- Nathalie vtg
Tomber, se relever, accepter, apprendre, trouver des ressources en nous pour s'accrocher, se battre et pourquoi pas réussir. C'est un peu ça peut-être le chemin vers la résilience ? Ça a l'air un peu compliqué, il y a beaucoup d'étapes, non ? Moi je dirais en résumé, est-ce que la résilience ne serait pas, tu sais comme le trampoline là, un bond après s'être écrasé sur le sol comme une crêpe ou une...
- Audrey
Tuuuuute !
- Nathalie vtg
Voilà, tuuuuute ! On imagine, on tombe mais pour rebondir plus haut. que jamais ! Alors, comment transformer les coups durs en force et se donner les moyens de rebondir ? Eh bien, c'est l'épisode d'aujourd'hui ! Alors, Audrey, sautons plus haut pour échanger entre mamans. Mouin ! Votre café est chaud ? Prête pour alléger votre quotidien ? Alors, en route pour une bulle de douceur en compagnie d'Audrey Libion, psychologue clinicienne, et Nathalie Van Tongelen, actrice et animatrice. Et retrouvons-nous entre mamans.
- Audrey
Salut Audrey ! Salut Nathalie !
- Nathalie vtg
Et ça fait longtemps, hein ?
- Audrey
Oui, un peu trop longtemps, je pense.
- Nathalie vtg
Un peu trop longtemps, oui. Tu sais que le dernier épisode qu'on a enregistré, toutes les deux, je ne parle pas de celui juste avant avec Françoise,
- Audrey
où tu m'as manqué,
- Nathalie vtg
terriblement, date de, j'ai relevé la date, du 19 octobre 2023.
- Audrey
Non ! Oh là là là là !
- Nathalie vtg
Ça fait longtemps, hein ? Oui, ça fait. Ça fait plus d'un an. Et alors, le titre de l'épisode, c'était L'affirmation de soi, oser dire non Alors je me suis dit qu'on avait quelque chose. Tu ne l'attendais pas celle-là ? Non,
- Audrey
je ne l'attendais pas celle-là.
- Nathalie vtg
On l'a dit non pendant un an. On a dû se dire quelque chose.
- Audrey
On s'est dit mutuellement non à chaque fois. Mais quelle horreur ! On a trop appliqué.
- Nathalie vtg
Oui, on a trop appliqué. On a dit non pour se dire oui à soi. Ne l'oublions pas. C'est le message du podcast, si je m'en souviens bien. Bon, entre-temps, il s'est passé pas mal de choses. Entre autres... La vie, un accident.
- Audrey
Un accident domestique qui s'est transformé finalement au lieu de six semaines à six mois.
- Nathalie vtg
Six mois, rien que ça, donc une demi-année.
- Audrey
Une demi-année.
- Nathalie vtg
On a chaque fois décalé le podcast, voilà. Mais on s'était dit qu'il est temps de rebondir et c'est pour ça qu'on vous a concocté un nouvel épisode. Et quoi de mieux après un accident, après le quotidien, le sujet de la résilience. Mais avant d'entrer dans la définition, justement, qu'est-ce qui s'est passé ? Parce que là, j'ai prononcé le mot accident. Oui, je pense que tous nos auditeurs et auditrices se posent la question. Que s'est-il passé ? Se sont-elles disputées ? Se sont-elles tapées dessus ? Que s'est-il passé ?
- Audrey
La chasse aux moustiques.
- Nathalie vtg
Oh là là ! Non, mais ce n'est pas une blague.
- Audrey
Ce n'est pas une blague en plus. Donc voilà, accidents domestiques. Ce sont finalement les plus dangereux, les accidents domestiques.
- Nathalie vtg
C'est vrai, tu as regardé ça. Ah oui, tu as vu.
- Audrey
malgré tout on a l'impression qu'on est en sécurité mais il faut faire attention en plus il y a des petits bouquins avec les enfants, qu'est-ce que tu dois faire qu'est-ce que tu ne dois pas faire tu ne dois pas monter sur un tabouret pour chasser le moustique quand tu es les enfants donc qu'est-ce qu'il s'est passé je suis effectivement mauvaise chute double fracture, opération voilà tout très difficile de s'adapter avec trois enfants merci un job en tant qu'indépendant. Heureusement qu'il y avait mon compagnon qui était là, évidemment, pour aider. Au lieu de six semaines, ça s'est développé en une algo-neurodystrophie qui fait que la guérison était beaucoup plus lente que prévu.
- Nathalie vtg
Donc, c'est au pied, tu t'es fait mal au pied, ça implique que tu n'avais plus d'indépendance ? Non,
- Audrey
je n'ai plus conduit.
- Nathalie vtg
Plus rien faire ?
- Audrey
Plus rien faire.
- Nathalie vtg
Plus marcher ?
- Audrey
Plus marcher, plus rien faire. Donc,
- Nathalie vtg
jour au lendemain, bim. Mais il y a une question que je pense que tout le monde se pose, c'est est-ce que tu l'as eu le mot ? Oh, il n'est pas mort ! Non mais ça a été un parcours, un chemin de résilience.
- Audrey
C'est ça, c'est un chemin. J'aime beaucoup ce mot parce que c'est un processus le résilience.
- Nathalie vtg
Ah, mais justement. On a posé la question avant que tu nous expliques ce processus et cette définition. On vous a posé la question, d'ailleurs merci, c'était trop chouette. Donc j'ai envoyé un petit message sur mes réseaux Instagram et Facebook, d'ailleurs si vous n'êtes pas encore abonné, c'est juste moi. Donc c'est Nathalie Van Tongelen sur Facebook, mais Nathalie VTG sur Instagram. Je vous ai posé la question, c'était quoi la résilience pour vous, si vous aviez une anecdote ? Et Audrey, j'ai plein de... Oui, franchement c'est super chouette, ça fait un an qu'on ne donnait pas trop de nouvelles à ce sujet. Et il y a eu plein de petits messages, je vais te les lire. Je ne vais pas tout lire, mais en gros. D'abord, il y a eu plein de messages. Oh oui, vivement le prochain épisode, on a hâte de vous écouter. Ça touche. Ah ouais, c'est chouette.
- Audrey
Ça donne envie de continuer.
- Nathalie vtg
Bah oui, franchement, voilà. Surtout que j'avais regardé les statistiques avant de relancer l'épisode et on a vu que vous étiez une centaine à écouter chaque mois et tout, alors qu'on n'avait pas d'activité.
- Audrey
C'est impressionnant.
- Nathalie vtg
C'est impressionnant. Et quand on sort un épisode, il y a plus que ça, mais on n'avait rien sorti. Et là, ce mois-ci, il y avait une centaine de personnes.
- Audrey
Parce que nous, on s'amuse à le faire, mais savoir que ce qu'on aime faire peut aider et être précieux pour d'autres, ça, c'est hyper intéressant.
