- Speaker #0
Bonjour, je suis Ornella, fondatrice d'InfermiExpat en Suisse, et bienvenue sur le podcast InfermiExpat. Ce podcast porte un regard sur ces expatriés, professionnels de santé, qui ont décidé de tout quitter pour tenter une nouvelle expérience à l'étranger. L'occasion pour moi de partager leur parcours, leurs belles surprises, leurs craintes, mais aussi leurs peurs. Mais pas que ! Il y aura des retours d'expérience, des conseils en matière de formation et carrière.
- Speaker #1
Bonne écoute ! Clémence, bonjour. Je te remercie de t'être rendue disponible afin de répondre à mes questions. Alors, est-ce que tu pourrais te présenter en quelques mots ?
- Speaker #2
Ok, donc du coup, moi c'est Clémence. Du coup, ça fait trois mois maintenant que je suis en Suisse en tant qu'infirmière urgentiste et intensiviste.
- Speaker #1
D'accord. Ok, très bien. Tout fraîchement alors. Oui,
- Speaker #2
c'est ça.
- Speaker #1
Alors, Clémence, tu es diplômée depuis juin 2021, donc un peu plus d'un an. C'est ça. Et tu as fait tes études en Belgique. Où exactement ?
- Speaker #2
Tout à fait. Alors du coup, j'ai fait 4 ans de formation en tant qu'infirmière à Galilée, à Bruxelles. Et ensuite, j'ai fait un an de spécialisation du coup CMU, c'est urgence et soins intensifs pendant un an.
- Speaker #1
D'accord. Alors, on va déjà reprendre ton parcours infirmière avant de parler de la CMU. Mais est-ce qu'infirmière, c'est toujours ce que tu as voulu faire ? C'était une évidence pour toi ou qu'est-ce qui t'a motivée ?
- Speaker #2
Oui, j'ai toujours voulu faire infirmière. Alors au début j'étais plus partie sur la pédiatrie Puis après voilà ça a un peu changé mes projets Mais infirmière oui ça a toujours été ce que je voulais faire J'ai commencé du coup je suis française Donc j'ai fait d'abord les démarches pour faire les concours en France D'accord Du coup je les avais fait à la PHP à l'époque J'avais réussi mon écrit Ensuite j'avais passé l'oral Et j'étais sur liste d'attente de mes euros Finalement du coup j'avais pas été prise Du coup je voulais pas attendre un an de plus Du coup j'étais partie en Belgique
- Speaker #1
Oui, c'est ce que beaucoup faisaient aussi. Beaucoup de Français te faisaient. Je pense que tu as dû retrouver pas mal de Françaises en Belgique.
- Speaker #2
Oui, oui, je n'ai pas trop été dépaysée à ce niveau-là.
- Speaker #1
Alors, comment se déroule la formation infirmière en Belgique ?
- Speaker #2
La formation, du coup, c'est sur quatre ans. Et après, il y a autant des stages que des cours théoriques. Après, j'imagine que c'est un peu pareil qu'en France sur ça. Oui, mais nous, on a un an plus en Belgique.
- Speaker #1
Oui, oui. Et comme en Suisse, d'ailleurs. Et donc, du coup, toi, tu avais déjà un projet professionnel bien précis. Tu parlais de pédiatrie tout à l'heure.
- Speaker #2
Oui, alors de base, j'étais partie pour la pédiatrie, sauf que je me suis rendue compte lors de mes stages en pédiatrie qu'en fait, ça ne me plaisait pas du tout, dans le sens où je pense que j'aimais trop les enfants pour travailler avec eux et que j'avais du mal à me détacher au niveau des soins quand ils pleuraient, la douleur au niveau des enfants, c'était très compliqué. De la distance,
- Speaker #1
c'était difficile.
- Speaker #2
C'est ça, tout à fait.
- Speaker #1
où tu t'es un peu réorientée, on va dire.
