[Extrait] Flore Vasseur - Sortir de la culture de la performance cover
[Extrait] Flore Vasseur - Sortir de la culture de la performance cover
Esperluette, à l'écoute du Vaucluse

[Extrait] Flore Vasseur - Sortir de la culture de la performance

[Extrait] Flore Vasseur - Sortir de la culture de la performance

04min |24/06/2024
Play
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Description

Extrait de mes échanges avec Flore Vasseur, autrice, réalisatrice & productrice notamment du film documentaire "Bigger than us".


L'interview est à écouter en intégralité ici : Choisir l’humanité plutôt que de s’accrocher à son confort


Vous pouvez retrouver toutes les références citées dans cet épisode et lire la retranscription de l'interview sur mon blog (Merci Autoscript ! ).

L'épisode est également disponible en version sous-titrée sur Youtube



Crédits photos : Yann Bargue-Dimier


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis Flore Vasseur et mon dernier travail s'appelle Bigger than Us, c'est un film documentaire. Ça vient essentiellement de la question de mon fils, il y a maintenant bien des années, qui me pose la question suivante, alors qu'il a 7 ans, Maman, ça veut dire quoi La planète va mourir ? Et qu'est-ce que je peux faire moi pour qu'elle ne meure pas ? Et toi, qu'est-ce que tu fais ? Et donc voilà, j'ai senti que comme mon fils, il y avait toute une génération qui était un petit peu toute seule face à ce qui arrivait. Et donc j'ai eu envie de faire un film où d'autres jeunes parlaient de son monde et lui montraient qu'il y avait des réponses, il y avait des façons d'agir et il y a des façons d'exister qui étaient probablement à rebours de tout ce que disaient les parents. L'objectif, c'est la question que m'ont posée la monteuse et le compositeur le premier jour du montage. Et ils m'ont dit mais on fait le film pour qui ? Et là, je leur ai dit bah en fait, il faut faire le film pour les extraterrestres. Et là, ils me disent mais c'est à dire ! Je dis bah en fait, je voudrais que vous fassiez un film qui puisse partir dans l'espace, et un jour, il y a des extraterrestres qui vont tomber dessus, et je veux qu'ils voient combien l'humanité était belle, et combien elle s'est fourvoyée faute d'accepter sa bouche. Vulnérabilité. Et ils ont sorti ce film. Donc ça devait être une bonne direction. Il n'y a pas à oser quoi que ce soit, de se lancer à imaginer, lancer par exemple une assaut ou même une action. Moi je propose vraiment cette méthode confort ou humanité, parce que c'est un arbitrage du quotidien. Tout à l'heure on arrive, on se retrouve ici, avant le déjeuner, je ne vous connaissais pas, moi