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Insulaires Podcast

#4 - Assinani Kassim : Entre Diététique et Éducation à Mayotte

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1h09 |17/08/2024
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#4 - Assinani Kassim : Entre Diététique et Éducation à Mayotte

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1h09 |17/08/2024
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Description

Dans cet épisode, nous rencontrons Assinani Kassim, une diététicienne nutritionniste passionnée et diplômée d'État, qui partage son parcours. De ses études en France à son retour à Mayotte, elle nous raconte ses défis, ses réussites, et ses ambitions pour améliorer la santé des Mahorais. Elle aborde également l'importance de l'intégration en France, le rôle crucial de la prévention des maladies chroniques, et donne des conseils pratiques aux jeunes qui aspirent à poursuivre des études supérieures. 

Un épisode riche en enseignements !  


 N'hésitez pas à contacter Assinani si vous avez des questions ou souhaitez en savoir plus sur son parcours.


 LinkedIn
https://www.linkedin.com/in/assinani-kassim-3a8a39152/

 Instagram
https://www.instagram.com/assnamalayka/

Archéologie à Mayotte

https://www.inrap.fr/magazine/Tromelin/L-archeologie-dans-l-Ocean-Indien/Mayotte-a-travers-l-archeologie#undefined

Assistance scolaire personnalisée

https://www.assistancescolaire.com/enseignant/lycee


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Insulaire, le podcast où on invite des personnes venant des îles à venir raconter leur parcours scolaire et professionnel. Je suis Laetitia, Data Manager Clinique, originaire de Mayotte et de Moélie. J'ai pour ambition de faire de ce podcast la source de référence pour nos jeunes. En effet, pour les personnes venant des îles, il est parfois compliqué d'avoir accès aux universités ou écoles lors des portes ouvertes. Alors imagine un endroit où on pourra regrouper une multitude de parcours scolaires et professionnels avec en plus un retour d'expérience. Cet endroit, tu l'as déjà et c'est Insulaire Podcast. Alors sans plus attendre, je te laisse découvrir l'invité du jour. Bonjour Asna, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Ça va et toi, bonjour.

  • Speaker #0

    Je vais super bien, merci. Je suis super contente de te recevoir dans Insulaire. Pour rappel, pour les personnes qui nous écoutent, ici les invités sont des personnes comme toi, tous originaires d'une île ou ayant vécu dans une île. Chaque invité va venir nous raconter son parcours scolaire, professionnel, etc. Et dans cet épisode, on reçoit Asnani Kassim, qui est diététicienne, nutritionniste, diplômée d'État et titulaire d'un master en nutrition et sciences des aliments. On va parler de son parcours, mais aussi de ses ambitions pour la population mahoraise concernant la prévention des maladies chroniques et pour lutter contre la malnutrition. Donc Asna, sans plus tarder, je te laisse te présenter à nos éditeurs.

  • Speaker #1

    Qui es-tu et d'où viens-tu ? Bonjour, donc moi c'est... Assimiani. Je suis maorais, originaire d'Aquois. Donc, j'ai fait mes études en France. J'ai commencé par faire un DU santé. Ensuite, je me suis orientée dans les études qui se rapprochent de la nutrition. Donc, j'ai fait un DUT d'éthique. Ensuite, j'ai fait une licence pro maîtrise de... sanitaire des aliments. Et puis, pour finir, j'ai fait un master nutrition et science des aliments à Montpellier. Donc, au début, j'ai fait mes études pour travailler en tant que diète à l'hôpital. À la fin de mon master, j'étais en recherche d'emploi en France. Mais avec la situation, la COVID, etc., j'ai eu Il n'y avait pas beaucoup de débouchés. Du coup, j'ai eu une opportunité à Mayotte. Donc, c'était de travailler en tant que diététicienne, nutritionniste et qualiticienne dans une clinique privée, Clinifiture. Donc, c'est un centre de dialyse qui se trouve à Mayotte, situé à Mamoudzou. Mais ils ont deux autres sites qui sont à Kaoueni et au centre hospitalier de Mramatoutou. Donc... J'ai travaillé pendant huit mois. C'était une expérience. On va revenir en plus sur cette expérience. Et ensuite, au bout de huit mois, j'ai changé complètement de métier. Je me suis orientée vers l'enseignement. Donc l'enseignement au premier degré. Et au même moment, j'ai aussi l'opportunité d'enseigner la nutrition à l'école Vattel qui venait d'ouvrir à ce moment-là. Donc, j'interviens en tant qu'enseignante en nutrition à l'école Vattel.

  • Speaker #0

    Merci pour cette présentation. On va revenir sur plein de points, ne t'inquiète pas. Mais du coup, juste avant de continuer, est-ce que tu peux nous parler un peu de tes passions et intérêts actuellement ?

  • Speaker #1

    De base, je suis passionnée par le volleyball, mais tous les membres de l'équipe ne sont plus sur l'île où chacun travaille. Ils ont changé complètement de hobby. Du coup, on ne se retrouve pas à chercher autre chose à faire. Sinon, je dirais que c'est plus le temps qui manque. Mais d'un autre côté, je suis dans une association. dans mon lieu de travail. Je ne sais pas si vous connaissez l'UCEP. L'UCEP, c'est une association qui... qui accompagne les élèves ou toute personne qui veut dans le monde du sport, etc. Du coup, je suis dedans avec cette association. On fait des projets avec les élèves et ça me prend déjà beaucoup de temps.

  • Speaker #0

    Je fais bien qu'on revienne après sur cette étape-là pour l'association. Mais du coup, avant de passer sur les différentes questions et parler de ton parcours et de comment tu en es arrivé là, est-ce que tu peux juste nous parler brièvement du métier de diététicienne nutritionniste ? Qu'est-ce que tu fais au quotidien ? Si tu devais vraiment l'expliquer, parce que nos auditeurs, c'est des lycéens, c'est des jeunes qui doivent la plupart faire un choix. Toi, tu leur expliquerais comment on fait le métier de diététicienne ?

  • Speaker #1

    Alors, le métier de diététicienne, je dirais que ça dépendra du lieu où la personne exerce. Parce que dans les structures hospitalières, par exemple, c'est très différent l'organisation. Là, dans une structure hospitalière, la personne arrive le matin, tu sais que tu dois t'occuper de tes patients, tu dois regarder les bilans de santé et à partir de ces bilans de santé, Tu dois être capable de diagnostiquer ce qui ne va pas et de mettre en place le traitement qu'il faut, avec l'autorisation, bien sûr, avec l'accord du médecin, pour que le patient puisse mener à bien son traitement et bien vivre sa maladie. Ça, c'est un exemple. Et aussi, être dans le milieu hospitalier, il faut aussi être capable de... d'alerter. Il ne faut pas tout le temps se baser sur attendre que le médecin te dise, ah, tu dois faire ça, tu dois faire ça. Il faut que ça soit instinctif. C'est ton métier, tu sais ce que tu fais, tu dois être capable de déduire et de proposer des solutions pour le patient qui est devant toi. Après, si c'est des choses qui nécessitent vraiment l'accord du médecin, là, la personne peut aller voir le médecin et demander son accord si nécessaire. Mais c'est un métier avec beaucoup de responsabilités. Parfois, il faut bien connaître le bout des choses pour éviter les erreurs, parce que certaines erreurs peuvent être fatales pour les patients. Comme par exemple, la OGT, c'était un centre de dialyse. Et une personne dialysée, c'est une personne qui est très très fragile, qui nécessite un suivi très minutieux parce que il y a des aliments pour la personne réalisée qui peuvent être mortels, comme par exemple une ingestion en excès de jacques ou de bananes mûres ou de songes, ça peut lui être fatal, ou le fait de manger du poids de zahar, le fait de manger tout ce qui vient de la mer, ça peut lui être fatal. Le fait aussi de tout simplement boire beaucoup d'eau, un litre d'eau, c'est tout pour une personne dialysée, donc ça peut lui être fatal. En fait, il y a plein de points où il faut faire très attention, il faut être très rigoureux et prendre ses responsabilités. Après, dans les autres milieux, comme les milieux où on travaille beaucoup plus que sur la prévention ou dans les centres… communale par exemple, là on a plus de liberté sur certaines choses parce que on fait de la prévention, on prévient la population, on touche tous les côtés, le côté social, le côté logement, le côté alimentation, on touche un peu de tout. Donc c'est beaucoup plus, c'est déjà moins stressant et beaucoup plus polyvalent. Et si j'ai un conseil, c'est qu'il ne faut pas avoir peur de ça parce que quand on commence un métier, on prend ses marques et une fois qu'on s'y habitue, tout vient automatiquement. Donc ça ne doit pas être un frein pour les élèves s'ils veulent travailler dans le milieu hospitalier, ils vont aussi plaire. Mais il faut savoir qu'à Mayotte, contrairement au département, les charges de travail sont beaucoup plus importantes que les levées. Il faut s'attendre à travailler. Beaucoup plus, parce que moi, par exemple, là où j'étais, j'étais toute seule en tant que diète. Je devais m'occuper des patients de trois sites. Et en plus de ça, je faisais aussi les consultations hors personnes dialysées, donc les consultations des personnes qui sont diagnostiquées insuffisantes rénales chroniques, mais qui venaient pour faire les consultations, pour s'assurer que… tout va bien et qu'il ne nécessite pas d'être dialysé dans l'immédiat.

  • Speaker #0

    Et quand tu parles de dialyse, du coup encore pour les jeunes qui nous écoutent, dialyse, c'est quel, quand tu es sous dialyse, tu as quelle maladie par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, une personne sous dialyse, c'est une personne qui souffre d'une insuffisance rénale chronique. Ça veut dire que la dialyse est la seule solution pour cette personne pour rester en vie. En gros, pour filtrer, nettoyer son sang. Tous les deux, trois jours. Cette personne doit aller au centre de dialyse trois fois dans la semaine, sachant qu'une séance de dialyse, ça va entre deux et quatre heures. Elle doit s'y rendre trois fois par semaine pour rester en vie.

  • Speaker #0

    Et du coup, ces personnes-là, la diététicienne va, elle, préparer un... J'essaye vraiment, tu me dis si je me trompe, du coup, va-t-elle préparer un plan, pas un plan, mais un planning alimentaire ? Je ne sais pas si je peux l'appeler comme ça.

  • Speaker #1

    Alors, en tant que diététicienne, quand tu travailles pour une personne dialysée, dans un premier temps, tu dois te baser sur, tu fais ton enquête alimentaire. Une fois que tu as réussi à faire ton enquête alimentaire, tu vas d'abord expliquer à cette personne sa maladie, comment ça fonctionne dans son corps. Une fois que cette personne comprend le fonctionnement de son corps, pourquoi et c'est quoi sa maladie, à ce moment-là, vous pouvez commencer à parler de son alimentation et de lui expliquer ce qu'il faudrait faire et ce qu'il ne faudrait pas faire. Une fois que cette personne aura compris, vous allez lui expliquer. tu vas attendre son bilan de santé, donc son bilan sanguin. Ensuite, vous allez trouver les points importants. Généralement, pour une personne dialysée, on se base sur des choses très importantes. Ça va être la quantité de potassium, la quantité de fort et la quantité de sel, etc. Donc, vous basez sur ça parce que ça peut être les points les plus sensibles pour une personne dialysée, mais aussi la quantité de vitamine D et de calcium. Donc ensuite, une fois que le bilan sanguin de la personne est sorti, vous allez pouvoir vous entretenir, parler de ses traitements, et parler aussi de son alimentation, ce qu'il faut éviter et ne pas éviter. Après, vous pouvez établir un planning de son alimentation dans la semaine, parler aussi avec son entourage pour mieux expliquer la maladie, pour que ça soit un peu plus compréhensible.

  • Speaker #0

    C'est clair maintenant. Donc là, on va passer, déjà on va faire un bond en arrière. On va parler en fait de l'époque où tu étais collège-lycée. En fait, j'aimerais savoir… Avant même de commencer, tu vois, en ce moment, on a tous entendu parler de la situation à Mayotte, entre les barrages, les violences, etc. Est-ce que toi, à ton époque, au niveau, quand tu étais au lycée, au collège, il y avait déjà ces problématiques-là ? Est-ce qu'il y avait les barrages ? Est-ce qu'il y avait de la violence ? Est-ce qu'il y avait des bagarres ? Est-ce qu'il y avait quelque chose, en fait, qui aurait pu jouer sur ta scolarité ?

  • Speaker #1

    Alors, à mon époque, il me semble qu'on a juste connu la grève en 2011, la grève. qui a plus ou moins paralysé l'île. Mais ça a duré un mois, je crois. Mais cela ne nous a pas empêchés de réussir et d'en être là où nous sommes. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il faut donner beaucoup de soi, beaucoup de travail personnel. Donc, il ne faut pas attendre que ce soit l'enseignant ou le prof qui nous dise quoi faire. Aujourd'hui, nous avons de la chance. À l'époque, nous, on n'avait pas le haut débit. on avait le bas débit où on pouvait aller sur Internet. Et aujourd'hui, vous avez la possibilité de surfer sur Internet quand vous voulez, avec votre téléphone, avec votre... ordinateur où vous allez vous avez accès à internet donc internet c'est un endroit où on a accès à tout à tout à tous les ouvrages à tous les toutes les pages donc il faut profiter de cette opportunité pour travailler à la maison et se donner à fond donc il faut pas utiliser comme excuse les barrages l'insécurité le fait de pas aller à l'école pour comme comme source d'échec. Il faut travailler à la maison. Le message est passé.

  • Speaker #0

    De toute façon, on va en revenir parce que tu vois, il y a aussi la problématique des élèves, par exemple, qui n'ont pas Internet chez eux ou qui n'ont pas forcément, tu vois, d'abonnement pour avoir Internet. Pour eux, c'est vraiment, c'est d'autant plus difficile puisque même en installant, en instaurant, tu vois, les systèmes des cours à la maison et de recevoir son cours, ils ne sont pas privilégiés, on va dire. Donc, c'est assez compliqué pour ces élèves-là.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui n'ont pas Internet, Moi, ce que je conseille, c'est dans certaines communes, il y a des médiathèques. Et lorsque cet étudiant ou cet élève peut se rendre à l'école, il peut aller au CDI et récupérer les manuels du type philosophie pour les nuls, ce genre de manuel. Parce que ça peut paraître gros, ça peut paraître… par être chargé, mais ça aide beaucoup, ça aide vraiment beaucoup. Il ne faut pas hésiter à solliciter les anciens élèves, ne pas avoir honte d'avoir des lacunes parce qu'une aide reste une aide. Donc, il ne faut pas hésiter, il faut sortir de sa zone de confort et penser.

  • Speaker #0

    Donc, si on revient maintenant à l'étape du lycée, première terminale, donc nous, on s'est rencontrés en seconde, on a été dans la même classe en seconde, après je vous ai dit.

  • Speaker #1

    Je vous ai abandonné.

  • Speaker #0

    Mais avant même de parler du lycée, est-ce que tu peux nous dire comment est-ce que tu as choisi entre lycée professionnel et lycée général ? Est-ce que tu as eu des infos avant où on t'a dit tu vas aller au lycée général, c'est tout, point. Tu ne savais même pas ce que c'était le lycée professionnel.

  • Speaker #1

    À notre époque, je ne sais pas si tu t'en souviens, mais on ne nous laissait pas trop le choix. Au début, j'avoue que j'étais très attirée par les lycées professionnels, qui est métier dans la cuisine et ou métier un peu manuel. Du coup, je m'étais quand même informée et j'avais envie de tester le CAP cuisine, je crois. Mais c'était un non radical de la part de l'enseignant principal et de l'ensemble de… de l'équipe qui se chargeait de l'orientation des élèves. À cette époque-là, on n'était pas aussi nombreux en tant qu'élèves dans les établissements, mais il y avait déjà ce problème de place et ce problème de répartition. Donc, ils estimaient qu'à partir du moment où un élève a la possibilité de faire le bac général ou le bac technologique, cet élève-là, on a laissé à ceux qui n'ont pas le niveau, entre guillemets, de passer le bac général et technologique, de prendre la place. Donc, les lycées professionnels, à cette époque-là, ils étaient réservés aux élèves qui ne pouvaient pas avoir accès au bac général et au bac technologique. Donc, on ne nous laissait pas vraiment le choix. On nous disait... Ton profil irait bien avec le bac général, le bac scientifique, le bac ES ou le bac STL, etc. Donc, nous donnons un avis défavorable pour le lycée professionnel, mais nous vous donnons un avis favorable pour le lycée général.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, c'est différent parce que j'ai quand même entendu pas mal de personnes en France et même les premiers invités que j'ai eus, Guadeloupe et Martinique, Ingrid, qui est guadeloupéenne, disait que sa prof lui a directement dit Tu vas en professionnel. Et elle, elle a dit Hors de question. Moi, je n'ai pas envie d'aller en professionnel. Tu vois, vraiment, c'est le contraire. On les orientait directement vers le professionnel, même si, tu vois, elle rêvait de général et elle considérait avoir vraiment les capacités pour aller en général. C'était on les poussait vers le lycée professionnel sans leur avis. Et vraiment, elle, elle a poussé pour dire non. Et je vois que c'est vraiment différent pour Mayotte. Après, moi, je ne me suis jamais posé la question. Moi, je savais ce que je voulais faire, donc c'était lycée général, point barre.

  • Speaker #1

    En fait, c'est différent parce que... Je ne sais pas comment, mais je suppose que dans les autres dômes, dans les lycées généraux, il y a beaucoup plus de places. Or, il n'y a pas beaucoup de places dans les lycées professionnels. Donc, c'est vraiment sélectif pour le coup. Pour le coup, on filtre vraiment les élèves et on essaie d'en garder le maximum. dans les lycées générales et technologiques.

  • Speaker #0

    Je vois. Maintenant, est-ce que tu peux nous parler un peu de ta première et de ta terminale ? En fait, comment ça s'est passé ? Première terminale, c'est même durant la seconde. En seconde, il y a déjà un choix, une décision à prendre pour ta première. Et ensuite, la terminale, il y a le bac, plus il y a qu'est-ce qu'on va faire plus tard. Est-ce que tu peux nous raconter un peu, tu vois, première terminale, ton état ? ton état d'esprit ? Comment tu te... Comment tu révisais toute seule ? Est-ce que tu révisais déjà toute seule ? Est-ce que tu avais de l'aide ? Est-ce que tu étais confiante ? Dis-nous.

  • Speaker #1

    Alors, en seconde, déjà, c'était coup de choc. Je trouvais déjà qu'en seconde, on était déjà beaucoup chargés au niveau travail. Parce que je me souviens, en seconde, j'avais beaucoup de difficultés en mathématiques. Bon, comme d'hab. En mathématiques ? En mathématiques, je n'arrivais pas à suivre. Et moi, à l'époque, comme méthode de travail, je révisais en groupe. Donc, j'étais tout le temps avec Limou. Je ne sais pas si tu as dit ça. J'étais tout le temps avec Nadia, Limou, Aïda, tout ça. On révisait beaucoup en groupe. On révisait beaucoup en groupe, mais après, chacun avait aussi son travail personnel. On se retrouvait surtout pour les devoirs maison, pour la veille des contrôles,

  • Speaker #0

    pour se poser des questions.

  • Speaker #1

    Mais sinon, je trouvais qu'on avait un rythme assez normal pour des élèves de seconde. Après, ce que je peux dire, c'est qu'on aimait aussi se cultiver. Des fois, on aimait sortir pendant les heures de pause, on aimait faire autre chose. Mais on aimait aussi se retrouver au CDI, faire des trucs, lire des livres. Il faut lire, les enfants, il faut lire. Ça aide sur le français, ça aide sur la rédaction, ça aide sur beaucoup de choses. Et après, on a aussi, je ne sais pas si tu t'en souviens, je ne sais pas si tu étais déjà là, mais nous, on a eu un prof d'histoire qui s'appelait Monsieur Pauly. Et il y avait sa femme qui était là, qui s'appelait Madame Leroy, à cette époque-là. Et eux, ils étaient très investis dans l'histoire de Mayotte. Nous, à côté de l'école, à côté du lycée, on faisait de l'archéologie. Donc, on faisait beaucoup d'archéologie après les cours, pendant les week-ends. Du coup, ça nous permettait de nous détendre et d'apprendre aussi davantage sur notre histoire à Mayotte et aussi sur l'histoire en elle-même. Parce qu'au final, moi qui n'ai pas très bonne en histoire, j'ai fini par prendre option histoire en terminale quand même. Mais bon, on peut dire que j'ai pris option histoire par sécurité. Je savais que les maths, c'était voué à l'échec. Tu connaissais tes capacités. Je connaissais mes capacités, voilà.

  • Speaker #0

    Mais ça, tu es mise sur la base du volontariat ? Oui. Donc c'est la prof qui l'a proposé et c'était toute personne de toutes places confondues qui pouvait venir ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est toute personne qui pouvait participer. Il amenait le matériel, etc. On se retrouvait d'abord au restaurant pour manger, pour prendre de la foi. Ensuite, toute l'après-midi, on se consacrait aux fouilles archéologiques. On a eu quand même l'opportunité de faire plusieurs sites dans le Nord. D'ailleurs, il a écrit des articles et il y a un site internet là-dessus. Donc, si vous êtes intéressé, vous pouvez taper archéologie Mayotte et vous tomberez directement sur le site d'Aguas, parce que c'est l'un des sites qui a révélé une bonne partie de l'histoire des ancêtres du XIIe siècle. Donc vous pouvez aller jeter un coup d'œil si vous êtes clairs.

  • Speaker #0

    On va le mettre dans la description, comme ça ils vont aller voir. Et du coup, tu nous as dit que tu révisais beaucoup en groupe, mais arrivé en terminale, parce que là il y a vraiment les épreuves. Et même pour ces épreuves-là, vous avez continué vos révisions en groupe ou là, c'est vraiment à des moments où vous étiez en groupe et à des moments, chacun révisait de son côté, mais genre beaucoup. Et si toi, tu révisais toute seule de ton côté, c'était quoi ta méthode ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, pour le bac, on révisait beaucoup en groupe, mais on avait aussi notre travail personnel à la maison. Si vous voulez, moi, j'étais toujours avec Limon, on révisait les sujets. Et au lieu de... viser par exemple les cours par cœur, etc. On utilisait plus les sujets d'examen. On essayait de comprendre, on essayait de faire en sorte de bien traiter les sujets. On allait regarder les corriger. Notre méthode, c'était, comme on était encore à l'époque bas débit, on avait accès aux livres de sujets SVT à l'époque-là, de spécialité pour... les terminales S. Donc, on essayait de faire les sujets ensemble. Et ensuite, on allait regarder le corrigé pour être sûr qu'on a eu les bonnes réponses. Ensuite, on essayait de bosser chacun le sujet de notre côté. Et je vous encourage vraiment à travailler en groupe et en individuel chez vous, parce que ça nous a sauvés le jour du bac. On était tombés sur un sujet qu'on avait travaillé ensemble. Donc, c'est ce qui nous a permis d'avoir une note assez correcte et de vraiment nous en sortir. Parce que, comme vous savez, à Mayotte, avec tout ce qui se passe, les hauts et bas, on ne peut pas toujours travailler qu'à l'école. Donc, c'est toujours intéressant de chercher de son côté et de s'y retrouver. Je donne aussi des conseils concernant... la philosophie, parce que nous, on avait un prof qui était quasiment, quasiment absent. Je vois que l'année, on a vu deux choses, la conscience, même aujourd'hui, dix ans plus tard, j'arrive quand même à vous dire ce qu'on a vu en cours, on a vu la conscience, la conscience et la conscience. Ce qu'on a vu en cours. Et quand... tu es un élève qui connaît tes lacunes dans certaines matières et qui te dit, ah, si je rate ça, je suis dans la merde. Je peux te dire qu'à côté, tu es obligé de travailler pour t'en sortir et de ne pas compter sur le prof pour t'aider. Donc, nous, ce qu'on a dû faire en philosophie, c'est vraiment travailler chacun de son côté pour réussir cette matière parce qu'on avait... On n'avait pas de prof. Et moi, à cette époque-là, ce qui m'avait aidée, c'était… Il y avait un site Internet qui s'appelait Assistante personnalisée pour élèves, pour lycéens ou collégiens un truc comme ça. Je ne sais pas si ce site Internet existe toujours, mais dedans, il y a plusieurs fiches de chaque partie du cours qui sont en ligne. On peut consulter autant qu'on veut, c'est gratuit, c'est super intéressant. Et c'est ça qui m'a aidée à réussir mon épreuve de philosophie.

  • Speaker #0

    Tout ce qui ressort là, c'est vraiment en mode, c'est aller à la recherche en fait. C'est vraiment réussir avec les infos qu'on te donne à l'école ou les cours qu'on te donne à l'école. C'est vraiment, il y a beaucoup de travail de recherche derrière, beaucoup de travail de, on va se documenter ailleurs que dans les cours et on réussit ensemble.

  • Speaker #1

    Exactement. Il faut se documenter. Il faut se documenter pour réussir. Dans tout ce qu'on fait, il faut se documenter. Parce que s'il n'y avait pas cette opportunité d'accéder à autre chose que les cours qu'on a à l'école...

  • Speaker #0

    Je peux vous jurer que je n'aurais pas eu mon bac. Oui,

  • Speaker #1

    ok. Donc là, tu as eu ton bac. Est-ce que tu étais confiante le jour des résultats ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'étais le genre d'élève qui ne disait rien. Par exemple, je ne disais jamais Ah, j'espère que j'aurai une mention, j'espère que j'aurai ça Je suis le genre d'élève, j'attends de voir les résultats pour m'affirmer. Je ne vais pas parler avant de voir ce que j'ai fait. Même si je visais, on peut dire que je visais quand même mention, mais n'importe quelle mention, je ne visais pas forcément mention très bien ou mention blablabla. Je me disais juste, j'espère que j'aurai une bonne note, j'espère que j'aurai mon coup. Donc, je veux me donner les moyens d'y arriver, je vais travailler. Et en fonction de ce que j'aurais donné, j'espère que j'aurai un bon résultat. Moi, j'étais comme ça. Et à côté, j'avais d'autres copines qui étaient beaucoup plus confiantes, qui disaient, moi, je vis, je m'en sens très bien. C'est bien, c'est bien, mais moi, j'étais pas comme ça. J'étais plus, j'avais mon but dans ma tête, mais je préfère pas l'exprimer. J'attends de voir... les résultats pour m'assurer.

  • Speaker #1

    Et du coup, là, à l'issue du bac, c'est quoi ton choix ? Est-ce que tu restes à Mayotte ? Tu viens, tu nous l'as dit tout à l'heure, tu es venue en France, mais du coup, tu choisis quoi comme filière ?

  • Speaker #0

    Alors, quand j'avais fini mon bac, depuis le début, j'avais choisi le milieu paramédical. Depuis le début, je ne savais pas encore dans quel milieu paramédical je souhaite exercer. Donc, quand je suis arrivée en première année, comme tout le monde d'ailleurs, pour moi, la première année, c'est une année de réflexion. C'est une année où on se pose des questions, on se demande vraiment si ce qu'on a choisi ou si ce qu'on veut faire, c'est ça. Donc, c'est une année où on se remet en question, on se pose des questions. sur le futur, etc. Donc, de base, je voulais passer, à cette époque-là, on passait encore les concours pour être infirmier, etc. Je voulais passer le concours pour accéder à l'IFSI, mais au fil des cours, ça ne m'intéressait plus. Donc, j'ai cherché un métier qui est dans le paramédical, mais qui était... qui se rapprochent de ce que j'aime. Donc moi, je me suis dit, ah tiens, en troisième, j'avais envie d'aller au lycée professionnel de cuisine. Est-ce qu'il y a un métier qui existe dans la restauration, qui se rapproche de l'alimentation, mais qui reste dans le paramédical ? C'est là que j'ai découvert le métier de diététicien. C'est un métier que je ne connaissais pas du tout, mais je l'ai découvert. en faisant des recherches pendant ma première année d'études, qui était un DU pour préparer aux étudiants aux professions de santé. DU,

  • Speaker #1

    c'est diplôme universitaire ?

  • Speaker #0

    Voilà, diplôme universitaire. Donc, suite à ça, j'ai fait ma première année et pendant ma première année, je suis retournée sur le poste bac. et j'ai fait mon choix de postuler à l'IUT de Lyon en DUT génie biologique, option diététique pour faire le métier de diététicien.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'est vraiment, en fait, ce n'était pas dès le départ. Ce n'était pas ton choix. Au final, la réflexion, vraiment, tu es venue une fois que tu étais en France. Parce qu'au départ, j'avais compris que la réflexion venait et tu es venue quand tu étais à Mayotte. Est-ce qu'à Mayotte, il y a eu quand même une orientation, où il y a eu des informations, où vous avez donné des informations sur les différents parcours, où vous avez pu poser vos questions à des personnes sur, par exemple, vos appétences sur tel ou tel domaine, et avoir au moins quelques informations avant de prendre votre décision ? Ou pas du tout, en fait, tu t'es dit, bon, il y a ça que j'aime bien, vas-y, je postule à ça et j'y vais ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut savoir qu'à Mayotte, l'orientation, c'est très compliqué. Parce que souvent, nous, en tant qu'étudiants, on aime bien regarder autour de nous. Par exemple, on a vu, ah, un tel travaille au laboratoire, moi aussi je veux travailler au laboratoire. Je ne vais pas chercher plus loin pour savoir s'il existe d'autres métiers qui pourraient me plaire. Je voudrais absolument faire comme un tel. Donc, il y a ça déjà. Ensuite, il y a aussi... Le fait qu'on ne connaît pas encore le monde de l'étudiant, on ne connaît pas encore le monde du métier en général. On est là, on est jeune, on est insouciant, on a des rêves. Donc, on reste focalisé sur ce qu'on voulait au début, mais c'est que quand on est sur le pratique qu'on réalise que voilà, en fait, ça ne me plaît pas, c'est ça qui me plaît. donc je vais m'orienter dans ça. Et il y a aussi la peur, la peur de l'échec, la peur de se dire, ah mais en fait, depuis la maternelle, je n'ai jamais redoublé, et là, d'un coup, je dois redoubler. Non, c'est une honte. Mais non, ce n'est pas une honte. Ce n'est pas une honte. Un échec, c'est difficile. Posez-vous les bonnes questions, soyez sûr de ce que vous voulez avant de vous engager. Et rien ne vous empêche de... de revenir en arrière, de prendre un peu de recul et de vous poser de bonnes questions pour votre futur. Parce qu'à partir du moment où on a eu le bac, on a le choix, on a le choix sur tout. Faites des recherches, cherchez le métier que vous voulez, les choses que vous voulez apprendre, ayez confiance en vous et allez jusqu'au bout. Il ne faut pas écouter les gens qui sont ici parce que je me souviens au lycée, on a eu des enseignants qui nous disaient excusez-nous vous, il y en a qui ne réussiront pas à la fac vous n'avez pas le niveau il ne faut pas écouter parce qu'à la fac c'est quoi ? la fac c'est basé sur le travail personnel que personnel, pas le travail collectif c'est rare d'avoir les travails en groupe mais c'est que du travail personnel je veux réussir, je révise Je ne réussis pas. Je ne réussis pas.

  • Speaker #1

    Je ne réussis pas. Et au final, en plus, on peut rattraper son retard en étant à la fac. Peut-être que ce ne sera pas la première année et ce n'est pas grave. Parce qu'on part quand même avec du retard. Mais jamais se dire, je ne vais pas réussir parce qu'on m'a dit, je n'ai pas le niveau. Tu peux l'avoir la deuxième année ou tu peux même l'avoir courant même de cette première année. On a vu plein de personnes réussir la première année. Pourtant, ils viennent de Mayotte. On leur a dit, vous n'allez pas réussir.

