Description
Le Rhône et la Saône attirent notre attention lorsqu'ils sont en crues, lorsque les eaux envahissent les berges et engloutissent les piles des ponts.
Moins visible, la diminution du débit due au réchauffement climatique...le fameux débit d'étiage Et pourtant les effets du changement se font déjà sentir... et ils vont s'accentuer avec la disparition annoncée des glaciers.
Les deux derniers épisodes de ce podcast seront consacrés à l'influence du climat sur la quantité et la qualité des eaux... Et aujourd'hui, on va plutot s'intéresser à la quantité.
Pour cela, je vous emmène sur les berges du Rhône et en bordure de l'Yzeron...
Plantée sur les berges du Rhône, en face du confluent, l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse ! Cette agence de l'Etat vient de réaliser une étude très intéressante sur les effets du réchauffement climatique.
Nous avons rencontré Laurent Roy, le directeur général de l'Agence de l'Eau. " Le réchauffement climatique provoque l'évaporation. La pluviométrie a tendance à se concentrer sur des épisodes pluvieux, parfois violents. La diminution de l'enneigement hivernale participe à la tension accrue sur la ressource en eau. Le Rhône est pourtant le fleuve le plus puissant de France, mais on prévoit une baisse du débit d'étiage de l'ordre de 30% d'ici 2050 ".
Le constat est édifiant mais quelles actions mettre en place pour limiter les effets du dérèglement ? Laurent Roy nous a sorti un catalogue de mesures.
" La sobriété concerne aussi bien les collectivités, les particuliers que les industries. Désimperméabiliser permet de réalimenter les nappes souterraines..." explique Laurent Roy.
Rendre les sols perméables, c'est l'affaire des collectivités mais pas seulement... Coralie Scribe a monté sa petite entreprise « La Jardinière Partageuse ». Et ce qu'elle partage, ce sont des idées pour développer l'éco-jardinage. Auprès de la Métropole, mais aussi auprès des particuliers...
" 15 % de la baisse des débits d'étiage sont dus aux prélèvements dans les jardins " rappelle Coralie Scribe. " Pour permettre à l'eau de s'infiltrer dans nos jardins, il faut par exemple travailler sur le paillage, le compost... Il faut récupérer l'eau qui tombe du ciel et ne plus la diriger vers les égouts. L'eau de pluie est meilleure pour la végétation car elle est plus douce et moins calcaire. Le reste c'est du bon sens : arroser plutôt le matin ou le soir. Et il faut aussi choisir des plantes adaptées, vivaces, économes, plutôt que des plantes sorties des jardineries".
L'Yzeron est une rivière qui prend sa source à Yzeron, dans le sud-ouest lyonnais et qui se jette dans le Rhône, au sud de Lyon, à Oullins.
Un cours d'eau tristement rendu célèbre par ses crues. En 2003, on dénombrait 700 sinistrés à Oullins, Sainte-Foy-lès-Lyon ou Francheville...
Mais ces dernières années, le cours d'eau est réputé pour ces à-sec. Des tronçons complets de la rivière se retrouvent sans eau... Et de plus en plus tôt.
Le SAGYRC (Syndicat Mixte d'Aménagement de Gestion de l'Yzeron, du Ratier et du Charbonnières) réunit toutes les communes traversées pour à la fois, gérer la rivière au quotidien, former les populations aux risques et définir les actions pour réguler le débit. Ni trop, ni pas assez...
Nous avons rencontré Matthieu Hervé, le directeur du SAGYRC. "On a pris une partie de la voirie pour la rendre à la rivière. Rivière que l'on a renaturé en créant des lits mineurs et majeurs et en diversifiant les écoulements par différentes techniques. Même avec des petits débits, on arrive à avoir des milieux de vie diversifiés pour préserver au maximum la biodiversité."
Le long du Rhône ou au fil de l'Yzeron, les moyens d'agir passent surtout par le dialogue entre particuliers, collectivités, entreprises. Pour préserver la quantité d'eau, il faudra définir des priorités et s'y tenir.