quoi ? Alors trop contente parce qu'elle connaît mon parcours et tout ça. Du coup je lui dis mais attends, moi j'attends, j'ai besoin d'avoir la prise de sang. J'étais très prudente. Parce que je sais à quel point c'est fragile. Et puis en plus, vu que c'était à mes yeux improbable,

  • Speaker #0

    comme ça, sans aide,

  • Speaker #1

    rien. Et donc, je fais la prise de sang. Un truc, un calvaire. Ils perdent mon e-mail. Donc, ils ne savent pas me renvoyer les résultats. Ensuite, le médecin s'en va. Donc, en fait, il n'a pas signé les résultats. Donc, ils ne peuvent pas m'envoyer. Ça a duré une plombe. À la fin, j'appelle le labo, ils étaient à deux doigts de fermer. Je dis non mais là, il faut me dire, dites-moi en fait. Et là, elle me dit, mais madame, vous êtes enceinte. Oui, ça je sais madame, que je suis enceinte. Je veux le taux, moi. Je dis mais pourquoi ? Mais c'est très important le taux.

  • Speaker #0

    La base quand même.

  • Speaker #1

    C'est moi le chiffre. Je dis mais c'est ça qui m'importe moi. Parce que je sais très bien que si on a un chiffre... Pas haut. Alors, c'était estimé, du coup, deux, trois semaines par vitesse de grossesse. Mais bon, ça veut... Je dis, moi, je veux le chiffre. Et là, elle me répond, bon, je ne peux pas, mais allez, je vous le dis, 6500, je ne sais pas quoi. Bon,

  • Speaker #0

    aucun doute, tu étais bien enceinte.

  • Speaker #1

    Ah ouais, non, mais là, je m'assois. Et là, ma cadre, qui était toujours à côté de moi, qui avait attendu pour partir parce qu'elle voulait savoir. Et là, je la regarde, je dis, 6500 et quelques, je n'ai jamais eu un résultat pareil. J'ai jamais vu ça. J'ai dit, mais mon Dieu, je suis enceinte depuis quand ? Ou alors, mon Dieu, il y en a deux. Moi, ça a été ma première. Je me suis dit, soit il y en a deux, soit je suis très enceinte. Mais je ne savais pas. Je regarde tout de suite. Selon les chiffres, ça pouvait être 6, 7, 8 semaines. On ne savait pas. J'aurais calculé. De toute façon, j'ai mes règles, donc je ne comprends pas. Je ne sais pas. Franchement, je ne sais pas. Je rentre le soir. Je l'annonce quand même. Oui,

  • Speaker #0

    comment tu as fait ?

  • Speaker #1

    Je lui dis qu'on va être très bêtement, comme quoi des fois, on s'attend à une annonce de fou. Mais en fait, on devait partir en vacances le juin, l'année qui suivait. Du coup, on était en début octobre. Je l'ai su le 3 octobre. Et elle me dit, je lui dis pardon, bon, il va falloir faire une petite accélération dans les travaux là, parce que ça ne va pas du tout. Il me regarde un peu paniqué. Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça.

  • Speaker #0

    C'était mieux le droit de lancer.

  • Speaker #1

    C'est rigolo. Et je lui dis, si, il va falloir faire une accélération. Et puis en plus, l'été prochain, on ne peut pas partir en vacances. Parce qu'on partait tout le temps, moi, le jour. Il me dit, c'est pas grave. Il me dit, c'est pas grave si on ne peut pas partir. Mais il me dit, je ne comprends pas pourquoi. Je le regarde, je dis, parce que je suis enceinte. Et là, il me regarde, il fait, à combien ? Il me dit, c'est quoi le taux ?

  • Speaker #0

    Tu vois, il était bien calé sur le sujet quand même.

  • Speaker #1

    Il me dit, c'est quoi le taux ? Je dis, 6500 et quelques. il me dit ah oui quand même je dis bah ouais il me dit mais t'es enceinte depuis quand ? je dis je sais pas donc voilà on est content mais toujours un peu prudent et tout ça le lendemain j'envoie un mail à la gynéco de PMA en lui expliquant le truc et en lui donnant les taux tout de suite elle me rappelle elle me dit mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? on était censé faire la file là je dis bah oui mais bon on va pas se peindre Du coup, elle dit, bon, je dois vous donner un résultat, une écho. Pour quitter la PMA, il faut faire une première écho où on entend le cœur.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Une fois que ça s'est passé, là, on passe dans un service de matière standard. Et donc, elle me dit, il faut attendre neuf semaines pour entendre le cœur. Et elle m'estimait à peu près à sept. Donc, elle me dit, je vous donne un rendez-vous dans quinze jours pour faire une échographie. Le vendredi, je crois que c'était 14 octobre, du coup. Et quinze jours est plus long de ma vie. Sauf qu'entre deux, je n'ai pas su attendre. Je me suis retrouvée aux urgences parce que moi, je n'en dormais plus. J'étais angoissée au possible. Je me disais que j'avais besoin d'être sûre. J'avais peur d'une grossesse extra-utérine. J'avais peur de tout. Je ne m'y attendais tellement pas. Du coup, je me suis retrouvée aux urgences. J'ai expliqué le problème. J'ai dit qu'il fallait que je me fasse une écho. J'ai besoin de savoir s'il est au bon endroit. Est-ce qu'il y en a un ? Est-ce qu'il y en a deux ? Et là, elle me fait une écho, donc il était très tôt du coup, on n'a pas entendu le chœur, et elle me dit « Bah écoutez, oui, oui, il y a un embryon qui est correctement placé, il n'y en a qu'un, et vous êtes enceinte de cette semaine. »

  • Speaker #0

    C'était bien que ça alors.

  • Speaker #1

    Ouais, et là, quand on calcule, je suis tombée enceinte à New York. C'est fou. Voilà. Pour la petite histoire, quand je suis rentrée de New York, tous nos amis nous ont dit « Bah alors, vous allez ramener quoi comme souvenir ? » Et moi je leur disais toujours « Non, moi je n'ai rien ramené, parce que franchement, ça coûte super cher ce qu'il y a à New York, il n'y a rien d'intéressant financièrement. » À la fin, j'ai dit franchement, j'ai ramené le cadeau le plus cher au monde, qui me coûte une fortune. Un enfant. Du coup, je suis tombée enceinte à New York, naturellement. Après tout ça, les 15 jours après, on fait l'écho. Très stressée, forcément. Et direct, on entend le petit chœur. Tout de suite, ça se concrétise. On se dit, ça y est. Même si on sait que ça reste... et tout ça, mais ça y est, moi, dans ma tête, ça a concrétisé le truc de, OK, je suis enceinte.

  • Speaker #0

    Tout devient réel.

  • Speaker #1

    C'est ça, ouais. Jusqu'à cet Ausha, j'étais pas encore... Et là, ça a vraiment concrétisé les choses. Le lendemain, on avait un mariage. Non, mais ça aussi, il faut l'expliquer, c'est qu'en fait, le lendemain, on avait un mariage d'un de nos couples de meilleures amies. On savait que le marié allait être le parrain si un jour on avait un enfant. C'était un deal qu'on avait convenu ensemble, voilà. Et là je l'ai regardé, je me suis dit non mais moi je vais me faire griller, c'est sûr, on va être à la table d'honneur, ils vont bien voir que je ne bois rien du tout, alors non pas que je bois énormément mais... Malgré tout, on dormait sur place, donc il n'y avait vraiment aucune excuse pour ne pas au moins boire un verre.

  • Speaker #0

    Pour trinquer, c'est quand même un événement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et la photographe du mariage était ma meilleure amie qui allait potentiellement être la marraine. Donc je me suis dit, là, il y a quelqu'un qui va me griller, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui nous regardent sur YouTube, nous avons dû mettre en place un éclairage de chantier parce qu'il commençait à...

  • Speaker #1

    à faire nuit et puis je vous rappelle qu'on est dans le nord donc je rigole c'est cliché c'est vrai qu'il est quelle heure ?

  • Speaker #0

    17h, voilà le soleil s'est couché donc revenons-en à ce mariage moi j'ai quand même une petite question vu que c'était le lendemain de cette annonce incroyable est-ce que tu avais eu le temps de prévenir tes parents vos proches ?

  • Speaker #1

    non on n'a prévenu personne le soir de l'échographie on a été manger chez chez ma meilleure amie qui donc était la photographe et du coup on lui a annoncé le soir là, parce que vu que je savais que j'allais me faire griller le lendemain, je me suis dit faut qu'on leur annonce, tant pis c'est un peu tôt mais après tout c'est nos deux couples les plus proches donc de toute façon ils connaissent tout notre parcours notre suivi, enfin voilà il faut qu'on leur dise, donc le soir en fait on leur annonce parce qu'eux se mariaient quelques mois plus tard et du coup on leur a fait une petite, enfin je lui ai fait une petite carte en disant ... Avec la photo de l'échographie, est-ce qu'on peut venir avec un invité supplémentaire ? Et donc elle a pleuré. Parce que pour le coup, elle m'a dit, je ne m'attendais pas à ce que tu arrives à me surprendre d'une grossesse. Parce que vu que tout était programmé dans la PMA, elle me dit, je ne m'y attendais pas du tout. Je dis, moi non plus.

  • Speaker #0

    Les gens autour s'attendent toujours à ce qu'on leur annonce la bonne nouvelle.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est en PMA. Elle savait à quand je faisais une five. Donc en fait, elle savait avec quelques calculs. Elle n'était pas bête. Elle savait si j'avais une annonce à lui faire dans ces dates-là. Là,

  • Speaker #0

    clairement,

  • Speaker #1

    elle ne t'attendait pas. Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Personne ?

  • Speaker #1

    Personne. Et le lendemain, au mariage, du coup, on l'a annoncé aussi en début de soirée en disant qu'il serait parrain dans quelques mois. Donc c'était beau. c'était beau, alors dangereux je dirais oui et non parce que c'était tôt mais on avait envie je pense de le faire comme ça aussi on avait besoin de ça aussi d'un peu d'espoir et de joie de partager une belle nouvelle c'est ça après comment s'est passé les premiers mois est-ce que t'as été en forme alors j'ai eu une grossesse c'était un peu compliqué c'était pas simple dans le sens où le premier trimestre j'ai eu beaucoup de saignements Du coup, ça a été très, très stressant pour moi parce que j'avais toujours cette peur de faire une fausse couche. Il s'avère qu'il n'y avait rien de particulier, mais voilà, j'avais un col un peu fragile, c'est tout. Et en fait, à partir de... Donc, j'ai été arrêtée très tôt par rapport à ça. Vu que je travaillais en psy, alors c'était quand même un service calme, mais mon médecin ne voulait pas que je fasse trop de voitures. Et puis, la psy reste la psy. On ne peut jamais réellement savoir comment les gens vont réagir en face de nous. Donc, du coup, mon médecin n'a pas voulu prendre de risque. Il m'a arrêtée assez tôt. Et de toute façon, je pense qu'à quatre mois, je commençais à contracter. J'ai contracté très tôt, mais sans aucune incidence sur le col. Donc, il n'y avait rien de grave. Bon, au début, on se demandait un peu parce qu'on ne savait pas. Mais une fois qu'on a vu que ça n'avait pas d'incidence... C'est tout, j'ai un utérus contractile, tout c'était comme ça.

  • Speaker #0

    Tu avais une explication, donc pas de stress lié à ça ?

  • Speaker #1

    Non, du coup de toute façon j'étais à l'arrêt, je ne pouvais pas faire grand chose de plus. Je me souviens que la sage-femme me disait, s'il n'y a plus 10 contractions par jour, il faut aller à la maternité. J'ai dit non mais moi dans mon lit le matin au réveil j'en ai 10, il y a un moment donné je ne vais pas vivre à la maternité, c'est tout.

  • Speaker #0

    C'était des contractions de Braxton ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Dès le quatrième mois,

  • Speaker #1

    c'est super tôt quand même. Oui, mais ça n'a jamais eu aucune incidence sur le col. Donc du coup, tout était comme ça. Je n'ai jamais eu de menace d'accouchement. Enfin, vraiment rien. Donc voilà, à part ces deux petites choses-là, j'ai eu une grossesse assez facile malgré tout. Je n'ai pas été malade. J'étais... pas fatiguée mais comme une femme enceinte, rien de plus. Et mon terme était au 9 juin et moi j'ai accouché le 13.

  • Speaker #0

    Le 13 juin ? Oui. Il ne voulait pas sortir ?

  • Speaker #1

    Il a fait un peu de rab.

  • Speaker #0

    C'était un garçon ?

  • Speaker #1

    C'était un garçon. Je le sentais dès le début et après quand on a fait l'écho, on n'avait pas du tout de préférence pour le coup. Donc oui, c'était un petit garçon et j'étais pas très pressée de sortir.

  • Speaker #0

    T'as fait quoi ? T'as eu un déclenchement ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai réussi à éviter le déclenchement. On a fait un décollement de membrane à J plus 2. C'est ça. En fait, mon terme était un vendredi 9. Le dimanche, j'y retourne. Me refonds une écho et tout le bazar. Donc 3,5 kg, normal.

  • Speaker #0

    Beau bébé.

  • Speaker #1

    Il me faut un bon décollement de membrane. en me disant, là, ce soir, vous revenez. C'était dimanche matin. Elle n'a pas eu tout à fait tort. À partir du dimanche 22h, j'ai commencé à contracter. Bon, là, ça ne s'est plus arrêté. Et ce n'était pas les mêmes contrats.

  • Speaker #0

    Voilà, là, tu as senti que c'était...

  • Speaker #1

    Voilà, donc je l'ai quand même... On n'a pas tout de suite été à la maternité, parce que, bon, ça allait... Moi, j'ambitionnais un accouchement sans péril. C'est vrai. C'était un de mes projets. Alors, je n'étais pas non plus... obstinée là-dessus, mais j'avais envie d'essayer. Je m'étais dit, si ça va, ça va. Si ça ne va pas, c'est tout. Je me laisse aussi mener de voir ce qui se passe. Donc, c'est tout. Vers 4h30, je réveille mon mari quand même et je lui dis là, bon, il faut quand même y aller parce que j'ai beau faire la douche, le spasmon, tout ce que tu veux, ça ne passe pas, ça s'amplifie un peu, c'est raisonnable, mais on est quand même à une demi-heure de route de la mater. Donc, je... On va anticiper,

  • Speaker #0

    on ne va pas prendre de risques.

  • Speaker #1

    Voilà, donc du coup, on part à la matière. Le trajet, ça va. Des contractions régulières, mais ça va. Franchement, ça va. On m'ausculte. Elle me dit, oui, là, ça y est, c'est parti. Vous êtes à 2, je ne sais plus. Mais de toute façon, vous êtes à J3, parce qu'on était à 4h du matin du lundi. Donc J3. De toute façon, on ne vous renvoie pas, quoi qu'il arrive. Si ça ne se met pas en route là, on vous déclenche. Donc voilà. Mais il n'y a pas eu besoin. Elle m'a laissé. Ça s'est ouvert tout doucement. Ils m'ont mis dans une salle. Il faut savoir que ce jour-là, il était canicule. Il y avait la canicule. Il faisait 35 degrés. Alors que c'était en plein mois de juin. Donc, ce n'est pas forcément quelque chose que j'anticipais. Comme quoi,

  • Speaker #0

    ça arrive ici.

  • Speaker #1

    Ça arrive de temps en temps. Mais voilà. Et donc, du coup, bon, après, sur le coup, ce n'est pas gênant parce que dans les... Dans la matière, je ne m'en rendais pas forcément compte. Donc, c'est tout. Je mets en place tout ce que je pouvais faire pour accompagner mon travail. Je ne gérais pas trop mal. Franchement, ça se passait plutôt bien. Il n'y a personne qui venait trop me voir.

