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#20 - Jasmine, I need to know - S'imposer & accepter de ne pas être aimée ! cover
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Grosse rageuse !

#20 - Jasmine, I need to know - S'imposer & accepter de ne pas être aimée !

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22min |11/10/2024
Play
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Description

Dans ce premier épisode de la série "Jasmine, I need to know" , on va écouter ensemble un vocal que j’ai reçu de Mona. Elle me demande : "Jasmine, comment tu fais pour t’imposer ?". Cette question, elle me parle tellement, et je sais que vous êtes nombreux·ses à vous la poser aussi, donc j’ai envie de la prendre à bras le corps aujourd’hui.


Pour moi, s’imposer, c’est pas juste faire du bruit ou occuper l’espace. Ça va beaucoup plus loin que ça. C’est être alignée avec soi-même, savoir qui on est et ne pas avoir peur de le montrer. Parce que si toi-même tu sais pas où tu te situes, comment tu veux que les autres t’écoutent ? Ça a pris du temps, mais j’ai appris à incarner ma voix. Et pour ça, faut être en phase avec ce que tu ressens et ce que tu veux dans la vie. Parce que sinon, tu restes bloquée à attendre que quelqu’un te donne la permission d’exister. Et ça, on est d’accord, ça n’arrive jamais.


Dans cet épisode, je te parle de mon propre cheminement. Comment j’ai appris à m’affirmer, même dans des environnements où t’as l’impression que tout te pousse à rester discrète, à pas faire de vagues. S’imposer, c’est pas juste occuper de la place physiquement, c’est occuper de la place mentalement, émotionnellement. Et pour ça, t’as besoin de croire en ta légitimité.


La peur ? Ouais, elle est là. Elle est toujours là. Mais si tu la laisses diriger ta vie, tu vas passer à côté de tout ce que tu pourrais être. Parce qu’au final, personne va t’offrir ta place sur un plateau. C’est à toi de la prendre, sans excuses et sans te justifier. T’as le droit d’être là. Ta voix a de la valeur.


On va parler de tout ça dans cet épisode : comment assumer qui tu es, comment te faire entendre même quand t’as l’impression que personne veut t’écouter, et surtout, comment arrêter de laisser les autres décider pour toi. Parce qu’au fond, ce que je veux que tu retiennes, c’est ça : tu ne dois rien à personne, à part à toi-même. Ton rôle, c’est d’incarner ta vérité et de pas laisser les critiques ou les attentes des autres te paralyser.


