- Speaker #0
Résume-nous la soirée d'hier s'il te plaît.
- Speaker #1
Alors la soirée d'hier, il y a eu le spectacle jeunesse avec les ados avec le séjour festoche. C'était super, super rendu qu'ils nous ont fait à partir de 20h. Et ensuite il y a eu plein de DJ qui ont mixé jusqu'à 2h du mat je crois. C'était une bonne soirée électro. Il n'y avait pas trop de monde, mais c'était bonne ambiance.
- Speaker #0
La nourriture était à peu près correcte ?
- Speaker #1
Oui, c'est super ce qu'ils ont fait cette année. Vous avez vu, il y a plein de choses différentes.
- Speaker #0
Mais ça sentait très bon.
- Speaker #2
À Radio Presse, la radio qui vous met de bonne humeur. On va conquérir la planète.
- Speaker #3
et bonsoir à tous et bienvenue aux fresstoch de ce vendredi soyez les bienvenus pour ce festival festif familial et varié ça c'est un vrai talent de ce festival il est ultra varié tant par les groupes que par les programmations que parce qu'il se passe en ce moment même Le spectacle jeune public un peu à l'autre bout du festival, ce sont des Pichounes qui sont à l'école maternelle et primaire je crois qu'ils font un spectacle. Donc il se passe plein de choses et puis tout au long de la soirée, des artistes de la bonne bouffe comme on l'a entendu dans le micro-trottoir d'hier. Et pour entamer un peu ce festival, on vous propose une première rencontre avec les artistes. Donc tous les artistes de ce soir sont invités à venir nous rejoindre. à l'espace radio. Je parle donc de Espena qui est à ma gauche. Salut Espena, vas-y, prends un micro, mettez-vous à l'aise sur les fauteuils, salut. Ça va ? En même temps, je fais les réglages comme ça. Nous avons Emma Fleur qui est là. Est-ce que... Emma Fleur, on t'entend bien ? Voilà. Et puis nous avons deux membres du groupe Sivers. Alors on va faire les présentations.
- Speaker #4
Bonsoir, bonsoir. Alors, moi, c'est Louis. Je suis chanteur, lead, dansier verte, c'est bassiste. Je fais 80 kilos pour 1m79. Je suis groupe sanguin à plus. Voilà à peu près ce que vous pouvez savoir sur moi.
- Speaker #5
Donc moi, c'est Anatole Depab. Je suis guitariste et choriste pour le groupe Sievert. Je fais 1m85 et je suis séro-négatif.
- Speaker #3
Excellent. Nous attendons peut-être des membres de The Glutins qui va jouer à 23h30, de MAD qui jouera à 1h du matin et de Soviet Supreme. Et eux, ils jouent à 21h, c'est la tête d'affiche de ce festival. Comment allez-vous ?
- Speaker #0
Ça va, ça roule.
- Speaker #3
Il n'y a pas de stress avant de jouer sur scène ? Dans quel état d'esprit vous vous sentez ?
- Speaker #0
De mon côté, je joue deux mains, donc vraiment, j'ai de la marge pour ne pas stresser,
- Speaker #3
ça va. Toi, tu es venue pour enregistrer ? Oui. Avec le bus de la Rock School Barbée, je ne sais pas si vous êtes passés dans l'entrée du festival, il y a un bus, à l'intérieur il y a un studio et à l'intérieur il y a toi qui enregistres.
- Speaker #0
Oui aujourd'hui, c'était trop chouette.
- Speaker #3
Ça se passe comment ?
- Speaker #0
C'est très simple, on rentre par la porte du bus, on est amené à ne pas attacher sa ceinture parce qu'il n'y a pas de siège. Il y a une cabine, il y a des micros, des petites mixettes, franchement c'est hyper bien installé. Et surtout, il y a Jeff, un gestion qui est là pour capturer la voix, capturer la guitare. Là, on a fait un truc assez léger, guitare-voix. Et puis, je me suis fait plaisir. J'ai fait plein de voix différentes. J'avais toute la matinée. On a commencé à 9h30 et on a fini. On a cassé la croûte quand même à 13h avec les super bénévoles.
- Speaker #3
Et comment ça se passe ? Il est assez directif ou c'est vraiment toi qui a déjà tout en tête et qui te fait enregistrer ? Ou il y a un vrai travail collaboratif entre le...
- Speaker #0
Un peu les deux. je savais ce que j'allais enregistrer mais on a créé des choses ensemble sur les harmonies sur le riff de la guitare non il est pas directif c'était archi fluide,
- Speaker #3
super cool pas directif mais bon conseiller très bon conseiller,
- Speaker #0
très belle oreille et surtout il est hyper rapide pour recaler les pistes monter la guitare baisser la guitare, c'était parfait tu l'as fait aussi ?
- Speaker #6
il faut confirmer pour monter les pistes hyper rapidement Merci.
- Speaker #3
T'es passé par là aussi ?
- Speaker #6
Passé par là,
- Speaker #3
je confirme Sivert, vous, il me semble que vous êtes normand
- Speaker #4
C'est ça,
- Speaker #3
tout à fait Et vous rentrez à l'instant, vous avez joué il n'y a pas si longtemps à l'autre bout de la France, me semble-t-il
- Speaker #4
En fait, nous on joue principalement en Normandie Donc on a fait un concert il y a une semaine à peu près On était vraiment dans la Manche, tout en haut du côté de Cherbourg a vraiment un peu le bout du monde. Puis là, on descend et déjà, il fait bien meilleur parce qu'on a fui la pluie de chez nous. Donc, c'est hyper agréable. On était déjà venus, c'était la première fois qu'on descendait sur Bordeaux pour la fraise montante, donc le tremplin, il y a quelques mois de ça. Et on est hyper contents d'avoir été invités ici, du coup, suite à ce tremplin. On est hyper remplis de gratitude.
- Speaker #3
C'est extraordinaire que vous ayez postulé à un tremplin girondin alors que vous êtes à l'autre bout de la France, que vous l'ayez gagné puisque vous vous produisez ce soir et donc ça veut dire que vous êtes motivé vous êtes prêt à franchir toutes les frontières départementales régionales pour jouer partout où le vent vous amène en fait
- Speaker #5
C'était plutôt un espèce de coup de chance
- Speaker #6
Force au siège qui vient de tomber
- Speaker #5
Plutôt un coup de chance parce qu'on a un contact qui est ici donc en réalité il n'y a pas vraiment de hasard Merci.
- Speaker #3
Et comment on gère un concert juste avant d'avoir fait une longue route, un long voyage, une vie de tournée, de groupe avec les odeurs, le manque de sommeil, l'alcool et tout ce qui s'assuit ?
- Speaker #5
C'est assez simple. Le principe, c'est qu'on branche nos instruments en général et ensuite, on se met à jouer.
- Speaker #4
Là, sur des concerts comme celui-là, l'avantage, c'est que nous, on a notre matériel son habituellement et on installe, on fait en fait façade. lumière et puis on a des amis de la famille qui viennent nous aider et là bas sur des concerts comme celui là effectivement on amène notre mat nos instruments et puis finalement on a on a juste à se brancher et puis on s'occupe de nous et mais vous vous parlez quand même avant où c'est plutôt chacun chacun dans sa bulle on est en fait déjà on est trois membres sur quatre trois qui font partie de même famille donc on est on est cousin donc non on se voit très souvent on essaie de faire des répètes assez régulièrement et puis on est amis très très proches dans la vie de tous les jours donc même si on se voit pas pour répéter, on parle quand même toujours un peu de musique et c'est toujours présent c'est ce qui fait aussi qu'on est toujours dans une mentalité à faire de la musique, à travailler ensemble, composer
- Speaker #3
C'est du 24h sur 24 c'est important ça aussi, cette vie de groupe
- Speaker #4
Oui oui complètement et puis là sur des périodes d'été, nous on est tous étudiants mais du coup sur des périodes d'été on essaye de faire un peu plus de concerts, de se voir un peu plus Et puis voilà, il faut que ce soit toujours... On essaie d'être un peu toujours dans l'activité.
- Speaker #3
Ok. Et Espena, c'est comme ça qu'on dit maintenant ?
- Speaker #6
C'est comme ça qu'on dit.
- Speaker #3
C'est plus Sacha.
- Speaker #6
Ah, c'était pas Espena,
- Speaker #3
hein ? C'était Sacha... Oui ? Oui, il me semble.
- Speaker #6
C'est vrai qu'il ne m'appelait que Sacha avant.
- Speaker #3
Alors Sacha, pour la petite histoire, c'est un vétéran du frestosh, un grand habitué, vainqueur du tremplin il y a 3-4 ans, 5 ans, 6 ans ? 4 ans, je crois. 4 ans. Donc tu as actuellement 16-17 ans ?
- Speaker #6
17 ans.
