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En Gaspésie avec Joanie

06. Communautés autochtones, bilinguisme et accès aux soins de santé en Gaspésie, avec Emily Roberts

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48min |21/10/2024
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Description

BIENVENUE À EN GASPÉSIE AVEC JOANIE! 🌻


Si tu ne me connais pas, je m’appelle Joanie Robichaud, mais sur les réseaux sociaux, on me connaît sous le nom de Joanie.Gaspésie. Je dis souvent que je suis obsédée par la Gaspésie… et c’est pas loin de la réalité! 😅


Depuis plusieurs années, je crée du contenu sur le Web pour faire rayonner ma région. Et, plus récemment, on m’a surtout vu sur TikTok, où j’ai réussi à créer une belle communauté hyper engagée.


Si, à la base, je suis formée comme journaliste et en développement régional, je suis aujourd’hui consultante et stratège en communication et en marketing. Alors, ce projet de balado, c’est comme l’aboutissement de toutes mes passions.


J’ai voulu créer un espace où on peut parler encore plus en profondeur de la Gaspésie. De parler de sujets qui me tiennent à coeur. Et toujours avec des invités super pertinents.


Dans cet épisode, je m'entretiens avec une personne vraiment inspirante. Elle a été aide pédagogique individuelle pour le Cégep de la Gaspésie et des Îles pendant plusieurs années et aujourd’hui, elle enseigne en sciences sociales pour Eastern Shores School Board, la commission scolaire anglophone qui dessert les régions de l’Est-du-Québec.


Depuis 4 ans, elle s’implique aussi au sein de la Nation Micmac de Gesgep, comme conseillère élue, en plus d'être maman de deux petites filles. Récemment diagnostiquée avec une tumeur au cerveau, Emily aborde le sujet de l'accès aux soins de santé en région rurale, en plus de parler de communautés autochtones et de bilinguisme en Gaspésie.


Pour suivre Emily Roberts

🔸 Facebook: https://www.facebook.com/EmilyRobertsGespeg

🔸 Instagram: https://www.instagram.com/emilyroberts5


Pour me suivre sur les réseaux sociaux :

🔹 TikTok: https://www.tiktok.com/@joanie.gaspesie

🔹 Instagram: https://www.instagram.com/joanie.gaspesie/

🔹 LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/joanierobichaud

🔹 Facebook: https://www.facebook.com/joanie.gaspesie

🔹 YouTube : https://www.youtube.com/@joanie.gaspesie


www.joaniegaspesie.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, moi c'est Joanie et je dis souvent que je suis obsédée par la Gaspésie. Peut-être est-ce que t'as vu mes vidéos passées sur TikTok où je parle de ma vie dans la région. Avec le balado, j'ai envie de pousser mes réflexions encore plus loin. Puis de montrer que la Gaspésie, ben c'est pas toujours ce qu'on pense. Parce qu'on va se le dire, il y a encore des préjugés qui circulent par rapport à la région. Mais la Gaspésie, c'est surtout un endroit unique à cause des gens qui l'habitent. Donc si ça t'intéresse, embarque avec moi et mes invités, on va te faire faire le tour. Je te promets qu'on ira pas trop vite. Il y a trop de belles choses à voir et de beaux mondes à découvrir quand on prend notre temps. Bienvenue en Gaspésie avec Joannie. Justement, aujourd'hui, je reçois une personne avec qui j'ai tellement hâte d'échanger. Elle a été aide pédagogique individuelle pour le Cégep de la Gaspésie-des-Iles pendant plusieurs années et aujourd'hui, elle enseigne en sciences sociales pour Eastern Shore School Board, la commission scolaire anglophone qui dessert les régions de l'Est du Québec. Elle s'implique aussi au sein de la Nation Micmac de Gaspègue comme conseillère élue, en plus d'être maman de deux petites filles. On s'est souvent croisés dans une autre vie parce qu'on est allés au cégep de Gaspé à la même époque. Emily Roberts est là aujourd'hui. Emily, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Joanie, Hi. Kwe, les trois langues de la Gaspésie. Oui. Merci de m'avoir invitée.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est moi qui te remercie. Je suis vraiment contente de pouvoir prendre le temps de discuter avec toi. Je pense qu'on a... Ce ne sont pas les sujets qui vont manquer en fait de discussion aujourd'hui, assurément.

  • Speaker #1

    Je suis certaine qu'on n'a pas parlé comme ça, donc on a beaucoup de choses à dire.

  • Speaker #0

    On a, oui, on a beaucoup de catch-up à faire, assurément. Pour commencer, j'ai envie de te demander, t'es-tu une petite qui, toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je suis la petite à Tom Roberts de Rosebridge à Gaspé. Tout le monde à Gaspé connaît mon papa, puis surtout dans la communauté anglophone. J'adore le Gaspé. Toi, tu as dit que tu étais obsédée avec le Gaspésie, mais moi aussi, vraiment. Je suis vraiment contente d'être ici aujourd'hui. J'ai deux petites filles. Je suis une maman, maman, maman. Ça dépend de la journée. Je suis aussi une enseignante au Gaspé Polyvalent School et bien sûr, conseillère élue pour la Nation Mégmec de Gaspé.

  • Speaker #0

    Justement, Émilie, j'ai envie que tu nous parles un peu de ton parcours. Je l'ai mentionné en introduction, nous on s'est croisés au cégep de Gaspé à l'époque, on a le même âge, on a fréquenté le cégep un peu à la même époque. Et après le cégep, t'es partie à l'université à l'extérieur de la région, t'es partie, si ma mémoire est bonne, à Béchup. Qu'est-ce que t'es allée faire là-bas et est-ce que t'as toujours eu envie de revenir en Gaspésie ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, moi je voulais faire mon cégep ici à Gaspé parce que j'étais vraiment pas prête à aller n'importe où, surtout à Montréal. Les anglophones, on n'a pas beaucoup de choix pour les cégeps en anglais. Fait que vraiment contente qu'à Gaspé, on avait notre petit secteur anglophone avec tout le monde qui a été à l'école secondaire avec nous autres et du monde de New Carlisle, New Britain, qu'on a joué dans les tournois de compte. Alors, c'était vraiment le fun que j'ai fait mes deux ans de cégep ici et rencontrer des nouveaux amis aussi francophones. C'était vraiment cool. Un café chez Oscar et dans la résidence. Mais justement, ensuite... Ensuite, j'ai toujours voulu enseigner dans la vie. J'adore ça. J'adore ça, parler. Obsesse avec l'histoire, obsesse avec la Gaspésie. Puis, c'était comme jamais question que je retourne voir un Gaspé. Alors, comme anglophone, on n'avait pas beaucoup de choix. Mon français était épouvantable. C'était horrible. J'ai commencé à travailler chez Art quand j'avais 17 ans. Mon père a rempli ma première voiture avec l'essence. Il dit, c'est fini. Il va falloir que tu trouves un job à temps partiel. Tu commences à parler le français, that's it, plus de séance pour toi. Je suis allée chez Art, j'ai pogné un job. Quand j'ai commencé à travailler dans le secteur du linge de hommes, les vêtements hommes, je ne savais même pas c'était quoi un support en français. Fait que, oui, c'est gênant, mais j'ai appris beaucoup de vocabulaire. Fait que, c'est ça, je n'étais pas prête à aller à Montréal. J'aimais beaucoup aller visiter Montréal, mais je savais que je ne pouvais pas vivre là. Alors, je voulais rester au Québec. aussi. J'ai choisi Bishops et en plus, tous mes amis du cégep allaient vers Bishops aussi. On a resté ensemble quatre ans de plus. Alors, j'ai été acceptée dans le programme d'éducation, le parti secondaire pour enseigner au secondaire. J'ai choisi Histoire et Géo pour mes sujets à enseigner et j'ai passé quatre ans à Lenoxville. C'est comme un petit arrondissement de Sherbrooke, très anglophone, très petit. Ça ressemble beaucoup à Gaspésie. On voyait beaucoup de Gaspésiens là aussi. Fait que j'ai passé quatre ans là. Mais à la fin de mes quatre ans, j'étais très prête à revenir à Gaspé justement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a beaucoup de tes amis qui sont partis étudier à Bishop qui sont revenus ?

  • Speaker #1

    Quand même, une bonne partie. Il y en a qui ont poursuivi leur maîtrise ailleurs. Ils ont testé d'autres villes, Ottawa, Calgary, Edmonton, Montréal. Mais dans les prochains cinq ans, nos premiers cinq ans comme dans notre vie adulte, on a pas mal tous retourné à Gaspé. On était très bien. Puis on est très content qu'on est là ensemble dans notre vie adulte, justement. Oui, en fait, pour nous, c'était une grosse décision parce que, justement, mon coparent et moi, on était ensemble pendant 15 ans. Puis, après que j'ai fini mes études en 2013, il n'y avait pas beaucoup d'emplois en Gaspésie, surtout en enseignement. C'était dans les mesures d'austérité et tout ça. Alors, je savais que je n'avais pas de... permanence qui m'attendait. Au début, c'était la suppléance. Mais moi et mon ex-mari, mon coparent PREF, on a pris une décision qu'on voulait vraiment s'installer à Gaspé, ça c'était sûr et certain. Alors lui, il a eu un autre emploi pour aller travailler dans les mines dans l'or, la mine Raglan. Il faisait des rotations, des runs, on appelle ça. Alors moi, j'ai eu la chance Oui, tu les connais bien, c'est ça. J'ai eu la chance justement de commencer à rentrer dans la seule école anglophone au secondaire à Gaspé. Puis lui, il faisait des runs pour essayer de nous installer comme il faut, puis avoir un peu de danger pour commencer à partir.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu mentionnes là, parce qu'effectivement, quand on fait partie de la communauté anglophone, c'est pas nécessairement... Si facile que ça non plus, trouver des opportunités d'emploi, je ne veux pas dire qu'il n'y en a pas, mais tu sais, par exemple, toi qui voulais enseigner au secondaire, je veux dire, c'est Gaspé, puis il y en a d'autres, mais tu ne peux pas le faire en une journée, là. Tu ne peux pas aller faire du remplacement partout sur le territoire,

  • Speaker #1

    là. Non, c'est sûr, notre commission scolaire, ça va de Fermont à Port-Cartier, à Campbellton presque, jusqu'à Métis, là, que c'est énorme. Mais justement, on a une école anglophone. à Gaspé, fait que je savais qu'il fallait que je rentre là pour travailler dans ce que j'ai étudié là-dedans.

  • Speaker #0

    Puis comment c'était pour toi quand t'as grandi en Gaspésie, quand t'étais plus jeune ? Est-ce que t'as toujours été... Est-ce que t'as toujours aimé autant la région ? Est-ce que ça t'a toujours habité ? Est-ce que tu te souviens d'un moment où t'as vraiment pris conscience que t'habitais une région qui était aussi incroyable que la Gaspésie ? Comment c'était de grandir à Gaspé ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai adoré ça, puis je suis quelqu'un, j'aimais bien le fait, puis tu sais, je trouve que ça, ça vient, après qu'on sort de la Gaspésie, puis on revient, on réalise tout que, OK, c'est pour ça que je suis de même un peu. Tu sais, comme le fait que moi, j'ai toujours, surtout dans la communauté anglophone, de maternelle 5 ans à 5 ans, j'étais avec les mêmes. Encore aujourd'hui, je peux nommer les dates de fête à tout le monde qui était dans mes classes. C'est que... J'ai beaucoup aimé ça. Jamais que tout était familier. Je savais déjà mes profs d'avance et tout ça. Jamais le fait que je pouvais aller à la plage quand je voulais. J'ai une plage devant chez nous. Ensuite, aller en quatre roues en arrière. J'ai beaucoup, beaucoup aimé ça. Mais j'avais quand même hâte de sortir de Gaspé, de voir autre chose. Ça me rendait beaucoup nerveuse. Mais j'avais encore ma même gang d'amis avec moi qui ont suivi un peu. Fait que j'étais contente de... Après mon retour à Gaspésie, j'étais vraiment contente que j'aie quand même vécu quatre ans ailleurs, dans un intermédiaire, si vous voulez. J'ai pas été à Montréal, j'étais à Lennoxville, qui était quand même chill, même still. Mais j'ai sorti, j'ai rencontré beaucoup de monde, du monde qui venait de Toronto, puis qui riait souvent. Mes amis gaspésiens et moi, on était tout le temps ensemble, mais on avait d'autres amis d'ailleurs, puis ils riaient de nos... La façon qu'on parlait des fois, une soirée on écoutait un game de hockey Toronto contre Montréal. Puis moi puis mes amis gaspillés on jasait en anglais, puis on a demandé à quelqu'un Which team are you taking for ? Puis là, tout le monde a arrêté de parler puis nous regardait, puis dit C'est quoi ça Which team are you taking for ? Mais tu sais, on prend souvent les termes en français, on les traduit en anglais, mais les vrais anglophones, ils comprennent. Mais j'étais vraiment contente, j'ai adoré ça de vivre en Gaspésie toute ma vie. Très contente d'avoir sorti un peu, mais je ne regretterai jamais mon choix de revenir chez nous. C'est vraiment chez nous. Très contente que mes filles vivent la même chose que moi aussi.

  • Speaker #0

    Puis justement, qu'est-ce que t'aimes de la vie en Gaspésie ? Est-ce que t'es une fille de plein air ? Est-ce que t'es une fille de tranquillité ? Qu'est-ce que t'apprécies ici ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aime le fait que, premièrement, je trouve que, puis je parle de ça souvent avec mes filles, tu sais, quand je prends, le matin, on a 26 kilomètres à faire pour se rendre à l'école. Puis tu sais, on passe des plages, des montagnes, c'est tellement beau. Tous les jours, c'est comme ça notre background, c'est comme un carton. postale tout le temps. Je me rappelle quand je vivais à l'extérieur, de ne pas voir de l'eau tous les jours, ça me rendait malade. C'était vraiment bizarre. J'aime ça. J'aime le fait qu'on peut aller à la plage quand on veut. On a des plages partout, mais en même temps, on a des camps de chasse, des cottages dans le bois. On peut aller quand on veut aussi. J'aime qu'on a tout ici. Puis j'aime beaucoup la pleine heure. Mon père m'a amenée avec lui à ses camps de chasse tout l'été pour préparer avec des pommes et des blocs de sel toute ma vie. Puis à St-Hur, c'est quelque chose que j'aime faire avec mes enfants. On est tout le temps dehors, on a des vélos, on va à la plage. Ensuite, on prend nos petits quatre-roues. Notre terrain est énorme, ça va jusqu'à la ligne du parc Forillon. J'adore ça, j'aime qu'on partage ça avec eux autres.

  • Speaker #0

    Wow ! Je te rejoins beaucoup là-dessus parce que, justement, nous, on était à l'extérieur de la région, puis c'est quand on a eu les enfants qu'on s'est dit, on veut leur offrir ce qu'on a connu. On ne s'imaginait pas les élever ailleurs. Ça ne veut pas dire que ce n'est pas correct ailleurs, mais on était tellement reconnaissants et on appréciait tellement ce qu'on avait eu qu'on se disait, voyons qu'on ne va pas leur donner la même chose. Puis, du moment qu'on a compris ça, c'était comme une évidence qu'il fallait qu'on les élève en Gaspésie, nos enfants. Je trouve que c'est... cadeau à leur faire quand on peut le faire.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment. Puis nous aussi, tu sais, moi, je vis dans le secteur Rose Bridge à Gaspé. Puis tu sais, mes voisins, c'est mes parents. Ma tante est en face de moi. Ma grand-mère est en diagonale. Tu sais, j'aime... Moi, j'ai passé ma jeunesse avec mes cousins, mes tantes, chaque dimanche. On était 25, ils dînaient chez ma grand-mère tous les dimanches. Fait que la famille aussi, j'aime que je suis... Tu sais, ils sont tout le temps là. Puis à Star, Il s'occupe de mes filles. Je trouve ça tellement, tellement important. Puis aussi, les parents, justement, mon coparent sont en ville, ses soeurs, les frères, on est tous là. Fait que j'aime, j'aime cette, en tout cas, c'est un système de support, mais j'aime le fait qu'on est si proches encore. Ça, c'est quelque chose que, en tout cas, un des tas présents pourquoi je voulais vraiment rester en Gaspésie, c'est que j'ai pratiquement toute la famille à rester ici. Puis j'adore ça.

  • Speaker #0

    Je te comprends. Nous, on est revenus dans la baie des chaleurs, même si on a vraiment hésité avec Gaspé, parce que tu connais mon chum, il vient de Gaspé, du coin de Gaspé-Percé. On a vraiment hésité entre les deux, mais le fait que mes parents étaient à la retraite a beaucoup penché dans la balance pour venir s'établir dans la baie des chaleurs, parce que ce système de support-là, quand on a des enfants... D'autant plus qu'on a des enfants et qu'on est souvent tout seul, parce que mon chum fait des zones dans le nord, puis je suis souvent toute seule avec les enfants. C'était vraiment important, puis on retrouve ça aussi. Mes cousins, cousines, la majorité sont revenus en Gaspésie. On fait tout le temps plein d'activités familiales, puis je trouve ça tellement beau de voir mes enfants grandir avec ça, que moi, quand les gens me disent que la Gaspésie, c'est loin, pour moi, c'est proche de tout ce qui est nécessaire, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment. C'est drôle, j'avais un rendez-vous médical à Rimouski dernièrement, à Rimouski, 4 heures d'ici. Puis le spécialiste avec qui j'ai jasé dit, écoute, je pense la prochaine fois, on pourrait faire votre rendez-vous par téléphone. Parce que tu sais, de rouler 4 heures, c'est quand même long. J'ai ri pendant quelques minutes, j'ai dit 4 heures. J'aime ça, un brimouski ! Je peux aller au Walmart, j'adore ça ! Non, moi je veux venir en personne à retrouver un brimouski pour mes rendez-vous, pas par téléphone. Il était comme, ok, mais il dit, moi je trouve ça loin. J'ai dit, non, pas du tout. 4 heures, c'est rien pour nous autres.

  • Speaker #0

    Le rapport qu'on a à la distance et au territoire, je pense vraiment qu'il est différent d'autres personnes. Parce que faire une heure de route... On trouve ça souvent super facile alors qu'ailleurs, les gens trouvent que ça peut être long. Il faut dire que, tu le dis, on n'a pas n'importe quelle route à faire. Les paysages, c'est contemplatif. Il y a quelque chose de peaceful même quand on se promène et qu'on voit tout ça autour de nous assurément. Dis-moi, Emily, depuis le début, tu l'as mentionné et on l'entend, tu fais partie de la communauté anglophone à Gaspé. C'est une communauté, moi, je trouve, qui est quand même assez serrée, mais qui est très ouverte sur le monde aussi. Moi, ça m'a fascinée quand je suis arrivée à Gaspé. Je partais de la Baie-des-Chaleurs à une époque où... Les francophones et les anglophones étaient pas mal chacun de leur côté. Malheureusement, je pense que c'est moins aujourd'hui. On essaie de plus en plus de collaborer, mais ce n'était pas du tout ça à l'époque. J'ai tenté l'école polyvalente à Bonaventure à l'époque, où c'était encore une école avec le côté anglophone-francophone. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ce n'était pas toujours une cohabitation facile, mais quand je suis arrivée à Gaspé, moi, ça m'a marquée de voir à quel point c'était intégré. les communautés anglophones, francophones. Puis j'aimerais ça t'entendre, c'est peut-être juste ma différence, mais t'entendre toi par rapport à ça, la communauté anglophone à Gaspé, comment c'était de grandir dans cette communauté-là puis comment ça se passait, les relations avec tous les autres autour ?

  • Speaker #1

    Bien, c'est ça. Moi, ma famille, on est, tu sais, comme mes parents sont vraiment anglophones. C'était leur rêve de parler le français puis mon père était obsédé avec moi puis mon frère, on apprend le français. Mais ce n'est pas eux autres qui nous enseignaient. Souvent, les activités, moi et mon frère, on jouait à Balmain toute notre vie. Je commençais en l'année 96. Durant toute mon école primaire, tous mes cours de français, j'écrivais juste sur la Balmain parce que c'est le vocabulaire que j'avais. Toutes les histoires que je devais compter, tout ça, c'était juste la Balmain. Mais ensuite, au secondaire, ça change parce que justement, on partait comme à Bonaventure. On est les deux polyvalentes. On avait un secteur anglophone, un secteur francophone. Tu partages les gymnases, le cafétéria, puis les casiers étaient ensemble. Alors, en secondaire 1, ma première semaine, il y avait des francophones et anglophones qui lançaient des oeufs. Tu sais, c'était vraiment une guerre. Fait que là, j'étais comme traumatisée. Mais plus que ça allait, puis je te dirais plus les activités parascolaires, des sports, tu sais, on commence à faire des liens. Puis tu te vois au cafétéria. Tu sais, nous, au cafétéria, on mangeait tous les jours. On avait le chance de manger des poutines. Tu mangeais ta poutine, puis tu disais à la personne que tu penses qu'on a été avec, puis tu jouais à balle avec. T'es comme, OK. Fait que tranquillement, je trouve, rendu en 5h05, la relation avec le cercle francophone, en tout cas pour ma part, c'était beaucoup plus proche. Il y avait beaucoup moins de batailles, puis de conflits et tout ça. Puis justement, rendu au secondaire, vous autres, vous étiez là. On avait aussi beaucoup d'anglophones. On était comme tout ensemble. Vous restez à la résidence. On a fêté un peu à la résidence avant de sortir à l'Ardoise et au Campo. On a débuté nos affaires à la résidence. Puis justement, on se voyait, on se croisait aussi au cégep. Au secteur anglophone, on n'avait vraiment pas beaucoup de monde. Il y avait des francophones qui suivaient des cours aussi au secteur anglophone. On était plus vraiment mélangés. Mine à rien, tu bâtis des... amitié, puis après ça, tu sors ensemble, puis fait que moi, tout, j'ai trouvé ça merveilleux, puis je trouve que ma gang du cégep, là, tu sais, je suis encore en contact avec eux autres, on se voit souvent à l'école le matin, on drop nos enfants, on pick up, puis salut, tu sais, c'est le même monde, fait que au cégep, ça a beaucoup changé ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Oui. Puis justement, tu sais, tu l'as mentionné, on devient amis, on crée des liens avec entre les francophones et les anglophones, des fois, on sort ensemble, puis... C'est ton cas dans le sens où ton coparent que tu mentionnais, je le connais, est francophone. Donc, vous élevez vos enfants bilingues. Oui. Est-ce que tu peux nous expliquer ? J'imagine que c'était comme, en fait, ça n'a jamais été une question. J'imagine que c'était juste tout à fait naturel que ce soit là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est drôle parce que notre grand a 5 ans et notre petit a 3 ans. Ils ont 15 puis 13 pratiquement. Mais tout le monde parle souvent de ça. Moi, je suis anglophone, mon coparent est francophone, ses parents sont francophones et les miens sont anglophones. Mais on dit souvent qu'on a un anglophone et un francophone. Notre petite de 5 ans, elle, elle parle, c'est un anglophone, vraiment anglophone, elle parle anglais. Mais notre plus jeune est francophone. Elles ont la langue de préférence, c'est français. Puis tu sais, on va dire les mêmes choses, ils grandissent ensemble, on parle pareil, mais c'est très, très comique. Puis tout le monde remarque ça vite de même. Puis même moi et mon coparent, tu sais, il y a du monde qui nous regarde des fois parler, puis ils sont comme, écoute, personne ne nous comprend. Parce que moi, je parle moitié anglais, moitié français. Lui, il me parle en français, des fois en anglais. On vire vers les enfants, puis on parle deux langues différentes mélangées ensemble. Même ma plus jeune, elle commence à compter jusqu'à 10. Fait guère dans le chat. Elle dit 1, 2, 3, 4, 6, 7, 8, 9, 1, 2, 3. J'ai dit Là, chérie, tu n'as pas besoin de faire un indice deux fois. Elle dit Ben non. Mais pour elle, c'est une langue. Elle ne comprend pas qu'elle divise ça en deux langues. C'est vraiment le fun. C'est comique à aller voir, à apprendre. Moi, je suis mami, mais mon coparent est papa. C'est vraiment cute, c'est le fun. Tout le monde dit qu'ils sont chanceux d'être déjà vraiment bilingues. à leur jeune âge. Eux autres, ils ne comprennent pas qu'ils connaissent pas.

  • Speaker #0

    Vraiment, vraiment, je trouve ça intéressant parce que nous, ce n'est pas quelque chose qu'on a fait parce que tu connais ma belle-famille aussi. Ma belle-famille est anglophone, mais ma belle-famille est bilingue. Ça a toujours été facile d'être plus en français qu'en anglais. Puis comme mon conjoint n'était pas souvent à la maison à cause de ses runs, il a préféré parler en français aux enfants. Mais c'est quelque chose que dernièrement, on a décidé d'amener. de façon plus présente, d'avoir des périodes où papa parle en anglais aux enfants, puis maman parle toujours en français, pour, au besoin. Puis on se rend compte que finalement, bien, ils comprennent pas mal plus ce qu'on pensait, en fait, parce que ça, tu sais, ça a toujours été là autour de nous, sans qu'on mette nécessairement là-dessus. C'est beau de voir à quel point leur cerveau, c'est un éponge, là. Tu sais,

  • Speaker #1

    ils sont tellement jeunes, mais ils apprennent tout, puis très, très vite. Puis, justement, mon nouveau conjoint, bien, il y a un... petite aussi qui a 3 ans. Puis, on commence que les familles se voient souvent. Puis, à Noël, on a tellement ri. Les trois étaient assis sur le divan ensemble et chantaient Jingle Bells en anglais. C'est vraiment impressionnant comment ils apprennent l'autre langue. Plus qu'ils sont entourés par l'autre langue, ça devient très... They learn it really, really quickly.

  • Speaker #0

    C'est vrai, vraiment. Puis, ce que je trouve intéressant aussi, c'est de voir à quel point T'es attachée à la Gaspésie, puis à quel point le sentiment d'appartenance au territoire, il n'y a pas rapport avec la langue qu'on parle, il n'y a pas rapport avec peu importe d'où on vient, qu'est-ce qu'on fait, tu sais, ça transcende tout ça. Puis ça, je trouve ça vraiment beau, puis je trouve ça vraiment beau aussi qu'il y a de plus en plus d'initiatives qui visent à rapprocher les différentes cultures, que ce soit la journée de la Gaspésie aujourd'hui, tu sais, qui est maintenant, bien justement, journée de la Gaspésie, Gaspésie Indé, Gaspé-Guagué. On a aussi Nécessiègue Nous 3, We 3 qui a vu le jour, qui est un festival triculturel. Il y a de plus en plus d'initiatives comme ça dans la région. Puis, je trouve que c'est vraiment important, en fait, de mettre de l'argent sur cette richesse-là qu'on a de partager toutes ces cultures-là. Et justement, on l'a mentionné un petit peu, tu t'impliques comme conseillère élue à la Nation Micmac de Gaspègue. Est-ce que ça a toujours été une partie de ton identité qui était… importante ? Ou est-ce que ça est arrivé plus tard dans ta vie, le fait d'être membre de la Nation de Gaspé que tu as voulu t'impliquer ?

