- Speaker #0
Bienvenue dans ce nouvel épisode d'Elle en Bretagne, je suis Marie-Cécile, sa fondatrice, et dans ce podcast, mon souhait est de donner la parole aux femmes. Imaginez un instant que tout bascule, un grave accident, quelques semaines d'immobilisation et soudain une question essentielle, qu'est-ce qui donne vraiment du sens à notre vie ? C'est ce qu'a vécu Marlène Le Guay en novembre 2019. Elle décide alors de se consacrer à une mission. Améliorer le vivre ensemble en donnant la parole à ceux qu'on entend encore trop peu, les jeunes générations. Psychosociologue et experte en prospective, Marlène Le Guay a passé plus de 7 ans à étudier, analyser et comprendre les attentes des jeunes. Convaincue que la fracture intergénérationnelle n'est pas une fatalité, elle fonde en 2021 Vague de sens dédiée à ces enjeux. Puis, malgré sa timidité, elle se lance comme conférencière, toujours sur cette thématique. Bonjour Marlène.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Nous nous sommes rencontrées lors de la journée des experts de Bretonnes à Lorient, au cours de laquelle tu es intervenue sur ton parcours. Et tout de suite, je me suis dit, il faut que j'invite Marlène. Donc voilà, je suis vraiment ravie de te retrouver. Et comment vas-tu aujourd'hui ?
- Speaker #1
Déjà, merci beaucoup de m'accueillir sur le podcast. Je vais très bien, je te remercie. On se rencontre, on va échanger, c'est trop bien.
- Speaker #0
Et pour commencer, ma question traditionnelle, peux-tu nous dire un petit peu qui tu es ?
- Speaker #1
Je m'appelle Marlène Le Guet, je suis psychosociologue, ça c'est pour la partie pro, je pense qu'on sera amené à détailler un petit peu plus tout à l'heure. Je suis aussi finistérienne, ça c'est important pour moi, je suis originaire d'un petit village qui s'appelle L'Octudie dans le Finistère Sud. J'ai grandi là-bas jusqu'à mes 18 ans, aujourd'hui j'habite à Rennes. J'adore mon Finistère, j'adore voyager, j'adore découvrir, j'adore rencontrer des gens et je suis une véritable épicurienne. je pourrais dire de moi aussi, pour me présenter.
- Speaker #0
Dans l'introduction, j'ai fait référence à un événement, un grave accident qui a finalement un peu tout déclenché par rapport à ce que tu faisais avant et ce que tu as fait après.
- Speaker #1
Exactement. Ça arrivait fin 2019. À l'époque, je travaille pour une société de transport bien connue sur le territoire et ça se passe globalement bien. Et en fait, un soir, je rentre d'un concert en vélo et je rencontre un camion. sur ma route et vélo vs camion, ça ne fonctionne pas très bien. Donc, je me retrouve au sol avec des fractures un petit peu partout, sur le visage, sur le corps. Donc, ça m'a immobilisée pendant plusieurs mois. C'est lors de cette période que je me suis amenée à me questionner sur effectivement qui j'étais, ce que j'avais vraiment envie de faire, ce qui avait du sens pour moi. Je pense que j'ai toujours essayé de donner du sens à ce que je fais, mais j'ai mis du temps à m'autoriser à accepter que moi, le sens que je donne n'est pas le sens vers lequel nous incite à aller, par exemple, les normes sociales ou notre famille. Donc ça, ça met un petit peu de temps. Et ce moment charnière, il m'a aidé aussi à me recentrer sur qui j'étais, ce que j'avais vraiment envie de faire. Et c'est ça qui m'a poussée à entreprendre.
- Speaker #0
Donc voilà, très grave accident, cette remise en question. Et là, justement, sur quoi aller ?
- Speaker #1
Sur quoi aller ? Vaste question. Alors ce qui était sûr, c'était que j'allais entreprendre. Ça, c'était vraiment la première certitude. et puis après je me suis dit entreprendre prendre sur quoi ? Parce que le champ des possibles est vaste. Alors j'avoue que j'ai beaucoup exploré, je suis partie de ce que j'aimais faire. Je parlais tout à l'heure de voyage, de gastronomie, je crois que j'ai envisagé mille et un projets autour de ça. Mais justement, ça ne résonnait pas totalement. Et en fait, moi à la base, je suis psychosociologue, j'ai travaillé dans les études, et notamment les études qualitatives. Je travaillais en institut d'études. Donc pour celles et ceux qui ne savent pas ce que sont les études qualitatives, c'est vraiment des études où on va essayer de comprendre une population, enfin un segment de la population donnée, en explorant toutes les questions qui commencent par des pourquoi et des comment, en allant rencontrer directement ou indirectement les individus. Donc je faisais ça en institut, après j'ai fait ça au sein d'une entreprise, et c'est vrai que c'est quelque chose qui me plaisait beaucoup, parce qu'il y a cette curiosité, on essaie vraiment de comprendre comment l'autre raisonne, comment il peut se comporter, même de projeter certains comportements. Donc ça, je trouvais ça super intéressant. Et en fait, le constat que j'avais fait, les entreprises dédiaient beaucoup de... de budget à essayer de comprendre certains segments de la population. Mais par contre, dès qu'il s'agissait des jeunes ou des moins jeunes, là, on dépensait beaucoup moins d'argent. Et notamment avec les jeunes, il y avait un peu cette conception de « moi, j'ai été jeune, donc je sais ce que c'est, donc finalement, je n'ai pas besoin d'aller les interviewer et de tenter de les comprendre parce que je sais par quoi ils sont passés. » Sauf que la société, elle a changé, le monde, il a changé. Et être jeune dans les années 60, 80 ou même 2000, ce n'est pas tout à fait la même chose qu'être jeune aujourd'hui, en 2025. Donc, je me suis dit que ça pouvait être intéressant d'aller mieux comprendre spécifiquement cette jeune génération.
- Speaker #0
D'accord. Donc, c'est ce qui fait que tu as décidé d'aller vers cette génération. En fait, on parle de génération Gen Z et génération Alpha pour celles qui arrivent. Et pourquoi ce souhait aussi d'entreprendre ?
- Speaker #1
Pourquoi ce souhait d'entreprendre ? J'ai des parents qui sont entrepreneurs. Donc, je pense que ça a toujours fait partie de l'ADN, on va dire, de la famille. J'adore le mouvement. J'adore quand ça bouge, quand ça vit, quand il y a des projets. Et c'est ça que je trouve passionnant aussi dans l'entrepreneuriat, c'est que j'ai le sentiment qu'encore plus que quand on est salarié, il va y avoir des imprévus, il va falloir s'adapter. On ne peut rien prédire, on peut manifester, on peut essayer, on peut tenter des choses, mais on n'a aucune certitude. Et je crois que j'aime bien cette notion d'incertitude et de se dire que le champ des possibles est vaste, qu'il est ouvert et qu'on est finalement décisionnaire. Alors après, il faudra aussi accepter les conséquences de nos actes. Mais oui, je crois que j'aime bien ça.
- Speaker #0
Ouais, donc en effet, t'as sûrement bien le profil. Et c'est là que Vague de Sens est née.
