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Enjeux

Encore des Jeux à Paris ?

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18min |30/01/2024
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Encore des Jeux à Paris ?

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18min |30/01/2024
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Description

Quel est l’intérêt des Jeux Olympiques et Paralympiques ainsi que tous ces chantiers ? Est-ce vraiment utile ? En quoi les Jeux contribuent-ils à la parité femmes / hommes ? Et comment le nouvel élan écologique, au centre des préoccupations des JOP, se manifeste-t-il dans les travaux de rénovation de la Ville de Paris ? 


Dans ce premier épisode d’Enjeux, Caroline Loisel reçoit Ève Brunelle, cheffe de projet équipement à la délégation générale aux JOP, et Eric Monnin, historien et sociologue du sport français. Ensemble, ils interrogent l’héritage de l’édition de 1924 sur le plan matériel et immatériel, et abordent l’effet catalyseur des Jeux 2024 sur les travaux de reconstruction tout en retraçant la grande Histoire des Olympiades.


Enjeux est un podcast de la Ville de Paris, produit par Louie Creative, l’agence de création de contenu de Louie Media. Caroline Loisel a préparé les épisodes, Martin Venturini a assuré la composition musicale, la réalisation et le mixage.

Cliquez ici pour lire la retranscription de l'épisode


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le 14 juillet 2024 marquera le coup d'envoi des Jeux Olympiques et Paralympiques. Après un long périple à travers la France, la flamme olympique arrivera enfin à Paris. J'ai grandi dans le douzième arrondissement de cette capitale. J'aime ces fêtes de la musique, ces nuits blanches. Je connais ma ville, ses terrasses, ses passages couverts, ses monuments et ses façades. Habiter dans la ville qui accueille les Olympiades et ses près de 15 000 athlètes est un événement qu'on ne vit qu'une seule fois dans sa vie. Pour autant, je ne sais pas pour vous, en tant que Parisienne, je me pose beaucoup de questions. Je suis Caroline Loisel et dans ce podcast, je pars à la rencontre de celles et ceux qui sont au cœur de l'organisation des Jeux Olympiques. Soyez les bienvenus dans Enjeux. Un podcast de la Ville de Paris qui vous emmène dans les coulisses des ultimes préparatives de cet événement unique. Dans ce premier épisode, je m'interroge sur l'intérêt des Jeux Olympiques et tous ses chantiers. Est-ce vraiment utile ? Creusons un peu le sujet. Qu'est-ce qu'on garde des anciennes éditions ? Et de 2024, que restera-t-il ? C'est ce que je vais aborder avec Éric Monin et Ève Brunel. Eve, tu es chef de projet équipement à la délégation générale aux Jeux Olympiques et Paralympiques. Tu pilotes l'unique chantier de construction lié aux Jeux Olympiques à Paris, l'aréna à Porte de la Chapelle. Bonjour Eve, merci d'être avec nous aujourd'hui. Bonjour. Éric, tu es historien et sociologue du sport français. Tu es plus particulièrement spécialiste du mouvement olympique international. Tu partageras les grandes traces historiques des Jeux olympiques à Paris. Bonjour Éric, merci d'être à nos côtés.

  • Speaker #1

    Bonjour, ravi d'être aujourd'hui dans ce nouveau podcast de la Ville de Paris.

  • Speaker #0

    Alors Éric, peux-tu nous récapituler l'histoire des Jeux olympiques en quelques mots s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    En quelques mots, c'est difficile. C'est difficile parce que les Jeux olympiques... C'est une histoire millénaire. Ils vont commencer en moins 776 durant l'Antiquité grecque et ils vont durer 1000 ans. Après moult essais de plusieurs personnes, une personne illustre va naître à Paris, qui s'appelle Pierre de Coubertin. Il va tout simplement réussir à rénover ses Jeux olympiques. Et notamment, il va institutionnaliser ses Jeux. C'est une ère qui va durer de 1896 à 1936. De 1936 à 1984, nous aurons... Une ère politique où nous verrons l'utilisation des jeux à travers l'outil de la propagande, l'outil des boycotts qui vont être utilisés. De 1984 à 1992, nous tombons dans une troisième ère. L'ère économique, où l'argent devient en quelque sorte le moteur de ces organisations, de ces Olympiades. À partir de 1992, il y a quelque chose qui résonne aujourd'hui terriblement dans nos têtes, c'est l'écologie, avec notamment les accords de Kyoto de 1993. Donc l'écologie devient, je dirais, le centre des préoccupations actuellement dans le monde de l'Olympisme.

  • Speaker #0

    Alors effectivement, c'est un tournant. Eve, comment cet élan écologique se traduit dans les travaux de rénovation et de construction à Paris ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, à Paris, intra-muros, on va construire un équipement important qui est l'aréna à la Porte de la Chapelle. Et on va rénover aussi cinq équipements sportifs majeurs. Le stade Pierre de Coubertin dans le 16e arrondissement, le centre sportif Rousier dans le 17e arrondissement, le centre sportif des Poissonniers. Dans le 18e arrondissement, le centre sportif Bertrand Devin et sa piscine, également dans le 18e arrondissement, et la piscine Georges Valray, qui est dans le 20e arrondissement, l'ancienne piscine d'Étoile. Quand on procède à ces rénovations, on le fait bien sûr dans un souci d'utiliser des matériaux qui sont bien sûr le plus décarbonés possible. À la porte de la chapelle, c'est le recours aux matériaux comme le béton bas carbone, le bois, les matériaux biosourcés, également des matériaux géosourcés. On le fait avec un souci, bien sûr, pour les rénovations de procédés à des... À des isolations des bâtiments pour améliorer le confort thermique, par exemple à Chapelle, qui est une construction neuve, il y a eu une très grosse réflexion sur l'utilisation de l'énergie renouvelable. C'est un bâtiment qui fonctionne en partie sur la géothermie pour sa climatisation, qui a des panneaux solaires. On a bien sûr pris soin d'y faire une grande végétalisation. Ça sera la deuxième toiture la plus végétalisée de Paris, la première étant celle de Paris Expo. Donc c'est vraiment dans ce soin-là, dans ce souci-là, que se sont faites aujourd'hui ces rénovations et ces constructions. Avec un effet catalyseur des Jeux qui est bien sûr essentiel parce que tous ces travaux qu'on a fait là en cinq ans auraient mis des dizaines d'années à être réalisés si on n'avait pas eu les Jeux Olympiques.

  • Speaker #0

    Si on revient sur le chantier de construction, donc l'unique à Paris Intramuros, qui est l'aréna à Porte de la Chapelle, côté revalorisation et économie circulaire, donne-nous des exemples concrets, Ève.

  • Speaker #2

    Alors, côté revalorisation, c'est un chantier où on a eu soin, quand on a fait la construction, même en période chantier, indépendamment du choix des matériaux, etc., c'est de faire un chantier propre. Sur ce chantier, 95% des déchets de chantier sont revalorisés. Donc, ça s'est traduit par la mise en place d'une déchetterie de chantier, avec un système de tri extrêmement poussé et des compagnons sur le chantier dédiés à cette tâche, pour pouvoir revaloriser, recycler tous les déchets qui étaient issus du chantier. De manière un peu anecdotique, mais pour vous montrer jusqu'où on a poussé la démarche, comme sur ce chantier, on a beaucoup de visiteurs à qui on offre un petit cadeau quand ils passent nous rendre visite. On a fabriqué des petits porte-clés avec les élingues de chantier. Qu'est-ce que c'est les élingues ? C'est les sangles avec lesquelles vous accrochez des charges au gru pour lever des charges. Et puis au bout d'un certain temps, ces sangles doivent être changées pour pas qu'il y ait de rupture quand on porte une charge. On les a récupérées, on en a fabriqué des petits porte-clés qu'on offrait à nos visiteurs. C'est pour vous dire qu'on a poussé toutes les filières de chaque déchet pour... pour pouvoir au maximum revaloriser.

  • Speaker #0

    Oui, tu me disais, il y avait jusqu'à 15 postes différents de tri sur le chantier.

  • Speaker #2

    Voilà, exactement, avec des bennes et des conteneurs dédiés pour pouvoir vraiment envoyer chaque déchet au bon endroit pour une seconde vie.

  • Speaker #0

    Alors, je crois que l'inauguration, elle est prévue pour bientôt. Tu vas nous rappeler la date. Moi, ma question, c'est aussi, est-ce qu'on sera bien assis ?

  • Speaker #2

    Alors, l'inauguration, elle est prévue le 11 février avec un match du Paris Basketball qui sera le club résident dans l'aréna. qui va rencontrer l'équipe de Saint-Quentin. Donc effectivement, vous pouvez venir voir ce match. Vous serez extrêmement bien assis dans les chaises qui ont été construites sur la base de plastique recyclé. Elles sont 100% en plastique recyclé. Donc c'est encore une action forte de revalorisation du chantier avec un réemploi de ces plastiques usagés. En plus, c'est fait par une entreprise de l'ESS qui est basée juste à côté, donc en cycle court. Donc c'est vraiment de très beaux sièges sur lesquels vous serez très confortablement assis.

  • Speaker #0

    Et donc l'aréna est vraiment dans la continuité de l'aménagement, du réaménagement de la porte de la chapelle, n'est-ce pas ? Éric, on parle de continuité pour ce chantier de construction à Paris Intramuros. C'est aussi un peu dans une forme de continuité que Paris est la ville jeunesse de l'Olympisme, n'est-ce pas ?