j'arrive, je vois 15 personnes, je ne connais pas. Bon ben, confort, je dis bonjour de loin, salut, je me mets dans mon coin et je me mets sur mon téléphone parce que ça m'angoisse d'être face à 15 inconnus. Ou humanité, allez on se fait la bise, qui fait quoi ? En fait, bon, ça c'est dans les interactions, mais bientôt il va y avoir les soldes. Ok, j'achète un nouveau t-shirt sachant pertinemment que rien que sa fabrication a pété, une famille, l'environnement, ou je me dis que ce que j'ai c'est déjà super. Il faut se dire, vous qui êtes en train d'écouter le podcast, qu'est-ce que vous faites pour le reste de la journée ? Vous vous dites, là, si je réagis comme ça, c'est du confort. Si je réagis comme ça, c'est de l'humanité. Et puis, progressivement, essayez de choisir plus souvent l'humanité. Moi, ça ne m'arrive pas toujours. Il y a des jours où je ne suis pas là. Il y a des jours où je suis en colère. Mais c'est vrai qu'une bonne journée, c'est une journée où, clairement, j'ai choisi plus l'humanité que le confort. Une bonne journée, ça ne sera jamais une journée de confort. Jamais, jamais. Je serai en colère contre moi. C'est le monde qui est en burn-out là en fait. Il y a de quoi. Il y a aussi beaucoup de burn-out militant. Parce que je pense que les gens ne s'engagent pas pour les bonnes raisons. Je dis assez volontiers aux personnes, si vous vous engagez pour changer le monde, il ne faut pas essayer. Parce que ce n'est pas la bonne intention. Parce qu'en fait, vous ne le changerez pas. Ou en tout cas, vous ne le verrez pas. Et il faut faire ce deuil-là. Et c'est une déprogrammation en soi, parce que notre système et notre éducation, depuis le début, nous dit tout ce que tu dois faire doit être efficace. La performance, action, réaction, ça doit être visible à l'œil nu tout le temps, tout le temps, tout le temps. Cette culture de la performance et de l'efficacité est un truc qui a été incorporé par les militants. Et donc, ils imaginent que parce qu'ils vont aller distribuer des tracts, tout à coup, ça va marcher. et ça marche pas, et du coup il s'énerve, il fout encore plus et moi la première je le fais enfin je peux être épuisée aussi et c'est toujours à cause de ça Parce que je ne lâche pas le fait qu'on fait ça par beauté du geste, par désir de se rencontrer. Regardez aujourd'hui ce jardin, ces crapauds. Vous voyez cette beauté-là, cette connexion en fait. Et ce qui a gagné, c'est la connexion, ce n'est pas l'efficacité. Et la connexion, les liens, ce n'est pas efficace. Mais c'est vrai qu'il faut savoir résister à toute cette culture de société qui est ultra dominante. Ça ne sert à rien. Si, ça sert à me sentir vivant.

