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Fais-moi une place - Quand l'appel artistique se montre insistant...

[Série "Ce que la vie nous réserve" 5/8] Simon Garnès, comédien improvisateur

[Série "Ce que la vie nous réserve" 5/8] Simon Garnès, comédien improvisateur

42min |14/06/2024
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[Série "Ce que la vie nous réserve" 5/8] Simon Garnès, comédien improvisateur

[Série "Ce que la vie nous réserve" 5/8] Simon Garnès, comédien improvisateur

42min |14/06/2024
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Description

Bienvenue dans l'épisode 5 de la série « Ce que la vie nous réserve ».

Le concept de cette série : connaitre les coulisses de l’activité de deux invités qui ont récemment fait de la place à l’art et la création : Simon et Clémentine. Je les suis pendant un an, en les interviewant régulièrement.


Aujourd'hui, nous retrouvons Simon Garnès, comédien improvisateur.


Dans cet épisode, Simon nous parle de son actu et des ses projets, de l'enquête policière improvisée à l'impro pour les étudiants en passant par les tournois de catch.


On parle aussi longuement d'un projet qui lui tient à coeur, "ça handi long", un projet qui donne de la visibilité à des histoires moins visibles, celles concernant le handicap.


Simon évoque comment on peut raconter des histoires différentes en faisant jouer des personnes avec des vécus différents, comment son handicap à lui influe sur sa façon de jouer, l'impact des représentations actuelles sur le handicap et comment on pourrait dédramatiser. Et c'est passionnant !


Finalement je me suis rendue compte qu'il y avait un véritable fil rouge dans cet épisode : on aborde de différentes façons comment l’improvisation est finalement au service d’un sujet d’actualité, celui du vivre ensemble.

Simon raconte en effet avec plein d’exemples concrets comment l’improvisation peut aider à donner la parole à des personnes qui ne la prennent pas souvent, à raconter des histoires qu’on n’a pas l’habitude d’entendre ou de voir, à montrer une vision plus large de la réalité, à prendre soin de soi et des autres, et à avoir confiance dans les autres. 🌟



⭐ Tu peux suivre toute l'actu de Simon et échanger avec lui sur 

-Facebook

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-Linkedin


⭐ Si tu as des questions à poser à Simon, envoie les à faismoiuneplace.podcast@gmail.com  et je les lui poserai lors de notre prochaine interview. Merci !


💌 Si tu as des questions ou souhaites réagir à l'épisode, n'hésite pas à me contacter, ça me fera très plaisir 😊

-sur Instagram @faismoiuneplace_podcast 

-ou par email à faismoiuneplace.podcast@gmail.com



L'interview a été enregistrée le 7 mai 2024 à Lyon.


Musique : Wesley Joachim

Son podcast : Mille et une ondes


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Psst,

  • Speaker #1

    tu as déjà ressenti qu'un nouveau chemin plus créatif, plus artistique t'appelait ? Une petite voix te demandait de faire de la place à cette part de toi vivante et bouillonnante. C'est ce qui est arrivé à mes invités, qui ont décidé un jour de répondre à l'appel de la musique, du théâtre, de la peinture, de la photo, jusqu'à parfois complètement changer de ton. Bienvenue dans Fais-moi une place, je m'appelle Sylvie Aurel et je t'emmène à la rencontre de celles et ceux qui ont fait de la place à leur âme d'artiste. Bienvenue dans Ce que la vie nous réserve, la série dans laquelle je rencontre de manière régulière deux artistes, Clémentine et Simon. Pour cet épisode numéro 5, j'ai retrouvé Simon, qui est comédien improvisateur et qui a décidé de faire une grande place dans sa vie au théâtre d'improvisation. Simon me parle de son actu, de ses projets, et en faisant le montage de cet épisode, j'ai réalisé qu'il y avait un fil rouge qui apparaissait clairement. Dans cet épisode, on aborde de différentes façons comment l'impro est finalement au service d'un sujet ô combien d'actualité, celui du vivre ensemble. Simon raconte en effet, avec plein d'exemples concrets, comment l'improvisation peut aider à donner la parole à des personnes qui ne l'apprennent pas souvent, à raconter des histoires qu'on n'a pas l'habitude d'entendre ou de voir, à montrer une vision plus large de la réalité. Comment l'impro peut aider à prendre soin de soi et des autres, et aider à avoir confiance dans les autres. Bonne écoute ! Bonjour Simon, comment vas-tu depuis ? Simon, six mois en fait.

  • Speaker #0

    C'est sale. Écoute, ça va plutôt bien, voire même très bien. Il s'est passé beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Tu m'as dit ça, on s'est échangé des histoires, tu m'as dit j'ai plein de trucs à te raconter, et je te dis j'aime ça.

  • Speaker #0

    Yes.

  • Speaker #1

    Bah du coup on rentre dans le vif du sujet, c'est quoi, qu'est-ce qui s'est passé depuis fin novembre ?

  • Speaker #0

    Fin novembre, c'est ça. Alors décembre a été plutôt, plutôt calme, et début janvier, le premier truc important qui est arrivé, c'est qu'on a créé notre première pièce improvisée, on va dire, puisqu'on a fait une enquête. On a créé une enquête entièrement improvisée avec le groupe d'amateurs dont je fais partie. On a créé l'enquête qui s'appelle Mais qui a tué ce cadavre ? qu'on a joué déjà deux fois, qu'on va jouer encore samedi et deux fois en juin, les 8 et 9 juin. Et le 9 juin, on a été sélectionnés pour jouer dans un festival amateur dans un théâtre qui fait 150 places. Donc on est tout excités, on ne sait pas si on va arriver à parler assez fort. pour les gens qui seront sur le rang du fond. Mais en tout cas, on est très très contents parce que ce projet a, je pense, un bel avenir. Il y a des choses très intéressantes. Alors, on l'a joué que deux fois, donc on peut encore l'améliorer. Il y a eu déjà pas mal d'évolutions entre le premier spectacle et le deuxième. Et on continue à faire ça. Et c'est vraiment un spectacle inspiré un peu de... On a regardé Morts sur le Nil. Oui, pour vrai. Voilà. Pour... pour effectivement voir comment ça marche. Et c'est vrai que ça fonctionne plutôt bien parce qu'on a décortiqué la structure et on reproduit ça.

  • Speaker #1

    Donc le concept, c'est une enquête ?

  • Speaker #0

    C'est on suit la vie de quelqu'un et au bout d'un moment, il est mort. Et du coup, il faut trouver qui l'a tué. OK. Donc ouais, c'est pas qu'une enquête, c'est vraiment une enquête criminelle. On a créé ce spectacle-là pour voir comment on... On résout là-dessus. Alors bon, c'est effectivement les gens qui jouent les enquêteurs qui décident de qui a tué à la fin. Donc entre guillemets, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Mais l'expérience à vivre est assez sympa parce que justement, tu peux te faire toi aussi tes idées. Et puis même les enquêteurs, enquêtrices, jusqu'au dernier moment, ils ne savent pas parce que... Ils commencent leur raisonnement et puis après ils voient où ça les mène. Oui, en fait. Rien n'est écrit en fait, rien n'est figé. Il y a une trame qui est celle en fait de toutes les enquêtes de ce style type Hercule Poirot, Agatha Christie, la à couteau tiré qui est sortie il y a pas longtemps, il y a quelques années sur Netflix qui reprend un peu ces modèles-là. Et donc voilà, on joue de ces codes et puis après bah… On s'amuse, on fait des personnages rocambolesques, etc. qui ont tous une motivation pour tuer la victime.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    La seule personne qui a un rôle attitré, c'est la victime.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    On sait qui c'est parce qu'en fait, c'est quelqu'un qui le fait depuis la régie. Et en fait, je spoil un peu pour ceux qui écoutent et qui n'ont pas encore vu le spectacle. Mais en fait, c'est la personne qui en régie. En fait, on essaye de faire que le public s'identifie à cette personne, puisque quand on lui parle, on parle au public, et c'est lui qui nous répond, qui est un vrai personnage. de l'histoire et à un moment la lumière s'éteint et il fait et là je suis mort et voilà et là on part sur une enquête et toi t'as joué quoi ? et là pour l'instant les deux fois j'étais suspect j'étais même le coupable la première fois Là dessus, et bah oui parce que c'était... Alors moi c'était assez rigolo, on a quelqu'un d'autre, le deuxième, qui n'a pas rigolé du tout quand on lui a dit c'est toi le coupable parce que en gros c'était... Elle tuait ses gamins. Et c'est quelqu'un qui vit des choses assez fortes avec ses enfants en ce moment. Et ça a été très dur à vivre. Ça a été très dur à vivre pour elle. Elle a dit non, non, non, non, non. Ce qu'il ne faut jamais faire en impro. C'est refusé en fait ce qu'on te dit et elle a refusé psychologiquement et elle n'y arrivait pas. Donc ça montre à quel point c'est poignant quand même là-dessus.

  • Speaker #1

    Ça vient toucher des choses.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est la force de l'impro, c'est qu'on arrive à te faire vivre des choses fortes et c'est le problème de l'enquête et on essaye de le bosser quand même aussi. C'est tu vas jouer un meurtrier quoi. potentiellement. C'est pas toi qui choisis. On cherche des parades justement pour aussi comment protéger les gens, pour pas les mettre en situation de souffrance. On a effectivement travaillé là-dessus, mais c'est ça qui est incroyable avec cette forme artistique. Tu pourrais te dire que c'est une enquête juste pour déconner, etc. Et non, la personne qui l'a pris au fond d'elle-même, ce côté. Bah ouais, t'as tué quelqu'un et en plus ton enfant quoi. Donc, expérience forte ? Non. Non, non, y'a rien d'anodin. Et ça montre que l'on vit les choses et du coup c'est super de se dire ça, mais quand ça amène des émotions négatives comme ça, il faut qu'on arrive aussi à protéger les gens. Donc voilà, ça c'était le gros point.

  • Speaker #1

    Cool, bon, donc l'année commençait bien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. On s'est fait une comédie musicale improvisée parce qu'on aime ça, et même si c'était janvier, je pense que la période était un peu dure, on n'a pas eu autant de public que ce qu'on espérait, mais on s'est quand même fait plaisir. On avait une amie qui était descendue de Paris pour jouer avec nous, c'était chouette. C'était une belle soirée intense aussi, on a fait un beau spectacle. Donc ça c'est les deux. Point un peu phare de janvier. Février, on a continué là-dessus. Et très rapidement, mais voilà, c'est un événement impactant, on a réalisé, on va dire ça comme ça, avec la personne avec qui je travaille sur les ferroulettes, que c'était compliqué pour nous deux de travailler ensemble. Et que du coup, j'ai pris la décision d'arrêter les ferroulettes à la fin de la saison. Voilà, donc on se laissait le temps de terminer. La saison parce qu'en cours de route c'est compliqué de tout relancer mais effectivement Voilà, je pense que c'était juste difficile pour tout le monde et ça peut arriver, ce n'est pas grave. Et du coup, cette décision-là, je pense que c'était la meilleure pour toutes les personnes impliquées dans l'histoire.

  • Speaker #1

    Ok. Et ça t'impacte de quelle façon ? C'est-à-dire toi, pour continuer tes projets, etc.

  • Speaker #0

    On va transférer les projets amateurs qui étaient là-dessus sur une nouvelle association qu'on crée juste pour des projets amateurs.

  • Speaker #1

    Quand tu dis un

  • Speaker #0

    Alors que les gens avec qui je faisais les projets amateurs sur les ferroulettes, mais qui n'étaient pas trop investis dans le processus de décision de l'association, etc. Et ça a été aussi un peu, je pense, un des points qui faisait que c'était difficile, c'est que pour la gouvernance des projets amateurs, en fait, il n'y avait que moi et il n'y avait que moi. Et du coup, ce n'est pas méga. sain de fonctionner comme ça. Et donc là, en créant une association juste pour les projets amateurs, les autres pourront plus s'impliquer. Et je pense que j'étais quasi à la limite d'un mini-burnout parce qu'il y avait une charge à la fois sur le travail, et charge mentale, et charge émotionnelle, difficile à encaisser. Comme on parlait avec l'exemple tout à l'heure, les gens sont très investis émotionnellement sur les projets. Tout de suite, c'est assez fort ce qu'on vit ensemble. Et donc, quand c'est des émotions positives, c'est génial. Quand c'est des émotions négatives, c'est un petit peu plus dur. Et donc, du coup, c'était me recentrer un peu sur ces projets amateurs aussi pour plus pouvoir bien faire les choses là-dessus.

  • Speaker #1

    Du coup, la charge de travail, etc. va être beaucoup plus répartie.

  • Speaker #0

    Et moindre, puisque je ne gérerai plus de projet pro. Hum hum. qui sont aussi chronophages.

  • Speaker #1

    Donc que de l'amateur. Voilà,

  • Speaker #0

    que de l'amateur et éventuellement, effectivement... Pour l'association, ou alors dans le cadre de ma micro-entreprise, des ateliers d'impro, etc. On peut toujours en faire. Donc on a créé à 5 personnes le collectif Wabi Sabi qui vient du japonais, qui est la beauté dans l'imperfection.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ça y est, c'est déjà créé ?

  • Speaker #0

    L'association est créée depuis le mois dernier et on a rendez-vous à la banque dans deux semaines. Donc voilà, les choses avancent. Et du coup, ce qui est super positif, c'est qu'on va pouvoir porter, puisqu'on a été retenu pour jouer des projets à l'improvidence l'année prochaine, donc c'est une grande nouveauté pour nous. Donc il y a Mikyatu et Skadavre, on a obtenu cinq dates, donc à peu près une tous les deux mois, donc ça va être bien. Et surtout, on a obtenu une date pour un autre projet qui nous occupe pas mal et qui tout le monde prend beaucoup soin de ce projet. Donc je pense que ça va être quelque chose de très chouette. Il y a un projet sur la thématique du handicap.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Voilà, puisque, et ça c'est tout à l'honneur de l'improvidence, de vouloir un peu donner de la visibilité à des récits qui ne seraient pas assez visibles, dont effectivement les récits de personnes en situation de handicap. Donc on est en train de mettre en place ce projet, là on a une neuve date, donc c'est...

  • Speaker #1

    Quand tu dis des récits, c'est de l'impro, c'est pas de l'impro ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a deux choses, je pense, dans la réponse que je peux te donner. Le premier, c'est qu'en fait, à l'impro, tu viens avec ce que t'as. Oui. Donc, si t'as des gens différents, t'auras une histoire plus riche que si t'as... Un genre pareil. Voilà. Et en général, le genre pareil, c'est un homme blanc à... 35-40, qui a plutôt des moyens financiers, et hétérosexuel. Globalement, c'est un peu ça le profil type. Et donc, l'idée, c'est que, justement, il y a peut-être d'autres histoires à raconter, ne serait-ce qu'en faisant... Intervenir des gens effectivement plus variés, donc une population ne serait-ce que peut-être plus paritaire sur le genre, des gens de milieux sociaux différents, des gens peut-être aussi qui viennent d'origines culturelles différentes et après des gens qui ont des vécus différents comme effectivement ce qu'une personne en situation de handicap peut vivre ou des populations LGBT qui ont... qui ont dû vivre par exemple des coming out ou des choses comme ça, qui sont des événements que je pense qu'une personne hétéro qui ne l'a jamais vécu doit avoir du mal à concevoir.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'avais jamais, enfin là quand tu me le dis c'est évident, mais j'avais jamais tilté sur le fait qu'en effet, même si c'est de l'improvisation, ça vient en fait de qui on est. Bah oui. Toi je tilte maintenant, mais oui. Et donc si on est que effectivement si c'est que des hommes de 35-40, hétérosexuels qui...

  • Speaker #0

    Ça se fait plus, voilà.

  • Speaker #1

    Les histoires vont un peu être... Oui. Ouais, à quel point c'est le vécu qui influence l'acting si je puis dire en fait ?

  • Speaker #0

    Bah en fait je pense que selon ce que tu as vécu, comme l'impro ça va être de la réaction aussi à ce qu'on te propose, bah selon ce que tu as vécu tu réagis pas de la même manière en fait. Voilà. Par exemple tout con si... Si quelqu'un raconte une blague qu'on pourrait qualifier de sexiste, peut-être que quelqu'un qui est plus âgé... Quand ils ont grandi, c'était à peu près les blagues normales. Peut-être qu'une personne plus jeune va juste faire la grimace et peut-être qu'une femme ou quelqu'un qui a subi des discriminations dans sa vie va lui dire mais non, c'est pas ok Et c'est la même entrée et tu vas avoir trois réactions différentes en fonction de ce qu'a vécu la personne, tout simplement.

  • Speaker #1

    Je prends une question, tu n'es pas obligé de répondre. Toi tu joues souvent, enfin quand je t'ai vu jouer en tout cas tu es le seul en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Pas le seul en fauteuil en tout cas.

  • Speaker #1

    En fauteuil pardon.

  • Speaker #0

    Non parce que non mais parce qu'il y a des handicaps qui ne sont pas visibles. Peut-être qu'il y a des gens en fait juste tu ne le savais pas, ils avaient d'autres choses là-dessus qui vont colorer effectivement leur réaction. Sans qu'on l'associe au handicap visible. En tout cas, oui. Je suis le seul avec un handicap visible, on va dire ça. Oui, souvent. Comme ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu sens que tu as des réactions très différentes des autres, où les autres te disent Ah ouais, c'est génial, parce que tu as des réactions vachement différentes des nôtres, de par ton vécu.

  • Speaker #0

    Oui. Alors, on n'est pas jusqu'à analyser pourquoi, mais effectivement, il y a des fois où on me dit Ah ben, je ne sais pas d'où tu as imaginé ça, parce que... Moi, ça ne me serait jamais venu à l'esprit. Donc, peut-être une approche un peu plus cynique ou fataliste sur certaines choses qui va faire que je vais avoir des réactions que les gens n'attendent pas parce qu'ils n'ont pas en eux ce cynisme. Par exemple, une fois, je crois qu'on était deux sur une île déserte et je m'étais auto-brisé la nuque pour que l'autre puisse me manger parce qu'on n'arrivait pas à décider qui allait manger l'autre. Voilà. Et a priori, c'était pas une réaction que la personne attendait. Et peut-être que le fait d'être en fauteuil et de me questionner plus sur ma place dans la société ou quoi que ce soit, m'a fait avoir cette réaction, là où d'autres qui ne se sont pas posé cette question seraient en mode juste survie, survie, survie. Donc ça, c'est le premier point. On avait dit qu'il y avait deux points pour le fait de comment ça impacte les récits, etc. Et le deuxième point, ça va être dans le choix du format. C'est un format où on va... Alors les premiers, je pense, a priori le premier, c'est moi qui vais le faire. On verra après sur les suivants là-dessus. Mais c'est d'inviter des gens qui ont un handicap, visible ou non, ou qui ont vécu le handicap parce qu'ils sont aidants ou parce que leur métier... est très orienté sur le handicap d'une vision ou d'une autre et qui vont en fait venir raconter des anecdotes de leur vie privée de leur vie privée ou pas professionnelle, enfin voilà et en fait on va prendre ces anecdotes là et on va voir ce que ça nous inspire pour des scènes d'impro c'est génial ! donc pour répondre à ta question selon l'aisance de la personne ce qu'elle a envie de faire etc soit elle aura préparé soit elle les improvisera en direct là-dessus pour parler de ce vécu. Ce matin, je faisais un atelier pour une association de gens qui sont accidentés de la vie et j'ai parlé à la responsable de l'association de ce projet et elle m'a dit qu'il y en a qui sont très intéressés pour raconter leurs histoires d'une certaine manière et donc cette idée justement de donner cette plateforme. Génial. aux gens, et après de se dire ça reste un spectacle d'impro, qu'est-ce que ça nous inspire, comment on réagit à ça, je pense que ça dépendra du ton, il y en a qui seront peut-être très en colère par rapport à ce qu'ils vivent, d'autres qui le prennent avec du recul et de l'humour, il faudra prendre soin de tout ça pour faire derrière des belles scènes qui réutilisent, réemploient, mettent des situations proches et ainsi de suite.

  • Speaker #1

    Les scènes vont être jouées pour illustrer l'histoire en réponse à l'histoire ?

  • Speaker #0

    Pas tout à fait.

  • Speaker #1

    On n'a pas vécu ça du tout.

