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Instant Simple - Le podcast Voyage et Développement personnel

Pai - Les coulisses d'une vie d'artiste (JeanSou)

Pai - Les coulisses d'une vie d'artiste (JeanSou)

58min |16/09/2025
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58min |16/09/2025
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Description

Dans cet épisode, je pars à Pai, au nord de la Thaïlande, à la rencontre de Jean Souleymane, artiste, jongleur et flow artist passionné.
Avec lui, on va découvrir les coulisses d’une vie d’artiste : de ses débuts au lycée jusqu’à la création de sa compagnie, en passant par ses années de galère, ses rencontres et ce que le cirque et le flow art lui ont appris sur la résilience, la discipline et la liberté.

🌍 Ensemble, on parle de :

  • La communauté flow art et cirque unique de Pai,

  • Les leçons de vie qu’apporte la pratique artistique : persévérance, créativité, authenticité,

  • Comment trouver sa voie et oser poursuivre ses rêves malgré les doutes et les jugements.


🎪 L’épisode d’aujourd’hui a été enregistré au Paradise Circus Bar à Pai, un lieu unique qui fait vibrer la scène artistique locale et internationale.
Depuis des années, Paradise est un refuge pour les artistes, voyageurs et performeurs du monde entier. Mais aujourd’hui, face à de nouvelles contraintes, ils risquent de devoir fermer définitivement leurs portes.

Pour continuer à faire vivre leurs spectacles de feu, leurs shows et leur école de cirque, ils ont lancé une cagnotte solidaire. Chaque contribution compte pour préserver ce lieu magique et permettre aux artistes de continuer à créer et partager librement.

👉 Soutenir Paradise : https://www.weeboon.com/en/campaign/help-save-paradise


Retrouvez JeanSou sur insta : @jean_souleymane



______________________


🌍 Instant Simple – le podcast voyage & développement personnel qui t’inspire à oser sortir de ta zone de confort et à mieux te connaître à travers des récits de voyage. Des témoignages authentiques et inspirants, parfois drôles, parfois intenses, toujours challengeants. Mon but ? Que tu repartes de chaque épisode avec une bouffée d’inspiration et l’envie de vivre tes propres aventures !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Instant Simple, une parenthèse d'évasion. Aujourd'hui j'ai le plaisir d'être avec Jean Souleymane pour qu'il nous partage son aventure, sa vie d'artiste. On est, comme vous pouvez le voir pour ceux qui nous regardez sur Youtube, nous sommes dans un cadre plutôt pas mal. J'en dis pas plus et je vous laisse avec la suite. Bienvenue sur Instants Simples, une parenthèse d'évasion. Je suis Lina, coach de vie certifié et voyageuse solo passionnée. A travers ce podcast, je vous propose chaque mardi un récit de voyage, une anecdote qui a été transformatrice pour moi ou l'un des invités. Le but, c'est d'aller explorer ensemble les leçons de vie qu'on a pu tirer de ces expériences, parfois un peu folles quand même. Alors si vous cherchez un podcast qui mixe développement personnel et voyage, vous êtes au bon endroit. Si ce concept vous plaît, Je vous invite à soutenir ce podcast en laissant une note, un commentaire ou en le partageant à vos proches. Sur ce, bon épisode ! de faire cette petite interview avec moi.

  • Speaker #1

    Pas de souci, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Donc pour ceux qui nous écoutez, vous vous dites, mais où est-ce qu'elle se trouve ? Qui c'est cette personne ? Où on est ? Je vais planter un petit peu le contexte parce que je pense qu'il le faut. Aujourd'hui on est à Pai, Pai c'est une ville ou un village ?

  • Speaker #1

    Ouais ça commence de plus en plus à être une ville mais ça reste un village.

  • Speaker #0

    Ouais voilà, on n'est pas sur du Bangkok ou du Chiang Mai quand même donc voilà. Ça reste on va dire une petite ville tout au nord de la Thaïlande. Une ville qui a de multiples aspects, tous très différents. Et il y a un aspect de paille que j'ai envie d'aborder avec toi aujourd'hui, c'est la communauté de Flow Art, le monde du cirque. Je ne sais pas comment vous appelez ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu tout ça. Je dirais plus cirque, mais ici, les gens se considèrent plus comme Flow Artistes. Peut-être le Flow Art pour les gens qui écoutent expliquer un tout petit peu ce que c'est.

  • Speaker #0

    Ouais, on va expliquer.

  • Speaker #1

    Du coup le Flow Art ça vient d'un concept américain, si je ne me trompe pas de bêtises, qui est apparu il n'y a pas si longtemps que ça, peut-être au moins une vingtaine d'années. Et c'est un dérivé du cirque, c'est venu beaucoup des personnes qui traînaient au Burning Man à l'époque. Ça c'est un festival, non ? Un festival, le plus gros festival du monde, c'est dans le désert du Nevada en Amérique. et en gros les gens se retrouvaient pour écouter de la musique et jongler avec du feu il y a plein d'activités et tout et en gros le flow art c'est un peu plus le concept le principe du flow ça va être manipuler des objets ou juste danser mais le faire dans une logique plus de bien-être personnel plus que dans une esthétique purement scénique et le flow art ça a dérivé de ça en prenant la jonglerie et donc la manipulation d'objets et pas mal d'objets enflammés souvent comme base donc on va dire pour les gens le plus connu ça va être bolas, staff donc bâtons spinning ce genre de trucs et on l'a mis dans une logique plus ouais plus de vraiment de mouvements et de mood on va dire une espèce d'ambiance.

  • Speaker #0

    C'est moins un objectif de performance.

  • Speaker #1

    Il y a moins un objectif purement technique qu'un objectif de Sentir que le truc coule bien. Oui. Voilà, c'est un peu difficile à concevoir, mais quand on le voit, c'est vachement plus logique. Quand on voit quelqu'un spinner avec du feu, et quand on voit quelqu'un jongler avec des balles ou des massieux, les deux dynamiques sont très différentes. Le floor doit incorporer beaucoup plus de danse. Moi, personnellement, dans ma pratique personnelle, je suis jongleur, manipulateur d'objets, puis... 13 ans maintenant que je fais ça. Ah ouais, quand même ! Ouais, et ça fait 7-8 ans que je fais ça à plein temps comme taf.

  • Speaker #0

    Ok. En France.

  • Speaker #1

    Et du coup, moi je considère ce que je fais comme de la jonglerie et j'inscris la manipulation d'objets de tout type dans quelque chose qui est lié à l'art de la jonglerie parce que c'est ce qu'on va retrouver le plus dans le cirque. Et vu que j'ai un objectif scénique aussi avec ça, j'ai tendance à plus s'associer ça à de la jonglerie. Mais en vrai, je fais aussi bien de la jonglerie que du flow art. Ouais. il n'y a pas vraiment de différence pour moi mais les gens le catégorisent et ici les gens ont plus tendance à se considérer flow artist que jongleur d'accord c'est ultra

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que c'est vrai que quand je suis arrivée à Paille, j'ai fait mes cinq premiers jours en fait, j'étais avec quelqu'un et j'ai fait que des trucs touristiques on va dire. Et en fait un jour je suis revenue, je suis allée au Saturday Market et là j'ai dit purée, genre en fait le Saturday Market c'est un marché qu'il y a tous les samedis. Merci Captain Obvious tu vois. Et en fait c'est dans un grand parc et il y a plein de personnes qui viennent faire du flow art, jouer avec des objets et tout. Et c'est là que je me suis dit, purée, je veux rester plus longtemps à Paille pour connaître cette communauté et aussi apprendre un petit peu, voilà, un props, comme vous les appelez.

  • Speaker #1

    Ouais. En français, on dit un agré. Ah, bon. Props en anglais, agré en français. D'accord. Tu retrouves aussi dans la gymnastique. En gym, tous les différents objets, barres asymétriques, cheval d'arçon, trucs comme ça, trampolines, on appelle ça des agrés aussi. Donc voilà, la jonglerie et le cirque ont repris ça en français.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que c'est dingue parce que moi dans ma petite tête de clichés, parce que le monde du floor déjà je ne connaissais pas, le monde de la jonglerie, du cirque, on connaît les clichés quoi, le jongler avec des massoules globales,

  • Speaker #1

    Barba Papa, Beaux Oloklons, la compresse.

  • Speaker #0

    Ouais exactement, et du coup en arrivant là j'ai découvert des milliers d'agrès que j'avais aucune idée que ça existait dans ce monde, et c'est ultra intéressant et je suis. Ce qu'on appelle en train de tomber dans le pie hole.

  • Speaker #1

    Ouais c'est le pie hole ici.

  • Speaker #0

    Dans le pie hole effect. Est-ce que tu peux expliquer un peu ça ? Parce qu'on en a souvent parlé sur les réseaux en mode ouais t'es dans le pie hole et tout. Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #1

    En gros le pie hole c'est comme ça que les gens appellent ça ici de manière assez marrante. Mais en gros tu viens à un pie pendant trois jours et tu te dis ok cool je vais aller me balader parce que tout le monde m'a parlé de pie donc j'ai envie de voir à quoi ça ressemble. Tu entends beaucoup parler de ça avec les gens qui voyagent parce que c'est un peu... C'est une destination qui commence à être de plus en plus un espèce de place to be en Thaïlande. Mais c'est loin du côté très touristique et vu que c'est un peu pommé dans les montagnes, les gens se demandent un peu qu'est-ce qu'il y a là-bas. Mais ça met 4 heures depuis Chiang Mai de venir ici, donc en fait les gens ne font pas trop. Et tu arrives 3 jours et là tu découvres la communauté qu'il y a ici, le talent des gens, l'accueil. Tu es tranquille, tu es en nature, les choses ne coûtent pas cher. la vie est... C'est plus tranquille, c'est un peu plus peaceful ici que dans une grande ville ou que dans les îles où les gens font beaucoup la teuf. Ça fait la teuf aussi ici pas mal, mais tu peux l'éviter plus facilement. C'est vrai. Et puis même, c'est même pas forcément le même type de soirée. Dans le sud, tu vas avoir beaucoup de gens qui vont faire un peu les grosses soirées, un peu boum boum comme j'appelle. Ici c'est vraiment plus des gens qui vont faire justement du floor art et du cirque. Et du coup tu découvres tout ça et tu te dis mais en fait j'ai envie de rester ici pour toujours. Et tu te dis mais j'ai pas du tout envie de rester que trois jours. Du coup tu postpones tous les trucs que t'as à faire, t'annules.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et tu restes plus longtemps. Et moi tous les ans je me dis ouais bon je vais rester, allez je reste deux semaines. En fait je reste un mois. Je reste un mois et demi, en fait je reste deux mois. Et là je vais encore rester plus longtemps, je fais deux mois et demi cette année à Paille je pense.

  • Speaker #0

    Ça fait combien d'années du coup que tu...

  • Speaker #1

    C'est la troisième année.

  • Speaker #0

    Troisième année que tu viens.

  • Speaker #1

    Troisième année que je viens et la première fois j'ai croisé des gens dans la communauté flow art européenne. J'étais à la Phoenix Fire Convention, super convention, d'ailleurs allez-y la Phoenix c'est trop bien. C'est l'un des plus gros rassemblements de jongleurs de feu d'Europe.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et si c'est pas le plus gros maintenant je crois ouais. parce que malheureusement, il n'y a plus trop le Kiev Firefest maintenant. Mais du coup, la Félix, c'est très certainement le plus gros. Et on est à peu près un millier de jongleurs pendant trois jours à faire du feu. Et du coup, j'ai croisé des gens de la communauté d'ici, là-bas. Et on discutait un peu déjà sur les réseaux sociaux. On parlait pas mal sur Insta parce qu'il y avait du coup Talon, le MC qui est là. Talon, je l'ai rencontré. On en parlait pas mal sur Instagram pendant le Covid. je voyais un peu ce qu'il faisait en staff et du coup vu qu'on fait un peu les mêmes objets, qu'on fait des trucs très similaires et je me suis dit ah bah tiens j'ai discuté un peu avec lui, on s'est rencontrés pendant l'été à deux events à la fin du deuxième event il m'a dit mais mec juste viens faire un tour à Paris pendant l'hiver et moi de base j'ai jamais trop été dans une logique de trop voyager j'ai toujours dit mon travail va me faire voyager mais je me suis jamais dit sur mon temps libre je peux partir quelques mois en vacances parce que j'étais toujours dans une logique de non je peux pas quoi c'était pas quelque chose d'envisageable et Talon m'a dit ça d'autres personnes de la communauté que j'ai rencontré un peu pendant l'été m'ont dit viens faire un tour ça serait cool pendant l'hiver j'ai dit allez peut-être on tente une première on va un mois en Thaïlande on verra bien ce qu'il se passe Je suis arrivé, j'ai pris qu'un billet à aller en me disant je sais pas combien de temps je reste, ça se trouve j'ai pas kiffé, je vais pouvoir rester qu'une semaine ou deux donc je me bloque pas. Et du coup je suis venu avec un peu pas trop d'attentes, j'ai vu le truc et en vrai je suis resté trois mois. Voilà le pie hole, tu tombes dedans, c'est assez intense dans le meilleur des sens.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant et franchement c'est quelque chose qui me touche beaucoup quand tu... Je fais beaucoup de danse et ce qui me touche en fait quand je viens m'entraîner ici, alors on fera un petit room tour de Paradise Pie après, un mini vlog de Paradise Pie si vous voulez voir. Mais en fait ce qui m'émeut beaucoup c'est de voir autant de personnes passionnées par la même chose qui échangent sans aucune attente. Tu ressens que, en tout cas, c'est le point de vue, on va dire extérieur, que j'ai, mais tu sens qu'il n'y a pas de comparaison, de jalousie, de « oh, il est meilleur que moi » ,

  • Speaker #1

    mais dans un mauvais sens.

  • Speaker #0

    Non, pas trop.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ? Il y a toujours de la comparaison, parce que dans un milieu où les gens pratiquent de la technique et font leur art, mais il y a quand même une logique de performance. Je prends un exemple tout bête. Tu commences à jongler avec 5 balles, trop bien, j'ai atteint une étape de ouf. Tu tournes la tête et le mec juste à côté il fait du 7. Du coup, forcément il y a une comparaison directe. Il y a vraiment 7 personnes qui sont techniquement meilleures que moi. Donc il y a un peu ce truc de t'es obligé d'accepter en fait que les autres seront toujours meilleurs que toi. Tu ne trouveras toujours quelqu'un meilleur que toi. Mais c'est aussi cette acceptance et ce fait de dire, c'est pas le niveau technique qui importe, mais ce que moi j'ai envie de représenter sur scène. Même ce que moi j'ai envie de proposer dans ma vie personnelle. Et comment j'ai envie de l'échanger avec les autres. Et tout le monde est à fond dans le partage. Et tu te rends compte qu'en fait si tu veux t'améliorer, t'es obligé d'échanger avec les autres. Et de toute façon tu vas avoir une bien meilleure vie à être clean avec ce que toi tu vaux. Et comment essayer d'échanger ça avec les autres. Je sais pas, il y a quelque chose d'hyper bienveillant et positif. Ce que j'aime bien dire avec Pai, et je pense que ça représente bien le truc, c'est que la première fois que je suis venu, j'ai rencontré des étrangers. Et quand je suis reparti, c'était mes amis. La deuxième fois que je suis venu, je suis venu voir des amis et je suis reparti citer ma famille.

  • Speaker #0

    Oh c'est beau !

  • Speaker #1

    Et c'est vraiment le feeling que j'ai de venir voir ma famille maintenant quoi. Et qu'il y a des nouvelles personnes qui arrivent et qu'il y a ce process qui se fait de commencer à se connaître. Et maintenant j'aime bien dire aux gens quand ils viennent à Paille pour la première fois et qu'ils arrivent à Paradise, genre je dis ben bienvenue à la maison. J'ai vraiment... pour moi une maison c'est plus un truc que tu as dans le feeling de tu te sens bien et tu as envie d'y être et c'est... C'est vertueux, c'est plein de bonheur, de joie, d'échanges, ça te guérit psychologiquement. Pour moi c'est vraiment ça une maison, tu sais que tu es bien ici et que tu vas avoir une stabilité émotionnelle. Et Pai, et plus précisément même Paradise et Dreamscape, tous les milieux du cirque qui sont là, j'ai vraiment cette sensation de me sentir à la maison et de me sentir bien avec des gens qui me supportent. qui sont supportifs avec moi un peu régulièrement. Et je ne sais pas, j'ai l'impression de créer des vraies connexions authentiques ici, plus que n'importe où ailleurs.

  • Speaker #0

    Je te rejoins complètement parce que dans mon voyage, c'est la première fois où j'ai eu le besoin de m'arrêter longtemps à un même endroit. Et je me souviens j'ai un ami en France qui m'a dit tu verras tu vas être à Pai, tu vas y rester un mois. J'étais là non mais impossible, moi dans mon voyage je reste pas un mois dans le nord de la Thaïlande au mieux de nulle part. Il faut que j'expérimente des trucs, je sais pas genre...

  • Speaker #1

    Tu peux pas aller voir la mer ? Bah voilà,

  • Speaker #0

    j'ai toujours pas vu de plage, non mais voilà. Et après presque deux mois en Thaïlande tu vois. Et en fait quand je suis arrivée là, je me suis rendue compte, je me suis dit mais Pai is a good place to heal. C'est genre Pai est un bon endroit pour... guérir. Genre parce que je suis arrivée, je venais de me séparer de mon crush, j'ai perdu mon oncle, enfin voilà plusieurs étapes et en fait j'avais besoin d'un moment où je me disais ben tiens je me pose quelque part et je respire tu vois. Et en fait le fait d'adopter le slow travel, mais je te jure genre Grâce à ça, j'ai réussi à conduire un scooter. Et puis, tu as tes petites habitudes. Tu vas dans les mêmes restos. Tu commences à connaître les personnes qui travaillent dans ces restaurants. Tu arrives à Paradise. Tu dis bonjour aux mêmes personnes. Tu crées des vraies amitiés. En fait, tu as le temps de creuser plus qu'en surface. Parce que quand tu voyages rapidement, que tu fais 3-4 jours au même endroit, même une semaine au même endroit... Au final, tu as des conversations en surface avec chaque personne. Alors que quand tu arrives à Paille, ou même à Paradise, là par exemple, il y a un programme, on va dire, tous les soirs, il y a quelque chose. Ça va aussi bien être, on est avec tous les touristes et on fait un fire show et du coup, on profite du spectacle. Hier, on était tous allongés ensemble à regarder un film. Il y a vraiment une bienveillance et un esprit de communauté qui fait du bien quand tu voyages seul, de dire j'arrive et... Le plaisir de dire bonjour à des gens le matin, tu vois, c'est bête, mais quand tu voyages seul et que tu restes trois jours dans un même endroit, tu dis pas bonjour aux gens le matin.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai que ça arrive beaucoup moins. T'as moins cette logique de... On est moins dans de l'échange et du partage, je pense, que quand tu parles du solo traveling. Moi, techniquement, je suis solo traveler.

  • Speaker #0

    Mais quand est-ce que t'es seul ? Je suis jamais seul !

  • Speaker #1

    Là justement, ça c'est un autre truc aussi, c'est que ça peut être, c'est fou parce qu'en fait, vu que les gens sont tous hyper accueillants ici, que tu sens que tu fais des vraies connexions, des amis, et que t'as un truc qui est beaucoup dans de l'échange qui est plus vrai, t'as envie de passer du temps avec tout le monde. Et le seul truc, c'est de pas se perdre et de pas oublier de passer du temps avec soi. Ouais. Et ouais, t'es toujours avec des gens, t'as envie de passer du temps avec eux, tu les trouves géniaux. Et en plus, il y a de la créativité, tu as de l'échange, de l'expérience. Il y a tout ça à la fois. Mais du coup, le moment où tu es seul avec toi, il est hyper nécessaire pour processer tout ça. C'est clair. On a vraiment ce terme, qui n'existe pas en français d'ailleurs, je crois. Overwhelming. Il n'y a pas vraiment de...

  • Speaker #0

    Overwhelming, attends, ça veut dire quoi ? C'est genre, tu es trop...

  • Speaker #1

    Tu satures en gros, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. T'as trop sociabilisé,

  • Speaker #1

    genre des fois il te faut un moment... T'as besoin d'un temps de process. Et ça ici c'est peut-être le seul truc où je dirais c'est tellement cool que ça en est trop cool des fois. C'est vrai. Et c'est fou parce que cette expérience c'est pas trop une sensation que t'as l'habitude de vivre en général dans ta vie. De n'avoir trop de sociabilisation. Enfin moi je suis quelqu'un, je pense quand même de relativement très sociable dans ma vie. J'aime faire du contact, j'aime traîner avec des gens. Mais là j'ai vraiment la sensation qu'il me f... Il faut du temps pour moi-même. Là, je suis installé, j'ai bougé du centre. Je pars m'installer à 15 minutes de scooter d'ici. Vraiment, il n'y a que les champs. J'entends les oiseaux gazouiller. Et gazouiller aussi, il n'y a personne. Il n'y a pas un bruit, pas un scooter, rien, nada. Et pour prendre le temps vraiment et me dire si je viens me sociabiliser avec des gens, je le fais en âme et conscience. Mais je ne suis pas directement dans le tumulte en me levant le matin, parce que c'est un peu trop des fois. Oui, c'est vrai. Je pense que c'est important de se dire que pendant un mois, tu setup proprement quelque part, tu t'installes, tu poses tes marques, tu te fais ton petit repas le matin.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, c'est te recréer des habitudes et comme tu dis, une safe place pour glorer. et si on doit enchaîner maintenant parce qu'à la base c'était ce qu'on était censé parler de ta vie d'artiste mais de toute façon ce podcast, vous qui nous écoutez vous le savez, on parle toujours un peu de tout, de rien, mais surtout de tout en fait et du coup moi je me posais beaucoup de questions sur ta vie d'artiste parce que chaque artiste est unique et n'a pas la même histoire tu dis que ça fait 13 ans Comment tu as commencé ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai un pote au lycée qui s'est pointé avec des balles de jonglage, il voulait apprendre à jongler, on se regardait un peu, ok cool mec.

  • Speaker #0

    C'est qui ce mec ?

  • Speaker #1

    C'était un weirdo on savait.

  • Speaker #0

    Pour une fois que c'est pas le ping-pong, parce qu'alors d'habitude collège-lycée c'est plus les raquettes de ping-pong.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis ça j'ai fait 10 ans de tennis. Ah oui quand même. Avant le cirque j'ai fait 10 ans de tennis, je suis prêt à devenir tennisman et tout. C'était assez sérieux comme truc. Et ouais, j'ai un pote qui s'est pointé un jour avec des balles de jonglage. Et d'un côté il m'énervait un peu, et d'un côté je me disais « Ah, il en fait tout un pote à caisse, mais ça a l'air pas si compliqué que ça quoi ! » Et pendant l'été, j'ai commencé à me mettre à jongler un peu. J'étais déjà un peu dans une logique artistique, je voulais aller en formation littéraire au lycée. Je kiffais grave tout ce qui était philosophie et tout. J'écrivais des poèmes, beaucoup. Je me disais que je voulais devenir écrivain peut-être, et tout, enfin voilà. Je faisais un peu de photos aussi, j'avais aussi peut-être des envies de devenir photographe. J'avais tout un truc où j'avais besoin d'exprimer quelque chose. J'avais vraiment besoin d'exprimer de la créativité. Et en fait, j'ai commencé à me mettre à jongler avec des balles. Assez rapidement, au même moment, j'ai commencé à faire des poils, ce que je rappelle des bolasses, du coup.

  • Speaker #0

    Donc les poils, pour décrire, comment tu décriais un poil ?

  • Speaker #1

    Tu as une corde et puis il y a une boule au bout et des fois tu peux l'enflammer ou elle s'allume.

  • Speaker #0

    Soit c'est avec des lettres,

  • Speaker #1

    soit c'est avec du feu et tu fais ton tour.

  • Speaker #0

    C'est une bonne technique d'autoflagellation, je suis en train d'apprendre. Et quand tu apprends, avec deux, tu te tapes toi-même. Oui,

  • Speaker #1

    tu tapes fort, souvent. Du coup, je me suis mis un peu au jonglage et en même temps j'étais avec mon meilleur ami d'enfance. On s'est mis à jongler un peu tous les deux et puis lui avait déjà un peu vite fait deux trois trucs en poil et du coup il m'a dit je peux te montrer un peu vite fait on prend une paire de chaussettes on en met une deuxième paire de chaussettes dedans puis on les fait tourner puis on voit ce qui se passe quoi et j'ai commencé à découvrir un peu ça pendant l'été je me suis dit mais en fait c'est extrêmement satisfaisant genre le fait de sentir que pour la première fois de ma vie j'étais bon à quelque chose parce que tu as vraiment une logique de satisfaction, de récompense immédiate. Pour moi, le jonglage, c'est un truc où t'essayes, t'y arrives pas, et puis à un moment, t'y arrives. Y'a pas de t'y arrives un peu. C'est pas flou comme la danse, par exemple, où y'a certains tricks vraiment en danse au chalet.

  • Speaker #0

    Le jonglage, si tu fais ton truc et que tu rattrapes toutes les balles,

  • Speaker #1

    bon bah, c'est bon. C'est bon, ça fonctionne. Si t'as 3 balles, tu les as rattrapées, tu sais jongler.

  • Speaker #0

    Tu peux le prouver, quoi.

  • Speaker #1

    Tu peux prouver que tu sais jongler. et c'est un truc où c'est clair et net que quand tu commences à le faire la majorité des gens ne savent pas le faire Et du coup les gens vont avoir ce réflexe de dire « Waouh ! Ils vont être impressionnés super facilement ! » Je me suis dit « Attends, cette facilité d'exécution, et cette récompense sociale, et cette récompense personnelle à la fois, elle est très satisfaisante. » Du coup j'avais envie de continuer. Et ma mère, elle a vu que je commençais à me mettre beaucoup à jongler, j'avais 17 ans et quelques, 16-17, et elle s'est dit « Tiens, il a l'air de kiffer. » Ma mère elle a toujours été un peu comme ça, elle s'est dit Ah, il aime bien quelque chose, on va pas le forcer à faire, mais on va forcément le pousser dans cette voie pour voir si ça le tente. Et elle m'a dit, je me rappelle, il y avait le Cirque Plume qui passait en ville à Lyon. Et elle m'a dit, ah tiens, c'est marrant, il y a ce spectacle, ça s'appelle le Cirque Plume, ils jouent un spectacle de cirque en ville, est-ce que ça te dit d'y aller ? Et je lui ai dit bah ouais on peut aller voir ça. Elle a pris deux billets, on est allé au cirque plus. Et moi je m'attendais vraiment à Bozo le clown, Barbababa et compagnie.

  • Speaker #0

    Mais je me disais,

  • Speaker #1

    du coup vu que je commence à jongler, je suis intéressé de voir c'est quoi un vrai jongleur, c'est quoi un jongleur professionnel.

  • Speaker #0

    De voir le niveau qu'il a.

  • Speaker #1

    Ouais, voir le niveau qu'il a pour faire de la scène en tant que jongleur parce que moi du coup j'ai aucun comparatif, je jongle un peu tout seul dans mon coin.

  • Speaker #0

    Et toi, tu apprenais comment quand tu jonglais ? C'était genre des tutos YouTube ? Non,

  • Speaker #1

    même pas. C'était un peu autodidacte. Il y a deux, trois personnes qui m'ont dit « Ah, moi, je sais faire. » Je ne savais même pas que c'était un truc d'avoir des tutos YouTube pour ça. Je ne me suis même pas posé trop la question. Je me suis dit « Ouais, j'ai envie de jongler. » Mais les gens, ils n'intéressent pas à jongler. Il y a les jongleurs, les gens qui sont jongleurs de naissance.

  • Speaker #0

    Qui sont nés jongleurs.

  • Speaker #1

    En vrai, c'est ça. Dans les familles de cirque, les gens ils naissent et ils pratiquent un objet oui et ils vont faire cet objet toute leur vie et Et voilà quoi, et puis c'est tout. Et c'est comme ça, ils n'ont pas trop le choix parce que c'est de père en fils et tout, ou de mère en fille.

  • Speaker #0

    Et pour revenir au cirque plume du coup ?

  • Speaker #1

    Et du coup je suis venu au cirque plume, je m'attendais à un truc très cliché, avec une expectative de juste voir un peu de jonglage. Et en fait je rentre dans le chapiteau, et là d'un coup je vois les gradins en face d'une scène de théâtre. Ils avaient installé une scène de théâtre avec des projecteurs, tout ça. Et j'avais gradins de face. Et déjà, de base, ça m'a perturbé. Je me suis dit, mais moi, ce que je me rappelle du cirque, c'est d'avoir une piste ronde et d'avoir les gradins en arc de cercle autour. Et là, déjà, on est en facial. Donc, il y a un truc qui change.

  • Speaker #0

    C'est plus théâtral.

  • Speaker #1

    Et c'est ça. Et je me suis dit, je ne savais pas à quoi m'attendre. Et là, je suis tombé sur orchestre qui jouait de la musique live trop douce, charivari d'artiste. Ça s'appelait l'atelier du peintre, le nom du spectacle, d'ailleurs. Si ça vous intéresse de voir l'atelier du peintre, l'intégralité des spectacles du Cirque Plume sont sur YouTube gratuitement sur leur chaîne. Ils ont posé pendant le Covid, il y a l'intégralité de tous leurs spectacles, de toutes leurs bandes son sur YouTube gratuit. Ça vaut vraiment vraiment le coup de me voir, c'est mon cirque préféré. En gros j'ai vu ce spectacle, j'ai commencé à regarder et je suis tombé sur... Il y a une nana qui faisait un numéro de Roues Allemandes. Donc la Roues Allemandes c'est... C'est deux grands cercles accrochés avec des barres au milieu. T'imagines deux hula-hoops et il y a des barres qui accrochent les hula-hoops ensemble. Et il y a au milieu, sur deux de ces barres, des accroches pour les pieds. Du coup, elles glissent les pieds. comme des skis et elle tourne à l'intérieur et elle fait des accros à l'intérieur où elle s'accroche et tout elle peut accrocher les pieds dedans pour faire des tours complets les gens connaissent plus la roue de cire, la roue allemande c'est deux roues de cire collées en gros et j'ai vu le niveau technique qu'elle envoyait, l'aisance et la musique et tout et j'étais mais waouh ça m'a filé des frissons et je me rappelle très bien à ce moment là j'ai écarquillé les yeux j'étais tout devant et je me suis dit bah ça y est En fait je veux faire ça moi. C'est ça que je veux faire. Moi je veux être un artiste et moi je veux proposer des émotions comme ça. Et je pensais pas que le cirque c'était quelque chose qui pouvait me permettre d'offrir ça. Et en fait c'est beaucoup plus que juste un truc un peu technique. C'est ta technique elle te permet de créer des émotions. Tes émotions elles te permettent de les partager. Et l'ensemble ça te permet de vivre de ta passion. Et j'ai réalisé en fait le truc de fou que c'était en fait de faire du cirque quoi. Je me suis dit, oui je peux faire ça, c'est bon, j'ai vraiment senti, j'ai trouvé un but à ma vie. Et je suis retourné en cours à la rentrée, c'était pendant l'été, je suis retourné en septembre, et il y avait la énième question de qu'est-ce que vous voulez faire post-bac, qu'est-ce que vous voulez faire à l'école de cirque. Et là j'ai dit, moi je veux faire une école de cirque. Et tout le monde qui m'a regardé m'a fait, le cirque, qu'est-ce que tu racontes, je fais du cirque, je suis content, je fais du cirque. Et j'ai dit, je vais faire une école de cirque, c'est sûr que je vais faire ça. Et tout le monde a un peu pris le truc comme, ouais ça va passer, tu vois. Ça va passer, il dit ça maintenant, il va changer toutes les semaines et tout. Et puis quand ils ont vu que ça tenait, les gens ont commencé à s'inquiéter, pour moi, la pire chose. Des gens qui se considèrent plus adultes que toi, qui te disent, en fait tu peux pas faire ça parce que les personnes qui font ça, c'est des personnes qui sont nées là-dedans. Et j'ai entendu ça en boucle, si t'es pas né dans le milieu du cirque, tu peux pas faire du cirque, t'auras jamais le niveau pour faire du cirque. Et que des gens qui te découragent continuellement et te disent tu vas pas y arriver.

  • Speaker #0

    Parce qu'au final c'est des personnes qui n'ont jamais fait,

  • Speaker #1

    enfin, qui sont jamais sorties de,

  • Speaker #0

    tu vois, les conseils d'orientation au lycée.

  • Speaker #1

    Les conseils d'orientation, ils y connaissent rien au cirque. Ils y connaissent rien, honnêtement, désolé de le dire, j'ai peut-être des conseils d'orientation qui nous écoutent, mais la majorité des conseils d'orientation que j'ai eu dans ma vie, ils y connaissent rien à l'art. Ils savent pas ce que c'est qu'être un artiste et ils savent pas ce que c'est que de sortir des clous. Et en fait moi je me suis jamais senti dans les clous, j'ai toujours eu l'impression que le monde était trop bizarre et que les gens avaient des passions mais éclatées au sol, vraiment genre de « Ah ouais moi j'ai envie de faire une école de commerce et tout pour aller faire du commerce international » . En fait là je suis désolé Mathieu mais c'est ton papa qui parle tu vois ! Et en fait c'est juste des conseillers d'orientation qui disent « Bah non tu peux faire une école de cirque » . Soit ça existe pas les écoles de cirque, soit t'as pas le niveau pour y rentrer, qu'est ce que tu penses que toi tu vas être un artiste ? Et en fait j'ai toujours été dans un truc très de confrontation dans ma vie. J'ai jamais été d'accord avec le monde des adultes, j'ai toujours trouvé que c'était de la merde. Je me suis toujours dit ça n'a aucun sens de décourager les gens à ce point là, de vouloir les foutre dans un moule qui correspond qu'eux. À certaines personnes, il y a des gens à qui ça convient très bien et tant mieux pour eux. Mais en fait la majorité des gens, moi je pense vraiment qu'il y a une grosse majorité des gens, Ils n'ont pas envie de faire ça de leur vie, de passer leur vie à pourchasser des espèces de faux rêves illusoires, plein de... je sais pas, c'est très capitaliste et très manichéen comme manière de voir le monde. Je crois que j'aime vraiment de moins en moins ça. J'ai jamais vraiment été en adéquation, mais j'ai jamais toujours pensé que j'étais bizarre. Et je pense qu'aujourd'hui j'accepte que ouais, je suis peut-être un weirdo. Mais en fait je suis trop content d'être comme ça, je me suis libéré d'un truc immense.

