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Du thé pour les fantômes, de Chris Vuklisevik cover
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Inky et Peete se livrent - le podcast lecture qui donne voix aux premiers mots d’un livre

Du thé pour les fantômes, de Chris Vuklisevik

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09min |12/12/2025
Play
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09min |12/12/2025
Play

Description

Connaissez-vous Félicité et Agonie ?

🫖👻✨

Deux sœurs jumelles qui ne se ressemblent pas (c'est le moins qu'on puisse dire), mais qui vont néanmoins être réunies pour retrouver le fantôme de leur mère. Une aventure qui s'annonce mouvementée...


📚 Références :

titre : Du thé pour les fantômes

autrice : Chris Vuklisevik

couverture : Cécilia Leroux

éditeur : Denoël

site : https://www.denoel.fr/

à partir de 14 ans


🎙️ Au micro : Mafalda Vidal


🫶🏻 Abonnez-vous pour ne manquer aucun incipit !

Et si cet incipit vous a plu, n'hésitez pas à laisser une note et un commentaire sur Apple Podcast, Deezer ou votre plateforme d'écoute ! Ainsi, ces incipits arriveront dans les oreilles d'autres amoureuses et amoureux des belles histoires (et cela donnera aussi de la force à Inky, Peete et moi pour continuer à vous parler de nos lectures).


