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Journal d'Endurance

SHF - Grégoire Tilquin et Stéphane Chazel, l'élevage du cheval d'endurance face aux enjeux du commerce

SHF - Grégoire Tilquin et Stéphane Chazel, l'élevage du cheval d'endurance face aux enjeux du commerce

1h32 |07/10/2025
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1h32 |07/10/2025
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Description

SHF - Grégoire Tilquin & Stéphane Chazel, l'élevage du cheval d'endurance face aux enjeux du commerce


Bonjour et bienvenue dans le podcast de Journal d’Endurance, pour ce dernier épisode en partenariat avec la Société Hippique Française.

J’ai le plaisir d’accueillir Grégoire Tilquin et Stéphane Chazel, deux professionnels de la discipline impliqués au niveau institutionnel.

Depuis quelques années, la filière de l’endurance connaît d’importants changements, notamment dans le domaine du commerce et de la valorisation des chevaux. Cet épisode revient sur ces évolutions, leurs impacts sur le marché du cheval d’endurance, et nous permet ainsi de mettre en perspective les actions menées par la SHF pour accompagner les éleveurs et préparer l’avenir de la filière.


Bonne écoute ! 🎧




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast de Journal d'Endurance. Pour ce dernier épisode, en partenariat avec la Société Épique Française, j'ai le plaisir d'accueillir Grégoire Tilquin et Stéphane Chazelle, deux professionnels de la discipline impliqués au niveau institutionnel. Depuis quelques années, la filière de l'endurance connaît d'importants changements, notamment dans le domaine du commerce et de la valorisation des chevaux. Cet épisode revient sur ces évolutions leurs impacts sur le marché du cheval d'endurance et nous permet ainsi de mettre en perspective les actions menées par la SHF pour accompagner les éleveurs et préparer l'avenir de la filière. Dans quelques jours, la finale des jeunes chevaux se tiendra à l'inière pour la deuxième fois. Un rendez-vous incontournable offrant un cadre idéal pour révéler les meilleurs jeunes chevaux et illustrer le savoir-faire des éleveurs français. Bonne chance à tous les cavaliers et éleveurs engagés et en attendant, je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour messieurs ! Merci beaucoup de me rejoindre pour cette interview. Pour commencer, est-ce que vous pourriez vous présenter, s'il vous plaît ?

  • Speaker #1

    Stéphane Chazelle, 57 ans. Je fais de l'endurance depuis quasiment toujours, puisque j'ai eu la chance d'avoir Persique gagner Florac étant gamin. Ma mère a participé aux toutes premières éditions des 130 km à l'époque de Fleurac. Après, mes parents ont été organisateurs pendant 4 ans de l'épreuve de Florac, qui ont organisé les premiers championnats d'Europe. FEI de la discipline. J'ai fait partie d'une des toutes premières équipes de France d'endurance sous l'ère de René Chambon en 84. Et puis, quand j'ai eu 22 ans, j'ai décidé d'en faire mon métier, donc surtout d'entraîner et surtout de faire du commerce. J'ai par la suite développé une activité d'élevage. toujours suivi et je me suis toujours impliqué dans la vie un petit peu associative de l'endurance. J'ai fait partie à l'époque du CNRE, j'ai été à la commission endurance élevage, j'ai fait partie de la commission fédérale, j'ai ensuite représenté la FFE à la FEI, à la commission endurance, et j'ai aussi organisé pendant une quinzaine d'années des épreuves d'endurance chez moi. J'ai organisé certaines ventes aux enchères, dont notamment avec Greg, Donc voilà, j'ai quand même pas mal de casquettes à mon actif.

  • Speaker #2

    Grégoire Tilquin, moi je suis arrivé un petit peu plus tard, je pense que l'endurance était déjà dans l'air un peu nouvelle, moi je suis arrivé dans l'endurance en 2004, j'ai eu la chance d'être initié dans une bonne écurie vu que je suis arrivé directement chez Jack Begaud avec qui j'ai fait mes armes pendant une bonne dizaine d'années. En parallèle de ça, je me suis directement installé avec Enora à faire une petite écurie, on avait quelques chevaux à l'entraînement donc on s'est développé gentiment, après on en a eu de plus en plus et puis on a déménagé. Acheter notre propriété, donc tout ça toujours à l'entraînement, le boulot, le travail, pas spécialement à s'occuper, déjà à s'occuper de nous et de nos chevaux, et pas spécialement à s'occuper de la partie un peu, pas associative, mais la partie institutionnelle de l'endurance, jusqu'à, moi je dirais, il y a... Après, on a organisé la course de Négropolis pendant quatre années. C'était à peu près en même temps, j'ai eu envie de m'occuper, de rentrer un peu dans ces institutions, dont celle qui m'intéressait le plus dans un premier temps, c'était la SHF. Je suis arrivé dans la commission SHF quand Antonio était encore président. J'ai dû faire deux années. Et puis, un peu au changement de lieu et un peu de changement de règlement et de trois petits ajustements, on m'a proposé la présidence de la commission SHF, que j'ai acceptée. Et voilà, ça fait deux ans maintenant. Voilà.

  • Speaker #0

    Trop bien, parfait. Je pense que vos deux expériences vont être super intéressantes pour parler du sujet du jour, qui est donc évidemment l'élevage, mais surtout la commercialisation du cheval d'endurance. Pour introduire un peu cet épisode, est-ce que vous pourriez nous expliquer à l'heure actuelle à quoi ressemble l'élevage du cheval d'endurance en France ? C'est-à-dire, est-ce que c'est des professionnels ? Est-ce que c'est des amateurs ? quelle est la destination de ces chevaux ? Est-ce qu'on pourrait faire un petit état des lieux ?

  • Speaker #1

    Allez, ok, je sens que c'est un peu plus mon créneau. Allez, vas-y. Donc déjà, je veux préciser un truc par rapport à l'élevage français du choix d'endurance. Je pense que ce qui fait notre grande différence avec tous les autres pays du monde, c'est que nous avons lancé, dans les années 75-77, la discipline a été lancée pour accompagner d'entrer un élevage, qui était au départ un élevage plutôt orienté pour faire des bons chevaux de tourisme équestre et l'endurance était un moyen de promouvoir ces chevaux. Mais par rapport à tous les autres pays, il y a eu une logique d'élevage en même temps que le démarrement de la discipline. Alors qu'aux derniers pays, ils ont pratiqué l'endurance pendant 20 ou 30 ans et après ils se sont mis à faire de l'endurance, de l'élevage de chevaux d'endurance, donc je trouve que c'est ce qui démarque vraiment la France des autres pays. Je crois qu'ensuite l'élevage du cheval d'endurance en France se porte très bien en termes de réussite de nos chevaux. On le voit sur toutes les épreuves internationales. Toutes les grosses équipes sont toujours équipées et armées de chevaux français. C'est les chevaux français, pas forcément avec nos cavaliers, mais montés par des cavaliers étrangers qui trustent les podiums de tous les grands événements depuis maintenant 20 ans. Par contre, et ça va être un peu mon nouveau cheval de bataille, je trouve qu'on n'a justement pas de maison mère de l'élevage du cheval d'endurance. Et ça a été un petit peu mon idée en lançant France Endurance, mais je crois qu'il va falloir qu'on aille beaucoup plus loin. Aujourd'hui, les gens qui élèvent des chevaux d'endurance ne sont pas là dans l'esprit d'élever un demi-sahara, ou dans l'esprit d'élever un anglo-arabe, ou un shagia arabe. Même des fois des Arabes, ils ont un seul objectif, c'est de produire un cheval d'endurance, et comme dirait M. Richardier, qui va porter vite, lourd et longtemps. C'est le seul objectif de production.

  • Speaker #0

    Ok, mais donc aujourd'hui, est-ce qu'on a plutôt des gros éleveurs ? Comparé à d'autres disciplines ou à d'autres races par rapport aux chevals arabes, par exemple, est-ce qu'on a des éleveurs qui vont élever des dizaines de chevaux, ou plutôt... des petites quantités de chevaux ? Est-ce qu'ils sont plutôt professionnels ? Est-ce qu'ils sont plutôt amateurs ? Quel est leur objectif ? Est-ce qu'ils ne sont d'ailleurs que éleveurs ? C'est quoi globalement l'éleveur d'endurance type, on va dire ?

  • Speaker #1

    Alors, il n'y a pas d'éleveur d'endurance type. Pour moi, il y a trois groupes ou trois catégories d'éleveurs. Il y a certains éleveurs qui sont éleveurs, on peut citer le haras de la Majorie, le haras du Larzac. qui ne font que cette activité. Ensuite, on a de plus en plus, ça c'est un fait nouveau, de cavaliers valorisateurs de haut niveau qui ont gardé les bons juments et qui se sont mis à élever. Donc là, en général, c'est des gens qui élèvent un petit nombre de choux, mais de très grande qualité. Je peux citer Jean-Philippe Frances, Philippe Thomas, Jacques Bégaud. Et ensuite, on a, et c'est ce qu'il y a le plus, c'est des éleveurs particuliers. passionnés de la discipline qui font naître deux, trois poulains par an. Ça, c'est pour moi les trois gros groupes de genres d'éleveurs qu'on a chez nous.

  • Speaker #0

    Donc, aujourd'hui, le plus grand nombre d'éleveurs d'endurance ne sont pas des gens qui vivent à 100% de la vente de leurs produits, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, on peut dire, oui. Mais comme beaucoup d'éleveurs de chevaux, quand même.

  • Speaker #2

    Comme l'a dit un peu, ce qui, à mon sens, moi, euh... Le fait qu'on en ait, comme dit Stéphane, que l'élevage se porte bien, c'est sûr que comme c'est une discipline qui est née, on va dire, qui est quand même née en Europe, après dans d'autres pays aussi, mais je veux dire, elle s'est très vite développée chez nous. Et donc, ça fait quand même maintenant surtout quelques générations de mères et donc de lignées maternelles. Évidemment, avec ces mères-là, il y a eu maintenant, il y a des lignées paternelles. Euh... On est au jour d'aujourd'hui avec un panel, un choix de lignées en France. Je pense que c'est ce qui démarque quand même beaucoup avec... Bon, il reste l'Australie et l'Amérique du Sud, mais la qualité des chevaux français fait quand même qu'on a beaucoup de chevaux qui, maintenant des lignées maternelles, voire même paternelles, mais qui ont couru il y a 30 ans. et ça n'a fait que euh que s'améliorer et que se sélectionner par tout le système qui est en place aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, là, moi, je rejoins tout à fait Grégoire à ce niveau-là. On est le seul pays au monde, un petit peu l'Australie, mais avec quand même nettement moins de recul, où on peut trouver des chevaux d'endurance. Moi, j'ai le cas à la maison, mais on va inciter… Tout à l'heure, je parlais de l'élevage de Jacques Bégaud, c'est la même chose, où on va remonter à 5-6 générations de juments qui ont performé et qui ont produit. des pays comme l'Amérique du Sud, on parle beaucoup de l'Uruguay, mais c'est un pays qui a débuté l'endurance sous sa forme contemporaine, je ne parle pas de ride, il y a à peine 20 ans, donc c'est deux générations de chevaux, trois, et ça c'est vraiment ce qui nous démarque beaucoup, si on parle de souches, on va parler de la famille de Ditty, qui a donné vague du temple pour des chevaux comme ça, maintenant on remonte à 5-6 générations de ces juments-là, l'élevage lozérien, on en est à la même chose. et c'est quand même une grosse différence. Et en plus, par rapport à tous les autres pays, à savoir que quand même la France était à peu près le seul pays qui avait déjà une sélection de ces pur-sang arabes sur l'utilisation qui était la course. Donc on est quand même parti de base, si on prend les bases de Pompadour, dont les deux meilleurs souches qui ont été la lignée de Bassala, qui a donné Biskra, qui a donné les deux derniers championnats du monde par exemple, c'était au départ déjà des chevaux qui étaient sélectionnés pour le travail.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    Et après, par contre, du coup, le côté positif de la chose, c'est qu'on a maintenant aujourd'hui 4-5 générations, mais on reste quand même sur une discipline sportive qui est relativement récente, parce qu'elle a à peine... 50 ans. Ouais, 50 ans, on va dire, mais je veux dire, elle s'est quand même vraiment développée là sur les 20 dernières années, parce qu'il y a eu un... Un mécénat avec un argent qui est arrivé à des proportions disproportionnées, ça a facilité pas mal de choses. Mais au jour d'aujourd'hui, avec une économie, je pense, au niveau du commerce, on pourra parler après, une économie qui est devenue instable. Cette situation instable met en évidence, comme a dit Stéphane tout à l'heure, un manque de structuration et de moyens pour la valorisation de notre sport et de notre élevage. Et ça le met en évidence tous ces défauts. C'est-à-dire qu'au jour d'aujourd'hui, un éleveur, il suffit qu'il ait trois poulinières, il est éleveur. Un entraîneur en endurance, il suffit d'avoir rien, il s'installe à la MSA. toute l'endurance n'a vraiment aucune structure comment dire structure de reconnaissance en tant qu'élevage tel de

  • Speaker #1

    se raccrocher à des studbooks existants mais l'élevage du cheval d'endurance en tant que tel à ce jour n'est pas reconnu ok

  • Speaker #0

    On va revenir sur tous les points que vous avez soulevés.

  • Speaker #1

    Après, pour moi, il y a un point qui est complètement en permanence lié avec l'élevage, c'est la partie quand même commerce, la partie vente, parce qu'on élève dans le but de produire. Et l'évolution de l'élevage, la configuration de nos profits d'éleveurs, évolue forcément avec le commerce.

  • Speaker #2

    Et le sport.

  • Speaker #1

    Et le sport, bien entendu.

  • Speaker #2

    Oui, parce que c'est quand même lui qui aiguille un peu tout. C'est-à-dire que même dans la sélection des éleveurs, en 15 ans, toutes les courses ont pris 5 voire des fois 10 km heure. Forcément, l'orientation de l'élevage a peut-être dévié ou pas, pas spécialement d'ailleurs.

  • Speaker #1

    C'est un des gros risques de la discipline, c'est qu'on ne sait pas trop où justement vers... à quoi va tendre la discipline ? Moi, je me rappelle mon cher ami Pierre Cazes qui nous disait, attention, du jour où les Arabes vont rentrer dans le jeu, ils vont vouloir simplifier, c'est-à-dire raccourcir et que ça aille beaucoup plus vite. C'est sûr que les généticiens, les étalons qu'on va choisir pour faire une 160 à 75 kg ou pour courir une 100 km à 55 kg, ce ne sera pas les mêmes chevaux. Mais vers quoi va aller la discipline ? On ne sait pas.

  • Speaker #0

    Ok, donc là, si on fait un petit récap de ce qu'il y a des évolutions majeures qu'il y a eu dans le sport et dans le commerce ces dernières années, c'est des courses qui sont plus rapides et potentiellement avec des poids plus légers et des profils de course aussi qui vont changer dans ce sens pour augmenter la vitesse. Est-ce qu'il y a d'autres changements ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est quelque chose, moi, j'y mets quand même un oh là. C'est une influence que nous donnent les pays du golf et pour moi c'est vraiment vers ça qu'il ne faut pas aller. Parce qu'on est toujours là, on est tous là à se dire il faut aller vers la protection des chevaux. On nous parle tout le temps du horse welfare et de notre côté il y a un laisser faire, un laisser aller vers ces courses de plus en plus orientées vers la vitesse. Et pour moi on est en train de s'éloigner de notre discipline. L'endurance, ce n'est pas du demi-fond. L'endurance, ce sont des épreuves qui se durent, qui font au minimum 8-10 heures. Ce n'est pas 100 kilomètres qui vont se faire en 3 heures. On n'est plus sur la même discipline. Et je crois que c'est quand même très très important que politiquement, on essaie de tenir le cap et de garder comme épreuve phare la 160 kilomètres. Je suis formellement opposé au championnat des jeunes sur 120 kilomètres. Je suis formellement opposé au championnat du monde des 8 ans sur 120 kilomètres. Et de la même manière, vers... l'abaissement éventuel du poids. Pourquoi ? Parce que si on baisse le poids, on augmente la vitesse. Et donc, on fragilise et on met nos chevaux de plus en plus en danger. Deuxième point sur l'abaissement du poids, c'est ce qui a permis à notre discipline de se développer dans les années 2000, c'est qu'un maximum de cavaliers pouvaient pratiquer, à commencer par l'échec eux-mêmes. À partir du moment où on va redescendre le poids à 65 kg, comme on l'entend dire, ou à 70 kg, on va aller vers un professionnalisme, c'est-à-dire on va aller vers l'utilisation de jockey. Et on va appauvrir notre vivier et notre potentiel de cavalier. Et je trouve que ça, c'est des points qui sont primordiales pour la survie de la discipline, et donc l'orientation de l'élevage.

  • Speaker #0

    Oui, donc on est en tournant en fait, on peut le dire. pour l'endurance, pour l'élevage des chevaux d'endurance, puisqu'on essaye de maintenir une endurance telle qu'elle a été, ou en tout cas ses principes. Mais en même temps, le commerce tend vers des courses qui sont bien différentes des courses qu'on a connues il y a 30 ans ou 40 ans. Mais pour autant, effectivement, les éleveurs d'endurance, les entraîneurs d'endurance, tous les gens d'endurance ont vécu et ont gagné de l'argent grâce... à l'engouement des pays du Golfe qui ont mis de l'argent et qui forcément ont modifié le commerce et un peu le sport. Est-ce que vous pourriez rapidement revenir là-dessus, nous expliquer en quoi, qu'est-ce qu'a apporté cet argent du Moyen-Orient ? Et aussi, dernièrement, est-ce qu'on sait que l'argent donné par ces pays est moins important ? Est-ce que vous pourriez parler de ça ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas complètement d'accord avec ça. L'argent est utilisé différemment. On est parti dans les années 2000, les pays du Golfe se sont passionnés de notre sport. Et forcément, ils se sont équipés de A à Z, en structure, en main d'œuvre, forcément en chevaux. Une fois qu'ils ont eu les chevaux, ils ont commencé à monter des élevages, à structurer leur production. Et aujourd'hui, on arrive à ce que j'appelle leur vitesse de croisière. Donc forcément, il y a moins d'achats de chevaux. parce que justement ils se sont mis à produire, on sait qu'aujourd'hui rien que par exemple le Sheikh Mohammed produit 200 à 300 poulains par an, donc c'est des poulains qu'ils n'achètent pas, mais ce n'est pas pour autant qu'ils mettent moins d'argent dans la discipline, l'argent est distribué autrement, sur du fonctionnement, ils ont acheté des propriétés en France, ils emploient du monde, ils apportent quand même je crois qu'il y a au moins une centaine de chevaux à l'entraînement et qui courent en France pour cette simple écurie de Sheikh Mohamed, sous plusieurs identités, on ne peut pas dire qu'il y a une baisse d'intérêt. Il y a eu une évolution dans leur structuration qui fait qu'aujourd'hui, il y a eu un peu moins de commerce, il y a moins de commerce, mais je ne crois pas qu'il y a moins d'intérêt et moins de présence de leur part.

  • Speaker #2

    C'est bien là où on sait, je pense que c'est là où on a nous loupé, on n'est pas sauté dans le train, c'est que quand eux, ils ont réussi à commencer à prendre leur indépendance sur... quasiment tous les niveaux, c'est-à-dire que ça part de l'élevage à la formation et jusqu'au haut niveau. Ils entraînent, ils forment et ils se débrouillent bien par leurs propres moyens sur des écuries qu'on connaît. Et nous, là-dessus, il nous est resté plus qu'au final... le commerce alors qu'à l'époque il y avait quand même tout un apport. Alors l'argent, comme dit Stéphane, je pense qu'il y a toujours, peut-être un petit peu moins, mais il y a toujours quand même de l'argent injecté. Mais vraiment plus que d'une seule façon, c'est par le commerce. Après, il reste encore quelques chevaux, je ne sais pas, mais je pense qu'on serait étonné du nombre de chevaux qu'il y a à l'entraînement en France. pour les pays du Golfe, entraînés par des Français, valorisés par des Français, à part encore pour M7. Mais au-delà de ça, avant, il y avait quand même beaucoup de professionnels qui pouvaient en vivre de pension-travail. Maintenant, je pense que Stéphane est d'accord avec moi, toute cette filière qui existait a quand même grandement diminué et surtout n'a pas évolué dans le contexte actuel économique. c'est à dire que Tout coûte beaucoup plus cher. Les pensions, elles n'ont même pas été revalorisées. Elles ont été vues à la baisse d'année en année. Pour en arriver aujourd'hui à quasiment un prix coûtant parce qu'il y a quand même du monde encore sur le marché qui a envie d'essayer de pouvoir travailler. Et voilà, c'est pour ça que, comme je l'ai dit tout à l'heure, je pense qu'il y a le tournant qu'on a loupé. C'est vraiment la structuration professionnelle chez nous. C'est-à-dire qu'on était sur une vague montante très facile. Du coup, on n'a pas anticipé leur indépendance. Et au jour d'aujourd'hui, c'est ce qui, sans doute, nous fait le plus mal. Après, on tient le cap parce qu'on a, au niveau génétique et au niveau élevage, quelque chose qu'on a digéré qui est quand même très rare. Ils sont obligés d'y venir quand même y pêcher parce que même avec 250 chevaux nés par an, pour être champion du monde, on le voit chaque année, ils n'en ont pas quand même 10 ou 15 qui sont champions du monde à Jullianges. Donc on se doute bien qu'il leur faut, pour faire ce qu'ils font, quand même beaucoup, beaucoup de chevaux. Mais voilà, c'est toute la partie professionnelle sur beaucoup de choses qui ont, je pense qu'on n'a pas pris le bon virage. Et je ne dis pas qu'il est trop tard, surtout. C'est que... Il faut juste commencer à y réfléchir.

  • Speaker #1

    Après, je crois que la France, au-delà de l'élevage, tout est quand même ligné. Si on veut garder ces gens-là chez nous, on est conscient qu'il faut qu'on soit leur cours de récréation l'été avec des courses attrayantes où ils vont pouvoir faire du sport parce que chez eux, ça dure. quatre ou cinq mois et on se rend compte que quand même leur objectif chaque année ce sont les championnats les choses comme ça donc je crois qu'on a quand même un vrai vrai pôle à développer ou à améliorer sur notre réseau de compétition pour pour les garder autour de chez nous parce que c'est évident que le jour où il ya tel ou tel chèque est présent sur une course Mais forcément, il voit les chevaux, on les lui présente et il est plus astuc que quand il est au bout du téléphone à 3000 kilomètres chez lui. Et donc, je crois que d'avoir un circuit d'épreuve attractif, c'est quand même quelque chose qui est très important pour le développement, pour la suite du commerce.

  • Speaker #0

    Ok. Du coup, le résumé de ça, c'est que suite à la montée de la discipline, il y a une vingtaine d'années, il y a eu de plus en plus de gens qui ont fait naître des chevaux. et aujourd'hui Il y a quand même moins de chevaux qui se vendent, parce qu'il y a une certaine indépendance, parce que tout un tas de raisons. Quelle est la conséquence concrète pour les éleveurs aujourd'hui ? Moins vendre, c'est sûr, mais plus en détail, qu'est-ce qui se passe pour les éleveurs aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors concrètement sur le marché, on se rend compte qu'il n'y a pas de baisse de prix. sur le haut de gamme, et quand je parle de haut de gamme, ce n'est pas que les chevaux qui gagnent, c'est déjà des poulains avec une grosse génétique, avec des beaux modèles, des choses comme ça. Ce qui s'est passé par rapport à il y a 10 ans, c'est qu'il s'est créé un fossé entre le très bon cheval et le bon cheval où on a quasiment plus de marché.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est la catastrophe. C'est qu'on a, je veux dire, le haut de gamme, les chevaux de grande qualité ont toujours un vrai intérêt. et par contre Pour le marché que j'appellerais de deuxième zone, mais déjà même des chevaux de qualité qui sont capables de faire plusieurs fois dans les dix premiers sur des 120 km en France, là ça devient un peu la bérézina et ça c'est un peu catastrophique.

  • Speaker #0

    Pour quelle raison en fait ?

  • Speaker #1

    Pour la raison qu'ils produisent beaucoup de chevaux. Que les chevaux, on va dire, sur X chevaux qu'ils produisent, ils ont 10% de champions. Après, comme tous les éleveurs, ils ont un gros nombre de chevaux normaux. Et ces chevaux, comme ils les ont chez eux, ils ne viennent plus les acheter. La seule chose qu'ils viennent acheter, c'est ce qui les fait encore rêver. Donc, c'est des chevaux qui pourraient les battre ou qui sont de niveau de rivaliser avec les leurs. La grosse différence, elle est là maintenant, c'est que leurs écuries sont pleines de chevaux.

  • Speaker #2

    Oui, puis il y a aussi le fait qu'eux-mêmes, par le biais de leur indépendance, se sont quand même professionnalisés. C'est-à-dire que maintenant, ils sont capables de venir en France, de faire leur tournée presque autonome, sans courtier, de choisir leurs chevaux. Chaque écurie vient souvent avec leur propre véto. Ils ont tous des exigences maintenant qui sont louables parce qu'eux, ce qu'ils veulent, c'est acheter le bon cheval dans une écurie. Après, il faut pouvoir euh... Pouvoir leur proposer, évidemment, le bon. Et quand, une fois que tu as proposé le bon, le moins bien, alors qu'on arrivait quand même à pouvoir faire du commerce sur le moins bien, comme dit Steph. Mais au jour d'aujourd'hui, leurs exigences, qui sont tout à fait normales, font qu'ils cherchent le bon. Ils cherchent le bon et ils sont autonomes. Et puis, ils ont l'œil, mais non, ils ne se trompent pas.

  • Speaker #1

    Après, moi, dans mon élevage, j'ai vu, même à part du commerce, et là, c'était une des questions que vous avez posées tout à l'heure, au moins, il y a eu un gros tournant dans la façon de faire du commerce. C'était quelque chose qui était inévitable, mais qui a été énormément accéléré par le Covid. C'est que moi, avant, je recevais... et... tous mes clients venaient à la maison et regardaient, essayaient, regardaient les chevaux. C'est que maintenant, un cheval sur deux que je vends, les gens ne se déplacent plus. On les vend par vidéo, on les vend par les réseaux sociaux, les gens ne viennent plus voir les chevaux. À quel point de gré ? En fait, c'est le Covid qui a amené ça. Il y a eu une saison ou deux où ils n'ont pas pu se déplacer. Tout le monde s'est mis à faire des vidéos, à envoyer, à structurer... le commerce via internet et cette pratique est restée. Et ça aussi peut être incité ou orienté plus le commerce sur... Ben voilà, moi des fois je m'arrache les cheveux, il n'y a plus qu'une chose qui compte, c'est le cheval qui va mettre 55 secondes sur ATRM, même s'il calme la dernière boucle. Parce que ça c'est des choses qui sont concrètes, faciles à suivre, faciles à regarder. et je trouve ça un peu dommage et c'est un peu dans cette idée qu'avec Greg et Jean-Phi on avait essayé de lancer une agence de vente aux enchères parce que je crois qu'il faut un petit peu contrer cette oui c'est ce que tu as dit et ensuite l'intérêt c'est pour ça que je voulais venir sur les ventes aux enchères je crois que les ventes aux enchères ont l'intérêt de structurer un marché Merci. et surtout de servir de référence.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. S'il y a une vente aux enchères où des 5 ans se vendent en moyenne entre 20 et 30 000 euros, voilà, on sait ce que vaut un 5 ans. Quand chacun fait ça, et c'est ce qu'on appelle un marché transparent, quand chacun fait ce qu'il veut sous le manteau, comme au marché de la truffe à LAlbenque, ce n'est pas un marché transparent, ce n'est pas un marché qui va inciter des gens autres que les gens des pays arabes à investir dans notre discipline. Ça pose aussi un problème. Moi, je vois, quand j'étais président de l'ACA, j'avais souvent le cas où on nous demandait d'évaluer des chevaux pour des problèmes d'assurance. On n'a pas de marché, il n'y a pas de cours. Donc on ne sait pas sur quoi s'appuyer.

  • Speaker #0

    C'est bien et c'est toujours la même chose, c'est qu'on n'a pas réussi au moment de leur indépendance à structurer tout ça. Parce qu'aujourd'hui, comme ils sont indépendants, il n'y a plus de courtiers. Les courtiers, ils ne peuvent plus tenir le marché. Et après, comme ça se passe par Internet, le marché, il nous échappe. Parce qu'on peut très bien vendre un cheval sans que ça se sache, mais on peut très bien le vendre 10, 15, 20 ou peut-être plus. Par ce biais d'Internet ou des réseaux et ainsi de suite, comme il n'y a plus la gestion du métier de courtage sur la vente des chevaux, il n'y a plus de maintien de marché. Et ça devient, enfin ça peut... Moi, j'ai eu encore l'exemple, quand on propose un bon cheval avec un bon petit palmarès comme Adi stef qui se vendait à l'époque. avec des prix qui sont largement à valeur. Aujourd'hui, le client va te répondre « Oui, mais écoute, il y a deux mois, j'ai acheté à peu près l'équivalence pour deux fois moins cher. » Alors, en plus, ce n'est pas que c'est faux. C'est vrai. Ce n'est pas du mensonge pour essayer de tirer le marché vers le bas. C'est vrai. Et ça arrive. Et ce qui n'arrivait pas avant, quand il n'y avait pas cette indépendance, c'est un échange entre le courtier et le client. Comme dans tout business, s'il n'y a pas quelqu'un qui tient les rênes et qui arrive à… Eh bien, ça se liquéfie, on va dire.

  • Speaker #1

    Voilà. Et après, je pense qu'on a un autre problème et je crois qu'il y a encore temps de s'en occuper. Alors, c'est vrai que pendant 20 ans, on a eu les choses faciles par cet engouement des pays du Golfe. Mais du coup, on a complètement abandonné… tout autre développement, toute autre recherche de nouvelles clientèles et même sur notre sol, au jour d'aujourd'hui, on n'a pas, alors je vais faire un petit peu froisser les gens, mais on n'a pas cherché à développer une autre forme d'endurance. On a même boudé et traité d'asbine les gens qui pratiquaient l'endurance, un petit peu florac, un petit peu montcuq, un peu à l'ancienne, mais où on pouvait avoir une vraie clientèle d'amateurs. Parce que pour moi, le circuit amateur pro en France ne correspond à rien, strictement à rien. Mais par contre, vous pouvez avoir des gens qui pouvaient être intéressés par un petit peu une discipline, comme on peut le voir par exemple dans la course à pied avec le trail, ou simplement le fait du surpassement de soi-même et que le soir quand on se couche, on se dit « Tiens, aujourd'hui j'ai fait un truc » , pourrait amener une clientèle nouvelle, une clientèle différente et pour des chevaux différents. parce qu'au jour d'aujourd'hui Qu'on préface un championnat de France des jeunes cavaliers, un championnat du monde des jeunes cavaliers, un championnat du monde des chevaux de 8 ans, ou une 160 lambda, on recherche toujours la même chose, ou le même type de chevaux. Alors que si on orientait notre discipline sur des formats différents, on pourrait vendre différents types de chevaux. Il n'y aurait pas que les chevaux bradycardes qui récupèrent en 45 secondes, qui intéresseraient les gens. Mais tout ça, c'est notre faute. Parce qu'on n'a pas cherché à développer ce profil. On n'avait qu'une idée en tête ou on avait deux idées en tête. Vendre aux Arabes ou faire des shows pour l'équipe de France.

  • Speaker #0

    J'ai une petite anecdote assez rigolote. Parce que quand on a fait la première édition des ventes FTC avec Stéphane et Jean-Phil, à la fin du truc, on était quand même la première année, enfin même la deuxième, on était assez satisfait de ce qui s'était... de ce qui s'était vendu. Le bilan était plutôt positif. Et moi, je me rappelle dire un coup à Jean-Phi, mais c'est quand même dommage qu'on n'avait pas mis ça en place à la belle époque, parce qu'on a quand même fait ça post-Covid, on a essayé de relancer un peu le commerce et tout ça. Et la réponse de Jean-Phi a été assez claire et en fait, qui est en accord avec la discussion. Mais à l'époque, on n'avait pas besoin de mettre aux enchères les chevaux pour les vendre. Donc on n'y a jamais pensé. Et c'est vrai que toute cette facilité qui a tellement masqué de gros défauts de structuration dans le sens où on était sur une vague trop facile et plein de petites choses nous ont échappées et là, elles ne sont pas forcément évidentes à restructurer.

  • Speaker #1

    Et pour moi, au niveau de l'orientation du sport, je parle toujours du sport parce qu'en fait, on fait quand même avant tout un sport. Et ensuite, on élève des chevaux pour ce sport qu'on va vendre. Mais donc, je pense que le problème de base, c'est le sport, ce n'est pas forcément l'élevage ou ce n'est pas forcément le commerce. Et là où on a raté le tournant, c'est de ne pas développer des produits sportifs différents. Je crois que... L'idée, moi, là, je rentre de courir des États-Unis. L'été dernier, j'étais parti courir en Afrique du Sud. Simplement, par exemple, d'avoir des courses de catégories de poids différentes. C'est une très bonne idée parce qu'on élargit le potentiel de cavalier. Si on aménise qu'on n'a qu'une catégorie, on n'a qu'un seul type de population qui va pouvoir courir et prendre du plaisir. Donc, toutes ces choses-là. Et là où on se trompe, c'est qu'en fait, on est en train de faire… dans la discipline ce qui s'est fait sur France Gallo. On fait des courses de chevaux, on fait des courses pour les chevaux de 6 ans, on fait des courses pour les chevaux de 7 ans, on fait des courses pour les chevaux de 8 ans, on fait... Mais non, on se trompe. On est une fédération, à l'inverse de France Gallo, on est une fédération de cavaliers. C'est le cavalier qui prend sa liste lance, c'est le cavalier l'athlète pour la fédération française et pour la FEI. Alors pourquoi on ne dirige pas nos épreuves ? vers les cavaliers au lieu de les diriger vers les chevaux. Et c'est là où, à mon avis, on se trompe. Parce qu'on ne diversifie pas la demande sportive. Je pense que si on veut vraiment développer le commerce, on met sur un éventail large de types de chevaux. Il faut qu'on élargisse notre potentiel et notre panel de produits sportifs.

  • Speaker #0

    Après... Quand même, toujours par rapport à... Et tu l'as bien dit, tu as tout de suite embrayé en disant qu'on est une fédération sportive. Et à la différence, évidemment, de la SHF, parce que, comme tu as dit, il faut créer des épreuves pour nous, cavaliers. Mais après, du coup, le biais 0-6 ans par le biais de la SHF, c'est quand même là où... Donc deux rôles bien différents.

  • Speaker #1

    Ah oui, les deux missions sont bien distinctes. La Fédération a en charge les cavaliers, la SHF, qui dépend du ministère de l'Agriculture, a bien en charge l'élevage et la fabrication des jeunes chevaux. Mais pour moi, c'est deux missions qui sont complètement différentes. Et c'est là où je trouve qu'on ne s'est pas suffisamment investi dans la FFE, sur la partie... on dit virgule Oui, mais surtout sur le circuit amateur. On a fait des licences amateurs, mais qui sont copécollées, même dans le règlement, de ce qui se passe en FEI. Donc, on n'amène rien de plus.

  • Speaker #2

    Pour revenir, tout ça, c'est hyper intéressant, mais on va essayer de revenir sur la partie élevage. Quelle est la conséquence pour les éleveurs français de ce changement au niveau du commerce ? Est-ce que, par exemple, ils vont privilégier la qualité ? plutôt que la quantité. C'est quoi les stratégies aujourd'hui d'un éleveur français pour vivre de son activité ?

  • Speaker #1

    Là, on a deux problèmes. Moi, je vois à la maison, quand je fais mes croisements ou quand on veut produire, ou même quand je veux acheter des 3 ou 4 ans pour les valoriser, c'est est-ce que je vais acheter des chevaux d'endurance dans l'optique Europe, ce qu'on aime, les courses traditionnelles, ou est-ce que je vais aller utiliser, comme je vais le faire sur des méchements anglos l'année prochaine, par exemple, Aerochaïdandi. pour faire des chevaux pour le désert, des chevaux qui vont aller très très vite sur Samborn. Ça, c'est déjà la première question qu'on va se poser. Parce que nos convictions ne vont pas toujours avec le commerce. Donc, je pense qu'aujourd'hui, le plus gros problème, la plus grosse question que se posent les éleveurs, elle est là.

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a ça, et il y a quand même aussi… Parce qu'il y a… les deux types d'éleveurs. Il y a les éleveurs qui ont quand même la possibilité de faire de l'expansif sur beaucoup de terres et d'avoir de la place de pouvoir élever beaucoup. Moi, par exemple, avec une orang, on ne se considère pas spécialement éleveur. On a un affix, on est content, on s'amuse, mais on a trois poules linières et ça fait trois poulains par an. Mais en endurance, 3 poulains par an, avant de commencer à les valoriser, on est vite à 15 chevaux. Avant de commencer à pouvoir rentabiliser un petit peu, on est vite à... Je vais dire 20-25 chevaux sur une base de 3 poules linéaires.

  • Speaker #1

    Moi je vais être beaucoup plus dur que ça. Aujourd'hui, vivre du cheval endurance, vivre de l'élevage d'endurance, si on n'est pas sponsorisé par la PAC, c'est pas possible. Je ne connais pas aujourd'hui un éleveur qui puisse se targuer de ne vivre que de l'élevage d'endurance, sauf comme tu as dit, certains éleveurs qui touchent des PAC énormes.

  • Speaker #0

    Oui, il y a ça, mais c'est aussi au fond ratat de ce que tu vois. Moi, je n'ai pas non plus la place. Et puis, quand tu n'as pas la place, mine de rien, il faut que tu achètes le foin. Il faut quand même un peu d'aliments. C'est quelque chose qui coûte, qui est onéreux. Et c'est vrai qu'en effet, pour en arriver à une rentabilité, même sur une base de, moi, je vais vous le dire, on a une base de trois poulinières. Aujourd'hui, l'élevage… il a zéro rentabilité. La partie rentable qu'on a encore, c'est la détection peut-être à droite et à gauche sur du partenariat ou sur de l'achat de chevaux. Parce qu'après, un professionnel, normalement, il est capable de détecter et d'essayer d'en tirer le mieux et de valoriser le cheval. C'est un peu le terme valoriser et de vendre. Et puis c'est là où, aujourd'hui, c'est... L'élevage sur trois poulinières, c'est purement loisir. Il n'est pas du tout rentable, mon élevage.

  • Speaker #1

    Je ne connais pas d'élevage qui, en ne faisant que de l'élevage à 100%, soit rentable. Pour moi, élever un cheval, en général, mais d'autant plus un cheval d'endurance qu'on doit mener à 7 ou 8 ans, c'est de la passion. Si on veut faire les choses comme il faut, il ne faut pas voir ça comme un métier. il faut arrêter de... dire aux gens qui vont vivre et gagner de l'argent en élevant des chevaux d'endurance. Ça n'existe pas.

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'aujourd'hui, la problématique principale, notamment là-dedans, c'est qu'un cheval va se vendre à sa valeur qu'à 7 ou 8 ans, comme vous l'avez dit.

  • Speaker #1

    Oui, mais pour en vendre un à sa valeur à 7 ou 8 ans, il y en a combien qui auront eu de l'OCD, qui auront rencontré Mme Colli comme M. Barbelé ou qui aura été mauvais ? Alors, pour un qu'on va vendre à 40 ou 50 000 euros, on en aura élevé 3 ou 4, qu'on aura 3 000 balles pour le loisir. Donc c'est pour ça que j'ai dit, c'est pas non. L'élevage du soin d'endurance, c'est un plaisir, c'est une passion, et il faut le voir comme tel.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Au jour d'aujourd'hui. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai toujours gagné de l'argent en faisant du commerce, mais l'élevage, il fait peut-être quelques bonnes choses.

  • Speaker #0

    T'en as perdu.

  • Speaker #1

    Mais j'en ai perdu. Non, mais c'est vrai. Si j'étais jeune, je ne ferai pas d'élevage financièrement.

  • Speaker #0

    Moi, je peux vous dire encore une petite phrase bien. Jack Bego, il m'a souvent dit dans les chevaux, si tu veux finir millionnaire, il faut que tu commences milliardaire. Et globalement, je pense qu'il a raison.

  • Speaker #2

    Bien sûr, mais bon, allez, en admettant qu'on ne parle pas d'argent, quelles sont quand même les stratégies ? OK, on a parlé de choisir quel type de chevaux on fait naître. Donc, soit effectivement pour des courses plus européennes ou soit des courses plus dans le désert. Mais est-ce qu'il y a d'autres stratégies que les éleveurs peuvent mettre en place pour avoir un cheval qui va se vendre ?

  • Speaker #1

    Ah, pour qui va se vendre ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    De toute façon, la difficulté en partant de ce principe-là, aujourd'hui, je vends tel type de cheval. Mais au jour d'aujourd'hui, je vais faire un seigneur pour un produit que je vais vendre dans huit ans. Mais dans 8 ans, ce n'est pas du tout ce qui va se vendre. Donc, c'est pour ça que je dis, pour moi, l'élevage est une question de passion. Moi, en tant qu'éleveur, aujourd'hui, je me positionne, je vais essayer de produire le cheval qui me fait plaisir, le cheval que j'aime et je serai ou je ne serai pas dans la tendance. Mais courir après une mode en faisant de l'élevage, parce que pour moi, le commerce, c'est quand même une mode. Donc, courir après une mode pour faire de l'élevage du cheval d'endurance, c'est du ça. C'est voué à l'échec puisqu'on produit aujourd'hui un cheval qu'on vendra dans 6, dans le meilleur des cas, et dans 8 ans. Donc moi je pense que la meilleure stratégie, c'est que chaque éleveur se dise ça c'est mon idéal, et essayer de se rapprocher de cet idéal. Mais partir pour faire un cheval qu'on va se dire aujourd'hui je vais mettre cet étalon parce que c'est ce qui se vend, c'est sûr que dans 8 ans c'est plus ce qui se vendra. Et oui. On l'a bien vu, on l'a tous fait, on s'est tous planté avec Tijani par exemple, on a tous fait des Tijani, on a tous utilisé des fils de Tijani. Même maintenant, plus personne n'en veut. Et on a tous des petits-fils de petites jannies qui ont 8 ans, par exemple. Et je ne dis pas qu'ils sont tous mauvais, mais par rapport au nombre qu'on a fait, on en voit sortir, mais pas au pro-rata de ce qu'on aurait pu imaginer.

