- Speaker #0
Bon, eh bien, on continue. On va où après ?
- Speaker #1
Ah bien, en Turquie. En fait, la Turquie, c'était un pays... Quand je dis que c'est une escale, c'était littéralement une escale. Je n'étais pas nécessairement sur notre radar de pays à visiter. Mais quand on a voulu réserver les billets d'avion de la Tanzanie à la Mongolie, il y avait une escale en Turquie. Alors, on fait, on va étirer l'escale et on a pu étirer l'escale pendant un mois. Donc, on a passé un mois en Turquie.
- Speaker #0
Qu'est-ce que vous avez aimé ?
- Speaker #1
On est allé complètement à l'est de la Turquie dans un... petit pays qui s'appelle, une petite ville qui s'appelle Kars, qui est tout à l'est du pays, qui est vraiment peu visitée. En fait, même, on avait dû y aller en avion parce que le train, on n'arrivait pas à réserver les billets d'avion de train pour aller, donc on a pris un avion pour se rendre à Kars et je me rappelle que l'hôtesse, elle nous regarde et l'agent de bord, elle nous regarde et nous dit « Mais pourquoi vous allez à Kars ? » Je dis « Ben, on va visiter ! » Et tu voyais dans son regard qu'il était Ils ne comprenaient pas ce qu'on allait faire à Kars. Et arriver sur place, c'est un petit village perdu. C'était magnifique. C'était très authentique. Il y avait Annie, une espèce de village qui était sur des ruines, en fait, qui était sur la route de la soie. Donc, l'historique était super intéressant. Mais en fait, la raison pour laquelle on est allés, et on a fait des rencontres d'autres voyageurs, qu'on fréquente encore aujourd'hui. On est restés en contact, on s'est revus. Donc, il y a eu un super beau contact avec une famille qui voyageait à vélo avec leurs deux enfants. Donc, tu sais, des fois, tu te dis, pourquoi vous allez là ? Des fois, c'est peut-être juste pour faire cette rencontre. Mais en fait, on allait là pour pouvoir faire le trajet de train, qui est aussi deux jours de train, je crois, qui est magnifique, qui passe le long des rivières et dans les plaines. C'est un magnifique trajet de train. Donc, on s'est vraiment rendu à Carst pour pouvoir revenir en train, en fait. Et on a adoré. Définitivement, le train, c'est notre moyen de transport préféré. S'il y a un trajet de train, c'est sûr qu'on prend le train au lieu de prendre l'avion. Vraiment, on préfère le train.
- Speaker #0
Quant à le temps, oui, mais dans un voyage aussi long, moi aussi, je crois que j'aurais fait pareil. C'est le slow travel.
- Speaker #1
Mais même, tu sais, des fois, on dit « Ah, c'est moins long » . Oui, mais sur des trajets de nuit. Tu sais, je me rappelle, en Égypte, ils nous proposaient de prendre l'avion pour nous rendre à Luxor. Mais là, ça voulait dire se lever dans le milieu de la nuit avec les enfants, se rendre à l'aéroport, prendre le train. Donc, tu sais, tu arrives, tu es super fatigué, tu arrives tôt la journée. Et l'autre option, c'était de prendre le train le soir, dormir sur le train. Tu as une super nuit, nous, on dort super bien, bercé par le train. Puis tu arrives le matin tranquille. Oui, il y a plus de temps de transport, mais beaucoup moins fatiguant. Et au final, tu ne perds rien parce que tu as dormi sur le train. Tu sais, des fois, on a le réflexe de prendre l'avion, mais le train est beau. Je trouve fatigant sur le corps, en fait. C'est comme si ton corps apprivoise plus le déplacement. Tu te sens moins parachutée dans l'endroit où tu arrives quand tu prends le train, quand tu prends le temps de te déplacer. Donc, ça permet de mieux apprécier. C'est plus facile d'arriver quand tu arrives en train.
- Speaker #0
Et tu es en général moins loin de tout, ce qui aide aussi à intégrer tout de suite ta destination.
- Speaker #1
Et ça pollue moins. Donc, déjà là...
- Speaker #0
Que du positif !