🙀😻 Et retrouvez Inky et Peete sur Instagram.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Faut pas croire ce qu'on voit c'est de la connerie à tous les coups non faut croire ce qu'on regarde et je ne parle pas de regarder le venteur ou s'il reste du lait je parle de regarder avec cette chose que vous avez au fond des yeux derrière celle qui vous donne des idées et des histoires et des envies de falaise et de vent vraiment il faut pas croire tout ce qu'on voit C'est comme la patronne derrière sa caisse. En la voyant, on se dit « c'est une sorcière » . Bon, ça je vous l'accorde, on fait difficilement plus sorcière. Manque plus que la pomme rouge et on se croirait chez Blanche-Neige. Mais en vérité, quand on la connaît, elle n'est pas si vilaine. La plus gentille personne de Nice, même. Enfin, je ne le dis pas trop fort, si elle m'entend, je me fais virer du salon. Alors oui, les chaises ont l'air vides. Mais regardez mieux. Les théières, d'après vous, elles montent et descendent toutes seules ? Et les tasses, elles sont bues comme ça, par évaporation ? Allons, un peu de sérieux. Ce sont les fantômes, bien sûr. Les fantômes de Nice qui se servent le thé et se le boivent. Vous comprenez maintenant pourquoi la patronne vous a fait asseoir avec moi ? Il n'est jamais vraiment désert, son salon. Quand on est vivant, on occupe les places que les morts ont laissées. C'est la règle. Mais franchement, qu'est-ce qui vous a pris de venir à cette période ? Faut pas s'étonner de finir trempé. Vous dégoulinez ma parole. On dirait un pambagna. Je suis sûre qu'il ne le mentionnait pas, ça, votre guide, qu'on a toujours eu une pluie d'irlandais pendant le festival de Cannes. Quand on est venu pour les plages, forcément ça donne la rougne. Ce qu'ils auraient écrit dans votre bouquin s'ils m'avaient posé la question à moi, c'est que le ciel d'ici, il est jaloux qu'on regarde en tapis davantage que lui. Alors chaque année, il nous fait un esclandre. On a le ciel qu'on mérite, que voulez-vous ? Enfin. « Au moins, vous êtes au bon endroit. Les jours de pluie à Nice, mieux vaut les passer ici qu'ailleurs, je vous le dis. Moi, en tout cas, je me sens comme un cake en train de dorer au four. Avec le fauteuil bien mou dans le dos, tout autour les fantômes paisibles, les gouttes qui crépitent contre la fenêtre, les théières empilées et de l'autre côté, si on essuie la buée, voilà, le cours Saléa, le cœur palpitant du vieux Nice. Pour l'instant, il est tout mouillé. C'est joli aussi. » Mais il faut l'imaginer quand il fait beau, avec ses parasols rayés qui couvrent le marché aux fleurs. J'espère que vous aurez au moins un jour de soleil pour y sentir le poivre des dahlias et le parfum vert des bassines. Vous hésitez ? Moi, je vous conseillerais l'étrangeté de la masque. Mais ils sont tous excellents vu qu'ils viennent du coin, de la Vallée des Merveilles, à deux heures d'ici. Comment ça, vous n'en avez pas entendu parler ? Donnez-moi un peu votre guide. Donnez-moi. « C'est quoi ça ? » sentit débattu le guide expert de vos balades secrètes. « Ça me fait rire. » « L'expert de rien du tout si vous voulez mon avis. Un expert comme celui-là. Il en pousse trois pour chaque pissant lit au bord des chemins. Ce qui est dommage pour vous, au fond. Parce que, en vous regardant entrer avec votre gourde qui pend du sac à dos là, je me suis dit tout de suite, tiens, voilà quelqu'un qui aime les secrets. Les vrais. Pas ceux qu'on lit dans les pages « Le saviez-vous ? » pour s'instruire pendant la bronzette. Non. Vous. » Ça se voit que vous préférez poursuivre un véritable mystère plutôt qu'un gosse en brassard sur les galets brûlants. Si c'est de l'insolite que vous cherchez, je peux vous en donner, moi, avec d'authentiques morceaux de village hanté à l'intérieur, du secret que votre guide, même pas en rêve, il imagine que ça puisse exister quelque chose d'aussi secret. Par contre, attention, l'excursion dont je vous parle là, très peu de vivants la connaissent. Il y a moi, ceux qui ont lu mon rapport aux archives, et puis la sorcière derrière le comptoir. Pas grand monde, quoi. « Et ne la répétez pas trop, d'accord ? On ne voudrait pas monter là-haut dans trois mois et y trouver une boutique avec des portes-clés « I love Begumas » . Bon, alors pour vous y rendre, il faut monter dans l'arrière-pays. Vous visiterez Nice plus tard, ne vous inquiétez pas. Depuis 2000 ans qu'elle se tient là, elle ne risque pas de bouger. » Vous écoutez Inky et Pete ce livre, le podcast lecture en 15 minutes, à peu près, qui donne vie et voix aux premiers mots d'un livre et vous donne envie de découvrir les suivants. Ou pas, je suis Mappal Davidal, amoureuse des jolis mots et des belles histoires. Vous venez d'écouter l'Inky Pete de Duté pour les fantômes, écrit par Chris Vuklicevic. publié aux éditions de Noël en 2023. Dans cette histoire, nous, lecteurs et lectrices, sommes invités dans un salon de thé de Nice pour nous abriter du mauvais temps. Déjà en soi, c'est assez cool. Et c'est un salon de thé un peu spécial, puisque c'est un salon qui accueille les fantômes, ce qui est encore plus cool. Et le serveur va nous raconter une histoire. Cette histoire, c'est l'histoire de deux sœurs jumelles, des sœurs un peu sorcières, Félicité et Agonie. Félicité a un métier qui fait rêver, elle est théilogue, et elle est aussi détective spécialisée en spectre, car elle peut voir et parler aux fantômes. Sa sœur Agonie n'a qu'une seule dent. Quand elle parle, elle crache des papillons noirs qui font pourrir tout ce qu'ils touchent, et aussi des plantes carnivores qui mangent les oiseaux. Ces deux sœurs se sont perdues de vue pendant longtemps, 30 ans, et se retrouvent à la mort de leur mère. Ensemble, elles vont tenter de retrouver son fantôme, et pour ça, elles vont devoir remonter le temps et le fil de l'histoire de leur mère, pour savoir où le chercher, ce fantôme. Du thé pour les fantômes, c'est l'histoire de deux sœurs, donc, que presque tout oppose. Félicité ! et agonie. Rien qu'avec leur nom, qu'elles n'ont pas choisi elles, on est d'accord, on comprend beaucoup de choses. Félicité, adorée par sa mère, d'un côté, et agonie, détestée et repoussée par sa mère et le monde de l'autre. On imagine sans peine leur enfance injuste à l'extrême, et en grandissant, il y a l'accumulation de rancune, de jalousie, d'incompréhension, de silence, de mensonge, de trahison et de blessure. Et avec le temps, Les blessures, ça s'infecte. Vous pensez que vous vous entendez mal avec votre sœur ou votre frère ? Alors attendez de lire ou d'entendre l'histoire de Félicité et d'Agonie. Je vous assure que ça remet les choses en perspective. Du thé pour les fantômes, c'est aussi une histoire de magie. La magie du thé, la magie des fleurs, des noms, des fantômes bien sûr. C'est une magie très naturelle en fin de compte. Une magie fantastique au sens littéraire du terme, mais pas une magie inquiétante. Alors bien sûr, les papillons noirs et les fleurs carnivores, les orages de colère, tout ça c'est pas vraiment rassurant, mais la façon dont toutes ces menaces sont décrites les rend normales. Parce que là réside une autre sorte de magie, la magie des mots. L'autrice joue avec les mots, elle les décortique, elle les fait rimer et résonner, révélant leur magie, à eux aussi. Le résultat, c'est une poésie folle, pour servir une histoire encore plus folle. Cette histoire, c'est aussi l'histoire des multiples facettes, des multiples vies de l'être humain. Un être humain, pendant sa vie, donc plus ou moins longue, change, s'adapte à son environnement, explore ses différentes passions, vit plusieurs histoires, incarne plusieurs personnages avec donc plusieurs personnalités et adopte plusieurs masques. Il ou elle vit donc plusieurs vies en une, et des fois même, il ou elle change de nom. Dans ce roman, cette multiplicité de l'individu unique est au centre de tout, et possède, elle aussi, sa propre magie. Dans cette histoire, il y a un autre personnage un peu magique, c'est la ville de Nice et ses environs. Si vous connaissez et aimez le sud de la France, et la Provence en particulier, vous reconnaîtrez les rues de Nice, les villes, les villages alentours, et les caprices de sa météo. Et c'est assez satisfaisant, je trouve, de lire ses noms et de se dire « ah ah, moi je connais » . Je voudrais mentionner aussi la version audio de cette histoire, lue par Clotilde Say. qui rajoute encore une dimension à l'histoire. Je trouve que la voix chaude et tendre de Clotilde Sey incarne parfaitement l'atmosphère de ce roman. C'est aussi un roman qui a reçu le Grand Prix de l'imaginaire et le Prix Imaginale en 2024. Donc si vous aimez le thé, glacé ou chaud, les gentils fantômes et les sorcières pas si vilaines, alors lisez Du thé pour les fantômes de Chris Vuclicevic aux éditions de Noël. Merci de m'avoir écoutée jusqu'au bout. Si vous avez passé un bon moment, dites-le moi. Dites-le aussi à votre plateforme d'écoute et n'hésitez pas à partager le podcast avec d'autres amoureux et amoureuses des mots. A bientôt.