  • Speaker #0

    Exactement. Et après, pour l'orientation, j'ai trouvé que niveau orientation, ils proposent… Je ne sais pas si c'est nous, en tant qu'élèves, on ne fait pas assez de recherches, ou bien c'est eux, ils ont l'habitude de montrer ce que les gens aiment à Mayotte. Du coup, ils ne vont pas prendre que ça. Donc, comme je disais au début, aujourd'hui, nous avons accès à Internet, nous avons accès à plusieurs documents en ligne. faites des recherches et n'ayez pas peur de ne pas faire le bon choix dès le début. Le bon choix, ça vient après. La première année d'études, c'est une année de réflexion, une année qui va vous permettre de vous dire est-ce que c'est vraiment ce que je veux faire ou bien dois-je changer ? Mais attention, il ne faut pas tout le temps tomber dans le piège où non, là, je n'aime pas celle-là, du coup, je vais changer. Il faut vous donner deux chances. Deux chances parce qu'après, vous savez qu'au bout de deux redoublements ou deux changements d'orientation, vous n'aurez plus le droit à la bourse étudiante. Et il faut faire attention à ça.

  • Speaker #1

    Je vois. Et avant de quitter Mayotte, comment tu t'es préparée ?

  • Speaker #0

    Je trouvais qu'à cette époque-là, on n'était pas assez préparée.

  • Speaker #1

    Comment ? Mentalement ? Physiquement ?

  • Speaker #0

    On était... pas assez préparé mentalement, physiquement, parce que déjà, on n'avait pas de témoignages des anciens, dans un premier temps. Et aussi, on ne connaît pas, on ne sait pas, on se fait un idéal dans la tête, mais ce n'est pas ce qu'on rencontre quand on arrive sur le monde. Je me souviens, je ne sais même plus, je me disais, je connaissais quelques personnes en Rhône-Alpes, Du coup, je me disais, allez, tiens, je vais aller à Saint-Étienne. Saint-Étienne, je ne savais même pas c'était où, comment m'y rendre, ni comment c'était.

  • Speaker #1

    Ça m'intéresse. Je veux savoir comment tu as fait. Comment tu as fait déjà ? Pourquoi tu es partie à Saint-Étienne ? Tu t'es basée sur, oui, il y a des personnes à Saint-Étienne. Tu atterris à Saint-Étienne, mais tu n'as même pas regardé sur la carte.

  • Speaker #0

    Quand on est à Mayotte, on vit d'une manière où on est complètement... à l'opposé de ce qui est en France. Du coup, déjà, à cause de ça, j'étais un peu perdue. Mais bon, moi, quand je suis arrivée en France, je savais que j'allais avoir de la famille à côté. J'ai été avec des cousins à moi qui habitaient à côté, qui étaient venus me chercher en train et qui m'ont amenée à Saint-Etienne. C'était à l'aéroport ou à la gare ? À la gare. Alors, à l'aéroport, c'était galère parce que là-bas, tu découvres l'absence de solidarité. Se retrouver avec des valises sans que personne ne t'aide. Bon, ce n'est pas dans leur culture, il ne faut pas les engouloir. mais déjà il y a ça qui était un choc et aussi la température qui était un choc tu es arrivé à quel moment ?

  • Speaker #1

    il faisait froid quand tu es arrivé ?

  • Speaker #0

    il faisait pas froid mais tu sais que quand on vient des Dômes on arrive là-bas même fin août on a froid donc on était arrivé fin août pour bien nous préparer donc je me souviens que sur le Sur les voeux, j'avais fait une demande de logement en Crousse. À cette époque-là, on est encore naïfs. Sans faire exprès, j'avais demandé un 9 mètres carrés. Ce que j'ai regretté le plus.

  • Speaker #1

    Je te comprends, j'ai eu le même abeus en sang et je n'en pouvais plus. 9 mètres carrés,

  • Speaker #0

    je ne vis pas. 9 mètres carrés, en plus toilettes partagées, etc. C'était l'enfer. Mais bon, je ne savais pas, je ne pouvais pas savoir. Ce qui m'a frappée quand je suis arrivée à Saint-Etienne, c'est qu'il fallait prendre les transports en commun dans le premier temps. Je ne savais pas prendre les transports en commun. Il fallait faire beaucoup de démarches, c'est-à-dire faire les démarches pour récupérer le logement, faire les démarches de la carte, faire les démarches d'assurance, faire les démarches pour tout ce qui est carte de transport, faire les démarches. pour la carte vitale mutuelle étudiant. Tout ça, je n'étais pas préparée. Je ne savais pas que ça existait et je ne savais pas du tout comment faire. Alors, la personne qui est partie me chercher à la gare n'a jamais été étudiante. Du coup, la personne non plus ne savait pas comment ça marchait. Mais j'ai eu de la chance. J'ai croisé une fille d'Aquois par hasard. pas qu'elle habitait là-bas, mais je l'ai croisée à Saint-Étienne et c'est elle qui m'a aidée à faire tous mes démarches. Et elle, ce que j'aime, ce que j'ai vraiment apprécié, elle m'a aidée à être autonome. Au début, quand tu viens d'arriver, tu as peur de parler français parce que tu as peur de te tromper, tu as peur de te fuser vu qu'on t'a toujours dit que tu ne sais pas parler français, tu ne sais pas... Du coup, ça revient dans la tête. Mais pour avoir confiance en soi, elle m'a vu, elle m'a accompagnée et elle m'a dit, aujourd'hui, je t'accompagne, je vais faire les démarches avec toi, mais demain, c'est toi qui va être, c'est toi qui va prendre les choses à main. Je t'accompagnerai, mais c'est toi qui va parler. C'est comme ça qu'elle m'a aidée. Et du coup, grâce à ça, en fait, j'ai pris sur moi Et ça m'a permis d'avoir confiance en moi et de commencer à faire mes démarches toute seule. Et quand j'avais une question, je l'appelais. Je lui disais, ouais, comment je dois faire ça ? Elle me dit, tu dois aller là, là, là. Il faut que tu apprennes à utiliser ton GPS. Il faut que tu apprennes à utiliser les applications. En fait, c'était une expérience enrichissante dans le sens où ça m'a permis d'être autonome et d'avoir mes propres responsabilités. Mais en même temps... Le fait de ne pas être préparée depuis Mayotte, c'était un peu traumatisant.

  • Speaker #1

    Je comprends. Il manque vraiment ce gros travail-là avec nos jeunes, où on les prépare vraiment. Parce que tu vas avoir, tu vois, dans nos jeunes, tu vas avoir des personnes qui n'ont jamais voyagé, où ça sera vraiment leur premier voyage, finalement. Quand tu vas aller faire tes études ailleurs, ce sera ton premier voyage. Tu n'as pas encore voyagé. Donc, tout ce monde-là, tu ne le vois pas. Même... Même si tu le vois à travers la télé, mais ce n'est pas la même chose. Tu arrives sur place et il t'a parlé des démarches, juste des démarches administratives. Est-ce qu'on se rend compte qu'en fait, à Mayotte, on n'est pas du tout autonome ? Nos parents font tout jusqu'à 18 ans. Après, on nous dit, vas-y, tu vas faire tes études en France. Tiens, tu as une carte bancaire. Tiens, tu as ça. Tiens, tu as ça. Vas-y, go.

  • Speaker #0

    Ma mère, par exemple, elle m'a dit, tiens, c'est ta carte bancaire si tu as besoin d'argent. Mais je peux te dire que je ne savais même pas retirer. Les espèces, je ne savais pas. Même pour ça, la jeune fille qui m'accompagnait, elle m'a dit, pour retirer de l'argent, on fait comme ça. On n'était pas préparés. Après, de nos jours, vous, en tant que jeune, vous avez de la chance parce que dans toutes les communes, il y a des associations qui accompagnent les étudiants, les filles qui ont des étudiants pour se préparer. Il y a des associations qui vous attendent à l'aéroport pour vous orienter. En fait, vous avez toutes les clés pour y arriver. Là, on n'a plus d'excuses.

  • Speaker #1

    Franchement, on n'a plus d'excuses. En fait, le truc, si vraiment on se dit oui, je ne connais personne, je ne connais personne, c'est que toi-même, tu n'as pas pris l'initiative d'aller chercher une association. Ou quand on est venu te parler d'une association, tu t'es dit, je peux réussir tout seul en fait. Je n'ai pas besoin d'une association. Mais aujourd'hui, il y en a partout. Et oui, je confirme. Entre ceux qui viennent à l'aéroport pour venir te chercher, est-ce qu'on se rend compte du luxe ? On vient te chercher à l'aéroport, en fait.

  • Speaker #0

    Je viens te chercher avec des panneaux pour te dire que je suis là. Président.

  • Speaker #1

    Du coup, là, tu arrives à Saint-Etienne. Est-ce que c'est là où tu fais ta première année d'études à Saint-Etienne ?

  • Speaker #0

    Alors, comme je disais, à Saint-Etienne, c'est là où j'ai fait ma première année d'études. Et c'est... C'est là où j'ai fait mon DU. En fait, j'avais fait... Je voulais faire la biologie, etc. J'étais attirée quand même par la biologie. Mais au final, j'avais quelques soucis de santé à cette époque-là. Du coup, j'avais confiance en moi. Du coup, je me suis orientée. C'est là que je t'ai dit, j'ai fait des recherches sur le paramédical, ce qui pourrait m'intéresser. C'est là que j'ai décidé de postuler pour l'année d'après. pour la diététique. Mais j'ai fait ma première année à Saint-Étienne. Une fois que j'avais fini ma première année, je suis partie à Lyon pour faire ma vraie première année à l'IUT de Lyon pour être diéticienne nutritionniste.

  • Speaker #1

    Et du coup, est-ce qu'on peut parler de cette vraie première année-là ? Une fois que tu as eu ta première année de test, tu as vu comment ça se passait, tu as pris tes marques à Saint-Étienne, tu savais comment faire tes démarches. Là, tu arrives à Lyon. Est-ce que Lyon, c'est plus grand que Saint-Etienne, il me semble, non ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est plus grand. Alors déjà, quand j'étais à Saint-Etienne, là, j'ai appris le côté administratif, le côté démarche, tout ça. Là, j'étais devenue autonome. Mais je n'étais pas encore intégrée. Je n'étais pas encore intégrée dans la communauté. J'avais encore peur de mélanger avec les autres. Parce que je ne sais pas si même vous, étudiante de maintenant, Quand vous arriverez en première année, vous allez remarquer que tous les noirs sont avec les noirs, tous les arabes sont avec les arabes, tous les blancs sont avec les blancs. C'est une réaction normale parce qu'on est connu, on va avec ceux qui nous ressemblent, on estime qu'ils nous ressemblent. Mais cette partie-là, je n'étais pas encore intégrée. Et franchement, s'il y a une chose que je peux vous conseiller, intégrer vous parce que l'intégration ça fait partie de votre réussite en métropole parce que quand j'ai remarqué que le fait de ne pas m'être intégrée la première année ça m'a je ne parle pas de ma première année je parle de ma première année à Saint-Etienne et de ma vraie première année à l'IUT le fait de ne pas m'être intégrée ça a été un frein pour moi j'ai eu beaucoup de difficultés Merci et je ratais beaucoup d'informations qui auraient pu m'aider en première année. Moi, j'ai dû refaire ma première première année parce que j'avais raté de 0,2. Et il faut savoir qu'à l'IUT, ce n'est pas comme à la fac. L'IUT, il n'y a pas de rattrapage. L'IUT, si on rate, on refait. Donc moi, première année à l'IUT, je n'étais pas du tout intégrée. Du coup, je ratais beaucoup d'informations. Parce que dans les IUT ou comme à la fac, il y a des projets, il y a des tutorats. Donc, les anciens étudiants, eux, ils parrainent les nouveaux étudiants. Ils leur donnent les astuces, les devoirs de l'année d'avant, les exercices de l'année d'avant pour qu'ils réussissent mieux leur année. Et moi, vu que je n'étais pas intégrée durant ma première année, je n'avais pas accès à tout ça, malgré mes recherches à côté, malgré le fait d'aller… à la bibliothèque, etc. Ça ne m'a pas aidée parce qu'il y a des choses que je ne comprenais pas forcément. Et eux, vu qu'ils les partageaient avec leurs tuteurs, ils les partageaient avec des anciens étudiants, ils étaient intégrés. Et si c'est mieux. Donc, il y a ce côté-là que j'aimerais beaucoup insister. Ne restez pas dans votre coin. Parce que quand j'ai fait ma deuxième première année et que j'ai réalisé que voilà, en m'intégrant J'ai accès à beaucoup de choses. J'ai accès aux anciens projets des enfants. J'avais des réponses en main, j'avais le droit de poser mes questions quand je voulais. Là, je peux vous dire que j'étais moins stressée. J'étais moins stressée, je réussissais mieux les devoirs continus, je réussissais mieux les partiels, je réussissais mieux tout ce que je faisais à l'école. Et le fait d'avoir aussi une vie étudiante en dehors de l'école, sortir avec les autres, partager des moments conviviales, attention, quand je dis sortir, ce n'est pas aller tout le temps en boîte, etc., pour aller à mauvaise influence. Non, non, non. Quand vous allez vous intégrer, vous allez voir qu'ils n'ont pas la même culture que nous, ils n'ont pas les mêmes matières que nous. Il faut s'intégrer, s'intégrer, mais ne pas copier tout ce qu'on voit. Parce qu'il faut savoir que là-bas, les gens, ils travaillent chez eux, ensuite, ils sortent pour aller s'amuser. Ce n'est pas je sors, je sors, mais je ne travaille pas à côté. Vous travaillez, sortez. Donc, voilà, intégrez-vous. Voilà.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as trouvé, là je pense qu'on en a parlé un peu, mais sur les difficultés que tu as rencontrées au final, parce que là, on a beaucoup insisté sur la première année, parce que c'est la première année qui est clinique, et après au final, quand tu prends tes marques, Tu vois, ça vient tout seul. Sur les autres années, ça va et c'est bon. Tu passes quand même deux belles années universitaires. Mais qu'est-ce que tu as trouvé très dur en étant en France ? Parce que nous, la plupart de notre famille est à Mayotte. Donc, il y a les vacances scolaires, il y a les fêtes, il y a tout ça. Est-ce que ça a été dur quand même pour toi de rester un peu seule ici ? Ou est-ce que du coup, au contraire, tu pouvais rentrer à Mayotte durant les vacances ? Est-ce que tu peux juste me dire quelles étaient tes difficultés ? Qu'est-ce que vraiment tu as trouvé dur ? Et si à un moment tu t'es dit, bon, j'en ai marre, je vais arrêter, je rentre chez moi.

  • Speaker #0

    Déjà, c'était tous les week-ends. Tous les week-ends, on voyait les étudiants avec leurs valises, ils allaient rentrer chez leurs parents ou les parents qui attendaient après les cours. Et toi, tu savais que tu rentrais chez toi, tout seul, de famille. Ça, c'était dur. Il y a aussi le côté médical. Le côté médical est quand même dur. Parce que même s'il y a beaucoup de médecins et autres, à l'époque, le taux libre n'était pas encore au top. Du coup, quand on était malade, on avait la difficulté d'accès à la santé. Pourquoi ? Parce que tous les cabinets que tu appelais, c'était on parle de nouveaux patients Et du coup, il y avait ça. Il y a aussi la difficulté, la précarité. La précarité quand on se retrouvait seul et qu'on n'a plus de course, c'est la fin du mois. On ne sait pas encore gérer beaucoup de choses. Du coup, on se retrouve, on n'a pas d'argent, on n'a pas les moyens. Du coup, là, on est un peu dans un cercle où on a honte, où on ne sait pas où aller. Mais tout ça, il y a des solutions. Il y a des solutions. Les difficultés encore que j'ai rencontrées, c'est la solitude. La solitude, comme tout le monde. Parce que certes, on a de la famille là-bas, mais il faut savoir que... En France, on paye tout, tout est payant et les gens n'ont pas forcément envie de t'avoir chez eux pendant 10 semaines. C'est bien d'aller rendre visite de temps en temps et rester à long terme, ce n'est pas possible. Quand vous rencontrez des difficultés, il faut savoir que le CRUS met beaucoup de choses en place. Il y a les assistantes sociales qui sont là. D'ailleurs, quand j'étais à Lyon, À cette époque-là, ma mère, elle ne travaillait pas encore. J'étais souvent en difficulté financière. Et le conseil m'a beaucoup aidée. Ils ont débloqué beaucoup de fonds pour moi, des fonds d'urgence. J'avais droit à des fonds d'urgence à chaque fois pour m'habiller, pour m'acheter à manger, pour faire mes courses, sortir. Donc, franchement, il ne faut pas hésiter. Il y a l'assistance sociale, il y a les aides qui sont mises en place. Allez voir l'assistance sociale. n'ayez pas honte. Ce n'est pas que pour les pauvres. C'est fait pour que les étudiants puissent avancer et puissent faire leurs études sans avoir le côté financier comme barrière. Donc, il y a ça. Et maintenant, je parlais tout à l'heure de l'accès à la santé. Maintenant, vous avez la chance de choisir vos médecins sur Doctolib. Vous êtes malade, vous n'avez pas envie d'appeler les cabinets pour au... au risque d'avoir une réponse négative, connectez-vous sur PortoLibre, prenez rendez-vous et rendez-vous au lieu de votre consultation. C'est plus simple et voilà. Il y a aussi les démarches de CMEC.

  • Speaker #1

    Ça, c'est long, par contre.

  • Speaker #0

    C'est très long. Et ensuite, ils ont des conditions pour que ça soit renouvelé. Je crois qu'il faut que la deuxième année, tu signes une déclaration comme quoi tu vas te déclarer aux impôts. Donc, il faut que nos étudiants sachent que dès que vous avez 18 ans, vous pouvez déjà... faire votre déclaration d'impôt en ligne. Donc, même si vous avez zéro revenu, vous pouvez commencer à le faire dès que vous êtes à Mayotte pendant que vous faites vos démarches post-bac. Comme ça, vous l'aurez au mois de septembre et vous pourrez utiliser cet avis d'imposition pour faire vos démarches au niveau de la sécurité sociale pour avoir votre... complémentaires santé.

  • Speaker #1

    C'est de bons conseils que tu es en train de leur donner là parce que vraiment, c'est des trucs que nous, on n'a pas eu. Après, moi, je dis, tu vois, moi, j'ai fait une partie de mes études à Mayotte et une partie de mes études en France, mais même en ayant fait mes études en France, toutes ces informations-là, je ne les avais pas. Déjà, ma mère, elle ne me les a pas données parce qu'elle, elle faisait son truc dans son coin, donc elle ne se disait pas, vas-y, une jeune qui est en train de faire ses études, est-ce qu'elle a besoin de ça, tu vois ? Les impôts, elle va faire quoi des impôts ? elle n'a pas de salaire,

  • Speaker #0

    Je ne sais pas du tout.

  • Speaker #1

    toutes les informations qu'on nous donnait. Donc, dernière question sur cette partie-là. Tu as eu à faire des stages alternance ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas fait de stage en alternance parce que je n'ai pas fait en DUT en alternance. J'ai fait en continu. Du coup,

  • Speaker #1

    tu as eu des stages de six mois alors ?

  • Speaker #0

    J'ai eu des stages de... Je crois que la première année, c'est un stage de trois mois et la deuxième année, c'est un stage de six mois ou plus, je crois. Donc, du coup,

  • Speaker #1

    C'est fait ici ou à Mayotte ?

  • Speaker #0

    Non. Enfin, ma première année de stage, c'était un stage d'observation. Je l'ai fait à Mayotte dans un réseau de santé au réseau de diabète de Mayotte. Donc, c'est là où il y avait une diététicienne nutritionniste qui m'avait pris en stage. D'ailleurs, elle est toujours sur Mayotte. Et quoi d'autre ? Deuxième année pour les stages. Oui, ma deuxième année pour les stages. Il faut savoir que vous, en tant qu'étudiant maorais, vous avez l'opportunité de faire vos stages partout dans le monde à partir du moment où c'est un stage obligatoire. C'est financé par le conseil départemental.

  • Speaker #1

    Je vais répéter encore parce que je pense qu'ils n'ont pas encore compris. Arrêtez de vouloir rester en France ou de rentrer à Mayotte.

  • Speaker #0

    Allez ailleurs. Donc nous, à Lyon, c'est un point que je n'ai pas soulevé. À Lyon, on avait l'opportunité d'avoir. un médiateur excellent. Il s'appelait M. Hilal Darwesh. Lui, il était toujours derrière nous à nous aider, à faire nos démarches, à tout faire. Il était très réactif. D'ailleurs, je ne sais toujours pas s'il est encore dans le métier, mais franchement, ce monsieur est excellent. Il m'a beaucoup aidée sur mes démarches et je suis encore très reconnaissante envers lui aujourd'hui. Donc moi, en deuxième année, il m'a informé qu'en tant qu'étudiant, j'avais l'opportunité de faire mon stage ailleurs qu'en métropole ou à Mayotte. Et c'est financé par le conseil départemental. Mais il faut s'y prendre dès le début d'année parce que les dossiers doivent passer en commission COBA. Donc moi, j'ai recherché. Je me suis dit, tiens, voilà une opportunité. je vais essayer de faire un stage ailleurs en deuxième année qu'à Mayotte ou en métropole. Du coup, j'ai décidé d'aller en Guyane. À cette époque-là, la Guyane, je ne connaissais personne là-bas. Mais comme par chance, j'ai un oncle qui est parti faire quatre ans d'enseignement en Guyane. Donc, je lui ai dit que si ça ne le dérangeait pas que je passais chez lui pendant les week-ends, etc. J'aimerais bien venir faire mon stage en Guyane et découvrir la Guyane avec lui et découvrir une autre culture. Donc, mon médiateur de la DASU m'a aidée à faire toutes mes démarches. Le dossier est passé en commission. Ils m'ont payé le billet d'avion. Ils m'ont tout payé. Hébergement, tout ça ? Alors, hébergement, vu que je me suis pris à la ramasse. Et à ce type de... Là, il y avait une grève qui a paralysé la Guyane. Donc, je n'ai pas pu bénéficier de la partie hébergement et transport. Mais du coup, j'avais une personne… Enfin, je me suis débrouillée à arriver sur place. À l'éveillé de mon oncle, je me suis débrouillée en arrivant sur place. J'ai pu faire des démarches. Et j'avais aussi rencontré une personne pendant ma première année qui était guyanais. Ça m'amène. comme si j'étais sa fille là-bas. C'est elle qui m'a donné mon stage, c'est elle qui me déposait à mon lieu de stage, qui venait me récupérer, elle m'a menée découvrir la Guyane. En fait, ça sert à ça aussi, l'intégration. Tu es bien avec les autres, du coup, famille te prenne comme si tu faisais partie de la famille. Franchement,

  • Speaker #1

    c'est super bien.

  • Speaker #0

    Après, une astuce pour accélérer les démarches, c'est dès la... fin de la première année, vous demandez déjà à votre responsable de formation pour les stages de l'année prochaine comment ça va se passer. Et si vous voulez vraiment aller faire vos stages à l'étranger et que vous voulez l'aide de la DASU, vous demandez à votre responsable de formation de vous faire une attestation disant que cette personne a un stage obligatoire à faire à son droit. Et du coup, à partir de ce document comme preuve, vous pouvez déjà commencer à constituer votre dossier de la DASU pour mieux anticiper les démarches. Mais les gars, faites vos stages à l'étranger, vous allez voir des choses incroyables et vous allez profiter, vous allez découvrir autre chose que ce que vous connaissez. Arrêtez de venir faire un stage à Mayotte et de faire la même chose tout le temps.

  • Speaker #1

    Au final, en fait, nous ce qu'on veut, c'est aller prendre l'expérience ailleurs et ramener à Mayotte. Si pas, tu reviens alors que tu n'as pas encore d'expérience, tu viens juste apprendre ce qu'il y a à Mayotte, est-ce que tu le fais ? Tu fais évoluer Mayotte au final ? Non ! Tu ramènes juste ce qu'il y a à Mayotte, en fait. Tu ne changes pas grand-chose. Donc, franchement, il faut y aller. Et surtout, l'anglais actuellement, c'est tellement important. Tu maîtrises l'anglais, tu vas partout. Donc, là, on va rentrer sur tes diplômés. Donc, tes diplômés, en quelle année tes diplômés ?

  • Speaker #0

    Tu parles du diplôme de diète ?

  • Speaker #1

    De ton master.

  • Speaker #0

    Alors, mon master, j'ai été diplômée en 2020.

  • Speaker #1

    2020. Et est-ce que tu rentres directement à Mayotte ou tu travailles un peu en France,

  • Speaker #0

    en métropole ? Alors, en métropole, c'était compliqué de trouver du travail. Mais je ne vais pas vous mentir, moi, perso, je me suis sentie un peu discriminée. Oui. Mais ça ne m'a pas pour autant fait baisser les bras. Pourquoi je dis ça ? Parce que j'avais une copine. J'ai une copine qui m'a fait exactement les mêmes diplômes, les mêmes stages. On a postulé au même endroit. Et moi, ils ne m'ont pas donné un retour, ni positif, ni négatif.

  • Speaker #1

    Ni négatif.

  • Speaker #0

    Elle a été embauchée. Et moi, je me suis retrouvée dans un truc de pôle emploi avec les personnes... où on a postulé tous les deux, je leur ai dit, mais je vous ai envoyé mon CV et ma lettre de motivation. Vous ne m'avez jamais répondu. Elle ne savait pas quoi me répondre. Et ma copine, au final, elle a été embauchée et elle a commencé à travailler. Mais moi, du coup, ayant eu beaucoup de refus parce qu'après la COVID, les gens ne voulaient pas forcément embaucher les employés parce qu'ils étaient... C'était difficile comme période. Moi, pour gagner de l'argent en attendant d'avoir un emploi, j'ai décidé de faire assistante de vie. Oui,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai travaillé avec une dame à partir du mois de juin. Une dame qui souffrait de sclérose en plaques. Donc, pas si vous connaissez cette maladie. Ça paralyse un peu tous les éléments du corps. Du coup, je me suis retrouvée avec cette dame. Cette dame souffrait aussi un peu de problèmes psychologiques parce que par rapport à la maladie, c'est déjà dur. Et le fait d'accepter le temps d'acceptation, les dénis, tout ça, c'était compliqué. Donc, elle s'est retrouvée toute seule parce que toutes les personnes qui travaillaient avec elle l'ont plus ou moins abandonnée parce qu'elle avait un très fort caractère. Et moi, c'est celle qui n'avait pas d'expérience. mais celle qui est restée travailler avec elle tout au long. Du mois de juin au mois d'août, j'ai travaillé à plein temps pour elle. Pour vous dire que je me levais tôt, je sortais de chez elle, c'était le soir. Toute la journée, je restais chez elle. Je lui donnais ses médicaments, je lui faisais à manger, je faisais son ménage, je faisais tout, sa douche, etc. Je faisais tout, alors que j'avais zéro expérience dans le métier. C'est ce qui m'a permis de tenir le temps de trouver du travail. Ensuite, vu que je voyais que je n'avais pas du tout d'opportunité dans toutes les régions où j'ai postulé, j'ai décidé de postuler à Mayotte et j'ai vu l'offre de pétitien au centre de dialyse. J'ai postulé, ils m'ont directement proposé un CDI et c'est grâce à ça que j'ai pu rentrer à Mayotte parce qu'à ce moment-là... On ne pouvait pas prendre l'avion sans motif impériel. C'était mon motif.

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est passé brièvement ? Comment ça s'est passé, là, ton premier emploi, Mayotte ? Parce que nous, on en a discuté en off, et déjà,

  • Speaker #0

    tu vois tous les détails.

  • Speaker #1

    Mais comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Alors... Le premier emploi, c'est stressant, ça fait peur, on a peur, on découvre le vrai du monde professionnel. On est là, on se plie en quatre, on veut faire bien les choses. C'est normal, c'est le premier emploi. Mais je peux vous dire, en tant que futur employé ou entrepreneur, bon, peut-être entrepreneur, ce que je peux vous conseiller, apprenez vos droits du travail, les amis. Apprenez vos droits. Preach,

  • Speaker #1

    preach.

  • Speaker #0

    Augmentez le son. Vous connaissez vos droits parce que vous, en tant que jeune novice, vous ne connaissez pas vos droits. Vous arrivez dans un milieu professionnel, vous voulez bien faire votre travail, vous avez peur de votre hiérarchie, mais vous ne connaissez pas vos droits. Là, vous êtes mal barré. Parce que non seulement vous... La hiérarchie qui sait que vous ne connaissez pas vos droits va profiter de la situation pour vous demander ce qu'ils veulent. Et vous qui avez peur de perdre votre emploi, vous allez vous plier à leurs exigences même si ça ne rentre pas dans les critères de votre contrat. Donc vous, en tant que futur employé, premier emploi, apprenez vos droits et sachez dire non dès le début. propose directement un CDI. Faites attention parce que souvent, un CDI au premier emploi, c'est un piège. C'est un piège parce que vous ne savez pas à quoi vous attendre. C'est comme la première année. OK, super, j'ai du travail, j'ai trouvé un travail, je signe un CDI, c'est bien, je peux aller faire un prêt à côté, j'ai un CDI. Mais est-ce que ce contrat que j'ai signé répond à mon besoin ? à mes attentes. C'est ça que je vais vous poser comme question. Ok,

  • Speaker #1

    je vois. Donc, dernière question. Est-ce que les jeunes peuvent te contacter et où est-ce qu'ils peuvent te contacter s'ils veulent un peu plus d'infos sur ce que tu as fait, ton parcours et ton métier actuel ?

  • Speaker #0

    Alors, ils peuvent me contacter sur les réseaux parce que tout le monde est sur les réseaux maintenant. Et si j'ai un conseil, c'est arrêtons de rester sur notre zone de confort et arrêtons d'avoir d'attendre qu'on soit servi, qu'on nous donne tout sur un plateau. Il ne faut pas faire ça. Aujourd'hui, nous sommes dans un monde qui a évolué, dans un monde où on a accès à toutes les informations qu'on veut sur Internet, même si on ne les maîtrise pas. Donc, apprenez à vous cultiver, apprenez à faire des recherches parce que ça va vous servir non seulement pour vous, mais ça va aussi vous servir pour votre entourage. N'ayez pas peur, vous avez des questions, posez-les. Vous avez des objectifs, n'ayez pas peur de les atteindre. Mais il ne faut pas rester dans sa zone de confort et attendre que tout convienne vers vous pour vous demander ce que vous voulez. Ça ne sera pas toujours comme ça. Et souvent, c'est ça qui nous frappe quand on arrive en France, c'est le fait de voir que chacun est pour soi. Chacun est là pour soi. Il n'y a personne qui sera derrière. comme au lycée pour nous dire il faut faire ça à la maison, il faut faire ça. Ça ne marche pas comme ça. Prenez vos responsabilités dès le début. Soyez autonome et soyez curieux.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu considères que tu es là où tu voulais être actuellement ? Est-ce que pour toi, est-ce que tu es là où tu voulais être et que tu manques quelque chose encore à faire ? Tu as d'autres ambitions ?

  • Speaker #0

    Alors, je ne dirais pas que je suis là où je voulais toujours être depuis le début. Je dirais juste c'est que même après 20 ans, 10 ans d'expérience, on est toujours à la recherche de soi-même et on essaie toujours de mieux se connaître et on essaie toujours d'apprendre plus. Donc, vivez au jour le jour et prenez la vie comme vous voulez.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Asna d'être venue sur Insulaire et merci d'avoir répondu à toutes les questions. J'espère que ton parcours va en inspirer plus d'un. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi de m'avoir contacté. Allez, au revoir.

  • Speaker #1

    Merci encore de nous avoir écoutés. J'espère que tu as pris autant de plaisir que nous lors de l'enregistrement à écouter cet épisode. N'hésite surtout pas à nous laisser 5 étoiles si l'épisode t'a plu. Nous laisser un petit commentaire pour nous faire part de tes retours. Quant à moi, je te dis à très vite avec un nouvel invité dans Insulaire Podcast.

