- Speaker #0
Bonjour à tous et à toutes, bienvenue dans Je vous raconte des vies. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Lina Saïd, une femme de courage et de détermination. Arrivée en France il y a plus de 20 ans, elle a bâti sa vie à Chinon, où elle a ouvert en 2016 un restaurant libanais. Entrepreneur dynamique, elle poursuit sans relâche des projets. Mère de 4 filles, elle jongle entre son travail, sa famille et son engagement dans la vie locale. Son parcours témoigne d'une volonté. inébranlable de construire, d'avancer et de s'ancrer dans son territoire. Après des années de démarches et d'attentes, elle a obtenu la nationalité française, une reconnaissance qui vient saluer son parcours et son intégration réussie. Mais si elle a trouvé sa place en France, son cœur est aussi tourné vers le Liban, son pays d'origine où vivent encore ses proches, dont ses parents. Comme beaucoup, elle vit dans l'inquiétude des nouvelles venant de là-bas, avec la peur que la situation ne s'aggrave. Son histoire, marquée par les défis et les réussites, lui a donné l'envie d'aider les autres et d'encourager en particulier les femmes à croire en leurs capacités. Lina est une femme indépendante qui a su se frayer un chemin par son travail et sa persévérance. Elle veut montrer qu'il est possible de réaliser ses rêves, même quand le parcours est semé d'embûches. Son message est clair. Avec de la détermination et du courage, rien n'est inaccessible. Bonjour Lina.
- Speaker #1
Bonjour Fabienne.
- Speaker #0
Merci d'accepter d'être mon invitée dans Je vous raconte des vies.
- Speaker #1
Avec grand plaisir.
- Speaker #0
Tu le sais Lina, ici, dans cette série de podcasts, on se raconte à partir d'un événement marquant de notre vie qui a pu façonner un petit peu notre histoire et changer parfois le chemin de notre existence. Alors, peux-tu nous dire Lina... Quel a été ce moment pour toi ?
- Speaker #1
J'ai eu une vie très difficile et j'aimerais bien partager avec le monde. Parce que moi j'ai appris plein de choses et aussi je peux dire qu'on peut réussir même si on est tout seul. Même avec les problèmes, tous les problèmes qui peuvent arriver pour nous. Si on a envie, on peut continuer. Il n'y a rien qui n'empêche qu'on peut faire notre vie, nos rêves, tout ça. Même j'ai appris à mes filles ça, et j'aimerais bien que tout le monde pense la même chose. Il ne faut jamais penser négatif, même la vie ne nous aide pas trop. Mais c'est important d'être positif à l'intérieur, dans le cœur, avant tout.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui t'a amenée à comprendre ça ?
- Speaker #1
Parce qu'en fait... J'essaye des choses mais ce n'était pas facile. Mais quand je me mets dans ma tête, il faut réussir, même si je suis toute seule. J'ai beaucoup de responsabilités mais à la fin, je réussis. J'ai un restaurant et je n'ai jamais pensé que je pouvais prendre une responsabilité comme ça. J'aime bien mon restaurant, j'ai mes filles, tout est possible.
- Speaker #0
Parce que tu dis que ça a été difficile ?
- Speaker #1
Très difficile.
- Speaker #0
Mais qu'est-ce qui a été difficile ?
- Speaker #1
Pour tous les cas, au niveau financement, pour ouvrir un restaurant, être toute seule, en cuisine, salle en même temps, comptabilité, faire les courses, avec les clients aussi. Moi, j'aime bien mes clients. Mon restaurant, c'est comme mes enfants. J'ai cinq enfants et j'adore mes clients. Parce que je travaille avec le cœur, je cuisine avec le cœur.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a des moments marquants dans ces difficultés Des choses bien précises auxquelles tu peux nous donner des exemples et dire j'ai réussi à les surmonter grâce à ça ou en faisant ça.
