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Efus Podcast

Grands événements sportifs : enjeux et opportunités

Grands événements sportifs : enjeux et opportunités

21min |13/06/2024
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Grands événements sportifs : enjeux et opportunités

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Description

Dans quelques semaines, Paris accueillera les Jeux Olympiques et Paralympiques, un événement d'envergure mondiale qui s'accompagne de nombreux défis sécuritaires.


C'est dans ce contexte que Julie Escudier, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de la cohésion sociale et de l'inclusion, Nicolas Nordman, adjoint à la mairie de Paris en charge de la prévention et de la sécurité et Manuel Comeron référent radicalisme violent de la ville de Liège abordent les enjeux et les challenges des villes lors de l'organisation des grands événements sportifs.


Cet épisode a été réalisé dans le cadre du projet IcARUS financé par la Commission européenne. Ce projet a reçu un financement du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'Union européenne dans le cadre de la convention de subvention n° 882749.


Hosted by Ausha. See ausha.co/privacy-policy for more information.

Transcription

  • Elizabeth Johnston

    Bienvenue dans le podcast de l'EFUS, un podcast réalisé par le Forum européen pour la sécurité urbaine. Je suis Elisabeth Johnston, déléguée générale de l'EFUS, le réseau européen de 250 collectivités locales et régionales dédiées à la sécurité urbaine. Aujourd'hui, pour parler de sécurité urbaine dans le contexte des grands événements sportifs, j'ai le plaisir d'accueillir Mme Julie Escudier, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de la cohésion sociale et de l'inclusion, M. Nicolas Nordman, adjoint à la maire de Paris en charge de la prévention et de la sécurité, ainsi que M. Manuel Coméron, référent radicalisme violent de la ville de Liège, Belgique. Je tiens à préciser que cet épisode a été enregistré fin mars, au moment où Paris est encore dans sa phase préparatoire des Jeux Olympiques. Bonjour à tous les trois. Bonjour.

  • Invités

    Bonjour.

  • Elizabeth Johnston

    Est-on encore capable d'organiser des événements sportifs sans violence aujourd'hui ? Je vous donne la parole Manuel.

  • Manuel Comeron

    Bien sûr, on peut organiser des événements sportifs sans violence, tout comme on peut vouloir une société sans violence. Malheureusement, il y a encore des problèmes, notamment dans les stades de football, où l'événement sportif est un lieu où règne l'insécurité, mais avec une maîtrise, on peut dire, depuis... On a 15-20 ans en matière de gestion de l'ordre public de la part de la police, en matière aussi des infrastructures, et aussi avec tout un travail de prévention qui, aux quatre coins de l'Europe, s'est fait de manière très très ciblée auprès des supporters. L'événement sportif peut aussi être un outil de prévention et avoir un rôle positif.

  • Elizabeth Johnston

    Qu'en est-il à Toulouse, Julie ?

  • Julie Escudier

    Je partage complètement cette vision. Je pense que ça ne nous empêche pas, cela dit, d'avoir des mesures très préventives et d'avoir un travail partenarial très fort de façon à faire en sorte que les événements sportifs, qui sont des événements joyeux, de retrouvailles, qui doivent rester des événements agréables pour toutes et pour tous, mais effectivement se prémunir de difficultés. n'empêche pas d'oublier ce pourquoi nous sommes là. Donc c'est aussi notre rôle d'avoir cette vision éventive dans l'organisation.

  • Elizabeth Johnston

    Votre réponse Nicolas ?

  • Nicolas Nordman

    Bien sûr, on en organise d'ailleurs très fréquemment. On pense évidemment à la Coupe du monde de rugby qui s'est déroulée en France et où il n'y a pas eu d'incidents ni violences. Mais on pense aussi à des événements récurrents. Par exemple, à Paris, nous accueillons tous les ans une arrivée du Tour de France avec énormément de public. Nous avons le Marathon de Paris qui est un événement immense avec énormément de monde et une foule très importante. Donc oui, on sait organiser des événements sans violence. Après, il faut évidemment être toujours en vigilance. C'est-à-dire que, bien sûr, il faut des mesures de sécurité extrêmement fortes, de prévention extrêmement fortes, parce qu'on n'est jamais à l'abri. Un exemple récent, la finale de la Champions League, qui ne s'était finalement pas très bien déroulée au Stade de France. Et donc ça doit agir comme une piqûre de rappel pour nous dire que oui, on sait organiser de grands événements sans violence, mais en même temps, il faut prendre toutes les dispositions pour la prévenir.

  • Elizabeth Johnston

    Vous avez évoqué la Coupe du monde de rugby, vous l'avez accueillie à Toulouse. Quel était le plan mis en place pour lutter contre la violence en général ?

  • Julie Escudier

    Oui, tout à fait, dans notre ville du rugby, on a reçu cet événement et effectivement, on s'est organisé de façon à pouvoir, puisqu'on sait que dans ces événements aussi, il peut y avoir des consommations excessives d'alcool ou de stupéfiants. Mais on a aussi des plans d'action très déployés sur les violences sexistes et sexuelles. Donc on a souhaité avoir un plan d'action très proactif avec l'ensemble des partenaires, en formant beaucoup de bénévoles aussi, et former des citoyens qui ne sont pas nécessairement impliqués dans des associations agissantes ou dans des institutions, pour avoir en fait tant au stadium que sur les fan zones, mais aussi sur l'espace public, puisque Toulouse est aussi la quatrième ville étudiante, donc on avait à concilier à la fois Cette Coupe du Monde met à la fois la rentrée des étudiants, donc on a voulu avoir une action très préventive avec sur site, donc sur tous ces sites évoqués, sur l'espace public, beaucoup d'allées verts avec des équipes formées pour communiquer beaucoup sur les risques de consommation, les risques aussi d'aboutir à des violences sexistes et sexuelles quand on consomme. Donc on a eu une très forte sensibilisation et on a aussi eu des lieux d'accueil très spécialisés avec des psychologues qui pouvaient justement accueillir les victimes. Et après, bien évidemment, un réseau très fort avec la police, la justice, le classique de l'accueil des victimes. Voilà, donc c'était très bien ce dispositif et d'ailleurs, ça nous permettra de le déployer sur de grands événements autres que sportifs et notamment culturels et notamment avec nos trois jours, avec notre immense Minotaur, où normalement on devrait accueillir un million de personnes. Donc voilà, le sport nous a permis... à cette occasion de créer ce dispositif et de pouvoir le dupliquer.

  • Elizabeth Johnston

    Il s'agissait donc de mesures de prévention ?

  • Julie Escudier

    Oui, complètement. Des mesures de communication, d'information, mais après de prévention, mais aussi d'accompagnement si difficulté il y avait. Voilà, donc le dispositif était un maillage complet. Voilà, communication massive, information massive de ce qui peut être fait, de ce qui ne peut pas être fait, de ce qui peut se passer si on fait tel acte, si on consomme tel produit, et à la fois accompagnement.

  • Elizabeth Johnston

    Et un dispositif qui s'est avéré être un levier pour les citoyens. Oui,

  • Julie Escudier

    tout à fait, puisque du coup, ça nous a permis de mobiliser. Il y a eu une mobilisation massive de personnes qui ont voulu effectivement être formées et s'impliquer pour être à la fois dans cette sensibilisation et dans cet accompagnement si besoin.

  • Elizabeth Johnston

    Et ces bonnes pratiques ont été regroupées pour être dupliquées dans d'autres villes et pour d'autres événements.

  • Julie Escudier

    Oui, tout à fait. On a transmis au comité des JO et à d'autres villes. On partage l'objectif des bonnes pratiques. C'est ça, quand quelque chose fonctionne et est efficient, la transmission de l'efficacité doit se faire pour qu'on puisse avancer positivement, pour avoir une société beaucoup plus inclusive, beaucoup plus préventive et beaucoup plus respectueuse de l'autre.

  • Elizabeth Johnston

    Vous l'avez donc transmis au comité des Jeux Olympiques. Nicolas, quelle est votre approche de cette sécurisation au niveau des JO à venir à Paris ?

  • Nicolas Nordman

    Évidemment, les Jeux Olympiques, c'est un événement... exceptionnel, hors normes, y compris qui dépasse tout ce qu'on a pu organiser dans notre pays. Et donc, évidemment, ça appelle une vigilance extrême, notamment concernant toutes les mesures à prendre en matière de sécurité, de sécurisation, de prévention aussi. Donc, bien sûr, nous y travaillons de manière acharnée depuis maintenant des mois et des mois. L'événement approche, nous sommes confiants parce que nous savons que... Même s'il y a bien entendu des risques, on veut faire en sorte de pouvoir, en lien notamment avec la préfecture de police à Paris, qui a le contrôle de la sécurité, pouvoir faire en sorte de prévenir tout risque concernant ces jeux.

  • Elizabeth Johnston

    Justement, comment coopèrent la police nationale et la police municipale sur ce type de grands événements sportifs ?

  • Nicolas Nordman

    Alors, on travaille évidemment main dans la main avec la préfecture de police. Nous travaillons notamment sur tout ce qui relève des périmètres de sécurité autour des sites olympiques. En ce moment, nous réunissons les habitants avec le préfet de police dans l'ensemble des arrondissements parisiens pour informer la population comment les choses vont se dérouler. Parce qu'évidemment, il va y avoir des contraintes liées à l'importance de l'événement. Mais en même temps, ces contraintes doivent pouvoir être levées et faire en sorte que... Tout en respectant ces contraintes de sécurité, la vie puisse continuer pour les habitants à Paris, qu'ils puissent aussi, et c'est sans doute l'élément le plus important, profiter de la fête. Et donc pour ça, bien entendu, il faut que la sécurité soit assurée et nous avons confiance en ce qu'elle le soit.

  • Elizabeth Johnston

    Plus exceptionnel encore, peut-être, c'est la cérémonie d'ouverture des JO qui aura lieu dans un périmètre ouvert au public sur la Seine. Comment est-ce qu'on gère la sécurité dans ces conditions ?

  • Nicolas Nordman

    Là aussi, c'est totalement inédit. Les cérémonies d'ouverture des Jeux Olympiques, habituellement c'est dans un stade. Là, nous avons fait le choix, avec le comité d'organisation, de pouvoir l'ouvrir pour qu'un maximum de spectateurs puissent en profiter, pour la plupart d'ailleurs de manière gratuite. 222 000 personnes auront accès aux berges de Seine pour pouvoir regarder cet événement qui sera un événement exceptionnel. Là aussi, bien sûr... Toutes les dispositions de sécurité vont être prises longtemps à l'avance sur les périmètres de sécurité, sur les filtrages des personnes qui vont pouvoir y participer, sur le dispositif qui a été mis d'invitation, qui va permettre aussi de savoir qui va participer à l'événement.

  • Elizabeth Johnston

    Et au niveau local, j'imagine qu'il faudra aussi veiller à la sécurité des sites de célébration, d'animation, de retransmission des Jeux déployés à différents endroits. Oui,

  • Nicolas Nordman

    bien sûr. Alors, bien entendu, il va y avoir les sites olympiques. Il y en a un certain nombre dans Paris intra-muros, il y en a aussi beaucoup en Seine-Saint-Denis, même d'ailleurs dans beaucoup de villes, notamment autour du foot et à Marseille en France. Tout le monde ne va pas avoir des billets pour accéder aux compétitions sportives et c'est la raison pour laquelle nous avons organisé à Paris 17 lieux de festivités, de rassemblements avec des écrans géants. Bien sûr, il y aura des dispositifs de sécurité sur chacun des sites, C'est d'ailleurs beaucoup la police municipale qui va gérer ces sites, en lien bien entendu avec les forces de sécurité de l'État.