  • Speaker #1

    C'est quand même... On a toujours su, tu sais, Gaspé, qu'on n'est pas sur une réserve. Alors, tu sais, on reste autochtones, non-autochtones ensemble. Puis, ma grand-mère est trop comique. Elle disait tout le temps que sa mère était Mi'kmaq, mais elle n'avait pas le doigt de... de parler de ça. Fait que, toute notre vie, toutes mes oncles, mes tantes, c'était comme la seule pince d'information qu'on avait. Mais, avec l'âge, ma grand-mère parlait un peu plus de sa mère qui était migmeur, mais vu qu'elle a marié mon arrière-grand-père qui était catholique, elle n'avait plus le droit de parler de ça. Fait que, eux autres, tu sais, la culture ici à Gaspé, puis je parle de ma famille, mais on est beaucoup, beaucoup de famille, on n'a jamais eu la chance de connaître notre culture, justement. Mais plus que ça va, plus qu'on découvre, mon Dieu, comment justement de famille et de descendants à Mi'kmaq qu'il y a à Gaspé même, à Gaspé, c'est vraiment impressionnant. Alors, moi, comme je l'ai dit, j'ai profité de l'histoire. Moi et mon oncle, on a commencé à fouiller pas mal là-dessus pour trouver toutes sortes d'affaires. Puis justement, on était des Mi'kmaq statués. À Gaspé même, on n'est pas loin de 2000 membres présentement. C'est énorme. Et justement, il y a beaucoup d'autres familles où les grands-parents, les arrière-grands-parents n'avaient pas le droit de parler de ça. On n'est pas sur une réserve. Mais là, on commence à trouver, wow, OK, on a une terrible histoire ici. Puis, tu sais, on parle de Parforion et tout ça, c'est chez nous. Alors, moi, c'est venu plus dans la vingtaine que j'ai vraiment commencé à découvrir ça. Puis, je trouvais dans notre famille, tu sais, comme justement à l'extérieur. À Lenoxville, aux études, j'avais des amis qui s'identifiaient comme des Italians, des Spanish. Puis moi, j'étais comme, bien, je viens de Gaspé, je viens de Rosebridge. Mais là, je comprends qu'il manquait tellement une partie de notre culture puis notre patrimoine que j'ai vraiment, je me l'entends là-dedans. Puis c'est vraiment le fun que mes filles vont avoir la chance de grandir là-dedans. Moi et mon père et mon frère, on n'a jamais eu cette chance, puis ma grand-mère aussi. Alors, c'est vraiment important pour nous, vraiment, vraiment.

  • Speaker #0

    C'est vraiment intéressant ce que tu racontes. Il y a beaucoup de femmes autochtones qui se sont mariées, qui ont perdu leur statut aussi, puis que si ce n'était pas de la tradition orale, puis de la transmission orale, on ne saurait même pas que c'était le cas, parce que ça a été évacué complètement de l'histoire. Je trouve que c'est un beau cadeau que ta grand-mère vous a fait, malgré elle, qu'elle a fini par en parler au moins, pour que vous puissiez creuser tout ça. Oui, puis... Je trouve ça intéressant aussi ce que tu mentionnes du fait que c'est comme s'il manquait des informations dans ton identité. Moi, c'est quelque chose qui me fascine, l'identité. Vraiment, je le dis, je suis obsédée par la Gaspésie, mais l'identité territoriale, le lien que le territoire peut avoir dans notre identité. Est-ce que maintenant, tu te rends compte que ça a influencé qui tu es, de venir de Gaspé, d'être membre de Gaspé ?

  • Speaker #1

    Ben oui, en fait. Moi aussi, j'adore la Gaspésie et j'étais impliquée avec Virgin Gaspé justement pour travailler sur notre communauté anglophone et justement de faire des liens avec la communauté francophone, les trois communautés Mi'kmaq. Et quand j'ai su que justement j'étais Mi'kmaq, je voulais vraiment, vraiment être impliquée dans la communauté et justement offrir à mes enfants une chance de découvrir une culture ensemble pratiquement. Alors, j'ai eu une opportunité, j'ai décidé une soirée, justement, j'ai jasé avec ma cousine. Je pense que je me présente comme conseillère. Elle a dit Oui, go for it J'ai dit Parfait, créer une petite campagne électorale Puis, j'ai rentré deux semaines après. Puis, de faire partie de Gaspé et d'être élu pour la communauté, c'est une des plus beaux choses que j'ai. Plus belle, plus beau, hein ? féminin, masculin, je ne sais pas. Mais c'est une des meilleures choses qui m'est arrivée dans ma vie. De rencontrer aussi, d'avoir des liens plus proches justement avec Escapé-Guillag et Lister-Gudge. C'est merveilleux. Puis justement, il y a à peu près deux, trois mois, on avait une rencontre avec les trois communautés. Puis on était assis ensemble. Puis je vois un homme rentrer. On se regarde. Puis il dit Emily j'ai dit Sean On est allés au cégep ensemble, puis on était morts de rire. Là, on est assis à une table d'adultes. On rit tellement ensemble. On a vécu notre jeunesse, tu sais, deux heures ensemble au cégep. Ça fait que c'est vraiment le fun, puis j'adore ça avec la gaspillie aussi. Puis je vais parler de la communauté anglophone. Tu sais, quand je vais sur des tournois avec les élèves à l'école, softball, badminton, basketball. Les enseignantes sont rendues du monde avec qui j'étais en compétition avec toute ma jeunesse aussi. Puis là, on rit, on est les personnes responsables et tout ça. C'est tellement unique comme vie et comme expérience. Puis ça a été ça comme au primaire, au secondaire, puis même dans notre vie adulte. C'est toujours unique et j'adore ça. Je ne pouvais pas imaginer vivre ailleurs. Puis je suis contente que mes filles vont avoir la chance de vivre ça aussi.

  • Speaker #0

    C'est vraiment une communauté qui s'est serrée, c'est ce que j'entends. Oui,

  • Speaker #1

    vraiment.

  • Speaker #0

    Puis, ton rôle de conseillère élue, qu'est-ce que tu fais exactement ? Est-ce que c'est très similaire à ce qui se passe, mettons, dans un conseil municipal comme à Gaspé ? Mais je pense que vous avez des juridictions de plus. Oui,

  • Speaker #1

    mais en fait, à Gaspé, on est quand même différents. Comme j'ai dit, on n'a pas de réserve, mais chaque conseiller, on a des dossiers politiques qu'on suit. Alors, moi, c'est l'éducation et de travailler avec le parc Forillon. Donc, chaque conseiller... à peu près deux, trois dossiers, puis on travaille là-dessus pour notre communauté, mais on a des plus gros dossiers politiques. On travaille avec nos communautés sœurs, Gascapégué, Aguil de Stégoud, justement. Alors, on fait tout ce qu'il fait au niveau municipal, on le fait, mais pour notre communauté, on jase souvent avec les trois autres niveaux du gouvernement, municipal, fédéral, provincial. Ça n'arrête pas. Ça fait que c'est vraiment le fun. Mais ma partie que j'aime le plus, c'est... C'est de rencontrer nos membres ici à Gaspé, d'écouter, tu sais, qu'est-ce qu'on a besoin. Puis, c'est des anglophones, c'est des francophones, mais là, on s'identifie comme des Mi'kmaqs. Ça fait que ça aussi, c'est nouveau dans ma vie. Puis, c'est quelque chose que tout le monde vit ensemble. C'est vraiment unique. Puis, on crée des liens vraiment spéciaux. Ça fait que j'adore ça.

  • Speaker #0

    Je trouve ça vraiment intéressant de t'entendre. Est-ce que tu es la plus jeune membre élue ? Est-ce qu'il y a d'autres jeunes qui siègent ?

  • Speaker #1

    Présentement, je suis la plus jeune à Gaspé, oui. À Gaspé, c'est moi. Cependant, on commence à voir aussi dans les élections, il y a justement, je dis les plus jeunes du monde de notre âge, moi je me considère jeune à 33 ans, mais justement du monde de notre génération, les millennials, on commence à embarquer. Aussi, au municipal, il y a Mme Charly Maud Giroux, qui est élue aussi. On a le même âge. On s'est vus aussi au Café Oscar. Puis, au provincial, on a Mme Megan Perry-Malensant. Alors, c'est vraiment le fun qu'on se croise et qu'on travaille ensemble. Justement, quand on fait des racontes avec la Chambre de commerce, on voit des gens de notre âge qui sont super impliqués parce qu'on partage notre... amour pour notre Gaspé. Alors, c'est vraiment, vraiment le fun. Mais pour Gaspé, oui, c'est moi qui est le plus jeune. Puis dans les deux autres communautés, il y a du monde de notre âge, justement, mais pas plus jeune que ça pour le moment.

  • Speaker #0

    Je trouve ça... Je trouve qu'on en entend depuis plus de... On va en entendre parler de ces réalités-là parce que je le mentionnais un peu quand on se parlait avant le balado. Tu sais, moi, j'ai grandi ici dans les années 90-2000. C'était une époque où on en parlait. peu de ces réalités-là. Puis je me souviens, mettons, j'apprenais les villages de la Gaspésie. Puis là, j'apprenais dans mon coin à moi, à Bonaventure-Saint-Simeon, Kaplan-Richmond-Maria. Je n'aimais jamais Gascapé-Gag. On ne l'apprenait pas. C'est comme si on apprenait. Moi, je trouve ça important avec mes enfants de faire exprès, de mettre l'accent là-dessus pour qu'ils comprennent, d'intégrer. ces réalités-là d'intégrer. On parle en français, on apprend l'anglais aux enfants, des petits mots en migma, des fois, si on est capable d'en apprendre, d'en saisir ici, je trouve ça vraiment utile et nécessaire de sensibiliser à tout ça pour qu'eux, il y ait cette sensibilité-là que nous, on n'a pas eue quand on a grandi. L'année passée, j'étais au Salon du livre de Bonaventure et on avait les éditions à l'ENORAC. qui était là. C'est une maison d'édition dédiée à la littérature autochtone. J'ai acheté les contes de la tortue. On les lit souvent avec mes enfants. C'est 13 contes autochtones de des nations du Québec. Je trouve ça important de les sensibiliser. Mes enfants, c'est leur histoire préférée parce que c'est des contes qui mettent en vedette des animaux. La nature, c'est drôle. C'est aller voir eux apprendre. à inclure ça dans leur petit bagage beaucoup plus facilement que ça l'a été pour nous. Puis je trouve ça important.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment. Puis je pense aussi, les réseaux sociaux, ça nous aide à être plus connectés. On a Every Child Matters qui est rendu populaire. Puis je trouve que la jeunesse d'aujourd'hui, ils se connectent un peu plus, comme ils se mettent dans leur place. Ça commence, les residential schools, ils sont à l'école. Ils imaginent à l'école tout le temps. Puis tu vois ton ami se faire battre par quelqu'un qui est au pouvoir. je pense qu'ils commencent à réaliser comment, wow, c'est vraiment pas correct ce qui est arrivé. Puis, ils ont envie de s'exprimer là-dessus. Fait que, tu sais, moi, je suis prof aussi, fait que c'est sûr que quand j'enseigne, tu sais, on parle de ça, puis je parle souvent comment on est chanceux, on a une communauté francophone, on a une communauté anglophone et on a une communauté autochtone sur place, là, autour de nous autres. C'est vraiment, vraiment, it's really rich. C'est pas quelque chose qu'on pense, qu'on pense à des régions et tout ça, qu'il y a beaucoup de cultures, mais c'est vraiment, vraiment riche. Puis, tu sais, je pense à mes filles qui ont un papa francophone, une maman anglophone, une maman mignon. They have the best of all three worlds.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai ce que tu dis, qu'on n'a pas le réflexe d'associer les régions du Québec, la Gaspésie, à cette richesse culturelle-là. Alors qu'elle est très présente, puis autant le fait qu'il y a des gens qui parlent français et anglais, ça vient de plusieurs vagues d'immigration qu'on a eues, tu sais, avec le temps en Gaspésie, mais autant les accents qu'on a aussi se mélangent tellement beaucoup, tu sais. Moi, si je parle, Bonaventure, New Carlisle, Passe-les-Biaques, là, c'est trois villages, un à côté de l'autre, c'est deux villages francophones, un village anglophone, c'est des accents complètement différents parce que c'est des origines différentes. On a les Acadiens, on a les Basques, on a les Jerseyais qui ont... C'est riche, cette partie-là de l'histoire, puis on ne met pas beaucoup ça de l'avant. C'est encore une surprise pour beaucoup de gens de venir à Gaspésie et d'entendre de l'anglais, alors que nous, on le sait, quand on va au centre d'achat, c'est sûr qu'on entend les deux se mélanger tout le temps.

  • Speaker #1

    Oui, Tim Hortons à Paspillac, c'est sûr que tu entends de l'anglais. Chaque fois que je vais là, je raconte à quelqu'un que j'ai déjà joué avec au badminton.

  • Speaker #0

    Il y a une chose que je trouvais aussi intéressante à aborder avec toi parce que tu en as parlé publiquement sur tes réseaux sociaux dernièrement. Tu as eu des ennuis de santé et tu as dû aller avoir des services. Ça n'a pas été aussi facile que ça. Est-ce que tu veux nous parler un peu de pourquoi tu as voulu prendre la parole et qu'est-ce qui s'est passé dans tout ça ?

  • Speaker #1

    En fait... Dans ma vie adulte, c'est arrivé deux fois que j'ai eu quand même des problèmes de santé où la gaspillerie ne pouvait pas me guérir. Si vous voulez guérir, je ne sais pas si c'est le bon mot, mais qui ne pouvait pas me traiter. Il fallait que je va à l'extérieur. Dernièrement, j'ai su au mois d'octobre que j'avais un tumeur au cerveau. J'avais rencontré un spécialiste et j'ai appelé ma mère. plus capable d'attendre. Elle dit, Émilie, assieds-toi et attends. Le spécialiste est venu me chercher et il a dit, là, Mme Roberts, il faut que je te parle tout de suite. Puis, OK, tu as un tumeur au cerveau, puis on dirait que la forme est bizarre. Il y a de très bonnes chances que c'est du cancer. J'étais comme sous le choc total. Je savais déjà que c'est pas à Gaspé, à l'hôpital de Gaspé, malgré les... les merveilleuses infirmières, puis spécialistes, puis médecins que je pouvais être traité. Fait que j'ai dit, tu sais, je vais-tu à Sherbrooke, Montréal, Québec, tu sais, les trois urban centers ? Elle dit, ça va être Québec, c'est avec l'enfant Jésus, mais à part de ça, je ne sais pas plus. Fait que je suis partie de même, j'ai appelé mon père, j'ai dit, viens me chercher, j'ai un tumeur au cerveau. J'ai dit ça de même, il a vomi dans le parking, il a capoté sa vie. Après ça, lui, il n'était pas capable de choper avec mon frère, il est venu. Ça, c'est le fun à Gaspé, par contre, on reste proche de l'hôpital quand même, fait que... Mais c'est ça, pendant des mois, je n'avais pas de réponse, pas de suivi. Tous les jours, je me disais, écoute, tu as un tumeur au cerveau. Chaque fois que je faisais des crises, je faisais de plus en plus. J'ai appelé, j'ai des amis qui sont médecins, qui m'ont dit, va à l'urgence. Combien de fois je voyais les médecins me regarder, qui m'ont dit, écoute, tu as un tumeur au cerveau, qui essaie de me divaquer jusqu'à Québec. Ça ne marchait pas à Québec. Il était surchargé, c'était justement aussi durant les grèves de cet automne. Fait que je capotais, puis j'avais vu justement sur les nouvelles un homme qui était un peu dans la même situation que moi, plus grave parce que lui finalement c'était cancéreux, moi c'est pas cancéreux, mais que lui attendait aussi des IRM qui prenaient des mois. En Gaspésie, notre machine d'IRM, ça promène entre Gaspé, Chandler, Maria, puis dans ce temps-là, Saint-Denis-Mont-Pilés-Iles. Exemple, demain, j'ai un IRM, je me déplace à Maria parce que la machine est à Maria. C'est un autre monde. Il y a beaucoup de monde qui ne comprend pas ça, comment c'est difficile d'avoir les soins. Mais je trouve que j'ai toujours eu une bonne expérience à Gaspé. Je me sens, nos médecins comprennent c'est quoi aussi. Il faut que tu vas à 700 kilomètres de se faire traiter ou tu pars en avion. C'est quelque chose. Finalement, après trois mois d'attente, j'ai eu une place à Québec. Puis j'ai parti. Même aujourd'hui, c'est mes médecins qui me suivent, mais qui font un lien avec Québec pour être sûr que tous mes besoins sont fulfilled Puis avant ça, pendant toute ma vingtaine, j'ai voulu tomber enceinte. J'avais hâte de partager la gaspillée avec des futurs enfants. Puis après trois heures, ça ne fonctionnait pas, ne fonctionnait pas. Puis justement, comme vous, quand... quand ton significant other travaille dans le Nord et sur un horaire vraiment spécial, tu commences assez tôt à planifier quand est-ce que t'as vu. Je sais pas, ça marcherait pas. Puis on a su que moi, j'étais extrêmement infertile. Puis écoute, l'infertilité, ça, c'était en 2017-2018. Il fallait aller à Montréal tout de suite pour faire des traitements. On a passé à peu près six semaines à Montréal une partie, moi tout seul, parce que mon Mon coparent, il fallait qu'il travaille, puis je faisais mes traitements tout seul à Montréal. Alors, c'est un défi, mais je trouve que c'est quelque chose... Tu sais, malgré ce défi-là, je pense que tout le monde qui vit en Gaspésie, c'est pas quelque chose de nouveau pour nous autres. On sait c'est quoi. Tu sais, combien d'amis que tu connais qui partent pour Québec pour accoucher, c'est le même. On n'a pas le choix, on vit ça. Puis je trouve, on est... En tout cas, je parle parce que j'ai juste dealé avec l'hôpital à Gaspé, mais je trouve que nos médecins, nos infirmières, tout le monde qui travaille dans notre réseau de santé, ils comprennent ça aussi parce qu'ils le vivent aussi. Puis je sens tout le temps supporté par eux autres. Puis qu'il y ait d'essayer d'expliquer quand tu vas à Québec, bien voici ce qui arrive. En tout cas, je me sens gâtée dans ce sens-là. C'est beaucoup, mais je trouve que le système de support à Gaspé est vraiment solide.

  • Speaker #0

    Je trouvais ça important d'en parler parce qu'avec ce balado-là, je n'ai pas envie de mettre des lunettes roses. On aime habiter en Gaspésie, mais on est conscient qu'il y a des enjeux. Quand il y a des problèmes de santé, on est conscient que ce n'est pas si facile que ça. Il y en a eu des batailles pour de l'hémodialyse à Gaspé, par exemple. Il y a plein de sujets comme ça que c'est important de ramener publiquement pour qu'un jour, les gens prennent conscience de ce que ça peut être et à quel point ça peut être stressant. Il n'y a pas d'accouchement à ton hôpital finalement, puis c'est l'hiver, puis ça se peut que tu accouches dans le vent de neige avant de te rendre à l'autre hôpital qui est comme 200 kilomètres plus loin. Ça fait partie de notre réalité. Comme tu dis, on est conscient, on n'habiterait pas ailleurs pareil, mais c'est quand même des défis supplémentaires, je pense, que ça apporte quand il faut faire autant de routes sur des sujets aussi sensibles.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a grandi là-dedans, ça fait qu'on l'accepte, mais c'est sûr que... À un moment donné, il faut que ça change parce que je pense que ce serait plus acceptable. Je ne sais pas si c'est parce que je suis maman, mais je pense que si quelque chose arrive à ma petite, elle doit partir en avion toute seule, et moi, il faut que je roule 800 kilomètres, et elle est toute seule. C'est énorme à penser à ça, à gérer ça comme il faut, et à être là pour tes enfants dans une situation assez grave. Je pense qu'on grandit là-dedans, on sait que c'est ça notre réalité. Mais je pense aussi qu'avec le temps, il va falloir qu'on accepte plus ça parce qu'on devrait avoir les mêmes services justement comme partout ailleurs au Québec. Justement, un matin, j'avais mon suivi pour mon tumeur au cerveau et j'ai appelé mon comparant après et j'ai dit, tu sais, je vais sûrement aller en radiation. C'est six semaines à Rimouski, huit minutes par jour. Fait que, tu sais, on parle comment est-ce qu'on fait pour les filles et tout ça. C'est juste quelque chose que... qu'on doit gérer, pis c'est de même, mais c'est énorme. C'est énorme.

  • Speaker #0

    Absolument. Absolument. Tu vois, moi, j'ai dans ma famille des gens qui ont vécu de... l'enfant doit être transporté en ambulance, en avion ambulance à Québec, à Montréal, pis un oncle, il faut qu'il roule, pis que... Mais, tu sais, il y a ça aussi, les Gaspésiens, on est partout, pis on se tient, fait que, tu sais, il y a souvent des membres de la famille qui sont à Montréal-Québec qui vont aller prendre le relais. Puis les gens, comme tu le mentionnes, dans les hôpitaux ici, il y a comme un support tellement important parce qu'on se connaît tous. Ultimement, on est tous liés entre nous. Il y a comme un côté humain qui est encore plus présent. Puis il y a des soins de santé qui sont plus faciles à avoir ici aussi. Moi, j'ai eu une intervention mineure à la tête pour enlever des kystes dans le fond de ma tête il y a deux ans. J'ai attendu deux semaines. Je n'étais même pas certaine quand ils m'ont appelé. Il y a des choses mineures que c'est beaucoup plus rapide, mais il y a des choses majeures que les délais sont inacceptables.

  • Speaker #1

    Exactement. Mais on est prêts à délire avec ça. Je pense qu'on est aussi prêts à travailler pour que notre population aussi éventuellement ait accès à ça. Notre gaspillage, c'est notre priorité, puis notre qualité de vie aussi. Ça, ça va avec les services qu'on a le droit d'avoir aussi.

  • Speaker #0

    Absolument. Je t'entendais parler tantôt de notre génération, les Mennonials. J'ai espoir qu'on va justement poster sur ce genre de choses-là et qu'on est capable d'aller au front. Je trouve ça beau et je trouve ça touchant de nous voir aller. D'autant plus quand c'est des femmes, tu les mentionnais tantôt, Charlie Maud, Mégane, toi, c'est toutes des femmes du même âge qui sont dans des... postes politiques. Moi, je trouve ça touchant et je trouve ça beau de vous voir aller.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Puis c'est le fun quand on se trouve aussi, tu sais, on prend un moment, puis on respire, puis on go. Mais c'est vraiment le fun puis c'est motivant, mais aussi pour la prochaine génération. Ça va être le fun de voir les femmes qui sont capables d'être mamas, d'avoir un emploi à temps plein, de suivre leur passion en politique. Ce n'est pas beaucoup. Je sais que tu sais c'est quoi. On parle souvent. Je ne sais pas si tu es sur Instagram, mais moi, ça fait rire. Ça fait mes journées quand mes amis envoient des reels qui parlent des mères qui sont overloadées. Puis, tu vois que les femmes, on vit ça tous les jours, mais on s'en sort parce qu'on veut justement que nos enfants vivent dans un monde un peu différent de ce qu'on a grandi le temps. C'est ça qui nous motive.

  • Speaker #0

    Absolument. Vraiment, pis t'sais, j'ai deux enfants, un garçon pis une fille, pis quand j'ai eu ma fille, j'trouvais ça important qu'elle reproduise pas les mêmes choses que moi j'reproduis. T'sais, j'trouvais ça important qu'elle comprenne. qu'elle peut mettre ses limites, par exemple, ou plein de choses comme ça. On dirait qu'il y a comme un côté, pas que ce n'est pas important pour mon garçon, mais on dirait que je trouve ça doublement plus important de m'assurer que pour ma fille, ça va être quelque chose qu'elle va se respecter là-dedans parce qu'on en prend large, souvent quand on est des femmes, parce que la société nous en... Tu sais, ce n'est pas juste un choix personnel, c'est parce qu'on vit dans une société qui valorise beaucoup tout ça.

  • Speaker #1

    Vraiment, tu sais, il faut avoir un bon job, il faut aller aux études, mais il faut que tu ailles... La ménage soit faite dans ta maison, puis après que tu accouches, il faut que tu reviennes slim. C'est énorme. Après que tu accouches, tu retournes dans ta maison, puis on sait c'est quoi dans le corps. Tu dois quand même répondre à tout. Quand même que tu fais ta vaisselle et tout. C'est vraiment... Mais en même temps, je pense que c'est notre génération. On travaille très fort. Je vois aussi souvent comment les millenials... On est tendueuse, puis on est performance-based, puis on veut vraiment que les affaires changent justement pour que la prochaine génération ait un peu plus de zenitude dans leur vie.

  • Speaker #0

    C'est très bien dit. J'ai quelques questions à Raphaël pour la fin de l'écho. Si je te demande ton expression gaspésienne préférée, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Oh, I'm feeling so Magané today.

  • Speaker #0

    Maganée, c'est... On ne peut pas le dire en anglais pour qu'on comprenne. Il faut que ce soit maganée. Ta commande au dixili, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Ma commande au dixili est un point de pizza avec une poitrine de poulet à viande blanche.

  • Speaker #0

    Ta plage incontournable. Pénouille !

  • Speaker #1

    Pénouille, mais le début de Pénouille.

  • Speaker #0

    Je savais que tu allais dire ça.

  • Speaker #1

    C'est mon bref.

  • Speaker #0

    Et un incontournable. En Gaspésie, selon toi, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Oh, écoute, ça va être peut-être controversial, mais ça m'a toujours choquée. Quand je travaillais au cégep, au mois d'octobre, j'avais des étudiants de l'extérieur qui étaient en Gaspésie. Puis chaque année, mais je me rappelle la première fois, j'ai des élèves qui arrivaient à mon bureau blanc, qui arrivaient de Timothée, Madame, il y a des têtes d'orignal sur les voitures, mais c'est quoi ça ? Puis là, je suis comme oui, c'est vrai, c'est quand même bizarre pour du monde de l'extérieur J'ai dit ah, c'est la période de chasse Ça, c'est quelque chose, une tradition que nous, ça ne nous choque pas, mais beaucoup de monde de l'extérieur. Mais à l'incontournable, moi, c'est le parc Foréon. Il faut aller visiter chaque secteur si possible, prendre un crème glacée à la crèmerie à Cap-des-Rosiers, puis d'aller voir Cap-Bonhomie. Ça, pour moi, j'adore ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est beau, c'est vrai que c'est beau. Qu'est-ce qu'on te souhaite pour la suite des choses, Émilie ?

  • Speaker #1

    Oh, je souhaite que les futures générations, je pense à mes enfants aussi, moi je veux rester en Gaspésie puis je veux qu'eux autres aussi, je veux qu'ils choisissent où aller dans la vie, mais j'aimerais qu'il y ait moins d'hésitation de revenir en Gaspésie, puis tu sens que tu sacrifices moins dans la vie en choisissant la Gaspésie comme your home Alors je pense que c'est ça. Je pense que notre génération va vraiment travailler ça. Je pense qu'on le fait déjà. Mais c'est ça, je souhaite que c'est plus facile de dire, oui, je retourne chez nous. Puis, ce n'est pas un sacrifice que tu fais.

  • Speaker #0

    J'adore ça, j'adore ça. Émilie, un immense merci, thank you, d'avoir été avec nous aujourd'hui. Ça a été un plaisir de discuter avec toi, vraiment. Oui,

  • Speaker #1

    merci. Merci, Joanie.