- Speaker #1
Donc, la Turquie, on est allé au Cappadoce, évidemment. On a fait le moment magique de notre voyage. On a fait de la montgolfière dans le Cappadoce. C'était un des moments que je voulais vraiment faire. Et souvent, tu peux être déçue sur les trucs trop sur Instagram. Tu te dis, ce moment était vraiment au-dessus de nos attentes.
- Speaker #0
Pourquoi c'était au-dessus de tes attentes ?
- Speaker #1
C'était plus magique encore que ce que... Moi, je voyais les montgolfières, mais c'est une des rares activités où le fait... qu'il y ait plein de gens qui fassent l'activité en même temps, rendre l'activité spéciale. En général, plus il y a de touristes, plus ça gâche tout. Mais là, d'être des centaines de mongolfières qui décollent en même temps et suspendues dans le ciel avec toutes les mongolfières, et c'est silencieux de mongolfières. C'est comme des lanternes partout autour qui s'illuminent. Puis quand t'arrives dans l'espèce de vallée à Noirceur, tu sens une espèce de frénésie. Et là, il y a les mongolfières qui s'allument tour à tour un peu partout. Vraiment, c'était magique.
- Speaker #0
Avec un paysage dingo.
- Speaker #1
Oui, mais juste le ciel est extraordinaire. Au lever du soleil, les couleurs pastelles. De voir le lever du soleil dans les airs, c'est magique. Puis après, la vallée est extraordinaire aussi.
- Speaker #0
Et après ?
- Speaker #1
On est allé sur la côte. On a fait la côte lycéenne où on planifiait faire de la randonnée. Parce qu'on disait, la côte lycéenne, mais quand on ne planifie pas trop d'avance, on se retrouve. Je me suis trouvée là au mois de juillet et puis la chaleur était... C'était pas possible de randonner à cette chaleur. Donc, on a loué une voiture, alors on a fait la couche. On est allés se baigner, on a bien profité. On s'est rendus jusqu'à Pamukkale, magnifique aussi. On a fait Éphèse. Ça, les enfants ont adoré les ruines. Ils étaient en train de lire en plus, en voyage, ils lisaient énormément. Ils étaient en train de lire des livres vraiment sur la mythologie grecque et l'histoire. Donc, ils connaissaient, mais, tous les dieux grecs, les relations, tu sais, donc, ils voyaient les statues. Ah, c'est ça qui ressemble, ça, c'est la sœur. Ils en connaissaient plus que moi. Donc, pour eux, de voir cette cité Éphèse, et Éphèse, très impressionnante parce que souvent, quand on visite des ruines, c'est des ruines. Ça prend beaucoup d'imagination pour recréer ce que ça avait l'air. Alors qu'à Éphèse, tu arrives et il y a vraiment la rue. Tu vois les bâtiments et il y en a plein qui sont encore debout. Donc, c'est très facile de s'imaginer. Ça a été...
- Speaker #0
Un bon moment.
- Speaker #1
Un bon moment. Et puis, la Turquie, pour nous, ça a été le pays aussi des sucreries. Donc, après avoir passé trois mois... Après avoir passé trois mois en Afrique, d'arriver dans les marchés, c'est plein de baklava et de fruits séchés. C'était wow, c'est gaffé de sucre. C'était bien.
- Speaker #0
Oui, ça fait du bien aussi. Tout ça qui n'était pas prévu pour passer au prochain pays ?
- Speaker #1
Oui, pour passer à la Mongolie.
- Speaker #0
Voilà, celui qui était très attendu.
- Speaker #1
Oui, très attendu. Moi, c'est un pays que je voulais vraiment visiter depuis longtemps. Et la Mongolie, c'est surtout... Ça se fait sans guide, mais il faut vraiment pouvoir visiter. Parce que le pays, il n'y a à peu près pas d'infrastructure. Il y a quelques routes, mais sinon, c'est des pistes dans la steppe. Et puis, pour trouver les hébergements, les gens ne sont pas nécessairement sur Internet. Donc, c'est des familles. C'est le seul pays qu'on a visité vraiment avec un guide tout le long. Donc, on avait loué une petite vanne, un UASI russe, l'espèce de gros truc qui passe à travers n'importe quoi. Et on a passé 35 jours sur la route à dormir dans les yurts. On est allé dans le désert du Gobi, on est allé jusqu'au lac Kovsgol au nord du pays. Donc ça a été extraordinaire.
