- Speaker #0
Hello à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Enfants en France, une parenthèse d'évasion. Aujourd'hui j'ai la chance d'être avec Arnaud pour qu'il nous partage l'un de ses voyages parce que Dieu sait qu'il y en a eu beaucoup. Je vous invite à tout et je vous laisse avec la suite.
- Speaker #1
Bienvenue sur Instants Simples, une parenthèse d'évasion. Je suis Lina, coach de vie certifié et voyageuse solo passionnée. A travers ce podcast, je vous propose chaque mardi un récit de voyage, une anecdote qui a été transformatrice pour moi ou l'un des invités. Le but, c'est d'aller explorer ensemble les leçons de vie qu'on a pu tirer de ces expériences, parfois un peu folles quand même. Alors si vous cherchez un podcast qui mixe développement personnel et voyage, vous êtes au bon endroit. Si ce concept vous plaît, Je vous invite à soutenir ce podcast en laissant une note, un commentaire ou en le partageant à vos proches. Sur ce, bon épisode.
- Speaker #2
Salut. Salut, enchanté. Enchanté.
- Speaker #0
Comme si on ne se connaissait pas depuis un jour.
- Speaker #2
C'est ça, un petit peu plus.
- Speaker #0
Arnaud, merci de te prêter au jeu de l'interview de ce podcast dans le cadre du roti que je suis en train de faire.
- Speaker #2
Avec plaisir.
- Speaker #0
Arnaud, pour ceux qui ne me connaissent pas, et moi je l'ai connu il y a deux jours, donc tu es professeur de français.
- Speaker #2
C'est ça, je suis professeur de français dans un lycée, et ça fait déjà 12 ou 13 ans. Et puis, il se trouve que j'ai commencé à voyager quand je suis devenu professeur. Donc là, je vais peut-être vous parler de la première fois vraiment que j'ai décidé de voyager tout seul. Ça coïncide avec quand j'ai commencé à travailler, et je pense qu'il y a un lien entre les deux. Ok, trop bien. Ouais ? Génial.
- Speaker #0
Eh bien, j'ai hâte de commencer. Pour le décor, ceux qui nous regardent sur YouTube, nous sommes...
- Speaker #2
Alors, on est dans les Landes. Là, on est à Seignos. Donc, il y a le sang atlantique qui est juste derrière. Là, il y a des belles vagues, une belle eau bien bleue. On a les pataugés tout à l'heure. Et puis, il y a même eu du surf ce matin. Et puis, le cadre est vraiment joli, qu'on est sous les pins, au calme. Le cliché,
- Speaker #0
tu es un blond surfeur qui vit à Macron, du coup,
- Speaker #2
tout le reste de l'année. C'est ça, c'est Saint-Bourgogne, voilà. Le surfeur bourguignon. Voilà.
- Speaker #0
Ce que j'aime bien demander à mes invités au départ, c'est là si tu devais résumer, si tu devais nous teaser un peu l'épisode de podcast en 30 secondes, tu dirais quoi ?
- Speaker #2
Alors, pourquoi est-ce que j'ai commencé à voyager ? Alors, il y a à la fois l'histoire d'un rêve de gamin, parce que j'avais peur que ce rêve ne s'accomplisse pas, et il y avait aussi la peur d'une vie trop rangée et trop monotone et trop ancrée. Donc là je pense que mon premier voyage il est lié justement à ces deux peurs, celle de ne pas réaliser un rêve de gamin et d'avoir une vie un peu aventureuse, et puis d'avoir une vie où être rangé dans un métier qui est quand même très codé, très ancré, très millimétré même.
- Speaker #0
Je vous prouves être plus en 10+, je te propose qu'on rentre directement dans le vif du sujet. Donc si on se transforme du coup avant ton voyage, Quelles ont été les étapes qui t'ont amené justement à décider de partir ?
- Speaker #2
Ok, donc moi en 2012, j'ai eu mon concours. Donc j'ai été nommé professeur en lycée. Et au bout d'un an, j'ai vu que j'allais avoir une vie extrêmement réglée. Les professeurs, c'est ta rentrée scolaire qui marque le début d'une année. T'as tes vacances scolaires qui sont courtes, qui sont régulières, mais qui sont courtes. Et puis ça laisse pas trop de place à l'aventure. Je voyais que mes collègues, ils étaient tous mariés, enfants. crédit immobilier tout de suite dès qu'ils ont eu leur boulot et au bout d'un an j'ai pris un peu peur j'ai pris un peu peur et bon moi mon métier je l'adore j'ai choisi mais je me suis dit il va me falloir de l'aventure à côté sinon ça va pas le faire donc j'ai laissé passer la première année le temps d'être un peu installé puis titularisé et puis et puis la deuxième année je me suis dit bon c'est reparti pour une année comme ça très très calé sur le rythme du travail et il va me falloir un peu d'aventure là dedans alors Dans ces moments-là, je pense qu'il faut se dire de quoi est-ce que tu rêvais quand tu étais gamin. J'ai peur que ma vie ne me plaise pas complètement là, donc de quoi est-ce que tu rêvais quand tu étais gamin ? Et quand j'étais gamin, je rêvais de partir à l'aventure. Et je me suis donc lancé pour partir en voyage tout seul. Alors dans ma famille, personne n'a jamais fait ça. Ce n'est pas des voyageurs, personne n'a jamais fait ça. Et je me suis dit, allez, lance-toi, tu prends un pays au hasard. et puis tu pars tout seul avec un sac à dos et puis tu essayes de voir ce que ça fait que de voyager tout seul. Je n'étais pas tout à fait bilingue, c'est peu de le dire. Je ne parlais pas un mot d'espagnol, un petit peu d'anglais. Et puis, j'avais peur de l'eau, j'avais le vertige. Donc là,
- Speaker #0
c'est vraiment… Avant ça, tu n'avais jamais fait un voyage ?
- Speaker #2
Alors, j'avais voyagé enfant avec mes parents, voilà. Voyage tout organisé, ce n'était pas vraiment l'aventure.
- Speaker #0
C'était plus des vacances.
- Speaker #2
Oui, c'était des vacances chez la famille au Canada. Donc franchement, ce n'était pas l'aventure. On était logés chez les cousins.
- Speaker #0
Oui, ça va,
- Speaker #2
ce n'était pas… Et donc, bon, arrive à ma rentrée scolaire de septembre. J'ai pris un billet d'avion. Alors du coup, c'était pour le Costa Rica. A l'époque, je n'ai pas tout à fait compris pourquoi j'ai choisi le Costa Rica, mais avec du recul, en lisant un livre récemment, j'ai compris pourquoi j'avais choisi ce pays-là.
- Speaker #0
Est-ce que tu arriverais à nous dire ce qui t'a fait, sans dire le après, mais ce qui t'a fait à l'époque choisir le Costa Rica ?
