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Futuribles, le podcast

La croissance économique face aux limites planétaires | Table ronde du 11 mai 2023

La croissance économique face aux limites planétaires | Table ronde du 11 mai 2023

44min |02/06/2023
Play
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Description

François Grosse présentait son ouvrage Croissance soutenable ? La société au défi de l’économie circulaire (Presses universitaires de Grenoble, mai 2023) à Futuribles, le 11 mai 2023 au cours d'une table ronde animée par Hugues de Jouvenel, président d'honneur de Futuribles International et rédacteur en chef de la revue Futuribles.

Voici 50 ans, le rapport Meadows montrait que l’accélération des consommations matérielles sous l’effet de la croissance économique n’était pas compatible avec les limites planétaires. La croissance, par nature exponentielle, comprime de façon contre-intuitive les échéances
de raréfaction des ressources naturelles non renouvelables ; et par conséquent elle exacerbe les impacts cumulatifs de leur extraction sur le climat et sur l’environnement. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime à 8 % la part actuelle des consommations énergétiques mondiales qui est associée à l’extraction et à la production de métaux vierges (ceux extraits directement des gisements, par opposition à ceux issus du recyclage), consommations qui contribuent également aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Le PNUE montre aussi que les gisements tendent statistiquement à s’appauvrir, et que
leurs consommations énergétiques croissent comme l’inverse de la teneur en métal. Il montre enfin que produire du métal recyclé est considérablement moins gourmand en énergie.

Les efforts déployés en Europe afin d’atténuer l’impact de notre économie sur les ressources non renouvelables présentent donc le double intérêt de tendre à faire durer plus longtemps ces ressources, et aussi de contribuer à la maîtrise des impacts environnementaux et à la
transition énergétique. La directive européenne au cœur de la stratégie pour une économie circulaire reste cependant cantonnée aux déchets et ne prévoit aucune disposition concernant la production ou l’importation des matières premières non renouvelables (les métaux, les plastiques ou les minéraux). Peut-on maîtriser les impacts du cycle de la matière sur nos ressources, sur le climat et sur l’environnement en agissant prioritairement sur les déchets que nous produisons ?

François Grosse (polytechnicien, ingénieur civil des Mines) dans son livre Croissance soutenable ? La société au défi de l’économie circulaire (Presses universitaires de Grenoble, mai 2023, préface de Dominique Bourg, postface de Cédric Villani) a depuis longtemps
travaillé sur cette problématique. Il montre que nous ne sommes pas une société du jetable, mais une société de l’accumulation ; qu’une société sans déchets ne peut être circulaire. Et il démontre que le recyclage, même parfait, ne sert à rien pour les ressources tant que le taux de croissance de nos consommations dépasse 1 % par an.

Comment sortir de cette impasse ? En régulant désormais non pas la génération de nos déchets, mais la conception et la fabrication des produits : il faut, et il suffit, d’imposer que les équipements et les biens nouveaux qui sont produits ou importés contiennent 80 % de
matières recyclées. Et pas moins. Faute d’y parvenir, nous subirons dans les prochaines décennies à la fois une raréfaction des gisements les plus concentrés des matières premières indispensables à notre société, et un emballement des émissions industrielles globales de gaz à effet de serre, antinomique de notre transition énergétique. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Description

François Grosse présentait son ouvrage Croissance soutenable ? La société au défi de l’économie circulaire (Presses universitaires de Grenoble, mai 2023) à Futuribles, le 11 mai 2023 au cours d'une table ronde animée par Hugues de Jouvenel, président d'honneur de Futuribles International et rédacteur en chef de la revue Futuribles.

