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[Raconte-moi Rennes] Oberthür : un destin impressionnant cover
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[Raconte-moi Rennes] Oberthür : un destin impressionnant

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11min |02/06/2023
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Description

Oberthür c'est un nom attaché à l'histoire de Rennes ! C'est aussi une référence en matière de produits imprimés. Oberthür, c'est surtout des idées lumineuses, en phase avec les attentes des français, et ça, ce n'est pas rien ! Retour sur l'épopée de l'imprimeur qui a durablement façonné le visage de la capitale Bretonne.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, c'est Morgane Sous-la-Rue. Connaissez-vous l'histoire des imprimeries Oberthür ? Que l'on évoque le célèbre almanach du facteur ou les billets de banque, les produits sortis des presses de l'entreprise Rennes ont pénétré dans chaque foyer français du XIXe siècle à nos jours. Hommes d'affaires remarquables, hommes de flair hors pair, l'industriel François-Charles Auberture a su anticiper l'évolution de la société, accompagner le progrès technologique et innover en matière salariale. Ce faisant, cette famille de la haute bourgeoisie rennaise a durablement façonné le visage de la capitale bretonne. Vous êtes pressé de tout savoir ? Alors ne manquez pas l'édition spéciale « Auberpture, un destin impressionnant » ou l'épopée d'un géant du papier devenu très populaire grâce à quelques idées de génie. Ce n'est pas une image. Les imprimeries au beurture connaissent les Français comme leur poche ou atterrissent encore aujourd'hui les billets de banque fabriqués par l'entreprise Rennaise. Auparavant, cette dernière avait déjà réussi le tour de force de pénétrer dans chaque foyer de l'Hexagone avec le célèbre almana du facteur. L'histoire des imprimeries au beurture, c'est un peu cela. L'ascension d'une star populaire, chouchou des Français, sans que ces derniers connaissent son nom. Ne parlons pas des passeports ou des titres de transport imprimés sur les rotatives de la capitale bretonne et qui permirent à des millions de citoyens de l'Hexagone de jouer au passe-muraille aux quatre coins du monde. Mais jetons l'encre au début de cette saga riche en images d'épinales et pourtant bien réelles, commencées au mi-temps du XIXe siècle. Originaire de Strasbourg, François-Charles Auberture arrive à l'imprimerie renaise Marteville-Hélandais en 1838, après avoir fourbi ses armes à Paris. Auparavant, l'Alsacien a passé sa jeunesse au milieu des effluves d'encre et des rognures de gomme. Il a assisté en direct au début de la lithographie, une technique mise au point par Aloïs Sinefelder, avec qui travaillait son père graveur. A Rennes, l'imprimerie Landais fabrique essentiellement des registres de commerce, des publicités, des cartes de visite ou des faire-parts. L'heureux événement viendra quelques années plus tard, en 1854, quand débutera la production industrielle de l'Almana du facteur. Charles-François Auberture a pris la tête de la manufacture renaise deux ans plus tôt et ne tarde pas à exprimer son sens des affaires. L'imprimerie se situe alors rue du Palais et la typographie rue impériale. Elle déménage en 1869 vers la rue de Paris, sur une zone maraîchère où le chef d'entreprise fait construire une halle par l'architecte Marteneau, puis une deuxième par Jobé Duval en 1883. Comme employé pendant dix ans, il est resté songeur devant les almanacs des facteurs vendus dans les librairies renaises. Le déclic se produit en observant un employé des postes bricoler un calendrier avec des rubans de couleur à l'occasion des étrennes. flairant le potentiel du progrès. produit, l'industriel va procéder à son amélioration et surtout l'imprimer à moindre coût. Horaires de marée, cycles lunaires et plus tard horaires de train, personnalisés pour chaque département, l'almanach du facteur est un savant cocktail d'informations pratiques et d'œuvres artistiques et va progressivement trouver son visage actuel. Sa sensibilité artistique et ses connaissances en lithographie poussent Charles-François Auberture vers les images. illustrant la vie quotidienne de l'époque vont venir égayer les murs des chaumières de l'Hexagone et ce, quel que soit le statut social des ménages. Le succès du calendrier des postes va faire date accompagnant la croissance de l'entreprise qui accueille ses premières machines à vapeur quitte à incommoder les voisins de la rue impériale, l'actuelle rue nationale. En 1855, ce sont déjà 500 000 exemplaires qui sont imprimés et distribués dans 32 départements. La renommée des imprimeries Auberture s'ancre dans les esprits. Hommes d'affaires sans pareil, l'industriel René a compris que le marché était aussi vaste que le pays compte de foyers et eut la bonne idée de lancer sa production en masse. 