- Speaker #0
Une belle bande de copains, des sports extrêmes, de l'outdoor et surtout de la suite dans les idées, c'est ça l'ADN du Matco Festival qui agite chaque été la vallée de la Petite Rue au cœur du Cantal. Nature, musique et adrénaline, un savoureux cocktail que l'on partage aujourd'hui avec Charles Dosé, co-organisateur de l'événement. Bonjour ! Salut ! Vous êtes en train de faire quoi ? Alors là on coupe des mulets. On a un peu improvisé un petit stand parce que plein de gens nous demandaient et puis moi ça m'a plu de tenter l'expérience quoi. Très bien, ça va très bien en tout cas. Je cherche Charles, peut-être que vous le connaissez ? Alors Charles, je pense qu'il est par là-bas. Merci beaucoup ! Repasse nous voir bientôt ! Bonjour Charles, merci de nous accueillir.
- Speaker #1
Bonjour Lucie.
- Speaker #0
Bon, il y a déjà de l'ambiance ici.
- Speaker #1
Ben oui, le festival Basse en Plein, c'est le samedi après-midi, c'est le moment un petit peu phare de l'événement. Donc si tu veux, on peut se déplacer, aller un petit peu plus loin pour être plus au calme.
- Speaker #0
Allez, on y va. On s'est installé à l'extérieur du festival avec une vue magnifique. Est-ce que tu peux nous expliquer où on se situe ?
- Speaker #1
Alors là, on se trouve à Ausha, au bord du lac des Cascades, qui est un lac communal. Et sur le pré, en fait, juste à côté, qui est le pré d'un éleveur qui s'appelle Ludovic Lavergne. Et on a une vue pas trop mal sur le Puy-Marie, peut-être la plus belle face du Puy-Marie, la face nord. Et voilà, on est à 1000 mètres d'altitude, en plein cœur des volcans d'Auvergne.
- Speaker #0
Ça t'évoque quoi ce paysage, ces monts ? Qu'est-ce que tu ressens en les voyant ?
- Speaker #1
Ça m'évoque de là où je viens, je suis né ici. C'est vrai que quand on est jeune et qu'on est né ici, on ne réalise pas forcément la chance qu'on a de vivre dans un territoire si beau, si préservé. Puis c'est en partant un petit peu ailleurs et en revenant que toute la saveur de ce territoire prend forme.
- Speaker #0
Justement, le Cantal s'est rempli de jolis coins. Comment le festival s'est retrouvé ici à Ausha ? Pourquoi tu as voulu ancrer l'événement ici ?
- Speaker #1
Avec l'équipe, en 2018, on a voulu justement créer un événement. Et vu que notre marque de fabrique, c'était un petit peu de faire des activités aquatiques, notamment des toboggans. On s'est dit qu'il fallait absolument qu'on fasse l'événement au bord d'un lac. Et en fait, on a pris Google Maps, on a regardé la carte et on a cherché, on a regardé, on a répertorié tous les lacs du Cantal. On est allé partout faire des repérages. Après de très longues recherches, on a eu quand même un gros coup de cœur pour ce lieu. Et aussi pour le maire, la commune, les habitants. Parce que, voilà, organiser un festival sur une commune, ça demande une grosse implication, un gros partenariat justement avec cette commune. Et là, on sentait que toutes les clés étaient réunies pour que ça fonctionne. Aussi, il faut que ça coche un petit peu toutes les cases. Il y a besoin d'eau, d'électricité, de place pour se garer, de place pour monter l'événement. Et en plus d'un lac avec une bonne qualité d'eau. Et puis, on tenait aussi à ce qu'il y ait un beau paysage. Donc, des lacs comme ça, dans le Cantal, il n'y en a pas tant que ça. Ils se comptent un peu sur les doigts d'une main. Et on a eu la chance que la commune de Ausha nous accueille. Donc,
- Speaker #0
les étoiles étaient un petit peu alignées pour venir ici.
- Speaker #1
Ouais, je crois pas trop à l'alignement des étoiles, je crois plutôt au travail disons. Non, je plaisante, mais c'est vrai qu'en fait ça nous a pris énormément de temps de recherche. C'était Geoffrey, mon collègue, qui a passé quasi six mois à répertorier tous les lacs, on est allé faire des visites, on a essayé un petit peu d'enfoncer des portes parfois, parce que quand on appelle une commune et qu'on lui dit on veut faire un gros événement chez vous, la plupart du temps c'est non. Donc ensuite il faut négocier, il faut se présenter. Donc ça a été pas mal de boulot pour trouver ce lieu.
- Speaker #0
Depuis le début tu dis on, c'est qui on ?