  • Speaker #0

    Voilà. Dans l'idée, comment ? Alors l'exemple que je vais te donner, c'est un truc qui avait été fait, alors ce n'était pas de l'impro, c'était écrit. Tu vois le humoriste Stéphane Guillon qui faisait des chroniques sur France Inter et il avait fait en quelques minutes, c'était génial, il avait pris les Jeux paralympiques et il avait transposé ça ou comment un valide fait au milieu de tous ses handicapés. Voilà. Et… Et ça peut être ça par exemple, c'est que tu reprends et tu changes un petit peu le contexte. Il expliquait que c'est salaud d'handicapé, tu es encore garé sur les places valides et que ce n'était pas possible de trouver les places qui leur revenaient de droit. Il avait fait plein de choses où les places pour le tir à la cote, pour aveugle ne se vendaient pas. Il avait fait plein de petites choses comme ça qui… Je trouvais était très bienveillant vis-à-vis du handicap et en même temps finalement dénoncer la situation que les personnes en situation de handicap pouvaient vivre au quotidien à travers ce prisme renversé. Donc tu vois, ça peut être quelque chose comme ça, il faut qu'on travaille, mais on ne va pas rejouer ce qui a été dit parce qu'en impro, ce n'est pas intéressant de rejouer ce qui a été raconté. Je pense que le but numéro un, c'est ce qui nous a été aussi un peu... et qui nous a inspiré, c'était comment on raconte des histoires que les gens n'ont pas l'habitude de voir et qu'on sensibilise à le handicap. Les gens en fauteuil, tu as le Téléthon, tu as X-Men, tu as un peu Game of Thrones, et puis tu as globalement la liste. Donc comment tu rends un petit peu plus visible ces histoires-là. Et du coup, après, c'est notre touche. Personnel, mais on est trois et on n'est pas forcément... Et c'est ça qui est bien, c'est qu'on va amener des couleurs différentes au spectacle. Moi, je suis très pour le fait d'en rire. Parce que le lacrymal à la Téléthon, c'est bien pour avoir des sous pour la recherche. Mais à mon sens, c'est une catastrophe pour l'intégration dans la société. Bah, en fait... Si tu caractérises les gens que par leur souffrance, les gens derrière me voient et se disent juste que c'est une personne qui souffre. C'est qu'une partie minime de ce que vit la personne. Et en fait, si la seule représentation qu'ont les gens, c'est ça, ils n'arrivent pas à s'imaginer, et c'est normal, moins de connaître des gens, que la vie de la personne est beaucoup plus large que ça. Donc c'est ce qu'ils font, les assos humanitaires, etc. pour collecter des fonds, ils te montrent le truc de quelqu'un en train de souffrir. Là-dessus, il y a même des politiques qui le font, quand ils récupèrent une agression. C'est le même principe, du coup ça donne une version déformée de la réalité. Et l'idée c'est donc de montrer une vision plus large avec des gens qui vivent des émotions positives ou négatives. C'est ça. dédramatisé aussi pour dire bah oui c'est pas drôle mais c'est drôle quand même, enfin on peut le rendre drôle quand même et on peut l'accepter et pour moi rire, quand quelqu'un autre que moi arrive à me faire une blague sur le handicap, pour moi c'est la forme ultime de l'acceptation, voilà, moi c'est ma perception, c'est que la personne est tellement à l'aise avec ça qu'elle arrive elle aussi en rire elle est plus sûre, ah si j'ai une blague peut-être que ça va le vexer, voilà il n'y a plus de gêne du tout parce que... Elle est OK d'en rire et elle sait que je serai OK. Et donc, pour moi, ça reste quand même un peu la cible, c'est d'arriver à trouver des moyens d'en rire aussi. Mais on a Aurélie qui est avec nous et qui, elle, est plus sur la dénonciation, les émotions, etc. Et probablement qu'elle nous fera des super belles scènes sur dénoncer des situations, sur... ressentir des émotions et que ça viendra contrebalancer aussi de manière juste un truc un peu plus gagaesque etc.

  • Speaker #1

    Et ça commence quand ça ?

  • Speaker #0

    Le 22 septembre C'est pas tout de suite. C'est pour la saison prochaine C'est pour la saison prochaine Ça va arriver vite le temps qu'on bosse, etc. Avec l'été où les gens ne sont pas trop là, le 22 septembre, pour nous, ça va arriver vite.

  • Speaker #1

    Et ce sera l'improvidence.

  • Speaker #0

    Et ce sera l'improvidence. Donc, il y a 9 dates du 22 septembre au 18 juin. Il y a 22, 29 septembre. Il y en a 2 qui arrivent très vite. Et ce qui est très cool, c'est que, comme on n'est que 3 à la base, et pour ce spectacle, ce jeu, il faut être 6, 7. Donc, on a des potes qui sont ultra enthousiastes à l'idée de jouer avec ça. Et Aurélie qui est professionnelle, elle en a parlé à d'autres professionnels, des gens assez reconnus dans le milieu de l'impro, et ils sont tous très enthousiastes à l'idée de venir, donc on aura potentiellement un guest star par date, et ça pourra être très sympa pour nous, et une preuve a priori que ce concept de raconter ses histoires, les gens ont envie de le pousser aussi, que ce n'est pas juste un délire entre nous. Et moi je trouve ça super parce que ça sort un peu de la ghettoisation du handicap où les gens en fauteuil sont ensemble dans des centres où après tu les sors un peu de la vie de la cité, on va dire ça quand même, et là de se dire on va se mélanger et des gens qui a priori, après je ne les connais pas mais en tout cas pas de handicap visible, et bien ils ont envie. de raconter ces histoires là aussi de participer à raconter ces histoires c'est top c'est top c'est top donc voilà donc ça c'était aussi le gros le gros gros projet là qui est qui nous occupe en ce moment dans la peau pour pourquoi voilà c'est ça donc très très chouette en plus On a fait du coup sur trois dates cette année. La première, c'était en décembre, donc juste après qu'on se voit. Et il y en a eu, donc la dernière, c'était vendredi. Et il y en a eu une en avril, ou fin mars, fin mars. On a fait un tournoi de catch avec quatre troupes.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et c'était super super sympa. Tout le monde a passé vraiment des super chouettes moments. C'était vraiment dans la convivialité des gens qui ne se connaissaient pas forcément, qui ont joué ensemble et c'était vraiment des beaux moments. Ouais c'est top. Voilà, et donc du coup on a fait ça avec quatre troupes, donc Royal Gambas dont je fais partie, l'Eguili des tentes publiques et Justin et Jonathan qui étaient sans troupe fixe à la fin du truc, qui vont créer aussi leur troupe là en ce moment donc ça devrait... Ils devraient avoir une troupe pour la saison 2 et donc du coup tout le monde était super content, on repart pour une saison 2 et on rajoute même une 5ème troupe. Donc ouais on a eu 5 dates qu'on fera au même endroit et du coup c'est la première fois que ça m'est arrivé vendredi dernier à 11h, j'avais vendu toutes les places. et voilà et ça et ben franchement j'ai passé les 10 heures d'avant spectacle de manière beaucoup plus sereine mais non voilà ça c'était très chouette et il était un théâtre plein l'ambiance catch qui est très festive en presse plus encore que le que le match parce que c'est là C'est l'arbitre qui interagit directement avec le public.

  • Speaker #1

    D'accord. Mais ça doit être pas mal.

  • Speaker #0

    Donc, voilà pour l'aspect, on va dire, spectacle. Ouais. J'ai réussi à remettre un petit peu d'impro. Donc là, c'est ma collègue des ferroulettes plus une autre personne qui sont allées intervenir dans mon école de commerce. Il y avait une semaine découverte pour des gens qui n'étaient pas forcément... dans les mêmes classes, dans les mêmes programmes, etc. Et ils se mélangeaient sur des thématiques. Et l'idée, pour moi, qui est une thématique importante, de prendre soin de soi et des autres, je pense que le théâtre et l'impro, ça va être bien pour ça. Donc du coup, les deux semaines de découverte que j'ai organisées, j'ai pu placer aussi un petit peu d'impro là-dedans pour faire découvrir ça. à des étudiants et ça pour le coup ça les sort pas mal de leur zone de confort donc c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Donc tu dis prendre soin de soi et des autres, en quoi l'impro ?

  • Speaker #0

    Ah faut t'écouter, en fait tu te censures pas en impro. Ouais. Et souvent la censure c'est ah bah non ton idée elle est pas assez bien.

  • Speaker #1

    Tu veux dire la censure qu'on se met à sous-tendre en fait.

  • Speaker #0

    Oui oui voilà c'est ça. Et c'est en fait arriver à... à se dire aussi, cette voix qui me dit non, ce que je dis c'est pas drôle ou ce que c'est pas intéressant et bien voilà, l'éviter pour prendre plus soin de ses propositions c'est s'axer sur le corps et écouter le corps dans des jobs qui sont très intellectuels effectivement on a tendance à le délaisser donc c'est prendre soin de son corps et se mettre en action aussi, donc non, non, clairement je pense que c'est aussi Et prendre soin des autres c'est aussi, moi je le coupe,

  • Speaker #1

    mais c'est pareil,

  • Speaker #0

    les écouter. Et en fait ne pas être dans le jugement parce qu'on est dans une position où on est toutes et tous un peu vulnérables et donc du coup c'est je prends soin des autres comme j'aimerais qu'ils prennent soin de moi et ça fonctionne bien et je pense que c'est quelque chose dont les étudiants ont besoin parce que alors bon je pense Pas que ce soit malveillant, mais je les entends régulièrement se chambrer, etc. Et je pense que c'est un mécanisme, si tu le fais trop, si tu n'as pas, ça peut, effectivement, quand même, un réflexe de se dire, comment je peux un petit peu dévaloriser aussi les autres. Et donc, être dans ce contexte-là du je prends soin des autres, etc. ça peut être... important aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, et tu m'avais dit, je croyais que tu m'avais dit, attends, j'avais noté que l'impro, ça nous apprend à avoir confiance dans les gens.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, c'est ça. Oui, tout à fait. Clairement, parce que... Alors, on parle de la guéricule, on part sur scène avec eux et on n'a que sur lequel se reposer. Donc effectivement, il faut apprendre à faire confiance aux partenaires, le voir comme une ressource, comme quelqu'un qui va nous porter comme nous, on doit le porter aussi.

  • Speaker #1

    Et ça, tu arrives à le dupliquer après dans ta vie perso, pro ? Oui.

  • Speaker #0

    J'essaye de faire du mieux que je peux, comme tout le monde. Après, je vais peut-être diverger un petit peu, mais jeudi vendredi, j'étais à une formation secourisme en santé mentale là-dessus. Et c'était super bien. Je me suis rendu compte que, déjà, en santé mentale, je n'y connaissais pas grand-chose, qu'il y a plein d'idées préconçues, négatives, sur la bipolarité, sur les crises d'angoisse, sur les choses comme ça. Donc du coup, j'ai pu faire ça et puis surtout j'ai pu me rendre compte que peut-être, même si je pense que j'étais pas trop mal sur le côté être ouvert, accepter que la réalité de l'autre c'est pas la nôtre, c'est pas la mienne, etc. Mais comment, voilà, on brusque pas mais je pense qu'on peut toujours faire mieux. Et du coup, ça se complète bien pour se dire ah bah ouais. C'est pas Prendre soin de l'autre, j'avais. Accepter ce qu'il me dit, ça, l'impro me l'a appris aussi. Donc ça, clairement, c'est quand même plutôt quelque chose que j'arrive pas trop mal à faire. Et après, c'était la preuve, finalement, que l'impro, ça me poussait dans la bonne direction. Après... On peut toujours faire mieux et probablement que je dois comme tout le monde m'améliorer, mais je pense que certaines bases étaient assez solides. Pour la petite anecdote, j'ai fait une scène où j'étais censé être une personne qui avait des pensées suicidaires. On a fait l'après-midi sur le suicide, c'était un petit peu difficile, etc. Et grâce à l'impro, j'étais tellement spécifique et précis dans la manière dont j'ai décrit le truc que la formatrice qui a presque cru que ça m'était arrivé. Comme j'ai les codes de l'impro, je sais ce qu'il faut faire pour rendre le truc réaliste. Et voilà, et ça a secoué la personne qui a fait la scène avec moi.

  • Speaker #1

    Ah oui, d'accord. Pas la formatrice,

  • Speaker #0

    mais... La formatrice un peu. Ouais,

  • Speaker #1

    surtout...

  • Speaker #0

    Et surtout la personne qui l'a appris à remettre. Et je me dis, ben ouais, l'impro, tout ce qu'on m'y apprend, j'arrive à être percutant derrière, j'arrive à rendre des trucs réalistes qui sont complètement faux. Et c'est bon si on est menteur professionnel, c'est encore mieux. Mais non, c'est pas le but. Et je pense que du coup, ça a permis à la personne en face de voir la difficulté de l'exercice parce que... Elle était pas bien ici. Elle a vu vraiment une émotion très forte qui se dégageait et qui a été difficile à maîtriser pour elle. Mais le but de cet exercice était justement de s'en rapprocher le plus possible et donc c'est chouette. Et ce que je disais, bon après un peu pour la boutade à la fin, je pense que ce qu'on a fait était officiellement une belle scène d'impro. Il y avait de l'émotion, il y avait des trucs et tout ça, c'est grâce à... elle a un pro aussi et on voit clairement que ça impacte et c'est chouette c'est chouette c'est chouette donc tu donnes toujours tes cours ouais ouais ouais toujours prof voilà effectivement et puis je donne des ateliers d'impro là c'est l l'improvidence a été cool comme mes cours du vendredi avait pas pu se faire ils nous ont confié à avec l'autre personne qui devait animer le deuxième semestre c'est en alternance sur un semestre des ateliers le lundi soir. Donc on se les est répartis et c'est très très chouette. C'est une bonne bande d'élèves en plus, donc c'est très très agréable de les côtoyer. Et du coup, de ce côté, s'investir pour donner des cours d'impro, ça s'est bien concrétisé encore plus qu'avant grâce à l'improvidence les lundis soirs. Donc je suis très content là-dessus aussi. Et puis, aujourd'hui, c'était la troisième fois que j'animais pour une asso deux personnes accidentées de la vie qui sont en fauteuil roulant. On en avait un petit peu parlé. La première fois, je l'avais fait à l'improvidence, juste avant qu'on se voit.

  • Speaker #1

    Oui, tu le souvenais de le faire.

  • Speaker #0

    Là, j'en ai fait trois directement pour eux. Le premier, c'était un atelier sur ce qu'ils appellent l'atelier homme. Comment, entre guillemets, quand on est accidenté, on parut une partie de notre capacité physique. Comment ça peut impacter notre masculinité ? Il y a le même en version féminine, bien évidemment. Et comment ça change un petit peu notre vie sur certains aspects. Là-dessus, ils ont proposé de l'impro pour justement comment réagir en étant en dehors de sa zone de confort. Donc c'est intéressant. Et là, aujourd'hui, c'était plutôt orienté à la recherche d'emploi. Puisqu'effectivement, quand tu as un accident et que tu étais parti sur... Sur une carrière professionnelle, peut-être que cette carrière n'est plus possible. Il y avait un exemple, c'est quelqu'un qui était sur les métiers de la montagne, il voulait faire guide en haute montagne. C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus compliqué, voire plus possible. Donc voilà comment on gère ça et comment on se l'oriente et comment on prend confiance. Donc là, c'est un hôtelier que j'ai essayé de tourner sur la confiance. Je leur ai fait faire l'exercice où ils sont censés être des experts. Donc il y en a qui nous ont fait une recette de cuisine inventée, etc. Et les autres qui venaient de découvrir un papillon en Amazonie, etc. Et donc voilà comment on essaye d'être crédible, parce que la forme c'est aussi important, avoir suffisamment confiance en soi pour être devant un public qui nous regarde. Et on fait l'exercice pendant une minute. personne ne parle et en fait juste regarder et c'est là que tu te rends compte que dans certains contextes une minute c'est extrêmement long donc voilà et c'est ça que je trouve génial c'est que les outils de l'impro te permettent aussi de travailler de manière très ludique c'est

  • Speaker #1

    ces thématiques là et c'est top c'est top c'est top donc non non tu vois je suis toujours très content ouais ouais c'est ce que ça va toujours plein de projets ça fait un an à peu près que tu as quitté et bah oui c'est le premier mais Et du coup alors ?

  • Speaker #0

    En avril si tu veux.

  • Speaker #1

    Non, enfin, est-ce que tu t'attendais à ça ?

  • Speaker #0

    Le premier point, je pense, c'est comme tout truc qui est nouveau, tu fais des erreurs. Je pense que mon agenda, par exemple, je vais arriver mieux à l'optimiser. Parce que là, je prenais un peu les créneaux comme ça, etc. Là, je vais essayer de m'imposer, tu vois. Les jeudis et vendredis plutôt à l'école, essayer de me banaliser genre le mercredi après-midi pour le kiné j'ai besoin et s'il y a des ateliers d'impro dans l'après-midi, c'est peut-être aussi une possibilité de dégager une demi-journée pour faire des ateliers d'impro et lundi mardi me les garder pour des interventions autres. Là dessus tu vois c'est un truc maintenant que je l'ai vécu et probablement si je te le dis, tu dis mais oui en fait ça fait sens. Mais quand tu planifies, c'est pas forcément simple d'anticiper.

  • Speaker #1

    Ouais, tu savais pas que t'allais avoir ça et ça et ça.

  • Speaker #0

    Je pense que ça a été une année difficile aussi parce que j'ai pris plein de nouveaux cours. Donc il y a eu beaucoup de préparation. On a appris en plein milieu, chaque GPT, qui a changé complètement le métier d'enseignant. C'est vrai. Donc qui nécessite, je pense, aussi des petites adaptations qui vont se faire en cours de route.

  • Speaker #1

    Obligé.

  • Speaker #0

    Alors je suis plutôt content quand même parce que ce que j'attendais des étudiants, chaque GPT le fait mal. Donc c'est quand même plutôt bon signe là dessus, mais c'est vrai qu'il y a un rapport à la réflexion, un rapport à pourquoi on est en cours si chaque GPT a les réponses. qui est presque philosophique et qui, je pense, faut arriver à apprendre les étudiants à bien s'en servir. Voilà. Pour l'année prochaine, il y a encore plus de dates. Parce que là, j'ai plus le décompte, mais là, on a dû faire entre 10 et 15 dates amateurs. On a déjà 19 de prévues pour l'an prochain. Donc, voilà. Donc,

  • Speaker #1

    plus d'organisation.

  • Speaker #0

    Oui. Comment ? Voilà, après on a plus d'expérience.

  • Speaker #1

    T'imaginais qu'il y aurait tout ça en fait ? C'est ça un peu ma question. Quand t'as arrêté, tu t'es dit, tu m'avais parlé de jonglage. Oui,

  • Speaker #0

    là c'est du jonglage permanent. Oui, c'est ça, effectivement. Je l'ai choisi là-dessus et ça me va bien. Donc oui, clairement, il y a ce côté jonglage. Et je pense, pour mieux jongler, il faut être un peu le mieux, un peu plus de cadre sur certaines choses.

  • Speaker #1

    C'est plutôt chouette que t'aies plein de choses.

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà. J'avais certains projets qui sont tombés à l'eau ou qui m'apportaient moins que ce que je pensais. Je pense que je suis arrivé à la bonne décision, dire vaut mieux arrêter et passer sur d'autres trucs. Je pense que tu commences à me cerner. Si j'arrête un truc, c'est pour en refaire un autre. Oui, j'ai bien compris. Donc, ça évolue, mais je pense que c'est ça qui est intéressant. On est dans un univers qui change de plus en plus. Oui, c'est ça. Donc en fait, il faut accepter que c'est le rythme qu'on doit suivre, quoi, et essayer d'arriver à avoir une espèce de chaos organisé pour, bah justement, effectivement, être prêt pour... pour la suite quoi et là aussi ça va être je pense le dernier été où je vais faire quasiment du théâtre pendant deux mois entre le 10 juillet et le fin août et etc donc ça va être très chouette.

  • Speaker #1

    Il y a autre chose que tu n'as pas raconté ?

  • Speaker #0

    Oui, on a... Après, ça se passe super bien avec Royal Gambas, c'est des gens que j'aime beaucoup. Voilà, s'ils m'écoutent, voilà. Je vous aime beaucoup les gens, mais voilà. Et je pense que c'est quelque chose qui me convient très bien de cette organisation-là, puisqu'il y a cette équipe de personnes que j'aime beaucoup, que je vois tous les jeudis. et qui font un peu ce côté lien social, etc. Et il y a les projets qui sont plus portés individuellement et qui sont portés par une date. Et du coup, on organise quelques répètes, mais qui sont moins systématiques. Et du coup, il y a peut-être un petit peu moins ce... côté social du projet, même si en général on se retrouve là, on boit une bière après, etc. Mais c'est moins régulier. Et du coup, effectivement, je trouve que c'est bien d'avoir les deux. Donc oui, au delà effectivement du fait que je suis très content de jouer avec eux, je suis aussi juste très content de les voir parce que ce sont des gens vraiment extrêmement agréables.

  • Speaker #1

    Comment tu vois les mois à venir avant notre prochaine et probablement dernière interview après l'été pour conclure l'avenir des vacances et du théâtre ?

  • Speaker #0

    C'est ça, dernier spectacle amateur fin dans lequel je joue courant le début juin Et probablement que je vais filer un coup de main au dernier spectacle de Royal Gambas fin juin. Et après, on va se mettre en route pour la saison qui vient. Donc on a déjà 19 dates entre les 14 plus les 5 du catch. Donc je pense qu'en termes de spectacle amateur, on va dire, entre guillemets, autogéré. Or, Royal Gambas, ça c'est bouclé. la salle dans laquelle on jouait avec Royal Gambas assez régulièrement ne ferme ses portes. Donc il va falloir qu'on trouve une nouvelle salle. Donc ça va être un petit challenge et je pense que ça va être un peu la ruée vers les salles parce que c'était un endroit qui accueillait beaucoup de troupes amateurs. L'esquif, oui. Donc du coup, il va y avoir ce challenge-là de trouver des lieux. d'autres lieux, donc ça, ça va être intéressant, comme je te disais, je vais avoir un été très riche. En matière d'ateliers de théâtre et artistique de manière générale, donc ça, ça va aussi.

  • Speaker #1

    Tu vas prendre des cours ? Oui,

  • Speaker #0

    je vais prendre des cours. Je vais me former pas mal, participer à des festivals. Je vais au festival Zurich en juin. Alors, il y a un objectif, je ne sais pas, parce qu'il y a un autre projet qui est en même temps. Donc, on va voir. J'aimerais bien, ça serait un peu mon truc un peu foufou, d'aller au festival de Göteborg. en Suède en août. C'est d'autant plus un challenge que comme je ne veux pas prendre l'avion, il y aurait quelques trains à prendre. Mais ça peut être une manière sympa de visiter aussi des villes. Hambourg, je ne suis jamais allé. Copenhague, je ne suis jamais allé. Et voilà, ça peut être ça un peu le projet un peu foufou. Septembre, les cours vont reprendre un petit peu et je vais me former à ce qu'on appelle le théâtre forum et théâtre image. Qui sont des... Des moyens de faire interagir les gens. Genre on joue une scène, et après on demande à quelqu'un du public, comment vous l'auriez joué, etc. Et donc faire que les gens s'expriment pour certaines situations. On s'utilise en général pour des trucs pas très cool, genre le harcèlement et les choses comme ça.

  • Speaker #1

    Pour des interventions pas très souvent.