- Speaker #3
17 ans, donc imaginez l'âge qu'il avait il y a 3-4 ans, sa voix n'avait pas encore muée et il nous avait époustouflé avec son rap-chanson un petit peu, on peut dire un peu à la Big Flo et Oli ce style-là.
- Speaker #6
Je me considère chanteur de rap du coup parce que j'écris mes textes depuis que j'ai 12 ans, je joue de la guitare depuis que j'ai 8 ans et je chante depuis que j'ai 0 ans. Donc ce qui fait que ces trois combos-là, ça a mélangé plein de styles différents et du coup dont la guitare, dans le chant, dans le rap et le texte.
- Speaker #3
Donc c'est toi qui fais l'ouverture, comment on aborde le festival même si on l'a déjà fait ?
- Speaker #6
Donc comment on aborde le festival, alors on finit l'interview et à la fin de l'interview tu dis et c'est au tour de nanana et je commence à chanter et à rentrer sur scène.
- Speaker #3
Et bam ! Et il y a du stress avant de monter ?
- Speaker #6
Non mais alors c'est moi c'est très bizarre, je suis très étrange, j'ai jamais eu de stress avant les scènes parce que vu que c'est un truc que j'aime faire et que j'ai plus hâte de faire que j'appréhende, j'ai pas de stress.
- Speaker #3
C'est du bon stress ? Ouais ouais. C'est du stress positif ? Ouais. Et donc, The Gloutins, je vais prendre ton prénom, je ne sais pas dire que je le retienne de l'interview. C'est Pauline. Pauline, enchanté Pauline. Gloutins qui joue à 23h30. On a entendu les balances tout à l'heure, son extraordinaire. Et on a hâte de vous voir. Alors vous, vous avez été repéré très vite, me semble-t-il. Et vous avez fait les premières parties de Monsieur Tiefen, Chaka Ponk, des grands groupes. Faire des premières parties pour des groupes ou des artistes très connus. Est-ce que c'est facile déjà et est-ce que ça booste la carrière ?
- Speaker #2
Alors c'est facile et compliqué à la fois. Je pense que tous les gens qui font des premières parties comme ça sur des gros zéniths disent à peu près la même chose. C'est facile dans la mesure où on est sur une grosse scène où il y a beaucoup de monde. Donc plus il y a de monde, moi je trouve quand même plus c'est facile parce que plus il y a d'audience. Et il y a des superbes équipes souvent qui accueillent, que ce soit Tiefen ou Chacapon, que les équipes sont incroyables. Donc on était vraiment très très bien entourés. Après, c'est compliqué à la mesure où les gens ne t'attendent pas du tout. Ils attendent l'artiste. Donc ça, c'est compliqué. Oui,
- Speaker #3
c'est ça. Ils ne viennent pas pour voir vous. Donc, vous avez tout à prouver,
- Speaker #2
en fait. Nous, en l'occurrence, dans notre cas, on ne ressent pas exactement à ces artistes. Dire que Tiefen, il y avait ce côté rock mais pas du tout électro. Nous, on est pas très électro. Et Chaka Pon, qui a ce côté électro, mais c'est aussi assez différent. On a un côté plus... punk, moins il y a beaucoup de vidéos. c'est presque métal à certains moments, nous non, on est très fusion, très électro. Donc voilà, on est aussi forcément différent des artistes.
- Speaker #3
Et vous avez commencé tout de suite par des grosses scènes comme ça, où il y a eu une période de l'ombre entre guillemets, où vous n'étiez pas connus et vous avez pu faire vos preuves petit à petit. J'ai l'impression que non.
- Speaker #2
Alors si, il y a carrément eu une période de long, elle a quand même été assez rapide, mais on jouait, on était basé au lilas et dans le 19e. Donc on a beaucoup joué en club à Paris. Le Bus Paladium, c'est un club un peu mythique de Paris qui a fermé depuis, on va en voir plus tard je pense, mais on y a joué un milliard de fois. Donc on a fait vraiment tous les clubs parisiens de programmation qui existaient. Il y a eu cette période-là, on a vécu le 13 novembre aussi très fortement, tous les trois, ça a été lié aussi à notre amitié musicale.
- Speaker #3
Quelque part c'est ce qui vous a soudé aussi.
- Speaker #2
Ouais, disons que le groupe est né et notre amitié musicale a survécu à toutes ces choses qui auraient pu nous éclater. Le fait de vouloir aussi chacun partir de Paris et tout. Non, on est resté, on a fait un groupe et c'est à partir de là qu'on a fait TFN et tout ça. Donc il y a quand même eu une période de l'ombre d'amitié musicale tous les trois.
- Speaker #3
Super. Je présente aussi la moitié du groupe Soviet Suprême. Alors, je ne suis pas visagiste, à quelle moitié ai-je l'honneur ?
- Speaker #7
A Silverstar Staline.
- Speaker #3
A Silverstar Staline. Alors, vous, vous êtes entre guillemets des vieux de la vieille, je crois.
- Speaker #7
On est des vieux, tout simplement.
- Speaker #3
Premier album 2013, me semble-t-il.
- Speaker #7
De soviète, oui.
- Speaker #3
De soviète.
- Speaker #7
Mais il y a eu d'autres groupes avant.
- Speaker #3
Il y a eu d'autres groupes avant. Comment on fait pour durer et gérer à la fois le temps qui passe, à la fois l'érosion peut-être du public, ou au contraire, qui vient de plus en plus nombreux, comment on fait pour gérer le temps ?
- Speaker #7
C'est une grosse question pour commencer. Gérer le temps, déjà, il faut gérer l'attente en tournée. Parce qu'il y avait un groupe qui s'appelait... Merde, je ne sais plus, je vois, c'est la vieillesse, je me rappelle. Un groupe qui avait calculé qu'ils avaient passé 5 ans... à attendre en fait, quand je vais retourner.
- Speaker #3
Ah oui, entre les...
- Speaker #7
C'est l'attente. Les moments de... C'est une gestion du temps en effet. Ouais. Et c'est comme les acteurs, en musique c'est du temps à ne rien faire.
- Speaker #3
Et comment vous réglez ça ?
- Speaker #7
Bah c'est une vraie... Ça dépend, mais c'est la chose la plus importante. C'est comme la préparation, comme les sportifs, d'un moment qui va être intense, qui va durer une heure, une heure et demie, où il va falloir tout mettre. physique. comment gérer ce temps pour être à fond à ce moment-là.
- Speaker #3
Ok, alors je vous propose déjà d'applaudir les artistes qui vont jouer pour vous ce soir, cher public du Fresnoche, et puis je vous propose un peu d'animation. Je vais passer une de vos musiques, un extrait assez court, et sur cet extrait vous allez essayer de nous raconter une anecdote de la création, de la composition, alors ça peut être aussi du clip, parce que pour beaucoup vous avez des clips. Une anecdote qui vous revient comme ça sur le moment où vous avez composé cette musique ou le clip qui en sort. C'est à toi. On va commencer avec Sea Verts.
- Speaker #2
Je préviens de s'en aller à ça. C'est bon.
- Speaker #3
Allez, 24 secondes de réflexion, c'est bien trop. Ce titre s'appelle Second Tour. Qu'est-ce qui vous vient en tête comme ça, spontanément, sur l'élaboration de ce second tour ?
- Speaker #4
Déjà, c'est le tout premier morceau qu'on a composé. C'est Anath qui est ici, justement, qui est venu un jour avec un petit riff de guitare. Et nous, on en fait encore pas mal de reprises sur nos gros concerts. Quand on doit jouer deux heures, on remplit encore avec de la reprise parce qu'on est encore tout jeune. Et c'est la première fois où on s'est dit « Ah tiens, ça serait sympa qu'on écrive et qu'on fasse vraiment une compo. » Et donc, effectivement, Anath nous a pondu une compo, moi j'ai pondu un petit texte, et puis ensuite on s'est retrouvés tous ensemble pour faire les arrangements. Et ça a été notre premier titre qu'on a fait. Et quand on est allé le défendre sur scène, du coup ça faisait une compo parmi toutes les reprises qu'on faisait. Et on en a eu des bons retours, donc effectivement, on a décidé de l'enregistrer. C'est le premier morceau qu'on a enregistré.
- Speaker #3
Ça vous a donné envie de continuer. On continue avec The Glutins. C'est comme ça qu'on dit ?
- Speaker #2
Ouais,
- Speaker #3
Glutins. Glutins. La glu des jeunes.
- Speaker #6
J'aime beaucoup l'instruct.
- Speaker #2
La musique qui colle à ton adolescence.