- Nathalie vtg
Ça encourage. Et donc, il y a eu ces petits mots-là. Par exemple, Angélique disait, la résilience, pour moi, c'est accepter l'inacceptable, toujours trouver du positif dans le négatif, se dire qu'il y a pire ailleurs et continuer d'avancer avec force, courage et sourire. Cathy, la maman d'une enfant en situation de handicap, elle dit, on n'a pas le choix, en fait, parce que ça a eu sur le long terme, c'est la vie. Il y a des combats chaque jour, à chaque étape de la vie, mais on doit être présent. Je résume un petit peu. Je ne vais pas tout lire. Je voulais savoir, par rapport à ce qui est dit, qu'est-ce que c'est en soi ? La résilience, parce qu'on en parle beaucoup.
- Audrey
Alors, la résilience, il y a évidemment une définition d'abord au niveau psycho, mais ça vient d'abord au niveau physique, la résilience.
- Nathalie vtg
Au niveau, tu as dit ?
- Audrey
Matérielle, résilient. Mais nous n'allons pas aller sur cette définition-là,
- Nathalie vtg
n'est-ce pas ? Mais là, tout le monde est déçu. On est déçu, on veut savoir. Donc, la résilience du matériel, de l'acier, c'est ça ? Voilà.
- Audrey
Non, on va faire résilience avec le mot latin résilirer donc rebondir. Ah,
- Nathalie vtg
donc j'étais bon alors !
- Audrey
Avec le trampoline !
- Nathalie vtg
Le trampoline, bloum bloum bloum, on rebondit.
- Audrey
Donc en psychologie, c'est une capacité à s'adapter avec succès aux facteurs de stress, en maintenant son bien-être psychologique face à l'adversité, capacité à rebondir après des expériences difficiles.
- Nathalie vtg
C'est vrai que résilience... c'est un mot qu'on entend beaucoup pour le moment il y a sans doute beaucoup de podcasts qui en parlent il y a plein de livres nous en tant que parents aux mamans et particulièrement aux mamans en situation de handicap, il faut être résilient mais au final est-ce qu'on est obligé de rebondir ?
- Audrey
Oui j'aime beaucoup quand tu dis il faut donc on sent cette pression de la société et se dire que finalement Ça donne une... Vraiment, c'est de dire, ben voilà, ça fait peser sur l'individu la charge de surmonter l'adversité. Comme si, si t'es pas capable, après ta difficulté, on t'a toi, quoi, tu vois. Ah oui ! Donc moi je trouve qu'il y a ce côté-là où tout ce qu'on... En tout cas, tout ce qu'on met derrière la résilience, c'est... Dès qu'il y a une adversité, dès qu'il y a une difficulté, c'est... Allez, hop, hop, hop, tu rebondis.
- Nathalie vtg
Un petit peu ce qu'une des auditrices a souligné en disant, je ne sais plus ces mots, mais voilà, il faut, je ne sais pas si elle a utilisé ce mot-là, mais en tout cas, il y a un truc de, on doit sourire malgré le combat, malgré la difficulté.
- Audrey
Et c'est ok aussi, c'est une force. Après, je dis toujours à mes patients qu'il y a aussi ce temps de latence. Il y a eu un choc, il y a eu une... difficulté, une expérience difficile, laissons aussi du temps aux émotions, laissons du temps à la frustration, d'accueillir ça, et pas tout de suite un peu comme quand on est gosse, c'est de dire ce qui ne te tue pas te rend plus fort, allez maintenant, continue !
- Nathalie vtg
C'est ce qu'on dit,
- Audrey
c'est ce qu'on dit souvent, et oui, on peut, je ne dis pas que cette phrase est complètement...
- Nathalie vtg
À côté de la plaque.
- Audrey
À côté de la plaque, mais c'est aussi, attention, il y a d'abord le choc, il y a d'abord aussi un temps de latence, un temps de digestion. Et là, voilà, je l'ai vécu. Je pense qu'il y en a plus d'une qui nous écoute qui l'ont vécu. Et c'est important d'être reconnu aussi dans sa difficulté, d'être reconnu dans sa souffrance et de se dire, vraiment, qu'est-ce que je vais faire ? Qu'est-ce que je vais faire ?
- Nathalie vtg
Et peut-être pas toujours d'avoir les outils ou en tout cas l'espace de pouvoir rebondir. Il y a parfois une... on se dit d'obligation. Je n'ai pas le temps de ne pas pouvoir rebondir par exemple avec nos enfants, nos problèmes d'enfants. On ne peut pas s'arrêter, il faut toujours être en mode de bataille. Mais parfois il y a un moment où on ne peut plus en fait. Justement une auditrice disait, j'ai été jusqu'au burn-out tellement je voulais rebondir et je ne suis pas arrivée. Et on ne se donne plus cet espace-là, on a l'impression.
- Audrey
C'est vraiment ça, cet espace-là. Et donc, parce qu'on en parlait, c'est un processus. Donc ça, c'est important de le dire. Donc il y a différentes étapes. Donc on a d'abord le choc. On revient un petit peu dans le deuil avec ces étapes-là. Le déni. La vallée de la tristesse. Donc c'est toutes ces émotions de la frustration. Ça peut être la colère. Ça peut être la tristesse, évidemment. Et puis aussi le marchandage. Ah, si j'avais... Si je n'étais pas montée sur ce tabouret, si, et si, j'avais pas eu, voilà, et si, tant pis pour le moustique. Et donc, on se fait tout un schéma. J'aurais pas dû. C'est comme si on ne voulait pas accepter finalement la réalité. Et c'est tout à fait naturel. Après, on peut aller dans des niveaux comme toi par rapport à...au handicap de Juju. Et si, et si, et si. Et donc, on est partie là-dedans, dans ce marchandage. On peut se réfugier dans le rêve. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire vraiment être dans un mode de protection, se déconnecter de la réalité. Faire l'autruche. Faire l'autruche, oui, vraiment. Et c'est ok aussi, laissons ce temps-là aussi être, c'est très important. Et donc ce sont toutes des étapes et ce qui va se passer pour que la personne puisse développer finalement cette capacité d'être résilient, c'est d'être entourée. Ah oui. Voilà. Donc ça, c'est l'environnement social est un facteur très, très important. Ok. Donc, d'être entouré, se sentir en sécurité, de pouvoir s'exprimer. Ça peut être par la parole comme ça peut être dans l'art. Je veux dire, peu importe l'expression, mais de pouvoir s'exprimer, dire, être reconnu dans. Tout ça, ça va permettre au processus, voilà, de s'engager tout à fait. Et donner un sens au drame. Ok. Ah ouais. Donner vraiment un sens. Et chacun aura son propre sens. Il n'y a pas de jugement là-dessus. C'est toi, ton propre sens, dans ta propre vie, de se dire, tiens, voilà, c'est arrivé à ce moment-là et finalement, ça a permis ça, ça, ça et ça. Par exemple, chez moi.
