Description
Plongez avec nous dans les nouvelles voies de la finance où des professionnels partagent leurs parcours inspirants pour intégrer les enjeux environnementaux et sociaux. Découvrez comment transformer durablement le monde financier à travers des témoignages et des ressources pratiques.
Bienvenue sur "Faire de La Finance Autrement", le podcast animé par Stéphanie Capdeville.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Bienvenue sur le podcast Faire de la finance autrement Je suis Stéphanie Capdeville et ensemble, explorons les nouvelles voies de la finance. Ici, des hommes et des femmes partagent leur parcours inspirant pour intégrer les enjeux environnementaux et sociaux. Pas à pas, nous découvrirons de multiples ressources pour transformer durablement le monde de la finance.
Aujourd'hui, je reçois Anna Rivière,
directrice financière de la société Agronutris, société à mission. de biotechnologie, j'en sais spécialisée dans l'élevage et la transformation de mouches soldats noires en protéines pour l'alimentation. Je la remercie d'avoir accepté mon invitation pour faire savoir que l'on peut faire de la finance autrement.
Bonjour Anne.
Bonjour Stéphanie.
Peux-tu nous dire qui tu es ?
Je m'appelle Anne Larivière, j'ai 22 ans d'expérience en finance en entreprise, dans des entreprises de tailles très diverses et dans des secteurs très variés. Et j'ai également une casquette RSE et mesures d'impact, car à mon sens, une entreprise est un acteur économique à part entière, dans le sens où, de par son activité, elle a un impact sur son environnement, sur la société, sur ses partenaires, sur ses salariés. Et il me semble important de mesurer et piloter toutes les facettes de cette performance.
Et quelles sont tes valeurs ?
Alors moi, ce qui m'anime, c'est d'avoir un impact positif sur l'environnement et sur la société, de manière à construire un monde plus durable et plus juste pour l'ensemble des êtres humains.
Je sais que tu n'as pas toujours été une financière engagée. Qu'est-ce qui s'est passé sur ce chemin ?
Alors d'abord, il y a eu une prise de conscience personnelle. À la naissance de mes enfants, je me suis interrogée sur mes choix de vie, sur mes choix de consommation. Mais à cette époque, il n'y avait pas de réel questionnement sur ma vie professionnelle. Et puis, il y a six ans, j'étais dans une entreprise qui allait très mal, avec laquelle je n'étais pas alignée en termes de valeur. Et je me suis posé beaucoup de questions sur le sens de mon métier, sur le fait de ne mesurer que des impacts économiques. J'ai presque eu un rejet total de la finance parce que je trouvais que les entreprises dans lesquelles j'avais travaillé jusqu'alors ne donnaient pas assez d'importance à l'humain, à l'environnement. Donc à la suite de mon départ, j'ai poursuivi cette réflexion et j'ai décidé de me former en RSE, notamment sur l'ISO 26000 avec le label LUCY. avec dans l'idée que les entreprises devaient aussi mesurer et piloter leurs impacts sur les aspects environnementaux et sociaux.
Agronutris est une entreprise avec une gouvernance partagée. Est-ce que ça a été facile d'intégrer ce type de gouvernance ?
Alors facile, non, pas forcément. Il faut déconstruire pas mal de choses sur les relations entre collègues, sur les zones de pouvoir qui peuvent exister dans des entreprises plus classiques. Mais ce qui est extrêmement intéressant chez Agroneutrisse et très porteur, c'est que tout le monde est tourné vers l'objectif commun. Chaque personne, dans ses actions, dans ses missions, participe au projet. On est une start-up, donc il y a pas mal d'inconnus, pas mal de difficultés, mais toute l'équipe se soutient et peut bénéficier du soutien des autres. Et donc ça, c'est très motivant et très agréable de travailler dans ce type d'environnement. Un autre élément très important, c'est la transparence. Chez Agroneutrisse, tout est transparent. Et en tant que financier, c'est un gros changement parce que dans mes expériences passées, il y avait toujours un moment une zone de non-dit ou une zone réservée à la direction financière ou aux dirigeants. Tandis que là, tout est partagé. Donc quand il y a des situations tendues, on le partage avec toute l'équipe et on bénéficie de l'aide de l'ensemble des collaborateurs qui aident, qui cherchent, qui trouvent des solutions, qui ont vraiment des actions pour aider l'équipe finance sur ces sujets.