- Speaker #3
shake me comme ça c'est ce qui donne un aperçu de ce qui vous attend ce soir pour ceux qui viennent découvrir une
- Speaker #2
anecdote sur ce titre fait que me alors un shake milk basse à pote une anecdote sur le clip on a une manière de faire l'équipe et shake me que ça a été un des premiers On fait des clips en plan séquence avec des rythmiques un peu particulières de corps. Et donc voilà, on se réunit, on a une équipe et on monte tout un parcours. Et on fait des clips en plan séquence comme ça.
- Speaker #6
Ouais,
- Speaker #3
le scénario est déjà tout écrit et du coup là,
- Speaker #2
il faut pas se tromper. On l'écrit le matin même ou la veille. On prépare souvent un petit peu, on choisit une idée.
- Speaker #3
Ah,
- Speaker #2
c'est très court. Un costume et un...
- Speaker #3
C'est surprenant parce que c'est très court. Le matin,
- Speaker #2
la veille... On prépare à l'avance. Mais je veux dire, on va sur les lieux la veille et le jour même du tournage. C'est que plan séquence, la chanson, elle ne dure pas 3 minutes 20, quelque chose comme ça. Donc en fait, finalement, ton temps de tournage, il dure 3 minutes 20. Ce n'est pas comme quand tu découpes ou ça prend des plombes. c'est à dire que chaque shot c'est 3 minutes 20 donc le plus important c'est la préparation donc si tu prépares pendant 3-4 heures c'est déjà énorme pour ensuite tourner 10 minutes et c'est facile d'être aussi bon comédien que chanteur chanteuse parce que moi je fais de la comédie aussi mais c'est assez différent je trouve que c'est pas vraiment pareil il y a ce rapport à la caméra peut-être qui est relié mais après ça reste de la musique de la synchro, de la danse donc c'est un petit peu différent
- Speaker #3
Parce qu'il y a des groupes qui refusent complètement qu'on voit leur visage ou de se mettre en scène sur des clips. Ils préfèrent mettre en scène des copains ou des amis.
- Speaker #2
Nous, on kiffe bien. Et ce truc de plan séquence, ce qui est super aussi, c'est que ça nous remet dans l'énergie du live. Donc, il y a un début, une fin et c'est let's go, rendez-vous au tas de sable. Et ça, c'est super. C'est un peu comme en live, tu montes sur scène, il n'y a pas 40 000 discussions. Ça trace et puis à la fin, tu fais le bien.
- Speaker #3
Et on y va. Allez, je continue avec Soviet Supreme. Donc ça c'est le tout dernier clip, il me semble utile, de Walk Walk, avec le masque d'Elon Musk qui apparaît en vignette. La première image qu'on voit de ce clip, c'est celle-là. Quelle anecdote ?
- Speaker #7
Déjà, j'ai retrouvé le nom du groupe. C'était Bratch, le groupe qui avait calculé qu'ils avaient attendu 5 ans en 20 ans de tournée. C'est un groupe de musique de l'Est. Voilà, c'est un petit parallèle. On va parler de la musique du générique, elle est bien.
- Speaker #3
Fais à ton rythme. Les infos viennent comme elles viennent.
- Speaker #7
Non, tu caches que je suis vieux, les infos. Tu m'en mets trop d'infos. Alors, ça ressemble un peu la musique de votre générique au son de Vladimir Kosmak. qui était un compositeur et cette musique elle fait un peu penser à la soupe aux choux avec Jacques Villeray tout à fait et on a fait donc ça s'appelle 1917 et on fait donc c'est l'URSS Silver Star Stalin ils font venir ils rencontrent ces rencontres du troisième type il y a un extraterrestre il y a un clip qui a été fait sur ce donc vous l'utilisez comme générique ouais on s'est dit le générique de l'émission comment ne pas mettre Soviet Supreme extraterrestre c'est la tête d'affiche comment on aborde le fait d'être la tête d'affiche du festival. Oui, de toute façon, c'est un show mégalo. Donc, on doit être la tête d'affiche. On doit être des généraux. C'est une dictature. C'est un esprit complètement totalitaire. Ok. Ça dépend. Ce qu'il faut, c'est pas jouer trop tard quand tu fais des festivals. Parce que les gens sont ivres. Après, ils n'écoutent plus.
- Speaker #2
Ça, c'est pour nous. Ça, c'est pour les Glutens.
- Speaker #3
Vous aimez bien jouer au milieu ?
- Speaker #7
Moi, j'aime bien commencer même. D'accord.
- Speaker #3
Le début.
- Speaker #7
Le début, c'est un fait. Oui, parce qu'en plus, la musique est très forte. Donc, les gens sont parfois fatigués au bout du troisième, quatrième groupe. Ça dépend quand ils sont...
- Speaker #3
En fait, tu es en train d'exprimer que tu cherches vraiment l'attention du public. Plutôt qu'il soit ivre ou qu'il soit content, il faut qu'il soit attentif à tout ce que vous proposez, j'ai l'impression.
- Speaker #7
C'est mieux. Oui.
- Speaker #3
Il y en a qui préfèrent jouer à la fin justement parce que les gens sont un peu ivres.
- Speaker #7
Alors oui, c'est un spectacle. C'est vrai qu'il y a des musiques plus de trance, peut-être d'improvisation où on a besoin peut-être que les gens soient pris dans une danse, etc. Et peut-être que jouer plus tard. Au Soviet Supreme, ça reste de la danse. C'est la révolution du dancefloor, donc on fait danser les gens. Mais c'est quand même un spectacle avec des costumes et il y a une scénographie.
- Speaker #3
Oui, on va en parler d'ailleurs un petit peu tout à l'heure. Mais je reviens sur le temps de jeu. Toi, tu préfères jouer limite en premier. Non,
- Speaker #7
mais c'est parce que je suis vieux.
- Speaker #3
Et les autres, est-ce que vous avez un horaire préféré dans les festivals, dans les concerts ?
- Speaker #2
Ouais, là, on fait vachement de closing cet été. Donc, clairement, nous, on est la musique où tout le monde est un peu regou et où ça danse, c'est trans, c'est électro et tout. C'est un voyage aussi, mais ça s'y prête, quoi. Mais... Moi, je commence à prendre de l'âge aussi. Je te jure. Et du coup, c'est vrai que c'est cool de ne pas jouer trop tard. En fait, c'est un autre rythme. Quand tu es là à 9h le matin, tu es un peu plus décalqué.
- Speaker #3
Ce n'est pas le même public aussi.
- Speaker #6
J'aime bien l'horaire où les gens sont tous là.
- Speaker #3
Oui, c'est ça. Quand tu ouvres et qu'il n'y a personne au début, ça peut être compliqué aussi, deux fois. Tu l'as fait ? Quelques concerts comme ça où tu t'es retrouvé ?
- Speaker #6
Personne, personne. Non, je ne vais pas mentir non plus. mais Quand il y a un 30 personnes, ça peut être frustrant.
- Speaker #3
Tu te dis, j'ai préparé tout ça et puis finalement...
- Speaker #6
Après, c'est les étapes par lesquelles on doit passer.
- Speaker #3
C'est ça. Et vous, vous jouez tard ce soir. Vous jouez à 23h, me semble-t-il.
- Speaker #4
22h30,
- Speaker #3
je trouve. Avec le retard, 23h.
- Speaker #4
On va dire ça comme ça. Nous, c'est la première fois qu'on joue aussi tard parce que d'habitude, on a plutôt tendance à faire les ouvertures. Là, on a ouvert l'été avec un festival où on était les premiers. C'était un tout petit festival à côté de chez nous. Bon, heureusement que notre famille était là pour remplir la pelouse un peu devant, on va dire. Après, ça reste chouette quand même parce que jouer tôt, il y a effectivement l'ivresse du public. Il y a aussi l'ivresse des musiciens parce que quand on est sur scène et qu'on nous propose de la bière, c'est vrai qu'il faut attendre le concert, il faut se réchauffer. Mais donc là, ça va être une nouvelle expérience. Donc, c'est chouette parce que nous, on a aussi un set, on va dire qu'en construction, on a des musiques qui sont calmes, d'autres qui sont un peu plus énervées. C'est vrai que quand on termine sur des musiques un peu plus punk, etc., c'est cool d'avoir des gens devant aussi qui ont envie de danser.
- Speaker #3
Ils sont rock, ils sont punk à 6 words. On va écouter un extrait de Emma Fleur, exactement.
- Speaker #7
Ça,
- Speaker #3
c'est quel groupe ? Ça, c'est Emma Fleur. Ça,
- Speaker #0
c'est une cumbia ralentie.
- Speaker #3
Une cumbia ralentie ?
- Speaker #0
Oui, elle est beaucoup plus lente que les cumbia cradits.
- Speaker #3
D'accord.
- Speaker #0
Puis surtout, elle n'est pas du tout acoustique. Elle est totalement sur mon clavier maître.
- Speaker #2
Ouais.