  • Speaker #0

    Et puis au final chacun voit, comme on dit, chacun voit le midi à sa porte. Ouais, complètement. Enfin en soit si t'es heureux comme ça, bah te force pas à être autrement. Ouais.

  • Speaker #1

    Le vrai bonheur c'est vraiment essayer de pourchasser ses propres rêves. Et en fait j'ai plein de potes au final, on dirait peut-être un petit peu mais... C'est pas grave. Mais dans la globalité du truc de pourquoi j'aime le cirque on va dire plutôt de comment j'ai commencé ça, pourquoi est-ce que j'aime ça et pourquoi est-ce que je veux faire ça ma vie C'est que j'ai trouvé une passion, j'ai trouvé un truc qui profondément me fait vibrer. Il y a des fois où je bosse des tricks et je me réveille le matin avec un truc où je me dis « Putain, j'ai commencé à l'avoir ce truc » et je me lève et je prends des bâtons et je commence à jongler avec et je me dis « Ouais, en fait, c'est bon, je l'ai presque » et tout. Et je me réveille à 8h du mat, le premier truc que je fais avant de boire un café ou n'importe quoi que je pourrais faire de ma journée, c'est que je vais lancer des objets parce que ce truc, j'ai commencé à comprendre comment ça marche. J'ai une espèce de sensation de satisfaction mais immense, un peu comme quand t'arrives devant le sapin de Noël et que tu ouvres tes cadeaux. Ce truc, j'ai ça à chaque fois que je prends des objets, que je pense à un numéro et que je me dis que je suis en train de monter un projet, que je suis en train de travailler un truc technique, que je suis en train d'écouter une musique, tout ce truc-là de processus de création et d'action sur scène aussi, tout ça, ça me donne envie de me lever tous les matins. Et je vois plein de potes, j'ai des vieux amis de lycée avec qui je suis encore très proche, avec qui je passe beaucoup de temps, et quasiment tous. En tout cas beaucoup qui sont peut-être un peu paumés dans leur vie ou qui ont moins trouvé le clic, il y en a beaucoup qui m'ont dit « mais t'imagines pas la chance que t'as d'avoir trouvé un truc qui te passionne direct et de voir qu'en plus tu y es tenu et que t'as galéré parce que j'ai passé des années à vivre avec 100 euros sur mon compte en banque, Max, à ne pas avoir de toit et tout, ça a été un moment très compliqué dans ma vie parce que forcément ça demande des sacrifices de dingue. » De faire ça si t'as pas ta famille qui peut te supporter à fond, moi ma famille ils avaient pas une thune donc même faire une école de cirque qui coûte 2000€ l'année c'était beaucoup trop pour eux. Donc je me suis démarre un peu, un peu tout seul entre guillemets quoi. Ils m'ont aidé comme ils ont pu mais financièrement c'était pas le cas. Ouais. Et du coup, d'avoir dit putain mais tu t'y es tenu, t'as pas lâché, t'as cru en tes trucs et t'as trouvé une passion et t'as su que, au fond même si ça allait prendre du temps, à ça c'était le bon truc à faire Et je suis tellement heureux d'avoir vraiment tenu le truc jusqu'au bout. Je suis trop content,

  • Speaker #0

    ça fait trop plaisir.

  • Speaker #1

    Je suis tellement heureux dans ma vie artistique maintenant. Il y a des hauts et des bas forcément. Là cette année je suis en train de monter ma propre compagnie. J'ai quitté la compagnie dans laquelle je bossais depuis 6 ans. Je faisais des spectacles de feu, c'est de l'événementiel. C'est très cool, ils m'ont apporté trop de trucs. Une stabilité financière, un développement artistique de dingue, des connexions de dingue humaines aussi. Mais profondément c'est pas ce que je voulais faire. En plus je fais de l'asthme et c'est des spectacles de feu. Et j'ai envie de réduire le feu. J'ai pas envie d'arrêter complètement mais j'ai envie de faire d'autres trucs de ma vie. Plus liés à ce que j'ai fait à FireJag par exemple. Numéro ombrelle japonaise. Tu te fais attaquer par la nature. Tu perds du feu. Et ouais j'ai envie de jongler plus avec des ombrelles japonaises, du cerf-volant, des plumes de paon. J'ai plein de trucs. J'aime bien le côté artistique plus dans la douceur. Quelque chose de très smooth et malheureusement l'événementiel, les gens ils veulent un peu du sensationnel et je sais en faire mais même si je pense que je suis bon à ça, j'ai pas l'impression que c'est quelque chose que j'ai vraiment envie de développer à fond dans ma vie j'ai envie de créer peut-être un peu de sensationnel dans du poétique et pas mettre du poétique dans du sensationnel j'ai pas envie que la base de ce que je vis, j'ai pas envie d'être dans une logique de me dire en fait ce que je fais Je le vends. J'ai envie de me dire que ce qu'on veut acheter de moi, c'est juste quelque chose d'authentique que je fais avec passion. Et j'ai toujours été passionné par des choses très douces et mélancoliques et mélodieuses. J'ai besoin que ça soit très flow art en fait, beaucoup plus que le jonglage.

  • Speaker #0

    C'est fou parce que quand je regarde les shows que vous faites deux fois par semaine ou les open stage ou quand les gens s'entraînent, c'est dingue parce que chaque artiste, même si vous faites les mêmes agrès, chaque artiste est tellement différent. Chaque artiste a une âme. J'ai dit à Miguel l'autre jour, j'ai l'impression que je pourrais définir avec un mot principal chaque personne tellement elles sont différentes. Et toi, ce serait vraiment le mot. poétique.

  • Speaker #1

    C'est trop gentil,

  • Speaker #0

    merci. Non mais vraiment, émotionnel et poétique, c'est vraiment ça. Mais tu vois, Samson, lui c'est viking, par exemple.

  • Speaker #1

    C'est très allemand qui fait du fire spinning. Il y a vraiment ce truc dans l'attitude et tout, et j'aime beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est genre gros boum boum,

  • Speaker #1

    bam bam bam, super actif et tout, et ça lui va bien en plus.

  • Speaker #0

    Miguel, ça va être élégance et acrobatie, par exemple.

  • Speaker #1

    Ouais. Enfin,

  • Speaker #0

    chaque artiste a vraiment son... sa voix. Ouais. Tu vois et... enfin ouais je trouve ça fou.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que c'est beaucoup la magie de ce lieu. Ouais. Ici, Paradise c'est... Est-ce qu'on parle un peu de Paradise Circus ? Dans les grandes lignes pour que les gens captent un petit peu. Oui, bien sûr. Parce que c'est dur.

  • Speaker #0

    Oui parce que tout à l'heure on se retrouve à Paradise. C'est dur,

  • Speaker #1

    c'est dur de définir un peu c'est quoi cet endroit. Apparemment vous allez avoir un tour donc...

  • Speaker #0

    Room tour de Paradise.

  • Speaker #1

    Room tour de Paradise. Mais en gros Paradise Circus, mais ça a été créé il y a des années. Je pense 2017 peut-être. Donc genre 2017, 2017. C'est un groupe de jongleurs, spinners, qui s'est retrouvé un peu là par hasard à Pai. Tu as rencontré Poo, qui est un des acteurs principaux de Paradise, qui est Thaï. Et lui, il fait du fire spinning depuis des années. Il est super bon. Tu l'as vu jouer plein de fois, Pipou. Ah oui ! Poo, en plus, c'est un des premiers qui était là.

  • Speaker #0

    Il était habillé en noir avec des gants.

  • Speaker #1

    Oui, habillé en noir avec des gants.

  • Speaker #0

    Il y avait des lunettes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, c'est Poo. Et lui, il a vraiment son style. C'est un peu le petit démon d'ici. Et donc, Poo, il a commencé à... à échanger pas mal avec des gens qui faisaient du spinning aussi et qui étaient dans le coin très dans l'échange, dans « hey cool on fait les mêmes choses c'est chouette » et il se trouve que du coup c'est un très bon pote de Joe qui est le P Joe qui est du coup le tenancier de Paradise et en gros ils ont créé Paradise Circus dans une logique de à la base c'était Paradise Bar, c'était juste un bar où des fois il y avait un peu de fire spinning et c'était là-bas plus loin dans un ancien lieu qui est collé à cet endroit mais qui est pas exactement le même plus grand et Joe il avait son bar et il a juste dit aux gens en gros ouais vous pouvez avoir un petit bout de terrain par ici si vous voulez faire du jonglage de feu de temps en temps et les gens ont commencé à dire bah j'aimerais bien faire des spectacles quoi, j'aimerais bien proposer ça pour les gens qui viennent au bar une fois de temps en temps je sais pas une fois par mois, une fois par semaine un truc à voir qu'il y a un petit spectacle qui s'organise quoi Et ils ont fait ok, bah ouais, si vous voulez, vous pouvez faire vos trucs, c'est cool et tout. Et Joe, il est jongleur aussi, Joe il fait du drive and stuff. D'accord, ok. Ouais, il est fire spinner aussi, et du coup il aime ça, mais c'est parce que, en fait, Paradise Circus ça existe parce que le patron du bar, c'est un fire spinner, et puis là il a la vibe du truc quoi. Et tout le monde s'est retrouvé, alors maintenant on va faire des spectacles, et on va proposer de partager de l'art, on nous donne un espace d'expression. pour pratiquer notre art et personne nous dit comment le faire personne nous force à le faire de telle ou telle manière y'a pas le truc de oui mais il faut que le client il aime ça faut qu'il y ait ce type d'infrastructure non c'est t'as un speaker t'as une musique que tu veux jouer y'a un mec qui presse play un mec qui dit oui maintenant c'est machin qui mc et machin il vient jouer son truc quoi et c'est tout et en fait si tu retournes à la base de C'est quoi faire de l'art ? Et à la base c'était beaucoup du feu, parce que c'était les jongleurs de feu qui étaient là, donc ils se sont dit c'est cool, c'est le soir. En plus, t'as pas forcément de lumière de scène. Donc quand t'as pas de lumière de scène, bah avoir du feu c'est pas mal, parce que du coup tu vois ce que les gens y font. Tu mets des petits pots de feu autour, les gens sont la gueule éclairée. Et comment ça a évolué maintenant, c'est que Paradise, c'est donc dans ce nouveau lieu maintenant, parce que ça a brûlé pendant le Covid, ils ont recommencé tout à zéro et tout. Et maintenant du coup c'est ce lieu-là qu'on connaît. Ok. Et en fait... On fait la même chose, mais ce que je trouve fou, c'est que quand je suis arrivé les premières fois, il y a deux ans, on faisait que du feu ici. Et là, cette saison-là, c'est la première fois que je vois que des fois, il y a des spectacles où il y a genre un ou deux numéros de feu. Et ça, c'est que des numéros tradis, il y a des gens qui se pointent avec juste des massues normales et tout. Parce qu'il y a des lumières de scène, il y a des bons speakers. Ça a évolué dans un truc où ils ont vraiment mis l'accent là-dessus parce que maintenant, il y a une entrée qui... Joe, il fait payer l'entrée. Donc ça veut dire qu'il peut investir dans du matos aussi en fait. Et tout est dans une logique très vertueuse de réussir à faire de l'art. Ici, on fait de l'art et on n'est pas dans une logique de vendre des spectacles. Et j'adore ça parce que moi, ma vie jusqu'à maintenant, c'était vendre du spectacle. Et quand je suis ici, j'ai l'impression que je peux faire de l'art. On donne des workshops aussi ici. Il y a des gens qui viennent partager leur art et expliquer aux gens comment ils le font pour que ces gens-là le fassent aussi. Et ouais du coup bah en fait le fait qu'on vienne et qu'on te dise t'as pas d'expectatives, tu fais ce que tu veux, tu viens jouer sur scène et on sera juste très content de t'avoir, bah ça donne la possibilité de tester des trucs que t'auras pas la possibilité de tester ailleurs. Moi j'ai pas envie de jouer les numéros que je joue d'habitude ici, j'ai envie de tester les trucs que j'ai pas l'habitude de jouer et en fait tous les gens se disent, moi je me dis intérieurement personne va vouloir acheter ça, je le joue et là bam en fait tout le monde kiffe.

  • Speaker #0

    C'est une manière pour toi de tester aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un laboratoire. En fait, Paradise, c'est vraiment un labo de recherche. Moi, je le vois comme ça, en tout cas.

  • Speaker #0

    Et moi, ce que j'apprécie beaucoup, justement, dans ces spectacles, c'est que tu sais pas ce que tu viens voir. Donc, du coup, tu vois tout avec vraiment des yeux d'enfant. Enfin, moi, j'ai l'impression que Pai m'a reconnecté à mon inner child. Ouais,

  • Speaker #1

    avec ton enfant intérieur.

  • Speaker #0

    Exactement ! Mais c'est vrai, ça m'a vraiment reconnecté à mon enfant intérieur parce que au final quand tu vois tous les gens jongler avec des trucs, faire du contact staff, des choses comme ça, à un moment j'ai vu Omar faire du contact staff et je me suis dit alors le contact staff c'est un grand bâton de...

  • Speaker #1

    Bâton en mode 50 en général à peu près, tu fais tourner sur le corps, tu fais rouler et tu n'utilises pas tes mains. Grosso modo c'est ça. Et ça vient traditionnellement de la Ausha qui est un art chinois. C'est un combat de bêtise. C'est une grande lance. Et pareil tu la fais tourner et tout. On l'a dérivé avec un bâton qui avait du grip dessus pour que ce soit plus facile.

  • Speaker #0

    Quand j'ai vu Omar faire ça, je me suis dit je veux apprendre. Enfin vraiment j'étais là je veux savoir faire ça. Et du coup ça fait deux semaines que je pratique le contact staff, que j'essaye un peu les poils et tout etc. Bienvenue au club ! Et en fait, c'est fou comme ça me recentre sur mon enfant intérieur et je comprends tout à fait ce que tu dis sur la notion de satisfaction immédiate. C'est que tu t'entraînes mille fois à faire tourner ce putain de bâton sur ton bras, il tombe une centaine de fois mais il y a une fois où il ne va pas tomber. Et cette fois-là tu te dis... Et tu regardes tout le monde autour de toi en espérant que quelqu'un l'ait vu tellement c'était exceptionnel pour toi.

  • Speaker #1

    Ouais, tu dis mais moi c'est fou ce qui vient de se passer.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Je suis capable. Exactement. Il y a ce truc de je suis capable et je trouve qu'on perd beaucoup ça en tant qu'adulte. Oui. D'avoir ce truc de se dire je teste des nouvelles choses et je suis capable d'y arriver depuis zéro. J'ai aucun savoir-faire là-dedans. Oui. Et bam, je clique avec quelque chose de nouveau. Et en fait, cette partie-là de ma vie, elle peut commencer maintenant. Et c'est toujours quelque chose, c'est quelque chose qui peut arriver à n'importe quel âge. Tu vois, des personnes, j'avais vu sur Instagram passer, je suis des mecs qui font de la calisthénie. Tu vois la calisthénie ? C'est le lifting, c'est des gens qui font des équilibres sur main, en force, qui sont sur des barres de traction et qui font des isolations avec les pieds et tout. Et c'est assez fou ce que tu peux faire avec, mais c'est vraiment de la force brute pure. qui sont stock comme pas possible ça demande une rigueur de dingue et une... ouais, t'as besoin d'une force physique énorme pour faire ça et y'a un mec qui avait pris une photo de lui avant après il a commencé la calisthénie à 55 ans il était genre un peu bedonnant et tout, et tu vois le timelapse de... il passe à 70 et il lift, il se lift il est stock de ouf et tout et tu te dis what ? Attends mais là tu es en train de me dire qu'un gars de 55 ans qui a commencé de 0 à 55 ans, à 70 ans, il a un niveau professionnel de dingue. Parce que ça fait 15 ans qu'il fait ça en fait, ça c'est la réalité, ça fait 15 ans qu'il fait ça, mais il y a un jour il s'est dit je commence maintenant. Peu importe, et il est dans une forme physique qui va le faire vivre beaucoup plus longtemps aussi. Donc il s'est offert un cadeau de ouf quoi.

  • Speaker #0

    Mais c'est fou parce que tu touches un point hyper important je trouve, c'est que beaucoup de personnes se trouvent des excuses. Tu vois quand elles se disent ah ouais moi aussi j'aimerais bien faire ça mais j'y connais rien. Mais en fait quand on veut se lancer dans un projet, le cerveau humain n'aime pas le changement donc du coup il va t'envoyer des messages du type genre il va te mettre dans ta tête toutes les potentielles difficultés que tu pourrais rencontrer en te lançant dans ce projet là et notamment la lacune de compétences, enfin le manque de compétences ça va être un des premiers trucs tu vois.

  • Speaker #1

    J'ai passé des six mois, un an à voir des trucs que des gens sont capables d'apprendre en deux jours, littéralement, à partir de zéro.

  • Speaker #0

    Et parce que justement...

  • Speaker #1

    Les 30 années étaient un peu du gâchis, entre guillemets, mais après ça m'a aussi appris à m'entraîner tout seul. Et moi je sais que j'arrive à avoir un bon niveau aujourd'hui parce que je n'ai pas trop besoin de cours. Je ne suis pas un très bon élève.

  • Speaker #0

    C'est de la discipline aussi. Oui. C'est de la rigueur envers toi-même.

  • Speaker #1

    Je suis à peu près, sur les périodes actives, je suis à 5 heures par jour pendant 6 jours sur 7. Quand je peux, je fais ça. Ici je suis plus à discuter, à traîner avec des copains mais quand je suis à Paris, je vais au 104. Je lance des trucs. Du focus, je fais des petites pauses, une petite pause café avec un pote et bam c'est reparti. C'est une manière de voir les choses. Et aussi le fait que je puisse le faire à plein temps, ça m'offre un truc qui fait que je peux me dire que là, ouais techniquement je suis en train de bosser.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je m'amuse à fond, je m'éclate de ouf. Mais je suis en train de bosser. Du coup, les moments où ça ne m'éclate plus, je me dis « Ouais, mais en fait, il faut que tu continues parce que c'est ton taf. » Et du coup, ça me donne une motivation supplémentaire. Parce que 5 heures dans la journée, franchement, quand ça fait 5 heures que tu es en train de lancer, tu es 5 coups la houppe là et que tu as mal aux mains, tu as de la corne, tu as mal au dos, tu vois ta vision qui se trouble et tout. C'est dur de te dire, quand tu fais ta pause pour aller boire de l'eau, tu t'assoies et tu te dis « Mais est-ce que j'ai vraiment ? » Tu as envie de faire ça, tu te poses un milliard de questions sur ce qui t'a poussé dans ta vie en arrivant là, parce que c'est dur en fait.

  • Speaker #0

    C'est toujours...

  • Speaker #1

    Je suis toujours en train, ça fait 13 ans que je fais ça, et je me retrouve tous les jours devant un truc où je me dis mais c'est trop dur. Genre j'y arrive pas du tout, je comprends pas comment ça marche, et t'as personne pour te dire ah mais il faut faire comme ça et comme ça, et viens on échange et tout, et t'as besoin de ce temps de full focus sur toi-même. Donc c'est, ouais, moi ça m'a apporté ça, ces trois années de galère, à pas y arriver, ça m'a apporté le j'y arrive pas, mais je continue. Parce qu'à un moment, si tu fais le même truc en boucle... Tu vas forcément y arriver à un moment, mathématiquement c'est pas possible que tu n'y arrives pas.

  • Speaker #0

    C'est quand même, il faut quand même avoir une forte détermination et force de caractère pour continuer. Tu sais il y a cette phrase qui dit genre, enfin c'est pas une phrase, je ne sais plus, mais genre la motivation au bout d'un moment ça passe tu vois. C'est la discipline qui...

  • Speaker #1

    Ouais, tu crois le dire ouais.

  • Speaker #0

    Et puis la passion et c'est sûr que ouais des fois il faut accepter que ton mieux il n'est pas à 100% tous les jours tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais des fois t'es vraiment nul hein. Vraiment le matin je me réveille je me dis ouais mais je suis... Rien aujourd'hui, mais c'est ce t'es capable de rien, mais en fait c'est même pas un truc de t'es capable de rien mais il faut quand même que t'y ailles parce que t'as pas vraiment le choix, plus que je me sens capable de rien et c'est pas un bon feeling à avoir dans ta vie personnelle que de penser que t'es bon à rien. Et du coup ça va te faire du bien d'utiliser ton corps et de sentir que même si t'as pas fait le top aujourd'hui, ta fin de journée c'est « Hey, j'ai grave fait des trucs aujourd'hui » . J'ai grave utilisé mon corps et en fait c'est pas mal et je m'étais fixé des objectifs un peu un peu intense entre guillemets je m'étais dit ok je commence à mettre à fond la hoop je passe j'ai commencé début juillet à dire ok je fais du jonglage à 5 hoop et j'aimerais bien avoir un 5 hoop qui tourne un peu qui est un peu solide d'ici d'ici la fin de l'année donc d'ici fin décembre Je me suis visé 34, donc 30 lancés, 30 rattrapes en un run.

  • Speaker #0

    Le hoop c'est le cerceau.

  • Speaker #1

    Le cerceau, de cette taille-là à peu près, en plastique. 5, tu les lances en l'air, tu les rattrapes, et je voulais faire du 5. Je me suis dit que ce serait cool que j'y arrive, je m'étais fixé ça comme objectif, j'ai envie d'être à fond dans le hoop, donc je fais ça. Je me suis fixé 30 lancés, 30 rattrapes, à avoir au moins... Une fois d'ici fin décembre, c'était vraiment long, ça a vraiment pris du temps, juillet, août et tout, j'arrivais pas, j'étais à 8, 9 lancés, grand max sur des bons runs, des fois j'arrivais à 12 au mois de septembre et tout et je sais pas, à un moment j'ai eu un peu ce déclic de me dire, je commençais à sentir que ça tournait, je me suis dit ah, je crois que je les ai pas assez les 30, une fois, deux fois, trois fois, dix fois, j'ai fait ok, on arrive début décembre. Je fais un entraînement au 104, je me dis ok je vais me filmer. Je vais filmer mon 5 houpes, parce que j'arrive à l'avoir assez stable pour pas courir dans tous les sens. Donc peut-être je peux le filmer et le poster sur Instagram, et avoir moi dans un cadre qui fait du 5 houpes et mettre la vidéo. Dire allez je fais du houpes ça y est et tout. Et j'arriverai peut-être à avoir ces 30 catches face caméra. Mais en fait j'ai pas encore, ça c'est dur aussi à comprendre, mais j'arrive à lancer des houpes et les rattraper, mais si je commence à compter en même temps... C'est beaucoup plus dur de compter dans sa tête 1, 2, 3, 4 et du coup ça tombe parce que t'es concentré sur ton compte, t'es pas concentré sur ce que t'es en train de faire du coup ça te rajoute, c'est comme faire de la guitare et chanter en même temps tu peux faire de la guitare sans chanter mais si tu commences à chanter en jouant d'un instrument naturellement tu vas plus réussir à en jouer, ça demande un travail supplémentaire de faire les deux ensemble et du coup je me suis dit je me filme et je compte pas et quand je pense que j'ai à peu près 34, je compterai en vidéo J'ai fait ok, je crois que je dois en avoir 25 et quelques. J'ai compté la vidéo, j'ai compté sur la vidéo. Et aussi c'est plus dur en vidéo parce qu'il ne faut pas que tu bouges du tout. Soit cadré, centré, machin et tout. Donc c'est pas juste tu bouges un peu et tu fais. Il faut qu'il soit propre, régulier, la rattrape soit clean et tout. J'en ai fait un vraiment bien. Je me suis dit ok, je dois avoir 25 catchs à peu près. Peut-être que j'ai fait les 30 et j'ai compté. Et j'en ai fait 47. Ah ouais ? Et en fait, ça me faisait un moment, je me suis dit, mais en fait, ce feeling-là, je l'ai depuis un moment, que là, ça tourne vraiment bien comme ça, et peut-être même plus que ça. Et je n'ai pas filmé un autre mais début janvier, deux semaines avant de venir ici, je pense que j'ai passé la barre des 100. Et en fait, je me sous-estimais de ouf.

  • Speaker #0

    Tu l'as payé la vidéo là du coup ?

  • Speaker #1

    La celle des 47 ouais, 43 ou 47.

  • Speaker #0

    Je la partagerai là, c'est pour ceux qui regardent.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui regardent, je mets 45, 47,4.

  • Speaker #0

    Ça vaudra le petit exemple.

  • Speaker #1

    Et j'ai passé la barre des 100 à un moment extrêmement, j'ai dit putain mais en fait j'ai fait mes 104 sur un hoop et on loop. au mois de janvier alors que j'avais visé 30 en décembre juste parce que les jours où je pensais que ça allait ça me servira à rien et que j'étais pas motivé, je suis quand même allé, j'en ai fait quand même un peu histoire de quoi. J'ai des copains jongleurs qui eux aussi sont à fond, je ne sais pas, ils font des balles rebondissantes. Et du coup, la balle rebond, quand elle rebondit mal, elle fait pouc, elle part à l'autre bout du gym et tu vas la ramasser. Quand on a qu'une qui part, quand on a cinq qui partent dans tous les sens, tu vas ramasser à cinq endroits différents, en courant partout. Les balles rebond, c'est le pire, c'est horrible. J'en ai fait un peu, j'ai lâché l'affaire, c'est horrible.

  • Speaker #0

    Et là du coup ça fait un petit moment qu'on papote Ouais

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on s'est mal empoisonnés.

  • Speaker #0

    Non mais c'est ultra intéressant. Si tu devais clôturer cet épisode en nous disant quelque chose qui te tient à cœur, ça peut être par rapport à ta vie d'artiste, une leçon que tu as appris, ou une leçon que tu es en train d'apprendre, ou un conseil pour des personnes qui voudraient se lancer, que ce soit en jonglerie, en flow art ou dans le monde artistique. Qu'est-ce que tu as envie de dire ? C'est ton free time ?

  • Speaker #1

    Ok, je me sentais déjà plutôt en free time avant, mais cool ! Voilà,

  • Speaker #0

    là t'es full free, encore plus !

  • Speaker #1

    Wow, j'adore être libre, c'est génial ! Ok, on va faire un petit peu un check, un conseil, un truc que j'aime dans ma vie d'artiste, et une leçon que j'ai apprise, merci ! Un conseil que je pourrais donner, je pense, c'est écoutez jamais les adultes, ça craint d'être un adulte, soyez toujours un enfant, soyez toujours dans le jeu, dans la découverte, et dans des choses qui vous font personnellement vibrer. Si ça vous rend heureux, il faut le faire. Et pas se poser de questions de pourquoi est-ce qu'il ne faut pas le faire, il faut juste foncer et kiffer. C'est vraiment le conseil que je peux donner à tout le monde. C'est pour moi la bonne recette du bonheur. C'est de faire les choses qui nous plaisent dans la vie, de manière pure. Une leçon que j'ai apprise, des fois la vie c'est pas facile. Des fois il y a beaucoup de choses qui se passent pas comme on voudrait. Tu perds des proches, tu fais des choses dont t'es pas fier, tu rates des choses que t'essaies d'entreprendre. Et en fait, ce n'est pas grave. Et la leçon que j'ai apprise, je pense, c'est ce qu'ils disent beaucoup sur scène ici. On peut... Donc, ceci était une erreur. Et c'est important de notifier cette erreur et de l'embrasser, de la prendre avec soi. Beaucoup d'entre vous, s'ils n'avaient pas fait une erreur, ne seraient pas ici ce soir. La vie est faite d'erreurs et je pense que c'est important d'accepter ces erreurs. Les embrasser comme une partie de soi.

  • Speaker #0

    De ne pas se flageller.

  • Speaker #1

    De ne pas se flageller, toujours essayer de faire mieux. Et je pense que c'est très important de se rendre compte que même si les choses ont l'air toutes roses des fois, elles ne le sont pas. Mais que ce n'est pas grave parce qu'il y a des jours meilleurs qui arrivent. C'est le calme après la tempête un peu. Et c'était quoi le dernier ?

  • Speaker #0

    En ta vie d'artiste, non ? C'était quoi le truc ?

  • Speaker #1

    Une leçon que j'ai apprise, un conseil à donner et qu'est-ce que j'aime dans ma vie d'artiste ? Oui, c'est ça. Et je pense que ce que j'aime le plus dans ma vie d'artiste c'est les deux choses que j'aime le plus. La première, c'est les contacts que j'ai faits. Toutes les connexions que j'ai eues qui sont si pures et si belles. Les rencontres que j'ai faites grâce à ça. La liberté que j'ai de pouvoir m'exprimer devant autant de gens de manière aussi simple et pure. Merci !

  • Speaker #0

    Bon, j'ai pas envie de rajouter grand chose parce que c'est trop beau de finir sur cette phrase. Donc plein de petits cœurs à toi.

  • Speaker #1

    Plein de petits cœurs avec les doigts !

  • Speaker #0

    Merci beaucoup et puis on va partir sur un petit room tour du paradise Un petit room tour Est-ce que tu veux nous faire le room tour et je te filme ?

  • Speaker #1

    Allez je peux faire le room tour Allez c'est parti C'est de là de l'entrée je pense Ok On commence de l'entrée Ça va les gars ? Ça va Alors room tour d'ici Voilà on est à Paradise Circus Bar. Donc on arrive. Ici, c'est l'endroit où il y a l'entrée de manière générale. Donc c'est là où on va rentrer sur la scène et tout. Directement, on peut apprécier le magnifique Paradise Shop qui vient d'ouvrir. The Paradise Shop. où il va y avoir du coup plein de matériel de jonglage qui va être à disposition pour les gens qui ont envie de commencer à s'y mettre. Trop bien ! On a le petit coin où on était en train de jongloter, le champ juste derrière où des fois on jongle en bas, il y a la rivière un peu plus loin, on va aller faire un tour après.

  • Speaker #0

    C'est sympa là-bas d'ailleurs, je ne sais pas si vous voyez mais il y a le White Buddha.

  • Speaker #1

    Ouais, magnifique le White Buddha. Ensuite du coup on a la Seine. C'est là où il y a des gens qui jonglotent. Donc ici, c'est là où il y a le spectacle qui se passe. On a aussi les workshops en journée qui se passent un peu partout. On a le DJ deck où les gens font des mix, son et posent des musiques pour les spectacles. Le magnifique Paradise Circus logo. Vous pouvez nous suivre sur Instagram. Ensuite, on passe par...

  • Speaker #0

    Et voilà,

  • Speaker #1

    et donc il y a les petits gratins. Juste là,

  • Speaker #0

    des deux côtés.

  • Speaker #1

    Ensuite, le bar.

  • Speaker #0

    Hey !

  • Speaker #1

    Hey ! Hop, ici, on a... Hey, what's up ? Yeah, good, we do a little vlog pour Insta. Hi ! Hop, ici, on a le coin où le genre se pose bouffer un morceau, petit chill-out.

  • Speaker #0

    Avec la petite tente. Allez, je te suis.

  • Speaker #1

    Le coin billard, le coin café, ici c'est le coin plus chill, sunset view, tout ça. Et c'est aussi là où on fait nos petites réunions le lundi pour discuter de qui joue quel spectacle, comment qui veut donner des workshops, les petites infos à savoir dans la communauté, les infos pour Spoon Circus aussi. Hello !

  • Speaker #0

    Et ici on a tous les workshops qui sont proposés.

  • Speaker #1

    Tableau des workshops et on peut aller direction la rivière pour aller voir l'espace en dessous.

  • Speaker #0

    Je crois que je n'ai jamais vu la rivière.

  • Speaker #1

    Tu n'as jamais vu la rivière ? Non. Donc là, c'est le petit coin où on fait un peu flow jam de temps en temps aussi, quand on a envie d'avoir un espace un peu plus au soleil et un peu moins dans la tumulte du bar. Et le dernier endroit, ils vont sûrement faire quelque chose d'un peu plus concret à un moment, mais pour l'instant, ce... Juste un espace de workshop. Là ça va doucement. Ils ont construit un petit pont un peu plus solide que celui en bambou d'avant. Hello ! Un petit vlog pour Instagram. Vous voulez faire un truc fou ? Faites un truc fou avec le t-shirt de Spoon Circus ! Et j'en profite pour aussi parler de Spoon Circus, le t-shirt que porte Massimo. C'est une organisation à but non lucratif qui donne des cours de cirque à travers le monde et il y en a une qui a ouvert à Paille pour donner des cours aux enfantails.

  • Speaker #0

    Trop bien ! Bravo !

  • Speaker #1

    Ouais ! Spoon, spoon, spoon ! Circus !

  • Speaker #0

    Merci Massimo !

  • Speaker #1

    Et du coup, un petit espace rivière. Ça nous arrive de faire des petites firejams des fois ici, c'est rare, mais voilà, le coin est cool.

  • Speaker #0

    Bien merci Jean-Soup pour ce...

  • Speaker #1

    C'était le Paradise

  • Speaker #0

    Circus ! Merci

  • Speaker #1

    Jake ! Merci beaucoup !

  • Speaker #0

    Jake là !