Alors voilà, Mona, et toutes celles et ceux qui m’écoutent, la question c’est : comment toi, tu vas t’imposer ? Comment tu vas t’affirmer sans avoir peur de déranger ? Parce que tu le mérites. T’as le droit de dire "je suis là" et de le dire fort.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Alors déjà Mona, merci beaucoup pour cette question. Merci pour cette question parce que je pense que t'es vraiment pas la seule à te la poser. Et parce qu'elle relève et révèle plein de choses. Poser le contexte, c'est vrai qu'aujourd'hui, dans ma vie, je me demandais... Enfin, je réfléchis dans ma tête là et je me demandais si dans ma vie perso aussi. Mais je pense que oui. Enfin tout est relatif mais oui. En tout cas, dans ma vie, je suis vue comme une grande gueule. Voilà, je suis une grande gueule. Je suis vue comme quelqu'un qui l'ouvre, quelqu'un qui... quelqu'un qui s'impose, quelqu'un qui n'a pas peur de prendre de la place et de mettre inconfortable les autres. C'est-à-dire que, pour faire un petit point, j'ai été élevée par ma maman, toute seule, mon père n'était pas là. Mais il faut quand même savoir que j'ai été élevée par une femme qui n'avait et qui n'a toujours pas, même en vieillissant, la langue dans sa poche. C'est-à-dire que l'image que j'ai eue de la femme très tôt, ça a été une image de femme forte, de femme qui ne se cache pas. de femmes qui en voient tout balader. J'ai une anecdote que je raconte souvent à mes potes parce qu'elle me fait délirer et encore je sais que j'en ai oublié pas mal. Mais quand j'étais gamine, à l'école primaire, vous savez par terre, il y avait une sorte de gravier et tout, je pense que vous voyez. Et je jouais avec ma copine, je ne me rappelle plus comment elle s'appelle. Ah si, je m'en rappelle. Mais bon, je ne vais pas dire le prénom. On va dire qu'elle s'appelle Julia. Et je jouais avec Julia. Et ne me demandez pas d'ailleurs si j'étais amoureuse d'elle ou pas. À cette époque, je ne sais pas trop comment. J'ai commencé à libérer eux. ma parole et à savoir un petit peu si j'étais, enfin à savoir que j'étais vraiment lesbienne autour de mes 16 ans, mais enfin bref, c'est pas la question. Et je suis désolée, ce podcast c'est vraiment le podcast TDAH que je suis quoi, il va dans tous les sens et j'ai une pensée en arborescence que j'ai du mal à canaliser, donc parenthèse fermée. Et donc je jouais avec Julia, on était dans la cour de récréation. Et on se tenait la main et on courait. Et Julia est tombée. Et forcément, ça lui a fait, vous savez, avec le gravier, des petites traces, de petits trous sur les mains et un peu sur le visage. Je ne sais pas si vous voyez. Et donc, je l'ai aidée à se relever, etc. Et à la fin de l'école, vers 16h30, je vois sa mère arriver en folie. Donc, la mère de Julia, qui arrive vers moi en me hurlant dessus, en me disant que j'ai fait tomber sa fille. Donc, je pense que la petite avait dit que c'était de ma faute et que ce n'était pas possible. Et en fait, on se connaissait bien. Donc là, elle me regarde et me dit, si ça arrive encore une fois, je te mets une gifle. Mais elle trouvait... Enfin, dans sa tête, elle pensait vraiment avoir raison. En fait, pour elle, oui, je méritais une gifle. Voilà, ce n'était même pas une menace. Je pense que, premier degré, elle pensait... qu'elle avait le droit de me mettre une gifle si sa fille retombait. Et moi, je suis complètement traumatisée. C'est pas grave, elle part. Et là, il y a un pote à moi qui vient vers moi. Et d'ailleurs, lui aussi, je crois que j'ai été amoureuse de lui. Oui, j'étais une enfant... Une enfant très bisexuelle avant d'être très lesbienne. Mais d'ailleurs, on pourrait en parler de pourquoi les lesbiennes sont d'abord bisexuelles, ou du moins se revendiquent bisexuelles avant de se revendiquer lesbiennes. Mais oh là là, j'ai trop de trucs à vous dire. Mais enfin bref, c'est pas la question. Et là, il y a un pote à moi, on va dire qu'il s'appelait David. Il y a David qui court vers moi et qui me dit, oh là là, ta mère, elle veut se battre. Elle est sous le préau, elle est comme une folle, elle veut se battre, etc. J'ai dit, ah bon ? Et donc, en fait, j'arrive sous le préau et je vois ma mère en train d'hurler. Elle disait à Monique, Monique, c'était ma pionne en primaire. Elle disait à Monique, tiens-moi mon sac, tiens-moi mon sac, Monique, je vais me la faire, je vais me la faire. Et il y avait la mère de Julia. Et ma mère, elle disait, alors comme ça, tu veux la taper ? Alors comme ça, tu veux la taper ? Tu veux mettre une gifle à ma fille ? Eh bien, viens me mettre une gifle, viens me mettre une gifle. Donc devant tout le monde, tout le monde regardait, c'était trop la honte. Et en fait, comme vous avez dû le comprendre, j'avais pas encore vu ma mère, donc c'est pas moi qui lui avais dit qu'elle m'avait menacée. Pour vous dire à quel point cette dame pensait dans son bon droit, quand elle a croisé ma mère, qu'elle connaissait bien, elle lui a dit Hello Kira, ça va ? Ouais, ça va et toi ? Bah oui, ta fille, elle a fait tomber la mienne, donc je suis partie la voir, je l'ai prévenue, si elle la refait tomber, la prochaine fois, je lui mets une gifle. Et je sais pas dans quel film de cul elle vivait, mais pour elle, ma mère, elle allait dire Ah oui, je comprends tout à fait, si Jasmine, elle refait tomber Julia, il faut que tu la tapes. Et en fait, elle s'est confrontée à une nana qui est devenue folle. La nana folle, c'est ma mère, qui disait à la piane, Mais tiens-moi mon sac ! Et qui disait à l'autre meuf devant tous les enfants, Mais viens, viens te battre, si t'es une femme, viens te battre, viens te battre. Tu veux te frapper les enfants ? Bah frappe, frappe une adulte. Ça, c'est des choses que j'ai vues et revues chez ma mère. Ma mère a une grande gueule. Ma mère ne s'excuse pas. Ma mère est la plus jeune de sa famille. Je viens d'une famille maghrébine. Et ma mère, voilà, ça a toujours été un petit peu le vilain petit canard. Un jour, j'ai carrément entendu une de mes tantes, en parlant de ma mère, dire que c'était la meuf. alors que c'était la plus petite qui faisait peur à tout le monde. Et elle m'a élevée un petit peu dans ça. Alors je ne suis pas du tout sortie comme elle. C'est-à-dire que moi, je n'avais pas du tout... Quand j'étais plus jeune, je n'avais pas peur d'exister, de me montrer. Après, j'ai été harcelée. Et là, j'ai eu peur pour moi. Et c'est là que j'ai commencé à me cacher, etc. Et ça, elle ne le comprenait pas. Mon père et ma mère... Alors mon père est revenu de prison après. On en a parlé. Il n'était pas du tout d'accord. Il était venu m'aider quand je m'étais affa... Mais t'es farcelée. Mais mes parents, c'était tellement des personnes grande gueule, qui n'avaient pas peur, qui vont, qui rentrent dedans, que ma mère ne comprenait pas cette manie de chouiner, d'avoir peur d'aller à l'école, du harcèlement, etc. Donc en fait, d'un côté, elle m'a élevée dans la force et la puissance où je me suis jamais sentie diminuée en tant que femme. En fait, ça, c'est parce que j'ai été élevée que par une femme. Si mon père avait encore été là, vu comme il traitait ma mère, forcément, inconsciemment, je me serais dit que les femmes sont... sont faibles, etc. Mais moi, ce que j'ai vu, c'est une nana qui travaille, c'est une nana qui assume sa fille toute seule, c'est une nana qui a perdu un enfant mort-né et qui s'est relevé le lendemain. Enfin, peut-être pas le lendemain, mais en tous les cas, qui s'est relevé. C'est une nana libre et c'est une nana qui sait tout gérer. Et ça, c'est ce que j'ai vu des femmes. Donc, en fait, pendant très longtemps, je n'avais pas honte d'exister et de me montrer. Alors là, vous vous dites, mais quel rapport avec Mona ? Et la question ? En fait, je pense que tout ça, c'est un rapport, tout est lié. J'ai toujours pu parler, j'ai toujours pu... existé, mon avis a toujours été le bienvenu, ma mère m'a beaucoup valorisé sur mon intellect sur ma pertinence et mon impertinence sur ce que je disais ce que je faisais etc donc en fait je me suis toujours sentie légitime d'exister jusqu'à mes harcèlements, mes différents harcèlements et mes agressions sexuelles qui c'est vrai autour de mes 13 ans m'ont foutu en l'air jusqu'à ma... j'ai dû me reconstruire vers mes 19 ans et après j'ai fait une dépression, MDR mais... J'ai toujours eu l'habitude d'exister, d'avoir le droit de parler. Et en fait, même si je parle de mon harcèlement comme quelque chose de très violent, et ça l'était, c'était terrible, je crois que ça m'a aussi appris le fait que peu importe ce que tu dis, que tu te fasses petite, que tu te fasses grande, que tu ouvres ta gueule ou que tu la fermes, les gens auront toujours quelque chose à dire de toi. Les gens auront toujours quelque chose à aller chercher, à aller critiquer, à aller humilier. En fait, j'ai compris que quand j'étais moi... eh bien on me détestait, quand j'essayais de pas être moi ou de me cacher, on me détestait, et qu'en fait, quitte à être détestée, mieux vaut que je sois détestée pour ce que je suis, mieux vaut que je sois détestée pour quelque chose qui ne me procure pas de l'inconfort, parce qu'en fait, me faire passer pour quelqu'un d'autre, fermer ma gueule, ça me procure de l'inconfort. Il y a plein de choses comme ça, où je pense qu'il faut prendre en considération le parcours de vie, et moi en fait mon parcours de vie, c'est le parcours d'une gamine qui a été harcelée à l'école, mais c'est aussi le parcours d'une nana, parce qu'à un moment Mona dans la question me parle de religion. Mais c'est aussi le parcours d'une nana qui est musulmane mais qui est lesbienne. Et donc le premier message ultra violent que j'ai reçu par rapport à ça, le premier message vraiment que j'ai jamais oublié d'ailleurs que j'ai reçu au lycée, c'était un truc que j'avais reçu sur Facebook, où un mec me disait, j'ai oublié les mots exacts, mais ça donnait un truc de genre espèce de gouine en enfer, tu feras partie de l'armée de Satan ou un truc un peu... Et c'est des choses qui sur le coup m'ont violentée. Mais je pense que je me suis rapprochée, alors ça c'est point religion, mais... Je me suis rapprochée de Dieu. Depuis quelques années, je me suis rapprochée en faisant le ramadan, en lisant le Coran. Et je sais quelles relations je partage avec mon créateur. Je sais qu'est-ce qui nous lie, comment je l'aime. Je connais mes défauts, je connais mes péchés, je connais mes qualités. Et en fait, j'ai plus peur des humains. J'ai plus peur du jugement des humains. Ma mère, certaines personnes de ma famille ont trop mal vécu mon homosexualité. Et c'est des personnes, enfin ma mère, elle m'a quand même nourrie au sein. Et je suis encore dans sa vie et elle m'aime plus que tout. Alors... Qu'est-ce que je m'en pète un rein ! Mais vraiment, qu'est-ce que je m'en bats les couilles de ce que pense Pierre-Paul-Jacques, que je connais pas, avec qui j'aurais jamais aucun contact, que j'aime même pas en fait. C'est-à-dire que c'est même pas que je les aime pas ou je les aime, en fait, c'est que j'en suis indifférente. Quand je dis que je les aime pas, c'est que j'ai pas de sentiments pour ces personnes. Elles ne m'apportent rien. Donc en fait, aujourd'hui je suis vue comme une grande gueule, mais je pense que j'ai pas eu le choix de par ma construction, de par le harcèlement qui m'a forcé à... existait, même quand clairement, on voulait que je n'existe plus. C'était violent, on me menaçait de viol. J'y allais avec une boule au ventre, j'aurais pu en mourir. Et avec le harcèlement, les agressions sexuelles, mais aussi ma sexualité qui a fait que très tôt, j'ai été confrontée à la violence. Et en fait, je me rends compte que c'est horrible ce que je vais dire, mais c'est comme tout. La violence, tu t'y habitues. Oui, le premier message que j'ai reçu sur Facebook, où la personne me disait que j'allais faire partie du clan des enfers du diable, je ne sais pas trop ça m'a traumatisé as fuck. Aujourd'hui, c'est pas grave, tu vois. Je m'en tape. Mais oui, à l'époque, ça m'a traumatisé. Oui, la première fois qu'on m'a dit sur Internet que j'étais moche, ça m'a fait mal au cœur. Oui, la première fois qu'on m'a dit que j'étais grosse, ça m'a fait mal au cœur. Oui, la première fois qu'on m'a fait plein de choses, ça m'a fait mal au cœur. Et en fait, c'est un peu violent de dire ça comme ça, mais on s'habitue à tout. Et ce qui fait qu'on a peur, la plupart du temps, de se montrer sur Internet ou de dire ce qu'on pense, etc., c'est parce qu'on a peur de pas faire à tout le monde. Mais moi, j'ai pas eu le luxe de croire en étant adulte que je pouvais plaire à tout le monde. Parce que rapidement, rapidement, on m'a dit que je plaisais pas, et que c'était pas bien comme j'étais, et que c'était pas honorable et que j'étais une mauvaise personne. Avoir peur de parler sur internet, de poser ses limites, de dire ce qu'on pense, c'est avoir peur de ne pas être aimé, c'est faire le deuil de ne pas être aimé, et forcément depuis qu'on est gamine on nous apprend à être aimé par tout le monde, donc c'est très compliqué. Mais quand t'as été harcelé, que t'as subi des violences sexuelles, que tu t'es sentie toute ta vie comme une... Pas une merde, parce que je me sens pas comme une merde, mais quand t'as été vraiment violentée par les autres, tu te rends compte très rapidement que t'es pas aimée par tout le monde, en fait. Et c'est ça qui m'a un peu conditionnée à pouvoir exister. C'est ça qui m'a conditionnée à dire oui, à dire non, à dire merde. C'est parce qu'en fait, je sais que je serai pas aimée par tout le monde, mais que les gens qui vont m'aimer vont m'aimer réellement pour ce que je suis. J'aime cette authenticité dans les sentiments. Et plaire pour plaire... Ça n'a jamais marché. Et d'ailleurs, ça n'a jamais marché pour moi, vu qu'à la fin, je me suis pété les dents. Par contre, Mona dit quelque chose dans son vocal. À la fin, elle me dit, avec autant de recul. Je n'ai pas tout le temps beaucoup de recul. Je suis désolée, hier, je n'ai pas pu finir l'épisode de podcast. Ça a bugué, je devais aller au crossfit. D'ailleurs, si ça vous intéresse, je vous ferai un épisode de podcast sur mon rapport au sport. Moi, qui n'ai pas été sportive pendant des années, je le suis. Et donc, ça change pas mal de choses dans ma vie. Donc, enfin, bref. Désolée, je reprends 24 heures après. Donc hier, au moment où je suis partie, j'étais en train de vous raconter comment je n'ai pas toujours le recul nécessaire. Et je voulais vous raconter qu'il n'y a pas très longtemps, je me suis mangé une sauce sur Twed, où je me suis fait afficher, je ne sais pas si vous faites partie de ma base de données, et donc si vous recevez mes mails, mais j'ai un bouton de désabonnement qui m'attache vachement avec mon univers, qui donne quelque chose du genre, si tu veux partir, tu risques de me briser le cœur. Et puis après, le bouton sur lequel tu cliques, c'est je me casse. Donc bon, pour moi, c'était obvious que c'était de l'humour. Donc je me suis fait afficher. Et quand j'ai reçu un message d'un pote qui m'a dit Ah, je suis désolée, t'es en train de te faire afficher parce que moi, je vais pas du tout sur Twed. Eh bien, je suis partie voir, sans surprise, et vas-y que je donne mon avis, et vas-y que je suis le meilleur copywriter qu'elle, qu'elle est méchante, elle est vilaine. Et bah là, j'ai pleuré. J'ai pleuré, j'ai pété mon plomb, j'en ai écrit une newsletter. Parce que ça me dégoûte le harcèlement. Et si t'as un problème avec quelqu'un, écris-lui au lieu de l'afficher sur un thread. Je crois que répondre aux commentaires où vous êtes tous en train de me tailler te prendra plus de temps que de m'écrire un message en me disant que mon bouton de désabonnement te met mal à l'aise. Mais entre toi et moi, même si c'était le cas, ben... Tant mieux si tu te barres, c'est qu'on n'est pas du tout dans la même énergie. J'ai envie de dire, on ne peut pas plaire à tout le monde, du monde, c'est personnel. Enfin bref, peut-être que je vous mettrai dans le résumé le lien vers la newsletter dans laquelle je m'explique. Et ça, c'est un exemple parmi tant d'autres, mais ce que je voulais dire par là, c'est que non, je n'ai pas toujours le recul nécessaire. Oui, même si j'ai l'habitude, entre guillemets, des haters et tout ça, parce que ça fait longtemps que je crée du contenu, et même si j'ai l'habitude de par mon parcours de vie, et bien non, je n'ai pas toujours le recul. Et oui... parfois j'ai peur, j'ai peur de manger une sauce, j'ai peur de me faire harceler. Alors déjà j'aimerais que les gens se rendent compte qu'internet c'est internet, et qu'on montre bien ce qu'on veut, je le dis tout le temps, je le répète, mais c'est la vérité. Et c'est pas parce que j'inspire et j'expire la confiance en moi que c'est toujours le cas. Moi aussi j'ai peur, moi aussi j'ai peur de pas être aimée. En fait c'est très bizarre parce que aussi bien parfois je m'en fous, aussi bien parfois ça me fait mal. Donc non je n'ai pas toujours du recul, c'est juste que je fais le choix de ne pas laisser la p... place à ma peur et de ne pas laisser ma peur me couper de mes inspirations, de ma créativité et de ma voix, en fait. Donc, qu'on s'entende bien, j'ai pas toujours le recul nécessaire, j'ai pas toujours la confiance nécessaire, mais je le fais. Je le fais parce que mon besoin de m'exprimer, mon besoin d'être moi, est plus fort que ma peur de ne pas plaire. C'était sur ça que je voulais finir. Cet épisode de podcast est parti dans tous les sens. Je suis désolée. mais je crois que c'est vraiment comme ça que j'ai envie de m'exprimer auprès de vous. J'ai pas envie de tergiverser, j'ai pas envie de tortiller. Et j'espère que ça vous plaira, j'espère que ça fera écho chez vous. J'ai adoré répondre à la question de Mona, je te remercie encore ma poupée. Et si vous avez envie de me poser des questions, et si vous acceptez bien sûr de ne pas arrêter dans le podcast parce qu'on vous entendra, après je peux anonymiser la personne, y'a pas de soucis. Et bien si vous avez envie de me poser des questions, vous pouvez totalement me les envoyer ou en vocal Instagram ou en vocal sur LinkedIn. Je me ferai un plaisir d'y répondre. Pour le moment, j'ai deux ou trois autres vocaux et après, la place est libre et je vais répondre à tous les vocaux. Donc, il n'y a pas de souci. Je ne sais pas quand est-ce que je reprendrai le micro. En fait, je ne sais pas si j'ai l'énergie de le faire toutes les semaines ou si ça doit sortir une fois toutes les deux semaines. Je me pose encore plein de questions. Voilà, c'était mon épisode de retour parmi vous. Sachez que je ne vous remercierai jamais assez de m'écouter, de prendre le temps pour moi. Le temps, c'est la denrée la plus précieuse. C'est celle qu'on ne pourra jamais rattraper ni récupérer. Et donc en fait, de savoir que vous m'écoutez, de savoir que vous prenez du temps pour moi, et bien c'est ultra, ultra, ultra précieux pour moi. Et donc je vous remercie vraiment de consommer mon contenu, de l'écouter, de le lire. Parce que créer du contenu n'a aucun sens si ce dernier n'est pas lu, n'est pas appréhendé. Je crée du contenu pour les autres, pas que pour moi. Et donc sans vous, mon travail n'a pas de sens. Voilà, je vous fais des gros bisous et... A la semaine prochaine ou à la semaine d'après, je ne sais pas trop.