- Speaker #0
J'ai confié le riff de l'accordéon à un clavieriste qui s'appelle Hugo Mota, qui est colombien. Et il n'a pas réussi à le faire du premier coup. Il a dû beaucoup, beaucoup s'entraîner. Mais parce que je le faisais au piano.
- Speaker #3
D'accord, ouais. Et oui, ce n'est pas pareil. Tu as passé d'un accordéon à un piano.
- Speaker #0
Fayal, c'est un titre que j'ai sorti sur le dernier projet qui est sorti en février. Et fallar, ça veut dire échouer en espagnol. Et échouer, c'est OK d'échouer de temps en temps. Et du coup, c'est une cumbia qui est très lente par rapport aux cumbias d'habitude. Et là, je suis en train de la réaccélérer avec des musiciens. Donc, elle sera toute autre dans six mois à peu près,
- Speaker #3
je pense. Il y a plusieurs versions. Il y a plusieurs versions en cours. En tout cas, ce que tu exprimes, tu disais, c'est OK d'échouer. un petit peu ce qui fait ta patte aussi, ta personnalité une forme dans tes textes la façon dont tu t'exprimes une sorte de mélancolie je crois que j'ai vu sur Instagram je n'ai pas de trauma particulier je ne fais pas rêver plus que ça mais au moins je suis là j'assume et tout ce qui se passe je le prends,
- Speaker #0
je le vis Oui bah en fait j'ai remarqué qu'on était souvent attiré par des artistes qui ont un peu quelque chose Des histoires à raconter forcément, mais du coup, c'est vrai que je me suis concentrée sur le propos des personnes. Là, Soviet Supreme, on a un propos très profond, très concret. La gloutine, c'est avec l'adolescence qui colle à la peau et qui revient un peu toujours, c'est ça ? À t'écouter, mais du coup, c'est pour dire que oui, moi, je n'ai pas vraiment de trauma, si ce n'est la perte des êtres chers qui me matrixe totalement l'esprit. J'ai une phobie de perdre mes proches alors que j'ai perdu mon grand-père il y a dix ans. C'est la seule personne que j'ai perdue jusqu'ici. Et du coup, ça m'avait fait tilt. En fait, je n'ai pas trop de trauma.
- Speaker #3
Mais tu en as fait une force, finalement.
- Speaker #0
Peut-être. Et Fayal, en fait, c'est juste se concentrer sur le fait qu'on peut échouer. Après, c'est hyper dur de traduire toute la musique. Mais en fait, il y a un côté où j'ai l'impression qu'en nous... Mais en fait, dans Échouer, il y a... Si on cherche dans la... Voilà, on pense à l'échec, mais dans la liste étymologique, tout en bas, on va, on va. Échec, ça veut dire trésor. Du coup, en fait, il y a potentiellement des accumulations d'échecs qui peuvent créer un grand trésor. Enfin voilà, Emma philosophe,
- Speaker #2
du coup.
- Speaker #0
Non, mais à la base, c'est né de ça. C'était qu'à des moments, tu te réveilles très, très fatigué. Tu n'as pas envie, tu es mou du genou. Et en fait, il y a un géant ou une géante qui sommeille en nous et qui te pousse à quand même y aller. Et du coup, en fait, c'est OK d'échouer deux, trois jours et de se... Ouais, vraiment, ça fait vraiment Emma avec sa pipe, comme ça.
- Speaker #1
Emma, philosophe. Tu chantes en espagnol ? Oui. Parce que tu es de Veracruz. Oui,
- Speaker #0
pendant ce temps-là,
- Speaker #2
à Veracruz.
- Speaker #0
C'est ma mère qui est mexicaine.
- Speaker #1
Et du coup, toute cette musique-là, tu t'es baignée dedans, tu l'amènes facilement ?
- Speaker #0
C'est plus facile d'écrire en espagnol qu'en français.
- Speaker #1
D'accord,
- Speaker #3
ouais.
- Speaker #0
J'écris toujours avec la musique d'abord. Mais oui, j'ai baigné dedans. C'est tout moitié-moitié. La bouffe, la musique, les vêtements. C'est moitié-moitié. Mon père est de Sainte-Foy-la-Grande. C'est moitié-moitié à Veracruz, Boca del Rio et Sainte-Foy-au-Mont-Carré.
- Speaker #1
Mais ce qui nous parle aussi, c'est peut-être le rapport à la révolution. On va un peu tous en parler parce que c'est un peu ce qu'on connaît un peu. Il y a eu des révolutions. Donc, j'imagine que chacun, on a quelque chose à exprimer aussi. On va en parler.
- Speaker #0
Je vais faire ma chose. Et la Adélitas, je ne sais pas si tu t'en as entendu parler, mais c'est les révolutionnaires. Révolutionneuses ?
- Speaker #4
Révolutionnaires.
- Speaker #0
Révolutionnaires. Non, mais en féminin, oui, ben oui.
- Speaker #4
Révolutionnaires,
- Speaker #0
oui. Exact.
- Speaker #4
C'est exactement.
- Speaker #0
Adélitas, c'est les... Non, mais parce qu'on pense à Pancho Villa, très vite. Zapata aussi.
- Speaker #2
Bref.
- Speaker #4
Oui.
- Speaker #0
Je me rase sous les bras. C'est juste pour dire que là, la Adélitas, qui existe aussi. Enfin, voilà, c'est OK.
- Speaker #1
Ok, j'aime bien, on a plein de détails de la chanson des artistes, c'est excellent.
- Speaker #4
Non mais la cumbia en Mexique, c'est que c'est pas mexicain au départ la cumbia, c'est les colombiens et les migrants qui sont arrivés et qui sont restés coincés à la frontière dans le nord du Mexique et qui ont créé cette musique et qui est musique punk. Ouais, très punk.
- Speaker #1
C'est très punk en fait, c'est le punk de là-bas.
- Speaker #4
C'est aussi pour les... Il y a beaucoup de chanteurs qui sont engagés par les cartels pour célébrer les gens des cartels. C'est une musique très punk. Il y a toujours un côté romantique très fort.
- Speaker #1
Je crois que tu incarnes bien ça.
- Speaker #0
C'est un roman que j'adore.
- Speaker #1
Allez, un petit dernier pour écouter ce qui vous attend ce soir.
- Speaker #0
Oui, la dignité des hommes, la stupidité nous collent. Est-ce que débiter ces paroles, ça va changer les rôles sur les réseaux, à travers les photos ? On est en concurrence sans cesse. Dis-moi pourquoi on se plaît en banlieue. La violence est banalisée, les jeunes sont impossibles A canaliser,
- Speaker #2
pas d'hors policières,
- Speaker #0
tensions attisées C'est vrai, j'ai souvent tendance à généraliser Des milliers d'hommes apeurés, mes belles paroles partent Y'a que la famille, y'a que la famille Et voilà,
- Speaker #1
tu te voyais râper par-dessus toi-même
- Speaker #3
Là c'est Espéna, bébé Espéna,
- Speaker #1
en gros Où va le monde ? C'est un clip assez récent, 2024 Ah oui ?
- Speaker #3
Ouais Eh ben alors, si alors Oui, mais en fait j'ai commencé à perdre ma voix de Milly Moyse à 2023, 2024 je crois. En 2024 j'ai commencé à la perdre.
- Speaker #4
T'as quel âge ?
- Speaker #3
17 ans, même si je ne l'ai pas encore totalement mais voilà. Anecdote de Où va le monde ? À la base c'est un morceau que j'ai composé à la guitare, donc c'était plus acoustique. On l'a enregistré à la guitare en studio, on a trouvé que ça n'allait pas trop, on l'a pianoté. Et il est venu comme ça, et on a fait un clip et tout voilà.
- Speaker #1
Je ne te cache pas qu'on avait un peu peur quand on t'avait découvert ici il y a quelques années. parce qu'effectivement, ta voix n'avait pas mué. Et on s'est dit, c'est tout mignon, c'est super, etc. Mais qu'est-ce que ça va donner quand sa voix aura mué ? On se rappelle tous du chanteur décoriste.
- Speaker #4
C'est surtout de Kerry James. Kerry James qui a commencé à 12 ans et qui avait une toute petite voix. C'était un enfant et qui a fait après. Donc c'est bien de commencer tôt.
- Speaker #3
Pour moi, ce qui est compensé, c'était le texte qui se compensait. Exactement. Sans le texte, j'ai mis beaucoup du cœur sur le texte. Je pense que je ferais pas ça, je pense.
- Speaker #1
Et pour conclure, je dirais que t'as bien réussi à travailler ta nouvelle voix aussi. Et finalement, c'est aussi bien, si ce n'est mieux maintenant, que ça l'était avant. Il n'y a pas eu de... Ah, on a perdu la voix. Non, non, c'était... T'as bien su travailler ta voix.
- Speaker #4
Je lui parle déjà comme si ça avait 10 ans de carrière. C'est génial. Ben ! Il faut, il faut, il faut.