  • Speaker #0

    Mais je pense que c'est une pratique qui peut être intéressante, et qui pareil, peut aussi enrichir la manière dont j'enseigne. complètement ouais puis après on va se préparer pour les dates de septembre qui vont arriver très vite mot de la fin et ben c'était cool de te revoir ça faisait longtemps donc je suis très content je suis très content et ben merci merci

  • Speaker #1

    d'avoir écouté cet épisode j'espère qu'il t'a plu pour ne pas rater le prochain abonne-toi à fais-moi une place sur ta plateforme de podcast préférée Tu as envie d'échanger avec Simon ou de suivre son actu, je mets tous les liens dans le descriptif de l'épisode. A bientôt !

Description

Bienvenue dans l'épisode 5 de la série « Ce que la vie nous réserve ».

Le concept de cette série : connaitre les coulisses de l’activité de deux invités qui ont récemment fait de la place à l’art et la création : Simon et Clémentine. Je les suis pendant un an, en les interviewant régulièrement.


Aujourd'hui, nous retrouvons Simon Garnès, comédien improvisateur.


Dans cet épisode, Simon nous parle de son actu et des ses projets, de l'enquête policière improvisée à l'impro pour les étudiants en passant par les tournois de catch.


On parle aussi longuement d'un projet qui lui tient à coeur, "ça handi long", un projet qui donne de la visibilité à des histoires moins visibles, celles concernant le handicap.


Simon évoque comment on peut raconter des histoires différentes en faisant jouer des personnes avec des vécus différents, comment son handicap à lui influe sur sa façon de jouer, l'impact des représentations actuelles sur le handicap et comment on pourrait dédramatiser. Et c'est passionnant !


Finalement je me suis rendue compte qu'il y avait un véritable fil rouge dans cet épisode : on aborde de différentes façons comment l’improvisation est finalement au service d’un sujet d’actualité, celui du vivre ensemble.

Simon raconte en effet avec plein d’exemples concrets comment l’improvisation peut aider à donner la parole à des personnes qui ne la prennent pas souvent, à raconter des histoires qu’on n’a pas l’habitude d’entendre ou de voir, à montrer une vision plus large de la réalité, à prendre soin de soi et des autres, et à avoir confiance dans les autres. 🌟



⭐ Tu peux suivre toute l'actu de Simon et échanger avec lui sur 

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⭐ Si tu as des questions à poser à Simon, envoie les à faismoiuneplace.podcast@gmail.com  et je les lui poserai lors de notre prochaine interview. Merci !


💌 Si tu as des questions ou souhaites réagir à l'épisode, n'hésite pas à me contacter, ça me fera très plaisir 😊

-sur Instagram @faismoiuneplace_podcast 

-ou par email à faismoiuneplace.podcast@gmail.com



L'interview a été enregistrée le 7 mai 2024 à Lyon.


Musique : Wesley Joachim

Son podcast : Mille et une ondes


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Psst,

  • Speaker #1

    tu as déjà ressenti qu'un nouveau chemin plus créatif, plus artistique t'appelait ? Une petite voix te demandait de faire de la place à cette part de toi vivante et bouillonnante. C'est ce qui est arrivé à mes invités, qui ont décidé un jour de répondre à l'appel de la musique, du théâtre, de la peinture, de la photo, jusqu'à parfois complètement changer de ton. Bienvenue dans Fais-moi une place, je m'appelle Sylvie Aurel et je t'emmène à la rencontre de celles et ceux qui ont fait de la place à leur âme d'artiste. Bienvenue dans Ce que la vie nous réserve, la série dans laquelle je rencontre de manière régulière deux artistes, Clémentine et Simon. Pour cet épisode numéro 5, j'ai retrouvé Simon, qui est comédien improvisateur et qui a décidé de faire une grande place dans sa vie au théâtre d'improvisation. Simon me parle de son actu, de ses projets, et en faisant le montage de cet épisode, j'ai réalisé qu'il y avait un fil rouge qui apparaissait clairement. Dans cet épisode, on aborde de différentes façons comment l'impro est finalement au service d'un sujet ô combien d'actualité, celui du vivre ensemble. Simon raconte en effet, avec plein d'exemples concrets, comment l'improvisation peut aider à donner la parole à des personnes qui ne l'apprennent pas souvent, à raconter des histoires qu'on n'a pas l'habitude d'entendre ou de voir, à montrer une vision plus large de la réalité. Comment l'impro peut aider à prendre soin de soi et des autres, et aider à avoir confiance dans les autres. Bonne écoute ! Bonjour Simon, comment vas-tu depuis ? Simon, six mois en fait.

  • Speaker #0

    C'est sale. Écoute, ça va plutôt bien, voire même très bien. Il s'est passé beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Tu m'as dit ça, on s'est échangé des histoires, tu m'as dit j'ai plein de trucs à te raconter, et je te dis j'aime ça.

  • Speaker #0

    Yes.

  • Speaker #1

    Bah du coup on rentre dans le vif du sujet, c'est quoi, qu'est-ce qui s'est passé depuis fin novembre ?

  • Speaker #0

    Fin novembre, c'est ça. Alors décembre a été plutôt, plutôt calme, et début janvier, le premier truc important qui est arrivé, c'est qu'on a créé notre première pièce improvisée, on va dire, puisqu'on a fait une enquête. On a créé une enquête entièrement improvisée avec le groupe d'amateurs dont je fais partie. On a créé l'enquête qui s'appelle Mais qui a tué ce cadavre ? qu'on a joué déjà deux fois, qu'on va jouer encore samedi et deux fois en juin, les 8 et 9 juin. Et le 9 juin, on a été sélectionnés pour jouer dans un festival amateur dans un théâtre qui fait 150 places. Donc on est tout excités, on ne sait pas si on va arriver à parler assez fort. pour les gens qui seront sur le rang du fond. Mais en tout cas, on est très très contents parce que ce projet a, je pense, un bel avenir. Il y a des choses très intéressantes. Alors, on l'a joué que deux fois, donc on peut encore l'améliorer. Il y a eu déjà pas mal d'évolutions entre le premier spectacle et le deuxième. Et on continue à faire ça. Et c'est vraiment un spectacle inspiré un peu de... On a regardé Morts sur le Nil. Oui, pour vrai. Voilà. Pour... pour effectivement voir comment ça marche. Et c'est vrai que ça fonctionne plutôt bien parce qu'on a décortiqué la structure et on reproduit ça.

  • Speaker #1

    Donc le concept, c'est une enquête ?

  • Speaker #0

    C'est on suit la vie de quelqu'un et au bout d'un moment, il est mort. Et du coup, il faut trouver qui l'a tué. OK. Donc ouais, c'est pas qu'une enquête, c'est vraiment une enquête criminelle. On a créé ce spectacle-là pour voir comment on... On résout là-dessus. Alors bon, c'est effectivement les gens qui jouent les enquêteurs qui décident de qui a tué à la fin. Donc entre guillemets, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Mais l'expérience à vivre est assez sympa parce que justement, tu peux te faire toi aussi tes idées. Et puis même les enquêteurs, enquêtrices, jusqu'au dernier moment, ils ne savent pas parce que... Ils commencent leur raisonnement et puis après ils voient où ça les mène. Oui, en fait. Rien n'est écrit en fait, rien n'est figé. Il y a une trame qui est celle en fait de toutes les enquêtes de ce style type Hercule Poirot, Agatha Christie, la à couteau tiré qui est sortie il y a pas longtemps, il y a quelques années sur Netflix qui reprend un peu ces modèles-là. Et donc voilà, on joue de ces codes et puis après bah… On s'amuse, on fait des personnages rocambolesques, etc. qui ont tous une motivation pour tuer la victime.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    La seule personne qui a un rôle attitré, c'est la victime.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    On sait qui c'est parce qu'en fait, c'est quelqu'un qui le fait depuis la régie. Et en fait, je spoil un peu pour ceux qui écoutent et qui n'ont pas encore vu le spectacle. Mais en fait, c'est la personne qui en régie. En fait, on essaye de faire que le public s'identifie à cette personne, puisque quand on lui parle, on parle au public, et c'est lui qui nous répond, qui est un vrai personnage. de l'histoire et à un moment la lumière s'éteint et il fait et là je suis mort et voilà et là on part sur une enquête et toi t'as joué quoi ? et là pour l'instant les deux fois j'étais suspect j'étais même le coupable la première fois Là dessus, et bah oui parce que c'était... Alors moi c'était assez rigolo, on a quelqu'un d'autre, le deuxième, qui n'a pas rigolé du tout quand on lui a dit c'est toi le coupable parce que en gros c'était... Elle tuait ses gamins. Et c'est quelqu'un qui vit des choses assez fortes avec ses enfants en ce moment. Et ça a été très dur à vivre. Ça a été très dur à vivre pour elle. Elle a dit non, non, non, non, non. Ce qu'il ne faut jamais faire en impro. C'est refusé en fait ce qu'on te dit et elle a refusé psychologiquement et elle n'y arrivait pas. Donc ça montre à quel point c'est poignant quand même là-dessus.

  • Speaker #1

    Ça vient toucher des choses.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est la force de l'impro, c'est qu'on arrive à te faire vivre des choses fortes et c'est le problème de l'enquête et on essaye de le bosser quand même aussi. C'est tu vas jouer un meurtrier quoi. potentiellement. C'est pas toi qui choisis. On cherche des parades justement pour aussi comment protéger les gens, pour pas les mettre en situation de souffrance. On a effectivement travaillé là-dessus, mais c'est ça qui est incroyable avec cette forme artistique. Tu pourrais te dire que c'est une enquête juste pour déconner, etc. Et non, la personne qui l'a pris au fond d'elle-même, ce côté. Bah ouais, t'as tué quelqu'un et en plus ton enfant quoi. Donc, expérience forte ? Non. Non, non, y'a rien d'anodin. Et ça montre que l'on vit les choses et du coup c'est super de se dire ça, mais quand ça amène des émotions négatives comme ça, il faut qu'on arrive aussi à protéger les gens. Donc voilà, ça c'était le gros point.

  • Speaker #1

    Cool, bon, donc l'année commençait bien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. On s'est fait une comédie musicale improvisée parce qu'on aime ça, et même si c'était janvier, je pense que la période était un peu dure, on n'a pas eu autant de public que ce qu'on espérait, mais on s'est quand même fait plaisir. On avait une amie qui était descendue de Paris pour jouer avec nous, c'était chouette. C'était une belle soirée intense aussi, on a fait un beau spectacle. Donc ça c'est les deux. Point un peu phare de janvier. Février, on a continué là-dessus. Et très rapidement, mais voilà, c'est un événement impactant, on a réalisé, on va dire ça comme ça, avec la personne avec qui je travaille sur les ferroulettes, que c'était compliqué pour nous deux de travailler ensemble. Et que du coup, j'ai pris la décision d'arrêter les ferroulettes à la fin de la saison. Voilà, donc on se laissait le temps de terminer. La saison parce qu'en cours de route c'est compliqué de tout relancer mais effectivement Voilà, je pense que c'était juste difficile pour tout le monde et ça peut arriver, ce n'est pas grave. Et du coup, cette décision-là, je pense que c'était la meilleure pour toutes les personnes impliquées dans l'histoire.

  • Speaker #1

    Ok. Et ça t'impacte de quelle façon ? C'est-à-dire toi, pour continuer tes projets, etc.

  • Speaker #0

    On va transférer les projets amateurs qui étaient là-dessus sur une nouvelle association qu'on crée juste pour des projets amateurs.

  • Speaker #1

    Quand tu dis un

  • Speaker #0

    Alors que les gens avec qui je faisais les projets amateurs sur les ferroulettes, mais qui n'étaient pas trop investis dans le processus de décision de l'association, etc. Et ça a été aussi un peu, je pense, un des points qui faisait que c'était difficile, c'est que pour la gouvernance des projets amateurs, en fait, il n'y avait que moi et il n'y avait que moi. Et du coup, ce n'est pas méga. sain de fonctionner comme ça. Et donc là, en créant une association juste pour les projets amateurs, les autres pourront plus s'impliquer. Et je pense que j'étais quasi à la limite d'un mini-burnout parce qu'il y avait une charge à la fois sur le travail, et charge mentale, et charge émotionnelle, difficile à encaisser. Comme on parlait avec l'exemple tout à l'heure, les gens sont très investis émotionnellement sur les projets. Tout de suite, c'est assez fort ce qu'on vit ensemble. Et donc, quand c'est des émotions positives, c'est génial. Quand c'est des émotions négatives, c'est un petit peu plus dur. Et donc, du coup, c'était me recentrer un peu sur ces projets amateurs aussi pour plus pouvoir bien faire les choses là-dessus.

  • Speaker #1

    Du coup, la charge de travail, etc. va être beaucoup plus répartie.

  • Speaker #0

    Et moindre, puisque je ne gérerai plus de projet pro. Hum hum. qui sont aussi chronophages.

  • Speaker #1

    Donc que de l'amateur. Voilà,

  • Speaker #0

    que de l'amateur et éventuellement, effectivement... Pour l'association, ou alors dans le cadre de ma micro-entreprise, des ateliers d'impro, etc. On peut toujours en faire. Donc on a créé à 5 personnes le collectif Wabi Sabi qui vient du japonais, qui est la beauté dans l'imperfection.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ça y est, c'est déjà créé ?

  • Speaker #0

    L'association est créée depuis le mois dernier et on a rendez-vous à la banque dans deux semaines. Donc voilà, les choses avancent. Et du coup, ce qui est super positif, c'est qu'on va pouvoir porter, puisqu'on a été retenu pour jouer des projets à l'improvidence l'année prochaine, donc c'est une grande nouveauté pour nous. Donc il y a Mikyatu et Skadavre, on a obtenu cinq dates, donc à peu près une tous les deux mois, donc ça va être bien. Et surtout, on a obtenu une date pour un autre projet qui nous occupe pas mal et qui tout le monde prend beaucoup soin de ce projet. Donc je pense que ça va être quelque chose de très chouette. Il y a un projet sur la thématique du handicap.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Voilà, puisque, et ça c'est tout à l'honneur de l'improvidence, de vouloir un peu donner de la visibilité à des récits qui ne seraient pas assez visibles, dont effectivement les récits de personnes en situation de handicap. Donc on est en train de mettre en place ce projet, là on a une neuve date, donc c'est...

  • Speaker #1

    Quand tu dis des récits, c'est de l'impro, c'est pas de l'impro ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a deux choses, je pense, dans la réponse que je peux te donner. Le premier, c'est qu'en fait, à l'impro, tu viens avec ce que t'as. Oui. Donc, si t'as des gens différents, t'auras une histoire plus riche que si t'as... Un genre pareil. Voilà. Et en général, le genre pareil, c'est un homme blanc à... 35-40, qui a plutôt des moyens financiers, et hétérosexuel. Globalement, c'est un peu ça le profil type. Et donc, l'idée, c'est que, justement, il y a peut-être d'autres histoires à raconter, ne serait-ce qu'en faisant... Intervenir des gens effectivement plus variés, donc une population ne serait-ce que peut-être plus paritaire sur le genre, des gens de milieux sociaux différents, des gens peut-être aussi qui viennent d'origines culturelles différentes et après des gens qui ont des vécus différents comme effectivement ce qu'une personne en situation de handicap peut vivre ou des populations LGBT qui ont... qui ont dû vivre par exemple des coming out ou des choses comme ça, qui sont des événements que je pense qu'une personne hétéro qui ne l'a jamais vécu doit avoir du mal à concevoir.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'avais jamais, enfin là quand tu me le dis c'est évident, mais j'avais jamais tilté sur le fait qu'en effet, même si c'est de l'improvisation, ça vient en fait de qui on est. Bah oui. Toi je tilte maintenant, mais oui. Et donc si on est que effectivement si c'est que des hommes de 35-40, hétérosexuels qui...

  • Speaker #0

    Ça se fait plus, voilà.

  • Speaker #1

    Les histoires vont un peu être... Oui. Ouais, à quel point c'est le vécu qui influence l'acting si je puis dire en fait ?

  • Speaker #0

    Bah en fait je pense que selon ce que tu as vécu, comme l'impro ça va être de la réaction aussi à ce qu'on te propose, bah selon ce que tu as vécu tu réagis pas de la même manière en fait. Voilà. Par exemple tout con si... Si quelqu'un raconte une blague qu'on pourrait qualifier de sexiste, peut-être que quelqu'un qui est plus âgé... Quand ils ont grandi, c'était à peu près les blagues normales. Peut-être qu'une personne plus jeune va juste faire la grimace et peut-être qu'une femme ou quelqu'un qui a subi des discriminations dans sa vie va lui dire mais non, c'est pas ok Et c'est la même entrée et tu vas avoir trois réactions différentes en fonction de ce qu'a vécu la personne, tout simplement.

  • Speaker #1

    Je prends une question, tu n'es pas obligé de répondre. Toi tu joues souvent, enfin quand je t'ai vu jouer en tout cas tu es le seul en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Pas le seul en fauteuil en tout cas.

  • Speaker #1

    En fauteuil pardon.

  • Speaker #0

    Non parce que non mais parce qu'il y a des handicaps qui ne sont pas visibles. Peut-être qu'il y a des gens en fait juste tu ne le savais pas, ils avaient d'autres choses là-dessus qui vont colorer effectivement leur réaction. Sans qu'on l'associe au handicap visible. En tout cas, oui. Je suis le seul avec un handicap visible, on va dire ça. Oui, souvent. Comme ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu sens que tu as des réactions très différentes des autres, où les autres te disent Ah ouais, c'est génial, parce que tu as des réactions vachement différentes des nôtres, de par ton vécu.

  • Speaker #0

    Oui. Alors, on n'est pas jusqu'à analyser pourquoi, mais effectivement, il y a des fois où on me dit Ah ben, je ne sais pas d'où tu as imaginé ça, parce que... Moi, ça ne me serait jamais venu à l'esprit. Donc, peut-être une approche un peu plus cynique ou fataliste sur certaines choses qui va faire que je vais avoir des réactions que les gens n'attendent pas parce qu'ils n'ont pas en eux ce cynisme. Par exemple, une fois, je crois qu'on était deux sur une île déserte et je m'étais auto-brisé la nuque pour que l'autre puisse me manger parce qu'on n'arrivait pas à décider qui allait manger l'autre. Voilà. Et a priori, c'était pas une réaction que la personne attendait. Et peut-être que le fait d'être en fauteuil et de me questionner plus sur ma place dans la société ou quoi que ce soit, m'a fait avoir cette réaction, là où d'autres qui ne se sont pas posé cette question seraient en mode juste survie, survie, survie. Donc ça, c'est le premier point. On avait dit qu'il y avait deux points pour le fait de comment ça impacte les récits, etc. Et le deuxième point, ça va être dans le choix du format. C'est un format où on va... Alors les premiers, je pense, a priori le premier, c'est moi qui vais le faire. On verra après sur les suivants là-dessus. Mais c'est d'inviter des gens qui ont un handicap, visible ou non, ou qui ont vécu le handicap parce qu'ils sont aidants ou parce que leur métier... est très orienté sur le handicap d'une vision ou d'une autre et qui vont en fait venir raconter des anecdotes de leur vie privée de leur vie privée ou pas professionnelle, enfin voilà et en fait on va prendre ces anecdotes là et on va voir ce que ça nous inspire pour des scènes d'impro c'est génial ! donc pour répondre à ta question selon l'aisance de la personne ce qu'elle a envie de faire etc soit elle aura préparé soit elle les improvisera en direct là-dessus pour parler de ce vécu. Ce matin, je faisais un atelier pour une association de gens qui sont accidentés de la vie et j'ai parlé à la responsable de l'association de ce projet et elle m'a dit qu'il y en a qui sont très intéressés pour raconter leurs histoires d'une certaine manière et donc cette idée justement de donner cette plateforme. Génial. aux gens, et après de se dire ça reste un spectacle d'impro, qu'est-ce que ça nous inspire, comment on réagit à ça, je pense que ça dépendra du ton, il y en a qui seront peut-être très en colère par rapport à ce qu'ils vivent, d'autres qui le prennent avec du recul et de l'humour, il faudra prendre soin de tout ça pour faire derrière des belles scènes qui réutilisent, réemploient, mettent des situations proches et ainsi de suite.

  • Speaker #1

    Les scènes vont être jouées pour illustrer l'histoire en réponse à l'histoire ?

  • Speaker #0

    Pas tout à fait.

  • Speaker #1

    On n'a pas vécu ça du tout.

