- Speaker #0
Bonsoir à tous, bienvenue dans ma bulle de sagesse. Et si on se faisait du bien, nous sommes dans Bouge ton cœur, la parenthèse bien-être, en partenariat avec l'association Arthas Entraide 47. Je suis avec mon invité Sanjy Ramboatiana, qui est justement un des cofondateurs des salles de pratique d'Arthas Entraide. Et donc nous avons beaucoup parlé des enchaînements corporels de transformation. Et actuellement... Nous parlons plus particulièrement du jeu de quête. Et donc, déjà, bonjour Sanjy.
- Speaker #1
Bonjour Myriam, bonjour à tous vos auditeurs de la Genève.
- Speaker #0
Je m'envole, je m'envole. Comme tu le sais.
- Speaker #1
Vous Myriam, envolez-vous, on en a tous besoin. La terre parfois est un peu lourde.
- Speaker #0
Alors, dans la précédente émission, on avait mis l'accent dans les jeux de quête. On est en train d'explorer les cinq mondes. puisque ce jeu de quête nous fait passer de monde en monde. Et nous avions parlé, la fois précédente, du rendez-vous secret et également de l'appel du cœur. Mais on pourrait peut-être faire un petit rappel de ce que c'est que le rendez-vous secret et l'appel du cœur également.
- Speaker #1
En fait, le rendez-vous secret, c'est qu'on s'assoit en silence et on observe ce qui nous traverse. Parce qu'en fait, dans notre vie psychique, dans notre vie intérieure, La vie est en train de nous montrer un endroit où elle nous attend. Un endroit où on pourrait devenir celui que l'on rêve d'être. Souvent, c'est être plus vrai, être plus plein de joie de vivre, être plus plein d'espérance. Il y a un endroit dans notre vie où il est attendu de nous que nous soyons un peu plus que la version habituelle que nous nous contentons d'être. C'est cet endroit-là que nous avons un rendez-vous. Et puis, le deuxième monde, celui que vous avez évoqué, qui s'appelle l'appel du cœur, après avoir identifié dans quel endroit de notre vie nous sommes attendus pour devenir ce nouvel homme, cette nouvelle femme, il va nous être montré quelle est la dimension intérieure que nous devons dépasser. Nous avons tous en nous des croyances, des croyances limitantes sur nous-mêmes. Nous croyons que nous sommes ceci ou cela. Et souvent, nous nous conformons à cette définition-là que nous pensons. que nous sommes pas assez bien nous pensons que nous ne voulons pas assez nous pensons que nous ne sommes pas autorisés à dire telle ou telle chose parce que ce qu'on va dire en fait ne sera pas entendu bref on a une série de convictions sur nous mêmes et l'appel du coeur va nous montrer quelle est cette conviction que nous pouvons dépasser Donc, rendez-vous secret, c'est, ben voilà, Sanji, tu as rendez-vous dans tel endroit de ta vie pour devenir tel homme. Voilà, en fait, c'est ce que va nous montrer l'appel du cœur, celui que tu dois dépasser pour devenir cet être qui t'est montré dans le rendez-vous secret. C'est ça, les deux premiers membres nous montrent celui que nous pourrions devenir.
- Speaker #0
Et j'avais bien aimé les exemples que tu avais pris la dernière fois, très concrets. C'était par exemple, j'arrive, mon souci c'est je suis en retard. On peut dire je suis toujours en retard et ensuite on va se rendre compte qu'il faut choisir un moment précis. Est-ce que tu aurais un autre exemple ?
