undefined cover
undefined cover
Interpol Story cover
Interpol Story cover

Interpol Story

Interpol Story

Subscribe
undefined cover
undefined cover
Interpol Story cover
Interpol Story cover

Interpol Story

Interpol Story

Subscribe

Description

Interpol Story est un podcast immersif qui explore le crime sous trois angles distincts :
-Des récits réalistes basés sur de vraies affaires criminelles
- Des épisodes thématiques ( évasion , braquage... )
- Des spéculations documentées sur les pistes les plus crédibles de cold cases jamais élucidés.
Chaque épisode plonge dans l’univers du crime international, entre tension narrative, enquêtes minutieuses, et révélations troublantes. Des histoires tordues, racontées avec précision, imagination et un vrai sens du suspense.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Description

Interpol Story est un podcast immersif qui explore le crime sous trois angles distincts :
-Des récits réalistes basés sur de vraies affaires criminelles
- Des épisodes thématiques ( évasion , braquage... )
- Des spéculations documentées sur les pistes les plus crédibles de cold cases jamais élucidés.
Chaque épisode plonge dans l’univers du crime international, entre tension narrative, enquêtes minutieuses, et révélations troublantes. Des histoires tordues, racontées avec précision, imagination et un vrai sens du suspense.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

45 episodes

    Season 2

  • S1 E45 - Sylvain ALLOARD , la très probable piste d’un meurtre familial sous contrat cover
    S1 E45 - Sylvain ALLOARD , la très probable piste d’un meurtre familial sous contrat cover
    S1 E45 - Sylvain ALLOARD , la très probable piste d’un meurtre familial sous contrat

    Sylvain Alloard, jeune homme de 24 ans, réserviste dans l’armée et tout juste fiancé, menait une vie paisible dans un appartement marseillais. Ce 23 mars 1998, au petit matin, il s’apprête à quitter son domicile, mais ne reviendra jamais. Il est retrouvé sans vie sur le parking de sa résidence, deux balles dans la nuque, sans témoin ni trace de lutte. L’enquête s’ouvre sur fond de mystère. Rapidement, les regards se tournent vers l’entourage intime, et en particulier la belle-famille de Sylvain, notaire et pharmacienne de profession. Des personnalités respectées, influentes localement, mais dont le statut pourrait dissimuler des pratiques douteuses. Plusieurs témoignages évoquent la découverte, par Sylvain, d’irrégularités graves dans la gestion d’affaires de cette famille. Il aurait conservé des documents compromettants, qu’il aurait envisagé de révéler en cas de problème. Mais après sa mort, aucune trace de ces documents n’est retrouvée. Pas de disque, pas de copie, rien. Cette absence nourrit la thèse d’un mobile : faire taire Sylvain avant qu’il ne révèle des secrets menaçants. Plusieurs proches évoquent chez lui un sentiment de peur, de pression psychologique grandissante, comme s’il s’attendait à quelque chose. Il avait confié à des proches qu’il ne se sentait plus en sécurité, allant jusqu’à parler d’un « dossier de survie ». Certains témoignages laissent entendre qu’il subissait des tentatives d’isolement ou de discrédit. Dans ce contexte, la piste d’un assassinat commandité commence à émerger. Le mode opératoire du crime – rapide, silencieux, précis – évoque l’exécution professionnelle. Deux balles tirées à bout portant avec une arme discrète, aucune erreur. Les enquêteurs n’écartent pas la possibilité d’un tueur à gages, aguerri, connaissant les usages de ce type d’intervention. Malgré cette hypothèse, l’enquête piétine. Aucun indice formel ne relie un éventuel commanditaire au meurtre. Le mobile est là, plausible, mais les preuves manquent. L’arme n’a jamais été retrouvée. Aucun enregistrement, aucun témoin, aucun aveu. L’affaire devient un puzzle incomplet. Les années passent, et l’enquête reste figée. La famille de Sylvain multiplie les démarches : courriers, demandes de relance, interventions publiques. Rien n’y fait. Plusieurs éléments du dossier semblent négligés : des témoignages rétractés, des incohérences jamais explorées, des scellés absents. Cette inertie judiciaire renforce le sentiment d’un verrou invisible. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • S1 E44 - Colonial Pipeline : Cyberattaque sur l’or noir américain cover
    S1 E44 - Colonial Pipeline : Cyberattaque sur l’or noir américain cover
    S1 E44 - Colonial Pipeline : Cyberattaque sur l’or noir américain

    L’affaire Colonial Pipeline, survenue en mai 2021, marque un point de bascule dans l’histoire des cyberattaques visant les infrastructures critiques. Cette entreprise américaine, qui gère près de 9 000 kilomètres de conduites transportant essence, diesel et carburant aviation depuis le golfe du Mexique jusqu’au nord-est des États-Unis, a vu ses opérations suspendues après une attaque informatique. L’événement, d’apparence discrète, a pourtant révélé une vulnérabilité profonde du tissu énergétique américain face aux menaces numériques. Tout commence le 7 mai, lorsque les équipes techniques de Colonial Pipeline constatent une panne inhabituelle. Les interfaces sont figées, les fichiers inaccessibles. Un message s’affiche : les données de l’entreprise ont été chiffrées. Une rançon est exigée pour en restituer l’accès. Très vite, les serveurs internes liés à la facturation, à la logistique et à la supervision se retrouvent totalement paralysés. L’entreprise prend alors la décision radicale de suspendre toutes ses opérations, y compris le transport physique de carburant, par crainte d’une propagation de l’attaque à ses systèmes industriels. L’auteur présumé de l’attaque est identifié : un groupe criminel opérant sous le nom de DarkSide, actif dans la sphère des rançongiciels. Leur modèle économique repose sur la location de logiciels malveillants à des affiliés, en échange d’une commission sur les paiements obtenus. L’enquête révélera que l’intrusion a été rendue possible par l’exploitation d’un compte VPN inactif, dont le mot de passe, compromis depuis des mois, était accessible sur un marché noir numérique. Le compte n’était pas protégé par une authentification multifacteur, ce qui a facilité l’accès aux systèmes internes. L’attaque, bien que limitée aux systèmes informatiques, a suffi à désorganiser l’ensemble de l’exploitation. Dans les heures qui suivent, la panique s’installe. Les consommateurs, alertés par les médias et les réseaux sociaux, affluent vers les stations-service. Les files s’allongent, les stocks se vident. Environ 12 000 stations se retrouvent à court de carburant. Les autorités fédérales doivent intervenir. L’état d’urgence est déclaré pour accélérer la logistique d’acheminement par camion et par bateau, mais l’effet est limité. L’impact sur le quotidien des citoyens est immédiat, et la pression sur l’entreprise devient intenable. Colonial Pipeline décide alors de payer la rançon. Le 8 mai, la société verse environ 4,4 millions de dollars en cryptomonnaie pour obtenir un outil de déchiffrement. Ce dernier fonctionne de manière imparfaite, obligeant l’entreprise à combiner la solution des pirates avec ses propres sauvegardes. Le redémarrage se fait progressivement. Le 12 mai, les premières livraisons reprennent. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • S1 E43 - L’affaire Edmond SAFRA : l’incendie qui n’aurait jamais du arriver cover
    S1 E43 - L’affaire Edmond SAFRA : l’incendie qui n’aurait jamais du arriver cover
    S1 E43 - L’affaire Edmond SAFRA : l’incendie qui n’aurait jamais du arriver

    Edmond Safra était un homme de chiffres, de discrétion et de puissance. Né à Beyrouth dans une famille juive syrienne spécialisée dans la banque, il bâtit au fil des décennies un empire financier international. Ses activités le mènent de Genève à New York, de São Paulo à Monaco. À la fin des années 1990, affaibli par la maladie de Parkinson, il se retire progressivement des affaires et s’installe dans un luxueux penthouse au sommet de La Belle Époque, un immeuble hautement sécurisé surplombant la Méditerranée. Derrière les murs blindés et les caméras de surveillance, le banquier mène une vie paisible, entouré de son épouse Lily et d’un personnel médical sélectionné avec soin. Le 3 décembre 1999, l’impensable survient. Dans ce havre verrouillé, un incendie se déclare au petit matin. Les secours sont appelés. À leur arrivée, l’atmosphère est lourde, saturée de fumée. Dans une salle de bain close de l’intérieur, les pompiers découvrent deux corps recroquevillés : Edmond Safra et son infirmière Vivian Torrente. Ils sont morts asphyxiés, piégés dans ce qu’ils croyaient être un refuge. L’immeuble, pourtant conçu pour résister à toute intrusion, s’est révélé incapable de les sauver. Très vite, les regards se tournent vers l’unique témoin encore vivant : Ted Maher, un infirmier américain récemment recruté. Il est blessé, superficiellement, et affirme avoir été agressé par deux inconnus. Il aurait allumé un feu pour déclencher l’alarme, espérant faire fuir les assaillants. Son récit intrigue, puis vacille. Les caméras n’ont enregistré aucune effraction. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • S1 E42 - Apogée(s) : Stockton Rush, la dernière plongée du rêve américain cover
    S1 E42 - Apogée(s) : Stockton Rush, la dernière plongée du rêve américain cover
    S1 E42 - Apogée(s) : Stockton Rush, la dernière plongée du rêve américain

