undefined cover
undefined cover
Moncey, l’homme qui a façonné la gendarmerie cover
Moncey, l’homme qui a façonné la gendarmerie cover
Gens d'armes : de la Maréchaussée à la Gendarmerie nationale

Moncey, l’homme qui a façonné la gendarmerie

Moncey, l’homme qui a façonné la gendarmerie

20min |22/12/2024
Play
undefined cover
undefined cover
Moncey, l’homme qui a façonné la gendarmerie cover
Moncey, l’homme qui a façonné la gendarmerie cover
Gens d'armes : de la Maréchaussée à la Gendarmerie nationale

Moncey, l’homme qui a façonné la gendarmerie

Moncey, l’homme qui a façonné la gendarmerie

20min |22/12/2024
Play

Description

Dans cet épisode de Gens d’Armes, nous explorons la vie de Bon-Adrien Jannot de Moncey, duc de Conegliano, considéré comme le premier directeur de la gendarmerie nationale. Fidèle à ses principes et à Napoléon, Moncey a traversé la Révolution, l’Empire et les Restaurations en incarnant l’honneur et la droiture. Découvrez comment il a modernisé la gendarmerie, participé aux grandes campagnes militaires et laissé une empreinte durable dans l’histoire de France. Une histoire de réformes, de batailles et de fidélité aux valeurs, jusqu’à son ultime hommage à Napoléon.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Gendarme, le podcast dédié à l'histoire de la gendarmerie. Aujourd'hui, je vous propose de profiter de l'actualité pour nous intéresser à une figure incontournable de l'histoire de l'institution. Bon Adrien Jeannot de Montsey, duc de Connegliano, considéré comme le premier directeur de la gendarmerie nationale. Pourquoi ce choix, me direz-vous ? Parce que le 4 décembre dernier, après une restauration méticuleuse menée par les experts des ateliers du Louvre, le buste du maréchal Monset a retrouvé toute sa splendeur. Désormais exposé au musée de la gendarmerie, il trône fièrement parmi les trésors qui racontent l'histoire de l'institution. Mais au-delà de la représentation, qui était Monset ? Un nom qui évoque fidélité, honneur et réforme, mais surtout une carrière exceptionnelle. traversant les turbulences de la révolution, la grandeur de l'Empire et les défis des restaurations. Il est l'homme qui modernisa profondément la gendarmerie, jetant les bases de l'institution telle que nous la connaissons aujourd'hui. Et ce n'est pas rien, car Napoléon lui-même le décrivait comme, je le cite, un honnête homme, un chevalier sans peur et sans reproche, tandis que le maréchal Soult parlait de lui comme d'un modèle de toutes les vertus. dans cet épisode nous partons donc sur les traces de montsé de sa jeunesse indomptable à ses triomphes militaires pour comprendre pourquoi il reste une figure majeure de l'histoire de france L'histoire de Monset commence dans les paysages tranquilles de la Franche-Comté. Né le 31 juillet 1754 à Monset, un hameau que sa famille achètera bien plus tard, bon Adrien Jeannot n'est au départ que le fils cadet d'un avocat respecté, François-Antoine Jeannot. Pourtant, derrière cette enfance paisible se cache un esprit... particulièrement brûlant. Dès son plus jeune âge, Monset rêve d'un avenir militaire. Les rigueurs des études au collège de Besançon ne parviennent pas à dompter un caractère indiscipliné et en 1768, à seulement 14 ans, il prend une décision radicale. Il fugue pour s'enrôler dans le régiment de Conti-Infanterie. Mentant sur son âge, il se déclare prêt à servir la France, mais son père, furieux, rachète son congé six mois plus tard pour le ramener à la maison. Pour autant, l'esprit rebelle du jeune Montsé ne s'éteint pas. Dès 1769, il s'engage à nouveau, cette fois dans le prestigieux régiment de Champagne, où son allure et sa détermination lui permettent d'intégrer les rangs des Grenadiers. Il participe à ses premières opérations militaires avec la campagne des Côtes de Bretagne en 1773, destinée à défendre la France des incursions anglaises. Pourtant, l'époque impose ses limites. Issu d'une famille non noble, voit sa progression dans l'armée bloquée par les privilèges aristocratiques à contrecoeur il retourne à besançon pour étudier le droit mais la vocation militaire de montsé est plus forte que tout en il rejoint les prestigieux gendarmes de la reine où il accède à un statut particulièrement honorable s'ensuit une série de mutations dans des unités prestigieuses comme la légion de nassau-tiguen mais montsé trop audacieux et parfois jugé inconscient et léger. La révolution, cependant, change la donne. Pour Monsé, c'est une opportunité unique. Le mérite peut enfin primer sur la naissance. En 1791, il est nommé capitaine du 5e bataillon d'infanterie légère et en 1793, il se distingue lors des combats contre les Espagnols à Saint-Jean-Pied-de-Port. Mais c'est à Andaille, l'année suivante, que Monsé... Passe de soldat à légende. Gravement malade, il mène ses hommes à la victoire contre une armée espagnole plus nombreuse. Ce succès lui vaut d'être prenu général de brigade, un privilège confirmé par le comité de salut public qui le fait directement accéder à ce grade sans passer. par celui de colonel, un fait rare. Devenu général de division, Monset prend la tête de l'aile gauche de l'armée des Pyrénées occidentales. Ses talents stratégiques éclatent au grand jour. Il mène des offensives brillantes et décisives, comme la prise de Pont-Arabie et de San Sébastien. En quelques mois, il conquiert une partie de la Navarre espagnole, infligeant une série de défaites spectaculaires aux Espagnols. Le point culminant, la bataille d'Orbaceta, où ses troupes, affamées mais déterminées, capturent 2500 prisonniers, 50 canons et des ressources stratégiques inestimables pour l'effort de guerre. Montserre entre en France au réolé de gloire, ayant joué un rôle clé dans la signature du traité de Bâle en 1795, qui met fin au conflit entre la France et l'Espagne. Après ses exploits militaires, Monsé est chargé d'une mission bien différente, mais tout aussi importante, réorganiser la gendarmerie. Après avoir évoqué les premières étapes de la carrière exceptionnelle de Monsé, intéressons-nous à un tournant décisif de sa vie, son rôle pendant le 18 Brumaire, ses exploits militaires en Italie et son ascension à la tête de la gendarmerie impériale. Une trajectoire marquée par des triomphes, des défis et des erreurs tragiques, mais toujours guidée par un sens aigu de l'honneur. 18 Brumaire en 8, 9 novembre. 1799. Cette date reste gravée dans l'histoire comme le jour où le général Bonaparte renversa le directoire pour établir le consulat. Ce coup d'état, préparé avec une précision chirurgicale, fut également un moment clé pour Monset, qui s'affirma en tant que soutien indéfectible de Bonaparte. Convaincu du besoin d'un homme fort pour stabiliser la France, Monset participa activement à l'événement, mettant à disposition son influence et ses troupes. En récompense de sa fidélité et de ses compétences reconnues, Bonaparte lui confia un poste stratégique, le commandement de la 15e division militaire basée à Lyon. Cette région, politiquement instable, était un foyer potentiel de troubles. Mais Monset, avec son sens de l'équilibre entre fermeté et diplomatie, parvint à rétablir l'ordre sans répression brutale, démontrant une fois de plus ses talents de gestionnaire et de commandant. En 1800, Bonaparte entama la... célèbre deuxième campagne d'Italie pour défaire les autrichiens et affirmer la domination française dans la région. Tandis que Bonaparte traversait le col du Grand Saint-Bernard, Montse fut chargé d'un rôle tout aussi crucial, mener une partie de l'armée à travers le col du Saint-Gothard, une voie redoutable au cœur des Alpes. Le défi était immense, mais le 17 mai 1800, après des jours d'efforts titanesques, Montse réussit à franchir le col avec son corps d'armée, déjouant la rigueur du terrain alpin. Une fois arrivé dans la plaine, il poursuivit sa progression avec audace. Le 28 mai, il entre triomphalement à Milan, marquant et tournant dans la campagne. Dans les semaines suivantes, il sécurisa des zones clés, notamment Plaisance, et surveilla les rivières stratégiques telles que le Tessin et la Cessia. Grâce à ses actions, il contribua indirectement à la célèbre victoire française à Maringo le 14 juin 1800, consolidant. la domination française dans le nord de l'Italie. En 1801, Monset fut placé à la tête de l'aile gauche de l'armée sous les ordres du général Brune. Il s'illustra lors de la bataille de Monzambano un affrontement acharné pour contrôler un passage clé sur la rivière Mincio. Pendant le combat, un cheval fut tué sous lui, mais Monset ne recula pas, ouvrant la voie à une victoire stratégique. Toutefois, cette campagne ne fut pas sans embûches. Lorsqu'il poursuivit l'armée autrichienne du général Laudon, Monset fut trompé par une ruse de guerre. Laudon envoya un émissaire annonçant un armistice fictif. Monset, croyant l'information véridique, suspendit ses opérations, ce qui permit aux Autrichiens de fuir par le défilé de Col d'Anzano. Ce faux pas provoqua la colère du général Brune, qui retira temporairement le commandement à Monset. Cependant, un homme respecté comme lui ne reste jamais longtemps dans l'ombre. Ton remplaçant désigné, le général Davout, refusa de lui prendre entièrement la direction et se contenta de superviser la cavalerie. Malgré cet épisode, la campagne se solda par la signature d'un armistice à