  • Elizabeth Johnston

    Dans ce type de grands événements sportifs, comment gère-t-on la sécurité des touristes, par exemple les vols à l'arraché ?

  • Nicolas Nordman

    Il y a effectivement la sécurité qui se pose sur les sites, mais il y a aussi la sécurité qui se pose partout à Paris. On sait qu'il va y avoir du monde, on sait que les gens, après avoir été à une compétition, ils vont vouloir aller boire un verre, ils vont vouloir aller peut-être faire une visite touristique. Et donc de ce point de vue-là... On va déployer aussi notre police municipale pour pouvoir être présente et faire son travail habituel de lutte contre les incivilités, les stationnements, les nuisances sonores, pour faire en sorte que la sécurité, la tranquillité publique soit aussi respectée dans tout Paris. Là, c'est pour nous aussi un enjeu très important. Et puis, nous avons aussi un enjeu, nous mettons en place des dispositifs, parce que malheureusement, on sait qu'on ne peut pas tout prévenir, des dispositifs d'accompagnement des victimes. Parfois, en lien avec le parquet, en lien avec des associations d'aide aux victimes, en essayant de multiplier aussi les dispositifs d'accueil en langue étrangère pour permettre notamment à des touristes de pouvoir être accompagnés parfois dans des démarches de dépôt de plaintes ou d'accompagnement de suivi psychologique si c'est nécessaire.

  • Elizabeth Johnston

    Sur de tels grands événements sportifs, est-ce que la police habituelle, locale, municipale suffit ? Comment ça se passe ? Est-ce qu'on renforce les équipes de sécurité ? Est-ce qu'on fait juste appel à la police nationale ? Comment gérez-vous ce type d'événement ?

  • Julie Escudier

    C'est un maillage des acteurs. La police nationale joue son rôle de police nationale. La police municipale, Nicolas en parlera mieux que moi, est effectivement agissante auprès de la nationale. Les rôles sont différenciés, mais à la fois très imbriqués pour pouvoir faire efficience et à la fois, effectivement. L'accompagnement des victimes aux plus proches, avec des associations avec qui on travaille, d'accompagnement des victimes, qui sont effectivement aussi très en lien sur cet événement. Des méthodos d'action très pratico-pratiques pour dire notamment aux touristes, si difficulté, rendez-vous, allez à tel endroit. Avec des traductions communiquées en grande quantité dans la ville. C'est une petite adaptation aussi.

  • Manuel Comeron

    La prévention, et comme il a été dit, l'événement sportif est aussi une occasion de diffuser des valeurs positives. Il y a bien sûr les problèmes de sécurité, mais on peut diffuser aussi des valeurs positives. C'est générateur aussi de liens sociaux. C'est aussi un outil, le sport en général, mais notamment l'événement sportif peut être aussi un outil pour faire un travail citoyen à partir d'une coopération entre l'organisateur privé et la collectivité locale au niveau d'une ville. On a plein d'exemples en Europe comme ça. Et si je prends l'exemple à Liège, mais c'est dans beaucoup d'endroits, notamment en Allemagne, le stade de foot va être un lieu d'apprentissage citoyen. Mais à Liège, on a aussi par exemple des centres de rattrapage scolaire dans le club du standard pour les enfants des quartiers défavorisés. Donc là, c'est intervenir directement dans la prévention de la délinquance aussi au niveau plus général dans la ville.

  • Nicolas Nordman

    Et pour revenir peut-être aux Jeux Olympiques et à votre question. C'est un événement inédit hors normes. que nous n'avons jamais organisées. Ça implique évidemment une mobilisation de forces de sécurité inédite. D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur a annoncé des renforts de police nationale qui vont venir, gendarmes aussi, qui vont venir de toute la France. 40 000 policiers et gendarmes en Ile-de-France vont être mobilisés pendant la période des Jeux Olympiques. On parle aussi d'une mobilisation très importante de l'armée. La sécurité privée aussi, puisque la responsabilité... de la sécurité dans les sites olympiques, c'est évidemment la sécurité privée. Notre police municipale, on va mobiliser la quasi-totalité de nos effectifs en période qui est habituellement une période de congé. Donc oui, il va y avoir une mobilisation exceptionnelle de forces de sécurité parce que cet événement mérite bien évidemment toute notre attention en matière de sécurité.

  • Elizabeth Johnston

    Est-ce que le hooliganisme pose problème dans ce type d'événement ? Avez-vous ressenti ce problème à Toulouse ou à Paris ?

  • Nicolas Nordman

    Le hooliganisme s'est concentré beaucoup autour des stades de foot et dans les stades de foot. Du coup, c'est vrai que sur des grands événements très populaires, comme on a pu avoir la Coupe du monde de rugby ou comme on aura les Jeux olympiques, ce n'est pas une source d'inquiétude majeure. Donc, plutôt non à votre question.

  • Julie Escudier

    Plutôt non également.

  • Nicolas Nordman

    Manuel, vous vous êtes intéressé de près au hooliganisme. Est-ce que vous pouvez nous dire comment ce phénomène a évolué ces 20 dernières années ?

  • Manuel Comeron

    Par rapport au sujet du hooliganisme, on a connu une forte poussée de hooliganisme dans les années 90 et 2000, avec aussi une forte réaction sociétale, d'abord plutôt répressive en matière de maintien de l'ordre policier sur les infrastructures, mais aussi tout un travail de prévention sociale. Et notamment au niveau du Forum européen sécurité urbaine, il y a eu tous ces échanges entre villes qui ont permis de développer des actions à chaque fois innovatrices, très ciblées. Et on va dire que cette prévention intégrée, cette sécurité intégrée, coopération police-prévention a fait que dans la plupart des pays, on a réussi à maîtriser le phénomène qui n'a pas disparu. Mais par contre, déjà avant la crise Covid, de quelques années avant la crise Covid, on assiste à une recrudescence, une nouvelle génération de supporters, notamment les mouvements ultra, qui auparavant n'étaient pas violents, mais ces mouvements. deviennent violents. Il y a aussi des connexions avec l'extrémisme politique, souvent l'extrémisme de droite. Et on voit en France, en Allemagne, en Angleterre, aussi en Belgique, ça commence, puis l'Italie bien sûr. Et avec malheureusement, parfois, le stade de foot, comme on l'a rappelé, le stade en général, qui est plutôt un lieu de compivialité, un lieu de... de fait, mais qui est aussi l'occasion pour certains d'avoir des comportements complètement inappropriés comme le racisme. Notamment l'Italie a été très touchée par ces problèmes de racisme, un peu l'Espagne aussi, enfin bon, tout le monde, on peut dire, c'est tous les pays, mais donc par rapport à ça, mais alors je dirais à l'inverse aussi, ça permet de faire un travail de sensibilisation sur le racisme, mais aussi beaucoup des clubs, on a parlé des violences sexistes. Beaucoup de clubs qui font une sensibilisation, c'est le cas notamment à Liège, ainsi que dans d'autres villes, où il y a vraiment une sensibilisation vers les supporters. Donc là, on utilise le fait d'avoir... des sympathisants, donc le supporter au départ c'est quelqu'un qui développe une relation de sympathie et parfois même émotionnelle avec le club. Il faut rappeler aussi que les hooligans se représentent entre 1 et 3% des supporters. Minorité mais qui pose la majorité des problèmes. Et je terminerai sur le sujet en disant que les acteurs de la sécurité, notamment la police, eux ce qui leur manque beaucoup, C'est une manière de pouvoir rentrer en contact avec ces groupes de supporters problématiques. Et il y a les actions de fan coaching qui avaient été initiées il y a déjà 25 ans, qui sont des acteurs sur le terrain, des travailleurs sociaux, qui sont reconnus par les institutions, dont la police, et qui rentrent en contact avec les supporters, dont les supporters à problème, et qui peuvent sur le terrain jouer un rôle de médiation. Mais c'est bien sûr des... des programmes de prévention qui s'inscrivent dans la durée.

  • Elizabeth Johnston

    Merci. Quelle serait votre conclusion sur cette question de la sécurité urbaine dans le cadre des grands événements sportifs ? Manuel.

  • Manuel Comeron

    En conclusion, je dirais que le sport, en tout cas si on prend le cas du football, génère, il faut être réaliste, ça peut générer des problèmes, mais en même temps ça fait aussi partie de la solution. On a de très beaux exemples, on a des très belles pratiques dans les villes européennes où l'événement sportif... joue un rôle positif, est un acteur positif dans la prévention et aussi au-delà dans la gestion de la cité.

  • Nicolas Nordman

    Julie ?

  • Julie Escudier

    Je pense que, effectivement, l'intervention de sécurité, qui est indispensable au quotidien et dans tous les événements, nous permet autre chose, je crois. C'est-à-dire de se dire que la prévention est indispensable préalablement à l'intervention, on va dire, de la sécurité rendue nécessaire par une difficulté pouvant survenir. Donc, je pense qu'au travers d'un événement, ce qui est intéressant... C'est aussi comment on arrive, parce qu'un événement, c'est ce qu'on dit depuis tout à l'heure, un grand événement sportif est quelque chose qui fédère, quelque chose qui anime, c'est un doping social, j'ai envie de dire, d'une extrême force, d'une très grande force qui peut permettre vraiment de... on a l'impression qu'on pourrait soulever des montagnes grâce à cette force et cet élan collectif. Et donc, voilà, moi ce que je trouve assez intéressant, c'est de se dire qu'il faut aussi se nourrir de cet élan collectif pour faire adhérer des gens. et donc des habitants, des commerçants, des citoyens qui vont vivre en fait cet événement, mais pour aussi les sensibiliser en fait très en amont, de façon à avoir un corpus, on va le dire comme ça, citoyen par l'événement, qui va nous permettre deux choses, à la fois de les sensibiliser et de leur donner une autre vision aussi, qu'ils n'ont pas forcément eu préalablement, mais par l'événement, c'est une porte d'entrée aussi pour nous pour faire de la prévention. Et à la fois, ils seront au fond à l'origine avec nous du portage d'une prévention collective. Et cet élan en fait, je retrouve en fait cet élan collectif qui fédère des individus dans l'événement sportif au niveau de l'élan préventif. Et ça, je trouve que c'est intéressant parce que c'est vraiment l'alliance du pouvoir citoyen très fort pour venir aussi, vous voyez, être acteur quelque part d'une forme de sécurité. C'est vraiment une vraie... coproduction de sécurité. Et ça, je trouve qu'il faut qu'on renoue avec ça parce que dès qu'on a des valeurs qu'on peut doper, pour redoper des valeurs qu'on a tous au fond de nous, je trouve que c'est intéressant.

  • Elizabeth Johnston

    Le mot de la fin vous revient, Nicolas.

  • Nicolas Nordman

    Je souhaite qu'à l'occasion des grands événements sportifs, on parle moins de sécurité. Oui, les questions de sécurité, elles sont là, elles sont prises en charge et nous les prenons en charge. Nous y travaillons tous les jours et notamment là, dans la perspective des Jeux olympiques. Tous les dispositifs sont mis en place pour assurer finalement que tous les éléments soient présents pour assurer pleinement la sécurité des spectateurs et des sportifs, de tous les gens qui vont venir, notamment à l'occasion des Jeux Olympiques.

  • Elizabeth Johnston

    Votre message, c'est donc profiter, on s'occupe de votre sécurité.

  • Nicolas Nordman

    Notre message, c'est ça.

  • Elizabeth Johnston

    Un grand merci à nos invités et merci aussi à vous de nous avoir écoutés jusqu'au bout de cet échange. Nous espérons que vous avez apprécié cet épisode réalisé dans le cadre du projet IKRUS financé par la Commission européenne. Nous sommes impatients de partager d'autres réflexions et initiatives locales avec vous. Si vous voulez en savoir plus sur les approches innovantes et les initiatives locales, rendez-vous sur le site internet du Forum européen pour la sécurité urbaine et abonnez-vous à ce podcast. A très bientôt pour un prochain épisode du podcast de l'EFUS.