  • Speaker #1

    Absolument. Pour faire réellement la continuité avec Ève, ce qui est très intéressant, c'est que la piscine dont tu as parlé, notamment la piscine Georges Valray, est un véritable héritage. Pour la ville de Paris, notamment concernant cette piscine des Tournelles, qui a été créée en 1924, où tout simplement, on a le fameux Jenny Weissmuller, qui va gagner des belles médailles olympiques. Alors oui, effectivement, c'est là que naît l'olympisme, notamment grâce à son rénovateur, Pierre de Coubertin. Pour le situer, 1863, il meurt à Genève en 1937. C'est quelqu'un qui va vivre 74 ans. et il va imaginer d'autres types de pratiques sportives. Je vous rappelle que l'environnement dans lequel nous étions à cette époque-là, en 1870, la France a été battue par les Prussiens. Et donc, il va y avoir cette logique de revanche. Les militaires vont tout simplement vouloir dispenser dans la population française une pratique physique qui ne correspond pas réellement à celle que Coubertin. veut mener. Et lui, il est plus sensible aux pratiques anglo-saxonnes qu'on retrouve notamment dans les public schools anglais, Eton, Cambridge, Oxford. Cette sensibilité aux pratiques anglo-saxonnes, il va les apporter, notamment en France, à travers une structure qui est l'ancêtre du comité olympique français qui s'appelle l'USFSA, l'Union sportive française des sports athlétiques. Et il va profiter de ce piédestal de l'USFSA, l'ancêtre du comité olympique français, pour simplement proposer, dans un premier temps, en 1892, le rétablissement de l'olympisme, des Jeux olympiques, mais ça ne va pas marcher. Mais en 1894, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris, il va proposer aux 2000 congressistes, aux 73 délégations françaises, de rénover les Jeux olympiques et de créer une nouvelle institution qui s'appelle le C. tout le monde l'applaudit, tout le monde est ému. Donc en fait, ça y est, la ville de Paris devient l'épicentre, en quelque sorte, de cet Olympisme. Et là, pendant plusieurs années, le gouvernement du CIO, si on le nomme ainsi, s'organise à travers des sessions, à travers des congrès, à travers des comités exécutifs. Une grande partie se dérouleront à Paris. Et là, nous allons avoir simplement une ville qui va organiser. notamment des premiers Jeux olympiques en 1900, durant l'exposition universelle, en 1924, et comme ça a été dit précédemment, avec notamment un héritage matériel, notamment à travers le fronton qui existe toujours, et en 2024, qu'on nomme généralement la 33e Olympiane.

  • Speaker #0

    Si on va un peu plus sur la question, Ève, de l'héritage matériel de ces fameuses précédentes éditions à Paris, donc 1924, qu'est-ce qu'il nous reste aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, vous avez la piscine Georges Valraie dont on a déjà parlé, l'ancienne piscine des Tourelles, qui est rénovée actuellement par la ville de Paris pour accueillir l'entraînement des épreuves de natation pour les Jeux Olympiques et Paralympiques. qui avait été un site de compétition en 1924, et là qui sera réutilisé, elle a subi depuis quelques rénovations, qui sera réutilisé pour l'entraînement pour cette Olympiade-là. C'est un bel exemple de pérennité de ces équipements qu'on construit pour les Jeux, surtout qu'elle est utilisée au quotidien par les Parisiens et les Parisiennes qui s'y rendent, vu qu'elle est ouverte à tous en temps normal. Et puis, vous avez aussi dans Paris la Cipale, qui a été rénovée dans le bois de Vincennes. En dehors du périphérique, un peu plus loin, le stade de Colombes qui va être encore une fois utilisé pour l'Olympiade de 2024 et qui avait déjà été un site olympique aux précédentes Olympiades également.

  • Speaker #0

    Oui, donc nous avons la notion d'héritage matériel avec les équipements qui ont été mis en place pendant ces éditions, mais nous avons aussi, Éric, la notion d'héritage immatériel. C'est une notion relativement récente. Alors, si elle est affiliée aux Jeux Olympiques, c'est une trace historique tout aussi importante. Que nous restera-t-il de cette édition des Jeux Olympiques à Paris sur le plan intangible ? C'est une projection.

  • Speaker #1

    C'est une projection, on se projette. Aujourd'hui, depuis 2002, le CIO... Ce projet dans ce qu'on appelle l'héritage immatériel intangible, ça sera la première fois. L'objectif de cet héritage intangible, c'est de toucher la génération 2024. On va avoir différents outils qui vont être utilisés. Par exemple, le label génération 2024, promouvoir à travers la semaine olympique et paralympique. Des événements sportifs, tout simplement pour combattre la sédentarité, l'obésité. On va avoir également d'autres formules, bouger, faire du sport, savoir nager. On va avoir un maximum d'outils qui vont être utilisés. Donc en fait, on va avoir tout simplement une volonté d'avoir des jeux pour laisser une trace dans l'héritage, mais un héritage intangible. qui permet tout simplement de poursuivre en quelque sorte, notamment ces manifestations, parce que je vous rappelle, ça ne dure que 15 jours, mais ce qui est très important, c'est réellement ce que ça induit dans la société. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la part la plus importante, aujourd'hui, être bien dans cette logique de l'ère écologique, c'est bien de travailler sur l'héritage intangible, parce qu'on n'est plus dans une logique aujourd'hui de construire, parce qu'on le sait très bien, comme l'a dit Ève, eh bien tout ça engendre du bilan carbone assez élevé.

  • Speaker #0

    Et pour la première fois, concernant les Jeux Olympiques 2024, il y aura une égalité hommes-femmes ?

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Ce qui est un petit peu, comment dire, qu'il faut ajouter, c'est que ça ne touche pas uniquement les athlètes, mais également les juges et les arbitres, où cette égalité, elle est parfaite. Et ça, c'est quelque chose qui est très important à noter, parce qu'on travaille sur l'inclusion. L'inclusion aussi de l'image de la femme, notamment dans nos sociétés. Et à mon sens, les Jeux contribuent pleinement, notamment avec quelque chose qui est là, qui est cette... parité totale.

  • Speaker #0

    Alors, dans la lignée de cet héritage intangible, Eve, sur un plan aussi symbolique, l'emplacement donnant accès à l'aréna est au nom d'une figure importante et inconnue jusqu'à maintenant dans l'histoire des Jeux Olympiques pour les femmes. Qui est cette héroïne ?

  • Speaker #2

    Alice Mia qui a organisé les premiers Jeux Olympiques féminins, les premiers Jeux mondiaux féminins. Ce n'était pas encore Olympique à l'époque. En 1922, qui donnera son nom à ce parvis d'accès, sachant que dans l'aréna, on a aussi construit deux gymnases qui sont dédiées aux Parisiens et aux Parisiennes, aux clubs, aux scolaires, et qui porteront également le nom de deux sportives qui sont Alice Kochman et Emile Allemand. Donc voilà, c'est aussi rendre hommage à toutes ces femmes sportives. par ces équipements qu'on a créés et ces nouveaux espaces publics qui, comme l'a dit Eric, permettront aussi la pratique sportive.

  • Speaker #0

    Alors j'imagine, Ève, que piloter un chantier d'envergure comme celui de l'aréna est une expérience inédite dans une vie. Quel est ton souvenir le plus surprenant ?

  • Speaker #2

    Alors mon souvenir le plus surprenant, ce serait l'arrivée des charpentes des gymnases. Dans les gymnases de l'aréna, on a des grandes poutres en bois de 24 mètres de long, 1m70 d'envergure, qui sont très impressionnantes, qui sont arrivées en un seul tenant par convoi exceptionnel. Et pour les faire rentrer dans le chantier, il a fallu démonter tout le mobilier urbain pour permettre aux camions de tourner et rentrer dans le chantier. Ça a été un moment incroyable, voir ces poutres arriver. Ces gros camions, les levées, c'était un moment assez fabuleux à voir sur le chantier.

  • Speaker #0

    On a hâte de s'y rendre, à t'écouter. Éric, côté histoire des Jeux Olympiques, est-ce que tu as quelque fait marquant à nous partager ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Vous savez que c'est Pierre de Coubertin qui crée les anneaux olympiques. Après 1912, c'est la première fois qu'on a les cinq continents. Et le 15 juillet 1913, il va prendre des carandaches. Il va prendre un petit compas et il va faire cinq anneaux qui vont symboliser les cinq continents, les couleurs. à permettre à toutes les nations présentes de faire leur propre drapeau avec les couleurs que Coubertin propose. En 15 juillet 1913, Coubertin va créer ces anneaux. Et quelques temps plus tard, Coubertin va même imaginer un drapeau, un drapeau olympique avec ces anneaux. Et ce drapeau, tenez-vous bien, il va être simplement fabriqué au bon marché à Paris. Et aujourd'hui, il trône au musée olympique de Lausanne.

  • Speaker #2

    Et Eve,

  • Speaker #0

    sur ce magnifique chantier qui va être inauguré le 11 février, à quel moment as-tu ressenti de la joie et ce sentiment presque peut-être euphorique que le projet prend forme ? Ça y est, c'est maintenant, c'est réel ?

  • Speaker #2

    C'est le moment où le parquet et les paniers de basket ont été mis en place pour les tests, pour vérifier leur conformité. Du coup, d'un coup, la salle qui était jusqu'à présent un chantier est devenue une salle de basket, avec tous ces éclairages, ces LED, son parquet, ses paniers. C'était vraiment... Le bâtiment qui prenait vie devant mes yeux, c'était un moment vraiment très émouvant, parce que c'était la concrétisation de deux ans de chantier, de cinq ans de projet, et on y était. Ça nous a tous beaucoup émues, on a pu mettre quelques paniers, c'était un moment assez magique.

  • Speaker #0

    On a hâte. C'est la première fois que toi tu vivais ce genre d'expérience dans ta vie ?

  • Speaker #2

    C'est la première fois, bien sûr, que j'ai la gestion et la conduite d'opération d'un chantier aussi important, de tel volume. Effectivement, ce n'est pas tous les jours qu'on voit des chantiers pareils. C'est vraiment un monument incroyable, une architecture incroyable. C'est trois grands vides, une grande salle avec une portée de 80 mètres, deux gymnases l'un sur l'autre. C'est une prouesse architecturale et c'était chaque jour un bonheur de voir ce bâtiment se construire et de voir sa réalisation. C'est vraiment des moments incroyables que j'ai pu vivre sur ce chantier.

  • Speaker #0

    Je suis Caroline Loisel et vous venez d'écouter Enjeux, un podcast de la Ville de Paris produit par Louis Creative. Merci à Eve Brunel et Eric Monin pour leur participation. Antoine Vial braun et Lucille Rousseau-Garcia ont supervisé la production pour Louis Créatif en collaboration avec Sandra Berkoukeche pour la Ville de Paris. Martin Venturini a réalisé et mixé cet épisode et composé sa musique. Enjeu est à retrouver là où vous aimez écouter vos podcasts, Apple Podcasts, Deezer ou Spotify. Vous pouvez nous laisser des étoiles, des commentaires et surtout en parler autour de vous. Vous pouvez également réagir et continuer de nous suivre sur le compte Instagram Paris_maville. Et pour plus d'informations sur les Jeux Olympiques et Paralympiques, rendez-vous sur paris.fr. Dans le prochain épisode, nous aurons l'occasion de parler des festivités et des animations un peu partout dans Paris. À bientôt !