Description

Dans ce premier épisode de la série "Jasmine, I need to know" , on va écouter ensemble un vocal que j’ai reçu de Mona. Elle me demande : "Jasmine, comment tu fais pour t’imposer ?". Cette question, elle me parle tellement, et je sais que vous êtes nombreux·ses à vous la poser aussi, donc j’ai envie de la prendre à bras le corps aujourd’hui.


Pour moi, s’imposer, c’est pas juste faire du bruit ou occuper l’espace. Ça va beaucoup plus loin que ça. C’est être alignée avec soi-même, savoir qui on est et ne pas avoir peur de le montrer. Parce que si toi-même tu sais pas où tu te situes, comment tu veux que les autres t’écoutent ? Ça a pris du temps, mais j’ai appris à incarner ma voix. Et pour ça, faut être en phase avec ce que tu ressens et ce que tu veux dans la vie. Parce que sinon, tu restes bloquée à attendre que quelqu’un te donne la permission d’exister. Et ça, on est d’accord, ça n’arrive jamais.


Dans cet épisode, je te parle de mon propre cheminement. Comment j’ai appris à m’affirmer, même dans des environnements où t’as l’impression que tout te pousse à rester discrète, à pas faire de vagues. S’imposer, c’est pas juste occuper de la place physiquement, c’est occuper de la place mentalement, émotionnellement. Et pour ça, t’as besoin de croire en ta légitimité.


La peur ? Ouais, elle est là. Elle est toujours là. Mais si tu la laisses diriger ta vie, tu vas passer à côté de tout ce que tu pourrais être. Parce qu’au final, personne va t’offrir ta place sur un plateau. C’est à toi de la prendre, sans excuses et sans te justifier. T’as le droit d’être là. Ta voix a de la valeur.


On va parler de tout ça dans cet épisode : comment assumer qui tu es, comment te faire entendre même quand t’as l’impression que personne veut t’écouter, et surtout, comment arrêter de laisser les autres décider pour toi. Parce qu’au fond, ce que je veux que tu retiennes, c’est ça : tu ne dois rien à personne, à part à toi-même. Ton rôle, c’est d’incarner ta vérité et de pas laisser les critiques ou les attentes des autres te paralyser.


