undefined cover
undefined cover
#01 Francine Belair – Comment démarrer l’année scolaire sereinement ? cover
#01 Francine Belair – Comment démarrer l’année scolaire sereinement ? cover
Education: Mode d'emploi

#01 Francine Belair – Comment démarrer l’année scolaire sereinement ?

#01 Francine Belair – Comment démarrer l’année scolaire sereinement ?

17min |12/09/2024
Play
undefined cover
undefined cover
#01 Francine Belair – Comment démarrer l’année scolaire sereinement ? cover
#01 Francine Belair – Comment démarrer l’année scolaire sereinement ? cover
Education: Mode d'emploi

#01 Francine Belair – Comment démarrer l’année scolaire sereinement ?

#01 Francine Belair – Comment démarrer l’année scolaire sereinement ?

17min |12/09/2024
Play

Description

Dans le podcast de cette semaine, j’ai le plaisir de discuter avec Francine Belair. Son approche sur la théorie du choix m’intriguait, je voulais avoir des clés pour mieux appréhender les moments de transition ou de rentrée scolaire… qui on ne va pas se mentir sont toujours stressant pour tout le monde.

Bonne écoute !Dans le podcast de cette semaine, j’ai le plaisir de discuter avec Francine Belair. Son approche sur la théorie du choix m’intriguait, je voulais avoir des clés pour mieux appréhender les moments de transition ou de rentrée scolaire… qui on ne va pas se mentir sont toujours stressant pour tout le monde.

Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans le podcast de cette semaine, j'ai le plaisir de discuter avec mon amie Francine Bélair. Son approche sur la théorie du choix m'intriguait beaucoup et je voulais avoir des clés pour mieux appréhender les moments de transition ou de rentrée scolaire, qui, on ne va pas se mentir, sont toujours très stressants pour tout le monde. Alors, toi aussi, tu as envie de démarrer l'année zen, rejoins-nous pour ce nouvel épisode. Alors, bonjour Francine. Francine Bélair, merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation pour ce podcast. Tu vas venir nous parler de la théorie du choix, puisque c'est ton domaine de prédilection, puisque tu... Tu passes énormément de temps à promouvoir cette approche de la théorie du choix dans les écoles québécoises, puisque tu nous reçois en direct de chez toi à Montréal. Mais tu viens régulièrement aussi nous faire un petit coucou ici en Europe, en Belgique, en France, pour parler toujours de cette théorie du choix. C'est ce sujet qui va nous intéresser aujourd'hui, puisqu'on va voir un petit peu comment la théorie du choix peut nous aider aussi dans l'accompagnement des jeunes, que ce soit à l'école, mais aussi peut-être à la maison. Quelques conseils pour les parents qui nous écoutent. Alors, la théorie du choix, ça part du principe que l'individu est régi par des besoins et que le plus important, c'est celui qui n'est pas assouvi. Alors, nous, on était partis sur cette problématique de la rentrée scolaire et de se dire que la rentrée scolaire, c'est toujours un moment un petit peu compliqué pour nos jeunes. Quand ça arrive dans une nouvelle école ou qu'il y a le début de quelque chose de nouveau. Alors, quel pourrait être le besoin qui sera en souffrance selon toi et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Enfin, il y a beaucoup de choses dans le changement. On sait que le changement, peu importe ce qu'il est, apporte son lot de stress. Le stress qu'au niveau des écoles, on réalise que 50% des absences des jeunes sont liées au changement, au stress, ça va nuire à la concentration, ça affaiblit la mémoire, ça nuit aux habiletés sociales et aux jugements. Alors, il y a beaucoup, beaucoup de choses qui sont liées à ce changement-là qui se passe. Tout ce stress que vit l'élève, que vit l'enfant, probablement que c'est un des besoins ou plusieurs besoins qui ne sont plus ou moins bien satisfaits. Je ne veux certainement pas dire que le besoin n'est pas du tout satisfait, mais il se présente peut-être en danger. Quand l'alarme sonne qu'il y a un danger, qu'il y a un besoin qui risque de ne pas être satisfait, alors là, le stress s'installe et pour cet enfant-là, c'est difficile pour lui d'y faire face. Bon, on le sait. En théorie du choix, nous disons qu'il y a cinq besoins qui sont essentiels. Ils ne sont pas hiérarchisés. Il n'y en a pas un qui est plus important, sinon celui qui n'est pas bien assouvi. Alors, si c'est le besoin d'appartenance, le jeune change d'école ou entre à l'école pour la première fois de sa vie, une des premières choses qu'il va se poser comme question, c'est est-ce que je suis seule de mon groupe à changer d'école ? Est-ce que j'aurai de nouveaux amis ? Est-ce que je suis capable ? de me faire de nouveaux amis parce que très souvent les amis les ont suivis pendant un certain temps et ils n'ont pas réalisé comment ils ont fait pour avoir des amis. Et voilà, ils sont confrontés au processus de comment je vais faire pour me faire des amis. Les enseignants, les professeurs, est-ce que je vais les aimer ? Est-ce qu'ils vont m'aimer ? Les tout-petits sont bien à l'aise avec l'idée de développer une relation affectueuse avec l'enseignant. Les plus vieux le veulent. Mais il ne faut surtout pas que ça paraisse, mais ils veulent aussi cette relation. Alors, c'est le besoin d'appartenance. C'est assez clair et les parents, en général, comprennent bien cette difficulté-là. Il y a un autre besoin qu'on appelle le besoin de pouvoir. C'est un terme un peu qui m'agace et on pourrait parler de compétence à la place de pouvoir. On pourrait parler d'influence, d'impact. Mais l'élève se pose la question, dans mon ancienne école, je réussissais, j'étais assez bon dans ce nouveau milieu. Est-ce que je vais être aussi bon ? Est-ce que je vais être encore capable de réussir ? Est-ce qu'on va m'enseigner de la même façon pour que je puisse être capable de comprendre ce que l'on me dit ? Si j'ai quelque chose à dire, si j'ai des inquiétudes, est-ce qu'il y a quelqu'un qui va m'écouter ? Est-ce que j'ai un certain contrôle sur ce qui se passe autour de moi ? Est-ce qu'on va reconnaître mes compétences, tant au niveau académique, mais autre qu'académique, je suis peut-être un bon sportif. J'ai peut-être des habiletés au niveau artistique, est-ce qu'on va les reconnaître ? En quoi cet apprentissage qu'on m'oblige à faire me sera utile ? Alors tout ça, c'est des choses qui vont un petit peu déséquilibrer le jeune. Alors là, on a deux besoins susceptibles d'être un petit peu en difficulté. Et puis à la deux, trois ans encore, il y a le besoin de plaisir. Le jeune qui auparavant aimait bien rire, aimait bien s'amuser, est-ce que là, dans ce nouveau milieu, c'est acceptable de s'amuser, d'avoir des petits moments où est-ce qu'on peut faire le clown ? Des petits moments où on peut simplement rire de certaines situations. Si je n'aime pas apprendre, si pour moi l'idée d'apprendre ne me plaît pas, qu'est-ce qui va se passer ? Si je m'ennuie en classe, qu'est-ce qui va se passer ? Si c'est trop difficile pour moi, est-ce que je vais être capable d'avoir du plaisir ? Et puis on va aller sur le besoin de liberté, c'est encore la même chose. Et plus on va vers l'adolescence, plus ce besoin-là aussi... ne prend pas plus d'ampleur, mais la jeune découvre de nouvelles façons d'être libre. Alors, il va se poser des questions sur quels sont ses choix, quels sont les véritables choix, où sont les limites, est-ce qu'elles sont claires ces limites-là, est-ce qu'elles ont bien été dites et est-ce qu'elles sont bien renforcées, est-ce que les règles ont bien été renforcées par tout le monde, est-ce que je suis toujours obligée d'obéir, est-ce que les enseignants appliquent les choses tous de la même façon. Et puis finalement, un dernier besoin qui est plus physiologique, c'est celui de la sécurité. Est-ce que je vais me sentir en sécurité ? Est-ce que sur le chemin entre la maison et l'école, je vais me sentir en sécurité ? Est-ce qu'il y a du harcèlement ? Est-ce qu'il y a du harcèlement dans cette école ? Comment ça se passe ? Est-ce que les jeunes avec lesquels je ne m'entendais pas dans mon ancienne école vont également me suivre dans cette école ? Et là, qu'est-ce qui va se passer ? Est-ce que les règlements sont bien maintenus ? Est-ce qu'ils sont clairs ? Alors, le jeune a peut-être un de ses besoins dans lequel il perçoit qu'il n'est pas capable d'y répondre. Mais aussi, il y a peut-être effectivement plus qu'un besoin qui n'est pas satisfait. Donc, c'est un grand déséquilibre et on peut bien comprendre que le stress va prendre beaucoup de place. Et comme je le disais un peu plus tôt, le stress nie aux habiletés sociales, nie à notre capacité de jugement. Donc, le jeune va très souvent utiliser des comportements antérieurs pour tenter de répondre à ses besoins. Comportements qui ne sont pas toujours tout à fait adaptés et adéquats dans la nouvelle situation.

  • Speaker #0

    Donc c'est intéressant parce que la rentrée scolaire, clairement, on est d'accord, tu as donné plein d'exemples. Ces besoins sont clairement en danger et émis à l'épreuve, en tout cas dans le cadre d'une rentrée scolaire. Alors, une fois qu'on a identifié le besoin que l'enfant a pu identifier ou que les personnes qui l'entourent ont pu identifier la difficulté, le besoin qui n'est pas assouvi en tout cas, quels conseils est-ce qu'on peut donner aux parents ? Parce que je pense que les parents sont souvent très stressés aussi par ces rentrées scolaires, de se dire, d'être conscient de la difficulté que ça peut représenter pour leur enfant. Quels seraient les conseils que tu leur donnerais une fois qu'ils ont identifié le besoin qui est en difficulté ?