Et en tant que directrice financière, qu'est-ce qui a changé dans ton métier ?
Alors ce qui a changé, c'est que je ne suis pas focalisée uniquement sur les indicateurs financiers aujourd'hui. Je considère que la performance doit être globale, donc elle reste financière, bien sûr, évidemment que l'objectif est que l'entreprise soit rentable, mais la performance est également mesurée en termes d'impact environnemental, social et sociétal. Donc on a mis en place plusieurs mesures. On a fait une analyse de cycle de vie pour mesurer notre impact carbone, on a fait un bilan carbone également, on a obtenu le label Bicorp, on est entreprise à mission. On a mis en place un certain nombre d'indicateurs RAH, d'indicateurs de bien-être au travail, de satisfaction des partenaires. Et là, on est en train de mettre en place un ensemble d'indicateurs pour avoir une vision globale de la performance. Donc pour cela, on a créé un groupe de travail qui s'appelle Comptez ce qui compte et qui est composé de collaborateurs de l'entreprise avec des colorations métiers très différentes. Donc ce ne sont pas que des financiers, c'est vraiment un groupe transversal. Donc c'est ça qui est très intéressant.
Et en tant que financière, peux-tu nous dire qu'est-ce que cela apporte de placer l'humain au cœur de l'écosystème ?
Chez Agronutris, comme on travaille en gouvernance partagée et qu'il n'y a pas de hiérarchie, on a créé, pour traiter de certaines missions, des organes de gouvernance intermédiaires, puisqu'on est aujourd'hui une centaine de personnes, et ces organes de gouvernance sont composés de différents collaborateurs de l'entreprise. Pour vous citer un exemple, on a un collectif investissement dont la mission est d'arbitrer les investissements de l'entreprise, qui est composé de personnes avec des métiers très différents. Ça peut être des gens de la partie business ou des gens d'usines ou des opérations. Donc, ce ne sont pas forcément des financiers. Ce ne sont pas du tout des financiers, d'ailleurs. Et en fait, c'est cette diversité de compétences et de points de vue qui apporte beaucoup de richesse et qui fait que les prises de décisions nous semblent être les plus justes et les plus fortes, d'une certaine manière. Un autre exemple que je peux citer, c'est le Conseil des sages, qui a pour mission d'arbitrer des problèmes graves avec certains salariés. Moi, j'ai la chance d'avoir été élue en tant que suppléant au Conseil des sages. On traite de cas compliqués, mais c'est très responsabilisant parce que le fait d'avoir été élue par ses pairs nous donne beaucoup de responsabilité dans les décisions que l'on doit prendre. C'est très motivant d'avoir la confiance de ses collègues pour traiter ce type de situation et c'est très enrichissant.
Merci pour ce partage. On arrive à la fin de ce podcast, alors je vais te poser la question rituelle. Quel conseil donnerais-tu si j'étais DAF et que je souhaitais mettre en place une première action pour intégrer les enjeux environnement et sociaux dans les comptes ?
Alors moi, le premier conseil que je peux te donner, c'est d'en parler autour de toi, aux équipes, aux dirigeants, aux actionnaires, d'exprimer ta façon de voir les choses, parce qu'en fait, ce sont des sujets qui sont vraiment très transversaux au sein de l'entreprise. C'est un chemin aussi à suivre et plus il y a de gens sensibilisés ou convaincus, et plus les actions ou les mesures qui seront mises en place seront efficaces. Donc moi, je conseille vraiment de fédérer un maximum de personnes de l'entreprise autour de ces sujets.
Merci beaucoup Anne, c'était une joie de te recevoir et de t'entendre partager comment on peut faire de la finance autrement.
Merci Stéphanie.
J'espère que vous avez passé un bon moment. N'hésitez pas à partager largement. Je suis Stéphanie Capdeville. Recruteuse de Financiers Engagés. Et je serai ravie d'échanger avec vous sur LinkedIn. À bientôt pour un prochain épisode de Faire de la finance autrement.