Alors voilà, Mona, et toutes celles et ceux qui m’écoutent, la question c’est : comment toi, tu vas t’imposer ? Comment tu vas t’affirmer sans avoir peur de déranger ? Parce que tu le mérites. T’as le droit de dire "je suis là" et de le dire fort.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Alors déjà Mona, merci beaucoup pour cette question. Merci pour cette question parce que je pense que t'es vraiment pas la seule à te la poser. Et parce qu'elle relève et révèle plein de choses. Poser le contexte, c'est vrai qu'aujourd'hui, dans ma vie, je me demandais... Enfin, je réfléchis dans ma tête là et je me demandais si dans ma vie perso aussi. Mais je pense que oui. Enfin tout est relatif mais oui. En tout cas, dans ma vie, je suis vue comme une grande gueule. Voilà, je suis une grande gueule. Je suis vue comme quelqu'un qui l'ouvre, quelqu'un qui... quelqu'un qui s'impose, quelqu'un qui n'a pas peur de prendre de la place et de mettre inconfortable les autres. C'est-à-dire que, pour faire un petit point, j'ai été élevée par ma maman, toute seule, mon père n'était pas là. Mais il faut quand même savoir que j'ai été élevée par une femme qui n'avait et qui n'a toujours pas, même en vieillissant, la langue dans sa poche. C'est-à-dire que l'image que j'ai eue de la femme très tôt, ça a été une image de femme forte, de femme qui ne se cache pas. de femmes qui en voient tout balader. J'ai une anecdote que je raconte souvent à mes potes parce qu'elle me fait délirer et encore je sais que j'en ai oublié pas mal. Mais quand j'étais gamine, à l'école primaire, vous savez par terre, il y avait une sorte de gravier et tout, je pense que vous voyez. Et je jouais avec ma copine, je ne me rappelle plus comment elle s'appelle. Ah si, je m'en rappelle. Mais bon, je ne vais pas dire le prénom. On va dire qu'elle s'appelle Julia. Et je jouais avec Julia. Et ne me demandez pas d'ailleurs si j'étais amoureuse d'elle ou pas. À cette époque, je ne sais pas trop comment. J'ai commencé à libérer eux. ma parole et à savoir un petit peu si j'étais, enfin à savoir que j'étais vraiment lesbienne autour de mes 16 ans, mais enfin bref, c'est pas la question. Et je suis désolée, ce podcast c'est vraiment le podcast TDAH que je suis quoi, il va dans tous les sens et j'ai une pensée en arborescence que j'ai du mal à canaliser, donc parenthèse fermée. Et donc je jouais avec Julia, on était dans la cour de récréation. Et on se tenait la main et on courait. Et Julia est tombée. Et forcément, ça lui a fait, vous savez, avec le gravier, des petites traces, de petits trous sur les mains et un peu sur le visage. Je ne sais pas si vous voyez. Et donc, je l'ai aidée à se relever, etc. Et à la fin de l'école, vers 16h30, je vois sa mère arriver en folie. Donc, la mère de Julia, qui arrive vers moi en me hurlant dessus, en me disant que j'ai fait tomber sa fille. Donc, je pense que la petite avait dit que c'était de ma faute et que ce n'était pas possible. Et en fait, on se connaissait bien. Donc là, elle me regarde et me dit, si ça arrive encore une fois, je te mets une gifle. Mais elle trouvait... Enfin, dans sa tête, elle pensait vraiment avoir raison. En fait, pour elle, oui, je méritais une gifle. Voilà, ce n'était même pas une menace. Je pense que, premier degré, elle pensait... qu'elle avait le droit de me mettre une gifle si sa fille retombait. Et moi, je suis complètement traumatisée. C'est pas grave, elle part. Et là, il y a un pote à moi qui vient vers moi. Et d'ailleurs, lui aussi, je crois que j'ai été amoureuse de lui. Oui, j'étais une enfant... Une enfant très bisexuelle avant d'être très lesbienne. Mais d'ailleurs, on pourrait en parler de pourquoi les lesbiennes sont d'abord bisexuelles, ou du moins se revendiquent bisexuelles avant de se revendiquer lesbiennes. Mais oh là là, j'ai trop de trucs à vous dire. Mais enfin bref, c'est pas la question. Et là, il y a un pote à moi, on va dire qu'il s'appelait David. Il y a David qui court vers moi et qui me dit, oh là là, ta mère, elle veut se battre. Elle est sous le préau, elle est comme une folle, elle veut se battre, etc. J'ai dit, ah bon ? Et donc, en fait, j'arrive sous le préau et je vois ma mère en train d'hurler. Elle disait à Monique, Monique, c'était ma pionne en primaire. Elle disait à Monique, tiens-moi mon sac, tiens-moi mon sac, Monique, je vais me la faire, je vais me la faire. Et il y avait la mère de Julia. Et ma mère, elle disait, alors comme ça, tu veux la taper ? Alors comme ça, tu veux la taper ? Tu veux mettre une gifle à ma fille ? Eh bien, viens me mettre une gifle, viens me mettre une gifle. Donc devant tout le monde, tout le monde regardait, c'était trop la honte. Et en fait, comme vous avez dû le comprendre, j'avais pas encore vu ma mère, donc c'est pas moi qui lui avais dit qu'elle m'avait menacée. Pour vous dire à quel point cette dame pensait dans son bon droit, quand elle a croisé ma mère, qu'elle connaissait bien, elle lui a dit Hello Kira, ça va ? Ouais, ça va et toi ? Bah oui, ta fille, elle a fait tomber la mienne, donc je suis partie la voir, je l'ai prévenue, si elle la refait tomber, la prochaine fois, je lui mets une gifle. Et je sais pas dans quel film de cul elle vivait, mais pour elle, ma mère, elle allait dire Ah oui, je comprends tout à fait, si Jasmine, elle refait tomber Julia, il faut que tu la tapes. Et en fait, elle s'est confrontée à une nana qui est devenue folle. La nana folle, c'est ma mère, qui disait à la piane, Mais tiens-moi mon sac ! Et qui disait à l'autre meuf devant tous les enfants, Mais viens, viens te battre, si t'es une femme, viens te battre, viens te battre. Tu veux te frapper les enfants ? Bah frappe, frappe une adulte. Ça, c'est des choses que j'ai vues et revues chez ma mère. Ma mère a une grande gueule. Ma mère ne s'excuse pas. Ma mère est la plus jeune de sa famille. Je viens d'une famille maghrébine. Et ma mère, voilà, ça a toujours été un petit peu le vilain petit canard. Un jour, j'ai carrément entendu une de mes tantes, en parlant de ma mère, dire que c'était la meuf. alors que c'était la plus petite qui faisait peur à tout le monde. Et elle m'a élevée un petit peu dans ça. Alors je ne suis pas du tout sortie comme elle. C'est-à-dire que moi, je n'avais pas du tout... Quand j'étais plus jeune, je n'avais pas peur d'exister, de me montrer. Après, j'ai été harcelée. Et là, j'ai eu peur pour moi. Et c'est là que j'ai commencé à me cacher, etc. Et ça, elle ne le comprenait pas. Mon père et ma mère... Alors mon père est revenu de prison après. On en a parlé. Il n'était pas du tout d'accord. Il était venu m'aider quand je m'étais affa... Mais t'es farcelée. Mais mes parents, c'était tellement des personnes grande gueule, qui n'avaient pas peur, qui vont, qui rentrent dedans, que ma mère ne comprenait pas cette manie de chouiner, d'avoir peur d'aller à l'école, du harcèlement, etc. Donc en fait, d'un côté, elle m'a élevée dans la force et la puissance où je me suis jamais sentie diminuée en tant que femme. En fait, ça, c'est parce que j'ai été élevée que par une femme. Si mon père avait encore été là, vu comme il traitait ma mère, forcément, inconsciemment, je me serais dit que les femmes sont... sont faibles, etc. Mais moi, ce que j'ai vu, c'est une nana qui travaille, c'est une nana qui assume sa fille toute seule, c'est une nana qui a perdu un enfant mort-né et qui s'est relevé le lendemain. Enfin, peut-être pas le lendemain, mais en tous les cas, qui s'est relevé. C'est une nana libre et c'est une nana qui sait tout gérer. Et ça, c'est ce que j'ai vu des femmes. Donc, en fait, pendant très longtemps, je n'avais pas honte d'exister et de me montrer. Alors là, vous vous dites, mais quel rapport avec Mona ? Et la question ? En fait, je pense que tout ça, c'est un rapport, tout est lié. J'ai toujours pu parler, j'ai toujours pu... existé, mon avis a toujours été le bienvenu, ma mère m'a beaucoup valorisé sur mon intellect sur ma pertinence et mon impertinence sur ce que je disais ce que je faisais etc donc en fait je me suis toujours sentie légitime d'exister jusqu'à mes harcèlements, mes différents harcèlements et mes agressions sexuelles qui c'est vrai autour de mes 13 ans m'ont foutu en l'air jusqu'à ma... j'ai dû me reconstruire vers mes 19 ans et après j'ai fait une dépression, MDR mais... J'ai toujours eu l'habitude d'exister, d'avoir le droit de parler. Et en fait, même si je parle de mon harcèlement comme quelque chose de très violent, et ça l'était, c'était terrible, je crois que ça m'a aussi appris le fait que peu importe ce que tu dis, que tu te fasses petite, que tu te fasses grande, que tu ouvres ta gueule ou que tu la fermes, les gens auront toujours quelque chose à dire de toi. Les gens auront toujours quelque chose à aller chercher, à aller critiquer, à aller humilier. En fait, j'ai compris que quand j'étais moi... eh bien on me détestait, quand j'essayais de pas être moi ou de me cacher, on me détestait, et qu'en fait, quitte à être détestée, mieux vaut que je sois détestée pour ce que je suis, mieux vaut que je sois détestée pour quelque chose qui ne me procure pas de l'inconfort, parce qu'en fait, me faire passer pour quelqu'un d'autre, fermer ma gueule, ça me procure de l'inconfort. Il y a plein de choses comme ça, où je pense qu'il faut prendre en considération le parcours de vie, et moi en fait mon parcours de vie, c'est le parcours d'une gamine qui a été harcelée à l'école, mais c'est aussi le parcours d'une nana, parce qu'à un moment Mona dans la question me parle de religion. Mais c'est aussi le parcours d'une nana qui est musulmane mais qui est lesbienne. Et donc le premier message ultra violent que j'ai reçu par rapport à ça, le premier message vraiment que j'ai jamais oublié d'ailleurs que j'ai reçu au lycée, c'était un truc que j'avais reçu sur Facebook, où un mec me disait, j'ai oublié les mots exacts, mais ça donnait un truc de genre espèce de gouine en enfer, tu feras partie de l'armée de Satan ou un truc un peu... Et c'est des choses qui sur le coup m'ont violentée. Mais je pense que je me suis rapprochée, alors ça c'est point religion, mais... Je me suis rapprochée de Dieu. Depuis quelques années, je me suis rapprochée en faisant le ramadan, en lisant le Coran. Et je sais quelles relations je partage avec mon créateur. Je sais qu'est-ce qui nous lie, comment je l'aime. Je connais mes défauts, je connais mes péchés, je connais mes qualités. Et en fait, j'ai plus peur des humains. J'ai plus peur du jugement des humains. Ma mère, certaines personnes de ma famille ont trop mal vécu mon homosexualité. Et c'est des personnes, enfin ma mère, elle m'a quand même nourrie au sein. Et je suis encore dans sa vie et elle m'aime plus que tout. Alors... Qu'est-ce que je m'en pète un rein ! Mais vraiment, qu'est-ce que je m'en bats les couilles de ce que pense Pierre-Paul-Jacques, que je connais pas, avec qui j'aurais jamais aucun contact, que j'aime même pas en fait. C'est-à-dire que c'est même pas que je les aime pas ou je les aime, en fait, c'est que j'en suis indifférente. Quand je dis que je les aime pas, c'est que j'ai pas de sentiments pour ces personnes. Elles ne m'apportent rien. Donc en fait, aujourd'hui je suis vue comme une grande gueule, mais je pense que j'ai pas eu le choix de par ma construction, de par le harcèlement qui m'a forcé à... existait, même quand clairement, on voulait que je n'existe plus. C'était violent, on me menaçait de viol. J'y allais avec une boule au ventre, j'aurais pu en mourir. Et avec le harcèlement, les agressions sexuelles, mais aussi ma sexualité qui a fait que très tôt, j'ai été confrontée à la violence. Et en fait, je me rends compte que c'est horrible ce que je vais dire, mais c'est comme tout. La violence, tu t'y habitues. Oui, le premier message que j'ai reçu sur Facebook, où la personne me disait que j'allais faire partie du clan des enfers du diable, je ne sais pas trop ça m'a traumatisé as fuck. Aujourd'hui, c'est pas grave, tu vois. Je m'en tape. Mais oui, à l'époque, ça m'a traumatisé. Oui, la première fois qu'on m'a dit sur Internet que j'étais moche, ça m'a fait mal au cœur. Oui, la première fois qu'on m'a dit que j'étais grosse, ça m'a fait mal au cœur. Oui, la première fois qu'on m'a fait plein de choses, ça m'a fait mal au cœur. Et en fait, c'est un peu violent de dire ça comme ça, mais on s'habitue à tout. Et ce qui fait qu'on a peur, la plupart du temps, de se montrer sur Internet ou de dire ce qu'on pense, etc., c'est parce qu'on a peur de pas faire à tout le monde. Mais moi, j'ai pas eu le luxe de croire en étant adulte que je pouvais plaire à tout le monde. Parce que rapidement, rapidement, on m'a dit que je plaisais pas, et que c'était pas bien comme j'étais, et que c'était pas honorable et que j'étais une mauvaise personne. Avoir peur de parler sur internet, de poser ses limites, de dire ce qu'on pense, c'est avoir peur de ne pas être aimé, c'est faire le deuil de ne pas être aimé, et forcément depuis qu'on est gamine on nous apprend à être aimé par tout le monde, donc c'est très compliqué. Mais quand t'as été harcelé, que t'as subi des violences sexuelles, que tu t'es sentie toute ta vie comme une... Pas une merde, parce que je me sens pas comme une merde, mais quand t'as été vraiment violentée par les autres, tu te rends compte très rapidement que t'es pas aimée par tout le monde, en fait. Et c'est ça qui m'a un peu conditionnée à pouvoir exister. C'est ça qui m'a conditionnée à dire oui, à dire non, à dire merde. C'est parce qu'en fait, je sais que je serai pas aimée par tout le monde, mais que les gens qui vont m'aimer vont m'aimer réellement pour ce que je suis. J'aime cette authenticité dans les sentiments. Et plaire pour plaire... Ça n'a jamais marché. Et d'ailleurs, ça n'a jamais marché pour moi, vu qu'à la fin, je me suis pété les dents. Par contre, Mona dit quelque chose dans son vocal. À la fin, elle me dit, avec autant de recul. Je n'ai pas tout le temps beaucoup de recul. Je suis désolée, hier, je n'ai pas pu finir l'épisode de podcast. Ça a bugué, je devais aller au crossfit. D'ailleurs, si ça vous intéresse, je vous ferai un épisode de podcast sur mon rapport au sport. Moi, qui n'ai pas été sportive pendant des années, je le suis. Et donc, ça change pas mal de choses dans ma vie. Donc, enfin, bref. Désolée, je reprends 24 heures après. Donc hier, au moment où je suis partie, j'étais en train de vous raconter comment je n'ai pas toujours le recul nécessaire. Et je voulais vous raconter qu'il n'y a pas très longtemps, je me suis mangé une sauce sur Twed, où je me suis fait afficher, je ne sais pas si vous faites partie de ma base de données, et donc si vous recevez mes mails, mais j'ai un bouton de désabonnement qui m'attache vachement avec mon univers, qui donne quelque chose du genre, si tu veux partir, tu risques de me briser le cœur. Et puis après, le bouton sur lequel tu cliques, c'est je me casse. Donc bon, pour moi, c'était obvious que c'était de l'humour. Donc je me suis fait afficher. Et quand j'ai reçu un message d'un pote qui m'a dit Ah, je suis désolée, t'es en train de te faire afficher parce que moi, je vais pas du tout sur Twed. Eh bien, je suis partie voir, sans surprise, et vas-y que je donne mon avis, et vas-y que je suis le meilleur copywriter qu'elle, qu'elle est méchante, elle est vilaine. Et bah là, j'ai pleuré. J'ai pleuré, j'ai pété mon plomb, j'en ai écrit une newsletter. Parce que ça me dégoûte le harcèlement. Et si t'as un problème avec quelqu'un, écris-lui au lieu de l'afficher sur un thread. Je crois que répondre aux commentaires où vous êtes tous en train de me tailler te prendra plus de temps que de m'écrire un message en me disant que mon bouton de désabonnement te met mal à l'aise. Mais entre toi et moi, même si c'était le cas, ben... Tant mieux si tu te barres, c'est qu'on n'est pas du tout dans la même énergie. J'ai envie de dire, on ne peut pas plaire à tout le monde, du monde, c'est personnel. Enfin bref, peut-être que je vous mettrai dans le résumé le lien vers la newsletter dans laquelle je m'explique. Et ça, c'est un exemple parmi tant d'autres, mais ce que je voulais dire par là, c'est que non, je n'ai pas toujours le recul nécessaire. Oui, même si j'ai l'habitude, entre guillemets, des haters et tout ça, parce que ça fait longtemps que je crée du contenu, et même si j'ai l'habitude de par mon parcours de vie, et bien non, je n'ai pas toujours le recul. Et oui... parfois j'ai peur, j'ai peur de manger une sauce, j'ai peur de me faire harceler. Alors déjà j'aimerais que les gens se rendent compte qu'internet c'est internet, et qu'on montre bien ce qu'on veut, je le dis tout le temps, je le répète, mais c'est la vérité. Et c'est pas parce que j'inspire et j'expire la confiance en moi que c'est toujours le cas. Moi aussi j'ai peur, moi aussi j'ai peur de pas être aimée. En fait c'est très bizarre parce que aussi bien parfois je m'en fous, aussi bien parfois ça me fait mal. Donc non je n'ai pas toujours du recul, c'est juste que je fais le choix de ne pas laisser la p... place à ma peur et de ne pas laisser ma peur me couper de mes inspirations, de ma créativité et de ma voix, en fait. Donc, qu'on s'entende bien, j'ai pas toujours le recul nécessaire, j'ai pas toujours la confiance nécessaire, mais je le fais. Je le fais parce que mon besoin de m'exprimer, mon besoin d'être moi, est plus fort que ma peur de ne pas plaire. C'était sur ça que je voulais finir. Cet épisode de podcast est parti dans tous les sens. Je suis désolée. mais je crois que c'est vraiment comme ça que j'ai envie de m'exprimer auprès de vous. J'ai pas envie de tergiverser, j'ai pas envie de tortiller. Et j'espère que ça vous plaira, j'espère que ça fera écho chez vous. J'ai adoré répondre à la question de Mona, je te remercie encore ma poupée. Et si vous avez envie de me poser des questions, et si vous acceptez bien sûr de ne pas arrêter dans le podcast parce qu'on vous entendra, après je peux anonymiser la personne, y'a pas de soucis. Et bien si vous avez envie de me poser des questions, vous pouvez totalement me les envoyer ou en vocal Instagram ou en vocal sur LinkedIn. Je me ferai un plaisir d'y répondre. Pour le moment, j'ai deux ou trois autres vocaux et après, la place est libre et je vais répondre à tous les vocaux. Donc, il n'y a pas de souci. Je ne sais pas quand est-ce que je reprendrai le micro. En fait, je ne sais pas si j'ai l'énergie de le faire toutes les semaines ou si ça doit sortir une fois toutes les deux semaines. Je me pose encore plein de questions. Voilà, c'était mon épisode de retour parmi vous. Sachez que je ne vous remercierai jamais assez de m'écouter, de prendre le temps pour moi. Le temps, c'est la denrée la plus précieuse. C'est celle qu'on ne pourra jamais rattraper ni récupérer. Et donc en fait, de savoir que vous m'écoutez, de savoir que vous prenez du temps pour moi, et bien c'est ultra, ultra, ultra précieux pour moi. Et donc je vous remercie vraiment de consommer mon contenu, de l'écouter, de le lire. Parce que créer du contenu n'a aucun sens si ce dernier n'est pas lu, n'est pas appréhendé. Je crée du contenu pour les autres, pas que pour moi. Et donc sans vous, mon travail n'a pas de sens. Voilà, je vous fais des gros bisous et... A la semaine prochaine ou à la semaine d'après, je ne sais pas trop.