- Nathalie vtg
J'allais te poser la question. Tu me vois venir.
- Audrey
À ton œil. Il y a beaucoup de choses qui me viennent. Mais déjà, voir les enfants, comme ils ont cette capacité aussi de s'adapter, qui sont devenus beaucoup plus autonomes. de voir aussi la force dans le couple c'est aussi très important les ressources des personnes présentes donc ma marraine, je la remercie du fond du coeur parce qu'elle a été très très présente dès le début le jour de l'accident, elle a gardé mes enfants pour que je puisse aller aux urgences parce que moi c'était hors de question qu'une ambulance vienne me chercher et que j'aille tu l'as appris à l'aide elle est arrivée, elle a débarqué ma voisine Isabelle qui a été vraiment aussi beaucoup dans l'aide logistique. Puis mes parents aussi m'ont aidé à leur manière.
- Nathalie vtg
Et c'est toi qui as demandé, tu as osé demander aussi ?
- Audrey
Ah, très bonne question. Oui. En fait,
- Nathalie vtg
il y a entouré et entouré.
- Audrey
C'est oser demander. Et donc là, on rejoint, ça fait le lien avec les facteurs en fait, qui permettent justement d'augmenter cette capacité de résilience, c'est l'empathie. Et donc de pouvoir aussi être en lien avec les autres, même avant, toutes les expériences, etc. D'être en lien avec les autres, de connaître un peu les codes sociaux, et puis tout à fait d'oser, d'avoir cette confiance en soi, de se dire en fait j'ose demander de l'aide, et si on me dit non, c'est pas grave, c'est d'accepter que l'autre a le droit aussi, il a sa propre vie, ses propres emmerdes, et ses propres limites, c'est pas parce qu'il dit non...
- Nathalie vtg
qu'ils te rejettent qu'ils disent non juste là je sais pas et j'ai reçu aussi des noms et il n'y avait pas de soucis après moi, j'ai dit "non" à Audrey. On est partie à la mer toutes les deux et Pitchouna elle a dit je vais aller voir le sable toucher la mer et tout il y a des super chaises roulantes qui traversent le sable on peut en louer une tu n'as qu'à me pousser et j'ai dit non j'ai dit non parce que je ne pouvais plus je ne pouvais plus et il n'y avait aucun souci avec toi Je ne pouvais plus par rapport à... Parce que porter des chaises roulantes dans le sable, je l'ai fait quelques fois. Oui, voilà. Et en fait, je n'y arrive plus. En tout cas, c'était dur pour moi.
- Audrey
Mais c'est ça. À l'accueillement,
- Nathalie vtg
non. Voilà. Oh, con*** ! Non, c'est pas vrai.
- Audrey
Tu m'as proposé un petit Coca-Cola après.
- Nathalie vtg
C'est vrai ? Ça va, j'essaie de négocier. Sur une petite terrasse. Marchandage.
- Audrey
Donc dans les facteurs qui augmentent la capacité, il y a effectivement l'empathie et aussi... L'attachement sécure. Et donc, ces liens forts au niveau... Tu en parlais justement.
- Nathalie vtg
Une auditrice ?
- Audrey
Une auditrice, oui, qui disait son compagnon...
- Nathalie vtg
Ah, mais attends, je vais te dire ce qu'elle disait. C'est d'être bien entourée. Donc, je le dis ce qu'elle a dit. Notamment par son conjoint. Ça aide vachement. Elle croit aussi qu'il y a une certaine force en soi qui jaillit quand on en a besoin. Le tout est de pouvoir renouveler cette force intérieure en prenant soin de soi.
- Audrey
Voilà, super. Donc, elle parle de ça, de ces liens affectifs forts et sécurisants. Et alors ? comme elle dit, très justement, donc en soi, c'est dès le début, c'est d'apprendre à résoudre des petits problèmes. Et donc, ça, c'est intéressant pour nous, en tant que maman, de se dire, ben voilà, les enfants, quand ils sont face à une difficulté, pas tout de suite être là, on fait tout pour eux. Alors, on est une sécurité, on est là s'il y a besoin, mais de, voilà, qu'ils fassent l'effort, qu'ils essayent. Et donc, ça, ça aide pour après. avoir cette capacité de résilience.
- Nathalie vtg
Oui, donc en fait, ce n'est pas inné la résilience.
- Audrey
Ce n'est pas inné.
- Nathalie vtg
On est vraiment dans du...
- Audrey
On l'a cru, hein, à un moment donné. C'est vrai ? Oui, oui, oui. Que c'était inné, que c'était dans l'ADN. Non, non, non, ce n'est pas inné. C'est vraiment quelque chose qui s'acquiert de tout petit, et avec cet attachement sécure. C'est ça. Donc, attachement sécure, c'est quelque chose d'assez courant. Il ne faut pas se mettre une pression en tant que maman. Oui. Je l'ai laissé pleurer. Il n'y a pas de souci. C'est juste de dire qu'on est là, qu'ils sont dans un milieu où on prend soin d'eux.
- Nathalie vtg
Oui, c'est ça. Il y a le côté sécurisant et puis il y a aussi le côté de, il faut qu'il apprenne la frustration.
- Audrey
C'est ça. C'est vraiment ce balancement entre les deux. Et donc, c'est intéressant parce que ça permet aussi de déculpabiliser, tu vois, quand tu as un enfant qui est dans la difficulté,
- Nathalie vtg
qu'il apprenne à gérer ça et à trouver les ressources qu'il a en lui.
- Audrey
Oui, tout à fait.
- Nathalie vtg
J'ai du mal à voir, moi parfois, ici j'ai eu plein de vos petits messages qui ont été super chous. Et entre autres des je suis admirative, tu es un exemple de résilience pour moi Et ça m'a beaucoup plu.
- Audrey
C'est beau.
- Nathalie vtg
Oui, super beau. Mais dans un sens, je me dis mais pas du tout. Parce que la résilience, je me dis mais c'est inatteignable. Il y a un côté, moi j'ai l'impression que quand on est résiliente, on voit tout de manière positive. Et pourtant, je pleure quand même beaucoup. Et que je me dis que je n'y arrive pas. Et que je suis une grosse merde. Et que je fais des choses. Mais est-ce que ces choses-là, c'est plusieurs questions. Mais est-ce que ces choses-là, c'est de la résilience ? Ou c'est juste que je m'adapte parce que je n'ai pas le choix ? Est-ce que c'est une manière de combler aussi toute cette culpabilité que j'ai en moi ? Et que je transforme avec mes films, avec mes machins, etc. Mais je me dis, oui, c'est chouette. Ça fait p***. preuve de résilience, mais est-ce que c'est pas juste pour combler un gros manque, une grosse frustration et un gros...