- Speaker #1
En fait l'envie, moi je peux dire c'est l'envie c'est très important. Par exemple quand j'ai acheté ma maison ici, je suis partie à la banque avec un seul bilan. Après mon conseiller bancaire m'a dit ça se fait pas avec un seul bilan, il faut trois bilans. Mais j'ai envie, je ne vais pas laisser. Et après je dis bah... Monsieur, voilà, moi j'ai donné le document qu'il faut. Moi en fait, c'était accepté, c'était mon rêve, la première rêve que je suis en train de réaliser. Et j'étais très contente. Ça c'est un exemple parce que c'est marqué dans mon cœur. Et quand j'ai visité ici ma maison, moi j'ai quelque chose en fait, quand je vois les choses, je les touche au cœur. Quand j'ai vu ici la maison, j'ai dit il est à moi Avant, mais c'était très peu en fait pour cent que la banque accepte. Même je dis pour l'ancien propriétaire, je ne crois pas que la banque va accepter parce que moi j'ai déjà me renseigné, il faut être trop habillé dans tout ça. C'est un exemple. Mais j'ai réussi, j'ai eu ma maison. Voilà, oui. Même la dernière fois, quand j'ai demandé des crédits, il m'a dit « j'attends qu'ils te demandent d'acheter le château » . Je dis « ben non, c'est pas à cet point » . Oui, mais ça c'est bien aussi parce que d'être une personne, je ne veux pas dire une femme, parce que moi on est le même, mais une personne toute seule, c'est un peu difficile pour un projet. Et ça, je trouve ça, c'est bien. Si j'ai envie, il n'y a rien d'impossible dans ma tête. Mais il faut bien aussi faire bien les choses quand je montre les dossiers. Il faut qu'ils me croient en fait, la personne devant moi, que je parle sérieusement et être sûre de mon projet.
- Speaker #0
Et donc tu es arrivée en France il y a 20 ans à peu près ?
- Speaker #1
En 2002. En 2002.
- Speaker #0
En 2002,
- Speaker #1
juin 2002.
- Speaker #0
Donc il y a 23 ans ?
- Speaker #1
Oui, 23 ans. 23 ans.
- Speaker #0
Quand tu es arrivée en France, comment ça s'est passé ?
- Speaker #1
En fait, je suis arrivée en France, j'habite à Angers avant. J'avais mon ex-mari, j'étais mariée. C'était une vie très très très difficile, j'avais rien. J'entrais dans un appartement, y'a rien du tout, rien, rien, rien. Rien, zéro. Après moi, je commençais à travailler un peu avec mon ex-beau-frère, il donne de l'argent, je commençais à acheter des canapés sur le marché, par exemple. C'était comme le... c'est des anciens en fait. J'ai acheté deux canapés à 8 euros. C'est un peu drôle, mais c'est triste aussi dans mes temps. Après le monsieur il m'a dit comment vous voulez porter ça ? Je dis bah je prends une après je reviens prendre la deuxième. Après il m'a dit vous habitez où madame ? J'ai donné l'adresse, après c'est lui et sa fille dans leur camion, il m'a ramené à la maison. Après il m'a dit vous avez rien ? J'ai dit non j'ai rien, j'ai juste un matelas. Après il m'a donné une table et deux chaises. Ça commence comme ça, j'ai resté sans télé plus qu'un an. Après j'ai commencé à mettre l'argent à côté, j'ai acheté une télé. C'est comme ça que j'ai construit ma vie. J'avais un mari qui avait de l'argent, mais en fait il avait un salaire, mais qui ne me donnait rien. C'est ça qui me fait très très très forte, parce qu'il faut compter sur moi-même. J'ai appris à mes filles qu'il ne faut jamais compter aux autres, jamais jamais, même si c'est des proches, même si c'est notre père ou notre mère, il faut compter à nous, voilà.
- Speaker #0
Pour être indépendante, autonome.
- Speaker #1
Voilà, et mes filles sont comme ça. Elles ont déjà travaillé depuis l'âge de 16 ans avec moi, elles sont salariées. Ils commencent à construire leur vie. Je dis à Aïa qu'elle part à Paris. Et Nour, elle est déjà à Volkswagen là en septembre, elle va signer un CDI. Ils sont déjà indépendants aussi. Ils n'ont pas la même vie que moi, ils sont plus forts. Et moi je suis contente. Moi je suis forte, mais j'ai des points aussi faibles. Mais eux non, non, non. Je crois que quand ils ont vu Maëlie, comment elle était, ben ça c'est... C'est remarquable aussi pour mes filles, mais elles sont fortes, je suis contente. Elles ne sont pas comme moi, non, non, non. Elles comptent à personne, personne, même leur père, ils comptent à eux, c'est tout. Et les deux petits, ils sont encore petits, mais voilà, je suis très fière de mes filles, parce que je suis fière.