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Dans ce premier épisode de la série "Jasmine, I need to know" , on va écouter ensemble un vocal que j’ai reçu de Mona. Elle me demande : "Jasmine, comment tu fais pour t’imposer ?". Cette question, elle me parle tellement, et je sais que vous êtes nombreux·ses à vous la poser aussi, donc j’ai envie de la prendre à bras le corps aujourd’hui.


Pour moi, s’imposer, c’est pas juste faire du bruit ou occuper l’espace. Ça va beaucoup plus loin que ça. C’est être alignée avec soi-même, savoir qui on est et ne pas avoir peur de le montrer. Parce que si toi-même tu sais pas où tu te situes, comment tu veux que les autres t’écoutent ? Ça a pris du temps, mais j’ai appris à incarner ma voix. Et pour ça, faut être en phase avec ce que tu ressens et ce que tu veux dans la vie. Parce que sinon, tu restes bloquée à attendre que quelqu’un te donne la permission d’exister. Et ça, on est d’accord, ça n’arrive jamais.


Dans cet épisode, je te parle de mon propre cheminement. Comment j’ai appris à m’affirmer, même dans des environnements où t’as l’impression que tout te pousse à rester discrète, à pas faire de vagues. S’imposer, c’est pas juste occuper de la place physiquement, c’est occuper de la place mentalement, émotionnellement. Et pour ça, t’as besoin de croire en ta légitimité.


La peur ? Ouais, elle est là. Elle est toujours là. Mais si tu la laisses diriger ta vie, tu vas passer à côté de tout ce que tu pourrais être. Parce qu’au final, personne va t’offrir ta place sur un plateau. C’est à toi de la prendre, sans excuses et sans te justifier. T’as le droit d’être là. Ta voix a de la valeur.


On va parler de tout ça dans cet épisode : comment assumer qui tu es, comment te faire entendre même quand t’as l’impression que personne veut t’écouter, et surtout, comment arrêter de laisser les autres décider pour toi. Parce qu’au fond, ce que je veux que tu retiennes, c’est ça : tu ne dois rien à personne, à part à toi-même. Ton rôle, c’est d’incarner ta vérité et de pas laisser les critiques ou les attentes des autres te paralyser.