- Speaker #2
Alors à l'époque, en fait, je me suis dit, je vais aller au Costa Rica. Mais j'ai eu l'impression que ça venait comme ça spontanément. Alors là récemment, j'ai lu un livre de voyageurs que je vous recommande vraiment, qui s'appelle Bruce Chatwin, donc le voyageur. C'est un voyageur anglais qui a fait la Patagonie à pied dans les années 1860. C'est un des premiers backpackers. C'est un anglais en 1860 qui a fait du backpack en Patagonie. Il raconte pourquoi il a voulu aller là-bas. C'est que quand il était gamin, c'est lié à des souvenirs d'enfance. Pour moi, il s'est passé la même chose. Quand il était gamin, Bruce Chatwin, en 1840, il va chez sa grand-mère et il voit un fossile de dinosaure dans une vitrine. Il demande à sa grand-mère ce que c'est. Elle dit que c'est un morceau de dinosaure. Et ça vient d'où ? Ça vient de Patagonie. On l'a trouvé avec son grand-père en Patagonie. La Patagonie, c'est le pays des dinosaures. Et donc le gamin, ça l'a fasciné, est arrivé à 20 ans, il a pris un sac à dos, il est parti passer deux ans en Patagonie avec un sac à dos. Et en effet, il y a une vallée des dinosaures en Patagonie où il y a beaucoup de possibles. Et donc c'était resté comme ça pendant 15 ans, 20 ans, à maturer dans sa tête. Et pour lui, l'endroit où il irait quand il serait grand, c'était la Patagonie. Moi, il se trouve que le Costa Rica, j'ai trouvé en fait pourquoi. C'est quand j'étais gamin, alors il y a deux raisons. J'étais fasciné par les dinosaures aussi, Jurassic Park. Et je me suis rappelé que ça se passait au Costa Rica, Jurassic Park. Si vous regardez le film, au début... D'accord. Donc moi, j'ai vu quand j'avais 6 ans, et le milliardaire dit, voilà, je possède une île au Costa Rica sur laquelle j'ai mis au monde des dinosaures, etc. Et donc, il y avait ça d'ancré, je suis fasciné des dinosaures, comme tous les gamins. Il y avait un petit côté chatouine. C'était inconscient, tout à fait inconscient. Et deuxième chose, j'adore les oiseaux, et je me rappelle que quand j'étais gamin, quand tu travaillais bien, tu avais des images à l'école. Et la première image que j'ai eue, ça représentait un toucan. Et il y avait marqué en dessous, oiseau emblématique du Costa Rica. Et je me rappelle avoir eu ça quand j'étais en CP. Et je me dis, un jour, j'aimerais trop en voir en vrai. Et donc, je pense qu'il y a des petites raisons comme ça liées à l'enfance qui ont fait que j'ai choisi ce pays-là. C'est un des seuls pays étrangers que je connaissais de nom. Ok. Voilà. Donc, je suis parti pour le Kelsarika. Et je voulais faire un petit peu... Alors, je voulais partir à l'aventure. Quand tu es prof, l'aventure, ça peut être bien peu de choses, parce que ta vie est bien peu aventureuse. Alors moi, j'avais peur de l'eau, j'avais peur du vide, j'avais peur des araignées. Parce que là, je te connais, j'ai fait de l'escalade, tu serres. Et puis je dors dehors. Et tu dors dans ta pièce. Donc j'avais peur de l'eau, j'avais peur des araignées et j'avais peur du vide. Donc je me suis dit, l'aventure, ça va être quoi ? Ça va être affronter ces trois peurs-là. Et donc bon, j'ai pris un billet d'avion, je suis parti en sac à dos et puis j'ai dormi dans des auberges de jeunesse. Alors j'avais un peu de mal à communiquer avec les locaux parce que je ne parle pas espagnol. En anglais, je me défends, mais je reste français. Donc ce n'était pas terrible.
- Speaker #0
Et quand t'es parti, est-ce que t'étais de la team où t'avais tout millimétré pour te rassurer ?
- Speaker #2
Alors pour me rassurer, j'avais prévu des choses tout en me disant que j'étais pas obligé de respecter. Mais j'avais prévu des choses, par exemple j'ai réservé ma première nuit d'hôtel. J'ai préservé ma première nuit d'hôtel parce que je voulais pas arriver là-bas à 22h, ne jamais avoir voyagé et dormir dans la rue. Donc j'ai réservé ma première nuit d'hôtel, je m'étais fait un petit planning que j'ai pas tout à fait respecté, mais je m'étais quand même rassuré là-dessus.
- Speaker #0
Et ça fait combien de temps ce voyage ?
- Speaker #2
C'était deux semaines. Les vacances de prof, deux semaines. Le pays est petit, ça fait la taille de deux régions de France, donc le pays est petit, en deux semaines tu vois des choses. Mais voilà, c'était deux semaines. Et du coup, je me suis fait un petit itinéraire pour me rassurer que j'ai à peu près respecté, mais pas tout à fait, au gré des rencontres. Et puis le but c'était de vaincre ma peur de l'eau, j'avais peur de l'eau, de vaincre ma peur du vide, j'ai le vertige, et puis de vaincre ma peur des araignées. Pour les araignées ça n'a pas du tout marché, spoiler. Pour le reste ça va, alerte spoiler. Du coup je me suis dit je vais aller surfer au Costa Rica. Alors que je sais à peine nager et que j'ai peur de l'eau, je vais apprendre à surfer au Costa Rica. Et puis je vais aller braver ma porte du vide. Là-bas il y a une activité qui est vraiment à la mode, c'est des grandes tyroliennes que tu fais au-dessus de la forêt. Des grandes tyroliennes, elles font jusqu'à 1 km de long. Tu pars du haut d'un volcan et tu arrives en bas en faisant des grandes tyroliennes. J'étais pas prêt pour le soil élastique donc j'ai choisi de faire ça. Bon normalement il y avait un soil élastique à la fin mais là il était fermé donc c'était le destin. Allons-y pas à pas.
- Speaker #0
Et ce que je me demande du coup c'est au moment où tu pars, où tu réserves ton avion etc. Dans l'avion comment tu te sens ?
- Speaker #2
Alors dans l'avion pour l'avoir pris quand j'étais gamin j'ai pas du tout peur de l'avion. J'ai hâte d'arriver sur place, voir ce que je vais faire et comment ça va se passer. Puis surtout j'ai hâte de voir un peu le climat pour être vraiment dépaysé parce que... Je me rappelle que quand j'étais gamin, on avait fait une escale je sais plus où, près de au Canada, je crois que c'était dans les Caraïbes ou en Floride, et je me rappelle d'un climat qui n'était pas du tout le nôtre, et ça m'avait vraiment marqué de voir un climat qui n'est pas le nôtre. Donc là j'avais hâte de voir le climat. Je me rappellerai toujours en sortant de l'avion, c'était l'air lourd, les bananiers balancés par le vent, et tu n'avais plus l'impression d'être chez toi. Et donc dans l'avion, je n'avais pas d'appréhension, mais je n'avais pas d'appréhension, j'étais excité d'arriver. Mais quand même, mon rapport à l'eau était problématique, et de me dire que j'avais passé une semaine dans le Pacifique... dans des eaux chaudes, tropicales, avec des poissons loin du bord, etc. Bon, j'avais hâte de voir comment ça allait se passer.
- Speaker #0
Comment ça s'est passé justement, cette peur de l'eau ? Comment tu l'as affrontée petit à petit dans ton trip ?
- Speaker #2
Alors, premier jour, je suis allé juste me baigner dans l'océan, ce qui était déjà une prouesse pour moi. Me baigner dans l'océan, c'était une prouesse pour moi.