Chapters

  • incipit de Du thé pour les fantômes, de Chris Vuklisevic, lu par Mafalda Vidal

    00:00

  • Pourquoi lire Du thé pour les fantômes, de Chris Vuklisevic ?

    04:19

Description

Connaissez-vous Félicité et Agonie ?

🫖👻✨

Deux sœurs jumelles qui ne se ressemblent pas (c'est le moins qu'on puisse dire), mais qui vont néanmoins être réunies pour retrouver le fantôme de leur mère. Une aventure qui s'annonce mouvementée...


📚 Références :

titre : Du thé pour les fantômes

autrice : Chris Vuklisevik

couverture : Cécilia Leroux

éditeur : Denoël

site : https://www.denoel.fr/

à partir de 14 ans


🎙️ Au micro : Mafalda Vidal


🫶🏻 Abonnez-vous pour ne manquer aucun incipit !

Et si cet incipit vous a plu, n'hésitez pas à laisser une note et un commentaire sur Apple Podcast, Deezer ou votre plateforme d'écoute ! Ainsi, ces incipits arriveront dans les oreilles d'autres amoureuses et amoureux des belles histoires (et cela donnera aussi de la force à Inky, Peete et moi pour continuer à vous parler de nos lectures).


🙀😻 Et retrouvez Inky et Peete sur Instagram.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Faut pas croire ce qu'on voit c'est de la connerie à tous les coups non faut croire ce qu'on regarde et je ne parle pas de regarder le venteur ou s'il reste du lait je parle de regarder avec cette chose que vous avez au fond des yeux derrière celle qui vous donne des idées et des histoires et des envies de falaise et de vent vraiment il faut pas croire tout ce qu'on voit C'est comme la patronne derrière sa caisse. En la voyant, on se dit « c'est une sorcière » . Bon, ça je vous l'accorde, on fait difficilement plus sorcière. Manque plus que la pomme rouge et on se croirait chez Blanche-Neige. Mais en vérité, quand on la connaît, elle n'est pas si vilaine. La plus gentille personne de Nice, même. Enfin, je ne le dis pas trop fort, si elle m'entend, je me fais virer du salon. Alors oui, les chaises ont l'air vides. Mais regardez mieux. Les théières, d'après vous, elles montent et descendent toutes seules ? Et les tasses, elles sont bues comme ça, par évaporation ? Allons, un peu de sérieux. Ce sont les fantômes, bien sûr. Les fantômes de Nice qui se servent le thé et se le boivent. Vous comprenez maintenant pourquoi la patronne vous a fait asseoir avec moi ? Il n'est jamais vraiment désert, son salon. Quand on est vivant, on occupe les places que les morts ont laissées. C'est la règle. Mais franchement, qu'est-ce qui vous a pris de venir à cette période ? Faut pas s'étonner de finir trempé. Vous dégoulinez ma parole. On dirait un pambagna. Je suis sûre qu'il ne le mentionnait pas, ça, votre guide, qu'on a toujours eu une pluie d'irlandais pendant le festival de Cannes. Quand on est venu pour les plages, forcément ça donne la rougne. Ce qu'ils auraient écrit dans votre bouquin s'ils m'avaient posé la question à moi, c'est que le ciel d'ici, il est jaloux qu'on regarde en tapis davantage que lui. Alors chaque année, il nous fait un esclandre. On a le ciel qu'on mérite, que voulez-vous ? Enfin. « Au moins, vous êtes au bon endroit. Les jours de pluie à Nice, mieux vaut les passer ici qu'ailleurs, je vous le dis. Moi, en tout cas, je me sens comme un cake en train de dorer au four. Avec le fauteuil bien mou dans le dos, tout autour les fantômes paisibles, les gouttes qui crépitent contre la fenêtre, les théières empilées et de l'autre côté, si on essuie la buée, voilà, le cours Saléa, le cœur palpitant du vieux Nice. Pour l'instant, il est tout mouillé. C'est joli aussi. » Mais il faut l'imaginer quand il fait beau, avec ses parasols rayés qui couvrent le marché aux fleurs. J'espère que vous aurez au moins un jour de soleil pour y sentir le poivre des dahlias et le parfum vert des bassines. Vous hésitez ? Moi, je vous conseillerais l'étrangeté de la masque. Mais ils sont tous excellents vu qu'ils viennent du coin, de la Vallée des Merveilles, à deux heures d'ici. Comment ça, vous n'en avez pas entendu parler ? Donnez-moi un peu votre guide. Donnez-moi. « C'est quoi ça ? » sentit débattu le guide expert de vos balades secrètes. « Ça me fait rire. » « L'expert de rien du tout si vous voulez mon avis. Un expert comme celui-là. Il en pousse trois pour chaque pissant lit au bord des chemins. Ce qui est dommage pour vous, au fond. Parce que, en vous regardant entrer avec votre gourde qui pend du sac à dos là, je me suis dit tout de suite, tiens, voilà quelqu'un qui aime les secrets. Les vrais. Pas ceux qu'on lit dans les pages « Le saviez-vous ? » pour s'instruire pendant la bronzette. Non. Vous. » Ça se voit que vous préférez poursuivre un véritable mystère plutôt qu'un gosse en brassard sur les galets brûlants. Si c'est de l'insolite que vous cherchez, je peux vous en donner, moi, avec d'authentiques morceaux de village hanté à l'intérieur, du secret que votre guide, même pas en rêve, il imagine que ça puisse exister quelque chose d'aussi secret. Par contre, attention, l'excursion dont je vous parle là, très peu de vivants la connaissent. Il y a moi, ceux