- Audrey
Alors si c'est de la résilience, Nat, bien sûr que c'est de la résilience. C'est ta capacité à transformer finalement ton expérience qui est insurmontable, qui est très difficile, et de la transformer, d'accord ? Et aussi pour réapprendre à vivre autrement, et aussi donner du sens, d'aider les autres. de partager ton expérience, tout ça, on est dans la résilience. On l'est. Mais c'est une capacité d'adaptation. Donc, c'est sûr que si t'arrives un tout petit truc, dans les embouteillages, on ne va pas parler de résilience. Ah,
- Nathalie vtg
justement, c'est une de mes questions. Est-ce qu'on peut faire des petites clauses ?
- Audrey
Oui, on est dans... Tu vas travailler sur ton processus de résilience et ta capacité à être résilient s'il t'arrive une énorme merde. Parce que très vite, tu vas créer dans ton cerveau des nouveaux schémas neuronaux en disant, je sais voir le positif dans le négatif, entre guillemets. Je sais apprendre à dire, tant pis, c'est un embouteillage, je vais écouter un peu de musique, je vais prendre soin de moi, etc. Donc, c'est sûr que ça fait partie du processus. Mais on n'est pas dans la résilience, on est dans une capacité d'adaptation. La résilience, on est vraiment face à une expérience très difficile pour toi. Attention que... une expérience difficile pour toi peut ne pas l'être pour moi. Ça, ça dépend évidemment chacun de nos ressources, de notre histoire familiale, etc. Mais c'est de se dire que quand tu es vraiment dans un choc, au début dans un déni, dans beaucoup d'émotions, tu sens complètement, presque démoli, et puis hop, arrive ce processus de Ok, comment ? J'ai adoré par exemple... Quand j'ai eu cet accident-là, moi, j'étais dans un état où je me disais, mon Dieu, comment je vais faire, etc. Et je venais de m'inscrire à une très chouette nana qui fait des podcasts, qui envoie aussi des podcasts de manière privée un peu tous les jours. Je m'étais inscrite là. Une sorte de coach. Une sorte de coach, oui. C'est un peu un mentor. Et elle me disait, mais Audrey... D'ailleurs, d'abord, accueille cette frustration, tu as le droit, etc. de l'accueillir. Et ensuite, quelle est l'histoire que tu souhaites te raconter plus tard ? Même à tes enfants, tes petits-enfants, quelle histoire tu veux raconter en fait ? Après cet événement-là, tu vois, ou face à cet événement. Et là, ça fait un switch dans ton cerveau. Ok, qu'est-ce qu'on va apprendre ? Comment on va transformer ? Et là, on arrive à déclencher le processus de résilience.
- Nathalie vtg
Est-ce que ça fait partie de ce que tu disais juste avant, le sens ? Est-ce que vous donnez du sens à cet événement ?
- Audrey
C'est ça. Ok. Et donc en revenant par rapport à toi, à ce que tu racontes, oui, tu es dans la résilience, bien sûr. Et c'est fou la difficulté d'accepter, d'accueillir un compliment. C'est-à-dire que tu es un modèle de résilience pour certaines. Et toi, tu as des modèles de résilience aussi. Oui. Tu vois, on a chacun nos modèles de résilience. Et de dire, waouh, allez, ça fait du bien. Et ce n'est pas parce que tu es un modèle de résilience que tu es... que tu ne pleures jamais, que tu ne craques pas. Ça fait partie du processus de résilience d'avoir des jours où tu es complètement down et tu n'y arrives plus et c'est OK. J'ai une très, très, très belle phrase, si je peux.
- Nathalie vtg
Ah non,
- Audrey
on n'a pas encore le temps. On n'est pas encore à la fin,
- Nathalie vtg
évidemment, largement.
- Audrey
Mais comme ça, c'est intéressant parce que je ne suis pas sûre que c'est sur la résilience, mais ça m'a fait penser à ce que tu me dis là. J'ai longtemps cru que la force, c'était d'avancer sans cesse, même épuisée, même malade. ou quand je traverse une phase émotionnelle difficile. Et aujourd'hui, je sais que la vraie force, c'est de s'arrêter pour laisser le corps se réparer et mes émotions être intégrées. Ça, ça vient de Guillaume Zinder, il est aussi sur Instagram, un gars qui travaille beaucoup dans le trauma, et donc aussi un peu dans la résilience. Et donc de se dire, voilà, c'est de se dire que, oui, tu peux t'arrêter, tu peux dire stop, tu peux pleurer, et ça fait partie d'une force.
- Nathalie vtg
il y a cette résilience qui fait partie de la résilience j'ai joué dans une pièce là vraiment c'était trop chouette c'était avec l'orchestre philharmonique de Liège et on avait écrit avec mon ami Aurélie que je salue c'est pleurer ah tu vois je ne vais plus me souvenir de la phrase pleurer soulage le coeur et faire pipi la pluie purifie l'âme et ouvre la voie à de nouveaux horizons. La pluie purifie l'âme et ouvre la voie à de nouveaux horizons. Donc, il faut pleurer un bon coup, machin, pour pouvoir justement... Et alors, on a fait pleuvoir la pluie par les enfants et donc ils ont fait...
- Audrey
Oh, j'adore ça !
- Nathalie vtg
Et donc, on a trouvé l'île au trésor grâce à la pluie.
- Audrey
C'est génial ! C'est chouette ! Mais voilà, c'est super parce que c'est par rapport à toi, ton histoire, de se dire oui, c'est pas parce que tu craques à des moments que tu n'es pas un modèle de résilience. Tu vois ? et moi dans les mentors que je suis quand ils partagent justement leurs difficultés comment ils ont transformé ça mais qu'ils ont eu aussi ce moment de latence moi j'appelle ça de moment de c'est pas comme ça, on off je me dis tout le monde finalement on est humain ça fait du bien d'entendre ça on n'est pas parfait,
- Nathalie vtg
c'est pas parce qu'on monte sur Instagram que genre on déchire tout que juste avant on n'en a pas bien chié Et tu parlais de trauma et tout ça, tu disais par tous les événements, je ne sais pas si tu peux expliquer ce que c'est qu'un trauma.
- Audrey
Oui, bien sûr, mais ce qui est important, c'est que pour le moment, de plus en plus, on prend conscience qu'évidemment qu'il y a les grands traumas, suite à un accident, perdre quelqu'un de manière vraiment inattendue, avec tout ce qu'on entend en plus, avec l'environnement, les catastrophes naturelles, tout ça, on parle du grand trauma. tous nos grands-pères qui ont vécu la guerre, on est dans du trauma, du stress post-traumatique, etc. Mais on prend conscience que de plus en plus, on a des traumas avec un petit t. On ne compare pas à un trauma, mais ça veut dire que beaucoup de personnes qui sont finalement, qui ont vécu des événements traumatiques plus que ce qu'on pense, et qui n'ont pas été reconnus comme un trauma.
