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#41 - Thierry Blain : la kinésithérapie viscérale ; "L'être humain est un tout" cover
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Kinédit

#41 - Thierry Blain : la kinésithérapie viscérale ; "L'être humain est un tout"

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52min |22/04/2024|

369

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Description

Pour ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’échanger avec Thierry Blain, kinésithérapeute, et formateur en kiné viscérale au sein de son organisme de formation kinéformations. Thierry a aussi un diplôme de médecine traditionnelle chinois, il est ostéopathe et il accueille ses patients dans son cabinet à Paris.

J’ai récemment suivi une formation avec Thierry en kiné viscérale et ça m’a donné envie de vous partager cette pratique très intéressante et différente de ce qu’on a pu apprendre à l’école et en formation.


Thierry va nous décrire les liens que l’on peut faire avec les viscères, notamment lorsqu’un patient arrive avec un mal d’épaule ou une lombalgie.

Avec Thierry, on va aussi parler d’intestin irritable, d’endométriose et comment la kiné viscérale peut soulager ces maux. 

Aussi, Thierry va nous présenter l’ouvrage qu’il a écrit sur l’entretien motivationel, de l'impact de ce dernier sur l’évolution positive de la santé de nos patients.


Je précise que je n’ai aucun lien d’intérêt avec Thierry ni avec kiné formations.


Site internet en lien avec l'épisode :

http://www.kine-formations.com

Livre sur l'entretien motivationel : https://www.amazon.fr/dp/B0CFCZCJY2


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Kine-D. Pour ce nouvel épisode, j'ai le plaisir d'échanger avec Thierry Blin, kinésithérapeute et formateur en kiné viscérale au sein de son organisme de formation, Kine-Formation. Thierry a aussi un diplôme de médecine traditionnelle chinoise et il est ostéopathe et il accueille ses patients dans son cabinet à Paris. J'ai récemment suivi une formation avec Thierry en kiné viscérale et ça m'a donné envie de vous partager cette pratique très intéressante et différente de ce qu'on a pu apprendre à l'école et en formation. Thierry va nous décrire les liens que l'on peut faire avec le viscère, notamment lorsqu'un patient arrive avec un mal d'épaule ou une lombe agile. Avec Thierry, on va aussi parler d'intestins irritables, d'endométriose et comment la kiné viscérale peut soulager ces maux. Aussi, Thierry va nous présenter l'ouvrage qu'il a écrit sur l'entretien motivationnel et son impact sur l'évolution positive de la santé de nos patients. Alors, je précise que je n'ai aucun lien d'intérêt avec Thierry ni avec l'organisme Kinéformation. Et enfin, si vous avez deux petites secondes, n'hésitez pas à liker et partager cet épisode. Ça m'aidera à faire grandir ce podcast et vous proposer du contenu intéressant chaque lundi. Aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir Thierry Blain, kinésithérapeute, kiné libérale à Paris, fondateur de l'organisme Kinéformation, diplômé en médecine traditionnelle chinoise. Thierry donne des formations en kinésithérapie viscérale avec Kinéformation. Il est aussi conférencier. Et il va nous parler aujourd'hui de l'Akiné viscérale et plein d'autres choses. Bonjour Thierry.

  • Speaker #1

    Bonjour, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, merci. Et toi ?

  • Speaker #1

    Très bien, merci aussi.

  • Speaker #0

    Alors j'ai fait une formation avec toi, c'était en mars. J'ai fait la première partie de la formation kiné-viscérale que j'ai beaucoup appréciée. J'avoue que j'ai toujours eu une petite attraction envers tout ce qui est médecine chinoise, envers les viscères en général. C'est quelque chose qu'on n'apprend pas beaucoup en école de kiné malheureusement. Et donc j'étais très curieuse d'apprendre toutes ces choses-là avec toi et je n'ai pas été déçue. Vraiment, ça m'a ouvert l'esprit sur une pratique différente, mais aussi complémentaire avec la kiné.

  • Speaker #1

    C'est vrai, je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Alors, avant qu'on rentre dans le vif du sujet, Thierry, est-ce que tu peux nous dire pourquoi tu as voulu te spécialiser en kiné viscérale ? Qu'est-ce qui t'a attiré ?

  • Speaker #1

    Alors, plusieurs aspects m'ont attiré. D'abord, je me suis formé en kinésithérapie. On avait quand même un abord manuel de l'abdomen. C'est une zone aussi qui m'a toujours intrigué et donc quand j'ai terminé mes études, je me suis formé également en ostéopathie et dans l'ostéopathie il y a une partie viscérale et donc rapidement je me suis, après mes études, formé dans ce domaine, également dans les difficultés par rapport à la nutrition. Ça c'est le premier point et le deuxième c'est comme beaucoup de collègues probablement qui viennent en formation, c'est que j'ai souffert dans mon enfance aussi, même tardivement, de troubles digestifs invalidants et j'ai forcément cherché des solutions, voilà ce qui m'a amené à m'occuper du viscéral.

  • Speaker #0

    Donc maintenant tu ne fais que ça dans ton cabinet.

  • Speaker #1

    Alors, non, pas vraiment, parce que l'être humain ne se limite pas aux viscères, et nos patients viennent rarement avec une plainte directe, parce qu'autrement ils vont voir un gastro-entérologue, mais dans l'anamnèse et dans l'historique de nos patients, je dirais musculoskeletiques, rhumatisants, etc., et même sportifs, parce que j'ai travaillé longtemps dans le sport, c'est une question qui, quand on la pose, finalement, il y a beaucoup de... on se rend compte qu'il y a beaucoup de problèmes et que les gens ne pensaient pas que ce soit nécessaire de nous en parler, mais finalement on arrive à faire des liens.

  • Speaker #0

    On va en revenir sur les liens justement. Mais pour partir sur les bases, les définitions, comment est-ce que tu définirais la kiné viscérale ? C'est quoi ?

  • Speaker #1

    Alors la kiné viscérale, c'est un grand sujet aujourd'hui. Je l'ai appelée comme ça parce que je m'adresse à des kinésithérapeutes. Et donc on s'occupe des viscères. J'ai commencé ces formations il y a une vingtaine d'années et donc j'ai trouvé ce nom qui correspondait à ce que je transmets et puis aussi à l'attente des personnes qui venaient. Comment la définir ? Au milieu du corps humain, il y a un ventre, c'est notre centre, et ce ventre nourrit l'ensemble de nos cellules, il est également responsable de l'élimination de nos déchets, et donc à un moment donné, c'est vrai que c'est une question qui se pose. Maintenant, pour le définir, plus qu'on est kiné, on reste finalement toujours dans le même métier, dans le sens où nos organes sont... accrochés à des ligaments. Ces ligaments s'accrochent plus ou moins directement au minimum au diaphragme et le diaphragme finit sur notre colonne vertébrale. Or, dans le diaphragme passent beaucoup de tuyaux, d'artères, de veines, etc. Et donc la santé du tube digestif influence la santé du diaphragme qui, comme on le sait, est une très grande question. Et donc, finalement, notre travail est... est assez simple et reste dans le cadre de ce que l'on fait habituellement, c'est-à-dire faire bouger ce qui ne bouge pas et redonner de la santé aux ligaments pour que tant au niveau vasculaire, veineux, lymphatique et digestif, cet ensemble puisse fonctionner correctement.

  • Speaker #0

    Est-ce que la kiné viscérale se rapproche des techniques d'ostéopathie viscérale ?

  • Speaker #1

    Alors, on a toujours demain un ventre pour soigner, un ventre à soigner, donc je ne sais pas si on peut dire quand même qu'il y a une proximité. Maintenant, les techniques ostéopathiques... reposent sur des tests ostéopathiques, ce qui n'est pas le cas de la kiné viscérale. Nous, on est plutôt sur des tests ligamentaires, des systèmes de chaînes, de postures, etc. Donc, dans ce sens, ça ne ressemble... C'est toujours deux mains sur un ventre, donc ça pourrait ressembler extérieurement, mais ce ne sont pas des techniques ostéopathiques.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Est-ce que tu es d'accord de dire que l'intestin, c'est notre deuxième cerveau ?

  • Speaker #1

    J'aurais du mal à dire le contraire aujourd'hui, puisque je me suis formé en 1986 avec le docteur Kousmine, qui déjà à l'époque avait écrit énormément sur cet organe clé, mais Hippocrate aussi l'avait déjà dit, donc je crois qu'aujourd'hui tout le monde est d'accord sur ce sujet en effet.

  • Speaker #0

    Oui. Et alors, en quoi la médecine chinoise t'a aidé dans ta pratique de kiné viscérale ? Comment est-ce que tu t'en es inspiré et comment tu l'appliques, tu la mets en pratique ?

  • Speaker #1

    Alors, la grande force de la médecine chinoise, c'est qu'en effet, elle repose sur une compréhension de la physiologie des organes en général, de tous les organes. Et leur caractéristique, c'est qu'ils ont... Essayer très tôt, parce que ça fait quand même plus de 3000 ans, de comprendre, un, la fonction de chacun des organes, ils en avaient une très très bonne connaissance, et deux, ce qui peut nous manquer, puisque moi je suis issu aussi de l'ostéopathie, les interrelations, c'est-à-dire que la force de la médecine chinoise c'est d'avoir pu expliquer les relations qui existent entre chacun des organes. Alors, ces relations sont simples et reposent finalement sur la physiologie, la physiologie totalement occidentale. Mais la physiologie occidentale, comme on nous l'a appris, d'ailleurs pour ma part en tout cas à l'école de kiné, elle est segmentaire, c'est-à-dire qu'on fait un étage, puis un deuxième, puis un troisième, et on ne comprend pas toujours, par exemple si on parle du cœur et du rein, on se dit ah j'ai un problème de cœur et puis au moment où on fait la physio du rein, c'est vrai qu'on se dit tiens, il peut y avoir un problème de cœur Mais ce n'est pas automatique. Or les Chinois… On décrit des schémas à la fois très très simples entre chacun des organes, ce qui nous permet de mieux comprendre les dysfonctions, les ralentissements, etc. du tube digestif chez nos patients.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est en lien avec les méridiens aussi, le trajet des méridiens ?

  • Speaker #1

    Alors, oui, le trajet des méridiens est intéressant. On cherche encore comment fonctionne ce système. Il y a des personnes, il y a des médecins dans pas mal de facultés. J'ai partagé récemment sur ma page les propos d'une médecin qui parle du tissu conjonctif, des étirements et l'acupuncture. Qu'est-ce qui se passe quand on étire ? Qu'est-ce qui se passe quand on met une aiguille ? Donc, on commence à comprendre que finalement... Le support est très conjonctif. Il y a eu des tentatives d'imagerie sur les méridiens, mais aujourd'hui... On comprend que le support est conjonctif, parce que le conjonctif est souvent porteur des systèmes nerfs-artères-veines, et que si le conjonctif est fibrosé, probablement il va ralentir ces fonctions-là dans les territoires. concerné. Donc, oui, on finit par, après toutes ces années, par comprendre ce système de méridien qui est très proche d'ailleurs des chaînes musculaires, il n'y a pas beaucoup de différence. Et dans ce sens, on a une lecture du corps qui est assez logique et souvent dans les formations, je prends des personnes qui sont concernées à chaque fois par ces organes et en effet leur corps ou leur tissu conjonctif plutôt, exprime ce qui se passe, certes parfois sur un méridien, mais finalement correspondant à un organe. Cependant ces organes sont aussi énervés et donc on est dans un système métamérique qui est assez... logique et physiologique d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Oui. Oui, donc en fait, en gros, tout est lié.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ce qu'on comprend de plus en plus, même si on est obligé d'apprendre de manière segmentaire, probablement parce que notre cerveau ne pourrait pas faire autrement, mais on comprend que l'être humain est un tout, et que même s'il y a une souffrance quelque part, il faut parfois aller chercher un peu à distance la cause de ces souffrances. ou les causes, parce qu'une cause n'existe pas vraiment, mais un ensemble de causes.

  • Speaker #0

    Oui. Du coup, pendant l'entretien, est-ce que tu fais une anamnèse, tu poses beaucoup, beaucoup de questions qui remontent jusqu'au passé assez lointain de la personne, pour comprendre ?

  • Speaker #1

    Oui et non. C'est-à-dire que c'est difficile de simplifier à l'extrême. Mais si je prends par exemple des patients qui sont assez jeunes, déjà l'historique est courte, donc ça c'est une bonne chose. Les patients jeunes sont encore dans une logique très musculeuse, squelettique. très mécanique même. Et donc, les réponses, enfin, les causes des problèmes sont souvent musculosquelétiques, avec des réponses simples, et puis un traitement relativement simple qui est largement partagé aujourd'hui dans le monde de la kinésithérapie, ce qui n'est pas le cas des personnes qui avancent un peu en âge ou qui ont un historique médical lourd. Et donc... On pourrait, en simplifiant à l'extrême, faire deux catégories, donc les gens jeunes et sportifs, pour qui nos techniques musculoskeletiques manuelles, musculoskeletiques rééducatives, gymniques, sont totalement pertinentes, et les personnes moins jeunes, qui présentent de multiples problèmes, avec souvent une... intestin quand même assez causal. Et donc là, on est obligé d'investiguer beaucoup plus sur l'historique. Et il m'arrive en effet de remonter très loin, parce que certaines personnes ont subi des interventions très tôt dans leur vie, des prises de médicaments très tôt, etc. Donc oui, ça peut arriver en effet de faire un très long historique.

  • Speaker #0

    Donc l'entretien que... Le nombre de temps, enfin le temps que tu prends avec chaque personne, tu prends une heure pour le bilan ? Tu t'organises comment ?

  • Speaker #1

    Alors, pour ma part, chacun peut-être le fait différemment, pour ma part je ne fais pas de séance que de bilan. parce que j'ai besoin aussi d'avoir un retour du corps, c'est-à-dire que je fais un bilan, mais les gens viennent en souffrance, et j'ai besoin de répondre à un minimum de questions, voire des souffrances. Et donc j'ai besoin de pouvoir travailler au moins un élément qui ressort dans ce bilan, pour la séance d'après, conforter que le bilan et le choix thérapeutique est correct. Donc, je ne fais pas une heure. C'est vrai que la première séance, forcément, le bilan prend un temps conséquent. Mais pour ma part, je ne fais jamais une heure de bilan.

  • Speaker #0

    Je me souviens pendant la formation, tu arrivais à voir un peu la faiblesse ou l'organe qu'il fallait travailler chez la personne, rien qu'en la regardant. en observant ces traits ça c'est basé sur la médecine chinoise et ma deuxième question c'est est-ce que parfois tu as raison à tous les coups ? est-ce que tu as juste ou est-ce que parfois ça peut un peu être différent ?

  • Speaker #1

    alors bon ça c'est un petit peu particulier mais c'est des choses que L'être humain et que les soignants connaissent, à force de voir des patients, de corréler des chaînes musculaires avec des souffrances organiques, avec un type de comportement. Donc, en effet, c'est ce qu'on arrive un petit peu à faire, mais ce n'est qu'une partie, c'est une sorte de... de questions que je me pose quand je vois une personne et je me dis, tiens, par rapport à plein plein de critères qu'on n'aurait peut-être pas le temps de détailler ici, mais peut-être que cette personne souffre du rein ou autre. Donc c'est uniquement par observation parce que... Quand j'ai commencé à travailler, ça fait quand même un petit moment, on n'était pas tout à fait au même niveau de connaissance que les jeunes ont aujourd'hui. Et donc, à la fois dans notre bilan et dans notre stratégie thérapeutique, on était quand même un peu limités. Et du coup, je me sentais limité et incapable de soigner mes patients. Donc, je me suis dit, il faut que je prenne le maximum d'informations, vraiment le maximum, tant dans les dires des patientes et des patients, que dans les examens complémentaires, que dans le bilan kiné qu'on pouvait faire, etc. Mais aussi dans l'observation. À l'école, on m'avait dit, d'abord tu observes. Et donc je me suis dit, je vais tout observer, tout ce qui est écrit sur le corps, tout ce que la personne exprime, etc. Et je vais voir quelles sont les corrélations entre tels signes et tels signes, etc. Par exemple, un thorax un peu fermé sur un organe, etc. Ou au contraire ouvert, qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? Et j'ai fait ça pendant toute ma pratique parce qu'aujourd'hui encore, je suis... même si on a des bilans qui sont améliorés, même si on a l'expérience, etc. Pour ma part, je reste assez neutre dans... dans le choix et puis dans mes décisions, c'est-à-dire que, ok, on a des idées par rapport au patient qui est en face de nous, à la patiente, pour autant, est-ce qu'on a raison ? Il n'y a que la patiente ou le patient qui nous le dira la fois d'après, c'est-à-dire soit on a été capable d'apporter des améliorations, soit pas. Donc, j'essaye de t'utiliser, dont ces signes dont tu parles en effet, et c'est vrai qu'avec... fonctionne plutôt bien parce qu'on a pu le vérifier sur la clinique, évidemment des personnes qui étaient présentes avec nous, pour autant, heureusement que ce n'est pas mathématique, parce que ça sous-entendrait une espèce de... de grilles où on mettrait les gens dans des cases, ce qui est un peu présomptueux, je crois. Mais bon, c'est des petits points d'interrogation qui me plaisent et que j'essaye d'approfondir, de corréler en fait avec la symptomatologie, la clinique, les examens, etc.

  • Speaker #0

    Donc c'est important d'observer la posture, que ce soit en statique et en dynamique. Ça en dit... Oui. ça en dit long sur la personne mais pas que sur justement tu parlais de segments par exemple si elle a mal à l'épaule droite peut-être que comme tu nous a expliqué un pendant la formation c'est peut-être en lien avec un autre organe comme le foie en l'occurrence vous l'intérêt d'aller aussi voir le foie d'ailleurs ça c'est basé sur la médecine chinoise

  • Speaker #1

    Non, non, non, du tout. C'est basé sur de l'anatomie et de la physio. Beaucoup d'anatomie. On peut prendre ce sujet qui est très connu dans le milieu hospitalier. Par exemple, si on prend l'épaule droite, c'est un grand classique sur le foie. D'abord, le foie est très lourd parce qu'il pèse facilement 2 kg. Lorsqu'il perd de sa mobilité, le foie est enveloppé par une capsule hépatique conjonctive, comme une sorte d'aponébrose musculaire autour du foie. qui est accrochée elle-même au diaphragme, qui est en relation avec le poumon, avec le ligament suspenseur du poumon, les vertèbres C6, C7 et 1 et K1. Et donc, j'ai une petite tension qui s'exerce, et il est très simple d'observer que ces personnes-là vont essayer de détendre, en fait, pour une question de confort, l'être humain détend ses rétractions, et donc, en effet, il va s'enrouler autour de ce foie, en roulant ainsi son épaule droite, en fabriquant un... petit pectoral rétracté qui est probablement un subscapularis et ce ne sont pas des bonnes conditions pour une épaule physiologique, les spécialistes je pense pourraient le confirmer, mais il existe aussi d'autres aspects, c'est-à-dire l'innervation et ça c'est connu entre autres par les urgentistes parce que ça s'appelle le signe de KER Et en effet, cette capsule hépatique est innervée, tout autant que la vésicule et le pancréas, c'est la face inférieure du diaphragme, est innervée par le nerf rhinique, dont les étages sont cervicaux, et lorsqu'il y a une inflammation conséquente, une nociception sur ces organes. pancréas x VB, va projeter soit au niveau cervical, soit au niveau épaule, soit au niveau métamérique sur le rebord costal. Donc, dans épaule x, il y a à la fois des aspects tissulaires, ligamentaires, tout à fait simples, qui sont évidents d'ailleurs quand on l'observe et quand on les traite, et puis également cette innervation bien connue. d'hospitalier.

  • Speaker #0

    Oui, donc d'où l'intérêt, par exemple, quand tu as quelqu'un avec une capsulite rétractile qui vient mal à l'épaule droite, c'est intéressant d'aller voir le foie. Peut-être pas tout de suite, mais peut-être dans la séance d'après.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, de toute façon, le bilan que... le bilan que l'on propose sur le viscéral est quand même à la fois simple et rapide. Donc même si on fait un bilan classique pour une capsulite rétractile, ce n'est pas difficile d'y rajouter le bilan du foie, et puis on fera un choix thérapeutique par la suite. Donc peut-être qu'on ne va pas le traiter en première intention, il y a beaucoup de choses à faire, mais c'est bien qu'il fasse peut-être, si on voit qu'il fait partie du tableau, à un moment donné il va falloir se poser la question en effet.

  • Speaker #0

    Alors pour les douleurs lombaires, est-ce qu'on peut trouver un lien de causalité avec un organe ?