  • Speaker #0

    On est déjà rendu à la fin. Merci pour ton écoute. J'espère que tu as été inspiré par mon invité. Si tu as aimé ton expérience, n'hésite pas à me laisser un commentaire ou à partager l'épisode dans tes réseaux. Tu peux aussi me suivre un peu partout sur le web ou t'abonner au balado pour ne pas manquer le prochain épisode. À bientôt !

Description

BIENVENUE À EN GASPÉSIE AVEC JOANIE! 🌻


Si tu ne me connais pas, je m’appelle Joanie Robichaud, mais sur les réseaux sociaux, on me connaît sous le nom de Joanie.Gaspésie. Je dis souvent que je suis obsédée par la Gaspésie… et c’est pas loin de la réalité! 😅


Depuis plusieurs années, je crée du contenu sur le Web pour faire rayonner ma région. Et, plus récemment, on m’a surtout vu sur TikTok, où j’ai réussi à créer une belle communauté hyper engagée.


Si, à la base, je suis formée comme journaliste et en développement régional, je suis aujourd’hui consultante et stratège en communication et en marketing. Alors, ce projet de balado, c’est comme l’aboutissement de toutes mes passions.


J’ai voulu créer un espace où on peut parler encore plus en profondeur de la Gaspésie. De parler de sujets qui me tiennent à coeur. Et toujours avec des invités super pertinents.


Dans cet épisode, je m'entretiens avec une personne vraiment inspirante. Elle a été aide pédagogique individuelle pour le Cégep de la Gaspésie et des Îles pendant plusieurs années et aujourd’hui, elle enseigne en sciences sociales pour Eastern Shores School Board, la commission scolaire anglophone qui dessert les régions de l’Est-du-Québec.


Depuis 4 ans, elle s’implique aussi au sein de la Nation Micmac de Gesgep, comme conseillère élue, en plus d'être maman de deux petites filles. Récemment diagnostiquée avec une tumeur au cerveau, Emily aborde le sujet de l'accès aux soins de santé en région rurale, en plus de parler de communautés autochtones et de bilinguisme en Gaspésie.


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Transcription

  • Speaker #0

    Salut, moi c'est Joanie et je dis souvent que je suis obsédée par la Gaspésie. Peut-être est-ce que t'as vu mes vidéos passées sur TikTok où je parle de ma vie dans la région. Avec le balado, j'ai envie de pousser mes réflexions encore plus loin. Puis de montrer que la Gaspésie, ben c'est pas toujours ce qu'on pense. Parce qu'on va se le dire, il y a encore des préjugés qui circulent par rapport à la région. Mais la Gaspésie, c'est surtout un endroit unique à cause des gens qui l'habitent. Donc si ça t'intéresse, embarque avec moi et mes invités, on va te faire faire le tour. Je te promets qu'on ira pas trop vite. Il y a trop de belles choses à voir et de beaux mondes à découvrir quand on prend notre temps. Bienvenue en Gaspésie avec Joannie. Justement, aujourd'hui, je reçois une personne avec qui j'ai tellement hâte d'échanger. Elle a été aide pédagogique individuelle pour le Cégep de la Gaspésie-des-Iles pendant plusieurs années et aujourd'hui, elle enseigne en sciences sociales pour Eastern Shore School Board, la commission scolaire anglophone qui dessert les régions de l'Est du Québec. Elle s'implique aussi au sein de la Nation Micmac de Gaspègue comme conseillère élue, en plus d'être maman de deux petites filles. On s'est souvent croisés dans une autre vie parce qu'on est allés au cégep de Gaspé à la même époque. Emily Roberts est là aujourd'hui. Emily, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Joanie, Hi. Kwe, les trois langues de la Gaspésie. Oui. Merci de m'avoir invitée.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est moi qui te remercie. Je suis vraiment contente de pouvoir prendre le temps de discuter avec toi. Je pense qu'on a... Ce ne sont pas les sujets qui vont manquer en fait de discussion aujourd'hui, assurément.

  • Speaker #1

    Je suis certaine qu'on n'a pas parlé comme ça, donc on a beaucoup de choses à dire.

  • Speaker #0

    On a, oui, on a beaucoup de catch-up à faire, assurément. Pour commencer, j'ai envie de te demander, t'es-tu une petite qui, toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je suis la petite à Tom Roberts de Rosebridge à Gaspé. Tout le monde à Gaspé connaît mon papa, puis surtout dans la communauté anglophone. J'adore le Gaspé. Toi, tu as dit que tu étais obsédée avec le Gaspésie, mais moi aussi, vraiment. Je suis vraiment contente d'être ici aujourd'hui. J'ai deux petites filles. Je suis une maman, maman, maman. Ça dépend de la journée. Je suis aussi une enseignante au Gaspé Polyvalent School et bien sûr, conseillère élue pour la Nation Mégmec de Gaspé.

  • Speaker #0

    Justement, Émilie, j'ai envie que tu nous parles un peu de ton parcours. Je l'ai mentionné en introduction, nous on s'est croisés au cégep de Gaspé à l'époque, on a le même âge, on a fréquenté le cégep un peu à la même époque. Et après le cégep, t'es partie à l'université à l'extérieur de la région, t'es partie, si ma mémoire est bonne, à Béchup. Qu'est-ce que t'es allée faire là-bas et est-ce que t'as toujours eu envie de revenir en Gaspésie ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, moi je voulais faire mon cégep ici à Gaspé parce que j'étais vraiment pas prête à aller n'importe où, surtout à Montréal. Les anglophones, on n'a pas beaucoup de choix pour les cégeps en anglais. Fait que vraiment contente qu'à Gaspé, on avait notre petit secteur anglophone avec tout le monde qui a été à l'école secondaire avec nous autres et du monde de New Carlisle, New Britain, qu'on a joué dans les tournois de compte. Alors, c'était vraiment le fun que j'ai fait mes deux ans de cégep ici et rencontrer des nouveaux amis aussi francophones. C'était vraiment cool. Un café chez Oscar et dans la résidence. Mais justement, ensuite... Ensuite, j'ai toujours voulu enseigner dans la vie. J'adore ça. J'adore ça, parler. Obsesse avec l'histoire, obsesse avec la Gaspésie. Puis, c'était comme jamais question que je retourne voir un Gaspé. Alors, comme anglophone, on n'avait pas beaucoup de choix. Mon français était épouvantable. C'était horrible. J'ai commencé à travailler chez Art quand j'avais 17 ans. Mon père a rempli ma première voiture avec l'essence. Il dit, c'est fini. Il va falloir que tu trouves un job à temps partiel. Tu commences à parler le français, that's it, plus de séance pour toi. Je suis allée chez Art, j'ai pogné un job. Quand j'ai commencé à travailler dans le secteur du linge de hommes, les vêtements hommes, je ne savais même pas c'était quoi un support en français. Fait que, oui, c'est gênant, mais j'ai appris beaucoup de vocabulaire. Fait que, c'est ça, je n'étais pas prête à aller à Montréal. J'aimais beaucoup aller visiter Montréal, mais je savais que je ne pouvais pas vivre là. Alors, je voulais rester au Québec. aussi. J'ai choisi Bishops et en plus, tous mes amis du cégep allaient vers Bishops aussi. On a resté ensemble quatre ans de plus. Alors, j'ai été acceptée dans le programme d'éducation, le parti secondaire pour enseigner au secondaire. J'ai choisi Histoire et Géo pour mes sujets à enseigner et j'ai passé quatre ans à Lenoxville. C'est comme un petit arrondissement de Sherbrooke, très anglophone, très petit. Ça ressemble beaucoup à Gaspésie. On voyait beaucoup de Gaspésiens là aussi. Fait que j'ai passé quatre ans là. Mais à la fin de mes quatre ans, j'étais très prête à revenir à Gaspé justement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a beaucoup de tes amis qui sont partis étudier à Bishop qui sont revenus ?

  • Speaker #1

    Quand même, une bonne partie. Il y en a qui ont poursuivi leur maîtrise ailleurs. Ils ont testé d'autres villes, Ottawa, Calgary, Edmonton, Montréal. Mais dans les prochains cinq ans, nos premiers cinq ans comme dans notre vie adulte, on a pas mal tous retourné à Gaspé. On était très bien. Puis on est très content qu'on est là ensemble dans notre vie adulte, justement. Oui, en fait, pour nous, c'était une grosse décision parce que, justement, mon coparent et moi, on était ensemble pendant 15 ans. Puis, après que j'ai fini mes études en 2013, il n'y avait pas beaucoup d'emplois en Gaspésie, surtout en enseignement. C'était dans les mesures d'austérité et tout ça. Alors, je savais que je n'avais pas de... permanence qui m'attendait. Au début, c'était la suppléance. Mais moi et mon ex-mari, mon coparent PREF, on a pris une décision qu'on voulait vraiment s'installer à Gaspé, ça c'était sûr et certain. Alors lui, il a eu un autre emploi pour aller travailler dans les mines dans l'or, la mine Raglan. Il faisait des rotations, des runs, on appelle ça. Alors moi, j'ai eu la chance Oui, tu les connais bien, c'est ça. J'ai eu la chance justement de commencer à rentrer dans la seule école anglophone au secondaire à Gaspé. Puis lui, il faisait des runs pour essayer de nous installer comme il faut, puis avoir un peu de danger pour commencer à partir.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu mentionnes là, parce qu'effectivement, quand on fait partie de la communauté anglophone, c'est pas nécessairement... Si facile que ça non plus, trouver des opportunités d'emploi, je ne veux pas dire qu'il n'y en a pas, mais tu sais, par exemple, toi qui voulais enseigner au secondaire, je veux dire, c'est Gaspé, puis il y en a d'autres, mais tu ne peux pas le faire en une journée, là. Tu ne peux pas aller faire du remplacement partout sur le territoire,

  • Speaker #1

    là. Non, c'est sûr, notre commission scolaire, ça va de Fermont à Port-Cartier, à Campbellton presque, jusqu'à Métis, là, que c'est énorme. Mais justement, on a une école anglophone. à Gaspé, fait que je savais qu'il fallait que je rentre là pour travailler dans ce que j'ai étudié là-dedans.

  • Speaker #0

    Puis comment c'était pour toi quand t'as grandi en Gaspésie, quand t'étais plus jeune ? Est-ce que t'as toujours été... Est-ce que t'as toujours aimé autant la région ? Est-ce que ça t'a toujours habité ? Est-ce que tu te souviens d'un moment où t'as vraiment pris conscience que t'habitais une région qui était aussi incroyable que la Gaspésie ? Comment c'était de grandir à Gaspé ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai adoré ça, puis je suis quelqu'un, j'aimais bien le fait, puis tu sais, je trouve que ça, ça vient, après qu'on sort de la Gaspésie, puis on revient, on réalise tout que, OK, c'est pour ça que je suis de même un peu. Tu sais, comme le fait que moi, j'ai toujours, surtout dans la communauté anglophone, de maternelle 5 ans à 5 ans, j'étais avec les mêmes. Encore aujourd'hui, je peux nommer les dates de fête à tout le monde qui était dans mes classes. C'est que... J'ai beaucoup aimé ça. Jamais que tout était familier. Je savais déjà mes profs d'avance et tout ça. Jamais le fait que je pouvais aller à la plage quand je voulais. J'ai une plage devant chez nous. Ensuite, aller en quatre roues en arrière. J'ai beaucoup, beaucoup aimé ça. Mais j'avais quand même hâte de sortir de Gaspé, de voir autre chose. Ça me rendait beaucoup nerveuse. Mais j'avais encore ma même gang d'amis avec moi qui ont suivi un peu. Fait que j'étais contente de... Après mon retour à Gaspésie, j'étais vraiment contente que j'aie quand même vécu quatre ans ailleurs, dans un intermédiaire, si vous voulez. J'ai pas été à Montréal, j'étais à Lennoxville, qui était quand même chill, même still. Mais j'ai sorti, j'ai rencontré beaucoup de monde, du monde qui venait de Toronto, puis qui riait souvent. Mes amis gaspésiens et moi, on était tout le temps ensemble, mais on avait d'autres amis d'ailleurs, puis ils riaient de nos... La façon qu'on parlait des fois, une soirée on écoutait un game de hockey Toronto contre Montréal. Puis moi puis mes amis gaspillés on jasait en anglais, puis on a demandé à quelqu'un Which team are you taking for ? Puis là, tout le monde a arrêté de parler puis nous regardait, puis dit C'est quoi ça Which team are you taking for ? Mais tu sais, on prend souvent les termes en français, on les traduit en anglais, mais les vrais anglophones, ils comprennent. Mais j'étais vraiment contente, j'ai adoré ça de vivre en Gaspésie toute ma vie. Très contente d'avoir sorti un peu, mais je ne regretterai jamais mon choix de revenir chez nous. C'est vraiment chez nous. Très contente que mes filles vivent la même chose que moi aussi.

  • Speaker #0

    Puis justement, qu'est-ce que t'aimes de la vie en Gaspésie ? Est-ce que t'es une fille de plein air ? Est-ce que t'es une fille de tranquillité ? Qu'est-ce que t'apprécies ici ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aime le fait que, premièrement, je trouve que, puis je parle de ça souvent avec mes filles, tu sais, quand je prends, le matin, on a 26 kilomètres à faire pour se rendre à l'école. Puis tu sais, on passe des plages, des montagnes, c'est tellement beau. Tous les jours, c'est comme ça notre background, c'est comme un carton. postale tout le temps. Je me rappelle quand je vivais à l'extérieur, de ne pas voir de l'eau tous les jours, ça me rendait malade. C'était vraiment bizarre. J'aime ça. J'aime le fait qu'on peut aller à la plage quand on veut. On a des plages partout, mais en même temps, on a des camps de chasse, des cottages dans le bois. On peut aller quand on veut aussi. J'aime qu'on a tout ici. Puis j'aime beaucoup la pleine heure. Mon père m'a amenée avec lui à ses camps de chasse tout l'été pour préparer avec des pommes et des blocs de sel toute ma vie. Puis à St-Hur, c'est quelque chose que j'aime faire avec mes enfants. On est tout le temps dehors, on a des vélos, on va à la plage. Ensuite, on prend nos petits quatre-roues. Notre terrain est énorme, ça va jusqu'à la ligne du parc Forillon. J'adore ça, j'aime qu'on partage ça avec eux autres.

  • Speaker #0

    Wow ! Je te rejoins beaucoup là-dessus parce que, justement, nous, on était à l'extérieur de la région, puis c'est quand on a eu les enfants qu'on s'est dit, on veut leur offrir ce qu'on a connu. On ne s'imaginait pas les élever ailleurs. Ça ne veut pas dire que ce n'est pas correct ailleurs, mais on était tellement reconnaissants et on appréciait tellement ce qu'on avait eu qu'on se disait, voyons qu'on ne va pas leur donner la même chose. Puis, du moment qu'on a compris ça, c'était comme une évidence qu'il fallait qu'on les élève en Gaspésie, nos enfants. Je trouve que c'est... cadeau à leur faire quand on peut le faire.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment. Puis nous aussi, tu sais, moi, je vis dans le secteur Rose Bridge à Gaspé. Puis tu sais, mes voisins, c'est mes parents. Ma tante est en face de moi. Ma grand-mère est en diagonale. Tu sais, j'aime... Moi, j'ai passé ma jeunesse avec mes cousins, mes tantes, chaque dimanche. On était 25, ils dînaient chez ma grand-mère tous les dimanches. Fait que la famille aussi, j'aime que je suis... Tu sais, ils sont tout le temps là. Puis à Star, Il s'occupe de mes filles. Je trouve ça tellement, tellement important. Puis aussi, les parents, justement, mon coparent sont en ville, ses soeurs, les frères, on est tous là. Fait que j'aime, j'aime cette, en tout cas, c'est un système de support, mais j'aime le fait qu'on est si proches encore. Ça, c'est quelque chose que, en tout cas, un des tas présents pourquoi je voulais vraiment rester en Gaspésie, c'est que j'ai pratiquement toute la famille à rester ici. Puis j'adore ça.

  • Speaker #0

    Je te comprends. Nous, on est revenus dans la baie des chaleurs, même si on a vraiment hésité avec Gaspé, parce que tu connais mon chum, il vient de Gaspé, du coin de Gaspé-Percé. On a vraiment hésité entre les deux, mais le fait que mes parents étaient à la retraite a beaucoup penché dans la balance pour venir s'établir dans la baie des chaleurs, parce que ce système de support-là, quand on a des enfants... D'autant plus qu'on a des enfants et qu'on est souvent tout seul, parce que mon chum fait des zones dans le nord, puis je suis souvent toute seule avec les enfants. C'était vraiment important, puis on retrouve ça aussi. Mes cousins, cousines, la majorité sont revenus en Gaspésie. On fait tout le temps plein d'activités familiales, puis je trouve ça tellement beau de voir mes enfants grandir avec ça, que moi, quand les gens me disent que la Gaspésie, c'est loin, pour moi, c'est proche de tout ce qui est nécessaire, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment. C'est drôle, j'avais un rendez-vous médical à Rimouski dernièrement, à Rimouski, 4 heures d'ici. Puis le spécialiste avec qui j'ai jasé dit, écoute, je pense la prochaine fois, on pourrait faire votre rendez-vous par téléphone. Parce que tu sais, de rouler 4 heures, c'est quand même long. J'ai ri pendant quelques minutes, j'ai dit 4 heures. J'aime ça, un brimouski ! Je peux aller au Walmart, j'adore ça ! Non, moi je veux venir en personne à retrouver un brimouski pour mes rendez-vous, pas par téléphone. Il était comme, ok, mais il dit, moi je trouve ça loin. J'ai dit, non, pas du tout. 4 heures, c'est rien pour nous autres.

  • Speaker #0

    Le rapport qu'on a à la distance et au territoire, je pense vraiment qu'il est différent d'autres personnes. Parce que faire une heure de route... On trouve ça souvent super facile alors qu'ailleurs, les gens trouvent que ça peut être long. Il faut dire que, tu le dis, on n'a pas n'importe quelle route à faire. Les paysages, c'est contemplatif. Il y a quelque chose de peaceful même quand on se promène et qu'on voit tout ça autour de nous assurément. Dis-moi, Emily, depuis le début, tu l'as mentionné et on l'entend, tu fais partie de la communauté anglophone à Gaspé. C'est une communauté, moi, je trouve, qui est quand même assez serrée, mais qui est très ouverte sur le monde aussi. Moi, ça m'a fascinée quand je suis arrivée à Gaspé. Je partais de la Baie-des-Chaleurs à une époque où... Les francophones et les anglophones étaient pas mal chacun de leur côté. Malheureusement, je pense que c'est moins aujourd'hui. On essaie de plus en plus de collaborer, mais ce n'était pas du tout ça à l'époque. J'ai tenté l'école polyvalente à Bonaventure à l'époque, où c'était encore une école avec le côté anglophone-francophone. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ce n'était pas toujours une cohabitation facile, mais quand je suis arrivée à Gaspé, moi, ça m'a marquée de voir à quel point c'était intégré. les communautés anglophones, francophones. Puis j'aimerais ça t'entendre, c'est peut-être juste ma différence, mais t'entendre toi par rapport à ça, la communauté anglophone à Gaspé, comment c'était de grandir dans cette communauté-là puis comment ça se passait, les relations avec tous les autres autour ?

  • Speaker #1

    Bien, c'est ça. Moi, ma famille, on est, tu sais, comme mes parents sont vraiment anglophones. C'était leur rêve de parler le français puis mon père était obsédé avec moi puis mon frère, on apprend le français. Mais ce n'est pas eux autres qui nous enseignaient. Souvent, les activités, moi et mon frère, on jouait à Balmain toute notre vie. Je commençais en l'année 96. Durant toute mon école primaire, tous mes cours de français, j'écrivais juste sur la Balmain parce que c'est le vocabulaire que j'avais. Toutes les histoires que je devais compter, tout ça, c'était juste la Balmain. Mais ensuite, au secondaire, ça change parce que justement, on partait comme à Bonaventure. On est les deux polyvalentes. On avait un secteur anglophone, un secteur francophone. Tu partages les gymnases, le cafétéria, puis les casiers étaient ensemble. Alors, en secondaire 1, ma première semaine, il y avait des francophones et anglophones qui lançaient des oeufs. Tu sais, c'était vraiment une guerre. Fait que là, j'étais comme traumatisée. Mais plus que ça allait, puis je te dirais plus les activités parascolaires, des sports, tu sais, on commence à faire des liens. Puis tu te vois au cafétéria. Tu sais, nous, au cafétéria, on mangeait tous les jours. On avait le chance de manger des poutines. Tu mangeais ta poutine, puis tu disais à la personne que tu penses qu'on a été avec, puis tu jouais à balle avec. T'es comme, OK. Fait que tranquillement, je trouve, rendu en 5h05, la relation avec le cercle francophone, en tout cas pour ma part, c'était beaucoup plus proche. Il y avait beaucoup moins de batailles, puis de conflits et tout ça. Puis justement, rendu au secondaire, vous autres, vous étiez là. On avait aussi beaucoup d'anglophones. On était comme tout ensemble. Vous restez à la résidence. On a fêté un peu à la résidence avant de sortir à l'Ardoise et au Campo. On a débuté nos affaires à la résidence. Puis justement, on se voyait, on se croisait aussi au cégep. Au secteur anglophone, on n'avait vraiment pas beaucoup de monde. Il y avait des francophones qui suivaient des cours aussi au secteur anglophone. On était plus vraiment mélangés. Mine à rien, tu bâtis des... amitié, puis après ça, tu sors ensemble, puis fait que moi, tout, j'ai trouvé ça merveilleux, puis je trouve que ma gang du cégep, là, tu sais, je suis encore en contact avec eux autres, on se voit souvent à l'école le matin, on drop nos enfants, on pick up, puis salut, tu sais, c'est le même monde, fait que au cégep, ça a beaucoup changé ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Oui. Puis justement, tu sais, tu l'as mentionné, on devient amis, on crée des liens avec entre les francophones et les anglophones, des fois, on sort ensemble, puis... C'est ton cas dans le sens où ton coparent que tu mentionnais, je le connais, est francophone. Donc, vous élevez vos enfants bilingues. Oui. Est-ce que tu peux nous expliquer ? J'imagine que c'était comme, en fait, ça n'a jamais été une question. J'imagine que c'était juste tout à fait naturel que ce soit là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est drôle parce que notre grand a 5 ans et notre petit a 3 ans. Ils ont 15 puis 13 pratiquement. Mais tout le monde parle souvent de ça. Moi, je suis anglophone, mon coparent est francophone, ses parents sont francophones et les miens sont anglophones. Mais on dit souvent qu'on a un anglophone et un francophone. Notre petite de 5 ans, elle, elle parle, c'est un anglophone, vraiment anglophone, elle parle anglais. Mais notre plus jeune est francophone. Elles ont la langue de préférence, c'est français. Puis tu sais, on va dire les mêmes choses, ils grandissent ensemble, on parle pareil, mais c'est très, très comique. Puis tout le monde remarque ça vite de même. Puis même moi et mon coparent, tu sais, il y a du monde qui nous regarde des fois parler, puis ils sont comme, écoute, personne ne nous comprend. Parce que moi, je parle moitié anglais, moitié français. Lui, il me parle en français, des fois en anglais. On vire vers les enfants, puis on parle deux langues différentes mélangées ensemble. Même ma plus jeune, elle commence à compter jusqu'à 10. Fait guère dans le chat. Elle dit 1, 2, 3, 4, 6, 7, 8, 9, 1, 2, 3. J'ai dit Là, chérie, tu n'as pas besoin de faire un indice deux fois. Elle dit Ben non. Mais pour elle, c'est une langue. Elle ne comprend pas qu'elle divise ça en deux langues. C'est vraiment le fun. C'est comique à aller voir, à apprendre. Moi, je suis mami, mais mon coparent est papa. C'est vraiment cute, c'est le fun. Tout le monde dit qu'ils sont chanceux d'être déjà vraiment bilingues. à leur jeune âge. Eux autres, ils ne comprennent pas qu'ils connaissent pas.

  • Speaker #0

    Vraiment, vraiment, je trouve ça intéressant parce que nous, ce n'est pas quelque chose qu'on a fait parce que tu connais ma belle-famille aussi. Ma belle-famille est anglophone, mais ma belle-famille est bilingue. Ça a toujours été facile d'être plus en français qu'en anglais. Puis comme mon conjoint n'était pas souvent à la maison à cause de ses runs, il a préféré parler en français aux enfants. Mais c'est quelque chose que dernièrement, on a décidé d'amener. de façon plus présente, d'avoir des périodes où papa parle en anglais aux enfants, puis maman parle toujours en français, pour, au besoin. Puis on se rend compte que finalement, bien, ils comprennent pas mal plus ce qu'on pensait, en fait, parce que ça, tu sais, ça a toujours été là autour de nous, sans qu'on mette nécessairement là-dessus. C'est beau de voir à quel point leur cerveau, c'est un éponge, là. Tu sais,

  • Speaker #1

    ils sont tellement jeunes, mais ils apprennent tout, puis très, très vite. Puis, justement, mon nouveau conjoint, bien, il y a un... petite aussi qui a 3 ans. Puis, on commence que les familles se voient souvent. Puis, à Noël, on a tellement ri. Les trois étaient assis sur le divan ensemble et chantaient Jingle Bells en anglais. C'est vraiment impressionnant comment ils apprennent l'autre langue. Plus qu'ils sont entourés par l'autre langue, ça devient très... They learn it really, really quickly.

  • Speaker #0

    C'est vrai, vraiment. Puis, ce que je trouve intéressant aussi, c'est de voir à quel point T'es attachée à la Gaspésie, puis à quel point le sentiment d'appartenance au territoire, il n'y a pas rapport avec la langue qu'on parle, il n'y a pas rapport avec peu importe d'où on vient, qu'est-ce qu'on fait, tu sais, ça transcende tout ça. Puis ça, je trouve ça vraiment beau, puis je trouve ça vraiment beau aussi qu'il y a de plus en plus d'initiatives qui visent à rapprocher les différentes cultures, que ce soit la journée de la Gaspésie aujourd'hui, tu sais, qui est maintenant, bien justement, journée de la Gaspésie, Gaspésie Indé, Gaspé-Guagué. On a aussi Nécessiègue Nous 3, We 3 qui a vu le jour, qui est un festival triculturel. Il y a de plus en plus d'initiatives comme ça dans la région. Puis, je trouve que c'est vraiment important, en fait, de mettre de l'argent sur cette richesse-là qu'on a de partager toutes ces cultures-là. Et justement, on l'a mentionné un petit peu, tu t'impliques comme conseillère élue à la Nation Micmac de Gaspègue. Est-ce que ça a toujours été une partie de ton identité qui était… importante ? Ou est-ce que ça est arrivé plus tard dans ta vie, le fait d'être membre de la Nation de Gaspé que tu as voulu t'impliquer ?