  • Speaker #1

    Les neurosciences ont fait un pas extraordinaire en disant aux parents qu'il était important de nommer l'émotion, d'être capable de mettre un mot sur ce que l'enfant vivait. On leur a appris très jeune à dire, Eh bien, voilà, Léa, tu es triste parce que ton ami ne veut pas jouer avec toi. Et ça, moi, je pense que c'est quelque chose d'important de nommer l'émotion. Je crois que les parents peuvent faire un pas de plus en nommant aussi le besoin qui n'est pas satisfait. Parce que, bon, tu es triste parce que... telle personne ne voulait pas jouer avec toi, mais c'est parce que tu as le goût d'avoir des amis avec toi. Donc, c'est le besoin d'appartenance. On n'est pas obligé de dire à l'enfant que c'est le besoin d'appartenance, qui n'est pas satisfait. Mais on peut quand même lui dire, c'est vrai que c'est important d'avoir des amis. Alors, est-ce que tu veux qu'on regarde ensemble comment, lorsque tu ne peux pas jouer avec telle personne, tu peux avoir aussi des amis ? Donc, on va aussi le traduire lorsque l'enfant arrive à l'adolescence en nommant avec lui non seulement l'émotion vécue, mais en lui permettant aussi de... De comprendre qu'il y a un besoin et qu'on peut trouver d'autres alternatives, d'autres comportements, d'autres moyens, d'autres stratégies pour répondre aussi à ce même besoin-là. Aider l'enfant à développer des habiletés sociales, c'est probablement, on met beaucoup de pression sur les écoles pour qu'ils doivent enseigner plein de choses. Je crois que les parents aussi, s'ils aident les enfants à développer des habiletés sociales, par exemple pour l'appartenance, comment on fait pour se faire des amis. Comment on fait pour conserver des amis ? Comment on fait pour entrer dans un dialogue avec quelqu'un d'autre ? Parce qu'on sait que si on veut être écouté, il faut faire la même chose aussi. Il faut être à l'écoute de quelqu'un d'autre. Donc, comment on donne l'image à l'autre personne qu'on est vraiment à l'écoute ? Tu vois, tu es silencieuse, tu hoches la tête, tu me regardes. Ce sont des choses que tu fais toi, Sophie, qui me permettent de sentir que je suis écoutée. Les élèves souvent ne le savent pas, les parents n'ont pas pu. Donc, installer, instaurer un moment de dialogue, expliquer comment on fait pour échanger, pour partager, ce sont des choses que les parents peuvent mettre en amont qui vont outiller l'enfant à être capable de reconnaître le besoin, mais de trouver des façons alternatives d'y répondre. Ça peut être la même chose, par exemple, au niveau du besoin de pouvoir. reconnaître ses compétences ? Où sont ses compétences ? Peut-être que c'est plus difficile pour lui les mathématiques, mais a-t-il d'autres habiletés ? Et comment il a fait pour les atteindre ces habiletés-là, pour faire prendre conscience que parfois on est frustré de ne pas réussir quelque chose, mais bon, chez nous, on aime jouer au hockey. On le sait, les Québécois, on adore le hockey. Mais le jeune qui entre sur la patinoire pour la première fois, c'est fou, hein, mais il n'est pas très bon. Il ne réussit pas à tenir sur ses patins. Après longtemps, il ne réussit pas non plus à faire un but. Alors, on lui fait prendre conscience qu'au début, il n'était pas bon. Alors, comment tu l'as fait ? Il a persévéré, il a demandé de l'aide, il a suivi des cours. Il a reconnu ses erreurs, il a cherché, il a donc développé des compétences. On va transférer ce qu'il a fait dans les moments qu'il aimait vers les moments qui, bon, on va le dire, parfois, il semble moins intéressant à l'école. Alors ça, ce sont des choses très, très, très précieuses que l'enfant doit développer à la maison. Et que si on nomme le besoin, si on nomme l'émotion, si on regarde avec lui des façons d'y répondre, il aura appris en amont qu'est-ce qu'il peut faire.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Il faut être un peu plus en équilibre.

  • Speaker #0

    Et évidemment, on a vu le regard du parent. Le regard de l'enfant, quel est le rôle que l'enfant, lui, va pouvoir... Qu'est-ce que tu conseillerais à un enfant ou à un adolescent, en tout cas, conscient effectivement qu'il y a des besoins qui ne sont pas satisfaits ? D'abord, est-ce qu'il est capable de le gérer tout seul ? Parce que tu parles beaucoup du rôle du parent quand même dans cet accompagnement, dans ce développement de nouvelles compétences aussi. Est-ce qu'il est en mesure de faire ça seul ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est difficile de le faire seul si on n'a pas appris à se questionner. Si on n'a pas appris à se poser des questions, alors qu'est-ce qui est important pour moi ? De quelle façon m'y suis-je pris jusqu'à maintenant ? Est-ce que je suis capable de jeter un regard assez objectif sur est-ce que j'ai bien fait, est-ce que j'ai moins bien fait ? Et je me dis, je pense que là encore, et je sais que je reviens encore sur le parent, mais... Vous savez, très souvent, les parents ont tendance à féliciter l'enfant très rapidement lorsqu'il a fait quelque chose de bien, lorsqu'il a atteint un objectif de tout. Tu lui diras Ah, bravo, c'est super ! Et de plus en plus, moi, j'incite les parents et les enseignants à dire Arrêtez ! Avant de dire Bravo, c'est bien, c'est extraordinaire ce que tu as fait prends le temps de lui demander Est-ce que toi, tu es satisfait ? De quelle façon tu t'y es pris pour... amener à un niveau conscient ce que l'enfant a fait. Il lui demandait alors, qu'est-ce qui a fonctionné dans ce que tu as fait ? Comment tu t'y es pris pour le faire ? Est-ce que tu as eu le goût d'abandonner ? Peut-être qu'à un moment, tu t'es dit j'ai pas le goût de faire des efforts, mais tu l'as quand même fait. Comment tu as fait pour te convaincre que ça valait la peine ? Et je me dis, si on a restauré ce questionnement, je dirais que le questionnement qui est déjà dans la tête de l'enfant, il va pouvoir aussi commencer à se reposer les mêmes questions après vivre ces inquiétudes, après se dire des peurs, après s'être dit, il y a telle ou telle chose qui m'inquiète ou telle ou telle autre chose que je n'aime pas. Mais le questionnement, il va aussi pouvoir le refaire et se dire, qu'est-ce qui me dérange dans cette situation-là ? Qu'est-ce qui fait que le fait qu'un tel ne me parle plus quand j'arrive et qu'il me tourne le dos, alors qu'est-ce que je fais ? Comment je m'y suis organisée ? Est-ce que c'est encore important pour moi, cette amitié-là ? Est-ce que j'ai fait des choses qui... On nuit et si je poursuis dans cette direction-là, est-ce que j'ai plus de chances ou moins de chances d'obtenir ce que je veux ? Et je me dis, plus il aura développé ce questionnement-là. Et ça, ça commence tout petit. On a fait très, très, très petit.

  • Speaker #0

    C'est l'aider à réguler aussi ses comportements. On est dans de la régulation claire, mais comme tu dis, il faut qu'il y ait un accompagnement. Il faut quand même que l'élève et l'enfant, en tout cas, aient appris à se poser des questions, à porter un regard critique sur la situation aussi. En identifiant les plus et les moins.

  • Speaker #1

    Exactement. Et en même temps, moi, je me dis, le parent est un modèle extraordinaire. Le parent ou l'adulte autour de lui, parce que je parle du parent, mais peut-être n'importe quel adulte, peut-être un modèle extraordinaire de faire quelque chose puis dire, je me suis trompée. Je n'ai pas réussi. Voilà, qu'est-ce que j'ai fait ? Et peut-être que j'aurais pu faire les choses différemment. Comment je vais le faire la prochaine fois ? Ou encore, est-ce que c'est si important que ça ? Remettre en question certaines choses qui nous... qui nous apparaissent comme étant Oh, c'est la fin du monde si je ne l'obtiens pas Et puis finalement, se dire Ben, je me pose la question, mais si on voit des modèles qui le font comme ça, si on voit des modèles de dialogue, si on voit des modèles de gens capables de nommer, mais pas nommer les autres, pas blâmer les autres, non pas critiquer ce que les autres font, mais se regarder soi, ben oui, on aura peut-être une population de jeunes qui vont devenir des citoyens beaucoup plus autonomes, parce que c'est ça. On veut qu'ils deviennent des citoyens autonomes, on veut qu'ils deviennent des citoyens responsables, non seulement être capables de répondre à leurs besoins, mais tenir compte des besoins des autres aussi. Et on est rendu là, c'est une belle société.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Francine pour toutes ces informations. Alors toi, tu es aussi auteur quand même, je ne l'ai pas dit au début, mais tu es auteur de nombreux ouvrages destinés aux enseignants principalement, notamment un ouvrage qui s'appelle Ma classe qualité Tu peux peut-être nous en dire un petit mot pour ceux qui veulent en savoir un petit peu plus, où tu parles, tu développes effectivement cette théorie du choix de manière un petit peu plus détaillée, évidemment.

  • Speaker #1

    En fait, il existe deux Ma classe qualité. Il y a Ma classe qualité au primaire, qui est vraiment destinée à enseigner la théorie du choix aux élèves du mois de septembre jusqu'au mois de mai. Donc, avec des activités qu'on fait en classe avec les élèves. Plusieurs écoles, en France entre autres, ont commencé à l'utiliser. Et ce que les élèves, justement la semaine dernière, on a fait un bilan dans une école de hauteur, et les élèves disaient, ma classe qualité m'a permis de me comprendre. permis de savoir qui j'étais et pourquoi j'agissais de telle ou telle façon. Alors donc, on le met en place et ma classe qualité va même un peu plus loin jusqu'à regarder faire un travail de qualité, pourquoi faire des efforts, comment on peut gérer des conflits entre des élèves, comment on peut faire la diminution du harcèlement entre nous, en pensant en termes de besoins. Ça, c'est pour le primaire et pour le secondaire, ma classe qualité au secondaire. Là, c'est beaucoup plus au niveau de prendre le temps de mieux questionner les élèves. les responsabiliser dans leur processus. Et je te donne un scoop, je suis dans l'écriture de ma classe qualité pour les enfants de 3 à 8 ans pour pouvoir permettre aux enseignants de les accompagner aussi dans ce processus-là parce qu'on peut le faire très jeune. Moi, j'ai deux filles qui ont été victimes de cette approche et je les entends maintenant qu'elles sont mamans réutiliser des choses avec leurs tout-petits pour être capables de les aider à... mieux comprendre ce dont ils ont besoin.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est chouette. Ma glace qualité, c'est publié à La Chenelière, si je ne me trompe pas. Donc, si on veut retrouver tes ouvrages, on peut parcourir leur site Internet. Je pense qu'on peut commander ton livre en ligne.

  • Speaker #1

    En Belgique, Pirouette Éditions.