- Speaker #1
Par exemple, ça peut être, là c'est un exemple personnel, je casse un verre. Ah bah oui. J'ai cassé un verre. Et bien, quand on s'inverse, aucun d'entre nous ne peut dire qu'il est franchement heureux. La plupart du temps, moi, c'est ce qui m'est arrivé dans l'exemple que j'ai en tête. J'ai posé le verre cassé sur le rebord de mon évier et je me suis dit, c'est pas grave. Ouais, sauf que pendant les 10 minutes qui ont suivi, ça me revenait sans cesse ce verre cassé. Ça, c'est l'endroit où la vie me donne rendez-vous. Elle me donne rendez-vous dans ma maladresse. Une maladresse très ordinaire dans une petite chose de la vie de tous les jours, devant laquelle la plupart du temps, on passe, on se dit « non, c'est pas grave » . Sauf que ce qu'on ne se rend pas compte, c'est que dans notre tête, ça ne cesse de parler. Et de dire « t'as vu, Sanji, comment t'es maladroit ? T'as vu comment tu ne fais pas attention ? T'as vu ? » Mais tous ces reproches, en fait, c'est juste un appel de notre cœur qui est en train de nous dire, mais quand est-ce que tu vas vivre ? Quand est-ce que tu vas vivre avec un peu de tendresse pour celui qui est maladroit, pour celui qui a fait un peu vite, pour celui qui s'est un peu précipité ? importe mais en tout cas j'ai un rendez vous secret avec moi même dans ce verre cassé et la nature de mon rendez vous c'est regarde est ce que tu vas enfin avoir un peu de douceur pour celui qui a été maladroit ça c'est l'appel de mon coeur qui m'appelle vers le tendresse très
- Speaker #0
bel exemple on comprend mieux maintenant ce que c'est que l'appel du coeur J'imaginais que ça pouvait être aussi à quel endroit je sens quelque chose qui me mord le cœur dans ce verre cassé.
- Speaker #1
Pas exactement, c'est ça. C'est à un moment donné, on va s'apercevoir que ce verre cassé, même si apparemment il n'est rien, à l'intérieur de nous, notre cœur, il est mordu. Et des choses sont en train de se dire à l'intérieur de notre tête. « T'as vu ? Mais t'aurais pu faire attention quand même. » Et puis, ce n'est pas des mots doux qu'on se dit, c'est des mots très accusateurs. Encore une fois, t'as pas fait gaffe. Mais franchement, Sandy, quand est-ce que tu as fait un peu attention ? Et c'est ça, en fait, qu'on est en train de se dire. Et ça, ça nous mord le cœur. C'est comme si on était à un doigt pointé sur nous-mêmes, en train de nous autocritiquer, en train de nous auto-accuser. Une petite maladresse, et tout d'un coup cette maladresse devient un drame à l'intérieur de nous. Tout simplement parce qu'on est en train de mal se parler. Notre cœur est pincé, notre cœur crie des choses contre nous-mêmes.
- Speaker #0
Ah oui.
- Speaker #1
C'est un exemple. Parfois, c'est contre nous, mais il y a plein de fois où c'est contre les autres. Il n'aurait pas dû me parler comme ça, lui. Il s'est pris pour qui ? Non, mais il aurait dû faire attention à moi, etc. Bref, toute une série de reproches qu'on a à l'intérieur de nous. nous, qui proviennent de quoi ? D'un cœur qui est mordu, d'un cœur qui a mal, d'un cœur qui a été passé et qui est en train de crier au fond de nous tout plein de mots d'accusation qu'il faut qu'on apprenne à écouter parce qu'en fait, au lieu d'essayer de les évacuer ces mots, on devrait les entendre parce que notre cœur est en train de nous montrer, regarde à quel endroit tu es attendu dans un peu plus de douceur pour toi ou pour les autres.
- Speaker #0
Oui, c'est exactement ça que j'allais dire en écoutant ce que tu disais, c'est justement ... Il nous suffit juste d'écouter ces voix, ces voix que l'on n'écoute jamais, ces voix qui nous accusent nous-mêmes ou qui accusent les autres.
- Speaker #1
C'est vrai qu'on les écoute assez peu souvent parce qu'en fait, elles se déclenchent automatiquement en nous. Et la plupart du temps, en fait, on n'en est même pas conscient. Et puis, on y croit, ces voix. il vient de nous arriver un problème, c'est plus simple de penser que c'est de la fausse des autres que d'essayer de se remettre en cause soi. Donc il faut entendre que ce mécanisme-là, qui est un mécanisme qui est à l'intérieur de nous-mêmes, à l'intérieur de chacun d'entre nous, qu'on appelle le jugement, qui peut se tourner soit contre nous ou soit contre les autres, il se déclenche tout seul sans qu'on y fasse attention. Et la plupart du temps, on n'entend même pas ses voix, parce qu'elles parlent de façon sourde en nous. Il faut faire un petit effort. Et cet effort, il est assez simple, c'est qu'il faut s'arrêter. et écouter, s'arrêter, se mettre en silence. Ce n'est pas pour rien que de nombreux, comment dirais-je, recherches, quêtes, travail intérieur ou travail d'introspection commencent par « on ferme les yeux et on s'écoute » . On écoute ce que ça dit en nous, parce qu'en fait, ce que ça dit en nous révèle énormément de choses. La plupart du temps, nous, dans nos sociétés, on a l'habitude de courir justement pour ne pas entendre ses voix. Là, il est demandé un espèce d'effort assez anormal. Je m'arrête et je prends 30 secondes, une minute, parce qu'il n'y a pas besoin de plus, pour écouter ses voix et je leur accorde crédit parce qu'elles sont en train de me dire des choses sur moi, mes rapports aux autres et mes rapports avec le monde.