  • Speaker #0

    C'était dans ta bulle.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, ça se passait bien. On arrive vers... Il était quoi ? 14h, 15h, quelque chose comme ça. Elle vient me voir. Et je ne sais pas. Alors, soit elle a senti quelque chose, mais elle m'a dit... Vous êtes sûre que vous ne voulez pas la péridurale ? Et je me souviens que ma sage-femme, pendant la grossesse, m'avait dit, si une sage-femme vous propose la péridurale, alors que vous êtes en projet d'accouchement sans péridurale, c'est noté dans votre dossier, écoutez-la, c'est qu'il y a quelque chose. Elles ont de l'expérience, si elles le proposent, c'est qu'il y a une raison, parce que normalement, quand c'est noté dans votre dossier que vous êtes en accouchement sans péridurale, ils ne vous le proposent pas. Au contraire, justement, ils n'ont pas... Vous allez venir vous tenter quand vous êtes en train de souffrir. Donc, je me suis souvenue de ça et je me suis dit, bon, je suis assez fière de moi. Mine de rien, j'ai des contractions depuis hier, 22 heures, il y a 15 heures. Bon,

  • Speaker #0

    je gère.

  • Speaker #1

    Je gère bien, mais bon, voilà. Donc, on refait un dernier contrôle. J'ai ouvert à sept doigts.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Ouais. Et je lui dis, bon, allez, OK, on met la pérille. Je suis fière de moi, j'ai été jusque-là. C'est OK pour moi, je vais pas mal le vivre. J'avais pas envie d'être obstinée dans l'idée non plus, donc j'étais contente. On pose la pérille, très bien, nickel. C'est merveilleux,

  • Speaker #0

    ça me plaît.

  • Speaker #1

    Voilà, et donc je peux me reposer un petit peu aussi, parce que j'avais pas dormi depuis le samedi soir.

  • Speaker #0

    Super important, ça, de dormir pendant la pérille.

  • Speaker #1

    Voilà, donc j'ai pu me reposer un petit peu, et on arrive vers 22h et ouverte complète. J'avais une péri très peu dosée parce que je n'avais pas une grosse tension. Et puis moi, je ne voulais pas non plus quelque chose de trop dosé. Je restais dans cette optique de quand même vivre les choses. Donc, je pouvais bouger. Donc, j'ai continué à bouger le bassin, etc. Pour faire descendre le bébé. Et à 22h, elle me dit, bon, ça y est, je vous laisse une heure pour vraiment qu'il descende bien. Et on s'installe un peu avant 23h. OK. Là, on commence à s'installer. Mais vraiment, nickel. Enfin, ambiance tamisée. elle me laisse me mettre dans la position que je veux, il n'y avait que mon mari, moi, la sage-femme, et il y avait une stagiaire qui était très très très très gentille.

  • Speaker #0

    Vraiment tout petit comité, tout se passe merveilleux. Vraiment l'accouchement de mes rêves, je sentais les choses mais sans non plus souffrir. C'était parfait. Donc c'est tout, je commence à pousser. La sèche-femme n'intervient pas, elle me laisse faire. Je sens qu'il y a ça ne va pas. Je sens qu'il y a un truc qui ne fonctionne pas. J'ai l'impression de bien pousser mais que quelque chose ne va pas. La sage-femme, au bout quand même de 45 minutes, une heure, me dit, bon, ça commence à faire long, vous poussez super bien, on voit la tête, mais il y a quelque chose qui bloque.

  • Speaker #1

    45 minutes, c'est énorme !

  • Speaker #0

    Là, elle me dit, après, qu'en fait, elle pensait qu'il y avait le cordon. Et moi aussi, je sens bien, je regarde mon mari, de toute façon, je pousse et je lui fais ça. Je fais ça avec ma tête, je fais non avec ma tête, et là, il me regarde et me fait, pourquoi tu fais non ? Et je lui dis, parce qu'il y a un truc qui ne va pas. Il y a un truc qui ne va pas. Alors, le cœur du bébé, tout ça, tout allait bien. Mais je veux dire, dans mon ressenti, je sentais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Et donc, elle me dit, écoutez, là, il va falloir un petit coup de pouce. Donc, tout de suite, je la regarde, je dis, c'est quoi ? Un coup de pouce. Et elle me dit, ben, ventouse. Je dis, bon, ben, ok, ventouse. Là, pas le même délire. On m'installe pour le dos, les jambes en l'air, on allume la grande lumière. la gynéco qui arrive, l'interne parce qu'il y avait une interne ce jour-là, la puaire, tout le bazar. On n'est plus du tout, c'est plus du tout la même ambiance. Je ressens quand même une certaine inquiétude.

  • Speaker #1

    Une tension un peu qui se crée autour de ça.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Mais bon, ça ne m'inquiète pas non plus plus que ça. Je me dis, je suis de plus. Donc c'est tout, je commence à pousser. Elle installe l'avant-touche. Là, pour le coup, je sentais quand même beaucoup. c'était pas hyper agréable ils installent la ventouse la ventouse se retire tout le temps elle se déventouse elle s'enlève en fait et à chaque fois elle doit la remettre et elle repart elle demande à augmenter la pression on est au maximum on peut pas augmenter plus la pression et là on se rend compte que bébé est bloqué et là elle me dit de pousser pousser Franchement, j'ai poussé en tout pendant deux heures et demie. Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Si. Parce qu'au début de mon installation pour accoucher, j'avais même fait une petite blague à la sage-femme. J'ai dit, bon alors, il va naître le 12 ou le 13 ? Il était un peu avant 23 heures. Elle me dit, ben non, là, on s'installe, il va naître avant minuit. Ben, pas du tout. Il naît bien après minuit. Il est né à 1h45 du matin. Donc, ça faisait déjà du coup beaucoup plus que 1h45. Ça faisait beaucoup plus de deux heures.

  • Speaker #1

    Ils t'ont laissé pousser parce que son cœur battait bien ?

  • Speaker #0

    Mon cœur était... Ça allait. Alors, sur la fin, apparemment, ça n'allait plus. Mais moi, je ne m'en suis pas rendue compte. Je tournais de l'œil. Je tournais de l'œil, je n'avais plus de force. Plus du tout. Ça faisait 48 heures que je n'avais pas dormi. Je n'avais pas mangé. Enfin bref, j'étais vraiment au bout de mes forces. Et je souffrais terriblement. J'avais l'impression... d'être au Moyen-Âge et d'être dans une salle de torture où on m'écartelait. Vraiment, j'avais cette sensation-là d'être écartelée. Et je la vois pendue entre mes jambes, à tirer, tirer, tirer sur ma tête de mon bébé, mais comme une folle. Je vois que tout le monde est désemparé, mais en fait, je comprends que le bébé est trop engagé. Et donc, ils n'ont pas le choix, il faut qu'il sorte. par voie basse. Ils ne peuvent plus repartir en césarienne. La gynéco me fait comprendre à la fin de l'accouchement, d'ailleurs elle a un peu engueulé à sa chambre en disant mais qu'est-ce qui s'est passé ? Ce bébé n'aurait pas dû naître comme ça. Je comprends qu'il aurait dû naître par césarienne ou en déclenché parce qu'en fait il était beaucoup trop gros pour mon bassin. Sa tête était beaucoup trop grosse et c'est ça qui ne fonctionnait pas. Il n'y avait pas du tout le cordon en fait. C'était juste la tête. tête qui ne passait pas. Mon fils avait un périmètre crânien de 39 cm. Alors moi, quand ils m'ont dit ça, je venais d'accoucher, j'avoue que j'ai pas trop réalisé. Elle me dit « Mais madame, votre fils, il a une tête de 39 cm de diamètre. » Je suis en arrière, je dis « Oui, et donc ? » « Oui, ça veut dire quoi ? » Elle me dit « Mais madame, en 17 ans de carrière, je n'ai jamais vu ça. » Je dis « Ah bon ? » Elle me dit « Bah non, la norme, c'est quand même 34, 35. » « D'accord. » Elle dit « Bah oui, je comprends. » Ça passait pas, quoi.

  • Speaker #1

    Et ça, donc, la gynéco, elle pense que ça aurait pu se voir un petit peu avant que tu commences à pousser à te mettre en travail ?

  • Speaker #0

    En tout cas, la gynéco, alors, elle me l'a pas dit, elle nous l'a un peu fait comprendre qu'il y a eu une erreur à ce moment-là, qu'en tout cas, c'est pas de la faute de la seule femme qui était dans la salle, parce qu'elle n'a pas fait d'écho, donc elle pouvait pas savoir, mais qu'en anticipé, j'ai fait une écho le jour de mon terme, donc quatre jours avant. Ils auraient peut-être pu, à ce moment-là, anticiper la taille de la tête. Ce n'était pas normal, on va dire, dans les tailles, pour le passage. Moi, je ne suis pas très grosse. J'ai un bassin pas très large. Même si ça n'a pas forcément de lien avec le poids. Moi, en plus, j'ai une maman qui a dû accoucher par césarienne pour moi et mon frère parce que son bassin était trop petit. En plus. Et ça, je l'avais dit.

  • Speaker #1

    Dans tes antécédents ?

  • Speaker #0

    Oui, mais vu que mon bébé était censé être d'un poids standard, 3 kilos, 3 kilos, tout ça, ils ne se sont pas du tout posés de questions. Je n'ai pas fait de diabète, tout ça, donc en fait, ils ne se sont pas posés de questions. Et en fait, du coup, au bout de deux heures et demie, voire plus, moi, je tournais de l'œil complet. Je me souviens juste de mon mari qui m'a dit... J'entends mon mari dire à la gynéco, non, mais là, il faut faire quelque chose parce qu'elle n'est plus là. Et il me voyait partir, il me voyait complètement... J'avais plus de force, en fait. Et apparemment, en fait, moi, je me suis totalement dissociée de mon corps pendant cet accouchement. Moi, j'étais à la porte. Je voyais la scène d'extérieur parce que je pense que tellement c'était une souffrance intense que du coup, je me suis complètement coupée. D'ailleurs, il n'y a aucun son qui est sorti de ma bouche. C'est vrai. Je n'ai absolument pas crié. Je n'ai absolument, et oui, aucun son. Moi, je disais à mon mari, je l'ai dit après, je dis mais je ne comprends pas. Pourtant, je crie. Il n'y a personne qui a réagi, quoi. Et là, il m'a regardée et m'a dit mais il n'y a pas un son qui est sorti de ta bouche. Il n'y a pas un son qui est sorti de ta bouche. Tu n'as absolument pas dit un mot. Il dit, je savais parce que je te connais. Je savais que tu poussais parce que je connais ton visage. Mais quelqu'un qui ne te connaît pas, ça ne se voyait même pas que tu poussais. Je ne sais même pas. De toute façon, j'ai très peu de souvenirs de mon accouchement. Et donc, le bébé finit par sortir. Avec Epidur, bien sûr. Et quand je vois ce bébé, je me dis, mon Dieu. Il est énorme. Il n'était pas forcément énorme gros, mais il était très grand. Il faisait 55 centimètres.

  • Speaker #1

    Il était immense.

  • Speaker #0

    C'était énorme. Il faisait 4,1 kg. Pas du tout le bébé 3,5 kg qu'on a prévu. Quand même. Mais c'était surtout sa taille de tête qui avait vraiment bloqué. Ils me le mettent sur moi, mais moi, je suis complètement à l'ouest. Je fais la tétée de bienvenue, mais je n'ai plus du tout la notion du temps. Enfin, c'est vraiment... Je suis à l'ouest, quoi. On nous remonte en chambre, on bébaisse et tout, parce qu'il a bu beaucoup la tasse, forcément. Il est resté longtemps dans le bassin. On doit l'aspirer deux fois. On est restés, je dirais, huit jours à la mater, après mon accouchement, parce qu'en fait, moi, je ne savais plus marcher. Pas par l'épisio, mais par le bassin. En fait, mes jambes ne répondaient plus. Quand je marchais, j'avais l'impression d'être un pantin. Désarticulée complètement. Je ne savais plus du tout marcher. Je voulais absolument allaiter. Le problème, c'est que j'avais apparemment été tellement choquée de mon accouchement que ma montée de vie ne se faisait pas. Du coup, mon bébé mourait de faim. Il se déshydratait, il faisait de la température. C'était vraiment compliqué.

  • Speaker #1

    Un début compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, franchement, un début très compliqué. Après, une fois qu'on est sortis, ça allait mieux. L'allaitement avait pu se mettre en place, etc. Et en fait, arriver à la maison, là, c'est enchaîné six mois très compliqués parce que gros reflux, gros reflux. Il vomissait, il hurlait. Impossible de le poser la journée. Alors, il dormait la nuit, mais pas la journée. J'ai introduit après du lait en poudre parce que moi, je n'ai plus le coup. J'étais épuisée. Et en fait, c'était un gros mangeur. Et je n'arrivais pas à suivre son rythme niveau allaitement. Je n'avais pas assez de lait par rapport à... Alors après, je n'étais pas non plus bien accompagnée. Donc, je pense que ça, ça a joué. Mais du coup, j'ai introduit du lait en poudre. Et c'est là qu'on s'est rendu compte qu'il avait une allergie aux protéines de lait de vache. Donc, on a changé le lait. Mais tout ça, ça a pris...

  • Speaker #1

    C'est long parce que le temps que les pédiatres mettent une allergie sur des mots... Ça peut être long,

  • Speaker #0

    parce qu'il faut être ententeux déjà. C'est même pas le pédiatre qui fait ce que le problème, en fait, c'est qu'aujourd'hui, alors je pense que tous les pédiatres ne sont pas comme ça, je pense, mais le problème, c'est qu'on les écoute peu. C'est, bah madame, c'est normal, un bébé, ça régurgite. Mais madame, c'est normal, un bébé, ça pleure. Madame, c'est normal, un bébé, ça a besoin de vos bras, il veut pas être posé la journée. Moi, je leur dis, mais non, mais attendez, c'est pas normal. Moi, j'ai mes copines qui ont des enfants, j'ai jamais vu ça, en fait. Je mettais des sopalin partout chez moi sur les régurgitations, de ramasser. Je ne peux même pas m'asseoir avec lui sur moi. Il fallait que je marche continuellement pour le bercer. Il se tord de douleur jusqu'à des minuites, une heure du matin. parce qu'il a mal au ventre. Non, ce n'est pas normal. Il faut arrêter de me dire que c'est normal. Sauf qu'en fait, personne ne voulait écouter ça. Donc, j'ai fini par faire toute ma popote moi-même. J'ai cherché ce que je pouvais faire. J'ai trouvé des petits tips un peu naturaux. Et j'ai commencé du lait de riz. Et c'est là qu'on a vu la différence. Et ensuite, je suis arrivée chez une pédiatre gastro. Où là, je lui ai dit, bon, il a un reflux. J'ai déjà fait ça, ça, ça, ça, ça. Là, on est sous le lait de riz. Ça va beaucoup mieux. Donc, il a un problème de protéines de lait de vache. Pour le coup, c'est la seule d'ailleurs qui m'a dit « Ok, c'est vrai, vous avez raison, effectivement. » Donc là, elle m'a prescrit un lait. Et depuis, ce n'était plus du tout le même bébé.

  • Speaker #1

    C'est fou quand même. Et six mois. Tu as mis six mois à mettre un...

  • Speaker #0

    Il faisait beaucoup d'eczéma aussi. Ça,

  • Speaker #1

    c'est lié aussi ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors, tous les bébés allergiques n'ont pas forcément tous les symptômes. Il y a des bébés allergiques qui n'ont pas forcément d'eczéma. Mais moi, oui, il en a beaucoup sur les joues. D'ailleurs, il en a encore aujourd'hui, dès qu'il est malade, dès qu'il fait une dent, ou dès qu'il mange un peu trop de protéines de lait de vache, puisqu'on a réintroduit, là, ça va, mais dès qu'il en mange un peu trop, ça ressort au niveau de ses joues. Il y a plein de symptômes. Mais ça a été un combat assez...

  • Speaker #1

    Qui a duré six mois. Six mois, c'est long dans une nouvelle vie aussi à trois.

  • Speaker #0

    Oui, et puis du coup, un postpartum. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, c'est compliqué dans la vie de couple. Manque de sommeil et puis la fatigue qui s'accumule, les pleurs.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Si tu ne pouvais pas le poser.

  • Speaker #0

    Les journées étaient longues. J'avais très mal au dos. Puis moi, j'avais toujours très mal au bas.

  • Speaker #1

    Oui, en plus, tu as fait quoi ?