Chapters

  • Introduction - Pai

    01:41

  • Les débuts d'une vie d'artiste

    18:39

  • On parle de Paradise Circus

    34:23

  • Se reconnecter à son enfant intérieur

    39:40

  • Se lancer dans quelque chose de nouveau

    42:33

  • Le défi du houlahoop

    46:35

  • Une leçon artistique

    50:20

Description

Dans cet épisode, je pars à Pai, au nord de la Thaïlande, à la rencontre de Jean Souleymane, artiste, jongleur et flow artist passionné.
Avec lui, on va découvrir les coulisses d’une vie d’artiste : de ses débuts au lycée jusqu’à la création de sa compagnie, en passant par ses années de galère, ses rencontres et ce que le cirque et le flow art lui ont appris sur la résilience, la discipline et la liberté.

🌍 Ensemble, on parle de :

  • La communauté flow art et cirque unique de Pai,

  • Les leçons de vie qu’apporte la pratique artistique : persévérance, créativité, authenticité,

  • Comment trouver sa voie et oser poursuivre ses rêves malgré les doutes et les jugements.


🎪 L’épisode d’aujourd’hui a été enregistré au Paradise Circus Bar à Pai, un lieu unique qui fait vibrer la scène artistique locale et internationale.
Depuis des années, Paradise est un refuge pour les artistes, voyageurs et performeurs du monde entier. Mais aujourd’hui, face à de nouvelles contraintes, ils risquent de devoir fermer définitivement leurs portes.

Pour continuer à faire vivre leurs spectacles de feu, leurs shows et leur école de cirque, ils ont lancé une cagnotte solidaire. Chaque contribution compte pour préserver ce lieu magique et permettre aux artistes de continuer à créer et partager librement.

👉 Soutenir Paradise : https://www.weeboon.com/en/campaign/help-save-paradise


Retrouvez JeanSou sur insta : @jean_souleymane



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🌍 Instant Simple – le podcast voyage & développement personnel qui t’inspire à oser sortir de ta zone de confort et à mieux te connaître à travers des récits de voyage. Des témoignages authentiques et inspirants, parfois drôles, parfois intenses, toujours challengeants. Mon but ? Que tu repartes de chaque épisode avec une bouffée d’inspiration et l’envie de vivre tes propres aventures !


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Transcription

  • Speaker #0

    Hello à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Instant Simple, une parenthèse d'évasion. Aujourd'hui j'ai le plaisir d'être avec Jean Souleymane pour qu'il nous partage son aventure, sa vie d'artiste. On est, comme vous pouvez le voir pour ceux qui nous regardez sur Youtube, nous sommes dans un cadre plutôt pas mal. J'en dis pas plus et je vous laisse avec la suite. Bienvenue sur Instants Simples, une parenthèse d'évasion. Je suis Lina, coach de vie certifié et voyageuse solo passionnée. A travers ce podcast, je vous propose chaque mardi un récit de voyage, une anecdote qui a été transformatrice pour moi ou l'un des invités. Le but, c'est d'aller explorer ensemble les leçons de vie qu'on a pu tirer de ces expériences, parfois un peu folles quand même. Alors si vous cherchez un podcast qui mixe développement personnel et voyage, vous êtes au bon endroit. Si ce concept vous plaît, Je vous invite à soutenir ce podcast en laissant une note, un commentaire ou en le partageant à vos proches. Sur ce, bon épisode ! de faire cette petite interview avec moi.

  • Speaker #1

    Pas de souci, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Donc pour ceux qui nous écoutez, vous vous dites, mais où est-ce qu'elle se trouve ? Qui c'est cette personne ? Où on est ? Je vais planter un petit peu le contexte parce que je pense qu'il le faut. Aujourd'hui on est à Pai, Pai c'est une ville ou un village ?

  • Speaker #1

    Ouais ça commence de plus en plus à être une ville mais ça reste un village.

  • Speaker #0

    Ouais voilà, on n'est pas sur du Bangkok ou du Chiang Mai quand même donc voilà. Ça reste on va dire une petite ville tout au nord de la Thaïlande. Une ville qui a de multiples aspects, tous très différents. Et il y a un aspect de paille que j'ai envie d'aborder avec toi aujourd'hui, c'est la communauté de Flow Art, le monde du cirque. Je ne sais pas comment vous appelez ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu tout ça. Je dirais plus cirque, mais ici, les gens se considèrent plus comme Flow Artistes. Peut-être le Flow Art pour les gens qui écoutent expliquer un tout petit peu ce que c'est.

  • Speaker #0

    Ouais, on va expliquer.

  • Speaker #1

    Du coup le Flow Art ça vient d'un concept américain, si je ne me trompe pas de bêtises, qui est apparu il n'y a pas si longtemps que ça, peut-être au moins une vingtaine d'années. Et c'est un dérivé du cirque, c'est venu beaucoup des personnes qui traînaient au Burning Man à l'époque. Ça c'est un festival, non ? Un festival, le plus gros festival du monde, c'est dans le désert du Nevada en Amérique. et en gros les gens se retrouvaient pour écouter de la musique et jongler avec du feu il y a plein d'activités et tout et en gros le flow art c'est un peu plus le concept le principe du flow ça va être manipuler des objets ou juste danser mais le faire dans une logique plus de bien-être personnel plus que dans une esthétique purement scénique et le flow art ça a dérivé de ça en prenant la jonglerie et donc la manipulation d'objets et pas mal d'objets enflammés souvent comme base donc on va dire pour les gens le plus connu ça va être bolas, staff donc bâtons spinning ce genre de trucs et on l'a mis dans une logique plus ouais plus de vraiment de mouvements et de mood on va dire une espèce d'ambiance.

  • Speaker #0

    C'est moins un objectif de performance.

  • Speaker #1

    Il y a moins un objectif purement technique qu'un objectif de Sentir que le truc coule bien. Oui. Voilà, c'est un peu difficile à concevoir, mais quand on le voit, c'est vachement plus logique. Quand on voit quelqu'un spinner avec du feu, et quand on voit quelqu'un jongler avec des balles ou des massieux, les deux dynamiques sont très différentes. Le floor doit incorporer beaucoup plus de danse. Moi, personnellement, dans ma pratique personnelle, je suis jongleur, manipulateur d'objets, puis... 13 ans maintenant que je fais ça. Ah ouais, quand même ! Ouais, et ça fait 7-8 ans que je fais ça à plein temps comme taf.

  • Speaker #0

    Ok. En France.

  • Speaker #1

    Et du coup, moi je considère ce que je fais comme de la jonglerie et j'inscris la manipulation d'objets de tout type dans quelque chose qui est lié à l'art de la jonglerie parce que c'est ce qu'on va retrouver le plus dans le cirque. Et vu que j'ai un objectif scénique aussi avec ça, j'ai tendance à plus s'associer ça à de la jonglerie. Mais en vrai, je fais aussi bien de la jonglerie que du flow art. Ouais. il n'y a pas vraiment de différence pour moi mais les gens le catégorisent et ici les gens ont plus tendance à se considérer flow artist que jongleur d'accord c'est ultra

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que c'est vrai que quand je suis arrivée à Paille, j'ai fait mes cinq premiers jours en fait, j'étais avec quelqu'un et j'ai fait que des trucs touristiques on va dire. Et en fait un jour je suis revenue, je suis allée au Saturday Market et là j'ai dit purée, genre en fait le Saturday Market c'est un marché qu'il y a tous les samedis. Merci Captain Obvious tu vois. Et en fait c'est dans un grand parc et il y a plein de personnes qui viennent faire du flow art, jouer avec des objets et tout. Et c'est là que je me suis dit, purée, je veux rester plus longtemps à Paille pour connaître cette communauté et aussi apprendre un petit peu, voilà, un props, comme vous les appelez.

  • Speaker #1

    Ouais. En français, on dit un agré. Ah, bon. Props en anglais, agré en français. D'accord. Tu retrouves aussi dans la gymnastique. En gym, tous les différents objets, barres asymétriques, cheval d'arçon, trucs comme ça, trampolines, on appelle ça des agrés aussi. Donc voilà, la jonglerie et le cirque ont repris ça en français.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que c'est dingue parce que moi dans ma petite tête de clichés, parce que le monde du floor déjà je ne connaissais pas, le monde de la jonglerie, du cirque, on connaît les clichés quoi, le jongler avec des massoules globales,

  • Speaker #1

    Barba Papa, Beaux Oloklons, la compresse.

  • Speaker #0

    Ouais exactement, et du coup en arrivant là j'ai découvert des milliers d'agrès que j'avais aucune idée que ça existait dans ce monde, et c'est ultra intéressant et je suis. Ce qu'on appelle en train de tomber dans le pie hole.

  • Speaker #1

    Ouais c'est le pie hole ici.

  • Speaker #0

    Dans le pie hole effect. Est-ce que tu peux expliquer un peu ça ? Parce qu'on en a souvent parlé sur les réseaux en mode ouais t'es dans le pie hole et tout. Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #1

    En gros le pie hole c'est comme ça que les gens appellent ça ici de manière assez marrante. Mais en gros tu viens à un pie pendant trois jours et tu te dis ok cool je vais aller me balader parce que tout le monde m'a parlé de pie donc j'ai envie de voir à quoi ça ressemble. Tu entends beaucoup parler de ça avec les gens qui voyagent parce que c'est un peu... C'est une destination qui commence à être de plus en plus un espèce de place to be en Thaïlande. Mais c'est loin du côté très touristique et vu que c'est un peu pommé dans les montagnes, les gens se demandent un peu qu'est-ce qu'il y a là-bas. Mais ça met 4 heures depuis Chiang Mai de venir ici, donc en fait les gens ne font pas trop. Et tu arrives 3 jours et là tu découvres la communauté qu'il y a ici, le talent des gens, l'accueil. Tu es tranquille, tu es en nature, les choses ne coûtent pas cher. la vie est... C'est plus tranquille, c'est un peu plus peaceful ici que dans une grande ville ou que dans les îles où les gens font beaucoup la teuf. Ça fait la teuf aussi ici pas mal, mais tu peux l'éviter plus facilement. C'est vrai. Et puis même, c'est même pas forcément le même type de soirée. Dans le sud, tu vas avoir beaucoup de gens qui vont faire un peu les grosses soirées, un peu boum boum comme j'appelle. Ici c'est vraiment plus des gens qui vont faire justement du floor art et du cirque. Et du coup tu découvres tout ça et tu te dis mais en fait j'ai envie de rester ici pour toujours. Et tu te dis mais j'ai pas du tout envie de rester que trois jours. Du coup tu postpones tous les trucs que t'as à faire, t'annules.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et tu restes plus longtemps. Et moi tous les ans je me dis ouais bon je vais rester, allez je reste deux semaines. En fait je reste un mois. Je reste un mois et demi, en fait je reste deux mois. Et là je vais encore rester plus longtemps, je fais deux mois et demi cette année à Paille je pense.

  • Speaker #0

    Ça fait combien d'années du coup que tu...

  • Speaker #1

    C'est la troisième année.

  • Speaker #0

    Troisième année que tu viens.

  • Speaker #1

    Troisième année que je viens et la première fois j'ai croisé des gens dans la communauté flow art européenne. J'étais à la Phoenix Fire Convention, super convention, d'ailleurs allez-y la Phoenix c'est trop bien. C'est l'un des plus gros rassemblements de jongleurs de feu d'Europe.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et si c'est pas le plus gros maintenant je crois ouais. parce que malheureusement, il n'y a plus trop le Kiev Firefest maintenant. Mais du coup, la Félix, c'est très certainement le plus gros. Et on est à peu près un millier de jongleurs pendant trois jours à faire du feu. Et du coup, j'ai croisé des gens de la communauté d'ici, là-bas. Et on discutait un peu déjà sur les réseaux sociaux. On parlait pas mal sur Insta parce qu'il y avait du coup Talon, le MC qui est là. Talon, je l'ai rencontré. On en parlait pas mal sur Instagram pendant le Covid. je voyais un peu ce qu'il faisait en staff et du coup vu qu'on fait un peu les mêmes objets, qu'on fait des trucs très similaires et je me suis dit ah bah tiens j'ai discuté un peu avec lui, on s'est rencontrés pendant l'été à deux events à la fin du deuxième event il m'a dit mais mec juste viens faire un tour à Paris pendant l'hiver et moi de base j'ai jamais trop été dans une logique de trop voyager j'ai toujours dit mon travail va me faire voyager mais je me suis jamais dit sur mon temps libre je peux partir quelques mois en vacances parce que j'étais toujours dans une logique de non je peux pas quoi c'était pas quelque chose d'envisageable et Talon m'a dit ça d'autres personnes de la communauté que j'ai rencontré un peu pendant l'été m'ont dit viens faire un tour ça serait cool pendant l'hiver j'ai dit allez peut-être on tente une première on va un mois en Thaïlande on verra bien ce qu'il se passe Je suis arrivé, j'ai pris qu'un billet à aller en me disant je sais pas combien de temps je reste, ça se trouve j'ai pas kiffé, je vais pouvoir rester qu'une semaine ou deux donc je me bloque pas. Et du coup je suis venu avec un peu pas trop d'attentes, j'ai vu le truc et en vrai je suis resté trois mois. Voilà le pie hole, tu tombes dedans, c'est assez intense dans le meilleur des sens.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant et franchement c'est quelque chose qui me touche beaucoup quand tu... Je fais beaucoup de danse et ce qui me touche en fait quand je viens m'entraîner ici, alors on fera un petit room tour de Paradise Pie après, un mini vlog de Paradise Pie si vous voulez voir. Mais en fait ce qui m'émeut beaucoup c'est de voir autant de personnes passionnées par la même chose qui échangent sans aucune attente. Tu ressens que, en tout cas, c'est le point de vue, on va dire extérieur, que j'ai, mais tu sens qu'il n'y a pas de comparaison, de jalousie, de « oh, il est meilleur que moi » ,

  • Speaker #1

    mais dans un mauvais sens.

  • Speaker #0

    Non, pas trop.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ? Il y a toujours de la comparaison, parce que dans un milieu où les gens pratiquent de la technique et font leur art, mais il y a quand même une logique de performance. Je prends un exemple tout bête. Tu commences à jongler avec 5 balles, trop bien, j'ai atteint une étape de ouf. Tu tournes la tête et le mec juste à côté il fait du 7. Du coup, forcément il y a une comparaison directe. Il y a vraiment 7 personnes qui sont techniquement meilleures que moi. Donc il y a un peu ce truc de t'es obligé d'accepter en fait que les autres seront toujours meilleurs que toi. Tu ne trouveras toujours quelqu'un meilleur que toi. Mais c'est aussi cette acceptance et ce fait de dire, c'est pas le niveau technique qui importe, mais ce que moi j'ai envie de représenter sur scène. Même ce que moi j'ai envie de proposer dans ma vie personnelle. Et comment j'ai envie de l'échanger avec les autres. Et tout le monde est à fond dans le partage. Et tu te rends compte qu'en fait si tu veux t'améliorer, t'es obligé d'échanger avec les autres. Et de toute façon tu vas avoir une bien meilleure vie à être clean avec ce que toi tu vaux. Et comment essayer d'échanger ça avec les autres. Je sais pas, il y a quelque chose d'hyper bienveillant et positif. Ce que j'aime bien dire avec Pai, et je pense que ça représente bien le truc, c'est que la première fois que je suis venu, j'ai rencontré des étrangers. Et quand je suis reparti, c'était mes amis. La deuxième fois que je suis venu, je suis venu voir des amis et je suis reparti citer ma famille.

  • Speaker #0

    Oh c'est beau !

  • Speaker #1

    Et c'est vraiment le feeling que j'ai de venir voir ma famille maintenant quoi. Et qu'il y a des nouvelles personnes qui arrivent et qu'il y a ce process qui se fait de commencer à se connaître. Et maintenant j'aime bien dire aux gens quand ils viennent à Paille pour la première fois et qu'ils arrivent à Paradise, genre je dis ben bienvenue à la maison. J'ai vraiment... pour moi une maison c'est plus un truc que tu as dans le feeling de tu te sens bien et tu as envie d'y être et c'est... C'est vertueux, c'est plein de bonheur, de joie, d'échanges, ça te guérit psychologiquement. Pour moi c'est vraiment ça une maison, tu sais que tu es bien ici et que tu vas avoir une stabilité émotionnelle. Et Pai, et plus précisément même Paradise et Dreamscape, tous les milieux du cirque qui sont là, j'ai vraiment cette sensation de me sentir à la maison et de me sentir bien avec des gens qui me supportent. qui sont supportifs avec moi un peu régulièrement. Et je ne sais pas, j'ai l'impression de créer des vraies connexions authentiques ici, plus que n'importe où ailleurs.

  • Speaker #0

    Je te rejoins complètement parce que dans mon voyage, c'est la première fois où j'ai eu le besoin de m'arrêter longtemps à un même endroit. Et je me souviens j'ai un ami en France qui m'a dit tu verras tu vas être à Pai, tu vas y rester un mois. J'étais là non mais impossible, moi dans mon voyage je reste pas un mois dans le nord de la Thaïlande au mieux de nulle part. Il faut que j'expérimente des trucs, je sais pas genre...

  • Speaker #1

    Tu peux pas aller voir la mer ? Bah voilà,

  • Speaker #0

    j'ai toujours pas vu de plage, non mais voilà. Et après presque deux mois en Thaïlande tu vois. Et en fait quand je suis arrivée là, je me suis rendue compte, je me suis dit mais Pai is a good place to heal. C'est genre Pai est un bon endroit pour... guérir. Genre parce que je suis arrivée, je venais de me séparer de mon crush, j'ai perdu mon oncle, enfin voilà plusieurs étapes et en fait j'avais besoin d'un moment où je me disais ben tiens je me pose quelque part et je respire tu vois. Et en fait le fait d'adopter le slow travel, mais je te jure genre Grâce à ça, j'ai réussi à conduire un scooter. Et puis, tu as tes petites habitudes. Tu vas dans les mêmes restos. Tu commences à connaître les personnes qui travaillent dans ces restaurants. Tu arrives à Paradise. Tu dis bonjour aux mêmes personnes. Tu crées des vraies amitiés. En fait, tu as le temps de creuser plus qu'en surface. Parce que quand tu voyages rapidement, que tu fais 3-4 jours au même endroit, même une semaine au même endroit... Au final, tu as des conversations en surface avec chaque personne. Alors que quand tu arrives à Paille, ou même à Paradise, là par exemple, il y a un programme, on va dire, tous les soirs, il y a quelque chose. Ça va aussi bien être, on est avec tous les touristes et on fait un fire show et du coup, on profite du spectacle. Hier, on était tous allongés ensemble à regarder un film. Il y a vraiment une bienveillance et un esprit de communauté qui fait du bien quand tu voyages seul, de dire j'arrive et... Le plaisir de dire bonjour à des gens le matin, tu vois, c'est bête, mais quand tu voyages seul et que tu restes trois jours dans un même endroit, tu dis pas bonjour aux gens le matin.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai que ça arrive beaucoup moins. T'as moins cette logique de... On est moins dans de l'échange et du partage, je pense, que quand tu parles du solo traveling. Moi, techniquement, je suis solo traveler.

  • Speaker #0

    Mais quand est-ce que t'es seul ? Je suis jamais seul !

  • Speaker #1

    Là justement, ça c'est un autre truc aussi, c'est que ça peut être, c'est fou parce qu'en fait, vu que les gens sont tous hyper accueillants ici, que tu sens que tu fais des vraies connexions, des amis, et que t'as un truc qui est beaucoup dans de l'échange qui est plus vrai, t'as envie de passer du temps avec tout le monde. Et le seul truc, c'est de pas se perdre et de pas oublier de passer du temps avec soi. Ouais. Et ouais, t'es toujours avec des gens, t'as envie de passer du temps avec eux, tu les trouves géniaux. Et en plus, il y a de la créativité, tu as de l'échange, de l'expérience. Il y a tout ça à la fois. Mais du coup, le moment où tu es seul avec toi, il est hyper nécessaire pour processer tout ça. C'est clair. On a vraiment ce terme, qui n'existe pas en français d'ailleurs, je crois. Overwhelming. Il n'y a pas vraiment de...

  • Speaker #0

    Overwhelming, attends, ça veut dire quoi ? C'est genre, tu es trop...

  • Speaker #1

    Tu satures en gros, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. T'as trop sociabilisé,

  • Speaker #1

    genre des fois il te faut un moment... T'as besoin d'un temps de process. Et ça ici c'est peut-être le seul truc où je dirais c'est tellement cool que ça en est trop cool des fois. C'est vrai. Et c'est fou parce que cette expérience c'est pas trop une sensation que t'as l'habitude de vivre en général dans ta vie. De n'avoir trop de sociabilisation. Enfin moi je suis quelqu'un, je pense quand même de relativement très sociable dans ma vie. J'aime faire du contact, j'aime traîner avec des gens. Mais là j'ai vraiment la sensation qu'il me f... Il faut du temps pour moi-même. Là, je suis installé, j'ai bougé du centre. Je pars m'installer à 15 minutes de scooter d'ici. Vraiment, il n'y a que les champs. J'entends les oiseaux gazouiller. Et gazouiller aussi, il n'y a personne. Il n'y a pas un bruit, pas un scooter, rien, nada. Et pour prendre le temps vraiment et me dire si je viens me sociabiliser avec des gens, je le fais en âme et conscience. Mais je ne suis pas directement dans le tumulte en me levant le matin, parce que c'est un peu trop des fois. Oui, c'est vrai. Je pense que c'est important de se dire que pendant un mois, tu setup proprement quelque part, tu t'installes, tu poses tes marques, tu te fais ton petit repas le matin.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, c'est te recréer des habitudes et comme tu dis, une safe place pour glorer. et si on doit enchaîner maintenant parce qu'à la base c'était ce qu'on était censé parler de ta vie d'artiste mais de toute façon ce podcast, vous qui nous écoutez vous le savez, on parle toujours un peu de tout, de rien, mais surtout de tout en fait et du coup moi je me posais beaucoup de questions sur ta vie d'artiste parce que chaque artiste est unique et n'a pas la même histoire tu dis que ça fait 13 ans Comment tu as commencé ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai un pote au lycée qui s'est pointé avec des balles de jonglage, il voulait apprendre à jongler, on se regardait un peu, ok cool mec.

  • Speaker #0

    C'est qui ce mec ?

  • Speaker #1

    C'était un weirdo on savait.

  • Speaker #0

    Pour une fois que c'est pas le ping-pong, parce qu'alors d'habitude collège-lycée c'est plus les raquettes de ping-pong.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis ça j'ai fait 10 ans de tennis. Ah oui quand même. Avant le cirque j'ai fait 10 ans de tennis, je suis prêt à devenir tennisman et tout. C'était assez sérieux comme truc. Et ouais, j'ai un pote qui s'est pointé un jour avec des balles de jonglage. Et d'un côté il m'énervait un peu, et d'un côté je me disais « Ah, il en fait tout un pote à caisse, mais ça a l'air pas si compliqué que ça quoi ! » Et pendant l'été, j'ai commencé à me mettre à jongler un peu. J'étais déjà un peu dans une logique artistique, je voulais aller en formation littéraire au lycée. Je kiffais grave tout ce qui était philosophie et tout. J'écrivais des poèmes, beaucoup. Je me disais que je voulais devenir écrivain peut-être, et tout, enfin voilà. Je faisais un peu de photos aussi, j'avais aussi peut-être des envies de devenir photographe. J'avais tout un truc où j'avais besoin d'exprimer quelque chose. J'avais vraiment besoin d'exprimer de la créativité. Et en fait, j'ai commencé à me mettre à jongler avec des balles. Assez rapidement, au même moment, j'ai commencé à faire des poils, ce que je rappelle des bolasses, du coup.

  • Speaker #0

    Donc les poils, pour décrire, comment tu décriais un poil ?

  • Speaker #1

    Tu as une corde et puis il y a une boule au bout et des fois tu peux l'enflammer ou elle s'allume.

  • Speaker #0

    Soit c'est avec des lettres,

  • Speaker #1

    soit c'est avec du feu et tu fais ton tour.

  • Speaker #0

    C'est une bonne technique d'autoflagellation, je suis en train d'apprendre. Et quand tu apprends, avec deux, tu te tapes toi-même. Oui,

  • Speaker #1

    tu tapes fort, souvent. Du coup, je me suis mis un peu au jonglage et en même temps j'étais avec mon meilleur ami d'enfance. On s'est mis à jongler un peu tous les deux et puis lui avait déjà un peu vite fait deux trois trucs en poil et du coup il m'a dit je peux te montrer un peu vite fait on prend une paire de chaussettes on en met une deuxième paire de chaussettes dedans puis on les fait tourner puis on voit ce qui se passe quoi et j'ai commencé à découvrir un peu ça pendant l'été je me suis dit mais en fait c'est extrêmement satisfaisant genre le fait de sentir que pour la première fois de ma vie j'étais bon à quelque chose parce que tu as vraiment une logique de satisfaction, de récompense immédiate. Pour moi, le jonglage, c'est un truc où t'essayes, t'y arrives pas, et puis à un moment, t'y arrives. Y'a pas de t'y arrives un peu. C'est pas flou comme la danse, par exemple, où y'a certains tricks vraiment en danse au chalet.

  • Speaker #0

    Le jonglage, si tu fais ton truc et que tu rattrapes toutes les balles,

  • Speaker #1

    bon bah, c'est bon. C'est bon, ça fonctionne. Si t'as 3 balles, tu les as rattrapées, tu sais jongler.

  • Speaker #0

    Tu peux le prouver, quoi.

  • Speaker #1

    Tu peux prouver que tu sais jongler. et c'est un truc où c'est clair et net que quand tu commences à le faire la majorité des gens ne savent pas le faire Et du coup les gens vont avoir ce réflexe de dire « Waouh ! Ils vont être impressionnés super facilement ! » Je me suis dit « Attends, cette facilité d'exécution, et cette récompense sociale, et cette récompense personnelle à la fois, elle est très satisfaisante. » Du coup j'avais envie de continuer. Et ma mère, elle a vu que je commençais à me mettre beaucoup à jongler, j'avais 17 ans et quelques, 16-17, et elle s'est dit « Tiens, il a l'air de kiffer. » Ma mère elle a toujours été un peu comme ça, elle s'est dit Ah, il aime bien quelque chose, on va pas le forcer à faire, mais on va forcément le pousser dans cette voie pour voir si ça le tente. Et elle m'a dit, je me rappelle, il y avait le Cirque Plume qui passait en ville à Lyon. Et elle m'a dit, ah tiens, c'est marrant, il y a ce spectacle, ça s'appelle le Cirque Plume, ils jouent un spectacle de cirque en ville, est-ce que ça te dit d'y aller ? Et je lui ai dit bah ouais on peut aller voir ça. Elle a pris deux billets, on est allé au cirque plus. Et moi je m'attendais vraiment à Bozo le clown, Barbababa et compagnie.

  • Speaker #0

    Mais je me disais,

  • Speaker #1

    du coup vu que je commence à jongler, je suis intéressé de voir c'est quoi un vrai jongleur, c'est quoi un jongleur professionnel.

  • Speaker #0

    De voir le niveau qu'il a.

  • Speaker #1

    Ouais, voir le niveau qu'il a pour faire de la scène en tant que jongleur parce que moi du coup j'ai aucun comparatif, je jongle un peu tout seul dans mon coin.

  • Speaker #0

    Et toi, tu apprenais comment quand tu jonglais ? C'était genre des tutos YouTube ? Non,

  • Speaker #1

    même pas. C'était un peu autodidacte. Il y a deux, trois personnes qui m'ont dit « Ah, moi, je sais faire. » Je ne savais même pas que c'était un truc d'avoir des tutos YouTube pour ça. Je ne me suis même pas posé trop la question. Je me suis dit « Ouais, j'ai envie de jongler. » Mais les gens, ils n'intéressent pas à jongler. Il y a les jongleurs, les gens qui sont jongleurs de naissance.

  • Speaker #0

    Qui sont nés jongleurs.

  • Speaker #1

    En vrai, c'est ça. Dans les familles de cirque, les gens ils naissent et ils pratiquent un objet oui et ils vont faire cet objet toute leur vie et Et voilà quoi, et puis c'est tout. Et c'est comme ça, ils n'ont pas trop le choix parce que c'est de père en fils et tout, ou de mère en fille.

  • Speaker #0

    Et pour revenir au cirque plume du coup ?

  • Speaker #1

    Et du coup je suis venu au cirque plume, je m'attendais à un truc très cliché, avec une expectative de juste voir un peu de jonglage. Et en fait je rentre dans le chapiteau, et là d'un coup je vois les gradins en face d'une scène de théâtre. Ils avaient installé une scène de théâtre avec des projecteurs, tout ça. Et j'avais gradins de face. Et déjà, de base, ça m'a perturbé. Je me suis dit, mais moi, ce que je me rappelle du cirque, c'est d'avoir une piste ronde et d'avoir les gradins en arc de cercle autour. Et là, déjà, on est en facial. Donc, il y a un truc qui change.

  • Speaker #0

    C'est plus théâtral.

  • Speaker #1

    Et c'est ça. Et je me suis dit, je ne savais pas à quoi m'attendre. Et là, je suis tombé sur orchestre qui jouait de la musique live trop douce, charivari d'artiste. Ça s'appelait l'atelier du peintre, le nom du spectacle, d'ailleurs. Si ça vous intéresse de voir l'atelier du peintre, l'intégralité des spectacles du Cirque Plume sont sur YouTube gratuitement sur leur chaîne. Ils ont posé pendant le Covid, il y a l'intégralité de tous leurs spectacles, de toutes leurs bandes son sur YouTube gratuit. Ça vaut vraiment vraiment le coup de me voir, c'est mon cirque préféré. En gros j'ai vu ce spectacle, j'ai commencé à regarder et je suis tombé sur... Il y a une nana qui faisait un numéro de Roues Allemandes. Donc la Roues Allemandes c'est... C'est deux grands cercles accrochés avec des barres au milieu. T'imagines deux hula-hoops et il y a des barres qui accrochent les hula-hoops ensemble. Et il y a au milieu, sur deux de ces barres, des accroches pour les pieds. Du coup, elles glissent les pieds. comme des skis et elle tourne à l'intérieur et elle fait des accros à l'intérieur où elle s'accroche et tout elle peut accrocher les pieds dedans pour faire des tours complets les gens connaissent plus la roue de cire, la roue allemande c'est deux roues de cire collées en gros et j'ai vu le niveau technique qu'elle envoyait, l'aisance et la musique et tout et j'étais mais waouh ça m'a filé des frissons et je me rappelle très bien à ce moment là j'ai écarquillé les yeux j'étais tout devant et je me suis dit bah ça y est En fait je veux faire ça moi. C'est ça que je veux faire. Moi je veux être un artiste et moi je veux proposer des émotions comme ça. Et je pensais pas que le cirque c'était quelque chose qui pouvait me permettre d'offrir ça. Et en fait c'est beaucoup plus que juste un truc un peu technique. C'est ta technique elle te permet de créer des émotions. Tes émotions elles te permettent de les partager. Et l'ensemble ça te permet de vivre de ta passion. Et j'ai réalisé en fait le truc de fou que c'était en fait de faire du cirque quoi. Je me suis dit, oui je peux faire ça, c'est bon, j'ai vraiment senti, j'ai trouvé un but à ma vie. Et je suis retourné en cours à la rentrée, c'était pendant l'été, je suis retourné en septembre, et il y avait la énième question de qu'est-ce que vous voulez faire post-bac, qu'est-ce que vous voulez faire à l'école de cirque. Et là j'ai dit, moi je veux faire une école de cirque. Et tout le monde qui m'a regardé m'a fait, le cirque, qu'est-ce que tu racontes, je fais du cirque, je suis content, je fais du cirque. Et j'ai dit, je vais faire une école de cirque, c'est sûr que je vais faire ça. Et tout le monde a un peu pris le truc comme, ouais ça va passer, tu vois. Ça va passer, il dit ça maintenant, il va changer toutes les semaines et tout. Et puis quand ils ont vu que ça tenait, les gens ont commencé à s'inquiéter, pour moi, la pire chose. Des gens qui se considèrent plus adultes que toi, qui te disent, en fait tu peux pas faire ça parce que les personnes qui font ça, c'est des personnes qui sont nées là-dedans. Et j'ai entendu ça en boucle, si t'es pas né dans le milieu du cirque, tu peux pas faire du cirque, t'auras jamais le niveau pour faire du cirque. Et que des gens qui te découragent continuellement et te disent tu vas pas y arriver.

  • Speaker #0

    Parce qu'au final c'est des personnes qui n'ont jamais fait,

  • Speaker #1

    enfin, qui sont jamais sorties de,

  • Speaker #0

    tu vois, les conseils d'orientation au lycée.

  • Speaker #1

    Les conseils d'orientation, ils y connaissent rien au cirque. Ils y connaissent rien, honnêtement, désolé de le dire, j'ai peut-être des conseils d'orientation qui nous écoutent, mais la majorité des conseils d'orientation que j'ai eu dans ma vie, ils y connaissent rien à l'art. Ils savent pas ce que c'est qu'être un artiste et ils savent pas ce que c'est que de sortir des clous. Et en fait moi je me suis jamais senti dans les clous, j'ai toujours eu l'impression que le monde était trop bizarre et que les gens avaient des passions mais éclatées au sol, vraiment genre de « Ah ouais moi j'ai envie de faire une école de commerce et tout pour aller faire du commerce international » . En fait là je suis désolé Mathieu mais c'est ton papa qui parle tu vois ! Et en fait c'est juste des conseillers d'orientation qui disent « Bah non tu peux faire une école de cirque » . Soit ça existe pas les écoles de cirque, soit t'as pas le niveau pour y rentrer, qu'est ce que tu penses que toi tu vas être un artiste ? Et en fait j'ai toujours été dans un truc très de confrontation dans ma vie. J'ai jamais été d'accord avec le monde des adultes, j'ai toujours trouvé que c'était de la merde. Je me suis toujours dit ça n'a aucun sens de décourager les gens à ce point là, de vouloir les foutre dans un moule qui correspond qu'eux. À certaines personnes, il y a des gens à qui ça convient très bien et tant mieux pour eux. Mais en fait la majorité des gens, moi je pense vraiment qu'il y a une grosse majorité des gens, Ils n'ont pas envie de faire ça de leur vie, de passer leur vie à pourchasser des espèces de faux rêves illusoires, plein de... je sais pas, c'est très capitaliste et très manichéen comme manière de voir le monde. Je crois que j'aime vraiment de moins en moins ça. J'ai jamais vraiment été en adéquation, mais j'ai jamais toujours pensé que j'étais bizarre. Et je pense qu'aujourd'hui j'accepte que ouais, je suis peut-être un weirdo. Mais en fait je suis trop content d'être comme ça, je me suis libéré d'un truc immense.