  • Speaker #1

    Oui et non. Dans la clinique, les gens souffrant de constipation, de cicatrices abdominales, etc. ont très régulièrement des plaintes lombaires, c'est un classique. C'est facile à corréler. Sur le plan nerveux, l'innervation est un peu plus haute. L'Amérique, ce n'est pas sûr sûr. Par contre, ce qui est beaucoup plus évident, c'est la relation entre l'intestin et l'iliopsoas. Et pour ceux qui s'occupent un peu de viscérale, et je suis en contact très régulier avec des hospitaliers, des gastro-entérologues hospitaliers. Aujourd'hui, dire qu'une personne n'a pas du tout d'inflammation intestinale, ça devient quand même rare, honnêtement, ce n'est pas parce qu'on ne le perçoit pas qu'il n'y en a pas. Et donc, ce qu'on a pu corréler dans la pratique, c'est qu'un intestin, un colon longtemps enflammé, partageait son inflammation avec son voisin qui est derrière, c'est-à-dire l'héliopsoas. De fait, si j'ai cette inflammation longue qu'on peut trouver dans des sigmoïdites ou des verticulites ou des choses comme ça, on peut aussi se rendre compte que le psoas... du même côté sera généralement rétracté dans nos tests musculoskeletiques, on l'observe tout autant qu'à la palpation. Et donc on sait aussi qu'un psoas rétracté en plus de manière asymétrique, etc. ce n'est pas une condition favorable pour avoir un dos en parfaite santé, bien qu'il ne soit pas la cause unique, là-dessus tout le monde est d'accord. Or, maintenant, parmi toutes les causes, il faut au moins... 1. en avoir conscience, 2. le bilanter, et 3. le traiter spécifiquement si nécessaire. Ce serait dommage de... de ne pas le rentrer dans notre grille de bilan, parce que, voilà, en effet, lombaire et intestin, quand même, ça fonctionne plutôt bien ensemble. Oui,

  • Speaker #0

    c'est intéressant, oui. Tu parlais d'inflammation intestinale, qu'on en a tous une, ou presque.

  • Speaker #1

    Oui, alors, évidemment qu'il y a différents degrés, que c'est plutôt un... On parle souvent de syndrome plutôt que de maladie, sauf quand on est au niveau de Crohn ou de verticulite ou de verticulose. Mais on ne passe pas de j'ai rien à j'ai un colon irritable un syndrome de l'intestin irritable. Forcément, petit à petit, j'ai des modifications internes, de microbiote, etc. d'inflammation, de parois, d'hyperperméabilité. Et donc, notre mode alimentaire aujourd'hui est quand même… plutôt en faveur d'une fabrication progressive d'une inflammation qui peut se transformer après en tout un tas de maladies plus ou moins graves.

  • Speaker #0

    Pour simplifier les choses, selon toi, c'est quoi le problème de notre mode alimentaire aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, moi je suis quinquenné et j'essaye d'apprendre de tout le monde. Par exemple, si on prend des spécialistes, des gens qui ont fait des thèses, etc. sur l'alimentation, on peut prendre par exemple... un ami qui s'appelle Anthony Fardet, qui est présent sur les réseaux, qui a fait vraiment, je crois d'ailleurs, sa thèse là-dessus. Un des problèmes essentiels... partout sur la planète, mais beaucoup en Occident, c'est les aliments hyper transformés. Ça c'est vraiment un sujet où tout le monde est d'accord aujourd'hui. Hier soir j'assistais encore à une conférence d'un gastro-entérologue de Saint-Antoine, là-dessus tout le monde est d'accord, ces aliments hyper transformés sont mal reconnus par l'intestin, et donc c'est un problème. L'autre cause plus que reconnue, puisqu'il y a même eu des tentatives de publicité, à la télé par le ministère de la Santé, c'est le manque de fibres végétales dans notre alimentation qui va déterminer en effet une flore modifiée au niveau intestinal et une flore plutôt pro-inflammatoire. Et là-dessus, tout le monde est d'accord aussi, il n'y a même pas de sujet. Après, il y a beaucoup d'autres... possibilités ou théories, mais ces deux points sont quand même majeurs et largement reconnus. Et ce qui est quand même aussi intéressant, c'est qu'ils ne sont pas si compliqués que ça à modifier, contrairement à, par exemple, l'aspect génétique. Par exemple, il y a une sensibilité à certaines maladies, comme génétique, à certaines maladies. ok, est-ce qu'on laisse le gène s'exprimer, est-ce qu'on permet au gène de s'exprimer, ou est-ce que, même si je suis porteur de ce gène, d'ailleurs je ne le sais pas à l'avance, parce que tant que je ne suis pas malade, on ne va pas investiguer quand même, mais sur le choix de mettre un peu plus de fibres végétales dans son assiette et de manger moins transformé, c'est des choses qui sont quand même accessibles et je dirais au plus grand nombre et simples. En effet, c'est quand même très déterminant.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, est-ce que tu poses la question comment vous mangez à tes patients pour savoir un peu leur habitude alimentaire ? Oui,

  • Speaker #1

    systématiquement. Sur le ventre, je suis un petit peu obligé, systématiquement. Alors, je ne rentre pas dès la première séance dans le détail absolu, mais je me souviens, j'ai des patients qui me disent moi je mange du pain et du fromage Et puis voilà. Donc on se dit bien que là, il y a quand même des personnes qui ont un mode alimentaire aujourd'hui très perturbé. Là, c'est quand même des questions essentielles. Et donc j'ai cette question. Il faut savoir que quand on demande quand même à nos patientes, à nos patients, est-ce que vous mangez bien ? Ils répondent tous oui. Ça c'est sûr et certain. Mais on sait que ce n'est pas vrai. Et puis en plus, répondre oui. C'est très compliqué parce que pour avoir, pour continuer à me former, à lire, à rencontrer des spécialistes de nutrition, ce dont on est à peu près sûr aujourd'hui, c'est qu'il n'y a pas un modèle alimentaire unique. qui correspondrait à la totalité de l'humanité, mais plutôt à un modèle alimentaire qui me correspond déjà aujourd'hui, dans l'état dans lequel je suis, et surtout l'état de mon intestin, est-ce que j'ai un syndrome d'intestin irritable ou pas, etc. Ce qui va déterminer quand même des choix alimentaires. Donc il n'y a pas un modèle, et ce serait bizarre de vouloir asséner une vérité sur le mode alimentaire. mais on doit essayer de comprendre si l'alimentation de nos patients leur correspond ou pas. Voilà, ça c'est un grand défi.

  • Speaker #0

    Oui, et ça c'est quelque chose que les gens en général ont du mal à s'écouter. Souvent on est dans le gavage par le stress, par le manque de sommeil, par tout ça.

  • Speaker #1

    Les spécialistes du comportement alimentaire parlent de je mange mes émotions c'est-à-dire qu'en effet on ne mange pas tant pour se nourrir dans nos sociétés que pour faire plaisir à notre cerveau. Et donc, est-ce que faire plaisir à son cerveau est bon pour le deuxième cerveau ? C'est une grande question. Généralement, ça ne fonctionne pas bien ensemble. entre une tablette de chocolat et puis des carottes râpées je crois que le choix plaisir est vite fait pour autant ça dépend aussi des cultures ça dépend énormément des cultures en France on a bien bien mangé oui enfin on mange la nourriture est un très très grand sujet parce que c'est un acte social oui qui rapproche les êtres humains qui ont besoin de relations. C'est un acte social associé à un moment de détente et de plaisir, et où l'aspect santé passe vraiment au second plan. Ce qu'on peut comprendre, et plus on est dans une situation de stress, de fatigue, etc., et moins on va probablement aller chercher une alimentation santé, mais plus une alimentation plaisir. L'idéal, ce serait de faire comprendre que parfois une alimentation santé peut aussi être délicieuse.

  • Speaker #0

    Oui, il suffit juste d'avoir quelques recettes sous la main.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Pendant la formation, tu nous as parlé un petit peu de l'endométriose, mais je sais que tu en parles un peu plus dans les autres modules.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que tu vois assez souvent et que tu arrives à soigner avec la kiné viscérale ?

  • Speaker #1

    Alors, l'endométriose est un sujet à la fois jeune et très ancien, parce qu'il y a de l'endométriose. On connaît quand même l'endométriose depuis très longtemps, mais c'est vrai que les techniques d'examen, etc. se sont améliorées. Pour résumer, en tant que kiné, on a vraiment un gros travail pour soutenir ces femmes. Il y a énormément de choses à faire, énormément, que ce soit du viscéral ou autre, mais il y a beaucoup, beaucoup de choses à faire. Ensuite, dire qu'on guérit une endométriose, ça, ce n'est pas possible, on ne peut pas dire ça. Dire qu'on apporte du confort à ces femmes, c'est une certitude. Ça, c'est une certitude. J'en ai en effet beaucoup, comme beaucoup de nos collègues aujourd'hui. C'est devenu un grand, grand sujet. J'ai publié… Très récemment, j'ai partagé, ce n'est pas moi qui écris les articles, une notion sur la pince mésantérique. C'est un petit détail anatomique, mais qui est très important, parce que ça va déterminer ce qu'on appelle une congestion pelvienne. et qui est souvent corrélée, souvent présente dans ces dosammétrioses, donc il y a forcément une relation de cause à effet. Et en fait, cette pince mésantérique, elle va pincer la veine rénale, ce qui va limiter le retour veineux du côté gauche. de la femme, de l'homme aussi, mais c'est plus manifeste chez la femme. Et du coup, avec des douleurs plutôt côté gauche, des douleurs plutôt en position debout, assise, soulagée, en position couchée. Et ce n'est pas anodin, on commence à en prendre conscience, c'est souvent corrélé malheureusement avec l'endométriose, pour y revenir. Et là-dessus, nous... On est assez pertinent parce qu'on va être capable de travailler le diaphragme, puisque en kinésithérapie on sait conseiller sur la respiration, on sait poser nos mains, on sait faire faire des exercices hypopressifs par exemple, et tout ce travail va améliorer la circulation de retour du petit bassin. Donc je prends juste cet exemple parce que le traitement en kinésithérapie de l'endométriose est très vaste et il y a énormément de choses à faire. Et donc… ne serait-ce que sur ce plan-là, donc avec des choses très très simples, c'est-à-dire cet aspect diaphragme. et tout ce qu'on sait faire autour, on soulage ces personnes. Donc j'ai un peu dévié en prenant l'idée du syndrome de la congestion pelvienne, mais dans ces histoires d'endométriose, on a souvent aussi cette congestion pelvienne. On sait aussi mobiliser avec une grande douceur, parce que toutes nos techniques sont toutes infradouloureuses, et donc on sait mobiliser une adhérence, etc., avec une grande douceur. Donc en effet, les causes de l'endométriose sont relativement connues aujourd'hui, simplement une fois qu'elle est déclarée, et il existe plein d'endométrioses différentes, aujourd'hui on est bien conscient de tout ça, mais on sait vraiment soulager ces personnes. Il y aura toujours des cas où on n'y arrivera pas, ce qui est bien normal, mais il ne faut pas s'en priver. Si on connaît un petit peu le mécanisme et l'anatomie de cette région, on a vraiment beaucoup d'outils à notre disposition.

  • Speaker #0

    Tu as dit que ça existait depuis longtemps, l'endobotriose, mais on n'en parle vraiment que depuis ces dernières années. Comment ça se fait ?

  • Speaker #1

    Je crois qu'il faut demander au corps médical. Ou peut-être que, je ne sais pas, c'est peut-être aussi une évolution normale des choses. Les connaissances scientifiques évoluent en permanence. Il n'y a pas de choses figées dans la science. Et donc, peut-être que l'imagerie, d'ailleurs l'imagerie a dû permettre aussi de mieux comprendre ce qui se passait. Peut-être que le nombre de cas a quand même augmenté, parce qu'on est à peu près une femme sur dix, en tout cas diagnostiquée, ce qui sous-entend peut-être qu'il y a plus. Je crois que c'est qu'on a amélioré, un, la connaissance, deux, le diagnostic aussi et le dépistage. Et puis... Voilà, peut-être qu'on s'occupe un peu plus aussi des femmes, ce qui est une très bonne chose.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Toi Thierry, tu travailles que en ornomenclature ?

  • Speaker #1

    Oui, je travaille essentiellement en ornomenclature, puisque tu vois le temps de séance est très long, je ne peux pas travailler à 16 euros sur une heure, c'est juste impossible. Oui.

  • Speaker #0

    Donc tu prends une heure pour chaque patient, et tu ne fais aucune pub de toute façon, donc les gens viennent te voir parce que c'est du bouche à oreille j'imagine. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Comment tu t'organises dans ton temps avec les formations que tu donnes et tes journées au cabinet ?

  • Speaker #1

    Alors j'anime, j'ai la chance d'animer beaucoup de formations par an. ce qui veut dire beaucoup de week-ends, parce qu'en tant que libéraux, on se forme souvent vendredi, samedi, dimanche. Et du coup, je travaille trois jours, je travaille maximum trois jours aujourd'hui à mon cabinet, parce que la plupart du temps, la fin de semaine, je suis pris par les formations. Donc j'ai trois jours à mon cabinet, et ce qui est... très agréable, parce que c'est vrai que trois jours, c'est là où on a le plus de plaisir, probablement, je pense. Voilà, donc, puis la diversité d'activités, bon, ça dépend de chacun et de chacune, mais... et stimulante. Donc, quand on passe de l'un à l'autre, dans la formation, il faut vraiment rester très actualisé sur nos connaissances anatomiques, physiologiques, scientifiques, et du coup, ça nous enrichit. Et puis après, quand on retourne au cabinet, on est meilleur aussi, puisqu'on a forcément appris. Pour ma part, quand je refais une formation, surtout sur le petit bassin, c'est... L'anatomie, c'est comme un grand sujet. Je ressors très régulièrement mes livres, parce qu'il y a toujours un petit détail qui finit par nous échapper. Et voilà, donc je suis à trois jours à peu près.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, en parlant de livres, tu as écrit un livre sur l'entretien motivationnel, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu veux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir, oui. Alors, je côtoie beaucoup, beaucoup de collègues depuis plus de 20 ans. grâce aux formations et à chaque fois qu'on se rencontre qu'on mange ensemble tous les midis etc j'entends la souffrance de nos collègues les souffrances de nos collègues il y en a plusieurs c'est vrai l'aspect financier mais il y a aussi l'observance du traitement c'est à dire que Tout notre métier, c'est de faire un bilan, de traiter éventuellement manuellement, certains peut-être ne le font pas, ou en tout cas de manière physique, même si c'est par des exercices, nos patients, et dans l'idéal, on donne des conseils à nos patients pour qu'ils puissent faire perdurer ce qu'on a fait ensemble, que ce soit manuel ou des exercices. Et là, c'est un grand sujet, parce que j'entends à chaque repas, oui, mais nos patients ne font pas ce qu'on leur dit de faire. Donc, en fait, j'ai cherché comment moi je faisais pour y arriver, et puis je me suis formé, etc. Et puis évidemment, forcément, je suis tombé sur l'entretien motivationnel, et ça a été pour moi une grande clé à partager avec les collègues, c'est-à-dire que... avant, enfin dans le début de ma pratique je faisais un peu malgré moi je ne sais pas exactement comment ça m'est venu mais c'était bien de le formaliser avec des formations et l'entretien motivationnel c'est la clé qui va faire qu'on ne va pas s'épuiser à essayer d'encourager quelqu'un à faire tel ou tel exercice et ensuite à se plaindre parce qu'il ne l'a pas fait voilà et euh Donc j'écris ça dans l'idée que nos collègues aient du plaisir à travailler avec leurs patients, qu'ils aient du plaisir à faire les exercices. Alors c'est un monde qui mérite d'être approfondi, mais c'est une véritable clé, c'est-à-dire que nous on est un peu des sachants, c'est-à-dire qu'on sait ce qui est bon pour les personnes, et on a tendance à leur dire faites ça, c'est bon pour vous Or, ce n'est pas parce qu'on dit ça que le patient est motivé pour le faire, même si on a raison. On a généralement raison dans notre prescription d'exercice, mais est-ce qu'ils sont motivés ? Non. Et donc, le gros problème aujourd'hui, ce n'est pas simplement l'éducation thérapeutique qui est excellente, c'est comment je peux faire pour que mon éducation thérapeutique soit mise en place, parce que sinon, c'est peine perdue, on va à l'échec. et l'entretien motivationnel part toujours de la personne. Il y a beaucoup d'aspects, mais un des grands points de l'entretien motivationnel, c'est la bienveillance et une sorte de neutralité. C'est-à-dire que nous, quand un patient ne fait pas ses exercices, ça nous perturbe parce qu'on dit ah machin, etc. ça ne va pas Or, il y a beaucoup d'études aujourd'hui qui ont été faites. Là-dessus, l'entretien motivationnel au départ a été utilisé dans les addictions. mais puis ensuite dans beaucoup de domaines médicaux. Et en fait, même si on devait prendre une séance qui n'est à faire que de l'entretien motivationnel, c'est tellement déterminant pour la suite du traitement que ça mérite de le faire. C'est-à-dire comment on peut faire naître la motivation chez une patiente ou un patient d'améliorer sa santé, quels que soient les moyens. Ça peut être en effet des exercices, parfois c'est l'alimentation, parfois c'est je ne sais pas quoi. de la diction. Quand on est dans cette démarche, alors ça demande une révolution intérieure dans notre mode de penser, vu que nous on est habitué à donner des prescriptions d'exercice, il faut changer ça et plutôt dire qu'est-ce que vous pensez, par exemple, quels exercices vous pensez qui pourraient vous faire du bien. On doit carrément inverser totalement les propos. quels sont les freins qui vous empêchent de faire ces exercices, plutôt que de dire vous devez faire 10 séries de 10. Quels sont les freins qui vous empêchent ? Après, il y a toute une démarche, c'est très intéressant. C'est intéressant parce qu'on est dans une posture thérapeutique nouvelle, je dirais en co... co-relation avec le patient plutôt qu'en opposition, parce qu'au bout d'un moment, ça finit par être une opposition. Et on sait, les études montrent que quand on donne une sorte d'ordre au patient, immédiatement, il va mettre un frein à son changement. Quand on dit vous devriez faire ça quand on veut convaincre un patient, immédiatement, il va mettre un frein. Ça, ça a été démontré, etc. Et donc plutôt... Comment on pourrait faire naître la motivation ? Et il y a plein d'outils, c'est tout l'objet de l'entretien motivationnel. Et les personnes qui ont lu le livre ou qui le mettent même en pratique, même parce qu'il y a toute une démarche, mais même si on commence un premier pas avec l'entretien motivationnel, immédiatement il y a des choses qui changent. c'est très intéressant de changer de posture et c'est moins épuisant aussi pour les soignants qui parfois ont peut-être tendance à avoir le sentiment de porter leurs patients. Ça, je comprends que ce soit délicat.

  • Speaker #0

    Et puis, ça permet peut-être aussi de rendre les patients encore plus vite indépendants et qu'ils ne reviennent pas au cabinet.

  • Speaker #1

    Le but, c'est l'autonomisation de nos patients. alors on a essayé de le faire avec l'éducation thérapeutique ce qui est une très bonne chose mais elle n'a de valeur que si il y a une réponse en face une motivation ça me fait aussi pas mal penser à l'éducation des enfants oui justement je suis aussi souvent dans les livres des fondateurs de cette technique en effet et cette posture ne se limite pas au cabinet.

  • Speaker #0

    Exactement, dans tous les rapports humains.

  • Speaker #1

    Dans tous les rapports humains, est-ce que même dans un couple, on veut convaincre l'autre qu'on a raison, par exemple ? Ou est-ce qu'on essaye de comprendre quelle est sa position et est-ce qu'on ne peut pas reposer une question ou reformuler ses propos pour mieux comprendre ? Et en effet, c'est une communication très bienveillante en réalité et qui est... L'objectif, c'est le changement. L'objectif de l'entretien motivationnel, c'est le changement vers l'autonomie. Et donc, en effet, les enfants, ce n'est pas parce qu'on leur dit qu'il ne faut pas faire une chose qu'ils ne vont pas la faire. Les patients, c'est pareil.

  • Speaker #0

    C'est ça. J'étais en train de lire un livre l'autre jour. Il y avait une citation de Confucius. Si l'homme a deux oreilles et une bouche, c'est pour écouter deux fois plus qu'il ne parle.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est un peu le B.A.B.A.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et en effet, dans l'entretien motivationnel, on apprend vraiment à écouter.

  • Speaker #0

    super important Thierry j'en arrive à ma dernière question la kiné dans 20 ans tu la vois comment ?

  • Speaker #1

    j'ai pas de boule de cristal je me pose des questions je la vois comme ça sur certains aspects très positifs, dans le sens où on a quand même des connaissances qui évoluent, des tests aujourd'hui avec une grande fiabilité, que ce soit dans le musculo-skeletique ou ailleurs, qui nous permettent d'avoir une démarche thérapeutique logique. Donc ça, c'est un côté très, très rassurant. Après, c'est une interprétation, le reste c'est un peu personnel, peut-être lié à mon histoire ou à mon âge, j'en sais rien. On est parti aujourd'hui dans une kinésithérapie très gymnique, basée essentiellement sur des exercices, ce qui a toujours fait partie de notre métier, le mot kinésithérapie par définition. Est-ce qu'on posera encore les mains sur nos patients dans 20 ans ? Je ne sais pas. Pour autant, c'est une demande énorme des patients qu'on puisse aborder leur corps. Alors, aujourd'hui, c'est mêlé avec des problèmes parfois juridiques, etc., ce qui complexifie un peu le sentiment que le système américain vient sur ce plan-là en Europe, comme c'est souvent le cas, pour éviter des procès. eh bien on ne touche plus comme ça, c'est plus tranquille. Pour autant, il y a beaucoup aussi d'études, même sur les bébés, etc. Mais le docteur Bonneau aussi en a beaucoup parlé, qui montre que le toucher est sur la peau, donc neurovégétatif. Donc il y a beaucoup d'effets aussi. Voilà, donc qu'est-ce qui sera ? Je ne sais pas, peut-être qu'une majorité de nos collègues seront... des kinés gymniques et peut-être qu'une petite partie s'intéressera au corps l'avenir nous dira probablement aussi que la technologie va beaucoup intervenir enfin tout ce qui est casque de réalité virtuelle probablement d'autres appareils d'analyse et tous les appareils pour rééduqués sur la gestuelle sont quand même souvent très très pertinents en tout cas la tendance va là-dessus quand même à la fois sur meilleurs tests beaucoup d'exercices, d'auto-exercices, d'exercices correcteurs. la technologie et je ne sais pas quelle sera la place de la main thérapeutique dans 20 ans.