- Speaker #0
J'espère que tu leur as transmis de belles valeurs.
- Speaker #1
Voilà, voilà, qu'il faut travailler, il faut continuer, il n'y a rien d'impossible. On peut travailler. Moi, j'aimerais bien partager aux autres. Il ne faut pas donner l'argent à notre enfant, il faut donner comment on ramène l'argent. Parce que si on donne l'argent un jour, s'il ne travaille pas, il ne sait pas comment gagner l'argent. Mais si on apprend qu'il faut travailler pour avoir l'argent, comme ça, il n'y a pas de risque. C'est mes fiches qui sont comme ça maintenant.
- Speaker #0
Donc ça a été au fil du temps que tu as construit toi-même cette mentalité ou tu l'avais déjà ?
- Speaker #1
Non, je suis quelqu'un de très timide. Très très très très timide. J'ai encore un côté comme ça et pas mal, mais aussi je suis changée en même temps. Par exemple, là pour construire ma maison, c'est moi le maître d'œuvre. C'est très difficile d'être maître d'œuvre, courir derrière tous les artisans. Et je ne connais pas les choses. Si quelqu'un dit « il faut faire ça » , l'autre me dit « ah non, c'est pas bien, il faut mettre ça » . C'est vraiment difficile, voilà, mais je lui dis à moi-même, il faut gérer, il faut, si ils disent quelque chose, je regarde sur Internet, si c'est bien ou pas, parce que je suis obligée. De faire confiance De faire confiance et il faut finir ma maison. J'ai des gens très bien, j'ai des gens qui ne sont pas bien aussi pour les construire. Par exemple, j'avais un plombier, j'ai arrêté tout de suite. Avant, si c'était l'INA, celui d'avant, c'est bon, je laisse faire. Il faut être forte pour continuer, pour la vie. Il faut être forte.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que tu as envie de faire passer comme message Qu'est-ce que tu as envie de dire de ces années d'expérience avec le recul ?
- Speaker #1
En fait, moi personnellement, je donne un conseil pour tout le monde. C'est normal quand on a des problèmes de pleurer, c'est normal d'être découragée. Mais moi, je ne donne pas plus que 24 heures. Je donne le temps qu'il faut pleurer. Après, je lève la tête et je dis il faut continuer. Il faut trouver une solution. C'est bon, j'ai pleuré, j'ai vidé, voilà. Mais ça, en fait, c'est ça mon conseil, qu'il ne faut pas arrêter. Pour tout, tout, tout, il ne faut jamais arrêter. Parce qu'on peut trouver une solution. On peut trouver une solution, voilà. Mais moi, quand je suis venue en France, j'avais rien. Rien du tout. Quand j'ai dit tout à l'heure, je n'ai même pas eu une voiture. Mes enfants, ils tombent malades. Je marche très loin, à pied avec la poussette, en décembre. Il fait très froid. Parce qu'ils ne sont pas... Malade va tomber malade pour amener chez le médecin. Par exemple, une fois j'étais malade aussi, je suis sortie de l'hôpital jusqu'à ma maison au BQ à pied. Je pleurais pendant toute la route. C'est des choses que je ne vais jamais oublier, mais peut-être c'est ça qui m'a fait l'INA ici. Et aussi, j'aime bien aider les gens. J'aime bien, j'aime bien, j'aime bien. Parce que je comprends ce que ça veut dire être toute seule ou être faible. Je comprends très bien parce que ça fait mal. Ça fait très mal.