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Plongez avec nous dans les nouvelles voies de la finance où des professionnels partagent leurs parcours inspirants pour intégrer les enjeux environnementaux et sociaux. Découvrez comment transformer durablement le monde financier à travers des témoignages et des ressources pratiques.
Bienvenue sur "Faire de La Finance Autrement", le podcast animé par Stéphanie Capdeville.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Bienvenue sur le podcast Faire de la finance autrement Je suis Stéphanie Capdeville et ensemble, explorons les nouvelles voies de la finance. Ici, des hommes et des femmes partagent leur parcours inspirant pour intégrer les enjeux environnementaux et sociaux. Pas à pas, nous découvrirons de multiples ressources pour transformer durablement le monde de la finance.
Aujourd'hui, je reçois Anna Rivière,
directrice financière de la société Agronutris, société à mission. de biotechnologie, j'en sais spécialisée dans l'élevage et la transformation de mouches soldats noires en protéines pour l'alimentation. Je la remercie d'avoir accepté mon invitation pour faire savoir que l'on peut faire de la finance autrement.
Bonjour Anne.
Bonjour Stéphanie.
Peux-tu nous dire qui tu es ?
Je m'appelle Anne Larivière, j'ai 22 ans d'expérience en finance en entreprise, dans des entreprises de tailles très diverses et dans des secteurs très variés. Et j'ai également une casquette RSE et mesures d'impact, car à mon sens, une entreprise est un acteur économique à part entière, dans le sens où, de par son activité, elle a un impact sur son environnement, sur la société, sur ses partenaires, sur ses salariés. Et il me semble important de mesurer et piloter toutes les facettes de cette performance.
Et quelles sont tes valeurs ?
Alors moi, ce qui m'anime, c'est d'avoir un impact positif sur l'environnement et sur la société, de manière à construire un monde plus durable et plus juste pour l'ensemble des êtres humains.
Je sais que tu n'as pas toujours été une financière engagée. Qu'est-ce qui s'est passé sur ce chemin ?
Alors d'abord, il y a eu une prise de conscience personnelle. À la naissance de mes enfants, je me suis interrogée sur mes choix de vie, sur mes choix de consommation. Mais à cette époque, il n'y avait pas de réel questionnement sur ma vie professionnelle. Et puis, il y a six ans, j'étais dans une entreprise qui allait très mal, avec laquelle je n'étais pas alignée en termes de valeur. Et je me suis posé beaucoup de questions sur le sens de mon métier, sur le fait de ne mesurer que des impacts économiques. J'ai presque eu un rejet total de la finance parce que je trouvais que les entreprises dans lesquelles j'avais travaillé jusqu'alors ne donnaient pas assez d'importance à l'humain, à l'environnement. Donc à la suite de mon départ, j'ai poursuivi cette réflexion et j'ai décidé de me former en RSE, notamment sur l'ISO 26000 avec le label LUCY. avec dans l'idée que les entreprises devaient aussi mesurer et piloter leurs impacts sur les aspects environnementaux et sociaux.
Agronutris est une entreprise avec une gouvernance partagée. Est-ce que ça a été facile d'intégrer ce type de gouvernance ?
Alors facile, non, pas forcément. Il faut déconstruire pas mal de choses sur les relations entre collègues, sur les zones de pouvoir qui peuvent exister dans des entreprises plus classiques. Mais ce qui est extrêmement intéressant chez Agroneutrisse et très porteur, c'est que tout le monde est tourné vers l'objectif commun. Chaque personne, dans ses actions, dans ses missions, participe au projet. On est une start-up, donc il y a pas mal d'inconnus, pas mal de difficultés, mais toute l'équipe se soutient et peut bénéficier du soutien des autres. Et donc ça, c'est très motivant et très agréable de travailler dans ce type d'environnement. Un autre élément très important, c'est la transparence. Chez Agroneutrisse, tout est transparent. Et en tant que financier, c'est un gros changement parce que dans mes expériences passées, il y avait toujours un moment une zone de non-dit ou une zone réservée à la direction financière ou aux dirigeants. Tandis que là, tout est partagé. Donc quand il y a des situations tendues, on le partage avec toute l'équipe et on bénéficie de l'aide de l'ensemble des collaborateurs qui aident, qui cherchent, qui trouvent des solutions, qui ont vraiment des actions pour aider l'équipe finance sur ces sujets.