  • Speaker #0

    Oui d'ailleurs, c'est vrai, on n'en a pas parlé, mais tu l'as dit tout à l'heure par rapport à tout ce qui est recherche scientifique, qu'est-ce que ça dit sur la kiné viscérale ? Est-ce qu'il y a eu des articles, il me semble ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est assez… Alors, sur la kiné viscérale en tant que telle, rien, puisque le mot n'existe pas. C'est moi qui l'ai utilisé. En fait… Il y a une... une sorte de méta-analyse qui a été faite sur l'ostéopathie viscérale. Ce qui est quand même assez différent, même si on travaille toujours à peu près les mêmes structures quand même. Mais donc, à la fois, il y a des études peut-être segmentaires, etc., qui donnent une certaine fiabilité, d'autres moins. Et quand on rentre dans une méta-analyse, il semble que sur l'ostéopathie viscérale, en tout cas par le cabinet par lequel ça a été... faits, les résultats ne soient pas à la hauteur de ce qui était espéré en tous les cas. Pour autant, le regard aujourd'hui des gastro-entérologues, avec lesquels j'échange, pour eux ils ont une demande énorme sur le viscéral, parce qu'ils ont observé que par exemple, le temps d'hospitalisation diminue lorsqu'on a... Au post-op chirurgical, le temps d'hospitalisation diminue quand on pratique des choses très simples en réalité sur l'abdomen. Donc voilà, je pense qu'en fait ça mérite encore que des études soient faites. Simplement, à partir de quel élément, sur quel diagnostic, etc. L'étude, c'est toujours très, très, très difficile de trouver les bons paramètres. Donc, concernant la kinéviscérate, il n'y a pas aujourd'hui d'étude. On est plus, en effet, sur l'expérience clinique et sur de la physio et de la nappe. J'ai cru savoir qu'il y avait trois CHU qui avaient lancé une étude avec des kinés qui sont formés chez nous. Donc j'attends avec impatience les résultats.

  • Speaker #0

    super merci beaucoup Thierry c'était un échange très intéressant on mettra le lien de Kineformation pour ceux qui veulent suivre ta formation je précise je n'ai aucun lien d'intérêt c'est vrai donc c'est important de le préciser merci beaucoup merci Gabrielle bonne journée et à la prochaine formation merci,

  • Speaker #1

    au revoir

Description

Pour ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’échanger avec Thierry Blain, kinésithérapeute, et formateur en kiné viscérale au sein de son organisme de formation kinéformations. Thierry a aussi un diplôme de médecine traditionnelle chinois, il est ostéopathe et il accueille ses patients dans son cabinet à Paris.

J’ai récemment suivi une formation avec Thierry en kiné viscérale et ça m’a donné envie de vous partager cette pratique très intéressante et différente de ce qu’on a pu apprendre à l’école et en formation.


Thierry va nous décrire les liens que l’on peut faire avec les viscères, notamment lorsqu’un patient arrive avec un mal d’épaule ou une lombalgie.

Avec Thierry, on va aussi parler d’intestin irritable, d’endométriose et comment la kiné viscérale peut soulager ces maux. 

Aussi, Thierry va nous présenter l’ouvrage qu’il a écrit sur l’entretien motivationel, de l'impact de ce dernier sur l’évolution positive de la santé de nos patients.


Je précise que je n’ai aucun lien d’intérêt avec Thierry ni avec kiné formations.


Site internet en lien avec l'épisode :

http://www.kine-formations.com

Livre sur l'entretien motivationel : https://www.amazon.fr/dp/B0CFCZCJY2


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Kine-D. Pour ce nouvel épisode, j'ai le plaisir d'échanger avec Thierry Blin, kinésithérapeute et formateur en kiné viscérale au sein de son organisme de formation, Kine-Formation. Thierry a aussi un diplôme de médecine traditionnelle chinoise et il est ostéopathe et il accueille ses patients dans son cabinet à Paris. J'ai récemment suivi une formation avec Thierry en kiné viscérale et ça m'a donné envie de vous partager cette pratique très intéressante et différente de ce qu'on a pu apprendre à l'école et en formation. Thierry va nous décrire les liens que l'on peut faire avec le viscère, notamment lorsqu'un patient arrive avec un mal d'épaule ou une lombe agile. Avec Thierry, on va aussi parler d'intestins irritables, d'endométriose et comment la kiné viscérale peut soulager ces maux. Aussi, Thierry va nous présenter l'ouvrage qu'il a écrit sur l'entretien motivationnel et son impact sur l'évolution positive de la santé de nos patients. Alors, je précise que je n'ai aucun lien d'intérêt avec Thierry ni avec l'organisme Kinéformation. Et enfin, si vous avez deux petites secondes, n'hésitez pas à liker et partager cet épisode. Ça m'aidera à faire grandir ce podcast et vous proposer du contenu intéressant chaque lundi. Aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir Thierry Blain, kinésithérapeute, kiné libérale à Paris, fondateur de l'organisme Kinéformation, diplômé en médecine traditionnelle chinoise. Thierry donne des formations en kinésithérapie viscérale avec Kinéformation. Il est aussi conférencier. Et il va nous parler aujourd'hui de l'Akiné viscérale et plein d'autres choses. Bonjour Thierry.

  • Speaker #1

    Bonjour, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, merci. Et toi ?

  • Speaker #1

    Très bien, merci aussi.

  • Speaker #0

    Alors j'ai fait une formation avec toi, c'était en mars. J'ai fait la première partie de la formation kiné-viscérale que j'ai beaucoup appréciée. J'avoue que j'ai toujours eu une petite attraction envers tout ce qui est médecine chinoise, envers les viscères en général. C'est quelque chose qu'on n'apprend pas beaucoup en école de kiné malheureusement. Et donc j'étais très curieuse d'apprendre toutes ces choses-là avec toi et je n'ai pas été déçue. Vraiment, ça m'a ouvert l'esprit sur une pratique différente, mais aussi complémentaire avec la kiné.

  • Speaker #1

    C'est vrai, je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Alors, avant qu'on rentre dans le vif du sujet, Thierry, est-ce que tu peux nous dire pourquoi tu as voulu te spécialiser en kiné viscérale ? Qu'est-ce qui t'a attiré ?

  • Speaker #1

    Alors, plusieurs aspects m'ont attiré. D'abord, je me suis formé en kinésithérapie. On avait quand même un abord manuel de l'abdomen. C'est une zone aussi qui m'a toujours intrigué et donc quand j'ai terminé mes études, je me suis formé également en ostéopathie et dans l'ostéopathie il y a une partie viscérale et donc rapidement je me suis, après mes études, formé dans ce domaine, également dans les difficultés par rapport à la nutrition. Ça c'est le premier point et le deuxième c'est comme beaucoup de collègues probablement qui viennent en formation, c'est que j'ai souffert dans mon enfance aussi, même tardivement, de troubles digestifs invalidants et j'ai forcément cherché des solutions, voilà ce qui m'a amené à m'occuper du viscéral.

  • Speaker #0

    Donc maintenant tu ne fais que ça dans ton cabinet.

  • Speaker #1

    Alors, non, pas vraiment, parce que l'être humain ne se limite pas aux viscères, et nos patients viennent rarement avec une plainte directe, parce qu'autrement ils vont voir un gastro-entérologue, mais dans l'anamnèse et dans l'historique de nos patients, je dirais musculoskeletiques, rhumatisants, etc., et même sportifs, parce que j'ai travaillé longtemps dans le sport, c'est une question qui, quand on la pose, finalement, il y a beaucoup de... on se rend compte qu'il y a beaucoup de problèmes et que les gens ne pensaient pas que ce soit nécessaire de nous en parler, mais finalement on arrive à faire des liens.

  • Speaker #0

    On va en revenir sur les liens justement. Mais pour partir sur les bases, les définitions, comment est-ce que tu définirais la kiné viscérale ? C'est quoi ?

  • Speaker #1

    Alors la kiné viscérale, c'est un grand sujet aujourd'hui. Je l'ai appelée comme ça parce que je m'adresse à des kinésithérapeutes. Et donc on s'occupe des viscères. J'ai commencé ces formations il y a une vingtaine d'années et donc j'ai trouvé ce nom qui correspondait à ce que je transmets et puis aussi à l'attente des personnes qui venaient. Comment la définir ? Au milieu du corps humain, il y a un ventre, c'est notre centre, et ce ventre nourrit l'ensemble de nos cellules, il est également responsable de l'élimination de nos déchets, et donc à un moment donné, c'est vrai que c'est une question qui se pose. Maintenant, pour le définir, plus qu'on est kiné, on reste finalement toujours dans le même métier, dans le sens où nos organes sont... accrochés à des ligaments. Ces ligaments s'accrochent plus ou moins directement au minimum au diaphragme et le diaphragme finit sur notre colonne vertébrale. Or, dans le diaphragme passent beaucoup de tuyaux, d'artères, de veines, etc. Et donc la santé du tube digestif influence la santé du diaphragme qui, comme on le sait, est une très grande question. Et donc, finalement, notre travail est... est assez simple et reste dans le cadre de ce que l'on fait habituellement, c'est-à-dire faire bouger ce qui ne bouge pas et redonner de la santé aux ligaments pour que tant au niveau vasculaire, veineux, lymphatique et digestif, cet ensemble puisse fonctionner correctement.

  • Speaker #0

    Est-ce que la kiné viscérale se rapproche des techniques d'ostéopathie viscérale ?

  • Speaker #1

    Alors, on a toujours demain un ventre pour soigner, un ventre à soigner, donc je ne sais pas si on peut dire quand même qu'il y a une proximité. Maintenant, les techniques ostéopathiques... reposent sur des tests ostéopathiques, ce qui n'est pas le cas de la kiné viscérale. Nous, on est plutôt sur des tests ligamentaires, des systèmes de chaînes, de postures, etc. Donc, dans ce sens, ça ne ressemble... C'est toujours deux mains sur un ventre, donc ça pourrait ressembler extérieurement, mais ce ne sont pas des techniques ostéopathiques.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Est-ce que tu es d'accord de dire que l'intestin, c'est notre deuxième cerveau ?

  • Speaker #1

    J'aurais du mal à dire le contraire aujourd'hui, puisque je me suis formé en 1986 avec le docteur Kousmine, qui déjà à l'époque avait écrit énormément sur cet organe clé, mais Hippocrate aussi l'avait déjà dit, donc je crois qu'aujourd'hui tout le monde est d'accord sur ce sujet en effet.

  • Speaker #0

    Oui. Et alors, en quoi la médecine chinoise t'a aidé dans ta pratique de kiné viscérale ? Comment est-ce que tu t'en es inspiré et comment tu l'appliques, tu la mets en pratique ?

  • Speaker #1

    Alors, la grande force de la médecine chinoise, c'est qu'en effet, elle repose sur une compréhension de la physiologie des organes en général, de tous les organes. Et leur caractéristique, c'est qu'ils ont... Essayer très tôt, parce que ça fait quand même plus de 3000 ans, de comprendre, un, la fonction de chacun des organes, ils en avaient une très très bonne connaissance, et deux, ce qui peut nous manquer, puisque moi je suis issu aussi de l'ostéopathie, les interrelations, c'est-à-dire que la force de la médecine chinoise c'est d'avoir pu expliquer les relations qui existent entre chacun des organes. Alors, ces relations sont simples et reposent finalement sur la physiologie, la physiologie totalement occidentale. Mais la physiologie occidentale, comme on nous l'a appris, d'ailleurs pour ma part en tout cas à l'école de kiné, elle est segmentaire, c'est-à-dire qu'on fait un étage, puis un deuxième, puis un troisième, et on ne comprend pas toujours, par exemple si on parle du cœur et du rein, on se dit ah j'ai un problème de cœur et puis au moment où on fait la physio du rein, c'est vrai qu'on se dit tiens, il peut y avoir un problème de cœur Mais ce n'est pas automatique. Or les Chinois… On décrit des schémas à la fois très très simples entre chacun des organes, ce qui nous permet de mieux comprendre les dysfonctions, les ralentissements, etc. du tube digestif chez nos patients.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est en lien avec les méridiens aussi, le trajet des méridiens ?

  • Speaker #1

    Alors, oui, le trajet des méridiens est intéressant. On cherche encore comment fonctionne ce système. Il y a des personnes, il y a des médecins dans pas mal de facultés. J'ai partagé récemment sur ma page les propos d'une médecin qui parle du tissu conjonctif, des étirements et l'acupuncture. Qu'est-ce qui se passe quand on étire ? Qu'est-ce qui se passe quand on met une aiguille ? Donc, on commence à comprendre que finalement... Le support est très conjonctif. Il y a eu des tentatives d'imagerie sur les méridiens, mais aujourd'hui... On comprend que le support est conjonctif, parce que le conjonctif est souvent porteur des systèmes nerfs-artères-veines, et que si le conjonctif est fibrosé, probablement il va ralentir ces fonctions-là dans les territoires. concerné. Donc, oui, on finit par, après toutes ces années, par comprendre ce système de méridien qui est très proche d'ailleurs des chaînes musculaires, il n'y a pas beaucoup de différence. Et dans ce sens, on a une lecture du corps qui est assez logique et souvent dans les formations, je prends des personnes qui sont concernées à chaque fois par ces organes et en effet leur corps ou leur tissu conjonctif plutôt, exprime ce qui se passe, certes parfois sur un méridien, mais finalement correspondant à un organe. Cependant ces organes sont aussi énervés et donc on est dans un système métamérique qui est assez... logique et physiologique d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Oui. Oui, donc en fait, en gros, tout est lié.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ce qu'on comprend de plus en plus, même si on est obligé d'apprendre de manière segmentaire, probablement parce que notre cerveau ne pourrait pas faire autrement, mais on comprend que l'être humain est un tout, et que même s'il y a une souffrance quelque part, il faut parfois aller chercher un peu à distance la cause de ces souffrances. ou les causes, parce qu'une cause n'existe pas vraiment, mais un ensemble de causes.

  • Speaker #0

    Oui. Du coup, pendant l'entretien, est-ce que tu fais une anamnèse, tu poses beaucoup, beaucoup de questions qui remontent jusqu'au passé assez lointain de la personne, pour comprendre ?

  • Speaker #1

    Oui et non. C'est-à-dire que c'est difficile de simplifier à l'extrême. Mais si je prends par exemple des patients qui sont assez jeunes, déjà l'historique est courte, donc ça c'est une bonne chose. Les patients jeunes sont encore dans une logique très musculeuse, squelettique. très mécanique même. Et donc, les réponses, enfin, les causes des problèmes sont souvent musculosquelétiques, avec des réponses simples, et puis un traitement relativement simple qui est largement partagé aujourd'hui dans le monde de la kinésithérapie, ce qui n'est pas le cas des personnes qui avancent un peu en âge ou qui ont un historique médical lourd. Et donc... On pourrait, en simplifiant à l'extrême, faire deux catégories, donc les gens jeunes et sportifs, pour qui nos techniques musculoskeletiques manuelles, musculoskeletiques rééducatives, gymniques, sont totalement pertinentes, et les personnes moins jeunes, qui présentent de multiples problèmes, avec souvent une... intestin quand même assez causal. Et donc là, on est obligé d'investiguer beaucoup plus sur l'historique. Et il m'arrive en effet de remonter très loin, parce que certaines personnes ont subi des interventions très tôt dans leur vie, des prises de médicaments très tôt, etc. Donc oui, ça peut arriver en effet de faire un très long historique.

  • Speaker #0

    Donc l'entretien que... Le nombre de temps, enfin le temps que tu prends avec chaque personne, tu prends une heure pour le bilan ? Tu t'organises comment ?

  • Speaker #1

    Alors, pour ma part, chacun peut-être le fait différemment, pour ma part je ne fais pas de séance que de bilan. parce que j'ai besoin aussi d'avoir un retour du corps, c'est-à-dire que je fais un bilan, mais les gens viennent en souffrance, et j'ai besoin de répondre à un minimum de questions, voire des souffrances. Et donc j'ai besoin de pouvoir travailler au moins un élément qui ressort dans ce bilan, pour la séance d'après, conforter que le bilan et le choix thérapeutique est correct. Donc, je ne fais pas une heure. C'est vrai que la première séance, forcément, le bilan prend un temps conséquent. Mais pour ma part, je ne fais jamais une heure de bilan.

  • Speaker #0

    Je me souviens pendant la formation, tu arrivais à voir un peu la faiblesse ou l'organe qu'il fallait travailler chez la personne, rien qu'en la regardant. en observant ces traits ça c'est basé sur la médecine chinoise et ma deuxième question c'est est-ce que parfois tu as raison à tous les coups ? est-ce que tu as juste ou est-ce que parfois ça peut un peu être différent ?

  • Speaker #1

    alors bon ça c'est un petit peu particulier mais c'est des choses que L'être humain et que les soignants connaissent, à force de voir des patients, de corréler des chaînes musculaires avec des souffrances organiques, avec un type de comportement. Donc, en effet, c'est ce qu'on arrive un petit peu à faire, mais ce n'est qu'une partie, c'est une sorte de... de questions que je me pose quand je vois une personne et je me dis, tiens, par rapport à plein plein de critères qu'on n'aurait peut-être pas le temps de détailler ici, mais peut-être que cette personne souffre du rein ou autre. Donc c'est uniquement par observation parce que... Quand j'ai commencé à travailler, ça fait quand même un petit moment, on n'était pas tout à fait au même niveau de connaissance que les jeunes ont aujourd'hui. Et donc, à la fois dans notre bilan et dans notre stratégie thérapeutique, on était quand même un peu limités. Et du coup, je me sentais limité et incapable de soigner mes patients. Donc, je me suis dit, il faut que je prenne le maximum d'informations, vraiment le maximum, tant dans les dires des patientes et des patients, que dans les examens complémentaires, que dans le bilan kiné qu'on pouvait faire, etc. Mais aussi dans l'observation. À l'école, on m'avait dit, d'abord tu observes. Et donc je me suis dit, je vais tout observer, tout ce qui est écrit sur le corps, tout ce que la personne exprime, etc. Et je vais voir quelles sont les corrélations entre tels signes et tels signes, etc. Par exemple, un thorax un peu fermé sur un organe, etc. Ou au contraire ouvert, qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? Et j'ai fait ça pendant toute ma pratique parce qu'aujourd'hui encore, je suis... même si on a des bilans qui sont améliorés, même si on a l'expérience, etc. Pour ma part, je reste assez neutre dans... dans le choix et puis dans mes décisions, c'est-à-dire que, ok, on a des idées par rapport au patient qui est en face de nous, à la patiente, pour autant, est-ce qu'on a raison ? Il n'y a que la patiente ou le patient qui nous le dira la fois d'après, c'est-à-dire soit on a été capable d'apporter des améliorations, soit pas. Donc, j'essaye de t'utiliser, dont ces signes dont tu parles en effet, et c'est vrai qu'avec... fonctionne plutôt bien parce qu'on a pu le vérifier sur la clinique, évidemment des personnes qui étaient présentes avec nous, pour autant, heureusement que ce n'est pas mathématique, parce que ça sous-entendrait une espèce de... de grilles où on mettrait les gens dans des cases, ce qui est un peu présomptueux, je crois. Mais bon, c'est des petits points d'interrogation qui me plaisent et que j'essaye d'approfondir, de corréler en fait avec la symptomatologie, la clinique, les examens, etc.

  • Speaker #0

    Donc c'est important d'observer la posture, que ce soit en statique et en dynamique. Ça en dit... Oui. ça en dit long sur la personne mais pas que sur justement tu parlais de segments par exemple si elle a mal à l'épaule droite peut-être que comme tu nous a expliqué un pendant la formation c'est peut-être en lien avec un autre organe comme le foie en l'occurrence vous l'intérêt d'aller aussi voir le foie d'ailleurs ça c'est basé sur la médecine chinoise

  • Speaker #1

    Non, non, non, du tout. C'est basé sur de l'anatomie et de la physio. Beaucoup d'anatomie. On peut prendre ce sujet qui est très connu dans le milieu hospitalier. Par exemple, si on prend l'épaule droite, c'est un grand classique sur le foie. D'abord, le foie est très lourd parce qu'il pèse facilement 2 kg. Lorsqu'il perd de sa mobilité, le foie est enveloppé par une capsule hépatique conjonctive, comme une sorte d'aponébrose musculaire autour du foie. qui est accrochée elle-même au diaphragme, qui est en relation avec le poumon, avec le ligament suspenseur du poumon, les vertèbres C6, C7 et 1 et K1. Et donc, j'ai une petite tension qui s'exerce, et il est très simple d'observer que ces personnes-là vont essayer de détendre, en fait, pour une question de confort, l'être humain détend ses rétractions, et donc, en effet, il va s'enrouler autour de ce foie, en roulant ainsi son épaule droite, en fabriquant un... petit pectoral rétracté qui est probablement un subscapularis et ce ne sont pas des bonnes conditions pour une épaule physiologique, les spécialistes je pense pourraient le confirmer, mais il existe aussi d'autres aspects, c'est-à-dire l'innervation et ça c'est connu entre autres par les urgentistes parce que ça s'appelle le signe de KER Et en effet, cette capsule hépatique est innervée, tout autant que la vésicule et le pancréas, c'est la face inférieure du diaphragme, est innervée par le nerf rhinique, dont les étages sont cervicaux, et lorsqu'il y a une inflammation conséquente, une nociception sur ces organes. pancréas x VB, va projeter soit au niveau cervical, soit au niveau épaule, soit au niveau métamérique sur le rebord costal. Donc, dans épaule x, il y a à la fois des aspects tissulaires, ligamentaires, tout à fait simples, qui sont évidents d'ailleurs quand on l'observe et quand on les traite, et puis également cette innervation bien connue. d'hospitalier.