- Nathalie vtg
Moi, je pense à tous les maltraitants sexuels, enfants, femmes, c'est quand même... Au niveau des pourcentages, on est quand même très, très, très,
- Audrey
très élevé.
- Nathalie vtg
Et qui n'a pas été reconnu dans tout ça.
- Audrey
Pas du tout reconnu. Et donc le trauma, c'est vraiment un choc. Et c'est au niveau émotionnel. Il y a eu, si tu veux, une énergie de survie qui est arrivée en toi. Et qui n'a pas su se libérer. Et donc qui est restée cristallisée. Et donc c'est une grosse, grosse émotion qui est restée cristallisée dans ton corps. D'accord. Et donc, quand on parle de trauma, on parle beaucoup du système nerveux. Si vous voulez une petite théorie,
- Nathalie vtg
je mets mes petites lunettes au tableau. J'adore.
- Audrey
Non mais c'est important parce qu'on parle aussi de plus en plus de trauma. Je ne sais pas si tu as pris conscience de ça, qu'on en parle de plus. Moi je suis super contente parce que même mes patients, ils viennent avec ce mot-là, avec aussi cette compréhension. Et donc je me dis waouh, c'est super parce que c'est plus facile quand on a... Quand on comprend, c'est plus facile de libérer.
- Nathalie vtg
De dire, voilà, là, j'ai eu un trauma, de cibler.
- Audrey
Oui, de cibler. Après, on n'est pas obligé de se souvenir de l'événement pour se dire qu'on a un trauma. C'est simplement de sentir que tu es sur le qui-vive, tu as des symptômes de figement, de tremblement. Et tu sens, oui, en fait, c'est ton système nerveux qui a été un jour traumatisé, qui se réactive. Donc ça, c'est aussi super important. Oui,
- Nathalie vtg
j'ai commencé une nouvelle thérapie.
- Audrey
Ah, ben oui, MDR.
- Nathalie vtg
Oui, entre autres. Et j'ai demandé à la madame, j'ai dit oui, voilà, il y a des trucs qui se passent, mais qui sont passés. Il y a des choses que je ne me souviens plus et que je me suis souvenue plus tard. J'en avais déjà parlé. Et j'ai dit, voilà, il y a d'autres trucs où je ne sais pas très bien ce qui s'est passé, mais je n'ai pas très envie d'aller y. Elle m'a dit, c'est OK, on n'est pas obligé d'aller faire de l'hypnose. elle m'a dit on peut travailler sur ce trauma et justement ça rejoint ce que tu dis exactement c'est ça qui est exceptionnel je trouve c'est génial,
- Audrey
c'est vraiment travailler sur finalement la régulation du système nerveux et pas d'aller où elle m'a dit on va pas se re-traumatiser bah non,
- Nathalie vtg
à vous de le dire ça a évolué et puis après ça dépend à quel sujet, j'imagine qu'il y a des choses qu'on a besoin de savoir et des choses qu'on a peut-être pas spécialement besoin voilà et puis moi,
- Audrey
entre parenthèses Je suis en train de faire une formation en constellation familiale, ce qui est systémique, et des mémoires transgénérationnelles. Et c'est de se dire, finalement, on en a tous de trauma.
- Nathalie vtg
Et on porte ces mémoires.
- Audrey
Et donc, c'est de se dire, on s'en fout de savoir si c'est vrai ou pas vrai, ou si c'est vraiment là. C'est une mémoire. Et si elle est là, elle est dans le corps, elle est dans le système nerveux, c'est important qu'on la reconnaisse et qu'on la libère. Que ça t'appartienne ou pas, c'est important de la libérer. Donc, dans le trauma, on parle du système nerveux. Alors ! Le système nerveux. Nous avons le système nerveux central, n'est-ce pas ? Le cerveau et la moelle spinale. Et puis, il y a le périphérique. Ça, c'est le plus important. C'est le somatique et l'autonome. Somatique, c'est quoi ? Les muscles. Ils sont connectés aux muscles. Donc, c'est toi qui décides. D'accord ? Autonome, tu décides rien de tout. Ma cocotte. C'est ton système nerveux qui décide pour toi. Respirer, le cœur qui bat, la digestion, tout ça. Mais attention, avec la théorie polyvagale, je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parler, avec le nerf vague, etc. On en parle beaucoup et ça fera partie de nos astuces de travailler sur cette merveille qui permet cette régulation du système nerveux. Dans le système nerveux autonome, on a le sympathique, c'est l'accélération, la pédale d'accélération. Le sympathique, c'est l'action, c'est aussi la survie. Super important. Ils sont tous super importants. Et ensuite, on a le parasympathique, c'est tout ce qui est décélération, c'est la pédale de frein. Et là, on a découvert que dans le parasympathique, on a une partie dorsale, une partie ventrale. Et donc, c'est rien à voir avec le dos et le ventre. C'est vraiment en fait par rapport au nerf vague, la position du nerf vague. Mais donc, dans le ventral, c'est si tu veux tout ce qui est sécurité.
- Nathalie vtg
sécurité, tu peux être en lien avec les autres, tu es dans le lien social, tu es calme, tu es serein, c'est vraiment optimal. Et tu peux varier dans une journée, entre le ventral, le sympathique, le dorsal. Et le dorsal, c'est plutôt quand il y a eu une hypoactivation, donc si tu veux, tu es dans le figement, il y a eu trop de stress à un moment donné. Donc si tu veux, ton sympathique a été suractivé. Parce que c'est important qu'il soit là. Mais quand il est trop là, tu as de l'adrénaline, du cortisol. Et à un moment donné, ça dépasse ta fenêtre de tolérance. Et tchic, tu as le figement. Tu ne sais plus rien faire. Mon ami, ça doit t'arriver. Moi, ça m'arrive aussi. Tu vois, tu es là. Oh, je ne sais plus rien faire. Je ne sais plus. Tu vois.
- Audrey
C'est la fin de journée pour le moment. Tous les jours.
- Nathalie vtg
Comment ça se fait, Nat ? Oui.
- Audrey
Tu veux que je fasse la parenthèse ou tu termines ? Au niveau du résilience. Oui, je te laisse terminer.
- Nathalie vtg
Non, non, vas-y,
- Audrey
vas-y. Oui, non, c'est parce qu'en fait, c'est-à-dire que je suis maman d'une enfant handicapée. J'ai les... voilà, entre autres. Et mon compagnon, le papa de mes filles, a eu aussi un accident. Et se retrouve aussi... voilà, il ne peut plus marcher. Un accident au mini-foot. Je ne veux pas dénigrer, mon amour, ce qui s'est passé,
- Nathalie Van tongelen
mais je veux dire...