- Speaker #0
Et tes parents sont au Liban
- Speaker #1
Mes parents sont au Liban. C'est ça aussi peut-être que j'ai vécu ici, parce que je n'ai pas de famille. J'ai très peu d'amis, mais c'est des amis. C'est une famille de corps, on peut dire. Mais heureusement, j'ai des familles comme ça. Des amis, moi j'ai des familles. Mais par contre, des familles, vraies familles, pour moi, je n'ai personne. Je n'ai que mes filles. Que tes filles. Oui. Et quand je suis divorcée, c'est mes filles qui m'ont poussé à cette décision. Parce que si ma famille est avec moi, ils ont vu quelque chose, pas tout, et ils ne m'ont pas laissé comme ça. Mais moi je ne dis rien à mes parents parce qu'ils sont loin. Après il y a un point très important, il ne faut pas peur d'être divorcée. Voilà, pour ça je donne ce conseil pour toutes les femmes en fait. Parce qu'il y en a qui ont peur d'être divorcées, de leurs responsabilités. Non, Il faut être forte et si on est contente, on ne va pas divorcer. Ça veut dire un problème. Alors, on peut continuer la vie toute seule ou avec une autre personne, mais il faut continuer la vie heureuse. C'est un conseil aussi.
- Speaker #0
Est-ce que tu vas au Liban voir tes parents un petit peu Est-ce que là, la situation est difficile, mais est-ce que tes parents viennent en France Est-ce qu'ils t'ont vu vivre en France,
- Speaker #1
tout ce que tu as construit ici Oui, ma mère, elle est déjà venue une fois. Ça fait en 2014, quoi, et juste une fois. Et là, il n'est pas bien, il est malade. Mais moi, là, je supplie mon père qui vient un peu en France. Mais il travaille à la banque là, il est retraité. Il attend juste le temps de finir ses dossiers. Il m'a promis qu'il va venir ici deux semaines. J'aimerais bien, en fait, voir ma famille chez moi. Je n'ai jamais vu ça. Il vient chez moi ou il mange avec nous. Jamais, jamais, jamais, jamais dans ma vie, je n'ai vu ça. Je suis toute seule depuis longtemps. Ça, ce n'est pas bon. On a besoin de notre parent. Et puis la fierté de montrer que ça a réussi. Oui, je suis contente de moi, je suis fière aussi de moi. Je sais que c'est difficile, mais je suis arrivée. J'étais aussi avant le restaurant traiteur chez moi. Je n'avais pas le moyen d'ouvrir un restaurant. Mais j'ai dit, moi je travaille avant dans un restaurant, après j'ai arrêté. Après j'ai dit, je ne veux pas rester comme ça sans travail. J'ai réfléchi, réfléchi, réfléchi. Après j'ai dit, je vais commencer un traiteur nord chez moi. Je me suis renseignée par la chambre de commerce. Après, elle m'a dit que je devais créer une entreprise en auto-entrepreneur, que je devais faire des stages pour l'hygiène, tout ça. J'ai tout fait et j'ai commencé à être traiteur chez moi à la maison. J'ai appelé Nour, traiteur Nour. Jusqu'à aujourd'hui, j'ai des clients qui m'appellent. Je travaillais deux ans comme ça, juste en Saint-Avertin, parce que c'est moi je livre, des fois les clients viennent me voir. Je travaillais juste en Saint-Avertin, je faisais des petits panneaux. J'ai fait des publicités, j'ai mis dans le bois de lettres. Après les gens, ils commandent. Moi je trouve que le traiteur chez moi, c'était beaucoup plus difficile que mon restaurant. Parce que je n'ai pas tous les jours de commande, je dois obliger. Par exemple, la veille, les gens m'appellent, je pars plein de choses. C'est fatigant. Mais le restaurant, on est sûr qu'on a des clients tous les jours. Alors quand on prépare, on est sûr qu'il y a des clients. Mais c'était un peu fatigant. Je garde toujours le traiteur Nord, les panneaux, c'est un bel souvenir. C'est mon démarrage, voilà. Après, j'ai acheté le restaurant ici. On a commencé avec mes filles. En 2016, c'est ça 2016, oui, 2016. Là, j'ai beaucoup de clients qui viennent pour nous voir, ils demandent les filles, c'est où les filles, ils aiment les filles aussi. J'ai beaucoup de commentaires sur tous les réseaux pour les filles. C'est un restaurant familial, les gens voient bien qu'ils ont une famille qui travaille, avec les souris et avec les cœurs.
- Speaker #0
Et depuis le... Parce que c'était la journée, le droit des femmes.