- Speaker #0
Parce que ce qui te faisait peur,
- Speaker #2
c'était... En fait, moi j'ai peur de l'eau parce que j'ai grandi au bord d'un lac, j'avais un étang dans mon jardin, à la campagne, et ma mère m'a toujours répété, l'eau c'est dangereux, il ne faut jamais s'en approcher parce qu'elle avait peur de m'en souhaiter noyer dans l'étang. J'ai entendu toute mon enfance que l'eau c'est dangereux, il ne faut jamais s'en approcher. Et moi je suis fasciné par l'eau mais je ne m'en approchais pas. Donc là j'ai décidé de braver un petit peu ça. Et donc j'ai réservé dans un petit village de la côte réputé pour ses belles vagues. Alors il y a aussi quelques requins et des crocodiles réputés pour ses belles vagues. Et du coup j'ai décidé juste d'observer comment on surfait et d'essayer de me mettre au surf. Alors le premier jour je suis juste allé me baigner, c'était déjà pas mal pour moi. de ne plus avoir pied, de partir dans un océan, dans un pays que je ne connaissais pas, loin du bord, c'était déjà pas mal. J'ai été accompagné par des amis américains que j'ai rencontrés, donc ça m'a mis en confiance. Le lendemain, j'ai surfé dans pas beaucoup d'eau, j'ai essayé de surfer parce que c'est pas facile dans pas beaucoup d'eau. Le surlendemain, dans un peu plus d'eau, et le dernier jour de la semaine, il était 11h du soir, il faisait nuit noire dans le Pacifique, j'étais tout seul au milieu des rouleaux à 100 mètres du bord. Et là, je me suis dit, mais qu'est-ce qui s'est passé pour que je me retrouve ici maintenant, à cet endroit-là ? Là vraiment j'ai eu un sentiment de c'est bon tu l'as fait quoi. T'es à 100 mètres du bord, il fait quasiment nuit noire, t'es dans les eaux tropicales, t'as peur de l'eau à la base, il fait nuit, tu vois pas le fond, rien. T'es loin du bord, t'attends que les vagues arrivent, elles t'empataillent. Et là je me suis dit bah le job est fait quoi.
- Speaker #0
Et est-ce qu'à un moment t'as eu peur quand même ?
- Speaker #2
Ouais j'ai eu peur quand je tombais dans les vagues justement, j'ai eu peur parce que tu fais des machines à laver, tu vois des bulles, tu vois du sable passer tu vois. Donc là j'ai eu peur de l'eau mais pour des bonnes raisons parce qu'il y a quand même un danger à se faire mal quand on débute au surf. C'était plus une peur irraisonnée comme ça. Après je me suis rendu compte que l'eau c'était pas terrible quoi. C'était pas un véritable danger si tu faisais attention quoi. Donc là j'ai vaincu ma première porte de l'eau. C'était déjà une vraie bonne chose, ça m'a mis en conscience dans l'an pour la suite. Alors les plages du Costa Rica sont magnifiques mais l'eau est pas toujours très bleue. Tout à l'heure en sortie de rivière l'eau est pas toujours très bleue donc c'est pas la belle eau de Carstostage systématiquement. Et là où il y a des vagues elle est encore moins bleue et c'est un peu intimidant mais voilà. Donc là j'ai vaincu ma première porte comme ça. Et depuis, je fais du surf et je n'ai jamais arrêté. Je suis passionné. Je crois que c'est la plus belle chose de ma vie qui me soit arrivée, c'est de braver cette fichue peur de l'eau. Et maintenant, c'est une des activités qui me passionne le plus, vraiment, c'est de surfer. C'est magnifique.
- Speaker #0
Et quel conseil tu pourrais donner à quelqu'un qui se trouve dans la situation dans laquelle tu étais avant de partir et qui a une peur comme ça ?
- Speaker #2
Bon, déjà, il faut essayer de voir si la peur est rationnelle ou pas. Parce qu'il y a quand même beaucoup de nos peurs, elles ne sont pas rationnelles. Voyager tout seul, c'est une peur qui n'est pas rationnelle. A 99,9% des voyageurs, il n'y arrive rien. Il peut arriver des choses quand tu es en groupe. Un accident de bus, quand tu fais du tourisme, c'est une des premières causes de mortalité des touristes. Ce n'est pas parce que tu es tout seul ou parce que tu es en groupe. C'est des choses qui arrivent. Donc déjà, si la peur n'est pas rationnelle, voyager tout seul n'est pas une peur rationnelle. Avoir peur la nuit de dormir dehors n'est pas une peur rationnelle. Donc si ta peur n'est pas rationnelle déjà, C'est une bonne raison de la surpasser.
- Speaker #0
Et tu pourrais donner un exemple pour toi de peur rationnelle,
- Speaker #2
justement ? Oui, de peur rationnelle. Alors, je ne sais pas, si tu es une fille et que tu te promènes, je ne sais pas, dans la banlieue de Bogota la nuit toute seule, là, tu prends des risques bêtement. Tu vas dans une banlieue de vie, de grande ville, tu te promènes seule la nuit ou alors avec des objets de valeur dans un pays pauvre, là, tu prends des risques bêtement. Mais ça, on le sait, en fait. On le sait. C'est déconseillé, il ne faut pas le faire, on le sait. Donc, ça, c'est une peur qui serait rationnelle. Les peurs pas rationnelles, en fait, il n'y a rien de plus satisfaisant que de te dire là j'avais une peur qui était irrationnelle et j'ai réussi à la dépasser. Alors la satisfaction est double. Parce que tu n'es pas à l'eau devant du danger, en fait. Tu as juste battu un truc qui était irrationnel. Et le mieux, c'est même de comprendre pourquoi tu as peur de ça et puis d'essayer de le dépasser. Là, la peur de l'eau était irrationnelle. Aujourd'hui,
- Speaker #0
comme tu dis, tu peux avoir. Tu peux faire des triggers peut-être des fois en somme.
- Speaker #2
Ouais, ouais, mais je passe mon temps sur l'eau. J'ai un bateau, j'ai le permis bateau, je fais du surf, je nage. Non mais l'eau, c'était mon élément. Et j'allais passer à côté de quelque chose de très important dans ma vie qui me rend vraiment heureux et épanoui pour une peur irrationnelle. Et là, franchement, ça aurait été dommage. Là, je suis vraiment convaincu que ma vie est beaucoup plus belle maintenant, mais beaucoup plus belle. Une grosse partie de mon bonheur vient du temps que je passe sur l'eau. Que ce soit en bateau, que ce soit en surfant, même en nageant, parce que c'est un superbe loisir. Ça rend vraiment heureux.
- Speaker #0
Et si on continue ton trip au Costa Rica ?
- Speaker #2
Deuxième étape ! Le vide, c'est une sensation de vertige. Je n'ai pas le vertige à 3 mètres de haut, mais quand on arrive à une dizaine, douzaine de mètres, j'ai le vertigeux. du bas quand je vois quelque chose de très haut et du haut quand je vois quelque chose de très bas. Et ça c'est une sensation physique, elle n'est pas irraisonnée, c'est une sensation physique. Donc là c'est un autre type de peur. C'est vraiment une sensation... Moi je suis très axé dans les sensations, dans le ressenti, et là c'est une sensation qui est physique. Je vois un ami qui est debout devant un précipice, je n'ai pas du tout peur pour lui, mais je m'approche du précipice, j'ai l'impression que je vais tomber.