- Speaker #0
Et effectivement, on a l'habitude de courir ou de mettre du bruit, beaucoup de bruit, la télé, les écrans, pour ne pas les entendre ces voix.
- Speaker #1
Vous faites une expérience simple, si vous voulez vérifier. Vous prenez votre voiture, vous allez faire une course et vous ne mettez pas la radio. et vous écoutez ce que ça dit en vous. Et puis au retour, vous mettez la radio et vous essayez d'écouter ce que ça dit en vous, vous verrez, c'est beaucoup plus compliqué. C'est pour ça qu'on a besoin de ce bruit extérieur. C'est pour que ça couvre les voies qui montent du fond de notre cœur, qui ne cessent de nous appeler. Et nous-mêmes, la plupart du temps, nous fermons nos oreilles à ces appels qui montent depuis l'intérieur de nous.
- Speaker #0
Et c'est pour ça que ces salles de pratique sont précieuses, parce qu'effectivement, dans cet espace-là, on s'y autorise, on sait qu'on a ça à faire, et donc c'est quand même bien plus facile.
- Speaker #1
C'est pour ça qu'elles se déroulent en silence, en fait, et vous verrez, avec assez peu de mouvements, assez peu de déplacements, tout se joue dans la tranquillité. D'abord parce que notre être, il aime ça. C'est vrai que la plupart du temps, si vous observez, si on prend 30 secondes de silence, ça nous fait du bien. D'abord parce que notre être aime ça, et puis la deuxième chose, c'est parce que dans le silence, on peut se mettre à l'écoute de notre bruit intérieur. Dans le silence extérieur, nous pouvons nous mettre à l'écoute du bruit intérieur, de ce que notre cœur est en train de dire.
- Speaker #0
Personnellement, je trouve ça passionnant. Mais je vais vous proposer, chers auditeurs et Sanjy, une première pause musicale. Et nous allons aborder tout de suite après la suite de ce grand jeu de quête. À tout de suite. Je suis avec Sanjiramboa Tiana. le cofondateur de la fédération Arthas Entraide et notamment des salles de pratique. Et nous sommes dans Bouge ton cœur, la chronique qui fait du bien, en partenariat avec Arthas Entraide 47, partenaire de Radiobull. Alors Sanji, nous étions en train de faire un petit rappel sur les deux premiers mondes du grand jeu de quête que l'on vient faire dans les salles de pratique. Après avoir aperçu notre rendez-vous secret, par exemple j'ai cassé un verre, Après avoir écouté l'appel de notre cœur là où ça nous mord le cœur, tout à l'heure tu avais évoqué le fait que tu étais invité à un rendez-vous de douceur avec toi, avec le maladroit en toi d'abord, et puis il va y avoir un autre monde. Et ce troisième monde, il est central, c'est le monde des mots du cœur. Donc j'aimerais bien que tu nous partages un petit peu ton expérience et qu'est-ce qu'on vient y faire dans ces mots du cœur.