812 000 exemplaires en 1857, 4 millions en 1886, 11 millions en 1914. En 1953, Auberture écoule encore 7 millions d'almanachs délicieusement. kitsch, illustré par des artistes de renom, travaillant sur commande, tels que Gustave Doré et Édouard Vaumont. Autant dire que l'éphéméride est loin d'être éphémère, la preuve avec les minois mignons de ces chatons qui sourit encore aujourd'hui sur les murs des cuisines françaises. Si l'Almana des facteurs a braqué tous les regards, les imprimeries au beurture ont su réaliser un autre hold-up en obtenant l'impression des billets de banque à partir de 1940. Société issue de la liquidation des imprimeries en 1983, au beurture fiduciaire, imprime toujours en toute discrétion des petites coupures dans la zone industrielle de Champy. En 2012, ce sont quelques 800 personnes qui produisent 4,2 milliards de billets. Aucun braquage à la renaise à déplorer, hormis un vol de Pesso Dominica par des salariés indélicats en 2014. N'oublions pas les autres productions, certes plus classiques, mais qui permirent à l'homme d'affaires rennais d'assurer la pérennité de l'entreprise. Les affiches commerciales et les étiquettes publicitaires, les livres et les documents administratifs, et notamment les passeports et tous les documents de sécurité. De l'almanach au billet de banque, en passant par les manuels scolaires, la dynastie auberture a su prendre le train du progrès en marche, à l'image du contrat d'exclusivité signé en 1862 avec la compagnie des chemins de fer de l'Ouest pour l'impression des titres de transport et des horaires. En 1889, l'installation d'un laboratoire de photographie marque un virage dans le développement de l'entreprise en simplifiant les procédés de reproduction et en multipliant les possibilités d'impression. François-Charles Auberture démontre au passage une nouvelle fois sa capacité à tirer le meilleur parti du progrès, améliorant la production de l'entreprise en qualité et en quantité. De la typographie à la lithographie et de la gravure traditionnelle à la photogravure, l'entreprise est quant à elle armée pour répondre aux demandes variées de ses clients. De 18 ouvriers en 1852, les effectifs passent quant à eux à 674 en 1893, puis 1300 en 1983, date de la liquidation de l'entreprise. Quel jour sommes-nous ? A quelle heure la mer sera-t-elle pleine ? Quand part le train ? Grâce à Auberture, les Français ont pu répondre à ces questions essentielles. L'entreprise renaise a également permis à ces derniers de voyager et de payer leurs factures. De la gravure à la typographie, en passant par la lithographie, la manufacture de la rue de Paris a enfin accompagné les différentes étapes technologiques de la profession. Mais François-Charles Auberture a également su innover en matière sociale, notamment salariale. En 1865, une longue grève touche l'ensemble des imprimeries renaises et marquera durablement le chef d'entreprise. D'abord partisan d'une ligne dure, cet adepte du catholicisme social finit par changer de posture. La politique paternaliste mise en place débouche notamment sur la création d'une société de secours mutuelle. Ses adhérents bénéficieront notamment de soins médicaux, de médicaments, d'une indemnité en cas de maladie Merci. et même d'une prise en charge de leurs frais funéraires. Côté enseignement, une école chargée de former les futurs compositeurs, typographes, graveurs et autres d'horreur est également ouverte. Ces jeunes élèves sont en retour tenus d'assister chaque dimanche à la messe donnée à l'église Notre-Dame de Toute-Grâce, Faubourg d'Entrain. N'oublions pas non plus la fanfare, le service médical et la société de gymnastique qui verront défiler de père en fils et de mère en fille des générations d'aubertures Merci. Comme on les appelle à l'homme. Petit clin d'œil à une actualité brûlante, le visionnaire François Charles décide, en 1874, d'offrir une retraite aux ouvriers âgés de 60 ans et ayant passé 25 ans dans l'entreprise. L'année suivante, il reçoit la Légion d'honneur de la part du maréchal président Mac Mahon et offre en retour à ses 367 ouvriers un livret de caisse d'épargne au montant proportionnel aux années passées dans l'imprimerie. En 1876, il est tout bonnement reçu en audience privée par le pape Pionze à Rome. Ancrée dans le paysage industriel, la dynastie auberture possède également un enracinement rural, notamment un monterfil où elle occupe des fonctions d'adjoint ou de maire. Innovateur insatiable, François Charles œuvre par ailleurs à la diffusion des nouvelles techniques agricoles au sein de la société d'agriculture d'Ille-et-Vilaine. Que reste-t-il à dire sur la plus renaise des dynasties alsaciennes ? Si elle a marqué la France, cette famille de la haute bourgeoisie a également façonné la ville de Rennes et notamment la rue de Paris. Les rennais passent chaque jour devant les vestiges magnifiques de ces halles d'usines, ces hôtels particuliers ou encore le parc du même nom. Fin de l'histoire, minute papillon, Charles et René, les fils du fondateur, deviendront des entomologistes de renom, tandis que la génération suivante s'adonnera avec succès aux dessins et à la peinture. Prenant la suite de son grand-père François-Jacques, Charles a commencé sa collection de l'épidopter à l'âge de 7 ans, jusqu'à compter 5 millions de spécimens, pour la plupart conservés aujourd'hui au Muséum d'Histoire Naturelle de Londres. René s'est quant à lui spécialisé dans les coléoptères et ses trésors ont été rachetés par le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. En amateur, les deux frères ont donc fait œuvre scientifique, à l'image du premier qui publiera 43 tomes, une somme, sur les lépidoptères. Au fil de leur ascension sociale, les haubertures se sont intégrées dans les milieux politiques, économiques et scientifiques. Leur goût pour l'architecture les a en outre conduits à des collaborations avec des architectes rénais de renom, tels Marteneau, Jobé-Duval, Leray ou Coignon. Surplombant le parc du même nom, les hôtels particuliers de la famille ancrent cet âge d'or dans les mémoires. Une autre manière de dire que le nom d'Auberture n'est pas près de s'effacer. Un récit écrit par Jean-Baptiste Gandon. C'était Morgane Soulardu, je vous dis à bientôt pour un nouvel épisode de Raconte-moi, Reine, votre série de podcasts sur l'histoire de notre ville.