  • Speaker #0

    Voilà. Dans l'idée, comment ? Alors l'exemple que je vais te donner, c'est un truc qui avait été fait, alors ce n'était pas de l'impro, c'était écrit. Tu vois le humoriste Stéphane Guillon qui faisait des chroniques sur France Inter et il avait fait en quelques minutes, c'était génial, il avait pris les Jeux paralympiques et il avait transposé ça ou comment un valide fait au milieu de tous ses handicapés. Voilà. Et… Et ça peut être ça par exemple, c'est que tu reprends et tu changes un petit peu le contexte. Il expliquait que c'est salaud d'handicapé, tu es encore garé sur les places valides et que ce n'était pas possible de trouver les places qui leur revenaient de droit. Il avait fait plein de choses où les places pour le tir à la cote, pour aveugle ne se vendaient pas. Il avait fait plein de petites choses comme ça qui… Je trouvais était très bienveillant vis-à-vis du handicap et en même temps finalement dénoncer la situation que les personnes en situation de handicap pouvaient vivre au quotidien à travers ce prisme renversé. Donc tu vois, ça peut être quelque chose comme ça, il faut qu'on travaille, mais on ne va pas rejouer ce qui a été dit parce qu'en impro, ce n'est pas intéressant de rejouer ce qui a été raconté. Je pense que le but numéro un, c'est ce qui nous a été aussi un peu... et qui nous a inspiré, c'était comment on raconte des histoires que les gens n'ont pas l'habitude de voir et qu'on sensibilise à le handicap. Les gens en fauteuil, tu as le Téléthon, tu as X-Men, tu as un peu Game of Thrones, et puis tu as globalement la liste. Donc comment tu rends un petit peu plus visible ces histoires-là. Et du coup, après, c'est notre touche. Personnel, mais on est trois et on n'est pas forcément... Et c'est ça qui est bien, c'est qu'on va amener des couleurs différentes au spectacle. Moi, je suis très pour le fait d'en rire. Parce que le lacrymal à la Téléthon, c'est bien pour avoir des sous pour la recherche. Mais à mon sens, c'est une catastrophe pour l'intégration dans la société. Bah, en fait... Si tu caractérises les gens que par leur souffrance, les gens derrière me voient et se disent juste que c'est une personne qui souffre. C'est qu'une partie minime de ce que vit la personne. Et en fait, si la seule représentation qu'ont les gens, c'est ça, ils n'arrivent pas à s'imaginer, et c'est normal, moins de connaître des gens, que la vie de la personne est beaucoup plus large que ça. Donc c'est ce qu'ils font, les assos humanitaires, etc. pour collecter des fonds, ils te montrent le truc de quelqu'un en train de souffrir. Là-dessus, il y a même des politiques qui le font, quand ils récupèrent une agression. C'est le même principe, du coup ça donne une version déformée de la réalité. Et l'idée c'est donc de montrer une vision plus large avec des gens qui vivent des émotions positives ou négatives. C'est ça. dédramatisé aussi pour dire bah oui c'est pas drôle mais c'est drôle quand même, enfin on peut le rendre drôle quand même et on peut l'accepter et pour moi rire, quand quelqu'un autre que moi arrive à me faire une blague sur le handicap, pour moi c'est la forme ultime de l'acceptation, voilà, moi c'est ma perception, c'est que la personne est tellement à l'aise avec ça qu'elle arrive elle aussi en rire elle est plus sûre, ah si j'ai une blague peut-être que ça va le vexer, voilà il n'y a plus de gêne du tout parce que... Elle est OK d'en rire et elle sait que je serai OK. Et donc, pour moi, ça reste quand même un peu la cible, c'est d'arriver à trouver des moyens d'en rire aussi. Mais on a Aurélie qui est avec nous et qui, elle, est plus sur la dénonciation, les émotions, etc. Et probablement qu'elle nous fera des super belles scènes sur dénoncer des situations, sur... ressentir des émotions et que ça viendra contrebalancer aussi de manière juste un truc un peu plus gagaesque etc.

  • Speaker #1

    Et ça commence quand ça ?

  • Speaker #0

    Le 22 septembre C'est pas tout de suite. C'est pour la saison prochaine C'est pour la saison prochaine Ça va arriver vite le temps qu'on bosse, etc. Avec l'été où les gens ne sont pas trop là, le 22 septembre, pour nous, ça va arriver vite.

  • Speaker #1

    Et ce sera l'improvidence.

  • Speaker #0

    Et ce sera l'improvidence. Donc, il y a 9 dates du 22 septembre au 18 juin. Il y a 22, 29 septembre. Il y en a 2 qui arrivent très vite. Et ce qui est très cool, c'est que, comme on n'est que 3 à la base, et pour ce spectacle, ce jeu, il faut être 6, 7. Donc, on a des potes qui sont ultra enthousiastes à l'idée de jouer avec ça. Et Aurélie qui est professionnelle, elle en a parlé à d'autres professionnels, des gens assez reconnus dans le milieu de l'impro, et ils sont tous très enthousiastes à l'idée de venir, donc on aura potentiellement un guest star par date, et ça pourra être très sympa pour nous, et une preuve a priori que ce concept de raconter ses histoires, les gens ont envie de le pousser aussi, que ce n'est pas juste un délire entre nous. Et moi je trouve ça super parce que ça sort un peu de la ghettoisation du handicap où les gens en fauteuil sont ensemble dans des centres où après tu les sors un peu de la vie de la cité, on va dire ça quand même, et là de se dire on va se mélanger et des gens qui a priori, après je ne les connais pas mais en tout cas pas de handicap visible, et bien ils ont envie. de raconter ces histoires là aussi de participer à raconter ces histoires c'est top c'est top c'est top donc voilà donc ça c'était aussi le gros le gros gros projet là qui est qui nous occupe en ce moment dans la peau pour pourquoi voilà c'est ça donc très très chouette en plus On a fait du coup sur trois dates cette année. La première, c'était en décembre, donc juste après qu'on se voit. Et il y en a eu, donc la dernière, c'était vendredi. Et il y en a eu une en avril, ou fin mars, fin mars. On a fait un tournoi de catch avec quatre troupes.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et c'était super super sympa. Tout le monde a passé vraiment des super chouettes moments. C'était vraiment dans la convivialité des gens qui ne se connaissaient pas forcément, qui ont joué ensemble et c'était vraiment des beaux moments. Ouais c'est top. Voilà, et donc du coup on a fait ça avec quatre troupes, donc Royal Gambas dont je fais partie, l'Eguili des tentes publiques et Justin et Jonathan qui étaient sans troupe fixe à la fin du truc, qui vont créer aussi leur troupe là en ce moment donc ça devrait... Ils devraient avoir une troupe pour la saison 2 et donc du coup tout le monde était super content, on repart pour une saison 2 et on rajoute même une 5ème troupe. Donc ouais on a eu 5 dates qu'on fera au même endroit et du coup c'est la première fois que ça m'est arrivé vendredi dernier à 11h, j'avais vendu toutes les places. et voilà et ça et ben franchement j'ai passé les 10 heures d'avant spectacle de manière beaucoup plus sereine mais non voilà ça c'était très chouette et il était un théâtre plein l'ambiance catch qui est très festive en presse plus encore que le que le match parce que c'est là C'est l'arbitre qui interagit directement avec le public.

  • Speaker #1

    D'accord. Mais ça doit être pas mal.

  • Speaker #0

    Donc, voilà pour l'aspect, on va dire, spectacle. Ouais. J'ai réussi à remettre un petit peu d'impro. Donc là, c'est ma collègue des ferroulettes plus une autre personne qui sont allées intervenir dans mon école de commerce. Il y avait une semaine découverte pour des gens qui n'étaient pas forcément... dans les mêmes classes, dans les mêmes programmes, etc. Et ils se mélangeaient sur des thématiques. Et l'idée, pour moi, qui est une thématique importante, de prendre soin de soi et des autres, je pense que le théâtre et l'impro, ça va être bien pour ça. Donc du coup, les deux semaines de découverte que j'ai organisées, j'ai pu placer aussi un petit peu d'impro là-dedans pour faire découvrir ça. à des étudiants et ça pour le coup ça les sort pas mal de leur zone de confort donc c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Donc tu dis prendre soin de soi et des autres, en quoi l'impro ?

  • Speaker #0

    Ah faut t'écouter, en fait tu te censures pas en impro. Ouais. Et souvent la censure c'est ah bah non ton idée elle est pas assez bien.

  • Speaker #1

    Tu veux dire la censure qu'on se met à sous-tendre en fait.

  • Speaker #0

    Oui oui voilà c'est ça. Et c'est en fait arriver à... à se dire aussi, cette voix qui me dit non, ce que je dis c'est pas drôle ou ce que c'est pas intéressant et bien voilà, l'éviter pour prendre plus soin de ses propositions c'est s'axer sur le corps et écouter le corps dans des jobs qui sont très intellectuels effectivement on a tendance à le délaisser donc c'est prendre soin de son corps et se mettre en action aussi, donc non, non, clairement je pense que c'est aussi Et prendre soin des autres c'est aussi, moi je le coupe,

  • Speaker #1

    mais c'est pareil,

  • Speaker #0

    les écouter. Et en fait ne pas être dans le jugement parce qu'on est dans une position où on est toutes et tous un peu vulnérables et donc du coup c'est je prends soin des autres comme j'aimerais qu'ils prennent soin de moi et ça fonctionne bien et je pense que c'est quelque chose dont les étudiants ont besoin parce que alors bon je pense Pas que ce soit malveillant, mais je les entends régulièrement se chambrer, etc. Et je pense que c'est un mécanisme, si tu le fais trop, si tu n'as pas, ça peut, effectivement, quand même, un réflexe de se dire, comment je peux un petit peu dévaloriser aussi les autres. Et donc, être dans ce contexte-là du je prends soin des autres, etc. ça peut être... important aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, et tu m'avais dit, je croyais que tu m'avais dit, attends, j'avais noté que l'impro, ça nous apprend à avoir confiance dans les gens.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, c'est ça. Oui, tout à fait. Clairement, parce que... Alors, on parle de la guéricule, on part sur scène avec eux et on n'a que sur lequel se reposer. Donc effectivement, il faut apprendre à faire confiance aux partenaires, le voir comme une ressource, comme quelqu'un qui va nous porter comme nous, on doit le porter aussi.

  • Speaker #1

    Et ça, tu arrives à le dupliquer après dans ta vie perso, pro ? Oui.

  • Speaker #0

    J'essaye de faire du mieux que je peux, comme tout le monde. Après, je vais peut-être diverger un petit peu, mais jeudi vendredi, j'étais à une formation secourisme en santé mentale là-dessus. Et c'était super bien. Je me suis rendu compte que, déjà, en santé mentale, je n'y connaissais pas grand-chose, qu'il y a plein d'idées préconçues, négatives, sur la bipolarité, sur les crises d'angoisse, sur les choses comme ça. Donc du coup, j'ai pu faire ça et puis surtout j'ai pu me rendre compte que peut-être, même si je pense que j'étais pas trop mal sur le côté être ouvert, accepter que la réalité de l'autre c'est pas la nôtre, c'est pas la mienne, etc. Mais comment, voilà, on brusque pas mais je pense qu'on peut toujours faire mieux. Et du coup, ça se complète bien pour se dire ah bah ouais. C'est pas Prendre soin de l'autre, j'avais. Accepter ce qu'il me dit, ça, l'impro me l'a appris aussi. Donc ça, clairement, c'est quand même plutôt quelque chose que j'arrive pas trop mal à faire. Et après, c'était la preuve, finalement, que l'impro, ça me poussait dans la bonne direction. Après... On peut toujours faire mieux et probablement que je dois comme tout le monde m'améliorer, mais je pense que certaines bases étaient assez solides. Pour la petite anecdote, j'ai fait une scène où j'étais censé être une personne qui avait des pensées suicidaires. On a fait l'après-midi sur le suicide, c'était un petit peu difficile, etc. Et grâce à l'impro, j'étais tellement spécifique et précis dans la manière dont j'ai décrit le truc que la formatrice qui a presque cru que ça m'était arrivé. Comme j'ai les codes de l'impro, je sais ce qu'il faut faire pour rendre le truc réaliste. Et voilà, et ça a secoué la personne qui a fait la scène avec moi.

  • Speaker #1

    Ah oui, d'accord. Pas la formatrice,

  • Speaker #0

    mais... La formatrice un peu. Ouais,

  • Speaker #1

    surtout...

  • Speaker #0

    Et surtout la personne qui l'a appris à remettre. Et je me dis, ben ouais, l'impro, tout ce qu'on m'y apprend, j'arrive à être percutant derrière, j'arrive à rendre des trucs réalistes qui sont complètement faux. Et c'est bon si on est menteur professionnel, c'est encore mieux. Mais non, c'est pas le but. Et je pense que du coup, ça a permis à la personne en face de voir la difficulté de l'exercice parce que... Elle était pas bien ici. Elle a vu vraiment une émotion très forte qui se dégageait et qui a été difficile à maîtriser pour elle. Mais le but de cet exercice était justement de s'en rapprocher le plus possible et donc c'est chouette. Et ce que je disais, bon après un peu pour la boutade à la fin, je pense que ce qu'on a fait était officiellement une belle scène d'impro. Il y avait de l'émotion, il y avait des trucs et tout ça, c'est grâce à... elle a un pro aussi et on voit clairement que ça impacte et c'est chouette c'est chouette c'est chouette donc tu donnes toujours tes cours ouais ouais ouais toujours prof voilà effectivement et puis je donne des ateliers d'impro là c'est l l'improvidence a été cool comme mes cours du vendredi avait pas pu se faire ils nous ont confié à avec l'autre personne qui devait animer le deuxième semestre c'est en alternance sur un semestre des ateliers le lundi soir. Donc on se les est répartis et c'est très très chouette. C'est une bonne bande d'élèves en plus, donc c'est très très agréable de les côtoyer. Et du coup, de ce côté, s'investir pour donner des cours d'impro, ça s'est bien concrétisé encore plus qu'avant grâce à l'improvidence les lundis soirs. Donc je suis très content là-dessus aussi. Et puis, aujourd'hui, c'était la troisième fois que j'animais pour une asso deux personnes accidentées de la vie qui sont en fauteuil roulant. On en avait un petit peu parlé. La première fois, je l'avais fait à l'improvidence, juste avant qu'on se voit.

  • Speaker #1

    Oui, tu le souvenais de le faire.

  • Speaker #0

    Là, j'en ai fait trois directement pour eux. Le premier, c'était un atelier sur ce qu'ils appellent l'atelier homme. Comment, entre guillemets, quand on est accidenté, on parut une partie de notre capacité physique. Comment ça peut impacter notre masculinité ? Il y a le même en version féminine, bien évidemment. Et comment ça change un petit peu notre vie sur certains aspects. Là-dessus, ils ont proposé de l'impro pour justement comment réagir en étant en dehors de sa zone de confort. Donc c'est intéressant. Et là, aujourd'hui, c'était plutôt orienté à la recherche d'emploi. Puisqu'effectivement, quand tu as un accident et que tu étais parti sur... Sur une carrière professionnelle, peut-être que cette carrière n'est plus possible. Il y avait un exemple, c'est quelqu'un qui était sur les métiers de la montagne, il voulait faire guide en haute montagne. C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus compliqué, voire plus possible. Donc voilà comment on gère ça et comment on se l'oriente et comment on prend confiance. Donc là, c'est un hôtelier que j'ai essayé de tourner sur la confiance. Je leur ai fait faire l'exercice où ils sont censés être des experts. Donc il y en a qui nous ont fait une recette de cuisine inventée, etc. Et les autres qui venaient de découvrir un papillon en Amazonie, etc. Et donc voilà comment on essaye d'être crédible, parce que la forme c'est aussi important, avoir suffisamment confiance en soi pour être devant un public qui nous regarde. Et on fait l'exercice pendant une minute. personne ne parle et en fait juste regarder et c'est là que tu te rends compte que dans certains contextes une minute c'est extrêmement long donc voilà et c'est ça que je trouve génial c'est que les outils de l'impro te permettent aussi de travailler de manière très ludique c'est

  • Speaker #1

    ces thématiques là et c'est top c'est top c'est top donc non non tu vois je suis toujours très content ouais ouais c'est ce que ça va toujours plein de projets ça fait un an à peu près que tu as quitté et bah oui c'est le premier mais Et du coup alors ?

  • Speaker #0

    En avril si tu veux.

  • Speaker #1

    Non, enfin, est-ce que tu t'attendais à ça ?

  • Speaker #0

    Le premier point, je pense, c'est comme tout truc qui est nouveau, tu fais des erreurs. Je pense que mon agenda, par exemple, je vais arriver mieux à l'optimiser. Parce que là, je prenais un peu les créneaux comme ça, etc. Là, je vais essayer de m'imposer, tu vois. Les jeudis et vendredis plutôt à l'école, essayer de me banaliser genre le mercredi après-midi pour le kiné j'ai besoin et s'il y a des ateliers d'impro dans l'après-midi, c'est peut-être aussi une possibilité de dégager une demi-journée pour faire des ateliers d'impro et lundi mardi me les garder pour des interventions autres. Là dessus tu vois c'est un truc maintenant que je l'ai vécu et probablement si je te le dis, tu dis mais oui en fait ça fait sens. Mais quand tu planifies, c'est pas forcément simple d'anticiper.

  • Speaker #1

    Ouais, tu savais pas que t'allais avoir ça et ça et ça.

  • Speaker #0

    Je pense que ça a été une année difficile aussi parce que j'ai pris plein de nouveaux cours. Donc il y a eu beaucoup de préparation. On a appris en plein milieu, chaque GPT, qui a changé complètement le métier d'enseignant. C'est vrai. Donc qui nécessite, je pense, aussi des petites adaptations qui vont se faire en cours de route.

  • Speaker #1

    Obligé.

  • Speaker #0

    Alors je suis plutôt content quand même parce que ce que j'attendais des étudiants, chaque GPT le fait mal. Donc c'est quand même plutôt bon signe là dessus, mais c'est vrai qu'il y a un rapport à la réflexion, un rapport à pourquoi on est en cours si chaque GPT a les réponses. qui est presque philosophique et qui, je pense, faut arriver à apprendre les étudiants à bien s'en servir. Voilà. Pour l'année prochaine, il y a encore plus de dates. Parce que là, j'ai plus le décompte, mais là, on a dû faire entre 10 et 15 dates amateurs. On a déjà 19 de prévues pour l'an prochain. Donc, voilà. Donc,

  • Speaker #1

    plus d'organisation.

  • Speaker #0

    Oui. Comment ? Voilà, après on a plus d'expérience.

  • Speaker #1

    T'imaginais qu'il y aurait tout ça en fait ? C'est ça un peu ma question. Quand t'as arrêté, tu t'es dit, tu m'avais parlé de jonglage. Oui,

  • Speaker #0

    là c'est du jonglage permanent. Oui, c'est ça, effectivement. Je l'ai choisi là-dessus et ça me va bien. Donc oui, clairement, il y a ce côté jonglage. Et je pense, pour mieux jongler, il faut être un peu le mieux, un peu plus de cadre sur certaines choses.

  • Speaker #1

    C'est plutôt chouette que t'aies plein de choses.

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà. J'avais certains projets qui sont tombés à l'eau ou qui m'apportaient moins que ce que je pensais. Je pense que je suis arrivé à la bonne décision, dire vaut mieux arrêter et passer sur d'autres trucs. Je pense que tu commences à me cerner. Si j'arrête un truc, c'est pour en refaire un autre. Oui, j'ai bien compris. Donc, ça évolue, mais je pense que c'est ça qui est intéressant. On est dans un univers qui change de plus en plus. Oui, c'est ça. Donc en fait, il faut accepter que c'est le rythme qu'on doit suivre, quoi, et essayer d'arriver à avoir une espèce de chaos organisé pour, bah justement, effectivement, être prêt pour... pour la suite quoi et là aussi ça va être je pense le dernier été où je vais faire quasiment du théâtre pendant deux mois entre le 10 juillet et le fin août et etc donc ça va être très chouette.

  • Speaker #1

    Il y a autre chose que tu n'as pas raconté ?

  • Speaker #0

    Oui, on a... Après, ça se passe super bien avec Royal Gambas, c'est des gens que j'aime beaucoup. Voilà, s'ils m'écoutent, voilà. Je vous aime beaucoup les gens, mais voilà. Et je pense que c'est quelque chose qui me convient très bien de cette organisation-là, puisqu'il y a cette équipe de personnes que j'aime beaucoup, que je vois tous les jeudis. et qui font un peu ce côté lien social, etc. Et il y a les projets qui sont plus portés individuellement et qui sont portés par une date. Et du coup, on organise quelques répètes, mais qui sont moins systématiques. Et du coup, il y a peut-être un petit peu moins ce... côté social du projet, même si en général on se retrouve là, on boit une bière après, etc. Mais c'est moins régulier. Et du coup, effectivement, je trouve que c'est bien d'avoir les deux. Donc oui, au delà effectivement du fait que je suis très content de jouer avec eux, je suis aussi juste très content de les voir parce que ce sont des gens vraiment extrêmement agréables.

  • Speaker #1

    Comment tu vois les mois à venir avant notre prochaine et probablement dernière interview après l'été pour conclure l'avenir des vacances et du théâtre ?

  • Speaker #0

    C'est ça, dernier spectacle amateur fin dans lequel je joue courant le début juin Et probablement que je vais filer un coup de main au dernier spectacle de Royal Gambas fin juin. Et après, on va se mettre en route pour la saison qui vient. Donc on a déjà 19 dates entre les 14 plus les 5 du catch. Donc je pense qu'en termes de spectacle amateur, on va dire, entre guillemets, autogéré. Or, Royal Gambas, ça c'est bouclé. la salle dans laquelle on jouait avec Royal Gambas assez régulièrement ne ferme ses portes. Donc il va falloir qu'on trouve une nouvelle salle. Donc ça va être un petit challenge et je pense que ça va être un peu la ruée vers les salles parce que c'était un endroit qui accueillait beaucoup de troupes amateurs. L'esquif, oui. Donc du coup, il va y avoir ce challenge-là de trouver des lieux. d'autres lieux, donc ça, ça va être intéressant, comme je te disais, je vais avoir un été très riche. En matière d'ateliers de théâtre et artistique de manière générale, donc ça, ça va aussi.

  • Speaker #1

    Tu vas prendre des cours ? Oui,

  • Speaker #0

    je vais prendre des cours. Je vais me former pas mal, participer à des festivals. Je vais au festival Zurich en juin. Alors, il y a un objectif, je ne sais pas, parce qu'il y a un autre projet qui est en même temps. Donc, on va voir. J'aimerais bien, ça serait un peu mon truc un peu foufou, d'aller au festival de Göteborg. en Suède en août. C'est d'autant plus un challenge que comme je ne veux pas prendre l'avion, il y aurait quelques trains à prendre. Mais ça peut être une manière sympa de visiter aussi des villes. Hambourg, je ne suis jamais allé. Copenhague, je ne suis jamais allé. Et voilà, ça peut être ça un peu le projet un peu foufou. Septembre, les cours vont reprendre un petit peu et je vais me former à ce qu'on appelle le théâtre forum et théâtre image. Qui sont des... Des moyens de faire interagir les gens. Genre on joue une scène, et après on demande à quelqu'un du public, comment vous l'auriez joué, etc. Et donc faire que les gens s'expriment pour certaines situations. On s'utilise en général pour des trucs pas très cool, genre le harcèlement et les choses comme ça.

  • Speaker #1

    Pour des interventions pas très souvent.