Saint-Sébastien, suivi de la paix de Lunéville en février 1801, qui mit fin aux hostilités entre la France et l'Autriche. En 1801, Bonaparte, alors premier consul, confia à Montsé une mission cruciale, prendre la tête de la gendarmerie, une institution clé, mais en pleine mutation. A l'époque, la gendarmerie était une force encore marquée par les troubles révolutionnaires. mal structuré et souvent perçu avec méfiance par la population le défi était donc immense monset devait réorganiser et professionnaliser cette institution pour en faire un pilier du régime napoléonien monset commence par centraliser l'organisation de la gendarmerie il instaure une hiérarchie stricte et met en place des ordres généraux qui standardisent les pratiques dans toutes les brigades du pays ces ordres au nombre de cent trente-sept sont des documents détaillés qui précisent non seulement les règles de discipline, mais aussi les missions spécifiques des gendarmes. L'objectif de Montsé était clair, faire des gendarmes des modèles d'exemplarité tout en renforçant leur esprit de corps. Sous sa direction, la gendarmerie devient également un outil essentiel de contrôle sur l'ensemble du territoire français. Les brigades sont organisées pour couvrir efficacement les départements avec une présence... accrue dans les zones rurales où l'instabilité était encore fréquente. Monset met en avant des missions variées. La lutte contre les brigands, héritée des troubles révolutionnaires, la répression des réfractaires à la conscription, une tâche impopulaire mais vitale pour soutenir les guerres napoléoniennes, le maintien de la stabilité politique, notamment à travers des missions de surveillance secrète. Mais ce n'est pas seulement une question d'organisation. Monset voulait également humaniser la relation entre les gendarmes et leur hiérarchie. Bien qu'il fût un homme de discipline, il tenait à établir un lien de confiance avec ses subordonnés. Dans l'un de ses ordres généraux, il écrit, je le cite, Je vous offre le sentiment d'une franche et loyale amitié dont je réclame la plus entière réciprocité Ces mots témoignent d'une vision rare pour l'époque. Monset considérait les gendarmes comme des hommes de valeur et non simplement comme des exécutants. Par ailleurs, Monset joue un rôle d'exécutant. déterminant dans le renforcement des effectifs de la gendarmerie. Sous son impulsion, les brigades passent de 17 000 hommes en 1801 à près de 30 000 sous l'Empire, une augmentation significative qui permet de couvrir plus efficacement le territoire immense de la France impériale. Mais cette position de pouvoir ne fut pas sans défi. En tant qu'inspecteur général, Montse jouissait d'une grande autonomie, disposant même de fonds secrets et d'un service d'espionnage indépendant. le plaça rapidement en concurrence avec Joseph Pouchet, le tout puissant ministre de la police, connu pour ses intrigues et sa brutalité politique. Malgré ces tensions, le travail de Montselle est une empreinte durable. Sous sa direction, la gendarmerie devient une institution d'élite, respectée à la fois pour sa rigueur et son efficacité. Ces réformes ont traversé le temps, jetant les bases de la gendarmerie moderne. Ce poste d'inspecteur général aura marqué Montsé, non seulement comme un homme de réforme, mais comme un bâtisseur d'institutions, au fondement respecté par ses contemporains. Mais l'histoire de Montsé ne s'arrête pas là. Dans les années suivantes, il poursuit son service loyal à l'Empire, avant de faire face au bouleversement des restaurations et à de nouveaux défis personnels. Poursuivons notre exploration des multiples facettes de cet homme hors du commun. Fratège militaire, réformateur clé de la gendarmerie et garant de l'ordre dans une France en perpétuel bouleversement. De ses hauts faits en Espagne à ses multiples missions sous la restauration, Monsé demeure une figure centrale de son époque, marquée par l'honneur, le courage et la fidélité. Après avoir réorganisé et modernisé la gendarmerie, Monsé accède aux plus hautes distinctions. En 1804, il est élevé au rang prestigieux. de maréchal d'empire, une reconnaissance ultime de ses mérites. Lors du sacre, il participe aux cérémonies avec une place d'honneur, portant la corbeille du manteau de l'impératrice Joséphine, Montaigne incarne la loyauté impériale. En 1808, il devient duc de Conegliano, un titre honorifique qui récompense sa contribution militaire et administrative. Mais c'est également cette année-là qu'il est confronté à l'un des théâtres les plus brutaux de l'époque, la guerre d'Espagne. envoyé outre pyrénées montsé commande un corps d'observation de plus de vingt-quatre mille hommes chargé de stabiliser les provinces occupées il traverse à nouveau la bidassoa occupe des villes clés comme burgos et valence et mène la bataille de où il inflige une lourde défaite aux insurgés espagnols mais face à la détermination de ceux-ci le conflit s'enlise lorsqu'il arrive devant les fortifications de valence les combats deviennent acharnés faute d'artillerie lourde, doit battre en retraite sous la pression des insurgés. Malgré ses revers, il joue un rôle essentiel dans la stabilisation de l'Ebre et participe au second siège de Saragosse en 1809, un épisode marqué par une résistance féroce. Après les campagnes espagnoles, Monsa est appelé en Hollande pour repousser les Britanniques lors de l'expédition de Valcheren. Puis, en 1814, alors que l'Empire s'effondre, Napoléon le nomme commandant en seconde de la Garde Nationale de Paris. lui confiant la défense de la capitale. Le 30 mars 1814, Montsey mène ses troupes sur les hauteurs de Belleville et des Batignolles et défend héroïquement la barrière de Clichy face à une coalition imposante. Ce moment de bravoure inscrit dans l'histoire est immortalisé par une statue érigée en son honneur en 1870, toujours visible aujourd'hui. Sous la première restauration, Montsey prête serment à Louis XVIII, mais reste marqué par son attachement à Napoléon. Ce lien réapparaît durant les 100 jours où il accepte de siéger à la chambre des Pères impériales. Après la défaite de Waterloo, il subit la colère des Bourbons. Il est destitué de son titre de maréchal et assigné à résidence. Un acte de courage marque cette période lorsqu'il est désigné pour présider le tribunal chargé de juger le maréchal Ney, Monser refuse catégoriquement, invoquant son honneur et son amitié pour le maréchal Ney. Ce geste lui vaut trois mois de détention mais renforce sa réputation d'homme intègre. et fidèle à ses principes. En 1816, Monser est réintégré comme maréchal de France et retrouve progressivement ses fonctions publiques. Humaniste convaincu, il devient l'un des fondateurs de la Société pour l'amélioration des prisons, témoignant d'une grande préoccupation pour le bien-être des détenus. En 1823, malgré son âge avancé, il participe à la campagne d'Espagne sous Louis XVIII où il dirige les opérations en Catalogne, avec la même efficacité que dans sa jeunesse. En 1825, il occupe le rôle de connétable lors du Sacre de Charles X, un ultime hommage à son immense carrière. Mais le moment le plus poignant de la fin de sa vie survient le 15 décembre 1840, lors du retour des cendres de Napoléon. Malgré sa santé déclinante, Monts est insiste pour assister à la cérémonie aux Invalides. Transporté en fauteuil, il rend un dernier hommage à l'Empereur, murmurant des mots passés à la postérité. À présent, rentrons mourir. En 1842, Monset s'éteint à l'âge de 88 ans après avoir dédié sa vie à la France. Gouverneur des Invalides, il passe ses dernières années entouré des vétérans qu'il considérait comme ses frères d'armes. Son nom est gravé sur l'arc de triomphe, place de l'étoile et son héritage perdure à travers la gendarmerie qui l'a contribué à façonner. Un modèle de vertu, Monset incarne l'homme de devoir à la fois soldat, réformateur et grand serviteur de l'État. Alors pourquoi Monset est-il encore aujourd'hui une figure fatidante ? parce qu'il est l'un des rares à avoir traversé les bouleversements de la révolution de l'empire et des restaurations sans jamais trahir ses principes montsey c'est l'exemple d'une loyauté inébranlable et d'un humanisme rare dans une époque troublée Si cet épisode vous a donné envie d'en apprendre plus sur le maréchal Monset, voici quelques ouvrages incontournables. La dernière biographie du maréchal Monset, intitulée Le maréchal Monset, une vie extraordinaire d'Axel Bruecker, publiée chez Michelon en 2021. L'ouvrage dirigé par François Oudesec, Maréchaux d'Empire, la gloire pour destin publié chez Passé Composé en 2023. Enfin, deux rééditions importantes, celle de Walter Brouillère-Hostel, consacrée aux Maréchaux d'Empire publiée chez Tempus, et Les guerres napoléoniennes, une histoire globale d'Alexander Mikaberitse, publiée chez Texto. Bien sûr. Il ne faut pas oublier les œuvres de Jean Tullard et Thierry Lenz, les grands spécialistes de cette période, et en ce qui concerne la gendarmerie plus particulièrement, les articles et ouvrages de Jean-Noël Luc, Arnaud Dominique. Outh et Aurélien Lignereux. Merci d'avoir suivi cet épisode de Gendarme. J'espère que cette découverte ou redécouverte du maréchal Monset vous aura intéressé. En attendant le plaisir de vous retrouver pour un prochain épisode, je vous souhaite à toutes et à tous de belles fêtes de fin d'année.

