Dans les années 1990, Aurore Martin et Peter Uwe Schmitt se rencontrent à la faveur de drames personnels. Elle, jeune Belge issue d’un milieu modeste, perd son compagnon Marc Van Beers dans un accident en Corse.
Lui, citoyen allemand d’apparence discrète, voit sa femme Ursula mourir dans des circonstances troubles. Les deux drames ont un point commun : chacun se solde par une indemnité d’assurance-vie.
À eux deux, ils encaissent plusieurs centaines de milliers d’euros. Dès lors, un projet se dessine, une fuite s’organise. Ils quittent l’Europe et s’installent à Miami, en Floride. Là-bas, ils deviennent d’autres. Sous de fausses identités, ils entament une existence luxueuse, loin des regards. Leur appartement en bord de mer respire l’aisance, leur quotidien est ponctué de champagne, de dîners mondains, de boutiques de luxe.
Aurore, métamorphosée, se présente comme une femme raffinée, inatteignable. Peter, plus en retrait, orchestre les finances et veille à ce que rien ne trahisse leur passé. Leur yacht, leurs comptes éparpillés, leurs identités multiples : tout est orchestré avec minutie. Ils vivent un amour fusionnel, mais bâti sur le secret.
Aucun mot sur les morts, aucun retour en arrière. Leur couple se construit dans l’ombre, cimenté par le pacte du silence. Durant ces deux années en Floride, ils semblent intouchables. Pourtant, en Belgique, le doute grandit. La famille de Marc Van Beers n’a jamais cru à l’accident. L’enquête est discrètement rouverte. Très vite, le nom de Peter Uwe Schmitt revient. Deux morts, deux assurances-vie, un même scénario. Les autorités belges s’interrogent. Un mandat d’arrêt international est lancé. En 1997, les deux fugitifs sont localisés à Miami. Sentant le danger, ils quittent leur appartement et se réfugient dans un quartier résidentiel plus modeste.
Leur vie se rétrécit. Ils évitent les sorties, changent de trajet, se méfient de tout. Le luxe disparaît, remplacé par une méfiance permanente.
Le 19 novembre, Peter est arrêté dans un centre commercial. Aurore est capturée quelques heures plus tard. Leur cavale se termine sans résistance. Extradés en 1998, ils affrontent la justice belge. Le procès a lieu en 2001. Les preuves sont accablantes : faux papiers, documents bancaires, incohérences multiples. Peter est condamné à vingt ans, Aurore à quinze.
Aucun ne confesse. Leur silence devient leur dernière défense. Aurore sort en 2007. Discrète, elle se fond dans l’anonymat. Peter, libéré à son tour, s’installe en Allemagne. Il lui est interdit de revenir en Belgique jusqu’en 2017. Depuis, leur trace s’efface. Leur histoire, marquée par le mensonge et la manipulation, reste un mystère troublant. Ils ont incarné un duo redoutable, une union née du crime.
Mais dans l’ombre du scandale, ils ont aussi vécu la solitude, l’effondrement, l’oubli. Leur silence n’a jamais été brisé. Le procès attire l’attention des médias internationaux. L’image de ce couple à la fois séduisant et meurtrier fascine le public. Les journalistes fouillent leur passé, retracent leur itinéraire, interrogent d’anciens voisins, amis, et collègues. Peu de gens semblent vraiment les avoir connus.
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