Et en tant que directrice financière, qu'est-ce qui a changé dans ton métier ?
Alors ce qui a changé, c'est que je ne suis pas focalisée uniquement sur les indicateurs financiers aujourd'hui. Je considère que la performance doit être globale, donc elle reste financière, bien sûr, évidemment que l'objectif est que l'entreprise soit rentable, mais la performance est également mesurée en termes d'impact environnemental, social et sociétal. Donc on a mis en place plusieurs mesures. On a fait une analyse de cycle de vie pour mesurer notre impact carbone, on a fait un bilan carbone également, on a obtenu le label Bicorp, on est entreprise à mission. On a mis en place un certain nombre d'indicateurs RAH, d'indicateurs de bien-être au travail, de satisfaction des partenaires. Et là, on est en train de mettre en place un ensemble d'indicateurs pour avoir une vision globale de la performance. Donc pour cela, on a créé un groupe de travail qui s'appelle Comptez ce qui compte et qui est composé de collaborateurs de l'entreprise avec des colorations métiers très différentes. Donc ce ne sont pas que des financiers, c'est vraiment un groupe transversal. Donc c'est ça qui est très intéressant.
Et en tant que financière, peux-tu nous dire qu'est-ce que cela apporte de placer l'humain au cœur de l'écosystème ?
Chez Agronutris, comme on travaille en gouvernance partagée et qu'il n'y a pas de hiérarchie, on a créé, pour traiter de certaines missions, des organes de gouvernance intermédiaires, puisqu'on est aujourd'hui une centaine de personnes, et ces organes de gouvernance sont composés de différents collaborateurs de l'entreprise. Pour vous citer un exemple, on a un collectif investissement dont la mission est d'arbitrer les investissements de l'entreprise, qui est composé de personnes avec des métiers très différents. Ça peut être des gens de la partie business ou des gens d'usines ou des opérations. Donc, ce ne sont pas forcément des financiers. Ce ne sont pas du tout des financiers, d'ailleurs. Et en fait, c'est cette diversité de compétences et de points de vue qui apporte beaucoup de richesse et qui fait que les prises de décisions nous semblent être les plus justes et les plus fortes, d'une certaine manière. Un autre exemple que je peux citer, c'est le Conseil des sages, qui a pour mission d'arbitrer des problèmes graves avec certains salariés. Moi, j'ai la chance d'avoir été élue en tant que suppléant au Conseil des sages. On traite de cas compliqués, mais c'est très responsabilisant parce que le fait d'avoir été élue par ses pairs nous donne beaucoup de responsabilité dans les décisions que l'on doit prendre. C'est très motivant d'avoir la confiance de ses collègues pour traiter ce type de situation et c'est très enrichissant.
Merci pour ce partage. On arrive à la fin de ce podcast, alors je vais te poser la question rituelle. Quel conseil donnerais-tu si j'étais DAF et que je souhaitais mettre en place une première action pour intégrer les enjeux environnement et sociaux dans les comptes ?
Alors moi, le premier conseil que je peux te donner, c'est d'en parler autour de toi, aux équipes, aux dirigeants, aux actionnaires, d'exprimer ta façon de voir les choses, parce qu'en fait, ce sont des sujets qui sont vraiment très transversaux au sein de l'entreprise. C'est un chemin aussi à suivre et plus il y a de gens sensibilisés ou convaincus, et plus les actions ou les mesures qui seront mises en place seront efficaces. Donc moi, je conseille vraiment de fédérer un maximum de personnes de l'entreprise autour de ces sujets.
Merci beaucoup Anne, c'était une joie de te recevoir et de t'entendre partager comment on peut faire de la finance autrement.
Merci Stéphanie.