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    Je suis Flore Vasseur et mon dernier travail s'appelle Bigger than Us, c'est un film documentaire. Ça vient essentiellement de la question de mon fils, il y a maintenant bien des années, qui me pose la question suivante, alors qu'il a 7 ans, Maman, ça veut dire quoi La planète va mourir ? Et qu'est-ce que je peux faire moi pour qu'elle ne meure pas ? Et toi, qu'est-ce que tu fais ? Et donc voilà, j'ai senti que comme mon fils, il y avait toute une génération qui était un petit peu toute seule face à ce qui arrivait. Et donc j'ai eu envie de faire un film où d'autres jeunes parlaient de son monde et lui montraient qu'il y avait des réponses, il y avait des façons d'agir et il y a des façons d'exister qui étaient probablement à rebours de tout ce que disaient les parents. L'objectif, c'est la question que m'ont posée la monteuse et le compositeur le premier jour du montage. Et ils m'ont dit mais on fait le film pour qui ? Et là, je leur ai dit bah en fait, il faut faire le film pour les extraterrestres. Et là, ils me disent mais c'est à dire ! Je dis bah en fait, je voudrais que vous fassiez un film qui puisse partir dans l'espace, et un jour, il y a des extraterrestres qui vont tomber dessus, et je veux qu'ils voient combien l'humanité était belle, et combien elle s'est fourvoyée faute d'accepter sa bouche. Vulnérabilité. Et ils ont sorti ce film. Donc ça devait être une bonne direction. Il n'y a pas à oser quoi que ce soit, de se lancer à imaginer, lancer par exemple une assaut ou même une action. Moi je propose vraiment cette méthode confort ou humanité, parce que c'est un arbitrage du quotidien. Tout à l'heure on arrive, on se retrouve ici, avant le déjeuner, je ne vous connaissais pas, moi j'arrive, je vois 15 personnes, je ne connais pas. Bon ben, confort, je dis bonjour de loin, salut, je me mets dans mon coin et je me mets sur mon téléphone parce que ça m'angoisse d'être face à 15 inconnus. Ou humanité, allez on se fait la bise, qui fait quoi ? En fait, bon, ça c'est dans les interactions, mais bientôt il va y avoir les soldes. Ok, j'achète un nouveau t-shirt sachant pertinemment que rien que sa fabrication a pété, une famille, l'environnement, ou je me dis que ce que j'ai c'est déjà super. Il faut se dire, vous qui êtes en train d'écouter le podcast, qu'est-ce que vous faites pour le reste de la journée ? Vous vous dites, là, si je réagis comme ça, c'est du confort. Si je réagis comme ça, c'est de l'humanité. Et puis, progressivement, essayez de choisir plus souvent l'humanité. Moi, ça ne m'arrive pas toujours. Il y a des jours où je ne suis pas là. Il y a des jours où je suis en colère. Mais c'est vrai qu'une bonne journée, c'est une journée où, clairement, j'ai choisi plus l'humanité que le confort. Une bonne journée, ça ne sera jamais une journée de confort. Jamais, jamais. Je serai en colère contre moi. C'est le monde qui est en burn-out là en fait. Il y a de quoi. Il y a aussi beaucoup de burn-out militant. Parce que je pense que les gens ne s'engagent pas pour les bonnes raisons. Je dis assez volontiers aux personnes, si vous vous engagez pour changer le monde, il ne faut pas essayer. Parce que ce n'est pas la bonne intention. Parce qu'en fait, vous ne le changerez pas. Ou en tout cas, vous ne le verrez pas. Et il faut faire ce deuil-là. Et c'est une déprogrammation en soi, parce que notre système et notre éducation, depuis le début, nous dit tout ce que tu dois faire doit être efficace. La performance, action, réaction, ça doit être visible à l'œil nu tout le temps, tout le temps, tout le temps. Cette culture de la performance et de l'efficacité est un truc qui a été incorporé par les militants. Et donc, ils imaginent que parce qu'ils vont aller distribuer des tracts, tout à coup, ça va marcher. et ça marche pas, et du coup il s'énerve, il fout encore plus et moi la première je le fais enfin je peux être épuisée aussi et c'est toujours à cause de ça Parce que je ne lâche pas le fait qu'on fait ça par beauté du geste, par désir de se rencontrer. Regardez aujourd'hui ce jardin, ces crapauds. Vous voyez cette beauté-là, cette connexion en fait. Et ce qui a gagné, c'est la connexion, ce n'est pas l'efficacité. Et la connexion, les liens, ce n'est pas efficace. Mais c'est vrai qu'il faut savoir résister à toute cette culture de société qui est ultra dominante. Ça ne sert à rien. Si, ça sert à me sentir vivant.