Description

Oberthür c'est un nom attaché à l'histoire de Rennes ! C'est aussi une référence en matière de produits imprimés. Oberthür, c'est surtout des idées lumineuses, en phase avec les attentes des français, et ça, ce n'est pas rien ! Retour sur l'épopée de l'imprimeur qui a durablement façonné le visage de la capitale Bretonne.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, c'est Morgane Sous-la-Rue. Connaissez-vous l'histoire des imprimeries Oberthür ? Que l'on évoque le célèbre almanach du facteur ou les billets de banque, les produits sortis des presses de l'entreprise Rennes ont pénétré dans chaque foyer français du XIXe siècle à nos jours. Hommes d'affaires remarquables, hommes de flair hors pair, l'industriel François-Charles Auberture a su anticiper l'évolution de la société, accompagner le progrès technologique et innover en matière salariale. Ce faisant, cette famille de la haute bourgeoisie rennaise a durablement façonné le visage de la capitale bretonne. Vous êtes pressé de tout savoir ? Alors ne manquez pas l'édition spéciale « Auberpture, un destin impressionnant » ou l'épopée d'un géant du papier devenu très populaire grâce à quelques idées de génie. Ce n'est pas une image. Les imprimeries au beurture connaissent les Français comme leur poche ou atterrissent encore aujourd'hui les billets de banque fabriqués par l'entreprise Rennaise. Auparavant, cette dernière avait déjà réussi le tour de force de pénétrer dans chaque foyer de l'Hexagone avec le célèbre almana du facteur. L'histoire des imprimeries au beurture, c'est un peu cela. L'ascension d'une star populaire, chouchou des Français, sans que ces derniers connaissent son nom. Ne parlons pas des passeports ou des titres de transport imprimés sur les rotatives de la capitale bretonne et qui permirent à des millions de citoyens de l'Hexagone de jouer au passe-muraille aux quatre coins du monde. Mais jetons l'encre au début de cette saga riche en images d'épinales et pourtant bien réelles, commencées au mi-temps du XIXe siècle. Originaire de Strasbourg, François-Charles Auberture arrive à l'imprimerie renaise Marteville-Hélandais en 1838, après avoir fourbi ses armes à Paris. Auparavant, l'Alsacien a passé sa jeunesse au milieu des effluves d'encre et des rognures de gomme. Il a assisté en direct au début de la lithographie, une technique mise au point par Aloïs Sinefelder, avec qui travaillait son père graveur. A Rennes, l'imprimerie Landais fabrique essentiellement des registres de commerce, des publicités, des cartes de visite ou des faire-parts. L'heureux événement viendra quelques années plus tard, en 1854, quand débutera la production industrielle de l'Almana du facteur. Charles-François Auberture a pris la tête de la manufacture renaise deux ans plus tôt et ne tarde pas à exprimer son sens des affaires. L'imprimerie se situe alors rue du Palais et la typographie rue impériale. Elle déménage en 1869 vers la rue de Paris, sur une zone maraîchère où le chef d'entreprise fait construire une halle par l'architecte Marteneau, puis une deuxième par Jobé Duval en 1883. Comme employé pendant dix ans, il est resté songeur devant les almanacs des facteurs vendus dans les librairies renaises. Le déclic se produit en observant un employé des postes bricoler un calendrier avec des rubans de couleur à l'occasion des étrennes. flairant le potentiel du progrès. produit, l'industriel va procéder à son amélioration et surtout l'imprimer à moindre coût. Horaires de marée, cycles lunaires et plus tard horaires de train, personnalisés pour chaque département, l'almanach du facteur est un savant cocktail d'informations pratiques et d'œuvres artistiques et va progressivement trouver son visage actuel. Sa sensibilité artistique et ses connaissances en lithographie poussent Charles-François Auberture vers les images. illustrant la vie quotidienne de l'époque vont venir égayer les murs des chaumières de l'Hexagone et ce, quel que soit le statut social des ménages. Le succès du calendrier des postes va faire date accompagnant la croissance de l'entreprise qui accueille ses premières machines à vapeur quitte à incommoder les voisins de la rue impériale, l'actuelle rue nationale. En 1855, ce sont déjà 500 000 exemplaires qui sont imprimés et distribués dans 32 départements. La renommée des imprimeries Auberture s'ancre dans les esprits. Hommes d'affaires sans pareil, l'industriel René a compris que le marché était aussi vaste que le pays compte de foyers et eut la bonne idée de lancer sa production en masse. 812 000 exemplaires en 1857, 4 millions en 1886, 11 millions en 1914. En 1953, Auberture écoule encore 7 millions d'almanachs délicieusement. kitsch, illustré par des artistes de renom, travaillant sur commande, tels que Gustave Doré et Édouard Vaumont. Autant dire que l'éphéméride est loin d'être éphémère, la preuve avec les minois mignons de ces chatons qui sourit encore aujourd'hui sur les murs des cuisines françaises. Si l'Almana des facteurs a braqué tous les regards, les imprimeries au beurture ont su réaliser un autre hold-up en obtenant l'impression des billets de banque à partir de 1940. Société issue de la liquidation des imprimeries en 1983, au beurture fiduciaire, imprime toujours en toute discrétion des petites coupures dans la zone industrielle de Champy. En 2012, ce sont quelques 800 personnes qui produisent 4,2 milliards de billets. Aucun braquage à la renaise à déplorer, hormis