Alors voilà, Mona, et toutes celles et ceux qui m’écoutent, la question c’est : comment toi, tu vas t’imposer ? Comment tu vas t’affirmer sans avoir peur de déranger ? Parce que tu le mérites. T’as le droit de dire "je suis là" et de le dire fort.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Alors déjà Mona, merci beaucoup pour cette question. Merci pour cette question parce que je pense que t'es vraiment pas la seule à te la poser. Et parce qu'elle relève et révèle plein de choses. Poser le contexte, c'est vrai qu'aujourd'hui, dans ma vie, je me demandais... Enfin, je réfléchis dans ma tête là et je me demandais si dans ma vie perso aussi. Mais je pense que oui. Enfin tout est relatif mais oui. En tout cas, dans ma vie, je suis vue comme une grande gueule. Voilà, je suis une grande gueule. Je suis vue comme quelqu'un qui l'ouvre, quelqu'un qui... quelqu'un qui s'impose, quelqu'un qui n'a pas peur de prendre de la place et de mettre inconfortable les autres. C'est-à-dire que, pour faire un petit point, j'ai été élevée par ma maman, toute seule, mon père n'était pas là. Mais il faut quand même savoir que j'ai été élevée par une femme qui n'avait et qui n'a toujours pas, même en vieillissant, la langue dans sa poche. C'est-à-dire que l'image que j'ai eue de la femme très tôt, ça a été une image de femme forte, de femme qui ne se cache pas. de femmes qui en voient tout balader. J'ai une anecdote que je raconte souvent à mes potes parce qu'elle me fait délirer et encore je sais que j'en ai oublié pas mal. Mais quand j'étais gamine, à l'école primaire, vous savez par terre, il y avait une sorte de gravier et tout, je pense que vous voyez. Et je jouais avec ma copine, je ne me rappelle plus comment elle s'appelle. Ah si, je m'en rappelle. Mais bon, je ne vais pas dire le prénom. On va dire qu'elle s'appelle Julia. Et je jouais avec Julia. Et ne me demandez pas d'ailleurs si j'étais amoureuse d'elle ou pas. À cette époque, je ne sais pas trop comment. J'ai commencé à libérer eux. ma parole et à savoir un petit peu si j'étais, enfin à savoir que j'étais vraiment lesbienne autour de mes 16 ans, mais enfin bref, c'est pas la question. Et je suis désolée, ce podcast c'est vraiment le podcast TDAH que je suis quoi, il va dans tous les sens et j'ai une pensée en arborescence que j'ai du mal à canaliser, donc parenthèse fermée. Et donc je jouais avec Julia, on était dans la cour de récréation. Et on se tenait la main et on courait. Et Julia est tombée. Et forcément, ça lui a fait, vous savez, avec le gravier, des petites traces, de petits trous sur les mains et un peu sur le visage. Je ne sais pas si vous voyez. Et donc, je l'ai aidée à se relever, etc. Et à la fin de l'école, vers 16h30, je vois sa mère arriver en folie. Donc, la mère de Julia, qui arrive vers moi en me hurlant dessus, en me disant que j'ai fait tomber sa fille. Donc, je pense que la petite avait dit que c'était de ma faute et que ce n'était pas possible. Et en fait, on se connaissait bien. Donc là, elle me regarde et me dit, si ça arrive encore une fois, je te mets une gifle. Mais elle trouvait... Enfin, dans sa tête, elle pensait vraiment avoir raison. En fait, pour elle, oui, je méritais une gifle. Voilà, ce n'était même pas une menace. Je pense que, premier degré, elle pensait... qu'elle avait le droit de me mettre une gifle si sa fille retombait. Et moi, je suis complètement traumatisée. C'est pas grave, elle part. Et là, il y a un pote à moi qui vient vers moi. Et d'ailleurs, lui aussi, je crois que j'ai été amoureuse de lui. Oui, j'étais une enfant... Une enfant très bisexuelle avant d'être très lesbienne. Mais d'ailleurs, on pourrait en parler de pourquoi les lesbiennes sont d'abord bisexuelles, ou du moins se revendiquent bisexuelles avant de se revendiquer lesbiennes. Mais oh là là, j'ai trop de trucs à vous dire. Mais enfin bref, c'est pas la question. Et là, il y a un pote à moi, on va dire qu'il s'appelait David. Il y a David qui court vers moi et qui me dit, oh là là, ta mère, elle veut se battre. Elle est sous le préau, elle est comme une folle, elle veut se battre, etc. J'ai dit, ah bon ? Et donc, en fait, j'arrive sous le préau et je vois ma mère en train d'hurler. Elle disait à Monique, Monique, c'était ma pionne en primaire. Elle disait à Monique, tiens-moi mon sac, tiens-moi mon sac, Monique, je vais me la faire, je vais me la faire. Et il y avait la mère de Julia. Et ma mère, elle disait, alors comme ça, tu veux la taper ? Alors comme ça, tu veux la taper ? Tu veux mettre une gifle à ma fille ? Eh bien, viens me mettre une gifle, viens me mettre une gifle. Donc devant tout le monde, tout le monde regardait, c'était trop la honte. Et en fait, comme vous avez dû le comprendre, j'avais pas encore vu ma mère, donc c'est pas moi qui lui avais dit qu'elle m'avait menacée. Pour vous dire à quel point cette dame pensait dans son bon droit, quand elle a croisé ma mère, qu'elle connaissait bien, elle lui a dit Hello Kira, ça va ? Ouais, ça va et toi ? Bah oui, ta fille, elle a fait tomber la mienne, donc je suis partie la voir, je l'ai prévenue, si elle la refait tomber, la prochaine fois, je lui mets une gifle. Et je sais pas dans quel film de cul elle vivait, mais pour elle, ma mère, elle allait dire Ah oui, je comprends tout à fait, si Jasmine, elle refait tomber Julia, il faut que tu la tapes. Et en fait, elle s'est confrontée à une nana qui est devenue folle. La nana folle, c'est ma mère, qui disait à la piane, Mais tiens-moi mon sac ! Et qui disait à l'autre meuf devant tous les enfants, Mais viens, viens te battre, si t'es une femme, viens te battre, viens te battre. Tu veux te frapper les enfants ? Bah frappe, frappe une adulte. Ça, c'est des choses que j'ai vues et revues chez ma mère. Ma mère a une grande gueule. Ma mère ne s'excuse pas. Ma mère est la plus jeune de sa famille. Je viens d'une famille maghrébine. Et ma mère, voilà, ça a toujours été un petit peu le vilain petit canard. Un jour, j'ai carrément entendu une de mes tantes, en parlant de ma mère, dire que c'était la meuf. alors que c'était la plus petite qui faisait peur à tout le monde. Et elle m'a élevée un petit peu dans ça. Alors je ne suis pas du tout sortie comme elle. C'est-à-dire que moi, je n'avais pas du tout... Quand j'étais plus jeune, je n'avais pas peur d'exister, de me montrer. Après, j'ai été harcelée. Et là, j'ai eu peur pour moi. Et c'est là que j'ai commencé à me cacher, etc. Et ça, elle ne le comprenait pas. Mon père et ma mère... Alors mon père est revenu de prison après. On en a parlé. Il n'était pas du tout d'accord. Il était venu m'aider quand je m'étais affa... Mais t'es farcelée. Mais mes parents, c'était tellement des personnes grande gueule, qui n'avaient pas peur, qui vont, qui rentrent dedans, que ma mère ne comprenait pas cette manie de chouiner, d'avoir peur d'aller à l'école, du harcèlement, etc. Donc en fait, d'un côté, elle m'a élevée dans la force et la puissance où je me suis jamais sentie diminuée en tant que femme. En fait, ça, c'est parce que j'ai été élevée que par une femme. Si mon père avait encore été là, vu comme il traitait ma mère, forcément, inconsciemment, je me serais dit que les femmes sont... sont faibles, etc. Mais moi, ce que j'ai vu, c'est une nana qui travaille, c'est une nana qui assume sa fille toute seule, c'est une nana qui a perdu un enfant mort-né et qui s'est relevé le lendemain. Enfin, peut-être pas le lendemain, mais en tous les cas, qui s'est relevé. C'est une nana libre et c'est une nana qui sait tout gérer. Et ça, c'est ce que j'ai vu des femmes. Donc, en fait, pendant très longtemps, je n'avais pas honte d'exister et de me montrer. Alors là, vous vous dites, mais quel rapport avec Mona ? Et la question ? En fait, je pense que tout ça, c'est un rapport, tout est lié. J'ai toujours pu parler, j'ai toujours pu... existé, mon avis a toujours été le bienvenu, ma mère m'a beaucoup valorisé sur mon intellect sur ma pertinence et mon impertinence sur ce que je disais ce que je faisais etc donc en fait je me suis toujours sentie légitime d'exister jusqu'à mes harcèlements, mes différents harcèlements et mes agressions sexuelles qui c'est vrai autour de mes 13 ans m'ont foutu en l'air jusqu'à ma... j'ai dû me reconstruire vers mes 19 ans et après j'ai fait une dépression, MDR mais... J'ai toujours eu l'habitude d'exister, d'avoir le droit de parler. Et en fait, même si je parle de mon harcèlement comme quelque chose de très violent, et ça l'était, c'était terrible, je crois que ça m'a aussi appris le fait que peu importe ce que tu dis, que tu te fasses petite, que tu te fasses grande, que tu ouvres ta gueule ou que tu la fermes, les gens auront toujours quelque chose à dire de toi. Les gens auront toujours quelque chose à aller chercher, à aller critiquer, à aller humilier. En fait, j'ai compris que quand j'étais moi... eh bien on me détestait, quand j'essayais de pas être moi ou de me cacher, on me détestait, et qu'en fait, quitte à être détestée, mieux vaut que je sois détestée pour ce que je suis, mieux vaut que je sois détestée pour quelque chose qui ne me procure pas de l'inconfort, parce qu'en fait, me faire passer pour quelqu'un d'autre, fermer ma gueule, ça me procure de l'inconfort. Il y a plein de choses comme ça, où je pense qu'il faut prendre en considération le parcours de vie, et moi en fait mon parcours de vie, c'est le parcours d'une gamine qui a été harcelée à l'école, mais c'est aussi le parcours d'une nana, parce qu'à un moment Mona dans la question me parle de religion. Mais c'est aussi le parcours d'une nana qui est musulmane mais qui est lesbienne. Et donc le premier message ultra violent que j'ai reçu par rapport à ça, le premier message vraiment que j'ai jamais oublié d'ailleurs que j'ai reçu au lycée, c'était un truc que j'avais reçu sur Facebook, où un mec me disait, j'ai oublié les mots exacts, mais ça donnait un truc de genre espèce de gouine en enfer, tu feras partie de l'armée de Satan ou un truc un peu... Et c'est des choses qui sur le coup m'ont violentée. Mais je pense que je me suis rapprochée, alors ça c'est point religion, mais... Je me suis rapprochée de Dieu. Depuis quelques années, je me suis rapprochée en faisant le ramadan, en lisant le Coran. Et je sais quelles relations je partage avec mon créateur. Je sais qu'est-ce qui nous lie, comment je l'aime. Je connais mes défauts, je connais mes péchés, je connais mes qualités. Et en fait, j'ai plus peur des humains. J'ai plus peur du jugement des humains. Ma mère, certaines personnes de ma famille ont trop mal vécu mon homosexualité. Et c'est des personnes, enfin ma mère, elle m'a quand même nourrie au sein. Et je suis encore dans sa vie et elle m'aime plus que tout. Alors... Qu'est-ce que je m'en pète un rein ! Mais vraiment, qu'est-ce que je m'en bats les couilles de ce que pense Pierre-Paul-Jacques, que je connais pas, avec qui j'aurais jamais aucun contact, que j'aime même pas en fait. C'est-à-dire que c'est même pas que je les aime pas ou je les aime, en fait, c'est que j'en suis indifférente. Quand je dis que je les aime pas, c'est que j'ai pas de sentiments pour ces personnes. Elles ne m'apportent rien. Donc en fait, aujourd'hui je suis vue comme une grande gueule, mais je pense que j'ai pas eu le choix de par ma construction, de par le harcèlement qui m'a forcé à... existait, même quand clairement, on voulait que je n'existe plus. C'était violent, on me menaçait de viol. J'y allais avec une boule au ventre, j'aurais pu en mourir. Et avec le harcèlement, les agressions sexuelles, mais aussi ma sexualité qui a fait que très tôt, j'ai été confrontée à la violence. Et en fait, je me rends compte que c'est horrible ce que je vais dire, mais c'est comme tout. La violence, tu t'y habitues. Oui, le premier message que j'ai reçu sur Facebook, où la personne me disait que j'allais faire partie du clan des enfers du diable, je ne sais pas trop ça m'a traumatisé as fuck. Aujourd'hui, c'est pas grave, tu vois. Je m'en tape. Mais oui, à l'époque, ça m'a traumatisé. Oui, la première fois qu'on m'a dit sur Internet que j'étais moche, ça m'a fait mal au cœur. Oui, la première fois qu'on m'a dit que j'étais grosse, ça m'a fait mal au cœur. Oui, la première fois qu'on m'a fait plein de choses, ça m'a fait mal au cœur. Et en fait, c'est un peu violent de dire ça comme ça, mais on s'habitue à tout. Et ce qui fait qu'on a peur, la plupart du temps, de se montrer sur Internet ou de dire ce qu'on pense, etc., c'est parce qu'on a peur de pas faire à tout le monde. Mais moi, j'ai pas eu le luxe de croire en étant adulte que je pouvais plaire à tout le monde. Parce que rapidement, rapidement, on m'a dit que je plaisais pas, et que c'était pas bien comme j'étais, et que c'était pas honorable et que j'étais une mauvaise personne. Avoir peur de parler sur internet, de poser ses limites, de dire ce qu'on pense, c'est avoir peur de ne pas être aimé, c'est faire le deuil de ne pas être aimé, et forcément depuis qu'on est gamine on nous apprend à être aimé par tout le monde, donc c'est très compliqué. Mais quand t'as été harcelé, que t'as subi des violences sexuelles, que tu t'es sentie toute ta vie comme une... Pas une merde, parce que je me sens pas comme une merde, mais quand t'as été vraiment violentée par les autres, tu te rends compte très rapidement que t'es pas aimée par tout le monde, en fait. Et c'est ça qui m'a un peu conditionnée à pouvoir exister. C'est ça qui m'a conditionnée à dire oui, à dire non, à dire merde. C'est parce qu'en fait, je sais que je serai pas aimée par tout le monde, mais que les gens qui vont m'aimer vont m'aimer réellement pour ce que je suis. J'aime cette authenticité dans les sentiments. Et plaire pour plaire... Ça n'a jamais marché. Et d'ailleurs, ça n'a jamais marché pour moi, vu qu'à la fin, je me suis pété les dents. Par contre, Mona dit quelque chose dans son vocal. À la fin, elle me dit, avec autant de recul. Je n'ai pas tout le temps beaucoup de recul. Je suis désolée, hier, je n'ai pas pu finir l'épisode de podcast. Ça a bugué, je devais aller au crossfit. D'ailleurs, si ça vous intéresse, je vous ferai un épisode de podcast sur mon rapport au sport. Moi, qui n'ai pas été sportive pendant des années, je le suis. Et donc, ça change pas mal de choses dans ma vie. Donc, enfin, bref. Désolée, je reprends 24 heures après. Donc hier, au moment où je suis partie, j'étais en train de vous raconter comment je n'ai pas toujours le recul nécessaire. Et je voulais vous raconter qu'il n'y a pas très longtemps, je me suis mangé une sauce sur Twed, où je me suis fait afficher, je ne sais pas si vous faites partie de ma base de données, et donc si vous recevez mes mails, mais j'ai un bouton de désabonnement qui m'attache vachement avec mon univers, qui donne quelque chose du genre, si tu veux partir, tu risques de me briser le cœur. Et puis après, le bouton sur lequel tu cliques, c'est je me casse. Donc bon, pour moi, c'était obvious que c'était de l'humour. Donc je me suis fait afficher. Et quand j'ai reçu un message d'un pote qui m'a dit Ah, je suis désolée, t'es en train de te faire afficher parce que moi, je vais pas du tout sur Twed. Eh bien, je suis partie voir, sans surprise, et vas-y que je donne mon avis, et vas-y que je suis le meilleur copywriter qu'elle, qu'elle est méchante, elle est vilaine. Et bah là, j'ai pleuré. J'ai pleuré, j'ai pété mon plomb, j'en ai écrit une newsletter. Parce que ça me dégoûte le harcèlement. Et si t'as un problème avec quelqu'un, écris-lui au lieu de l'afficher sur un thread. Je crois que répondre aux commentaires où vous êtes tous en train de me tailler te prendra plus de temps que de m'écrire un message en me disant que mon bouton de désabonnement te met mal à l'aise. Mais entre toi et moi, même si c'était le cas, ben... Tant mieux si tu te barres, c'est qu'on n'est pas du tout dans la même énergie. J'ai envie de dire, on ne peut pas plaire à tout le monde, du monde, c'est personnel. Enfin bref, peut-être que je vous mettrai dans le résumé le lien vers la newsletter dans laquelle je m'explique. Et ça, c'est un exemple parmi tant d'autres, mais ce que je voulais dire par là, c'est que non, je n'ai pas toujours le recul nécessaire. Oui, même si j'ai l'habitude, entre guillemets, des haters et tout ça, parce que ça fait longtemps que je crée du contenu, et même si j'ai l'habitude de par mon parcours de vie, et bien non, je n'ai pas toujours le recul. Et oui... parfois j'ai peur, j'ai peur de manger une sauce, j'ai peur de me faire harceler. Alors déjà j'aimerais que les gens se rendent compte qu'internet c'est internet, et qu'on montre bien ce qu'on veut, je le dis tout le temps, je le répète, mais c'est la vérité. Et c'est pas parce que j'inspire et j'expire la confiance en moi que c'est toujours le cas. Moi aussi j'ai peur, moi aussi j'ai peur de pas être aimée. En fait c'est très bizarre parce que aussi bien parfois je m'en fous, aussi bien parfois ça me fait mal. Donc non je n'ai pas toujours du recul, c'est juste que je fais le choix de ne pas laisser la p... place à ma peur et de ne pas laisser ma peur me couper de mes inspirations, de ma créativité et de ma voix, en fait. Donc, qu'on s'entende bien, j'ai pas toujours le recul nécessaire, j'ai pas toujours la confiance nécessaire, mais je le fais. Je le fais parce que mon besoin de m'exprimer, mon besoin d'être moi, est plus fort que ma peur de ne pas plaire. C'était sur ça que je voulais finir. Cet épisode de podcast est parti dans tous les sens. Je suis désolée. mais je crois que c'est vraiment comme ça que j'ai envie de m'exprimer auprès de vous. J'ai pas envie de tergiverser, j'ai pas envie de tortiller. Et j'espère que ça vous plaira, j'espère que ça fera écho chez vous. J'ai adoré répondre à la question de Mona, je te remercie encore ma poupée. Et si vous avez envie de me poser des questions, et si vous acceptez bien sûr de ne pas arrêter dans le podcast parce qu'on vous entendra, après je peux anonymiser la personne, y'a pas de soucis. Et bien si vous avez envie de me poser des questions, vous pouvez totalement me les envoyer ou en vocal Instagram ou en vocal sur LinkedIn. Je me ferai un plaisir d'y répondre. Pour le moment, j'ai deux ou trois autres vocaux et après, la place est libre et je vais répondre à tous les vocaux. Donc, il n'y a pas de souci. Je ne sais pas quand est-ce que je reprendrai le micro. En fait, je ne sais pas si j'ai l'énergie de le faire toutes les semaines ou si ça doit sortir une fois toutes les deux semaines. Je me pose encore plein de questions. Voilà, c'était mon épisode de retour parmi vous. Sachez que je ne vous remercierai jamais assez de m'écouter, de prendre le temps pour moi. Le temps, c'est la denrée la plus précieuse. C'est celle qu'on ne pourra jamais rattraper ni récupérer. Et donc en fait, de savoir que vous m'écoutez, de savoir que vous prenez du temps pour moi, et bien c'est ultra, ultra, ultra précieux pour moi. Et donc je vous remercie vraiment de consommer mon contenu, de l'écouter, de le lire. Parce que créer du contenu n'a aucun sens si ce dernier n'est pas lu, n'est pas appréhendé. Je crée du contenu pour les autres, pas que pour moi. Et donc sans vous, mon travail n'a pas de sens. Voilà, je vous fais des gros bisous et... A la semaine prochaine ou à la semaine d'après, je ne sais pas trop.