Description

Dans quelques semaines, Paris accueillera les Jeux Olympiques et Paralympiques, un événement d'envergure mondiale qui s'accompagne de nombreux défis sécuritaires.


C'est dans ce contexte que Julie Escudier, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de la cohésion sociale et de l'inclusion, Nicolas Nordman, adjoint à la mairie de Paris en charge de la prévention et de la sécurité et Manuel Comeron référent radicalisme violent de la ville de Liège abordent les enjeux et les challenges des villes lors de l'organisation des grands événements sportifs.


Cet épisode a été réalisé dans le cadre du projet IcARUS financé par la Commission européenne. Ce projet a reçu un financement du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'Union européenne dans le cadre de la convention de subvention n° 882749.


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  • Elizabeth Johnston

    Bienvenue dans le podcast de l'EFUS, un podcast réalisé par le Forum européen pour la sécurité urbaine. Je suis Elisabeth Johnston, déléguée générale de l'EFUS, le réseau européen de 250 collectivités locales et régionales dédiées à la sécurité urbaine. Aujourd'hui, pour parler de sécurité urbaine dans le contexte des grands événements sportifs, j'ai le plaisir d'accueillir Mme Julie Escudier, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de la cohésion sociale et de l'inclusion, M. Nicolas Nordman, adjoint à la maire de Paris en charge de la prévention et de la sécurité, ainsi que M. Manuel Coméron, référent radicalisme violent de la ville de Liège, Belgique. Je tiens à préciser que cet épisode a été enregistré fin mars, au moment où Paris est encore dans sa phase préparatoire des Jeux Olympiques. Bonjour à tous les trois. Bonjour.

  • Invités

    Bonjour.

  • Elizabeth Johnston

    Est-on encore capable d'organiser des événements sportifs sans violence aujourd'hui ? Je vous donne la parole Manuel.

  • Manuel Comeron

    Bien sûr, on peut organiser des événements sportifs sans violence, tout comme on peut vouloir une société sans violence. Malheureusement, il y a encore des problèmes, notamment dans les stades de football, où l'événement sportif est un lieu où règne l'insécurité, mais avec une maîtrise, on peut dire, depuis... On a 15-20 ans en matière de gestion de l'ordre public de la part de la police, en matière aussi des infrastructures, et aussi avec tout un travail de prévention qui, aux quatre coins de l'Europe, s'est fait de manière très très ciblée auprès des supporters. L'événement sportif peut aussi être un outil de prévention et avoir un rôle positif.

  • Elizabeth Johnston

    Qu'en est-il à Toulouse, Julie ?

  • Julie Escudier

    Je partage complètement cette vision. Je pense que ça ne nous empêche pas, cela dit, d'avoir des mesures très préventives et d'avoir un travail partenarial très fort de façon à faire en sorte que les événements sportifs, qui sont des événements joyeux, de retrouvailles, qui doivent rester des événements agréables pour toutes et pour tous, mais effectivement se prémunir de difficultés. n'empêche pas d'oublier ce pourquoi nous sommes là. Donc c'est aussi notre rôle d'avoir cette vision éventive dans l'organisation.

  • Elizabeth Johnston

    Votre réponse Nicolas ?

  • Nicolas Nordman

    Bien sûr, on en organise d'ailleurs très fréquemment. On pense évidemment à la Coupe du monde de rugby qui s'est déroulée en France et où il n'y a pas eu d'incidents ni violences. Mais on pense aussi à des événements récurrents. Par exemple, à Paris, nous accueillons tous les ans une arrivée du Tour de France avec énormément de public. Nous avons le Marathon de Paris qui est un événement immense avec énormément de monde et une foule très importante. Donc oui, on sait organiser des événements sans violence. Après, il faut évidemment être toujours en vigilance. C'est-à-dire que, bien sûr, il faut des mesures de sécurité extrêmement fortes, de prévention extrêmement fortes, parce qu'on n'est jamais à l'abri. Un exemple récent, la finale de la Champions League, qui ne s'était finalement pas très bien déroulée au Stade de France. Et donc ça doit agir comme une piqûre de rappel pour nous dire que oui, on sait organiser de grands événements sans violence, mais en même temps, il faut prendre toutes les dispositions pour la prévenir.

  • Elizabeth Johnston

    Vous avez évoqué la Coupe du monde de rugby, vous l'avez accueillie à Toulouse. Quel était le plan mis en place pour lutter contre la violence en général ?

  • Julie Escudier

    Oui, tout à fait, dans notre ville du rugby, on a reçu cet événement et effectivement, on s'est organisé de façon à pouvoir, puisqu'on sait que dans ces événements aussi, il peut y avoir des consommations excessives d'alcool ou de stupéfiants. Mais on a aussi des plans d'action très déployés sur les violences sexistes et sexuelles. Donc on a souhaité avoir un plan d'action très proactif avec l'ensemble des partenaires, en formant beaucoup de bénévoles aussi, et former des citoyens qui ne sont pas nécessairement impliqués dans des associations agissantes ou dans des institutions, pour avoir en fait tant au stadium que sur les fan zones, mais aussi sur l'espace public, puisque Toulouse est aussi la quatrième ville étudiante, donc on avait à concilier à la fois Cette Coupe du Monde met à la fois la rentrée des étudiants, donc on a voulu avoir une action très préventive avec sur site, donc sur tous ces sites évoqués, sur l'espace public, beaucoup d'allées verts avec des équipes formées pour communiquer beaucoup sur les risques de consommation, les risques aussi d'aboutir à des violences sexistes et sexuelles quand on consomme. Donc on a eu une très forte sensibilisation et on a aussi eu des lieux d'accueil très spécialisés avec des psychologues qui pouvaient justement accueillir les victimes. Et après, bien évidemment, un réseau très fort avec la police, la justice, le classique de l'accueil des victimes. Voilà, donc c'était très bien ce dispositif et d'ailleurs, ça nous permettra de le déployer sur de grands événements autres que sportifs et notamment culturels et notamment avec nos trois jours, avec notre immense Minotaur, où normalement on devrait accueillir un million de personnes. Donc voilà, le sport nous a permis... à cette occasion de créer ce dispositif et de pouvoir le dupliquer.

  • Elizabeth Johnston

    Il s'agissait donc de mesures de prévention ?

  • Julie Escudier

    Oui, complètement. Des mesures de communication, d'information, mais après de prévention, mais aussi d'accompagnement si difficulté il y avait. Voilà, donc le dispositif était un maillage complet. Voilà, communication massive, information massive de ce qui peut être fait, de ce qui ne peut pas être fait, de ce qui peut se passer si on fait tel acte, si on consomme tel produit, et à la fois accompagnement.

  • Elizabeth Johnston

    Et un dispositif qui s'est avéré être un levier pour les citoyens. Oui,

  • Julie Escudier

    tout à fait, puisque du coup, ça nous a permis de mobiliser. Il y a eu une mobilisation massive de personnes qui ont voulu effectivement être formées et s'impliquer pour être à la fois dans cette sensibilisation et dans cet accompagnement si besoin.

  • Elizabeth Johnston

    Et ces bonnes pratiques ont été regroupées pour être dupliquées dans d'autres villes et pour d'autres événements.

  • Julie Escudier

    Oui, tout à fait. On a transmis au comité des JO et à d'autres villes. On partage l'objectif des bonnes pratiques. C'est ça, quand quelque chose fonctionne et est efficient, la transmission de l'efficacité doit se faire pour qu'on puisse avancer positivement, pour avoir une société beaucoup plus inclusive, beaucoup plus préventive et beaucoup plus respectueuse de l'autre.

  • Elizabeth Johnston

    Vous l'avez donc transmis au comité des Jeux Olympiques. Nicolas, quelle est votre approche de cette sécurisation au niveau des JO à venir à Paris ?

  • Nicolas Nordman

    Évidemment, les Jeux Olympiques, c'est un événement... exceptionnel, hors normes, y compris qui dépasse tout ce qu'on a pu organiser dans notre pays. Et donc, évidemment, ça appelle une vigilance extrême, notamment concernant toutes les mesures à prendre en matière de sécurité, de sécurisation, de prévention aussi. Donc, bien sûr, nous y travaillons de manière acharnée depuis maintenant des mois et des mois. L'événement approche, nous sommes confiants parce que nous savons que... Même s'il y a bien entendu des risques, on veut faire en sorte de pouvoir, en lien notamment avec la préfecture de police à Paris, qui a le contrôle de la sécurité, pouvoir faire en sorte de prévenir tout risque concernant ces jeux.

  • Elizabeth Johnston

    Justement, comment coopèrent la police nationale et la police municipale sur ce type de grands événements sportifs ?

  • Nicolas Nordman

    Alors, on travaille évidemment main dans la main avec la préfecture de police. Nous travaillons notamment sur tout ce qui relève des périmètres de sécurité autour des sites olympiques. En ce moment, nous réunissons les habitants avec le préfet de police dans l'ensemble des arrondissements parisiens pour informer la population comment les choses vont se dérouler. Parce qu'évidemment, il va y avoir des contraintes liées à l'importance de l'événement. Mais en même temps, ces contraintes doivent pouvoir être levées et faire en sorte que... Tout en respectant ces contraintes de sécurité, la vie puisse continuer pour les habitants à Paris, qu'ils puissent aussi, et c'est sans doute l'élément le plus important, profiter de la fête. Et donc pour ça, bien entendu, il faut que la sécurité soit assurée et nous avons confiance en ce qu'elle le soit.

  • Elizabeth Johnston

    Plus exceptionnel encore, peut-être, c'est la cérémonie d'ouverture des JO qui aura lieu dans un périmètre ouvert au public sur la Seine. Comment est-ce qu'on gère la sécurité dans ces conditions ?

  • Nicolas Nordman

    Là aussi, c'est totalement inédit. Les cérémonies d'ouverture des Jeux Olympiques, habituellement c'est dans un stade. Là, nous avons fait le choix, avec le comité d'organisation, de pouvoir l'ouvrir pour qu'un maximum de spectateurs puissent en profiter, pour la plupart d'ailleurs de manière gratuite. 222 000 personnes auront accès aux berges de Seine pour pouvoir regarder cet événement qui sera un événement exceptionnel. Là aussi, bien sûr... Toutes les dispositions de sécurité vont être prises longtemps à l'avance sur les périmètres de sécurité, sur les filtrages des personnes qui vont pouvoir y participer, sur le dispositif qui a été mis d'invitation, qui va permettre aussi de savoir qui va participer à l'événement.

  • Elizabeth Johnston

    Et au niveau local, j'imagine qu'il faudra aussi veiller à la sécurité des sites de célébration, d'animation, de retransmission des Jeux déployés à différents endroits. Oui,

  • Nicolas Nordman

    bien sûr. Alors, bien entendu, il va y avoir les sites olympiques. Il y en a un certain nombre dans Paris intra-muros, il y en a aussi beaucoup en Seine-Saint-Denis, même d'ailleurs dans beaucoup de villes, notamment autour du foot et à Marseille en France. Tout le monde ne va pas avoir des billets pour accéder aux compétitions sportives et c'est la raison pour laquelle nous avons organisé à Paris 17 lieux de festivités, de rassemblements avec des écrans géants. Bien sûr, il y aura des dispositifs de sécurité sur chacun des sites, C'est d'ailleurs beaucoup la police municipale qui va gérer ces sites, en lien bien entendu avec les forces de sécurité de l'État.

  • Elizabeth Johnston

    Dans ce type de grands événements sportifs, comment gère-t-on la sécurité des touristes, par exemple les vols à l'arraché ?

