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Horizon HP - Chemin de Parentalité

Aider les Enfants HPI dans leurs Apprentissages : Stratégies Concrètes avec Soline Scutella

Aider les Enfants HPI dans leurs Apprentissages : Stratégies Concrètes avec Soline Scutella

36min |21/10/2024|

66

Play
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36min |21/10/2024|

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Description

Dans cet épisode captivant du podcast "Horizon HP - Chemin de Parentalité", nous plongeons au cœur des défis uniques rencontrés par les enfants à haut potentiel (HP). Séverine Guy, experte en parentalité et au potentiel, reçoit Soline Scutella, coach scolaire spécialisée dans l'accompagnement des enfants neuroatypiques. Ensemble, elles abordent des thématiques essentielles liées à la parentalité d'enfants HP et aux stratégies efficaces pour soutenir ces jeunes esprits brillants.


Au fil de la conversation, Soline partage son parcours personnel et professionnel, révélant comment son propre haut potentiel l’a amenée à se spécialiser dans l’accompagnement des enfants neuroatypiques. Cette expérience lui permet de mieux comprendre les enjeux auxquels ces enfants sont confrontés, notamment le manque de lien affectif avec les enseignants et la nécessité d’une approche méthodique pour canaliser leur pensée. Les discussions inspirantes entre Séverine et Soline mettent en lumière l'importance d'une parentalité respectueuse qui valorise le rythme d'apprentissage de chaque enfant.


Les parents d’enfants à haut potentiel se poseront de nombreuses questions sur la gestion des émotions de leurs enfants HP. Dans cet épisode, vous découvrirez comment soutenir votre enfant en lâchant prise sur les notes et en cultivant une communication ouverte et bienveillante. Les intervenantes soulignent également l'importance d'apprendre aux enfants à travailler efficacement, en leur fournissant des outils pratiques pour naviguer dans leur parcours scolaire.


Réservez votre place pour la conférence de Soline qui se déroulera le 5 Novembre à 18h30


Ce podcast parentalité est une véritable ressource pour les familles qui cherchent à renforcer leurs relations familiales et à mieux comprendre le comportement de leurs enfants HP.

Avec des conseils pratiques pour les parents, cet épisode vous offre une multitude d’astuces pour accompagner vos enfants dans leur cheminement scolaire tout en préservant leur bien-être émotionnel.


Rejoignez la communauté de parents d'enfants HP et explorez les différentes facettes de la parentalité à travers des discussions enrichissantes et des conseils pour les parents.


Que vous soyez en quête de soutien parental ou que vous souhaitiez approfondir vos connaissances sur la parentalité d'enfants HP, cet épisode est fait pour vous. Écoutez dès maintenant "Horizon HP - Chemin de Parentalité" et transformez votre approche de la parentalité avec des outils concrets et des perspectives nouvelles.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à tous dans ce nouvel épisode, alors soit de podcast, soit de vidéo YouTube, selon d'où vous êtes en train de nous écouter. Je m'appelle Séverine Guy, je suis experte en parentalité et au potentiel, et j'ai le grand plaisir aujourd'hui de recevoir Soline Spitella pour cet enregistrement. Hello Soline !

  • Speaker #1

    Hello Séverine !

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Ma foi fort bien ! Ouais ? Oui.

  • Speaker #0

    Alors Soline, elle est... coach scolaire, elle va vous en parler tout au long de cet épisode. On va se parler scolarité, apprentissage avec les enfants au potentiel, plutôt apprentissage d'ailleurs que scolarité. Et vous allez voir que le contenu de Soline va déjà pouvoir vous donner des clés de compréhension par rapport aux défis que vos enfants vivent dans leurs apprentissages et où vivez-vous comme parents face aux apprentissages de vos enfants ? Tu peux te présenter en quelques mots Soline ?

  • Speaker #1

    Oui, alors, donc, moi, j'ai 53 ans. J'ai eu plein de carrières avant la cinquantaine. Et puis, depuis quelques années maintenant, je me suis reconvertie vraiment dans l'accompagnement des familles avec enfants neuroatypiques. Alors, on parle aujourd'hui ici beaucoup du haut potentiel, mais le haut potentiel, je pense qu'on aura l'occasion d'en parler. Souvent, il n'est pas tout seul. Voilà, et donc, ma marotte.

  • Speaker #0

    Ton truc à toi.

  • Speaker #1

    Mon domaine d'expertise, c'est vraiment d'accompagner ces enfants neuroatypiques dans leurs apprentissages scolaires, par le biais notamment des neurosciences. Voilà.

  • Speaker #0

    Génial. Alors, est-ce que tu peux nous partager un petit peu ce qui t'a motivé à te spécialiser là-dedans ? À quel moment ? Alors, comme tu l'as dit, peut-être que vous avez déjà vu Soline dans d'autres de mes espaces, dans les festivals ou autres. Vous savez déjà peut-être que Soline a mis le vie, comme dirait mon fils. Mais du coup, qu'est-ce qui, à un moment donné, t'a motivé à te spécialiser dans l'accompagnement de ces enfants neuroatypiques ? Avec les apprentissages, bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça va faire rire ceux qui connaissent un peu le profil neuroatypique HP, mais moi-même étant de base au potentiel et l'ayant découvert sur le tard, ce qui a été quand même une clé de compréhension de beaucoup de choses de ma vie à tous les niveaux. En fait, ce qui m'a motivée, c'est tout simplement l'ennui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Puisque, en fait, à la question que me posait mon propre psy dans ma thérapie cognitive et comportementale, il m'a posé la question, the question, qu'est-ce qui fait que le matin, vous allez vous lever en sachant que vous n'allez pas vous ennuyer ?

  • Speaker #0

    Génial comme question.

  • Speaker #1

    Et vraiment, c'était intuitivement, ne réfléchissez pas, puisqu'on a quand même le chic pour réfléchir sans arrêt. Il me dit intuitivement là. lancez-vous et la seule réponse qui m'est venue comme une évidence c'était mes étudiants comme j'enseigne toujours en université ou en tout cas formation post-bac que pendant le Covid j'avais assuré tous mes cours en visio et que même je donnais des consultations extrascolaires pour aider les gamins à tenir le choc enfermés chez eux etc C'est vrai que les rares fois où je ne m'ennuie pas, c'est quand je suis en train de partager, transmettre, recevoir aussi, parce qu'au contact des étudiants, des élèves, on apprend aussi, on se remet perpétuellement en question, ces profils-là étant sans filtre. Et donc, en ayant commencé avec des profils tout à fait classiques, qui m'ennuyaient. Je me suis rendu compte que ceux avec lesquels je ne m'ennuyais pas, qui avaient toujours la question sans réponse évidente ou besoin vraiment d'être accompagnés, c'était ces profils neuroatypiques. Et petit à petit, je suis passée outre le syndrome de l'imposteur pour me spécialiser dans les neuroatypiques. Et franchement, je ne le regrette pas une seconde.

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai qu'on se rend compte... J'aime bien quand tu parles du syndrome de l'imposteur parce que je crois qu'on est beaucoup de HP à se lancer dans des carrières un peu atypiques. Parce qu'on ne va pas se le cacher, ce qu'on fait quand même, nous, c'est quand même assez atypique.

  • Speaker #1

    C'est vrai, bon.

  • Speaker #0

    De faire ce type d'accompagnement, que ce soit moi avec les parents, toi avec les parents, mais côté apprentissage ou directement avec les enfants. Ça fait vraiment partie, le syndrome de l'imposteur, il fait vraiment partie de ce qui nous accompagne. En effet, je vous confirme que Soline s'est spécialisée et s'est formée, puisqu'elle s'est formée dans ma formation professionnelle, entre autres. Bien entendu, elle suit d'autres formations plus spécifiques ou plus larges, peu importe. Mais en tout cas, je peux vous assurer de la qualité de ces interventions, puisque ça fait déjà un an et demi, deux ans, que tu es dans les différents espaces de formation professionnelle.

  • Speaker #1

    Même presque trois ans.

  • Speaker #0

    Presque trois, oui. Ok, super. Alors, dis-moi, Soline, comme coach scolaire, parce qu'on aime bien, l'être humain aime bien mettre les gens dans les cases. En vrai, tu es beaucoup plus qu'une coach scolaire, mais comme coach scolaire, c'est quoi les principaux défis que tu observes chez les enfants HP ? dans leur parcours d'apprentissage, justement ?

  • Speaker #1

    Alors, la première chose qui apparaît toujours, c'est j'aime pas le prof C'est la partie affect. Ces enfants-là, dans les apprentissages scolaires comme dans la vie de tous les jours, s'il n'y a pas d'affect, s'il n'y a pas de lien affectif et de confiance avec l'enseignant, ça ne fonctionnera pas. Alors, je dis souvent aux parents, regardez les appréciations du bulletin scolaire, vous saurez tout de suite avec quel prof ça passe bien et avec quel autre ça ne passe absolument pas. Ça, c'est révélateur.

  • Speaker #0

    Ce qui est terrible, c'est que ça peut bloquer ces jeunes, ça peut les bloquer dans certaines matières quand c'est collège-lycée et puis sur toute une année quand c'est du primaire et qu'on a le même instit ou la même enseignante toute l'année. Si la qualité de relation n'est pas au rendez-vous, ça peut bloquer l'enfant toute son année. Et puis l'année d'après, il a quelqu'un d'autre avec qui ça se passe mieux. Et puis tout d'un coup, on dit Ah, cette année, il gère, tout va bien, il a plaisir à y aller, il travaille bien, etc. Et en fait, c'est juste dépendant de la qualité de relation. Tu as raison de soulever que tout passe toujours par l'émotionnel avec les enfants au potentiel.

  • Speaker #1

    Les enfants au potentiel n'investiront pas dans une relation s'ils ne sentent pas une écoute, une compréhension. une vigilance aussi sur leurs besoins spécifiques. Donc ça, c'est clair. Ça, c'est la première chose. Ensuite, les plus grands défis, c'est canaliser leur pensée en arborescence pour y mettre de l'ordre et de la méthode, comme chez Eric Poirot. Troisième chose, c'est leur apprendre à prendre le temps. Parce que la pensée étant fulgurante et allant beaucoup plus vite que tout le reste... Ça se précipite, ça répond de travers alors que ça n'a pas eu le temps de réfléchir un peu plus que ça parce que tout de suite, ça part dans des connexions neurologiques. Donc ça, c'est très intéressant à voir parce que chaque enfant est différent en plus. Donc à chaque fois, on voit leur chemin neuronal au cœur de leur réponse. Et donc, un des plus grands défis que j'ai à partager avec eux, c'est... prendre le temps ne serait-ce que relire quand j'ai fini mon devoir c'est ça c'est je reviens la consigne voilà ça c'est juste impossible la plupart du temps pour eux pense que ça va parler à beaucoup de parents à la vite vite je me débarrasse j'ai fini et je ne prends pas le temps de relire et si je m'étais relu et bien je me serais rendu compte que au lieu d'avoir une note moyenne ou pas excellente et bien j'aurais pu atteindre un meilleur objectif donc ça c'est ça et puis enfin le Le dernier défi qui est, pour moi, qui est vraiment le plus difficile pour eux, c'est d'apprendre à travailler des neurones. Parce que chez ces enfants-là, c'est tellement intuitif, il n'y a tellement rien à faire parce que ça vient tout seul, qu'à partir en général de la quatrième, les ennuis commencent.

  • Speaker #0

    C'est le goût de l'effort, c'est de ça dont tu nous parles, c'est développer le goût de l'effort.

  • Speaker #1

    C'est même pas de développer le goût de l'effort, c'est de savoir ce que signifie travailler intellectuellement. C'est-à-dire, alors oui, faire un effort, mais pour ces enfants-là, c'est tellement intuitif, ils savent déjà lire, écrire, tout comprendre comme ça. J'entends souvent dire, pourquoi tu veux que je travaille mon orthographe ? C'est bon, je sais m'exprimer, je sais écrire. Pourquoi tu veux que je conjugue ? Je sais conjuguer quand je parle. Voilà, ça c'est très typique.

  • Speaker #0

    C'est la contrainte.

  • Speaker #1

    Oui, ah oui, non mais de toute façon, tout ce qui est contrainte, c'est juste pas possible. Mais ce n'est pas possible parce qu'ils n'ont jamais été mis en face de, ok, là je me pose, je dois connecter des infos et je dois fournir un effort intellectuel qui n'est pas un effort intuitif.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un truc que, du coup, dans tes accompagnements, c'est quelque chose que tu leur apprends à faire finalement.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait. Oui, oui, bah nous on travaille. On ne travaille pas sur les programmes scolaires, je suis plutôt en soutien de ce que font les enseignants. Et je distille, j'instille de la méthode, de la structure, de l'organisation, et donc des automatismes de travail intellectuel. À travers l'utilisation des différentes catégories de mémoire, à travers la mémoire arc-en-ciel, les couleurs, notamment les dyslexiques, mais pas que. Et tout ce que je mets en place pour ces profils neuroatypiques, fonctionnent aussi pour des profils classiques qui sont neurotypiques. C'est vrai que chez les neuroatypiques... C'est une dose d'intensité supplémentaire dans les apprentissages scolaires.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai l'habitude de dire, vous m'avez peut-être souvent entendu le dire, mais tout ce qu'on dit sur les hauts potentiels, c'est vrai aussi pour les autres enfants. On me reproche parfois, tu sais, on me dit, mais pourquoi que les HP et pourquoi pas les autres ? Ben si, les autres aussi. Mais ce qui est vrai pour les HP et pour les autres enfants, c'est encore plus vrai chez les hauts potentiels. Parce qu'il y a toute cette masse de besoins spécifiques, il y a toute cette masse de fonctionnement neuropsychologique spécifique qui fait qu'il y a des endroits où ça peut être aidant aussi pour d'autres enfants. Mais là, c'est indispensable en fait pour les enfants au potentiel.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Si on était en mathématiques, on dirait que c'est avec un exposant plus plus.

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà, c'est exactement ça. Alors, tu parlais tout à l'heure que le haut potentiel, Souvent, en tout cas parfois, ceux qui peuvent rencontrer des difficultés, j'imagine, dans leur scolarité, ils ont des petits bonus avec leur HP, qu'on pourrait appeler ça des obstacles supplémentaires dans leur scolarité. Comment est-ce que ces défis-là affectent leur motivation, leur réussite ? Alors, tu avais compris que là, je parle des différentes 10 en tout genre, voire des TDA, voire parfois des TSA, de l'Asperger. Comment ces défis-là, ça vient affecter leur motivation et puis du coup leur réussite ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est toujours la même chose. C'est-à-dire que ce sont des enfants qui ont une très grande logique dans leur raisonnement, une grande intuition et qui savent repérer les points faibles dans la structure d'un cours. Quand bien même, ils ne sont pas eux-mêmes structurés.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc, ils sont sans filtre. Ils sont extrêmement exigeants. avec leurs enseignants. Et donc, si l'enseignement qui leur est prodigué n'est pas à la hauteur de mettre du sens, resitué toujours de façon très pratique dans un contexte d'époque, de sociologie, d'économie, etc., ça va se traduire par ennui, égal je me disperse, égal je suis agité, je ne suis pas concentré. Et on entend de plus en plus parler d'enfants qui sont dans les troubles du déficit de l'attention, alors qu'à la base, il n'y a pas de diagnostic médical posé. C'est juste une manifestation d'un besoin spécifique du HP, c'est-à-dire ne pas s'ennuyer, qui va se traduire par une absence de concentration, en tout cas sur ceux qui ne l'intéressent pas. Dès lors que vous savez les motiver... les intéresser en mettant du sens, toujours mettre du sens dans ce que vous racontez, raccorder à quelque chose de concret, un vrai repère historique, économique, géographique ou mathématique, là, il n'y aura pas de problème. Mais malheureusement, c'est vrai que dans les apprentissages aujourd'hui à l'école, les programmes sont très lourds, les effectifs sont nombreux. Et les profs, un, ils ne sont pas forcément formés au neuroatypisme. Ils n'ont pas le temps. Et deux, ils n'ont pas le temps. Donc, on y va. Des fois, j'ai même envie de dire, c'est presque de l'abattage de programme. Et c'est dommage parce que même les profs, ils sont frustrés. Parce qu'ils ne peuvent pas passer du temps sur un chapitre qui les intéresse aussi, pour lesquels ils ont plein de choses à échanger. Donc, moi, le travail dans les apprentissages scolaires que je fais pour ces enfants-là, c'est toujours leur remettre du contexte par rapport aux cours. Par exemple, quand on parle en mathématiques du théorème de Thalès, on commence par est-ce que tu sais qui était Thalès ? Ben oui. Voilà, et là, on va faire des recherches, et tout d'un coup, ça devient concret. Parce que ces enfants-là ont ce paradoxe étonnant qu'ils conceptualisent extrêmement bien, mais la mise en action, la mise en pratique, c'est oui, oui, j'ai compris ce que tu me racontes, d'accord, c'est l'exercice, et en fait, ben non, en fait, je ne sais pas faire l'exercice. J'ai compris le sens.

  • Speaker #0

    Ils ont la sensation d'avoir compris, mais pour autant, c'est comme si, et ça nous arrive à nous aussi comme adultes et comme parents, on a la sensation que la théorie, c'est bon, on l'a, mais de là à la mettre en pratique,

  • Speaker #1

    il nous manque des clés. Il nous manque des clés. pour la norme et pas pour la minorité. Et puis, bien sûr, tout ça implique que ces enfants-là, déjà, ils ont souvent un gros manque de confiance en eux. Et donc, de se retrouver en situation d'échec à l'école, parce que pas de sens, parce que je m'ennuie, donc je n'ai pas travaillé, je ne sais pas travailler intellectuellement, etc. Donc, je n'ai pas un bon bulletin de bonnes notes, de bonnes appréciations. Alors, je perds confiance et ça peut aller jusqu'à une déscolarisation parce que phobie scolaire, ça, on en parlera peut-être un peu après. Donc, ce n'est pas anodin que de bien identifier si son enfant est avec un neuroatypisme, quel qu'il soit, et dans ces cas-là, d'être capable, effectivement, de bien l'accompagner dans les apprentissages scolaires. En n'hésitant pas à lui dire, je te comprends, je t'écoute.

  • Speaker #0

    Dans ce que tu partages, c'est qu'on n'est pas du tout, vous l'aurez compris, on n'est pas du tout dans une stratégie qui viserait à créer un système spécifique pour les enfants au potentiel. C'est-à-dire qu'il y a des écoles pour les HP, et ça risque de pulluler dans les années à venir, parce qu'en effet, on identifie de mieux en mieux les hauts potentiels. Les enfants sont de plus en plus reconnus et les parents constatent aussi les difficultés qu'ils rencontrent dans le système scolaire classique. Et on sait par expérience, pour avoir des professionnels en Finlande, au Maroc ou ailleurs, que c'est partout pareil, que ce n'est pas spécifique à la France. Mais en tout cas, on voit bien aussi l'inquiétude des parents et donc les parents cherchent des solutions, des écoles adaptées. Moi, ce que j'aime beaucoup dans ce que tu proposes, c'est que tu permets aux enfants de s'adapter à cette école-là.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et ça, je trouve que c'est très important.

  • Speaker #1

    De toute façon, ils ont besoin d'avoir les outils pour s'adapter parce que ce n'est pas l'école qui s'adaptera à eux. C'est ça.

  • Speaker #0

    Et le monde du travail après, etc.

  • Speaker #1

    C'est ces outils-là qu'on partage dans les masterclass collectives que je propose. ces outils-là vont leur être utiles pour toute leur vie. C'est-à-dire qu'on pose les bases d'un mode de fonctionnement qui est maîtrisé, connu, compris, géré, et qui donc permettra d'éviter quelques nombreux écueils qui vont pouvoir se généraliser dans la vie professionnelle, affective, relationnelle, etc. On ne va pas parler des burn-out, mais bon...

  • Speaker #0

    On pourrait, mais peut-être qu'on ne croit pas les petits-femmes.

  • Speaker #1

    On a quand même des pro-atypiques qui, dans la vie professionnelle, ne le vivent pas très bien.