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    Je suis Flore Vasseur et mon dernier travail s'appelle Bigger than Us, c'est un film documentaire. Ça vient essentiellement de la question de mon fils, il y a maintenant bien des années, qui me pose la question suivante, alors qu'il a 7 ans, Maman, ça veut dire quoi La planète va mourir ? Et qu'est-ce que je peux faire moi pour qu'elle ne meure pas ? Et toi, qu'est-ce que tu fais ? Et donc voilà, j'ai senti que comme mon fils, il y avait toute une génération qui était un petit peu toute seule face à ce qui arrivait. Et donc j'ai eu envie de faire un film où d'autres jeunes parlaient de son monde et lui montraient qu'il y avait des réponses, il y avait des façons d'agir et il y a des façons d'exister qui étaient probablement à rebours de tout ce que disaient les parents. L'objectif, c'est la question que m'ont posée la monteuse et le compositeur le premier jour du montage. Et ils m'ont dit mais on fait le film pour qui ? Et là, je leur ai dit bah en fait, il faut faire le film pour les extraterrestres. Et là, ils me disent mais c'est à dire ! Je dis bah en fait, je voudrais que vous fassiez un film qui puisse partir dans l'espace, et un jour, il y a des extraterrestres qui vont tomber dessus, et je veux qu'ils voient combien l'humanité était belle, et combien elle s'est fourvoyée faute d'accepter sa bouche. Vulnérabilité. Et ils ont sorti ce film. Donc ça devait être une bonne direction. Il n'y a pas à oser quoi que ce soit, de se lancer à imaginer, lancer par exemple une assaut ou même une action. Moi je propose vraiment cette méthode confort ou humanité, parce que c'est un arbitrage du quotidien. Tout à l'heure on arrive, on se retrouve ici, avant le déjeuner, je ne vous connaissais pas, moi j'arrive, je vois 15 personnes, je ne connais pas. Bon ben, confort, je dis bonjour de loin, salut, je me mets dans mon coin et je me mets sur mon téléphone parce que ça m'angoisse d'être face à 15 inconnus. Ou humanité, allez on se fait la bise, qui fait quoi ? En fait, bon, ça c'est dans les interactions, mais bientôt il va y avoir les soldes. Ok, j'achète un nouveau t-shirt sachant pertinemment que rien que sa fabrication a pété, une famille, l'environnement, ou je me dis que ce que j'ai c'est déjà super. Il faut se dire, vous qui êtes en train d'écouter le podcast, qu'est-ce que vous faites pour le reste de la journée ? Vous vous dites, là, si je réagis comme ça, c'est du confort. Si je réagis comme ça, c'est de l'humanité. Et puis, progressivement, essayez de choisir plus souvent l'humanité. Moi, ça ne m'arrive pas toujours. Il y a des jours où je ne suis pas là. Il y a des jours où je suis en colère. Mais c'est vrai qu'une bonne journée, c'est une journée où, clairement, j'ai choisi plus l'humanité que le confort. Une bonne journée, ça ne sera jamais une journée de confort. Jamais, jamais. Je serai en colère contre moi. C'est le monde qui est en burn-out là en fait. Il y a de quoi. Il y a aussi beaucoup de burn-out militant. Parce que je pense que les gens ne s'engagent pas pour les bonnes raisons. Je dis assez volontiers aux personnes, si vous vous engagez pour changer le monde, il ne faut pas essayer. Parce que ce n'est pas la bonne intention. Parce qu'en fait, vous ne le changerez pas. Ou en tout cas, vous ne le verrez pas. Et il faut faire ce deuil-là. Et c'est une déprogrammation en soi, parce que notre système et notre éducation, depuis le début, nous dit tout ce que tu dois faire doit être efficace. La performance, action, réaction, ça doit être visible à l'œil nu tout le temps, tout le temps, tout le temps. Cette culture de la performance et de l'efficacité est un truc qui a été incorporé par les militants. Et donc, ils imaginent que parce qu'ils vont aller distribuer des tracts, tout à coup, ça va marcher. et ça marche pas, et du coup il s'énerve, il fout encore plus et moi la première je le fais enfin je peux être épuisée aussi et c'est toujours à cause de ça Parce que je ne lâche pas le fait qu'on fait ça par beauté du geste, par désir de se rencontrer. Regardez aujourd'hui ce jardin, ces crapauds. Vous voyez cette beauté-là, cette connexion en fait. Et ce qui a gagné, c'est la connexion, ce n'est pas l'efficacité. Et la connexion, les liens, ce n'est pas efficace. Mais c'est vrai qu'il faut savoir résister à toute cette culture de société qui est ultra dominante. Ça ne sert à rien. Si, ça sert à me sentir vivant.