  • Nicolas Nordman

    Il y a effectivement la sécurité qui se pose sur les sites, mais il y a aussi la sécurité qui se pose partout à Paris. On sait qu'il va y avoir du monde, on sait que les gens, après avoir été à une compétition, ils vont vouloir aller boire un verre, ils vont vouloir aller peut-être faire une visite touristique. Et donc de ce point de vue-là... On va déployer aussi notre police municipale pour pouvoir être présente et faire son travail habituel de lutte contre les incivilités, les stationnements, les nuisances sonores, pour faire en sorte que la sécurité, la tranquillité publique soit aussi respectée dans tout Paris. Là, c'est pour nous aussi un enjeu très important. Et puis, nous avons aussi un enjeu, nous mettons en place des dispositifs, parce que malheureusement, on sait qu'on ne peut pas tout prévenir, des dispositifs d'accompagnement des victimes. Parfois, en lien avec le parquet, en lien avec des associations d'aide aux victimes, en essayant de multiplier aussi les dispositifs d'accueil en langue étrangère pour permettre notamment à des touristes de pouvoir être accompagnés parfois dans des démarches de dépôt de plaintes ou d'accompagnement de suivi psychologique si c'est nécessaire.

  • Elizabeth Johnston

    Sur de tels grands événements sportifs, est-ce que la police habituelle, locale, municipale suffit ? Comment ça se passe ? Est-ce qu'on renforce les équipes de sécurité ? Est-ce qu'on fait juste appel à la police nationale ? Comment gérez-vous ce type d'événement ?

  • Julie Escudier

    C'est un maillage des acteurs. La police nationale joue son rôle de police nationale. La police municipale, Nicolas en parlera mieux que moi, est effectivement agissante auprès de la nationale. Les rôles sont différenciés, mais à la fois très imbriqués pour pouvoir faire efficience et à la fois, effectivement. L'accompagnement des victimes aux plus proches, avec des associations avec qui on travaille, d'accompagnement des victimes, qui sont effectivement aussi très en lien sur cet événement. Des méthodos d'action très pratico-pratiques pour dire notamment aux touristes, si difficulté, rendez-vous, allez à tel endroit. Avec des traductions communiquées en grande quantité dans la ville. C'est une petite adaptation aussi.

  • Manuel Comeron

    La prévention, et comme il a été dit, l'événement sportif est aussi une occasion de diffuser des valeurs positives. Il y a bien sûr les problèmes de sécurité, mais on peut diffuser aussi des valeurs positives. C'est générateur aussi de liens sociaux. C'est aussi un outil, le sport en général, mais notamment l'événement sportif peut être aussi un outil pour faire un travail citoyen à partir d'une coopération entre l'organisateur privé et la collectivité locale au niveau d'une ville. On a plein d'exemples en Europe comme ça. Et si je prends l'exemple à Liège, mais c'est dans beaucoup d'endroits, notamment en Allemagne, le stade de foot va être un lieu d'apprentissage citoyen. Mais à Liège, on a aussi par exemple des centres de rattrapage scolaire dans le club du standard pour les enfants des quartiers défavorisés. Donc là, c'est intervenir directement dans la prévention de la délinquance aussi au niveau plus général dans la ville.

  • Nicolas Nordman

    Et pour revenir peut-être aux Jeux Olympiques et à votre question. C'est un événement inédit hors normes. que nous n'avons jamais organisées. Ça implique évidemment une mobilisation de forces de sécurité inédite. D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur a annoncé des renforts de police nationale qui vont venir, gendarmes aussi, qui vont venir de toute la France. 40 000 policiers et gendarmes en Ile-de-France vont être mobilisés pendant la période des Jeux Olympiques. On parle aussi d'une mobilisation très importante de l'armée. La sécurité privée aussi, puisque la responsabilité... de la sécurité dans les sites olympiques, c'est évidemment la sécurité privée. Notre police municipale, on va mobiliser la quasi-totalité de nos effectifs en période qui est habituellement une période de congé. Donc oui, il va y avoir une mobilisation exceptionnelle de forces de sécurité parce que cet événement mérite bien évidemment toute notre attention en matière de sécurité.

  • Elizabeth Johnston

    Est-ce que le hooliganisme pose problème dans ce type d'événement ? Avez-vous ressenti ce problème à Toulouse ou à Paris ?

  • Nicolas Nordman

    Le hooliganisme s'est concentré beaucoup autour des stades de foot et dans les stades de foot. Du coup, c'est vrai que sur des grands événements très populaires, comme on a pu avoir la Coupe du monde de rugby ou comme on aura les Jeux olympiques, ce n'est pas une source d'inquiétude majeure. Donc, plutôt non à votre question.

  • Julie Escudier

    Plutôt non également.

  • Nicolas Nordman

    Manuel, vous vous êtes intéressé de près au hooliganisme. Est-ce que vous pouvez nous dire comment ce phénomène a évolué ces 20 dernières années ?

  • Manuel Comeron

    Par rapport au sujet du hooliganisme, on a connu une forte poussée de hooliganisme dans les années 90 et 2000, avec aussi une forte réaction sociétale, d'abord plutôt répressive en matière de maintien de l'ordre policier sur les infrastructures, mais aussi tout un travail de prévention sociale. Et notamment au niveau du Forum européen sécurité urbaine, il y a eu tous ces échanges entre villes qui ont permis de développer des actions à chaque fois innovatrices, très ciblées. Et on va dire que cette prévention intégrée, cette sécurité intégrée, coopération police-prévention a fait que dans la plupart des pays, on a réussi à maîtriser le phénomène qui n'a pas disparu. Mais par contre, déjà avant la crise Covid, de quelques années avant la crise Covid, on assiste à une recrudescence, une nouvelle génération de supporters, notamment les mouvements ultra, qui auparavant n'étaient pas violents, mais ces mouvements. deviennent violents. Il y a aussi des connexions avec l'extrémisme politique, souvent l'extrémisme de droite. Et on voit en France, en Allemagne, en Angleterre, aussi en Belgique, ça commence, puis l'Italie bien sûr. Et avec malheureusement, parfois, le stade de foot, comme on l'a rappelé, le stade en général, qui est plutôt un lieu de compivialité, un lieu de... de fait, mais qui est aussi l'occasion pour certains d'avoir des comportements complètement inappropriés comme le racisme. Notamment l'Italie a été très touchée par ces problèmes de racisme, un peu l'Espagne aussi, enfin bon, tout le monde, on peut dire, c'est tous les pays, mais donc par rapport à ça, mais alors je dirais à l'inverse aussi, ça permet de faire un travail de sensibilisation sur le racisme, mais aussi beaucoup des clubs, on a parlé des violences sexistes. Beaucoup de clubs qui font une sensibilisation, c'est le cas notamment à Liège, ainsi que dans d'autres villes, où il y a vraiment une sensibilisation vers les supporters. Donc là, on utilise le fait d'avoir... des sympathisants, donc le supporter au départ c'est quelqu'un qui développe une relation de sympathie et parfois même émotionnelle avec le club. Il faut rappeler aussi que les hooligans se représentent entre 1 et 3% des supporters. Minorité mais qui pose la majorité des problèmes. Et je terminerai sur le sujet en disant que les acteurs de la sécurité, notamment la police, eux ce qui leur manque beaucoup, C'est une manière de pouvoir rentrer en contact avec ces groupes de supporters problématiques. Et il y a les actions de fan coaching qui avaient été initiées il y a déjà 25 ans, qui sont des acteurs sur le terrain, des travailleurs sociaux, qui sont reconnus par les institutions, dont la police, et qui rentrent en contact avec les supporters, dont les supporters à problème, et qui peuvent sur le terrain jouer un rôle de médiation. Mais c'est bien sûr des... des programmes de prévention qui s'inscrivent dans la durée.

  • Elizabeth Johnston

    Merci. Quelle serait votre conclusion sur cette question de la sécurité urbaine dans le cadre des grands événements sportifs ? Manuel.

  • Manuel Comeron

    En conclusion, je dirais que le sport, en tout cas si on prend le cas du football, génère, il faut être réaliste, ça peut générer des problèmes, mais en même temps ça fait aussi partie de la solution. On a de très beaux exemples, on a des très belles pratiques dans les villes européennes où l'événement sportif... joue un rôle positif, est un acteur positif dans la prévention et aussi au-delà dans la gestion de la cité.

  • Nicolas Nordman

    Julie ?

  • Julie Escudier

    Je pense que, effectivement, l'intervention de sécurité, qui est indispensable au quotidien et dans tous les événements, nous permet autre chose, je crois. C'est-à-dire de se dire que la prévention est indispensable préalablement à l'intervention, on va dire, de la sécurité rendue nécessaire par une difficulté pouvant survenir. Donc, je pense qu'au travers d'un événement, ce qui est intéressant... C'est aussi comment on arrive, parce qu'un événement, c'est ce qu'on dit depuis tout à l'heure, un grand événement sportif est quelque chose qui fédère, quelque chose qui anime, c'est un doping social, j'ai envie de dire, d'une extrême force, d'une très grande force qui peut permettre vraiment de... on a l'impression qu'on pourrait soulever des montagnes grâce à cette force et cet élan collectif. Et donc, voilà, moi ce que je trouve assez intéressant, c'est de se dire qu'il faut aussi se nourrir de cet élan collectif pour faire adhérer des gens. et donc des habitants, des commerçants, des citoyens qui vont vivre en fait cet événement, mais pour aussi les sensibiliser en fait très en amont, de façon à avoir un corpus, on va le dire comme ça, citoyen par l'événement, qui va nous permettre deux choses, à la fois de les sensibiliser et de leur donner une autre vision aussi, qu'ils n'ont pas forcément eu préalablement, mais par l'événement, c'est une porte d'entrée aussi pour nous pour faire de la prévention. Et à la fois, ils seront au fond à l'origine avec nous du portage d'une prévention collective. Et cet élan en fait, je retrouve en fait cet élan collectif qui fédère des individus dans l'événement sportif au niveau de l'élan préventif. Et ça, je trouve que c'est intéressant parce que c'est vraiment l'alliance du pouvoir citoyen très fort pour venir aussi, vous voyez, être acteur quelque part d'une forme de sécurité. C'est vraiment une vraie... coproduction de sécurité. Et ça, je trouve qu'il faut qu'on renoue avec ça parce que dès qu'on a des valeurs qu'on peut doper, pour redoper des valeurs qu'on a tous au fond de nous, je trouve que c'est intéressant.

  • Elizabeth Johnston

    Le mot de la fin vous revient, Nicolas.

  • Nicolas Nordman

    Je souhaite qu'à l'occasion des grands événements sportifs, on parle moins de sécurité. Oui, les questions de sécurité, elles sont là, elles sont prises en charge et nous les prenons en charge. Nous y travaillons tous les jours et notamment là, dans la perspective des Jeux olympiques. Tous les dispositifs sont mis en place pour assurer finalement que tous les éléments soient présents pour assurer pleinement la sécurité des spectateurs et des sportifs, de tous les gens qui vont venir, notamment à l'occasion des Jeux Olympiques.

  • Elizabeth Johnston

    Votre message, c'est donc profiter, on s'occupe de votre sécurité.

  • Nicolas Nordman

    Notre message, c'est ça.

  • Elizabeth Johnston

    Un grand merci à nos invités et merci aussi à vous de nous avoir écoutés jusqu'au bout de cet échange. Nous espérons que vous avez apprécié cet épisode réalisé dans le cadre du projet IKRUS financé par la Commission européenne. Nous sommes impatients de partager d'autres réflexions et initiatives locales avec vous. Si vous voulez en savoir plus sur les approches innovantes et les initiatives locales, rendez-vous sur le site internet du Forum européen pour la sécurité urbaine et abonnez-vous à ce podcast. A très bientôt pour un prochain épisode du podcast de l'EFUS.