  • Speaker #0

    Et puis au final chacun voit, comme on dit, chacun voit le midi à sa porte. Ouais, complètement. Enfin en soit si t'es heureux comme ça, bah te force pas à être autrement. Ouais.

  • Speaker #1

    Le vrai bonheur c'est vraiment essayer de pourchasser ses propres rêves. Et en fait j'ai plein de potes au final, on dirait peut-être un petit peu mais... C'est pas grave. Mais dans la globalité du truc de pourquoi j'aime le cirque on va dire plutôt de comment j'ai commencé ça, pourquoi est-ce que j'aime ça et pourquoi est-ce que je veux faire ça ma vie C'est que j'ai trouvé une passion, j'ai trouvé un truc qui profondément me fait vibrer. Il y a des fois où je bosse des tricks et je me réveille le matin avec un truc où je me dis « Putain, j'ai commencé à l'avoir ce truc » et je me lève et je prends des bâtons et je commence à jongler avec et je me dis « Ouais, en fait, c'est bon, je l'ai presque » et tout. Et je me réveille à 8h du mat, le premier truc que je fais avant de boire un café ou n'importe quoi que je pourrais faire de ma journée, c'est que je vais lancer des objets parce que ce truc, j'ai commencé à comprendre comment ça marche. J'ai une espèce de sensation de satisfaction mais immense, un peu comme quand t'arrives devant le sapin de Noël et que tu ouvres tes cadeaux. Ce truc, j'ai ça à chaque fois que je prends des objets, que je pense à un numéro et que je me dis que je suis en train de monter un projet, que je suis en train de travailler un truc technique, que je suis en train d'écouter une musique, tout ce truc-là de processus de création et d'action sur scène aussi, tout ça, ça me donne envie de me lever tous les matins. Et je vois plein de potes, j'ai des vieux amis de lycée avec qui je suis encore très proche, avec qui je passe beaucoup de temps, et quasiment tous. En tout cas beaucoup qui sont peut-être un peu paumés dans leur vie ou qui ont moins trouvé le clic, il y en a beaucoup qui m'ont dit « mais t'imagines pas la chance que t'as d'avoir trouvé un truc qui te passionne direct et de voir qu'en plus tu y es tenu et que t'as galéré parce que j'ai passé des années à vivre avec 100 euros sur mon compte en banque, Max, à ne pas avoir de toit et tout, ça a été un moment très compliqué dans ma vie parce que forcément ça demande des sacrifices de dingue. » De faire ça si t'as pas ta famille qui peut te supporter à fond, moi ma famille ils avaient pas une thune donc même faire une école de cirque qui coûte 2000€ l'année c'était beaucoup trop pour eux. Donc je me suis démarre un peu, un peu tout seul entre guillemets quoi. Ils m'ont aidé comme ils ont pu mais financièrement c'était pas le cas. Ouais. Et du coup, d'avoir dit putain mais tu t'y es tenu, t'as pas lâché, t'as cru en tes trucs et t'as trouvé une passion et t'as su que, au fond même si ça allait prendre du temps, à ça c'était le bon truc à faire Et je suis tellement heureux d'avoir vraiment tenu le truc jusqu'au bout. Je suis trop content,

  • Speaker #0

    ça fait trop plaisir.

  • Speaker #1

    Je suis tellement heureux dans ma vie artistique maintenant. Il y a des hauts et des bas forcément. Là cette année je suis en train de monter ma propre compagnie. J'ai quitté la compagnie dans laquelle je bossais depuis 6 ans. Je faisais des spectacles de feu, c'est de l'événementiel. C'est très cool, ils m'ont apporté trop de trucs. Une stabilité financière, un développement artistique de dingue, des connexions de dingue humaines aussi. Mais profondément c'est pas ce que je voulais faire. En plus je fais de l'asthme et c'est des spectacles de feu. Et j'ai envie de réduire le feu. J'ai pas envie d'arrêter complètement mais j'ai envie de faire d'autres trucs de ma vie. Plus liés à ce que j'ai fait à FireJag par exemple. Numéro ombrelle japonaise. Tu te fais attaquer par la nature. Tu perds du feu. Et ouais j'ai envie de jongler plus avec des ombrelles japonaises, du cerf-volant, des plumes de paon. J'ai plein de trucs. J'aime bien le côté artistique plus dans la douceur. Quelque chose de très smooth et malheureusement l'événementiel, les gens ils veulent un peu du sensationnel et je sais en faire mais même si je pense que je suis bon à ça, j'ai pas l'impression que c'est quelque chose que j'ai vraiment envie de développer à fond dans ma vie j'ai envie de créer peut-être un peu de sensationnel dans du poétique et pas mettre du poétique dans du sensationnel j'ai pas envie que la base de ce que je vis, j'ai pas envie d'être dans une logique de me dire en fait ce que je fais Je le vends. J'ai envie de me dire que ce qu'on veut acheter de moi, c'est juste quelque chose d'authentique que je fais avec passion. Et j'ai toujours été passionné par des choses très douces et mélancoliques et mélodieuses. J'ai besoin que ça soit très flow art en fait, beaucoup plus que le jonglage.

  • Speaker #0

    C'est fou parce que quand je regarde les shows que vous faites deux fois par semaine ou les open stage ou quand les gens s'entraînent, c'est dingue parce que chaque artiste, même si vous faites les mêmes agrès, chaque artiste est tellement différent. Chaque artiste a une âme. J'ai dit à Miguel l'autre jour, j'ai l'impression que je pourrais définir avec un mot principal chaque personne tellement elles sont différentes. Et toi, ce serait vraiment le mot. poétique.

  • Speaker #1

    C'est trop gentil,

  • Speaker #0

    merci. Non mais vraiment, émotionnel et poétique, c'est vraiment ça. Mais tu vois, Samson, lui c'est viking, par exemple.

  • Speaker #1

    C'est très allemand qui fait du fire spinning. Il y a vraiment ce truc dans l'attitude et tout, et j'aime beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est genre gros boum boum,

  • Speaker #1

    bam bam bam, super actif et tout, et ça lui va bien en plus.

  • Speaker #0

    Miguel, ça va être élégance et acrobatie, par exemple.

  • Speaker #1

    Ouais. Enfin,

  • Speaker #0

    chaque artiste a vraiment son... sa voix. Ouais. Tu vois et... enfin ouais je trouve ça fou.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que c'est beaucoup la magie de ce lieu. Ouais. Ici, Paradise c'est... Est-ce qu'on parle un peu de Paradise Circus ? Dans les grandes lignes pour que les gens captent un petit peu. Oui, bien sûr. Parce que c'est dur.

  • Speaker #0

    Oui parce que tout à l'heure on se retrouve à Paradise. C'est dur,

  • Speaker #1

    c'est dur de définir un peu c'est quoi cet endroit. Apparemment vous allez avoir un tour donc...

  • Speaker #0

    Room tour de Paradise.

  • Speaker #1

    Room tour de Paradise. Mais en gros Paradise Circus, mais ça a été créé il y a des années. Je pense 2017 peut-être. Donc genre 2017, 2017. C'est un groupe de jongleurs, spinners, qui s'est retrouvé un peu là par hasard à Pai. Tu as rencontré Poo, qui est un des acteurs principaux de Paradise, qui est Thaï. Et lui, il fait du fire spinning depuis des années. Il est super bon. Tu l'as vu jouer plein de fois, Pipou. Ah oui ! Poo, en plus, c'est un des premiers qui était là.

  • Speaker #0

    Il était habillé en noir avec des gants.

  • Speaker #1

    Oui, habillé en noir avec des gants.

  • Speaker #0

    Il y avait des lunettes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, c'est Poo. Et lui, il a vraiment son style. C'est un peu le petit démon d'ici. Et donc, Poo, il a commencé à... à échanger pas mal avec des gens qui faisaient du spinning aussi et qui étaient dans le coin très dans l'échange, dans « hey cool on fait les mêmes choses c'est chouette » et il se trouve que du coup c'est un très bon pote de Joe qui est le P Joe qui est du coup le tenancier de Paradise et en gros ils ont créé Paradise Circus dans une logique de à la base c'était Paradise Bar, c'était juste un bar où des fois il y avait un peu de fire spinning et c'était là-bas plus loin dans un ancien lieu qui est collé à cet endroit mais qui est pas exactement le même plus grand et Joe il avait son bar et il a juste dit aux gens en gros ouais vous pouvez avoir un petit bout de terrain par ici si vous voulez faire du jonglage de feu de temps en temps et les gens ont commencé à dire bah j'aimerais bien faire des spectacles quoi, j'aimerais bien proposer ça pour les gens qui viennent au bar une fois de temps en temps je sais pas une fois par mois, une fois par semaine un truc à voir qu'il y a un petit spectacle qui s'organise quoi Et ils ont fait ok, bah ouais, si vous voulez, vous pouvez faire vos trucs, c'est cool et tout. Et Joe, il est jongleur aussi, Joe il fait du drive and stuff. D'accord, ok. Ouais, il est fire spinner aussi, et du coup il aime ça, mais c'est parce que, en fait, Paradise Circus ça existe parce que le patron du bar, c'est un fire spinner, et puis là il a la vibe du truc quoi. Et tout le monde s'est retrouvé, alors maintenant on va faire des spectacles, et on va proposer de partager de l'art, on nous donne un espace d'expression. pour pratiquer notre art et personne nous dit comment le faire personne nous force à le faire de telle ou telle manière y'a pas le truc de oui mais il faut que le client il aime ça faut qu'il y ait ce type d'infrastructure non c'est t'as un speaker t'as une musique que tu veux jouer y'a un mec qui presse play un mec qui dit oui maintenant c'est machin qui mc et machin il vient jouer son truc quoi et c'est tout et en fait si tu retournes à la base de C'est quoi faire de l'art ? Et à la base c'était beaucoup du feu, parce que c'était les jongleurs de feu qui étaient là, donc ils se sont dit c'est cool, c'est le soir. En plus, t'as pas forcément de lumière de scène. Donc quand t'as pas de lumière de scène, bah avoir du feu c'est pas mal, parce que du coup tu vois ce que les gens y font. Tu mets des petits pots de feu autour, les gens sont la gueule éclairée. Et comment ça a évolué maintenant, c'est que Paradise, c'est donc dans ce nouveau lieu maintenant, parce que ça a brûlé pendant le Covid, ils ont recommencé tout à zéro et tout. Et maintenant du coup c'est ce lieu-là qu'on connaît. Ok. Et en fait... On fait la même chose, mais ce que je trouve fou, c'est que quand je suis arrivé les premières fois, il y a deux ans, on faisait que du feu ici. Et là, cette saison-là, c'est la première fois que je vois que des fois, il y a des spectacles où il y a genre un ou deux numéros de feu. Et ça, c'est que des numéros tradis, il y a des gens qui se pointent avec juste des massues normales et tout. Parce qu'il y a des lumières de scène, il y a des bons speakers. Ça a évolué dans un truc où ils ont vraiment mis l'accent là-dessus parce que maintenant, il y a une entrée qui... Joe, il fait payer l'entrée. Donc ça veut dire qu'il peut investir dans du matos aussi en fait. Et tout est dans une logique très vertueuse de réussir à faire de l'art. Ici, on fait de l'art et on n'est pas dans une logique de vendre des spectacles. Et j'adore ça parce que moi, ma vie jusqu'à maintenant, c'était vendre du spectacle. Et quand je suis ici, j'ai l'impression que je peux faire de l'art. On donne des workshops aussi ici. Il y a des gens qui viennent partager leur art et expliquer aux gens comment ils le font pour que ces gens-là le fassent aussi. Et ouais du coup bah en fait le fait qu'on vienne et qu'on te dise t'as pas d'expectatives, tu fais ce que tu veux, tu viens jouer sur scène et on sera juste très content de t'avoir, bah ça donne la possibilité de tester des trucs que t'auras pas la possibilité de tester ailleurs. Moi j'ai pas envie de jouer les numéros que je joue d'habitude ici, j'ai envie de tester les trucs que j'ai pas l'habitude de jouer et en fait tous les gens se disent, moi je me dis intérieurement personne va vouloir acheter ça, je le joue et là bam en fait tout le monde kiffe.

  • Speaker #0

    C'est une manière pour toi de tester aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un laboratoire. En fait, Paradise, c'est vraiment un labo de recherche. Moi, je le vois comme ça, en tout cas.

  • Speaker #0

    Et moi, ce que j'apprécie beaucoup, justement, dans ces spectacles, c'est que tu sais pas ce que tu viens voir. Donc, du coup, tu vois tout avec vraiment des yeux d'enfant. Enfin, moi, j'ai l'impression que Pai m'a reconnecté à mon inner child. Ouais,

  • Speaker #1

    avec ton enfant intérieur.

  • Speaker #0

    Exactement ! Mais c'est vrai, ça m'a vraiment reconnecté à mon enfant intérieur parce que au final quand tu vois tous les gens jongler avec des trucs, faire du contact staff, des choses comme ça, à un moment j'ai vu Omar faire du contact staff et je me suis dit alors le contact staff c'est un grand bâton de...

  • Speaker #1

    Bâton en mode 50 en général à peu près, tu fais tourner sur le corps, tu fais rouler et tu n'utilises pas tes mains. Grosso modo c'est ça. Et ça vient traditionnellement de la Ausha qui est un art chinois. C'est un combat de bêtise. C'est une grande lance. Et pareil tu la fais tourner et tout. On l'a dérivé avec un bâton qui avait du grip dessus pour que ce soit plus facile.

  • Speaker #0

    Quand j'ai vu Omar faire ça, je me suis dit je veux apprendre. Enfin vraiment j'étais là je veux savoir faire ça. Et du coup ça fait deux semaines que je pratique le contact staff, que j'essaye un peu les poils et tout etc. Bienvenue au club ! Et en fait, c'est fou comme ça me recentre sur mon enfant intérieur et je comprends tout à fait ce que tu dis sur la notion de satisfaction immédiate. C'est que tu t'entraînes mille fois à faire tourner ce putain de bâton sur ton bras, il tombe une centaine de fois mais il y a une fois où il ne va pas tomber. Et cette fois-là tu te dis... Et tu regardes tout le monde autour de toi en espérant que quelqu'un l'ait vu tellement c'était exceptionnel pour toi.

  • Speaker #1

    Ouais, tu dis mais moi c'est fou ce qui vient de se passer.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Je suis capable. Exactement. Il y a ce truc de je suis capable et je trouve qu'on perd beaucoup ça en tant qu'adulte. Oui. D'avoir ce truc de se dire je teste des nouvelles choses et je suis capable d'y arriver depuis zéro. J'ai aucun savoir-faire là-dedans. Oui. Et bam, je clique avec quelque chose de nouveau. Et en fait, cette partie-là de ma vie, elle peut commencer maintenant. Et c'est toujours quelque chose, c'est quelque chose qui peut arriver à n'importe quel âge. Tu vois, des personnes, j'avais vu sur Instagram passer, je suis des mecs qui font de la calisthénie. Tu vois la calisthénie ? C'est le lifting, c'est des gens qui font des équilibres sur main, en force, qui sont sur des barres de traction et qui font des isolations avec les pieds et tout. Et c'est assez fou ce que tu peux faire avec, mais c'est vraiment de la force brute pure. qui sont stock comme pas possible ça demande une rigueur de dingue et une... ouais, t'as besoin d'une force physique énorme pour faire ça et y'a un mec qui avait pris une photo de lui avant après il a commencé la calisthénie à 55 ans il était genre un peu bedonnant et tout, et tu vois le timelapse de... il passe à 70 et il lift, il se lift il est stock de ouf et tout et tu te dis what ? Attends mais là tu es en train de me dire qu'un gars de 55 ans qui a commencé de 0 à 55 ans, à 70 ans, il a un niveau professionnel de dingue. Parce que ça fait 15 ans qu'il fait ça en fait, ça c'est la réalité, ça fait 15 ans qu'il fait ça, mais il y a un jour il s'est dit je commence maintenant. Peu importe, et il est dans une forme physique qui va le faire vivre beaucoup plus longtemps aussi. Donc il s'est offert un cadeau de ouf quoi.

  • Speaker #0

    Mais c'est fou parce que tu touches un point hyper important je trouve, c'est que beaucoup de personnes se trouvent des excuses. Tu vois quand elles se disent ah ouais moi aussi j'aimerais bien faire ça mais j'y connais rien. Mais en fait quand on veut se lancer dans un projet, le cerveau humain n'aime pas le changement donc du coup il va t'envoyer des messages du type genre il va te mettre dans ta tête toutes les potentielles difficultés que tu pourrais rencontrer en te lançant dans ce projet là et notamment la lacune de compétences, enfin le manque de compétences ça va être un des premiers trucs tu vois.

  • Speaker #1

    J'ai passé des six mois, un an à voir des trucs que des gens sont capables d'apprendre en deux jours, littéralement, à partir de zéro.

  • Speaker #0

    Et parce que justement...

  • Speaker #1

    Les 30 années étaient un peu du gâchis, entre guillemets, mais après ça m'a aussi appris à m'entraîner tout seul. Et moi je sais que j'arrive à avoir un bon niveau aujourd'hui parce que je n'ai pas trop besoin de cours. Je ne suis pas un très bon élève.

  • Speaker #0

    C'est de la discipline aussi. Oui. C'est de la rigueur envers toi-même.

  • Speaker #1

    Je suis à peu près, sur les périodes actives, je suis à 5 heures par jour pendant 6 jours sur 7. Quand je peux, je fais ça. Ici je suis plus à discuter, à traîner avec des copains mais quand je suis à Paris, je vais au 104. Je lance des trucs. Du focus, je fais des petites pauses, une petite pause café avec un pote et bam c'est reparti. C'est une manière de voir les choses. Et aussi le fait que je puisse le faire à plein temps, ça m'offre un truc qui fait que je peux me dire que là, ouais techniquement je suis en train de bosser.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je m'amuse à fond, je m'éclate de ouf. Mais je suis en train de bosser. Du coup, les moments où ça ne m'éclate plus, je me dis « Ouais, mais en fait, il faut que tu continues parce que c'est ton taf. » Et du coup, ça me donne une motivation supplémentaire. Parce que 5 heures dans la journée, franchement, quand ça fait 5 heures que tu es en train de lancer, tu es 5 coups la houppe là et que tu as mal aux mains, tu as de la corne, tu as mal au dos, tu vois ta vision qui se trouble et tout. C'est dur de te dire, quand tu fais ta pause pour aller boire de l'eau, tu t'assoies et tu te dis « Mais est-ce que j'ai vraiment ? » Tu as envie de faire ça, tu te poses un milliard de questions sur ce qui t'a poussé dans ta vie en arrivant là, parce que c'est dur en fait.

  • Speaker #0

    C'est toujours...

  • Speaker #1

    Je suis toujours en train, ça fait 13 ans que je fais ça, et je me retrouve tous les jours devant un truc où je me dis mais c'est trop dur. Genre j'y arrive pas du tout, je comprends pas comment ça marche, et t'as personne pour te dire ah mais il faut faire comme ça et comme ça, et viens on échange et tout, et t'as besoin de ce temps de full focus sur toi-même. Donc c'est, ouais, moi ça m'a apporté ça, ces trois années de galère, à pas y arriver, ça m'a apporté le j'y arrive pas, mais je continue. Parce qu'à un moment, si tu fais le même truc en boucle... Tu vas forcément y arriver à un moment, mathématiquement c'est pas possible que tu n'y arrives pas.

  • Speaker #0

    C'est quand même, il faut quand même avoir une forte détermination et force de caractère pour continuer. Tu sais il y a cette phrase qui dit genre, enfin c'est pas une phrase, je ne sais plus, mais genre la motivation au bout d'un moment ça passe tu vois. C'est la discipline qui...

  • Speaker #1

    Ouais, tu crois le dire ouais.

  • Speaker #0

    Et puis la passion et c'est sûr que ouais des fois il faut accepter que ton mieux il n'est pas à 100% tous les jours tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais des fois t'es vraiment nul hein. Vraiment le matin je me réveille je me dis ouais mais je suis... Rien aujourd'hui, mais c'est ce t'es capable de rien, mais en fait c'est même pas un truc de t'es capable de rien mais il faut quand même que t'y ailles parce que t'as pas vraiment le choix, plus que je me sens capable de rien et c'est pas un bon feeling à avoir dans ta vie personnelle que de penser que t'es bon à rien. Et du coup ça va te faire du bien d'utiliser ton corps et de sentir que même si t'as pas fait le top aujourd'hui, ta fin de journée c'est « Hey, j'ai grave fait des trucs aujourd'hui » . J'ai grave utilisé mon corps et en fait c'est pas mal et je m'étais fixé des objectifs un peu un peu intense entre guillemets je m'étais dit ok je commence à mettre à fond la hoop je passe j'ai commencé début juillet à dire ok je fais du jonglage à 5 hoop et j'aimerais bien avoir un 5 hoop qui tourne un peu qui est un peu solide d'ici d'ici la fin de l'année donc d'ici fin décembre Je me suis visé 34, donc 30 lancés, 30 rattrapes en un run.

  • Speaker #0

    Le hoop c'est le cerceau.

  • Speaker #1

    Le cerceau, de cette taille-là à peu près, en plastique. 5, tu les lances en l'air, tu les rattrapes, et je voulais faire du 5. Je me suis dit que ce serait cool que j'y arrive, je m'étais fixé ça comme objectif, j'ai envie d'être à fond dans le hoop, donc je fais ça. Je me suis fixé 30 lancés, 30 rattrapes, à avoir au moins... Une fois d'ici fin décembre, c'était vraiment long, ça a vraiment pris du temps, juillet, août et tout, j'arrivais pas, j'étais à 8, 9 lancés, grand max sur des bons runs, des fois j'arrivais à 12 au mois de septembre et tout et je sais pas, à un moment j'ai eu un peu ce déclic de me dire, je commençais à sentir que ça tournait, je me suis dit ah, je crois que je les ai pas assez les 30, une fois, deux fois, trois fois, dix fois, j'ai fait ok, on arrive début décembre. Je fais un entraînement au 104, je me dis ok je vais me filmer. Je vais filmer mon 5 houpes, parce que j'arrive à l'avoir assez stable pour pas courir dans tous les sens. Donc peut-être je peux le filmer et le poster sur Instagram, et avoir moi dans un cadre qui fait du 5 houpes et mettre la vidéo. Dire allez je fais du houpes ça y est et tout. Et j'arriverai peut-être à avoir ces 30 catches face caméra. Mais en fait j'ai pas encore, ça c'est dur aussi à comprendre, mais j'arrive à lancer des houpes et les rattraper, mais si je commence à compter en même temps... C'est beaucoup plus dur de compter dans sa tête 1, 2, 3, 4 et du coup ça tombe parce que t'es concentré sur ton compte, t'es pas concentré sur ce que t'es en train de faire du coup ça te rajoute, c'est comme faire de la guitare et chanter en même temps tu peux faire de la guitare sans chanter mais si tu commences à chanter en jouant d'un instrument naturellement tu vas plus réussir à en jouer, ça demande un travail supplémentaire de faire les deux ensemble et du coup je me suis dit je me filme et je compte pas et quand je pense que j'ai à peu près 34, je compterai en vidéo J'ai fait ok, je crois que je dois en avoir 25 et quelques. J'ai compté la vidéo, j'ai compté sur la vidéo. Et aussi c'est plus dur en vidéo parce qu'il ne faut pas que tu bouges du tout. Soit cadré, centré, machin et tout. Donc c'est pas juste tu bouges un peu et tu fais. Il faut qu'il soit propre, régulier, la rattrape soit clean et tout. J'en ai fait un vraiment bien. Je me suis dit ok, je dois avoir 25 catchs à peu près. Peut-être que j'ai fait les 30 et j'ai compté. Et j'en ai fait 47. Ah ouais ? Et en fait, ça me faisait un moment, je me suis dit, mais en fait, ce feeling-là, je l'ai depuis un moment, que là, ça tourne vraiment bien comme ça, et peut-être même plus que ça. Et je n'ai pas filmé un autre mais début janvier, deux semaines avant de venir ici, je pense que j'ai passé la barre des 100. Et en fait, je me sous-estimais de ouf.

  • Speaker #0

    Tu l'as payé la vidéo là du coup ?

  • Speaker #1

    La celle des 47 ouais, 43 ou 47.

  • Speaker #0

    Je la partagerai là, c'est pour ceux qui regardent.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui regardent, je mets 45, 47,4.

  • Speaker #0

    Ça vaudra le petit exemple.

  • Speaker #1

    Et j'ai passé la barre des 100 à un moment extrêmement, j'ai dit putain mais en fait j'ai fait mes 104 sur un hoop et on loop. au mois de janvier alors que j'avais visé 30 en décembre juste parce que les jours où je pensais que ça allait ça me servira à rien et que j'étais pas motivé, je suis quand même allé, j'en ai fait quand même un peu histoire de quoi. J'ai des copains jongleurs qui eux aussi sont à fond, je ne sais pas, ils font des balles rebondissantes. Et du coup, la balle rebond, quand elle rebondit mal, elle fait pouc, elle part à l'autre bout du gym et tu vas la ramasser. Quand on a qu'une qui part, quand on a cinq qui partent dans tous les sens, tu vas ramasser à cinq endroits différents, en courant partout. Les balles rebond, c'est le pire, c'est horrible. J'en ai fait un peu, j'ai lâché l'affaire, c'est horrible.

  • Speaker #0

    Et là du coup ça fait un petit moment qu'on papote Ouais

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on s'est mal empoisonnés.

  • Speaker #0

    Non mais c'est ultra intéressant. Si tu devais clôturer cet épisode en nous disant quelque chose qui te tient à cœur, ça peut être par rapport à ta vie d'artiste, une leçon que tu as appris, ou une leçon que tu es en train d'apprendre, ou un conseil pour des personnes qui voudraient se lancer, que ce soit en jonglerie, en flow art ou dans le monde artistique. Qu'est-ce que tu as envie de dire ? C'est ton free time ?

  • Speaker #1

    Ok, je me sentais déjà plutôt en free time avant, mais cool ! Voilà,

  • Speaker #0

    là t'es full free, encore plus !

  • Speaker #1

    Wow, j'adore être libre, c'est génial ! Ok, on va faire un petit peu un check, un conseil, un truc que j'aime dans ma vie d'artiste, et une leçon que j'ai apprise, merci ! Un conseil que je pourrais donner, je pense, c'est écoutez jamais les adultes, ça craint d'être un adulte, soyez toujours un enfant, soyez toujours dans le jeu, dans la découverte, et dans des choses qui vous font personnellement vibrer. Si ça vous rend heureux, il faut le faire. Et pas se poser de questions de pourquoi est-ce qu'il ne faut pas le faire, il faut juste foncer et kiffer. C'est vraiment le conseil que je peux donner à tout le monde. C'est pour moi la bonne recette du bonheur. C'est de faire les choses qui nous plaisent dans la vie, de manière pure. Une leçon que j'ai apprise, des fois la vie c'est pas facile. Des fois il y a beaucoup de choses qui se passent pas comme on voudrait. Tu perds des proches, tu fais des choses dont t'es pas fier, tu rates des choses que t'essaies d'entreprendre. Et en fait, ce n'est pas grave. Et la leçon que j'ai apprise, je pense, c'est ce qu'ils disent beaucoup sur scène ici. On peut... Donc, ceci était une erreur. Et c'est important de notifier cette erreur et de l'embrasser, de la prendre avec soi. Beaucoup d'entre vous, s'ils n'avaient pas fait une erreur, ne seraient pas ici ce soir. La vie est faite d'erreurs et je pense que c'est important d'accepter ces erreurs. Les embrasser comme une partie de soi.

  • Speaker #0

    De ne pas se flageller.

  • Speaker #1

    De ne pas se flageller, toujours essayer de faire mieux. Et je pense que c'est très important de se rendre compte que même si les choses ont l'air toutes roses des fois, elles ne le sont pas. Mais que ce n'est pas grave parce qu'il y a des jours meilleurs qui arrivent. C'est le calme après la tempête un peu. Et c'était quoi le dernier ?

  • Speaker #0

    En ta vie d'artiste, non ? C'était quoi le truc ?

  • Speaker #1

    Une leçon que j'ai apprise, un conseil à donner et qu'est-ce que j'aime dans ma vie d'artiste ? Oui, c'est ça. Et je pense que ce que j'aime le plus dans ma vie d'artiste c'est les deux choses que j'aime le plus. La première, c'est les contacts que j'ai faits. Toutes les connexions que j'ai eues qui sont si pures et si belles. Les rencontres que j'ai faites grâce à ça. La liberté que j'ai de pouvoir m'exprimer devant autant de gens de manière aussi simple et pure. Merci !

  • Speaker #0

    Bon, j'ai pas envie de rajouter grand chose parce que c'est trop beau de finir sur cette phrase. Donc plein de petits cœurs à toi.

  • Speaker #1

    Plein de petits cœurs avec les doigts !

  • Speaker #0

    Merci beaucoup et puis on va partir sur un petit room tour du paradise Un petit room tour Est-ce que tu veux nous faire le room tour et je te filme ?

  • Speaker #1

    Allez je peux faire le room tour Allez c'est parti C'est de là de l'entrée je pense Ok On commence de l'entrée Ça va les gars ? Ça va Alors room tour d'ici Voilà on est à Paradise Circus Bar. Donc on arrive. Ici, c'est l'endroit où il y a l'entrée de manière générale. Donc c'est là où on va rentrer sur la scène et tout. Directement, on peut apprécier le magnifique Paradise Shop qui vient d'ouvrir. The Paradise Shop. où il va y avoir du coup plein de matériel de jonglage qui va être à disposition pour les gens qui ont envie de commencer à s'y mettre. Trop bien ! On a le petit coin où on était en train de jongloter, le champ juste derrière où des fois on jongle en bas, il y a la rivière un peu plus loin, on va aller faire un tour après.

  • Speaker #0

    C'est sympa là-bas d'ailleurs, je ne sais pas si vous voyez mais il y a le White Buddha.

  • Speaker #1

    Ouais, magnifique le White Buddha. Ensuite du coup on a la Seine. C'est là où il y a des gens qui jonglotent. Donc ici, c'est là où il y a le spectacle qui se passe. On a aussi les workshops en journée qui se passent un peu partout. On a le DJ deck où les gens font des mix, son et posent des musiques pour les spectacles. Le magnifique Paradise Circus logo. Vous pouvez nous suivre sur Instagram. Ensuite, on passe par...

  • Speaker #0

    Et voilà,

  • Speaker #1

    et donc il y a les petits gratins. Juste là,

  • Speaker #0

    des deux côtés.

  • Speaker #1

    Ensuite, le bar.

  • Speaker #0

    Hey !

  • Speaker #1

    Hey ! Hop, ici, on a... Hey, what's up ? Yeah, good, we do a little vlog pour Insta. Hi ! Hop, ici, on a le coin où le genre se pose bouffer un morceau, petit chill-out.

  • Speaker #0

    Avec la petite tente. Allez, je te suis.

  • Speaker #1

    Le coin billard, le coin café, ici c'est le coin plus chill, sunset view, tout ça. Et c'est aussi là où on fait nos petites réunions le lundi pour discuter de qui joue quel spectacle, comment qui veut donner des workshops, les petites infos à savoir dans la communauté, les infos pour Spoon Circus aussi. Hello !

  • Speaker #0

    Et ici on a tous les workshops qui sont proposés.

  • Speaker #1

    Tableau des workshops et on peut aller direction la rivière pour aller voir l'espace en dessous.

  • Speaker #0

    Je crois que je n'ai jamais vu la rivière.

  • Speaker #1

    Tu n'as jamais vu la rivière ? Non. Donc là, c'est le petit coin où on fait un peu flow jam de temps en temps aussi, quand on a envie d'avoir un espace un peu plus au soleil et un peu moins dans la tumulte du bar. Et le dernier endroit, ils vont sûrement faire quelque chose d'un peu plus concret à un moment, mais pour l'instant, ce... Juste un espace de workshop. Là ça va doucement. Ils ont construit un petit pont un peu plus solide que celui en bambou d'avant. Hello ! Un petit vlog pour Instagram. Vous voulez faire un truc fou ? Faites un truc fou avec le t-shirt de Spoon Circus ! Et j'en profite pour aussi parler de Spoon Circus, le t-shirt que porte Massimo. C'est une organisation à but non lucratif qui donne des cours de cirque à travers le monde et il y en a une qui a ouvert à Paille pour donner des cours aux enfantails.

  • Speaker #0

    Trop bien ! Bravo !

  • Speaker #1

    Ouais ! Spoon, spoon, spoon ! Circus !

  • Speaker #0

    Merci Massimo !

  • Speaker #1

    Et du coup, un petit espace rivière. Ça nous arrive de faire des petites firejams des fois ici, c'est rare, mais voilà, le coin est cool.

  • Speaker #0

    Bien merci Jean-Soup pour ce...

  • Speaker #1

    C'était le Paradise

  • Speaker #0

    Circus ! Merci

  • Speaker #1

    Jake ! Merci beaucoup !

  • Speaker #0

    Jake là !