- Speaker #1
En fait, les mots du cœur découlent du deuxième monde. On l'a vu, le deuxième monde, c'est un monde où on a plein de critiques sur soi, plein de critiques sur l'autre. En fait, et c'est vrai, tu l'as très bien dit, nous sommes devant un rendez-vous de douceur pour nous-mêmes. Et dans les mots du cœur, il s'agit d'accomplir ce rendez-vous. Voilà que j'ai cassé ce verre et que je suis en train de m'accuser moi-même d'avoir cassé ce verre. Je peux dire, ce n'est pas grave. et passer au-dessus, mais à peine quelques minutes après, cette même voix accusatrice rejaillit en moi. Là, dans les mots du cœur, il s'agit de trouver les mots qui vont réellement nous apaiser, qui vont réellement nous donner le droit d'avoir été maladroit. Parce qu'en fait, si j'ai été maladroit, c'est que j'étais en train de penser probablement à autre chose. Et c'était le cas d'ailleurs. J'étais en train de penser à « il faut que je fasse vite » parce qu'en fait, ce que j'ai envie de faire, ce n'est pas de faire la vaisselle, ce n'est pas de laver mon verre, il faisait beau dehors, j'avais envie d'aller me promener. Il y avait en moi un bonhomme qui était en train de faire la vaisselle. complètement absent à lui-même, voulant très vite pouvoir se donner un instant de plaisir qui était d'aller marcher dehors. Là, j'ai rendez-vous avec quelques mots de douceur. Et c'est ça, les mots du cœur. Les mots du cœur, ça va être une façon de se parler avec tendresse à soi-même. Alors, il y a plusieurs versions. La première version, c'est d'avoir un peu de compassion pour soi-même, c'est-à-dire être capable de se dire « Ah, mon vieux, comme c'est normal, en fait, que tu aies voulu faire la vaisselle à toute vitesse. » Disconfaites. En vérité, tu avais envie d'aller marcher et tu ne t'es pas accordé ce droit-là. Oh là là, mon vieux, je te comprends que tu aies fait si vite et que par maladresse tu aies cassé ce verre. C'est une espèce de compassion sur soi-même. Dire qu'on se comprend en fait, dire qu'on comprend notre maladresse et tout d'un coup, parce qu'on se dit ça, alors il n'y a plus d'accusation, il y a juste un accueil de soi à soi. On appelle ça la compassion. parfois ça suffit pas parfois on va se dire ces mots là mais ça va pas suffire parce qu'en fond de nous l'accusation elle est très forte alors bien sûr ça dépasse des exemples comme le verbe mais restons sur l'exemple du verre tout d'un coup je m'aperçois alors que J'ai voulu aller marcher, mais j'ai continué à faire la vaisselle. La plupart du temps, qu'est-ce qu'on se dit ? On se dit, mais enfin, t'es trop con. T'aurais dû y aller, marcher. Et puis, t'aurais fait la vaisselle après. Et ce n'était pas si grave. Et en fait, qu'est-ce qu'on est en train de faire ? On est en train de rajouter de l'accusation à l'accusation. C'est très différent des mots que je viens de dire tout à l'heure. Parce que les mots que j'ai dit tout à l'heure, ils sont dits sur un ton de douceur. Il faut écouter ce qu'on est en train de se dire. Mais ce qui est encore plus intéressant, c'est le ton sur lequel on est en train de se dire. train de se le dire vous verrez des formes on se dit les mêmes mots mais d'un côté il ya un ton acide un ton et gris un ton de colère contre soi alors que de l'autre côté il ya un ton douceur un ton qui nous donne le droit un ton qui nous caresse le coeur mais parfois se dire ces mots ne suffit pas parfois il faut faire remonter Une image, une image de notre passé. Et je vais vous expliquer comment ça se passe. Le moment où je suis en train de me dire, mais Sanji, franchement, t'as été brutal, t'aurais pu faire attention. Je reconnais cette voix, cette voix d'accusation, cette voix qui me parle mal, je la reconnais. Et vous verrez, vous aussi, vous la reconnaîtrez. La plupart du temps, vous verrez, c'est la voix d'un de vos parents. Moi, c'était la voix de ma maman. Et quand je me mets devant cette voix et que je l'écoute, et que je me dis « mais en fait, ça te rappelle quoi cette voix ? » me jaillit au fond du cerveau un souvenir, un souvenir de petit garçon. Un souvenir dans ce cas-là d'un petit garçon qui est en train de transporter une table avec sa maman, qui lui demande un coup de main pour déménager un meuble. Un petit garçon qui est en train de porter une table et qui est en train de faire ça à toute vitesse. Et sa maman se retourne vers lui parce qu'elle sent la pression sur la table et elle lui reproche. Elle lui dit « Oh là là, mais arrête de faire si vite, regarde comme tu es maladroit, regarde comme tu ne fais pas attention. » C'est exactement les mêmes mots que je venais de me dire autour du verre. Et c'est exactement le même mot et c'est exactement le même ton.