Chapters

  • Introduction

    00:21

  • Le choix des armes

    02:26

  • Du coup d'Etat à la réorganisation de la gendarmerie

    06:33

  • Des ultimes campagnes au crépuscule du maréchal

    14:02

  • Pour aller plus loin

    19:03

Description

Dans cet épisode de Gens d’Armes, nous explorons la vie de Bon-Adrien Jannot de Moncey, duc de Conegliano, considéré comme le premier directeur de la gendarmerie nationale. Fidèle à ses principes et à Napoléon, Moncey a traversé la Révolution, l’Empire et les Restaurations en incarnant l’honneur et la droiture. Découvrez comment il a modernisé la gendarmerie, participé aux grandes campagnes militaires et laissé une empreinte durable dans l’histoire de France. Une histoire de réformes, de batailles et de fidélité aux valeurs, jusqu’à son ultime hommage à Napoléon.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Gendarme, le podcast dédié à l'histoire de la gendarmerie. Aujourd'hui, je vous propose de profiter de l'actualité pour nous intéresser à une figure incontournable de l'histoire de l'institution. Bon Adrien Jeannot de Montsey, duc de Connegliano, considéré comme le premier directeur de la gendarmerie nationale. Pourquoi ce choix, me direz-vous ? Parce que le 4 décembre dernier, après une restauration méticuleuse menée par les experts des ateliers du Louvre, le buste du maréchal Monset a retrouvé toute sa splendeur. Désormais exposé au musée de la gendarmerie, il trône fièrement parmi les trésors qui racontent l'histoire de l'institution. Mais au-delà de la représentation, qui était Monset ? Un nom qui évoque fidélité, honneur et réforme, mais surtout une carrière exceptionnelle. traversant les turbulences de la révolution, la grandeur de l'Empire et les défis des restaurations. Il est l'homme qui modernisa profondément la gendarmerie, jetant les bases de l'institution telle que nous la connaissons aujourd'hui. Et ce n'est pas rien, car Napoléon lui-même le décrivait comme, je le cite, un honnête homme, un chevalier sans peur et sans reproche, tandis que le maréchal Soult parlait de lui comme d'un modèle de toutes les vertus. dans cet épisode nous partons donc sur les traces de montsé de sa jeunesse indomptable à ses triomphes militaires pour comprendre pourquoi il reste une figure majeure de l'histoire de france L'histoire de Monset commence dans les paysages tranquilles de la Franche-Comté. Né le 31 juillet 1754 à Monset, un hameau que sa famille achètera bien plus tard, bon Adrien Jeannot n'est au départ que le fils cadet d'un avocat respecté, François-Antoine Jeannot. Pourtant, derrière cette enfance paisible se cache un esprit... particulièrement brûlant. Dès son plus jeune âge, Monset rêve d'un avenir militaire. Les rigueurs des études au collège de Besançon ne parviennent pas à dompter un caractère indiscipliné et en 1768, à seulement 14 ans, il prend une décision radicale. Il fugue pour s'enrôler dans le régiment de Conti-Infanterie. Mentant sur son âge, il se déclare prêt à servir la France, mais son père, furieux, rachète son congé six mois plus tard pour le ramener à la maison. Pour autant, l'esprit rebelle du jeune Montsé ne s'éteint pas. Dès 1769, il s'engage à nouveau, cette fois dans le prestigieux régiment de Champagne, où son allure et sa détermination lui permettent d'intégrer les rangs des Grenadiers. Il participe à ses premières opérations militaires avec la campagne des Côtes de Bretagne en 1773, destinée à défendre la France des incursions anglaises. Pourtant, l'époque impose ses limites. Issu d'une famille non noble, voit sa progression dans l'armée bloquée par les privilèges aristocratiques à contrecoeur il retourne à besançon pour étudier le droit mais la vocation militaire de montsé est plus forte que tout en il rejoint les prestigieux gendarmes de la reine où il accède à un statut particulièrement honorable s'ensuit une série de mutations dans des unités prestigieuses comme la légion de nassau-tiguen mais montsé trop audacieux et parfois jugé inconscient et léger. La révolution, cependant, change la donne. Pour Monsé, c'est une opportunité unique. Le mérite peut enfin primer sur la naissance. En 1791, il est nommé capitaine du 5e bataillon d'infanterie légère et en 1793, il se distingue lors des combats contre les Espagnols à Saint-Jean-Pied-de-Port. Mais c'est à Andaille, l'année suivante, que Monsé... Passe de soldat à légende. Gravement malade, il mène ses hommes à la victoire contre une armée espagnole plus nombreuse. Ce succès lui vaut d'être prenu général de brigade, un privilège confirmé par le comité de salut public qui le fait directement accéder à ce grade sans passer. par celui de colonel, un fait rare. Devenu général de division, Monset prend la tête de l'aile gauche de l'armée des Pyrénées occidentales. Ses talents stratégiques éclatent au grand jour. Il mène des offensives brillantes et décisives, comme la prise de Pont-Arabie et de San Sébastien. En quelques mois, il conquiert une partie de la Navarre espagnole, infligeant une série de défaites spectaculaires aux Espagnols. Le point culminant, la bataille d'Orbaceta, où ses troupes, affamées mais déterminées, capturent 2500 prisonniers, 50 canons et des ressources stratégiques inestimables pour l'effort de guerre. Montserre entre en France au réolé de gloire, ayant joué un rôle clé dans la signature du traité de Bâle en 1795, qui met fin au conflit entre la France et l'Espagne. Après ses exploits militaires, Monsé est chargé d'une mission bien différente, mais tout aussi importante, réorganiser la gendarmerie. Après avoir évoqué les premières étapes de la carrière exceptionnelle de Monsé, intéressons-nous à un tournant décisif de sa vie, son rôle pendant le 18 Brumaire, ses exploits militaires en Italie et son ascension à la tête de la gendarmerie impériale. Une trajectoire marquée par des triomphes, des défis et des erreurs tragiques, mais toujours guidée par un sens aigu de l'honneur. 18 Brumaire en 8, 9 novembre. 1799. Cette date reste gravée dans l'histoire comme le jour où le général Bonaparte renversa le directoire pour établir le consulat. Ce coup d'état, préparé avec une précision chirurgicale, fut également un moment clé pour Monset, qui s'affirma en tant que soutien indéfectible de Bonaparte. Convaincu du besoin d'un homme fort pour stabiliser la France, Monset participa activement à l'événement, mettant à disposition son influence et ses troupes. En récompense de sa fidélité et de ses compétences reconnues, Bonaparte lui confia un poste stratégique, le commandement de la 15e division militaire basée à Lyon. Cette région, politiquement instable, était un foyer potentiel de troubles. Mais Monset, avec son sens de l'équilibre entre fermeté et diplomatie, parvint à rétablir l'ordre sans répression brutale, démontrant une fois de plus ses talents de gestionnaire et de commandant. En 1800, Bonaparte entama la... célèbre deuxième campagne d'Italie pour défaire les autrichiens et affirmer la domination française dans la région. Tandis que Bonaparte traversait le col du Grand Saint-Bernard, Montse fut chargé d'un rôle tout aussi crucial, mener une partie de l'armée à travers le col du Saint-Gothard, une voie redoutable au cœur des Alpes. Le défi était immense, mais le 17 mai 1800, après des jours d'efforts titanesques, Montse réussit à franchir le col avec son corps d'armée, déjouant la rigueur du terrain alpin. Une fois arrivé dans la plaine, il poursuivit sa progression avec audace. Le 28 mai, il entre triomphalement à Milan, marquant et tournant dans la campagne. Dans les semaines suivantes, il sécurisa des zones clés, notamment Plaisance, et surveilla les rivières stratégiques telles que le Tessin et la Cessia. Grâce à ses actions, il contribua indirectement à la célèbre victoire française à Maringo le 14 juin 1800, consolidant. la domination française dans le nord de l'Italie. En 1801, Monset fut placé à la tête de l'aile gauche de l'armée sous les ordres du général Brune. Il s'illustra lors de la bataille de Monzambano un affrontement acharné pour contrôler un passage clé sur la rivière Mincio. Pendant le combat, un cheval fut tué sous lui, mais Monset ne recula pas, ouvrant la voie à une victoire stratégique. Toutefois, cette campagne ne fut pas sans embûches. Lorsqu'il poursuivit l'armée autrichienne du général Laudon, Monset fut trompé par une ruse de guerre. Laudon envoya un émissaire annonçant un armistice fictif. Monset, croyant l'information véridique, suspendit ses opérations, ce qui permit aux Autrichiens de fuir par le défilé de Col d'Anzano. Ce faux pas provoqua la colère du général Brune, qui retira temporairement le commandement à Monset. Cependant, un homme respecté comme lui ne reste jamais longtemps dans l'ombre. Ton remplaçant désigné, le général Davout, refusa de lui prendre entièrement la direction et se contenta de superviser la cavalerie. Malgré cet épisode, la campagne se solda par la signature d'un armistice à Saint-Sébastien, suivi de la paix de Lunéville en février 1801, qui mit fin aux hostilités entre la France et l'Autriche. En 1801, Bonaparte, alors premier consul, confia à Montsé une mission