    Stockton Rush naît en 1962 à San Francisco, dans une famille ancrée dans l’histoire américaine. Très jeune, il développe une passion pour l’aéronautique, devient pilote d’essai à 19 ans, obtient un diplôme en ingénierie à Princeton, puis en administration à Berkeley. Pourtant, c’est vers l’exploration des abysses qu’il tourne son ambition. En 2009, il fonde Ocean Gate, entreprise destinée à rendre accessibles les profondeurs marines à des civils fortunés. Il ne veut pas seulement plonger : il veut révolutionner. Son projet phare est le Titan, un submersible de cinq places, conçu pour atteindre les 3800 mètres où repose l’épave du Titanic. Contrairement aux standards industriels, Rush opte pour une coque en fibre de carbone, légère mais inédite dans ces conditions. La conception se veut agile, audacieuse, hors normes. Le Titan est classé comme expérimental, échappant aux certifications classiques. Chaque passager signe une décharge. Ocean Gate vend l’expérience à 250 000 dollars : une odyssée à la frontière du connu, promesse d’exclusivité et de grandeur. Mais rapidement, les signaux d’alerte se multiplient. Des ingénieurs internes quittent l’entreprise. Des experts extérieurs alertent sur les dangers. David Lochridge, directeur de la sécurité, critique le manque de tests et l’opacité des procédures : il est licencié. Rush balaie les critiques. Il se voit comme un pionnier, libre face aux lourdeurs institutionnelles, persuadé que les normes freinent l’innovation. À ses yeux, l’histoire appartient à ceux qui osent. Il refuse de céder au doute. Les premières plongées rencontrent des problèmes techniques : batteries endommagées, pertes de communication, dysfonctionnements divers. OceanGate minimise les incidents. La communication est maîtrisée, les images sont léchées : une équipe soudée, un engin révolutionnaire, des visages confiants. Les clients continuent de s’inscrire. L’univers médiatique flatte l’ambition. Mais dans l’ombre, les mises en garde persistent. L’exploration devient spectacle. Le 18 juin 2023, le Titan entame une nouvelle descente vers l’épave du Titanic. À son bord : Rush, l’explorateur Paul-Henri Nargeolet, le milliardaire Hamish Harding, Shahzada et Suleman Dawood. À peine deux heures après l’immersion, le contact est perdu. Aucune communication ne parvient à la surface. Une course contre la montre s’enclenche. Le monde espère, imagine un espoir derrière les parois pressurisées. Mais le 22 juin, l’impensable est confirmé. Des débris sont retrouvés non loin de l’épave. Le Titan a implosé, instantanément. Aucun survivant. L’émotion est mondiale. Très vite, l’attention se tourne vers les choix techniques, les alertes ignorées, les signaux déniés. Ocean Gate suspend ses opérations. La presse exhume les témoignages d’experts, les doutes étouffés, les procédures contournées. Le rêve d’une exploration privée s’effondre. Le drame du Titan révèle les limites d’un modèle entrepreneurial fondé sur la foi inébranlable d’un homme. Un modèle qui valorise le risque au détriment de la sécurité, l’image au détriment du débat. L’exemple de Rush interroge : peut-on explorer sans garde-fous ? L’arrogance technique, même guidée par la passion, ne protège pas des lois de la physique. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    16min | Published on July 22, 2025

  • S1 E41 - Apogée(s) : Elizabeth HOLMES - Au pinacle de l’illusion cover
    S1 E41 - Apogée(s) : Elizabeth HOLMES - Au pinacle de l’illusion cover
    S1 E41 - Apogée(s) : Elizabeth HOLMES - Au pinacle de l’illusion

    Elizabeth Holmes naît au cœur d’un monde façonné par l’élite, entre institutions prestigieuses, dynamiques de pouvoir feutrées et destins déjà tracés. Issue d’une famille bien insérée dans les cercles influents de la côte Est américaine, elle est rapidement exposée à l’idée que l’excellence n’est pas une option, mais une évidence. Très jeune, elle développe une ambition dévorante, presque mécanique. À dix ans, elle annonce vouloir devenir milliardaire, non par caprice enfantin, mais comme si cette projection allait de soi, comme une équation dont elle avait déjà commencé à résoudre les premières inconnues. Elle lit des biographies d’innovateurs et de fondateurs légendaires comme d’autres lisent des contes : non pour rêver, mais pour apprendre. Ce n’est pas l’émerveillement qui la guide, c’est l’absorption stratégique. Lorsqu’elle intègre Stanford, elle n’y voit qu’un passage obligé, un sas vers ce qu’elle estime être sa véritable place : au sommet. Elle y étudie l’ingénierie chimique, mais très vite, l’idée qui va tout faire basculer germe en elle. À seulement 19 ans, elle abandonne ses études et fonde Theranos. Ce qu’elle propose alors n’a rien de tangible, mais la vision est si audacieuse, si séduisante, qu’elle fait illusion. Holmes ne vend pas une technologie — elle vend une révolution, une utopie médicale. Son aura commence à se construire : col roulé noir à la Steve Jobs, regard hypnotique, voix grave et posée. Elle crée un personnage, presque une fiction d’elle-même, et plus elle incarne ce rôle, plus il devient réalité pour ceux qui l’écoutent. Theranos attire les investisseurs, les anciens dirigeants politiques, les généraux. Le monde entier veut croire à cette promesse. Pendant des années, Holmes devient une icône. Une jeune femme blonde dans un monde d’hommes, qui parle avec l’assurance d’un prophète. Les médias la portent aux nues, la Silicon Valley la célèbre comme la première grande entrepreneuse biotech de sa génération. Mais dans l’ombre, la réalité est toute autre. La technologie ne fonctionne pas. Les résultats sont faussés, les démonstrations truquées. Des patients reçoivent de faux diagnostics. Des traitements sont décidés à partir de données erronées. Malgré tout, Holmes continue, imperturbable. Elle verrouille l’entreprise, instaure une culture du secret et de la peur. Tout doit rester sous contrôle. Chaque présentation publique est chorégraphiée comme une pièce de théâtre. Les visiteurs sont soumis à des démonstrations préenregistrées, les machines ne sont jamais montrées en fonctionnement réel. À l’intérieur, les ingénieurs et les scientifiques travaillent dans des silos, sans jamais avoir une vision d’ensemble. Ceux qui posent des questions sont licenciés ou poussés à la démission. Ceux qui dénoncent sont menacés. Mais à l’extérieur, la façade tient bon. Le mensonge devient un mode de fonctionnement. Holmes n’a pas peur de tricher, car elle est convaincue que la fin justifie les moyens. À ses yeux, ce n’est qu’une question de temps avant que la technologie suive. Mais le temps passe, et l’écart entre le rêve vendu et la réalité technique devient un gouffre. C’est alors que quelques employés courageux commencent à parler. Parmi eux, Tyler Shultz, petit-fils d’un des membres du conseil d’administration, et Erika Cheung, jeune scientifique. Leurs témoignages atteignent John Carreyrou, journaliste au Wall Street Journal, qui commence à enquêter dans le plus grand secret. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • S1 E40 - L'affaire des avions renifleurs : arnaque d’État ou start-up sacrifiée ? cover
    S1 E40 - L'affaire des avions renifleurs : arnaque d’État ou start-up sacrifiée ? cover
    S1 E40 - L'affaire des avions renifleurs : arnaque d’État ou start-up sacrifiée ?