Description

Dans cet épisode, nous rencontrons Assinani Kassim, une diététicienne nutritionniste passionnée et diplômée d'État, qui partage son parcours. De ses études en France à son retour à Mayotte, elle nous raconte ses défis, ses réussites, et ses ambitions pour améliorer la santé des Mahorais. Elle aborde également l'importance de l'intégration en France, le rôle crucial de la prévention des maladies chroniques, et donne des conseils pratiques aux jeunes qui aspirent à poursuivre des études supérieures. 

Un épisode riche en enseignements !  


 N'hésitez pas à contacter Assinani si vous avez des questions ou souhaitez en savoir plus sur son parcours.


 LinkedIn
https://www.linkedin.com/in/assinani-kassim-3a8a39152/

 Instagram
https://www.instagram.com/assnamalayka/

Archéologie à Mayotte

https://www.inrap.fr/magazine/Tromelin/L-archeologie-dans-l-Ocean-Indien/Mayotte-a-travers-l-archeologie#undefined

Assistance scolaire personnalisée

https://www.assistancescolaire.com/enseignant/lycee


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Insulaire, le podcast où on invite des personnes venant des îles à venir raconter leur parcours scolaire et professionnel. Je suis Laetitia, Data Manager Clinique, originaire de Mayotte et de Moélie. J'ai pour ambition de faire de ce podcast la source de référence pour nos jeunes. En effet, pour les personnes venant des îles, il est parfois compliqué d'avoir accès aux universités ou écoles lors des portes ouvertes. Alors imagine un endroit où on pourra regrouper une multitude de parcours scolaires et professionnels avec en plus un retour d'expérience. Cet endroit, tu l'as déjà et c'est Insulaire Podcast. Alors sans plus attendre, je te laisse découvrir l'invité du jour. Bonjour Asna, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Ça va et toi, bonjour.

  • Speaker #0

    Je vais super bien, merci. Je suis super contente de te recevoir dans Insulaire. Pour rappel, pour les personnes qui nous écoutent, ici les invités sont des personnes comme toi, tous originaires d'une île ou ayant vécu dans une île. Chaque invité va venir nous raconter son parcours scolaire, professionnel, etc. Et dans cet épisode, on reçoit Asnani Kassim, qui est diététicienne, nutritionniste, diplômée d'État et titulaire d'un master en nutrition et sciences des aliments. On va parler de son parcours, mais aussi de ses ambitions pour la population mahoraise concernant la prévention des maladies chroniques et pour lutter contre la malnutrition. Donc Asna, sans plus tarder, je te laisse te présenter à nos éditeurs.

  • Speaker #1

    Qui es-tu et d'où viens-tu ? Bonjour, donc moi c'est... Assimiani. Je suis maorais, originaire d'Aquois. Donc, j'ai fait mes études en France. J'ai commencé par faire un DU santé. Ensuite, je me suis orientée dans les études qui se rapprochent de la nutrition. Donc, j'ai fait un DUT d'éthique. Ensuite, j'ai fait une licence pro maîtrise de... sanitaire des aliments. Et puis, pour finir, j'ai fait un master nutrition et science des aliments à Montpellier. Donc, au début, j'ai fait mes études pour travailler en tant que diète à l'hôpital. À la fin de mon master, j'étais en recherche d'emploi en France. Mais avec la situation, la COVID, etc., j'ai eu Il n'y avait pas beaucoup de débouchés. Du coup, j'ai eu une opportunité à Mayotte. Donc, c'était de travailler en tant que diététicienne, nutritionniste et qualiticienne dans une clinique privée, Clinifiture. Donc, c'est un centre de dialyse qui se trouve à Mayotte, situé à Mamoudzou. Mais ils ont deux autres sites qui sont à Kaoueni et au centre hospitalier de Mramatoutou. Donc... J'ai travaillé pendant huit mois. C'était une expérience. On va revenir en plus sur cette expérience. Et ensuite, au bout de huit mois, j'ai changé complètement de métier. Je me suis orientée vers l'enseignement. Donc l'enseignement au premier degré. Et au même moment, j'ai aussi l'opportunité d'enseigner la nutrition à l'école Vattel qui venait d'ouvrir à ce moment-là. Donc, j'interviens en tant qu'enseignante en nutrition à l'école Vattel.

  • Speaker #0

    Merci pour cette présentation. On va revenir sur plein de points, ne t'inquiète pas. Mais du coup, juste avant de continuer, est-ce que tu peux nous parler un peu de tes passions et intérêts actuellement ?

  • Speaker #1

    De base, je suis passionnée par le volleyball, mais tous les membres de l'équipe ne sont plus sur l'île où chacun travaille. Ils ont changé complètement de hobby. Du coup, on ne se retrouve pas à chercher autre chose à faire. Sinon, je dirais que c'est plus le temps qui manque. Mais d'un autre côté, je suis dans une association. dans mon lieu de travail. Je ne sais pas si vous connaissez l'UCEP. L'UCEP, c'est une association qui... qui accompagne les élèves ou toute personne qui veut dans le monde du sport, etc. Du coup, je suis dedans avec cette association. On fait des projets avec les élèves et ça me prend déjà beaucoup de temps.

  • Speaker #0

    Je fais bien qu'on revienne après sur cette étape-là pour l'association. Mais du coup, avant de passer sur les différentes questions et parler de ton parcours et de comment tu en es arrivé là, est-ce que tu peux juste nous parler brièvement du métier de diététicienne nutritionniste ? Qu'est-ce que tu fais au quotidien ? Si tu devais vraiment l'expliquer, parce que nos auditeurs, c'est des lycéens, c'est des jeunes qui doivent la plupart faire un choix. Toi, tu leur expliquerais comment on fait le métier de diététicienne ?

  • Speaker #1

    Alors, le métier de diététicienne, je dirais que ça dépendra du lieu où la personne exerce. Parce que dans les structures hospitalières, par exemple, c'est très différent l'organisation. Là, dans une structure hospitalière, la personne arrive le matin, tu sais que tu dois t'occuper de tes patients, tu dois regarder les bilans de santé et à partir de ces bilans de santé, Tu dois être capable de diagnostiquer ce qui ne va pas et de mettre en place le traitement qu'il faut, avec l'autorisation, bien sûr, avec l'accord du médecin, pour que le patient puisse mener à bien son traitement et bien vivre sa maladie. Ça, c'est un exemple. Et aussi, être dans le milieu hospitalier, il faut aussi être capable de... d'alerter. Il ne faut pas tout le temps se baser sur attendre que le médecin te dise, ah, tu dois faire ça, tu dois faire ça. Il faut que ça soit instinctif. C'est ton métier, tu sais ce que tu fais, tu dois être capable de déduire et de proposer des solutions pour le patient qui est devant toi. Après, si c'est des choses qui nécessitent vraiment l'accord du médecin, là, la personne peut aller voir le médecin et demander son accord si nécessaire. Mais c'est un métier avec beaucoup de responsabilités. Parfois, il faut bien connaître le bout des choses pour éviter les erreurs, parce que certaines erreurs peuvent être fatales pour les patients. Comme par exemple, la OGT, c'était un centre de dialyse. Et une personne dialysée, c'est une personne qui est très très fragile, qui nécessite un suivi très minutieux parce que il y a des aliments pour la personne réalisée qui peuvent être mortels, comme par exemple une ingestion en excès de jacques ou de bananes mûres ou de songes, ça peut lui être fatal, ou le fait de manger du poids de zahar, le fait de manger tout ce qui vient de la mer, ça peut lui être fatal. Le fait aussi de tout simplement boire beaucoup d'eau, un litre d'eau, c'est tout pour une personne dialysée, donc ça peut lui être fatal. En fait, il y a plein de points où il faut faire très attention, il faut être très rigoureux et prendre ses responsabilités. Après, dans les autres milieux, comme les milieux où on travaille beaucoup plus que sur la prévention ou dans les centres… communale par exemple, là on a plus de liberté sur certaines choses parce que on fait de la prévention, on prévient la population, on touche tous les côtés, le côté social, le côté logement, le côté alimentation, on touche un peu de tout. Donc c'est beaucoup plus, c'est déjà moins stressant et beaucoup plus polyvalent. Et si j'ai un conseil, c'est qu'il ne faut pas avoir peur de ça parce que quand on commence un métier, on prend ses marques et une fois qu'on s'y habitue, tout vient automatiquement. Donc ça ne doit pas être un frein pour les élèves s'ils veulent travailler dans le milieu hospitalier, ils vont aussi plaire. Mais il faut savoir qu'à Mayotte, contrairement au département, les charges de travail sont beaucoup plus importantes que les levées. Il faut s'attendre à travailler. Beaucoup plus, parce que moi, par exemple, là où j'étais, j'étais toute seule en tant que diète. Je devais m'occuper des patients de trois sites. Et en plus de ça, je faisais aussi les consultations hors personnes dialysées, donc les consultations des personnes qui sont diagnostiquées insuffisantes rénales chroniques, mais qui venaient pour faire les consultations, pour s'assurer que… tout va bien et qu'il ne nécessite pas d'être dialysé dans l'immédiat.

  • Speaker #0

    Et quand tu parles de dialyse, du coup encore pour les jeunes qui nous écoutent, dialyse, c'est quel, quand tu es sous dialyse, tu as quelle maladie par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, une personne sous dialyse, c'est une personne qui souffre d'une insuffisance rénale chronique. Ça veut dire que la dialyse est la seule solution pour cette personne pour rester en vie. En gros, pour filtrer, nettoyer son sang. Tous les deux, trois jours. Cette personne doit aller au centre de dialyse trois fois dans la semaine, sachant qu'une séance de dialyse, ça va entre deux et quatre heures. Elle doit s'y rendre trois fois par semaine pour rester en vie.

  • Speaker #0

    Et du coup, ces personnes-là, la diététicienne va, elle, préparer un... J'essaye vraiment, tu me dis si je me trompe, du coup, va-t-elle préparer un plan, pas un plan, mais un planning alimentaire ? Je ne sais pas si je peux l'appeler comme ça.

  • Speaker #1

    Alors, en tant que diététicienne, quand tu travailles pour une personne dialysée, dans un premier temps, tu dois te baser sur, tu fais ton enquête alimentaire. Une fois que tu as réussi à faire ton enquête alimentaire, tu vas d'abord expliquer à cette personne sa maladie, comment ça fonctionne dans son corps. Une fois que cette personne comprend le fonctionnement de son corps, pourquoi et c'est quoi sa maladie, à ce moment-là, vous pouvez commencer à parler de son alimentation et de lui expliquer ce qu'il faudrait faire et ce qu'il ne faudrait pas faire. Une fois que cette personne aura compris, vous allez lui expliquer. tu vas attendre son bilan de santé, donc son bilan sanguin. Ensuite, vous allez trouver les points importants. Généralement, pour une personne dialysée, on se base sur des choses très importantes. Ça va être la quantité de potassium, la quantité de fort et la quantité de sel, etc. Donc, vous basez sur ça parce que ça peut être les points les plus sensibles pour une personne dialysée, mais aussi la quantité de vitamine D et de calcium. Donc ensuite, une fois que le bilan sanguin de la personne est sorti, vous allez pouvoir vous entretenir, parler de ses traitements, et parler aussi de son alimentation, ce qu'il faut éviter et ne pas éviter. Après, vous pouvez établir un planning de son alimentation dans la semaine, parler aussi avec son entourage pour mieux expliquer la maladie, pour que ça soit un peu plus compréhensible.

  • Speaker #0

    C'est clair maintenant. Donc là, on va passer, déjà on va faire un bond en arrière. On va parler en fait de l'époque où tu étais collège-lycée. En fait, j'aimerais savoir… Avant même de commencer, tu vois, en ce moment, on a tous entendu parler de la situation à Mayotte, entre les barrages, les violences, etc. Est-ce que toi, à ton époque, au niveau, quand tu étais au lycée, au collège, il y avait déjà ces problématiques-là ? Est-ce qu'il y avait les barrages ? Est-ce qu'il y avait de la violence ? Est-ce qu'il y avait des bagarres ? Est-ce qu'il y avait quelque chose, en fait, qui aurait pu jouer sur ta scolarité ?

  • Speaker #1

    Alors, à mon époque, il me semble qu'on a juste connu la grève en 2011, la grève. qui a plus ou moins paralysé l'île. Mais ça a duré un mois, je crois. Mais cela ne nous a pas empêchés de réussir et d'en être là où nous sommes. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il faut donner beaucoup de soi, beaucoup de travail personnel. Donc, il ne faut pas attendre que ce soit l'enseignant ou le prof qui nous dise quoi faire. Aujourd'hui, nous avons de la chance. À l'époque, nous, on n'avait pas le haut débit. on avait le bas débit où on pouvait aller sur Internet. Et aujourd'hui, vous avez la possibilité de surfer sur Internet quand vous voulez, avec votre téléphone, avec votre... ordinateur où vous allez vous avez accès à internet donc internet c'est un endroit où on a accès à tout à tout à tous les ouvrages à tous les toutes les pages donc il faut profiter de cette opportunité pour travailler à la maison et se donner à fond donc il faut pas utiliser comme excuse les barrages l'insécurité le fait de pas aller à l'école pour comme comme source d'échec. Il faut travailler à la maison. Le message est passé.

  • Speaker #0

    De toute façon, on va en revenir parce que tu vois, il y a aussi la problématique des élèves, par exemple, qui n'ont pas Internet chez eux ou qui n'ont pas forcément, tu vois, d'abonnement pour avoir Internet. Pour eux, c'est vraiment, c'est d'autant plus difficile puisque même en installant, en instaurant, tu vois, les systèmes des cours à la maison et de recevoir son cours, ils ne sont pas privilégiés, on va dire. Donc, c'est assez compliqué pour ces élèves-là.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui n'ont pas Internet, Moi, ce que je conseille, c'est dans certaines communes, il y a des médiathèques. Et lorsque cet étudiant ou cet élève peut se rendre à l'école, il peut aller au CDI et récupérer les manuels du type philosophie pour les nuls, ce genre de manuel. Parce que ça peut paraître gros, ça peut paraître… par être chargé, mais ça aide beaucoup, ça aide vraiment beaucoup. Il ne faut pas hésiter à solliciter les anciens élèves, ne pas avoir honte d'avoir des lacunes parce qu'une aide reste une aide. Donc, il ne faut pas hésiter, il faut sortir de sa zone de confort et penser.

  • Speaker #0

    Donc, si on revient maintenant à l'étape du lycée, première terminale, donc nous, on s'est rencontrés en seconde, on a été dans la même classe en seconde, après je vous ai dit.

  • Speaker #1

    Je vous ai abandonné.

  • Speaker #0

    Mais avant même de parler du lycée, est-ce que tu peux nous dire comment est-ce que tu as choisi entre lycée professionnel et lycée général ? Est-ce que tu as eu des infos avant où on t'a dit tu vas aller au lycée général, c'est tout, point. Tu ne savais même pas ce que c'était le lycée professionnel.

  • Speaker #1

    À notre époque, je ne sais pas si tu t'en souviens, mais on ne nous laissait pas trop le choix. Au début, j'avoue que j'étais très attirée par les lycées professionnels, qui est métier dans la cuisine et ou métier un peu manuel. Du coup, je m'étais quand même informée et j'avais envie de tester le CAP cuisine, je crois. Mais c'était un non radical de la part de l'enseignant principal et de l'ensemble de… de l'équipe qui se chargeait de l'orientation des élèves. À cette époque-là, on n'était pas aussi nombreux en tant qu'élèves dans les établissements, mais il y avait déjà ce problème de place et ce problème de répartition. Donc, ils estimaient qu'à partir du moment où un élève a la possibilité de faire le bac général ou le bac technologique, cet élève-là, on a laissé à ceux qui n'ont pas le niveau, entre guillemets, de passer le bac général et technologique, de prendre la place. Donc, les lycées professionnels, à cette époque-là, ils étaient réservés aux élèves qui ne pouvaient pas avoir accès au bac général et au bac technologique. Donc, on ne nous laissait pas vraiment le choix. On nous disait... Ton profil irait bien avec le bac général, le bac scientifique, le bac ES ou le bac STL, etc. Donc, nous donnons un avis défavorable pour le lycée professionnel, mais nous vous donnons un avis favorable pour le lycée général.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, c'est différent parce que j'ai quand même entendu pas mal de personnes en France et même les premiers invités que j'ai eus, Guadeloupe et Martinique, Ingrid, qui est guadeloupéenne, disait que sa prof lui a directement dit Tu vas en professionnel. Et elle, elle a dit Hors de question. Moi, je n'ai pas envie d'aller en professionnel. Tu vois, vraiment, c'est le contraire. On les orientait directement vers le professionnel, même si, tu vois, elle rêvait de général et elle considérait avoir vraiment les capacités pour aller en général. C'était on les poussait vers le lycée professionnel sans leur avis. Et vraiment, elle, elle a poussé pour dire non. Et je vois que c'est vraiment différent pour Mayotte. Après, moi, je ne me suis jamais posé la question. Moi, je savais ce que je voulais faire, donc c'était lycée général, point barre.

  • Speaker #1

    En fait, c'est différent parce que... Je ne sais pas comment, mais je suppose que dans les autres dômes, dans les lycées généraux, il y a beaucoup plus de places. Or, il n'y a pas beaucoup de places dans les lycées professionnels. Donc, c'est vraiment sélectif pour le coup. Pour le coup, on filtre vraiment les élèves et on essaie d'en garder le maximum. dans les lycées générales et technologiques.

  • Speaker #0

    Je vois. Maintenant, est-ce que tu peux nous parler un peu de ta première et de ta terminale ? En fait, comment ça s'est passé ? Première terminale, c'est même durant la seconde. En seconde, il y a déjà un choix, une décision à prendre pour ta première. Et ensuite, la terminale, il y a le bac, plus il y a qu'est-ce qu'on va faire plus tard. Est-ce que tu peux nous raconter un peu, tu vois, première terminale, ton état ? ton état d'esprit ? Comment tu te... Comment tu révisais toute seule ? Est-ce que tu révisais déjà toute seule ? Est-ce que tu avais de l'aide ? Est-ce que tu étais confiante ? Dis-nous.

  • Speaker #1

    Alors, en seconde, déjà, c'était coup de choc. Je trouvais déjà qu'en seconde, on était déjà beaucoup chargés au niveau travail. Parce que je me souviens, en seconde, j'avais beaucoup de difficultés en mathématiques. Bon, comme d'hab. En mathématiques ? En mathématiques, je n'arrivais pas à suivre. Et moi, à l'époque, comme méthode de travail, je révisais en groupe. Donc, j'étais tout le temps avec Limou. Je ne sais pas si tu as dit ça. J'étais tout le temps avec Nadia, Limou, Aïda, tout ça. On révisait beaucoup en groupe. On révisait beaucoup en groupe, mais après, chacun avait aussi son travail personnel. On se retrouvait surtout pour les devoirs maison, pour la veille des contrôles,

  • Speaker #0

    pour se poser des questions.

  • Speaker #1

    Mais sinon, je trouvais qu'on avait un rythme assez normal pour des élèves de seconde. Après, ce que je peux dire, c'est qu'on aimait aussi se cultiver. Des fois, on aimait sortir pendant les heures de pause, on aimait faire autre chose. Mais on aimait aussi se retrouver au CDI, faire des trucs, lire des livres. Il faut lire, les enfants, il faut lire. Ça aide sur le français, ça aide sur la rédaction, ça aide sur beaucoup de choses. Et après, on a aussi, je ne sais pas si tu t'en souviens, je ne sais pas si tu étais déjà là, mais nous, on a eu un prof d'histoire qui s'appelait Monsieur Pauly. Et il y avait sa femme qui était là, qui s'appelait Madame Leroy, à cette époque-là. Et eux, ils étaient très investis dans l'histoire de Mayotte. Nous, à côté de l'école, à côté du lycée, on faisait de l'archéologie. Donc, on faisait beaucoup d'archéologie après les cours, pendant les week-ends. Du coup, ça nous permettait de nous détendre et d'apprendre aussi davantage sur notre histoire à Mayotte et aussi sur l'histoire en elle-même. Parce qu'au final, moi qui n'ai pas très bonne en histoire, j'ai fini par prendre option histoire en terminale quand même. Mais bon, on peut dire que j'ai pris option histoire par sécurité. Je savais que les maths, c'était voué à l'échec. Tu connaissais tes capacités. Je connaissais mes capacités, voilà.

  • Speaker #0

    Mais ça, tu es mise sur la base du volontariat ? Oui. Donc c'est la prof qui l'a proposé et c'était toute personne de toutes places confondues qui pouvait venir ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est toute personne qui pouvait participer. Il amenait le matériel, etc. On se retrouvait d'abord au restaurant pour manger, pour prendre de la foi. Ensuite, toute l'après-midi, on se consacrait aux fouilles archéologiques. On a eu quand même l'opportunité de faire plusieurs sites dans le Nord. D'ailleurs, il a écrit des articles et il y a un site internet là-dessus. Donc, si vous êtes intéressé, vous pouvez taper archéologie Mayotte et vous tomberez directement sur le site d'Aguas, parce que c'est l'un des sites qui a révélé une bonne partie de l'histoire des ancêtres du XIIe siècle. Donc vous pouvez aller jeter un coup d'œil si vous êtes clairs.

  • Speaker #0

    On va le mettre dans la description, comme ça ils vont aller voir. Et du coup, tu nous as dit que tu révisais beaucoup en groupe, mais arrivé en terminale, parce que là il y a vraiment les épreuves. Et même pour ces épreuves-là, vous avez continué vos révisions en groupe ou là, c'est vraiment à des moments où vous étiez en groupe et à des moments, chacun révisait de son côté, mais genre beaucoup. Et si toi, tu révisais toute seule de ton côté, c'était quoi ta méthode ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, pour le bac, on révisait beaucoup en groupe, mais on avait aussi notre travail personnel à la maison. Si vous voulez, moi, j'étais toujours avec Limon, on révisait les sujets. Et au lieu de... viser par exemple les cours par cœur, etc. On utilisait plus les sujets d'examen. On essayait de comprendre, on essayait de faire en sorte de bien traiter les sujets. On allait regarder les corriger. Notre méthode, c'était, comme on était encore à l'époque bas débit, on avait accès aux livres de sujets SVT à l'époque-là, de spécialité pour... les terminales S. Donc, on essayait de faire les sujets ensemble. Et ensuite, on allait regarder le corrigé pour être sûr qu'on a eu les bonnes réponses. Ensuite, on essayait de bosser chacun le sujet de notre côté. Et je vous encourage vraiment à travailler en groupe et en individuel chez vous, parce que ça nous a sauvés le jour du bac. On était tombés sur un sujet qu'on avait travaillé ensemble. Donc, c'est ce qui nous a permis d'avoir une note assez correcte et de vraiment nous en sortir. Parce que, comme vous savez, à Mayotte, avec tout ce qui se passe, les hauts et bas, on ne peut pas toujours travailler qu'à l'école. Donc, c'est toujours intéressant de chercher de son côté et de s'y retrouver. Je donne aussi des conseils concernant... la philosophie, parce que nous, on avait un prof qui était quasiment, quasiment absent. Je vois que l'année, on a vu deux choses, la conscience, même aujourd'hui, dix ans plus tard, j'arrive quand même à vous dire ce qu'on a vu en cours, on a vu la conscience, la conscience et la conscience. Ce qu'on a vu en cours. Et quand... tu es un élève qui connaît tes lacunes dans certaines matières et qui te dit, ah, si je rate ça, je suis dans la merde. Je peux te dire qu'à côté, tu es obligé de travailler pour t'en sortir et de ne pas compter sur le prof pour t'aider. Donc, nous, ce qu'on a dû faire en philosophie, c'est vraiment travailler chacun de son côté pour réussir cette matière parce qu'on avait... On n'avait pas de prof. Et moi, à cette époque-là, ce qui m'avait aidée, c'était… Il y avait un site Internet qui s'appelait Assistante personnalisée pour élèves, pour lycéens ou collégiens un truc comme ça. Je ne sais pas si ce site Internet existe toujours, mais dedans, il y a plusieurs fiches de chaque partie du cours qui sont en ligne. On peut consulter autant qu'on veut, c'est gratuit, c'est super intéressant. Et c'est ça qui m'a aidée à réussir mon épreuve de philosophie.

  • Speaker #0

    Tout ce qui ressort là, c'est vraiment en mode, c'est aller à la recherche en fait. C'est vraiment réussir avec les infos qu'on te donne à l'école ou les cours qu'on te donne à l'école. C'est vraiment, il y a beaucoup de travail de recherche derrière, beaucoup de travail de, on va se documenter ailleurs que dans les cours et on réussit ensemble.

  • Speaker #1

    Exactement. Il faut se documenter. Il faut se documenter pour réussir. Dans tout ce qu'on fait, il faut se documenter. Parce que s'il n'y avait pas cette opportunité d'accéder à autre chose que les cours qu'on a à l'école...

  • Speaker #0

    Je peux vous jurer que je n'aurais pas eu mon bac. Oui,

  • Speaker #1

    ok. Donc là, tu as eu ton bac. Est-ce que tu étais confiante le jour des résultats ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'étais le genre d'élève qui ne disait rien. Par exemple, je ne disais jamais Ah, j'espère que j'aurai une mention, j'espère que j'aurai ça Je suis le genre d'élève, j'attends de voir les résultats pour m'affirmer. Je ne vais pas parler avant de voir ce que j'ai fait. Même si je visais, on peut dire que je visais quand même mention, mais n'importe quelle mention, je ne visais pas forcément mention très bien ou mention blablabla. Je me disais juste, j'espère que j'aurai une bonne note, j'espère que j'aurai mon coup. Donc, je veux me donner les moyens d'y arriver, je vais travailler. Et en fonction de ce que j'aurais donné, j'espère que j'aurai un bon résultat. Moi, j'étais comme ça. Et à côté, j'avais d'autres copines qui étaient beaucoup plus confiantes, qui disaient, moi, je vis, je m'en sens très bien. C'est bien, c'est bien, mais moi, j'étais pas comme ça. J'étais plus, j'avais mon but dans ma tête, mais je préfère pas l'exprimer. J'attends de voir... les résultats pour m'assurer.

  • Speaker #1

    Et du coup, là, à l'issue du bac, c'est quoi ton choix ? Est-ce que tu restes à Mayotte ? Tu viens, tu nous l'as dit tout à l'heure, tu es venue en France, mais du coup, tu choisis quoi comme filière ?

  • Speaker #0

    Alors, quand j'avais fini mon bac, depuis le début, j'avais choisi le milieu paramédical. Depuis le début, je ne savais pas encore dans quel milieu paramédical je souhaite exercer. Donc, quand je suis arrivée en première année, comme tout le monde d'ailleurs, pour moi, la première année, c'est une année de réflexion. C'est une année où on se pose des questions, on se demande vraiment si ce qu'on a choisi ou si ce qu'on veut faire, c'est ça. Donc, c'est une année où on se remet en question, on se pose des questions. sur le futur, etc. Donc, de base, je voulais passer, à cette époque-là, on passait encore les concours pour être infirmier, etc. Je voulais passer le concours pour accéder à l'IFSI, mais au fil des cours, ça ne m'intéressait plus. Donc, j'ai cherché un métier qui est dans le paramédical, mais qui était... qui se rapprochent de ce que j'aime. Donc moi, je me suis dit, ah tiens, en troisième, j'avais envie d'aller au lycée professionnel de cuisine. Est-ce qu'il y a un métier qui existe dans la restauration, qui se rapproche de l'alimentation, mais qui reste dans le paramédical ? C'est là que j'ai découvert le métier de diététicien. C'est un métier que je ne connaissais pas du tout, mais je l'ai découvert. en faisant des recherches pendant ma première année d'études, qui était un DU pour préparer aux étudiants aux professions de santé. DU,

  • Speaker #1

    c'est diplôme universitaire ?

  • Speaker #0

    Voilà, diplôme universitaire. Donc, suite à ça, j'ai fait ma première année et pendant ma première année, je suis retournée sur le poste bac. et j'ai fait mon choix de postuler à l'IUT de Lyon en DUT génie biologique, option diététique pour faire le métier de diététicien.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'est vraiment, en fait, ce n'était pas dès le départ. Ce n'était pas ton choix. Au final, la réflexion, vraiment, tu es venue une fois que tu étais en France. Parce qu'au départ, j'avais compris que la réflexion venait et tu es venue quand tu étais à Mayotte. Est-ce qu'à Mayotte, il y a eu quand même une orientation, où il y a eu des informations, où vous avez donné des informations sur les différents parcours, où vous avez pu poser vos questions à des personnes sur, par exemple, vos appétences sur tel ou tel domaine, et avoir au moins quelques informations avant de prendre votre décision ? Ou pas du tout, en fait, tu t'es dit, bon, il y a ça que j'aime bien, vas-y, je postule à ça et j'y vais ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut savoir qu'à Mayotte, l'orientation, c'est très compliqué. Parce que souvent, nous, en tant qu'étudiants, on aime bien regarder autour de nous. Par exemple, on a vu, ah, un tel travaille au laboratoire, moi aussi je veux travailler au laboratoire. Je ne vais pas chercher plus loin pour savoir s'il existe d'autres métiers qui pourraient me plaire. Je voudrais absolument faire comme un tel. Donc, il y a ça déjà. Ensuite, il y a aussi... Le fait qu'on ne connaît pas encore le monde de l'étudiant, on ne connaît pas encore le monde du métier en général. On est là, on est jeune, on est insouciant, on a des rêves. Donc, on reste focalisé sur ce qu'on voulait au début, mais c'est que quand on est sur le pratique qu'on réalise que voilà, en fait, ça ne me plaît pas, c'est ça qui me plaît. donc je vais m'orienter dans ça. Et il y a aussi la peur, la peur de l'échec, la peur de se dire, ah mais en fait, depuis la maternelle, je n'ai jamais redoublé, et là, d'un coup, je dois redoubler. Non, c'est une honte. Mais non, ce n'est pas une honte. Ce n'est pas une honte. Un échec, c'est difficile. Posez-vous les bonnes questions, soyez sûr de ce que vous voulez avant de vous engager. Et rien ne vous empêche de... de revenir en arrière, de prendre un peu de recul et de vous poser de bonnes questions pour votre futur. Parce qu'à partir du moment où on a eu le bac, on a le choix, on a le choix sur tout. Faites des recherches, cherchez le métier que vous voulez, les choses que vous voulez apprendre, ayez confiance en vous et allez jusqu'au bout. Il ne faut pas écouter les gens qui sont ici parce que je me souviens au lycée, on a eu des enseignants qui nous disaient excusez-nous vous, il y en a qui ne réussiront pas à la fac vous n'avez pas le niveau il ne faut pas écouter parce qu'à la fac c'est quoi ? la fac c'est basé sur le travail personnel que personnel, pas le travail collectif c'est rare d'avoir les travails en groupe mais c'est que du travail personnel je veux réussir, je révise Je ne réussis pas. Je ne réussis pas.

  • Speaker #1

    Je ne réussis pas. Et au final, en plus, on peut rattraper son retard en étant à la fac. Peut-être que ce ne sera pas la première année et ce n'est pas grave. Parce qu'on part quand même avec du retard. Mais jamais se dire, je ne vais pas réussir parce qu'on m'a dit, je n'ai pas le niveau. Tu peux l'avoir la deuxième année ou tu peux même l'avoir courant même de cette première année. On a vu plein de personnes réussir la première année. Pourtant, ils viennent de Mayotte. On leur a dit, vous n'allez pas réussir.

