- Speaker #0
Bonjour dans notre podcast Entre nous. On invite des femmes inspirantes avec moi à Rois-Béji. Puis aujourd'hui, on a une invitée très spéciale, Danielle Dussablon. Bonjour.
- Speaker #1
Oui, bonjour.
- Speaker #0
Danielle, pour nos auditrices, auditoires, si tu veux présenter pour que les gens te connaissent mieux, puis avant qu'on commence nos questions.
- Speaker #1
Ah ben alors, donc moi je suis originaire d'ici, du comté de Portneuf. Je suis mariée avec Étienne Dusselblanc, qui est un photographe depuis 52 ans. Et je suis aussi devenue photographe professionnelle, malgré, malgré, malgré, malgré tout. Parce que, évidemment, quand j'ai commencé, il faut penser que j'étais dans un milieu purement masculin. Donc, il n'y avait pas beaucoup de femmes au Québec qui étaient photographes. Alors, on me demandait souvent. Quand le photographe était pour arriver, alors, donc, pour les mariages, etc., c'était quand même assez particulier. Mais j'ai, comme toujours, j'ai maintenu le cap et puis je suis assez fière du parcours parce que ça m'a permis de rencontrer des gens tout à fait exceptionnels.
- Speaker #0
Et comment tu t'es capable d'affirmer dans un milieu masculin ? C'est quoi les défis que tu as eus ? Puis comment tu es capable d'affirmer, trouver ta place ? Quand même, la photographe qu'on t'a mentionnée, c'est un milieu un petit peu masculin, non ?
- Speaker #1
Au point de départ, oui, c'était... Là, il y a davantage de femmes photographes, fort heureusement. En fait, tout simplement en travaillant plus fort. Parce que souvent, les femmes, on a à travailler plus fort. Lorsqu'on veut gravir des échelons, on doit doubler les énergies. Et puis, bon, ça a été la formation continue pour démontrer que j'avais les mêmes capacités, sinon... plus que certains de mes collègues masculins. Et le monde de la photographie, en fait, c'est pas juste un... La photo, c'est pas juste technique, mais c'est beaucoup aussi du ressenti. Donc, j'ai aussi une formation en psychologie. Et ça, ça a été un plus pour moi.
- Speaker #0
Je savais pas, mais je suis contente de savoir aussi. Tu as mentionné aussi... Dans ton formulaire, quand tu es impliquée pour le podcast, que tu étais impliquée dans plusieurs conseillères administratives, puis que ce soit dans le secteur santé, médias, commerce, comment tu as réussi à t'imposer dans ce secteur-là, dans ce domaine-là ?
- Speaker #1
Comme tu viens de le dire, je me suis imposée. Oui. Alors donc…
- Speaker #0
Comment tu as réussi ?
- Speaker #1
Bien, tout simplement en étant très à l'affût. Et puis, en pensant que j'étais capable d'apporter un regard différent. Parce qu'en fait, les femmes qui sont sur les conseils d'administration, surtout les conseils d'administration habituellement, apportent une couleur particulière. Et ça, c'est important. On évalue davantage le volet humain versus l'aspect purement administratif. Donc... Donc, dans le concret, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que les femmes vont parfois dire, ah bien oui, tiens, tel projet devrait être mis de l'avant parce que ça va davantage englober une communauté. Tu sais, ça va être plus... Comment je pourrais dire ? Je pense qu'on est moins fermé, entre les cas. Je ne dis pas que les hommes, mais c'est différent. Alors, comment j'ai réussi ? C'est tout simplement en m'alliant avec mes collègues masculins. Alors, parce que ça prend l'aval, évidemment, de nos collègues. Puis, en étant encore là, lorsque j'ai des documents, j'en prends connaissance, je fais les lectures et j'arrive toujours excessivement bien préparée lors de nos réunions de conseil d'administration, peu importe lequel. Et ça, souvent, mes collègues masculins, ils sont moins portés. Alors donc, je pense que les femmes, on a cette volonté d'être pas plus performante, mais d'amener une couleur qui est différente.