  • Speaker #0

    Alors justement, tu disais, l'idée, c'est de leur donner des outils, des stratégies pour évoluer dans ce système-là tel qu'il est, même si on reconnaît ses incohérences, même si on reconnaît son manque de souplesse, même si on reconnaît tout un tas de choses. On reconnaît aussi qu'il y a plein d'enseignants qui sont très motivés. Il y en a même dans… La formation professionnelle que tu as suivie, il y en a régulièrement dans la formation professionnelle qui viennent se former sur leurs propres sous, sur leur propre temps, pour être en capacité de mieux accompagner ces enfants-là. Donc on n'est pas en train de remettre en cause les ancienniants, mais simplement, toi, ce que tu proposes, c'est vraiment d'autres outils, d'autres stratégies, finalement, que les enfants vont pouvoir mettre en place, mais aussi que les parents vont pouvoir mettre en place pour accompagner leurs enfants dans leurs apprentissages. Du coup, ce serait quoi selon toi les principaux outils, les principales stratégies que tu pourrais nous donner là ? Alors bien sûr, on ne peut pas les détailler ici et je vous rappelle que vous avez dans la description de la vidéo ou du podcast tous les liens qui vont vous permettre de découvrir justement toutes les stratégies et les outils de Soline. Mais si tu pouvais nous en donner quelques-uns, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, de dire aux parents, souvent c'est le plus difficile, lâchez l'affaire !

  • Speaker #0

    Ça, c'est dur.

  • Speaker #1

    Ça, c'est très dur pour les parents d'accepter, d'entendre que, oui, à l'école, c'est compliqué. Oui, ce sera toujours compliqué, peut-être. Mais arrêtez de vous mettre la rate au court bouillon. Votre enfant va bien. Il n'a pas de soucis pour le travail scolaire. Il a juste un besoin de méthode et de temps. Voilà. De gestion du temps. Et le temps de votre enfant au potentiel ou... ou 10, etc., n'est pas le même que 1, l'école, 2, la société, 3, vous.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Donc, à partir du moment où on comprend que ce facteur temps, comme j'aime aller à le dire dans l'équation familiale HP, mais neuroatypique aussi, il est à prendre en compte parce que c'est au cœur de tout. Oui. À partir de là, vous, en tant que parents, enfin en tout cas pour les parents, ça leur permet d'être beaucoup moins stressés, de reprendre aussi de l'assurance face aux équipes. pédagogique, à la famille, au jugement des uns et des autres. Ça, c'est très important pour les parents. Et ça permet à l'enfant d'avoir ce temps nécessaire pour comprendre ce qu'on lui demande de faire, le mettre en pratique. sachant que la pensée de ses enfants va beaucoup plus vite que certains apprentissages tout simples comme faire son lacet, s'habiller tout seul ou se prendre une douche ou un bain tout seul. Oui c'est un grand écart entre cette capacité de ses enfants à réfléchir très vite, à poser des questions sur la mort, le sens de la vie, des questions d'adultes où vous regardez votre fils ou votre fille en disant mais d'où il sort ça voilà. Et à côté de ça, ranger la chambre, on n'en parle même pas.

  • Speaker #0

    Oui, ou poser une équation mathématique, ça paraît hors de portée.

  • Speaker #1

    Ou faire une soustraction, ou encore une fois, comme je dis, parce que c'est vraiment un des exemples les plus criants, c'est faire ses lacets. Donc maintenant, il y a beaucoup d'enfants qui ont des chaussures à scratch. Ce n'est pas pour rien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Voilà. Je savais déjà partager que mon fils a fait ses lacets, je crois qu'il avait 8 ans. Mais pas parce qu'il était dans l'incapacité de le faire, mais parce que c'est trop long. Et même encore maintenant, il ne les défait pas, il a un chausse-pied pour pouvoir remettre ses chaussures avec les lacets, pas parce qu'il ne sait pas les faire, c'est parce que c'est trop long.

  • Speaker #1

    Oui, c'est toujours ce fameux temps. L'échelle de temps chez un enfant neuroatypique n'est pas la même échelle de temps chez ses parents, des adultes, l'environnement et l'école.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que les parents vont déjà devoir apprivoiser ce facteur temps différemment pour accompagner... Peignez à... Leurs enfants dans les apprentissages. La deuxième clé que tu nous as donnée là aussi, c'est se détendre, accepter que son enfant n'a pas le même fonctionnement que les autres. C'est-à-dire que peut-être qu'il n'a pas besoin de passer deux heures sur son devoir et peut-être que oui, en dix minutes, c'est fait. Ou peut-être que c'est OK s'il les fait les jambes en l'air et la tête en bas sur son lit et qu'il n'est pas assis à une table ou qu'il les fait en marchant, etc. En tout cas, qu'il a un mode que chaque enfant en plus, puisqu'on sait bien ici que... Chaque enfant est unique, que chaque enfant a son propre mode de fonctionnement d'apprentissage finalement. Tu serais d'accord avec ça ?

  • Speaker #1

    Totalement. Je repense à une de mes élèves qui faisait le poirier en classe. La tête en bas parce qu'elle voulait être artiste circassienne. Et en fait, pendant qu'elle faisait ça, ça lui permettait d'enregistrer le cours d'anglais. C'est une dingue. Elle entendait très bien et elle comprenait très bien ce qui se passait. Mais évidemment, si vous faites le poirier en classe, l'enseignant, il ne va pas être d'accord.

  • Speaker #0

    Ça ne se passe pas bien. Le problème, c'est que souvent, à la maison, ça ne se passe pas non plus. Le problème, c'est que nous, dans nos générations, pour ceux qui sont de ma génération, je vous rappelle que j'ai 49 ans cette année. Je ne sais plus quel âge j'ai. Mon Dieu, 49 ans cette année. Et c'est vrai que dans nos générations, vous allez devoir à une table, assis, avec le dos droit. On n'était plus à avoir les livres sous les coudes. C'était quand même naturellement, on nous demandait d'être installés confortablement, etc. Donc pour les parents, c'est aussi un vrai défi de changer de regard là-dessus et de se dire peut-être que mon fils, lui, a besoin d'autre chose. Tu aurais un ou deux autres outils à nous partager ?

  • Speaker #1

    Oui, alors l'autre outil, c'est celui que j'aime bien, je pose souvent la question et vous, parents, quand vous étiez petits, c'était comment l'école ?

  • Speaker #0

    Oui, celle-là, elle est un peu raide à répondre, non ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout, parce que... Non, je plaisante. Non, mais dans la formation, justement, pour les parents, pour qu'ils deviennent leurs coachs scolaires, ce que je propose, en fait, je fais faire un atelier dédié vraiment à ça, c'est ce que j'appelle le portrait chinois familial. Et donc, on ne s'en rend pas compte en tant que parents, mais on projette notre propre éducation, notre propre histoire sur nos enfants. Donc, le premier outil à se donner en tant que parent, c'est OK, mon enfant n'est pas l'enfant que j'étais.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ou peut-être qu'on a des points communs et peut-être qu'on a des grandes différences. Et juste de faire ce chemin-là, ça met en perspective, ah OK, je comprends mieux pourquoi mon fils ou ma fille agit comme ça. En fait, moi, j'étais totalement sur la même posture. Ou alors c'est... Ah oui, non mais en fait, on est le jour et la nuit. Donc, ce que je lui dis que me disait mon père ou ma mère, ça ne peut pas fonctionner avec elle ou lui.

  • Speaker #0

    Déjà,

  • Speaker #1

    rien que ça. Ou alors,

  • Speaker #0

    j'ai eu tel accompagnement et puis en vrai de vrai, ça ne m'a pas du tout aidée. J'aurais eu besoin de tellement autre chose. Mais nos insécurités, nos blessures à nous comme parents peuvent nous amener à reproduire ce qu'on a connu nous-mêmes. Parce qu'au moins, ça, on connaît. Plutôt que d'oser prendre le risque de faire autrement. Donc, c'est intéressant ce que tu amènes là. Tu nous as parlé là un petit peu de tes masterclass, du printemps des parents, de cet espace dans lequel tu aides les parents finalement à devenir les coachs scolaires de leurs enfants. Tu as ces deux casquettes, tu fais cet accompagnement pour outiller les parents, pour que la période des devoirs soit moins difficile, pour qu'ils puissent être un vrai soutien dans les apprentissages et pas seulement les gendarmes des devoirs. Et tu accompagnes aussi des jeunes individuellement, de tout âge d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, beaucoup de jeunes adultes depuis quelques temps qui sont à l'université et qui ne comprennent pas bien leur mode de fonctionnement.

  • Speaker #0

    Alors, je me rappelle que tu m'avais partagé déjà un des... Est-ce que tu aurais un exemple à nous donner de quelqu'un que tu as accompagné et pour qui ça a tout changé ? Alors, Soli n'aura pas la... Or, à la pudeur de ne pas forcément vous dire, mais tous ces élèves ont des mentions au bac ou passent leurs examens haut la main. Donc, est-ce que tu pourrais nous partager un exemple de ça, de quelqu'un que tu as accompagné ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, tout à fait. Alors oui, un de mes arguments pour convaincre les parents et les enfants, parce qu'ils se prennent au jeu, c'est 100% des élèves que j'ai accompagnés ont réussi leurs examens, leur passage en classe supérieure ou à l'université ou les examens de fin d'études. Voilà, donc... Je suis très fière d'eux, je suis très heureuse pour eux parce que c'est une grande gratification pour eux et pour les familles et pour moi de se dire, bon, on a traversé tout ça ensemble et puis ça a marché. Et donc, je repense à une élève que je prends en coaching individuel en cours de première avec, bon, ce que j'entends toujours de la part des parents, elle a des grandes facilités. Mais elle ne fiche rien. Et elle ne voit pas l'intérêt de travailler. Ça, c'est le grand classique qui fera sourire tous les parents qui nous écoutent. Et même les enseignants, d'ailleurs. Et donc, cette jeune fille, je la prends en coaching, on passe un petit peu en revue les différentes matières. Alors, elle était dans une section technologique. Et très vite, ce qui lui posait problème, c'était les maths. Mais très vite, j'observe que... dans les sujets plutôt économie, droit, etc. Elle s'en sortait plutôt bien sans rien faire. Elle avait une bonne moyenne. Et je lui pose la question, je lui dis, mais le droit, l'éco, tout ça, ça t'intéresse ? Elle me dit, ah ouais, ouais, c'est cool. Le prof est bien. Ses cours sont super structurés. Et puis, il nous donne plein d'exemples. On est allé au tribunal. Enfin, voilà. Donc, je fais le lien avec les premières questions de ce podcast. Et je lui dis, mais... Est-ce que tu as déjà songé à faire l'université de droit ? Et elle me regarde et elle me dit Absolument pas Et je lui dis Écoute, j'oserais toi. Je m'intéresserais un peu plus à la question parce que tu me sembles avoir une fibre juridique. Tu es un animal à sang froid. C'est quelqu'un qui réfléchit très bien, de façon très posée. Elle fait du foot à côté, voilà. Je pense que ça mériterait que tu creuses un peu la question. Aujourd'hui, elle rentre en école de magistrature.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Voilà. Et elle a été la première surprise, et je ne vous raconte même pas ses parents, qui alors, eux, les bras leur en sont tombés parce que pour eux, le droit, c'est... Alors, moi, je viens de la fac de droit, j'ai fait mes études de droit. Donc, oui, il y a beaucoup à apprendre, il y a beaucoup à travailler. Mais elle a mis en place toute une stratégie de travailler en groupe avec des copains et des copines de classe. Pour la motiver, parce que d'elle-même, elle m'a dit, c'est vrai que je ne suis pas motivée, mais si je suis avec les autres, il y a un effet d'entraînement. Donc, elle a pris les choses en main et en fait, le petit switch s'est fait pendant l'été. C'est-à-dire que de la fin de la première, elle a décroché son bac de français avec moi. Bien sûr qu'elle l'a eu. Et en fait, en entrant en terminale, elle avait retrouvé motivation, objectif, parce qu'elle avait mis un sens à ce pourquoi elle étudiait encore cette année-là.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense aussi, elle avait boosté sa confiance en soi en se rendant compte qu'elle était capable d'avoir eu ce premier amour.

  • Speaker #1

    Elle était face à des parents séparés, divorcés, avec une maman très, très anxieuse, comme beaucoup de parents, de la réussite scolaire de son enfant. Elle jouait au foot et elle avait besoin d'expliquer à ses parents qu'au foot, elle avait rencontré quelqu'un. Quand ça a été dit, ça a libéré tout le monde, y compris les parents. Et voilà, et aujourd'hui, de temps en temps, comme ça, j'ai des intuitions. J'ai quelques élèves et j'avais eu cette fulgurance avec elles en me disant, elle est faite pour être magistrat.

  • Speaker #0

    C'est fait pour ça.

  • Speaker #1

    Ah, mais vraiment, c'était... Et donc, bon, voilà, je l'ai accompagnée dans ce parcours-là. Et effectivement, je l'ai eue donc sur la fin de la première.

  • Speaker #0

    en terminale un petit peu ponctuellement, et elle a brillamment réussi son bac. Et elle fait son... Elle était outillée.

  • Speaker #1

    Voilà. Une fois qu'elle a été outillée, ça a roulé, quoi. Voilà.

  • Speaker #0

    Et les parents ont compris qu'il fallait lui laisser le temps, qu'elle avait besoin de trouver un sens à ce qu'elle faisait, de poser des objectifs, ce qu'on a fait. Et une fois que ça a été fait pour ces enfants-là, dès qu'il y a du sens et un objectif qui est accepté, validé... Ça va tout seul. Et derrière, les parents, ils ont complètement changé d'attitude aussi avec leur fille. Mais là où ça a été très compliqué, c'était de faire lâcher prise à la maman sur l'angoisse, les peurs qu'elle avait. Oui, bien sûr. Que sa fille ne réussisse pas. Et c'était souvent, je dis, faites-lui confiance.

  • Speaker #1

    La crainte de l'échec scolaire chez les parents au potentiel, c'est un vrai défi à relever. D'abord parce que nos sociétés mettent beaucoup l'accent sur la réussite scolaire. C'est comme dirait mon ami Nancy Doyon, c'est un peu notre bulletin de bons parents. Si j'ai un enfant qui réussit bien, du coup, c'est que je suis un bon parent. Donc, il y a ce chemin-là aussi à faire pour les parents. Et puis moi, ce que j'aime beaucoup dans ce que tu nous partages, c'est cette positivité sur le fait que DISS, PADIS, HP, neuroatypique, tous ces enfants peuvent réussir s'ils ont les bons outils, s'ils ont les bonnes stratégies. Et toutes les familles, tous les parents aussi peuvent... jouer ce rôle d'accompagnant précieux et être beaucoup plus pertinent pour sortir de cette galère des devoirs, pour sortir de cette galère dans les apprentissages qu'ils peuvent vivre au quotidien. Et vous êtes très nombreux, en tout cas dans ma communauté, à m'en témoigner régulièrement. Donc c'est intéressant d'entendre qu'il existe des stratégies, des outils qui peuvent permettre aux familles de sortir de ça, voire de te passer la main aussi pour ce qu'ils le souhaitent. pour faire accompagner leurs enfants quand eux-mêmes n'en ont pas la possibilité, la disponibilité, etc. Il y a aussi ces familles-là. Et puis pour toutes celles qui ont la disponibilité, il y a le moyen de se former soi comme parent. Moi, je vous parle beaucoup de comment c'est important comme parent de parcourir un chemin de parentalité. C'est le titre de ce podcast pour mieux accompagner vos enfants de manière plus alignée. Là, Soline, elle vous donne une clé supplémentaire qui est de comment est-ce que vous... pouvez accompagner vos enfants dans leur apprentissage scolaire, dans le respect de leurs besoins spécifiques et ça c'est vraiment précieux. Je vous rappelle que vous avez toutes les informations dans la description de la vidéo ou tout en bas de ce podcast pour aller plus loin si vous aimeriez en savoir davantage. En vrai, on est en train de vous préparer un truc un peu sympa avec Soline donc ne manquez pas ça. Pour terminer ce podcast, Soline, parce que bien sûr, on pourrait en parler des heures, et bien on va s'en reparler, puisqu'il y aura une conférence qui va être plus longue, et où vous allez pouvoir venir poser directement aussi vos questions à Soline très bientôt. Si tu devais partager un conseil, deux conseils essentiels aux parents, pour aider leurs enfants concrètement aujourd'hui, qu'est-ce que tu leur proposerais de faire ?

  • Speaker #0

    J'aurais tendance à leur dire, les notes, on s'en fout.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Voilà, vraiment. Les notes, souvent quand je commence les accompagnements, c'est ce que je dis aux parents. Les notes, pour l'instant, on laisse de côté. Ce n'est pas ça qui va rendre votre enfant heureux dans la vie. Ce n'est pas ça. C'est plutôt de comprendre comment il fonctionne, comment il va pouvoir utiliser ce mode de fonctionnement pour le mettre au service de sa vie, qu'elle soit scolaire, affective, sociale, professionnelle. Donc, lâchez l'affaire, encore une fois, sur les notes.

  • Speaker #1

    Finalement, une fois que c'est fait, les notes arrivent.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr. C'est ce qu'on fait. Bien sûr. Là, clairement, sur la vingtaine d'élèves que j'accompagne sur ce premier trimestre, ils finissent tous avec des moyennes à minima, sans trop en faire. Mais pour ceux qui ont eu déjà mes coachings et qui savent comment poser la méthode, ils sont tous entre 13 et 16 de moyenne générale. Ça,

  • Speaker #1

    c'est juste des petits nids.

  • Speaker #0

    Les notes, en fait, ne seront que le reflet de ce qu'ils ont intégré dans les apprentissages scolaires. Et donc, ça, c'est la première chose. Les notes, on s'en fout. Et patience. Soyez patient. Chaque enfant a sa propre façon d'évoluer, son temps à lui, qui n'est pas forcément le vôtre, qui n'est pas forcément celui de l'école. Et ce n'est pas grave. D'accord ? Voilà. Donc, faites-lui confiance.

  • Speaker #1

    Ah, j'aime bien cette fin. Génial. Écoute, merci beaucoup, Soline. On va te retrouver, bien entendu, vous l'avez compris. Soline vous proposera une conférence encore plus détaillée très prochainement. On vous a juste mis un petit peu l'eau à la bouche avec cette vidéo ou cet épisode de podcast. N'hésitez pas, où que vous soyez, à partager cette vidéo, ce podcast autour de vous, dans vos groupes de parents, auprès de vos amis, parce que notre mission commune, je crois... crois qu'on peut le dire comme ça c'est vraiment de faire en sorte qu'un maximum de familles avec des enfants au potentiel peuvent retrouver de l'harmonie de la sérénité et parfois ça passe aussi par par retrouver un peu de sérénité autour de la question des apprentissages et c'est pour ça que j'ai le grand plaisir de vous remettre dans les mains de soline sur cette question là puisque c'est pas mon domaine de compétences vous savez probablement Soline est beaucoup plus compétente que moi sur cette question-là, mais ça n'empêche pas que dans la conférence, je viendrai vous parler un petit peu d'instruction en famille quand même, puisqu'on sera là toutes les deux. Donc je viendrai vous parler un petit peu parce que ça, c'est mon domaine de compétence. Donc je pense que ça pourra être bien complémentaire. Donc n'hésitez pas à partager autour de vous. Quand vous partagez, vous savez ce que vous faites, vous êtes en train potentiellement d'aider d'autres familles à entendre ça, à comprendre ça, peu importe ce qu'ils vont en faire après. Au moins, vous aurez contribué à ce qu'ils l'entendent. Un grand merci à toi, Solide. On se retrouve très vite.

  • Speaker #0

    Oui, avec plaisir. À très bientôt. Et merci, Séverine.

  • Speaker #1

    À très bientôt. Bye.

  • Speaker #0

    À très bientôt. Au revoir.