Description

Dans ce premier épisode de la série "Jasmine, I need to know" , on va écouter ensemble un vocal que j’ai reçu de Mona. Elle me demande : "Jasmine, comment tu fais pour t’imposer ?". Cette question, elle me parle tellement, et je sais que vous êtes nombreux·ses à vous la poser aussi, donc j’ai envie de la prendre à bras le corps aujourd’hui.


Pour moi, s’imposer, c’est pas juste faire du bruit ou occuper l’espace. Ça va beaucoup plus loin que ça. C’est être alignée avec soi-même, savoir qui on est et ne pas avoir peur de le montrer. Parce que si toi-même tu sais pas où tu te situes, comment tu veux que les autres t’écoutent ? Ça a pris du temps, mais j’ai appris à incarner ma voix. Et pour ça, faut être en phase avec ce que tu ressens et ce que tu veux dans la vie. Parce que sinon, tu restes bloquée à attendre que quelqu’un te donne la permission d’exister. Et ça, on est d’accord, ça n’arrive jamais.


Dans cet épisode, je te parle de mon propre cheminement. Comment j’ai appris à m’affirmer, même dans des environnements où t’as l’impression que tout te pousse à rester discrète, à pas faire de vagues. S’imposer, c’est pas juste occuper de la place physiquement, c’est occuper de la place mentalement, émotionnellement. Et pour ça, t’as besoin de croire en ta légitimité.


La peur ? Ouais, elle est là. Elle est toujours là. Mais si tu la laisses diriger ta vie, tu vas passer à côté de tout ce que tu pourrais être. Parce qu’au final, personne va t’offrir ta place sur un plateau. C’est à toi de la prendre, sans excuses et sans te justifier. T’as le droit d’être là. Ta voix a de la valeur.


On va parler de tout ça dans cet épisode : comment assumer qui tu es, comment te faire entendre même quand t’as l’impression que personne veut t’écouter, et surtout, comment arrêter de laisser les autres décider pour toi. Parce qu’au fond, ce que je veux que tu retiennes, c’est ça : tu ne dois rien à personne, à part à toi-même. Ton rôle, c’est d’incarner ta vérité et de pas laisser les critiques ou les attentes des autres te paralyser.


