Chalon-sur-Saône 2024, nouvelles histoires de France cover
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Hajime, entretiens sur et en dehors des tatamis

Chalon-sur-Saône 2024, nouvelles histoires de France

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39min |07/11/2024
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Hajime, entretiens sur et en dehors des tatamis

Chalon-sur-Saône 2024, nouvelles histoires de France

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39min |07/11/2024
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Description

Depuis quatorze ans maintenant, c’est à l’entrée de l’hiver que se joue la bataille nationale, en quatorze catégories, quatorze hunger games hexagonaux, sans piège et sans violence, mais avec beaucoup de déçus. Car il n’en reste qu’un à la fin, ou presque, pour obtenir la prestigieuse sélection pour le Grand Chelem de Paris de février, espérer y briller et enchaîner avec d’autres grandes sélections, espérer être l’un des rares élus qui puisent changer le cours de son destin et devenir, au-delà d’un impact national, l’un de ceux que l’on suit plus haut et plus loin, dans les sphères européenne et mondiale. Qui a brillé en Saône-et-Loire? Qui a échoué? Qui a pris date pour cette nouvelle olympiade? Tour d'horizon de ces championnats de France seniors première division 2024 dans ce nouvel épisode d'« Hajime », le podcast de L’Esprit du Judo.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Générique

    Professeurs, entraîneurs, experts, champions d'hier et d'aujourd'hui, mais aussi judokas anonymes, le podcast de L'Esprit du judo, c'est maintenant. Hajime. Depuis 14 ans maintenant, c'est à l'entrée de l'hiver que se joue la bataille nationale en 14 catégories, 14 Hunger Games hexagonaux, sans piège et sans violence, mais avec beaucoup de déçus. Car il n'en reste qu'un à la fin, ou presque, pour obtenir la prestigieuse sélection pour le Grand Chelem de Paris de février, espérer y briller et enchaîner avec d'autres grandes sélections, espérer être l'un des rares élus qui puisse changer le cours de son destin et devenir, au-delà d'un impact national, l'un de ceux que l'on suit plus haut et plus loin dans les sphères européenne et mondiale. Les championnats de France ont-ils été bons ? Chaque année, les anciens se lamentent sur la valeur collective, le niveau, le spectacle, et ils ont sans doute raison sur bien des points, quoi qu'il en soit, en novembre dernier, c’est à Caen, que Johan-Benjamin Gaba est allé chercher le droit d'être le représentant français en moins de 73 kg aux Jeux, avec le destin que l'on sait. Si, ce jour-là, il n'avait pas battu Charly Wable de l'ESSM Kodokan dans un combat disputé, ou Guillaume Chaine en finale après un long golden score, l'histoire du judo français n'aurait peut-être pas été la même. C'est tout de même ça les France. Comme à la Star Ac', rien n'est acquis même aux vainqueurs et on en connaît beaucoup qui n'ont pas eu les moyens de profiter des opportunités qu'ils s'étaient offerts avec leur titre national, souvent parce qu'ils avaient devant eux une star inaccessible comme Clarisse Agbegnenou par exemple. Pourtant, c'est en gagnant le championnat de France 2021 des moins de 63 kg que Manon Deketer s'était ouvert le chemin d'une sélection européenne puis mondiale en 2022 avec une formidable médaille de bronze pour cette deuxième occasion. Les championnats de France sont le chemin naturel des jeunes loups obsédés par l'idée d'être chef de meute, comme les récents médaillés mondiaux juniors, mais aussi de façon générale de tous ceux qui en ont rêvé, qui se sont donné les moyens de troubler le jeu, de prendre leur part de gloire. À Chalon-sur-Saône, cette année, dans un Colisée rond comme une arène, c'était justement ce qui se jouait en moins de 63 kg le dimanche. Avec une Clarisse Agbegnenou absente pour un temps indéterminé, Manon Deketer était venue réaffirmer son statut de leader derrière la leader, empêcher toute émergence définitive et notamment dans ce rôle d'une jeune fille de 20 ans, Melkia Auchecorne, une évidence, double championne du monde juniors et déjà championne de France seniors en 2023. Rien ne les arrêtait avant la finale où la redoutable combattante de Chelles, Melkia Auchecorne, semblait prendre le dessus avec sa garde dominante et ses prises initiatives. courte et agressive en technique de jambe. Elle déroulait brillamment son aînée sur le dos en seoi-nage, avant que celle-ci, dans un renversement de momentum si spécifique au judo, déplie le bras de la plus jeune, auquel elle s'était accrochée comme une noyée à la planche de salut. De quoi verser quelques larmes au micro pour ce beau retour au plan national sur ce qui restera le moment le plus follement judo de ce championnat 2024.

  • Manon Deketer

    Il y a de la joie, c'est sûr, mais en fait, c'était beaucoup, beaucoup de soulagement. Parce que cette journée, je l'ai subie. Je l'ai subie. J'ai peut-être pas fait un judo beau, j'ai fait peut-être un judo laborieux, parce que j'ai fait avec les moyens du bord, comme je l'ai dit, j'ai pas dormi la nuit, j'ai fait une nuit blanche, parce que je me suis mis une pression de fou malade sur cette compétition, parce que je voulais absolument assurer et reprendre mon titre. Et du coup, toutes les émotions sont passées par là, et j'ai pas su me contrôler, et tout est lâché. Même moi, je me suis surprise, parce que je pensais pas que j'allais réussir à aller au bout. Et moi, je me suis prouvé que... Dans n'importe quelle situation, je peux être forte et gagner. C'était la finale parfaite. Après, je ne sais pas si il y a waza-ari ou ippon, j'en sais rien. Mais en tout cas, on m'a toujours appris à enchaîner. Donc j'ai enchaîné, j'ai été au bout. Et ça a tourné à ma faveur, donc tant mieux. Il y a eu beaucoup de fatigue engendrée sur toute cette reprise parce que je suis ressortie du croisé en enchaînant pas mal de compétitions. Donc mon corps a pris, il a subit un peu. Donc là, je vais prendre le temps de me reposer, de souffler et de soigner les petits bobos.

  • L'Esprit du Judo

    Un chiffre pouvait résumer le championnat de nos féminines en cette fin d'année. Sur les 28 médaillés du week-end, seules 4 d'entre elles n'avaient jamais connu cet honneur en seniors. Et pour certaines, comme Lucie Jarrot en bronze en moins de 70 kg, ou Lucie Dupin en bronze en plus de 78 kg, il ne s'agissait que d'un petit saut d'une place de cinquième les années précédentes jusqu'au podium. Parmi les nouvelles venues, Coralie Gilly récompensée en moins de 48 kg, presque à la même seconde et dans la même catégorie. que sa grande sœur et ancienne championne de France, Marine Gilly. Leur danse de la joie dans les bras l'une de l'autre était sans doute le plus joli moment du samedi. Juste au-dessus d'elle, en finale, la valeureuse Manon Urdiales, championne de France en 2021, qui avait brillé toute la journée par son travail au sol et sa capacité à gérer les gardes hautes éprouvantes, notamment celle de la championne en titre Mélanie Clément-Legoux ou de la jeune Laura Espadinha, devait céder sur une blessure et l'impact supérieur de la seule championne du week-end à n'avoir jamais gagné ce titre, déjà finaliste l'année dernière, la combattante de l'US Orléans d'Anthony Rodriguez, Anaïs Perrault. A 23 ans, la championne de France Junior 2020, l'année d'après l'avènement de Shirine Boukli, finaliste de deux Opens et troisième du Grand Prix de Zagreb, a encore de l'ambition et n'est manifestement pas rassasiée.

  • Anaïs Perrot

    J'avais qu'une option, c'était de gagner. J'ai fait ce que j'avais à faire et j'ai mon coach qui m'a très bien orientée. On va dire que j'ai écouté les consignes et quand on écoute les consignes, ça marche. Je suis contente. Je m'entraîne d'arrache-pied, je m'entraîne intelligemment et je ne lâche rien. Et je persiste et je m'obstine en fait. Je m'obstine à faire du judo, même si ça ne va pas continuer de travailler d'autres choses, d'autres axes. C'est de l'obstination. Je suis trop contente parce que je suis trop heureuse d'avoir Anthony Rodriguez comme entraîneur parce que je ne peux que réussir en ayant à mes côtés. J'ai tellement confiance en lui, il a tellement confiance en moi que quand il me dit quelque chose, je ne me pose pas de questions parce que je sais qu'il le fait pour moi, pour que je réussisse. Et du coup, ça marche et je suis trop heureuse. Et cette médaille, je lui le dédie parce que c'est son anniversaire dans deux jours et qu'en plus, il habite à Châlons. Donc c'est un peu une médaille à la maison, donc je suis trop heureuse. Aujourd'hui, j'avais faim, mais j'ai encore faim. Tous les voyants sont good maintenant. Je sais que ça ne va pas être facile. Je sais qu'il y a plein d'étapes qu'il ne faut pas griller justement et qu'un titre, c'est bien, il faut passer par là. Mais maintenant, il faut confirmer à l'international dans des plus grosses compétitions comme des grands sams. En tout cas, il y a une chose qui est sûre, c'est que j'ai la dalle. C'est mon mot, j'ai la dalle. Et s'il faut que j'ai encore plus la dalle, je vais encore plus la dalle.

  • L'Esprit du Judo

    Stabilité donc, en moins de 52 kg, où les deux jeunes qui montent, Léa Béres et surtout Alyssia Poulange, et ses 18 ans, ne montaient pas jusqu'en finale et restaient comme l'année dernière sur la troisième marche. Poulange battue par Béres et Béres par l'international Astride Gneto. Tranquille jusqu'en finale, où des problèmes de dos l'empêchaient d'aller chercher. Un cinquième titre senior. Elle l'abandonnait donc à Julie Weill-dit-Morey du Judo Club Pontault Combault, déjà championne de France en 2022. A elle deux, elles ont récolté tous les titres nationaux depuis 2019. Un nouveau club, un nouveau titre pour Weill-dit-Morey, 25 ans. Un nouveau mental aussi, dit-elle, qui l'autorise à espérer faire mieux dans cette phase de sa carrière.

  • Julie Weill-dit-Morey

    Je m'étais fait une blessure au coude aux championnats du monde universitaires, qui était assez grave et j'ai pris beaucoup de temps pour m'en remettre. Et c'est pour ça que j'ai accueilli chaque petite victoire toute la journée. Et même si malheureusement il n'y avait pas mon adversaire en finale, je prends ce titre les bras ouverts. Il fait énormément de bien, peut-être même plus que le premier, parce que l'année dernière j'ai été absente sur les championnats de France pour blessure. Et la route a été longue, elle a été compliquée pour retrouver ce titre. Alors je l'accueille avec beaucoup d'émotion et beaucoup de fierté. On a fait un petit reset cette année, j'ai changé de club, je suis repartie sur de nouvelles bases, une nouvelle Julie, un nouveau club, des nouveaux amis, un nouveau staff. Et je me sens vraiment très très bien et je leur dois aussi ce titre. Parce qu'ils m'ont recueillie et ils ont fait aussi de moi ce que je suis là actuellement aujourd'hui. C'est vrai que ça fait plaisir de démarrer l'Olympiade comme ça, fort, en montrant qu'on est là. Et c'est un, c'est pas deux, c'est pas trois, c'est un. Donc ouais, ça me lance, ça me propulse et ça me fait rêver aussi pour la suite. Ça me donne des gros objectifs, des grosses ambitions. J'ai aimé mon comportement. J'avais beaucoup de soucis à gérer mon stress auparavant. Et des fois, je ne me présentais pas à mon niveau. Et je sortais avec des regrets, même des matchs que je gagnais, je ne me trouvais pas à mon niveau. J'ai fait un gros travail là-dessus, tant en prépa mentale que sur la respiration, etc. Chose que j'ai vraiment mis en place aujourd'hui et je me suis sentie très très bien. Et je vais continuer ce travail-là parce que je pense qu'il y a vraiment quelque chose à aller chercher là-dessus pour glow up.

  • L'Esprit du Judo

    Stabilité toujours et même un peu plus avec le troisième titre successif en moins de 57 kg de la combattante du PSG, Faiza Mokdar contre son ancienne partenaire. partenaire Martha Fawaz. Une finale identique à 2022 et un podium qui n'évoluait que par la présence de Chloé Devictor en bronze dans sa nouvelle catégorie de poids. Intraitable avec ses mouvements d'épaule incessants et son fort travail au sol, la parisienne a d'autres ambitions, mais elle sait bien que le passage obligé par les France n'est jamais une partie de santé.

  • Faiza Mokdar

    Il faut toujours aller le rechercher, défendre sa place et montrer qu'on est là chaque année. Ce n'est pas évident, surtout qu'en France, on sait que dans chaque catégorie, il y a beaucoup de concurrence et du niveau. C'est un défi qu'on a l'habitude de prendre, c'est encore plus dur vu qu'on se connaît. Mais voilà, il faut à chaque fois chercher le truc qui va faire qu'on va gagner. Mais c'est ça, c'est le judo. Vraiment, c'est un objectif spécial dans la saison, les France, parce que c'est vraiment une des compétitions les plus difficiles. Et la motivation, je l'ai toujours parce que pour moi, j'ai été championne de France, mais c'était l'année d'avant. Donc c'est passé et il faut que je le sois cette année. Donc c'est une nouvelle chose. Je ne vise pas de record. C'est, on va dire, c'est la suite. Ça fait partie de la préparation de ma saison pour encore des plus grands objectifs. Donc je ne compte pas, on va dire. Je ne savais même pas que j'étais 4 fois. Quand alors j'ai entendu 3, je me suis dit, ah ouais, je pensais 2. Donc voilà, ce n'est pas un record. Il n'y a pas de record.

  • L'Esprit du Judo

    Désormais bordelaise avec son entraîneur Alain Schmitt, l'excellente Florine Soula et son judo tout en feinte et en rythme n'a pas souffert et a collé tout le monde en moins de 70 kg malgré l'opposition en tableau de Laura Haberstock. qu'il avait privé d'un premier titre senior en finale il y a deux ans. A 22 ans, elle s'est classée sur le podium de trois Open cette année. Il est temps de passer un cap et c'est sans doute le bon moment pour la championne de France junior 2022 et senior 2023 et 2024.

  • Florine Soula

    Je suis contente de la journée que j'ai faite. C'est un peu une journée sans trop de sensations. Moi, j'ai un judo très sensation, donc très judo. C'est différent, mais il faut savoir aussi gagner dans ces moments-là. Et le fait de concrétiser une deuxième fois... C'est toujours très bon à prendre. Je n'étais pas dans le même flot habituel. Je ne l'explique pas vraiment et je n'ai pas forcément envie de l'expliquer. C'est peut-être aussi une journée comme ça. J'ai fait un peu plus de néo-asas, ce qui n'était pas du tout à mon habitude. Donc là, je suis contente sur ce point de vue-là. C'est très cool, mais je pense que j'ai encore beaucoup de choses à prouver à moi-même et aux autres au niveau de l'international. J'ai envie de fonctionner étape par étape, de valider. les échanges que je peux valider et puis progresser, continuer à progresser.

  • L'Esprit du Judo

    C'est sans doute en moins de 78 kg que la finale était la plus dramatique avec un clash attendu au bout de deux montées en puissance croisées des deux filles les plus fortes du jour. D'un côté, l'international trentenaire de Champigny, Fanny-Estelle Posvite, qui frappait fort en battant notamment en demi-finale l'ancienne championne de France 2015, Samah Hawa Camara, redescendue pour l'occasion dans la catégorie après deux médailles de bronze en plus de 78 kg. De l'autre, Chloé Buttigieg, finaliste à Paris en 2023, est toute récente finaliste de son second grand chelem à Abou Dhabi le mois dernier. Effrayante elle aussi avec des victoires tranchantes, notamment en demi-finale sur un arraché aérien contre Océane Zatchi Bi. Redoutable par sa solidité d'appui et ses incessantes tentatives d'arraché, elle se montrait dangereuse par sa puissance contre les coups de boutoir de la non moins solide pose 8, laquelle se montrait plus en rythme Soucieuse de trouver la faille mais aussi de ne pas rester trop longtemps dans l'étreinte de sa rivale et de subir la loi de ses contres. L'arbitre finissait par lui accorder la victoire d'une dernière pénalité pour son activité, défaite mal vécue par la guerrière de Montreuil qui tourne autour du titre national depuis 2018. Frustrée elle aussi dans son parcours international, à la remorque des deux monstres Tcheumeo et Malonga, la Campinoise annonçait ce troisième titre national en moins de 78 kilos, le cinquième en tout, comme le dernier.

  • Fanny-Estelle Posvite

    C'est le dernier. Et c'était pas facile d'y aller. Vraiment, ça a été très dur de me mobiliser, de me dire que je devais encore une fois repasser par les championnats de France pour espérer avoir une sélection. C'est fatigant, c'est dur. Fallait juste essayer d'exprimer mon judo, ça a été quand même difficile. C'est ma première compét' depuis mars, donc j'avais pas trop de repères et tout, mais bon c'était... Voilà, le timing, j'ai repris fin août. Comme c'est ma dernière saison, j'essaie aussi de me tourner vers la reconversion. J'essaie de laisser quand même des créneaux pour pouvoir plus travailler et finir ma formation professionnelle. J'aimerais bien aussi intégrer l'entreprise via une convention d'attention professionnelle. Je vais devoir dégager un peu plus de temps, mais je veux quand même faire une très belle dernière saison, avec le mot d'ordre de le plaisir. On verra, mais il faut que j'allie tout ça. Malheureusement, je ne veux pas espérer quoi que ce soit parce que j'ai beaucoup été déçue, trop déçue. La saison dernière, je bats la championne du monde et ça ne me décroche même pas le ticket pour les Europes. Donc clairement, ça ne sert à rien d'espérer. Je vais profiter de chacun de mes combats en compétition et puis on verra.

  • L'Esprit du Judo

    Chez les lourdes, la catégorie la plus impressionnante de ces dernières années par l'incessant potentiel d'international qu'elle propose depuis l'avènement de Romane Dicko en 2016 et de Julia Tolofua en 2017, l'heure était logiquement encore à la concurrence. Qui allait s'ajouter à la liste ? L'une des quatre nouvelles venues sur un podium national cette année se trouvait être la longiligne et prometteuse Célia Cancan, une Varoise de 18 ans qui n'avait pas qu'un seul objectif cette année, puisqu'après son second titre national junior début mars, elle avait enchaîné une médaille d'or aux championnats d'Europe des moins de 20 ans en septembre. et une médaille d'argent mondiale en octobre. Ce trésor national en puissance était victime de la force de frappe intimidante de la championne en titre Anne-Fatoumata Mbairo, qui parvenait à lui marquer waza-ari sur un lourd makikomi. Cancan alignait ensuite les hippons jusqu'au bronze et de belles perspectives pour les sélections à venir. La Campinoise Mbairo terminait fort mais ne retrouvait pas en finale Léa Fontaine comme l'année dernière. La championne de France 2022, finaliste nationale depuis 4 ans, ancienne triple championne d'Europe juniors était surprise par une combattante aussi monumentale qu'elle, beaucoup plus grande avec son mètre 90, la vice-championne du monde cadettes 2022 et déjà troisième des France juniors Grâce-Esther Mienandi-Lahou. Ce n'était pas non plus la championne du monde juniors 2021 qui enchaîne les performances seniors cette année avec ses victoires récentes au Grand Prix de Zagreb et au Grand Chelem d'Abou Dhabi, la Parisienne Coralie Haymé. Elle devait elle aussi baisser pavillon dès le premier tour contre un nouveau bulldozer pour Sainte-Geneviève, la toute jeune vice-championne d'Europe et du monde cadettes, issue du Dojo de l'Agglomération Niortaise Leonie Minkada-Caquineau, laquelle lui faisait perdre pied en se concentrant efficacement sur sa main droite et en la poussant dehors. Dans cette arène compétitive, c'est la bonne technicienne Laura Fuseau, médaille mondiale juniors elle-même, mais en 2018, qui finissait par rejoindre Mbairo en finale. où elle subissait la détermination et un grand contre de la championne en titre. Une belle démonstration d'autorité pour elle dans l'ébullition actuelle des jeunes talents et une belle réussite aussi pour son club de Champigny avec un deuxième titre féminin.

  • Anne-Fatoumata Mbairo

    Je suis quand même plus vers la fin que le début et c'est une situation un peu délicate donc on se pose plein de questions et je pense que pas mal de judokas voire de sportifs sont passés par là et je traverse cette période là après. On verra où le vent me mène, je vais arrêter de me prendre la tête comme aujourd'hui. Aujourd'hui, je me suis dit, en fait, comme l'année dernière, on voit match par match et on fera les comptes à la fin de la journée. Je suis championne de France, c'est un truc de dingue. Vraiment, je me suis dit, en fait, tu t'es engagée même auprès du club, donc vas-y. Vas-y, au lieu de te prendre la tête, et si tu prenais un peu de plaisir, ce serait cool. Et c'est ce que j'ai fait aujourd'hui. Non, ça fait du bien quand ça se passe comme ça. Et ouais, c'est encourageant. Après, j'ai plein de projets autres que le judo. Donc, on verra selon les opportunités. Mais dans tous les cas, le judo, ça ne sera jamais terminé. Parce que la compétition, oui, mais le judo, non. Parce que c'est dans mes veines. C'est une catégorie très fournie, voire peut-être la plus fournie en ce moment. Et assurer deux titres d'affilée. C'est très compliqué quand je pense à mes collègues comme Léa Fontaine ou Coralie Aimé, aujourd'hui pour qui ça a été plus compliqué alors qu'en fait... Ces défis qui sont médaillés en grande flamme récemment, on se dit mais waouh, la densité de la catégorie, elle est juste énorme. Donc voilà, après on verra vraiment. Après, on sait très bien que les championnats de France, c'est une compétition particulière. L'international, c'est tout autre chose. Donc on verra où les compétitions internationales me mèneront. Et puis voilà, ça me mènera peut-être aussi à prendre une décision. Mais pour l'instant, je vais essayer de réaliser dans un premier temps. ensuite savourer un petit peu, me reposer un petit peu et après repartir au travail pour du moins jusqu'à la fin de cette année.