    En 1975, deux hommes peu connus du monde scientifique mettent au point ce qu’ils présentent comme une technologie de rupture. Aldo Bonassoli, un ancien réparateur de télévisions italien, et Alain de Villegas, ingénieur belge issu de l’aristocratie, affirment pouvoir détecter des gisements pétroliers depuis un avion, sans forage, simplement en survolant le terrain. Le procédé, mystérieux, prétend identifier aussi bien du pétrole que des nappes phréatiques ou des sous-marins. L’idée est séduisante. Elle échappe à la logique scientifique mais séduit par son audace. Le contexte est favorable. La France, frappée par le choc pétrolier de 1973, cherche désespérément à s’affranchir de sa dépendance énergétique. Le projet est introduit dans les sphères du pouvoir grâce à Jean Violet, ancien agent de renseignement, qui convainc Elf Aquitaine d’y investir. En mai 1976, un premier contrat est signé. Les vols de démonstration s’enchaînent, à Brest, au Maroc, dans le golfe du Lion. À chaque étape, les inventeurs prétendent détecter des gisements. En réalité, ils ne font que reproduire des informations déjà connues, soigneusement sélectionnées pour renforcer l’illusion. L’appareil est entouré de mystère, protégé par un secret quasi militaire. Aucun examen technique approfondi n’est autorisé. Les experts sont tenus à distance. Le dispositif est scellé, entouré de secret, et les tests sont peu documentés. Malgré plusieurs forages infructueux, notamment en Afrique du Sud, les responsables d’Elf maintiennent leur confiance. À Paris, les plus hautes autorités de l’État ferment les yeux. Valéry Giscard d’Estaing est informé sans intervenir. Raymond Barre, Premier ministre, est accusé plus tard d’avoir contribué à enterrer l’affaire. En tout, plus d’un milliard de francs sont investis. Aucun contrôle rigoureux n’est effectué. Les arguments techniques sont rares. Les décisions reposent sur des rapports favorables, mais très superficiels. L’espoir d’un miracle technologique prend le pas sur la rigueur scientifique. En mai 1979, un rapport scientifique produit par le physicien Jules Horowitz met fin aux illusions. Le système est truqué. Les tableaux de détection sont manipulés à la main. La technologie ne repose sur rien. En juillet, les contrats sont rompus, mais l’affaire est enterrée. Elle ne ressurgira qu’en décembre 1983, grâce à un article du Canard Enchaîné. La presse révèle l’ampleur des sommes engagées, le laxisme des contrôles, et le silence organisé autour de l’échec. Une commission parlementaire est constituée. Les auditions s’enchaînent. Chacun tente de se défausser. Certains documents ont disparu. Personne ne sera poursuivi. Les inventeurs quittent discrètement la scène. De Villegas retourne en Belgique, ruiné. Bonassoli, lui, reprend son métier d’origine. L’État choisit de ne pas engager de poursuites pour éviter un scandale plus large. Elf, entreprise publique, reste muette. L’affaire des avions renifleurs devient alors un exemple des dérives possibles lorsqu’un système choisit de croire plutôt que de vérifier. Elle révèle les failles d’un État séduit par une promesse technologique sans fondement, incapable de reconnaître l’imposture tant qu’elle s’aligne sur ses besoins. Ce n’était pas un complot. C’était un aveuglement collectif, prolongé par l’opacité, le silence, et la peur d’avoir trop cru. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • S1 E39 - L’affaire Kim JONG-NAM , l'assassinat du frère dissident cover
    S1 E39 - L’affaire Kim JONG-NAM , l'assassinat du frère dissident cover
    S1 E39 - L’affaire Kim JONG-NAM , l'assassinat du frère dissident

    Kim Jong-nam, fils aîné de Kim Jong-il, voit le jour en 1971 à Pyongyang, dans un contexte familial complexe. Sa mère, l’actrice Song Hye-rim, n’est jamais officiellement reconnue comme compagne du leader nord-coréen, et leur relation reste longtemps secrète. Jong-nam est élevé à l’écart, entouré de précautions. Dès son plus jeune âge, il est désigné comme successeur potentiel. Dans les années 1980 et 1990, il est envoyé à l’étranger pour étudier. Il vit notamment à Moscou, puis en Suisse, où il fréquente une école internationale. Il y développe une vision du monde différente, apprend plusieurs langues, s’intéresse aux nouvelles technologies, à l’économie de marché et à l’internet, alors balbutiant. De retour à Pyongyang, il se voit confier certaines missions techniques et économiques, en lien avec des projets de modernisation. Il évoque parfois la possibilité d’une réforme inspirée du modèle chinois. Son demi-frère cadet, Kim Jong-un, est alors discrètement préparé à lui succéder. Il conserve des liquidités, vit dans des hôtels, et change fréquemment de lieu. Bien qu’écarté du pouvoir, il incarne une alternative génétique au régime. Pour certains, cela suffit à faire de lui un danger latent. Le 13 février 2017, il se rend à l’aéroport international de Kuala Lumpur, pour un vol vers Macao. Dans le terminal, il est abordé par deux femmes. L’une le distrait brièvement. L’autre lui plaque un tissu sur le visage, puis s’éloigne. Moins d’une heure plus tard, Kim Jong-nam meurt dans une ambulance. L’autopsie révélera l’utilisation du VX, un agent innervant classé comme arme de destruction massive. Le poison agit en bloquant les signaux nerveux. Il provoque une asphyxie rapide, souvent en quelques minutes. Son usage en plein aéroport international provoque une onde de choc mondiale. Leurs versions convergent. Elles sont inculpées pour meurtre, risquent la peine de mort, mais leur comportement intrigue. Elles ne fuient pas. Elles coopèrent. L’une revient même sur les lieux le lendemain, pensant poursuivre le tournage. L’enquête révèle que quatre ressortissants nord-coréens ont fui la Malaisie juste après l’attaque. D’autres suspects, liés à l’ambassade de Corée du Nord, sont protégés par l’immunité diplomatique. La Malaisie demande leur extradition. La Corée du Nord nie toute implication, conteste l’autopsie, et refuse de reconnaître Kim Jong-nam comme victime. La Corée du Sud, elle, accuse directement Pyongyang. Les relations diplomatiques entre la Malaisie et la Corée du Nord sont temporairement rompues. En 2019, Siti Aisyah est libérée après l’abandon des charges. Đoàn Thị Hương plaide coupable pour une accusation moindre, et sort quelques semaines plus tard. Le crime, quant à lui, reste officiellement non élucidé. Les auteurs présumés de l’opération n’ont jamais été jugés. L’utilisation d’un agent chimique, dans un lieu public, n’a donné lieu à aucune sanction internationale majeure. Le choix du lieu de l’attaque n’est pas anodin. Un aéroport international est un espace hyper-sécurisé, filmé, symboliquement neutre. En y perpétrant un assassinat aussi sophistiqué, le régime nord-coréen – s’il est bien à l’origine de l’opération – transmet un double message : il n’existe aucun refuge pour ceux qu’il considère comme traîtres, et aucun endroit n’est hors de portée de sa volonté. La terreur n’est pas seulement une arme intérieure. Elle peut être projetée, exportée, emballée sous forme diplomatique. Cette affaire met aussi en lumière la vulnérabilité des individus à être instrumentalisés. Deux jeunes femmes, issues de milieux modestes, ont été embarquées dans une mécanique qu’elles ne comprenaient pas.

    14min | Published on July 22, 2025

  • S1 E38 - L’affaire du meurtre de l’Intermezzo : la croisière ne s’amuse plus cover
    S1 E38 - L’affaire du meurtre de l’Intermezzo : la croisière ne s’amuse plus cover
    S1 E38 - L’affaire du meurtre de l’Intermezzo : la croisière ne s’amuse plus