- Speaker #0
Le même regard peut-être.
- Speaker #1
Et exactement dans ma tête, il y a ce même regard que ma maman me porte, c'est ce regard-là que je suis en train de me porter à moi-même. Et je suis devant ça. Et là, je suis avec ce petit garçon qui est en train de porter cette table à toute vitesse. Et c'est vrai, il est en train de le faire vite. Et sa maman, elle a raison. Alors tout d'un coup, je l'observe, ce petit garçon, dans cette image intérieure que nous appelons le souvenir. Souvenir, on dit le souvenir, mais en fait, ces images jaillissent en nous sans effort de mémoire. Cette image arrive dans mon cerveau et quand je l'observe, le petit garçon, il y a quelque chose qui me touche, c'est les jointures de ses mains, ses doigts qui sont serrés sur le panneau de la table. Et effectivement, j'ai les doigts. tout blanc, dans les jointures, comme si serré, très très fort. Et là, je sens dans le fond du cœur de ce petit garçon une grande colère. Ce petit garçon est en colère. Alors, il va falloir que je lui parle à ce petit garçon. Et que je lui dise qu'il a bien le droit d'être en colère. Que je lui dise que je comprends sa colère. Que je lui trouve une bonne raison pour dire « je comprends ta colère, mon grand » . Et là, ce qui me vient tout de suite, c'est « je la comprends, ta colère, mon grand. Ta colère de me qui se manifeste par reporter cette table si vite. Je la comprends. Parce qu'en fait, tu rentres d'une journée d'école et tu entends les cris de tes copains dans la rue qui sont en train de jouer au ballon. Et toi, tu as envie de les rejoindre. Et tu as envie de jouer au foot avec eux. Tu n'as pas du tout envie de porter cette table. C'est pour ça que tu fais vite. Tu n'as pas envie d'aider ta maman, en vérité. Tu as envie de te retrouver avec tes copains. Et c'est bien normal qu'un petit garçon, il a envie de ça. Après une journée d'école, il a envie de se défouler. Et là, tout d'un coup, parce que je me dis ça, je sens une espèce de douceur qui monte en moi, une espèce de grande tendresse qui monte en moi. Alors, fort de cette douceur qui commence à habiter mon cœur, je peux dire quelques mots à moi aujourd'hui dans mon présent, et me dire « je te comprends en fait, que tu aies eu envie de faire cette vaisselle si vite, parce qu'en fait, tu as besoin à toi aussi » . d'un moment de plaisir. Regarde, tu n'as pas arrêté d'enchaîner des obligations toute la matinée. Eh bien là, t'as envie de reprendre, comme ces petits garçons. Sauf que, dans le souvenir, ma maman, elle avait besoin de moi, que là, aujourd'hui, il n'y a personne qui m'y oblige à faire la vaisselle. Il y a juste moi, pris et habité par ce souvenir. Je suis en train de reproduire dans mon présent un souvenir qui me vient du passé. D'un coup, je découvre un truc super, parce que je viens de me dire de la douceur à moi-même, et que la douceur commence à monter en moi, il y a juste envie. Oh là là, j'ai encore quelques assiettes à nettoyer. Et si ces assiettes, je les nettoyais avec douceur, dans mon rythme, sans précipitation, parce que de toute façon, là, il est une heure, il va faire encore beau à deux heures, à trois heures, et j'aurais bien le temps de me l'accorder, cette balle. Un changement d'état se produit en nous. Cette colère que l'on avait est en train de disparaître. Elle est en train de se changer dans une espèce d'immense douceur pour nous-mêmes. Parce que grâce à cette maladresse, on a été capable de faire lever en nous toute une tendresse que d'habitude on fait passer derrière la colère. Un nouvel être est en train d'apparaître, un être plein de douceur. Ce que je viens de raconter, c'est pour moi, mais c'est vrai pour tous les auditeurs, pour nous tous, pour toi Myriam, pour tous ceux qui nous écoutent. La tendresse, la douceur pour soi, est à un doigt de distance de nous-mêmes. Il suffit de s'arrêter et de se demander, et tiens là, qu'est-ce qui m'habite ? Quelle est l'image du passé qui m'habite ? Ou alors, quelle est la colère qui m'habite ? Et quels sont les deux, trois mots que je peux me dire pour tout d'un coup transmuter cette colère en tendresse, en acceptation de soi, en compassion pour soi-même, en pardon ? Peu importe le mot. C'est toute une douceur, en fait, qui va se saisir de nous. Dans la salle de pratique, nous appelons ça le tout premier amour. Le premier amour que l'on se doit à soi-même. Le premier amour que l'on pourrait s'accorder. Cette tolérance qu'on pourrait avoir en nous. Et fort de tous ces... cet amour qu'on peut avoir pour nous, va se dégager un amour pour les autres. Mais ça, c'est d'autres mondes que nous aborderons sans doute une autre fois.