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Quel est l’intérêt des Jeux Olympiques et Paralympiques ainsi que tous ces chantiers ? Est-ce vraiment utile ? En quoi les Jeux contribuent-ils à la parité femmes / hommes ? Et comment le nouvel élan écologique, au centre des préoccupations des JOP, se manifeste-t-il dans les travaux de rénovation de la Ville de Paris ? 


Dans ce premier épisode d’Enjeux, Caroline Loisel reçoit Ève Brunelle, cheffe de projet équipement à la délégation générale aux JOP, et Eric Monnin, historien et sociologue du sport français. Ensemble, ils interrogent l’héritage de l’édition de 1924 sur le plan matériel et immatériel, et abordent l’effet catalyseur des Jeux 2024 sur les travaux de reconstruction tout en retraçant la grande Histoire des Olympiades.


Enjeux est un podcast de la Ville de Paris, produit par Louie Creative, l’agence de création de contenu de Louie Media. Caroline Loisel a préparé les épisodes, Martin Venturini a assuré la composition musicale, la réalisation et le mixage.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Le 14 juillet 2024 marquera le coup d'envoi des Jeux Olympiques et Paralympiques. Après un long périple à travers la France, la flamme olympique arrivera enfin à Paris. J'ai grandi dans le douzième arrondissement de cette capitale. J'aime ces fêtes de la musique, ces nuits blanches. Je connais ma ville, ses terrasses, ses passages couverts, ses monuments et ses façades. Habiter dans la ville qui accueille les Olympiades et ses près de 15 000 athlètes est un événement qu'on ne vit qu'une seule fois dans sa vie. Pour autant, je ne sais pas pour vous, en tant que Parisienne, je me pose beaucoup de questions. Je suis Caroline Loisel et dans ce podcast, je pars à la rencontre de celles et ceux qui sont au cœur de l'organisation des Jeux Olympiques. Soyez les bienvenus dans Enjeux. Un podcast de la Ville de Paris qui vous emmène dans les coulisses des ultimes préparatives de cet événement unique. Dans ce premier épisode, je m'interroge sur l'intérêt des Jeux Olympiques et tous ses chantiers. Est-ce vraiment utile ? Creusons un peu le sujet. Qu'est-ce qu'on garde des anciennes éditions ? Et de 2024, que restera-t-il ? C'est ce que je vais aborder avec Éric Monin et Ève Brunel. Eve, tu es chef de projet équipement à la délégation générale aux Jeux Olympiques et Paralympiques. Tu pilotes l'unique chantier de construction lié aux Jeux Olympiques à Paris, l'aréna à Porte de la Chapelle. Bonjour Eve, merci d'être avec nous aujourd'hui. Bonjour. Éric, tu es historien et sociologue du sport français. Tu es plus particulièrement spécialiste du mouvement olympique international. Tu partageras les grandes traces historiques des Jeux olympiques à Paris. Bonjour Éric, merci d'être à nos côtés.

  • Speaker #1

    Bonjour, ravi d'être aujourd'hui dans ce nouveau podcast de la Ville de Paris.

  • Speaker #0

    Alors Éric, peux-tu nous récapituler l'histoire des Jeux olympiques en quelques mots s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    En quelques mots, c'est difficile. C'est difficile parce que les Jeux olympiques... C'est une histoire millénaire. Ils vont commencer en moins 776 durant l'Antiquité grecque et ils vont durer 1000 ans. Après moult essais de plusieurs personnes, une personne illustre va naître à Paris, qui s'appelle Pierre de Coubertin. Il va tout simplement réussir à rénover ses Jeux olympiques. Et notamment, il va institutionnaliser ses Jeux. C'est une ère qui va durer de 1896 à 1936. De 1936 à 1984, nous aurons... Une ère politique où nous verrons l'utilisation des jeux à travers l'outil de la propagande, l'outil des boycotts qui vont être utilisés. De 1984 à 1992, nous tombons dans une troisième ère. L'ère économique, où l'argent devient en quelque sorte le moteur de ces organisations, de ces Olympiades. À partir de 1992, il y a quelque chose qui résonne aujourd'hui terriblement dans nos têtes, c'est l'écologie, avec notamment les accords de Kyoto de 1993. Donc l'écologie devient, je dirais, le centre des préoccupations actuellement dans le monde de l'Olympisme.

  • Speaker #0

    Alors effectivement, c'est un tournant. Eve, comment cet élan écologique se traduit dans les travaux de rénovation et de construction à Paris ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, à Paris, intra-muros, on va construire un équipement important qui est l'aréna à la Porte de la Chapelle. Et on va rénover aussi cinq équipements sportifs majeurs. Le stade Pierre de Coubertin dans le 16e arrondissement, le centre sportif Rousier dans le 17e arrondissement, le centre sportif des Poissonniers. Dans le 18e arrondissement, le centre sportif Bertrand Devin et sa piscine, également dans le 18e arrondissement, et la piscine Georges Valray, qui est dans le 20e arrondissement, l'ancienne piscine d'Étoile. Quand on procède à ces rénovations, on le fait bien sûr dans un souci d'utiliser des matériaux qui sont bien sûr le plus décarbonés possible. À la porte de la chapelle, c'est le recours aux matériaux comme le béton bas carbone, le bois, les matériaux biosourcés, également des matériaux géosourcés. On le fait avec un souci, bien sûr, pour les rénovations de procédés à des... À des isolations des bâtiments pour améliorer le confort thermique, par exemple à Chapelle, qui est une construction neuve, il y a eu une très grosse réflexion sur l'utilisation de l'énergie renouvelable. C'est un bâtiment qui fonctionne en partie sur la géothermie pour sa climatisation, qui a des panneaux solaires. On a bien sûr pris soin d'y faire une grande végétalisation. Ça sera la deuxième toiture la plus végétalisée de Paris, la première étant celle de Paris Expo. Donc c'est vraiment dans ce soin-là, dans ce souci-là, que se sont faites aujourd'hui ces rénovations et ces constructions. Avec un effet catalyseur des Jeux qui est bien sûr essentiel parce que tous ces travaux qu'on a fait là en cinq ans auraient mis des dizaines d'années à être réalisés si on n'avait pas eu les Jeux Olympiques.

  • Speaker #0

    Si on revient sur le chantier de construction, donc l'unique à Paris Intramuros, qui est l'aréna à Porte de la Chapelle, côté revalorisation et économie circulaire, donne-nous des exemples concrets, Ève.

  • Speaker #2

    Alors, côté revalorisation, c'est un chantier où on a eu soin, quand on a fait la construction, même en période chantier, indépendamment du choix des matériaux, etc., c'est de faire un chantier propre. Sur ce chantier, 95% des déchets de chantier sont revalorisés. Donc, ça s'est traduit par la mise en place d'une déchetterie de chantier, avec un système de tri extrêmement poussé et des compagnons sur le chantier dédiés à cette tâche, pour pouvoir revaloriser, recycler tous les déchets qui étaient issus du chantier. De manière un peu anecdotique, mais pour vous montrer jusqu'où on a poussé la démarche, comme sur ce chantier, on a beaucoup de visiteurs à qui on offre un petit cadeau quand ils passent nous rendre visite. On a fabriqué des petits porte-clés avec les élingues de chantier. Qu'est-ce que c'est les élingues ? C'est les sangles avec lesquelles vous accrochez des charges au gru pour lever des charges. Et puis au bout d'un certain temps, ces sangles doivent être changées pour pas qu'il y ait de rupture quand on porte une charge. On les a récupérées, on en a fabriqué des petits porte-clés qu'on offrait à nos visiteurs. C'est pour vous dire qu'on a poussé toutes les filières de chaque déchet pour... pour pouvoir au maximum revaloriser.

  • Speaker #0

    Oui, tu me disais, il y avait jusqu'à 15 postes différents de tri sur le chantier.

  • Speaker #2

    Voilà, exactement, avec des bennes et des conteneurs dédiés pour pouvoir vraiment envoyer chaque déchet au bon endroit pour une seconde vie.

  • Speaker #0

    Alors, je crois que l'inauguration, elle est prévue pour bientôt. Tu vas nous rappeler la date. Moi, ma question, c'est aussi, est-ce qu'on sera bien assis ?

  • Speaker #2

    Alors, l'inauguration, elle est prévue le 11 février avec un match du Paris Basketball qui sera le club résident dans l'aréna. qui va rencontrer l'équipe de Saint-Quentin. Donc effectivement, vous pouvez venir voir ce match. Vous serez extrêmement bien assis dans les chaises qui ont été construites sur la base de plastique recyclé. Elles sont 100% en plastique recyclé. Donc c'est encore une action forte de revalorisation du chantier avec un réemploi de ces plastiques usagés. En plus, c'est fait par une entreprise de l'ESS qui est basée juste à côté, donc en cycle court. Donc c'est vraiment de très beaux sièges sur lesquels vous serez très confortablement assis.

  • Speaker #0

    Et donc l'aréna est vraiment dans la continuité de l'aménagement, du réaménagement de la porte de la chapelle, n'est-ce pas ? Éric, on parle de continuité pour ce chantier de construction à Paris Intramuros. C'est aussi un peu dans une forme de continuité que Paris est la ville jeunesse de l'Olympisme, n'est-ce pas ?