    En août 2006, André Le Floch, navigateur amateur et retraité de la SNCF, mène une vie en mer à bord de son trimaran, l’Intermezzo. Homme rigoureux, discret et passionné de voile, il avait choisi ce mode de vie pour la liberté qu’il lui offrait. Ce marin expérimenté vivait essentiellement au large, alternant les mouillages sur la côte portugaise, notamment près de l’île d’Armona, au sud du pays. Ce jour-là, il est aperçu en compagnie de deux passagers peu connus : Corinne Caspar et Thierry Beille, un duo franco-portugais rencontré peu de temps auparavant. Lorsque l’Intermezzo est retrouvé à la dérive, sans personne à bord, les premières constatations laissent entrevoir un désordre inhabituel. Des objets sont manquants, notamment du matériel de navigation et de communication. Le propriétaire, André Le Floch, est introuvable. Quelques jours plus tard, son corps est repêché, sans vie. L’autopsie confirme un traumatisme crânien causé par un coup violent. L’idée d’un accident est vite écartée. Il s’agit bien d’un acte volontaire. Les deux passagers, quant à eux, sont secourus en mer à bord d’un canot pneumatique, dérivant sans moyens de communication. Ils sont ramenés à terre par un cargo espagnol. Très vite, les incohérences dans leurs déclarations éveillent les soupçons des autorités portugaises. Pourquoi n’ont-ils lancé aucun appel de détresse ? Pourquoi avoir abandonné le bateau et le corps ? Et pourquoi manquerait-il du matériel à bord ? Lors des interrogatoires, Corinne Caspar finit par reconnaître avoir porté un coup à André Le Floch, dans un moment de tension. Elle parle d’une altercation provoquée par une remarque ou une plaisanterie jugée déplacée. Thierry Beille admet également une participation à l’altercation, sans en préciser la nature exacte. Tous deux affirment qu’il ne s’agissait pas d’un meurtre intentionnel, mais d’un conflit qui aurait dégénéré. L’enquête révèle cependant un enchaînement d’actes problématiques : un coup porté, une absence de secours, une fuite en mer, des objets subtilisés. Pour les enquêteurs, il s’agit d’un faisceau d’éléments indiquant une intention de dissimulation. La thèse de l’homicide volontaire prend de l’épaisseur. L’argument de la légitime défense est affaibli par l’absence de tout appel à l’aide, par le silence prolongé, et par les contradictions dans les témoignages. Le procès se déroule à Faro. Les accusés sont jugés pour homicide volontaire et tentative de vol. La défense invoque la fatigue, la peur, l’isolement, et plaide pour un drame survenu dans un contexte de tension extrême. L’accusation, quant à elle, s’appuie sur les faits : le départ précipité, la disparition du matériel, et la passivité des deux accusés face à la gravité de la situation. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • S1 E37 - Mark HOFMANN & la lettre Salamandre : un faussaire chez les Mormons cover
    S1 E37 - Mark HOFMANN & la lettre Salamandre : un faussaire chez les Mormons cover
    S1 E37 - Mark HOFMANN & la lettre Salamandre : un faussaire chez les Mormons

    Au début des années 1980, aux États-Unis, un homme discret bouleverse sans bruit le monde des manuscrits anciens. Mark Hofmann, autodidacte brillant, passionné de documents historiques, fait peu à peu son entrée dans le cercle restreint des collectionneurs et des historiens mormons. Il ne se contente pas de rechercher les pièces rares : il les fabrique. Grâce à une maîtrise quasi scientifique des matériaux anciens, il parvient à créer de faux documents indétectables. En reproduisant fidèlement les techniques du XIXe siècle, en étudiant les encres, les papiers, et les styles d’écriture, Hofmann devient l’un des faussaires les plus redoutables de son temps. Son ascension est fulgurante. Il vend à prix fort des documents supposément exceptionnels, dont certains remettent en question les fondements historiques de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Parmi eux, la fameuse « Lettre Salamandre », prétendument rédigée par Martin Harris en 1830. Dans cette lettre, le témoin clé de la naissance du mormonisme décrit non pas une apparition divine, mais une créature surnaturelle, une salamandre blanche, qui conduit Joseph Smith aux plaques d’or. Cette version alternative choque et intrigue. La lettre insinue que les origines de la religion seraient empreintes de magie populaire plutôt que d’inspiration céleste. L’Église tente de contenir l’impact de cette révélation. Elle acquiert la lettre, espérant sans doute en minimiser la diffusion. Pendant ce temps, Hofmann enchaîne les ventes et les découvertes. D’autres documents tout aussi controversés suivent : lettres, journaux, pages inédites. Chaque texte semble plausible, chaque détail historique est travaillé. Mais Hofmann, malgré son génie, commence à accumuler les dettes. Pour honorer ses engagements, il doit produire toujours plus, et plus vite. Puis tout bascule. Le 15 octobre 1985, deux bombes artisanales explosent à Salt Lake City, tuant deux personnes liées au cercle de Hofmann. Le lendemain, une troisième explosion blesse Hofmann lui-même. L’enquête révèle bientôt l’impensable : il est l’auteur des trois attentats. Les policiers découvrent dans son garage un véritable atelier de faussaire. Sous la pression financière et la peur d’être démasqué, Hofmann a choisi de faire taire ceux qu’il soupçonnait de douter de lui. Le scandale éclate. Face à l’accumulation des preuves, Hofmann plaide coupable en 1987 de deux meurtres, de fabrication de bombes et de fraude. Il est condamné à la prison à vie. Le choc est immense. L’Église mormone, des universités, des experts reconnus avaient tous été trompés. La communauté scientifique et religieuse entre dans une période de remise en question. Les protocoles d’authentification sont renforcés. Chaque manuscrit devient suspect. Hofmann a non seulement fabriqué des faux, il a aussi forgé le doute. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • S1 E36 - Apogée(s) : Peter UWE SCHMIDT & Aurore MARTIN , les amants diaboliques cover
    S1 E36 - Apogée(s) : Peter UWE SCHMIDT & Aurore MARTIN , les amants diaboliques cover
    S1 E36 - Apogée(s) : Peter UWE SCHMIDT & Aurore MARTIN , les amants diaboliques

    Dans les années 1990, Aurore Martin et Peter Uwe Schmitt se rencontrent à la faveur de drames personnels. Elle, jeune Belge issue d’un milieu modeste, perd son compagnon Marc Van Beers dans un accident en Corse. Lui, citoyen allemand d’apparence discrète, voit sa femme Ursula mourir dans des circonstances troubles. Les deux drames ont un point commun : chacun se solde par une indemnité d’assurance-vie. À eux deux, ils encaissent plusieurs centaines de milliers d’euros. Dès lors, un projet se dessine, une fuite s’organise. Ils quittent l’Europe et s’installent à Miami, en Floride. Là-bas, ils deviennent d’autres. Sous de fausses identités, ils entament une existence luxueuse, loin des regards. Leur appartement en bord de mer respire l’aisance, leur quotidien est ponctué de champagne, de dîners mondains, de boutiques de luxe. Aurore, métamorphosée, se présente comme une femme raffinée, inatteignable. Peter, plus en retrait, orchestre les finances et veille à ce que rien ne trahisse leur passé. Leur yacht, leurs comptes éparpillés, leurs identités multiples : tout est orchestré avec minutie. Ils vivent un amour fusionnel, mais bâti sur le secret. Aucun mot sur les morts, aucun retour en arrière. Leur couple se construit dans l’ombre, cimenté par le pacte du silence. Durant ces deux années en Floride, ils semblent intouchables. Pourtant, en Belgique, le doute grandit. La famille de Marc Van Beers n’a jamais cru à l’accident. L’enquête est discrètement rouverte. Très vite, le nom de Peter Uwe Schmitt revient. Deux morts, deux assurances-vie, un même scénario. Les autorités belges s’interrogent. Un mandat d’arrêt international est lancé. En 1997, les deux fugitifs sont localisés à Miami. Sentant le danger, ils quittent leur appartement et se réfugient dans un quartier résidentiel plus modeste. Leur vie se rétrécit. Ils évitent les sorties, changent de trajet, se méfient de tout. Le luxe disparaît, remplacé par une méfiance permanente. Le 19 novembre, Peter est arrêté dans un centre commercial. Aurore est capturée quelques heures plus tard. Leur cavale se termine sans résistance. Extradés en 1998, ils affrontent la justice belge. Le procès a lieu en 2001. Les preuves sont accablantes : faux papiers, documents bancaires, incohérences multiples. Peter est condamné à vingt ans, Aurore à quinze. Aucun ne confesse. Leur silence devient leur dernière défense. Aurore sort en 2007. Discrète, elle se fond dans l’anonymat. Peter, libéré à son tour, s’installe en Allemagne. Il lui est interdit de revenir en Belgique jusqu’en 2017. Depuis, leur trace s’efface. Leur histoire, marquée par le mensonge et la manipulation, reste un mystère troublant. Ils ont incarné un duo redoutable, une union née du crime. Mais dans l’ombre du scandale, ils ont aussi vécu la solitude, l’effondrement, l’oubli. Leur silence n’a jamais été brisé. Le procès attire l’attention des médias internationaux. L’image de ce couple à la fois séduisant et meurtrier fascine le public. Les journalistes fouillent leur passé, retracent leur itinéraire, interrogent d’anciens voisins, amis, et collègues. Peu de gens semblent vraiment les avoir connus. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • 1
    2

    ...