- Speaker #1
Mon nom était dans les journaux. Je surveille tous les jours, tous les jours, tous les jours, les journaux officiels. Ça,
- Speaker #0
c'est une de tes belles réussites aussi,
- Speaker #1
je crois. Ah oui, oui. De tes combats. Oui, ça aussi, c'est trop horrible. Mais j'ai réussi à la fin. Je suis très contente. Tu es française. Je suis française.
- Speaker #0
Tu as trois nationalités.
- Speaker #1
Trois nationalités. Je suis irakienne. libanaise, française.
- Speaker #0
Qu'est-ce que ça fait de recevoir ce passeport ?
- Speaker #1
Je suis contente et aussi c'est comme ça, je le sens dans le cœur. Je suis contente, mais j'ai galéré. Je ne sais pas si on peut dire cette mot, mais c'était trop difficile.
- Speaker #0
Tu as tenu bon et tu as réussi.
- Speaker #1
J'ai réussi. Ça c'est un vrai exemple aussi, on peut y arriver. On peut y arriver, c'est l'envie, c'est très important.
- Speaker #0
Oui, pour toi, c'est l'envie.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Est-ce que pour un peu te décharger, parce que tu as quand même quatre filles, ton restaurant, la construction de ta maison, qu'est-ce que tu fais pour te... Quel est ton loisir pour un moment décompressé et enlever cette charge mentale ?
- Speaker #1
Oui, en fait, deux fois, là, là, qu'est-ce que je vis actuellement ? J'ai mes filles et en plus moi je suis maman poule. J'aime bien mes filles être avec moi, mais ici à Chinon on n'a pas d'université. Alors Aïe elle est déjà partie, ça fait trois ans. Nour là, elle est partie aussi. Pour cette étape, je me prépare là un peu, mais Aïe à quelle part à Paris, c'est un peu le vent. Je ne peux pas y aller quand je veux. Pour mes filles, la responsabilité des quatre filles, moi j'ai peur. pour tout, mes filles, il faut que moi je fasse attention à leurs études, il faut que je donne des conseils, il faut faire attention à leur santé, je parle de tout, c'est comme une mère quoi. Et le restaurant, c'est un commerce qui fonctionne, des fois on n'a pas de clients, c'est stressant de faire les papiers, d'accueillir les gens, de faire comme il faut même si on est malade. On ne peut pas travailler, il faut travailler. Je suis triste, je dois sourire. C'est une grande responsabilité aussi le restaurant. Une fois, moi, j'ai tombé et j'ai travaillé avec les Bikis. Je ne peux pas fermer. Les Bikis, c'est pour quelques jours, mais je ne peux pas en fait. J'ai resté travailler comme ça, mes filles en salle, moi en cuisine, mais avec les Bikis. Ça, c'est un exemple. Pour la maison aussi, c'est trop de responsabilités. Pour moi, des fois je me sens ma tête comme je ne suis pas là, autrement, je suis ailleurs. Mais je dis non, non, non, il faut faire attention, il faut qu'il se concentre. Mais en fait, c'est trop difficile.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu fais pour penser à autre chose, pour t'aider ?
- Speaker #1
Je vois les positifs après. Je vois par exemple là, ma maison c'est pour une période de quelques mois encore, c'est fini. Mes filles... Aïa veut partir, c'est stressant un peu parce qu'elle ne connaît pas encore Paris, tout ça, ce n'est pas la même vie qu'ici. Mais je sais aussi que c'est pour un... pas quelques temps. Aussi Aïa, c'est pour ses études, mais après elle va être comme elle aime, quoi. C'est commerce international, les dons de luxe. Je vois ce qu'elle rêve et je laisse. Et nous aussi, alors ça, ça me soulage un peu. Et j'ai compris aussi, c'est la vie. Quand j'ai quitté mes parents, j'étais très jeune, mais malheureusement pour ne pas avoir une belle vie. Mais là, mes filles, je vois qu'elles sont en train de construire leur vie.
- Speaker #0
Effectivement, ça a été douloureux.