  • Speaker #0

    Pirouette Éditions, oui, tout à fait. Ils seront présents d'ailleurs au Festival Out of the Books. Donc, on pourra retrouver ton ouvrage. ma classe qualité. Donc, formidable. Un tout grand merci, Francine, d'avoir pris le temps de répondre à mes questions. Et je te souhaite un très bel été. Profite pleinement de ce beau soleil et on se retrouve très bientôt, j'en suis certaine.

  • Speaker #1

    J'en espère et puis je vous souhaite du soleil aussi en Belgique.

  • Speaker #0

    S'il vous plaît. Et nous, de notre côté, on se retrouve dans 15 jours pour un nouveau podcast.

Description

Dans le podcast de cette semaine, j’ai le plaisir de discuter avec Francine Belair. Son approche sur la théorie du choix m’intriguait, je voulais avoir des clés pour mieux appréhender les moments de transition ou de rentrée scolaire… qui on ne va pas se mentir sont toujours stressant pour tout le monde.

Bonne écoute !Dans le podcast de cette semaine, j’ai le plaisir de discuter avec Francine Belair. Son approche sur la théorie du choix m’intriguait, je voulais avoir des clés pour mieux appréhender les moments de transition ou de rentrée scolaire… qui on ne va pas se mentir sont toujours stressant pour tout le monde.

Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans le podcast de cette semaine, j'ai le plaisir de discuter avec mon amie Francine Bélair. Son approche sur la théorie du choix m'intriguait beaucoup et je voulais avoir des clés pour mieux appréhender les moments de transition ou de rentrée scolaire, qui, on ne va pas se mentir, sont toujours très stressants pour tout le monde. Alors, toi aussi, tu as envie de démarrer l'année zen, rejoins-nous pour ce nouvel épisode. Alors, bonjour Francine. Francine Bélair, merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation pour ce podcast. Tu vas venir nous parler de la théorie du choix, puisque c'est ton domaine de prédilection, puisque tu... Tu passes énormément de temps à promouvoir cette approche de la théorie du choix dans les écoles québécoises, puisque tu nous reçois en direct de chez toi à Montréal. Mais tu viens régulièrement aussi nous faire un petit coucou ici en Europe, en Belgique, en France, pour parler toujours de cette théorie du choix. C'est ce sujet qui va nous intéresser aujourd'hui, puisqu'on va voir un petit peu comment la théorie du choix peut nous aider aussi dans l'accompagnement des jeunes, que ce soit à l'école, mais aussi peut-être à la maison. Quelques conseils pour les parents qui nous écoutent. Alors, la théorie du choix, ça part du principe que l'individu est régi par des besoins et que le plus important, c'est celui qui n'est pas assouvi. Alors, nous, on était partis sur cette problématique de la rentrée scolaire et de se dire que la rentrée scolaire, c'est toujours un moment un petit peu compliqué pour nos jeunes. Quand ça arrive dans une nouvelle école ou qu'il y a le début de quelque chose de nouveau. Alors, quel pourrait être le besoin qui sera en souffrance selon toi et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Enfin, il y a beaucoup de choses dans le changement. On sait que le changement, peu importe ce qu'il est, apporte son lot de stress. Le stress qu'au niveau des écoles, on réalise que 50% des absences des jeunes sont liées au changement, au stress, ça va nuire à la concentration, ça affaiblit la mémoire, ça nuit aux habiletés sociales et aux jugements. Alors, il y a beaucoup, beaucoup de choses qui sont liées à ce changement-là qui se passe. Tout ce stress que vit l'élève, que vit l'enfant, probablement que c'est un des besoins ou plusieurs besoins qui ne sont plus ou moins bien satisfaits. Je ne veux certainement pas dire que le besoin n'est pas du tout satisfait, mais il se présente peut-être en danger. Quand l'alarme sonne qu'il y a un danger, qu'il y a un besoin qui risque de ne pas être satisfait, alors là, le stress s'installe et pour cet enfant-là, c'est difficile pour lui d'y faire face. Bon, on le sait. En théorie du choix, nous disons qu'il y a cinq besoins qui sont essentiels. Ils ne sont pas hiérarchisés. Il n'y en a pas un qui est plus important, sinon celui qui n'est pas bien assouvi. Alors, si c'est le besoin d'appartenance, le jeune change d'école ou entre à l'école pour la première fois de sa vie, une des premières choses qu'il va se poser comme question, c'est est-ce que je suis seule de mon groupe à changer d'école ? Est-ce que j'aurai de nouveaux amis ? Est-ce que je suis capable ? de me faire de nouveaux amis parce que très souvent les amis les ont suivis pendant un certain temps et ils n'ont pas réalisé comment ils ont fait pour avoir des amis. Et voilà, ils sont confrontés au processus de comment je vais faire pour me faire des amis. Les enseignants, les professeurs, est-ce que je vais les aimer ? Est-ce qu'ils vont m'aimer ? Les tout-petits sont bien à l'aise avec l'idée de développer une relation affectueuse avec l'enseignant. Les plus vieux le veulent. Mais il ne faut surtout pas que ça paraisse, mais ils veulent aussi cette relation. Alors, c'est le besoin d'appartenance. C'est assez clair et les parents, en général, comprennent bien cette difficulté-là. Il y a un autre besoin qu'on appelle le besoin de pouvoir. C'est un terme un peu qui m'agace et on pourrait parler de compétence à la place de pouvoir. On pourrait parler d'influence, d'impact. Mais l'élève se pose la question, dans mon ancienne école, je réussissais, j'étais assez bon dans ce nouveau milieu. Est-ce que je vais être aussi bon ? Est-ce que je vais être encore capable de réussir ? Est-ce qu'on va m'enseigner de la même façon pour que je puisse être capable de comprendre ce que l'on me dit ? Si j'ai quelque chose à dire, si j'ai des inquiétudes, est-ce qu'il y a quelqu'un qui va m'écouter ? Est-ce que j'ai un certain contrôle sur ce qui se passe autour de moi ? Est-ce qu'on va reconnaître mes compétences, tant au niveau académique, mais autre qu'académique, je suis peut-être un bon sportif. J'ai peut-être des habiletés au niveau artistique, est-ce qu'on va les reconnaître ? En quoi cet apprentissage qu'on m'oblige à faire me sera utile ? Alors tout ça, c'est des choses qui vont un petit peu déséquilibrer le jeune. Alors là, on a deux besoins susceptibles d'être un petit peu en difficulté. Et puis à la deux, trois ans encore, il y a le besoin de plaisir. Le jeune qui auparavant aimait bien rire, aimait bien s'amuser, est-ce que là, dans ce nouveau milieu, c'est acceptable de s'amuser, d'avoir des petits moments où est-ce qu'on peut faire le clown ? Des petits moments où on peut simplement rire de certaines situations. Si je n'aime pas apprendre, si pour moi l'idée d'apprendre ne me plaît pas, qu'est-ce qui va se passer ? Si je m'ennuie en classe, qu'est-ce qui va se passer ? Si c'est trop difficile pour moi, est-ce que je vais être capable d'avoir du plaisir ? Et puis on va aller sur le besoin de liberté, c'est encore la même chose. Et plus on va vers l'adolescence, plus ce besoin-là aussi... ne prend pas plus d'ampleur, mais la jeune découvre de nouvelles façons d'être libre. Alors, il va se poser des questions sur quels sont ses choix, quels sont les véritables choix, où sont les limites, est-ce qu'elles sont claires ces limites-là, est-ce qu'elles ont bien été dites et est-ce qu'elles sont bien renforcées, est-ce que les règles ont bien été renforcées par tout le monde, est-ce que je suis toujours obligée d'obéir, est-ce que les enseignants appliquent les choses tous de la même façon. Et puis finalement, un dernier besoin qui est plus physiologique, c'est celui de la sécurité. Est-ce que je vais me sentir en sécurité ? Est-ce que sur le chemin entre la maison et l'école, je vais me sentir en sécurité ? Est-ce qu'il y a du harcèlement ? Est-ce qu'il y a du harcèlement dans cette école ? Comment ça se passe ? Est-ce que les jeunes avec lesquels je ne m'entendais pas dans mon ancienne école vont également me suivre dans cette école ? Et là, qu'est-ce qui va se passer ? Est-ce que les règlements sont bien maintenus ? Est-ce qu'ils sont clairs ? Alors, le jeune a peut-être un de ses besoins dans lequel il perçoit qu'il n'est pas capable d'y répondre. Mais aussi, il y a peut-être effectivement plus qu'un besoin qui n'est pas satisfait. Donc, c'est un grand déséquilibre et on peut bien comprendre que le stress va prendre beaucoup de place. Et comme je le disais un peu plus tôt, le stress nie aux habiletés sociales, nie à notre capacité de jugement. Donc, le jeune va très souvent utiliser des comportements antérieurs pour tenter de répondre à ses besoins. Comportements qui ne sont pas toujours tout à fait adaptés et adéquats dans la nouvelle situation.

  • Speaker #0

    Donc c'est intéressant parce que la rentrée scolaire, clairement, on est d'accord, tu as donné plein d'exemples. Ces besoins sont clairement en danger et émis à l'épreuve, en tout cas dans le cadre d'une rentrée scolaire. Alors, une fois qu'on a identifié le besoin que l'enfant a pu identifier ou que les personnes qui l'entourent ont pu identifier la difficulté, le besoin qui n'est pas assouvi en tout cas, quels conseils est-ce qu'on peut donner aux parents ? Parce que je pense que les parents sont souvent très stressés aussi par ces rentrées scolaires, de se dire, d'être conscient de la difficulté que ça peut représenter pour leur enfant. Quels seraient les conseils que tu leur donnerais une fois qu'ils ont identifié le besoin qui est en difficulté ?