Voici 50 ans, le rapport Meadows montrait que l’accélération des consommations matérielles sous l’effet de la croissance économique n’était pas compatible avec les limites planétaires. La croissance, par nature exponentielle, comprime de façon contre-intuitive les échéances
de raréfaction des ressources naturelles non renouvelables ; et par conséquent elle exacerbe les impacts cumulatifs de leur extraction sur le climat et sur l’environnement. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime à 8 % la part actuelle des consommations énergétiques mondiales qui est associée à l’extraction et à la production de métaux vierges (ceux extraits directement des gisements, par opposition à ceux issus du recyclage), consommations qui contribuent également aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Le PNUE montre aussi que les gisements tendent statistiquement à s’appauvrir, et que
leurs consommations énergétiques croissent comme l’inverse de la teneur en métal. Il montre enfin que produire du métal recyclé est considérablement moins gourmand en énergie.

Les efforts déployés en Europe afin d’atténuer l’impact de notre économie sur les ressources non renouvelables présentent donc le double intérêt de tendre à faire durer plus longtemps ces ressources, et aussi de contribuer à la maîtrise des impacts environnementaux et à la
transition énergétique. La directive européenne au cœur de la stratégie pour une économie circulaire reste cependant cantonnée aux déchets et ne prévoit aucune disposition concernant la production ou l’importation des matières premières non renouvelables (les métaux, les plastiques ou les minéraux). Peut-on maîtriser les impacts du cycle de la matière sur nos ressources, sur le climat et sur l’environnement en agissant prioritairement sur les déchets que nous produisons ?

François Grosse (polytechnicien, ingénieur civil des Mines) dans son livre Croissance soutenable ? La société au défi de l’économie circulaire (Presses universitaires de Grenoble, mai 2023, préface de Dominique Bourg, postface de Cédric Villani) a depuis longtemps
travaillé sur cette problématique. Il montre que nous ne sommes pas une société du jetable, mais une société de l’accumulation ; qu’une société sans déchets ne peut être circulaire. Et il démontre que le recyclage, même parfait, ne sert à rien pour les ressources tant que le taux de croissance de nos consommations dépasse 1 % par an.

Comment sortir de cette impasse ? En régulant désormais non pas la génération de nos déchets, mais la conception et la fabrication des produits : il faut, et il suffit, d’imposer que les équipements et les biens nouveaux qui sont produits ou importés contiennent 80 % de
matières recyclées. Et pas moins. Faute d’y parvenir, nous subirons dans les prochaines décennies à la fois une raréfaction des gisements les plus concentrés des matières premières indispensables à notre société, et un emballement des émissions industrielles globales de gaz à effet de serre, antinomique de notre transition énergétique. 


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Voici 50 ans, le rapport Meadows montrait que l’accélération des consommations matérielles sous l’effet de la croissance économique n’était pas compatible avec les limites planétaires. La croissance, par nature exponentielle, comprime de façon contre-intuitive les échéances
de raréfaction des ressources naturelles non renouvelables ; et par conséquent elle exacerbe les impacts cumulatifs de leur extraction sur le climat et sur l’environnement. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime à 8 % la part actuelle des consommations énergétiques mondiales qui est associée à l’extraction et à la production de métaux vierges (ceux extraits directement des gisements, par opposition à ceux issus du recyclage), consommations qui contribuent également aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Le PNUE montre aussi que les gisements tendent statistiquement à s’appauvrir, et que
leurs consommations énergétiques croissent comme l’inverse de la teneur en métal. Il montre enfin que produire du métal recyclé est considérablement moins gourmand en énergie.

Les efforts déployés en Europe afin d’atténuer l’impact de notre économie sur les ressources non renouvelables présentent donc le double intérêt de tendre à faire durer plus longtemps ces ressources, et aussi de contribuer à la maîtrise des impacts environnementaux et à la
transition énergétique. La directive européenne au cœur de la stratégie pour une économie circulaire reste cependant cantonnée aux déchets et ne prévoit aucune disposition concernant la production ou l’importation des matières premières non renouvelables (les métaux, les plastiques ou les minéraux). Peut-on maîtriser les impacts du cycle de la matière sur nos ressources, sur le climat et sur l’environnement en agissant prioritairement sur les déchets que nous produisons ?