- Speaker #1
Exactement. C'est là que Vague de Sens est née. Donc ça fait un petit peu plus de quatre ans maintenant. Et la chance que j'ai eue, dans un premier temps, c'était une chance, mais c'est une vraie chance. J'en suis consciente, mais j'ai des clients qui m'ont tout de suite suivie. Donc ça a assez vite démarré, assez bien démarré. Par contre, comme c'était ma première société et que je ne savais pas forcément... Voilà comment faire. Je n'avais pas forcément structuré les bases, notamment en termes de marketing, de communication. Donc ça, je l'ai payé un an après. Et j'ai senti tout de suite cet engouement, même si assez rapidement, le projet a quelque peu évolué. Parce que pour moi, ce qui était important, c'était vraiment de traiter le sujet des jeunes générations et de l'intergénérationnel, mais en partant des concernés, vraiment en partant des jeunes. Et au tout début, le projet, c'était de faire intervenir des jeunes et des moins jeunes au sein des entreprises pour parler de ce sujet-là. Et là, j'ai eu des gros stops de la part des clients qui me disaient non, non, on ne sait pas ce qu'ils vont raconter. Ils ne se sentaient pas en sécurité. Donc, j'ai bien vu que ça, ça n'allait pas être possible. Je voulais quand même garder cette ADN étude parce que nous, c'est vraiment ça notre singularité, c'est qu'on va continuellement rencontrer des jeunes et c'est vraiment des milliers de jeunes chaque année pour réussir à bien les comprendre. Et je me suis dit bon, ça, je ne peux pas l'enlever parce que si j'enlève, justement, ça n'a plus de sens pour moi. Donc, comment est-ce qu'on peut faire ? Et là, on a du coup coaxer davantage sur la partie digitale et la partie vidéo, avec des micros trottoirs, avec des interviews filmées, pour permettre indirectement quand même de faire venir les jeunes dans l'entreprise et de partir d'eux pour amener des questionnements et aussi des solutions. Alors par jeunes, j'entends les 15-29 ans. C'est important de le préciser. Parce que selon l'INSEE, on est plus jeunes après 29 ans. Donc voilà, on s'est accordé sur ce que nous dit l'INSEE. Donc c'est cette partie études-conseils. Donc là, on est vraiment sur une approche personnalisée pour des entreprises qui ont un besoin bien spécifique. Ça peut être j'arrive plus à recruter. j'intègre des jeunes, mais je vois bien que ça ne se passe pas très bien. Il y a des tensions dans les équipes, on ne sait pas comment faire. On a un produit ou un service à destination des jeunes et on ne sait pas forcément comment communiquer vers cette cible-là. Ça peut vraiment être vaste.
- Speaker #0
Alors justement, ces jeunes générations, tu as parlé de la tranche d'âge, donc 15-29 ans pour la jeune Z, c'est ça ? Parce qu'on parle aussi de génération alpha aujourd'hui.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai. Alors moi, je ne suis pas pro-concept de génération. Je n'aime pas trop trop ces concepts-là. Souvent, j'en parle. parle juste dans le titre des interventions où les cinq premières minutes maximum, mais l'idée ensuite c'est de déconstruire, je pourrais expliquer pourquoi après, mais pour revenir sur ta question, donc les chercheurs ne s'accordent pas, mais ce qui est le plus convergent, c'est finalement la Gen Z, c'est les jeunes qui sont nés entre 97-98 et 2010, et du coup, génération Alpha, c'est ceux qui sont nés après 2010.
- Speaker #0
D'accord, donc pas encore dans l'entreprise.
- Speaker #1
Non, mais qui commencent à y arriver doucement, à travers les stages notamment.
- Speaker #0
Ces jeunes, on dit qu'ils sont désengagés ou individualistes. Est-ce que cela est vrai ? Est-ce que c'est des choses à déconstruire ? Quels sont leurs liens au travail ? Quelles sont leurs particularités ?
- Speaker #1
Oula ! Alors là, on pourrait faire un podcast de 4 heures sur le sujet. Alors, on entend beaucoup, les jeunes ne veulent pas bosser, ils ne prennent pas d'initiatives, ils sont individualistes, ils sont désengagés, ils ne supportent pas l'autorité. Ça, ça fait partie des phrases qu'on entend le plus souvent. C'est pas forcément vrai. Souvent, c'est une histoire de nuances et c'est surtout une problématique de... communication et de représentation. C'est-à-dire que nous, on va lire le sujet et nos préoccupations forcément via notre prisme, mais on n'a pas toujours cette conception que l'autre en face a peut-être un prisme qui est différent et du coup, c'est simplement pour ça qu'on n'arrive pas à se comprendre. Après, sur leur rapport au travail, oui, je pense que pour une majeure partie, le rapport au travail est peut-être différent de leurs aînés, mais ça ne concerne pas exclusivement la jeune génération. Moi, ma conviction, et c'est pour ça que je disais juste avant que je ne suis pas forcément pro-concept de génération, C'est que finalement, cette jeune génération, c'est le reflet de toutes les transformations de notre société. Et ça a toujours existé et ça existera toujours. Et du coup, ils sont le reflet de ces transformations, de la manière dont on les a éduqués aussi, du monde dans lequel ils ont grandi. Et à un moment, ils vont arriver, dans le monde professionnel notamment, et ils vont venir porter certaines aspirations, certaines convictions, certaines demandes, vis-à-vis desquelles ils peuvent être assez affirmatifs parce que, eux, c'est la seule réalité qu'ils connaissent. Donc ça ne veut pas dire qu'ils ont tort, ça ne veut pas dire qu'ils ont raison. Ça veut juste dire qu'à ce moment-là, ils arrivent dans un univers qu'ils ne connaissent pas, avec des repères qui sont les leurs. Et ça ne veut pas dire que nous, on doit tous aider, mais simplement, si on se rend compte qu'ils ne correspondent pas au cadre qui est le nôtre, il va falloir faire preuve de pédagogie, d'un peu de temps, de beaucoup d'écoute, de beaucoup de communication, pour leur faire prendre conscience que leur réalité n'est peut-être pas la seule qui existe, il y en a d'autres, et que leurs attentes et leurs demandes ne correspondent peut-être pas à ce dont nous, on a besoin. Mais ce n'est pas antinomique. Et puis aussi, je me permettrais juste une anecdote qui m'avait quand même un petit peu marquée. Donc comme je disais, nous on va beaucoup à la rencontre des jeunes, on crée aussi des événements avec eux, pour toujours dans cette optique de réussir à mieux les comprendre et comprendre comment est-ce qu'ils se représentent le monde et notamment le monde professionnel. Et en fait, la problématique aussi avec la jeune génération, c'est quand elle arrive dans le monde professionnel, je pense encore plus qu'avec d'autres collaborateurs, elle va devoir faire face à un ensemble de préjugés, de stéréotypes. Alors il y a les stéréotypes que nous on peut avoir sur eux, mais il y a même les stéréotypes qu'eux ont sur eux-mêmes. Ce que j'entends par là, c'est que, pour donner un exemple, on avait réalisé une fois un événement avec 70 jeunes et on leur a demandé de créer le stéréotype du jeune. Donc il est comment le jeune type ? Tout en sachant que le jeune type, il n'existe pas. Et ce qui était assez rigolo, c'est de voir que tout de suite, de manière très convergente, la première caractéristique qui est ressortie, c'est qu'ils nous ont dit écolo. Ok, bon, très bien. Et du coup, le jeune type, il s'habille où ? Il s'habille par exemple chez Zara et il mange... ou il mange à Burger King. Et il a quoi dans la main ? Il a un iPhone. Et il va comment en vacances ? Il y va en avion. OK. Donc, évidemment, quand on a toute cette matière, pour nous, c'est génial parce qu'on peut aller les confronter à leurs contradictions. Et en fait, assez rapidement, ils nous ont dit, bon, non, en fait, ce n'est pas tout à fait vrai. On a peut-être plus de conscience, en tout cas, une conscience écologique plus tôt que nos aînés. On a conscience de ce qui se joue. Néanmoins, on n'est pas prêts à traduire ça en action. Sauf que là, encore récemment... on réalisait des interviews avec des jeunes et on travaillait sur tout ce qui était entretien et les questions qu'ils peuvent poser. Et selon eux, qu'est-ce qu'une entreprise doit leur offrir ? Et en fait, très rapidement, dans leur discours, les questions qu'ils vont poser vont traiter de l'écologie. OK, très bien. Et en fait, quand on approvondit, ils nous disent, nous, on pose ces questions-là parce qu'on pense que c'est ce que le recruteur ou l'entreprise attend de moi. Et donc l'entreprise... Comme elle voit que les jeunes posent des questions sur ce sujet, elle se dit, nous, c'est ce qu'on doit mettre en valeur. Donc, on va dédier du temps, du budget, de l'énergie à certaines actions qui vont dans ce sens-là. Et en fait, tout ça, ça part de préjugés et de stéréotypes. Parce qu'aujourd'hui, on parle beaucoup de cette jeune génération, comme cette génération un peu écolo. C'est ce qu'on voit dans les médias, c'est ce qu'on entend parfois à certains micros. Et oui, c'est vrai pour une partie de cette jeune génération, mais pas pour la majorité. Et ça, c'est un exemple qui met en lumière le fait que... finalement, on a tous envie de bien faire, mais si on n'est pas authentique et si on n'est pas dans une vraie communication, le problème, c'est qu'on va tous agir, mais pas dans la bonne direction.