J'espère que vous avez passé un bon moment. N'hésitez pas à partager largement. Je suis Stéphanie Capdeville. Recruteuse de Financiers Engagés. Et je serai ravie d'échanger avec vous sur LinkedIn. À bientôt pour un prochain épisode de Faire de la finance autrement.
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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Bienvenue sur le podcast Faire de la finance autrement Je suis Stéphanie Capdeville et ensemble, explorons les nouvelles voies de la finance. Ici, des hommes et des femmes partagent leur parcours inspirant pour intégrer les enjeux environnementaux et sociaux. Pas à pas, nous découvrirons de multiples ressources pour transformer durablement le monde de la finance.
Aujourd'hui, je reçois Anna Rivière,
directrice financière de la société Agronutris, société à mission. de biotechnologie, j'en sais spécialisée dans l'élevage et la transformation de mouches soldats noires en protéines pour l'alimentation. Je la remercie d'avoir accepté mon invitation pour faire savoir que l'on peut faire de la finance autrement.
Bonjour Anne.
Bonjour Stéphanie.
Peux-tu nous dire qui tu es ?
Je m'appelle Anne Larivière, j'ai 22 ans d'expérience en finance en entreprise, dans des entreprises de tailles très diverses et dans des secteurs très variés. Et j'ai également une casquette RSE et mesures d'impact, car à mon sens, une entreprise est un acteur économique à part entière, dans le sens où, de par son activité, elle a un impact sur son environnement, sur la société, sur ses partenaires, sur ses salariés. Et il me semble important de mesurer et piloter toutes les facettes de cette performance.
Et quelles sont tes valeurs ?
Alors moi, ce qui m'anime, c'est d'avoir un impact positif sur l'environnement et sur la société, de manière à construire un monde plus durable et plus juste pour l'ensemble des êtres humains.
Je sais que tu n'as pas toujours été une financière engagée. Qu'est-ce qui s'est passé sur ce chemin ?
Alors d'abord, il y a eu une prise de conscience personnelle. À la naissance de mes enfants, je me suis interrogée sur mes choix de vie, sur mes choix de consommation. Mais à cette époque, il n'y avait pas de réel questionnement sur ma vie professionnelle. Et puis, il y a six ans, j'étais dans une entreprise qui allait très mal, avec laquelle je n'étais pas alignée en termes de valeur. Et je me suis posé beaucoup de questions sur le sens de mon métier, sur le fait de ne mesurer que des impacts économiques. J'ai presque eu un rejet total de la finance parce que je trouvais que les entreprises dans lesquelles j'avais travaillé jusqu'alors ne donnaient pas assez d'importance à l'humain, à l'environnement. Donc à la suite de mon départ, j'ai poursuivi cette réflexion et j'ai décidé de me former en RSE, notamment sur l'ISO 26000 avec le label LUCY. avec dans l'idée que les entreprises devaient aussi mesurer et piloter leurs impacts sur les aspects environnementaux et sociaux.
Agronutris est une entreprise avec une gouvernance partagée. Est-ce que ça a été facile d'intégrer ce type de gouvernance ?
Alors facile, non, pas forcément. Il faut déconstruire pas mal de choses sur les relations entre collègues, sur les zones de pouvoir qui peuvent exister dans des entreprises plus classiques. Mais ce qui est extrêmement intéressant chez Agroneutrisse et très porteur, c'est que tout le monde est tourné vers l'objectif commun. Chaque personne, dans ses actions, dans ses missions, participe au projet. On est une start-up, donc il y a pas mal d'inconnus, pas mal de difficultés, mais toute l'équipe se soutient et peut bénéficier du soutien des autres. Et donc ça, c'est très motivant et très agréable de travailler dans ce type d'environnement. Un autre élément très important, c'est la transparence. Chez Agroneutrisse, tout est transparent. Et en tant que financier, c'est un gros changement parce que dans mes expériences passées, il y avait toujours un moment une zone de non-dit ou une zone réservée à la direction financière ou aux dirigeants. Tandis que là, tout est partagé. Donc quand il y a des situations tendues, on le partage avec toute l'équipe et on bénéficie de l'aide de l'ensemble des collaborateurs qui aident, qui cherchent, qui trouvent des solutions, qui ont vraiment des actions pour aider l'équipe finance sur ces sujets.