- Speaker #0
Est-ce que tu sens, nous, en tant qu'une femme, on est dans l'obligation de faire plus des efforts ou juste de nature, faire les efforts plus que les hommes ?
- Speaker #1
Non, je pense que depuis mes 50 ans de bénévolat, je dirais qu'on doit faire plus d'efforts, mais on arrive au même résultat, donc à l'acceptation. Et puis, parce que... Il y a quand même beaucoup de préjugés encore. Même si on dit Ah non, non, non, c'est faux. Il y a encore beaucoup de préjugés, mais il y en a moins qu'il y en avait.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux me raconter quelques préjugés que tu as eus dans le passé, puis quelques préjugés maintenant ? C'est quoi la différence aussi ?
- Speaker #1
Ah, bien, en fait, c'est pas compliqué. Moi, j'ai eu une expérience dans un conseil d'administration, et puis j'étais plus ou moins en accord, et puis j'ai quand même mis le point sur la table. quand une femme met le poing sur la table, on est un peu comme une hystérique, on est un peu vu. En fait, c'est pas... Comment je pourrais dire ? C'est comme si ça ne peut pas être dans notre nature. Alors, mais... Tandis qu'un homme qui pose la même action, qui va être plus agressant dans ses propos lorsqu'il va énoncer quelque chose, à ce moment-là, C'est un peu comme normal, ça. Mais venant d'une femme, c'est mal perçu. Il faut tout le temps être comme une espèce de gentille dame, pas trop rébarbative. Il faut... Encore aujourd'hui, c'est la même chose. Mais je pense que ce n'est pas grave, ça. Il faut exprimer notre tempérament. Et surtout... démontrer qu'on peut nous faire confiance, que lorsqu'on est sur un conseil d'administration, peu importe lequel, qu'on va faire le maximum pour que tout soit correct, que ce soit au plan administratif, au niveau des finances, etc., etc. Alors, je pense que c'est le but, ça.
- Speaker #0
Je vois aussi que tu as apporté une livre avec toi. Est-ce que tu peux présenter le livre ?
- Speaker #1
Ah, bien oui, tout à fait. Alors, ça s'intitule Femmes inspirantes de Portneuf Donc, le livre a été fait en 2022. La raison pour laquelle on a décidé, mon mari et moi, de présenter des photographies de 18 femmes qui ont été choisies ici dans Portneuf, parce qu'il y a 18 municipalités dans la MRC de Portneuf, c'était pour... démontrer la diversité et aussi démontrer que moi, c'est mes artistes. Alors souvent, lorsque des livres, c'est des livres de femmes connues, des livres d'artistes connus, etc. Alors ici, c'est tout simplement des femmes qui, chacune dans leur milieu, apportent quelque chose. C'est des femmes qui sont inspirantes. C'est des femmes qui, je dirais, ont ouvert la voie pour les autres.
- Speaker #0
En espérant de leur façon aussi.
- Speaker #1
Tout à fait, dans chacune leur domaine. Alors, il y a des femmes qui sont sur les conseils d'administration du centre de santé ici dans Portneuf, de la Fondation. En fait, des femmes, j'ai une jeune femme qui, elle, elle est directrice adjointe dans une caisse Desjardins. Donc, des femmes d'affaires, etc. Et ces femmes-là, chacune a été choisie en fonction de, je dirais, de leur... de comment, émotivement, comment je les ai perçues. Parce que ça a été mon premier contact, un contact émotif et non pas un contact rationnel. Alors, parce que... c'est ça, je trouvais que chacune représente des milieux différents et chaque municipalité aussi nous a fourni un texte chaque ville a fourni un texte parce que évidemment c'est la femme dans l'environnement de Portneuf alors ce projet-là, le livre a été déposé à l'Assemblée nationale par M. Vincent Caron, notre député et puis on était très fiers on est vraiment fiers... Oui, absolument. Et puis aussi à Ottawa, par le député M. Joël Godin. Donc, ne serait-ce que cette reconnaissance-là, une reconnaissance qui va au-delà de ce que nous, ici, dans Portneuf, on a fait. Alors, je pense que ça, c'est bien. Et puis, encore aujourd'hui, l'exposition est présentement à Saint-Gazmire. Les grandes photos sont à Saint-Gazmire. Et les textes, évidemment, il faut que je dise que c'est des textes de Mick, Mick Landry. qui est un auteur tout à fait exceptionnel et qui a accroché, qui a écrit cette poésie-là particulière pour chacune des femmes. Alors quand on lit... Et quand on regarde, on apprend comment ces femmes-là ont donné dans leur milieu. Alors, c'est ça. D'accord, moi, je suis très contente de cette réalisation-là.