  • Speaker #1

    Absolument. Pour faire réellement la continuité avec Ève, ce qui est très intéressant, c'est que la piscine dont tu as parlé, notamment la piscine Georges Valray, est un véritable héritage. Pour la ville de Paris, notamment concernant cette piscine des Tournelles, qui a été créée en 1924, où tout simplement, on a le fameux Jenny Weissmuller, qui va gagner des belles médailles olympiques. Alors oui, effectivement, c'est là que naît l'olympisme, notamment grâce à son rénovateur, Pierre de Coubertin. Pour le situer, 1863, il meurt à Genève en 1937. C'est quelqu'un qui va vivre 74 ans. et il va imaginer d'autres types de pratiques sportives. Je vous rappelle que l'environnement dans lequel nous étions à cette époque-là, en 1870, la France a été battue par les Prussiens. Et donc, il va y avoir cette logique de revanche. Les militaires vont tout simplement vouloir dispenser dans la population française une pratique physique qui ne correspond pas réellement à celle que Coubertin. veut mener. Et lui, il est plus sensible aux pratiques anglo-saxonnes qu'on retrouve notamment dans les public schools anglais, Eton, Cambridge, Oxford. Cette sensibilité aux pratiques anglo-saxonnes, il va les apporter, notamment en France, à travers une structure qui est l'ancêtre du comité olympique français qui s'appelle l'USFSA, l'Union sportive française des sports athlétiques. Et il va profiter de ce piédestal de l'USFSA, l'ancêtre du comité olympique français, pour simplement proposer, dans un premier temps, en 1892, le rétablissement de l'olympisme, des Jeux olympiques, mais ça ne va pas marcher. Mais en 1894, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris, il va proposer aux 2000 congressistes, aux 73 délégations françaises, de rénover les Jeux olympiques et de créer une nouvelle institution qui s'appelle le C. tout le monde l'applaudit, tout le monde est ému. Donc en fait, ça y est, la ville de Paris devient l'épicentre, en quelque sorte, de cet Olympisme. Et là, pendant plusieurs années, le gouvernement du CIO, si on le nomme ainsi, s'organise à travers des sessions, à travers des congrès, à travers des comités exécutifs. Une grande partie se dérouleront à Paris. Et là, nous allons avoir simplement une ville qui va organiser. notamment des premiers Jeux olympiques en 1900, durant l'exposition universelle, en 1924, et comme ça a été dit précédemment, avec notamment un héritage matériel, notamment à travers le fronton qui existe toujours, et en 2024, qu'on nomme généralement la 33e Olympiane.

  • Speaker #0

    Si on va un peu plus sur la question, Ève, de l'héritage matériel de ces fameuses précédentes éditions à Paris, donc 1924, qu'est-ce qu'il nous reste aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, vous avez la piscine Georges Valraie dont on a déjà parlé, l'ancienne piscine des Tourelles, qui est rénovée actuellement par la ville de Paris pour accueillir l'entraînement des épreuves de natation pour les Jeux Olympiques et Paralympiques. qui avait été un site de compétition en 1924, et là qui sera réutilisé, elle a subi depuis quelques rénovations, qui sera réutilisé pour l'entraînement pour cette Olympiade-là. C'est un bel exemple de pérennité de ces équipements qu'on construit pour les Jeux, surtout qu'elle est utilisée au quotidien par les Parisiens et les Parisiennes qui s'y rendent, vu qu'elle est ouverte à tous en temps normal. Et puis, vous avez aussi dans Paris la Cipale, qui a été rénovée dans le bois de Vincennes. En dehors du périphérique, un peu plus loin, le stade de Colombes qui va être encore une fois utilisé pour l'Olympiade de 2024 et qui avait déjà été un site olympique aux précédentes Olympiades également.

  • Speaker #0

    Oui, donc nous avons la notion d'héritage matériel avec les équipements qui ont été mis en place pendant ces éditions, mais nous avons aussi, Éric, la notion d'héritage immatériel. C'est une notion relativement récente. Alors, si elle est affiliée aux Jeux Olympiques, c'est une trace historique tout aussi importante. Que nous restera-t-il de cette édition des Jeux Olympiques à Paris sur le plan intangible ? C'est une projection.

  • Speaker #1

    C'est une projection, on se projette. Aujourd'hui, depuis 2002, le CIO... Ce projet dans ce qu'on appelle l'héritage immatériel intangible, ça sera la première fois. L'objectif de cet héritage intangible, c'est de toucher la génération 2024. On va avoir différents outils qui vont être utilisés. Par exemple, le label génération 2024, promouvoir à travers la semaine olympique et paralympique. Des événements sportifs, tout simplement pour combattre la sédentarité, l'obésité. On va avoir également d'autres formules, bouger, faire du sport, savoir nager. On va avoir un maximum d'outils qui vont être utilisés. Donc en fait, on va avoir tout simplement une volonté d'avoir des jeux pour laisser une trace dans l'héritage, mais un héritage intangible. qui permet tout simplement de poursuivre en quelque sorte, notamment ces manifestations, parce que je vous rappelle, ça ne dure que 15 jours, mais ce qui est très important, c'est réellement ce que ça induit dans la société. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la part la plus importante, aujourd'hui, être bien dans cette logique de l'ère écologique, c'est bien de travailler sur l'héritage intangible, parce qu'on n'est plus dans une logique aujourd'hui de construire, parce qu'on le sait très bien, comme l'a dit Ève, eh bien tout ça engendre du bilan carbone assez élevé.

  • Speaker #0

    Et pour la première fois, concernant les Jeux Olympiques 2024, il y aura une égalité hommes-femmes ?

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Ce qui est un petit peu, comment dire, qu'il faut ajouter, c'est que ça ne touche pas uniquement les athlètes, mais également les juges et les arbitres, où cette égalité, elle est parfaite. Et ça, c'est quelque chose qui est très important à noter, parce qu'on travaille sur l'inclusion. L'inclusion aussi de l'image de la femme, notamment dans nos sociétés. Et à mon sens, les Jeux contribuent pleinement, notamment avec quelque chose qui est là, qui est cette... parité totale.

  • Speaker #0

    Alors, dans la lignée de cet héritage intangible, Eve, sur un plan aussi symbolique, l'emplacement donnant accès à l'aréna est au nom d'une figure importante et inconnue jusqu'à maintenant dans l'histoire des Jeux Olympiques pour les femmes. Qui est cette héroïne ?

  • Speaker #2

    Alice Mia qui a organisé les premiers Jeux Olympiques féminins, les premiers Jeux mondiaux féminins. Ce n'était pas encore Olympique à l'époque. En 1922, qui donnera son nom à ce parvis d'accès, sachant que dans l'aréna, on a aussi construit deux gymnases qui sont dédiées aux Parisiens et aux Parisiennes, aux clubs, aux scolaires, et qui porteront également le nom de deux sportives qui sont Alice Kochman et Emile Allemand. Donc voilà, c'est aussi rendre hommage à toutes ces femmes sportives. par ces équipements qu'on a créés et ces nouveaux espaces publics qui, comme l'a dit Eric, permettront aussi la pratique sportive.

  • Speaker #0

    Alors j'imagine, Ève, que piloter un chantier d'envergure comme celui de l'aréna est une expérience inédite dans une vie. Quel est ton souvenir le plus surprenant ?

  • Speaker #2

    Alors mon souvenir le plus surprenant, ce serait l'arrivée des charpentes des gymnases. Dans les gymnases de l'aréna, on a des grandes poutres en bois de 24 mètres de long, 1m70 d'envergure, qui sont très impressionnantes, qui sont arrivées en un seul tenant par convoi exceptionnel. Et pour les faire rentrer dans le chantier, il a fallu démonter tout le mobilier urbain pour permettre aux camions de tourner et rentrer dans le chantier. Ça a été un moment incroyable, voir ces poutres arriver. Ces gros camions, les levées, c'était un moment assez fabuleux à voir sur le chantier.

  • Speaker #0

    On a hâte de s'y rendre, à t'écouter. Éric, côté histoire des Jeux Olympiques, est-ce que tu as quelque fait marquant à nous partager ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Vous savez que c'est Pierre de Coubertin qui crée les anneaux olympiques. Après 1912, c'est la première fois qu'on a les cinq continents. Et le 15 juillet 1913, il va prendre des carandaches. Il va prendre un petit compas et il va faire cinq anneaux qui vont symboliser les cinq continents, les couleurs. à permettre à toutes les nations présentes de faire leur propre drapeau avec les couleurs que Coubertin propose. En 15 juillet 1913, Coubertin va créer ces anneaux. Et quelques temps plus tard, Coubertin va même imaginer un drapeau, un drapeau olympique avec ces anneaux. Et ce drapeau, tenez-vous bien, il va être simplement fabriqué au bon marché à Paris. Et aujourd'hui, il trône au musée olympique de Lausanne.

  • Speaker #2

    Et Eve,

  • Speaker #0

    sur ce magnifique chantier qui va être inauguré le 11 février, à quel moment as-tu ressenti de la joie et ce sentiment presque peut-être euphorique que le projet prend forme ? Ça y est, c'est maintenant, c'est réel ?

  • Speaker #2

    C'est le moment où le parquet et les paniers de basket ont été mis en place pour les tests, pour vérifier leur conformité. Du coup, d'un coup, la salle qui était jusqu'à présent un chantier est devenue une salle de basket, avec tous ces éclairages, ces LED, son parquet, ses paniers. C'était vraiment... Le bâtiment qui prenait vie devant mes yeux, c'était un moment vraiment très émouvant, parce que c'était la concrétisation de deux ans de chantier, de cinq ans de projet, et on y était. Ça nous a tous beaucoup émues, on a pu mettre quelques paniers, c'était un moment assez magique.

  • Speaker #0

    On a hâte. C'est la première fois que toi tu vivais ce genre d'expérience dans ta vie ?

  • Speaker #2

    C'est la première fois, bien sûr, que j'ai la gestion et la conduite d'opération d'un chantier aussi important, de tel volume. Effectivement, ce n'est pas tous les jours qu'on voit des chantiers pareils. C'est vraiment un monument incroyable, une architecture incroyable. C'est trois grands vides, une grande salle avec une portée de 80 mètres, deux gymnases l'un sur l'autre. C'est une prouesse architecturale et c'était chaque jour un bonheur de voir ce bâtiment se construire et de voir sa réalisation. C'est vraiment des moments incroyables que j'ai pu vivre sur ce chantier.

  • Speaker #0

    Je suis Caroline Loisel et vous venez d'écouter Enjeux, un podcast de la Ville de Paris produit par Louis Creative. Merci à Eve Brunel et Eric Monin pour leur participation. Antoine Vial braun et Lucille Rousseau-Garcia ont supervisé la production pour Louis Créatif en collaboration avec Sandra Berkoukeche pour la Ville de Paris. Martin Venturini a réalisé et mixé cet épisode et composé sa musique. Enjeu est à retrouver là où vous aimez écouter vos podcasts, Apple Podcasts, Deezer ou Spotify. Vous pouvez nous laisser des étoiles, des commentaires et surtout en parler autour de vous. Vous pouvez également réagir et continuer de nous suivre sur le compte Instagram Paris_maville. Et pour plus d'informations sur les Jeux Olympiques et Paralympiques, rendez-vous sur paris.fr. Dans le prochain épisode, nous aurons l'occasion de parler des festivités et des animations un peu partout dans Paris. À bientôt !