Et en tant que directrice financière, qu'est-ce qui a changé dans ton métier ?
Alors ce qui a changé, c'est que je ne suis pas focalisée uniquement sur les indicateurs financiers aujourd'hui. Je considère que la performance doit être globale, donc elle reste financière, bien sûr, évidemment que l'objectif est que l'entreprise soit rentable, mais la performance est également mesurée en termes d'impact environnemental, social et sociétal. Donc on a mis en place plusieurs mesures. On a fait une analyse de cycle de vie pour mesurer notre impact carbone, on a fait un bilan carbone également, on a obtenu le label Bicorp, on est entreprise à mission. On a mis en place un certain nombre d'indicateurs RAH, d'indicateurs de bien-être au travail, de satisfaction des partenaires. Et là, on est en train de mettre en place un ensemble d'indicateurs pour avoir une vision globale de la performance. Donc pour cela, on a créé un groupe de travail qui s'appelle Comptez ce qui compte et qui est composé de collaborateurs de l'entreprise avec des colorations métiers très différentes. Donc ce ne sont pas que des financiers, c'est vraiment un groupe transversal. Donc c'est ça qui est très intéressant.
Et en tant que financière, peux-tu nous dire qu'est-ce que cela apporte de placer l'humain au cœur de l'écosystème ?
Chez Agronutris, comme on travaille en gouvernance partagée et qu'il n'y a pas de hiérarchie, on a créé, pour traiter de certaines missions, des organes de gouvernance intermédiaires, puisqu'on est aujourd'hui une centaine de personnes, et ces organes de gouvernance sont composés de différents collaborateurs de l'entreprise. Pour vous citer un exemple, on a un collectif investissement dont la mission est d'arbitrer les investissements de l'entreprise, qui est composé de personnes avec des métiers très différents. Ça peut être des gens de la partie business ou des gens d'usines ou des opérations. Donc, ce ne sont pas forcément des financiers. Ce ne sont pas du tout des financiers, d'ailleurs. Et en fait, c'est cette diversité de compétences et de points de vue qui apporte beaucoup de richesse et qui fait que les prises de décisions nous semblent être les plus justes et les plus fortes, d'une certaine manière. Un autre exemple que je peux citer, c'est le Conseil des sages, qui a pour mission d'arbitrer des problèmes graves avec certains salariés. Moi, j'ai la chance d'avoir été élue en tant que suppléant au Conseil des sages. On traite de cas compliqués, mais c'est très responsabilisant parce que le fait d'avoir été élue par ses pairs nous donne beaucoup de responsabilité dans les décisions que l'on doit prendre. C'est très motivant d'avoir la confiance de ses collègues pour traiter ce type de situation et c'est très enrichissant.
Merci pour ce partage. On arrive à la fin de ce podcast, alors je vais te poser la question rituelle. Quel conseil donnerais-tu si j'étais DAF et que je souhaitais mettre en place une première action pour intégrer les enjeux environnement et sociaux dans les comptes ?
Alors moi, le premier conseil que je peux te donner, c'est d'en parler autour de toi, aux équipes, aux dirigeants, aux actionnaires, d'exprimer ta façon de voir les choses, parce qu'en fait, ce sont des sujets qui sont vraiment très transversaux au sein de l'entreprise. C'est un chemin aussi à suivre et plus il y a de gens sensibilisés ou convaincus, et plus les actions ou les mesures qui seront mises en place seront efficaces. Donc moi, je conseille vraiment de fédérer un maximum de personnes de l'entreprise autour de ces sujets.
Merci beaucoup Anne, c'était une joie de te recevoir et de t'entendre partager comment on peut faire de la finance autrement.
Merci Stéphanie.
J'espère que vous avez passé un bon moment. N'hésitez pas à partager largement. Je suis Stéphanie Capdeville. Recruteuse de Financiers Engagés. Et je serai ravie d'échanger avec vous sur LinkedIn. À bientôt pour un prochain épisode de Faire de la finance autrement.