  • Speaker #0

    Oui, donc d'où l'intérêt, par exemple, quand tu as quelqu'un avec une capsulite rétractile qui vient mal à l'épaule droite, c'est intéressant d'aller voir le foie. Peut-être pas tout de suite, mais peut-être dans la séance d'après.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, de toute façon, le bilan que... le bilan que l'on propose sur le viscéral est quand même à la fois simple et rapide. Donc même si on fait un bilan classique pour une capsulite rétractile, ce n'est pas difficile d'y rajouter le bilan du foie, et puis on fera un choix thérapeutique par la suite. Donc peut-être qu'on ne va pas le traiter en première intention, il y a beaucoup de choses à faire, mais c'est bien qu'il fasse peut-être, si on voit qu'il fait partie du tableau, à un moment donné il va falloir se poser la question en effet.

  • Speaker #0

    Alors pour les douleurs lombaires, est-ce qu'on peut trouver un lien de causalité avec un organe ?

  • Speaker #1

    Oui et non. Dans la clinique, les gens souffrant de constipation, de cicatrices abdominales, etc. ont très régulièrement des plaintes lombaires, c'est un classique. C'est facile à corréler. Sur le plan nerveux, l'innervation est un peu plus haute. L'Amérique, ce n'est pas sûr sûr. Par contre, ce qui est beaucoup plus évident, c'est la relation entre l'intestin et l'iliopsoas. Et pour ceux qui s'occupent un peu de viscérale, et je suis en contact très régulier avec des hospitaliers, des gastro-entérologues hospitaliers. Aujourd'hui, dire qu'une personne n'a pas du tout d'inflammation intestinale, ça devient quand même rare, honnêtement, ce n'est pas parce qu'on ne le perçoit pas qu'il n'y en a pas. Et donc, ce qu'on a pu corréler dans la pratique, c'est qu'un intestin, un colon longtemps enflammé, partageait son inflammation avec son voisin qui est derrière, c'est-à-dire l'héliopsoas. De fait, si j'ai cette inflammation longue qu'on peut trouver dans des sigmoïdites ou des verticulites ou des choses comme ça, on peut aussi se rendre compte que le psoas... du même côté sera généralement rétracté dans nos tests musculoskeletiques, on l'observe tout autant qu'à la palpation. Et donc on sait aussi qu'un psoas rétracté en plus de manière asymétrique, etc. ce n'est pas une condition favorable pour avoir un dos en parfaite santé, bien qu'il ne soit pas la cause unique, là-dessus tout le monde est d'accord. Or, maintenant, parmi toutes les causes, il faut au moins... 1. en avoir conscience, 2. le bilanter, et 3. le traiter spécifiquement si nécessaire. Ce serait dommage de... de ne pas le rentrer dans notre grille de bilan, parce que, voilà, en effet, lombaire et intestin, quand même, ça fonctionne plutôt bien ensemble. Oui,

  • Speaker #0

    c'est intéressant, oui. Tu parlais d'inflammation intestinale, qu'on en a tous une, ou presque.

  • Speaker #1

    Oui, alors, évidemment qu'il y a différents degrés, que c'est plutôt un... On parle souvent de syndrome plutôt que de maladie, sauf quand on est au niveau de Crohn ou de verticulite ou de verticulose. Mais on ne passe pas de j'ai rien à j'ai un colon irritable un syndrome de l'intestin irritable. Forcément, petit à petit, j'ai des modifications internes, de microbiote, etc. d'inflammation, de parois, d'hyperperméabilité. Et donc, notre mode alimentaire aujourd'hui est quand même… plutôt en faveur d'une fabrication progressive d'une inflammation qui peut se transformer après en tout un tas de maladies plus ou moins graves.

  • Speaker #0

    Pour simplifier les choses, selon toi, c'est quoi le problème de notre mode alimentaire aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, moi je suis quinquenné et j'essaye d'apprendre de tout le monde. Par exemple, si on prend des spécialistes, des gens qui ont fait des thèses, etc. sur l'alimentation, on peut prendre par exemple... un ami qui s'appelle Anthony Fardet, qui est présent sur les réseaux, qui a fait vraiment, je crois d'ailleurs, sa thèse là-dessus. Un des problèmes essentiels... partout sur la planète, mais beaucoup en Occident, c'est les aliments hyper transformés. Ça c'est vraiment un sujet où tout le monde est d'accord aujourd'hui. Hier soir j'assistais encore à une conférence d'un gastro-entérologue de Saint-Antoine, là-dessus tout le monde est d'accord, ces aliments hyper transformés sont mal reconnus par l'intestin, et donc c'est un problème. L'autre cause plus que reconnue, puisqu'il y a même eu des tentatives de publicité, à la télé par le ministère de la Santé, c'est le manque de fibres végétales dans notre alimentation qui va déterminer en effet une flore modifiée au niveau intestinal et une flore plutôt pro-inflammatoire. Et là-dessus, tout le monde est d'accord aussi, il n'y a même pas de sujet. Après, il y a beaucoup d'autres... possibilités ou théories, mais ces deux points sont quand même majeurs et largement reconnus. Et ce qui est quand même aussi intéressant, c'est qu'ils ne sont pas si compliqués que ça à modifier, contrairement à, par exemple, l'aspect génétique. Par exemple, il y a une sensibilité à certaines maladies, comme génétique, à certaines maladies. ok, est-ce qu'on laisse le gène s'exprimer, est-ce qu'on permet au gène de s'exprimer, ou est-ce que, même si je suis porteur de ce gène, d'ailleurs je ne le sais pas à l'avance, parce que tant que je ne suis pas malade, on ne va pas investiguer quand même, mais sur le choix de mettre un peu plus de fibres végétales dans son assiette et de manger moins transformé, c'est des choses qui sont quand même accessibles et je dirais au plus grand nombre et simples. En effet, c'est quand même très déterminant.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, est-ce que tu poses la question comment vous mangez à tes patients pour savoir un peu leur habitude alimentaire ? Oui,

  • Speaker #1

    systématiquement. Sur le ventre, je suis un petit peu obligé, systématiquement. Alors, je ne rentre pas dès la première séance dans le détail absolu, mais je me souviens, j'ai des patients qui me disent moi je mange du pain et du fromage Et puis voilà. Donc on se dit bien que là, il y a quand même des personnes qui ont un mode alimentaire aujourd'hui très perturbé. Là, c'est quand même des questions essentielles. Et donc j'ai cette question. Il faut savoir que quand on demande quand même à nos patientes, à nos patients, est-ce que vous mangez bien ? Ils répondent tous oui. Ça c'est sûr et certain. Mais on sait que ce n'est pas vrai. Et puis en plus, répondre oui. C'est très compliqué parce que pour avoir, pour continuer à me former, à lire, à rencontrer des spécialistes de nutrition, ce dont on est à peu près sûr aujourd'hui, c'est qu'il n'y a pas un modèle alimentaire unique. qui correspondrait à la totalité de l'humanité, mais plutôt à un modèle alimentaire qui me correspond déjà aujourd'hui, dans l'état dans lequel je suis, et surtout l'état de mon intestin, est-ce que j'ai un syndrome d'intestin irritable ou pas, etc. Ce qui va déterminer quand même des choix alimentaires. Donc il n'y a pas un modèle, et ce serait bizarre de vouloir asséner une vérité sur le mode alimentaire. mais on doit essayer de comprendre si l'alimentation de nos patients leur correspond ou pas. Voilà, ça c'est un grand défi.

  • Speaker #0

    Oui, et ça c'est quelque chose que les gens en général ont du mal à s'écouter. Souvent on est dans le gavage par le stress, par le manque de sommeil, par tout ça.

  • Speaker #1

    Les spécialistes du comportement alimentaire parlent de je mange mes émotions c'est-à-dire qu'en effet on ne mange pas tant pour se nourrir dans nos sociétés que pour faire plaisir à notre cerveau. Et donc, est-ce que faire plaisir à son cerveau est bon pour le deuxième cerveau ? C'est une grande question. Généralement, ça ne fonctionne pas bien ensemble. entre une tablette de chocolat et puis des carottes râpées je crois que le choix plaisir est vite fait pour autant ça dépend aussi des cultures ça dépend énormément des cultures en France on a bien bien mangé oui enfin on mange la nourriture est un très très grand sujet parce que c'est un acte social oui qui rapproche les êtres humains qui ont besoin de relations. C'est un acte social associé à un moment de détente et de plaisir, et où l'aspect santé passe vraiment au second plan. Ce qu'on peut comprendre, et plus on est dans une situation de stress, de fatigue, etc., et moins on va probablement aller chercher une alimentation santé, mais plus une alimentation plaisir. L'idéal, ce serait de faire comprendre que parfois une alimentation santé peut aussi être délicieuse.

  • Speaker #0

    Oui, il suffit juste d'avoir quelques recettes sous la main.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Pendant la formation, tu nous as parlé un petit peu de l'endométriose, mais je sais que tu en parles un peu plus dans les autres modules.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que tu vois assez souvent et que tu arrives à soigner avec la kiné viscérale ?

  • Speaker #1

    Alors, l'endométriose est un sujet à la fois jeune et très ancien, parce qu'il y a de l'endométriose. On connaît quand même l'endométriose depuis très longtemps, mais c'est vrai que les techniques d'examen, etc. se sont améliorées. Pour résumer, en tant que kiné, on a vraiment un gros travail pour soutenir ces femmes. Il y a énormément de choses à faire, énormément, que ce soit du viscéral ou autre, mais il y a beaucoup, beaucoup de choses à faire. Ensuite, dire qu'on guérit une endométriose, ça, ce n'est pas possible, on ne peut pas dire ça. Dire qu'on apporte du confort à ces femmes, c'est une certitude. Ça, c'est une certitude. J'en ai en effet beaucoup, comme beaucoup de nos collègues aujourd'hui. C'est devenu un grand, grand sujet. J'ai publié… Très récemment, j'ai partagé, ce n'est pas moi qui écris les articles, une notion sur la pince mésantérique. C'est un petit détail anatomique, mais qui est très important, parce que ça va déterminer ce qu'on appelle une congestion pelvienne. et qui est souvent corrélée, souvent présente dans ces dosammétrioses, donc il y a forcément une relation de cause à effet. Et en fait, cette pince mésantérique, elle va pincer la veine rénale, ce qui va limiter le retour veineux du côté gauche. de la femme, de l'homme aussi, mais c'est plus manifeste chez la femme. Et du coup, avec des douleurs plutôt côté gauche, des douleurs plutôt en position debout, assise, soulagée, en position couchée. Et ce n'est pas anodin, on commence à en prendre conscience, c'est souvent corrélé malheureusement avec l'endométriose, pour y revenir. Et là-dessus, nous... On est assez pertinent parce qu'on va être capable de travailler le diaphragme, puisque en kinésithérapie on sait conseiller sur la respiration, on sait poser nos mains, on sait faire faire des exercices hypopressifs par exemple, et tout ce travail va améliorer la circulation de retour du petit bassin. Donc je prends juste cet exemple parce que le traitement en kinésithérapie de l'endométriose est très vaste et il y a énormément de choses à faire. Et donc… ne serait-ce que sur ce plan-là, donc avec des choses très très simples, c'est-à-dire cet aspect diaphragme. et tout ce qu'on sait faire autour, on soulage ces personnes. Donc j'ai un peu dévié en prenant l'idée du syndrome de la congestion pelvienne, mais dans ces histoires d'endométriose, on a souvent aussi cette congestion pelvienne. On sait aussi mobiliser avec une grande douceur, parce que toutes nos techniques sont toutes infradouloureuses, et donc on sait mobiliser une adhérence, etc., avec une grande douceur. Donc en effet, les causes de l'endométriose sont relativement connues aujourd'hui, simplement une fois qu'elle est déclarée, et il existe plein d'endométrioses différentes, aujourd'hui on est bien conscient de tout ça, mais on sait vraiment soulager ces personnes. Il y aura toujours des cas où on n'y arrivera pas, ce qui est bien normal, mais il ne faut pas s'en priver. Si on connaît un petit peu le mécanisme et l'anatomie de cette région, on a vraiment beaucoup d'outils à notre disposition.

  • Speaker #0

    Tu as dit que ça existait depuis longtemps, l'endobotriose, mais on n'en parle vraiment que depuis ces dernières années. Comment ça se fait ?

  • Speaker #1

    Je crois qu'il faut demander au corps médical. Ou peut-être que, je ne sais pas, c'est peut-être aussi une évolution normale des choses. Les connaissances scientifiques évoluent en permanence. Il n'y a pas de choses figées dans la science. Et donc, peut-être que l'imagerie, d'ailleurs l'imagerie a dû permettre aussi de mieux comprendre ce qui se passait. Peut-être que le nombre de cas a quand même augmenté, parce qu'on est à peu près une femme sur dix, en tout cas diagnostiquée, ce qui sous-entend peut-être qu'il y a plus. Je crois que c'est qu'on a amélioré, un, la connaissance, deux, le diagnostic aussi et le dépistage. Et puis... Voilà, peut-être qu'on s'occupe un peu plus aussi des femmes, ce qui est une très bonne chose.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Toi Thierry, tu travailles que en ornomenclature ?

  • Speaker #1

    Oui, je travaille essentiellement en ornomenclature, puisque tu vois le temps de séance est très long, je ne peux pas travailler à 16 euros sur une heure, c'est juste impossible. Oui.

  • Speaker #0

    Donc tu prends une heure pour chaque patient, et tu ne fais aucune pub de toute façon, donc les gens viennent te voir parce que c'est du bouche à oreille j'imagine. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Comment tu t'organises dans ton temps avec les formations que tu donnes et tes journées au cabinet ?

  • Speaker #1

    Alors j'anime, j'ai la chance d'animer beaucoup de formations par an. ce qui veut dire beaucoup de week-ends, parce qu'en tant que libéraux, on se forme souvent vendredi, samedi, dimanche. Et du coup, je travaille trois jours, je travaille maximum trois jours aujourd'hui à mon cabinet, parce que la plupart du temps, la fin de semaine, je suis pris par les formations. Donc j'ai trois jours à mon cabinet, et ce qui est... très agréable, parce que c'est vrai que trois jours, c'est là où on a le plus de plaisir, probablement, je pense. Voilà, donc, puis la diversité d'activités, bon, ça dépend de chacun et de chacune, mais... et stimulante. Donc, quand on passe de l'un à l'autre, dans la formation, il faut vraiment rester très actualisé sur nos connaissances anatomiques, physiologiques, scientifiques, et du coup, ça nous enrichit. Et puis après, quand on retourne au cabinet, on est meilleur aussi, puisqu'on a forcément appris. Pour ma part, quand je refais une formation, surtout sur le petit bassin, c'est... L'anatomie, c'est comme un grand sujet. Je ressors très régulièrement mes livres, parce qu'il y a toujours un petit détail qui finit par nous échapper. Et voilà, donc je suis à trois jours à peu près.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, en parlant de livres, tu as écrit un livre sur l'entretien motivationnel, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu veux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir, oui. Alors, je côtoie beaucoup, beaucoup de collègues depuis plus de 20 ans. grâce aux formations et à chaque fois qu'on se rencontre qu'on mange ensemble tous les midis etc j'entends la souffrance de nos collègues les souffrances de nos collègues il y en a plusieurs c'est vrai l'aspect financier mais il y a aussi l'observance du traitement c'est à dire que Tout notre métier, c'est de faire un bilan, de traiter éventuellement manuellement, certains peut-être ne le font pas, ou en tout cas de manière physique, même si c'est par des exercices, nos patients, et dans l'idéal, on donne des conseils à nos patients pour qu'ils puissent faire perdurer ce qu'on a fait ensemble, que ce soit manuel ou des exercices. Et là, c'est un grand sujet, parce que j'entends à chaque repas, oui, mais nos patients ne font pas ce qu'on leur dit de faire. Donc, en fait, j'ai cherché comment moi je faisais pour y arriver, et puis je me suis formé, etc. Et puis évidemment, forcément, je suis tombé sur l'entretien motivationnel, et ça a été pour moi une grande clé à partager avec les collègues, c'est-à-dire que... avant, enfin dans le début de ma pratique je faisais un peu malgré moi je ne sais pas exactement comment ça m'est venu mais c'était bien de le formaliser avec des formations et l'entretien motivationnel c'est la clé qui va faire qu'on ne va pas s'épuiser à essayer d'encourager quelqu'un à faire tel ou tel exercice et ensuite à se plaindre parce qu'il ne l'a pas fait voilà et euh Donc j'écris ça dans l'idée que nos collègues aient du plaisir à travailler avec leurs patients, qu'ils aient du plaisir à faire les exercices. Alors c'est un monde qui mérite d'être approfondi, mais c'est une véritable clé, c'est-à-dire que nous on est un peu des sachants, c'est-à-dire qu'on sait ce qui est bon pour les personnes, et on a tendance à leur dire faites ça, c'est bon pour vous Or, ce n'est pas parce qu'on dit ça que le patient est motivé pour le faire, même si on a raison. On a généralement raison dans notre prescription d'exercice, mais est-ce qu'ils sont motivés ? Non. Et donc, le gros problème aujourd'hui, ce n'est pas simplement l'éducation thérapeutique qui est excellente, c'est comment je peux faire pour que mon éducation thérapeutique soit mise en place, parce que sinon, c'est peine perdue, on va à l'échec. et l'entretien motivationnel part toujours de la personne. Il y a beaucoup d'aspects, mais un des grands points de l'entretien motivationnel, c'est la bienveillance et une sorte de neutralité. C'est-à-dire que nous, quand un patient ne fait pas ses exercices, ça nous perturbe parce qu'on dit ah machin, etc. ça ne va pas Or, il y a beaucoup d'études aujourd'hui qui ont été faites. Là-dessus, l'entretien motivationnel au départ a été utilisé dans les addictions. mais puis ensuite dans beaucoup de domaines médicaux. Et en fait, même si on devait prendre une séance qui n'est à faire que de l'entretien motivationnel, c'est tellement déterminant pour la suite du traitement que ça mérite de le faire. C'est-à-dire comment on peut faire naître la motivation chez une patiente ou un patient d'améliorer sa santé, quels que soient les moyens. Ça peut être en effet des exercices, parfois c'est l'alimentation, parfois c'est je ne sais pas quoi. de la diction. Quand on est dans cette démarche, alors ça demande une révolution intérieure dans notre mode de penser, vu que nous on est habitué à donner des prescriptions d'exercice, il faut changer ça et plutôt dire qu'est-ce que vous pensez, par exemple, quels exercices vous pensez qui pourraient vous faire du bien. On doit carrément inverser totalement les propos. quels sont les freins qui vous empêchent de faire ces exercices, plutôt que de dire vous devez faire 10 séries de 10. Quels sont les freins qui vous empêchent ? Après, il y a toute une démarche, c'est très intéressant. C'est intéressant parce qu'on est dans une posture thérapeutique nouvelle, je dirais en co... co-relation avec le patient plutôt qu'en opposition, parce qu'au bout d'un moment, ça finit par être une opposition. Et on sait, les études montrent que quand on donne une sorte d'ordre au patient, immédiatement, il va mettre un frein à son changement. Quand on dit vous devriez faire ça quand on veut convaincre un patient, immédiatement, il va mettre un frein. Ça, ça a été démontré, etc. Et donc plutôt... Comment on pourrait faire naître la motivation ? Et il y a plein d'outils, c'est tout l'objet de l'entretien motivationnel. Et les personnes qui ont lu le livre ou qui le mettent même en pratique, même parce qu'il y a toute une démarche, mais même si on commence un premier pas avec l'entretien motivationnel, immédiatement il y a des choses qui changent. c'est très intéressant de changer de posture et c'est moins épuisant aussi pour les soignants qui parfois ont peut-être tendance à avoir le sentiment de porter leurs patients. Ça, je comprends que ce soit délicat.

  • Speaker #0

    Et puis, ça permet peut-être aussi de rendre les patients encore plus vite indépendants et qu'ils ne reviennent pas au cabinet.

  • Speaker #1

    Le but, c'est l'autonomisation de nos patients. alors on a essayé de le faire avec l'éducation thérapeutique ce qui est une très bonne chose mais elle n'a de valeur que si il y a une réponse en face une motivation ça me fait aussi pas mal penser à l'éducation des enfants oui justement je suis aussi souvent dans les livres des fondateurs de cette technique en effet et cette posture ne se limite pas au cabinet.

  • Speaker #0

    Exactement, dans tous les rapports humains.

  • Speaker #1

    Dans tous les rapports humains, est-ce que même dans un couple, on veut convaincre l'autre qu'on a raison, par exemple ? Ou est-ce qu'on essaye de comprendre quelle est sa position et est-ce qu'on ne peut pas reposer une question ou reformuler ses propos pour mieux comprendre ? Et en effet, c'est une communication très bienveillante en réalité et qui est... L'objectif, c'est le changement. L'objectif de l'entretien motivationnel, c'est le changement vers l'autonomie. Et donc, en effet, les enfants, ce n'est pas parce qu'on leur dit qu'il ne faut pas faire une chose qu'ils ne vont pas la faire. Les patients, c'est pareil.

  • Speaker #0

    C'est ça. J'étais en train de lire un livre l'autre jour. Il y avait une citation de Confucius. Si l'homme a deux oreilles et une bouche, c'est pour écouter deux fois plus qu'il ne parle.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est un peu le B.A.B.A.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et en effet, dans l'entretien motivationnel, on apprend vraiment à écouter.