  • Speaker #1

    C'est quand même... On a toujours su, tu sais, Gaspé, qu'on n'est pas sur une réserve. Alors, tu sais, on reste autochtones, non-autochtones ensemble. Puis, ma grand-mère est trop comique. Elle disait tout le temps que sa mère était Mi'kmaq, mais elle n'avait pas le doigt de... de parler de ça. Fait que, toute notre vie, toutes mes oncles, mes tantes, c'était comme la seule pince d'information qu'on avait. Mais, avec l'âge, ma grand-mère parlait un peu plus de sa mère qui était migmeur, mais vu qu'elle a marié mon arrière-grand-père qui était catholique, elle n'avait plus le droit de parler de ça. Fait que, eux autres, tu sais, la culture ici à Gaspé, puis je parle de ma famille, mais on est beaucoup, beaucoup de famille, on n'a jamais eu la chance de connaître notre culture, justement. Mais plus que ça va, plus qu'on découvre, mon Dieu, comment justement de famille et de descendants à Mi'kmaq qu'il y a à Gaspé même, à Gaspé, c'est vraiment impressionnant. Alors, moi, comme je l'ai dit, j'ai profité de l'histoire. Moi et mon oncle, on a commencé à fouiller pas mal là-dessus pour trouver toutes sortes d'affaires. Puis justement, on était des Mi'kmaq statués. À Gaspé même, on n'est pas loin de 2000 membres présentement. C'est énorme. Et justement, il y a beaucoup d'autres familles où les grands-parents, les arrière-grands-parents n'avaient pas le droit de parler de ça. On n'est pas sur une réserve. Mais là, on commence à trouver, wow, OK, on a une terrible histoire ici. Puis, tu sais, on parle de Parforion et tout ça, c'est chez nous. Alors, moi, c'est venu plus dans la vingtaine que j'ai vraiment commencé à découvrir ça. Puis, je trouvais dans notre famille, tu sais, comme justement à l'extérieur. À Lenoxville, aux études, j'avais des amis qui s'identifiaient comme des Italians, des Spanish. Puis moi, j'étais comme, bien, je viens de Gaspé, je viens de Rosebridge. Mais là, je comprends qu'il manquait tellement une partie de notre culture puis notre patrimoine que j'ai vraiment, je me l'entends là-dedans. Puis c'est vraiment le fun que mes filles vont avoir la chance de grandir là-dedans. Moi et mon père et mon frère, on n'a jamais eu cette chance, puis ma grand-mère aussi. Alors, c'est vraiment important pour nous, vraiment, vraiment.

  • Speaker #0

    C'est vraiment intéressant ce que tu racontes. Il y a beaucoup de femmes autochtones qui se sont mariées, qui ont perdu leur statut aussi, puis que si ce n'était pas de la tradition orale, puis de la transmission orale, on ne saurait même pas que c'était le cas, parce que ça a été évacué complètement de l'histoire. Je trouve que c'est un beau cadeau que ta grand-mère vous a fait, malgré elle, qu'elle a fini par en parler au moins, pour que vous puissiez creuser tout ça. Oui, puis... Je trouve ça intéressant aussi ce que tu mentionnes du fait que c'est comme s'il manquait des informations dans ton identité. Moi, c'est quelque chose qui me fascine, l'identité. Vraiment, je le dis, je suis obsédée par la Gaspésie, mais l'identité territoriale, le lien que le territoire peut avoir dans notre identité. Est-ce que maintenant, tu te rends compte que ça a influencé qui tu es, de venir de Gaspé, d'être membre de Gaspé ?

  • Speaker #1

    Ben oui, en fait. Moi aussi, j'adore la Gaspésie et j'étais impliquée avec Virgin Gaspé justement pour travailler sur notre communauté anglophone et justement de faire des liens avec la communauté francophone, les trois communautés Mi'kmaq. Et quand j'ai su que justement j'étais Mi'kmaq, je voulais vraiment, vraiment être impliquée dans la communauté et justement offrir à mes enfants une chance de découvrir une culture ensemble pratiquement. Alors, j'ai eu une opportunité, j'ai décidé une soirée, justement, j'ai jasé avec ma cousine. Je pense que je me présente comme conseillère. Elle a dit Oui, go for it J'ai dit Parfait, créer une petite campagne électorale Puis, j'ai rentré deux semaines après. Puis, de faire partie de Gaspé et d'être élu pour la communauté, c'est une des plus beaux choses que j'ai. Plus belle, plus beau, hein ? féminin, masculin, je ne sais pas. Mais c'est une des meilleures choses qui m'est arrivée dans ma vie. De rencontrer aussi, d'avoir des liens plus proches justement avec Escapé-Guillag et Lister-Gudge. C'est merveilleux. Puis justement, il y a à peu près deux, trois mois, on avait une rencontre avec les trois communautés. Puis on était assis ensemble. Puis je vois un homme rentrer. On se regarde. Puis il dit Emily j'ai dit Sean On est allés au cégep ensemble, puis on était morts de rire. Là, on est assis à une table d'adultes. On rit tellement ensemble. On a vécu notre jeunesse, tu sais, deux heures ensemble au cégep. Ça fait que c'est vraiment le fun, puis j'adore ça avec la gaspillie aussi. Puis je vais parler de la communauté anglophone. Tu sais, quand je vais sur des tournois avec les élèves à l'école, softball, badminton, basketball. Les enseignantes sont rendues du monde avec qui j'étais en compétition avec toute ma jeunesse aussi. Puis là, on rit, on est les personnes responsables et tout ça. C'est tellement unique comme vie et comme expérience. Puis ça a été ça comme au primaire, au secondaire, puis même dans notre vie adulte. C'est toujours unique et j'adore ça. Je ne pouvais pas imaginer vivre ailleurs. Puis je suis contente que mes filles vont avoir la chance de vivre ça aussi.

  • Speaker #0

    C'est vraiment une communauté qui s'est serrée, c'est ce que j'entends. Oui,

  • Speaker #1

    vraiment.

  • Speaker #0

    Puis, ton rôle de conseillère élue, qu'est-ce que tu fais exactement ? Est-ce que c'est très similaire à ce qui se passe, mettons, dans un conseil municipal comme à Gaspé ? Mais je pense que vous avez des juridictions de plus. Oui,

  • Speaker #1

    mais en fait, à Gaspé, on est quand même différents. Comme j'ai dit, on n'a pas de réserve, mais chaque conseiller, on a des dossiers politiques qu'on suit. Alors, moi, c'est l'éducation et de travailler avec le parc Forillon. Donc, chaque conseiller... à peu près deux, trois dossiers, puis on travaille là-dessus pour notre communauté, mais on a des plus gros dossiers politiques. On travaille avec nos communautés sœurs, Gascapégué, Aguil de Stégoud, justement. Alors, on fait tout ce qu'il fait au niveau municipal, on le fait, mais pour notre communauté, on jase souvent avec les trois autres niveaux du gouvernement, municipal, fédéral, provincial. Ça n'arrête pas. Ça fait que c'est vraiment le fun. Mais ma partie que j'aime le plus, c'est... C'est de rencontrer nos membres ici à Gaspé, d'écouter, tu sais, qu'est-ce qu'on a besoin. Puis, c'est des anglophones, c'est des francophones, mais là, on s'identifie comme des Mi'kmaqs. Ça fait que ça aussi, c'est nouveau dans ma vie. Puis, c'est quelque chose que tout le monde vit ensemble. C'est vraiment unique. Puis, on crée des liens vraiment spéciaux. Ça fait que j'adore ça.

  • Speaker #0

    Je trouve ça vraiment intéressant de t'entendre. Est-ce que tu es la plus jeune membre élue ? Est-ce qu'il y a d'autres jeunes qui siègent ?

  • Speaker #1

    Présentement, je suis la plus jeune à Gaspé, oui. À Gaspé, c'est moi. Cependant, on commence à voir aussi dans les élections, il y a justement, je dis les plus jeunes du monde de notre âge, moi je me considère jeune à 33 ans, mais justement du monde de notre génération, les millennials, on commence à embarquer. Aussi, au municipal, il y a Mme Charly Maud Giroux, qui est élue aussi. On a le même âge. On s'est vus aussi au Café Oscar. Puis, au provincial, on a Mme Megan Perry-Malensant. Alors, c'est vraiment le fun qu'on se croise et qu'on travaille ensemble. Justement, quand on fait des racontes avec la Chambre de commerce, on voit des gens de notre âge qui sont super impliqués parce qu'on partage notre... amour pour notre Gaspé. Alors, c'est vraiment, vraiment le fun. Mais pour Gaspé, oui, c'est moi qui est le plus jeune. Puis dans les deux autres communautés, il y a du monde de notre âge, justement, mais pas plus jeune que ça pour le moment.

  • Speaker #0

    Je trouve ça... Je trouve qu'on en entend depuis plus de... On va en entendre parler de ces réalités-là parce que je le mentionnais un peu quand on se parlait avant le balado. Tu sais, moi, j'ai grandi ici dans les années 90-2000. C'était une époque où on en parlait. peu de ces réalités-là. Puis je me souviens, mettons, j'apprenais les villages de la Gaspésie. Puis là, j'apprenais dans mon coin à moi, à Bonaventure-Saint-Simeon, Kaplan-Richmond-Maria. Je n'aimais jamais Gascapé-Gag. On ne l'apprenait pas. C'est comme si on apprenait. Moi, je trouve ça important avec mes enfants de faire exprès, de mettre l'accent là-dessus pour qu'ils comprennent, d'intégrer. ces réalités-là d'intégrer. On parle en français, on apprend l'anglais aux enfants, des petits mots en migma, des fois, si on est capable d'en apprendre, d'en saisir ici, je trouve ça vraiment utile et nécessaire de sensibiliser à tout ça pour qu'eux, il y ait cette sensibilité-là que nous, on n'a pas eue quand on a grandi. L'année passée, j'étais au Salon du livre de Bonaventure et on avait les éditions à l'ENORAC. qui était là. C'est une maison d'édition dédiée à la littérature autochtone. J'ai acheté les contes de la tortue. On les lit souvent avec mes enfants. C'est 13 contes autochtones de des nations du Québec. Je trouve ça important de les sensibiliser. Mes enfants, c'est leur histoire préférée parce que c'est des contes qui mettent en vedette des animaux. La nature, c'est drôle. C'est aller voir eux apprendre. à inclure ça dans leur petit bagage beaucoup plus facilement que ça l'a été pour nous. Puis je trouve ça important.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment. Puis je pense aussi, les réseaux sociaux, ça nous aide à être plus connectés. On a Every Child Matters qui est rendu populaire. Puis je trouve que la jeunesse d'aujourd'hui, ils se connectent un peu plus, comme ils se mettent dans leur place. Ça commence, les residential schools, ils sont à l'école. Ils imaginent à l'école tout le temps. Puis tu vois ton ami se faire battre par quelqu'un qui est au pouvoir. je pense qu'ils commencent à réaliser comment, wow, c'est vraiment pas correct ce qui est arrivé. Puis, ils ont envie de s'exprimer là-dessus. Fait que, tu sais, moi, je suis prof aussi, fait que c'est sûr que quand j'enseigne, tu sais, on parle de ça, puis je parle souvent comment on est chanceux, on a une communauté francophone, on a une communauté anglophone et on a une communauté autochtone sur place, là, autour de nous autres. C'est vraiment, vraiment, it's really rich. C'est pas quelque chose qu'on pense, qu'on pense à des régions et tout ça, qu'il y a beaucoup de cultures, mais c'est vraiment, vraiment riche. Puis, tu sais, je pense à mes filles qui ont un papa francophone, une maman anglophone, une maman mignon. They have the best of all three worlds.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai ce que tu dis, qu'on n'a pas le réflexe d'associer les régions du Québec, la Gaspésie, à cette richesse culturelle-là. Alors qu'elle est très présente, puis autant le fait qu'il y a des gens qui parlent français et anglais, ça vient de plusieurs vagues d'immigration qu'on a eues, tu sais, avec le temps en Gaspésie, mais autant les accents qu'on a aussi se mélangent tellement beaucoup, tu sais. Moi, si je parle, Bonaventure, New Carlisle, Passe-les-Biaques, là, c'est trois villages, un à côté de l'autre, c'est deux villages francophones, un village anglophone, c'est des accents complètement différents parce que c'est des origines différentes. On a les Acadiens, on a les Basques, on a les Jerseyais qui ont... C'est riche, cette partie-là de l'histoire, puis on ne met pas beaucoup ça de l'avant. C'est encore une surprise pour beaucoup de gens de venir à Gaspésie et d'entendre de l'anglais, alors que nous, on le sait, quand on va au centre d'achat, c'est sûr qu'on entend les deux se mélanger tout le temps.

  • Speaker #1

    Oui, Tim Hortons à Paspillac, c'est sûr que tu entends de l'anglais. Chaque fois que je vais là, je raconte à quelqu'un que j'ai déjà joué avec au badminton.

  • Speaker #0

    Il y a une chose que je trouvais aussi intéressante à aborder avec toi parce que tu en as parlé publiquement sur tes réseaux sociaux dernièrement. Tu as eu des ennuis de santé et tu as dû aller avoir des services. Ça n'a pas été aussi facile que ça. Est-ce que tu veux nous parler un peu de pourquoi tu as voulu prendre la parole et qu'est-ce qui s'est passé dans tout ça ?

  • Speaker #1

    En fait... Dans ma vie adulte, c'est arrivé deux fois que j'ai eu quand même des problèmes de santé où la gaspillerie ne pouvait pas me guérir. Si vous voulez guérir, je ne sais pas si c'est le bon mot, mais qui ne pouvait pas me traiter. Il fallait que je va à l'extérieur. Dernièrement, j'ai su au mois d'octobre que j'avais un tumeur au cerveau. J'avais rencontré un spécialiste et j'ai appelé ma mère. plus capable d'attendre. Elle dit, Émilie, assieds-toi et attends. Le spécialiste est venu me chercher et il a dit, là, Mme Roberts, il faut que je te parle tout de suite. Puis, OK, tu as un tumeur au cerveau, puis on dirait que la forme est bizarre. Il y a de très bonnes chances que c'est du cancer. J'étais comme sous le choc total. Je savais déjà que c'est pas à Gaspé, à l'hôpital de Gaspé, malgré les... les merveilleuses infirmières, puis spécialistes, puis médecins que je pouvais être traité. Fait que j'ai dit, tu sais, je vais-tu à Sherbrooke, Montréal, Québec, tu sais, les trois urban centers ? Elle dit, ça va être Québec, c'est avec l'enfant Jésus, mais à part de ça, je ne sais pas plus. Fait que je suis partie de même, j'ai appelé mon père, j'ai dit, viens me chercher, j'ai un tumeur au cerveau. J'ai dit ça de même, il a vomi dans le parking, il a capoté sa vie. Après ça, lui, il n'était pas capable de choper avec mon frère, il est venu. Ça, c'est le fun à Gaspé, par contre, on reste proche de l'hôpital quand même, fait que... Mais c'est ça, pendant des mois, je n'avais pas de réponse, pas de suivi. Tous les jours, je me disais, écoute, tu as un tumeur au cerveau. Chaque fois que je faisais des crises, je faisais de plus en plus. J'ai appelé, j'ai des amis qui sont médecins, qui m'ont dit, va à l'urgence. Combien de fois je voyais les médecins me regarder, qui m'ont dit, écoute, tu as un tumeur au cerveau, qui essaie de me divaquer jusqu'à Québec. Ça ne marchait pas à Québec. Il était surchargé, c'était justement aussi durant les grèves de cet automne. Fait que je capotais, puis j'avais vu justement sur les nouvelles un homme qui était un peu dans la même situation que moi, plus grave parce que lui finalement c'était cancéreux, moi c'est pas cancéreux, mais que lui attendait aussi des IRM qui prenaient des mois. En Gaspésie, notre machine d'IRM, ça promène entre Gaspé, Chandler, Maria, puis dans ce temps-là, Saint-Denis-Mont-Pilés-Iles. Exemple, demain, j'ai un IRM, je me déplace à Maria parce que la machine est à Maria. C'est un autre monde. Il y a beaucoup de monde qui ne comprend pas ça, comment c'est difficile d'avoir les soins. Mais je trouve que j'ai toujours eu une bonne expérience à Gaspé. Je me sens, nos médecins comprennent c'est quoi aussi. Il faut que tu vas à 700 kilomètres de se faire traiter ou tu pars en avion. C'est quelque chose. Finalement, après trois mois d'attente, j'ai eu une place à Québec. Puis j'ai parti. Même aujourd'hui, c'est mes médecins qui me suivent, mais qui font un lien avec Québec pour être sûr que tous mes besoins sont fulfilled Puis avant ça, pendant toute ma vingtaine, j'ai voulu tomber enceinte. J'avais hâte de partager la gaspillée avec des futurs enfants. Puis après trois heures, ça ne fonctionnait pas, ne fonctionnait pas. Puis justement, comme vous, quand... quand ton significant other travaille dans le Nord et sur un horaire vraiment spécial, tu commences assez tôt à planifier quand est-ce que t'as vu. Je sais pas, ça marcherait pas. Puis on a su que moi, j'étais extrêmement infertile. Puis écoute, l'infertilité, ça, c'était en 2017-2018. Il fallait aller à Montréal tout de suite pour faire des traitements. On a passé à peu près six semaines à Montréal une partie, moi tout seul, parce que mon Mon coparent, il fallait qu'il travaille, puis je faisais mes traitements tout seul à Montréal. Alors, c'est un défi, mais je trouve que c'est quelque chose... Tu sais, malgré ce défi-là, je pense que tout le monde qui vit en Gaspésie, c'est pas quelque chose de nouveau pour nous autres. On sait c'est quoi. Tu sais, combien d'amis que tu connais qui partent pour Québec pour accoucher, c'est le même. On n'a pas le choix, on vit ça. Puis je trouve, on est... En tout cas, je parle parce que j'ai juste dealé avec l'hôpital à Gaspé, mais je trouve que nos médecins, nos infirmières, tout le monde qui travaille dans notre réseau de santé, ils comprennent ça aussi parce qu'ils le vivent aussi. Puis je sens tout le temps supporté par eux autres. Puis qu'il y ait d'essayer d'expliquer quand tu vas à Québec, bien voici ce qui arrive. En tout cas, je me sens gâtée dans ce sens-là. C'est beaucoup, mais je trouve que le système de support à Gaspé est vraiment solide.

  • Speaker #0

    Je trouvais ça important d'en parler parce qu'avec ce balado-là, je n'ai pas envie de mettre des lunettes roses. On aime habiter en Gaspésie, mais on est conscient qu'il y a des enjeux. Quand il y a des problèmes de santé, on est conscient que ce n'est pas si facile que ça. Il y en a eu des batailles pour de l'hémodialyse à Gaspé, par exemple. Il y a plein de sujets comme ça que c'est important de ramener publiquement pour qu'un jour, les gens prennent conscience de ce que ça peut être et à quel point ça peut être stressant. Il n'y a pas d'accouchement à ton hôpital finalement, puis c'est l'hiver, puis ça se peut que tu accouches dans le vent de neige avant de te rendre à l'autre hôpital qui est comme 200 kilomètres plus loin. Ça fait partie de notre réalité. Comme tu dis, on est conscient, on n'habiterait pas ailleurs pareil, mais c'est quand même des défis supplémentaires, je pense, que ça apporte quand il faut faire autant de routes sur des sujets aussi sensibles.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a grandi là-dedans, ça fait qu'on l'accepte, mais c'est sûr que... À un moment donné, il faut que ça change parce que je pense que ce serait plus acceptable. Je ne sais pas si c'est parce que je suis maman, mais je pense que si quelque chose arrive à ma petite, elle doit partir en avion toute seule, et moi, il faut que je roule 800 kilomètres, et elle est toute seule. C'est énorme à penser à ça, à gérer ça comme il faut, et à être là pour tes enfants dans une situation assez grave. Je pense qu'on grandit là-dedans, on sait que c'est ça notre réalité. Mais je pense aussi qu'avec le temps, il va falloir qu'on accepte plus ça parce qu'on devrait avoir les mêmes services justement comme partout ailleurs au Québec. Justement, un matin, j'avais mon suivi pour mon tumeur au cerveau et j'ai appelé mon comparant après et j'ai dit, tu sais, je vais sûrement aller en radiation. C'est six semaines à Rimouski, huit minutes par jour. Fait que, tu sais, on parle comment est-ce qu'on fait pour les filles et tout ça. C'est juste quelque chose que... qu'on doit gérer, pis c'est de même, mais c'est énorme. C'est énorme.

  • Speaker #0

    Absolument. Absolument. Tu vois, moi, j'ai dans ma famille des gens qui ont vécu de... l'enfant doit être transporté en ambulance, en avion ambulance à Québec, à Montréal, pis un oncle, il faut qu'il roule, pis que... Mais, tu sais, il y a ça aussi, les Gaspésiens, on est partout, pis on se tient, fait que, tu sais, il y a souvent des membres de la famille qui sont à Montréal-Québec qui vont aller prendre le relais. Puis les gens, comme tu le mentionnes, dans les hôpitaux ici, il y a comme un support tellement important parce qu'on se connaît tous. Ultimement, on est tous liés entre nous. Il y a comme un côté humain qui est encore plus présent. Puis il y a des soins de santé qui sont plus faciles à avoir ici aussi. Moi, j'ai eu une intervention mineure à la tête pour enlever des kystes dans le fond de ma tête il y a deux ans. J'ai attendu deux semaines. Je n'étais même pas certaine quand ils m'ont appelé. Il y a des choses mineures que c'est beaucoup plus rapide, mais il y a des choses majeures que les délais sont inacceptables.

  • Speaker #1

    Exactement. Mais on est prêts à délire avec ça. Je pense qu'on est aussi prêts à travailler pour que notre population aussi éventuellement ait accès à ça. Notre gaspillage, c'est notre priorité, puis notre qualité de vie aussi. Ça, ça va avec les services qu'on a le droit d'avoir aussi.

  • Speaker #0

    Absolument. Je t'entendais parler tantôt de notre génération, les Mennonials. J'ai espoir qu'on va justement poster sur ce genre de choses-là et qu'on est capable d'aller au front. Je trouve ça beau et je trouve ça touchant de nous voir aller. D'autant plus quand c'est des femmes, tu les mentionnais tantôt, Charlie Maud, Mégane, toi, c'est toutes des femmes du même âge qui sont dans des... postes politiques. Moi, je trouve ça touchant et je trouve ça beau de vous voir aller.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Puis c'est le fun quand on se trouve aussi, tu sais, on prend un moment, puis on respire, puis on go. Mais c'est vraiment le fun puis c'est motivant, mais aussi pour la prochaine génération. Ça va être le fun de voir les femmes qui sont capables d'être mamas, d'avoir un emploi à temps plein, de suivre leur passion en politique. Ce n'est pas beaucoup. Je sais que tu sais c'est quoi. On parle souvent. Je ne sais pas si tu es sur Instagram, mais moi, ça fait rire. Ça fait mes journées quand mes amis envoient des reels qui parlent des mères qui sont overloadées. Puis, tu vois que les femmes, on vit ça tous les jours, mais on s'en sort parce qu'on veut justement que nos enfants vivent dans un monde un peu différent de ce qu'on a grandi le temps. C'est ça qui nous motive.

  • Speaker #0

    Absolument. Vraiment, pis t'sais, j'ai deux enfants, un garçon pis une fille, pis quand j'ai eu ma fille, j'trouvais ça important qu'elle reproduise pas les mêmes choses que moi j'reproduis. T'sais, j'trouvais ça important qu'elle comprenne. qu'elle peut mettre ses limites, par exemple, ou plein de choses comme ça. On dirait qu'il y a comme un côté, pas que ce n'est pas important pour mon garçon, mais on dirait que je trouve ça doublement plus important de m'assurer que pour ma fille, ça va être quelque chose qu'elle va se respecter là-dedans parce qu'on en prend large, souvent quand on est des femmes, parce que la société nous en... Tu sais, ce n'est pas juste un choix personnel, c'est parce qu'on vit dans une société qui valorise beaucoup tout ça.

  • Speaker #1

    Vraiment, tu sais, il faut avoir un bon job, il faut aller aux études, mais il faut que tu ailles... La ménage soit faite dans ta maison, puis après que tu accouches, il faut que tu reviennes slim. C'est énorme. Après que tu accouches, tu retournes dans ta maison, puis on sait c'est quoi dans le corps. Tu dois quand même répondre à tout. Quand même que tu fais ta vaisselle et tout. C'est vraiment... Mais en même temps, je pense que c'est notre génération. On travaille très fort. Je vois aussi souvent comment les millenials... On est tendueuse, puis on est performance-based, puis on veut vraiment que les affaires changent justement pour que la prochaine génération ait un peu plus de zenitude dans leur vie.

  • Speaker #0

    C'est très bien dit. J'ai quelques questions à Raphaël pour la fin de l'écho. Si je te demande ton expression gaspésienne préférée, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Oh, I'm feeling so Magané today.

  • Speaker #0

    Maganée, c'est... On ne peut pas le dire en anglais pour qu'on comprenne. Il faut que ce soit maganée. Ta commande au dixili, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Ma commande au dixili est un point de pizza avec une poitrine de poulet à viande blanche.

  • Speaker #0

    Ta plage incontournable. Pénouille !

  • Speaker #1

    Pénouille, mais le début de Pénouille.

  • Speaker #0

    Je savais que tu allais dire ça.

  • Speaker #1

    C'est mon bref.

  • Speaker #0

    Et un incontournable. En Gaspésie, selon toi, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Oh, écoute, ça va être peut-être controversial, mais ça m'a toujours choquée. Quand je travaillais au cégep, au mois d'octobre, j'avais des étudiants de l'extérieur qui étaient en Gaspésie. Puis chaque année, mais je me rappelle la première fois, j'ai des élèves qui arrivaient à mon bureau blanc, qui arrivaient de Timothée, Madame, il y a des têtes d'orignal sur les voitures, mais c'est quoi ça ? Puis là, je suis comme oui, c'est vrai, c'est quand même bizarre pour du monde de l'extérieur J'ai dit ah, c'est la période de chasse Ça, c'est quelque chose, une tradition que nous, ça ne nous choque pas, mais beaucoup de monde de l'extérieur. Mais à l'incontournable, moi, c'est le parc Foréon. Il faut aller visiter chaque secteur si possible, prendre un crème glacée à la crèmerie à Cap-des-Rosiers, puis d'aller voir Cap-Bonhomie. Ça, pour moi, j'adore ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est beau, c'est vrai que c'est beau. Qu'est-ce qu'on te souhaite pour la suite des choses, Émilie ?

  • Speaker #1

    Oh, je souhaite que les futures générations, je pense à mes enfants aussi, moi je veux rester en Gaspésie puis je veux qu'eux autres aussi, je veux qu'ils choisissent où aller dans la vie, mais j'aimerais qu'il y ait moins d'hésitation de revenir en Gaspésie, puis tu sens que tu sacrifices moins dans la vie en choisissant la Gaspésie comme your home Alors je pense que c'est ça. Je pense que notre génération va vraiment travailler ça. Je pense qu'on le fait déjà. Mais c'est ça, je souhaite que c'est plus facile de dire, oui, je retourne chez nous. Puis, ce n'est pas un sacrifice que tu fais.

  • Speaker #0

    J'adore ça, j'adore ça. Émilie, un immense merci, thank you, d'avoir été avec nous aujourd'hui. Ça a été un plaisir de discuter avec toi, vraiment. Oui,

  • Speaker #1

    merci. Merci, Joanie.