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Description

Quel est l’intérêt des Jeux Olympiques et Paralympiques ainsi que tous ces chantiers ? Est-ce vraiment utile ? En quoi les Jeux contribuent-ils à la parité femmes / hommes ? Et comment le nouvel élan écologique, au centre des préoccupations des JOP, se manifeste-t-il dans les travaux de rénovation de la Ville de Paris ? 


Dans ce premier épisode d’Enjeux, Caroline Loisel reçoit Ève Brunelle, cheffe de projet équipement à la délégation générale aux JOP, et Eric Monnin, historien et sociologue du sport français. Ensemble, ils interrogent l’héritage de l’édition de 1924 sur le plan matériel et immatériel, et abordent l’effet catalyseur des Jeux 2024 sur les travaux de reconstruction tout en retraçant la grande Histoire des Olympiades.


Enjeux est un podcast de la Ville de Paris, produit par Louie Creative, l’agence de création de contenu de Louie Media. Caroline Loisel a préparé les épisodes, Martin Venturini a assuré la composition musicale, la réalisation et le mixage.

Cliquez ici pour lire la retranscription de l'épisode


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le 14 juillet 2024 marquera le coup d'envoi des Jeux Olympiques et Paralympiques. Après un long périple à travers la France, la flamme olympique arrivera enfin à Paris. J'ai grandi dans le douzième arrondissement de cette capitale. J'aime ces fêtes de la musique, ces nuits blanches. Je connais ma ville, ses terrasses, ses passages couverts, ses monuments et ses façades. Habiter dans la ville qui accueille les Olympiades et ses près de 15 000 athlètes est un événement qu'on ne vit qu'une seule fois dans sa vie. Pour autant, je ne sais pas pour vous, en tant que Parisienne, je me pose beaucoup de questions. Je suis Caroline Loisel et dans ce podcast, je pars à la rencontre de celles et ceux qui sont au cœur de l'organisation des Jeux Olympiques. Soyez les bienvenus dans Enjeux. Un podcast de la Ville de Paris qui vous emmène dans les coulisses des ultimes préparatives de cet événement unique. Dans ce premier épisode, je m'interroge sur l'intérêt des Jeux Olympiques et tous ses chantiers. Est-ce vraiment utile ? Creusons un peu le sujet. Qu'est-ce qu'on garde des anciennes éditions ? Et de 2024, que restera-t-il ? C'est ce que je vais aborder avec Éric Monin et Ève Brunel. Eve, tu es chef de projet équipement à la délégation générale aux Jeux Olympiques et Paralympiques. Tu pilotes l'unique chantier de construction lié aux Jeux Olympiques à Paris, l'aréna à Porte de la Chapelle. Bonjour Eve, merci d'être avec nous aujourd'hui. Bonjour. Éric, tu es historien et sociologue du sport français. Tu es plus particulièrement spécialiste du mouvement olympique international. Tu partageras les grandes traces historiques des Jeux olympiques à Paris. Bonjour Éric, merci d'être à nos côtés.

  • Speaker #1

    Bonjour, ravi d'être aujourd'hui dans ce nouveau podcast de la Ville de Paris.

  • Speaker #0

    Alors Éric, peux-tu nous récapituler l'histoire des Jeux olympiques en quelques mots s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    En quelques mots, c'est difficile. C'est difficile parce que les Jeux olympiques... C'est une histoire millénaire. Ils vont commencer en moins 776 durant l'Antiquité grecque et ils vont durer 1000 ans. Après moult essais de plusieurs personnes, une personne illustre va naître à Paris, qui s'appelle Pierre de Coubertin. Il va tout simplement réussir à rénover ses Jeux olympiques. Et notamment, il va institutionnaliser ses Jeux. C'est une ère qui va durer de 1896 à 1936. De 1936 à 1984, nous aurons... Une ère politique où nous verrons l'utilisation des jeux à travers l'outil de la propagande, l'outil des boycotts qui vont être utilisés. De 1984 à 1992, nous tombons dans une troisième ère. L'ère économique, où l'argent devient en quelque sorte le moteur de ces organisations, de ces Olympiades. À partir de 1992, il y a quelque chose qui résonne aujourd'hui terriblement dans nos têtes, c'est l'écologie, avec notamment les accords de Kyoto de 1993. Donc l'écologie devient, je dirais, le centre des préoccupations actuellement dans le monde de l'Olympisme.

  • Speaker #0

    Alors effectivement, c'est un tournant. Eve, comment cet élan écologique se traduit dans les travaux de rénovation et de construction à Paris ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, à Paris, intra-muros, on va construire un équipement important qui est l'aréna à la Porte de la Chapelle. Et on va rénover aussi cinq équipements sportifs majeurs. Le stade Pierre de Coubertin dans le 16e arrondissement, le centre sportif Rousier dans le 17e arrondissement, le centre sportif des Poissonniers. Dans le 18e arrondissement, le centre sportif Bertrand Devin et sa piscine, également dans le 18e arrondissement, et la piscine Georges Valray, qui est dans le 20e arrondissement, l'ancienne piscine d'Étoile. Quand on procède à ces rénovations, on le fait bien sûr dans un souci d'utiliser des matériaux qui sont bien sûr le plus décarbonés possible. À la porte de la chapelle, c'est le recours aux matériaux comme le béton bas carbone, le bois, les matériaux biosourcés, également des matériaux géosourcés. On le fait avec un souci, bien sûr, pour les rénovations de procédés à des... À des isolations des bâtiments pour améliorer le confort thermique, par exemple à Chapelle, qui est une construction neuve, il y a eu une très grosse réflexion sur l'utilisation de l'énergie renouvelable. C'est un bâtiment qui fonctionne en partie sur la géothermie pour sa climatisation, qui a des panneaux solaires. On a bien sûr pris soin d'y faire une grande végétalisation. Ça sera la deuxième toiture la plus végétalisée de Paris, la première étant celle de Paris Expo. Donc c'est vraiment dans ce soin-là, dans ce souci-là, que se sont faites aujourd'hui ces rénovations et ces constructions. Avec un effet catalyseur des Jeux qui est bien sûr essentiel parce que tous ces travaux qu'on a fait là en cinq ans auraient mis des dizaines d'années à être réalisés si on n'avait pas eu les Jeux Olympiques.

  • Speaker #0

    Si on revient sur le chantier de construction, donc l'unique à Paris Intramuros, qui est l'aréna à Porte de la Chapelle, côté revalorisation et économie circulaire, donne-nous des exemples concrets, Ève.

  • Speaker #2

    Alors, côté revalorisation, c'est un chantier où on a eu soin, quand on a fait la construction, même en période chantier, indépendamment du choix des matériaux, etc., c'est de faire un chantier propre. Sur ce chantier, 95% des déchets de chantier sont revalorisés. Donc, ça s'est traduit par la mise en place d'une déchetterie de chantier, avec un système de tri extrêmement poussé et des compagnons sur le chantier dédiés à cette tâche, pour pouvoir revaloriser, recycler tous les déchets qui étaient issus du chantier. De manière un peu anecdotique, mais pour vous montrer jusqu'où on a poussé la démarche, comme sur ce chantier, on a beaucoup de visiteurs à qui on offre un petit cadeau quand ils passent nous rendre visite. On a fabriqué des petits porte-clés avec les élingues de chantier. Qu'est-ce que c'est les élingues ? C'est les sangles avec lesquelles vous accrochez des charges au gru pour lever des charges. Et puis au bout d'un certain temps, ces sangles doivent être changées pour pas qu'il y ait de rupture quand on porte une charge. On les a récupérées, on en a fabriqué des petits porte-clés qu'on offrait à nos visiteurs. C'est pour vous dire qu'on a poussé toutes les filières de chaque déchet pour... pour pouvoir au maximum revaloriser.

  • Speaker #0

    Oui, tu me disais, il y avait jusqu'à 15 postes différents de tri sur le chantier.

  • Speaker #2

    Voilà, exactement, avec des bennes et des conteneurs dédiés pour pouvoir vraiment envoyer chaque déchet au bon endroit pour une seconde vie.

  • Speaker #0

    Alors, je crois que l'inauguration, elle est prévue pour bientôt. Tu vas nous rappeler la date. Moi, ma question, c'est aussi, est-ce qu'on sera bien assis ?

  • Speaker #2

    Alors, l'inauguration, elle est prévue le 11 février avec un match du Paris Basketball qui sera le club résident dans l'aréna. qui va rencontrer l'équipe de Saint-Quentin. Donc effectivement, vous pouvez venir voir ce match. Vous serez extrêmement bien assis dans les chaises qui ont été construites sur la base de plastique recyclé. Elles sont 100% en plastique recyclé. Donc c'est encore une action forte de revalorisation du chantier avec un réemploi de ces plastiques usagés. En plus, c'est fait par une entreprise de l'ESS qui est basée juste à côté, donc en cycle court. Donc c'est vraiment de très beaux sièges sur lesquels vous serez très confortablement assis.

  • Speaker #0

    Et donc l'aréna est vraiment dans la continuité de l'aménagement, du réaménagement de la porte de la chapelle, n'est-ce pas ? Éric, on parle de continuité pour ce chantier de construction à Paris Intramuros. C'est aussi un peu dans une forme de continuité que Paris est la ville jeunesse de l'Olympisme, n'est-ce pas ?