- Speaker #0
Tout à fait, et ne pas être alignés, finalement.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
En effet, c'était en effet une de mes questions, leur lien à l'écologie. Et en même temps, on peut difficilement leur reprocher, parce que pour cette génération Z, ils ont été élevés dans cette société de surconsommation. pas très compatibles justement avec une démarche écologique. Peut-être qu'avec la génération alpha ou peut-être la génération encore antérieure, ça sera différent.
- Speaker #1
En tout cas, ce qui est sûr, c'est que cette jeune génération, les deux points qui les distinguent, je pense, le plus de leurs aînés, c'est leur rapport au temps et leur rapport à la digitalisation. Sûrement. La génération là qui, aujourd'hui, arrive dans nos entreprises, c'est la première qui a vraiment baigné dans un univers digital, parfois dès le plus jeune âge, et ça, c'est pas sans conséquences. Et notamment vis-à-vis de leur regard sur le monde professionnel, de leur regard sur l'écologie ou sur plein d'autres sujets, on voit bien que c'est extrêmement structuré par les réseaux sociaux. Et là aussi, nous, ça peut nous dérouter parce qu'il y a 20 ans de ça, finalement, on avait un peu tous accès aux mêmes informations, en tout cas diffusées via les mêmes canaux, la télé, la radio. Et du coup, on pouvait en échanger. Et en fait, c'est par l'échange que ça nous permet de construire nos représentations, d'explorer certains sujets. là en fait les canaux aujourd'hui sont quasi infinie et en fonction de ce qu'ils vont regarder et en fonction de communautés qu'ils vont suivre, ils peuvent avoir des avis très différents et des regards très différents sur un même sujet. Et en plus, c'est à la fois la force et le piège des communautés, notamment des communautés sur les réseaux, c'est que du coup, on est avec des personnes qui partagent le même regard que nous. Donc ça nous conforte dans l'idée de développer ces croyances et de verbaliser nos aspirations et nos attentes.
- Speaker #0
en pensant que c'est général.
- Speaker #1
Exactement. La question que tu veux, c'est est-ce qu'ils ont conscience de ce côté commun ?
- Speaker #0
Oui, voilà, de ce côté communauté. Sur les réseaux sociaux, en fait, on te montre que tu es un peu Tu as envie de voir les tendances sur lesquelles tu souhaites aller ou sur lesquelles tu es déjà. Surtout qu'on en parle maintenant quand même beaucoup, je trouve.
- Speaker #1
En fait, ils le savent, mais ils ne vont pas avoir conscience de l'impact. Parce qu'encore une fois, pour eux, c'est leur réalité. L'exemple qui est le plus marquant sur le monde professionnel, c'est vraiment depuis quatre ans, quand on va les voir et qu'on leur dit, si tu as dit monde professionnel, c'est quoi les premiers mots qui te viennent en tête ? Le mot avec la plus forte occurrence, et ça prend l'ampleur d'année en année, c'est la peur. Et la différence vis-à-vis de leurs aînés, parce que là, il y a peut-être des personnes qui nous écoutent et qui se disent « bah ouais, mais moi aussi, quand j'avais 20 ans, j'avais peur d'entrer dans le monde professionnel » , et ça s'entend. Sauf qu'avant, on avait peur de l'inconnu. Aujourd'hui, ils nous disent qu'ils ont peur, mais ils sont extrêmement précis dans leur peur. J'ai peur des... ce qui revient le plus, c'est harcèlement, abus. Après, ça va varier en fonction des personnes et des exemples qu'ils vont donner, mais ça va vraiment être ce « j'ai peur que l'entreprise abuse de moi » . Et finalement, quand on explore pourquoi... d'où ça vient. Bien souvent, c'est des réseaux sociaux, parce qu'eux, ils n'ont pas forcément vécu ça. Dans leur entourage, les personnes n'ont pas forcément vécu ça. Mais c'est des vidéos qu'ils ont vues sur les réseaux. Et moi, ce qui m'avait à la fois intéressée, mais aussi inquiétée, à un moment, on avait travaillé sur comment est-ce qu'ils perçoivent les vidéos sur les réseaux sociaux. Et en fait, ce qu'ils nous avaient dit, c'est que finalement, plus ils voient un contenu, plus ils ont le sentiment que ça devient une vérité. Et surtout, et c'était là le point qui m'a... à titre personnel, va bien inquiéter, c'est plus on voit le nombre de likes augmenter, plus ça veut dire qu'il y a des gens qui ont vécu cette situation. Sauf qu'on n'en a strictement aucune idée de pourquoi est-ce que les gens likent tel ou tel contenu. Ça peut être peut-être parce qu'ils l'ont vécu, mais peut-être par soutien, peut-être parce qu'ils ne sont pas d'accord. Enfin, on n'en a strictement aucune idée. Et en fait, comme les réseaux vont souvent nous montrer des discours assez clivants, des prises de parole assez poignantes, eh bien, eux, ils ont le sentiment que ces réalités-là... sont des réalités qui ont une véritable ampleur dans l'ombre professionnelle. Ce n'est pas forcément le cas. Et ça, je pense que c'est aussi notre rôle de leur démontrer et de le verbaliser, de leur en faire prendre conscience.
- Speaker #0
Quels sont leurs espoirs et leurs frustrations ? Oula !