  • Speaker #0

    On est déjà rendu à la fin. Merci pour ton écoute. J'espère que tu as été inspiré par mon invité. Si tu as aimé ton expérience, n'hésite pas à me laisser un commentaire ou à partager l'épisode dans tes réseaux. Tu peux aussi me suivre un peu partout sur le web ou t'abonner au balado pour ne pas manquer le prochain épisode. À bientôt !

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Description

BIENVENUE À EN GASPÉSIE AVEC JOANIE! 🌻


Si tu ne me connais pas, je m’appelle Joanie Robichaud, mais sur les réseaux sociaux, on me connaît sous le nom de Joanie.Gaspésie. Je dis souvent que je suis obsédée par la Gaspésie… et c’est pas loin de la réalité! 😅


Depuis plusieurs années, je crée du contenu sur le Web pour faire rayonner ma région. Et, plus récemment, on m’a surtout vu sur TikTok, où j’ai réussi à créer une belle communauté hyper engagée.


Si, à la base, je suis formée comme journaliste et en développement régional, je suis aujourd’hui consultante et stratège en communication et en marketing. Alors, ce projet de balado, c’est comme l’aboutissement de toutes mes passions.


J’ai voulu créer un espace où on peut parler encore plus en profondeur de la Gaspésie. De parler de sujets qui me tiennent à coeur. Et toujours avec des invités super pertinents.


Dans cet épisode, je m'entretiens avec une personne vraiment inspirante. Elle a été aide pédagogique individuelle pour le Cégep de la Gaspésie et des Îles pendant plusieurs années et aujourd’hui, elle enseigne en sciences sociales pour Eastern Shores School Board, la commission scolaire anglophone qui dessert les régions de l’Est-du-Québec.


Depuis 4 ans, elle s’implique aussi au sein de la Nation Micmac de Gesgep, comme conseillère élue, en plus d'être maman de deux petites filles. Récemment diagnostiquée avec une tumeur au cerveau, Emily aborde le sujet de l'accès aux soins de santé en région rurale, en plus de parler de communautés autochtones et de bilinguisme en Gaspésie.


Pour suivre Emily Roberts

🔸 Facebook: https://www.facebook.com/EmilyRobertsGespeg

🔸 Instagram: https://www.instagram.com/emilyroberts5


Pour me suivre sur les réseaux sociaux :

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🔹 YouTube : https://www.youtube.com/@joanie.gaspesie


www.joaniegaspesie.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, moi c'est Joanie et je dis souvent que je suis obsédée par la Gaspésie. Peut-être est-ce que t'as vu mes vidéos passées sur TikTok où je parle de ma vie dans la région. Avec le balado, j'ai envie de pousser mes réflexions encore plus loin. Puis de montrer que la Gaspésie, ben c'est pas toujours ce qu'on pense. Parce qu'on va se le dire, il y a encore des préjugés qui circulent par rapport à la région. Mais la Gaspésie, c'est surtout un endroit unique à cause des gens qui l'habitent. Donc si ça t'intéresse, embarque avec moi et mes invités, on va te faire faire le tour. Je te promets qu'on ira pas trop vite. Il y a trop de belles choses à voir et de beaux mondes à découvrir quand on prend notre temps. Bienvenue en Gaspésie avec Joannie. Justement, aujourd'hui, je reçois une personne avec qui j'ai tellement hâte d'échanger. Elle a été aide pédagogique individuelle pour le Cégep de la Gaspésie-des-Iles pendant plusieurs années et aujourd'hui, elle enseigne en sciences sociales pour Eastern Shore School Board, la commission scolaire anglophone qui dessert les régions de l'Est du Québec. Elle s'implique aussi au sein de la Nation Micmac de Gaspègue comme conseillère élue, en plus d'être maman de deux petites filles. On s'est souvent croisés dans une autre vie parce qu'on est allés au cégep de Gaspé à la même époque. Emily Roberts est là aujourd'hui. Emily, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Joanie, Hi. Kwe, les trois langues de la Gaspésie. Oui. Merci de m'avoir invitée.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est moi qui te remercie. Je suis vraiment contente de pouvoir prendre le temps de discuter avec toi. Je pense qu'on a... Ce ne sont pas les sujets qui vont manquer en fait de discussion aujourd'hui, assurément.

  • Speaker #1

    Je suis certaine qu'on n'a pas parlé comme ça, donc on a beaucoup de choses à dire.

  • Speaker #0

    On a, oui, on a beaucoup de catch-up à faire, assurément. Pour commencer, j'ai envie de te demander, t'es-tu une petite qui, toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je suis la petite à Tom Roberts de Rosebridge à Gaspé. Tout le monde à Gaspé connaît mon papa, puis surtout dans la communauté anglophone. J'adore le Gaspé. Toi, tu as dit que tu étais obsédée avec le Gaspésie, mais moi aussi, vraiment. Je suis vraiment contente d'être ici aujourd'hui. J'ai deux petites filles. Je suis une maman, maman, maman. Ça dépend de la journée. Je suis aussi une enseignante au Gaspé Polyvalent School et bien sûr, conseillère élue pour la Nation Mégmec de Gaspé.

  • Speaker #0

    Justement, Émilie, j'ai envie que tu nous parles un peu de ton parcours. Je l'ai mentionné en introduction, nous on s'est croisés au cégep de Gaspé à l'époque, on a le même âge, on a fréquenté le cégep un peu à la même époque. Et après le cégep, t'es partie à l'université à l'extérieur de la région, t'es partie, si ma mémoire est bonne, à Béchup. Qu'est-ce que t'es allée faire là-bas et est-ce que t'as toujours eu envie de revenir en Gaspésie ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, moi je voulais faire mon cégep ici à Gaspé parce que j'étais vraiment pas prête à aller n'importe où, surtout à Montréal. Les anglophones, on n'a pas beaucoup de choix pour les cégeps en anglais. Fait que vraiment contente qu'à Gaspé, on avait notre petit secteur anglophone avec tout le monde qui a été à l'école secondaire avec nous autres et du monde de New Carlisle, New Britain, qu'on a joué dans les tournois de compte. Alors, c'était vraiment le fun que j'ai fait mes deux ans de cégep ici et rencontrer des nouveaux amis aussi francophones. C'était vraiment cool. Un café chez Oscar et dans la résidence. Mais justement, ensuite... Ensuite, j'ai toujours voulu enseigner dans la vie. J'adore ça. J'adore ça, parler. Obsesse avec l'histoire, obsesse avec la Gaspésie. Puis, c'était comme jamais question que je retourne voir un Gaspé. Alors, comme anglophone, on n'avait pas beaucoup de choix. Mon français était épouvantable. C'était horrible. J'ai commencé à travailler chez Art quand j'avais 17 ans. Mon père a rempli ma première voiture avec l'essence. Il dit, c'est fini. Il va falloir que tu trouves un job à temps partiel. Tu commences à parler le français, that's it, plus de séance pour toi. Je suis allée chez Art, j'ai pogné un job. Quand j'ai commencé à travailler dans le secteur du linge de hommes, les vêtements hommes, je ne savais même pas c'était quoi un support en français. Fait que, oui, c'est gênant, mais j'ai appris beaucoup de vocabulaire. Fait que, c'est ça, je n'étais pas prête à aller à Montréal. J'aimais beaucoup aller visiter Montréal, mais je savais que je ne pouvais pas vivre là. Alors, je voulais rester au Québec. aussi. J'ai choisi Bishops et en plus, tous mes amis du cégep allaient vers Bishops aussi. On a resté ensemble quatre ans de plus. Alors, j'ai été acceptée dans le programme d'éducation, le parti secondaire pour enseigner au secondaire. J'ai choisi Histoire et Géo pour mes sujets à enseigner et j'ai passé quatre ans à Lenoxville. C'est comme un petit arrondissement de Sherbrooke, très anglophone, très petit. Ça ressemble beaucoup à Gaspésie. On voyait beaucoup de Gaspésiens là aussi. Fait que j'ai passé quatre ans là. Mais à la fin de mes quatre ans, j'étais très prête à revenir à Gaspé justement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a beaucoup de tes amis qui sont partis étudier à Bishop qui sont revenus ?

  • Speaker #1

    Quand même, une bonne partie. Il y en a qui ont poursuivi leur maîtrise ailleurs. Ils ont testé d'autres villes, Ottawa, Calgary, Edmonton, Montréal. Mais dans les prochains cinq ans, nos premiers cinq ans comme dans notre vie adulte, on a pas mal tous retourné à Gaspé. On était très bien. Puis on est très content qu'on est là ensemble dans notre vie adulte, justement. Oui, en fait, pour nous, c'était une grosse décision parce que, justement, mon coparent et moi, on était ensemble pendant 15 ans. Puis, après que j'ai fini mes études en 2013, il n'y avait pas beaucoup d'emplois en Gaspésie, surtout en enseignement. C'était dans les mesures d'austérité et tout ça. Alors, je savais que je n'avais pas de... permanence qui m'attendait. Au début, c'était la suppléance. Mais moi et mon ex-mari, mon coparent PREF, on a pris une décision qu'on voulait vraiment s'installer à Gaspé, ça c'était sûr et certain. Alors lui, il a eu un autre emploi pour aller travailler dans les mines dans l'or, la mine Raglan. Il faisait des rotations, des runs, on appelle ça. Alors moi, j'ai eu la chance Oui, tu les connais bien, c'est ça. J'ai eu la chance justement de commencer à rentrer dans la seule école anglophone au secondaire à Gaspé. Puis lui, il faisait des runs pour essayer de nous installer comme il faut, puis avoir un peu de danger pour commencer à partir.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu mentionnes là, parce qu'effectivement, quand on fait partie de la communauté anglophone, c'est pas nécessairement... Si facile que ça non plus, trouver des opportunités d'emploi, je ne veux pas dire qu'il n'y en a pas, mais tu sais, par exemple, toi qui voulais enseigner au secondaire, je veux dire, c'est Gaspé, puis il y en a d'autres, mais tu ne peux pas le faire en une journée, là. Tu ne peux pas aller faire du remplacement partout sur le territoire,

  • Speaker #1

    là. Non, c'est sûr, notre commission scolaire, ça va de Fermont à Port-Cartier, à Campbellton presque, jusqu'à Métis, là, que c'est énorme. Mais justement, on a une école anglophone. à Gaspé, fait que je savais qu'il fallait que je rentre là pour travailler dans ce que j'ai étudié là-dedans.

  • Speaker #0

    Puis comment c'était pour toi quand t'as grandi en Gaspésie, quand t'étais plus jeune ? Est-ce que t'as toujours été... Est-ce que t'as toujours aimé autant la région ? Est-ce que ça t'a toujours habité ? Est-ce que tu te souviens d'un moment où t'as vraiment pris conscience que t'habitais une région qui était aussi incroyable que la Gaspésie ? Comment c'était de grandir à Gaspé ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai adoré ça, puis je suis quelqu'un, j'aimais bien le fait, puis tu sais, je trouve que ça, ça vient, après qu'on sort de la Gaspésie, puis on revient, on réalise tout que, OK, c'est pour ça que je suis de même un peu. Tu sais, comme le fait que moi, j'ai toujours, surtout dans la communauté anglophone, de maternelle 5 ans à 5 ans, j'étais avec les mêmes. Encore aujourd'hui, je peux nommer les dates de fête à tout le monde qui était dans mes classes. C'est que... J'ai beaucoup aimé ça. Jamais que tout était familier. Je savais déjà mes profs d'avance et tout ça. Jamais le fait que je pouvais aller à la plage quand je voulais. J'ai une plage devant chez nous. Ensuite, aller en quatre roues en arrière. J'ai beaucoup, beaucoup aimé ça. Mais j'avais quand même hâte de sortir de Gaspé, de voir autre chose. Ça me rendait beaucoup nerveuse. Mais j'avais encore ma même gang d'amis avec moi qui ont suivi un peu. Fait que j'étais contente de... Après mon retour à Gaspésie, j'étais vraiment contente que j'aie quand même vécu quatre ans ailleurs, dans un intermédiaire, si vous voulez. J'ai pas été à Montréal, j'étais à Lennoxville, qui était quand même chill, même still. Mais j'ai sorti, j'ai rencontré beaucoup de monde, du monde qui venait de Toronto, puis qui riait souvent. Mes amis gaspésiens et moi, on était tout le temps ensemble, mais on avait d'autres amis d'ailleurs, puis ils riaient de nos... La façon qu'on parlait des fois, une soirée on écoutait un game de hockey Toronto contre Montréal. Puis moi puis mes amis gaspillés on jasait en anglais, puis on a demandé à quelqu'un Which team are you taking for ? Puis là, tout le monde a arrêté de parler puis nous regardait, puis dit C'est quoi ça Which team are you taking for ? Mais tu sais, on prend souvent les termes en français, on les traduit en anglais, mais les vrais anglophones, ils comprennent. Mais j'étais vraiment contente, j'ai adoré ça de vivre en Gaspésie toute ma vie. Très contente d'avoir sorti un peu, mais je ne regretterai jamais mon choix de revenir chez nous. C'est vraiment chez nous. Très contente que mes filles vivent la même chose que moi aussi.

  • Speaker #0

    Puis justement, qu'est-ce que t'aimes de la vie en Gaspésie ? Est-ce que t'es une fille de plein air ? Est-ce que t'es une fille de tranquillité ? Qu'est-ce que t'apprécies ici ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aime le fait que, premièrement, je trouve que, puis je parle de ça souvent avec mes filles, tu sais, quand je prends, le matin, on a 26 kilomètres à faire pour se rendre à l'école. Puis tu sais, on passe des plages, des montagnes, c'est tellement beau. Tous les jours, c'est comme ça notre background, c'est comme un carton. postale tout le temps. Je me rappelle quand je vivais à l'extérieur, de ne pas voir de l'eau tous les jours, ça me rendait malade. C'était vraiment bizarre. J'aime ça. J'aime le fait qu'on peut aller à la plage quand on veut. On a des plages partout, mais en même temps, on a des camps de chasse, des cottages dans le bois. On peut aller quand on veut aussi. J'aime qu'on a tout ici. Puis j'aime beaucoup la pleine heure. Mon père m'a amenée avec lui à ses camps de chasse tout l'été pour préparer avec des pommes et des blocs de sel toute ma vie. Puis à St-Hur, c'est quelque chose que j'aime faire avec mes enfants. On est tout le temps dehors, on a des vélos, on va à la plage. Ensuite, on prend nos petits quatre-roues. Notre terrain est énorme, ça va jusqu'à la ligne du parc Forillon. J'adore ça, j'aime qu'on partage ça avec eux autres.

  • Speaker #0

    Wow ! Je te rejoins beaucoup là-dessus parce que, justement, nous, on était à l'extérieur de la région, puis c'est quand on a eu les enfants qu'on s'est dit, on veut leur offrir ce qu'on a connu. On ne s'imaginait pas les élever ailleurs. Ça ne veut pas dire que ce n'est pas correct ailleurs, mais on était tellement reconnaissants et on appréciait tellement ce qu'on avait eu qu'on se disait, voyons qu'on ne va pas leur donner la même chose. Puis, du moment qu'on a compris ça, c'était comme une évidence qu'il fallait qu'on les élève en Gaspésie, nos enfants. Je trouve que c'est... cadeau à leur faire quand on peut le faire.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment. Puis nous aussi, tu sais, moi, je vis dans le secteur Rose Bridge à Gaspé. Puis tu sais, mes voisins, c'est mes parents. Ma tante est en face de moi. Ma grand-mère est en diagonale. Tu sais, j'aime... Moi, j'ai passé ma jeunesse avec mes cousins, mes tantes, chaque dimanche. On était 25, ils dînaient chez ma grand-mère tous les dimanches. Fait que la famille aussi, j'aime que je suis... Tu sais, ils sont tout le temps là. Puis à Star, Il s'occupe de mes filles. Je trouve ça tellement, tellement important. Puis aussi, les parents, justement, mon coparent sont en ville, ses soeurs, les frères, on est tous là. Fait que j'aime, j'aime cette, en tout cas, c'est un système de support, mais j'aime le fait qu'on est si proches encore. Ça, c'est quelque chose que, en tout cas, un des tas présents pourquoi je voulais vraiment rester en Gaspésie, c'est que j'ai pratiquement toute la famille à rester ici. Puis j'adore ça.

  • Speaker #0

    Je te comprends. Nous, on est revenus dans la baie des chaleurs, même si on a vraiment hésité avec Gaspé, parce que tu connais mon chum, il vient de Gaspé, du coin de Gaspé-Percé. On a vraiment hésité entre les deux, mais le fait que mes parents étaient à la retraite a beaucoup penché dans la balance pour venir s'établir dans la baie des chaleurs, parce que ce système de support-là, quand on a des enfants... D'autant plus qu'on a des enfants et qu'on est souvent tout seul, parce que mon chum fait des zones dans le nord, puis je suis souvent toute seule avec les enfants. C'était vraiment important, puis on retrouve ça aussi. Mes cousins, cousines, la majorité sont revenus en Gaspésie. On fait tout le temps plein d'activités familiales, puis je trouve ça tellement beau de voir mes enfants grandir avec ça, que moi, quand les gens me disent que la Gaspésie, c'est loin, pour moi, c'est proche de tout ce qui est nécessaire, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment. C'est drôle, j'avais un rendez-vous médical à Rimouski dernièrement, à Rimouski, 4 heures d'ici. Puis le spécialiste avec qui j'ai jasé dit, écoute, je pense la prochaine fois, on pourrait faire votre rendez-vous par téléphone. Parce que tu sais, de rouler 4 heures, c'est quand même long. J'ai ri pendant quelques minutes, j'ai dit 4 heures. J'aime ça, un brimouski ! Je peux aller au Walmart, j'adore ça ! Non, moi je veux venir en personne à retrouver un brimouski pour mes rendez-vous, pas par téléphone. Il était comme, ok, mais il dit, moi je trouve ça loin. J'ai dit, non, pas du tout. 4 heures, c'est rien pour nous autres.

  • Speaker #0

    Le rapport qu'on a à la distance et au territoire, je pense vraiment qu'il est différent d'autres personnes. Parce que faire une heure de route... On trouve ça souvent super facile alors qu'ailleurs, les gens trouvent que ça peut être long. Il faut dire que, tu le dis, on n'a pas n'importe quelle route à faire. Les paysages, c'est contemplatif. Il y a quelque chose de peaceful même quand on se promène et qu'on voit tout ça autour de nous assurément. Dis-moi, Emily, depuis le début, tu l'as mentionné et on l'entend, tu fais partie de la communauté anglophone à Gaspé. C'est une communauté, moi, je trouve, qui est quand même assez serrée, mais qui est très ouverte sur le monde aussi. Moi, ça m'a fascinée quand je suis arrivée à Gaspé. Je partais de la Baie-des-Chaleurs à une époque où... Les francophones et les anglophones étaient pas mal chacun de leur côté. Malheureusement, je pense que c'est moins aujourd'hui. On essaie de plus en plus de collaborer, mais ce n'était pas du tout ça à l'époque. J'ai tenté l'école polyvalente à Bonaventure à l'époque, où c'était encore une école avec le côté anglophone-francophone. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ce n'était pas toujours une cohabitation facile, mais quand je suis arrivée à Gaspé, moi, ça m'a marquée de voir à quel point c'était intégré. les communautés anglophones, francophones. Puis j'aimerais ça t'entendre, c'est peut-être juste ma différence, mais t'entendre toi par rapport à ça, la communauté anglophone à Gaspé, comment c'était de grandir dans cette communauté-là puis comment ça se passait, les relations avec tous les autres autour ?

  • Speaker #1

    Bien, c'est ça. Moi, ma famille, on est, tu sais, comme mes parents sont vraiment anglophones. C'était leur rêve de parler le français puis mon père était obsédé avec moi puis mon frère, on apprend le français. Mais ce n'est pas eux autres qui nous enseignaient. Souvent, les activités, moi et mon frère, on jouait à Balmain toute notre vie. Je commençais en l'année 96. Durant toute mon école primaire, tous mes cours de français, j'écrivais juste sur la Balmain parce que c'est le vocabulaire que j'avais. Toutes les histoires que je devais compter, tout ça, c'était juste la Balmain. Mais ensuite, au secondaire, ça change parce que justement, on partait comme à Bonaventure. On est les deux polyvalentes. On avait un secteur anglophone, un secteur francophone. Tu partages les gymnases, le cafétéria, puis les casiers étaient ensemble. Alors, en secondaire 1, ma première semaine, il y avait des francophones et anglophones qui lançaient des oeufs. Tu sais, c'était vraiment une guerre. Fait que là, j'étais comme traumatisée. Mais plus que ça allait, puis je te dirais plus les activités parascolaires, des sports, tu sais, on commence à faire des liens. Puis tu te vois au cafétéria. Tu sais, nous, au cafétéria, on mangeait tous les jours. On avait le chance de manger des poutines. Tu mangeais ta poutine, puis tu disais à la personne que tu penses qu'on a été avec, puis tu jouais à balle avec. T'es comme, OK. Fait que tranquillement, je trouve, rendu en 5h05, la relation avec le cercle francophone, en tout cas pour ma part, c'était beaucoup plus proche. Il y avait beaucoup moins de batailles, puis de conflits et tout ça. Puis justement, rendu au secondaire, vous autres, vous étiez là. On avait aussi beaucoup d'anglophones. On était comme tout ensemble. Vous restez à la résidence. On a fêté un peu à la résidence avant de sortir à l'Ardoise et au Campo. On a débuté nos affaires à la résidence. Puis justement, on se voyait, on se croisait aussi au cégep. Au secteur anglophone, on n'avait vraiment pas beaucoup de monde. Il y avait des francophones qui suivaient des cours aussi au secteur anglophone. On était plus vraiment mélangés. Mine à rien, tu bâtis des... amitié, puis après ça, tu sors ensemble, puis fait que moi, tout, j'ai trouvé ça merveilleux, puis je trouve que ma gang du cégep, là, tu sais, je suis encore en contact avec eux autres, on se voit souvent à l'école le matin, on drop nos enfants, on pick up, puis salut, tu sais, c'est le même monde, fait que au cégep, ça a beaucoup changé ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Oui. Puis justement, tu sais, tu l'as mentionné, on devient amis, on crée des liens avec entre les francophones et les anglophones, des fois, on sort ensemble, puis... C'est ton cas dans le sens où ton coparent que tu mentionnais, je le connais, est francophone. Donc, vous élevez vos enfants bilingues. Oui. Est-ce que tu peux nous expliquer ? J'imagine que c'était comme, en fait, ça n'a jamais été une question. J'imagine que c'était juste tout à fait naturel que ce soit là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est drôle parce que notre grand a 5 ans et notre petit a 3 ans. Ils ont 15 puis 13 pratiquement. Mais tout le monde parle souvent de ça. Moi, je suis anglophone, mon coparent est francophone, ses parents sont francophones et les miens sont anglophones. Mais on dit souvent qu'on a un anglophone et un francophone. Notre petite de 5 ans, elle, elle parle, c'est un anglophone, vraiment anglophone, elle parle anglais. Mais notre plus jeune est francophone. Elles ont la langue de préférence, c'est français. Puis tu sais, on va dire les mêmes choses, ils grandissent ensemble, on parle pareil, mais c'est très, très comique. Puis tout le monde remarque ça vite de même. Puis même moi et mon coparent, tu sais, il y a du monde qui nous regarde des fois parler, puis ils sont comme, écoute, personne ne nous comprend. Parce que moi, je parle moitié anglais, moitié français. Lui, il me parle en français, des fois en anglais. On vire vers les enfants, puis on parle deux langues différentes mélangées ensemble. Même ma plus jeune, elle commence à compter jusqu'à 10. Fait guère dans le chat. Elle dit 1, 2, 3, 4, 6, 7, 8, 9, 1, 2, 3. J'ai dit Là, chérie, tu n'as pas besoin de faire un indice deux fois. Elle dit Ben non. Mais pour elle, c'est une langue. Elle ne comprend pas qu'elle divise ça en deux langues. C'est vraiment le fun. C'est comique à aller voir, à apprendre. Moi, je suis mami, mais mon coparent est papa. C'est vraiment cute, c'est le fun. Tout le monde dit qu'ils sont chanceux d'être déjà vraiment bilingues. à leur jeune âge. Eux autres, ils ne comprennent pas qu'ils connaissent pas.

  • Speaker #0

    Vraiment, vraiment, je trouve ça intéressant parce que nous, ce n'est pas quelque chose qu'on a fait parce que tu connais ma belle-famille aussi. Ma belle-famille est anglophone, mais ma belle-famille est bilingue. Ça a toujours été facile d'être plus en français qu'en anglais. Puis comme mon conjoint n'était pas souvent à la maison à cause de ses runs, il a préféré parler en français aux enfants. Mais c'est quelque chose que dernièrement, on a décidé d'amener. de façon plus présente, d'avoir des périodes où papa parle en anglais aux enfants, puis maman parle toujours en français, pour, au besoin. Puis on se rend compte que finalement, bien, ils comprennent pas mal plus ce qu'on pensait, en fait, parce que ça, tu sais, ça a toujours été là autour de nous, sans qu'on mette nécessairement là-dessus. C'est beau de voir à quel point leur cerveau, c'est un éponge, là. Tu sais,

  • Speaker #1

    ils sont tellement jeunes, mais ils apprennent tout, puis très, très vite. Puis, justement, mon nouveau conjoint, bien, il y a un... petite aussi qui a 3 ans. Puis, on commence que les familles se voient souvent. Puis, à Noël, on a tellement ri. Les trois étaient assis sur le divan ensemble et chantaient Jingle Bells en anglais. C'est vraiment impressionnant comment ils apprennent l'autre langue. Plus qu'ils sont entourés par l'autre langue, ça devient très... They learn it really, really quickly.

  • Speaker #0

    C'est vrai, vraiment. Puis, ce que je trouve intéressant aussi, c'est de voir à quel point T'es attachée à la Gaspésie, puis à quel point le sentiment d'appartenance au territoire, il n'y a pas rapport avec la langue qu'on parle, il n'y a pas rapport avec peu importe d'où on vient, qu'est-ce qu'on fait, tu sais, ça transcende tout ça. Puis ça, je trouve ça vraiment beau, puis je trouve ça vraiment beau aussi qu'il y a de plus en plus d'initiatives qui visent à rapprocher les différentes cultures, que ce soit la journée de la Gaspésie aujourd'hui, tu sais, qui est maintenant, bien justement, journée de la Gaspésie, Gaspésie Indé, Gaspé-Guagué. On a aussi Nécessiègue Nous 3, We 3 qui a vu le jour, qui est un festival triculturel. Il y a de plus en plus d'initiatives comme ça dans la région. Puis, je trouve que c'est vraiment important, en fait, de mettre de l'argent sur cette richesse-là qu'on a de partager toutes ces cultures-là. Et justement, on l'a mentionné un petit peu, tu t'impliques comme conseillère élue à la Nation Micmac de Gaspègue. Est-ce que ça a toujours été une partie de ton identité qui était… importante ? Ou est-ce que ça est arrivé plus tard dans ta vie, le fait d'être membre de la Nation de Gaspé que tu as voulu t'impliquer ?