  • Speaker #0

    Exactement. Et après, pour l'orientation, j'ai trouvé que niveau orientation, ils proposent… Je ne sais pas si c'est nous, en tant qu'élèves, on ne fait pas assez de recherches, ou bien c'est eux, ils ont l'habitude de montrer ce que les gens aiment à Mayotte. Du coup, ils ne vont pas prendre que ça. Donc, comme je disais au début, aujourd'hui, nous avons accès à Internet, nous avons accès à plusieurs documents en ligne. faites des recherches et n'ayez pas peur de ne pas faire le bon choix dès le début. Le bon choix, ça vient après. La première année d'études, c'est une année de réflexion, une année qui va vous permettre de vous dire est-ce que c'est vraiment ce que je veux faire ou bien dois-je changer ? Mais attention, il ne faut pas tout le temps tomber dans le piège où non, là, je n'aime pas celle-là, du coup, je vais changer. Il faut vous donner deux chances. Deux chances parce qu'après, vous savez qu'au bout de deux redoublements ou deux changements d'orientation, vous n'aurez plus le droit à la bourse étudiante. Et il faut faire attention à ça.

  • Speaker #1

    Je vois. Et avant de quitter Mayotte, comment tu t'es préparée ?

  • Speaker #0

    Je trouvais qu'à cette époque-là, on n'était pas assez préparée.

  • Speaker #1

    Comment ? Mentalement ? Physiquement ?

  • Speaker #0

    On était... pas assez préparé mentalement, physiquement, parce que déjà, on n'avait pas de témoignages des anciens, dans un premier temps. Et aussi, on ne connaît pas, on ne sait pas, on se fait un idéal dans la tête, mais ce n'est pas ce qu'on rencontre quand on arrive sur le monde. Je me souviens, je ne sais même plus, je me disais, je connaissais quelques personnes en Rhône-Alpes, Du coup, je me disais, allez, tiens, je vais aller à Saint-Étienne. Saint-Étienne, je ne savais même pas c'était où, comment m'y rendre, ni comment c'était.

  • Speaker #1

    Ça m'intéresse. Je veux savoir comment tu as fait. Comment tu as fait déjà ? Pourquoi tu es partie à Saint-Étienne ? Tu t'es basée sur, oui, il y a des personnes à Saint-Étienne. Tu atterris à Saint-Étienne, mais tu n'as même pas regardé sur la carte.

  • Speaker #0

    Quand on est à Mayotte, on vit d'une manière où on est complètement... à l'opposé de ce qui est en France. Du coup, déjà, à cause de ça, j'étais un peu perdue. Mais bon, moi, quand je suis arrivée en France, je savais que j'allais avoir de la famille à côté. J'ai été avec des cousins à moi qui habitaient à côté, qui étaient venus me chercher en train et qui m'ont amenée à Saint-Etienne. C'était à l'aéroport ou à la gare ? À la gare. Alors, à l'aéroport, c'était galère parce que là-bas, tu découvres l'absence de solidarité. Se retrouver avec des valises sans que personne ne t'aide. Bon, ce n'est pas dans leur culture, il ne faut pas les engouloir. mais déjà il y a ça qui était un choc et aussi la température qui était un choc tu es arrivé à quel moment ?

  • Speaker #1

    il faisait froid quand tu es arrivé ?

  • Speaker #0

    il faisait pas froid mais tu sais que quand on vient des Dômes on arrive là-bas même fin août on a froid donc on était arrivé fin août pour bien nous préparer donc je me souviens que sur le Sur les voeux, j'avais fait une demande de logement en Crousse. À cette époque-là, on est encore naïfs. Sans faire exprès, j'avais demandé un 9 mètres carrés. Ce que j'ai regretté le plus.

  • Speaker #1

    Je te comprends, j'ai eu le même abeus en sang et je n'en pouvais plus. 9 mètres carrés,

  • Speaker #0

    je ne vis pas. 9 mètres carrés, en plus toilettes partagées, etc. C'était l'enfer. Mais bon, je ne savais pas, je ne pouvais pas savoir. Ce qui m'a frappée quand je suis arrivée à Saint-Etienne, c'est qu'il fallait prendre les transports en commun dans le premier temps. Je ne savais pas prendre les transports en commun. Il fallait faire beaucoup de démarches, c'est-à-dire faire les démarches pour récupérer le logement, faire les démarches de la carte, faire les démarches d'assurance, faire les démarches pour tout ce qui est carte de transport, faire les démarches. pour la carte vitale mutuelle étudiant. Tout ça, je n'étais pas préparée. Je ne savais pas que ça existait et je ne savais pas du tout comment faire. Alors, la personne qui est partie me chercher à la gare n'a jamais été étudiante. Du coup, la personne non plus ne savait pas comment ça marchait. Mais j'ai eu de la chance. J'ai croisé une fille d'Aquois par hasard. pas qu'elle habitait là-bas, mais je l'ai croisée à Saint-Étienne et c'est elle qui m'a aidée à faire tous mes démarches. Et elle, ce que j'aime, ce que j'ai vraiment apprécié, elle m'a aidée à être autonome. Au début, quand tu viens d'arriver, tu as peur de parler français parce que tu as peur de te tromper, tu as peur de te fuser vu qu'on t'a toujours dit que tu ne sais pas parler français, tu ne sais pas... Du coup, ça revient dans la tête. Mais pour avoir confiance en soi, elle m'a vu, elle m'a accompagnée et elle m'a dit, aujourd'hui, je t'accompagne, je vais faire les démarches avec toi, mais demain, c'est toi qui va être, c'est toi qui va prendre les choses à main. Je t'accompagnerai, mais c'est toi qui va parler. C'est comme ça qu'elle m'a aidée. Et du coup, grâce à ça, en fait, j'ai pris sur moi Et ça m'a permis d'avoir confiance en moi et de commencer à faire mes démarches toute seule. Et quand j'avais une question, je l'appelais. Je lui disais, ouais, comment je dois faire ça ? Elle me dit, tu dois aller là, là, là. Il faut que tu apprennes à utiliser ton GPS. Il faut que tu apprennes à utiliser les applications. En fait, c'était une expérience enrichissante dans le sens où ça m'a permis d'être autonome et d'avoir mes propres responsabilités. Mais en même temps... Le fait de ne pas être préparée depuis Mayotte, c'était un peu traumatisant.

  • Speaker #1

    Je comprends. Il manque vraiment ce gros travail-là avec nos jeunes, où on les prépare vraiment. Parce que tu vas avoir, tu vois, dans nos jeunes, tu vas avoir des personnes qui n'ont jamais voyagé, où ça sera vraiment leur premier voyage, finalement. Quand tu vas aller faire tes études ailleurs, ce sera ton premier voyage. Tu n'as pas encore voyagé. Donc, tout ce monde-là, tu ne le vois pas. Même... Même si tu le vois à travers la télé, mais ce n'est pas la même chose. Tu arrives sur place et il t'a parlé des démarches, juste des démarches administratives. Est-ce qu'on se rend compte qu'en fait, à Mayotte, on n'est pas du tout autonome ? Nos parents font tout jusqu'à 18 ans. Après, on nous dit, vas-y, tu vas faire tes études en France. Tiens, tu as une carte bancaire. Tiens, tu as ça. Tiens, tu as ça. Vas-y, go.

  • Speaker #0

    Ma mère, par exemple, elle m'a dit, tiens, c'est ta carte bancaire si tu as besoin d'argent. Mais je peux te dire que je ne savais même pas retirer. Les espèces, je ne savais pas. Même pour ça, la jeune fille qui m'accompagnait, elle m'a dit, pour retirer de l'argent, on fait comme ça. On n'était pas préparés. Après, de nos jours, vous, en tant que jeune, vous avez de la chance parce que dans toutes les communes, il y a des associations qui accompagnent les étudiants, les filles qui ont des étudiants pour se préparer. Il y a des associations qui vous attendent à l'aéroport pour vous orienter. En fait, vous avez toutes les clés pour y arriver. Là, on n'a plus d'excuses.

  • Speaker #1

    Franchement, on n'a plus d'excuses. En fait, le truc, si vraiment on se dit oui, je ne connais personne, je ne connais personne, c'est que toi-même, tu n'as pas pris l'initiative d'aller chercher une association. Ou quand on est venu te parler d'une association, tu t'es dit, je peux réussir tout seul en fait. Je n'ai pas besoin d'une association. Mais aujourd'hui, il y en a partout. Et oui, je confirme. Entre ceux qui viennent à l'aéroport pour venir te chercher, est-ce qu'on se rend compte du luxe ? On vient te chercher à l'aéroport, en fait.

  • Speaker #0

    Je viens te chercher avec des panneaux pour te dire que je suis là. Président.

  • Speaker #1

    Du coup, là, tu arrives à Saint-Etienne. Est-ce que c'est là où tu fais ta première année d'études à Saint-Etienne ?

  • Speaker #0

    Alors, comme je disais, à Saint-Etienne, c'est là où j'ai fait ma première année d'études. Et c'est... C'est là où j'ai fait mon DU. En fait, j'avais fait... Je voulais faire la biologie, etc. J'étais attirée quand même par la biologie. Mais au final, j'avais quelques soucis de santé à cette époque-là. Du coup, j'avais confiance en moi. Du coup, je me suis orientée. C'est là que je t'ai dit, j'ai fait des recherches sur le paramédical, ce qui pourrait m'intéresser. C'est là que j'ai décidé de postuler pour l'année d'après. pour la diététique. Mais j'ai fait ma première année à Saint-Étienne. Une fois que j'avais fini ma première année, je suis partie à Lyon pour faire ma vraie première année à l'IUT de Lyon pour être diéticienne nutritionniste.

  • Speaker #1

    Et du coup, est-ce qu'on peut parler de cette vraie première année-là ? Une fois que tu as eu ta première année de test, tu as vu comment ça se passait, tu as pris tes marques à Saint-Étienne, tu savais comment faire tes démarches. Là, tu arrives à Lyon. Est-ce que Lyon, c'est plus grand que Saint-Etienne, il me semble, non ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est plus grand. Alors déjà, quand j'étais à Saint-Etienne, là, j'ai appris le côté administratif, le côté démarche, tout ça. Là, j'étais devenue autonome. Mais je n'étais pas encore intégrée. Je n'étais pas encore intégrée dans la communauté. J'avais encore peur de mélanger avec les autres. Parce que je ne sais pas si même vous, étudiante de maintenant, Quand vous arriverez en première année, vous allez remarquer que tous les noirs sont avec les noirs, tous les arabes sont avec les arabes, tous les blancs sont avec les blancs. C'est une réaction normale parce qu'on est connu, on va avec ceux qui nous ressemblent, on estime qu'ils nous ressemblent. Mais cette partie-là, je n'étais pas encore intégrée. Et franchement, s'il y a une chose que je peux vous conseiller, intégrer vous parce que l'intégration ça fait partie de votre réussite en métropole parce que quand j'ai remarqué que le fait de ne pas m'être intégrée la première année ça m'a je ne parle pas de ma première année je parle de ma première année à Saint-Etienne et de ma vraie première année à l'IUT le fait de ne pas m'être intégrée ça a été un frein pour moi j'ai eu beaucoup de difficultés Merci et je ratais beaucoup d'informations qui auraient pu m'aider en première année. Moi, j'ai dû refaire ma première première année parce que j'avais raté de 0,2. Et il faut savoir qu'à l'IUT, ce n'est pas comme à la fac. L'IUT, il n'y a pas de rattrapage. L'IUT, si on rate, on refait. Donc moi, première année à l'IUT, je n'étais pas du tout intégrée. Du coup, je ratais beaucoup d'informations. Parce que dans les IUT ou comme à la fac, il y a des projets, il y a des tutorats. Donc, les anciens étudiants, eux, ils parrainent les nouveaux étudiants. Ils leur donnent les astuces, les devoirs de l'année d'avant, les exercices de l'année d'avant pour qu'ils réussissent mieux leur année. Et moi, vu que je n'étais pas intégrée durant ma première année, je n'avais pas accès à tout ça, malgré mes recherches à côté, malgré le fait d'aller… à la bibliothèque, etc. Ça ne m'a pas aidée parce qu'il y a des choses que je ne comprenais pas forcément. Et eux, vu qu'ils les partageaient avec leurs tuteurs, ils les partageaient avec des anciens étudiants, ils étaient intégrés. Et si c'est mieux. Donc, il y a ce côté-là que j'aimerais beaucoup insister. Ne restez pas dans votre coin. Parce que quand j'ai fait ma deuxième première année et que j'ai réalisé que voilà, en m'intégrant J'ai accès à beaucoup de choses. J'ai accès aux anciens projets des enfants. J'avais des réponses en main, j'avais le droit de poser mes questions quand je voulais. Là, je peux vous dire que j'étais moins stressée. J'étais moins stressée, je réussissais mieux les devoirs continus, je réussissais mieux les partiels, je réussissais mieux tout ce que je faisais à l'école. Et le fait d'avoir aussi une vie étudiante en dehors de l'école, sortir avec les autres, partager des moments conviviales, attention, quand je dis sortir, ce n'est pas aller tout le temps en boîte, etc., pour aller à mauvaise influence. Non, non, non. Quand vous allez vous intégrer, vous allez voir qu'ils n'ont pas la même culture que nous, ils n'ont pas les mêmes matières que nous. Il faut s'intégrer, s'intégrer, mais ne pas copier tout ce qu'on voit. Parce qu'il faut savoir que là-bas, les gens, ils travaillent chez eux, ensuite, ils sortent pour aller s'amuser. Ce n'est pas je sors, je sors, mais je ne travaille pas à côté. Vous travaillez, sortez. Donc, voilà, intégrez-vous. Voilà.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as trouvé, là je pense qu'on en a parlé un peu, mais sur les difficultés que tu as rencontrées au final, parce que là, on a beaucoup insisté sur la première année, parce que c'est la première année qui est clinique, et après au final, quand tu prends tes marques, Tu vois, ça vient tout seul. Sur les autres années, ça va et c'est bon. Tu passes quand même deux belles années universitaires. Mais qu'est-ce que tu as trouvé très dur en étant en France ? Parce que nous, la plupart de notre famille est à Mayotte. Donc, il y a les vacances scolaires, il y a les fêtes, il y a tout ça. Est-ce que ça a été dur quand même pour toi de rester un peu seule ici ? Ou est-ce que du coup, au contraire, tu pouvais rentrer à Mayotte durant les vacances ? Est-ce que tu peux juste me dire quelles étaient tes difficultés ? Qu'est-ce que vraiment tu as trouvé dur ? Et si à un moment tu t'es dit, bon, j'en ai marre, je vais arrêter, je rentre chez moi.

  • Speaker #0

    Déjà, c'était tous les week-ends. Tous les week-ends, on voyait les étudiants avec leurs valises, ils allaient rentrer chez leurs parents ou les parents qui attendaient après les cours. Et toi, tu savais que tu rentrais chez toi, tout seul, de famille. Ça, c'était dur. Il y a aussi le côté médical. Le côté médical est quand même dur. Parce que même s'il y a beaucoup de médecins et autres, à l'époque, le taux libre n'était pas encore au top. Du coup, quand on était malade, on avait la difficulté d'accès à la santé. Pourquoi ? Parce que tous les cabinets que tu appelais, c'était on parle de nouveaux patients Et du coup, il y avait ça. Il y a aussi la difficulté, la précarité. La précarité quand on se retrouvait seul et qu'on n'a plus de course, c'est la fin du mois. On ne sait pas encore gérer beaucoup de choses. Du coup, on se retrouve, on n'a pas d'argent, on n'a pas les moyens. Du coup, là, on est un peu dans un cercle où on a honte, où on ne sait pas où aller. Mais tout ça, il y a des solutions. Il y a des solutions. Les difficultés encore que j'ai rencontrées, c'est la solitude. La solitude, comme tout le monde. Parce que certes, on a de la famille là-bas, mais il faut savoir que... En France, on paye tout, tout est payant et les gens n'ont pas forcément envie de t'avoir chez eux pendant 10 semaines. C'est bien d'aller rendre visite de temps en temps et rester à long terme, ce n'est pas possible. Quand vous rencontrez des difficultés, il faut savoir que le CRUS met beaucoup de choses en place. Il y a les assistantes sociales qui sont là. D'ailleurs, quand j'étais à Lyon, À cette époque-là, ma mère, elle ne travaillait pas encore. J'étais souvent en difficulté financière. Et le conseil m'a beaucoup aidée. Ils ont débloqué beaucoup de fonds pour moi, des fonds d'urgence. J'avais droit à des fonds d'urgence à chaque fois pour m'habiller, pour m'acheter à manger, pour faire mes courses, sortir. Donc, franchement, il ne faut pas hésiter. Il y a l'assistance sociale, il y a les aides qui sont mises en place. Allez voir l'assistance sociale. n'ayez pas honte. Ce n'est pas que pour les pauvres. C'est fait pour que les étudiants puissent avancer et puissent faire leurs études sans avoir le côté financier comme barrière. Donc, il y a ça. Et maintenant, je parlais tout à l'heure de l'accès à la santé. Maintenant, vous avez la chance de choisir vos médecins sur Doctolib. Vous êtes malade, vous n'avez pas envie d'appeler les cabinets pour au... au risque d'avoir une réponse négative, connectez-vous sur PortoLibre, prenez rendez-vous et rendez-vous au lieu de votre consultation. C'est plus simple et voilà. Il y a aussi les démarches de CMEC.

  • Speaker #1

    Ça, c'est long, par contre.

  • Speaker #0

    C'est très long. Et ensuite, ils ont des conditions pour que ça soit renouvelé. Je crois qu'il faut que la deuxième année, tu signes une déclaration comme quoi tu vas te déclarer aux impôts. Donc, il faut que nos étudiants sachent que dès que vous avez 18 ans, vous pouvez déjà... faire votre déclaration d'impôt en ligne. Donc, même si vous avez zéro revenu, vous pouvez commencer à le faire dès que vous êtes à Mayotte pendant que vous faites vos démarches post-bac. Comme ça, vous l'aurez au mois de septembre et vous pourrez utiliser cet avis d'imposition pour faire vos démarches au niveau de la sécurité sociale pour avoir votre... complémentaires santé.

  • Speaker #1

    C'est de bons conseils que tu es en train de leur donner là parce que vraiment, c'est des trucs que nous, on n'a pas eu. Après, moi, je dis, tu vois, moi, j'ai fait une partie de mes études à Mayotte et une partie de mes études en France, mais même en ayant fait mes études en France, toutes ces informations-là, je ne les avais pas. Déjà, ma mère, elle ne me les a pas données parce qu'elle, elle faisait son truc dans son coin, donc elle ne se disait pas, vas-y, une jeune qui est en train de faire ses études, est-ce qu'elle a besoin de ça, tu vois ? Les impôts, elle va faire quoi des impôts ? elle n'a pas de salaire,

  • Speaker #0

    Je ne sais pas du tout.

  • Speaker #1

    toutes les informations qu'on nous donnait. Donc, dernière question sur cette partie-là. Tu as eu à faire des stages alternance ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas fait de stage en alternance parce que je n'ai pas fait en DUT en alternance. J'ai fait en continu. Du coup,

  • Speaker #1

    tu as eu des stages de six mois alors ?

  • Speaker #0

    J'ai eu des stages de... Je crois que la première année, c'est un stage de trois mois et la deuxième année, c'est un stage de six mois ou plus, je crois. Donc, du coup,

  • Speaker #1

    C'est fait ici ou à Mayotte ?

  • Speaker #0

    Non. Enfin, ma première année de stage, c'était un stage d'observation. Je l'ai fait à Mayotte dans un réseau de santé au réseau de diabète de Mayotte. Donc, c'est là où il y avait une diététicienne nutritionniste qui m'avait pris en stage. D'ailleurs, elle est toujours sur Mayotte. Et quoi d'autre ? Deuxième année pour les stages. Oui, ma deuxième année pour les stages. Il faut savoir que vous, en tant qu'étudiant maorais, vous avez l'opportunité de faire vos stages partout dans le monde à partir du moment où c'est un stage obligatoire. C'est financé par le conseil départemental.

  • Speaker #1

    Je vais répéter encore parce que je pense qu'ils n'ont pas encore compris. Arrêtez de vouloir rester en France ou de rentrer à Mayotte.

  • Speaker #0

    Allez ailleurs. Donc nous, à Lyon, c'est un point que je n'ai pas soulevé. À Lyon, on avait l'opportunité d'avoir. un médiateur excellent. Il s'appelait M. Hilal Darwesh. Lui, il était toujours derrière nous à nous aider, à faire nos démarches, à tout faire. Il était très réactif. D'ailleurs, je ne sais toujours pas s'il est encore dans le métier, mais franchement, ce monsieur est excellent. Il m'a beaucoup aidée sur mes démarches et je suis encore très reconnaissante envers lui aujourd'hui. Donc moi, en deuxième année, il m'a informé qu'en tant qu'étudiant, j'avais l'opportunité de faire mon stage ailleurs qu'en métropole ou à Mayotte. Et c'est financé par le conseil départemental. Mais il faut s'y prendre dès le début d'année parce que les dossiers doivent passer en commission COBA. Donc moi, j'ai recherché. Je me suis dit, tiens, voilà une opportunité. je vais essayer de faire un stage ailleurs en deuxième année qu'à Mayotte ou en métropole. Du coup, j'ai décidé d'aller en Guyane. À cette époque-là, la Guyane, je ne connaissais personne là-bas. Mais comme par chance, j'ai un oncle qui est parti faire quatre ans d'enseignement en Guyane. Donc, je lui ai dit que si ça ne le dérangeait pas que je passais chez lui pendant les week-ends, etc. J'aimerais bien venir faire mon stage en Guyane et découvrir la Guyane avec lui et découvrir une autre culture. Donc, mon médiateur de la DASU m'a aidée à faire toutes mes démarches. Le dossier est passé en commission. Ils m'ont payé le billet d'avion. Ils m'ont tout payé. Hébergement, tout ça ? Alors, hébergement, vu que je me suis pris à la ramasse. Et à ce type de... Là, il y avait une grève qui a paralysé la Guyane. Donc, je n'ai pas pu bénéficier de la partie hébergement et transport. Mais du coup, j'avais une personne… Enfin, je me suis débrouillée à arriver sur place. À l'éveillé de mon oncle, je me suis débrouillée en arrivant sur place. J'ai pu faire des démarches. Et j'avais aussi rencontré une personne pendant ma première année qui était guyanais. Ça m'amène. comme si j'étais sa fille là-bas. C'est elle qui m'a donné mon stage, c'est elle qui me déposait à mon lieu de stage, qui venait me récupérer, elle m'a menée découvrir la Guyane. En fait, ça sert à ça aussi, l'intégration. Tu es bien avec les autres, du coup, famille te prenne comme si tu faisais partie de la famille. Franchement,

  • Speaker #1

    c'est super bien.

  • Speaker #0

    Après, une astuce pour accélérer les démarches, c'est dès la... fin de la première année, vous demandez déjà à votre responsable de formation pour les stages de l'année prochaine comment ça va se passer. Et si vous voulez vraiment aller faire vos stages à l'étranger et que vous voulez l'aide de la DASU, vous demandez à votre responsable de formation de vous faire une attestation disant que cette personne a un stage obligatoire à faire à son droit. Et du coup, à partir de ce document comme preuve, vous pouvez déjà commencer à constituer votre dossier de la DASU pour mieux anticiper les démarches. Mais les gars, faites vos stages à l'étranger, vous allez voir des choses incroyables et vous allez profiter, vous allez découvrir autre chose que ce que vous connaissez. Arrêtez de venir faire un stage à Mayotte et de faire la même chose tout le temps.

  • Speaker #1

    Au final, en fait, nous ce qu'on veut, c'est aller prendre l'expérience ailleurs et ramener à Mayotte. Si pas, tu reviens alors que tu n'as pas encore d'expérience, tu viens juste apprendre ce qu'il y a à Mayotte, est-ce que tu le fais ? Tu fais évoluer Mayotte au final ? Non ! Tu ramènes juste ce qu'il y a à Mayotte, en fait. Tu ne changes pas grand-chose. Donc, franchement, il faut y aller. Et surtout, l'anglais actuellement, c'est tellement important. Tu maîtrises l'anglais, tu vas partout. Donc, là, on va rentrer sur tes diplômés. Donc, tes diplômés, en quelle année tes diplômés ?

  • Speaker #0

    Tu parles du diplôme de diète ?

  • Speaker #1

    De ton master.

  • Speaker #0

    Alors, mon master, j'ai été diplômée en 2020.

  • Speaker #1

    2020. Et est-ce que tu rentres directement à Mayotte ou tu travailles un peu en France,

  • Speaker #0

    en métropole ? Alors, en métropole, c'était compliqué de trouver du travail. Mais je ne vais pas vous mentir, moi, perso, je me suis sentie un peu discriminée. Oui. Mais ça ne m'a pas pour autant fait baisser les bras. Pourquoi je dis ça ? Parce que j'avais une copine. J'ai une copine qui m'a fait exactement les mêmes diplômes, les mêmes stages. On a postulé au même endroit. Et moi, ils ne m'ont pas donné un retour, ni positif, ni négatif.

  • Speaker #1

    Ni négatif.

  • Speaker #0

    Elle a été embauchée. Et moi, je me suis retrouvée dans un truc de pôle emploi avec les personnes... où on a postulé tous les deux, je leur ai dit, mais je vous ai envoyé mon CV et ma lettre de motivation. Vous ne m'avez jamais répondu. Elle ne savait pas quoi me répondre. Et ma copine, au final, elle a été embauchée et elle a commencé à travailler. Mais moi, du coup, ayant eu beaucoup de refus parce qu'après la COVID, les gens ne voulaient pas forcément embaucher les employés parce qu'ils étaient... C'était difficile comme période. Moi, pour gagner de l'argent en attendant d'avoir un emploi, j'ai décidé de faire assistante de vie. Oui,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai travaillé avec une dame à partir du mois de juin. Une dame qui souffrait de sclérose en plaques. Donc, pas si vous connaissez cette maladie. Ça paralyse un peu tous les éléments du corps. Du coup, je me suis retrouvée avec cette dame. Cette dame souffrait aussi un peu de problèmes psychologiques parce que par rapport à la maladie, c'est déjà dur. Et le fait d'accepter le temps d'acceptation, les dénis, tout ça, c'était compliqué. Donc, elle s'est retrouvée toute seule parce que toutes les personnes qui travaillaient avec elle l'ont plus ou moins abandonnée parce qu'elle avait un très fort caractère. Et moi, c'est celle qui n'avait pas d'expérience. mais celle qui est restée travailler avec elle tout au long. Du mois de juin au mois d'août, j'ai travaillé à plein temps pour elle. Pour vous dire que je me levais tôt, je sortais de chez elle, c'était le soir. Toute la journée, je restais chez elle. Je lui donnais ses médicaments, je lui faisais à manger, je faisais son ménage, je faisais tout, sa douche, etc. Je faisais tout, alors que j'avais zéro expérience dans le métier. C'est ce qui m'a permis de tenir le temps de trouver du travail. Ensuite, vu que je voyais que je n'avais pas du tout d'opportunité dans toutes les régions où j'ai postulé, j'ai décidé de postuler à Mayotte et j'ai vu l'offre de pétitien au centre de dialyse. J'ai postulé, ils m'ont directement proposé un CDI et c'est grâce à ça que j'ai pu rentrer à Mayotte parce qu'à ce moment-là... On ne pouvait pas prendre l'avion sans motif impériel. C'était mon motif.

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est passé brièvement ? Comment ça s'est passé, là, ton premier emploi, Mayotte ? Parce que nous, on en a discuté en off, et déjà,

  • Speaker #0

    tu vois tous les détails.

  • Speaker #1

    Mais comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Alors... Le premier emploi, c'est stressant, ça fait peur, on a peur, on découvre le vrai du monde professionnel. On est là, on se plie en quatre, on veut faire bien les choses. C'est normal, c'est le premier emploi. Mais je peux vous dire, en tant que futur employé ou entrepreneur, bon, peut-être entrepreneur, ce que je peux vous conseiller, apprenez vos droits du travail, les amis. Apprenez vos droits. Preach,

  • Speaker #1

    preach.

  • Speaker #0

    Augmentez le son. Vous connaissez vos droits parce que vous, en tant que jeune novice, vous ne connaissez pas vos droits. Vous arrivez dans un milieu professionnel, vous voulez bien faire votre travail, vous avez peur de votre hiérarchie, mais vous ne connaissez pas vos droits. Là, vous êtes mal barré. Parce que non seulement vous... La hiérarchie qui sait que vous ne connaissez pas vos droits va profiter de la situation pour vous demander ce qu'ils veulent. Et vous qui avez peur de perdre votre emploi, vous allez vous plier à leurs exigences même si ça ne rentre pas dans les critères de votre contrat. Donc vous, en tant que futur employé, premier emploi, apprenez vos droits et sachez dire non dès le début. propose directement un CDI. Faites attention parce que souvent, un CDI au premier emploi, c'est un piège. C'est un piège parce que vous ne savez pas à quoi vous attendre. C'est comme la première année. OK, super, j'ai du travail, j'ai trouvé un travail, je signe un CDI, c'est bien, je peux aller faire un prêt à côté, j'ai un CDI. Mais est-ce que ce contrat que j'ai signé répond à mon besoin ? à mes attentes. C'est ça que je vais vous poser comme question. Ok,

  • Speaker #1

    je vois. Donc, dernière question. Est-ce que les jeunes peuvent te contacter et où est-ce qu'ils peuvent te contacter s'ils veulent un peu plus d'infos sur ce que tu as fait, ton parcours et ton métier actuel ?

  • Speaker #0

    Alors, ils peuvent me contacter sur les réseaux parce que tout le monde est sur les réseaux maintenant. Et si j'ai un conseil, c'est arrêtons de rester sur notre zone de confort et arrêtons d'avoir d'attendre qu'on soit servi, qu'on nous donne tout sur un plateau. Il ne faut pas faire ça. Aujourd'hui, nous sommes dans un monde qui a évolué, dans un monde où on a accès à toutes les informations qu'on veut sur Internet, même si on ne les maîtrise pas. Donc, apprenez à vous cultiver, apprenez à faire des recherches parce que ça va vous servir non seulement pour vous, mais ça va aussi vous servir pour votre entourage. N'ayez pas peur, vous avez des questions, posez-les. Vous avez des objectifs, n'ayez pas peur de les atteindre. Mais il ne faut pas rester dans sa zone de confort et attendre que tout convienne vers vous pour vous demander ce que vous voulez. Ça ne sera pas toujours comme ça. Et souvent, c'est ça qui nous frappe quand on arrive en France, c'est le fait de voir que chacun est pour soi. Chacun est là pour soi. Il n'y a personne qui sera derrière. comme au lycée pour nous dire il faut faire ça à la maison, il faut faire ça. Ça ne marche pas comme ça. Prenez vos responsabilités dès le début. Soyez autonome et soyez curieux.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu considères que tu es là où tu voulais être actuellement ? Est-ce que pour toi, est-ce que tu es là où tu voulais être et que tu manques quelque chose encore à faire ? Tu as d'autres ambitions ?

  • Speaker #0

    Alors, je ne dirais pas que je suis là où je voulais toujours être depuis le début. Je dirais juste c'est que même après 20 ans, 10 ans d'expérience, on est toujours à la recherche de soi-même et on essaie toujours de mieux se connaître et on essaie toujours d'apprendre plus. Donc, vivez au jour le jour et prenez la vie comme vous voulez.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Asna d'être venue sur Insulaire et merci d'avoir répondu à toutes les questions. J'espère que ton parcours va en inspirer plus d'un. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi de m'avoir contacté. Allez, au revoir.

  • Speaker #1

    Merci encore de nous avoir écoutés. J'espère que tu as pris autant de plaisir que nous lors de l'enregistrement à écouter cet épisode. N'hésite surtout pas à nous laisser 5 étoiles si l'épisode t'a plu. Nous laisser un petit commentaire pour nous faire part de tes retours. Quant à moi, je te dis à très vite avec un nouvel invité dans Insulaire Podcast.