- Speaker #1
Leurs espoirs et leurs frustrations. Alors, les premières choses qui me viennent en tête, mais ce n'est pas une frustration en tant que telle, mais c'est vraiment un marqueur de cette jeune génération, c'est le côté très anxieux qui, du coup, peut générer indirectement la frustration parce que ça peut créer une forme d'immobilisme. Finalement, le champ des possibles est tellement vaste que je ne sais pas quoi faire et du coup, je suis immobile. Donc ça, ça peut répondre un peu à la question. Et puis, il y a le pendant inverse de certaines personnes, aussi certains jeunes qui sont dans tout est possible. Donc finalement, je vais être beaucoup plus sur une introspection, m'écouter et aller là où j'ai vraiment envie d'aller. cette croyance que tout est possible. Là encore, parfois, entre le rêve et la réalité, il peut y avoir des différences, voire des dissonances. Mais certains sont dans cette expérimentation et cette idée de se dire, je pourrais tout faire. Et ça aussi, ça peut être déroutant pour des entreprises parce qu'on peut avoir des jeunes qui vont dire, c'est pas grave si ça ne me convient pas, je vais aller créer mon entreprise. Et OK, sur le principe, s'ils ont envie de le faire, qu'ils expérimentent. Après, ils se rendront compte que ce n'est pas si facile que ça. que tout le monde n'a pas des entreprises qui tiennent dans la durée mais s'ils ont besoin de passer par là, après tout, pourquoi pas ?
- Speaker #0
Quand on est jeune, on a besoin parfois de vivre l'expérience. Ce qu'on entend, on peut ne pas forcément y croire et ça, je pense que c'est intergénérationnel.
- Speaker #1
Complètement. Mais la différence quand même avec, je pense, cette jeune génération, c'est encore une fois lié aux réseaux sociaux, mais c'est que depuis très jeune, ils ont dans leur poche des success stories qu'on leur raconte à longueur de journée et de gens qui font des projets tous. plus dingue les uns que les autres. Et ça, du coup, ça génère aussi une forme d'aspiration de tout est possible. Et pour certains, pour ceux qui n'osent pas, parfois une culpabilité aussi de dire, ouais, mais regarde ce que font tous les autres. Et moi, j'ose pas le faire. Mais ce qu'ils perçoivent n'est pas non plus forcément fidèle à ce que font la majorité des jeunes.
- Speaker #0
Oui, on ne connaît pas les coulisses, en fait.
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
Et c'est là aussi où on en parle aussi beaucoup aujourd'hui. C'est la santé mentale des jeunes. Après, je ne sais pas si tu as traité aussi ce sujet-là. Est-ce que c'est parce qu'on en parle aujourd'hui ou est-ce que ça a toujours existé ?
- Speaker #1
Alors, ça a probablement toujours existé. Aujourd'hui, il y a une vraie libération de la parole sur ce sujet. Chez les plus jeunes, c'est un énorme sujet, la santé mentale, vraiment. Il y a beaucoup de jeunes qui ne vont pas bien aujourd'hui, qui ne vont pas forcément oser en parler de plus en plus, mais c'est un vrai sujet et ça, franchement, on le sous-estime. Et je pense qu'on va davantage le voir avec la génération Alpha, parce que de mon regard, ce qui distingue le plus ces deux générations, c'est vraiment leur anxiété. les plus jeunes sont encore plus anxieux. Donc ça, ça va avoir un impact sur nous, sur nos entreprises aussi demain, on ne va pas se le cacher. Après, je pense, là en tout cas, ce qu'on voit depuis le début de l'année, on parle beaucoup de ce sujet de santé mentale et c'est important d'en parler. Après, il y a aussi une espèce de « on va tout relier à la santé mentale » . Ce que j'entends par là, c'est que en ce moment, dans les entretiens qu'on fait avec eux, on peut aborder n'importe quel sujet, n'importe quelle question au début d'échange. on va toujours finir sur la santé mentale. Donc je pense qu'il y a aussi ce sujet qui prend l'ampleur, mais on ne sait pas encore trop comment le cerner. On sent que ça fait écho chez nous, mais on ne sait pas trop comment l'aborder. Donc on le met un petit peu à toutes les sauces. Donc je pense que ça va se clarifier petit à petit. Le message que je veux faire passer, c'est que c'est un vrai sujet. Et avec les jeunes générations, c'est une génération très anxieuse. Et ça, malheureusement, je n'ai pas le sentiment que ça aille en s'arrangeant.
- Speaker #0
Et justement, leur peur. peur de rentrer dans le monde du travail ? Ils sont anxieux de quoi ?
- Speaker #1
En fait, je pense qu'ils ne le savent pas eux-mêmes. C'est une peur assez généralisée. Et en fait, derrière cette angoisse, c'est surtout celle d'un manque de repères. On a beaucoup parlé de la pandémie, la crise du Covid. Et c'est vrai que souvent on entend la génération post-Covid, mais déjà cette période-là, évidemment, elle était particulière. Je pense qu'elle nous a tous interrogés, parce qu'on s'est tous mis du jour au lendemain à faire du pain, des pâtes, à devenir des athlètes. à vouloir changer de vie et faire complètement autre chose. Je pense que nous avons tous chamboulé. Mais chez les plus jeunes, il y a vraiment eu cette prise de conscience de tout ce que nous avait garanti nos aînés, tout peut être modifié du jour au lendemain, tout peut basculer du jour au lendemain. Et du coup, on n'a plus de certitude. Et ça, évidemment, eux ne vont pas le verbaliser comme ça. Mais nous, c'est ce qu'on analyse au regard de ce qu'on peut entendre. Et on ressent vraiment que chez les plus jeunes, il y a besoin de créer de nouveaux repères. Et dans le cadre de l'entreprise, je pense qu'il faut... Ça, c'est quelque chose qu'on sous-estime. Clairement, nous, on le voit avec les équipes qu'on accompagne. Ils n'ont pas cette conscience-là. Parce qu'en fait, les jeunes, quand ils vont arriver, ils veulent être considérés comme des professionnels. Ils veulent donner le sentiment qu'ils sont dignes de confiance. Donc, ils peuvent paraître assez sûrs d'eux. Mais ce n'est pas forcément le cas. Et en fait, eux, ce qu'ils recherchent, c'est d'avoir des repères pour savoir comment se comporter. Et je pense qu'on est à un moment et à une époque où peut-être qu'il y a de nouveaux repères à co-construire. Parce que tout va de plus en plus vite. parce que je pense qu'on est peut-être tous un petit peu perdus aussi. Donc ça, je pense que c'est vraiment une priorité aujourd'hui.
- Speaker #0
Et pour donner quand même une note positive, leurs espoirs, leurs joies ?
- Speaker #1
Leurs espoirs, leurs joies, ce que je trouve fascinant, c'est leur capacité à collaborer. Je trouve qu'ils vont très vite, ils ont plein de projets, ils savent collaborer. Par exemple, quand on travaille avec des étudiants et qu'on leur donne une mission, un projet, et qu'on leur dit « débrouillez-vous comme vous voulez » justement pour voir comment ils s'y prennent, on voit qu'ils sont très sur le collaboratif. Je ne sais pas si ça répond vraiment à la question des espoirs, mais en tout cas, quand ils ont une envie, ils savent se mettre en œuvre collectivement pour atteindre leurs objectifs, et ça va très vite. Et donc, je pense qu'aujourd'hui, je ne dirais pas qu'il y a... Quand tu parles d'espoir, il n'y a pas une chose particulièrement qui me vient en tête, mais je pense que c'est cette capacité à se dire « Moi, je sens que j'ai envie de ça, ou j'ai besoin de ça, ou il serait bon de faire ça, et allez, on le fait, on y va. »
- Speaker #0
malgré le fait qu'ils soient parfois un peu prisonniers des réseaux sociaux, du temps passé sur les écrans, ils ont cette capacité à collaborer.