  • Speaker #1

    Absolument. Pour faire réellement la continuité avec Ève, ce qui est très intéressant, c'est que la piscine dont tu as parlé, notamment la piscine Georges Valray, est un véritable héritage. Pour la ville de Paris, notamment concernant cette piscine des Tournelles, qui a été créée en 1924, où tout simplement, on a le fameux Jenny Weissmuller, qui va gagner des belles médailles olympiques. Alors oui, effectivement, c'est là que naît l'olympisme, notamment grâce à son rénovateur, Pierre de Coubertin. Pour le situer, 1863, il meurt à Genève en 1937. C'est quelqu'un qui va vivre 74 ans. et il va imaginer d'autres types de pratiques sportives. Je vous rappelle que l'environnement dans lequel nous étions à cette époque-là, en 1870, la France a été battue par les Prussiens. Et donc, il va y avoir cette logique de revanche. Les militaires vont tout simplement vouloir dispenser dans la population française une pratique physique qui ne correspond pas réellement à celle que Coubertin. veut mener. Et lui, il est plus sensible aux pratiques anglo-saxonnes qu'on retrouve notamment dans les public schools anglais, Eton, Cambridge, Oxford. Cette sensibilité aux pratiques anglo-saxonnes, il va les apporter, notamment en France, à travers une structure qui est l'ancêtre du comité olympique français qui s'appelle l'USFSA, l'Union sportive française des sports athlétiques. Et il va profiter de ce piédestal de l'USFSA, l'ancêtre du comité olympique français, pour simplement proposer, dans un premier temps, en 1892, le rétablissement de l'olympisme, des Jeux olympiques, mais ça ne va pas marcher. Mais en 1894, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris, il va proposer aux 2000 congressistes, aux 73 délégations françaises, de rénover les Jeux olympiques et de créer une nouvelle institution qui s'appelle le C. tout le monde l'applaudit, tout le monde est ému. Donc en fait, ça y est, la ville de Paris devient l'épicentre, en quelque sorte, de cet Olympisme. Et là, pendant plusieurs années, le gouvernement du CIO, si on le nomme ainsi, s'organise à travers des sessions, à travers des congrès, à travers des comités exécutifs. Une grande partie se dérouleront à Paris. Et là, nous allons avoir simplement une ville qui va organiser. notamment des premiers Jeux olympiques en 1900, durant l'exposition universelle, en 1924, et comme ça a été dit précédemment, avec notamment un héritage matériel, notamment à travers le fronton qui existe toujours, et en 2024, qu'on nomme généralement la 33e Olympiane.

  • Speaker #0

    Si on va un peu plus sur la question, Ève, de l'héritage matériel de ces fameuses précédentes éditions à Paris, donc 1924, qu'est-ce qu'il nous reste aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, vous avez la piscine Georges Valraie dont on a déjà parlé, l'ancienne piscine des Tourelles, qui est rénovée actuellement par la ville de Paris pour accueillir l'entraînement des épreuves de natation pour les Jeux Olympiques et Paralympiques. qui avait été un site de compétition en 1924, et là qui sera réutilisé, elle a subi depuis quelques rénovations, qui sera réutilisé pour l'entraînement pour cette Olympiade-là. C'est un bel exemple de pérennité de ces équipements qu'on construit pour les Jeux, surtout qu'elle est utilisée au quotidien par les Parisiens et les Parisiennes qui s'y rendent, vu qu'elle est ouverte à tous en temps normal. Et puis, vous avez aussi dans Paris la Cipale, qui a été rénovée dans le bois de Vincennes. En dehors du périphérique, un peu plus loin, le stade de Colombes qui va être encore une fois utilisé pour l'Olympiade de 2024 et qui avait déjà été un site olympique aux précédentes Olympiades également.

  • Speaker #0

    Oui, donc nous avons la notion d'héritage matériel avec les équipements qui ont été mis en place pendant ces éditions, mais nous avons aussi, Éric, la notion d'héritage immatériel. C'est une notion relativement récente. Alors, si elle est affiliée aux Jeux Olympiques, c'est une trace historique tout aussi importante. Que nous restera-t-il de cette édition des Jeux Olympiques à Paris sur le plan intangible ? C'est une projection.

  • Speaker #1

    C'est une projection, on se projette. Aujourd'hui, depuis 2002, le CIO... Ce projet dans ce qu'on appelle l'héritage immatériel intangible, ça sera la première fois. L'objectif de cet héritage intangible, c'est de toucher la génération 2024. On va avoir différents outils qui vont être utilisés. Par exemple, le label génération 2024, promouvoir à travers la semaine olympique et paralympique. Des événements sportifs, tout simplement pour combattre la sédentarité, l'obésité. On va avoir également d'autres formules, bouger, faire du sport, savoir nager. On va avoir un maximum d'outils qui vont être utilisés. Donc en fait, on va avoir tout simplement une volonté d'avoir des jeux pour laisser une trace dans l'héritage, mais un héritage intangible. qui permet tout simplement de poursuivre en quelque sorte, notamment ces manifestations, parce que je vous rappelle, ça ne dure que 15 jours, mais ce qui est très important, c'est réellement ce que ça induit dans la société. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la part la plus importante, aujourd'hui, être bien dans cette logique de l'ère écologique, c'est bien de travailler sur l'héritage intangible, parce qu'on n'est plus dans une logique aujourd'hui de construire, parce qu'on le sait très bien, comme l'a dit Ève, eh bien tout ça engendre du bilan carbone assez élevé.

  • Speaker #0

    Et pour la première fois, concernant les Jeux Olympiques 2024, il y aura une égalité hommes-femmes ?

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Ce qui est un petit peu, comment dire, qu'il faut ajouter, c'est que ça ne touche pas uniquement les athlètes, mais également les juges et les arbitres, où cette égalité, elle est parfaite. Et ça, c'est quelque chose qui est très important à noter, parce qu'on travaille sur l'inclusion. L'inclusion aussi de l'image de la femme, notamment dans nos sociétés. Et à mon sens, les Jeux contribuent pleinement, notamment avec quelque chose qui est là, qui est cette... parité totale.

  • Speaker #0

    Alors, dans la lignée de cet héritage intangible, Eve, sur un plan aussi symbolique, l'emplacement donnant accès à l'aréna est au nom d'une figure importante et inconnue jusqu'à maintenant dans l'histoire des Jeux Olympiques pour les femmes. Qui est cette héroïne ?

  • Speaker #2

    Alice Mia qui a organisé les premiers Jeux Olympiques féminins, les premiers Jeux mondiaux féminins. Ce n'était pas encore Olympique à l'époque. En 1922, qui donnera son nom à ce parvis d'accès, sachant que dans l'aréna, on a aussi construit deux gymnases qui sont dédiées aux Parisiens et aux Parisiennes, aux clubs, aux scolaires, et qui porteront également le nom de deux sportives qui sont Alice Kochman et Emile Allemand. Donc voilà, c'est aussi rendre hommage à toutes ces femmes sportives. par ces équipements qu'on a créés et ces nouveaux espaces publics qui, comme l'a dit Eric, permettront aussi la pratique sportive.

  • Speaker #0

    Alors j'imagine, Ève, que piloter un chantier d'envergure comme celui de l'aréna est une expérience inédite dans une vie. Quel est ton souvenir le plus surprenant ?

  • Speaker #2

    Alors mon souvenir le plus surprenant, ce serait l'arrivée des charpentes des gymnases. Dans les gymnases de l'aréna, on a des grandes poutres en bois de 24 mètres de long, 1m70 d'envergure, qui sont très impressionnantes, qui sont arrivées en un seul tenant par convoi exceptionnel. Et pour les faire rentrer dans le chantier, il a fallu démonter tout le mobilier urbain pour permettre aux camions de tourner et rentrer dans le chantier. Ça a été un moment incroyable, voir ces poutres arriver. Ces gros camions, les levées, c'était un moment assez fabuleux à voir sur le chantier.

  • Speaker #0

    On a hâte de s'y rendre, à t'écouter. Éric, côté histoire des Jeux Olympiques, est-ce que tu as quelque fait marquant à nous partager ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Vous savez que c'est Pierre de Coubertin qui crée les anneaux olympiques. Après 1912, c'est la première fois qu'on a les cinq continents. Et le 15 juillet 1913, il va prendre des carandaches. Il va prendre un petit compas et il va faire cinq anneaux qui vont symboliser les cinq continents, les couleurs. à permettre à toutes les nations présentes de faire leur propre drapeau avec les couleurs que Coubertin propose. En 15 juillet 1913, Coubertin va créer ces anneaux. Et quelques temps plus tard, Coubertin va même imaginer un drapeau, un drapeau olympique avec ces anneaux. Et ce drapeau, tenez-vous bien, il va être simplement fabriqué au bon marché à Paris. Et aujourd'hui, il trône au musée olympique de Lausanne.

  • Speaker #2

    Et Eve,

  • Speaker #0

    sur ce magnifique chantier qui va être inauguré le 11 février, à quel moment as-tu ressenti de la joie et ce sentiment presque peut-être euphorique que le projet prend forme ? Ça y est, c'est maintenant, c'est réel ?

  • Speaker #2

    C'est le moment où le parquet et les paniers de basket ont été mis en place pour les tests, pour vérifier leur conformité. Du coup, d'un coup, la salle qui était jusqu'à présent un chantier est devenue une salle de basket, avec tous ces éclairages, ces LED, son parquet, ses paniers. C'était vraiment... Le bâtiment qui prenait vie devant mes yeux, c'était un moment vraiment très émouvant, parce que c'était la concrétisation de deux ans de chantier, de cinq ans de projet, et on y était. Ça nous a tous beaucoup émues, on a pu mettre quelques paniers, c'était un moment assez magique.

  • Speaker #0

    On a hâte. C'est la première fois que toi tu vivais ce genre d'expérience dans ta vie ?

  • Speaker #2

    C'est la première fois, bien sûr, que j'ai la gestion et la conduite d'opération d'un chantier aussi important, de tel volume. Effectivement, ce n'est pas tous les jours qu'on voit des chantiers pareils. C'est vraiment un monument incroyable, une architecture incroyable. C'est trois grands vides, une grande salle avec une portée de 80 mètres, deux gymnases l'un sur l'autre. C'est une prouesse architecturale et c'était chaque jour un bonheur de voir ce bâtiment se construire et de voir sa réalisation. C'est vraiment des moments incroyables que j'ai pu vivre sur ce chantier.

  • Speaker #0

    Je suis Caroline Loisel et vous venez d'écouter Enjeux, un podcast de la Ville de Paris produit par Louis Creative. Merci à Eve Brunel et Eric Monin pour leur participation. Antoine Vial braun et Lucille Rousseau-Garcia ont supervisé la production pour Louis Créatif en collaboration avec Sandra Berkoukeche pour la Ville de Paris. Martin Venturini a réalisé et mixé cet épisode et composé sa musique. Enjeu est à retrouver là où vous aimez écouter vos podcasts, Apple Podcasts, Deezer ou Spotify. Vous pouvez nous laisser des étoiles, des commentaires et surtout en parler autour de vous. Vous pouvez également réagir et continuer de nous suivre sur le compte Instagram Paris_maville. Et pour plus d'informations sur les Jeux Olympiques et Paralympiques, rendez-vous sur paris.fr. Dans le prochain épisode, nous aurons l'occasion de parler des festivités et des animations un peu partout dans Paris. À bientôt !