  • Speaker #1

    Les neurosciences ont fait un pas extraordinaire en disant aux parents qu'il était important de nommer l'émotion, d'être capable de mettre un mot sur ce que l'enfant vivait. On leur a appris très jeune à dire, Eh bien, voilà, Léa, tu es triste parce que ton ami ne veut pas jouer avec toi. Et ça, moi, je pense que c'est quelque chose d'important de nommer l'émotion. Je crois que les parents peuvent faire un pas de plus en nommant aussi le besoin qui n'est pas satisfait. Parce que, bon, tu es triste parce que... telle personne ne voulait pas jouer avec toi, mais c'est parce que tu as le goût d'avoir des amis avec toi. Donc, c'est le besoin d'appartenance. On n'est pas obligé de dire à l'enfant que c'est le besoin d'appartenance, qui n'est pas satisfait. Mais on peut quand même lui dire, c'est vrai que c'est important d'avoir des amis. Alors, est-ce que tu veux qu'on regarde ensemble comment, lorsque tu ne peux pas jouer avec telle personne, tu peux avoir aussi des amis ? Donc, on va aussi le traduire lorsque l'enfant arrive à l'adolescence en nommant avec lui non seulement l'émotion vécue, mais en lui permettant aussi de... De comprendre qu'il y a un besoin et qu'on peut trouver d'autres alternatives, d'autres comportements, d'autres moyens, d'autres stratégies pour répondre aussi à ce même besoin-là. Aider l'enfant à développer des habiletés sociales, c'est probablement, on met beaucoup de pression sur les écoles pour qu'ils doivent enseigner plein de choses. Je crois que les parents aussi, s'ils aident les enfants à développer des habiletés sociales, par exemple pour l'appartenance, comment on fait pour se faire des amis. Comment on fait pour conserver des amis ? Comment on fait pour entrer dans un dialogue avec quelqu'un d'autre ? Parce qu'on sait que si on veut être écouté, il faut faire la même chose aussi. Il faut être à l'écoute de quelqu'un d'autre. Donc, comment on donne l'image à l'autre personne qu'on est vraiment à l'écoute ? Tu vois, tu es silencieuse, tu hoches la tête, tu me regardes. Ce sont des choses que tu fais toi, Sophie, qui me permettent de sentir que je suis écoutée. Les élèves souvent ne le savent pas, les parents n'ont pas pu. Donc, installer, instaurer un moment de dialogue, expliquer comment on fait pour échanger, pour partager, ce sont des choses que les parents peuvent mettre en amont qui vont outiller l'enfant à être capable de reconnaître le besoin, mais de trouver des façons alternatives d'y répondre. Ça peut être la même chose, par exemple, au niveau du besoin de pouvoir. reconnaître ses compétences ? Où sont ses compétences ? Peut-être que c'est plus difficile pour lui les mathématiques, mais a-t-il d'autres habiletés ? Et comment il a fait pour les atteindre ces habiletés-là, pour faire prendre conscience que parfois on est frustré de ne pas réussir quelque chose, mais bon, chez nous, on aime jouer au hockey. On le sait, les Québécois, on adore le hockey. Mais le jeune qui entre sur la patinoire pour la première fois, c'est fou, hein, mais il n'est pas très bon. Il ne réussit pas à tenir sur ses patins. Après longtemps, il ne réussit pas non plus à faire un but. Alors, on lui fait prendre conscience qu'au début, il n'était pas bon. Alors, comment tu l'as fait ? Il a persévéré, il a demandé de l'aide, il a suivi des cours. Il a reconnu ses erreurs, il a cherché, il a donc développé des compétences. On va transférer ce qu'il a fait dans les moments qu'il aimait vers les moments qui, bon, on va le dire, parfois, il semble moins intéressant à l'école. Alors ça, ce sont des choses très, très, très précieuses que l'enfant doit développer à la maison. Et que si on nomme le besoin, si on nomme l'émotion, si on regarde avec lui des façons d'y répondre, il aura appris en amont qu'est-ce qu'il peut faire.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Il faut être un peu plus en équilibre.

  • Speaker #0

    Et évidemment, on a vu le regard du parent. Le regard de l'enfant, quel est le rôle que l'enfant, lui, va pouvoir... Qu'est-ce que tu conseillerais à un enfant ou à un adolescent, en tout cas, conscient effectivement qu'il y a des besoins qui ne sont pas satisfaits ? D'abord, est-ce qu'il est capable de le gérer tout seul ? Parce que tu parles beaucoup du rôle du parent quand même dans cet accompagnement, dans ce développement de nouvelles compétences aussi. Est-ce qu'il est en mesure de faire ça seul ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est difficile de le faire seul si on n'a pas appris à se questionner. Si on n'a pas appris à se poser des questions, alors qu'est-ce qui est important pour moi ? De quelle façon m'y suis-je pris jusqu'à maintenant ? Est-ce que je suis capable de jeter un regard assez objectif sur est-ce que j'ai bien fait, est-ce que j'ai moins bien fait ? Et je me dis, je pense que là encore, et je sais que je reviens encore sur le parent, mais... Vous savez, très souvent, les parents ont tendance à féliciter l'enfant très rapidement lorsqu'il a fait quelque chose de bien, lorsqu'il a atteint un objectif de tout. Tu lui diras Ah, bravo, c'est super ! Et de plus en plus, moi, j'incite les parents et les enseignants à dire Arrêtez ! Avant de dire Bravo, c'est bien, c'est extraordinaire ce que tu as fait prends le temps de lui demander Est-ce que toi, tu es satisfait ? De quelle façon tu t'y es pris pour... amener à un niveau conscient ce que l'enfant a fait. Il lui demandait alors, qu'est-ce qui a fonctionné dans ce que tu as fait ? Comment tu t'y es pris pour le faire ? Est-ce que tu as eu le goût d'abandonner ? Peut-être qu'à un moment, tu t'es dit j'ai pas le goût de faire des efforts, mais tu l'as quand même fait. Comment tu as fait pour te convaincre que ça valait la peine ? Et je me dis, si on a restauré ce questionnement, je dirais que le questionnement qui est déjà dans la tête de l'enfant, il va pouvoir aussi commencer à se reposer les mêmes questions après vivre ces inquiétudes, après se dire des peurs, après s'être dit, il y a telle ou telle chose qui m'inquiète ou telle ou telle autre chose que je n'aime pas. Mais le questionnement, il va aussi pouvoir le refaire et se dire, qu'est-ce qui me dérange dans cette situation-là ? Qu'est-ce qui fait que le fait qu'un tel ne me parle plus quand j'arrive et qu'il me tourne le dos, alors qu'est-ce que je fais ? Comment je m'y suis organisée ? Est-ce que c'est encore important pour moi, cette amitié-là ? Est-ce que j'ai fait des choses qui... On nuit et si je poursuis dans cette direction-là, est-ce que j'ai plus de chances ou moins de chances d'obtenir ce que je veux ? Et je me dis, plus il aura développé ce questionnement-là. Et ça, ça commence tout petit. On a fait très, très, très petit.

  • Speaker #0

    C'est l'aider à réguler aussi ses comportements. On est dans de la régulation claire, mais comme tu dis, il faut qu'il y ait un accompagnement. Il faut quand même que l'élève et l'enfant, en tout cas, aient appris à se poser des questions, à porter un regard critique sur la situation aussi. En identifiant les plus et les moins.

  • Speaker #1

    Exactement. Et en même temps, moi, je me dis, le parent est un modèle extraordinaire. Le parent ou l'adulte autour de lui, parce que je parle du parent, mais peut-être n'importe quel adulte, peut-être un modèle extraordinaire de faire quelque chose puis dire, je me suis trompée. Je n'ai pas réussi. Voilà, qu'est-ce que j'ai fait ? Et peut-être que j'aurais pu faire les choses différemment. Comment je vais le faire la prochaine fois ? Ou encore, est-ce que c'est si important que ça ? Remettre en question certaines choses qui nous... qui nous apparaissent comme étant Oh, c'est la fin du monde si je ne l'obtiens pas Et puis finalement, se dire Ben, je me pose la question, mais si on voit des modèles qui le font comme ça, si on voit des modèles de dialogue, si on voit des modèles de gens capables de nommer, mais pas nommer les autres, pas blâmer les autres, non pas critiquer ce que les autres font, mais se regarder soi, ben oui, on aura peut-être une population de jeunes qui vont devenir des citoyens beaucoup plus autonomes, parce que c'est ça. On veut qu'ils deviennent des citoyens autonomes, on veut qu'ils deviennent des citoyens responsables, non seulement être capables de répondre à leurs besoins, mais tenir compte des besoins des autres aussi. Et on est rendu là, c'est une belle société.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Francine pour toutes ces informations. Alors toi, tu es aussi auteur quand même, je ne l'ai pas dit au début, mais tu es auteur de nombreux ouvrages destinés aux enseignants principalement, notamment un ouvrage qui s'appelle Ma classe qualité Tu peux peut-être nous en dire un petit mot pour ceux qui veulent en savoir un petit peu plus, où tu parles, tu développes effectivement cette théorie du choix de manière un petit peu plus détaillée, évidemment.

  • Speaker #1

    En fait, il existe deux Ma classe qualité. Il y a Ma classe qualité au primaire, qui est vraiment destinée à enseigner la théorie du choix aux élèves du mois de septembre jusqu'au mois de mai. Donc, avec des activités qu'on fait en classe avec les élèves. Plusieurs écoles, en France entre autres, ont commencé à l'utiliser. Et ce que les élèves, justement la semaine dernière, on a fait un bilan dans une école de hauteur, et les élèves disaient, ma classe qualité m'a permis de me comprendre. permis de savoir qui j'étais et pourquoi j'agissais de telle ou telle façon. Alors donc, on le met en place et ma classe qualité va même un peu plus loin jusqu'à regarder faire un travail de qualité, pourquoi faire des efforts, comment on peut gérer des conflits entre des élèves, comment on peut faire la diminution du harcèlement entre nous, en pensant en termes de besoins. Ça, c'est pour le primaire et pour le secondaire, ma classe qualité au secondaire. Là, c'est beaucoup plus au niveau de prendre le temps de mieux questionner les élèves. les responsabiliser dans leur processus. Et je te donne un scoop, je suis dans l'écriture de ma classe qualité pour les enfants de 3 à 8 ans pour pouvoir permettre aux enseignants de les accompagner aussi dans ce processus-là parce qu'on peut le faire très jeune. Moi, j'ai deux filles qui ont été victimes de cette approche et je les entends maintenant qu'elles sont mamans réutiliser des choses avec leurs tout-petits pour être capables de les aider à... mieux comprendre ce dont ils ont besoin.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est chouette. Ma glace qualité, c'est publié à La Chenelière, si je ne me trompe pas. Donc, si on veut retrouver tes ouvrages, on peut parcourir leur site Internet. Je pense qu'on peut commander ton livre en ligne.

  • Speaker #1

    En Belgique, Pirouette Éditions.

  • Speaker #0

    Pirouette Éditions, oui, tout à fait. Ils seront présents d'ailleurs au Festival Out of the Books. Donc, on pourra retrouver ton ouvrage. ma classe qualité. Donc, formidable. Un tout grand merci, Francine, d'avoir pris le temps de répondre à mes questions. Et je te souhaite un très bel été. Profite pleinement de ce beau soleil et on se retrouve très bientôt, j'en suis certaine.