- Nathalie vtg
Tu es dans la reconnaissance.
- Audrey
Oui, dans l'empathie. Bon, mais en fait, voilà. Ce qu'il y a, c'est que je me retrouve avec deux PMR à la maison. Voilà, sans oublier que le chien s'est pété la gueule dans le escalier voilà, il s'est cassé enfin pas cassé la pâte mais il était en sang partout et tout le monde me demandait papa c'est ça, tu peux faire ci puis pendant que voilà et ma fille qui se coupe avec une feuille de papier je n'en pouvais plus et là quand on me demande est-ce que tu peux m'apporter le yaourt du frigo ou je ne sais quoi puis je mange, je ne sais plus c'est saturé quoi, je suis saturée je ne sais pas Je le fais, mais je n'arrive plus à être sympathique. Je les regarde tous là et je me dis, j'ai juste envie de claquer la porte. Et qui se débrouille, mais ça, il n'existe pas. Franchement, je n'arrivais plus à être dans leur partie.
- Nathalie vtg
C'est une hyperactivation. À un moment donné, ton système nerveux n'en peut plus. Tu dépasses ta fenêtre de tolérance. Tu n'en peux plus. Et donc, c'est une façon de te protéger. De dire stop. on arrête la machine.
- Audrey
Donc j'ai enterré le chien.
- Nathalie Van tongelen
Elle est toujours vivante.
- Audrey
Mais quand elle s'est pétée la figure, j'ai fait oh non, au lieu de faire oh pichounette, oh non,
- Nathalie Van tongelen
pas possible.
- Audrey
Fiori, mais oui, il y a un moment où tu ne sais plus.
- Nathalie vtg
Tu ne sais plus. Voilà. C'est ton système nerveux, c'est pas toi.
- Nathalie Van tongelen
C'est pas moi,
- Audrey
exactement. Donc, mon système vagal, j'aurais pu lui faire un petit poupout.
- Nathalie vtg
C'est intéressant parce que c'est aussi de comprendre que finalement, ton système nerveux, il s'en fout des valeurs, de ta personnalité. C'est la survie, quoi.
- Nathalie Van tongelen
C'est comme quand je fais j'achète mon yaourt à moi.
- Nathalie vtg
Voilà.
- Nathalie Van tongelen
Même pas faire pipi.
- Nathalie vtg
Mais ça, c'est important de se dire, OK, donc c'est ton système nerveux qui est complètement dérégulé. Et on arrive aux astuces.
- Audrey
Ah oui, parce que saturation totale, les astuces. On en a déjà donné pas mal. Oui,
- Nathalie vtg
on en a déjà donné pas mal.
- Audrey
Donc, ça ne tombe pas du ciel, la résilience. Il faut la travailler et se dire, comment on travaille ça ?
- Nathalie vtg
Alors, moi, je n'aime pas du tout le mot travailler.
- Audrey
Je sais pas,
- Nathalie vtg
on l'avait déjà dit. Oui, mais ce n'est pas grave. ça fait partie aussi de la vie c'est juste de dire que quand on est face à une petite difficulté de se dire, ça permet justement d'engendrer ce processus de résilience au cas où j'en aurais besoin comment on dit tu sais avec les on sème dans notre petit jardin j'ai pas le mot ah t'as pas le mot on cultive oui ça c'est très beau Ça me gêne beaucoup. Oeuvrer, cultiver, oui c'est très beau.
- Audrey
Donc voilà,
- Nathalie vtg
cultiver notre résilience ! J'adore, je remets mes petites lunettes.
- Audrey
Vas-y, c'est parti, moi qui t'y suis.
- Nathalie vtg
Non mais c'est tout à fait ça. Et aussi, comme on fait quand même un podcast entre mamans, c'est en tant que maman, aussi par rapport à nos enfants... Voilà, comment aussi leur apprendre la résilience.
- Audrey
La résilience et comment en tant que maman, parce que vraiment les mamans, je pense, je ne sais pas si dans tes patients,
- Nathalie vtg
c'est souvent des mamans. Oui, c'est souvent des mamans, puis des mamans burn out, beaucoup. Et il y a une chose que je trouve très importante, c'est d'abord d'être reconnue, reconnue dans son trauma, reconnue dans sa difficulté, reconnue dans son... Dans sa...
- Audrey
Dans sa...
- Nathalie vtg
Voilà.
- Audrey
Comme on avait dit au début,
- Nathalie vtg
dans sa grosse tronche en cagarre. Voilà. Et donc aussi d'être entouré, de pouvoir discuter, de pouvoir parler, s'exprimer, que ce soit avec l'art, la parole.
- Audrey
Ou d'aller voir un psy.
- Nathalie vtg
Aller voir un psy, ben oui. Pour déposer quoi. Juste déposer, parfois ça fait vraiment du bien d'être entendu, écouté, validé, des amis. Et puis après, c'est ce système nerveux. Parce que résilience, on pense beaucoup à trauma, mais il n'y a pas que des grands traumas. Les traumas ne se comparent pas. Une personne peut vivre un événement traumatisant et le même événement ne peut être pas vécu traumatisant pour une autre personne. Donc ça, c'est aussi hyper important. Parce que j'entendais dans les commentaires, oui, il y a pire. Alors oui, évidemment, si cette pensée-là permet d'avancer très bien, mais pas de dénigrer ce qu'on vit.
- Audrey
C'est ça. Ça,
- Nathalie vtg
c'est important. C'est-à-dire, on va toujours trouver pire, mais la comparaison, c'est du poison. C'est vraiment de se dire, voilà, ce que je vis là, j'ai le droit d'être comme ça, etc. Et quelle histoire j'ai envie de me raconter ?
- Audrey
C'est ça. On le sent. Toujours.
- Nathalie vtg
Quelle histoire j'ai envie de me raconter plus tard ? Qu'est-ce que j'ai envie de partager après cette expérience pour que les autres puissent en bénéficier ? Pourquoi pas ? Quand je dis les autres, ça peut être les gens qu'on aime, ma famille, mes enfants, mes petits-enfants. Et après, on fera sûrement une fois un podcast plus sur le trauma. Je pense que ça peut être intéressant.
- Audrey
Oui, si ça vous plaît, n'hésitez pas. Ah,
- Nathalie vtg
finalement.
- Audrey
Si ça vous intéresse.
- Nathalie vtg
Des exercices sur la régulation du système nerveux et la respiration. Ça permet vraiment de très... Oui, vraiment. Alors, il y a plusieurs choses. Il y a la respiration, le mouvement de balancement, un petit peu comme ça. Ah oui. Tu peux se balancer.