cruciale, prendre la tête de la gendarmerie, une institution clé, mais en pleine mutation. A l'époque, la gendarmerie était une force encore marquée par les troubles révolutionnaires. mal structuré et souvent perçu avec méfiance par la population le défi était donc immense monset devait réorganiser et professionnaliser cette institution pour en faire un pilier du régime napoléonien monset commence par centraliser l'organisation de la gendarmerie il instaure une hiérarchie stricte et met en place des ordres généraux qui standardisent les pratiques dans toutes les brigades du pays ces ordres au nombre de cent trente-sept sont des documents détaillés qui précisent non seulement les règles de discipline, mais aussi les missions spécifiques des gendarmes. L'objectif de Montsé était clair, faire des gendarmes des modèles d'exemplarité tout en renforçant leur esprit de corps. Sous sa direction, la gendarmerie devient également un outil essentiel de contrôle sur l'ensemble du territoire français. Les brigades sont organisées pour couvrir efficacement les départements avec une présence... accrue dans les zones rurales où l'instabilité était encore fréquente. Monset met en avant des missions variées. La lutte contre les brigands, héritée des troubles révolutionnaires, la répression des réfractaires à la conscription, une tâche impopulaire mais vitale pour soutenir les guerres napoléoniennes, le maintien de la stabilité politique, notamment à travers des missions de surveillance secrète. Mais ce n'est pas seulement une question d'organisation. Monset voulait également humaniser la relation entre les gendarmes et leur hiérarchie. Bien qu'il fût un homme de discipline, il tenait à établir un lien de confiance avec ses subordonnés. Dans l'un de ses ordres généraux, il écrit, je le cite, Je vous offre le sentiment d'une franche et loyale amitié dont je réclame la plus entière réciprocité Ces mots témoignent d'une vision rare pour l'époque. Monset considérait les gendarmes comme des hommes de valeur et non simplement comme des exécutants. Par ailleurs, Monset joue un rôle d'exécutant. déterminant dans le renforcement des effectifs de la gendarmerie. Sous son impulsion, les brigades passent de 17 000 hommes en 1801 à près de 30 000 sous l'Empire, une augmentation significative qui permet de couvrir plus efficacement le territoire immense de la France impériale. Mais cette position de pouvoir ne fut pas sans défi. En tant qu'inspecteur général, Montse jouissait d'une grande autonomie, disposant même de fonds secrets et d'un service d'espionnage indépendant. le plaça rapidement en concurrence avec Joseph Pouchet, le tout puissant ministre de la police, connu pour ses intrigues et sa brutalité politique. Malgré ces tensions, le travail de Montselle est une empreinte durable. Sous sa direction, la gendarmerie devient une institution d'élite, respectée à la fois pour sa rigueur et son efficacité. Ces réformes ont traversé le temps, jetant les bases de la gendarmerie moderne. Ce poste d'inspecteur général aura marqué Montsé, non seulement comme un homme de réforme, mais comme un bâtisseur d'institutions, au fondement respecté par ses contemporains. Mais l'histoire de Montsé ne s'arrête pas là. Dans les années suivantes, il poursuit son service loyal à l'Empire, avant de faire face au bouleversement des restaurations et à de nouveaux défis personnels. Poursuivons notre exploration des multiples facettes de cet homme hors du commun. Fratège militaire, réformateur clé de la gendarmerie et garant de l'ordre dans une France en perpétuel bouleversement. De ses hauts faits en Espagne à ses multiples missions sous la restauration, Monsé demeure une figure centrale de son époque, marquée par l'honneur, le courage et la fidélité. Après avoir réorganisé et modernisé la gendarmerie, Monsé accède aux plus hautes distinctions. En 1804, il est élevé au rang prestigieux. de maréchal d'empire, une reconnaissance ultime de ses mérites. Lors du sacre, il participe aux cérémonies avec une place d'honneur, portant la corbeille du manteau de l'impératrice Joséphine, Montaigne incarne la loyauté impériale. En 1808, il devient duc de Conegliano, un titre honorifique qui récompense sa contribution militaire et administrative. Mais c'est également cette année-là qu'il est confronté à l'un des théâtres les plus brutaux de l'époque, la guerre d'Espagne. envoyé outre pyrénées montsé commande un corps d'observation de plus de vingt-quatre mille hommes chargé de stabiliser les provinces occupées il traverse à nouveau la bidassoa occupe des villes clés comme burgos et valence et mène la bataille de où il inflige une lourde défaite aux insurgés espagnols mais face à la détermination de ceux-ci le conflit s'enlise lorsqu'il arrive devant les fortifications de valence les combats deviennent acharnés faute d'artillerie lourde, doit battre en retraite sous la pression des insurgés. Malgré ses revers, il joue un rôle essentiel dans la stabilisation de l'Ebre et participe au second siège de Saragosse en 1809, un épisode marqué par une résistance féroce. Après les campagnes espagnoles, Monsa est appelé en Hollande pour repousser les Britanniques lors de l'expédition de Valcheren. Puis, en 1814, alors que l'Empire s'effondre, Napoléon le nomme commandant en seconde de la Garde Nationale de Paris. lui confiant la défense de la capitale. Le 30 mars 1814, Montsey mène ses troupes sur les hauteurs de Belleville et des Batignolles et défend héroïquement la barrière de Clichy face à une coalition imposante. Ce moment de bravoure inscrit dans l'histoire est immortalisé par une statue érigée en son honneur en 1870, toujours visible aujourd'hui. Sous la première restauration, Montsey prête serment à Louis XVIII, mais reste marqué par son attachement à Napoléon. Ce lien réapparaît durant les 100 jours où il accepte de siéger à la chambre des Pères impériales. Après la défaite de Waterloo, il subit la colère des Bourbons. Il est destitué de son titre de maréchal et assigné à résidence. Un acte de courage marque cette période lorsqu'il est désigné pour présider le tribunal chargé de juger le maréchal Ney, Monser refuse catégoriquement, invoquant son honneur et son amitié pour le maréchal Ney. Ce geste lui vaut trois mois de détention mais renforce sa réputation d'homme intègre. et fidèle à ses principes. En 1816, Monser est réintégré comme maréchal de France et retrouve progressivement ses fonctions publiques. Humaniste convaincu, il devient l'un des fondateurs de la Société pour l'amélioration des prisons, témoignant d'une grande préoccupation pour le bien-être des détenus. En 1823, malgré son âge avancé, il participe à la campagne d'Espagne sous Louis XVIII où il dirige les opérations en Catalogne, avec la même efficacité que dans sa jeunesse. En 1825, il occupe le rôle de connétable lors du Sacre de Charles X, un ultime hommage à son immense carrière. Mais le moment le plus poignant de la fin de sa vie survient le 15 décembre 1840, lors du retour des cendres de Napoléon. Malgré sa santé déclinante, Monts est insiste pour assister à la cérémonie aux Invalides. Transporté en fauteuil, il rend un dernier hommage à l'Empereur, murmurant des mots passés à la postérité. À présent, rentrons mourir. En 1842, Monset s'éteint à l'âge de 88 ans après avoir dédié sa vie à la France. Gouverneur des Invalides, il passe ses dernières années entouré des vétérans qu'il considérait comme ses frères d'armes. Son nom est gravé sur l'arc de triomphe, place de l'étoile et son héritage perdure à travers la gendarmerie qui l'a contribué à façonner. Un modèle de vertu, Monset incarne l'homme de devoir à la fois soldat, réformateur et grand serviteur de l'État. Alors pourquoi Monset est-il encore aujourd'hui une figure fatidante ? parce qu'il est l'un des rares à avoir traversé les bouleversements de la révolution de l'empire et des restaurations sans jamais trahir ses principes montsey c'est l'exemple d'une loyauté inébranlable et d'un humanisme rare dans une époque troublée Si cet épisode vous a donné envie d'en apprendre plus sur le maréchal Monset, voici quelques ouvrages incontournables. La dernière biographie du maréchal Monset, intitulée Le maréchal Monset, une vie extraordinaire d'Axel Bruecker, publiée chez Michelon en 2021. L'ouvrage dirigé par François Oudesec, Maréchaux d'Empire, la gloire pour destin publié chez Passé Composé en 2023. Enfin, deux rééditions importantes, celle de Walter Brouillère-Hostel, consacrée aux Maréchaux d'Empire publiée chez Tempus, et Les guerres napoléoniennes, une histoire globale d'Alexander Mikaberitse, publiée chez Texto. Bien sûr. Il ne faut pas oublier les œuvres de Jean Tullard et Thierry Lenz, les grands spécialistes de cette période, et en ce qui concerne la gendarmerie plus particulièrement, les articles et ouvrages de Jean-Noël Luc, Arnaud Dominique. Outh et Aurélien Lignereux. Merci d'avoir suivi cet épisode de Gendarme. J'espère que cette découverte ou redécouverte du maréchal Monset vous aura intéressé. En attendant le plaisir de vous retrouver pour un prochain épisode, je vous souhaite à toutes et à tous de belles fêtes de fin d'année.