  • Speaker #1

    J'en espère et puis je vous souhaite du soleil aussi en Belgique.

  • Speaker #0

    S'il vous plaît. Et nous, de notre côté, on se retrouve dans 15 jours pour un nouveau podcast.

Share

Embed

You may also like

Description

Dans le podcast de cette semaine, j’ai le plaisir de discuter avec Francine Belair. Son approche sur la théorie du choix m’intriguait, je voulais avoir des clés pour mieux appréhender les moments de transition ou de rentrée scolaire… qui on ne va pas se mentir sont toujours stressant pour tout le monde.

Bonne écoute !Dans le podcast de cette semaine, j’ai le plaisir de discuter avec Francine Belair. Son approche sur la théorie du choix m’intriguait, je voulais avoir des clés pour mieux appréhender les moments de transition ou de rentrée scolaire… qui on ne va pas se mentir sont toujours stressant pour tout le monde.

Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans le podcast de cette semaine, j'ai le plaisir de discuter avec mon amie Francine Bélair. Son approche sur la théorie du choix m'intriguait beaucoup et je voulais avoir des clés pour mieux appréhender les moments de transition ou de rentrée scolaire, qui, on ne va pas se mentir, sont toujours très stressants pour tout le monde. Alors, toi aussi, tu as envie de démarrer l'année zen, rejoins-nous pour ce nouvel épisode. Alors, bonjour Francine. Francine Bélair, merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation pour ce podcast. Tu vas venir nous parler de la théorie du choix, puisque c'est ton domaine de prédilection, puisque tu... Tu passes énormément de temps à promouvoir cette approche de la théorie du choix dans les écoles québécoises, puisque tu nous reçois en direct de chez toi à Montréal. Mais tu viens régulièrement aussi nous faire un petit coucou ici en Europe, en Belgique, en France, pour parler toujours de cette théorie du choix. C'est ce sujet qui va nous intéresser aujourd'hui, puisqu'on va voir un petit peu comment la théorie du choix peut nous aider aussi dans l'accompagnement des jeunes, que ce soit à l'école, mais aussi peut-être à la maison. Quelques conseils pour les parents qui nous écoutent. Alors, la théorie du choix, ça part du principe que l'individu est régi par des besoins et que le plus important, c'est celui qui n'est pas assouvi. Alors, nous, on était partis sur cette problématique de la rentrée scolaire et de se dire que la rentrée scolaire, c'est toujours un moment un petit peu compliqué pour nos jeunes. Quand ça arrive dans une nouvelle école ou qu'il y a le début de quelque chose de nouveau. Alors, quel pourrait être le besoin qui sera en souffrance selon toi et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Enfin, il y a beaucoup de choses dans le changement. On sait que le changement, peu importe ce qu'il est, apporte son lot de stress. Le stress qu'au niveau des écoles, on réalise que 50% des absences des jeunes sont liées au changement, au stress, ça va nuire à la concentration, ça affaiblit la mémoire, ça nuit aux habiletés sociales et aux jugements. Alors, il y a beaucoup, beaucoup de choses qui sont liées à ce changement-là qui se passe. Tout ce stress que vit l'élève, que vit l'enfant, probablement que c'est un des besoins ou plusieurs besoins qui ne sont plus ou moins bien satisfaits. Je ne veux certainement pas dire que le besoin n'est pas du tout satisfait, mais il se présente peut-être en danger. Quand l'alarme sonne qu'il y a un danger, qu'il y a un besoin qui risque de ne pas être satisfait, alors là, le stress s'installe et pour cet enfant-là, c'est difficile pour lui d'y faire face. Bon, on le sait. En théorie du choix, nous disons qu'il y a cinq besoins qui sont essentiels. Ils ne sont pas hiérarchisés. Il n'y en a pas un qui est plus important, sinon celui qui n'est pas bien assouvi. Alors, si c'est le besoin d'appartenance, le jeune change d'école ou entre à l'école pour la première fois de sa vie, une des premières choses qu'il va se poser comme question, c'est est-ce que je suis seule de mon groupe à changer d'école ? Est-ce que j'aurai de nouveaux amis ? Est-ce que je suis capable ? de me faire de nouveaux amis parce que très souvent les amis les ont suivis pendant un certain temps et ils n'ont pas réalisé comment ils ont fait pour avoir des amis. Et voilà, ils sont confrontés au processus de comment je vais faire pour me faire des amis. Les enseignants, les professeurs, est-ce que je vais les aimer ? Est-ce qu'ils vont m'aimer ? Les tout-petits sont bien à l'aise avec l'idée de développer une relation affectueuse avec l'enseignant. Les plus vieux le veulent. Mais il ne faut surtout pas que ça paraisse, mais ils veulent aussi cette relation. Alors, c'est le besoin d'appartenance. C'est assez clair et les parents, en général, comprennent bien cette difficulté-là. Il y a un autre besoin qu'on appelle le besoin de pouvoir. C'est un terme un peu qui m'agace et on pourrait parler de compétence à la place de pouvoir. On pourrait parler d'influence, d'impact. Mais l'élève se pose la question, dans mon ancienne école, je réussissais, j'étais assez bon dans ce nouveau milieu. Est-ce que je vais être aussi bon ? Est-ce que je vais être encore capable de réussir ? Est-ce qu'on va m'enseigner de la même façon pour que je puisse être capable de comprendre ce que l'on me dit ? Si j'ai quelque chose à dire, si j'ai des inquiétudes, est-ce qu'il y a quelqu'un qui va m'écouter ? Est-ce que j'ai un certain contrôle sur ce qui se passe autour de moi ? Est-ce qu'on va reconnaître mes compétences, tant au niveau académique, mais autre qu'académique, je suis peut-être un bon sportif. J'ai peut-être des habiletés au niveau artistique, est-ce qu'on va les reconnaître ? En quoi cet apprentissage qu'on m'oblige à faire me sera utile ? Alors tout ça, c'est des choses qui vont un petit peu déséquilibrer le jeune. Alors là, on a deux besoins susceptibles d'être un petit peu en difficulté. Et puis à la deux, trois ans encore, il y a le besoin de plaisir. Le jeune qui auparavant aimait bien rire, aimait bien s'amuser, est-ce que là, dans ce nouveau milieu, c'est acceptable de s'amuser, d'avoir des petits moments où est-ce qu'on peut faire le clown ? Des petits moments où on peut simplement rire de certaines situations. Si je n'aime pas apprendre, si pour moi l'idée d'apprendre ne me plaît pas, qu'est-ce qui va se passer ? Si je m'ennuie en classe, qu'est-ce qui va se passer ? Si c'est trop difficile pour moi, est-ce que je vais être capable d'avoir du plaisir ? Et puis on va aller sur le besoin de liberté, c'est encore la même chose. Et plus on va vers l'adolescence, plus ce besoin-là aussi... ne prend pas plus d'ampleur, mais la jeune découvre de nouvelles façons d'être libre. Alors, il va se poser des questions sur quels sont ses choix, quels sont les véritables choix, où sont les limites, est-ce qu'elles sont claires ces limites-là, est-ce qu'elles ont bien été dites et est-ce qu'elles sont bien renforcées, est-ce que les règles ont bien été renforcées par tout le monde, est-ce que je suis toujours obligée d'obéir, est-ce que les enseignants appliquent les choses tous de la même façon. Et puis finalement, un dernier besoin qui est plus physiologique, c'est celui de la sécurité. Est-ce que je vais me sentir en sécurité ? Est-ce que sur le chemin entre la maison et l'école, je vais me sentir en sécurité ? Est-ce qu'il y a du harcèlement ? Est-ce qu'il y a du harcèlement dans cette école ? Comment ça se passe ? Est-ce que les jeunes avec lesquels je ne m'entendais pas dans mon ancienne école vont également me suivre dans cette école ? Et là, qu'est-ce qui va se passer ? Est-ce que les règlements sont bien maintenus ? Est-ce qu'ils sont clairs ? Alors, le jeune a peut-être un de ses besoins dans lequel il perçoit qu'il n'est pas capable d'y répondre. Mais aussi, il y a peut-être effectivement plus qu'un besoin qui n'est pas satisfait. Donc, c'est un grand déséquilibre et on peut bien comprendre que le stress va prendre beaucoup de place. Et comme je le disais un peu plus tôt, le stress nie aux habiletés sociales, nie à notre capacité de jugement. Donc, le jeune va très souvent utiliser des comportements antérieurs pour tenter de répondre à ses besoins. Comportements qui ne sont pas toujours tout à fait adaptés et adéquats dans la nouvelle situation.

  • Speaker #0

    Donc c'est intéressant parce que la rentrée scolaire, clairement, on est d'accord, tu as donné plein d'exemples. Ces besoins sont clairement en danger et émis à l'épreuve, en tout cas dans le cadre d'une rentrée scolaire. Alors, une fois qu'on a identifié le besoin que l'enfant a pu identifier ou que les personnes qui l'entourent ont pu identifier la difficulté, le besoin qui n'est pas assouvi en tout cas, quels conseils est-ce qu'on peut donner aux parents ? Parce que je pense que les parents sont souvent très stressés aussi par ces rentrées scolaires, de se dire, d'être conscient de la difficulté que ça peut représenter pour leur enfant. Quels seraient les conseils que tu leur donnerais une fois qu'ils ont identifié le besoin qui est en difficulté ?