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Description

Dans quelques semaines, Paris accueillera les Jeux Olympiques et Paralympiques, un événement d'envergure mondiale qui s'accompagne de nombreux défis sécuritaires.


C'est dans ce contexte que Julie Escudier, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de la cohésion sociale et de l'inclusion, Nicolas Nordman, adjoint à la mairie de Paris en charge de la prévention et de la sécurité et Manuel Comeron référent radicalisme violent de la ville de Liège abordent les enjeux et les challenges des villes lors de l'organisation des grands événements sportifs.


Cet épisode a été réalisé dans le cadre du projet IcARUS financé par la Commission européenne. Ce projet a reçu un financement du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'Union européenne dans le cadre de la convention de subvention n° 882749.


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Transcription

  • Elizabeth Johnston

    Bienvenue dans le podcast de l'EFUS, un podcast réalisé par le Forum européen pour la sécurité urbaine. Je suis Elisabeth Johnston, déléguée générale de l'EFUS, le réseau européen de 250 collectivités locales et régionales dédiées à la sécurité urbaine. Aujourd'hui, pour parler de sécurité urbaine dans le contexte des grands événements sportifs, j'ai le plaisir d'accueillir Mme Julie Escudier, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de la cohésion sociale et de l'inclusion, M. Nicolas Nordman, adjoint à la maire de Paris en charge de la prévention et de la sécurité, ainsi que M. Manuel Coméron, référent radicalisme violent de la ville de Liège, Belgique. Je tiens à préciser que cet épisode a été enregistré fin mars, au moment où Paris est encore dans sa phase préparatoire des Jeux Olympiques. Bonjour à tous les trois. Bonjour.

  • Invités

    Bonjour.

  • Elizabeth Johnston

    Est-on encore capable d'organiser des événements sportifs sans violence aujourd'hui ? Je vous donne la parole Manuel.

  • Manuel Comeron

    Bien sûr, on peut organiser des événements sportifs sans violence, tout comme on peut vouloir une société sans violence. Malheureusement, il y a encore des problèmes, notamment dans les stades de football, où l'événement sportif est un lieu où règne l'insécurité, mais avec une maîtrise, on peut dire, depuis... On a 15-20 ans en matière de gestion de l'ordre public de la part de la police, en matière aussi des infrastructures, et aussi avec tout un travail de prévention qui, aux quatre coins de l'Europe, s'est fait de manière très très ciblée auprès des supporters. L'événement sportif peut aussi être un outil de prévention et avoir un rôle positif.

  • Elizabeth Johnston

    Qu'en est-il à Toulouse, Julie ?

  • Julie Escudier

    Je partage complètement cette vision. Je pense que ça ne nous empêche pas, cela dit, d'avoir des mesures très préventives et d'avoir un travail partenarial très fort de façon à faire en sorte que les événements sportifs, qui sont des événements joyeux, de retrouvailles, qui doivent rester des événements agréables pour toutes et pour tous, mais effectivement se prémunir de difficultés. n'empêche pas d'oublier ce pourquoi nous sommes là. Donc c'est aussi notre rôle d'avoir cette vision éventive dans l'organisation.

  • Elizabeth Johnston

    Votre réponse Nicolas ?

  • Nicolas Nordman

    Bien sûr, on en organise d'ailleurs très fréquemment. On pense évidemment à la Coupe du monde de rugby qui s'est déroulée en France et où il n'y a pas eu d'incidents ni violences. Mais on pense aussi à des événements récurrents. Par exemple, à Paris, nous accueillons tous les ans une arrivée du Tour de France avec énormément de public. Nous avons le Marathon de Paris qui est un événement immense avec énormément de monde et une foule très importante. Donc oui, on sait organiser des événements sans violence. Après, il faut évidemment être toujours en vigilance. C'est-à-dire que, bien sûr, il faut des mesures de sécurité extrêmement fortes, de prévention extrêmement fortes, parce qu'on n'est jamais à l'abri. Un exemple récent, la finale de la Champions League, qui ne s'était finalement pas très bien déroulée au Stade de France. Et donc ça doit agir comme une piqûre de rappel pour nous dire que oui, on sait organiser de grands événements sans violence, mais en même temps, il faut prendre toutes les dispositions pour la prévenir.

  • Elizabeth Johnston

    Vous avez évoqué la Coupe du monde de rugby, vous l'avez accueillie à Toulouse. Quel était le plan mis en place pour lutter contre la violence en général ?

  • Julie Escudier

    Oui, tout à fait, dans notre ville du rugby, on a reçu cet événement et effectivement, on s'est organisé de façon à pouvoir, puisqu'on sait que dans ces événements aussi, il peut y avoir des consommations excessives d'alcool ou de stupéfiants. Mais on a aussi des plans d'action très déployés sur les violences sexistes et sexuelles. Donc on a souhaité avoir un plan d'action très proactif avec l'ensemble des partenaires, en formant beaucoup de bénévoles aussi, et former des citoyens qui ne sont pas nécessairement impliqués dans des associations agissantes ou dans des institutions, pour avoir en fait tant au stadium que sur les fan zones, mais aussi sur l'espace public, puisque Toulouse est aussi la quatrième ville étudiante, donc on avait à concilier à la fois Cette Coupe du Monde met à la fois la rentrée des étudiants, donc on a voulu avoir une action très préventive avec sur site, donc sur tous ces sites évoqués, sur l'espace public, beaucoup d'allées verts avec des équipes formées pour communiquer beaucoup sur les risques de consommation, les risques aussi d'aboutir à des violences sexistes et sexuelles quand on consomme. Donc on a eu une très forte sensibilisation et on a aussi eu des lieux d'accueil très spécialisés avec des psychologues qui pouvaient justement accueillir les victimes. Et après, bien évidemment, un réseau très fort avec la police, la justice, le classique de l'accueil des victimes. Voilà, donc c'était très bien ce dispositif et d'ailleurs, ça nous permettra de le déployer sur de grands événements autres que sportifs et notamment culturels et notamment avec nos trois jours, avec notre immense Minotaur, où normalement on devrait accueillir un million de personnes. Donc voilà, le sport nous a permis... à cette occasion de créer ce dispositif et de pouvoir le dupliquer.

  • Elizabeth Johnston

    Il s'agissait donc de mesures de prévention ?

  • Julie Escudier

    Oui, complètement. Des mesures de communication, d'information, mais après de prévention, mais aussi d'accompagnement si difficulté il y avait. Voilà, donc le dispositif était un maillage complet. Voilà, communication massive, information massive de ce qui peut être fait, de ce qui ne peut pas être fait, de ce qui peut se passer si on fait tel acte, si on consomme tel produit, et à la fois accompagnement.

  • Elizabeth Johnston

    Et un dispositif qui s'est avéré être un levier pour les citoyens. Oui,

  • Julie Escudier

    tout à fait, puisque du coup, ça nous a permis de mobiliser. Il y a eu une mobilisation massive de personnes qui ont voulu effectivement être formées et s'impliquer pour être à la fois dans cette sensibilisation et dans cet accompagnement si besoin.

  • Elizabeth Johnston

    Et ces bonnes pratiques ont été regroupées pour être dupliquées dans d'autres villes et pour d'autres événements.

  • Julie Escudier

    Oui, tout à fait. On a transmis au comité des JO et à d'autres villes. On partage l'objectif des bonnes pratiques. C'est ça, quand quelque chose fonctionne et est efficient, la transmission de l'efficacité doit se faire pour qu'on puisse avancer positivement, pour avoir une société beaucoup plus inclusive, beaucoup plus préventive et beaucoup plus respectueuse de l'autre.

  • Elizabeth Johnston

    Vous l'avez donc transmis au comité des Jeux Olympiques. Nicolas, quelle est votre approche de cette sécurisation au niveau des JO à venir à Paris ?

  • Nicolas Nordman

    Évidemment, les Jeux Olympiques, c'est un événement... exceptionnel, hors normes, y compris qui dépasse tout ce qu'on a pu organiser dans notre pays. Et donc, évidemment, ça appelle une vigilance extrême, notamment concernant toutes les mesures à prendre en matière de sécurité, de sécurisation, de prévention aussi. Donc, bien sûr, nous y travaillons de manière acharnée depuis maintenant des mois et des mois. L'événement approche, nous sommes confiants parce que nous savons que... Même s'il y a bien entendu des risques, on veut faire en sorte de pouvoir, en lien notamment avec la préfecture de police à Paris, qui a le contrôle de la sécurité, pouvoir faire en sorte de prévenir tout risque concernant ces jeux.

  • Elizabeth Johnston

    Justement, comment coopèrent la police nationale et la police municipale sur ce type de grands événements sportifs ?

  • Nicolas Nordman

    Alors, on travaille évidemment main dans la main avec la préfecture de police. Nous travaillons notamment sur tout ce qui relève des périmètres de sécurité autour des sites olympiques. En ce moment, nous réunissons les habitants avec le préfet de police dans l'ensemble des arrondissements parisiens pour informer la population comment les choses vont se dérouler. Parce qu'évidemment, il va y avoir des contraintes liées à l'importance de l'événement. Mais en même temps, ces contraintes doivent pouvoir être levées et faire en sorte que... Tout en respectant ces contraintes de sécurité, la vie puisse continuer pour les habitants à Paris, qu'ils puissent aussi, et c'est sans doute l'élément le plus important, profiter de la fête. Et donc pour ça, bien entendu, il faut que la sécurité soit assurée et nous avons confiance en ce qu'elle le soit.

  • Elizabeth Johnston

    Plus exceptionnel encore, peut-être, c'est la cérémonie d'ouverture des JO qui aura lieu dans un périmètre ouvert au public sur la Seine. Comment est-ce qu'on gère la sécurité dans ces conditions ?

  • Nicolas Nordman

    Là aussi, c'est totalement inédit. Les cérémonies d'ouverture des Jeux Olympiques, habituellement c'est dans un stade. Là, nous avons fait le choix, avec le comité d'organisation, de pouvoir l'ouvrir pour qu'un maximum de spectateurs puissent en profiter, pour la plupart d'ailleurs de manière gratuite. 222 000 personnes auront accès aux berges de Seine pour pouvoir regarder cet événement qui sera un événement exceptionnel. Là aussi, bien sûr... Toutes les dispositions de sécurité vont être prises longtemps à l'avance sur les périmètres de sécurité, sur les filtrages des personnes qui vont pouvoir y participer, sur le dispositif qui a été mis d'invitation, qui va permettre aussi de savoir qui va participer à l'événement.

  • Elizabeth Johnston

    Et au niveau local, j'imagine qu'il faudra aussi veiller à la sécurité des sites de célébration, d'animation, de retransmission des Jeux déployés à différents endroits. Oui,

  • Nicolas Nordman

    bien sûr. Alors, bien entendu, il va y avoir les sites olympiques. Il y en a un certain nombre dans Paris intra-muros, il y en a aussi beaucoup en Seine-Saint-Denis, même d'ailleurs dans beaucoup de villes, notamment autour du foot et à Marseille en France. Tout le monde ne va pas avoir des billets pour accéder aux compétitions sportives et c'est la raison pour laquelle nous avons organisé à Paris 17 lieux de festivités, de rassemblements avec des écrans géants. Bien sûr, il y aura des dispositifs de sécurité sur chacun des sites, C'est d'ailleurs beaucoup la police municipale qui va gérer ces sites, en lien bien entendu avec les forces de sécurité de l'État.

  • Elizabeth Johnston

    Dans ce type de grands événements sportifs, comment gère-t-on la sécurité des touristes, par exemple les vols à l'arraché ?