qui ont lu mon rapport aux archives, et puis la sorcière derrière le comptoir. Pas grand monde, quoi. « Et ne la répétez pas trop, d'accord ? On ne voudrait pas monter là-haut dans trois mois et y trouver une boutique avec des portes-clés « I love Begumas » . Bon, alors pour vous y rendre, il faut monter dans l'arrière-pays. Vous visiterez Nice plus tard, ne vous inquiétez pas. Depuis 2000 ans qu'elle se tient là, elle ne risque pas de bouger. » Vous écoutez Inky et Pete ce livre, le podcast lecture en 15 minutes, à peu près, qui donne vie et voix aux premiers mots d'un livre et vous donne envie de découvrir les suivants. Ou pas, je suis Mappal Davidal, amoureuse des jolis mots et des belles histoires. Vous venez d'écouter l'Inky Pete de Duté pour les fantômes, écrit par Chris Vuklicevic. publié aux éditions de Noël en 2023. Dans cette histoire, nous, lecteurs et lectrices, sommes invités dans un salon de thé de Nice pour nous abriter du mauvais temps. Déjà en soi, c'est assez cool. Et c'est un salon de thé un peu spécial, puisque c'est un salon qui accueille les fantômes, ce qui est encore plus cool. Et le serveur va nous raconter une histoire. Cette histoire, c'est l'histoire de deux sœurs jumelles, des sœurs un peu sorcières, Félicité et Agonie. Félicité a un métier qui fait rêver, elle est théilogue, et elle est aussi détective spécialisée en spectre, car elle peut voir et parler aux fantômes. Sa sœur Agonie n'a qu'une seule dent. Quand elle parle, elle crache des papillons noirs qui font pourrir tout ce qu'ils touchent, et aussi des plantes carnivores qui mangent les oiseaux. Ces deux sœurs se sont perdues de vue pendant longtemps, 30 ans, et se retrouvent à la mort de leur mère. Ensemble, elles vont tenter de retrouver son fantôme, et pour ça, elles vont devoir remonter le temps et le fil de l'histoire de leur mère, pour savoir où le chercher, ce fantôme. Du thé pour les fantômes, c'est l'histoire de deux sœurs, donc, que presque tout oppose. Félicité ! et agonie. Rien qu'avec leur nom, qu'elles n'ont pas choisi elles, on est d'accord, on comprend beaucoup de choses. Félicité, adorée par sa mère, d'un côté, et agonie, détestée et repoussée par sa mère et le monde de l'autre. On imagine sans peine leur enfance injuste à l'extrême, et en grandissant, il y a l'accumulation de rancune, de jalousie, d'incompréhension, de silence, de mensonge, de trahison et de blessure. Et avec le temps, Les blessures, ça s'infecte. Vous pensez que vous vous entendez mal avec votre sœur ou votre frère ? Alors attendez de lire ou d'entendre l'histoire de Félicité et d'Agonie. Je vous assure que ça remet les choses en perspective. Du thé pour les fantômes, c'est aussi une histoire de magie. La magie du thé, la magie des fleurs, des noms, des fantômes bien sûr. C'est une magie très naturelle en fin de compte. Une magie fantastique au sens littéraire du terme, mais pas une magie inquiétante. Alors bien sûr, les papillons noirs et les fleurs carnivores, les orages de colère, tout ça c'est pas vraiment rassurant, mais la façon dont toutes ces menaces sont décrites les rend normales. Parce que là réside une autre sorte de magie, la magie des mots. L'autrice joue avec les mots, elle les décortique, elle les fait rimer et résonner, révélant leur magie, à eux aussi. Le résultat, c'est une poésie folle, pour servir une histoire encore plus folle. Cette histoire, c'est aussi l'histoire des multiples facettes, des multiples vies de l'être humain. Un être humain, pendant sa vie, donc plus ou moins longue, change, s'adapte à son environnement, explore ses différentes passions, vit plusieurs histoires, incarne plusieurs personnages avec donc plusieurs personnalités et adopte plusieurs masques. Il ou elle vit donc plusieurs vies en une, et des fois même, il ou elle change de nom. Dans ce roman, cette multiplicité de l'individu unique est au centre de tout, et possède, elle aussi, sa propre magie. Dans cette histoire, il y a un autre personnage un peu magique, c'est la ville de Nice et ses environs. Si vous connaissez et aimez le sud de la France, et la Provence en particulier, vous reconnaîtrez les rues de Nice, les villes, les villages alentours, et les caprices de sa météo. Et c'est assez satisfaisant, je trouve, de lire ses noms et de se dire « ah ah, moi je connais » . Je voudrais mentionner aussi la version audio de cette histoire, lue par Clotilde Say. qui rajoute encore une dimension à l'histoire. Je trouve que la voix chaude et tendre de Clotilde Sey incarne parfaitement l'atmosphère de ce roman. C'est aussi un roman qui a reçu le Grand Prix de l'imaginaire et le Prix Imaginale en 2024. Donc si vous aimez le thé, glacé ou chaud, les gentils fantômes et les sorcières pas si vilaines, alors lisez Du thé pour les fantômes de Chris Vuclicevic aux éditions de Noël. Merci de m'avoir écoutée jusqu'au bout. Si vous avez passé un bon moment, dites-le moi. Dites-le aussi à votre plateforme d'écoute et n'hésitez pas à partager le podcast avec d'autres amoureux et amoureuses des mots. A bientôt.

