Speaker #0Bienvenue dans ta safe place, je suis Aria Sezena et dans le podcast de Je ne serai jamais bonne, je partage des expériences féminines, loin des clichés et des attentes. Ici, on embrasse nos imperfections, on apprend à s'aimer et à oser s'exprimer chaque semaine sur des sujets qui nous tiennent à cœur. Ensemble, on déconstruit les stéréotypes et on célèbre la diversité. Abonne-toi pour ne rien manquer de mes podcasts et partage tes propres expériences en commentaire, on discutera entre copines. Hello à toutes, comment ça va ? Alors, je me présente, je suis Arias Sezena, et aujourd'hui je vous explique pourquoi j'ai choisi le pseudo de je ne serai jamais bonne puisque c'est une expression que j'utilise pour beaucoup, beaucoup de choses. Pour être tout à fait honnête, quand j'ai voulu commencer à me lancer dans les podcasts et même sur les réseaux, on m'a dit surtout, ne prends pas ce pseudo, moi ça me plaît pas, c'est trop vulgaire, c'est connoté, je vois pas l'intérêt, je comprends pas pourquoi tu dis ça Voilà, c'est négatif aussi. Bon, moi, après, je suis désolée comme une mule, donc c'était sûr que je me gardais, parce que c'est un pseudo qui me tient à cœur. C'est quelque chose que j'ai porté pour la première fois comme une blague. À l'époque, mon fils était encore bébé et j'étais dans une phase très dépressive. J'étais dans un gros postpartum. J'ai vécu un gros et un lourd postpartum, pour plus rien de raison. Et en fait, je me suis beaucoup, beaucoup noyée dans la maladie. Je mangeais littéralement mes émotions. Et je sortais très peu de chez moi. Enfin, vraiment, je vous laisse imaginer l'état dans lequel j'étais, mais ça se rapporte vraiment à un état dépressif. Et donc, bref, j'avais ce besoin de malbouffe, parce que je ne peux même pas dire que c'était un amour ou un plaisir de la malbouffe. Ce n'était pas du tout ça. On sentait que c'était vraiment une limite boulimique. Il fallait que je mange chaud, gras, en grosse quantité. J'avais l'impression qu'en fait, ça comblait tout le vide qu'il y avait en moi. Et pour autant, j'avais une vie vide, mais voilà. En fait, la malbouffe, c'était mon réconfort. Et c'est un réconfort qui m'écœurait de plus en plus. Mais en fait, c'était plus fort que moi. Et c'était d'autant plus difficile à vivre que je me voyais dans le miroir tellement différente de la femme que j'avais pu être. Parce qu'à l'époque, avant d'être enceinte, j'étais très sportive, je bougeais beaucoup. J'avais un métier qui me faisait beaucoup bouger. Je m'entretenais, j'étais toujours au-delà du corps. tout le monde très coiffé, maquillé et tout et là c'était plus du tout le cas et tous ces complexes que j'avais que j'ai eu pendant mon postpartum j'en discutais beaucoup avec une amie qui pour le coup elle était méga bonne et elle avait un enfant qui avait deux ans de plus que le mien mais c'était une femme vraiment pour le coup très sportive faisait deux heures de sport par jour mangeait la salade des trucs très sains elle avait un vrai culte elle l'a toujours elle a un Un vrai culte du corps, esthétique, sportive. On en discutait beaucoup et elle essayait vraiment toujours de me conseiller. Du coup, à chaque fois, je me plaignais à elle. Et pour autant, ça ne m'empêchait pas, quelques heures plus tard, de mettre sur mes stories des hamburgers ou de la pizza ou tacos, kebabs. Mais vraiment, je lui envoyais en vidéo en lui disant Oh là là, du coup, je ne serai jamais bonne. Et j'avais décidé d'en rire, en fait. Et ça la faisait vraiment rire. Bon, après, voilà, je pense qu'on avait décidé d'en rire. Je m'amusais à moitié, en fait, à rigoler un peu du fait qu'elle était bonne et qu'il