Chapters

  • Introduction et présentation de Soline Spitella

    00:03

  • Les défis des enfants neuroatypiques dans l'apprentissage

    00:42

  • Les principaux défis rencontrés par les enfants HP

    05:16

  • L'impact des difficultés scolaires sur la motivation et la réussite

    11:24

  • Outils et stratégies pour aider les enfants HP

    18:31

  • Accepter les différences et lâcher prise pour les parents

    21:42

  • Exemple d'un accompagnement réussi d'une élève

    26:03

  • Conseils finaux pour les parents

    32:11

Description

Dans cet épisode captivant du podcast "Horizon HP - Chemin de Parentalité", nous plongeons au cœur des défis uniques rencontrés par les enfants à haut potentiel (HP). Séverine Guy, experte en parentalité et au potentiel, reçoit Soline Scutella, coach scolaire spécialisée dans l'accompagnement des enfants neuroatypiques. Ensemble, elles abordent des thématiques essentielles liées à la parentalité d'enfants HP et aux stratégies efficaces pour soutenir ces jeunes esprits brillants.


Au fil de la conversation, Soline partage son parcours personnel et professionnel, révélant comment son propre haut potentiel l’a amenée à se spécialiser dans l’accompagnement des enfants neuroatypiques. Cette expérience lui permet de mieux comprendre les enjeux auxquels ces enfants sont confrontés, notamment le manque de lien affectif avec les enseignants et la nécessité d’une approche méthodique pour canaliser leur pensée. Les discussions inspirantes entre Séverine et Soline mettent en lumière l'importance d'une parentalité respectueuse qui valorise le rythme d'apprentissage de chaque enfant.


Les parents d’enfants à haut potentiel se poseront de nombreuses questions sur la gestion des émotions de leurs enfants HP. Dans cet épisode, vous découvrirez comment soutenir votre enfant en lâchant prise sur les notes et en cultivant une communication ouverte et bienveillante. Les intervenantes soulignent également l'importance d'apprendre aux enfants à travailler efficacement, en leur fournissant des outils pratiques pour naviguer dans leur parcours scolaire.


Réservez votre place pour la conférence de Soline qui se déroulera le 5 Novembre à 18h30


Ce podcast parentalité est une véritable ressource pour les familles qui cherchent à renforcer leurs relations familiales et à mieux comprendre le comportement de leurs enfants HP.

Avec des conseils pratiques pour les parents, cet épisode vous offre une multitude d’astuces pour accompagner vos enfants dans leur cheminement scolaire tout en préservant leur bien-être émotionnel.


Rejoignez la communauté de parents d'enfants HP et explorez les différentes facettes de la parentalité à travers des discussions enrichissantes et des conseils pour les parents.


Que vous soyez en quête de soutien parental ou que vous souhaitiez approfondir vos connaissances sur la parentalité d'enfants HP, cet épisode est fait pour vous. Écoutez dès maintenant "Horizon HP - Chemin de Parentalité" et transformez votre approche de la parentalité avec des outils concrets et des perspectives nouvelles.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à tous dans ce nouvel épisode, alors soit de podcast, soit de vidéo YouTube, selon d'où vous êtes en train de nous écouter. Je m'appelle Séverine Guy, je suis experte en parentalité et au potentiel, et j'ai le grand plaisir aujourd'hui de recevoir Soline Spitella pour cet enregistrement. Hello Soline !

  • Speaker #1

    Hello Séverine !

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Ma foi fort bien ! Ouais ? Oui.

  • Speaker #0

    Alors Soline, elle est... coach scolaire, elle va vous en parler tout au long de cet épisode. On va se parler scolarité, apprentissage avec les enfants au potentiel, plutôt apprentissage d'ailleurs que scolarité. Et vous allez voir que le contenu de Soline va déjà pouvoir vous donner des clés de compréhension par rapport aux défis que vos enfants vivent dans leurs apprentissages et où vivez-vous comme parents face aux apprentissages de vos enfants ? Tu peux te présenter en quelques mots Soline ?

  • Speaker #1

    Oui, alors, donc, moi, j'ai 53 ans. J'ai eu plein de carrières avant la cinquantaine. Et puis, depuis quelques années maintenant, je me suis reconvertie vraiment dans l'accompagnement des familles avec enfants neuroatypiques. Alors, on parle aujourd'hui ici beaucoup du haut potentiel, mais le haut potentiel, je pense qu'on aura l'occasion d'en parler. Souvent, il n'est pas tout seul. Voilà, et donc, ma marotte.

  • Speaker #0

    Ton truc à toi.

  • Speaker #1

    Mon domaine d'expertise, c'est vraiment d'accompagner ces enfants neuroatypiques dans leurs apprentissages scolaires, par le biais notamment des neurosciences. Voilà.

  • Speaker #0

    Génial. Alors, est-ce que tu peux nous partager un petit peu ce qui t'a motivé à te spécialiser là-dedans ? À quel moment ? Alors, comme tu l'as dit, peut-être que vous avez déjà vu Soline dans d'autres de mes espaces, dans les festivals ou autres. Vous savez déjà peut-être que Soline a mis le vie, comme dirait mon fils. Mais du coup, qu'est-ce qui, à un moment donné, t'a motivé à te spécialiser dans l'accompagnement de ces enfants neuroatypiques ? Avec les apprentissages, bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça va faire rire ceux qui connaissent un peu le profil neuroatypique HP, mais moi-même étant de base au potentiel et l'ayant découvert sur le tard, ce qui a été quand même une clé de compréhension de beaucoup de choses de ma vie à tous les niveaux. En fait, ce qui m'a motivée, c'est tout simplement l'ennui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Puisque, en fait, à la question que me posait mon propre psy dans ma thérapie cognitive et comportementale, il m'a posé la question, the question, qu'est-ce qui fait que le matin, vous allez vous lever en sachant que vous n'allez pas vous ennuyer ?

  • Speaker #0

    Génial comme question.

  • Speaker #1

    Et vraiment, c'était intuitivement, ne réfléchissez pas, puisqu'on a quand même le chic pour réfléchir sans arrêt. Il me dit intuitivement là. lancez-vous et la seule réponse qui m'est venue comme une évidence c'était mes étudiants comme j'enseigne toujours en université ou en tout cas formation post-bac que pendant le Covid j'avais assuré tous mes cours en visio et que même je donnais des consultations extrascolaires pour aider les gamins à tenir le choc enfermés chez eux etc C'est vrai que les rares fois où je ne m'ennuie pas, c'est quand je suis en train de partager, transmettre, recevoir aussi, parce qu'au contact des étudiants, des élèves, on apprend aussi, on se remet perpétuellement en question, ces profils-là étant sans filtre. Et donc, en ayant commencé avec des profils tout à fait classiques, qui m'ennuyaient. Je me suis rendu compte que ceux avec lesquels je ne m'ennuyais pas, qui avaient toujours la question sans réponse évidente ou besoin vraiment d'être accompagnés, c'était ces profils neuroatypiques. Et petit à petit, je suis passée outre le syndrome de l'imposteur pour me spécialiser dans les neuroatypiques. Et franchement, je ne le regrette pas une seconde.

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai qu'on se rend compte... J'aime bien quand tu parles du syndrome de l'imposteur parce que je crois qu'on est beaucoup de HP à se lancer dans des carrières un peu atypiques. Parce qu'on ne va pas se le cacher, ce qu'on fait quand même, nous, c'est quand même assez atypique.

  • Speaker #1

    C'est vrai, bon.

  • Speaker #0

    De faire ce type d'accompagnement, que ce soit moi avec les parents, toi avec les parents, mais côté apprentissage ou directement avec les enfants. Ça fait vraiment partie, le syndrome de l'imposteur, il fait vraiment partie de ce qui nous accompagne. En effet, je vous confirme que Soline s'est spécialisée et s'est formée, puisqu'elle s'est formée dans ma formation professionnelle, entre autres. Bien entendu, elle suit d'autres formations plus spécifiques ou plus larges, peu importe. Mais en tout cas, je peux vous assurer de la qualité de ces interventions, puisque ça fait déjà un an et demi, deux ans, que tu es dans les différents espaces de formation professionnelle.

  • Speaker #1

    Même presque trois ans.

  • Speaker #0

    Presque trois, oui. Ok, super. Alors, dis-moi, Soline, comme coach scolaire, parce qu'on aime bien, l'être humain aime bien mettre les gens dans les cases. En vrai, tu es beaucoup plus qu'une coach scolaire, mais comme coach scolaire, c'est quoi les principaux défis que tu observes chez les enfants HP ? dans leur parcours d'apprentissage, justement ?

  • Speaker #1

    Alors, la première chose qui apparaît toujours, c'est j'aime pas le prof C'est la partie affect. Ces enfants-là, dans les apprentissages scolaires comme dans la vie de tous les jours, s'il n'y a pas d'affect, s'il n'y a pas de lien affectif et de confiance avec l'enseignant, ça ne fonctionnera pas. Alors, je dis souvent aux parents, regardez les appréciations du bulletin scolaire, vous saurez tout de suite avec quel prof ça passe bien et avec quel autre ça ne passe absolument pas. Ça, c'est révélateur.

  • Speaker #0

    Ce qui est terrible, c'est que ça peut bloquer ces jeunes, ça peut les bloquer dans certaines matières quand c'est collège-lycée et puis sur toute une année quand c'est du primaire et qu'on a le même instit ou la même enseignante toute l'année. Si la qualité de relation n'est pas au rendez-vous, ça peut bloquer l'enfant toute son année. Et puis l'année d'après, il a quelqu'un d'autre avec qui ça se passe mieux. Et puis tout d'un coup, on dit Ah, cette année, il gère, tout va bien, il a plaisir à y aller, il travaille bien, etc. Et en fait, c'est juste dépendant de la qualité de relation. Tu as raison de soulever que tout passe toujours par l'émotionnel avec les enfants au potentiel.

  • Speaker #1

    Les enfants au potentiel n'investiront pas dans une relation s'ils ne sentent pas une écoute, une compréhension. une vigilance aussi sur leurs besoins spécifiques. Donc ça, c'est clair. Ça, c'est la première chose. Ensuite, les plus grands défis, c'est canaliser leur pensée en arborescence pour y mettre de l'ordre et de la méthode, comme chez Eric Poirot. Troisième chose, c'est leur apprendre à prendre le temps. Parce que la pensée étant fulgurante et allant beaucoup plus vite que tout le reste... Ça se précipite, ça répond de travers alors que ça n'a pas eu le temps de réfléchir un peu plus que ça parce que tout de suite, ça part dans des connexions neurologiques. Donc ça, c'est très intéressant à voir parce que chaque enfant est différent en plus. Donc à chaque fois, on voit leur chemin neuronal au cœur de leur réponse. Et donc, un des plus grands défis que j'ai à partager avec eux, c'est... prendre le temps ne serait-ce que relire quand j'ai fini mon devoir c'est ça c'est je reviens la consigne voilà ça c'est juste impossible la plupart du temps pour eux pense que ça va parler à beaucoup de parents à la vite vite je me débarrasse j'ai fini et je ne prends pas le temps de relire et si je m'étais relu et bien je me serais rendu compte que au lieu d'avoir une note moyenne ou pas excellente et bien j'aurais pu atteindre un meilleur objectif donc ça c'est ça et puis enfin le Le dernier défi qui est, pour moi, qui est vraiment le plus difficile pour eux, c'est d'apprendre à travailler des neurones. Parce que chez ces enfants-là, c'est tellement intuitif, il n'y a tellement rien à faire parce que ça vient tout seul, qu'à partir en général de la quatrième, les ennuis commencent.

  • Speaker #0

    C'est le goût de l'effort, c'est de ça dont tu nous parles, c'est développer le goût de l'effort.

  • Speaker #1

    C'est même pas de développer le goût de l'effort, c'est de savoir ce que signifie travailler intellectuellement. C'est-à-dire, alors oui, faire un effort, mais pour ces enfants-là, c'est tellement intuitif, ils savent déjà lire, écrire, tout comprendre comme ça. J'entends souvent dire, pourquoi tu veux que je travaille mon orthographe ? C'est bon, je sais m'exprimer, je sais écrire. Pourquoi tu veux que je conjugue ? Je sais conjuguer quand je parle. Voilà, ça c'est très typique.

  • Speaker #0

    C'est la contrainte.

  • Speaker #1

    Oui, ah oui, non mais de toute façon, tout ce qui est contrainte, c'est juste pas possible. Mais ce n'est pas possible parce qu'ils n'ont jamais été mis en face de, ok, là je me pose, je dois connecter des infos et je dois fournir un effort intellectuel qui n'est pas un effort intuitif.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un truc que, du coup, dans tes accompagnements, c'est quelque chose que tu leur apprends à faire finalement.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait. Oui, oui, bah nous on travaille. On ne travaille pas sur les programmes scolaires, je suis plutôt en soutien de ce que font les enseignants. Et je distille, j'instille de la méthode, de la structure, de l'organisation, et donc des automatismes de travail intellectuel. À travers l'utilisation des différentes catégories de mémoire, à travers la mémoire arc-en-ciel, les couleurs, notamment les dyslexiques, mais pas que. Et tout ce que je mets en place pour ces profils neuroatypiques, fonctionnent aussi pour des profils classiques qui sont neurotypiques. C'est vrai que chez les neuroatypiques... C'est une dose d'intensité supplémentaire dans les apprentissages scolaires.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai l'habitude de dire, vous m'avez peut-être souvent entendu le dire, mais tout ce qu'on dit sur les hauts potentiels, c'est vrai aussi pour les autres enfants. On me reproche parfois, tu sais, on me dit, mais pourquoi que les HP et pourquoi pas les autres ? Ben si, les autres aussi. Mais ce qui est vrai pour les HP et pour les autres enfants, c'est encore plus vrai chez les hauts potentiels. Parce qu'il y a toute cette masse de besoins spécifiques, il y a toute cette masse de fonctionnement neuropsychologique spécifique qui fait qu'il y a des endroits où ça peut être aidant aussi pour d'autres enfants. Mais là, c'est indispensable en fait pour les enfants au potentiel.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Si on était en mathématiques, on dirait que c'est avec un exposant plus plus.

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà, c'est exactement ça. Alors, tu parlais tout à l'heure que le haut potentiel, Souvent, en tout cas parfois, ceux qui peuvent rencontrer des difficultés, j'imagine, dans leur scolarité, ils ont des petits bonus avec leur HP, qu'on pourrait appeler ça des obstacles supplémentaires dans leur scolarité. Comment est-ce que ces défis-là affectent leur motivation, leur réussite ? Alors, tu avais compris que là, je parle des différentes 10 en tout genre, voire des TDA, voire parfois des TSA, de l'Asperger. Comment ces défis-là, ça vient affecter leur motivation et puis du coup leur réussite ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est toujours la même chose. C'est-à-dire que ce sont des enfants qui ont une très grande logique dans leur raisonnement, une grande intuition et qui savent repérer les points faibles dans la structure d'un cours. Quand bien même, ils ne sont pas eux-mêmes structurés.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc, ils sont sans filtre. Ils sont extrêmement exigeants. avec leurs enseignants. Et donc, si l'enseignement qui leur est prodigué n'est pas à la hauteur de mettre du sens, resitué toujours de façon très pratique dans un contexte d'époque, de sociologie, d'économie, etc., ça va se traduire par ennui, égal je me disperse, égal je suis agité, je ne suis pas concentré. Et on entend de plus en plus parler d'enfants qui sont dans les troubles du déficit de l'attention, alors qu'à la base, il n'y a pas de diagnostic médical posé. C'est juste une manifestation d'un besoin spécifique du HP, c'est-à-dire ne pas s'ennuyer, qui va se traduire par une absence de concentration, en tout cas sur ceux qui ne l'intéressent pas. Dès lors que vous savez les motiver... les intéresser en mettant du sens, toujours mettre du sens dans ce que vous racontez, raccorder à quelque chose de concret, un vrai repère historique, économique, géographique ou mathématique, là, il n'y aura pas de problème. Mais malheureusement, c'est vrai que dans les apprentissages aujourd'hui à l'école, les programmes sont très lourds, les effectifs sont nombreux. Et les profs, un, ils ne sont pas forcément formés au neuroatypisme. Ils n'ont pas le temps. Et deux, ils n'ont pas le temps. Donc, on y va. Des fois, j'ai même envie de dire, c'est presque de l'abattage de programme. Et c'est dommage parce que même les profs, ils sont frustrés. Parce qu'ils ne peuvent pas passer du temps sur un chapitre qui les intéresse aussi, pour lesquels ils ont plein de choses à échanger. Donc, moi, le travail dans les apprentissages scolaires que je fais pour ces enfants-là, c'est toujours leur remettre du contexte par rapport aux cours. Par exemple, quand on parle en mathématiques du théorème de Thalès, on commence par est-ce que tu sais qui était Thalès ? Ben oui. Voilà, et là, on va faire des recherches, et tout d'un coup, ça devient concret. Parce que ces enfants-là ont ce paradoxe étonnant qu'ils conceptualisent extrêmement bien, mais la mise en action, la mise en pratique, c'est oui, oui, j'ai compris ce que tu me racontes, d'accord, c'est l'exercice, et en fait, ben non, en fait, je ne sais pas faire l'exercice. J'ai compris le sens.

  • Speaker #0

    Ils ont la sensation d'avoir compris, mais pour autant, c'est comme si, et ça nous arrive à nous aussi comme adultes et comme parents, on a la sensation que la théorie, c'est bon, on l'a, mais de là à la mettre en pratique,

  • Speaker #1

    il nous manque des clés. Il nous manque des clés. pour la norme et pas pour la minorité. Et puis, bien sûr, tout ça implique que ces enfants-là, déjà, ils ont souvent un gros manque de confiance en eux. Et donc, de se retrouver en situation d'échec à l'école, parce que pas de sens, parce que je m'ennuie, donc je n'ai pas travaillé, je ne sais pas travailler intellectuellement, etc. Donc, je n'ai pas un bon bulletin de bonnes notes, de bonnes appréciations. Alors, je perds confiance et ça peut aller jusqu'à une déscolarisation parce que phobie scolaire, ça, on en parlera peut-être un peu après. Donc, ce n'est pas anodin que de bien identifier si son enfant est avec un neuroatypisme, quel qu'il soit, et dans ces cas-là, d'être capable, effectivement, de bien l'accompagner dans les apprentissages scolaires. En n'hésitant pas à lui dire, je te comprends, je t'écoute.

  • Speaker #0

    Dans ce que tu partages, c'est qu'on n'est pas du tout, vous l'aurez compris, on n'est pas du tout dans une stratégie qui viserait à créer un système spécifique pour les enfants au potentiel. C'est-à-dire qu'il y a des écoles pour les HP, et ça risque de pulluler dans les années à venir, parce qu'en effet, on identifie de mieux en mieux les hauts potentiels. Les enfants sont de plus en plus reconnus et les parents constatent aussi les difficultés qu'ils rencontrent dans le système scolaire classique. Et on sait par expérience, pour avoir des professionnels en Finlande, au Maroc ou ailleurs, que c'est partout pareil, que ce n'est pas spécifique à la France. Mais en tout cas, on voit bien aussi l'inquiétude des parents et donc les parents cherchent des solutions, des écoles adaptées. Moi, ce que j'aime beaucoup dans ce que tu proposes, c'est que tu permets aux enfants de s'adapter à cette école-là.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et ça, je trouve que c'est très important.

  • Speaker #1

    De toute façon, ils ont besoin d'avoir les outils pour s'adapter parce que ce n'est pas l'école qui s'adaptera à eux. C'est ça.

  • Speaker #0

    Et le monde du travail après, etc.

  • Speaker #1

    C'est ces outils-là qu'on partage dans les masterclass collectives que je propose. ces outils-là vont leur être utiles pour toute leur vie. C'est-à-dire qu'on pose les bases d'un mode de fonctionnement qui est maîtrisé, connu, compris, géré, et qui donc permettra d'éviter quelques nombreux écueils qui vont pouvoir se généraliser dans la vie professionnelle, affective, relationnelle, etc. On ne va pas parler des burn-out, mais bon...

  • Speaker #0

    On pourrait, mais peut-être qu'on ne croit pas les petits-femmes.

  • Speaker #1

    On a quand même des pro-atypiques qui, dans la vie professionnelle, ne le vivent pas très bien.