  • L'Esprit du Judo

    Stabilité féminine donc, dans une hiérarchie où les olympiennes restent toujours globalement la référence. Et pour les masculins, beaucoup d'espoir et de belles histoires. Des espoirs pour les catégories toujours à construire ou potentiellement accessibles aux tempéraments les plus volontaires. De belles histoires aussi comme celle par exemple de Kévin Azema en moins de 66 kg. Déjà champion de France en titre pour la'ASPTT Moulins. Le professeur de judo semble trouver à désormais 31 ans, et alors que ses ambitions sont désormais derrière lui, le plein épanouissement de son beau talent pour le judo. Victorieux en demi-finale de l'ambitieux petit frère Korval Méane sur son sumi-gaeshi, il se permettait d'en placer un limpide en finale à l'international Romaric Bouda qui était venu chercher la confirmation de son statut. Il avait sorti certains des meilleurs, le prometteur Kylian Noël, l'ancien champion de France William Cysique, et le médaillé de l'année précédente, Driss Masson Jbilou. Mais que cherche Kévin Azema et que prouve-t-il entre les lignes ?

  • Kévin Azema

    Ça serait mentir de dire que j'ai complètement décroché. En fait, je n'arrive pas à décrocher parce que j'ai fait 10-11 ans d'INSEP. Donc on a quand même une routine qui s'installe, une routine d'entraînement. On est sérieux et on ne décroche pas comme ça. Donc ça représente du travail, ça représente un accomplissement et puis je suis content. Comme j'ai dit, il y a mes petits jeunes qui regardent ça et du coup je n'ai pas besoin de rendre crédible ce que je leur montre, mais au moins ils sont contents et c'est trop cool qu'ils puissent voir ça. En fait je reste vraiment sur Clermont-Ferrand, donc en gros je vais citer quelques clubs qui m'aident à me préparer. Il y a le Stade Clermontois, je m'entraîne avec eux le lundi soir par exemple, ce que je dois faire assez rapidement, le mardi dans mon club à l'ASPTT Moulins, là où je donne les cours. Le mercredi je fais du JJB. Je tourne un peu partout dans tous les clubs qui peuvent m'aider Et ça se passe comme ça Le jeudi avec l'entraînement régional du Pôle Espoir Je travaille avec le Pôle Espoir également Et puis le vendredi encore au club Ça ne s'arrête pas On s'entraîne Il y a plus de relâchement Ça c'est sûr et certain Parce qu'il y a moins de pression derrière C'est quelque chose que je n'ai pas su gérer Je pense que quand il aurait fallu le gérer C'est-à-dire que les champions olympiques Ils arrivent à le faire au bon moment Moi je pense qu'avec un peu de recul Je n'ai pas su le faire Et c'est comme ça, c'est la vie C'est pour ça qu'il y a des champions olympiques Et des champions de France Mais c'est le jeu, c'est comme ça, c'est le haut niveau et il faut être présent quand il faut. Donc bon, moi je suis présent au championnat de France.

  • L'Esprit du Judo

    Au rayon des confirmations, le toujours très jeune Romain Valadier Picard jouait gros pour son premier championnat de France seniors des moins de 60 kilos à 22 ans. Déjà sur les talons du double médaille olympique Luka Mkheidze, médaille européen lui-même en 2023, il lui fallait convertir son potentiel au pays des Vincent Limare et des Richard Vergnes, des Maxime Merlin et des Gabin Supervielle. le champion en titre, et surtout au pays des Cédric Revol, médaillé européen lui-même en 2024 et finaliste à Abou Dhabi. Mais Revol se faisait surprendre par l'inusable détermination de Maxime Ignaczak, finalement cinquième comme en 2023 sur quelques erreurs de gestion de combat. Et le rival inattendu du jour était finalement le formidable jeune gaucher Kelvin Ray, sélectionné malheureux des derniers championnats européens et mondiaux juniors en 2023 et 2024, mais cette fois plus efficace, usant, tranchant avec sa garde haute et sa disponibilité, au point de sortir ses aînés Supervielle et Merlin, et même d'inquiéter Romain Valadier Picard lui-même, qui ne masquait pas sa joie sincère d'être pardonnu à le dominer sur son terrible mouvement d'épaule à gauche. Tandis que le Parisien, désormais junior 3ème année, allait atteindre son premier podium seniors, il n'y avait plus d'obstacle pour le jeune combattant de l'AC Boulogne-Billancourt qui réglait en finale l'inattendu Hadrien Cargnelli, 19 ans, pour l'instant presque inconnu au bataillon. Une confirmation qui donne de la consistance aux légitimes prétentions du champion d'Europe et double médaillé mondial junior 2021 et 2022.

  • Romain Valadier Picard

    De par le contexte qui était le mien actuellement, j'ai vécu pas mal d'échecs. En tout cas, moi, je les voyais comme des échecs ces derniers temps. Donc voilà, de réussir une compétition, de revenir avec la plus belle des médailles, même si c'est les France, ça fait du bien à la tête. Aujourd'hui sur le circuit international, je n'ai jamais battu de japonais. J'ai battu quelques coréens, mais c'est des profils japonais, coréens et de Taipei qui aujourd'hui me posent problème. Donc il était temps pour moi de trouver une solution à ce problème. La solution, évidemment, c'était de partir au Japon le plus longtemps possible. C'est ce que j'ai fait. Du coup, je suis parti trois semaines cet été avec un ami à moi, Driss Masson, qui combat actuellement en place de 3. Et là, je suis parti 4 semaines. Je suis revenu il y a 2 semaines, du coup, au Japon, seul. On va dire que je n'arrivais pas à 100%. Malgré tout, j'ai fait une bonne journée. J'ai écouté mes coachs, ce qui est dur pour moi. Mais je me suis reposé, j'ai fait du jeu. Je vous assure que ce n'est pas facile pour moi de réussir à faire ça. Et aujourd'hui, j'étais plutôt en forme. J'ai réussi quand même à sortir une journée assez potable. J'ai fait quelques erreurs, j'en suis conscient, mais c'était globalement bien. Après, le judo français, ce n'est pas forcément le judo japonais. Et je pense que toutes mes pistes de travail que j'ai effectuées au Japon, ça ne m'a pas forcément été utile aujourd'hui parce que je n'ai pas encore eu le temps de les mûrir. Et quand je suis rentré en France, j'ai dû essentiellement me réadapter à ce judo français. Et du coup ces deux semaines qui ont suivi ont surtout été des semaines de repos et de réadaptation au judo français. Parce que j'ai passé deux mois au Japon et que je m'étais adapté au judo japonais et plus au judo français. Donc typiquement les gars qui croisent et qui viennent te monter la main, il n'y a pas au Japon. Donc il a fallu vraiment m'adapter à ce judo français pour arriver à 100% de mes capacités aujourd'hui. Et en étant capable de gagner. cette belle médaille. Donc, je ne pense pas que le travail que j'ai fait au Japon a encore pris sa place dans mon judo aujourd'hui. C'était essentiellement du travail que je fais déjà et les bases, on va dire. Mais j'espère bien que très prochainement, ça va payer et notamment contre les Asiatiques.

  • L'Esprit du Judo

    Vainqueur en moins de 73 kg, Orlando Cazorla a fait une formidable démonstration de judo toute la journée, notamment au sol, ce dont témoignait le fantastique étranglement qu'il passait sous l'œil de son coach à l'Étoile Sportive Blanc-Mesnil, Jean-Pierre Gibert, un homme qui s'y connaît, à l'excellent Colin Chansseaume, un garçon de 19 ans, troisième cette année au championnat de France juniors en moins de 66 kg, qui a bien profité de la formation d'élite donnée par son père à l'Alliance Grésivaudan, et dont on reparlera. L'attendu Maxime Gobert sortait finalement frustré de son combat contre le juge de paix de la catégorie, le Parisien de l'AJA Benjamin Axus avec trois pénalités rapides contre lui, mais Orlando Cazorla s'y prenait bien en finale et contrôlait le judo ultra latéralisé et envahissant de l'octuple médaillé national. Le champion de France junior Peter Jean et ses 18 ans était le quatrième homme sur le podium. Lui aussi, on en reparlera. Et pourquoi faire ce premier titre national d'Orlando Cazorla à 24 ans, un an après avoir tenté la qualification aux Jeux en moins de 73 kilos ?

  • Orlando Cazorla

    Au moment où je suis monté... Même avec mes entraîneurs, on en a vraiment discuté, on s'était mis d'accord, c'était ma catégorie, je l'ai senti directement. D'ailleurs, au France de l'année passée, je me suis dit que c'était ma catégorie. Même si j'étais léger, j'avais le jus, et puis cette fraîcheur mentale qui, je pense, est encore présente et m'a permis d'évoluer dans la catégorie, m'entraîner jusqu'au dernier moment, par exemple, et puis profiter, juste simplement manger ce que je veux. On n'en parle pas assez, mais c'est quelque chose qui est important. Et du coup, voilà. Non, sincèrement, je vais rester là. Je vais rester là. Champion de France, c'est quelque chose. Champion de France, ce n'est pas médaille. J'avais deux médailles. Et là, je vais la savourer. En plus, comme tu l'as dit, dans cette nouvelle catégorie. Non, sincèrement, la semaine prochaine, je suis à Marseille. Je vais profiter. Avec les parents, les amis, la famille. Non, ça fait plaisir. Ça fait plaisir. C'est très particulier parce qu'en plus de ça, c'est une compétition complètement à part. Parce que la plupart, on s'entraîne toute l'année ensemble. On se connaît par cœur. Donc, on se dit, ils ont bossé sur nous. Puis, il y a les vidéos maintenant. Enfin, on peut tout faire. Et c'est un stress parce que les France, il faut prouver. Il faut prouver. Et d'ailleurs, début de journée, j'étais vraiment stressé. Très stressé sur mon premier combat. J'ai eu du mal à mettre dedans. Et heureusement, je suis un diesel. De ça, j'ai toujours su. Ça allait crescendo, mais début de journée, je n'étais pas bien. Pourtant, j'ai tout fait. Mais bon, c'est les France, c'est une pression particulière. Il y a ce côté où il faut... Et puis, il y a un tournoi de Paris à aller chercher. Non, c'est sûr, quand tu penses à tout ça... Mais bon, il faut faire abstraction et se concentrer sur les matches.

  • L'Esprit du Judo

    C'était un pari pour Luca Otmane, champion de France des moins de 73 kg en 2021 et finaliste en 2022. Revenir d'une longue blessure et passer efficacement dans la catégorie supérieure où il n'était pas attendu comme le messir. À voir comment il tenait finalement physiquement les meilleurs de la catégorie, Spiros Eleftheriadis, vice champion de France 2022, le champion en titre Quentin Joubert, on pouvait mesurer que ce pari-là était gagné. Mais le revanchard Arnaud Aregba, son ancien partenaire au PSG quand il y était encore lui-même, un gros talent, sorti de l'INSEP l'année dernière et revenu par une toute récente médaille au Grand Prix de Croatie, semblait demander encore un peu plus tant il survolait lui aussi les combats, impressionnant le public. connaisseur avec ses hippons puissants autant que précis, notamment un gros Uchimata contre le non moins puissant Daniyl Zoubko en demi-finale. En finale, c'est pourtant le judo extra-fin du niçois Otmane qui triomphe fait. Après avoir laissé passer l'orage, la grêle et la tempête, il surprenait Arnaud Aregba sur son diabolique makikomi tout en anticipation et en aspiration. Luca Otmane en moins de 80 kg, c'est désormais une évidence. De quoi changer la donne ?

  • Luca Otmane

    À chaque fois, je fais... Médaille d'argent, médaille d'or, médaille d'argent, médaille d'or avec six finales consécutives je sais pas j'imagine que l'année prochaine j'aurai médaille d'argent je sais pas bon blague à part c'est bien c'est une bonne chose ça marque ça marque les esprits voilà je suis encore là ma carrière elle a été beaucoup entachée par des blessures sur les deux dernières années de l'olympia j'ai eu deux grosses blessures dont une laquelle je me suis remise récemment. Il faut savoir que j'ai repris l'entraînement en septembre. Tout l'été, j'étais en rééducation. Je me suis désinséré le bec en avril dernier. Malgré les blessures, je suis encore là. Je fais encore les efforts pour revenir et avoir un gros niveau. Je pense que je l'ai montré aujourd'hui. Ce n'est pas une finalité. Je suis à trois victoires au championnat de France. Je n'ai jamais eu de médaille en grand championnat. Si je suis encore là, c'est pour accrocher les plus belles médailles. Sinon je ne m'accrocherais pas autant. Je suis quelqu'un qui a la réputation des travailleurs, à juste titre. Aujourd'hui c'est peut-être une forme de récompense. J'espère que c'est le début des récompenses et pas la fin. Il y a une grande année qui nous attend encore. Et quatre ans de foulis, j'espère. J'ai passé l'Olympiade précédente avec le Paris Saint-Germain. Et là je reviens dans mon club d'origine. De rapporter un titre de champion de France quand je reviens dans mon club d'origine. Ça aussi, c'est une bonne chose. Et ça rebooste. Ça rebooste d'être dans un contexte familial avec des gens qui m'entourent. Voilà.

  • L'Esprit du Judo

    Si le patron de la catégorie des moins de 90 kg en France est désormais le médaillé olympique Maxime-Gaël Ngayap Hambou, simple médaillé national en 2021, il est permis aux autres d'espérer refaire leur retard sur lui en prenant notamment d'abord un premier titre national seniors, ce que faisait le champion de France juniors 2019, Eniel Caroly. efficace toute la journée dans cette catégorie qui n'a pas récompensé deux fois le même combattant depuis 2016 et la dernière levée d'un triplé de Ludo Gobert d'illustre mémoire. Hugo Métifiot, le fantasque champion en titre, devait céder devant le combattant de l'ES Blanc-Mesnil, un premier signe, qui dominait ensuite le bon technicien Téo L'Herbier et réussissait un contre impressionnant en finale, un uchi-mata-gaeshi abrupt contre le très régulier Max Laborde, déjà finaliste l'année dernière sur le podium deux ans plus tôt. Pour son club de Blanc-Mesnil, cette victoire était l'occasion de prendre la tête avec 3 titres dont 2 chez le garçon. Et pour lui ? En vrai,

  • Eniel Caroly

    c'est le combat le plus difficile que j'ai fait contre Max Laborde parce que c'est quelqu'un que je prends souvent. C'est pris souvent en compétition et franchement, c'était dur. Mais bon, en vrai, je n'ai pas abandonné. Je commençais un peu à être fatigué, c'est vrai. Je sais que lui, il attaquait beaucoup et j'arrive souvent à le contrer. Il fait souvent des erreurs. Du coup, je me suis dit, dès qu'il y a une opportunité, il faut que je la prenne. Voilà, c'est arrivé. Je n'étais pas sûr un peu. Il s'est tellement engagé qu'il m'a facilité un peu le travail aussi. Mais il fallait être à l'affût. Du coup, j'ai surveillé ça et j'ai pu l'attraper. Je suis content, c'est la deuxième médaille que je fais, première médaille d'or. J'ai rempli cadets, juniors, seniors c'est un objectif aussi donc je suis content. Et surtout que là je vais pouvoir faire le tournoi de Paris, c'était vraiment l'objectif. Les deux dernières fois que je l'avais fait, j'étais un peu blessé à la côte. Là j'espère que je vais tout faire pour être bien préparé et pouvoir me donner à 100%. Mon objectif, c'est de faire des médailles en Grand Prix, Grand Slam, c'est ça la suite. De toute façon, le championnat de France, c'est une étape, mais on veut vraiment aller faire le championnat d'Europe, le championnat du monde, donc du coup, on va continuer à s'entraîner pour ça.

  • L'Esprit du Judo

    Malgré le statut de champion olympique par équipe, qui s'attache désormais à Aurélien Diesse, la catégorie des moins de 100 kg n'est pas la plus inaccessible aux volontaires qui étaient nombreux à se presser le matin, avides de démonstration, d'autant qu'elle était libérée aussi de la présence ttutélaire d'Alexandre Iddir, encore vainqueur en 2023 pour un dernier baroud. Qui de Kenny Liveze, l'ancien champion du monde cadets, revenu après un terrible accident de santé, progressivement et posément à un bon niveau, avec la team Boulogne derrière lui ? De Francis Damier, champion d'Europe juniors 2020, de Marc-François Ngayap, un grand frère dans les pas de son cadet, dont la réussite olympique a aiguisé les ambitions familiales, de l'éternel Cédric Olivar, finaliste l'année dernière du côté de l'expérience, ou du côté de la jeunesse pleine de promesses, de Maxence Bordin, médaillé de bronze juniors européen, ou de Fares Mekhoukh, médaillé de bronze juniors mondial cette année. Qui allait sortir du chapeau ? Kenny Liveze écartait d'abord le jeune Bordin mais subissait Francis Damier qui lâchait devant Olivar. Fares Mekhoukh se montrait entreprenant jusqu'en demi-finale mais se faisait stopper par la puissance du grand frère Ngayap. Et c'était finalement le guerrier Olivar, trop fort mentalement et trop solide pour céder devant la puissance et la taille de Marc-François qui s'adjugeait d'une dernière pénalité à un second titre personnel après celui de 2019. et le premier de son club de Saint-Geneviève sur la compétition de 2024. Une performance qui n'étonne pas de la part d'un garçon présent sur le podium national depuis 2016 sans interruption, sauf en 2021 où il était absent. Une régularité qui interroge. La parole à Cédric Olivar.

  • Cédric Olivar

    Une fois qu'on a fait notre première médaille et qu'on arrive à réitérer une deuxième fois, ça reste assez cyclique et c'est à peu près le même schéma. Et après, pour moi, c'est celui qui fera le moins d'erreurs. Vu qu'on se connaît tous, on a l'habitude de se prendre, ça va être la personne la plus concentrée, la plus fraîche aussi. La fraîcheur va jouer, mais c'est celle qui va réussir à garder son schéma de A à Z et qui ne lâchera pas, peu importe si le combat s'est perdu. C'est à peu près ça, moi, c'est celui qui ne fera pas d'erreur. Maintenant, je suis dans une façon de penser un peu différente. C'est beaucoup plus relâché. Je me fais vanner par certains entraîneurs qui devraient toujours sourire, même pendant les combats où c'est dur. C'est parce que j'essaie d'être le plus rushé possible et ça paie. Donc ça, c'est cool. Depuis le début de saison, ça paie donc je pense que j'ai trouvé un peu ma routine et c'est ce qui me permet du coup d'avoir cette régularité je pense aujourd'hui. Je commence à avoir un peu d'âge mais je veux continuer sur deux, encore un an ou deux. On verra, je me laisse le temps, ça sera année après année pour l'instant et tant que ça marche ça ira. Je vais aller chercher chaque compète et si je peux gagner un petit championnat d'Europe, un championnat du monde. Et déjà pour commencer par mettre ma première médaille aussi en grand prix, grand slam. Parce que bon, 5-5-7 ça fait un peu chier. Mais là, pour l'instant, c'est du plaisir et compète après compète.

  • L'Esprit du Judo

    Il faut conclure en reliant les fils, celui des belles histoires, celui des grands espoirs. C'est un mélange pétillant des deux que nous offre l'incroyable Angel Gustan, 21 ans, 1m97 pour un petit 120 kg et ceinture marron de judo. Ce Martiniquais aspirant ingénieur avait lâché le judo pendant ses trois dernières années d'études après une cinquième place nationale en cadets. Désormais en école à Montpellier, il s'est donné le droit de reprendre sa passion annexe, le judo de compétition, et c'est plutôt une riche idée. C'est à peine une surprise, puisque les amateurs avaient repéré ce très bon judoka du côté de Noisy-le-Grand, où il s'était préparé en allant chercher l'or. À Chalon, il n'est jamais resté plus d'une minute sur le tapis, dans une catégorie turbulente, qui se cherchait pourtant un nouveau chef de meute pour aller chercher un futur sans Teddy Riner. On avait vu en sélection internationale les deux prétendants les plus attendus, Khamzat Saparbaev et le récent champion de France juniors, Mathéo Akiana Mongo. Ce sera finalement le bronze pour l'un et l'autre en fin de journée. Le second disposait du premier en quart, mais se faisait écarter ensuite par le solide Amadou Meité sur le podium des trois derniers rendez-vous nationaux. Dans l'autre tableau, Angèle Gustan avait fait briller son étonnant judo de club qu'il manie comme un sabre d'abordage, impatient de porter la botte efficace et assez impérieux pour balayer la défense d'un coup en prenant tous les risques avec notamment un uchi-mata magnifique dès le premier tour on se disait tout de même que la pilule Meité allait être difficile à avaler pour ce combattant de très peu d'expérience mais une nouvelle fois il allait le chercher d'entrée le hissait sur sa hanche et le jetait au sol sur une forme de sasae du talent du tempérament un judo élégant encore à peine étayé par l'entraînement de haut niveau Un corps de poids lourd qui n'attend qu'un travail de renforcement digne d'un tel potentiel, Angel Gustan est partie pour être la hype française de cette nouvelle année de judo, le phénomène post-olympique que tout le monde aura envie de suivre à Paris en février, et plus si affinité. De son côté, la tête bien faite reste raisonnablement froide. Et d'abord, va-t-il passer sa ceinture noire ?

  • Angel Gustan

    J'avais arrêté le judo depuis 3 ans, j'aurais pris l'aïr sur fin d'an et je me suis dit bon... Aujourd'hui j'ai fait des résultats sur des tournois de France. Je me suis dit allez vas-y championnat de France, on donne tout. Et aujourd'hui ça donne ce que ça a donné. Je ne pensais pas forcément à la première médaille, mais je me suis dit "classement" et malgré ça j'ai tout donné, je suis resté positif et ça a donné la première place. Je suis plus à développer tout mon judo dès le début. Et après bon, c'est plus au cardio, là ça fait plus trop de judo, mais moi comme j'aime bien faire du judo, je remonte au début, je démarre directement et ça donne toujours la même chose. Le judo pour moi c'était déjà une passion, vraiment, j'ai toujours voulu faire des grosses médailles, mais d'ailleurs j'ai arrêté en cadets 3, où j'ai fait 5 aux France. Et après j'ai arrêté, c'était pas vraiment voulu, c'était dû aux conditions, par rapport au covid en Martinique, et surtout l'école j'allais plus en cours parce que j'aimais trop le judo. Donc ma mère m'a un peu recadré et après là, je me suis dit dès que j'ai fini. Dès que je peux partir en France, je pars faire mes études. Je suis actuellement en école d'ING. Ça me donne encore plus envie de m'entraîner, faire encore plus de compétitions et prouver qu'il y a des judos qui ont un maritime que toujours. J'étais super content. Là, j'ai pensé à tous mes amis qui me suivent à 8000 km, ceux qui sont ici et ma famille aussi à 8000 km. C'est vraiment incroyable.