  • Speaker #1

    C'est quand même... On a toujours su, tu sais, Gaspé, qu'on n'est pas sur une réserve. Alors, tu sais, on reste autochtones, non-autochtones ensemble. Puis, ma grand-mère est trop comique. Elle disait tout le temps que sa mère était Mi'kmaq, mais elle n'avait pas le doigt de... de parler de ça. Fait que, toute notre vie, toutes mes oncles, mes tantes, c'était comme la seule pince d'information qu'on avait. Mais, avec l'âge, ma grand-mère parlait un peu plus de sa mère qui était migmeur, mais vu qu'elle a marié mon arrière-grand-père qui était catholique, elle n'avait plus le droit de parler de ça. Fait que, eux autres, tu sais, la culture ici à Gaspé, puis je parle de ma famille, mais on est beaucoup, beaucoup de famille, on n'a jamais eu la chance de connaître notre culture, justement. Mais plus que ça va, plus qu'on découvre, mon Dieu, comment justement de famille et de descendants à Mi'kmaq qu'il y a à Gaspé même, à Gaspé, c'est vraiment impressionnant. Alors, moi, comme je l'ai dit, j'ai profité de l'histoire. Moi et mon oncle, on a commencé à fouiller pas mal là-dessus pour trouver toutes sortes d'affaires. Puis justement, on était des Mi'kmaq statués. À Gaspé même, on n'est pas loin de 2000 membres présentement. C'est énorme. Et justement, il y a beaucoup d'autres familles où les grands-parents, les arrière-grands-parents n'avaient pas le droit de parler de ça. On n'est pas sur une réserve. Mais là, on commence à trouver, wow, OK, on a une terrible histoire ici. Puis, tu sais, on parle de Parforion et tout ça, c'est chez nous. Alors, moi, c'est venu plus dans la vingtaine que j'ai vraiment commencé à découvrir ça. Puis, je trouvais dans notre famille, tu sais, comme justement à l'extérieur. À Lenoxville, aux études, j'avais des amis qui s'identifiaient comme des Italians, des Spanish. Puis moi, j'étais comme, bien, je viens de Gaspé, je viens de Rosebridge. Mais là, je comprends qu'il manquait tellement une partie de notre culture puis notre patrimoine que j'ai vraiment, je me l'entends là-dedans. Puis c'est vraiment le fun que mes filles vont avoir la chance de grandir là-dedans. Moi et mon père et mon frère, on n'a jamais eu cette chance, puis ma grand-mère aussi. Alors, c'est vraiment important pour nous, vraiment, vraiment.

  • Speaker #0

    C'est vraiment intéressant ce que tu racontes. Il y a beaucoup de femmes autochtones qui se sont mariées, qui ont perdu leur statut aussi, puis que si ce n'était pas de la tradition orale, puis de la transmission orale, on ne saurait même pas que c'était le cas, parce que ça a été évacué complètement de l'histoire. Je trouve que c'est un beau cadeau que ta grand-mère vous a fait, malgré elle, qu'elle a fini par en parler au moins, pour que vous puissiez creuser tout ça. Oui, puis... Je trouve ça intéressant aussi ce que tu mentionnes du fait que c'est comme s'il manquait des informations dans ton identité. Moi, c'est quelque chose qui me fascine, l'identité. Vraiment, je le dis, je suis obsédée par la Gaspésie, mais l'identité territoriale, le lien que le territoire peut avoir dans notre identité. Est-ce que maintenant, tu te rends compte que ça a influencé qui tu es, de venir de Gaspé, d'être membre de Gaspé ?

  • Speaker #1

    Ben oui, en fait. Moi aussi, j'adore la Gaspésie et j'étais impliquée avec Virgin Gaspé justement pour travailler sur notre communauté anglophone et justement de faire des liens avec la communauté francophone, les trois communautés Mi'kmaq. Et quand j'ai su que justement j'étais Mi'kmaq, je voulais vraiment, vraiment être impliquée dans la communauté et justement offrir à mes enfants une chance de découvrir une culture ensemble pratiquement. Alors, j'ai eu une opportunité, j'ai décidé une soirée, justement, j'ai jasé avec ma cousine. Je pense que je me présente comme conseillère. Elle a dit Oui, go for it J'ai dit Parfait, créer une petite campagne électorale Puis, j'ai rentré deux semaines après. Puis, de faire partie de Gaspé et d'être élu pour la communauté, c'est une des plus beaux choses que j'ai. Plus belle, plus beau, hein ? féminin, masculin, je ne sais pas. Mais c'est une des meilleures choses qui m'est arrivée dans ma vie. De rencontrer aussi, d'avoir des liens plus proches justement avec Escapé-Guillag et Lister-Gudge. C'est merveilleux. Puis justement, il y a à peu près deux, trois mois, on avait une rencontre avec les trois communautés. Puis on était assis ensemble. Puis je vois un homme rentrer. On se regarde. Puis il dit Emily j'ai dit Sean On est allés au cégep ensemble, puis on était morts de rire. Là, on est assis à une table d'adultes. On rit tellement ensemble. On a vécu notre jeunesse, tu sais, deux heures ensemble au cégep. Ça fait que c'est vraiment le fun, puis j'adore ça avec la gaspillie aussi. Puis je vais parler de la communauté anglophone. Tu sais, quand je vais sur des tournois avec les élèves à l'école, softball, badminton, basketball. Les enseignantes sont rendues du monde avec qui j'étais en compétition avec toute ma jeunesse aussi. Puis là, on rit, on est les personnes responsables et tout ça. C'est tellement unique comme vie et comme expérience. Puis ça a été ça comme au primaire, au secondaire, puis même dans notre vie adulte. C'est toujours unique et j'adore ça. Je ne pouvais pas imaginer vivre ailleurs. Puis je suis contente que mes filles vont avoir la chance de vivre ça aussi.

  • Speaker #0

    C'est vraiment une communauté qui s'est serrée, c'est ce que j'entends. Oui,

  • Speaker #1

    vraiment.

  • Speaker #0

    Puis, ton rôle de conseillère élue, qu'est-ce que tu fais exactement ? Est-ce que c'est très similaire à ce qui se passe, mettons, dans un conseil municipal comme à Gaspé ? Mais je pense que vous avez des juridictions de plus. Oui,

  • Speaker #1

    mais en fait, à Gaspé, on est quand même différents. Comme j'ai dit, on n'a pas de réserve, mais chaque conseiller, on a des dossiers politiques qu'on suit. Alors, moi, c'est l'éducation et de travailler avec le parc Forillon. Donc, chaque conseiller... à peu près deux, trois dossiers, puis on travaille là-dessus pour notre communauté, mais on a des plus gros dossiers politiques. On travaille avec nos communautés sœurs, Gascapégué, Aguil de Stégoud, justement. Alors, on fait tout ce qu'il fait au niveau municipal, on le fait, mais pour notre communauté, on jase souvent avec les trois autres niveaux du gouvernement, municipal, fédéral, provincial. Ça n'arrête pas. Ça fait que c'est vraiment le fun. Mais ma partie que j'aime le plus, c'est... C'est de rencontrer nos membres ici à Gaspé, d'écouter, tu sais, qu'est-ce qu'on a besoin. Puis, c'est des anglophones, c'est des francophones, mais là, on s'identifie comme des Mi'kmaqs. Ça fait que ça aussi, c'est nouveau dans ma vie. Puis, c'est quelque chose que tout le monde vit ensemble. C'est vraiment unique. Puis, on crée des liens vraiment spéciaux. Ça fait que j'adore ça.

  • Speaker #0

    Je trouve ça vraiment intéressant de t'entendre. Est-ce que tu es la plus jeune membre élue ? Est-ce qu'il y a d'autres jeunes qui siègent ?

  • Speaker #1

    Présentement, je suis la plus jeune à Gaspé, oui. À Gaspé, c'est moi. Cependant, on commence à voir aussi dans les élections, il y a justement, je dis les plus jeunes du monde de notre âge, moi je me considère jeune à 33 ans, mais justement du monde de notre génération, les millennials, on commence à embarquer. Aussi, au municipal, il y a Mme Charly Maud Giroux, qui est élue aussi. On a le même âge. On s'est vus aussi au Café Oscar. Puis, au provincial, on a Mme Megan Perry-Malensant. Alors, c'est vraiment le fun qu'on se croise et qu'on travaille ensemble. Justement, quand on fait des racontes avec la Chambre de commerce, on voit des gens de notre âge qui sont super impliqués parce qu'on partage notre... amour pour notre Gaspé. Alors, c'est vraiment, vraiment le fun. Mais pour Gaspé, oui, c'est moi qui est le plus jeune. Puis dans les deux autres communautés, il y a du monde de notre âge, justement, mais pas plus jeune que ça pour le moment.

  • Speaker #0

    Je trouve ça... Je trouve qu'on en entend depuis plus de... On va en entendre parler de ces réalités-là parce que je le mentionnais un peu quand on se parlait avant le balado. Tu sais, moi, j'ai grandi ici dans les années 90-2000. C'était une époque où on en parlait. peu de ces réalités-là. Puis je me souviens, mettons, j'apprenais les villages de la Gaspésie. Puis là, j'apprenais dans mon coin à moi, à Bonaventure-Saint-Simeon, Kaplan-Richmond-Maria. Je n'aimais jamais Gascapé-Gag. On ne l'apprenait pas. C'est comme si on apprenait. Moi, je trouve ça important avec mes enfants de faire exprès, de mettre l'accent là-dessus pour qu'ils comprennent, d'intégrer. ces réalités-là d'intégrer. On parle en français, on apprend l'anglais aux enfants, des petits mots en migma, des fois, si on est capable d'en apprendre, d'en saisir ici, je trouve ça vraiment utile et nécessaire de sensibiliser à tout ça pour qu'eux, il y ait cette sensibilité-là que nous, on n'a pas eue quand on a grandi. L'année passée, j'étais au Salon du livre de Bonaventure et on avait les éditions à l'ENORAC. qui était là. C'est une maison d'édition dédiée à la littérature autochtone. J'ai acheté les contes de la tortue. On les lit souvent avec mes enfants. C'est 13 contes autochtones de des nations du Québec. Je trouve ça important de les sensibiliser. Mes enfants, c'est leur histoire préférée parce que c'est des contes qui mettent en vedette des animaux. La nature, c'est drôle. C'est aller voir eux apprendre. à inclure ça dans leur petit bagage beaucoup plus facilement que ça l'a été pour nous. Puis je trouve ça important.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment. Puis je pense aussi, les réseaux sociaux, ça nous aide à être plus connectés. On a Every Child Matters qui est rendu populaire. Puis je trouve que la jeunesse d'aujourd'hui, ils se connectent un peu plus, comme ils se mettent dans leur place. Ça commence, les residential schools, ils sont à l'école. Ils imaginent à l'école tout le temps. Puis tu vois ton ami se faire battre par quelqu'un qui est au pouvoir. je pense qu'ils commencent à réaliser comment, wow, c'est vraiment pas correct ce qui est arrivé. Puis, ils ont envie de s'exprimer là-dessus. Fait que, tu sais, moi, je suis prof aussi, fait que c'est sûr que quand j'enseigne, tu sais, on parle de ça, puis je parle souvent comment on est chanceux, on a une communauté francophone, on a une communauté anglophone et on a une communauté autochtone sur place, là, autour de nous autres. C'est vraiment, vraiment, it's really rich. C'est pas quelque chose qu'on pense, qu'on pense à des régions et tout ça, qu'il y a beaucoup de cultures, mais c'est vraiment, vraiment riche. Puis, tu sais, je pense à mes filles qui ont un papa francophone, une maman anglophone, une maman mignon. They have the best of all three worlds.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai ce que tu dis, qu'on n'a pas le réflexe d'associer les régions du Québec, la Gaspésie, à cette richesse culturelle-là. Alors qu'elle est très présente, puis autant le fait qu'il y a des gens qui parlent français et anglais, ça vient de plusieurs vagues d'immigration qu'on a eues, tu sais, avec le temps en Gaspésie, mais autant les accents qu'on a aussi se mélangent tellement beaucoup, tu sais. Moi, si je parle, Bonaventure, New Carlisle, Passe-les-Biaques, là, c'est trois villages, un à côté de l'autre, c'est deux villages francophones, un village anglophone, c'est des accents complètement différents parce que c'est des origines différentes. On a les Acadiens, on a les Basques, on a les Jerseyais qui ont... C'est riche, cette partie-là de l'histoire, puis on ne met pas beaucoup ça de l'avant. C'est encore une surprise pour beaucoup de gens de venir à Gaspésie et d'entendre de l'anglais, alors que nous, on le sait, quand on va au centre d'achat, c'est sûr qu'on entend les deux se mélanger tout le temps.

  • Speaker #1

    Oui, Tim Hortons à Paspillac, c'est sûr que tu entends de l'anglais. Chaque fois que je vais là, je raconte à quelqu'un que j'ai déjà joué avec au badminton.

  • Speaker #0

    Il y a une chose que je trouvais aussi intéressante à aborder avec toi parce que tu en as parlé publiquement sur tes réseaux sociaux dernièrement. Tu as eu des ennuis de santé et tu as dû aller avoir des services. Ça n'a pas été aussi facile que ça. Est-ce que tu veux nous parler un peu de pourquoi tu as voulu prendre la parole et qu'est-ce qui s'est passé dans tout ça ?

  • Speaker #1

    En fait... Dans ma vie adulte, c'est arrivé deux fois que j'ai eu quand même des problèmes de santé où la gaspillerie ne pouvait pas me guérir. Si vous voulez guérir, je ne sais pas si c'est le bon mot, mais qui ne pouvait pas me traiter. Il fallait que je va à l'extérieur. Dernièrement, j'ai su au mois d'octobre que j'avais un tumeur au cerveau. J'avais rencontré un spécialiste et j'ai appelé ma mère. plus capable d'attendre. Elle dit, Émilie, assieds-toi et attends. Le spécialiste est venu me chercher et il a dit, là, Mme Roberts, il faut que je te parle tout de suite. Puis, OK, tu as un tumeur au cerveau, puis on dirait que la forme est bizarre. Il y a de très bonnes chances que c'est du cancer. J'étais comme sous le choc total. Je savais déjà que c'est pas à Gaspé, à l'hôpital de Gaspé, malgré les... les merveilleuses infirmières, puis spécialistes, puis médecins que je pouvais être traité. Fait que j'ai dit, tu sais, je vais-tu à Sherbrooke, Montréal, Québec, tu sais, les trois urban centers ? Elle dit, ça va être Québec, c'est avec l'enfant Jésus, mais à part de ça, je ne sais pas plus. Fait que je suis partie de même, j'ai appelé mon père, j'ai dit, viens me chercher, j'ai un tumeur au cerveau. J'ai dit ça de même, il a vomi dans le parking, il a capoté sa vie. Après ça, lui, il n'était pas capable de choper avec mon frère, il est venu. Ça, c'est le fun à Gaspé, par contre, on reste proche de l'hôpital quand même, fait que... Mais c'est ça, pendant des mois, je n'avais pas de réponse, pas de suivi. Tous les jours, je me disais, écoute, tu as un tumeur au cerveau. Chaque fois que je faisais des crises, je faisais de plus en plus. J'ai appelé, j'ai des amis qui sont médecins, qui m'ont dit, va à l'urgence. Combien de fois je voyais les médecins me regarder, qui m'ont dit, écoute, tu as un tumeur au cerveau, qui essaie de me divaquer jusqu'à Québec. Ça ne marchait pas à Québec. Il était surchargé, c'était justement aussi durant les grèves de cet automne. Fait que je capotais, puis j'avais vu justement sur les nouvelles un homme qui était un peu dans la même situation que moi, plus grave parce que lui finalement c'était cancéreux, moi c'est pas cancéreux, mais que lui attendait aussi des IRM qui prenaient des mois. En Gaspésie, notre machine d'IRM, ça promène entre Gaspé, Chandler, Maria, puis dans ce temps-là, Saint-Denis-Mont-Pilés-Iles. Exemple, demain, j'ai un IRM, je me déplace à Maria parce que la machine est à Maria. C'est un autre monde. Il y a beaucoup de monde qui ne comprend pas ça, comment c'est difficile d'avoir les soins. Mais je trouve que j'ai toujours eu une bonne expérience à Gaspé. Je me sens, nos médecins comprennent c'est quoi aussi. Il faut que tu vas à 700 kilomètres de se faire traiter ou tu pars en avion. C'est quelque chose. Finalement, après trois mois d'attente, j'ai eu une place à Québec. Puis j'ai parti. Même aujourd'hui, c'est mes médecins qui me suivent, mais qui font un lien avec Québec pour être sûr que tous mes besoins sont fulfilled Puis avant ça, pendant toute ma vingtaine, j'ai voulu tomber enceinte. J'avais hâte de partager la gaspillée avec des futurs enfants. Puis après trois heures, ça ne fonctionnait pas, ne fonctionnait pas. Puis justement, comme vous, quand... quand ton significant other travaille dans le Nord et sur un horaire vraiment spécial, tu commences assez tôt à planifier quand est-ce que t'as vu. Je sais pas, ça marcherait pas. Puis on a su que moi, j'étais extrêmement infertile. Puis écoute, l'infertilité, ça, c'était en 2017-2018. Il fallait aller à Montréal tout de suite pour faire des traitements. On a passé à peu près six semaines à Montréal une partie, moi tout seul, parce que mon Mon coparent, il fallait qu'il travaille, puis je faisais mes traitements tout seul à Montréal. Alors, c'est un défi, mais je trouve que c'est quelque chose... Tu sais, malgré ce défi-là, je pense que tout le monde qui vit en Gaspésie, c'est pas quelque chose de nouveau pour nous autres. On sait c'est quoi. Tu sais, combien d'amis que tu connais qui partent pour Québec pour accoucher, c'est le même. On n'a pas le choix, on vit ça. Puis je trouve, on est... En tout cas, je parle parce que j'ai juste dealé avec l'hôpital à Gaspé, mais je trouve que nos médecins, nos infirmières, tout le monde qui travaille dans notre réseau de santé, ils comprennent ça aussi parce qu'ils le vivent aussi. Puis je sens tout le temps supporté par eux autres. Puis qu'il y ait d'essayer d'expliquer quand tu vas à Québec, bien voici ce qui arrive. En tout cas, je me sens gâtée dans ce sens-là. C'est beaucoup, mais je trouve que le système de support à Gaspé est vraiment solide.

  • Speaker #0

    Je trouvais ça important d'en parler parce qu'avec ce balado-là, je n'ai pas envie de mettre des lunettes roses. On aime habiter en Gaspésie, mais on est conscient qu'il y a des enjeux. Quand il y a des problèmes de santé, on est conscient que ce n'est pas si facile que ça. Il y en a eu des batailles pour de l'hémodialyse à Gaspé, par exemple. Il y a plein de sujets comme ça que c'est important de ramener publiquement pour qu'un jour, les gens prennent conscience de ce que ça peut être et à quel point ça peut être stressant. Il n'y a pas d'accouchement à ton hôpital finalement, puis c'est l'hiver, puis ça se peut que tu accouches dans le vent de neige avant de te rendre à l'autre hôpital qui est comme 200 kilomètres plus loin. Ça fait partie de notre réalité. Comme tu dis, on est conscient, on n'habiterait pas ailleurs pareil, mais c'est quand même des défis supplémentaires, je pense, que ça apporte quand il faut faire autant de routes sur des sujets aussi sensibles.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a grandi là-dedans, ça fait qu'on l'accepte, mais c'est sûr que... À un moment donné, il faut que ça change parce que je pense que ce serait plus acceptable. Je ne sais pas si c'est parce que je suis maman, mais je pense que si quelque chose arrive à ma petite, elle doit partir en avion toute seule, et moi, il faut que je roule 800 kilomètres, et elle est toute seule. C'est énorme à penser à ça, à gérer ça comme il faut, et à être là pour tes enfants dans une situation assez grave. Je pense qu'on grandit là-dedans, on sait que c'est ça notre réalité. Mais je pense aussi qu'avec le temps, il va falloir qu'on accepte plus ça parce qu'on devrait avoir les mêmes services justement comme partout ailleurs au Québec. Justement, un matin, j'avais mon suivi pour mon tumeur au cerveau et j'ai appelé mon comparant après et j'ai dit, tu sais, je vais sûrement aller en radiation. C'est six semaines à Rimouski, huit minutes par jour. Fait que, tu sais, on parle comment est-ce qu'on fait pour les filles et tout ça. C'est juste quelque chose que... qu'on doit gérer, pis c'est de même, mais c'est énorme. C'est énorme.

  • Speaker #0

    Absolument. Absolument. Tu vois, moi, j'ai dans ma famille des gens qui ont vécu de... l'enfant doit être transporté en ambulance, en avion ambulance à Québec, à Montréal, pis un oncle, il faut qu'il roule, pis que... Mais, tu sais, il y a ça aussi, les Gaspésiens, on est partout, pis on se tient, fait que, tu sais, il y a souvent des membres de la famille qui sont à Montréal-Québec qui vont aller prendre le relais. Puis les gens, comme tu le mentionnes, dans les hôpitaux ici, il y a comme un support tellement important parce qu'on se connaît tous. Ultimement, on est tous liés entre nous. Il y a comme un côté humain qui est encore plus présent. Puis il y a des soins de santé qui sont plus faciles à avoir ici aussi. Moi, j'ai eu une intervention mineure à la tête pour enlever des kystes dans le fond de ma tête il y a deux ans. J'ai attendu deux semaines. Je n'étais même pas certaine quand ils m'ont appelé. Il y a des choses mineures que c'est beaucoup plus rapide, mais il y a des choses majeures que les délais sont inacceptables.

  • Speaker #1

    Exactement. Mais on est prêts à délire avec ça. Je pense qu'on est aussi prêts à travailler pour que notre population aussi éventuellement ait accès à ça. Notre gaspillage, c'est notre priorité, puis notre qualité de vie aussi. Ça, ça va avec les services qu'on a le droit d'avoir aussi.

  • Speaker #0

    Absolument. Je t'entendais parler tantôt de notre génération, les Mennonials. J'ai espoir qu'on va justement poster sur ce genre de choses-là et qu'on est capable d'aller au front. Je trouve ça beau et je trouve ça touchant de nous voir aller. D'autant plus quand c'est des femmes, tu les mentionnais tantôt, Charlie Maud, Mégane, toi, c'est toutes des femmes du même âge qui sont dans des... postes politiques. Moi, je trouve ça touchant et je trouve ça beau de vous voir aller.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Puis c'est le fun quand on se trouve aussi, tu sais, on prend un moment, puis on respire, puis on go. Mais c'est vraiment le fun puis c'est motivant, mais aussi pour la prochaine génération. Ça va être le fun de voir les femmes qui sont capables d'être mamas, d'avoir un emploi à temps plein, de suivre leur passion en politique. Ce n'est pas beaucoup. Je sais que tu sais c'est quoi. On parle souvent. Je ne sais pas si tu es sur Instagram, mais moi, ça fait rire. Ça fait mes journées quand mes amis envoient des reels qui parlent des mères qui sont overloadées. Puis, tu vois que les femmes, on vit ça tous les jours, mais on s'en sort parce qu'on veut justement que nos enfants vivent dans un monde un peu différent de ce qu'on a grandi le temps. C'est ça qui nous motive.

  • Speaker #0

    Absolument. Vraiment, pis t'sais, j'ai deux enfants, un garçon pis une fille, pis quand j'ai eu ma fille, j'trouvais ça important qu'elle reproduise pas les mêmes choses que moi j'reproduis. T'sais, j'trouvais ça important qu'elle comprenne. qu'elle peut mettre ses limites, par exemple, ou plein de choses comme ça. On dirait qu'il y a comme un côté, pas que ce n'est pas important pour mon garçon, mais on dirait que je trouve ça doublement plus important de m'assurer que pour ma fille, ça va être quelque chose qu'elle va se respecter là-dedans parce qu'on en prend large, souvent quand on est des femmes, parce que la société nous en... Tu sais, ce n'est pas juste un choix personnel, c'est parce qu'on vit dans une société qui valorise beaucoup tout ça.

  • Speaker #1

    Vraiment, tu sais, il faut avoir un bon job, il faut aller aux études, mais il faut que tu ailles... La ménage soit faite dans ta maison, puis après que tu accouches, il faut que tu reviennes slim. C'est énorme. Après que tu accouches, tu retournes dans ta maison, puis on sait c'est quoi dans le corps. Tu dois quand même répondre à tout. Quand même que tu fais ta vaisselle et tout. C'est vraiment... Mais en même temps, je pense que c'est notre génération. On travaille très fort. Je vois aussi souvent comment les millenials... On est tendueuse, puis on est performance-based, puis on veut vraiment que les affaires changent justement pour que la prochaine génération ait un peu plus de zenitude dans leur vie.

  • Speaker #0

    C'est très bien dit. J'ai quelques questions à Raphaël pour la fin de l'écho. Si je te demande ton expression gaspésienne préférée, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Oh, I'm feeling so Magané today.

  • Speaker #0

    Maganée, c'est... On ne peut pas le dire en anglais pour qu'on comprenne. Il faut que ce soit maganée. Ta commande au dixili, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Ma commande au dixili est un point de pizza avec une poitrine de poulet à viande blanche.

  • Speaker #0

    Ta plage incontournable. Pénouille !

  • Speaker #1

    Pénouille, mais le début de Pénouille.

  • Speaker #0

    Je savais que tu allais dire ça.

  • Speaker #1

    C'est mon bref.

  • Speaker #0

    Et un incontournable. En Gaspésie, selon toi, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Oh, écoute, ça va être peut-être controversial, mais ça m'a toujours choquée. Quand je travaillais au cégep, au mois d'octobre, j'avais des étudiants de l'extérieur qui étaient en Gaspésie. Puis chaque année, mais je me rappelle la première fois, j'ai des élèves qui arrivaient à mon bureau blanc, qui arrivaient de Timothée, Madame, il y a des têtes d'orignal sur les voitures, mais c'est quoi ça ? Puis là, je suis comme oui, c'est vrai, c'est quand même bizarre pour du monde de l'extérieur J'ai dit ah, c'est la période de chasse Ça, c'est quelque chose, une tradition que nous, ça ne nous choque pas, mais beaucoup de monde de l'extérieur. Mais à l'incontournable, moi, c'est le parc Foréon. Il faut aller visiter chaque secteur si possible, prendre un crème glacée à la crèmerie à Cap-des-Rosiers, puis d'aller voir Cap-Bonhomie. Ça, pour moi, j'adore ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est beau, c'est vrai que c'est beau. Qu'est-ce qu'on te souhaite pour la suite des choses, Émilie ?

  • Speaker #1

    Oh, je souhaite que les futures générations, je pense à mes enfants aussi, moi je veux rester en Gaspésie puis je veux qu'eux autres aussi, je veux qu'ils choisissent où aller dans la vie, mais j'aimerais qu'il y ait moins d'hésitation de revenir en Gaspésie, puis tu sens que tu sacrifices moins dans la vie en choisissant la Gaspésie comme your home Alors je pense que c'est ça. Je pense que notre génération va vraiment travailler ça. Je pense qu'on le fait déjà. Mais c'est ça, je souhaite que c'est plus facile de dire, oui, je retourne chez nous. Puis, ce n'est pas un sacrifice que tu fais.

  • Speaker #0

    J'adore ça, j'adore ça. Émilie, un immense merci, thank you, d'avoir été avec nous aujourd'hui. Ça a été un plaisir de discuter avec toi, vraiment. Oui,

  • Speaker #1

    merci. Merci, Joanie.