- Speaker #0
Tu es attiré par le vide de bord.
- Speaker #2
Et ça c'est vraiment une sensation physique et c'est vraiment, tu le ressens, tu le vis. c'est pas psychologique, vraiment tu le vis comme le vent sur la peau alors du coup pour ça j'ai fait quelque chose qui est très sécurisé, c'est des tyroliennes et c'est une bonne manière, bon il y avait un saut à l'élastique qui était prévu à la fin mais ce jour là il était fermé donc j'ai quand même soutenu un bon coup, quel dommage mais bon j'aurais pu faire du saut en parachute mais j'ai voulu commencer par ça parce que c'est déjà un bon premier pas et donc au Costa Rica il y a ce qu'ils appellent les ziplines, c'est très à la mode c'est des grandes tyroliennes qui partent des volcans et puis qui arrivent en bas dans les forêts et ça te permet de survoler la cime des forêts tropicales et c'est vraiment sympa donc bon déjà il faut monter à 30-40 mètres dans les arbres en haut d'un volcan et puis après tu t'accroches alors c'est tellement sécurisé que du coup là tu as peur d'y raisonner et il n'y a plus de raison d'être parce que c'est tellement sécurisé tu as accroché à un câble par un mousqueton aucun risque, il n'y a jamais d'accident donc là tu as juste ta peur du vide à surpasser du coup je m'efforçais de regarder en bas Et puis à la fin de la journée, c'était réglé. Une fois que tu l'as fait, en fait, c'est trop facile à refaire.
- Speaker #0
C'est vraiment… C'est ce qui t'a vaincu un peu ta peur divine ?
- Speaker #2
Oui, clairement. J'ai toujours le vertige. Mais en fait, maintenant, j'ai vraiment le vertige. Quand, par exemple, il y a un danger, je fais de la rando, je passe à côté d'un passage très escarpé où je me dis, là, si je tombe, c'est cuit. Je fais très attention en passant.
- Speaker #0
Ça repose que sur toi.
- Speaker #2
Voilà, exactement. Là, ce n'est plus une peur irraisonnée dans le sens où si tu m'accroches au-dessus du vide ou sauter en parachute, par exemple, j'aurais la petite appréhension que tout le monde a, mais je le ferais parce que je sais qu'en fait, le plus dur, c'est de se lancer. Après, en fait, tu as envie de le refaire. Donc, ce n'est plus des peurs irraisonnées. Ce n'est plus une peur irraisonnée. Quand il n'y a pas de danger, c'est une peur irraisonnée. Franchement, sauter en parachute, voilà, là, je compte le faire un jour, c'est clair. Jamais je n'aurais envisagé ça avant, mais jamais. C'était une manière d'affronter un peu mon vertige et ma peur du vide. C'est vraiment gentil les ziplines, c'est vraiment gentil. C'est une très bonne manière de se débloquer comme ça quelque chose.
- Speaker #0
Est-ce que tu l'avais conscientisé tout ça au moment où tu es parti justement ?
- Speaker #2
Non, pas trop. Tout ça, non, non, du tout. Non, non, je sentais que ce que j'avais envie de faire, c'était des choses qui me faisaient peur. Et l'analyse, je l'ai faite après. En fait, l'analyse, je l'ai faite après coup. Je me suis dit, mais c'est dingue. Je l'ai faite même des années après. Je me suis dit, mais en fait, c'est dingue. Le premier voyage que j'ai fait, il m'a servi juste à dépasser des choses qui allaient me bloquer toute ma vie. pour faire les choses que j'aime. Mais inconsciemment, je me suis dit je ne veux pas avoir une vie trop réglée, c'est trop réglé pendant les périodes scolaires, des périodes de congés scolaires, je veux que ça soit, que ça décoiffe un peu. Mais le fait de choisir des choses qui me faisaient peur comme ça, c'était vraiment inconscient et ça je l'ai conscientisé après. J'ai conscientisé après, j'ai bâti mes peurs. Le premier voyage, il a servi à battre des peurs qui m'empêchaient de faire des choses. La troisième peur, c'était vraiment une peur bleue des araignées. Je vois un serpent là tout de suite par terre, je vais le ramasser, je le mets dans mon sac de couchage. Par contre, je vois une araignée, je fuis en courant. Et du coup, j'ai essayé de me raisonner, mais ça, il y a encore du boulot. J'ai fait des petites nuits en forêt tropicale et il y en a beaucoup, elles sont très grosses.
- Speaker #0
Ouais, ouais,
- Speaker #2
c'est ça le problème. Ça a réglé le problème des petites araignées. Non, ça a réglé le problème des petites araignées, ça m'a fait relativiser les petites araignées qu'il y a dans ma chambre. Ouais, elles sont petites, elles ne sont pas méchantes. Mais là, je n'étais pas trop... après, les nuits en forêt tropicale. Donc la première nuit j'ai pris un guide pour qu'ils m'apprennent un peu à observer les animaux parce que c'est pas des animaux de chez nous. Et les fois d'après j'ai fait des randonnées de nuit tout seul en forêt. Et bon la forêt la nuit c'est comme la forêt le jour sauf qu'il n'y a pas de lumière. Et il y a un petit peu plus d'animaux qui sont de sortie, ils ne sont pas tous dangereux. Mais ça c'est une peur irraisonnée parce que quand bien même on dit que les araignées c'est comme les serpents, ils ne sont pas venimeux, il y en a plein qui ne voudront pas les prendre à la main. Mais prendre un piton à la main par exemple, qui est inoffensif, voilà ça c'est vaincre une peur qui est irraisonnée. Alors au quotidien, ça ne va pas te changer vraiment la vie, mais intérieurement, pour te fortifier, c'est quand même gratifiant. Exactement. En fait, on se met tous des carapaces. Moi, je suis un peu sportif, je suis 1m85 et tout, mais j'ai des peurs irraisonnées, j'ai des peurs de gamin. On est humain, on est comme ça. Et on se met des carapaces, mais on a des peurs, on a des peurs tous. Là, c'est des peurs de l'abandon, des peurs de dormir dehors, des peurs de la nuit, des peurs de l'eau. Et là, se retrouver tout seul, ça ne te compte pas rendre à personne. Tu prends la mesure de tes peurs. Je trouve que c'est un très bon moyen de mesurer tout ça. En plus, c'est inconscient, donc ça a son importance.
- Speaker #0
Et quand tu es reparti de ton voyage au Costa Rica, quand tu y retournais, qu'est-ce qui t'est passé ?