  • Speaker #0

    Alors justement, tu disais, l'idée, c'est de leur donner des outils, des stratégies pour évoluer dans ce système-là tel qu'il est, même si on reconnaît ses incohérences, même si on reconnaît son manque de souplesse, même si on reconnaît tout un tas de choses. On reconnaît aussi qu'il y a plein d'enseignants qui sont très motivés. Il y en a même dans… La formation professionnelle que tu as suivie, il y en a régulièrement dans la formation professionnelle qui viennent se former sur leurs propres sous, sur leur propre temps, pour être en capacité de mieux accompagner ces enfants-là. Donc on n'est pas en train de remettre en cause les ancienniants, mais simplement, toi, ce que tu proposes, c'est vraiment d'autres outils, d'autres stratégies, finalement, que les enfants vont pouvoir mettre en place, mais aussi que les parents vont pouvoir mettre en place pour accompagner leurs enfants dans leurs apprentissages. Du coup, ce serait quoi selon toi les principaux outils, les principales stratégies que tu pourrais nous donner là ? Alors bien sûr, on ne peut pas les détailler ici et je vous rappelle que vous avez dans la description de la vidéo ou du podcast tous les liens qui vont vous permettre de découvrir justement toutes les stratégies et les outils de Soline. Mais si tu pouvais nous en donner quelques-uns, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, de dire aux parents, souvent c'est le plus difficile, lâchez l'affaire !

  • Speaker #0

    Ça, c'est dur.

  • Speaker #1

    Ça, c'est très dur pour les parents d'accepter, d'entendre que, oui, à l'école, c'est compliqué. Oui, ce sera toujours compliqué, peut-être. Mais arrêtez de vous mettre la rate au court bouillon. Votre enfant va bien. Il n'a pas de soucis pour le travail scolaire. Il a juste un besoin de méthode et de temps. Voilà. De gestion du temps. Et le temps de votre enfant au potentiel ou... ou 10, etc., n'est pas le même que 1, l'école, 2, la société, 3, vous.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Donc, à partir du moment où on comprend que ce facteur temps, comme j'aime aller à le dire dans l'équation familiale HP, mais neuroatypique aussi, il est à prendre en compte parce que c'est au cœur de tout. Oui. À partir de là, vous, en tant que parents, enfin en tout cas pour les parents, ça leur permet d'être beaucoup moins stressés, de reprendre aussi de l'assurance face aux équipes. pédagogique, à la famille, au jugement des uns et des autres. Ça, c'est très important pour les parents. Et ça permet à l'enfant d'avoir ce temps nécessaire pour comprendre ce qu'on lui demande de faire, le mettre en pratique. sachant que la pensée de ses enfants va beaucoup plus vite que certains apprentissages tout simples comme faire son lacet, s'habiller tout seul ou se prendre une douche ou un bain tout seul. Oui c'est un grand écart entre cette capacité de ses enfants à réfléchir très vite, à poser des questions sur la mort, le sens de la vie, des questions d'adultes où vous regardez votre fils ou votre fille en disant mais d'où il sort ça voilà. Et à côté de ça, ranger la chambre, on n'en parle même pas.

  • Speaker #0

    Oui, ou poser une équation mathématique, ça paraît hors de portée.

  • Speaker #1

    Ou faire une soustraction, ou encore une fois, comme je dis, parce que c'est vraiment un des exemples les plus criants, c'est faire ses lacets. Donc maintenant, il y a beaucoup d'enfants qui ont des chaussures à scratch. Ce n'est pas pour rien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Voilà. Je savais déjà partager que mon fils a fait ses lacets, je crois qu'il avait 8 ans. Mais pas parce qu'il était dans l'incapacité de le faire, mais parce que c'est trop long. Et même encore maintenant, il ne les défait pas, il a un chausse-pied pour pouvoir remettre ses chaussures avec les lacets, pas parce qu'il ne sait pas les faire, c'est parce que c'est trop long.

  • Speaker #1

    Oui, c'est toujours ce fameux temps. L'échelle de temps chez un enfant neuroatypique n'est pas la même échelle de temps chez ses parents, des adultes, l'environnement et l'école.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que les parents vont déjà devoir apprivoiser ce facteur temps différemment pour accompagner... Peignez à... Leurs enfants dans les apprentissages. La deuxième clé que tu nous as donnée là aussi, c'est se détendre, accepter que son enfant n'a pas le même fonctionnement que les autres. C'est-à-dire que peut-être qu'il n'a pas besoin de passer deux heures sur son devoir et peut-être que oui, en dix minutes, c'est fait. Ou peut-être que c'est OK s'il les fait les jambes en l'air et la tête en bas sur son lit et qu'il n'est pas assis à une table ou qu'il les fait en marchant, etc. En tout cas, qu'il a un mode que chaque enfant en plus, puisqu'on sait bien ici que... Chaque enfant est unique, que chaque enfant a son propre mode de fonctionnement d'apprentissage finalement. Tu serais d'accord avec ça ?

  • Speaker #1

    Totalement. Je repense à une de mes élèves qui faisait le poirier en classe. La tête en bas parce qu'elle voulait être artiste circassienne. Et en fait, pendant qu'elle faisait ça, ça lui permettait d'enregistrer le cours d'anglais. C'est une dingue. Elle entendait très bien et elle comprenait très bien ce qui se passait. Mais évidemment, si vous faites le poirier en classe, l'enseignant, il ne va pas être d'accord.

  • Speaker #0

    Ça ne se passe pas bien. Le problème, c'est que souvent, à la maison, ça ne se passe pas non plus. Le problème, c'est que nous, dans nos générations, pour ceux qui sont de ma génération, je vous rappelle que j'ai 49 ans cette année. Je ne sais plus quel âge j'ai. Mon Dieu, 49 ans cette année. Et c'est vrai que dans nos générations, vous allez devoir à une table, assis, avec le dos droit. On n'était plus à avoir les livres sous les coudes. C'était quand même naturellement, on nous demandait d'être installés confortablement, etc. Donc pour les parents, c'est aussi un vrai défi de changer de regard là-dessus et de se dire peut-être que mon fils, lui, a besoin d'autre chose. Tu aurais un ou deux autres outils à nous partager ?

  • Speaker #1

    Oui, alors l'autre outil, c'est celui que j'aime bien, je pose souvent la question et vous, parents, quand vous étiez petits, c'était comment l'école ?

  • Speaker #0

    Oui, celle-là, elle est un peu raide à répondre, non ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout, parce que... Non, je plaisante. Non, mais dans la formation, justement, pour les parents, pour qu'ils deviennent leurs coachs scolaires, ce que je propose, en fait, je fais faire un atelier dédié vraiment à ça, c'est ce que j'appelle le portrait chinois familial. Et donc, on ne s'en rend pas compte en tant que parents, mais on projette notre propre éducation, notre propre histoire sur nos enfants. Donc, le premier outil à se donner en tant que parent, c'est OK, mon enfant n'est pas l'enfant que j'étais.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ou peut-être qu'on a des points communs et peut-être qu'on a des grandes différences. Et juste de faire ce chemin-là, ça met en perspective, ah OK, je comprends mieux pourquoi mon fils ou ma fille agit comme ça. En fait, moi, j'étais totalement sur la même posture. Ou alors c'est... Ah oui, non mais en fait, on est le jour et la nuit. Donc, ce que je lui dis que me disait mon père ou ma mère, ça ne peut pas fonctionner avec elle ou lui.

  • Speaker #0

    Déjà,

  • Speaker #1

    rien que ça. Ou alors,

  • Speaker #0

    j'ai eu tel accompagnement et puis en vrai de vrai, ça ne m'a pas du tout aidée. J'aurais eu besoin de tellement autre chose. Mais nos insécurités, nos blessures à nous comme parents peuvent nous amener à reproduire ce qu'on a connu nous-mêmes. Parce qu'au moins, ça, on connaît. Plutôt que d'oser prendre le risque de faire autrement. Donc, c'est intéressant ce que tu amènes là. Tu nous as parlé là un petit peu de tes masterclass, du printemps des parents, de cet espace dans lequel tu aides les parents finalement à devenir les coachs scolaires de leurs enfants. Tu as ces deux casquettes, tu fais cet accompagnement pour outiller les parents, pour que la période des devoirs soit moins difficile, pour qu'ils puissent être un vrai soutien dans les apprentissages et pas seulement les gendarmes des devoirs. Et tu accompagnes aussi des jeunes individuellement, de tout âge d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, beaucoup de jeunes adultes depuis quelques temps qui sont à l'université et qui ne comprennent pas bien leur mode de fonctionnement.

  • Speaker #0

    Alors, je me rappelle que tu m'avais partagé déjà un des... Est-ce que tu aurais un exemple à nous donner de quelqu'un que tu as accompagné et pour qui ça a tout changé ? Alors, Soli n'aura pas la... Or, à la pudeur de ne pas forcément vous dire, mais tous ces élèves ont des mentions au bac ou passent leurs examens haut la main. Donc, est-ce que tu pourrais nous partager un exemple de ça, de quelqu'un que tu as accompagné ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, tout à fait. Alors oui, un de mes arguments pour convaincre les parents et les enfants, parce qu'ils se prennent au jeu, c'est 100% des élèves que j'ai accompagnés ont réussi leurs examens, leur passage en classe supérieure ou à l'université ou les examens de fin d'études. Voilà, donc... Je suis très fière d'eux, je suis très heureuse pour eux parce que c'est une grande gratification pour eux et pour les familles et pour moi de se dire, bon, on a traversé tout ça ensemble et puis ça a marché. Et donc, je repense à une élève que je prends en coaching individuel en cours de première avec, bon, ce que j'entends toujours de la part des parents, elle a des grandes facilités. Mais elle ne fiche rien. Et elle ne voit pas l'intérêt de travailler. Ça, c'est le grand classique qui fera sourire tous les parents qui nous écoutent. Et même les enseignants, d'ailleurs. Et donc, cette jeune fille, je la prends en coaching, on passe un petit peu en revue les différentes matières. Alors, elle était dans une section technologique. Et très vite, ce qui lui posait problème, c'était les maths. Mais très vite, j'observe que... dans les sujets plutôt économie, droit, etc. Elle s'en sortait plutôt bien sans rien faire. Elle avait une bonne moyenne. Et je lui pose la question, je lui dis, mais le droit, l'éco, tout ça, ça t'intéresse ? Elle me dit, ah ouais, ouais, c'est cool. Le prof est bien. Ses cours sont super structurés. Et puis, il nous donne plein d'exemples. On est allé au tribunal. Enfin, voilà. Donc, je fais le lien avec les premières questions de ce podcast. Et je lui dis, mais... Est-ce que tu as déjà songé à faire l'université de droit ? Et elle me regarde et elle me dit Absolument pas Et je lui dis Écoute, j'oserais toi. Je m'intéresserais un peu plus à la question parce que tu me sembles avoir une fibre juridique. Tu es un animal à sang froid. C'est quelqu'un qui réfléchit très bien, de façon très posée. Elle fait du foot à côté, voilà. Je pense que ça mériterait que tu creuses un peu la question. Aujourd'hui, elle rentre en école de magistrature.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Voilà. Et elle a été la première surprise, et je ne vous raconte même pas ses parents, qui alors, eux, les bras leur en sont tombés parce que pour eux, le droit, c'est... Alors, moi, je viens de la fac de droit, j'ai fait mes études de droit. Donc, oui, il y a beaucoup à apprendre, il y a beaucoup à travailler. Mais elle a mis en place toute une stratégie de travailler en groupe avec des copains et des copines de classe. Pour la motiver, parce que d'elle-même, elle m'a dit, c'est vrai que je ne suis pas motivée, mais si je suis avec les autres, il y a un effet d'entraînement. Donc, elle a pris les choses en main et en fait, le petit switch s'est fait pendant l'été. C'est-à-dire que de la fin de la première, elle a décroché son bac de français avec moi. Bien sûr qu'elle l'a eu. Et en fait, en entrant en terminale, elle avait retrouvé motivation, objectif, parce qu'elle avait mis un sens à ce pourquoi elle étudiait encore cette année-là.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense aussi, elle avait boosté sa confiance en soi en se rendant compte qu'elle était capable d'avoir eu ce premier amour.

  • Speaker #1

    Elle était face à des parents séparés, divorcés, avec une maman très, très anxieuse, comme beaucoup de parents, de la réussite scolaire de son enfant. Elle jouait au foot et elle avait besoin d'expliquer à ses parents qu'au foot, elle avait rencontré quelqu'un. Quand ça a été dit, ça a libéré tout le monde, y compris les parents. Et voilà, et aujourd'hui, de temps en temps, comme ça, j'ai des intuitions. J'ai quelques élèves et j'avais eu cette fulgurance avec elles en me disant, elle est faite pour être magistrat.

  • Speaker #0

    C'est fait pour ça.

  • Speaker #1

    Ah, mais vraiment, c'était... Et donc, bon, voilà, je l'ai accompagnée dans ce parcours-là. Et effectivement, je l'ai eue donc sur la fin de la première.

  • Speaker #0

    en terminale un petit peu ponctuellement, et elle a brillamment réussi son bac. Et elle fait son... Elle était outillée.

  • Speaker #1

    Voilà. Une fois qu'elle a été outillée, ça a roulé, quoi. Voilà.

  • Speaker #0

    Et les parents ont compris qu'il fallait lui laisser le temps, qu'elle avait besoin de trouver un sens à ce qu'elle faisait, de poser des objectifs, ce qu'on a fait. Et une fois que ça a été fait pour ces enfants-là, dès qu'il y a du sens et un objectif qui est accepté, validé... Ça va tout seul. Et derrière, les parents, ils ont complètement changé d'attitude aussi avec leur fille. Mais là où ça a été très compliqué, c'était de faire lâcher prise à la maman sur l'angoisse, les peurs qu'elle avait. Oui, bien sûr. Que sa fille ne réussisse pas. Et c'était souvent, je dis, faites-lui confiance.

  • Speaker #1

    La crainte de l'échec scolaire chez les parents au potentiel, c'est un vrai défi à relever. D'abord parce que nos sociétés mettent beaucoup l'accent sur la réussite scolaire. C'est comme dirait mon ami Nancy Doyon, c'est un peu notre bulletin de bons parents. Si j'ai un enfant qui réussit bien, du coup, c'est que je suis un bon parent. Donc, il y a ce chemin-là aussi à faire pour les parents. Et puis moi, ce que j'aime beaucoup dans ce que tu nous partages, c'est cette positivité sur le fait que DISS, PADIS, HP, neuroatypique, tous ces enfants peuvent réussir s'ils ont les bons outils, s'ils ont les bonnes stratégies. Et toutes les familles, tous les parents aussi peuvent... jouer ce rôle d'accompagnant précieux et être beaucoup plus pertinent pour sortir de cette galère des devoirs, pour sortir de cette galère dans les apprentissages qu'ils peuvent vivre au quotidien. Et vous êtes très nombreux, en tout cas dans ma communauté, à m'en témoigner régulièrement. Donc c'est intéressant d'entendre qu'il existe des stratégies, des outils qui peuvent permettre aux familles de sortir de ça, voire de te passer la main aussi pour ce qu'ils le souhaitent. pour faire accompagner leurs enfants quand eux-mêmes n'en ont pas la possibilité, la disponibilité, etc. Il y a aussi ces familles-là. Et puis pour toutes celles qui ont la disponibilité, il y a le moyen de se former soi comme parent. Moi, je vous parle beaucoup de comment c'est important comme parent de parcourir un chemin de parentalité. C'est le titre de ce podcast pour mieux accompagner vos enfants de manière plus alignée. Là, Soline, elle vous donne une clé supplémentaire qui est de comment est-ce que vous... pouvez accompagner vos enfants dans leur apprentissage scolaire, dans le respect de leurs besoins spécifiques et ça c'est vraiment précieux. Je vous rappelle que vous avez toutes les informations dans la description de la vidéo ou tout en bas de ce podcast pour aller plus loin si vous aimeriez en savoir davantage. En vrai, on est en train de vous préparer un truc un peu sympa avec Soline donc ne manquez pas ça. Pour terminer ce podcast, Soline, parce que bien sûr, on pourrait en parler des heures, et bien on va s'en reparler, puisqu'il y aura une conférence qui va être plus longue, et où vous allez pouvoir venir poser directement aussi vos questions à Soline très bientôt. Si tu devais partager un conseil, deux conseils essentiels aux parents, pour aider leurs enfants concrètement aujourd'hui, qu'est-ce que tu leur proposerais de faire ?

  • Speaker #0

    J'aurais tendance à leur dire, les notes, on s'en fout.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Voilà, vraiment. Les notes, souvent quand je commence les accompagnements, c'est ce que je dis aux parents. Les notes, pour l'instant, on laisse de côté. Ce n'est pas ça qui va rendre votre enfant heureux dans la vie. Ce n'est pas ça. C'est plutôt de comprendre comment il fonctionne, comment il va pouvoir utiliser ce mode de fonctionnement pour le mettre au service de sa vie, qu'elle soit scolaire, affective, sociale, professionnelle. Donc, lâchez l'affaire, encore une fois, sur les notes.

  • Speaker #1

    Finalement, une fois que c'est fait, les notes arrivent.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr. C'est ce qu'on fait. Bien sûr. Là, clairement, sur la vingtaine d'élèves que j'accompagne sur ce premier trimestre, ils finissent tous avec des moyennes à minima, sans trop en faire. Mais pour ceux qui ont eu déjà mes coachings et qui savent comment poser la méthode, ils sont tous entre 13 et 16 de moyenne générale. Ça,

  • Speaker #1

    c'est juste des petits nids.

  • Speaker #0

    Les notes, en fait, ne seront que le reflet de ce qu'ils ont intégré dans les apprentissages scolaires. Et donc, ça, c'est la première chose. Les notes, on s'en fout. Et patience. Soyez patient. Chaque enfant a sa propre façon d'évoluer, son temps à lui, qui n'est pas forcément le vôtre, qui n'est pas forcément celui de l'école. Et ce n'est pas grave. D'accord ? Voilà. Donc, faites-lui confiance.

  • Speaker #1

    Ah, j'aime bien cette fin. Génial. Écoute, merci beaucoup, Soline. On va te retrouver, bien entendu, vous l'avez compris. Soline vous proposera une conférence encore plus détaillée très prochainement. On vous a juste mis un petit peu l'eau à la bouche avec cette vidéo ou cet épisode de podcast. N'hésitez pas, où que vous soyez, à partager cette vidéo, ce podcast autour de vous, dans vos groupes de parents, auprès de vos amis, parce que notre mission commune, je crois... crois qu'on peut le dire comme ça c'est vraiment de faire en sorte qu'un maximum de familles avec des enfants au potentiel peuvent retrouver de l'harmonie de la sérénité et parfois ça passe aussi par par retrouver un peu de sérénité autour de la question des apprentissages et c'est pour ça que j'ai le grand plaisir de vous remettre dans les mains de soline sur cette question là puisque c'est pas mon domaine de compétences vous savez probablement Soline est beaucoup plus compétente que moi sur cette question-là, mais ça n'empêche pas que dans la conférence, je viendrai vous parler un petit peu d'instruction en famille quand même, puisqu'on sera là toutes les deux. Donc je viendrai vous parler un petit peu parce que ça, c'est mon domaine de compétence. Donc je pense que ça pourra être bien complémentaire. Donc n'hésitez pas à partager autour de vous. Quand vous partagez, vous savez ce que vous faites, vous êtes en train potentiellement d'aider d'autres familles à entendre ça, à comprendre ça, peu importe ce qu'ils vont en faire après. Au moins, vous aurez contribué à ce qu'ils l'entendent. Un grand merci à toi, Solide. On se retrouve très vite.

  • Speaker #0

    Oui, avec plaisir. À très bientôt. Et merci, Séverine.

  • Speaker #1

    À très bientôt. Bye.

  • Speaker #0

    À très bientôt. Au revoir.

