Description

-----

Cette fois, pas de déclencheur, pas d’image marquante au départ. Juste… un mot.
Un mot qui a tout ouvert. Un mot qui parle à la fois de physique, de mémoire, de souffle… et peut-être même de vous.
Et si vous preniez quelques minutes pour explorer ce qui, en vous, ne bouge pas ?

-----

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

• Speaker #0

  Bonjour, alors d'habitude je commence ces épisodes en vous racontant une scène qui m'a touché, un moment précis, une image qui reste, et qui déclenche ensuite tout un fil d'association, de réflexion et d'inspiration. Mais cette fois-ci, rien de tout ça. Je ne me souviens pas du tout du moment de départ. Pas de déclencheur. Mais juste un mot. Le mot « constante » . Il m'est apparu comme ça, simplement, alors que je me demandais de quoi j'allais vous parler. Et il a fait surgir une série d'images, de souvenirs, de notions. D'abord... comme c'est souvent le cas chez moi, des choses liées aux sciences, et en particulier à la physique, avec ces fameuses constantes universelles ou constantes fondamentales. Celles que beaucoup connaissent, c'est peut-être la vitesse de la lumière dans le vide, qu'on note petit c, une constante en fait liée à la structure même de l'espace-temps. Et ce qui est intéressant avec cette constante, C'est qu'à une époque, elle était mesurée expérimentalement, comme la plupart des constantes, avec une certaine incertitude, une marge d'erreur. Mais, en 1983, on a pris une décision qui peut paraître un peu étrange. On a défini le mètre à partir de la vitesse de la lumière et la valeur. de petit c a été alors fixé, on pourrait dire une fois pour toutes, à 299 792 458 mètres par seconde. Je vous rassure, j'ai la valeur sous les yeux. Et ça, ça change tout. Parce que cette constante, qui est à la fois une entité conceptuelle, empirique, est devenue aussi conventionnelle, normative. On a décidé de sa valeur exacte et on construit tous un système autour. Elle est devenue quelque part un repère, un pilier, une norme pour tout ce qui est système d'unité. Et puis, il y a aussi une autre constante assez singulière en physique. La constante de structure fine. Celle-ci est notée alpha. Alors, je vous épargne sa définition exacte. Mais elle a cette particularité qu'elle n'a pas d'unité. Elle n'est donc liée à aucune échelle, à aucun système de mesure. Elle est juste là, comme un nombre un peu étrange, venu de nulle part. Et sa valeur d'ailleurs est proche de 1 sur 137. Un nombre qui intrigue beaucoup les physiciens, qui résiste à toute explication simple et qui les fascine. C'est d'ailleurs cette fascination pour les constantes qui pousse certains chercheurs à jouer avec elles, à changer leurs valeurs, un peu comme on modifierait les paramètres d'une équation, juste pour voir, pour explorer d'autres modèles possibles d'univers. Parce que parfois, il suffit de modifier une seule constante, et c'est tout l'univers qui devient autre chose. Les étoiles ne se forment plus, la matière ne se lie plus, ou encore tout s'effondre sur lui-même avant même qu'une seule forme de vie puisse vraiment émerger. C'est vertigineux en fait. Ces constantes jouent le rôle de fondation, tout repose sur elles, du moins, c'est ce qu'on pense. Et pourtant, certaines d'entre elles pourraient ne pas être si constantes que cela. C'est le cas par exemple d'une constante dont je ne vous ai pas encore parlé, la constante cosmologique, lambda. Son histoire est plutôt rocambolesque dans le monde de la physique. Et aujourd'hui encore, certains chercheurs se demandent si sa valeur n'aurait pas changer au fil du temps, à l'échelle bien sûr de milliards d'années, des échelles qu'on a du mal à concevoir, nous, humains, parce que, oui, tout ça c'est fascinant, mais à notre échelle, à l'échelle d'une vie, qu'est-ce qui est vraiment constant ? Est-ce qu'il y a des choses qui tiennent bon, quoi qu'il arrive ? Même nos certitudes les plus profondes peuvent changer de valeur d'une certaine façon. parfois même à notre insu. Pour ma part, à bien y regarder, il y a des éléments que je vois comme constants dans mon chemin de vie. Par exemple, ma curiosité, et surtout mon émerveillement pour le vivant. Depuis toujours, depuis l'enfance, ces éléments ont toujours été là, même dans les périodes les plus complexes, comme un fil, comme un phare, et j'espère qu'ils seront encore là longtemps. C'est peut-être pour moi ça, une forme de constance, quelque chose de fondamental, un fil continu, une énergie, quelque chose d'intime, et à bien y penser de profondément lié à la mémoire. Parce que c'est bien grâce à elle qu'on parvient à maintenir une continuité de notre identité à travers le temps. C'est elle qui fait le lien. Et pourtant, elle est fragile, malléable, changeante. Notre mémoire se reconstruit sans cesse. Elle oublie, elle réécrit. Et malgré ça, quelque chose tient bon. Quelque chose persiste, difficile à définir, propre à notre propre expérience humaine. Et c'est là, constante de mes deux derniers épisodes, que je vous propose une petite pause. Alors je vous invite à prendre quelques instants, si votre contexte le permet. Installez-vous confortablement, fermez les yeux si vous le souhaitez, et laissez simplement votre esprit se poser. Portez attention à votre respiration, à l'air qui rentre, qui sort, doucement. Et maintenant, imaginez ce qui en vous incarne la constance. C'est peut-être une image, une couleur. un son, une sensation, laissez venir ce qui vient, sans forcer, et observez. Observez comment cela se manifeste. Une légère vibration. une résonance intérieure, prenez votre temps et, quand vous le souhaitez, ramenez doucement votre attention à votre souffle et quand vous vous sentez prêt, ouvrez les yeux, revenez à ici et maintenant. En gardant cette sensation, cette image peut être de votre constante, celle qui vous accompagne, toujours d'une façon ou d'une autre à votre côté. Et pour finir, j'aimerais vous partager une citation souvent attribuée à Héraclite. « Rien n'est permanent, sauf le changement. » Un joli paradoxe. Et d'ailleurs, c'est peut-être... Parce que c'est justement un paradoxe qu'on s'en souvient encore aujourd'hui. Comme si cette pensée mouvante était devenue une forme de constante. Étonnant. Paradoxal et en même temps, quelque part rassurant. Une certitude dans un monde qui évolue sans cesse. Et peut-être une invitation. Oui, une invitation à nous appuyer sur ceux qui nous traversent, avec l'esprit ouvert. Alors je vous laisse, et que de belles inspirations vous accompagnent.