Chapters

  • incipit de Du thé pour les fantômes, de Chris Vuklisevic, lu par Mafalda Vidal

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  • Pourquoi lire Du thé pour les fantômes, de Chris Vuklisevic ?

    04:19

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Connaissez-vous Félicité et Agonie ?

🫖👻✨

Deux sœurs jumelles qui ne se ressemblent pas (c'est le moins qu'on puisse dire), mais qui vont néanmoins être réunies pour retrouver le fantôme de leur mère. Une aventure qui s'annonce mouvementée...


📚 Références :

titre : Du thé pour les fantômes

autrice : Chris Vuklisevik

couverture : Cécilia Leroux

éditeur : Denoël

site : https://www.denoel.fr/

à partir de 14 ans


🎙️ Au micro : Mafalda Vidal


🫶🏻 Abonnez-vous pour ne manquer aucun incipit !

Et si cet incipit vous a plu, n'hésitez pas à laisser une note et un commentaire sur Apple Podcast, Deezer ou votre plateforme d'écoute ! Ainsi, ces incipits arriveront dans les oreilles d'autres amoureuses et amoureux des belles histoires (et cela donnera aussi de la force à Inky, Peete et moi pour continuer à vous parler de nos lectures).


🙀😻 Et retrouvez Inky et Peete sur Instagram.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Faut pas croire ce qu'on voit c'est de la connerie à tous les coups non faut croire ce qu'on regarde et je ne parle pas de regarder le venteur ou s'il reste du lait je parle de regarder avec cette chose que vous avez au fond des yeux derrière celle qui vous donne des idées et des histoires et des envies de falaise et de vent vraiment il faut pas croire tout ce qu'on voit C'est comme la patronne derrière sa caisse. En la voyant, on se dit « c'est une sorcière » . Bon, ça je vous l'accorde, on fait difficilement plus sorcière. Manque plus que la pomme rouge et on se croirait chez Blanche-Neige. Mais en vérité, quand on la connaît, elle n'est pas si vilaine. La plus gentille personne de Nice, même. Enfin, je ne le dis pas trop fort, si elle m'entend, je me fais virer du salon. Alors oui, les chaises ont l'air vides. Mais regardez mieux. Les théières, d'après vous, elles montent et descendent toutes seules ? Et les tasses, elles sont bues comme ça, par évaporation ? Allons, un peu de sérieux. Ce sont les fantômes, bien sûr. Les fantômes de Nice qui se servent le thé et se le boivent. Vous comprenez maintenant pourquoi la patronne vous a fait asseoir avec moi ? Il n'est jamais vraiment désert, son salon. Quand on est vivant, on occupe les places que les morts ont laissées. C'est la règle. Mais franchement, qu'est-ce qui vous a pris de venir à cette période ? Faut pas s'étonner de finir trempé. Vous dégoulinez ma parole. On dirait un pambagna. Je suis sûre qu'il ne le mentionnait pas, ça, votre guide, qu'on a toujours eu une pluie d'irlandais pendant le festival de Cannes. Quand on est venu pour les plages, forcément ça donne la rougne. Ce qu'ils auraient écrit dans votre bouquin s'ils m'avaient posé la question à moi, c'est que le ciel d'ici, il est jaloux qu'on regarde en tapis davantage que lui. Alors chaque année, il nous fait un esclandre. On a le ciel qu'on mérite, que voulez-vous ? Enfin. « Au moins, vous êtes au bon endroit. Les jours de pluie à Nice, mieux vaut les passer ici qu'ailleurs, je vous le dis. Moi, en tout cas, je me sens comme un cake en train de dorer au four. Avec le fauteuil bien mou dans le dos, tout autour les fantômes paisibles, les gouttes qui crépitent contre la fenêtre, les théières empilées et de l'autre côté, si on essuie la buée, voilà, le cours Saléa, le cœur palpitant du vieux Nice. Pour l'instant, il est tout mouillé. C'est joli aussi. » Mais il faut l'imaginer quand il fait beau, avec ses parasols rayés qui couvrent le marché aux fleurs. J'espère que vous aurez au moins un jour de soleil pour y sentir le poivre des dahlias et le parfum vert des bassines. Vous hésitez ? Moi, je vous conseillerais l'étrangeté de la masque. Mais ils sont tous excellents vu qu'ils viennent du coin, de la Vallée des Merveilles, à deux heures d'ici. Comment ça, vous n'en avez pas entendu parler ? Donnez-moi un peu votre guide. Donnez-moi. « C'est quoi ça ? » sentit débattu le guide expert de vos balades secrètes. « Ça me fait rire. » « L'expert de rien du tout si vous voulez mon avis. Un expert comme celui-là. Il en pousse trois pour chaque pissant lit au bord des chemins. Ce qui est dommage pour vous, au fond. Parce que, en vous regardant entrer avec votre gourde qui pend du sac à dos là, je me suis dit tout de suite, tiens, voilà quelqu'un qui aime les secrets. Les vrais. Pas ceux qu'on lit dans les pages « Le saviez-vous ? » pour s'instruire pendant la bronzette. Non. Vous. » Ça se voit que vous préférez poursuivre un véritable mystère plutôt qu'un gosse en brassard sur les galets brûlants. Si c'est de l'insolite que vous cherchez, je peux vous en donner, moi, avec d'authentiques morceaux de village hanté à l'intérieur, du secret que votre guide, même pas en rêve, il imagine que ça puisse exister quelque chose d'aussi secret. Par contre, attention, l'excursion dont je vous parle là, très peu