Chapters

  • Introduction et présentation de Soline Spitella

    00:03

  • Les défis des enfants neuroatypiques dans l'apprentissage

    00:42

  • Les principaux défis rencontrés par les enfants HP

    05:16

  • L'impact des difficultés scolaires sur la motivation et la réussite

    11:24

  • Outils et stratégies pour aider les enfants HP

    18:31

  • Accepter les différences et lâcher prise pour les parents

    21:42

  • Exemple d'un accompagnement réussi d'une élève

    26:03

  • Conseils finaux pour les parents

    32:11

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Description

Dans cet épisode captivant du podcast "Horizon HP - Chemin de Parentalité", nous plongeons au cœur des défis uniques rencontrés par les enfants à haut potentiel (HP). Séverine Guy, experte en parentalité et au potentiel, reçoit Soline Scutella, coach scolaire spécialisée dans l'accompagnement des enfants neuroatypiques. Ensemble, elles abordent des thématiques essentielles liées à la parentalité d'enfants HP et aux stratégies efficaces pour soutenir ces jeunes esprits brillants.


Au fil de la conversation, Soline partage son parcours personnel et professionnel, révélant comment son propre haut potentiel l’a amenée à se spécialiser dans l’accompagnement des enfants neuroatypiques. Cette expérience lui permet de mieux comprendre les enjeux auxquels ces enfants sont confrontés, notamment le manque de lien affectif avec les enseignants et la nécessité d’une approche méthodique pour canaliser leur pensée. Les discussions inspirantes entre Séverine et Soline mettent en lumière l'importance d'une parentalité respectueuse qui valorise le rythme d'apprentissage de chaque enfant.


Les parents d’enfants à haut potentiel se poseront de nombreuses questions sur la gestion des émotions de leurs enfants HP. Dans cet épisode, vous découvrirez comment soutenir votre enfant en lâchant prise sur les notes et en cultivant une communication ouverte et bienveillante. Les intervenantes soulignent également l'importance d'apprendre aux enfants à travailler efficacement, en leur fournissant des outils pratiques pour naviguer dans leur parcours scolaire.


Réservez votre place pour la conférence de Soline qui se déroulera le 5 Novembre à 18h30


Ce podcast parentalité est une véritable ressource pour les familles qui cherchent à renforcer leurs relations familiales et à mieux comprendre le comportement de leurs enfants HP.

Avec des conseils pratiques pour les parents, cet épisode vous offre une multitude d’astuces pour accompagner vos enfants dans leur cheminement scolaire tout en préservant leur bien-être émotionnel.


Rejoignez la communauté de parents d'enfants HP et explorez les différentes facettes de la parentalité à travers des discussions enrichissantes et des conseils pour les parents.


Que vous soyez en quête de soutien parental ou que vous souhaitiez approfondir vos connaissances sur la parentalité d'enfants HP, cet épisode est fait pour vous. Écoutez dès maintenant "Horizon HP - Chemin de Parentalité" et transformez votre approche de la parentalité avec des outils concrets et des perspectives nouvelles.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à tous dans ce nouvel épisode, alors soit de podcast, soit de vidéo YouTube, selon d'où vous êtes en train de nous écouter. Je m'appelle Séverine Guy, je suis experte en parentalité et au potentiel, et j'ai le grand plaisir aujourd'hui de recevoir Soline Spitella pour cet enregistrement. Hello Soline !

  • Speaker #1

    Hello Séverine !

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Ma foi fort bien ! Ouais ? Oui.

  • Speaker #0

    Alors Soline, elle est... coach scolaire, elle va vous en parler tout au long de cet épisode. On va se parler scolarité, apprentissage avec les enfants au potentiel, plutôt apprentissage d'ailleurs que scolarité. Et vous allez voir que le contenu de Soline va déjà pouvoir vous donner des clés de compréhension par rapport aux défis que vos enfants vivent dans leurs apprentissages et où vivez-vous comme parents face aux apprentissages de vos enfants ? Tu peux te présenter en quelques mots Soline ?

  • Speaker #1

    Oui, alors, donc, moi, j'ai 53 ans. J'ai eu plein de carrières avant la cinquantaine. Et puis, depuis quelques années maintenant, je me suis reconvertie vraiment dans l'accompagnement des familles avec enfants neuroatypiques. Alors, on parle aujourd'hui ici beaucoup du haut potentiel, mais le haut potentiel, je pense qu'on aura l'occasion d'en parler. Souvent, il n'est pas tout seul. Voilà, et donc, ma marotte.

  • Speaker #0

    Ton truc à toi.

  • Speaker #1

    Mon domaine d'expertise, c'est vraiment d'accompagner ces enfants neuroatypiques dans leurs apprentissages scolaires, par le biais notamment des neurosciences. Voilà.

  • Speaker #0

    Génial. Alors, est-ce que tu peux nous partager un petit peu ce qui t'a motivé à te spécialiser là-dedans ? À quel moment ? Alors, comme tu l'as dit, peut-être que vous avez déjà vu Soline dans d'autres de mes espaces, dans les festivals ou autres. Vous savez déjà peut-être que Soline a mis le vie, comme dirait mon fils. Mais du coup, qu'est-ce qui, à un moment donné, t'a motivé à te spécialiser dans l'accompagnement de ces enfants neuroatypiques ? Avec les apprentissages, bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça va faire rire ceux qui connaissent un peu le profil neuroatypique HP, mais moi-même étant de base au potentiel et l'ayant découvert sur le tard, ce qui a été quand même une clé de compréhension de beaucoup de choses de ma vie à tous les niveaux. En fait, ce qui m'a motivée, c'est tout simplement l'ennui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Puisque, en fait, à la question que me posait mon propre psy dans ma thérapie cognitive et comportementale, il m'a posé la question, the question, qu'est-ce qui fait que le matin, vous allez vous lever en sachant que vous n'allez pas vous ennuyer ?

  • Speaker #0

    Génial comme question.

  • Speaker #1

    Et vraiment, c'était intuitivement, ne réfléchissez pas, puisqu'on a quand même le chic pour réfléchir sans arrêt. Il me dit intuitivement là. lancez-vous et la seule réponse qui m'est venue comme une évidence c'était mes étudiants comme j'enseigne toujours en université ou en tout cas formation post-bac que pendant le Covid j'avais assuré tous mes cours en visio et que même je donnais des consultations extrascolaires pour aider les gamins à tenir le choc enfermés chez eux etc C'est vrai que les rares fois où je ne m'ennuie pas, c'est quand je suis en train de partager, transmettre, recevoir aussi, parce qu'au contact des étudiants, des élèves, on apprend aussi, on se remet perpétuellement en question, ces profils-là étant sans filtre. Et donc, en ayant commencé avec des profils tout à fait classiques, qui m'ennuyaient. Je me suis rendu compte que ceux avec lesquels je ne m'ennuyais pas, qui avaient toujours la question sans réponse évidente ou besoin vraiment d'être accompagnés, c'était ces profils neuroatypiques. Et petit à petit, je suis passée outre le syndrome de l'imposteur pour me spécialiser dans les neuroatypiques. Et franchement, je ne le regrette pas une seconde.

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai qu'on se rend compte... J'aime bien quand tu parles du syndrome de l'imposteur parce que je crois qu'on est beaucoup de HP à se lancer dans des carrières un peu atypiques. Parce qu'on ne va pas se le cacher, ce qu'on fait quand même, nous, c'est quand même assez atypique.

  • Speaker #1

    C'est vrai, bon.

  • Speaker #0

    De faire ce type d'accompagnement, que ce soit moi avec les parents, toi avec les parents, mais côté apprentissage ou directement avec les enfants. Ça fait vraiment partie, le syndrome de l'imposteur, il fait vraiment partie de ce qui nous accompagne. En effet, je vous confirme que Soline s'est spécialisée et s'est formée, puisqu'elle s'est formée dans ma formation professionnelle, entre autres. Bien entendu, elle suit d'autres formations plus spécifiques ou plus larges, peu importe. Mais en tout cas, je peux vous assurer de la qualité de ces interventions, puisque ça fait déjà un an et demi, deux ans, que tu es dans les différents espaces de formation professionnelle.

  • Speaker #1

    Même presque trois ans.

  • Speaker #0

    Presque trois, oui. Ok, super. Alors, dis-moi, Soline, comme coach scolaire, parce qu'on aime bien, l'être humain aime bien mettre les gens dans les cases. En vrai, tu es beaucoup plus qu'une coach scolaire, mais comme coach scolaire, c'est quoi les principaux défis que tu observes chez les enfants HP ? dans leur parcours d'apprentissage, justement ?

  • Speaker #1

    Alors, la première chose qui apparaît toujours, c'est j'aime pas le prof C'est la partie affect. Ces enfants-là, dans les apprentissages scolaires comme dans la vie de tous les jours, s'il n'y a pas d'affect, s'il n'y a pas de lien affectif et de confiance avec l'enseignant, ça ne fonctionnera pas. Alors, je dis souvent aux parents, regardez les appréciations du bulletin scolaire, vous saurez tout de suite avec quel prof ça passe bien et avec quel autre ça ne passe absolument pas. Ça, c'est révélateur.

  • Speaker #0

    Ce qui est terrible, c'est que ça peut bloquer ces jeunes, ça peut les bloquer dans certaines matières quand c'est collège-lycée et puis sur toute une année quand c'est du primaire et qu'on a le même instit ou la même enseignante toute l'année. Si la qualité de relation n'est pas au rendez-vous, ça peut bloquer l'enfant toute son année. Et puis l'année d'après, il a quelqu'un d'autre avec qui ça se passe mieux. Et puis tout d'un coup, on dit Ah, cette année, il gère, tout va bien, il a plaisir à y aller, il travaille bien, etc. Et en fait, c'est juste dépendant de la qualité de relation. Tu as raison de soulever que tout passe toujours par l'émotionnel avec les enfants au potentiel.

  • Speaker #1

    Les enfants au potentiel n'investiront pas dans une relation s'ils ne sentent pas une écoute, une compréhension. une vigilance aussi sur leurs besoins spécifiques. Donc ça, c'est clair. Ça, c'est la première chose. Ensuite, les plus grands défis, c'est canaliser leur pensée en arborescence pour y mettre de l'ordre et de la méthode, comme chez Eric Poirot. Troisième chose, c'est leur apprendre à prendre le temps. Parce que la pensée étant fulgurante et allant beaucoup plus vite que tout le reste... Ça se précipite, ça répond de travers alors que ça n'a pas eu le temps de réfléchir un peu plus que ça parce que tout de suite, ça part dans des connexions neurologiques. Donc ça, c'est très intéressant à voir parce que chaque enfant est différent en plus. Donc à chaque fois, on voit leur chemin neuronal au cœur de leur réponse. Et donc, un des plus grands défis que j'ai à partager avec eux, c'est... prendre le temps ne serait-ce que relire quand j'ai fini mon devoir c'est ça c'est je reviens la consigne voilà ça c'est juste impossible la plupart du temps pour eux pense que ça va parler à beaucoup de parents à la vite vite je me débarrasse j'ai fini et je ne prends pas le temps de relire et si je m'étais relu et bien je me serais rendu compte que au lieu d'avoir une note moyenne ou pas excellente et bien j'aurais pu atteindre un meilleur objectif donc ça c'est ça et puis enfin le Le dernier défi qui est, pour moi, qui est vraiment le plus difficile pour eux, c'est d'apprendre à travailler des neurones. Parce que chez ces enfants-là, c'est tellement intuitif, il n'y a tellement rien à faire parce que ça vient tout seul, qu'à partir en général de la quatrième, les ennuis commencent.

  • Speaker #0

    C'est le goût de l'effort, c'est de ça dont tu nous parles, c'est développer le goût de l'effort.

  • Speaker #1

    C'est même pas de développer le goût de l'effort, c'est de savoir ce que signifie travailler intellectuellement. C'est-à-dire, alors oui, faire un effort, mais pour ces enfants-là, c'est tellement intuitif, ils savent déjà lire, écrire, tout comprendre comme ça. J'entends souvent dire, pourquoi tu veux que je travaille mon orthographe ? C'est bon, je sais m'exprimer, je sais écrire. Pourquoi tu veux que je conjugue ? Je sais conjuguer quand je parle. Voilà, ça c'est très typique.

  • Speaker #0

    C'est la contrainte.

  • Speaker #1

    Oui, ah oui, non mais de toute façon, tout ce qui est contrainte, c'est juste pas possible. Mais ce n'est pas possible parce qu'ils n'ont jamais été mis en face de, ok, là je me pose, je dois connecter des infos et je dois fournir un effort intellectuel qui n'est pas un effort intuitif.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un truc que, du coup, dans tes accompagnements, c'est quelque chose que tu leur apprends à faire finalement.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait. Oui, oui, bah nous on travaille. On ne travaille pas sur les programmes scolaires, je suis plutôt en soutien de ce que font les enseignants. Et je distille, j'instille de la méthode, de la structure, de l'organisation, et donc des automatismes de travail intellectuel. À travers l'utilisation des différentes catégories de mémoire, à travers la mémoire arc-en-ciel, les couleurs, notamment les dyslexiques, mais pas que. Et tout ce que je mets en place pour ces profils neuroatypiques, fonctionnent aussi pour des profils classiques qui sont neurotypiques. C'est vrai que chez les neuroatypiques... C'est une dose d'intensité supplémentaire dans les apprentissages scolaires.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai l'habitude de dire, vous m'avez peut-être souvent entendu le dire, mais tout ce qu'on dit sur les hauts potentiels, c'est vrai aussi pour les autres enfants. On me reproche parfois, tu sais, on me dit, mais pourquoi que les HP et pourquoi pas les autres ? Ben si, les autres aussi. Mais ce qui est vrai pour les HP et pour les autres enfants, c'est encore plus vrai chez les hauts potentiels. Parce qu'il y a toute cette masse de besoins spécifiques, il y a toute cette masse de fonctionnement neuropsychologique spécifique qui fait qu'il y a des endroits où ça peut être aidant aussi pour d'autres enfants. Mais là, c'est indispensable en fait pour les enfants au potentiel.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Si on était en mathématiques, on dirait que c'est avec un exposant plus plus.

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà, c'est exactement ça. Alors, tu parlais tout à l'heure que le haut potentiel, Souvent, en tout cas parfois, ceux qui peuvent rencontrer des difficultés, j'imagine, dans leur scolarité, ils ont des petits bonus avec leur HP, qu'on pourrait appeler ça des obstacles supplémentaires dans leur scolarité. Comment est-ce que ces défis-là affectent leur motivation, leur réussite ? Alors, tu avais compris que là, je parle des différentes 10 en tout genre, voire des TDA, voire parfois des TSA, de l'Asperger. Comment ces défis-là, ça vient affecter leur motivation et puis du coup leur réussite ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est toujours la même chose. C'est-à-dire que ce sont des enfants qui ont une très grande logique dans leur raisonnement, une grande intuition et qui savent repérer les points faibles dans la structure d'un cours. Quand bien même, ils ne sont pas eux-mêmes structurés.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc, ils sont sans filtre. Ils sont extrêmement exigeants. avec leurs enseignants. Et donc, si l'enseignement qui leur est prodigué n'est pas à la hauteur de mettre du sens, resitué toujours de façon très pratique dans un contexte d'époque, de sociologie, d'économie, etc., ça va se traduire par ennui, égal je me disperse, égal je suis agité, je ne suis pas concentré. Et on entend de plus en plus parler d'enfants qui sont dans les troubles du déficit de l'attention, alors qu'à la base, il n'y a pas de diagnostic médical posé. C'est juste une manifestation d'un besoin spécifique du HP, c'est-à-dire ne pas s'ennuyer, qui va se traduire par une absence de concentration, en tout cas sur ceux qui ne l'intéressent pas. Dès lors que vous savez les motiver... les intéresser en mettant du sens, toujours mettre du sens dans ce que vous racontez, raccorder à quelque chose de concret, un vrai repère historique, économique, géographique ou mathématique, là, il n'y aura pas de problème. Mais malheureusement, c'est vrai que dans les apprentissages aujourd'hui à l'école, les programmes sont très lourds, les effectifs sont nombreux. Et les profs, un, ils ne sont pas forcément formés au neuroatypisme. Ils n'ont pas le temps. Et deux, ils n'ont pas le temps. Donc, on y va. Des fois, j'ai même envie de dire, c'est presque de l'abattage de programme. Et c'est dommage parce que même les profs, ils sont frustrés. Parce qu'ils ne peuvent pas passer du temps sur un chapitre qui les intéresse aussi, pour lesquels ils ont plein de choses à échanger. Donc, moi, le travail dans les apprentissages scolaires que je fais pour ces enfants-là, c'est toujours leur remettre du contexte par rapport aux cours. Par exemple, quand on parle en mathématiques du théorème de Thalès, on commence par est-ce que tu sais qui était Thalès ? Ben oui. Voilà, et là, on va faire des recherches, et tout d'un coup, ça devient concret. Parce que ces enfants-là ont ce paradoxe étonnant qu'ils conceptualisent extrêmement bien, mais la mise en action, la mise en pratique, c'est oui, oui, j'ai compris ce que tu me racontes, d'accord, c'est l'exercice, et en fait, ben non, en fait, je ne sais pas faire l'exercice. J'ai compris le sens.

  • Speaker #0

    Ils ont la sensation d'avoir compris, mais pour autant, c'est comme si, et ça nous arrive à nous aussi comme adultes et comme parents, on a la sensation que la théorie, c'est bon, on l'a, mais de là à la mettre en pratique,

  • Speaker #1

    il nous manque des clés. Il nous manque des clés. pour la norme et pas pour la minorité. Et puis, bien sûr, tout ça implique que ces enfants-là, déjà, ils ont souvent un gros manque de confiance en eux. Et donc, de se retrouver en situation d'échec à l'école, parce que pas de sens, parce que je m'ennuie, donc je n'ai pas travaillé, je ne sais pas travailler intellectuellement, etc. Donc, je n'ai pas un bon bulletin de bonnes notes, de bonnes appréciations. Alors, je perds confiance et ça peut aller jusqu'à une déscolarisation parce que phobie scolaire, ça, on en parlera peut-être un peu après. Donc, ce n'est pas anodin que de bien identifier si son enfant est avec un neuroatypisme, quel qu'il soit, et dans ces cas-là, d'être capable, effectivement, de bien l'accompagner dans les apprentissages scolaires. En n'hésitant pas à lui dire, je te comprends, je t'écoute.

  • Speaker #0

    Dans ce que tu partages, c'est qu'on n'est pas du tout, vous l'aurez compris, on n'est pas du tout dans une stratégie qui viserait à créer un système spécifique pour les enfants au potentiel. C'est-à-dire qu'il y a des écoles pour les HP, et ça risque de pulluler dans les années à venir, parce qu'en effet, on identifie de mieux en mieux les hauts potentiels. Les enfants sont de plus en plus reconnus et les parents constatent aussi les difficultés qu'ils rencontrent dans le système scolaire classique. Et on sait par expérience, pour avoir des professionnels en Finlande, au Maroc ou ailleurs, que c'est partout pareil, que ce n'est pas spécifique à la France. Mais en tout cas, on voit bien aussi l'inquiétude des parents et donc les parents cherchent des solutions, des écoles adaptées. Moi, ce que j'aime beaucoup dans ce que tu proposes, c'est que tu permets aux enfants de s'adapter à cette école-là.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et ça, je trouve que c'est très important.

  • Speaker #1

    De toute façon, ils ont besoin d'avoir les outils pour s'adapter parce que ce n'est pas l'école qui s'adaptera à eux. C'est ça.

  • Speaker #0

    Et le monde du travail après, etc.

  • Speaker #1

    C'est ces outils-là qu'on partage dans les masterclass collectives que je propose. ces outils-là vont leur être utiles pour toute leur vie. C'est-à-dire qu'on pose les bases d'un mode de fonctionnement qui est maîtrisé, connu, compris, géré, et qui donc permettra d'éviter quelques nombreux écueils qui vont pouvoir se généraliser dans la vie professionnelle, affective, relationnelle, etc. On ne va pas parler des burn-out, mais bon...

  • Speaker #0

    On pourrait, mais peut-être qu'on ne croit pas les petits-femmes.

  • Speaker #1

    On a quand même des pro-atypiques qui, dans la vie professionnelle, ne le vivent pas très bien.