  • Speaker #0

    Mais je pense que c'est une pratique qui peut être intéressante, et qui pareil, peut aussi enrichir la manière dont j'enseigne. complètement ouais puis après on va se préparer pour les dates de septembre qui vont arriver très vite mot de la fin et ben c'était cool de te revoir ça faisait longtemps donc je suis très content je suis très content et ben merci merci

  • Speaker #1

    d'avoir écouté cet épisode j'espère qu'il t'a plu pour ne pas rater le prochain abonne-toi à fais-moi une place sur ta plateforme de podcast préférée Tu as envie d'échanger avec Simon ou de suivre son actu, je mets tous les liens dans le descriptif de l'épisode. A bientôt !

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Description

Bienvenue dans l'épisode 5 de la série « Ce que la vie nous réserve ».

Le concept de cette série : connaitre les coulisses de l’activité de deux invités qui ont récemment fait de la place à l’art et la création : Simon et Clémentine. Je les suis pendant un an, en les interviewant régulièrement.


Aujourd'hui, nous retrouvons Simon Garnès, comédien improvisateur.


Dans cet épisode, Simon nous parle de son actu et des ses projets, de l'enquête policière improvisée à l'impro pour les étudiants en passant par les tournois de catch.


On parle aussi longuement d'un projet qui lui tient à coeur, "ça handi long", un projet qui donne de la visibilité à des histoires moins visibles, celles concernant le handicap.


Simon évoque comment on peut raconter des histoires différentes en faisant jouer des personnes avec des vécus différents, comment son handicap à lui influe sur sa façon de jouer, l'impact des représentations actuelles sur le handicap et comment on pourrait dédramatiser. Et c'est passionnant !


Finalement je me suis rendue compte qu'il y avait un véritable fil rouge dans cet épisode : on aborde de différentes façons comment l’improvisation est finalement au service d’un sujet d’actualité, celui du vivre ensemble.

Simon raconte en effet avec plein d’exemples concrets comment l’improvisation peut aider à donner la parole à des personnes qui ne la prennent pas souvent, à raconter des histoires qu’on n’a pas l’habitude d’entendre ou de voir, à montrer une vision plus large de la réalité, à prendre soin de soi et des autres, et à avoir confiance dans les autres. 🌟



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L'interview a été enregistrée le 7 mai 2024 à Lyon.


Musique : Wesley Joachim

Son podcast : Mille et une ondes


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Psst,

  • Speaker #1

    tu as déjà ressenti qu'un nouveau chemin plus créatif, plus artistique t'appelait ? Une petite voix te demandait de faire de la place à cette part de toi vivante et bouillonnante. C'est ce qui est arrivé à mes invités, qui ont décidé un jour de répondre à l'appel de la musique, du théâtre, de la peinture, de la photo, jusqu'à parfois complètement changer de ton. Bienvenue dans Fais-moi une place, je m'appelle Sylvie Aurel et je t'emmène à la rencontre de celles et ceux qui ont fait de la place à leur âme d'artiste. Bienvenue dans Ce que la vie nous réserve, la série dans laquelle je rencontre de manière régulière deux artistes, Clémentine et Simon. Pour cet épisode numéro 5, j'ai retrouvé Simon, qui est comédien improvisateur et qui a décidé de faire une grande place dans sa vie au théâtre d'improvisation. Simon me parle de son actu, de ses projets, et en faisant le montage de cet épisode, j'ai réalisé qu'il y avait un fil rouge qui apparaissait clairement. Dans cet épisode, on aborde de différentes façons comment l'impro est finalement au service d'un sujet ô combien d'actualité, celui du vivre ensemble. Simon raconte en effet, avec plein d'exemples concrets, comment l'improvisation peut aider à donner la parole à des personnes qui ne l'apprennent pas souvent, à raconter des histoires qu'on n'a pas l'habitude d'entendre ou de voir, à montrer une vision plus large de la réalité. Comment l'impro peut aider à prendre soin de soi et des autres, et aider à avoir confiance dans les autres. Bonne écoute ! Bonjour Simon, comment vas-tu depuis ? Simon, six mois en fait.

  • Speaker #0

    C'est sale. Écoute, ça va plutôt bien, voire même très bien. Il s'est passé beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Tu m'as dit ça, on s'est échangé des histoires, tu m'as dit j'ai plein de trucs à te raconter, et je te dis j'aime ça.

  • Speaker #0

    Yes.

  • Speaker #1

    Bah du coup on rentre dans le vif du sujet, c'est quoi, qu'est-ce qui s'est passé depuis fin novembre ?

  • Speaker #0

    Fin novembre, c'est ça. Alors décembre a été plutôt, plutôt calme, et début janvier, le premier truc important qui est arrivé, c'est qu'on a créé notre première pièce improvisée, on va dire, puisqu'on a fait une enquête. On a créé une enquête entièrement improvisée avec le groupe d'amateurs dont je fais partie. On a créé l'enquête qui s'appelle Mais qui a tué ce cadavre ? qu'on a joué déjà deux fois, qu'on va jouer encore samedi et deux fois en juin, les 8 et 9 juin. Et le 9 juin, on a été sélectionnés pour jouer dans un festival amateur dans un théâtre qui fait 150 places. Donc on est tout excités, on ne sait pas si on va arriver à parler assez fort. pour les gens qui seront sur le rang du fond. Mais en tout cas, on est très très contents parce que ce projet a, je pense, un bel avenir. Il y a des choses très intéressantes. Alors, on l'a joué que deux fois, donc on peut encore l'améliorer. Il y a eu déjà pas mal d'évolutions entre le premier spectacle et le deuxième. Et on continue à faire ça. Et c'est vraiment un spectacle inspiré un peu de... On a regardé Morts sur le Nil. Oui, pour vrai. Voilà. Pour... pour effectivement voir comment ça marche. Et c'est vrai que ça fonctionne plutôt bien parce qu'on a décortiqué la structure et on reproduit ça.

  • Speaker #1

    Donc le concept, c'est une enquête ?

  • Speaker #0

    C'est on suit la vie de quelqu'un et au bout d'un moment, il est mort. Et du coup, il faut trouver qui l'a tué. OK. Donc ouais, c'est pas qu'une enquête, c'est vraiment une enquête criminelle. On a créé ce spectacle-là pour voir comment on... On résout là-dessus. Alors bon, c'est effectivement les gens qui jouent les enquêteurs qui décident de qui a tué à la fin. Donc entre guillemets, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Mais l'expérience à vivre est assez sympa parce que justement, tu peux te faire toi aussi tes idées. Et puis même les enquêteurs, enquêtrices, jusqu'au dernier moment, ils ne savent pas parce que... Ils commencent leur raisonnement et puis après ils voient où ça les mène. Oui, en fait. Rien n'est écrit en fait, rien n'est figé. Il y a une trame qui est celle en fait de toutes les enquêtes de ce style type Hercule Poirot, Agatha Christie, la à couteau tiré qui est sortie il y a pas longtemps, il y a quelques années sur Netflix qui reprend un peu ces modèles-là. Et donc voilà, on joue de ces codes et puis après bah… On s'amuse, on fait des personnages rocambolesques, etc. qui ont tous une motivation pour tuer la victime.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    La seule personne qui a un rôle attitré, c'est la victime.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    On sait qui c'est parce qu'en fait, c'est quelqu'un qui le fait depuis la régie. Et en fait, je spoil un peu pour ceux qui écoutent et qui n'ont pas encore vu le spectacle. Mais en fait, c'est la personne qui en régie. En fait, on essaye de faire que le public s'identifie à cette personne, puisque quand on lui parle, on parle au public, et c'est lui qui nous répond, qui est un vrai personnage. de l'histoire et à un moment la lumière s'éteint et il fait et là je suis mort et voilà et là on part sur une enquête et toi t'as joué quoi ? et là pour l'instant les deux fois j'étais suspect j'étais même le coupable la première fois Là dessus, et bah oui parce que c'était... Alors moi c'était assez rigolo, on a quelqu'un d'autre, le deuxième, qui n'a pas rigolé du tout quand on lui a dit c'est toi le coupable parce que en gros c'était... Elle tuait ses gamins. Et c'est quelqu'un qui vit des choses assez fortes avec ses enfants en ce moment. Et ça a été très dur à vivre. Ça a été très dur à vivre pour elle. Elle a dit non, non, non, non, non. Ce qu'il ne faut jamais faire en impro. C'est refusé en fait ce qu'on te dit et elle a refusé psychologiquement et elle n'y arrivait pas. Donc ça montre à quel point c'est poignant quand même là-dessus.

  • Speaker #1

    Ça vient toucher des choses.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est la force de l'impro, c'est qu'on arrive à te faire vivre des choses fortes et c'est le problème de l'enquête et on essaye de le bosser quand même aussi. C'est tu vas jouer un meurtrier quoi. potentiellement. C'est pas toi qui choisis. On cherche des parades justement pour aussi comment protéger les gens, pour pas les mettre en situation de souffrance. On a effectivement travaillé là-dessus, mais c'est ça qui est incroyable avec cette forme artistique. Tu pourrais te dire que c'est une enquête juste pour déconner, etc. Et non, la personne qui l'a pris au fond d'elle-même, ce côté. Bah ouais, t'as tué quelqu'un et en plus ton enfant quoi. Donc, expérience forte ? Non. Non, non, y'a rien d'anodin. Et ça montre que l'on vit les choses et du coup c'est super de se dire ça, mais quand ça amène des émotions négatives comme ça, il faut qu'on arrive aussi à protéger les gens. Donc voilà, ça c'était le gros point.

  • Speaker #1

    Cool, bon, donc l'année commençait bien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. On s'est fait une comédie musicale improvisée parce qu'on aime ça, et même si c'était janvier, je pense que la période était un peu dure, on n'a pas eu autant de public que ce qu'on espérait, mais on s'est quand même fait plaisir. On avait une amie qui était descendue de Paris pour jouer avec nous, c'était chouette. C'était une belle soirée intense aussi, on a fait un beau spectacle. Donc ça c'est les deux. Point un peu phare de janvier. Février, on a continué là-dessus. Et très rapidement, mais voilà, c'est un événement impactant, on a réalisé, on va dire ça comme ça, avec la personne avec qui je travaille sur les ferroulettes, que c'était compliqué pour nous deux de travailler ensemble. Et que du coup, j'ai pris la décision d'arrêter les ferroulettes à la fin de la saison. Voilà, donc on se laissait le temps de terminer. La saison parce qu'en cours de route c'est compliqué de tout relancer mais effectivement Voilà, je pense que c'était juste difficile pour tout le monde et ça peut arriver, ce n'est pas grave. Et du coup, cette décision-là, je pense que c'était la meilleure pour toutes les personnes impliquées dans l'histoire.

  • Speaker #1

    Ok. Et ça t'impacte de quelle façon ? C'est-à-dire toi, pour continuer tes projets, etc.

  • Speaker #0

    On va transférer les projets amateurs qui étaient là-dessus sur une nouvelle association qu'on crée juste pour des projets amateurs.

  • Speaker #1

    Quand tu dis un

  • Speaker #0

    Alors que les gens avec qui je faisais les projets amateurs sur les ferroulettes, mais qui n'étaient pas trop investis dans le processus de décision de l'association, etc. Et ça a été aussi un peu, je pense, un des points qui faisait que c'était difficile, c'est que pour la gouvernance des projets amateurs, en fait, il n'y avait que moi et il n'y avait que moi. Et du coup, ce n'est pas méga. sain de fonctionner comme ça. Et donc là, en créant une association juste pour les projets amateurs, les autres pourront plus s'impliquer. Et je pense que j'étais quasi à la limite d'un mini-burnout parce qu'il y avait une charge à la fois sur le travail, et charge mentale, et charge émotionnelle, difficile à encaisser. Comme on parlait avec l'exemple tout à l'heure, les gens sont très investis émotionnellement sur les projets. Tout de suite, c'est assez fort ce qu'on vit ensemble. Et donc, quand c'est des émotions positives, c'est génial. Quand c'est des émotions négatives, c'est un petit peu plus dur. Et donc, du coup, c'était me recentrer un peu sur ces projets amateurs aussi pour plus pouvoir bien faire les choses là-dessus.

  • Speaker #1

    Du coup, la charge de travail, etc. va être beaucoup plus répartie.

  • Speaker #0

    Et moindre, puisque je ne gérerai plus de projet pro. Hum hum. qui sont aussi chronophages.

  • Speaker #1

    Donc que de l'amateur. Voilà,

  • Speaker #0

    que de l'amateur et éventuellement, effectivement... Pour l'association, ou alors dans le cadre de ma micro-entreprise, des ateliers d'impro, etc. On peut toujours en faire. Donc on a créé à 5 personnes le collectif Wabi Sabi qui vient du japonais, qui est la beauté dans l'imperfection.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ça y est, c'est déjà créé ?

  • Speaker #0

    L'association est créée depuis le mois dernier et on a rendez-vous à la banque dans deux semaines. Donc voilà, les choses avancent. Et du coup, ce qui est super positif, c'est qu'on va pouvoir porter, puisqu'on a été retenu pour jouer des projets à l'improvidence l'année prochaine, donc c'est une grande nouveauté pour nous. Donc il y a Mikyatu et Skadavre, on a obtenu cinq dates, donc à peu près une tous les deux mois, donc ça va être bien. Et surtout, on a obtenu une date pour un autre projet qui nous occupe pas mal et qui tout le monde prend beaucoup soin de ce projet. Donc je pense que ça va être quelque chose de très chouette. Il y a un projet sur la thématique du handicap.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Voilà, puisque, et ça c'est tout à l'honneur de l'improvidence, de vouloir un peu donner de la visibilité à des récits qui ne seraient pas assez visibles, dont effectivement les récits de personnes en situation de handicap. Donc on est en train de mettre en place ce projet, là on a une neuve date, donc c'est...

  • Speaker #1

    Quand tu dis des récits, c'est de l'impro, c'est pas de l'impro ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a deux choses, je pense, dans la réponse que je peux te donner. Le premier, c'est qu'en fait, à l'impro, tu viens avec ce que t'as. Oui. Donc, si t'as des gens différents, t'auras une histoire plus riche que si t'as... Un genre pareil. Voilà. Et en général, le genre pareil, c'est un homme blanc à... 35-40, qui a plutôt des moyens financiers, et hétérosexuel. Globalement, c'est un peu ça le profil type. Et donc, l'idée, c'est que, justement, il y a peut-être d'autres histoires à raconter, ne serait-ce qu'en faisant... Intervenir des gens effectivement plus variés, donc une population ne serait-ce que peut-être plus paritaire sur le genre, des gens de milieux sociaux différents, des gens peut-être aussi qui viennent d'origines culturelles différentes et après des gens qui ont des vécus différents comme effectivement ce qu'une personne en situation de handicap peut vivre ou des populations LGBT qui ont... qui ont dû vivre par exemple des coming out ou des choses comme ça, qui sont des événements que je pense qu'une personne hétéro qui ne l'a jamais vécu doit avoir du mal à concevoir.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'avais jamais, enfin là quand tu me le dis c'est évident, mais j'avais jamais tilté sur le fait qu'en effet, même si c'est de l'improvisation, ça vient en fait de qui on est. Bah oui. Toi je tilte maintenant, mais oui. Et donc si on est que effectivement si c'est que des hommes de 35-40, hétérosexuels qui...

  • Speaker #0

    Ça se fait plus, voilà.

  • Speaker #1

    Les histoires vont un peu être... Oui. Ouais, à quel point c'est le vécu qui influence l'acting si je puis dire en fait ?

  • Speaker #0

    Bah en fait je pense que selon ce que tu as vécu, comme l'impro ça va être de la réaction aussi à ce qu'on te propose, bah selon ce que tu as vécu tu réagis pas de la même manière en fait. Voilà. Par exemple tout con si... Si quelqu'un raconte une blague qu'on pourrait qualifier de sexiste, peut-être que quelqu'un qui est plus âgé... Quand ils ont grandi, c'était à peu près les blagues normales. Peut-être qu'une personne plus jeune va juste faire la grimace et peut-être qu'une femme ou quelqu'un qui a subi des discriminations dans sa vie va lui dire mais non, c'est pas ok Et c'est la même entrée et tu vas avoir trois réactions différentes en fonction de ce qu'a vécu la personne, tout simplement.

  • Speaker #1

    Je prends une question, tu n'es pas obligé de répondre. Toi tu joues souvent, enfin quand je t'ai vu jouer en tout cas tu es le seul en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Pas le seul en fauteuil en tout cas.

  • Speaker #1

    En fauteuil pardon.

  • Speaker #0

    Non parce que non mais parce qu'il y a des handicaps qui ne sont pas visibles. Peut-être qu'il y a des gens en fait juste tu ne le savais pas, ils avaient d'autres choses là-dessus qui vont colorer effectivement leur réaction. Sans qu'on l'associe au handicap visible. En tout cas, oui. Je suis le seul avec un handicap visible, on va dire ça. Oui, souvent. Comme ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu sens que tu as des réactions très différentes des autres, où les autres te disent Ah ouais, c'est génial, parce que tu as des réactions vachement différentes des nôtres, de par ton vécu.

  • Speaker #0

    Oui. Alors, on n'est pas jusqu'à analyser pourquoi, mais effectivement, il y a des fois où on me dit Ah ben, je ne sais pas d'où tu as imaginé ça, parce que... Moi, ça ne me serait jamais venu à l'esprit. Donc, peut-être une approche un peu plus cynique ou fataliste sur certaines choses qui va faire que je vais avoir des réactions que les gens n'attendent pas parce qu'ils n'ont pas en eux ce cynisme. Par exemple, une fois, je crois qu'on était deux sur une île déserte et je m'étais auto-brisé la nuque pour que l'autre puisse me manger parce qu'on n'arrivait pas à décider qui allait manger l'autre. Voilà. Et a priori, c'était pas une réaction que la personne attendait. Et peut-être que le fait d'être en fauteuil et de me questionner plus sur ma place dans la société ou quoi que ce soit, m'a fait avoir cette réaction, là où d'autres qui ne se sont pas posé cette question seraient en mode juste survie, survie, survie. Donc ça, c'est le premier point. On avait dit qu'il y avait deux points pour le fait de comment ça impacte les récits, etc. Et le deuxième point, ça va être dans le choix du format. C'est un format où on va... Alors les premiers, je pense, a priori le premier, c'est moi qui vais le faire. On verra après sur les suivants là-dessus. Mais c'est d'inviter des gens qui ont un handicap, visible ou non, ou qui ont vécu le handicap parce qu'ils sont aidants ou parce que leur métier... est très orienté sur le handicap d'une vision ou d'une autre et qui vont en fait venir raconter des anecdotes de leur vie privée de leur vie privée ou pas professionnelle, enfin voilà et en fait on va prendre ces anecdotes là et on va voir ce que ça nous inspire pour des scènes d'impro c'est génial ! donc pour répondre à ta question selon l'aisance de la personne ce qu'elle a envie de faire etc soit elle aura préparé soit elle les improvisera en direct là-dessus pour parler de ce vécu. Ce matin, je faisais un atelier pour une association de gens qui sont accidentés de la vie et j'ai parlé à la responsable de l'association de ce projet et elle m'a dit qu'il y en a qui sont très intéressés pour raconter leurs histoires d'une certaine manière et donc cette idée justement de donner cette plateforme. Génial. aux gens, et après de se dire ça reste un spectacle d'impro, qu'est-ce que ça nous inspire, comment on réagit à ça, je pense que ça dépendra du ton, il y en a qui seront peut-être très en colère par rapport à ce qu'ils vivent, d'autres qui le prennent avec du recul et de l'humour, il faudra prendre soin de tout ça pour faire derrière des belles scènes qui réutilisent, réemploient, mettent des situations proches et ainsi de suite.

  • Speaker #1

    Les scènes vont être jouées pour illustrer l'histoire en réponse à l'histoire ?

  • Speaker #0

    Pas tout à fait.

  • Speaker #1

    On n'a pas vécu ça du tout.

  • Speaker #0

    Voilà. Dans l'idée, comment ? Alors l'exemple que je vais te donner, c'est un truc qui avait été fait, alors ce n'était pas de l'impro, c'était écrit. Tu vois le humoriste Stéphane Guillon qui faisait des chroniques sur France Inter et il avait fait en quelques minutes, c'était génial, il avait pris les Jeux paralympiques et il avait transposé ça ou comment un valide fait au milieu de tous ses handicapés. Voilà. Et… Et ça peut être ça par exemple, c'est que tu reprends et tu changes un petit peu le contexte. Il expliquait que c'est salaud d'handicapé, tu es encore garé sur les places valides et que ce n'était pas possible de trouver les places qui leur revenaient de droit. Il avait fait plein de choses où les places pour le tir à la cote, pour aveugle ne se vendaient pas. Il avait fait plein de petites choses comme ça qui… Je trouvais était très bienveillant vis-à-vis du handicap et en même temps finalement dénoncer la situation que les personnes en situation de handicap pouvaient vivre au quotidien à travers ce prisme renversé. Donc tu vois, ça peut être quelque chose comme ça, il faut qu'on travaille, mais on ne va pas rejouer ce qui a été dit parce qu'en impro, ce n'est pas intéressant de rejouer ce qui a été raconté. Je pense que le but numéro un, c'est ce qui nous a été aussi un peu... et qui nous a inspiré, c'était comment on raconte des histoires que les gens n'ont pas l'habitude de voir et qu'on sensibilise à le handicap. Les gens en fauteuil, tu as le Téléthon, tu as X-Men, tu as un peu Game of Thrones, et puis tu as globalement la liste. Donc comment tu rends un petit peu plus visible ces histoires-là. Et du coup, après, c'est notre touche. Personnel, mais on est trois et on n'est pas forcément... Et c'est ça qui est bien, c'est qu'on va amener des couleurs différentes au spectacle. Moi, je suis très pour le fait d'en rire. Parce que le lacrymal à la Téléthon, c'est bien pour avoir des sous pour la recherche. Mais à mon sens, c'est une catastrophe pour l'intégration dans la société. Bah, en fait... Si tu caractérises les gens que par leur souffrance, les gens derrière me voient et se disent juste que c'est une personne qui souffre. C'est qu'une partie minime de ce que vit la personne. Et en fait, si la seule représentation qu'ont les gens, c'est ça, ils n'arrivent pas à s'imaginer, et c'est normal, moins de connaître des gens, que la vie de la personne est beaucoup plus large que ça. Donc c'est ce qu'ils font, les assos humanitaires, etc. pour collecter des fonds, ils te montrent le truc de quelqu'un en train de souffrir. Là-dessus, il y a même des politiques qui le font, quand ils récupèrent une agression. C'est le même principe, du coup ça donne une version déformée de la réalité. Et l'idée c'est donc de montrer une vision plus large avec des gens qui vivent des émotions positives ou négatives. C'est ça. dédramatisé aussi pour dire bah oui c'est pas drôle mais c'est drôle quand même, enfin on peut le rendre drôle quand même et on peut l'accepter et pour moi rire, quand quelqu'un autre que moi arrive à me faire une blague sur le handicap, pour moi c'est la forme ultime de l'acceptation, voilà, moi c'est ma perception, c'est que la personne est tellement à l'aise avec ça qu'elle arrive elle aussi en rire elle est plus sûre, ah si j'ai une blague peut-être que ça va le vexer, voilà il n'y a plus de gêne du tout parce que... Elle est OK d'en rire et elle sait que je serai OK. Et donc, pour moi, ça reste quand même un peu la cible, c'est d'arriver à trouver des moyens d'en rire aussi. Mais on a Aurélie qui est avec nous et qui, elle, est plus sur la dénonciation, les émotions, etc. Et probablement qu'elle nous fera des super belles scènes sur dénoncer des situations, sur... ressentir des émotions et que ça viendra contrebalancer aussi de manière juste un truc un peu plus gagaesque etc.