- Speaker #2
Oui, c'est ça. Du coup, au niveau des urgences, ça a vraiment ma préférence par rapport aux soins intensifs. Et aux urgences, je croise également des enfants. Donc, je fais un peu du coup les deux,
- Speaker #1
mais voilà. Tu n'étais pas finalement complètement dépaysée. Mais si préciser quand exactement ? Quel a été réellement le déclic dans ton projet professionnel ? À quel moment tu t'es dit, je vais m'orienter plutôt vers les urgences, vers les soins aigus ?
- Speaker #2
Alors ça s'est vraiment posé quand j'ai un peu abandonné la pédiatrie, ça c'était en deuxième année. Et après, à partir de ma troisième année, j'ai commencé à faire des stages obligatoires aux urgences et soins intensifs. Et j'ai vraiment beaucoup aimé cette approche au niveau des soins, le fait que ce soit des situations aiguës, critiques. Et c'est de là où je me suis renseignée s'il y avait des spécialisations, j'ai vu qu'il y en avait. C'est génial ! Mais c'était vraiment lors de mes stages que j'ai décidé de faire ça. Sinon, je n'avais pas forcément pensé aux urgences.
- Speaker #1
Ok, top. Donc, tu te concentres sur la spécialisation aux urgences et tu fais ta Siam U. Et à quel moment tu t'es née le projet de la Suisse ?
- Speaker #2
Alors déjà, c'était parti avant que je fasse ma spécialisation. Mon conjoint voulait absolument partir au Canada. De base, c'était vraiment son choix à lui, son projet. Moi, je suis plutôt famille et du coup, c'était un peu compliqué pour moi d'imaginer d'être aussi loin de ma famille. Et puis voilà, on avait aussi des projets d'enfants, donc la distance allait être un petit peu compliquée. Et sinon, c'était vraiment aussi la Suisse. Donc du coup, moi, je m'étais dit, à la limite, la Suisse est plus proche, pourquoi pas ? Mais je voulais vraiment faire un stage avant de m'engager là-dedans. Et lors de ma spécialisation SIAMU, du coup, ils proposaient de faire des stages à l'étranger. Donc c'était des stages de trois semaines, donc c'est des stages quand même assez courts qu'ils proposaient. Oui. Et du coup, j'ai commencé à envoyer des candidatures pour faire des stages. J'avais envoyé au CHUV, à Lausanne, j'avais envoyé à Genève, à Nyon et à Réna.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
J'ai eu une réponse positive de tous les hôpitaux, sauf de Genève, où je n'ai jamais eu de réponse.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
Et après, du coup, j'ai préféré choisir le CHUV pour le fait que ce soit un hôpital universitaire. Et par rapport aux trois autres hôpitaux, c'était vraiment celui qui m'a le plus convaincue, même au niveau de leur réponse.
- Speaker #1
Mais est-ce que finalement, c'était une démarche en collaboration avec ta spécialisation ?
- Speaker #2
Oui, tout à fait.
- Speaker #1
Toi qui as entrepris, qui as cherché, comment tu t'es organisée en fait ? C'est que tu avais déjà la liste des établissements ?
- Speaker #2
Pas du tout. Alors, c'est vraiment une démarche personnelle. Alors, l'école m'a permis de pouvoir, entre guillemets, faire un stage sans m'engager dans une institution.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #2
Toutes les démarches, c'est un stage à option. Donc, c'est vraiment moi qui ai cherché au niveau des hôpitaux, envoyé des CV, des lettres de motivation. Tout ça, c'est moi.
- Speaker #1
Concrètement, moi, ce que j'aimerais savoir, c'est comment tu t'es organisée ? Comment tu t'es hiérarchisée les priorités ? Et quel délai t'as fallu, en fait, entre... la postulation, la recherche d'emploi, enfin, tout. On veut tout savoir.