  • L'Esprit du Judo

    Sait-on jamais, Angel Gustan sera peut-être bientôt un simple souvenir d'un moment étonnant de la longue histoire du championnat national. Il est possible aussi qu'on se souvienne du championnat de Chalon comme de celui où il s'est révélé. On a bien envie d'en faire le pari.

Description

Depuis quatorze ans maintenant, c’est à l’entrée de l’hiver que se joue la bataille nationale, en quatorze catégories, quatorze hunger games hexagonaux, sans piège et sans violence, mais avec beaucoup de déçus. Car il n’en reste qu’un à la fin, ou presque, pour obtenir la prestigieuse sélection pour le Grand Chelem de Paris de février, espérer y briller et enchaîner avec d’autres grandes sélections, espérer être l’un des rares élus qui puisent changer le cours de son destin et devenir, au-delà d’un impact national, l’un de ceux que l’on suit plus haut et plus loin, dans les sphères européenne et mondiale. Qui a brillé en Saône-et-Loire? Qui a échoué? Qui a pris date pour cette nouvelle olympiade? Tour d'horizon de ces championnats de France seniors première division 2024 dans ce nouvel épisode d'« Hajime », le podcast de L’Esprit du Judo.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Générique

    Professeurs, entraîneurs, experts, champions d'hier et d'aujourd'hui, mais aussi judokas anonymes, le podcast de L'Esprit du judo, c'est maintenant. Hajime. Depuis 14 ans maintenant, c'est à l'entrée de l'hiver que se joue la bataille nationale en 14 catégories, 14 Hunger Games hexagonaux, sans piège et sans violence, mais avec beaucoup de déçus. Car il n'en reste qu'un à la fin, ou presque, pour obtenir la prestigieuse sélection pour le Grand Chelem de Paris de février, espérer y briller et enchaîner avec d'autres grandes sélections, espérer être l'un des rares élus qui puisse changer le cours de son destin et devenir, au-delà d'un impact national, l'un de ceux que l'on suit plus haut et plus loin dans les sphères européenne et mondiale. Les championnats de France ont-ils été bons ? Chaque année, les anciens se lamentent sur la valeur collective, le niveau, le spectacle, et ils ont sans doute raison sur bien des points, quoi qu'il en soit, en novembre dernier, c’est à Caen, que Johan-Benjamin Gaba est allé chercher le droit d'être le représentant français en moins de 73 kg aux Jeux, avec le destin que l'on sait. Si, ce jour-là, il n'avait pas battu Charly Wable de l'ESSM Kodokan dans un combat disputé, ou Guillaume Chaine en finale après un long golden score, l'histoire du judo français n'aurait peut-être pas été la même. C'est tout de même ça les France. Comme à la Star Ac', rien n'est acquis même aux vainqueurs et on en connaît beaucoup qui n'ont pas eu les moyens de profiter des opportunités qu'ils s'étaient offerts avec leur titre national, souvent parce qu'ils avaient devant eux une star inaccessible comme Clarisse Agbegnenou par exemple. Pourtant, c'est en gagnant le championnat de France 2021 des moins de 63 kg que Manon Deketer s'était ouvert le chemin d'une sélection européenne puis mondiale en 2022 avec une formidable médaille de bronze pour cette deuxième occasion. Les championnats de France sont le chemin naturel des jeunes loups obsédés par l'idée d'être chef de meute, comme les récents médaillés mondiaux juniors, mais aussi de façon générale de tous ceux qui en ont rêvé, qui se sont donné les moyens de troubler le jeu, de prendre leur part de gloire. À Chalon-sur-Saône, cette année, dans un Colisée rond comme une arène, c'était justement ce qui se jouait en moins de 63 kg le dimanche. Avec une Clarisse Agbegnenou absente pour un temps indéterminé, Manon Deketer était venue réaffirmer son statut de leader derrière la leader, empêcher toute émergence définitive et notamment dans ce rôle d'une jeune fille de 20 ans, Melkia Auchecorne, une évidence, double championne du monde juniors et déjà championne de France seniors en 2023. Rien ne les arrêtait avant la finale où la redoutable combattante de Chelles, Melkia Auchecorne, semblait prendre le dessus avec sa garde dominante et ses prises initiatives. courte et agressive en technique de jambe. Elle déroulait brillamment son aînée sur le dos en seoi-nage, avant que celle-ci, dans un renversement de momentum si spécifique au judo, déplie le bras de la plus jeune, auquel elle s'était accrochée comme une noyée à la planche de salut. De quoi verser quelques larmes au micro pour ce beau retour au plan national sur ce qui restera le moment le plus follement judo de ce championnat 2024.

  • Manon Deketer

    Il y a de la joie, c'est sûr, mais en fait, c'était beaucoup, beaucoup de soulagement. Parce que cette journée, je l'ai subie. Je l'ai subie. J'ai peut-être pas fait un judo beau, j'ai fait peut-être un judo laborieux, parce que j'ai fait avec les moyens du bord, comme je l'ai dit, j'ai pas dormi la nuit, j'ai fait une nuit blanche, parce que je me suis mis une pression de fou malade sur cette compétition, parce que je voulais absolument assurer et reprendre mon titre. Et du coup, toutes les émotions sont passées par là, et j'ai pas su me contrôler, et tout est lâché. Même moi, je me suis surprise, parce que je pensais pas que j'allais réussir à aller au bout. Et moi, je me suis prouvé que... Dans n'importe quelle situation, je peux être forte et gagner. C'était la finale parfaite. Après, je ne sais pas si il y a waza-ari ou ippon, j'en sais rien. Mais en tout cas, on m'a toujours appris à enchaîner. Donc j'ai enchaîné, j'ai été au bout. Et ça a tourné à ma faveur, donc tant mieux. Il y a eu beaucoup de fatigue engendrée sur toute cette reprise parce que je suis ressortie du croisé en enchaînant pas mal de compétitions. Donc mon corps a pris, il a subit un peu. Donc là, je vais prendre le temps de me reposer, de souffler et de soigner les petits bobos.

  • L'Esprit du Judo

    Un chiffre pouvait résumer le championnat de nos féminines en cette fin d'année. Sur les 28 médaillés du week-end, seules 4 d'entre elles n'avaient jamais connu cet honneur en seniors. Et pour certaines, comme Lucie Jarrot en bronze en moins de 70 kg, ou Lucie Dupin en bronze en plus de 78 kg, il ne s'agissait que d'un petit saut d'une place de cinquième les années précédentes jusqu'au podium. Parmi les nouvelles venues, Coralie Gilly récompensée en moins de 48 kg, presque à la même seconde et dans la même catégorie. que sa grande sœur et ancienne championne de France, Marine Gilly. Leur danse de la joie dans les bras l'une de l'autre était sans doute le plus joli moment du samedi. Juste au-dessus d'elle, en finale, la valeureuse Manon Urdiales, championne de France en 2021, qui avait brillé toute la journée par son travail au sol et sa capacité à gérer les gardes hautes éprouvantes, notamment celle de la championne en titre Mélanie Clément-Legoux ou de la jeune Laura Espadinha, devait céder sur une blessure et l'impact supérieur de la seule championne du week-end à n'avoir jamais gagné ce titre, déjà finaliste l'année dernière, la combattante de l'US Orléans d'Anthony Rodriguez, Anaïs Perrault. A 23 ans, la championne de France Junior 2020, l'année d'après l'avènement de Shirine Boukli, finaliste de deux Opens et troisième du Grand Prix de Zagreb, a encore de l'ambition et n'est manifestement pas rassasiée.

  • Anaïs Perrot

    J'avais qu'une option, c'était de gagner. J'ai fait ce que j'avais à faire et j'ai mon coach qui m'a très bien orientée. On va dire que j'ai écouté les consignes et quand on écoute les consignes, ça marche. Je suis contente. Je m'entraîne d'arrache-pied, je m'entraîne intelligemment et je ne lâche rien. Et je persiste et je m'obstine en fait. Je m'obstine à faire du judo, même si ça ne va pas continuer de travailler d'autres choses, d'autres axes. C'est de l'obstination. Je suis trop contente parce que je suis trop heureuse d'avoir Anthony Rodriguez comme entraîneur parce que je ne peux que réussir en ayant à mes côtés. J'ai tellement confiance en lui, il a tellement confiance en moi que quand il me dit quelque chose, je ne me pose pas de questions parce que je sais qu'il le fait pour moi, pour que je réussisse. Et du coup, ça marche et je suis trop heureuse. Et cette médaille, je lui le dédie parce que c'est son anniversaire dans deux jours et qu'en plus, il habite à Châlons. Donc c'est un peu une médaille à la maison, donc je suis trop heureuse. Aujourd'hui, j'avais faim, mais j'ai encore faim. Tous les voyants sont good maintenant. Je sais que ça ne va pas être facile. Je sais qu'il y a plein d'étapes qu'il ne faut pas griller justement et qu'un titre, c'est bien, il faut passer par là. Mais maintenant, il faut confirmer à l'international dans des plus grosses compétitions comme des grands sams. En tout cas, il y a une chose qui est sûre, c'est que j'ai la dalle. C'est mon mot, j'ai la dalle. Et s'il faut que j'ai encore plus la dalle, je vais encore plus la dalle.

  • L'Esprit du Judo

    Stabilité donc, en moins de 52 kg, où les deux jeunes qui montent, Léa Béres et surtout Alyssia Poulange, et ses 18 ans, ne montaient pas jusqu'en finale et restaient comme l'année dernière sur la troisième marche. Poulange battue par Béres et Béres par l'international Astride Gneto. Tranquille jusqu'en finale, où des problèmes de dos l'empêchaient d'aller chercher. Un cinquième titre senior. Elle l'abandonnait donc à Julie Weill-dit-Morey du Judo Club Pontault Combault, déjà championne de France en 2022. A elle deux, elles ont récolté tous les titres nationaux depuis 2019. Un nouveau club, un nouveau titre pour Weill-dit-Morey, 25 ans. Un nouveau mental aussi, dit-elle, qui l'autorise à espérer faire mieux dans cette phase de sa carrière.

  • Julie Weill-dit-Morey

    Je m'étais fait une blessure au coude aux championnats du monde universitaires, qui était assez grave et j'ai pris beaucoup de temps pour m'en remettre. Et c'est pour ça que j'ai accueilli chaque petite victoire toute la journée. Et même si malheureusement il n'y avait pas mon adversaire en finale, je prends ce titre les bras ouverts. Il fait énormément de bien, peut-être même plus que le premier, parce que l'année dernière j'ai été absente sur les championnats de France pour blessure. Et la route a été longue, elle a été compliquée pour retrouver ce titre. Alors je l'accueille avec beaucoup d'émotion et beaucoup de fierté. On a fait un petit reset cette année, j'ai changé de club, je suis repartie sur de nouvelles bases, une nouvelle Julie, un nouveau club, des nouveaux amis, un nouveau staff. Et je me sens vraiment très très bien et je leur dois aussi ce titre. Parce qu'ils m'ont recueillie et ils ont fait aussi de moi ce que je suis là actuellement aujourd'hui. C'est vrai que ça fait plaisir de démarrer l'Olympiade comme ça, fort, en montrant qu'on est là. Et c'est un, c'est pas deux, c'est pas trois, c'est un. Donc ouais, ça me lance, ça me propulse et ça me fait rêver aussi pour la suite. Ça me donne des gros objectifs, des grosses ambitions. J'ai aimé mon comportement. J'avais beaucoup de soucis à gérer mon stress auparavant. Et des fois, je ne me présentais pas à mon niveau. Et je sortais avec des regrets, même des matchs que je gagnais, je ne me trouvais pas à mon niveau. J'ai fait un gros travail là-dessus, tant en prépa mentale que sur la respiration, etc. Chose que j'ai vraiment mis en place aujourd'hui et je me suis sentie très très bien. Et je vais continuer ce travail-là parce que je pense qu'il y a vraiment quelque chose à aller chercher là-dessus pour glow up.

  • L'Esprit du Judo

    Stabilité toujours et même un peu plus avec le troisième titre successif en moins de 57 kg de la combattante du PSG, Faiza Mokdar contre son ancienne partenaire. partenaire Martha Fawaz. Une finale identique à 2022 et un podium qui n'évoluait que par la présence de Chloé Devictor en bronze dans sa nouvelle catégorie de poids. Intraitable avec ses mouvements d'épaule incessants et son fort travail au sol, la parisienne a d'autres ambitions, mais elle sait bien que le passage obligé par les France n'est jamais une partie de santé.

  • Faiza Mokdar

    Il faut toujours aller le rechercher, défendre sa place et montrer qu'on est là chaque année. Ce n'est pas évident, surtout qu'en France, on sait que dans chaque catégorie, il y a beaucoup de concurrence et du niveau. C'est un défi qu'on a l'habitude de prendre, c'est encore plus dur vu qu'on se connaît. Mais voilà, il faut à chaque fois chercher le truc qui va faire qu'on va gagner. Mais c'est ça, c'est le judo. Vraiment, c'est un objectif spécial dans la saison, les France, parce que c'est vraiment une des compétitions les plus difficiles. Et la motivation, je l'ai toujours parce que pour moi, j'ai été championne de France, mais c'était l'année d'avant. Donc c'est passé et il faut que je le sois cette année. Donc c'est une nouvelle chose. Je ne vise pas de record. C'est, on va dire, c'est la suite. Ça fait partie de la préparation de ma saison pour encore des plus grands objectifs. Donc je ne compte pas, on va dire. Je ne savais même pas que j'étais 4 fois. Quand alors j'ai entendu 3, je me suis dit, ah ouais, je pensais 2. Donc voilà, ce n'est pas un record. Il n'y a pas de record.

  • L'Esprit du Judo

    Désormais bordelaise avec son entraîneur Alain Schmitt, l'excellente Florine Soula et son judo tout en feinte et en rythme n'a pas souffert et a collé tout le monde en moins de 70 kg malgré l'opposition en tableau de Laura Haberstock. qu'il avait privé d'un premier titre senior en finale il y a deux ans. A 22 ans, elle s'est classée sur le podium de trois Open cette année. Il est temps de passer un cap et c'est sans doute le bon moment pour la championne de France junior 2022 et senior 2023 et 2024.

  • Florine Soula

    Je suis contente de la journée que j'ai faite. C'est un peu une journée sans trop de sensations. Moi, j'ai un judo très sensation, donc très judo. C'est différent, mais il faut savoir aussi gagner dans ces moments-là. Et le fait de concrétiser une deuxième fois... C'est toujours très bon à prendre. Je n'étais pas dans le même flot habituel. Je ne l'explique pas vraiment et je n'ai pas forcément envie de l'expliquer. C'est peut-être aussi une journée comme ça. J'ai fait un peu plus de néo-asas, ce qui n'était pas du tout à mon habitude. Donc là, je suis contente sur ce point de vue-là. C'est très cool, mais je pense que j'ai encore beaucoup de choses à prouver à moi-même et aux autres au niveau de l'international. J'ai envie de fonctionner étape par étape, de valider. les échanges que je peux valider et puis progresser, continuer à progresser.

  • L'Esprit du Judo

    C'est sans doute en moins de 78 kg que la finale était la plus dramatique avec un clash attendu au bout de deux montées en puissance croisées des deux filles les plus fortes du jour. D'un côté, l'international trentenaire de Champigny, Fanny-Estelle Posvite, qui frappait fort en battant notamment en demi-finale l'ancienne championne de France 2015, Samah Hawa Camara, redescendue pour l'occasion dans la catégorie après deux médailles de bronze en plus de 78 kg. De l'autre, Chloé Buttigieg, finaliste à Paris en 2023, est toute récente finaliste de son second grand chelem à Abou Dhabi le mois dernier. Effrayante elle aussi avec des victoires tranchantes, notamment en demi-finale sur un arraché aérien contre Océane Zatchi Bi. Redoutable par sa solidité d'appui et ses incessantes tentatives d'arraché, elle se montrait dangereuse par sa puissance contre les coups de boutoir de la non moins solide pose 8, laquelle se montrait plus en rythme Soucieuse de trouver la faille mais aussi de ne pas rester trop longtemps dans l'étreinte de sa rivale et de subir la loi de ses contres. L'arbitre finissait par lui accorder la victoire d'une dernière pénalité pour son activité, défaite mal vécue par la guerrière de Montreuil qui tourne autour du titre national depuis 2018. Frustrée elle aussi dans son parcours international, à la remorque des deux monstres Tcheumeo et Malonga, la Campinoise annonçait ce troisième titre national en moins de 78 kilos, le cinquième en tout, comme le dernier.

  • Fanny-Estelle Posvite

    C'est le dernier. Et c'était pas facile d'y aller. Vraiment, ça a été très dur de me mobiliser, de me dire que je devais encore une fois repasser par les championnats de France pour espérer avoir une sélection. C'est fatigant, c'est dur. Fallait juste essayer d'exprimer mon judo, ça a été quand même difficile. C'est ma première compét' depuis mars, donc j'avais pas trop de repères et tout, mais bon c'était... Voilà, le timing, j'ai repris fin août. Comme c'est ma dernière saison, j'essaie aussi de me tourner vers la reconversion. J'essaie de laisser quand même des créneaux pour pouvoir plus travailler et finir ma formation professionnelle. J'aimerais bien aussi intégrer l'entreprise via une convention d'attention professionnelle. Je vais devoir dégager un peu plus de temps, mais je veux quand même faire une très belle dernière saison, avec le mot d'ordre de le plaisir. On verra, mais il faut que j'allie tout ça. Malheureusement, je ne veux pas espérer quoi que ce soit parce que j'ai beaucoup été déçue, trop déçue. La saison dernière, je bats la championne du monde et ça ne me décroche même pas le ticket pour les Europes. Donc clairement, ça ne sert à rien d'espérer. Je vais profiter de chacun de mes combats en compétition et puis on verra.

  • L'Esprit du Judo

    Chez les lourdes, la catégorie la plus impressionnante de ces dernières années par l'incessant potentiel d'international qu'elle propose depuis l'avènement de Romane Dicko en 2016 et de Julia Tolofua en 2017, l'heure était logiquement encore à la concurrence. Qui allait s'ajouter à la liste ? L'une des quatre nouvelles venues sur un podium national cette année se trouvait être la longiligne et prometteuse Célia Cancan, une Varoise de 18 ans qui n'avait pas qu'un seul objectif cette année, puisqu'après son second titre national junior début mars, elle avait enchaîné une médaille d'or aux championnats d'Europe des moins de 20 ans en septembre. et une médaille d'argent mondiale en octobre. Ce trésor national en puissance était victime de la force de frappe intimidante de la championne en titre Anne-Fatoumata Mbairo, qui parvenait à lui marquer waza-ari sur un lourd makikomi. Cancan alignait ensuite les hippons jusqu'au bronze et de belles perspectives pour les sélections à venir. La Campinoise Mbairo terminait fort mais ne retrouvait pas en finale Léa Fontaine comme l'année dernière. La championne de France 2022, finaliste nationale depuis 4 ans, ancienne triple championne d'Europe juniors était surprise par une combattante aussi monumentale qu'elle, beaucoup plus grande avec son mètre 90, la vice-championne du monde cadettes 2022 et déjà troisième des France juniors Grâce-Esther Mienandi-Lahou. Ce n'était pas non plus la championne du monde juniors 2021 qui enchaîne les performances seniors cette année avec ses victoires récentes au Grand Prix de Zagreb et au Grand Chelem d'Abou Dhabi, la Parisienne Coralie Haymé. Elle devait elle aussi baisser pavillon dès le premier tour contre un nouveau bulldozer pour Sainte-Geneviève, la toute jeune vice-championne d'Europe et du monde cadettes, issue du Dojo de l'Agglomération Niortaise Leonie Minkada-Caquineau, laquelle lui faisait perdre pied en se concentrant efficacement sur sa main droite et en la poussant dehors. Dans cette arène compétitive, c'est la bonne technicienne Laura Fuseau, médaille mondiale juniors elle-même, mais en 2018, qui finissait par rejoindre Mbairo en finale. où elle subissait la détermination et un grand contre de la championne en titre. Une belle démonstration d'autorité pour elle dans l'ébullition actuelle des jeunes talents et une belle réussite aussi pour son club de Champigny avec un deuxième titre féminin.

  • Anne-Fatoumata Mbairo

    Je suis quand même plus vers la fin que le début et c'est une situation un peu délicate donc on se pose plein de questions et je pense que pas mal de judokas voire de sportifs sont passés par là et je traverse cette période là après. On verra où le vent me mène, je vais arrêter de me prendre la tête comme aujourd'hui. Aujourd'hui, je me suis dit, en fait, comme l'année dernière, on voit match par match et on fera les comptes à la fin de la journée. Je suis championne de France, c'est un truc de dingue. Vraiment, je me suis dit, en fait, tu t'es engagée même auprès du club, donc vas-y. Vas-y, au lieu de te prendre la tête, et si tu prenais un peu de plaisir, ce serait cool. Et c'est ce que j'ai fait aujourd'hui. Non, ça fait du bien quand ça se passe comme ça. Et ouais, c'est encourageant. Après, j'ai plein de projets autres que le judo. Donc, on verra selon les opportunités. Mais dans tous les cas, le judo, ça ne sera jamais terminé. Parce que la compétition, oui, mais le judo, non. Parce que c'est dans mes veines. C'est une catégorie très fournie, voire peut-être la plus fournie en ce moment. Et assurer deux titres d'affilée. C'est très compliqué quand je pense à mes collègues comme Léa Fontaine ou Coralie Aimé, aujourd'hui pour qui ça a été plus compliqué alors qu'en fait... Ces défis qui sont médaillés en grande flamme récemment, on se dit mais waouh, la densité de la catégorie, elle est juste énorme. Donc voilà, après on verra vraiment. Après, on sait très bien que les championnats de France, c'est une compétition particulière. L'international, c'est tout autre chose. Donc on verra où les compétitions internationales me mèneront. Et puis voilà, ça me mènera peut-être aussi à prendre une décision. Mais pour l'instant, je vais essayer de réaliser dans un premier temps. ensuite savourer un petit peu, me reposer un petit peu et après repartir au travail pour du moins jusqu'à la fin de cette année.