Chapters

  • Introduction

    00:21

  • Le choix des armes

    02:26

  • Du coup d'Etat à la réorganisation de la gendarmerie

    06:33

  • Des ultimes campagnes au crépuscule du maréchal

    14:02

  • Pour aller plus loin

    19:03

Share

Embed

You may also like

Description

Dans cet épisode de Gens d’Armes, nous explorons la vie de Bon-Adrien Jannot de Moncey, duc de Conegliano, considéré comme le premier directeur de la gendarmerie nationale. Fidèle à ses principes et à Napoléon, Moncey a traversé la Révolution, l’Empire et les Restaurations en incarnant l’honneur et la droiture. Découvrez comment il a modernisé la gendarmerie, participé aux grandes campagnes militaires et laissé une empreinte durable dans l’histoire de France. Une histoire de réformes, de batailles et de fidélité aux valeurs, jusqu’à son ultime hommage à Napoléon.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Gendarme, le podcast dédié à l'histoire de la gendarmerie. Aujourd'hui, je vous propose de profiter de l'actualité pour nous intéresser à une figure incontournable de l'histoire de l'institution. Bon Adrien Jeannot de Montsey, duc de Connegliano, considéré comme le premier directeur de la gendarmerie nationale. Pourquoi ce choix, me direz-vous ? Parce que le 4 décembre dernier, après une restauration méticuleuse menée par les experts des ateliers du Louvre, le buste du maréchal Monset a retrouvé toute sa splendeur. Désormais exposé au musée de la gendarmerie, il trône fièrement parmi les trésors qui racontent l'histoire de l'institution. Mais au-delà de la représentation, qui était Monset ? Un nom qui évoque fidélité, honneur et réforme, mais surtout une carrière exceptionnelle. traversant les turbulences de la révolution, la grandeur de l'Empire et les défis des restaurations. Il est l'homme qui modernisa profondément la gendarmerie, jetant les bases de l'institution telle que nous la connaissons aujourd'hui. Et ce n'est pas rien, car Napoléon lui-même le décrivait comme, je le cite, un honnête homme, un chevalier sans peur et sans reproche, tandis que le maréchal Soult parlait de lui comme d'un modèle de toutes les vertus. dans cet épisode nous partons donc sur les traces de montsé de sa jeunesse indomptable à ses triomphes militaires pour comprendre pourquoi il reste une figure majeure de l'histoire de france L'histoire de Monset commence dans les paysages tranquilles de la Franche-Comté. Né le 31 juillet 1754 à Monset, un hameau que sa famille achètera bien plus tard, bon Adrien Jeannot n'est au départ que le fils cadet d'un avocat respecté, François-Antoine Jeannot. Pourtant, derrière cette enfance paisible se cache un esprit... particulièrement brûlant. Dès son plus jeune âge, Monset rêve d'un avenir militaire. Les rigueurs des études au collège de Besançon ne parviennent pas à dompter un caractère indiscipliné et en 1768, à seulement 14 ans, il prend une décision radicale. Il fugue pour s'enrôler dans le régiment de Conti-Infanterie. Mentant sur son âge, il se déclare prêt à servir la France, mais son père, furieux, rachète son congé six mois plus tard pour le ramener à la maison. Pour autant, l'esprit rebelle du jeune Montsé ne s'éteint pas. Dès 1769, il s'engage à nouveau, cette fois dans le prestigieux régiment de Champagne, où son allure et sa détermination lui permettent d'intégrer les rangs des Grenadiers. Il participe à ses premières opérations militaires avec la campagne des Côtes de Bretagne en 1773, destinée à défendre la France des incursions anglaises. Pourtant, l'époque impose ses limites. Issu d'une famille non noble, voit sa progression dans l'armée bloquée par les privilèges aristocratiques à contrecoeur il retourne à besançon pour étudier le droit mais la vocation militaire de montsé est plus forte que tout en il rejoint les prestigieux gendarmes de la reine où il accède à un statut particulièrement honorable s'ensuit une série de mutations dans des unités prestigieuses comme la légion de nassau-tiguen mais montsé trop audacieux et parfois jugé inconscient et léger. La révolution, cependant, change la donne. Pour Monsé, c'est une opportunité unique. Le mérite peut enfin primer sur la naissance. En 1791, il est nommé capitaine du 5e bataillon d'infanterie légère et en 1793, il se distingue lors des combats contre les Espagnols à Saint-Jean-Pied-de-Port. Mais c'est à Andaille, l'année suivante, que Monsé... Passe de soldat à légende. Gravement malade, il mène ses hommes à la victoire contre une armée espagnole plus nombreuse. Ce succès lui vaut d'être prenu général de brigade, un privilège confirmé par le comité de salut public qui le fait directement accéder à ce grade sans passer. par celui de colonel, un fait rare. Devenu général de division, Monset prend la tête de l'aile gauche de l'armée des Pyrénées occidentales. Ses talents stratégiques éclatent au grand jour. Il mène des offensives brillantes et décisives, comme la prise de Pont-Arabie et de San Sébastien. En quelques mois, il conquiert une partie de la Navarre espagnole, infligeant une série de défaites spectaculaires aux Espagnols. Le point culminant, la bataille d'Orbaceta, où ses troupes, affamées mais déterminées, capturent 2500 prisonniers, 50 canons et des ressources stratégiques inestimables pour l'effort de guerre. Montserre entre en France au réolé de gloire, ayant joué un rôle clé dans la signature du traité de Bâle en 1795, qui met fin au conflit entre la France et l'Espagne. Après ses exploits militaires, Monsé est chargé d'une mission bien différente, mais tout aussi importante, réorganiser la gendarmerie. Après avoir évoqué les premières étapes de la carrière exceptionnelle de Monsé, intéressons-nous à un tournant décisif de sa vie, son rôle pendant le 18 Brumaire, ses exploits militaires en Italie et son ascension à la tête de la gendarmerie impériale. Une trajectoire marquée par des triomphes, des défis et des erreurs tragiques, mais toujours guidée par un sens aigu de l'honneur. 18 Brumaire en 8, 9 novembre. 1799. Cette date reste gravée dans l'histoire comme le jour où le général Bonaparte renversa le directoire pour établir le consulat. Ce coup d'état, préparé avec une précision chirurgicale, fut également un moment clé pour Monset, qui s'affirma en tant que soutien indéfectible de Bonaparte. Convaincu du besoin d'un homme fort pour stabiliser la France, Monset participa activement à l'événement, mettant à disposition son influence et ses troupes. En récompense de sa fidélité et de ses compétences reconnues, Bonaparte lui confia un poste stratégique, le commandement de la 15e division militaire basée à Lyon. Cette région, politiquement instable, était un foyer potentiel de troubles. Mais Monset, avec son sens de l'équilibre entre fermeté et diplomatie, parvint à rétablir l'ordre sans répression brutale, démontrant une fois de plus ses talents de gestionnaire et de commandant. En 1800, Bonaparte entama la... célèbre deuxième campagne d'Italie pour défaire les autrichiens et affirmer la domination française dans la région. Tandis que Bonaparte traversait le col du Grand Saint-Bernard, Montse fut chargé d'un rôle tout aussi crucial, mener une partie de l'armée à travers le col du Saint-Gothard, une voie redoutable au cœur des Alpes. Le défi était immense, mais le 17 mai 1800, après des jours d'efforts titanesques, Montse réussit à franchir le col avec son corps d'armée, déjouant la rigueur du terrain alpin. Une fois arrivé dans la plaine, il poursuivit sa progression avec audace. Le 28 mai, il entre triomphalement à Milan, marquant et tournant dans la campagne. Dans les semaines suivantes, il sécurisa des zones clés, notamment Plaisance, et surveilla les rivières stratégiques telles que le Tessin et la Cessia. Grâce à ses actions, il contribua indirectement à la célèbre victoire française à Maringo le 14 juin 1800, consolidant. la domination française dans le nord de l'Italie. En 1801, Monset fut placé à la tête de l'aile gauche de l'armée sous les ordres du général Brune. Il s'illustra lors de la bataille de Monzambano un affrontement acharné pour contrôler un passage clé sur la rivière Mincio. Pendant le combat, un cheval fut tué sous lui, mais Monset ne recula pas, ouvrant la voie à une victoire stratégique. Toutefois, cette campagne ne fut pas sans embûches. Lorsqu'il poursuivit l'armée autrichienne du général Laudon, Monset fut trompé par une ruse de guerre. Laudon envoya un émissaire annonçant un armistice fictif. Monset, croyant l'information véridique, suspendit ses opérations, ce qui permit aux Autrichiens de fuir par le défilé de Col d'Anzano. Ce faux pas provoqua la colère du général Brune, qui retira temporairement le commandement à Monset. Cependant, un homme respecté comme lui ne reste jamais longtemps dans l'ombre. Ton remplaçant désigné, le général Davout, refusa de lui prendre entièrement la direction et se contenta de superviser la cavalerie. Malgré cet épisode, la campagne se solda par la signature d'un armistice à Saint-Sébastien, suivi de la paix de Lunéville en février 1801, qui mit fin aux hostilités entre la France et l'Autriche. En 1801, Bonaparte, alors premier consul, confia à Montsé