- Speaker #0
C'est très, très différent de tout ce que vous aviez déjà vu et observé. Est-ce que les enfants ont été déroutés à un moment donné ? La nourriture, les paysages ?
- Speaker #1
Globalement, je dirais que la Mongolie, ça a été un des pays le plus difficile au niveau des conditions de vie. C'était pas apnée, mais la nourriture, c'était difficile parce qu'il n'y avait à peu près pas de légumes. C'était du mouton bouilli, tous les repas bouillis avec des nouilles, bouillis avec des pâtes. Déjà à la maison, on ne mange presque pas de viande. Déjà que se nourrir exclusivement de viande,
- Speaker #0
c'était moins agréable,
- Speaker #1
disons. Aussi, il n'y a pas d'eau courante dans la plupart des camps. Il n'y a pas d'eau courante, donc c'est des toilettes sèches, mais vraiment, pas de mur. Des fois, tu avais une porte, mais des fois, c'était trois murs avec un trou.
- Speaker #0
Il faut avoir envie, oui.
- Speaker #1
Oui, voilà. Bon, on s'habitue, mais en même temps, le contact avec les gens, on vivait vraiment dans les familles, les enfants, il y avait des enfants partout, donc ils se faisaient des amis. Puis même si la communication était difficile, parce qu'ils ne parlent pas, peu anglais. Nous, en tant qu'adultes, c'était plus difficile, mais les enfants, ils n'ont pas besoin de se comprendre pour jouer. Donc, eux, ils rencontraient des enfants, puis ils faisaient des gestes et ils avaient des mondes inventés.
- Speaker #0
Ouais, c'est génial.
- Speaker #1
Ouais. Et puis, c'était magnifique. Ces grands espaces à perte de vue. On a fait du cheval. Ma fille aimait beaucoup faire des équitations, donc aller faire du cheval quand tu peux aller, t'es galopée dans des steppes où il n'y a pas de frontières, en fait. C'était un pays vraiment à la hauteur de nos attentes. Pas nécessairement facile, mais encore, ça devient ton point de référence. Oui ! Aujourd'hui, quand ils n'aiment pas quelque chose, ben, tu vois, c'est pas du mouton bouilli, donc ça va.
- Speaker #0
Tout va bien. Tu vois, moi, je suis végétarienne, c'est forcément un pays que je pourrais difficilement faire, parce que je ne peux pas faire cette exception-là. Ce n'est pas possible pour moi. Donc, s'ils ne mangent que ça...
- Speaker #1
C'est super. En même temps, notre guide était très bon. Il y avait des pâtes du riz. trouvaient un moyen de nous trouver autre chose pour varier un peu. Mais dans les familles, c'est la base de leur alimentation. Ça et beaucoup de laitages. Donc, des laits de bruit. Il y avait du lait de chameau, du lait de yacte. On ne sait jamais, en fait, quand tu es accueilli. Il y a tout ce concept aussi d'accueil, quand tu es accueilli dans une yurt. Quand tu arrives dans la famille, tu vas visiter la yurte principale et on t'offre le thé au lait. On t'offre cette espèce de fromage séché que tu ne peux pas mâcher, que tu dois laisser fondre dans la bouche. Et tu ne peux pas refuser. C'est la politesse. Ça, avec les enfants, c'est aussi quelque chose à gérer. Tu ne peux pas refuser. Un enfant ne va pas le manger s'il n'aime pas ça. Heureusement, mes enfants, ils adoraient le thé au lait, donc on leur donnait. Ah oui ! Ils ont vraiment aimé le thé au lait. c'est pas assez sucré, c'est... Le lait... C'est plus tard qu'on a compris que la variation du goût n'était pas due à la recette de la famille, mais vraiment plus au type de lait. Et là, on a compris que, ouais, ici, c'était du lait de chameau, là, c'est du lait de gac. Ah bon ? Je suis bien contente d'avoir su après. Quand ils nous ont offert l'airag, par contre, là, on n'a pas pu. L'airag, c'est le lait de jument fermenté. S'ils prennent du lait de jument et le font fermenter pendant trois jours, ça, c'était pas possible. Ça... Tremper tes lèvres, juste de tremper tes lèvres dans le bol. Et surtout que ça nous rend souvent très malades. Donc, même notre guide, il dit ça. Il expliquait à la famille, en fait, quand on arrivait que ça, pour les touristes, ils ne peuvent pas, ils ne se portent pas souvent. Mais c'est arrivé des fois dans un festival. On était arrêtés sur le bord d'une route, une espèce de festival de cow-boys où ils attrapaient des chevaux. C'est super drôle, on était arrêtés. Donc, ils étaient contents de voir des gens se mêler à eux. Ils arrivaient avec des gros, des immenses... bol d'Aïkhaï et notre guide n'était pas à côté de nous. Ils ne comprennent pas, je ne peux pas leur expliquer. Alors, on se passe toute la famille, le bol et voilà. On fait semblant de boire. Ouais, c'est bon.