fallait que je fasse des efforts pour manger sainement et reprendre le sport. Je pense que finalement, chaque soir, c'était pareil, quoi. C'était souvent le soir, d'ailleurs, que ça venait, ce besoin-là de manger. Ma solitude, en fait, je pense aussi, très certainement. L'expression manger ses émotions c'était totalement ça. Je mangeais tout le mal-être que je vivais. Et donc, je me filmais et je lui envoyais en disant je ne serai jamais bonne, c'est rigolo, ah là là, non mais je ne vais jamais être bonne, mais vraiment jamais. Et en fait, de fil en aiguille, ça m'a fait plus rire que pleurer. Et je me suis rendue compte que je m'amusais de la situation et que finalement, être bonne, ce n'était pas forcément ma quête à ce moment-là. Au début, c'était plus du déni, je pense. Et en fait, au bout d'un moment, j'ai eu ce déclic de me dire, mais en fait, est-ce que j'ai besoin d'être bonne ? Non. En revanche, par contre, j'ai besoin d'être heureuse. Et là est le problème. J'ai besoin d'être heureuse et je ne le suis pas. Et c'est pour ça que je mange comme ça. Maintenant, être bonne, c'est une option. Est-ce que j'ai besoin d'être bonne ? Non, pas du tout. En revanche, oui, j'ai besoin d'être heureuse. Et là, si je mange comme ça, c'est que je ne le suis pas. Et c'est ça qui a été le déclic pour moi. Et je me suis dit, mais ok, c'est ok en fait. C'est ok d'avoir de la cellulite, c'est ok de ne pas être bonne. Parce que de toute façon, pour quoi faire ? Pour qui ? Pour moi. Moi, j'ai juste besoin d'être heureuse. Je m'achèterais un jean plus grand. Il n'y a pas de soucis, ça me donnera l'occasion de faire les boutiques. En revanche, il faut que je sois en bonne santé et que je sois heureuse. Et c'est à ce moment-là, quand j'ai commencé à vraiment utiliser ce hashtag, parce qu'à la base, c'était vraiment mon hashtag, je ne serais jamais bonne, ce n'était pas un pseudo ou quoi que ce soit, c'était le hashtag que je mettais à chaque fois que je mangeais dans mes stories. Et quand j'ai commencé à utiliser ce hashtag, du coup, il y a un équilibre qui s'est créé entre le fait de vouloir absolument avoir ce culte du corps parfait et avec, finalement, cette recherche de... du bonheur, du bien-être, en fait, et de la santé. Donc vraiment, voilà, ce côté du bien-être. Et donc forcément, de toute façon, quoi qu'il arrive, le bien-être n'allait pas avec la malbouffe non plus, mais du coup, en fait, ça m'a complètement déculpabilisée déjà. Enlever, retirer toute pression sur les épaules de devoir retrouver ce côté très sexy que j'avais avant, qui n'était plus forcément moi. Ma priorité maintenant, elle n'est plus d'avoir un... Le corps parfait et d'être dans ma priorité, elle est dans le fait de me sentir bien dans mon corps. Voilà, me sentir bien dans mon corps, dans ma tête. Parce que les deux sont souvent vraiment liés. Et surtout, en fait, de laisser un peu tomber la pression d'être belle, d'être bien foutue et juste être heureuse. Et en fait, franchement, c'est le plus beau maquillage. C'est le plus beau maquillage de la femme, d'être heureuse. C'est le plus bel atout beauté, on va dire. En fait, ce pseudo aujourd'hui, il incarne tellement plus pour moi. Mais il a commencé comme ça. Il a commencé en me déculpabilisant de ce qui se passait. C'était, voilà, je ne serai jamais bonne. Eh ben, c'est OK, en fait, ce n'est pas grave. Pour l'instant, tu vas être heureuse. Tu vas être bien dans ta tête. Et tu seras bonne peut-être un jour, sinon ce n'est pas grave. Et je ne serai jamais... Et après, voilà, j'ai commencé à le décliner en plein d'autres choses. Je ne serai jamais... J'étais souvent en train de dire, je suis une mauvaise