  • Nicolas Nordman

    Il y a effectivement la sécurité qui se pose sur les sites, mais il y a aussi la sécurité qui se pose partout à Paris. On sait qu'il va y avoir du monde, on sait que les gens, après avoir été à une compétition, ils vont vouloir aller boire un verre, ils vont vouloir aller peut-être faire une visite touristique. Et donc de ce point de vue-là... On va déployer aussi notre police municipale pour pouvoir être présente et faire son travail habituel de lutte contre les incivilités, les stationnements, les nuisances sonores, pour faire en sorte que la sécurité, la tranquillité publique soit aussi respectée dans tout Paris. Là, c'est pour nous aussi un enjeu très important. Et puis, nous avons aussi un enjeu, nous mettons en place des dispositifs, parce que malheureusement, on sait qu'on ne peut pas tout prévenir, des dispositifs d'accompagnement des victimes. Parfois, en lien avec le parquet, en lien avec des associations d'aide aux victimes, en essayant de multiplier aussi les dispositifs d'accueil en langue étrangère pour permettre notamment à des touristes de pouvoir être accompagnés parfois dans des démarches de dépôt de plaintes ou d'accompagnement de suivi psychologique si c'est nécessaire.

  • Elizabeth Johnston

    Sur de tels grands événements sportifs, est-ce que la police habituelle, locale, municipale suffit ? Comment ça se passe ? Est-ce qu'on renforce les équipes de sécurité ? Est-ce qu'on fait juste appel à la police nationale ? Comment gérez-vous ce type d'événement ?

  • Julie Escudier

    C'est un maillage des acteurs. La police nationale joue son rôle de police nationale. La police municipale, Nicolas en parlera mieux que moi, est effectivement agissante auprès de la nationale. Les rôles sont différenciés, mais à la fois très imbriqués pour pouvoir faire efficience et à la fois, effectivement. L'accompagnement des victimes aux plus proches, avec des associations avec qui on travaille, d'accompagnement des victimes, qui sont effectivement aussi très en lien sur cet événement. Des méthodos d'action très pratico-pratiques pour dire notamment aux touristes, si difficulté, rendez-vous, allez à tel endroit. Avec des traductions communiquées en grande quantité dans la ville. C'est une petite adaptation aussi.

  • Manuel Comeron

    La prévention, et comme il a été dit, l'événement sportif est aussi une occasion de diffuser des valeurs positives. Il y a bien sûr les problèmes de sécurité, mais on peut diffuser aussi des valeurs positives. C'est générateur aussi de liens sociaux. C'est aussi un outil, le sport en général, mais notamment l'événement sportif peut être aussi un outil pour faire un travail citoyen à partir d'une coopération entre l'organisateur privé et la collectivité locale au niveau d'une ville. On a plein d'exemples en Europe comme ça. Et si je prends l'exemple à Liège, mais c'est dans beaucoup d'endroits, notamment en Allemagne, le stade de foot va être un lieu d'apprentissage citoyen. Mais à Liège, on a aussi par exemple des centres de rattrapage scolaire dans le club du standard pour les enfants des quartiers défavorisés. Donc là, c'est intervenir directement dans la prévention de la délinquance aussi au niveau plus général dans la ville.

  • Nicolas Nordman

    Et pour revenir peut-être aux Jeux Olympiques et à votre question. C'est un événement inédit hors normes. que nous n'avons jamais organisées. Ça implique évidemment une mobilisation de forces de sécurité inédite. D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur a annoncé des renforts de police nationale qui vont venir, gendarmes aussi, qui vont venir de toute la France. 40 000 policiers et gendarmes en Ile-de-France vont être mobilisés pendant la période des Jeux Olympiques. On parle aussi d'une mobilisation très importante de l'armée. La sécurité privée aussi, puisque la responsabilité... de la sécurité dans les sites olympiques, c'est évidemment la sécurité privée. Notre police municipale, on va mobiliser la quasi-totalité de nos effectifs en période qui est habituellement une période de congé. Donc oui, il va y avoir une mobilisation exceptionnelle de forces de sécurité parce que cet événement mérite bien évidemment toute notre attention en matière de sécurité.

  • Elizabeth Johnston

    Est-ce que le hooliganisme pose problème dans ce type d'événement ? Avez-vous ressenti ce problème à Toulouse ou à Paris ?

  • Nicolas Nordman

    Le hooliganisme s'est concentré beaucoup autour des stades de foot et dans les stades de foot. Du coup, c'est vrai que sur des grands événements très populaires, comme on a pu avoir la Coupe du monde de rugby ou comme on aura les Jeux olympiques, ce n'est pas une source d'inquiétude majeure. Donc, plutôt non à votre question.

  • Julie Escudier

    Plutôt non également.

  • Nicolas Nordman

    Manuel, vous vous êtes intéressé de près au hooliganisme. Est-ce que vous pouvez nous dire comment ce phénomène a évolué ces 20 dernières années ?

  • Manuel Comeron

    Par rapport au sujet du hooliganisme, on a connu une forte poussée de hooliganisme dans les années 90 et 2000, avec aussi une forte réaction sociétale, d'abord plutôt répressive en matière de maintien de l'ordre policier sur les infrastructures, mais aussi tout un travail de prévention sociale. Et notamment au niveau du Forum européen sécurité urbaine, il y a eu tous ces échanges entre villes qui ont permis de développer des actions à chaque fois innovatrices, très ciblées. Et on va dire que cette prévention intégrée, cette sécurité intégrée, coopération police-prévention a fait que dans la plupart des pays, on a réussi à maîtriser le phénomène qui n'a pas disparu. Mais par contre, déjà avant la crise Covid, de quelques années avant la crise Covid, on assiste à une recrudescence, une nouvelle génération de supporters, notamment les mouvements ultra, qui auparavant n'étaient pas violents, mais ces mouvements. deviennent violents. Il y a aussi des connexions avec l'extrémisme politique, souvent l'extrémisme de droite. Et on voit en France, en Allemagne, en Angleterre, aussi en Belgique, ça commence, puis l'Italie bien sûr. Et avec malheureusement, parfois, le stade de foot, comme on l'a rappelé, le stade en général, qui est plutôt un lieu de compivialité, un lieu de... de fait, mais qui est aussi l'occasion pour certains d'avoir des comportements complètement inappropriés comme le racisme. Notamment l'Italie a été très touchée par ces problèmes de racisme, un peu l'Espagne aussi, enfin bon, tout le monde, on peut dire, c'est tous les pays, mais donc par rapport à ça, mais alors je dirais à l'inverse aussi, ça permet de faire un travail de sensibilisation sur le racisme, mais aussi beaucoup des clubs, on a parlé des violences sexistes. Beaucoup de clubs qui font une sensibilisation, c'est le cas notamment à Liège, ainsi que dans d'autres villes, où il y a vraiment une sensibilisation vers les supporters. Donc là, on utilise le fait d'avoir... des sympathisants, donc le supporter au départ c'est quelqu'un qui développe une relation de sympathie et parfois même émotionnelle avec le club. Il faut rappeler aussi que les hooligans se représentent entre 1 et 3% des supporters. Minorité mais qui pose la majorité des problèmes. Et je terminerai sur le sujet en disant que les acteurs de la sécurité, notamment la police, eux ce qui leur manque beaucoup, C'est une manière de pouvoir rentrer en contact avec ces groupes de supporters problématiques. Et il y a les actions de fan coaching qui avaient été initiées il y a déjà 25 ans, qui sont des acteurs sur le terrain, des travailleurs sociaux, qui sont reconnus par les institutions, dont la police, et qui rentrent en contact avec les supporters, dont les supporters à problème, et qui peuvent sur le terrain jouer un rôle de médiation. Mais c'est bien sûr des... des programmes de prévention qui s'inscrivent dans la durée.

  • Elizabeth Johnston

    Merci. Quelle serait votre conclusion sur cette question de la sécurité urbaine dans le cadre des grands événements sportifs ? Manuel.

  • Manuel Comeron

    En conclusion, je dirais que le sport, en tout cas si on prend le cas du football, génère, il faut être réaliste, ça peut générer des problèmes, mais en même temps ça fait aussi partie de la solution. On a de très beaux exemples, on a des très belles pratiques dans les villes européennes où l'événement sportif... joue un rôle positif, est un acteur positif dans la prévention et aussi au-delà dans la gestion de la cité.

  • Nicolas Nordman

    Julie ?

  • Julie Escudier

    Je pense que, effectivement, l'intervention de sécurité, qui est indispensable au quotidien et dans tous les événements, nous permet autre chose, je crois. C'est-à-dire de se dire que la prévention est indispensable préalablement à l'intervention, on va dire, de la sécurité rendue nécessaire par une difficulté pouvant survenir. Donc, je pense qu'au travers d'un événement, ce qui est intéressant... C'est aussi comment on arrive, parce qu'un événement, c'est ce qu'on dit depuis tout à l'heure, un grand événement sportif est quelque chose qui fédère, quelque chose qui anime, c'est un doping social, j'ai envie de dire, d'une extrême force, d'une très grande force qui peut permettre vraiment de... on a l'impression qu'on pourrait soulever des montagnes grâce à cette force et cet élan collectif. Et donc, voilà, moi ce que je trouve assez intéressant, c'est de se dire qu'il faut aussi se nourrir de cet élan collectif pour faire adhérer des gens. et donc des habitants, des commerçants, des citoyens qui vont vivre en fait cet événement, mais pour aussi les sensibiliser en fait très en amont, de façon à avoir un corpus, on va le dire comme ça, citoyen par l'événement, qui va nous permettre deux choses, à la fois de les sensibiliser et de leur donner une autre vision aussi, qu'ils n'ont pas forcément eu préalablement, mais par l'événement, c'est une porte d'entrée aussi pour nous pour faire de la prévention. Et à la fois, ils seront au fond à l'origine avec nous du portage d'une prévention collective. Et cet élan en fait, je retrouve en fait cet élan collectif qui fédère des individus dans l'événement sportif au niveau de l'élan préventif. Et ça, je trouve que c'est intéressant parce que c'est vraiment l'alliance du pouvoir citoyen très fort pour venir aussi, vous voyez, être acteur quelque part d'une forme de sécurité. C'est vraiment une vraie... coproduction de sécurité. Et ça, je trouve qu'il faut qu'on renoue avec ça parce que dès qu'on a des valeurs qu'on peut doper, pour redoper des valeurs qu'on a tous au fond de nous, je trouve que c'est intéressant.

  • Elizabeth Johnston

    Le mot de la fin vous revient, Nicolas.

  • Nicolas Nordman

    Je souhaite qu'à l'occasion des grands événements sportifs, on parle moins de sécurité. Oui, les questions de sécurité, elles sont là, elles sont prises en charge et nous les prenons en charge. Nous y travaillons tous les jours et notamment là, dans la perspective des Jeux olympiques. Tous les dispositifs sont mis en place pour assurer finalement que tous les éléments soient présents pour assurer pleinement la sécurité des spectateurs et des sportifs, de tous les gens qui vont venir, notamment à l'occasion des Jeux Olympiques.

  • Elizabeth Johnston

    Votre message, c'est donc profiter, on s'occupe de votre sécurité.

  • Nicolas Nordman

    Notre message, c'est ça.

  • Elizabeth Johnston

    Un grand merci à nos invités et merci aussi à vous de nous avoir écoutés jusqu'au bout de cet échange. Nous espérons que vous avez apprécié cet épisode réalisé dans le cadre du projet IKRUS financé par la Commission européenne. Nous sommes impatients de partager d'autres réflexions et initiatives locales avec vous. Si vous voulez en savoir plus sur les approches innovantes et les initiatives locales, rendez-vous sur le site internet du Forum européen pour la sécurité urbaine et abonnez-vous à ce podcast. A très bientôt pour un prochain épisode du podcast de l'EFUS.