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Description

Dans cet épisode, nous rencontrons Assinani Kassim, une diététicienne nutritionniste passionnée et diplômée d'État, qui partage son parcours. De ses études en France à son retour à Mayotte, elle nous raconte ses défis, ses réussites, et ses ambitions pour améliorer la santé des Mahorais. Elle aborde également l'importance de l'intégration en France, le rôle crucial de la prévention des maladies chroniques, et donne des conseils pratiques aux jeunes qui aspirent à poursuivre des études supérieures. 

Un épisode riche en enseignements !  


 N'hésitez pas à contacter Assinani si vous avez des questions ou souhaitez en savoir plus sur son parcours.


 LinkedIn
https://www.linkedin.com/in/assinani-kassim-3a8a39152/

 Instagram
https://www.instagram.com/assnamalayka/

Archéologie à Mayotte

https://www.inrap.fr/magazine/Tromelin/L-archeologie-dans-l-Ocean-Indien/Mayotte-a-travers-l-archeologie#undefined

Assistance scolaire personnalisée

https://www.assistancescolaire.com/enseignant/lycee


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Insulaire, le podcast où on invite des personnes venant des îles à venir raconter leur parcours scolaire et professionnel. Je suis Laetitia, Data Manager Clinique, originaire de Mayotte et de Moélie. J'ai pour ambition de faire de ce podcast la source de référence pour nos jeunes. En effet, pour les personnes venant des îles, il est parfois compliqué d'avoir accès aux universités ou écoles lors des portes ouvertes. Alors imagine un endroit où on pourra regrouper une multitude de parcours scolaires et professionnels avec en plus un retour d'expérience. Cet endroit, tu l'as déjà et c'est Insulaire Podcast. Alors sans plus attendre, je te laisse découvrir l'invité du jour. Bonjour Asna, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Ça va et toi, bonjour.

  • Speaker #0

    Je vais super bien, merci. Je suis super contente de te recevoir dans Insulaire. Pour rappel, pour les personnes qui nous écoutent, ici les invités sont des personnes comme toi, tous originaires d'une île ou ayant vécu dans une île. Chaque invité va venir nous raconter son parcours scolaire, professionnel, etc. Et dans cet épisode, on reçoit Asnani Kassim, qui est diététicienne, nutritionniste, diplômée d'État et titulaire d'un master en nutrition et sciences des aliments. On va parler de son parcours, mais aussi de ses ambitions pour la population mahoraise concernant la prévention des maladies chroniques et pour lutter contre la malnutrition. Donc Asna, sans plus tarder, je te laisse te présenter à nos éditeurs.

  • Speaker #1

    Qui es-tu et d'où viens-tu ? Bonjour, donc moi c'est... Assimiani. Je suis maorais, originaire d'Aquois. Donc, j'ai fait mes études en France. J'ai commencé par faire un DU santé. Ensuite, je me suis orientée dans les études qui se rapprochent de la nutrition. Donc, j'ai fait un DUT d'éthique. Ensuite, j'ai fait une licence pro maîtrise de... sanitaire des aliments. Et puis, pour finir, j'ai fait un master nutrition et science des aliments à Montpellier. Donc, au début, j'ai fait mes études pour travailler en tant que diète à l'hôpital. À la fin de mon master, j'étais en recherche d'emploi en France. Mais avec la situation, la COVID, etc., j'ai eu Il n'y avait pas beaucoup de débouchés. Du coup, j'ai eu une opportunité à Mayotte. Donc, c'était de travailler en tant que diététicienne, nutritionniste et qualiticienne dans une clinique privée, Clinifiture. Donc, c'est un centre de dialyse qui se trouve à Mayotte, situé à Mamoudzou. Mais ils ont deux autres sites qui sont à Kaoueni et au centre hospitalier de Mramatoutou. Donc... J'ai travaillé pendant huit mois. C'était une expérience. On va revenir en plus sur cette expérience. Et ensuite, au bout de huit mois, j'ai changé complètement de métier. Je me suis orientée vers l'enseignement. Donc l'enseignement au premier degré. Et au même moment, j'ai aussi l'opportunité d'enseigner la nutrition à l'école Vattel qui venait d'ouvrir à ce moment-là. Donc, j'interviens en tant qu'enseignante en nutrition à l'école Vattel.

  • Speaker #0

    Merci pour cette présentation. On va revenir sur plein de points, ne t'inquiète pas. Mais du coup, juste avant de continuer, est-ce que tu peux nous parler un peu de tes passions et intérêts actuellement ?

  • Speaker #1

    De base, je suis passionnée par le volleyball, mais tous les membres de l'équipe ne sont plus sur l'île où chacun travaille. Ils ont changé complètement de hobby. Du coup, on ne se retrouve pas à chercher autre chose à faire. Sinon, je dirais que c'est plus le temps qui manque. Mais d'un autre côté, je suis dans une association. dans mon lieu de travail. Je ne sais pas si vous connaissez l'UCEP. L'UCEP, c'est une association qui... qui accompagne les élèves ou toute personne qui veut dans le monde du sport, etc. Du coup, je suis dedans avec cette association. On fait des projets avec les élèves et ça me prend déjà beaucoup de temps.

  • Speaker #0

    Je fais bien qu'on revienne après sur cette étape-là pour l'association. Mais du coup, avant de passer sur les différentes questions et parler de ton parcours et de comment tu en es arrivé là, est-ce que tu peux juste nous parler brièvement du métier de diététicienne nutritionniste ? Qu'est-ce que tu fais au quotidien ? Si tu devais vraiment l'expliquer, parce que nos auditeurs, c'est des lycéens, c'est des jeunes qui doivent la plupart faire un choix. Toi, tu leur expliquerais comment on fait le métier de diététicienne ?

  • Speaker #1

    Alors, le métier de diététicienne, je dirais que ça dépendra du lieu où la personne exerce. Parce que dans les structures hospitalières, par exemple, c'est très différent l'organisation. Là, dans une structure hospitalière, la personne arrive le matin, tu sais que tu dois t'occuper de tes patients, tu dois regarder les bilans de santé et à partir de ces bilans de santé, Tu dois être capable de diagnostiquer ce qui ne va pas et de mettre en place le traitement qu'il faut, avec l'autorisation, bien sûr, avec l'accord du médecin, pour que le patient puisse mener à bien son traitement et bien vivre sa maladie. Ça, c'est un exemple. Et aussi, être dans le milieu hospitalier, il faut aussi être capable de... d'alerter. Il ne faut pas tout le temps se baser sur attendre que le médecin te dise, ah, tu dois faire ça, tu dois faire ça. Il faut que ça soit instinctif. C'est ton métier, tu sais ce que tu fais, tu dois être capable de déduire et de proposer des solutions pour le patient qui est devant toi. Après, si c'est des choses qui nécessitent vraiment l'accord du médecin, là, la personne peut aller voir le médecin et demander son accord si nécessaire. Mais c'est un métier avec beaucoup de responsabilités. Parfois, il faut bien connaître le bout des choses pour éviter les erreurs, parce que certaines erreurs peuvent être fatales pour les patients. Comme par exemple, la OGT, c'était un centre de dialyse. Et une personne dialysée, c'est une personne qui est très très fragile, qui nécessite un suivi très minutieux parce que il y a des aliments pour la personne réalisée qui peuvent être mortels, comme par exemple une ingestion en excès de jacques ou de bananes mûres ou de songes, ça peut lui être fatal, ou le fait de manger du poids de zahar, le fait de manger tout ce qui vient de la mer, ça peut lui être fatal. Le fait aussi de tout simplement boire beaucoup d'eau, un litre d'eau, c'est tout pour une personne dialysée, donc ça peut lui être fatal. En fait, il y a plein de points où il faut faire très attention, il faut être très rigoureux et prendre ses responsabilités. Après, dans les autres milieux, comme les milieux où on travaille beaucoup plus que sur la prévention ou dans les centres… communale par exemple, là on a plus de liberté sur certaines choses parce que on fait de la prévention, on prévient la population, on touche tous les côtés, le côté social, le côté logement, le côté alimentation, on touche un peu de tout. Donc c'est beaucoup plus, c'est déjà moins stressant et beaucoup plus polyvalent. Et si j'ai un conseil, c'est qu'il ne faut pas avoir peur de ça parce que quand on commence un métier, on prend ses marques et une fois qu'on s'y habitue, tout vient automatiquement. Donc ça ne doit pas être un frein pour les élèves s'ils veulent travailler dans le milieu hospitalier, ils vont aussi plaire. Mais il faut savoir qu'à Mayotte, contrairement au département, les charges de travail sont beaucoup plus importantes que les levées. Il faut s'attendre à travailler. Beaucoup plus, parce que moi, par exemple, là où j'étais, j'étais toute seule en tant que diète. Je devais m'occuper des patients de trois sites. Et en plus de ça, je faisais aussi les consultations hors personnes dialysées, donc les consultations des personnes qui sont diagnostiquées insuffisantes rénales chroniques, mais qui venaient pour faire les consultations, pour s'assurer que… tout va bien et qu'il ne nécessite pas d'être dialysé dans l'immédiat.

  • Speaker #0

    Et quand tu parles de dialyse, du coup encore pour les jeunes qui nous écoutent, dialyse, c'est quel, quand tu es sous dialyse, tu as quelle maladie par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, une personne sous dialyse, c'est une personne qui souffre d'une insuffisance rénale chronique. Ça veut dire que la dialyse est la seule solution pour cette personne pour rester en vie. En gros, pour filtrer, nettoyer son sang. Tous les deux, trois jours. Cette personne doit aller au centre de dialyse trois fois dans la semaine, sachant qu'une séance de dialyse, ça va entre deux et quatre heures. Elle doit s'y rendre trois fois par semaine pour rester en vie.

  • Speaker #0

    Et du coup, ces personnes-là, la diététicienne va, elle, préparer un... J'essaye vraiment, tu me dis si je me trompe, du coup, va-t-elle préparer un plan, pas un plan, mais un planning alimentaire ? Je ne sais pas si je peux l'appeler comme ça.

  • Speaker #1

    Alors, en tant que diététicienne, quand tu travailles pour une personne dialysée, dans un premier temps, tu dois te baser sur, tu fais ton enquête alimentaire. Une fois que tu as réussi à faire ton enquête alimentaire, tu vas d'abord expliquer à cette personne sa maladie, comment ça fonctionne dans son corps. Une fois que cette personne comprend le fonctionnement de son corps, pourquoi et c'est quoi sa maladie, à ce moment-là, vous pouvez commencer à parler de son alimentation et de lui expliquer ce qu'il faudrait faire et ce qu'il ne faudrait pas faire. Une fois que cette personne aura compris, vous allez lui expliquer. tu vas attendre son bilan de santé, donc son bilan sanguin. Ensuite, vous allez trouver les points importants. Généralement, pour une personne dialysée, on se base sur des choses très importantes. Ça va être la quantité de potassium, la quantité de fort et la quantité de sel, etc. Donc, vous basez sur ça parce que ça peut être les points les plus sensibles pour une personne dialysée, mais aussi la quantité de vitamine D et de calcium. Donc ensuite, une fois que le bilan sanguin de la personne est sorti, vous allez pouvoir vous entretenir, parler de ses traitements, et parler aussi de son alimentation, ce qu'il faut éviter et ne pas éviter. Après, vous pouvez établir un planning de son alimentation dans la semaine, parler aussi avec son entourage pour mieux expliquer la maladie, pour que ça soit un peu plus compréhensible.

  • Speaker #0

    C'est clair maintenant. Donc là, on va passer, déjà on va faire un bond en arrière. On va parler en fait de l'époque où tu étais collège-lycée. En fait, j'aimerais savoir… Avant même de commencer, tu vois, en ce moment, on a tous entendu parler de la situation à Mayotte, entre les barrages, les violences, etc. Est-ce que toi, à ton époque, au niveau, quand tu étais au lycée, au collège, il y avait déjà ces problématiques-là ? Est-ce qu'il y avait les barrages ? Est-ce qu'il y avait de la violence ? Est-ce qu'il y avait des bagarres ? Est-ce qu'il y avait quelque chose, en fait, qui aurait pu jouer sur ta scolarité ?

  • Speaker #1

    Alors, à mon époque, il me semble qu'on a juste connu la grève en 2011, la grève. qui a plus ou moins paralysé l'île. Mais ça a duré un mois, je crois. Mais cela ne nous a pas empêchés de réussir et d'en être là où nous sommes. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il faut donner beaucoup de soi, beaucoup de travail personnel. Donc, il ne faut pas attendre que ce soit l'enseignant ou le prof qui nous dise quoi faire. Aujourd'hui, nous avons de la chance. À l'époque, nous, on n'avait pas le haut débit. on avait le bas débit où on pouvait aller sur Internet. Et aujourd'hui, vous avez la possibilité de surfer sur Internet quand vous voulez, avec votre téléphone, avec votre... ordinateur où vous allez vous avez accès à internet donc internet c'est un endroit où on a accès à tout à tout à tous les ouvrages à tous les toutes les pages donc il faut profiter de cette opportunité pour travailler à la maison et se donner à fond donc il faut pas utiliser comme excuse les barrages l'insécurité le fait de pas aller à l'école pour comme comme source d'échec. Il faut travailler à la maison. Le message est passé.

  • Speaker #0

    De toute façon, on va en revenir parce que tu vois, il y a aussi la problématique des élèves, par exemple, qui n'ont pas Internet chez eux ou qui n'ont pas forcément, tu vois, d'abonnement pour avoir Internet. Pour eux, c'est vraiment, c'est d'autant plus difficile puisque même en installant, en instaurant, tu vois, les systèmes des cours à la maison et de recevoir son cours, ils ne sont pas privilégiés, on va dire. Donc, c'est assez compliqué pour ces élèves-là.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui n'ont pas Internet, Moi, ce que je conseille, c'est dans certaines communes, il y a des médiathèques. Et lorsque cet étudiant ou cet élève peut se rendre à l'école, il peut aller au CDI et récupérer les manuels du type philosophie pour les nuls, ce genre de manuel. Parce que ça peut paraître gros, ça peut paraître… par être chargé, mais ça aide beaucoup, ça aide vraiment beaucoup. Il ne faut pas hésiter à solliciter les anciens élèves, ne pas avoir honte d'avoir des lacunes parce qu'une aide reste une aide. Donc, il ne faut pas hésiter, il faut sortir de sa zone de confort et penser.

  • Speaker #0

    Donc, si on revient maintenant à l'étape du lycée, première terminale, donc nous, on s'est rencontrés en seconde, on a été dans la même classe en seconde, après je vous ai dit.

  • Speaker #1

    Je vous ai abandonné.

  • Speaker #0

    Mais avant même de parler du lycée, est-ce que tu peux nous dire comment est-ce que tu as choisi entre lycée professionnel et lycée général ? Est-ce que tu as eu des infos avant où on t'a dit tu vas aller au lycée général, c'est tout, point. Tu ne savais même pas ce que c'était le lycée professionnel.

  • Speaker #1

    À notre époque, je ne sais pas si tu t'en souviens, mais on ne nous laissait pas trop le choix. Au début, j'avoue que j'étais très attirée par les lycées professionnels, qui est métier dans la cuisine et ou métier un peu manuel. Du coup, je m'étais quand même informée et j'avais envie de tester le CAP cuisine, je crois. Mais c'était un non radical de la part de l'enseignant principal et de l'ensemble de… de l'équipe qui se chargeait de l'orientation des élèves. À cette époque-là, on n'était pas aussi nombreux en tant qu'élèves dans les établissements, mais il y avait déjà ce problème de place et ce problème de répartition. Donc, ils estimaient qu'à partir du moment où un élève a la possibilité de faire le bac général ou le bac technologique, cet élève-là, on a laissé à ceux qui n'ont pas le niveau, entre guillemets, de passer le bac général et technologique, de prendre la place. Donc, les lycées professionnels, à cette époque-là, ils étaient réservés aux élèves qui ne pouvaient pas avoir accès au bac général et au bac technologique. Donc, on ne nous laissait pas vraiment le choix. On nous disait... Ton profil irait bien avec le bac général, le bac scientifique, le bac ES ou le bac STL, etc. Donc, nous donnons un avis défavorable pour le lycée professionnel, mais nous vous donnons un avis favorable pour le lycée général.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, c'est différent parce que j'ai quand même entendu pas mal de personnes en France et même les premiers invités que j'ai eus, Guadeloupe et Martinique, Ingrid, qui est guadeloupéenne, disait que sa prof lui a directement dit Tu vas en professionnel. Et elle, elle a dit Hors de question. Moi, je n'ai pas envie d'aller en professionnel. Tu vois, vraiment, c'est le contraire. On les orientait directement vers le professionnel, même si, tu vois, elle rêvait de général et elle considérait avoir vraiment les capacités pour aller en général. C'était on les poussait vers le lycée professionnel sans leur avis. Et vraiment, elle, elle a poussé pour dire non. Et je vois que c'est vraiment différent pour Mayotte. Après, moi, je ne me suis jamais posé la question. Moi, je savais ce que je voulais faire, donc c'était lycée général, point barre.

  • Speaker #1

    En fait, c'est différent parce que... Je ne sais pas comment, mais je suppose que dans les autres dômes, dans les lycées généraux, il y a beaucoup plus de places. Or, il n'y a pas beaucoup de places dans les lycées professionnels. Donc, c'est vraiment sélectif pour le coup. Pour le coup, on filtre vraiment les élèves et on essaie d'en garder le maximum. dans les lycées générales et technologiques.

  • Speaker #0

    Je vois. Maintenant, est-ce que tu peux nous parler un peu de ta première et de ta terminale ? En fait, comment ça s'est passé ? Première terminale, c'est même durant la seconde. En seconde, il y a déjà un choix, une décision à prendre pour ta première. Et ensuite, la terminale, il y a le bac, plus il y a qu'est-ce qu'on va faire plus tard. Est-ce que tu peux nous raconter un peu, tu vois, première terminale, ton état ? ton état d'esprit ? Comment tu te... Comment tu révisais toute seule ? Est-ce que tu révisais déjà toute seule ? Est-ce que tu avais de l'aide ? Est-ce que tu étais confiante ? Dis-nous.

  • Speaker #1

    Alors, en seconde, déjà, c'était coup de choc. Je trouvais déjà qu'en seconde, on était déjà beaucoup chargés au niveau travail. Parce que je me souviens, en seconde, j'avais beaucoup de difficultés en mathématiques. Bon, comme d'hab. En mathématiques ? En mathématiques, je n'arrivais pas à suivre. Et moi, à l'époque, comme méthode de travail, je révisais en groupe. Donc, j'étais tout le temps avec Limou. Je ne sais pas si tu as dit ça. J'étais tout le temps avec Nadia, Limou, Aïda, tout ça. On révisait beaucoup en groupe. On révisait beaucoup en groupe, mais après, chacun avait aussi son travail personnel. On se retrouvait surtout pour les devoirs maison, pour la veille des contrôles,

  • Speaker #0

    pour se poser des questions.

  • Speaker #1

    Mais sinon, je trouvais qu'on avait un rythme assez normal pour des élèves de seconde. Après, ce que je peux dire, c'est qu'on aimait aussi se cultiver. Des fois, on aimait sortir pendant les heures de pause, on aimait faire autre chose. Mais on aimait aussi se retrouver au CDI, faire des trucs, lire des livres. Il faut lire, les enfants, il faut lire. Ça aide sur le français, ça aide sur la rédaction, ça aide sur beaucoup de choses. Et après, on a aussi, je ne sais pas si tu t'en souviens, je ne sais pas si tu étais déjà là, mais nous, on a eu un prof d'histoire qui s'appelait Monsieur Pauly. Et il y avait sa femme qui était là, qui s'appelait Madame Leroy, à cette époque-là. Et eux, ils étaient très investis dans l'histoire de Mayotte. Nous, à côté de l'école, à côté du lycée, on faisait de l'archéologie. Donc, on faisait beaucoup d'archéologie après les cours, pendant les week-ends. Du coup, ça nous permettait de nous détendre et d'apprendre aussi davantage sur notre histoire à Mayotte et aussi sur l'histoire en elle-même. Parce qu'au final, moi qui n'ai pas très bonne en histoire, j'ai fini par prendre option histoire en terminale quand même. Mais bon, on peut dire que j'ai pris option histoire par sécurité. Je savais que les maths, c'était voué à l'échec. Tu connaissais tes capacités. Je connaissais mes capacités, voilà.

  • Speaker #0

    Mais ça, tu es mise sur la base du volontariat ? Oui. Donc c'est la prof qui l'a proposé et c'était toute personne de toutes places confondues qui pouvait venir ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est toute personne qui pouvait participer. Il amenait le matériel, etc. On se retrouvait d'abord au restaurant pour manger, pour prendre de la foi. Ensuite, toute l'après-midi, on se consacrait aux fouilles archéologiques. On a eu quand même l'opportunité de faire plusieurs sites dans le Nord. D'ailleurs, il a écrit des articles et il y a un site internet là-dessus. Donc, si vous êtes intéressé, vous pouvez taper archéologie Mayotte et vous tomberez directement sur le site d'Aguas, parce que c'est l'un des sites qui a révélé une bonne partie de l'histoire des ancêtres du XIIe siècle. Donc vous pouvez aller jeter un coup d'œil si vous êtes clairs.

  • Speaker #0

    On va le mettre dans la description, comme ça ils vont aller voir. Et du coup, tu nous as dit que tu révisais beaucoup en groupe, mais arrivé en terminale, parce que là il y a vraiment les épreuves. Et même pour ces épreuves-là, vous avez continué vos révisions en groupe ou là, c'est vraiment à des moments où vous étiez en groupe et à des moments, chacun révisait de son côté, mais genre beaucoup. Et si toi, tu révisais toute seule de ton côté, c'était quoi ta méthode ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, pour le bac, on révisait beaucoup en groupe, mais on avait aussi notre travail personnel à la maison. Si vous voulez, moi, j'étais toujours avec Limon, on révisait les sujets. Et au lieu de... viser par exemple les cours par cœur, etc. On utilisait plus les sujets d'examen. On essayait de comprendre, on essayait de faire en sorte de bien traiter les sujets. On allait regarder les corriger. Notre méthode, c'était, comme on était encore à l'époque bas débit, on avait accès aux livres de sujets SVT à l'époque-là, de spécialité pour... les terminales S. Donc, on essayait de faire les sujets ensemble. Et ensuite, on allait regarder le corrigé pour être sûr qu'on a eu les bonnes réponses. Ensuite, on essayait de bosser chacun le sujet de notre côté. Et je vous encourage vraiment à travailler en groupe et en individuel chez vous, parce que ça nous a sauvés le jour du bac. On était tombés sur un sujet qu'on avait travaillé ensemble. Donc, c'est ce qui nous a permis d'avoir une note assez correcte et de vraiment nous en sortir. Parce que, comme vous savez, à Mayotte, avec tout ce qui se passe, les hauts et bas, on ne peut pas toujours travailler qu'à l'école. Donc, c'est toujours intéressant de chercher de son côté et de s'y retrouver. Je donne aussi des conseils concernant... la philosophie, parce que nous, on avait un prof qui était quasiment, quasiment absent. Je vois que l'année, on a vu deux choses, la conscience, même aujourd'hui, dix ans plus tard, j'arrive quand même à vous dire ce qu'on a vu en cours, on a vu la conscience, la conscience et la conscience. Ce qu'on a vu en cours. Et quand... tu es un élève qui connaît tes lacunes dans certaines matières et qui te dit, ah, si je rate ça, je suis dans la merde. Je peux te dire qu'à côté, tu es obligé de travailler pour t'en sortir et de ne pas compter sur le prof pour t'aider. Donc, nous, ce qu'on a dû faire en philosophie, c'est vraiment travailler chacun de son côté pour réussir cette matière parce qu'on avait... On n'avait pas de prof. Et moi, à cette époque-là, ce qui m'avait aidée, c'était… Il y avait un site Internet qui s'appelait Assistante personnalisée pour élèves, pour lycéens ou collégiens un truc comme ça. Je ne sais pas si ce site Internet existe toujours, mais dedans, il y a plusieurs fiches de chaque partie du cours qui sont en ligne. On peut consulter autant qu'on veut, c'est gratuit, c'est super intéressant. Et c'est ça qui m'a aidée à réussir mon épreuve de philosophie.

  • Speaker #0

    Tout ce qui ressort là, c'est vraiment en mode, c'est aller à la recherche en fait. C'est vraiment réussir avec les infos qu'on te donne à l'école ou les cours qu'on te donne à l'école. C'est vraiment, il y a beaucoup de travail de recherche derrière, beaucoup de travail de, on va se documenter ailleurs que dans les cours et on réussit ensemble.

  • Speaker #1

    Exactement. Il faut se documenter. Il faut se documenter pour réussir. Dans tout ce qu'on fait, il faut se documenter. Parce que s'il n'y avait pas cette opportunité d'accéder à autre chose que les cours qu'on a à l'école...

  • Speaker #0

    Je peux vous jurer que je n'aurais pas eu mon bac. Oui,

  • Speaker #1

    ok. Donc là, tu as eu ton bac. Est-ce que tu étais confiante le jour des résultats ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'étais le genre d'élève qui ne disait rien. Par exemple, je ne disais jamais Ah, j'espère que j'aurai une mention, j'espère que j'aurai ça Je suis le genre d'élève, j'attends de voir les résultats pour m'affirmer. Je ne vais pas parler avant de voir ce que j'ai fait. Même si je visais, on peut dire que je visais quand même mention, mais n'importe quelle mention, je ne visais pas forcément mention très bien ou mention blablabla. Je me disais juste, j'espère que j'aurai une bonne note, j'espère que j'aurai mon coup. Donc, je veux me donner les moyens d'y arriver, je vais travailler. Et en fonction de ce que j'aurais donné, j'espère que j'aurai un bon résultat. Moi, j'étais comme ça. Et à côté, j'avais d'autres copines qui étaient beaucoup plus confiantes, qui disaient, moi, je vis, je m'en sens très bien. C'est bien, c'est bien, mais moi, j'étais pas comme ça. J'étais plus, j'avais mon but dans ma tête, mais je préfère pas l'exprimer. J'attends de voir... les résultats pour m'assurer.

  • Speaker #1

    Et du coup, là, à l'issue du bac, c'est quoi ton choix ? Est-ce que tu restes à Mayotte ? Tu viens, tu nous l'as dit tout à l'heure, tu es venue en France, mais du coup, tu choisis quoi comme filière ?

  • Speaker #0

    Alors, quand j'avais fini mon bac, depuis le début, j'avais choisi le milieu paramédical. Depuis le début, je ne savais pas encore dans quel milieu paramédical je souhaite exercer. Donc, quand je suis arrivée en première année, comme tout le monde d'ailleurs, pour moi, la première année, c'est une année de réflexion. C'est une année où on se pose des questions, on se demande vraiment si ce qu'on a choisi ou si ce qu'on veut faire, c'est ça. Donc, c'est une année où on se remet en question, on se pose des questions. sur le futur, etc. Donc, de base, je voulais passer, à cette époque-là, on passait encore les concours pour être infirmier, etc. Je voulais passer le concours pour accéder à l'IFSI, mais au fil des cours, ça ne m'intéressait plus. Donc, j'ai cherché un métier qui est dans le paramédical, mais qui était... qui se rapprochent de ce que j'aime. Donc moi, je me suis dit, ah tiens, en troisième, j'avais envie d'aller au lycée professionnel de cuisine. Est-ce qu'il y a un métier qui existe dans la restauration, qui se rapproche de l'alimentation, mais qui reste dans le paramédical ? C'est là que j'ai découvert le métier de diététicien. C'est un métier que je ne connaissais pas du tout, mais je l'ai découvert. en faisant des recherches pendant ma première année d'études, qui était un DU pour préparer aux étudiants aux professions de santé. DU,

  • Speaker #1

    c'est diplôme universitaire ?

  • Speaker #0

    Voilà, diplôme universitaire. Donc, suite à ça, j'ai fait ma première année et pendant ma première année, je suis retournée sur le poste bac. et j'ai fait mon choix de postuler à l'IUT de Lyon en DUT génie biologique, option diététique pour faire le métier de diététicien.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'est vraiment, en fait, ce n'était pas dès le départ. Ce n'était pas ton choix. Au final, la réflexion, vraiment, tu es venue une fois que tu étais en France. Parce qu'au départ, j'avais compris que la réflexion venait et tu es venue quand tu étais à Mayotte. Est-ce qu'à Mayotte, il y a eu quand même une orientation, où il y a eu des informations, où vous avez donné des informations sur les différents parcours, où vous avez pu poser vos questions à des personnes sur, par exemple, vos appétences sur tel ou tel domaine, et avoir au moins quelques informations avant de prendre votre décision ? Ou pas du tout, en fait, tu t'es dit, bon, il y a ça que j'aime bien, vas-y, je postule à ça et j'y vais ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut savoir qu'à Mayotte, l'orientation, c'est très compliqué. Parce que souvent, nous, en tant qu'étudiants, on aime bien regarder autour de nous. Par exemple, on a vu, ah, un tel travaille au laboratoire, moi aussi je veux travailler au laboratoire. Je ne vais pas chercher plus loin pour savoir s'il existe d'autres métiers qui pourraient me plaire. Je voudrais absolument faire comme un tel. Donc, il y a ça déjà. Ensuite, il y a aussi... Le fait qu'on ne connaît pas encore le monde de l'étudiant, on ne connaît pas encore le monde du métier en général. On est là, on est jeune, on est insouciant, on a des rêves. Donc, on reste focalisé sur ce qu'on voulait au début, mais c'est que quand on est sur le pratique qu'on réalise que voilà, en fait, ça ne me plaît pas, c'est ça qui me plaît. donc je vais m'orienter dans ça. Et il y a aussi la peur, la peur de l'échec, la peur de se dire, ah mais en fait, depuis la maternelle, je n'ai jamais redoublé, et là, d'un coup, je dois redoubler. Non, c'est une honte. Mais non, ce n'est pas une honte. Ce n'est pas une honte. Un échec, c'est difficile. Posez-vous les bonnes questions, soyez sûr de ce que vous voulez avant de vous engager. Et rien ne vous empêche de... de revenir en arrière, de prendre un peu de recul et de vous poser de bonnes questions pour votre futur. Parce qu'à partir du moment où on a eu le bac, on a le choix, on a le choix sur tout. Faites des recherches, cherchez le métier que vous voulez, les choses que vous voulez apprendre, ayez confiance en vous et allez jusqu'au bout. Il ne faut pas écouter les gens qui sont ici parce que je me souviens au lycée, on a eu des enseignants qui nous disaient excusez-nous vous, il y en a qui ne réussiront pas à la fac vous n'avez pas le niveau il ne faut pas écouter parce qu'à la fac c'est quoi ? la fac c'est basé sur le travail personnel que personnel, pas le travail collectif c'est rare d'avoir les travails en groupe mais c'est que du travail personnel je veux réussir, je révise Je ne réussis pas. Je ne réussis pas.

  • Speaker #1

    Je ne réussis pas. Et au final, en plus, on peut rattraper son retard en étant à la fac. Peut-être que ce ne sera pas la première année et ce n'est pas grave. Parce qu'on part quand même avec du retard. Mais jamais se dire, je ne vais pas réussir parce qu'on m'a dit, je n'ai pas le niveau. Tu peux l'avoir la deuxième année ou tu peux même l'avoir courant même de cette première année. On a vu plein de personnes réussir la première année. Pourtant, ils viennent de Mayotte. On leur a dit, vous n'allez pas réussir.