- Speaker #2
Alors je vais pas te mentir, je crois que la première chose que j'ai fait dans l'avion du retour, c'était pas de regarder des James Bond sur le petit écran, c'était de regarder quel autre pays je pourrais faire aux prochaines vacances. Et pour de vrai, c'était ça. Ça t'a mis le pied à l'étrier ? Ah ouais, ça m'a mis le pied à l'étrier et depuis, tous les ans, je me fais un voyage avec des expériences différentes et donc, première chose que j'ai fait, je me rappelle, dans l'avion, ça y est, c'est fini, c'était génial, c'était trop bien. Alors déjà, je veux surfer maintenant, donc j'ai regardé où étaient les spots de surf en France pour y aller dès mon retour et puis surtout... J'ai regardé quelle destination j'allais faire la fois d'après et surtout qu'est-ce que j'allais faire que j'avais pas fait là. Donc la fois d'après, j'ai fait l'Amazonie et puis un trekking dans la Cordillère des Andes. Une marche sur plusieurs jours dans la Cordillère des Andes, en bivouac, etc. Pour essayer de me retrouver tout seul au milieu de nulle part. C'était l'expérience de l'isolement ce coup-là.
- Speaker #0
C'est toujours des... En fait, tu cherches à chaque fois des nouveaux challenges.
- Speaker #2
Ouais, ouais. Alors c'est pas des choses... C'est pas un tour du monde à pied. Mais c'est des petites choses, mais c'est des petites choses qui te grandissent. Je ne sais pas, être par exemple tout seul, tout seul une semaine. Bon, il n'y a pas besoin d'être un surhomme, mais passer une semaine tout seul en montagne, franchement, ce n'est pas tout le monde qui le fait. Et juste se retrouver seul avec soi-même, c'est-à-dire sans parler à personne, sans passer de coup de téléphone pendant une semaine.
- Speaker #0
Être coupé, même de la civilisation.
- Speaker #2
Être coupé, voilà, coupé. Tu ne vois pas une route, pas une maison, pas un supermarché, pas une échoppe. Alors pendant une semaine, non, parce que j'ai vu quelques personnes qui se promenaient ou à cheval, etc. Mais déjà 3, 4, 5 jours à manger, dormir, marcher et à ne pas parler, en étant vraiment tout seul, ça c'est une vraie expérience. Et pour moi, il y a beaucoup de gens qui auraient vraiment du mal à le faire. Et c'est super enrichissant, tu te retrouves face à ta même, il n'y a plus de mensonges, tu ne te racontes plus d'histoires. Tu dors tout seul la nuit, tu manges tout seul, tu marches tout seul, tu as le temps de réfléchir, tu as le temps de penser, tu entres même dans une espèce de forme physique qui n'est pas la tienne d'habitude. tu as une image de toi qui est plus... tu vois plus ton reflet, juste ne pas voir son reflet dans un miroir pendant 5-6 jours quand tu es dehors tu prends des coups de soleil, tu es décoiffé, tu es...
- Speaker #0
mais tu sais pas quoi tu ressens,
- Speaker #2
tu ressens ton image de toi, ta perception de toi-même elle change, t'as l'impression de te sentir super fort, t'as l'impression d'avoir pris du muscle alors que tu marches c'est juste que tu marches 12h dans la journée ou 10h donc du coup t'es super fortifié, tu te sens inarrêtable et ça c'est une expérience qui est à portée de tout le monde mais en vrai il te grandit vraiment après là du coup j'ai plus peur de la solitude du tout, tu peux partir en vacances tout seul Même pas avec des amis, même pas en auberge de jeunesse. Là, je peux venir surfer là deux semaines tout seul, il n'y a aucun problème. Je n'ai pas du tout peur de la séduite, je n'ai aucun problème avec ça.
- Speaker #0
Et tout à l'heure, on a parlé, avant d'enregistrer cet épisode, du coup, on a eu beaucoup de discussions assez intéressantes. J'aimerais bien qu'on revienne sur une d'entre elles, où tu m'as parlé du coup de ton trek en Patagonie, et où tu m'expliquais que tout devait avoir du sens, et tout devait être fait en pleine conscience. Ouais. dans les activités que tu fais, est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ça ?
- Speaker #2
Là j'avais choisi de te parler du Costa Rica parce que c'était mon premier voyage et puis il y avait une histoire de se débloquer pour se lancer en voyage, mais la Patagonie pour moi ça reste, là ça fait déjà 10 ans que je voyage tous les ans dans un pays différent et tout seul, et la Patagonie pour moi c'est l'expérience, c'est l'année zéro, pour moi c'est la renaissance. Ce pays, donc j'en ai déjà parlé dans le Costa Rica, ça revient souvent, j'ai découvert avec Bruce Chatwin qui en parlait dans un de ses récits de voyage, Et la Patagonie, je voulais vraiment faire l'expérience de la solitude, vraiment, vraiment. Donc je suis allé dans un des endroits où il y a le moins d'êtres humains. Je crois que c'est quoi ? C'est 0,5 habitants au kilomètre carré la Patagonie.
- Speaker #0
Ah oui,
- Speaker #2
c'est très peu. Oui, c'est très peu, oui. Et il y a la plupart des gens qui vivent là-bas, ce n'est pas des gens qui sont nés là-bas, c'est des originaux qui sont allés s'installer là-bas, des gens qui sont venus, qui ont trouvé ça magnifique, qui ne sont jamais repartis. Et c'est un des plus beaux endroits du monde. Et j'avais eu dans un guide de randonnée, justement, que c'est un des endroits où tu peux... peux vraiment te sentir extrêmement seul parce que tu peux ne voir personne de toute la journée en faisant une randonnée et du coup je m'étais planifié un petit trekking de normalement il se fait sur 12 jours moi je les planifie sur dix jours pour des raisons contingentes matériel et sur dix jours donc je m'étais prévu de faire mes dix jours de marche tout seul à 160 km autour d'un massif montagneux au chili et donc alors là pour le coup le défi c'était d'avoir assez sur toi Là c'était vraiment un défi qui était matériel, c'était changer mon rapport au matériel. Avoir sur toi tout ce qu'il te faut pour 10 jours. Nourriture,
- Speaker #0
eau,
- Speaker #2
de quoi dormir, de quoi te vêtir. Il peut faire de moins 5 degrés, puis 20 degrés le lendemain. T'as les 4 saisons dans la journée là-bas. Et donc le but c'est d'avoir tout ce dont j'ai besoin pendant 10 jours. Et aussi faire attention pour qu'il t'arrive rien, parce que si t'arrives une galère là-bas, ça peut vite mal tourner. Donc tu fais attention à tout ce que tu fais, t'es concentré sur ce que tu fais, et tu fais toujours qu'une seule chose à la fois. Et tu dois planifier tes repas pour 10 jours. Alors du coup si un jour t'as vraiment faim, tu peux pas manger deux repas, sinon ça veut dire que le dernier jour tu sautes un repas. Donc tout est conscientisé, et tout ce que tu fais... Ouais exactement. donc j'avais tout bien prévu, j'avais pris un tout petit peu de marge mais le sac pesait déjà 18 kilos donc j'avais plus de place et du coup je m'y suis bien tenu et surtout moi au bout de deux jours ce qui m'a marqué c'est que par exemple à part marcher et observer la nature qui est magnifique, t'as aucune occupation ton vrai plaisir c'est quoi ? C'est boire de l'eau alors c'est de l'eau du lac ou de l'eau de la rivière parce que tu peux pas emmener des bouteilles d'eau donc c'est boire de l'eau de la rivière, ça c'est un vrai plaisir tu marches au soleil, tu bois un verre d'eau mais l'eau elle a jamais eu ce goût là
- Speaker #0
Tu as vu qu'il n'y a aucune occupation ?