- Speaker #0
Oui, et bien merci Sanjy. Mais j'aimerais quand même faire une deuxième pause musicale, et quand même que l'on se retrouve tout de suite après, parce que j'ai quand même encore des petites questions sur ce monde de la douceur, j'allais dire, et sur ce monde des mots du cœur. Parce que là, tu as allumé quelques petites questions, peut-être complétées. Et on va revenir tout de suite après. Myriam, avec vous pour une bulle de sagesse. Vous écoutez Radio Bulle 93.6, la radio qui rythme la jeunesse. Je suis en compagnie de Sanji Rambo-Atiana, le cofondateur des salles de pratique d'Arta Centraide. Et nous sommes en train de parler du grand jeu de quête et plus particulièrement du troisième monde, le monde des mots du cœur. Et alors Sanjy, tout à l'heure, tu nous disais en quoi ça consistait, ces mots du cœur qui... qui apaise notre cœur quand on a aperçu son rendez-vous secret, quand on a aperçu, pour dire simplement, son souci du jour, son tracas, sa colère, peu importe. Et tu nous as donné un exemple très précis, personnel. Et donc tu nous donnais quelques pistes. Mais alors moi, ce que je trouve bluffant et que j'ai remarqué sur moi et sur les autres personnes qui participent à ce jeu de quête, c'est ce souvenir qui monte. Parce qu'il est souvent proposé dans cet exercice, dans ce monde des mots du cœur, comme on a un peu plus le temps que dans la vie de tous les jours, on fait remonter une image du passé, un souvenir. Et ce qui à chaque fois nous étonne, c'est cette coïncidence, alors dans ton exemple c'est flagrant, entre ce que vit le petit garçon, ton cas, le petit enfant, et ce qu'il vit à l'instant. C'est la même précipitation, c'est le même... Tout est pareil. Et je voudrais que tu reviennes un peu sur ça. C'est quand même incroyable.
- Speaker #1
En fait, il y a un truc assez incroyable, et tu as raison de le souligner, c'est lorsque nous sommes dans une situation, quelle qu'elle soit, nous cherchons une similitude avec une expérience que nous avons déjà vécue. Et ça arrive très, très fréquemment. Je connais un exemple. Vous marchez dans la rue, vous croisez quelqu'un et vous vous dites, tiens, celui-là, je le trouve sympa. Mais vous croisez une autre personne et vous dites, tiens, celui-là, je le trouve pas sympa. Pourtant, on ne leur a pas parlé, on ne les connaît pas. D'où on saurait qu'ils sont sympas ou pas sympas ? C'est qu'en vérité, ils nous rappellent quelqu'un qu'on a déjà rencontré. Un détail de leur personne, de leur apparence, nous rappelle un personnage que nous avons déjà croisé dans notre passé. Si la rencontre s'est bien passée dans notre passé, on va le trouver sympa. Si la rencontre dans notre passé ne s'est pas bien passée, on ne va pas le trouver sympa. mais en vérité nous ne le connaissons pas donc nous sommes devant un espèce de mécanisme qui existe en chacun d'entre nous qui a un mécanisme de projection nous ne cessons de projeter sur le présent notre passé et on peut le comprendre d'ailleurs parce que sinon ça voudrait dire qu'on est tout le temps devant des situations nouvelles et qu'il faudrait qu'on se réinvente à chaque fois. Ça nous consommerait une énergie de dingue. Donc, qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien, on