  • Speaker #0

    Mal au bas. Il y avait une ostéo qui est passée dans le service le jour de mon accouchement. Alors malheureusement... C'était que pour mon bébé. C'était déjà très bien. Elle passait quand même pour le bébé quand il y avait des accouchements compliqués, mais pas pour les mamans, c'est dommage. Moi, du coup, j'avais fait une séance d'ostéo ou deux et j'ai fait trois resserrages de bassin à Rebozo. D'ailleurs, j'ai trouvé cette pratique tellement incroyable que je m'y suis formée après. Parce que je me disais, il faudrait que toutes les femmes le fassent après l'accouchement, même si elles n'ont pas forcément de douleur d'ailleurs. Mais ça fait tellement de bien. Mais moi qui avais beaucoup de douleur, pour le coup... Ça m'a permis vraiment de me soulager. Et puis du coup, après, j'ai continué mon travail en rééducation périnée, rééducation abdo, que je continue encore pour dire de vraiment...

  • Speaker #1

    Parce qu'aujourd'hui, comment il s'appelle ce petit ?

  • Speaker #0

    Gabriel.

  • Speaker #1

    Gabriel, il a quel âge aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Il a 19 mois. Ça grandit, ça y est.

  • Speaker #1

    Oui, ça passe vite. C'est ça, oui,

  • Speaker #0

    très.

  • Speaker #1

    Et comment il se porte alors ? Tu as dit que tu as réintroduit les protéines de...

  • Speaker #0

    Versé un an, on a réintroduit. ça s'est plutôt bien passé bon là on a d'autres petits examens à faire pour vérifier tout ça mais ça va après je suis toujours assez vigilante, j'en donne pas trop je suis assez pour maintenir parce que je pense qu'il garde cette intolérance il a plus d'allergies au point où c'est pas vivable pour lui mais il est vite sensible quand même mais ça va et

  • Speaker #1

    toi au niveau pro, alors du coup il y a eu beaucoup de changements oui Depuis qu'il est arrivé ?

  • Speaker #0

    Du coup, après mon accouchement, j'étais censée reprendre le boulot à l'hôpital. J'ai accouché en juin, donc vers septembre-octobre. Et en fait, on en a discuté avec mon mari et je ne me voyais pas du tout retourner à l'hôpital. Je ne me voyais pas du tout repartir sur des postes les week-ends, déposer mon bébé à 6 heures chez la nounou. J'avais vraiment du mal à me projeter là-dedans. Et puis mon mari me dit, écoute, là, t'as fini tout de suite. toutes tes formations de réflexo, de massage, de cobido, de rebozo, tout ça, est-ce que ça ne serait pas l'occasion quand même de te lancer ? Parce qu'il me dit, si après tu reprends un rythme de vie avec le bébé ou tu retournes dans ta routine quotidienne au boulot, ça va peut-être être plus difficile après de stopper ça parce que tu prends une habitude financière, une habitude, voilà, ce qui est normal. Et du coup, on s'est dit, et mener... Une entreprise, un bébé et le boulot à côté, ce n'est pas possible. Il y a un moment où je ne vais pas tenir. Donc, on s'est dit, allez, on tente. Je quitte mon emploi à l'hôpital et je tente de lancer mon entreprise à mi-temps pour l'instant, au début, pour prendre quand même du temps avec Gabriel, parce que ça restait un de mes désirs d'avoir quand même du temps avec lui. Et puis, à côté d'ouvrir ma micro-entreprise.

  • Speaker #1

    C'est super ça. Et alors ? T'es contente ? Ça marche bien ? C'est un nouveau train de vie aussi, c'est pas facile de se lancer, de tout quitter, de se relancer dans quelque chose de nouveau ?

  • Speaker #0

    Non, c'est pas facile, c'est très stressant, parce qu'avant on se questionne pas, le salaire il arrive à la fin du mois, et puis voilà... Et puis, il faut savoir se vendre. Ça, on ne l'apprend pas. Moi, en tant qu'infirmière, je n'ai jamais eu à me vendre.

  • Speaker #1

    Tu n'as jamais eu besoin.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc là, il faut apprendre à se vendre, à se faire connaître, à ce que les gens sachent qu'on est là. Et qu'est-ce qu'on fait ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux leur apporter aussi ? Parce que du coup, toi, c'est vraiment autour du bien-être.

  • Speaker #0

    surtout chez la femme enceinte et après aussi en postpartum en fait souvent je dis j'accompagne toutes les femmes que ça soit oui pendant la maternité forcément avec la grossesse et le postpartum mais même des femmes plus jeunes, plus mûres qui n'ont pas d'enfants il n'y a pas forcément parce que j'ai des soins qui peuvent correspondre à chacune J'ai même de temps en temps des hommes qui viennent pour de la réflexo principalement. Mais voilà, c'est vraiment toutes les femmes pour le coup. Et j'adore ce que je fais aujourd'hui. Et je m'y retrouve complètement. Et j'adore le lien que j'ai avec mes clientes parce que moi, j'aime bien pouvoir... Je suis là un petit moment de leur histoire, je dirais. J'aime bien, on se donne des nouvelles. Je vois aussi leurs enfants grandir. Je vois leur grossesse. Je vois leur bébé. Du coup, j'adore ce côté-là d'accompagnement un peu global. Et puis, ça reste dans le bien-être. J'essaie de donner le plus de conseils que je peux, de réorienter quand il y a besoin. Je me suis formée sur le reflux aussi. Parce que c'était quand même un sujet qui me... qui m'a touchée personnellement. Je me suis dit que le problème, c'est que les médecins sont peu formés, finalement. Sur les choses qu'on peut mettre en place. J'ai déjà vu tellement de choses qui me semblent un peu aberrantes. Ils mettent des inéxiums et autres en place sans changer de lait. Je ne comprends pas. Il y a un moment, d'abord, on vient chercher à voir ce qui pose problème en fonction de ce qui, parfois, l'inéxium est nécessaire, bien entendu. Mais il n'y a pas que ça à faire. Donc voilà, du coup, je continue toujours à me former. Là, je me forme en allaitement, par exemple.

  • Speaker #1

    Super intéressant, ça aussi.

  • Speaker #0

    Oui, mais j'adore apprendre. Et puis, si ça peut continuer à me permettre d'accompagner toujours au mieux et le plus justement les femmes que je vois, c'est tout gagnant pour moi.

  • Speaker #1

    J'ai une dernière question. Est-ce que vous avez gardé une boîte de vitamines dans le tiroir ? Oui.

  • Speaker #0

    on a gardé et alors je le conseille du coup à mes clientes, parce que j'ai des clientes qui viennent me voir en désir de grossesse ou qui c'est un peu long ou qui sont en PMA et souvent je leur parle de ce traitement de vitamines parce que je leur explique un petit peu mon histoire et c'est d'ailleurs elles qui m'ont dit mais il faudrait trop que vous fassiez un podcast pour expliquer votre histoire parce que c'est quand même c'est comme ça que je me suis dit il faut que je contacte ici mais... Mais oui, on a gardé. Et oui, on aimerait avoir un deuxième enfant. Après, on est plus réaliste aujourd'hui. Et on sait que peut-être ça sera long ou pas. On ne sait pas, en fait. Je crois que là,

  • Speaker #1

    dans ton cas...

  • Speaker #0

    C'est ça. Vraiment, ça peut être tout autour. On n'a pas de... On ne sait pas. On se laisse la possibilité que ça revienne à nouveau naturellement. Et si ça n'est pas le cas, on retoquera. peut-être à la porte de l'APM. On verra ça.

  • Speaker #1

    Je vous souhaite en tout cas de réaliser tous vos projets, que ce soit sur le plan personnel, professionnel. Tu as un message à faire passer peut-être ici à celles et ceux qui vont écouter ton témoignage. C'est dur. Tu vas passer plein de messages.

  • Speaker #0

    Ne pas perdre espoir et trouver, je dirais, vos vies. Vos personnes ou vos lieux ressources. Voilà, si... Enfin, ça peut être vos amis, votre famille, mais ça peut aussi être quelqu'un extérieur. Et moi, je vois, je me rends compte maintenant, dans mon travail, il y a beaucoup de femmes qui viennent et qui viennent me lâcher quelque chose et qui viennent me parler et qui continuent à m'envoyer des messages derrière et tout ça. Et je suis contente d'être peut-être ce lieu ressource pour elles à ce moment-là. Donc, trouvez peut-être votre lieu ressource et vos personnes ressources et prenez soin de vous malgré tout. Et même si vous êtes dans un parcours difficile de PMA ou autre, il faut toujours penser à prendre soin de soi parce que psychologiquement, c'est important.

  • Speaker #1

    C'est une priorité.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Justine, pour tous tes mots et ton témoignage que tu as déposé ici.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je vais suivre tout ça de près, du coup, parce que ton instinct est super intéressant. Merci,

  • Speaker #0

    merci. C'est pour du bien-être.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Donc, merci pour tout et je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    À très vite.

Description

Après un parcours PMA sans succès, 6 inséminations, 2 FIV et une fausse couche précoce ... le couple s'offre un moment d'amour et d'évasion à New-York, sans imaginer revenir avec le plus beau des cadeaux 🗽


Dans cet épisode, Justine nous partage son histoire d'amour, ses difficultés à devenir maman, son accouchement traumatique et sa reconversion professionnelle au service du bien-être 🪷


Bienvenue sur Eden Stories, le podcast qui valorise l'amour et la maternité avec des récits sincères et inspirants 🦋


Chaque épisode est une histoire vraie.

Impulsée par Marine Sarraute et Tony Migliardi.


Merci pour votre soutien ! N'hésitez pas à laisser un avis sur vos plateformes préférées ⭐️


Contact : edenstories.contact@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Eden Stories, le média qui valorise l'amour et la maternité à travers des récits sincères et inspirants. Aujourd'hui, je suis avec Justine pour parler d'amour et de maternité. Bonjour Justine. Bonjour. Je sais un petit peu de quoi on va parler aujourd'hui parce que c'est toi qui est venue à moi pour une fois, ça change, j'adore. On va te laisser la parole d'abord pour commencer, on va te laisser te présenter s'il te plaît.

  • Speaker #1

    Du coup, je m'appelle Justine. j'ai 32 ans je suis mariée à Léo et on a un petit garçon, Gabriel qu'est-ce que je peux dire je vis dans le nord j'ai travaillé 9 ans en tant qu'infirmière en psychiatrie et aujourd'hui je suis à mon compte pour accompagner les femmes par des massages,

  • Speaker #0

    des moments de bien-être ça c'est chouette quand même tu as dit que tu étais mariée du coup à Léo depuis quand ? ça fait longtemps que vous vous êtes rencontrées tous les deux ?

  • Speaker #1

    On est ensemble depuis 2016, on s'est mariés en 2019, mais on se connaissait un peu avant. On a d'abord été plutôt meilleurs amis qu'en couple. D'accord. Je l'ai rencontré en fait de par une ancienne relation. C'était un des amis de mon ex en fait. Ah ouais ? Mon ex, ouais. Et je pense qu'il y a eu un coup de foudre. C'est juste que... On était chacun en couple, c'était pas le moment. Le bon moment. Du coup, on s'est rapprochés plutôt de manière amicale, à se raconter beaucoup de choses, à beaucoup se parler. Mais voilà, on était chacun dans nos histoires et on s'est chacun séparés plus ou moins au même moment. Et étonnamment, on s'est pas mis ensemble.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Pas de suite ?

  • Speaker #1

    Non, je pense qu'on était peut-être les seuls à ne pas voir qu'il y avait un... quelque chose et je pense qu'on ne voulait pas s'avouer peut-être.

  • Speaker #0

    Parce que les autres le voyaient. Oui,

  • Speaker #1

    clairement. Je pense qu'on était, à chaque fois qu'on nous faisait la remarque d'ailleurs, on disait mais non, rien du tout.

  • Speaker #0

    Super potes, c'est tout.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais bon, si, mais c'est juste que je pense qu'on ne voulait pas se l'avouer et donc on s'est chacun mis avec quelqu'un pendant un an. Ah oui ? Ouais. Moi, je me sépare et là, je me dis, je ne sais pas, révélation. Il faut absolument que j'aille lui dire que je l'aime.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Ah oui, carrément ? Tu ne sais pas d'où vient le déclic ?

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en plus, on ne s'est pas vus pendant un an. On n'avait plus de nouvelles quasiment. Moi, je leur contacte, mais pour une raison, pour visiter des maisons, rien à voir. Et en fait, je me dis, il faut que je lui dise ce que je pense. Parce que là, aujourd'hui... Ça faisait 15 ans qu'il était avec sa copine, donc ce n'était pas encore, on va dire, engagé vraiment. Je me suis dit, c'est maintenant ou jamais, ce n'est pas quand ils seront mariés ou qu'ils auront un enfant que je vais venir lui avouer ça. Donc je me suis dit, c'est maintenant ou jamais. Et soit il me dit, moi aussi, soit il me dit, bah non, c'est tout, j'aurais au moins dit ce que moi je pensais. Et du coup, un jour, on visitait une maison et en sortant, on a été manger et là, je lui ai tout... Tout balancer. Là, il m'a regardée, il m'a fait... Je ressens ça depuis le début. Mais j'osais pas te le dire, parce qu'il y avait très peur que moi, pas du tout. Parce que pour le coup, je laissais rien paraître. Et du coup, il avait très peur que ça brise notre amitié. Du coup, il osait pas me dire... Enfin, en tout cas, on s'aimait tous les deux, mais personne n'osait le dire, quoi. Parce qu'on avait peur que ça brise cette amitié et ce lien qu'on avait.

  • Speaker #0

    Pendant tant d'années, du coup, vous avez... renflouer vos sentiments l'un vers l'autre ?

  • Speaker #1

    De 2012 à 2016.

  • Speaker #0

    C'est énorme. Heureusement que tu as fait ce premier pas.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas pourquoi. Franchement, je ne saurais même plus dire ce que je lui ai dit parce que c'est tellement venu comme ça. Je n'ai pas du tout réfléchi. Je ne suis pas quelqu'un à la base à faire ce genre de premier pas. Du coup, là, ça ne me ressemblait pas, mais je pense que ça avait besoin de sortir.

  • Speaker #0

    Mais écoute, tu as bien fait.

  • Speaker #1

    Oui, du coup, bon bail. fin à sa relation.

  • Speaker #0

    Ah mais oui, parce que lui,

  • Speaker #1

    il était en courant. Bah oui. Moi, j'étais séparée, mais pas lui. Donc ça a été un petit peu compliqué, forcément. Mais en fait, du coup, une fois qu'il a pris sa décision, il est parti, et moi aussi. Et puis en fait, on a emménagé ensemble le même jour, parce que du coup, on n'avait pas de logement l'un et l'autre, parce qu'on vivait chacun avec nos conjoints de l'époque. Et du coup, on a tout de suite pris un logement à deux et on s'est mis ensemble le même jour. Enfin bref, on a tout fait très vite.

  • Speaker #0

    Formidable. Oui, mais quand tu sais que... Bon déjà, tu le connaissais.

  • Speaker #1

    Oui, voilà.

  • Speaker #0

    C'est un ami.

  • Speaker #1

    Mais pour ma famille, mes amis, ils se sont dit mais qu'est-ce qu'elle fout ?

  • Speaker #0

    Elle est folle.

  • Speaker #1

    Elle quitte quelqu'un et puis quelques semaines après, elle nous annonce qu'elle l'aménage avec un autre et qu'ils sont en couple, c'est n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, d'ailleurs, tes proches le connaissaient ? Non. Comme ils faisaient partie de tes amis, non ? Même pas ?

  • Speaker #1

    Non, parce que c'était un ami, on va dire, que je voyais quand j'étais avec mon ex en soirée ou autre. Donc ma famille ne le connaissait pas. Alors mon père, quand même, avait un peu grillé le truc parce qu'il venait visiter les maisons avec moi, mais pas pour... y habiter. Moi, j'étais vraiment pour acheter seule, mais parce que il s'y connaissait en investissement immobilier. Et du coup, je voulais son oeil.

  • Speaker #0

    Son avis.

  • Speaker #1

    Mon père ne m'a pas du tout cru.

  • Speaker #0

    Ça cache quelque chose.

  • Speaker #1

    Finalement, il n'avait pas tort non plus.

  • Speaker #0

    Vous avez trouvé votre petit nid.

  • Speaker #1

    C'est ça. Du coup, on a emménagé dans la maison qu'on avait visitée ensemble. C'est incroyable aussi. Du coup, voilà.

