Speaker #0C'est complètement fou. Les bourses mondiales sont revenues à leur niveau d'avant le Liberation Day, d'avant ce fameux 2 avril où Donald Trump a complètement explosé les droits de douane et a mis le monde économique en panique. Et ça c'est vrai pour les bourses américaines, c'est vrai pour les bourses européennes et même la bourse chinoise s'en tire pas trop mal avec des niveaux 2 à 3% avant le niveau de début avril. Et pourtant j'ai beau chercher, cette fois je ne trouve pas d'explication convaincante. Les marchés sont chers, ils sont même... Très cher. Alors bien sûr, quand je dis cher, attention, je parle vraiment de valorisation. Donc concrètement, combien d'années de bénéfices il faut pour « rembourser » le prix d'une action ou d'un indice, ce fameux PER ? Si je prends Hermès, l'action aujourd'hui vaut 56 années de bénéfices. C'est énorme, même pour Hermès, sa moyenne historique est à 42 et ses concurrences sont bien en dessous. Mais comme toujours, un PER, ça ne vient jamais du hasard, ça vient de la confiance des investisseurs. Et quand le PER est très élevé, évidemment, comme dans l'exemple de Hermès, ça traduit tout simplement la confiance quasi aveugle. des investisseurs dans la capacité d'Hermès à rester ultra rentable. Et les investisseurs acceptent de payer Hermès très cher parce qu'ils croient que ça va continuer à être très rentable très longtemps. Et bien sûr, on peut faire le même raisonnement à l'échelle des bourses mondiales. Donc le meilleur indice pour la bourse mondiale, c'est le Messiaen World. On a aujourd'hui une valorisation de 18,4 fois les bénéfices, c'est-à-dire que la bourse paye 18 années de bénéfices, le PER est de 18, dites ça comme vous voulez, contre une moyenne historique à 16,4. Ça veut dire que sur les bourses mondiales, les investisseurs sont très confiants. Et là encore, les États-Unis tirent tout ça vers le haut, puisque les États-Unis ont un PER de 20,5, largement au-dessus de leur moyenne de long terme qui est de 16,5. Donc sur la bourse américaine, les investisseurs sont très très très confiants. Et tout comme Hermès qui est très bien valorisé, en général on trouve des explications. Donc sur Hermès, on peut parler des marges, de la croissance, etc. Et sur les bourses mondiales ou sur la bourse américaine, quand j'essaye de justifier la valorisation actuelle, très franchement, je cale, j'y arrive pas. En général, le premier facteur pour expliquer une valorisation comme ça, c'est les perspectives de croissance des bénéfices et du chiffre d'affaires futur. Et là, franchement, ça ne colle pas. Les entreprises américaines ont revu à la baisse leurs prévisions de bénéfices à des niveaux qu'on n'avait pas vus depuis le Covid. Ça, c'est du côté des entreprises. Côté des consommateurs, la confiance des consommateurs, évidemment, a énormément chuté. Les consommateurs sont inquiets. La confiance des patrons, c'est la même chose. Si on écoute les publications de résultats de ces dernières semaines, beaucoup d'entreprises se disent inquiètes par cette situation sur les tarifs. Donc on a les entreprises qui sont inquiètes, les consommateurs qui sont inquiets, mais apparemment le marché n'est pas d'accord et parie sur une sortie rapide de la crise des droits de douane. En tout cas, on peut l'interpréter comme ça. Après tout, on peut se dire, bon ben, Trump a annoncé une pause de trois mois pour négocier, donc voilà, il se peut que tout soit réglé dans les prochains mois. On va dire les deux prochains mois, vu qu'il en reste plus que deux. Mais déjà, cette pause, elle ne concerne pas la Chine. Donc, les tensions continuent sur la Chine et on a ces droits de douane qui sont déjà imposés. Et puis, il y a une étude d'Apollo qui est sortie et qui montre qu'un accord commercial met en moyenne 18 mois à être signé et 45 mois à être appliqué. Donc, même avec toute la bonne volonté du monde, s'imaginer que dans deux mois, tout est réglé, les tarifs sont derrière nous, les droits de douane, etc. Moi, je trouve ça vraiment très, très, très optimiste. Autre explication possible, les taux d'intérêt. Vous savez qu'on a vécu pendant longtemps dans des périodes de taux d'intérêt extrêmement faibles puisque les banques centrales... racheter des obligations à tour de bras, elle baissait les taux courts, etc. Et donc, il y avait ce fameux acronyme qui était TINA pour « There is no alternative » . Il n'y a pas d'autre alternative aux actions, vu que le cash n'en rapporte rien, les obligations n'en rapportent rien. Donc, tous les investisseurs institutionnels sont obligés d'aller sur les actions. Et puis après, quand ils se