cherche des situations qui sont similaires et on les rapproche de notre présent et nous nous comportons dans notre présent comme nous l'avons appris dans notre image du passé. Ça s'appelle l'effet d'expérience. Sauf qu'il y a quelque chose de particulier, c'est que le présent, lui, il est toujours nouveau. Il appelle sans cesse des adaptations permanentes. Alors il y a un certain nombre de situations dans lesquelles, en fait, l'image projetée du passé va nous emmener à nous mettre un peu à côté de la plaque. Et c'est ça, en fait, qui nous mord le cœur. On se dit « mais merde, j'ai mis à côté de la plaque, en vérité, ce que je suis en train de vivre dans mon présent n'a rien à voir avec mon passé. » C'est moi qui m'auto-limite. C'est ça, en fait, qui fait l'appel du cœur. Parce qu'en fond de nous, il faut bien se rendre compte qu'il y a deux personnages. Il y a un personnage qui continue à reproduire son passé dans son présent. Mais il y en a aussi un autre, un autre qui rêve d'être tourné vers son avenir, c'est-à-dire de s'inventer différent. Souvent on dit « je suis dans la routine, métro, boulot, dodo » et on se dit « mais il suffit que je change l'extérieur, que je parte en vacances ou que je change la personne qui est en face de moi » et puis tout d'un coup les choses vont se modifier, mais en fait ce n'est pas du tout ça. C'est en fait ce qui change. notre routine, c'est nous inventer nous-mêmes différents. C'est-à-dire nous apercevoir d'abord conformes à une image du passé, que ça nous fasse sourire, alors on pourra s'inventer tout à fait nouveau dans la situation dans laquelle nous nous trouvons. C'est ce qui s'est passé pour moi ce jour-là. Quelqu'un m'a appelé, ma fille. Et parce que j'étais plein de douceur à l'intérieur de moi plutôt que plein d'agacement, quand elle s'est adressée à moi, j'ai lui répondu d'une certaine façon. Et là, elle m'a dit « Mais papa, tu ne m'as jamais parlé comme ça. » C'est vrai, elle avait raison. Je lui ai rarement parlé avec autant de douceur. Mais ça, j'ai pu le faire parce qu'au fond de mon cœur, il y avait une douceur différente que d'habitude. Je me suis inventé différent. Et je dois vous dire, j'aime mieux ce personnage-là que celui que je suis quand je suis agacé ou quand je suis en colère. Je préfère cette tendresse qui est au fond de moi. En fait, c'est le vrai moi. C'est ma vraie nature. C'est comme ça que je suis au fond. Et là, tout d'un coup, j'ai l'impression qu'un nouveau personnage est en train de m'habiter et ça me fait un bien fou. Tout d'un coup, ma vie a pris du coup. Tout ça avec quoi ? Un verre cassé.
- Speaker #0
C'est assez incroyable.
- Speaker #1
On a donc vraiment un rendez-vous dans toutes les petites choses de l'ordinaire de notre vie qui nous mordent le cœur, qui nous pince le cœur.
- Speaker #0
Et puis, comme tu le soulignais, peut-être qu'on reviendra dans une autre émission sur ce souvenir, parce que c'est vrai que ce que je trouve aussi passionnant, c'est cette exploration avec les cinq sens que tu évoquais un peu tout à l'heure. Cette observation de l'image, comme avec une caméra, qu'est-ce que je faisais, comment je me tenais. Peut-être que ça fera l'objet.