Chapters

  • Introduction - Pai

    01:41

  • Les débuts d'une vie d'artiste

    18:39

  • On parle de Paradise Circus

    34:23

  • Se reconnecter à son enfant intérieur

    39:40

  • Se lancer dans quelque chose de nouveau

    42:33

  • Le défi du houlahoop

    46:35

  • Une leçon artistique

    50:20

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Description

Dans cet épisode, je pars à Pai, au nord de la Thaïlande, à la rencontre de Jean Souleymane, artiste, jongleur et flow artist passionné.
Avec lui, on va découvrir les coulisses d’une vie d’artiste : de ses débuts au lycée jusqu’à la création de sa compagnie, en passant par ses années de galère, ses rencontres et ce que le cirque et le flow art lui ont appris sur la résilience, la discipline et la liberté.

🌍 Ensemble, on parle de :

  • La communauté flow art et cirque unique de Pai,

  • Les leçons de vie qu’apporte la pratique artistique : persévérance, créativité, authenticité,

  • Comment trouver sa voie et oser poursuivre ses rêves malgré les doutes et les jugements.


🎪 L’épisode d’aujourd’hui a été enregistré au Paradise Circus Bar à Pai, un lieu unique qui fait vibrer la scène artistique locale et internationale.
Depuis des années, Paradise est un refuge pour les artistes, voyageurs et performeurs du monde entier. Mais aujourd’hui, face à de nouvelles contraintes, ils risquent de devoir fermer définitivement leurs portes.

Pour continuer à faire vivre leurs spectacles de feu, leurs shows et leur école de cirque, ils ont lancé une cagnotte solidaire. Chaque contribution compte pour préserver ce lieu magique et permettre aux artistes de continuer à créer et partager librement.

👉 Soutenir Paradise : https://www.weeboon.com/en/campaign/help-save-paradise


Retrouvez JeanSou sur insta : @jean_souleymane



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Instant Simple, une parenthèse d'évasion. Aujourd'hui j'ai le plaisir d'être avec Jean Souleymane pour qu'il nous partage son aventure, sa vie d'artiste. On est, comme vous pouvez le voir pour ceux qui nous regardez sur Youtube, nous sommes dans un cadre plutôt pas mal. J'en dis pas plus et je vous laisse avec la suite. Bienvenue sur Instants Simples, une parenthèse d'évasion. Je suis Lina, coach de vie certifié et voyageuse solo passionnée. A travers ce podcast, je vous propose chaque mardi un récit de voyage, une anecdote qui a été transformatrice pour moi ou l'un des invités. Le but, c'est d'aller explorer ensemble les leçons de vie qu'on a pu tirer de ces expériences, parfois un peu folles quand même. Alors si vous cherchez un podcast qui mixe développement personnel et voyage, vous êtes au bon endroit. Si ce concept vous plaît, Je vous invite à soutenir ce podcast en laissant une note, un commentaire ou en le partageant à vos proches. Sur ce, bon épisode ! de faire cette petite interview avec moi.

  • Speaker #1

    Pas de souci, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Donc pour ceux qui nous écoutez, vous vous dites, mais où est-ce qu'elle se trouve ? Qui c'est cette personne ? Où on est ? Je vais planter un petit peu le contexte parce que je pense qu'il le faut. Aujourd'hui on est à Pai, Pai c'est une ville ou un village ?

  • Speaker #1

    Ouais ça commence de plus en plus à être une ville mais ça reste un village.

  • Speaker #0

    Ouais voilà, on n'est pas sur du Bangkok ou du Chiang Mai quand même donc voilà. Ça reste on va dire une petite ville tout au nord de la Thaïlande. Une ville qui a de multiples aspects, tous très différents. Et il y a un aspect de paille que j'ai envie d'aborder avec toi aujourd'hui, c'est la communauté de Flow Art, le monde du cirque. Je ne sais pas comment vous appelez ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu tout ça. Je dirais plus cirque, mais ici, les gens se considèrent plus comme Flow Artistes. Peut-être le Flow Art pour les gens qui écoutent expliquer un tout petit peu ce que c'est.

  • Speaker #0

    Ouais, on va expliquer.

  • Speaker #1

    Du coup le Flow Art ça vient d'un concept américain, si je ne me trompe pas de bêtises, qui est apparu il n'y a pas si longtemps que ça, peut-être au moins une vingtaine d'années. Et c'est un dérivé du cirque, c'est venu beaucoup des personnes qui traînaient au Burning Man à l'époque. Ça c'est un festival, non ? Un festival, le plus gros festival du monde, c'est dans le désert du Nevada en Amérique. et en gros les gens se retrouvaient pour écouter de la musique et jongler avec du feu il y a plein d'activités et tout et en gros le flow art c'est un peu plus le concept le principe du flow ça va être manipuler des objets ou juste danser mais le faire dans une logique plus de bien-être personnel plus que dans une esthétique purement scénique et le flow art ça a dérivé de ça en prenant la jonglerie et donc la manipulation d'objets et pas mal d'objets enflammés souvent comme base donc on va dire pour les gens le plus connu ça va être bolas, staff donc bâtons spinning ce genre de trucs et on l'a mis dans une logique plus ouais plus de vraiment de mouvements et de mood on va dire une espèce d'ambiance.

  • Speaker #0

    C'est moins un objectif de performance.

  • Speaker #1

    Il y a moins un objectif purement technique qu'un objectif de Sentir que le truc coule bien. Oui. Voilà, c'est un peu difficile à concevoir, mais quand on le voit, c'est vachement plus logique. Quand on voit quelqu'un spinner avec du feu, et quand on voit quelqu'un jongler avec des balles ou des massieux, les deux dynamiques sont très différentes. Le floor doit incorporer beaucoup plus de danse. Moi, personnellement, dans ma pratique personnelle, je suis jongleur, manipulateur d'objets, puis... 13 ans maintenant que je fais ça. Ah ouais, quand même ! Ouais, et ça fait 7-8 ans que je fais ça à plein temps comme taf.

  • Speaker #0

    Ok. En France.

  • Speaker #1

    Et du coup, moi je considère ce que je fais comme de la jonglerie et j'inscris la manipulation d'objets de tout type dans quelque chose qui est lié à l'art de la jonglerie parce que c'est ce qu'on va retrouver le plus dans le cirque. Et vu que j'ai un objectif scénique aussi avec ça, j'ai tendance à plus s'associer ça à de la jonglerie. Mais en vrai, je fais aussi bien de la jonglerie que du flow art. Ouais. il n'y a pas vraiment de différence pour moi mais les gens le catégorisent et ici les gens ont plus tendance à se considérer flow artist que jongleur d'accord c'est ultra

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que c'est vrai que quand je suis arrivée à Paille, j'ai fait mes cinq premiers jours en fait, j'étais avec quelqu'un et j'ai fait que des trucs touristiques on va dire. Et en fait un jour je suis revenue, je suis allée au Saturday Market et là j'ai dit purée, genre en fait le Saturday Market c'est un marché qu'il y a tous les samedis. Merci Captain Obvious tu vois. Et en fait c'est dans un grand parc et il y a plein de personnes qui viennent faire du flow art, jouer avec des objets et tout. Et c'est là que je me suis dit, purée, je veux rester plus longtemps à Paille pour connaître cette communauté et aussi apprendre un petit peu, voilà, un props, comme vous les appelez.

  • Speaker #1

    Ouais. En français, on dit un agré. Ah, bon. Props en anglais, agré en français. D'accord. Tu retrouves aussi dans la gymnastique. En gym, tous les différents objets, barres asymétriques, cheval d'arçon, trucs comme ça, trampolines, on appelle ça des agrés aussi. Donc voilà, la jonglerie et le cirque ont repris ça en français.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que c'est dingue parce que moi dans ma petite tête de clichés, parce que le monde du floor déjà je ne connaissais pas, le monde de la jonglerie, du cirque, on connaît les clichés quoi, le jongler avec des massoules globales,

  • Speaker #1

    Barba Papa, Beaux Oloklons, la compresse.

  • Speaker #0

    Ouais exactement, et du coup en arrivant là j'ai découvert des milliers d'agrès que j'avais aucune idée que ça existait dans ce monde, et c'est ultra intéressant et je suis. Ce qu'on appelle en train de tomber dans le pie hole.

  • Speaker #1

    Ouais c'est le pie hole ici.

  • Speaker #0

    Dans le pie hole effect. Est-ce que tu peux expliquer un peu ça ? Parce qu'on en a souvent parlé sur les réseaux en mode ouais t'es dans le pie hole et tout. Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #1

    En gros le pie hole c'est comme ça que les gens appellent ça ici de manière assez marrante. Mais en gros tu viens à un pie pendant trois jours et tu te dis ok cool je vais aller me balader parce que tout le monde m'a parlé de pie donc j'ai envie de voir à quoi ça ressemble. Tu entends beaucoup parler de ça avec les gens qui voyagent parce que c'est un peu... C'est une destination qui commence à être de plus en plus un espèce de place to be en Thaïlande. Mais c'est loin du côté très touristique et vu que c'est un peu pommé dans les montagnes, les gens se demandent un peu qu'est-ce qu'il y a là-bas. Mais ça met 4 heures depuis Chiang Mai de venir ici, donc en fait les gens ne font pas trop. Et tu arrives 3 jours et là tu découvres la communauté qu'il y a ici, le talent des gens, l'accueil. Tu es tranquille, tu es en nature, les choses ne coûtent pas cher. la vie est... C'est plus tranquille, c'est un peu plus peaceful ici que dans une grande ville ou que dans les îles où les gens font beaucoup la teuf. Ça fait la teuf aussi ici pas mal, mais tu peux l'éviter plus facilement. C'est vrai. Et puis même, c'est même pas forcément le même type de soirée. Dans le sud, tu vas avoir beaucoup de gens qui vont faire un peu les grosses soirées, un peu boum boum comme j'appelle. Ici c'est vraiment plus des gens qui vont faire justement du floor art et du cirque. Et du coup tu découvres tout ça et tu te dis mais en fait j'ai envie de rester ici pour toujours. Et tu te dis mais j'ai pas du tout envie de rester que trois jours. Du coup tu postpones tous les trucs que t'as à faire, t'annules.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et tu restes plus longtemps. Et moi tous les ans je me dis ouais bon je vais rester, allez je reste deux semaines. En fait je reste un mois. Je reste un mois et demi, en fait je reste deux mois. Et là je vais encore rester plus longtemps, je fais deux mois et demi cette année à Paille je pense.

  • Speaker #0

    Ça fait combien d'années du coup que tu...

  • Speaker #1

    C'est la troisième année.

  • Speaker #0

    Troisième année que tu viens.

  • Speaker #1

    Troisième année que je viens et la première fois j'ai croisé des gens dans la communauté flow art européenne. J'étais à la Phoenix Fire Convention, super convention, d'ailleurs allez-y la Phoenix c'est trop bien. C'est l'un des plus gros rassemblements de jongleurs de feu d'Europe.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et si c'est pas le plus gros maintenant je crois ouais. parce que malheureusement, il n'y a plus trop le Kiev Firefest maintenant. Mais du coup, la Félix, c'est très certainement le plus gros. Et on est à peu près un millier de jongleurs pendant trois jours à faire du feu. Et du coup, j'ai croisé des gens de la communauté d'ici, là-bas. Et on discutait un peu déjà sur les réseaux sociaux. On parlait pas mal sur Insta parce qu'il y avait du coup Talon, le MC qui est là. Talon, je l'ai rencontré. On en parlait pas mal sur Instagram pendant le Covid. je voyais un peu ce qu'il faisait en staff et du coup vu qu'on fait un peu les mêmes objets, qu'on fait des trucs très similaires et je me suis dit ah bah tiens j'ai discuté un peu avec lui, on s'est rencontrés pendant l'été à deux events à la fin du deuxième event il m'a dit mais mec juste viens faire un tour à Paris pendant l'hiver et moi de base j'ai jamais trop été dans une logique de trop voyager j'ai toujours dit mon travail va me faire voyager mais je me suis jamais dit sur mon temps libre je peux partir quelques mois en vacances parce que j'étais toujours dans une logique de non je peux pas quoi c'était pas quelque chose d'envisageable et Talon m'a dit ça d'autres personnes de la communauté que j'ai rencontré un peu pendant l'été m'ont dit viens faire un tour ça serait cool pendant l'hiver j'ai dit allez peut-être on tente une première on va un mois en Thaïlande on verra bien ce qu'il se passe Je suis arrivé, j'ai pris qu'un billet à aller en me disant je sais pas combien de temps je reste, ça se trouve j'ai pas kiffé, je vais pouvoir rester qu'une semaine ou deux donc je me bloque pas. Et du coup je suis venu avec un peu pas trop d'attentes, j'ai vu le truc et en vrai je suis resté trois mois. Voilà le pie hole, tu tombes dedans, c'est assez intense dans le meilleur des sens.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant et franchement c'est quelque chose qui me touche beaucoup quand tu... Je fais beaucoup de danse et ce qui me touche en fait quand je viens m'entraîner ici, alors on fera un petit room tour de Paradise Pie après, un mini vlog de Paradise Pie si vous voulez voir. Mais en fait ce qui m'émeut beaucoup c'est de voir autant de personnes passionnées par la même chose qui échangent sans aucune attente. Tu ressens que, en tout cas, c'est le point de vue, on va dire extérieur, que j'ai, mais tu sens qu'il n'y a pas de comparaison, de jalousie, de « oh, il est meilleur que moi » ,

  • Speaker #1

    mais dans un mauvais sens.

  • Speaker #0

    Non, pas trop.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ? Il y a toujours de la comparaison, parce que dans un milieu où les gens pratiquent de la technique et font leur art, mais il y a quand même une logique de performance. Je prends un exemple tout bête. Tu commences à jongler avec 5 balles, trop bien, j'ai atteint une étape de ouf. Tu tournes la tête et le mec juste à côté il fait du 7. Du coup, forcément il y a une comparaison directe. Il y a vraiment 7 personnes qui sont techniquement meilleures que moi. Donc il y a un peu ce truc de t'es obligé d'accepter en fait que les autres seront toujours meilleurs que toi. Tu ne trouveras toujours quelqu'un meilleur que toi. Mais c'est aussi cette acceptance et ce fait de dire, c'est pas le niveau technique qui importe, mais ce que moi j'ai envie de représenter sur scène. Même ce que moi j'ai envie de proposer dans ma vie personnelle. Et comment j'ai envie de l'échanger avec les autres. Et tout le monde est à fond dans le partage. Et tu te rends compte qu'en fait si tu veux t'améliorer, t'es obligé d'échanger avec les autres. Et de toute façon tu vas avoir une bien meilleure vie à être clean avec ce que toi tu vaux. Et comment essayer d'échanger ça avec les autres. Je sais pas, il y a quelque chose d'hyper bienveillant et positif. Ce que j'aime bien dire avec Pai, et je pense que ça représente bien le truc, c'est que la première fois que je suis venu, j'ai rencontré des étrangers. Et quand je suis reparti, c'était mes amis. La deuxième fois que je suis venu, je suis venu voir des amis et je suis reparti citer ma famille.

  • Speaker #0

    Oh c'est beau !

  • Speaker #1

    Et c'est vraiment le feeling que j'ai de venir voir ma famille maintenant quoi. Et qu'il y a des nouvelles personnes qui arrivent et qu'il y a ce process qui se fait de commencer à se connaître. Et maintenant j'aime bien dire aux gens quand ils viennent à Paille pour la première fois et qu'ils arrivent à Paradise, genre je dis ben bienvenue à la maison. J'ai vraiment... pour moi une maison c'est plus un truc que tu as dans le feeling de tu te sens bien et tu as envie d'y être et c'est... C'est vertueux, c'est plein de bonheur, de joie, d'échanges, ça te guérit psychologiquement. Pour moi c'est vraiment ça une maison, tu sais que tu es bien ici et que tu vas avoir une stabilité émotionnelle. Et Pai, et plus précisément même Paradise et Dreamscape, tous les milieux du cirque qui sont là, j'ai vraiment cette sensation de me sentir à la maison et de me sentir bien avec des gens qui me supportent. qui sont supportifs avec moi un peu régulièrement. Et je ne sais pas, j'ai l'impression de créer des vraies connexions authentiques ici, plus que n'importe où ailleurs.

  • Speaker #0

    Je te rejoins complètement parce que dans mon voyage, c'est la première fois où j'ai eu le besoin de m'arrêter longtemps à un même endroit. Et je me souviens j'ai un ami en France qui m'a dit tu verras tu vas être à Pai, tu vas y rester un mois. J'étais là non mais impossible, moi dans mon voyage je reste pas un mois dans le nord de la Thaïlande au mieux de nulle part. Il faut que j'expérimente des trucs, je sais pas genre...

  • Speaker #1

    Tu peux pas aller voir la mer ? Bah voilà,

  • Speaker #0

    j'ai toujours pas vu de plage, non mais voilà. Et après presque deux mois en Thaïlande tu vois. Et en fait quand je suis arrivée là, je me suis rendue compte, je me suis dit mais Pai is a good place to heal. C'est genre Pai est un bon endroit pour... guérir. Genre parce que je suis arrivée, je venais de me séparer de mon crush, j'ai perdu mon oncle, enfin voilà plusieurs étapes et en fait j'avais besoin d'un moment où je me disais ben tiens je me pose quelque part et je respire tu vois. Et en fait le fait d'adopter le slow travel, mais je te jure genre Grâce à ça, j'ai réussi à conduire un scooter. Et puis, tu as tes petites habitudes. Tu vas dans les mêmes restos. Tu commences à connaître les personnes qui travaillent dans ces restaurants. Tu arrives à Paradise. Tu dis bonjour aux mêmes personnes. Tu crées des vraies amitiés. En fait, tu as le temps de creuser plus qu'en surface. Parce que quand tu voyages rapidement, que tu fais 3-4 jours au même endroit, même une semaine au même endroit... Au final, tu as des conversations en surface avec chaque personne. Alors que quand tu arrives à Paille, ou même à Paradise, là par exemple, il y a un programme, on va dire, tous les soirs, il y a quelque chose. Ça va aussi bien être, on est avec tous les touristes et on fait un fire show et du coup, on profite du spectacle. Hier, on était tous allongés ensemble à regarder un film. Il y a vraiment une bienveillance et un esprit de communauté qui fait du bien quand tu voyages seul, de dire j'arrive et... Le plaisir de dire bonjour à des gens le matin, tu vois, c'est bête, mais quand tu voyages seul et que tu restes trois jours dans un même endroit, tu dis pas bonjour aux gens le matin.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai que ça arrive beaucoup moins. T'as moins cette logique de... On est moins dans de l'échange et du partage, je pense, que quand tu parles du solo traveling. Moi, techniquement, je suis solo traveler.

  • Speaker #0

    Mais quand est-ce que t'es seul ? Je suis jamais seul !

  • Speaker #1

    Là justement, ça c'est un autre truc aussi, c'est que ça peut être, c'est fou parce qu'en fait, vu que les gens sont tous hyper accueillants ici, que tu sens que tu fais des vraies connexions, des amis, et que t'as un truc qui est beaucoup dans de l'échange qui est plus vrai, t'as envie de passer du temps avec tout le monde. Et le seul truc, c'est de pas se perdre et de pas oublier de passer du temps avec soi. Ouais. Et ouais, t'es toujours avec des gens, t'as envie de passer du temps avec eux, tu les trouves géniaux. Et en plus, il y a de la créativité, tu as de l'échange, de l'expérience. Il y a tout ça à la fois. Mais du coup, le moment où tu es seul avec toi, il est hyper nécessaire pour processer tout ça. C'est clair. On a vraiment ce terme, qui n'existe pas en français d'ailleurs, je crois. Overwhelming. Il n'y a pas vraiment de...

  • Speaker #0

    Overwhelming, attends, ça veut dire quoi ? C'est genre, tu es trop...

  • Speaker #1

    Tu satures en gros, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. T'as trop sociabilisé,

  • Speaker #1

    genre des fois il te faut un moment... T'as besoin d'un temps de process. Et ça ici c'est peut-être le seul truc où je dirais c'est tellement cool que ça en est trop cool des fois. C'est vrai. Et c'est fou parce que cette expérience c'est pas trop une sensation que t'as l'habitude de vivre en général dans ta vie. De n'avoir trop de sociabilisation. Enfin moi je suis quelqu'un, je pense quand même de relativement très sociable dans ma vie. J'aime faire du contact, j'aime traîner avec des gens. Mais là j'ai vraiment la sensation qu'il me f... Il faut du temps pour moi-même. Là, je suis installé, j'ai bougé du centre. Je pars m'installer à 15 minutes de scooter d'ici. Vraiment, il n'y a que les champs. J'entends les oiseaux gazouiller. Et gazouiller aussi, il n'y a personne. Il n'y a pas un bruit, pas un scooter, rien, nada. Et pour prendre le temps vraiment et me dire si je viens me sociabiliser avec des gens, je le fais en âme et conscience. Mais je ne suis pas directement dans le tumulte en me levant le matin, parce que c'est un peu trop des fois. Oui, c'est vrai. Je pense que c'est important de se dire que pendant un mois, tu setup proprement quelque part, tu t'installes, tu poses tes marques, tu te fais ton petit repas le matin.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, c'est te recréer des habitudes et comme tu dis, une safe place pour glorer. et si on doit enchaîner maintenant parce qu'à la base c'était ce qu'on était censé parler de ta vie d'artiste mais de toute façon ce podcast, vous qui nous écoutez vous le savez, on parle toujours un peu de tout, de rien, mais surtout de tout en fait et du coup moi je me posais beaucoup de questions sur ta vie d'artiste parce que chaque artiste est unique et n'a pas la même histoire tu dis que ça fait 13 ans Comment tu as commencé ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai un pote au lycée qui s'est pointé avec des balles de jonglage, il voulait apprendre à jongler, on se regardait un peu, ok cool mec.

  • Speaker #0

    C'est qui ce mec ?

  • Speaker #1

    C'était un weirdo on savait.

  • Speaker #0

    Pour une fois que c'est pas le ping-pong, parce qu'alors d'habitude collège-lycée c'est plus les raquettes de ping-pong.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis ça j'ai fait 10 ans de tennis. Ah oui quand même. Avant le cirque j'ai fait 10 ans de tennis, je suis prêt à devenir tennisman et tout. C'était assez sérieux comme truc. Et ouais, j'ai un pote qui s'est pointé un jour avec des balles de jonglage. Et d'un côté il m'énervait un peu, et d'un côté je me disais « Ah, il en fait tout un pote à caisse, mais ça a l'air pas si compliqué que ça quoi ! » Et pendant l'été, j'ai commencé à me mettre à jongler un peu. J'étais déjà un peu dans une logique artistique, je voulais aller en formation littéraire au lycée. Je kiffais grave tout ce qui était philosophie et tout. J'écrivais des poèmes, beaucoup. Je me disais que je voulais devenir écrivain peut-être, et tout, enfin voilà. Je faisais un peu de photos aussi, j'avais aussi peut-être des envies de devenir photographe. J'avais tout un truc où j'avais besoin d'exprimer quelque chose. J'avais vraiment besoin d'exprimer de la créativité. Et en fait, j'ai commencé à me mettre à jongler avec des balles. Assez rapidement, au même moment, j'ai commencé à faire des poils, ce que je rappelle des bolasses, du coup.

  • Speaker #0

    Donc les poils, pour décrire, comment tu décriais un poil ?

  • Speaker #1

    Tu as une corde et puis il y a une boule au bout et des fois tu peux l'enflammer ou elle s'allume.

  • Speaker #0

    Soit c'est avec des lettres,

  • Speaker #1

    soit c'est avec du feu et tu fais ton tour.

  • Speaker #0

    C'est une bonne technique d'autoflagellation, je suis en train d'apprendre. Et quand tu apprends, avec deux, tu te tapes toi-même. Oui,

  • Speaker #1

    tu tapes fort, souvent. Du coup, je me suis mis un peu au jonglage et en même temps j'étais avec mon meilleur ami d'enfance. On s'est mis à jongler un peu tous les deux et puis lui avait déjà un peu vite fait deux trois trucs en poil et du coup il m'a dit je peux te montrer un peu vite fait on prend une paire de chaussettes on en met une deuxième paire de chaussettes dedans puis on les fait tourner puis on voit ce qui se passe quoi et j'ai commencé à découvrir un peu ça pendant l'été je me suis dit mais en fait c'est extrêmement satisfaisant genre le fait de sentir que pour la première fois de ma vie j'étais bon à quelque chose parce que tu as vraiment une logique de satisfaction, de récompense immédiate. Pour moi, le jonglage, c'est un truc où t'essayes, t'y arrives pas, et puis à un moment, t'y arrives. Y'a pas de t'y arrives un peu. C'est pas flou comme la danse, par exemple, où y'a certains tricks vraiment en danse au chalet.

  • Speaker #0

    Le jonglage, si tu fais ton truc et que tu rattrapes toutes les balles,

  • Speaker #1

    bon bah, c'est bon. C'est bon, ça fonctionne. Si t'as 3 balles, tu les as rattrapées, tu sais jongler.

  • Speaker #0

    Tu peux le prouver, quoi.

  • Speaker #1

    Tu peux prouver que tu sais jongler. et c'est un truc où c'est clair et net que quand tu commences à le faire la majorité des gens ne savent pas le faire Et du coup les gens vont avoir ce réflexe de dire « Waouh ! Ils vont être impressionnés super facilement ! » Je me suis dit « Attends, cette facilité d'exécution, et cette récompense sociale, et cette récompense personnelle à la fois, elle est très satisfaisante. » Du coup j'avais envie de continuer. Et ma mère, elle a vu que je commençais à me mettre beaucoup à jongler, j'avais 17 ans et quelques, 16-17, et elle s'est dit « Tiens, il a l'air de kiffer. » Ma mère elle a toujours été un peu comme ça, elle s'est dit Ah, il aime bien quelque chose, on va pas le forcer à faire, mais on va forcément le pousser dans cette voie pour voir si ça le tente. Et elle m'a dit, je me rappelle, il y avait le Cirque Plume qui passait en ville à Lyon. Et elle m'a dit, ah tiens, c'est marrant, il y a ce spectacle, ça s'appelle le Cirque Plume, ils jouent un spectacle de cirque en ville, est-ce que ça te dit d'y aller ? Et je lui ai dit bah ouais on peut aller voir ça. Elle a pris deux billets, on est allé au cirque plus. Et moi je m'attendais vraiment à Bozo le clown, Barbababa et compagnie.

  • Speaker #0

    Mais je me disais,

  • Speaker #1

    du coup vu que je commence à jongler, je suis intéressé de voir c'est quoi un vrai jongleur, c'est quoi un jongleur professionnel.

  • Speaker #0

    De voir le niveau qu'il a.

  • Speaker #1

    Ouais, voir le niveau qu'il a pour faire de la scène en tant que jongleur parce que moi du coup j'ai aucun comparatif, je jongle un peu tout seul dans mon coin.

  • Speaker #0

    Et toi, tu apprenais comment quand tu jonglais ? C'était genre des tutos YouTube ? Non,

  • Speaker #1

    même pas. C'était un peu autodidacte. Il y a deux, trois personnes qui m'ont dit « Ah, moi, je sais faire. » Je ne savais même pas que c'était un truc d'avoir des tutos YouTube pour ça. Je ne me suis même pas posé trop la question. Je me suis dit « Ouais, j'ai envie de jongler. » Mais les gens, ils n'intéressent pas à jongler. Il y a les jongleurs, les gens qui sont jongleurs de naissance.

  • Speaker #0

    Qui sont nés jongleurs.

  • Speaker #1

    En vrai, c'est ça. Dans les familles de cirque, les gens ils naissent et ils pratiquent un objet oui et ils vont faire cet objet toute leur vie et Et voilà quoi, et puis c'est tout. Et c'est comme ça, ils n'ont pas trop le choix parce que c'est de père en fils et tout, ou de mère en fille.

  • Speaker #0

    Et pour revenir au cirque plume du coup ?

  • Speaker #1

    Et du coup je suis venu au cirque plume, je m'attendais à un truc très cliché, avec une expectative de juste voir un peu de jonglage. Et en fait je rentre dans le chapiteau, et là d'un coup je vois les gradins en face d'une scène de théâtre. Ils avaient installé une scène de théâtre avec des projecteurs, tout ça. Et j'avais gradins de face. Et déjà, de base, ça m'a perturbé. Je me suis dit, mais moi, ce que je me rappelle du cirque, c'est d'avoir une piste ronde et d'avoir les gradins en arc de cercle autour. Et là, déjà, on est en facial. Donc, il y a un truc qui change.

  • Speaker #0

    C'est plus théâtral.

  • Speaker #1

    Et c'est ça. Et je me suis dit, je ne savais pas à quoi m'attendre. Et là, je suis tombé sur orchestre qui jouait de la musique live trop douce, charivari d'artiste. Ça s'appelait l'atelier du peintre, le nom du spectacle, d'ailleurs. Si ça vous intéresse de voir l'atelier du peintre, l'intégralité des spectacles du Cirque Plume sont sur YouTube gratuitement sur leur chaîne. Ils ont posé pendant le Covid, il y a l'intégralité de tous leurs spectacles, de toutes leurs bandes son sur YouTube gratuit. Ça vaut vraiment vraiment le coup de me voir, c'est mon cirque préféré. En gros j'ai vu ce spectacle, j'ai commencé à regarder et je suis tombé sur... Il y a une nana qui faisait un numéro de Roues Allemandes. Donc la Roues Allemandes c'est... C'est deux grands cercles accrochés avec des barres au milieu. T'imagines deux hula-hoops et il y a des barres qui accrochent les hula-hoops ensemble. Et il y a au milieu, sur deux de ces barres, des accroches pour les pieds. Du coup, elles glissent les pieds. comme des skis et elle tourne à l'intérieur et elle fait des accros à l'intérieur où elle s'accroche et tout elle peut accrocher les pieds dedans pour faire des tours complets les gens connaissent plus la roue de cire, la roue allemande c'est deux roues de cire collées en gros et j'ai vu le niveau technique qu'elle envoyait, l'aisance et la musique et tout et j'étais mais waouh ça m'a filé des frissons et je me rappelle très bien à ce moment là j'ai écarquillé les yeux j'étais tout devant et je me suis dit bah ça y est En fait je veux faire ça moi. C'est ça que je veux faire. Moi je veux être un artiste et moi je veux proposer des émotions comme ça. Et je pensais pas que le cirque c'était quelque chose qui pouvait me permettre d'offrir ça. Et en fait c'est beaucoup plus que juste un truc un peu technique. C'est ta technique elle te permet de créer des émotions. Tes émotions elles te permettent de les partager. Et l'ensemble ça te permet de vivre de ta passion. Et j'ai réalisé en fait le truc de fou que c'était en fait de faire du cirque quoi. Je me suis dit, oui je peux faire ça, c'est bon, j'ai vraiment senti, j'ai trouvé un but à ma vie. Et je suis retourné en cours à la rentrée, c'était pendant l'été, je suis retourné en septembre, et il y avait la énième question de qu'est-ce que vous voulez faire post-bac, qu'est-ce que vous voulez faire à l'école de cirque. Et là j'ai dit, moi je veux faire une école de cirque. Et tout le monde qui m'a regardé m'a fait, le cirque, qu'est-ce que tu racontes, je fais du cirque, je suis content, je fais du cirque. Et j'ai dit, je vais faire une école de cirque, c'est sûr que je vais faire ça. Et tout le monde a un peu pris le truc comme, ouais ça va passer, tu vois. Ça va passer, il dit ça maintenant, il va changer toutes les semaines et tout. Et puis quand ils ont vu que ça tenait, les gens ont commencé à s'inquiéter, pour moi, la pire chose. Des gens qui se considèrent plus adultes que toi, qui te disent, en fait tu peux pas faire ça parce que les personnes qui font ça, c'est des personnes qui sont nées là-dedans. Et j'ai entendu ça en boucle, si t'es pas né dans le milieu du cirque, tu peux pas faire du cirque, t'auras jamais le niveau pour faire du cirque. Et que des gens qui te découragent continuellement et te disent tu vas pas y arriver.

  • Speaker #0

    Parce qu'au final c'est des personnes qui n'ont jamais fait,

  • Speaker #1

    enfin, qui sont jamais sorties de,

  • Speaker #0

    tu vois, les conseils d'orientation au lycée.

  • Speaker #1

    Les conseils d'orientation, ils y connaissent rien au cirque. Ils y connaissent rien, honnêtement, désolé de le dire, j'ai peut-être des conseils d'orientation qui nous écoutent, mais la majorité des conseils d'orientation que j'ai eu dans ma vie, ils y connaissent rien à l'art. Ils savent pas ce que c'est qu'être un artiste et ils savent pas ce que c'est que de sortir des clous. Et en fait moi je me suis jamais senti dans les clous, j'ai toujours eu l'impression que le monde était trop bizarre et que les gens avaient des passions mais éclatées au sol, vraiment genre de « Ah ouais moi j'ai envie de faire une école de commerce et tout pour aller faire du commerce international » . En fait là je suis désolé Mathieu mais c'est ton papa qui parle tu vois ! Et en fait c'est juste des conseillers d'orientation qui disent « Bah non tu peux faire une école de cirque » . Soit ça existe pas les écoles de cirque, soit t'as pas le niveau pour y rentrer, qu'est ce que tu penses que toi tu vas être un artiste ? Et en fait j'ai toujours été dans un truc très de confrontation dans ma vie. J'ai jamais été d'accord avec le monde des adultes, j'ai toujours trouvé que c'était de la merde. Je me suis toujours dit ça n'a aucun sens de décourager les gens à ce point là, de vouloir les foutre dans un moule qui correspond qu'eux. À certaines personnes, il y a des gens à qui ça convient très bien et tant mieux pour eux. Mais en fait la majorité des gens, moi je pense vraiment qu'il y a une grosse majorité des gens, Ils n'ont pas envie de faire ça de leur vie, de passer leur vie à pourchasser des espèces de faux rêves illusoires, plein de... je sais pas, c'est très capitaliste et très manichéen comme manière de voir le monde. Je crois que j'aime vraiment de moins en moins ça. J'ai jamais vraiment été en adéquation, mais j'ai jamais toujours pensé que j'étais bizarre. Et je pense qu'aujourd'hui j'accepte que ouais, je suis peut-être un weirdo. Mais en fait je suis trop content d'être comme ça, je me suis libéré d'un truc immense.