- Speaker #2
En fait, tes vrais plaisirs, c'est juste les choses qui te font persévérer dans l'existence, boire, manger, dormir. Donc, j'avais juste pris un petit baladeur avec une batterie pour écouter de la musique. Parce que c'est vraiment le silence, c'est vraiment le pays du silence. Et donc, pour écouter de la musique, et du coup, j'avais droit, pour avoir de la batterie pendant 10 jours, j'avais droit à un quart d'heure de musique par jour. Donc, au bout du deuxième jour, j'avais tellement tout réglé. Quand je mangeais, je n'écoutais pas de musique, je ne faisais que manger. Quand je buvais, je ne faisais que boire. Quand je m'allongeais, je ne faisais que me reposer. Je ne faisais jamais deux choses à la fois. Jamais je n'aurais pu écouter de la musique en même temps que je mangeais. En fait, j'avais mes journées pour moi, juste pour marcher. Et le reste du temps, c'était, bon allez, là je marche encore deux heures, après je me fais mon quart d'heure de musique. Après je marche encore une heure et puis je m'arrêterai boire un coup. Là, ça va être le repas. Donc juste préparer ton repas, c'est un cérémonial. Tu prends le temps de faire les choses. Regarder la bouilloire qui est en train de chauffer sur le petit feu de brindille, c'est une activité en soi. Attendre que l'eau chauffe, c'est une activité en soi. En fait, tout reprenait son sens. Ce n'est pas comme dans ma vie de tous les jours où je suis pressé, où je lis mes messages en même temps que je bois le café, en même temps que je conduis. C'est n'importe quoi. Donc là, toutes les activités reprenaient vraiment leur sens. Et le goût des choses et la sensation de la faim aussi qu'on n'a jamais. Moi, la sensation de la faim, dans mon boulot, je ne l'ai jamais. Je passe mon temps à grignoter, etc. Et donc là, il faut te rationner, il faut attendre avant de manger. La sensation de la fatigue, de la faim, de la soif. Et en fait, j'ai trouvé ça super sain. Mais vraiment, c'est super sain. Et surtout, le poids du matériel que tu emmènes, tu n'emmènes que ce que tu as besoin. J'ai vu des gens qui coupaient leur brossard en deux pour gagner 5 grammes. Il y en a qui coupent les dernières de leur sac pour perdre 1 kilo au total. Donc, le poids du matériel, c'est l'ennemi du randonneur. Non. Le trek, l'ennemi du randonneur, alors moi je ne connaissais rien, je n'avais jamais fait de randon de ma vie, j'ai juste acheté le matériel et puis je suis parti, mais le poids c'est l'ennemi, le poids il t'empêche d'avancer, ça c'est un peu le symbole dans la vie du matériel qui nous empêche de faire des choses, pour moi il y a vraiment ça, c'est le poids du matériel, je ne sais pas, tes beaux objets, tes objets de valeur, ta belle voiture, ta maison, ça t'empêche de faire des choses parce que tu as peur de te faire cambrioler, tu as peur d'abîmer ta voiture, tu as peur de te faire détrousser, tu as peur de te faire voler des objets, et du coup ça te bloque, ça t'empêche d'avancer, de faire certaines choses. Et là vraiment, en rando, c'est la même chose, le poids du matériel, il te bride, il te bride dans ton avancée. Du coup, le but, c'est d'avoir le moins de matériel possible. Et en fait, chaque chose a son importance, et tu retrouves l'importance des objets. Tu retrouves leur fonction, leur utilité, même leur beauté, et puis leur importance. Et tout ce que tu fais est important. Tous les actes, tous les gestes, tous les objets sont importants. Il n'y a plus de place pour la futilité, et du coup, tout ça, ça libère un espace qui n'est pas matériel, et ça te libère un espace de contemplation. Même la poésie du monde, la beauté des choses, c'est juste dingue. Ton occupation, c'est de regarder la beauté des choses. C'est juste la lumière, même quand il pleut. La lumière, les rideaux de pluie au loin, ou alors les herbes à l'ébarlevent. En fait, ton occupation, c'est de regarder la beauté du monde. Le truc qu'on fait quasiment plus... Et pourtant, c'est en nous. Il suffit d'aller voir des gens qui regardent le coucher de soleil le soir et qui applaudissent. C'est en nous de regarder la beauté des choses. Mais on oublie parce qu'on n'a pas le temps de le faire.
- Speaker #0
Et est-ce que pendant ce trek...
- Speaker #2
ou dans les moments où t'es tout seul,
- Speaker #0
tu te parles à toi-même à voix haute ?
- Speaker #2
Ouais, mais ça je le fais Non mais ça je le fais ça je le fais mais je me fais pas de long discours je suis pas très bavard dans la vie là je bavarde parce que je suis pas très bavard bon ça dépend, mais globalement je suis pas de nature très bavard je suis un peu taciturne mais je me fais des réflexions en moi-même genre les choses importantes je me les dis j'ai besoin de les entendre donc je me les dis c'est plutôt une phrase comme ça genre voilà tu es refait à vie, tu peux mourir heureux ou des choses comme ça j'ai besoin de les entendre donc je me les dis ouais
- Speaker #0
C'est vrai que j'imagine que quand on est dans le silence complet pendant 10 jours, à un moment, tu dois parler.
- Speaker #1
Oui, je vois. Après, j'ai lu beaucoup de récits d'explorations et d'aventuriers. L'ennemi numéro 1, le naufragé sur son île, c'est la peur de devenir fou parce qu'il ne peut pas parler. Et de perdre le langage. Alors nous, en deux semaines, tu ne perds pas le langage. Les navigateurs sur les bateaux, bon. Mais juste ne pas parler pendant une journée complète, je ne sais pas quel pourcentage de la population ça arrive. Ne pas parler pendant une journée complète. Ne pas décrocher un seul mot pendant 24 heures. Il n'y a pas tant de gens que ça. Alors pendant une semaine, n'en parlons pas. Pendant une semaine, n'en parlons pas. Mais c'est vrai qu'on n'est pas habitué à ça. Mais aussi le but de tout ça, c'est vraiment de tenter, enfin ponctuellement, c'est une parenthèse, mais de tenter le tout autre. Le tout autre. Je vis de manière tout autre. Au lieu d'être très statique à mon bureau, je marche toute la journée, je n'ai pas de confort, je dors par terre, même le sol. Bon, j'avais une petite tente, mais spartiate. Et tu dors à même le sol. Et tu bois de l'eau du lac. Alors, elle est excellente en Patagonie. C'est de l'évian, moins le goût de plastique. Je ne fais pas de pub, mais voilà. Elle est excellente. Mais voilà, c'est vraiment d'essayer, c'est vraiment de vivre l'autre face de ta pièce de monnaie. Ce n'est pas de confort, beaucoup d'exercices. Et puis surtout, pas de sédentarité. C'est du nomadisme toute la journée.
- Speaker #0
Dans les gros projets comme ça aussi, on se le disait tout à l'heure, C'est aussi peut-être ne pas imaginer le pire.