un vol de Pesso Dominica par des salariés indélicats en 2014. N'oublions pas les autres productions, certes plus classiques, mais qui permirent à l'homme d'affaires rennais d'assurer la pérennité de l'entreprise. Les affiches commerciales et les étiquettes publicitaires, les livres et les documents administratifs, et notamment les passeports et tous les documents de sécurité. De l'almanach au billet de banque, en passant par les manuels scolaires, la dynastie auberture a su prendre le train du progrès en marche, à l'image du contrat d'exclusivité signé en 1862 avec la compagnie des chemins de fer de l'Ouest pour l'impression des titres de transport et des horaires. En 1889, l'installation d'un laboratoire de photographie marque un virage dans le développement de l'entreprise en simplifiant les procédés de reproduction et en multipliant les possibilités d'impression. François-Charles Auberture démontre au passage une nouvelle fois sa capacité à tirer le meilleur parti du progrès, améliorant la production de l'entreprise en qualité et en quantité. De la typographie à la lithographie et de la gravure traditionnelle à la photogravure, l'entreprise est quant à elle armée pour répondre aux demandes variées de ses clients. De 18 ouvriers en 1852, les effectifs passent quant à eux à 674 en 1893, puis 1300 en 1983, date de la liquidation de l'entreprise. Quel jour sommes-nous ? A quelle heure la mer sera-t-elle pleine ? Quand part le train ? Grâce à Auberture, les Français ont pu répondre à ces questions essentielles. L'entreprise renaise a également permis à ces derniers de voyager et de payer leurs factures. De la gravure à la typographie, en passant par la lithographie, la manufacture de la rue de Paris a enfin accompagné les différentes étapes technologiques de la profession. Mais François-Charles Auberture a également su innover en matière sociale, notamment salariale. En 1865, une longue grève touche l'ensemble des imprimeries renaises et marquera durablement le chef d'entreprise. D'abord partisan d'une ligne dure, cet adepte du catholicisme social finit par changer de posture. La politique paternaliste mise en place débouche notamment sur la création d'une société de secours mutuelle. Ses adhérents bénéficieront notamment de soins médicaux, de médicaments, d'une indemnité en cas de maladie Merci. et même d'une prise en charge de leurs frais funéraires. Côté enseignement, une école chargée de former les futurs compositeurs, typographes, graveurs et autres d'horreur est également ouverte. Ces jeunes élèves sont en retour tenus d'assister chaque dimanche à la messe donnée à l'église Notre-Dame de Toute-Grâce, Faubourg d'Entrain. N'oublions pas non plus la fanfare, le service médical et la société de gymnastique qui verront défiler de père en fils et de mère en fille des générations d'aubertures Merci. Comme on les appelle à l'homme. Petit clin d'œil à une actualité brûlante, le visionnaire François Charles décide, en 1874, d'offrir une retraite aux ouvriers âgés de 60 ans et ayant passé 25 ans dans l'entreprise. L'année suivante, il reçoit la Légion d'honneur de la part du maréchal président Mac Mahon et offre en retour à ses 367 ouvriers un livret de caisse d'épargne au montant proportionnel aux années passées dans l'imprimerie. En 1876, il est tout bonnement reçu en audience privée par le pape Pionze à Rome. Ancrée dans le paysage industriel, la dynastie auberture possède également un enracinement rural, notamment un monterfil où elle occupe des fonctions d'adjoint ou de maire. Innovateur insatiable, François Charles œuvre par ailleurs à la diffusion des nouvelles techniques agricoles au sein de la société d'agriculture d'Ille-et-Vilaine. Que reste-t-il à dire sur la plus renaise des dynasties alsaciennes ? Si elle a marqué la France, cette famille de la haute bourgeoisie a également façonné la ville de Rennes et notamment la rue de Paris. Les rennais passent chaque jour devant les vestiges magnifiques de ces halles d'usines, ces hôtels particuliers ou encore le parc du même nom. Fin de l'histoire, minute papillon, Charles et René, les fils du fondateur, deviendront des entomologistes de renom, tandis que la génération suivante s'adonnera avec succès aux dessins et à la peinture. Prenant la suite de son grand-père François-Jacques, Charles a commencé sa collection de l'épidopter à l'âge de 7 ans, jusqu'à compter 5 millions de spécimens, pour la plupart conservés aujourd'hui au Muséum d'Histoire Naturelle de Londres. René s'est quant à lui spécialisé dans les coléoptères et ses trésors ont été rachetés par le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. En amateur, les deux frères ont donc fait œuvre scientifique, à l'image du premier qui publiera 43 tomes, une somme, sur les lépidoptères. Au fil de leur ascension sociale, les haubertures se sont intégrées dans les milieux politiques, économiques et scientifiques. Leur goût pour l'architecture les a en outre conduits à des collaborations avec des architectes rénais de renom, tels Marteneau, Jobé-Duval, Leray ou Coignon. Surplombant le parc du même nom, les hôtels particuliers de la famille ancrent cet âge d'or dans les mémoires. Une autre manière de dire que le nom d'Auberture n'est pas près de s'effacer. Un récit écrit par Jean-Baptiste Gandon. C'était Morgane Soulardu, je vous dis à bientôt pour un nouvel épisode de Raconte-moi, Reine, votre série de podcasts sur l'histoire de notre ville.