  • Speaker #0

    Le début d'une histoire d'amour. Comment ça se passe ? Est-ce que vous avez réussi à rester amies ? Oui. Vous avez gardé ce truc-là qui vous liait déjà ?

  • Speaker #1

    Oui, on a vraiment eu un début d'histoire très fusionnel. Très vite, on était dans l'engagement. Très vite, on a tout de suite très vite parlé d'enfants, de notre futur. On se voyait... Pour nous, c'était évident. D'ailleurs, il m'a demandé en mariage très vite. c'est pas un an qu'on était ensemble ah oui parce que pour lui c'était sûr et voilà quoi il n'y avait pas de questions il n'y avait pas de doute on s'est marié que deux ans après comme ça ça nous laissait trois ans c'est raisonnable mais du coup on s'est marié en 2019 d'accord il a fait ça bien ça demande comment il s'y est pris il a fait ça on était en voyage à Rome pour mes 25 ans merci Et il m'emmène dans un parc avec un jour de petit étang et des barques. Et là, on prend une barque et il me demande en mariage la barque.

  • Speaker #0

    C'est super romantique.

  • Speaker #1

    Il m'emmène au resto le soir. Enfin bref, la totale quoi.

  • Speaker #0

    Le rêve.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, vous vous mariez deux ans après. Oui. D'autres projets viennent sur la table ou pas encore ?

  • Speaker #1

    Avant même le mariage, on parlait d'enfants. Je pense qu'on se... On s'est dit, bon, allez, on va attendre le mariage. C'est quand même plus raisonnable. Au moins, on fait plus ou moins les choses dans l'ordre. Je pense que s'il n'y avait pas eu le mariage, on aurait démarré avant. Mais là, on s'est dit, bon, on attend le mariage comme ça. Et du coup, dès l'instant où le mariage est fait, on a voulu essayer d'avoir un enfant. On est partis en voyage de noces. Et puis, on a laissé la nature faire, je dirais.

  • Speaker #0

    Ça fait une contraception ?

  • Speaker #1

    En fait, non. J'avais arrêté ma pilule quand on s'était mis ensemble. D'accord. Et on utilisait le préservatif.

  • Speaker #0

    Oui, attention.

  • Speaker #1

    Mais du coup, ça n'a pas été compliqué d'arrêter, puisqu'il n'y avait pas vraiment grand-chose. Et du coup, on a laissé ça faire pendant un an. Et au bout d'un an, il ne se passait rien.

  • Speaker #0

    Un an ? Pendant toute cette année-là, tu te poses des questions ?

  • Speaker #1

    Oui. Parce que je ne sais pas, moi au fond de moi, je suis sûre qu'il y a quelque chose.

  • Speaker #0

    Depuis toujours ou depuis ce moment-là, à partir du moment où tu as essayé ?

  • Speaker #1

    Je dirais quand même déjà, je le sentais avant, mais sans avoir aucune certitude. Mais je ne sais pas, je me suis toujours dit, on ne sait pas si ça fonctionnera tout de suite. Je sais qu'il y a des gens qui ne se posent même pas la question. Moi, je me suis très vite dit, ça peut ne pas être simple. Mais même si rien ne laissait paraître ça... Oui,

  • Speaker #0

    c'était une petite idée que tu avais en tête.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et comme un petit pressentiment. Et voilà, au bout d'un an, on contacte un service de PMA sur l'île et commence le périple de la PMA.

  • Speaker #0

    Et avant d'aller contacter cet organisme, tu... Tu ne passes pas par un gynécologue pour essayer de voir si tu avais des cycles quand même réguliers ?

  • Speaker #1

    J'avais des cycles réguliers, j'avais mes règles, j'avais pas de douleurs, j'avais rien.

  • Speaker #0

    Donc pas de raison particulière de chercher un petit peu plus loin ? Non. Ok. Donc tu vas de suite ?

  • Speaker #1

    Directement, oui. Mon médecin me dit qu'il faut prendre rendez-vous en Béarna. Et là, c'est eux qui vous...

  • Speaker #0

    Parce que ça faisait un an ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il m'avait dit qu'il faut attendre quand même un an. D'accord. Donc on avait attendu, on avait été les bons élèves, on avait attendu.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et vous étiez, lui il était d'accord avec ça, vous en aviez parlé ? Oui, oui.

  • Speaker #1

    Il n'était pas pressé, je pense que c'est plus ou moins, on ne va pas se mentir, qu'il pressait un peu le truc d'aller vers la PMA. Lui, il était moins pressé de ça, mais il m'a suivi sans problème, oui.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, comment ça s'est passé ? Là, on rentre dans un monde quand même assez particulier.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, dans un milieu médical que je connais de par mon métier d'infirmière. Mais moi, je travaille en psy, donc ça n'a quand même rien à voir. Enfin, quoique, le côté psy en PMA...

  • Speaker #0

    Il joue quand même beaucoup.

  • Speaker #1

    Mais on arrive en PMA, et je dis souvent, il y a un porte-manteau à l'entrée de la PMA, où on laisse sa pudeur. Et on ne la récupère pas d'ailleurs, parce qu'après on est enceinte normalement, si tout va bien. Donc là non plus on ne la récupère pas. Mais tout s'enchaîne assez vite. Alors en plus, nous on est en plein Covid. Parce qu'on s'est mariés en 2019. Et on arrive en PMA en juillet 2020. Donc en pleine pandémie. Donc c'est pour ça d'ailleurs aussi qu'on a été en PMA dans le privé, parce que j'avais peur que dans le public, tout s'arrête, ce qui a été le cas. Alors que dans le privé, moins. D'accord. Donc oui, pleine pandémie, donc toujours toute seule, je ne peux pas aller au rendez-vous accompagnée.

  • Speaker #0

    Jamais il est là avec toi ?

  • Speaker #1

    Le premier rendez-vous, et à partir de là, il ne peut plus venir. Il ne peut plus venir aux N'importe quel rendez-vous. Bon, après, on se rend compte que de toute façon, il ne va pas venir à chaque fois, sinon on n'a pas fini. Mais c'est vrai qu'au début, quand même, et en fait, elle nous laisse un premier cycle, elle nous fait faire des examens, elle nous laisse un premier cycle, voir un peu, elle fait des échos pour checker un petit peu, voir comment ça se passe. Et là, elle nous dit, elle nous fait comprendre, on est le cas facile de la PMA. Du coup,

  • Speaker #0

    ça te rassure.

  • Speaker #1

    Oui, elle nous dit, en gros, que pour elle, c'est... Ça va être les doigts dans le nez. Il n'y a pas de problématique. Aucun examen ne pose problème. Elle regarde mon cycle. Elle dit oui, il y a peut-être besoin d'un petit de l'ovulation, mais pas non plus. Rien d'affolant. Elle me met sous injection, mais en cycle quand même naturel. Pas d'insémination, pas de fil, juste des injections pour durer un petit peu, surveiller, c'est tout. On fait ça... Je ne pourrais plus dire, mais peut-être deux, trois fois, il ne se passe rien. Donc, elle nous dit qu'on démarre les inséminations. Donc, on démarre les inséminations. En France, on a le droit d'en faire six. Normalement, on aurait dû s'arrêter à cinq, je crois. Mais en fait, la sixième, on l'a faite parce qu'à la base, on devait partir en five, mais je n'avais pas assez de follicules. Donc, du coup, elle m'a dit quitte à... avoir pris tous ces traitements. On fait la sixième insémination, mais voilà. Et à chaque fois, échec. Des échecs. Et ils ne savent pas te dire pourquoi. Non. Personne ne sait me dire pourquoi. Alors j'entends, bien sûr, toutes les phrases que les femmes en PMA ou même avant entendent. J'y pense trop, c'est dans ma tête. Je suis trop focalisée là-dessus. Enfin bref, tout ce genre de phrases horribles, parce qu'à part culpabiliser la personne... Ça ne sert à rien. Quand bien même ça serait ça, même si une fois qu'on est en PMA, normalement, il y a quand même autre chose que ça. Quand bien même ça serait ça, ça n'a pas d'intérêt de le dire. Et puis en plus, moi, je suis plutôt fonceuse. Et donc, j'enchaîne.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu ne fais pas de pause ?

  • Speaker #1

    Du tout. Du tout, parce que c'est dur. Parce qu'autour de moi, j'ai beaucoup de copines qui sont enceintes, qui annoncent des grossesses. Je suis à un âge où... Ça tourne autour. Donc c'est compliqué pour moi, ces annonces de grossesse. Voilà, c'est compliqué. Moi, j'ai envie qu'on arrive à quelque chose, que ça aboutisse. Et je suis assez... On va dire que tant que je suis dedans, ça va. Et en fait, j'ai peur que si je m'arrête, je m'effondre.

  • Speaker #0

    Là, tu tiens le coup parce qu'en plus de ça, au tout début, on t'a dit que c'est bon, ça va être facile.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    T'arrives quoi là ?

  • Speaker #1

    6 mois plus tard oui c'est ça à peu près il y a quand même quelques mois de creux parce que par exemple c'est Noël donc les labos sont fermés donc à Noël on le fait pas puis il y a un autre mois où j'ai beau faire des injections mon corps ne répond pas donc du coup à ce mois là on fait rien il y a toujours des petits couacs de temps en temps puis on se rend pas compte mais un cycle c'est long on pense que du coup c'est tous les mois mais on limite un peu plus parce qu'on est à moins d'avoir des sclèses est court mais quand même débarde un peu donc je suis à quasi un an pma déjà sans aucun résultat positif et sans réponse Parce que la gynéco me dit, on a fait tous les examens, il n'y a plus rien à faire.

  • Speaker #0

    Cette même gynéco qui, au début,

  • Speaker #1

    avait construit. Elle me dit, de toute façon, il n'y a pas d'autres examens qui existent. Donc, moi, je ne comprends pas. Je fais des recherches partout. Je lis.

  • Speaker #0

    Sur Internet.

  • Speaker #1

    Là, j'écume le truc.

  • Speaker #0

    C'est normal, on a envie de comprendre.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai besoin de comprendre, en fait. Comment ça se passe pour vous deux,

  • Speaker #0

    en fait ? Dans quelle optique vous êtes ? Parce que là, j'ai... Il faut être solide quand même dans le couple aussi. C'est dur. Ça peut être dur.

  • Speaker #1

    Oui, c'est dur. On est soudés. On n'a pas du tout la même manière de vivre les choses. Moi, j'ai besoin d'en parler à mon entourage, à mes copines. J'ai besoin de légitimer ma douleur. J'ai besoin d'en parler. Lui, pas. Du coup, au début, il ne comprend pas pourquoi j'en parle. Après, il comprend. C'est tout, ils me laissent dire en me disant, par contre, j'ai pas envie que ça prenne non plus toute la place dans nos soirées, quand on est avec des copains. Donc, ce que je comprends aussi, moi, j'ai besoin que ça... Enfin, je sais pas comment dire, mais oui, j'ai comme besoin que ça se sache, parce que j'ai pas l'impression de vivre les choses seule, du coup. En fait, malgré tout, même si on est quand même très seule, mais...

  • Speaker #0

    Mais au moins de le dire, peut-être que les gens aussi peuvent. Mieux comprendre ton comportement, tes émotions, parce que c'est les montagnes russes.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis même au travail. Je suis un travail qui est quand même psychologiquement pas forcément simple. On doit écouter des histoires pas toujours simples. Les gens racontent leurs difficultés, mais quand nous-mêmes on n'est pas bien, c'est difficile d'être disponible pour d'autres. Et du coup, au travail, ils le savent. Et voilà, j'ai besoin de... De toute façon, il me faut faire les injections parce que c'est à l'heure très précise et que moi, quand je finis à 21h, voilà. Donc, ils le savent.

  • Speaker #0

    Oui, pour aménager au mieux ton planning aussi par rapport à tout ça. Tous tes rendez-vous médicaux, quand même, ils prennent énormément de place. Oui,

  • Speaker #1

    il faut aller faire des échographies tous les deux, trois jours, rendez-vous à 7h. Sauf qu'on sait quand on rentre, on ne sait jamais quand on sort. Parce que c'est la file indienne dans le truc. Chacun son tour, on arrive dans le bureau, c'est baisse ta culotte et on y va. C'est plus les prises de sang, plus les rendez-vous, aller chercher les traitements. Et puis, ils sont en rupture de stock sur celui-là, donc il faut courir à je ne sais pas quelle pharmacie. C'est tout un truc qui prend beaucoup de temps et de charge mentale.

  • Speaker #0

    Et donc, beaucoup de place dans ta vie.

  • Speaker #1

    Oui. Ah bah, je... Je dors PMA, je vis PMA. En tout cas, ça. Oui, vu que j'enchaîne. En plus. Après, c'est mon choix. Et je pense que je n'aurais pas pu faire autrement que d'enchaîner, de toute façon. Mais du coup, oui, ça fait partie entièrement de ma vie. Et en fait, je commence à m'intéresser à autre chose que le milieu médical pour la PMA. Parce que je me rends compte que psychologiquement, ça ne va pas fort. Mais que par contre, on n'a aucune aide psychologique quand on est en PMA.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas proposé ? À aucun moment ?

  • Speaker #1

    En tout cas, à aucun moment. On m'a dit, il y a des groupes de parole, vous pouvez aller voir tes psychologues à l'hôpital, ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose de mise en place ?

  • Speaker #1

    Rien du tout, rien du tout. C'est du médical, du factuel, mais pas du tout de... On n'écoute pas nos ressentis, tout ça. Et là, moi qui travaille en psy, je me dis, mais ce n'est pas possible. Il faut que je travaille sur ce côté-là, de mon côté, etc. Et je découvre en fait la réflexologie plantaire. D'accord. Donc là, je commence à me faire suivre en tant que cliente, du coup, avec des séances. En fait, c'est au niveau des pieds. On vient toucher des points, faire des manœuvres, on va dire, sur certains points qui correspondent à des organes dans le corps. pour venir détendre, stimuler, voilà, un petit peu...

  • Speaker #0

    Que uniquement dans le pied.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. En tout cas, la réflexologie plantaire, mais il y en a aussi palmaire, auriculaire, après, il y en a d'autres qui existent. Et je me dis, ça combine tout ce que je... Le côté médical, parce qu'il y a quand même beaucoup de choses, on a besoin de beaucoup de connaissances médicales pour pouvoir comprendre comment fonctionne le corps et là où il y a des dysfonctionnements. Et le côté bien-être quand même pris en charge globale, pas que le médical ou pas que le côté psy, mais du coup là les deux. Et je décide de me former. Oui, carrément. Je pars en formation pendant un an et demi en parallèle de mon travail. C'est en plus.

  • Speaker #0

    Tu te rajoutes en plus dans ton quotidien.

  • Speaker #1

    En fait, je pense que j'ai comblé aussi ce vide que j'avais par toutes ces formations. C'était mon besoin de combler. Je pense que clairement, si je ne faisais rien, je m'effondrais. Donc, du coup, ça a été un besoin pour moi. Et puis, c'était aussi une manière de me mettre dans un autre projet, de me dire, si vraiment on termine en me disant qu'on n'aura jamais d'enfant, j'aurai quand même quelque chose, un autre projet, un autre bébé, je dirais. T'animais, oui. C'est différent, mais...

  • Speaker #0

    Quelque chose que t'aurais créé toi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et donc, du coup, j'ai commencé à me former, à me former à d'autres massages, au massage femme. enceinte, au massage des bozos, au drainage, à tout un tas de choses. Et tout ça pendant mon parcours PM.

  • Speaker #0

    T'as trouvé le temps et l'énergie surtout. Moi, c'est ça qui me...

  • Speaker #1

    Et je travaillais à 100% en plus. Mais oui, j'avais besoin de ça.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, est-ce qu'on pense du coup à se dire peut-être que jamais j'aurai d'enfants et peut-être que je devrais laisser tomber ? Qu'est-ce que... T'en penses quoi en fait là ? C'est quoi ton...