  • L'Esprit du Judo

    Stabilité féminine donc, dans une hiérarchie où les olympiennes restent toujours globalement la référence. Et pour les masculins, beaucoup d'espoir et de belles histoires. Des espoirs pour les catégories toujours à construire ou potentiellement accessibles aux tempéraments les plus volontaires. De belles histoires aussi comme celle par exemple de Kévin Azema en moins de 66 kg. Déjà champion de France en titre pour la'ASPTT Moulins. Le professeur de judo semble trouver à désormais 31 ans, et alors que ses ambitions sont désormais derrière lui, le plein épanouissement de son beau talent pour le judo. Victorieux en demi-finale de l'ambitieux petit frère Korval Méane sur son sumi-gaeshi, il se permettait d'en placer un limpide en finale à l'international Romaric Bouda qui était venu chercher la confirmation de son statut. Il avait sorti certains des meilleurs, le prometteur Kylian Noël, l'ancien champion de France William Cysique, et le médaillé de l'année précédente, Driss Masson Jbilou. Mais que cherche Kévin Azema et que prouve-t-il entre les lignes ?

  • Kévin Azema

    Ça serait mentir de dire que j'ai complètement décroché. En fait, je n'arrive pas à décrocher parce que j'ai fait 10-11 ans d'INSEP. Donc on a quand même une routine qui s'installe, une routine d'entraînement. On est sérieux et on ne décroche pas comme ça. Donc ça représente du travail, ça représente un accomplissement et puis je suis content. Comme j'ai dit, il y a mes petits jeunes qui regardent ça et du coup je n'ai pas besoin de rendre crédible ce que je leur montre, mais au moins ils sont contents et c'est trop cool qu'ils puissent voir ça. En fait je reste vraiment sur Clermont-Ferrand, donc en gros je vais citer quelques clubs qui m'aident à me préparer. Il y a le Stade Clermontois, je m'entraîne avec eux le lundi soir par exemple, ce que je dois faire assez rapidement, le mardi dans mon club à l'ASPTT Moulins, là où je donne les cours. Le mercredi je fais du JJB. Je tourne un peu partout dans tous les clubs qui peuvent m'aider Et ça se passe comme ça Le jeudi avec l'entraînement régional du Pôle Espoir Je travaille avec le Pôle Espoir également Et puis le vendredi encore au club Ça ne s'arrête pas On s'entraîne Il y a plus de relâchement Ça c'est sûr et certain Parce qu'il y a moins de pression derrière C'est quelque chose que je n'ai pas su gérer Je pense que quand il aurait fallu le gérer C'est-à-dire que les champions olympiques Ils arrivent à le faire au bon moment Moi je pense qu'avec un peu de recul Je n'ai pas su le faire Et c'est comme ça, c'est la vie C'est pour ça qu'il y a des champions olympiques Et des champions de France Mais c'est le jeu, c'est comme ça, c'est le haut niveau et il faut être présent quand il faut. Donc bon, moi je suis présent au championnat de France.

  • L'Esprit du Judo

    Au rayon des confirmations, le toujours très jeune Romain Valadier Picard jouait gros pour son premier championnat de France seniors des moins de 60 kilos à 22 ans. Déjà sur les talons du double médaille olympique Luka Mkheidze, médaille européen lui-même en 2023, il lui fallait convertir son potentiel au pays des Vincent Limare et des Richard Vergnes, des Maxime Merlin et des Gabin Supervielle. le champion en titre, et surtout au pays des Cédric Revol, médaillé européen lui-même en 2024 et finaliste à Abou Dhabi. Mais Revol se faisait surprendre par l'inusable détermination de Maxime Ignaczak, finalement cinquième comme en 2023 sur quelques erreurs de gestion de combat. Et le rival inattendu du jour était finalement le formidable jeune gaucher Kelvin Ray, sélectionné malheureux des derniers championnats européens et mondiaux juniors en 2023 et 2024, mais cette fois plus efficace, usant, tranchant avec sa garde haute et sa disponibilité, au point de sortir ses aînés Supervielle et Merlin, et même d'inquiéter Romain Valadier Picard lui-même, qui ne masquait pas sa joie sincère d'être pardonnu à le dominer sur son terrible mouvement d'épaule à gauche. Tandis que le Parisien, désormais junior 3ème année, allait atteindre son premier podium seniors, il n'y avait plus d'obstacle pour le jeune combattant de l'AC Boulogne-Billancourt qui réglait en finale l'inattendu Hadrien Cargnelli, 19 ans, pour l'instant presque inconnu au bataillon. Une confirmation qui donne de la consistance aux légitimes prétentions du champion d'Europe et double médaillé mondial junior 2021 et 2022.

  • Romain Valadier Picard

    De par le contexte qui était le mien actuellement, j'ai vécu pas mal d'échecs. En tout cas, moi, je les voyais comme des échecs ces derniers temps. Donc voilà, de réussir une compétition, de revenir avec la plus belle des médailles, même si c'est les France, ça fait du bien à la tête. Aujourd'hui sur le circuit international, je n'ai jamais battu de japonais. J'ai battu quelques coréens, mais c'est des profils japonais, coréens et de Taipei qui aujourd'hui me posent problème. Donc il était temps pour moi de trouver une solution à ce problème. La solution, évidemment, c'était de partir au Japon le plus longtemps possible. C'est ce que j'ai fait. Du coup, je suis parti trois semaines cet été avec un ami à moi, Driss Masson, qui combat actuellement en place de 3. Et là, je suis parti 4 semaines. Je suis revenu il y a 2 semaines, du coup, au Japon, seul. On va dire que je n'arrivais pas à 100%. Malgré tout, j'ai fait une bonne journée. J'ai écouté mes coachs, ce qui est dur pour moi. Mais je me suis reposé, j'ai fait du jeu. Je vous assure que ce n'est pas facile pour moi de réussir à faire ça. Et aujourd'hui, j'étais plutôt en forme. J'ai réussi quand même à sortir une journée assez potable. J'ai fait quelques erreurs, j'en suis conscient, mais c'était globalement bien. Après, le judo français, ce n'est pas forcément le judo japonais. Et je pense que toutes mes pistes de travail que j'ai effectuées au Japon, ça ne m'a pas forcément été utile aujourd'hui parce que je n'ai pas encore eu le temps de les mûrir. Et quand je suis rentré en France, j'ai dû essentiellement me réadapter à ce judo français. Et du coup ces deux semaines qui ont suivi ont surtout été des semaines de repos et de réadaptation au judo français. Parce que j'ai passé deux mois au Japon et que je m'étais adapté au judo japonais et plus au judo français. Donc typiquement les gars qui croisent et qui viennent te monter la main, il n'y a pas au Japon. Donc il a fallu vraiment m'adapter à ce judo français pour arriver à 100% de mes capacités aujourd'hui. Et en étant capable de gagner. cette belle médaille. Donc, je ne pense pas que le travail que j'ai fait au Japon a encore pris sa place dans mon judo aujourd'hui. C'était essentiellement du travail que je fais déjà et les bases, on va dire. Mais j'espère bien que très prochainement, ça va payer et notamment contre les Asiatiques.

  • L'Esprit du Judo

    Vainqueur en moins de 73 kg, Orlando Cazorla a fait une formidable démonstration de judo toute la journée, notamment au sol, ce dont témoignait le fantastique étranglement qu'il passait sous l'œil de son coach à l'Étoile Sportive Blanc-Mesnil, Jean-Pierre Gibert, un homme qui s'y connaît, à l'excellent Colin Chansseaume, un garçon de 19 ans, troisième cette année au championnat de France juniors en moins de 66 kg, qui a bien profité de la formation d'élite donnée par son père à l'Alliance Grésivaudan, et dont on reparlera. L'attendu Maxime Gobert sortait finalement frustré de son combat contre le juge de paix de la catégorie, le Parisien de l'AJA Benjamin Axus avec trois pénalités rapides contre lui, mais Orlando Cazorla s'y prenait bien en finale et contrôlait le judo ultra latéralisé et envahissant de l'octuple médaillé national. Le champion de France junior Peter Jean et ses 18 ans était le quatrième homme sur le podium. Lui aussi, on en reparlera. Et pourquoi faire ce premier titre national d'Orlando Cazorla à 24 ans, un an après avoir tenté la qualification aux Jeux en moins de 73 kilos ?

  • Orlando Cazorla

    Au moment où je suis monté... Même avec mes entraîneurs, on en a vraiment discuté, on s'était mis d'accord, c'était ma catégorie, je l'ai senti directement. D'ailleurs, au France de l'année passée, je me suis dit que c'était ma catégorie. Même si j'étais léger, j'avais le jus, et puis cette fraîcheur mentale qui, je pense, est encore présente et m'a permis d'évoluer dans la catégorie, m'entraîner jusqu'au dernier moment, par exemple, et puis profiter, juste simplement manger ce que je veux. On n'en parle pas assez, mais c'est quelque chose qui est important. Et du coup, voilà. Non, sincèrement, je vais rester là. Je vais rester là. Champion de France, c'est quelque chose. Champion de France, ce n'est pas médaille. J'avais deux médailles. Et là, je vais la savourer. En plus, comme tu l'as dit, dans cette nouvelle catégorie. Non, sincèrement, la semaine prochaine, je suis à Marseille. Je vais profiter. Avec les parents, les amis, la famille. Non, ça fait plaisir. Ça fait plaisir. C'est très particulier parce qu'en plus de ça, c'est une compétition complètement à part. Parce que la plupart, on s'entraîne toute l'année ensemble. On se connaît par cœur. Donc, on se dit, ils ont bossé sur nous. Puis, il y a les vidéos maintenant. Enfin, on peut tout faire. Et c'est un stress parce que les France, il faut prouver. Il faut prouver. Et d'ailleurs, début de journée, j'étais vraiment stressé. Très stressé sur mon premier combat. J'ai eu du mal à mettre dedans. Et heureusement, je suis un diesel. De ça, j'ai toujours su. Ça allait crescendo, mais début de journée, je n'étais pas bien. Pourtant, j'ai tout fait. Mais bon, c'est les France, c'est une pression particulière. Il y a ce côté où il faut... Et puis, il y a un tournoi de Paris à aller chercher. Non, c'est sûr, quand tu penses à tout ça... Mais bon, il faut faire abstraction et se concentrer sur les matches.

  • L'Esprit du Judo

    C'était un pari pour Luca Otmane, champion de France des moins de 73 kg en 2021 et finaliste en 2022. Revenir d'une longue blessure et passer efficacement dans la catégorie supérieure où il n'était pas attendu comme le messir. À voir comment il tenait finalement physiquement les meilleurs de la catégorie, Spiros Eleftheriadis, vice champion de France 2022, le champion en titre Quentin Joubert, on pouvait mesurer que ce pari-là était gagné. Mais le revanchard Arnaud Aregba, son ancien partenaire au PSG quand il y était encore lui-même, un gros talent, sorti de l'INSEP l'année dernière et revenu par une toute récente médaille au Grand Prix de Croatie, semblait demander encore un peu plus tant il survolait lui aussi les combats, impressionnant le public. connaisseur avec ses hippons puissants autant que précis, notamment un gros Uchimata contre le non moins puissant Daniyl Zoubko en demi-finale. En finale, c'est pourtant le judo extra-fin du niçois Otmane qui triomphe fait. Après avoir laissé passer l'orage, la grêle et la tempête, il surprenait Arnaud Aregba sur son diabolique makikomi tout en anticipation et en aspiration. Luca Otmane en moins de 80 kg, c'est désormais une évidence. De quoi changer la donne ?

  • Luca Otmane

    À chaque fois, je fais... Médaille d'argent, médaille d'or, médaille d'argent, médaille d'or avec six finales consécutives je sais pas j'imagine que l'année prochaine j'aurai médaille d'argent je sais pas bon blague à part c'est bien c'est une bonne chose ça marque ça marque les esprits voilà je suis encore là ma carrière elle a été beaucoup entachée par des blessures sur les deux dernières années de l'olympia j'ai eu deux grosses blessures dont une laquelle je me suis remise récemment. Il faut savoir que j'ai repris l'entraînement en septembre. Tout l'été, j'étais en rééducation. Je me suis désinséré le bec en avril dernier. Malgré les blessures, je suis encore là. Je fais encore les efforts pour revenir et avoir un gros niveau. Je pense que je l'ai montré aujourd'hui. Ce n'est pas une finalité. Je suis à trois victoires au championnat de France. Je n'ai jamais eu de médaille en grand championnat. Si je suis encore là, c'est pour accrocher les plus belles médailles. Sinon je ne m'accrocherais pas autant. Je suis quelqu'un qui a la réputation des travailleurs, à juste titre. Aujourd'hui c'est peut-être une forme de récompense. J'espère que c'est le début des récompenses et pas la fin. Il y a une grande année qui nous attend encore. Et quatre ans de foulis, j'espère. J'ai passé l'Olympiade précédente avec le Paris Saint-Germain. Et là je reviens dans mon club d'origine. De rapporter un titre de champion de France quand je reviens dans mon club d'origine. Ça aussi, c'est une bonne chose. Et ça rebooste. Ça rebooste d'être dans un contexte familial avec des gens qui m'entourent. Voilà.

  • L'Esprit du Judo

    Si le patron de la catégorie des moins de 90 kg en France est désormais le médaillé olympique Maxime-Gaël Ngayap Hambou, simple médaillé national en 2021, il est permis aux autres d'espérer refaire leur retard sur lui en prenant notamment d'abord un premier titre national seniors, ce que faisait le champion de France juniors 2019, Eniel Caroly. efficace toute la journée dans cette catégorie qui n'a pas récompensé deux fois le même combattant depuis 2016 et la dernière levée d'un triplé de Ludo Gobert d'illustre mémoire. Hugo Métifiot, le fantasque champion en titre, devait céder devant le combattant de l'ES Blanc-Mesnil, un premier signe, qui dominait ensuite le bon technicien Téo L'Herbier et réussissait un contre impressionnant en finale, un uchi-mata-gaeshi abrupt contre le très régulier Max Laborde, déjà finaliste l'année dernière sur le podium deux ans plus tôt. Pour son club de Blanc-Mesnil, cette victoire était l'occasion de prendre la tête avec 3 titres dont 2 chez le garçon. Et pour lui ? En vrai,

  • Eniel Caroly

    c'est le combat le plus difficile que j'ai fait contre Max Laborde parce que c'est quelqu'un que je prends souvent. C'est pris souvent en compétition et franchement, c'était dur. Mais bon, en vrai, je n'ai pas abandonné. Je commençais un peu à être fatigué, c'est vrai. Je sais que lui, il attaquait beaucoup et j'arrive souvent à le contrer. Il fait souvent des erreurs. Du coup, je me suis dit, dès qu'il y a une opportunité, il faut que je la prenne. Voilà, c'est arrivé. Je n'étais pas sûr un peu. Il s'est tellement engagé qu'il m'a facilité un peu le travail aussi. Mais il fallait être à l'affût. Du coup, j'ai surveillé ça et j'ai pu l'attraper. Je suis content, c'est la deuxième médaille que je fais, première médaille d'or. J'ai rempli cadets, juniors, seniors c'est un objectif aussi donc je suis content. Et surtout que là je vais pouvoir faire le tournoi de Paris, c'était vraiment l'objectif. Les deux dernières fois que je l'avais fait, j'étais un peu blessé à la côte. Là j'espère que je vais tout faire pour être bien préparé et pouvoir me donner à 100%. Mon objectif, c'est de faire des médailles en Grand Prix, Grand Slam, c'est ça la suite. De toute façon, le championnat de France, c'est une étape, mais on veut vraiment aller faire le championnat d'Europe, le championnat du monde, donc du coup, on va continuer à s'entraîner pour ça.

  • L'Esprit du Judo

    Malgré le statut de champion olympique par équipe, qui s'attache désormais à Aurélien Diesse, la catégorie des moins de 100 kg n'est pas la plus inaccessible aux volontaires qui étaient nombreux à se presser le matin, avides de démonstration, d'autant qu'elle était libérée aussi de la présence ttutélaire d'Alexandre Iddir, encore vainqueur en 2023 pour un dernier baroud. Qui de Kenny Liveze, l'ancien champion du monde cadets, revenu après un terrible accident de santé, progressivement et posément à un bon niveau, avec la team Boulogne derrière lui ? De Francis Damier, champion d'Europe juniors 2020, de Marc-François Ngayap, un grand frère dans les pas de son cadet, dont la réussite olympique a aiguisé les ambitions familiales, de l'éternel Cédric Olivar, finaliste l'année dernière du côté de l'expérience, ou du côté de la jeunesse pleine de promesses, de Maxence Bordin, médaillé de bronze juniors européen, ou de Fares Mekhoukh, médaillé de bronze juniors mondial cette année. Qui allait sortir du chapeau ? Kenny Liveze écartait d'abord le jeune Bordin mais subissait Francis Damier qui lâchait devant Olivar. Fares Mekhoukh se montrait entreprenant jusqu'en demi-finale mais se faisait stopper par la puissance du grand frère Ngayap. Et c'était finalement le guerrier Olivar, trop fort mentalement et trop solide pour céder devant la puissance et la taille de Marc-François qui s'adjugeait d'une dernière pénalité à un second titre personnel après celui de 2019. et le premier de son club de Saint-Geneviève sur la compétition de 2024. Une performance qui n'étonne pas de la part d'un garçon présent sur le podium national depuis 2016 sans interruption, sauf en 2021 où il était absent. Une régularité qui interroge. La parole à Cédric Olivar.

  • Cédric Olivar

    Une fois qu'on a fait notre première médaille et qu'on arrive à réitérer une deuxième fois, ça reste assez cyclique et c'est à peu près le même schéma. Et après, pour moi, c'est celui qui fera le moins d'erreurs. Vu qu'on se connaît tous, on a l'habitude de se prendre, ça va être la personne la plus concentrée, la plus fraîche aussi. La fraîcheur va jouer, mais c'est celle qui va réussir à garder son schéma de A à Z et qui ne lâchera pas, peu importe si le combat s'est perdu. C'est à peu près ça, moi, c'est celui qui ne fera pas d'erreur. Maintenant, je suis dans une façon de penser un peu différente. C'est beaucoup plus relâché. Je me fais vanner par certains entraîneurs qui devraient toujours sourire, même pendant les combats où c'est dur. C'est parce que j'essaie d'être le plus rushé possible et ça paie. Donc ça, c'est cool. Depuis le début de saison, ça paie donc je pense que j'ai trouvé un peu ma routine et c'est ce qui me permet du coup d'avoir cette régularité je pense aujourd'hui. Je commence à avoir un peu d'âge mais je veux continuer sur deux, encore un an ou deux. On verra, je me laisse le temps, ça sera année après année pour l'instant et tant que ça marche ça ira. Je vais aller chercher chaque compète et si je peux gagner un petit championnat d'Europe, un championnat du monde. Et déjà pour commencer par mettre ma première médaille aussi en grand prix, grand slam. Parce que bon, 5-5-7 ça fait un peu chier. Mais là, pour l'instant, c'est du plaisir et compète après compète.

  • L'Esprit du Judo

    Il faut conclure en reliant les fils, celui des belles histoires, celui des grands espoirs. C'est un mélange pétillant des deux que nous offre l'incroyable Angel Gustan, 21 ans, 1m97 pour un petit 120 kg et ceinture marron de judo. Ce Martiniquais aspirant ingénieur avait lâché le judo pendant ses trois dernières années d'études après une cinquième place nationale en cadets. Désormais en école à Montpellier, il s'est donné le droit de reprendre sa passion annexe, le judo de compétition, et c'est plutôt une riche idée. C'est à peine une surprise, puisque les amateurs avaient repéré ce très bon judoka du côté de Noisy-le-Grand, où il s'était préparé en allant chercher l'or. À Chalon, il n'est jamais resté plus d'une minute sur le tapis, dans une catégorie turbulente, qui se cherchait pourtant un nouveau chef de meute pour aller chercher un futur sans Teddy Riner. On avait vu en sélection internationale les deux prétendants les plus attendus, Khamzat Saparbaev et le récent champion de France juniors, Mathéo Akiana Mongo. Ce sera finalement le bronze pour l'un et l'autre en fin de journée. Le second disposait du premier en quart, mais se faisait écarter ensuite par le solide Amadou Meité sur le podium des trois derniers rendez-vous nationaux. Dans l'autre tableau, Angèle Gustan avait fait briller son étonnant judo de club qu'il manie comme un sabre d'abordage, impatient de porter la botte efficace et assez impérieux pour balayer la défense d'un coup en prenant tous les risques avec notamment un uchi-mata magnifique dès le premier tour on se disait tout de même que la pilule Meité allait être difficile à avaler pour ce combattant de très peu d'expérience mais une nouvelle fois il allait le chercher d'entrée le hissait sur sa hanche et le jetait au sol sur une forme de sasae du talent du tempérament un judo élégant encore à peine étayé par l'entraînement de haut niveau Un corps de poids lourd qui n'attend qu'un travail de renforcement digne d'un tel potentiel, Angel Gustan est partie pour être la hype française de cette nouvelle année de judo, le phénomène post-olympique que tout le monde aura envie de suivre à Paris en février, et plus si affinité. De son côté, la tête bien faite reste raisonnablement froide. Et d'abord, va-t-il passer sa ceinture noire ?

  • Angel Gustan

    J'avais arrêté le judo depuis 3 ans, j'aurais pris l'aïr sur fin d'an et je me suis dit bon... Aujourd'hui j'ai fait des résultats sur des tournois de France. Je me suis dit allez vas-y championnat de France, on donne tout. Et aujourd'hui ça donne ce que ça a donné. Je ne pensais pas forcément à la première médaille, mais je me suis dit "classement" et malgré ça j'ai tout donné, je suis resté positif et ça a donné la première place. Je suis plus à développer tout mon judo dès le début. Et après bon, c'est plus au cardio, là ça fait plus trop de judo, mais moi comme j'aime bien faire du judo, je remonte au début, je démarre directement et ça donne toujours la même chose. Le judo pour moi c'était déjà une passion, vraiment, j'ai toujours voulu faire des grosses médailles, mais d'ailleurs j'ai arrêté en cadets 3, où j'ai fait 5 aux France. Et après j'ai arrêté, c'était pas vraiment voulu, c'était dû aux conditions, par rapport au covid en Martinique, et surtout l'école j'allais plus en cours parce que j'aimais trop le judo. Donc ma mère m'a un peu recadré et après là, je me suis dit dès que j'ai fini. Dès que je peux partir en France, je pars faire mes études. Je suis actuellement en école d'ING. Ça me donne encore plus envie de m'entraîner, faire encore plus de compétitions et prouver qu'il y a des judos qui ont un maritime que toujours. J'étais super content. Là, j'ai pensé à tous mes amis qui me suivent à 8000 km, ceux qui sont ici et ma famille aussi à 8000 km. C'est vraiment incroyable.