    5

Description

Interpol Story est un podcast immersif qui explore le crime sous trois angles distincts :
-Des récits réalistes basés sur de vraies affaires criminelles
- Des épisodes thématiques ( évasion , braquage... )
- Des spéculations documentées sur les pistes les plus crédibles de cold cases jamais élucidés.
Chaque épisode plonge dans l’univers du crime international, entre tension narrative, enquêtes minutieuses, et révélations troublantes. Des histoires tordues, racontées avec précision, imagination et un vrai sens du suspense.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Description

Interpol Story est un podcast immersif qui explore le crime sous trois angles distincts :
-Des récits réalistes basés sur de vraies affaires criminelles
- Des épisodes thématiques ( évasion , braquage... )
- Des spéculations documentées sur les pistes les plus crédibles de cold cases jamais élucidés.
Chaque épisode plonge dans l’univers du crime international, entre tension narrative, enquêtes minutieuses, et révélations troublantes. Des histoires tordues, racontées avec précision, imagination et un vrai sens du suspense.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

45 episodes

    Season 2

  • S1 E45 - Sylvain ALLOARD , la très probable piste d’un meurtre familial sous contrat cover
    S1 E45 - Sylvain ALLOARD , la très probable piste d’un meurtre familial sous contrat cover
    S1 E45 - Sylvain ALLOARD , la très probable piste d’un meurtre familial sous contrat

    Sylvain Alloard, jeune homme de 24 ans, réserviste dans l’armée et tout juste fiancé, menait une vie paisible dans un appartement marseillais. Ce 23 mars 1998, au petit matin, il s’apprête à quitter son domicile, mais ne reviendra jamais. Il est retrouvé sans vie sur le parking de sa résidence, deux balles dans la nuque, sans témoin ni trace de lutte. L’enquête s’ouvre sur fond de mystère. Rapidement, les regards se tournent vers l’entourage intime, et en particulier la belle-famille de Sylvain, notaire et pharmacienne de profession. Des personnalités respectées, influentes localement, mais dont le statut pourrait dissimuler des pratiques douteuses. Plusieurs témoignages évoquent la découverte, par Sylvain, d’irrégularités graves dans la gestion d’affaires de cette famille. Il aurait conservé des documents compromettants, qu’il aurait envisagé de révéler en cas de problème. Mais après sa mort, aucune trace de ces documents n’est retrouvée. Pas de disque, pas de copie, rien. Cette absence nourrit la thèse d’un mobile : faire taire Sylvain avant qu’il ne révèle des secrets menaçants. Plusieurs proches évoquent chez lui un sentiment de peur, de pression psychologique grandissante, comme s’il s’attendait à quelque chose. Il avait confié à des proches qu’il ne se sentait plus en sécurité, allant jusqu’à parler d’un « dossier de survie ». Certains témoignages laissent entendre qu’il subissait des tentatives d’isolement ou de discrédit. Dans ce contexte, la piste d’un assassinat commandité commence à émerger. Le mode opératoire du crime – rapide, silencieux, précis – évoque l’exécution professionnelle. Deux balles tirées à bout portant avec une arme discrète, aucune erreur. Les enquêteurs n’écartent pas la possibilité d’un tueur à gages, aguerri, connaissant les usages de ce type d’intervention. Malgré cette hypothèse, l’enquête piétine. Aucun indice formel ne relie un éventuel commanditaire au meurtre. Le mobile est là, plausible, mais les preuves manquent. L’arme n’a jamais été retrouvée. Aucun enregistrement, aucun témoin, aucun aveu. L’affaire devient un puzzle incomplet. Les années passent, et l’enquête reste figée. La famille de Sylvain multiplie les démarches : courriers, demandes de relance, interventions publiques. Rien n’y fait. Plusieurs éléments du dossier semblent négligés : des témoignages rétractés, des incohérences jamais explorées, des scellés absents. Cette inertie judiciaire renforce le sentiment d’un verrou invisible. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • S1 E44 - Colonial Pipeline : Cyberattaque sur l’or noir américain cover
    S1 E44 - Colonial Pipeline : Cyberattaque sur l’or noir américain cover
    S1 E44 - Colonial Pipeline : Cyberattaque sur l’or noir américain

    L’affaire Colonial Pipeline, survenue en mai 2021, marque un point de bascule dans l’histoire des cyberattaques visant les infrastructures critiques. Cette entreprise américaine, qui gère près de 9 000 kilomètres de conduites transportant essence, diesel et carburant aviation depuis le golfe du Mexique jusqu’au nord-est des États-Unis, a vu ses opérations suspendues après une attaque informatique. L’événement, d’apparence discrète, a pourtant révélé une vulnérabilité profonde du tissu énergétique américain face aux menaces numériques. Tout commence le 7 mai, lorsque les équipes techniques de Colonial Pipeline constatent une panne inhabituelle. Les interfaces sont figées, les fichiers inaccessibles. Un message s’affiche : les données de l’entreprise ont été chiffrées. Une rançon est exigée pour en restituer l’accès. Très vite, les serveurs internes liés à la facturation, à la logistique et à la supervision se retrouvent totalement paralysés. L’entreprise prend alors la décision radicale de suspendre toutes ses opérations, y compris le transport physique de carburant, par crainte d’une propagation de l’attaque à ses systèmes industriels. L’auteur présumé de l’attaque est identifié : un groupe criminel opérant sous le nom de DarkSide, actif dans la sphère des rançongiciels. Leur modèle économique repose sur la location de logiciels malveillants à des affiliés, en échange d’une commission sur les paiements obtenus. L’enquête révélera que l’intrusion a été rendue possible par l’exploitation d’un compte VPN inactif, dont le mot de passe, compromis depuis des mois, était accessible sur un marché noir numérique. Le compte n’était pas protégé par une authentification multifacteur, ce qui a facilité l’accès aux systèmes internes. L’attaque, bien que limitée aux systèmes informatiques, a suffi à désorganiser l’ensemble de l’exploitation. Dans les heures qui suivent, la panique s’installe. Les consommateurs, alertés par les médias et les réseaux sociaux, affluent vers les stations-service. Les files s’allongent, les stocks se vident. Environ 12 000 stations se retrouvent à court de carburant. Les autorités fédérales doivent intervenir. L’état d’urgence est déclaré pour accélérer la logistique d’acheminement par camion et par bateau, mais l’effet est limité. L’impact sur le quotidien des citoyens est immédiat, et la pression sur l’entreprise devient intenable. Colonial Pipeline décide alors de payer la rançon. Le 8 mai, la société verse environ 4,4 millions de dollars en cryptomonnaie pour obtenir un outil de déchiffrement. Ce dernier fonctionne de manière imparfaite, obligeant l’entreprise à combiner la solution des pirates avec ses propres sauvegardes. Le redémarrage se fait progressivement. Le 12 mai, les premières livraisons reprennent. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • S1 E43 - L’affaire Edmond SAFRA : l’incendie qui n’aurait jamais du arriver cover
    S1 E43 - L’affaire Edmond SAFRA : l’incendie qui n’aurait jamais du arriver cover
    S1 E43 - L’affaire Edmond SAFRA : l’incendie qui n’aurait jamais du arriver

    Edmond Safra était un homme de chiffres, de discrétion et de puissance. Né à Beyrouth dans une famille juive syrienne spécialisée dans la banque, il bâtit au fil des décennies un empire financier international. Ses activités le mènent de Genève à New York, de São Paulo à Monaco. À la fin des années 1990, affaibli par la maladie de Parkinson, il se retire progressivement des affaires et s’installe dans un luxueux penthouse au sommet de La Belle Époque, un immeuble hautement sécurisé surplombant la Méditerranée. Derrière les murs blindés et les caméras de surveillance, le banquier mène une vie paisible, entouré de son épouse Lily et d’un personnel médical sélectionné avec soin. Le 3 décembre 1999, l’impensable survient. Dans ce havre verrouillé, un incendie se déclare au petit matin. Les secours sont appelés. À leur arrivée, l’atmosphère est lourde, saturée de fumée. Dans une salle de bain close de l’intérieur, les pompiers découvrent deux corps recroquevillés : Edmond Safra et son infirmière Vivian Torrente. Ils sont morts asphyxiés, piégés dans ce qu’ils croyaient être un refuge. L’immeuble, pourtant conçu pour résister à toute intrusion, s’est révélé incapable de les sauver. Très vite, les regards se tournent vers l’unique témoin encore vivant : Ted Maher, un infirmier américain récemment recruté. Il est blessé, superficiellement, et affirme avoir été agressé par deux inconnus. Il aurait allumé un feu pour déclencher l’alarme, espérant faire fuir les assaillants. Son récit intrigue, puis vacille. Les caméras n’ont enregistré aucune effraction. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • S1 E42 - Apogée(s) : Stockton Rush, la dernière plongée du rêve américain cover
    S1 E42 - Apogée(s) : Stockton Rush, la dernière plongée du rêve américain cover
    S1 E42 - Apogée(s) : Stockton Rush, la dernière plongée du rêve américain