  • Speaker #0

    super important Thierry j'en arrive à ma dernière question la kiné dans 20 ans tu la vois comment ?

  • Speaker #1

    j'ai pas de boule de cristal je me pose des questions je la vois comme ça sur certains aspects très positifs, dans le sens où on a quand même des connaissances qui évoluent, des tests aujourd'hui avec une grande fiabilité, que ce soit dans le musculo-skeletique ou ailleurs, qui nous permettent d'avoir une démarche thérapeutique logique. Donc ça, c'est un côté très, très rassurant. Après, c'est une interprétation, le reste c'est un peu personnel, peut-être lié à mon histoire ou à mon âge, j'en sais rien. On est parti aujourd'hui dans une kinésithérapie très gymnique, basée essentiellement sur des exercices, ce qui a toujours fait partie de notre métier, le mot kinésithérapie par définition. Est-ce qu'on posera encore les mains sur nos patients dans 20 ans ? Je ne sais pas. Pour autant, c'est une demande énorme des patients qu'on puisse aborder leur corps. Alors, aujourd'hui, c'est mêlé avec des problèmes parfois juridiques, etc., ce qui complexifie un peu le sentiment que le système américain vient sur ce plan-là en Europe, comme c'est souvent le cas, pour éviter des procès. eh bien on ne touche plus comme ça, c'est plus tranquille. Pour autant, il y a beaucoup aussi d'études, même sur les bébés, etc. Mais le docteur Bonneau aussi en a beaucoup parlé, qui montre que le toucher est sur la peau, donc neurovégétatif. Donc il y a beaucoup d'effets aussi. Voilà, donc qu'est-ce qui sera ? Je ne sais pas, peut-être qu'une majorité de nos collègues seront... des kinés gymniques et peut-être qu'une petite partie s'intéressera au corps l'avenir nous dira probablement aussi que la technologie va beaucoup intervenir enfin tout ce qui est casque de réalité virtuelle probablement d'autres appareils d'analyse et tous les appareils pour rééduqués sur la gestuelle sont quand même souvent très très pertinents en tout cas la tendance va là-dessus quand même à la fois sur meilleurs tests beaucoup d'exercices, d'auto-exercices, d'exercices correcteurs. la technologie et je ne sais pas quelle sera la place de la main thérapeutique dans 20 ans.

  • Speaker #0

    Oui d'ailleurs, c'est vrai, on n'en a pas parlé, mais tu l'as dit tout à l'heure par rapport à tout ce qui est recherche scientifique, qu'est-ce que ça dit sur la kiné viscérale ? Est-ce qu'il y a eu des articles, il me semble ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est assez… Alors, sur la kiné viscérale en tant que telle, rien, puisque le mot n'existe pas. C'est moi qui l'ai utilisé. En fait… Il y a une... une sorte de méta-analyse qui a été faite sur l'ostéopathie viscérale. Ce qui est quand même assez différent, même si on travaille toujours à peu près les mêmes structures quand même. Mais donc, à la fois, il y a des études peut-être segmentaires, etc., qui donnent une certaine fiabilité, d'autres moins. Et quand on rentre dans une méta-analyse, il semble que sur l'ostéopathie viscérale, en tout cas par le cabinet par lequel ça a été... faits, les résultats ne soient pas à la hauteur de ce qui était espéré en tous les cas. Pour autant, le regard aujourd'hui des gastro-entérologues, avec lesquels j'échange, pour eux ils ont une demande énorme sur le viscéral, parce qu'ils ont observé que par exemple, le temps d'hospitalisation diminue lorsqu'on a... Au post-op chirurgical, le temps d'hospitalisation diminue quand on pratique des choses très simples en réalité sur l'abdomen. Donc voilà, je pense qu'en fait ça mérite encore que des études soient faites. Simplement, à partir de quel élément, sur quel diagnostic, etc. L'étude, c'est toujours très, très, très difficile de trouver les bons paramètres. Donc, concernant la kinéviscérate, il n'y a pas aujourd'hui d'étude. On est plus, en effet, sur l'expérience clinique et sur de la physio et de la nappe. J'ai cru savoir qu'il y avait trois CHU qui avaient lancé une étude avec des kinés qui sont formés chez nous. Donc j'attends avec impatience les résultats.

  • Speaker #0

    super merci beaucoup Thierry c'était un échange très intéressant on mettra le lien de Kineformation pour ceux qui veulent suivre ta formation je précise je n'ai aucun lien d'intérêt c'est vrai donc c'est important de le préciser merci beaucoup merci Gabrielle bonne journée et à la prochaine formation merci,

  • Speaker #1

    au revoir

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Description

Pour ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’échanger avec Thierry Blain, kinésithérapeute, et formateur en kiné viscérale au sein de son organisme de formation kinéformations. Thierry a aussi un diplôme de médecine traditionnelle chinois, il est ostéopathe et il accueille ses patients dans son cabinet à Paris.

J’ai récemment suivi une formation avec Thierry en kiné viscérale et ça m’a donné envie de vous partager cette pratique très intéressante et différente de ce qu’on a pu apprendre à l’école et en formation.


Thierry va nous décrire les liens que l’on peut faire avec les viscères, notamment lorsqu’un patient arrive avec un mal d’épaule ou une lombalgie.

Avec Thierry, on va aussi parler d’intestin irritable, d’endométriose et comment la kiné viscérale peut soulager ces maux. 

Aussi, Thierry va nous présenter l’ouvrage qu’il a écrit sur l’entretien motivationel, de l'impact de ce dernier sur l’évolution positive de la santé de nos patients.


Je précise que je n’ai aucun lien d’intérêt avec Thierry ni avec kiné formations.


Site internet en lien avec l'épisode :

http://www.kine-formations.com

Livre sur l'entretien motivationel : https://www.amazon.fr/dp/B0CFCZCJY2


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Kine-D. Pour ce nouvel épisode, j'ai le plaisir d'échanger avec Thierry Blin, kinésithérapeute et formateur en kiné viscérale au sein de son organisme de formation, Kine-Formation. Thierry a aussi un diplôme de médecine traditionnelle chinoise et il est ostéopathe et il accueille ses patients dans son cabinet à Paris. J'ai récemment suivi une formation avec Thierry en kiné viscérale et ça m'a donné envie de vous partager cette pratique très intéressante et différente de ce qu'on a pu apprendre à l'école et en formation. Thierry va nous décrire les liens que l'on peut faire avec le viscère, notamment lorsqu'un patient arrive avec un mal d'épaule ou une lombe agile. Avec Thierry, on va aussi parler d'intestins irritables, d'endométriose et comment la kiné viscérale peut soulager ces maux. Aussi, Thierry va nous présenter l'ouvrage qu'il a écrit sur l'entretien motivationnel et son impact sur l'évolution positive de la santé de nos patients. Alors, je précise que je n'ai aucun lien d'intérêt avec Thierry ni avec l'organisme Kinéformation. Et enfin, si vous avez deux petites secondes, n'hésitez pas à liker et partager cet épisode. Ça m'aidera à faire grandir ce podcast et vous proposer du contenu intéressant chaque lundi. Aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir Thierry Blain, kinésithérapeute, kiné libérale à Paris, fondateur de l'organisme Kinéformation, diplômé en médecine traditionnelle chinoise. Thierry donne des formations en kinésithérapie viscérale avec Kinéformation. Il est aussi conférencier. Et il va nous parler aujourd'hui de l'Akiné viscérale et plein d'autres choses. Bonjour Thierry.

  • Speaker #1

    Bonjour, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, merci. Et toi ?

  • Speaker #1

    Très bien, merci aussi.

  • Speaker #0

    Alors j'ai fait une formation avec toi, c'était en mars. J'ai fait la première partie de la formation kiné-viscérale que j'ai beaucoup appréciée. J'avoue que j'ai toujours eu une petite attraction envers tout ce qui est médecine chinoise, envers les viscères en général. C'est quelque chose qu'on n'apprend pas beaucoup en école de kiné malheureusement. Et donc j'étais très curieuse d'apprendre toutes ces choses-là avec toi et je n'ai pas été déçue. Vraiment, ça m'a ouvert l'esprit sur une pratique différente, mais aussi complémentaire avec la kiné.

  • Speaker #1

    C'est vrai, je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Alors, avant qu'on rentre dans le vif du sujet, Thierry, est-ce que tu peux nous dire pourquoi tu as voulu te spécialiser en kiné viscérale ? Qu'est-ce qui t'a attiré ?

  • Speaker #1

    Alors, plusieurs aspects m'ont attiré. D'abord, je me suis formé en kinésithérapie. On avait quand même un abord manuel de l'abdomen. C'est une zone aussi qui m'a toujours intrigué et donc quand j'ai terminé mes études, je me suis formé également en ostéopathie et dans l'ostéopathie il y a une partie viscérale et donc rapidement je me suis, après mes études, formé dans ce domaine, également dans les difficultés par rapport à la nutrition. Ça c'est le premier point et le deuxième c'est comme beaucoup de collègues probablement qui viennent en formation, c'est que j'ai souffert dans mon enfance aussi, même tardivement, de troubles digestifs invalidants et j'ai forcément cherché des solutions, voilà ce qui m'a amené à m'occuper du viscéral.

  • Speaker #0

    Donc maintenant tu ne fais que ça dans ton cabinet.

  • Speaker #1

    Alors, non, pas vraiment, parce que l'être humain ne se limite pas aux viscères, et nos patients viennent rarement avec une plainte directe, parce qu'autrement ils vont voir un gastro-entérologue, mais dans l'anamnèse et dans l'historique de nos patients, je dirais musculoskeletiques, rhumatisants, etc., et même sportifs, parce que j'ai travaillé longtemps dans le sport, c'est une question qui, quand on la pose, finalement, il y a beaucoup de... on se rend compte qu'il y a beaucoup de problèmes et que les gens ne pensaient pas que ce soit nécessaire de nous en parler, mais finalement on arrive à faire des liens.

  • Speaker #0

    On va en revenir sur les liens justement. Mais pour partir sur les bases, les définitions, comment est-ce que tu définirais la kiné viscérale ? C'est quoi ?

  • Speaker #1

    Alors la kiné viscérale, c'est un grand sujet aujourd'hui. Je l'ai appelée comme ça parce que je m'adresse à des kinésithérapeutes. Et donc on s'occupe des viscères. J'ai commencé ces formations il y a une vingtaine d'années et donc j'ai trouvé ce nom qui correspondait à ce que je transmets et puis aussi à l'attente des personnes qui venaient. Comment la définir ? Au milieu du corps humain, il y a un ventre, c'est notre centre, et ce ventre nourrit l'ensemble de nos cellules, il est également responsable de l'élimination de nos déchets, et donc à un moment donné, c'est vrai que c'est une question qui se pose. Maintenant, pour le définir, plus qu'on est kiné, on reste finalement toujours dans le même métier, dans le sens où nos organes sont... accrochés à des ligaments. Ces ligaments s'accrochent plus ou moins directement au minimum au diaphragme et le diaphragme finit sur notre colonne vertébrale. Or, dans le diaphragme passent beaucoup de tuyaux, d'artères, de veines, etc. Et donc la santé du tube digestif influence la santé du diaphragme qui, comme on le sait, est une très grande question. Et donc, finalement, notre travail est... est assez simple et reste dans le cadre de ce que l'on fait habituellement, c'est-à-dire faire bouger ce qui ne bouge pas et redonner de la santé aux ligaments pour que tant au niveau vasculaire, veineux, lymphatique et digestif, cet ensemble puisse fonctionner correctement.

  • Speaker #0

    Est-ce que la kiné viscérale se rapproche des techniques d'ostéopathie viscérale ?

  • Speaker #1

    Alors, on a toujours demain un ventre pour soigner, un ventre à soigner, donc je ne sais pas si on peut dire quand même qu'il y a une proximité. Maintenant, les techniques ostéopathiques... reposent sur des tests ostéopathiques, ce qui n'est pas le cas de la kiné viscérale. Nous, on est plutôt sur des tests ligamentaires, des systèmes de chaînes, de postures, etc. Donc, dans ce sens, ça ne ressemble... C'est toujours deux mains sur un ventre, donc ça pourrait ressembler extérieurement, mais ce ne sont pas des techniques ostéopathiques.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Est-ce que tu es d'accord de dire que l'intestin, c'est notre deuxième cerveau ?

  • Speaker #1

    J'aurais du mal à dire le contraire aujourd'hui, puisque je me suis formé en 1986 avec le docteur Kousmine, qui déjà à l'époque avait écrit énormément sur cet organe clé, mais Hippocrate aussi l'avait déjà dit, donc je crois qu'aujourd'hui tout le monde est d'accord sur ce sujet en effet.

  • Speaker #0

    Oui. Et alors, en quoi la médecine chinoise t'a aidé dans ta pratique de kiné viscérale ? Comment est-ce que tu t'en es inspiré et comment tu l'appliques, tu la mets en pratique ?

  • Speaker #1

    Alors, la grande force de la médecine chinoise, c'est qu'en effet, elle repose sur une compréhension de la physiologie des organes en général, de tous les organes. Et leur caractéristique, c'est qu'ils ont... Essayer très tôt, parce que ça fait quand même plus de 3000 ans, de comprendre, un, la fonction de chacun des organes, ils en avaient une très très bonne connaissance, et deux, ce qui peut nous manquer, puisque moi je suis issu aussi de l'ostéopathie, les interrelations, c'est-à-dire que la force de la médecine chinoise c'est d'avoir pu expliquer les relations qui existent entre chacun des organes. Alors, ces relations sont simples et reposent finalement sur la physiologie, la physiologie totalement occidentale. Mais la physiologie occidentale, comme on nous l'a appris, d'ailleurs pour ma part en tout cas à l'école de kiné, elle est segmentaire, c'est-à-dire qu'on fait un étage, puis un deuxième, puis un troisième, et on ne comprend pas toujours, par exemple si on parle du cœur et du rein, on se dit ah j'ai un problème de cœur et puis au moment où on fait la physio du rein, c'est vrai qu'on se dit tiens, il peut y avoir un problème de cœur Mais ce n'est pas automatique. Or les Chinois… On décrit des schémas à la fois très très simples entre chacun des organes, ce qui nous permet de mieux comprendre les dysfonctions, les ralentissements, etc. du tube digestif chez nos patients.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est en lien avec les méridiens aussi, le trajet des méridiens ?

  • Speaker #1

    Alors, oui, le trajet des méridiens est intéressant. On cherche encore comment fonctionne ce système. Il y a des personnes, il y a des médecins dans pas mal de facultés. J'ai partagé récemment sur ma page les propos d'une médecin qui parle du tissu conjonctif, des étirements et l'acupuncture. Qu'est-ce qui se passe quand on étire ? Qu'est-ce qui se passe quand on met une aiguille ? Donc, on commence à comprendre que finalement... Le support est très conjonctif. Il y a eu des tentatives d'imagerie sur les méridiens, mais aujourd'hui... On comprend que le support est conjonctif, parce que le conjonctif est souvent porteur des systèmes nerfs-artères-veines, et que si le conjonctif est fibrosé, probablement il va ralentir ces fonctions-là dans les territoires. concerné. Donc, oui, on finit par, après toutes ces années, par comprendre ce système de méridien qui est très proche d'ailleurs des chaînes musculaires, il n'y a pas beaucoup de différence. Et dans ce sens, on a une lecture du corps qui est assez logique et souvent dans les formations, je prends des personnes qui sont concernées à chaque fois par ces organes et en effet leur corps ou leur tissu conjonctif plutôt, exprime ce qui se passe, certes parfois sur un méridien, mais finalement correspondant à un organe. Cependant ces organes sont aussi énervés et donc on est dans un système métamérique qui est assez... logique et physiologique d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Oui. Oui, donc en fait, en gros, tout est lié.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ce qu'on comprend de plus en plus, même si on est obligé d'apprendre de manière segmentaire, probablement parce que notre cerveau ne pourrait pas faire autrement, mais on comprend que l'être humain est un tout, et que même s'il y a une souffrance quelque part, il faut parfois aller chercher un peu à distance la cause de ces souffrances. ou les causes, parce qu'une cause n'existe pas vraiment, mais un ensemble de causes.

  • Speaker #0

    Oui. Du coup, pendant l'entretien, est-ce que tu fais une anamnèse, tu poses beaucoup, beaucoup de questions qui remontent jusqu'au passé assez lointain de la personne, pour comprendre ?

  • Speaker #1

    Oui et non. C'est-à-dire que c'est difficile de simplifier à l'extrême. Mais si je prends par exemple des patients qui sont assez jeunes, déjà l'historique est courte, donc ça c'est une bonne chose. Les patients jeunes sont encore dans une logique très musculeuse, squelettique. très mécanique même. Et donc, les réponses, enfin, les causes des problèmes sont souvent musculosquelétiques, avec des réponses simples, et puis un traitement relativement simple qui est largement partagé aujourd'hui dans le monde de la kinésithérapie, ce qui n'est pas le cas des personnes qui avancent un peu en âge ou qui ont un historique médical lourd. Et donc... On pourrait, en simplifiant à l'extrême, faire deux catégories, donc les gens jeunes et sportifs, pour qui nos techniques musculoskeletiques manuelles, musculoskeletiques rééducatives, gymniques, sont totalement pertinentes, et les personnes moins jeunes, qui présentent de multiples problèmes, avec souvent une... intestin quand même assez causal. Et donc là, on est obligé d'investiguer beaucoup plus sur l'historique. Et il m'arrive en effet de remonter très loin, parce que certaines personnes ont subi des interventions très tôt dans leur vie, des prises de médicaments très tôt, etc. Donc oui, ça peut arriver en effet de faire un très long historique.

  • Speaker #0

    Donc l'entretien que... Le nombre de temps, enfin le temps que tu prends avec chaque personne, tu prends une heure pour le bilan ? Tu t'organises comment ?

  • Speaker #1

    Alors, pour ma part, chacun peut-être le fait différemment, pour ma part je ne fais pas de séance que de bilan. parce que j'ai besoin aussi d'avoir un retour du corps, c'est-à-dire que je fais un bilan, mais les gens viennent en souffrance, et j'ai besoin de répondre à un minimum de questions, voire des souffrances. Et donc j'ai besoin de pouvoir travailler au moins un élément qui ressort dans ce bilan, pour la séance d'après, conforter que le bilan et le choix thérapeutique est correct. Donc, je ne fais pas une heure. C'est vrai que la première séance, forcément, le bilan prend un temps conséquent. Mais pour ma part, je ne fais jamais une heure de bilan.

  • Speaker #0

    Je me souviens pendant la formation, tu arrivais à voir un peu la faiblesse ou l'organe qu'il fallait travailler chez la personne, rien qu'en la regardant. en observant ces traits ça c'est basé sur la médecine chinoise et ma deuxième question c'est est-ce que parfois tu as raison à tous les coups ? est-ce que tu as juste ou est-ce que parfois ça peut un peu être différent ?

  • Speaker #1

    alors bon ça c'est un petit peu particulier mais c'est des choses que L'être humain et que les soignants connaissent, à force de voir des patients, de corréler des chaînes musculaires avec des souffrances organiques, avec un type de comportement. Donc, en effet, c'est ce qu'on arrive un petit peu à faire, mais ce n'est qu'une partie, c'est une sorte de... de questions que je me pose quand je vois une personne et je me dis, tiens, par rapport à plein plein de critères qu'on n'aurait peut-être pas le temps de détailler ici, mais peut-être que cette personne souffre du rein ou autre. Donc c'est uniquement par observation parce que... Quand j'ai commencé à travailler, ça fait quand même un petit moment, on n'était pas tout à fait au même niveau de connaissance que les jeunes ont aujourd'hui. Et donc, à la fois dans notre bilan et dans notre stratégie thérapeutique, on était quand même un peu limités. Et du coup, je me sentais limité et incapable de soigner mes patients. Donc, je me suis dit, il faut que je prenne le maximum d'informations, vraiment le maximum, tant dans les dires des patientes et des patients, que dans les examens complémentaires, que dans le bilan kiné qu'on pouvait faire, etc. Mais aussi dans l'observation. À l'école, on m'avait dit, d'abord tu observes. Et donc je me suis dit, je vais tout observer, tout ce qui est écrit sur le corps, tout ce que la personne exprime, etc. Et je vais voir quelles sont les corrélations entre tels signes et tels signes, etc. Par exemple, un thorax un peu fermé sur un organe, etc. Ou au contraire ouvert, qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? Et j'ai fait ça pendant toute ma pratique parce qu'aujourd'hui encore, je suis... même si on a des bilans qui sont améliorés, même si on a l'expérience, etc. Pour ma part, je reste assez neutre dans... dans le choix et puis dans mes décisions, c'est-à-dire que, ok, on a des idées par rapport au patient qui est en face de nous, à la patiente, pour autant, est-ce qu'on a raison ? Il n'y a que la patiente ou le patient qui nous le dira la fois d'après, c'est-à-dire soit on a été capable d'apporter des améliorations, soit pas. Donc, j'essaye de t'utiliser, dont ces signes dont tu parles en effet, et c'est vrai qu'avec... fonctionne plutôt bien parce qu'on a pu le vérifier sur la clinique, évidemment des personnes qui étaient présentes avec nous, pour autant, heureusement que ce n'est pas mathématique, parce que ça sous-entendrait une espèce de... de grilles où on mettrait les gens dans des cases, ce qui est un peu présomptueux, je crois. Mais bon, c'est des petits points d'interrogation qui me plaisent et que j'essaye d'approfondir, de corréler en fait avec la symptomatologie, la clinique, les examens, etc.