  • Speaker #1

    Et ça commence quand ça ?

  • Speaker #0

    Le 22 septembre C'est pas tout de suite. C'est pour la saison prochaine C'est pour la saison prochaine Ça va arriver vite le temps qu'on bosse, etc. Avec l'été où les gens ne sont pas trop là, le 22 septembre, pour nous, ça va arriver vite.

  • Speaker #1

    Et ce sera l'improvidence.

  • Speaker #0

    Et ce sera l'improvidence. Donc, il y a 9 dates du 22 septembre au 18 juin. Il y a 22, 29 septembre. Il y en a 2 qui arrivent très vite. Et ce qui est très cool, c'est que, comme on n'est que 3 à la base, et pour ce spectacle, ce jeu, il faut être 6, 7. Donc, on a des potes qui sont ultra enthousiastes à l'idée de jouer avec ça. Et Aurélie qui est professionnelle, elle en a parlé à d'autres professionnels, des gens assez reconnus dans le milieu de l'impro, et ils sont tous très enthousiastes à l'idée de venir, donc on aura potentiellement un guest star par date, et ça pourra être très sympa pour nous, et une preuve a priori que ce concept de raconter ses histoires, les gens ont envie de le pousser aussi, que ce n'est pas juste un délire entre nous. Et moi je trouve ça super parce que ça sort un peu de la ghettoisation du handicap où les gens en fauteuil sont ensemble dans des centres où après tu les sors un peu de la vie de la cité, on va dire ça quand même, et là de se dire on va se mélanger et des gens qui a priori, après je ne les connais pas mais en tout cas pas de handicap visible, et bien ils ont envie. de raconter ces histoires là aussi de participer à raconter ces histoires c'est top c'est top c'est top donc voilà donc ça c'était aussi le gros le gros gros projet là qui est qui nous occupe en ce moment dans la peau pour pourquoi voilà c'est ça donc très très chouette en plus On a fait du coup sur trois dates cette année. La première, c'était en décembre, donc juste après qu'on se voit. Et il y en a eu, donc la dernière, c'était vendredi. Et il y en a eu une en avril, ou fin mars, fin mars. On a fait un tournoi de catch avec quatre troupes.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et c'était super super sympa. Tout le monde a passé vraiment des super chouettes moments. C'était vraiment dans la convivialité des gens qui ne se connaissaient pas forcément, qui ont joué ensemble et c'était vraiment des beaux moments. Ouais c'est top. Voilà, et donc du coup on a fait ça avec quatre troupes, donc Royal Gambas dont je fais partie, l'Eguili des tentes publiques et Justin et Jonathan qui étaient sans troupe fixe à la fin du truc, qui vont créer aussi leur troupe là en ce moment donc ça devrait... Ils devraient avoir une troupe pour la saison 2 et donc du coup tout le monde était super content, on repart pour une saison 2 et on rajoute même une 5ème troupe. Donc ouais on a eu 5 dates qu'on fera au même endroit et du coup c'est la première fois que ça m'est arrivé vendredi dernier à 11h, j'avais vendu toutes les places. et voilà et ça et ben franchement j'ai passé les 10 heures d'avant spectacle de manière beaucoup plus sereine mais non voilà ça c'était très chouette et il était un théâtre plein l'ambiance catch qui est très festive en presse plus encore que le que le match parce que c'est là C'est l'arbitre qui interagit directement avec le public.

  • Speaker #1

    D'accord. Mais ça doit être pas mal.

  • Speaker #0

    Donc, voilà pour l'aspect, on va dire, spectacle. Ouais. J'ai réussi à remettre un petit peu d'impro. Donc là, c'est ma collègue des ferroulettes plus une autre personne qui sont allées intervenir dans mon école de commerce. Il y avait une semaine découverte pour des gens qui n'étaient pas forcément... dans les mêmes classes, dans les mêmes programmes, etc. Et ils se mélangeaient sur des thématiques. Et l'idée, pour moi, qui est une thématique importante, de prendre soin de soi et des autres, je pense que le théâtre et l'impro, ça va être bien pour ça. Donc du coup, les deux semaines de découverte que j'ai organisées, j'ai pu placer aussi un petit peu d'impro là-dedans pour faire découvrir ça. à des étudiants et ça pour le coup ça les sort pas mal de leur zone de confort donc c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Donc tu dis prendre soin de soi et des autres, en quoi l'impro ?

  • Speaker #0

    Ah faut t'écouter, en fait tu te censures pas en impro. Ouais. Et souvent la censure c'est ah bah non ton idée elle est pas assez bien.

  • Speaker #1

    Tu veux dire la censure qu'on se met à sous-tendre en fait.

  • Speaker #0

    Oui oui voilà c'est ça. Et c'est en fait arriver à... à se dire aussi, cette voix qui me dit non, ce que je dis c'est pas drôle ou ce que c'est pas intéressant et bien voilà, l'éviter pour prendre plus soin de ses propositions c'est s'axer sur le corps et écouter le corps dans des jobs qui sont très intellectuels effectivement on a tendance à le délaisser donc c'est prendre soin de son corps et se mettre en action aussi, donc non, non, clairement je pense que c'est aussi Et prendre soin des autres c'est aussi, moi je le coupe,

  • Speaker #1

    mais c'est pareil,

  • Speaker #0

    les écouter. Et en fait ne pas être dans le jugement parce qu'on est dans une position où on est toutes et tous un peu vulnérables et donc du coup c'est je prends soin des autres comme j'aimerais qu'ils prennent soin de moi et ça fonctionne bien et je pense que c'est quelque chose dont les étudiants ont besoin parce que alors bon je pense Pas que ce soit malveillant, mais je les entends régulièrement se chambrer, etc. Et je pense que c'est un mécanisme, si tu le fais trop, si tu n'as pas, ça peut, effectivement, quand même, un réflexe de se dire, comment je peux un petit peu dévaloriser aussi les autres. Et donc, être dans ce contexte-là du je prends soin des autres, etc. ça peut être... important aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, et tu m'avais dit, je croyais que tu m'avais dit, attends, j'avais noté que l'impro, ça nous apprend à avoir confiance dans les gens.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, c'est ça. Oui, tout à fait. Clairement, parce que... Alors, on parle de la guéricule, on part sur scène avec eux et on n'a que sur lequel se reposer. Donc effectivement, il faut apprendre à faire confiance aux partenaires, le voir comme une ressource, comme quelqu'un qui va nous porter comme nous, on doit le porter aussi.

  • Speaker #1

    Et ça, tu arrives à le dupliquer après dans ta vie perso, pro ? Oui.

  • Speaker #0

    J'essaye de faire du mieux que je peux, comme tout le monde. Après, je vais peut-être diverger un petit peu, mais jeudi vendredi, j'étais à une formation secourisme en santé mentale là-dessus. Et c'était super bien. Je me suis rendu compte que, déjà, en santé mentale, je n'y connaissais pas grand-chose, qu'il y a plein d'idées préconçues, négatives, sur la bipolarité, sur les crises d'angoisse, sur les choses comme ça. Donc du coup, j'ai pu faire ça et puis surtout j'ai pu me rendre compte que peut-être, même si je pense que j'étais pas trop mal sur le côté être ouvert, accepter que la réalité de l'autre c'est pas la nôtre, c'est pas la mienne, etc. Mais comment, voilà, on brusque pas mais je pense qu'on peut toujours faire mieux. Et du coup, ça se complète bien pour se dire ah bah ouais. C'est pas Prendre soin de l'autre, j'avais. Accepter ce qu'il me dit, ça, l'impro me l'a appris aussi. Donc ça, clairement, c'est quand même plutôt quelque chose que j'arrive pas trop mal à faire. Et après, c'était la preuve, finalement, que l'impro, ça me poussait dans la bonne direction. Après... On peut toujours faire mieux et probablement que je dois comme tout le monde m'améliorer, mais je pense que certaines bases étaient assez solides. Pour la petite anecdote, j'ai fait une scène où j'étais censé être une personne qui avait des pensées suicidaires. On a fait l'après-midi sur le suicide, c'était un petit peu difficile, etc. Et grâce à l'impro, j'étais tellement spécifique et précis dans la manière dont j'ai décrit le truc que la formatrice qui a presque cru que ça m'était arrivé. Comme j'ai les codes de l'impro, je sais ce qu'il faut faire pour rendre le truc réaliste. Et voilà, et ça a secoué la personne qui a fait la scène avec moi.

  • Speaker #1

    Ah oui, d'accord. Pas la formatrice,

  • Speaker #0

    mais... La formatrice un peu. Ouais,

  • Speaker #1

    surtout...

  • Speaker #0

    Et surtout la personne qui l'a appris à remettre. Et je me dis, ben ouais, l'impro, tout ce qu'on m'y apprend, j'arrive à être percutant derrière, j'arrive à rendre des trucs réalistes qui sont complètement faux. Et c'est bon si on est menteur professionnel, c'est encore mieux. Mais non, c'est pas le but. Et je pense que du coup, ça a permis à la personne en face de voir la difficulté de l'exercice parce que... Elle était pas bien ici. Elle a vu vraiment une émotion très forte qui se dégageait et qui a été difficile à maîtriser pour elle. Mais le but de cet exercice était justement de s'en rapprocher le plus possible et donc c'est chouette. Et ce que je disais, bon après un peu pour la boutade à la fin, je pense que ce qu'on a fait était officiellement une belle scène d'impro. Il y avait de l'émotion, il y avait des trucs et tout ça, c'est grâce à... elle a un pro aussi et on voit clairement que ça impacte et c'est chouette c'est chouette c'est chouette donc tu donnes toujours tes cours ouais ouais ouais toujours prof voilà effectivement et puis je donne des ateliers d'impro là c'est l l'improvidence a été cool comme mes cours du vendredi avait pas pu se faire ils nous ont confié à avec l'autre personne qui devait animer le deuxième semestre c'est en alternance sur un semestre des ateliers le lundi soir. Donc on se les est répartis et c'est très très chouette. C'est une bonne bande d'élèves en plus, donc c'est très très agréable de les côtoyer. Et du coup, de ce côté, s'investir pour donner des cours d'impro, ça s'est bien concrétisé encore plus qu'avant grâce à l'improvidence les lundis soirs. Donc je suis très content là-dessus aussi. Et puis, aujourd'hui, c'était la troisième fois que j'animais pour une asso deux personnes accidentées de la vie qui sont en fauteuil roulant. On en avait un petit peu parlé. La première fois, je l'avais fait à l'improvidence, juste avant qu'on se voit.

  • Speaker #1

    Oui, tu le souvenais de le faire.

  • Speaker #0

    Là, j'en ai fait trois directement pour eux. Le premier, c'était un atelier sur ce qu'ils appellent l'atelier homme. Comment, entre guillemets, quand on est accidenté, on parut une partie de notre capacité physique. Comment ça peut impacter notre masculinité ? Il y a le même en version féminine, bien évidemment. Et comment ça change un petit peu notre vie sur certains aspects. Là-dessus, ils ont proposé de l'impro pour justement comment réagir en étant en dehors de sa zone de confort. Donc c'est intéressant. Et là, aujourd'hui, c'était plutôt orienté à la recherche d'emploi. Puisqu'effectivement, quand tu as un accident et que tu étais parti sur... Sur une carrière professionnelle, peut-être que cette carrière n'est plus possible. Il y avait un exemple, c'est quelqu'un qui était sur les métiers de la montagne, il voulait faire guide en haute montagne. C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus compliqué, voire plus possible. Donc voilà comment on gère ça et comment on se l'oriente et comment on prend confiance. Donc là, c'est un hôtelier que j'ai essayé de tourner sur la confiance. Je leur ai fait faire l'exercice où ils sont censés être des experts. Donc il y en a qui nous ont fait une recette de cuisine inventée, etc. Et les autres qui venaient de découvrir un papillon en Amazonie, etc. Et donc voilà comment on essaye d'être crédible, parce que la forme c'est aussi important, avoir suffisamment confiance en soi pour être devant un public qui nous regarde. Et on fait l'exercice pendant une minute. personne ne parle et en fait juste regarder et c'est là que tu te rends compte que dans certains contextes une minute c'est extrêmement long donc voilà et c'est ça que je trouve génial c'est que les outils de l'impro te permettent aussi de travailler de manière très ludique c'est

  • Speaker #1

    ces thématiques là et c'est top c'est top c'est top donc non non tu vois je suis toujours très content ouais ouais c'est ce que ça va toujours plein de projets ça fait un an à peu près que tu as quitté et bah oui c'est le premier mais Et du coup alors ?

  • Speaker #0

    En avril si tu veux.

  • Speaker #1

    Non, enfin, est-ce que tu t'attendais à ça ?

  • Speaker #0

    Le premier point, je pense, c'est comme tout truc qui est nouveau, tu fais des erreurs. Je pense que mon agenda, par exemple, je vais arriver mieux à l'optimiser. Parce que là, je prenais un peu les créneaux comme ça, etc. Là, je vais essayer de m'imposer, tu vois. Les jeudis et vendredis plutôt à l'école, essayer de me banaliser genre le mercredi après-midi pour le kiné j'ai besoin et s'il y a des ateliers d'impro dans l'après-midi, c'est peut-être aussi une possibilité de dégager une demi-journée pour faire des ateliers d'impro et lundi mardi me les garder pour des interventions autres. Là dessus tu vois c'est un truc maintenant que je l'ai vécu et probablement si je te le dis, tu dis mais oui en fait ça fait sens. Mais quand tu planifies, c'est pas forcément simple d'anticiper.

  • Speaker #1

    Ouais, tu savais pas que t'allais avoir ça et ça et ça.

  • Speaker #0

    Je pense que ça a été une année difficile aussi parce que j'ai pris plein de nouveaux cours. Donc il y a eu beaucoup de préparation. On a appris en plein milieu, chaque GPT, qui a changé complètement le métier d'enseignant. C'est vrai. Donc qui nécessite, je pense, aussi des petites adaptations qui vont se faire en cours de route.

  • Speaker #1

    Obligé.

  • Speaker #0

    Alors je suis plutôt content quand même parce que ce que j'attendais des étudiants, chaque GPT le fait mal. Donc c'est quand même plutôt bon signe là dessus, mais c'est vrai qu'il y a un rapport à la réflexion, un rapport à pourquoi on est en cours si chaque GPT a les réponses. qui est presque philosophique et qui, je pense, faut arriver à apprendre les étudiants à bien s'en servir. Voilà. Pour l'année prochaine, il y a encore plus de dates. Parce que là, j'ai plus le décompte, mais là, on a dû faire entre 10 et 15 dates amateurs. On a déjà 19 de prévues pour l'an prochain. Donc, voilà. Donc,

  • Speaker #1

    plus d'organisation.

  • Speaker #0

    Oui. Comment ? Voilà, après on a plus d'expérience.

  • Speaker #1

    T'imaginais qu'il y aurait tout ça en fait ? C'est ça un peu ma question. Quand t'as arrêté, tu t'es dit, tu m'avais parlé de jonglage. Oui,

  • Speaker #0

    là c'est du jonglage permanent. Oui, c'est ça, effectivement. Je l'ai choisi là-dessus et ça me va bien. Donc oui, clairement, il y a ce côté jonglage. Et je pense, pour mieux jongler, il faut être un peu le mieux, un peu plus de cadre sur certaines choses.

  • Speaker #1

    C'est plutôt chouette que t'aies plein de choses.

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà. J'avais certains projets qui sont tombés à l'eau ou qui m'apportaient moins que ce que je pensais. Je pense que je suis arrivé à la bonne décision, dire vaut mieux arrêter et passer sur d'autres trucs. Je pense que tu commences à me cerner. Si j'arrête un truc, c'est pour en refaire un autre. Oui, j'ai bien compris. Donc, ça évolue, mais je pense que c'est ça qui est intéressant. On est dans un univers qui change de plus en plus. Oui, c'est ça. Donc en fait, il faut accepter que c'est le rythme qu'on doit suivre, quoi, et essayer d'arriver à avoir une espèce de chaos organisé pour, bah justement, effectivement, être prêt pour... pour la suite quoi et là aussi ça va être je pense le dernier été où je vais faire quasiment du théâtre pendant deux mois entre le 10 juillet et le fin août et etc donc ça va être très chouette.

  • Speaker #1

    Il y a autre chose que tu n'as pas raconté ?

  • Speaker #0

    Oui, on a... Après, ça se passe super bien avec Royal Gambas, c'est des gens que j'aime beaucoup. Voilà, s'ils m'écoutent, voilà. Je vous aime beaucoup les gens, mais voilà. Et je pense que c'est quelque chose qui me convient très bien de cette organisation-là, puisqu'il y a cette équipe de personnes que j'aime beaucoup, que je vois tous les jeudis. et qui font un peu ce côté lien social, etc. Et il y a les projets qui sont plus portés individuellement et qui sont portés par une date. Et du coup, on organise quelques répètes, mais qui sont moins systématiques. Et du coup, il y a peut-être un petit peu moins ce... côté social du projet, même si en général on se retrouve là, on boit une bière après, etc. Mais c'est moins régulier. Et du coup, effectivement, je trouve que c'est bien d'avoir les deux. Donc oui, au delà effectivement du fait que je suis très content de jouer avec eux, je suis aussi juste très content de les voir parce que ce sont des gens vraiment extrêmement agréables.

  • Speaker #1

    Comment tu vois les mois à venir avant notre prochaine et probablement dernière interview après l'été pour conclure l'avenir des vacances et du théâtre ?

  • Speaker #0

    C'est ça, dernier spectacle amateur fin dans lequel je joue courant le début juin Et probablement que je vais filer un coup de main au dernier spectacle de Royal Gambas fin juin. Et après, on va se mettre en route pour la saison qui vient. Donc on a déjà 19 dates entre les 14 plus les 5 du catch. Donc je pense qu'en termes de spectacle amateur, on va dire, entre guillemets, autogéré. Or, Royal Gambas, ça c'est bouclé. la salle dans laquelle on jouait avec Royal Gambas assez régulièrement ne ferme ses portes. Donc il va falloir qu'on trouve une nouvelle salle. Donc ça va être un petit challenge et je pense que ça va être un peu la ruée vers les salles parce que c'était un endroit qui accueillait beaucoup de troupes amateurs. L'esquif, oui. Donc du coup, il va y avoir ce challenge-là de trouver des lieux. d'autres lieux, donc ça, ça va être intéressant, comme je te disais, je vais avoir un été très riche. En matière d'ateliers de théâtre et artistique de manière générale, donc ça, ça va aussi.

  • Speaker #1

    Tu vas prendre des cours ? Oui,

  • Speaker #0

    je vais prendre des cours. Je vais me former pas mal, participer à des festivals. Je vais au festival Zurich en juin. Alors, il y a un objectif, je ne sais pas, parce qu'il y a un autre projet qui est en même temps. Donc, on va voir. J'aimerais bien, ça serait un peu mon truc un peu foufou, d'aller au festival de Göteborg. en Suède en août. C'est d'autant plus un challenge que comme je ne veux pas prendre l'avion, il y aurait quelques trains à prendre. Mais ça peut être une manière sympa de visiter aussi des villes. Hambourg, je ne suis jamais allé. Copenhague, je ne suis jamais allé. Et voilà, ça peut être ça un peu le projet un peu foufou. Septembre, les cours vont reprendre un petit peu et je vais me former à ce qu'on appelle le théâtre forum et théâtre image. Qui sont des... Des moyens de faire interagir les gens. Genre on joue une scène, et après on demande à quelqu'un du public, comment vous l'auriez joué, etc. Et donc faire que les gens s'expriment pour certaines situations. On s'utilise en général pour des trucs pas très cool, genre le harcèlement et les choses comme ça.

  • Speaker #1

    Pour des interventions pas très souvent.

  • Speaker #0

    Mais je pense que c'est une pratique qui peut être intéressante, et qui pareil, peut aussi enrichir la manière dont j'enseigne. complètement ouais puis après on va se préparer pour les dates de septembre qui vont arriver très vite mot de la fin et ben c'était cool de te revoir ça faisait longtemps donc je suis très content je suis très content et ben merci merci

  • Speaker #1

    d'avoir écouté cet épisode j'espère qu'il t'a plu pour ne pas rater le prochain abonne-toi à fais-moi une place sur ta plateforme de podcast préférée Tu as envie d'échanger avec Simon ou de suivre son actu, je mets tous les liens dans le descriptif de l'épisode. A bientôt !