  • Speaker #0

    Alors justement, tu disais, l'idée, c'est de leur donner des outils, des stratégies pour évoluer dans ce système-là tel qu'il est, même si on reconnaît ses incohérences, même si on reconnaît son manque de souplesse, même si on reconnaît tout un tas de choses. On reconnaît aussi qu'il y a plein d'enseignants qui sont très motivés. Il y en a même dans… La formation professionnelle que tu as suivie, il y en a régulièrement dans la formation professionnelle qui viennent se former sur leurs propres sous, sur leur propre temps, pour être en capacité de mieux accompagner ces enfants-là. Donc on n'est pas en train de remettre en cause les ancienniants, mais simplement, toi, ce que tu proposes, c'est vraiment d'autres outils, d'autres stratégies, finalement, que les enfants vont pouvoir mettre en place, mais aussi que les parents vont pouvoir mettre en place pour accompagner leurs enfants dans leurs apprentissages. Du coup, ce serait quoi selon toi les principaux outils, les principales stratégies que tu pourrais nous donner là ? Alors bien sûr, on ne peut pas les détailler ici et je vous rappelle que vous avez dans la description de la vidéo ou du podcast tous les liens qui vont vous permettre de découvrir justement toutes les stratégies et les outils de Soline. Mais si tu pouvais nous en donner quelques-uns, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, de dire aux parents, souvent c'est le plus difficile, lâchez l'affaire !

  • Speaker #0

    Ça, c'est dur.

  • Speaker #1

    Ça, c'est très dur pour les parents d'accepter, d'entendre que, oui, à l'école, c'est compliqué. Oui, ce sera toujours compliqué, peut-être. Mais arrêtez de vous mettre la rate au court bouillon. Votre enfant va bien. Il n'a pas de soucis pour le travail scolaire. Il a juste un besoin de méthode et de temps. Voilà. De gestion du temps. Et le temps de votre enfant au potentiel ou... ou 10, etc., n'est pas le même que 1, l'école, 2, la société, 3, vous.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Donc, à partir du moment où on comprend que ce facteur temps, comme j'aime aller à le dire dans l'équation familiale HP, mais neuroatypique aussi, il est à prendre en compte parce que c'est au cœur de tout. Oui. À partir de là, vous, en tant que parents, enfin en tout cas pour les parents, ça leur permet d'être beaucoup moins stressés, de reprendre aussi de l'assurance face aux équipes. pédagogique, à la famille, au jugement des uns et des autres. Ça, c'est très important pour les parents. Et ça permet à l'enfant d'avoir ce temps nécessaire pour comprendre ce qu'on lui demande de faire, le mettre en pratique. sachant que la pensée de ses enfants va beaucoup plus vite que certains apprentissages tout simples comme faire son lacet, s'habiller tout seul ou se prendre une douche ou un bain tout seul. Oui c'est un grand écart entre cette capacité de ses enfants à réfléchir très vite, à poser des questions sur la mort, le sens de la vie, des questions d'adultes où vous regardez votre fils ou votre fille en disant mais d'où il sort ça voilà. Et à côté de ça, ranger la chambre, on n'en parle même pas.

  • Speaker #0

    Oui, ou poser une équation mathématique, ça paraît hors de portée.

  • Speaker #1

    Ou faire une soustraction, ou encore une fois, comme je dis, parce que c'est vraiment un des exemples les plus criants, c'est faire ses lacets. Donc maintenant, il y a beaucoup d'enfants qui ont des chaussures à scratch. Ce n'est pas pour rien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Voilà. Je savais déjà partager que mon fils a fait ses lacets, je crois qu'il avait 8 ans. Mais pas parce qu'il était dans l'incapacité de le faire, mais parce que c'est trop long. Et même encore maintenant, il ne les défait pas, il a un chausse-pied pour pouvoir remettre ses chaussures avec les lacets, pas parce qu'il ne sait pas les faire, c'est parce que c'est trop long.

  • Speaker #1

    Oui, c'est toujours ce fameux temps. L'échelle de temps chez un enfant neuroatypique n'est pas la même échelle de temps chez ses parents, des adultes, l'environnement et l'école.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que les parents vont déjà devoir apprivoiser ce facteur temps différemment pour accompagner... Peignez à... Leurs enfants dans les apprentissages. La deuxième clé que tu nous as donnée là aussi, c'est se détendre, accepter que son enfant n'a pas le même fonctionnement que les autres. C'est-à-dire que peut-être qu'il n'a pas besoin de passer deux heures sur son devoir et peut-être que oui, en dix minutes, c'est fait. Ou peut-être que c'est OK s'il les fait les jambes en l'air et la tête en bas sur son lit et qu'il n'est pas assis à une table ou qu'il les fait en marchant, etc. En tout cas, qu'il a un mode que chaque enfant en plus, puisqu'on sait bien ici que... Chaque enfant est unique, que chaque enfant a son propre mode de fonctionnement d'apprentissage finalement. Tu serais d'accord avec ça ?

  • Speaker #1

    Totalement. Je repense à une de mes élèves qui faisait le poirier en classe. La tête en bas parce qu'elle voulait être artiste circassienne. Et en fait, pendant qu'elle faisait ça, ça lui permettait d'enregistrer le cours d'anglais. C'est une dingue. Elle entendait très bien et elle comprenait très bien ce qui se passait. Mais évidemment, si vous faites le poirier en classe, l'enseignant, il ne va pas être d'accord.

  • Speaker #0

    Ça ne se passe pas bien. Le problème, c'est que souvent, à la maison, ça ne se passe pas non plus. Le problème, c'est que nous, dans nos générations, pour ceux qui sont de ma génération, je vous rappelle que j'ai 49 ans cette année. Je ne sais plus quel âge j'ai. Mon Dieu, 49 ans cette année. Et c'est vrai que dans nos générations, vous allez devoir à une table, assis, avec le dos droit. On n'était plus à avoir les livres sous les coudes. C'était quand même naturellement, on nous demandait d'être installés confortablement, etc. Donc pour les parents, c'est aussi un vrai défi de changer de regard là-dessus et de se dire peut-être que mon fils, lui, a besoin d'autre chose. Tu aurais un ou deux autres outils à nous partager ?

  • Speaker #1

    Oui, alors l'autre outil, c'est celui que j'aime bien, je pose souvent la question et vous, parents, quand vous étiez petits, c'était comment l'école ?

  • Speaker #0

    Oui, celle-là, elle est un peu raide à répondre, non ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout, parce que... Non, je plaisante. Non, mais dans la formation, justement, pour les parents, pour qu'ils deviennent leurs coachs scolaires, ce que je propose, en fait, je fais faire un atelier dédié vraiment à ça, c'est ce que j'appelle le portrait chinois familial. Et donc, on ne s'en rend pas compte en tant que parents, mais on projette notre propre éducation, notre propre histoire sur nos enfants. Donc, le premier outil à se donner en tant que parent, c'est OK, mon enfant n'est pas l'enfant que j'étais.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ou peut-être qu'on a des points communs et peut-être qu'on a des grandes différences. Et juste de faire ce chemin-là, ça met en perspective, ah OK, je comprends mieux pourquoi mon fils ou ma fille agit comme ça. En fait, moi, j'étais totalement sur la même posture. Ou alors c'est... Ah oui, non mais en fait, on est le jour et la nuit. Donc, ce que je lui dis que me disait mon père ou ma mère, ça ne peut pas fonctionner avec elle ou lui.

  • Speaker #0

    Déjà,

  • Speaker #1

    rien que ça. Ou alors,

  • Speaker #0

    j'ai eu tel accompagnement et puis en vrai de vrai, ça ne m'a pas du tout aidée. J'aurais eu besoin de tellement autre chose. Mais nos insécurités, nos blessures à nous comme parents peuvent nous amener à reproduire ce qu'on a connu nous-mêmes. Parce qu'au moins, ça, on connaît. Plutôt que d'oser prendre le risque de faire autrement. Donc, c'est intéressant ce que tu amènes là. Tu nous as parlé là un petit peu de tes masterclass, du printemps des parents, de cet espace dans lequel tu aides les parents finalement à devenir les coachs scolaires de leurs enfants. Tu as ces deux casquettes, tu fais cet accompagnement pour outiller les parents, pour que la période des devoirs soit moins difficile, pour qu'ils puissent être un vrai soutien dans les apprentissages et pas seulement les gendarmes des devoirs. Et tu accompagnes aussi des jeunes individuellement, de tout âge d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, beaucoup de jeunes adultes depuis quelques temps qui sont à l'université et qui ne comprennent pas bien leur mode de fonctionnement.

  • Speaker #0

    Alors, je me rappelle que tu m'avais partagé déjà un des... Est-ce que tu aurais un exemple à nous donner de quelqu'un que tu as accompagné et pour qui ça a tout changé ? Alors, Soli n'aura pas la... Or, à la pudeur de ne pas forcément vous dire, mais tous ces élèves ont des mentions au bac ou passent leurs examens haut la main. Donc, est-ce que tu pourrais nous partager un exemple de ça, de quelqu'un que tu as accompagné ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, tout à fait. Alors oui, un de mes arguments pour convaincre les parents et les enfants, parce qu'ils se prennent au jeu, c'est 100% des élèves que j'ai accompagnés ont réussi leurs examens, leur passage en classe supérieure ou à l'université ou les examens de fin d'études. Voilà, donc... Je suis très fière d'eux, je suis très heureuse pour eux parce que c'est une grande gratification pour eux et pour les familles et pour moi de se dire, bon, on a traversé tout ça ensemble et puis ça a marché. Et donc, je repense à une élève que je prends en coaching individuel en cours de première avec, bon, ce que j'entends toujours de la part des parents, elle a des grandes facilités. Mais elle ne fiche rien. Et elle ne voit pas l'intérêt de travailler. Ça, c'est le grand classique qui fera sourire tous les parents qui nous écoutent. Et même les enseignants, d'ailleurs. Et donc, cette jeune fille, je la prends en coaching, on passe un petit peu en revue les différentes matières. Alors, elle était dans une section technologique. Et très vite, ce qui lui posait problème, c'était les maths. Mais très vite, j'observe que... dans les sujets plutôt économie, droit, etc. Elle s'en sortait plutôt bien sans rien faire. Elle avait une bonne moyenne. Et je lui pose la question, je lui dis, mais le droit, l'éco, tout ça, ça t'intéresse ? Elle me dit, ah ouais, ouais, c'est cool. Le prof est bien. Ses cours sont super structurés. Et puis, il nous donne plein d'exemples. On est allé au tribunal. Enfin, voilà. Donc, je fais le lien avec les premières questions de ce podcast. Et je lui dis, mais... Est-ce que tu as déjà songé à faire l'université de droit ? Et elle me regarde et elle me dit Absolument pas Et je lui dis Écoute, j'oserais toi. Je m'intéresserais un peu plus à la question parce que tu me sembles avoir une fibre juridique. Tu es un animal à sang froid. C'est quelqu'un qui réfléchit très bien, de façon très posée. Elle fait du foot à côté, voilà. Je pense que ça mériterait que tu creuses un peu la question. Aujourd'hui, elle rentre en école de magistrature.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Voilà. Et elle a été la première surprise, et je ne vous raconte même pas ses parents, qui alors, eux, les bras leur en sont tombés parce que pour eux, le droit, c'est... Alors, moi, je viens de la fac de droit, j'ai fait mes études de droit. Donc, oui, il y a beaucoup à apprendre, il y a beaucoup à travailler. Mais elle a mis en place toute une stratégie de travailler en groupe avec des copains et des copines de classe. Pour la motiver, parce que d'elle-même, elle m'a dit, c'est vrai que je ne suis pas motivée, mais si je suis avec les autres, il y a un effet d'entraînement. Donc, elle a pris les choses en main et en fait, le petit switch s'est fait pendant l'été. C'est-à-dire que de la fin de la première, elle a décroché son bac de français avec moi. Bien sûr qu'elle l'a eu. Et en fait, en entrant en terminale, elle avait retrouvé motivation, objectif, parce qu'elle avait mis un sens à ce pourquoi elle étudiait encore cette année-là.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense aussi, elle avait boosté sa confiance en soi en se rendant compte qu'elle était capable d'avoir eu ce premier amour.

  • Speaker #1

    Elle était face à des parents séparés, divorcés, avec une maman très, très anxieuse, comme beaucoup de parents, de la réussite scolaire de son enfant. Elle jouait au foot et elle avait besoin d'expliquer à ses parents qu'au foot, elle avait rencontré quelqu'un. Quand ça a été dit, ça a libéré tout le monde, y compris les parents. Et voilà, et aujourd'hui, de temps en temps, comme ça, j'ai des intuitions. J'ai quelques élèves et j'avais eu cette fulgurance avec elles en me disant, elle est faite pour être magistrat.

  • Speaker #0

    C'est fait pour ça.

  • Speaker #1

    Ah, mais vraiment, c'était... Et donc, bon, voilà, je l'ai accompagnée dans ce parcours-là. Et effectivement, je l'ai eue donc sur la fin de la première.

  • Speaker #0

    en terminale un petit peu ponctuellement, et elle a brillamment réussi son bac. Et elle fait son... Elle était outillée.

  • Speaker #1

    Voilà. Une fois qu'elle a été outillée, ça a roulé, quoi. Voilà.

  • Speaker #0

    Et les parents ont compris qu'il fallait lui laisser le temps, qu'elle avait besoin de trouver un sens à ce qu'elle faisait, de poser des objectifs, ce qu'on a fait. Et une fois que ça a été fait pour ces enfants-là, dès qu'il y a du sens et un objectif qui est accepté, validé... Ça va tout seul. Et derrière, les parents, ils ont complètement changé d'attitude aussi avec leur fille. Mais là où ça a été très compliqué, c'était de faire lâcher prise à la maman sur l'angoisse, les peurs qu'elle avait. Oui, bien sûr. Que sa fille ne réussisse pas. Et c'était souvent, je dis, faites-lui confiance.

  • Speaker #1

    La crainte de l'échec scolaire chez les parents au potentiel, c'est un vrai défi à relever. D'abord parce que nos sociétés mettent beaucoup l'accent sur la réussite scolaire. C'est comme dirait mon ami Nancy Doyon, c'est un peu notre bulletin de bons parents. Si j'ai un enfant qui réussit bien, du coup, c'est que je suis un bon parent. Donc, il y a ce chemin-là aussi à faire pour les parents. Et puis moi, ce que j'aime beaucoup dans ce que tu nous partages, c'est cette positivité sur le fait que DISS, PADIS, HP, neuroatypique, tous ces enfants peuvent réussir s'ils ont les bons outils, s'ils ont les bonnes stratégies. Et toutes les familles, tous les parents aussi peuvent... jouer ce rôle d'accompagnant précieux et être beaucoup plus pertinent pour sortir de cette galère des devoirs, pour sortir de cette galère dans les apprentissages qu'ils peuvent vivre au quotidien. Et vous êtes très nombreux, en tout cas dans ma communauté, à m'en témoigner régulièrement. Donc c'est intéressant d'entendre qu'il existe des stratégies, des outils qui peuvent permettre aux familles de sortir de ça, voire de te passer la main aussi pour ce qu'ils le souhaitent. pour faire accompagner leurs enfants quand eux-mêmes n'en ont pas la possibilité, la disponibilité, etc. Il y a aussi ces familles-là. Et puis pour toutes celles qui ont la disponibilité, il y a le moyen de se former soi comme parent. Moi, je vous parle beaucoup de comment c'est important comme parent de parcourir un chemin de parentalité. C'est le titre de ce podcast pour mieux accompagner vos enfants de manière plus alignée. Là, Soline, elle vous donne une clé supplémentaire qui est de comment est-ce que vous... pouvez accompagner vos enfants dans leur apprentissage scolaire, dans le respect de leurs besoins spécifiques et ça c'est vraiment précieux. Je vous rappelle que vous avez toutes les informations dans la description de la vidéo ou tout en bas de ce podcast pour aller plus loin si vous aimeriez en savoir davantage. En vrai, on est en train de vous préparer un truc un peu sympa avec Soline donc ne manquez pas ça. Pour terminer ce podcast, Soline, parce que bien sûr, on pourrait en parler des heures, et bien on va s'en reparler, puisqu'il y aura une conférence qui va être plus longue, et où vous allez pouvoir venir poser directement aussi vos questions à Soline très bientôt. Si tu devais partager un conseil, deux conseils essentiels aux parents, pour aider leurs enfants concrètement aujourd'hui, qu'est-ce que tu leur proposerais de faire ?

  • Speaker #0

    J'aurais tendance à leur dire, les notes, on s'en fout.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Voilà, vraiment. Les notes, souvent quand je commence les accompagnements, c'est ce que je dis aux parents. Les notes, pour l'instant, on laisse de côté. Ce n'est pas ça qui va rendre votre enfant heureux dans la vie. Ce n'est pas ça. C'est plutôt de comprendre comment il fonctionne, comment il va pouvoir utiliser ce mode de fonctionnement pour le mettre au service de sa vie, qu'elle soit scolaire, affective, sociale, professionnelle. Donc, lâchez l'affaire, encore une fois, sur les notes.

  • Speaker #1

    Finalement, une fois que c'est fait, les notes arrivent.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr. C'est ce qu'on fait. Bien sûr. Là, clairement, sur la vingtaine d'élèves que j'accompagne sur ce premier trimestre, ils finissent tous avec des moyennes à minima, sans trop en faire. Mais pour ceux qui ont eu déjà mes coachings et qui savent comment poser la méthode, ils sont tous entre 13 et 16 de moyenne générale. Ça,

  • Speaker #1

    c'est juste des petits nids.

  • Speaker #0

    Les notes, en fait, ne seront que le reflet de ce qu'ils ont intégré dans les apprentissages scolaires. Et donc, ça, c'est la première chose. Les notes, on s'en fout. Et patience. Soyez patient. Chaque enfant a sa propre façon d'évoluer, son temps à lui, qui n'est pas forcément le vôtre, qui n'est pas forcément celui de l'école. Et ce n'est pas grave. D'accord ? Voilà. Donc, faites-lui confiance.

  • Speaker #1

    Ah, j'aime bien cette fin. Génial. Écoute, merci beaucoup, Soline. On va te retrouver, bien entendu, vous l'avez compris. Soline vous proposera une conférence encore plus détaillée très prochainement. On vous a juste mis un petit peu l'eau à la bouche avec cette vidéo ou cet épisode de podcast. N'hésitez pas, où que vous soyez, à partager cette vidéo, ce podcast autour de vous, dans vos groupes de parents, auprès de vos amis, parce que notre mission commune, je crois... crois qu'on peut le dire comme ça c'est vraiment de faire en sorte qu'un maximum de familles avec des enfants au potentiel peuvent retrouver de l'harmonie de la sérénité et parfois ça passe aussi par par retrouver un peu de sérénité autour de la question des apprentissages et c'est pour ça que j'ai le grand plaisir de vous remettre dans les mains de soline sur cette question là puisque c'est pas mon domaine de compétences vous savez probablement Soline est beaucoup plus compétente que moi sur cette question-là, mais ça n'empêche pas que dans la conférence, je viendrai vous parler un petit peu d'instruction en famille quand même, puisqu'on sera là toutes les deux. Donc je viendrai vous parler un petit peu parce que ça, c'est mon domaine de compétence. Donc je pense que ça pourra être bien complémentaire. Donc n'hésitez pas à partager autour de vous. Quand vous partagez, vous savez ce que vous faites, vous êtes en train potentiellement d'aider d'autres familles à entendre ça, à comprendre ça, peu importe ce qu'ils vont en faire après. Au moins, vous aurez contribué à ce qu'ils l'entendent. Un grand merci à toi, Solide. On se retrouve très vite.

  • Speaker #0

    Oui, avec plaisir. À très bientôt. Et merci, Séverine.

  • Speaker #1

    À très bientôt. Bye.

  • Speaker #0

    À très bientôt. Au revoir.