- Speaker #0
Il faut qu'on soit content. C'est une belle réalisation. Puis on invite tout le monde d'aller visiter l'expo.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et puis les livres, on peut se les procurer encore parce qu'il y en a encore. Et il y a quand même un montant qui est retourné à la Maison Méripi. Donc, la Maison des femmes d'Empord-Neuf. Et puis, ou encore à la Fondation du centre de santé. Donc, le livre se vend 30 Et puis, il y a un montant d'argent qui est retourné. Et puis, bon, je pense qu'on a quand même... Il était actuellement, bien, les gens... En tout cas, tout le monde était assez satisfait. J'ai choisi quand même deux groupes qui sont actifs dans le milieu.
- Speaker #0
Moi aussi, j'ai eu la chance aussi de visiter l'expo qu'on était à Donnacom. Oui. J'ai aimé beaucoup le projet dans le temps. Je me rappelle, je viens de commencer dans le conseillère d'administration de centre de femmes et j'étais comme contente d'avoir un tel projet. C'est bien. À part le photographe, le conseillère administratif, le livre, est-ce que tu as d'autres choses, des expériences militantes, des expériences que tu as vécues avec ton âge ? Je pense que tu as beaucoup d'expériences.
- Speaker #1
Quand même, je dis que je bénévole. Alors oui, effectivement, je fais du bénévolat depuis l'âge de 23 ans. J'en ai, je vais avoir 73. Donc, ça fait quand même plusieurs années. Parfois, les gens me demandent, est-ce que tu regrettes ? Tu sais, parce que dans le fond, il ne faut pas se le cacher. Pendant qu'on fait du bénévolat, on ne travaille pas. On n'est pas, c'est ça, on n'est pas là à calculer, comme dans Le Petit Prince, calculer les montants d'argent qu'on perd. Je pense qu'on fait des choix dans la vie. On fait des choix, puis moi je me sens confortable avec les choix que j'ai faits. Je me sens bien. Je ne m'inscris pas en porte-à-faux, parce que c'est moi, quelqu'un d'autre, c'est autre chose. Chacune fait selon son tempérament. Et peut-être que...... Ma formation en éducation spécialisée, en psychologie, m'a peut-être amenée davantage à me tourner vers les gens, à découvrir ce qu'ils sont. Puis, qu'est-ce que je peux faire, moi, à ma petite échelle ? Qu'est-ce que je peux faire pour changer les choses ? Alors, j'aime beaucoup la justice, l'équité. Je n'aime pas que les gens soient mis de côté. Je déteste quand on dit Ah, c'est… personne le art c'est comme pas important ça me touche parce que on est une on devrait on peut dire chaque personne est important à sa façon à lui tout à fait oui c'est ça alors donc bon et puis parfois tu mon mari me disais il s'est commencé à faire des jamais maison c'est quoi c'est quoi le bénévolat pour daniel Le bénévolat, c'est énormément d'heures dans une semaine. Je ne peux pas dire combien, mais c'est beaucoup d'heures. Beaucoup de... Des fois, j'ai l'impression que peut-être que je devrais en faire moins.
- Speaker #0
On pense tout le temps ça. Moi aussi, je dis la même chose, mais on n'arrive jamais.