  • Speaker #0

    Et puis au final chacun voit, comme on dit, chacun voit le midi à sa porte. Ouais, complètement. Enfin en soit si t'es heureux comme ça, bah te force pas à être autrement. Ouais.

  • Speaker #1

    Le vrai bonheur c'est vraiment essayer de pourchasser ses propres rêves. Et en fait j'ai plein de potes au final, on dirait peut-être un petit peu mais... C'est pas grave. Mais dans la globalité du truc de pourquoi j'aime le cirque on va dire plutôt de comment j'ai commencé ça, pourquoi est-ce que j'aime ça et pourquoi est-ce que je veux faire ça ma vie C'est que j'ai trouvé une passion, j'ai trouvé un truc qui profondément me fait vibrer. Il y a des fois où je bosse des tricks et je me réveille le matin avec un truc où je me dis « Putain, j'ai commencé à l'avoir ce truc » et je me lève et je prends des bâtons et je commence à jongler avec et je me dis « Ouais, en fait, c'est bon, je l'ai presque » et tout. Et je me réveille à 8h du mat, le premier truc que je fais avant de boire un café ou n'importe quoi que je pourrais faire de ma journée, c'est que je vais lancer des objets parce que ce truc, j'ai commencé à comprendre comment ça marche. J'ai une espèce de sensation de satisfaction mais immense, un peu comme quand t'arrives devant le sapin de Noël et que tu ouvres tes cadeaux. Ce truc, j'ai ça à chaque fois que je prends des objets, que je pense à un numéro et que je me dis que je suis en train de monter un projet, que je suis en train de travailler un truc technique, que je suis en train d'écouter une musique, tout ce truc-là de processus de création et d'action sur scène aussi, tout ça, ça me donne envie de me lever tous les matins. Et je vois plein de potes, j'ai des vieux amis de lycée avec qui je suis encore très proche, avec qui je passe beaucoup de temps, et quasiment tous. En tout cas beaucoup qui sont peut-être un peu paumés dans leur vie ou qui ont moins trouvé le clic, il y en a beaucoup qui m'ont dit « mais t'imagines pas la chance que t'as d'avoir trouvé un truc qui te passionne direct et de voir qu'en plus tu y es tenu et que t'as galéré parce que j'ai passé des années à vivre avec 100 euros sur mon compte en banque, Max, à ne pas avoir de toit et tout, ça a été un moment très compliqué dans ma vie parce que forcément ça demande des sacrifices de dingue. » De faire ça si t'as pas ta famille qui peut te supporter à fond, moi ma famille ils avaient pas une thune donc même faire une école de cirque qui coûte 2000€ l'année c'était beaucoup trop pour eux. Donc je me suis démarre un peu, un peu tout seul entre guillemets quoi. Ils m'ont aidé comme ils ont pu mais financièrement c'était pas le cas. Ouais. Et du coup, d'avoir dit putain mais tu t'y es tenu, t'as pas lâché, t'as cru en tes trucs et t'as trouvé une passion et t'as su que, au fond même si ça allait prendre du temps, à ça c'était le bon truc à faire Et je suis tellement heureux d'avoir vraiment tenu le truc jusqu'au bout. Je suis trop content,

  • Speaker #0

    ça fait trop plaisir.

  • Speaker #1

    Je suis tellement heureux dans ma vie artistique maintenant. Il y a des hauts et des bas forcément. Là cette année je suis en train de monter ma propre compagnie. J'ai quitté la compagnie dans laquelle je bossais depuis 6 ans. Je faisais des spectacles de feu, c'est de l'événementiel. C'est très cool, ils m'ont apporté trop de trucs. Une stabilité financière, un développement artistique de dingue, des connexions de dingue humaines aussi. Mais profondément c'est pas ce que je voulais faire. En plus je fais de l'asthme et c'est des spectacles de feu. Et j'ai envie de réduire le feu. J'ai pas envie d'arrêter complètement mais j'ai envie de faire d'autres trucs de ma vie. Plus liés à ce que j'ai fait à FireJag par exemple. Numéro ombrelle japonaise. Tu te fais attaquer par la nature. Tu perds du feu. Et ouais j'ai envie de jongler plus avec des ombrelles japonaises, du cerf-volant, des plumes de paon. J'ai plein de trucs. J'aime bien le côté artistique plus dans la douceur. Quelque chose de très smooth et malheureusement l'événementiel, les gens ils veulent un peu du sensationnel et je sais en faire mais même si je pense que je suis bon à ça, j'ai pas l'impression que c'est quelque chose que j'ai vraiment envie de développer à fond dans ma vie j'ai envie de créer peut-être un peu de sensationnel dans du poétique et pas mettre du poétique dans du sensationnel j'ai pas envie que la base de ce que je vis, j'ai pas envie d'être dans une logique de me dire en fait ce que je fais Je le vends. J'ai envie de me dire que ce qu'on veut acheter de moi, c'est juste quelque chose d'authentique que je fais avec passion. Et j'ai toujours été passionné par des choses très douces et mélancoliques et mélodieuses. J'ai besoin que ça soit très flow art en fait, beaucoup plus que le jonglage.

  • Speaker #0

    C'est fou parce que quand je regarde les shows que vous faites deux fois par semaine ou les open stage ou quand les gens s'entraînent, c'est dingue parce que chaque artiste, même si vous faites les mêmes agrès, chaque artiste est tellement différent. Chaque artiste a une âme. J'ai dit à Miguel l'autre jour, j'ai l'impression que je pourrais définir avec un mot principal chaque personne tellement elles sont différentes. Et toi, ce serait vraiment le mot. poétique.

  • Speaker #1

    C'est trop gentil,

  • Speaker #0

    merci. Non mais vraiment, émotionnel et poétique, c'est vraiment ça. Mais tu vois, Samson, lui c'est viking, par exemple.

  • Speaker #1

    C'est très allemand qui fait du fire spinning. Il y a vraiment ce truc dans l'attitude et tout, et j'aime beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est genre gros boum boum,

  • Speaker #1

    bam bam bam, super actif et tout, et ça lui va bien en plus.

  • Speaker #0

    Miguel, ça va être élégance et acrobatie, par exemple.

  • Speaker #1

    Ouais. Enfin,

  • Speaker #0

    chaque artiste a vraiment son... sa voix. Ouais. Tu vois et... enfin ouais je trouve ça fou.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que c'est beaucoup la magie de ce lieu. Ouais. Ici, Paradise c'est... Est-ce qu'on parle un peu de Paradise Circus ? Dans les grandes lignes pour que les gens captent un petit peu. Oui, bien sûr. Parce que c'est dur.

  • Speaker #0

    Oui parce que tout à l'heure on se retrouve à Paradise. C'est dur,

  • Speaker #1

    c'est dur de définir un peu c'est quoi cet endroit. Apparemment vous allez avoir un tour donc...

  • Speaker #0

    Room tour de Paradise.

  • Speaker #1

    Room tour de Paradise. Mais en gros Paradise Circus, mais ça a été créé il y a des années. Je pense 2017 peut-être. Donc genre 2017, 2017. C'est un groupe de jongleurs, spinners, qui s'est retrouvé un peu là par hasard à Pai. Tu as rencontré Poo, qui est un des acteurs principaux de Paradise, qui est Thaï. Et lui, il fait du fire spinning depuis des années. Il est super bon. Tu l'as vu jouer plein de fois, Pipou. Ah oui ! Poo, en plus, c'est un des premiers qui était là.

  • Speaker #0

    Il était habillé en noir avec des gants.

  • Speaker #1

    Oui, habillé en noir avec des gants.

  • Speaker #0

    Il y avait des lunettes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, c'est Poo. Et lui, il a vraiment son style. C'est un peu le petit démon d'ici. Et donc, Poo, il a commencé à... à échanger pas mal avec des gens qui faisaient du spinning aussi et qui étaient dans le coin très dans l'échange, dans « hey cool on fait les mêmes choses c'est chouette » et il se trouve que du coup c'est un très bon pote de Joe qui est le P Joe qui est du coup le tenancier de Paradise et en gros ils ont créé Paradise Circus dans une logique de à la base c'était Paradise Bar, c'était juste un bar où des fois il y avait un peu de fire spinning et c'était là-bas plus loin dans un ancien lieu qui est collé à cet endroit mais qui est pas exactement le même plus grand et Joe il avait son bar et il a juste dit aux gens en gros ouais vous pouvez avoir un petit bout de terrain par ici si vous voulez faire du jonglage de feu de temps en temps et les gens ont commencé à dire bah j'aimerais bien faire des spectacles quoi, j'aimerais bien proposer ça pour les gens qui viennent au bar une fois de temps en temps je sais pas une fois par mois, une fois par semaine un truc à voir qu'il y a un petit spectacle qui s'organise quoi Et ils ont fait ok, bah ouais, si vous voulez, vous pouvez faire vos trucs, c'est cool et tout. Et Joe, il est jongleur aussi, Joe il fait du drive and stuff. D'accord, ok. Ouais, il est fire spinner aussi, et du coup il aime ça, mais c'est parce que, en fait, Paradise Circus ça existe parce que le patron du bar, c'est un fire spinner, et puis là il a la vibe du truc quoi. Et tout le monde s'est retrouvé, alors maintenant on va faire des spectacles, et on va proposer de partager de l'art, on nous donne un espace d'expression. pour pratiquer notre art et personne nous dit comment le faire personne nous force à le faire de telle ou telle manière y'a pas le truc de oui mais il faut que le client il aime ça faut qu'il y ait ce type d'infrastructure non c'est t'as un speaker t'as une musique que tu veux jouer y'a un mec qui presse play un mec qui dit oui maintenant c'est machin qui mc et machin il vient jouer son truc quoi et c'est tout et en fait si tu retournes à la base de C'est quoi faire de l'art ? Et à la base c'était beaucoup du feu, parce que c'était les jongleurs de feu qui étaient là, donc ils se sont dit c'est cool, c'est le soir. En plus, t'as pas forcément de lumière de scène. Donc quand t'as pas de lumière de scène, bah avoir du feu c'est pas mal, parce que du coup tu vois ce que les gens y font. Tu mets des petits pots de feu autour, les gens sont la gueule éclairée. Et comment ça a évolué maintenant, c'est que Paradise, c'est donc dans ce nouveau lieu maintenant, parce que ça a brûlé pendant le Covid, ils ont recommencé tout à zéro et tout. Et maintenant du coup c'est ce lieu-là qu'on connaît. Ok. Et en fait... On fait la même chose, mais ce que je trouve fou, c'est que quand je suis arrivé les premières fois, il y a deux ans, on faisait que du feu ici. Et là, cette saison-là, c'est la première fois que je vois que des fois, il y a des spectacles où il y a genre un ou deux numéros de feu. Et ça, c'est que des numéros tradis, il y a des gens qui se pointent avec juste des massues normales et tout. Parce qu'il y a des lumières de scène, il y a des bons speakers. Ça a évolué dans un truc où ils ont vraiment mis l'accent là-dessus parce que maintenant, il y a une entrée qui... Joe, il fait payer l'entrée. Donc ça veut dire qu'il peut investir dans du matos aussi en fait. Et tout est dans une logique très vertueuse de réussir à faire de l'art. Ici, on fait de l'art et on n'est pas dans une logique de vendre des spectacles. Et j'adore ça parce que moi, ma vie jusqu'à maintenant, c'était vendre du spectacle. Et quand je suis ici, j'ai l'impression que je peux faire de l'art. On donne des workshops aussi ici. Il y a des gens qui viennent partager leur art et expliquer aux gens comment ils le font pour que ces gens-là le fassent aussi. Et ouais du coup bah en fait le fait qu'on vienne et qu'on te dise t'as pas d'expectatives, tu fais ce que tu veux, tu viens jouer sur scène et on sera juste très content de t'avoir, bah ça donne la possibilité de tester des trucs que t'auras pas la possibilité de tester ailleurs. Moi j'ai pas envie de jouer les numéros que je joue d'habitude ici, j'ai envie de tester les trucs que j'ai pas l'habitude de jouer et en fait tous les gens se disent, moi je me dis intérieurement personne va vouloir acheter ça, je le joue et là bam en fait tout le monde kiffe.

  • Speaker #0

    C'est une manière pour toi de tester aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un laboratoire. En fait, Paradise, c'est vraiment un labo de recherche. Moi, je le vois comme ça, en tout cas.

  • Speaker #0

    Et moi, ce que j'apprécie beaucoup, justement, dans ces spectacles, c'est que tu sais pas ce que tu viens voir. Donc, du coup, tu vois tout avec vraiment des yeux d'enfant. Enfin, moi, j'ai l'impression que Pai m'a reconnecté à mon inner child. Ouais,

  • Speaker #1

    avec ton enfant intérieur.

  • Speaker #0

    Exactement ! Mais c'est vrai, ça m'a vraiment reconnecté à mon enfant intérieur parce que au final quand tu vois tous les gens jongler avec des trucs, faire du contact staff, des choses comme ça, à un moment j'ai vu Omar faire du contact staff et je me suis dit alors le contact staff c'est un grand bâton de...

  • Speaker #1

    Bâton en mode 50 en général à peu près, tu fais tourner sur le corps, tu fais rouler et tu n'utilises pas tes mains. Grosso modo c'est ça. Et ça vient traditionnellement de la Ausha qui est un art chinois. C'est un combat de bêtise. C'est une grande lance. Et pareil tu la fais tourner et tout. On l'a dérivé avec un bâton qui avait du grip dessus pour que ce soit plus facile.

  • Speaker #0

    Quand j'ai vu Omar faire ça, je me suis dit je veux apprendre. Enfin vraiment j'étais là je veux savoir faire ça. Et du coup ça fait deux semaines que je pratique le contact staff, que j'essaye un peu les poils et tout etc. Bienvenue au club ! Et en fait, c'est fou comme ça me recentre sur mon enfant intérieur et je comprends tout à fait ce que tu dis sur la notion de satisfaction immédiate. C'est que tu t'entraînes mille fois à faire tourner ce putain de bâton sur ton bras, il tombe une centaine de fois mais il y a une fois où il ne va pas tomber. Et cette fois-là tu te dis... Et tu regardes tout le monde autour de toi en espérant que quelqu'un l'ait vu tellement c'était exceptionnel pour toi.

  • Speaker #1

    Ouais, tu dis mais moi c'est fou ce qui vient de se passer.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Je suis capable. Exactement. Il y a ce truc de je suis capable et je trouve qu'on perd beaucoup ça en tant qu'adulte. Oui. D'avoir ce truc de se dire je teste des nouvelles choses et je suis capable d'y arriver depuis zéro. J'ai aucun savoir-faire là-dedans. Oui. Et bam, je clique avec quelque chose de nouveau. Et en fait, cette partie-là de ma vie, elle peut commencer maintenant. Et c'est toujours quelque chose, c'est quelque chose qui peut arriver à n'importe quel âge. Tu vois, des personnes, j'avais vu sur Instagram passer, je suis des mecs qui font de la calisthénie. Tu vois la calisthénie ? C'est le lifting, c'est des gens qui font des équilibres sur main, en force, qui sont sur des barres de traction et qui font des isolations avec les pieds et tout. Et c'est assez fou ce que tu peux faire avec, mais c'est vraiment de la force brute pure. qui sont stock comme pas possible ça demande une rigueur de dingue et une... ouais, t'as besoin d'une force physique énorme pour faire ça et y'a un mec qui avait pris une photo de lui avant après il a commencé la calisthénie à 55 ans il était genre un peu bedonnant et tout, et tu vois le timelapse de... il passe à 70 et il lift, il se lift il est stock de ouf et tout et tu te dis what ? Attends mais là tu es en train de me dire qu'un gars de 55 ans qui a commencé de 0 à 55 ans, à 70 ans, il a un niveau professionnel de dingue. Parce que ça fait 15 ans qu'il fait ça en fait, ça c'est la réalité, ça fait 15 ans qu'il fait ça, mais il y a un jour il s'est dit je commence maintenant. Peu importe, et il est dans une forme physique qui va le faire vivre beaucoup plus longtemps aussi. Donc il s'est offert un cadeau de ouf quoi.

  • Speaker #0

    Mais c'est fou parce que tu touches un point hyper important je trouve, c'est que beaucoup de personnes se trouvent des excuses. Tu vois quand elles se disent ah ouais moi aussi j'aimerais bien faire ça mais j'y connais rien. Mais en fait quand on veut se lancer dans un projet, le cerveau humain n'aime pas le changement donc du coup il va t'envoyer des messages du type genre il va te mettre dans ta tête toutes les potentielles difficultés que tu pourrais rencontrer en te lançant dans ce projet là et notamment la lacune de compétences, enfin le manque de compétences ça va être un des premiers trucs tu vois.

  • Speaker #1

    J'ai passé des six mois, un an à voir des trucs que des gens sont capables d'apprendre en deux jours, littéralement, à partir de zéro.

  • Speaker #0

    Et parce que justement...

  • Speaker #1

    Les 30 années étaient un peu du gâchis, entre guillemets, mais après ça m'a aussi appris à m'entraîner tout seul. Et moi je sais que j'arrive à avoir un bon niveau aujourd'hui parce que je n'ai pas trop besoin de cours. Je ne suis pas un très bon élève.

  • Speaker #0

    C'est de la discipline aussi. Oui. C'est de la rigueur envers toi-même.

  • Speaker #1

    Je suis à peu près, sur les périodes actives, je suis à 5 heures par jour pendant 6 jours sur 7. Quand je peux, je fais ça. Ici je suis plus à discuter, à traîner avec des copains mais quand je suis à Paris, je vais au 104. Je lance des trucs. Du focus, je fais des petites pauses, une petite pause café avec un pote et bam c'est reparti. C'est une manière de voir les choses. Et aussi le fait que je puisse le faire à plein temps, ça m'offre un truc qui fait que je peux me dire que là, ouais techniquement je suis en train de bosser.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je m'amuse à fond, je m'éclate de ouf. Mais je suis en train de bosser. Du coup, les moments où ça ne m'éclate plus, je me dis « Ouais, mais en fait, il faut que tu continues parce que c'est ton taf. » Et du coup, ça me donne une motivation supplémentaire. Parce que 5 heures dans la journée, franchement, quand ça fait 5 heures que tu es en train de lancer, tu es 5 coups la houppe là et que tu as mal aux mains, tu as de la corne, tu as mal au dos, tu vois ta vision qui se trouble et tout. C'est dur de te dire, quand tu fais ta pause pour aller boire de l'eau, tu t'assoies et tu te dis « Mais est-ce que j'ai vraiment ? » Tu as envie de faire ça, tu te poses un milliard de questions sur ce qui t'a poussé dans ta vie en arrivant là, parce que c'est dur en fait.

  • Speaker #0

    C'est toujours...

  • Speaker #1

    Je suis toujours en train, ça fait 13 ans que je fais ça, et je me retrouve tous les jours devant un truc où je me dis mais c'est trop dur. Genre j'y arrive pas du tout, je comprends pas comment ça marche, et t'as personne pour te dire ah mais il faut faire comme ça et comme ça, et viens on échange et tout, et t'as besoin de ce temps de full focus sur toi-même. Donc c'est, ouais, moi ça m'a apporté ça, ces trois années de galère, à pas y arriver, ça m'a apporté le j'y arrive pas, mais je continue. Parce qu'à un moment, si tu fais le même truc en boucle... Tu vas forcément y arriver à un moment, mathématiquement c'est pas possible que tu n'y arrives pas.

  • Speaker #0

    C'est quand même, il faut quand même avoir une forte détermination et force de caractère pour continuer. Tu sais il y a cette phrase qui dit genre, enfin c'est pas une phrase, je ne sais plus, mais genre la motivation au bout d'un moment ça passe tu vois. C'est la discipline qui...

  • Speaker #1

    Ouais, tu crois le dire ouais.

  • Speaker #0

    Et puis la passion et c'est sûr que ouais des fois il faut accepter que ton mieux il n'est pas à 100% tous les jours tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais des fois t'es vraiment nul hein. Vraiment le matin je me réveille je me dis ouais mais je suis... Rien aujourd'hui, mais c'est ce t'es capable de rien, mais en fait c'est même pas un truc de t'es capable de rien mais il faut quand même que t'y ailles parce que t'as pas vraiment le choix, plus que je me sens capable de rien et c'est pas un bon feeling à avoir dans ta vie personnelle que de penser que t'es bon à rien. Et du coup ça va te faire du bien d'utiliser ton corps et de sentir que même si t'as pas fait le top aujourd'hui, ta fin de journée c'est « Hey, j'ai grave fait des trucs aujourd'hui » . J'ai grave utilisé mon corps et en fait c'est pas mal et je m'étais fixé des objectifs un peu un peu intense entre guillemets je m'étais dit ok je commence à mettre à fond la hoop je passe j'ai commencé début juillet à dire ok je fais du jonglage à 5 hoop et j'aimerais bien avoir un 5 hoop qui tourne un peu qui est un peu solide d'ici d'ici la fin de l'année donc d'ici fin décembre Je me suis visé 34, donc 30 lancés, 30 rattrapes en un run.

  • Speaker #0

    Le hoop c'est le cerceau.

  • Speaker #1

    Le cerceau, de cette taille-là à peu près, en plastique. 5, tu les lances en l'air, tu les rattrapes, et je voulais faire du 5. Je me suis dit que ce serait cool que j'y arrive, je m'étais fixé ça comme objectif, j'ai envie d'être à fond dans le hoop, donc je fais ça. Je me suis fixé 30 lancés, 30 rattrapes, à avoir au moins... Une fois d'ici fin décembre, c'était vraiment long, ça a vraiment pris du temps, juillet, août et tout, j'arrivais pas, j'étais à 8, 9 lancés, grand max sur des bons runs, des fois j'arrivais à 12 au mois de septembre et tout et je sais pas, à un moment j'ai eu un peu ce déclic de me dire, je commençais à sentir que ça tournait, je me suis dit ah, je crois que je les ai pas assez les 30, une fois, deux fois, trois fois, dix fois, j'ai fait ok, on arrive début décembre. Je fais un entraînement au 104, je me dis ok je vais me filmer. Je vais filmer mon 5 houpes, parce que j'arrive à l'avoir assez stable pour pas courir dans tous les sens. Donc peut-être je peux le filmer et le poster sur Instagram, et avoir moi dans un cadre qui fait du 5 houpes et mettre la vidéo. Dire allez je fais du houpes ça y est et tout. Et j'arriverai peut-être à avoir ces 30 catches face caméra. Mais en fait j'ai pas encore, ça c'est dur aussi à comprendre, mais j'arrive à lancer des houpes et les rattraper, mais si je commence à compter en même temps... C'est beaucoup plus dur de compter dans sa tête 1, 2, 3, 4 et du coup ça tombe parce que t'es concentré sur ton compte, t'es pas concentré sur ce que t'es en train de faire du coup ça te rajoute, c'est comme faire de la guitare et chanter en même temps tu peux faire de la guitare sans chanter mais si tu commences à chanter en jouant d'un instrument naturellement tu vas plus réussir à en jouer, ça demande un travail supplémentaire de faire les deux ensemble et du coup je me suis dit je me filme et je compte pas et quand je pense que j'ai à peu près 34, je compterai en vidéo J'ai fait ok, je crois que je dois en avoir 25 et quelques. J'ai compté la vidéo, j'ai compté sur la vidéo. Et aussi c'est plus dur en vidéo parce qu'il ne faut pas que tu bouges du tout. Soit cadré, centré, machin et tout. Donc c'est pas juste tu bouges un peu et tu fais. Il faut qu'il soit propre, régulier, la rattrape soit clean et tout. J'en ai fait un vraiment bien. Je me suis dit ok, je dois avoir 25 catchs à peu près. Peut-être que j'ai fait les 30 et j'ai compté. Et j'en ai fait 47. Ah ouais ? Et en fait, ça me faisait un moment, je me suis dit, mais en fait, ce feeling-là, je l'ai depuis un moment, que là, ça tourne vraiment bien comme ça, et peut-être même plus que ça. Et je n'ai pas filmé un autre mais début janvier, deux semaines avant de venir ici, je pense que j'ai passé la barre des 100. Et en fait, je me sous-estimais de ouf.

  • Speaker #0

    Tu l'as payé la vidéo là du coup ?

  • Speaker #1

    La celle des 47 ouais, 43 ou 47.

  • Speaker #0

    Je la partagerai là, c'est pour ceux qui regardent.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui regardent, je mets 45, 47,4.

  • Speaker #0

    Ça vaudra le petit exemple.

  • Speaker #1

    Et j'ai passé la barre des 100 à un moment extrêmement, j'ai dit putain mais en fait j'ai fait mes 104 sur un hoop et on loop. au mois de janvier alors que j'avais visé 30 en décembre juste parce que les jours où je pensais que ça allait ça me servira à rien et que j'étais pas motivé, je suis quand même allé, j'en ai fait quand même un peu histoire de quoi. J'ai des copains jongleurs qui eux aussi sont à fond, je ne sais pas, ils font des balles rebondissantes. Et du coup, la balle rebond, quand elle rebondit mal, elle fait pouc, elle part à l'autre bout du gym et tu vas la ramasser. Quand on a qu'une qui part, quand on a cinq qui partent dans tous les sens, tu vas ramasser à cinq endroits différents, en courant partout. Les balles rebond, c'est le pire, c'est horrible. J'en ai fait un peu, j'ai lâché l'affaire, c'est horrible.

  • Speaker #0

    Et là du coup ça fait un petit moment qu'on papote Ouais

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on s'est mal empoisonnés.

  • Speaker #0

    Non mais c'est ultra intéressant. Si tu devais clôturer cet épisode en nous disant quelque chose qui te tient à cœur, ça peut être par rapport à ta vie d'artiste, une leçon que tu as appris, ou une leçon que tu es en train d'apprendre, ou un conseil pour des personnes qui voudraient se lancer, que ce soit en jonglerie, en flow art ou dans le monde artistique. Qu'est-ce que tu as envie de dire ? C'est ton free time ?

  • Speaker #1

    Ok, je me sentais déjà plutôt en free time avant, mais cool ! Voilà,

  • Speaker #0

    là t'es full free, encore plus !

  • Speaker #1

    Wow, j'adore être libre, c'est génial ! Ok, on va faire un petit peu un check, un conseil, un truc que j'aime dans ma vie d'artiste, et une leçon que j'ai apprise, merci ! Un conseil que je pourrais donner, je pense, c'est écoutez jamais les adultes, ça craint d'être un adulte, soyez toujours un enfant, soyez toujours dans le jeu, dans la découverte, et dans des choses qui vous font personnellement vibrer. Si ça vous rend heureux, il faut le faire. Et pas se poser de questions de pourquoi est-ce qu'il ne faut pas le faire, il faut juste foncer et kiffer. C'est vraiment le conseil que je peux donner à tout le monde. C'est pour moi la bonne recette du bonheur. C'est de faire les choses qui nous plaisent dans la vie, de manière pure. Une leçon que j'ai apprise, des fois la vie c'est pas facile. Des fois il y a beaucoup de choses qui se passent pas comme on voudrait. Tu perds des proches, tu fais des choses dont t'es pas fier, tu rates des choses que t'essaies d'entreprendre. Et en fait, ce n'est pas grave. Et la leçon que j'ai apprise, je pense, c'est ce qu'ils disent beaucoup sur scène ici. On peut... Donc, ceci était une erreur. Et c'est important de notifier cette erreur et de l'embrasser, de la prendre avec soi. Beaucoup d'entre vous, s'ils n'avaient pas fait une erreur, ne seraient pas ici ce soir. La vie est faite d'erreurs et je pense que c'est important d'accepter ces erreurs. Les embrasser comme une partie de soi.

  • Speaker #0

    De ne pas se flageller.

  • Speaker #1

    De ne pas se flageller, toujours essayer de faire mieux. Et je pense que c'est très important de se rendre compte que même si les choses ont l'air toutes roses des fois, elles ne le sont pas. Mais que ce n'est pas grave parce qu'il y a des jours meilleurs qui arrivent. C'est le calme après la tempête un peu. Et c'était quoi le dernier ?

  • Speaker #0

    En ta vie d'artiste, non ? C'était quoi le truc ?

  • Speaker #1

    Une leçon que j'ai apprise, un conseil à donner et qu'est-ce que j'aime dans ma vie d'artiste ? Oui, c'est ça. Et je pense que ce que j'aime le plus dans ma vie d'artiste c'est les deux choses que j'aime le plus. La première, c'est les contacts que j'ai faits. Toutes les connexions que j'ai eues qui sont si pures et si belles. Les rencontres que j'ai faites grâce à ça. La liberté que j'ai de pouvoir m'exprimer devant autant de gens de manière aussi simple et pure. Merci !

  • Speaker #0

    Bon, j'ai pas envie de rajouter grand chose parce que c'est trop beau de finir sur cette phrase. Donc plein de petits cœurs à toi.

  • Speaker #1

    Plein de petits cœurs avec les doigts !

  • Speaker #0

    Merci beaucoup et puis on va partir sur un petit room tour du paradise Un petit room tour Est-ce que tu veux nous faire le room tour et je te filme ?

  • Speaker #1

    Allez je peux faire le room tour Allez c'est parti C'est de là de l'entrée je pense Ok On commence de l'entrée Ça va les gars ? Ça va Alors room tour d'ici Voilà on est à Paradise Circus Bar. Donc on arrive. Ici, c'est l'endroit où il y a l'entrée de manière générale. Donc c'est là où on va rentrer sur la scène et tout. Directement, on peut apprécier le magnifique Paradise Shop qui vient d'ouvrir. The Paradise Shop. où il va y avoir du coup plein de matériel de jonglage qui va être à disposition pour les gens qui ont envie de commencer à s'y mettre. Trop bien ! On a le petit coin où on était en train de jongloter, le champ juste derrière où des fois on jongle en bas, il y a la rivière un peu plus loin, on va aller faire un tour après.

  • Speaker #0

    C'est sympa là-bas d'ailleurs, je ne sais pas si vous voyez mais il y a le White Buddha.

  • Speaker #1

    Ouais, magnifique le White Buddha. Ensuite du coup on a la Seine. C'est là où il y a des gens qui jonglotent. Donc ici, c'est là où il y a le spectacle qui se passe. On a aussi les workshops en journée qui se passent un peu partout. On a le DJ deck où les gens font des mix, son et posent des musiques pour les spectacles. Le magnifique Paradise Circus logo. Vous pouvez nous suivre sur Instagram. Ensuite, on passe par...

  • Speaker #0

    Et voilà,

  • Speaker #1

    et donc il y a les petits gratins. Juste là,

  • Speaker #0

    des deux côtés.

  • Speaker #1

    Ensuite, le bar.

  • Speaker #0

    Hey !

  • Speaker #1

    Hey ! Hop, ici, on a... Hey, what's up ? Yeah, good, we do a little vlog pour Insta. Hi ! Hop, ici, on a le coin où le genre se pose bouffer un morceau, petit chill-out.

  • Speaker #0

    Avec la petite tente. Allez, je te suis.

  • Speaker #1

    Le coin billard, le coin café, ici c'est le coin plus chill, sunset view, tout ça. Et c'est aussi là où on fait nos petites réunions le lundi pour discuter de qui joue quel spectacle, comment qui veut donner des workshops, les petites infos à savoir dans la communauté, les infos pour Spoon Circus aussi. Hello !

  • Speaker #0

    Et ici on a tous les workshops qui sont proposés.

  • Speaker #1

    Tableau des workshops et on peut aller direction la rivière pour aller voir l'espace en dessous.

  • Speaker #0

    Je crois que je n'ai jamais vu la rivière.

  • Speaker #1

    Tu n'as jamais vu la rivière ? Non. Donc là, c'est le petit coin où on fait un peu flow jam de temps en temps aussi, quand on a envie d'avoir un espace un peu plus au soleil et un peu moins dans la tumulte du bar. Et le dernier endroit, ils vont sûrement faire quelque chose d'un peu plus concret à un moment, mais pour l'instant, ce... Juste un espace de workshop. Là ça va doucement. Ils ont construit un petit pont un peu plus solide que celui en bambou d'avant. Hello ! Un petit vlog pour Instagram. Vous voulez faire un truc fou ? Faites un truc fou avec le t-shirt de Spoon Circus ! Et j'en profite pour aussi parler de Spoon Circus, le t-shirt que porte Massimo. C'est une organisation à but non lucratif qui donne des cours de cirque à travers le monde et il y en a une qui a ouvert à Paille pour donner des cours aux enfantails.

  • Speaker #0

    Trop bien ! Bravo !

  • Speaker #1

    Ouais ! Spoon, spoon, spoon ! Circus !

  • Speaker #0

    Merci Massimo !

  • Speaker #1

    Et du coup, un petit espace rivière. Ça nous arrive de faire des petites firejams des fois ici, c'est rare, mais voilà, le coin est cool.

  • Speaker #0

    Bien merci Jean-Soup pour ce...

  • Speaker #1

    C'était le Paradise

  • Speaker #0

    Circus ! Merci

  • Speaker #1

    Jake ! Merci beaucoup !

  • Speaker #0

    Jake là !

Chapters

  • Introduction - Pai

    01:41

  • Les débuts d'une vie d'artiste

    18:39

  • On parle de Paradise Circus

    34:23

  • Se reconnecter à son enfant intérieur

    39:40

  • Se lancer dans quelque chose de nouveau

    42:33

  • Le défi du houlahoop

    46:35

  • Une leçon artistique

    50:20

Description

Dans cet épisode, je pars à Pai, au nord de la Thaïlande, à la rencontre de Jean Souleymane, artiste, jongleur et flow artist passionné.
Avec lui, on va découvrir les coulisses d’une vie d’artiste : de ses débuts au lycée jusqu’à la création de sa compagnie, en passant par ses années de galère, ses rencontres et ce que le cirque et le flow art lui ont appris sur la résilience, la discipline et la liberté.