Description

Dans quelques semaines, Paris accueillera les Jeux Olympiques et Paralympiques, un événement d'envergure mondiale qui s'accompagne de nombreux défis sécuritaires.


C'est dans ce contexte que Julie Escudier, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de la cohésion sociale et de l'inclusion, Nicolas Nordman, adjoint à la mairie de Paris en charge de la prévention et de la sécurité et Manuel Comeron référent radicalisme violent de la ville de Liège abordent les enjeux et les challenges des villes lors de l'organisation des grands événements sportifs.


Cet épisode a été réalisé dans le cadre du projet IcARUS financé par la Commission européenne. Ce projet a reçu un financement du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'Union européenne dans le cadre de la convention de subvention n° 882749.


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Transcription

  • Elizabeth Johnston

    Bienvenue dans le podcast de l'EFUS, un podcast réalisé par le Forum européen pour la sécurité urbaine. Je suis Elisabeth Johnston, déléguée générale de l'EFUS, le réseau européen de 250 collectivités locales et régionales dédiées à la sécurité urbaine. Aujourd'hui, pour parler de sécurité urbaine dans le contexte des grands événements sportifs, j'ai le plaisir d'accueillir Mme Julie Escudier, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de la cohésion sociale et de l'inclusion, M. Nicolas Nordman, adjoint à la maire de Paris en charge de la prévention et de la sécurité, ainsi que M. Manuel Coméron, référent radicalisme violent de la ville de Liège, Belgique. Je tiens à préciser que cet épisode a été enregistré fin mars, au moment où Paris est encore dans sa phase préparatoire des Jeux Olympiques. Bonjour à tous les trois. Bonjour.

  • Invités

    Bonjour.

  • Elizabeth Johnston

    Est-on encore capable d'organiser des événements sportifs sans violence aujourd'hui ? Je vous donne la parole Manuel.

  • Manuel Comeron

    Bien sûr, on peut organiser des événements sportifs sans violence, tout comme on peut vouloir une société sans violence. Malheureusement, il y a encore des problèmes, notamment dans les stades de football, où l'événement sportif est un lieu où règne l'insécurité, mais avec une maîtrise, on peut dire, depuis... On a 15-20 ans en matière de gestion de l'ordre public de la part de la police, en matière aussi des infrastructures, et aussi avec tout un travail de prévention qui, aux quatre coins de l'Europe, s'est fait de manière très très ciblée auprès des supporters. L'événement sportif peut aussi être un outil de prévention et avoir un rôle positif.

  • Elizabeth Johnston

    Qu'en est-il à Toulouse, Julie ?

  • Julie Escudier

    Je partage complètement cette vision. Je pense que ça ne nous empêche pas, cela dit, d'avoir des mesures très préventives et d'avoir un travail partenarial très fort de façon à faire en sorte que les événements sportifs, qui sont des événements joyeux, de retrouvailles, qui doivent rester des événements agréables pour toutes et pour tous, mais effectivement se prémunir de difficultés. n'empêche pas d'oublier ce pourquoi nous sommes là. Donc c'est aussi notre rôle d'avoir cette vision éventive dans l'organisation.

  • Elizabeth Johnston

    Votre réponse Nicolas ?

  • Nicolas Nordman

    Bien sûr, on en organise d'ailleurs très fréquemment. On pense évidemment à la Coupe du monde de rugby qui s'est déroulée en France et où il n'y a pas eu d'incidents ni violences. Mais on pense aussi à des événements récurrents. Par exemple, à Paris, nous accueillons tous les ans une arrivée du Tour de France avec énormément de public. Nous avons le Marathon de Paris qui est un événement immense avec énormément de monde et une foule très importante. Donc oui, on sait organiser des événements sans violence. Après, il faut évidemment être toujours en vigilance. C'est-à-dire que, bien sûr, il faut des mesures de sécurité extrêmement fortes, de prévention extrêmement fortes, parce qu'on n'est jamais à l'abri. Un exemple récent, la finale de la Champions League, qui ne s'était finalement pas très bien déroulée au Stade de France. Et donc ça doit agir comme une piqûre de rappel pour nous dire que oui, on sait organiser de grands événements sans violence, mais en même temps, il faut prendre toutes les dispositions pour la prévenir.

  • Elizabeth Johnston

    Vous avez évoqué la Coupe du monde de rugby, vous l'avez accueillie à Toulouse. Quel était le plan mis en place pour lutter contre la violence en général ?

  • Julie Escudier

    Oui, tout à fait, dans notre ville du rugby, on a reçu cet événement et effectivement, on s'est organisé de façon à pouvoir, puisqu'on sait que dans ces événements aussi, il peut y avoir des consommations excessives d'alcool ou de stupéfiants. Mais on a aussi des plans d'action très déployés sur les violences sexistes et sexuelles. Donc on a souhaité avoir un plan d'action très proactif avec l'ensemble des partenaires, en formant beaucoup de bénévoles aussi, et former des citoyens qui ne sont pas nécessairement impliqués dans des associations agissantes ou dans des institutions, pour avoir en fait tant au stadium que sur les fan zones, mais aussi sur l'espace public, puisque Toulouse est aussi la quatrième ville étudiante, donc on avait à concilier à la fois Cette Coupe du Monde met à la fois la rentrée des étudiants, donc on a voulu avoir une action très préventive avec sur site, donc sur tous ces sites évoqués, sur l'espace public, beaucoup d'allées verts avec des équipes formées pour communiquer beaucoup sur les risques de consommation, les risques aussi d'aboutir à des violences sexistes et sexuelles quand on consomme. Donc on a eu une très forte sensibilisation et on a aussi eu des lieux d'accueil très spécialisés avec des psychologues qui pouvaient justement accueillir les victimes. Et après, bien évidemment, un réseau très fort avec la police, la justice, le classique de l'accueil des victimes. Voilà, donc c'était très bien ce dispositif et d'ailleurs, ça nous permettra de le déployer sur de grands événements autres que sportifs et notamment culturels et notamment avec nos trois jours, avec notre immense Minotaur, où normalement on devrait accueillir un million de personnes. Donc voilà, le sport nous a permis... à cette occasion de créer ce dispositif et de pouvoir le dupliquer.

  • Elizabeth Johnston

    Il s'agissait donc de mesures de prévention ?

  • Julie Escudier

    Oui, complètement. Des mesures de communication, d'information, mais après de prévention, mais aussi d'accompagnement si difficulté il y avait. Voilà, donc le dispositif était un maillage complet. Voilà, communication massive, information massive de ce qui peut être fait, de ce qui ne peut pas être fait, de ce qui peut se passer si on fait tel acte, si on consomme tel produit, et à la fois accompagnement.

  • Elizabeth Johnston

    Et un dispositif qui s'est avéré être un levier pour les citoyens. Oui,

  • Julie Escudier

    tout à fait, puisque du coup, ça nous a permis de mobiliser. Il y a eu une mobilisation massive de personnes qui ont voulu effectivement être formées et s'impliquer pour être à la fois dans cette sensibilisation et dans cet accompagnement si besoin.

  • Elizabeth Johnston

    Et ces bonnes pratiques ont été regroupées pour être dupliquées dans d'autres villes et pour d'autres événements.

  • Julie Escudier

    Oui, tout à fait. On a transmis au comité des JO et à d'autres villes. On partage l'objectif des bonnes pratiques. C'est ça, quand quelque chose fonctionne et est efficient, la transmission de l'efficacité doit se faire pour qu'on puisse avancer positivement, pour avoir une société beaucoup plus inclusive, beaucoup plus préventive et beaucoup plus respectueuse de l'autre.

  • Elizabeth Johnston

    Vous l'avez donc transmis au comité des Jeux Olympiques. Nicolas, quelle est votre approche de cette sécurisation au niveau des JO à venir à Paris ?

  • Nicolas Nordman

    Évidemment, les Jeux Olympiques, c'est un événement... exceptionnel, hors normes, y compris qui dépasse tout ce qu'on a pu organiser dans notre pays. Et donc, évidemment, ça appelle une vigilance extrême, notamment concernant toutes les mesures à prendre en matière de sécurité, de sécurisation, de prévention aussi. Donc, bien sûr, nous y travaillons de manière acharnée depuis maintenant des mois et des mois. L'événement approche, nous sommes confiants parce que nous savons que... Même s'il y a bien entendu des risques, on veut faire en sorte de pouvoir, en lien notamment avec la préfecture de police à Paris, qui a le contrôle de la sécurité, pouvoir faire en sorte de prévenir tout risque concernant ces jeux.

  • Elizabeth Johnston

    Justement, comment coopèrent la police nationale et la police municipale sur ce type de grands événements sportifs ?

  • Nicolas Nordman

    Alors, on travaille évidemment main dans la main avec la préfecture de police. Nous travaillons notamment sur tout ce qui relève des périmètres de sécurité autour des sites olympiques. En ce moment, nous réunissons les habitants avec le préfet de police dans l'ensemble des arrondissements parisiens pour informer la population comment les choses vont se dérouler. Parce qu'évidemment, il va y avoir des contraintes liées à l'importance de l'événement. Mais en même temps, ces contraintes doivent pouvoir être levées et faire en sorte que... Tout en respectant ces contraintes de sécurité, la vie puisse continuer pour les habitants à Paris, qu'ils puissent aussi, et c'est sans doute l'élément le plus important, profiter de la fête. Et donc pour ça, bien entendu, il faut que la sécurité soit assurée et nous avons confiance en ce qu'elle le soit.

  • Elizabeth Johnston

    Plus exceptionnel encore, peut-être, c'est la cérémonie d'ouverture des JO qui aura lieu dans un périmètre ouvert au public sur la Seine. Comment est-ce qu'on gère la sécurité dans ces conditions ?

  • Nicolas Nordman

    Là aussi, c'est totalement inédit. Les cérémonies d'ouverture des Jeux Olympiques, habituellement c'est dans un stade. Là, nous avons fait le choix, avec le comité d'organisation, de pouvoir l'ouvrir pour qu'un maximum de spectateurs puissent en profiter, pour la plupart d'ailleurs de manière gratuite. 222 000 personnes auront accès aux berges de Seine pour pouvoir regarder cet événement qui sera un événement exceptionnel. Là aussi, bien sûr... Toutes les dispositions de sécurité vont être prises longtemps à l'avance sur les périmètres de sécurité, sur les filtrages des personnes qui vont pouvoir y participer, sur le dispositif qui a été mis d'invitation, qui va permettre aussi de savoir qui va participer à l'événement.

  • Elizabeth Johnston

    Et au niveau local, j'imagine qu'il faudra aussi veiller à la sécurité des sites de célébration, d'animation, de retransmission des Jeux déployés à différents endroits. Oui,

  • Nicolas Nordman

    bien sûr. Alors, bien entendu, il va y avoir les sites olympiques. Il y en a un certain nombre dans Paris intra-muros, il y en a aussi beaucoup en Seine-Saint-Denis, même d'ailleurs dans beaucoup de villes, notamment autour du foot et à Marseille en France. Tout le monde ne va pas avoir des billets pour accéder aux compétitions sportives et c'est la raison pour laquelle nous avons organisé à Paris 17 lieux de festivités, de rassemblements avec des écrans géants. Bien sûr, il y aura des dispositifs de sécurité sur chacun des sites, C'est d'ailleurs beaucoup la police municipale qui va gérer ces sites, en lien bien entendu avec les forces de sécurité de l'État.

  • Elizabeth Johnston

    Dans ce type de grands événements sportifs, comment gère-t-on la sécurité des touristes, par exemple les vols à l'arraché ?