Description

Quel est l’intérêt des Jeux Olympiques et Paralympiques ainsi que tous ces chantiers ? Est-ce vraiment utile ? En quoi les Jeux contribuent-ils à la parité femmes / hommes ? Et comment le nouvel élan écologique, au centre des préoccupations des JOP, se manifeste-t-il dans les travaux de rénovation de la Ville de Paris ? 


Dans ce premier épisode d’Enjeux, Caroline Loisel reçoit Ève Brunelle, cheffe de projet équipement à la délégation générale aux JOP, et Eric Monnin, historien et sociologue du sport français. Ensemble, ils interrogent l’héritage de l’édition de 1924 sur le plan matériel et immatériel, et abordent l’effet catalyseur des Jeux 2024 sur les travaux de reconstruction tout en retraçant la grande Histoire des Olympiades.


Enjeux est un podcast de la Ville de Paris, produit par Louie Creative, l’agence de création de contenu de Louie Media. Caroline Loisel a préparé les épisodes, Martin Venturini a assuré la composition musicale, la réalisation et le mixage.

Cliquez ici pour lire la retranscription de l'épisode


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le 14 juillet 2024 marquera le coup d'envoi des Jeux Olympiques et Paralympiques. Après un long périple à travers la France, la flamme olympique arrivera enfin à Paris. J'ai grandi dans le douzième arrondissement de cette capitale. J'aime ces fêtes de la musique, ces nuits blanches. Je connais ma ville, ses terrasses, ses passages couverts, ses monuments et ses façades. Habiter dans la ville qui accueille les Olympiades et ses près de 15 000 athlètes est un événement qu'on ne vit qu'une seule fois dans sa vie. Pour autant, je ne sais pas pour vous, en tant que Parisienne, je me pose beaucoup de questions. Je suis Caroline Loisel et dans ce podcast, je pars à la rencontre de celles et ceux qui sont au cœur de l'organisation des Jeux Olympiques. Soyez les bienvenus dans Enjeux. Un podcast de la Ville de Paris qui vous emmène dans les coulisses des ultimes préparatives de cet événement unique. Dans ce premier épisode, je m'interroge sur l'intérêt des Jeux Olympiques et tous ses chantiers. Est-ce vraiment utile ? Creusons un peu le sujet. Qu'est-ce qu'on garde des anciennes éditions ? Et de 2024, que restera-t-il ? C'est ce que je vais aborder avec Éric Monin et Ève Brunel. Eve, tu es chef de projet équipement à la délégation générale aux Jeux Olympiques et Paralympiques. Tu pilotes l'unique chantier de construction lié aux Jeux Olympiques à Paris, l'aréna à Porte de la Chapelle. Bonjour Eve, merci d'être avec nous aujourd'hui. Bonjour. Éric, tu es historien et sociologue du sport français. Tu es plus particulièrement spécialiste du mouvement olympique international. Tu partageras les grandes traces historiques des Jeux olympiques à Paris. Bonjour Éric, merci d'être à nos côtés.

  • Speaker #1

    Bonjour, ravi d'être aujourd'hui dans ce nouveau podcast de la Ville de Paris.

  • Speaker #0

    Alors Éric, peux-tu nous récapituler l'histoire des Jeux olympiques en quelques mots s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    En quelques mots, c'est difficile. C'est difficile parce que les Jeux olympiques... C'est une histoire millénaire. Ils vont commencer en moins 776 durant l'Antiquité grecque et ils vont durer 1000 ans. Après moult essais de plusieurs personnes, une personne illustre va naître à Paris, qui s'appelle Pierre de Coubertin. Il va tout simplement réussir à rénover ses Jeux olympiques. Et notamment, il va institutionnaliser ses Jeux. C'est une ère qui va durer de 1896 à 1936. De 1936 à 1984, nous aurons... Une ère politique où nous verrons l'utilisation des jeux à travers l'outil de la propagande, l'outil des boycotts qui vont être utilisés. De 1984 à 1992, nous tombons dans une troisième ère. L'ère économique, où l'argent devient en quelque sorte le moteur de ces organisations, de ces Olympiades. À partir de 1992, il y a quelque chose qui résonne aujourd'hui terriblement dans nos têtes, c'est l'écologie, avec notamment les accords de Kyoto de 1993. Donc l'écologie devient, je dirais, le centre des préoccupations actuellement dans le monde de l'Olympisme.

  • Speaker #0

    Alors effectivement, c'est un tournant. Eve, comment cet élan écologique se traduit dans les travaux de rénovation et de construction à Paris ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, à Paris, intra-muros, on va construire un équipement important qui est l'aréna à la Porte de la Chapelle. Et on va rénover aussi cinq équipements sportifs majeurs. Le stade Pierre de Coubertin dans le 16e arrondissement, le centre sportif Rousier dans le 17e arrondissement, le centre sportif des Poissonniers. Dans le 18e arrondissement, le centre sportif Bertrand Devin et sa piscine, également dans le 18e arrondissement, et la piscine Georges Valray, qui est dans le 20e arrondissement, l'ancienne piscine d'Étoile. Quand on procède à ces rénovations, on le fait bien sûr dans un souci d'utiliser des matériaux qui sont bien sûr le plus décarbonés possible. À la porte de la chapelle, c'est le recours aux matériaux comme le béton bas carbone, le bois, les matériaux biosourcés, également des matériaux géosourcés. On le fait avec un souci, bien sûr, pour les rénovations de procédés à des... À des isolations des bâtiments pour améliorer le confort thermique, par exemple à Chapelle, qui est une construction neuve, il y a eu une très grosse réflexion sur l'utilisation de l'énergie renouvelable. C'est un bâtiment qui fonctionne en partie sur la géothermie pour sa climatisation, qui a des panneaux solaires. On a bien sûr pris soin d'y faire une grande végétalisation. Ça sera la deuxième toiture la plus végétalisée de Paris, la première étant celle de Paris Expo. Donc c'est vraiment dans ce soin-là, dans ce souci-là, que se sont faites aujourd'hui ces rénovations et ces constructions. Avec un effet catalyseur des Jeux qui est bien sûr essentiel parce que tous ces travaux qu'on a fait là en cinq ans auraient mis des dizaines d'années à être réalisés si on n'avait pas eu les Jeux Olympiques.

  • Speaker #0

    Si on revient sur le chantier de construction, donc l'unique à Paris Intramuros, qui est l'aréna à Porte de la Chapelle, côté revalorisation et économie circulaire, donne-nous des exemples concrets, Ève.

  • Speaker #2

    Alors, côté revalorisation, c'est un chantier où on a eu soin, quand on a fait la construction, même en période chantier, indépendamment du choix des matériaux, etc., c'est de faire un chantier propre. Sur ce chantier, 95% des déchets de chantier sont revalorisés. Donc, ça s'est traduit par la mise en place d'une déchetterie de chantier, avec un système de tri extrêmement poussé et des compagnons sur le chantier dédiés à cette tâche, pour pouvoir revaloriser, recycler tous les déchets qui étaient issus du chantier. De manière un peu anecdotique, mais pour vous montrer jusqu'où on a poussé la démarche, comme sur ce chantier, on a beaucoup de visiteurs à qui on offre un petit cadeau quand ils passent nous rendre visite. On a fabriqué des petits porte-clés avec les élingues de chantier. Qu'est-ce que c'est les élingues ? C'est les sangles avec lesquelles vous accrochez des charges au gru pour lever des charges. Et puis au bout d'un certain temps, ces sangles doivent être changées pour pas qu'il y ait de rupture quand on porte une charge. On les a récupérées, on en a fabriqué des petits porte-clés qu'on offrait à nos visiteurs. C'est pour vous dire qu'on a poussé toutes les filières de chaque déchet pour... pour pouvoir au maximum revaloriser.

  • Speaker #0

    Oui, tu me disais, il y avait jusqu'à 15 postes différents de tri sur le chantier.

  • Speaker #2

    Voilà, exactement, avec des bennes et des conteneurs dédiés pour pouvoir vraiment envoyer chaque déchet au bon endroit pour une seconde vie.

  • Speaker #0

    Alors, je crois que l'inauguration, elle est prévue pour bientôt. Tu vas nous rappeler la date. Moi, ma question, c'est aussi, est-ce qu'on sera bien assis ?

  • Speaker #2

    Alors, l'inauguration, elle est prévue le 11 février avec un match du Paris Basketball qui sera le club résident dans l'aréna. qui va rencontrer l'équipe de Saint-Quentin. Donc effectivement, vous pouvez venir voir ce match. Vous serez extrêmement bien assis dans les chaises qui ont été construites sur la base de plastique recyclé. Elles sont 100% en plastique recyclé. Donc c'est encore une action forte de revalorisation du chantier avec un réemploi de ces plastiques usagés. En plus, c'est fait par une entreprise de l'ESS qui est basée juste à côté, donc en cycle court. Donc c'est vraiment de très beaux sièges sur lesquels vous serez très confortablement assis.

  • Speaker #0

    Et donc l'aréna est vraiment dans la continuité de l'aménagement, du réaménagement de la porte de la chapelle, n'est-ce pas ? Éric, on parle de continuité pour ce chantier de construction à Paris Intramuros. C'est aussi un peu dans une forme de continuité que Paris est la ville jeunesse de l'Olympisme, n'est-ce pas ?