- Speaker #1
Non, bien c'est ça. On n'arrive jamais. Le bénévolat, c'est de prendre des causes auxquelles on croit. Récemment, il y a quelqu'un qui me demandait, bon, les petits déjeuners, il nous manque des sous, tu pourrais-tu faire de quoi ? Peux-tu parler avec les gens que tu connais ? Alors, bon, juste dans quelques personnes, juste à Saint-Casimir. Alors, j'ai ramassé 935 Oui, bien non, mais ça,
- Speaker #0
c'est… Ce n'est pas facile de ramasser 60 d'argent dans une municipalité qui est petite.
- Speaker #1
Oui, tout à fait, mais… pour les enfants, pour les petits déjeuners. Bon, c'est juste un exemple. Puis c'était correct. Puis là, j'étais contente qu'on me réponde avec autant de... qu'on me dise oui tout de suite. Tu sais, qu'on dise oui pour les enfants, qu'on ne porte pas de jugement. Ah, pourquoi les parents, les parents font ce qu'ils peuvent. Et puis... Les enfants, c'est la relève, c'est la base. Et puis, je pense qu'on a un droit. Moi, je me sens comme une... Je trouve que c'est important.
- Speaker #0
Puis actuellement, Danielle fait quoi ?
- Speaker #1
Ah ! Bien, je bénévole. En fait, je travaille. Bon, justement, cette semaine, parce que j'ai travaillé beaucoup sur les campus universitaires. Et puis, donc, cette semaine, j'avais une demande pour une faculté. Mais non, on fait des photos de famille. On continue. Je travaille, mais moins. Et puis, mais je consacre quand même beaucoup de temps. J'essaie de t'organiser. Je suis une femme d'orchestre. plusieurs, je pense comme toi.
- Speaker #0
Oui. Moi, j'aime ça m'engager beaucoup. Je suis partout, puis j'arrête jamais. Puis des fois, je dis, ah, il faut que j'arrête, il faut que je ne fasse pas de recul pour prendre soin de moi, mais je pense que c'est ma façon de prendre soin de moi, de faire plus.
- Speaker #1
Oui, tout à fait.
- Speaker #0
Je suis d'accord avec ça. Je vais poser la question pour toi, le bénévolat, parce que moi, je fais le bénévolat aussi, puis pour moi, le bénévolat, c'est de donner, puis donner, ça me fait tout le temps bien. Tu as parlé aussi sur le formulaire que tu n'as pas un diplôme universitaire. Oui. Comment tu as vécu ça dans le travail, dans plusieurs domaines, dans le secteur et tout, ne pas avoir un diplôme universitaire que dans ce temps-là ? Je trouve que moi, personnellement, je n'ai pas un diplôme universitaire aussi. Puis, j'ai eu la chance de travailler dans plusieurs domaines, mais c'est dur de trouver ta place des fois.
- Speaker #1
Tout à fait, oui. En fait, je dirais que c'est mon regret. Je n'ai pas complété la formation en psycho. Alors, c'est mon regret parce que, bon, ne serait-ce que pour faire les fameux formulaires de demande de subvention pour aider tous les organismes dans lesquels je fais partie. Alors, donc, je me rends compte que là, j'ai des lacunes. Puis aussi, il me semble qu'avoir un diplôme universitaire, il me semble que ça nous forme. que ça forme davantage au plan cognitif. Donc, bon, au quotidien, est-ce que j'ai eu ? Bien, évidemment, lorsque j'ai laissé le réseau de la santé, donc pour être membre d'un conseil d'administration les dernières années, il fallait avoir un diplôme universitaire. Avant, moi, j'étais au centre de santé ici, de la région de Portneuf, et puis... et je représentais la population. Donc, au dernier vote public qu'il y a eu, j'ai eu 2297 sur 3000 voix. Alors, donc... Mais je n'avais pas de diplôme universitaire. Donc, je ne pouvais plus, après, représenter la population.