- Speaker #2
Ok. Alors déjà, j'avais un délai assez court parce que j'ai commencé en septembre ma spécialisation et il fallait que fin novembre, que mon projet soit acquis, que ça soit accepté mon stage et que mon stage débutait en janvier. Donc, c'était vraiment une période rapide. Donc, j'ai commencé les démarches vraiment assez rapidement. J'ai contacté les hôpitaux. J'ai contacté d'abord les hôpitaux pour avoir les mails des ressources humaines. Et de là, j'ai envoyé CV, lettre de motivation, un mail en expliquant mes dates de stage, mon projet, pourquoi je voulais faire ça. Et après, j'attendais des réponses.
- Speaker #1
Donc, juste CV et lettre de motivation ? Oui. D'accord. Ok. Très bien. Tu postules dans plusieurs établissements. et en combien de temps tu obtiens une réponse, positive ou négative ? Genève,
- Speaker #2
je n'ai jamais eu de réponse. Lyon et Réna, j'ai eu une réponse au bout de trois semaines. Et le CHUV, j'ai eu une réponse, je pense que c'était à peu près les mêmes délais, quelques jours avant.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
Mais sinon, oui, c'est un délai de trois semaines, il ne faut pas être pressé.
- Speaker #1
Mais finalement, le CHUV a répondu assez tardivement par rapport à ton Bélè, et c'est finalement... eux, que tu as choisis.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
Qu'est-ce qui a fait la différence par rapport aux autres établissements que tu peux nous dire ?
- Speaker #2
Le fait que ce soit un hôpital universitaire, le fait que ce soit, qu'ils aient des urgences vraiment beaucoup plus complexes, ils ont des grosses réas. Il est réputé, c'est le huitième meilleur hôpital du monde.
- Speaker #1
Extrêmement réputé.
- Speaker #2
Il y a aussi le fait que ce soit l'hôpital de référence de tout ce qui est gestion des hypothermies, des grands brûlés aussi. Il y a pas mal de choses qui ont fait que je me suis dit que ça pouvait être hyper intéressant d'aller là-bas.
- Speaker #1
Et formateur surtout,
- Speaker #2
je pense. Oui, tout à fait.
- Speaker #1
Du coup, après cette validation pour le stage, comment tu t'organises pour le logement ?
- Speaker #2
Alors, c'était très compliqué parce que bien sûr, moi, comme je n'avais pas vraiment de revenus, parce que moi, je faisais ma spécialisation en un an. Du coup, on était sur le salaire de mon conjoint. Et disons que les prix en Suisse ne sont pas pareils qu'en Belgique.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #2
Donc, du coup, j'ai regardé déjà dans les hôpitaux, pardon, pas dans les hôpitaux, mais je veux dire dans les logements tout court, c'était très compliqué de trouver. Et le CHUF, du coup, m'a proposé un logement pour trois semaines qui était moins cher que dans les autres endroits, mais disons que c'était quand même assez cher. Il me semble que j'ai payé pour trois semaines, je crois que c'était 1300.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'est quand même important que les gens sachent finalement que il faut pouvoir s'exprimer, de faire un stage étranger, mais ça se prépare aussi. Et financièrement, c'est un coup, bien sûr. Et alors, ce stage, tu peux nous expliquer comment il se déroule ? Ton premier jour, par exemple.
- Speaker #2
Alors, mon premier jour, j'étais très bien accueillie. J'étais attendue. C'était agréable parce que vraiment, j'étais directement encadrée. En fait, dès mon premier jour, on m'a fait visiter les locaux. Ensuite, j'ai suivi une infirmière dans les différents secteurs parce que les urgences, c'est différents secteurs. Et vraiment, après, ils m'ont laissé de plus en plus d'autonomie. Mais c'était vraiment chouette parce que je participais aussi au séminaire. Je pouvais poser plein de questions. C'était vraiment chouette.
- Speaker #1
Ouais. Tu as tout de suite été intégrée. Pourquoi tu as été surprise ? Est-ce qu'il y a des différences de prise en charge par rapport à la Belgique ? Qu'est-ce que tu as le plus apprécié ?