  • L'Esprit du Judo

    Sait-on jamais, Angel Gustan sera peut-être bientôt un simple souvenir d'un moment étonnant de la longue histoire du championnat national. Il est possible aussi qu'on se souvienne du championnat de Chalon comme de celui où il s'est révélé. On a bien envie d'en faire le pari.

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Description

Depuis quatorze ans maintenant, c’est à l’entrée de l’hiver que se joue la bataille nationale, en quatorze catégories, quatorze hunger games hexagonaux, sans piège et sans violence, mais avec beaucoup de déçus. Car il n’en reste qu’un à la fin, ou presque, pour obtenir la prestigieuse sélection pour le Grand Chelem de Paris de février, espérer y briller et enchaîner avec d’autres grandes sélections, espérer être l’un des rares élus qui puisent changer le cours de son destin et devenir, au-delà d’un impact national, l’un de ceux que l’on suit plus haut et plus loin, dans les sphères européenne et mondiale. Qui a brillé en Saône-et-Loire? Qui a échoué? Qui a pris date pour cette nouvelle olympiade? Tour d'horizon de ces championnats de France seniors première division 2024 dans ce nouvel épisode d'« Hajime », le podcast de L’Esprit du Judo.


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Transcription

  • Générique

    Professeurs, entraîneurs, experts, champions d'hier et d'aujourd'hui, mais aussi judokas anonymes, le podcast de L'Esprit du judo, c'est maintenant. Hajime. Depuis 14 ans maintenant, c'est à l'entrée de l'hiver que se joue la bataille nationale en 14 catégories, 14 Hunger Games hexagonaux, sans piège et sans violence, mais avec beaucoup de déçus. Car il n'en reste qu'un à la fin, ou presque, pour obtenir la prestigieuse sélection pour le Grand Chelem de Paris de février, espérer y briller et enchaîner avec d'autres grandes sélections, espérer être l'un des rares élus qui puisse changer le cours de son destin et devenir, au-delà d'un impact national, l'un de ceux que l'on suit plus haut et plus loin dans les sphères européenne et mondiale. Les championnats de France ont-ils été bons ? Chaque année, les anciens se lamentent sur la valeur collective, le niveau, le spectacle, et ils ont sans doute raison sur bien des points, quoi qu'il en soit, en novembre dernier, c’est à Caen, que Johan-Benjamin Gaba est allé chercher le droit d'être le représentant français en moins de 73 kg aux Jeux, avec le destin que l'on sait. Si, ce jour-là, il n'avait pas battu Charly Wable de l'ESSM Kodokan dans un combat disputé, ou Guillaume Chaine en finale après un long golden score, l'histoire du judo français n'aurait peut-être pas été la même. C'est tout de même ça les France. Comme à la Star Ac', rien n'est acquis même aux vainqueurs et on en connaît beaucoup qui n'ont pas eu les moyens de profiter des opportunités qu'ils s'étaient offerts avec leur titre national, souvent parce qu'ils avaient devant eux une star inaccessible comme Clarisse Agbegnenou par exemple. Pourtant, c'est en gagnant le championnat de France 2021 des moins de 63 kg que Manon Deketer s'était ouvert le chemin d'une sélection européenne puis mondiale en 2022 avec une formidable médaille de bronze pour cette deuxième occasion. Les championnats de France sont le chemin naturel des jeunes loups obsédés par l'idée d'être chef de meute, comme les récents médaillés mondiaux juniors, mais aussi de façon générale de tous ceux qui en ont rêvé, qui se sont donné les moyens de troubler le jeu, de prendre leur part de gloire. À Chalon-sur-Saône, cette année, dans un Colisée rond comme une arène, c'était justement ce qui se jouait en moins de 63 kg le dimanche. Avec une Clarisse Agbegnenou absente pour un temps indéterminé, Manon Deketer était venue réaffirmer son statut de leader derrière la leader, empêcher toute émergence définitive et notamment dans ce rôle d'une jeune fille de 20 ans, Melkia Auchecorne, une évidence, double championne du monde juniors et déjà championne de France seniors en 2023. Rien ne les arrêtait avant la finale où la redoutable combattante de Chelles, Melkia Auchecorne, semblait prendre le dessus avec sa garde dominante et ses prises initiatives. courte et agressive en technique de jambe. Elle déroulait brillamment son aînée sur le dos en seoi-nage, avant que celle-ci, dans un renversement de momentum si spécifique au judo, déplie le bras de la plus jeune, auquel elle s'était accrochée comme une noyée à la planche de salut. De quoi verser quelques larmes au micro pour ce beau retour au plan national sur ce qui restera le moment le plus follement judo de ce championnat 2024.

  • Manon Deketer

    Il y a de la joie, c'est sûr, mais en fait, c'était beaucoup, beaucoup de soulagement. Parce que cette journée, je l'ai subie. Je l'ai subie. J'ai peut-être pas fait un judo beau, j'ai fait peut-être un judo laborieux, parce que j'ai fait avec les moyens du bord, comme je l'ai dit, j'ai pas dormi la nuit, j'ai fait une nuit blanche, parce que je me suis mis une pression de fou malade sur cette compétition, parce que je voulais absolument assurer et reprendre mon titre. Et du coup, toutes les émotions sont passées par là, et j'ai pas su me contrôler, et tout est lâché. Même moi, je me suis surprise, parce que je pensais pas que j'allais réussir à aller au bout. Et moi, je me suis prouvé que... Dans n'importe quelle situation, je peux être forte et gagner. C'était la finale parfaite. Après, je ne sais pas si il y a waza-ari ou ippon, j'en sais rien. Mais en tout cas, on m'a toujours appris à enchaîner. Donc j'ai enchaîné, j'ai été au bout. Et ça a tourné à ma faveur, donc tant mieux. Il y a eu beaucoup de fatigue engendrée sur toute cette reprise parce que je suis ressortie du croisé en enchaînant pas mal de compétitions. Donc mon corps a pris, il a subit un peu. Donc là, je vais prendre le temps de me reposer, de souffler et de soigner les petits bobos.

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    Un chiffre pouvait résumer le championnat de nos féminines en cette fin d'année. Sur les 28 médaillés du week-end, seules 4 d'entre elles n'avaient jamais connu cet honneur en seniors. Et pour certaines, comme Lucie Jarrot en bronze en moins de 70 kg, ou Lucie Dupin en bronze en plus de 78 kg, il ne s'agissait que d'un petit saut d'une place de cinquième les années précédentes jusqu'au podium. Parmi les nouvelles venues, Coralie Gilly récompensée en moins de 48 kg, presque à la même seconde et dans la même catégorie. que sa grande sœur et ancienne championne de France, Marine Gilly. Leur danse de la joie dans les bras l'une de l'autre était sans doute le plus joli moment du samedi. Juste au-dessus d'elle, en finale, la valeureuse Manon Urdiales, championne de France en 2021, qui avait brillé toute la journée par son travail au sol et sa capacité à gérer les gardes hautes éprouvantes, notamment celle de la championne en titre Mélanie Clément-Legoux ou de la jeune Laura Espadinha, devait céder sur une blessure et l'impact supérieur de la seule championne du week-end à n'avoir jamais gagné ce titre, déjà finaliste l'année dernière, la combattante de l'US Orléans d'Anthony Rodriguez, Anaïs Perrault. A 23 ans, la championne de France Junior 2020, l'année d'après l'avènement de Shirine Boukli, finaliste de deux Opens et troisième du Grand Prix de Zagreb, a encore de l'ambition et n'est manifestement pas rassasiée.

  • Anaïs Perrot

    J'avais qu'une option, c'était de gagner. J'ai fait ce que j'avais à faire et j'ai mon coach qui m'a très bien orientée. On va dire que j'ai écouté les consignes et quand on écoute les consignes, ça marche. Je suis contente. Je m'entraîne d'arrache-pied, je m'entraîne intelligemment et je ne lâche rien. Et je persiste et je m'obstine en fait. Je m'obstine à faire du judo, même si ça ne va pas continuer de travailler d'autres choses, d'autres axes. C'est de l'obstination. Je suis trop contente parce que je suis trop heureuse d'avoir Anthony Rodriguez comme entraîneur parce que je ne peux que réussir en ayant à mes côtés. J'ai tellement confiance en lui, il a tellement confiance en moi que quand il me dit quelque chose, je ne me pose pas de questions parce que je sais qu'il le fait pour moi, pour que je réussisse. Et du coup, ça marche et je suis trop heureuse. Et cette médaille, je lui le dédie parce que c'est son anniversaire dans deux jours et qu'en plus, il habite à Châlons. Donc c'est un peu une médaille à la maison, donc je suis trop heureuse. Aujourd'hui, j'avais faim, mais j'ai encore faim. Tous les voyants sont good maintenant. Je sais que ça ne va pas être facile. Je sais qu'il y a plein d'étapes qu'il ne faut pas griller justement et qu'un titre, c'est bien, il faut passer par là. Mais maintenant, il faut confirmer à l'international dans des plus grosses compétitions comme des grands sams. En tout cas, il y a une chose qui est sûre, c'est que j'ai la dalle. C'est mon mot, j'ai la dalle. Et s'il faut que j'ai encore plus la dalle, je vais encore plus la dalle.

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    Stabilité donc, en moins de 52 kg, où les deux jeunes qui montent, Léa Béres et surtout Alyssia Poulange, et ses 18 ans, ne montaient pas jusqu'en finale et restaient comme l'année dernière sur la troisième marche. Poulange battue par Béres et Béres par l'international Astride Gneto. Tranquille jusqu'en finale, où des problèmes de dos l'empêchaient d'aller chercher. Un cinquième titre senior. Elle l'abandonnait donc à Julie Weill-dit-Morey du Judo Club Pontault Combault, déjà championne de France en 2022. A elle deux, elles ont récolté tous les titres nationaux depuis 2019. Un nouveau club, un nouveau titre pour Weill-dit-Morey, 25 ans. Un nouveau mental aussi, dit-elle, qui l'autorise à espérer faire mieux dans cette phase de sa carrière.

  • Julie Weill-dit-Morey

    Je m'étais fait une blessure au coude aux championnats du monde universitaires, qui était assez grave et j'ai pris beaucoup de temps pour m'en remettre. Et c'est pour ça que j'ai accueilli chaque petite victoire toute la journée. Et même si malheureusement il n'y avait pas mon adversaire en finale, je prends ce titre les bras ouverts. Il fait énormément de bien, peut-être même plus que le premier, parce que l'année dernière j'ai été absente sur les championnats de France pour blessure. Et la route a été longue, elle a été compliquée pour retrouver ce titre. Alors je l'accueille avec beaucoup d'émotion et beaucoup de fierté. On a fait un petit reset cette année, j'ai changé de club, je suis repartie sur de nouvelles bases, une nouvelle Julie, un nouveau club, des nouveaux amis, un nouveau staff. Et je me sens vraiment très très bien et je leur dois aussi ce titre. Parce qu'ils m'ont recueillie et ils ont fait aussi de moi ce que je suis là actuellement aujourd'hui. C'est vrai que ça fait plaisir de démarrer l'Olympiade comme ça, fort, en montrant qu'on est là. Et c'est un, c'est pas deux, c'est pas trois, c'est un. Donc ouais, ça me lance, ça me propulse et ça me fait rêver aussi pour la suite. Ça me donne des gros objectifs, des grosses ambitions. J'ai aimé mon comportement. J'avais beaucoup de soucis à gérer mon stress auparavant. Et des fois, je ne me présentais pas à mon niveau. Et je sortais avec des regrets, même des matchs que je gagnais, je ne me trouvais pas à mon niveau. J'ai fait un gros travail là-dessus, tant en prépa mentale que sur la respiration, etc. Chose que j'ai vraiment mis en place aujourd'hui et je me suis sentie très très bien. Et je vais continuer ce travail-là parce que je pense qu'il y a vraiment quelque chose à aller chercher là-dessus pour glow up.

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    Stabilité toujours et même un peu plus avec le troisième titre successif en moins de 57 kg de la combattante du PSG, Faiza Mokdar contre son ancienne partenaire. partenaire Martha Fawaz. Une finale identique à 2022 et un podium qui n'évoluait que par la présence de Chloé Devictor en bronze dans sa nouvelle catégorie de poids. Intraitable avec ses mouvements d'épaule incessants et son fort travail au sol, la parisienne a d'autres ambitions, mais elle sait bien que le passage obligé par les France n'est jamais une partie de santé.

  • Faiza Mokdar

    Il faut toujours aller le rechercher, défendre sa place et montrer qu'on est là chaque année. Ce n'est pas évident, surtout qu'en France, on sait que dans chaque catégorie, il y a beaucoup de concurrence et du niveau. C'est un défi qu'on a l'habitude de prendre, c'est encore plus dur vu qu'on se connaît. Mais voilà, il faut à chaque fois chercher le truc qui va faire qu'on va gagner. Mais c'est ça, c'est le judo. Vraiment, c'est un objectif spécial dans la saison, les France, parce que c'est vraiment une des compétitions les plus difficiles. Et la motivation, je l'ai toujours parce que pour moi, j'ai été championne de France, mais c'était l'année d'avant. Donc c'est passé et il faut que je le sois cette année. Donc c'est une nouvelle chose. Je ne vise pas de record. C'est, on va dire, c'est la suite. Ça fait partie de la préparation de ma saison pour encore des plus grands objectifs. Donc je ne compte pas, on va dire. Je ne savais même pas que j'étais 4 fois. Quand alors j'ai entendu 3, je me suis dit, ah ouais, je pensais 2. Donc voilà, ce n'est pas un record. Il n'y a pas de record.

  • L'Esprit du Judo

    Désormais bordelaise avec son entraîneur Alain Schmitt, l'excellente Florine Soula et son judo tout en feinte et en rythme n'a pas souffert et a collé tout le monde en moins de 70 kg malgré l'opposition en tableau de Laura Haberstock. qu'il avait privé d'un premier titre senior en finale il y a deux ans. A 22 ans, elle s'est classée sur le podium de trois Open cette année. Il est temps de passer un cap et c'est sans doute le bon moment pour la championne de France junior 2022 et senior 2023 et 2024.

  • Florine Soula

    Je suis contente de la journée que j'ai faite. C'est un peu une journée sans trop de sensations. Moi, j'ai un judo très sensation, donc très judo. C'est différent, mais il faut savoir aussi gagner dans ces moments-là. Et le fait de concrétiser une deuxième fois... C'est toujours très bon à prendre. Je n'étais pas dans le même flot habituel. Je ne l'explique pas vraiment et je n'ai pas forcément envie de l'expliquer. C'est peut-être aussi une journée comme ça. J'ai fait un peu plus de néo-asas, ce qui n'était pas du tout à mon habitude. Donc là, je suis contente sur ce point de vue-là. C'est très cool, mais je pense que j'ai encore beaucoup de choses à prouver à moi-même et aux autres au niveau de l'international. J'ai envie de fonctionner étape par étape, de valider. les échanges que je peux valider et puis progresser, continuer à progresser.

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    C'est sans doute en moins de 78 kg que la finale était la plus dramatique avec un clash attendu au bout de deux montées en puissance croisées des deux filles les plus fortes du jour. D'un côté, l'international trentenaire de Champigny, Fanny-Estelle Posvite, qui frappait fort en battant notamment en demi-finale l'ancienne championne de France 2015, Samah Hawa Camara, redescendue pour l'occasion dans la catégorie après deux médailles de bronze en plus de 78 kg. De l'autre, Chloé Buttigieg, finaliste à Paris en 2023, est toute récente finaliste de son second grand chelem à Abou Dhabi le mois dernier. Effrayante elle aussi avec des victoires tranchantes, notamment en demi-finale sur un arraché aérien contre Océane Zatchi Bi. Redoutable par sa solidité d'appui et ses incessantes tentatives d'arraché, elle se montrait dangereuse par sa puissance contre les coups de boutoir de la non moins solide pose 8, laquelle se montrait plus en rythme Soucieuse de trouver la faille mais aussi de ne pas rester trop longtemps dans l'étreinte de sa rivale et de subir la loi de ses contres. L'arbitre finissait par lui accorder la victoire d'une dernière pénalité pour son activité, défaite mal vécue par la guerrière de Montreuil qui tourne autour du titre national depuis 2018. Frustrée elle aussi dans son parcours international, à la remorque des deux monstres Tcheumeo et Malonga, la Campinoise annonçait ce troisième titre national en moins de 78 kilos, le cinquième en tout, comme le dernier.

  • Fanny-Estelle Posvite

    C'est le dernier. Et c'était pas facile d'y aller. Vraiment, ça a été très dur de me mobiliser, de me dire que je devais encore une fois repasser par les championnats de France pour espérer avoir une sélection. C'est fatigant, c'est dur. Fallait juste essayer d'exprimer mon judo, ça a été quand même difficile. C'est ma première compét' depuis mars, donc j'avais pas trop de repères et tout, mais bon c'était... Voilà, le timing, j'ai repris fin août. Comme c'est ma dernière saison, j'essaie aussi de me tourner vers la reconversion. J'essaie de laisser quand même des créneaux pour pouvoir plus travailler et finir ma formation professionnelle. J'aimerais bien aussi intégrer l'entreprise via une convention d'attention professionnelle. Je vais devoir dégager un peu plus de temps, mais je veux quand même faire une très belle dernière saison, avec le mot d'ordre de le plaisir. On verra, mais il faut que j'allie tout ça. Malheureusement, je ne veux pas espérer quoi que ce soit parce que j'ai beaucoup été déçue, trop déçue. La saison dernière, je bats la championne du monde et ça ne me décroche même pas le ticket pour les Europes. Donc clairement, ça ne sert à rien d'espérer. Je vais profiter de chacun de mes combats en compétition et puis on verra.

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    Chez les lourdes, la catégorie la plus impressionnante de ces dernières années par l'incessant potentiel d'international qu'elle propose depuis l'avènement de Romane Dicko en 2016 et de Julia Tolofua en 2017, l'heure était logiquement encore à la concurrence. Qui allait s'ajouter à la liste ? L'une des quatre nouvelles venues sur un podium national cette année se trouvait être la longiligne et prometteuse Célia Cancan, une Varoise de 18 ans qui n'avait pas qu'un seul objectif cette année, puisqu'après son second titre national junior début mars, elle avait enchaîné une médaille d'or aux championnats d'Europe des moins de 20 ans en septembre. et une médaille d'argent mondiale en octobre. Ce trésor national en puissance était victime de la force de frappe intimidante de la championne en titre Anne-Fatoumata Mbairo, qui parvenait à lui marquer waza-ari sur un lourd makikomi. Cancan alignait ensuite les hippons jusqu'au bronze et de belles perspectives pour les sélections à venir. La Campinoise Mbairo terminait fort mais ne retrouvait pas en finale Léa Fontaine comme l'année dernière. La championne de France 2022, finaliste nationale depuis 4 ans, ancienne triple championne d'Europe juniors était surprise par une combattante aussi monumentale qu'elle, beaucoup plus grande avec son mètre 90, la vice-championne du monde cadettes 2022 et déjà troisième des France juniors Grâce-Esther Mienandi-Lahou. Ce n'était pas non plus la championne du monde juniors 2021 qui enchaîne les performances seniors cette année avec ses victoires récentes au Grand Prix de Zagreb et au Grand Chelem d'Abou Dhabi, la Parisienne Coralie Haymé. Elle devait elle aussi baisser pavillon dès le premier tour contre un nouveau bulldozer pour Sainte-Geneviève, la toute jeune vice-championne d'Europe et du monde cadettes, issue du Dojo de l'Agglomération Niortaise Leonie Minkada-Caquineau, laquelle lui faisait perdre pied en se concentrant efficacement sur sa main droite et en la poussant dehors. Dans cette arène compétitive, c'est la bonne technicienne Laura Fuseau, médaille mondiale juniors elle-même, mais en 2018, qui finissait par rejoindre Mbairo en finale. où elle subissait la détermination et un grand contre de la championne en titre. Une belle démonstration d'autorité pour elle dans l'ébullition actuelle des jeunes talents et une belle réussite aussi pour son club de Champigny avec un deuxième titre féminin.

  • Anne-Fatoumata Mbairo

    Je suis quand même plus vers la fin que le début et c'est une situation un peu délicate donc on se pose plein de questions et je pense que pas mal de judokas voire de sportifs sont passés par là et je traverse cette période là après. On verra où le vent me mène, je vais arrêter de me prendre la tête comme aujourd'hui. Aujourd'hui, je me suis dit, en fait, comme l'année dernière, on voit match par match et on fera les comptes à la fin de la journée. Je suis championne de France, c'est un truc de dingue. Vraiment, je me suis dit, en fait, tu t'es engagée même auprès du club, donc vas-y. Vas-y, au lieu de te prendre la tête, et si tu prenais un peu de plaisir, ce serait cool. Et c'est ce que j'ai fait aujourd'hui. Non, ça fait du bien quand ça se passe comme ça. Et ouais, c'est encourageant. Après, j'ai plein de projets autres que le judo. Donc, on verra selon les opportunités. Mais dans tous les cas, le judo, ça ne sera jamais terminé. Parce que la compétition, oui, mais le judo, non. Parce que c'est dans mes veines. C'est une catégorie très fournie, voire peut-être la plus fournie en ce moment. Et assurer deux titres d'affilée. C'est très compliqué quand je pense à mes collègues comme Léa Fontaine ou Coralie Aimé, aujourd'hui pour qui ça a été plus compliqué alors qu'en fait... Ces défis qui sont médaillés en grande flamme récemment, on se dit mais waouh, la densité de la catégorie, elle est juste énorme. Donc voilà, après on verra vraiment. Après, on sait très bien que les championnats de France, c'est une compétition particulière. L'international, c'est tout autre chose. Donc on verra où les compétitions internationales me mèneront. Et puis voilà, ça me mènera peut-être aussi à prendre une décision. Mais pour l'instant, je vais essayer de réaliser dans un premier temps. ensuite savourer un petit peu, me reposer un petit peu et après repartir au travail pour du moins jusqu'à la fin de cette année.

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    Stabilité féminine donc, dans une hiérarchie où les olympiennes restent toujours globalement la référence. Et pour les masculins, beaucoup d'espoir et de belles histoires. Des espoirs pour les catégories toujours à construire ou potentiellement accessibles aux tempéraments les plus volontaires. De belles histoires aussi comme celle par exemple de Kévin Azema en moins de 66 kg. Déjà champion de France en titre pour la'ASPTT Moulins. Le professeur de judo semble trouver à désormais 31 ans, et alors que ses ambitions sont désormais derrière lui, le plein épanouissement de son beau talent pour le judo. Victorieux en demi-finale de l'ambitieux petit frère Korval Méane sur son sumi-gaeshi, il se permettait d'en placer un limpide en finale à l'international Romaric Bouda qui était venu chercher la confirmation de son statut. Il avait sorti certains des meilleurs, le prometteur Kylian Noël, l'ancien champion de France William Cysique, et le médaillé de l'année précédente, Driss Masson Jbilou. Mais que cherche Kévin Azema et que prouve-t-il entre les lignes ?