- Audrey
On n'a pas à se balancer. Vous ne voyez pas, en fait, que tu as la distance et toutes les deux balancent.
- Nathalie vtg
Se toucher aussi. C'est juste les mains, frotter les mains l'une contre l'autre, toucher son bras. C'est un peu ce qu'on appelle la cartographie, tu vois, du corps. On envoie un signal de sécurité, en fait, à l'intérieur de soi. Regarder autour de soi, de dire, en fait, là, tout va bien. Là, je suis bien.
- Audrey
Ah oui, donc de prendre le temps de s'asseoir, de regarder en disant, en fait, je suis dans cette pièce, de l'analyser, de se dire, en fait, je suis en sécurité, je suis chez moi. Je suis chez moi.
- Nathalie vtg
Voilà, je suis là. Et même pas besoin de dire c'est joli ou pas joli. Vraiment, il y a une armoire là, un siège là, tu vois, et de prendre conscience, de donner l'information au système nerveux que c'est OK, tu es en sécurité. C'est ça. Ou alors de se mettre aussi en lien avec la nature, les animaux. Eux, voilà, ça permet de réguler le système nerveux direct. Tu as un petit ronron de chat. Oh !
- Nathalie Van tongelen
Oh,
- Audrey
j'ai une amie qui a des chatons, là. Elle m'embrasse juste les frottes. Je suis...
- Nathalie Van tongelen
Enfin,
- Audrey
je les ai vues en même temps.
- Nathalie vtg
C'est... Tu n'as pas rien.
- Audrey
J'hésite, mais non. Les Ausha, c'est déjà mon vieux chien. Que j'aime de tout mon cœur. Qui ne sait pas vivre sans moi. Imaginez, il n'arrive pas à vivre sans moi. Je suis piégée. Je t'adore.
- Nathalie vtg
Alors.
- Audrey
Et donc, les astuces, on a...
- Nathalie vtg
On en a déjà pas mal, hein.
- Audrey
On a aussi... Tu m'avais parlé du lâcher prise.
- Nathalie vtg
Ah oui, mais c'est toi qui m'as parlé du lâcher prise.
- Audrey
C'est moi qui t'ai parlé de ça.
- Nathalie vtg
Tu m'as dit.
- Audrey
Ah oui, parce que, ben voilà. Le lâcher prise, d'ailleurs, rendez-vous dans l'épisode numéro 10. Justement, en fait, c'était ça que je me disais, tiens, la résilience, est-ce que c'est aussi du lâcher prise de pouvoir se dire, je lâche,
- Nathalie vtg
je lâche.
- Audrey
Voilà, c'est un petit peu aussi par rapport à cette notion-là. À mon avis, je t'ai posé la question, est-ce que c'est ok ? Et tu m'as dit, ouais, c'est une astuce.
- Nathalie Van tongelen
Intéressant.
- Nathalie vtg
Oui, alors dans la résilience, on est vraiment dans cette capacité à transformer. Le lâcher prise, je dirais que c'est encore différent. Maintenant, ça se rejoint par rapport à ce sentiment de sécurité intérieure. Et donc, tant que tu n'as pas ce sentiment de sécurité intérieure, c'est très difficile de lâcher prise.
- Audrey
C'est ça. C'est vraiment difficile.
- Nathalie vtg
Donc, je dirais... Ne culpabilisez pas si c'est difficile de lâcher prise, si c'est pas une question de volonté. C'est que de la bonne volonté, vas-y lâche. C'est d'abord de créer cette sécurité à l'intérieur de vous par de tout petits exercices très simples. Une respiration, un baillement, un petit balancement, regarder dans la pièce que tout va bien. Se toucher, le câlin papillon, tu connais ça ? c'est quoi ? je ne peux pas vous montrer mais le canapapillon tu croises tes bras comme ça sur les épaules donc la main droite sur l'épaule Ausha main gauche sur l'épaule droite ta main s'ouvre et elle se referme sur l'épaule et l'autre elle s'ouvre et elle se referme sur l'épaule comme si on te prenait dans les bras c'est comme si tu te prenais dans les bras et tu fais les ailes du papillon une fois à droite, une fois à gauche une fois à droite, une fois à gauche Ah, je ne connaissais pas. Tu peux même faire ça en te balançant.
- Audrey
En te balançant et là, ça te sécurise.
- Nathalie vtg
Et ça envoie un signal au nerf vague. Et donc, en fait, le nerf vague est directement lié au parasympathique, donc qui est le décélérateur, qui dit je suis en sécurité. Tout va bien. J'adore parce que c'est plutôt simple. Tout simple. C'est tout tout simple.
- Audrey
Moi, j'ai une autre astuce. Ah ! Enfin, j'en ai, je pense, deux que j'avais notées. Moi, j'ai acheté des lunettes roses.
- Nathalie vtg
Oh, j'adore !
- Audrey
Mais vraiment, ça fait rose. Et tu vois en rose. Et je vois en rose. Et je vois la vie en rose. Et en fait, je me suis dit, oh, j'adore ce style et tout.
- Nathalie Van tongelen
J'adore !
- Audrey
Et donc, j'avais mis. Et en fait, sur la route et tout, parce que j'ai vraiment une sensibilité aux yeux assez fortes. Donc, je suis toujours avec des lunettes de soleil. Enfin, souvent, parce que ça me fait vraiment mal aux yeux. Et donc là, j'avais mis mes lunettes roses. Et en fait, je conduis et tout. Puis je me dis, le ciel, il est beau. Il est vraiment beau pour le moment et tout. Puis à un moment, j'enlève mes lunettes. Et puis, il était pas mal. Il était pas mal. Il était pas exceptionnel. En fait, le côté rose, tout ce qui est brouillard et tout, un peu blanc, c'est rosé. Et donc, ça fait vraiment genre Saint-Nicolas. Les spéculoos.
- Nathalie vtg
Les spéculoos,
- Audrey
exactement. Et je me suis dit,
- Nathalie vtg
mais franchement, c'était génial. J'adore. C'est génial. J'adore. Ça me fait penser, je remondis là-dessus sur, je ne sais pas marcher sans canne pour le moment.
- Audrey
Mais oui.
- Nathalie vtg
Eh bien, j'avais une béquille, j'en avais marre de cette béquille qui est moche. Et donc, je me suis acheté une canne avec des fleurs.
- Audrey
Elle était trop, trop belle. Je l'ai découvert. Mais tu as trop raison, c'est une marque de résilience.
- Nathalie vtg
Mais moi, on en parle, voilà, comme tes lunettes roses. Et tu me disais aussi, il n'y a pas que les lunettes roses, il y a aussi tes lunettes. Tu as un problème de vue, tu mets des belles lunettes. C'est vrai. finalement transformé. Donc oui, moi je dirais que c'est pas... Il faut dire,
- Audrey
accepter notre handicap et le transformer. Et le transformer en quelque chose de fier,
- Nathalie vtg
en beau.