    Stockton Rush naît en 1962 à San Francisco, dans une famille ancrée dans l’histoire américaine. Très jeune, il développe une passion pour l’aéronautique, devient pilote d’essai à 19 ans, obtient un diplôme en ingénierie à Princeton, puis en administration à Berkeley. Pourtant, c’est vers l’exploration des abysses qu’il tourne son ambition. En 2009, il fonde Ocean Gate, entreprise destinée à rendre accessibles les profondeurs marines à des civils fortunés. Il ne veut pas seulement plonger : il veut révolutionner. Son projet phare est le Titan, un submersible de cinq places, conçu pour atteindre les 3800 mètres où repose l’épave du Titanic. Contrairement aux standards industriels, Rush opte pour une coque en fibre de carbone, légère mais inédite dans ces conditions. La conception se veut agile, audacieuse, hors normes. Le Titan est classé comme expérimental, échappant aux certifications classiques. Chaque passager signe une décharge. Ocean Gate vend l’expérience à 250 000 dollars : une odyssée à la frontière du connu, promesse d’exclusivité et de grandeur. Mais rapidement, les signaux d’alerte se multiplient. Des ingénieurs internes quittent l’entreprise. Des experts extérieurs alertent sur les dangers. David Lochridge, directeur de la sécurité, critique le manque de tests et l’opacité des procédures : il est licencié. Rush balaie les critiques. Il se voit comme un pionnier, libre face aux lourdeurs institutionnelles, persuadé que les normes freinent l’innovation. À ses yeux, l’histoire appartient à ceux qui osent. Il refuse de céder au doute. Les premières plongées rencontrent des problèmes techniques : batteries endommagées, pertes de communication, dysfonctionnements divers. OceanGate minimise les incidents. La communication est maîtrisée, les images sont léchées : une équipe soudée, un engin révolutionnaire, des visages confiants. Les clients continuent de s’inscrire. L’univers médiatique flatte l’ambition. Mais dans l’ombre, les mises en garde persistent. L’exploration devient spectacle. Le 18 juin 2023, le Titan entame une nouvelle descente vers l’épave du Titanic. À son bord : Rush, l’explorateur Paul-Henri Nargeolet, le milliardaire Hamish Harding, Shahzada et Suleman Dawood. À peine deux heures après l’immersion, le contact est perdu. Aucune communication ne parvient à la surface. Une course contre la montre s’enclenche. Le monde espère, imagine un espoir derrière les parois pressurisées. Mais le 22 juin, l’impensable est confirmé. Des débris sont retrouvés non loin de l’épave. Le Titan a implosé, instantanément. Aucun survivant. L’émotion est mondiale. Très vite, l’attention se tourne vers les choix techniques, les alertes ignorées, les signaux déniés. Ocean Gate suspend ses opérations. La presse exhume les témoignages d’experts, les doutes étouffés, les procédures contournées. Le rêve d’une exploration privée s’effondre. Le drame du Titan révèle les limites d’un modèle entrepreneurial fondé sur la foi inébranlable d’un homme. Un modèle qui valorise le risque au détriment de la sécurité, l’image au détriment du débat. L’exemple de Rush interroge : peut-on explorer sans garde-fous ? L’arrogance technique, même guidée par la passion, ne protège pas des lois de la physique. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    16min | Published on July 22, 2025

  • S1 E41 - Apogée(s) : Elizabeth HOLMES - Au pinacle de l’illusion cover
    S1 E41 - Apogée(s) : Elizabeth HOLMES - Au pinacle de l’illusion cover
    S1 E41 - Apogée(s) : Elizabeth HOLMES - Au pinacle de l’illusion

    Elizabeth Holmes naît au cœur d’un monde façonné par l’élite, entre institutions prestigieuses, dynamiques de pouvoir feutrées et destins déjà tracés. Issue d’une famille bien insérée dans les cercles influents de la côte Est américaine, elle est rapidement exposée à l’idée que l’excellence n’est pas une option, mais une évidence. Très jeune, elle développe une ambition dévorante, presque mécanique. À dix ans, elle annonce vouloir devenir milliardaire, non par caprice enfantin, mais comme si cette projection allait de soi, comme une équation dont elle avait déjà commencé à résoudre les premières inconnues. Elle lit des biographies d’innovateurs et de fondateurs légendaires comme d’autres lisent des contes : non pour rêver, mais pour apprendre. Ce n’est pas l’émerveillement qui la guide, c’est l’absorption stratégique. Lorsqu’elle intègre Stanford, elle n’y voit qu’un passage obligé, un sas vers ce qu’elle estime être sa véritable place : au sommet. Elle y étudie l’ingénierie chimique, mais très vite, l’idée qui va tout faire basculer germe en elle. À seulement 19 ans, elle abandonne ses études et fonde Theranos. Ce qu’elle propose alors n’a rien de tangible, mais la vision est si audacieuse, si séduisante, qu’elle fait illusion. Holmes ne vend pas une technologie — elle vend une révolution, une utopie médicale. Son aura commence à se construire : col roulé noir à la Steve Jobs, regard hypnotique, voix grave et posée. Elle crée un personnage, presque une fiction d’elle-même, et plus elle incarne ce rôle, plus il devient réalité pour ceux qui l’écoutent. Theranos attire les investisseurs, les anciens dirigeants politiques, les généraux. Le monde entier veut croire à cette promesse. Pendant des années, Holmes devient une icône. Une jeune femme blonde dans un monde d’hommes, qui parle avec l’assurance d’un prophète. Les médias la portent aux nues, la Silicon Valley la célèbre comme la première grande entrepreneuse biotech de sa génération. Mais dans l’ombre, la réalité est toute autre. La technologie ne fonctionne pas. Les résultats sont faussés, les démonstrations truquées. Des patients reçoivent de faux diagnostics. Des traitements sont décidés à partir de données erronées. Malgré tout, Holmes continue, imperturbable. Elle verrouille l’entreprise, instaure une culture du secret et de la peur. Tout doit rester sous contrôle. Chaque présentation publique est chorégraphiée comme une pièce de théâtre. Les visiteurs sont soumis à des démonstrations préenregistrées, les machines ne sont jamais montrées en fonctionnement réel. À l’intérieur, les ingénieurs et les scientifiques travaillent dans des silos, sans jamais avoir une vision d’ensemble. Ceux qui posent des questions sont licenciés ou poussés à la démission. Ceux qui dénoncent sont menacés. Mais à l’extérieur, la façade tient bon. Le mensonge devient un mode de fonctionnement. Holmes n’a pas peur de tricher, car elle est convaincue que la fin justifie les moyens. À ses yeux, ce n’est qu’une question de temps avant que la technologie suive. Mais le temps passe, et l’écart entre le rêve vendu et la réalité technique devient un gouffre. C’est alors que quelques employés courageux commencent à parler. Parmi eux, Tyler Shultz, petit-fils d’un des membres du conseil d’administration, et Erika Cheung, jeune scientifique. Leurs témoignages atteignent John Carreyrou, journaliste au Wall Street Journal, qui commence à enquêter dans le plus grand secret. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • S1 E40 - L'affaire des avions renifleurs : arnaque d’État ou start-up sacrifiée ? cover
    S1 E40 - L'affaire des avions renifleurs : arnaque d’État ou start-up sacrifiée ? cover
    S1 E40 - L'affaire des avions renifleurs : arnaque d’État ou start-up sacrifiée ?