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    Je suis Flore Vasseur et mon dernier travail s'appelle Bigger than Us, c'est un film documentaire. Ça vient essentiellement de la question de mon fils, il y a maintenant bien des années, qui me pose la question suivante, alors qu'il a 7 ans, Maman, ça veut dire quoi La planète va mourir ? Et qu'est-ce que je peux faire moi pour qu'elle ne meure pas ? Et toi, qu'est-ce que tu fais ? Et donc voilà, j'ai senti que comme mon fils, il y avait toute une génération qui était un petit peu toute seule face à ce qui arrivait. Et donc j'ai eu envie de faire un film où d'autres jeunes parlaient de son monde et lui montraient qu'il y avait des réponses, il y avait des façons d'agir et il y a des façons d'exister qui étaient probablement à rebours de tout ce que disaient les parents. L'objectif, c'est la question que m'ont posée la monteuse et le compositeur le premier jour du montage. Et ils m'ont dit mais on fait le film pour qui ? Et là, je leur ai dit bah en fait, il faut faire le film pour les extraterrestres. Et là, ils me disent mais c'est à dire ! Je dis bah en fait, je voudrais que vous fassiez un film qui puisse partir dans l'espace, et un jour, il y a des extraterrestres qui vont tomber dessus, et je veux qu'ils voient combien l'humanité était belle, et combien elle s'est fourvoyée faute d'accepter sa bouche. Vulnérabilité. Et ils ont sorti ce film. Donc ça devait être une bonne direction. Il n'y a pas à oser quoi que ce soit, de se lancer à imaginer, lancer par exemple une assaut ou même une action. Moi je propose vraiment cette méthode confort ou humanité, parce que c'est un arbitrage du quotidien. Tout à l'heure on arrive, on se retrouve ici, avant le déjeuner, je ne vous connaissais pas, moi j'arrive, je vois 15 personnes, je ne connais pas. Bon ben, confort, je dis bonjour de loin, salut, je me mets dans mon coin et je me mets sur mon téléphone parce que ça m'angoisse d'être face à 15 inconnus. Ou humanité, allez on se fait la bise, qui fait quoi ? En fait, bon, ça c'est dans les interactions, mais bientôt il va y avoir les soldes. Ok, j'achète un nouveau t-shirt sachant pertinemment que rien que sa fabrication a pété, une famille, l'environnement, ou je me dis que ce que j'ai c'est déjà super. Il faut se dire, vous qui êtes en train d'écouter le podcast, qu'est-ce que vous faites pour le reste de la journée ? Vous vous dites, là, si je réagis comme ça, c'est du confort. Si je réagis comme ça, c'est de l'humanité. Et puis, progressivement, essayez de choisir plus souvent l'humanité. Moi, ça ne m'arrive pas toujours. Il y a des jours où je ne suis pas là. Il y a des jours où je suis en colère. Mais c'est vrai qu'une bonne journée, c'est une journée où, clairement, j'ai choisi plus l'humanité que le confort. Une bonne journée, ça ne sera jamais une journée de confort. Jamais, jamais. Je serai en colère contre moi. C'est le monde qui est en burn-out là en fait. Il y a de quoi. Il y a aussi beaucoup de burn-out militant. Parce que je pense que les gens ne s'engagent pas pour les bonnes raisons. Je dis assez volontiers aux personnes, si vous vous engagez pour changer le monde, il ne faut pas essayer. Parce que ce n'est pas la bonne intention. Parce qu'en fait, vous ne le changerez pas. Ou en tout cas, vous ne le verrez pas. Et il faut faire ce deuil-là. Et c'est une déprogrammation en soi, parce que notre système et notre éducation, depuis le début, nous dit tout ce que tu dois faire doit être efficace. La performance, action, réaction, ça doit être visible à l'œil nu tout le temps, tout le temps, tout le temps. Cette culture de la performance et de l'efficacité est un truc qui a été incorporé par les militants. Et donc, ils imaginent que parce qu'ils vont aller distribuer des tracts, tout à coup, ça va marcher. et ça marche pas, et du coup il s'énerve, il fout encore plus et moi la première je le fais enfin je peux être épuisée aussi et c'est toujours à cause de ça Parce que je ne lâche pas le fait qu'on fait ça par beauté du geste, par désir de se rencontrer. Regardez aujourd'hui ce jardin, ces crapauds. Vous voyez cette beauté-là, cette connexion en fait. Et ce qui a gagné, c'est la connexion, ce n'est pas l'efficacité. Et la connexion, les liens, ce n'est pas efficace. Mais c'est vrai qu'il faut savoir résister à toute cette culture de société qui est ultra dominante. Ça ne sert à rien. Si, ça sert à me sentir vivant.

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