  • Nicolas Nordman

    Il y a effectivement la sécurité qui se pose sur les sites, mais il y a aussi la sécurité qui se pose partout à Paris. On sait qu'il va y avoir du monde, on sait que les gens, après avoir été à une compétition, ils vont vouloir aller boire un verre, ils vont vouloir aller peut-être faire une visite touristique. Et donc de ce point de vue-là... On va déployer aussi notre police municipale pour pouvoir être présente et faire son travail habituel de lutte contre les incivilités, les stationnements, les nuisances sonores, pour faire en sorte que la sécurité, la tranquillité publique soit aussi respectée dans tout Paris. Là, c'est pour nous aussi un enjeu très important. Et puis, nous avons aussi un enjeu, nous mettons en place des dispositifs, parce que malheureusement, on sait qu'on ne peut pas tout prévenir, des dispositifs d'accompagnement des victimes. Parfois, en lien avec le parquet, en lien avec des associations d'aide aux victimes, en essayant de multiplier aussi les dispositifs d'accueil en langue étrangère pour permettre notamment à des touristes de pouvoir être accompagnés parfois dans des démarches de dépôt de plaintes ou d'accompagnement de suivi psychologique si c'est nécessaire.

  • Elizabeth Johnston

    Sur de tels grands événements sportifs, est-ce que la police habituelle, locale, municipale suffit ? Comment ça se passe ? Est-ce qu'on renforce les équipes de sécurité ? Est-ce qu'on fait juste appel à la police nationale ? Comment gérez-vous ce type d'événement ?

  • Julie Escudier

    C'est un maillage des acteurs. La police nationale joue son rôle de police nationale. La police municipale, Nicolas en parlera mieux que moi, est effectivement agissante auprès de la nationale. Les rôles sont différenciés, mais à la fois très imbriqués pour pouvoir faire efficience et à la fois, effectivement. L'accompagnement des victimes aux plus proches, avec des associations avec qui on travaille, d'accompagnement des victimes, qui sont effectivement aussi très en lien sur cet événement. Des méthodos d'action très pratico-pratiques pour dire notamment aux touristes, si difficulté, rendez-vous, allez à tel endroit. Avec des traductions communiquées en grande quantité dans la ville. C'est une petite adaptation aussi.

  • Manuel Comeron

    La prévention, et comme il a été dit, l'événement sportif est aussi une occasion de diffuser des valeurs positives. Il y a bien sûr les problèmes de sécurité, mais on peut diffuser aussi des valeurs positives. C'est générateur aussi de liens sociaux. C'est aussi un outil, le sport en général, mais notamment l'événement sportif peut être aussi un outil pour faire un travail citoyen à partir d'une coopération entre l'organisateur privé et la collectivité locale au niveau d'une ville. On a plein d'exemples en Europe comme ça. Et si je prends l'exemple à Liège, mais c'est dans beaucoup d'endroits, notamment en Allemagne, le stade de foot va être un lieu d'apprentissage citoyen. Mais à Liège, on a aussi par exemple des centres de rattrapage scolaire dans le club du standard pour les enfants des quartiers défavorisés. Donc là, c'est intervenir directement dans la prévention de la délinquance aussi au niveau plus général dans la ville.

  • Nicolas Nordman

    Et pour revenir peut-être aux Jeux Olympiques et à votre question. C'est un événement inédit hors normes. que nous n'avons jamais organisées. Ça implique évidemment une mobilisation de forces de sécurité inédite. D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur a annoncé des renforts de police nationale qui vont venir, gendarmes aussi, qui vont venir de toute la France. 40 000 policiers et gendarmes en Ile-de-France vont être mobilisés pendant la période des Jeux Olympiques. On parle aussi d'une mobilisation très importante de l'armée. La sécurité privée aussi, puisque la responsabilité... de la sécurité dans les sites olympiques, c'est évidemment la sécurité privée. Notre police municipale, on va mobiliser la quasi-totalité de nos effectifs en période qui est habituellement une période de congé. Donc oui, il va y avoir une mobilisation exceptionnelle de forces de sécurité parce que cet événement mérite bien évidemment toute notre attention en matière de sécurité.

  • Elizabeth Johnston

    Est-ce que le hooliganisme pose problème dans ce type d'événement ? Avez-vous ressenti ce problème à Toulouse ou à Paris ?

  • Nicolas Nordman

    Le hooliganisme s'est concentré beaucoup autour des stades de foot et dans les stades de foot. Du coup, c'est vrai que sur des grands événements très populaires, comme on a pu avoir la Coupe du monde de rugby ou comme on aura les Jeux olympiques, ce n'est pas une source d'inquiétude majeure. Donc, plutôt non à votre question.

  • Julie Escudier

    Plutôt non également.

  • Nicolas Nordman

    Manuel, vous vous êtes intéressé de près au hooliganisme. Est-ce que vous pouvez nous dire comment ce phénomène a évolué ces 20 dernières années ?

  • Manuel Comeron

    Par rapport au sujet du hooliganisme, on a connu une forte poussée de hooliganisme dans les années 90 et 2000, avec aussi une forte réaction sociétale, d'abord plutôt répressive en matière de maintien de l'ordre policier sur les infrastructures, mais aussi tout un travail de prévention sociale. Et notamment au niveau du Forum européen sécurité urbaine, il y a eu tous ces échanges entre villes qui ont permis de développer des actions à chaque fois innovatrices, très ciblées. Et on va dire que cette prévention intégrée, cette sécurité intégrée, coopération police-prévention a fait que dans la plupart des pays, on a réussi à maîtriser le phénomène qui n'a pas disparu. Mais par contre, déjà avant la crise Covid, de quelques années avant la crise Covid, on assiste à une recrudescence, une nouvelle génération de supporters, notamment les mouvements ultra, qui auparavant n'étaient pas violents, mais ces mouvements. deviennent violents. Il y a aussi des connexions avec l'extrémisme politique, souvent l'extrémisme de droite. Et on voit en France, en Allemagne, en Angleterre, aussi en Belgique, ça commence, puis l'Italie bien sûr. Et avec malheureusement, parfois, le stade de foot, comme on l'a rappelé, le stade en général, qui est plutôt un lieu de compivialité, un lieu de... de fait, mais qui est aussi l'occasion pour certains d'avoir des comportements complètement inappropriés comme le racisme. Notamment l'Italie a été très touchée par ces problèmes de racisme, un peu l'Espagne aussi, enfin bon, tout le monde, on peut dire, c'est tous les pays, mais donc par rapport à ça, mais alors je dirais à l'inverse aussi, ça permet de faire un travail de sensibilisation sur le racisme, mais aussi beaucoup des clubs, on a parlé des violences sexistes. Beaucoup de clubs qui font une sensibilisation, c'est le cas notamment à Liège, ainsi que dans d'autres villes, où il y a vraiment une sensibilisation vers les supporters. Donc là, on utilise le fait d'avoir... des sympathisants, donc le supporter au départ c'est quelqu'un qui développe une relation de sympathie et parfois même émotionnelle avec le club. Il faut rappeler aussi que les hooligans se représentent entre 1 et 3% des supporters. Minorité mais qui pose la majorité des problèmes. Et je terminerai sur le sujet en disant que les acteurs de la sécurité, notamment la police, eux ce qui leur manque beaucoup, C'est une manière de pouvoir rentrer en contact avec ces groupes de supporters problématiques. Et il y a les actions de fan coaching qui avaient été initiées il y a déjà 25 ans, qui sont des acteurs sur le terrain, des travailleurs sociaux, qui sont reconnus par les institutions, dont la police, et qui rentrent en contact avec les supporters, dont les supporters à problème, et qui peuvent sur le terrain jouer un rôle de médiation. Mais c'est bien sûr des... des programmes de prévention qui s'inscrivent dans la durée.

  • Elizabeth Johnston

    Merci. Quelle serait votre conclusion sur cette question de la sécurité urbaine dans le cadre des grands événements sportifs ? Manuel.

  • Manuel Comeron

    En conclusion, je dirais que le sport, en tout cas si on prend le cas du football, génère, il faut être réaliste, ça peut générer des problèmes, mais en même temps ça fait aussi partie de la solution. On a de très beaux exemples, on a des très belles pratiques dans les villes européennes où l'événement sportif... joue un rôle positif, est un acteur positif dans la prévention et aussi au-delà dans la gestion de la cité.

  • Nicolas Nordman

    Julie ?

  • Julie Escudier

    Je pense que, effectivement, l'intervention de sécurité, qui est indispensable au quotidien et dans tous les événements, nous permet autre chose, je crois. C'est-à-dire de se dire que la prévention est indispensable préalablement à l'intervention, on va dire, de la sécurité rendue nécessaire par une difficulté pouvant survenir. Donc, je pense qu'au travers d'un événement, ce qui est intéressant... C'est aussi comment on arrive, parce qu'un événement, c'est ce qu'on dit depuis tout à l'heure, un grand événement sportif est quelque chose qui fédère, quelque chose qui anime, c'est un doping social, j'ai envie de dire, d'une extrême force, d'une très grande force qui peut permettre vraiment de... on a l'impression qu'on pourrait soulever des montagnes grâce à cette force et cet élan collectif. Et donc, voilà, moi ce que je trouve assez intéressant, c'est de se dire qu'il faut aussi se nourrir de cet élan collectif pour faire adhérer des gens. et donc des habitants, des commerçants, des citoyens qui vont vivre en fait cet événement, mais pour aussi les sensibiliser en fait très en amont, de façon à avoir un corpus, on va le dire comme ça, citoyen par l'événement, qui va nous permettre deux choses, à la fois de les sensibiliser et de leur donner une autre vision aussi, qu'ils n'ont pas forcément eu préalablement, mais par l'événement, c'est une porte d'entrée aussi pour nous pour faire de la prévention. Et à la fois, ils seront au fond à l'origine avec nous du portage d'une prévention collective. Et cet élan en fait, je retrouve en fait cet élan collectif qui fédère des individus dans l'événement sportif au niveau de l'élan préventif. Et ça, je trouve que c'est intéressant parce que c'est vraiment l'alliance du pouvoir citoyen très fort pour venir aussi, vous voyez, être acteur quelque part d'une forme de sécurité. C'est vraiment une vraie... coproduction de sécurité. Et ça, je trouve qu'il faut qu'on renoue avec ça parce que dès qu'on a des valeurs qu'on peut doper, pour redoper des valeurs qu'on a tous au fond de nous, je trouve que c'est intéressant.

  • Elizabeth Johnston

    Le mot de la fin vous revient, Nicolas.

  • Nicolas Nordman

    Je souhaite qu'à l'occasion des grands événements sportifs, on parle moins de sécurité. Oui, les questions de sécurité, elles sont là, elles sont prises en charge et nous les prenons en charge. Nous y travaillons tous les jours et notamment là, dans la perspective des Jeux olympiques. Tous les dispositifs sont mis en place pour assurer finalement que tous les éléments soient présents pour assurer pleinement la sécurité des spectateurs et des sportifs, de tous les gens qui vont venir, notamment à l'occasion des Jeux Olympiques.

  • Elizabeth Johnston

    Votre message, c'est donc profiter, on s'occupe de votre sécurité.

  • Nicolas Nordman

    Notre message, c'est ça.

  • Elizabeth Johnston

    Un grand merci à nos invités et merci aussi à vous de nous avoir écoutés jusqu'au bout de cet échange. Nous espérons que vous avez apprécié cet épisode réalisé dans le cadre du projet IKRUS financé par la Commission européenne. Nous sommes impatients de partager d'autres réflexions et initiatives locales avec vous. Si vous voulez en savoir plus sur les approches innovantes et les initiatives locales, rendez-vous sur le site internet du Forum européen pour la sécurité urbaine et abonnez-vous à ce podcast. A très bientôt pour un prochain épisode du podcast de l'EFUS.

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