  • Speaker #0

    Et après, c'est ce qui a été quand même une longue discussion et un long débat à la commission SHF. C'était justement d'essayer, au jour d'aujourd'hui, avec le sport qu'on connaît et la qualité de l'élevage qu'on connaît, de trouver un juste milieu entre le début de la valorisation, qui a quand même été, avec le règlement d'aujourd'hui, qui est qui a un petit peu accéléré, et le fait justement de ne pas trop l'accélérer. C'est-à-dire que c'est vrai qu'on a augmenté les distances sur les 5 ans et les 6 ans, mais les deux choses, c'était, est-ce qu'on essaye d'arriver à trouver une valorisation plus rapide sur nos chevaux, sans non plus toucher à leur intégrité ? Alors après... De toute façon, on ne va pas débattre de ça ce soir, parce que c'est un débat qui est long. Mais il fallait qu'on trouve, justement, parce que la filière, comme elle va mal, oui, mais dans l'amélioration génétique qu'on a eue, dans l'amélioration du cheptel français qu'il y a, il fallait qu'on redynamise un petit peu la rapidité du commerce. Je ne sais pas si je m'exprime bien ou si on arrive à comprendre ce que je dis.

  • Speaker #2

    La sélection, tu veux dire que la sélection soit plus rapidement visible ?

  • Speaker #0

    Pas forcément la sélection, mais la mise en valeur de nos produits. C'est-à-dire que c'est dommage, mais il n'y a pas de commerce sur les concours d'élevage de 0-3 ans. mais je suis sûr que Dans d'autres disciplines, il y a des courtiers qui vont certainement voir ces concours-là pour détecter justement et acheter. Plutôt que d'acheter à 6 ans très cher, ils vont quand même préférer peut-être l'acheter à 3 ans quand il est aux portes de la valorisation pour l'avoir moins cher. Après, c'est trouver le juste milieu dans la valorisation du cheval d'endurance, à savoir quand c'est qu'il est... qu'il est mature et tout ça, c'est pas évident, mais ça a été long. Et bon, après, il faut encore quelques années pour voir si c'était le bon choix. Mais l'accélération quand même de la valorisation de nos chevaux, on commence à parler des 4 ans, mais non, il y a 10 ans, les 4 ans, je pense que Steph est d'accord avec moi, ils étaient au champ et on ne s'en occupait pas parce qu'on avait bien assez de... de temps à s'occuper des 5, 6, 7, 8, enfin les autres. Et là, maintenant, pourquoi pas commencer à les valoriser déjà, même sur les 0-3 ans.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai fait partie des gens qui ont poussé à ce qu'on augmente un petit peu les distances sur nos jeunes chevaux, et je suis persuadé que nos jeunes chevaux travaillaient pas assez. Je pense que je veux dire... Moi je suis fanatique de Kylian Jornet, il a monté son premier 3000, il avait 5 ans. Je ne crois pas qu'on fasse des athlètes et qu'on fasse des sportiques en attaquant très tard, trop tard dans sa carrière et c'est valable pour tous les athlètes de haut niveau. Et puis moi il y a une chose qui m'a fait mettre le doigt dessus, c'est que personnellement sur les chevaux que j'ai fait naître, les deux chevaux qui ont le plus réussi à haut niveau, Je vais les citer, donc un qui a quand même gagné la Sheikh Mohamed Cup, la Présidente Cup, et puis qui avait gagné le championnat du monde des militaires à l'époque monté par Sheikh Hamdan, c'est un cheval qui avait commencé sa carrière comme un cheval de course. Débourré à deux ans et demi, travaillé en course de plat à trois, quatre et à cinq ans, et il a couru jusqu'à 18 ans. Et je suis de plus en plus persuadé que nos chevaux d'endurance qu'on attaque à travailler à six ans, c'est trop tard. Et je suis persuadé... Je ne dis pas qu'il faut leur tirer dessus, mais je pense qu'une éducation, une formation progressive, lente, dès l'âge de 4 ans, voire moi je serais même de les attaquer, je le débourre de plus en plus tôt, je suis persuadé que c'est aller dans le bon sens. Et pour moi, c'est plus de la maltraitance de prendre un cheval, le débuter en début de 6 ans sur 40 km et lui faire faire de ça une étoile où c'est 2,80 à la même année. que de prendre un cheval, lui faire faire un petit débourrage et une vingt, une quarante à quatre ans, et puis recommencer un petit peu à cinq ans, et puis un peu à six ans. On fait les choses beaucoup plus doucement, beaucoup plus progressivement. Et puis on l'a vu même dans les éleveurs qui élevaient un petit peu à l'ancienne, qui avaient quand même une vraie école en tourisme équestre. Je me souviens très bien des chevaux de, par exemple, de Jean de Chatillon, qui à quatre ans partaient déjà faire le tour de Florac en randonnée. Et ces chevaux-là étaient travaillés, habitués à travailler, endurcis. et ça ne les aura jamais nuits à leur carrière, bien au contraire.

  • Speaker #2

    Ce que vous mettez en avant là, c'est que ces circuits 0,3 ans et 4,6 ans, d'une manière différente, permettent plusieurs choses. Un, de détecter les chevaux de manière plus rapide pour éviter, pour un, peut-être les valoriser rapidement, mais aussi peut-être les mettre en valeur rapidement.

  • Speaker #1

    Mais déjà les fabriquer.

  • Speaker #2

    Et la deuxième chose aussi, de les former et de les fabriquer en tant que cheval d'endurance.

  • Speaker #0

    Et à minima aussi les catégoriser, parce qu'on peut quand même assez...

  • Speaker #1

    Je suis assez surpris par la réaction du large public contre les vitesses régulées. C'est un discours que j'ai pour les épreuves SHF, que je n'ai pas forcément vis-à-vis du circuit de découverte amateur 20, 40, 60 km fédéral. Mais par contre, pour les jeunes chevaux, je suis un fervent défenseur du système régulier parce que pour moi, il protège plus les jeunes chevaux à l'inverse de ce que disent les gens. Puisqu'on ne pourra pas aller plus vite que la vitesse maximale imposée, boucle par boucle. Avant, on pouvait se planter une boucle, la faire à 12 à l'heure parce qu'on déférait et aller à 18 ou à 20 la boucle d'après. À vitesse régulier... On ne pourra pas, le mec qui fera sa boucle à 12 à l'heure, il ne pourra quand même pas aller à plus de 16 à la boucle d'après. Donc, on protège les chevaux. On leur empêche de pouvoir aller trop vite. Et les gens, ils s'offusquent de cette évolution. Je ne comprends pas. Pour moi, la vitesse régulière va protéger les chevaux.

  • Speaker #0

    Ce que ça amène en autre protection aussi, c'est que... Il y a la mise en avant pour certaines personnes, un point noir, mais le fait qu'il soit séparé par les vat gate sur la piste, alors en effet, ça peut peut-être l'isoler et l'empêcher de revenir. Et ça, comme vient de le dire Stéphane, ça le protège, mais ça le protège peut-être parce qu'il n'est pas forcément à sa place ce jour-là. C'est-à-dire que s'il est dans un groupe, avant, quand on faisait de la vitesse imposée, Les chevaux arrivaient et ils repartaient tous ensemble. Ils subissaient la course. Ils suivaient un groupe. Mais peut-être que ce jour-là, le cheval qui est arrivé en même temps que le gagnant, il a reproduit sur la boucle d'après de nouveau la même vitesse avec le gagnant. Et c'est des fois un peu le défaut qu'on peut avoir à haut niveau. Quand on a un peloton de chevaux qui rentre, par exemple, au deuxième vet de la 120 de Compiègne, on va dire. c'est un peloton de 30 chevaux, quand tu rentres le 10, 15e dans le vet, tu sais très bien que tu vas avoir de l'attente et que tu es peut-être déjà un petit peu en danger. Mais tu vas quand même pouvoir coller au cardio et à rentrer dans ton groupe et à suivre le groupe. Plutôt que d'être séparé par un problème métabolique, l'imposé te garde toujours dans la même boucle de... de chevaux de qualité, alors que t'es pas forcément à ta place. Et c'est ce qui est en fait soit positif pour certains, soit négatif pour d'autres. Après ça, c'est un peu Ausha, mais dans l'idée, comme dit Steph, de protection, ça en fait partie. Après, il y a un côté éducation, mais le côté protection est aussi là.

  • Speaker #2

    Oui, les avis divergent énormément sur ce sujet de vitesse régulée. Oui,

  • Speaker #1

    mais je pense que les gens aussi font l'amalgame entre épreuve SHF, épreuve fédérale. C'est évident qu'une 20 km avec des gamins qui vont découvrir la discipline pour la première fois sur une 20 ou une 40, je veux bien entendre que la gestion d'un veille avec des chevaux ensemble sur un deux-chevaux soit compliquée. Mais par contre, sur de l'SHF, même si les chevaux sont novices, c'est quand même… On s'oriente vis-à-vis des éleveurs, vis-à-vis des valorisateurs, donc c'est des gens qui connaissent la discipline et qui connaissent la pratique. Je pense qu'il y en a qui prennent un malin plaisir à se faire passer pour des idiots en disant qu'ils ne comprennent pas le système, mais c'est une façon de provoquer un petit peu. Parce que même s'ils n'ont pas compris la première fois qu'ils ont ressorti, quand deux fois ils ont été éliminés pour dix secondes, la fois d'après ils vont comprendre. Oui. Je voulais revenir un petit peu sur la question qui était quand même la chose sur l'orientation ou les conseils à donner aux éleveurs en termes de génétique. Je crois que quand même une des choses qui a fait que la France, depuis 30 ans maintenant, tient le haut du pavé dans la qualité des chevaux sur les championnats, c'est que quand même on a eu une ligne, on a quand même toujours... chercher à produire des chevaux, ce que j'appelle classiques. Et on est quand même toujours resté sur nos origines classiques. Et on n'a pas trop essayé de faire des grandes inventions. On le voit encore sur les deux ou trois dernières courses. Il ne faut pas chercher de sortir du croisement Zulus-Persik, parce que c'est quand même ce qui marche le mieux, avec un petit apport de sang français de course pour amener un petit peu de la galopade et de la taille. Et c'est quand même, grosso modo, le secret de la réussite et de l'élevage français. Ça ne tient pas à beaucoup plus que ces trois ingrédients-là.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous voulez dire que les croisements faits déjà il y a 30 ou 40 ans étaient déjà les bons ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était déjà les bons. Et puis, comme les bons sont restés entre eux à s'utiliser, qu'on a utilisé les meilleurs fils de Persique sur les meilleures filles de Zulus, vice-versa, en remettant de temps en temps un petit peu de courant de sans-course. La sélection s'est faite comme ça. Et puis Zulus a été un pur hasard. On a toujours eu un échange dans les années 1980 aux années 2000-2010. Il y avait toujours un échange d'étalons entre la France et la Pologne. Pourquoi Zulus ? On va citer Bard Bédur, on va citer Grabiec, on va en citer Bâche, on va en citer beaucoup d'autres. Mais Zulus a été au-dessus du panier. Zulus n'a sailli que deux saisons en France. Et c'est le cheval qui est incontournable au jour d'aujourd'hui, de la même façon que Persik était incontournable. Il y a eu une part de chance, il y a eu un part donné par qui les ont utilisés. Et puis ensuite, les éleveurs d'endurance ont recherché ces courants de sang et les ont gardés et les ont multipliés. Et puis maintenant, ça a fait souche. Mais dans tous nos champions, ou dans la plupart, il y a aussi toujours 12 ou 25% de sang de course et qui amènent un peu plus de structure que ce que les éleveurs des autres pays n'ont pas pu bénéficier ou ont bénéficié beaucoup plus tardivement.

  • Speaker #2

    Ok, merci pour ces précisions. Pour revenir sur le cycle classique et le cycle libre, ce sont des nouveautés qui ont été mises en place en 2023. D'où est venue l'idée justement d'avoir un cycle libre et un cycle classique ?

  • Speaker #1

    Première idée, c'était à partir du moment où on allait durcir un petit peu le cycle classique, il fallait proposer une alternative parce que personne ne détient la vérité. Il fallait proposer une alternative pour les gens qui n'étaient pas favorables à l'augmentation des distances. Et aussi, on a tous des chevaux chez nous qui sont tardifs. Moi, ça m'arrive régulièrement avec les juments que je fais pliner à... à 4 ou à 5 ans, de les commencer plus tard. Donc, c'était intéressant d'avoir deux circuits.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Le circuit en lui-même, il est important de pouvoir catégoriser chaque génération à ce qu'ils courent entre eux par tranche d'âge. Et après, de là, il fallait aussi pouvoir les catégoriser ... au niveau soit maturité, soit simplement qualité. C'est-à-dire qu'on peut très bien avoir un champion qui n'est pas encore à maturité dans sa génération d'âge, qui va se faire petit à petit, et qui seulement va éclore à 7 ou 8, voire même des fois 9 ans. Mais il fallait pouvoir proposer un panel d'épreuves et de catégories où chacun puisse y retrouver sa place. C'est-à-dire qu'on peut très bien avoir, et ça arrive, je pense qu'il peut très bien y avoir un 6 ans qui est simplement à cette génération-là et à ce moment-là, au moment T, préparé et amené au top. mais qui va peut-être stagner et qui, à 8 ans, sera moins bon que celui qui a peut-être gagné le cycle libre parce qu'il avait un peu plus de temps, qu'il avait besoin de plus de temps et de maturité pour pouvoir, ce jour-là, être bon. Et donc, de là, il fallait, une fois qu'on avait proposé, justement, soit par la distance, soit par la technicité, des niveaux différents. C'est là où le cavalier ou le rôle d'entraîneur lui intervient, dans le sens où il se dit, tiens, je vais plutôt m'orienter là-dessus, sur le cycle classique, parce que le cheval est apte à faire ça, ou parce qu'il a, comme a dit Stéphane, pas loupé de palier dans sa formation. Ça se trouve, il a fait les 4, ça va bien, il fait les 5 ans, et puis il fait les 6 ans, et jusque-là, va bien. Les juments, il y a des juments, comme dit Stéphane, qui sont en retard parce qu'elles ont été à l'élevage. Donc, elles, elles commencent un peu plus tard. Et il fallait pouvoir proposer ça à la finale dans un premier temps. Et ça, ça va être le débat sans doute de la commission d'après-finale de cette année. Peut-être pouvoir commencer aussi à le proposer en région. du fait comme l'a dit Stéphane aussi, c'est que la VR, la vitesse régulière, est quand même pour la SHF un bon moyen de catégoriser un peu maintenant les chevaux. Et on veut pouvoir aller plus loin aussi en région, pour pouvoir justement la clientèle qui a envie de prendre un peu plus son temps ou qui a besoin de se... de ce système qui existe depuis longtemps de la vitesse imposée pour pouvoir former gentiment son cheval. Et le côté peut-être plus élitisme dans la formation où les gens ont la capacité en région de déjà former les chevaux au Vet gate et en même temps, nous, de pouvoir un petit peu plus sélectionner et de se dire que... Parce que là, au jour d'aujourd'hui, un cheval qui fait de la vitesse imposée à 12 à l'heure, Il va avoir sa qualification comme tous les autres pour aller à la finale, comme un cheval qui a fait, par exemple, toutes ses qualifs à 16 à l'heure. Alors, qui est le meilleur des deux ? Ça, je ne dis pas. Peut-être que c'est celui qui a fait à 12 à l'heure. Mais en attendant, c'est quand même les paliers de sélection qui font que tu vas à la finale. Les paliers de sélection, tu vas à la finale et qui font que... Il n'y en a pas spécialement, en fait, en région. C'est qu'il n'y a pas... Mais après, on va dire oui, mais... Est-ce qu'on a le luxe de pouvoir faire ça, c'est-à-dire sélectionner des gens en région ? Oui, c'est sûr qu'on est dans une conjoncture peut-être difficile. Mais est-ce qu'il faut s'en priver ? Est-ce qu'il fallait le faire avant ? Moi, je pense que la question, elle est surtout là. C'est vrai que c'était peut-être une structuration à faire il y a un petit peu plus longtemps. Pour moi, on arrive trop tard. Mais pas trop tard.

  • Speaker #1

    il est jamais trop tard de mettre quelque chose en place mais je pense que tout ça ça aurait fait du bien plus tôt comme ça après c'est mon propre avis est-ce que du coup aller vers bon de la formation ça c'est super évidemment mais en tout cas une détection une sélection de plus en plus fine, plus rapide, ça risque pas justement d'aller dans ce sens de catégoriser un peu trop vite les chevaux et de justement ... Continue à nourrir ce marché vers les pays du golf, qui aujourd'hui fait effectivement vivre la plupart des éleveurs, la plupart des entraîneurs, mais qui n'est pas, pour l'avenir, qui n'est pas suffisamment stable en fait.

  • Speaker #0

    Ah oui et non, parce qu'on reste quand même sur... Si on met des œillères et qu'on oublie le sport, les pays du golf, notre intérêt à nous quand même... à chaque génération et à chaque moment de vie du jeune cheval, c'est de pouvoir se dire, tiens, il en est là, par plein de moyens. Mais si on ne propose pas un circuit où les gens vont avoir un résultat face à leur performance ou face à leur... leur circuit de formation. Si on ne leur propose pas du concret, ce n'est pas évident non plus de se situer. Donc, si le panel n'est pas élargi... il n'y a pas un moment où on se dit « Tiens, non, il n'en est pas là » ou « Tiens, je peux aller au grade au-dessus » . On peut très bien attaquer peut-être du cycle libre et se dire « Non, mais il survole le truc, il faut tout de suite que j'aille dans la gamme au-dessus » . Ou peut-être qu'il y a un moment « Non, je vais trop vite, il faut que je régresse » . Et comme l'a dit Stéphane, il vaut mieux avoir un choix sur... Même du zéro, du 1 an au 6 ans, on peut déjà commencer à les former, les mettre dans le vent, les amener à un petit concours d'élevage. Parce que quand les gens disent qu'on arrive à la finale, il y a les drapeaux, il y a les tentes. Mais depuis l'âge de 1 an, si tu avais envie, on te propose des épreuves pour que tu puisses commencer à former tes chevaux. Alors, s'il y a 5 ans, il découvre les drapeaux. bon, peut-être que tu aurais pu commencer plus tôt. Et si à 5 ans, ça t'a choqué qu'il ait découvert les drapeaux, tu avais le cycle libre. Et puis après, peut-être qu'à 6, tu pourras. Et c'est pour ça que je pense que c'est important quand même de pouvoir proposer. Alors, on va dire, mais ça démultiplie les épreuves. C'est sûr que pour le cheptel, peut-être qu'au jour d'aujourd'hui, ça ferait trop d'épreuves. Mais en même temps, ça permet... je pense, de réellement pouvoir situer le niveau de son cheval.

  • Speaker #2

    Moi, j'ai quand même une vision maintenant qui est assez claire de ce que j'ai envie ou de ce que je veux proposer à mes chevaux et donc je crois qu'il est moi ce que j'ai envie que les gens de proposer aux gens c'est que je crois quand même le cheval d'endurance comme tout cheval, cheval de course ou cheval de CSO, il y a un moment où il apprend à être cheval d'endurance en faisant de l'endurance. Donc je pense que quand même les chevaux il faut qu'ils courent. Ça c'est la première chose. La deuxième chose, si au niveau du commerce on veut commencer à remonter, à avoir des prix ou pouvoir vendre des chevaux à un certain prix, il faut quand même qu'on arrive à hiérarchiser nos chevaux. Tous les chevaux ne valent pas 50 000 euros à 6 ans et tous les chevaux ne valent pas non plus 10 000 euros. Donc je pense que c'est bien de pouvoir proposer une vraie… classification ou une vraie hiérarchisation des chevaux pour pouvoir avoir des prix qui correspondent à la qualité des chevaux. Moi j'ai eu la chance de vendre ces trois ou quatre dernières années Darco de la Marjorie qui était élite avec ma fille à Uzès qui a été champion du monde de derrière, j'ai pas envie que des chevaux de ce niveau là de les vendre à 15 000 balles. J'ai vendu l'année dernière le cheval qui est troisième au mondial cette année, Haqtar, que j'ai vendu et je l'ai pas vendu aux Émirats, je l'avais vendu à Alex Luquet. Mais c'est pareil ce cheval là... avait survolé l'épreuve de 5 ans à Uzès. Donc si on ne propose pas des épreuves suffisamment sélectives pour ces chevaux-là, comment voulez-vous qu'on arrive à les sortir de la masse, à les faire voir ? Et moi, en tant qu'éleveur, je préfère les vendre à 5 ans qu'à 8 ans. Parce que c'est moins important, la valorisation coûte moins cher. Alors oui, c'est un travail, mais ces chevaux-là, c'est sûr, ils n'ont pas fait le minimum, ils n'ont pas fait juste une 20 et une 40. Et je ne crois pas que ça les ait, le fait d'être construit gentiment et de voir un maximum d'épreuves, je ne crois pas que ça les ait abîmés sur la longévité. Ma jument, qui est en équipe de France Cookie, était élite à 5 ans à Uzès. Là, elle a 14 ans, elle est toujours niveau 160. Elle était troisième sur sa dernière sortie. Et j'espère bien qu'elle va courir jusqu'à 16 ou 17 ans, comme la plupart de nos chevaux qu'on a fabriqués tôt. Mais gentiment. Et ce n'est pas parce qu'on les court, justement, je les cours assez régulièrement, du coup, ils travaillent moins souvent à la maison, ils ne font pas de longues rails, ils ne font pas de choses difficiles. Et moi, je pense que les chevaux apprennent leur métier en courant.

  • Speaker #1

    Du coup, toutes ces nouveautés qui ont été mises en place avec ce nouveau règlement, donc on parle du cycle libre, cycle classique, de la mise en place des vitesses réguliers, etc. Le but, c'est de former les chevaux. C'est le but de la SHF, en fait, mais aussi de hiérarchiser et de détecter les chevaux. Est-ce que vous voyez d'autres missions que la SHF donne ?

  • Speaker #2

    L'intérêt de la détection et de la hiérarchisation, il a plusieurs buts. Forcément, il y a un but commercial où il y a une valorisation à court terme des chevaux, où on peut les vendre mieux. Mais il y a aussi un vrai intérêt en termes de sélection, en termes vraiment de recherche et d'élevage. Moi, je fais partie des gens convaincus que les petits-fils de Persik seront meilleurs que les fils de Persik, et meilleurs que ce qui était Persique, parce que c'est ce qu'on appelle l'amélioration génétique. Et plutôt, on va déceler les qualités... de génétique d'un étalon, plus vite on avancera. Il y a des étalons que je vais citer comme Diadur des Vabres, où sa première génération de produits avait déjà été détectée sur le circuit 0-3 ans, où ces poulains-là avaient quand même trusté les premières places. Et là, au jour d'aujourd'hui, ça fait clair, on a vu un de ces premiers jeunes produits gagner déjà aux Émirats. Donc je pense que quand même de faire une détection précoce... va aussi aider les éleveurs à aller de plus en plus vite et à utiliser plutôt les bons reproducteurs. Donc ça a un double intérêt.

  • Speaker #0

    De toute façon, le rôle principal, je pense, de la SHF, c'est de proposer aux éleveurs un circuit en adéquation avec chaque génération de chevaux. Ce qui va permettre à la SHF, à eux, d'obtenir et de recueillir des données. les plus précises possibles, plus on va se rapprocher de la vérité au niveau capacité et qualité des chevaux dans la même génération, plus les données vont être justes et plus la sélection et les outils donnés aux éleveurs sera proche de la vérité. quand à un moment on avait euh Je ne vais pas dire de bêtises, mais je crois qu'il y a eu une finale où on s'est retrouvé avec 30 élites. Et à la fin, on avait tellement d'élites qu'on s'est dit, bon ben tant pis, on ne prend plus par rapport à le résultat qui sont élites, on va dire que dans les 30 élites, ça ne sera que les 10 premiers qui seront élites. Et les 10 suivants seront très bons, enfin excellents, et puis ainsi de suite. Donc ça voulait bien dire qu'on n'avait plus sur chaque génération... vraiment de l'élitisme. Il faut quand même savoir qu'à Fontainebleau, il y a 2000 chevaux et sur une finale, il y a trois élites, comme on a à peu près maintenant. Mais il faut quand même pouvoir les séparer par quelque chose. Il fallait bien qu'à un moment, on puisse proposer quelque chose qui soit en adéquation de la génération, de la qualité et de la sélection qui s'est faite en amont, de la qualité des chevaux. du jour J, et on est obligé d'évoluer avec ça. On évolue dans le règlement, on évolue dans les modes de sélection, et il y a des choses qui passent un petit peu obsolètes, et puis il y a des nouvelles choses qui arrivent. Comme on a vu le déplacement, maintenant il y a le jugement du galop sur l'hippodrome. C'était une première l'année dernière, je pense que c'était filmé, donc ça a donné sur l'écran géant, c'était quand même vraiment sympa de... de revoir les arrivées des galops jugés par les trois juges. Voilà, ça, c'était une nouveauté. Et je pense que c'est arrivé parce qu'en effet, on s'est quand même rendu compte que le galop et l'harmonie couple cavalier, la qualité du galop était quand même importante, alors qu'avant, on était sur un trotting, un point trotting. Mais bon, on sait très bien qu'on peut avoir un cheval qui ne se présente pas forcément bien ou qui n'a pas forcément le point allure. Je pense qu'on l'a tous vécu un jour, on n'a pas eu le point allure, mais par contre, on a eu un bon cheval qui galopait. Je sais que, par exemple, le gagnant de l'année dernière, des élites des 6 ans, il n'a pas un bon trotting. C'est un cheval qui biarde, mais par contre, l'année dernière, ce jour-là, c'était le meilleur cheval. donc On a évolué avec le temps, les épreuves évoluent avec la sélection, ça c'est logique. Et je pense qu'il faut aller de l'avant. Et moi, je dirais quand même que les dix dernières années, on est allé plutôt de l'arrière dans le sens où on avait peut-être une petite crainte justement de ce qu'on appelle là aujourd'hui le welfare et la protection des chevaux. Alors, toutes les règles qui ont été ajoutées, à tous les niveaux d'ailleurs, que ce soit en FEI, en FFE ou en SHF, avec toujours ce côté attention, protection des chevaux, à un moment, je pense, nous a desservis et nous dessert encore aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pensez que dans les dix prochaines années, ou même plus tard, l'élevage français restera celui qui produit les meilleurs chevaux ?

  • Speaker #0

    Assurément !

  • Speaker #2

    Oui, j'en ai aucun doute. On a quand même, la plupart d'entre nous, produisé et déjà été passionné de la discipline avant qu'il y ait cet engouement des pays du Golfe, dont notre lève-motif, c'était quand même pas le commerce ou de vendre des chevaux, on a eu la chance après de pouvoir en vivre, mais avant tout, ce qui nous porte, c'est la passion de cette discipline.

  • Speaker #1

    Grégoire, tu voudrais dire quelque chose ?

  • Speaker #0

    Non, il a tout dit.

  • Speaker #1

    Est-ce que...

  • Speaker #0

    Le seul point noir là-dedans, c'est que ça fait 30 ou 40 ans que c'est les mêmes passionnés et que ce qu'il faudrait arriver au jour d'aujourd'hui, c'est d'arriver à élargir ce vivier de passionnés qui existe et qui tourne toujours. On tourne autour du pot, on est tous les mêmes. Et c'est les générations qui arrivent maintenant dans l'endurance. c'est les fils d'eux et les petits-fils d'eux. C'est-à-dire que le milieu de l'endurance, en France, je pense, c'est pas sectaire, par quel biais, je ne sais pas. Mais je pense qu'aujourd'hui, il faut vraiment qu'on arrive à trouver une solution. Comme l'a dit Stéphane au début du podcast, c'est qu'on ne s'est pas assez occupé de ce qu'on savait faire avant. orienté uniquement sur les pays du golf, sur le commerce et sur le sport qu'ils pratiquent. Et au jour d'aujourd'hui, il est vraiment temps de se réveiller, d'ouvrir les yeux et d'essayer de... Alors la solution, aujourd'hui, je ne l'ai pas, parce que de toute façon, il faut essayer avant de pouvoir dire que ça marche. Mais je pense que structurer la... La base de... Restructurer la base de notre sport, qui était quand même un sport de longue distance dans la nature, plutôt que courte distance sur le hippodrome, est vraiment important. Et il n'y a pas de raison. Les trails, on regarde par exemple sur les réseaux sociaux aujourd'hui, tout le monde court à pied, tout le monde court à pied en extérieur, il n'y a personne, les tapis roulants, c'est... Si, il y en a encore un peu où mes personnes coursent l'athlétisme, je pense que si, il y a toujours de l'athlétisme. Mais quand même, le populaire, c'est le trail. Et je ne vois pas pourquoi le populaire dans le monde équestre ne serait pas l'endurance. Donc je pense qu'il faut simplement bien remettre l'église au milieu du village et essayer de trouver ce qui a fait qu'il y a 30 ou 40 ans, l'endurance a éclos et s'est développée. Et a pris un biais qu'on ne peut pas cracher dessus et on ne peut pas le dire que ça a été... Mais on a, et à chaque fois on revient sur la même chose, on a surfé sur une vague facile en gardant des œillères et sans prédire à l'avenir où on est en plein dedans. C'est-à-dire qu'au jour d'aujourd'hui, il faut qu'on... Il faut qu'on se recentre et qu'on trouve, je pense, tous ensemble des solutions. Pour moi,

  • Speaker #2

    c'est quand même, si on fait une analyse sur l'évolution sur les 50 dernières années, on a quand même beaucoup perdu du fait de ne plus avoir une maison mère endurance. C'est un peu pour ça que j'ai sauté quand même sur l'opportunité, quand tu as proposé le salon de l'endurance, c'est que je crois que c'est pour moi un peu terme qui est fondamental chez nous et qui nous manque, c'est d'avoir de ne pas être l'enfant toujours l'enfant pauvre d'autres choses. On a le problème par exemple en élevage où on n'a pas une association d'éleveurs de chaude endurance. On a le problème au niveau du sport où on dépend de la FEI, on a une commission de gens qui sont cooptés pareil à la FFE où le jour où on ne va pas dans le bon sens, on change les personnes qui sont cooptées et quand même, on a perdu beaucoup le jour où on a perdu le CNRE et une... identité Forte Endurance. Et ça, c'est la première chose sur laquelle je voulais insister. Je crois fort comme, dur comme fer à France Endurance pour cette raison-là. Je veux dire, quelque chose qui est pensé, réfléchi par et pour les gens de l'Endurance, que ce soit les éleveurs, que ce soit les organisateurs, que ce soit les juges. Et ensuite, je crois que si on veut sauver la partie commerce de l'élevage d'Endurance, il faut qu'on Merci. qu'on repense la discipline, mais vers les sportifs, vers les cavaliers, pas les chauds. Les chauds, je vais choquer les gens, mais je veux dire, à la fin, c'est comme moyen. Notre sport, il est fait par les cavaliers, pour les cavaliers. Et le cheval est un moyen de pratiquer notre sport. Alors je sais que ce genre de discours n'est pas dans l'air du temps, mais c'est quand même la vérité. Et je pense qu'aujourd'hui, on doit repenser la discipline vis-à-vis des sportifs. Et je pense qu'il faut qu'on propose des produits sportifs plus variés.

  • Speaker #1

    Je comprends tout ce que vous voulez dire. Ce sur quoi je voulais revenir, c'est qu'effectivement, il va falloir, en fait, ça va être obligé pour que l'endurance qu'on connaît aujourd'hui continue d'exister et qu'on puisse tous s'amuser sur des courses d'endurance, qu'il y ait d'autres marchés autres que les pays du golf qui s'ouvrent. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, former un cheval d'endurance, ça prend beaucoup plus de temps, ça demande beaucoup de moyens. Quand un cheval de course ou un cheval de saut d'obstacle, il fait 45 minutes par jour, ça lui suffit. Un cheval d'endurance, il lui faut deux fois ou trois fois ce temps-là. donc en termes de de rien que de production pure du cheval d'endurance. En fait, le coût est beaucoup plus important.

  • Speaker #2

    Ah non, je ne suis pas du tout d'accord avec ça. Aujourd'hui, j'élève et je fais entraîner les chevaux de course. J'ai des poulets en entraînement pour la course qui coûtent 2000 euros par mois. Et combien il y a de chevaux en entraînement en France chez des professionnels ? Oui. On multiplie par 300 par rapport à ce qu'il y a en chevaux d'endurance. Le problème, ce n'est pas le coût. Le problème, c'est la motivation. Trouver les bons événements, trouver la motivation pour qu'il y ait des gens qui viennent chez nous. Et nous, chez nous, ce qu'on a à vendre, c'est ce que disait Greg, on a la chance d'avoir un sport qui est dans l'air du temps. On a une complicité avec un animal. On a un sport qui se pratique en extérieur et on a quand même la partie technique de la compétition. Donc je crois qu'on a quand même tous les ingrédients pour que notre discipline réussisse. Et au jour d'aujourd'hui, La seule chose qui manque, les gens comme Greg, comme moi, comme les Bégaud, les Philippe Thomas, on est des convaincus, mais on a l'impression qu'on n'arrive pas à élargir notre cercle parce que je pense que le problème vient de ce qu'on a aujourd'hui. On a trop voulu uniformiser nos courses. On n'a pas de produit différent. On recherche le même. Il y a toutes les courses, il faut une première boucle de 40, une deuxième de 30. des arrêts de 40 minutes, après le dernier, il fait 50 minutes. Toutes nos courses sont les mêmes. Nos courses n'ont plus de personnalité. Et je pense qu'il faut revenir vers ça. Il faut venir sur des courses où toute une gamme de pratiquants différents puissent se régaler. Des vieux, des jeunes, des grands, des gros, des blondes, des bleus. Je crois qu'il faut qu'on diversifie le produit sportif.

  • Speaker #1

    OK. Après, je pense que le parallèle avec les courses est quand même difficile à faire parce qu'il y a de l'argent qui se gagne sur les courses.

  • Speaker #2

    Il y a 5% des chevaux qui gagnent de l'argent.

  • Speaker #1

    Oui, ce sur quoi je voulais vous amener là-dessus, c'était est-ce qu'aujourd'hui, on va pouvoir produire des chevaux pour lesquels ils seront plus ou moins rentables pour les éleveurs, pour une clientèle française ou européenne qui n'a pas les moyens de... pays du Golfe en fait, moi c'était ça ma question

  • Speaker #0

    Si quelqu'un a la réponse, je veux bien que tu me le présentes Oui,

  • Speaker #2

    le problème c'est qu'on ne pourra pas avoir des élevages rentables pour avoir des élevages rentables il faudrait qu'on puisse nous garantir qu'on va vendre tous nos 6 ans à un minimum de 25 000 euros, c'est le prix de rien d'un cheval de 5 ans ou de 6 ans

  • Speaker #1

    Est-ce que cette clientèle moi je le souhaite et j'espère que on puisse acheter les chevaux d'endurance à la valeur qu'ils ont coûté aux éleveurs et aux entraîneurs.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce sera possible ? Il faut surtout que la moyenne se maintienne. C'est-à-dire que, comme dit Steph, on va dire que le prix de revient, c'est 25 000 à 5 ans. Mais on peut très bien… Ce qu'il faut, c'est qu'on arrive à… Il va y avoir le 5ans qui peut se vendre beaucoup plus cher, et puis l'intermédiaire, et l'intermédiaire, et l'intermédiaire. Et comme l'a dit Stéphane au début, c'est soit c'est très très qualitéux, et on arrive à les vendre à bon prix, soit il n'y a plus de marché. Donc créer ce marché, cette clientèle, ces envies, il y en a, je ne veux pas…

  • Speaker #2

    Il y a un problème, mais ça c'est un problème qu'on a dans toutes les productions « agricoles » . Et on l'a connu en endurance. Au jour d'aujourd'hui, on fait naître, on va dire, on est à peu près, je crois, à 2000 naissances arabes et DSA. Là-dessus, on va dire, allez, il y en a 25% ou 30% pour l'endurance. Donc on fait, allez, on va dire entre 700 et 1000 poulains pour l'endurance. Cette année, on sait qu'on va à peu près écoluer... écouler ça. Si on arrive à les écouler avec une grosse demande, ce qu'on a vécu dans les années 2010, on a eu plus 30% de naissance. Mais pour des poulains qu'on va vendre 8 ans plus tard. Et donc, 8 ans plus tard, on s'est retrouvé ce qu'on s'est retrouvé les dernières années avec beaucoup plus d'offres que de demandes. Donc, qu'est-ce qui s'est passé ? Le marché s'est régulé. On a eu, moi je l'ai vu, j'étais président de l'ACA, moins 25% de saillie pendant 2 ans. Mais le marché se... Tous les marchés se régulent comme ça. Je veux dire, si le marché est trop bon, on va avoir un problème. De plus en plus de gens vont faire saillir. Donc, on va avoir une surproduction qu'on paiera huit ans plus tard. Donc, ça, c'est quand même très, très difficile à anticiper. Ce qu'il y a aussi dans les choses qui ont un petit peu noyé notre production les années où il y a eu énormément de marchés, c'est qu'on a vu des gens arriver de... tout horizon des produits, des gens qui sortaient du classique, des choses comme ça, qui se sont dit, oh là, il y a une filière dans l'endurance, on fonce. Ces gens-là, dès qu'il n'y a plus de marché, ils ont disparu. C'est comme ça qu'on est passé de 600 chevaux à la finale à 400, voire à 300 par les années qui ont suivi. Parce que c'était quand même l'engouement du commerce qui faisait que les gens venaient à fond sur les finales, par exemple.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    À votre avis, quels sont les défis que les éleveurs et l'élevage français vont devoir surmonter pour rester encore au top pour les prochaines années ?

  • Speaker #2

    Qu'on maintienne la discipline dans ses fondamentaux, en termes de distance, de poids, de difficultés. Je pense qu'on aura la mentalité française et européenne même... je parle de l'Europe du Nord, on n'est pas prêt et on ne sera pas suffisamment compétent, à mon avis, pour accepter de faire recourir nos chevaux sur des courses de 100 km en 3 heures, en termes de pénibilité, de difficulté, et même d'image de la discipline. Je pense que notre cheval de bataille... doit bien être de garder, de tenir le cap pour que l'endurance reste vraiment de l'endurance.

  • Speaker #0

    Et après, moi, ça c'est peut-être le fait de ma position, et que maintenant, je reflète forcément un petit peu le nouveau règlement et les nouvelles dispositions, mais en même temps euh euh Pour que les années soient bonnes et que l'avenir soit bon, il faut aussi forcément un peu soutenir, alors d'accord ou pas d'accord, mais dire si on ne va pas dans le sens, si les filières ne sont pas soutenues par sa propre, enfin les outils ne sont pas soutenus par sa propre filière, c'est compliqué. Alors je ne dis pas que le circuit SHF est boudé. Parce qu'au contraire, cette année, je pense qu'on est plutôt satisfait parce que ça s'est maintenu, voire un tout petit peu mieux en nombre de partants. Tout en sachant qu'on est resté sur... Cette année, on a quand même réduit à deux jours de course plutôt que trois. Donc ce qui fait que finalement, c'est plutôt positif. Mais si on veut pouvoir continuer à avoir la chance, parce que c'est bien ce qu'il faut se rendre compte, c'est qu'au jour d'aujourd'hui... La SHF, c'est quand même un outil, une chance pour la France d'avoir ça. C'est-à-dire que c'est un circuit qui est proposé de 0 à 3 ans, à 6 ans, pour pouvoir former nos jeunes chevaux, pour pouvoir les mettre en avant, pour pouvoir les valoriser. Mais si ce circuit-là n'est pas alimenté par la filière qui aimerait bien en vivre, Alors d'accord ou pas d'accord, moi, vous savez, les dernières années d'Uzes, j'ai quand même soutenu, j'y suis quand même toujours allé, mais j'avais des a priori négatifs sur ce circuit-là. Mais en tant que professionnel ou en tant qu'éleveur ou même en tant que peut-être amateur un jour, il faut soutenir aussi un petit peu les circuits qu'on a et surtout la chance de les avoir ces circuits. parce que Parce qu'il faut quand même savoir qu'en France, il y a beaucoup de choses où on a de la chance. Et plutôt que de dénigrer ou de sortir toujours les côtés négatifs, moi, je serais plutôt dans le sens à se dire, oui, il faut oser, il faut faire. Et d'un côté, si on ne fait pas ou si on n'ose pas ou si on n'essaye pas de valoriser un petit peu justement toutes ces chances qu'on a, on continue à... Allez, allez bouder.

  • Speaker #1

    Et moi, je voudrais rajouter un point. Je crois qu'on a la chance d'avoir, pour les années à venir, en Linières, une structure très professionnelle, que quand les gens vont arriver, on pourrait se croire à Lexington. C'est vraiment un pôle dédié pour le cheval, sur lequel on peut... peut miser un avenir sur les 10, 15 ou 20 ans à venir. Moi qui suis de la région du Zest, j'ai fait partie des gens qui ont quand même soutenu l'évolution vers l'inière car pour moi le problème à terme du Zest c'est qu'on ne pouvait pas avoir de visibilité sur le devenir car de plus en plus le pôle du Zest est coincé en ville. Et on savait très bien qu'à terme, ce pôle ne pourrait plus organiser des preuves d'endurance d'envergure de par sa situation, j'allais dire, oui, coincée en vide. Je pense que sur Linière, par contre, on a un pôle qui est vraiment, mis à part les débats central, sud-est, pas central, les choses comme ça, qui est vraiment très professionnel et sur lequel on va pouvoir vraiment développer. Il suffirait que cette année, et j'en ai un peu, j'ai un assez bon pressentiment parce que j'ai pas mal de gens déjà qui nous appellent pour le commerce. Ils se vendent quelques chevaux pour que les choses soient lancées.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #2

    super. Bon, je pense qu'on peut s'arrêter là parce qu'on a survolé plein de sujets différents et essayé d'en détailler quelques-uns.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il va falloir que tu structures un petit peu parce qu'on est parti dans tous les sens, mais je crois qu'on a dit l'essentiel quand même.

  • Speaker #2

    Je ne sais pas comment je voulais faire ça, mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que c'était très intéressant. Donc, merci à vous deux. Il y a une évolution qui est en cours. Il va falloir que tout un chacun, on se motive et on suive l'évolution qu'on veut donner à l'endurance pour notre... bien à nous en tant qu'éleveur entraîneur professionnel mais aussi pour les chevaux donc voilà quoi,

  • Speaker #0

    il n'y a plus qu'à tout ça tu vois je pense qu'on peut au delà des podcasts et tout ça on peut te remercier de faire il y a tellement de petits trucs comme ça, enfin c'est pas petit mais il y a tellement de choses qui manquent et qui et... et qui vont faire du bien. Je veux dire, avoir un salon dédié à l'endurance, je ne sais même pas comment il n'y a pas quelqu'un qui a voulu le faire plus tôt, parce que ça passe par là, comme on a essayé un peu de faire les ventes aux enchères.

  • Speaker #1

    Il faut construire. Voilà, il faut construire.

  • Speaker #0

    C'est tout. C'est exactement ça.

  • Speaker #2

    Et puis voilà, on travaille tous à ça, donc c'est super.

  • Speaker #1

    On te remercie pour l'invitation. C'était un plaisir de te déchanger ensemble.

  • Speaker #2

    Merci messieurs. Et voilà, vous êtes arrivés à la fin de cet épisode. Vous l'aurez compris, définir le marché du cheval d'endurance n'est pas une tâche simple. C'est un milieu riche, complexe et en constante évolution. Cet épisode clôt la série en partenariat avec la SHF. J'espère que ces échanges vous auront permis d'enrichir vos connaissances, de mieux saisir les enjeux de la filière du cheval d'endurance. et de mesurer le rôle essentiel que joue la SHF pour accompagner ceux qui façonnent les chevaux de demain.