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Oberthür c'est un nom attaché à l'histoire de Rennes ! C'est aussi une référence en matière de produits imprimés. Oberthür, c'est surtout des idées lumineuses, en phase avec les attentes des français, et ça, ce n'est pas rien ! Retour sur l'épopée de l'imprimeur qui a durablement façonné le visage de la capitale Bretonne.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bonjour, c'est Morgane Sous-la-Rue. Connaissez-vous l'histoire des imprimeries Oberthür ? Que l'on évoque le célèbre almanach du facteur ou les billets de banque, les produits sortis des presses de l'entreprise Rennes ont pénétré dans chaque foyer français du XIXe siècle à nos jours. Hommes d'affaires remarquables, hommes de flair hors pair, l'industriel François-Charles Auberture a su anticiper l'évolution de la société, accompagner le progrès technologique et innover en matière salariale. Ce faisant, cette famille de la haute bourgeoisie rennaise a durablement façonné le visage de la capitale bretonne. Vous êtes pressé de tout savoir ? Alors ne manquez pas l'édition spéciale « Auberpture, un destin impressionnant » ou l'épopée d'un géant du papier devenu très populaire grâce à quelques idées de génie. Ce n'est pas une image. Les imprimeries au beurture connaissent les Français comme leur poche ou atterrissent encore aujourd'hui les billets de banque fabriqués par l'entreprise Rennaise. Auparavant, cette dernière avait déjà réussi le tour de force de pénétrer dans chaque foyer de l'Hexagone avec le célèbre almana du facteur. L'histoire des imprimeries au beurture, c'est un peu cela. L'ascension d'une star populaire, chouchou des Français, sans que ces derniers connaissent son nom. Ne parlons pas des passeports ou des titres de transport imprimés sur les rotatives de la capitale bretonne et qui permirent à des millions de citoyens de l'Hexagone de jouer au passe-muraille aux quatre coins du monde. Mais jetons l'encre au début de cette saga riche en images d'épinales et pourtant bien réelles, commencées au mi-temps du XIXe siècle. Originaire de Strasbourg, François-Charles Auberture arrive à l'imprimerie renaise Marteville-Hélandais en 1838, après avoir fourbi ses armes à Paris. Auparavant, l'Alsacien a passé sa jeunesse au milieu des effluves d'encre et des rognures de gomme. Il a assisté en direct au début de la lithographie, une technique mise au point par Aloïs Sinefelder, avec qui travaillait son père graveur. A Rennes, l'imprimerie Landais fabrique essentiellement des registres de commerce, des publicités, des cartes de visite ou des faire-parts. L'heureux événement viendra quelques années plus tard, en 1854, quand débutera la production industrielle de l'Almana du facteur. Charles-François Auberture a pris la tête de la manufacture renaise deux ans plus tôt et ne tarde pas à exprimer son sens des affaires. L'imprimerie se situe alors rue du Palais et la typographie rue impériale. Elle déménage en 1869 vers la rue de Paris, sur une zone maraîchère où le chef d'entreprise fait construire une halle par l'architecte Marteneau, puis une deuxième par Jobé Duval en 1883. Comme employé pendant dix ans, il est resté songeur devant les almanacs des facteurs vendus dans les librairies renaises. Le déclic se produit en observant un employé des postes bricoler un calendrier avec des rubans de couleur à l'occasion des étrennes. flairant le potentiel du progrès. produit, l'industriel va procéder à son amélioration et surtout l'imprimer à moindre coût. Horaires de marée, cycles lunaires et plus tard horaires de train, personnalisés pour chaque département, l'almanach du facteur est un savant cocktail d'informations pratiques et d'œuvres artistiques et va progressivement trouver son visage actuel. Sa sensibilité artistique et ses connaissances en lithographie poussent Charles-François Auberture vers les images. illustrant la vie quotidienne de l'époque vont venir égayer les murs des chaumières de l'Hexagone et ce, quel que soit le statut social des ménages. Le succès du calendrier des postes va faire date accompagnant la croissance de l'entreprise qui accueille ses premières machines à vapeur quitte à incommoder les voisins de la rue impériale, l'actuelle rue nationale. En 1855, ce sont déjà 500 000 exemplaires qui sont imprimés et distribués dans 32 départements. La renommée des imprimeries Auberture s'ancre dans les esprits. Hommes d'affaires sans pareil, l'industriel René a compris que le marché était aussi vaste que le pays compte de foyers et eut la bonne idée de lancer sa production en masse. 812 000 exemplaires en 1857, 4 millions en 1886, 11 millions en 1914. En 1953, Auberture écoule encore 7 millions d'almanachs délicieusement. kitsch, illustré par des artistes de renom, travaillant sur commande, tels que Gustave Doré et Édouard Vaumont. Autant dire que l'éphéméride est loin d'être éphémère, la preuve avec les minois mignons de ces chatons qui sourit encore aujourd'hui sur les murs des cuisines françaises. Si l'Almana des facteurs a braqué tous les regards, les imprimeries au beurture ont su réaliser un autre hold-up en obtenant l'impression des billets de banque à partir de 1940. Société issue de la liquidation des imprimeries en 1983, au beurture fiduciaire, imprime toujours en toute discrétion des petites coupures dans la zone industrielle de Champy. En 2012, ce sont quelques 800 personnes qui produisent 4,2 milliards de billets. Aucun braquage à la