une mission cruciale, prendre la tête de la gendarmerie, une institution clé, mais en pleine mutation. A l'époque, la gendarmerie était une force encore marquée par les troubles révolutionnaires. mal structuré et souvent perçu avec méfiance par la population le défi était donc immense monset devait réorganiser et professionnaliser cette institution pour en faire un pilier du régime napoléonien monset commence par centraliser l'organisation de la gendarmerie il instaure une hiérarchie stricte et met en place des ordres généraux qui standardisent les pratiques dans toutes les brigades du pays ces ordres au nombre de cent trente-sept sont des documents détaillés qui précisent non seulement les règles de discipline, mais aussi les missions spécifiques des gendarmes. L'objectif de Montsé était clair, faire des gendarmes des modèles d'exemplarité tout en renforçant leur esprit de corps. Sous sa direction, la gendarmerie devient également un outil essentiel de contrôle sur l'ensemble du territoire français. Les brigades sont organisées pour couvrir efficacement les départements avec une présence... accrue dans les zones rurales où l'instabilité était encore fréquente. Monset met en avant des missions variées. La lutte contre les brigands, héritée des troubles révolutionnaires, la répression des réfractaires à la conscription, une tâche impopulaire mais vitale pour soutenir les guerres napoléoniennes, le maintien de la stabilité politique, notamment à travers des missions de surveillance secrète. Mais ce n'est pas seulement une question d'organisation. Monset voulait également humaniser la relation entre les gendarmes et leur hiérarchie. Bien qu'il fût un homme de discipline, il tenait à établir un lien de confiance avec ses subordonnés. Dans l'un de ses ordres généraux, il écrit, je le cite, Je vous offre le sentiment d'une franche et loyale amitié dont je réclame la plus entière réciprocité Ces mots témoignent d'une vision rare pour l'époque. Monset considérait les gendarmes comme des hommes de valeur et non simplement comme des exécutants. Par ailleurs, Monset joue un rôle d'exécutant. déterminant dans le renforcement des effectifs de la gendarmerie. Sous son impulsion, les brigades passent de 17 000 hommes en 1801 à près de 30 000 sous l'Empire, une augmentation significative qui permet de couvrir plus efficacement le territoire immense de la France impériale. Mais cette position de pouvoir ne fut pas sans défi. En tant qu'inspecteur général, Montse jouissait d'une grande autonomie, disposant même de fonds secrets et d'un service d'espionnage indépendant. le plaça rapidement en concurrence avec Joseph Pouchet, le tout puissant ministre de la police, connu pour ses intrigues et sa brutalité politique. Malgré ces tensions, le travail de Montselle est une empreinte durable. Sous sa direction, la gendarmerie devient une institution d'élite, respectée à la fois pour sa rigueur et son efficacité. Ces réformes ont traversé le temps, jetant les bases de la gendarmerie moderne. Ce poste d'inspecteur général aura marqué Montsé, non seulement comme un homme de réforme, mais comme un bâtisseur d'institutions, au fondement respecté par ses contemporains. Mais l'histoire de Montsé ne s'arrête pas là. Dans les années suivantes, il poursuit son service loyal à l'Empire, avant de faire face au bouleversement des restaurations et à de nouveaux défis personnels. Poursuivons notre exploration des multiples facettes de cet homme hors du commun. Fratège militaire, réformateur clé de la gendarmerie et garant de l'ordre dans une France en perpétuel bouleversement. De ses hauts faits en Espagne à ses multiples missions sous la restauration, Monsé demeure une figure centrale de son époque, marquée par l'honneur, le courage et la fidélité. Après avoir réorganisé et modernisé la gendarmerie, Monsé accède aux plus hautes distinctions. En 1804, il est élevé au rang prestigieux. de maréchal d'empire, une reconnaissance ultime de ses mérites. Lors du sacre, il participe aux cérémonies avec une place d'honneur, portant la corbeille du manteau de l'impératrice Joséphine, Montaigne incarne la loyauté impériale. En 1808, il devient duc de Conegliano, un titre honorifique qui récompense sa contribution militaire et administrative. Mais c'est également cette année-là qu'il est confronté à l'un des théâtres les plus brutaux de l'époque, la guerre d'Espagne. envoyé outre pyrénées montsé commande un corps d'observation de plus de vingt-quatre mille hommes chargé de stabiliser les provinces occupées il traverse à nouveau la bidassoa occupe des villes clés comme burgos et valence et mène la bataille de où il inflige une lourde défaite aux insurgés espagnols mais face à la détermination de ceux-ci le conflit s'enlise lorsqu'il arrive devant les fortifications de valence les combats deviennent acharnés faute d'artillerie lourde, doit battre en retraite sous la pression des insurgés. Malgré ses revers, il joue un rôle essentiel dans la stabilisation de l'Ebre et participe au second siège de Saragosse en 1809, un épisode marqué par une résistance féroce. Après les campagnes espagnoles, Monsa est appelé en Hollande pour repousser les Britanniques lors de l'expédition de Valcheren. Puis, en 1814, alors que l'Empire s'effondre, Napoléon le nomme commandant en seconde de la Garde Nationale de Paris. lui confiant la défense de la capitale. Le 30 mars 1814, Montsey mène ses troupes sur les hauteurs de Belleville et des Batignolles et défend héroïquement la barrière de Clichy face à une coalition imposante. Ce moment de bravoure inscrit dans l'histoire est immortalisé par une statue érigée en son honneur en 1870, toujours visible aujourd'hui. Sous la première restauration, Montsey prête serment à Louis XVIII, mais reste marqué par son attachement à Napoléon. Ce lien réapparaît durant les 100 jours où il accepte de siéger à la chambre des Pères impériales. Après la défaite de Waterloo, il subit la colère des Bourbons. Il est destitué de son titre de maréchal et assigné à résidence. Un acte de courage marque cette période lorsqu'il est désigné pour présider le tribunal chargé de juger le maréchal Ney, Monser refuse catégoriquement, invoquant son honneur et son amitié pour le maréchal Ney. Ce geste lui vaut trois mois de détention mais renforce sa réputation d'homme intègre. et fidèle à ses principes. En 1816, Monser est réintégré comme maréchal de France et retrouve progressivement ses fonctions publiques. Humaniste convaincu, il devient l'un des fondateurs de la Société pour l'amélioration des prisons, témoignant d'une grande préoccupation pour le bien-être des détenus. En 1823, malgré son âge avancé, il participe à la campagne d'Espagne sous Louis XVIII où il dirige les opérations en Catalogne, avec la même efficacité que dans sa jeunesse. En 1825, il occupe le rôle de connétable lors du Sacre de Charles X, un ultime hommage à son immense carrière. Mais le moment le plus poignant de la fin de sa vie survient le 15 décembre 1840, lors du retour des cendres de Napoléon. Malgré sa santé déclinante, Monts est insiste pour assister à la cérémonie aux Invalides. Transporté en fauteuil, il rend un dernier hommage à l'Empereur, murmurant des mots passés à la postérité. À présent, rentrons mourir. En 1842, Monset s'éteint à l'âge de 88 ans après avoir dédié sa vie à la France. Gouverneur des Invalides, il passe ses dernières années entouré des vétérans qu'il considérait comme ses frères d'armes. Son nom est gravé sur l'arc de triomphe, place de l'étoile et son héritage perdure à travers la gendarmerie qui l'a contribué à façonner. Un modèle de vertu, Monset incarne l'homme de devoir à la fois soldat, réformateur et grand serviteur de l'État. Alors pourquoi Monset est-il encore aujourd'hui une figure fatidante ? parce qu'il est l'un des rares à avoir traversé les bouleversements de la révolution de l'empire et des restaurations sans jamais trahir ses principes montsey c'est l'exemple d'une loyauté inébranlable et d'un humanisme rare dans une époque troublée Si cet épisode vous a donné envie d'en apprendre plus sur le maréchal Monset, voici quelques ouvrages incontournables. La dernière biographie du maréchal Monset, intitulée Le maréchal Monset, une vie extraordinaire d'Axel Bruecker, publiée chez Michelon en 2021. L'ouvrage dirigé par François Oudesec, Maréchaux d'Empire, la gloire pour destin publié chez Passé Composé en 2023. Enfin, deux rééditions importantes, celle de Walter Brouillère-Hostel, consacrée aux Maréchaux d'Empire publiée chez Tempus, et Les guerres napoléoniennes, une histoire globale d'Alexander Mikaberitse, publiée chez Texto. Bien sûr. Il ne faut pas oublier les œuvres de Jean Tullard et Thierry Lenz, les grands spécialistes de cette période, et en ce qui concerne la gendarmerie plus particulièrement, les articles et ouvrages de Jean-Noël Luc, Arnaud Dominique. Outh et Aurélien Lignereux. Merci d'avoir suivi cet épisode de Gendarme. J'espère que cette découverte ou redécouverte du maréchal Monset vous aura intéressé. En attendant le plaisir de vous retrouver pour un prochain épisode, je vous souhaite à toutes et à tous de belles fêtes de fin d'année.