- Speaker #0
Comment tu as senti ?
- Speaker #1
Bien, je trouvais que... Moi, je pensais que je représentais la population. Je pensais que... Parce que j'allais n'importe où. dans la région de Portneuf, à cause de mon travail, j'ai quand même un assez bon réseau. Et puis les gens me disaient Ah, j'ai telle chose, il y a tel problème. Est-ce qu'on pourrait regarder ça ? On a vécu telle situation dans un CHSLD, au CLSC. Ce n'est pas que ce sont des choses graves, mais le fait d'échanger avec quelqu'un, d'avoir quelqu'un qui est proche de nous, qui est terrain. Moi, je suis une femme de terrain. Et puis... Là, je me disais, les citoyens perdent ça parce que maintenant, c'est plus comme ça. Maintenant, le conseil, premièrement, tout est à Québec. Tout se passe là. Tout est centralisé. Et puis, à ce moment-là, il n'y a plus le contact. Fort heureusement que le personnel est… Bon, moi, je dis que dans Portneuf, on a les personnes les plus compétentes. Je m'excuse d'être aussi chauvine. Alors, donc, le personnel est toujours à l'affût et là, mais parfois, d'avoir une oreille qui est différente, parce qu'évidemment, moi, je n'ai pas de connaissances au niveau du réseau de la santé comme une infirmière ou une spécialiste dans tel domaine de la nutrition, peu importe. Sauf que, justement, c'est peut-être ça qui fait qu'on était plus proches. déjà. J'étais plus proche des gens. Alors là, ça, c'est un fait concret. Donc, parce que je n'avais pas de diplôme universitaire, je ne pouvais plus faire partie d'un conseil d'administration. Puis il y en a sûrement d'autres comme ça. J'avais été demandée pour un conseil à Québec, là, pour les femmes. Et puis, bon, bien, hop ! Puis là, bien, il me semblait que ma candidature était correcte, mais non. Je n'ai pas été retenue. Bon, il faut croire que je n'étais pas assez femme pour ça. Je ne sais pas. Non, mais...
- Speaker #0
Je pense que je vais m'envoyer une tomboy,
- Speaker #1
là, quoi. Mais c'est quand même... Je regarde ça après, et tu dis, écoute... Si moi, on m'a refusé, ça veut dire qu'on refuse aussi beaucoup d'autres personnes. Tu sais, on n'est pas… Autour d'une table, lorsqu'on est un conseil d'administration, ça prend une diversité. Il ne faut pas avoir la pensée unique, c'est jamais bon. Je ne crois pas à la pensée unique.
- Speaker #0
Est-ce que tu penses que le diplôme universitaire au Québec, c'est un atout obligatoire pour réussir dans la vie ou on peut réussir sans qu'on soit dans le cadre ? traditionnelle d'éducation.
- Speaker #1
Non, moi, je ne pense pas que le diplôme universitaire, à part les conseils d'administration, que c'est un empêchement pour bien se débrouiller dans la vie et pour atteindre nos objectifs du tout.
- Speaker #0
On peut réussir dans plusieurs domaines sans avoir un diplôme universitaire.
- Speaker #1
Tout à fait, parce que le fait d'être, en fait, tourné des Nord-Américains avec un tempérament latin, Donc, ça nous ouvre énormément de portes. On n'est pas des Américains, on n'est pas des Européens, donc on a le meilleur des deux mondes. Parce que c'est ça, moi, je... Donc, ça, ça nous permet d'avancer. Puis, on a beaucoup d'entrepreneurs qui n'ont pas nécessairement des diplômes universitaires et puis qui ont fait leur chemin et puis qui ont été des mentors aussi pour d'autres. Parce que le mentorat, c'est important.
- Speaker #0
En tout cas, tu m'encourages parce que moi, je n'ai pas de diplôme universitaire. Puis, je vois tout ce que tu as accompli jusqu'à date. Tu m'inspires des rangs. On a encore la chance même si on n'a pas de diplôme d'université.