de vivants la connaissent. Il y a moi, ceux qui ont lu mon rapport aux archives, et puis la sorcière derrière le comptoir. Pas grand monde, quoi. « Et ne la répétez pas trop, d'accord ? On ne voudrait pas monter là-haut dans trois mois et y trouver une boutique avec des portes-clés « I love Begumas » . Bon, alors pour vous y rendre, il faut monter dans l'arrière-pays. Vous visiterez Nice plus tard, ne vous inquiétez pas. Depuis 2000 ans qu'elle se tient là, elle ne risque pas de bouger. » Vous écoutez Inky et Pete ce livre, le podcast lecture en 15 minutes, à peu près, qui donne vie et voix aux premiers mots d'un livre et vous donne envie de découvrir les suivants. Ou pas, je suis Mappal Davidal, amoureuse des jolis mots et des belles histoires. Vous venez d'écouter l'Inky Pete de Duté pour les fantômes, écrit par Chris Vuklicevic. publié aux éditions de Noël en 2023. Dans cette histoire, nous, lecteurs et lectrices, sommes invités dans un salon de thé de Nice pour nous abriter du mauvais temps. Déjà en soi, c'est assez cool. Et c'est un salon de thé un peu spécial, puisque c'est un salon qui accueille les fantômes, ce qui est encore plus cool. Et le serveur va nous raconter une histoire. Cette histoire, c'est l'histoire de deux sœurs jumelles, des sœurs un peu sorcières, Félicité et Agonie. Félicité a un métier qui fait rêver, elle est théilogue, et elle est aussi détective spécialisée en spectre, car elle peut voir et parler aux fantômes. Sa sœur Agonie n'a qu'une seule dent. Quand elle parle, elle crache des papillons noirs qui font pourrir tout ce qu'ils touchent, et aussi des plantes carnivores qui mangent les oiseaux. Ces deux sœurs se sont perdues de vue pendant longtemps, 30 ans, et se retrouvent à la mort de leur mère. Ensemble, elles vont tenter de retrouver son fantôme, et pour ça, elles vont devoir remonter le temps et le fil de l'histoire de leur mère, pour savoir où le chercher, ce fantôme. Du thé pour les fantômes, c'est l'histoire de deux sœurs, donc, que presque tout oppose. Félicité ! et agonie. Rien qu'avec leur nom, qu'elles n'ont pas choisi elles, on est d'accord, on comprend beaucoup de choses. Félicité, adorée par sa mère, d'un côté, et agonie, détestée et repoussée par sa mère et le monde de l'autre. On imagine sans peine leur enfance injuste à l'extrême, et en grandissant, il y a l'accumulation de rancune, de jalousie, d'incompréhension, de silence, de mensonge, de trahison et de blessure. Et avec le temps, Les blessures, ça s'infecte. Vous pensez que vous vous entendez mal avec votre sœur ou votre frère ? Alors attendez de lire ou d'entendre l'histoire de Félicité et d'Agonie. Je vous assure que ça remet les choses en perspective. Du thé pour les fantômes, c'est aussi une histoire de magie. La magie du thé, la magie des fleurs, des noms, des fantômes bien sûr. C'est une magie très naturelle en fin de compte. Une magie fantastique au sens littéraire du terme, mais pas une magie inquiétante. Alors bien sûr, les papillons noirs et les fleurs carnivores, les orages de colère, tout ça c'est pas vraiment rassurant, mais la façon dont toutes ces menaces sont décrites les rend normales. Parce que là réside une autre sorte de magie, la magie des mots. L'autrice joue avec les mots, elle les décortique, elle les fait rimer et résonner, révélant leur magie, à eux aussi. Le résultat, c'est une poésie folle, pour servir une histoire encore plus folle. Cette histoire, c'est aussi l'histoire des multiples facettes, des multiples vies de l'être humain. Un être humain, pendant sa vie, donc plus ou moins longue, change, s'adapte à son environnement, explore ses différentes passions, vit plusieurs histoires, incarne plusieurs personnages avec donc plusieurs personnalités et adopte plusieurs masques. Il ou elle vit donc plusieurs vies en une, et des fois même, il ou elle change de nom. Dans ce roman, cette multiplicité de l'individu unique est au centre de tout, et possède, elle aussi, sa propre magie. Dans cette histoire, il y a un autre personnage un peu magique, c'est la ville de Nice et ses environs. Si vous connaissez et aimez le sud de la France, et la Provence en particulier, vous reconnaîtrez les rues de Nice, les villes, les villages alentours, et les caprices de sa météo. Et c'est assez satisfaisant, je trouve, de lire ses noms et de se dire « ah ah, moi je connais » . Je voudrais mentionner aussi la version audio de cette histoire, lue par Clotilde Say. qui rajoute encore une dimension à l'histoire. Je trouve que la voix chaude et tendre de Clotilde Sey incarne parfaitement l'atmosphère de ce roman. C'est aussi un roman qui a reçu le Grand Prix de l'imaginaire et le Prix Imaginale en 2024. Donc si vous aimez le thé, glacé ou chaud, les gentils fantômes et les sorcières pas si vilaines, alors lisez Du thé pour les fantômes de Chris Vuclicevic aux éditions de Noël. Merci de m'avoir écoutée jusqu'au bout. Si vous avez passé un bon moment, dites-le moi. Dites-le aussi à votre plateforme d'écoute et n'hésitez pas à partager le podcast avec d'autres amoureux et amoureuses des mots. A bientôt.