Chapters

  • Introduction

    00:21

  • Le choix des armes

    02:26

  • Du coup d'Etat à la réorganisation de la gendarmerie

    06:33

  • Des ultimes campagnes au crépuscule du maréchal

    14:02

  • Pour aller plus loin

    19:03

Description

Dans cet épisode de Gens d’Armes, nous explorons la vie de Bon-Adrien Jannot de Moncey, duc de Conegliano, considéré comme le premier directeur de la gendarmerie nationale. Fidèle à ses principes et à Napoléon, Moncey a traversé la Révolution, l’Empire et les Restaurations en incarnant l’honneur et la droiture. Découvrez comment il a modernisé la gendarmerie, participé aux grandes campagnes militaires et laissé une empreinte durable dans l’histoire de France. Une histoire de réformes, de batailles et de fidélité aux valeurs, jusqu’à son ultime hommage à Napoléon.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Gendarme, le podcast dédié à l'histoire de la gendarmerie. Aujourd'hui, je vous propose de profiter de l'actualité pour nous intéresser à une figure incontournable de l'histoire de l'institution. Bon Adrien Jeannot de Montsey, duc de Connegliano, considéré comme le premier directeur de la gendarmerie nationale. Pourquoi ce choix, me direz-vous ? Parce que le 4 décembre dernier, après une restauration méticuleuse menée par les experts des ateliers du Louvre, le buste du maréchal Monset a retrouvé toute sa splendeur. Désormais exposé au musée de la gendarmerie, il trône fièrement parmi les trésors qui racontent l'histoire de l'institution. Mais au-delà de la représentation, qui était Monset ? Un nom qui évoque fidélité, honneur et réforme, mais surtout une carrière exceptionnelle. traversant les turbulences de la révolution, la grandeur de l'Empire et les défis des restaurations. Il est l'homme qui modernisa profondément la gendarmerie, jetant les bases de l'institution telle que nous la connaissons aujourd'hui. Et ce n'est pas rien, car Napoléon lui-même le décrivait comme, je le cite, un honnête homme, un chevalier sans peur et sans reproche, tandis que le maréchal Soult parlait de lui comme d'un modèle de toutes les vertus. dans cet épisode nous partons donc sur les traces de montsé de sa jeunesse indomptable à ses triomphes militaires pour comprendre pourquoi il reste une figure majeure de l'histoire de france L'histoire de Monset commence dans les paysages tranquilles de la Franche-Comté. Né le 31 juillet 1754 à Monset, un hameau que sa famille achètera bien plus tard, bon Adrien Jeannot n'est au départ que le fils cadet d'un avocat respecté, François-Antoine Jeannot. Pourtant, derrière cette enfance paisible se cache un esprit... particulièrement brûlant. Dès son plus jeune âge, Monset rêve d'un avenir militaire. Les rigueurs des études au collège de Besançon ne parviennent pas à dompter un caractère indiscipliné et en 1768, à seulement 14 ans, il prend une décision radicale. Il fugue pour s'enrôler dans le régiment de Conti-Infanterie. Mentant sur son âge, il se déclare prêt à servir la France, mais son père, furieux, rachète son congé six mois plus tard pour le ramener à la maison. Pour autant, l'esprit rebelle du jeune Montsé ne s'éteint pas. Dès 1769, il s'engage à nouveau, cette fois dans le prestigieux régiment de Champagne, où son allure et sa détermination lui permettent d'intégrer les rangs des Grenadiers. Il participe à ses premières opérations militaires avec la campagne des Côtes de Bretagne en 1773, destinée à défendre la France des incursions anglaises. Pourtant, l'époque impose ses limites. Issu d'une famille non noble, voit sa progression dans l'armée bloquée par les privilèges aristocratiques à contrecoeur il retourne à besançon pour étudier le droit mais la vocation militaire de montsé est plus forte que tout en il rejoint les prestigieux gendarmes de la reine où il accède à un statut particulièrement honorable s'ensuit une série de mutations dans des unités prestigieuses comme la légion de nassau-tiguen mais montsé trop audacieux et parfois jugé inconscient et léger. La révolution, cependant, change la donne. Pour Monsé, c'est une opportunité unique. Le mérite peut enfin primer sur la naissance. En 1791, il est nommé capitaine du 5e bataillon d'infanterie légère et en 1793, il se distingue lors des combats contre les Espagnols à Saint-Jean-Pied-de-Port. Mais c'est à Andaille, l'année suivante, que Monsé... Passe de soldat à légende. Gravement malade, il mène ses hommes à la victoire contre une armée espagnole plus nombreuse. Ce succès lui vaut d'être prenu général de brigade, un privilège confirmé par le comité de salut public qui le fait directement accéder à ce grade sans passer. par celui de colonel, un fait rare. Devenu général de division, Monset prend la tête de l'aile gauche de l'armée des Pyrénées occidentales. Ses talents stratégiques éclatent au grand jour. Il mène des offensives brillantes et décisives, comme la prise de Pont-Arabie et de San Sébastien. En quelques mois, il conquiert une partie de la Navarre espagnole, infligeant une série de défaites spectaculaires aux Espagnols. Le point culminant, la bataille d'Orbaceta, où ses troupes, affamées mais déterminées, capturent 2500 prisonniers, 50 canons et des ressources stratégiques inestimables pour l'effort de guerre. Montserre entre en France au réolé de gloire, ayant joué un rôle clé dans la signature du traité de Bâle en 1795, qui met fin au conflit entre la France et l'Espagne. Après ses exploits militaires, Monsé est chargé d'une mission bien différente, mais tout aussi importante, réorganiser la gendarmerie. Après avoir évoqué les premières étapes de la carrière exceptionnelle de Monsé, intéressons-nous à un tournant décisif de sa vie, son rôle pendant le 18 Brumaire, ses exploits militaires en Italie et son ascension à la tête de la gendarmerie impériale. Une trajectoire marquée par des triomphes, des défis et des erreurs tragiques, mais toujours guidée par un sens aigu de l'honneur. 18 Brumaire en 8, 9 novembre. 1799. Cette date reste gravée dans l'histoire comme le jour où le général Bonaparte renversa le directoire pour établir le consulat. Ce coup d'état, préparé avec une précision chirurgicale, fut également un moment clé pour Monset, qui s'affirma en tant que soutien indéfectible de Bonaparte. Convaincu du besoin d'un homme fort pour stabiliser la France, Monset participa activement à l'événement, mettant à disposition son influence et ses troupes. En récompense de sa fidélité et de ses compétences reconnues, Bonaparte lui confia un poste stratégique, le commandement de la 15e division militaire basée à Lyon. Cette région, politiquement instable, était un foyer potentiel de troubles. Mais Monset, avec son sens de l'équilibre entre fermeté et diplomatie, parvint à rétablir l'ordre sans répression brutale, démontrant une fois de plus ses talents de gestionnaire et de commandant. En 1800, Bonaparte entama la... célèbre deuxième campagne d'Italie pour défaire les autrichiens et affirmer la domination française dans la région. Tandis que Bonaparte traversait le col du Grand Saint-Bernard, Montse fut chargé d'un rôle tout aussi crucial, mener une partie de l'armée à travers le col du Saint-Gothard, une voie redoutable au cœur des Alpes. Le défi était immense, mais le 17 mai 1800, après des jours d'efforts titanesques, Montse réussit à franchir le col avec son corps d'armée, déjouant la rigueur du terrain alpin. Une fois arrivé dans la plaine, il poursuivit sa progression avec audace. Le 28 mai, il entre triomphalement à Milan, marquant et tournant dans la campagne. Dans les semaines suivantes, il sécurisa des zones clés, notamment Plaisance, et surveilla les rivières stratégiques telles que le Tessin et la Cessia. Grâce à ses actions, il contribua indirectement à la célèbre victoire française à Maringo le 14 juin 1800, consolidant. la domination française dans le nord de l'Italie. En 1801, Monset fut placé à la tête de l'aile gauche de l'armée sous les ordres du général Brune. Il s'illustra lors de la bataille de Monzambano un affrontement acharné pour contrôler un passage clé sur la rivière Mincio. Pendant le combat, un cheval fut tué sous lui, mais Monset ne recula pas, ouvrant la voie à une victoire stratégique. Toutefois, cette campagne ne fut pas sans embûches. Lorsqu'il poursuivit l'armée autrichienne du général Laudon, Monset fut trompé par une ruse de guerre. Laudon envoya un émissaire annonçant un armistice fictif. Monset, croyant l'information véridique, suspendit ses opérations, ce qui permit aux Autrichiens de fuir par le défilé de Col d'Anzano. Ce faux pas provoqua la colère du général Brune, qui retira temporairement le commandement à Monset. Cependant, un homme respecté comme lui ne reste jamais longtemps dans l'ombre. Ton remplaçant désigné, le général Davout, refusa de lui prendre entièrement la direction et se contenta de superviser la cavalerie. Malgré cet épisode, la campagne se solda par la signature d'un armistice à Saint-Sébastien, suivi de la paix de Lunéville en février 1801, qui mit fin aux hostilités entre la France et l'Autriche. En 1801, Bonaparte, alors premier consul, confia à Montsé une mission cruciale, prendre la tête de la gendarmerie, une institution clé, mais en pleine mutation. A l'époque, la gendarmerie était une force encore