- Speaker #1
On le voit souvent, hein, au prestoche.
- Speaker #4
Il est bien sûr de lui et tout.
- Speaker #0
En 2024, c'était il y a... Et...
- Speaker #1
Et ce qui m'a surpris aussi, c'est le clip. Vous avez tous, alors peut-être pas 6 heures encore, peut-être à vous. À chacun son rythme. Ce n'est pas facile de produire un clip.
- Speaker #5
Déjà, on est en production d'un petit EP. Ça, c'est dans la boîte. On a fait tout artisanalement. Voilà, et puis on espère faire des clips avec ça.
- Speaker #1
Mais ils sont hyper bien produits, vos clips. Enfin,
- Speaker #4
le clip que j'ai vu,
- Speaker #1
le tien, les vôtres, l'image, le scénario, tout est très bien.
- Speaker #4
Mais vous faites encore des longs clips, vous ? Vous ne faites pas des trucs... Ouais,
- Speaker #1
en mode story, 30 secondes,
- Speaker #4
lui fait les deux. Tu continues à faire des clips de toute la vie ?
- Speaker #3
J'en ai fait trois. Et le dernier, c'était un clip où c'était juste couplé refrain parce que faire tout, la musique, ça peut être compliqué aussi. Mais là, je pense que ce n'est pas prévu de faire des clips.
- Speaker #1
Mais c'est quelque chose d'essentiel pour vous ? Pour se faire connaître et accroître son public ? On ne peut pas se passer de l'image aujourd'hui ?
- Speaker #3
Sur YouTube, je veux dire sur YouTube, un ou deux, mais ce n'est pas obligé.
- Speaker #2
Moi, je pense quand même qu'on ne peut pas se passer de l'image aujourd'hui. Après, l'image, ça ne veut pas forcément dire que des clips. Tu as des gens qui font des réels, tu as des gens qui font des photos, tu as des gens qui font des stories, qui parlent. En fait, ça devient quasiment leur image alors qu'ils font de la musique à côté.
- Speaker #1
Oui, ça peut être enregistrer les coulisses de ce qui se passe aussi.
- Speaker #2
Des gens qui sont juste tout le temps live aussi, qui modifient un peu et tout, puis à côté, ils font de la musique. Donc, ce n'est pas forcément des clips. Après, je pense qu'on a chacun un peu notre manière de gérer l'image. Nous, c'est les clips en plan séquence. Donc, pareil, on en fait beaucoup. Parfois, on en fait deux, trois dans la journée. Et voilà, toi, c'est... Non,
- Speaker #3
plan séquence. Trois plans séquences. Pas trois clips.
- Speaker #2
Trois plans séquences. On fait trois clips. On fait trois chansons.
- Speaker #3
D'accord.
- Speaker #2
Combien ? Les clips, on fait tout en autoprote. Quasiment. Ce qui coûte le plus cher, c'est le... Il n'y a pas de montage parce que c'est du pin séquence. C'est le chef opérateur. C'est-à-dire qu'on choisit un chef opérateur. On a beaucoup d'amis dans le cinéma, donc souvent c'est un copain. Du coup, on l'exploite à balle. mais quand même on paye ça mais après on a des figurants et tout ça c'est notre team, nous évidemment on se paye pas donc on réalise le clip tous les trois ça fait quand même des frais en moins on utilise souvent des squats donc pareil, des squats qui sont prêtés pas de frais d'hébergement on n'a jamais loué un lieu pour les clips et puis en plus ça ne correspond pas à notre image on a envie que tout soit friche c'est aussi notre culture mais c'est vrai que la question de l'économie
- Speaker #1
de la musique et des artistes, elles se posent vraiment parce que tout coûte cher. Le matériel, les pédaliers pour les rockers, ça coûte très cher. Le déplacement, les clips, et puis petit à petit, vous vous entourez d'équipes. Si on va sur le site de Soviet Supreme, sur toutes les pages, en bas, il y a le manager, l'éditeur, celui qui s'occupe des réseaux, de la presse, etc. J'ai l'impression que ça fait partie aussi de votre professionnalisation. Il n'y a pas que vous, en fait. Il y a vous qui êtes sur scène, mais il y a toute une partie de gens qui œuvrent derrière pour vous aider à monter.
- Speaker #2
Oui, complètement. Moi, je trouve que très souvent, alors ça existe des gens qui font tout tout seul. Je peux parler juste pour nous, mais nous, on est trois dans le groupe. C'est un trio vraiment parfait où on fait tout, tous les trois, grosso modo. On se partage un petit peu, mais on ne prend pas tous les trois à tout. Et on a évidemment... beaucoup de soutien, que ce soit une communauté où je disais qu'il y a des figurants et tout ça, c'est une communauté qui suit derrière, des amis chez FOB, des gens qui ont du matos, des lieux qui nous reçoivent.
- Speaker #1
Donc voilà,
- Speaker #2
c'est très important dans la musique, je pense, le collectif.
- Speaker #1
Et en même temps, vous êtes produit par Unison, qui est une société...
- Speaker #2
C'est notre tourneur.
- Speaker #1
Votre tourneur, c'est ça. Vous dites que vous faites tout, mais vous avez quand même... Quelqu'un qui vous trouve,
- Speaker #2
qui vous bouffe. Ah oui, tu veux dire professionnellement aussi. Oui, bien sûr. On n'a pas eu énormément de partenaires. Unison, c'est un super partenaire. On les adore parce qu'ils sont d'une grande gentillesse déjà, ce qui est très important pour nous dans ce métier. Et en plus, ils travaillent hyper bien. Donc, ça fait deux ans qu'on est avec eux et qu'on tourne avec eux. C'est trop cool. Eux, c'est vraiment nos meilleurs partenaires. Et après, on en a eu d'autres. Mais je pense que pour nous, en tout cas, tous les trois, le plus important, c'est le... C'est le collectif humain qui nous a entourés.
- Speaker #1
Je pense que c'est le plus important, surtout si vous êtes amené à passer du temps d'attente ensemble entre les balances et le concert, par exemple.
- Speaker #2
Ce qui ne veut pas dire que, d'ailleurs, tu peux payer les gens avec qui tu travailles, mais ce n'est pas forcément des professionnels extérieurs. C'est des gens qui font partie de notre communauté musicale.
- Speaker #1
Il faut bien s'entendre. Je reviens sur le travail de tourneur, de bouqueur. Comment ça se passe ? c'est vous qui dites, ben voilà on aimerait jouer là, est-ce que tu peux nous trouver une date ? ou est-ce que c'est eux qui comment ça se passe un échange avec un booker, avec un tourneur ?
- Speaker #4
alors il y a une transformation qui s'est faite dans la musique dans les années, moi j'ai commencé en 2000 avec Java, il y avait les gens dans la variété ne voulaient pas tourner. On faisait des festivals et en fait, il y avait de l'argent dans les labels. Et donc, ils payaient, ils donnaient un tour support aux tourneurs. pour faire tourner les artistes. Aujourd'hui, c'est complètement inversé. C'est pour ça que les festivals ont énormément changé et sont devenus beaucoup plus business. Ils ont été rachetés aussi des grands festivals par des majors américaines parce que l'argent aujourd'hui est davantage dans les concerts que dans les albums qui ne se vendent plus. Le streaming est en train, petit à petit, de reprendre ça, mais ça met énormément à s'installer et ça va revenir. Et encore, ça paye beaucoup moins, etc. Mais donc, il y a eu un changement d'économie. À l'époque, pour faire un album avec Java, par exemple, on avait 120 000 euros. Aujourd'hui, tu n'auras rien. Donc le tourneur, c'est le nerf de la guerre aujourd'hui pour tous les artistes. C'est-à-dire qu'ils vont gagner, tous les groupes qui font des projets, vont gagner leur vie en étant intermittents et peut-être en ayant un peu de sasem s'ils ont un titre qui marche. Mais sinon, ça va être un vrai concert. Donc, c'est pour ça qu'il y a des tourneurs et que tout tourne autour d'eux. Donc, ce qui est important, c'est de monter une tournée. Pour monter une tournée, comme on est aussi dans un pays qui est centralisé, ça passe par Paris. C'est-à-dire qu'ils montent une date à Paris et plus la salle sera grande à Paris, plus il y a de répercussions. C'est comme ça. Et après, tu as une phase de production dans les salles où tu produis dans les SMAC. où là, généralement, tu vas... perd un peu d'argent ou ça va dépendre, tu vas commencer à monter pour se rattraper sur les festivals. Et puis, tout se monte autour de la tournée, en fait.