Description

Bienvenue dans l'épisode 5 de la série « Ce que la vie nous réserve ».

Le concept de cette série : connaitre les coulisses de l’activité de deux invités qui ont récemment fait de la place à l’art et la création : Simon et Clémentine. Je les suis pendant un an, en les interviewant régulièrement.


Aujourd'hui, nous retrouvons Simon Garnès, comédien improvisateur.


Dans cet épisode, Simon nous parle de son actu et des ses projets, de l'enquête policière improvisée à l'impro pour les étudiants en passant par les tournois de catch.


On parle aussi longuement d'un projet qui lui tient à coeur, "ça handi long", un projet qui donne de la visibilité à des histoires moins visibles, celles concernant le handicap.


Simon évoque comment on peut raconter des histoires différentes en faisant jouer des personnes avec des vécus différents, comment son handicap à lui influe sur sa façon de jouer, l'impact des représentations actuelles sur le handicap et comment on pourrait dédramatiser. Et c'est passionnant !


Finalement je me suis rendue compte qu'il y avait un véritable fil rouge dans cet épisode : on aborde de différentes façons comment l’improvisation est finalement au service d’un sujet d’actualité, celui du vivre ensemble.

Simon raconte en effet avec plein d’exemples concrets comment l’improvisation peut aider à donner la parole à des personnes qui ne la prennent pas souvent, à raconter des histoires qu’on n’a pas l’habitude d’entendre ou de voir, à montrer une vision plus large de la réalité, à prendre soin de soi et des autres, et à avoir confiance dans les autres. 🌟



⭐ Tu peux suivre toute l'actu de Simon et échanger avec lui sur 

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⭐ Si tu as des questions à poser à Simon, envoie les à faismoiuneplace.podcast@gmail.com  et je les lui poserai lors de notre prochaine interview. Merci !


💌 Si tu as des questions ou souhaites réagir à l'épisode, n'hésite pas à me contacter, ça me fera très plaisir 😊

-sur Instagram @faismoiuneplace_podcast 

-ou par email à faismoiuneplace.podcast@gmail.com



L'interview a été enregistrée le 7 mai 2024 à Lyon.


Musique : Wesley Joachim

Son podcast : Mille et une ondes


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Psst,

  • Speaker #1

    tu as déjà ressenti qu'un nouveau chemin plus créatif, plus artistique t'appelait ? Une petite voix te demandait de faire de la place à cette part de toi vivante et bouillonnante. C'est ce qui est arrivé à mes invités, qui ont décidé un jour de répondre à l'appel de la musique, du théâtre, de la peinture, de la photo, jusqu'à parfois complètement changer de ton. Bienvenue dans Fais-moi une place, je m'appelle Sylvie Aurel et je t'emmène à la rencontre de celles et ceux qui ont fait de la place à leur âme d'artiste. Bienvenue dans Ce que la vie nous réserve, la série dans laquelle je rencontre de manière régulière deux artistes, Clémentine et Simon. Pour cet épisode numéro 5, j'ai retrouvé Simon, qui est comédien improvisateur et qui a décidé de faire une grande place dans sa vie au théâtre d'improvisation. Simon me parle de son actu, de ses projets, et en faisant le montage de cet épisode, j'ai réalisé qu'il y avait un fil rouge qui apparaissait clairement. Dans cet épisode, on aborde de différentes façons comment l'impro est finalement au service d'un sujet ô combien d'actualité, celui du vivre ensemble. Simon raconte en effet, avec plein d'exemples concrets, comment l'improvisation peut aider à donner la parole à des personnes qui ne l'apprennent pas souvent, à raconter des histoires qu'on n'a pas l'habitude d'entendre ou de voir, à montrer une vision plus large de la réalité. Comment l'impro peut aider à prendre soin de soi et des autres, et aider à avoir confiance dans les autres. Bonne écoute ! Bonjour Simon, comment vas-tu depuis ? Simon, six mois en fait.

  • Speaker #0

    C'est sale. Écoute, ça va plutôt bien, voire même très bien. Il s'est passé beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Tu m'as dit ça, on s'est échangé des histoires, tu m'as dit j'ai plein de trucs à te raconter, et je te dis j'aime ça.

  • Speaker #0

    Yes.

  • Speaker #1

    Bah du coup on rentre dans le vif du sujet, c'est quoi, qu'est-ce qui s'est passé depuis fin novembre ?

  • Speaker #0

    Fin novembre, c'est ça. Alors décembre a été plutôt, plutôt calme, et début janvier, le premier truc important qui est arrivé, c'est qu'on a créé notre première pièce improvisée, on va dire, puisqu'on a fait une enquête. On a créé une enquête entièrement improvisée avec le groupe d'amateurs dont je fais partie. On a créé l'enquête qui s'appelle Mais qui a tué ce cadavre ? qu'on a joué déjà deux fois, qu'on va jouer encore samedi et deux fois en juin, les 8 et 9 juin. Et le 9 juin, on a été sélectionnés pour jouer dans un festival amateur dans un théâtre qui fait 150 places. Donc on est tout excités, on ne sait pas si on va arriver à parler assez fort. pour les gens qui seront sur le rang du fond. Mais en tout cas, on est très très contents parce que ce projet a, je pense, un bel avenir. Il y a des choses très intéressantes. Alors, on l'a joué que deux fois, donc on peut encore l'améliorer. Il y a eu déjà pas mal d'évolutions entre le premier spectacle et le deuxième. Et on continue à faire ça. Et c'est vraiment un spectacle inspiré un peu de... On a regardé Morts sur le Nil. Oui, pour vrai. Voilà. Pour... pour effectivement voir comment ça marche. Et c'est vrai que ça fonctionne plutôt bien parce qu'on a décortiqué la structure et on reproduit ça.

  • Speaker #1

    Donc le concept, c'est une enquête ?

  • Speaker #0

    C'est on suit la vie de quelqu'un et au bout d'un moment, il est mort. Et du coup, il faut trouver qui l'a tué. OK. Donc ouais, c'est pas qu'une enquête, c'est vraiment une enquête criminelle. On a créé ce spectacle-là pour voir comment on... On résout là-dessus. Alors bon, c'est effectivement les gens qui jouent les enquêteurs qui décident de qui a tué à la fin. Donc entre guillemets, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Mais l'expérience à vivre est assez sympa parce que justement, tu peux te faire toi aussi tes idées. Et puis même les enquêteurs, enquêtrices, jusqu'au dernier moment, ils ne savent pas parce que... Ils commencent leur raisonnement et puis après ils voient où ça les mène. Oui, en fait. Rien n'est écrit en fait, rien n'est figé. Il y a une trame qui est celle en fait de toutes les enquêtes de ce style type Hercule Poirot, Agatha Christie, la à couteau tiré qui est sortie il y a pas longtemps, il y a quelques années sur Netflix qui reprend un peu ces modèles-là. Et donc voilà, on joue de ces codes et puis après bah… On s'amuse, on fait des personnages rocambolesques, etc. qui ont tous une motivation pour tuer la victime.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    La seule personne qui a un rôle attitré, c'est la victime.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    On sait qui c'est parce qu'en fait, c'est quelqu'un qui le fait depuis la régie. Et en fait, je spoil un peu pour ceux qui écoutent et qui n'ont pas encore vu le spectacle. Mais en fait, c'est la personne qui en régie. En fait, on essaye de faire que le public s'identifie à cette personne, puisque quand on lui parle, on parle au public, et c'est lui qui nous répond, qui est un vrai personnage. de l'histoire et à un moment la lumière s'éteint et il fait et là je suis mort et voilà et là on part sur une enquête et toi t'as joué quoi ? et là pour l'instant les deux fois j'étais suspect j'étais même le coupable la première fois Là dessus, et bah oui parce que c'était... Alors moi c'était assez rigolo, on a quelqu'un d'autre, le deuxième, qui n'a pas rigolé du tout quand on lui a dit c'est toi le coupable parce que en gros c'était... Elle tuait ses gamins. Et c'est quelqu'un qui vit des choses assez fortes avec ses enfants en ce moment. Et ça a été très dur à vivre. Ça a été très dur à vivre pour elle. Elle a dit non, non, non, non, non. Ce qu'il ne faut jamais faire en impro. C'est refusé en fait ce qu'on te dit et elle a refusé psychologiquement et elle n'y arrivait pas. Donc ça montre à quel point c'est poignant quand même là-dessus.

  • Speaker #1

    Ça vient toucher des choses.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est la force de l'impro, c'est qu'on arrive à te faire vivre des choses fortes et c'est le problème de l'enquête et on essaye de le bosser quand même aussi. C'est tu vas jouer un meurtrier quoi. potentiellement. C'est pas toi qui choisis. On cherche des parades justement pour aussi comment protéger les gens, pour pas les mettre en situation de souffrance. On a effectivement travaillé là-dessus, mais c'est ça qui est incroyable avec cette forme artistique. Tu pourrais te dire que c'est une enquête juste pour déconner, etc. Et non, la personne qui l'a pris au fond d'elle-même, ce côté. Bah ouais, t'as tué quelqu'un et en plus ton enfant quoi. Donc, expérience forte ? Non. Non, non, y'a rien d'anodin. Et ça montre que l'on vit les choses et du coup c'est super de se dire ça, mais quand ça amène des émotions négatives comme ça, il faut qu'on arrive aussi à protéger les gens. Donc voilà, ça c'était le gros point.

  • Speaker #1

    Cool, bon, donc l'année commençait bien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. On s'est fait une comédie musicale improvisée parce qu'on aime ça, et même si c'était janvier, je pense que la période était un peu dure, on n'a pas eu autant de public que ce qu'on espérait, mais on s'est quand même fait plaisir. On avait une amie qui était descendue de Paris pour jouer avec nous, c'était chouette. C'était une belle soirée intense aussi, on a fait un beau spectacle. Donc ça c'est les deux. Point un peu phare de janvier. Février, on a continué là-dessus. Et très rapidement, mais voilà, c'est un événement impactant, on a réalisé, on va dire ça comme ça, avec la personne avec qui je travaille sur les ferroulettes, que c'était compliqué pour nous deux de travailler ensemble. Et que du coup, j'ai pris la décision d'arrêter les ferroulettes à la fin de la saison. Voilà, donc on se laissait le temps de terminer. La saison parce qu'en cours de route c'est compliqué de tout relancer mais effectivement Voilà, je pense que c'était juste difficile pour tout le monde et ça peut arriver, ce n'est pas grave. Et du coup, cette décision-là, je pense que c'était la meilleure pour toutes les personnes impliquées dans l'histoire.

  • Speaker #1

    Ok. Et ça t'impacte de quelle façon ? C'est-à-dire toi, pour continuer tes projets, etc.

  • Speaker #0

    On va transférer les projets amateurs qui étaient là-dessus sur une nouvelle association qu'on crée juste pour des projets amateurs.

  • Speaker #1

    Quand tu dis un

  • Speaker #0

    Alors que les gens avec qui je faisais les projets amateurs sur les ferroulettes, mais qui n'étaient pas trop investis dans le processus de décision de l'association, etc. Et ça a été aussi un peu, je pense, un des points qui faisait que c'était difficile, c'est que pour la gouvernance des projets amateurs, en fait, il n'y avait que moi et il n'y avait que moi. Et du coup, ce n'est pas méga. sain de fonctionner comme ça. Et donc là, en créant une association juste pour les projets amateurs, les autres pourront plus s'impliquer. Et je pense que j'étais quasi à la limite d'un mini-burnout parce qu'il y avait une charge à la fois sur le travail, et charge mentale, et charge émotionnelle, difficile à encaisser. Comme on parlait avec l'exemple tout à l'heure, les gens sont très investis émotionnellement sur les projets. Tout de suite, c'est assez fort ce qu'on vit ensemble. Et donc, quand c'est des émotions positives, c'est génial. Quand c'est des émotions négatives, c'est un petit peu plus dur. Et donc, du coup, c'était me recentrer un peu sur ces projets amateurs aussi pour plus pouvoir bien faire les choses là-dessus.

  • Speaker #1

    Du coup, la charge de travail, etc. va être beaucoup plus répartie.

  • Speaker #0

    Et moindre, puisque je ne gérerai plus de projet pro. Hum hum. qui sont aussi chronophages.

  • Speaker #1

    Donc que de l'amateur. Voilà,

  • Speaker #0

    que de l'amateur et éventuellement, effectivement... Pour l'association, ou alors dans le cadre de ma micro-entreprise, des ateliers d'impro, etc. On peut toujours en faire. Donc on a créé à 5 personnes le collectif Wabi Sabi qui vient du japonais, qui est la beauté dans l'imperfection.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ça y est, c'est déjà créé ?

  • Speaker #0

    L'association est créée depuis le mois dernier et on a rendez-vous à la banque dans deux semaines. Donc voilà, les choses avancent. Et du coup, ce qui est super positif, c'est qu'on va pouvoir porter, puisqu'on a été retenu pour jouer des projets à l'improvidence l'année prochaine, donc c'est une grande nouveauté pour nous. Donc il y a Mikyatu et Skadavre, on a obtenu cinq dates, donc à peu près une tous les deux mois, donc ça va être bien. Et surtout, on a obtenu une date pour un autre projet qui nous occupe pas mal et qui tout le monde prend beaucoup soin de ce projet. Donc je pense que ça va être quelque chose de très chouette. Il y a un projet sur la thématique du handicap.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Voilà, puisque, et ça c'est tout à l'honneur de l'improvidence, de vouloir un peu donner de la visibilité à des récits qui ne seraient pas assez visibles, dont effectivement les récits de personnes en situation de handicap. Donc on est en train de mettre en place ce projet, là on a une neuve date, donc c'est...

  • Speaker #1

    Quand tu dis des récits, c'est de l'impro, c'est pas de l'impro ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a deux choses, je pense, dans la réponse que je peux te donner. Le premier, c'est qu'en fait, à l'impro, tu viens avec ce que t'as. Oui. Donc, si t'as des gens différents, t'auras une histoire plus riche que si t'as... Un genre pareil. Voilà. Et en général, le genre pareil, c'est un homme blanc à... 35-40, qui a plutôt des moyens financiers, et hétérosexuel. Globalement, c'est un peu ça le profil type. Et donc, l'idée, c'est que, justement, il y a peut-être d'autres histoires à raconter, ne serait-ce qu'en faisant... Intervenir des gens effectivement plus variés, donc une population ne serait-ce que peut-être plus paritaire sur le genre, des gens de milieux sociaux différents, des gens peut-être aussi qui viennent d'origines culturelles différentes et après des gens qui ont des vécus différents comme effectivement ce qu'une personne en situation de handicap peut vivre ou des populations LGBT qui ont... qui ont dû vivre par exemple des coming out ou des choses comme ça, qui sont des événements que je pense qu'une personne hétéro qui ne l'a jamais vécu doit avoir du mal à concevoir.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'avais jamais, enfin là quand tu me le dis c'est évident, mais j'avais jamais tilté sur le fait qu'en effet, même si c'est de l'improvisation, ça vient en fait de qui on est. Bah oui. Toi je tilte maintenant, mais oui. Et donc si on est que effectivement si c'est que des hommes de 35-40, hétérosexuels qui...

  • Speaker #0

    Ça se fait plus, voilà.

  • Speaker #1

    Les histoires vont un peu être... Oui. Ouais, à quel point c'est le vécu qui influence l'acting si je puis dire en fait ?

  • Speaker #0

    Bah en fait je pense que selon ce que tu as vécu, comme l'impro ça va être de la réaction aussi à ce qu'on te propose, bah selon ce que tu as vécu tu réagis pas de la même manière en fait. Voilà. Par exemple tout con si... Si quelqu'un raconte une blague qu'on pourrait qualifier de sexiste, peut-être que quelqu'un qui est plus âgé... Quand ils ont grandi, c'était à peu près les blagues normales. Peut-être qu'une personne plus jeune va juste faire la grimace et peut-être qu'une femme ou quelqu'un qui a subi des discriminations dans sa vie va lui dire mais non, c'est pas ok Et c'est la même entrée et tu vas avoir trois réactions différentes en fonction de ce qu'a vécu la personne, tout simplement.

  • Speaker #1

    Je prends une question, tu n'es pas obligé de répondre. Toi tu joues souvent, enfin quand je t'ai vu jouer en tout cas tu es le seul en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Pas le seul en fauteuil en tout cas.

  • Speaker #1

    En fauteuil pardon.

  • Speaker #0

    Non parce que non mais parce qu'il y a des handicaps qui ne sont pas visibles. Peut-être qu'il y a des gens en fait juste tu ne le savais pas, ils avaient d'autres choses là-dessus qui vont colorer effectivement leur réaction. Sans qu'on l'associe au handicap visible. En tout cas, oui. Je suis le seul avec un handicap visible, on va dire ça. Oui, souvent. Comme ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu sens que tu as des réactions très différentes des autres, où les autres te disent Ah ouais, c'est génial, parce que tu as des réactions vachement différentes des nôtres, de par ton vécu.

  • Speaker #0

    Oui. Alors, on n'est pas jusqu'à analyser pourquoi, mais effectivement, il y a des fois où on me dit Ah ben, je ne sais pas d'où tu as imaginé ça, parce que... Moi, ça ne me serait jamais venu à l'esprit. Donc, peut-être une approche un peu plus cynique ou fataliste sur certaines choses qui va faire que je vais avoir des réactions que les gens n'attendent pas parce qu'ils n'ont pas en eux ce cynisme. Par exemple, une fois, je crois qu'on était deux sur une île déserte et je m'étais auto-brisé la nuque pour que l'autre puisse me manger parce qu'on n'arrivait pas à décider qui allait manger l'autre. Voilà. Et a priori, c'était pas une réaction que la personne attendait. Et peut-être que le fait d'être en fauteuil et de me questionner plus sur ma place dans la société ou quoi que ce soit, m'a fait avoir cette réaction, là où d'autres qui ne se sont pas posé cette question seraient en mode juste survie, survie, survie. Donc ça, c'est le premier point. On avait dit qu'il y avait deux points pour le fait de comment ça impacte les récits, etc. Et le deuxième point, ça va être dans le choix du format. C'est un format où on va... Alors les premiers, je pense, a priori le premier, c'est moi qui vais le faire. On verra après sur les suivants là-dessus. Mais c'est d'inviter des gens qui ont un handicap, visible ou non, ou qui ont vécu le handicap parce qu'ils sont aidants ou parce que leur métier... est très orienté sur le handicap d'une vision ou d'une autre et qui vont en fait venir raconter des anecdotes de leur vie privée de leur vie privée ou pas professionnelle, enfin voilà et en fait on va prendre ces anecdotes là et on va voir ce que ça nous inspire pour des scènes d'impro c'est génial ! donc pour répondre à ta question selon l'aisance de la personne ce qu'elle a envie de faire etc soit elle aura préparé soit elle les improvisera en direct là-dessus pour parler de ce vécu. Ce matin, je faisais un atelier pour une association de gens qui sont accidentés de la vie et j'ai parlé à la responsable de l'association de ce projet et elle m'a dit qu'il y en a qui sont très intéressés pour raconter leurs histoires d'une certaine manière et donc cette idée justement de donner cette plateforme. Génial. aux gens, et après de se dire ça reste un spectacle d'impro, qu'est-ce que ça nous inspire, comment on réagit à ça, je pense que ça dépendra du ton, il y en a qui seront peut-être très en colère par rapport à ce qu'ils vivent, d'autres qui le prennent avec du recul et de l'humour, il faudra prendre soin de tout ça pour faire derrière des belles scènes qui réutilisent, réemploient, mettent des situations proches et ainsi de suite.

  • Speaker #1

    Les scènes vont être jouées pour illustrer l'histoire en réponse à l'histoire ?

  • Speaker #0

    Pas tout à fait.

  • Speaker #1

    On n'a pas vécu ça du tout.

  • Speaker #0

    Voilà. Dans l'idée, comment ? Alors l'exemple que je vais te donner, c'est un truc qui avait été fait, alors ce n'était pas de l'impro, c'était écrit. Tu vois le humoriste Stéphane Guillon qui faisait des chroniques sur France Inter et il avait fait en quelques minutes, c'était génial, il avait pris les Jeux paralympiques et il avait transposé ça ou comment un valide fait au milieu de tous ses handicapés. Voilà. Et… Et ça peut être ça par exemple, c'est que tu reprends et tu changes un petit peu le contexte. Il expliquait que c'est salaud d'handicapé, tu es encore garé sur les places valides et que ce n'était pas possible de trouver les places qui leur revenaient de droit. Il avait fait plein de choses où les places pour le tir à la cote, pour aveugle ne se vendaient pas. Il avait fait plein de petites choses comme ça qui… Je trouvais était très bienveillant vis-à-vis du handicap et en même temps finalement dénoncer la situation que les personnes en situation de handicap pouvaient vivre au quotidien à travers ce prisme renversé. Donc tu vois, ça peut être quelque chose comme ça, il faut qu'on travaille, mais on ne va pas rejouer ce qui a été dit parce qu'en impro, ce n'est pas intéressant de rejouer ce qui a été raconté. Je pense que le but numéro un, c'est ce qui nous a été aussi un peu... et qui nous a inspiré, c'était comment on raconte des histoires que les gens n'ont pas l'habitude de voir et qu'on sensibilise à le handicap. Les gens en fauteuil, tu as le Téléthon, tu as X-Men, tu as un peu Game of Thrones, et puis tu as globalement la liste. Donc comment tu rends un petit peu plus visible ces histoires-là. Et du coup, après, c'est notre touche. Personnel, mais on est trois et on n'est pas forcément... Et c'est ça qui est bien, c'est qu'on va amener des couleurs différentes au spectacle. Moi, je suis très pour le fait d'en rire. Parce que le lacrymal à la Téléthon, c'est bien pour avoir des sous pour la recherche. Mais à mon sens, c'est une catastrophe pour l'intégration dans la société. Bah, en fait... Si tu caractérises les gens que par leur souffrance, les gens derrière me voient et se disent juste que c'est une personne qui souffre. C'est qu'une partie minime de ce que vit la personne. Et en fait, si la seule représentation qu'ont les gens, c'est ça, ils n'arrivent pas à s'imaginer, et c'est normal, moins de connaître des gens, que la vie de la personne est beaucoup plus large que ça. Donc c'est ce qu'ils font, les assos humanitaires, etc. pour collecter des fonds, ils te montrent le truc de quelqu'un en train de souffrir. Là-dessus, il y a même des politiques qui le font, quand ils récupèrent une agression. C'est le même principe, du coup ça donne une version déformée de la réalité. Et l'idée c'est donc de montrer une vision plus large avec des gens qui vivent des émotions positives ou négatives. C'est ça. dédramatisé aussi pour dire bah oui c'est pas drôle mais c'est drôle quand même, enfin on peut le rendre drôle quand même et on peut l'accepter et pour moi rire, quand quelqu'un autre que moi arrive à me faire une blague sur le handicap, pour moi c'est la forme ultime de l'acceptation, voilà, moi c'est ma perception, c'est que la personne est tellement à l'aise avec ça qu'elle arrive elle aussi en rire elle est plus sûre, ah si j'ai une blague peut-être que ça va le vexer, voilà il n'y a plus de gêne du tout parce que... Elle est OK d'en rire et elle sait que je serai OK. Et donc, pour moi, ça reste quand même un peu la cible, c'est d'arriver à trouver des moyens d'en rire aussi. Mais on a Aurélie qui est avec nous et qui, elle, est plus sur la dénonciation, les émotions, etc. Et probablement qu'elle nous fera des super belles scènes sur dénoncer des situations, sur... ressentir des émotions et que ça viendra contrebalancer aussi de manière juste un truc un peu plus gagaesque etc.