mère, je fais n'importe quoi, machin et tout. Mais en fait, je ne serai jamais bonne. On ne sera jamais parfait, en fait. On abandonne. Cette recherche de la perfection, on embrasse nos défauts, on embrasse nos faiblesses, on embrasse nos limites aussi. On est bienveillant et je ne serai jamais bonne, et bien ok, ça va, c'est ok pour moi. C'est pas ce que je recherche. Il y a plein d'autres choses que je peux être et l'important c'est d'être bien et que mon fils soit bien. Parce que du coup j'avais cette petite responsabilité quand même, toute petite. Moi ce dont je me rappelle dans ce pseudo, quand je le lis, je me rappelle de mes copines. qui répondait à mes stories en disant mais non, je ne serai jamais bonne Mais ça me fait mourir de rire, mais c'est génial. Et je me rappelle de mes copines qui m'envoyaient elles aussi leurs photos de leurs plats en disant oh là là, hashtag je ne serai jamais bonne Et je me disais mais voilà, en fait, j'ai touché mes copines, j'ai pas touché une communauté énorme, mais j'ai touché les personnes que j'aime et qui m'aiment. Et j'ai touché des femmes aussi de mon âge, qui ont une sensibilité aussi qui leur sont propres. On ne se prenait plus au sérieux en fait. Et j'adore ça. J'adore ce que ça incarne, le fait de ne plus se prendre au sérieux en tant que femme, parce que malheureusement, on n'a pas le droit à l'erreur en tant que femme. On est vidulgé, on attend des choses de nous, et je dirais que nous-mêmes, on se met une pression qui est même plus haute que celle que la société ou que les autres nous mettent. Nous-mêmes, on est très exigente envers nous. En fait, juste de prendre ça à la rigolade et à la dérision, je trouve que ça permet de dédramatiser. Et j'avais besoin de ça à ce moment-là, de dédramatiser. de comprendre que c'était une passade. Et je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule à avoir besoin de dédramatiser. Et je me suis dit que le jour où j'en aurai l'occasion, je ferai un podcast qui me permettrait de discuter de ça, de suivre des femmes, de mères, voire s'exprimer avec toutes mes imperfections et toutes mes émotions et mes erreurs et mes réussites, voire partager avec vous et aider un petit peu les femmes à dédramatiser leur quotidien. Et je pense que la première chose dont on a besoin en tant que femme, c'est de bienveillance. Et j'espère que mon podcast, il va amener ça pour beaucoup. La bienveillance, en tout cas, je ne jugerai jamais personne pour leur imperfection. On ne sera jamais bonne ou tout. Peut-être que je ne serai jamais bonne en podcast, mais franchement, j'espère que je me trompe pour celui-là. On est des femmes, et c'est ce qui fait qu'on est belles. C'est le fait de s'embrasser complètement, embrasser notre féminité. M'embrasser et célébrer la femme qu'on est, c'est très, très important finalement. Et d'être bienveillante avec nous-mêmes. Il est notre premier meilleur ami. Et à ce moment-là, quand j'étais au plus mal, j'ai eu la chance d'avoir mes copines. Mais en fait, finalement, j'avais ces amis qui me faisaient plein de conseils. Et j'avais même des amis coachs sportifs qui me donnaient plein de conseils. Mais finalement, je n'avais pas besoin de conseils, je n'avais pas besoin d'accompagnement pour... J'avais besoin d'être à ma disant, mais en fait, on s'en fout là pour l'instant. Tu te remets de choses beaucoup plus graves. et en train d'avoir autre chose en vue. Donc peut-être que pour l'instant, tu as besoin de cette pause et de ce réconfort parce que c'était le seul, c'était vraiment le seul. Je gardais beaucoup les choses pour moi. Je n'avais pas d'accompagnement psychologique à ce moment-là aussi. J'avais très