  • Speaker #1

    J'y pense, moi ça me fait très peur et mon entourage me l'a pas dit sur le moment mais me l'a dit un peu après, mes amis, nous ont dit on avait très peur que ça ne fonctionne pas parce qu'on s'est dit, elle va pas tenir si vraiment à la fin il n'y a pas d'enfant, ça va être très très compliqué et je savais, je le savais et je l'avais dit à mon mari j'avais dit, sache que si vraiment on arrive au bout du parcours et qu'il n'y a pas d'enfant, je vais tomber Je vais tomber bas et il va falloir que tu m'aides à me relever.

  • Speaker #0

    Il va falloir que tu sois là.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et je savais que lui, il n'avait pas envie de ça, bien sûr, comme personne n'a envie de ça. Mais par contre, il m'a fait comprendre que ça serait compliqué pour lui de me relever. Parce que lui, par contre, c'est un fonceur. Et du coup, il a du mal à rester sur des choses négatives. Et c'était sur ça qu'on avait peut-être un décalage. ne comprenait pas. Lui, il ne comprenait pas que je sois un peu comme triste, à pitoyer un peu sur moi à certains moments. Lui, la finalité, il se disait, mais moi, tant que t'es toi en bonne santé et que on est nous en couple, si on n'a pas d'enfant, c'est pas grave. Oui,

  • Speaker #0

    lui, il voyait ça. On restera nous deux et puis on agence.

  • Speaker #1

    Un plus, l'enfant.

  • Speaker #0

    Toi, c'était quand même général.

  • Speaker #1

    Moi, c'est vrai. Et ça, moi, quand il me disait ça, je ne comprenais pas. Je disais, mais tu ne peux pas me dire ça. Oui, bien sûr, je suis heureuse d'être en couple avec toi. Mais je suis désolée, ça ne peut pas me suffire. Donc ça, c'était un peu compliqué. C'était cette incompréhension-là. Mais c'est normal, dans un couple, on ne gère pas les choses de la même manière. Et je pense que lui, c'était sa manière de vivre aussi ces choses-là et ces moments parfois tristes. Et du coup, il passe à autre chose. il ne s'attardait pas dessus, ce qui était moins mon cas.

  • Speaker #0

    Il acceptait peut-être plus facilement aussi cette fatalité qui se présentait parce que c'est un homme et que c'est toi qui étais piqué, c'est toi qui avais les hormones aussi.

  • Speaker #1

    Il y avait le côté hormonal qui jouait beaucoup. De toute façon, il me le disait. Il me disait, les mois où tu es sous injection et les mois où tu n'as pas d'injection, tu n'es pas la même personne. Moi, je n'étais pas agressive. Moi, j'étais déprimée. Moi, quand j'avais des injections, j'étais déprimée.

  • Speaker #0

    Et donc, tu vois...

  • Speaker #1

    Donc ça n'aidait pas. Déjà que le contexte faisait qu'on n'était pas hyper... Mais les injections me déprimaient. Donc du coup, c'était encore plus compliqué. Donc c'était... Oui, dans le couple, c'est pas simple. Et je peux comprendre qu'il y ait des couples qui ont du mal à passer la PM indemne. C'est pas forcément simple de se comprendre à ces moments-là.

  • Speaker #0

    On parle souvent dans un couple de l'arrivée d'un bébé, de ce que ça peut provoquer à échambouler, parce que ça existe. mais on parle pas assez justement dans le cas inverse quand on n'y arrive pas ça peut être tout aussi difficile et une stress même encore plus que de pas arriver en fait à avoir ces envies et quand c'est viscéral comme ça de vouloir devenir mère et qu'on en a besoin c'est super dur dans un couple à gérer ne pas comprendre ce qui se passe puisque sur le papier tout va bien tout est censé aller bien en tout cas et là quand t'arrives à un stade où on peut même plus te proposer de solution il se passe quoi après qu'est-ce que ...

  • Speaker #1

    Là, on avait fini les six inséminations, donc on devait passer en FIV. Donc là, ce n'est pas le même jeu, parce que les injections sont beaucoup plus dosées. Là, il y a un passage au bloc. Sous anesthésie générale, alors on peut le faire en local, mais moi, je le faisais en général. Enfin voilà, il y avait quand même, c'était pas la même chose quand même. Malgré tout, je supportais pas trop mal le traitement. D'accord. Je passais au bloc, j'étais très stressée, on était encore une fois en Covid, donc il fallait pas être positive le matin même. de l'intervention parce que sinon, ils ne nous prenaient pas au bloc. On s'était tapé 15 jours d'injection énorme et on nous disait non. Il y avait ce stress-là de ne pas choper le Covid pour pouvoir aller au bloc faire notre ponction. Il y avait aussi cette pression-là en plus. Après, salle de réveil, forcément, c'est douloureux. Moi, j'avais beaucoup de follicules. Je frôlais toujours l'hyperstimulation. ça paraît être incroyable quand même c'est peut-être là qu'on a ça a confirmé qu'il n'y avait pas forcément de problématiques chez moi moi le traitement me donnait énormément de follicules c'est d'ailleurs pour ça que je passe en anesthésie générale la gynéco me l'avait conseillé parce qu'elle m'avait dit que vu que vous en avez beaucoup ça va prendre un peu de temps, c'est pas hyper agréable du coup il vaut mieux que vous soyez endormi au moins vous avez pas mal le gynéco doit pas se presser enfin ouais Et après, nous, on est passés en FIVIXI.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est ?

  • Speaker #1

    En gros, on prend mes follicules, on prend les spermatozoïdes, et la FIV normale, on les met dans une éprouvette, et on les laisse se rencontrer par eux-mêmes. La FIVIXI, on vient choisir le spermatozoïde, on vient le mettre dans l'ovocyte. D'accord. Donc on est passé directement en FIVIXI. La première, j'avais je crois 25 follicules, c'est beaucoup. Je me retrouve avec un embryon.

  • Speaker #0

    Un seul ?

  • Speaker #1

    Ouais. Donc là, déception énorme. Ah ouais, tu m'étonnes. Et double pression. Parce que ça veut dire que si ça ne marche pas, vous tout recommencez. C'est ça. Et là, c'est l'incompréhension à nouveau. Je ne comprends pas, on n'a pas eu de problème. Et on n'a pas d'embryon d'avance. Je ne comprends pas. Il y avait quand même quelque chose qui ne fonctionne pas.

  • Speaker #0

    Aucune explication à ça.

  • Speaker #1

    Non. Donc, un embryon qu'on implante, ça ne fonctionne pas. Donc, là, j'ai attendu deux, trois mois.

  • Speaker #0

    C'est long encore attendre et rester dans ce truc-là de... C'est pas un échec,

  • Speaker #1

    mais c'est quand même... De l'attente. Voilà,

  • Speaker #0

    d'attente avant de réessayer.

  • Speaker #1

    T'attends le cycle, t'attends le test, t'attends... En fait, t'attends tout le temps. Mais donc, ouais, j'ai attendu, je dirais, deux, trois mois. J'avoue que j'ai plus exactement les dates en tête, mais c'est à peu près ça. Je refais une file, je refais une ponction, sachant qu'en France, on en a le droit à quatre. Sauf que moi, en me disant, si j'ai un embryon à chaque fois... ça va vite aller, très vite arriver à la fin donc moi j'étais déjà en réflexion et en recherche de partir à l'étranger de faire des dons j'étais déjà dans ce truc là en me disant j'arrête pas à ça je m'arrête pas à ça, je veux on continue le truc parce qu'il existe autre chose ailleurs alors par contre c'est pas la même chose parce que du coup c'est payant parce qu'en France on a quand même la chance que ce soit pris en charge bah si on part à l'étranger non ... C'est tout à ta charge. C'est ça. Donc du coup, pour l'instant, on ne se pose pas plus la question que ça. On se dit, on verra, on fait la deuxième. La deuxième se termine avec deux embryons, ce qui n'est toujours pas excellent en résultat du tout. Deux à chaque fois de bonne qualité, etc. Mais bon, ça ne reste que deux. On en implante un tout de suite. Il ne fonctionne pas. On fait une pause et on m'implante un deuxième embryon en mars 2022. Et là, test de grossesse positif. Test de grossesse positif et quelques jours après, je me mets à saigner. Et je perds l'embryon, donc assez rapidement. Et là, je... Là, c'est le truc de trop.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais réussi à te réjouir de voir ce test positif ou pas ?

  • Speaker #1

    J'ai quasi pas eu le temps. J'ai le temps de réaliser moi et que nous on réalise ensemble, on avait la fausse couche. Alors en même temps je me dis bon c'est mieux parce qu'au moins l'ascenseur émotionnel est moins hard mais bon ça reste triste quand même. Et là du coup je m'effondre, je prends rendez-vous avec la gynéco. J'arrive dans le bureau. C'est une gynéco exceptionnelle. Elle est très réputée dans le Nord. Mais je lui hurle dessus. C'est vrai. Je pense qu'elle prend toute ma colère. Je lui dis, mais là, ce n'est pas possible. Ça fait trois ans qu'on est là, qu'il ne se passe rien, qu'on n'avance pas. On n'a pas plus de réponses aujourd'hui qu'il y a trois ans. Je trouve ça choquant. il y a un truc qui ne fonctionne pas. Il faut quand même qu'on cherche. Il y a quelque chose là. Pourquoi j'ai autant de follicules et si peu d'embryons ? Pourquoi ça ne s'accroche pas ? Il y a quelque chose. Il faut aller chercher plus loin. Je ne sais pas. Trouvez-moi un examen à faire. Qu'est-ce que vous voulez ? Elle me prend un peu de haut en me disant que non. Il n'y a rien qui lui apportera plus de réponses. C'est tout. Il faut retenter. Je lui dis, mais moi... Il faut qu'on change quelque chose. Il faut que quelque chose change. Je ne peux pas continuer comme ça, juste à refaire la même chose pour avoir le même résultat. Et elle me jette un peu, limite, sur le bureau, deux prescriptions. Mais alors pas convaincue du tout. Elle me jette ça en disant, limite, si ça lui fait plaisir, je vais lui donner des examens à faire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu comme ça que je l'ai pris, en me disant, au moins, elle va être contente. Elle aura des trucs, mais de toute façon, ça n'aboutira à rien. Donc, elle me prescrit une biopsie l'endomètre et un autre spermogramme pour mon mari, mais vraiment pas convaincue du tout.

  • Speaker #0

    Des choses que vous aviez déjà faites ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Ah, elle n'avait jamais fait faire ça, à ton mari ?

  • Speaker #1

    En fait, si,

  • Speaker #0

    il y avait toujours fait des spermogrammes standards.

  • Speaker #1

    Ils étaient toujours très bons. Donc, en fait, elle n'a jamais été cherchée plus loin. Et moi, vu que tous mes examens étaient aussi bons, du coup, on fait les examens. Biopsie, l'endomètre... Très, très douloureux, pour le coup. C'est vrai ? Oui.

  • Speaker #0

    Tu n'étais pas en débat du tout ?

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    C'est quoi, en fait ? Qu'est-ce qu'ils font ?

  • Speaker #1

    En fait, moi, j'y vais, mais alors, limite tranquille, parce que j'ai tellement fait de trucs. C'est ça. Je me suis dit, ça va être un truc de plus. En fait, ils viennent gratter l'intérieur de l'utérus pour récupérer un petit peu d'endomètre, pour aller ensuite l'analyser. Mais mon Dieu, ça fait très, très mal. En tout cas, moi, ça me fait très mal. Alors, il y a d'autres filles, je pense peut-être qu'ils l'ont moins. Mais moi, ce truc-là m'avait vraiment fait mal. Je ne m'y adornais pas. Et en fait, j'ai compris quand elle m'a installée. Elle m'a dit, je vous promets, je fais vite. Là, je la regarde, je me dis, pourquoi ? Pourquoi elle me dit ça ? Donc, bon, j'ai compris. Ce n'était pas du tout agréable. Mais bon, ça va, ça ne dure pas. C'est vrai que ça fait rapide. Donc, ça va. Les examens reviennent. Enfin, mon examen revient normal. Toujours rien. Mon mari fait son sport. et donc on doit démarrer la troisième FIF début juillet et je me souviendrai le premier juillet c'était à vraiment la veille de démarrer je me demande même pas si c'était pas le jour de démarrage je devais faire les injections le soir, elle m'appelle le matin je vois son nom c'est bizarre, pourquoi elle m'appelle et là elle me dit, écoutez je viens de recevoir les résultats de Marie et en fait il y a un problème je dis D'abord, première réaction, c'est soulagement. Enfin, on a trouvé quelque chose. C'est ça. Et donc là, elle me dit, Marie, elle a un ADN fragmenté. Qu'est-ce que c'est que ça ? Au niveau des spermatozoïdes. L'ADN, alors j'avoue que je ne suis pas spécialiste là-dedans, mais l'ADN des spermatozoïdes était fragmenté. Donc elle me dit ça, je lui dis, ok, très bien, mais... Qu'est-ce qu'on fait ? Oui, c'est quoi la solution ? Maintenant, on sait que c'est le problème. Et là, elle me dit, sachez que ce problème cause des fausses couches, des embryons qui ne se développent pas et qui ne s'accrochent pas. Donc, un peu problématique. Donc, je dis, enfin, ça y est, on a enfin trouvé la cause. Déjà, on avance. Donc, je lui dis, ok, très bien. Donc, elle me dit, on ne peut pas faire la five. Il ne faut pas faire la five. On va faire une pause, ok ? Et je dis, mais qu'est-ce qu'on fait maintenant pour régler ce problème ? Et là, elle me dit, écoutez, c'est monsieur qui va devoir prendre un traitement. Alors, en mon fort intérieur, je me suis dit, enfin, il va savoir ce que c'est que d'avoir des effets secondaires horribles, que des trucs. Enfin, voilà, je me suis dit, enfin, ce n'est pas à moi de prendre quelque chose. C'est à lui. Non, mais c'est bon.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Je me comprends.

  • Speaker #1

    Trois ans d'injection. Voilà. Et je lui dis, OK, envoyez-moi la prescription. Allez le chercher. Et là, elle me répond, écoutez, je n'ai pas de prescription à vous en... vous envoyez parce que c'est un traitement que vous allez acheter en pharmacie comme ça ou sur Amazon.

  • Speaker #0

    Arrête. Sur Amazon, elle t'a dit ?

  • Speaker #1

    Je l'ai commandé sur Amazon. Non. Si. En fait, c'est des vitamines. Et là, quand elle me sort ça, je me dis, mais quoi ? Elle ne le donne pas à tout le monde ? Oui.

  • Speaker #0

    Dès le début ?

  • Speaker #1

    Au pire, ça ne fera pas de mal. Oui. C'est un complément vitaminique spécialisé dans la conception mais ça ne fera pas de mal. Je me suis dit, pourquoi elle ne le donne pas à tout le monde ? Ça pourra peut-être écrémer parce qu'on ne doit pas être les seuls. Non, je ne pense pas non plus. Je me dis que ça ne peut que aider. Je n'ai pas compris. Je commande ce fameux traitement de vitamines.

  • Speaker #0

    Avec Amazon Prime,

  • Speaker #1

    livraison le lendemain. Exactement. En plus, il y avait une petite promo, l'eau de Troyes. Parce qu'elle m'a dit, il faut le faire 3 mois.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'était un truc tous les jours,

  • Speaker #1

    un petit médicament ? Tout à fait, il y avait un sachet de comprimés, un truc comme ça, tous les jours. Elle m'a dit, il faut faire une cure de trois mois pour avoir une efficacité, et on programme la file au mois d'octobre.

  • Speaker #0

    Ah oui, donc là on était quoi ?

  • Speaker #1

    Juillet, août, septembre, début octobre, on fait la file, et elle me dit, là, on n'aura pas les mêmes résultats, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Oui mais bon, elle t'avait déjà certifiée. Ouais,

  • Speaker #1

    donc je prenais un petit peu... de recul avec ce qu'elle me disait. Donc, je reçois la boîte le lendemain. Et là, moi, je m'empresse d'aller voir la notice pour voir les effets secondaires. Il n'y a pas de notice. Il n'y a pas d'effet secondaire. Même pas une petite céphalée. J'ai l'air que j'étais dégoûtée. Je suis désolée, mais je me suis dit purée, il n'y a même rien.

  • Speaker #0

    Ça va lui faire du bien, c'est des vitamines.

  • Speaker #1

    En fait, il se renforme. C'est dégueulasse.

  • Speaker #0

    C'est injuste, c'est ça.