  • Speaker #1

    Et ça commence quand ça ?

  • Speaker #0

    Le 22 septembre C'est pas tout de suite. C'est pour la saison prochaine C'est pour la saison prochaine Ça va arriver vite le temps qu'on bosse, etc. Avec l'été où les gens ne sont pas trop là, le 22 septembre, pour nous, ça va arriver vite.

  • Speaker #1

    Et ce sera l'improvidence.

  • Speaker #0

    Et ce sera l'improvidence. Donc, il y a 9 dates du 22 septembre au 18 juin. Il y a 22, 29 septembre. Il y en a 2 qui arrivent très vite. Et ce qui est très cool, c'est que, comme on n'est que 3 à la base, et pour ce spectacle, ce jeu, il faut être 6, 7. Donc, on a des potes qui sont ultra enthousiastes à l'idée de jouer avec ça. Et Aurélie qui est professionnelle, elle en a parlé à d'autres professionnels, des gens assez reconnus dans le milieu de l'impro, et ils sont tous très enthousiastes à l'idée de venir, donc on aura potentiellement un guest star par date, et ça pourra être très sympa pour nous, et une preuve a priori que ce concept de raconter ses histoires, les gens ont envie de le pousser aussi, que ce n'est pas juste un délire entre nous. Et moi je trouve ça super parce que ça sort un peu de la ghettoisation du handicap où les gens en fauteuil sont ensemble dans des centres où après tu les sors un peu de la vie de la cité, on va dire ça quand même, et là de se dire on va se mélanger et des gens qui a priori, après je ne les connais pas mais en tout cas pas de handicap visible, et bien ils ont envie. de raconter ces histoires là aussi de participer à raconter ces histoires c'est top c'est top c'est top donc voilà donc ça c'était aussi le gros le gros gros projet là qui est qui nous occupe en ce moment dans la peau pour pourquoi voilà c'est ça donc très très chouette en plus On a fait du coup sur trois dates cette année. La première, c'était en décembre, donc juste après qu'on se voit. Et il y en a eu, donc la dernière, c'était vendredi. Et il y en a eu une en avril, ou fin mars, fin mars. On a fait un tournoi de catch avec quatre troupes.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et c'était super super sympa. Tout le monde a passé vraiment des super chouettes moments. C'était vraiment dans la convivialité des gens qui ne se connaissaient pas forcément, qui ont joué ensemble et c'était vraiment des beaux moments. Ouais c'est top. Voilà, et donc du coup on a fait ça avec quatre troupes, donc Royal Gambas dont je fais partie, l'Eguili des tentes publiques et Justin et Jonathan qui étaient sans troupe fixe à la fin du truc, qui vont créer aussi leur troupe là en ce moment donc ça devrait... Ils devraient avoir une troupe pour la saison 2 et donc du coup tout le monde était super content, on repart pour une saison 2 et on rajoute même une 5ème troupe. Donc ouais on a eu 5 dates qu'on fera au même endroit et du coup c'est la première fois que ça m'est arrivé vendredi dernier à 11h, j'avais vendu toutes les places. et voilà et ça et ben franchement j'ai passé les 10 heures d'avant spectacle de manière beaucoup plus sereine mais non voilà ça c'était très chouette et il était un théâtre plein l'ambiance catch qui est très festive en presse plus encore que le que le match parce que c'est là C'est l'arbitre qui interagit directement avec le public.

  • Speaker #1

    D'accord. Mais ça doit être pas mal.

  • Speaker #0

    Donc, voilà pour l'aspect, on va dire, spectacle. Ouais. J'ai réussi à remettre un petit peu d'impro. Donc là, c'est ma collègue des ferroulettes plus une autre personne qui sont allées intervenir dans mon école de commerce. Il y avait une semaine découverte pour des gens qui n'étaient pas forcément... dans les mêmes classes, dans les mêmes programmes, etc. Et ils se mélangeaient sur des thématiques. Et l'idée, pour moi, qui est une thématique importante, de prendre soin de soi et des autres, je pense que le théâtre et l'impro, ça va être bien pour ça. Donc du coup, les deux semaines de découverte que j'ai organisées, j'ai pu placer aussi un petit peu d'impro là-dedans pour faire découvrir ça. à des étudiants et ça pour le coup ça les sort pas mal de leur zone de confort donc c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Donc tu dis prendre soin de soi et des autres, en quoi l'impro ?

  • Speaker #0

    Ah faut t'écouter, en fait tu te censures pas en impro. Ouais. Et souvent la censure c'est ah bah non ton idée elle est pas assez bien.

  • Speaker #1

    Tu veux dire la censure qu'on se met à sous-tendre en fait.

  • Speaker #0

    Oui oui voilà c'est ça. Et c'est en fait arriver à... à se dire aussi, cette voix qui me dit non, ce que je dis c'est pas drôle ou ce que c'est pas intéressant et bien voilà, l'éviter pour prendre plus soin de ses propositions c'est s'axer sur le corps et écouter le corps dans des jobs qui sont très intellectuels effectivement on a tendance à le délaisser donc c'est prendre soin de son corps et se mettre en action aussi, donc non, non, clairement je pense que c'est aussi Et prendre soin des autres c'est aussi, moi je le coupe,

  • Speaker #1

    mais c'est pareil,

  • Speaker #0

    les écouter. Et en fait ne pas être dans le jugement parce qu'on est dans une position où on est toutes et tous un peu vulnérables et donc du coup c'est je prends soin des autres comme j'aimerais qu'ils prennent soin de moi et ça fonctionne bien et je pense que c'est quelque chose dont les étudiants ont besoin parce que alors bon je pense Pas que ce soit malveillant, mais je les entends régulièrement se chambrer, etc. Et je pense que c'est un mécanisme, si tu le fais trop, si tu n'as pas, ça peut, effectivement, quand même, un réflexe de se dire, comment je peux un petit peu dévaloriser aussi les autres. Et donc, être dans ce contexte-là du je prends soin des autres, etc. ça peut être... important aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, et tu m'avais dit, je croyais que tu m'avais dit, attends, j'avais noté que l'impro, ça nous apprend à avoir confiance dans les gens.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, c'est ça. Oui, tout à fait. Clairement, parce que... Alors, on parle de la guéricule, on part sur scène avec eux et on n'a que sur lequel se reposer. Donc effectivement, il faut apprendre à faire confiance aux partenaires, le voir comme une ressource, comme quelqu'un qui va nous porter comme nous, on doit le porter aussi.

  • Speaker #1

    Et ça, tu arrives à le dupliquer après dans ta vie perso, pro ? Oui.

  • Speaker #0

    J'essaye de faire du mieux que je peux, comme tout le monde. Après, je vais peut-être diverger un petit peu, mais jeudi vendredi, j'étais à une formation secourisme en santé mentale là-dessus. Et c'était super bien. Je me suis rendu compte que, déjà, en santé mentale, je n'y connaissais pas grand-chose, qu'il y a plein d'idées préconçues, négatives, sur la bipolarité, sur les crises d'angoisse, sur les choses comme ça. Donc du coup, j'ai pu faire ça et puis surtout j'ai pu me rendre compte que peut-être, même si je pense que j'étais pas trop mal sur le côté être ouvert, accepter que la réalité de l'autre c'est pas la nôtre, c'est pas la mienne, etc. Mais comment, voilà, on brusque pas mais je pense qu'on peut toujours faire mieux. Et du coup, ça se complète bien pour se dire ah bah ouais. C'est pas Prendre soin de l'autre, j'avais. Accepter ce qu'il me dit, ça, l'impro me l'a appris aussi. Donc ça, clairement, c'est quand même plutôt quelque chose que j'arrive pas trop mal à faire. Et après, c'était la preuve, finalement, que l'impro, ça me poussait dans la bonne direction. Après... On peut toujours faire mieux et probablement que je dois comme tout le monde m'améliorer, mais je pense que certaines bases étaient assez solides. Pour la petite anecdote, j'ai fait une scène où j'étais censé être une personne qui avait des pensées suicidaires. On a fait l'après-midi sur le suicide, c'était un petit peu difficile, etc. Et grâce à l'impro, j'étais tellement spécifique et précis dans la manière dont j'ai décrit le truc que la formatrice qui a presque cru que ça m'était arrivé. Comme j'ai les codes de l'impro, je sais ce qu'il faut faire pour rendre le truc réaliste. Et voilà, et ça a secoué la personne qui a fait la scène avec moi.

  • Speaker #1

    Ah oui, d'accord. Pas la formatrice,

  • Speaker #0

    mais... La formatrice un peu. Ouais,

  • Speaker #1

    surtout...

  • Speaker #0

    Et surtout la personne qui l'a appris à remettre. Et je me dis, ben ouais, l'impro, tout ce qu'on m'y apprend, j'arrive à être percutant derrière, j'arrive à rendre des trucs réalistes qui sont complètement faux. Et c'est bon si on est menteur professionnel, c'est encore mieux. Mais non, c'est pas le but. Et je pense que du coup, ça a permis à la personne en face de voir la difficulté de l'exercice parce que... Elle était pas bien ici. Elle a vu vraiment une émotion très forte qui se dégageait et qui a été difficile à maîtriser pour elle. Mais le but de cet exercice était justement de s'en rapprocher le plus possible et donc c'est chouette. Et ce que je disais, bon après un peu pour la boutade à la fin, je pense que ce qu'on a fait était officiellement une belle scène d'impro. Il y avait de l'émotion, il y avait des trucs et tout ça, c'est grâce à... elle a un pro aussi et on voit clairement que ça impacte et c'est chouette c'est chouette c'est chouette donc tu donnes toujours tes cours ouais ouais ouais toujours prof voilà effectivement et puis je donne des ateliers d'impro là c'est l l'improvidence a été cool comme mes cours du vendredi avait pas pu se faire ils nous ont confié à avec l'autre personne qui devait animer le deuxième semestre c'est en alternance sur un semestre des ateliers le lundi soir. Donc on se les est répartis et c'est très très chouette. C'est une bonne bande d'élèves en plus, donc c'est très très agréable de les côtoyer. Et du coup, de ce côté, s'investir pour donner des cours d'impro, ça s'est bien concrétisé encore plus qu'avant grâce à l'improvidence les lundis soirs. Donc je suis très content là-dessus aussi. Et puis, aujourd'hui, c'était la troisième fois que j'animais pour une asso deux personnes accidentées de la vie qui sont en fauteuil roulant. On en avait un petit peu parlé. La première fois, je l'avais fait à l'improvidence, juste avant qu'on se voit.

  • Speaker #1

    Oui, tu le souvenais de le faire.

  • Speaker #0

    Là, j'en ai fait trois directement pour eux. Le premier, c'était un atelier sur ce qu'ils appellent l'atelier homme. Comment, entre guillemets, quand on est accidenté, on parut une partie de notre capacité physique. Comment ça peut impacter notre masculinité ? Il y a le même en version féminine, bien évidemment. Et comment ça change un petit peu notre vie sur certains aspects. Là-dessus, ils ont proposé de l'impro pour justement comment réagir en étant en dehors de sa zone de confort. Donc c'est intéressant. Et là, aujourd'hui, c'était plutôt orienté à la recherche d'emploi. Puisqu'effectivement, quand tu as un accident et que tu étais parti sur... Sur une carrière professionnelle, peut-être que cette carrière n'est plus possible. Il y avait un exemple, c'est quelqu'un qui était sur les métiers de la montagne, il voulait faire guide en haute montagne. C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus compliqué, voire plus possible. Donc voilà comment on gère ça et comment on se l'oriente et comment on prend confiance. Donc là, c'est un hôtelier que j'ai essayé de tourner sur la confiance. Je leur ai fait faire l'exercice où ils sont censés être des experts. Donc il y en a qui nous ont fait une recette de cuisine inventée, etc. Et les autres qui venaient de découvrir un papillon en Amazonie, etc. Et donc voilà comment on essaye d'être crédible, parce que la forme c'est aussi important, avoir suffisamment confiance en soi pour être devant un public qui nous regarde. Et on fait l'exercice pendant une minute. personne ne parle et en fait juste regarder et c'est là que tu te rends compte que dans certains contextes une minute c'est extrêmement long donc voilà et c'est ça que je trouve génial c'est que les outils de l'impro te permettent aussi de travailler de manière très ludique c'est

  • Speaker #1

    ces thématiques là et c'est top c'est top c'est top donc non non tu vois je suis toujours très content ouais ouais c'est ce que ça va toujours plein de projets ça fait un an à peu près que tu as quitté et bah oui c'est le premier mais Et du coup alors ?

  • Speaker #0

    En avril si tu veux.

  • Speaker #1

    Non, enfin, est-ce que tu t'attendais à ça ?

  • Speaker #0

    Le premier point, je pense, c'est comme tout truc qui est nouveau, tu fais des erreurs. Je pense que mon agenda, par exemple, je vais arriver mieux à l'optimiser. Parce que là, je prenais un peu les créneaux comme ça, etc. Là, je vais essayer de m'imposer, tu vois. Les jeudis et vendredis plutôt à l'école, essayer de me banaliser genre le mercredi après-midi pour le kiné j'ai besoin et s'il y a des ateliers d'impro dans l'après-midi, c'est peut-être aussi une possibilité de dégager une demi-journée pour faire des ateliers d'impro et lundi mardi me les garder pour des interventions autres. Là dessus tu vois c'est un truc maintenant que je l'ai vécu et probablement si je te le dis, tu dis mais oui en fait ça fait sens. Mais quand tu planifies, c'est pas forcément simple d'anticiper.

  • Speaker #1

    Ouais, tu savais pas que t'allais avoir ça et ça et ça.

  • Speaker #0

    Je pense que ça a été une année difficile aussi parce que j'ai pris plein de nouveaux cours. Donc il y a eu beaucoup de préparation. On a appris en plein milieu, chaque GPT, qui a changé complètement le métier d'enseignant. C'est vrai. Donc qui nécessite, je pense, aussi des petites adaptations qui vont se faire en cours de route.

  • Speaker #1

    Obligé.

  • Speaker #0

    Alors je suis plutôt content quand même parce que ce que j'attendais des étudiants, chaque GPT le fait mal. Donc c'est quand même plutôt bon signe là dessus, mais c'est vrai qu'il y a un rapport à la réflexion, un rapport à pourquoi on est en cours si chaque GPT a les réponses. qui est presque philosophique et qui, je pense, faut arriver à apprendre les étudiants à bien s'en servir. Voilà. Pour l'année prochaine, il y a encore plus de dates. Parce que là, j'ai plus le décompte, mais là, on a dû faire entre 10 et 15 dates amateurs. On a déjà 19 de prévues pour l'an prochain. Donc, voilà. Donc,

  • Speaker #1

    plus d'organisation.

  • Speaker #0

    Oui. Comment ? Voilà, après on a plus d'expérience.

  • Speaker #1

    T'imaginais qu'il y aurait tout ça en fait ? C'est ça un peu ma question. Quand t'as arrêté, tu t'es dit, tu m'avais parlé de jonglage. Oui,

  • Speaker #0

    là c'est du jonglage permanent. Oui, c'est ça, effectivement. Je l'ai choisi là-dessus et ça me va bien. Donc oui, clairement, il y a ce côté jonglage. Et je pense, pour mieux jongler, il faut être un peu le mieux, un peu plus de cadre sur certaines choses.

  • Speaker #1

    C'est plutôt chouette que t'aies plein de choses.

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà. J'avais certains projets qui sont tombés à l'eau ou qui m'apportaient moins que ce que je pensais. Je pense que je suis arrivé à la bonne décision, dire vaut mieux arrêter et passer sur d'autres trucs. Je pense que tu commences à me cerner. Si j'arrête un truc, c'est pour en refaire un autre. Oui, j'ai bien compris. Donc, ça évolue, mais je pense que c'est ça qui est intéressant. On est dans un univers qui change de plus en plus. Oui, c'est ça. Donc en fait, il faut accepter que c'est le rythme qu'on doit suivre, quoi, et essayer d'arriver à avoir une espèce de chaos organisé pour, bah justement, effectivement, être prêt pour... pour la suite quoi et là aussi ça va être je pense le dernier été où je vais faire quasiment du théâtre pendant deux mois entre le 10 juillet et le fin août et etc donc ça va être très chouette.

  • Speaker #1

    Il y a autre chose que tu n'as pas raconté ?

  • Speaker #0

    Oui, on a... Après, ça se passe super bien avec Royal Gambas, c'est des gens que j'aime beaucoup. Voilà, s'ils m'écoutent, voilà. Je vous aime beaucoup les gens, mais voilà. Et je pense que c'est quelque chose qui me convient très bien de cette organisation-là, puisqu'il y a cette équipe de personnes que j'aime beaucoup, que je vois tous les jeudis. et qui font un peu ce côté lien social, etc. Et il y a les projets qui sont plus portés individuellement et qui sont portés par une date. Et du coup, on organise quelques répètes, mais qui sont moins systématiques. Et du coup, il y a peut-être un petit peu moins ce... côté social du projet, même si en général on se retrouve là, on boit une bière après, etc. Mais c'est moins régulier. Et du coup, effectivement, je trouve que c'est bien d'avoir les deux. Donc oui, au delà effectivement du fait que je suis très content de jouer avec eux, je suis aussi juste très content de les voir parce que ce sont des gens vraiment extrêmement agréables.

  • Speaker #1

    Comment tu vois les mois à venir avant notre prochaine et probablement dernière interview après l'été pour conclure l'avenir des vacances et du théâtre ?

  • Speaker #0

    C'est ça, dernier spectacle amateur fin dans lequel je joue courant le début juin Et probablement que je vais filer un coup de main au dernier spectacle de Royal Gambas fin juin. Et après, on va se mettre en route pour la saison qui vient. Donc on a déjà 19 dates entre les 14 plus les 5 du catch. Donc je pense qu'en termes de spectacle amateur, on va dire, entre guillemets, autogéré. Or, Royal Gambas, ça c'est bouclé. la salle dans laquelle on jouait avec Royal Gambas assez régulièrement ne ferme ses portes. Donc il va falloir qu'on trouve une nouvelle salle. Donc ça va être un petit challenge et je pense que ça va être un peu la ruée vers les salles parce que c'était un endroit qui accueillait beaucoup de troupes amateurs. L'esquif, oui. Donc du coup, il va y avoir ce challenge-là de trouver des lieux. d'autres lieux, donc ça, ça va être intéressant, comme je te disais, je vais avoir un été très riche. En matière d'ateliers de théâtre et artistique de manière générale, donc ça, ça va aussi.

  • Speaker #1

    Tu vas prendre des cours ? Oui,

  • Speaker #0

    je vais prendre des cours. Je vais me former pas mal, participer à des festivals. Je vais au festival Zurich en juin. Alors, il y a un objectif, je ne sais pas, parce qu'il y a un autre projet qui est en même temps. Donc, on va voir. J'aimerais bien, ça serait un peu mon truc un peu foufou, d'aller au festival de Göteborg. en Suède en août. C'est d'autant plus un challenge que comme je ne veux pas prendre l'avion, il y aurait quelques trains à prendre. Mais ça peut être une manière sympa de visiter aussi des villes. Hambourg, je ne suis jamais allé. Copenhague, je ne suis jamais allé. Et voilà, ça peut être ça un peu le projet un peu foufou. Septembre, les cours vont reprendre un petit peu et je vais me former à ce qu'on appelle le théâtre forum et théâtre image. Qui sont des... Des moyens de faire interagir les gens. Genre on joue une scène, et après on demande à quelqu'un du public, comment vous l'auriez joué, etc. Et donc faire que les gens s'expriment pour certaines situations. On s'utilise en général pour des trucs pas très cool, genre le harcèlement et les choses comme ça.

  • Speaker #1

    Pour des interventions pas très souvent.

  • Speaker #0

    Mais je pense que c'est une pratique qui peut être intéressante, et qui pareil, peut aussi enrichir la manière dont j'enseigne. complètement ouais puis après on va se préparer pour les dates de septembre qui vont arriver très vite mot de la fin et ben c'était cool de te revoir ça faisait longtemps donc je suis très content je suis très content et ben merci merci

  • Speaker #1

    d'avoir écouté cet épisode j'espère qu'il t'a plu pour ne pas rater le prochain abonne-toi à fais-moi une place sur ta plateforme de podcast préférée Tu as envie d'échanger avec Simon ou de suivre son actu, je mets tous les liens dans le descriptif de l'épisode. A bientôt !

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