- Speaker #1
Avec cet élan collectif.
- Speaker #0
Très bien,
- Speaker #1
c'est plutôt rassurant. Oui, complètement. Mais aussi, ça questionnera les entreprises encore plus demain, parce que ça veut dire qu'ils arrivent avec ce côté presque intrapreneur, pas tous, mais il y a quand même une belle tendance qui est en train de se dessiner. Donc c'est comment est-ce qu'on laisse de la liberté pour que ça puisse s'exprimer. tout en ayant évidemment un cadre. Mais je pense que ça va amener des questionnements.
- Speaker #0
En effet. Alors voilà, par rapport aux entreprises, même si on en a déjà un petit peu parlé, est-ce qu'elles sont prêtes à accueillir ces jeunes, selon toi, aujourd'hui ?
- Speaker #1
Elles n'auront surtout pas le choix. Là, j'avais vu un chiffre qui est sorti en août par la Banque mondiale. C'est une projection qu'ils font sur la prochaine décennie. Et en fait, ils nous disent que, lors de la prochaine décennie, il y a... 1,2 milliard de jeunes qui vont atteindre l'âge de travailler. Et toujours dans le cadre de cette projection, il y aurait seulement 420 millions d'emplois qui seraient créés. Donc on voit bien que de toute façon, les jeunes vont prendre de plus en plus de place dans nos quotidiens et donc dans nos entreprises. Mais qu'il y a aussi un sujet qui va se poser, et ça fait écho à ce qu'on se disait avant sur le côté intrapreneur-entrepreneur, où ils ont aussi leurs emplois à créer. Donc je pense qu'aujourd'hui, les entreprises, est-ce qu'elles sont prêtes à les accueillir ? Elles les accueillent de toute façon, parce qu'il faut. Le sentiment que ça me donne, c'est quand même que parfois, malheureusement, les efforts ne sont peut-être pas mis au bon endroit. Encore une fois, il y a cette bonne volonté, cette volonté de faire ensemble, mais elles n'actionnent peut-être pas les bons leviers.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux illustrer ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Est-ce que si tu as des exemples de ton vécu ?
- Speaker #1
Ce qu'il faut garder en tête, c'est vraiment que cette jeune génération, elle a besoin d'avoir des repères. Elle a besoin de se sentir en sécurité, elle a besoin de se sentir en confiance. Et ça, ça vaut même pour tout collaborateur, quel que soit son âge. Mais comme ils découvrent un nouvel univers, ils ont vraiment ce besoin-là, je pense, encore plus. que d'autres collaborateurs. Et donc ça, ça nécessite de prendre du temps, mais ça nécessite aussi d'avoir une bonne communication, de pouvoir se dire les choses pour accepter d'être vulnérable et donc pouvoir prendre des initiatives, pour accepter d'être authentique et donc de pouvoir dire quand ça ne va pas. Ça implique du coup de prendre du temps et vraiment de tout miser sur la relation. Parce qu'on le voit aussi dans la fidélisation des plus jeunes, la fidélisation en entreprise. Aujourd'hui, les principaux leviers de fidélisation, c'est l'ambiance, la relation avec les collègues. et la relation avec le manager. Et ça ne bouge pas. Donc vraiment, cet aspect relationnel, il est central. Et moi, j'ai l'impression qu'on veut rajouter beaucoup de choses, qu'on veut ajouter, combler, travailler sur cet aspect un petit peu aussi communautaire, justement, de l'entreprise. Et finalement, si on reprend un peu basiquement la pyramide de Maslow, eux, c'est comme s'ils en sont au bas de la pyramide. Nous, on a besoin de se sentir en sécurité. Et nous, en fait, les actions qu'on met... Elles interviennent plus haut dans la pyramide de Maslow où on va d'abord travailler sur le sens, sur le fait qu'ils se sentent faire partie intégrante de l'équipe, sur des goodies qu'on va leur donner. Ils se sentent faire partie de l'entreprise. Aujourd'hui, le besoin prioritaire, il n'est pas là.
- Speaker #0
C'est vrai que les entreprises travaillent beaucoup la marque employeur et l'attente, visiblement, c'est plutôt le lien.
- Speaker #1
Est-ce vrai que la marque employeur, c'est un sujet, c'est un sujet important ? C'est bien de le faire parce qu'ils vont regarder, ils vont se renseigner. évidemment il faut que ce soit fidèle aux réalités de l'entreprise parce que sinon ça peut générer un sentiment déceptif. Il ne faut pas oublier que justement, parce qu'ils pensent encore plus que nous ce côté très communautaire, si ça ne se passe pas bien, ils vont le dire aux autres. Et nous, ce qu'on se dit toujours, c'est que des fois, certains nous relatent des situations très précises en entreprise, suite à un stage, à une alternance, un premier emploi. Et on se dit, si nous, ils nous racontent ça alors qu'on ne leur a pas spécifiquement posé la question, c'est qu'ils l'ont déjà raconté à tout leur entourage. On peut se poser la question, à qui l'ont-ils raconté avant ?
- Speaker #0
par rapport à l'image de l'entreprise, ça peut peut-être agir aussi.
- Speaker #1
Complètement.
- Speaker #0
Comme on dit, un client mécontent en parle à dix personnes autour de lui, un client satisfait, finalement, quasiment pas.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Donc, c'est vrai aussi pour les jeunes. Pour moi, il y a aussi un sujet, donc en effet, l'intégration des jeunes, mais également le transgénérationnel, parce que là, aujourd'hui, quand ils arrivent dans l'entreprise, donc il y a tous les âges. Et après,
- Speaker #1
je ne pense pas que la question de l'âge soit fondamentalement un problème. D'ailleurs, on leur a posé la question et Et eux, ce qu'ils nous ont dit, c'est que l'âge, on s'en fiche un peu. Tant que la personne est contente d'être là et qu'elle a le sourire et qu'elle prend du plaisir à venir travailler, nous, on va être content de bosser avec elle. C'est un peu ça en synthèse. Je ne suis pas sûre que l'âge soit le sujet. Par contre, l'impact que ça peut avoir, c'est quand ça fait 40 ans qu'on est entré dans le monde professionnel et peut-être 15 ans qu'on est dans la même entreprise, on a peut-être oublié ce que ça faisait d'entrer et de passer ce premier jour au sein du monde professionnel. Et du coup, il y a plein de choses qui nous semblent être du bon sens Et c'est peut-être ce regard-là qu'on perd un peu et qui peut générer, encore une fois, certaines frustrations et certaines tensions. Et ce qui peut être intéressant, c'est de se dire, qu'est-ce qui est important pour moi ? C'est quoi les non négociables ? C'est quoi ce qui doit absolument se passer pour qu'on puisse collaborer le mieux possible ? Et de bien veiller à faire savoir ça de manière très explicite, sans équivoque aux jeunes, pour qu'ils puissent comprendre quelles sont les attentes. Et puis de travailler aussi beaucoup sur le feedback, c'est-à-dire... ne pas attendre six mois pour faire un retour, même si ce n'est pas six mois, ne pas attendre trois semaines, parce qu'eux, ils ne vont pas comprendre. Ils vont se dire, mais pourquoi pendant trois semaines j'ai fait ça ? Et on ne m'a rien dit. et là on me dit tout d'un coup que ça ne va pas.