  • Speaker #0

    Donc c'est important d'observer la posture, que ce soit en statique et en dynamique. Ça en dit... Oui. ça en dit long sur la personne mais pas que sur justement tu parlais de segments par exemple si elle a mal à l'épaule droite peut-être que comme tu nous a expliqué un pendant la formation c'est peut-être en lien avec un autre organe comme le foie en l'occurrence vous l'intérêt d'aller aussi voir le foie d'ailleurs ça c'est basé sur la médecine chinoise

  • Speaker #1

    Non, non, non, du tout. C'est basé sur de l'anatomie et de la physio. Beaucoup d'anatomie. On peut prendre ce sujet qui est très connu dans le milieu hospitalier. Par exemple, si on prend l'épaule droite, c'est un grand classique sur le foie. D'abord, le foie est très lourd parce qu'il pèse facilement 2 kg. Lorsqu'il perd de sa mobilité, le foie est enveloppé par une capsule hépatique conjonctive, comme une sorte d'aponébrose musculaire autour du foie. qui est accrochée elle-même au diaphragme, qui est en relation avec le poumon, avec le ligament suspenseur du poumon, les vertèbres C6, C7 et 1 et K1. Et donc, j'ai une petite tension qui s'exerce, et il est très simple d'observer que ces personnes-là vont essayer de détendre, en fait, pour une question de confort, l'être humain détend ses rétractions, et donc, en effet, il va s'enrouler autour de ce foie, en roulant ainsi son épaule droite, en fabriquant un... petit pectoral rétracté qui est probablement un subscapularis et ce ne sont pas des bonnes conditions pour une épaule physiologique, les spécialistes je pense pourraient le confirmer, mais il existe aussi d'autres aspects, c'est-à-dire l'innervation et ça c'est connu entre autres par les urgentistes parce que ça s'appelle le signe de KER Et en effet, cette capsule hépatique est innervée, tout autant que la vésicule et le pancréas, c'est la face inférieure du diaphragme, est innervée par le nerf rhinique, dont les étages sont cervicaux, et lorsqu'il y a une inflammation conséquente, une nociception sur ces organes. pancréas x VB, va projeter soit au niveau cervical, soit au niveau épaule, soit au niveau métamérique sur le rebord costal. Donc, dans épaule x, il y a à la fois des aspects tissulaires, ligamentaires, tout à fait simples, qui sont évidents d'ailleurs quand on l'observe et quand on les traite, et puis également cette innervation bien connue. d'hospitalier.

  • Speaker #0

    Oui, donc d'où l'intérêt, par exemple, quand tu as quelqu'un avec une capsulite rétractile qui vient mal à l'épaule droite, c'est intéressant d'aller voir le foie. Peut-être pas tout de suite, mais peut-être dans la séance d'après.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, de toute façon, le bilan que... le bilan que l'on propose sur le viscéral est quand même à la fois simple et rapide. Donc même si on fait un bilan classique pour une capsulite rétractile, ce n'est pas difficile d'y rajouter le bilan du foie, et puis on fera un choix thérapeutique par la suite. Donc peut-être qu'on ne va pas le traiter en première intention, il y a beaucoup de choses à faire, mais c'est bien qu'il fasse peut-être, si on voit qu'il fait partie du tableau, à un moment donné il va falloir se poser la question en effet.

  • Speaker #0

    Alors pour les douleurs lombaires, est-ce qu'on peut trouver un lien de causalité avec un organe ?

  • Speaker #1

    Oui et non. Dans la clinique, les gens souffrant de constipation, de cicatrices abdominales, etc. ont très régulièrement des plaintes lombaires, c'est un classique. C'est facile à corréler. Sur le plan nerveux, l'innervation est un peu plus haute. L'Amérique, ce n'est pas sûr sûr. Par contre, ce qui est beaucoup plus évident, c'est la relation entre l'intestin et l'iliopsoas. Et pour ceux qui s'occupent un peu de viscérale, et je suis en contact très régulier avec des hospitaliers, des gastro-entérologues hospitaliers. Aujourd'hui, dire qu'une personne n'a pas du tout d'inflammation intestinale, ça devient quand même rare, honnêtement, ce n'est pas parce qu'on ne le perçoit pas qu'il n'y en a pas. Et donc, ce qu'on a pu corréler dans la pratique, c'est qu'un intestin, un colon longtemps enflammé, partageait son inflammation avec son voisin qui est derrière, c'est-à-dire l'héliopsoas. De fait, si j'ai cette inflammation longue qu'on peut trouver dans des sigmoïdites ou des verticulites ou des choses comme ça, on peut aussi se rendre compte que le psoas... du même côté sera généralement rétracté dans nos tests musculoskeletiques, on l'observe tout autant qu'à la palpation. Et donc on sait aussi qu'un psoas rétracté en plus de manière asymétrique, etc. ce n'est pas une condition favorable pour avoir un dos en parfaite santé, bien qu'il ne soit pas la cause unique, là-dessus tout le monde est d'accord. Or, maintenant, parmi toutes les causes, il faut au moins... 1. en avoir conscience, 2. le bilanter, et 3. le traiter spécifiquement si nécessaire. Ce serait dommage de... de ne pas le rentrer dans notre grille de bilan, parce que, voilà, en effet, lombaire et intestin, quand même, ça fonctionne plutôt bien ensemble. Oui,

  • Speaker #0

    c'est intéressant, oui. Tu parlais d'inflammation intestinale, qu'on en a tous une, ou presque.

  • Speaker #1

    Oui, alors, évidemment qu'il y a différents degrés, que c'est plutôt un... On parle souvent de syndrome plutôt que de maladie, sauf quand on est au niveau de Crohn ou de verticulite ou de verticulose. Mais on ne passe pas de j'ai rien à j'ai un colon irritable un syndrome de l'intestin irritable. Forcément, petit à petit, j'ai des modifications internes, de microbiote, etc. d'inflammation, de parois, d'hyperperméabilité. Et donc, notre mode alimentaire aujourd'hui est quand même… plutôt en faveur d'une fabrication progressive d'une inflammation qui peut se transformer après en tout un tas de maladies plus ou moins graves.

  • Speaker #0

    Pour simplifier les choses, selon toi, c'est quoi le problème de notre mode alimentaire aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, moi je suis quinquenné et j'essaye d'apprendre de tout le monde. Par exemple, si on prend des spécialistes, des gens qui ont fait des thèses, etc. sur l'alimentation, on peut prendre par exemple... un ami qui s'appelle Anthony Fardet, qui est présent sur les réseaux, qui a fait vraiment, je crois d'ailleurs, sa thèse là-dessus. Un des problèmes essentiels... partout sur la planète, mais beaucoup en Occident, c'est les aliments hyper transformés. Ça c'est vraiment un sujet où tout le monde est d'accord aujourd'hui. Hier soir j'assistais encore à une conférence d'un gastro-entérologue de Saint-Antoine, là-dessus tout le monde est d'accord, ces aliments hyper transformés sont mal reconnus par l'intestin, et donc c'est un problème. L'autre cause plus que reconnue, puisqu'il y a même eu des tentatives de publicité, à la télé par le ministère de la Santé, c'est le manque de fibres végétales dans notre alimentation qui va déterminer en effet une flore modifiée au niveau intestinal et une flore plutôt pro-inflammatoire. Et là-dessus, tout le monde est d'accord aussi, il n'y a même pas de sujet. Après, il y a beaucoup d'autres... possibilités ou théories, mais ces deux points sont quand même majeurs et largement reconnus. Et ce qui est quand même aussi intéressant, c'est qu'ils ne sont pas si compliqués que ça à modifier, contrairement à, par exemple, l'aspect génétique. Par exemple, il y a une sensibilité à certaines maladies, comme génétique, à certaines maladies. ok, est-ce qu'on laisse le gène s'exprimer, est-ce qu'on permet au gène de s'exprimer, ou est-ce que, même si je suis porteur de ce gène, d'ailleurs je ne le sais pas à l'avance, parce que tant que je ne suis pas malade, on ne va pas investiguer quand même, mais sur le choix de mettre un peu plus de fibres végétales dans son assiette et de manger moins transformé, c'est des choses qui sont quand même accessibles et je dirais au plus grand nombre et simples. En effet, c'est quand même très déterminant.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, est-ce que tu poses la question comment vous mangez à tes patients pour savoir un peu leur habitude alimentaire ? Oui,

  • Speaker #1

    systématiquement. Sur le ventre, je suis un petit peu obligé, systématiquement. Alors, je ne rentre pas dès la première séance dans le détail absolu, mais je me souviens, j'ai des patients qui me disent moi je mange du pain et du fromage Et puis voilà. Donc on se dit bien que là, il y a quand même des personnes qui ont un mode alimentaire aujourd'hui très perturbé. Là, c'est quand même des questions essentielles. Et donc j'ai cette question. Il faut savoir que quand on demande quand même à nos patientes, à nos patients, est-ce que vous mangez bien ? Ils répondent tous oui. Ça c'est sûr et certain. Mais on sait que ce n'est pas vrai. Et puis en plus, répondre oui. C'est très compliqué parce que pour avoir, pour continuer à me former, à lire, à rencontrer des spécialistes de nutrition, ce dont on est à peu près sûr aujourd'hui, c'est qu'il n'y a pas un modèle alimentaire unique. qui correspondrait à la totalité de l'humanité, mais plutôt à un modèle alimentaire qui me correspond déjà aujourd'hui, dans l'état dans lequel je suis, et surtout l'état de mon intestin, est-ce que j'ai un syndrome d'intestin irritable ou pas, etc. Ce qui va déterminer quand même des choix alimentaires. Donc il n'y a pas un modèle, et ce serait bizarre de vouloir asséner une vérité sur le mode alimentaire. mais on doit essayer de comprendre si l'alimentation de nos patients leur correspond ou pas. Voilà, ça c'est un grand défi.

  • Speaker #0

    Oui, et ça c'est quelque chose que les gens en général ont du mal à s'écouter. Souvent on est dans le gavage par le stress, par le manque de sommeil, par tout ça.

  • Speaker #1

    Les spécialistes du comportement alimentaire parlent de je mange mes émotions c'est-à-dire qu'en effet on ne mange pas tant pour se nourrir dans nos sociétés que pour faire plaisir à notre cerveau. Et donc, est-ce que faire plaisir à son cerveau est bon pour le deuxième cerveau ? C'est une grande question. Généralement, ça ne fonctionne pas bien ensemble. entre une tablette de chocolat et puis des carottes râpées je crois que le choix plaisir est vite fait pour autant ça dépend aussi des cultures ça dépend énormément des cultures en France on a bien bien mangé oui enfin on mange la nourriture est un très très grand sujet parce que c'est un acte social oui qui rapproche les êtres humains qui ont besoin de relations. C'est un acte social associé à un moment de détente et de plaisir, et où l'aspect santé passe vraiment au second plan. Ce qu'on peut comprendre, et plus on est dans une situation de stress, de fatigue, etc., et moins on va probablement aller chercher une alimentation santé, mais plus une alimentation plaisir. L'idéal, ce serait de faire comprendre que parfois une alimentation santé peut aussi être délicieuse.

  • Speaker #0

    Oui, il suffit juste d'avoir quelques recettes sous la main.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Pendant la formation, tu nous as parlé un petit peu de l'endométriose, mais je sais que tu en parles un peu plus dans les autres modules.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que tu vois assez souvent et que tu arrives à soigner avec la kiné viscérale ?

  • Speaker #1

    Alors, l'endométriose est un sujet à la fois jeune et très ancien, parce qu'il y a de l'endométriose. On connaît quand même l'endométriose depuis très longtemps, mais c'est vrai que les techniques d'examen, etc. se sont améliorées. Pour résumer, en tant que kiné, on a vraiment un gros travail pour soutenir ces femmes. Il y a énormément de choses à faire, énormément, que ce soit du viscéral ou autre, mais il y a beaucoup, beaucoup de choses à faire. Ensuite, dire qu'on guérit une endométriose, ça, ce n'est pas possible, on ne peut pas dire ça. Dire qu'on apporte du confort à ces femmes, c'est une certitude. Ça, c'est une certitude. J'en ai en effet beaucoup, comme beaucoup de nos collègues aujourd'hui. C'est devenu un grand, grand sujet. J'ai publié… Très récemment, j'ai partagé, ce n'est pas moi qui écris les articles, une notion sur la pince mésantérique. C'est un petit détail anatomique, mais qui est très important, parce que ça va déterminer ce qu'on appelle une congestion pelvienne. et qui est souvent corrélée, souvent présente dans ces dosammétrioses, donc il y a forcément une relation de cause à effet. Et en fait, cette pince mésantérique, elle va pincer la veine rénale, ce qui va limiter le retour veineux du côté gauche. de la femme, de l'homme aussi, mais c'est plus manifeste chez la femme. Et du coup, avec des douleurs plutôt côté gauche, des douleurs plutôt en position debout, assise, soulagée, en position couchée. Et ce n'est pas anodin, on commence à en prendre conscience, c'est souvent corrélé malheureusement avec l'endométriose, pour y revenir. Et là-dessus, nous... On est assez pertinent parce qu'on va être capable de travailler le diaphragme, puisque en kinésithérapie on sait conseiller sur la respiration, on sait poser nos mains, on sait faire faire des exercices hypopressifs par exemple, et tout ce travail va améliorer la circulation de retour du petit bassin. Donc je prends juste cet exemple parce que le traitement en kinésithérapie de l'endométriose est très vaste et il y a énormément de choses à faire. Et donc… ne serait-ce que sur ce plan-là, donc avec des choses très très simples, c'est-à-dire cet aspect diaphragme. et tout ce qu'on sait faire autour, on soulage ces personnes. Donc j'ai un peu dévié en prenant l'idée du syndrome de la congestion pelvienne, mais dans ces histoires d'endométriose, on a souvent aussi cette congestion pelvienne. On sait aussi mobiliser avec une grande douceur, parce que toutes nos techniques sont toutes infradouloureuses, et donc on sait mobiliser une adhérence, etc., avec une grande douceur. Donc en effet, les causes de l'endométriose sont relativement connues aujourd'hui, simplement une fois qu'elle est déclarée, et il existe plein d'endométrioses différentes, aujourd'hui on est bien conscient de tout ça, mais on sait vraiment soulager ces personnes. Il y aura toujours des cas où on n'y arrivera pas, ce qui est bien normal, mais il ne faut pas s'en priver. Si on connaît un petit peu le mécanisme et l'anatomie de cette région, on a vraiment beaucoup d'outils à notre disposition.

  • Speaker #0

    Tu as dit que ça existait depuis longtemps, l'endobotriose, mais on n'en parle vraiment que depuis ces dernières années. Comment ça se fait ?

  • Speaker #1

    Je crois qu'il faut demander au corps médical. Ou peut-être que, je ne sais pas, c'est peut-être aussi une évolution normale des choses. Les connaissances scientifiques évoluent en permanence. Il n'y a pas de choses figées dans la science. Et donc, peut-être que l'imagerie, d'ailleurs l'imagerie a dû permettre aussi de mieux comprendre ce qui se passait. Peut-être que le nombre de cas a quand même augmenté, parce qu'on est à peu près une femme sur dix, en tout cas diagnostiquée, ce qui sous-entend peut-être qu'il y a plus. Je crois que c'est qu'on a amélioré, un, la connaissance, deux, le diagnostic aussi et le dépistage. Et puis... Voilà, peut-être qu'on s'occupe un peu plus aussi des femmes, ce qui est une très bonne chose.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Toi Thierry, tu travailles que en ornomenclature ?

  • Speaker #1

    Oui, je travaille essentiellement en ornomenclature, puisque tu vois le temps de séance est très long, je ne peux pas travailler à 16 euros sur une heure, c'est juste impossible. Oui.

  • Speaker #0

    Donc tu prends une heure pour chaque patient, et tu ne fais aucune pub de toute façon, donc les gens viennent te voir parce que c'est du bouche à oreille j'imagine. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Comment tu t'organises dans ton temps avec les formations que tu donnes et tes journées au cabinet ?

  • Speaker #1

    Alors j'anime, j'ai la chance d'animer beaucoup de formations par an. ce qui veut dire beaucoup de week-ends, parce qu'en tant que libéraux, on se forme souvent vendredi, samedi, dimanche. Et du coup, je travaille trois jours, je travaille maximum trois jours aujourd'hui à mon cabinet, parce que la plupart du temps, la fin de semaine, je suis pris par les formations. Donc j'ai trois jours à mon cabinet, et ce qui est... très agréable, parce que c'est vrai que trois jours, c'est là où on a le plus de plaisir, probablement, je pense. Voilà, donc, puis la diversité d'activités, bon, ça dépend de chacun et de chacune, mais... et stimulante. Donc, quand on passe de l'un à l'autre, dans la formation, il faut vraiment rester très actualisé sur nos connaissances anatomiques, physiologiques, scientifiques, et du coup, ça nous enrichit. Et puis après, quand on retourne au cabinet, on est meilleur aussi, puisqu'on a forcément appris. Pour ma part, quand je refais une formation, surtout sur le petit bassin, c'est... L'anatomie, c'est comme un grand sujet. Je ressors très régulièrement mes livres, parce qu'il y a toujours un petit détail qui finit par nous échapper. Et voilà, donc je suis à trois jours à peu près.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, en parlant de livres, tu as écrit un livre sur l'entretien motivationnel, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu veux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir, oui. Alors, je côtoie beaucoup, beaucoup de collègues depuis plus de 20 ans. grâce aux formations et à chaque fois qu'on se rencontre qu'on mange ensemble tous les midis etc j'entends la souffrance de nos collègues les souffrances de nos collègues il y en a plusieurs c'est vrai l'aspect financier mais il y a aussi l'observance du traitement c'est à dire que Tout notre métier, c'est de faire un bilan, de traiter éventuellement manuellement, certains peut-être ne le font pas, ou en tout cas de manière physique, même si c'est par des exercices, nos patients, et dans l'idéal, on donne des conseils à nos patients pour qu'ils puissent faire perdurer ce qu'on a fait ensemble, que ce soit manuel ou des exercices. Et là, c'est un grand sujet, parce que j'entends à chaque repas, oui, mais nos patients ne font pas ce qu'on leur dit de faire. Donc, en fait, j'ai cherché comment moi je faisais pour y arriver, et puis je me suis formé, etc. Et puis évidemment, forcément, je suis tombé sur l'entretien motivationnel, et ça a été pour moi une grande clé à partager avec les collègues, c'est-à-dire que... avant, enfin dans le début de ma pratique je faisais un peu malgré moi je ne sais pas exactement comment ça m'est venu mais c'était bien de le formaliser avec des formations et l'entretien motivationnel c'est la clé qui va faire qu'on ne va pas s'épuiser à essayer d'encourager quelqu'un à faire tel ou tel exercice et ensuite à se plaindre parce qu'il ne l'a pas fait voilà et euh Donc j'écris ça dans l'idée que nos collègues aient du plaisir à travailler avec leurs patients, qu'ils aient du plaisir à faire les exercices. Alors c'est un monde qui mérite d'être approfondi, mais c'est une véritable clé, c'est-à-dire que nous on est un peu des sachants, c'est-à-dire qu'on sait ce qui est bon pour les personnes, et on a tendance à leur dire faites ça, c'est bon pour vous Or, ce n'est pas parce qu'on dit ça que le patient est motivé pour le faire, même si on a raison. On a généralement raison dans notre prescription d'exercice, mais est-ce qu'ils sont motivés ? Non. Et donc, le gros problème aujourd'hui, ce n'est pas simplement l'éducation thérapeutique qui est excellente, c'est comment je peux faire pour que mon éducation thérapeutique soit mise en place, parce que sinon, c'est peine perdue, on va à l'échec. et l'entretien motivationnel part toujours de la personne. Il y a beaucoup d'aspects, mais un des grands points de l'entretien motivationnel, c'est la bienveillance et une sorte de neutralité. C'est-à-dire que nous, quand un patient ne fait pas ses exercices, ça nous perturbe parce qu'on dit ah machin, etc. ça ne va pas Or, il y a beaucoup d'études aujourd'hui qui ont été faites. Là-dessus, l'entretien motivationnel au départ a été utilisé dans les addictions. mais puis ensuite dans beaucoup de domaines médicaux. Et en fait, même si on devait prendre une séance qui n'est à faire que de l'entretien motivationnel, c'est tellement déterminant pour la suite du traitement que ça mérite de le faire. C'est-à-dire comment on peut faire naître la motivation chez une patiente ou un patient d'améliorer sa santé, quels que soient les moyens. Ça peut être en effet des exercices, parfois c'est l'alimentation, parfois c'est je ne sais pas quoi. de la diction. Quand on est dans cette démarche, alors ça demande une révolution intérieure dans notre mode de penser, vu que nous on est habitué à donner des prescriptions d'exercice, il faut changer ça et plutôt dire qu'est-ce que vous pensez, par exemple, quels exercices vous pensez qui pourraient vous faire du bien. On doit carrément inverser totalement les propos. quels sont les freins qui vous empêchent de faire ces exercices, plutôt que de dire vous devez faire 10 séries de 10. Quels sont les freins qui vous empêchent ? Après, il y a toute une démarche, c'est très intéressant. C'est intéressant parce qu'on est dans une posture thérapeutique nouvelle, je dirais en co... co-relation avec le patient plutôt qu'en opposition, parce qu'au bout d'un moment, ça finit par être une opposition. Et on sait, les études montrent que quand on donne une sorte d'ordre au patient, immédiatement, il va mettre un frein à son changement. Quand on dit vous devriez faire ça quand on veut convaincre un patient, immédiatement, il va mettre un frein. Ça, ça a été démontré, etc. Et donc plutôt... Comment on pourrait faire naître la motivation ? Et il y a plein d'outils, c'est tout l'objet de l'entretien motivationnel. Et les personnes qui ont lu le livre ou qui le mettent même en pratique, même parce qu'il y a toute une démarche, mais même si on commence un premier pas avec l'entretien motivationnel, immédiatement il y a des choses qui changent. c'est très intéressant de changer de posture et c'est moins épuisant aussi pour les soignants qui parfois ont peut-être tendance à avoir le sentiment de porter leurs patients. Ça, je comprends que ce soit délicat.