- Speaker #1
Pendant 20 ans, ce n'est pas quelques années. 20 ans, c'est trop, mais je n'ai pas fini mes études aussi, ça me blesse trop, trop, trop, trop. Et j'aime bien faire les décorations, moi j'adore ça. Mais aussi je parle avec moi-même. Ok, on peut faire les études pour faire les décretions, tout ça, mais ça, moi j'adore, même dans ma maison. Tous les deux ans, je change les choses, je change les couleurs des murs, les îles. Ça, j'adore ça. Sinon, je ne suis pas bien. Ça,
- Speaker #0
ça fait partie des choses, la décoration qui fait...
- Speaker #1
Ah, j'aime bien, j'aime bien. ...
- Speaker #0
à décompresser, à penser à autre chose.
- Speaker #1
Oui, oui. Et il n'y a rien impossible aussi, parce que moi, par exemple, ici, j'avais des travaux. J'habite pas loin de mon restaurant, alors je travaille ici à la maison. Quand on a une commande, je pars vite fait, je passe par derrière, je prépare, je reviens. obligée de finir les travaux ici, je suis obligée de travailler au restaurant. Alors il y a une porte derrière, j'y cours entre là et là parce qu'il faut finir les travaux ici, vivre quoi. Et ça aussi c'était une période très difficile. Très difficile.
- Speaker #0
Et aujourd'hui qu'est-ce que tu as envie de faire ? de dire pour conclure cet entretien, un mot ?
- Speaker #1
Je suis contente et j'espère que ça va continuer la vie comme j'aime, sans des problèmes. Dans cette pensée positive. Oui, parce que j'avais assez de problèmes, alors j'aime bien vivre. J'ai un truc aussi, moi, en fait, que je trouve un peu drôle sur mon caractère. Par exemple, là, à minuit, je... Il y a une idée que je pars à Paris le lendemain avec mes filles. Je dis vous partez à Paris demain ? Ah oui, hop, on prend la voiture, 6h on part. Je suis comme ça en fait. Ce n'est pas des programmés, des trucs, mais je suis comme ça. Tout de suite je pars, j'ai une idée, je le fais. Parce que je sais, si on va parler de ça, ah oui, pourquoi pas, pourquoi oui, non, non. Et ça ne se fait pas ? Non, et moi j'aime bien faire les choses parce que ça me fait plaisir. Par exemple, l'autre jour, mes filles... L'autre jour, c'est pas l'autre jour, dans l'été, mes filles, elles ont réservé pour Liban, pour les vacances. Après, la situation n'est pas bien. Après, j'ai dit, il va annuler, ils ont annulé. Le jour même, j'ai dit, on va partir dimanche en Espagne. Je pris ma voiture et on est partis en Espagne. C'était pas prévu, c'était pas programmé. J'ai nous rélétré. Elle aime bien organiser les choses, elle a regardé une AirBnB sur la route, on est encore sur la route, après on a réservé un hôtel, tout ça sur la route, comme ça, on part.
- Speaker #0
Il ne faut pas trop réfléchir.
- Speaker #1
Non, non, parce que moi j'aime bien dire à tout le monde profiter de la vie, c'est bien. Avec toutes les choses qui se sont passées avec moi, je profite, j'aime bien vivre, je suis quelqu'un qui rigole trop, j'aime bien sortir, profiter quoi. Parce que ça, les problèmes, on ne peut pas supprimer. On peut voir comment réagir aux problèmes, comment régler les problèmes. Par exemple, j'ai des papiers, c'est grave, des problèmes ou des trucs. Ok, là, demain. C'était samedi ou des trucs comme ça. Lundi, je m'occupe de ça. J'ai quelque chose de positif que j'aime bien donner à tout le monde. Par exemple, moi, quand j'ai un problème au restaurant, je ne ramène pas à la maison. C'est bon, j'oublie, laisse tomber. Et je réécoute. quand je retourne au restaurant, je m'équipe ça. Ou je reste au restaurant, je fais les appels, je fais les courriers, n'importe, mais je ne ramène pas à la maison. Voilà, ça, c'est très important. Et la place aussi. On ne ramène pas les produits de la maison au restaurant. C'est ça.
- Speaker #0
Merci, Lina.
- Speaker #1
De rien.
- Speaker #0
Merci beaucoup pour ce témoignage. Merci. Merci à vous deux d'avoir écouté, Lina. Et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un autre podcast de Je vous rappelle. Merci.
- Speaker #1
au revoir merci