  • Speaker #1

    Donc je me dis, bon, c'est tout, tant mieux. Si c'est que ça, je vais pas me plaindre non plus. Donc il prend son petit complexe vitalique. Moi, du coup, je me dis, alors par contre, moi, pendant trois mois, je fous rien. Parce que, bien sûr, j'avais tout testé, les alimentations, les compléments de ça, machin. Les infusions. Les infusions et tout ce que tu veux. J'ai dit, alors moi, je fous rien. C'est bon, moi, c'est mes vacances. Trois mois, je fous rien. Donc du coup, on devait redémarrer début octobre. Donc c'est tout, passe l'été. Et c'était l'année de mes 30 ans. J'avais eu mon anniversaire en mois de mai. Et il m'avait offert pour mon anniversaire quelques jours à New York. En septembre.

  • Speaker #0

    Super !

  • Speaker #1

    Donc ça collait trop bien. Parce que du coup, on s'est dit, mais génial, la fille va aller en octobre. On peut aller à New York tranquille, sans prise de tête, de traitement ou de je ne sais pas quoi. On va à New York et en gros, on revient. On y retourne. C'est reparti. C'est ça. Donc on part à New York, toujours avec ses petits comprimés. Et c'est tout, on revient de New York, on est passés quatre jours là-bas. Début octobre arrive et je vais chez ma maman un week-end parce que mon mari était en entente de vie de garçon. Et j'étais très fatiguée. Mais je travaillais beaucoup à cette période-là parce que je faisais mon boulot d'infirmière, mais je faisais beaucoup de soins. de massage, de drainage, de choses comme ça. Du coup,

  • Speaker #0

    tu avais commencé ça alors ?

  • Speaker #1

    Oui, j'avais déjà commencé. En plus de mon métier, je faisais des drainages, de la madero, de la réflexo en plus. Donc j'avais un peu un rythme quand même assez soutenu. Donc du coup, je me dis bon, c'est tout, je suis fatiguée, c'est normal. Je fais un test Covid, jour Covid bien sûr. Négatif, je me dis bon, c'est pas ça, c'est tout, je suis fatiguée. Bon, ben voilà. Je passe le week-end chez ma mère, dans le canapé. Ça ne me ressemble pas du tout. C'est tout. Je rentre le dimanche soir. Mon mari rentre aussi de son week-end. Je lui explique un peu mon état. Il me dit, ça se trouve, t'es enceinte. Je l'engueule. Ah bah oui, je l'engueule. Je lui dis, non mais franchement, c'est abusé. Ça fait trois ans. C'est pas drôle. J'ai pas trop envie de plaisanter là-dessus. N'importe quoi. Qu'est-ce que tu me racontes ? C'est impossible. Sauf que... Une fois qu'on nous a mis un petit peu l'idée dans la tête, malgré tout, je me dis, je ferai un test demain matin, mais de toute façon, j'ai eu mes règles. J'avais eu mes règles.

  • Speaker #0

    Ah, en plus ?

  • Speaker #1

    Oui, j'avais eu mes règles aux alentours du 20 septembre. Donc, rien de normal. Donc, je lui ai dit que je devais démarrer. J'avais déjà tout le traitement pour octobre. Elle m'avait déjà tout donné. Je devais démarrer quelques jours après ma FIV. Et là, le lendemain, je fais un test. Mais sans aucune conviction. Je travaillais de journée. Je me souviens, j'étais censée être au travail à 9h. Je fais un test, je le pose et je continue de me préparer. Je ne regarde même pas. Puis d'un coup, je regarde. Et là, je vois positif. Je me dis, c'est un truc qui traîne depuis longtemps dans mon toilette. Il ne va plus. Il n'est plus...

  • Speaker #0

    Ça n'existe pas, les faux positifs.

  • Speaker #1

    Dans ma tête, ce n'était pas possible. Donc, j'en refais un deuxième. Et là, direct, positif. Je m'assois par terre dans mes toilettes. Je me dis, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Tu es toute seule à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis toute seule. Je ne me vois pas l'appeler. Parce que je ne me vois pas lui annoncer ça comme ça. J'espérais tellement cette annonce que je ne voulais pas du tout lui annoncer ça comme ça. Je vais en refaire un troisième. Non. Bah si, j'avais besoin d'une confirmation. Tu sais, celui où il est marqué enceinte. Oui. Donc je refais ce test-là, enceinte, deux, trois semaines. Et là, je me dis, mais je suis enceinte depuis quand ? Parce que j'ai eu mes règles, que je ne sais pas. Enfin là, concrètement, je ne sais pas. Et donc j'appelle Aurore. que je connais depuis quelques mois, parce que je la suivais, je lui faisais des drainages pendant sa grossesse toutes les semaines, et on avait vraiment bien sympathisé, on était devenus assez proches, puis elle a eu un parcours PMA aussi, donc je me suis dit, mais qui j'appelle ? Et je me suis dit, j'appelle Aurore.

  • Speaker #0

    Juste pour qu'on rappelle qui est Aurore. C'est devenu une amie à toi.

  • Speaker #1

    C'est devenu une de mes amies qui a fait Pékin Express. Je ne sais même plus en quelle année.

  • Speaker #0

    Pendant le Covid aussi.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Je le sais parce que je viens de l'interviewer sur mon canapé,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Mais du coup, c'est comme ça aussi qu'on s'est rencontrés. Pour mettre les choses dans le contexte, c'est Aurore qui a fait Pékin Express. Et donc, tu appelles

  • Speaker #1

    Aurore. Qui était faux. il faut le rappeler aussi, qui a eu une grossesse où elle a vomi toute sa grossesse. Donc moi, je l'appelle en visio à 9h du matin. Elle ne me répond pas. Elle m'envoie un message et me dit « Qu'est-ce qui se passe ? » Elle me dit « Non, je ne peux pas te répondre, je ne suis pas présentable. » Je dis « Non, mais là, je m'en fous. » Je dis « Que tu sois au fond de ton lit ou je m'en fiche. Il faut que tu me répondes. » Elle me répond effectivement. Elle était à moitié dans son lit. Et là, je lui montre les trois tests. Je la regarde en visio. Je dis « Non, mais regarde. » Elle dit Là, tu es enceinte quand même. Oui, ça, j'ai compris. Elle dit, attends, on va regarder que tu n'aies pas pris un traitement dans le mois qui puisse te provoquer un faux positif. Là, on voit le côté PMA qui ressort parce que ça existe. Il y a des traitements en PMA qui te créent parfois des faux positifs.

  • Speaker #0

    Tu vois, tu rétablis la vérité sur les faux positifs.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça arrive. Si tu fais ton test trop tôt par rapport à ta prise de ce traitement-là particulièrement, Donc elle me dit, le côté pragmatique ressort, elle me dit, attends, qu'est-ce que t'as pris ce mois-ci ? Parce que j'avais déjà pris des petites choses pour anticiper mon cycle d'octobre. Des choses qui étaient censées bloquer mon ovulation. Ça n'a pas très bien marché. Comme quoi ? Donc elle me dit, elle me regarde, elle regarde le nom du médicament et tout, elle me dit, non, c'est pas marqué que ça provoque ça. Donc je dis, écoute, c'est tout, je vais au labo. Je vais au labo, j'attends une plombe, bref, je fais ma prise de sang, j'arrive au bout, il est passé 11h, je suis carrément au labo. J'arrive dans le couloir, ma 4e qui me regarde, elle me dit mais qu'est-ce qu'il se passe ? T'as vu l'heure ? Et là je la regarde, je dis non mais faut trop que je te raconte. Et là je la prends dans le bureau, j'écoute, bah je suis enceinte. Elle me regarde, elle fait quoi ? Alors trop contente parce qu'elle connaît mon parcours et tout ça. Du coup je lui dis mais attends, moi j'attends, j'ai besoin d'avoir la prise de sang. J'étais très prudente. Parce que je sais à quel point c'est fragile. Et puis en plus, vu que c'était à mes yeux improbable,

  • Speaker #0

    comme ça, sans aide,

  • Speaker #1

    rien. Et donc, je fais la prise de sang. Un truc, un calvaire. Ils perdent mon e-mail. Donc, ils ne savent pas me renvoyer les résultats. Ensuite, le médecin s'en va. Donc, en fait, il n'a pas signé les résultats. Donc, ils ne peuvent pas m'envoyer. Ça a duré une plombe. À la fin, j'appelle le labo, ils étaient à deux doigts de fermer. Je dis non mais là, il faut me dire, dites-moi en fait. Et là, elle me dit, mais madame, vous êtes enceinte. Oui, ça je sais madame, que je suis enceinte. Je veux le taux, moi. Je dis mais pourquoi ? Mais c'est très important le taux.

  • Speaker #0

    La base quand même.

  • Speaker #1

    C'est moi le chiffre. Je dis mais c'est ça qui m'importe moi. Parce que je sais très bien que si on a un chiffre... Pas haut. Alors, c'était estimé, du coup, deux, trois semaines par vitesse de grossesse. Mais bon, ça veut... Je dis, moi, je veux le chiffre. Et là, elle me répond, bon, je ne peux pas, mais allez, je vous le dis, 6500, je ne sais pas quoi. Bon,

  • Speaker #0

    aucun doute, tu étais bien enceinte.

  • Speaker #1

    Ah ouais, non, mais là, je m'assois. Et là, ma cadre, qui était toujours à côté de moi, qui avait attendu pour partir parce qu'elle voulait savoir. Et là, je la regarde, je dis, 6500 et quelques, je n'ai jamais eu un résultat pareil. J'ai jamais vu ça. J'ai dit, mais mon Dieu, je suis enceinte depuis quand ? Ou alors, mon Dieu, il y en a deux. Moi, ça a été ma première. Je me suis dit, soit il y en a deux, soit je suis très enceinte. Mais je ne savais pas. Je regarde tout de suite. Selon les chiffres, ça pouvait être 6, 7, 8 semaines. On ne savait pas. J'aurais calculé. De toute façon, j'ai mes règles, donc je ne comprends pas. Je ne sais pas. Franchement, je ne sais pas. Je rentre le soir. Je l'annonce quand même. Oui,

  • Speaker #0

    comment tu as fait ?

  • Speaker #1

    Je lui dis qu'on va être très bêtement, comme quoi des fois, on s'attend à une annonce de fou. Mais en fait, on devait partir en vacances le juin, l'année qui suivait. Du coup, on était en début octobre. Je l'ai su le 3 octobre. Et elle me dit, je lui dis pardon, bon, il va falloir faire une petite accélération dans les travaux là, parce que ça ne va pas du tout. Il me regarde un peu paniqué. Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça.

  • Speaker #0

    C'était mieux le droit de lancer.

  • Speaker #1

    C'est rigolo. Et je lui dis, si, il va falloir faire une accélération. Et puis en plus, l'été prochain, on ne peut pas partir en vacances. Parce qu'on partait tout le temps, moi, le jour. Il me dit, c'est pas grave. Il me dit, c'est pas grave si on ne peut pas partir. Mais il me dit, je ne comprends pas pourquoi. Je le regarde, je dis, parce que je suis enceinte. Et là, il me regarde, il fait, à combien ? Il me dit, c'est quoi le taux ?

  • Speaker #0

    Tu vois, il était bien calé sur le sujet quand même.

  • Speaker #1

    Il me dit, c'est quoi le taux ? Je dis, 6500 et quelques. il me dit ah oui quand même je dis bah ouais il me dit mais t'es enceinte depuis quand ? je dis je sais pas donc voilà on est content mais toujours un peu prudent et tout ça le lendemain j'envoie un mail à la gynéco de PMA en lui expliquant le truc et en lui donnant les taux tout de suite elle me rappelle elle me dit mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? on était censé faire la file là je dis bah oui mais bon on va pas se peindre Du coup, elle dit, bon, je dois vous donner un résultat, une écho. Pour quitter la PMA, il faut faire une première écho où on entend le cœur.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Une fois que ça s'est passé, là, on passe dans un service de matière standard. Et donc, elle me dit, il faut attendre neuf semaines pour entendre le cœur. Et elle m'estimait à peu près à sept. Donc, elle me dit, je vous donne un rendez-vous dans quinze jours pour faire une échographie. Le vendredi, je crois que c'était 14 octobre, du coup. Et quinze jours est plus long de ma vie. Sauf qu'entre deux, je n'ai pas su attendre. Je me suis retrouvée aux urgences parce que moi, je n'en dormais plus. J'étais angoissée au possible. Je me disais que j'avais besoin d'être sûre. J'avais peur d'une grossesse extra-utérine. J'avais peur de tout. Je ne m'y attendais tellement pas. Du coup, je me suis retrouvée aux urgences. J'ai expliqué le problème. J'ai dit qu'il fallait que je me fasse une écho. J'ai besoin de savoir s'il est au bon endroit. Est-ce qu'il y en a un ? Est-ce qu'il y en a deux ? Et là, elle me fait une écho, donc il était très tôt du coup, on n'a pas entendu le chœur, et elle me dit « Bah écoutez, oui, oui, il y a un embryon qui est correctement placé, il n'y en a qu'un, et vous êtes enceinte de cette semaine. »

  • Speaker #0

    C'était bien que ça alors.

  • Speaker #1

    Ouais, et là, quand on calcule, je suis tombée enceinte à New York. C'est fou. Voilà. Pour la petite histoire, quand je suis rentrée de New York, tous nos amis nous ont dit « Bah alors, vous allez ramener quoi comme souvenir ? » Et moi je leur disais toujours « Non, moi je n'ai rien ramené, parce que franchement, ça coûte super cher ce qu'il y a à New York, il n'y a rien d'intéressant financièrement. » À la fin, j'ai dit franchement, j'ai ramené le cadeau le plus cher au monde, qui me coûte une fortune. Un enfant. Du coup, je suis tombée enceinte à New York, naturellement. Après tout ça, les 15 jours après, on fait l'écho. Très stressée, forcément. Et direct, on entend le petit chœur. Tout de suite, ça se concrétise. On se dit, ça y est. Même si on sait que ça reste... et tout ça, mais ça y est, moi, dans ma tête, ça a concrétisé le truc de, OK, je suis enceinte.

  • Speaker #0

    Tout devient réel.

  • Speaker #1

    C'est ça, ouais. Jusqu'à cet Ausha, j'étais pas encore... Et là, ça a vraiment concrétisé les choses. Le lendemain, on avait un mariage. Non, mais ça aussi, il faut l'expliquer, c'est qu'en fait, le lendemain, on avait un mariage d'un de nos couples de meilleures amies. On savait que le marié allait être le parrain si un jour on avait un enfant. C'était un deal qu'on avait convenu ensemble, voilà. Et là je l'ai regardé, je me suis dit non mais moi je vais me faire griller, c'est sûr, on va être à la table d'honneur, ils vont bien voir que je ne bois rien du tout, alors non pas que je bois énormément mais... Malgré tout, on dormait sur place, donc il n'y avait vraiment aucune excuse pour ne pas au moins boire un verre.

  • Speaker #0

    Pour trinquer, c'est quand même un événement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et la photographe du mariage était ma meilleure amie qui allait potentiellement être la marraine. Donc je me suis dit, là, il y a quelqu'un qui va me griller, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui nous regardent sur YouTube, nous avons dû mettre en place un éclairage de chantier parce qu'il commençait à...

  • Speaker #1

    à faire nuit et puis je vous rappelle qu'on est dans le nord donc je rigole c'est cliché c'est vrai qu'il est quelle heure ?

  • Speaker #0

    17h, voilà le soleil s'est couché donc revenons-en à ce mariage moi j'ai quand même une petite question vu que c'était le lendemain de cette annonce incroyable est-ce que tu avais eu le temps de prévenir tes parents vos proches ?

  • Speaker #1

    non on n'a prévenu personne le soir de l'échographie on a été manger chez chez ma meilleure amie qui donc était la photographe et du coup on lui a annoncé le soir là, parce que vu que je savais que j'allais me faire griller le lendemain, je me suis dit faut qu'on leur annonce, tant pis c'est un peu tôt mais après tout c'est nos deux couples les plus proches donc de toute façon ils connaissent tout notre parcours notre suivi, enfin voilà il faut qu'on leur dise, donc le soir en fait on leur annonce parce qu'eux se mariaient quelques mois plus tard et du coup on leur a fait une petite, enfin je lui ai fait une petite carte en disant ... Avec la photo de l'échographie, est-ce qu'on peut venir avec un invité supplémentaire ? Et donc elle a pleuré. Parce que pour le coup, elle m'a dit, je ne m'attendais pas à ce que tu arrives à me surprendre d'une grossesse. Parce que vu que tout était programmé dans la PMA, elle me dit, je ne m'y attendais pas du tout. Je dis, moi non plus.