Description

SHF - Grégoire Tilquin & Stéphane Chazel, l'élevage du cheval d'endurance face aux enjeux du commerce


Bonjour et bienvenue dans le podcast de Journal d’Endurance, pour ce dernier épisode en partenariat avec la Société Hippique Française.

J’ai le plaisir d’accueillir Grégoire Tilquin et Stéphane Chazel, deux professionnels de la discipline impliqués au niveau institutionnel.

Depuis quelques années, la filière de l’endurance connaît d’importants changements, notamment dans le domaine du commerce et de la valorisation des chevaux. Cet épisode revient sur ces évolutions, leurs impacts sur le marché du cheval d’endurance, et nous permet ainsi de mettre en perspective les actions menées par la SHF pour accompagner les éleveurs et préparer l’avenir de la filière.


Bonne écoute ! 🎧




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast de Journal d'Endurance. Pour ce dernier épisode, en partenariat avec la Société Épique Française, j'ai le plaisir d'accueillir Grégoire Tilquin et Stéphane Chazelle, deux professionnels de la discipline impliqués au niveau institutionnel. Depuis quelques années, la filière de l'endurance connaît d'importants changements, notamment dans le domaine du commerce et de la valorisation des chevaux. Cet épisode revient sur ces évolutions leurs impacts sur le marché du cheval d'endurance et nous permet ainsi de mettre en perspective les actions menées par la SHF pour accompagner les éleveurs et préparer l'avenir de la filière. Dans quelques jours, la finale des jeunes chevaux se tiendra à l'inière pour la deuxième fois. Un rendez-vous incontournable offrant un cadre idéal pour révéler les meilleurs jeunes chevaux et illustrer le savoir-faire des éleveurs français. Bonne chance à tous les cavaliers et éleveurs engagés et en attendant, je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour messieurs ! Merci beaucoup de me rejoindre pour cette interview. Pour commencer, est-ce que vous pourriez vous présenter, s'il vous plaît ?

  • Speaker #1

    Stéphane Chazelle, 57 ans. Je fais de l'endurance depuis quasiment toujours, puisque j'ai eu la chance d'avoir Persique gagner Florac étant gamin. Ma mère a participé aux toutes premières éditions des 130 km à l'époque de Fleurac. Après, mes parents ont été organisateurs pendant 4 ans de l'épreuve de Florac, qui ont organisé les premiers championnats d'Europe. FEI de la discipline. J'ai fait partie d'une des toutes premières équipes de France d'endurance sous l'ère de René Chambon en 84. Et puis, quand j'ai eu 22 ans, j'ai décidé d'en faire mon métier, donc surtout d'entraîner et surtout de faire du commerce. J'ai par la suite développé une activité d'élevage. toujours suivi et je me suis toujours impliqué dans la vie un petit peu associative de l'endurance. J'ai fait partie à l'époque du CNRE, j'ai été à la commission endurance élevage, j'ai fait partie de la commission fédérale, j'ai ensuite représenté la FFE à la FEI, à la commission endurance, et j'ai aussi organisé pendant une quinzaine d'années des épreuves d'endurance chez moi. J'ai organisé certaines ventes aux enchères, dont notamment avec Greg, Donc voilà, j'ai quand même pas mal de casquettes à mon actif.

  • Speaker #2

    Grégoire Tilquin, moi je suis arrivé un petit peu plus tard, je pense que l'endurance était déjà dans l'air un peu nouvelle, moi je suis arrivé dans l'endurance en 2004, j'ai eu la chance d'être initié dans une bonne écurie vu que je suis arrivé directement chez Jack Begaud avec qui j'ai fait mes armes pendant une bonne dizaine d'années. En parallèle de ça, je me suis directement installé avec Enora à faire une petite écurie, on avait quelques chevaux à l'entraînement donc on s'est développé gentiment, après on en a eu de plus en plus et puis on a déménagé. Acheter notre propriété, donc tout ça toujours à l'entraînement, le boulot, le travail, pas spécialement à s'occuper, déjà à s'occuper de nous et de nos chevaux, et pas spécialement à s'occuper de la partie un peu, pas associative, mais la partie institutionnelle de l'endurance, jusqu'à, moi je dirais, il y a... Après, on a organisé la course de Négropolis pendant quatre années. C'était à peu près en même temps, j'ai eu envie de m'occuper, de rentrer un peu dans ces institutions, dont celle qui m'intéressait le plus dans un premier temps, c'était la SHF. Je suis arrivé dans la commission SHF quand Antonio était encore président. J'ai dû faire deux années. Et puis, un peu au changement de lieu et un peu de changement de règlement et de trois petits ajustements, on m'a proposé la présidence de la commission SHF, que j'ai acceptée. Et voilà, ça fait deux ans maintenant. Voilà.

  • Speaker #0

    Trop bien, parfait. Je pense que vos deux expériences vont être super intéressantes pour parler du sujet du jour, qui est donc évidemment l'élevage, mais surtout la commercialisation du cheval d'endurance. Pour introduire un peu cet épisode, est-ce que vous pourriez nous expliquer à l'heure actuelle à quoi ressemble l'élevage du cheval d'endurance en France ? C'est-à-dire, est-ce que c'est des professionnels ? Est-ce que c'est des amateurs ? quelle est la destination de ces chevaux ? Est-ce qu'on pourrait faire un petit état des lieux ?

  • Speaker #1

    Allez, ok, je sens que c'est un peu plus mon créneau. Allez, vas-y. Donc déjà, je veux préciser un truc par rapport à l'élevage français du choix d'endurance. Je pense que ce qui fait notre grande différence avec tous les autres pays du monde, c'est que nous avons lancé, dans les années 75-77, la discipline a été lancée pour accompagner d'entrer un élevage, qui était au départ un élevage plutôt orienté pour faire des bons chevaux de tourisme équestre et l'endurance était un moyen de promouvoir ces chevaux. Mais par rapport à tous les autres pays, il y a eu une logique d'élevage en même temps que le démarrement de la discipline. Alors qu'aux derniers pays, ils ont pratiqué l'endurance pendant 20 ou 30 ans et après ils se sont mis à faire de l'endurance, de l'élevage de chevaux d'endurance, donc je trouve que c'est ce qui démarque vraiment la France des autres pays. Je crois qu'ensuite l'élevage du cheval d'endurance en France se porte très bien en termes de réussite de nos chevaux. On le voit sur toutes les épreuves internationales. Toutes les grosses équipes sont toujours équipées et armées de chevaux français. C'est les chevaux français, pas forcément avec nos cavaliers, mais montés par des cavaliers étrangers qui trustent les podiums de tous les grands événements depuis maintenant 20 ans. Par contre, et ça va être un peu mon nouveau cheval de bataille, je trouve qu'on n'a justement pas de maison mère de l'élevage du cheval d'endurance. Et ça a été un petit peu mon idée en lançant France Endurance, mais je crois qu'il va falloir qu'on aille beaucoup plus loin. Aujourd'hui, les gens qui élèvent des chevaux d'endurance ne sont pas là dans l'esprit d'élever un demi-sahara, ou dans l'esprit d'élever un anglo-arabe, ou un shagia arabe. Même des fois des Arabes, ils ont un seul objectif, c'est de produire un cheval d'endurance, et comme dirait M. Richardier, qui va porter vite, lourd et longtemps. C'est le seul objectif de production.

  • Speaker #0

    Ok, mais donc aujourd'hui, est-ce qu'on a plutôt des gros éleveurs ? Comparé à d'autres disciplines ou à d'autres races par rapport aux chevals arabes, par exemple, est-ce qu'on a des éleveurs qui vont élever des dizaines de chevaux, ou plutôt... des petites quantités de chevaux ? Est-ce qu'ils sont plutôt professionnels ? Est-ce qu'ils sont plutôt amateurs ? Quel est leur objectif ? Est-ce qu'ils ne sont d'ailleurs que éleveurs ? C'est quoi globalement l'éleveur d'endurance type, on va dire ?

  • Speaker #1

    Alors, il n'y a pas d'éleveur d'endurance type. Pour moi, il y a trois groupes ou trois catégories d'éleveurs. Il y a certains éleveurs qui sont éleveurs, on peut citer le haras de la Majorie, le haras du Larzac. qui ne font que cette activité. Ensuite, on a de plus en plus, ça c'est un fait nouveau, de cavaliers valorisateurs de haut niveau qui ont gardé les bons juments et qui se sont mis à élever. Donc là, en général, c'est des gens qui élèvent un petit nombre de choux, mais de très grande qualité. Je peux citer Jean-Philippe Frances, Philippe Thomas, Jacques Bégaud. Et ensuite, on a, et c'est ce qu'il y a le plus, c'est des éleveurs particuliers. passionnés de la discipline qui font naître deux, trois poulains par an. Ça, c'est pour moi les trois gros groupes de genres d'éleveurs qu'on a chez nous.

  • Speaker #0

    Donc, aujourd'hui, le plus grand nombre d'éleveurs d'endurance ne sont pas des gens qui vivent à 100% de la vente de leurs produits, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, on peut dire, oui. Mais comme beaucoup d'éleveurs de chevaux, quand même.

  • Speaker #2

    Comme l'a dit un peu, ce qui, à mon sens, moi, euh... Le fait qu'on en ait, comme dit Stéphane, que l'élevage se porte bien, c'est sûr que comme c'est une discipline qui est née, on va dire, qui est quand même née en Europe, après dans d'autres pays aussi, mais je veux dire, elle s'est très vite développée chez nous. Et donc, ça fait quand même maintenant surtout quelques générations de mères et donc de lignées maternelles. Évidemment, avec ces mères-là, il y a eu maintenant, il y a des lignées paternelles. Euh... On est au jour d'aujourd'hui avec un panel, un choix de lignées en France. Je pense que c'est ce qui démarque quand même beaucoup avec... Bon, il reste l'Australie et l'Amérique du Sud, mais la qualité des chevaux français fait quand même qu'on a beaucoup de chevaux qui, maintenant des lignées maternelles, voire même paternelles, mais qui ont couru il y a 30 ans. et ça n'a fait que euh que s'améliorer et que se sélectionner par tout le système qui est en place aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, là, moi, je rejoins tout à fait Grégoire à ce niveau-là. On est le seul pays au monde, un petit peu l'Australie, mais avec quand même nettement moins de recul, où on peut trouver des chevaux d'endurance. Moi, j'ai le cas à la maison, mais on va inciter… Tout à l'heure, je parlais de l'élevage de Jacques Bégaud, c'est la même chose, où on va remonter à 5-6 générations de juments qui ont performé et qui ont produit. des pays comme l'Amérique du Sud, on parle beaucoup de l'Uruguay, mais c'est un pays qui a débuté l'endurance sous sa forme contemporaine, je ne parle pas de ride, il y a à peine 20 ans, donc c'est deux générations de chevaux, trois, et ça c'est vraiment ce qui nous démarque beaucoup, si on parle de souches, on va parler de la famille de Ditty, qui a donné vague du temple pour des chevaux comme ça, maintenant on remonte à 5-6 générations de ces juments-là, l'élevage lozérien, on en est à la même chose. et c'est quand même une grosse différence. Et en plus, par rapport à tous les autres pays, à savoir que quand même la France était à peu près le seul pays qui avait déjà une sélection de ces pur-sang arabes sur l'utilisation qui était la course. Donc on est quand même parti de base, si on prend les bases de Pompadour, dont les deux meilleurs souches qui ont été la lignée de Bassala, qui a donné Biskra, qui a donné les deux derniers championnats du monde par exemple, c'était au départ déjà des chevaux qui étaient sélectionnés pour le travail.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    Et après, par contre, du coup, le côté positif de la chose, c'est qu'on a maintenant aujourd'hui 4-5 générations, mais on reste quand même sur une discipline sportive qui est relativement récente, parce qu'elle a à peine... 50 ans. Ouais, 50 ans, on va dire, mais je veux dire, elle s'est quand même vraiment développée là sur les 20 dernières années, parce qu'il y a eu un... Un mécénat avec un argent qui est arrivé à des proportions disproportionnées, ça a facilité pas mal de choses. Mais au jour d'aujourd'hui, avec une économie, je pense, au niveau du commerce, on pourra parler après, une économie qui est devenue instable. Cette situation instable met en évidence, comme a dit Stéphane tout à l'heure, un manque de structuration et de moyens pour la valorisation de notre sport et de notre élevage. Et ça le met en évidence tous ces défauts. C'est-à-dire qu'au jour d'aujourd'hui, un éleveur, il suffit qu'il ait trois poulinières, il est éleveur. Un entraîneur en endurance, il suffit d'avoir rien, il s'installe à la MSA. toute l'endurance n'a vraiment aucune structure comment dire structure de reconnaissance en tant qu'élevage tel de

  • Speaker #1

    se raccrocher à des studbooks existants mais l'élevage du cheval d'endurance en tant que tel à ce jour n'est pas reconnu ok

  • Speaker #0

    On va revenir sur tous les points que vous avez soulevés.

  • Speaker #1

    Après, pour moi, il y a un point qui est complètement en permanence lié avec l'élevage, c'est la partie quand même commerce, la partie vente, parce qu'on élève dans le but de produire. Et l'évolution de l'élevage, la configuration de nos profits d'éleveurs, évolue forcément avec le commerce.

  • Speaker #2

    Et le sport.

  • Speaker #1

    Et le sport, bien entendu.

  • Speaker #2

    Oui, parce que c'est quand même lui qui aiguille un peu tout. C'est-à-dire que même dans la sélection des éleveurs, en 15 ans, toutes les courses ont pris 5 voire des fois 10 km heure. Forcément, l'orientation de l'élevage a peut-être dévié ou pas, pas spécialement d'ailleurs.

  • Speaker #1

    C'est un des gros risques de la discipline, c'est qu'on ne sait pas trop où justement vers... à quoi va tendre la discipline ? Moi, je me rappelle mon cher ami Pierre Cazes qui nous disait, attention, du jour où les Arabes vont rentrer dans le jeu, ils vont vouloir simplifier, c'est-à-dire raccourcir et que ça aille beaucoup plus vite. C'est sûr que les généticiens, les étalons qu'on va choisir pour faire une 160 à 75 kg ou pour courir une 100 km à 55 kg, ce ne sera pas les mêmes chevaux. Mais vers quoi va aller la discipline ? On ne sait pas.

  • Speaker #0

    Ok, donc là, si on fait un petit récap de ce qu'il y a des évolutions majeures qu'il y a eu dans le sport et dans le commerce ces dernières années, c'est des courses qui sont plus rapides et potentiellement avec des poids plus légers et des profils de course aussi qui vont changer dans ce sens pour augmenter la vitesse. Est-ce qu'il y a d'autres changements ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est quelque chose, moi, j'y mets quand même un oh là. C'est une influence que nous donnent les pays du golf et pour moi c'est vraiment vers ça qu'il ne faut pas aller. Parce qu'on est toujours là, on est tous là à se dire il faut aller vers la protection des chevaux. On nous parle tout le temps du horse welfare et de notre côté il y a un laisser faire, un laisser aller vers ces courses de plus en plus orientées vers la vitesse. Et pour moi on est en train de s'éloigner de notre discipline. L'endurance, ce n'est pas du demi-fond. L'endurance, ce sont des épreuves qui se durent, qui font au minimum 8-10 heures. Ce n'est pas 100 kilomètres qui vont se faire en 3 heures. On n'est plus sur la même discipline. Et je crois que c'est quand même très très important que politiquement, on essaie de tenir le cap et de garder comme épreuve phare la 160 kilomètres. Je suis formellement opposé au championnat des jeunes sur 120 kilomètres. Je suis formellement opposé au championnat du monde des 8 ans sur 120 kilomètres. Et de la même manière, vers... l'abaissement éventuel du poids. Pourquoi ? Parce que si on baisse le poids, on augmente la vitesse. Et donc, on fragilise et on met nos chevaux de plus en plus en danger. Deuxième point sur l'abaissement du poids, c'est ce qui a permis à notre discipline de se développer dans les années 2000, c'est qu'un maximum de cavaliers pouvaient pratiquer, à commencer par l'échec eux-mêmes. À partir du moment où on va redescendre le poids à 65 kg, comme on l'entend dire, ou à 70 kg, on va aller vers un professionnalisme, c'est-à-dire on va aller vers l'utilisation de jockey. Et on va appauvrir notre vivier et notre potentiel de cavalier. Et je trouve que ça, c'est des points qui sont primordiales pour la survie de la discipline, et donc l'orientation de l'élevage.

  • Speaker #0

    Oui, donc on est en tournant en fait, on peut le dire. pour l'endurance, pour l'élevage des chevaux d'endurance, puisqu'on essaye de maintenir une endurance telle qu'elle a été, ou en tout cas ses principes. Mais en même temps, le commerce tend vers des courses qui sont bien différentes des courses qu'on a connues il y a 30 ans ou 40 ans. Mais pour autant, effectivement, les éleveurs d'endurance, les entraîneurs d'endurance, tous les gens d'endurance ont vécu et ont gagné de l'argent grâce... à l'engouement des pays du Golfe qui ont mis de l'argent et qui forcément ont modifié le commerce et un peu le sport. Est-ce que vous pourriez rapidement revenir là-dessus, nous expliquer en quoi, qu'est-ce qu'a apporté cet argent du Moyen-Orient ? Et aussi, dernièrement, est-ce qu'on sait que l'argent donné par ces pays est moins important ? Est-ce que vous pourriez parler de ça ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas complètement d'accord avec ça. L'argent est utilisé différemment. On est parti dans les années 2000, les pays du Golfe se sont passionnés de notre sport. Et forcément, ils se sont équipés de A à Z, en structure, en main d'œuvre, forcément en chevaux. Une fois qu'ils ont eu les chevaux, ils ont commencé à monter des élevages, à structurer leur production. Et aujourd'hui, on arrive à ce que j'appelle leur vitesse de croisière. Donc forcément, il y a moins d'achats de chevaux. parce que justement ils se sont mis à produire, on sait qu'aujourd'hui rien que par exemple le Sheikh Mohammed produit 200 à 300 poulains par an, donc c'est des poulains qu'ils n'achètent pas, mais ce n'est pas pour autant qu'ils mettent moins d'argent dans la discipline, l'argent est distribué autrement, sur du fonctionnement, ils ont acheté des propriétés en France, ils emploient du monde, ils apportent quand même je crois qu'il y a au moins une centaine de chevaux à l'entraînement et qui courent en France pour cette simple écurie de Sheikh Mohamed, sous plusieurs identités, on ne peut pas dire qu'il y a une baisse d'intérêt. Il y a eu une évolution dans leur structuration qui fait qu'aujourd'hui, il y a eu un peu moins de commerce, il y a moins de commerce, mais je ne crois pas qu'il y a moins d'intérêt et moins de présence de leur part.

  • Speaker #2

    C'est bien là où on sait, je pense que c'est là où on a nous loupé, on n'est pas sauté dans le train, c'est que quand eux, ils ont réussi à commencer à prendre leur indépendance sur... quasiment tous les niveaux, c'est-à-dire que ça part de l'élevage à la formation et jusqu'au haut niveau. Ils entraînent, ils forment et ils se débrouillent bien par leurs propres moyens sur des écuries qu'on connaît. Et nous, là-dessus, il nous est resté plus qu'au final... le commerce alors qu'à l'époque il y avait quand même tout un apport. Alors l'argent, comme dit Stéphane, je pense qu'il y a toujours, peut-être un petit peu moins, mais il y a toujours quand même de l'argent injecté. Mais vraiment plus que d'une seule façon, c'est par le commerce. Après, il reste encore quelques chevaux, je ne sais pas, mais je pense qu'on serait étonné du nombre de chevaux qu'il y a à l'entraînement en France. pour les pays du Golfe, entraînés par des Français, valorisés par des Français, à part encore pour M7. Mais au-delà de ça, avant, il y avait quand même beaucoup de professionnels qui pouvaient en vivre de pension-travail. Maintenant, je pense que Stéphane est d'accord avec moi, toute cette filière qui existait a quand même grandement diminué et surtout n'a pas évolué dans le contexte actuel économique. c'est à dire que Tout coûte beaucoup plus cher. Les pensions, elles n'ont même pas été revalorisées. Elles ont été vues à la baisse d'année en année. Pour en arriver aujourd'hui à quasiment un prix coûtant parce qu'il y a quand même du monde encore sur le marché qui a envie d'essayer de pouvoir travailler. Et voilà, c'est pour ça que, comme je l'ai dit tout à l'heure, je pense qu'il y a le tournant qu'on a loupé. C'est vraiment la structuration professionnelle chez nous. C'est-à-dire qu'on était sur une vague montante très facile. Du coup, on n'a pas anticipé leur indépendance. Et au jour d'aujourd'hui, c'est ce qui, sans doute, nous fait le plus mal. Après, on tient le cap parce qu'on a, au niveau génétique et au niveau élevage, quelque chose qu'on a digéré qui est quand même très rare. Ils sont obligés d'y venir quand même y pêcher parce que même avec 250 chevaux nés par an, pour être champion du monde, on le voit chaque année, ils n'en ont pas quand même 10 ou 15 qui sont champions du monde à Jullianges. Donc on se doute bien qu'il leur faut, pour faire ce qu'ils font, quand même beaucoup, beaucoup de chevaux. Mais voilà, c'est toute la partie professionnelle sur beaucoup de choses qui ont, je pense qu'on n'a pas pris le bon virage. Et je ne dis pas qu'il est trop tard, surtout. C'est que... Il faut juste commencer à y réfléchir.

  • Speaker #1

    Après, je crois que la France, au-delà de l'élevage, tout est quand même ligné. Si on veut garder ces gens-là chez nous, on est conscient qu'il faut qu'on soit leur cours de récréation l'été avec des courses attrayantes où ils vont pouvoir faire du sport parce que chez eux, ça dure. quatre ou cinq mois et on se rend compte que quand même leur objectif chaque année ce sont les championnats les choses comme ça donc je crois qu'on a quand même un vrai vrai pôle à développer ou à améliorer sur notre réseau de compétition pour pour les garder autour de chez nous parce que c'est évident que le jour où il ya tel ou tel chèque est présent sur une course Mais forcément, il voit les chevaux, on les lui présente et il est plus astuc que quand il est au bout du téléphone à 3000 kilomètres chez lui. Et donc, je crois que d'avoir un circuit d'épreuve attractif, c'est quand même quelque chose qui est très important pour le développement, pour la suite du commerce.

  • Speaker #0

    Ok. Du coup, le résumé de ça, c'est que suite à la montée de la discipline, il y a une vingtaine d'années, il y a eu de plus en plus de gens qui ont fait naître des chevaux. et aujourd'hui Il y a quand même moins de chevaux qui se vendent, parce qu'il y a une certaine indépendance, parce que tout un tas de raisons. Quelle est la conséquence concrète pour les éleveurs aujourd'hui ? Moins vendre, c'est sûr, mais plus en détail, qu'est-ce qui se passe pour les éleveurs aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors concrètement sur le marché, on se rend compte qu'il n'y a pas de baisse de prix. sur le haut de gamme, et quand je parle de haut de gamme, ce n'est pas que les chevaux qui gagnent, c'est déjà des poulains avec une grosse génétique, avec des beaux modèles, des choses comme ça. Ce qui s'est passé par rapport à il y a 10 ans, c'est qu'il s'est créé un fossé entre le très bon cheval et le bon cheval où on a quasiment plus de marché.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est la catastrophe. C'est qu'on a, je veux dire, le haut de gamme, les chevaux de grande qualité ont toujours un vrai intérêt. et par contre Pour le marché que j'appellerais de deuxième zone, mais déjà même des chevaux de qualité qui sont capables de faire plusieurs fois dans les dix premiers sur des 120 km en France, là ça devient un peu la bérézina et ça c'est un peu catastrophique.

  • Speaker #0

    Pour quelle raison en fait ?

  • Speaker #1

    Pour la raison qu'ils produisent beaucoup de chevaux. Que les chevaux, on va dire, sur X chevaux qu'ils produisent, ils ont 10% de champions. Après, comme tous les éleveurs, ils ont un gros nombre de chevaux normaux. Et ces chevaux, comme ils les ont chez eux, ils ne viennent plus les acheter. La seule chose qu'ils viennent acheter, c'est ce qui les fait encore rêver. Donc, c'est des chevaux qui pourraient les battre ou qui sont de niveau de rivaliser avec les leurs. La grosse différence, elle est là maintenant, c'est que leurs écuries sont pleines de chevaux.

  • Speaker #2

    Oui, puis il y a aussi le fait qu'eux-mêmes, par le biais de leur indépendance, se sont quand même professionnalisés. C'est-à-dire que maintenant, ils sont capables de venir en France, de faire leur tournée presque autonome, sans courtier, de choisir leurs chevaux. Chaque écurie vient souvent avec leur propre véto. Ils ont tous des exigences maintenant qui sont louables parce qu'eux, ce qu'ils veulent, c'est acheter le bon cheval dans une écurie. Après, il faut pouvoir euh... Pouvoir leur proposer, évidemment, le bon. Et quand, une fois que tu as proposé le bon, le moins bien, alors qu'on arrivait quand même à pouvoir faire du commerce sur le moins bien, comme dit Steph. Mais au jour d'aujourd'hui, leurs exigences, qui sont tout à fait normales, font qu'ils cherchent le bon. Ils cherchent le bon et ils sont autonomes. Et puis, ils ont l'œil, mais non, ils ne se trompent pas.

  • Speaker #1

    Après, moi, dans mon élevage, j'ai vu, même à part du commerce, et là, c'était une des questions que vous avez posées tout à l'heure, au moins, il y a eu un gros tournant dans la façon de faire du commerce. C'était quelque chose qui était inévitable, mais qui a été énormément accéléré par le Covid. C'est que moi, avant, je recevais... et... tous mes clients venaient à la maison et regardaient, essayaient, regardaient les chevaux. C'est que maintenant, un cheval sur deux que je vends, les gens ne se déplacent plus. On les vend par vidéo, on les vend par les réseaux sociaux, les gens ne viennent plus voir les chevaux. À quel point de gré ? En fait, c'est le Covid qui a amené ça. Il y a eu une saison ou deux où ils n'ont pas pu se déplacer. Tout le monde s'est mis à faire des vidéos, à envoyer, à structurer... le commerce via internet et cette pratique est restée. Et ça aussi peut être incité ou orienté plus le commerce sur... Ben voilà, moi des fois je m'arrache les cheveux, il n'y a plus qu'une chose qui compte, c'est le cheval qui va mettre 55 secondes sur ATRM, même s'il calme la dernière boucle. Parce que ça c'est des choses qui sont concrètes, faciles à suivre, faciles à regarder. et je trouve ça un peu dommage et c'est un peu dans cette idée qu'avec Greg et Jean-Phi on avait essayé de lancer une agence de vente aux enchères parce que je crois qu'il faut un petit peu contrer cette oui c'est ce que tu as dit et ensuite l'intérêt c'est pour ça que je voulais venir sur les ventes aux enchères je crois que les ventes aux enchères ont l'intérêt de structurer un marché Merci. et surtout de servir de référence.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. S'il y a une vente aux enchères où des 5 ans se vendent en moyenne entre 20 et 30 000 euros, voilà, on sait ce que vaut un 5 ans. Quand chacun fait ça, et c'est ce qu'on appelle un marché transparent, quand chacun fait ce qu'il veut sous le manteau, comme au marché de la truffe à LAlbenque, ce n'est pas un marché transparent, ce n'est pas un marché qui va inciter des gens autres que les gens des pays arabes à investir dans notre discipline. Ça pose aussi un problème. Moi, je vois, quand j'étais président de l'ACA, j'avais souvent le cas où on nous demandait d'évaluer des chevaux pour des problèmes d'assurance. On n'a pas de marché, il n'y a pas de cours. Donc on ne sait pas sur quoi s'appuyer.

  • Speaker #0

    C'est bien et c'est toujours la même chose, c'est qu'on n'a pas réussi au moment de leur indépendance à structurer tout ça. Parce qu'aujourd'hui, comme ils sont indépendants, il n'y a plus de courtiers. Les courtiers, ils ne peuvent plus tenir le marché. Et après, comme ça se passe par Internet, le marché, il nous échappe. Parce qu'on peut très bien vendre un cheval sans que ça se sache, mais on peut très bien le vendre 10, 15, 20 ou peut-être plus. Par ce biais d'Internet ou des réseaux et ainsi de suite, comme il n'y a plus la gestion du métier de courtage sur la vente des chevaux, il n'y a plus de maintien de marché. Et ça devient, enfin ça peut... Moi, j'ai eu encore l'exemple, quand on propose un bon cheval avec un bon petit palmarès comme Adi stef qui se vendait à l'époque. avec des prix qui sont largement à valeur. Aujourd'hui, le client va te répondre « Oui, mais écoute, il y a deux mois, j'ai acheté à peu près l'équivalence pour deux fois moins cher. » Alors, en plus, ce n'est pas que c'est faux. C'est vrai. Ce n'est pas du mensonge pour essayer de tirer le marché vers le bas. C'est vrai. Et ça arrive. Et ce qui n'arrivait pas avant, quand il n'y avait pas cette indépendance, c'est un échange entre le courtier et le client. Comme dans tout business, s'il n'y a pas quelqu'un qui tient les rênes et qui arrive à… Eh bien, ça se liquéfie, on va dire.

  • Speaker #1

    Voilà. Et après, je pense qu'on a un autre problème et je crois qu'il y a encore temps de s'en occuper. Alors, c'est vrai que pendant 20 ans, on a eu les choses faciles par cet engouement des pays du Golfe. Mais du coup, on a complètement abandonné… tout autre développement, toute autre recherche de nouvelles clientèles et même sur notre sol, au jour d'aujourd'hui, on n'a pas, alors je vais faire un petit peu froisser les gens, mais on n'a pas cherché à développer une autre forme d'endurance. On a même boudé et traité d'asbine les gens qui pratiquaient l'endurance, un petit peu florac, un petit peu montcuq, un peu à l'ancienne, mais où on pouvait avoir une vraie clientèle d'amateurs. Parce que pour moi, le circuit amateur pro en France ne correspond à rien, strictement à rien. Mais par contre, vous pouvez avoir des gens qui pouvaient être intéressés par un petit peu une discipline, comme on peut le voir par exemple dans la course à pied avec le trail, ou simplement le fait du surpassement de soi-même et que le soir quand on se couche, on se dit « Tiens, aujourd'hui j'ai fait un truc » , pourrait amener une clientèle nouvelle, une clientèle différente et pour des chevaux différents. parce qu'au jour d'aujourd'hui Qu'on préface un championnat de France des jeunes cavaliers, un championnat du monde des jeunes cavaliers, un championnat du monde des chevaux de 8 ans, ou une 160 lambda, on recherche toujours la même chose, ou le même type de chevaux. Alors que si on orientait notre discipline sur des formats différents, on pourrait vendre différents types de chevaux. Il n'y aurait pas que les chevaux bradycardes qui récupèrent en 45 secondes, qui intéresseraient les gens. Mais tout ça, c'est notre faute. Parce qu'on n'a pas cherché à développer ce profil. On n'avait qu'une idée en tête ou on avait deux idées en tête. Vendre aux Arabes ou faire des shows pour l'équipe de France.

  • Speaker #0

    J'ai une petite anecdote assez rigolote. Parce que quand on a fait la première édition des ventes FTC avec Stéphane et Jean-Phil, à la fin du truc, on était quand même la première année, enfin même la deuxième, on était assez satisfait de ce qui s'était... de ce qui s'était vendu. Le bilan était plutôt positif. Et moi, je me rappelle dire un coup à Jean-Phi, mais c'est quand même dommage qu'on n'avait pas mis ça en place à la belle époque, parce qu'on a quand même fait ça post-Covid, on a essayé de relancer un peu le commerce et tout ça. Et la réponse de Jean-Phi a été assez claire et en fait, qui est en accord avec la discussion. Mais à l'époque, on n'avait pas besoin de mettre aux enchères les chevaux pour les vendre. Donc on n'y a jamais pensé. Et c'est vrai que toute cette facilité qui a tellement masqué de gros défauts de structuration dans le sens où on était sur une vague trop facile et plein de petites choses nous ont échappées et là, elles ne sont pas forcément évidentes à restructurer.

  • Speaker #1

    Et pour moi, au niveau de l'orientation du sport, je parle toujours du sport parce qu'en fait, on fait quand même avant tout un sport. Et ensuite, on élève des chevaux pour ce sport qu'on va vendre. Mais donc, je pense que le problème de base, c'est le sport, ce n'est pas forcément l'élevage ou ce n'est pas forcément le commerce. Et là où on a raté le tournant, c'est de ne pas développer des produits sportifs différents. Je crois que... L'idée, moi, là, je rentre de courir des États-Unis. L'été dernier, j'étais parti courir en Afrique du Sud. Simplement, par exemple, d'avoir des courses de catégories de poids différentes. C'est une très bonne idée parce qu'on élargit le potentiel de cavalier. Si on aménise qu'on n'a qu'une catégorie, on n'a qu'un seul type de population qui va pouvoir courir et prendre du plaisir. Donc, toutes ces choses-là. Et là où on se trompe, c'est qu'en fait, on est en train de faire… dans la discipline ce qui s'est fait sur France Gallo. On fait des courses de chevaux, on fait des courses pour les chevaux de 6 ans, on fait des courses pour les chevaux de 7 ans, on fait des courses pour les chevaux de 8 ans, on fait... Mais non, on se trompe. On est une fédération, à l'inverse de France Gallo, on est une fédération de cavaliers. C'est le cavalier qui prend sa liste lance, c'est le cavalier l'athlète pour la fédération française et pour la FEI. Alors pourquoi on ne dirige pas nos épreuves ? vers les cavaliers au lieu de les diriger vers les chevaux. Et c'est là où, à mon avis, on se trompe. Parce qu'on ne diversifie pas la demande sportive. Je pense que si on veut vraiment développer le commerce, on met sur un éventail large de types de chevaux. Il faut qu'on élargisse notre potentiel et notre panel de produits sportifs.

  • Speaker #0

    Après... Quand même, toujours par rapport à... Et tu l'as bien dit, tu as tout de suite embrayé en disant qu'on est une fédération sportive. Et à la différence, évidemment, de la SHF, parce que, comme tu as dit, il faut créer des épreuves pour nous, cavaliers. Mais après, du coup, le biais 0-6 ans par le biais de la SHF, c'est quand même là où... Donc deux rôles bien différents.

  • Speaker #1

    Ah oui, les deux missions sont bien distinctes. La Fédération a en charge les cavaliers, la SHF, qui dépend du ministère de l'Agriculture, a bien en charge l'élevage et la fabrication des jeunes chevaux. Mais pour moi, c'est deux missions qui sont complètement différentes. Et c'est là où je trouve qu'on ne s'est pas suffisamment investi dans la FFE, sur la partie... on dit virgule Oui, mais surtout sur le circuit amateur. On a fait des licences amateurs, mais qui sont copécollées, même dans le règlement, de ce qui se passe en FEI. Donc, on n'amène rien de plus.

  • Speaker #2

    Pour revenir, tout ça, c'est hyper intéressant, mais on va essayer de revenir sur la partie élevage. Quelle est la conséquence pour les éleveurs français de ce changement au niveau du commerce ? Est-ce que, par exemple, ils vont privilégier la qualité ? plutôt que la quantité. C'est quoi les stratégies aujourd'hui d'un éleveur français pour vivre de son activité ?

  • Speaker #1

    Là, on a deux problèmes. Moi, je vois à la maison, quand je fais mes croisements ou quand on veut produire, ou même quand je veux acheter des 3 ou 4 ans pour les valoriser, c'est est-ce que je vais acheter des chevaux d'endurance dans l'optique Europe, ce qu'on aime, les courses traditionnelles, ou est-ce que je vais aller utiliser, comme je vais le faire sur des méchements anglos l'année prochaine, par exemple, Aerochaïdandi. pour faire des chevaux pour le désert, des chevaux qui vont aller très très vite sur Samborn. Ça, c'est déjà la première question qu'on va se poser. Parce que nos convictions ne vont pas toujours avec le commerce. Donc, je pense qu'aujourd'hui, le plus gros problème, la plus grosse question que se posent les éleveurs, elle est là.

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a ça, et il y a quand même aussi… Parce qu'il y a… les deux types d'éleveurs. Il y a les éleveurs qui ont quand même la possibilité de faire de l'expansif sur beaucoup de terres et d'avoir de la place de pouvoir élever beaucoup. Moi, par exemple, avec une orang, on ne se considère pas spécialement éleveur. On a un affix, on est content, on s'amuse, mais on a trois poules linières et ça fait trois poulains par an. Mais en endurance, 3 poulains par an, avant de commencer à les valoriser, on est vite à 15 chevaux. Avant de commencer à pouvoir rentabiliser un petit peu, on est vite à... Je vais dire 20-25 chevaux sur une base de 3 poules linéaires.

  • Speaker #1

    Moi je vais être beaucoup plus dur que ça. Aujourd'hui, vivre du cheval endurance, vivre de l'élevage d'endurance, si on n'est pas sponsorisé par la PAC, c'est pas possible. Je ne connais pas aujourd'hui un éleveur qui puisse se targuer de ne vivre que de l'élevage d'endurance, sauf comme tu as dit, certains éleveurs qui touchent des PAC énormes.

  • Speaker #0

    Oui, il y a ça, mais c'est aussi au fond ratat de ce que tu vois. Moi, je n'ai pas non plus la place. Et puis, quand tu n'as pas la place, mine de rien, il faut que tu achètes le foin. Il faut quand même un peu d'aliments. C'est quelque chose qui coûte, qui est onéreux. Et c'est vrai qu'en effet, pour en arriver à une rentabilité, même sur une base de, moi, je vais vous le dire, on a une base de trois poulinières. Aujourd'hui, l'élevage… il a zéro rentabilité. La partie rentable qu'on a encore, c'est la détection peut-être à droite et à gauche sur du partenariat ou sur de l'achat de chevaux. Parce qu'après, un professionnel, normalement, il est capable de détecter et d'essayer d'en tirer le mieux et de valoriser le cheval. C'est un peu le terme valoriser et de vendre. Et puis c'est là où, aujourd'hui, c'est... L'élevage sur trois poulinières, c'est purement loisir. Il n'est pas du tout rentable, mon élevage.

  • Speaker #1

    Je ne connais pas d'élevage qui, en ne faisant que de l'élevage à 100%, soit rentable. Pour moi, élever un cheval, en général, mais d'autant plus un cheval d'endurance qu'on doit mener à 7 ou 8 ans, c'est de la passion. Si on veut faire les choses comme il faut, il ne faut pas voir ça comme un métier. il faut arrêter de... dire aux gens qui vont vivre et gagner de l'argent en élevant des chevaux d'endurance. Ça n'existe pas.

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'aujourd'hui, la problématique principale, notamment là-dedans, c'est qu'un cheval va se vendre à sa valeur qu'à 7 ou 8 ans, comme vous l'avez dit.

  • Speaker #1

    Oui, mais pour en vendre un à sa valeur à 7 ou 8 ans, il y en a combien qui auront eu de l'OCD, qui auront rencontré Mme Colli comme M. Barbelé ou qui aura été mauvais ? Alors, pour un qu'on va vendre à 40 ou 50 000 euros, on en aura élevé 3 ou 4, qu'on aura 3 000 balles pour le loisir. Donc c'est pour ça que j'ai dit, c'est pas non. L'élevage du soin d'endurance, c'est un plaisir, c'est une passion, et il faut le voir comme tel.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Au jour d'aujourd'hui. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai toujours gagné de l'argent en faisant du commerce, mais l'élevage, il fait peut-être quelques bonnes choses.

  • Speaker #0

    T'en as perdu.

  • Speaker #1

    Mais j'en ai perdu. Non, mais c'est vrai. Si j'étais jeune, je ne ferai pas d'élevage financièrement.

  • Speaker #0

    Moi, je peux vous dire encore une petite phrase bien. Jack Bego, il m'a souvent dit dans les chevaux, si tu veux finir millionnaire, il faut que tu commences milliardaire. Et globalement, je pense qu'il a raison.

  • Speaker #2

    Bien sûr, mais bon, allez, en admettant qu'on ne parle pas d'argent, quelles sont quand même les stratégies ? OK, on a parlé de choisir quel type de chevaux on fait naître. Donc, soit effectivement pour des courses plus européennes ou soit des courses plus dans le désert. Mais est-ce qu'il y a d'autres stratégies que les éleveurs peuvent mettre en place pour avoir un cheval qui va se vendre ?

  • Speaker #1

    Ah, pour qui va se vendre ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    De toute façon, la difficulté en partant de ce principe-là, aujourd'hui, je vends tel type de cheval. Mais au jour d'aujourd'hui, je vais faire un seigneur pour un produit que je vais vendre dans huit ans. Mais dans 8 ans, ce n'est pas du tout ce qui va se vendre. Donc, c'est pour ça que je dis, pour moi, l'élevage est une question de passion. Moi, en tant qu'éleveur, aujourd'hui, je me positionne, je vais essayer de produire le cheval qui me fait plaisir, le cheval que j'aime et je serai ou je ne serai pas dans la tendance. Mais courir après une mode en faisant de l'élevage, parce que pour moi, le commerce, c'est quand même une mode. Donc, courir après une mode pour faire de l'élevage du cheval d'endurance, c'est du ça. C'est voué à l'échec puisqu'on produit aujourd'hui un cheval qu'on vendra dans 6, dans le meilleur des cas, et dans 8 ans. Donc moi je pense que la meilleure stratégie, c'est que chaque éleveur se dise ça c'est mon idéal, et essayer de se rapprocher de cet idéal. Mais partir pour faire un cheval qu'on va se dire aujourd'hui je vais mettre cet étalon parce que c'est ce qui se vend, c'est sûr que dans 8 ans c'est plus ce qui se vendra. Et oui. On l'a bien vu, on l'a tous fait, on s'est tous planté avec Tijani par exemple, on a tous fait des Tijani, on a tous utilisé des fils de Tijani. Même maintenant, plus personne n'en veut. Et on a tous des petits-fils de petites jannies qui ont 8 ans, par exemple. Et je ne dis pas qu'ils sont tous mauvais, mais par rapport au nombre qu'on a fait, on en voit sortir, mais pas au pro-rata de ce qu'on aurait pu imaginer.

  • Speaker #0

    Et après, c'est ce qui a été quand même une longue discussion et un long débat à la commission SHF. C'était justement d'essayer, au jour d'aujourd'hui, avec le sport qu'on connaît et la qualité de l'élevage qu'on connaît, de trouver un juste milieu entre le début de la valorisation, qui a quand même été, avec le règlement d'aujourd'hui, qui est qui a un petit peu accéléré, et le fait justement de ne pas trop l'accélérer. C'est-à-dire que c'est vrai qu'on a augmenté les distances sur les 5 ans et les 6 ans, mais les deux choses, c'était, est-ce qu'on essaye d'arriver à trouver une valorisation plus rapide sur nos chevaux, sans non plus toucher à leur intégrité ? Alors après... De toute façon, on ne va pas débattre de ça ce soir, parce que c'est un débat qui est long. Mais il fallait qu'on trouve, justement, parce que la filière, comme elle va mal, oui, mais dans l'amélioration génétique qu'on a eue, dans l'amélioration du cheptel français qu'il y a, il fallait qu'on redynamise un petit peu la rapidité du commerce. Je ne sais pas si je m'exprime bien ou si on arrive à comprendre ce que je dis.