Alors voilà, Mona, et toutes celles et ceux qui m’écoutent, la question c’est : comment toi, tu vas t’imposer ? Comment tu vas t’affirmer sans avoir peur de déranger ? Parce que tu le mérites. T’as le droit de dire "je suis là" et de le dire fort.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Alors déjà Mona, merci beaucoup pour cette question. Merci pour cette question parce que je pense que t'es vraiment pas la seule à te la poser. Et parce qu'elle relève et révèle plein de choses. Poser le contexte, c'est vrai qu'aujourd'hui, dans ma vie, je me demandais... Enfin, je réfléchis dans ma tête là et je me demandais si dans ma vie perso aussi. Mais je pense que oui. Enfin tout est relatif mais oui. En tout cas, dans ma vie, je suis vue comme une grande gueule. Voilà, je suis une grande gueule. Je suis vue comme quelqu'un qui l'ouvre, quelqu'un qui... quelqu'un qui s'impose, quelqu'un qui n'a pas peur de prendre de la place et de mettre inconfortable les autres. C'est-à-dire que, pour faire un petit point, j'ai été élevée par ma maman, toute seule, mon père n'était pas là. Mais il faut quand même savoir que j'ai été élevée par une femme qui n'avait et qui n'a toujours pas, même en vieillissant, la langue dans sa poche. C'est-à-dire que l'image que j'ai eue de la femme très tôt, ça a été une image de femme forte, de femme qui ne se cache pas. de femmes qui en voient tout balader. J'ai une anecdote que je raconte souvent à mes potes parce qu'elle me fait délirer et encore je sais que j'en ai oublié pas mal. Mais quand j'étais gamine, à l'école primaire, vous savez par terre, il y avait une sorte de gravier et tout, je pense que vous voyez. Et je jouais avec ma copine, je ne me rappelle plus comment elle s'appelle. Ah si, je m'en rappelle. Mais bon, je ne vais pas dire le prénom. On va dire qu'elle s'appelle Julia. Et je jouais avec Julia. Et ne me demandez pas d'ailleurs si j'étais amoureuse d'elle ou pas. À cette époque, je ne sais pas trop comment. J'ai commencé à libérer eux. ma parole et à savoir un petit peu si j'étais, enfin à savoir que j'étais vraiment lesbienne autour de mes 16 ans, mais enfin bref, c'est pas la question. Et je suis désolée, ce podcast c'est vraiment le podcast TDAH que je suis quoi, il va dans tous les sens et j'ai une pensée en arborescence que j'ai du mal à canaliser, donc parenthèse fermée. Et donc je jouais avec Julia, on était dans la cour de récréation. Et on se tenait la main et on courait. Et Julia est tombée. Et forcément, ça lui a fait, vous savez, avec le gravier, des petites traces, de petits trous sur les mains et un peu sur le visage. Je ne sais pas si vous voyez. Et donc, je l'ai aidée à se relever, etc. Et à la fin de l'école, vers 16h30, je vois sa mère arriver en folie. Donc, la mère de Julia, qui arrive vers moi en me hurlant dessus, en me disant que j'ai fait tomber sa fille. Donc, je pense que la petite avait dit que c'était de ma faute et que ce n'était pas possible. Et en fait, on se connaissait bien. Donc là, elle me regarde et me dit, si ça arrive encore une fois, je te mets une gifle. Mais elle trouvait... Enfin, dans sa tête, elle pensait vraiment avoir raison. En fait, pour elle, oui, je méritais une gifle. Voilà, ce n'était même pas une menace. Je pense que, premier degré, elle pensait... qu'elle avait le droit de me mettre une gifle si sa fille retombait. Et moi, je suis complètement traumatisée. C'est pas grave, elle part. Et là, il y a un pote à moi qui vient vers moi. Et d'ailleurs, lui aussi, je crois que j'ai été amoureuse de lui. Oui, j'étais une enfant... Une enfant très bisexuelle avant d'être très lesbienne. Mais d'ailleurs, on pourrait en parler de pourquoi les lesbiennes sont d'abord bisexuelles, ou du moins se revendiquent bisexuelles avant de se revendiquer lesbiennes. Mais oh là là, j'ai trop de trucs à vous dire. Mais enfin bref, c'est pas la question. Et là, il y a un pote à moi, on va dire qu'il s'appelait David. Il y a David qui court vers moi et qui me dit, oh là là, ta mère, elle veut se battre. Elle est sous le préau, elle est comme une folle, elle veut se battre, etc. J'ai dit, ah bon ? Et donc, en fait, j'arrive sous le préau et je vois ma mère en train d'hurler. Elle disait à Monique, Monique, c'était ma pionne en primaire. Elle disait à Monique, tiens-moi mon sac, tiens-moi mon sac, Monique, je vais me la faire, je vais me la faire. Et il y avait la mère de Julia. Et ma mère, elle disait, alors comme ça, tu veux la taper ? Alors comme ça, tu veux la taper ? Tu veux mettre une gifle à ma fille ? Eh bien, viens me mettre une gifle, viens me mettre une gifle. Donc devant tout le monde, tout le monde regardait, c'était trop la honte. Et en fait, comme vous avez dû le comprendre, j'avais pas encore vu ma mère, donc c'est pas moi qui lui avais dit qu'elle m'avait menacée. Pour vous dire à quel point cette dame pensait dans son bon droit, quand elle a croisé ma mère, qu'elle connaissait bien, elle lui a dit Hello Kira, ça va ? Ouais, ça va et toi ? Bah oui, ta fille, elle a fait tomber la mienne, donc je suis partie la voir, je l'ai prévenue, si elle la refait tomber, la prochaine fois, je lui mets une gifle. Et je sais pas dans quel film de cul elle vivait, mais pour elle, ma mère, elle allait dire Ah oui, je comprends tout à fait, si Jasmine, elle refait tomber Julia, il faut que tu la tapes. Et en fait, elle s'est confrontée à une nana qui est devenue folle. La nana folle, c'est ma mère, qui disait à la piane, Mais tiens-moi mon sac ! Et qui disait à l'autre meuf devant tous les enfants, Mais viens, viens te battre, si t'es une femme, viens te battre, viens te battre. Tu veux te frapper les enfants ? Bah frappe, frappe une adulte. Ça, c'est des choses que j'ai vues et revues chez ma mère. Ma mère a une grande gueule. Ma mère ne s'excuse pas. Ma mère est la plus jeune de sa famille. Je viens d'une famille maghrébine. Et ma mère, voilà, ça a toujours été un petit peu le vilain petit canard. Un jour, j'ai carrément entendu une de mes tantes, en parlant de ma mère, dire que c'était la meuf. alors que c'était la plus petite qui faisait peur à tout le monde. Et elle m'a élevée un petit peu dans ça. Alors je ne suis pas du tout sortie comme elle. C'est-à-dire que moi, je n'avais pas du tout... Quand j'étais plus jeune, je n'avais pas peur d'exister, de me montrer. Après, j'ai été harcelée. Et là, j'ai eu peur pour moi. Et c'est là que j'ai commencé à me cacher, etc. Et ça, elle ne le comprenait pas. Mon père et ma mère... Alors mon père est revenu de prison après. On en a parlé. Il n'était pas du tout d'accord. Il était venu m'aider quand je m'étais affa... Mais t'es farcelée. Mais mes parents, c'était tellement des personnes grande gueule, qui n'avaient pas peur, qui vont, qui rentrent dedans, que ma mère ne comprenait pas cette manie de chouiner, d'avoir peur d'aller à l'école, du harcèlement, etc. Donc en fait, d'un côté, elle m'a élevée dans la force et la puissance où je me suis jamais sentie diminuée en tant que femme. En fait, ça, c'est parce que j'ai été élevée que par une femme. Si mon père avait encore été là, vu comme il traitait ma mère, forcément, inconsciemment, je me serais dit que les femmes sont... sont faibles, etc. Mais moi, ce que j'ai vu, c'est une nana qui travaille, c'est une nana qui assume sa fille toute seule, c'est une nana qui a perdu un enfant mort-né et qui s'est relevé le lendemain. Enfin, peut-être pas le lendemain, mais en tous les cas, qui s'est relevé. C'est une nana libre et c'est une nana qui sait tout gérer. Et ça, c'est ce que j'ai vu des femmes. Donc, en fait, pendant très longtemps, je n'avais pas honte d'exister et de me montrer. Alors là, vous vous dites, mais quel rapport avec Mona ? Et la question ? En fait, je pense que tout ça, c'est un rapport, tout est lié. J'ai toujours pu parler, j'ai toujours pu... existé, mon avis a toujours été le bienvenu, ma mère m'a beaucoup valorisé sur mon intellect sur ma pertinence et mon impertinence sur ce que je disais ce que je faisais etc donc en fait je me suis toujours sentie légitime d'exister jusqu'à mes harcèlements, mes différents harcèlements et mes agressions sexuelles qui c'est vrai autour de mes 13 ans m'ont foutu en l'air jusqu'à ma... j'ai dû me reconstruire vers mes 19 ans et après j'ai fait une dépression, MDR mais... J'ai toujours eu l'habitude d'exister, d'avoir le droit de parler. Et en fait, même si je parle de mon harcèlement comme quelque chose de très violent, et ça l'était, c'était terrible, je crois que ça m'a aussi appris le fait que peu importe ce que tu dis, que tu te fasses petite, que tu te fasses grande, que tu ouvres ta gueule ou que tu la fermes, les gens auront toujours quelque chose à dire de toi. Les gens auront toujours quelque chose à aller chercher, à aller critiquer, à aller humilier. En fait, j'ai compris que quand j'étais moi... eh bien on me détestait, quand j'essayais de pas être moi ou de me cacher, on me détestait, et qu'en fait, quitte à être détestée, mieux vaut que je sois détestée pour ce que je suis, mieux vaut que je sois détestée pour quelque chose qui ne me procure pas de l'inconfort, parce qu'en fait, me faire passer pour quelqu'un d'autre, fermer ma gueule, ça me procure de l'inconfort. Il y a plein de choses comme ça, où je pense qu'il faut prendre en considération le parcours de vie, et moi en fait mon parcours de vie, c'est le parcours d'une gamine qui a été harcelée à l'école, mais c'est aussi le parcours d'une nana, parce qu'à un moment Mona dans la question me parle de religion. Mais c'est aussi le parcours d'une nana qui est musulmane mais qui est lesbienne. Et donc le premier message ultra violent que j'ai reçu par rapport à ça, le premier message vraiment que j'ai jamais oublié d'ailleurs que j'ai reçu au lycée, c'était un truc que j'avais reçu sur Facebook, où un mec me disait, j'ai oublié les mots exacts, mais ça donnait un truc de genre espèce de gouine en enfer, tu feras partie de l'armée de Satan ou un truc un peu... Et c'est des choses qui sur le coup m'ont violentée. Mais je pense que je me suis rapprochée, alors ça c'est point religion, mais... Je me suis rapprochée de Dieu. Depuis quelques années, je me suis rapprochée en faisant le ramadan, en lisant le Coran. Et je sais quelles relations je partage avec mon créateur. Je sais qu'est-ce qui nous lie, comment je l'aime. Je connais mes défauts, je connais mes péchés, je connais mes qualités. Et en fait, j'ai plus peur des humains. J'ai plus peur du jugement des humains. Ma mère, certaines personnes de ma famille ont trop mal vécu mon homosexualité. Et c'est des personnes, enfin ma mère, elle m'a quand même nourrie au sein. Et je suis encore dans sa vie et elle m'aime plus que tout. Alors... Qu'est-ce que je m'en pète un rein ! Mais vraiment, qu'est-ce que je m'en bats les couilles de ce que pense Pierre-Paul-Jacques, que je connais pas, avec qui j'aurais jamais aucun contact, que j'aime même pas en fait. C'est-à-dire que c'est même pas que je les aime pas ou je les aime, en fait, c'est que j'en suis indifférente. Quand je dis que je les aime pas, c'est que j'ai pas de sentiments pour ces personnes. Elles ne m'apportent rien. Donc en fait, aujourd'hui je suis vue comme une grande gueule, mais je pense que j'ai pas eu le choix de par ma construction, de par le harcèlement qui m'a forcé à... existait, même quand clairement, on voulait que je n'existe plus. C'était violent, on me menaçait de viol. J'y allais avec une boule au ventre, j'aurais pu en mourir. Et avec le harcèlement, les agressions sexuelles, mais aussi ma sexualité qui a fait que très tôt, j'ai été confrontée à la violence. Et en fait, je me rends compte que c'est horrible ce que je vais dire, mais c'est comme tout. La violence, tu t'y habitues. Oui, le premier message que j'ai reçu sur Facebook, où la personne me disait que j'allais faire partie du clan des enfers du diable, je ne sais pas trop ça m'a traumatisé as fuck. Aujourd'hui, c'est pas grave, tu vois. Je m'en tape. Mais oui, à l'époque, ça m'a traumatisé. Oui, la première fois qu'on m'a dit sur Internet que j'étais moche, ça m'a fait mal au cœur. Oui, la première fois qu'on m'a dit que j'étais grosse, ça m'a fait mal au cœur. Oui, la première fois qu'on m'a fait plein de choses, ça m'a fait mal au cœur. Et en fait, c'est un peu violent de dire ça comme ça, mais on s'habitue à tout. Et ce qui fait qu'on a peur, la plupart du temps, de se montrer sur Internet ou de dire ce qu'on pense, etc., c'est parce qu'on a peur de pas faire à tout le monde. Mais moi, j'ai pas eu le luxe de croire en étant adulte que je pouvais plaire à tout le monde. Parce que rapidement, rapidement, on m'a dit que je plaisais pas, et que c'était pas bien comme j'étais, et que c'était pas honorable et que j'étais une mauvaise personne. Avoir peur de parler sur internet, de poser ses limites, de dire ce qu'on pense, c'est avoir peur de ne pas être aimé, c'est faire le deuil de ne pas être aimé, et forcément depuis qu'on est gamine on nous apprend à être aimé par tout le monde, donc c'est très compliqué. Mais quand t'as été harcelé, que t'as subi des violences sexuelles, que tu t'es sentie toute ta vie comme une... Pas une merde, parce que je me sens pas comme une merde, mais quand t'as été vraiment violentée par les autres, tu te rends compte très rapidement que t'es pas aimée par tout le monde, en fait. Et c'est ça qui m'a un peu conditionnée à pouvoir exister. C'est ça qui m'a conditionnée à dire oui, à dire non, à dire merde. C'est parce qu'en fait, je sais que je serai pas aimée par tout le monde, mais que les gens qui vont m'aimer vont m'aimer réellement pour ce que je suis. J'aime cette authenticité dans les sentiments. Et plaire pour plaire... Ça n'a jamais marché. Et d'ailleurs, ça n'a jamais marché pour moi, vu qu'à la fin, je me suis pété les dents. Par contre, Mona dit quelque chose dans son vocal. À la fin, elle me dit, avec autant de recul. Je n'ai pas tout le temps beaucoup de recul. Je suis désolée, hier, je n'ai pas pu finir l'épisode de podcast. Ça a bugué, je devais aller au crossfit. D'ailleurs, si ça vous intéresse, je vous ferai un épisode de podcast sur mon rapport au sport. Moi, qui n'ai pas été sportive pendant des années, je le suis. Et donc, ça change pas mal de choses dans ma vie. Donc, enfin, bref. Désolée, je reprends 24 heures après. Donc hier, au moment où je suis partie, j'étais en train de vous raconter comment je n'ai pas toujours le recul nécessaire. Et je voulais vous raconter qu'il n'y a pas très longtemps, je me suis mangé une sauce sur Twed, où je me suis fait afficher, je ne sais pas si vous faites partie de ma base de données, et donc si vous recevez mes mails, mais j'ai un bouton de désabonnement qui m'attache vachement avec mon univers, qui donne quelque chose du genre, si tu veux partir, tu risques de me briser le cœur. Et puis après, le bouton sur lequel tu cliques, c'est je me casse. Donc bon, pour moi, c'était obvious que c'était de l'humour. Donc je me suis fait afficher. Et quand j'ai reçu un message d'un pote qui m'a dit Ah, je suis désolée, t'es en train de te faire afficher parce que moi, je vais pas du tout sur Twed. Eh bien, je suis partie voir, sans surprise, et vas-y que je donne mon avis, et vas-y que je suis le meilleur copywriter qu'elle, qu'elle est méchante, elle est vilaine. Et bah là, j'ai pleuré. J'ai pleuré, j'ai pété mon plomb, j'en ai écrit une newsletter. Parce que ça me dégoûte le harcèlement. Et si t'as un problème avec quelqu'un, écris-lui au lieu de l'afficher sur un thread. Je crois que répondre aux commentaires où vous êtes tous en train de me tailler te prendra plus de temps que de m'écrire un message en me disant que mon bouton de désabonnement te met mal à l'aise. Mais entre toi et moi, même si c'était le cas, ben... Tant mieux si tu te barres, c'est qu'on n'est pas du tout dans la même énergie. J'ai envie de dire, on ne peut pas plaire à tout le monde, du monde, c'est personnel. Enfin bref, peut-être que je vous mettrai dans le résumé le lien vers la newsletter dans laquelle je m'explique. Et ça, c'est un exemple parmi tant d'autres, mais ce que je voulais dire par là, c'est que non, je n'ai pas toujours le recul nécessaire. Oui, même si j'ai l'habitude, entre guillemets, des haters et tout ça, parce que ça fait longtemps que je crée du contenu, et même si j'ai l'habitude de par mon parcours de vie, et bien non, je n'ai pas toujours le recul. Et oui... parfois j'ai peur, j'ai peur de manger une sauce, j'ai peur de me faire harceler. Alors déjà j'aimerais que les gens se rendent compte qu'internet c'est internet, et qu'on montre bien ce qu'on veut, je le dis tout le temps, je le répète, mais c'est la vérité. Et c'est pas parce que j'inspire et j'expire la confiance en moi que c'est toujours le cas. Moi aussi j'ai peur, moi aussi j'ai peur de pas être aimée. En fait c'est très bizarre parce que aussi bien parfois je m'en fous, aussi bien parfois ça me fait mal. Donc non je n'ai pas toujours du recul, c'est juste que je fais le choix de ne pas laisser la p... place à ma peur et de ne pas laisser ma peur me couper de mes inspirations, de ma créativité et de ma voix, en fait. Donc, qu'on s'entende bien, j'ai pas toujours le recul nécessaire, j'ai pas toujours la confiance nécessaire, mais je le fais. Je le fais parce que mon besoin de m'exprimer, mon besoin d'être moi, est plus fort que ma peur de ne pas plaire. C'était sur ça que je voulais finir. Cet épisode de podcast est parti dans tous les sens. Je suis désolée. mais je crois que c'est vraiment comme ça que j'ai envie de m'exprimer auprès de vous. J'ai pas envie de tergiverser, j'ai pas envie de tortiller. Et j'espère que ça vous plaira, j'espère que ça fera écho chez vous. J'ai adoré répondre à la question de Mona, je te remercie encore ma poupée. Et si vous avez envie de me poser des questions, et si vous acceptez bien sûr de ne pas arrêter dans le podcast parce qu'on vous entendra, après je peux anonymiser la personne, y'a pas de soucis. Et bien si vous avez envie de me poser des questions, vous pouvez totalement me les envoyer ou en vocal Instagram ou en vocal sur LinkedIn. Je me ferai un plaisir d'y répondre. Pour le moment, j'ai deux ou trois autres vocaux et après, la place est libre et je vais répondre à tous les vocaux. Donc, il n'y a pas de souci. Je ne sais pas quand est-ce que je reprendrai le micro. En fait, je ne sais pas si j'ai l'énergie de le faire toutes les semaines ou si ça doit sortir une fois toutes les deux semaines. Je me pose encore plein de questions. Voilà, c'était mon épisode de retour parmi vous. Sachez que je ne vous remercierai jamais assez de m'écouter, de prendre le temps pour moi. Le temps, c'est la denrée la plus précieuse. C'est celle qu'on ne pourra jamais rattraper ni récupérer. Et donc en fait, de savoir que vous m'écoutez, de savoir que vous prenez du temps pour moi, et bien c'est ultra, ultra, ultra précieux pour moi. Et donc je vous remercie vraiment de consommer mon contenu, de l'écouter, de le lire. Parce que créer du contenu n'a aucun sens si ce dernier n'est pas lu, n'est pas appréhendé. Je crée du contenu pour les autres, pas que pour moi. Et donc sans vous, mon travail n'a pas de sens. Voilà, je vous fais des gros bisous et... A la semaine prochaine ou à la semaine d'après, je ne sais pas trop.

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