  • Speaker #1

    Les neurosciences ont fait un pas extraordinaire en disant aux parents qu'il était important de nommer l'émotion, d'être capable de mettre un mot sur ce que l'enfant vivait. On leur a appris très jeune à dire, Eh bien, voilà, Léa, tu es triste parce que ton ami ne veut pas jouer avec toi. Et ça, moi, je pense que c'est quelque chose d'important de nommer l'émotion. Je crois que les parents peuvent faire un pas de plus en nommant aussi le besoin qui n'est pas satisfait. Parce que, bon, tu es triste parce que... telle personne ne voulait pas jouer avec toi, mais c'est parce que tu as le goût d'avoir des amis avec toi. Donc, c'est le besoin d'appartenance. On n'est pas obligé de dire à l'enfant que c'est le besoin d'appartenance, qui n'est pas satisfait. Mais on peut quand même lui dire, c'est vrai que c'est important d'avoir des amis. Alors, est-ce que tu veux qu'on regarde ensemble comment, lorsque tu ne peux pas jouer avec telle personne, tu peux avoir aussi des amis ? Donc, on va aussi le traduire lorsque l'enfant arrive à l'adolescence en nommant avec lui non seulement l'émotion vécue, mais en lui permettant aussi de... De comprendre qu'il y a un besoin et qu'on peut trouver d'autres alternatives, d'autres comportements, d'autres moyens, d'autres stratégies pour répondre aussi à ce même besoin-là. Aider l'enfant à développer des habiletés sociales, c'est probablement, on met beaucoup de pression sur les écoles pour qu'ils doivent enseigner plein de choses. Je crois que les parents aussi, s'ils aident les enfants à développer des habiletés sociales, par exemple pour l'appartenance, comment on fait pour se faire des amis. Comment on fait pour conserver des amis ? Comment on fait pour entrer dans un dialogue avec quelqu'un d'autre ? Parce qu'on sait que si on veut être écouté, il faut faire la même chose aussi. Il faut être à l'écoute de quelqu'un d'autre. Donc, comment on donne l'image à l'autre personne qu'on est vraiment à l'écoute ? Tu vois, tu es silencieuse, tu hoches la tête, tu me regardes. Ce sont des choses que tu fais toi, Sophie, qui me permettent de sentir que je suis écoutée. Les élèves souvent ne le savent pas, les parents n'ont pas pu. Donc, installer, instaurer un moment de dialogue, expliquer comment on fait pour échanger, pour partager, ce sont des choses que les parents peuvent mettre en amont qui vont outiller l'enfant à être capable de reconnaître le besoin, mais de trouver des façons alternatives d'y répondre. Ça peut être la même chose, par exemple, au niveau du besoin de pouvoir. reconnaître ses compétences ? Où sont ses compétences ? Peut-être que c'est plus difficile pour lui les mathématiques, mais a-t-il d'autres habiletés ? Et comment il a fait pour les atteindre ces habiletés-là, pour faire prendre conscience que parfois on est frustré de ne pas réussir quelque chose, mais bon, chez nous, on aime jouer au hockey. On le sait, les Québécois, on adore le hockey. Mais le jeune qui entre sur la patinoire pour la première fois, c'est fou, hein, mais il n'est pas très bon. Il ne réussit pas à tenir sur ses patins. Après longtemps, il ne réussit pas non plus à faire un but. Alors, on lui fait prendre conscience qu'au début, il n'était pas bon. Alors, comment tu l'as fait ? Il a persévéré, il a demandé de l'aide, il a suivi des cours. Il a reconnu ses erreurs, il a cherché, il a donc développé des compétences. On va transférer ce qu'il a fait dans les moments qu'il aimait vers les moments qui, bon, on va le dire, parfois, il semble moins intéressant à l'école. Alors ça, ce sont des choses très, très, très précieuses que l'enfant doit développer à la maison. Et que si on nomme le besoin, si on nomme l'émotion, si on regarde avec lui des façons d'y répondre, il aura appris en amont qu'est-ce qu'il peut faire.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Il faut être un peu plus en équilibre.

  • Speaker #0

    Et évidemment, on a vu le regard du parent. Le regard de l'enfant, quel est le rôle que l'enfant, lui, va pouvoir... Qu'est-ce que tu conseillerais à un enfant ou à un adolescent, en tout cas, conscient effectivement qu'il y a des besoins qui ne sont pas satisfaits ? D'abord, est-ce qu'il est capable de le gérer tout seul ? Parce que tu parles beaucoup du rôle du parent quand même dans cet accompagnement, dans ce développement de nouvelles compétences aussi. Est-ce qu'il est en mesure de faire ça seul ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est difficile de le faire seul si on n'a pas appris à se questionner. Si on n'a pas appris à se poser des questions, alors qu'est-ce qui est important pour moi ? De quelle façon m'y suis-je pris jusqu'à maintenant ? Est-ce que je suis capable de jeter un regard assez objectif sur est-ce que j'ai bien fait, est-ce que j'ai moins bien fait ? Et je me dis, je pense que là encore, et je sais que je reviens encore sur le parent, mais... Vous savez, très souvent, les parents ont tendance à féliciter l'enfant très rapidement lorsqu'il a fait quelque chose de bien, lorsqu'il a atteint un objectif de tout. Tu lui diras Ah, bravo, c'est super ! Et de plus en plus, moi, j'incite les parents et les enseignants à dire Arrêtez ! Avant de dire Bravo, c'est bien, c'est extraordinaire ce que tu as fait prends le temps de lui demander Est-ce que toi, tu es satisfait ? De quelle façon tu t'y es pris pour... amener à un niveau conscient ce que l'enfant a fait. Il lui demandait alors, qu'est-ce qui a fonctionné dans ce que tu as fait ? Comment tu t'y es pris pour le faire ? Est-ce que tu as eu le goût d'abandonner ? Peut-être qu'à un moment, tu t'es dit j'ai pas le goût de faire des efforts, mais tu l'as quand même fait. Comment tu as fait pour te convaincre que ça valait la peine ? Et je me dis, si on a restauré ce questionnement, je dirais que le questionnement qui est déjà dans la tête de l'enfant, il va pouvoir aussi commencer à se reposer les mêmes questions après vivre ces inquiétudes, après se dire des peurs, après s'être dit, il y a telle ou telle chose qui m'inquiète ou telle ou telle autre chose que je n'aime pas. Mais le questionnement, il va aussi pouvoir le refaire et se dire, qu'est-ce qui me dérange dans cette situation-là ? Qu'est-ce qui fait que le fait qu'un tel ne me parle plus quand j'arrive et qu'il me tourne le dos, alors qu'est-ce que je fais ? Comment je m'y suis organisée ? Est-ce que c'est encore important pour moi, cette amitié-là ? Est-ce que j'ai fait des choses qui... On nuit et si je poursuis dans cette direction-là, est-ce que j'ai plus de chances ou moins de chances d'obtenir ce que je veux ? Et je me dis, plus il aura développé ce questionnement-là. Et ça, ça commence tout petit. On a fait très, très, très petit.

  • Speaker #0

    C'est l'aider à réguler aussi ses comportements. On est dans de la régulation claire, mais comme tu dis, il faut qu'il y ait un accompagnement. Il faut quand même que l'élève et l'enfant, en tout cas, aient appris à se poser des questions, à porter un regard critique sur la situation aussi. En identifiant les plus et les moins.

  • Speaker #1

    Exactement. Et en même temps, moi, je me dis, le parent est un modèle extraordinaire. Le parent ou l'adulte autour de lui, parce que je parle du parent, mais peut-être n'importe quel adulte, peut-être un modèle extraordinaire de faire quelque chose puis dire, je me suis trompée. Je n'ai pas réussi. Voilà, qu'est-ce que j'ai fait ? Et peut-être que j'aurais pu faire les choses différemment. Comment je vais le faire la prochaine fois ? Ou encore, est-ce que c'est si important que ça ? Remettre en question certaines choses qui nous... qui nous apparaissent comme étant Oh, c'est la fin du monde si je ne l'obtiens pas Et puis finalement, se dire Ben, je me pose la question, mais si on voit des modèles qui le font comme ça, si on voit des modèles de dialogue, si on voit des modèles de gens capables de nommer, mais pas nommer les autres, pas blâmer les autres, non pas critiquer ce que les autres font, mais se regarder soi, ben oui, on aura peut-être une population de jeunes qui vont devenir des citoyens beaucoup plus autonomes, parce que c'est ça. On veut qu'ils deviennent des citoyens autonomes, on veut qu'ils deviennent des citoyens responsables, non seulement être capables de répondre à leurs besoins, mais tenir compte des besoins des autres aussi. Et on est rendu là, c'est une belle société.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Francine pour toutes ces informations. Alors toi, tu es aussi auteur quand même, je ne l'ai pas dit au début, mais tu es auteur de nombreux ouvrages destinés aux enseignants principalement, notamment un ouvrage qui s'appelle Ma classe qualité Tu peux peut-être nous en dire un petit mot pour ceux qui veulent en savoir un petit peu plus, où tu parles, tu développes effectivement cette théorie du choix de manière un petit peu plus détaillée, évidemment.

  • Speaker #1

    En fait, il existe deux Ma classe qualité. Il y a Ma classe qualité au primaire, qui est vraiment destinée à enseigner la théorie du choix aux élèves du mois de septembre jusqu'au mois de mai. Donc, avec des activités qu'on fait en classe avec les élèves. Plusieurs écoles, en France entre autres, ont commencé à l'utiliser. Et ce que les élèves, justement la semaine dernière, on a fait un bilan dans une école de hauteur, et les élèves disaient, ma classe qualité m'a permis de me comprendre. permis de savoir qui j'étais et pourquoi j'agissais de telle ou telle façon. Alors donc, on le met en place et ma classe qualité va même un peu plus loin jusqu'à regarder faire un travail de qualité, pourquoi faire des efforts, comment on peut gérer des conflits entre des élèves, comment on peut faire la diminution du harcèlement entre nous, en pensant en termes de besoins. Ça, c'est pour le primaire et pour le secondaire, ma classe qualité au secondaire. Là, c'est beaucoup plus au niveau de prendre le temps de mieux questionner les élèves. les responsabiliser dans leur processus. Et je te donne un scoop, je suis dans l'écriture de ma classe qualité pour les enfants de 3 à 8 ans pour pouvoir permettre aux enseignants de les accompagner aussi dans ce processus-là parce qu'on peut le faire très jeune. Moi, j'ai deux filles qui ont été victimes de cette approche et je les entends maintenant qu'elles sont mamans réutiliser des choses avec leurs tout-petits pour être capables de les aider à... mieux comprendre ce dont ils ont besoin.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est chouette. Ma glace qualité, c'est publié à La Chenelière, si je ne me trompe pas. Donc, si on veut retrouver tes ouvrages, on peut parcourir leur site Internet. Je pense qu'on peut commander ton livre en ligne.

  • Speaker #1

    En Belgique, Pirouette Éditions.

  • Speaker #0

    Pirouette Éditions, oui, tout à fait. Ils seront présents d'ailleurs au Festival Out of the Books. Donc, on pourra retrouver ton ouvrage. ma classe qualité. Donc, formidable. Un tout grand merci, Francine, d'avoir pris le temps de répondre à mes questions. Et je te souhaite un très bel été. Profite pleinement de ce beau soleil et on se retrouve très bientôt, j'en suis certaine.