Chapters

  • Introduction et présentation de Soline Spitella

    00:03

  • Les défis des enfants neuroatypiques dans l'apprentissage

    00:42

  • Les principaux défis rencontrés par les enfants HP

    05:16

  • L'impact des difficultés scolaires sur la motivation et la réussite

    11:24

  • Outils et stratégies pour aider les enfants HP

    18:31

  • Accepter les différences et lâcher prise pour les parents

    21:42

  • Exemple d'un accompagnement réussi d'une élève

    26:03

  • Conseils finaux pour les parents

    32:11

Description

Dans cet épisode captivant du podcast "Horizon HP - Chemin de Parentalité", nous plongeons au cœur des défis uniques rencontrés par les enfants à haut potentiel (HP). Séverine Guy, experte en parentalité et au potentiel, reçoit Soline Scutella, coach scolaire spécialisée dans l'accompagnement des enfants neuroatypiques. Ensemble, elles abordent des thématiques essentielles liées à la parentalité d'enfants HP et aux stratégies efficaces pour soutenir ces jeunes esprits brillants.


Au fil de la conversation, Soline partage son parcours personnel et professionnel, révélant comment son propre haut potentiel l’a amenée à se spécialiser dans l’accompagnement des enfants neuroatypiques. Cette expérience lui permet de mieux comprendre les enjeux auxquels ces enfants sont confrontés, notamment le manque de lien affectif avec les enseignants et la nécessité d’une approche méthodique pour canaliser leur pensée. Les discussions inspirantes entre Séverine et Soline mettent en lumière l'importance d'une parentalité respectueuse qui valorise le rythme d'apprentissage de chaque enfant.


Les parents d’enfants à haut potentiel se poseront de nombreuses questions sur la gestion des émotions de leurs enfants HP. Dans cet épisode, vous découvrirez comment soutenir votre enfant en lâchant prise sur les notes et en cultivant une communication ouverte et bienveillante. Les intervenantes soulignent également l'importance d'apprendre aux enfants à travailler efficacement, en leur fournissant des outils pratiques pour naviguer dans leur parcours scolaire.


Réservez votre place pour la conférence de Soline qui se déroulera le 5 Novembre à 18h30


Ce podcast parentalité est une véritable ressource pour les familles qui cherchent à renforcer leurs relations familiales et à mieux comprendre le comportement de leurs enfants HP.

Avec des conseils pratiques pour les parents, cet épisode vous offre une multitude d’astuces pour accompagner vos enfants dans leur cheminement scolaire tout en préservant leur bien-être émotionnel.


Rejoignez la communauté de parents d'enfants HP et explorez les différentes facettes de la parentalité à travers des discussions enrichissantes et des conseils pour les parents.


Que vous soyez en quête de soutien parental ou que vous souhaitiez approfondir vos connaissances sur la parentalité d'enfants HP, cet épisode est fait pour vous. Écoutez dès maintenant "Horizon HP - Chemin de Parentalité" et transformez votre approche de la parentalité avec des outils concrets et des perspectives nouvelles.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à tous dans ce nouvel épisode, alors soit de podcast, soit de vidéo YouTube, selon d'où vous êtes en train de nous écouter. Je m'appelle Séverine Guy, je suis experte en parentalité et au potentiel, et j'ai le grand plaisir aujourd'hui de recevoir Soline Spitella pour cet enregistrement. Hello Soline !

  • Speaker #1

    Hello Séverine !

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Ma foi fort bien ! Ouais ? Oui.

  • Speaker #0

    Alors Soline, elle est... coach scolaire, elle va vous en parler tout au long de cet épisode. On va se parler scolarité, apprentissage avec les enfants au potentiel, plutôt apprentissage d'ailleurs que scolarité. Et vous allez voir que le contenu de Soline va déjà pouvoir vous donner des clés de compréhension par rapport aux défis que vos enfants vivent dans leurs apprentissages et où vivez-vous comme parents face aux apprentissages de vos enfants ? Tu peux te présenter en quelques mots Soline ?

  • Speaker #1

    Oui, alors, donc, moi, j'ai 53 ans. J'ai eu plein de carrières avant la cinquantaine. Et puis, depuis quelques années maintenant, je me suis reconvertie vraiment dans l'accompagnement des familles avec enfants neuroatypiques. Alors, on parle aujourd'hui ici beaucoup du haut potentiel, mais le haut potentiel, je pense qu'on aura l'occasion d'en parler. Souvent, il n'est pas tout seul. Voilà, et donc, ma marotte.

  • Speaker #0

    Ton truc à toi.

  • Speaker #1

    Mon domaine d'expertise, c'est vraiment d'accompagner ces enfants neuroatypiques dans leurs apprentissages scolaires, par le biais notamment des neurosciences. Voilà.

  • Speaker #0

    Génial. Alors, est-ce que tu peux nous partager un petit peu ce qui t'a motivé à te spécialiser là-dedans ? À quel moment ? Alors, comme tu l'as dit, peut-être que vous avez déjà vu Soline dans d'autres de mes espaces, dans les festivals ou autres. Vous savez déjà peut-être que Soline a mis le vie, comme dirait mon fils. Mais du coup, qu'est-ce qui, à un moment donné, t'a motivé à te spécialiser dans l'accompagnement de ces enfants neuroatypiques ? Avec les apprentissages, bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça va faire rire ceux qui connaissent un peu le profil neuroatypique HP, mais moi-même étant de base au potentiel et l'ayant découvert sur le tard, ce qui a été quand même une clé de compréhension de beaucoup de choses de ma vie à tous les niveaux. En fait, ce qui m'a motivée, c'est tout simplement l'ennui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Puisque, en fait, à la question que me posait mon propre psy dans ma thérapie cognitive et comportementale, il m'a posé la question, the question, qu'est-ce qui fait que le matin, vous allez vous lever en sachant que vous n'allez pas vous ennuyer ?

  • Speaker #0

    Génial comme question.

  • Speaker #1

    Et vraiment, c'était intuitivement, ne réfléchissez pas, puisqu'on a quand même le chic pour réfléchir sans arrêt. Il me dit intuitivement là. lancez-vous et la seule réponse qui m'est venue comme une évidence c'était mes étudiants comme j'enseigne toujours en université ou en tout cas formation post-bac que pendant le Covid j'avais assuré tous mes cours en visio et que même je donnais des consultations extrascolaires pour aider les gamins à tenir le choc enfermés chez eux etc C'est vrai que les rares fois où je ne m'ennuie pas, c'est quand je suis en train de partager, transmettre, recevoir aussi, parce qu'au contact des étudiants, des élèves, on apprend aussi, on se remet perpétuellement en question, ces profils-là étant sans filtre. Et donc, en ayant commencé avec des profils tout à fait classiques, qui m'ennuyaient. Je me suis rendu compte que ceux avec lesquels je ne m'ennuyais pas, qui avaient toujours la question sans réponse évidente ou besoin vraiment d'être accompagnés, c'était ces profils neuroatypiques. Et petit à petit, je suis passée outre le syndrome de l'imposteur pour me spécialiser dans les neuroatypiques. Et franchement, je ne le regrette pas une seconde.

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai qu'on se rend compte... J'aime bien quand tu parles du syndrome de l'imposteur parce que je crois qu'on est beaucoup de HP à se lancer dans des carrières un peu atypiques. Parce qu'on ne va pas se le cacher, ce qu'on fait quand même, nous, c'est quand même assez atypique.

  • Speaker #1

    C'est vrai, bon.

  • Speaker #0

    De faire ce type d'accompagnement, que ce soit moi avec les parents, toi avec les parents, mais côté apprentissage ou directement avec les enfants. Ça fait vraiment partie, le syndrome de l'imposteur, il fait vraiment partie de ce qui nous accompagne. En effet, je vous confirme que Soline s'est spécialisée et s'est formée, puisqu'elle s'est formée dans ma formation professionnelle, entre autres. Bien entendu, elle suit d'autres formations plus spécifiques ou plus larges, peu importe. Mais en tout cas, je peux vous assurer de la qualité de ces interventions, puisque ça fait déjà un an et demi, deux ans, que tu es dans les différents espaces de formation professionnelle.

  • Speaker #1

    Même presque trois ans.

  • Speaker #0

    Presque trois, oui. Ok, super. Alors, dis-moi, Soline, comme coach scolaire, parce qu'on aime bien, l'être humain aime bien mettre les gens dans les cases. En vrai, tu es beaucoup plus qu'une coach scolaire, mais comme coach scolaire, c'est quoi les principaux défis que tu observes chez les enfants HP ? dans leur parcours d'apprentissage, justement ?

  • Speaker #1

    Alors, la première chose qui apparaît toujours, c'est j'aime pas le prof C'est la partie affect. Ces enfants-là, dans les apprentissages scolaires comme dans la vie de tous les jours, s'il n'y a pas d'affect, s'il n'y a pas de lien affectif et de confiance avec l'enseignant, ça ne fonctionnera pas. Alors, je dis souvent aux parents, regardez les appréciations du bulletin scolaire, vous saurez tout de suite avec quel prof ça passe bien et avec quel autre ça ne passe absolument pas. Ça, c'est révélateur.

  • Speaker #0

    Ce qui est terrible, c'est que ça peut bloquer ces jeunes, ça peut les bloquer dans certaines matières quand c'est collège-lycée et puis sur toute une année quand c'est du primaire et qu'on a le même instit ou la même enseignante toute l'année. Si la qualité de relation n'est pas au rendez-vous, ça peut bloquer l'enfant toute son année. Et puis l'année d'après, il a quelqu'un d'autre avec qui ça se passe mieux. Et puis tout d'un coup, on dit Ah, cette année, il gère, tout va bien, il a plaisir à y aller, il travaille bien, etc. Et en fait, c'est juste dépendant de la qualité de relation. Tu as raison de soulever que tout passe toujours par l'émotionnel avec les enfants au potentiel.

  • Speaker #1

    Les enfants au potentiel n'investiront pas dans une relation s'ils ne sentent pas une écoute, une compréhension. une vigilance aussi sur leurs besoins spécifiques. Donc ça, c'est clair. Ça, c'est la première chose. Ensuite, les plus grands défis, c'est canaliser leur pensée en arborescence pour y mettre de l'ordre et de la méthode, comme chez Eric Poirot. Troisième chose, c'est leur apprendre à prendre le temps. Parce que la pensée étant fulgurante et allant beaucoup plus vite que tout le reste... Ça se précipite, ça répond de travers alors que ça n'a pas eu le temps de réfléchir un peu plus que ça parce que tout de suite, ça part dans des connexions neurologiques. Donc ça, c'est très intéressant à voir parce que chaque enfant est différent en plus. Donc à chaque fois, on voit leur chemin neuronal au cœur de leur réponse. Et donc, un des plus grands défis que j'ai à partager avec eux, c'est... prendre le temps ne serait-ce que relire quand j'ai fini mon devoir c'est ça c'est je reviens la consigne voilà ça c'est juste impossible la plupart du temps pour eux pense que ça va parler à beaucoup de parents à la vite vite je me débarrasse j'ai fini et je ne prends pas le temps de relire et si je m'étais relu et bien je me serais rendu compte que au lieu d'avoir une note moyenne ou pas excellente et bien j'aurais pu atteindre un meilleur objectif donc ça c'est ça et puis enfin le Le dernier défi qui est, pour moi, qui est vraiment le plus difficile pour eux, c'est d'apprendre à travailler des neurones. Parce que chez ces enfants-là, c'est tellement intuitif, il n'y a tellement rien à faire parce que ça vient tout seul, qu'à partir en général de la quatrième, les ennuis commencent.

  • Speaker #0

    C'est le goût de l'effort, c'est de ça dont tu nous parles, c'est développer le goût de l'effort.

  • Speaker #1

    C'est même pas de développer le goût de l'effort, c'est de savoir ce que signifie travailler intellectuellement. C'est-à-dire, alors oui, faire un effort, mais pour ces enfants-là, c'est tellement intuitif, ils savent déjà lire, écrire, tout comprendre comme ça. J'entends souvent dire, pourquoi tu veux que je travaille mon orthographe ? C'est bon, je sais m'exprimer, je sais écrire. Pourquoi tu veux que je conjugue ? Je sais conjuguer quand je parle. Voilà, ça c'est très typique.

  • Speaker #0

    C'est la contrainte.

  • Speaker #1

    Oui, ah oui, non mais de toute façon, tout ce qui est contrainte, c'est juste pas possible. Mais ce n'est pas possible parce qu'ils n'ont jamais été mis en face de, ok, là je me pose, je dois connecter des infos et je dois fournir un effort intellectuel qui n'est pas un effort intuitif.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un truc que, du coup, dans tes accompagnements, c'est quelque chose que tu leur apprends à faire finalement.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout à fait. Oui, oui, bah nous on travaille. On ne travaille pas sur les programmes scolaires, je suis plutôt en soutien de ce que font les enseignants. Et je distille, j'instille de la méthode, de la structure, de l'organisation, et donc des automatismes de travail intellectuel. À travers l'utilisation des différentes catégories de mémoire, à travers la mémoire arc-en-ciel, les couleurs, notamment les dyslexiques, mais pas que. Et tout ce que je mets en place pour ces profils neuroatypiques, fonctionnent aussi pour des profils classiques qui sont neurotypiques. C'est vrai que chez les neuroatypiques... C'est une dose d'intensité supplémentaire dans les apprentissages scolaires.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai l'habitude de dire, vous m'avez peut-être souvent entendu le dire, mais tout ce qu'on dit sur les hauts potentiels, c'est vrai aussi pour les autres enfants. On me reproche parfois, tu sais, on me dit, mais pourquoi que les HP et pourquoi pas les autres ? Ben si, les autres aussi. Mais ce qui est vrai pour les HP et pour les autres enfants, c'est encore plus vrai chez les hauts potentiels. Parce qu'il y a toute cette masse de besoins spécifiques, il y a toute cette masse de fonctionnement neuropsychologique spécifique qui fait qu'il y a des endroits où ça peut être aidant aussi pour d'autres enfants. Mais là, c'est indispensable en fait pour les enfants au potentiel.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Si on était en mathématiques, on dirait que c'est avec un exposant plus plus.

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà, c'est exactement ça. Alors, tu parlais tout à l'heure que le haut potentiel, Souvent, en tout cas parfois, ceux qui peuvent rencontrer des difficultés, j'imagine, dans leur scolarité, ils ont des petits bonus avec leur HP, qu'on pourrait appeler ça des obstacles supplémentaires dans leur scolarité. Comment est-ce que ces défis-là affectent leur motivation, leur réussite ? Alors, tu avais compris que là, je parle des différentes 10 en tout genre, voire des TDA, voire parfois des TSA, de l'Asperger. Comment ces défis-là, ça vient affecter leur motivation et puis du coup leur réussite ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est toujours la même chose. C'est-à-dire que ce sont des enfants qui ont une très grande logique dans leur raisonnement, une grande intuition et qui savent repérer les points faibles dans la structure d'un cours. Quand bien même, ils ne sont pas eux-mêmes structurés.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc, ils sont sans filtre. Ils sont extrêmement exigeants. avec leurs enseignants. Et donc, si l'enseignement qui leur est prodigué n'est pas à la hauteur de mettre du sens, resitué toujours de façon très pratique dans un contexte d'époque, de sociologie, d'économie, etc., ça va se traduire par ennui, égal je me disperse, égal je suis agité, je ne suis pas concentré. Et on entend de plus en plus parler d'enfants qui sont dans les troubles du déficit de l'attention, alors qu'à la base, il n'y a pas de diagnostic médical posé. C'est juste une manifestation d'un besoin spécifique du HP, c'est-à-dire ne pas s'ennuyer, qui va se traduire par une absence de concentration, en tout cas sur ceux qui ne l'intéressent pas. Dès lors que vous savez les motiver... les intéresser en mettant du sens, toujours mettre du sens dans ce que vous racontez, raccorder à quelque chose de concret, un vrai repère historique, économique, géographique ou mathématique, là, il n'y aura pas de problème. Mais malheureusement, c'est vrai que dans les apprentissages aujourd'hui à l'école, les programmes sont très lourds, les effectifs sont nombreux. Et les profs, un, ils ne sont pas forcément formés au neuroatypisme. Ils n'ont pas le temps. Et deux, ils n'ont pas le temps. Donc, on y va. Des fois, j'ai même envie de dire, c'est presque de l'abattage de programme. Et c'est dommage parce que même les profs, ils sont frustrés. Parce qu'ils ne peuvent pas passer du temps sur un chapitre qui les intéresse aussi, pour lesquels ils ont plein de choses à échanger. Donc, moi, le travail dans les apprentissages scolaires que je fais pour ces enfants-là, c'est toujours leur remettre du contexte par rapport aux cours. Par exemple, quand on parle en mathématiques du théorème de Thalès, on commence par est-ce que tu sais qui était Thalès ? Ben oui. Voilà, et là, on va faire des recherches, et tout d'un coup, ça devient concret. Parce que ces enfants-là ont ce paradoxe étonnant qu'ils conceptualisent extrêmement bien, mais la mise en action, la mise en pratique, c'est oui, oui, j'ai compris ce que tu me racontes, d'accord, c'est l'exercice, et en fait, ben non, en fait, je ne sais pas faire l'exercice. J'ai compris le sens.

  • Speaker #0

    Ils ont la sensation d'avoir compris, mais pour autant, c'est comme si, et ça nous arrive à nous aussi comme adultes et comme parents, on a la sensation que la théorie, c'est bon, on l'a, mais de là à la mettre en pratique,

  • Speaker #1

    il nous manque des clés. Il nous manque des clés. pour la norme et pas pour la minorité. Et puis, bien sûr, tout ça implique que ces enfants-là, déjà, ils ont souvent un gros manque de confiance en eux. Et donc, de se retrouver en situation d'échec à l'école, parce que pas de sens, parce que je m'ennuie, donc je n'ai pas travaillé, je ne sais pas travailler intellectuellement, etc. Donc, je n'ai pas un bon bulletin de bonnes notes, de bonnes appréciations. Alors, je perds confiance et ça peut aller jusqu'à une déscolarisation parce que phobie scolaire, ça, on en parlera peut-être un peu après. Donc, ce n'est pas anodin que de bien identifier si son enfant est avec un neuroatypisme, quel qu'il soit, et dans ces cas-là, d'être capable, effectivement, de bien l'accompagner dans les apprentissages scolaires. En n'hésitant pas à lui dire, je te comprends, je t'écoute.

  • Speaker #0

    Dans ce que tu partages, c'est qu'on n'est pas du tout, vous l'aurez compris, on n'est pas du tout dans une stratégie qui viserait à créer un système spécifique pour les enfants au potentiel. C'est-à-dire qu'il y a des écoles pour les HP, et ça risque de pulluler dans les années à venir, parce qu'en effet, on identifie de mieux en mieux les hauts potentiels. Les enfants sont de plus en plus reconnus et les parents constatent aussi les difficultés qu'ils rencontrent dans le système scolaire classique. Et on sait par expérience, pour avoir des professionnels en Finlande, au Maroc ou ailleurs, que c'est partout pareil, que ce n'est pas spécifique à la France. Mais en tout cas, on voit bien aussi l'inquiétude des parents et donc les parents cherchent des solutions, des écoles adaptées. Moi, ce que j'aime beaucoup dans ce que tu proposes, c'est que tu permets aux enfants de s'adapter à cette école-là.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et ça, je trouve que c'est très important.

  • Speaker #1

    De toute façon, ils ont besoin d'avoir les outils pour s'adapter parce que ce n'est pas l'école qui s'adaptera à eux. C'est ça.

  • Speaker #0

    Et le monde du travail après, etc.

  • Speaker #1

    C'est ces outils-là qu'on partage dans les masterclass collectives que je propose. ces outils-là vont leur être utiles pour toute leur vie. C'est-à-dire qu'on pose les bases d'un mode de fonctionnement qui est maîtrisé, connu, compris, géré, et qui donc permettra d'éviter quelques nombreux écueils qui vont pouvoir se généraliser dans la vie professionnelle, affective, relationnelle, etc. On ne va pas parler des burn-out, mais bon...

  • Speaker #0

    On pourrait, mais peut-être qu'on ne croit pas les petits-femmes.

  • Speaker #1

    On a quand même des pro-atypiques qui, dans la vie professionnelle, ne le vivent pas très bien.