Description
Plongez avec nous dans les nouvelles voies de la finance où des professionnels partagent leurs parcours inspirants pour intégrer les enjeux environnementaux et sociaux. Découvrez comment transformer durablement le monde financier à travers des témoignages et des ressources pratiques.
Bienvenue sur "Faire de La Finance Autrement", le podcast animé par Stéphanie Capdeville.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Bienvenue sur le podcast Faire de la finance autrement Je suis Stéphanie Capdeville et ensemble, explorons les nouvelles voies de la finance. Ici, des hommes et des femmes partagent leur parcours inspirant pour intégrer les enjeux environnementaux et sociaux. Pas à pas, nous découvrirons de multiples ressources pour transformer durablement le monde de la finance.
Aujourd'hui, je reçois Anna Rivière,
directrice financière de la société Agronutris, société à mission. de biotechnologie, j'en sais spécialisée dans l'élevage et la transformation de mouches soldats noires en protéines pour l'alimentation. Je la remercie d'avoir accepté mon invitation pour faire savoir que l'on peut faire de la finance autrement.
Bonjour Anne.
Bonjour Stéphanie.
Peux-tu nous dire qui tu es ?
Je m'appelle Anne Larivière, j'ai 22 ans d'expérience en finance en entreprise, dans des entreprises de tailles très diverses et dans des secteurs très variés. Et j'ai également une casquette RSE et mesures d'impact, car à mon sens, une entreprise est un acteur économique à part entière, dans le sens où, de par son activité, elle a un impact sur son environnement, sur la société, sur ses partenaires, sur ses salariés. Et il me semble important de mesurer et piloter toutes les facettes de cette performance.
Et quelles sont tes valeurs ?
Alors moi, ce qui m'anime, c'est d'avoir un impact positif sur l'environnement et sur la société, de manière à construire un monde plus durable et plus juste pour l'ensemble des êtres humains.
Je sais que tu n'as pas toujours été une financière engagée. Qu'est-ce qui s'est passé sur ce chemin ?
Alors d'abord, il y a eu une prise de conscience personnelle. À la naissance de mes enfants, je me suis interrogée sur mes choix de vie, sur mes choix de consommation. Mais à cette époque, il n'y avait pas de réel questionnement sur ma vie professionnelle. Et puis, il y a six ans, j'étais dans une entreprise qui allait très mal, avec laquelle je n'étais pas alignée en termes de valeur. Et je me suis posé beaucoup de questions sur le sens de mon métier, sur le fait de ne mesurer que des impacts économiques. J'ai presque eu un rejet total de la finance parce que je trouvais que les entreprises dans lesquelles j'avais travaillé jusqu'alors ne donnaient pas assez d'importance à l'humain, à l'environnement. Donc à la suite de mon départ, j'ai poursuivi cette réflexion et j'ai décidé de me former en RSE, notamment sur l'ISO 26000 avec le label LUCY. avec dans l'idée que les entreprises devaient aussi mesurer et piloter leurs impacts sur les aspects environnementaux et sociaux.
Agronutris est une entreprise avec une gouvernance partagée. Est-ce que ça a été facile d'intégrer ce type de gouvernance ?
Alors facile, non, pas forcément. Il faut déconstruire pas mal de choses sur les relations entre collègues, sur les zones de pouvoir qui peuvent exister dans des entreprises plus classiques. Mais ce qui est extrêmement intéressant chez Agroneutrisse et très porteur, c'est que tout le monde est tourné vers l'objectif commun. Chaque personne, dans ses actions, dans ses missions, participe au projet. On est une start-up, donc il y a pas mal d'inconnus, pas mal de difficultés, mais toute l'équipe se soutient et peut bénéficier du soutien des autres. Et donc ça, c'est très motivant et très agréable de travailler dans ce type d'environnement. Un autre élément très important, c'est la transparence. Chez Agroneutrisse, tout est transparent. Et en tant que financier, c'est un gros changement parce que dans mes expériences passées, il y avait toujours un moment une zone de non-dit ou une zone réservée à la direction financière ou aux dirigeants. Tandis que là, tout est partagé. Donc quand il y a des situations tendues, on le partage avec toute l'équipe et on bénéficie de l'aide de l'ensemble des collaborateurs qui aident, qui cherchent, qui trouvent des solutions, qui ont vraiment des actions pour aider l'équipe finance sur ces sujets.