- Speaker #1
C'est toute l'équipe qui a fait ce festival. À la base, Madco, ça a attaqué en 2015. En fait, on était une bande de copains étudiants et pour s'amuser le week-end, on s'est mis à faire des vidéos sur YouTube et à montrer un petit peu nos activités du week-end. Pas mal tourner autour des sports extrêmes, des sports de glisse, en les détournant, en essayant de faire de l'humour, des choses assez créatives, ludiques. Des tobogas aquatiques, des tourniquets géants au-dessus d'un lac. pédalo avec une 205, du ski dans les feuilles mortes, du ski sur tous les terrains, plein de vidéos un petit peu comme ça. Et à partir de 2018 avec Geoffrey, qui était un de mes meilleurs potes et le co-fondateur de Madco, on a créé une boîte et on s'est dit qu'on allait faire de l'événementiel. Et après on a rassemblé tous nos potes qui ont créé une asso et c'est de là que le festival est né en fait, en partenariat entre l'asso de notre bande de potes et notre boîte. Et voilà, aujourd'hui on a rassemblé tous nos potes avec maintenant plein de gens qui se sont agglomérés au projet qui ont apporté... Plein de compétences diverses. Il y a des profils très techniques, très manuels dans l'équipe. Et aussi des profils beaucoup plus administratifs. Des gens qui sont dans le droit, qui adorent la musique. Et en fait, ça nous a permis de faire une équipe suffisamment solide pour créer ce festival. Donc c'est vraiment un projet collectif, c'est pour ça que je dis on
- Speaker #0
C'est le rêve de toute bande de copains, j'imagine, de travailler ensemble, créer un événement de cette ampleur, le saupoudrer un petit peu de tout ce qu'on aime. Est-ce qu'il y a quelque chose qui représente le plus l'état d'esprit du festival ?
- Speaker #1
Je pense qu'en fait, ce qui est le plus important pour créer un festival, c'est une bonne cohésion d'équipe. Et c'est des gens qui peuvent être différents, mais qui savent se respecter, se comprendre, se tolérer. Je pense que le meilleur moyen de rassembler, c'est justement d'avoir des équipes avec des gens très différents.
- Speaker #0
C'est quoi ce qu'on voit au fond, vers le lac ?
- Speaker #1
Ça c'est le toboggan, c'est un peu l'activité phare du festival. Si tu veux je t'y amène.
- Speaker #0
Allez. On parlait du collectif tout à l'heure, c'est ce qui fait la force du Matco. Est-ce que c'est ce qui porte aussi les territoires ruraux, cette énergie de groupe ?
- Speaker #1
Je pense qu'effectivement, c'est ce qui peut sauver les territoires ruraux, clairement. Parce qu'effectivement, avec l'exode rural, il y a besoin de se serrer les coudes, je pense, pour arriver à créer des projets qui donnent envie aux gens de rester, qui donnent envie aux gens de venir aussi, parce qu'il y a de plus en plus de citadins qui ont envie de déserter la ville. Et je pense que c'est des projets, pas comme celui-ci, mais comme plein d'autres également, qui peuvent contribuer à tout cela.
- Speaker #0
On sait que les Cantaloupes sont très fiers, je pense que tu en fais partie. Tu es de ces jeunes qui sont revenus dans leur territoire, qui ont entrepris, qui ont développé des projets dans ce coin qui est très rural. Est-ce que tu espères, tu penses même que ça peut donner des idées à d'autres ?
- Speaker #1
J'espère. Nous, on ne sera pas éternels avec le Medco Festival. C'est déjà la cinquième édition. C'est quand même un projet de jeunes, il faut le dire. C'est un peu l'auberge espagnole. On est dans une petite maison que nous met à disposition la commune. On vit, voilà. en mode routes pendant un mois. Et c'est vrai que c'est un truc, c'est pas très compatible avec une vie familiale, avec une vie pro trop contraignante. Et du coup, on sent que ça devient de plus en plus difficile. Donc on espère qu'il y aura des jeunes gens pour reprendre le flambeau, quand nous, on passera à autre chose.
- Speaker #0
Charles, merci d'avoir partagé ce moment avec nous et de nous avoir accueillis dans ce joli petit coin. Avant de te laisser, j'aimerais te demander comment tu déclarerais ton amour à Ausha ? En un mot, en une phrase, une image, un souvenir ?
- Speaker #1
Je sais pas, un petit coin de paradis au pied du Puy-Marie. Des gens hyper accueillants, une météo capricieuse mais qui a du caractère disons, qui fait que ça donne aussi le ton de l'événement disons. On passe d'un extrême à l'autre ici, les sensations sont extrêmes, la température est extrême, les gens sont sympas, sont motivés et en fait ça se mérite de venir ici. C'est à peu près éloigné à 2h de toute grande ville, enfin 1h, si on considère qu'Oriac est une grande ville, c'est au minima 1h de toute grande ville.
- Speaker #0
Aurillac la capitale bien sûr.
- Speaker #1
Aurillac la capitale de la France bien entendu. Et donc ça se mérite de venir à Ausha et en fait je pense que c'est ça aussi qui plaît aux gens, c'est qu'ils viennent un petit peu à l'autre bout du monde, en voiture, en vélo, à pied, en navette, et même en parapente comme il y en avait certains aujourd'hui. Et en fait une fois qu'ils sont là, on oublie tout et puis on fait la fête.
- Speaker #0
Comme Charles l'explique, un festival est une superbe aventure, mais qui demande de l'énergie et du temps. En début d'année 2025, le Matco Festival a donc annoncé prendre une petite pause, mais que l'on se rassure, la fine équipe prépare déjà son rendez-vous là-haut la nuit, une série de soirées DJ set et concerts dans le Cantal.