  • Speaker #0

    Exactement. Et après, pour l'orientation, j'ai trouvé que niveau orientation, ils proposent… Je ne sais pas si c'est nous, en tant qu'élèves, on ne fait pas assez de recherches, ou bien c'est eux, ils ont l'habitude de montrer ce que les gens aiment à Mayotte. Du coup, ils ne vont pas prendre que ça. Donc, comme je disais au début, aujourd'hui, nous avons accès à Internet, nous avons accès à plusieurs documents en ligne. faites des recherches et n'ayez pas peur de ne pas faire le bon choix dès le début. Le bon choix, ça vient après. La première année d'études, c'est une année de réflexion, une année qui va vous permettre de vous dire est-ce que c'est vraiment ce que je veux faire ou bien dois-je changer ? Mais attention, il ne faut pas tout le temps tomber dans le piège où non, là, je n'aime pas celle-là, du coup, je vais changer. Il faut vous donner deux chances. Deux chances parce qu'après, vous savez qu'au bout de deux redoublements ou deux changements d'orientation, vous n'aurez plus le droit à la bourse étudiante. Et il faut faire attention à ça.

  • Speaker #1

    Je vois. Et avant de quitter Mayotte, comment tu t'es préparée ?

  • Speaker #0

    Je trouvais qu'à cette époque-là, on n'était pas assez préparée.

  • Speaker #1

    Comment ? Mentalement ? Physiquement ?

  • Speaker #0

    On était... pas assez préparé mentalement, physiquement, parce que déjà, on n'avait pas de témoignages des anciens, dans un premier temps. Et aussi, on ne connaît pas, on ne sait pas, on se fait un idéal dans la tête, mais ce n'est pas ce qu'on rencontre quand on arrive sur le monde. Je me souviens, je ne sais même plus, je me disais, je connaissais quelques personnes en Rhône-Alpes, Du coup, je me disais, allez, tiens, je vais aller à Saint-Étienne. Saint-Étienne, je ne savais même pas c'était où, comment m'y rendre, ni comment c'était.

  • Speaker #1

    Ça m'intéresse. Je veux savoir comment tu as fait. Comment tu as fait déjà ? Pourquoi tu es partie à Saint-Étienne ? Tu t'es basée sur, oui, il y a des personnes à Saint-Étienne. Tu atterris à Saint-Étienne, mais tu n'as même pas regardé sur la carte.

  • Speaker #0

    Quand on est à Mayotte, on vit d'une manière où on est complètement... à l'opposé de ce qui est en France. Du coup, déjà, à cause de ça, j'étais un peu perdue. Mais bon, moi, quand je suis arrivée en France, je savais que j'allais avoir de la famille à côté. J'ai été avec des cousins à moi qui habitaient à côté, qui étaient venus me chercher en train et qui m'ont amenée à Saint-Etienne. C'était à l'aéroport ou à la gare ? À la gare. Alors, à l'aéroport, c'était galère parce que là-bas, tu découvres l'absence de solidarité. Se retrouver avec des valises sans que personne ne t'aide. Bon, ce n'est pas dans leur culture, il ne faut pas les engouloir. mais déjà il y a ça qui était un choc et aussi la température qui était un choc tu es arrivé à quel moment ?

  • Speaker #1

    il faisait froid quand tu es arrivé ?

  • Speaker #0

    il faisait pas froid mais tu sais que quand on vient des Dômes on arrive là-bas même fin août on a froid donc on était arrivé fin août pour bien nous préparer donc je me souviens que sur le Sur les voeux, j'avais fait une demande de logement en Crousse. À cette époque-là, on est encore naïfs. Sans faire exprès, j'avais demandé un 9 mètres carrés. Ce que j'ai regretté le plus.

  • Speaker #1

    Je te comprends, j'ai eu le même abeus en sang et je n'en pouvais plus. 9 mètres carrés,

  • Speaker #0

    je ne vis pas. 9 mètres carrés, en plus toilettes partagées, etc. C'était l'enfer. Mais bon, je ne savais pas, je ne pouvais pas savoir. Ce qui m'a frappée quand je suis arrivée à Saint-Etienne, c'est qu'il fallait prendre les transports en commun dans le premier temps. Je ne savais pas prendre les transports en commun. Il fallait faire beaucoup de démarches, c'est-à-dire faire les démarches pour récupérer le logement, faire les démarches de la carte, faire les démarches d'assurance, faire les démarches pour tout ce qui est carte de transport, faire les démarches. pour la carte vitale mutuelle étudiant. Tout ça, je n'étais pas préparée. Je ne savais pas que ça existait et je ne savais pas du tout comment faire. Alors, la personne qui est partie me chercher à la gare n'a jamais été étudiante. Du coup, la personne non plus ne savait pas comment ça marchait. Mais j'ai eu de la chance. J'ai croisé une fille d'Aquois par hasard. pas qu'elle habitait là-bas, mais je l'ai croisée à Saint-Étienne et c'est elle qui m'a aidée à faire tous mes démarches. Et elle, ce que j'aime, ce que j'ai vraiment apprécié, elle m'a aidée à être autonome. Au début, quand tu viens d'arriver, tu as peur de parler français parce que tu as peur de te tromper, tu as peur de te fuser vu qu'on t'a toujours dit que tu ne sais pas parler français, tu ne sais pas... Du coup, ça revient dans la tête. Mais pour avoir confiance en soi, elle m'a vu, elle m'a accompagnée et elle m'a dit, aujourd'hui, je t'accompagne, je vais faire les démarches avec toi, mais demain, c'est toi qui va être, c'est toi qui va prendre les choses à main. Je t'accompagnerai, mais c'est toi qui va parler. C'est comme ça qu'elle m'a aidée. Et du coup, grâce à ça, en fait, j'ai pris sur moi Et ça m'a permis d'avoir confiance en moi et de commencer à faire mes démarches toute seule. Et quand j'avais une question, je l'appelais. Je lui disais, ouais, comment je dois faire ça ? Elle me dit, tu dois aller là, là, là. Il faut que tu apprennes à utiliser ton GPS. Il faut que tu apprennes à utiliser les applications. En fait, c'était une expérience enrichissante dans le sens où ça m'a permis d'être autonome et d'avoir mes propres responsabilités. Mais en même temps... Le fait de ne pas être préparée depuis Mayotte, c'était un peu traumatisant.

  • Speaker #1

    Je comprends. Il manque vraiment ce gros travail-là avec nos jeunes, où on les prépare vraiment. Parce que tu vas avoir, tu vois, dans nos jeunes, tu vas avoir des personnes qui n'ont jamais voyagé, où ça sera vraiment leur premier voyage, finalement. Quand tu vas aller faire tes études ailleurs, ce sera ton premier voyage. Tu n'as pas encore voyagé. Donc, tout ce monde-là, tu ne le vois pas. Même... Même si tu le vois à travers la télé, mais ce n'est pas la même chose. Tu arrives sur place et il t'a parlé des démarches, juste des démarches administratives. Est-ce qu'on se rend compte qu'en fait, à Mayotte, on n'est pas du tout autonome ? Nos parents font tout jusqu'à 18 ans. Après, on nous dit, vas-y, tu vas faire tes études en France. Tiens, tu as une carte bancaire. Tiens, tu as ça. Tiens, tu as ça. Vas-y, go.

  • Speaker #0

    Ma mère, par exemple, elle m'a dit, tiens, c'est ta carte bancaire si tu as besoin d'argent. Mais je peux te dire que je ne savais même pas retirer. Les espèces, je ne savais pas. Même pour ça, la jeune fille qui m'accompagnait, elle m'a dit, pour retirer de l'argent, on fait comme ça. On n'était pas préparés. Après, de nos jours, vous, en tant que jeune, vous avez de la chance parce que dans toutes les communes, il y a des associations qui accompagnent les étudiants, les filles qui ont des étudiants pour se préparer. Il y a des associations qui vous attendent à l'aéroport pour vous orienter. En fait, vous avez toutes les clés pour y arriver. Là, on n'a plus d'excuses.

  • Speaker #1

    Franchement, on n'a plus d'excuses. En fait, le truc, si vraiment on se dit oui, je ne connais personne, je ne connais personne, c'est que toi-même, tu n'as pas pris l'initiative d'aller chercher une association. Ou quand on est venu te parler d'une association, tu t'es dit, je peux réussir tout seul en fait. Je n'ai pas besoin d'une association. Mais aujourd'hui, il y en a partout. Et oui, je confirme. Entre ceux qui viennent à l'aéroport pour venir te chercher, est-ce qu'on se rend compte du luxe ? On vient te chercher à l'aéroport, en fait.

  • Speaker #0

    Je viens te chercher avec des panneaux pour te dire que je suis là. Président.

  • Speaker #1

    Du coup, là, tu arrives à Saint-Etienne. Est-ce que c'est là où tu fais ta première année d'études à Saint-Etienne ?

  • Speaker #0

    Alors, comme je disais, à Saint-Etienne, c'est là où j'ai fait ma première année d'études. Et c'est... C'est là où j'ai fait mon DU. En fait, j'avais fait... Je voulais faire la biologie, etc. J'étais attirée quand même par la biologie. Mais au final, j'avais quelques soucis de santé à cette époque-là. Du coup, j'avais confiance en moi. Du coup, je me suis orientée. C'est là que je t'ai dit, j'ai fait des recherches sur le paramédical, ce qui pourrait m'intéresser. C'est là que j'ai décidé de postuler pour l'année d'après. pour la diététique. Mais j'ai fait ma première année à Saint-Étienne. Une fois que j'avais fini ma première année, je suis partie à Lyon pour faire ma vraie première année à l'IUT de Lyon pour être diéticienne nutritionniste.

  • Speaker #1

    Et du coup, est-ce qu'on peut parler de cette vraie première année-là ? Une fois que tu as eu ta première année de test, tu as vu comment ça se passait, tu as pris tes marques à Saint-Étienne, tu savais comment faire tes démarches. Là, tu arrives à Lyon. Est-ce que Lyon, c'est plus grand que Saint-Etienne, il me semble, non ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est plus grand. Alors déjà, quand j'étais à Saint-Etienne, là, j'ai appris le côté administratif, le côté démarche, tout ça. Là, j'étais devenue autonome. Mais je n'étais pas encore intégrée. Je n'étais pas encore intégrée dans la communauté. J'avais encore peur de mélanger avec les autres. Parce que je ne sais pas si même vous, étudiante de maintenant, Quand vous arriverez en première année, vous allez remarquer que tous les noirs sont avec les noirs, tous les arabes sont avec les arabes, tous les blancs sont avec les blancs. C'est une réaction normale parce qu'on est connu, on va avec ceux qui nous ressemblent, on estime qu'ils nous ressemblent. Mais cette partie-là, je n'étais pas encore intégrée. Et franchement, s'il y a une chose que je peux vous conseiller, intégrer vous parce que l'intégration ça fait partie de votre réussite en métropole parce que quand j'ai remarqué que le fait de ne pas m'être intégrée la première année ça m'a je ne parle pas de ma première année je parle de ma première année à Saint-Etienne et de ma vraie première année à l'IUT le fait de ne pas m'être intégrée ça a été un frein pour moi j'ai eu beaucoup de difficultés Merci et je ratais beaucoup d'informations qui auraient pu m'aider en première année. Moi, j'ai dû refaire ma première première année parce que j'avais raté de 0,2. Et il faut savoir qu'à l'IUT, ce n'est pas comme à la fac. L'IUT, il n'y a pas de rattrapage. L'IUT, si on rate, on refait. Donc moi, première année à l'IUT, je n'étais pas du tout intégrée. Du coup, je ratais beaucoup d'informations. Parce que dans les IUT ou comme à la fac, il y a des projets, il y a des tutorats. Donc, les anciens étudiants, eux, ils parrainent les nouveaux étudiants. Ils leur donnent les astuces, les devoirs de l'année d'avant, les exercices de l'année d'avant pour qu'ils réussissent mieux leur année. Et moi, vu que je n'étais pas intégrée durant ma première année, je n'avais pas accès à tout ça, malgré mes recherches à côté, malgré le fait d'aller… à la bibliothèque, etc. Ça ne m'a pas aidée parce qu'il y a des choses que je ne comprenais pas forcément. Et eux, vu qu'ils les partageaient avec leurs tuteurs, ils les partageaient avec des anciens étudiants, ils étaient intégrés. Et si c'est mieux. Donc, il y a ce côté-là que j'aimerais beaucoup insister. Ne restez pas dans votre coin. Parce que quand j'ai fait ma deuxième première année et que j'ai réalisé que voilà, en m'intégrant J'ai accès à beaucoup de choses. J'ai accès aux anciens projets des enfants. J'avais des réponses en main, j'avais le droit de poser mes questions quand je voulais. Là, je peux vous dire que j'étais moins stressée. J'étais moins stressée, je réussissais mieux les devoirs continus, je réussissais mieux les partiels, je réussissais mieux tout ce que je faisais à l'école. Et le fait d'avoir aussi une vie étudiante en dehors de l'école, sortir avec les autres, partager des moments conviviales, attention, quand je dis sortir, ce n'est pas aller tout le temps en boîte, etc., pour aller à mauvaise influence. Non, non, non. Quand vous allez vous intégrer, vous allez voir qu'ils n'ont pas la même culture que nous, ils n'ont pas les mêmes matières que nous. Il faut s'intégrer, s'intégrer, mais ne pas copier tout ce qu'on voit. Parce qu'il faut savoir que là-bas, les gens, ils travaillent chez eux, ensuite, ils sortent pour aller s'amuser. Ce n'est pas je sors, je sors, mais je ne travaille pas à côté. Vous travaillez, sortez. Donc, voilà, intégrez-vous. Voilà.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as trouvé, là je pense qu'on en a parlé un peu, mais sur les difficultés que tu as rencontrées au final, parce que là, on a beaucoup insisté sur la première année, parce que c'est la première année qui est clinique, et après au final, quand tu prends tes marques, Tu vois, ça vient tout seul. Sur les autres années, ça va et c'est bon. Tu passes quand même deux belles années universitaires. Mais qu'est-ce que tu as trouvé très dur en étant en France ? Parce que nous, la plupart de notre famille est à Mayotte. Donc, il y a les vacances scolaires, il y a les fêtes, il y a tout ça. Est-ce que ça a été dur quand même pour toi de rester un peu seule ici ? Ou est-ce que du coup, au contraire, tu pouvais rentrer à Mayotte durant les vacances ? Est-ce que tu peux juste me dire quelles étaient tes difficultés ? Qu'est-ce que vraiment tu as trouvé dur ? Et si à un moment tu t'es dit, bon, j'en ai marre, je vais arrêter, je rentre chez moi.

  • Speaker #0

    Déjà, c'était tous les week-ends. Tous les week-ends, on voyait les étudiants avec leurs valises, ils allaient rentrer chez leurs parents ou les parents qui attendaient après les cours. Et toi, tu savais que tu rentrais chez toi, tout seul, de famille. Ça, c'était dur. Il y a aussi le côté médical. Le côté médical est quand même dur. Parce que même s'il y a beaucoup de médecins et autres, à l'époque, le taux libre n'était pas encore au top. Du coup, quand on était malade, on avait la difficulté d'accès à la santé. Pourquoi ? Parce que tous les cabinets que tu appelais, c'était on parle de nouveaux patients Et du coup, il y avait ça. Il y a aussi la difficulté, la précarité. La précarité quand on se retrouvait seul et qu'on n'a plus de course, c'est la fin du mois. On ne sait pas encore gérer beaucoup de choses. Du coup, on se retrouve, on n'a pas d'argent, on n'a pas les moyens. Du coup, là, on est un peu dans un cercle où on a honte, où on ne sait pas où aller. Mais tout ça, il y a des solutions. Il y a des solutions. Les difficultés encore que j'ai rencontrées, c'est la solitude. La solitude, comme tout le monde. Parce que certes, on a de la famille là-bas, mais il faut savoir que... En France, on paye tout, tout est payant et les gens n'ont pas forcément envie de t'avoir chez eux pendant 10 semaines. C'est bien d'aller rendre visite de temps en temps et rester à long terme, ce n'est pas possible. Quand vous rencontrez des difficultés, il faut savoir que le CRUS met beaucoup de choses en place. Il y a les assistantes sociales qui sont là. D'ailleurs, quand j'étais à Lyon, À cette époque-là, ma mère, elle ne travaillait pas encore. J'étais souvent en difficulté financière. Et le conseil m'a beaucoup aidée. Ils ont débloqué beaucoup de fonds pour moi, des fonds d'urgence. J'avais droit à des fonds d'urgence à chaque fois pour m'habiller, pour m'acheter à manger, pour faire mes courses, sortir. Donc, franchement, il ne faut pas hésiter. Il y a l'assistance sociale, il y a les aides qui sont mises en place. Allez voir l'assistance sociale. n'ayez pas honte. Ce n'est pas que pour les pauvres. C'est fait pour que les étudiants puissent avancer et puissent faire leurs études sans avoir le côté financier comme barrière. Donc, il y a ça. Et maintenant, je parlais tout à l'heure de l'accès à la santé. Maintenant, vous avez la chance de choisir vos médecins sur Doctolib. Vous êtes malade, vous n'avez pas envie d'appeler les cabinets pour au... au risque d'avoir une réponse négative, connectez-vous sur PortoLibre, prenez rendez-vous et rendez-vous au lieu de votre consultation. C'est plus simple et voilà. Il y a aussi les démarches de CMEC.

  • Speaker #1

    Ça, c'est long, par contre.

  • Speaker #0

    C'est très long. Et ensuite, ils ont des conditions pour que ça soit renouvelé. Je crois qu'il faut que la deuxième année, tu signes une déclaration comme quoi tu vas te déclarer aux impôts. Donc, il faut que nos étudiants sachent que dès que vous avez 18 ans, vous pouvez déjà... faire votre déclaration d'impôt en ligne. Donc, même si vous avez zéro revenu, vous pouvez commencer à le faire dès que vous êtes à Mayotte pendant que vous faites vos démarches post-bac. Comme ça, vous l'aurez au mois de septembre et vous pourrez utiliser cet avis d'imposition pour faire vos démarches au niveau de la sécurité sociale pour avoir votre... complémentaires santé.

  • Speaker #1

    C'est de bons conseils que tu es en train de leur donner là parce que vraiment, c'est des trucs que nous, on n'a pas eu. Après, moi, je dis, tu vois, moi, j'ai fait une partie de mes études à Mayotte et une partie de mes études en France, mais même en ayant fait mes études en France, toutes ces informations-là, je ne les avais pas. Déjà, ma mère, elle ne me les a pas données parce qu'elle, elle faisait son truc dans son coin, donc elle ne se disait pas, vas-y, une jeune qui est en train de faire ses études, est-ce qu'elle a besoin de ça, tu vois ? Les impôts, elle va faire quoi des impôts ? elle n'a pas de salaire,

  • Speaker #0

    Je ne sais pas du tout.

  • Speaker #1

    toutes les informations qu'on nous donnait. Donc, dernière question sur cette partie-là. Tu as eu à faire des stages alternance ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas fait de stage en alternance parce que je n'ai pas fait en DUT en alternance. J'ai fait en continu. Du coup,

  • Speaker #1

    tu as eu des stages de six mois alors ?

  • Speaker #0

    J'ai eu des stages de... Je crois que la première année, c'est un stage de trois mois et la deuxième année, c'est un stage de six mois ou plus, je crois. Donc, du coup,

  • Speaker #1

    C'est fait ici ou à Mayotte ?

  • Speaker #0

    Non. Enfin, ma première année de stage, c'était un stage d'observation. Je l'ai fait à Mayotte dans un réseau de santé au réseau de diabète de Mayotte. Donc, c'est là où il y avait une diététicienne nutritionniste qui m'avait pris en stage. D'ailleurs, elle est toujours sur Mayotte. Et quoi d'autre ? Deuxième année pour les stages. Oui, ma deuxième année pour les stages. Il faut savoir que vous, en tant qu'étudiant maorais, vous avez l'opportunité de faire vos stages partout dans le monde à partir du moment où c'est un stage obligatoire. C'est financé par le conseil départemental.

  • Speaker #1

    Je vais répéter encore parce que je pense qu'ils n'ont pas encore compris. Arrêtez de vouloir rester en France ou de rentrer à Mayotte.

  • Speaker #0

    Allez ailleurs. Donc nous, à Lyon, c'est un point que je n'ai pas soulevé. À Lyon, on avait l'opportunité d'avoir. un médiateur excellent. Il s'appelait M. Hilal Darwesh. Lui, il était toujours derrière nous à nous aider, à faire nos démarches, à tout faire. Il était très réactif. D'ailleurs, je ne sais toujours pas s'il est encore dans le métier, mais franchement, ce monsieur est excellent. Il m'a beaucoup aidée sur mes démarches et je suis encore très reconnaissante envers lui aujourd'hui. Donc moi, en deuxième année, il m'a informé qu'en tant qu'étudiant, j'avais l'opportunité de faire mon stage ailleurs qu'en métropole ou à Mayotte. Et c'est financé par le conseil départemental. Mais il faut s'y prendre dès le début d'année parce que les dossiers doivent passer en commission COBA. Donc moi, j'ai recherché. Je me suis dit, tiens, voilà une opportunité. je vais essayer de faire un stage ailleurs en deuxième année qu'à Mayotte ou en métropole. Du coup, j'ai décidé d'aller en Guyane. À cette époque-là, la Guyane, je ne connaissais personne là-bas. Mais comme par chance, j'ai un oncle qui est parti faire quatre ans d'enseignement en Guyane. Donc, je lui ai dit que si ça ne le dérangeait pas que je passais chez lui pendant les week-ends, etc. J'aimerais bien venir faire mon stage en Guyane et découvrir la Guyane avec lui et découvrir une autre culture. Donc, mon médiateur de la DASU m'a aidée à faire toutes mes démarches. Le dossier est passé en commission. Ils m'ont payé le billet d'avion. Ils m'ont tout payé. Hébergement, tout ça ? Alors, hébergement, vu que je me suis pris à la ramasse. Et à ce type de... Là, il y avait une grève qui a paralysé la Guyane. Donc, je n'ai pas pu bénéficier de la partie hébergement et transport. Mais du coup, j'avais une personne… Enfin, je me suis débrouillée à arriver sur place. À l'éveillé de mon oncle, je me suis débrouillée en arrivant sur place. J'ai pu faire des démarches. Et j'avais aussi rencontré une personne pendant ma première année qui était guyanais. Ça m'amène. comme si j'étais sa fille là-bas. C'est elle qui m'a donné mon stage, c'est elle qui me déposait à mon lieu de stage, qui venait me récupérer, elle m'a menée découvrir la Guyane. En fait, ça sert à ça aussi, l'intégration. Tu es bien avec les autres, du coup, famille te prenne comme si tu faisais partie de la famille. Franchement,

  • Speaker #1

    c'est super bien.

  • Speaker #0

    Après, une astuce pour accélérer les démarches, c'est dès la... fin de la première année, vous demandez déjà à votre responsable de formation pour les stages de l'année prochaine comment ça va se passer. Et si vous voulez vraiment aller faire vos stages à l'étranger et que vous voulez l'aide de la DASU, vous demandez à votre responsable de formation de vous faire une attestation disant que cette personne a un stage obligatoire à faire à son droit. Et du coup, à partir de ce document comme preuve, vous pouvez déjà commencer à constituer votre dossier de la DASU pour mieux anticiper les démarches. Mais les gars, faites vos stages à l'étranger, vous allez voir des choses incroyables et vous allez profiter, vous allez découvrir autre chose que ce que vous connaissez. Arrêtez de venir faire un stage à Mayotte et de faire la même chose tout le temps.

  • Speaker #1

    Au final, en fait, nous ce qu'on veut, c'est aller prendre l'expérience ailleurs et ramener à Mayotte. Si pas, tu reviens alors que tu n'as pas encore d'expérience, tu viens juste apprendre ce qu'il y a à Mayotte, est-ce que tu le fais ? Tu fais évoluer Mayotte au final ? Non ! Tu ramènes juste ce qu'il y a à Mayotte, en fait. Tu ne changes pas grand-chose. Donc, franchement, il faut y aller. Et surtout, l'anglais actuellement, c'est tellement important. Tu maîtrises l'anglais, tu vas partout. Donc, là, on va rentrer sur tes diplômés. Donc, tes diplômés, en quelle année tes diplômés ?

  • Speaker #0

    Tu parles du diplôme de diète ?

  • Speaker #1

    De ton master.

  • Speaker #0

    Alors, mon master, j'ai été diplômée en 2020.

  • Speaker #1

    2020. Et est-ce que tu rentres directement à Mayotte ou tu travailles un peu en France,

  • Speaker #0

    en métropole ? Alors, en métropole, c'était compliqué de trouver du travail. Mais je ne vais pas vous mentir, moi, perso, je me suis sentie un peu discriminée. Oui. Mais ça ne m'a pas pour autant fait baisser les bras. Pourquoi je dis ça ? Parce que j'avais une copine. J'ai une copine qui m'a fait exactement les mêmes diplômes, les mêmes stages. On a postulé au même endroit. Et moi, ils ne m'ont pas donné un retour, ni positif, ni négatif.

  • Speaker #1

    Ni négatif.

  • Speaker #0

    Elle a été embauchée. Et moi, je me suis retrouvée dans un truc de pôle emploi avec les personnes... où on a postulé tous les deux, je leur ai dit, mais je vous ai envoyé mon CV et ma lettre de motivation. Vous ne m'avez jamais répondu. Elle ne savait pas quoi me répondre. Et ma copine, au final, elle a été embauchée et elle a commencé à travailler. Mais moi, du coup, ayant eu beaucoup de refus parce qu'après la COVID, les gens ne voulaient pas forcément embaucher les employés parce qu'ils étaient... C'était difficile comme période. Moi, pour gagner de l'argent en attendant d'avoir un emploi, j'ai décidé de faire assistante de vie. Oui,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai travaillé avec une dame à partir du mois de juin. Une dame qui souffrait de sclérose en plaques. Donc, pas si vous connaissez cette maladie. Ça paralyse un peu tous les éléments du corps. Du coup, je me suis retrouvée avec cette dame. Cette dame souffrait aussi un peu de problèmes psychologiques parce que par rapport à la maladie, c'est déjà dur. Et le fait d'accepter le temps d'acceptation, les dénis, tout ça, c'était compliqué. Donc, elle s'est retrouvée toute seule parce que toutes les personnes qui travaillaient avec elle l'ont plus ou moins abandonnée parce qu'elle avait un très fort caractère. Et moi, c'est celle qui n'avait pas d'expérience. mais celle qui est restée travailler avec elle tout au long. Du mois de juin au mois d'août, j'ai travaillé à plein temps pour elle. Pour vous dire que je me levais tôt, je sortais de chez elle, c'était le soir. Toute la journée, je restais chez elle. Je lui donnais ses médicaments, je lui faisais à manger, je faisais son ménage, je faisais tout, sa douche, etc. Je faisais tout, alors que j'avais zéro expérience dans le métier. C'est ce qui m'a permis de tenir le temps de trouver du travail. Ensuite, vu que je voyais que je n'avais pas du tout d'opportunité dans toutes les régions où j'ai postulé, j'ai décidé de postuler à Mayotte et j'ai vu l'offre de pétitien au centre de dialyse. J'ai postulé, ils m'ont directement proposé un CDI et c'est grâce à ça que j'ai pu rentrer à Mayotte parce qu'à ce moment-là... On ne pouvait pas prendre l'avion sans motif impériel. C'était mon motif.

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est passé brièvement ? Comment ça s'est passé, là, ton premier emploi, Mayotte ? Parce que nous, on en a discuté en off, et déjà,

  • Speaker #0

    tu vois tous les détails.

  • Speaker #1

    Mais comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Alors... Le premier emploi, c'est stressant, ça fait peur, on a peur, on découvre le vrai du monde professionnel. On est là, on se plie en quatre, on veut faire bien les choses. C'est normal, c'est le premier emploi. Mais je peux vous dire, en tant que futur employé ou entrepreneur, bon, peut-être entrepreneur, ce que je peux vous conseiller, apprenez vos droits du travail, les amis. Apprenez vos droits. Preach,

  • Speaker #1

    preach.

  • Speaker #0

    Augmentez le son. Vous connaissez vos droits parce que vous, en tant que jeune novice, vous ne connaissez pas vos droits. Vous arrivez dans un milieu professionnel, vous voulez bien faire votre travail, vous avez peur de votre hiérarchie, mais vous ne connaissez pas vos droits. Là, vous êtes mal barré. Parce que non seulement vous... La hiérarchie qui sait que vous ne connaissez pas vos droits va profiter de la situation pour vous demander ce qu'ils veulent. Et vous qui avez peur de perdre votre emploi, vous allez vous plier à leurs exigences même si ça ne rentre pas dans les critères de votre contrat. Donc vous, en tant que futur employé, premier emploi, apprenez vos droits et sachez dire non dès le début. propose directement un CDI. Faites attention parce que souvent, un CDI au premier emploi, c'est un piège. C'est un piège parce que vous ne savez pas à quoi vous attendre. C'est comme la première année. OK, super, j'ai du travail, j'ai trouvé un travail, je signe un CDI, c'est bien, je peux aller faire un prêt à côté, j'ai un CDI. Mais est-ce que ce contrat que j'ai signé répond à mon besoin ? à mes attentes. C'est ça que je vais vous poser comme question. Ok,

  • Speaker #1

    je vois. Donc, dernière question. Est-ce que les jeunes peuvent te contacter et où est-ce qu'ils peuvent te contacter s'ils veulent un peu plus d'infos sur ce que tu as fait, ton parcours et ton métier actuel ?

  • Speaker #0

    Alors, ils peuvent me contacter sur les réseaux parce que tout le monde est sur les réseaux maintenant. Et si j'ai un conseil, c'est arrêtons de rester sur notre zone de confort et arrêtons d'avoir d'attendre qu'on soit servi, qu'on nous donne tout sur un plateau. Il ne faut pas faire ça. Aujourd'hui, nous sommes dans un monde qui a évolué, dans un monde où on a accès à toutes les informations qu'on veut sur Internet, même si on ne les maîtrise pas. Donc, apprenez à vous cultiver, apprenez à faire des recherches parce que ça va vous servir non seulement pour vous, mais ça va aussi vous servir pour votre entourage. N'ayez pas peur, vous avez des questions, posez-les. Vous avez des objectifs, n'ayez pas peur de les atteindre. Mais il ne faut pas rester dans sa zone de confort et attendre que tout convienne vers vous pour vous demander ce que vous voulez. Ça ne sera pas toujours comme ça. Et souvent, c'est ça qui nous frappe quand on arrive en France, c'est le fait de voir que chacun est pour soi. Chacun est là pour soi. Il n'y a personne qui sera derrière. comme au lycée pour nous dire il faut faire ça à la maison, il faut faire ça. Ça ne marche pas comme ça. Prenez vos responsabilités dès le début. Soyez autonome et soyez curieux.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu considères que tu es là où tu voulais être actuellement ? Est-ce que pour toi, est-ce que tu es là où tu voulais être et que tu manques quelque chose encore à faire ? Tu as d'autres ambitions ?

  • Speaker #0

    Alors, je ne dirais pas que je suis là où je voulais toujours être depuis le début. Je dirais juste c'est que même après 20 ans, 10 ans d'expérience, on est toujours à la recherche de soi-même et on essaie toujours de mieux se connaître et on essaie toujours d'apprendre plus. Donc, vivez au jour le jour et prenez la vie comme vous voulez.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Asna d'être venue sur Insulaire et merci d'avoir répondu à toutes les questions. J'espère que ton parcours va en inspirer plus d'un. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi de m'avoir contacté. Allez, au revoir.

  • Speaker #1

    Merci encore de nous avoir écoutés. J'espère que tu as pris autant de plaisir que nous lors de l'enregistrement à écouter cet épisode. N'hésite surtout pas à nous laisser 5 étoiles si l'épisode t'a plu. Nous laisser un petit commentaire pour nous faire part de tes retours. Quant à moi, je te dis à très vite avec un nouvel invité dans Insulaire Podcast.