- Speaker #0
Donc c'est à chaque fois, je pense, se forcer, en tout cas au début, à la fois de valoriser ce qu'ils font de bien pour les inciter à maintenir ce comportement, et puis leur dire ce qui ne va pas en partant du fait, en expliquant bien l'impact que ça a sur l'entreprise, sur soi, sur l'équipe, peut-être sur les finances de l'entreprise, et puis en demandant concrètement, en formulant concrètement une demande claire pour qu'ils sachent dans quelle direction est-ce qu'ils doivent avancer. Et ça, ça va constituer des repères, et ça va nous permettre de mieux collaborer ensemble.
- Speaker #1
Finalement, du bon sens.
- Speaker #0
C'est du bon sens, mais peut-être pas pour tout le monde. Voilà,
- Speaker #1
tout à fait. C'est peut-être pas une évidence pour tout le monde. Et c'est là où tu interviens, où tu peux intervenir.
- Speaker #0
Oui, entre autres, on peut intervenir sur vraiment aider à impulser cette dynamique-là. Parce que souvent, en fait, ce qu'on va nous dire, c'est oui, mais ça prend beaucoup de temps, on n'a pas le temps. Et en fait, quand on travaille avec les équipes, après quelques semaines ensemble, souvent, justement, le retour, c'est on pensait que ça allait nous prendre beaucoup plus de temps. Et en fait, ça n'en prend pas tant que ça. Mais c'est des habitudes, donc il va falloir ritualiser pour que ça fonctionne vraiment. et bien en expliquer aussi le sens de la démarche.
- Speaker #1
Donc, autant aux salariés managers que finalement aux jeunes aussi.
- Speaker #0
Oui, et même au-delà des managers, aux collaborateurs, parce qu'encore une fois, dans les leviers de fidélisation, la relation au collègue intervient avant la relation avec le manager. C'est vrai. Et on a tous un impact sur le fait qu'il y ait une bonne ambiance dans l'entreprise ou pas. Donc, je pense qu'on a tous une responsabilité. De toute façon, quand on parle de communication, il y a forcément la co-responsabilité.
- Speaker #1
En 2025, tu t'es lancé un nouveau challenge qui s'appelle Exprime. Alors, est-ce que tu peux nous en dire plus ?
- Speaker #0
Oui. Alors du coup, Exprime, c'est une société qui a vocation à accompagner des professionnels, des chefs d'entreprise, des entrepreneurs à créer et commercialiser leur première conférence. Et je ne m'attendais pas du tout à lancer cette société il y a encore un an, un an et demi. C'est en 2024 que j'ai des chefs d'entreprise qui sont venus me voir en me disant T'as l'air de faire des conférences. Ces deux dernières années, j'en ai fait plus d'une centaine un petit peu partout en France, même au-delà des frontières françaises. Tu ne prospectes pas ? Comment t'as fait pour que ça fonctionne ? Est-ce que tu peux nous aider ? Évidemment, au début, j'ai répondu non. Parce que syndrome de l'imposteur, je me suis dit, qu'est-ce que je vais leur raconter ? Je ne fais ça que depuis quelques années. Et finalement, deux d'entre eux m'ont convaincue. Donc, je les ai accompagnées de manière officieuse. Et ça s'est plutôt bien passé. Ils ont monté leur conférence. Ça fonctionne plutôt bien. Ils étaient ravis de cet accompagnement. En 2025, comme je continue à avoir des demandes, je me suis dit que ça pourrait être bien d'officialiser les choses. Donc là, en février 2025, il y a eu la première promo de personnes accompagnées. Et depuis, ça continue. Et là, du coup, 2025 est booké. Et l'objectif, il y aura d'autres projets qui vont émerger à la fin de l'année. Mais l'objectif, c'est vraiment de, à la fois, à travers les accompagnements, de permettre aux personnes de monter leurs projets et de monter leurs conférences. J'ai aussi lancé un podcast qui s'intitule aussi Exprime. et qui a vocation à transmettre le maximum de conseils, mais aussi de permettre une plongée dans les réalités, dans les coulisses de cet univers des conférenciers. Donc, on met en place le maximum de choses pour permettre aux entrepreneurs, mais pas que, d'aller au bout de ces projets dont ils rêvent parfois depuis plusieurs années.
- Speaker #1
Et justement, par rapport à la conférence, tu me disais que tu étais quelqu'un à l'origine plutôt de timide. comment de quelqu'un de timide, on arrive à faire des conférences et aussi à accompagner, à réaliser sa conférence.
- Speaker #0
Alors ça, c'est un vaste sujet. Mais oui, je suis... Je suis une personne plutôt introvertie, même si on ne le perçoit pas toujours au premier abord. J'ai un côté très timide. Enfant, c'était une catastrophe. Très compliqué pour moi justement d'aller vers les autres, de parler. J'étais plutôt dans l'observation, très observatrice. Et c'est ma maman qui m'a forcée à faire du théâtre pour que je parle, tout simplement. Après, ça a toujours été un petit peu en toile de fond dans ma vie. Mais du coup, quand j'ai entrepris, au début, c'est pareil. Vraiment, j'avais fondé Vague de Sens et pour moi, je parlais que de Vague de Sens et je voulais surtout pas parler de moi. Et ça, ça me plaisait pas. Et en fait, je me suis rendue compte qu'il fallait que je le fasse. Ça m'a beaucoup challengée. le côté oser prendre la parole, s'exprimer, se rendre visible, c'était vraiment, vraiment, vraiment compliqué. Dès que je savais que je devais prendre la parole, je ne dormais pas pendant un ou deux jours avant. Je me rendais parfois malade à l'idée de savoir que j'allais devoir prendre la parole. Et donc, dès le départ, j'avais des propositions de conférences, mais je refusais parce que je ne me sentais pas à le faire. C'était vraiment trop, j'allais dire inconfortable, mais même douloureux, je crois, pour moi et pour mon entourage aussi. Finalement, une fois, j'ai fini par accepter. Parce que une personne que je connais, qui s'appelle Marie, m'a proposé de venir prendre la parole, que c'est une personne très enthousiaste. J'apprécie beaucoup son regard, sa manière d'être et je ne sais pas, j'ai dit oui. Et donc ça, ça m'a... Ça m'a forcé, ça m'a mis le pied à la trier, mais ça m'a aussi forcé à passer à l'action. Je me suis rendu compte en fait que c'était une vraie chance de me dire, mais il y a des gens qui me proposent de me donner un micro pour que je puisse faire passer des messages, il y a des gens qui en rêvent, moi j'ai cette chance, donc il faut que je la saisisse. En fait, de là, je savais pourquoi je le faisais, et c'était pour vraiment permettre au maximum de personnes de mieux comprendre les plus jeunes, avec ce côté très immersif, aussi très pragmatique. Et donc même si c'était inconfortable pour moi, je me suis dit, il faut que je le fasse, il faut que je m'accroche. il faut que j'y aille et c'est comme ça que j'ai persévéré, sans ça j'aurais arrêté bien plus tôt. Et une fois fait comment on se sent une fois qu'on a franchi ce step dans sa réalisation comment est-ce qu'on se sent genre juste de prendre conscience que je pense que je me sens quand même assez fière d'avoir fait ça parce que je sais vraiment d'où je pars et je sais à quel point c'était pas gagné d'avance et que c'était vraiment difficile donc je suis contente de me dire qu'aujourd'hui en fait comme là aujourd'hui tu me tends un micro et je peux avoir un échange avec toi que j'espère structurer mais en tout cas j'arrive à être naturelle aussi et ça c'était pas gagné même encore récemment mais ça vient petit à petit ça s'améliore et je pense que d'une manière plus générale au-delà de la conférence le fait d'arriver à s'exprimer et d'arriver à montrer qui on est c'est un vrai cheminement mais ça nous sert et ça nous sert pour pour toute la vie et tous les jours. Donc, je suis contente, je crois, d'avoir un petit peu avancé sur ce chemin-là.