- Speaker #1
C'est très intéressant. On apprend plein de choses sur le... Souvent,
- Speaker #2
même avec le streaming, les tourneurs voient aussi les villes, les endroits. Nous, pour les premières parties, c'était aussi assez marquant. Les endroits où on a fait des premières parties de Zenith, forcément, ça va être des endroits où il y a plus de gens qui te connaissent et donc où les salles sont... plus faciles à remplir. Donc ça joue aussi ton exposition dans chaque ville. Tu parles de première partie. Nous, c'est première partie, mais tu as des gens au fur et à mesure qui regardent les streamings.
- Speaker #4
Par exemple, je ne sais pas quel est ton tourneur, mais si ton tourneur a de gros artistes, par exemple, toi tu es inconnu, tu démarres, il va te mettre en... Moi, quand j'ai démarré la musique, on a fait des premières parties avec Jarvas, c'était Mathieu Chédid et Mano Solo. Et donc c'était... Au début, on commençait comme ça et tu n'étais pas connu, c'était comme ça que tu faisais. Oui,
- Speaker #1
c'est comme ça aussi que le bouche à oreille fond.
- Speaker #4
Mais ça, ça dépend aussi du tourneur. Parce que si tu es un petit tourneur, il ne va pas avoir ces plans-là. Enfin, tout est...
- Speaker #3
De toute façon, dans le monde de la musique, plus principalement du rap, mais dans la musique aussi, je suppose, si tu n'as pas des gens qui se serrent les coudes, si on ne s'entraide pas, si personne ne met en avant un autre, ça ne marche pas. Ça passe par les stories, par les communications, c'est hyper important.
- Speaker #1
Oui, vous vous relayez les uns les autres. les petites pubs qu'on fait les encouragements qu'on fait aux artistes copains c'est peut-être propre aussi à ta génération l'usage des réseaux sociaux prémassif quand t'es généreux tu le fais facilement c'est le bon côté je dirais des réseaux sociaux moi
- Speaker #2
personnellement je trouve que dans la vie c'est aussi vachement les contacts humains, les rapports humains qui font que les choses sont belles et que les choses grossissent et grandissent ... Le bon côté des réseaux sociaux, c'est ça, c'est le partage.
- Speaker #4
C'est aussi le mauvais côté.
- Speaker #2
Et ça peut être le mauvais côté quand c'est méchant.
- Speaker #4
Oui, c'est ça, complètement chronophage. Et un musicien doit passer dix fois plus de temps à faire des... En fait, c'est un métier à part. Voilà. Sauf que c'est une création qui n'est pas faite pour toi, qui est faite pour ce média, qui est Instagram, etc., qui appartient à d'autres gens.
- Speaker #1
Qui n'est pas rémunératrice.
- Speaker #4
Qui n'est pas rémunérateur et qui, en plus... et qui en plus... qui peut l'être si jamais tu deviens influenceur ou tu achètes des pubs, etc. Mais je veux dire, il y a quand même le fait que ça peut circuler et puis des jeunes comme lui qui manient ça très bien parce qu'ils sont nés là-dedans, etc. Mais en même temps, c'est une sorte d'esclavagisation du musicien.
- Speaker #1
Oui, c'est ce que ça l'oblige à faire un métier.
- Speaker #4
Et qu'en fait, il est condamné à passer énormément de temps sur ce truc qui est hyper chronophage avec les algorithmes qui te... qui va t'emmener sur plein de choses et te faire perdre un temps.
- Speaker #3
Ça, c'est ceux qui ne savent pas le gérer. Ça, je suis d'accord.
- Speaker #4
Peut-être que toi, tu sais mieux. Non,
- Speaker #3
non, mais oui, je veux bien, mais en fait...
- Speaker #4
Moi, je suis tout à fait d'accord avec toi. Je ne sais pas ce que tu es bien avec. Je n'ai pas commencé mon métier avec ça.
- Speaker #3
Oui, mais la plupart des artistes, hyper tôt, se détachent beaucoup des réseaux. Ils ne vont pas se dire, c'est bon, moi, je poste. Je ne vais pas non plus passer tout mon temps dessus en mode, regardez.
- Speaker #4
Tu vas gérer ça.
- Speaker #3
J'ai eu du mal au début, mais là, j'y arrive de plus en plus. Je m'intéresse plus aux artistes.
- Speaker #0
Il y a un truc qui est assez marrant, c'est que... Bon, toi t'as 17 ans, moi j'ai 25 ans, je suis pas beaucoup beaucoup plus grande que toi. Par contre, oui, je sais, Jean, physiquement, je sais. Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a un truc qui a changé, je trouve, avec les réseaux. C'est qu'avant, tu postais un truc. Il n'y avait pas ce côté, comment ça va ? Qu'est-ce que vous pensez ? Et en fait, tu ne t'adressais pas vraiment autant aux gens. Moi ça me rend folle les sondages où tout le monde demande l'avis absolu des personnes qui te regardent.
- Speaker #1
Ouais c'est du marketing ça.
- Speaker #0
Je suis là, vous viendrez ce soir, vous êtes comme vous voulez.
- Speaker #1
C'est pour créer de l'engagement.
- Speaker #0
Et là on m'envoie, fait des sondages, pose des questions, je m'en fous de savoir.
- Speaker #1
Qui te dit ça ? Est-ce qu'il y a quelqu'un qui...
- Speaker #0
Ah oui alors ça c'est drôle aussi.
- Speaker #2
La bonne impression.
- Speaker #0
Qui dit ça sont souvent des personnes qui, je pense... consomment beaucoup du coup le contenu et aiment y répondre sans doute à ces questions mais c'est souvent des personnes qui disent pour péter fais ça pour utiliser un peu c'est pas dans l'image qu'en fait c'est important juste numériquement faire des sondages c'est tout con mais en fait ça met en avant l'algorithme et la mécanique et les rouages oui ça fait flipper moi
- Speaker #1
Il peut y avoir débat d'ailleurs entre Sacha et pardon j'ai oublié c'est Erwan De la soviète suprême parce que vous, vous avez dit, quelque part, il faut que je retrouve la phrase, mais vous avez dit que vous êtes contre l'IA, contre l'intelligence artificielle, ça on va en parler. Bien sûr. Dans les algorithmes, ils ont perdu le sens du rythme, puis dotés d'intelligence artificielle, ils se sont pris pour des dieux créateurs tandis qu'ils rampaient. Donc clairement, vous êtes contre.
- Speaker #4
Alors ça, c'est une phrase, elle n'est pas de moi, elle est de mon acolyte John Lennon. Ouais. Non, ce qui est marrant, c'est l'intelligence, moi je ne suis pas contre ou... Je suis tout à fait lucide vis-à-vis de l'intelligence artificielle. C'est-à-dire que c'est comme tout, quand il y a eu la 5G, quand il y a des portables, à chaque fois que quelque chose arrive, il va détruire quelque chose. Mais il faut être lucide par rapport à ça. Peut-être que l'intelligence artificielle, peut-être que pour résoudre des problèmes à l'hôpital, d'opérations, etc., ça va être utile. Mais c'est...
- Speaker #1
Pour créer une pochette de ton futur album,
- Speaker #4
par exemple ? Non, j'ai fait un album comme ça, qui s'appelait Metamec, j'ai sorti un album de Denso, le Autotune, j'ai fait les clips en intelligence artificielle, parce que c'était une expérience, je voulais voir, mais le résultat, je trouve que, même dans les choses qui sont très évoluées dans l'intelligence artificielle, il y a quelque chose de moche, ça se sent, c'est pas... Donc ça pourra remplacer plein de choses. C'est que c'est un outil, comme d'habitude.
- Speaker #3
Ça veut te contrôler, en fait.
- Speaker #4
Oui.
- Speaker #2
J'aime pas. Oui, c'est intéressant de dire que c'est un outil.
- Speaker #4
Et c'est surtout que ça utilise énormément de... Il y a toute une facture, enfin, une base énergétique. C'est-à-dire que quand on utilise l'achat GPT sur le mode simple que tu veux utiliser, tu sais que ça brûle. Donc, en fait, de cette pseudo-modernité, derrière, on va réouvrir des mines de charbon et on va alimenter. On retourne en arrière.
- Speaker #2
C'est intéressant, un outil, moi j'en suis arrivée à cette conclusion cette année, je changerai peut-être d'avis l'an prochain, qu'un artiste, quand je m'y intéresse, je m'intéresse à tout, je m'intéresse à ce qu'il dit, à comment il s'habille, à comment il parle, à ce qu'il fait comme musique. En fait, je ne m'intéresse pas juste au clip, comment c'est tourné ou à une chanson. Quand j'aime vraiment un artiste, j'aime tout ce qui tourne autour de lui, de sa personne, de ce qu'il propose et de ce qui l'amène vraiment artistiquement. Donc l'intelligence artificielle, ça peut être un outil, mais ça dépend comment c'est utilisé, par qui. Après, moi je trouve que c'est une catastrophe écologique ce truc. Si c'est pour faire des photos où on se met dans des boîtes comme des Barbies, ça, ça me rend ouf. Il faut arrêter de faire ça, ça me rend dingue. Après, l'utiliser pour faire un petit effet visuel dans un clip ou même tout un clip en intelligence artificielle, why not si c'est un projet artistique ?