Description

Dans cet épisode, nous rencontrons Assinani Kassim, une diététicienne nutritionniste passionnée et diplômée d'État, qui partage son parcours. De ses études en France à son retour à Mayotte, elle nous raconte ses défis, ses réussites, et ses ambitions pour améliorer la santé des Mahorais. Elle aborde également l'importance de l'intégration en France, le rôle crucial de la prévention des maladies chroniques, et donne des conseils pratiques aux jeunes qui aspirent à poursuivre des études supérieures. 

Un épisode riche en enseignements !  


 N'hésitez pas à contacter Assinani si vous avez des questions ou souhaitez en savoir plus sur son parcours.


 LinkedIn
https://www.linkedin.com/in/assinani-kassim-3a8a39152/

 Instagram
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Archéologie à Mayotte

https://www.inrap.fr/magazine/Tromelin/L-archeologie-dans-l-Ocean-Indien/Mayotte-a-travers-l-archeologie#undefined

Assistance scolaire personnalisée

https://www.assistancescolaire.com/enseignant/lycee


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Insulaire, le podcast où on invite des personnes venant des îles à venir raconter leur parcours scolaire et professionnel. Je suis Laetitia, Data Manager Clinique, originaire de Mayotte et de Moélie. J'ai pour ambition de faire de ce podcast la source de référence pour nos jeunes. En effet, pour les personnes venant des îles, il est parfois compliqué d'avoir accès aux universités ou écoles lors des portes ouvertes. Alors imagine un endroit où on pourra regrouper une multitude de parcours scolaires et professionnels avec en plus un retour d'expérience. Cet endroit, tu l'as déjà et c'est Insulaire Podcast. Alors sans plus attendre, je te laisse découvrir l'invité du jour. Bonjour Asna, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Ça va et toi, bonjour.

  • Speaker #0

    Je vais super bien, merci. Je suis super contente de te recevoir dans Insulaire. Pour rappel, pour les personnes qui nous écoutent, ici les invités sont des personnes comme toi, tous originaires d'une île ou ayant vécu dans une île. Chaque invité va venir nous raconter son parcours scolaire, professionnel, etc. Et dans cet épisode, on reçoit Asnani Kassim, qui est diététicienne, nutritionniste, diplômée d'État et titulaire d'un master en nutrition et sciences des aliments. On va parler de son parcours, mais aussi de ses ambitions pour la population mahoraise concernant la prévention des maladies chroniques et pour lutter contre la malnutrition. Donc Asna, sans plus tarder, je te laisse te présenter à nos éditeurs.

  • Speaker #1

    Qui es-tu et d'où viens-tu ? Bonjour, donc moi c'est... Assimiani. Je suis maorais, originaire d'Aquois. Donc, j'ai fait mes études en France. J'ai commencé par faire un DU santé. Ensuite, je me suis orientée dans les études qui se rapprochent de la nutrition. Donc, j'ai fait un DUT d'éthique. Ensuite, j'ai fait une licence pro maîtrise de... sanitaire des aliments. Et puis, pour finir, j'ai fait un master nutrition et science des aliments à Montpellier. Donc, au début, j'ai fait mes études pour travailler en tant que diète à l'hôpital. À la fin de mon master, j'étais en recherche d'emploi en France. Mais avec la situation, la COVID, etc., j'ai eu Il n'y avait pas beaucoup de débouchés. Du coup, j'ai eu une opportunité à Mayotte. Donc, c'était de travailler en tant que diététicienne, nutritionniste et qualiticienne dans une clinique privée, Clinifiture. Donc, c'est un centre de dialyse qui se trouve à Mayotte, situé à Mamoudzou. Mais ils ont deux autres sites qui sont à Kaoueni et au centre hospitalier de Mramatoutou. Donc... J'ai travaillé pendant huit mois. C'était une expérience. On va revenir en plus sur cette expérience. Et ensuite, au bout de huit mois, j'ai changé complètement de métier. Je me suis orientée vers l'enseignement. Donc l'enseignement au premier degré. Et au même moment, j'ai aussi l'opportunité d'enseigner la nutrition à l'école Vattel qui venait d'ouvrir à ce moment-là. Donc, j'interviens en tant qu'enseignante en nutrition à l'école Vattel.

  • Speaker #0

    Merci pour cette présentation. On va revenir sur plein de points, ne t'inquiète pas. Mais du coup, juste avant de continuer, est-ce que tu peux nous parler un peu de tes passions et intérêts actuellement ?

  • Speaker #1

    De base, je suis passionnée par le volleyball, mais tous les membres de l'équipe ne sont plus sur l'île où chacun travaille. Ils ont changé complètement de hobby. Du coup, on ne se retrouve pas à chercher autre chose à faire. Sinon, je dirais que c'est plus le temps qui manque. Mais d'un autre côté, je suis dans une association. dans mon lieu de travail. Je ne sais pas si vous connaissez l'UCEP. L'UCEP, c'est une association qui... qui accompagne les élèves ou toute personne qui veut dans le monde du sport, etc. Du coup, je suis dedans avec cette association. On fait des projets avec les élèves et ça me prend déjà beaucoup de temps.

  • Speaker #0

    Je fais bien qu'on revienne après sur cette étape-là pour l'association. Mais du coup, avant de passer sur les différentes questions et parler de ton parcours et de comment tu en es arrivé là, est-ce que tu peux juste nous parler brièvement du métier de diététicienne nutritionniste ? Qu'est-ce que tu fais au quotidien ? Si tu devais vraiment l'expliquer, parce que nos auditeurs, c'est des lycéens, c'est des jeunes qui doivent la plupart faire un choix. Toi, tu leur expliquerais comment on fait le métier de diététicienne ?

  • Speaker #1

    Alors, le métier de diététicienne, je dirais que ça dépendra du lieu où la personne exerce. Parce que dans les structures hospitalières, par exemple, c'est très différent l'organisation. Là, dans une structure hospitalière, la personne arrive le matin, tu sais que tu dois t'occuper de tes patients, tu dois regarder les bilans de santé et à partir de ces bilans de santé, Tu dois être capable de diagnostiquer ce qui ne va pas et de mettre en place le traitement qu'il faut, avec l'autorisation, bien sûr, avec l'accord du médecin, pour que le patient puisse mener à bien son traitement et bien vivre sa maladie. Ça, c'est un exemple. Et aussi, être dans le milieu hospitalier, il faut aussi être capable de... d'alerter. Il ne faut pas tout le temps se baser sur attendre que le médecin te dise, ah, tu dois faire ça, tu dois faire ça. Il faut que ça soit instinctif. C'est ton métier, tu sais ce que tu fais, tu dois être capable de déduire et de proposer des solutions pour le patient qui est devant toi. Après, si c'est des choses qui nécessitent vraiment l'accord du médecin, là, la personne peut aller voir le médecin et demander son accord si nécessaire. Mais c'est un métier avec beaucoup de responsabilités. Parfois, il faut bien connaître le bout des choses pour éviter les erreurs, parce que certaines erreurs peuvent être fatales pour les patients. Comme par exemple, la OGT, c'était un centre de dialyse. Et une personne dialysée, c'est une personne qui est très très fragile, qui nécessite un suivi très minutieux parce que il y a des aliments pour la personne réalisée qui peuvent être mortels, comme par exemple une ingestion en excès de jacques ou de bananes mûres ou de songes, ça peut lui être fatal, ou le fait de manger du poids de zahar, le fait de manger tout ce qui vient de la mer, ça peut lui être fatal. Le fait aussi de tout simplement boire beaucoup d'eau, un litre d'eau, c'est tout pour une personne dialysée, donc ça peut lui être fatal. En fait, il y a plein de points où il faut faire très attention, il faut être très rigoureux et prendre ses responsabilités. Après, dans les autres milieux, comme les milieux où on travaille beaucoup plus que sur la prévention ou dans les centres… communale par exemple, là on a plus de liberté sur certaines choses parce que on fait de la prévention, on prévient la population, on touche tous les côtés, le côté social, le côté logement, le côté alimentation, on touche un peu de tout. Donc c'est beaucoup plus, c'est déjà moins stressant et beaucoup plus polyvalent. Et si j'ai un conseil, c'est qu'il ne faut pas avoir peur de ça parce que quand on commence un métier, on prend ses marques et une fois qu'on s'y habitue, tout vient automatiquement. Donc ça ne doit pas être un frein pour les élèves s'ils veulent travailler dans le milieu hospitalier, ils vont aussi plaire. Mais il faut savoir qu'à Mayotte, contrairement au département, les charges de travail sont beaucoup plus importantes que les levées. Il faut s'attendre à travailler. Beaucoup plus, parce que moi, par exemple, là où j'étais, j'étais toute seule en tant que diète. Je devais m'occuper des patients de trois sites. Et en plus de ça, je faisais aussi les consultations hors personnes dialysées, donc les consultations des personnes qui sont diagnostiquées insuffisantes rénales chroniques, mais qui venaient pour faire les consultations, pour s'assurer que… tout va bien et qu'il ne nécessite pas d'être dialysé dans l'immédiat.

  • Speaker #0

    Et quand tu parles de dialyse, du coup encore pour les jeunes qui nous écoutent, dialyse, c'est quel, quand tu es sous dialyse, tu as quelle maladie par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, une personne sous dialyse, c'est une personne qui souffre d'une insuffisance rénale chronique. Ça veut dire que la dialyse est la seule solution pour cette personne pour rester en vie. En gros, pour filtrer, nettoyer son sang. Tous les deux, trois jours. Cette personne doit aller au centre de dialyse trois fois dans la semaine, sachant qu'une séance de dialyse, ça va entre deux et quatre heures. Elle doit s'y rendre trois fois par semaine pour rester en vie.

  • Speaker #0

    Et du coup, ces personnes-là, la diététicienne va, elle, préparer un... J'essaye vraiment, tu me dis si je me trompe, du coup, va-t-elle préparer un plan, pas un plan, mais un planning alimentaire ? Je ne sais pas si je peux l'appeler comme ça.

  • Speaker #1

    Alors, en tant que diététicienne, quand tu travailles pour une personne dialysée, dans un premier temps, tu dois te baser sur, tu fais ton enquête alimentaire. Une fois que tu as réussi à faire ton enquête alimentaire, tu vas d'abord expliquer à cette personne sa maladie, comment ça fonctionne dans son corps. Une fois que cette personne comprend le fonctionnement de son corps, pourquoi et c'est quoi sa maladie, à ce moment-là, vous pouvez commencer à parler de son alimentation et de lui expliquer ce qu'il faudrait faire et ce qu'il ne faudrait pas faire. Une fois que cette personne aura compris, vous allez lui expliquer. tu vas attendre son bilan de santé, donc son bilan sanguin. Ensuite, vous allez trouver les points importants. Généralement, pour une personne dialysée, on se base sur des choses très importantes. Ça va être la quantité de potassium, la quantité de fort et la quantité de sel, etc. Donc, vous basez sur ça parce que ça peut être les points les plus sensibles pour une personne dialysée, mais aussi la quantité de vitamine D et de calcium. Donc ensuite, une fois que le bilan sanguin de la personne est sorti, vous allez pouvoir vous entretenir, parler de ses traitements, et parler aussi de son alimentation, ce qu'il faut éviter et ne pas éviter. Après, vous pouvez établir un planning de son alimentation dans la semaine, parler aussi avec son entourage pour mieux expliquer la maladie, pour que ça soit un peu plus compréhensible.

  • Speaker #0

    C'est clair maintenant. Donc là, on va passer, déjà on va faire un bond en arrière. On va parler en fait de l'époque où tu étais collège-lycée. En fait, j'aimerais savoir… Avant même de commencer, tu vois, en ce moment, on a tous entendu parler de la situation à Mayotte, entre les barrages, les violences, etc. Est-ce que toi, à ton époque, au niveau, quand tu étais au lycée, au collège, il y avait déjà ces problématiques-là ? Est-ce qu'il y avait les barrages ? Est-ce qu'il y avait de la violence ? Est-ce qu'il y avait des bagarres ? Est-ce qu'il y avait quelque chose, en fait, qui aurait pu jouer sur ta scolarité ?

  • Speaker #1

    Alors, à mon époque, il me semble qu'on a juste connu la grève en 2011, la grève. qui a plus ou moins paralysé l'île. Mais ça a duré un mois, je crois. Mais cela ne nous a pas empêchés de réussir et d'en être là où nous sommes. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il faut donner beaucoup de soi, beaucoup de travail personnel. Donc, il ne faut pas attendre que ce soit l'enseignant ou le prof qui nous dise quoi faire. Aujourd'hui, nous avons de la chance. À l'époque, nous, on n'avait pas le haut débit. on avait le bas débit où on pouvait aller sur Internet. Et aujourd'hui, vous avez la possibilité de surfer sur Internet quand vous voulez, avec votre téléphone, avec votre... ordinateur où vous allez vous avez accès à internet donc internet c'est un endroit où on a accès à tout à tout à tous les ouvrages à tous les toutes les pages donc il faut profiter de cette opportunité pour travailler à la maison et se donner à fond donc il faut pas utiliser comme excuse les barrages l'insécurité le fait de pas aller à l'école pour comme comme source d'échec. Il faut travailler à la maison. Le message est passé.

  • Speaker #0

    De toute façon, on va en revenir parce que tu vois, il y a aussi la problématique des élèves, par exemple, qui n'ont pas Internet chez eux ou qui n'ont pas forcément, tu vois, d'abonnement pour avoir Internet. Pour eux, c'est vraiment, c'est d'autant plus difficile puisque même en installant, en instaurant, tu vois, les systèmes des cours à la maison et de recevoir son cours, ils ne sont pas privilégiés, on va dire. Donc, c'est assez compliqué pour ces élèves-là.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui n'ont pas Internet, Moi, ce que je conseille, c'est dans certaines communes, il y a des médiathèques. Et lorsque cet étudiant ou cet élève peut se rendre à l'école, il peut aller au CDI et récupérer les manuels du type philosophie pour les nuls, ce genre de manuel. Parce que ça peut paraître gros, ça peut paraître… par être chargé, mais ça aide beaucoup, ça aide vraiment beaucoup. Il ne faut pas hésiter à solliciter les anciens élèves, ne pas avoir honte d'avoir des lacunes parce qu'une aide reste une aide. Donc, il ne faut pas hésiter, il faut sortir de sa zone de confort et penser.

  • Speaker #0

    Donc, si on revient maintenant à l'étape du lycée, première terminale, donc nous, on s'est rencontrés en seconde, on a été dans la même classe en seconde, après je vous ai dit.

  • Speaker #1

    Je vous ai abandonné.

  • Speaker #0

    Mais avant même de parler du lycée, est-ce que tu peux nous dire comment est-ce que tu as choisi entre lycée professionnel et lycée général ? Est-ce que tu as eu des infos avant où on t'a dit tu vas aller au lycée général, c'est tout, point. Tu ne savais même pas ce que c'était le lycée professionnel.

  • Speaker #1

    À notre époque, je ne sais pas si tu t'en souviens, mais on ne nous laissait pas trop le choix. Au début, j'avoue que j'étais très attirée par les lycées professionnels, qui est métier dans la cuisine et ou métier un peu manuel. Du coup, je m'étais quand même informée et j'avais envie de tester le CAP cuisine, je crois. Mais c'était un non radical de la part de l'enseignant principal et de l'ensemble de… de l'équipe qui se chargeait de l'orientation des élèves. À cette époque-là, on n'était pas aussi nombreux en tant qu'élèves dans les établissements, mais il y avait déjà ce problème de place et ce problème de répartition. Donc, ils estimaient qu'à partir du moment où un élève a la possibilité de faire le bac général ou le bac technologique, cet élève-là, on a laissé à ceux qui n'ont pas le niveau, entre guillemets, de passer le bac général et technologique, de prendre la place. Donc, les lycées professionnels, à cette époque-là, ils étaient réservés aux élèves qui ne pouvaient pas avoir accès au bac général et au bac technologique. Donc, on ne nous laissait pas vraiment le choix. On nous disait... Ton profil irait bien avec le bac général, le bac scientifique, le bac ES ou le bac STL, etc. Donc, nous donnons un avis défavorable pour le lycée professionnel, mais nous vous donnons un avis favorable pour le lycée général.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, c'est différent parce que j'ai quand même entendu pas mal de personnes en France et même les premiers invités que j'ai eus, Guadeloupe et Martinique, Ingrid, qui est guadeloupéenne, disait que sa prof lui a directement dit Tu vas en professionnel. Et elle, elle a dit Hors de question. Moi, je n'ai pas envie d'aller en professionnel. Tu vois, vraiment, c'est le contraire. On les orientait directement vers le professionnel, même si, tu vois, elle rêvait de général et elle considérait avoir vraiment les capacités pour aller en général. C'était on les poussait vers le lycée professionnel sans leur avis. Et vraiment, elle, elle a poussé pour dire non. Et je vois que c'est vraiment différent pour Mayotte. Après, moi, je ne me suis jamais posé la question. Moi, je savais ce que je voulais faire, donc c'était lycée général, point barre.

  • Speaker #1

    En fait, c'est différent parce que... Je ne sais pas comment, mais je suppose que dans les autres dômes, dans les lycées généraux, il y a beaucoup plus de places. Or, il n'y a pas beaucoup de places dans les lycées professionnels. Donc, c'est vraiment sélectif pour le coup. Pour le coup, on filtre vraiment les élèves et on essaie d'en garder le maximum. dans les lycées générales et technologiques.

  • Speaker #0

    Je vois. Maintenant, est-ce que tu peux nous parler un peu de ta première et de ta terminale ? En fait, comment ça s'est passé ? Première terminale, c'est même durant la seconde. En seconde, il y a déjà un choix, une décision à prendre pour ta première. Et ensuite, la terminale, il y a le bac, plus il y a qu'est-ce qu'on va faire plus tard. Est-ce que tu peux nous raconter un peu, tu vois, première terminale, ton état ? ton état d'esprit ? Comment tu te... Comment tu révisais toute seule ? Est-ce que tu révisais déjà toute seule ? Est-ce que tu avais de l'aide ? Est-ce que tu étais confiante ? Dis-nous.

  • Speaker #1

    Alors, en seconde, déjà, c'était coup de choc. Je trouvais déjà qu'en seconde, on était déjà beaucoup chargés au niveau travail. Parce que je me souviens, en seconde, j'avais beaucoup de difficultés en mathématiques. Bon, comme d'hab. En mathématiques ? En mathématiques, je n'arrivais pas à suivre. Et moi, à l'époque, comme méthode de travail, je révisais en groupe. Donc, j'étais tout le temps avec Limou. Je ne sais pas si tu as dit ça. J'étais tout le temps avec Nadia, Limou, Aïda, tout ça. On révisait beaucoup en groupe. On révisait beaucoup en groupe, mais après, chacun avait aussi son travail personnel. On se retrouvait surtout pour les devoirs maison, pour la veille des contrôles,

  • Speaker #0

    pour se poser des questions.

  • Speaker #1

    Mais sinon, je trouvais qu'on avait un rythme assez normal pour des élèves de seconde. Après, ce que je peux dire, c'est qu'on aimait aussi se cultiver. Des fois, on aimait sortir pendant les heures de pause, on aimait faire autre chose. Mais on aimait aussi se retrouver au CDI, faire des trucs, lire des livres. Il faut lire, les enfants, il faut lire. Ça aide sur le français, ça aide sur la rédaction, ça aide sur beaucoup de choses. Et après, on a aussi, je ne sais pas si tu t'en souviens, je ne sais pas si tu étais déjà là, mais nous, on a eu un prof d'histoire qui s'appelait Monsieur Pauly. Et il y avait sa femme qui était là, qui s'appelait Madame Leroy, à cette époque-là. Et eux, ils étaient très investis dans l'histoire de Mayotte. Nous, à côté de l'école, à côté du lycée, on faisait de l'archéologie. Donc, on faisait beaucoup d'archéologie après les cours, pendant les week-ends. Du coup, ça nous permettait de nous détendre et d'apprendre aussi davantage sur notre histoire à Mayotte et aussi sur l'histoire en elle-même. Parce qu'au final, moi qui n'ai pas très bonne en histoire, j'ai fini par prendre option histoire en terminale quand même. Mais bon, on peut dire que j'ai pris option histoire par sécurité. Je savais que les maths, c'était voué à l'échec. Tu connaissais tes capacités. Je connaissais mes capacités, voilà.

  • Speaker #0

    Mais ça, tu es mise sur la base du volontariat ? Oui. Donc c'est la prof qui l'a proposé et c'était toute personne de toutes places confondues qui pouvait venir ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est toute personne qui pouvait participer. Il amenait le matériel, etc. On se retrouvait d'abord au restaurant pour manger, pour prendre de la foi. Ensuite, toute l'après-midi, on se consacrait aux fouilles archéologiques. On a eu quand même l'opportunité de faire plusieurs sites dans le Nord. D'ailleurs, il a écrit des articles et il y a un site internet là-dessus. Donc, si vous êtes intéressé, vous pouvez taper archéologie Mayotte et vous tomberez directement sur le site d'Aguas, parce que c'est l'un des sites qui a révélé une bonne partie de l'histoire des ancêtres du XIIe siècle. Donc vous pouvez aller jeter un coup d'œil si vous êtes clairs.

  • Speaker #0

    On va le mettre dans la description, comme ça ils vont aller voir. Et du coup, tu nous as dit que tu révisais beaucoup en groupe, mais arrivé en terminale, parce que là il y a vraiment les épreuves. Et même pour ces épreuves-là, vous avez continué vos révisions en groupe ou là, c'est vraiment à des moments où vous étiez en groupe et à des moments, chacun révisait de son côté, mais genre beaucoup. Et si toi, tu révisais toute seule de ton côté, c'était quoi ta méthode ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, pour le bac, on révisait beaucoup en groupe, mais on avait aussi notre travail personnel à la maison. Si vous voulez, moi, j'étais toujours avec Limon, on révisait les sujets. Et au lieu de... viser par exemple les cours par cœur, etc. On utilisait plus les sujets d'examen. On essayait de comprendre, on essayait de faire en sorte de bien traiter les sujets. On allait regarder les corriger. Notre méthode, c'était, comme on était encore à l'époque bas débit, on avait accès aux livres de sujets SVT à l'époque-là, de spécialité pour... les terminales S. Donc, on essayait de faire les sujets ensemble. Et ensuite, on allait regarder le corrigé pour être sûr qu'on a eu les bonnes réponses. Ensuite, on essayait de bosser chacun le sujet de notre côté. Et je vous encourage vraiment à travailler en groupe et en individuel chez vous, parce que ça nous a sauvés le jour du bac. On était tombés sur un sujet qu'on avait travaillé ensemble. Donc, c'est ce qui nous a permis d'avoir une note assez correcte et de vraiment nous en sortir. Parce que, comme vous savez, à Mayotte, avec tout ce qui se passe, les hauts et bas, on ne peut pas toujours travailler qu'à l'école. Donc, c'est toujours intéressant de chercher de son côté et de s'y retrouver. Je donne aussi des conseils concernant... la philosophie, parce que nous, on avait un prof qui était quasiment, quasiment absent. Je vois que l'année, on a vu deux choses, la conscience, même aujourd'hui, dix ans plus tard, j'arrive quand même à vous dire ce qu'on a vu en cours, on a vu la conscience, la conscience et la conscience. Ce qu'on a vu en cours. Et quand... tu es un élève qui connaît tes lacunes dans certaines matières et qui te dit, ah, si je rate ça, je suis dans la merde. Je peux te dire qu'à côté, tu es obligé de travailler pour t'en sortir et de ne pas compter sur le prof pour t'aider. Donc, nous, ce qu'on a dû faire en philosophie, c'est vraiment travailler chacun de son côté pour réussir cette matière parce qu'on avait... On n'avait pas de prof. Et moi, à cette époque-là, ce qui m'avait aidée, c'était… Il y avait un site Internet qui s'appelait Assistante personnalisée pour élèves, pour lycéens ou collégiens un truc comme ça. Je ne sais pas si ce site Internet existe toujours, mais dedans, il y a plusieurs fiches de chaque partie du cours qui sont en ligne. On peut consulter autant qu'on veut, c'est gratuit, c'est super intéressant. Et c'est ça qui m'a aidée à réussir mon épreuve de philosophie.

  • Speaker #0

    Tout ce qui ressort là, c'est vraiment en mode, c'est aller à la recherche en fait. C'est vraiment réussir avec les infos qu'on te donne à l'école ou les cours qu'on te donne à l'école. C'est vraiment, il y a beaucoup de travail de recherche derrière, beaucoup de travail de, on va se documenter ailleurs que dans les cours et on réussit ensemble.

  • Speaker #1

    Exactement. Il faut se documenter. Il faut se documenter pour réussir. Dans tout ce qu'on fait, il faut se documenter. Parce que s'il n'y avait pas cette opportunité d'accéder à autre chose que les cours qu'on a à l'école...

  • Speaker #0

    Je peux vous jurer que je n'aurais pas eu mon bac. Oui,

  • Speaker #1

    ok. Donc là, tu as eu ton bac. Est-ce que tu étais confiante le jour des résultats ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'étais le genre d'élève qui ne disait rien. Par exemple, je ne disais jamais Ah, j'espère que j'aurai une mention, j'espère que j'aurai ça Je suis le genre d'élève, j'attends de voir les résultats pour m'affirmer. Je ne vais pas parler avant de voir ce que j'ai fait. Même si je visais, on peut dire que je visais quand même mention, mais n'importe quelle mention, je ne visais pas forcément mention très bien ou mention blablabla. Je me disais juste, j'espère que j'aurai une bonne note, j'espère que j'aurai mon coup. Donc, je veux me donner les moyens d'y arriver, je vais travailler. Et en fonction de ce que j'aurais donné, j'espère que j'aurai un bon résultat. Moi, j'étais comme ça. Et à côté, j'avais d'autres copines qui étaient beaucoup plus confiantes, qui disaient, moi, je vis, je m'en sens très bien. C'est bien, c'est bien, mais moi, j'étais pas comme ça. J'étais plus, j'avais mon but dans ma tête, mais je préfère pas l'exprimer. J'attends de voir... les résultats pour m'assurer.

  • Speaker #1

    Et du coup, là, à l'issue du bac, c'est quoi ton choix ? Est-ce que tu restes à Mayotte ? Tu viens, tu nous l'as dit tout à l'heure, tu es venue en France, mais du coup, tu choisis quoi comme filière ?

  • Speaker #0

    Alors, quand j'avais fini mon bac, depuis le début, j'avais choisi le milieu paramédical. Depuis le début, je ne savais pas encore dans quel milieu paramédical je souhaite exercer. Donc, quand je suis arrivée en première année, comme tout le monde d'ailleurs, pour moi, la première année, c'est une année de réflexion. C'est une année où on se pose des questions, on se demande vraiment si ce qu'on a choisi ou si ce qu'on veut faire, c'est ça. Donc, c'est une année où on se remet en question, on se pose des questions. sur le futur, etc. Donc, de base, je voulais passer, à cette époque-là, on passait encore les concours pour être infirmier, etc. Je voulais passer le concours pour accéder à l'IFSI, mais au fil des cours, ça ne m'intéressait plus. Donc, j'ai cherché un métier qui est dans le paramédical, mais qui était... qui se rapprochent de ce que j'aime. Donc moi, je me suis dit, ah tiens, en troisième, j'avais envie d'aller au lycée professionnel de cuisine. Est-ce qu'il y a un métier qui existe dans la restauration, qui se rapproche de l'alimentation, mais qui reste dans le paramédical ? C'est là que j'ai découvert le métier de diététicien. C'est un métier que je ne connaissais pas du tout, mais je l'ai découvert. en faisant des recherches pendant ma première année d'études, qui était un DU pour préparer aux étudiants aux professions de santé. DU,

  • Speaker #1

    c'est diplôme universitaire ?

  • Speaker #0

    Voilà, diplôme universitaire. Donc, suite à ça, j'ai fait ma première année et pendant ma première année, je suis retournée sur le poste bac. et j'ai fait mon choix de postuler à l'IUT de Lyon en DUT génie biologique, option diététique pour faire le métier de diététicien.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'est vraiment, en fait, ce n'était pas dès le départ. Ce n'était pas ton choix. Au final, la réflexion, vraiment, tu es venue une fois que tu étais en France. Parce qu'au départ, j'avais compris que la réflexion venait et tu es venue quand tu étais à Mayotte. Est-ce qu'à Mayotte, il y a eu quand même une orientation, où il y a eu des informations, où vous avez donné des informations sur les différents parcours, où vous avez pu poser vos questions à des personnes sur, par exemple, vos appétences sur tel ou tel domaine, et avoir au moins quelques informations avant de prendre votre décision ? Ou pas du tout, en fait, tu t'es dit, bon, il y a ça que j'aime bien, vas-y, je postule à ça et j'y vais ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut savoir qu'à Mayotte, l'orientation, c'est très compliqué. Parce que souvent, nous, en tant qu'étudiants, on aime bien regarder autour de nous. Par exemple, on a vu, ah, un tel travaille au laboratoire, moi aussi je veux travailler au laboratoire. Je ne vais pas chercher plus loin pour savoir s'il existe d'autres métiers qui pourraient me plaire. Je voudrais absolument faire comme un tel. Donc, il y a ça déjà. Ensuite, il y a aussi... Le fait qu'on ne connaît pas encore le monde de l'étudiant, on ne connaît pas encore le monde du métier en général. On est là, on est jeune, on est insouciant, on a des rêves. Donc, on reste focalisé sur ce qu'on voulait au début, mais c'est que quand on est sur le pratique qu'on réalise que voilà, en fait, ça ne me plaît pas, c'est ça qui me plaît. donc je vais m'orienter dans ça. Et il y a aussi la peur, la peur de l'échec, la peur de se dire, ah mais en fait, depuis la maternelle, je n'ai jamais redoublé, et là, d'un coup, je dois redoubler. Non, c'est une honte. Mais non, ce n'est pas une honte. Ce n'est pas une honte. Un échec, c'est difficile. Posez-vous les bonnes questions, soyez sûr de ce que vous voulez avant de vous engager. Et rien ne vous empêche de... de revenir en arrière, de prendre un peu de recul et de vous poser de bonnes questions pour votre futur. Parce qu'à partir du moment où on a eu le bac, on a le choix, on a le choix sur tout. Faites des recherches, cherchez le métier que vous voulez, les choses que vous voulez apprendre, ayez confiance en vous et allez jusqu'au bout. Il ne faut pas écouter les gens qui sont ici parce que je me souviens au lycée, on a eu des enseignants qui nous disaient excusez-nous vous, il y en a qui ne réussiront pas à la fac vous n'avez pas le niveau il ne faut pas écouter parce qu'à la fac c'est quoi ? la fac c'est basé sur le travail personnel que personnel, pas le travail collectif c'est rare d'avoir les travails en groupe mais c'est que du travail personnel je veux réussir, je révise Je ne réussis pas. Je ne réussis pas.

  • Speaker #1

    Je ne réussis pas. Et au final, en plus, on peut rattraper son retard en étant à la fac. Peut-être que ce ne sera pas la première année et ce n'est pas grave. Parce qu'on part quand même avec du retard. Mais jamais se dire, je ne vais pas réussir parce qu'on m'a dit, je n'ai pas le niveau. Tu peux l'avoir la deuxième année ou tu peux même l'avoir courant même de cette première année. On a vu plein de personnes réussir la première année. Pourtant, ils viennent de Mayotte. On leur a dit, vous n'allez pas réussir.