- Speaker #1
Oui, en effet, je pense qu'on peut parler de fierté. Et je pense qu'une fois que tu as terminé cette prise de parole, pour l'avoir vécue, la satisfaction de l'avoir fait aussi.
- Speaker #0
Moi, je ressentais... En fait, c'était tellement compliqué que j'avais même... Honnêtement, je ne ressentais même pas de satisfaction au début. C'était juste du soulagement que ce soit terminé. Et que ce n'était pas vis-à-vis des gens, parce que j'ai... En fait, à partir du moment où les... les gens interagissent. Et moi, j'adore créer du lien d'une manière ou d'une autre parce que là, ça va, mais quand t'es en posture entre guillemets haute et que du coup, t'es sur scène et voilà, ça, j'étais pas très à l'aise. Et du coup, non, moi, c'était terminé. Voilà, la pression retombe. Il me fallait un peu de temps pour souffler. Et c'était plus du soulagement au début, en tout cas.
- Speaker #1
Voilà, ça dépend finalement des tempéraments. Justement, quand tu interviens comme ça en conférence, Alors tu disais que tu aimais bien justement aussi les interactions. Est-ce qu'il y a une question ou une réaction du public qui te surprend à chaque fois ou qui revient régulièrement ?
- Speaker #0
Sur les jeunes, c'est souvent un petit peu les mêmes questions. Après, moi, j'ai fait beaucoup de conférences sur les jeunes générations et l'intergénérationnel. Là, donc en juillet, dans le cadre du réseau Les Expertes, pour la première fois, j'ai pris la parole sur la conférence et sur mon parcours aussi. Et là, je ne vais pas te cacher que... Quand elles m'ont sollicité et qu'elles m'ont dit « Est-ce que tu peux venir nous parler de ton parcours ? » J'ai fait « Oula, je vois pas ce que j'ai raconté. » J'avais juste envie de dire non. Je me suis dit « Non, si, il faut y aller et ça va bien se passer. » Encore une fois, il y a des messages à faire passer parce que je vais perdre l'audition. Et là, ça m'a permis aussi d'en parler. Je sais que ça a fait écho chez certaines d'entre vous. Il y a quand même eu des messages que j'ai pu partager et j'ai senti une résonance. Donc là, encore une fois, c'est très chouette parce que pour moi l'objectif numéro un c'est pas de d'être sur scène et juste de kiffer ce qu'on fait et d'être là et de prendre du plaisir. C'est surtout de transmettre, de partager, que ça crée la résonance et que ça crée une envie de mouvement derrière, une prise de conscience ou un nouvel éclairage, mais que ça serve aux personnes qui nous écoutent et pas juste à nous, à nous faire plaisir. Pour moi, ça, ça n'a pas de sens, pour le coup. Ce qui me surprend le plus, mais c'est dans le après, c'est tous les gens qui me disent « T'es hyper à l'aise, vraiment, on sent que c'est ton univers. » Et c'est... différence, même si elle est de moins en moins forte, mais entre du coup ce que les autres peuvent percevoir et ce que moi je ressens à l'intérieur. Et ça, c'est un gros sujet. Après, le lien, on va dire, entre le visible et l'invisible, et moi, j'essaie de plus en plus, justement, de verbaliser aussi sur... Enfin, en fait, d'assumer qui je suis, quel est mon regard. Et après, ça prend, ça prend pas, mais je pense que quand on arrive aussi à être dans l'authenticité, et là, ça me fait penser au 4 juillet ou à un moment... J'ai eu des émotions qui me sont un peu montées. Évidemment, ce n'était pas du tout prévu. Je vous ai senties extrêmement dans la bienveillance, dans la tolérance. Et je pense que du coup, il faut accepter qui on est, ce qu'on fait et qu'on n'est pas parfait.
- Speaker #1
Tout à fait. Et cette prise de parole de toute façon au public, on se livre. Donc, c'est une des peurs, des grandes peurs humaines, en fait, de se mettre face à un public.
- Speaker #0
On est vulnérable.
- Speaker #1
Voilà, tout à fait.
- Speaker #0
Mais je pense qu'il y a de ça. Il doit y avoir la peur du jugement aussi. parce que c'est vrai que quand on est seul sur scène on a par exemple 700-800 personnes en face tout le monde vous regarde tout le monde vous scrute, ils regardent tout et ça ça peut des fois être un petit peu anxiogène.
- Speaker #1
On peut comprendre. Tu as dit que tu vas perdre l'audition, c'est suite à l'accident ?
- Speaker #0
C'est pas suite à l'accident, c'est une maladie que j'ai, mais j'ai appris ça suite à l'accident. D'accord. Parce que, comme j'avais entre autres un traumatisme crânien, ils ont dû faire pas mal d'examens, et je l'ai appris à ce moment-là. Et j'ai mis beaucoup de temps à l'accepter. Je crois que je l'ai toujours pas accepté, d'ailleurs. Et en tout cas, j'avance sur le chemin de l'acceptation, et c'est aussi pour ça que j'essaie de me forcer à en parler. de plus en plus, parce que du coup, je me rends compte qu'en face, il y a parfois des personnes qui ont la même maladie ou qui ont vécu des moments de vie un peu similaires et le fait qu'elles prennent la parole et qu'elles m'expliquent soit comment ça va se passer, soit comment elles ont vécu, soit comment elles ont fait face à certaines situations, ça nous donne aussi de la force et moi, je sais que ça m'aide à vraiment aller sur ce chemin d'acceptation et ça, c'est important. Enfin, je pense qu'on peut tous justement, en prenant la parole, impulser comme ça soit cette... confiance chez l'autre, soit cette envie de créer, de bouger, d'avoir ce mouvement.
- Speaker #1
Alors je ne sais pas si tu souhaites en parler de façon plus approfondie. Tu sais à quel échéant c'est ?
- Speaker #0
Non, là-dessus, je ne sais pas. C'est aussi ça qui est un peu complexe. Je sais que chez une femme, du coup, la grossesse accélère le processus et que souvent, c'est à ce moment-là où vraiment ça peut amener une surdité. Mais non, je ne sais pas. Donc en fait, c'est une incertitude qui plane en permanence. Et c'est aussi pour ça, parce que tout à l'heure, tu me posais la question de pourquoi Exprime. J'ai cette envie de transmettre. En fait, ça, ça fait partie de ce déclencheur où je me suis. Je sais que demain, ce sera quand même possible. Il y a plein de femmes et d'hommes aussi. Mais j'avoue que là, j'ai plus d'échanges avec des femmes qui vont avoir des problématiques un peu similaires. Et je sais qu'il est possible de faire plein de choses. Mais je ne pourrais pas le faire de la même manière. Et du coup, j'ai ressenti presque cette urgence de me dire, mais j'ai appris plein de trucs. Si je peux le transmettre au maximum de personnes et si je peux échanger avec le maximum de personnes, faisons-le. C'est trop bien. Et puis après, les clés sont entre leurs mains.