disaient où aller, sur quelles actions aller, on avait en Europe une croissance qui n'était quand même pas géniale. En Chine, on a évidemment le risque pays, on a une crise immobilière, on a des consommateurs qui sont extrêmement peu confiants, qui consomment beaucoup moins qu'avant. Donc, on appliquait encore ce truc de Tina, de « there is no alternative » , et donc il n'y avait pas d'alternative à la bourse américaine, le seul endroit qui était vu comme safe, devise stable, une belle croissance, des belles marges, etc. Mais ça, c'était l'époque d'avant. Aujourd'hui, et c'est là où je ne comprends vraiment pas la situation dans laquelle on est aujourd'hui, c'est qu'on a des taux qui sont revenus à des niveaux beaucoup plus corrects. Donc, on a les banques centrales qui manipulent beaucoup moins le marché des obligations. Donc, on peut avoir... normalement les institutionnels qui devraient revenir un petit peu plus sur ces obligations et donc délaisser les actions et avoir un marché qui se paye un peu moins cher. Donc je ne comprends pas. Je ne comprends pas la valorisation des bourses mondiales dans leur ensemble et de la bourse américaine en particulier. Alors franchement, je vois que deux explications. La première explication, c'est quelque chose que je constate, je ne dis pas que c'est bien, c'est que les investisseurs n'ont pas du tout peur. Ils n'ont pas du tout peur de cette situation sur les tarifs, sur les droits de douane. On a l'impression que pour eux, la pause de 90 jours a été annoncée. Pour eux, c'est bon, c'est banco. il y aura des négociations, tout va bien se passer, en plus des négociations à des niveaux qui ne sont pas très élevés, qui ne vont pas abîmer le commerce mondial. Et quand on regarde le cours des bourses aujourd'hui, cette problématique des droits de douane n'est pas du tout pricée, c'est-à-dire que ce n'est pas du tout pris en compte. Ou plutôt, ce qui est pris en compte, c'est le scénario rose, tout va bien, etc., ce qui explique qu'on ait des PER de 20 sur le marché américain, 18,5 au niveau mondial, etc. Le marché se dit, moi je n'ai pas peur, il n'y a pas de souci, je pense que tout va bien se passer. Et la deuxième explication pour moi, qui explique d'ailleurs pourquoi les investisseurs sont aussi confiants, c'est que tant que la tech américaine tient, finalement, tout le reste peut bien s'effondrer. On peut avoir 450 entreprises du S&P 500 qui annoncent qu'ils sont inquiets de l'inflation, des droits de douane, etc. Tant que 50 boîtes de la tech disent, et je dis 50, mais on pense surtout aux 7 magnifiques, évidemment, disent que c'est pas mal, que les résultats sont bons, qu'ils continuent à investir dans l'IA, etc. finalement il y a une espèce d'indexation mentale qui continue parce que ça fait déjà un moment que c'est là. qui est que si les 7 magnifiques vont bien, finalement, tout va bien. Et moi, franchement, je n'ai pas de souci avec ça, parce que vous savez, moi, j'ai du Microsoft, du Meta, de l'Amazon, de l'Alphabet en portefeuille. Et d'ailleurs, si vous êtes abonné au Club Bourse Éco, vous savez qu'on a décortiqué tous ces résultats, et que pour Alphabet, Meta, Microsoft, les résultats sont bons, voire très bons, Amazon. beaucoup plus mitigé. Mais voilà, quand on regarde, quand on suit un petit peu les résultats de ces entreprises-là, on voit qu'effectivement, la tech se porte vraiment pas mal. D'ailleurs, je parle du club Bourseco. Mais n'oubliez pas que la newsletter est gratuite. Vous avez le lien sous cette vidéo. N'hésitez pas à vous inscrire pour avoir des analyses gratuites sur les meilleures entreprises de qualité. Donc oui, la tech, c'est un peu ce qui aveugle le marché aujourd'hui. Mais bon, honnêtement, même avec ça, ça n'explique pas tout. Je ne comprends pas. la valorisation actuelle du marché, malgré Alphabet, Microsoft, Meta, etc. C'est quelque chose pour moi qui est incompréhensible. Et pour être honnête, je suis déçu parce que moi, ça fait longtemps que j'espère un peu plus de peur, que je veux un peu plus de correction, je veux voir des opportunités intéressantes, mais non. J'ai l'impression que tout le monde a le doigt sur la gâchette pour acheter à la moindre baisse. Et donc, dès que ça baisse de 5, 10%, on voit des flux acheteurs qui sont là. On voit qu'il y a beaucoup d'investisseurs qui ont du cash à placer et qu'ils attendent finalement la moindre baisse pour investir. Et très franchement, je ne trouve pas ça très sain. Alors pourquoi est-ce que je ne vends pas, même si je trouve le marché trop cher ? Je sais que j'ai pas mal de gens qui me demandent ça très souvent. Déjà parce