renaise à déplorer, hormis un vol de Pesso Dominica par des salariés indélicats en 2014. N'oublions pas les autres productions, certes plus classiques, mais qui permirent à l'homme d'affaires rennais d'assurer la pérennité de l'entreprise. Les affiches commerciales et les étiquettes publicitaires, les livres et les documents administratifs, et notamment les passeports et tous les documents de sécurité. De l'almanach au billet de banque, en passant par les manuels scolaires, la dynastie auberture a su prendre le train du progrès en marche, à l'image du contrat d'exclusivité signé en 1862 avec la compagnie des chemins de fer de l'Ouest pour l'impression des titres de transport et des horaires. En 1889, l'installation d'un laboratoire de photographie marque un virage dans le développement de l'entreprise en simplifiant les procédés de reproduction et en multipliant les possibilités d'impression. François-Charles Auberture démontre au passage une nouvelle fois sa capacité à tirer le meilleur parti du progrès, améliorant la production de l'entreprise en qualité et en quantité. De la typographie à la lithographie et de la gravure traditionnelle à la photogravure, l'entreprise est quant à elle armée pour répondre aux demandes variées de ses clients. De 18 ouvriers en 1852, les effectifs passent quant à eux à 674 en 1893, puis 1300 en 1983, date de la liquidation de l'entreprise. Quel jour sommes-nous ? A quelle heure la mer sera-t-elle pleine ? Quand part le train ? Grâce à Auberture, les Français ont pu répondre à ces questions essentielles. L'entreprise renaise a également permis à ces derniers de voyager et de payer leurs factures. De la gravure à la typographie, en passant par la lithographie, la manufacture de la rue de Paris a enfin accompagné les différentes étapes technologiques de la profession. Mais François-Charles Auberture a également su innover en matière sociale, notamment salariale. En 1865, une longue grève touche l'ensemble des imprimeries renaises et marquera durablement le chef d'entreprise. D'abord partisan d'une ligne dure, cet adepte du catholicisme social finit par changer de posture. La politique paternaliste mise en place débouche notamment sur la création d'une société de secours mutuelle. Ses adhérents bénéficieront notamment de soins médicaux, de médicaments, d'une indemnité en cas de maladie Merci. et même d'une prise en charge de leurs frais funéraires. Côté enseignement, une école chargée de former les futurs compositeurs, typographes, graveurs et autres d'horreur est également ouverte. Ces jeunes élèves sont en retour tenus d'assister chaque dimanche à la messe donnée à l'église Notre-Dame de Toute-Grâce, Faubourg d'Entrain. N'oublions pas non plus la fanfare, le service médical et la société de gymnastique qui verront défiler de père en fils et de mère en fille des générations d'aubertures Merci. Comme on les appelle à l'homme. Petit clin d'œil à une actualité brûlante, le visionnaire François Charles décide, en 1874, d'offrir une retraite aux ouvriers âgés de 60 ans et ayant passé 25 ans dans l'entreprise. L'année suivante, il reçoit la Légion d'honneur de la part du maréchal président Mac Mahon et offre en retour à ses 367 ouvriers un livret de caisse d'épargne au montant proportionnel aux années passées dans l'imprimerie. En 1876, il est tout bonnement reçu en audience privée par le pape Pionze à Rome. Ancrée dans le paysage industriel, la dynastie auberture possède également un enracinement rural, notamment un monterfil où elle occupe des fonctions d'adjoint ou de maire. Innovateur insatiable, François Charles œuvre par ailleurs à la diffusion des nouvelles techniques agricoles au sein de la société d'agriculture d'Ille-et-Vilaine. Que reste-t-il à dire sur la plus renaise des dynasties alsaciennes ? Si elle a marqué la France, cette famille de la haute bourgeoisie a également façonné la ville de Rennes et notamment la rue de Paris. Les rennais passent chaque jour devant les vestiges magnifiques de ces halles d'usines, ces hôtels particuliers ou encore le parc du même nom. Fin de l'histoire, minute papillon, Charles et René, les fils du fondateur, deviendront des entomologistes de renom, tandis que la génération suivante s'adonnera avec succès aux dessins et à la peinture. Prenant la suite de son grand-père François-Jacques, Charles a commencé sa collection de l'épidopter à l'âge de 7 ans, jusqu'à compter 5 millions de spécimens, pour la plupart conservés aujourd'hui au Muséum d'Histoire Naturelle de Londres. René s'est quant à lui spécialisé dans les coléoptères et ses trésors ont été rachetés par le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. En amateur, les deux frères ont donc fait œuvre scientifique, à l'image du premier qui publiera 43 tomes, une somme, sur les lépidoptères. Au fil de leur ascension sociale, les haubertures se sont intégrées dans les milieux politiques, économiques et scientifiques. Leur goût pour l'architecture les a en outre conduits à des collaborations avec des architectes rénais de renom, tels Marteneau, Jobé-Duval, Leray ou Coignon. Surplombant le parc du même nom, les hôtels particuliers de la famille ancrent cet âge d'or dans les mémoires. Une autre manière de dire que le nom d'Auberture n'est pas près de s'effacer. Un récit écrit par Jean-Baptiste Gandon. C'était Morgane Soulardu, je vous dis à bientôt pour un nouvel épisode de Raconte-moi, Reine, votre série de podcasts sur l'histoire de notre ville.