- Speaker #2
Alors, au niveau des différences, je dirais que c'est la qualité de vie, déjà, par rapport... Déjà, le cadre de vie, tout simplement, il est complètement différent. En Suisse, c'est vrai que c'est pas du tout le même cadre de vie. Après, il y a le fait qu'au niveau des prises en charge, je trouve qu'elles sont beaucoup mieux, dans le sens où, par exemple, là, moi, je me fie qu'aux urgences, parce que du coup, j'ai fait que les urgences. Mais par exemple, un patient arrive aux urgences en Suisse, il est suivi par une seule infirmière. jusqu'au moment où il partira, il ne verra qu'une seule infirmière, ce qui n'est pas du tout le cas, par exemple, en Belgique. En France, je ne pense pas non plus. Donc ça, c'est vraiment appréciable parce que c'est une prise en charge de qualité, de sécurité. Le patient, il n'y a pas une personne qui lui fait une prise de sang, une personne qui lui fait un pansement, une personne qui vient. C'est la même infirmière, il peut se référer à elle. Et ça, pour ça, je trouve ça bien. Bien sûr, au niveau de la qualité de salaire aussi, de la reconnaissance, ça, voilà, je pense que c'est un... C'est un sujet où tout le monde, je pense, est au courant, mais c'est quand même hyper important, la valorisation de notre métier.
- Speaker #1
Bien sûr, au niveau salarial. Je veux dire, c'est pas négatif. Et ça compte, quoi qu'on dise, ça compte.
- Speaker #2
Tout à fait.
- Speaker #1
Après ce stage, comment tu t'es sentie ? Est-ce que ça a confirmé ton choix ? Ça l'a affirmé ? Qu'est-ce que tu t'es dit à la fin de ce stage ?
- Speaker #2
Alors déjà, quand j'ai commencé ce stage, je leur avais pas dit que c'était dans un projet de venir, parce que je voulais vraiment, moi, avoir ma... Voilà, mon... Mon aperçu à moi, mon avis. Et du coup, pour eux, c'était vraiment un stage par rapport à ma CMU que je voulais voir au niveau des différences au niveau système de santé. Moi, c'est ce que je leur avais dit. Mais je ne leur avais pas du tout dit que c'était dans un but de devenir. Donc du coup, il n'y avait pas cette attente où je n'avais pas de pression par rapport à ça. Et en fait, à la fin de mon stage, je posais un peu des questions aux infirmières, à l'équipe, savoir un petit peu comment ça se passait. Puisqu'il y avait pas mal de Français, donc je posais un petit peu des questions. Et à la fin de mon stage, du coup, la chef de service est venue me voir en me proposant un travail, en me proposant du coup un CDI, en me disant, écoute Clémence, tu finis ta formation, donc c'était en juin, en janvier, tu finis ta formation en juin, est-ce que quand tu finis, ça t'intéresserait de venir nous, enfin de venir travailler avec nous ? Du coup, j'étais là, oui, pourquoi pas ? Du coup, je suis revenue en Belgique avec cette proposition de travail. Et ensuite, on en a parlé avec mon conjoint, tout ça. Moi, ça m'avait bien plu au niveau du stage, ce qui était très important pour moi, parce que je ne voulais pas aller dans un endroit que je ne connaissais pas. Et au niveau des attentes, qui étaient différentes aussi.
- Speaker #1
Finalement, c'est la cadre qui a confirmé ton choix.
- Speaker #2
C'est ça.
- Speaker #1
Plutôt que toi, au final, j'ai l'impression.
- Speaker #2
Je pense que j'aurais quand même postulé, mais le fait qu'ils veuillent aussi de moi, c'est sûr que c'est flatteur aussi, et ça fait quand même plaisir.
- Speaker #1
C'est gratifiant.
- Speaker #2
je m'étais dit j'ai quand même une proposition de travail aussi intéressante après ce qui m'avait mis un peu la pression c'était que j'avais bien compris que c'était avec ma SP que je les intéressais sachant que du coup je ne savais pas encore que j'allais réussir ma SP parce que j'étais en janvier j'avais toutes mes partiels de janvier à réussir sachant que c'est une spécialisation quand même assez compliquée j'avais aussi mes partiels de juin donc j'étais voilà... C'était un peu compliqué de dire oui. Donc, ils savaient que j'étais intéressée. Mais c'était compliqué de me projeter parce que du coup, jusque juin, je ne pouvais pas chercher de logement non plus parce que si je ne réussissais pas ma spécialisation, du coup, je n'y allais pas.