  • Speaker #0

    On est déjà rendu à la fin. Merci pour ton écoute. J'espère que tu as été inspiré par mon invité. Si tu as aimé ton expérience, n'hésite pas à me laisser un commentaire ou à partager l'épisode dans tes réseaux. Tu peux aussi me suivre un peu partout sur le web ou t'abonner au balado pour ne pas manquer le prochain épisode. À bientôt !

Description

BIENVENUE À EN GASPÉSIE AVEC JOANIE! 🌻


Si tu ne me connais pas, je m’appelle Joanie Robichaud, mais sur les réseaux sociaux, on me connaît sous le nom de Joanie.Gaspésie. Je dis souvent que je suis obsédée par la Gaspésie… et c’est pas loin de la réalité! 😅


Depuis plusieurs années, je crée du contenu sur le Web pour faire rayonner ma région. Et, plus récemment, on m’a surtout vu sur TikTok, où j’ai réussi à créer une belle communauté hyper engagée.


Si, à la base, je suis formée comme journaliste et en développement régional, je suis aujourd’hui consultante et stratège en communication et en marketing. Alors, ce projet de balado, c’est comme l’aboutissement de toutes mes passions.


J’ai voulu créer un espace où on peut parler encore plus en profondeur de la Gaspésie. De parler de sujets qui me tiennent à coeur. Et toujours avec des invités super pertinents.


Dans cet épisode, je m'entretiens avec une personne vraiment inspirante. Elle a été aide pédagogique individuelle pour le Cégep de la Gaspésie et des Îles pendant plusieurs années et aujourd’hui, elle enseigne en sciences sociales pour Eastern Shores School Board, la commission scolaire anglophone qui dessert les régions de l’Est-du-Québec.


Depuis 4 ans, elle s’implique aussi au sein de la Nation Micmac de Gesgep, comme conseillère élue, en plus d'être maman de deux petites filles. Récemment diagnostiquée avec une tumeur au cerveau, Emily aborde le sujet de l'accès aux soins de santé en région rurale, en plus de parler de communautés autochtones et de bilinguisme en Gaspésie.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, moi c'est Joanie et je dis souvent que je suis obsédée par la Gaspésie. Peut-être est-ce que t'as vu mes vidéos passées sur TikTok où je parle de ma vie dans la région. Avec le balado, j'ai envie de pousser mes réflexions encore plus loin. Puis de montrer que la Gaspésie, ben c'est pas toujours ce qu'on pense. Parce qu'on va se le dire, il y a encore des préjugés qui circulent par rapport à la région. Mais la Gaspésie, c'est surtout un endroit unique à cause des gens qui l'habitent. Donc si ça t'intéresse, embarque avec moi et mes invités, on va te faire faire le tour. Je te promets qu'on ira pas trop vite. Il y a trop de belles choses à voir et de beaux mondes à découvrir quand on prend notre temps. Bienvenue en Gaspésie avec Joannie. Justement, aujourd'hui, je reçois une personne avec qui j'ai tellement hâte d'échanger. Elle a été aide pédagogique individuelle pour le Cégep de la Gaspésie-des-Iles pendant plusieurs années et aujourd'hui, elle enseigne en sciences sociales pour Eastern Shore School Board, la commission scolaire anglophone qui dessert les régions de l'Est du Québec. Elle s'implique aussi au sein de la Nation Micmac de Gaspègue comme conseillère élue, en plus d'être maman de deux petites filles. On s'est souvent croisés dans une autre vie parce qu'on est allés au cégep de Gaspé à la même époque. Emily Roberts est là aujourd'hui. Emily, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Joanie, Hi. Kwe, les trois langues de la Gaspésie. Oui. Merci de m'avoir invitée.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est moi qui te remercie. Je suis vraiment contente de pouvoir prendre le temps de discuter avec toi. Je pense qu'on a... Ce ne sont pas les sujets qui vont manquer en fait de discussion aujourd'hui, assurément.

  • Speaker #1

    Je suis certaine qu'on n'a pas parlé comme ça, donc on a beaucoup de choses à dire.

  • Speaker #0

    On a, oui, on a beaucoup de catch-up à faire, assurément. Pour commencer, j'ai envie de te demander, t'es-tu une petite qui, toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je suis la petite à Tom Roberts de Rosebridge à Gaspé. Tout le monde à Gaspé connaît mon papa, puis surtout dans la communauté anglophone. J'adore le Gaspé. Toi, tu as dit que tu étais obsédée avec le Gaspésie, mais moi aussi, vraiment. Je suis vraiment contente d'être ici aujourd'hui. J'ai deux petites filles. Je suis une maman, maman, maman. Ça dépend de la journée. Je suis aussi une enseignante au Gaspé Polyvalent School et bien sûr, conseillère élue pour la Nation Mégmec de Gaspé.

  • Speaker #0

    Justement, Émilie, j'ai envie que tu nous parles un peu de ton parcours. Je l'ai mentionné en introduction, nous on s'est croisés au cégep de Gaspé à l'époque, on a le même âge, on a fréquenté le cégep un peu à la même époque. Et après le cégep, t'es partie à l'université à l'extérieur de la région, t'es partie, si ma mémoire est bonne, à Béchup. Qu'est-ce que t'es allée faire là-bas et est-ce que t'as toujours eu envie de revenir en Gaspésie ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, moi je voulais faire mon cégep ici à Gaspé parce que j'étais vraiment pas prête à aller n'importe où, surtout à Montréal. Les anglophones, on n'a pas beaucoup de choix pour les cégeps en anglais. Fait que vraiment contente qu'à Gaspé, on avait notre petit secteur anglophone avec tout le monde qui a été à l'école secondaire avec nous autres et du monde de New Carlisle, New Britain, qu'on a joué dans les tournois de compte. Alors, c'était vraiment le fun que j'ai fait mes deux ans de cégep ici et rencontrer des nouveaux amis aussi francophones. C'était vraiment cool. Un café chez Oscar et dans la résidence. Mais justement, ensuite... Ensuite, j'ai toujours voulu enseigner dans la vie. J'adore ça. J'adore ça, parler. Obsesse avec l'histoire, obsesse avec la Gaspésie. Puis, c'était comme jamais question que je retourne voir un Gaspé. Alors, comme anglophone, on n'avait pas beaucoup de choix. Mon français était épouvantable. C'était horrible. J'ai commencé à travailler chez Art quand j'avais 17 ans. Mon père a rempli ma première voiture avec l'essence. Il dit, c'est fini. Il va falloir que tu trouves un job à temps partiel. Tu commences à parler le français, that's it, plus de séance pour toi. Je suis allée chez Art, j'ai pogné un job. Quand j'ai commencé à travailler dans le secteur du linge de hommes, les vêtements hommes, je ne savais même pas c'était quoi un support en français. Fait que, oui, c'est gênant, mais j'ai appris beaucoup de vocabulaire. Fait que, c'est ça, je n'étais pas prête à aller à Montréal. J'aimais beaucoup aller visiter Montréal, mais je savais que je ne pouvais pas vivre là. Alors, je voulais rester au Québec. aussi. J'ai choisi Bishops et en plus, tous mes amis du cégep allaient vers Bishops aussi. On a resté ensemble quatre ans de plus. Alors, j'ai été acceptée dans le programme d'éducation, le parti secondaire pour enseigner au secondaire. J'ai choisi Histoire et Géo pour mes sujets à enseigner et j'ai passé quatre ans à Lenoxville. C'est comme un petit arrondissement de Sherbrooke, très anglophone, très petit. Ça ressemble beaucoup à Gaspésie. On voyait beaucoup de Gaspésiens là aussi. Fait que j'ai passé quatre ans là. Mais à la fin de mes quatre ans, j'étais très prête à revenir à Gaspé justement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a beaucoup de tes amis qui sont partis étudier à Bishop qui sont revenus ?

  • Speaker #1

    Quand même, une bonne partie. Il y en a qui ont poursuivi leur maîtrise ailleurs. Ils ont testé d'autres villes, Ottawa, Calgary, Edmonton, Montréal. Mais dans les prochains cinq ans, nos premiers cinq ans comme dans notre vie adulte, on a pas mal tous retourné à Gaspé. On était très bien. Puis on est très content qu'on est là ensemble dans notre vie adulte, justement. Oui, en fait, pour nous, c'était une grosse décision parce que, justement, mon coparent et moi, on était ensemble pendant 15 ans. Puis, après que j'ai fini mes études en 2013, il n'y avait pas beaucoup d'emplois en Gaspésie, surtout en enseignement. C'était dans les mesures d'austérité et tout ça. Alors, je savais que je n'avais pas de... permanence qui m'attendait. Au début, c'était la suppléance. Mais moi et mon ex-mari, mon coparent PREF, on a pris une décision qu'on voulait vraiment s'installer à Gaspé, ça c'était sûr et certain. Alors lui, il a eu un autre emploi pour aller travailler dans les mines dans l'or, la mine Raglan. Il faisait des rotations, des runs, on appelle ça. Alors moi, j'ai eu la chance Oui, tu les connais bien, c'est ça. J'ai eu la chance justement de commencer à rentrer dans la seule école anglophone au secondaire à Gaspé. Puis lui, il faisait des runs pour essayer de nous installer comme il faut, puis avoir un peu de danger pour commencer à partir.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu mentionnes là, parce qu'effectivement, quand on fait partie de la communauté anglophone, c'est pas nécessairement... Si facile que ça non plus, trouver des opportunités d'emploi, je ne veux pas dire qu'il n'y en a pas, mais tu sais, par exemple, toi qui voulais enseigner au secondaire, je veux dire, c'est Gaspé, puis il y en a d'autres, mais tu ne peux pas le faire en une journée, là. Tu ne peux pas aller faire du remplacement partout sur le territoire,

  • Speaker #1

    là. Non, c'est sûr, notre commission scolaire, ça va de Fermont à Port-Cartier, à Campbellton presque, jusqu'à Métis, là, que c'est énorme. Mais justement, on a une école anglophone. à Gaspé, fait que je savais qu'il fallait que je rentre là pour travailler dans ce que j'ai étudié là-dedans.

  • Speaker #0

    Puis comment c'était pour toi quand t'as grandi en Gaspésie, quand t'étais plus jeune ? Est-ce que t'as toujours été... Est-ce que t'as toujours aimé autant la région ? Est-ce que ça t'a toujours habité ? Est-ce que tu te souviens d'un moment où t'as vraiment pris conscience que t'habitais une région qui était aussi incroyable que la Gaspésie ? Comment c'était de grandir à Gaspé ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai adoré ça, puis je suis quelqu'un, j'aimais bien le fait, puis tu sais, je trouve que ça, ça vient, après qu'on sort de la Gaspésie, puis on revient, on réalise tout que, OK, c'est pour ça que je suis de même un peu. Tu sais, comme le fait que moi, j'ai toujours, surtout dans la communauté anglophone, de maternelle 5 ans à 5 ans, j'étais avec les mêmes. Encore aujourd'hui, je peux nommer les dates de fête à tout le monde qui était dans mes classes. C'est que... J'ai beaucoup aimé ça. Jamais que tout était familier. Je savais déjà mes profs d'avance et tout ça. Jamais le fait que je pouvais aller à la plage quand je voulais. J'ai une plage devant chez nous. Ensuite, aller en quatre roues en arrière. J'ai beaucoup, beaucoup aimé ça. Mais j'avais quand même hâte de sortir de Gaspé, de voir autre chose. Ça me rendait beaucoup nerveuse. Mais j'avais encore ma même gang d'amis avec moi qui ont suivi un peu. Fait que j'étais contente de... Après mon retour à Gaspésie, j'étais vraiment contente que j'aie quand même vécu quatre ans ailleurs, dans un intermédiaire, si vous voulez. J'ai pas été à Montréal, j'étais à Lennoxville, qui était quand même chill, même still. Mais j'ai sorti, j'ai rencontré beaucoup de monde, du monde qui venait de Toronto, puis qui riait souvent. Mes amis gaspésiens et moi, on était tout le temps ensemble, mais on avait d'autres amis d'ailleurs, puis ils riaient de nos... La façon qu'on parlait des fois, une soirée on écoutait un game de hockey Toronto contre Montréal. Puis moi puis mes amis gaspillés on jasait en anglais, puis on a demandé à quelqu'un Which team are you taking for ? Puis là, tout le monde a arrêté de parler puis nous regardait, puis dit C'est quoi ça Which team are you taking for ? Mais tu sais, on prend souvent les termes en français, on les traduit en anglais, mais les vrais anglophones, ils comprennent. Mais j'étais vraiment contente, j'ai adoré ça de vivre en Gaspésie toute ma vie. Très contente d'avoir sorti un peu, mais je ne regretterai jamais mon choix de revenir chez nous. C'est vraiment chez nous. Très contente que mes filles vivent la même chose que moi aussi.

  • Speaker #0

    Puis justement, qu'est-ce que t'aimes de la vie en Gaspésie ? Est-ce que t'es une fille de plein air ? Est-ce que t'es une fille de tranquillité ? Qu'est-ce que t'apprécies ici ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aime le fait que, premièrement, je trouve que, puis je parle de ça souvent avec mes filles, tu sais, quand je prends, le matin, on a 26 kilomètres à faire pour se rendre à l'école. Puis tu sais, on passe des plages, des montagnes, c'est tellement beau. Tous les jours, c'est comme ça notre background, c'est comme un carton. postale tout le temps. Je me rappelle quand je vivais à l'extérieur, de ne pas voir de l'eau tous les jours, ça me rendait malade. C'était vraiment bizarre. J'aime ça. J'aime le fait qu'on peut aller à la plage quand on veut. On a des plages partout, mais en même temps, on a des camps de chasse, des cottages dans le bois. On peut aller quand on veut aussi. J'aime qu'on a tout ici. Puis j'aime beaucoup la pleine heure. Mon père m'a amenée avec lui à ses camps de chasse tout l'été pour préparer avec des pommes et des blocs de sel toute ma vie. Puis à St-Hur, c'est quelque chose que j'aime faire avec mes enfants. On est tout le temps dehors, on a des vélos, on va à la plage. Ensuite, on prend nos petits quatre-roues. Notre terrain est énorme, ça va jusqu'à la ligne du parc Forillon. J'adore ça, j'aime qu'on partage ça avec eux autres.

  • Speaker #0

    Wow ! Je te rejoins beaucoup là-dessus parce que, justement, nous, on était à l'extérieur de la région, puis c'est quand on a eu les enfants qu'on s'est dit, on veut leur offrir ce qu'on a connu. On ne s'imaginait pas les élever ailleurs. Ça ne veut pas dire que ce n'est pas correct ailleurs, mais on était tellement reconnaissants et on appréciait tellement ce qu'on avait eu qu'on se disait, voyons qu'on ne va pas leur donner la même chose. Puis, du moment qu'on a compris ça, c'était comme une évidence qu'il fallait qu'on les élève en Gaspésie, nos enfants. Je trouve que c'est... cadeau à leur faire quand on peut le faire.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment. Puis nous aussi, tu sais, moi, je vis dans le secteur Rose Bridge à Gaspé. Puis tu sais, mes voisins, c'est mes parents. Ma tante est en face de moi. Ma grand-mère est en diagonale. Tu sais, j'aime... Moi, j'ai passé ma jeunesse avec mes cousins, mes tantes, chaque dimanche. On était 25, ils dînaient chez ma grand-mère tous les dimanches. Fait que la famille aussi, j'aime que je suis... Tu sais, ils sont tout le temps là. Puis à Star, Il s'occupe de mes filles. Je trouve ça tellement, tellement important. Puis aussi, les parents, justement, mon coparent sont en ville, ses soeurs, les frères, on est tous là. Fait que j'aime, j'aime cette, en tout cas, c'est un système de support, mais j'aime le fait qu'on est si proches encore. Ça, c'est quelque chose que, en tout cas, un des tas présents pourquoi je voulais vraiment rester en Gaspésie, c'est que j'ai pratiquement toute la famille à rester ici. Puis j'adore ça.

  • Speaker #0

    Je te comprends. Nous, on est revenus dans la baie des chaleurs, même si on a vraiment hésité avec Gaspé, parce que tu connais mon chum, il vient de Gaspé, du coin de Gaspé-Percé. On a vraiment hésité entre les deux, mais le fait que mes parents étaient à la retraite a beaucoup penché dans la balance pour venir s'établir dans la baie des chaleurs, parce que ce système de support-là, quand on a des enfants... D'autant plus qu'on a des enfants et qu'on est souvent tout seul, parce que mon chum fait des zones dans le nord, puis je suis souvent toute seule avec les enfants. C'était vraiment important, puis on retrouve ça aussi. Mes cousins, cousines, la majorité sont revenus en Gaspésie. On fait tout le temps plein d'activités familiales, puis je trouve ça tellement beau de voir mes enfants grandir avec ça, que moi, quand les gens me disent que la Gaspésie, c'est loin, pour moi, c'est proche de tout ce qui est nécessaire, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment. C'est drôle, j'avais un rendez-vous médical à Rimouski dernièrement, à Rimouski, 4 heures d'ici. Puis le spécialiste avec qui j'ai jasé dit, écoute, je pense la prochaine fois, on pourrait faire votre rendez-vous par téléphone. Parce que tu sais, de rouler 4 heures, c'est quand même long. J'ai ri pendant quelques minutes, j'ai dit 4 heures. J'aime ça, un brimouski ! Je peux aller au Walmart, j'adore ça ! Non, moi je veux venir en personne à retrouver un brimouski pour mes rendez-vous, pas par téléphone. Il était comme, ok, mais il dit, moi je trouve ça loin. J'ai dit, non, pas du tout. 4 heures, c'est rien pour nous autres.

  • Speaker #0

    Le rapport qu'on a à la distance et au territoire, je pense vraiment qu'il est différent d'autres personnes. Parce que faire une heure de route... On trouve ça souvent super facile alors qu'ailleurs, les gens trouvent que ça peut être long. Il faut dire que, tu le dis, on n'a pas n'importe quelle route à faire. Les paysages, c'est contemplatif. Il y a quelque chose de peaceful même quand on se promène et qu'on voit tout ça autour de nous assurément. Dis-moi, Emily, depuis le début, tu l'as mentionné et on l'entend, tu fais partie de la communauté anglophone à Gaspé. C'est une communauté, moi, je trouve, qui est quand même assez serrée, mais qui est très ouverte sur le monde aussi. Moi, ça m'a fascinée quand je suis arrivée à Gaspé. Je partais de la Baie-des-Chaleurs à une époque où... Les francophones et les anglophones étaient pas mal chacun de leur côté. Malheureusement, je pense que c'est moins aujourd'hui. On essaie de plus en plus de collaborer, mais ce n'était pas du tout ça à l'époque. J'ai tenté l'école polyvalente à Bonaventure à l'époque, où c'était encore une école avec le côté anglophone-francophone. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ce n'était pas toujours une cohabitation facile, mais quand je suis arrivée à Gaspé, moi, ça m'a marquée de voir à quel point c'était intégré. les communautés anglophones, francophones. Puis j'aimerais ça t'entendre, c'est peut-être juste ma différence, mais t'entendre toi par rapport à ça, la communauté anglophone à Gaspé, comment c'était de grandir dans cette communauté-là puis comment ça se passait, les relations avec tous les autres autour ?

  • Speaker #1

    Bien, c'est ça. Moi, ma famille, on est, tu sais, comme mes parents sont vraiment anglophones. C'était leur rêve de parler le français puis mon père était obsédé avec moi puis mon frère, on apprend le français. Mais ce n'est pas eux autres qui nous enseignaient. Souvent, les activités, moi et mon frère, on jouait à Balmain toute notre vie. Je commençais en l'année 96. Durant toute mon école primaire, tous mes cours de français, j'écrivais juste sur la Balmain parce que c'est le vocabulaire que j'avais. Toutes les histoires que je devais compter, tout ça, c'était juste la Balmain. Mais ensuite, au secondaire, ça change parce que justement, on partait comme à Bonaventure. On est les deux polyvalentes. On avait un secteur anglophone, un secteur francophone. Tu partages les gymnases, le cafétéria, puis les casiers étaient ensemble. Alors, en secondaire 1, ma première semaine, il y avait des francophones et anglophones qui lançaient des oeufs. Tu sais, c'était vraiment une guerre. Fait que là, j'étais comme traumatisée. Mais plus que ça allait, puis je te dirais plus les activités parascolaires, des sports, tu sais, on commence à faire des liens. Puis tu te vois au cafétéria. Tu sais, nous, au cafétéria, on mangeait tous les jours. On avait le chance de manger des poutines. Tu mangeais ta poutine, puis tu disais à la personne que tu penses qu'on a été avec, puis tu jouais à balle avec. T'es comme, OK. Fait que tranquillement, je trouve, rendu en 5h05, la relation avec le cercle francophone, en tout cas pour ma part, c'était beaucoup plus proche. Il y avait beaucoup moins de batailles, puis de conflits et tout ça. Puis justement, rendu au secondaire, vous autres, vous étiez là. On avait aussi beaucoup d'anglophones. On était comme tout ensemble. Vous restez à la résidence. On a fêté un peu à la résidence avant de sortir à l'Ardoise et au Campo. On a débuté nos affaires à la résidence. Puis justement, on se voyait, on se croisait aussi au cégep. Au secteur anglophone, on n'avait vraiment pas beaucoup de monde. Il y avait des francophones qui suivaient des cours aussi au secteur anglophone. On était plus vraiment mélangés. Mine à rien, tu bâtis des... amitié, puis après ça, tu sors ensemble, puis fait que moi, tout, j'ai trouvé ça merveilleux, puis je trouve que ma gang du cégep, là, tu sais, je suis encore en contact avec eux autres, on se voit souvent à l'école le matin, on drop nos enfants, on pick up, puis salut, tu sais, c'est le même monde, fait que au cégep, ça a beaucoup changé ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Oui. Puis justement, tu sais, tu l'as mentionné, on devient amis, on crée des liens avec entre les francophones et les anglophones, des fois, on sort ensemble, puis... C'est ton cas dans le sens où ton coparent que tu mentionnais, je le connais, est francophone. Donc, vous élevez vos enfants bilingues. Oui. Est-ce que tu peux nous expliquer ? J'imagine que c'était comme, en fait, ça n'a jamais été une question. J'imagine que c'était juste tout à fait naturel que ce soit là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est drôle parce que notre grand a 5 ans et notre petit a 3 ans. Ils ont 15 puis 13 pratiquement. Mais tout le monde parle souvent de ça. Moi, je suis anglophone, mon coparent est francophone, ses parents sont francophones et les miens sont anglophones. Mais on dit souvent qu'on a un anglophone et un francophone. Notre petite de 5 ans, elle, elle parle, c'est un anglophone, vraiment anglophone, elle parle anglais. Mais notre plus jeune est francophone. Elles ont la langue de préférence, c'est français. Puis tu sais, on va dire les mêmes choses, ils grandissent ensemble, on parle pareil, mais c'est très, très comique. Puis tout le monde remarque ça vite de même. Puis même moi et mon coparent, tu sais, il y a du monde qui nous regarde des fois parler, puis ils sont comme, écoute, personne ne nous comprend. Parce que moi, je parle moitié anglais, moitié français. Lui, il me parle en français, des fois en anglais. On vire vers les enfants, puis on parle deux langues différentes mélangées ensemble. Même ma plus jeune, elle commence à compter jusqu'à 10. Fait guère dans le chat. Elle dit 1, 2, 3, 4, 6, 7, 8, 9, 1, 2, 3. J'ai dit Là, chérie, tu n'as pas besoin de faire un indice deux fois. Elle dit Ben non. Mais pour elle, c'est une langue. Elle ne comprend pas qu'elle divise ça en deux langues. C'est vraiment le fun. C'est comique à aller voir, à apprendre. Moi, je suis mami, mais mon coparent est papa. C'est vraiment cute, c'est le fun. Tout le monde dit qu'ils sont chanceux d'être déjà vraiment bilingues. à leur jeune âge. Eux autres, ils ne comprennent pas qu'ils connaissent pas.

  • Speaker #0

    Vraiment, vraiment, je trouve ça intéressant parce que nous, ce n'est pas quelque chose qu'on a fait parce que tu connais ma belle-famille aussi. Ma belle-famille est anglophone, mais ma belle-famille est bilingue. Ça a toujours été facile d'être plus en français qu'en anglais. Puis comme mon conjoint n'était pas souvent à la maison à cause de ses runs, il a préféré parler en français aux enfants. Mais c'est quelque chose que dernièrement, on a décidé d'amener. de façon plus présente, d'avoir des périodes où papa parle en anglais aux enfants, puis maman parle toujours en français, pour, au besoin. Puis on se rend compte que finalement, bien, ils comprennent pas mal plus ce qu'on pensait, en fait, parce que ça, tu sais, ça a toujours été là autour de nous, sans qu'on mette nécessairement là-dessus. C'est beau de voir à quel point leur cerveau, c'est un éponge, là. Tu sais,

  • Speaker #1

    ils sont tellement jeunes, mais ils apprennent tout, puis très, très vite. Puis, justement, mon nouveau conjoint, bien, il y a un... petite aussi qui a 3 ans. Puis, on commence que les familles se voient souvent. Puis, à Noël, on a tellement ri. Les trois étaient assis sur le divan ensemble et chantaient Jingle Bells en anglais. C'est vraiment impressionnant comment ils apprennent l'autre langue. Plus qu'ils sont entourés par l'autre langue, ça devient très... They learn it really, really quickly.

  • Speaker #0

    C'est vrai, vraiment. Puis, ce que je trouve intéressant aussi, c'est de voir à quel point T'es attachée à la Gaspésie, puis à quel point le sentiment d'appartenance au territoire, il n'y a pas rapport avec la langue qu'on parle, il n'y a pas rapport avec peu importe d'où on vient, qu'est-ce qu'on fait, tu sais, ça transcende tout ça. Puis ça, je trouve ça vraiment beau, puis je trouve ça vraiment beau aussi qu'il y a de plus en plus d'initiatives qui visent à rapprocher les différentes cultures, que ce soit la journée de la Gaspésie aujourd'hui, tu sais, qui est maintenant, bien justement, journée de la Gaspésie, Gaspésie Indé, Gaspé-Guagué. On a aussi Nécessiègue Nous 3, We 3 qui a vu le jour, qui est un festival triculturel. Il y a de plus en plus d'initiatives comme ça dans la région. Puis, je trouve que c'est vraiment important, en fait, de mettre de l'argent sur cette richesse-là qu'on a de partager toutes ces cultures-là. Et justement, on l'a mentionné un petit peu, tu t'impliques comme conseillère élue à la Nation Micmac de Gaspègue. Est-ce que ça a toujours été une partie de ton identité qui était… importante ? Ou est-ce que ça est arrivé plus tard dans ta vie, le fait d'être membre de la Nation de Gaspé que tu as voulu t'impliquer ?