- Speaker #1
Ah non, ah oui, ça, oui. Alors, de toute façon, les choses les plus dangereuses qu'on fait, c'est des choses banales auxquelles on ne fait même pas attention. C'est, je prends la voiture pour aller au boulot aux heures de pointe, ne le faites pas, j'envoie un texto au volant, je ne regarde pas la route pendant deux secondes. Voilà, ça, c'est super dangereux. Ça, c'est super dangereux. On le fait tous les jours et c'est super dangereux. Partir randonner tout seul, ok, il faut quand même prendre des précautions. Je me dis, bon, si je me casse une jambe... Bon, il y a des gardes-parcs qui tournent en cheval et qui te retrouveront, et puis tu t'enregistres dans un registre, comme quoi t'es bien parti, bon. Mais tu fais attention, du coup. Tu sais qu'il ne faut pas qu'il t'arrive une merde, donc tu fais attention, du coup. Et juste ça, c'est vraiment quelque chose. Faire attention à tout ce que tu fais, quoi. Alors, ce n'est pas tant fatiguant psychologiquement, mais c'est quelque chose qu'on n'a pas l'habitude de faire, quoi. Être super attentif à tout ce que tu fais. Il ne faut pas faire un pas de travers, là c'est dangereux, je fais attention. En fait, t'es concentré, du coup. Quand tu marches droit sur un chemin, la vie est belle. Mais quand il y a des passages un peu techniques... ou quoi, tu fais attention et t'es concentré sur ce que tu fais. Et ça, c'est bon pour l'esprit aussi. Mais de toute façon, la marche, elle te permet de te concentrer vraiment. Et quand tu marches tout seul, il y a vraiment une différence. C'est pour ça que ça, je l'ai fait tout seul. J'ai fait des treks en groupe, mais quand tu marches tout seul, en fait, le fait de ne pas parler et de marcher à ton rythme, mais non pas au rythme du groupe, c'est deux choses complètement différentes. Quand tu fais de la rando ou du trek ou un voyage à pied tout seul, en fait, ton rythme de marche, c'est une espèce de... Ta marche se cale sur un rythme que tu as à l'intérieur de toi. T'as une espèce de pulsation à l'intérieur de toi, je sais pas tout à fait si c'est le rythme cardiaque, je dirais que c'est encore autre chose, mais t'as un rythme naturel, et tu te cales, tu te cales tout de suite sur ton rythme naturel. Et une fois que t'es calé sur ton rythme naturel, tu peux marcher toute la journée. C'est plus fatigant de marcher avec un groupe de personnes qui marchent moins vite que de suivre ton rythme naturel. Et ce rythme naturel là, il est en toi et tu peux l'avoir que si tu parles pas, donc le souffle purement dû à la respiration, et que si t'es tout seul. En groupe, ou alors si tu discutes, ou si t'es au téléphone, tu peux pas avoir ton rythme naturel. Et donc ça c'est super intéressant, j'ai vraiment découvert ça là en Patagonie. J'ai un rythme naturel et je me cale dessus, j'ai un pas, une espèce de beat comme ça, je me cale dessus automatiquement, peu importe mon état de fatigue, peu importe que ce soit début, fin de journée, si tu fais pas attention, que tu es juste concentré, que tu penses à rien, tu fais vite, tu te cales automatiquement sur ce rythme-là. Et celui-là il te permet de faire les choses dans la durée. Mais d'ailleurs j'ai lu des choses entre temps, il y a un philosophe de la marche, j'ai lu des choses qui vont tout à fait dans... dans le même sens. C'est sûr, mais la vie,
- Speaker #0
de toute façon, ça a des bienfaits qu'on oublie.
- Speaker #1
Sur le sommeil, sur la concentration, c'est excellent. Même pour la vue, c'est excellent pour tout. Le voyage à pied, la Patagonie, le poids du matériel sur le dos, tu le mesures quand tu dois le porter.
- Speaker #0
Et justement, à la fin de ce trek-là, est-ce qu'avec le recul, tu t'es rendu compte qu'il y avait des choses que tu n'avais pas du tout utilisées, que tu aurais pu ne pas emmener, par exemple ?
- Speaker #1
Oui, alors... Ça, c'est Diogène de Sinope. C'est le gars dans la mythologie. Il a vécu pour de vrai. À Rome, il y avait juste un seul objet, c'était une tasse. C'était son seul objet. Et il buvait dans sa tasse. Et un jour, il a vu des gamins boire comme ça. Et le gars, il a dit, mais qu'est-ce que je suis matérialiste ? Et il a balancé sa tasse. Et il a fini avec zéro objet. Il est censé incarner la sagesse et le bonheur. Il vivait dans un tonneau. Il vivait dans un tonneau. Il vivait dans un tonneau qui n'était pas le sien. C'était une jarre, mais bon. Mais voilà, il a balancé sa tasse en voyant des gamins moins matérialistes que lui. Bon, ça doit servir de leçon. Moi, non, j'ai juste un petit peu allégé certaines choses. Je vais me faire une confession, la fois d'après, l'année d'après, je suis parti faire la même chose en Argentine. Et ce coup-là, j'ai emmené une bouteille de vin dans le sac. Voilà, j'ai emmené une bouteille de vin dans le sac pour partager justement avec des... Je t'ai dit, si je rencontre des gens, je trouve qu'au coin du feu un soir, elle va boire une bouteille de vin de Bourgogne, parce que j'habite en Bourgogne. Une bouteille de vin de Bourgogne avec des Chiliens ou avec des Argentins. Et ça s'est produit d'ailleurs, au coin du feu. Et du coup, j'ai mis un objet de plus dans mon sac. C'est une bouteille de vin qui a un pur plaisir divertissant. Que tu traînes pleine et vide. Parce qu'une fois que tu l'as bu, tu continues à la traîner, parce qu'il n'y a pas de poubelle. Donc il faut aussi penser aux déchets, parce que tu continues de les porter. Donc même un trognon de pommes en Patagonie, tu ne peux pas le jeter. Les graines, tout ça, tu ne peux pas les jeter. Il ne faut pas déranger la nature, il ne faut pas que ça gerne. Donc tu ne peux pas jeter. Donc j'ai emmené une bouteille de vin et je l'ai bu avec des Argentins, dans un massif montagneux d'Argentine, et c'était un moment magique. Ils étaient un petit couple trop mignons. On a mis une bouteille de vin à trois autour d'un feu de... La feuille de camp, c'était au milieu de nulle part. C'était magique. Donc, le rapport matériel, non, non. Là, je pense que j'avais bien... Autant le Costa Rica, j'en menais beaucoup trop. Autant le Chili, si t'en menais moins, ça allait mal se passer. J'étais dans l'avion tel quel, avec ma tenue de randonneur, mes chaussures de rando. J'étais tel quel. J'avais même pas de tenue pour faire la ville. Je suis parti tel quel. Donc là, non, je pouvais pas en mener moins. Je pouvais pas en mener moins. Tu portes les sous-vêtements recto verso, puis tu les laves dans la rivière. Il n'y a que ça. Ça, c'est un truc de randonneur. Tu portes les sous-vêtements recto verso, puis tu les laves dans la rivière. Même les chaussettes, recto verso. Tu les laves dans la rivière au bout du deuxième jour.