Chapters

  • incipit de Du thé pour les fantômes, de Chris Vuklisevic, lu par Mafalda Vidal

    00:00

  • Pourquoi lire Du thé pour les fantômes, de Chris Vuklisevic ?

    04:19

Description

Connaissez-vous Félicité et Agonie ?

🫖👻✨

Deux sœurs jumelles qui ne se ressemblent pas (c'est le moins qu'on puisse dire), mais qui vont néanmoins être réunies pour retrouver le fantôme de leur mère. Une aventure qui s'annonce mouvementée...


📚 Références :

titre : Du thé pour les fantômes

autrice : Chris Vuklisevik

couverture : Cécilia Leroux

éditeur : Denoël

site : https://www.denoel.fr/

à partir de 14 ans


🎙️ Au micro : Mafalda Vidal


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Transcription

  • Speaker #0

    Faut pas croire ce qu'on voit c'est de la connerie à tous les coups non faut croire ce qu'on regarde et je ne parle pas de regarder le venteur ou s'il reste du lait je parle de regarder avec cette chose que vous avez au fond des yeux derrière celle qui vous donne des idées et des histoires et des envies de falaise et de vent vraiment il faut pas croire tout ce qu'on voit C'est comme la patronne derrière sa caisse. En la voyant, on se dit « c'est une sorcière » . Bon, ça je vous l'accorde, on fait difficilement plus sorcière. Manque plus que la pomme rouge et on se croirait chez Blanche-Neige. Mais en vérité, quand on la connaît, elle n'est pas si vilaine. La plus gentille personne de Nice, même. Enfin, je ne le dis pas trop fort, si elle m'entend, je me fais virer du salon. Alors oui, les chaises ont l'air vides. Mais regardez mieux. Les théières, d'après vous, elles montent et descendent toutes seules ? Et les tasses, elles sont bues comme ça, par évaporation ? Allons, un peu de sérieux. Ce sont les fantômes, bien sûr. Les fantômes de Nice qui se servent le thé et se le boivent. Vous comprenez maintenant pourquoi la patronne vous a fait asseoir avec moi ? Il n'est jamais vraiment désert, son salon. Quand on est vivant, on occupe les places que les morts ont laissées. C'est la règle. Mais franchement, qu'est-ce qui vous a pris de venir à cette période ? Faut pas s'étonner de finir trempé. Vous dégoulinez ma parole. On dirait un pambagna. Je suis sûre qu'il ne le mentionnait pas, ça, votre guide, qu'on a toujours eu une pluie d'irlandais pendant le festival de Cannes. Quand on est venu pour les plages, forcément ça donne la rougne. Ce qu'ils auraient écrit dans votre bouquin s'ils m'avaient posé la question à moi, c'est que le ciel d'ici, il est jaloux qu'on regarde en tapis davantage que lui. Alors chaque année, il nous fait un esclandre. On a le ciel qu'on mérite, que voulez-vous ? Enfin. « Au moins, vous êtes au bon endroit. Les jours de pluie à Nice, mieux vaut les passer ici qu'ailleurs, je vous le dis. Moi, en tout cas, je me sens comme un cake en train de dorer au four. Avec le fauteuil bien mou dans le dos, tout autour les fantômes paisibles, les gouttes qui crépitent contre la fenêtre, les théières empilées et de l'autre côté, si on essuie la buée, voilà, le cours Saléa, le cœur palpitant du vieux Nice. Pour l'instant, il est tout mouillé. C'est joli aussi. » Mais il faut l'imaginer quand il fait beau, avec ses parasols rayés qui couvrent le marché aux fleurs. J'espère que vous aurez au moins un jour de soleil pour y sentir le poivre des dahlias et le parfum vert des bassines. Vous hésitez ? Moi, je vous conseillerais l'étrangeté de la masque. Mais ils sont tous excellents vu qu'ils viennent du coin, de la Vallée des Merveilles, à deux heures d'ici. Comment ça, vous n'en avez pas entendu parler ? Donnez-moi un peu votre guide. Donnez-moi. « C'est quoi ça ? » sentit débattu le guide expert de vos balades secrètes. « Ça me fait rire. » « L'expert de rien du tout si vous voulez mon avis. Un expert comme celui-là. Il en pousse trois pour chaque pissant lit au bord des chemins. Ce qui est dommage pour vous, au fond. Parce que, en vous regardant entrer avec votre gourde qui pend du sac à dos là, je me suis dit tout de suite, tiens, voilà quelqu'un qui aime les secrets. Les vrais. Pas ceux qu'on lit dans les pages « Le saviez-vous ? » pour s'instruire pendant la bronzette. Non. Vous. » Ça se voit que vous préférez poursuivre un véritable mystère plutôt qu'un gosse en brassard sur les galets brûlants. Si c'est de l'insolite que vous cherchez, je peux vous en donner, moi, avec d'authentiques morceaux de village hanté à l'intérieur, du secret que votre guide, même pas en rêve, il imagine que ça puisse exister quelque chose d'aussi secret. Par contre, attention, l'excursion dont je vous parle là, très peu de vivants la connaissent. Il y a moi, ceux qui ont lu mon rapport aux archives, et puis la sorcière derrière le comptoir. Pas grand monde, quoi. « Et ne la répétez pas trop, d'accord ? On ne voudrait pas monter là-haut dans trois mois et y trouver une boutique avec des portes-clés « I love Begumas » . Bon, alors pour vous y rendre, il