- Speaker #1
J'ai une question, mais là, plutôt générale. Selon toi, à quoi pourra ressembler l'avenir ?
- Speaker #0
Notamment,
- Speaker #1
je pense à toutes les études que tu peux réaliser. Est-ce que tu sens quelques signaux faibles ou signaux forts sur l'avenir ?
- Speaker #0
Comme je disais tout à l'heure, si je me plonge... dans la peau de la jeune génération. Je pense que c'est une jeune génération qui est en train d'opérer certains clivages, qui est aussi en train de devenir plus anxieuse et qu'on va vraiment avoir encore plus besoin demain de remettre du lien entre les individus. Et je pense que ça, ça doit devenir une priorité de se dire comment est-ce qu'on apprend ou on réapprend à faire ensemble. Parce qu'on a beaucoup d'outils, beaucoup de pratiques aujourd'hui qui nous poussent à être centrés sur nos besoins, sur ce qu'on a envie de faire. Et en un sens, c'est très bien. Mais aujourd'hui, notre société, elle ne peut fonctionner que si on fait ensemble. Et je pense que la question du lien, elle est vraiment centrale.
- Speaker #1
Et enfin, j'ai ma question de clôture. Est-ce que tu as un coup de gueule ou un coup de cœur à nous partager ?
- Speaker #0
J'ai envie de faire un peu les deux. Donc, je vais commencer par la partie coup de gueule, mais du coup, qui fait sens avec ce que je disais juste avant. Moi, en fait, je crois qu'il faut vraiment qu'on arrête d'en vouloir aux autres, de ne pas être pleinement heureux. Très bien. Ça, c'est quelque chose qui me questionne beaucoup. qui m'interrogent, qui m'agacent aussi parfois, parce que j'ai l'impression que dans les rencontres que je peux faire avec les jeunes comme les moins jeunes, il y a quand même ce sentiment que quand le lien ne se fait pas, quand la communication ne se fait pas, quand il y a des émotions négatives qui arrivent à l'endroit de l'autre, souvent c'est parce que ça nous renvoie à quelque chose chez nous d'inconfortable. Et l'exemple typique, qui est certes un peu caricatural, mais qui est quand même très fréquent, c'est d'échanger avec des personnes qui... qui sont dans l'entreprise depuis 20 ans, qui sont très agacées vis-à-vis de certains comportements portés par les jeunes. Et finalement, quand on questionne le pourquoi, c'est parce qu'en fait, j'aurais dû faire la même chose. Ça, on l'entend. Alors, ils ne vont pas le dire tout de suite, ils vont le dire en entretien, quand ils nous connaissent un petit peu. Mais c'est un discours qu'on entend beaucoup. Et on voit bien que c'est parce que ça génère une forme de frustration ou d'agacement que du coup, je me retrouve à mettre à distance un autre individu qui est un autre... un autre regard et d'autres pratiques. Et ça, je trouve que c'est dommage. Donc, moi, ma conviction, c'est vraiment que notre bonheur et notre joie, je pense que c'est quelque chose à cultiver et c'est quelque chose à prendre au sérieux. Mais vraiment, on est tous responsables de notre propre bonheur. Et après, dit comme ça, on peut se dire « Bon, ok, c'est évident, mais comment on fait ? » Moi, l'année dernière, enfin, fin de l'année dernière, je me suis dit « Il va falloir mettre ça en pratique. » Donc, je me suis lancée dans une sorte d'introspection. en me disant qu'est-ce qui dans ma vie m'a rendu la plus heureuse et d'aller explorer ou réexplorer. chacun de ces éléments pour voir ce que ça me procurait et quand ça générait un gros pic de bonheur, d'émotions positives, je me disais ok, ça ça génère ça chez moi et je pense que plus on ressent d'émotions positives, plus on est aligné et plus on est bien dans notre peau et du coup plus on sera bien dans notre relation à l'autre. Donc ensuite la question c'était comment ces éléments qui génèrent beaucoup d'émotions positives, je peux les réintégrer dans mon quotidien. Peut-être pas tous les jours. Mais comment est-ce que je peux mettre un peu plus de ça ? Et voilà, moi, c'est un peu ma ligne directrice là pour 2025 et qui va rester pour les prochaines années et j'espère pour toujours. Et du coup, mon coup de cœur serait un peu en lien, parce que moi, dans ce qui m'a apporté beaucoup de joie et beaucoup de bonheur, c'est le cinéma. Ça, c'est vraiment mon univers coup de cœur. Et je crois, en tout cas chez moi, le cinéma et les films amènent aussi cette introspection. et du coup j'aurais bien aimé partager quelques films qui je crois peuvent amener des questions à moi j'allais te demander, c'est très bien j'ai pensé à 5 films alors j'aurais pu en mettre beaucoup mais je me suis déroulée, 5 j'ai pensé au Joker qui nous questionne sur notre rapport à la folie au sens large donc je trouve que ça peut amener des questions intéressantes j'ai pensé sur la partie plutôt amoureuse à Marriage Story ou à Julie en 12 chapitres que j'ai vu il y a très peu de temps et qui m'a généré une petite claque. J'ai pensé aussi au Truman Show, sur la visibilité, l'ère dans laquelle on vit, aux réseaux sociaux avec le voyeurisme. Ça peut nous interroger, je pense. Le film qui est sorti en 2025, qui s'intitule On ira, de Enya Barou, qui nous permet d'interroger aussi notre rapport à la mort. Ce film, c'est une vraie ode à la vie. C'est un... je sais pas comment dire, c'est un petit bonbon, enfin on ressort de là, on a le sourire, et pourtant, le sujet de fond, on traite de la finitude, on traite de la mort, donc c'est vraiment un film que j'ai beaucoup apprécié. Et puis dernier, ça c'est mon film coup de cœur, c'est celui qui m'a, vraiment, qui m'a fait aimer le cinéma, c'est L'effronté, de Claude Miller, et là ça vient aussi, indirectement, questionner le rêve, l'envie, la place que l'on a par rapport aux autres, la place que l'on a dans notre famille, l'amour, évidemment. Et ça, si certaines le regardent, ce film, je serais curieuse d'avoir leur avis et leur retour. Je ne sais pas si c'est celui qui permettra le plus d'introspection, mais moi, en tout cas, c'est celui qui m'a le plus marquée de toute ma vie. Donc, c'est pour ça que je voulais le partager.
- Speaker #1
Et c'est un film qui n'est pas si récent. C'est avec Charles de Gainsbourg,
- Speaker #0
c'est ça ? Exactement. Je crois qu'il date de 1985. Oui,
- Speaker #1
en effet. Très bien. Merci pour ces partages. Est-ce que tu rajouterais une dernière chose ?
- Speaker #0
Je reviendrai sur ce que j'ai dit tout à l'heure. Prenons en sérieux notre bonheur, notre joie. Si chacun aime plus heureux, si chacun aime mieux dans sa peau, je suis sûre que notre société ira mieux demain. Merci beaucoup pour l'invitation.
- Speaker #1
Merci pour ton accueil, pour cet échange. Chères auditrices et auditeurs, j'espère que comme moi, vous avez adoré l'épisode. N'hésitez pas à mettre 5 étoiles, à vous abonner, à me faire part de vos commentaires. Je vous dis à très bientôt. Un prochain épisode et qu'est nouveau ?