    En 1975, deux hommes peu connus du monde scientifique mettent au point ce qu’ils présentent comme une technologie de rupture. Aldo Bonassoli, un ancien réparateur de télévisions italien, et Alain de Villegas, ingénieur belge issu de l’aristocratie, affirment pouvoir détecter des gisements pétroliers depuis un avion, sans forage, simplement en survolant le terrain. Le procédé, mystérieux, prétend identifier aussi bien du pétrole que des nappes phréatiques ou des sous-marins. L’idée est séduisante. Elle échappe à la logique scientifique mais séduit par son audace. Le contexte est favorable. La France, frappée par le choc pétrolier de 1973, cherche désespérément à s’affranchir de sa dépendance énergétique. Le projet est introduit dans les sphères du pouvoir grâce à Jean Violet, ancien agent de renseignement, qui convainc Elf Aquitaine d’y investir. En mai 1976, un premier contrat est signé. Les vols de démonstration s’enchaînent, à Brest, au Maroc, dans le golfe du Lion. À chaque étape, les inventeurs prétendent détecter des gisements. En réalité, ils ne font que reproduire des informations déjà connues, soigneusement sélectionnées pour renforcer l’illusion. L’appareil est entouré de mystère, protégé par un secret quasi militaire. Aucun examen technique approfondi n’est autorisé. Les experts sont tenus à distance. Le dispositif est scellé, entouré de secret, et les tests sont peu documentés. Malgré plusieurs forages infructueux, notamment en Afrique du Sud, les responsables d’Elf maintiennent leur confiance. À Paris, les plus hautes autorités de l’État ferment les yeux. Valéry Giscard d’Estaing est informé sans intervenir. Raymond Barre, Premier ministre, est accusé plus tard d’avoir contribué à enterrer l’affaire. En tout, plus d’un milliard de francs sont investis. Aucun contrôle rigoureux n’est effectué. Les arguments techniques sont rares. Les décisions reposent sur des rapports favorables, mais très superficiels. L’espoir d’un miracle technologique prend le pas sur la rigueur scientifique. En mai 1979, un rapport scientifique produit par le physicien Jules Horowitz met fin aux illusions. Le système est truqué. Les tableaux de détection sont manipulés à la main. La technologie ne repose sur rien. En juillet, les contrats sont rompus, mais l’affaire est enterrée. Elle ne ressurgira qu’en décembre 1983, grâce à un article du Canard Enchaîné. La presse révèle l’ampleur des sommes engagées, le laxisme des contrôles, et le silence organisé autour de l’échec. Une commission parlementaire est constituée. Les auditions s’enchaînent. Chacun tente de se défausser. Certains documents ont disparu. Personne ne sera poursuivi. Les inventeurs quittent discrètement la scène. De Villegas retourne en Belgique, ruiné. Bonassoli, lui, reprend son métier d’origine. L’État choisit de ne pas engager de poursuites pour éviter un scandale plus large. Elf, entreprise publique, reste muette. L’affaire des avions renifleurs devient alors un exemple des dérives possibles lorsqu’un système choisit de croire plutôt que de vérifier. Elle révèle les failles d’un État séduit par une promesse technologique sans fondement, incapable de reconnaître l’imposture tant qu’elle s’aligne sur ses besoins. Ce n’était pas un complot. C’était un aveuglement collectif, prolongé par l’opacité, le silence, et la peur d’avoir trop cru. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • S1 E39 - L’affaire Kim JONG-NAM , l'assassinat du frère dissident cover
    S1 E39 - L’affaire Kim JONG-NAM , l'assassinat du frère dissident cover
    S1 E39 - L’affaire Kim JONG-NAM , l'assassinat du frère dissident

    Kim Jong-nam, fils aîné de Kim Jong-il, voit le jour en 1971 à Pyongyang, dans un contexte familial complexe. Sa mère, l’actrice Song Hye-rim, n’est jamais officiellement reconnue comme compagne du leader nord-coréen, et leur relation reste longtemps secrète. Jong-nam est élevé à l’écart, entouré de précautions. Dès son plus jeune âge, il est désigné comme successeur potentiel. Dans les années 1980 et 1990, il est envoyé à l’étranger pour étudier. Il vit notamment à Moscou, puis en Suisse, où il fréquente une école internationale. Il y développe une vision du monde différente, apprend plusieurs langues, s’intéresse aux nouvelles technologies, à l’économie de marché et à l’internet, alors balbutiant. De retour à Pyongyang, il se voit confier certaines missions techniques et économiques, en lien avec des projets de modernisation. Il évoque parfois la possibilité d’une réforme inspirée du modèle chinois. Son demi-frère cadet, Kim Jong-un, est alors discrètement préparé à lui succéder. Il conserve des liquidités, vit dans des hôtels, et change fréquemment de lieu. Bien qu’écarté du pouvoir, il incarne une alternative génétique au régime. Pour certains, cela suffit à faire de lui un danger latent. Le 13 février 2017, il se rend à l’aéroport international de Kuala Lumpur, pour un vol vers Macao. Dans le terminal, il est abordé par deux femmes. L’une le distrait brièvement. L’autre lui plaque un tissu sur le visage, puis s’éloigne. Moins d’une heure plus tard, Kim Jong-nam meurt dans une ambulance. L’autopsie révélera l’utilisation du VX, un agent innervant classé comme arme de destruction massive. Le poison agit en bloquant les signaux nerveux. Il provoque une asphyxie rapide, souvent en quelques minutes. Son usage en plein aéroport international provoque une onde de choc mondiale. Leurs versions convergent. Elles sont inculpées pour meurtre, risquent la peine de mort, mais leur comportement intrigue. Elles ne fuient pas. Elles coopèrent. L’une revient même sur les lieux le lendemain, pensant poursuivre le tournage. L’enquête révèle que quatre ressortissants nord-coréens ont fui la Malaisie juste après l’attaque. D’autres suspects, liés à l’ambassade de Corée du Nord, sont protégés par l’immunité diplomatique. La Malaisie demande leur extradition. La Corée du Nord nie toute implication, conteste l’autopsie, et refuse de reconnaître Kim Jong-nam comme victime. La Corée du Sud, elle, accuse directement Pyongyang. Les relations diplomatiques entre la Malaisie et la Corée du Nord sont temporairement rompues. En 2019, Siti Aisyah est libérée après l’abandon des charges. Đoàn Thị Hương plaide coupable pour une accusation moindre, et sort quelques semaines plus tard. Le crime, quant à lui, reste officiellement non élucidé. Les auteurs présumés de l’opération n’ont jamais été jugés. L’utilisation d’un agent chimique, dans un lieu public, n’a donné lieu à aucune sanction internationale majeure. Le choix du lieu de l’attaque n’est pas anodin. Un aéroport international est un espace hyper-sécurisé, filmé, symboliquement neutre. En y perpétrant un assassinat aussi sophistiqué, le régime nord-coréen – s’il est bien à l’origine de l’opération – transmet un double message : il n’existe aucun refuge pour ceux qu’il considère comme traîtres, et aucun endroit n’est hors de portée de sa volonté. La terreur n’est pas seulement une arme intérieure. Elle peut être projetée, exportée, emballée sous forme diplomatique. Cette affaire met aussi en lumière la vulnérabilité des individus à être instrumentalisés. Deux jeunes femmes, issues de milieux modestes, ont été embarquées dans une mécanique qu’elles ne comprenaient pas.

    14min | Published on July 22, 2025

  • S1 E38 - L’affaire du meurtre de l’Intermezzo : la croisière ne s’amuse plus cover
    S1 E38 - L’affaire du meurtre de l’Intermezzo : la croisière ne s’amuse plus cover
    S1 E38 - L’affaire du meurtre de l’Intermezzo : la croisière ne s’amuse plus