🌍 Ensemble, on parle de :

  • La communauté flow art et cirque unique de Pai,

  • Les leçons de vie qu’apporte la pratique artistique : persévérance, créativité, authenticité,

  • Comment trouver sa voie et oser poursuivre ses rêves malgré les doutes et les jugements.


🎪 L’épisode d’aujourd’hui a été enregistré au Paradise Circus Bar à Pai, un lieu unique qui fait vibrer la scène artistique locale et internationale.
Depuis des années, Paradise est un refuge pour les artistes, voyageurs et performeurs du monde entier. Mais aujourd’hui, face à de nouvelles contraintes, ils risquent de devoir fermer définitivement leurs portes.

Pour continuer à faire vivre leurs spectacles de feu, leurs shows et leur école de cirque, ils ont lancé une cagnotte solidaire. Chaque contribution compte pour préserver ce lieu magique et permettre aux artistes de continuer à créer et partager librement.

👉 Soutenir Paradise : https://www.weeboon.com/en/campaign/help-save-paradise


Retrouvez JeanSou sur insta : @jean_souleymane



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🌍 Instant Simple – le podcast voyage & développement personnel qui t’inspire à oser sortir de ta zone de confort et à mieux te connaître à travers des récits de voyage. Des témoignages authentiques et inspirants, parfois drôles, parfois intenses, toujours challengeants. Mon but ? Que tu repartes de chaque épisode avec une bouffée d’inspiration et l’envie de vivre tes propres aventures !


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Transcription

  • Speaker #0

    Hello à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Instant Simple, une parenthèse d'évasion. Aujourd'hui j'ai le plaisir d'être avec Jean Souleymane pour qu'il nous partage son aventure, sa vie d'artiste. On est, comme vous pouvez le voir pour ceux qui nous regardez sur Youtube, nous sommes dans un cadre plutôt pas mal. J'en dis pas plus et je vous laisse avec la suite. Bienvenue sur Instants Simples, une parenthèse d'évasion. Je suis Lina, coach de vie certifié et voyageuse solo passionnée. A travers ce podcast, je vous propose chaque mardi un récit de voyage, une anecdote qui a été transformatrice pour moi ou l'un des invités. Le but, c'est d'aller explorer ensemble les leçons de vie qu'on a pu tirer de ces expériences, parfois un peu folles quand même. Alors si vous cherchez un podcast qui mixe développement personnel et voyage, vous êtes au bon endroit. Si ce concept vous plaît, Je vous invite à soutenir ce podcast en laissant une note, un commentaire ou en le partageant à vos proches. Sur ce, bon épisode ! de faire cette petite interview avec moi.

  • Speaker #1

    Pas de souci, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Donc pour ceux qui nous écoutez, vous vous dites, mais où est-ce qu'elle se trouve ? Qui c'est cette personne ? Où on est ? Je vais planter un petit peu le contexte parce que je pense qu'il le faut. Aujourd'hui on est à Pai, Pai c'est une ville ou un village ?

  • Speaker #1

    Ouais ça commence de plus en plus à être une ville mais ça reste un village.

  • Speaker #0

    Ouais voilà, on n'est pas sur du Bangkok ou du Chiang Mai quand même donc voilà. Ça reste on va dire une petite ville tout au nord de la Thaïlande. Une ville qui a de multiples aspects, tous très différents. Et il y a un aspect de paille que j'ai envie d'aborder avec toi aujourd'hui, c'est la communauté de Flow Art, le monde du cirque. Je ne sais pas comment vous appelez ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu tout ça. Je dirais plus cirque, mais ici, les gens se considèrent plus comme Flow Artistes. Peut-être le Flow Art pour les gens qui écoutent expliquer un tout petit peu ce que c'est.

  • Speaker #0

    Ouais, on va expliquer.

  • Speaker #1

    Du coup le Flow Art ça vient d'un concept américain, si je ne me trompe pas de bêtises, qui est apparu il n'y a pas si longtemps que ça, peut-être au moins une vingtaine d'années. Et c'est un dérivé du cirque, c'est venu beaucoup des personnes qui traînaient au Burning Man à l'époque. Ça c'est un festival, non ? Un festival, le plus gros festival du monde, c'est dans le désert du Nevada en Amérique. et en gros les gens se retrouvaient pour écouter de la musique et jongler avec du feu il y a plein d'activités et tout et en gros le flow art c'est un peu plus le concept le principe du flow ça va être manipuler des objets ou juste danser mais le faire dans une logique plus de bien-être personnel plus que dans une esthétique purement scénique et le flow art ça a dérivé de ça en prenant la jonglerie et donc la manipulation d'objets et pas mal d'objets enflammés souvent comme base donc on va dire pour les gens le plus connu ça va être bolas, staff donc bâtons spinning ce genre de trucs et on l'a mis dans une logique plus ouais plus de vraiment de mouvements et de mood on va dire une espèce d'ambiance.

  • Speaker #0

    C'est moins un objectif de performance.

  • Speaker #1

    Il y a moins un objectif purement technique qu'un objectif de Sentir que le truc coule bien. Oui. Voilà, c'est un peu difficile à concevoir, mais quand on le voit, c'est vachement plus logique. Quand on voit quelqu'un spinner avec du feu, et quand on voit quelqu'un jongler avec des balles ou des massieux, les deux dynamiques sont très différentes. Le floor doit incorporer beaucoup plus de danse. Moi, personnellement, dans ma pratique personnelle, je suis jongleur, manipulateur d'objets, puis... 13 ans maintenant que je fais ça. Ah ouais, quand même ! Ouais, et ça fait 7-8 ans que je fais ça à plein temps comme taf.

  • Speaker #0

    Ok. En France.

  • Speaker #1

    Et du coup, moi je considère ce que je fais comme de la jonglerie et j'inscris la manipulation d'objets de tout type dans quelque chose qui est lié à l'art de la jonglerie parce que c'est ce qu'on va retrouver le plus dans le cirque. Et vu que j'ai un objectif scénique aussi avec ça, j'ai tendance à plus s'associer ça à de la jonglerie. Mais en vrai, je fais aussi bien de la jonglerie que du flow art. Ouais. il n'y a pas vraiment de différence pour moi mais les gens le catégorisent et ici les gens ont plus tendance à se considérer flow artist que jongleur d'accord c'est ultra

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce que c'est vrai que quand je suis arrivée à Paille, j'ai fait mes cinq premiers jours en fait, j'étais avec quelqu'un et j'ai fait que des trucs touristiques on va dire. Et en fait un jour je suis revenue, je suis allée au Saturday Market et là j'ai dit purée, genre en fait le Saturday Market c'est un marché qu'il y a tous les samedis. Merci Captain Obvious tu vois. Et en fait c'est dans un grand parc et il y a plein de personnes qui viennent faire du flow art, jouer avec des objets et tout. Et c'est là que je me suis dit, purée, je veux rester plus longtemps à Paille pour connaître cette communauté et aussi apprendre un petit peu, voilà, un props, comme vous les appelez.

  • Speaker #1

    Ouais. En français, on dit un agré. Ah, bon. Props en anglais, agré en français. D'accord. Tu retrouves aussi dans la gymnastique. En gym, tous les différents objets, barres asymétriques, cheval d'arçon, trucs comme ça, trampolines, on appelle ça des agrés aussi. Donc voilà, la jonglerie et le cirque ont repris ça en français.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que c'est dingue parce que moi dans ma petite tête de clichés, parce que le monde du floor déjà je ne connaissais pas, le monde de la jonglerie, du cirque, on connaît les clichés quoi, le jongler avec des massoules globales,

  • Speaker #1

    Barba Papa, Beaux Oloklons, la compresse.

  • Speaker #0

    Ouais exactement, et du coup en arrivant là j'ai découvert des milliers d'agrès que j'avais aucune idée que ça existait dans ce monde, et c'est ultra intéressant et je suis. Ce qu'on appelle en train de tomber dans le pie hole.

  • Speaker #1

    Ouais c'est le pie hole ici.

  • Speaker #0

    Dans le pie hole effect. Est-ce que tu peux expliquer un peu ça ? Parce qu'on en a souvent parlé sur les réseaux en mode ouais t'es dans le pie hole et tout. Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #1

    En gros le pie hole c'est comme ça que les gens appellent ça ici de manière assez marrante. Mais en gros tu viens à un pie pendant trois jours et tu te dis ok cool je vais aller me balader parce que tout le monde m'a parlé de pie donc j'ai envie de voir à quoi ça ressemble. Tu entends beaucoup parler de ça avec les gens qui voyagent parce que c'est un peu... C'est une destination qui commence à être de plus en plus un espèce de place to be en Thaïlande. Mais c'est loin du côté très touristique et vu que c'est un peu pommé dans les montagnes, les gens se demandent un peu qu'est-ce qu'il y a là-bas. Mais ça met 4 heures depuis Chiang Mai de venir ici, donc en fait les gens ne font pas trop. Et tu arrives 3 jours et là tu découvres la communauté qu'il y a ici, le talent des gens, l'accueil. Tu es tranquille, tu es en nature, les choses ne coûtent pas cher. la vie est... C'est plus tranquille, c'est un peu plus peaceful ici que dans une grande ville ou que dans les îles où les gens font beaucoup la teuf. Ça fait la teuf aussi ici pas mal, mais tu peux l'éviter plus facilement. C'est vrai. Et puis même, c'est même pas forcément le même type de soirée. Dans le sud, tu vas avoir beaucoup de gens qui vont faire un peu les grosses soirées, un peu boum boum comme j'appelle. Ici c'est vraiment plus des gens qui vont faire justement du floor art et du cirque. Et du coup tu découvres tout ça et tu te dis mais en fait j'ai envie de rester ici pour toujours. Et tu te dis mais j'ai pas du tout envie de rester que trois jours. Du coup tu postpones tous les trucs que t'as à faire, t'annules.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et tu restes plus longtemps. Et moi tous les ans je me dis ouais bon je vais rester, allez je reste deux semaines. En fait je reste un mois. Je reste un mois et demi, en fait je reste deux mois. Et là je vais encore rester plus longtemps, je fais deux mois et demi cette année à Paille je pense.

  • Speaker #0

    Ça fait combien d'années du coup que tu...

  • Speaker #1

    C'est la troisième année.

  • Speaker #0

    Troisième année que tu viens.

  • Speaker #1

    Troisième année que je viens et la première fois j'ai croisé des gens dans la communauté flow art européenne. J'étais à la Phoenix Fire Convention, super convention, d'ailleurs allez-y la Phoenix c'est trop bien. C'est l'un des plus gros rassemblements de jongleurs de feu d'Europe.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et si c'est pas le plus gros maintenant je crois ouais. parce que malheureusement, il n'y a plus trop le Kiev Firefest maintenant. Mais du coup, la Félix, c'est très certainement le plus gros. Et on est à peu près un millier de jongleurs pendant trois jours à faire du feu. Et du coup, j'ai croisé des gens de la communauté d'ici, là-bas. Et on discutait un peu déjà sur les réseaux sociaux. On parlait pas mal sur Insta parce qu'il y avait du coup Talon, le MC qui est là. Talon, je l'ai rencontré. On en parlait pas mal sur Instagram pendant le Covid. je voyais un peu ce qu'il faisait en staff et du coup vu qu'on fait un peu les mêmes objets, qu'on fait des trucs très similaires et je me suis dit ah bah tiens j'ai discuté un peu avec lui, on s'est rencontrés pendant l'été à deux events à la fin du deuxième event il m'a dit mais mec juste viens faire un tour à Paris pendant l'hiver et moi de base j'ai jamais trop été dans une logique de trop voyager j'ai toujours dit mon travail va me faire voyager mais je me suis jamais dit sur mon temps libre je peux partir quelques mois en vacances parce que j'étais toujours dans une logique de non je peux pas quoi c'était pas quelque chose d'envisageable et Talon m'a dit ça d'autres personnes de la communauté que j'ai rencontré un peu pendant l'été m'ont dit viens faire un tour ça serait cool pendant l'hiver j'ai dit allez peut-être on tente une première on va un mois en Thaïlande on verra bien ce qu'il se passe Je suis arrivé, j'ai pris qu'un billet à aller en me disant je sais pas combien de temps je reste, ça se trouve j'ai pas kiffé, je vais pouvoir rester qu'une semaine ou deux donc je me bloque pas. Et du coup je suis venu avec un peu pas trop d'attentes, j'ai vu le truc et en vrai je suis resté trois mois. Voilà le pie hole, tu tombes dedans, c'est assez intense dans le meilleur des sens.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant et franchement c'est quelque chose qui me touche beaucoup quand tu... Je fais beaucoup de danse et ce qui me touche en fait quand je viens m'entraîner ici, alors on fera un petit room tour de Paradise Pie après, un mini vlog de Paradise Pie si vous voulez voir. Mais en fait ce qui m'émeut beaucoup c'est de voir autant de personnes passionnées par la même chose qui échangent sans aucune attente. Tu ressens que, en tout cas, c'est le point de vue, on va dire extérieur, que j'ai, mais tu sens qu'il n'y a pas de comparaison, de jalousie, de « oh, il est meilleur que moi » ,

  • Speaker #1

    mais dans un mauvais sens.

  • Speaker #0

    Non, pas trop.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ? Il y a toujours de la comparaison, parce que dans un milieu où les gens pratiquent de la technique et font leur art, mais il y a quand même une logique de performance. Je prends un exemple tout bête. Tu commences à jongler avec 5 balles, trop bien, j'ai atteint une étape de ouf. Tu tournes la tête et le mec juste à côté il fait du 7. Du coup, forcément il y a une comparaison directe. Il y a vraiment 7 personnes qui sont techniquement meilleures que moi. Donc il y a un peu ce truc de t'es obligé d'accepter en fait que les autres seront toujours meilleurs que toi. Tu ne trouveras toujours quelqu'un meilleur que toi. Mais c'est aussi cette acceptance et ce fait de dire, c'est pas le niveau technique qui importe, mais ce que moi j'ai envie de représenter sur scène. Même ce que moi j'ai envie de proposer dans ma vie personnelle. Et comment j'ai envie de l'échanger avec les autres. Et tout le monde est à fond dans le partage. Et tu te rends compte qu'en fait si tu veux t'améliorer, t'es obligé d'échanger avec les autres. Et de toute façon tu vas avoir une bien meilleure vie à être clean avec ce que toi tu vaux. Et comment essayer d'échanger ça avec les autres. Je sais pas, il y a quelque chose d'hyper bienveillant et positif. Ce que j'aime bien dire avec Pai, et je pense que ça représente bien le truc, c'est que la première fois que je suis venu, j'ai rencontré des étrangers. Et quand je suis reparti, c'était mes amis. La deuxième fois que je suis venu, je suis venu voir des amis et je suis reparti citer ma famille.

  • Speaker #0

    Oh c'est beau !

  • Speaker #1

    Et c'est vraiment le feeling que j'ai de venir voir ma famille maintenant quoi. Et qu'il y a des nouvelles personnes qui arrivent et qu'il y a ce process qui se fait de commencer à se connaître. Et maintenant j'aime bien dire aux gens quand ils viennent à Paille pour la première fois et qu'ils arrivent à Paradise, genre je dis ben bienvenue à la maison. J'ai vraiment... pour moi une maison c'est plus un truc que tu as dans le feeling de tu te sens bien et tu as envie d'y être et c'est... C'est vertueux, c'est plein de bonheur, de joie, d'échanges, ça te guérit psychologiquement. Pour moi c'est vraiment ça une maison, tu sais que tu es bien ici et que tu vas avoir une stabilité émotionnelle. Et Pai, et plus précisément même Paradise et Dreamscape, tous les milieux du cirque qui sont là, j'ai vraiment cette sensation de me sentir à la maison et de me sentir bien avec des gens qui me supportent. qui sont supportifs avec moi un peu régulièrement. Et je ne sais pas, j'ai l'impression de créer des vraies connexions authentiques ici, plus que n'importe où ailleurs.

  • Speaker #0

    Je te rejoins complètement parce que dans mon voyage, c'est la première fois où j'ai eu le besoin de m'arrêter longtemps à un même endroit. Et je me souviens j'ai un ami en France qui m'a dit tu verras tu vas être à Pai, tu vas y rester un mois. J'étais là non mais impossible, moi dans mon voyage je reste pas un mois dans le nord de la Thaïlande au mieux de nulle part. Il faut que j'expérimente des trucs, je sais pas genre...

  • Speaker #1

    Tu peux pas aller voir la mer ? Bah voilà,

  • Speaker #0

    j'ai toujours pas vu de plage, non mais voilà. Et après presque deux mois en Thaïlande tu vois. Et en fait quand je suis arrivée là, je me suis rendue compte, je me suis dit mais Pai is a good place to heal. C'est genre Pai est un bon endroit pour... guérir. Genre parce que je suis arrivée, je venais de me séparer de mon crush, j'ai perdu mon oncle, enfin voilà plusieurs étapes et en fait j'avais besoin d'un moment où je me disais ben tiens je me pose quelque part et je respire tu vois. Et en fait le fait d'adopter le slow travel, mais je te jure genre Grâce à ça, j'ai réussi à conduire un scooter. Et puis, tu as tes petites habitudes. Tu vas dans les mêmes restos. Tu commences à connaître les personnes qui travaillent dans ces restaurants. Tu arrives à Paradise. Tu dis bonjour aux mêmes personnes. Tu crées des vraies amitiés. En fait, tu as le temps de creuser plus qu'en surface. Parce que quand tu voyages rapidement, que tu fais 3-4 jours au même endroit, même une semaine au même endroit... Au final, tu as des conversations en surface avec chaque personne. Alors que quand tu arrives à Paille, ou même à Paradise, là par exemple, il y a un programme, on va dire, tous les soirs, il y a quelque chose. Ça va aussi bien être, on est avec tous les touristes et on fait un fire show et du coup, on profite du spectacle. Hier, on était tous allongés ensemble à regarder un film. Il y a vraiment une bienveillance et un esprit de communauté qui fait du bien quand tu voyages seul, de dire j'arrive et... Le plaisir de dire bonjour à des gens le matin, tu vois, c'est bête, mais quand tu voyages seul et que tu restes trois jours dans un même endroit, tu dis pas bonjour aux gens le matin.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai que ça arrive beaucoup moins. T'as moins cette logique de... On est moins dans de l'échange et du partage, je pense, que quand tu parles du solo traveling. Moi, techniquement, je suis solo traveler.

  • Speaker #0

    Mais quand est-ce que t'es seul ? Je suis jamais seul !

  • Speaker #1

    Là justement, ça c'est un autre truc aussi, c'est que ça peut être, c'est fou parce qu'en fait, vu que les gens sont tous hyper accueillants ici, que tu sens que tu fais des vraies connexions, des amis, et que t'as un truc qui est beaucoup dans de l'échange qui est plus vrai, t'as envie de passer du temps avec tout le monde. Et le seul truc, c'est de pas se perdre et de pas oublier de passer du temps avec soi. Ouais. Et ouais, t'es toujours avec des gens, t'as envie de passer du temps avec eux, tu les trouves géniaux. Et en plus, il y a de la créativité, tu as de l'échange, de l'expérience. Il y a tout ça à la fois. Mais du coup, le moment où tu es seul avec toi, il est hyper nécessaire pour processer tout ça. C'est clair. On a vraiment ce terme, qui n'existe pas en français d'ailleurs, je crois. Overwhelming. Il n'y a pas vraiment de...

  • Speaker #0

    Overwhelming, attends, ça veut dire quoi ? C'est genre, tu es trop...

  • Speaker #1

    Tu satures en gros, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. T'as trop sociabilisé,

  • Speaker #1

    genre des fois il te faut un moment... T'as besoin d'un temps de process. Et ça ici c'est peut-être le seul truc où je dirais c'est tellement cool que ça en est trop cool des fois. C'est vrai. Et c'est fou parce que cette expérience c'est pas trop une sensation que t'as l'habitude de vivre en général dans ta vie. De n'avoir trop de sociabilisation. Enfin moi je suis quelqu'un, je pense quand même de relativement très sociable dans ma vie. J'aime faire du contact, j'aime traîner avec des gens. Mais là j'ai vraiment la sensation qu'il me f... Il faut du temps pour moi-même. Là, je suis installé, j'ai bougé du centre. Je pars m'installer à 15 minutes de scooter d'ici. Vraiment, il n'y a que les champs. J'entends les oiseaux gazouiller. Et gazouiller aussi, il n'y a personne. Il n'y a pas un bruit, pas un scooter, rien, nada. Et pour prendre le temps vraiment et me dire si je viens me sociabiliser avec des gens, je le fais en âme et conscience. Mais je ne suis pas directement dans le tumulte en me levant le matin, parce que c'est un peu trop des fois. Oui, c'est vrai. Je pense que c'est important de se dire que pendant un mois, tu setup proprement quelque part, tu t'installes, tu poses tes marques, tu te fais ton petit repas le matin.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, c'est te recréer des habitudes et comme tu dis, une safe place pour glorer. et si on doit enchaîner maintenant parce qu'à la base c'était ce qu'on était censé parler de ta vie d'artiste mais de toute façon ce podcast, vous qui nous écoutez vous le savez, on parle toujours un peu de tout, de rien, mais surtout de tout en fait et du coup moi je me posais beaucoup de questions sur ta vie d'artiste parce que chaque artiste est unique et n'a pas la même histoire tu dis que ça fait 13 ans Comment tu as commencé ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai un pote au lycée qui s'est pointé avec des balles de jonglage, il voulait apprendre à jongler, on se regardait un peu, ok cool mec.

  • Speaker #0

    C'est qui ce mec ?

  • Speaker #1

    C'était un weirdo on savait.

  • Speaker #0

    Pour une fois que c'est pas le ping-pong, parce qu'alors d'habitude collège-lycée c'est plus les raquettes de ping-pong.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis ça j'ai fait 10 ans de tennis. Ah oui quand même. Avant le cirque j'ai fait 10 ans de tennis, je suis prêt à devenir tennisman et tout. C'était assez sérieux comme truc. Et ouais, j'ai un pote qui s'est pointé un jour avec des balles de jonglage. Et d'un côté il m'énervait un peu, et d'un côté je me disais « Ah, il en fait tout un pote à caisse, mais ça a l'air pas si compliqué que ça quoi ! » Et pendant l'été, j'ai commencé à me mettre à jongler un peu. J'étais déjà un peu dans une logique artistique, je voulais aller en formation littéraire au lycée. Je kiffais grave tout ce qui était philosophie et tout. J'écrivais des poèmes, beaucoup. Je me disais que je voulais devenir écrivain peut-être, et tout, enfin voilà. Je faisais un peu de photos aussi, j'avais aussi peut-être des envies de devenir photographe. J'avais tout un truc où j'avais besoin d'exprimer quelque chose. J'avais vraiment besoin d'exprimer de la créativité. Et en fait, j'ai commencé à me mettre à jongler avec des balles. Assez rapidement, au même moment, j'ai commencé à faire des poils, ce que je rappelle des bolasses, du coup.

  • Speaker #0

    Donc les poils, pour décrire, comment tu décriais un poil ?

  • Speaker #1

    Tu as une corde et puis il y a une boule au bout et des fois tu peux l'enflammer ou elle s'allume.

  • Speaker #0

    Soit c'est avec des lettres,

  • Speaker #1

    soit c'est avec du feu et tu fais ton tour.

  • Speaker #0

    C'est une bonne technique d'autoflagellation, je suis en train d'apprendre. Et quand tu apprends, avec deux, tu te tapes toi-même. Oui,

  • Speaker #1

    tu tapes fort, souvent. Du coup, je me suis mis un peu au jonglage et en même temps j'étais avec mon meilleur ami d'enfance. On s'est mis à jongler un peu tous les deux et puis lui avait déjà un peu vite fait deux trois trucs en poil et du coup il m'a dit je peux te montrer un peu vite fait on prend une paire de chaussettes on en met une deuxième paire de chaussettes dedans puis on les fait tourner puis on voit ce qui se passe quoi et j'ai commencé à découvrir un peu ça pendant l'été je me suis dit mais en fait c'est extrêmement satisfaisant genre le fait de sentir que pour la première fois de ma vie j'étais bon à quelque chose parce que tu as vraiment une logique de satisfaction, de récompense immédiate. Pour moi, le jonglage, c'est un truc où t'essayes, t'y arrives pas, et puis à un moment, t'y arrives. Y'a pas de t'y arrives un peu. C'est pas flou comme la danse, par exemple, où y'a certains tricks vraiment en danse au chalet.

  • Speaker #0

    Le jonglage, si tu fais ton truc et que tu rattrapes toutes les balles,

  • Speaker #1

    bon bah, c'est bon. C'est bon, ça fonctionne. Si t'as 3 balles, tu les as rattrapées, tu sais jongler.

  • Speaker #0

    Tu peux le prouver, quoi.

  • Speaker #1

    Tu peux prouver que tu sais jongler. et c'est un truc où c'est clair et net que quand tu commences à le faire la majorité des gens ne savent pas le faire Et du coup les gens vont avoir ce réflexe de dire « Waouh ! Ils vont être impressionnés super facilement ! » Je me suis dit « Attends, cette facilité d'exécution, et cette récompense sociale, et cette récompense personnelle à la fois, elle est très satisfaisante. » Du coup j'avais envie de continuer. Et ma mère, elle a vu que je commençais à me mettre beaucoup à jongler, j'avais 17 ans et quelques, 16-17, et elle s'est dit « Tiens, il a l'air de kiffer. » Ma mère elle a toujours été un peu comme ça, elle s'est dit Ah, il aime bien quelque chose, on va pas le forcer à faire, mais on va forcément le pousser dans cette voie pour voir si ça le tente. Et elle m'a dit, je me rappelle, il y avait le Cirque Plume qui passait en ville à Lyon. Et elle m'a dit, ah tiens, c'est marrant, il y a ce spectacle, ça s'appelle le Cirque Plume, ils jouent un spectacle de cirque en ville, est-ce que ça te dit d'y aller ? Et je lui ai dit bah ouais on peut aller voir ça. Elle a pris deux billets, on est allé au cirque plus. Et moi je m'attendais vraiment à Bozo le clown, Barbababa et compagnie.

  • Speaker #0

    Mais je me disais,

  • Speaker #1

    du coup vu que je commence à jongler, je suis intéressé de voir c'est quoi un vrai jongleur, c'est quoi un jongleur professionnel.

  • Speaker #0

    De voir le niveau qu'il a.

  • Speaker #1

    Ouais, voir le niveau qu'il a pour faire de la scène en tant que jongleur parce que moi du coup j'ai aucun comparatif, je jongle un peu tout seul dans mon coin.

  • Speaker #0

    Et toi, tu apprenais comment quand tu jonglais ? C'était genre des tutos YouTube ? Non,

  • Speaker #1

    même pas. C'était un peu autodidacte. Il y a deux, trois personnes qui m'ont dit « Ah, moi, je sais faire. » Je ne savais même pas que c'était un truc d'avoir des tutos YouTube pour ça. Je ne me suis même pas posé trop la question. Je me suis dit « Ouais, j'ai envie de jongler. » Mais les gens, ils n'intéressent pas à jongler. Il y a les jongleurs, les gens qui sont jongleurs de naissance.

  • Speaker #0

    Qui sont nés jongleurs.

  • Speaker #1

    En vrai, c'est ça. Dans les familles de cirque, les gens ils naissent et ils pratiquent un objet oui et ils vont faire cet objet toute leur vie et Et voilà quoi, et puis c'est tout. Et c'est comme ça, ils n'ont pas trop le choix parce que c'est de père en fils et tout, ou de mère en fille.

  • Speaker #0

    Et pour revenir au cirque plume du coup ?

  • Speaker #1

    Et du coup je suis venu au cirque plume, je m'attendais à un truc très cliché, avec une expectative de juste voir un peu de jonglage. Et en fait je rentre dans le chapiteau, et là d'un coup je vois les gradins en face d'une scène de théâtre. Ils avaient installé une scène de théâtre avec des projecteurs, tout ça. Et j'avais gradins de face. Et déjà, de base, ça m'a perturbé. Je me suis dit, mais moi, ce que je me rappelle du cirque, c'est d'avoir une piste ronde et d'avoir les gradins en arc de cercle autour. Et là, déjà, on est en facial. Donc, il y a un truc qui change.

  • Speaker #0

    C'est plus théâtral.

  • Speaker #1

    Et c'est ça. Et je me suis dit, je ne savais pas à quoi m'attendre. Et là, je suis tombé sur orchestre qui jouait de la musique live trop douce, charivari d'artiste. Ça s'appelait l'atelier du peintre, le nom du spectacle, d'ailleurs. Si ça vous intéresse de voir l'atelier du peintre, l'intégralité des spectacles du Cirque Plume sont sur YouTube gratuitement sur leur chaîne. Ils ont posé pendant le Covid, il y a l'intégralité de tous leurs spectacles, de toutes leurs bandes son sur YouTube gratuit. Ça vaut vraiment vraiment le coup de me voir, c'est mon cirque préféré. En gros j'ai vu ce spectacle, j'ai commencé à regarder et je suis tombé sur... Il y a une nana qui faisait un numéro de Roues Allemandes. Donc la Roues Allemandes c'est... C'est deux grands cercles accrochés avec des barres au milieu. T'imagines deux hula-hoops et il y a des barres qui accrochent les hula-hoops ensemble. Et il y a au milieu, sur deux de ces barres, des accroches pour les pieds. Du coup, elles glissent les pieds. comme des skis et elle tourne à l'intérieur et elle fait des accros à l'intérieur où elle s'accroche et tout elle peut accrocher les pieds dedans pour faire des tours complets les gens connaissent plus la roue de cire, la roue allemande c'est deux roues de cire collées en gros et j'ai vu le niveau technique qu'elle envoyait, l'aisance et la musique et tout et j'étais mais waouh ça m'a filé des frissons et je me rappelle très bien à ce moment là j'ai écarquillé les yeux j'étais tout devant et je me suis dit bah ça y est En fait je veux faire ça moi. C'est ça que je veux faire. Moi je veux être un artiste et moi je veux proposer des émotions comme ça. Et je pensais pas que le cirque c'était quelque chose qui pouvait me permettre d'offrir ça. Et en fait c'est beaucoup plus que juste un truc un peu technique. C'est ta technique elle te permet de créer des émotions. Tes émotions elles te permettent de les partager. Et l'ensemble ça te permet de vivre de ta passion. Et j'ai réalisé en fait le truc de fou que c'était en fait de faire du cirque quoi. Je me suis dit, oui je peux faire ça, c'est bon, j'ai vraiment senti, j'ai trouvé un but à ma vie. Et je suis retourné en cours à la rentrée, c'était pendant l'été, je suis retourné en septembre, et il y avait la énième question de qu'est-ce que vous voulez faire post-bac, qu'est-ce que vous voulez faire à l'école de cirque. Et là j'ai dit, moi je veux faire une école de cirque. Et tout le monde qui m'a regardé m'a fait, le cirque, qu'est-ce que tu racontes, je fais du cirque, je suis content, je fais du cirque. Et j'ai dit, je vais faire une école de cirque, c'est sûr que je vais faire ça. Et tout le monde a un peu pris le truc comme, ouais ça va passer, tu vois. Ça va passer, il dit ça maintenant, il va changer toutes les semaines et tout. Et puis quand ils ont vu que ça tenait, les gens ont commencé à s'inquiéter, pour moi, la pire chose. Des gens qui se considèrent plus adultes que toi, qui te disent, en fait tu peux pas faire ça parce que les personnes qui font ça, c'est des personnes qui sont nées là-dedans. Et j'ai entendu ça en boucle, si t'es pas né dans le milieu du cirque, tu peux pas faire du cirque, t'auras jamais le niveau pour faire du cirque. Et que des gens qui te découragent continuellement et te disent tu vas pas y arriver.

  • Speaker #0

    Parce qu'au final c'est des personnes qui n'ont jamais fait,

  • Speaker #1

    enfin, qui sont jamais sorties de,

  • Speaker #0

    tu vois, les conseils d'orientation au lycée.

  • Speaker #1

    Les conseils d'orientation, ils y connaissent rien au cirque. Ils y connaissent rien, honnêtement, désolé de le dire, j'ai peut-être des conseils d'orientation qui nous écoutent, mais la majorité des conseils d'orientation que j'ai eu dans ma vie, ils y connaissent rien à l'art. Ils savent pas ce que c'est qu'être un artiste et ils savent pas ce que c'est que de sortir des clous. Et en fait moi je me suis jamais senti dans les clous, j'ai toujours eu l'impression que le monde était trop bizarre et que les gens avaient des passions mais éclatées au sol, vraiment genre de « Ah ouais moi j'ai envie de faire une école de commerce et tout pour aller faire du commerce international » . En fait là je suis désolé Mathieu mais c'est ton papa qui parle tu vois ! Et en fait c'est juste des conseillers d'orientation qui disent « Bah non tu peux faire une école de cirque » . Soit ça existe pas les écoles de cirque, soit t'as pas le niveau pour y rentrer, qu'est ce que tu penses que toi tu vas être un artiste ? Et en fait j'ai toujours été dans un truc très de confrontation dans ma vie. J'ai jamais été d'accord avec le monde des adultes, j'ai toujours trouvé que c'était de la merde. Je me suis toujours dit ça n'a aucun sens de décourager les gens à ce point là, de vouloir les foutre dans un moule qui correspond qu'eux. À certaines personnes, il y a des gens à qui ça convient très bien et tant mieux pour eux. Mais en fait la majorité des gens, moi je pense vraiment qu'il y a une grosse majorité des gens, Ils n'ont pas envie de faire ça de leur vie, de passer leur vie à pourchasser des espèces de faux rêves illusoires, plein de... je sais pas, c'est très capitaliste et très manichéen comme manière de voir le monde. Je crois que j'aime vraiment de moins en moins ça. J'ai jamais vraiment été en adéquation, mais j'ai jamais toujours pensé que j'étais bizarre. Et je pense qu'aujourd'hui j'accepte que ouais, je suis peut-être un weirdo. Mais en fait je suis trop content d'être comme ça, je me suis libéré d'un truc immense.