  • Speaker #0

    Et puis, ça permet peut-être aussi de rendre les patients encore plus vite indépendants et qu'ils ne reviennent pas au cabinet.

  • Speaker #1

    Le but, c'est l'autonomisation de nos patients. alors on a essayé de le faire avec l'éducation thérapeutique ce qui est une très bonne chose mais elle n'a de valeur que si il y a une réponse en face une motivation ça me fait aussi pas mal penser à l'éducation des enfants oui justement je suis aussi souvent dans les livres des fondateurs de cette technique en effet et cette posture ne se limite pas au cabinet.

  • Speaker #0

    Exactement, dans tous les rapports humains.

  • Speaker #1

    Dans tous les rapports humains, est-ce que même dans un couple, on veut convaincre l'autre qu'on a raison, par exemple ? Ou est-ce qu'on essaye de comprendre quelle est sa position et est-ce qu'on ne peut pas reposer une question ou reformuler ses propos pour mieux comprendre ? Et en effet, c'est une communication très bienveillante en réalité et qui est... L'objectif, c'est le changement. L'objectif de l'entretien motivationnel, c'est le changement vers l'autonomie. Et donc, en effet, les enfants, ce n'est pas parce qu'on leur dit qu'il ne faut pas faire une chose qu'ils ne vont pas la faire. Les patients, c'est pareil.

  • Speaker #0

    C'est ça. J'étais en train de lire un livre l'autre jour. Il y avait une citation de Confucius. Si l'homme a deux oreilles et une bouche, c'est pour écouter deux fois plus qu'il ne parle.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est un peu le B.A.B.A.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et en effet, dans l'entretien motivationnel, on apprend vraiment à écouter.

  • Speaker #0

    super important Thierry j'en arrive à ma dernière question la kiné dans 20 ans tu la vois comment ?

  • Speaker #1

    j'ai pas de boule de cristal je me pose des questions je la vois comme ça sur certains aspects très positifs, dans le sens où on a quand même des connaissances qui évoluent, des tests aujourd'hui avec une grande fiabilité, que ce soit dans le musculo-skeletique ou ailleurs, qui nous permettent d'avoir une démarche thérapeutique logique. Donc ça, c'est un côté très, très rassurant. Après, c'est une interprétation, le reste c'est un peu personnel, peut-être lié à mon histoire ou à mon âge, j'en sais rien. On est parti aujourd'hui dans une kinésithérapie très gymnique, basée essentiellement sur des exercices, ce qui a toujours fait partie de notre métier, le mot kinésithérapie par définition. Est-ce qu'on posera encore les mains sur nos patients dans 20 ans ? Je ne sais pas. Pour autant, c'est une demande énorme des patients qu'on puisse aborder leur corps. Alors, aujourd'hui, c'est mêlé avec des problèmes parfois juridiques, etc., ce qui complexifie un peu le sentiment que le système américain vient sur ce plan-là en Europe, comme c'est souvent le cas, pour éviter des procès. eh bien on ne touche plus comme ça, c'est plus tranquille. Pour autant, il y a beaucoup aussi d'études, même sur les bébés, etc. Mais le docteur Bonneau aussi en a beaucoup parlé, qui montre que le toucher est sur la peau, donc neurovégétatif. Donc il y a beaucoup d'effets aussi. Voilà, donc qu'est-ce qui sera ? Je ne sais pas, peut-être qu'une majorité de nos collègues seront... des kinés gymniques et peut-être qu'une petite partie s'intéressera au corps l'avenir nous dira probablement aussi que la technologie va beaucoup intervenir enfin tout ce qui est casque de réalité virtuelle probablement d'autres appareils d'analyse et tous les appareils pour rééduqués sur la gestuelle sont quand même souvent très très pertinents en tout cas la tendance va là-dessus quand même à la fois sur meilleurs tests beaucoup d'exercices, d'auto-exercices, d'exercices correcteurs. la technologie et je ne sais pas quelle sera la place de la main thérapeutique dans 20 ans.

  • Speaker #0

    Oui d'ailleurs, c'est vrai, on n'en a pas parlé, mais tu l'as dit tout à l'heure par rapport à tout ce qui est recherche scientifique, qu'est-ce que ça dit sur la kiné viscérale ? Est-ce qu'il y a eu des articles, il me semble ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est assez… Alors, sur la kiné viscérale en tant que telle, rien, puisque le mot n'existe pas. C'est moi qui l'ai utilisé. En fait… Il y a une... une sorte de méta-analyse qui a été faite sur l'ostéopathie viscérale. Ce qui est quand même assez différent, même si on travaille toujours à peu près les mêmes structures quand même. Mais donc, à la fois, il y a des études peut-être segmentaires, etc., qui donnent une certaine fiabilité, d'autres moins. Et quand on rentre dans une méta-analyse, il semble que sur l'ostéopathie viscérale, en tout cas par le cabinet par lequel ça a été... faits, les résultats ne soient pas à la hauteur de ce qui était espéré en tous les cas. Pour autant, le regard aujourd'hui des gastro-entérologues, avec lesquels j'échange, pour eux ils ont une demande énorme sur le viscéral, parce qu'ils ont observé que par exemple, le temps d'hospitalisation diminue lorsqu'on a... Au post-op chirurgical, le temps d'hospitalisation diminue quand on pratique des choses très simples en réalité sur l'abdomen. Donc voilà, je pense qu'en fait ça mérite encore que des études soient faites. Simplement, à partir de quel élément, sur quel diagnostic, etc. L'étude, c'est toujours très, très, très difficile de trouver les bons paramètres. Donc, concernant la kinéviscérate, il n'y a pas aujourd'hui d'étude. On est plus, en effet, sur l'expérience clinique et sur de la physio et de la nappe. J'ai cru savoir qu'il y avait trois CHU qui avaient lancé une étude avec des kinés qui sont formés chez nous. Donc j'attends avec impatience les résultats.

  • Speaker #0

    super merci beaucoup Thierry c'était un échange très intéressant on mettra le lien de Kineformation pour ceux qui veulent suivre ta formation je précise je n'ai aucun lien d'intérêt c'est vrai donc c'est important de le préciser merci beaucoup merci Gabrielle bonne journée et à la prochaine formation merci,

  • Speaker #1

    au revoir

Description

Pour ce nouvel épisode, j’ai le plaisir d’échanger avec Thierry Blain, kinésithérapeute, et formateur en kiné viscérale au sein de son organisme de formation kinéformations. Thierry a aussi un diplôme de médecine traditionnelle chinois, il est ostéopathe et il accueille ses patients dans son cabinet à Paris.

J’ai récemment suivi une formation avec Thierry en kiné viscérale et ça m’a donné envie de vous partager cette pratique très intéressante et différente de ce qu’on a pu apprendre à l’école et en formation.


Thierry va nous décrire les liens que l’on peut faire avec les viscères, notamment lorsqu’un patient arrive avec un mal d’épaule ou une lombalgie.

Avec Thierry, on va aussi parler d’intestin irritable, d’endométriose et comment la kiné viscérale peut soulager ces maux. 

Aussi, Thierry va nous présenter l’ouvrage qu’il a écrit sur l’entretien motivationel, de l'impact de ce dernier sur l’évolution positive de la santé de nos patients.


Je précise que je n’ai aucun lien d’intérêt avec Thierry ni avec kiné formations.


Site internet en lien avec l'épisode :

http://www.kine-formations.com

Livre sur l'entretien motivationel : https://www.amazon.fr/dp/B0CFCZCJY2


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Kine-D. Pour ce nouvel épisode, j'ai le plaisir d'échanger avec Thierry Blin, kinésithérapeute et formateur en kiné viscérale au sein de son organisme de formation, Kine-Formation. Thierry a aussi un diplôme de médecine traditionnelle chinoise et il est ostéopathe et il accueille ses patients dans son cabinet à Paris. J'ai récemment suivi une formation avec Thierry en kiné viscérale et ça m'a donné envie de vous partager cette pratique très intéressante et différente de ce qu'on a pu apprendre à l'école et en formation. Thierry va nous décrire les liens que l'on peut faire avec le viscère, notamment lorsqu'un patient arrive avec un mal d'épaule ou une lombe agile. Avec Thierry, on va aussi parler d'intestins irritables, d'endométriose et comment la kiné viscérale peut soulager ces maux. Aussi, Thierry va nous présenter l'ouvrage qu'il a écrit sur l'entretien motivationnel et son impact sur l'évolution positive de la santé de nos patients. Alors, je précise que je n'ai aucun lien d'intérêt avec Thierry ni avec l'organisme Kinéformation. Et enfin, si vous avez deux petites secondes, n'hésitez pas à liker et partager cet épisode. Ça m'aidera à faire grandir ce podcast et vous proposer du contenu intéressant chaque lundi. Aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir Thierry Blain, kinésithérapeute, kiné libérale à Paris, fondateur de l'organisme Kinéformation, diplômé en médecine traditionnelle chinoise. Thierry donne des formations en kinésithérapie viscérale avec Kinéformation. Il est aussi conférencier. Et il va nous parler aujourd'hui de l'Akiné viscérale et plein d'autres choses. Bonjour Thierry.

  • Speaker #1

    Bonjour, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, merci. Et toi ?

  • Speaker #1

    Très bien, merci aussi.

  • Speaker #0

    Alors j'ai fait une formation avec toi, c'était en mars. J'ai fait la première partie de la formation kiné-viscérale que j'ai beaucoup appréciée. J'avoue que j'ai toujours eu une petite attraction envers tout ce qui est médecine chinoise, envers les viscères en général. C'est quelque chose qu'on n'apprend pas beaucoup en école de kiné malheureusement. Et donc j'étais très curieuse d'apprendre toutes ces choses-là avec toi et je n'ai pas été déçue. Vraiment, ça m'a ouvert l'esprit sur une pratique différente, mais aussi complémentaire avec la kiné.

  • Speaker #1

    C'est vrai, je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Alors, avant qu'on rentre dans le vif du sujet, Thierry, est-ce que tu peux nous dire pourquoi tu as voulu te spécialiser en kiné viscérale ? Qu'est-ce qui t'a attiré ?

  • Speaker #1

    Alors, plusieurs aspects m'ont attiré. D'abord, je me suis formé en kinésithérapie. On avait quand même un abord manuel de l'abdomen. C'est une zone aussi qui m'a toujours intrigué et donc quand j'ai terminé mes études, je me suis formé également en ostéopathie et dans l'ostéopathie il y a une partie viscérale et donc rapidement je me suis, après mes études, formé dans ce domaine, également dans les difficultés par rapport à la nutrition. Ça c'est le premier point et le deuxième c'est comme beaucoup de collègues probablement qui viennent en formation, c'est que j'ai souffert dans mon enfance aussi, même tardivement, de troubles digestifs invalidants et j'ai forcément cherché des solutions, voilà ce qui m'a amené à m'occuper du viscéral.

  • Speaker #0

    Donc maintenant tu ne fais que ça dans ton cabinet.

  • Speaker #1

    Alors, non, pas vraiment, parce que l'être humain ne se limite pas aux viscères, et nos patients viennent rarement avec une plainte directe, parce qu'autrement ils vont voir un gastro-entérologue, mais dans l'anamnèse et dans l'historique de nos patients, je dirais musculoskeletiques, rhumatisants, etc., et même sportifs, parce que j'ai travaillé longtemps dans le sport, c'est une question qui, quand on la pose, finalement, il y a beaucoup de... on se rend compte qu'il y a beaucoup de problèmes et que les gens ne pensaient pas que ce soit nécessaire de nous en parler, mais finalement on arrive à faire des liens.

  • Speaker #0

    On va en revenir sur les liens justement. Mais pour partir sur les bases, les définitions, comment est-ce que tu définirais la kiné viscérale ? C'est quoi ?

  • Speaker #1

    Alors la kiné viscérale, c'est un grand sujet aujourd'hui. Je l'ai appelée comme ça parce que je m'adresse à des kinésithérapeutes. Et donc on s'occupe des viscères. J'ai commencé ces formations il y a une vingtaine d'années et donc j'ai trouvé ce nom qui correspondait à ce que je transmets et puis aussi à l'attente des personnes qui venaient. Comment la définir ? Au milieu du corps humain, il y a un ventre, c'est notre centre, et ce ventre nourrit l'ensemble de nos cellules, il est également responsable de l'élimination de nos déchets, et donc à un moment donné, c'est vrai que c'est une question qui se pose. Maintenant, pour le définir, plus qu'on est kiné, on reste finalement toujours dans le même métier, dans le sens où nos organes sont... accrochés à des ligaments. Ces ligaments s'accrochent plus ou moins directement au minimum au diaphragme et le diaphragme finit sur notre colonne vertébrale. Or, dans le diaphragme passent beaucoup de tuyaux, d'artères, de veines, etc. Et donc la santé du tube digestif influence la santé du diaphragme qui, comme on le sait, est une très grande question. Et donc, finalement, notre travail est... est assez simple et reste dans le cadre de ce que l'on fait habituellement, c'est-à-dire faire bouger ce qui ne bouge pas et redonner de la santé aux ligaments pour que tant au niveau vasculaire, veineux, lymphatique et digestif, cet ensemble puisse fonctionner correctement.

  • Speaker #0

    Est-ce que la kiné viscérale se rapproche des techniques d'ostéopathie viscérale ?

  • Speaker #1

    Alors, on a toujours demain un ventre pour soigner, un ventre à soigner, donc je ne sais pas si on peut dire quand même qu'il y a une proximité. Maintenant, les techniques ostéopathiques... reposent sur des tests ostéopathiques, ce qui n'est pas le cas de la kiné viscérale. Nous, on est plutôt sur des tests ligamentaires, des systèmes de chaînes, de postures, etc. Donc, dans ce sens, ça ne ressemble... C'est toujours deux mains sur un ventre, donc ça pourrait ressembler extérieurement, mais ce ne sont pas des techniques ostéopathiques.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Est-ce que tu es d'accord de dire que l'intestin, c'est notre deuxième cerveau ?

  • Speaker #1

    J'aurais du mal à dire le contraire aujourd'hui, puisque je me suis formé en 1986 avec le docteur Kousmine, qui déjà à l'époque avait écrit énormément sur cet organe clé, mais Hippocrate aussi l'avait déjà dit, donc je crois qu'aujourd'hui tout le monde est d'accord sur ce sujet en effet.

  • Speaker #0

    Oui. Et alors, en quoi la médecine chinoise t'a aidé dans ta pratique de kiné viscérale ? Comment est-ce que tu t'en es inspiré et comment tu l'appliques, tu la mets en pratique ?

  • Speaker #1

    Alors, la grande force de la médecine chinoise, c'est qu'en effet, elle repose sur une compréhension de la physiologie des organes en général, de tous les organes. Et leur caractéristique, c'est qu'ils ont... Essayer très tôt, parce que ça fait quand même plus de 3000 ans, de comprendre, un, la fonction de chacun des organes, ils en avaient une très très bonne connaissance, et deux, ce qui peut nous manquer, puisque moi je suis issu aussi de l'ostéopathie, les interrelations, c'est-à-dire que la force de la médecine chinoise c'est d'avoir pu expliquer les relations qui existent entre chacun des organes. Alors, ces relations sont simples et reposent finalement sur la physiologie, la physiologie totalement occidentale. Mais la physiologie occidentale, comme on nous l'a appris, d'ailleurs pour ma part en tout cas à l'école de kiné, elle est segmentaire, c'est-à-dire qu'on fait un étage, puis un deuxième, puis un troisième, et on ne comprend pas toujours, par exemple si on parle du cœur et du rein, on se dit ah j'ai un problème de cœur et puis au moment où on fait la physio du rein, c'est vrai qu'on se dit tiens, il peut y avoir un problème de cœur Mais ce n'est pas automatique. Or les Chinois… On décrit des schémas à la fois très très simples entre chacun des organes, ce qui nous permet de mieux comprendre les dysfonctions, les ralentissements, etc. du tube digestif chez nos patients.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est en lien avec les méridiens aussi, le trajet des méridiens ?

  • Speaker #1

    Alors, oui, le trajet des méridiens est intéressant. On cherche encore comment fonctionne ce système. Il y a des personnes, il y a des médecins dans pas mal de facultés. J'ai partagé récemment sur ma page les propos d'une médecin qui parle du tissu conjonctif, des étirements et l'acupuncture. Qu'est-ce qui se passe quand on étire ? Qu'est-ce qui se passe quand on met une aiguille ? Donc, on commence à comprendre que finalement... Le support est très conjonctif. Il y a eu des tentatives d'imagerie sur les méridiens, mais aujourd'hui... On comprend que le support est conjonctif, parce que le conjonctif est souvent porteur des systèmes nerfs-artères-veines, et que si le conjonctif est fibrosé, probablement il va ralentir ces fonctions-là dans les territoires. concerné. Donc, oui, on finit par, après toutes ces années, par comprendre ce système de méridien qui est très proche d'ailleurs des chaînes musculaires, il n'y a pas beaucoup de différence. Et dans ce sens, on a une lecture du corps qui est assez logique et souvent dans les formations, je prends des personnes qui sont concernées à chaque fois par ces organes et en effet leur corps ou leur tissu conjonctif plutôt, exprime ce qui se passe, certes parfois sur un méridien, mais finalement correspondant à un organe. Cependant ces organes sont aussi énervés et donc on est dans un système métamérique qui est assez... logique et physiologique d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Oui. Oui, donc en fait, en gros, tout est lié.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ce qu'on comprend de plus en plus, même si on est obligé d'apprendre de manière segmentaire, probablement parce que notre cerveau ne pourrait pas faire autrement, mais on comprend que l'être humain est un tout, et que même s'il y a une souffrance quelque part, il faut parfois aller chercher un peu à distance la cause de ces souffrances. ou les causes, parce qu'une cause n'existe pas vraiment, mais un ensemble de causes.

  • Speaker #0

    Oui. Du coup, pendant l'entretien, est-ce que tu fais une anamnèse, tu poses beaucoup, beaucoup de questions qui remontent jusqu'au passé assez lointain de la personne, pour comprendre ?

  • Speaker #1

    Oui et non. C'est-à-dire que c'est difficile de simplifier à l'extrême. Mais si je prends par exemple des patients qui sont assez jeunes, déjà l'historique est courte, donc ça c'est une bonne chose. Les patients jeunes sont encore dans une logique très musculeuse, squelettique. très mécanique même. Et donc, les réponses, enfin, les causes des problèmes sont souvent musculosquelétiques, avec des réponses simples, et puis un traitement relativement simple qui est largement partagé aujourd'hui dans le monde de la kinésithérapie, ce qui n'est pas le cas des personnes qui avancent un peu en âge ou qui ont un historique médical lourd. Et donc... On pourrait, en simplifiant à l'extrême, faire deux catégories, donc les gens jeunes et sportifs, pour qui nos techniques musculoskeletiques manuelles, musculoskeletiques rééducatives, gymniques, sont totalement pertinentes, et les personnes moins jeunes, qui présentent de multiples problèmes, avec souvent une... intestin quand même assez causal. Et donc là, on est obligé d'investiguer beaucoup plus sur l'historique. Et il m'arrive en effet de remonter très loin, parce que certaines personnes ont subi des interventions très tôt dans leur vie, des prises de médicaments très tôt, etc. Donc oui, ça peut arriver en effet de faire un très long historique.

  • Speaker #0

    Donc l'entretien que... Le nombre de temps, enfin le temps que tu prends avec chaque personne, tu prends une heure pour le bilan ? Tu t'organises comment ?

  • Speaker #1

    Alors, pour ma part, chacun peut-être le fait différemment, pour ma part je ne fais pas de séance que de bilan. parce que j'ai besoin aussi d'avoir un retour du corps, c'est-à-dire que je fais un bilan, mais les gens viennent en souffrance, et j'ai besoin de répondre à un minimum de questions, voire des souffrances. Et donc j'ai besoin de pouvoir travailler au moins un élément qui ressort dans ce bilan, pour la séance d'après, conforter que le bilan et le choix thérapeutique est correct. Donc, je ne fais pas une heure. C'est vrai que la première séance, forcément, le bilan prend un temps conséquent. Mais pour ma part, je ne fais jamais une heure de bilan.

  • Speaker #0

    Je me souviens pendant la formation, tu arrivais à voir un peu la faiblesse ou l'organe qu'il fallait travailler chez la personne, rien qu'en la regardant. en observant ces traits ça c'est basé sur la médecine chinoise et ma deuxième question c'est est-ce que parfois tu as raison à tous les coups ? est-ce que tu as juste ou est-ce que parfois ça peut un peu être différent ?