  • Speaker #2

    La sélection, tu veux dire que la sélection soit plus rapidement visible ?

  • Speaker #0

    Pas forcément la sélection, mais la mise en valeur de nos produits. C'est-à-dire que c'est dommage, mais il n'y a pas de commerce sur les concours d'élevage de 0-3 ans. mais je suis sûr que Dans d'autres disciplines, il y a des courtiers qui vont certainement voir ces concours-là pour détecter justement et acheter. Plutôt que d'acheter à 6 ans très cher, ils vont quand même préférer peut-être l'acheter à 3 ans quand il est aux portes de la valorisation pour l'avoir moins cher. Après, c'est trouver le juste milieu dans la valorisation du cheval d'endurance, à savoir quand c'est qu'il est... qu'il est mature et tout ça, c'est pas évident, mais ça a été long. Et bon, après, il faut encore quelques années pour voir si c'était le bon choix. Mais l'accélération quand même de la valorisation de nos chevaux, on commence à parler des 4 ans, mais non, il y a 10 ans, les 4 ans, je pense que Steph est d'accord avec moi, ils étaient au champ et on ne s'en occupait pas parce qu'on avait bien assez de... de temps à s'occuper des 5, 6, 7, 8, enfin les autres. Et là, maintenant, pourquoi pas commencer à les valoriser déjà, même sur les 0-3 ans.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai fait partie des gens qui ont poussé à ce qu'on augmente un petit peu les distances sur nos jeunes chevaux, et je suis persuadé que nos jeunes chevaux travaillaient pas assez. Je pense que je veux dire... Moi je suis fanatique de Kylian Jornet, il a monté son premier 3000, il avait 5 ans. Je ne crois pas qu'on fasse des athlètes et qu'on fasse des sportiques en attaquant très tard, trop tard dans sa carrière et c'est valable pour tous les athlètes de haut niveau. Et puis moi il y a une chose qui m'a fait mettre le doigt dessus, c'est que personnellement sur les chevaux que j'ai fait naître, les deux chevaux qui ont le plus réussi à haut niveau, Je vais les citer, donc un qui a quand même gagné la Sheikh Mohamed Cup, la Présidente Cup, et puis qui avait gagné le championnat du monde des militaires à l'époque monté par Sheikh Hamdan, c'est un cheval qui avait commencé sa carrière comme un cheval de course. Débourré à deux ans et demi, travaillé en course de plat à trois, quatre et à cinq ans, et il a couru jusqu'à 18 ans. Et je suis de plus en plus persuadé que nos chevaux d'endurance qu'on attaque à travailler à six ans, c'est trop tard. Et je suis persuadé... Je ne dis pas qu'il faut leur tirer dessus, mais je pense qu'une éducation, une formation progressive, lente, dès l'âge de 4 ans, voire moi je serais même de les attaquer, je le débourre de plus en plus tôt, je suis persuadé que c'est aller dans le bon sens. Et pour moi, c'est plus de la maltraitance de prendre un cheval, le débuter en début de 6 ans sur 40 km et lui faire faire de ça une étoile où c'est 2,80 à la même année. que de prendre un cheval, lui faire faire un petit débourrage et une vingt, une quarante à quatre ans, et puis recommencer un petit peu à cinq ans, et puis un peu à six ans. On fait les choses beaucoup plus doucement, beaucoup plus progressivement. Et puis on l'a vu même dans les éleveurs qui élevaient un petit peu à l'ancienne, qui avaient quand même une vraie école en tourisme équestre. Je me souviens très bien des chevaux de, par exemple, de Jean de Chatillon, qui à quatre ans partaient déjà faire le tour de Florac en randonnée. Et ces chevaux-là étaient travaillés, habitués à travailler, endurcis. et ça ne les aura jamais nuits à leur carrière, bien au contraire.

  • Speaker #2

    Ce que vous mettez en avant là, c'est que ces circuits 0,3 ans et 4,6 ans, d'une manière différente, permettent plusieurs choses. Un, de détecter les chevaux de manière plus rapide pour éviter, pour un, peut-être les valoriser rapidement, mais aussi peut-être les mettre en valeur rapidement.

  • Speaker #1

    Mais déjà les fabriquer.

  • Speaker #2

    Et la deuxième chose aussi, de les former et de les fabriquer en tant que cheval d'endurance.

  • Speaker #0

    Et à minima aussi les catégoriser, parce qu'on peut quand même assez...

  • Speaker #1

    Je suis assez surpris par la réaction du large public contre les vitesses régulées. C'est un discours que j'ai pour les épreuves SHF, que je n'ai pas forcément vis-à-vis du circuit de découverte amateur 20, 40, 60 km fédéral. Mais par contre, pour les jeunes chevaux, je suis un fervent défenseur du système régulier parce que pour moi, il protège plus les jeunes chevaux à l'inverse de ce que disent les gens. Puisqu'on ne pourra pas aller plus vite que la vitesse maximale imposée, boucle par boucle. Avant, on pouvait se planter une boucle, la faire à 12 à l'heure parce qu'on déférait et aller à 18 ou à 20 la boucle d'après. À vitesse régulier... On ne pourra pas, le mec qui fera sa boucle à 12 à l'heure, il ne pourra quand même pas aller à plus de 16 à la boucle d'après. Donc, on protège les chevaux. On leur empêche de pouvoir aller trop vite. Et les gens, ils s'offusquent de cette évolution. Je ne comprends pas. Pour moi, la vitesse régulière va protéger les chevaux.

  • Speaker #0

    Ce que ça amène en autre protection aussi, c'est que... Il y a la mise en avant pour certaines personnes, un point noir, mais le fait qu'il soit séparé par les vat gate sur la piste, alors en effet, ça peut peut-être l'isoler et l'empêcher de revenir. Et ça, comme vient de le dire Stéphane, ça le protège, mais ça le protège peut-être parce qu'il n'est pas forcément à sa place ce jour-là. C'est-à-dire que s'il est dans un groupe, avant, quand on faisait de la vitesse imposée, Les chevaux arrivaient et ils repartaient tous ensemble. Ils subissaient la course. Ils suivaient un groupe. Mais peut-être que ce jour-là, le cheval qui est arrivé en même temps que le gagnant, il a reproduit sur la boucle d'après de nouveau la même vitesse avec le gagnant. Et c'est des fois un peu le défaut qu'on peut avoir à haut niveau. Quand on a un peloton de chevaux qui rentre, par exemple, au deuxième vet de la 120 de Compiègne, on va dire. c'est un peloton de 30 chevaux, quand tu rentres le 10, 15e dans le vet, tu sais très bien que tu vas avoir de l'attente et que tu es peut-être déjà un petit peu en danger. Mais tu vas quand même pouvoir coller au cardio et à rentrer dans ton groupe et à suivre le groupe. Plutôt que d'être séparé par un problème métabolique, l'imposé te garde toujours dans la même boucle de... de chevaux de qualité, alors que t'es pas forcément à ta place. Et c'est ce qui est en fait soit positif pour certains, soit négatif pour d'autres. Après ça, c'est un peu Ausha, mais dans l'idée, comme dit Steph, de protection, ça en fait partie. Après, il y a un côté éducation, mais le côté protection est aussi là.

  • Speaker #2

    Oui, les avis divergent énormément sur ce sujet de vitesse régulée. Oui,

  • Speaker #1

    mais je pense que les gens aussi font l'amalgame entre épreuve SHF, épreuve fédérale. C'est évident qu'une 20 km avec des gamins qui vont découvrir la discipline pour la première fois sur une 20 ou une 40, je veux bien entendre que la gestion d'un veille avec des chevaux ensemble sur un deux-chevaux soit compliquée. Mais par contre, sur de l'SHF, même si les chevaux sont novices, c'est quand même… On s'oriente vis-à-vis des éleveurs, vis-à-vis des valorisateurs, donc c'est des gens qui connaissent la discipline et qui connaissent la pratique. Je pense qu'il y en a qui prennent un malin plaisir à se faire passer pour des idiots en disant qu'ils ne comprennent pas le système, mais c'est une façon de provoquer un petit peu. Parce que même s'ils n'ont pas compris la première fois qu'ils ont ressorti, quand deux fois ils ont été éliminés pour dix secondes, la fois d'après ils vont comprendre. Oui. Je voulais revenir un petit peu sur la question qui était quand même la chose sur l'orientation ou les conseils à donner aux éleveurs en termes de génétique. Je crois que quand même une des choses qui a fait que la France, depuis 30 ans maintenant, tient le haut du pavé dans la qualité des chevaux sur les championnats, c'est que quand même on a eu une ligne, on a quand même toujours... chercher à produire des chevaux, ce que j'appelle classiques. Et on est quand même toujours resté sur nos origines classiques. Et on n'a pas trop essayé de faire des grandes inventions. On le voit encore sur les deux ou trois dernières courses. Il ne faut pas chercher de sortir du croisement Zulus-Persik, parce que c'est quand même ce qui marche le mieux, avec un petit apport de sang français de course pour amener un petit peu de la galopade et de la taille. Et c'est quand même, grosso modo, le secret de la réussite et de l'élevage français. Ça ne tient pas à beaucoup plus que ces trois ingrédients-là.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous voulez dire que les croisements faits déjà il y a 30 ou 40 ans étaient déjà les bons ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était déjà les bons. Et puis, comme les bons sont restés entre eux à s'utiliser, qu'on a utilisé les meilleurs fils de Persique sur les meilleures filles de Zulus, vice-versa, en remettant de temps en temps un petit peu de courant de sans-course. La sélection s'est faite comme ça. Et puis Zulus a été un pur hasard. On a toujours eu un échange dans les années 1980 aux années 2000-2010. Il y avait toujours un échange d'étalons entre la France et la Pologne. Pourquoi Zulus ? On va citer Bard Bédur, on va citer Grabiec, on va en citer Bâche, on va en citer beaucoup d'autres. Mais Zulus a été au-dessus du panier. Zulus n'a sailli que deux saisons en France. Et c'est le cheval qui est incontournable au jour d'aujourd'hui, de la même façon que Persik était incontournable. Il y a eu une part de chance, il y a eu un part donné par qui les ont utilisés. Et puis ensuite, les éleveurs d'endurance ont recherché ces courants de sang et les ont gardés et les ont multipliés. Et puis maintenant, ça a fait souche. Mais dans tous nos champions, ou dans la plupart, il y a aussi toujours 12 ou 25% de sang de course et qui amènent un peu plus de structure que ce que les éleveurs des autres pays n'ont pas pu bénéficier ou ont bénéficié beaucoup plus tardivement.

  • Speaker #2

    Ok, merci pour ces précisions. Pour revenir sur le cycle classique et le cycle libre, ce sont des nouveautés qui ont été mises en place en 2023. D'où est venue l'idée justement d'avoir un cycle libre et un cycle classique ?

  • Speaker #1

    Première idée, c'était à partir du moment où on allait durcir un petit peu le cycle classique, il fallait proposer une alternative parce que personne ne détient la vérité. Il fallait proposer une alternative pour les gens qui n'étaient pas favorables à l'augmentation des distances. Et aussi, on a tous des chevaux chez nous qui sont tardifs. Moi, ça m'arrive régulièrement avec les juments que je fais pliner à... à 4 ou à 5 ans, de les commencer plus tard. Donc, c'était intéressant d'avoir deux circuits.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Le circuit en lui-même, il est important de pouvoir catégoriser chaque génération à ce qu'ils courent entre eux par tranche d'âge. Et après, de là, il fallait aussi pouvoir les catégoriser ... au niveau soit maturité, soit simplement qualité. C'est-à-dire qu'on peut très bien avoir un champion qui n'est pas encore à maturité dans sa génération d'âge, qui va se faire petit à petit, et qui seulement va éclore à 7 ou 8, voire même des fois 9 ans. Mais il fallait pouvoir proposer un panel d'épreuves et de catégories où chacun puisse y retrouver sa place. C'est-à-dire qu'on peut très bien avoir, et ça arrive, je pense qu'il peut très bien y avoir un 6 ans qui est simplement à cette génération-là et à ce moment-là, au moment T, préparé et amené au top. mais qui va peut-être stagner et qui, à 8 ans, sera moins bon que celui qui a peut-être gagné le cycle libre parce qu'il avait un peu plus de temps, qu'il avait besoin de plus de temps et de maturité pour pouvoir, ce jour-là, être bon. Et donc, de là, il fallait, une fois qu'on avait proposé, justement, soit par la distance, soit par la technicité, des niveaux différents. C'est là où le cavalier ou le rôle d'entraîneur lui intervient, dans le sens où il se dit, tiens, je vais plutôt m'orienter là-dessus, sur le cycle classique, parce que le cheval est apte à faire ça, ou parce qu'il a, comme a dit Stéphane, pas loupé de palier dans sa formation. Ça se trouve, il a fait les 4, ça va bien, il fait les 5 ans, et puis il fait les 6 ans, et jusque-là, va bien. Les juments, il y a des juments, comme dit Stéphane, qui sont en retard parce qu'elles ont été à l'élevage. Donc, elles, elles commencent un peu plus tard. Et il fallait pouvoir proposer ça à la finale dans un premier temps. Et ça, ça va être le débat sans doute de la commission d'après-finale de cette année. Peut-être pouvoir commencer aussi à le proposer en région. du fait comme l'a dit Stéphane aussi, c'est que la VR, la vitesse régulière, est quand même pour la SHF un bon moyen de catégoriser un peu maintenant les chevaux. Et on veut pouvoir aller plus loin aussi en région, pour pouvoir justement la clientèle qui a envie de prendre un peu plus son temps ou qui a besoin de se... de ce système qui existe depuis longtemps de la vitesse imposée pour pouvoir former gentiment son cheval. Et le côté peut-être plus élitisme dans la formation où les gens ont la capacité en région de déjà former les chevaux au Vet gate et en même temps, nous, de pouvoir un petit peu plus sélectionner et de se dire que... Parce que là, au jour d'aujourd'hui, un cheval qui fait de la vitesse imposée à 12 à l'heure, Il va avoir sa qualification comme tous les autres pour aller à la finale, comme un cheval qui a fait, par exemple, toutes ses qualifs à 16 à l'heure. Alors, qui est le meilleur des deux ? Ça, je ne dis pas. Peut-être que c'est celui qui a fait à 12 à l'heure. Mais en attendant, c'est quand même les paliers de sélection qui font que tu vas à la finale. Les paliers de sélection, tu vas à la finale et qui font que... Il n'y en a pas spécialement, en fait, en région. C'est qu'il n'y a pas... Mais après, on va dire oui, mais... Est-ce qu'on a le luxe de pouvoir faire ça, c'est-à-dire sélectionner des gens en région ? Oui, c'est sûr qu'on est dans une conjoncture peut-être difficile. Mais est-ce qu'il faut s'en priver ? Est-ce qu'il fallait le faire avant ? Moi, je pense que la question, elle est surtout là. C'est vrai que c'était peut-être une structuration à faire il y a un petit peu plus longtemps. Pour moi, on arrive trop tard. Mais pas trop tard.

  • Speaker #1

    il est jamais trop tard de mettre quelque chose en place mais je pense que tout ça ça aurait fait du bien plus tôt comme ça après c'est mon propre avis est-ce que du coup aller vers bon de la formation ça c'est super évidemment mais en tout cas une détection une sélection de plus en plus fine, plus rapide, ça risque pas justement d'aller dans ce sens de catégoriser un peu trop vite les chevaux et de justement ... Continue à nourrir ce marché vers les pays du golf, qui aujourd'hui fait effectivement vivre la plupart des éleveurs, la plupart des entraîneurs, mais qui n'est pas, pour l'avenir, qui n'est pas suffisamment stable en fait.

  • Speaker #0

    Ah oui et non, parce qu'on reste quand même sur... Si on met des œillères et qu'on oublie le sport, les pays du golf, notre intérêt à nous quand même... à chaque génération et à chaque moment de vie du jeune cheval, c'est de pouvoir se dire, tiens, il en est là, par plein de moyens. Mais si on ne propose pas un circuit où les gens vont avoir un résultat face à leur performance ou face à leur... leur circuit de formation. Si on ne leur propose pas du concret, ce n'est pas évident non plus de se situer. Donc, si le panel n'est pas élargi... il n'y a pas un moment où on se dit « Tiens, non, il n'en est pas là » ou « Tiens, je peux aller au grade au-dessus » . On peut très bien attaquer peut-être du cycle libre et se dire « Non, mais il survole le truc, il faut tout de suite que j'aille dans la gamme au-dessus » . Ou peut-être qu'il y a un moment « Non, je vais trop vite, il faut que je régresse » . Et comme l'a dit Stéphane, il vaut mieux avoir un choix sur... Même du zéro, du 1 an au 6 ans, on peut déjà commencer à les former, les mettre dans le vent, les amener à un petit concours d'élevage. Parce que quand les gens disent qu'on arrive à la finale, il y a les drapeaux, il y a les tentes. Mais depuis l'âge de 1 an, si tu avais envie, on te propose des épreuves pour que tu puisses commencer à former tes chevaux. Alors, s'il y a 5 ans, il découvre les drapeaux. bon, peut-être que tu aurais pu commencer plus tôt. Et si à 5 ans, ça t'a choqué qu'il ait découvert les drapeaux, tu avais le cycle libre. Et puis après, peut-être qu'à 6, tu pourras. Et c'est pour ça que je pense que c'est important quand même de pouvoir proposer. Alors, on va dire, mais ça démultiplie les épreuves. C'est sûr que pour le cheptel, peut-être qu'au jour d'aujourd'hui, ça ferait trop d'épreuves. Mais en même temps, ça permet... je pense, de réellement pouvoir situer le niveau de son cheval.

  • Speaker #2

    Moi, j'ai quand même une vision maintenant qui est assez claire de ce que j'ai envie ou de ce que je veux proposer à mes chevaux et donc je crois qu'il est moi ce que j'ai envie que les gens de proposer aux gens c'est que je crois quand même le cheval d'endurance comme tout cheval, cheval de course ou cheval de CSO, il y a un moment où il apprend à être cheval d'endurance en faisant de l'endurance. Donc je pense que quand même les chevaux il faut qu'ils courent. Ça c'est la première chose. La deuxième chose, si au niveau du commerce on veut commencer à remonter, à avoir des prix ou pouvoir vendre des chevaux à un certain prix, il faut quand même qu'on arrive à hiérarchiser nos chevaux. Tous les chevaux ne valent pas 50 000 euros à 6 ans et tous les chevaux ne valent pas non plus 10 000 euros. Donc je pense que c'est bien de pouvoir proposer une vraie… classification ou une vraie hiérarchisation des chevaux pour pouvoir avoir des prix qui correspondent à la qualité des chevaux. Moi j'ai eu la chance de vendre ces trois ou quatre dernières années Darco de la Marjorie qui était élite avec ma fille à Uzès qui a été champion du monde de derrière, j'ai pas envie que des chevaux de ce niveau là de les vendre à 15 000 balles. J'ai vendu l'année dernière le cheval qui est troisième au mondial cette année, Haqtar, que j'ai vendu et je l'ai pas vendu aux Émirats, je l'avais vendu à Alex Luquet. Mais c'est pareil ce cheval là... avait survolé l'épreuve de 5 ans à Uzès. Donc si on ne propose pas des épreuves suffisamment sélectives pour ces chevaux-là, comment voulez-vous qu'on arrive à les sortir de la masse, à les faire voir ? Et moi, en tant qu'éleveur, je préfère les vendre à 5 ans qu'à 8 ans. Parce que c'est moins important, la valorisation coûte moins cher. Alors oui, c'est un travail, mais ces chevaux-là, c'est sûr, ils n'ont pas fait le minimum, ils n'ont pas fait juste une 20 et une 40. Et je ne crois pas que ça les ait, le fait d'être construit gentiment et de voir un maximum d'épreuves, je ne crois pas que ça les ait abîmés sur la longévité. Ma jument, qui est en équipe de France Cookie, était élite à 5 ans à Uzès. Là, elle a 14 ans, elle est toujours niveau 160. Elle était troisième sur sa dernière sortie. Et j'espère bien qu'elle va courir jusqu'à 16 ou 17 ans, comme la plupart de nos chevaux qu'on a fabriqués tôt. Mais gentiment. Et ce n'est pas parce qu'on les court, justement, je les cours assez régulièrement, du coup, ils travaillent moins souvent à la maison, ils ne font pas de longues rails, ils ne font pas de choses difficiles. Et moi, je pense que les chevaux apprennent leur métier en courant.

  • Speaker #1

    Du coup, toutes ces nouveautés qui ont été mises en place avec ce nouveau règlement, donc on parle du cycle libre, cycle classique, de la mise en place des vitesses réguliers, etc. Le but, c'est de former les chevaux. C'est le but de la SHF, en fait, mais aussi de hiérarchiser et de détecter les chevaux. Est-ce que vous voyez d'autres missions que la SHF donne ?

  • Speaker #2

    L'intérêt de la détection et de la hiérarchisation, il a plusieurs buts. Forcément, il y a un but commercial où il y a une valorisation à court terme des chevaux, où on peut les vendre mieux. Mais il y a aussi un vrai intérêt en termes de sélection, en termes vraiment de recherche et d'élevage. Moi, je fais partie des gens convaincus que les petits-fils de Persik seront meilleurs que les fils de Persik, et meilleurs que ce qui était Persique, parce que c'est ce qu'on appelle l'amélioration génétique. Et plutôt, on va déceler les qualités... de génétique d'un étalon, plus vite on avancera. Il y a des étalons que je vais citer comme Diadur des Vabres, où sa première génération de produits avait déjà été détectée sur le circuit 0-3 ans, où ces poulains-là avaient quand même trusté les premières places. Et là, au jour d'aujourd'hui, ça fait clair, on a vu un de ces premiers jeunes produits gagner déjà aux Émirats. Donc je pense que quand même de faire une détection précoce... va aussi aider les éleveurs à aller de plus en plus vite et à utiliser plutôt les bons reproducteurs. Donc ça a un double intérêt.

  • Speaker #0

    De toute façon, le rôle principal, je pense, de la SHF, c'est de proposer aux éleveurs un circuit en adéquation avec chaque génération de chevaux. Ce qui va permettre à la SHF, à eux, d'obtenir et de recueillir des données. les plus précises possibles, plus on va se rapprocher de la vérité au niveau capacité et qualité des chevaux dans la même génération, plus les données vont être justes et plus la sélection et les outils donnés aux éleveurs sera proche de la vérité. quand à un moment on avait euh Je ne vais pas dire de bêtises, mais je crois qu'il y a eu une finale où on s'est retrouvé avec 30 élites. Et à la fin, on avait tellement d'élites qu'on s'est dit, bon ben tant pis, on ne prend plus par rapport à le résultat qui sont élites, on va dire que dans les 30 élites, ça ne sera que les 10 premiers qui seront élites. Et les 10 suivants seront très bons, enfin excellents, et puis ainsi de suite. Donc ça voulait bien dire qu'on n'avait plus sur chaque génération... vraiment de l'élitisme. Il faut quand même savoir qu'à Fontainebleau, il y a 2000 chevaux et sur une finale, il y a trois élites, comme on a à peu près maintenant. Mais il faut quand même pouvoir les séparer par quelque chose. Il fallait bien qu'à un moment, on puisse proposer quelque chose qui soit en adéquation de la génération, de la qualité et de la sélection qui s'est faite en amont, de la qualité des chevaux. du jour J, et on est obligé d'évoluer avec ça. On évolue dans le règlement, on évolue dans les modes de sélection, et il y a des choses qui passent un petit peu obsolètes, et puis il y a des nouvelles choses qui arrivent. Comme on a vu le déplacement, maintenant il y a le jugement du galop sur l'hippodrome. C'était une première l'année dernière, je pense que c'était filmé, donc ça a donné sur l'écran géant, c'était quand même vraiment sympa de... de revoir les arrivées des galops jugés par les trois juges. Voilà, ça, c'était une nouveauté. Et je pense que c'est arrivé parce qu'en effet, on s'est quand même rendu compte que le galop et l'harmonie couple cavalier, la qualité du galop était quand même importante, alors qu'avant, on était sur un trotting, un point trotting. Mais bon, on sait très bien qu'on peut avoir un cheval qui ne se présente pas forcément bien ou qui n'a pas forcément le point allure. Je pense qu'on l'a tous vécu un jour, on n'a pas eu le point allure, mais par contre, on a eu un bon cheval qui galopait. Je sais que, par exemple, le gagnant de l'année dernière, des élites des 6 ans, il n'a pas un bon trotting. C'est un cheval qui biarde, mais par contre, l'année dernière, ce jour-là, c'était le meilleur cheval. donc On a évolué avec le temps, les épreuves évoluent avec la sélection, ça c'est logique. Et je pense qu'il faut aller de l'avant. Et moi, je dirais quand même que les dix dernières années, on est allé plutôt de l'arrière dans le sens où on avait peut-être une petite crainte justement de ce qu'on appelle là aujourd'hui le welfare et la protection des chevaux. Alors, toutes les règles qui ont été ajoutées, à tous les niveaux d'ailleurs, que ce soit en FEI, en FFE ou en SHF, avec toujours ce côté attention, protection des chevaux, à un moment, je pense, nous a desservis et nous dessert encore aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pensez que dans les dix prochaines années, ou même plus tard, l'élevage français restera celui qui produit les meilleurs chevaux ?

  • Speaker #0

    Assurément !

  • Speaker #2

    Oui, j'en ai aucun doute. On a quand même, la plupart d'entre nous, produisé et déjà été passionné de la discipline avant qu'il y ait cet engouement des pays du Golfe, dont notre lève-motif, c'était quand même pas le commerce ou de vendre des chevaux, on a eu la chance après de pouvoir en vivre, mais avant tout, ce qui nous porte, c'est la passion de cette discipline.

  • Speaker #1

    Grégoire, tu voudrais dire quelque chose ?

  • Speaker #0

    Non, il a tout dit.

  • Speaker #1

    Est-ce que...

  • Speaker #0

    Le seul point noir là-dedans, c'est que ça fait 30 ou 40 ans que c'est les mêmes passionnés et que ce qu'il faudrait arriver au jour d'aujourd'hui, c'est d'arriver à élargir ce vivier de passionnés qui existe et qui tourne toujours. On tourne autour du pot, on est tous les mêmes. Et c'est les générations qui arrivent maintenant dans l'endurance. c'est les fils d'eux et les petits-fils d'eux. C'est-à-dire que le milieu de l'endurance, en France, je pense, c'est pas sectaire, par quel biais, je ne sais pas. Mais je pense qu'aujourd'hui, il faut vraiment qu'on arrive à trouver une solution. Comme l'a dit Stéphane au début du podcast, c'est qu'on ne s'est pas assez occupé de ce qu'on savait faire avant. orienté uniquement sur les pays du golf, sur le commerce et sur le sport qu'ils pratiquent. Et au jour d'aujourd'hui, il est vraiment temps de se réveiller, d'ouvrir les yeux et d'essayer de... Alors la solution, aujourd'hui, je ne l'ai pas, parce que de toute façon, il faut essayer avant de pouvoir dire que ça marche. Mais je pense que structurer la... La base de... Restructurer la base de notre sport, qui était quand même un sport de longue distance dans la nature, plutôt que courte distance sur le hippodrome, est vraiment important. Et il n'y a pas de raison. Les trails, on regarde par exemple sur les réseaux sociaux aujourd'hui, tout le monde court à pied, tout le monde court à pied en extérieur, il n'y a personne, les tapis roulants, c'est... Si, il y en a encore un peu où mes personnes coursent l'athlétisme, je pense que si, il y a toujours de l'athlétisme. Mais quand même, le populaire, c'est le trail. Et je ne vois pas pourquoi le populaire dans le monde équestre ne serait pas l'endurance. Donc je pense qu'il faut simplement bien remettre l'église au milieu du village et essayer de trouver ce qui a fait qu'il y a 30 ou 40 ans, l'endurance a éclos et s'est développée. Et a pris un biais qu'on ne peut pas cracher dessus et on ne peut pas le dire que ça a été... Mais on a, et à chaque fois on revient sur la même chose, on a surfé sur une vague facile en gardant des œillères et sans prédire à l'avenir où on est en plein dedans. C'est-à-dire qu'au jour d'aujourd'hui, il faut qu'on... Il faut qu'on se recentre et qu'on trouve, je pense, tous ensemble des solutions. Pour moi,

  • Speaker #2

    c'est quand même, si on fait une analyse sur l'évolution sur les 50 dernières années, on a quand même beaucoup perdu du fait de ne plus avoir une maison mère endurance. C'est un peu pour ça que j'ai sauté quand même sur l'opportunité, quand tu as proposé le salon de l'endurance, c'est que je crois que c'est pour moi un peu terme qui est fondamental chez nous et qui nous manque, c'est d'avoir de ne pas être l'enfant toujours l'enfant pauvre d'autres choses. On a le problème par exemple en élevage où on n'a pas une association d'éleveurs de chaude endurance. On a le problème au niveau du sport où on dépend de la FEI, on a une commission de gens qui sont cooptés pareil à la FFE où le jour où on ne va pas dans le bon sens, on change les personnes qui sont cooptées et quand même, on a perdu beaucoup le jour où on a perdu le CNRE et une... identité Forte Endurance. Et ça, c'est la première chose sur laquelle je voulais insister. Je crois fort comme, dur comme fer à France Endurance pour cette raison-là. Je veux dire, quelque chose qui est pensé, réfléchi par et pour les gens de l'Endurance, que ce soit les éleveurs, que ce soit les organisateurs, que ce soit les juges. Et ensuite, je crois que si on veut sauver la partie commerce de l'élevage d'Endurance, il faut qu'on Merci. qu'on repense la discipline, mais vers les sportifs, vers les cavaliers, pas les chauds. Les chauds, je vais choquer les gens, mais je veux dire, à la fin, c'est comme moyen. Notre sport, il est fait par les cavaliers, pour les cavaliers. Et le cheval est un moyen de pratiquer notre sport. Alors je sais que ce genre de discours n'est pas dans l'air du temps, mais c'est quand même la vérité. Et je pense qu'aujourd'hui, on doit repenser la discipline vis-à-vis des sportifs. Et je pense qu'il faut qu'on propose des produits sportifs plus variés.

  • Speaker #1

    Je comprends tout ce que vous voulez dire. Ce sur quoi je voulais revenir, c'est qu'effectivement, il va falloir, en fait, ça va être obligé pour que l'endurance qu'on connaît aujourd'hui continue d'exister et qu'on puisse tous s'amuser sur des courses d'endurance, qu'il y ait d'autres marchés autres que les pays du golf qui s'ouvrent. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, former un cheval d'endurance, ça prend beaucoup plus de temps, ça demande beaucoup de moyens. Quand un cheval de course ou un cheval de saut d'obstacle, il fait 45 minutes par jour, ça lui suffit. Un cheval d'endurance, il lui faut deux fois ou trois fois ce temps-là. donc en termes de de rien que de production pure du cheval d'endurance. En fait, le coût est beaucoup plus important.

  • Speaker #2

    Ah non, je ne suis pas du tout d'accord avec ça. Aujourd'hui, j'élève et je fais entraîner les chevaux de course. J'ai des poulets en entraînement pour la course qui coûtent 2000 euros par mois. Et combien il y a de chevaux en entraînement en France chez des professionnels ? Oui. On multiplie par 300 par rapport à ce qu'il y a en chevaux d'endurance. Le problème, ce n'est pas le coût. Le problème, c'est la motivation. Trouver les bons événements, trouver la motivation pour qu'il y ait des gens qui viennent chez nous. Et nous, chez nous, ce qu'on a à vendre, c'est ce que disait Greg, on a la chance d'avoir un sport qui est dans l'air du temps. On a une complicité avec un animal. On a un sport qui se pratique en extérieur et on a quand même la partie technique de la compétition. Donc je crois qu'on a quand même tous les ingrédients pour que notre discipline réussisse. Et au jour d'aujourd'hui, La seule chose qui manque, les gens comme Greg, comme moi, comme les Bégaud, les Philippe Thomas, on est des convaincus, mais on a l'impression qu'on n'arrive pas à élargir notre cercle parce que je pense que le problème vient de ce qu'on a aujourd'hui. On a trop voulu uniformiser nos courses. On n'a pas de produit différent. On recherche le même. Il y a toutes les courses, il faut une première boucle de 40, une deuxième de 30. des arrêts de 40 minutes, après le dernier, il fait 50 minutes. Toutes nos courses sont les mêmes. Nos courses n'ont plus de personnalité. Et je pense qu'il faut revenir vers ça. Il faut venir sur des courses où toute une gamme de pratiquants différents puissent se régaler. Des vieux, des jeunes, des grands, des gros, des blondes, des bleus. Je crois qu'il faut qu'on diversifie le produit sportif.

  • Speaker #1

    OK. Après, je pense que le parallèle avec les courses est quand même difficile à faire parce qu'il y a de l'argent qui se gagne sur les courses.

  • Speaker #2

    Il y a 5% des chevaux qui gagnent de l'argent.

  • Speaker #1

    Oui, ce sur quoi je voulais vous amener là-dessus, c'était est-ce qu'aujourd'hui, on va pouvoir produire des chevaux pour lesquels ils seront plus ou moins rentables pour les éleveurs, pour une clientèle française ou européenne qui n'a pas les moyens de... pays du Golfe en fait, moi c'était ça ma question

  • Speaker #0

    Si quelqu'un a la réponse, je veux bien que tu me le présentes Oui,

  • Speaker #2

    le problème c'est qu'on ne pourra pas avoir des élevages rentables pour avoir des élevages rentables il faudrait qu'on puisse nous garantir qu'on va vendre tous nos 6 ans à un minimum de 25 000 euros, c'est le prix de rien d'un cheval de 5 ans ou de 6 ans

  • Speaker #1

    Est-ce que cette clientèle moi je le souhaite et j'espère que on puisse acheter les chevaux d'endurance à la valeur qu'ils ont coûté aux éleveurs et aux entraîneurs.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce sera possible ? Il faut surtout que la moyenne se maintienne. C'est-à-dire que, comme dit Steph, on va dire que le prix de revient, c'est 25 000 à 5 ans. Mais on peut très bien… Ce qu'il faut, c'est qu'on arrive à… Il va y avoir le 5ans qui peut se vendre beaucoup plus cher, et puis l'intermédiaire, et l'intermédiaire, et l'intermédiaire. Et comme l'a dit Stéphane au début, c'est soit c'est très très qualitéux, et on arrive à les vendre à bon prix, soit il n'y a plus de marché. Donc créer ce marché, cette clientèle, ces envies, il y en a, je ne veux pas…

  • Speaker #2

    Il y a un problème, mais ça c'est un problème qu'on a dans toutes les productions « agricoles » . Et on l'a connu en endurance. Au jour d'aujourd'hui, on fait naître, on va dire, on est à peu près, je crois, à 2000 naissances arabes et DSA. Là-dessus, on va dire, allez, il y en a 25% ou 30% pour l'endurance. Donc on fait, allez, on va dire entre 700 et 1000 poulains pour l'endurance. Cette année, on sait qu'on va à peu près écoluer... écouler ça. Si on arrive à les écouler avec une grosse demande, ce qu'on a vécu dans les années 2010, on a eu plus 30% de naissance. Mais pour des poulains qu'on va vendre 8 ans plus tard. Et donc, 8 ans plus tard, on s'est retrouvé ce qu'on s'est retrouvé les dernières années avec beaucoup plus d'offres que de demandes. Donc, qu'est-ce qui s'est passé ? Le marché s'est régulé. On a eu, moi je l'ai vu, j'étais président de l'ACA, moins 25% de saillie pendant 2 ans. Mais le marché se... Tous les marchés se régulent comme ça. Je veux dire, si le marché est trop bon, on va avoir un problème. De plus en plus de gens vont faire saillir. Donc, on va avoir une surproduction qu'on paiera huit ans plus tard. Donc, ça, c'est quand même très, très difficile à anticiper. Ce qu'il y a aussi dans les choses qui ont un petit peu noyé notre production les années où il y a eu énormément de marchés, c'est qu'on a vu des gens arriver de... tout horizon des produits, des gens qui sortaient du classique, des choses comme ça, qui se sont dit, oh là, il y a une filière dans l'endurance, on fonce. Ces gens-là, dès qu'il n'y a plus de marché, ils ont disparu. C'est comme ça qu'on est passé de 600 chevaux à la finale à 400, voire à 300 par les années qui ont suivi. Parce que c'était quand même l'engouement du commerce qui faisait que les gens venaient à fond sur les finales, par exemple.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    À votre avis, quels sont les défis que les éleveurs et l'élevage français vont devoir surmonter pour rester encore au top pour les prochaines années ?

  • Speaker #2

    Qu'on maintienne la discipline dans ses fondamentaux, en termes de distance, de poids, de difficultés. Je pense qu'on aura la mentalité française et européenne même... je parle de l'Europe du Nord, on n'est pas prêt et on ne sera pas suffisamment compétent, à mon avis, pour accepter de faire recourir nos chevaux sur des courses de 100 km en 3 heures, en termes de pénibilité, de difficulté, et même d'image de la discipline. Je pense que notre cheval de bataille... doit bien être de garder, de tenir le cap pour que l'endurance reste vraiment de l'endurance.

  • Speaker #0

    Et après, moi, ça c'est peut-être le fait de ma position, et que maintenant, je reflète forcément un petit peu le nouveau règlement et les nouvelles dispositions, mais en même temps euh euh Pour que les années soient bonnes et que l'avenir soit bon, il faut aussi forcément un peu soutenir, alors d'accord ou pas d'accord, mais dire si on ne va pas dans le sens, si les filières ne sont pas soutenues par sa propre, enfin les outils ne sont pas soutenus par sa propre filière, c'est compliqué. Alors je ne dis pas que le circuit SHF est boudé. Parce qu'au contraire, cette année, je pense qu'on est plutôt satisfait parce que ça s'est maintenu, voire un tout petit peu mieux en nombre de partants. Tout en sachant qu'on est resté sur... Cette année, on a quand même réduit à deux jours de course plutôt que trois. Donc ce qui fait que finalement, c'est plutôt positif. Mais si on veut pouvoir continuer à avoir la chance, parce que c'est bien ce qu'il faut se rendre compte, c'est qu'au jour d'aujourd'hui... La SHF, c'est quand même un outil, une chance pour la France d'avoir ça. C'est-à-dire que c'est un circuit qui est proposé de 0 à 3 ans, à 6 ans, pour pouvoir former nos jeunes chevaux, pour pouvoir les mettre en avant, pour pouvoir les valoriser. Mais si ce circuit-là n'est pas alimenté par la filière qui aimerait bien en vivre, Alors d'accord ou pas d'accord, moi, vous savez, les dernières années d'Uzes, j'ai quand même soutenu, j'y suis quand même toujours allé, mais j'avais des a priori négatifs sur ce circuit-là. Mais en tant que professionnel ou en tant qu'éleveur ou même en tant que peut-être amateur un jour, il faut soutenir aussi un petit peu les circuits qu'on a et surtout la chance de les avoir ces circuits. parce que Parce qu'il faut quand même savoir qu'en France, il y a beaucoup de choses où on a de la chance. Et plutôt que de dénigrer ou de sortir toujours les côtés négatifs, moi, je serais plutôt dans le sens à se dire, oui, il faut oser, il faut faire. Et d'un côté, si on ne fait pas ou si on n'ose pas ou si on n'essaye pas de valoriser un petit peu justement toutes ces chances qu'on a, on continue à... Allez, allez bouder.

  • Speaker #1

    Et moi, je voudrais rajouter un point. Je crois qu'on a la chance d'avoir, pour les années à venir, en Linières, une structure très professionnelle, que quand les gens vont arriver, on pourrait se croire à Lexington. C'est vraiment un pôle dédié pour le cheval, sur lequel on peut... peut miser un avenir sur les 10, 15 ou 20 ans à venir. Moi qui suis de la région du Zest, j'ai fait partie des gens qui ont quand même soutenu l'évolution vers l'inière car pour moi le problème à terme du Zest c'est qu'on ne pouvait pas avoir de visibilité sur le devenir car de plus en plus le pôle du Zest est coincé en ville. Et on savait très bien qu'à terme, ce pôle ne pourrait plus organiser des preuves d'endurance d'envergure de par sa situation, j'allais dire, oui, coincée en vide. Je pense que sur Linière, par contre, on a un pôle qui est vraiment, mis à part les débats central, sud-est, pas central, les choses comme ça, qui est vraiment très professionnel et sur lequel on va pouvoir vraiment développer. Il suffirait que cette année, et j'en ai un peu, j'ai un assez bon pressentiment parce que j'ai pas mal de gens déjà qui nous appellent pour le commerce. Ils se vendent quelques chevaux pour que les choses soient lancées.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #2

    super. Bon, je pense qu'on peut s'arrêter là parce qu'on a survolé plein de sujets différents et essayé d'en détailler quelques-uns.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il va falloir que tu structures un petit peu parce qu'on est parti dans tous les sens, mais je crois qu'on a dit l'essentiel quand même.

  • Speaker #2

    Je ne sais pas comment je voulais faire ça, mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que c'était très intéressant. Donc, merci à vous deux. Il y a une évolution qui est en cours. Il va falloir que tout un chacun, on se motive et on suive l'évolution qu'on veut donner à l'endurance pour notre... bien à nous en tant qu'éleveur entraîneur professionnel mais aussi pour les chevaux donc voilà quoi,

  • Speaker #0

    il n'y a plus qu'à tout ça tu vois je pense qu'on peut au delà des podcasts et tout ça on peut te remercier de faire il y a tellement de petits trucs comme ça, enfin c'est pas petit mais il y a tellement de choses qui manquent et qui et... et qui vont faire du bien. Je veux dire, avoir un salon dédié à l'endurance, je ne sais même pas comment il n'y a pas quelqu'un qui a voulu le faire plus tôt, parce que ça passe par là, comme on a essayé un peu de faire les ventes aux enchères.

  • Speaker #1

    Il faut construire. Voilà, il faut construire.

  • Speaker #0

    C'est tout. C'est exactement ça.

  • Speaker #2

    Et puis voilà, on travaille tous à ça, donc c'est super.

  • Speaker #1

    On te remercie pour l'invitation. C'était un plaisir de te déchanger ensemble.

  • Speaker #2

    Merci messieurs. Et voilà, vous êtes arrivés à la fin de cet épisode. Vous l'aurez compris, définir le marché du cheval d'endurance n'est pas une tâche simple. C'est un milieu riche, complexe et en constante évolution. Cet épisode clôt la série en partenariat avec la SHF. J'espère que ces échanges vous auront permis d'enrichir vos connaissances, de mieux saisir les enjeux de la filière du cheval d'endurance. et de mesurer le rôle essentiel que joue la SHF pour accompagner ceux qui façonnent les chevaux de demain.