- Speaker #0
Tu ne peux pas tout aimer, tout apprécier et même quand ton éducation fait que tu veux faire plaisir parce qu'on te fait plaisir, quand ça ne passe pas, ça ne passe pas.
- Speaker #1
Voilà, ça passe pas. Tu te forces, tu essaies de trouver l'équilibre, de se forcer. rester polis, les sourire, ça passe et ils comprennent aussi. Des fois, je crois qu'il y a aussi une espèce de test de voir « Ah, on va leur faire » alors qu'ils savent que c'est pas bon.
- Speaker #0
Pour nous, c'est pas bon, mais pour eux, ça l'aide. C'est juste qu'on n'a pas grandi avec ça.
- Speaker #1
Exactement. C'est comme ça partout. Mais bon, il a marché. Je suis prête à essayer bien des trucs, mais ça et l'autre truc, l'autre truc vraiment. intense qu'on nous a offert, c'était en Équateur. On était dans une tribu à Schwartz, donc en Amazonie. Ils avaient ces espèces de... C'est comme des vers blancs, mais énormes, bien juteux. Là, t'sais, vraiment très gros. Si je l'avais... Si on me l'avait offert grillé sur un truc, j'aurais peut-être essayé. Mais là, on était allés les récolter. Et en fait, c'est des larves qui se développent dans les arbres qui pourrissent. Dans la pourriture interne de l'arbre, c'est là qu'il se développe. Alors là, il coupe l'arbre. Et déjà, quand ils ouvrent l'arbre, l'odeur se dégage. C'est pas possible. Et là, ils prennent ces immenses trucs. Et là, tu les vois se promener. C'est vraiment comme un ver blanc. Tu vois comme l'interne de la bestie a bougé. Mais c'est pas possible. Même les enfants, ils étaient à la fois fascinés, mais écœurés parce que l'odeur était insupportable. Alors, je dis non. Là, une fois que je l'ai... J'ai eu l'odeur fraîche, je les ai vus bouger. C'est impossible de les manger. Il n'y a pas à faire, même bien grillé. Non, ça, ça ne passait pas.
- Speaker #0
Je ne vous ai même pas imaginé. Mais ça fait des super anecdotes quand tu rentres.
- Speaker #1
Ah, ben oui. Eux, ils adorent ça. Eux, les enfants, les enfants là-bas, c'est comme des bonbons. C'est comme une super occasion de les récolter parce qu'il y avait des invités, c'était super. content. Même, il y en a qui les mangent crues. Non, c'est ça. Il y a des choses qui passent pas. C'est quand même fascinant de voir à quel point, nous, ça nous répulse et de voir, eux, à quel point c'est extraordinaire. C'est drôle.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
voilà, de pouvoir comparer comment c'est quelque chose qui est acquis. Donc, on prend pour acquis que ça, c'est bon, ça, c'est pas bon, mais non, c'est quelque chose qu'on a appris, qu'on s'est habitués.