- Speaker #1
Allez, on va applaudir Sacha qui va partir se préparer pour son concert. Allez, on l'encourage, on l'encourage. Je n'ai pas eu le temps de lui poser la question s'il avait un petit rituel comme ça avant de monter sur scène.
- Speaker #3
Je n'ai pas de rituel. En vrai, je profite juste du moment présent et des gens qu'il y a devant moi. Ok.
- Speaker #1
Bonne préparation en tout cas. Merci. Et vous, les rockers ? Sivert, qu'est-ce que vous pensez de ces outils intelligence artificielle algorithme de réseaux sociaux etc est-ce que quand on est un peu punk on est forcément contre tous ces outils là ?
- Speaker #5
bah c'est oui ça vient forcément à la question alors moi en plus j'ai des formations professionnelles moi je suis étudiant en design donc je vais pas ressortir toutes mes théories du design etc mais le terme d'outil est super intéressant parce que moi justement dans mes études où j'ai bossé avec beaucoup de gens ... qui faisaient du design numérique, qui pouvaient faire des clips, des pochettes d'albums, etc. Et il y en a qui ont un maniement de l'intelligence artificielle qui est super intéressant parce qu'en fait, ils ne le prennent pas comme un outil qu'ils vont faire à leur place. C'est-à-dire que c'est une partie créative. Et même le principe d'utiliser de l'IA rentre dans la conception créative, comme le fait d'utiliser des boucles, comme le fait d'aller sampler, comme le fait d'utiliser une pédale de distorsion ou quoi que ce soit. C'est-à-dire un outil qui va venir modifier une idée, une création qui est préexistante. Si on le prend comme un outil absolu qui va faire un autre place, évidemment, on enlève tout ce qu'il y a d'artistique dans la création humaine. Après, sur le... point écologique, ça par contre je pense qu'il n'y a aucun contre-argument c'est terrifiant comment c'est l'outil de design ou l'outil de création qui utilise le plus de ressources terrestres
- Speaker #1
Et à propos des engagements militants, on a senti presque une convergence anti-IA mais alerte écologique ça peut être très destructeur est-ce qu'il y a d'autres sur message qui vous tienne à cœur dans le côté militantisme. Je me tourne en premier vers les soviets suprêmes. J'imagine qu'ils sont très pro-capitalisme.
- Speaker #4
Non, mais on ne fait pas de la musique militante aux soviets suprêmes. C'est de la musique militaire. Dans le militantisme, il y a le côté militaire. C'est la même racine, c'est le même mot. Non, mais je pense que la musique doit toujours aussi... Elle est éminemment politique, mais elle ne doit pas enfermer quelqu'un et lui imposer un message. Son système de pensée doit justement l'ouvrir et le faire réfléchir par la danse. J'ai du mal avec ce terme de musique militante.
- Speaker #1
Mais pourtant, vous jouez de toute une... Alors là, c'est plutôt le côté scénographique, le côté URSS, dictature, tout ça. Vous le jouez dans la joie, mais peut-être qu'il y a quand même derrière un fond de critique.
- Speaker #4
Bien sûr, oui. Il y a dans cette création de personnages... Parce qu'au départ, c'était une blague. C'était un groupe qui devait durer six mois et qui existe depuis dix ans parce que ça a fonctionné. Mais il y a cette idée de satire, oui. et pour le coup ça c'est quelque chose d'assez français qui correspond à l'esprit de Harakiri ou de Charlie Hebdo mais d'avant des trucs comme Groland où il y a cet état d'esprit de créer un pays parce que même si ça vient le Soviet Supreme ça existait etc mais on a créé des personnages fictifs créé tout un univers pour faire une satire du monde de la musique déjà parce que Merci. Il y a aussi quelque chose d'éminemment totalitaire quand on fait de la musique devant des gens pour qu'ils nous applaudissent. Il y a une grande démagogie de gens qui ont des grandes idées militantes qui vont dire qu'il faut sauver la planète, etc. Alors que nous, on arrive, on est des sales types, on est totalitaires, mais parce qu'on joue la carte du grand guignol et de titiller les gens dans ce côté-là, on a un goulag sur scène dans les enfers, et de jouer avec ça justement pour jouer avec tout ce qui est... toute une satire de tout. Et ça nous a permis aussi, via les réseaux sociaux, parce que c'est aussi... Moi, j'avais un groupe avant qui s'appelait Java, qui a marché avant les réseaux sociaux. Donc, on n'a jamais su vraiment gérer cette image parce qu'on est arrivé avant ça. Et quand on a réfléchi sur le soviet suprême, on a réfléchi aussi avec les réseaux sociaux pour revenir au débat qu'on avait, et l'image, etc. Et moi, justement, comme je disais, ça m'emmerde de raconter ma vie sur Instagram ou machin. Donc, on a créé un journal. une forme de satire et on a détourné aussi les tout ce qui est des symboles du marketing comme on a une marque que c'est air marx avec le vous détournez plein de choses le gros de soviets c'est le smiley voilà et c'était l'idée c'est
- Speaker #1
cette idée là qu'on a développé et c'est ça qui crée votre image et j'ai l'impression aussi que pour exister un groupe il faut qu'il ait une identité simple c'est à dire qu'elle puisse être résumé en une sorte de slogan soviets suprême c'est de...
- Speaker #4
La révolution du dancefloor, c'est ça. Voilà,
- Speaker #1
c'est ça.
- Speaker #4
Mais c'est aussi le son. C'est-à-dire que... Mais même des grands musiciens, tu écoutes Coltrane, tu vas savoir que les deux premières notes, tu sais que c'est lui.
- Speaker #1
c'est ça
- Speaker #4
C'est l'originalité, la patte.
- Speaker #1
Alors vous, tu disais, c'est post-Java, vous aviez réfléchi à cette image-là, à cette entité-là ? Non,
- Speaker #4
c'est-à-dire que moi j'ai monté ce groupe-là, Soviet Supreme, avec Thomas Fetterman, qui a un groupe qui s'appelle La Caravane Passe, avec lequel j'avais... Et on avait chacun nos groupes, et puis j'ai sorti pas mal d'albums solo. Et quand on a créé ce groupe-là, donc avec ces deux chanteurs, c'était l'idée de faire un duo un peu de rap à la Beastie Boys, mais Beastie Boys de l'Est, quoi, version Balkan. et Et l'idée, c'était, oui, on a réfléchi vachement à comment on allait. On sait très bien que la musique aujourd'hui, surtout dans ce qu'on appelle la pop musique, 50%, c'est l'image et la façon dont on va présenter les choses. De toute façon, il y a tellement en plus, aujourd'hui, Spotify, je crois qu'il y a 100 000 morceaux qui sortent tous les jours. Donc, c'est noyé.
- Speaker #1
Dont certains créés par l'IA, d'ailleurs.
- Speaker #4
Par l'IA, exactement.
- Speaker #1
Spotify est très critiqué en ce moment.
- Speaker #0
J'ai une question pour Erwan sur ça. Est-ce que les gens qui viennent t'écouter, ils sont en mode, je vais lever du poing et révolter ?
- Speaker #4
En fait, je pense que dans la musique, plus tu feras quelque chose de personnel et qui est vraiment dans tes tripes, et plus ce sera universel. Donc, la question, elle ne se pose même pas de savoir le militant, etc. Si tu vas au fond, moi, là, c'est un truc de... Je pense que j'ai fait des albums qui sont un peu plus intimistes ou qui sont... mais dans l'intériorité, etc. Mais le soviet suprême, je pense que c'est du grand guignol, ce que je dis. On a besoin de ça comme on a besoin, comme il y avait des chauffeurs de foule. Les gens arrivaient avec le cirque dans la ville et font le... Voilà, tu as besoin de ça, d'une satire, comme il y a les carnavals païens, etc. qui permettent de pouvoir... que ce soit une sorte d'échappatoire pour les gens avec toute la mer politique. Oui, voilà.
- Speaker #1
Il y a quelque chose qui me surprend. Je crois que tu viens en partie de répondre à ça. On a l'impression qu'on vit dans un monde de plus en plus compliqué, de plus en plus détérioré, de plus en plus sali, et politiquement, et écologiquement, et dans tous les... Je ne veux pas être pessimiste, mais on n'est pas très positif dans l'avenir du monde. Et on pourrait s'attendre à ce que les artistes soient plus ou moins tous revendicatifs et expriment par l'art une sorte de colère qui viendrait de l'ensemble du peuple. Et j'ai l'impression que pas tant que ça. J'ai l'impression qu'au final, moins ça va...