Description

Oberthür c'est un nom attaché à l'histoire de Rennes ! C'est aussi une référence en matière de produits imprimés. Oberthür, c'est surtout des idées lumineuses, en phase avec les attentes des français, et ça, ce n'est pas rien ! Retour sur l'épopée de l'imprimeur qui a durablement façonné le visage de la capitale Bretonne.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, c'est Morgane Sous-la-Rue. Connaissez-vous l'histoire des imprimeries Oberthür ? Que l'on évoque le célèbre almanach du facteur ou les billets de banque, les produits sortis des presses de l'entreprise Rennes ont pénétré dans chaque foyer français du XIXe siècle à nos jours. Hommes d'affaires remarquables, hommes de flair hors pair, l'industriel François-Charles Auberture a su anticiper l'évolution de la société, accompagner le progrès technologique et innover en matière salariale. Ce faisant, cette famille de la haute bourgeoisie rennaise a durablement façonné le visage de la capitale bretonne. Vous êtes pressé de tout savoir ? Alors ne manquez pas l'édition spéciale « Auberpture, un destin impressionnant » ou l'épopée d'un géant du papier devenu très populaire grâce à quelques idées de génie. Ce n'est pas une image. Les imprimeries au beurture connaissent les Français comme leur poche ou atterrissent encore aujourd'hui les billets de banque fabriqués par l'entreprise Rennaise. Auparavant, cette dernière avait déjà réussi le tour de force de pénétrer dans chaque foyer de l'Hexagone avec le célèbre almana du facteur. L'histoire des imprimeries au beurture, c'est un peu cela. L'ascension d'une star populaire, chouchou des Français, sans que ces derniers connaissent son nom. Ne parlons pas des passeports ou des titres de transport imprimés sur les rotatives de la capitale bretonne et qui permirent à des millions de citoyens de l'Hexagone de jouer au passe-muraille aux quatre coins du monde. Mais jetons l'encre au début de cette saga riche en images d'épinales et pourtant bien réelles, commencées au mi-temps du XIXe siècle. Originaire de Strasbourg, François-Charles Auberture arrive à l'imprimerie renaise Marteville-Hélandais en 1838, après avoir fourbi ses armes à Paris. Auparavant, l'Alsacien a passé sa jeunesse au milieu des effluves d'encre et des rognures de gomme. Il a assisté en direct au début de la lithographie, une technique mise au point par Aloïs Sinefelder, avec qui travaillait son père graveur. A Rennes, l'imprimerie Landais fabrique essentiellement des registres de commerce, des publicités, des cartes de visite ou des faire-parts. L'heureux événement viendra quelques années plus tard, en 1854, quand débutera la production industrielle de l'Almana du facteur. Charles-François Auberture a pris la tête de la manufacture renaise deux ans plus tôt et ne tarde pas à exprimer son sens des affaires. L'imprimerie se situe alors rue du Palais et la typographie rue impériale. Elle déménage en 1869 vers la rue de Paris, sur une zone maraîchère où le chef d'entreprise fait construire une halle par l'architecte Marteneau, puis une deuxième par Jobé Duval en 1883. Comme employé pendant dix ans, il est resté songeur devant les almanacs des facteurs vendus dans les librairies renaises. Le déclic se produit en observant un employé des postes bricoler un calendrier avec des rubans de couleur à l'occasion des étrennes. flairant le potentiel du progrès. produit, l'industriel va procéder à son amélioration et surtout l'imprimer à moindre coût. Horaires de marée, cycles lunaires et plus tard horaires de train, personnalisés pour chaque département, l'almanach du facteur est un savant cocktail d'informations pratiques et d'œuvres artistiques et va progressivement trouver son visage actuel. Sa sensibilité artistique et ses connaissances en lithographie poussent Charles-François Auberture vers les images. illustrant la vie quotidienne de l'époque vont venir égayer les murs des chaumières de l'Hexagone et ce, quel que soit le statut social des ménages. Le succès du calendrier des postes va faire date accompagnant la croissance de l'entreprise qui accueille ses premières machines à vapeur quitte à incommoder les voisins de la rue impériale, l'actuelle rue nationale. En 1855, ce sont déjà 500 000 exemplaires qui sont imprimés et distribués dans 32 départements. La renommée des imprimeries Auberture s'ancre dans les esprits. Hommes d'affaires sans pareil, l'industriel René a compris que le marché était aussi vaste que le pays compte de foyers et eut la bonne idée de lancer sa production en masse. 812 000 exemplaires en 1857, 4 millions en 1886, 11 millions en 1914. En 1953, Auberture écoule encore 7 millions d'almanachs délicieusement. kitsch, illustré par des artistes de renom, travaillant sur commande, tels que Gustave Doré et Édouard Vaumont. Autant dire que l'éphéméride est loin d'être éphémère, la preuve avec les minois mignons de ces chatons qui sourit encore aujourd'hui sur les murs des cuisines françaises. Si l'Almana des facteurs a braqué tous les regards, les imprimeries au beurture ont su réaliser un autre hold-up en obtenant l'impression des billets de banque à partir de 1940. Société issue de la liquidation des imprimeries en 1983, au beurture fiduciaire, imprime toujours en toute discrétion des petites coupures dans la zone industrielle de Champy. En 2012, ce sont quelques 800 personnes qui produisent 4,2 milliards de billets. Aucun braquage à la renaise à déplorer, hormis un vol de Pesso Dominica