faut monter dans l'arrière-pays. Vous visiterez Nice plus tard, ne vous inquiétez pas. Depuis 2000 ans qu'elle se tient là, elle ne risque pas de bouger. » Vous écoutez Inky et Pete ce livre, le podcast lecture en 15 minutes, à peu près, qui donne vie et voix aux premiers mots d'un livre et vous donne envie de découvrir les suivants. Ou pas, je suis Mappal Davidal, amoureuse des jolis mots et des belles histoires. Vous venez d'écouter l'Inky Pete de Duté pour les fantômes, écrit par Chris Vuklicevic. publié aux éditions de Noël en 2023. Dans cette histoire, nous, lecteurs et lectrices, sommes invités dans un salon de thé de Nice pour nous abriter du mauvais temps. Déjà en soi, c'est assez cool. Et c'est un salon de thé un peu spécial, puisque c'est un salon qui accueille les fantômes, ce qui est encore plus cool. Et le serveur va nous raconter une histoire. Cette histoire, c'est l'histoire de deux sœurs jumelles, des sœurs un peu sorcières, Félicité et Agonie. Félicité a un métier qui fait rêver, elle est théilogue, et elle est aussi détective spécialisée en spectre, car elle peut voir et parler aux fantômes. Sa sœur Agonie n'a qu'une seule dent. Quand elle parle, elle crache des papillons noirs qui font pourrir tout ce qu'ils touchent, et aussi des plantes carnivores qui mangent les oiseaux. Ces deux sœurs se sont perdues de vue pendant longtemps, 30 ans, et se retrouvent à la mort de leur mère. Ensemble, elles vont tenter de retrouver son fantôme, et pour ça, elles vont devoir remonter le temps et le fil de l'histoire de leur mère, pour savoir où le chercher, ce fantôme. Du thé pour les fantômes, c'est l'histoire de deux sœurs, donc, que presque tout oppose. Félicité ! et agonie. Rien qu'avec leur nom, qu'elles n'ont pas choisi elles, on est d'accord, on comprend beaucoup de choses. Félicité, adorée par sa mère, d'un côté, et agonie, détestée et repoussée par sa mère et le monde de l'autre. On imagine sans peine leur enfance injuste à l'extrême, et en grandissant, il y a l'accumulation de rancune, de jalousie, d'incompréhension, de silence, de mensonge, de trahison et de blessure. Et avec le temps, Les blessures, ça s'infecte. Vous pensez que vous vous entendez mal avec votre sœur ou votre frère ? Alors attendez de lire ou d'entendre l'histoire de Félicité et d'Agonie. Je vous assure que ça remet les choses en perspective. Du thé pour les fantômes, c'est aussi une histoire de magie. La magie du thé, la magie des fleurs, des noms, des fantômes bien sûr. C'est une magie très naturelle en fin de compte. Une magie fantastique au sens littéraire du terme, mais pas une magie inquiétante. Alors bien sûr, les papillons noirs et les fleurs carnivores, les orages de colère, tout ça c'est pas vraiment rassurant, mais la façon dont toutes ces menaces sont décrites les rend normales. Parce que là réside une autre sorte de magie, la magie des mots. L'autrice joue avec les mots, elle les décortique, elle les fait rimer et résonner, révélant leur magie, à eux aussi. Le résultat, c'est une poésie folle, pour servir une histoire encore plus folle. Cette histoire, c'est aussi l'histoire des multiples facettes, des multiples vies de l'être humain. Un être humain, pendant sa vie, donc plus ou moins longue, change, s'adapte à son environnement, explore ses différentes passions, vit plusieurs histoires, incarne plusieurs personnages avec donc plusieurs personnalités et adopte plusieurs masques. Il ou elle vit donc plusieurs vies en une, et des fois même, il ou elle change de nom. Dans ce roman, cette multiplicité de l'individu unique est au centre de tout, et possède, elle aussi, sa propre magie. Dans cette histoire, il y a un autre personnage un peu magique, c'est la ville de Nice et ses environs. Si vous connaissez et aimez le sud de la France, et la Provence en particulier, vous reconnaîtrez les rues de Nice, les villes, les villages alentours, et les caprices de sa météo. Et c'est assez satisfaisant, je trouve, de lire ses noms et de se dire « ah ah, moi je connais » . Je voudrais mentionner aussi la version audio de cette histoire, lue par Clotilde Say. qui rajoute encore une dimension à l'histoire. Je trouve que la voix chaude et tendre de Clotilde Sey incarne parfaitement l'atmosphère de ce roman. C'est aussi un roman qui a reçu le Grand Prix de l'imaginaire et le Prix Imaginale en 2024. Donc si vous aimez le thé, glacé ou chaud, les gentils fantômes et les sorcières pas si vilaines, alors lisez Du thé pour les fantômes de Chris Vuclicevic aux éditions de Noël. Merci de m'avoir écoutée jusqu'au bout. Si vous avez passé un bon moment, dites-le moi. Dites-le aussi à votre plateforme d'écoute et n'hésitez pas à partager le podcast avec d'autres amoureux et amoureuses des mots. A bientôt.

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  • incipit de Du thé pour les fantômes, de Chris Vuklisevic, lu par Mafalda Vidal

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