marquée par les troubles révolutionnaires. mal structuré et souvent perçu avec méfiance par la population le défi était donc immense monset devait réorganiser et professionnaliser cette institution pour en faire un pilier du régime napoléonien monset commence par centraliser l'organisation de la gendarmerie il instaure une hiérarchie stricte et met en place des ordres généraux qui standardisent les pratiques dans toutes les brigades du pays ces ordres au nombre de cent trente-sept sont des documents détaillés qui précisent non seulement les règles de discipline, mais aussi les missions spécifiques des gendarmes. L'objectif de Montsé était clair, faire des gendarmes des modèles d'exemplarité tout en renforçant leur esprit de corps. Sous sa direction, la gendarmerie devient également un outil essentiel de contrôle sur l'ensemble du territoire français. Les brigades sont organisées pour couvrir efficacement les départements avec une présence... accrue dans les zones rurales où l'instabilité était encore fréquente. Monset met en avant des missions variées. La lutte contre les brigands, héritée des troubles révolutionnaires, la répression des réfractaires à la conscription, une tâche impopulaire mais vitale pour soutenir les guerres napoléoniennes, le maintien de la stabilité politique, notamment à travers des missions de surveillance secrète. Mais ce n'est pas seulement une question d'organisation. Monset voulait également humaniser la relation entre les gendarmes et leur hiérarchie. Bien qu'il fût un homme de discipline, il tenait à établir un lien de confiance avec ses subordonnés. Dans l'un de ses ordres généraux, il écrit, je le cite, Je vous offre le sentiment d'une franche et loyale amitié dont je réclame la plus entière réciprocité Ces mots témoignent d'une vision rare pour l'époque. Monset considérait les gendarmes comme des hommes de valeur et non simplement comme des exécutants. Par ailleurs, Monset joue un rôle d'exécutant. déterminant dans le renforcement des effectifs de la gendarmerie. Sous son impulsion, les brigades passent de 17 000 hommes en 1801 à près de 30 000 sous l'Empire, une augmentation significative qui permet de couvrir plus efficacement le territoire immense de la France impériale. Mais cette position de pouvoir ne fut pas sans défi. En tant qu'inspecteur général, Montse jouissait d'une grande autonomie, disposant même de fonds secrets et d'un service d'espionnage indépendant. le plaça rapidement en concurrence avec Joseph Pouchet, le tout puissant ministre de la police, connu pour ses intrigues et sa brutalité politique. Malgré ces tensions, le travail de Montselle est une empreinte durable. Sous sa direction, la gendarmerie devient une institution d'élite, respectée à la fois pour sa rigueur et son efficacité. Ces réformes ont traversé le temps, jetant les bases de la gendarmerie moderne. Ce poste d'inspecteur général aura marqué Montsé, non seulement comme un homme de réforme, mais comme un bâtisseur d'institutions, au fondement respecté par ses contemporains. Mais l'histoire de Montsé ne s'arrête pas là. Dans les années suivantes, il poursuit son service loyal à l'Empire, avant de faire face au bouleversement des restaurations et à de nouveaux défis personnels. Poursuivons notre exploration des multiples facettes de cet homme hors du commun. Fratège militaire, réformateur clé de la gendarmerie et garant de l'ordre dans une France en perpétuel bouleversement. De ses hauts faits en Espagne à ses multiples missions sous la restauration, Monsé demeure une figure centrale de son époque, marquée par l'honneur, le courage et la fidélité. Après avoir réorganisé et modernisé la gendarmerie, Monsé accède aux plus hautes distinctions. En 1804, il est élevé au rang prestigieux. de maréchal d'empire, une reconnaissance ultime de ses mérites. Lors du sacre, il participe aux cérémonies avec une place d'honneur, portant la corbeille du manteau de l'impératrice Joséphine, Montaigne incarne la loyauté impériale. En 1808, il devient duc de Conegliano, un titre honorifique qui récompense sa contribution militaire et administrative. Mais c'est également cette année-là qu'il est confronté à l'un des théâtres les plus brutaux de l'époque, la guerre d'Espagne. envoyé outre pyrénées montsé commande un corps d'observation de plus de vingt-quatre mille hommes chargé de stabiliser les provinces occupées il traverse à nouveau la bidassoa occupe des villes clés comme burgos et valence et mène la bataille de où il inflige une lourde défaite aux insurgés espagnols mais face à la détermination de ceux-ci le conflit s'enlise lorsqu'il arrive devant les fortifications de valence les combats deviennent acharnés faute d'artillerie lourde, doit battre en retraite sous la pression des insurgés. Malgré ses revers, il joue un rôle essentiel dans la stabilisation de l'Ebre et participe au second siège de Saragosse en 1809, un épisode marqué par une résistance féroce. Après les campagnes espagnoles, Monsa est appelé en Hollande pour repousser les Britanniques lors de l'expédition de Valcheren. Puis, en 1814, alors que l'Empire s'effondre, Napoléon le nomme commandant en seconde de la Garde Nationale de Paris. lui confiant la défense de la capitale. Le 30 mars 1814, Montsey mène ses troupes sur les hauteurs de Belleville et des Batignolles et défend héroïquement la barrière de Clichy face à une coalition imposante. Ce moment de bravoure inscrit dans l'histoire est immortalisé par une statue érigée en son honneur en 1870, toujours visible aujourd'hui. Sous la première restauration, Montsey prête serment à Louis XVIII, mais reste marqué par son attachement à Napoléon. Ce lien réapparaît durant les 100 jours où il accepte de siéger à la chambre des Pères impériales. Après la défaite de Waterloo, il subit la colère des Bourbons. Il est destitué de son titre de maréchal et assigné à résidence. Un acte de courage marque cette période lorsqu'il est désigné pour présider le tribunal chargé de juger le maréchal Ney, Monser refuse catégoriquement, invoquant son honneur et son amitié pour le maréchal Ney. Ce geste lui vaut trois mois de détention mais renforce sa réputation d'homme intègre. et fidèle à ses principes. En 1816, Monser est réintégré comme maréchal de France et retrouve progressivement ses fonctions publiques. Humaniste convaincu, il devient l'un des fondateurs de la Société pour l'amélioration des prisons, témoignant d'une grande préoccupation pour le bien-être des détenus. En 1823, malgré son âge avancé, il participe à la campagne d'Espagne sous Louis XVIII où il dirige les opérations en Catalogne, avec la même efficacité que dans sa jeunesse. En 1825, il occupe le rôle de connétable lors du Sacre de Charles X, un ultime hommage à son immense carrière. Mais le moment le plus poignant de la fin de sa vie survient le 15 décembre 1840, lors du retour des cendres de Napoléon. Malgré sa santé déclinante, Monts est insiste pour assister à la cérémonie aux Invalides. Transporté en fauteuil, il rend un dernier hommage à l'Empereur, murmurant des mots passés à la postérité. À présent, rentrons mourir. En 1842, Monset s'éteint à l'âge de 88 ans après avoir dédié sa vie à la France. Gouverneur des Invalides, il passe ses dernières années entouré des vétérans qu'il considérait comme ses frères d'armes. Son nom est gravé sur l'arc de triomphe, place de l'étoile et son héritage perdure à travers la gendarmerie qui l'a contribué à façonner. Un modèle de vertu, Monset incarne l'homme de devoir à la fois soldat, réformateur et grand serviteur de l'État. Alors pourquoi Monset est-il encore aujourd'hui une figure fatidante ? parce qu'il est l'un des rares à avoir traversé les bouleversements de la révolution de l'empire et des restaurations sans jamais trahir ses principes montsey c'est l'exemple d'une loyauté inébranlable et d'un humanisme rare dans une époque troublée Si cet épisode vous a donné envie d'en apprendre plus sur le maréchal Monset, voici quelques ouvrages incontournables. La dernière biographie du maréchal Monset, intitulée Le maréchal Monset, une vie extraordinaire d'Axel Bruecker, publiée chez Michelon en 2021. L'ouvrage dirigé par François Oudesec, Maréchaux d'Empire, la gloire pour destin publié chez Passé Composé en 2023. Enfin, deux rééditions importantes, celle de Walter Brouillère-Hostel, consacrée aux Maréchaux d'Empire publiée chez Tempus, et Les guerres napoléoniennes, une histoire globale d'Alexander Mikaberitse, publiée chez Texto. Bien sûr. Il ne faut pas oublier les œuvres de Jean Tullard et Thierry Lenz, les grands spécialistes de cette période, et en ce qui concerne la gendarmerie plus particulièrement, les articles et ouvrages de Jean-Noël Luc, Arnaud Dominique. Outh et Aurélien Lignereux. Merci d'avoir suivi cet épisode de Gendarme. J'espère que cette découverte ou redécouverte du maréchal Monset vous aura intéressé. En attendant le plaisir de vous retrouver pour un prochain épisode, je vous souhaite à toutes et à tous de belles fêtes de fin d'année.

Chapters

  • Introduction

    00:21

  • Le choix des armes

    02:26

  • Du coup d'Etat à la réorganisation de la gendarmerie

    06:33

  • Des ultimes campagnes au crépuscule du maréchal

    14:02

  • Pour aller plus loin

    19:03

Share

Embed

You may also like