- Gauthier Seys
Vous allez plonger au cœur d'une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Saïs et j'ai le plaisir de passer 10 minutes avec Marie-Rogé de l'IFEL. Je suis convoqué dans le bureau du chef d'établissement. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
- Marie Roger
françaisdanslemonde.fr
- Gauthier Seys
Bon Marie, quand je suis convoqué chez le chef d'établissement, souvent c'est parce que j'ai fait une bêtise.
- Marie Roger
Bonjour Gauthier, ah oui attention là ça va mal aller.
- Gauthier Seys
Tu peux sortir ta règle pour me taper sur les doigts. Très content de faire ta connaissance. On va parler de l'IFEL, un lycée français en ligne, partenaire de la radio des français dans le monde. Et puis j'avais l'occasion de découvrir ton parcours, ton travail et que l'on représente à nos auditeurs. Le travail de l'IFEL est ce que vous proposez depuis quelques mois. Si tu veux bien, on commence par le début. On va revenir un peu sur un parcours qui est quand même assez chargé de pays, de lieux, d'aventures différentes.
- Marie Roger
Oui, oui, c'est vrai que j'aime bien vadrouiller. Je suis née en France, en Vendée, mais c'est vrai qu'assez vite, à 20 ans déjà, j'ai eu envie de bouger pas mal.
- Gauthier Seys
Alors, je comprends parce que tu restes huit ans en Vendée, puis tes parents s'installent à Limoges. Tu passes ton bac et là, tu as envie de partir. Je peux comprendre. Ce n'est pas très gentil pour nos auditeurs. Oui,
- Marie Roger
c'est pas très sympa. Limoges a ses qualités. Mais bon, voilà.
- Gauthier Seys
Mais tu trouves l'occasion d'aller t'installer à La Réunion. Limoges versus La Réunion, c'est La Réunion qui a gagné.
- Marie Roger
Voilà, c'est vrai que le climat, l'ambiance, les gens, bon, c'était... C'était assez sympa à 20 ans de découvrir l'île de la Réunion, c'est sûr.
- Gauthier Seys
Et puis, tu pars seule pour faire une licence d'allemand à la Réunion, ce qui est tout à fait logique. Voilà,
- Marie Roger
tout à fait logique, exactement.
- Gauthier Seys
Tu vas ensuite d'ailleurs enchaîner en allant en Allemagne. Là, tu vas te retrouver à 3 heures de Berlin. Dis-moi où c'est, je n'ai pas retenu le nom.
- Marie Roger
C'est Altenburg en Thuringe. Donc, c'était aussi une magnifique expérience, même s'il n'y a pas les mêmes paysages qu'à la Réunion. Ça a été... Une expérience incroyable avec des gens. Moi, j'adore l'Allemagne et l'allemand. J'ai fait mes études en allemand, du coup. Et puis, l'accueil qui m'a été réservé là-bas était fabuleux. Donc, je n'ai pas regretté de quitter la Réunion pour l'Allemagne.
- Gauthier Seys
Là-bas, tu es assistante de langue. Ensuite, tu rentres en France, à Nantes. Et puis, là, ça va être la rencontre avec ton mari, l'arrivée de deux enfants. Et puis, vous vous dites, on bougerait bien. Monsieur n'avait pas connu l'aventure internationale. Et vous allez vous laisser tenter par une vie. en Tha��lande. Pendant trois ans, vous allez vivre à Bangkok, donc en famille où tu es prof au lycée français. Des bons souvenirs pour toute la famille ?
- Marie Roger
Oui, ça a été incroyable parce qu'on n'avait jamais voyagé aussi loin. Arriver en Asie pour la première fois et s'installer là-bas, c'était un chamboulement pour tout le monde. Mais c'était exactement ce qu'on recherchait, d'être dépaysé, rencontrer un mode de vie complètement différent, pour les enfants, découvrir une nouvelle culture, des nouvelles langues. Voilà, c'était des très bons souvenirs.
- Gauthier Seys
Ça change définitivement un enfant de vivre ce type d'aventure interculturelle ?
- Marie Roger
Oui, oui, je pense, parce qu'ils ne s'en rendent peut-être pas compte, parce que ma fille avait deux ans quand on est parti. Donc, de toute manière, elle a grandi comme ça, en s'adaptant à la grosse chaleur, à des nourritures différentes. Elle a été habituée à... Voilà, elle a commencé dans une clèche taille où personne ne parlait ni français ni anglais. Elle s'est adaptée comme ça. Je pense que oui, de toute façon, ils développent des capacités d'adaptation qu'ils auraient moins eu en France.
- Gauthier Seys
Sans doute, oui. Alors, vous rentrez en France, vous avez la bonne idée de revenir en plein Covid. Vous allez traverser une période un peu de déprime, ça ne va pas du tout, vous êtes malade. Enfin bref, vous ne pensez qu'à une chose, c'est repartir. Et tu as l'occasion d'aller travailler à Dubaï. Là, tu vas rentrer dans un autre système, d'autres méthodes. Tu vas adorer cette expérience internationale.