Et en tant que directrice financière, qu'est-ce qui a changé dans ton métier ?
Alors ce qui a changé, c'est que je ne suis pas focalisée uniquement sur les indicateurs financiers aujourd'hui. Je considère que la performance doit être globale, donc elle reste financière, bien sûr, évidemment que l'objectif est que l'entreprise soit rentable, mais la performance est également mesurée en termes d'impact environnemental, social et sociétal. Donc on a mis en place plusieurs mesures. On a fait une analyse de cycle de vie pour mesurer notre impact carbone, on a fait un bilan carbone également, on a obtenu le label Bicorp, on est entreprise à mission. On a mis en place un certain nombre d'indicateurs RAH, d'indicateurs de bien-être au travail, de satisfaction des partenaires. Et là, on est en train de mettre en place un ensemble d'indicateurs pour avoir une vision globale de la performance. Donc pour cela, on a créé un groupe de travail qui s'appelle Comptez ce qui compte et qui est composé de collaborateurs de l'entreprise avec des colorations métiers très différentes. Donc ce ne sont pas que des financiers, c'est vraiment un groupe transversal. Donc c'est ça qui est très intéressant.
Et en tant que financière, peux-tu nous dire qu'est-ce que cela apporte de placer l'humain au cœur de l'écosystème ?
Chez Agronutris, comme on travaille en gouvernance partagée et qu'il n'y a pas de hiérarchie, on a créé, pour traiter de certaines missions, des organes de gouvernance intermédiaires, puisqu'on est aujourd'hui une centaine de personnes, et ces organes de gouvernance sont composés de différents collaborateurs de l'entreprise. Pour vous citer un exemple, on a un collectif investissement dont la mission est d'arbitrer les investissements de l'entreprise, qui est composé de personnes avec des métiers très différents. Ça peut être des gens de la partie business ou des gens d'usines ou des opérations. Donc, ce ne sont pas forcément des financiers. Ce ne sont pas du tout des financiers, d'ailleurs. Et en fait, c'est cette diversité de compétences et de points de vue qui apporte beaucoup de richesse et qui fait que les prises de décisions nous semblent être les plus justes et les plus fortes, d'une certaine manière. Un autre exemple que je peux citer, c'est le Conseil des sages, qui a pour mission d'arbitrer des problèmes graves avec certains salariés. Moi, j'ai la chance d'avoir été élue en tant que suppléant au Conseil des sages. On traite de cas compliqués, mais c'est très responsabilisant parce que le fait d'avoir été élue par ses pairs nous donne beaucoup de responsabilité dans les décisions que l'on doit prendre. C'est très motivant d'avoir la confiance de ses collègues pour traiter ce type de situation et c'est très enrichissant.
Merci pour ce partage. On arrive à la fin de ce podcast, alors je vais te poser la question rituelle. Quel conseil donnerais-tu si j'étais DAF et que je souhaitais mettre en place une première action pour intégrer les enjeux environnement et sociaux dans les comptes ?
Alors moi, le premier conseil que je peux te donner, c'est d'en parler autour de toi, aux équipes, aux dirigeants, aux actionnaires, d'exprimer ta façon de voir les choses, parce qu'en fait, ce sont des sujets qui sont vraiment très transversaux au sein de l'entreprise. C'est un chemin aussi à suivre et plus il y a de gens sensibilisés ou convaincus, et plus les actions ou les mesures qui seront mises en place seront efficaces. Donc moi, je conseille vraiment de fédérer un maximum de personnes de l'entreprise autour de ces sujets.
Merci beaucoup Anne, c'était une joie de te recevoir et de t'entendre partager comment on peut faire de la finance autrement.
Merci Stéphanie.
J'espère que vous avez passé un bon moment. N'hésitez pas à partager largement. Je suis Stéphanie Capdeville. Recruteuse de Financiers Engagés. Et je serai ravie d'échanger avec vous sur LinkedIn. À bientôt pour un prochain épisode de Faire de la finance autrement.
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