- Speaker #0
Quand il n'y a pas le choix.
- Speaker #1
Quand il n'y a pas le choix. On n'est pas là-bas pour être glamour. Après, tu te fais beau quand tu rentres, et puis tu es content aussi de retrouver le confort. Alors par contre, il y a quelque chose. Moi, ça a changé mon rapport à l'habitat. Là, par exemple, je ne veux plus vivre dans une grande maison avec des placards remplis d'objets. Ça, ça a complètement changé mon rapport à l'habitat.
- Speaker #0
Parce que c'est une charge mentale.
- Speaker #1
C'est une charge mentale. Le matériel, il pèse sur nos vies, mais il pèse sur nos vies. Ça, j'en suis convaincu. C'est un avis personnel, mais moi, j'en suis convaincu. Et du coup, j'ai toujours vécu dans une grande maison, j'avais une piscine chauffée. Et là, je suis en train de me faire construire une cabane en bois, de moins de 50 mètres carrés. Il n'y a rien. Je n'ai pas la place de ce qu'est des objets. Je n'ai même pas mis un emplacement. Il n'y aura pas de télé, pas d'ordinateur. Je veux le moins de matériel possible. Ça me libère l'esprit. De savoir que quand je rentre chez moi, je suis dans une petite cabane en bois, confortable, mais il n'y a pas plein d'affaires, je n'ai pas peur pour mon matériel, ça n'occupe pas l'espace, ça libère de l'espace. Ça m'a vraiment changé mon rapport au matériel, j'étais très très très matérialiste. Ah ouais ? Ouais, vraiment, j'avais des collections d'objets, je suis un peu collectionneur. Je collectionne encore un peu les guitares, mais... Non mais d'ailleurs, je vais les vendre, il faut que j'en garde aucune. C'est pas du minimalisme, mais je pèse le poids vraiment du matériel, ça c'est l'absence. C'est la Patagonie qui m'a fait peser le poids du matériel. Quand je suis rentré chez moi, j'étais mal à l'aise. C'était pas là-bas avec peu que j'étais mal à l'aise. C'est quand je suis rentré chez moi que j'ai vu les placards. Il y a trop de tout, trop de livres, trop de vêtements, trop d'objets, trop d'écrans, trop de tout ce que tu veux. Et je me suis dit, j'avais pris une décision en rentrant, je m'étais dit maintenant j'achète plus rien, j'achète un objet que quand il y en a un qui est fichu. Je remplace. Mais rien de nouveau, j'ai trop d'objets déjà. Donc ça je m'y suis tenu. Ça je m'y suis tenu. Parce que le poids du matériel, tu le sens quand même vraiment plus.
- Speaker #0
C'est vrai que c'est angoissant. Quand j'étais revenue de mon voyage au Japon, j'avais passé un mois et demi avec toujours les mêmes vêtements qui tournent et tout. Et là, je me suis dit, j'arrive devant le témoin, devant mon placard. J'ai trois énormes portes coulissantes là. Et là, je me dis, qu'est-ce que je veux aujourd'hui ? Et en fait, j'ai presque eu un sentiment d'angoisse.
- Speaker #1
Ah oui, trop de choix.
- Speaker #0
J'étais là, mais oh là là, attends, mais...
- Speaker #1
C'est tellement simple quand on a que un seul truc. Non mais oui, trop de choix. Non mais c'est la liberté. C'est la liberté, quoi. Le matériel, il nous enlève du spirituel. Pour moi, c'est évident. La possession matérielle, elle enlève un rapport au spirituel. On ne voit plus la beauté des choses comme on devrait l'avoir. Et puis, franchement, ça nous enferme. Là, je dors dans une voiture aménagée. Je suis content d'avoir ma voiture et de ne pas dormir par terre. Quand il pleut, je suis content. Mais je voyais à côté, il y avait une belle voiture de luxe garée juste à côté de moi. Avec son petit couplet sport, il ne peut pas avoir la liberté. Tu as peur de l'arrayer, tu ne peux pas dormir dedans, tu ne peux pas être libre dedans. C'est elle qui te possède. Je n'ai rien compté aux voitures de sport, mais c'est elle qui te possède. Elle ne laisse pas la place à la liberté. Le petit couplet sport ne laisse pas la place à la liberté. Même ceux qui vivent en van, il y en a plein qui auraient les moyens de s'acheter des beaux. Mais tu vois qu'ils ont quand même un rapport au matériel qui est pratique. Et du coup, le poétique, ils le mettent ailleurs. Ils ne le mettent pas sur les objets, ils le mettent ailleurs. Le projet est ailleurs.
- Speaker #0
Et quel conseil, parce que là,
- Speaker #1
ça fait déjà un petit moment qu'on se taise. Bah ouais,
- Speaker #0
il va falloir qu'on se taise. Quel conseil, voilà, final, tu pourrais... Voilà, si tu as une dernière pensée à partager, un dernier conseil à partager, qu'est-ce que tu dirais ?
- Speaker #1
Alors la première chose, franchement dans la vie, alors ça vaut pour les voyages, mais dans la vie on se met des barrières. C'est pas les gens qui nous mettent des barrières, souvent c'est nous qui nous mettons des barrières nous-mêmes. Donc déjà il faut arrêter de se mettre des barrières. T'as envie de faire une chose, mais tu la fais quoi. Peu importe le jugement des gens, peu importe... Alors je dis pas, faut pas trahir l'amitié ou la famille, mais t'as envie de faire quelque chose, arrête de te mettre des barrières, fais-le quoi. Mais pas en danger, tu le fais juste quoi. Tu le fais et tu verras qu'on a un instinct de survie. Tu vas pas te mettre en danger, tu vas réfléchir à ce que tu fais, tu vas faire les choses proprement et sérieusement. Donc arrêtez de se mettre des barrières. Je suis évidemment 10 fois plus heureux, 20 fois plus heureux depuis que j'ai arrêté de me mettre des barrières et des peurs irraisonnées, des choses comme ça. Franchement, il faut arrêter de se mettre des barrières. La plupart des choses qu'on ne fait pas, on ne les fait pas pour de mauvaises raisons. On se trouve des excuses. On se met des barrières, on se trouve des excuses. Là, il fait trop chaud, là je suis trop jeune, là je n'ai pas assez de... Non, non. Il y a des voyages qui ne coûtent vraiment pas cher, tu n'as pas besoin d'avoir beaucoup d'argent. Et même en France, à côté de chez toi, l'altérité, tu la rencontres dans le Massif Central ou dans le Jura. Tu vas faire des rencontres extraordinaires, ça ne va rien te coûter, et tu vas te retrouver confronté à toi-même. Donc il ne faut pas se mettre de barrière. Si tu as une envie profonde, il faut y aller, sinon tu regretteras. Je pense. Je ne veux pas être donneur de leçons. J'essaie juste de revenir sur des réflexions que j'ai eues. Je ne veux pas être donneur de leçons, il n'y a peut-être pas une bonne manière de faire. Moi, je propose ma vision des choses et ce n'est pas l'unique manière de voir les choses. Il y en a plein.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #1
Merci, c'est gentil. Merci beaucoup. Merci à toi.