  • Kévin Azema

    Ça serait mentir de dire que j'ai complètement décroché. En fait, je n'arrive pas à décrocher parce que j'ai fait 10-11 ans d'INSEP. Donc on a quand même une routine qui s'installe, une routine d'entraînement. On est sérieux et on ne décroche pas comme ça. Donc ça représente du travail, ça représente un accomplissement et puis je suis content. Comme j'ai dit, il y a mes petits jeunes qui regardent ça et du coup je n'ai pas besoin de rendre crédible ce que je leur montre, mais au moins ils sont contents et c'est trop cool qu'ils puissent voir ça. En fait je reste vraiment sur Clermont-Ferrand, donc en gros je vais citer quelques clubs qui m'aident à me préparer. Il y a le Stade Clermontois, je m'entraîne avec eux le lundi soir par exemple, ce que je dois faire assez rapidement, le mardi dans mon club à l'ASPTT Moulins, là où je donne les cours. Le mercredi je fais du JJB. Je tourne un peu partout dans tous les clubs qui peuvent m'aider Et ça se passe comme ça Le jeudi avec l'entraînement régional du Pôle Espoir Je travaille avec le Pôle Espoir également Et puis le vendredi encore au club Ça ne s'arrête pas On s'entraîne Il y a plus de relâchement Ça c'est sûr et certain Parce qu'il y a moins de pression derrière C'est quelque chose que je n'ai pas su gérer Je pense que quand il aurait fallu le gérer C'est-à-dire que les champions olympiques Ils arrivent à le faire au bon moment Moi je pense qu'avec un peu de recul Je n'ai pas su le faire Et c'est comme ça, c'est la vie C'est pour ça qu'il y a des champions olympiques Et des champions de France Mais c'est le jeu, c'est comme ça, c'est le haut niveau et il faut être présent quand il faut. Donc bon, moi je suis présent au championnat de France.

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    Au rayon des confirmations, le toujours très jeune Romain Valadier Picard jouait gros pour son premier championnat de France seniors des moins de 60 kilos à 22 ans. Déjà sur les talons du double médaille olympique Luka Mkheidze, médaille européen lui-même en 2023, il lui fallait convertir son potentiel au pays des Vincent Limare et des Richard Vergnes, des Maxime Merlin et des Gabin Supervielle. le champion en titre, et surtout au pays des Cédric Revol, médaillé européen lui-même en 2024 et finaliste à Abou Dhabi. Mais Revol se faisait surprendre par l'inusable détermination de Maxime Ignaczak, finalement cinquième comme en 2023 sur quelques erreurs de gestion de combat. Et le rival inattendu du jour était finalement le formidable jeune gaucher Kelvin Ray, sélectionné malheureux des derniers championnats européens et mondiaux juniors en 2023 et 2024, mais cette fois plus efficace, usant, tranchant avec sa garde haute et sa disponibilité, au point de sortir ses aînés Supervielle et Merlin, et même d'inquiéter Romain Valadier Picard lui-même, qui ne masquait pas sa joie sincère d'être pardonnu à le dominer sur son terrible mouvement d'épaule à gauche. Tandis que le Parisien, désormais junior 3ème année, allait atteindre son premier podium seniors, il n'y avait plus d'obstacle pour le jeune combattant de l'AC Boulogne-Billancourt qui réglait en finale l'inattendu Hadrien Cargnelli, 19 ans, pour l'instant presque inconnu au bataillon. Une confirmation qui donne de la consistance aux légitimes prétentions du champion d'Europe et double médaillé mondial junior 2021 et 2022.

  • Romain Valadier Picard

    De par le contexte qui était le mien actuellement, j'ai vécu pas mal d'échecs. En tout cas, moi, je les voyais comme des échecs ces derniers temps. Donc voilà, de réussir une compétition, de revenir avec la plus belle des médailles, même si c'est les France, ça fait du bien à la tête. Aujourd'hui sur le circuit international, je n'ai jamais battu de japonais. J'ai battu quelques coréens, mais c'est des profils japonais, coréens et de Taipei qui aujourd'hui me posent problème. Donc il était temps pour moi de trouver une solution à ce problème. La solution, évidemment, c'était de partir au Japon le plus longtemps possible. C'est ce que j'ai fait. Du coup, je suis parti trois semaines cet été avec un ami à moi, Driss Masson, qui combat actuellement en place de 3. Et là, je suis parti 4 semaines. Je suis revenu il y a 2 semaines, du coup, au Japon, seul. On va dire que je n'arrivais pas à 100%. Malgré tout, j'ai fait une bonne journée. J'ai écouté mes coachs, ce qui est dur pour moi. Mais je me suis reposé, j'ai fait du jeu. Je vous assure que ce n'est pas facile pour moi de réussir à faire ça. Et aujourd'hui, j'étais plutôt en forme. J'ai réussi quand même à sortir une journée assez potable. J'ai fait quelques erreurs, j'en suis conscient, mais c'était globalement bien. Après, le judo français, ce n'est pas forcément le judo japonais. Et je pense que toutes mes pistes de travail que j'ai effectuées au Japon, ça ne m'a pas forcément été utile aujourd'hui parce que je n'ai pas encore eu le temps de les mûrir. Et quand je suis rentré en France, j'ai dû essentiellement me réadapter à ce judo français. Et du coup ces deux semaines qui ont suivi ont surtout été des semaines de repos et de réadaptation au judo français. Parce que j'ai passé deux mois au Japon et que je m'étais adapté au judo japonais et plus au judo français. Donc typiquement les gars qui croisent et qui viennent te monter la main, il n'y a pas au Japon. Donc il a fallu vraiment m'adapter à ce judo français pour arriver à 100% de mes capacités aujourd'hui. Et en étant capable de gagner. cette belle médaille. Donc, je ne pense pas que le travail que j'ai fait au Japon a encore pris sa place dans mon judo aujourd'hui. C'était essentiellement du travail que je fais déjà et les bases, on va dire. Mais j'espère bien que très prochainement, ça va payer et notamment contre les Asiatiques.

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    Vainqueur en moins de 73 kg, Orlando Cazorla a fait une formidable démonstration de judo toute la journée, notamment au sol, ce dont témoignait le fantastique étranglement qu'il passait sous l'œil de son coach à l'Étoile Sportive Blanc-Mesnil, Jean-Pierre Gibert, un homme qui s'y connaît, à l'excellent Colin Chansseaume, un garçon de 19 ans, troisième cette année au championnat de France juniors en moins de 66 kg, qui a bien profité de la formation d'élite donnée par son père à l'Alliance Grésivaudan, et dont on reparlera. L'attendu Maxime Gobert sortait finalement frustré de son combat contre le juge de paix de la catégorie, le Parisien de l'AJA Benjamin Axus avec trois pénalités rapides contre lui, mais Orlando Cazorla s'y prenait bien en finale et contrôlait le judo ultra latéralisé et envahissant de l'octuple médaillé national. Le champion de France junior Peter Jean et ses 18 ans était le quatrième homme sur le podium. Lui aussi, on en reparlera. Et pourquoi faire ce premier titre national d'Orlando Cazorla à 24 ans, un an après avoir tenté la qualification aux Jeux en moins de 73 kilos ?

  • Orlando Cazorla

    Au moment où je suis monté... Même avec mes entraîneurs, on en a vraiment discuté, on s'était mis d'accord, c'était ma catégorie, je l'ai senti directement. D'ailleurs, au France de l'année passée, je me suis dit que c'était ma catégorie. Même si j'étais léger, j'avais le jus, et puis cette fraîcheur mentale qui, je pense, est encore présente et m'a permis d'évoluer dans la catégorie, m'entraîner jusqu'au dernier moment, par exemple, et puis profiter, juste simplement manger ce que je veux. On n'en parle pas assez, mais c'est quelque chose qui est important. Et du coup, voilà. Non, sincèrement, je vais rester là. Je vais rester là. Champion de France, c'est quelque chose. Champion de France, ce n'est pas médaille. J'avais deux médailles. Et là, je vais la savourer. En plus, comme tu l'as dit, dans cette nouvelle catégorie. Non, sincèrement, la semaine prochaine, je suis à Marseille. Je vais profiter. Avec les parents, les amis, la famille. Non, ça fait plaisir. Ça fait plaisir. C'est très particulier parce qu'en plus de ça, c'est une compétition complètement à part. Parce que la plupart, on s'entraîne toute l'année ensemble. On se connaît par cœur. Donc, on se dit, ils ont bossé sur nous. Puis, il y a les vidéos maintenant. Enfin, on peut tout faire. Et c'est un stress parce que les France, il faut prouver. Il faut prouver. Et d'ailleurs, début de journée, j'étais vraiment stressé. Très stressé sur mon premier combat. J'ai eu du mal à mettre dedans. Et heureusement, je suis un diesel. De ça, j'ai toujours su. Ça allait crescendo, mais début de journée, je n'étais pas bien. Pourtant, j'ai tout fait. Mais bon, c'est les France, c'est une pression particulière. Il y a ce côté où il faut... Et puis, il y a un tournoi de Paris à aller chercher. Non, c'est sûr, quand tu penses à tout ça... Mais bon, il faut faire abstraction et se concentrer sur les matches.

  • L'Esprit du Judo

    C'était un pari pour Luca Otmane, champion de France des moins de 73 kg en 2021 et finaliste en 2022. Revenir d'une longue blessure et passer efficacement dans la catégorie supérieure où il n'était pas attendu comme le messir. À voir comment il tenait finalement physiquement les meilleurs de la catégorie, Spiros Eleftheriadis, vice champion de France 2022, le champion en titre Quentin Joubert, on pouvait mesurer que ce pari-là était gagné. Mais le revanchard Arnaud Aregba, son ancien partenaire au PSG quand il y était encore lui-même, un gros talent, sorti de l'INSEP l'année dernière et revenu par une toute récente médaille au Grand Prix de Croatie, semblait demander encore un peu plus tant il survolait lui aussi les combats, impressionnant le public. connaisseur avec ses hippons puissants autant que précis, notamment un gros Uchimata contre le non moins puissant Daniyl Zoubko en demi-finale. En finale, c'est pourtant le judo extra-fin du niçois Otmane qui triomphe fait. Après avoir laissé passer l'orage, la grêle et la tempête, il surprenait Arnaud Aregba sur son diabolique makikomi tout en anticipation et en aspiration. Luca Otmane en moins de 80 kg, c'est désormais une évidence. De quoi changer la donne ?

  • Luca Otmane

    À chaque fois, je fais... Médaille d'argent, médaille d'or, médaille d'argent, médaille d'or avec six finales consécutives je sais pas j'imagine que l'année prochaine j'aurai médaille d'argent je sais pas bon blague à part c'est bien c'est une bonne chose ça marque ça marque les esprits voilà je suis encore là ma carrière elle a été beaucoup entachée par des blessures sur les deux dernières années de l'olympia j'ai eu deux grosses blessures dont une laquelle je me suis remise récemment. Il faut savoir que j'ai repris l'entraînement en septembre. Tout l'été, j'étais en rééducation. Je me suis désinséré le bec en avril dernier. Malgré les blessures, je suis encore là. Je fais encore les efforts pour revenir et avoir un gros niveau. Je pense que je l'ai montré aujourd'hui. Ce n'est pas une finalité. Je suis à trois victoires au championnat de France. Je n'ai jamais eu de médaille en grand championnat. Si je suis encore là, c'est pour accrocher les plus belles médailles. Sinon je ne m'accrocherais pas autant. Je suis quelqu'un qui a la réputation des travailleurs, à juste titre. Aujourd'hui c'est peut-être une forme de récompense. J'espère que c'est le début des récompenses et pas la fin. Il y a une grande année qui nous attend encore. Et quatre ans de foulis, j'espère. J'ai passé l'Olympiade précédente avec le Paris Saint-Germain. Et là je reviens dans mon club d'origine. De rapporter un titre de champion de France quand je reviens dans mon club d'origine. Ça aussi, c'est une bonne chose. Et ça rebooste. Ça rebooste d'être dans un contexte familial avec des gens qui m'entourent. Voilà.

  • L'Esprit du Judo

    Si le patron de la catégorie des moins de 90 kg en France est désormais le médaillé olympique Maxime-Gaël Ngayap Hambou, simple médaillé national en 2021, il est permis aux autres d'espérer refaire leur retard sur lui en prenant notamment d'abord un premier titre national seniors, ce que faisait le champion de France juniors 2019, Eniel Caroly. efficace toute la journée dans cette catégorie qui n'a pas récompensé deux fois le même combattant depuis 2016 et la dernière levée d'un triplé de Ludo Gobert d'illustre mémoire. Hugo Métifiot, le fantasque champion en titre, devait céder devant le combattant de l'ES Blanc-Mesnil, un premier signe, qui dominait ensuite le bon technicien Téo L'Herbier et réussissait un contre impressionnant en finale, un uchi-mata-gaeshi abrupt contre le très régulier Max Laborde, déjà finaliste l'année dernière sur le podium deux ans plus tôt. Pour son club de Blanc-Mesnil, cette victoire était l'occasion de prendre la tête avec 3 titres dont 2 chez le garçon. Et pour lui ? En vrai,

  • Eniel Caroly

    c'est le combat le plus difficile que j'ai fait contre Max Laborde parce que c'est quelqu'un que je prends souvent. C'est pris souvent en compétition et franchement, c'était dur. Mais bon, en vrai, je n'ai pas abandonné. Je commençais un peu à être fatigué, c'est vrai. Je sais que lui, il attaquait beaucoup et j'arrive souvent à le contrer. Il fait souvent des erreurs. Du coup, je me suis dit, dès qu'il y a une opportunité, il faut que je la prenne. Voilà, c'est arrivé. Je n'étais pas sûr un peu. Il s'est tellement engagé qu'il m'a facilité un peu le travail aussi. Mais il fallait être à l'affût. Du coup, j'ai surveillé ça et j'ai pu l'attraper. Je suis content, c'est la deuxième médaille que je fais, première médaille d'or. J'ai rempli cadets, juniors, seniors c'est un objectif aussi donc je suis content. Et surtout que là je vais pouvoir faire le tournoi de Paris, c'était vraiment l'objectif. Les deux dernières fois que je l'avais fait, j'étais un peu blessé à la côte. Là j'espère que je vais tout faire pour être bien préparé et pouvoir me donner à 100%. Mon objectif, c'est de faire des médailles en Grand Prix, Grand Slam, c'est ça la suite. De toute façon, le championnat de France, c'est une étape, mais on veut vraiment aller faire le championnat d'Europe, le championnat du monde, donc du coup, on va continuer à s'entraîner pour ça.

  • L'Esprit du Judo

    Malgré le statut de champion olympique par équipe, qui s'attache désormais à Aurélien Diesse, la catégorie des moins de 100 kg n'est pas la plus inaccessible aux volontaires qui étaient nombreux à se presser le matin, avides de démonstration, d'autant qu'elle était libérée aussi de la présence ttutélaire d'Alexandre Iddir, encore vainqueur en 2023 pour un dernier baroud. Qui de Kenny Liveze, l'ancien champion du monde cadets, revenu après un terrible accident de santé, progressivement et posément à un bon niveau, avec la team Boulogne derrière lui ? De Francis Damier, champion d'Europe juniors 2020, de Marc-François Ngayap, un grand frère dans les pas de son cadet, dont la réussite olympique a aiguisé les ambitions familiales, de l'éternel Cédric Olivar, finaliste l'année dernière du côté de l'expérience, ou du côté de la jeunesse pleine de promesses, de Maxence Bordin, médaillé de bronze juniors européen, ou de Fares Mekhoukh, médaillé de bronze juniors mondial cette année. Qui allait sortir du chapeau ? Kenny Liveze écartait d'abord le jeune Bordin mais subissait Francis Damier qui lâchait devant Olivar. Fares Mekhoukh se montrait entreprenant jusqu'en demi-finale mais se faisait stopper par la puissance du grand frère Ngayap. Et c'était finalement le guerrier Olivar, trop fort mentalement et trop solide pour céder devant la puissance et la taille de Marc-François qui s'adjugeait d'une dernière pénalité à un second titre personnel après celui de 2019. et le premier de son club de Saint-Geneviève sur la compétition de 2024. Une performance qui n'étonne pas de la part d'un garçon présent sur le podium national depuis 2016 sans interruption, sauf en 2021 où il était absent. Une régularité qui interroge. La parole à Cédric Olivar.

  • Cédric Olivar

    Une fois qu'on a fait notre première médaille et qu'on arrive à réitérer une deuxième fois, ça reste assez cyclique et c'est à peu près le même schéma. Et après, pour moi, c'est celui qui fera le moins d'erreurs. Vu qu'on se connaît tous, on a l'habitude de se prendre, ça va être la personne la plus concentrée, la plus fraîche aussi. La fraîcheur va jouer, mais c'est celle qui va réussir à garder son schéma de A à Z et qui ne lâchera pas, peu importe si le combat s'est perdu. C'est à peu près ça, moi, c'est celui qui ne fera pas d'erreur. Maintenant, je suis dans une façon de penser un peu différente. C'est beaucoup plus relâché. Je me fais vanner par certains entraîneurs qui devraient toujours sourire, même pendant les combats où c'est dur. C'est parce que j'essaie d'être le plus rushé possible et ça paie. Donc ça, c'est cool. Depuis le début de saison, ça paie donc je pense que j'ai trouvé un peu ma routine et c'est ce qui me permet du coup d'avoir cette régularité je pense aujourd'hui. Je commence à avoir un peu d'âge mais je veux continuer sur deux, encore un an ou deux. On verra, je me laisse le temps, ça sera année après année pour l'instant et tant que ça marche ça ira. Je vais aller chercher chaque compète et si je peux gagner un petit championnat d'Europe, un championnat du monde. Et déjà pour commencer par mettre ma première médaille aussi en grand prix, grand slam. Parce que bon, 5-5-7 ça fait un peu chier. Mais là, pour l'instant, c'est du plaisir et compète après compète.

  • L'Esprit du Judo

    Il faut conclure en reliant les fils, celui des belles histoires, celui des grands espoirs. C'est un mélange pétillant des deux que nous offre l'incroyable Angel Gustan, 21 ans, 1m97 pour un petit 120 kg et ceinture marron de judo. Ce Martiniquais aspirant ingénieur avait lâché le judo pendant ses trois dernières années d'études après une cinquième place nationale en cadets. Désormais en école à Montpellier, il s'est donné le droit de reprendre sa passion annexe, le judo de compétition, et c'est plutôt une riche idée. C'est à peine une surprise, puisque les amateurs avaient repéré ce très bon judoka du côté de Noisy-le-Grand, où il s'était préparé en allant chercher l'or. À Chalon, il n'est jamais resté plus d'une minute sur le tapis, dans une catégorie turbulente, qui se cherchait pourtant un nouveau chef de meute pour aller chercher un futur sans Teddy Riner. On avait vu en sélection internationale les deux prétendants les plus attendus, Khamzat Saparbaev et le récent champion de France juniors, Mathéo Akiana Mongo. Ce sera finalement le bronze pour l'un et l'autre en fin de journée. Le second disposait du premier en quart, mais se faisait écarter ensuite par le solide Amadou Meité sur le podium des trois derniers rendez-vous nationaux. Dans l'autre tableau, Angèle Gustan avait fait briller son étonnant judo de club qu'il manie comme un sabre d'abordage, impatient de porter la botte efficace et assez impérieux pour balayer la défense d'un coup en prenant tous les risques avec notamment un uchi-mata magnifique dès le premier tour on se disait tout de même que la pilule Meité allait être difficile à avaler pour ce combattant de très peu d'expérience mais une nouvelle fois il allait le chercher d'entrée le hissait sur sa hanche et le jetait au sol sur une forme de sasae du talent du tempérament un judo élégant encore à peine étayé par l'entraînement de haut niveau Un corps de poids lourd qui n'attend qu'un travail de renforcement digne d'un tel potentiel, Angel Gustan est partie pour être la hype française de cette nouvelle année de judo, le phénomène post-olympique que tout le monde aura envie de suivre à Paris en février, et plus si affinité. De son côté, la tête bien faite reste raisonnablement froide. Et d'abord, va-t-il passer sa ceinture noire ?

  • Angel Gustan

    J'avais arrêté le judo depuis 3 ans, j'aurais pris l'aïr sur fin d'an et je me suis dit bon... Aujourd'hui j'ai fait des résultats sur des tournois de France. Je me suis dit allez vas-y championnat de France, on donne tout. Et aujourd'hui ça donne ce que ça a donné. Je ne pensais pas forcément à la première médaille, mais je me suis dit "classement" et malgré ça j'ai tout donné, je suis resté positif et ça a donné la première place. Je suis plus à développer tout mon judo dès le début. Et après bon, c'est plus au cardio, là ça fait plus trop de judo, mais moi comme j'aime bien faire du judo, je remonte au début, je démarre directement et ça donne toujours la même chose. Le judo pour moi c'était déjà une passion, vraiment, j'ai toujours voulu faire des grosses médailles, mais d'ailleurs j'ai arrêté en cadets 3, où j'ai fait 5 aux France. Et après j'ai arrêté, c'était pas vraiment voulu, c'était dû aux conditions, par rapport au covid en Martinique, et surtout l'école j'allais plus en cours parce que j'aimais trop le judo. Donc ma mère m'a un peu recadré et après là, je me suis dit dès que j'ai fini. Dès que je peux partir en France, je pars faire mes études. Je suis actuellement en école d'ING. Ça me donne encore plus envie de m'entraîner, faire encore plus de compétitions et prouver qu'il y a des judos qui ont un maritime que toujours. J'étais super content. Là, j'ai pensé à tous mes amis qui me suivent à 8000 km, ceux qui sont ici et ma famille aussi à 8000 km. C'est vraiment incroyable.

  • L'Esprit du Judo

    Sait-on jamais, Angel Gustan sera peut-être bientôt un simple souvenir d'un moment étonnant de la longue histoire du championnat national. Il est possible aussi qu'on se souvienne du championnat de Chalon comme de celui où il s'est révélé. On a bien envie d'en faire le pari.