que j'ai un horizon très long terme. Donc évidemment que si je devais retirer du cash, si j'avais un horizon de 2, 3, 4, 5 ans, j'aurais déjà passé une partie d'action en obligation pour encaisser la volatilité et pour pas que si on a potentiellement des récessions dans les économies et que ça se... Par effet de contagion, ça bascule sur les marchés financiers. Je ne veux pas me retrouver dans 2, 3, 5 ans avec des cours de bourse qui sont un peu déprimés. Donc effectivement, si j'avais un horizon plus court, j'aurais des obligations. Clairement, vu les niveaux des obligations par rapport aux actions, aujourd'hui, j'aurais un portefeuille beaucoup plus diversifié. Mais comme je suis à très long terme, qu'à très long terme, les actions battent les obligations, évidemment, aujourd'hui, je suis totalement investi. Alors, vous savez que j'ai une bonne partie d'immobilier, mais sur ma partie marché financier, c'est 100% actions. Et l'autre raison pour laquelle je n'ai pas de cash, c'est tout simplement parce que déjà, je peux me tromper. Évidemment, ce n'est pas parce que moi, je ne vois pas d'explication qu'il n'y en a pas une qui est cachée derrière. Comme on dit, le marché a toujours raison. Et même si j'ai raison et que le marché est trop cher, tant que je suis le seul à le penser, ça ne sert à rien. Dès que ça baisse de 5%, on voit des masses de flux acheteurs qui arrivent. Il suffit que les résultats de quelques entreprises bien ciblées soient bons. Et puis, le marché est très content de payer ce type de valorisation. Vous connaissez l'adage, le marché peut rester irrationnel longtemps, bien plus longtemps que moi, je ne peux rester. rationnelle. Alors cette citation qui est soi-disant de Keynes, mais qui vient probablement d'ailleurs. Alors oui, je trouve les marchés chers. Et d'ailleurs, c'est marrant de voir que je n'ai pas toujours un avis sur la valorisation du marché. Je ne suis pas toujours en train de penser que le marché est sous-valorisé, il est à son prix ou bien qu'il est trop cher. C'est relativement rare. Et là, je trouve que le marché est trop cher. Et pourquoi est-ce que je ne fais rien ? Je vous l'ai expliqué. C'est parce que dans ces moments-là, je préfère rester humble, je préfère rester discipliné. C'est ça qui m'a toujours servi. Et je sais qu'à long terme, il vaut mieux être discipliné. que de faire du market timing. D'ailleurs, ça me stresserait beaucoup trop de faire du market timing. Donc, voilà, je reste à regarder ça curieux. Et si le marché baisse, au moins, j'aurai la satisfaction de me dire j'avais raison, même si je perds de l'argent. Et puis, honnêtement, je n'ai rien à faire d'avoir raison. Moi, je place de l'argent sur les marchés financiers pour faire croître mon capital. Je ne suis pas là pour avoir raison. Ça ne m'intéresse absolument pas. Donc, voilà, je trouve ça intéressant d'avoir un avis sur le marché. Et le plus dur, c'est de ne pas toujours agir dessus. Voilà, pour vous donner un petit peu d'actualité. Donc, nouveauté, ces vidéos sur cette chaîne sont maintenant disponibles en podcast. Le podcast s'appelle « Investir avec Xavier » qui montre que je ne suis pas si humble que ça finalement, puisque j'ai mis mon nom dedans. Donc voilà, disponible en podcast. Je vous rappelle que ma masterclass de Paris est complète, mais qu'il y a celle de Lyon qui aura lieu le 14 juin. Donc samedi 14 juin. Il reste encore quelques places, plus beaucoup. Je crois qu'il y a les trois quarts des places qui ont été vendues, mais il reste encore quelques places. Donc voilà, si vous êtes intéressé pour apprendre à être autonome sur son portefeuille, à faire de l'analyse d'entreprise. de qualité, n'hésitez pas à vous inscrire. Et bien sûr, je suis très curieux de connaître votre avis sur la valorisation du marché. Avis non seulement sur la bourse américaine, mais aussi sur la bourse européenne. Je trouve que les deux ont des prix relativement élevés, vu toutes ces histoires de guerre commerciale, mais aussi de géopolitique, etc. Je suis surpris, mais peut-être que vous avez vu des choses que je n'ai pas vues. Donc, n'hésitez pas à me mettre ça en commentaire de cette vidéo. Comme d'habitude, aidez-moi à faire croître cette chaîne. en partageant ces vidéos, en likant, en commentant. C'est toujours super sympa parce que l'algorithme de YouTube reste un mystère pour moi. Et vu qu'il paraît que de liker ou de commenter, ça fait du bien à l'algo, n'hésitez pas à le faire, ça me fait toujours plaisir. Merci à tous. Et puis, je le répète, c'est disponible maintenant en podcast. Investir avec Xavier, n'hésitez pas. Allez, à bientôt. Ciao.