  • Speaker #1

    Absolument. Pour faire réellement la continuité avec Ève, ce qui est très intéressant, c'est que la piscine dont tu as parlé, notamment la piscine Georges Valray, est un véritable héritage. Pour la ville de Paris, notamment concernant cette piscine des Tournelles, qui a été créée en 1924, où tout simplement, on a le fameux Jenny Weissmuller, qui va gagner des belles médailles olympiques. Alors oui, effectivement, c'est là que naît l'olympisme, notamment grâce à son rénovateur, Pierre de Coubertin. Pour le situer, 1863, il meurt à Genève en 1937. C'est quelqu'un qui va vivre 74 ans. et il va imaginer d'autres types de pratiques sportives. Je vous rappelle que l'environnement dans lequel nous étions à cette époque-là, en 1870, la France a été battue par les Prussiens. Et donc, il va y avoir cette logique de revanche. Les militaires vont tout simplement vouloir dispenser dans la population française une pratique physique qui ne correspond pas réellement à celle que Coubertin. veut mener. Et lui, il est plus sensible aux pratiques anglo-saxonnes qu'on retrouve notamment dans les public schools anglais, Eton, Cambridge, Oxford. Cette sensibilité aux pratiques anglo-saxonnes, il va les apporter, notamment en France, à travers une structure qui est l'ancêtre du comité olympique français qui s'appelle l'USFSA, l'Union sportive française des sports athlétiques. Et il va profiter de ce piédestal de l'USFSA, l'ancêtre du comité olympique français, pour simplement proposer, dans un premier temps, en 1892, le rétablissement de l'olympisme, des Jeux olympiques, mais ça ne va pas marcher. Mais en 1894, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris, il va proposer aux 2000 congressistes, aux 73 délégations françaises, de rénover les Jeux olympiques et de créer une nouvelle institution qui s'appelle le C. tout le monde l'applaudit, tout le monde est ému. Donc en fait, ça y est, la ville de Paris devient l'épicentre, en quelque sorte, de cet Olympisme. Et là, pendant plusieurs années, le gouvernement du CIO, si on le nomme ainsi, s'organise à travers des sessions, à travers des congrès, à travers des comités exécutifs. Une grande partie se dérouleront à Paris. Et là, nous allons avoir simplement une ville qui va organiser. notamment des premiers Jeux olympiques en 1900, durant l'exposition universelle, en 1924, et comme ça a été dit précédemment, avec notamment un héritage matériel, notamment à travers le fronton qui existe toujours, et en 2024, qu'on nomme généralement la 33e Olympiane.

  • Speaker #0

    Si on va un peu plus sur la question, Ève, de l'héritage matériel de ces fameuses précédentes éditions à Paris, donc 1924, qu'est-ce qu'il nous reste aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, vous avez la piscine Georges Valraie dont on a déjà parlé, l'ancienne piscine des Tourelles, qui est rénovée actuellement par la ville de Paris pour accueillir l'entraînement des épreuves de natation pour les Jeux Olympiques et Paralympiques. qui avait été un site de compétition en 1924, et là qui sera réutilisé, elle a subi depuis quelques rénovations, qui sera réutilisé pour l'entraînement pour cette Olympiade-là. C'est un bel exemple de pérennité de ces équipements qu'on construit pour les Jeux, surtout qu'elle est utilisée au quotidien par les Parisiens et les Parisiennes qui s'y rendent, vu qu'elle est ouverte à tous en temps normal. Et puis, vous avez aussi dans Paris la Cipale, qui a été rénovée dans le bois de Vincennes. En dehors du périphérique, un peu plus loin, le stade de Colombes qui va être encore une fois utilisé pour l'Olympiade de 2024 et qui avait déjà été un site olympique aux précédentes Olympiades également.

  • Speaker #0

    Oui, donc nous avons la notion d'héritage matériel avec les équipements qui ont été mis en place pendant ces éditions, mais nous avons aussi, Éric, la notion d'héritage immatériel. C'est une notion relativement récente. Alors, si elle est affiliée aux Jeux Olympiques, c'est une trace historique tout aussi importante. Que nous restera-t-il de cette édition des Jeux Olympiques à Paris sur le plan intangible ? C'est une projection.

  • Speaker #1

    C'est une projection, on se projette. Aujourd'hui, depuis 2002, le CIO... Ce projet dans ce qu'on appelle l'héritage immatériel intangible, ça sera la première fois. L'objectif de cet héritage intangible, c'est de toucher la génération 2024. On va avoir différents outils qui vont être utilisés. Par exemple, le label génération 2024, promouvoir à travers la semaine olympique et paralympique. Des événements sportifs, tout simplement pour combattre la sédentarité, l'obésité. On va avoir également d'autres formules, bouger, faire du sport, savoir nager. On va avoir un maximum d'outils qui vont être utilisés. Donc en fait, on va avoir tout simplement une volonté d'avoir des jeux pour laisser une trace dans l'héritage, mais un héritage intangible. qui permet tout simplement de poursuivre en quelque sorte, notamment ces manifestations, parce que je vous rappelle, ça ne dure que 15 jours, mais ce qui est très important, c'est réellement ce que ça induit dans la société. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la part la plus importante, aujourd'hui, être bien dans cette logique de l'ère écologique, c'est bien de travailler sur l'héritage intangible, parce qu'on n'est plus dans une logique aujourd'hui de construire, parce qu'on le sait très bien, comme l'a dit Ève, eh bien tout ça engendre du bilan carbone assez élevé.

  • Speaker #0

    Et pour la première fois, concernant les Jeux Olympiques 2024, il y aura une égalité hommes-femmes ?

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Ce qui est un petit peu, comment dire, qu'il faut ajouter, c'est que ça ne touche pas uniquement les athlètes, mais également les juges et les arbitres, où cette égalité, elle est parfaite. Et ça, c'est quelque chose qui est très important à noter, parce qu'on travaille sur l'inclusion. L'inclusion aussi de l'image de la femme, notamment dans nos sociétés. Et à mon sens, les Jeux contribuent pleinement, notamment avec quelque chose qui est là, qui est cette... parité totale.

  • Speaker #0

    Alors, dans la lignée de cet héritage intangible, Eve, sur un plan aussi symbolique, l'emplacement donnant accès à l'aréna est au nom d'une figure importante et inconnue jusqu'à maintenant dans l'histoire des Jeux Olympiques pour les femmes. Qui est cette héroïne ?

  • Speaker #2

    Alice Mia qui a organisé les premiers Jeux Olympiques féminins, les premiers Jeux mondiaux féminins. Ce n'était pas encore Olympique à l'époque. En 1922, qui donnera son nom à ce parvis d'accès, sachant que dans l'aréna, on a aussi construit deux gymnases qui sont dédiées aux Parisiens et aux Parisiennes, aux clubs, aux scolaires, et qui porteront également le nom de deux sportives qui sont Alice Kochman et Emile Allemand. Donc voilà, c'est aussi rendre hommage à toutes ces femmes sportives. par ces équipements qu'on a créés et ces nouveaux espaces publics qui, comme l'a dit Eric, permettront aussi la pratique sportive.

  • Speaker #0

    Alors j'imagine, Ève, que piloter un chantier d'envergure comme celui de l'aréna est une expérience inédite dans une vie. Quel est ton souvenir le plus surprenant ?

  • Speaker #2

    Alors mon souvenir le plus surprenant, ce serait l'arrivée des charpentes des gymnases. Dans les gymnases de l'aréna, on a des grandes poutres en bois de 24 mètres de long, 1m70 d'envergure, qui sont très impressionnantes, qui sont arrivées en un seul tenant par convoi exceptionnel. Et pour les faire rentrer dans le chantier, il a fallu démonter tout le mobilier urbain pour permettre aux camions de tourner et rentrer dans le chantier. Ça a été un moment incroyable, voir ces poutres arriver. Ces gros camions, les levées, c'était un moment assez fabuleux à voir sur le chantier.

  • Speaker #0

    On a hâte de s'y rendre, à t'écouter. Éric, côté histoire des Jeux Olympiques, est-ce que tu as quelque fait marquant à nous partager ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Vous savez que c'est Pierre de Coubertin qui crée les anneaux olympiques. Après 1912, c'est la première fois qu'on a les cinq continents. Et le 15 juillet 1913, il va prendre des carandaches. Il va prendre un petit compas et il va faire cinq anneaux qui vont symboliser les cinq continents, les couleurs. à permettre à toutes les nations présentes de faire leur propre drapeau avec les couleurs que Coubertin propose. En 15 juillet 1913, Coubertin va créer ces anneaux. Et quelques temps plus tard, Coubertin va même imaginer un drapeau, un drapeau olympique avec ces anneaux. Et ce drapeau, tenez-vous bien, il va être simplement fabriqué au bon marché à Paris. Et aujourd'hui, il trône au musée olympique de Lausanne.

  • Speaker #2

    Et Eve,

  • Speaker #0

    sur ce magnifique chantier qui va être inauguré le 11 février, à quel moment as-tu ressenti de la joie et ce sentiment presque peut-être euphorique que le projet prend forme ? Ça y est, c'est maintenant, c'est réel ?

  • Speaker #2

    C'est le moment où le parquet et les paniers de basket ont été mis en place pour les tests, pour vérifier leur conformité. Du coup, d'un coup, la salle qui était jusqu'à présent un chantier est devenue une salle de basket, avec tous ces éclairages, ces LED, son parquet, ses paniers. C'était vraiment... Le bâtiment qui prenait vie devant mes yeux, c'était un moment vraiment très émouvant, parce que c'était la concrétisation de deux ans de chantier, de cinq ans de projet, et on y était. Ça nous a tous beaucoup émues, on a pu mettre quelques paniers, c'était un moment assez magique.

  • Speaker #0

    On a hâte. C'est la première fois que toi tu vivais ce genre d'expérience dans ta vie ?

  • Speaker #2

    C'est la première fois, bien sûr, que j'ai la gestion et la conduite d'opération d'un chantier aussi important, de tel volume. Effectivement, ce n'est pas tous les jours qu'on voit des chantiers pareils. C'est vraiment un monument incroyable, une architecture incroyable. C'est trois grands vides, une grande salle avec une portée de 80 mètres, deux gymnases l'un sur l'autre. C'est une prouesse architecturale et c'était chaque jour un bonheur de voir ce bâtiment se construire et de voir sa réalisation. C'est vraiment des moments incroyables que j'ai pu vivre sur ce chantier.

  • Speaker #0

    Je suis Caroline Loisel et vous venez d'écouter Enjeux, un podcast de la Ville de Paris produit par Louis Creative. Merci à Eve Brunel et Eric Monin pour leur participation. Antoine Vial braun et Lucille Rousseau-Garcia ont supervisé la production pour Louis Créatif en collaboration avec Sandra Berkoukeche pour la Ville de Paris. Martin Venturini a réalisé et mixé cet épisode et composé sa musique. Enjeu est à retrouver là où vous aimez écouter vos podcasts, Apple Podcasts, Deezer ou Spotify. Vous pouvez nous laisser des étoiles, des commentaires et surtout en parler autour de vous. Vous pouvez également réagir et continuer de nous suivre sur le compte Instagram Paris_maville. Et pour plus d'informations sur les Jeux Olympiques et Paralympiques, rendez-vous sur paris.fr. Dans le prochain épisode, nous aurons l'occasion de parler des festivités et des animations un peu partout dans Paris. À bientôt !

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