Description

Depuis quatorze ans maintenant, c’est à l’entrée de l’hiver que se joue la bataille nationale, en quatorze catégories, quatorze hunger games hexagonaux, sans piège et sans violence, mais avec beaucoup de déçus. Car il n’en reste qu’un à la fin, ou presque, pour obtenir la prestigieuse sélection pour le Grand Chelem de Paris de février, espérer y briller et enchaîner avec d’autres grandes sélections, espérer être l’un des rares élus qui puisent changer le cours de son destin et devenir, au-delà d’un impact national, l’un de ceux que l’on suit plus haut et plus loin, dans les sphères européenne et mondiale. Qui a brillé en Saône-et-Loire? Qui a échoué? Qui a pris date pour cette nouvelle olympiade? Tour d'horizon de ces championnats de France seniors première division 2024 dans ce nouvel épisode d'« Hajime », le podcast de L’Esprit du Judo.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Générique

    Professeurs, entraîneurs, experts, champions d'hier et d'aujourd'hui, mais aussi judokas anonymes, le podcast de L'Esprit du judo, c'est maintenant. Hajime. Depuis 14 ans maintenant, c'est à l'entrée de l'hiver que se joue la bataille nationale en 14 catégories, 14 Hunger Games hexagonaux, sans piège et sans violence, mais avec beaucoup de déçus. Car il n'en reste qu'un à la fin, ou presque, pour obtenir la prestigieuse sélection pour le Grand Chelem de Paris de février, espérer y briller et enchaîner avec d'autres grandes sélections, espérer être l'un des rares élus qui puisse changer le cours de son destin et devenir, au-delà d'un impact national, l'un de ceux que l'on suit plus haut et plus loin dans les sphères européenne et mondiale. Les championnats de France ont-ils été bons ? Chaque année, les anciens se lamentent sur la valeur collective, le niveau, le spectacle, et ils ont sans doute raison sur bien des points, quoi qu'il en soit, en novembre dernier, c’est à Caen, que Johan-Benjamin Gaba est allé chercher le droit d'être le représentant français en moins de 73 kg aux Jeux, avec le destin que l'on sait. Si, ce jour-là, il n'avait pas battu Charly Wable de l'ESSM Kodokan dans un combat disputé, ou Guillaume Chaine en finale après un long golden score, l'histoire du judo français n'aurait peut-être pas été la même. C'est tout de même ça les France. Comme à la Star Ac', rien n'est acquis même aux vainqueurs et on en connaît beaucoup qui n'ont pas eu les moyens de profiter des opportunités qu'ils s'étaient offerts avec leur titre national, souvent parce qu'ils avaient devant eux une star inaccessible comme Clarisse Agbegnenou par exemple. Pourtant, c'est en gagnant le championnat de France 2021 des moins de 63 kg que Manon Deketer s'était ouvert le chemin d'une sélection européenne puis mondiale en 2022 avec une formidable médaille de bronze pour cette deuxième occasion. Les championnats de France sont le chemin naturel des jeunes loups obsédés par l'idée d'être chef de meute, comme les récents médaillés mondiaux juniors, mais aussi de façon générale de tous ceux qui en ont rêvé, qui se sont donné les moyens de troubler le jeu, de prendre leur part de gloire. À Chalon-sur-Saône, cette année, dans un Colisée rond comme une arène, c'était justement ce qui se jouait en moins de 63 kg le dimanche. Avec une Clarisse Agbegnenou absente pour un temps indéterminé, Manon Deketer était venue réaffirmer son statut de leader derrière la leader, empêcher toute émergence définitive et notamment dans ce rôle d'une jeune fille de 20 ans, Melkia Auchecorne, une évidence, double championne du monde juniors et déjà championne de France seniors en 2023. Rien ne les arrêtait avant la finale où la redoutable combattante de Chelles, Melkia Auchecorne, semblait prendre le dessus avec sa garde dominante et ses prises initiatives. courte et agressive en technique de jambe. Elle déroulait brillamment son aînée sur le dos en seoi-nage, avant que celle-ci, dans un renversement de momentum si spécifique au judo, déplie le bras de la plus jeune, auquel elle s'était accrochée comme une noyée à la planche de salut. De quoi verser quelques larmes au micro pour ce beau retour au plan national sur ce qui restera le moment le plus follement judo de ce championnat 2024.

  • Manon Deketer

    Il y a de la joie, c'est sûr, mais en fait, c'était beaucoup, beaucoup de soulagement. Parce que cette journée, je l'ai subie. Je l'ai subie. J'ai peut-être pas fait un judo beau, j'ai fait peut-être un judo laborieux, parce que j'ai fait avec les moyens du bord, comme je l'ai dit, j'ai pas dormi la nuit, j'ai fait une nuit blanche, parce que je me suis mis une pression de fou malade sur cette compétition, parce que je voulais absolument assurer et reprendre mon titre. Et du coup, toutes les émotions sont passées par là, et j'ai pas su me contrôler, et tout est lâché. Même moi, je me suis surprise, parce que je pensais pas que j'allais réussir à aller au bout. Et moi, je me suis prouvé que... Dans n'importe quelle situation, je peux être forte et gagner. C'était la finale parfaite. Après, je ne sais pas si il y a waza-ari ou ippon, j'en sais rien. Mais en tout cas, on m'a toujours appris à enchaîner. Donc j'ai enchaîné, j'ai été au bout. Et ça a tourné à ma faveur, donc tant mieux. Il y a eu beaucoup de fatigue engendrée sur toute cette reprise parce que je suis ressortie du croisé en enchaînant pas mal de compétitions. Donc mon corps a pris, il a subit un peu. Donc là, je vais prendre le temps de me reposer, de souffler et de soigner les petits bobos.

  • L'Esprit du Judo

    Un chiffre pouvait résumer le championnat de nos féminines en cette fin d'année. Sur les 28 médaillés du week-end, seules 4 d'entre elles n'avaient jamais connu cet honneur en seniors. Et pour certaines, comme Lucie Jarrot en bronze en moins de 70 kg, ou Lucie Dupin en bronze en plus de 78 kg, il ne s'agissait que d'un petit saut d'une place de cinquième les années précédentes jusqu'au podium. Parmi les nouvelles venues, Coralie Gilly récompensée en moins de 48 kg, presque à la même seconde et dans la même catégorie. que sa grande sœur et ancienne championne de France, Marine Gilly. Leur danse de la joie dans les bras l'une de l'autre était sans doute le plus joli moment du samedi. Juste au-dessus d'elle, en finale, la valeureuse Manon Urdiales, championne de France en 2021, qui avait brillé toute la journée par son travail au sol et sa capacité à gérer les gardes hautes éprouvantes, notamment celle de la championne en titre Mélanie Clément-Legoux ou de la jeune Laura Espadinha, devait céder sur une blessure et l'impact supérieur de la seule championne du week-end à n'avoir jamais gagné ce titre, déjà finaliste l'année dernière, la combattante de l'US Orléans d'Anthony Rodriguez, Anaïs Perrault. A 23 ans, la championne de France Junior 2020, l'année d'après l'avènement de Shirine Boukli, finaliste de deux Opens et troisième du Grand Prix de Zagreb, a encore de l'ambition et n'est manifestement pas rassasiée.

  • Anaïs Perrot

    J'avais qu'une option, c'était de gagner. J'ai fait ce que j'avais à faire et j'ai mon coach qui m'a très bien orientée. On va dire que j'ai écouté les consignes et quand on écoute les consignes, ça marche. Je suis contente. Je m'entraîne d'arrache-pied, je m'entraîne intelligemment et je ne lâche rien. Et je persiste et je m'obstine en fait. Je m'obstine à faire du judo, même si ça ne va pas continuer de travailler d'autres choses, d'autres axes. C'est de l'obstination. Je suis trop contente parce que je suis trop heureuse d'avoir Anthony Rodriguez comme entraîneur parce que je ne peux que réussir en ayant à mes côtés. J'ai tellement confiance en lui, il a tellement confiance en moi que quand il me dit quelque chose, je ne me pose pas de questions parce que je sais qu'il le fait pour moi, pour que je réussisse. Et du coup, ça marche et je suis trop heureuse. Et cette médaille, je lui le dédie parce que c'est son anniversaire dans deux jours et qu'en plus, il habite à Châlons. Donc c'est un peu une médaille à la maison, donc je suis trop heureuse. Aujourd'hui, j'avais faim, mais j'ai encore faim. Tous les voyants sont good maintenant. Je sais que ça ne va pas être facile. Je sais qu'il y a plein d'étapes qu'il ne faut pas griller justement et qu'un titre, c'est bien, il faut passer par là. Mais maintenant, il faut confirmer à l'international dans des plus grosses compétitions comme des grands sams. En tout cas, il y a une chose qui est sûre, c'est que j'ai la dalle. C'est mon mot, j'ai la dalle. Et s'il faut que j'ai encore plus la dalle, je vais encore plus la dalle.

  • L'Esprit du Judo

    Stabilité donc, en moins de 52 kg, où les deux jeunes qui montent, Léa Béres et surtout Alyssia Poulange, et ses 18 ans, ne montaient pas jusqu'en finale et restaient comme l'année dernière sur la troisième marche. Poulange battue par Béres et Béres par l'international Astride Gneto. Tranquille jusqu'en finale, où des problèmes de dos l'empêchaient d'aller chercher. Un cinquième titre senior. Elle l'abandonnait donc à Julie Weill-dit-Morey du Judo Club Pontault Combault, déjà championne de France en 2022. A elle deux, elles ont récolté tous les titres nationaux depuis 2019. Un nouveau club, un nouveau titre pour Weill-dit-Morey, 25 ans. Un nouveau mental aussi, dit-elle, qui l'autorise à espérer faire mieux dans cette phase de sa carrière.

  • Julie Weill-dit-Morey

    Je m'étais fait une blessure au coude aux championnats du monde universitaires, qui était assez grave et j'ai pris beaucoup de temps pour m'en remettre. Et c'est pour ça que j'ai accueilli chaque petite victoire toute la journée. Et même si malheureusement il n'y avait pas mon adversaire en finale, je prends ce titre les bras ouverts. Il fait énormément de bien, peut-être même plus que le premier, parce que l'année dernière j'ai été absente sur les championnats de France pour blessure. Et la route a été longue, elle a été compliquée pour retrouver ce titre. Alors je l'accueille avec beaucoup d'émotion et beaucoup de fierté. On a fait un petit reset cette année, j'ai changé de club, je suis repartie sur de nouvelles bases, une nouvelle Julie, un nouveau club, des nouveaux amis, un nouveau staff. Et je me sens vraiment très très bien et je leur dois aussi ce titre. Parce qu'ils m'ont recueillie et ils ont fait aussi de moi ce que je suis là actuellement aujourd'hui. C'est vrai que ça fait plaisir de démarrer l'Olympiade comme ça, fort, en montrant qu'on est là. Et c'est un, c'est pas deux, c'est pas trois, c'est un. Donc ouais, ça me lance, ça me propulse et ça me fait rêver aussi pour la suite. Ça me donne des gros objectifs, des grosses ambitions. J'ai aimé mon comportement. J'avais beaucoup de soucis à gérer mon stress auparavant. Et des fois, je ne me présentais pas à mon niveau. Et je sortais avec des regrets, même des matchs que je gagnais, je ne me trouvais pas à mon niveau. J'ai fait un gros travail là-dessus, tant en prépa mentale que sur la respiration, etc. Chose que j'ai vraiment mis en place aujourd'hui et je me suis sentie très très bien. Et je vais continuer ce travail-là parce que je pense qu'il y a vraiment quelque chose à aller chercher là-dessus pour glow up.

  • L'Esprit du Judo

    Stabilité toujours et même un peu plus avec le troisième titre successif en moins de 57 kg de la combattante du PSG, Faiza Mokdar contre son ancienne partenaire. partenaire Martha Fawaz. Une finale identique à 2022 et un podium qui n'évoluait que par la présence de Chloé Devictor en bronze dans sa nouvelle catégorie de poids. Intraitable avec ses mouvements d'épaule incessants et son fort travail au sol, la parisienne a d'autres ambitions, mais elle sait bien que le passage obligé par les France n'est jamais une partie de santé.

  • Faiza Mokdar

    Il faut toujours aller le rechercher, défendre sa place et montrer qu'on est là chaque année. Ce n'est pas évident, surtout qu'en France, on sait que dans chaque catégorie, il y a beaucoup de concurrence et du niveau. C'est un défi qu'on a l'habitude de prendre, c'est encore plus dur vu qu'on se connaît. Mais voilà, il faut à chaque fois chercher le truc qui va faire qu'on va gagner. Mais c'est ça, c'est le judo. Vraiment, c'est un objectif spécial dans la saison, les France, parce que c'est vraiment une des compétitions les plus difficiles. Et la motivation, je l'ai toujours parce que pour moi, j'ai été championne de France, mais c'était l'année d'avant. Donc c'est passé et il faut que je le sois cette année. Donc c'est une nouvelle chose. Je ne vise pas de record. C'est, on va dire, c'est la suite. Ça fait partie de la préparation de ma saison pour encore des plus grands objectifs. Donc je ne compte pas, on va dire. Je ne savais même pas que j'étais 4 fois. Quand alors j'ai entendu 3, je me suis dit, ah ouais, je pensais 2. Donc voilà, ce n'est pas un record. Il n'y a pas de record.

  • L'Esprit du Judo

    Désormais bordelaise avec son entraîneur Alain Schmitt, l'excellente Florine Soula et son judo tout en feinte et en rythme n'a pas souffert et a collé tout le monde en moins de 70 kg malgré l'opposition en tableau de Laura Haberstock. qu'il avait privé d'un premier titre senior en finale il y a deux ans. A 22 ans, elle s'est classée sur le podium de trois Open cette année. Il est temps de passer un cap et c'est sans doute le bon moment pour la championne de France junior 2022 et senior 2023 et 2024.

  • Florine Soula

    Je suis contente de la journée que j'ai faite. C'est un peu une journée sans trop de sensations. Moi, j'ai un judo très sensation, donc très judo. C'est différent, mais il faut savoir aussi gagner dans ces moments-là. Et le fait de concrétiser une deuxième fois... C'est toujours très bon à prendre. Je n'étais pas dans le même flot habituel. Je ne l'explique pas vraiment et je n'ai pas forcément envie de l'expliquer. C'est peut-être aussi une journée comme ça. J'ai fait un peu plus de néo-asas, ce qui n'était pas du tout à mon habitude. Donc là, je suis contente sur ce point de vue-là. C'est très cool, mais je pense que j'ai encore beaucoup de choses à prouver à moi-même et aux autres au niveau de l'international. J'ai envie de fonctionner étape par étape, de valider. les échanges que je peux valider et puis progresser, continuer à progresser.

  • L'Esprit du Judo

    C'est sans doute en moins de 78 kg que la finale était la plus dramatique avec un clash attendu au bout de deux montées en puissance croisées des deux filles les plus fortes du jour. D'un côté, l'international trentenaire de Champigny, Fanny-Estelle Posvite, qui frappait fort en battant notamment en demi-finale l'ancienne championne de France 2015, Samah Hawa Camara, redescendue pour l'occasion dans la catégorie après deux médailles de bronze en plus de 78 kg. De l'autre, Chloé Buttigieg, finaliste à Paris en 2023, est toute récente finaliste de son second grand chelem à Abou Dhabi le mois dernier. Effrayante elle aussi avec des victoires tranchantes, notamment en demi-finale sur un arraché aérien contre Océane Zatchi Bi. Redoutable par sa solidité d'appui et ses incessantes tentatives d'arraché, elle se montrait dangereuse par sa puissance contre les coups de boutoir de la non moins solide pose 8, laquelle se montrait plus en rythme Soucieuse de trouver la faille mais aussi de ne pas rester trop longtemps dans l'étreinte de sa rivale et de subir la loi de ses contres. L'arbitre finissait par lui accorder la victoire d'une dernière pénalité pour son activité, défaite mal vécue par la guerrière de Montreuil qui tourne autour du titre national depuis 2018. Frustrée elle aussi dans son parcours international, à la remorque des deux monstres Tcheumeo et Malonga, la Campinoise annonçait ce troisième titre national en moins de 78 kilos, le cinquième en tout, comme le dernier.

  • Fanny-Estelle Posvite

    C'est le dernier. Et c'était pas facile d'y aller. Vraiment, ça a été très dur de me mobiliser, de me dire que je devais encore une fois repasser par les championnats de France pour espérer avoir une sélection. C'est fatigant, c'est dur. Fallait juste essayer d'exprimer mon judo, ça a été quand même difficile. C'est ma première compét' depuis mars, donc j'avais pas trop de repères et tout, mais bon c'était... Voilà, le timing, j'ai repris fin août. Comme c'est ma dernière saison, j'essaie aussi de me tourner vers la reconversion. J'essaie de laisser quand même des créneaux pour pouvoir plus travailler et finir ma formation professionnelle. J'aimerais bien aussi intégrer l'entreprise via une convention d'attention professionnelle. Je vais devoir dégager un peu plus de temps, mais je veux quand même faire une très belle dernière saison, avec le mot d'ordre de le plaisir. On verra, mais il faut que j'allie tout ça. Malheureusement, je ne veux pas espérer quoi que ce soit parce que j'ai beaucoup été déçue, trop déçue. La saison dernière, je bats la championne du monde et ça ne me décroche même pas le ticket pour les Europes. Donc clairement, ça ne sert à rien d'espérer. Je vais profiter de chacun de mes combats en compétition et puis on verra.

  • L'Esprit du Judo

    Chez les lourdes, la catégorie la plus impressionnante de ces dernières années par l'incessant potentiel d'international qu'elle propose depuis l'avènement de Romane Dicko en 2016 et de Julia Tolofua en 2017, l'heure était logiquement encore à la concurrence. Qui allait s'ajouter à la liste ? L'une des quatre nouvelles venues sur un podium national cette année se trouvait être la longiligne et prometteuse Célia Cancan, une Varoise de 18 ans qui n'avait pas qu'un seul objectif cette année, puisqu'après son second titre national junior début mars, elle avait enchaîné une médaille d'or aux championnats d'Europe des moins de 20 ans en septembre. et une médaille d'argent mondiale en octobre. Ce trésor national en puissance était victime de la force de frappe intimidante de la championne en titre Anne-Fatoumata Mbairo, qui parvenait à lui marquer waza-ari sur un lourd makikomi. Cancan alignait ensuite les hippons jusqu'au bronze et de belles perspectives pour les sélections à venir. La Campinoise Mbairo terminait fort mais ne retrouvait pas en finale Léa Fontaine comme l'année dernière. La championne de France 2022, finaliste nationale depuis 4 ans, ancienne triple championne d'Europe juniors était surprise par une combattante aussi monumentale qu'elle, beaucoup plus grande avec son mètre 90, la vice-championne du monde cadettes 2022 et déjà troisième des France juniors Grâce-Esther Mienandi-Lahou. Ce n'était pas non plus la championne du monde juniors 2021 qui enchaîne les performances seniors cette année avec ses victoires récentes au Grand Prix de Zagreb et au Grand Chelem d'Abou Dhabi, la Parisienne Coralie Haymé. Elle devait elle aussi baisser pavillon dès le premier tour contre un nouveau bulldozer pour Sainte-Geneviève, la toute jeune vice-championne d'Europe et du monde cadettes, issue du Dojo de l'Agglomération Niortaise Leonie Minkada-Caquineau, laquelle lui faisait perdre pied en se concentrant efficacement sur sa main droite et en la poussant dehors. Dans cette arène compétitive, c'est la bonne technicienne Laura Fuseau, médaille mondiale juniors elle-même, mais en 2018, qui finissait par rejoindre Mbairo en finale. où elle subissait la détermination et un grand contre de la championne en titre. Une belle démonstration d'autorité pour elle dans l'ébullition actuelle des jeunes talents et une belle réussite aussi pour son club de Champigny avec un deuxième titre féminin.

  • Anne-Fatoumata Mbairo

    Je suis quand même plus vers la fin que le début et c'est une situation un peu délicate donc on se pose plein de questions et je pense que pas mal de judokas voire de sportifs sont passés par là et je traverse cette période là après. On verra où le vent me mène, je vais arrêter de me prendre la tête comme aujourd'hui. Aujourd'hui, je me suis dit, en fait, comme l'année dernière, on voit match par match et on fera les comptes à la fin de la journée. Je suis championne de France, c'est un truc de dingue. Vraiment, je me suis dit, en fait, tu t'es engagée même auprès du club, donc vas-y. Vas-y, au lieu de te prendre la tête, et si tu prenais un peu de plaisir, ce serait cool. Et c'est ce que j'ai fait aujourd'hui. Non, ça fait du bien quand ça se passe comme ça. Et ouais, c'est encourageant. Après, j'ai plein de projets autres que le judo. Donc, on verra selon les opportunités. Mais dans tous les cas, le judo, ça ne sera jamais terminé. Parce que la compétition, oui, mais le judo, non. Parce que c'est dans mes veines. C'est une catégorie très fournie, voire peut-être la plus fournie en ce moment. Et assurer deux titres d'affilée. C'est très compliqué quand je pense à mes collègues comme Léa Fontaine ou Coralie Aimé, aujourd'hui pour qui ça a été plus compliqué alors qu'en fait... Ces défis qui sont médaillés en grande flamme récemment, on se dit mais waouh, la densité de la catégorie, elle est juste énorme. Donc voilà, après on verra vraiment. Après, on sait très bien que les championnats de France, c'est une compétition particulière. L'international, c'est tout autre chose. Donc on verra où les compétitions internationales me mèneront. Et puis voilà, ça me mènera peut-être aussi à prendre une décision. Mais pour l'instant, je vais essayer de réaliser dans un premier temps. ensuite savourer un petit peu, me reposer un petit peu et après repartir au travail pour du moins jusqu'à la fin de cette année.

  • L'Esprit du Judo

    Stabilité féminine donc, dans une hiérarchie où les olympiennes restent toujours globalement la référence. Et pour les masculins, beaucoup d'espoir et de belles histoires. Des espoirs pour les catégories toujours à construire ou potentiellement accessibles aux tempéraments les plus volontaires. De belles histoires aussi comme celle par exemple de Kévin Azema en moins de 66 kg. Déjà champion de France en titre pour la'ASPTT Moulins. Le professeur de judo semble trouver à désormais 31 ans, et alors que ses ambitions sont désormais derrière lui, le plein épanouissement de son beau talent pour le judo. Victorieux en demi-finale de l'ambitieux petit frère Korval Méane sur son sumi-gaeshi, il se permettait d'en placer un limpide en finale à l'international Romaric Bouda qui était venu chercher la confirmation de son statut. Il avait sorti certains des meilleurs, le prometteur Kylian Noël, l'ancien champion de France William Cysique, et le médaillé de l'année précédente, Driss Masson Jbilou. Mais que cherche Kévin Azema et que prouve-t-il entre les lignes ?