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Description

SHF - Grégoire Tilquin & Stéphane Chazel, l'élevage du cheval d'endurance face aux enjeux du commerce


Bonjour et bienvenue dans le podcast de Journal d’Endurance, pour ce dernier épisode en partenariat avec la Société Hippique Française.

J’ai le plaisir d’accueillir Grégoire Tilquin et Stéphane Chazel, deux professionnels de la discipline impliqués au niveau institutionnel.

Depuis quelques années, la filière de l’endurance connaît d’importants changements, notamment dans le domaine du commerce et de la valorisation des chevaux. Cet épisode revient sur ces évolutions, leurs impacts sur le marché du cheval d’endurance, et nous permet ainsi de mettre en perspective les actions menées par la SHF pour accompagner les éleveurs et préparer l’avenir de la filière.


Bonne écoute ! 🎧




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast de Journal d'Endurance. Pour ce dernier épisode, en partenariat avec la Société Épique Française, j'ai le plaisir d'accueillir Grégoire Tilquin et Stéphane Chazelle, deux professionnels de la discipline impliqués au niveau institutionnel. Depuis quelques années, la filière de l'endurance connaît d'importants changements, notamment dans le domaine du commerce et de la valorisation des chevaux. Cet épisode revient sur ces évolutions leurs impacts sur le marché du cheval d'endurance et nous permet ainsi de mettre en perspective les actions menées par la SHF pour accompagner les éleveurs et préparer l'avenir de la filière. Dans quelques jours, la finale des jeunes chevaux se tiendra à l'inière pour la deuxième fois. Un rendez-vous incontournable offrant un cadre idéal pour révéler les meilleurs jeunes chevaux et illustrer le savoir-faire des éleveurs français. Bonne chance à tous les cavaliers et éleveurs engagés et en attendant, je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour messieurs ! Merci beaucoup de me rejoindre pour cette interview. Pour commencer, est-ce que vous pourriez vous présenter, s'il vous plaît ?

  • Speaker #1

    Stéphane Chazelle, 57 ans. Je fais de l'endurance depuis quasiment toujours, puisque j'ai eu la chance d'avoir Persique gagner Florac étant gamin. Ma mère a participé aux toutes premières éditions des 130 km à l'époque de Fleurac. Après, mes parents ont été organisateurs pendant 4 ans de l'épreuve de Florac, qui ont organisé les premiers championnats d'Europe. FEI de la discipline. J'ai fait partie d'une des toutes premières équipes de France d'endurance sous l'ère de René Chambon en 84. Et puis, quand j'ai eu 22 ans, j'ai décidé d'en faire mon métier, donc surtout d'entraîner et surtout de faire du commerce. J'ai par la suite développé une activité d'élevage. toujours suivi et je me suis toujours impliqué dans la vie un petit peu associative de l'endurance. J'ai fait partie à l'époque du CNRE, j'ai été à la commission endurance élevage, j'ai fait partie de la commission fédérale, j'ai ensuite représenté la FFE à la FEI, à la commission endurance, et j'ai aussi organisé pendant une quinzaine d'années des épreuves d'endurance chez moi. J'ai organisé certaines ventes aux enchères, dont notamment avec Greg, Donc voilà, j'ai quand même pas mal de casquettes à mon actif.

  • Speaker #2

    Grégoire Tilquin, moi je suis arrivé un petit peu plus tard, je pense que l'endurance était déjà dans l'air un peu nouvelle, moi je suis arrivé dans l'endurance en 2004, j'ai eu la chance d'être initié dans une bonne écurie vu que je suis arrivé directement chez Jack Begaud avec qui j'ai fait mes armes pendant une bonne dizaine d'années. En parallèle de ça, je me suis directement installé avec Enora à faire une petite écurie, on avait quelques chevaux à l'entraînement donc on s'est développé gentiment, après on en a eu de plus en plus et puis on a déménagé. Acheter notre propriété, donc tout ça toujours à l'entraînement, le boulot, le travail, pas spécialement à s'occuper, déjà à s'occuper de nous et de nos chevaux, et pas spécialement à s'occuper de la partie un peu, pas associative, mais la partie institutionnelle de l'endurance, jusqu'à, moi je dirais, il y a... Après, on a organisé la course de Négropolis pendant quatre années. C'était à peu près en même temps, j'ai eu envie de m'occuper, de rentrer un peu dans ces institutions, dont celle qui m'intéressait le plus dans un premier temps, c'était la SHF. Je suis arrivé dans la commission SHF quand Antonio était encore président. J'ai dû faire deux années. Et puis, un peu au changement de lieu et un peu de changement de règlement et de trois petits ajustements, on m'a proposé la présidence de la commission SHF, que j'ai acceptée. Et voilà, ça fait deux ans maintenant. Voilà.

  • Speaker #0

    Trop bien, parfait. Je pense que vos deux expériences vont être super intéressantes pour parler du sujet du jour, qui est donc évidemment l'élevage, mais surtout la commercialisation du cheval d'endurance. Pour introduire un peu cet épisode, est-ce que vous pourriez nous expliquer à l'heure actuelle à quoi ressemble l'élevage du cheval d'endurance en France ? C'est-à-dire, est-ce que c'est des professionnels ? Est-ce que c'est des amateurs ? quelle est la destination de ces chevaux ? Est-ce qu'on pourrait faire un petit état des lieux ?

  • Speaker #1

    Allez, ok, je sens que c'est un peu plus mon créneau. Allez, vas-y. Donc déjà, je veux préciser un truc par rapport à l'élevage français du choix d'endurance. Je pense que ce qui fait notre grande différence avec tous les autres pays du monde, c'est que nous avons lancé, dans les années 75-77, la discipline a été lancée pour accompagner d'entrer un élevage, qui était au départ un élevage plutôt orienté pour faire des bons chevaux de tourisme équestre et l'endurance était un moyen de promouvoir ces chevaux. Mais par rapport à tous les autres pays, il y a eu une logique d'élevage en même temps que le démarrement de la discipline. Alors qu'aux derniers pays, ils ont pratiqué l'endurance pendant 20 ou 30 ans et après ils se sont mis à faire de l'endurance, de l'élevage de chevaux d'endurance, donc je trouve que c'est ce qui démarque vraiment la France des autres pays. Je crois qu'ensuite l'élevage du cheval d'endurance en France se porte très bien en termes de réussite de nos chevaux. On le voit sur toutes les épreuves internationales. Toutes les grosses équipes sont toujours équipées et armées de chevaux français. C'est les chevaux français, pas forcément avec nos cavaliers, mais montés par des cavaliers étrangers qui trustent les podiums de tous les grands événements depuis maintenant 20 ans. Par contre, et ça va être un peu mon nouveau cheval de bataille, je trouve qu'on n'a justement pas de maison mère de l'élevage du cheval d'endurance. Et ça a été un petit peu mon idée en lançant France Endurance, mais je crois qu'il va falloir qu'on aille beaucoup plus loin. Aujourd'hui, les gens qui élèvent des chevaux d'endurance ne sont pas là dans l'esprit d'élever un demi-sahara, ou dans l'esprit d'élever un anglo-arabe, ou un shagia arabe. Même des fois des Arabes, ils ont un seul objectif, c'est de produire un cheval d'endurance, et comme dirait M. Richardier, qui va porter vite, lourd et longtemps. C'est le seul objectif de production.

  • Speaker #0

    Ok, mais donc aujourd'hui, est-ce qu'on a plutôt des gros éleveurs ? Comparé à d'autres disciplines ou à d'autres races par rapport aux chevals arabes, par exemple, est-ce qu'on a des éleveurs qui vont élever des dizaines de chevaux, ou plutôt... des petites quantités de chevaux ? Est-ce qu'ils sont plutôt professionnels ? Est-ce qu'ils sont plutôt amateurs ? Quel est leur objectif ? Est-ce qu'ils ne sont d'ailleurs que éleveurs ? C'est quoi globalement l'éleveur d'endurance type, on va dire ?

  • Speaker #1

    Alors, il n'y a pas d'éleveur d'endurance type. Pour moi, il y a trois groupes ou trois catégories d'éleveurs. Il y a certains éleveurs qui sont éleveurs, on peut citer le haras de la Majorie, le haras du Larzac. qui ne font que cette activité. Ensuite, on a de plus en plus, ça c'est un fait nouveau, de cavaliers valorisateurs de haut niveau qui ont gardé les bons juments et qui se sont mis à élever. Donc là, en général, c'est des gens qui élèvent un petit nombre de choux, mais de très grande qualité. Je peux citer Jean-Philippe Frances, Philippe Thomas, Jacques Bégaud. Et ensuite, on a, et c'est ce qu'il y a le plus, c'est des éleveurs particuliers. passionnés de la discipline qui font naître deux, trois poulains par an. Ça, c'est pour moi les trois gros groupes de genres d'éleveurs qu'on a chez nous.

  • Speaker #0

    Donc, aujourd'hui, le plus grand nombre d'éleveurs d'endurance ne sont pas des gens qui vivent à 100% de la vente de leurs produits, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, on peut dire, oui. Mais comme beaucoup d'éleveurs de chevaux, quand même.

  • Speaker #2

    Comme l'a dit un peu, ce qui, à mon sens, moi, euh... Le fait qu'on en ait, comme dit Stéphane, que l'élevage se porte bien, c'est sûr que comme c'est une discipline qui est née, on va dire, qui est quand même née en Europe, après dans d'autres pays aussi, mais je veux dire, elle s'est très vite développée chez nous. Et donc, ça fait quand même maintenant surtout quelques générations de mères et donc de lignées maternelles. Évidemment, avec ces mères-là, il y a eu maintenant, il y a des lignées paternelles. Euh... On est au jour d'aujourd'hui avec un panel, un choix de lignées en France. Je pense que c'est ce qui démarque quand même beaucoup avec... Bon, il reste l'Australie et l'Amérique du Sud, mais la qualité des chevaux français fait quand même qu'on a beaucoup de chevaux qui, maintenant des lignées maternelles, voire même paternelles, mais qui ont couru il y a 30 ans. et ça n'a fait que euh que s'améliorer et que se sélectionner par tout le système qui est en place aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, là, moi, je rejoins tout à fait Grégoire à ce niveau-là. On est le seul pays au monde, un petit peu l'Australie, mais avec quand même nettement moins de recul, où on peut trouver des chevaux d'endurance. Moi, j'ai le cas à la maison, mais on va inciter… Tout à l'heure, je parlais de l'élevage de Jacques Bégaud, c'est la même chose, où on va remonter à 5-6 générations de juments qui ont performé et qui ont produit. des pays comme l'Amérique du Sud, on parle beaucoup de l'Uruguay, mais c'est un pays qui a débuté l'endurance sous sa forme contemporaine, je ne parle pas de ride, il y a à peine 20 ans, donc c'est deux générations de chevaux, trois, et ça c'est vraiment ce qui nous démarque beaucoup, si on parle de souches, on va parler de la famille de Ditty, qui a donné vague du temple pour des chevaux comme ça, maintenant on remonte à 5-6 générations de ces juments-là, l'élevage lozérien, on en est à la même chose. et c'est quand même une grosse différence. Et en plus, par rapport à tous les autres pays, à savoir que quand même la France était à peu près le seul pays qui avait déjà une sélection de ces pur-sang arabes sur l'utilisation qui était la course. Donc on est quand même parti de base, si on prend les bases de Pompadour, dont les deux meilleurs souches qui ont été la lignée de Bassala, qui a donné Biskra, qui a donné les deux derniers championnats du monde par exemple, c'était au départ déjà des chevaux qui étaient sélectionnés pour le travail.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    Et après, par contre, du coup, le côté positif de la chose, c'est qu'on a maintenant aujourd'hui 4-5 générations, mais on reste quand même sur une discipline sportive qui est relativement récente, parce qu'elle a à peine... 50 ans. Ouais, 50 ans, on va dire, mais je veux dire, elle s'est quand même vraiment développée là sur les 20 dernières années, parce qu'il y a eu un... Un mécénat avec un argent qui est arrivé à des proportions disproportionnées, ça a facilité pas mal de choses. Mais au jour d'aujourd'hui, avec une économie, je pense, au niveau du commerce, on pourra parler après, une économie qui est devenue instable. Cette situation instable met en évidence, comme a dit Stéphane tout à l'heure, un manque de structuration et de moyens pour la valorisation de notre sport et de notre élevage. Et ça le met en évidence tous ces défauts. C'est-à-dire qu'au jour d'aujourd'hui, un éleveur, il suffit qu'il ait trois poulinières, il est éleveur. Un entraîneur en endurance, il suffit d'avoir rien, il s'installe à la MSA. toute l'endurance n'a vraiment aucune structure comment dire structure de reconnaissance en tant qu'élevage tel de

  • Speaker #1

    se raccrocher à des studbooks existants mais l'élevage du cheval d'endurance en tant que tel à ce jour n'est pas reconnu ok

  • Speaker #0

    On va revenir sur tous les points que vous avez soulevés.

  • Speaker #1

    Après, pour moi, il y a un point qui est complètement en permanence lié avec l'élevage, c'est la partie quand même commerce, la partie vente, parce qu'on élève dans le but de produire. Et l'évolution de l'élevage, la configuration de nos profits d'éleveurs, évolue forcément avec le commerce.

  • Speaker #2

    Et le sport.

  • Speaker #1

    Et le sport, bien entendu.

  • Speaker #2

    Oui, parce que c'est quand même lui qui aiguille un peu tout. C'est-à-dire que même dans la sélection des éleveurs, en 15 ans, toutes les courses ont pris 5 voire des fois 10 km heure. Forcément, l'orientation de l'élevage a peut-être dévié ou pas, pas spécialement d'ailleurs.

  • Speaker #1

    C'est un des gros risques de la discipline, c'est qu'on ne sait pas trop où justement vers... à quoi va tendre la discipline ? Moi, je me rappelle mon cher ami Pierre Cazes qui nous disait, attention, du jour où les Arabes vont rentrer dans le jeu, ils vont vouloir simplifier, c'est-à-dire raccourcir et que ça aille beaucoup plus vite. C'est sûr que les généticiens, les étalons qu'on va choisir pour faire une 160 à 75 kg ou pour courir une 100 km à 55 kg, ce ne sera pas les mêmes chevaux. Mais vers quoi va aller la discipline ? On ne sait pas.

  • Speaker #0

    Ok, donc là, si on fait un petit récap de ce qu'il y a des évolutions majeures qu'il y a eu dans le sport et dans le commerce ces dernières années, c'est des courses qui sont plus rapides et potentiellement avec des poids plus légers et des profils de course aussi qui vont changer dans ce sens pour augmenter la vitesse. Est-ce qu'il y a d'autres changements ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est quelque chose, moi, j'y mets quand même un oh là. C'est une influence que nous donnent les pays du golf et pour moi c'est vraiment vers ça qu'il ne faut pas aller. Parce qu'on est toujours là, on est tous là à se dire il faut aller vers la protection des chevaux. On nous parle tout le temps du horse welfare et de notre côté il y a un laisser faire, un laisser aller vers ces courses de plus en plus orientées vers la vitesse. Et pour moi on est en train de s'éloigner de notre discipline. L'endurance, ce n'est pas du demi-fond. L'endurance, ce sont des épreuves qui se durent, qui font au minimum 8-10 heures. Ce n'est pas 100 kilomètres qui vont se faire en 3 heures. On n'est plus sur la même discipline. Et je crois que c'est quand même très très important que politiquement, on essaie de tenir le cap et de garder comme épreuve phare la 160 kilomètres. Je suis formellement opposé au championnat des jeunes sur 120 kilomètres. Je suis formellement opposé au championnat du monde des 8 ans sur 120 kilomètres. Et de la même manière, vers... l'abaissement éventuel du poids. Pourquoi ? Parce que si on baisse le poids, on augmente la vitesse. Et donc, on fragilise et on met nos chevaux de plus en plus en danger. Deuxième point sur l'abaissement du poids, c'est ce qui a permis à notre discipline de se développer dans les années 2000, c'est qu'un maximum de cavaliers pouvaient pratiquer, à commencer par l'échec eux-mêmes. À partir du moment où on va redescendre le poids à 65 kg, comme on l'entend dire, ou à 70 kg, on va aller vers un professionnalisme, c'est-à-dire on va aller vers l'utilisation de jockey. Et on va appauvrir notre vivier et notre potentiel de cavalier. Et je trouve que ça, c'est des points qui sont primordiales pour la survie de la discipline, et donc l'orientation de l'élevage.

  • Speaker #0

    Oui, donc on est en tournant en fait, on peut le dire. pour l'endurance, pour l'élevage des chevaux d'endurance, puisqu'on essaye de maintenir une endurance telle qu'elle a été, ou en tout cas ses principes. Mais en même temps, le commerce tend vers des courses qui sont bien différentes des courses qu'on a connues il y a 30 ans ou 40 ans. Mais pour autant, effectivement, les éleveurs d'endurance, les entraîneurs d'endurance, tous les gens d'endurance ont vécu et ont gagné de l'argent grâce... à l'engouement des pays du Golfe qui ont mis de l'argent et qui forcément ont modifié le commerce et un peu le sport. Est-ce que vous pourriez rapidement revenir là-dessus, nous expliquer en quoi, qu'est-ce qu'a apporté cet argent du Moyen-Orient ? Et aussi, dernièrement, est-ce qu'on sait que l'argent donné par ces pays est moins important ? Est-ce que vous pourriez parler de ça ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas complètement d'accord avec ça. L'argent est utilisé différemment. On est parti dans les années 2000, les pays du Golfe se sont passionnés de notre sport. Et forcément, ils se sont équipés de A à Z, en structure, en main d'œuvre, forcément en chevaux. Une fois qu'ils ont eu les chevaux, ils ont commencé à monter des élevages, à structurer leur production. Et aujourd'hui, on arrive à ce que j'appelle leur vitesse de croisière. Donc forcément, il y a moins d'achats de chevaux. parce que justement ils se sont mis à produire, on sait qu'aujourd'hui rien que par exemple le Sheikh Mohammed produit 200 à 300 poulains par an, donc c'est des poulains qu'ils n'achètent pas, mais ce n'est pas pour autant qu'ils mettent moins d'argent dans la discipline, l'argent est distribué autrement, sur du fonctionnement, ils ont acheté des propriétés en France, ils emploient du monde, ils apportent quand même je crois qu'il y a au moins une centaine de chevaux à l'entraînement et qui courent en France pour cette simple écurie de Sheikh Mohamed, sous plusieurs identités, on ne peut pas dire qu'il y a une baisse d'intérêt. Il y a eu une évolution dans leur structuration qui fait qu'aujourd'hui, il y a eu un peu moins de commerce, il y a moins de commerce, mais je ne crois pas qu'il y a moins d'intérêt et moins de présence de leur part.

  • Speaker #2

    C'est bien là où on sait, je pense que c'est là où on a nous loupé, on n'est pas sauté dans le train, c'est que quand eux, ils ont réussi à commencer à prendre leur indépendance sur... quasiment tous les niveaux, c'est-à-dire que ça part de l'élevage à la formation et jusqu'au haut niveau. Ils entraînent, ils forment et ils se débrouillent bien par leurs propres moyens sur des écuries qu'on connaît. Et nous, là-dessus, il nous est resté plus qu'au final... le commerce alors qu'à l'époque il y avait quand même tout un apport. Alors l'argent, comme dit Stéphane, je pense qu'il y a toujours, peut-être un petit peu moins, mais il y a toujours quand même de l'argent injecté. Mais vraiment plus que d'une seule façon, c'est par le commerce. Après, il reste encore quelques chevaux, je ne sais pas, mais je pense qu'on serait étonné du nombre de chevaux qu'il y a à l'entraînement en France. pour les pays du Golfe, entraînés par des Français, valorisés par des Français, à part encore pour M7. Mais au-delà de ça, avant, il y avait quand même beaucoup de professionnels qui pouvaient en vivre de pension-travail. Maintenant, je pense que Stéphane est d'accord avec moi, toute cette filière qui existait a quand même grandement diminué et surtout n'a pas évolué dans le contexte actuel économique. c'est à dire que Tout coûte beaucoup plus cher. Les pensions, elles n'ont même pas été revalorisées. Elles ont été vues à la baisse d'année en année. Pour en arriver aujourd'hui à quasiment un prix coûtant parce qu'il y a quand même du monde encore sur le marché qui a envie d'essayer de pouvoir travailler. Et voilà, c'est pour ça que, comme je l'ai dit tout à l'heure, je pense qu'il y a le tournant qu'on a loupé. C'est vraiment la structuration professionnelle chez nous. C'est-à-dire qu'on était sur une vague montante très facile. Du coup, on n'a pas anticipé leur indépendance. Et au jour d'aujourd'hui, c'est ce qui, sans doute, nous fait le plus mal. Après, on tient le cap parce qu'on a, au niveau génétique et au niveau élevage, quelque chose qu'on a digéré qui est quand même très rare. Ils sont obligés d'y venir quand même y pêcher parce que même avec 250 chevaux nés par an, pour être champion du monde, on le voit chaque année, ils n'en ont pas quand même 10 ou 15 qui sont champions du monde à Jullianges. Donc on se doute bien qu'il leur faut, pour faire ce qu'ils font, quand même beaucoup, beaucoup de chevaux. Mais voilà, c'est toute la partie professionnelle sur beaucoup de choses qui ont, je pense qu'on n'a pas pris le bon virage. Et je ne dis pas qu'il est trop tard, surtout. C'est que... Il faut juste commencer à y réfléchir.

  • Speaker #1

    Après, je crois que la France, au-delà de l'élevage, tout est quand même ligné. Si on veut garder ces gens-là chez nous, on est conscient qu'il faut qu'on soit leur cours de récréation l'été avec des courses attrayantes où ils vont pouvoir faire du sport parce que chez eux, ça dure. quatre ou cinq mois et on se rend compte que quand même leur objectif chaque année ce sont les championnats les choses comme ça donc je crois qu'on a quand même un vrai vrai pôle à développer ou à améliorer sur notre réseau de compétition pour pour les garder autour de chez nous parce que c'est évident que le jour où il ya tel ou tel chèque est présent sur une course Mais forcément, il voit les chevaux, on les lui présente et il est plus astuc que quand il est au bout du téléphone à 3000 kilomètres chez lui. Et donc, je crois que d'avoir un circuit d'épreuve attractif, c'est quand même quelque chose qui est très important pour le développement, pour la suite du commerce.

  • Speaker #0

    Ok. Du coup, le résumé de ça, c'est que suite à la montée de la discipline, il y a une vingtaine d'années, il y a eu de plus en plus de gens qui ont fait naître des chevaux. et aujourd'hui Il y a quand même moins de chevaux qui se vendent, parce qu'il y a une certaine indépendance, parce que tout un tas de raisons. Quelle est la conséquence concrète pour les éleveurs aujourd'hui ? Moins vendre, c'est sûr, mais plus en détail, qu'est-ce qui se passe pour les éleveurs aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors concrètement sur le marché, on se rend compte qu'il n'y a pas de baisse de prix. sur le haut de gamme, et quand je parle de haut de gamme, ce n'est pas que les chevaux qui gagnent, c'est déjà des poulains avec une grosse génétique, avec des beaux modèles, des choses comme ça. Ce qui s'est passé par rapport à il y a 10 ans, c'est qu'il s'est créé un fossé entre le très bon cheval et le bon cheval où on a quasiment plus de marché.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est la catastrophe. C'est qu'on a, je veux dire, le haut de gamme, les chevaux de grande qualité ont toujours un vrai intérêt. et par contre Pour le marché que j'appellerais de deuxième zone, mais déjà même des chevaux de qualité qui sont capables de faire plusieurs fois dans les dix premiers sur des 120 km en France, là ça devient un peu la bérézina et ça c'est un peu catastrophique.

  • Speaker #0

    Pour quelle raison en fait ?

  • Speaker #1

    Pour la raison qu'ils produisent beaucoup de chevaux. Que les chevaux, on va dire, sur X chevaux qu'ils produisent, ils ont 10% de champions. Après, comme tous les éleveurs, ils ont un gros nombre de chevaux normaux. Et ces chevaux, comme ils les ont chez eux, ils ne viennent plus les acheter. La seule chose qu'ils viennent acheter, c'est ce qui les fait encore rêver. Donc, c'est des chevaux qui pourraient les battre ou qui sont de niveau de rivaliser avec les leurs. La grosse différence, elle est là maintenant, c'est que leurs écuries sont pleines de chevaux.

  • Speaker #2

    Oui, puis il y a aussi le fait qu'eux-mêmes, par le biais de leur indépendance, se sont quand même professionnalisés. C'est-à-dire que maintenant, ils sont capables de venir en France, de faire leur tournée presque autonome, sans courtier, de choisir leurs chevaux. Chaque écurie vient souvent avec leur propre véto. Ils ont tous des exigences maintenant qui sont louables parce qu'eux, ce qu'ils veulent, c'est acheter le bon cheval dans une écurie. Après, il faut pouvoir euh... Pouvoir leur proposer, évidemment, le bon. Et quand, une fois que tu as proposé le bon, le moins bien, alors qu'on arrivait quand même à pouvoir faire du commerce sur le moins bien, comme dit Steph. Mais au jour d'aujourd'hui, leurs exigences, qui sont tout à fait normales, font qu'ils cherchent le bon. Ils cherchent le bon et ils sont autonomes. Et puis, ils ont l'œil, mais non, ils ne se trompent pas.

  • Speaker #1

    Après, moi, dans mon élevage, j'ai vu, même à part du commerce, et là, c'était une des questions que vous avez posées tout à l'heure, au moins, il y a eu un gros tournant dans la façon de faire du commerce. C'était quelque chose qui était inévitable, mais qui a été énormément accéléré par le Covid. C'est que moi, avant, je recevais... et... tous mes clients venaient à la maison et regardaient, essayaient, regardaient les chevaux. C'est que maintenant, un cheval sur deux que je vends, les gens ne se déplacent plus. On les vend par vidéo, on les vend par les réseaux sociaux, les gens ne viennent plus voir les chevaux. À quel point de gré ? En fait, c'est le Covid qui a amené ça. Il y a eu une saison ou deux où ils n'ont pas pu se déplacer. Tout le monde s'est mis à faire des vidéos, à envoyer, à structurer... le commerce via internet et cette pratique est restée. Et ça aussi peut être incité ou orienté plus le commerce sur... Ben voilà, moi des fois je m'arrache les cheveux, il n'y a plus qu'une chose qui compte, c'est le cheval qui va mettre 55 secondes sur ATRM, même s'il calme la dernière boucle. Parce que ça c'est des choses qui sont concrètes, faciles à suivre, faciles à regarder. et je trouve ça un peu dommage et c'est un peu dans cette idée qu'avec Greg et Jean-Phi on avait essayé de lancer une agence de vente aux enchères parce que je crois qu'il faut un petit peu contrer cette oui c'est ce que tu as dit et ensuite l'intérêt c'est pour ça que je voulais venir sur les ventes aux enchères je crois que les ventes aux enchères ont l'intérêt de structurer un marché Merci. et surtout de servir de référence.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. S'il y a une vente aux enchères où des 5 ans se vendent en moyenne entre 20 et 30 000 euros, voilà, on sait ce que vaut un 5 ans. Quand chacun fait ça, et c'est ce qu'on appelle un marché transparent, quand chacun fait ce qu'il veut sous le manteau, comme au marché de la truffe à LAlbenque, ce n'est pas un marché transparent, ce n'est pas un marché qui va inciter des gens autres que les gens des pays arabes à investir dans notre discipline. Ça pose aussi un problème. Moi, je vois, quand j'étais président de l'ACA, j'avais souvent le cas où on nous demandait d'évaluer des chevaux pour des problèmes d'assurance. On n'a pas de marché, il n'y a pas de cours. Donc on ne sait pas sur quoi s'appuyer.

  • Speaker #0

    C'est bien et c'est toujours la même chose, c'est qu'on n'a pas réussi au moment de leur indépendance à structurer tout ça. Parce qu'aujourd'hui, comme ils sont indépendants, il n'y a plus de courtiers. Les courtiers, ils ne peuvent plus tenir le marché. Et après, comme ça se passe par Internet, le marché, il nous échappe. Parce qu'on peut très bien vendre un cheval sans que ça se sache, mais on peut très bien le vendre 10, 15, 20 ou peut-être plus. Par ce biais d'Internet ou des réseaux et ainsi de suite, comme il n'y a plus la gestion du métier de courtage sur la vente des chevaux, il n'y a plus de maintien de marché. Et ça devient, enfin ça peut... Moi, j'ai eu encore l'exemple, quand on propose un bon cheval avec un bon petit palmarès comme Adi stef qui se vendait à l'époque. avec des prix qui sont largement à valeur. Aujourd'hui, le client va te répondre « Oui, mais écoute, il y a deux mois, j'ai acheté à peu près l'équivalence pour deux fois moins cher. » Alors, en plus, ce n'est pas que c'est faux. C'est vrai. Ce n'est pas du mensonge pour essayer de tirer le marché vers le bas. C'est vrai. Et ça arrive. Et ce qui n'arrivait pas avant, quand il n'y avait pas cette indépendance, c'est un échange entre le courtier et le client. Comme dans tout business, s'il n'y a pas quelqu'un qui tient les rênes et qui arrive à… Eh bien, ça se liquéfie, on va dire.

  • Speaker #1

    Voilà. Et après, je pense qu'on a un autre problème et je crois qu'il y a encore temps de s'en occuper. Alors, c'est vrai que pendant 20 ans, on a eu les choses faciles par cet engouement des pays du Golfe. Mais du coup, on a complètement abandonné… tout autre développement, toute autre recherche de nouvelles clientèles et même sur notre sol, au jour d'aujourd'hui, on n'a pas, alors je vais faire un petit peu froisser les gens, mais on n'a pas cherché à développer une autre forme d'endurance. On a même boudé et traité d'asbine les gens qui pratiquaient l'endurance, un petit peu florac, un petit peu montcuq, un peu à l'ancienne, mais où on pouvait avoir une vraie clientèle d'amateurs. Parce que pour moi, le circuit amateur pro en France ne correspond à rien, strictement à rien. Mais par contre, vous pouvez avoir des gens qui pouvaient être intéressés par un petit peu une discipline, comme on peut le voir par exemple dans la course à pied avec le trail, ou simplement le fait du surpassement de soi-même et que le soir quand on se couche, on se dit « Tiens, aujourd'hui j'ai fait un truc » , pourrait amener une clientèle nouvelle, une clientèle différente et pour des chevaux différents. parce qu'au jour d'aujourd'hui Qu'on préface un championnat de France des jeunes cavaliers, un championnat du monde des jeunes cavaliers, un championnat du monde des chevaux de 8 ans, ou une 160 lambda, on recherche toujours la même chose, ou le même type de chevaux. Alors que si on orientait notre discipline sur des formats différents, on pourrait vendre différents types de chevaux. Il n'y aurait pas que les chevaux bradycardes qui récupèrent en 45 secondes, qui intéresseraient les gens. Mais tout ça, c'est notre faute. Parce qu'on n'a pas cherché à développer ce profil. On n'avait qu'une idée en tête ou on avait deux idées en tête. Vendre aux Arabes ou faire des shows pour l'équipe de France.

  • Speaker #0

    J'ai une petite anecdote assez rigolote. Parce que quand on a fait la première édition des ventes FTC avec Stéphane et Jean-Phil, à la fin du truc, on était quand même la première année, enfin même la deuxième, on était assez satisfait de ce qui s'était... de ce qui s'était vendu. Le bilan était plutôt positif. Et moi, je me rappelle dire un coup à Jean-Phi, mais c'est quand même dommage qu'on n'avait pas mis ça en place à la belle époque, parce qu'on a quand même fait ça post-Covid, on a essayé de relancer un peu le commerce et tout ça. Et la réponse de Jean-Phi a été assez claire et en fait, qui est en accord avec la discussion. Mais à l'époque, on n'avait pas besoin de mettre aux enchères les chevaux pour les vendre. Donc on n'y a jamais pensé. Et c'est vrai que toute cette facilité qui a tellement masqué de gros défauts de structuration dans le sens où on était sur une vague trop facile et plein de petites choses nous ont échappées et là, elles ne sont pas forcément évidentes à restructurer.

  • Speaker #1

    Et pour moi, au niveau de l'orientation du sport, je parle toujours du sport parce qu'en fait, on fait quand même avant tout un sport. Et ensuite, on élève des chevaux pour ce sport qu'on va vendre. Mais donc, je pense que le problème de base, c'est le sport, ce n'est pas forcément l'élevage ou ce n'est pas forcément le commerce. Et là où on a raté le tournant, c'est de ne pas développer des produits sportifs différents. Je crois que... L'idée, moi, là, je rentre de courir des États-Unis. L'été dernier, j'étais parti courir en Afrique du Sud. Simplement, par exemple, d'avoir des courses de catégories de poids différentes. C'est une très bonne idée parce qu'on élargit le potentiel de cavalier. Si on aménise qu'on n'a qu'une catégorie, on n'a qu'un seul type de population qui va pouvoir courir et prendre du plaisir. Donc, toutes ces choses-là. Et là où on se trompe, c'est qu'en fait, on est en train de faire… dans la discipline ce qui s'est fait sur France Gallo. On fait des courses de chevaux, on fait des courses pour les chevaux de 6 ans, on fait des courses pour les chevaux de 7 ans, on fait des courses pour les chevaux de 8 ans, on fait... Mais non, on se trompe. On est une fédération, à l'inverse de France Gallo, on est une fédération de cavaliers. C'est le cavalier qui prend sa liste lance, c'est le cavalier l'athlète pour la fédération française et pour la FEI. Alors pourquoi on ne dirige pas nos épreuves ? vers les cavaliers au lieu de les diriger vers les chevaux. Et c'est là où, à mon avis, on se trompe. Parce qu'on ne diversifie pas la demande sportive. Je pense que si on veut vraiment développer le commerce, on met sur un éventail large de types de chevaux. Il faut qu'on élargisse notre potentiel et notre panel de produits sportifs.

  • Speaker #0

    Après... Quand même, toujours par rapport à... Et tu l'as bien dit, tu as tout de suite embrayé en disant qu'on est une fédération sportive. Et à la différence, évidemment, de la SHF, parce que, comme tu as dit, il faut créer des épreuves pour nous, cavaliers. Mais après, du coup, le biais 0-6 ans par le biais de la SHF, c'est quand même là où... Donc deux rôles bien différents.

  • Speaker #1

    Ah oui, les deux missions sont bien distinctes. La Fédération a en charge les cavaliers, la SHF, qui dépend du ministère de l'Agriculture, a bien en charge l'élevage et la fabrication des jeunes chevaux. Mais pour moi, c'est deux missions qui sont complètement différentes. Et c'est là où je trouve qu'on ne s'est pas suffisamment investi dans la FFE, sur la partie... on dit virgule Oui, mais surtout sur le circuit amateur. On a fait des licences amateurs, mais qui sont copécollées, même dans le règlement, de ce qui se passe en FEI. Donc, on n'amène rien de plus.

  • Speaker #2

    Pour revenir, tout ça, c'est hyper intéressant, mais on va essayer de revenir sur la partie élevage. Quelle est la conséquence pour les éleveurs français de ce changement au niveau du commerce ? Est-ce que, par exemple, ils vont privilégier la qualité ? plutôt que la quantité. C'est quoi les stratégies aujourd'hui d'un éleveur français pour vivre de son activité ?

  • Speaker #1

    Là, on a deux problèmes. Moi, je vois à la maison, quand je fais mes croisements ou quand on veut produire, ou même quand je veux acheter des 3 ou 4 ans pour les valoriser, c'est est-ce que je vais acheter des chevaux d'endurance dans l'optique Europe, ce qu'on aime, les courses traditionnelles, ou est-ce que je vais aller utiliser, comme je vais le faire sur des méchements anglos l'année prochaine, par exemple, Aerochaïdandi. pour faire des chevaux pour le désert, des chevaux qui vont aller très très vite sur Samborn. Ça, c'est déjà la première question qu'on va se poser. Parce que nos convictions ne vont pas toujours avec le commerce. Donc, je pense qu'aujourd'hui, le plus gros problème, la plus grosse question que se posent les éleveurs, elle est là.

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a ça, et il y a quand même aussi… Parce qu'il y a… les deux types d'éleveurs. Il y a les éleveurs qui ont quand même la possibilité de faire de l'expansif sur beaucoup de terres et d'avoir de la place de pouvoir élever beaucoup. Moi, par exemple, avec une orang, on ne se considère pas spécialement éleveur. On a un affix, on est content, on s'amuse, mais on a trois poules linières et ça fait trois poulains par an. Mais en endurance, 3 poulains par an, avant de commencer à les valoriser, on est vite à 15 chevaux. Avant de commencer à pouvoir rentabiliser un petit peu, on est vite à... Je vais dire 20-25 chevaux sur une base de 3 poules linéaires.

  • Speaker #1

    Moi je vais être beaucoup plus dur que ça. Aujourd'hui, vivre du cheval endurance, vivre de l'élevage d'endurance, si on n'est pas sponsorisé par la PAC, c'est pas possible. Je ne connais pas aujourd'hui un éleveur qui puisse se targuer de ne vivre que de l'élevage d'endurance, sauf comme tu as dit, certains éleveurs qui touchent des PAC énormes.

  • Speaker #0

    Oui, il y a ça, mais c'est aussi au fond ratat de ce que tu vois. Moi, je n'ai pas non plus la place. Et puis, quand tu n'as pas la place, mine de rien, il faut que tu achètes le foin. Il faut quand même un peu d'aliments. C'est quelque chose qui coûte, qui est onéreux. Et c'est vrai qu'en effet, pour en arriver à une rentabilité, même sur une base de, moi, je vais vous le dire, on a une base de trois poulinières. Aujourd'hui, l'élevage… il a zéro rentabilité. La partie rentable qu'on a encore, c'est la détection peut-être à droite et à gauche sur du partenariat ou sur de l'achat de chevaux. Parce qu'après, un professionnel, normalement, il est capable de détecter et d'essayer d'en tirer le mieux et de valoriser le cheval. C'est un peu le terme valoriser et de vendre. Et puis c'est là où, aujourd'hui, c'est... L'élevage sur trois poulinières, c'est purement loisir. Il n'est pas du tout rentable, mon élevage.

  • Speaker #1

    Je ne connais pas d'élevage qui, en ne faisant que de l'élevage à 100%, soit rentable. Pour moi, élever un cheval, en général, mais d'autant plus un cheval d'endurance qu'on doit mener à 7 ou 8 ans, c'est de la passion. Si on veut faire les choses comme il faut, il ne faut pas voir ça comme un métier. il faut arrêter de... dire aux gens qui vont vivre et gagner de l'argent en élevant des chevaux d'endurance. Ça n'existe pas.

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'aujourd'hui, la problématique principale, notamment là-dedans, c'est qu'un cheval va se vendre à sa valeur qu'à 7 ou 8 ans, comme vous l'avez dit.

  • Speaker #1

    Oui, mais pour en vendre un à sa valeur à 7 ou 8 ans, il y en a combien qui auront eu de l'OCD, qui auront rencontré Mme Colli comme M. Barbelé ou qui aura été mauvais ? Alors, pour un qu'on va vendre à 40 ou 50 000 euros, on en aura élevé 3 ou 4, qu'on aura 3 000 balles pour le loisir. Donc c'est pour ça que j'ai dit, c'est pas non. L'élevage du soin d'endurance, c'est un plaisir, c'est une passion, et il faut le voir comme tel.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Au jour d'aujourd'hui. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai toujours gagné de l'argent en faisant du commerce, mais l'élevage, il fait peut-être quelques bonnes choses.

  • Speaker #0

    T'en as perdu.

  • Speaker #1

    Mais j'en ai perdu. Non, mais c'est vrai. Si j'étais jeune, je ne ferai pas d'élevage financièrement.

  • Speaker #0

    Moi, je peux vous dire encore une petite phrase bien. Jack Bego, il m'a souvent dit dans les chevaux, si tu veux finir millionnaire, il faut que tu commences milliardaire. Et globalement, je pense qu'il a raison.

  • Speaker #2

    Bien sûr, mais bon, allez, en admettant qu'on ne parle pas d'argent, quelles sont quand même les stratégies ? OK, on a parlé de choisir quel type de chevaux on fait naître. Donc, soit effectivement pour des courses plus européennes ou soit des courses plus dans le désert. Mais est-ce qu'il y a d'autres stratégies que les éleveurs peuvent mettre en place pour avoir un cheval qui va se vendre ?

  • Speaker #1

    Ah, pour qui va se vendre ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    De toute façon, la difficulté en partant de ce principe-là, aujourd'hui, je vends tel type de cheval. Mais au jour d'aujourd'hui, je vais faire un seigneur pour un produit que je vais vendre dans huit ans. Mais dans 8 ans, ce n'est pas du tout ce qui va se vendre. Donc, c'est pour ça que je dis, pour moi, l'élevage est une question de passion. Moi, en tant qu'éleveur, aujourd'hui, je me positionne, je vais essayer de produire le cheval qui me fait plaisir, le cheval que j'aime et je serai ou je ne serai pas dans la tendance. Mais courir après une mode en faisant de l'élevage, parce que pour moi, le commerce, c'est quand même une mode. Donc, courir après une mode pour faire de l'élevage du cheval d'endurance, c'est du ça. C'est voué à l'échec puisqu'on produit aujourd'hui un cheval qu'on vendra dans 6, dans le meilleur des cas, et dans 8 ans. Donc moi je pense que la meilleure stratégie, c'est que chaque éleveur se dise ça c'est mon idéal, et essayer de se rapprocher de cet idéal. Mais partir pour faire un cheval qu'on va se dire aujourd'hui je vais mettre cet étalon parce que c'est ce qui se vend, c'est sûr que dans 8 ans c'est plus ce qui se vendra. Et oui. On l'a bien vu, on l'a tous fait, on s'est tous planté avec Tijani par exemple, on a tous fait des Tijani, on a tous utilisé des fils de Tijani. Même maintenant, plus personne n'en veut. Et on a tous des petits-fils de petites jannies qui ont 8 ans, par exemple. Et je ne dis pas qu'ils sont tous mauvais, mais par rapport au nombre qu'on a fait, on en voit sortir, mais pas au pro-rata de ce qu'on aurait pu imaginer.

  • Speaker #0

    Et après, c'est ce qui a été quand même une longue discussion et un long débat à la commission SHF. C'était justement d'essayer, au jour d'aujourd'hui, avec le sport qu'on connaît et la qualité de l'élevage qu'on connaît, de trouver un juste milieu entre le début de la valorisation, qui a quand même été, avec le règlement d'aujourd'hui, qui est qui a un petit peu accéléré, et le fait justement de ne pas trop l'accélérer. C'est-à-dire que c'est vrai qu'on a augmenté les distances sur les 5 ans et les 6 ans, mais les deux choses, c'était, est-ce qu'on essaye d'arriver à trouver une valorisation plus rapide sur nos chevaux, sans non plus toucher à leur intégrité ? Alors après... De toute façon, on ne va pas débattre de ça ce soir, parce que c'est un débat qui est long. Mais il fallait qu'on trouve, justement, parce que la filière, comme elle va mal, oui, mais dans l'amélioration génétique qu'on a eue, dans l'amélioration du cheptel français qu'il y a, il fallait qu'on redynamise un petit peu la rapidité du commerce. Je ne sais pas si je m'exprime bien ou si on arrive à comprendre ce que je dis.