  • Speaker #0

    Exactement. Et après, pour l'orientation, j'ai trouvé que niveau orientation, ils proposent… Je ne sais pas si c'est nous, en tant qu'élèves, on ne fait pas assez de recherches, ou bien c'est eux, ils ont l'habitude de montrer ce que les gens aiment à Mayotte. Du coup, ils ne vont pas prendre que ça. Donc, comme je disais au début, aujourd'hui, nous avons accès à Internet, nous avons accès à plusieurs documents en ligne. faites des recherches et n'ayez pas peur de ne pas faire le bon choix dès le début. Le bon choix, ça vient après. La première année d'études, c'est une année de réflexion, une année qui va vous permettre de vous dire est-ce que c'est vraiment ce que je veux faire ou bien dois-je changer ? Mais attention, il ne faut pas tout le temps tomber dans le piège où non, là, je n'aime pas celle-là, du coup, je vais changer. Il faut vous donner deux chances. Deux chances parce qu'après, vous savez qu'au bout de deux redoublements ou deux changements d'orientation, vous n'aurez plus le droit à la bourse étudiante. Et il faut faire attention à ça.

  • Speaker #1

    Je vois. Et avant de quitter Mayotte, comment tu t'es préparée ?

  • Speaker #0

    Je trouvais qu'à cette époque-là, on n'était pas assez préparée.

  • Speaker #1

    Comment ? Mentalement ? Physiquement ?

  • Speaker #0

    On était... pas assez préparé mentalement, physiquement, parce que déjà, on n'avait pas de témoignages des anciens, dans un premier temps. Et aussi, on ne connaît pas, on ne sait pas, on se fait un idéal dans la tête, mais ce n'est pas ce qu'on rencontre quand on arrive sur le monde. Je me souviens, je ne sais même plus, je me disais, je connaissais quelques personnes en Rhône-Alpes, Du coup, je me disais, allez, tiens, je vais aller à Saint-Étienne. Saint-Étienne, je ne savais même pas c'était où, comment m'y rendre, ni comment c'était.

  • Speaker #1

    Ça m'intéresse. Je veux savoir comment tu as fait. Comment tu as fait déjà ? Pourquoi tu es partie à Saint-Étienne ? Tu t'es basée sur, oui, il y a des personnes à Saint-Étienne. Tu atterris à Saint-Étienne, mais tu n'as même pas regardé sur la carte.

  • Speaker #0

    Quand on est à Mayotte, on vit d'une manière où on est complètement... à l'opposé de ce qui est en France. Du coup, déjà, à cause de ça, j'étais un peu perdue. Mais bon, moi, quand je suis arrivée en France, je savais que j'allais avoir de la famille à côté. J'ai été avec des cousins à moi qui habitaient à côté, qui étaient venus me chercher en train et qui m'ont amenée à Saint-Etienne. C'était à l'aéroport ou à la gare ? À la gare. Alors, à l'aéroport, c'était galère parce que là-bas, tu découvres l'absence de solidarité. Se retrouver avec des valises sans que personne ne t'aide. Bon, ce n'est pas dans leur culture, il ne faut pas les engouloir. mais déjà il y a ça qui était un choc et aussi la température qui était un choc tu es arrivé à quel moment ?

  • Speaker #1

    il faisait froid quand tu es arrivé ?

  • Speaker #0

    il faisait pas froid mais tu sais que quand on vient des Dômes on arrive là-bas même fin août on a froid donc on était arrivé fin août pour bien nous préparer donc je me souviens que sur le Sur les voeux, j'avais fait une demande de logement en Crousse. À cette époque-là, on est encore naïfs. Sans faire exprès, j'avais demandé un 9 mètres carrés. Ce que j'ai regretté le plus.

  • Speaker #1

    Je te comprends, j'ai eu le même abeus en sang et je n'en pouvais plus. 9 mètres carrés,

  • Speaker #0

    je ne vis pas. 9 mètres carrés, en plus toilettes partagées, etc. C'était l'enfer. Mais bon, je ne savais pas, je ne pouvais pas savoir. Ce qui m'a frappée quand je suis arrivée à Saint-Etienne, c'est qu'il fallait prendre les transports en commun dans le premier temps. Je ne savais pas prendre les transports en commun. Il fallait faire beaucoup de démarches, c'est-à-dire faire les démarches pour récupérer le logement, faire les démarches de la carte, faire les démarches d'assurance, faire les démarches pour tout ce qui est carte de transport, faire les démarches. pour la carte vitale mutuelle étudiant. Tout ça, je n'étais pas préparée. Je ne savais pas que ça existait et je ne savais pas du tout comment faire. Alors, la personne qui est partie me chercher à la gare n'a jamais été étudiante. Du coup, la personne non plus ne savait pas comment ça marchait. Mais j'ai eu de la chance. J'ai croisé une fille d'Aquois par hasard. pas qu'elle habitait là-bas, mais je l'ai croisée à Saint-Étienne et c'est elle qui m'a aidée à faire tous mes démarches. Et elle, ce que j'aime, ce que j'ai vraiment apprécié, elle m'a aidée à être autonome. Au début, quand tu viens d'arriver, tu as peur de parler français parce que tu as peur de te tromper, tu as peur de te fuser vu qu'on t'a toujours dit que tu ne sais pas parler français, tu ne sais pas... Du coup, ça revient dans la tête. Mais pour avoir confiance en soi, elle m'a vu, elle m'a accompagnée et elle m'a dit, aujourd'hui, je t'accompagne, je vais faire les démarches avec toi, mais demain, c'est toi qui va être, c'est toi qui va prendre les choses à main. Je t'accompagnerai, mais c'est toi qui va parler. C'est comme ça qu'elle m'a aidée. Et du coup, grâce à ça, en fait, j'ai pris sur moi Et ça m'a permis d'avoir confiance en moi et de commencer à faire mes démarches toute seule. Et quand j'avais une question, je l'appelais. Je lui disais, ouais, comment je dois faire ça ? Elle me dit, tu dois aller là, là, là. Il faut que tu apprennes à utiliser ton GPS. Il faut que tu apprennes à utiliser les applications. En fait, c'était une expérience enrichissante dans le sens où ça m'a permis d'être autonome et d'avoir mes propres responsabilités. Mais en même temps... Le fait de ne pas être préparée depuis Mayotte, c'était un peu traumatisant.

  • Speaker #1

    Je comprends. Il manque vraiment ce gros travail-là avec nos jeunes, où on les prépare vraiment. Parce que tu vas avoir, tu vois, dans nos jeunes, tu vas avoir des personnes qui n'ont jamais voyagé, où ça sera vraiment leur premier voyage, finalement. Quand tu vas aller faire tes études ailleurs, ce sera ton premier voyage. Tu n'as pas encore voyagé. Donc, tout ce monde-là, tu ne le vois pas. Même... Même si tu le vois à travers la télé, mais ce n'est pas la même chose. Tu arrives sur place et il t'a parlé des démarches, juste des démarches administratives. Est-ce qu'on se rend compte qu'en fait, à Mayotte, on n'est pas du tout autonome ? Nos parents font tout jusqu'à 18 ans. Après, on nous dit, vas-y, tu vas faire tes études en France. Tiens, tu as une carte bancaire. Tiens, tu as ça. Tiens, tu as ça. Vas-y, go.

  • Speaker #0

    Ma mère, par exemple, elle m'a dit, tiens, c'est ta carte bancaire si tu as besoin d'argent. Mais je peux te dire que je ne savais même pas retirer. Les espèces, je ne savais pas. Même pour ça, la jeune fille qui m'accompagnait, elle m'a dit, pour retirer de l'argent, on fait comme ça. On n'était pas préparés. Après, de nos jours, vous, en tant que jeune, vous avez de la chance parce que dans toutes les communes, il y a des associations qui accompagnent les étudiants, les filles qui ont des étudiants pour se préparer. Il y a des associations qui vous attendent à l'aéroport pour vous orienter. En fait, vous avez toutes les clés pour y arriver. Là, on n'a plus d'excuses.

  • Speaker #1

    Franchement, on n'a plus d'excuses. En fait, le truc, si vraiment on se dit oui, je ne connais personne, je ne connais personne, c'est que toi-même, tu n'as pas pris l'initiative d'aller chercher une association. Ou quand on est venu te parler d'une association, tu t'es dit, je peux réussir tout seul en fait. Je n'ai pas besoin d'une association. Mais aujourd'hui, il y en a partout. Et oui, je confirme. Entre ceux qui viennent à l'aéroport pour venir te chercher, est-ce qu'on se rend compte du luxe ? On vient te chercher à l'aéroport, en fait.

  • Speaker #0

    Je viens te chercher avec des panneaux pour te dire que je suis là. Président.

  • Speaker #1

    Du coup, là, tu arrives à Saint-Etienne. Est-ce que c'est là où tu fais ta première année d'études à Saint-Etienne ?

  • Speaker #0

    Alors, comme je disais, à Saint-Etienne, c'est là où j'ai fait ma première année d'études. Et c'est... C'est là où j'ai fait mon DU. En fait, j'avais fait... Je voulais faire la biologie, etc. J'étais attirée quand même par la biologie. Mais au final, j'avais quelques soucis de santé à cette époque-là. Du coup, j'avais confiance en moi. Du coup, je me suis orientée. C'est là que je t'ai dit, j'ai fait des recherches sur le paramédical, ce qui pourrait m'intéresser. C'est là que j'ai décidé de postuler pour l'année d'après. pour la diététique. Mais j'ai fait ma première année à Saint-Étienne. Une fois que j'avais fini ma première année, je suis partie à Lyon pour faire ma vraie première année à l'IUT de Lyon pour être diéticienne nutritionniste.

  • Speaker #1

    Et du coup, est-ce qu'on peut parler de cette vraie première année-là ? Une fois que tu as eu ta première année de test, tu as vu comment ça se passait, tu as pris tes marques à Saint-Étienne, tu savais comment faire tes démarches. Là, tu arrives à Lyon. Est-ce que Lyon, c'est plus grand que Saint-Etienne, il me semble, non ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est plus grand. Alors déjà, quand j'étais à Saint-Etienne, là, j'ai appris le côté administratif, le côté démarche, tout ça. Là, j'étais devenue autonome. Mais je n'étais pas encore intégrée. Je n'étais pas encore intégrée dans la communauté. J'avais encore peur de mélanger avec les autres. Parce que je ne sais pas si même vous, étudiante de maintenant, Quand vous arriverez en première année, vous allez remarquer que tous les noirs sont avec les noirs, tous les arabes sont avec les arabes, tous les blancs sont avec les blancs. C'est une réaction normale parce qu'on est connu, on va avec ceux qui nous ressemblent, on estime qu'ils nous ressemblent. Mais cette partie-là, je n'étais pas encore intégrée. Et franchement, s'il y a une chose que je peux vous conseiller, intégrer vous parce que l'intégration ça fait partie de votre réussite en métropole parce que quand j'ai remarqué que le fait de ne pas m'être intégrée la première année ça m'a je ne parle pas de ma première année je parle de ma première année à Saint-Etienne et de ma vraie première année à l'IUT le fait de ne pas m'être intégrée ça a été un frein pour moi j'ai eu beaucoup de difficultés Merci et je ratais beaucoup d'informations qui auraient pu m'aider en première année. Moi, j'ai dû refaire ma première première année parce que j'avais raté de 0,2. Et il faut savoir qu'à l'IUT, ce n'est pas comme à la fac. L'IUT, il n'y a pas de rattrapage. L'IUT, si on rate, on refait. Donc moi, première année à l'IUT, je n'étais pas du tout intégrée. Du coup, je ratais beaucoup d'informations. Parce que dans les IUT ou comme à la fac, il y a des projets, il y a des tutorats. Donc, les anciens étudiants, eux, ils parrainent les nouveaux étudiants. Ils leur donnent les astuces, les devoirs de l'année d'avant, les exercices de l'année d'avant pour qu'ils réussissent mieux leur année. Et moi, vu que je n'étais pas intégrée durant ma première année, je n'avais pas accès à tout ça, malgré mes recherches à côté, malgré le fait d'aller… à la bibliothèque, etc. Ça ne m'a pas aidée parce qu'il y a des choses que je ne comprenais pas forcément. Et eux, vu qu'ils les partageaient avec leurs tuteurs, ils les partageaient avec des anciens étudiants, ils étaient intégrés. Et si c'est mieux. Donc, il y a ce côté-là que j'aimerais beaucoup insister. Ne restez pas dans votre coin. Parce que quand j'ai fait ma deuxième première année et que j'ai réalisé que voilà, en m'intégrant J'ai accès à beaucoup de choses. J'ai accès aux anciens projets des enfants. J'avais des réponses en main, j'avais le droit de poser mes questions quand je voulais. Là, je peux vous dire que j'étais moins stressée. J'étais moins stressée, je réussissais mieux les devoirs continus, je réussissais mieux les partiels, je réussissais mieux tout ce que je faisais à l'école. Et le fait d'avoir aussi une vie étudiante en dehors de l'école, sortir avec les autres, partager des moments conviviales, attention, quand je dis sortir, ce n'est pas aller tout le temps en boîte, etc., pour aller à mauvaise influence. Non, non, non. Quand vous allez vous intégrer, vous allez voir qu'ils n'ont pas la même culture que nous, ils n'ont pas les mêmes matières que nous. Il faut s'intégrer, s'intégrer, mais ne pas copier tout ce qu'on voit. Parce qu'il faut savoir que là-bas, les gens, ils travaillent chez eux, ensuite, ils sortent pour aller s'amuser. Ce n'est pas je sors, je sors, mais je ne travaille pas à côté. Vous travaillez, sortez. Donc, voilà, intégrez-vous. Voilà.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as trouvé, là je pense qu'on en a parlé un peu, mais sur les difficultés que tu as rencontrées au final, parce que là, on a beaucoup insisté sur la première année, parce que c'est la première année qui est clinique, et après au final, quand tu prends tes marques, Tu vois, ça vient tout seul. Sur les autres années, ça va et c'est bon. Tu passes quand même deux belles années universitaires. Mais qu'est-ce que tu as trouvé très dur en étant en France ? Parce que nous, la plupart de notre famille est à Mayotte. Donc, il y a les vacances scolaires, il y a les fêtes, il y a tout ça. Est-ce que ça a été dur quand même pour toi de rester un peu seule ici ? Ou est-ce que du coup, au contraire, tu pouvais rentrer à Mayotte durant les vacances ? Est-ce que tu peux juste me dire quelles étaient tes difficultés ? Qu'est-ce que vraiment tu as trouvé dur ? Et si à un moment tu t'es dit, bon, j'en ai marre, je vais arrêter, je rentre chez moi.

  • Speaker #0

    Déjà, c'était tous les week-ends. Tous les week-ends, on voyait les étudiants avec leurs valises, ils allaient rentrer chez leurs parents ou les parents qui attendaient après les cours. Et toi, tu savais que tu rentrais chez toi, tout seul, de famille. Ça, c'était dur. Il y a aussi le côté médical. Le côté médical est quand même dur. Parce que même s'il y a beaucoup de médecins et autres, à l'époque, le taux libre n'était pas encore au top. Du coup, quand on était malade, on avait la difficulté d'accès à la santé. Pourquoi ? Parce que tous les cabinets que tu appelais, c'était on parle de nouveaux patients Et du coup, il y avait ça. Il y a aussi la difficulté, la précarité. La précarité quand on se retrouvait seul et qu'on n'a plus de course, c'est la fin du mois. On ne sait pas encore gérer beaucoup de choses. Du coup, on se retrouve, on n'a pas d'argent, on n'a pas les moyens. Du coup, là, on est un peu dans un cercle où on a honte, où on ne sait pas où aller. Mais tout ça, il y a des solutions. Il y a des solutions. Les difficultés encore que j'ai rencontrées, c'est la solitude. La solitude, comme tout le monde. Parce que certes, on a de la famille là-bas, mais il faut savoir que... En France, on paye tout, tout est payant et les gens n'ont pas forcément envie de t'avoir chez eux pendant 10 semaines. C'est bien d'aller rendre visite de temps en temps et rester à long terme, ce n'est pas possible. Quand vous rencontrez des difficultés, il faut savoir que le CRUS met beaucoup de choses en place. Il y a les assistantes sociales qui sont là. D'ailleurs, quand j'étais à Lyon, À cette époque-là, ma mère, elle ne travaillait pas encore. J'étais souvent en difficulté financière. Et le conseil m'a beaucoup aidée. Ils ont débloqué beaucoup de fonds pour moi, des fonds d'urgence. J'avais droit à des fonds d'urgence à chaque fois pour m'habiller, pour m'acheter à manger, pour faire mes courses, sortir. Donc, franchement, il ne faut pas hésiter. Il y a l'assistance sociale, il y a les aides qui sont mises en place. Allez voir l'assistance sociale. n'ayez pas honte. Ce n'est pas que pour les pauvres. C'est fait pour que les étudiants puissent avancer et puissent faire leurs études sans avoir le côté financier comme barrière. Donc, il y a ça. Et maintenant, je parlais tout à l'heure de l'accès à la santé. Maintenant, vous avez la chance de choisir vos médecins sur Doctolib. Vous êtes malade, vous n'avez pas envie d'appeler les cabinets pour au... au risque d'avoir une réponse négative, connectez-vous sur PortoLibre, prenez rendez-vous et rendez-vous au lieu de votre consultation. C'est plus simple et voilà. Il y a aussi les démarches de CMEC.

  • Speaker #1

    Ça, c'est long, par contre.

  • Speaker #0

    C'est très long. Et ensuite, ils ont des conditions pour que ça soit renouvelé. Je crois qu'il faut que la deuxième année, tu signes une déclaration comme quoi tu vas te déclarer aux impôts. Donc, il faut que nos étudiants sachent que dès que vous avez 18 ans, vous pouvez déjà... faire votre déclaration d'impôt en ligne. Donc, même si vous avez zéro revenu, vous pouvez commencer à le faire dès que vous êtes à Mayotte pendant que vous faites vos démarches post-bac. Comme ça, vous l'aurez au mois de septembre et vous pourrez utiliser cet avis d'imposition pour faire vos démarches au niveau de la sécurité sociale pour avoir votre... complémentaires santé.

  • Speaker #1

    C'est de bons conseils que tu es en train de leur donner là parce que vraiment, c'est des trucs que nous, on n'a pas eu. Après, moi, je dis, tu vois, moi, j'ai fait une partie de mes études à Mayotte et une partie de mes études en France, mais même en ayant fait mes études en France, toutes ces informations-là, je ne les avais pas. Déjà, ma mère, elle ne me les a pas données parce qu'elle, elle faisait son truc dans son coin, donc elle ne se disait pas, vas-y, une jeune qui est en train de faire ses études, est-ce qu'elle a besoin de ça, tu vois ? Les impôts, elle va faire quoi des impôts ? elle n'a pas de salaire,

  • Speaker #0

    Je ne sais pas du tout.

  • Speaker #1

    toutes les informations qu'on nous donnait. Donc, dernière question sur cette partie-là. Tu as eu à faire des stages alternance ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas fait de stage en alternance parce que je n'ai pas fait en DUT en alternance. J'ai fait en continu. Du coup,

  • Speaker #1

    tu as eu des stages de six mois alors ?

  • Speaker #0

    J'ai eu des stages de... Je crois que la première année, c'est un stage de trois mois et la deuxième année, c'est un stage de six mois ou plus, je crois. Donc, du coup,

  • Speaker #1

    C'est fait ici ou à Mayotte ?

  • Speaker #0

    Non. Enfin, ma première année de stage, c'était un stage d'observation. Je l'ai fait à Mayotte dans un réseau de santé au réseau de diabète de Mayotte. Donc, c'est là où il y avait une diététicienne nutritionniste qui m'avait pris en stage. D'ailleurs, elle est toujours sur Mayotte. Et quoi d'autre ? Deuxième année pour les stages. Oui, ma deuxième année pour les stages. Il faut savoir que vous, en tant qu'étudiant maorais, vous avez l'opportunité de faire vos stages partout dans le monde à partir du moment où c'est un stage obligatoire. C'est financé par le conseil départemental.

  • Speaker #1

    Je vais répéter encore parce que je pense qu'ils n'ont pas encore compris. Arrêtez de vouloir rester en France ou de rentrer à Mayotte.

  • Speaker #0

    Allez ailleurs. Donc nous, à Lyon, c'est un point que je n'ai pas soulevé. À Lyon, on avait l'opportunité d'avoir. un médiateur excellent. Il s'appelait M. Hilal Darwesh. Lui, il était toujours derrière nous à nous aider, à faire nos démarches, à tout faire. Il était très réactif. D'ailleurs, je ne sais toujours pas s'il est encore dans le métier, mais franchement, ce monsieur est excellent. Il m'a beaucoup aidée sur mes démarches et je suis encore très reconnaissante envers lui aujourd'hui. Donc moi, en deuxième année, il m'a informé qu'en tant qu'étudiant, j'avais l'opportunité de faire mon stage ailleurs qu'en métropole ou à Mayotte. Et c'est financé par le conseil départemental. Mais il faut s'y prendre dès le début d'année parce que les dossiers doivent passer en commission COBA. Donc moi, j'ai recherché. Je me suis dit, tiens, voilà une opportunité. je vais essayer de faire un stage ailleurs en deuxième année qu'à Mayotte ou en métropole. Du coup, j'ai décidé d'aller en Guyane. À cette époque-là, la Guyane, je ne connaissais personne là-bas. Mais comme par chance, j'ai un oncle qui est parti faire quatre ans d'enseignement en Guyane. Donc, je lui ai dit que si ça ne le dérangeait pas que je passais chez lui pendant les week-ends, etc. J'aimerais bien venir faire mon stage en Guyane et découvrir la Guyane avec lui et découvrir une autre culture. Donc, mon médiateur de la DASU m'a aidée à faire toutes mes démarches. Le dossier est passé en commission. Ils m'ont payé le billet d'avion. Ils m'ont tout payé. Hébergement, tout ça ? Alors, hébergement, vu que je me suis pris à la ramasse. Et à ce type de... Là, il y avait une grève qui a paralysé la Guyane. Donc, je n'ai pas pu bénéficier de la partie hébergement et transport. Mais du coup, j'avais une personne… Enfin, je me suis débrouillée à arriver sur place. À l'éveillé de mon oncle, je me suis débrouillée en arrivant sur place. J'ai pu faire des démarches. Et j'avais aussi rencontré une personne pendant ma première année qui était guyanais. Ça m'amène. comme si j'étais sa fille là-bas. C'est elle qui m'a donné mon stage, c'est elle qui me déposait à mon lieu de stage, qui venait me récupérer, elle m'a menée découvrir la Guyane. En fait, ça sert à ça aussi, l'intégration. Tu es bien avec les autres, du coup, famille te prenne comme si tu faisais partie de la famille. Franchement,

  • Speaker #1

    c'est super bien.

  • Speaker #0

    Après, une astuce pour accélérer les démarches, c'est dès la... fin de la première année, vous demandez déjà à votre responsable de formation pour les stages de l'année prochaine comment ça va se passer. Et si vous voulez vraiment aller faire vos stages à l'étranger et que vous voulez l'aide de la DASU, vous demandez à votre responsable de formation de vous faire une attestation disant que cette personne a un stage obligatoire à faire à son droit. Et du coup, à partir de ce document comme preuve, vous pouvez déjà commencer à constituer votre dossier de la DASU pour mieux anticiper les démarches. Mais les gars, faites vos stages à l'étranger, vous allez voir des choses incroyables et vous allez profiter, vous allez découvrir autre chose que ce que vous connaissez. Arrêtez de venir faire un stage à Mayotte et de faire la même chose tout le temps.

  • Speaker #1

    Au final, en fait, nous ce qu'on veut, c'est aller prendre l'expérience ailleurs et ramener à Mayotte. Si pas, tu reviens alors que tu n'as pas encore d'expérience, tu viens juste apprendre ce qu'il y a à Mayotte, est-ce que tu le fais ? Tu fais évoluer Mayotte au final ? Non ! Tu ramènes juste ce qu'il y a à Mayotte, en fait. Tu ne changes pas grand-chose. Donc, franchement, il faut y aller. Et surtout, l'anglais actuellement, c'est tellement important. Tu maîtrises l'anglais, tu vas partout. Donc, là, on va rentrer sur tes diplômés. Donc, tes diplômés, en quelle année tes diplômés ?

  • Speaker #0

    Tu parles du diplôme de diète ?

  • Speaker #1

    De ton master.

  • Speaker #0

    Alors, mon master, j'ai été diplômée en 2020.

  • Speaker #1

    2020. Et est-ce que tu rentres directement à Mayotte ou tu travailles un peu en France,

  • Speaker #0

    en métropole ? Alors, en métropole, c'était compliqué de trouver du travail. Mais je ne vais pas vous mentir, moi, perso, je me suis sentie un peu discriminée. Oui. Mais ça ne m'a pas pour autant fait baisser les bras. Pourquoi je dis ça ? Parce que j'avais une copine. J'ai une copine qui m'a fait exactement les mêmes diplômes, les mêmes stages. On a postulé au même endroit. Et moi, ils ne m'ont pas donné un retour, ni positif, ni négatif.

  • Speaker #1

    Ni négatif.

  • Speaker #0

    Elle a été embauchée. Et moi, je me suis retrouvée dans un truc de pôle emploi avec les personnes... où on a postulé tous les deux, je leur ai dit, mais je vous ai envoyé mon CV et ma lettre de motivation. Vous ne m'avez jamais répondu. Elle ne savait pas quoi me répondre. Et ma copine, au final, elle a été embauchée et elle a commencé à travailler. Mais moi, du coup, ayant eu beaucoup de refus parce qu'après la COVID, les gens ne voulaient pas forcément embaucher les employés parce qu'ils étaient... C'était difficile comme période. Moi, pour gagner de l'argent en attendant d'avoir un emploi, j'ai décidé de faire assistante de vie. Oui,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai travaillé avec une dame à partir du mois de juin. Une dame qui souffrait de sclérose en plaques. Donc, pas si vous connaissez cette maladie. Ça paralyse un peu tous les éléments du corps. Du coup, je me suis retrouvée avec cette dame. Cette dame souffrait aussi un peu de problèmes psychologiques parce que par rapport à la maladie, c'est déjà dur. Et le fait d'accepter le temps d'acceptation, les dénis, tout ça, c'était compliqué. Donc, elle s'est retrouvée toute seule parce que toutes les personnes qui travaillaient avec elle l'ont plus ou moins abandonnée parce qu'elle avait un très fort caractère. Et moi, c'est celle qui n'avait pas d'expérience. mais celle qui est restée travailler avec elle tout au long. Du mois de juin au mois d'août, j'ai travaillé à plein temps pour elle. Pour vous dire que je me levais tôt, je sortais de chez elle, c'était le soir. Toute la journée, je restais chez elle. Je lui donnais ses médicaments, je lui faisais à manger, je faisais son ménage, je faisais tout, sa douche, etc. Je faisais tout, alors que j'avais zéro expérience dans le métier. C'est ce qui m'a permis de tenir le temps de trouver du travail. Ensuite, vu que je voyais que je n'avais pas du tout d'opportunité dans toutes les régions où j'ai postulé, j'ai décidé de postuler à Mayotte et j'ai vu l'offre de pétitien au centre de dialyse. J'ai postulé, ils m'ont directement proposé un CDI et c'est grâce à ça que j'ai pu rentrer à Mayotte parce qu'à ce moment-là... On ne pouvait pas prendre l'avion sans motif impériel. C'était mon motif.

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est passé brièvement ? Comment ça s'est passé, là, ton premier emploi, Mayotte ? Parce que nous, on en a discuté en off, et déjà,

  • Speaker #0

    tu vois tous les détails.

  • Speaker #1

    Mais comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Alors... Le premier emploi, c'est stressant, ça fait peur, on a peur, on découvre le vrai du monde professionnel. On est là, on se plie en quatre, on veut faire bien les choses. C'est normal, c'est le premier emploi. Mais je peux vous dire, en tant que futur employé ou entrepreneur, bon, peut-être entrepreneur, ce que je peux vous conseiller, apprenez vos droits du travail, les amis. Apprenez vos droits. Preach,

  • Speaker #1

    preach.

  • Speaker #0

    Augmentez le son. Vous connaissez vos droits parce que vous, en tant que jeune novice, vous ne connaissez pas vos droits. Vous arrivez dans un milieu professionnel, vous voulez bien faire votre travail, vous avez peur de votre hiérarchie, mais vous ne connaissez pas vos droits. Là, vous êtes mal barré. Parce que non seulement vous... La hiérarchie qui sait que vous ne connaissez pas vos droits va profiter de la situation pour vous demander ce qu'ils veulent. Et vous qui avez peur de perdre votre emploi, vous allez vous plier à leurs exigences même si ça ne rentre pas dans les critères de votre contrat. Donc vous, en tant que futur employé, premier emploi, apprenez vos droits et sachez dire non dès le début. propose directement un CDI. Faites attention parce que souvent, un CDI au premier emploi, c'est un piège. C'est un piège parce que vous ne savez pas à quoi vous attendre. C'est comme la première année. OK, super, j'ai du travail, j'ai trouvé un travail, je signe un CDI, c'est bien, je peux aller faire un prêt à côté, j'ai un CDI. Mais est-ce que ce contrat que j'ai signé répond à mon besoin ? à mes attentes. C'est ça que je vais vous poser comme question. Ok,

  • Speaker #1

    je vois. Donc, dernière question. Est-ce que les jeunes peuvent te contacter et où est-ce qu'ils peuvent te contacter s'ils veulent un peu plus d'infos sur ce que tu as fait, ton parcours et ton métier actuel ?

  • Speaker #0

    Alors, ils peuvent me contacter sur les réseaux parce que tout le monde est sur les réseaux maintenant. Et si j'ai un conseil, c'est arrêtons de rester sur notre zone de confort et arrêtons d'avoir d'attendre qu'on soit servi, qu'on nous donne tout sur un plateau. Il ne faut pas faire ça. Aujourd'hui, nous sommes dans un monde qui a évolué, dans un monde où on a accès à toutes les informations qu'on veut sur Internet, même si on ne les maîtrise pas. Donc, apprenez à vous cultiver, apprenez à faire des recherches parce que ça va vous servir non seulement pour vous, mais ça va aussi vous servir pour votre entourage. N'ayez pas peur, vous avez des questions, posez-les. Vous avez des objectifs, n'ayez pas peur de les atteindre. Mais il ne faut pas rester dans sa zone de confort et attendre que tout convienne vers vous pour vous demander ce que vous voulez. Ça ne sera pas toujours comme ça. Et souvent, c'est ça qui nous frappe quand on arrive en France, c'est le fait de voir que chacun est pour soi. Chacun est là pour soi. Il n'y a personne qui sera derrière. comme au lycée pour nous dire il faut faire ça à la maison, il faut faire ça. Ça ne marche pas comme ça. Prenez vos responsabilités dès le début. Soyez autonome et soyez curieux.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu considères que tu es là où tu voulais être actuellement ? Est-ce que pour toi, est-ce que tu es là où tu voulais être et que tu manques quelque chose encore à faire ? Tu as d'autres ambitions ?

  • Speaker #0

    Alors, je ne dirais pas que je suis là où je voulais toujours être depuis le début. Je dirais juste c'est que même après 20 ans, 10 ans d'expérience, on est toujours à la recherche de soi-même et on essaie toujours de mieux se connaître et on essaie toujours d'apprendre plus. Donc, vivez au jour le jour et prenez la vie comme vous voulez.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Asna d'être venue sur Insulaire et merci d'avoir répondu à toutes les questions. J'espère que ton parcours va en inspirer plus d'un. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi de m'avoir contacté. Allez, au revoir.

  • Speaker #1

    Merci encore de nous avoir écoutés. J'espère que tu as pris autant de plaisir que nous lors de l'enregistrement à écouter cet épisode. N'hésite surtout pas à nous laisser 5 étoiles si l'épisode t'a plu. Nous laisser un petit commentaire pour nous faire part de tes retours. Quant à moi, je te dis à très vite avec un nouvel invité dans Insulaire Podcast.

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