- Marie Roger
Oui, parce que là, c'était une école IB qui propose le baccalauréat international. Et c'est vrai que c'est tellement une manière différente d'enseigner, d'apprendre. En plus, on était en co-enseignement. Donc, on était deux professeurs par classe en continu, une anglophone et une francophone. Donc, c'est aussi une autre configuration de classe. C'est une ouverture sur le monde quand même assez incroyable avec le bac international. Et puis les élèves apprennent vraiment en se posant des questions. C'est un mode qui m'a beaucoup plu.
- Gauthier Seys
Petit bémol peut-être sur la vie à Dubaï ?
- Marie Roger
Oui, après, c'est vraiment une question de goût personnel. Nous, on est quand même beaucoup plus nature, authentique. Et c'est vraiment ce qui nous a manqué dans la vie à Dubaï. On n'est peut-être pas resté assez longtemps pour... pour découvrir ces aspects-là, mais on a trouvé quand même que c'était très superficiel, beaucoup axé sur l'argent, donc pas forcément les valeurs qu'on a envie, nous, de transmettre à nos enfants. Mais l'école était quand même assez incroyable, oui.
- Gauthier Seys
Alors, vous avez trouvé une solution, puisque déménagement au Laos, cette fois-ci, vous vous retrouvez au bord du Mekong pendant deux ans. Là, pour le coup, vous vouliez de la nature, vous en avez eu.
- Marie Roger
Ah oui, alors là, on est passé vraiment de... De Dubaï à une ville très, très authentique, à Luang Prabang au Laos. Donc, c'est sûr que là, on oublie la société de consommation. On est vraiment, voilà, on a le Mekong pour méditer, la nature, la jungle. C'est très, très sauvage et très nature. Et les gens aussi, d'ailleurs, sont très authentiques. Donc, on a aimé retrouver ce côté-là.
- Gauthier Seys
Alors, ton mari va avoir une belle proposition de poste en France. Vous allez donc décider de rentrer. Il va devenir directeur d'un village vacant, ce qui s'appelle Utopia. Vous êtes basé entre Tours et Angers. Et puis là, à ton retour, en surfant sur LinkedIn, tu vas retrouver Valérie, une vieille copine que tu avais connue à Bangkok, qui est en plein lancement de l'IFEL. Valérie étant l'une des deux cofondatrices de l'IFEL. Et là, vous allez commencer à travailler ensemble. Le projet de cette école en ligne te plaît bien et tu y participes.
- Marie Roger
Oui, oui, c'est ça. Ça a même été plus que ça. Tout de suite, quand j'ai découvert le concept, ça a été un coup de cœur, même un coup de foudre, je dirais. Je me suis dit, mais c'est comme si toutes ces années d'expérience m'avaient amené jusque-là. Je me suis dit, c'est exactement ce que je veux faire. Rentrer en France et en même temps pouvoir garder le lien avec l'international comme ça, c'était quand même assez exceptionnel. Et puis voilà, l'idée de l'IFEL, je me suis dit, mais comment est-ce que ça peut ne pas déjà exister ? permettre à des enfants justement de garder le lien avec la langue et la culture française en étant à l'étranger. Et voilà, ça m'a paru tout de suite pertinent. Et puis, je voulais absolument travailler avec elle.
- Gauthier Seys
Alors, on va rappeler à nos auditeurs ce qu'est l'IFEL. Toi, tu as travaillé dans cet univers en tant que chef d'établissement. Il y a l'idée de l'international aussi. Tous les paramètres sont réunis. Présente-nous du coup, qu'on comprenne bien ce que fait l'IFEL.
- Marie Roger
Oui, alors l'IFEL, c'est un lycée français en ligne. C'est vraiment un établissement à part entière, mais qui propose un complément de scolarité. C'est-à-dire qu'on s'adresse à des élèves qui sont déjà scolarisés dans un système, qui peuvent être dans une école locale ou dans une école internationale à l'étranger, mais dont les parents aimeraient quand même qu'ils continuent à suivre les programmes français ou au moins qu'ils maintiennent un lien avec la langue française et qu'ils gardent leur niveau de français. Donc, ils ont deux options. Soit ils choisissent de continuer à travailler toutes les matières du programme français. Trois à quatre fois par semaine, ils vont avoir, après leur cours à l'école, des séances de maths, français, histoire-géo, etc. Tout ça du CP à la terminale. Soit les parents veulent simplement qu'ils maintiennent un fort lien avec la langue française. Et dans ce cas, ils choisissent le programme 100% cours de français. où on propose des séances de français. Alors, ça reste toujours les compétences officielles des programmes de l'éducation nationale. On n'a que des professeurs certifiés. Et puis, voilà, ça permet aux élèves, là, ça peut être seulement deux fois par semaine, après les cours, ils se rejoignent et ils se rejoignent dans des classes. Donc, ce n'est pas du tout l'idée de cours individuels. C'est vraiment aussi notre envie d'avoir beaucoup d'humains et de pouvoir réunir ces élèves dans des classes, même s'ils n'habitent pas du tout dans le même pays.