  • Speaker #2

    La sélection, tu veux dire que la sélection soit plus rapidement visible ?

  • Speaker #0

    Pas forcément la sélection, mais la mise en valeur de nos produits. C'est-à-dire que c'est dommage, mais il n'y a pas de commerce sur les concours d'élevage de 0-3 ans. mais je suis sûr que Dans d'autres disciplines, il y a des courtiers qui vont certainement voir ces concours-là pour détecter justement et acheter. Plutôt que d'acheter à 6 ans très cher, ils vont quand même préférer peut-être l'acheter à 3 ans quand il est aux portes de la valorisation pour l'avoir moins cher. Après, c'est trouver le juste milieu dans la valorisation du cheval d'endurance, à savoir quand c'est qu'il est... qu'il est mature et tout ça, c'est pas évident, mais ça a été long. Et bon, après, il faut encore quelques années pour voir si c'était le bon choix. Mais l'accélération quand même de la valorisation de nos chevaux, on commence à parler des 4 ans, mais non, il y a 10 ans, les 4 ans, je pense que Steph est d'accord avec moi, ils étaient au champ et on ne s'en occupait pas parce qu'on avait bien assez de... de temps à s'occuper des 5, 6, 7, 8, enfin les autres. Et là, maintenant, pourquoi pas commencer à les valoriser déjà, même sur les 0-3 ans.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai fait partie des gens qui ont poussé à ce qu'on augmente un petit peu les distances sur nos jeunes chevaux, et je suis persuadé que nos jeunes chevaux travaillaient pas assez. Je pense que je veux dire... Moi je suis fanatique de Kylian Jornet, il a monté son premier 3000, il avait 5 ans. Je ne crois pas qu'on fasse des athlètes et qu'on fasse des sportiques en attaquant très tard, trop tard dans sa carrière et c'est valable pour tous les athlètes de haut niveau. Et puis moi il y a une chose qui m'a fait mettre le doigt dessus, c'est que personnellement sur les chevaux que j'ai fait naître, les deux chevaux qui ont le plus réussi à haut niveau, Je vais les citer, donc un qui a quand même gagné la Sheikh Mohamed Cup, la Présidente Cup, et puis qui avait gagné le championnat du monde des militaires à l'époque monté par Sheikh Hamdan, c'est un cheval qui avait commencé sa carrière comme un cheval de course. Débourré à deux ans et demi, travaillé en course de plat à trois, quatre et à cinq ans, et il a couru jusqu'à 18 ans. Et je suis de plus en plus persuadé que nos chevaux d'endurance qu'on attaque à travailler à six ans, c'est trop tard. Et je suis persuadé... Je ne dis pas qu'il faut leur tirer dessus, mais je pense qu'une éducation, une formation progressive, lente, dès l'âge de 4 ans, voire moi je serais même de les attaquer, je le débourre de plus en plus tôt, je suis persuadé que c'est aller dans le bon sens. Et pour moi, c'est plus de la maltraitance de prendre un cheval, le débuter en début de 6 ans sur 40 km et lui faire faire de ça une étoile où c'est 2,80 à la même année. que de prendre un cheval, lui faire faire un petit débourrage et une vingt, une quarante à quatre ans, et puis recommencer un petit peu à cinq ans, et puis un peu à six ans. On fait les choses beaucoup plus doucement, beaucoup plus progressivement. Et puis on l'a vu même dans les éleveurs qui élevaient un petit peu à l'ancienne, qui avaient quand même une vraie école en tourisme équestre. Je me souviens très bien des chevaux de, par exemple, de Jean de Chatillon, qui à quatre ans partaient déjà faire le tour de Florac en randonnée. Et ces chevaux-là étaient travaillés, habitués à travailler, endurcis. et ça ne les aura jamais nuits à leur carrière, bien au contraire.

  • Speaker #2

    Ce que vous mettez en avant là, c'est que ces circuits 0,3 ans et 4,6 ans, d'une manière différente, permettent plusieurs choses. Un, de détecter les chevaux de manière plus rapide pour éviter, pour un, peut-être les valoriser rapidement, mais aussi peut-être les mettre en valeur rapidement.

  • Speaker #1

    Mais déjà les fabriquer.

  • Speaker #2

    Et la deuxième chose aussi, de les former et de les fabriquer en tant que cheval d'endurance.

  • Speaker #0

    Et à minima aussi les catégoriser, parce qu'on peut quand même assez...

  • Speaker #1

    Je suis assez surpris par la réaction du large public contre les vitesses régulées. C'est un discours que j'ai pour les épreuves SHF, que je n'ai pas forcément vis-à-vis du circuit de découverte amateur 20, 40, 60 km fédéral. Mais par contre, pour les jeunes chevaux, je suis un fervent défenseur du système régulier parce que pour moi, il protège plus les jeunes chevaux à l'inverse de ce que disent les gens. Puisqu'on ne pourra pas aller plus vite que la vitesse maximale imposée, boucle par boucle. Avant, on pouvait se planter une boucle, la faire à 12 à l'heure parce qu'on déférait et aller à 18 ou à 20 la boucle d'après. À vitesse régulier... On ne pourra pas, le mec qui fera sa boucle à 12 à l'heure, il ne pourra quand même pas aller à plus de 16 à la boucle d'après. Donc, on protège les chevaux. On leur empêche de pouvoir aller trop vite. Et les gens, ils s'offusquent de cette évolution. Je ne comprends pas. Pour moi, la vitesse régulière va protéger les chevaux.

  • Speaker #0

    Ce que ça amène en autre protection aussi, c'est que... Il y a la mise en avant pour certaines personnes, un point noir, mais le fait qu'il soit séparé par les vat gate sur la piste, alors en effet, ça peut peut-être l'isoler et l'empêcher de revenir. Et ça, comme vient de le dire Stéphane, ça le protège, mais ça le protège peut-être parce qu'il n'est pas forcément à sa place ce jour-là. C'est-à-dire que s'il est dans un groupe, avant, quand on faisait de la vitesse imposée, Les chevaux arrivaient et ils repartaient tous ensemble. Ils subissaient la course. Ils suivaient un groupe. Mais peut-être que ce jour-là, le cheval qui est arrivé en même temps que le gagnant, il a reproduit sur la boucle d'après de nouveau la même vitesse avec le gagnant. Et c'est des fois un peu le défaut qu'on peut avoir à haut niveau. Quand on a un peloton de chevaux qui rentre, par exemple, au deuxième vet de la 120 de Compiègne, on va dire. c'est un peloton de 30 chevaux, quand tu rentres le 10, 15e dans le vet, tu sais très bien que tu vas avoir de l'attente et que tu es peut-être déjà un petit peu en danger. Mais tu vas quand même pouvoir coller au cardio et à rentrer dans ton groupe et à suivre le groupe. Plutôt que d'être séparé par un problème métabolique, l'imposé te garde toujours dans la même boucle de... de chevaux de qualité, alors que t'es pas forcément à ta place. Et c'est ce qui est en fait soit positif pour certains, soit négatif pour d'autres. Après ça, c'est un peu Ausha, mais dans l'idée, comme dit Steph, de protection, ça en fait partie. Après, il y a un côté éducation, mais le côté protection est aussi là.

  • Speaker #2

    Oui, les avis divergent énormément sur ce sujet de vitesse régulée. Oui,

  • Speaker #1

    mais je pense que les gens aussi font l'amalgame entre épreuve SHF, épreuve fédérale. C'est évident qu'une 20 km avec des gamins qui vont découvrir la discipline pour la première fois sur une 20 ou une 40, je veux bien entendre que la gestion d'un veille avec des chevaux ensemble sur un deux-chevaux soit compliquée. Mais par contre, sur de l'SHF, même si les chevaux sont novices, c'est quand même… On s'oriente vis-à-vis des éleveurs, vis-à-vis des valorisateurs, donc c'est des gens qui connaissent la discipline et qui connaissent la pratique. Je pense qu'il y en a qui prennent un malin plaisir à se faire passer pour des idiots en disant qu'ils ne comprennent pas le système, mais c'est une façon de provoquer un petit peu. Parce que même s'ils n'ont pas compris la première fois qu'ils ont ressorti, quand deux fois ils ont été éliminés pour dix secondes, la fois d'après ils vont comprendre. Oui. Je voulais revenir un petit peu sur la question qui était quand même la chose sur l'orientation ou les conseils à donner aux éleveurs en termes de génétique. Je crois que quand même une des choses qui a fait que la France, depuis 30 ans maintenant, tient le haut du pavé dans la qualité des chevaux sur les championnats, c'est que quand même on a eu une ligne, on a quand même toujours... chercher à produire des chevaux, ce que j'appelle classiques. Et on est quand même toujours resté sur nos origines classiques. Et on n'a pas trop essayé de faire des grandes inventions. On le voit encore sur les deux ou trois dernières courses. Il ne faut pas chercher de sortir du croisement Zulus-Persik, parce que c'est quand même ce qui marche le mieux, avec un petit apport de sang français de course pour amener un petit peu de la galopade et de la taille. Et c'est quand même, grosso modo, le secret de la réussite et de l'élevage français. Ça ne tient pas à beaucoup plus que ces trois ingrédients-là.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous voulez dire que les croisements faits déjà il y a 30 ou 40 ans étaient déjà les bons ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était déjà les bons. Et puis, comme les bons sont restés entre eux à s'utiliser, qu'on a utilisé les meilleurs fils de Persique sur les meilleures filles de Zulus, vice-versa, en remettant de temps en temps un petit peu de courant de sans-course. La sélection s'est faite comme ça. Et puis Zulus a été un pur hasard. On a toujours eu un échange dans les années 1980 aux années 2000-2010. Il y avait toujours un échange d'étalons entre la France et la Pologne. Pourquoi Zulus ? On va citer Bard Bédur, on va citer Grabiec, on va en citer Bâche, on va en citer beaucoup d'autres. Mais Zulus a été au-dessus du panier. Zulus n'a sailli que deux saisons en France. Et c'est le cheval qui est incontournable au jour d'aujourd'hui, de la même façon que Persik était incontournable. Il y a eu une part de chance, il y a eu un part donné par qui les ont utilisés. Et puis ensuite, les éleveurs d'endurance ont recherché ces courants de sang et les ont gardés et les ont multipliés. Et puis maintenant, ça a fait souche. Mais dans tous nos champions, ou dans la plupart, il y a aussi toujours 12 ou 25% de sang de course et qui amènent un peu plus de structure que ce que les éleveurs des autres pays n'ont pas pu bénéficier ou ont bénéficié beaucoup plus tardivement.

  • Speaker #2

    Ok, merci pour ces précisions. Pour revenir sur le cycle classique et le cycle libre, ce sont des nouveautés qui ont été mises en place en 2023. D'où est venue l'idée justement d'avoir un cycle libre et un cycle classique ?

  • Speaker #1

    Première idée, c'était à partir du moment où on allait durcir un petit peu le cycle classique, il fallait proposer une alternative parce que personne ne détient la vérité. Il fallait proposer une alternative pour les gens qui n'étaient pas favorables à l'augmentation des distances. Et aussi, on a tous des chevaux chez nous qui sont tardifs. Moi, ça m'arrive régulièrement avec les juments que je fais pliner à... à 4 ou à 5 ans, de les commencer plus tard. Donc, c'était intéressant d'avoir deux circuits.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Le circuit en lui-même, il est important de pouvoir catégoriser chaque génération à ce qu'ils courent entre eux par tranche d'âge. Et après, de là, il fallait aussi pouvoir les catégoriser ... au niveau soit maturité, soit simplement qualité. C'est-à-dire qu'on peut très bien avoir un champion qui n'est pas encore à maturité dans sa génération d'âge, qui va se faire petit à petit, et qui seulement va éclore à 7 ou 8, voire même des fois 9 ans. Mais il fallait pouvoir proposer un panel d'épreuves et de catégories où chacun puisse y retrouver sa place. C'est-à-dire qu'on peut très bien avoir, et ça arrive, je pense qu'il peut très bien y avoir un 6 ans qui est simplement à cette génération-là et à ce moment-là, au moment T, préparé et amené au top. mais qui va peut-être stagner et qui, à 8 ans, sera moins bon que celui qui a peut-être gagné le cycle libre parce qu'il avait un peu plus de temps, qu'il avait besoin de plus de temps et de maturité pour pouvoir, ce jour-là, être bon. Et donc, de là, il fallait, une fois qu'on avait proposé, justement, soit par la distance, soit par la technicité, des niveaux différents. C'est là où le cavalier ou le rôle d'entraîneur lui intervient, dans le sens où il se dit, tiens, je vais plutôt m'orienter là-dessus, sur le cycle classique, parce que le cheval est apte à faire ça, ou parce qu'il a, comme a dit Stéphane, pas loupé de palier dans sa formation. Ça se trouve, il a fait les 4, ça va bien, il fait les 5 ans, et puis il fait les 6 ans, et jusque-là, va bien. Les juments, il y a des juments, comme dit Stéphane, qui sont en retard parce qu'elles ont été à l'élevage. Donc, elles, elles commencent un peu plus tard. Et il fallait pouvoir proposer ça à la finale dans un premier temps. Et ça, ça va être le débat sans doute de la commission d'après-finale de cette année. Peut-être pouvoir commencer aussi à le proposer en région. du fait comme l'a dit Stéphane aussi, c'est que la VR, la vitesse régulière, est quand même pour la SHF un bon moyen de catégoriser un peu maintenant les chevaux. Et on veut pouvoir aller plus loin aussi en région, pour pouvoir justement la clientèle qui a envie de prendre un peu plus son temps ou qui a besoin de se... de ce système qui existe depuis longtemps de la vitesse imposée pour pouvoir former gentiment son cheval. Et le côté peut-être plus élitisme dans la formation où les gens ont la capacité en région de déjà former les chevaux au Vet gate et en même temps, nous, de pouvoir un petit peu plus sélectionner et de se dire que... Parce que là, au jour d'aujourd'hui, un cheval qui fait de la vitesse imposée à 12 à l'heure, Il va avoir sa qualification comme tous les autres pour aller à la finale, comme un cheval qui a fait, par exemple, toutes ses qualifs à 16 à l'heure. Alors, qui est le meilleur des deux ? Ça, je ne dis pas. Peut-être que c'est celui qui a fait à 12 à l'heure. Mais en attendant, c'est quand même les paliers de sélection qui font que tu vas à la finale. Les paliers de sélection, tu vas à la finale et qui font que... Il n'y en a pas spécialement, en fait, en région. C'est qu'il n'y a pas... Mais après, on va dire oui, mais... Est-ce qu'on a le luxe de pouvoir faire ça, c'est-à-dire sélectionner des gens en région ? Oui, c'est sûr qu'on est dans une conjoncture peut-être difficile. Mais est-ce qu'il faut s'en priver ? Est-ce qu'il fallait le faire avant ? Moi, je pense que la question, elle est surtout là. C'est vrai que c'était peut-être une structuration à faire il y a un petit peu plus longtemps. Pour moi, on arrive trop tard. Mais pas trop tard.

  • Speaker #1

    il est jamais trop tard de mettre quelque chose en place mais je pense que tout ça ça aurait fait du bien plus tôt comme ça après c'est mon propre avis est-ce que du coup aller vers bon de la formation ça c'est super évidemment mais en tout cas une détection une sélection de plus en plus fine, plus rapide, ça risque pas justement d'aller dans ce sens de catégoriser un peu trop vite les chevaux et de justement ... Continue à nourrir ce marché vers les pays du golf, qui aujourd'hui fait effectivement vivre la plupart des éleveurs, la plupart des entraîneurs, mais qui n'est pas, pour l'avenir, qui n'est pas suffisamment stable en fait.

  • Speaker #0

    Ah oui et non, parce qu'on reste quand même sur... Si on met des œillères et qu'on oublie le sport, les pays du golf, notre intérêt à nous quand même... à chaque génération et à chaque moment de vie du jeune cheval, c'est de pouvoir se dire, tiens, il en est là, par plein de moyens. Mais si on ne propose pas un circuit où les gens vont avoir un résultat face à leur performance ou face à leur... leur circuit de formation. Si on ne leur propose pas du concret, ce n'est pas évident non plus de se situer. Donc, si le panel n'est pas élargi... il n'y a pas un moment où on se dit « Tiens, non, il n'en est pas là » ou « Tiens, je peux aller au grade au-dessus » . On peut très bien attaquer peut-être du cycle libre et se dire « Non, mais il survole le truc, il faut tout de suite que j'aille dans la gamme au-dessus » . Ou peut-être qu'il y a un moment « Non, je vais trop vite, il faut que je régresse » . Et comme l'a dit Stéphane, il vaut mieux avoir un choix sur... Même du zéro, du 1 an au 6 ans, on peut déjà commencer à les former, les mettre dans le vent, les amener à un petit concours d'élevage. Parce que quand les gens disent qu'on arrive à la finale, il y a les drapeaux, il y a les tentes. Mais depuis l'âge de 1 an, si tu avais envie, on te propose des épreuves pour que tu puisses commencer à former tes chevaux. Alors, s'il y a 5 ans, il découvre les drapeaux. bon, peut-être que tu aurais pu commencer plus tôt. Et si à 5 ans, ça t'a choqué qu'il ait découvert les drapeaux, tu avais le cycle libre. Et puis après, peut-être qu'à 6, tu pourras. Et c'est pour ça que je pense que c'est important quand même de pouvoir proposer. Alors, on va dire, mais ça démultiplie les épreuves. C'est sûr que pour le cheptel, peut-être qu'au jour d'aujourd'hui, ça ferait trop d'épreuves. Mais en même temps, ça permet... je pense, de réellement pouvoir situer le niveau de son cheval.

  • Speaker #2

    Moi, j'ai quand même une vision maintenant qui est assez claire de ce que j'ai envie ou de ce que je veux proposer à mes chevaux et donc je crois qu'il est moi ce que j'ai envie que les gens de proposer aux gens c'est que je crois quand même le cheval d'endurance comme tout cheval, cheval de course ou cheval de CSO, il y a un moment où il apprend à être cheval d'endurance en faisant de l'endurance. Donc je pense que quand même les chevaux il faut qu'ils courent. Ça c'est la première chose. La deuxième chose, si au niveau du commerce on veut commencer à remonter, à avoir des prix ou pouvoir vendre des chevaux à un certain prix, il faut quand même qu'on arrive à hiérarchiser nos chevaux. Tous les chevaux ne valent pas 50 000 euros à 6 ans et tous les chevaux ne valent pas non plus 10 000 euros. Donc je pense que c'est bien de pouvoir proposer une vraie… classification ou une vraie hiérarchisation des chevaux pour pouvoir avoir des prix qui correspondent à la qualité des chevaux. Moi j'ai eu la chance de vendre ces trois ou quatre dernières années Darco de la Marjorie qui était élite avec ma fille à Uzès qui a été champion du monde de derrière, j'ai pas envie que des chevaux de ce niveau là de les vendre à 15 000 balles. J'ai vendu l'année dernière le cheval qui est troisième au mondial cette année, Haqtar, que j'ai vendu et je l'ai pas vendu aux Émirats, je l'avais vendu à Alex Luquet. Mais c'est pareil ce cheval là... avait survolé l'épreuve de 5 ans à Uzès. Donc si on ne propose pas des épreuves suffisamment sélectives pour ces chevaux-là, comment voulez-vous qu'on arrive à les sortir de la masse, à les faire voir ? Et moi, en tant qu'éleveur, je préfère les vendre à 5 ans qu'à 8 ans. Parce que c'est moins important, la valorisation coûte moins cher. Alors oui, c'est un travail, mais ces chevaux-là, c'est sûr, ils n'ont pas fait le minimum, ils n'ont pas fait juste une 20 et une 40. Et je ne crois pas que ça les ait, le fait d'être construit gentiment et de voir un maximum d'épreuves, je ne crois pas que ça les ait abîmés sur la longévité. Ma jument, qui est en équipe de France Cookie, était élite à 5 ans à Uzès. Là, elle a 14 ans, elle est toujours niveau 160. Elle était troisième sur sa dernière sortie. Et j'espère bien qu'elle va courir jusqu'à 16 ou 17 ans, comme la plupart de nos chevaux qu'on a fabriqués tôt. Mais gentiment. Et ce n'est pas parce qu'on les court, justement, je les cours assez régulièrement, du coup, ils travaillent moins souvent à la maison, ils ne font pas de longues rails, ils ne font pas de choses difficiles. Et moi, je pense que les chevaux apprennent leur métier en courant.

  • Speaker #1

    Du coup, toutes ces nouveautés qui ont été mises en place avec ce nouveau règlement, donc on parle du cycle libre, cycle classique, de la mise en place des vitesses réguliers, etc. Le but, c'est de former les chevaux. C'est le but de la SHF, en fait, mais aussi de hiérarchiser et de détecter les chevaux. Est-ce que vous voyez d'autres missions que la SHF donne ?

  • Speaker #2

    L'intérêt de la détection et de la hiérarchisation, il a plusieurs buts. Forcément, il y a un but commercial où il y a une valorisation à court terme des chevaux, où on peut les vendre mieux. Mais il y a aussi un vrai intérêt en termes de sélection, en termes vraiment de recherche et d'élevage. Moi, je fais partie des gens convaincus que les petits-fils de Persik seront meilleurs que les fils de Persik, et meilleurs que ce qui était Persique, parce que c'est ce qu'on appelle l'amélioration génétique. Et plutôt, on va déceler les qualités... de génétique d'un étalon, plus vite on avancera. Il y a des étalons que je vais citer comme Diadur des Vabres, où sa première génération de produits avait déjà été détectée sur le circuit 0-3 ans, où ces poulains-là avaient quand même trusté les premières places. Et là, au jour d'aujourd'hui, ça fait clair, on a vu un de ces premiers jeunes produits gagner déjà aux Émirats. Donc je pense que quand même de faire une détection précoce... va aussi aider les éleveurs à aller de plus en plus vite et à utiliser plutôt les bons reproducteurs. Donc ça a un double intérêt.

  • Speaker #0

    De toute façon, le rôle principal, je pense, de la SHF, c'est de proposer aux éleveurs un circuit en adéquation avec chaque génération de chevaux. Ce qui va permettre à la SHF, à eux, d'obtenir et de recueillir des données. les plus précises possibles, plus on va se rapprocher de la vérité au niveau capacité et qualité des chevaux dans la même génération, plus les données vont être justes et plus la sélection et les outils donnés aux éleveurs sera proche de la vérité. quand à un moment on avait euh Je ne vais pas dire de bêtises, mais je crois qu'il y a eu une finale où on s'est retrouvé avec 30 élites. Et à la fin, on avait tellement d'élites qu'on s'est dit, bon ben tant pis, on ne prend plus par rapport à le résultat qui sont élites, on va dire que dans les 30 élites, ça ne sera que les 10 premiers qui seront élites. Et les 10 suivants seront très bons, enfin excellents, et puis ainsi de suite. Donc ça voulait bien dire qu'on n'avait plus sur chaque génération... vraiment de l'élitisme. Il faut quand même savoir qu'à Fontainebleau, il y a 2000 chevaux et sur une finale, il y a trois élites, comme on a à peu près maintenant. Mais il faut quand même pouvoir les séparer par quelque chose. Il fallait bien qu'à un moment, on puisse proposer quelque chose qui soit en adéquation de la génération, de la qualité et de la sélection qui s'est faite en amont, de la qualité des chevaux. du jour J, et on est obligé d'évoluer avec ça. On évolue dans le règlement, on évolue dans les modes de sélection, et il y a des choses qui passent un petit peu obsolètes, et puis il y a des nouvelles choses qui arrivent. Comme on a vu le déplacement, maintenant il y a le jugement du galop sur l'hippodrome. C'était une première l'année dernière, je pense que c'était filmé, donc ça a donné sur l'écran géant, c'était quand même vraiment sympa de... de revoir les arrivées des galops jugés par les trois juges. Voilà, ça, c'était une nouveauté. Et je pense que c'est arrivé parce qu'en effet, on s'est quand même rendu compte que le galop et l'harmonie couple cavalier, la qualité du galop était quand même importante, alors qu'avant, on était sur un trotting, un point trotting. Mais bon, on sait très bien qu'on peut avoir un cheval qui ne se présente pas forcément bien ou qui n'a pas forcément le point allure. Je pense qu'on l'a tous vécu un jour, on n'a pas eu le point allure, mais par contre, on a eu un bon cheval qui galopait. Je sais que, par exemple, le gagnant de l'année dernière, des élites des 6 ans, il n'a pas un bon trotting. C'est un cheval qui biarde, mais par contre, l'année dernière, ce jour-là, c'était le meilleur cheval. donc On a évolué avec le temps, les épreuves évoluent avec la sélection, ça c'est logique. Et je pense qu'il faut aller de l'avant. Et moi, je dirais quand même que les dix dernières années, on est allé plutôt de l'arrière dans le sens où on avait peut-être une petite crainte justement de ce qu'on appelle là aujourd'hui le welfare et la protection des chevaux. Alors, toutes les règles qui ont été ajoutées, à tous les niveaux d'ailleurs, que ce soit en FEI, en FFE ou en SHF, avec toujours ce côté attention, protection des chevaux, à un moment, je pense, nous a desservis et nous dessert encore aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pensez que dans les dix prochaines années, ou même plus tard, l'élevage français restera celui qui produit les meilleurs chevaux ?

  • Speaker #0

    Assurément !

  • Speaker #2

    Oui, j'en ai aucun doute. On a quand même, la plupart d'entre nous, produisé et déjà été passionné de la discipline avant qu'il y ait cet engouement des pays du Golfe, dont notre lève-motif, c'était quand même pas le commerce ou de vendre des chevaux, on a eu la chance après de pouvoir en vivre, mais avant tout, ce qui nous porte, c'est la passion de cette discipline.

  • Speaker #1

    Grégoire, tu voudrais dire quelque chose ?

  • Speaker #0

    Non, il a tout dit.

  • Speaker #1

    Est-ce que...

  • Speaker #0

    Le seul point noir là-dedans, c'est que ça fait 30 ou 40 ans que c'est les mêmes passionnés et que ce qu'il faudrait arriver au jour d'aujourd'hui, c'est d'arriver à élargir ce vivier de passionnés qui existe et qui tourne toujours. On tourne autour du pot, on est tous les mêmes. Et c'est les générations qui arrivent maintenant dans l'endurance. c'est les fils d'eux et les petits-fils d'eux. C'est-à-dire que le milieu de l'endurance, en France, je pense, c'est pas sectaire, par quel biais, je ne sais pas. Mais je pense qu'aujourd'hui, il faut vraiment qu'on arrive à trouver une solution. Comme l'a dit Stéphane au début du podcast, c'est qu'on ne s'est pas assez occupé de ce qu'on savait faire avant. orienté uniquement sur les pays du golf, sur le commerce et sur le sport qu'ils pratiquent. Et au jour d'aujourd'hui, il est vraiment temps de se réveiller, d'ouvrir les yeux et d'essayer de... Alors la solution, aujourd'hui, je ne l'ai pas, parce que de toute façon, il faut essayer avant de pouvoir dire que ça marche. Mais je pense que structurer la... La base de... Restructurer la base de notre sport, qui était quand même un sport de longue distance dans la nature, plutôt que courte distance sur le hippodrome, est vraiment important. Et il n'y a pas de raison. Les trails, on regarde par exemple sur les réseaux sociaux aujourd'hui, tout le monde court à pied, tout le monde court à pied en extérieur, il n'y a personne, les tapis roulants, c'est... Si, il y en a encore un peu où mes personnes coursent l'athlétisme, je pense que si, il y a toujours de l'athlétisme. Mais quand même, le populaire, c'est le trail. Et je ne vois pas pourquoi le populaire dans le monde équestre ne serait pas l'endurance. Donc je pense qu'il faut simplement bien remettre l'église au milieu du village et essayer de trouver ce qui a fait qu'il y a 30 ou 40 ans, l'endurance a éclos et s'est développée. Et a pris un biais qu'on ne peut pas cracher dessus et on ne peut pas le dire que ça a été... Mais on a, et à chaque fois on revient sur la même chose, on a surfé sur une vague facile en gardant des œillères et sans prédire à l'avenir où on est en plein dedans. C'est-à-dire qu'au jour d'aujourd'hui, il faut qu'on... Il faut qu'on se recentre et qu'on trouve, je pense, tous ensemble des solutions. Pour moi,

  • Speaker #2

    c'est quand même, si on fait une analyse sur l'évolution sur les 50 dernières années, on a quand même beaucoup perdu du fait de ne plus avoir une maison mère endurance. C'est un peu pour ça que j'ai sauté quand même sur l'opportunité, quand tu as proposé le salon de l'endurance, c'est que je crois que c'est pour moi un peu terme qui est fondamental chez nous et qui nous manque, c'est d'avoir de ne pas être l'enfant toujours l'enfant pauvre d'autres choses. On a le problème par exemple en élevage où on n'a pas une association d'éleveurs de chaude endurance. On a le problème au niveau du sport où on dépend de la FEI, on a une commission de gens qui sont cooptés pareil à la FFE où le jour où on ne va pas dans le bon sens, on change les personnes qui sont cooptées et quand même, on a perdu beaucoup le jour où on a perdu le CNRE et une... identité Forte Endurance. Et ça, c'est la première chose sur laquelle je voulais insister. Je crois fort comme, dur comme fer à France Endurance pour cette raison-là. Je veux dire, quelque chose qui est pensé, réfléchi par et pour les gens de l'Endurance, que ce soit les éleveurs, que ce soit les organisateurs, que ce soit les juges. Et ensuite, je crois que si on veut sauver la partie commerce de l'élevage d'Endurance, il faut qu'on Merci. qu'on repense la discipline, mais vers les sportifs, vers les cavaliers, pas les chauds. Les chauds, je vais choquer les gens, mais je veux dire, à la fin, c'est comme moyen. Notre sport, il est fait par les cavaliers, pour les cavaliers. Et le cheval est un moyen de pratiquer notre sport. Alors je sais que ce genre de discours n'est pas dans l'air du temps, mais c'est quand même la vérité. Et je pense qu'aujourd'hui, on doit repenser la discipline vis-à-vis des sportifs. Et je pense qu'il faut qu'on propose des produits sportifs plus variés.

  • Speaker #1

    Je comprends tout ce que vous voulez dire. Ce sur quoi je voulais revenir, c'est qu'effectivement, il va falloir, en fait, ça va être obligé pour que l'endurance qu'on connaît aujourd'hui continue d'exister et qu'on puisse tous s'amuser sur des courses d'endurance, qu'il y ait d'autres marchés autres que les pays du golf qui s'ouvrent. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, former un cheval d'endurance, ça prend beaucoup plus de temps, ça demande beaucoup de moyens. Quand un cheval de course ou un cheval de saut d'obstacle, il fait 45 minutes par jour, ça lui suffit. Un cheval d'endurance, il lui faut deux fois ou trois fois ce temps-là. donc en termes de de rien que de production pure du cheval d'endurance. En fait, le coût est beaucoup plus important.

  • Speaker #2

    Ah non, je ne suis pas du tout d'accord avec ça. Aujourd'hui, j'élève et je fais entraîner les chevaux de course. J'ai des poulets en entraînement pour la course qui coûtent 2000 euros par mois. Et combien il y a de chevaux en entraînement en France chez des professionnels ? Oui. On multiplie par 300 par rapport à ce qu'il y a en chevaux d'endurance. Le problème, ce n'est pas le coût. Le problème, c'est la motivation. Trouver les bons événements, trouver la motivation pour qu'il y ait des gens qui viennent chez nous. Et nous, chez nous, ce qu'on a à vendre, c'est ce que disait Greg, on a la chance d'avoir un sport qui est dans l'air du temps. On a une complicité avec un animal. On a un sport qui se pratique en extérieur et on a quand même la partie technique de la compétition. Donc je crois qu'on a quand même tous les ingrédients pour que notre discipline réussisse. Et au jour d'aujourd'hui, La seule chose qui manque, les gens comme Greg, comme moi, comme les Bégaud, les Philippe Thomas, on est des convaincus, mais on a l'impression qu'on n'arrive pas à élargir notre cercle parce que je pense que le problème vient de ce qu'on a aujourd'hui. On a trop voulu uniformiser nos courses. On n'a pas de produit différent. On recherche le même. Il y a toutes les courses, il faut une première boucle de 40, une deuxième de 30. des arrêts de 40 minutes, après le dernier, il fait 50 minutes. Toutes nos courses sont les mêmes. Nos courses n'ont plus de personnalité. Et je pense qu'il faut revenir vers ça. Il faut venir sur des courses où toute une gamme de pratiquants différents puissent se régaler. Des vieux, des jeunes, des grands, des gros, des blondes, des bleus. Je crois qu'il faut qu'on diversifie le produit sportif.

  • Speaker #1

    OK. Après, je pense que le parallèle avec les courses est quand même difficile à faire parce qu'il y a de l'argent qui se gagne sur les courses.

  • Speaker #2

    Il y a 5% des chevaux qui gagnent de l'argent.

  • Speaker #1

    Oui, ce sur quoi je voulais vous amener là-dessus, c'était est-ce qu'aujourd'hui, on va pouvoir produire des chevaux pour lesquels ils seront plus ou moins rentables pour les éleveurs, pour une clientèle française ou européenne qui n'a pas les moyens de... pays du Golfe en fait, moi c'était ça ma question

  • Speaker #0

    Si quelqu'un a la réponse, je veux bien que tu me le présentes Oui,

  • Speaker #2

    le problème c'est qu'on ne pourra pas avoir des élevages rentables pour avoir des élevages rentables il faudrait qu'on puisse nous garantir qu'on va vendre tous nos 6 ans à un minimum de 25 000 euros, c'est le prix de rien d'un cheval de 5 ans ou de 6 ans

  • Speaker #1

    Est-ce que cette clientèle moi je le souhaite et j'espère que on puisse acheter les chevaux d'endurance à la valeur qu'ils ont coûté aux éleveurs et aux entraîneurs.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce sera possible ? Il faut surtout que la moyenne se maintienne. C'est-à-dire que, comme dit Steph, on va dire que le prix de revient, c'est 25 000 à 5 ans. Mais on peut très bien… Ce qu'il faut, c'est qu'on arrive à… Il va y avoir le 5ans qui peut se vendre beaucoup plus cher, et puis l'intermédiaire, et l'intermédiaire, et l'intermédiaire. Et comme l'a dit Stéphane au début, c'est soit c'est très très qualitéux, et on arrive à les vendre à bon prix, soit il n'y a plus de marché. Donc créer ce marché, cette clientèle, ces envies, il y en a, je ne veux pas…

  • Speaker #2

    Il y a un problème, mais ça c'est un problème qu'on a dans toutes les productions « agricoles » . Et on l'a connu en endurance. Au jour d'aujourd'hui, on fait naître, on va dire, on est à peu près, je crois, à 2000 naissances arabes et DSA. Là-dessus, on va dire, allez, il y en a 25% ou 30% pour l'endurance. Donc on fait, allez, on va dire entre 700 et 1000 poulains pour l'endurance. Cette année, on sait qu'on va à peu près écoluer... écouler ça. Si on arrive à les écouler avec une grosse demande, ce qu'on a vécu dans les années 2010, on a eu plus 30% de naissance. Mais pour des poulains qu'on va vendre 8 ans plus tard. Et donc, 8 ans plus tard, on s'est retrouvé ce qu'on s'est retrouvé les dernières années avec beaucoup plus d'offres que de demandes. Donc, qu'est-ce qui s'est passé ? Le marché s'est régulé. On a eu, moi je l'ai vu, j'étais président de l'ACA, moins 25% de saillie pendant 2 ans. Mais le marché se... Tous les marchés se régulent comme ça. Je veux dire, si le marché est trop bon, on va avoir un problème. De plus en plus de gens vont faire saillir. Donc, on va avoir une surproduction qu'on paiera huit ans plus tard. Donc, ça, c'est quand même très, très difficile à anticiper. Ce qu'il y a aussi dans les choses qui ont un petit peu noyé notre production les années où il y a eu énormément de marchés, c'est qu'on a vu des gens arriver de... tout horizon des produits, des gens qui sortaient du classique, des choses comme ça, qui se sont dit, oh là, il y a une filière dans l'endurance, on fonce. Ces gens-là, dès qu'il n'y a plus de marché, ils ont disparu. C'est comme ça qu'on est passé de 600 chevaux à la finale à 400, voire à 300 par les années qui ont suivi. Parce que c'était quand même l'engouement du commerce qui faisait que les gens venaient à fond sur les finales, par exemple.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    À votre avis, quels sont les défis que les éleveurs et l'élevage français vont devoir surmonter pour rester encore au top pour les prochaines années ?

  • Speaker #2

    Qu'on maintienne la discipline dans ses fondamentaux, en termes de distance, de poids, de difficultés. Je pense qu'on aura la mentalité française et européenne même... je parle de l'Europe du Nord, on n'est pas prêt et on ne sera pas suffisamment compétent, à mon avis, pour accepter de faire recourir nos chevaux sur des courses de 100 km en 3 heures, en termes de pénibilité, de difficulté, et même d'image de la discipline. Je pense que notre cheval de bataille... doit bien être de garder, de tenir le cap pour que l'endurance reste vraiment de l'endurance.

  • Speaker #0

    Et après, moi, ça c'est peut-être le fait de ma position, et que maintenant, je reflète forcément un petit peu le nouveau règlement et les nouvelles dispositions, mais en même temps euh euh Pour que les années soient bonnes et que l'avenir soit bon, il faut aussi forcément un peu soutenir, alors d'accord ou pas d'accord, mais dire si on ne va pas dans le sens, si les filières ne sont pas soutenues par sa propre, enfin les outils ne sont pas soutenus par sa propre filière, c'est compliqué. Alors je ne dis pas que le circuit SHF est boudé. Parce qu'au contraire, cette année, je pense qu'on est plutôt satisfait parce que ça s'est maintenu, voire un tout petit peu mieux en nombre de partants. Tout en sachant qu'on est resté sur... Cette année, on a quand même réduit à deux jours de course plutôt que trois. Donc ce qui fait que finalement, c'est plutôt positif. Mais si on veut pouvoir continuer à avoir la chance, parce que c'est bien ce qu'il faut se rendre compte, c'est qu'au jour d'aujourd'hui... La SHF, c'est quand même un outil, une chance pour la France d'avoir ça. C'est-à-dire que c'est un circuit qui est proposé de 0 à 3 ans, à 6 ans, pour pouvoir former nos jeunes chevaux, pour pouvoir les mettre en avant, pour pouvoir les valoriser. Mais si ce circuit-là n'est pas alimenté par la filière qui aimerait bien en vivre, Alors d'accord ou pas d'accord, moi, vous savez, les dernières années d'Uzes, j'ai quand même soutenu, j'y suis quand même toujours allé, mais j'avais des a priori négatifs sur ce circuit-là. Mais en tant que professionnel ou en tant qu'éleveur ou même en tant que peut-être amateur un jour, il faut soutenir aussi un petit peu les circuits qu'on a et surtout la chance de les avoir ces circuits. parce que Parce qu'il faut quand même savoir qu'en France, il y a beaucoup de choses où on a de la chance. Et plutôt que de dénigrer ou de sortir toujours les côtés négatifs, moi, je serais plutôt dans le sens à se dire, oui, il faut oser, il faut faire. Et d'un côté, si on ne fait pas ou si on n'ose pas ou si on n'essaye pas de valoriser un petit peu justement toutes ces chances qu'on a, on continue à... Allez, allez bouder.

  • Speaker #1

    Et moi, je voudrais rajouter un point. Je crois qu'on a la chance d'avoir, pour les années à venir, en Linières, une structure très professionnelle, que quand les gens vont arriver, on pourrait se croire à Lexington. C'est vraiment un pôle dédié pour le cheval, sur lequel on peut... peut miser un avenir sur les 10, 15 ou 20 ans à venir. Moi qui suis de la région du Zest, j'ai fait partie des gens qui ont quand même soutenu l'évolution vers l'inière car pour moi le problème à terme du Zest c'est qu'on ne pouvait pas avoir de visibilité sur le devenir car de plus en plus le pôle du Zest est coincé en ville. Et on savait très bien qu'à terme, ce pôle ne pourrait plus organiser des preuves d'endurance d'envergure de par sa situation, j'allais dire, oui, coincée en vide. Je pense que sur Linière, par contre, on a un pôle qui est vraiment, mis à part les débats central, sud-est, pas central, les choses comme ça, qui est vraiment très professionnel et sur lequel on va pouvoir vraiment développer. Il suffirait que cette année, et j'en ai un peu, j'ai un assez bon pressentiment parce que j'ai pas mal de gens déjà qui nous appellent pour le commerce. Ils se vendent quelques chevaux pour que les choses soient lancées.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #2

    super. Bon, je pense qu'on peut s'arrêter là parce qu'on a survolé plein de sujets différents et essayé d'en détailler quelques-uns.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il va falloir que tu structures un petit peu parce qu'on est parti dans tous les sens, mais je crois qu'on a dit l'essentiel quand même.

  • Speaker #2

    Je ne sais pas comment je voulais faire ça, mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que c'était très intéressant. Donc, merci à vous deux. Il y a une évolution qui est en cours. Il va falloir que tout un chacun, on se motive et on suive l'évolution qu'on veut donner à l'endurance pour notre... bien à nous en tant qu'éleveur entraîneur professionnel mais aussi pour les chevaux donc voilà quoi,

  • Speaker #0

    il n'y a plus qu'à tout ça tu vois je pense qu'on peut au delà des podcasts et tout ça on peut te remercier de faire il y a tellement de petits trucs comme ça, enfin c'est pas petit mais il y a tellement de choses qui manquent et qui et... et qui vont faire du bien. Je veux dire, avoir un salon dédié à l'endurance, je ne sais même pas comment il n'y a pas quelqu'un qui a voulu le faire plus tôt, parce que ça passe par là, comme on a essayé un peu de faire les ventes aux enchères.

  • Speaker #1

    Il faut construire. Voilà, il faut construire.

  • Speaker #0

    C'est tout. C'est exactement ça.

  • Speaker #2

    Et puis voilà, on travaille tous à ça, donc c'est super.

  • Speaker #1

    On te remercie pour l'invitation. C'était un plaisir de te déchanger ensemble.

  • Speaker #2

    Merci messieurs. Et voilà, vous êtes arrivés à la fin de cet épisode. Vous l'aurez compris, définir le marché du cheval d'endurance n'est pas une tâche simple. C'est un milieu riche, complexe et en constante évolution. Cet épisode clôt la série en partenariat avec la SHF. J'espère que ces échanges vous auront permis d'enrichir vos connaissances, de mieux saisir les enjeux de la filière du cheval d'endurance. et de mesurer le rôle essentiel que joue la SHF pour accompagner ceux qui façonnent les chevaux de demain.