- Speaker #1
Tout à fait. Oui, ça dépend de notre volonté.
- Speaker #0
C'est quoi le conseil que tu peux donner aux femmes pour ce sujet-là à propos de diplôme, les études, le travail ? D'aller travailler, parce qu'il y a beaucoup de femmes qui ont crainte parce qu'elles n'ont pas assez compétent pour tel poste ou pas assez compétent pour ça. C'est quoi le conseil que tu peux donner ?
- Speaker #1
En fait, moi, je dirais à toutes les femmes d'oser. Je suis devenue conseillère municipale, je vais terminer mon mandat. Quand j'ai décidé d'aller en politique municipale, je me suis dit ah oui, mais moi, je ne connais rien là-dedans. Effectivement, je ne connaissais rien, mais on apprend. Donc, on ose. Et puis, qu'est-ce que ça prend ? Ça prend de se faire confiance, de connaître nos points forts, nos points faibles, et puis, tout simplement, de dire, bon, bien, go, on y va, et puis, on va ajuster en cours de route, parce qu'on ne peut pas tout apprendre. Je pense au monde municipal, il y a un peu plus de femmes qui en avaient, fort heureusement, mais ça en prendrait davantage. Encore là, c'est une vision différente. C'est tellement compliqué maintenant de tout concilier. Mais tout simplement, oser et se faire confiance. Il faut mettre de l'avant nos capacités à tout niveau et ne pas avoir peur du candidat. Qu'est-ce que l'autre va penser ? Il ne faut pas s'arrêter à ça.
- Speaker #0
Tu as parlé de ton âge de 72 ans. Pour 72 ans, tu es encore impliquée, tu es encore active. Qu'est-ce qui t'a donné... C'est quoi la motivation derrière tout ça, la motivation pour continuer d'être active pour ton âge ? Parce que des fois, ils disent Ah, dès qu'ils sont âgés, il faut rester à la maison, ils ne travaillent pas, reposer. Mais toi, tu es encore active, tu fais plein de choses. Qu'est-ce qui te motive dans tout ça ? En fait...
- Speaker #1
parce que je veux démontrer qu'on est peut-être un peu dans une société d'âgisme. On a beaucoup tendance à penser que, justement, parce que tu es rendu à dépasser 70 ans, puis tu es comme dans la voie d'évitement, la voie à côté, parce que tu ne peux plus rien donner. Au contraire, quand tu as quand même relativement une bonne santé, tu peux… Amener ton expérience, les mauvais coups, si j'échange avec quelqu'un, je vais dire, regarde, moi j'ai fait telle chose et ça n'a réellement pas fonctionné, donc on peut peut-être aider. Et puis, c'est tout simplement aussi, ça me garde, je pense que, après mes cancers, j'ai décidé que ce qui me restait à faire dans la vie, le parcours en avant, il y en a moins en avant qu'en arrière. Alors à ce moment-là, j'ai décidé que j'allais au bout de ce que j'étais capable. Et puis, c'est ça. Tout simplement, c'est ça qui me motive. Et puis ici, je suis trop extrémiste à l'occasion, mais ce n'est pas plus grave que ça.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
C'est ça, on est ce qu'on est. Puis, je pense qu'il ne faut pas avoir peur. Il y a toujours des gens pour nous, des atténuants, qui trouvent qu'on en fait trop, pourquoi tu fais tout ça. Mais ce n'est pas grave. Chacun, il faut se respecter.
- Speaker #0
Puis dans ta famille, comment est-ce qu'on a apprécié que tu es toujours actif ? Est-ce que c'est ton milieu qui t'encourage ? Est-ce que ton conjoint aussi t'encourage ? Parce que c'est des bénévoles, ça se demande de temps de famille aussi, de travailler.