    En août 2006, André Le Floch, navigateur amateur et retraité de la SNCF, mène une vie en mer à bord de son trimaran, l’Intermezzo. Homme rigoureux, discret et passionné de voile, il avait choisi ce mode de vie pour la liberté qu’il lui offrait. Ce marin expérimenté vivait essentiellement au large, alternant les mouillages sur la côte portugaise, notamment près de l’île d’Armona, au sud du pays. Ce jour-là, il est aperçu en compagnie de deux passagers peu connus : Corinne Caspar et Thierry Beille, un duo franco-portugais rencontré peu de temps auparavant. Lorsque l’Intermezzo est retrouvé à la dérive, sans personne à bord, les premières constatations laissent entrevoir un désordre inhabituel. Des objets sont manquants, notamment du matériel de navigation et de communication. Le propriétaire, André Le Floch, est introuvable. Quelques jours plus tard, son corps est repêché, sans vie. L’autopsie confirme un traumatisme crânien causé par un coup violent. L’idée d’un accident est vite écartée. Il s’agit bien d’un acte volontaire. Les deux passagers, quant à eux, sont secourus en mer à bord d’un canot pneumatique, dérivant sans moyens de communication. Ils sont ramenés à terre par un cargo espagnol. Très vite, les incohérences dans leurs déclarations éveillent les soupçons des autorités portugaises. Pourquoi n’ont-ils lancé aucun appel de détresse ? Pourquoi avoir abandonné le bateau et le corps ? Et pourquoi manquerait-il du matériel à bord ? Lors des interrogatoires, Corinne Caspar finit par reconnaître avoir porté un coup à André Le Floch, dans un moment de tension. Elle parle d’une altercation provoquée par une remarque ou une plaisanterie jugée déplacée. Thierry Beille admet également une participation à l’altercation, sans en préciser la nature exacte. Tous deux affirment qu’il ne s’agissait pas d’un meurtre intentionnel, mais d’un conflit qui aurait dégénéré. L’enquête révèle cependant un enchaînement d’actes problématiques : un coup porté, une absence de secours, une fuite en mer, des objets subtilisés. Pour les enquêteurs, il s’agit d’un faisceau d’éléments indiquant une intention de dissimulation. La thèse de l’homicide volontaire prend de l’épaisseur. L’argument de la légitime défense est affaibli par l’absence de tout appel à l’aide, par le silence prolongé, et par les contradictions dans les témoignages. Le procès se déroule à Faro. Les accusés sont jugés pour homicide volontaire et tentative de vol. La défense invoque la fatigue, la peur, l’isolement, et plaide pour un drame survenu dans un contexte de tension extrême. L’accusation, quant à elle, s’appuie sur les faits : le départ précipité, la disparition du matériel, et la passivité des deux accusés face à la gravité de la situation. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • S1 E37 - Mark HOFMANN & la lettre Salamandre : un faussaire chez les Mormons cover
    S1 E37 - Mark HOFMANN & la lettre Salamandre : un faussaire chez les Mormons cover
    S1 E37 - Mark HOFMANN & la lettre Salamandre : un faussaire chez les Mormons

    Au début des années 1980, aux États-Unis, un homme discret bouleverse sans bruit le monde des manuscrits anciens. Mark Hofmann, autodidacte brillant, passionné de documents historiques, fait peu à peu son entrée dans le cercle restreint des collectionneurs et des historiens mormons. Il ne se contente pas de rechercher les pièces rares : il les fabrique. Grâce à une maîtrise quasi scientifique des matériaux anciens, il parvient à créer de faux documents indétectables. En reproduisant fidèlement les techniques du XIXe siècle, en étudiant les encres, les papiers, et les styles d’écriture, Hofmann devient l’un des faussaires les plus redoutables de son temps. Son ascension est fulgurante. Il vend à prix fort des documents supposément exceptionnels, dont certains remettent en question les fondements historiques de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Parmi eux, la fameuse « Lettre Salamandre », prétendument rédigée par Martin Harris en 1830. Dans cette lettre, le témoin clé de la naissance du mormonisme décrit non pas une apparition divine, mais une créature surnaturelle, une salamandre blanche, qui conduit Joseph Smith aux plaques d’or. Cette version alternative choque et intrigue. La lettre insinue que les origines de la religion seraient empreintes de magie populaire plutôt que d’inspiration céleste. L’Église tente de contenir l’impact de cette révélation. Elle acquiert la lettre, espérant sans doute en minimiser la diffusion. Pendant ce temps, Hofmann enchaîne les ventes et les découvertes. D’autres documents tout aussi controversés suivent : lettres, journaux, pages inédites. Chaque texte semble plausible, chaque détail historique est travaillé. Mais Hofmann, malgré son génie, commence à accumuler les dettes. Pour honorer ses engagements, il doit produire toujours plus, et plus vite. Puis tout bascule. Le 15 octobre 1985, deux bombes artisanales explosent à Salt Lake City, tuant deux personnes liées au cercle de Hofmann. Le lendemain, une troisième explosion blesse Hofmann lui-même. L’enquête révèle bientôt l’impensable : il est l’auteur des trois attentats. Les policiers découvrent dans son garage un véritable atelier de faussaire. Sous la pression financière et la peur d’être démasqué, Hofmann a choisi de faire taire ceux qu’il soupçonnait de douter de lui. Le scandale éclate. Face à l’accumulation des preuves, Hofmann plaide coupable en 1987 de deux meurtres, de fabrication de bombes et de fraude. Il est condamné à la prison à vie. Le choc est immense. L’Église mormone, des universités, des experts reconnus avaient tous été trompés. La communauté scientifique et religieuse entre dans une période de remise en question. Les protocoles d’authentification sont renforcés. Chaque manuscrit devient suspect. Hofmann a non seulement fabriqué des faux, il a aussi forgé le doute. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • S1 E36 - Apogée(s) : Peter UWE SCHMIDT & Aurore MARTIN , les amants diaboliques cover
    S1 E36 - Apogée(s) : Peter UWE SCHMIDT & Aurore MARTIN , les amants diaboliques cover
    S1 E36 - Apogée(s) : Peter UWE SCHMIDT & Aurore MARTIN , les amants diaboliques

    Dans les années 1990, Aurore Martin et Peter Uwe Schmitt se rencontrent à la faveur de drames personnels. Elle, jeune Belge issue d’un milieu modeste, perd son compagnon Marc Van Beers dans un accident en Corse. Lui, citoyen allemand d’apparence discrète, voit sa femme Ursula mourir dans des circonstances troubles. Les deux drames ont un point commun : chacun se solde par une indemnité d’assurance-vie. À eux deux, ils encaissent plusieurs centaines de milliers d’euros. Dès lors, un projet se dessine, une fuite s’organise. Ils quittent l’Europe et s’installent à Miami, en Floride. Là-bas, ils deviennent d’autres. Sous de fausses identités, ils entament une existence luxueuse, loin des regards. Leur appartement en bord de mer respire l’aisance, leur quotidien est ponctué de champagne, de dîners mondains, de boutiques de luxe. Aurore, métamorphosée, se présente comme une femme raffinée, inatteignable. Peter, plus en retrait, orchestre les finances et veille à ce que rien ne trahisse leur passé. Leur yacht, leurs comptes éparpillés, leurs identités multiples : tout est orchestré avec minutie. Ils vivent un amour fusionnel, mais bâti sur le secret. Aucun mot sur les morts, aucun retour en arrière. Leur couple se construit dans l’ombre, cimenté par le pacte du silence. Durant ces deux années en Floride, ils semblent intouchables. Pourtant, en Belgique, le doute grandit. La famille de Marc Van Beers n’a jamais cru à l’accident. L’enquête est discrètement rouverte. Très vite, le nom de Peter Uwe Schmitt revient. Deux morts, deux assurances-vie, un même scénario. Les autorités belges s’interrogent. Un mandat d’arrêt international est lancé. En 1997, les deux fugitifs sont localisés à Miami. Sentant le danger, ils quittent leur appartement et se réfugient dans un quartier résidentiel plus modeste. Leur vie se rétrécit. Ils évitent les sorties, changent de trajet, se méfient de tout. Le luxe disparaît, remplacé par une méfiance permanente. Le 19 novembre, Peter est arrêté dans un centre commercial. Aurore est capturée quelques heures plus tard. Leur cavale se termine sans résistance. Extradés en 1998, ils affrontent la justice belge. Le procès a lieu en 2001. Les preuves sont accablantes : faux papiers, documents bancaires, incohérences multiples. Peter est condamné à vingt ans, Aurore à quinze. Aucun ne confesse. Leur silence devient leur dernière défense. Aurore sort en 2007. Discrète, elle se fond dans l’anonymat. Peter, libéré à son tour, s’installe en Allemagne. Il lui est interdit de revenir en Belgique jusqu’en 2017. Depuis, leur trace s’efface. Leur histoire, marquée par le mensonge et la manipulation, reste un mystère troublant. Ils ont incarné un duo redoutable, une union née du crime. Mais dans l’ombre du scandale, ils ont aussi vécu la solitude, l’effondrement, l’oubli. Leur silence n’a jamais été brisé. Le procès attire l’attention des médias internationaux. L’image de ce couple à la fois séduisant et meurtrier fascine le public. Les journalistes fouillent leur passé, retracent leur itinéraire, interrogent d’anciens voisins, amis, et collègues. Peu de gens semblent vraiment les avoir connus. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    15min | Published on July 22, 2025

  • 1
    2

    ...

    5