- Speaker #1
Mais ça t'a mis une pression positive ou négative ? Parce que j'ai l'impression que tu...
- Speaker #2
Je dirais que c'était quand même une pression négative. Parce que du coup, voilà, j'ai pu commencer aucune démarche, en fait, mon conjoint pareil, parce que je ne voulais pas qu'on se projette dans quelque chose sans que j'ai ma spécialisation, en fait. Parce que sinon, ce n'était pas possible.
- Speaker #1
D'accord. Alors que c'est vrai qu'on a tendance à dire, bon, tu avais un petit peu la sortie. Maintenant, tu avais juste, enfin juste, je mets des guillemets, bien sûr, mais juste à finir ta SIAMU que tu venais de commencer. Et finalement, tu avais vraiment le Graal à la fin, quoi.
- Speaker #2
C'est ça. À la fin, j'étais contente si c'était le cas, mais du coup, j'avais un peu la pression.
- Speaker #1
D'accord. Et finalement, ça s'est bien imbriqué ?
- Speaker #2
Au final, oui. Ça s'est bien passé.
- Speaker #1
Finalement, c'est le poste carrément qu'on te propose. Donc, c'est juste top. Donc, toi, quand tu reviens plutôt en Belgique, tu finis en fin de compte ta formation. Donc, tu fais des stages dans d'autres établissements, mais ça ne t'a pas non plus… Il n'y a pas d'autres établissements peut-être en Belgique qui t'ont fait peut-être hésiter à rester en Belgique ?
- Speaker #2
Si, bien sûr, j'ai eu d'autres opportunités de travail aussi en Belgique qui étaient très bien. Mais voilà, je sais que j'avais comme projet de partir. Et c'est vrai que je voulais quand même aussi voir autre chose, voir un autre travail. Et puis avoir ce cadre de vie où c'est vrai qu'on s'imagine aussi avoir des enfants, avoir une possibilité de construire quelque chose ici que je n'avais pas forcément en Belgique.
- Speaker #1
D'accord. Et donc, après l'obtention de ce diplôme de la CIAMU, donc forcément, tu l'as fêté, en tout cas, j'espère. Et à quel moment, en fait, tu donnes une réponse positive aux chauves ? Est-ce que tu prends le temps de réfléchir ? Enfin, à quel moment tu te décides ? Et voilà, vous vous dites, puisque c'est une décision avec ton conjoint, vous vous dites, bon, c'est bon, on y va.
- Speaker #2
Alors, du coup, donc, en juin, j'avais mes examens. Alors déjà, avant juin, il m'avait contacté pour... pour passer des entretiens d'embauche malgré tout.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
J'ai passé pas mal de tests, d'entretiens. En plus, malgré le fait que la chef de service m'avait quand même proposé un travail, j'ai dû quand même passer par là aussi.
- Speaker #1
Mais quel type de tests ? Tu peux nous en dire plus ?
- Speaker #2
Alors, c'était des tests un peu... Voilà, ils posaient des questions au niveau un peu de mes connaissances dans le médical par rapport aux urgences, mes attentes. Un peu un entretien d'embauche, mais un peu... plus poussée, j'en avais jamais eu des comme ça j'ai trouvé que c'était un petit peu des questions un petit peu,
- Speaker #1
voilà tu t'en souviens d'une ou deux que tu pourrais partager avec nous par exemple qui t'a marqué ou même déstabilisé ?
- Speaker #2
c'était plus les questions typiques pourquoi vous et pas quelqu'un d'autre mais c'était un peu, oui, donc du coup nous on serait d'accord pour vous prendre mais du coup ça se passe comment si vous n'avez pas votre spécialisation parce que nous on veut pas forcément du coup, enfin voilà c'était un peu des questions un peu qui mettent la pression... où j'allais passer mes examens, donc j'avais un peu l'épée d'un moquet au-dessus de ma tête.