- Speaker #1
Oui, j'ai eu la chance d'avoir un conjoint qui, lui, nous ça fait 47 ans qu'on est mariés. Oui,
- Speaker #0
c'est pour ça que je pose la question. Oui, c'est genre,
- Speaker #1
c'est ça. Ah, ok. Et puis, je pense qu'il y a toujours, Étienne, il m'a toujours encouragée. Il n'a jamais été, ah, bien là, tu n'es pas, oui, des fois, il va dire, tu n'es pas souvent à la maison. Mais, il a toujours partagé, puis bon, bien, m'a encouragée dans toutes sortes de mes projets. Bien, j'ai des projets, parfois, qui sont un peu, qui demandent quand même pas mal d'investissement. Alors, pas juste de temps, mais d'investissement de soutien. Alors, donc, il faut... Alors, c'est ça. Non, dans... Bien, c'est sûr que... Puis, ma famille immédiate, là, tu sais, ah, t'en fais pas mal, là. Ah, ça fait longtemps qu'on t'a pas vu, mais on t'a vu dans le journal.
- Speaker #0
Ça, c'est beau. C'est ce qu'on aime.
- Speaker #1
En fait, je dis, ah, bien, là, il faudrait peut-être que je ralentisse un peu. Si ils m'ont juste vu dans le journal, je pense que je vais aller les voir. Là,
- Speaker #0
tu peux leur dire que tu vas me voir dans un podcast. Oui. Est-ce que tu as des futurs projets ?
- Speaker #1
Honnêtement, conserver ma santé pour pouvoir faire ce que je fais maintenant. C'est ça qui me tient le plus à cœur. Je fais attention. Je fais attention parce que sinon, j'y arriverais pas. Puis aussi, j'ai appris comment gérer le stress. Comment arriver à être une multitâche, une militante, une activiste, mais tout en demeurant, à avoir un certain recul, pour pas se laisser... Je dirais, pour ne pas me laisser dans une zone négative. Alors, parce que ça, c'est important. Le stress fait que, bon, bien, c'est pas bon pour la santé, puis c'est surtout que ça nous enlève beaucoup d'énergie. Beaucoup d'énergie. Alors, les projets futurs, bien, conserver la santé, puis conserver mon réseau. Alors, parce que c'est important. les gens qui m'entourent les gens avec qui je travaille l'équipe dans toutes sortes d'affaires et puis ça je suis contente puis je me sens accepté je sens que je suis à ma place pour une fois si
- Speaker #0
vous voulez partager j'ai dit vous voulez si vous voulez partager un message pour les femmes c'est quoi votre message
- Speaker #1
Je dirais aux femmes d'être ce qu'elles sont, d'être ce qu'elles sont, de poursuivre et puis de ne pas se laisser intimider.
- Speaker #0
De ne pas se laisser être dans des cases. En fait, c'est de toujours se dépasser. Les femmes, on est des femmes performantes. Et puis, alors, on aime... C'est ça. Moi, c'est de ne pas avoir peur. Ça ne donne rien. La peur est mauvaise conseillère. Ça ne donne rien. De toute façon, des erreurs, on en fait toutes. Moi, j'en ai plein dans le fond de ma cave chez nous.
- Speaker #1
On est toutes et tous, on fait des erreurs. Puis, on essaye souvent d'apprendre de nos heures pour avoir fait ce qu'on veut. C'est des apprentissages, moi, ce que je dis. Oui, absolument. Parce que chaque heure, c'est un apprentissage. Oui, absolument. Mais je suis contente aujourd'hui qu'on a jasé, puis on a parlé ensemble. Puis, merci d'être participé avec nous.
- Speaker #0
Alors, ça m'a fait énormément plaisir.
- Speaker #1
J'espère que vous aimez.
- Speaker #0
Ah oui, je trouve ça bien. Moi, je me suis fait amuser, puis... Et j'espère aussi que les femmes qui vont écouter, qui vont peut-être prendre quelque chose, que ça va faire leur affaire, puis que ça va les réconforter. Alors, tout simplement, être bienveillante envers soi-même puis envers les autres.
- Speaker #1
Merci beaucoup.
- Speaker #0
Merci, ça a été bien agréable. Oui.