  • Speaker #1

    C'est quand même... On a toujours su, tu sais, Gaspé, qu'on n'est pas sur une réserve. Alors, tu sais, on reste autochtones, non-autochtones ensemble. Puis, ma grand-mère est trop comique. Elle disait tout le temps que sa mère était Mi'kmaq, mais elle n'avait pas le doigt de... de parler de ça. Fait que, toute notre vie, toutes mes oncles, mes tantes, c'était comme la seule pince d'information qu'on avait. Mais, avec l'âge, ma grand-mère parlait un peu plus de sa mère qui était migmeur, mais vu qu'elle a marié mon arrière-grand-père qui était catholique, elle n'avait plus le droit de parler de ça. Fait que, eux autres, tu sais, la culture ici à Gaspé, puis je parle de ma famille, mais on est beaucoup, beaucoup de famille, on n'a jamais eu la chance de connaître notre culture, justement. Mais plus que ça va, plus qu'on découvre, mon Dieu, comment justement de famille et de descendants à Mi'kmaq qu'il y a à Gaspé même, à Gaspé, c'est vraiment impressionnant. Alors, moi, comme je l'ai dit, j'ai profité de l'histoire. Moi et mon oncle, on a commencé à fouiller pas mal là-dessus pour trouver toutes sortes d'affaires. Puis justement, on était des Mi'kmaq statués. À Gaspé même, on n'est pas loin de 2000 membres présentement. C'est énorme. Et justement, il y a beaucoup d'autres familles où les grands-parents, les arrière-grands-parents n'avaient pas le droit de parler de ça. On n'est pas sur une réserve. Mais là, on commence à trouver, wow, OK, on a une terrible histoire ici. Puis, tu sais, on parle de Parforion et tout ça, c'est chez nous. Alors, moi, c'est venu plus dans la vingtaine que j'ai vraiment commencé à découvrir ça. Puis, je trouvais dans notre famille, tu sais, comme justement à l'extérieur. À Lenoxville, aux études, j'avais des amis qui s'identifiaient comme des Italians, des Spanish. Puis moi, j'étais comme, bien, je viens de Gaspé, je viens de Rosebridge. Mais là, je comprends qu'il manquait tellement une partie de notre culture puis notre patrimoine que j'ai vraiment, je me l'entends là-dedans. Puis c'est vraiment le fun que mes filles vont avoir la chance de grandir là-dedans. Moi et mon père et mon frère, on n'a jamais eu cette chance, puis ma grand-mère aussi. Alors, c'est vraiment important pour nous, vraiment, vraiment.

  • Speaker #0

    C'est vraiment intéressant ce que tu racontes. Il y a beaucoup de femmes autochtones qui se sont mariées, qui ont perdu leur statut aussi, puis que si ce n'était pas de la tradition orale, puis de la transmission orale, on ne saurait même pas que c'était le cas, parce que ça a été évacué complètement de l'histoire. Je trouve que c'est un beau cadeau que ta grand-mère vous a fait, malgré elle, qu'elle a fini par en parler au moins, pour que vous puissiez creuser tout ça. Oui, puis... Je trouve ça intéressant aussi ce que tu mentionnes du fait que c'est comme s'il manquait des informations dans ton identité. Moi, c'est quelque chose qui me fascine, l'identité. Vraiment, je le dis, je suis obsédée par la Gaspésie, mais l'identité territoriale, le lien que le territoire peut avoir dans notre identité. Est-ce que maintenant, tu te rends compte que ça a influencé qui tu es, de venir de Gaspé, d'être membre de Gaspé ?

  • Speaker #1

    Ben oui, en fait. Moi aussi, j'adore la Gaspésie et j'étais impliquée avec Virgin Gaspé justement pour travailler sur notre communauté anglophone et justement de faire des liens avec la communauté francophone, les trois communautés Mi'kmaq. Et quand j'ai su que justement j'étais Mi'kmaq, je voulais vraiment, vraiment être impliquée dans la communauté et justement offrir à mes enfants une chance de découvrir une culture ensemble pratiquement. Alors, j'ai eu une opportunité, j'ai décidé une soirée, justement, j'ai jasé avec ma cousine. Je pense que je me présente comme conseillère. Elle a dit Oui, go for it J'ai dit Parfait, créer une petite campagne électorale Puis, j'ai rentré deux semaines après. Puis, de faire partie de Gaspé et d'être élu pour la communauté, c'est une des plus beaux choses que j'ai. Plus belle, plus beau, hein ? féminin, masculin, je ne sais pas. Mais c'est une des meilleures choses qui m'est arrivée dans ma vie. De rencontrer aussi, d'avoir des liens plus proches justement avec Escapé-Guillag et Lister-Gudge. C'est merveilleux. Puis justement, il y a à peu près deux, trois mois, on avait une rencontre avec les trois communautés. Puis on était assis ensemble. Puis je vois un homme rentrer. On se regarde. Puis il dit Emily j'ai dit Sean On est allés au cégep ensemble, puis on était morts de rire. Là, on est assis à une table d'adultes. On rit tellement ensemble. On a vécu notre jeunesse, tu sais, deux heures ensemble au cégep. Ça fait que c'est vraiment le fun, puis j'adore ça avec la gaspillie aussi. Puis je vais parler de la communauté anglophone. Tu sais, quand je vais sur des tournois avec les élèves à l'école, softball, badminton, basketball. Les enseignantes sont rendues du monde avec qui j'étais en compétition avec toute ma jeunesse aussi. Puis là, on rit, on est les personnes responsables et tout ça. C'est tellement unique comme vie et comme expérience. Puis ça a été ça comme au primaire, au secondaire, puis même dans notre vie adulte. C'est toujours unique et j'adore ça. Je ne pouvais pas imaginer vivre ailleurs. Puis je suis contente que mes filles vont avoir la chance de vivre ça aussi.

  • Speaker #0

    C'est vraiment une communauté qui s'est serrée, c'est ce que j'entends. Oui,

  • Speaker #1

    vraiment.

  • Speaker #0

    Puis, ton rôle de conseillère élue, qu'est-ce que tu fais exactement ? Est-ce que c'est très similaire à ce qui se passe, mettons, dans un conseil municipal comme à Gaspé ? Mais je pense que vous avez des juridictions de plus. Oui,

  • Speaker #1

    mais en fait, à Gaspé, on est quand même différents. Comme j'ai dit, on n'a pas de réserve, mais chaque conseiller, on a des dossiers politiques qu'on suit. Alors, moi, c'est l'éducation et de travailler avec le parc Forillon. Donc, chaque conseiller... à peu près deux, trois dossiers, puis on travaille là-dessus pour notre communauté, mais on a des plus gros dossiers politiques. On travaille avec nos communautés sœurs, Gascapégué, Aguil de Stégoud, justement. Alors, on fait tout ce qu'il fait au niveau municipal, on le fait, mais pour notre communauté, on jase souvent avec les trois autres niveaux du gouvernement, municipal, fédéral, provincial. Ça n'arrête pas. Ça fait que c'est vraiment le fun. Mais ma partie que j'aime le plus, c'est... C'est de rencontrer nos membres ici à Gaspé, d'écouter, tu sais, qu'est-ce qu'on a besoin. Puis, c'est des anglophones, c'est des francophones, mais là, on s'identifie comme des Mi'kmaqs. Ça fait que ça aussi, c'est nouveau dans ma vie. Puis, c'est quelque chose que tout le monde vit ensemble. C'est vraiment unique. Puis, on crée des liens vraiment spéciaux. Ça fait que j'adore ça.

  • Speaker #0

    Je trouve ça vraiment intéressant de t'entendre. Est-ce que tu es la plus jeune membre élue ? Est-ce qu'il y a d'autres jeunes qui siègent ?

  • Speaker #1

    Présentement, je suis la plus jeune à Gaspé, oui. À Gaspé, c'est moi. Cependant, on commence à voir aussi dans les élections, il y a justement, je dis les plus jeunes du monde de notre âge, moi je me considère jeune à 33 ans, mais justement du monde de notre génération, les millennials, on commence à embarquer. Aussi, au municipal, il y a Mme Charly Maud Giroux, qui est élue aussi. On a le même âge. On s'est vus aussi au Café Oscar. Puis, au provincial, on a Mme Megan Perry-Malensant. Alors, c'est vraiment le fun qu'on se croise et qu'on travaille ensemble. Justement, quand on fait des racontes avec la Chambre de commerce, on voit des gens de notre âge qui sont super impliqués parce qu'on partage notre... amour pour notre Gaspé. Alors, c'est vraiment, vraiment le fun. Mais pour Gaspé, oui, c'est moi qui est le plus jeune. Puis dans les deux autres communautés, il y a du monde de notre âge, justement, mais pas plus jeune que ça pour le moment.

  • Speaker #0

    Je trouve ça... Je trouve qu'on en entend depuis plus de... On va en entendre parler de ces réalités-là parce que je le mentionnais un peu quand on se parlait avant le balado. Tu sais, moi, j'ai grandi ici dans les années 90-2000. C'était une époque où on en parlait. peu de ces réalités-là. Puis je me souviens, mettons, j'apprenais les villages de la Gaspésie. Puis là, j'apprenais dans mon coin à moi, à Bonaventure-Saint-Simeon, Kaplan-Richmond-Maria. Je n'aimais jamais Gascapé-Gag. On ne l'apprenait pas. C'est comme si on apprenait. Moi, je trouve ça important avec mes enfants de faire exprès, de mettre l'accent là-dessus pour qu'ils comprennent, d'intégrer. ces réalités-là d'intégrer. On parle en français, on apprend l'anglais aux enfants, des petits mots en migma, des fois, si on est capable d'en apprendre, d'en saisir ici, je trouve ça vraiment utile et nécessaire de sensibiliser à tout ça pour qu'eux, il y ait cette sensibilité-là que nous, on n'a pas eue quand on a grandi. L'année passée, j'étais au Salon du livre de Bonaventure et on avait les éditions à l'ENORAC. qui était là. C'est une maison d'édition dédiée à la littérature autochtone. J'ai acheté les contes de la tortue. On les lit souvent avec mes enfants. C'est 13 contes autochtones de des nations du Québec. Je trouve ça important de les sensibiliser. Mes enfants, c'est leur histoire préférée parce que c'est des contes qui mettent en vedette des animaux. La nature, c'est drôle. C'est aller voir eux apprendre. à inclure ça dans leur petit bagage beaucoup plus facilement que ça l'a été pour nous. Puis je trouve ça important.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment. Puis je pense aussi, les réseaux sociaux, ça nous aide à être plus connectés. On a Every Child Matters qui est rendu populaire. Puis je trouve que la jeunesse d'aujourd'hui, ils se connectent un peu plus, comme ils se mettent dans leur place. Ça commence, les residential schools, ils sont à l'école. Ils imaginent à l'école tout le temps. Puis tu vois ton ami se faire battre par quelqu'un qui est au pouvoir. je pense qu'ils commencent à réaliser comment, wow, c'est vraiment pas correct ce qui est arrivé. Puis, ils ont envie de s'exprimer là-dessus. Fait que, tu sais, moi, je suis prof aussi, fait que c'est sûr que quand j'enseigne, tu sais, on parle de ça, puis je parle souvent comment on est chanceux, on a une communauté francophone, on a une communauté anglophone et on a une communauté autochtone sur place, là, autour de nous autres. C'est vraiment, vraiment, it's really rich. C'est pas quelque chose qu'on pense, qu'on pense à des régions et tout ça, qu'il y a beaucoup de cultures, mais c'est vraiment, vraiment riche. Puis, tu sais, je pense à mes filles qui ont un papa francophone, une maman anglophone, une maman mignon. They have the best of all three worlds.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai ce que tu dis, qu'on n'a pas le réflexe d'associer les régions du Québec, la Gaspésie, à cette richesse culturelle-là. Alors qu'elle est très présente, puis autant le fait qu'il y a des gens qui parlent français et anglais, ça vient de plusieurs vagues d'immigration qu'on a eues, tu sais, avec le temps en Gaspésie, mais autant les accents qu'on a aussi se mélangent tellement beaucoup, tu sais. Moi, si je parle, Bonaventure, New Carlisle, Passe-les-Biaques, là, c'est trois villages, un à côté de l'autre, c'est deux villages francophones, un village anglophone, c'est des accents complètement différents parce que c'est des origines différentes. On a les Acadiens, on a les Basques, on a les Jerseyais qui ont... C'est riche, cette partie-là de l'histoire, puis on ne met pas beaucoup ça de l'avant. C'est encore une surprise pour beaucoup de gens de venir à Gaspésie et d'entendre de l'anglais, alors que nous, on le sait, quand on va au centre d'achat, c'est sûr qu'on entend les deux se mélanger tout le temps.

  • Speaker #1

    Oui, Tim Hortons à Paspillac, c'est sûr que tu entends de l'anglais. Chaque fois que je vais là, je raconte à quelqu'un que j'ai déjà joué avec au badminton.

  • Speaker #0

    Il y a une chose que je trouvais aussi intéressante à aborder avec toi parce que tu en as parlé publiquement sur tes réseaux sociaux dernièrement. Tu as eu des ennuis de santé et tu as dû aller avoir des services. Ça n'a pas été aussi facile que ça. Est-ce que tu veux nous parler un peu de pourquoi tu as voulu prendre la parole et qu'est-ce qui s'est passé dans tout ça ?

  • Speaker #1

    En fait... Dans ma vie adulte, c'est arrivé deux fois que j'ai eu quand même des problèmes de santé où la gaspillerie ne pouvait pas me guérir. Si vous voulez guérir, je ne sais pas si c'est le bon mot, mais qui ne pouvait pas me traiter. Il fallait que je va à l'extérieur. Dernièrement, j'ai su au mois d'octobre que j'avais un tumeur au cerveau. J'avais rencontré un spécialiste et j'ai appelé ma mère. plus capable d'attendre. Elle dit, Émilie, assieds-toi et attends. Le spécialiste est venu me chercher et il a dit, là, Mme Roberts, il faut que je te parle tout de suite. Puis, OK, tu as un tumeur au cerveau, puis on dirait que la forme est bizarre. Il y a de très bonnes chances que c'est du cancer. J'étais comme sous le choc total. Je savais déjà que c'est pas à Gaspé, à l'hôpital de Gaspé, malgré les... les merveilleuses infirmières, puis spécialistes, puis médecins que je pouvais être traité. Fait que j'ai dit, tu sais, je vais-tu à Sherbrooke, Montréal, Québec, tu sais, les trois urban centers ? Elle dit, ça va être Québec, c'est avec l'enfant Jésus, mais à part de ça, je ne sais pas plus. Fait que je suis partie de même, j'ai appelé mon père, j'ai dit, viens me chercher, j'ai un tumeur au cerveau. J'ai dit ça de même, il a vomi dans le parking, il a capoté sa vie. Après ça, lui, il n'était pas capable de choper avec mon frère, il est venu. Ça, c'est le fun à Gaspé, par contre, on reste proche de l'hôpital quand même, fait que... Mais c'est ça, pendant des mois, je n'avais pas de réponse, pas de suivi. Tous les jours, je me disais, écoute, tu as un tumeur au cerveau. Chaque fois que je faisais des crises, je faisais de plus en plus. J'ai appelé, j'ai des amis qui sont médecins, qui m'ont dit, va à l'urgence. Combien de fois je voyais les médecins me regarder, qui m'ont dit, écoute, tu as un tumeur au cerveau, qui essaie de me divaquer jusqu'à Québec. Ça ne marchait pas à Québec. Il était surchargé, c'était justement aussi durant les grèves de cet automne. Fait que je capotais, puis j'avais vu justement sur les nouvelles un homme qui était un peu dans la même situation que moi, plus grave parce que lui finalement c'était cancéreux, moi c'est pas cancéreux, mais que lui attendait aussi des IRM qui prenaient des mois. En Gaspésie, notre machine d'IRM, ça promène entre Gaspé, Chandler, Maria, puis dans ce temps-là, Saint-Denis-Mont-Pilés-Iles. Exemple, demain, j'ai un IRM, je me déplace à Maria parce que la machine est à Maria. C'est un autre monde. Il y a beaucoup de monde qui ne comprend pas ça, comment c'est difficile d'avoir les soins. Mais je trouve que j'ai toujours eu une bonne expérience à Gaspé. Je me sens, nos médecins comprennent c'est quoi aussi. Il faut que tu vas à 700 kilomètres de se faire traiter ou tu pars en avion. C'est quelque chose. Finalement, après trois mois d'attente, j'ai eu une place à Québec. Puis j'ai parti. Même aujourd'hui, c'est mes médecins qui me suivent, mais qui font un lien avec Québec pour être sûr que tous mes besoins sont fulfilled Puis avant ça, pendant toute ma vingtaine, j'ai voulu tomber enceinte. J'avais hâte de partager la gaspillée avec des futurs enfants. Puis après trois heures, ça ne fonctionnait pas, ne fonctionnait pas. Puis justement, comme vous, quand... quand ton significant other travaille dans le Nord et sur un horaire vraiment spécial, tu commences assez tôt à planifier quand est-ce que t'as vu. Je sais pas, ça marcherait pas. Puis on a su que moi, j'étais extrêmement infertile. Puis écoute, l'infertilité, ça, c'était en 2017-2018. Il fallait aller à Montréal tout de suite pour faire des traitements. On a passé à peu près six semaines à Montréal une partie, moi tout seul, parce que mon Mon coparent, il fallait qu'il travaille, puis je faisais mes traitements tout seul à Montréal. Alors, c'est un défi, mais je trouve que c'est quelque chose... Tu sais, malgré ce défi-là, je pense que tout le monde qui vit en Gaspésie, c'est pas quelque chose de nouveau pour nous autres. On sait c'est quoi. Tu sais, combien d'amis que tu connais qui partent pour Québec pour accoucher, c'est le même. On n'a pas le choix, on vit ça. Puis je trouve, on est... En tout cas, je parle parce que j'ai juste dealé avec l'hôpital à Gaspé, mais je trouve que nos médecins, nos infirmières, tout le monde qui travaille dans notre réseau de santé, ils comprennent ça aussi parce qu'ils le vivent aussi. Puis je sens tout le temps supporté par eux autres. Puis qu'il y ait d'essayer d'expliquer quand tu vas à Québec, bien voici ce qui arrive. En tout cas, je me sens gâtée dans ce sens-là. C'est beaucoup, mais je trouve que le système de support à Gaspé est vraiment solide.

  • Speaker #0

    Je trouvais ça important d'en parler parce qu'avec ce balado-là, je n'ai pas envie de mettre des lunettes roses. On aime habiter en Gaspésie, mais on est conscient qu'il y a des enjeux. Quand il y a des problèmes de santé, on est conscient que ce n'est pas si facile que ça. Il y en a eu des batailles pour de l'hémodialyse à Gaspé, par exemple. Il y a plein de sujets comme ça que c'est important de ramener publiquement pour qu'un jour, les gens prennent conscience de ce que ça peut être et à quel point ça peut être stressant. Il n'y a pas d'accouchement à ton hôpital finalement, puis c'est l'hiver, puis ça se peut que tu accouches dans le vent de neige avant de te rendre à l'autre hôpital qui est comme 200 kilomètres plus loin. Ça fait partie de notre réalité. Comme tu dis, on est conscient, on n'habiterait pas ailleurs pareil, mais c'est quand même des défis supplémentaires, je pense, que ça apporte quand il faut faire autant de routes sur des sujets aussi sensibles.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a grandi là-dedans, ça fait qu'on l'accepte, mais c'est sûr que... À un moment donné, il faut que ça change parce que je pense que ce serait plus acceptable. Je ne sais pas si c'est parce que je suis maman, mais je pense que si quelque chose arrive à ma petite, elle doit partir en avion toute seule, et moi, il faut que je roule 800 kilomètres, et elle est toute seule. C'est énorme à penser à ça, à gérer ça comme il faut, et à être là pour tes enfants dans une situation assez grave. Je pense qu'on grandit là-dedans, on sait que c'est ça notre réalité. Mais je pense aussi qu'avec le temps, il va falloir qu'on accepte plus ça parce qu'on devrait avoir les mêmes services justement comme partout ailleurs au Québec. Justement, un matin, j'avais mon suivi pour mon tumeur au cerveau et j'ai appelé mon comparant après et j'ai dit, tu sais, je vais sûrement aller en radiation. C'est six semaines à Rimouski, huit minutes par jour. Fait que, tu sais, on parle comment est-ce qu'on fait pour les filles et tout ça. C'est juste quelque chose que... qu'on doit gérer, pis c'est de même, mais c'est énorme. C'est énorme.

  • Speaker #0

    Absolument. Absolument. Tu vois, moi, j'ai dans ma famille des gens qui ont vécu de... l'enfant doit être transporté en ambulance, en avion ambulance à Québec, à Montréal, pis un oncle, il faut qu'il roule, pis que... Mais, tu sais, il y a ça aussi, les Gaspésiens, on est partout, pis on se tient, fait que, tu sais, il y a souvent des membres de la famille qui sont à Montréal-Québec qui vont aller prendre le relais. Puis les gens, comme tu le mentionnes, dans les hôpitaux ici, il y a comme un support tellement important parce qu'on se connaît tous. Ultimement, on est tous liés entre nous. Il y a comme un côté humain qui est encore plus présent. Puis il y a des soins de santé qui sont plus faciles à avoir ici aussi. Moi, j'ai eu une intervention mineure à la tête pour enlever des kystes dans le fond de ma tête il y a deux ans. J'ai attendu deux semaines. Je n'étais même pas certaine quand ils m'ont appelé. Il y a des choses mineures que c'est beaucoup plus rapide, mais il y a des choses majeures que les délais sont inacceptables.

  • Speaker #1

    Exactement. Mais on est prêts à délire avec ça. Je pense qu'on est aussi prêts à travailler pour que notre population aussi éventuellement ait accès à ça. Notre gaspillage, c'est notre priorité, puis notre qualité de vie aussi. Ça, ça va avec les services qu'on a le droit d'avoir aussi.

  • Speaker #0

    Absolument. Je t'entendais parler tantôt de notre génération, les Mennonials. J'ai espoir qu'on va justement poster sur ce genre de choses-là et qu'on est capable d'aller au front. Je trouve ça beau et je trouve ça touchant de nous voir aller. D'autant plus quand c'est des femmes, tu les mentionnais tantôt, Charlie Maud, Mégane, toi, c'est toutes des femmes du même âge qui sont dans des... postes politiques. Moi, je trouve ça touchant et je trouve ça beau de vous voir aller.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Puis c'est le fun quand on se trouve aussi, tu sais, on prend un moment, puis on respire, puis on go. Mais c'est vraiment le fun puis c'est motivant, mais aussi pour la prochaine génération. Ça va être le fun de voir les femmes qui sont capables d'être mamas, d'avoir un emploi à temps plein, de suivre leur passion en politique. Ce n'est pas beaucoup. Je sais que tu sais c'est quoi. On parle souvent. Je ne sais pas si tu es sur Instagram, mais moi, ça fait rire. Ça fait mes journées quand mes amis envoient des reels qui parlent des mères qui sont overloadées. Puis, tu vois que les femmes, on vit ça tous les jours, mais on s'en sort parce qu'on veut justement que nos enfants vivent dans un monde un peu différent de ce qu'on a grandi le temps. C'est ça qui nous motive.

  • Speaker #0

    Absolument. Vraiment, pis t'sais, j'ai deux enfants, un garçon pis une fille, pis quand j'ai eu ma fille, j'trouvais ça important qu'elle reproduise pas les mêmes choses que moi j'reproduis. T'sais, j'trouvais ça important qu'elle comprenne. qu'elle peut mettre ses limites, par exemple, ou plein de choses comme ça. On dirait qu'il y a comme un côté, pas que ce n'est pas important pour mon garçon, mais on dirait que je trouve ça doublement plus important de m'assurer que pour ma fille, ça va être quelque chose qu'elle va se respecter là-dedans parce qu'on en prend large, souvent quand on est des femmes, parce que la société nous en... Tu sais, ce n'est pas juste un choix personnel, c'est parce qu'on vit dans une société qui valorise beaucoup tout ça.

  • Speaker #1

    Vraiment, tu sais, il faut avoir un bon job, il faut aller aux études, mais il faut que tu ailles... La ménage soit faite dans ta maison, puis après que tu accouches, il faut que tu reviennes slim. C'est énorme. Après que tu accouches, tu retournes dans ta maison, puis on sait c'est quoi dans le corps. Tu dois quand même répondre à tout. Quand même que tu fais ta vaisselle et tout. C'est vraiment... Mais en même temps, je pense que c'est notre génération. On travaille très fort. Je vois aussi souvent comment les millenials... On est tendueuse, puis on est performance-based, puis on veut vraiment que les affaires changent justement pour que la prochaine génération ait un peu plus de zenitude dans leur vie.

  • Speaker #0

    C'est très bien dit. J'ai quelques questions à Raphaël pour la fin de l'écho. Si je te demande ton expression gaspésienne préférée, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Oh, I'm feeling so Magané today.

  • Speaker #0

    Maganée, c'est... On ne peut pas le dire en anglais pour qu'on comprenne. Il faut que ce soit maganée. Ta commande au dixili, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Ma commande au dixili est un point de pizza avec une poitrine de poulet à viande blanche.

  • Speaker #0

    Ta plage incontournable. Pénouille !

  • Speaker #1

    Pénouille, mais le début de Pénouille.

  • Speaker #0

    Je savais que tu allais dire ça.

  • Speaker #1

    C'est mon bref.

  • Speaker #0

    Et un incontournable. En Gaspésie, selon toi, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Oh, écoute, ça va être peut-être controversial, mais ça m'a toujours choquée. Quand je travaillais au cégep, au mois d'octobre, j'avais des étudiants de l'extérieur qui étaient en Gaspésie. Puis chaque année, mais je me rappelle la première fois, j'ai des élèves qui arrivaient à mon bureau blanc, qui arrivaient de Timothée, Madame, il y a des têtes d'orignal sur les voitures, mais c'est quoi ça ? Puis là, je suis comme oui, c'est vrai, c'est quand même bizarre pour du monde de l'extérieur J'ai dit ah, c'est la période de chasse Ça, c'est quelque chose, une tradition que nous, ça ne nous choque pas, mais beaucoup de monde de l'extérieur. Mais à l'incontournable, moi, c'est le parc Foréon. Il faut aller visiter chaque secteur si possible, prendre un crème glacée à la crèmerie à Cap-des-Rosiers, puis d'aller voir Cap-Bonhomie. Ça, pour moi, j'adore ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est beau, c'est vrai que c'est beau. Qu'est-ce qu'on te souhaite pour la suite des choses, Émilie ?

  • Speaker #1

    Oh, je souhaite que les futures générations, je pense à mes enfants aussi, moi je veux rester en Gaspésie puis je veux qu'eux autres aussi, je veux qu'ils choisissent où aller dans la vie, mais j'aimerais qu'il y ait moins d'hésitation de revenir en Gaspésie, puis tu sens que tu sacrifices moins dans la vie en choisissant la Gaspésie comme your home Alors je pense que c'est ça. Je pense que notre génération va vraiment travailler ça. Je pense qu'on le fait déjà. Mais c'est ça, je souhaite que c'est plus facile de dire, oui, je retourne chez nous. Puis, ce n'est pas un sacrifice que tu fais.

  • Speaker #0

    J'adore ça, j'adore ça. Émilie, un immense merci, thank you, d'avoir été avec nous aujourd'hui. Ça a été un plaisir de discuter avec toi, vraiment. Oui,

  • Speaker #1

    merci. Merci, Joanie.

  • Speaker #0

    On est déjà rendu à la fin. Merci pour ton écoute. J'espère que tu as été inspiré par mon invité. Si tu as aimé ton expérience, n'hésite pas à me laisser un commentaire ou à partager l'épisode dans tes réseaux. Tu peux aussi me suivre un peu partout sur le web ou t'abonner au balado pour ne pas manquer le prochain épisode. À bientôt !

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