  • Speaker #1

    J'en espère et puis je vous souhaite du soleil aussi en Belgique.

  • Speaker #0

    S'il vous plaît. Et nous, de notre côté, on se retrouve dans 15 jours pour un nouveau podcast.

Description

Dans le podcast de cette semaine, j’ai le plaisir de discuter avec Francine Belair. Son approche sur la théorie du choix m’intriguait, je voulais avoir des clés pour mieux appréhender les moments de transition ou de rentrée scolaire… qui on ne va pas se mentir sont toujours stressant pour tout le monde.

Bonne écoute !Dans le podcast de cette semaine, j’ai le plaisir de discuter avec Francine Belair. Son approche sur la théorie du choix m’intriguait, je voulais avoir des clés pour mieux appréhender les moments de transition ou de rentrée scolaire… qui on ne va pas se mentir sont toujours stressant pour tout le monde.

Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans le podcast de cette semaine, j'ai le plaisir de discuter avec mon amie Francine Bélair. Son approche sur la théorie du choix m'intriguait beaucoup et je voulais avoir des clés pour mieux appréhender les moments de transition ou de rentrée scolaire, qui, on ne va pas se mentir, sont toujours très stressants pour tout le monde. Alors, toi aussi, tu as envie de démarrer l'année zen, rejoins-nous pour ce nouvel épisode. Alors, bonjour Francine. Francine Bélair, merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation pour ce podcast. Tu vas venir nous parler de la théorie du choix, puisque c'est ton domaine de prédilection, puisque tu... Tu passes énormément de temps à promouvoir cette approche de la théorie du choix dans les écoles québécoises, puisque tu nous reçois en direct de chez toi à Montréal. Mais tu viens régulièrement aussi nous faire un petit coucou ici en Europe, en Belgique, en France, pour parler toujours de cette théorie du choix. C'est ce sujet qui va nous intéresser aujourd'hui, puisqu'on va voir un petit peu comment la théorie du choix peut nous aider aussi dans l'accompagnement des jeunes, que ce soit à l'école, mais aussi peut-être à la maison. Quelques conseils pour les parents qui nous écoutent. Alors, la théorie du choix, ça part du principe que l'individu est régi par des besoins et que le plus important, c'est celui qui n'est pas assouvi. Alors, nous, on était partis sur cette problématique de la rentrée scolaire et de se dire que la rentrée scolaire, c'est toujours un moment un petit peu compliqué pour nos jeunes. Quand ça arrive dans une nouvelle école ou qu'il y a le début de quelque chose de nouveau. Alors, quel pourrait être le besoin qui sera en souffrance selon toi et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Enfin, il y a beaucoup de choses dans le changement. On sait que le changement, peu importe ce qu'il est, apporte son lot de stress. Le stress qu'au niveau des écoles, on réalise que 50% des absences des jeunes sont liées au changement, au stress, ça va nuire à la concentration, ça affaiblit la mémoire, ça nuit aux habiletés sociales et aux jugements. Alors, il y a beaucoup, beaucoup de choses qui sont liées à ce changement-là qui se passe. Tout ce stress que vit l'élève, que vit l'enfant, probablement que c'est un des besoins ou plusieurs besoins qui ne sont plus ou moins bien satisfaits. Je ne veux certainement pas dire que le besoin n'est pas du tout satisfait, mais il se présente peut-être en danger. Quand l'alarme sonne qu'il y a un danger, qu'il y a un besoin qui risque de ne pas être satisfait, alors là, le stress s'installe et pour cet enfant-là, c'est difficile pour lui d'y faire face. Bon, on le sait. En théorie du choix, nous disons qu'il y a cinq besoins qui sont essentiels. Ils ne sont pas hiérarchisés. Il n'y en a pas un qui est plus important, sinon celui qui n'est pas bien assouvi. Alors, si c'est le besoin d'appartenance, le jeune change d'école ou entre à l'école pour la première fois de sa vie, une des premières choses qu'il va se poser comme question, c'est est-ce que je suis seule de mon groupe à changer d'école ? Est-ce que j'aurai de nouveaux amis ? Est-ce que je suis capable ? de me faire de nouveaux amis parce que très souvent les amis les ont suivis pendant un certain temps et ils n'ont pas réalisé comment ils ont fait pour avoir des amis. Et voilà, ils sont confrontés au processus de comment je vais faire pour me faire des amis. Les enseignants, les professeurs, est-ce que je vais les aimer ? Est-ce qu'ils vont m'aimer ? Les tout-petits sont bien à l'aise avec l'idée de développer une relation affectueuse avec l'enseignant. Les plus vieux le veulent. Mais il ne faut surtout pas que ça paraisse, mais ils veulent aussi cette relation. Alors, c'est le besoin d'appartenance. C'est assez clair et les parents, en général, comprennent bien cette difficulté-là. Il y a un autre besoin qu'on appelle le besoin de pouvoir. C'est un terme un peu qui m'agace et on pourrait parler de compétence à la place de pouvoir. On pourrait parler d'influence, d'impact. Mais l'élève se pose la question, dans mon ancienne école, je réussissais, j'étais assez bon dans ce nouveau milieu. Est-ce que je vais être aussi bon ? Est-ce que je vais être encore capable de réussir ? Est-ce qu'on va m'enseigner de la même façon pour que je puisse être capable de comprendre ce que l'on me dit ? Si j'ai quelque chose à dire, si j'ai des inquiétudes, est-ce qu'il y a quelqu'un qui va m'écouter ? Est-ce que j'ai un certain contrôle sur ce qui se passe autour de moi ? Est-ce qu'on va reconnaître mes compétences, tant au niveau académique, mais autre qu'académique, je suis peut-être un bon sportif. J'ai peut-être des habiletés au niveau artistique, est-ce qu'on va les reconnaître ? En quoi cet apprentissage qu'on m'oblige à faire me sera utile ? Alors tout ça, c'est des choses qui vont un petit peu déséquilibrer le jeune. Alors là, on a deux besoins susceptibles d'être un petit peu en difficulté. Et puis à la deux, trois ans encore, il y a le besoin de plaisir. Le jeune qui auparavant aimait bien rire, aimait bien s'amuser, est-ce que là, dans ce nouveau milieu, c'est acceptable de s'amuser, d'avoir des petits moments où est-ce qu'on peut faire le clown ? Des petits moments où on peut simplement rire de certaines situations. Si je n'aime pas apprendre, si pour moi l'idée d'apprendre ne me plaît pas, qu'est-ce qui va se passer ? Si je m'ennuie en classe, qu'est-ce qui va se passer ? Si c'est trop difficile pour moi, est-ce que je vais être capable d'avoir du plaisir ? Et puis on va aller sur le besoin de liberté, c'est encore la même chose. Et plus on va vers l'adolescence, plus ce besoin-là aussi... ne prend pas plus d'ampleur, mais la jeune découvre de nouvelles façons d'être libre. Alors, il va se poser des questions sur quels sont ses choix, quels sont les véritables choix, où sont les limites, est-ce qu'elles sont claires ces limites-là, est-ce qu'elles ont bien été dites et est-ce qu'elles sont bien renforcées, est-ce que les règles ont bien été renforcées par tout le monde, est-ce que je suis toujours obligée d'obéir, est-ce que les enseignants appliquent les choses tous de la même façon. Et puis finalement, un dernier besoin qui est plus physiologique, c'est celui de la sécurité. Est-ce que je vais me sentir en sécurité ? Est-ce que sur le chemin entre la maison et l'école, je vais me sentir en sécurité ? Est-ce qu'il y a du harcèlement ? Est-ce qu'il y a du harcèlement dans cette école ? Comment ça se passe ? Est-ce que les jeunes avec lesquels je ne m'entendais pas dans mon ancienne école vont également me suivre dans cette école ? Et là, qu'est-ce qui va se passer ? Est-ce que les règlements sont bien maintenus ? Est-ce qu'ils sont clairs ? Alors, le jeune a peut-être un de ses besoins dans lequel il perçoit qu'il n'est pas capable d'y répondre. Mais aussi, il y a peut-être effectivement plus qu'un besoin qui n'est pas satisfait. Donc, c'est un grand déséquilibre et on peut bien comprendre que le stress va prendre beaucoup de place. Et comme je le disais un peu plus tôt, le stress nie aux habiletés sociales, nie à notre capacité de jugement. Donc, le jeune va très souvent utiliser des comportements antérieurs pour tenter de répondre à ses besoins. Comportements qui ne sont pas toujours tout à fait adaptés et adéquats dans la nouvelle situation.

  • Speaker #0

    Donc c'est intéressant parce que la rentrée scolaire, clairement, on est d'accord, tu as donné plein d'exemples. Ces besoins sont clairement en danger et émis à l'épreuve, en tout cas dans le cadre d'une rentrée scolaire. Alors, une fois qu'on a identifié le besoin que l'enfant a pu identifier ou que les personnes qui l'entourent ont pu identifier la difficulté, le besoin qui n'est pas assouvi en tout cas, quels conseils est-ce qu'on peut donner aux parents ? Parce que je pense que les parents sont souvent très stressés aussi par ces rentrées scolaires, de se dire, d'être conscient de la difficulté que ça peut représenter pour leur enfant. Quels seraient les conseils que tu leur donnerais une fois qu'ils ont identifié le besoin qui est en difficulté ?