  • Speaker #0

    Et puis au final chacun voit, comme on dit, chacun voit le midi à sa porte. Ouais, complètement. Enfin en soit si t'es heureux comme ça, bah te force pas à être autrement. Ouais.

  • Speaker #1

    Le vrai bonheur c'est vraiment essayer de pourchasser ses propres rêves. Et en fait j'ai plein de potes au final, on dirait peut-être un petit peu mais... C'est pas grave. Mais dans la globalité du truc de pourquoi j'aime le cirque on va dire plutôt de comment j'ai commencé ça, pourquoi est-ce que j'aime ça et pourquoi est-ce que je veux faire ça ma vie C'est que j'ai trouvé une passion, j'ai trouvé un truc qui profondément me fait vibrer. Il y a des fois où je bosse des tricks et je me réveille le matin avec un truc où je me dis « Putain, j'ai commencé à l'avoir ce truc » et je me lève et je prends des bâtons et je commence à jongler avec et je me dis « Ouais, en fait, c'est bon, je l'ai presque » et tout. Et je me réveille à 8h du mat, le premier truc que je fais avant de boire un café ou n'importe quoi que je pourrais faire de ma journée, c'est que je vais lancer des objets parce que ce truc, j'ai commencé à comprendre comment ça marche. J'ai une espèce de sensation de satisfaction mais immense, un peu comme quand t'arrives devant le sapin de Noël et que tu ouvres tes cadeaux. Ce truc, j'ai ça à chaque fois que je prends des objets, que je pense à un numéro et que je me dis que je suis en train de monter un projet, que je suis en train de travailler un truc technique, que je suis en train d'écouter une musique, tout ce truc-là de processus de création et d'action sur scène aussi, tout ça, ça me donne envie de me lever tous les matins. Et je vois plein de potes, j'ai des vieux amis de lycée avec qui je suis encore très proche, avec qui je passe beaucoup de temps, et quasiment tous. En tout cas beaucoup qui sont peut-être un peu paumés dans leur vie ou qui ont moins trouvé le clic, il y en a beaucoup qui m'ont dit « mais t'imagines pas la chance que t'as d'avoir trouvé un truc qui te passionne direct et de voir qu'en plus tu y es tenu et que t'as galéré parce que j'ai passé des années à vivre avec 100 euros sur mon compte en banque, Max, à ne pas avoir de toit et tout, ça a été un moment très compliqué dans ma vie parce que forcément ça demande des sacrifices de dingue. » De faire ça si t'as pas ta famille qui peut te supporter à fond, moi ma famille ils avaient pas une thune donc même faire une école de cirque qui coûte 2000€ l'année c'était beaucoup trop pour eux. Donc je me suis démarre un peu, un peu tout seul entre guillemets quoi. Ils m'ont aidé comme ils ont pu mais financièrement c'était pas le cas. Ouais. Et du coup, d'avoir dit putain mais tu t'y es tenu, t'as pas lâché, t'as cru en tes trucs et t'as trouvé une passion et t'as su que, au fond même si ça allait prendre du temps, à ça c'était le bon truc à faire Et je suis tellement heureux d'avoir vraiment tenu le truc jusqu'au bout. Je suis trop content,

  • Speaker #0

    ça fait trop plaisir.

  • Speaker #1

    Je suis tellement heureux dans ma vie artistique maintenant. Il y a des hauts et des bas forcément. Là cette année je suis en train de monter ma propre compagnie. J'ai quitté la compagnie dans laquelle je bossais depuis 6 ans. Je faisais des spectacles de feu, c'est de l'événementiel. C'est très cool, ils m'ont apporté trop de trucs. Une stabilité financière, un développement artistique de dingue, des connexions de dingue humaines aussi. Mais profondément c'est pas ce que je voulais faire. En plus je fais de l'asthme et c'est des spectacles de feu. Et j'ai envie de réduire le feu. J'ai pas envie d'arrêter complètement mais j'ai envie de faire d'autres trucs de ma vie. Plus liés à ce que j'ai fait à FireJag par exemple. Numéro ombrelle japonaise. Tu te fais attaquer par la nature. Tu perds du feu. Et ouais j'ai envie de jongler plus avec des ombrelles japonaises, du cerf-volant, des plumes de paon. J'ai plein de trucs. J'aime bien le côté artistique plus dans la douceur. Quelque chose de très smooth et malheureusement l'événementiel, les gens ils veulent un peu du sensationnel et je sais en faire mais même si je pense que je suis bon à ça, j'ai pas l'impression que c'est quelque chose que j'ai vraiment envie de développer à fond dans ma vie j'ai envie de créer peut-être un peu de sensationnel dans du poétique et pas mettre du poétique dans du sensationnel j'ai pas envie que la base de ce que je vis, j'ai pas envie d'être dans une logique de me dire en fait ce que je fais Je le vends. J'ai envie de me dire que ce qu'on veut acheter de moi, c'est juste quelque chose d'authentique que je fais avec passion. Et j'ai toujours été passionné par des choses très douces et mélancoliques et mélodieuses. J'ai besoin que ça soit très flow art en fait, beaucoup plus que le jonglage.

  • Speaker #0

    C'est fou parce que quand je regarde les shows que vous faites deux fois par semaine ou les open stage ou quand les gens s'entraînent, c'est dingue parce que chaque artiste, même si vous faites les mêmes agrès, chaque artiste est tellement différent. Chaque artiste a une âme. J'ai dit à Miguel l'autre jour, j'ai l'impression que je pourrais définir avec un mot principal chaque personne tellement elles sont différentes. Et toi, ce serait vraiment le mot. poétique.

  • Speaker #1

    C'est trop gentil,

  • Speaker #0

    merci. Non mais vraiment, émotionnel et poétique, c'est vraiment ça. Mais tu vois, Samson, lui c'est viking, par exemple.

  • Speaker #1

    C'est très allemand qui fait du fire spinning. Il y a vraiment ce truc dans l'attitude et tout, et j'aime beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est genre gros boum boum,

  • Speaker #1

    bam bam bam, super actif et tout, et ça lui va bien en plus.

  • Speaker #0

    Miguel, ça va être élégance et acrobatie, par exemple.

  • Speaker #1

    Ouais. Enfin,

  • Speaker #0

    chaque artiste a vraiment son... sa voix. Ouais. Tu vois et... enfin ouais je trouve ça fou.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que c'est beaucoup la magie de ce lieu. Ouais. Ici, Paradise c'est... Est-ce qu'on parle un peu de Paradise Circus ? Dans les grandes lignes pour que les gens captent un petit peu. Oui, bien sûr. Parce que c'est dur.

  • Speaker #0

    Oui parce que tout à l'heure on se retrouve à Paradise. C'est dur,

  • Speaker #1

    c'est dur de définir un peu c'est quoi cet endroit. Apparemment vous allez avoir un tour donc...

  • Speaker #0

    Room tour de Paradise.

  • Speaker #1

    Room tour de Paradise. Mais en gros Paradise Circus, mais ça a été créé il y a des années. Je pense 2017 peut-être. Donc genre 2017, 2017. C'est un groupe de jongleurs, spinners, qui s'est retrouvé un peu là par hasard à Pai. Tu as rencontré Poo, qui est un des acteurs principaux de Paradise, qui est Thaï. Et lui, il fait du fire spinning depuis des années. Il est super bon. Tu l'as vu jouer plein de fois, Pipou. Ah oui ! Poo, en plus, c'est un des premiers qui était là.

  • Speaker #0

    Il était habillé en noir avec des gants.

  • Speaker #1

    Oui, habillé en noir avec des gants.

  • Speaker #0

    Il y avait des lunettes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, c'est Poo. Et lui, il a vraiment son style. C'est un peu le petit démon d'ici. Et donc, Poo, il a commencé à... à échanger pas mal avec des gens qui faisaient du spinning aussi et qui étaient dans le coin très dans l'échange, dans « hey cool on fait les mêmes choses c'est chouette » et il se trouve que du coup c'est un très bon pote de Joe qui est le P Joe qui est du coup le tenancier de Paradise et en gros ils ont créé Paradise Circus dans une logique de à la base c'était Paradise Bar, c'était juste un bar où des fois il y avait un peu de fire spinning et c'était là-bas plus loin dans un ancien lieu qui est collé à cet endroit mais qui est pas exactement le même plus grand et Joe il avait son bar et il a juste dit aux gens en gros ouais vous pouvez avoir un petit bout de terrain par ici si vous voulez faire du jonglage de feu de temps en temps et les gens ont commencé à dire bah j'aimerais bien faire des spectacles quoi, j'aimerais bien proposer ça pour les gens qui viennent au bar une fois de temps en temps je sais pas une fois par mois, une fois par semaine un truc à voir qu'il y a un petit spectacle qui s'organise quoi Et ils ont fait ok, bah ouais, si vous voulez, vous pouvez faire vos trucs, c'est cool et tout. Et Joe, il est jongleur aussi, Joe il fait du drive and stuff. D'accord, ok. Ouais, il est fire spinner aussi, et du coup il aime ça, mais c'est parce que, en fait, Paradise Circus ça existe parce que le patron du bar, c'est un fire spinner, et puis là il a la vibe du truc quoi. Et tout le monde s'est retrouvé, alors maintenant on va faire des spectacles, et on va proposer de partager de l'art, on nous donne un espace d'expression. pour pratiquer notre art et personne nous dit comment le faire personne nous force à le faire de telle ou telle manière y'a pas le truc de oui mais il faut que le client il aime ça faut qu'il y ait ce type d'infrastructure non c'est t'as un speaker t'as une musique que tu veux jouer y'a un mec qui presse play un mec qui dit oui maintenant c'est machin qui mc et machin il vient jouer son truc quoi et c'est tout et en fait si tu retournes à la base de C'est quoi faire de l'art ? Et à la base c'était beaucoup du feu, parce que c'était les jongleurs de feu qui étaient là, donc ils se sont dit c'est cool, c'est le soir. En plus, t'as pas forcément de lumière de scène. Donc quand t'as pas de lumière de scène, bah avoir du feu c'est pas mal, parce que du coup tu vois ce que les gens y font. Tu mets des petits pots de feu autour, les gens sont la gueule éclairée. Et comment ça a évolué maintenant, c'est que Paradise, c'est donc dans ce nouveau lieu maintenant, parce que ça a brûlé pendant le Covid, ils ont recommencé tout à zéro et tout. Et maintenant du coup c'est ce lieu-là qu'on connaît. Ok. Et en fait... On fait la même chose, mais ce que je trouve fou, c'est que quand je suis arrivé les premières fois, il y a deux ans, on faisait que du feu ici. Et là, cette saison-là, c'est la première fois que je vois que des fois, il y a des spectacles où il y a genre un ou deux numéros de feu. Et ça, c'est que des numéros tradis, il y a des gens qui se pointent avec juste des massues normales et tout. Parce qu'il y a des lumières de scène, il y a des bons speakers. Ça a évolué dans un truc où ils ont vraiment mis l'accent là-dessus parce que maintenant, il y a une entrée qui... Joe, il fait payer l'entrée. Donc ça veut dire qu'il peut investir dans du matos aussi en fait. Et tout est dans une logique très vertueuse de réussir à faire de l'art. Ici, on fait de l'art et on n'est pas dans une logique de vendre des spectacles. Et j'adore ça parce que moi, ma vie jusqu'à maintenant, c'était vendre du spectacle. Et quand je suis ici, j'ai l'impression que je peux faire de l'art. On donne des workshops aussi ici. Il y a des gens qui viennent partager leur art et expliquer aux gens comment ils le font pour que ces gens-là le fassent aussi. Et ouais du coup bah en fait le fait qu'on vienne et qu'on te dise t'as pas d'expectatives, tu fais ce que tu veux, tu viens jouer sur scène et on sera juste très content de t'avoir, bah ça donne la possibilité de tester des trucs que t'auras pas la possibilité de tester ailleurs. Moi j'ai pas envie de jouer les numéros que je joue d'habitude ici, j'ai envie de tester les trucs que j'ai pas l'habitude de jouer et en fait tous les gens se disent, moi je me dis intérieurement personne va vouloir acheter ça, je le joue et là bam en fait tout le monde kiffe.

  • Speaker #0

    C'est une manière pour toi de tester aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un laboratoire. En fait, Paradise, c'est vraiment un labo de recherche. Moi, je le vois comme ça, en tout cas.

  • Speaker #0

    Et moi, ce que j'apprécie beaucoup, justement, dans ces spectacles, c'est que tu sais pas ce que tu viens voir. Donc, du coup, tu vois tout avec vraiment des yeux d'enfant. Enfin, moi, j'ai l'impression que Pai m'a reconnecté à mon inner child. Ouais,

  • Speaker #1

    avec ton enfant intérieur.

  • Speaker #0

    Exactement ! Mais c'est vrai, ça m'a vraiment reconnecté à mon enfant intérieur parce que au final quand tu vois tous les gens jongler avec des trucs, faire du contact staff, des choses comme ça, à un moment j'ai vu Omar faire du contact staff et je me suis dit alors le contact staff c'est un grand bâton de...

  • Speaker #1

    Bâton en mode 50 en général à peu près, tu fais tourner sur le corps, tu fais rouler et tu n'utilises pas tes mains. Grosso modo c'est ça. Et ça vient traditionnellement de la Ausha qui est un art chinois. C'est un combat de bêtise. C'est une grande lance. Et pareil tu la fais tourner et tout. On l'a dérivé avec un bâton qui avait du grip dessus pour que ce soit plus facile.

  • Speaker #0

    Quand j'ai vu Omar faire ça, je me suis dit je veux apprendre. Enfin vraiment j'étais là je veux savoir faire ça. Et du coup ça fait deux semaines que je pratique le contact staff, que j'essaye un peu les poils et tout etc. Bienvenue au club ! Et en fait, c'est fou comme ça me recentre sur mon enfant intérieur et je comprends tout à fait ce que tu dis sur la notion de satisfaction immédiate. C'est que tu t'entraînes mille fois à faire tourner ce putain de bâton sur ton bras, il tombe une centaine de fois mais il y a une fois où il ne va pas tomber. Et cette fois-là tu te dis... Et tu regardes tout le monde autour de toi en espérant que quelqu'un l'ait vu tellement c'était exceptionnel pour toi.

  • Speaker #1

    Ouais, tu dis mais moi c'est fou ce qui vient de se passer.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Je suis capable. Exactement. Il y a ce truc de je suis capable et je trouve qu'on perd beaucoup ça en tant qu'adulte. Oui. D'avoir ce truc de se dire je teste des nouvelles choses et je suis capable d'y arriver depuis zéro. J'ai aucun savoir-faire là-dedans. Oui. Et bam, je clique avec quelque chose de nouveau. Et en fait, cette partie-là de ma vie, elle peut commencer maintenant. Et c'est toujours quelque chose, c'est quelque chose qui peut arriver à n'importe quel âge. Tu vois, des personnes, j'avais vu sur Instagram passer, je suis des mecs qui font de la calisthénie. Tu vois la calisthénie ? C'est le lifting, c'est des gens qui font des équilibres sur main, en force, qui sont sur des barres de traction et qui font des isolations avec les pieds et tout. Et c'est assez fou ce que tu peux faire avec, mais c'est vraiment de la force brute pure. qui sont stock comme pas possible ça demande une rigueur de dingue et une... ouais, t'as besoin d'une force physique énorme pour faire ça et y'a un mec qui avait pris une photo de lui avant après il a commencé la calisthénie à 55 ans il était genre un peu bedonnant et tout, et tu vois le timelapse de... il passe à 70 et il lift, il se lift il est stock de ouf et tout et tu te dis what ? Attends mais là tu es en train de me dire qu'un gars de 55 ans qui a commencé de 0 à 55 ans, à 70 ans, il a un niveau professionnel de dingue. Parce que ça fait 15 ans qu'il fait ça en fait, ça c'est la réalité, ça fait 15 ans qu'il fait ça, mais il y a un jour il s'est dit je commence maintenant. Peu importe, et il est dans une forme physique qui va le faire vivre beaucoup plus longtemps aussi. Donc il s'est offert un cadeau de ouf quoi.

  • Speaker #0

    Mais c'est fou parce que tu touches un point hyper important je trouve, c'est que beaucoup de personnes se trouvent des excuses. Tu vois quand elles se disent ah ouais moi aussi j'aimerais bien faire ça mais j'y connais rien. Mais en fait quand on veut se lancer dans un projet, le cerveau humain n'aime pas le changement donc du coup il va t'envoyer des messages du type genre il va te mettre dans ta tête toutes les potentielles difficultés que tu pourrais rencontrer en te lançant dans ce projet là et notamment la lacune de compétences, enfin le manque de compétences ça va être un des premiers trucs tu vois.

  • Speaker #1

    J'ai passé des six mois, un an à voir des trucs que des gens sont capables d'apprendre en deux jours, littéralement, à partir de zéro.

  • Speaker #0

    Et parce que justement...

  • Speaker #1

    Les 30 années étaient un peu du gâchis, entre guillemets, mais après ça m'a aussi appris à m'entraîner tout seul. Et moi je sais que j'arrive à avoir un bon niveau aujourd'hui parce que je n'ai pas trop besoin de cours. Je ne suis pas un très bon élève.

  • Speaker #0

    C'est de la discipline aussi. Oui. C'est de la rigueur envers toi-même.

  • Speaker #1

    Je suis à peu près, sur les périodes actives, je suis à 5 heures par jour pendant 6 jours sur 7. Quand je peux, je fais ça. Ici je suis plus à discuter, à traîner avec des copains mais quand je suis à Paris, je vais au 104. Je lance des trucs. Du focus, je fais des petites pauses, une petite pause café avec un pote et bam c'est reparti. C'est une manière de voir les choses. Et aussi le fait que je puisse le faire à plein temps, ça m'offre un truc qui fait que je peux me dire que là, ouais techniquement je suis en train de bosser.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je m'amuse à fond, je m'éclate de ouf. Mais je suis en train de bosser. Du coup, les moments où ça ne m'éclate plus, je me dis « Ouais, mais en fait, il faut que tu continues parce que c'est ton taf. » Et du coup, ça me donne une motivation supplémentaire. Parce que 5 heures dans la journée, franchement, quand ça fait 5 heures que tu es en train de lancer, tu es 5 coups la houppe là et que tu as mal aux mains, tu as de la corne, tu as mal au dos, tu vois ta vision qui se trouble et tout. C'est dur de te dire, quand tu fais ta pause pour aller boire de l'eau, tu t'assoies et tu te dis « Mais est-ce que j'ai vraiment ? » Tu as envie de faire ça, tu te poses un milliard de questions sur ce qui t'a poussé dans ta vie en arrivant là, parce que c'est dur en fait.

  • Speaker #0

    C'est toujours...

  • Speaker #1

    Je suis toujours en train, ça fait 13 ans que je fais ça, et je me retrouve tous les jours devant un truc où je me dis mais c'est trop dur. Genre j'y arrive pas du tout, je comprends pas comment ça marche, et t'as personne pour te dire ah mais il faut faire comme ça et comme ça, et viens on échange et tout, et t'as besoin de ce temps de full focus sur toi-même. Donc c'est, ouais, moi ça m'a apporté ça, ces trois années de galère, à pas y arriver, ça m'a apporté le j'y arrive pas, mais je continue. Parce qu'à un moment, si tu fais le même truc en boucle... Tu vas forcément y arriver à un moment, mathématiquement c'est pas possible que tu n'y arrives pas.

  • Speaker #0

    C'est quand même, il faut quand même avoir une forte détermination et force de caractère pour continuer. Tu sais il y a cette phrase qui dit genre, enfin c'est pas une phrase, je ne sais plus, mais genre la motivation au bout d'un moment ça passe tu vois. C'est la discipline qui...

  • Speaker #1

    Ouais, tu crois le dire ouais.

  • Speaker #0

    Et puis la passion et c'est sûr que ouais des fois il faut accepter que ton mieux il n'est pas à 100% tous les jours tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais des fois t'es vraiment nul hein. Vraiment le matin je me réveille je me dis ouais mais je suis... Rien aujourd'hui, mais c'est ce t'es capable de rien, mais en fait c'est même pas un truc de t'es capable de rien mais il faut quand même que t'y ailles parce que t'as pas vraiment le choix, plus que je me sens capable de rien et c'est pas un bon feeling à avoir dans ta vie personnelle que de penser que t'es bon à rien. Et du coup ça va te faire du bien d'utiliser ton corps et de sentir que même si t'as pas fait le top aujourd'hui, ta fin de journée c'est « Hey, j'ai grave fait des trucs aujourd'hui » . J'ai grave utilisé mon corps et en fait c'est pas mal et je m'étais fixé des objectifs un peu un peu intense entre guillemets je m'étais dit ok je commence à mettre à fond la hoop je passe j'ai commencé début juillet à dire ok je fais du jonglage à 5 hoop et j'aimerais bien avoir un 5 hoop qui tourne un peu qui est un peu solide d'ici d'ici la fin de l'année donc d'ici fin décembre Je me suis visé 34, donc 30 lancés, 30 rattrapes en un run.

  • Speaker #0

    Le hoop c'est le cerceau.

  • Speaker #1

    Le cerceau, de cette taille-là à peu près, en plastique. 5, tu les lances en l'air, tu les rattrapes, et je voulais faire du 5. Je me suis dit que ce serait cool que j'y arrive, je m'étais fixé ça comme objectif, j'ai envie d'être à fond dans le hoop, donc je fais ça. Je me suis fixé 30 lancés, 30 rattrapes, à avoir au moins... Une fois d'ici fin décembre, c'était vraiment long, ça a vraiment pris du temps, juillet, août et tout, j'arrivais pas, j'étais à 8, 9 lancés, grand max sur des bons runs, des fois j'arrivais à 12 au mois de septembre et tout et je sais pas, à un moment j'ai eu un peu ce déclic de me dire, je commençais à sentir que ça tournait, je me suis dit ah, je crois que je les ai pas assez les 30, une fois, deux fois, trois fois, dix fois, j'ai fait ok, on arrive début décembre. Je fais un entraînement au 104, je me dis ok je vais me filmer. Je vais filmer mon 5 houpes, parce que j'arrive à l'avoir assez stable pour pas courir dans tous les sens. Donc peut-être je peux le filmer et le poster sur Instagram, et avoir moi dans un cadre qui fait du 5 houpes et mettre la vidéo. Dire allez je fais du houpes ça y est et tout. Et j'arriverai peut-être à avoir ces 30 catches face caméra. Mais en fait j'ai pas encore, ça c'est dur aussi à comprendre, mais j'arrive à lancer des houpes et les rattraper, mais si je commence à compter en même temps... C'est beaucoup plus dur de compter dans sa tête 1, 2, 3, 4 et du coup ça tombe parce que t'es concentré sur ton compte, t'es pas concentré sur ce que t'es en train de faire du coup ça te rajoute, c'est comme faire de la guitare et chanter en même temps tu peux faire de la guitare sans chanter mais si tu commences à chanter en jouant d'un instrument naturellement tu vas plus réussir à en jouer, ça demande un travail supplémentaire de faire les deux ensemble et du coup je me suis dit je me filme et je compte pas et quand je pense que j'ai à peu près 34, je compterai en vidéo J'ai fait ok, je crois que je dois en avoir 25 et quelques. J'ai compté la vidéo, j'ai compté sur la vidéo. Et aussi c'est plus dur en vidéo parce qu'il ne faut pas que tu bouges du tout. Soit cadré, centré, machin et tout. Donc c'est pas juste tu bouges un peu et tu fais. Il faut qu'il soit propre, régulier, la rattrape soit clean et tout. J'en ai fait un vraiment bien. Je me suis dit ok, je dois avoir 25 catchs à peu près. Peut-être que j'ai fait les 30 et j'ai compté. Et j'en ai fait 47. Ah ouais ? Et en fait, ça me faisait un moment, je me suis dit, mais en fait, ce feeling-là, je l'ai depuis un moment, que là, ça tourne vraiment bien comme ça, et peut-être même plus que ça. Et je n'ai pas filmé un autre mais début janvier, deux semaines avant de venir ici, je pense que j'ai passé la barre des 100. Et en fait, je me sous-estimais de ouf.

  • Speaker #0

    Tu l'as payé la vidéo là du coup ?

  • Speaker #1

    La celle des 47 ouais, 43 ou 47.

  • Speaker #0

    Je la partagerai là, c'est pour ceux qui regardent.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui regardent, je mets 45, 47,4.

  • Speaker #0

    Ça vaudra le petit exemple.

  • Speaker #1

    Et j'ai passé la barre des 100 à un moment extrêmement, j'ai dit putain mais en fait j'ai fait mes 104 sur un hoop et on loop. au mois de janvier alors que j'avais visé 30 en décembre juste parce que les jours où je pensais que ça allait ça me servira à rien et que j'étais pas motivé, je suis quand même allé, j'en ai fait quand même un peu histoire de quoi. J'ai des copains jongleurs qui eux aussi sont à fond, je ne sais pas, ils font des balles rebondissantes. Et du coup, la balle rebond, quand elle rebondit mal, elle fait pouc, elle part à l'autre bout du gym et tu vas la ramasser. Quand on a qu'une qui part, quand on a cinq qui partent dans tous les sens, tu vas ramasser à cinq endroits différents, en courant partout. Les balles rebond, c'est le pire, c'est horrible. J'en ai fait un peu, j'ai lâché l'affaire, c'est horrible.

  • Speaker #0

    Et là du coup ça fait un petit moment qu'on papote Ouais

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on s'est mal empoisonnés.

  • Speaker #0

    Non mais c'est ultra intéressant. Si tu devais clôturer cet épisode en nous disant quelque chose qui te tient à cœur, ça peut être par rapport à ta vie d'artiste, une leçon que tu as appris, ou une leçon que tu es en train d'apprendre, ou un conseil pour des personnes qui voudraient se lancer, que ce soit en jonglerie, en flow art ou dans le monde artistique. Qu'est-ce que tu as envie de dire ? C'est ton free time ?

  • Speaker #1

    Ok, je me sentais déjà plutôt en free time avant, mais cool ! Voilà,

  • Speaker #0

    là t'es full free, encore plus !

  • Speaker #1

    Wow, j'adore être libre, c'est génial ! Ok, on va faire un petit peu un check, un conseil, un truc que j'aime dans ma vie d'artiste, et une leçon que j'ai apprise, merci ! Un conseil que je pourrais donner, je pense, c'est écoutez jamais les adultes, ça craint d'être un adulte, soyez toujours un enfant, soyez toujours dans le jeu, dans la découverte, et dans des choses qui vous font personnellement vibrer. Si ça vous rend heureux, il faut le faire. Et pas se poser de questions de pourquoi est-ce qu'il ne faut pas le faire, il faut juste foncer et kiffer. C'est vraiment le conseil que je peux donner à tout le monde. C'est pour moi la bonne recette du bonheur. C'est de faire les choses qui nous plaisent dans la vie, de manière pure. Une leçon que j'ai apprise, des fois la vie c'est pas facile. Des fois il y a beaucoup de choses qui se passent pas comme on voudrait. Tu perds des proches, tu fais des choses dont t'es pas fier, tu rates des choses que t'essaies d'entreprendre. Et en fait, ce n'est pas grave. Et la leçon que j'ai apprise, je pense, c'est ce qu'ils disent beaucoup sur scène ici. On peut... Donc, ceci était une erreur. Et c'est important de notifier cette erreur et de l'embrasser, de la prendre avec soi. Beaucoup d'entre vous, s'ils n'avaient pas fait une erreur, ne seraient pas ici ce soir. La vie est faite d'erreurs et je pense que c'est important d'accepter ces erreurs. Les embrasser comme une partie de soi.

  • Speaker #0

    De ne pas se flageller.

  • Speaker #1

    De ne pas se flageller, toujours essayer de faire mieux. Et je pense que c'est très important de se rendre compte que même si les choses ont l'air toutes roses des fois, elles ne le sont pas. Mais que ce n'est pas grave parce qu'il y a des jours meilleurs qui arrivent. C'est le calme après la tempête un peu. Et c'était quoi le dernier ?

  • Speaker #0

    En ta vie d'artiste, non ? C'était quoi le truc ?

  • Speaker #1

    Une leçon que j'ai apprise, un conseil à donner et qu'est-ce que j'aime dans ma vie d'artiste ? Oui, c'est ça. Et je pense que ce que j'aime le plus dans ma vie d'artiste c'est les deux choses que j'aime le plus. La première, c'est les contacts que j'ai faits. Toutes les connexions que j'ai eues qui sont si pures et si belles. Les rencontres que j'ai faites grâce à ça. La liberté que j'ai de pouvoir m'exprimer devant autant de gens de manière aussi simple et pure. Merci !

  • Speaker #0

    Bon, j'ai pas envie de rajouter grand chose parce que c'est trop beau de finir sur cette phrase. Donc plein de petits cœurs à toi.

  • Speaker #1

    Plein de petits cœurs avec les doigts !

  • Speaker #0

    Merci beaucoup et puis on va partir sur un petit room tour du paradise Un petit room tour Est-ce que tu veux nous faire le room tour et je te filme ?

  • Speaker #1

    Allez je peux faire le room tour Allez c'est parti C'est de là de l'entrée je pense Ok On commence de l'entrée Ça va les gars ? Ça va Alors room tour d'ici Voilà on est à Paradise Circus Bar. Donc on arrive. Ici, c'est l'endroit où il y a l'entrée de manière générale. Donc c'est là où on va rentrer sur la scène et tout. Directement, on peut apprécier le magnifique Paradise Shop qui vient d'ouvrir. The Paradise Shop. où il va y avoir du coup plein de matériel de jonglage qui va être à disposition pour les gens qui ont envie de commencer à s'y mettre. Trop bien ! On a le petit coin où on était en train de jongloter, le champ juste derrière où des fois on jongle en bas, il y a la rivière un peu plus loin, on va aller faire un tour après.

  • Speaker #0

    C'est sympa là-bas d'ailleurs, je ne sais pas si vous voyez mais il y a le White Buddha.

  • Speaker #1

    Ouais, magnifique le White Buddha. Ensuite du coup on a la Seine. C'est là où il y a des gens qui jonglotent. Donc ici, c'est là où il y a le spectacle qui se passe. On a aussi les workshops en journée qui se passent un peu partout. On a le DJ deck où les gens font des mix, son et posent des musiques pour les spectacles. Le magnifique Paradise Circus logo. Vous pouvez nous suivre sur Instagram. Ensuite, on passe par...

  • Speaker #0

    Et voilà,

  • Speaker #1

    et donc il y a les petits gratins. Juste là,

  • Speaker #0

    des deux côtés.

  • Speaker #1

    Ensuite, le bar.

  • Speaker #0

    Hey !

  • Speaker #1

    Hey ! Hop, ici, on a... Hey, what's up ? Yeah, good, we do a little vlog pour Insta. Hi ! Hop, ici, on a le coin où le genre se pose bouffer un morceau, petit chill-out.

  • Speaker #0

    Avec la petite tente. Allez, je te suis.

  • Speaker #1

    Le coin billard, le coin café, ici c'est le coin plus chill, sunset view, tout ça. Et c'est aussi là où on fait nos petites réunions le lundi pour discuter de qui joue quel spectacle, comment qui veut donner des workshops, les petites infos à savoir dans la communauté, les infos pour Spoon Circus aussi. Hello !

  • Speaker #0

    Et ici on a tous les workshops qui sont proposés.

  • Speaker #1

    Tableau des workshops et on peut aller direction la rivière pour aller voir l'espace en dessous.

  • Speaker #0

    Je crois que je n'ai jamais vu la rivière.

  • Speaker #1

    Tu n'as jamais vu la rivière ? Non. Donc là, c'est le petit coin où on fait un peu flow jam de temps en temps aussi, quand on a envie d'avoir un espace un peu plus au soleil et un peu moins dans la tumulte du bar. Et le dernier endroit, ils vont sûrement faire quelque chose d'un peu plus concret à un moment, mais pour l'instant, ce... Juste un espace de workshop. Là ça va doucement. Ils ont construit un petit pont un peu plus solide que celui en bambou d'avant. Hello ! Un petit vlog pour Instagram. Vous voulez faire un truc fou ? Faites un truc fou avec le t-shirt de Spoon Circus ! Et j'en profite pour aussi parler de Spoon Circus, le t-shirt que porte Massimo. C'est une organisation à but non lucratif qui donne des cours de cirque à travers le monde et il y en a une qui a ouvert à Paille pour donner des cours aux enfantails.

  • Speaker #0

    Trop bien ! Bravo !

  • Speaker #1

    Ouais ! Spoon, spoon, spoon ! Circus !

  • Speaker #0

    Merci Massimo !

  • Speaker #1

    Et du coup, un petit espace rivière. Ça nous arrive de faire des petites firejams des fois ici, c'est rare, mais voilà, le coin est cool.

  • Speaker #0

    Bien merci Jean-Soup pour ce...

  • Speaker #1

    C'était le Paradise

  • Speaker #0

    Circus ! Merci

  • Speaker #1

    Jake ! Merci beaucoup !

  • Speaker #0

    Jake là !

Chapters

  • Introduction - Pai

    01:41

  • Les débuts d'une vie d'artiste

    18:39

  • On parle de Paradise Circus

    34:23

  • Se reconnecter à son enfant intérieur

    39:40

  • Se lancer dans quelque chose de nouveau

    42:33

  • Le défi du houlahoop

    46:35

  • Une leçon artistique

    50:20

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