peu d'accompagnement et je vivais très mal mon postpartum. Ça a été un enchaînement d'épreuves et je gardais ça pour moi parce que j'avais aussi vachement honte. que ça n'allait pas. Et je n'avais pas envie de raconter tout ce qui se passait aussi à ce moment-là à la maison, parce qu'au-delà de la honte, je pense que je ne savais pas vraiment ce qui se passait moi-même dans ma tête, vraiment à ce moment-là. Il a fallu ce déclic de se dire, tant pis en fait, il se passe ce qui se passe, pour l'instant, toi, tu es en train de s'éteindre. De me mettre au père du moi, qui était tellement dur dans le fait de me voir dans le miroir, je me voyais bien que je n'étais plus moi-même. Et le fait de repartir sur l'autodérision comme ça, c'était quelque chose que j'avais l'habitude d'avoir. L'autodérision, c'est un de mes grands traits de personnalité. Et ça m'a aidée à voir les choses de manière un peu plus légère et à avoir plus de recul aussi. Et ça a été le début d'une longue, longue, longue, longue, longue valaisence et un long travail sur moi-même qui a pris honnêtement des années. Mais ça a été le début. de quelque chose de magnifique, d'un très beau voyage en fait. À partir de ce moment-là, à partir du moment où j'ai commencé à vraiment prendre les choses sans me mettre la pression, sans me mettre la pression c'est complètement possible parce que même encore maintenant j'essaie de plus trop me la mettre, mais voilà, c'est toujours comme ça. Mais à partir du moment où j'ai commencé à voir les choses avec un peu plus de légèreté, de bienveillance surtout, et puis à lâcher prise en fait. Mais en fait le foot pour moi c'est intéressant que si on a une pizza. une bière. J'ai commencé à voir les choses comme ça et à rigoler un peu de la situation et de me dire mais c'est ok en fait. Voilà, le fait que j'en rigole, je me disais, si j'arrive à en rigoler là, c'est que c'est parce qu'on sait que ça ne va pas durer. Et c'est vrai, je vous le dis maintenant, 8 ans après, oui ça n'a pas duré. Je ne vous dis pas que je suis bonne, je ne le serai jamais. Mais je vois les choses autrement. Je serai moi en fait, je serai moi et je ferai de mon mieux et c'est très bien, c'est parfait comme ça. Voilà, je suis le genre de fille qui a de la cellulite. Et vous savez quoi, je vais te dire un truc, je suis le genre de fille qui déboutonne son jean avant de manger parce que clairement, le jean me va quand je suis debout et dès que je m'assois, j'ai l'impression que je ne peux plus respirer. Voilà. Ben, c'est comme ça, je suis moi. Je suis le genre de fille qui ne sait pas manger sans se tâcher. Je suis le genre de fille qui se lève tôt le matin, je me lève à 5h, je fais du sport, je bois du thé matcha et après, je suis capable de manger le soir un énorme hamburger. Ma passion, c'est l'eau. combo et plein de gens qui disent ouais, vas-y, machin, voilà. Le genre de femme qui ne me rase que la partie de la jambe qui dépasse du jean parce que j'ai eu la flemme de raser la jambe entière la veille et que là, je suis en retard. Voilà, la finalité, c'est ça. En fait, j'ai pas envie d'être bonne. Moi, j'ai envie de rire. J'ai envie de danser, j'ai envie d'aimer. J'ai envie de m'aimer, moi, surtout. Me retrouver. Ça a été long, mais j'y suis et je me rends compte aussi qu'il y a encore tellement à accomplir. Et je suis reconnaissante, mais vraiment, chaque jour de tout ce chemin que j'ai parcouru, c'est ce qui me donne la confiance d'en parcourir encore. Voilà, merci pour votre écoute. Je vous dis à très bientôt sur mon podcast. Et n'hésitez pas à me partager vos témoignages. J'espère vous retrouver nombreuses et nombreux. Très bonne soirée. Ciao !