- Audrey
Et moi j'ai un petit agenda que mon autre amie Pauline a fait. Donc n'hésitez pas à m'offrir des cadeaux parce que je le souligne après. Ou du boulot, tu vois. On m'offre du boulot et donc je le dis. Oh la vilaine ! La vilaine au final. Non mais en fait je me suis dit tiens qu'est-ce que je vais noter dans mon agenda Parce que j'ai mon agenda Google Et bien je vais mettre mes petites épreuves Et mes succès En fait chaque fois je mettais ce que j'ai réussi Mais après j'ai eu des trucs débiles J'ai fait des trucs mais je suis trop contente En fait des petits bazars Et je me dis mais est-ce que ça c'est pas aussi un outil De comment rebondir A chaque fois des petits
- Nathalie vtg
C'est des petits bazars Mais c'est comme ça qu'on commence Ça fait partie effectivement des facteurs qui permettent cette résilience plus tard. Et c'est marrant que tu dis ça, je ne sais pas si on a encore deux minutes, mais parce que tu dis de marquer tes petits succès. Mais aussi, j'ai appris il n'y a pas longtemps, et j'essaye de l'apprendre à mes enfants et on en rigole beaucoup, c'est d'être content de tes non-succès. Et donc, c'est quand ils rentrent à l'école, de leur poser la question Qu'est-ce que tu n'as pas réussi aujourd'hui ? Ah, je n'ai pas réussi, j'ai joué au foot et je n'ai pas réussi de marquer un goal. Ouais génial, top là Et on tape C'est super que t'aies pas réussi Parce que ça veut dire que t'as essayé J'ai adoré J'ai vu ça je sais plus où Et je trouvais ça génial Et alors maintenant on en fait une rigolade A table etc Alors Jules ou Victor ou Lucie Qu'est-ce que t'as pas réussi Et alors on se fait des top là Ouais t'as pas réussi c'est génial Bravo t'as essayé Et j'ai trouvé ça super Après le petit Loulou il m'a dit Oui mais maman Il faut aussi quand même féliciter ce qu'on a réussi. Mais oui !
- Audrey
Mais c'est rigolo ça. Mais oui, moi je dis à ma fille, si tu ne sais pas quelque chose, au moins tu peux l'apprendre. Parce que sinon, si tu dis tout,
- Nathalie vtg
après tu répètes tout en revue.
- Audrey
Tu t'emmerdes, moi j'aime bien apprendre. Et moi je sais que quand j'ai un échec comme ça, si j'ai une petite phrase dans ma tête, ça m'énerve d'avoir un échec et de rater. J'utilise les gros mots, mais... qu'on me rembarre. Je me dis, attendez, vous allez voir ce que ça commence. J'ai plus un esprit un peu revanche.
- Nathalie vtg
Mais toi, depuis le début, tu en as du sens.
- Audrey
Moi, quand je regarde un truc, je me dis, tu verras. L'année prochaine, je vais te faire... Et c'est comme ça, avec mes prix et tout. En fait, j'avais déjà essayé une fois. Et je me suis dit, non, je reviens l'année prochaine avec un truc et j'aurai beau c'est tout.
- Nathalie vtg
Oui, tu vois, c'est aussi une capacité à rebondir. C'est là... Bon, on va terminer sur les petites citations alors.
- Audrey
Mais oui, tu disais que tu en avais.
- Nathalie vtg
J'en avais quelques-unes que j'aime bien. Je ne sais pas si toi, tu en as aussi ?
- Audrey
J'en ai, mais je t'écoute.
- Nathalie vtg
Alors, qu'est-ce que j'ai ? C'est le très connu de Boris Cyrulnik. La résilience, c'est l'art de naviguer dans les torrents. Voilà, moi,
- Audrey
j'adore. C'est comme apprendre à danser sous la pluie.
- Nathalie vtg
Oui, ça serait super beau. Alors, la vie est tellement ironique. Il faut avoir connu la tristesse afin de savourer le bonheur. Le bruit afin d'apprécier le silence et l'absence afin de profiter de la présence. C'est vrai. Je trouve ça terrible. C'est vrai. Ouais. La résilience, c'est de ne pas laisser les combats de la vie te détruire. Isabelle Gagné, un nom de famille. C'est marrant.
- Audrey
Gagné ?
- Nathalie vtg
Elle s'appelle Gagné.
- Audrey
Ah oui, c'est tilt.
- Nathalie vtg
Et la dernière, vivre, c'est naviguer dans une mer d'incertitude à travers des îlots et des archipels de certitude sur lesquels on se ravitaille. Mais tu vois,
- Audrey
ça rejoint mon truc des pirates. Oui, on est sur le bateau. On navigue avec notre petit bateau. Et moi, j'ai No Rain, No Rainbow.
- Nathalie vtg
Ah oui, super beau.
- Audrey
on pourrait terminer par cette petite musique et moi au delà des citations j'ai découvert un livre qui est d'ailleurs soit en roman soit en BD qui s'appelle Ma deuxième vie a commencé quand j'ai compris que je n'en avais qu'une de Raphael Giordano tu connais ? donc c'est une histoire qui parle de redécouverte de soi et alors elle commence je sais pas dans le roman j'ai acheté la BD... Mais elle commence par Abraham Lincoln, qui est un exemple de résilience, qui en a bien, bien, bien chié, qui finit par être président. Mais au final, quand on voit tout ce qu'il a échoué et comment il a pu rebondir, c'est assez dingue. C'est vrai. Ah, tu l'as lu ?
- Nathalie vtg
Oui, j'ai le livre, c'est ma marraine qui me l'avait offert. pour le temps, je pense. Et puis, j'ai vu la BD, je me suis dit, je vais l'acheter. J'ai la BD.
- Audrey
Ah, tu as la BD aussi ? Oui, j'ai la BD aussi. J'aime bien les dessins.
- Nathalie vtg
Oui, j'aime bien.
- Audrey
En tout cas, merci beaucoup de nous écouter.
- Nathalie vtg
Pour le podcast de l'année.
- Audrey
Oui,
- Nathalie Van tongelen
le podcast de l'année.
- Audrey
Non, franchement, on était super heureuses de se retrouver tous les deux parce que ça nous permet à nous de nous pencher sur certains sujets. Donc, n'hésitez pas à nous mettre un petit commentaire, une petite suggestion, un petit like pour nous encourager à continuer. En tout cas, merci pour votre écoute. Merci beaucoup. Merci à toi, Audrey. Elle est très normale. Elle est magnifique. Love, love, cœur, cœur, position papillon.
- Nathalie Van tongelen
Ça, je retiens.
- Nathalie vtg
Des gros bisous. Des gros bisous.
- Audrey
À bientôt.