Description

SHF - Grégoire Tilquin & Stéphane Chazel, l'élevage du cheval d'endurance face aux enjeux du commerce


Bonjour et bienvenue dans le podcast de Journal d’Endurance, pour ce dernier épisode en partenariat avec la Société Hippique Française.

J’ai le plaisir d’accueillir Grégoire Tilquin et Stéphane Chazel, deux professionnels de la discipline impliqués au niveau institutionnel.

Depuis quelques années, la filière de l’endurance connaît d’importants changements, notamment dans le domaine du commerce et de la valorisation des chevaux. Cet épisode revient sur ces évolutions, leurs impacts sur le marché du cheval d’endurance, et nous permet ainsi de mettre en perspective les actions menées par la SHF pour accompagner les éleveurs et préparer l’avenir de la filière.


Bonne écoute ! 🎧




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast de Journal d'Endurance. Pour ce dernier épisode, en partenariat avec la Société Épique Française, j'ai le plaisir d'accueillir Grégoire Tilquin et Stéphane Chazelle, deux professionnels de la discipline impliqués au niveau institutionnel. Depuis quelques années, la filière de l'endurance connaît d'importants changements, notamment dans le domaine du commerce et de la valorisation des chevaux. Cet épisode revient sur ces évolutions leurs impacts sur le marché du cheval d'endurance et nous permet ainsi de mettre en perspective les actions menées par la SHF pour accompagner les éleveurs et préparer l'avenir de la filière. Dans quelques jours, la finale des jeunes chevaux se tiendra à l'inière pour la deuxième fois. Un rendez-vous incontournable offrant un cadre idéal pour révéler les meilleurs jeunes chevaux et illustrer le savoir-faire des éleveurs français. Bonne chance à tous les cavaliers et éleveurs engagés et en attendant, je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour messieurs ! Merci beaucoup de me rejoindre pour cette interview. Pour commencer, est-ce que vous pourriez vous présenter, s'il vous plaît ?

  • Speaker #1

    Stéphane Chazelle, 57 ans. Je fais de l'endurance depuis quasiment toujours, puisque j'ai eu la chance d'avoir Persique gagner Florac étant gamin. Ma mère a participé aux toutes premières éditions des 130 km à l'époque de Fleurac. Après, mes parents ont été organisateurs pendant 4 ans de l'épreuve de Florac, qui ont organisé les premiers championnats d'Europe. FEI de la discipline. J'ai fait partie d'une des toutes premières équipes de France d'endurance sous l'ère de René Chambon en 84. Et puis, quand j'ai eu 22 ans, j'ai décidé d'en faire mon métier, donc surtout d'entraîner et surtout de faire du commerce. J'ai par la suite développé une activité d'élevage. toujours suivi et je me suis toujours impliqué dans la vie un petit peu associative de l'endurance. J'ai fait partie à l'époque du CNRE, j'ai été à la commission endurance élevage, j'ai fait partie de la commission fédérale, j'ai ensuite représenté la FFE à la FEI, à la commission endurance, et j'ai aussi organisé pendant une quinzaine d'années des épreuves d'endurance chez moi. J'ai organisé certaines ventes aux enchères, dont notamment avec Greg, Donc voilà, j'ai quand même pas mal de casquettes à mon actif.

  • Speaker #2

    Grégoire Tilquin, moi je suis arrivé un petit peu plus tard, je pense que l'endurance était déjà dans l'air un peu nouvelle, moi je suis arrivé dans l'endurance en 2004, j'ai eu la chance d'être initié dans une bonne écurie vu que je suis arrivé directement chez Jack Begaud avec qui j'ai fait mes armes pendant une bonne dizaine d'années. En parallèle de ça, je me suis directement installé avec Enora à faire une petite écurie, on avait quelques chevaux à l'entraînement donc on s'est développé gentiment, après on en a eu de plus en plus et puis on a déménagé. Acheter notre propriété, donc tout ça toujours à l'entraînement, le boulot, le travail, pas spécialement à s'occuper, déjà à s'occuper de nous et de nos chevaux, et pas spécialement à s'occuper de la partie un peu, pas associative, mais la partie institutionnelle de l'endurance, jusqu'à, moi je dirais, il y a... Après, on a organisé la course de Négropolis pendant quatre années. C'était à peu près en même temps, j'ai eu envie de m'occuper, de rentrer un peu dans ces institutions, dont celle qui m'intéressait le plus dans un premier temps, c'était la SHF. Je suis arrivé dans la commission SHF quand Antonio était encore président. J'ai dû faire deux années. Et puis, un peu au changement de lieu et un peu de changement de règlement et de trois petits ajustements, on m'a proposé la présidence de la commission SHF, que j'ai acceptée. Et voilà, ça fait deux ans maintenant. Voilà.

  • Speaker #0

    Trop bien, parfait. Je pense que vos deux expériences vont être super intéressantes pour parler du sujet du jour, qui est donc évidemment l'élevage, mais surtout la commercialisation du cheval d'endurance. Pour introduire un peu cet épisode, est-ce que vous pourriez nous expliquer à l'heure actuelle à quoi ressemble l'élevage du cheval d'endurance en France ? C'est-à-dire, est-ce que c'est des professionnels ? Est-ce que c'est des amateurs ? quelle est la destination de ces chevaux ? Est-ce qu'on pourrait faire un petit état des lieux ?

  • Speaker #1

    Allez, ok, je sens que c'est un peu plus mon créneau. Allez, vas-y. Donc déjà, je veux préciser un truc par rapport à l'élevage français du choix d'endurance. Je pense que ce qui fait notre grande différence avec tous les autres pays du monde, c'est que nous avons lancé, dans les années 75-77, la discipline a été lancée pour accompagner d'entrer un élevage, qui était au départ un élevage plutôt orienté pour faire des bons chevaux de tourisme équestre et l'endurance était un moyen de promouvoir ces chevaux. Mais par rapport à tous les autres pays, il y a eu une logique d'élevage en même temps que le démarrement de la discipline. Alors qu'aux derniers pays, ils ont pratiqué l'endurance pendant 20 ou 30 ans et après ils se sont mis à faire de l'endurance, de l'élevage de chevaux d'endurance, donc je trouve que c'est ce qui démarque vraiment la France des autres pays. Je crois qu'ensuite l'élevage du cheval d'endurance en France se porte très bien en termes de réussite de nos chevaux. On le voit sur toutes les épreuves internationales. Toutes les grosses équipes sont toujours équipées et armées de chevaux français. C'est les chevaux français, pas forcément avec nos cavaliers, mais montés par des cavaliers étrangers qui trustent les podiums de tous les grands événements depuis maintenant 20 ans. Par contre, et ça va être un peu mon nouveau cheval de bataille, je trouve qu'on n'a justement pas de maison mère de l'élevage du cheval d'endurance. Et ça a été un petit peu mon idée en lançant France Endurance, mais je crois qu'il va falloir qu'on aille beaucoup plus loin. Aujourd'hui, les gens qui élèvent des chevaux d'endurance ne sont pas là dans l'esprit d'élever un demi-sahara, ou dans l'esprit d'élever un anglo-arabe, ou un shagia arabe. Même des fois des Arabes, ils ont un seul objectif, c'est de produire un cheval d'endurance, et comme dirait M. Richardier, qui va porter vite, lourd et longtemps. C'est le seul objectif de production.

  • Speaker #0

    Ok, mais donc aujourd'hui, est-ce qu'on a plutôt des gros éleveurs ? Comparé à d'autres disciplines ou à d'autres races par rapport aux chevals arabes, par exemple, est-ce qu'on a des éleveurs qui vont élever des dizaines de chevaux, ou plutôt... des petites quantités de chevaux ? Est-ce qu'ils sont plutôt professionnels ? Est-ce qu'ils sont plutôt amateurs ? Quel est leur objectif ? Est-ce qu'ils ne sont d'ailleurs que éleveurs ? C'est quoi globalement l'éleveur d'endurance type, on va dire ?

  • Speaker #1

    Alors, il n'y a pas d'éleveur d'endurance type. Pour moi, il y a trois groupes ou trois catégories d'éleveurs. Il y a certains éleveurs qui sont éleveurs, on peut citer le haras de la Majorie, le haras du Larzac. qui ne font que cette activité. Ensuite, on a de plus en plus, ça c'est un fait nouveau, de cavaliers valorisateurs de haut niveau qui ont gardé les bons juments et qui se sont mis à élever. Donc là, en général, c'est des gens qui élèvent un petit nombre de choux, mais de très grande qualité. Je peux citer Jean-Philippe Frances, Philippe Thomas, Jacques Bégaud. Et ensuite, on a, et c'est ce qu'il y a le plus, c'est des éleveurs particuliers. passionnés de la discipline qui font naître deux, trois poulains par an. Ça, c'est pour moi les trois gros groupes de genres d'éleveurs qu'on a chez nous.

  • Speaker #0

    Donc, aujourd'hui, le plus grand nombre d'éleveurs d'endurance ne sont pas des gens qui vivent à 100% de la vente de leurs produits, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, on peut dire, oui. Mais comme beaucoup d'éleveurs de chevaux, quand même.

  • Speaker #2

    Comme l'a dit un peu, ce qui, à mon sens, moi, euh... Le fait qu'on en ait, comme dit Stéphane, que l'élevage se porte bien, c'est sûr que comme c'est une discipline qui est née, on va dire, qui est quand même née en Europe, après dans d'autres pays aussi, mais je veux dire, elle s'est très vite développée chez nous. Et donc, ça fait quand même maintenant surtout quelques générations de mères et donc de lignées maternelles. Évidemment, avec ces mères-là, il y a eu maintenant, il y a des lignées paternelles. Euh... On est au jour d'aujourd'hui avec un panel, un choix de lignées en France. Je pense que c'est ce qui démarque quand même beaucoup avec... Bon, il reste l'Australie et l'Amérique du Sud, mais la qualité des chevaux français fait quand même qu'on a beaucoup de chevaux qui, maintenant des lignées maternelles, voire même paternelles, mais qui ont couru il y a 30 ans. et ça n'a fait que euh que s'améliorer et que se sélectionner par tout le système qui est en place aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, là, moi, je rejoins tout à fait Grégoire à ce niveau-là. On est le seul pays au monde, un petit peu l'Australie, mais avec quand même nettement moins de recul, où on peut trouver des chevaux d'endurance. Moi, j'ai le cas à la maison, mais on va inciter… Tout à l'heure, je parlais de l'élevage de Jacques Bégaud, c'est la même chose, où on va remonter à 5-6 générations de juments qui ont performé et qui ont produit. des pays comme l'Amérique du Sud, on parle beaucoup de l'Uruguay, mais c'est un pays qui a débuté l'endurance sous sa forme contemporaine, je ne parle pas de ride, il y a à peine 20 ans, donc c'est deux générations de chevaux, trois, et ça c'est vraiment ce qui nous démarque beaucoup, si on parle de souches, on va parler de la famille de Ditty, qui a donné vague du temple pour des chevaux comme ça, maintenant on remonte à 5-6 générations de ces juments-là, l'élevage lozérien, on en est à la même chose. et c'est quand même une grosse différence. Et en plus, par rapport à tous les autres pays, à savoir que quand même la France était à peu près le seul pays qui avait déjà une sélection de ces pur-sang arabes sur l'utilisation qui était la course. Donc on est quand même parti de base, si on prend les bases de Pompadour, dont les deux meilleurs souches qui ont été la lignée de Bassala, qui a donné Biskra, qui a donné les deux derniers championnats du monde par exemple, c'était au départ déjà des chevaux qui étaient sélectionnés pour le travail.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    Et après, par contre, du coup, le côté positif de la chose, c'est qu'on a maintenant aujourd'hui 4-5 générations, mais on reste quand même sur une discipline sportive qui est relativement récente, parce qu'elle a à peine... 50 ans. Ouais, 50 ans, on va dire, mais je veux dire, elle s'est quand même vraiment développée là sur les 20 dernières années, parce qu'il y a eu un... Un mécénat avec un argent qui est arrivé à des proportions disproportionnées, ça a facilité pas mal de choses. Mais au jour d'aujourd'hui, avec une économie, je pense, au niveau du commerce, on pourra parler après, une économie qui est devenue instable. Cette situation instable met en évidence, comme a dit Stéphane tout à l'heure, un manque de structuration et de moyens pour la valorisation de notre sport et de notre élevage. Et ça le met en évidence tous ces défauts. C'est-à-dire qu'au jour d'aujourd'hui, un éleveur, il suffit qu'il ait trois poulinières, il est éleveur. Un entraîneur en endurance, il suffit d'avoir rien, il s'installe à la MSA. toute l'endurance n'a vraiment aucune structure comment dire structure de reconnaissance en tant qu'élevage tel de

  • Speaker #1

    se raccrocher à des studbooks existants mais l'élevage du cheval d'endurance en tant que tel à ce jour n'est pas reconnu ok

  • Speaker #0

    On va revenir sur tous les points que vous avez soulevés.

  • Speaker #1

    Après, pour moi, il y a un point qui est complètement en permanence lié avec l'élevage, c'est la partie quand même commerce, la partie vente, parce qu'on élève dans le but de produire. Et l'évolution de l'élevage, la configuration de nos profits d'éleveurs, évolue forcément avec le commerce.

  • Speaker #2

    Et le sport.

  • Speaker #1

    Et le sport, bien entendu.

  • Speaker #2

    Oui, parce que c'est quand même lui qui aiguille un peu tout. C'est-à-dire que même dans la sélection des éleveurs, en 15 ans, toutes les courses ont pris 5 voire des fois 10 km heure. Forcément, l'orientation de l'élevage a peut-être dévié ou pas, pas spécialement d'ailleurs.

  • Speaker #1

    C'est un des gros risques de la discipline, c'est qu'on ne sait pas trop où justement vers... à quoi va tendre la discipline ? Moi, je me rappelle mon cher ami Pierre Cazes qui nous disait, attention, du jour où les Arabes vont rentrer dans le jeu, ils vont vouloir simplifier, c'est-à-dire raccourcir et que ça aille beaucoup plus vite. C'est sûr que les généticiens, les étalons qu'on va choisir pour faire une 160 à 75 kg ou pour courir une 100 km à 55 kg, ce ne sera pas les mêmes chevaux. Mais vers quoi va aller la discipline ? On ne sait pas.

  • Speaker #0

    Ok, donc là, si on fait un petit récap de ce qu'il y a des évolutions majeures qu'il y a eu dans le sport et dans le commerce ces dernières années, c'est des courses qui sont plus rapides et potentiellement avec des poids plus légers et des profils de course aussi qui vont changer dans ce sens pour augmenter la vitesse. Est-ce qu'il y a d'autres changements ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est quelque chose, moi, j'y mets quand même un oh là. C'est une influence que nous donnent les pays du golf et pour moi c'est vraiment vers ça qu'il ne faut pas aller. Parce qu'on est toujours là, on est tous là à se dire il faut aller vers la protection des chevaux. On nous parle tout le temps du horse welfare et de notre côté il y a un laisser faire, un laisser aller vers ces courses de plus en plus orientées vers la vitesse. Et pour moi on est en train de s'éloigner de notre discipline. L'endurance, ce n'est pas du demi-fond. L'endurance, ce sont des épreuves qui se durent, qui font au minimum 8-10 heures. Ce n'est pas 100 kilomètres qui vont se faire en 3 heures. On n'est plus sur la même discipline. Et je crois que c'est quand même très très important que politiquement, on essaie de tenir le cap et de garder comme épreuve phare la 160 kilomètres. Je suis formellement opposé au championnat des jeunes sur 120 kilomètres. Je suis formellement opposé au championnat du monde des 8 ans sur 120 kilomètres. Et de la même manière, vers... l'abaissement éventuel du poids. Pourquoi ? Parce que si on baisse le poids, on augmente la vitesse. Et donc, on fragilise et on met nos chevaux de plus en plus en danger. Deuxième point sur l'abaissement du poids, c'est ce qui a permis à notre discipline de se développer dans les années 2000, c'est qu'un maximum de cavaliers pouvaient pratiquer, à commencer par l'échec eux-mêmes. À partir du moment où on va redescendre le poids à 65 kg, comme on l'entend dire, ou à 70 kg, on va aller vers un professionnalisme, c'est-à-dire on va aller vers l'utilisation de jockey. Et on va appauvrir notre vivier et notre potentiel de cavalier. Et je trouve que ça, c'est des points qui sont primordiales pour la survie de la discipline, et donc l'orientation de l'élevage.

  • Speaker #0

    Oui, donc on est en tournant en fait, on peut le dire. pour l'endurance, pour l'élevage des chevaux d'endurance, puisqu'on essaye de maintenir une endurance telle qu'elle a été, ou en tout cas ses principes. Mais en même temps, le commerce tend vers des courses qui sont bien différentes des courses qu'on a connues il y a 30 ans ou 40 ans. Mais pour autant, effectivement, les éleveurs d'endurance, les entraîneurs d'endurance, tous les gens d'endurance ont vécu et ont gagné de l'argent grâce... à l'engouement des pays du Golfe qui ont mis de l'argent et qui forcément ont modifié le commerce et un peu le sport. Est-ce que vous pourriez rapidement revenir là-dessus, nous expliquer en quoi, qu'est-ce qu'a apporté cet argent du Moyen-Orient ? Et aussi, dernièrement, est-ce qu'on sait que l'argent donné par ces pays est moins important ? Est-ce que vous pourriez parler de ça ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas complètement d'accord avec ça. L'argent est utilisé différemment. On est parti dans les années 2000, les pays du Golfe se sont passionnés de notre sport. Et forcément, ils se sont équipés de A à Z, en structure, en main d'œuvre, forcément en chevaux. Une fois qu'ils ont eu les chevaux, ils ont commencé à monter des élevages, à structurer leur production. Et aujourd'hui, on arrive à ce que j'appelle leur vitesse de croisière. Donc forcément, il y a moins d'achats de chevaux. parce que justement ils se sont mis à produire, on sait qu'aujourd'hui rien que par exemple le Sheikh Mohammed produit 200 à 300 poulains par an, donc c'est des poulains qu'ils n'achètent pas, mais ce n'est pas pour autant qu'ils mettent moins d'argent dans la discipline, l'argent est distribué autrement, sur du fonctionnement, ils ont acheté des propriétés en France, ils emploient du monde, ils apportent quand même je crois qu'il y a au moins une centaine de chevaux à l'entraînement et qui courent en France pour cette simple écurie de Sheikh Mohamed, sous plusieurs identités, on ne peut pas dire qu'il y a une baisse d'intérêt. Il y a eu une évolution dans leur structuration qui fait qu'aujourd'hui, il y a eu un peu moins de commerce, il y a moins de commerce, mais je ne crois pas qu'il y a moins d'intérêt et moins de présence de leur part.

  • Speaker #2

    C'est bien là où on sait, je pense que c'est là où on a nous loupé, on n'est pas sauté dans le train, c'est que quand eux, ils ont réussi à commencer à prendre leur indépendance sur... quasiment tous les niveaux, c'est-à-dire que ça part de l'élevage à la formation et jusqu'au haut niveau. Ils entraînent, ils forment et ils se débrouillent bien par leurs propres moyens sur des écuries qu'on connaît. Et nous, là-dessus, il nous est resté plus qu'au final... le commerce alors qu'à l'époque il y avait quand même tout un apport. Alors l'argent, comme dit Stéphane, je pense qu'il y a toujours, peut-être un petit peu moins, mais il y a toujours quand même de l'argent injecté. Mais vraiment plus que d'une seule façon, c'est par le commerce. Après, il reste encore quelques chevaux, je ne sais pas, mais je pense qu'on serait étonné du nombre de chevaux qu'il y a à l'entraînement en France. pour les pays du Golfe, entraînés par des Français, valorisés par des Français, à part encore pour M7. Mais au-delà de ça, avant, il y avait quand même beaucoup de professionnels qui pouvaient en vivre de pension-travail. Maintenant, je pense que Stéphane est d'accord avec moi, toute cette filière qui existait a quand même grandement diminué et surtout n'a pas évolué dans le contexte actuel économique. c'est à dire que Tout coûte beaucoup plus cher. Les pensions, elles n'ont même pas été revalorisées. Elles ont été vues à la baisse d'année en année. Pour en arriver aujourd'hui à quasiment un prix coûtant parce qu'il y a quand même du monde encore sur le marché qui a envie d'essayer de pouvoir travailler. Et voilà, c'est pour ça que, comme je l'ai dit tout à l'heure, je pense qu'il y a le tournant qu'on a loupé. C'est vraiment la structuration professionnelle chez nous. C'est-à-dire qu'on était sur une vague montante très facile. Du coup, on n'a pas anticipé leur indépendance. Et au jour d'aujourd'hui, c'est ce qui, sans doute, nous fait le plus mal. Après, on tient le cap parce qu'on a, au niveau génétique et au niveau élevage, quelque chose qu'on a digéré qui est quand même très rare. Ils sont obligés d'y venir quand même y pêcher parce que même avec 250 chevaux nés par an, pour être champion du monde, on le voit chaque année, ils n'en ont pas quand même 10 ou 15 qui sont champions du monde à Jullianges. Donc on se doute bien qu'il leur faut, pour faire ce qu'ils font, quand même beaucoup, beaucoup de chevaux. Mais voilà, c'est toute la partie professionnelle sur beaucoup de choses qui ont, je pense qu'on n'a pas pris le bon virage. Et je ne dis pas qu'il est trop tard, surtout. C'est que... Il faut juste commencer à y réfléchir.

  • Speaker #1

    Après, je crois que la France, au-delà de l'élevage, tout est quand même ligné. Si on veut garder ces gens-là chez nous, on est conscient qu'il faut qu'on soit leur cours de récréation l'été avec des courses attrayantes où ils vont pouvoir faire du sport parce que chez eux, ça dure. quatre ou cinq mois et on se rend compte que quand même leur objectif chaque année ce sont les championnats les choses comme ça donc je crois qu'on a quand même un vrai vrai pôle à développer ou à améliorer sur notre réseau de compétition pour pour les garder autour de chez nous parce que c'est évident que le jour où il ya tel ou tel chèque est présent sur une course Mais forcément, il voit les chevaux, on les lui présente et il est plus astuc que quand il est au bout du téléphone à 3000 kilomètres chez lui. Et donc, je crois que d'avoir un circuit d'épreuve attractif, c'est quand même quelque chose qui est très important pour le développement, pour la suite du commerce.

  • Speaker #0

    Ok. Du coup, le résumé de ça, c'est que suite à la montée de la discipline, il y a une vingtaine d'années, il y a eu de plus en plus de gens qui ont fait naître des chevaux. et aujourd'hui Il y a quand même moins de chevaux qui se vendent, parce qu'il y a une certaine indépendance, parce que tout un tas de raisons. Quelle est la conséquence concrète pour les éleveurs aujourd'hui ? Moins vendre, c'est sûr, mais plus en détail, qu'est-ce qui se passe pour les éleveurs aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors concrètement sur le marché, on se rend compte qu'il n'y a pas de baisse de prix. sur le haut de gamme, et quand je parle de haut de gamme, ce n'est pas que les chevaux qui gagnent, c'est déjà des poulains avec une grosse génétique, avec des beaux modèles, des choses comme ça. Ce qui s'est passé par rapport à il y a 10 ans, c'est qu'il s'est créé un fossé entre le très bon cheval et le bon cheval où on a quasiment plus de marché.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est la catastrophe. C'est qu'on a, je veux dire, le haut de gamme, les chevaux de grande qualité ont toujours un vrai intérêt. et par contre Pour le marché que j'appellerais de deuxième zone, mais déjà même des chevaux de qualité qui sont capables de faire plusieurs fois dans les dix premiers sur des 120 km en France, là ça devient un peu la bérézina et ça c'est un peu catastrophique.

  • Speaker #0

    Pour quelle raison en fait ?

  • Speaker #1

    Pour la raison qu'ils produisent beaucoup de chevaux. Que les chevaux, on va dire, sur X chevaux qu'ils produisent, ils ont 10% de champions. Après, comme tous les éleveurs, ils ont un gros nombre de chevaux normaux. Et ces chevaux, comme ils les ont chez eux, ils ne viennent plus les acheter. La seule chose qu'ils viennent acheter, c'est ce qui les fait encore rêver. Donc, c'est des chevaux qui pourraient les battre ou qui sont de niveau de rivaliser avec les leurs. La grosse différence, elle est là maintenant, c'est que leurs écuries sont pleines de chevaux.

  • Speaker #2

    Oui, puis il y a aussi le fait qu'eux-mêmes, par le biais de leur indépendance, se sont quand même professionnalisés. C'est-à-dire que maintenant, ils sont capables de venir en France, de faire leur tournée presque autonome, sans courtier, de choisir leurs chevaux. Chaque écurie vient souvent avec leur propre véto. Ils ont tous des exigences maintenant qui sont louables parce qu'eux, ce qu'ils veulent, c'est acheter le bon cheval dans une écurie. Après, il faut pouvoir euh... Pouvoir leur proposer, évidemment, le bon. Et quand, une fois que tu as proposé le bon, le moins bien, alors qu'on arrivait quand même à pouvoir faire du commerce sur le moins bien, comme dit Steph. Mais au jour d'aujourd'hui, leurs exigences, qui sont tout à fait normales, font qu'ils cherchent le bon. Ils cherchent le bon et ils sont autonomes. Et puis, ils ont l'œil, mais non, ils ne se trompent pas.

  • Speaker #1

    Après, moi, dans mon élevage, j'ai vu, même à part du commerce, et là, c'était une des questions que vous avez posées tout à l'heure, au moins, il y a eu un gros tournant dans la façon de faire du commerce. C'était quelque chose qui était inévitable, mais qui a été énormément accéléré par le Covid. C'est que moi, avant, je recevais... et... tous mes clients venaient à la maison et regardaient, essayaient, regardaient les chevaux. C'est que maintenant, un cheval sur deux que je vends, les gens ne se déplacent plus. On les vend par vidéo, on les vend par les réseaux sociaux, les gens ne viennent plus voir les chevaux. À quel point de gré ? En fait, c'est le Covid qui a amené ça. Il y a eu une saison ou deux où ils n'ont pas pu se déplacer. Tout le monde s'est mis à faire des vidéos, à envoyer, à structurer... le commerce via internet et cette pratique est restée. Et ça aussi peut être incité ou orienté plus le commerce sur... Ben voilà, moi des fois je m'arrache les cheveux, il n'y a plus qu'une chose qui compte, c'est le cheval qui va mettre 55 secondes sur ATRM, même s'il calme la dernière boucle. Parce que ça c'est des choses qui sont concrètes, faciles à suivre, faciles à regarder. et je trouve ça un peu dommage et c'est un peu dans cette idée qu'avec Greg et Jean-Phi on avait essayé de lancer une agence de vente aux enchères parce que je crois qu'il faut un petit peu contrer cette oui c'est ce que tu as dit et ensuite l'intérêt c'est pour ça que je voulais venir sur les ventes aux enchères je crois que les ventes aux enchères ont l'intérêt de structurer un marché Merci. et surtout de servir de référence.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. S'il y a une vente aux enchères où des 5 ans se vendent en moyenne entre 20 et 30 000 euros, voilà, on sait ce que vaut un 5 ans. Quand chacun fait ça, et c'est ce qu'on appelle un marché transparent, quand chacun fait ce qu'il veut sous le manteau, comme au marché de la truffe à LAlbenque, ce n'est pas un marché transparent, ce n'est pas un marché qui va inciter des gens autres que les gens des pays arabes à investir dans notre discipline. Ça pose aussi un problème. Moi, je vois, quand j'étais président de l'ACA, j'avais souvent le cas où on nous demandait d'évaluer des chevaux pour des problèmes d'assurance. On n'a pas de marché, il n'y a pas de cours. Donc on ne sait pas sur quoi s'appuyer.

  • Speaker #0

    C'est bien et c'est toujours la même chose, c'est qu'on n'a pas réussi au moment de leur indépendance à structurer tout ça. Parce qu'aujourd'hui, comme ils sont indépendants, il n'y a plus de courtiers. Les courtiers, ils ne peuvent plus tenir le marché. Et après, comme ça se passe par Internet, le marché, il nous échappe. Parce qu'on peut très bien vendre un cheval sans que ça se sache, mais on peut très bien le vendre 10, 15, 20 ou peut-être plus. Par ce biais d'Internet ou des réseaux et ainsi de suite, comme il n'y a plus la gestion du métier de courtage sur la vente des chevaux, il n'y a plus de maintien de marché. Et ça devient, enfin ça peut... Moi, j'ai eu encore l'exemple, quand on propose un bon cheval avec un bon petit palmarès comme Adi stef qui se vendait à l'époque. avec des prix qui sont largement à valeur. Aujourd'hui, le client va te répondre « Oui, mais écoute, il y a deux mois, j'ai acheté à peu près l'équivalence pour deux fois moins cher. » Alors, en plus, ce n'est pas que c'est faux. C'est vrai. Ce n'est pas du mensonge pour essayer de tirer le marché vers le bas. C'est vrai. Et ça arrive. Et ce qui n'arrivait pas avant, quand il n'y avait pas cette indépendance, c'est un échange entre le courtier et le client. Comme dans tout business, s'il n'y a pas quelqu'un qui tient les rênes et qui arrive à… Eh bien, ça se liquéfie, on va dire.

  • Speaker #1

    Voilà. Et après, je pense qu'on a un autre problème et je crois qu'il y a encore temps de s'en occuper. Alors, c'est vrai que pendant 20 ans, on a eu les choses faciles par cet engouement des pays du Golfe. Mais du coup, on a complètement abandonné… tout autre développement, toute autre recherche de nouvelles clientèles et même sur notre sol, au jour d'aujourd'hui, on n'a pas, alors je vais faire un petit peu froisser les gens, mais on n'a pas cherché à développer une autre forme d'endurance. On a même boudé et traité d'asbine les gens qui pratiquaient l'endurance, un petit peu florac, un petit peu montcuq, un peu à l'ancienne, mais où on pouvait avoir une vraie clientèle d'amateurs. Parce que pour moi, le circuit amateur pro en France ne correspond à rien, strictement à rien. Mais par contre, vous pouvez avoir des gens qui pouvaient être intéressés par un petit peu une discipline, comme on peut le voir par exemple dans la course à pied avec le trail, ou simplement le fait du surpassement de soi-même et que le soir quand on se couche, on se dit « Tiens, aujourd'hui j'ai fait un truc » , pourrait amener une clientèle nouvelle, une clientèle différente et pour des chevaux différents. parce qu'au jour d'aujourd'hui Qu'on préface un championnat de France des jeunes cavaliers, un championnat du monde des jeunes cavaliers, un championnat du monde des chevaux de 8 ans, ou une 160 lambda, on recherche toujours la même chose, ou le même type de chevaux. Alors que si on orientait notre discipline sur des formats différents, on pourrait vendre différents types de chevaux. Il n'y aurait pas que les chevaux bradycardes qui récupèrent en 45 secondes, qui intéresseraient les gens. Mais tout ça, c'est notre faute. Parce qu'on n'a pas cherché à développer ce profil. On n'avait qu'une idée en tête ou on avait deux idées en tête. Vendre aux Arabes ou faire des shows pour l'équipe de France.

  • Speaker #0

    J'ai une petite anecdote assez rigolote. Parce que quand on a fait la première édition des ventes FTC avec Stéphane et Jean-Phil, à la fin du truc, on était quand même la première année, enfin même la deuxième, on était assez satisfait de ce qui s'était... de ce qui s'était vendu. Le bilan était plutôt positif. Et moi, je me rappelle dire un coup à Jean-Phi, mais c'est quand même dommage qu'on n'avait pas mis ça en place à la belle époque, parce qu'on a quand même fait ça post-Covid, on a essayé de relancer un peu le commerce et tout ça. Et la réponse de Jean-Phi a été assez claire et en fait, qui est en accord avec la discussion. Mais à l'époque, on n'avait pas besoin de mettre aux enchères les chevaux pour les vendre. Donc on n'y a jamais pensé. Et c'est vrai que toute cette facilité qui a tellement masqué de gros défauts de structuration dans le sens où on était sur une vague trop facile et plein de petites choses nous ont échappées et là, elles ne sont pas forcément évidentes à restructurer.

  • Speaker #1

    Et pour moi, au niveau de l'orientation du sport, je parle toujours du sport parce qu'en fait, on fait quand même avant tout un sport. Et ensuite, on élève des chevaux pour ce sport qu'on va vendre. Mais donc, je pense que le problème de base, c'est le sport, ce n'est pas forcément l'élevage ou ce n'est pas forcément le commerce. Et là où on a raté le tournant, c'est de ne pas développer des produits sportifs différents. Je crois que... L'idée, moi, là, je rentre de courir des États-Unis. L'été dernier, j'étais parti courir en Afrique du Sud. Simplement, par exemple, d'avoir des courses de catégories de poids différentes. C'est une très bonne idée parce qu'on élargit le potentiel de cavalier. Si on aménise qu'on n'a qu'une catégorie, on n'a qu'un seul type de population qui va pouvoir courir et prendre du plaisir. Donc, toutes ces choses-là. Et là où on se trompe, c'est qu'en fait, on est en train de faire… dans la discipline ce qui s'est fait sur France Gallo. On fait des courses de chevaux, on fait des courses pour les chevaux de 6 ans, on fait des courses pour les chevaux de 7 ans, on fait des courses pour les chevaux de 8 ans, on fait... Mais non, on se trompe. On est une fédération, à l'inverse de France Gallo, on est une fédération de cavaliers. C'est le cavalier qui prend sa liste lance, c'est le cavalier l'athlète pour la fédération française et pour la FEI. Alors pourquoi on ne dirige pas nos épreuves ? vers les cavaliers au lieu de les diriger vers les chevaux. Et c'est là où, à mon avis, on se trompe. Parce qu'on ne diversifie pas la demande sportive. Je pense que si on veut vraiment développer le commerce, on met sur un éventail large de types de chevaux. Il faut qu'on élargisse notre potentiel et notre panel de produits sportifs.

  • Speaker #0

    Après... Quand même, toujours par rapport à... Et tu l'as bien dit, tu as tout de suite embrayé en disant qu'on est une fédération sportive. Et à la différence, évidemment, de la SHF, parce que, comme tu as dit, il faut créer des épreuves pour nous, cavaliers. Mais après, du coup, le biais 0-6 ans par le biais de la SHF, c'est quand même là où... Donc deux rôles bien différents.

  • Speaker #1

    Ah oui, les deux missions sont bien distinctes. La Fédération a en charge les cavaliers, la SHF, qui dépend du ministère de l'Agriculture, a bien en charge l'élevage et la fabrication des jeunes chevaux. Mais pour moi, c'est deux missions qui sont complètement différentes. Et c'est là où je trouve qu'on ne s'est pas suffisamment investi dans la FFE, sur la partie... on dit virgule Oui, mais surtout sur le circuit amateur. On a fait des licences amateurs, mais qui sont copécollées, même dans le règlement, de ce qui se passe en FEI. Donc, on n'amène rien de plus.

  • Speaker #2

    Pour revenir, tout ça, c'est hyper intéressant, mais on va essayer de revenir sur la partie élevage. Quelle est la conséquence pour les éleveurs français de ce changement au niveau du commerce ? Est-ce que, par exemple, ils vont privilégier la qualité ? plutôt que la quantité. C'est quoi les stratégies aujourd'hui d'un éleveur français pour vivre de son activité ?

  • Speaker #1

    Là, on a deux problèmes. Moi, je vois à la maison, quand je fais mes croisements ou quand on veut produire, ou même quand je veux acheter des 3 ou 4 ans pour les valoriser, c'est est-ce que je vais acheter des chevaux d'endurance dans l'optique Europe, ce qu'on aime, les courses traditionnelles, ou est-ce que je vais aller utiliser, comme je vais le faire sur des méchements anglos l'année prochaine, par exemple, Aerochaïdandi. pour faire des chevaux pour le désert, des chevaux qui vont aller très très vite sur Samborn. Ça, c'est déjà la première question qu'on va se poser. Parce que nos convictions ne vont pas toujours avec le commerce. Donc, je pense qu'aujourd'hui, le plus gros problème, la plus grosse question que se posent les éleveurs, elle est là.

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a ça, et il y a quand même aussi… Parce qu'il y a… les deux types d'éleveurs. Il y a les éleveurs qui ont quand même la possibilité de faire de l'expansif sur beaucoup de terres et d'avoir de la place de pouvoir élever beaucoup. Moi, par exemple, avec une orang, on ne se considère pas spécialement éleveur. On a un affix, on est content, on s'amuse, mais on a trois poules linières et ça fait trois poulains par an. Mais en endurance, 3 poulains par an, avant de commencer à les valoriser, on est vite à 15 chevaux. Avant de commencer à pouvoir rentabiliser un petit peu, on est vite à... Je vais dire 20-25 chevaux sur une base de 3 poules linéaires.

  • Speaker #1

    Moi je vais être beaucoup plus dur que ça. Aujourd'hui, vivre du cheval endurance, vivre de l'élevage d'endurance, si on n'est pas sponsorisé par la PAC, c'est pas possible. Je ne connais pas aujourd'hui un éleveur qui puisse se targuer de ne vivre que de l'élevage d'endurance, sauf comme tu as dit, certains éleveurs qui touchent des PAC énormes.

  • Speaker #0

    Oui, il y a ça, mais c'est aussi au fond ratat de ce que tu vois. Moi, je n'ai pas non plus la place. Et puis, quand tu n'as pas la place, mine de rien, il faut que tu achètes le foin. Il faut quand même un peu d'aliments. C'est quelque chose qui coûte, qui est onéreux. Et c'est vrai qu'en effet, pour en arriver à une rentabilité, même sur une base de, moi, je vais vous le dire, on a une base de trois poulinières. Aujourd'hui, l'élevage… il a zéro rentabilité. La partie rentable qu'on a encore, c'est la détection peut-être à droite et à gauche sur du partenariat ou sur de l'achat de chevaux. Parce qu'après, un professionnel, normalement, il est capable de détecter et d'essayer d'en tirer le mieux et de valoriser le cheval. C'est un peu le terme valoriser et de vendre. Et puis c'est là où, aujourd'hui, c'est... L'élevage sur trois poulinières, c'est purement loisir. Il n'est pas du tout rentable, mon élevage.

  • Speaker #1

    Je ne connais pas d'élevage qui, en ne faisant que de l'élevage à 100%, soit rentable. Pour moi, élever un cheval, en général, mais d'autant plus un cheval d'endurance qu'on doit mener à 7 ou 8 ans, c'est de la passion. Si on veut faire les choses comme il faut, il ne faut pas voir ça comme un métier. il faut arrêter de... dire aux gens qui vont vivre et gagner de l'argent en élevant des chevaux d'endurance. Ça n'existe pas.

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'aujourd'hui, la problématique principale, notamment là-dedans, c'est qu'un cheval va se vendre à sa valeur qu'à 7 ou 8 ans, comme vous l'avez dit.

  • Speaker #1

    Oui, mais pour en vendre un à sa valeur à 7 ou 8 ans, il y en a combien qui auront eu de l'OCD, qui auront rencontré Mme Colli comme M. Barbelé ou qui aura été mauvais ? Alors, pour un qu'on va vendre à 40 ou 50 000 euros, on en aura élevé 3 ou 4, qu'on aura 3 000 balles pour le loisir. Donc c'est pour ça que j'ai dit, c'est pas non. L'élevage du soin d'endurance, c'est un plaisir, c'est une passion, et il faut le voir comme tel.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Au jour d'aujourd'hui. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai toujours gagné de l'argent en faisant du commerce, mais l'élevage, il fait peut-être quelques bonnes choses.

  • Speaker #0

    T'en as perdu.

  • Speaker #1

    Mais j'en ai perdu. Non, mais c'est vrai. Si j'étais jeune, je ne ferai pas d'élevage financièrement.

  • Speaker #0

    Moi, je peux vous dire encore une petite phrase bien. Jack Bego, il m'a souvent dit dans les chevaux, si tu veux finir millionnaire, il faut que tu commences milliardaire. Et globalement, je pense qu'il a raison.

  • Speaker #2

    Bien sûr, mais bon, allez, en admettant qu'on ne parle pas d'argent, quelles sont quand même les stratégies ? OK, on a parlé de choisir quel type de chevaux on fait naître. Donc, soit effectivement pour des courses plus européennes ou soit des courses plus dans le désert. Mais est-ce qu'il y a d'autres stratégies que les éleveurs peuvent mettre en place pour avoir un cheval qui va se vendre ?

  • Speaker #1

    Ah, pour qui va se vendre ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    De toute façon, la difficulté en partant de ce principe-là, aujourd'hui, je vends tel type de cheval. Mais au jour d'aujourd'hui, je vais faire un seigneur pour un produit que je vais vendre dans huit ans. Mais dans 8 ans, ce n'est pas du tout ce qui va se vendre. Donc, c'est pour ça que je dis, pour moi, l'élevage est une question de passion. Moi, en tant qu'éleveur, aujourd'hui, je me positionne, je vais essayer de produire le cheval qui me fait plaisir, le cheval que j'aime et je serai ou je ne serai pas dans la tendance. Mais courir après une mode en faisant de l'élevage, parce que pour moi, le commerce, c'est quand même une mode. Donc, courir après une mode pour faire de l'élevage du cheval d'endurance, c'est du ça. C'est voué à l'échec puisqu'on produit aujourd'hui un cheval qu'on vendra dans 6, dans le meilleur des cas, et dans 8 ans. Donc moi je pense que la meilleure stratégie, c'est que chaque éleveur se dise ça c'est mon idéal, et essayer de se rapprocher de cet idéal. Mais partir pour faire un cheval qu'on va se dire aujourd'hui je vais mettre cet étalon parce que c'est ce qui se vend, c'est sûr que dans 8 ans c'est plus ce qui se vendra. Et oui. On l'a bien vu, on l'a tous fait, on s'est tous planté avec Tijani par exemple, on a tous fait des Tijani, on a tous utilisé des fils de Tijani. Même maintenant, plus personne n'en veut. Et on a tous des petits-fils de petites jannies qui ont 8 ans, par exemple. Et je ne dis pas qu'ils sont tous mauvais, mais par rapport au nombre qu'on a fait, on en voit sortir, mais pas au pro-rata de ce qu'on aurait pu imaginer.

  • Speaker #0

    Et après, c'est ce qui a été quand même une longue discussion et un long débat à la commission SHF. C'était justement d'essayer, au jour d'aujourd'hui, avec le sport qu'on connaît et la qualité de l'élevage qu'on connaît, de trouver un juste milieu entre le début de la valorisation, qui a quand même été, avec le règlement d'aujourd'hui, qui est qui a un petit peu accéléré, et le fait justement de ne pas trop l'accélérer. C'est-à-dire que c'est vrai qu'on a augmenté les distances sur les 5 ans et les 6 ans, mais les deux choses, c'était, est-ce qu'on essaye d'arriver à trouver une valorisation plus rapide sur nos chevaux, sans non plus toucher à leur intégrité ? Alors après... De toute façon, on ne va pas débattre de ça ce soir, parce que c'est un débat qui est long. Mais il fallait qu'on trouve, justement, parce que la filière, comme elle va mal, oui, mais dans l'amélioration génétique qu'on a eue, dans l'amélioration du cheptel français qu'il y a, il fallait qu'on redynamise un petit peu la rapidité du commerce. Je ne sais pas si je m'exprime bien ou si on arrive à comprendre ce que je dis.