  • Speaker #0

    Alors justement, tu disais, l'idée, c'est de leur donner des outils, des stratégies pour évoluer dans ce système-là tel qu'il est, même si on reconnaît ses incohérences, même si on reconnaît son manque de souplesse, même si on reconnaît tout un tas de choses. On reconnaît aussi qu'il y a plein d'enseignants qui sont très motivés. Il y en a même dans… La formation professionnelle que tu as suivie, il y en a régulièrement dans la formation professionnelle qui viennent se former sur leurs propres sous, sur leur propre temps, pour être en capacité de mieux accompagner ces enfants-là. Donc on n'est pas en train de remettre en cause les ancienniants, mais simplement, toi, ce que tu proposes, c'est vraiment d'autres outils, d'autres stratégies, finalement, que les enfants vont pouvoir mettre en place, mais aussi que les parents vont pouvoir mettre en place pour accompagner leurs enfants dans leurs apprentissages. Du coup, ce serait quoi selon toi les principaux outils, les principales stratégies que tu pourrais nous donner là ? Alors bien sûr, on ne peut pas les détailler ici et je vous rappelle que vous avez dans la description de la vidéo ou du podcast tous les liens qui vont vous permettre de découvrir justement toutes les stratégies et les outils de Soline. Mais si tu pouvais nous en donner quelques-uns, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, de dire aux parents, souvent c'est le plus difficile, lâchez l'affaire !

  • Speaker #0

    Ça, c'est dur.

  • Speaker #1

    Ça, c'est très dur pour les parents d'accepter, d'entendre que, oui, à l'école, c'est compliqué. Oui, ce sera toujours compliqué, peut-être. Mais arrêtez de vous mettre la rate au court bouillon. Votre enfant va bien. Il n'a pas de soucis pour le travail scolaire. Il a juste un besoin de méthode et de temps. Voilà. De gestion du temps. Et le temps de votre enfant au potentiel ou... ou 10, etc., n'est pas le même que 1, l'école, 2, la société, 3, vous.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Donc, à partir du moment où on comprend que ce facteur temps, comme j'aime aller à le dire dans l'équation familiale HP, mais neuroatypique aussi, il est à prendre en compte parce que c'est au cœur de tout. Oui. À partir de là, vous, en tant que parents, enfin en tout cas pour les parents, ça leur permet d'être beaucoup moins stressés, de reprendre aussi de l'assurance face aux équipes. pédagogique, à la famille, au jugement des uns et des autres. Ça, c'est très important pour les parents. Et ça permet à l'enfant d'avoir ce temps nécessaire pour comprendre ce qu'on lui demande de faire, le mettre en pratique. sachant que la pensée de ses enfants va beaucoup plus vite que certains apprentissages tout simples comme faire son lacet, s'habiller tout seul ou se prendre une douche ou un bain tout seul. Oui c'est un grand écart entre cette capacité de ses enfants à réfléchir très vite, à poser des questions sur la mort, le sens de la vie, des questions d'adultes où vous regardez votre fils ou votre fille en disant mais d'où il sort ça voilà. Et à côté de ça, ranger la chambre, on n'en parle même pas.

  • Speaker #0

    Oui, ou poser une équation mathématique, ça paraît hors de portée.

  • Speaker #1

    Ou faire une soustraction, ou encore une fois, comme je dis, parce que c'est vraiment un des exemples les plus criants, c'est faire ses lacets. Donc maintenant, il y a beaucoup d'enfants qui ont des chaussures à scratch. Ce n'est pas pour rien.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Voilà. Je savais déjà partager que mon fils a fait ses lacets, je crois qu'il avait 8 ans. Mais pas parce qu'il était dans l'incapacité de le faire, mais parce que c'est trop long. Et même encore maintenant, il ne les défait pas, il a un chausse-pied pour pouvoir remettre ses chaussures avec les lacets, pas parce qu'il ne sait pas les faire, c'est parce que c'est trop long.

  • Speaker #1

    Oui, c'est toujours ce fameux temps. L'échelle de temps chez un enfant neuroatypique n'est pas la même échelle de temps chez ses parents, des adultes, l'environnement et l'école.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que les parents vont déjà devoir apprivoiser ce facteur temps différemment pour accompagner... Peignez à... Leurs enfants dans les apprentissages. La deuxième clé que tu nous as donnée là aussi, c'est se détendre, accepter que son enfant n'a pas le même fonctionnement que les autres. C'est-à-dire que peut-être qu'il n'a pas besoin de passer deux heures sur son devoir et peut-être que oui, en dix minutes, c'est fait. Ou peut-être que c'est OK s'il les fait les jambes en l'air et la tête en bas sur son lit et qu'il n'est pas assis à une table ou qu'il les fait en marchant, etc. En tout cas, qu'il a un mode que chaque enfant en plus, puisqu'on sait bien ici que... Chaque enfant est unique, que chaque enfant a son propre mode de fonctionnement d'apprentissage finalement. Tu serais d'accord avec ça ?

  • Speaker #1

    Totalement. Je repense à une de mes élèves qui faisait le poirier en classe. La tête en bas parce qu'elle voulait être artiste circassienne. Et en fait, pendant qu'elle faisait ça, ça lui permettait d'enregistrer le cours d'anglais. C'est une dingue. Elle entendait très bien et elle comprenait très bien ce qui se passait. Mais évidemment, si vous faites le poirier en classe, l'enseignant, il ne va pas être d'accord.

  • Speaker #0

    Ça ne se passe pas bien. Le problème, c'est que souvent, à la maison, ça ne se passe pas non plus. Le problème, c'est que nous, dans nos générations, pour ceux qui sont de ma génération, je vous rappelle que j'ai 49 ans cette année. Je ne sais plus quel âge j'ai. Mon Dieu, 49 ans cette année. Et c'est vrai que dans nos générations, vous allez devoir à une table, assis, avec le dos droit. On n'était plus à avoir les livres sous les coudes. C'était quand même naturellement, on nous demandait d'être installés confortablement, etc. Donc pour les parents, c'est aussi un vrai défi de changer de regard là-dessus et de se dire peut-être que mon fils, lui, a besoin d'autre chose. Tu aurais un ou deux autres outils à nous partager ?

  • Speaker #1

    Oui, alors l'autre outil, c'est celui que j'aime bien, je pose souvent la question et vous, parents, quand vous étiez petits, c'était comment l'école ?

  • Speaker #0

    Oui, celle-là, elle est un peu raide à répondre, non ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout, parce que... Non, je plaisante. Non, mais dans la formation, justement, pour les parents, pour qu'ils deviennent leurs coachs scolaires, ce que je propose, en fait, je fais faire un atelier dédié vraiment à ça, c'est ce que j'appelle le portrait chinois familial. Et donc, on ne s'en rend pas compte en tant que parents, mais on projette notre propre éducation, notre propre histoire sur nos enfants. Donc, le premier outil à se donner en tant que parent, c'est OK, mon enfant n'est pas l'enfant que j'étais.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ou peut-être qu'on a des points communs et peut-être qu'on a des grandes différences. Et juste de faire ce chemin-là, ça met en perspective, ah OK, je comprends mieux pourquoi mon fils ou ma fille agit comme ça. En fait, moi, j'étais totalement sur la même posture. Ou alors c'est... Ah oui, non mais en fait, on est le jour et la nuit. Donc, ce que je lui dis que me disait mon père ou ma mère, ça ne peut pas fonctionner avec elle ou lui.

  • Speaker #0

    Déjà,

  • Speaker #1

    rien que ça. Ou alors,

  • Speaker #0

    j'ai eu tel accompagnement et puis en vrai de vrai, ça ne m'a pas du tout aidée. J'aurais eu besoin de tellement autre chose. Mais nos insécurités, nos blessures à nous comme parents peuvent nous amener à reproduire ce qu'on a connu nous-mêmes. Parce qu'au moins, ça, on connaît. Plutôt que d'oser prendre le risque de faire autrement. Donc, c'est intéressant ce que tu amènes là. Tu nous as parlé là un petit peu de tes masterclass, du printemps des parents, de cet espace dans lequel tu aides les parents finalement à devenir les coachs scolaires de leurs enfants. Tu as ces deux casquettes, tu fais cet accompagnement pour outiller les parents, pour que la période des devoirs soit moins difficile, pour qu'ils puissent être un vrai soutien dans les apprentissages et pas seulement les gendarmes des devoirs. Et tu accompagnes aussi des jeunes individuellement, de tout âge d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, beaucoup de jeunes adultes depuis quelques temps qui sont à l'université et qui ne comprennent pas bien leur mode de fonctionnement.

  • Speaker #0

    Alors, je me rappelle que tu m'avais partagé déjà un des... Est-ce que tu aurais un exemple à nous donner de quelqu'un que tu as accompagné et pour qui ça a tout changé ? Alors, Soli n'aura pas la... Or, à la pudeur de ne pas forcément vous dire, mais tous ces élèves ont des mentions au bac ou passent leurs examens haut la main. Donc, est-ce que tu pourrais nous partager un exemple de ça, de quelqu'un que tu as accompagné ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, tout à fait. Alors oui, un de mes arguments pour convaincre les parents et les enfants, parce qu'ils se prennent au jeu, c'est 100% des élèves que j'ai accompagnés ont réussi leurs examens, leur passage en classe supérieure ou à l'université ou les examens de fin d'études. Voilà, donc... Je suis très fière d'eux, je suis très heureuse pour eux parce que c'est une grande gratification pour eux et pour les familles et pour moi de se dire, bon, on a traversé tout ça ensemble et puis ça a marché. Et donc, je repense à une élève que je prends en coaching individuel en cours de première avec, bon, ce que j'entends toujours de la part des parents, elle a des grandes facilités. Mais elle ne fiche rien. Et elle ne voit pas l'intérêt de travailler. Ça, c'est le grand classique qui fera sourire tous les parents qui nous écoutent. Et même les enseignants, d'ailleurs. Et donc, cette jeune fille, je la prends en coaching, on passe un petit peu en revue les différentes matières. Alors, elle était dans une section technologique. Et très vite, ce qui lui posait problème, c'était les maths. Mais très vite, j'observe que... dans les sujets plutôt économie, droit, etc. Elle s'en sortait plutôt bien sans rien faire. Elle avait une bonne moyenne. Et je lui pose la question, je lui dis, mais le droit, l'éco, tout ça, ça t'intéresse ? Elle me dit, ah ouais, ouais, c'est cool. Le prof est bien. Ses cours sont super structurés. Et puis, il nous donne plein d'exemples. On est allé au tribunal. Enfin, voilà. Donc, je fais le lien avec les premières questions de ce podcast. Et je lui dis, mais... Est-ce que tu as déjà songé à faire l'université de droit ? Et elle me regarde et elle me dit Absolument pas Et je lui dis Écoute, j'oserais toi. Je m'intéresserais un peu plus à la question parce que tu me sembles avoir une fibre juridique. Tu es un animal à sang froid. C'est quelqu'un qui réfléchit très bien, de façon très posée. Elle fait du foot à côté, voilà. Je pense que ça mériterait que tu creuses un peu la question. Aujourd'hui, elle rentre en école de magistrature.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Voilà. Et elle a été la première surprise, et je ne vous raconte même pas ses parents, qui alors, eux, les bras leur en sont tombés parce que pour eux, le droit, c'est... Alors, moi, je viens de la fac de droit, j'ai fait mes études de droit. Donc, oui, il y a beaucoup à apprendre, il y a beaucoup à travailler. Mais elle a mis en place toute une stratégie de travailler en groupe avec des copains et des copines de classe. Pour la motiver, parce que d'elle-même, elle m'a dit, c'est vrai que je ne suis pas motivée, mais si je suis avec les autres, il y a un effet d'entraînement. Donc, elle a pris les choses en main et en fait, le petit switch s'est fait pendant l'été. C'est-à-dire que de la fin de la première, elle a décroché son bac de français avec moi. Bien sûr qu'elle l'a eu. Et en fait, en entrant en terminale, elle avait retrouvé motivation, objectif, parce qu'elle avait mis un sens à ce pourquoi elle étudiait encore cette année-là.

  • Speaker #0

    Et puis, je pense aussi, elle avait boosté sa confiance en soi en se rendant compte qu'elle était capable d'avoir eu ce premier amour.

  • Speaker #1

    Elle était face à des parents séparés, divorcés, avec une maman très, très anxieuse, comme beaucoup de parents, de la réussite scolaire de son enfant. Elle jouait au foot et elle avait besoin d'expliquer à ses parents qu'au foot, elle avait rencontré quelqu'un. Quand ça a été dit, ça a libéré tout le monde, y compris les parents. Et voilà, et aujourd'hui, de temps en temps, comme ça, j'ai des intuitions. J'ai quelques élèves et j'avais eu cette fulgurance avec elles en me disant, elle est faite pour être magistrat.

  • Speaker #0

    C'est fait pour ça.

  • Speaker #1

    Ah, mais vraiment, c'était... Et donc, bon, voilà, je l'ai accompagnée dans ce parcours-là. Et effectivement, je l'ai eue donc sur la fin de la première.

  • Speaker #0

    en terminale un petit peu ponctuellement, et elle a brillamment réussi son bac. Et elle fait son... Elle était outillée.

  • Speaker #1

    Voilà. Une fois qu'elle a été outillée, ça a roulé, quoi. Voilà.

  • Speaker #0

    Et les parents ont compris qu'il fallait lui laisser le temps, qu'elle avait besoin de trouver un sens à ce qu'elle faisait, de poser des objectifs, ce qu'on a fait. Et une fois que ça a été fait pour ces enfants-là, dès qu'il y a du sens et un objectif qui est accepté, validé... Ça va tout seul. Et derrière, les parents, ils ont complètement changé d'attitude aussi avec leur fille. Mais là où ça a été très compliqué, c'était de faire lâcher prise à la maman sur l'angoisse, les peurs qu'elle avait. Oui, bien sûr. Que sa fille ne réussisse pas. Et c'était souvent, je dis, faites-lui confiance.

  • Speaker #1

    La crainte de l'échec scolaire chez les parents au potentiel, c'est un vrai défi à relever. D'abord parce que nos sociétés mettent beaucoup l'accent sur la réussite scolaire. C'est comme dirait mon ami Nancy Doyon, c'est un peu notre bulletin de bons parents. Si j'ai un enfant qui réussit bien, du coup, c'est que je suis un bon parent. Donc, il y a ce chemin-là aussi à faire pour les parents. Et puis moi, ce que j'aime beaucoup dans ce que tu nous partages, c'est cette positivité sur le fait que DISS, PADIS, HP, neuroatypique, tous ces enfants peuvent réussir s'ils ont les bons outils, s'ils ont les bonnes stratégies. Et toutes les familles, tous les parents aussi peuvent... jouer ce rôle d'accompagnant précieux et être beaucoup plus pertinent pour sortir de cette galère des devoirs, pour sortir de cette galère dans les apprentissages qu'ils peuvent vivre au quotidien. Et vous êtes très nombreux, en tout cas dans ma communauté, à m'en témoigner régulièrement. Donc c'est intéressant d'entendre qu'il existe des stratégies, des outils qui peuvent permettre aux familles de sortir de ça, voire de te passer la main aussi pour ce qu'ils le souhaitent. pour faire accompagner leurs enfants quand eux-mêmes n'en ont pas la possibilité, la disponibilité, etc. Il y a aussi ces familles-là. Et puis pour toutes celles qui ont la disponibilité, il y a le moyen de se former soi comme parent. Moi, je vous parle beaucoup de comment c'est important comme parent de parcourir un chemin de parentalité. C'est le titre de ce podcast pour mieux accompagner vos enfants de manière plus alignée. Là, Soline, elle vous donne une clé supplémentaire qui est de comment est-ce que vous... pouvez accompagner vos enfants dans leur apprentissage scolaire, dans le respect de leurs besoins spécifiques et ça c'est vraiment précieux. Je vous rappelle que vous avez toutes les informations dans la description de la vidéo ou tout en bas de ce podcast pour aller plus loin si vous aimeriez en savoir davantage. En vrai, on est en train de vous préparer un truc un peu sympa avec Soline donc ne manquez pas ça. Pour terminer ce podcast, Soline, parce que bien sûr, on pourrait en parler des heures, et bien on va s'en reparler, puisqu'il y aura une conférence qui va être plus longue, et où vous allez pouvoir venir poser directement aussi vos questions à Soline très bientôt. Si tu devais partager un conseil, deux conseils essentiels aux parents, pour aider leurs enfants concrètement aujourd'hui, qu'est-ce que tu leur proposerais de faire ?

  • Speaker #0

    J'aurais tendance à leur dire, les notes, on s'en fout.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Voilà, vraiment. Les notes, souvent quand je commence les accompagnements, c'est ce que je dis aux parents. Les notes, pour l'instant, on laisse de côté. Ce n'est pas ça qui va rendre votre enfant heureux dans la vie. Ce n'est pas ça. C'est plutôt de comprendre comment il fonctionne, comment il va pouvoir utiliser ce mode de fonctionnement pour le mettre au service de sa vie, qu'elle soit scolaire, affective, sociale, professionnelle. Donc, lâchez l'affaire, encore une fois, sur les notes.

  • Speaker #1

    Finalement, une fois que c'est fait, les notes arrivent.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr. C'est ce qu'on fait. Bien sûr. Là, clairement, sur la vingtaine d'élèves que j'accompagne sur ce premier trimestre, ils finissent tous avec des moyennes à minima, sans trop en faire. Mais pour ceux qui ont eu déjà mes coachings et qui savent comment poser la méthode, ils sont tous entre 13 et 16 de moyenne générale. Ça,

  • Speaker #1

    c'est juste des petits nids.

  • Speaker #0

    Les notes, en fait, ne seront que le reflet de ce qu'ils ont intégré dans les apprentissages scolaires. Et donc, ça, c'est la première chose. Les notes, on s'en fout. Et patience. Soyez patient. Chaque enfant a sa propre façon d'évoluer, son temps à lui, qui n'est pas forcément le vôtre, qui n'est pas forcément celui de l'école. Et ce n'est pas grave. D'accord ? Voilà. Donc, faites-lui confiance.

  • Speaker #1

    Ah, j'aime bien cette fin. Génial. Écoute, merci beaucoup, Soline. On va te retrouver, bien entendu, vous l'avez compris. Soline vous proposera une conférence encore plus détaillée très prochainement. On vous a juste mis un petit peu l'eau à la bouche avec cette vidéo ou cet épisode de podcast. N'hésitez pas, où que vous soyez, à partager cette vidéo, ce podcast autour de vous, dans vos groupes de parents, auprès de vos amis, parce que notre mission commune, je crois... crois qu'on peut le dire comme ça c'est vraiment de faire en sorte qu'un maximum de familles avec des enfants au potentiel peuvent retrouver de l'harmonie de la sérénité et parfois ça passe aussi par par retrouver un peu de sérénité autour de la question des apprentissages et c'est pour ça que j'ai le grand plaisir de vous remettre dans les mains de soline sur cette question là puisque c'est pas mon domaine de compétences vous savez probablement Soline est beaucoup plus compétente que moi sur cette question-là, mais ça n'empêche pas que dans la conférence, je viendrai vous parler un petit peu d'instruction en famille quand même, puisqu'on sera là toutes les deux. Donc je viendrai vous parler un petit peu parce que ça, c'est mon domaine de compétence. Donc je pense que ça pourra être bien complémentaire. Donc n'hésitez pas à partager autour de vous. Quand vous partagez, vous savez ce que vous faites, vous êtes en train potentiellement d'aider d'autres familles à entendre ça, à comprendre ça, peu importe ce qu'ils vont en faire après. Au moins, vous aurez contribué à ce qu'ils l'entendent. Un grand merci à toi, Solide. On se retrouve très vite.

  • Speaker #0

    Oui, avec plaisir. À très bientôt. Et merci, Séverine.

  • Speaker #1

    À très bientôt. Bye.

  • Speaker #0

    À très bientôt. Au revoir.

Chapters

  • Introduction et présentation de Soline Spitella

    00:03

  • Les défis des enfants neuroatypiques dans l'apprentissage

    00:42

  • Les principaux défis rencontrés par les enfants HP

    05:16

  • L'impact des difficultés scolaires sur la motivation et la réussite

    11:24

  • Outils et stratégies pour aider les enfants HP

    18:31

  • Accepter les différences et lâcher prise pour les parents

    21:42

  • Exemple d'un accompagnement réussi d'une élève

    26:03

  • Conseils finaux pour les parents

    32:11

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