  • Speaker #0

    Les gens autour s'attendent toujours à ce qu'on leur annonce la bonne nouvelle.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est en PMA. Elle savait à quand je faisais une five. Donc en fait, elle savait avec quelques calculs. Elle n'était pas bête. Elle savait si j'avais une annonce à lui faire dans ces dates-là. Là,

  • Speaker #0

    clairement,

  • Speaker #1

    elle ne t'attendait pas. Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Personne ?

  • Speaker #1

    Personne. Et le lendemain, au mariage, du coup, on l'a annoncé aussi en début de soirée en disant qu'il serait parrain dans quelques mois. Donc c'était beau. c'était beau, alors dangereux je dirais oui et non parce que c'était tôt mais on avait envie je pense de le faire comme ça aussi on avait besoin de ça aussi d'un peu d'espoir et de joie de partager une belle nouvelle c'est ça après comment s'est passé les premiers mois est-ce que t'as été en forme alors j'ai eu une grossesse c'était un peu compliqué c'était pas simple dans le sens où le premier trimestre j'ai eu beaucoup de saignements Du coup, ça a été très, très stressant pour moi parce que j'avais toujours cette peur de faire une fausse couche. Il s'avère qu'il n'y avait rien de particulier, mais voilà, j'avais un col un peu fragile, c'est tout. Et en fait, à partir de... Donc, j'ai été arrêtée très tôt par rapport à ça. Vu que je travaillais en psy, alors c'était quand même un service calme, mais mon médecin ne voulait pas que je fasse trop de voitures. Et puis, la psy reste la psy. On ne peut jamais réellement savoir comment les gens vont réagir en face de nous. Donc, du coup, mon médecin n'a pas voulu prendre de risque. Il m'a arrêtée assez tôt. Et de toute façon, je pense qu'à quatre mois, je commençais à contracter. J'ai contracté très tôt, mais sans aucune incidence sur le col. Donc, il n'y avait rien de grave. Bon, au début, on se demandait un peu parce qu'on ne savait pas. Mais une fois qu'on a vu que ça n'avait pas d'incidence... C'est tout, j'ai un utérus contractile, tout c'était comme ça.

  • Speaker #0

    Tu avais une explication, donc pas de stress lié à ça ?

  • Speaker #1

    Non, du coup de toute façon j'étais à l'arrêt, je ne pouvais pas faire grand chose de plus. Je me souviens que la sage-femme me disait, s'il n'y a plus 10 contractions par jour, il faut aller à la maternité. J'ai dit non mais moi dans mon lit le matin au réveil j'en ai 10, il y a un moment donné je ne vais pas vivre à la maternité, c'est tout.

  • Speaker #0

    C'était des contractions de Braxton ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Dès le quatrième mois,

  • Speaker #1

    c'est super tôt quand même. Oui, mais ça n'a jamais eu aucune incidence sur le col. Donc du coup, tout était comme ça. Je n'ai jamais eu de menace d'accouchement. Enfin, vraiment rien. Donc voilà, à part ces deux petites choses-là, j'ai eu une grossesse assez facile malgré tout. Je n'ai pas été malade. J'étais... pas fatiguée mais comme une femme enceinte, rien de plus. Et mon terme était au 9 juin et moi j'ai accouché le 13.

  • Speaker #0

    Le 13 juin ? Oui. Il ne voulait pas sortir ?

  • Speaker #1

    Il a fait un peu de rab.

  • Speaker #0

    C'était un garçon ?

  • Speaker #1

    C'était un garçon. Je le sentais dès le début et après quand on a fait l'écho, on n'avait pas du tout de préférence pour le coup. Donc oui, c'était un petit garçon et j'étais pas très pressée de sortir.

  • Speaker #0

    T'as fait quoi ? T'as eu un déclenchement ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai réussi à éviter le déclenchement. On a fait un décollement de membrane à J plus 2. C'est ça. En fait, mon terme était un vendredi 9. Le dimanche, j'y retourne. Me refonds une écho et tout le bazar. Donc 3,5 kg, normal.

  • Speaker #0

    Beau bébé.

  • Speaker #1

    Il me faut un bon décollement de membrane. en me disant, là, ce soir, vous revenez. C'était dimanche matin. Elle n'a pas eu tout à fait tort. À partir du dimanche 22h, j'ai commencé à contracter. Bon, là, ça ne s'est plus arrêté. Et ce n'était pas les mêmes contrats.

  • Speaker #0

    Voilà, là, tu as senti que c'était...

  • Speaker #1

    Voilà, donc je l'ai quand même... On n'a pas tout de suite été à la maternité, parce que, bon, ça allait... Moi, j'ambitionnais un accouchement sans péril. C'est vrai. C'était un de mes projets. Alors, je n'étais pas non plus... obstinée là-dessus, mais j'avais envie d'essayer. Je m'étais dit, si ça va, ça va. Si ça ne va pas, c'est tout. Je me laisse aussi mener de voir ce qui se passe. Donc, c'est tout. Vers 4h30, je réveille mon mari quand même et je lui dis là, bon, il faut quand même y aller parce que j'ai beau faire la douche, le spasmon, tout ce que tu veux, ça ne passe pas, ça s'amplifie un peu, c'est raisonnable, mais on est quand même à une demi-heure de route de la mater. Donc, je... On va anticiper,

  • Speaker #0

    on ne va pas prendre de risques.

  • Speaker #1

    Voilà, donc du coup, on part à la matière. Le trajet, ça va. Des contractions régulières, mais ça va. Franchement, ça va. On m'ausculte. Elle me dit, oui, là, ça y est, c'est parti. Vous êtes à 2, je ne sais plus. Mais de toute façon, vous êtes à J3, parce qu'on était à 4h du matin du lundi. Donc J3. De toute façon, on ne vous renvoie pas, quoi qu'il arrive. Si ça ne se met pas en route là, on vous déclenche. Donc voilà. Mais il n'y a pas eu besoin. Elle m'a laissé. Ça s'est ouvert tout doucement. Ils m'ont mis dans une salle. Il faut savoir que ce jour-là, il était canicule. Il y avait la canicule. Il faisait 35 degrés. Alors que c'était en plein mois de juin. Donc, ce n'est pas forcément quelque chose que j'anticipais. Comme quoi,

  • Speaker #0

    ça arrive ici.

  • Speaker #1

    Ça arrive de temps en temps. Mais voilà. Et donc, du coup, bon, après, sur le coup, ce n'est pas gênant parce que dans les... Dans la matière, je ne m'en rendais pas forcément compte. Donc, c'est tout. Je mets en place tout ce que je pouvais faire pour accompagner mon travail. Je ne gérais pas trop mal. Franchement, ça se passait plutôt bien. Il n'y a personne qui venait trop me voir.

  • Speaker #0

    C'était dans ta bulle.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, ça se passait bien. On arrive vers... Il était quoi ? 14h, 15h, quelque chose comme ça. Elle vient me voir. Et je ne sais pas. Alors, soit elle a senti quelque chose, mais elle m'a dit... Vous êtes sûre que vous ne voulez pas la péridurale ? Et je me souviens que ma sage-femme, pendant la grossesse, m'avait dit, si une sage-femme vous propose la péridurale, alors que vous êtes en projet d'accouchement sans péridurale, c'est noté dans votre dossier, écoutez-la, c'est qu'il y a quelque chose. Elles ont de l'expérience, si elles le proposent, c'est qu'il y a une raison, parce que normalement, quand c'est noté dans votre dossier que vous êtes en accouchement sans péridurale, ils ne vous le proposent pas. Au contraire, justement, ils n'ont pas... Vous allez venir vous tenter quand vous êtes en train de souffrir. Donc, je me suis souvenue de ça et je me suis dit, bon, je suis assez fière de moi. Mine de rien, j'ai des contractions depuis hier, 22 heures, il y a 15 heures. Bon,

  • Speaker #0

    je gère.

  • Speaker #1

    Je gère bien, mais bon, voilà. Donc, on refait un dernier contrôle. J'ai ouvert à sept doigts.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Ouais. Et je lui dis, bon, allez, OK, on met la pérille. Je suis fière de moi, j'ai été jusque-là. C'est OK pour moi, je vais pas mal le vivre. J'avais pas envie d'être obstinée dans l'idée non plus, donc j'étais contente. On pose la pérille, très bien, nickel. C'est merveilleux,

  • Speaker #0

    ça me plaît.

  • Speaker #1

    Voilà, et donc je peux me reposer un petit peu aussi, parce que j'avais pas dormi depuis le samedi soir.

  • Speaker #0

    Super important, ça, de dormir pendant la pérille.

  • Speaker #1

    Voilà, donc j'ai pu me reposer un petit peu, et on arrive vers 22h et ouverte complète. J'avais une péri très peu dosée parce que je n'avais pas une grosse tension. Et puis moi, je ne voulais pas non plus quelque chose de trop dosé. Je restais dans cette optique de quand même vivre les choses. Donc, je pouvais bouger. Donc, j'ai continué à bouger le bassin, etc. Pour faire descendre le bébé. Et à 22h, elle me dit, bon, ça y est, je vous laisse une heure pour vraiment qu'il descende bien. Et on s'installe un peu avant 23h. OK. Là, on commence à s'installer. Mais vraiment, nickel. Enfin, ambiance tamisée. elle me laisse me mettre dans la position que je veux, il n'y avait que mon mari, moi, la sage-femme, et il y avait une stagiaire qui était très très très très gentille.

  • Speaker #0

    Vraiment tout petit comité, tout se passe merveilleux. Vraiment l'accouchement de mes rêves, je sentais les choses mais sans non plus souffrir. C'était parfait. Donc c'est tout, je commence à pousser. La sèche-femme n'intervient pas, elle me laisse faire. Je sens qu'il y a ça ne va pas. Je sens qu'il y a un truc qui ne fonctionne pas. J'ai l'impression de bien pousser mais que quelque chose ne va pas. La sage-femme, au bout quand même de 45 minutes, une heure, me dit, bon, ça commence à faire long, vous poussez super bien, on voit la tête, mais il y a quelque chose qui bloque.

  • Speaker #1

    45 minutes, c'est énorme !

  • Speaker #0

    Là, elle me dit, après, qu'en fait, elle pensait qu'il y avait le cordon. Et moi aussi, je sens bien, je regarde mon mari, de toute façon, je pousse et je lui fais ça. Je fais ça avec ma tête, je fais non avec ma tête, et là, il me regarde et me fait, pourquoi tu fais non ? Et je lui dis, parce qu'il y a un truc qui ne va pas. Il y a un truc qui ne va pas. Alors, le cœur du bébé, tout ça, tout allait bien. Mais je veux dire, dans mon ressenti, je sentais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Et donc, elle me dit, écoutez, là, il va falloir un petit coup de pouce. Donc, tout de suite, je la regarde, je dis, c'est quoi ? Un coup de pouce. Et elle me dit, ben, ventouse. Je dis, bon, ben, ok, ventouse. Là, pas le même délire. On m'installe pour le dos, les jambes en l'air, on allume la grande lumière. la gynéco qui arrive, l'interne parce qu'il y avait une interne ce jour-là, la puaire, tout le bazar. On n'est plus du tout, c'est plus du tout la même ambiance. Je ressens quand même une certaine inquiétude.

  • Speaker #1

    Une tension un peu qui se crée autour de ça.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Mais bon, ça ne m'inquiète pas non plus plus que ça. Je me dis, je suis de plus. Donc c'est tout, je commence à pousser. Elle installe l'avant-touche. Là, pour le coup, je sentais quand même beaucoup. c'était pas hyper agréable ils installent la ventouse la ventouse se retire tout le temps elle se déventouse elle s'enlève en fait et à chaque fois elle doit la remettre et elle repart elle demande à augmenter la pression on est au maximum on peut pas augmenter plus la pression et là on se rend compte que bébé est bloqué et là elle me dit de pousser pousser Franchement, j'ai poussé en tout pendant deux heures et demie. Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Si. Parce qu'au début de mon installation pour accoucher, j'avais même fait une petite blague à la sage-femme. J'ai dit, bon alors, il va naître le 12 ou le 13 ? Il était un peu avant 23 heures. Elle me dit, ben non, là, on s'installe, il va naître avant minuit. Ben, pas du tout. Il naît bien après minuit. Il est né à 1h45 du matin. Donc, ça faisait déjà du coup beaucoup plus que 1h45. Ça faisait beaucoup plus de deux heures.

  • Speaker #1

    Ils t'ont laissé pousser parce que son cœur battait bien ?

  • Speaker #0

    Mon cœur était... Ça allait. Alors, sur la fin, apparemment, ça n'allait plus. Mais moi, je ne m'en suis pas rendue compte. Je tournais de l'œil. Je tournais de l'œil, je n'avais plus de force. Plus du tout. Ça faisait 48 heures que je n'avais pas dormi. Je n'avais pas mangé. Enfin bref, j'étais vraiment au bout de mes forces. Et je souffrais terriblement. J'avais l'impression... d'être au Moyen-Âge et d'être dans une salle de torture où on m'écartelait. Vraiment, j'avais cette sensation-là d'être écartelée. Et je la vois pendue entre mes jambes, à tirer, tirer, tirer sur ma tête de mon bébé, mais comme une folle. Je vois que tout le monde est désemparé, mais en fait, je comprends que le bébé est trop engagé. Et donc, ils n'ont pas le choix, il faut qu'il sorte. par voie basse. Ils ne peuvent plus repartir en césarienne. La gynéco me fait comprendre à la fin de l'accouchement, d'ailleurs elle a un peu engueulé à sa chambre en disant mais qu'est-ce qui s'est passé ? Ce bébé n'aurait pas dû naître comme ça. Je comprends qu'il aurait dû naître par césarienne ou en déclenché parce qu'en fait il était beaucoup trop gros pour mon bassin. Sa tête était beaucoup trop grosse et c'est ça qui ne fonctionnait pas. Il n'y avait pas du tout le cordon en fait. C'était juste la tête. tête qui ne passait pas. Mon fils avait un périmètre crânien de 39 cm. Alors moi, quand ils m'ont dit ça, je venais d'accoucher, j'avoue que j'ai pas trop réalisé. Elle me dit « Mais madame, votre fils, il a une tête de 39 cm de diamètre. » Je suis en arrière, je dis « Oui, et donc ? » « Oui, ça veut dire quoi ? » Elle me dit « Mais madame, en 17 ans de carrière, je n'ai jamais vu ça. » Je dis « Ah bon ? » Elle me dit « Bah non, la norme, c'est quand même 34, 35. » « D'accord. » Elle dit « Bah oui, je comprends. » Ça passait pas, quoi.

  • Speaker #1

    Et ça, donc, la gynéco, elle pense que ça aurait pu se voir un petit peu avant que tu commences à pousser à te mettre en travail ?

  • Speaker #0

    En tout cas, la gynéco, alors, elle me l'a pas dit, elle nous l'a un peu fait comprendre qu'il y a eu une erreur à ce moment-là, qu'en tout cas, c'est pas de la faute de la seule femme qui était dans la salle, parce qu'elle n'a pas fait d'écho, donc elle pouvait pas savoir, mais qu'en anticipé, j'ai fait une écho le jour de mon terme, donc quatre jours avant. Ils auraient peut-être pu, à ce moment-là, anticiper la taille de la tête. Ce n'était pas normal, on va dire, dans les tailles, pour le passage. Moi, je ne suis pas très grosse. J'ai un bassin pas très large. Même si ça n'a pas forcément de lien avec le poids. Moi, en plus, j'ai une maman qui a dû accoucher par césarienne pour moi et mon frère parce que son bassin était trop petit. En plus. Et ça, je l'avais dit.

  • Speaker #1

    Dans tes antécédents ?