- Gauthier Seys
C'est ça, dans des classes virtuelles, on peut être aux quatre coins du monde, être réunis dans cette classe avec un professeur. Alors, on ne peut pas être convoqué dans le bureau du chef d'établissement, du coup, ça, c'est l'avantage. C'est une façon un peu innovante, finalement, d'aborder le sujet de l'éducation.
- Marie Roger
Oui, c'est ça, parce que c'est vrai qu'il y avait déjà des propositions de cours qui peuvent être données aux élèves par des PDF. Même des vidéos à regarder, mais nous, on voulait vraiment maintenir cette idée de cours en visio tout le temps, que tous les cours soient en direct, qu'il y ait toujours ce contact humain avec le professeur et avec les autres élèves de la classe. Et de pouvoir se dire qu'on apprend ensemble, qu'on fait aussi du travail de groupe, du travail collaboratif pendant les séances, ce qui rend quand même les choses aussi beaucoup plus vivantes pour les élèves, assez ludiques. Et ça permet aussi aux parents de laisser leurs enfants en complète autonomie avec l'IFEL. Voilà, les parents peuvent faire... autre chose à côté. Il n'y a pas besoin d'avoir un tuteur ou quelqu'un qui va les aider à prendre les cours en main.
- Gauthier Seys
Et toi, Marie, en tant que chef d'établissement, tu t'arranges pour que tout le monde fonctionne bien les uns avec les autres.
- Marie Roger
Voilà, c'est exactement ça. C'est l'accueil des professeurs, l'accueil des familles. Et puis ensuite, on utilise Pronote, comme la plupart des établissements scolaires. J'organise les emplois du temps. Je fais en sorte que toutes les séances se passent bien. Alors, c'est quand même très, comment dire ? Je n'avais pas réalisé à quel point les histoires de fuseaux horaires et de changements d'heures allaient être…
- Gauthier Seys
Ah, c'est l'horreur, l'horreur.
- Marie Roger
Parce qu'il faut quand même dire qu'on a 23 professeurs qui habitent dans plein de pays différents et nos élèves habitent tous aussi dans des pays différents. Certains changent d'heures, d'autres non. Donc voilà, c'est aussi mon travail de pouvoir organiser la réunion de tous ces élèves-là à la même heure en classe. Mais bon… Une fois que l'emploi du temps est fait, c'est régulier, c'est toujours pareil. L'élève se connecte à sa classe et puis c'est très facile après pour eux.
- Gauthier Seys
Tu fais partie de ceux qui sont convaincus qu'il faut qu'on arrête de faire les heures d'été et les heures d'hiver, toi.
- Marie Roger
Ah oui, oui, oui, complètement. Encore plus depuis cette année, oui.
- Gauthier Seys
Eh bien, en tout cas, félicitations, tu as l'air épanouie. Nous, on se voit en visio au moment d'enregistrer. Un beau sourire. Je pense que ça réunit vraiment tout ce que tu aimais. dans le travail et dans la coordination ?
- Marie Roger
Oui, c'est ça. C'est vrai que moi, je suis passionnée de pédagogie, mais aussi d'interculturalité. D'ailleurs, je ne l'ai pas dit, mais je fais aussi un master. Je continue à étudier pendant ce temps. Je suis en deuxième année de master sur le pilotage d'organisations scolaires en France et à l'international. Et j'ai toujours adoré le plurilinguisme, la découverte de cultures, etc. Et bien sûr, la pédagogie, l'enseignement. Donc là, l'IFEL réunit tout ça et c'est surtout aussi les valeurs humaines. Moi, tout de suite, c'est vrai qu'avec les deux fondatrices, on est vraiment sur la même longueur d'onde. Elles ont cette priorité de mettre de l'humain dans ce qu'elles proposent, ce qui est très fort. Là, l'équipe d'enseignants qu'on a est vraiment incroyable aussi et vraiment ces liens humains, même si on est en visio, on a ces liens quotidiens avec les personnes qui… qui ont des valeurs fortes, en tout cas, pour nos élèves.
- Gauthier Seys
Eh bien, Marion, salut Valérie et Hélène, les deux cofondatrices, les professeurs, tous aussi les camarades qui peuvent se retrouver et qui vont écouter Madame la directrice dans ce podcast, j'en suis sûr. Bon, ça s'est bien passé pour moi, j'ai été convoqué, mais finalement, je n'ai pas fait trop de bêtises.
- Marie Roger
Oui, ça va, je pense que vous avez retenu la leçon.
- Gauthier Seys
C'est la phrase type, j'ai retenu la leçon, Madame. Je peux sortir ? Oui, ça va aller. À bientôt. Au plaisir de te retrouver.
- Marie Roger
Merci beaucoup. Merci à vous. Au revoir.