- Speaker #1
Mais finalement, ça s'est très bien passé.
- Speaker #2
Oui, finalement, ça s'est très bien passé, mais du coup, c'était un peu compliqué de se projeter sans être sûre que je réussisse.
- Speaker #1
Mais puis, je pense que ça a mis aussi en lumière tes capacités aussi de gestion de stress, puisque aux urgences, c'est un petit peu le stress en permanence, dans des services de soins aigus aussi. C'est le cas. Bien que ce soit aussi le cas dans des services d'hospitalisation, mais je pense que dans l'aigu, ça l'est quand même un petit peu plus. Ces entretiens-là, je pense que ça aussi fait appel à ces capacités-là, à cette capacité-là particulièrement, en termes de gestion de stress. Donc finalement, tu as passé le test haut la main.
- Speaker #2
Finalement, plutôt positif, c'est vrai.
- Speaker #1
À la suite de ça, est-ce que finalement, tu le disais tout à l'heure, que la Siamus était… un atout, mais est-ce que tu penses réellement qu'on ne t'aurait pas pris si tu n'aurais pas eu ta... ou tu n'aurais pas passé cette siamu ?
- Speaker #2
On ne le saura jamais, finalement, le fin mot de cette histoire, mais en tout cas, moi, lorsque j'ai passé mon entretien d'embauche, ils m'ont clairement fait comprendre que, entre guillemets, ce que je comprends tout à fait, ils privilégient du coup les infirmières suisses que les infirmières de l'étranger qui, entre guillemets, sont que infirmières. Je mets bien des guillemets. Et c'est vrai qu'entre guillemets, ils n'avaient aucun intérêt à prendre quelqu'un qui n'a pas forcément de spécialisation ou d'expertise dans un domaine, comme ils disent. Donc voilà, c'était vraiment... Je voyais que, par exemple, ma candidature, ils m'ont dit bon, pourquoi pas ? Sinon, si jamais ça ne fonctionne pas... Parce que moi, bien sûr, j'avais posé la question, j'avais dit et si jamais, du coup, je n'ai pas ma spécialisation, qu'est-ce qui se passe ? Et ils m'ont dit que, du coup, je devrais refaire des entretiens pour un autre travail, dans un autre domaine, mais qu'ils ne pouvaient pas me certifier une place.
- Speaker #1
Je trouve que c'est quand même aussi un peu juste. Et puis, c'est les règles, en fin de compte, les règles du lieu de la Suisse. C'est qu'il y a quand même cette préférence nationale. Et ça, c'est un fait. Je pense qu'on doit aussi en avoir conscience. C'est qu'ils vont privilégier quelqu'un qui est sur place, quelqu'un qui est une spécialisation. Et puis, si effectivement, ils ne trouvent pas le personnel adéquat ou formé pour, ils iront chercher à l'étranger. Ça, c'est quelque chose qui est important de rappeler aussi,
- Speaker #2
vraiment. Et sachant aussi, ce qui est important, je pense, de dire, c'est que moi, du coup, j'ai directement enchaîné toutes mes études, donc je n'avais pas spécialement d'expérience aussi.
- Speaker #1
Aussi, c'est vrai.
- Speaker #2
J'avais ma spécialisation, certes, mais après, je pense, par exemple, qu'une infirmière qui n'a pas de spécialisation, mais qui ça fait 15 ans qu'elle est dans les urgences, voilà, elle a beaucoup plus de chance que quelqu'un qui sort de l'école. Je pense que les personnes qui sortent de l'école et qui n'ont pas de spécialisation, et du coup, qui n'ont pas non plus d'expérience, c'est très compliqué de rentrer en Suisse.
- Speaker #1
C'est vrai. C'est vrai, c'est bien de le noter aussi et de le spécifier. Non, non, tu as tout à fait raison. Du coup, quels conseils tu donnerais à une personne comme toi qui souhaiterait justement travailler en Suisse, en tout cas qui est encore en études et qui souhaiterait travailler en Suisse ? Ce serait de faire un stage ? Commencer par un stage ou pas ?