  • Speaker #0

    Oui, mais vu que mon bébé était censé être d'un poids standard, 3 kilos, 3 kilos, tout ça, ils ne se sont pas du tout posés de questions. Je n'ai pas fait de diabète, tout ça, donc en fait, ils ne se sont pas posés de questions. Et en fait, du coup, au bout de deux heures et demie, voire plus, moi, je tournais de l'œil complet. Je me souviens juste de mon mari qui m'a dit... J'entends mon mari dire à la gynéco, non, mais là, il faut faire quelque chose parce qu'elle n'est plus là. Et il me voyait partir, il me voyait complètement... J'avais plus de force, en fait. Et apparemment, en fait, moi, je me suis totalement dissociée de mon corps pendant cet accouchement. Moi, j'étais à la porte. Je voyais la scène d'extérieur parce que je pense que tellement c'était une souffrance intense que du coup, je me suis complètement coupée. D'ailleurs, il n'y a aucun son qui est sorti de ma bouche. C'est vrai. Je n'ai absolument pas crié. Je n'ai absolument, et oui, aucun son. Moi, je disais à mon mari, je l'ai dit après, je dis mais je ne comprends pas. Pourtant, je crie. Il n'y a personne qui a réagi, quoi. Et là, il m'a regardée et m'a dit mais il n'y a pas un son qui est sorti de ta bouche. Il n'y a pas un son qui est sorti de ta bouche. Tu n'as absolument pas dit un mot. Il dit, je savais parce que je te connais. Je savais que tu poussais parce que je connais ton visage. Mais quelqu'un qui ne te connaît pas, ça ne se voyait même pas que tu poussais. Je ne sais même pas. De toute façon, j'ai très peu de souvenirs de mon accouchement. Et donc, le bébé finit par sortir. Avec Epidur, bien sûr. Et quand je vois ce bébé, je me dis, mon Dieu. Il est énorme. Il n'était pas forcément énorme gros, mais il était très grand. Il faisait 55 centimètres.

  • Speaker #1

    Il était immense.

  • Speaker #0

    C'était énorme. Il faisait 4,1 kg. Pas du tout le bébé 3,5 kg qu'on a prévu. Quand même. Mais c'était surtout sa taille de tête qui avait vraiment bloqué. Ils me le mettent sur moi, mais moi, je suis complètement à l'ouest. Je fais la tétée de bienvenue, mais je n'ai plus du tout la notion du temps. Enfin, c'est vraiment... Je suis à l'ouest, quoi. On nous remonte en chambre, on bébaisse et tout, parce qu'il a bu beaucoup la tasse, forcément. Il est resté longtemps dans le bassin. On doit l'aspirer deux fois. On est restés, je dirais, huit jours à la mater, après mon accouchement, parce qu'en fait, moi, je ne savais plus marcher. Pas par l'épisio, mais par le bassin. En fait, mes jambes ne répondaient plus. Quand je marchais, j'avais l'impression d'être un pantin. Désarticulée complètement. Je ne savais plus du tout marcher. Je voulais absolument allaiter. Le problème, c'est que j'avais apparemment été tellement choquée de mon accouchement que ma montée de vie ne se faisait pas. Du coup, mon bébé mourait de faim. Il se déshydratait, il faisait de la température. C'était vraiment compliqué.

  • Speaker #1

    Un début compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, franchement, un début très compliqué. Après, une fois qu'on est sortis, ça allait mieux. L'allaitement avait pu se mettre en place, etc. Et en fait, arriver à la maison, là, c'est enchaîné six mois très compliqués parce que gros reflux, gros reflux. Il vomissait, il hurlait. Impossible de le poser la journée. Alors, il dormait la nuit, mais pas la journée. J'ai introduit après du lait en poudre parce que moi, je n'ai plus le coup. J'étais épuisée. Et en fait, c'était un gros mangeur. Et je n'arrivais pas à suivre son rythme niveau allaitement. Je n'avais pas assez de lait par rapport à... Alors après, je n'étais pas non plus bien accompagnée. Donc, je pense que ça, ça a joué. Mais du coup, j'ai introduit du lait en poudre. Et c'est là qu'on s'est rendu compte qu'il avait une allergie aux protéines de lait de vache. Donc, on a changé le lait. Mais tout ça, ça a pris...

  • Speaker #1

    C'est long parce que le temps que les pédiatres mettent une allergie sur des mots... Ça peut être long,

  • Speaker #0

    parce qu'il faut être ententeux déjà. C'est même pas le pédiatre qui fait ce que le problème, en fait, c'est qu'aujourd'hui, alors je pense que tous les pédiatres ne sont pas comme ça, je pense, mais le problème, c'est qu'on les écoute peu. C'est, bah madame, c'est normal, un bébé, ça régurgite. Mais madame, c'est normal, un bébé, ça pleure. Madame, c'est normal, un bébé, ça a besoin de vos bras, il veut pas être posé la journée. Moi, je leur dis, mais non, mais attendez, c'est pas normal. Moi, j'ai mes copines qui ont des enfants, j'ai jamais vu ça, en fait. Je mettais des sopalin partout chez moi sur les régurgitations, de ramasser. Je ne peux même pas m'asseoir avec lui sur moi. Il fallait que je marche continuellement pour le bercer. Il se tord de douleur jusqu'à des minuites, une heure du matin. parce qu'il a mal au ventre. Non, ce n'est pas normal. Il faut arrêter de me dire que c'est normal. Sauf qu'en fait, personne ne voulait écouter ça. Donc, j'ai fini par faire toute ma popote moi-même. J'ai cherché ce que je pouvais faire. J'ai trouvé des petits tips un peu naturaux. Et j'ai commencé du lait de riz. Et c'est là qu'on a vu la différence. Et ensuite, je suis arrivée chez une pédiatre gastro. Où là, je lui ai dit, bon, il a un reflux. J'ai déjà fait ça, ça, ça, ça, ça. Là, on est sous le lait de riz. Ça va beaucoup mieux. Donc, il a un problème de protéines de lait de vache. Pour le coup, c'est la seule d'ailleurs qui m'a dit « Ok, c'est vrai, vous avez raison, effectivement. » Donc là, elle m'a prescrit un lait. Et depuis, ce n'était plus du tout le même bébé.

  • Speaker #1

    C'est fou quand même. Et six mois. Tu as mis six mois à mettre un...

  • Speaker #0

    Il faisait beaucoup d'eczéma aussi. Ça,

  • Speaker #1

    c'est lié aussi ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors, tous les bébés allergiques n'ont pas forcément tous les symptômes. Il y a des bébés allergiques qui n'ont pas forcément d'eczéma. Mais moi, oui, il en a beaucoup sur les joues. D'ailleurs, il en a encore aujourd'hui, dès qu'il est malade, dès qu'il fait une dent, ou dès qu'il mange un peu trop de protéines de lait de vache, puisqu'on a réintroduit, là, ça va, mais dès qu'il en mange un peu trop, ça ressort au niveau de ses joues. Il y a plein de symptômes. Mais ça a été un combat assez...

  • Speaker #1

    Qui a duré six mois. Six mois, c'est long dans une nouvelle vie aussi à trois.

  • Speaker #0

    Oui, et puis du coup, un postpartum. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, c'est compliqué dans la vie de couple. Manque de sommeil et puis la fatigue qui s'accumule, les pleurs.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Si tu ne pouvais pas le poser.

  • Speaker #0

    Les journées étaient longues. J'avais très mal au dos. Puis moi, j'avais toujours très mal au bas.

  • Speaker #1

    Oui, en plus, tu as fait quoi ?

  • Speaker #0

    Mal au bas. Il y avait une ostéo qui est passée dans le service le jour de mon accouchement. Alors malheureusement... C'était que pour mon bébé. C'était déjà très bien. Elle passait quand même pour le bébé quand il y avait des accouchements compliqués, mais pas pour les mamans, c'est dommage. Moi, du coup, j'avais fait une séance d'ostéo ou deux et j'ai fait trois resserrages de bassin à Rebozo. D'ailleurs, j'ai trouvé cette pratique tellement incroyable que je m'y suis formée après. Parce que je me disais, il faudrait que toutes les femmes le fassent après l'accouchement, même si elles n'ont pas forcément de douleur d'ailleurs. Mais ça fait tellement de bien. Mais moi qui avais beaucoup de douleur, pour le coup... Ça m'a permis vraiment de me soulager. Et puis du coup, après, j'ai continué mon travail en rééducation périnée, rééducation abdo, que je continue encore pour dire de vraiment...

  • Speaker #1

    Parce qu'aujourd'hui, comment il s'appelle ce petit ?

  • Speaker #0

    Gabriel.

  • Speaker #1

    Gabriel, il a quel âge aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Il a 19 mois. Ça grandit, ça y est.

  • Speaker #1

    Oui, ça passe vite. C'est ça, oui,

  • Speaker #0

    très.

  • Speaker #1

    Et comment il se porte alors ? Tu as dit que tu as réintroduit les protéines de...

  • Speaker #0

    Versé un an, on a réintroduit. ça s'est plutôt bien passé bon là on a d'autres petits examens à faire pour vérifier tout ça mais ça va après je suis toujours assez vigilante, j'en donne pas trop je suis assez pour maintenir parce que je pense qu'il garde cette intolérance il a plus d'allergies au point où c'est pas vivable pour lui mais il est vite sensible quand même mais ça va et

  • Speaker #1

    toi au niveau pro, alors du coup il y a eu beaucoup de changements oui Depuis qu'il est arrivé ?

  • Speaker #0

    Du coup, après mon accouchement, j'étais censée reprendre le boulot à l'hôpital. J'ai accouché en juin, donc vers septembre-octobre. Et en fait, on en a discuté avec mon mari et je ne me voyais pas du tout retourner à l'hôpital. Je ne me voyais pas du tout repartir sur des postes les week-ends, déposer mon bébé à 6 heures chez la nounou. J'avais vraiment du mal à me projeter là-dedans. Et puis mon mari me dit, écoute, là, t'as fini tout de suite. toutes tes formations de réflexo, de massage, de cobido, de rebozo, tout ça, est-ce que ça ne serait pas l'occasion quand même de te lancer ? Parce qu'il me dit, si après tu reprends un rythme de vie avec le bébé ou tu retournes dans ta routine quotidienne au boulot, ça va peut-être être plus difficile après de stopper ça parce que tu prends une habitude financière, une habitude, voilà, ce qui est normal. Et du coup, on s'est dit, et mener... Une entreprise, un bébé et le boulot à côté, ce n'est pas possible. Il y a un moment où je ne vais pas tenir. Donc, on s'est dit, allez, on tente. Je quitte mon emploi à l'hôpital et je tente de lancer mon entreprise à mi-temps pour l'instant, au début, pour prendre quand même du temps avec Gabriel, parce que ça restait un de mes désirs d'avoir quand même du temps avec lui. Et puis, à côté d'ouvrir ma micro-entreprise.

  • Speaker #1

    C'est super ça. Et alors ? T'es contente ? Ça marche bien ? C'est un nouveau train de vie aussi, c'est pas facile de se lancer, de tout quitter, de se relancer dans quelque chose de nouveau ?

  • Speaker #0

    Non, c'est pas facile, c'est très stressant, parce qu'avant on se questionne pas, le salaire il arrive à la fin du mois, et puis voilà... Et puis, il faut savoir se vendre. Ça, on ne l'apprend pas. Moi, en tant qu'infirmière, je n'ai jamais eu à me vendre.

  • Speaker #1

    Tu n'as jamais eu besoin.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc là, il faut apprendre à se vendre, à se faire connaître, à ce que les gens sachent qu'on est là. Et qu'est-ce qu'on fait ?

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux leur apporter aussi ? Parce que du coup, toi, c'est vraiment autour du bien-être.

  • Speaker #0

    surtout chez la femme enceinte et après aussi en postpartum en fait souvent je dis j'accompagne toutes les femmes que ça soit oui pendant la maternité forcément avec la grossesse et le postpartum mais même des femmes plus jeunes, plus mûres qui n'ont pas d'enfants il n'y a pas forcément parce que j'ai des soins qui peuvent correspondre à chacune J'ai même de temps en temps des hommes qui viennent pour de la réflexo principalement. Mais voilà, c'est vraiment toutes les femmes pour le coup. Et j'adore ce que je fais aujourd'hui. Et je m'y retrouve complètement. Et j'adore le lien que j'ai avec mes clientes parce que moi, j'aime bien pouvoir... Je suis là un petit moment de leur histoire, je dirais. J'aime bien, on se donne des nouvelles. Je vois aussi leurs enfants grandir. Je vois leur grossesse. Je vois leur bébé. Du coup, j'adore ce côté-là d'accompagnement un peu global. Et puis, ça reste dans le bien-être. J'essaie de donner le plus de conseils que je peux, de réorienter quand il y a besoin. Je me suis formée sur le reflux aussi. Parce que c'était quand même un sujet qui me... qui m'a touchée personnellement. Je me suis dit que le problème, c'est que les médecins sont peu formés, finalement. Sur les choses qu'on peut mettre en place. J'ai déjà vu tellement de choses qui me semblent un peu aberrantes. Ils mettent des inéxiums et autres en place sans changer de lait. Je ne comprends pas. Il y a un moment, d'abord, on vient chercher à voir ce qui pose problème en fonction de ce qui, parfois, l'inéxium est nécessaire, bien entendu. Mais il n'y a pas que ça à faire. Donc voilà, du coup, je continue toujours à me former. Là, je me forme en allaitement, par exemple.

  • Speaker #1

    Super intéressant, ça aussi.

  • Speaker #0

    Oui, mais j'adore apprendre. Et puis, si ça peut continuer à me permettre d'accompagner toujours au mieux et le plus justement les femmes que je vois, c'est tout gagnant pour moi.

  • Speaker #1

    J'ai une dernière question. Est-ce que vous avez gardé une boîte de vitamines dans le tiroir ? Oui.

  • Speaker #0

    on a gardé et alors je le conseille du coup à mes clientes, parce que j'ai des clientes qui viennent me voir en désir de grossesse ou qui c'est un peu long ou qui sont en PMA et souvent je leur parle de ce traitement de vitamines parce que je leur explique un petit peu mon histoire et c'est d'ailleurs elles qui m'ont dit mais il faudrait trop que vous fassiez un podcast pour expliquer votre histoire parce que c'est quand même c'est comme ça que je me suis dit il faut que je contacte ici mais... Mais oui, on a gardé. Et oui, on aimerait avoir un deuxième enfant. Après, on est plus réaliste aujourd'hui. Et on sait que peut-être ça sera long ou pas. On ne sait pas, en fait. Je crois que là,

  • Speaker #1

    dans ton cas...

  • Speaker #0

    C'est ça. Vraiment, ça peut être tout autour. On n'a pas de... On ne sait pas. On se laisse la possibilité que ça revienne à nouveau naturellement. Et si ça n'est pas le cas, on retoquera. peut-être à la porte de l'APM. On verra ça.

  • Speaker #1

    Je vous souhaite en tout cas de réaliser tous vos projets, que ce soit sur le plan personnel, professionnel. Tu as un message à faire passer peut-être ici à celles et ceux qui vont écouter ton témoignage. C'est dur. Tu vas passer plein de messages.

  • Speaker #0

    Ne pas perdre espoir et trouver, je dirais, vos vies. Vos personnes ou vos lieux ressources. Voilà, si... Enfin, ça peut être vos amis, votre famille, mais ça peut aussi être quelqu'un extérieur. Et moi, je vois, je me rends compte maintenant, dans mon travail, il y a beaucoup de femmes qui viennent et qui viennent me lâcher quelque chose et qui viennent me parler et qui continuent à m'envoyer des messages derrière et tout ça. Et je suis contente d'être peut-être ce lieu ressource pour elles à ce moment-là. Donc, trouvez peut-être votre lieu ressource et vos personnes ressources et prenez soin de vous malgré tout. Et même si vous êtes dans un parcours difficile de PMA ou autre, il faut toujours penser à prendre soin de soi parce que psychologiquement, c'est important.

  • Speaker #1

    C'est une priorité.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Justine, pour tous tes mots et ton témoignage que tu as déposé ici.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je vais suivre tout ça de près, du coup, parce que ton instinct est super intéressant. Merci,

  • Speaker #0

    merci. C'est pour du bien-être.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Donc, merci pour tout et je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    À très vite.

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