  • Speaker #1

    Les neurosciences ont fait un pas extraordinaire en disant aux parents qu'il était important de nommer l'émotion, d'être capable de mettre un mot sur ce que l'enfant vivait. On leur a appris très jeune à dire, Eh bien, voilà, Léa, tu es triste parce que ton ami ne veut pas jouer avec toi. Et ça, moi, je pense que c'est quelque chose d'important de nommer l'émotion. Je crois que les parents peuvent faire un pas de plus en nommant aussi le besoin qui n'est pas satisfait. Parce que, bon, tu es triste parce que... telle personne ne voulait pas jouer avec toi, mais c'est parce que tu as le goût d'avoir des amis avec toi. Donc, c'est le besoin d'appartenance. On n'est pas obligé de dire à l'enfant que c'est le besoin d'appartenance, qui n'est pas satisfait. Mais on peut quand même lui dire, c'est vrai que c'est important d'avoir des amis. Alors, est-ce que tu veux qu'on regarde ensemble comment, lorsque tu ne peux pas jouer avec telle personne, tu peux avoir aussi des amis ? Donc, on va aussi le traduire lorsque l'enfant arrive à l'adolescence en nommant avec lui non seulement l'émotion vécue, mais en lui permettant aussi de... De comprendre qu'il y a un besoin et qu'on peut trouver d'autres alternatives, d'autres comportements, d'autres moyens, d'autres stratégies pour répondre aussi à ce même besoin-là. Aider l'enfant à développer des habiletés sociales, c'est probablement, on met beaucoup de pression sur les écoles pour qu'ils doivent enseigner plein de choses. Je crois que les parents aussi, s'ils aident les enfants à développer des habiletés sociales, par exemple pour l'appartenance, comment on fait pour se faire des amis. Comment on fait pour conserver des amis ? Comment on fait pour entrer dans un dialogue avec quelqu'un d'autre ? Parce qu'on sait que si on veut être écouté, il faut faire la même chose aussi. Il faut être à l'écoute de quelqu'un d'autre. Donc, comment on donne l'image à l'autre personne qu'on est vraiment à l'écoute ? Tu vois, tu es silencieuse, tu hoches la tête, tu me regardes. Ce sont des choses que tu fais toi, Sophie, qui me permettent de sentir que je suis écoutée. Les élèves souvent ne le savent pas, les parents n'ont pas pu. Donc, installer, instaurer un moment de dialogue, expliquer comment on fait pour échanger, pour partager, ce sont des choses que les parents peuvent mettre en amont qui vont outiller l'enfant à être capable de reconnaître le besoin, mais de trouver des façons alternatives d'y répondre. Ça peut être la même chose, par exemple, au niveau du besoin de pouvoir. reconnaître ses compétences ? Où sont ses compétences ? Peut-être que c'est plus difficile pour lui les mathématiques, mais a-t-il d'autres habiletés ? Et comment il a fait pour les atteindre ces habiletés-là, pour faire prendre conscience que parfois on est frustré de ne pas réussir quelque chose, mais bon, chez nous, on aime jouer au hockey. On le sait, les Québécois, on adore le hockey. Mais le jeune qui entre sur la patinoire pour la première fois, c'est fou, hein, mais il n'est pas très bon. Il ne réussit pas à tenir sur ses patins. Après longtemps, il ne réussit pas non plus à faire un but. Alors, on lui fait prendre conscience qu'au début, il n'était pas bon. Alors, comment tu l'as fait ? Il a persévéré, il a demandé de l'aide, il a suivi des cours. Il a reconnu ses erreurs, il a cherché, il a donc développé des compétences. On va transférer ce qu'il a fait dans les moments qu'il aimait vers les moments qui, bon, on va le dire, parfois, il semble moins intéressant à l'école. Alors ça, ce sont des choses très, très, très précieuses que l'enfant doit développer à la maison. Et que si on nomme le besoin, si on nomme l'émotion, si on regarde avec lui des façons d'y répondre, il aura appris en amont qu'est-ce qu'il peut faire.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Il faut être un peu plus en équilibre.

  • Speaker #0

    Et évidemment, on a vu le regard du parent. Le regard de l'enfant, quel est le rôle que l'enfant, lui, va pouvoir... Qu'est-ce que tu conseillerais à un enfant ou à un adolescent, en tout cas, conscient effectivement qu'il y a des besoins qui ne sont pas satisfaits ? D'abord, est-ce qu'il est capable de le gérer tout seul ? Parce que tu parles beaucoup du rôle du parent quand même dans cet accompagnement, dans ce développement de nouvelles compétences aussi. Est-ce qu'il est en mesure de faire ça seul ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est difficile de le faire seul si on n'a pas appris à se questionner. Si on n'a pas appris à se poser des questions, alors qu'est-ce qui est important pour moi ? De quelle façon m'y suis-je pris jusqu'à maintenant ? Est-ce que je suis capable de jeter un regard assez objectif sur est-ce que j'ai bien fait, est-ce que j'ai moins bien fait ? Et je me dis, je pense que là encore, et je sais que je reviens encore sur le parent, mais... Vous savez, très souvent, les parents ont tendance à féliciter l'enfant très rapidement lorsqu'il a fait quelque chose de bien, lorsqu'il a atteint un objectif de tout. Tu lui diras Ah, bravo, c'est super ! Et de plus en plus, moi, j'incite les parents et les enseignants à dire Arrêtez ! Avant de dire Bravo, c'est bien, c'est extraordinaire ce que tu as fait prends le temps de lui demander Est-ce que toi, tu es satisfait ? De quelle façon tu t'y es pris pour... amener à un niveau conscient ce que l'enfant a fait. Il lui demandait alors, qu'est-ce qui a fonctionné dans ce que tu as fait ? Comment tu t'y es pris pour le faire ? Est-ce que tu as eu le goût d'abandonner ? Peut-être qu'à un moment, tu t'es dit j'ai pas le goût de faire des efforts, mais tu l'as quand même fait. Comment tu as fait pour te convaincre que ça valait la peine ? Et je me dis, si on a restauré ce questionnement, je dirais que le questionnement qui est déjà dans la tête de l'enfant, il va pouvoir aussi commencer à se reposer les mêmes questions après vivre ces inquiétudes, après se dire des peurs, après s'être dit, il y a telle ou telle chose qui m'inquiète ou telle ou telle autre chose que je n'aime pas. Mais le questionnement, il va aussi pouvoir le refaire et se dire, qu'est-ce qui me dérange dans cette situation-là ? Qu'est-ce qui fait que le fait qu'un tel ne me parle plus quand j'arrive et qu'il me tourne le dos, alors qu'est-ce que je fais ? Comment je m'y suis organisée ? Est-ce que c'est encore important pour moi, cette amitié-là ? Est-ce que j'ai fait des choses qui... On nuit et si je poursuis dans cette direction-là, est-ce que j'ai plus de chances ou moins de chances d'obtenir ce que je veux ? Et je me dis, plus il aura développé ce questionnement-là. Et ça, ça commence tout petit. On a fait très, très, très petit.

  • Speaker #0

    C'est l'aider à réguler aussi ses comportements. On est dans de la régulation claire, mais comme tu dis, il faut qu'il y ait un accompagnement. Il faut quand même que l'élève et l'enfant, en tout cas, aient appris à se poser des questions, à porter un regard critique sur la situation aussi. En identifiant les plus et les moins.

  • Speaker #1

    Exactement. Et en même temps, moi, je me dis, le parent est un modèle extraordinaire. Le parent ou l'adulte autour de lui, parce que je parle du parent, mais peut-être n'importe quel adulte, peut-être un modèle extraordinaire de faire quelque chose puis dire, je me suis trompée. Je n'ai pas réussi. Voilà, qu'est-ce que j'ai fait ? Et peut-être que j'aurais pu faire les choses différemment. Comment je vais le faire la prochaine fois ? Ou encore, est-ce que c'est si important que ça ? Remettre en question certaines choses qui nous... qui nous apparaissent comme étant Oh, c'est la fin du monde si je ne l'obtiens pas Et puis finalement, se dire Ben, je me pose la question, mais si on voit des modèles qui le font comme ça, si on voit des modèles de dialogue, si on voit des modèles de gens capables de nommer, mais pas nommer les autres, pas blâmer les autres, non pas critiquer ce que les autres font, mais se regarder soi, ben oui, on aura peut-être une population de jeunes qui vont devenir des citoyens beaucoup plus autonomes, parce que c'est ça. On veut qu'ils deviennent des citoyens autonomes, on veut qu'ils deviennent des citoyens responsables, non seulement être capables de répondre à leurs besoins, mais tenir compte des besoins des autres aussi. Et on est rendu là, c'est une belle société.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Francine pour toutes ces informations. Alors toi, tu es aussi auteur quand même, je ne l'ai pas dit au début, mais tu es auteur de nombreux ouvrages destinés aux enseignants principalement, notamment un ouvrage qui s'appelle Ma classe qualité Tu peux peut-être nous en dire un petit mot pour ceux qui veulent en savoir un petit peu plus, où tu parles, tu développes effectivement cette théorie du choix de manière un petit peu plus détaillée, évidemment.

  • Speaker #1

    En fait, il existe deux Ma classe qualité. Il y a Ma classe qualité au primaire, qui est vraiment destinée à enseigner la théorie du choix aux élèves du mois de septembre jusqu'au mois de mai. Donc, avec des activités qu'on fait en classe avec les élèves. Plusieurs écoles, en France entre autres, ont commencé à l'utiliser. Et ce que les élèves, justement la semaine dernière, on a fait un bilan dans une école de hauteur, et les élèves disaient, ma classe qualité m'a permis de me comprendre. permis de savoir qui j'étais et pourquoi j'agissais de telle ou telle façon. Alors donc, on le met en place et ma classe qualité va même un peu plus loin jusqu'à regarder faire un travail de qualité, pourquoi faire des efforts, comment on peut gérer des conflits entre des élèves, comment on peut faire la diminution du harcèlement entre nous, en pensant en termes de besoins. Ça, c'est pour le primaire et pour le secondaire, ma classe qualité au secondaire. Là, c'est beaucoup plus au niveau de prendre le temps de mieux questionner les élèves. les responsabiliser dans leur processus. Et je te donne un scoop, je suis dans l'écriture de ma classe qualité pour les enfants de 3 à 8 ans pour pouvoir permettre aux enseignants de les accompagner aussi dans ce processus-là parce qu'on peut le faire très jeune. Moi, j'ai deux filles qui ont été victimes de cette approche et je les entends maintenant qu'elles sont mamans réutiliser des choses avec leurs tout-petits pour être capables de les aider à... mieux comprendre ce dont ils ont besoin.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est chouette. Ma glace qualité, c'est publié à La Chenelière, si je ne me trompe pas. Donc, si on veut retrouver tes ouvrages, on peut parcourir leur site Internet. Je pense qu'on peut commander ton livre en ligne.

  • Speaker #1

    En Belgique, Pirouette Éditions.

  • Speaker #0

    Pirouette Éditions, oui, tout à fait. Ils seront présents d'ailleurs au Festival Out of the Books. Donc, on pourra retrouver ton ouvrage. ma classe qualité. Donc, formidable. Un tout grand merci, Francine, d'avoir pris le temps de répondre à mes questions. Et je te souhaite un très bel été. Profite pleinement de ce beau soleil et on se retrouve très bientôt, j'en suis certaine.

  • Speaker #1

    J'en espère et puis je vous souhaite du soleil aussi en Belgique.

  • Speaker #0

    S'il vous plaît. Et nous, de notre côté, on se retrouve dans 15 jours pour un nouveau podcast.

Share

Embed

You may also like