  • Speaker #2

    La sélection, tu veux dire que la sélection soit plus rapidement visible ?

  • Speaker #0

    Pas forcément la sélection, mais la mise en valeur de nos produits. C'est-à-dire que c'est dommage, mais il n'y a pas de commerce sur les concours d'élevage de 0-3 ans. mais je suis sûr que Dans d'autres disciplines, il y a des courtiers qui vont certainement voir ces concours-là pour détecter justement et acheter. Plutôt que d'acheter à 6 ans très cher, ils vont quand même préférer peut-être l'acheter à 3 ans quand il est aux portes de la valorisation pour l'avoir moins cher. Après, c'est trouver le juste milieu dans la valorisation du cheval d'endurance, à savoir quand c'est qu'il est... qu'il est mature et tout ça, c'est pas évident, mais ça a été long. Et bon, après, il faut encore quelques années pour voir si c'était le bon choix. Mais l'accélération quand même de la valorisation de nos chevaux, on commence à parler des 4 ans, mais non, il y a 10 ans, les 4 ans, je pense que Steph est d'accord avec moi, ils étaient au champ et on ne s'en occupait pas parce qu'on avait bien assez de... de temps à s'occuper des 5, 6, 7, 8, enfin les autres. Et là, maintenant, pourquoi pas commencer à les valoriser déjà, même sur les 0-3 ans.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai fait partie des gens qui ont poussé à ce qu'on augmente un petit peu les distances sur nos jeunes chevaux, et je suis persuadé que nos jeunes chevaux travaillaient pas assez. Je pense que je veux dire... Moi je suis fanatique de Kylian Jornet, il a monté son premier 3000, il avait 5 ans. Je ne crois pas qu'on fasse des athlètes et qu'on fasse des sportiques en attaquant très tard, trop tard dans sa carrière et c'est valable pour tous les athlètes de haut niveau. Et puis moi il y a une chose qui m'a fait mettre le doigt dessus, c'est que personnellement sur les chevaux que j'ai fait naître, les deux chevaux qui ont le plus réussi à haut niveau, Je vais les citer, donc un qui a quand même gagné la Sheikh Mohamed Cup, la Présidente Cup, et puis qui avait gagné le championnat du monde des militaires à l'époque monté par Sheikh Hamdan, c'est un cheval qui avait commencé sa carrière comme un cheval de course. Débourré à deux ans et demi, travaillé en course de plat à trois, quatre et à cinq ans, et il a couru jusqu'à 18 ans. Et je suis de plus en plus persuadé que nos chevaux d'endurance qu'on attaque à travailler à six ans, c'est trop tard. Et je suis persuadé... Je ne dis pas qu'il faut leur tirer dessus, mais je pense qu'une éducation, une formation progressive, lente, dès l'âge de 4 ans, voire moi je serais même de les attaquer, je le débourre de plus en plus tôt, je suis persuadé que c'est aller dans le bon sens. Et pour moi, c'est plus de la maltraitance de prendre un cheval, le débuter en début de 6 ans sur 40 km et lui faire faire de ça une étoile où c'est 2,80 à la même année. que de prendre un cheval, lui faire faire un petit débourrage et une vingt, une quarante à quatre ans, et puis recommencer un petit peu à cinq ans, et puis un peu à six ans. On fait les choses beaucoup plus doucement, beaucoup plus progressivement. Et puis on l'a vu même dans les éleveurs qui élevaient un petit peu à l'ancienne, qui avaient quand même une vraie école en tourisme équestre. Je me souviens très bien des chevaux de, par exemple, de Jean de Chatillon, qui à quatre ans partaient déjà faire le tour de Florac en randonnée. Et ces chevaux-là étaient travaillés, habitués à travailler, endurcis. et ça ne les aura jamais nuits à leur carrière, bien au contraire.

  • Speaker #2

    Ce que vous mettez en avant là, c'est que ces circuits 0,3 ans et 4,6 ans, d'une manière différente, permettent plusieurs choses. Un, de détecter les chevaux de manière plus rapide pour éviter, pour un, peut-être les valoriser rapidement, mais aussi peut-être les mettre en valeur rapidement.

  • Speaker #1

    Mais déjà les fabriquer.

  • Speaker #2

    Et la deuxième chose aussi, de les former et de les fabriquer en tant que cheval d'endurance.

  • Speaker #0

    Et à minima aussi les catégoriser, parce qu'on peut quand même assez...

  • Speaker #1

    Je suis assez surpris par la réaction du large public contre les vitesses régulées. C'est un discours que j'ai pour les épreuves SHF, que je n'ai pas forcément vis-à-vis du circuit de découverte amateur 20, 40, 60 km fédéral. Mais par contre, pour les jeunes chevaux, je suis un fervent défenseur du système régulier parce que pour moi, il protège plus les jeunes chevaux à l'inverse de ce que disent les gens. Puisqu'on ne pourra pas aller plus vite que la vitesse maximale imposée, boucle par boucle. Avant, on pouvait se planter une boucle, la faire à 12 à l'heure parce qu'on déférait et aller à 18 ou à 20 la boucle d'après. À vitesse régulier... On ne pourra pas, le mec qui fera sa boucle à 12 à l'heure, il ne pourra quand même pas aller à plus de 16 à la boucle d'après. Donc, on protège les chevaux. On leur empêche de pouvoir aller trop vite. Et les gens, ils s'offusquent de cette évolution. Je ne comprends pas. Pour moi, la vitesse régulière va protéger les chevaux.

  • Speaker #0

    Ce que ça amène en autre protection aussi, c'est que... Il y a la mise en avant pour certaines personnes, un point noir, mais le fait qu'il soit séparé par les vat gate sur la piste, alors en effet, ça peut peut-être l'isoler et l'empêcher de revenir. Et ça, comme vient de le dire Stéphane, ça le protège, mais ça le protège peut-être parce qu'il n'est pas forcément à sa place ce jour-là. C'est-à-dire que s'il est dans un groupe, avant, quand on faisait de la vitesse imposée, Les chevaux arrivaient et ils repartaient tous ensemble. Ils subissaient la course. Ils suivaient un groupe. Mais peut-être que ce jour-là, le cheval qui est arrivé en même temps que le gagnant, il a reproduit sur la boucle d'après de nouveau la même vitesse avec le gagnant. Et c'est des fois un peu le défaut qu'on peut avoir à haut niveau. Quand on a un peloton de chevaux qui rentre, par exemple, au deuxième vet de la 120 de Compiègne, on va dire. c'est un peloton de 30 chevaux, quand tu rentres le 10, 15e dans le vet, tu sais très bien que tu vas avoir de l'attente et que tu es peut-être déjà un petit peu en danger. Mais tu vas quand même pouvoir coller au cardio et à rentrer dans ton groupe et à suivre le groupe. Plutôt que d'être séparé par un problème métabolique, l'imposé te garde toujours dans la même boucle de... de chevaux de qualité, alors que t'es pas forcément à ta place. Et c'est ce qui est en fait soit positif pour certains, soit négatif pour d'autres. Après ça, c'est un peu Ausha, mais dans l'idée, comme dit Steph, de protection, ça en fait partie. Après, il y a un côté éducation, mais le côté protection est aussi là.

  • Speaker #2

    Oui, les avis divergent énormément sur ce sujet de vitesse régulée. Oui,

  • Speaker #1

    mais je pense que les gens aussi font l'amalgame entre épreuve SHF, épreuve fédérale. C'est évident qu'une 20 km avec des gamins qui vont découvrir la discipline pour la première fois sur une 20 ou une 40, je veux bien entendre que la gestion d'un veille avec des chevaux ensemble sur un deux-chevaux soit compliquée. Mais par contre, sur de l'SHF, même si les chevaux sont novices, c'est quand même… On s'oriente vis-à-vis des éleveurs, vis-à-vis des valorisateurs, donc c'est des gens qui connaissent la discipline et qui connaissent la pratique. Je pense qu'il y en a qui prennent un malin plaisir à se faire passer pour des idiots en disant qu'ils ne comprennent pas le système, mais c'est une façon de provoquer un petit peu. Parce que même s'ils n'ont pas compris la première fois qu'ils ont ressorti, quand deux fois ils ont été éliminés pour dix secondes, la fois d'après ils vont comprendre. Oui. Je voulais revenir un petit peu sur la question qui était quand même la chose sur l'orientation ou les conseils à donner aux éleveurs en termes de génétique. Je crois que quand même une des choses qui a fait que la France, depuis 30 ans maintenant, tient le haut du pavé dans la qualité des chevaux sur les championnats, c'est que quand même on a eu une ligne, on a quand même toujours... chercher à produire des chevaux, ce que j'appelle classiques. Et on est quand même toujours resté sur nos origines classiques. Et on n'a pas trop essayé de faire des grandes inventions. On le voit encore sur les deux ou trois dernières courses. Il ne faut pas chercher de sortir du croisement Zulus-Persik, parce que c'est quand même ce qui marche le mieux, avec un petit apport de sang français de course pour amener un petit peu de la galopade et de la taille. Et c'est quand même, grosso modo, le secret de la réussite et de l'élevage français. Ça ne tient pas à beaucoup plus que ces trois ingrédients-là.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous voulez dire que les croisements faits déjà il y a 30 ou 40 ans étaient déjà les bons ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était déjà les bons. Et puis, comme les bons sont restés entre eux à s'utiliser, qu'on a utilisé les meilleurs fils de Persique sur les meilleures filles de Zulus, vice-versa, en remettant de temps en temps un petit peu de courant de sans-course. La sélection s'est faite comme ça. Et puis Zulus a été un pur hasard. On a toujours eu un échange dans les années 1980 aux années 2000-2010. Il y avait toujours un échange d'étalons entre la France et la Pologne. Pourquoi Zulus ? On va citer Bard Bédur, on va citer Grabiec, on va en citer Bâche, on va en citer beaucoup d'autres. Mais Zulus a été au-dessus du panier. Zulus n'a sailli que deux saisons en France. Et c'est le cheval qui est incontournable au jour d'aujourd'hui, de la même façon que Persik était incontournable. Il y a eu une part de chance, il y a eu un part donné par qui les ont utilisés. Et puis ensuite, les éleveurs d'endurance ont recherché ces courants de sang et les ont gardés et les ont multipliés. Et puis maintenant, ça a fait souche. Mais dans tous nos champions, ou dans la plupart, il y a aussi toujours 12 ou 25% de sang de course et qui amènent un peu plus de structure que ce que les éleveurs des autres pays n'ont pas pu bénéficier ou ont bénéficié beaucoup plus tardivement.

  • Speaker #2

    Ok, merci pour ces précisions. Pour revenir sur le cycle classique et le cycle libre, ce sont des nouveautés qui ont été mises en place en 2023. D'où est venue l'idée justement d'avoir un cycle libre et un cycle classique ?

  • Speaker #1

    Première idée, c'était à partir du moment où on allait durcir un petit peu le cycle classique, il fallait proposer une alternative parce que personne ne détient la vérité. Il fallait proposer une alternative pour les gens qui n'étaient pas favorables à l'augmentation des distances. Et aussi, on a tous des chevaux chez nous qui sont tardifs. Moi, ça m'arrive régulièrement avec les juments que je fais pliner à... à 4 ou à 5 ans, de les commencer plus tard. Donc, c'était intéressant d'avoir deux circuits.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Le circuit en lui-même, il est important de pouvoir catégoriser chaque génération à ce qu'ils courent entre eux par tranche d'âge. Et après, de là, il fallait aussi pouvoir les catégoriser ... au niveau soit maturité, soit simplement qualité. C'est-à-dire qu'on peut très bien avoir un champion qui n'est pas encore à maturité dans sa génération d'âge, qui va se faire petit à petit, et qui seulement va éclore à 7 ou 8, voire même des fois 9 ans. Mais il fallait pouvoir proposer un panel d'épreuves et de catégories où chacun puisse y retrouver sa place. C'est-à-dire qu'on peut très bien avoir, et ça arrive, je pense qu'il peut très bien y avoir un 6 ans qui est simplement à cette génération-là et à ce moment-là, au moment T, préparé et amené au top. mais qui va peut-être stagner et qui, à 8 ans, sera moins bon que celui qui a peut-être gagné le cycle libre parce qu'il avait un peu plus de temps, qu'il avait besoin de plus de temps et de maturité pour pouvoir, ce jour-là, être bon. Et donc, de là, il fallait, une fois qu'on avait proposé, justement, soit par la distance, soit par la technicité, des niveaux différents. C'est là où le cavalier ou le rôle d'entraîneur lui intervient, dans le sens où il se dit, tiens, je vais plutôt m'orienter là-dessus, sur le cycle classique, parce que le cheval est apte à faire ça, ou parce qu'il a, comme a dit Stéphane, pas loupé de palier dans sa formation. Ça se trouve, il a fait les 4, ça va bien, il fait les 5 ans, et puis il fait les 6 ans, et jusque-là, va bien. Les juments, il y a des juments, comme dit Stéphane, qui sont en retard parce qu'elles ont été à l'élevage. Donc, elles, elles commencent un peu plus tard. Et il fallait pouvoir proposer ça à la finale dans un premier temps. Et ça, ça va être le débat sans doute de la commission d'après-finale de cette année. Peut-être pouvoir commencer aussi à le proposer en région. du fait comme l'a dit Stéphane aussi, c'est que la VR, la vitesse régulière, est quand même pour la SHF un bon moyen de catégoriser un peu maintenant les chevaux. Et on veut pouvoir aller plus loin aussi en région, pour pouvoir justement la clientèle qui a envie de prendre un peu plus son temps ou qui a besoin de se... de ce système qui existe depuis longtemps de la vitesse imposée pour pouvoir former gentiment son cheval. Et le côté peut-être plus élitisme dans la formation où les gens ont la capacité en région de déjà former les chevaux au Vet gate et en même temps, nous, de pouvoir un petit peu plus sélectionner et de se dire que... Parce que là, au jour d'aujourd'hui, un cheval qui fait de la vitesse imposée à 12 à l'heure, Il va avoir sa qualification comme tous les autres pour aller à la finale, comme un cheval qui a fait, par exemple, toutes ses qualifs à 16 à l'heure. Alors, qui est le meilleur des deux ? Ça, je ne dis pas. Peut-être que c'est celui qui a fait à 12 à l'heure. Mais en attendant, c'est quand même les paliers de sélection qui font que tu vas à la finale. Les paliers de sélection, tu vas à la finale et qui font que... Il n'y en a pas spécialement, en fait, en région. C'est qu'il n'y a pas... Mais après, on va dire oui, mais... Est-ce qu'on a le luxe de pouvoir faire ça, c'est-à-dire sélectionner des gens en région ? Oui, c'est sûr qu'on est dans une conjoncture peut-être difficile. Mais est-ce qu'il faut s'en priver ? Est-ce qu'il fallait le faire avant ? Moi, je pense que la question, elle est surtout là. C'est vrai que c'était peut-être une structuration à faire il y a un petit peu plus longtemps. Pour moi, on arrive trop tard. Mais pas trop tard.

  • Speaker #1

    il est jamais trop tard de mettre quelque chose en place mais je pense que tout ça ça aurait fait du bien plus tôt comme ça après c'est mon propre avis est-ce que du coup aller vers bon de la formation ça c'est super évidemment mais en tout cas une détection une sélection de plus en plus fine, plus rapide, ça risque pas justement d'aller dans ce sens de catégoriser un peu trop vite les chevaux et de justement ... Continue à nourrir ce marché vers les pays du golf, qui aujourd'hui fait effectivement vivre la plupart des éleveurs, la plupart des entraîneurs, mais qui n'est pas, pour l'avenir, qui n'est pas suffisamment stable en fait.

  • Speaker #0

    Ah oui et non, parce qu'on reste quand même sur... Si on met des œillères et qu'on oublie le sport, les pays du golf, notre intérêt à nous quand même... à chaque génération et à chaque moment de vie du jeune cheval, c'est de pouvoir se dire, tiens, il en est là, par plein de moyens. Mais si on ne propose pas un circuit où les gens vont avoir un résultat face à leur performance ou face à leur... leur circuit de formation. Si on ne leur propose pas du concret, ce n'est pas évident non plus de se situer. Donc, si le panel n'est pas élargi... il n'y a pas un moment où on se dit « Tiens, non, il n'en est pas là » ou « Tiens, je peux aller au grade au-dessus » . On peut très bien attaquer peut-être du cycle libre et se dire « Non, mais il survole le truc, il faut tout de suite que j'aille dans la gamme au-dessus » . Ou peut-être qu'il y a un moment « Non, je vais trop vite, il faut que je régresse » . Et comme l'a dit Stéphane, il vaut mieux avoir un choix sur... Même du zéro, du 1 an au 6 ans, on peut déjà commencer à les former, les mettre dans le vent, les amener à un petit concours d'élevage. Parce que quand les gens disent qu'on arrive à la finale, il y a les drapeaux, il y a les tentes. Mais depuis l'âge de 1 an, si tu avais envie, on te propose des épreuves pour que tu puisses commencer à former tes chevaux. Alors, s'il y a 5 ans, il découvre les drapeaux. bon, peut-être que tu aurais pu commencer plus tôt. Et si à 5 ans, ça t'a choqué qu'il ait découvert les drapeaux, tu avais le cycle libre. Et puis après, peut-être qu'à 6, tu pourras. Et c'est pour ça que je pense que c'est important quand même de pouvoir proposer. Alors, on va dire, mais ça démultiplie les épreuves. C'est sûr que pour le cheptel, peut-être qu'au jour d'aujourd'hui, ça ferait trop d'épreuves. Mais en même temps, ça permet... je pense, de réellement pouvoir situer le niveau de son cheval.

  • Speaker #2

    Moi, j'ai quand même une vision maintenant qui est assez claire de ce que j'ai envie ou de ce que je veux proposer à mes chevaux et donc je crois qu'il est moi ce que j'ai envie que les gens de proposer aux gens c'est que je crois quand même le cheval d'endurance comme tout cheval, cheval de course ou cheval de CSO, il y a un moment où il apprend à être cheval d'endurance en faisant de l'endurance. Donc je pense que quand même les chevaux il faut qu'ils courent. Ça c'est la première chose. La deuxième chose, si au niveau du commerce on veut commencer à remonter, à avoir des prix ou pouvoir vendre des chevaux à un certain prix, il faut quand même qu'on arrive à hiérarchiser nos chevaux. Tous les chevaux ne valent pas 50 000 euros à 6 ans et tous les chevaux ne valent pas non plus 10 000 euros. Donc je pense que c'est bien de pouvoir proposer une vraie… classification ou une vraie hiérarchisation des chevaux pour pouvoir avoir des prix qui correspondent à la qualité des chevaux. Moi j'ai eu la chance de vendre ces trois ou quatre dernières années Darco de la Marjorie qui était élite avec ma fille à Uzès qui a été champion du monde de derrière, j'ai pas envie que des chevaux de ce niveau là de les vendre à 15 000 balles. J'ai vendu l'année dernière le cheval qui est troisième au mondial cette année, Haqtar, que j'ai vendu et je l'ai pas vendu aux Émirats, je l'avais vendu à Alex Luquet. Mais c'est pareil ce cheval là... avait survolé l'épreuve de 5 ans à Uzès. Donc si on ne propose pas des épreuves suffisamment sélectives pour ces chevaux-là, comment voulez-vous qu'on arrive à les sortir de la masse, à les faire voir ? Et moi, en tant qu'éleveur, je préfère les vendre à 5 ans qu'à 8 ans. Parce que c'est moins important, la valorisation coûte moins cher. Alors oui, c'est un travail, mais ces chevaux-là, c'est sûr, ils n'ont pas fait le minimum, ils n'ont pas fait juste une 20 et une 40. Et je ne crois pas que ça les ait, le fait d'être construit gentiment et de voir un maximum d'épreuves, je ne crois pas que ça les ait abîmés sur la longévité. Ma jument, qui est en équipe de France Cookie, était élite à 5 ans à Uzès. Là, elle a 14 ans, elle est toujours niveau 160. Elle était troisième sur sa dernière sortie. Et j'espère bien qu'elle va courir jusqu'à 16 ou 17 ans, comme la plupart de nos chevaux qu'on a fabriqués tôt. Mais gentiment. Et ce n'est pas parce qu'on les court, justement, je les cours assez régulièrement, du coup, ils travaillent moins souvent à la maison, ils ne font pas de longues rails, ils ne font pas de choses difficiles. Et moi, je pense que les chevaux apprennent leur métier en courant.

  • Speaker #1

    Du coup, toutes ces nouveautés qui ont été mises en place avec ce nouveau règlement, donc on parle du cycle libre, cycle classique, de la mise en place des vitesses réguliers, etc. Le but, c'est de former les chevaux. C'est le but de la SHF, en fait, mais aussi de hiérarchiser et de détecter les chevaux. Est-ce que vous voyez d'autres missions que la SHF donne ?

  • Speaker #2

    L'intérêt de la détection et de la hiérarchisation, il a plusieurs buts. Forcément, il y a un but commercial où il y a une valorisation à court terme des chevaux, où on peut les vendre mieux. Mais il y a aussi un vrai intérêt en termes de sélection, en termes vraiment de recherche et d'élevage. Moi, je fais partie des gens convaincus que les petits-fils de Persik seront meilleurs que les fils de Persik, et meilleurs que ce qui était Persique, parce que c'est ce qu'on appelle l'amélioration génétique. Et plutôt, on va déceler les qualités... de génétique d'un étalon, plus vite on avancera. Il y a des étalons que je vais citer comme Diadur des Vabres, où sa première génération de produits avait déjà été détectée sur le circuit 0-3 ans, où ces poulains-là avaient quand même trusté les premières places. Et là, au jour d'aujourd'hui, ça fait clair, on a vu un de ces premiers jeunes produits gagner déjà aux Émirats. Donc je pense que quand même de faire une détection précoce... va aussi aider les éleveurs à aller de plus en plus vite et à utiliser plutôt les bons reproducteurs. Donc ça a un double intérêt.

  • Speaker #0

    De toute façon, le rôle principal, je pense, de la SHF, c'est de proposer aux éleveurs un circuit en adéquation avec chaque génération de chevaux. Ce qui va permettre à la SHF, à eux, d'obtenir et de recueillir des données. les plus précises possibles, plus on va se rapprocher de la vérité au niveau capacité et qualité des chevaux dans la même génération, plus les données vont être justes et plus la sélection et les outils donnés aux éleveurs sera proche de la vérité. quand à un moment on avait euh Je ne vais pas dire de bêtises, mais je crois qu'il y a eu une finale où on s'est retrouvé avec 30 élites. Et à la fin, on avait tellement d'élites qu'on s'est dit, bon ben tant pis, on ne prend plus par rapport à le résultat qui sont élites, on va dire que dans les 30 élites, ça ne sera que les 10 premiers qui seront élites. Et les 10 suivants seront très bons, enfin excellents, et puis ainsi de suite. Donc ça voulait bien dire qu'on n'avait plus sur chaque génération... vraiment de l'élitisme. Il faut quand même savoir qu'à Fontainebleau, il y a 2000 chevaux et sur une finale, il y a trois élites, comme on a à peu près maintenant. Mais il faut quand même pouvoir les séparer par quelque chose. Il fallait bien qu'à un moment, on puisse proposer quelque chose qui soit en adéquation de la génération, de la qualité et de la sélection qui s'est faite en amont, de la qualité des chevaux. du jour J, et on est obligé d'évoluer avec ça. On évolue dans le règlement, on évolue dans les modes de sélection, et il y a des choses qui passent un petit peu obsolètes, et puis il y a des nouvelles choses qui arrivent. Comme on a vu le déplacement, maintenant il y a le jugement du galop sur l'hippodrome. C'était une première l'année dernière, je pense que c'était filmé, donc ça a donné sur l'écran géant, c'était quand même vraiment sympa de... de revoir les arrivées des galops jugés par les trois juges. Voilà, ça, c'était une nouveauté. Et je pense que c'est arrivé parce qu'en effet, on s'est quand même rendu compte que le galop et l'harmonie couple cavalier, la qualité du galop était quand même importante, alors qu'avant, on était sur un trotting, un point trotting. Mais bon, on sait très bien qu'on peut avoir un cheval qui ne se présente pas forcément bien ou qui n'a pas forcément le point allure. Je pense qu'on l'a tous vécu un jour, on n'a pas eu le point allure, mais par contre, on a eu un bon cheval qui galopait. Je sais que, par exemple, le gagnant de l'année dernière, des élites des 6 ans, il n'a pas un bon trotting. C'est un cheval qui biarde, mais par contre, l'année dernière, ce jour-là, c'était le meilleur cheval. donc On a évolué avec le temps, les épreuves évoluent avec la sélection, ça c'est logique. Et je pense qu'il faut aller de l'avant. Et moi, je dirais quand même que les dix dernières années, on est allé plutôt de l'arrière dans le sens où on avait peut-être une petite crainte justement de ce qu'on appelle là aujourd'hui le welfare et la protection des chevaux. Alors, toutes les règles qui ont été ajoutées, à tous les niveaux d'ailleurs, que ce soit en FEI, en FFE ou en SHF, avec toujours ce côté attention, protection des chevaux, à un moment, je pense, nous a desservis et nous dessert encore aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pensez que dans les dix prochaines années, ou même plus tard, l'élevage français restera celui qui produit les meilleurs chevaux ?

  • Speaker #0

    Assurément !

  • Speaker #2

    Oui, j'en ai aucun doute. On a quand même, la plupart d'entre nous, produisé et déjà été passionné de la discipline avant qu'il y ait cet engouement des pays du Golfe, dont notre lève-motif, c'était quand même pas le commerce ou de vendre des chevaux, on a eu la chance après de pouvoir en vivre, mais avant tout, ce qui nous porte, c'est la passion de cette discipline.

  • Speaker #1

    Grégoire, tu voudrais dire quelque chose ?

  • Speaker #0

    Non, il a tout dit.

  • Speaker #1

    Est-ce que...

  • Speaker #0

    Le seul point noir là-dedans, c'est que ça fait 30 ou 40 ans que c'est les mêmes passionnés et que ce qu'il faudrait arriver au jour d'aujourd'hui, c'est d'arriver à élargir ce vivier de passionnés qui existe et qui tourne toujours. On tourne autour du pot, on est tous les mêmes. Et c'est les générations qui arrivent maintenant dans l'endurance. c'est les fils d'eux et les petits-fils d'eux. C'est-à-dire que le milieu de l'endurance, en France, je pense, c'est pas sectaire, par quel biais, je ne sais pas. Mais je pense qu'aujourd'hui, il faut vraiment qu'on arrive à trouver une solution. Comme l'a dit Stéphane au début du podcast, c'est qu'on ne s'est pas assez occupé de ce qu'on savait faire avant. orienté uniquement sur les pays du golf, sur le commerce et sur le sport qu'ils pratiquent. Et au jour d'aujourd'hui, il est vraiment temps de se réveiller, d'ouvrir les yeux et d'essayer de... Alors la solution, aujourd'hui, je ne l'ai pas, parce que de toute façon, il faut essayer avant de pouvoir dire que ça marche. Mais je pense que structurer la... La base de... Restructurer la base de notre sport, qui était quand même un sport de longue distance dans la nature, plutôt que courte distance sur le hippodrome, est vraiment important. Et il n'y a pas de raison. Les trails, on regarde par exemple sur les réseaux sociaux aujourd'hui, tout le monde court à pied, tout le monde court à pied en extérieur, il n'y a personne, les tapis roulants, c'est... Si, il y en a encore un peu où mes personnes coursent l'athlétisme, je pense que si, il y a toujours de l'athlétisme. Mais quand même, le populaire, c'est le trail. Et je ne vois pas pourquoi le populaire dans le monde équestre ne serait pas l'endurance. Donc je pense qu'il faut simplement bien remettre l'église au milieu du village et essayer de trouver ce qui a fait qu'il y a 30 ou 40 ans, l'endurance a éclos et s'est développée. Et a pris un biais qu'on ne peut pas cracher dessus et on ne peut pas le dire que ça a été... Mais on a, et à chaque fois on revient sur la même chose, on a surfé sur une vague facile en gardant des œillères et sans prédire à l'avenir où on est en plein dedans. C'est-à-dire qu'au jour d'aujourd'hui, il faut qu'on... Il faut qu'on se recentre et qu'on trouve, je pense, tous ensemble des solutions. Pour moi,

  • Speaker #2

    c'est quand même, si on fait une analyse sur l'évolution sur les 50 dernières années, on a quand même beaucoup perdu du fait de ne plus avoir une maison mère endurance. C'est un peu pour ça que j'ai sauté quand même sur l'opportunité, quand tu as proposé le salon de l'endurance, c'est que je crois que c'est pour moi un peu terme qui est fondamental chez nous et qui nous manque, c'est d'avoir de ne pas être l'enfant toujours l'enfant pauvre d'autres choses. On a le problème par exemple en élevage où on n'a pas une association d'éleveurs de chaude endurance. On a le problème au niveau du sport où on dépend de la FEI, on a une commission de gens qui sont cooptés pareil à la FFE où le jour où on ne va pas dans le bon sens, on change les personnes qui sont cooptées et quand même, on a perdu beaucoup le jour où on a perdu le CNRE et une... identité Forte Endurance. Et ça, c'est la première chose sur laquelle je voulais insister. Je crois fort comme, dur comme fer à France Endurance pour cette raison-là. Je veux dire, quelque chose qui est pensé, réfléchi par et pour les gens de l'Endurance, que ce soit les éleveurs, que ce soit les organisateurs, que ce soit les juges. Et ensuite, je crois que si on veut sauver la partie commerce de l'élevage d'Endurance, il faut qu'on Merci. qu'on repense la discipline, mais vers les sportifs, vers les cavaliers, pas les chauds. Les chauds, je vais choquer les gens, mais je veux dire, à la fin, c'est comme moyen. Notre sport, il est fait par les cavaliers, pour les cavaliers. Et le cheval est un moyen de pratiquer notre sport. Alors je sais que ce genre de discours n'est pas dans l'air du temps, mais c'est quand même la vérité. Et je pense qu'aujourd'hui, on doit repenser la discipline vis-à-vis des sportifs. Et je pense qu'il faut qu'on propose des produits sportifs plus variés.

  • Speaker #1

    Je comprends tout ce que vous voulez dire. Ce sur quoi je voulais revenir, c'est qu'effectivement, il va falloir, en fait, ça va être obligé pour que l'endurance qu'on connaît aujourd'hui continue d'exister et qu'on puisse tous s'amuser sur des courses d'endurance, qu'il y ait d'autres marchés autres que les pays du golf qui s'ouvrent. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, former un cheval d'endurance, ça prend beaucoup plus de temps, ça demande beaucoup de moyens. Quand un cheval de course ou un cheval de saut d'obstacle, il fait 45 minutes par jour, ça lui suffit. Un cheval d'endurance, il lui faut deux fois ou trois fois ce temps-là. donc en termes de de rien que de production pure du cheval d'endurance. En fait, le coût est beaucoup plus important.

  • Speaker #2

    Ah non, je ne suis pas du tout d'accord avec ça. Aujourd'hui, j'élève et je fais entraîner les chevaux de course. J'ai des poulets en entraînement pour la course qui coûtent 2000 euros par mois. Et combien il y a de chevaux en entraînement en France chez des professionnels ? Oui. On multiplie par 300 par rapport à ce qu'il y a en chevaux d'endurance. Le problème, ce n'est pas le coût. Le problème, c'est la motivation. Trouver les bons événements, trouver la motivation pour qu'il y ait des gens qui viennent chez nous. Et nous, chez nous, ce qu'on a à vendre, c'est ce que disait Greg, on a la chance d'avoir un sport qui est dans l'air du temps. On a une complicité avec un animal. On a un sport qui se pratique en extérieur et on a quand même la partie technique de la compétition. Donc je crois qu'on a quand même tous les ingrédients pour que notre discipline réussisse. Et au jour d'aujourd'hui, La seule chose qui manque, les gens comme Greg, comme moi, comme les Bégaud, les Philippe Thomas, on est des convaincus, mais on a l'impression qu'on n'arrive pas à élargir notre cercle parce que je pense que le problème vient de ce qu'on a aujourd'hui. On a trop voulu uniformiser nos courses. On n'a pas de produit différent. On recherche le même. Il y a toutes les courses, il faut une première boucle de 40, une deuxième de 30. des arrêts de 40 minutes, après le dernier, il fait 50 minutes. Toutes nos courses sont les mêmes. Nos courses n'ont plus de personnalité. Et je pense qu'il faut revenir vers ça. Il faut venir sur des courses où toute une gamme de pratiquants différents puissent se régaler. Des vieux, des jeunes, des grands, des gros, des blondes, des bleus. Je crois qu'il faut qu'on diversifie le produit sportif.

  • Speaker #1

    OK. Après, je pense que le parallèle avec les courses est quand même difficile à faire parce qu'il y a de l'argent qui se gagne sur les courses.

  • Speaker #2

    Il y a 5% des chevaux qui gagnent de l'argent.

  • Speaker #1

    Oui, ce sur quoi je voulais vous amener là-dessus, c'était est-ce qu'aujourd'hui, on va pouvoir produire des chevaux pour lesquels ils seront plus ou moins rentables pour les éleveurs, pour une clientèle française ou européenne qui n'a pas les moyens de... pays du Golfe en fait, moi c'était ça ma question

  • Speaker #0

    Si quelqu'un a la réponse, je veux bien que tu me le présentes Oui,

  • Speaker #2

    le problème c'est qu'on ne pourra pas avoir des élevages rentables pour avoir des élevages rentables il faudrait qu'on puisse nous garantir qu'on va vendre tous nos 6 ans à un minimum de 25 000 euros, c'est le prix de rien d'un cheval de 5 ans ou de 6 ans

  • Speaker #1

    Est-ce que cette clientèle moi je le souhaite et j'espère que on puisse acheter les chevaux d'endurance à la valeur qu'ils ont coûté aux éleveurs et aux entraîneurs.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce sera possible ? Il faut surtout que la moyenne se maintienne. C'est-à-dire que, comme dit Steph, on va dire que le prix de revient, c'est 25 000 à 5 ans. Mais on peut très bien… Ce qu'il faut, c'est qu'on arrive à… Il va y avoir le 5ans qui peut se vendre beaucoup plus cher, et puis l'intermédiaire, et l'intermédiaire, et l'intermédiaire. Et comme l'a dit Stéphane au début, c'est soit c'est très très qualitéux, et on arrive à les vendre à bon prix, soit il n'y a plus de marché. Donc créer ce marché, cette clientèle, ces envies, il y en a, je ne veux pas…

  • Speaker #2

    Il y a un problème, mais ça c'est un problème qu'on a dans toutes les productions « agricoles » . Et on l'a connu en endurance. Au jour d'aujourd'hui, on fait naître, on va dire, on est à peu près, je crois, à 2000 naissances arabes et DSA. Là-dessus, on va dire, allez, il y en a 25% ou 30% pour l'endurance. Donc on fait, allez, on va dire entre 700 et 1000 poulains pour l'endurance. Cette année, on sait qu'on va à peu près écoluer... écouler ça. Si on arrive à les écouler avec une grosse demande, ce qu'on a vécu dans les années 2010, on a eu plus 30% de naissance. Mais pour des poulains qu'on va vendre 8 ans plus tard. Et donc, 8 ans plus tard, on s'est retrouvé ce qu'on s'est retrouvé les dernières années avec beaucoup plus d'offres que de demandes. Donc, qu'est-ce qui s'est passé ? Le marché s'est régulé. On a eu, moi je l'ai vu, j'étais président de l'ACA, moins 25% de saillie pendant 2 ans. Mais le marché se... Tous les marchés se régulent comme ça. Je veux dire, si le marché est trop bon, on va avoir un problème. De plus en plus de gens vont faire saillir. Donc, on va avoir une surproduction qu'on paiera huit ans plus tard. Donc, ça, c'est quand même très, très difficile à anticiper. Ce qu'il y a aussi dans les choses qui ont un petit peu noyé notre production les années où il y a eu énormément de marchés, c'est qu'on a vu des gens arriver de... tout horizon des produits, des gens qui sortaient du classique, des choses comme ça, qui se sont dit, oh là, il y a une filière dans l'endurance, on fonce. Ces gens-là, dès qu'il n'y a plus de marché, ils ont disparu. C'est comme ça qu'on est passé de 600 chevaux à la finale à 400, voire à 300 par les années qui ont suivi. Parce que c'était quand même l'engouement du commerce qui faisait que les gens venaient à fond sur les finales, par exemple.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    À votre avis, quels sont les défis que les éleveurs et l'élevage français vont devoir surmonter pour rester encore au top pour les prochaines années ?

  • Speaker #2

    Qu'on maintienne la discipline dans ses fondamentaux, en termes de distance, de poids, de difficultés. Je pense qu'on aura la mentalité française et européenne même... je parle de l'Europe du Nord, on n'est pas prêt et on ne sera pas suffisamment compétent, à mon avis, pour accepter de faire recourir nos chevaux sur des courses de 100 km en 3 heures, en termes de pénibilité, de difficulté, et même d'image de la discipline. Je pense que notre cheval de bataille... doit bien être de garder, de tenir le cap pour que l'endurance reste vraiment de l'endurance.

  • Speaker #0

    Et après, moi, ça c'est peut-être le fait de ma position, et que maintenant, je reflète forcément un petit peu le nouveau règlement et les nouvelles dispositions, mais en même temps euh euh Pour que les années soient bonnes et que l'avenir soit bon, il faut aussi forcément un peu soutenir, alors d'accord ou pas d'accord, mais dire si on ne va pas dans le sens, si les filières ne sont pas soutenues par sa propre, enfin les outils ne sont pas soutenus par sa propre filière, c'est compliqué. Alors je ne dis pas que le circuit SHF est boudé. Parce qu'au contraire, cette année, je pense qu'on est plutôt satisfait parce que ça s'est maintenu, voire un tout petit peu mieux en nombre de partants. Tout en sachant qu'on est resté sur... Cette année, on a quand même réduit à deux jours de course plutôt que trois. Donc ce qui fait que finalement, c'est plutôt positif. Mais si on veut pouvoir continuer à avoir la chance, parce que c'est bien ce qu'il faut se rendre compte, c'est qu'au jour d'aujourd'hui... La SHF, c'est quand même un outil, une chance pour la France d'avoir ça. C'est-à-dire que c'est un circuit qui est proposé de 0 à 3 ans, à 6 ans, pour pouvoir former nos jeunes chevaux, pour pouvoir les mettre en avant, pour pouvoir les valoriser. Mais si ce circuit-là n'est pas alimenté par la filière qui aimerait bien en vivre, Alors d'accord ou pas d'accord, moi, vous savez, les dernières années d'Uzes, j'ai quand même soutenu, j'y suis quand même toujours allé, mais j'avais des a priori négatifs sur ce circuit-là. Mais en tant que professionnel ou en tant qu'éleveur ou même en tant que peut-être amateur un jour, il faut soutenir aussi un petit peu les circuits qu'on a et surtout la chance de les avoir ces circuits. parce que Parce qu'il faut quand même savoir qu'en France, il y a beaucoup de choses où on a de la chance. Et plutôt que de dénigrer ou de sortir toujours les côtés négatifs, moi, je serais plutôt dans le sens à se dire, oui, il faut oser, il faut faire. Et d'un côté, si on ne fait pas ou si on n'ose pas ou si on n'essaye pas de valoriser un petit peu justement toutes ces chances qu'on a, on continue à... Allez, allez bouder.

  • Speaker #1

    Et moi, je voudrais rajouter un point. Je crois qu'on a la chance d'avoir, pour les années à venir, en Linières, une structure très professionnelle, que quand les gens vont arriver, on pourrait se croire à Lexington. C'est vraiment un pôle dédié pour le cheval, sur lequel on peut... peut miser un avenir sur les 10, 15 ou 20 ans à venir. Moi qui suis de la région du Zest, j'ai fait partie des gens qui ont quand même soutenu l'évolution vers l'inière car pour moi le problème à terme du Zest c'est qu'on ne pouvait pas avoir de visibilité sur le devenir car de plus en plus le pôle du Zest est coincé en ville. Et on savait très bien qu'à terme, ce pôle ne pourrait plus organiser des preuves d'endurance d'envergure de par sa situation, j'allais dire, oui, coincée en vide. Je pense que sur Linière, par contre, on a un pôle qui est vraiment, mis à part les débats central, sud-est, pas central, les choses comme ça, qui est vraiment très professionnel et sur lequel on va pouvoir vraiment développer. Il suffirait que cette année, et j'en ai un peu, j'ai un assez bon pressentiment parce que j'ai pas mal de gens déjà qui nous appellent pour le commerce. Ils se vendent quelques chevaux pour que les choses soient lancées.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #2

    super. Bon, je pense qu'on peut s'arrêter là parce qu'on a survolé plein de sujets différents et essayé d'en détailler quelques-uns.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il va falloir que tu structures un petit peu parce qu'on est parti dans tous les sens, mais je crois qu'on a dit l'essentiel quand même.

  • Speaker #2

    Je ne sais pas comment je voulais faire ça, mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que c'était très intéressant. Donc, merci à vous deux. Il y a une évolution qui est en cours. Il va falloir que tout un chacun, on se motive et on suive l'évolution qu'on veut donner à l'endurance pour notre... bien à nous en tant qu'éleveur entraîneur professionnel mais aussi pour les chevaux donc voilà quoi,

  • Speaker #0

    il n'y a plus qu'à tout ça tu vois je pense qu'on peut au delà des podcasts et tout ça on peut te remercier de faire il y a tellement de petits trucs comme ça, enfin c'est pas petit mais il y a tellement de choses qui manquent et qui et... et qui vont faire du bien. Je veux dire, avoir un salon dédié à l'endurance, je ne sais même pas comment il n'y a pas quelqu'un qui a voulu le faire plus tôt, parce que ça passe par là, comme on a essayé un peu de faire les ventes aux enchères.

  • Speaker #1

    Il faut construire. Voilà, il faut construire.

  • Speaker #0

    C'est tout. C'est exactement ça.

  • Speaker #2

    Et puis voilà, on travaille tous à ça, donc c'est super.

  • Speaker #1

    On te remercie pour l'invitation. C'était un plaisir de te déchanger ensemble.

  • Speaker #2

    Merci messieurs. Et voilà, vous êtes arrivés à la fin de cet épisode. Vous l'aurez compris, définir le marché du cheval d'endurance n'est pas une tâche simple. C'est un milieu riche, complexe et en constante évolution. Cet épisode clôt la série en partenariat avec la SHF. J'espère que ces échanges vous auront permis d'enrichir vos connaissances, de mieux saisir les enjeux de la filière du cheval d'endurance. et de mesurer le rôle essentiel que joue la SHF pour accompagner ceux qui façonnent les chevaux de demain.

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