- Speaker #2
Alors après, je pense que c'est propre à chacun, mais moi, je trouve ça quand même intéressant de savoir dans quoi on s'engage, parce que peut-être qu'en fait, on a des idéaux de la Suisse où c'est important, je pense, de savoir les conditions de travail, que par exemple, ces 42 heures semaine. de manière générale parce que par exemple la semaine dernière j'ai travaillé 74 heures voilà donc c'est en général parce que vraiment il ne faut pas compter ces heures clairement alors je ne sais pas comment ça se passe Ornella toi au soin intensif mais clairement je fais plus que 42 heures semaine oui
- Speaker #1
ça c'est 42 heures sur le papier après s'il y a besoin c'est ça tout à fait il va falloir suppléer si tu es de piquet ou pas oui C'est vrai que c'est des fois assez, on a des semaines assez prenantes.
- Speaker #2
Oui, en fait, ils ne calculent pas vraiment en semaines parce que c'est 42 heures semaine de base, mais en fait, il suffit au mois. Au mois, tu dois avoir fait tel nombre d'heures, mais en fait, tu peux avoir des semaines de 24 heures et des semaines de 74 heures.
- Speaker #1
C'est ça, exactement. Donc oui, ce serait finalement, oui, ce serait de savoir, commencer par un stage, oui, mais de savoir surtout dans quoi on s'embarque.
- Speaker #2
Oui, tout à fait.
- Speaker #1
tirer le maximum d'informations. C'est ça que je résume un petit peu ce que tu dis. Mais d'une manière générale, est-ce que tu aurais un conseil à donner vraiment, même si ça va au-delà du professionnel, mais un conseil à donner par rapport à un infirmier qui souhaiterait s'installer en Suisse, le conseil que tu aurais souhaité avoir et que tu n'as peut-être pas eu ?
- Speaker #2
Alors oui, il y a plein de conseils. Par exemple, déjà, d'avoir un peu d'argent de côté si tu fais un stage par rapport au logement. parce que c'est très compliqué par rapport à ça.
- Speaker #1
Ce conseil-là, il revient souvent.
- Speaker #2
Oui, c'est vraiment... On n'y pense pas forcément parce que c'est vrai qu'en Belgique, mon loyer, c'était de 700 euros. Là, quand tu passes de 1200 pour trois semaines, j'avais deux loyers à payer. Donc, c'était... C'est un coût. C'est un coût. Il faut le savoir. Il faut persévérer dans les démarches parce que c'est quand même compliqué aussi, toutes les démarches. Je ne parle même pas du fait d'avoir la connaissance du diplôme. Tout à fait. D'avoir tout ce qui est mutuel, tout ça, système de santé, c'est différent. Le logement, il y a plein de choses où il faut être préparé, il faut que ce soit un choix voulu. Je pense qu'il faut être aussi persévérant là-dedans et avoir du courage, mine de rien.
- Speaker #1
Et ça, tu l'as eu, vraiment. Donc ça, c'est juste top. Je te souhaite vraiment un épanouissement dans le service d'urgence, en tout cas dans le service dans lequel tu es actuellement. Et je te remercie beaucoup pour ces précieux conseils déjà et pour tous ces étudiants qui souhaiteraient justement voir et s'informer et surtout expérimenter un stage à l'étranger. Je pense que ça leur servira beaucoup. Clémence, je te remercie beaucoup.
- Speaker #2
De rien. Avec plaisir. Merci.
- Speaker #0
Voilà, l'épisode est terminé. Je te remercie de l'avoir écouté jusqu'à aujourd'hui. Et si ça t'a plu, n'hésite pas à me le dire en laissant un petit commentaire, ça m'aide beaucoup. Tu peux également me suivre sur les réseaux sociaux. Tu tapes Infirmiers expat en Suisse et tu me trouveras sur Facebook et Instagram. A bientôt !