par des salariés indélicats en 2014. N'oublions pas les autres productions, certes plus classiques, mais qui permirent à l'homme d'affaires rennais d'assurer la pérennité de l'entreprise. Les affiches commerciales et les étiquettes publicitaires, les livres et les documents administratifs, et notamment les passeports et tous les documents de sécurité. De l'almanach au billet de banque, en passant par les manuels scolaires, la dynastie auberture a su prendre le train du progrès en marche, à l'image du contrat d'exclusivité signé en 1862 avec la compagnie des chemins de fer de l'Ouest pour l'impression des titres de transport et des horaires. En 1889, l'installation d'un laboratoire de photographie marque un virage dans le développement de l'entreprise en simplifiant les procédés de reproduction et en multipliant les possibilités d'impression. François-Charles Auberture démontre au passage une nouvelle fois sa capacité à tirer le meilleur parti du progrès, améliorant la production de l'entreprise en qualité et en quantité. De la typographie à la lithographie et de la gravure traditionnelle à la photogravure, l'entreprise est quant à elle armée pour répondre aux demandes variées de ses clients. De 18 ouvriers en 1852, les effectifs passent quant à eux à 674 en 1893, puis 1300 en 1983, date de la liquidation de l'entreprise. Quel jour sommes-nous ? A quelle heure la mer sera-t-elle pleine ? Quand part le train ? Grâce à Auberture, les Français ont pu répondre à ces questions essentielles. L'entreprise renaise a également permis à ces derniers de voyager et de payer leurs factures. De la gravure à la typographie, en passant par la lithographie, la manufacture de la rue de Paris a enfin accompagné les différentes étapes technologiques de la profession. Mais François-Charles Auberture a également su innover en matière sociale, notamment salariale. En 1865, une longue grève touche l'ensemble des imprimeries renaises et marquera durablement le chef d'entreprise. D'abord partisan d'une ligne dure, cet adepte du catholicisme social finit par changer de posture. La politique paternaliste mise en place débouche notamment sur la création d'une société de secours mutuelle. Ses adhérents bénéficieront notamment de soins médicaux, de médicaments, d'une indemnité en cas de maladie Merci. et même d'une prise en charge de leurs frais funéraires. Côté enseignement, une école chargée de former les futurs compositeurs, typographes, graveurs et autres d'horreur est également ouverte. Ces jeunes élèves sont en retour tenus d'assister chaque dimanche à la messe donnée à l'église Notre-Dame de Toute-Grâce, Faubourg d'Entrain. N'oublions pas non plus la fanfare, le service médical et la société de gymnastique qui verront défiler de père en fils et de mère en fille des générations d'aubertures Merci. Comme on les appelle à l'homme. Petit clin d'œil à une actualité brûlante, le visionnaire François Charles décide, en 1874, d'offrir une retraite aux ouvriers âgés de 60 ans et ayant passé 25 ans dans l'entreprise. L'année suivante, il reçoit la Légion d'honneur de la part du maréchal président Mac Mahon et offre en retour à ses 367 ouvriers un livret de caisse d'épargne au montant proportionnel aux années passées dans l'imprimerie. En 1876, il est tout bonnement reçu en audience privée par le pape Pionze à Rome. Ancrée dans le paysage industriel, la dynastie auberture possède également un enracinement rural, notamment un monterfil où elle occupe des fonctions d'adjoint ou de maire. Innovateur insatiable, François Charles œuvre par ailleurs à la diffusion des nouvelles techniques agricoles au sein de la société d'agriculture d'Ille-et-Vilaine. Que reste-t-il à dire sur la plus renaise des dynasties alsaciennes ? Si elle a marqué la France, cette famille de la haute bourgeoisie a également façonné la ville de Rennes et notamment la rue de Paris. Les rennais passent chaque jour devant les vestiges magnifiques de ces halles d'usines, ces hôtels particuliers ou encore le parc du même nom. Fin de l'histoire, minute papillon, Charles et René, les fils du fondateur, deviendront des entomologistes de renom, tandis que la génération suivante s'adonnera avec succès aux dessins et à la peinture. Prenant la suite de son grand-père François-Jacques, Charles a commencé sa collection de l'épidopter à l'âge de 7 ans, jusqu'à compter 5 millions de spécimens, pour la plupart conservés aujourd'hui au Muséum d'Histoire Naturelle de Londres. René s'est quant à lui spécialisé dans les coléoptères et ses trésors ont été rachetés par le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. En amateur, les deux frères ont donc fait œuvre scientifique, à l'image du premier qui publiera 43 tomes, une somme, sur les lépidoptères. Au fil de leur ascension sociale, les haubertures se sont intégrées dans les milieux politiques, économiques et scientifiques. Leur goût pour l'architecture les a en outre conduits à des collaborations avec des architectes rénais de renom, tels Marteneau, Jobé-Duval, Leray ou Coignon. Surplombant le parc du même nom, les hôtels particuliers de la famille ancrent cet âge d'or dans les mémoires. Une autre manière de dire que le nom d'Auberture n'est pas près de s'effacer. Un récit écrit par Jean-Baptiste Gandon. C'était Morgane Soulardu, je vous dis à bientôt pour un nouvel épisode de Raconte-moi, Reine, votre série de podcasts sur l'histoire de notre ville.

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