François Grosse (polytechnicien, ingénieur civil des Mines) dans son livre Croissance soutenable ? La société au défi de l’économie circulaire (Presses universitaires de Grenoble, mai 2023, préface de Dominique Bourg, postface de Cédric Villani) a depuis longtemps
travaillé sur cette problématique. Il montre que nous ne sommes pas une société du jetable, mais une société de l’accumulation ; qu’une société sans déchets ne peut être circulaire. Et il démontre que le recyclage, même parfait, ne sert à rien pour les ressources tant que le taux de croissance de nos consommations dépasse 1 % par an.

Comment sortir de cette impasse ? En régulant désormais non pas la génération de nos déchets, mais la conception et la fabrication des produits : il faut, et il suffit, d’imposer que les équipements et les biens nouveaux qui sont produits ou importés contiennent 80 % de
matières recyclées. Et pas moins. Faute d’y parvenir, nous subirons dans les prochaines décennies à la fois une raréfaction des gisements les plus concentrés des matières premières indispensables à notre société, et un emballement des émissions industrielles globales de gaz à effet de serre, antinomique de notre transition énergétique. 


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Voici 50 ans, le rapport Meadows montrait que l’accélération des consommations matérielles sous l’effet de la croissance économique n’était pas compatible avec les limites planétaires. La croissance, par nature exponentielle, comprime de façon contre-intuitive les échéances
de raréfaction des ressources naturelles non renouvelables ; et par conséquent elle exacerbe les impacts cumulatifs de leur extraction sur le climat et sur l’environnement. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime à 8 % la part actuelle des consommations énergétiques mondiales qui est associée à l’extraction et à la production de métaux vierges (ceux extraits directement des gisements, par opposition à ceux issus du recyclage), consommations qui contribuent également aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Le PNUE montre aussi que les gisements tendent statistiquement à s’appauvrir, et que
leurs consommations énergétiques croissent comme l’inverse de la teneur en métal. Il montre enfin que produire du métal recyclé est considérablement moins gourmand en énergie.

Les efforts déployés en Europe afin d’atténuer l’impact de notre économie sur les ressources non renouvelables présentent donc le double intérêt de tendre à faire durer plus longtemps ces ressources, et aussi de contribuer à la maîtrise des impacts environnementaux et à la
transition énergétique. La directive européenne au cœur de la stratégie pour une économie circulaire reste cependant cantonnée aux déchets et ne prévoit aucune disposition concernant la production ou l’importation des matières premières non renouvelables (les métaux, les plastiques ou les minéraux). Peut-on maîtriser les impacts du cycle de la matière sur nos ressources, sur le climat et sur l’environnement en agissant prioritairement sur les déchets que nous produisons ?

François Grosse (polytechnicien, ingénieur civil des Mines) dans son livre Croissance soutenable ? La société au défi de l’économie circulaire (Presses universitaires de Grenoble, mai 2023, préface de Dominique Bourg, postface de Cédric Villani) a depuis longtemps
travaillé sur cette problématique. Il montre que nous ne sommes pas une société du jetable, mais une société de l’accumulation ; qu’une société sans déchets ne peut être circulaire. Et il démontre que le recyclage, même parfait, ne sert à rien pour les ressources tant que le taux de croissance de nos consommations dépasse 1 % par an.

Comment sortir de cette impasse ? En régulant désormais non pas la génération de nos déchets, mais la conception et la fabrication des produits : il faut, et il suffit, d’imposer que les équipements et les biens nouveaux qui sont produits ou importés contiennent 80 % de
matières recyclées. Et pas moins. Faute d’y parvenir, nous subirons dans les prochaines décennies à la fois une raréfaction des gisements les plus concentrés des matières premières indispensables à notre société, et un emballement des émissions industrielles globales de gaz à effet de serre, antinomique de notre transition énergétique. 


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