- Speaker #1
C'est intéressant et très important ce que tu dis, parce qu'en fait, il y a plein d'endroits où on utilise cette technique du souvenir. Et la plupart du temps, on l'utilise pour expliquer ce qui est en train de se produire dans le présent. Juste, on est en train de se dire « Ah ben ouais, c'est normal que, en fait, je sois gassé par ma vaisselle. Ça s'explique parce que ce qui s'est passé avec ma maman dans le passé. » Ça, c'est vrai. C'est tout ce qui relève de la psychanalyse, de la psychologie. C'est ce que Freud a mis en évidence. Freud a mis en évidence que nous avons des comportements répétitifs et inconscients. répétitifs parce qu'ils proviennent de notre passé, et qu'ils envahissent notre présent. Là, l'objet n'est pas là. Ce n'est pas un objet de psychanalyse, ou un objet de psychologie, un objet d'explication. C'est surtout la recherche de l'émotion. Il faut se laisser émouvoir par le petit garçon en colère. En fait, on passe par les petits garçons et les petites filles de nos souvenirs, parce que c'est très rare qu'on soit ému par nous, adultes. et le but du jeu c'est de se laisser ouvrir le cœur par eux, comme si on parlait à nos propres enfants en fait, et tout d'un coup ça fait bouger notre cœur, ça le met dans un autre état. Donc ce n'est pas un travail d'explication, c'est un travail de transformation. On ne cherche pas à expliquer, on ne cherche pas à rationaliser ce qui est en train de se passer, on cherche à se laisser émouvoir par un petit garçon, parce qu'on veut se laisser émouvoir par un bonhomme.
- Speaker #0
aujourd'hui là dans notre présent et puis quand même terminé je voudrais quand même que tu reviennes sur ces les premiers mots que l'on peut se dire alors le souvenir on a le temps dans la salle dans le jeu de quêtes on va on a le temps de l'explorer mais dans notre vie de tous les jours bien souvent tu nous invite à nous parler avec cette douceur mais juste comme tu l'as dit au tout début je me parle dans l'instant je me donne le droit
- Speaker #1
J'ai un petit jeu pour tes auditeurs, Myriam. Un petit jeu pour nous tous. Moi, c'est un petit jeu que j'utilise beaucoup. J'essaye de poser mon pouce, la pulpe de mon pouce, sur mon index et je caresse tout doucement. Je cherche la délicatesse de cette caresse. Parce que la douceur, elle passe aussi par le corps. Et puis là, je me parle avec douceur, je cherche un ton tout doux, comme si je parlais à un de mes enfants. Mais en fait, je vais me parler à moi-même et les mots que je me dis, c'est « Sanjy mon doux, Sanjy mon tout » . Faites-le deux minutes en cherchant cette voix, ce ton de tendresse, cette petite caresse de douceur de doigt contre doigt, avec des mots qui évoquent la douceur. Dites-le vous le plus tendrement possible. Il n'y a pas besoin de faire très longtemps. 30 secondes, une minute. Vous verrez, la plupart du temps, vous allez vous dire « Mais c'est quoi ça ? » dans le fond de notre être et nous en avons tous terriblement besoin. Cette pratique elle existe dans la salle de quête, elle s'appelle le rappel de douceur. Mon dieu ça c'est accessible à tout le monde là dès demain, 30 secondes, une minute, juste pour s'habituer à vivre avec cette douceur là et vous verrez ça fait beaucoup de bien.
- Speaker #0
Mais j'essaye aussi, Sanji, depuis que tu me l'as proposé.
- Speaker #1
Je suis sûr, Myriam, ça se voit.
- Speaker #0
Eh bien, merci, Sanjy. Je pense que l'on consacrera une autre émission, parce qu'il y a tellement de choses à dire. Tu viens de parler de la douceur du corps. Donc, j'aimerais bien qu'on revienne sur tous ces ingrédients nécessaires pour le tout premier amour, c'est-à-dire comment se dire des mots de douceur, comment trouver la douceur du cœur. Donc voilà, je te donnerai rendez-vous pour le prochain Bouge ton cœur.
- Speaker #1
Avec grand plaisir Myriam, parce que je pense que tous les hommes ont besoin de cette douceur de même à eux-mêmes.
- Speaker #0
Quand j'étais plus jeune, je croyais que c'était avec les bonbons. Mais après, j'ai fait la fortune des dentistes. Je me dis, doigt contre doigt, ça on le peut tous.
- Speaker #1
Ah oui. Eh bien, merci Sanjy. C'était Bouge ton cœur, la parenthèse d'envie de sagesse, en partenariat avec l'association Arthas Entraide 47. Et quant à moi, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour une autre bulle de sagesse. Et vous allez voir avec un autre thème. Normalement, nous allons... parler de solidarité, je n'en dis pas plus et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine. Au revoir tout le monde et au revoir Sanjy.
- Speaker #0
Au revoir à tous vos auditeurs, au revoir à toi Myriam.