- Speaker #4
Moins les artistes sont engagés, tu trouves ?
- Speaker #1
Ouais, moins les artistes... Non, je ne crois pas.
- Speaker #4
Non, je ne pense pas du tout. Je pense qu'il y a une espèce... On essaie de laver les cerveaux, ça c'est sûr, avec de l'entertainment de beaucoup de gens et de tout le monde. Mais je ne crois pas. Je pense que justement, les grands discours et le militantisme, etc. Ça ne passe plus parce que tout... Tous les mots sont dévoués, enfin, tout est fake news, la vérité, tout ça est transformé. Donc, je pense que dans la musique, qu'il y ait un retour, une réappropriation de son corps et de sa pensée et de cette réflexion-là, c'est déjà de faire ce chemin-là, c'est déjà un acte éminemment politique et très difficile. Donc, tu n'es pas obligé de rajouter de grands discours qui, finalement, vont être récupérés et qui vont devenir complètement démagogiques. Donc, voilà, pour moi, si, si, il y a une... Moi, j'ai 50 ans, je suis vieux maintenant, mais toute la génération, je suis avec mon fils là. J'ai une fille qui a 25 ans et je le vois bien et je le vois avec vous, etc. Je pense que les gens sont éminemment plus au fait de ce qui se passe dans la politique que moi, je l'étais à leur âge et beaucoup moins à eux. fait beaucoup plus et surprenant en train de voilà et moi je suis assez confiant justement et pas parce que oui on va on va on va vers une période de de guerre, de sombre, etc. Mais je trouve qu'il y a aussi beaucoup de gens qui sont conscients. Et un arbre qui tombe fait beaucoup moins de bruit qu'une forêt qui pousse.
- Speaker #1
En plus avec la citation, bravo !
- Speaker #0
Tu as parlé des lavages de cerveau, et c'est peut-être du coup, à l'inverse, c'est peut-être les personnes qui viennent voir des concerts qui veulent peut-être un peu moins se prendre les larmes.
- Speaker #1
Peut-être que les gens aussi ont besoin de lâcher...
- Speaker #4
Heureusement, quand tu te tâches toute la journée... les chaînes de télé d'infos, les informations, le milieu. Il faut voir qu'un gamin aujourd'hui, il a je ne sais pas combien de milliers d'images, 30 000, alors qu'à une autre époque, il n'en avait à peine 1000 qu'il voyait par jour. Sous ce gavage comme des oies, etc., il y a besoin de se rapprocher. Par exemple, c'est peut-être plus intéressant de demander aux gens de ne pas filmer. Quand tu regardes un concert et de profiter de l'instant, le moment se tend, ce moment qu'on te vole en fait. Parce que même dans les concerts, j'ai vu une vidéo... parce que moi aussi je passe trop de temps sur les écrans, d'un concert de Kendrick Lamar, hier.
- Speaker #1
Il n'y a pas des sursauts.
- Speaker #4
Donc c'est une espèce, tu regardes son temps portable, quelqu'un qui regarde son concert par un portable, et c'est une espèce de miroir sans fond, qui se regarde et qui tourne dans le vide. Moi je voudrais juste intervenir sur le fait que les jeunes, je pense en général, ils sont moins attachés à des musiques très engagées, parce qu'en fait je pense que juste en étant conscient de...
- Speaker #0
de ce qui se passe politiquement dans le monde, on a plutôt envie d'en rire et d'essayer de voir ça positivement ou au moins avec un trait d'humour. Et je pense qu'on a une conception et un amour de l'absurde qui est quand même vachement plus poussé que les générations d'avant et que justement on essaye de détourner ça pour ce qui se passe dans le monde et ce qui peut être négatif. Essayer d'au moins en rire au minimum, puis peut-être essayer de faire quelque chose de positif.
- Speaker #1
Ça ne veut pas forcément dire un manque de conscience.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
c'est ça. Pour finir peut-être cette rencontre artistique, quels conseils chacun vous pourriez donner à l'autre ? Avec chacun ses niveaux de notoriété, de groupe, d'état d'avancement.
- Speaker #2
Nous, vu notre niveau, ça serait extrêmement malvenu qu'on donne un conseil à des gens, parce que depuis tout à l'heure... On est spectateurs et on est hyper fascinés et intéressés. C'est super chouette de vous écouter et hyper important. Donc, je demanderais juste merci de continuer à faire ça. À nous, nous inspirer, les petits jeunes artistes, nous inspirer, nous donner envie quand on vous voit sur scène, quand on vous entend parler, etc.
- Speaker #1
Je vous conseille de continuer à nous émerveiller. C'est pas mal. Je prends aussi comme conseil. Qu'est-ce que tu donnerais comme conseil à Soviet Supreme, par exemple ?
- Speaker #3
Chaud. Moi, je les ai vus au tout début. Ah si, moi, j'ai un super conseil. C'était vraiment boire de l'eau. Boire de l'eau ? Non, j'imagine que tu le penses vraiment. C'est-à-dire, je dis ça à tout le monde. C'est boire de l'eau. On oublie de boire de l'eau. C'est un truc de ouf.
- Speaker #1
La citrate de bétaine.
- Speaker #3
Je suis sûre que c'est pas du tout. C'est un huilé de cédre ? Je suis sûre que non. La réponse, c'est toujours non.
- Speaker #1
Ok, boire de l'eau. Soviet Supreme conseille à Emma Fleur. Non,
- Speaker #4
je ne peux pas le déconseiller.
- Speaker #3
C'est rare.
- Speaker #4
Non, comme je suis plus vieux et que c'est des jeunes, je dirais que c'est de l'endurance et qu'il faut jamais se préoccuper des modes et de ce qui va marcher, d'essayer de coller à quelque chose. Et que de toute façon, en musique, il va y avoir plein de... Même s'il y a du succès, ça portera d'autres problèmes. Et on passerait plus de temps à ne pas en avoir qu'en avoir. Et que c'est à la fin du bal qu'on paye les musiciens. Donc, il faut de l'endurance. Et ce qui est important, c'est de gérer un peu le côté financier, etc. Pour pouvoir toujours continuer à faire de la musique. Voilà, c'est ça qui est important quand on est avec le musicien.
- Speaker #1
Quel que soit le chemin qu'on prend, d'avoir un petit boulot à côté ou de s'envoyer dedans.
- Speaker #4
Si on est à fond dedans, toujours se débrouiller. Et puis, ne pas hésiter à... Voilà, parce que c'est une chance, c'est vrai, d'être musicien. Moi, ça fait 25 ans que je tourne et j'ai eu de la chance d'être intermittent et de ne pas avoir eu à travailler à côté. Parfois, ça a été chaud, mais c'est une chance. Donc, c'est une chance de pouvoir faire ce métier-là. Et même si parfois, il y a une routine aussi qui peut s'installer avec la tournée, que c'est fatigant, etc. Mais je crois que c'est... Il faut toujours faire ce qu'on croit au plus profond de soi et pas se laisser happer par des gens qui vont vous dire « Yaka, yaka, il faut faire comme ci, faire comme ça. Il ne faut pas que tu fasses assez de stories, tu ne fais pas assez de trucs. »
- Speaker #1
Et ma fleur pour finir, Sacha est revenue exprès pour prendre ton conseil.
- Speaker #3
Pareil, il faut, comme a dit Erwan, faire ça pour les bonnes raisons, je crois, et toujours continuer sans crier gare. Et toujours caresser l'humilité, je pense, et la bonne vibe. Voilà, ça.
- Speaker #1
Tout simplement.
- Speaker #4
L'humilité en dehors de la scène, mais sur scène, il faut se la péter.
- Speaker #3
Ah oui !
- Speaker #1
C'est l'endroit où vous devez exprimer votre égo, j'ai entendu dire.
- Speaker #3
C'est un peu le dieu qui est en toi.
- Speaker #1
C'est là où l'égo, il peut ressortir. Moi, je... terminerai l'émission en vous conseillant de nous faire kiffer ce soir et je pense que...
- Speaker #3
Sacha, il peut pas me donner un conseil ? Ah bah si,
- Speaker #1
si tu veux. Sacha, quel conseil tu voudrais donner à Pauline ? Ne te laisse pas décourager par l'âge.
- Speaker #3
Allez ! Bien joué Sacha !
- Speaker #4
Écoute,
- Speaker #3
j'écoute ton conseil.
- Speaker #1
Vu tout à l'heure, tu dis que tu viennes...
- Speaker #3
Ah ouais, tu m'imagines même pas rire. Je vais être ta mère. Je vais pas te faire. Merci en tout cas,
- Speaker #1
merci beaucoup les tarfels d'avoir accepté cette rencontre.
- Speaker #4
Public,
- Speaker #1
vous pouvez les applaudir et on vous souhaite un bon festival.