  • Kévin Azema

    Ça serait mentir de dire que j'ai complètement décroché. En fait, je n'arrive pas à décrocher parce que j'ai fait 10-11 ans d'INSEP. Donc on a quand même une routine qui s'installe, une routine d'entraînement. On est sérieux et on ne décroche pas comme ça. Donc ça représente du travail, ça représente un accomplissement et puis je suis content. Comme j'ai dit, il y a mes petits jeunes qui regardent ça et du coup je n'ai pas besoin de rendre crédible ce que je leur montre, mais au moins ils sont contents et c'est trop cool qu'ils puissent voir ça. En fait je reste vraiment sur Clermont-Ferrand, donc en gros je vais citer quelques clubs qui m'aident à me préparer. Il y a le Stade Clermontois, je m'entraîne avec eux le lundi soir par exemple, ce que je dois faire assez rapidement, le mardi dans mon club à l'ASPTT Moulins, là où je donne les cours. Le mercredi je fais du JJB. Je tourne un peu partout dans tous les clubs qui peuvent m'aider Et ça se passe comme ça Le jeudi avec l'entraînement régional du Pôle Espoir Je travaille avec le Pôle Espoir également Et puis le vendredi encore au club Ça ne s'arrête pas On s'entraîne Il y a plus de relâchement Ça c'est sûr et certain Parce qu'il y a moins de pression derrière C'est quelque chose que je n'ai pas su gérer Je pense que quand il aurait fallu le gérer C'est-à-dire que les champions olympiques Ils arrivent à le faire au bon moment Moi je pense qu'avec un peu de recul Je n'ai pas su le faire Et c'est comme ça, c'est la vie C'est pour ça qu'il y a des champions olympiques Et des champions de France Mais c'est le jeu, c'est comme ça, c'est le haut niveau et il faut être présent quand il faut. Donc bon, moi je suis présent au championnat de France.

  • L'Esprit du Judo

    Au rayon des confirmations, le toujours très jeune Romain Valadier Picard jouait gros pour son premier championnat de France seniors des moins de 60 kilos à 22 ans. Déjà sur les talons du double médaille olympique Luka Mkheidze, médaille européen lui-même en 2023, il lui fallait convertir son potentiel au pays des Vincent Limare et des Richard Vergnes, des Maxime Merlin et des Gabin Supervielle. le champion en titre, et surtout au pays des Cédric Revol, médaillé européen lui-même en 2024 et finaliste à Abou Dhabi. Mais Revol se faisait surprendre par l'inusable détermination de Maxime Ignaczak, finalement cinquième comme en 2023 sur quelques erreurs de gestion de combat. Et le rival inattendu du jour était finalement le formidable jeune gaucher Kelvin Ray, sélectionné malheureux des derniers championnats européens et mondiaux juniors en 2023 et 2024, mais cette fois plus efficace, usant, tranchant avec sa garde haute et sa disponibilité, au point de sortir ses aînés Supervielle et Merlin, et même d'inquiéter Romain Valadier Picard lui-même, qui ne masquait pas sa joie sincère d'être pardonnu à le dominer sur son terrible mouvement d'épaule à gauche. Tandis que le Parisien, désormais junior 3ème année, allait atteindre son premier podium seniors, il n'y avait plus d'obstacle pour le jeune combattant de l'AC Boulogne-Billancourt qui réglait en finale l'inattendu Hadrien Cargnelli, 19 ans, pour l'instant presque inconnu au bataillon. Une confirmation qui donne de la consistance aux légitimes prétentions du champion d'Europe et double médaillé mondial junior 2021 et 2022.

  • Romain Valadier Picard

    De par le contexte qui était le mien actuellement, j'ai vécu pas mal d'échecs. En tout cas, moi, je les voyais comme des échecs ces derniers temps. Donc voilà, de réussir une compétition, de revenir avec la plus belle des médailles, même si c'est les France, ça fait du bien à la tête. Aujourd'hui sur le circuit international, je n'ai jamais battu de japonais. J'ai battu quelques coréens, mais c'est des profils japonais, coréens et de Taipei qui aujourd'hui me posent problème. Donc il était temps pour moi de trouver une solution à ce problème. La solution, évidemment, c'était de partir au Japon le plus longtemps possible. C'est ce que j'ai fait. Du coup, je suis parti trois semaines cet été avec un ami à moi, Driss Masson, qui combat actuellement en place de 3. Et là, je suis parti 4 semaines. Je suis revenu il y a 2 semaines, du coup, au Japon, seul. On va dire que je n'arrivais pas à 100%. Malgré tout, j'ai fait une bonne journée. J'ai écouté mes coachs, ce qui est dur pour moi. Mais je me suis reposé, j'ai fait du jeu. Je vous assure que ce n'est pas facile pour moi de réussir à faire ça. Et aujourd'hui, j'étais plutôt en forme. J'ai réussi quand même à sortir une journée assez potable. J'ai fait quelques erreurs, j'en suis conscient, mais c'était globalement bien. Après, le judo français, ce n'est pas forcément le judo japonais. Et je pense que toutes mes pistes de travail que j'ai effectuées au Japon, ça ne m'a pas forcément été utile aujourd'hui parce que je n'ai pas encore eu le temps de les mûrir. Et quand je suis rentré en France, j'ai dû essentiellement me réadapter à ce judo français. Et du coup ces deux semaines qui ont suivi ont surtout été des semaines de repos et de réadaptation au judo français. Parce que j'ai passé deux mois au Japon et que je m'étais adapté au judo japonais et plus au judo français. Donc typiquement les gars qui croisent et qui viennent te monter la main, il n'y a pas au Japon. Donc il a fallu vraiment m'adapter à ce judo français pour arriver à 100% de mes capacités aujourd'hui. Et en étant capable de gagner. cette belle médaille. Donc, je ne pense pas que le travail que j'ai fait au Japon a encore pris sa place dans mon judo aujourd'hui. C'était essentiellement du travail que je fais déjà et les bases, on va dire. Mais j'espère bien que très prochainement, ça va payer et notamment contre les Asiatiques.

  • L'Esprit du Judo

    Vainqueur en moins de 73 kg, Orlando Cazorla a fait une formidable démonstration de judo toute la journée, notamment au sol, ce dont témoignait le fantastique étranglement qu'il passait sous l'œil de son coach à l'Étoile Sportive Blanc-Mesnil, Jean-Pierre Gibert, un homme qui s'y connaît, à l'excellent Colin Chansseaume, un garçon de 19 ans, troisième cette année au championnat de France juniors en moins de 66 kg, qui a bien profité de la formation d'élite donnée par son père à l'Alliance Grésivaudan, et dont on reparlera. L'attendu Maxime Gobert sortait finalement frustré de son combat contre le juge de paix de la catégorie, le Parisien de l'AJA Benjamin Axus avec trois pénalités rapides contre lui, mais Orlando Cazorla s'y prenait bien en finale et contrôlait le judo ultra latéralisé et envahissant de l'octuple médaillé national. Le champion de France junior Peter Jean et ses 18 ans était le quatrième homme sur le podium. Lui aussi, on en reparlera. Et pourquoi faire ce premier titre national d'Orlando Cazorla à 24 ans, un an après avoir tenté la qualification aux Jeux en moins de 73 kilos ?

  • Orlando Cazorla

    Au moment où je suis monté... Même avec mes entraîneurs, on en a vraiment discuté, on s'était mis d'accord, c'était ma catégorie, je l'ai senti directement. D'ailleurs, au France de l'année passée, je me suis dit que c'était ma catégorie. Même si j'étais léger, j'avais le jus, et puis cette fraîcheur mentale qui, je pense, est encore présente et m'a permis d'évoluer dans la catégorie, m'entraîner jusqu'au dernier moment, par exemple, et puis profiter, juste simplement manger ce que je veux. On n'en parle pas assez, mais c'est quelque chose qui est important. Et du coup, voilà. Non, sincèrement, je vais rester là. Je vais rester là. Champion de France, c'est quelque chose. Champion de France, ce n'est pas médaille. J'avais deux médailles. Et là, je vais la savourer. En plus, comme tu l'as dit, dans cette nouvelle catégorie. Non, sincèrement, la semaine prochaine, je suis à Marseille. Je vais profiter. Avec les parents, les amis, la famille. Non, ça fait plaisir. Ça fait plaisir. C'est très particulier parce qu'en plus de ça, c'est une compétition complètement à part. Parce que la plupart, on s'entraîne toute l'année ensemble. On se connaît par cœur. Donc, on se dit, ils ont bossé sur nous. Puis, il y a les vidéos maintenant. Enfin, on peut tout faire. Et c'est un stress parce que les France, il faut prouver. Il faut prouver. Et d'ailleurs, début de journée, j'étais vraiment stressé. Très stressé sur mon premier combat. J'ai eu du mal à mettre dedans. Et heureusement, je suis un diesel. De ça, j'ai toujours su. Ça allait crescendo, mais début de journée, je n'étais pas bien. Pourtant, j'ai tout fait. Mais bon, c'est les France, c'est une pression particulière. Il y a ce côté où il faut... Et puis, il y a un tournoi de Paris à aller chercher. Non, c'est sûr, quand tu penses à tout ça... Mais bon, il faut faire abstraction et se concentrer sur les matches.

  • L'Esprit du Judo

    C'était un pari pour Luca Otmane, champion de France des moins de 73 kg en 2021 et finaliste en 2022. Revenir d'une longue blessure et passer efficacement dans la catégorie supérieure où il n'était pas attendu comme le messir. À voir comment il tenait finalement physiquement les meilleurs de la catégorie, Spiros Eleftheriadis, vice champion de France 2022, le champion en titre Quentin Joubert, on pouvait mesurer que ce pari-là était gagné. Mais le revanchard Arnaud Aregba, son ancien partenaire au PSG quand il y était encore lui-même, un gros talent, sorti de l'INSEP l'année dernière et revenu par une toute récente médaille au Grand Prix de Croatie, semblait demander encore un peu plus tant il survolait lui aussi les combats, impressionnant le public. connaisseur avec ses hippons puissants autant que précis, notamment un gros Uchimata contre le non moins puissant Daniyl Zoubko en demi-finale. En finale, c'est pourtant le judo extra-fin du niçois Otmane qui triomphe fait. Après avoir laissé passer l'orage, la grêle et la tempête, il surprenait Arnaud Aregba sur son diabolique makikomi tout en anticipation et en aspiration. Luca Otmane en moins de 80 kg, c'est désormais une évidence. De quoi changer la donne ?

  • Luca Otmane

    À chaque fois, je fais... Médaille d'argent, médaille d'or, médaille d'argent, médaille d'or avec six finales consécutives je sais pas j'imagine que l'année prochaine j'aurai médaille d'argent je sais pas bon blague à part c'est bien c'est une bonne chose ça marque ça marque les esprits voilà je suis encore là ma carrière elle a été beaucoup entachée par des blessures sur les deux dernières années de l'olympia j'ai eu deux grosses blessures dont une laquelle je me suis remise récemment. Il faut savoir que j'ai repris l'entraînement en septembre. Tout l'été, j'étais en rééducation. Je me suis désinséré le bec en avril dernier. Malgré les blessures, je suis encore là. Je fais encore les efforts pour revenir et avoir un gros niveau. Je pense que je l'ai montré aujourd'hui. Ce n'est pas une finalité. Je suis à trois victoires au championnat de France. Je n'ai jamais eu de médaille en grand championnat. Si je suis encore là, c'est pour accrocher les plus belles médailles. Sinon je ne m'accrocherais pas autant. Je suis quelqu'un qui a la réputation des travailleurs, à juste titre. Aujourd'hui c'est peut-être une forme de récompense. J'espère que c'est le début des récompenses et pas la fin. Il y a une grande année qui nous attend encore. Et quatre ans de foulis, j'espère. J'ai passé l'Olympiade précédente avec le Paris Saint-Germain. Et là je reviens dans mon club d'origine. De rapporter un titre de champion de France quand je reviens dans mon club d'origine. Ça aussi, c'est une bonne chose. Et ça rebooste. Ça rebooste d'être dans un contexte familial avec des gens qui m'entourent. Voilà.

  • L'Esprit du Judo

    Si le patron de la catégorie des moins de 90 kg en France est désormais le médaillé olympique Maxime-Gaël Ngayap Hambou, simple médaillé national en 2021, il est permis aux autres d'espérer refaire leur retard sur lui en prenant notamment d'abord un premier titre national seniors, ce que faisait le champion de France juniors 2019, Eniel Caroly. efficace toute la journée dans cette catégorie qui n'a pas récompensé deux fois le même combattant depuis 2016 et la dernière levée d'un triplé de Ludo Gobert d'illustre mémoire. Hugo Métifiot, le fantasque champion en titre, devait céder devant le combattant de l'ES Blanc-Mesnil, un premier signe, qui dominait ensuite le bon technicien Téo L'Herbier et réussissait un contre impressionnant en finale, un uchi-mata-gaeshi abrupt contre le très régulier Max Laborde, déjà finaliste l'année dernière sur le podium deux ans plus tôt. Pour son club de Blanc-Mesnil, cette victoire était l'occasion de prendre la tête avec 3 titres dont 2 chez le garçon. Et pour lui ? En vrai,

  • Eniel Caroly

    c'est le combat le plus difficile que j'ai fait contre Max Laborde parce que c'est quelqu'un que je prends souvent. C'est pris souvent en compétition et franchement, c'était dur. Mais bon, en vrai, je n'ai pas abandonné. Je commençais un peu à être fatigué, c'est vrai. Je sais que lui, il attaquait beaucoup et j'arrive souvent à le contrer. Il fait souvent des erreurs. Du coup, je me suis dit, dès qu'il y a une opportunité, il faut que je la prenne. Voilà, c'est arrivé. Je n'étais pas sûr un peu. Il s'est tellement engagé qu'il m'a facilité un peu le travail aussi. Mais il fallait être à l'affût. Du coup, j'ai surveillé ça et j'ai pu l'attraper. Je suis content, c'est la deuxième médaille que je fais, première médaille d'or. J'ai rempli cadets, juniors, seniors c'est un objectif aussi donc je suis content. Et surtout que là je vais pouvoir faire le tournoi de Paris, c'était vraiment l'objectif. Les deux dernières fois que je l'avais fait, j'étais un peu blessé à la côte. Là j'espère que je vais tout faire pour être bien préparé et pouvoir me donner à 100%. Mon objectif, c'est de faire des médailles en Grand Prix, Grand Slam, c'est ça la suite. De toute façon, le championnat de France, c'est une étape, mais on veut vraiment aller faire le championnat d'Europe, le championnat du monde, donc du coup, on va continuer à s'entraîner pour ça.

  • L'Esprit du Judo

    Malgré le statut de champion olympique par équipe, qui s'attache désormais à Aurélien Diesse, la catégorie des moins de 100 kg n'est pas la plus inaccessible aux volontaires qui étaient nombreux à se presser le matin, avides de démonstration, d'autant qu'elle était libérée aussi de la présence ttutélaire d'Alexandre Iddir, encore vainqueur en 2023 pour un dernier baroud. Qui de Kenny Liveze, l'ancien champion du monde cadets, revenu après un terrible accident de santé, progressivement et posément à un bon niveau, avec la team Boulogne derrière lui ? De Francis Damier, champion d'Europe juniors 2020, de Marc-François Ngayap, un grand frère dans les pas de son cadet, dont la réussite olympique a aiguisé les ambitions familiales, de l'éternel Cédric Olivar, finaliste l'année dernière du côté de l'expérience, ou du côté de la jeunesse pleine de promesses, de Maxence Bordin, médaillé de bronze juniors européen, ou de Fares Mekhoukh, médaillé de bronze juniors mondial cette année. Qui allait sortir du chapeau ? Kenny Liveze écartait d'abord le jeune Bordin mais subissait Francis Damier qui lâchait devant Olivar. Fares Mekhoukh se montrait entreprenant jusqu'en demi-finale mais se faisait stopper par la puissance du grand frère Ngayap. Et c'était finalement le guerrier Olivar, trop fort mentalement et trop solide pour céder devant la puissance et la taille de Marc-François qui s'adjugeait d'une dernière pénalité à un second titre personnel après celui de 2019. et le premier de son club de Saint-Geneviève sur la compétition de 2024. Une performance qui n'étonne pas de la part d'un garçon présent sur le podium national depuis 2016 sans interruption, sauf en 2021 où il était absent. Une régularité qui interroge. La parole à Cédric Olivar.

  • Cédric Olivar

    Une fois qu'on a fait notre première médaille et qu'on arrive à réitérer une deuxième fois, ça reste assez cyclique et c'est à peu près le même schéma. Et après, pour moi, c'est celui qui fera le moins d'erreurs. Vu qu'on se connaît tous, on a l'habitude de se prendre, ça va être la personne la plus concentrée, la plus fraîche aussi. La fraîcheur va jouer, mais c'est celle qui va réussir à garder son schéma de A à Z et qui ne lâchera pas, peu importe si le combat s'est perdu. C'est à peu près ça, moi, c'est celui qui ne fera pas d'erreur. Maintenant, je suis dans une façon de penser un peu différente. C'est beaucoup plus relâché. Je me fais vanner par certains entraîneurs qui devraient toujours sourire, même pendant les combats où c'est dur. C'est parce que j'essaie d'être le plus rushé possible et ça paie. Donc ça, c'est cool. Depuis le début de saison, ça paie donc je pense que j'ai trouvé un peu ma routine et c'est ce qui me permet du coup d'avoir cette régularité je pense aujourd'hui. Je commence à avoir un peu d'âge mais je veux continuer sur deux, encore un an ou deux. On verra, je me laisse le temps, ça sera année après année pour l'instant et tant que ça marche ça ira. Je vais aller chercher chaque compète et si je peux gagner un petit championnat d'Europe, un championnat du monde. Et déjà pour commencer par mettre ma première médaille aussi en grand prix, grand slam. Parce que bon, 5-5-7 ça fait un peu chier. Mais là, pour l'instant, c'est du plaisir et compète après compète.

  • L'Esprit du Judo

    Il faut conclure en reliant les fils, celui des belles histoires, celui des grands espoirs. C'est un mélange pétillant des deux que nous offre l'incroyable Angel Gustan, 21 ans, 1m97 pour un petit 120 kg et ceinture marron de judo. Ce Martiniquais aspirant ingénieur avait lâché le judo pendant ses trois dernières années d'études après une cinquième place nationale en cadets. Désormais en école à Montpellier, il s'est donné le droit de reprendre sa passion annexe, le judo de compétition, et c'est plutôt une riche idée. C'est à peine une surprise, puisque les amateurs avaient repéré ce très bon judoka du côté de Noisy-le-Grand, où il s'était préparé en allant chercher l'or. À Chalon, il n'est jamais resté plus d'une minute sur le tapis, dans une catégorie turbulente, qui se cherchait pourtant un nouveau chef de meute pour aller chercher un futur sans Teddy Riner. On avait vu en sélection internationale les deux prétendants les plus attendus, Khamzat Saparbaev et le récent champion de France juniors, Mathéo Akiana Mongo. Ce sera finalement le bronze pour l'un et l'autre en fin de journée. Le second disposait du premier en quart, mais se faisait écarter ensuite par le solide Amadou Meité sur le podium des trois derniers rendez-vous nationaux. Dans l'autre tableau, Angèle Gustan avait fait briller son étonnant judo de club qu'il manie comme un sabre d'abordage, impatient de porter la botte efficace et assez impérieux pour balayer la défense d'un coup en prenant tous les risques avec notamment un uchi-mata magnifique dès le premier tour on se disait tout de même que la pilule Meité allait être difficile à avaler pour ce combattant de très peu d'expérience mais une nouvelle fois il allait le chercher d'entrée le hissait sur sa hanche et le jetait au sol sur une forme de sasae du talent du tempérament un judo élégant encore à peine étayé par l'entraînement de haut niveau Un corps de poids lourd qui n'attend qu'un travail de renforcement digne d'un tel potentiel, Angel Gustan est partie pour être la hype française de cette nouvelle année de judo, le phénomène post-olympique que tout le monde aura envie de suivre à Paris en février, et plus si affinité. De son côté, la tête bien faite reste raisonnablement froide. Et d'abord, va-t-il passer sa ceinture noire ?

  • Angel Gustan

    J'avais arrêté le judo depuis 3 ans, j'aurais pris l'aïr sur fin d'an et je me suis dit bon... Aujourd'hui j'ai fait des résultats sur des tournois de France. Je me suis dit allez vas-y championnat de France, on donne tout. Et aujourd'hui ça donne ce que ça a donné. Je ne pensais pas forcément à la première médaille, mais je me suis dit "classement" et malgré ça j'ai tout donné, je suis resté positif et ça a donné la première place. Je suis plus à développer tout mon judo dès le début. Et après bon, c'est plus au cardio, là ça fait plus trop de judo, mais moi comme j'aime bien faire du judo, je remonte au début, je démarre directement et ça donne toujours la même chose. Le judo pour moi c'était déjà une passion, vraiment, j'ai toujours voulu faire des grosses médailles, mais d'ailleurs j'ai arrêté en cadets 3, où j'ai fait 5 aux France. Et après j'ai arrêté, c'était pas vraiment voulu, c'était dû aux conditions, par rapport au covid en Martinique, et surtout l'école j'allais plus en cours parce que j'aimais trop le judo. Donc ma mère m'a un peu recadré et après là, je me suis dit dès que j'ai fini. Dès que je peux partir en France, je pars faire mes études. Je suis actuellement en école d'ING. Ça me donne encore plus envie de m'entraîner, faire encore plus de compétitions et prouver qu'il y a des judos qui ont un maritime que toujours. J'étais super content. Là, j'ai pensé à tous mes amis qui me suivent à 8000 km, ceux qui sont ici et ma famille aussi à 8000 km. C'est vraiment incroyable.

  • L'Esprit du Judo

    Sait-on jamais, Angel Gustan sera peut-être bientôt un simple souvenir d'un moment étonnant de la longue histoire du championnat national. Il est possible aussi qu'on se souvienne du championnat de Chalon comme de celui où il s'est révélé. On a bien envie d'en faire le pari.

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