  • Speaker #1

    alors bon ça c'est un petit peu particulier mais c'est des choses que L'être humain et que les soignants connaissent, à force de voir des patients, de corréler des chaînes musculaires avec des souffrances organiques, avec un type de comportement. Donc, en effet, c'est ce qu'on arrive un petit peu à faire, mais ce n'est qu'une partie, c'est une sorte de... de questions que je me pose quand je vois une personne et je me dis, tiens, par rapport à plein plein de critères qu'on n'aurait peut-être pas le temps de détailler ici, mais peut-être que cette personne souffre du rein ou autre. Donc c'est uniquement par observation parce que... Quand j'ai commencé à travailler, ça fait quand même un petit moment, on n'était pas tout à fait au même niveau de connaissance que les jeunes ont aujourd'hui. Et donc, à la fois dans notre bilan et dans notre stratégie thérapeutique, on était quand même un peu limités. Et du coup, je me sentais limité et incapable de soigner mes patients. Donc, je me suis dit, il faut que je prenne le maximum d'informations, vraiment le maximum, tant dans les dires des patientes et des patients, que dans les examens complémentaires, que dans le bilan kiné qu'on pouvait faire, etc. Mais aussi dans l'observation. À l'école, on m'avait dit, d'abord tu observes. Et donc je me suis dit, je vais tout observer, tout ce qui est écrit sur le corps, tout ce que la personne exprime, etc. Et je vais voir quelles sont les corrélations entre tels signes et tels signes, etc. Par exemple, un thorax un peu fermé sur un organe, etc. Ou au contraire ouvert, qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? Et j'ai fait ça pendant toute ma pratique parce qu'aujourd'hui encore, je suis... même si on a des bilans qui sont améliorés, même si on a l'expérience, etc. Pour ma part, je reste assez neutre dans... dans le choix et puis dans mes décisions, c'est-à-dire que, ok, on a des idées par rapport au patient qui est en face de nous, à la patiente, pour autant, est-ce qu'on a raison ? Il n'y a que la patiente ou le patient qui nous le dira la fois d'après, c'est-à-dire soit on a été capable d'apporter des améliorations, soit pas. Donc, j'essaye de t'utiliser, dont ces signes dont tu parles en effet, et c'est vrai qu'avec... fonctionne plutôt bien parce qu'on a pu le vérifier sur la clinique, évidemment des personnes qui étaient présentes avec nous, pour autant, heureusement que ce n'est pas mathématique, parce que ça sous-entendrait une espèce de... de grilles où on mettrait les gens dans des cases, ce qui est un peu présomptueux, je crois. Mais bon, c'est des petits points d'interrogation qui me plaisent et que j'essaye d'approfondir, de corréler en fait avec la symptomatologie, la clinique, les examens, etc.

  • Speaker #0

    Donc c'est important d'observer la posture, que ce soit en statique et en dynamique. Ça en dit... Oui. ça en dit long sur la personne mais pas que sur justement tu parlais de segments par exemple si elle a mal à l'épaule droite peut-être que comme tu nous a expliqué un pendant la formation c'est peut-être en lien avec un autre organe comme le foie en l'occurrence vous l'intérêt d'aller aussi voir le foie d'ailleurs ça c'est basé sur la médecine chinoise

  • Speaker #1

    Non, non, non, du tout. C'est basé sur de l'anatomie et de la physio. Beaucoup d'anatomie. On peut prendre ce sujet qui est très connu dans le milieu hospitalier. Par exemple, si on prend l'épaule droite, c'est un grand classique sur le foie. D'abord, le foie est très lourd parce qu'il pèse facilement 2 kg. Lorsqu'il perd de sa mobilité, le foie est enveloppé par une capsule hépatique conjonctive, comme une sorte d'aponébrose musculaire autour du foie. qui est accrochée elle-même au diaphragme, qui est en relation avec le poumon, avec le ligament suspenseur du poumon, les vertèbres C6, C7 et 1 et K1. Et donc, j'ai une petite tension qui s'exerce, et il est très simple d'observer que ces personnes-là vont essayer de détendre, en fait, pour une question de confort, l'être humain détend ses rétractions, et donc, en effet, il va s'enrouler autour de ce foie, en roulant ainsi son épaule droite, en fabriquant un... petit pectoral rétracté qui est probablement un subscapularis et ce ne sont pas des bonnes conditions pour une épaule physiologique, les spécialistes je pense pourraient le confirmer, mais il existe aussi d'autres aspects, c'est-à-dire l'innervation et ça c'est connu entre autres par les urgentistes parce que ça s'appelle le signe de KER Et en effet, cette capsule hépatique est innervée, tout autant que la vésicule et le pancréas, c'est la face inférieure du diaphragme, est innervée par le nerf rhinique, dont les étages sont cervicaux, et lorsqu'il y a une inflammation conséquente, une nociception sur ces organes. pancréas x VB, va projeter soit au niveau cervical, soit au niveau épaule, soit au niveau métamérique sur le rebord costal. Donc, dans épaule x, il y a à la fois des aspects tissulaires, ligamentaires, tout à fait simples, qui sont évidents d'ailleurs quand on l'observe et quand on les traite, et puis également cette innervation bien connue. d'hospitalier.

  • Speaker #0

    Oui, donc d'où l'intérêt, par exemple, quand tu as quelqu'un avec une capsulite rétractile qui vient mal à l'épaule droite, c'est intéressant d'aller voir le foie. Peut-être pas tout de suite, mais peut-être dans la séance d'après.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, de toute façon, le bilan que... le bilan que l'on propose sur le viscéral est quand même à la fois simple et rapide. Donc même si on fait un bilan classique pour une capsulite rétractile, ce n'est pas difficile d'y rajouter le bilan du foie, et puis on fera un choix thérapeutique par la suite. Donc peut-être qu'on ne va pas le traiter en première intention, il y a beaucoup de choses à faire, mais c'est bien qu'il fasse peut-être, si on voit qu'il fait partie du tableau, à un moment donné il va falloir se poser la question en effet.

  • Speaker #0

    Alors pour les douleurs lombaires, est-ce qu'on peut trouver un lien de causalité avec un organe ?

  • Speaker #1

    Oui et non. Dans la clinique, les gens souffrant de constipation, de cicatrices abdominales, etc. ont très régulièrement des plaintes lombaires, c'est un classique. C'est facile à corréler. Sur le plan nerveux, l'innervation est un peu plus haute. L'Amérique, ce n'est pas sûr sûr. Par contre, ce qui est beaucoup plus évident, c'est la relation entre l'intestin et l'iliopsoas. Et pour ceux qui s'occupent un peu de viscérale, et je suis en contact très régulier avec des hospitaliers, des gastro-entérologues hospitaliers. Aujourd'hui, dire qu'une personne n'a pas du tout d'inflammation intestinale, ça devient quand même rare, honnêtement, ce n'est pas parce qu'on ne le perçoit pas qu'il n'y en a pas. Et donc, ce qu'on a pu corréler dans la pratique, c'est qu'un intestin, un colon longtemps enflammé, partageait son inflammation avec son voisin qui est derrière, c'est-à-dire l'héliopsoas. De fait, si j'ai cette inflammation longue qu'on peut trouver dans des sigmoïdites ou des verticulites ou des choses comme ça, on peut aussi se rendre compte que le psoas... du même côté sera généralement rétracté dans nos tests musculoskeletiques, on l'observe tout autant qu'à la palpation. Et donc on sait aussi qu'un psoas rétracté en plus de manière asymétrique, etc. ce n'est pas une condition favorable pour avoir un dos en parfaite santé, bien qu'il ne soit pas la cause unique, là-dessus tout le monde est d'accord. Or, maintenant, parmi toutes les causes, il faut au moins... 1. en avoir conscience, 2. le bilanter, et 3. le traiter spécifiquement si nécessaire. Ce serait dommage de... de ne pas le rentrer dans notre grille de bilan, parce que, voilà, en effet, lombaire et intestin, quand même, ça fonctionne plutôt bien ensemble. Oui,

  • Speaker #0

    c'est intéressant, oui. Tu parlais d'inflammation intestinale, qu'on en a tous une, ou presque.

  • Speaker #1

    Oui, alors, évidemment qu'il y a différents degrés, que c'est plutôt un... On parle souvent de syndrome plutôt que de maladie, sauf quand on est au niveau de Crohn ou de verticulite ou de verticulose. Mais on ne passe pas de j'ai rien à j'ai un colon irritable un syndrome de l'intestin irritable. Forcément, petit à petit, j'ai des modifications internes, de microbiote, etc. d'inflammation, de parois, d'hyperperméabilité. Et donc, notre mode alimentaire aujourd'hui est quand même… plutôt en faveur d'une fabrication progressive d'une inflammation qui peut se transformer après en tout un tas de maladies plus ou moins graves.

  • Speaker #0

    Pour simplifier les choses, selon toi, c'est quoi le problème de notre mode alimentaire aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, moi je suis quinquenné et j'essaye d'apprendre de tout le monde. Par exemple, si on prend des spécialistes, des gens qui ont fait des thèses, etc. sur l'alimentation, on peut prendre par exemple... un ami qui s'appelle Anthony Fardet, qui est présent sur les réseaux, qui a fait vraiment, je crois d'ailleurs, sa thèse là-dessus. Un des problèmes essentiels... partout sur la planète, mais beaucoup en Occident, c'est les aliments hyper transformés. Ça c'est vraiment un sujet où tout le monde est d'accord aujourd'hui. Hier soir j'assistais encore à une conférence d'un gastro-entérologue de Saint-Antoine, là-dessus tout le monde est d'accord, ces aliments hyper transformés sont mal reconnus par l'intestin, et donc c'est un problème. L'autre cause plus que reconnue, puisqu'il y a même eu des tentatives de publicité, à la télé par le ministère de la Santé, c'est le manque de fibres végétales dans notre alimentation qui va déterminer en effet une flore modifiée au niveau intestinal et une flore plutôt pro-inflammatoire. Et là-dessus, tout le monde est d'accord aussi, il n'y a même pas de sujet. Après, il y a beaucoup d'autres... possibilités ou théories, mais ces deux points sont quand même majeurs et largement reconnus. Et ce qui est quand même aussi intéressant, c'est qu'ils ne sont pas si compliqués que ça à modifier, contrairement à, par exemple, l'aspect génétique. Par exemple, il y a une sensibilité à certaines maladies, comme génétique, à certaines maladies. ok, est-ce qu'on laisse le gène s'exprimer, est-ce qu'on permet au gène de s'exprimer, ou est-ce que, même si je suis porteur de ce gène, d'ailleurs je ne le sais pas à l'avance, parce que tant que je ne suis pas malade, on ne va pas investiguer quand même, mais sur le choix de mettre un peu plus de fibres végétales dans son assiette et de manger moins transformé, c'est des choses qui sont quand même accessibles et je dirais au plus grand nombre et simples. En effet, c'est quand même très déterminant.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, est-ce que tu poses la question comment vous mangez à tes patients pour savoir un peu leur habitude alimentaire ? Oui,

  • Speaker #1

    systématiquement. Sur le ventre, je suis un petit peu obligé, systématiquement. Alors, je ne rentre pas dès la première séance dans le détail absolu, mais je me souviens, j'ai des patients qui me disent moi je mange du pain et du fromage Et puis voilà. Donc on se dit bien que là, il y a quand même des personnes qui ont un mode alimentaire aujourd'hui très perturbé. Là, c'est quand même des questions essentielles. Et donc j'ai cette question. Il faut savoir que quand on demande quand même à nos patientes, à nos patients, est-ce que vous mangez bien ? Ils répondent tous oui. Ça c'est sûr et certain. Mais on sait que ce n'est pas vrai. Et puis en plus, répondre oui. C'est très compliqué parce que pour avoir, pour continuer à me former, à lire, à rencontrer des spécialistes de nutrition, ce dont on est à peu près sûr aujourd'hui, c'est qu'il n'y a pas un modèle alimentaire unique. qui correspondrait à la totalité de l'humanité, mais plutôt à un modèle alimentaire qui me correspond déjà aujourd'hui, dans l'état dans lequel je suis, et surtout l'état de mon intestin, est-ce que j'ai un syndrome d'intestin irritable ou pas, etc. Ce qui va déterminer quand même des choix alimentaires. Donc il n'y a pas un modèle, et ce serait bizarre de vouloir asséner une vérité sur le mode alimentaire. mais on doit essayer de comprendre si l'alimentation de nos patients leur correspond ou pas. Voilà, ça c'est un grand défi.

  • Speaker #0

    Oui, et ça c'est quelque chose que les gens en général ont du mal à s'écouter. Souvent on est dans le gavage par le stress, par le manque de sommeil, par tout ça.

  • Speaker #1

    Les spécialistes du comportement alimentaire parlent de je mange mes émotions c'est-à-dire qu'en effet on ne mange pas tant pour se nourrir dans nos sociétés que pour faire plaisir à notre cerveau. Et donc, est-ce que faire plaisir à son cerveau est bon pour le deuxième cerveau ? C'est une grande question. Généralement, ça ne fonctionne pas bien ensemble. entre une tablette de chocolat et puis des carottes râpées je crois que le choix plaisir est vite fait pour autant ça dépend aussi des cultures ça dépend énormément des cultures en France on a bien bien mangé oui enfin on mange la nourriture est un très très grand sujet parce que c'est un acte social oui qui rapproche les êtres humains qui ont besoin de relations. C'est un acte social associé à un moment de détente et de plaisir, et où l'aspect santé passe vraiment au second plan. Ce qu'on peut comprendre, et plus on est dans une situation de stress, de fatigue, etc., et moins on va probablement aller chercher une alimentation santé, mais plus une alimentation plaisir. L'idéal, ce serait de faire comprendre que parfois une alimentation santé peut aussi être délicieuse.

  • Speaker #0

    Oui, il suffit juste d'avoir quelques recettes sous la main.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Pendant la formation, tu nous as parlé un petit peu de l'endométriose, mais je sais que tu en parles un peu plus dans les autres modules.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que tu vois assez souvent et que tu arrives à soigner avec la kiné viscérale ?

  • Speaker #1

    Alors, l'endométriose est un sujet à la fois jeune et très ancien, parce qu'il y a de l'endométriose. On connaît quand même l'endométriose depuis très longtemps, mais c'est vrai que les techniques d'examen, etc. se sont améliorées. Pour résumer, en tant que kiné, on a vraiment un gros travail pour soutenir ces femmes. Il y a énormément de choses à faire, énormément, que ce soit du viscéral ou autre, mais il y a beaucoup, beaucoup de choses à faire. Ensuite, dire qu'on guérit une endométriose, ça, ce n'est pas possible, on ne peut pas dire ça. Dire qu'on apporte du confort à ces femmes, c'est une certitude. Ça, c'est une certitude. J'en ai en effet beaucoup, comme beaucoup de nos collègues aujourd'hui. C'est devenu un grand, grand sujet. J'ai publié… Très récemment, j'ai partagé, ce n'est pas moi qui écris les articles, une notion sur la pince mésantérique. C'est un petit détail anatomique, mais qui est très important, parce que ça va déterminer ce qu'on appelle une congestion pelvienne. et qui est souvent corrélée, souvent présente dans ces dosammétrioses, donc il y a forcément une relation de cause à effet. Et en fait, cette pince mésantérique, elle va pincer la veine rénale, ce qui va limiter le retour veineux du côté gauche. de la femme, de l'homme aussi, mais c'est plus manifeste chez la femme. Et du coup, avec des douleurs plutôt côté gauche, des douleurs plutôt en position debout, assise, soulagée, en position couchée. Et ce n'est pas anodin, on commence à en prendre conscience, c'est souvent corrélé malheureusement avec l'endométriose, pour y revenir. Et là-dessus, nous... On est assez pertinent parce qu'on va être capable de travailler le diaphragme, puisque en kinésithérapie on sait conseiller sur la respiration, on sait poser nos mains, on sait faire faire des exercices hypopressifs par exemple, et tout ce travail va améliorer la circulation de retour du petit bassin. Donc je prends juste cet exemple parce que le traitement en kinésithérapie de l'endométriose est très vaste et il y a énormément de choses à faire. Et donc… ne serait-ce que sur ce plan-là, donc avec des choses très très simples, c'est-à-dire cet aspect diaphragme. et tout ce qu'on sait faire autour, on soulage ces personnes. Donc j'ai un peu dévié en prenant l'idée du syndrome de la congestion pelvienne, mais dans ces histoires d'endométriose, on a souvent aussi cette congestion pelvienne. On sait aussi mobiliser avec une grande douceur, parce que toutes nos techniques sont toutes infradouloureuses, et donc on sait mobiliser une adhérence, etc., avec une grande douceur. Donc en effet, les causes de l'endométriose sont relativement connues aujourd'hui, simplement une fois qu'elle est déclarée, et il existe plein d'endométrioses différentes, aujourd'hui on est bien conscient de tout ça, mais on sait vraiment soulager ces personnes. Il y aura toujours des cas où on n'y arrivera pas, ce qui est bien normal, mais il ne faut pas s'en priver. Si on connaît un petit peu le mécanisme et l'anatomie de cette région, on a vraiment beaucoup d'outils à notre disposition.

  • Speaker #0

    Tu as dit que ça existait depuis longtemps, l'endobotriose, mais on n'en parle vraiment que depuis ces dernières années. Comment ça se fait ?

  • Speaker #1

    Je crois qu'il faut demander au corps médical. Ou peut-être que, je ne sais pas, c'est peut-être aussi une évolution normale des choses. Les connaissances scientifiques évoluent en permanence. Il n'y a pas de choses figées dans la science. Et donc, peut-être que l'imagerie, d'ailleurs l'imagerie a dû permettre aussi de mieux comprendre ce qui se passait. Peut-être que le nombre de cas a quand même augmenté, parce qu'on est à peu près une femme sur dix, en tout cas diagnostiquée, ce qui sous-entend peut-être qu'il y a plus. Je crois que c'est qu'on a amélioré, un, la connaissance, deux, le diagnostic aussi et le dépistage. Et puis... Voilà, peut-être qu'on s'occupe un peu plus aussi des femmes, ce qui est une très bonne chose.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Toi Thierry, tu travailles que en ornomenclature ?

  • Speaker #1

    Oui, je travaille essentiellement en ornomenclature, puisque tu vois le temps de séance est très long, je ne peux pas travailler à 16 euros sur une heure, c'est juste impossible. Oui.

  • Speaker #0

    Donc tu prends une heure pour chaque patient, et tu ne fais aucune pub de toute façon, donc les gens viennent te voir parce que c'est du bouche à oreille j'imagine. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Comment tu t'organises dans ton temps avec les formations que tu donnes et tes journées au cabinet ?

  • Speaker #1

    Alors j'anime, j'ai la chance d'animer beaucoup de formations par an. ce qui veut dire beaucoup de week-ends, parce qu'en tant que libéraux, on se forme souvent vendredi, samedi, dimanche. Et du coup, je travaille trois jours, je travaille maximum trois jours aujourd'hui à mon cabinet, parce que la plupart du temps, la fin de semaine, je suis pris par les formations. Donc j'ai trois jours à mon cabinet, et ce qui est... très agréable, parce que c'est vrai que trois jours, c'est là où on a le plus de plaisir, probablement, je pense. Voilà, donc, puis la diversité d'activités, bon, ça dépend de chacun et de chacune, mais... et stimulante. Donc, quand on passe de l'un à l'autre, dans la formation, il faut vraiment rester très actualisé sur nos connaissances anatomiques, physiologiques, scientifiques, et du coup, ça nous enrichit. Et puis après, quand on retourne au cabinet, on est meilleur aussi, puisqu'on a forcément appris. Pour ma part, quand je refais une formation, surtout sur le petit bassin, c'est... L'anatomie, c'est comme un grand sujet. Je ressors très régulièrement mes livres, parce qu'il y a toujours un petit détail qui finit par nous échapper. Et voilà, donc je suis à trois jours à peu près.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, en parlant de livres, tu as écrit un livre sur l'entretien motivationnel, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu veux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir, oui. Alors, je côtoie beaucoup, beaucoup de collègues depuis plus de 20 ans. grâce aux formations et à chaque fois qu'on se rencontre qu'on mange ensemble tous les midis etc j'entends la souffrance de nos collègues les souffrances de nos collègues il y en a plusieurs c'est vrai l'aspect financier mais il y a aussi l'observance du traitement c'est à dire que Tout notre métier, c'est de faire un bilan, de traiter éventuellement manuellement, certains peut-être ne le font pas, ou en tout cas de manière physique, même si c'est par des exercices, nos patients, et dans l'idéal, on donne des conseils à nos patients pour qu'ils puissent faire perdurer ce qu'on a fait ensemble, que ce soit manuel ou des exercices. Et là, c'est un grand sujet, parce que j'entends à chaque repas, oui, mais nos patients ne font pas ce qu'on leur dit de faire. Donc, en fait, j'ai cherché comment moi je faisais pour y arriver, et puis je me suis formé, etc. Et puis évidemment, forcément, je suis tombé sur l'entretien motivationnel, et ça a été pour moi une grande clé à partager avec les collègues, c'est-à-dire que... avant, enfin dans le début de ma pratique je faisais un peu malgré moi je ne sais pas exactement comment ça m'est venu mais c'était bien de le formaliser avec des formations et l'entretien motivationnel c'est la clé qui va faire qu'on ne va pas s'épuiser à essayer d'encourager quelqu'un à faire tel ou tel exercice et ensuite à se plaindre parce qu'il ne l'a pas fait voilà et euh Donc j'écris ça dans l'idée que nos collègues aient du plaisir à travailler avec leurs patients, qu'ils aient du plaisir à faire les exercices. Alors c'est un monde qui mérite d'être approfondi, mais c'est une véritable clé, c'est-à-dire que nous on est un peu des sachants, c'est-à-dire qu'on sait ce qui est bon pour les personnes, et on a tendance à leur dire faites ça, c'est bon pour vous Or, ce n'est pas parce qu'on dit ça que le patient est motivé pour le faire, même si on a raison. On a généralement raison dans notre prescription d'exercice, mais est-ce qu'ils sont motivés ? Non. Et donc, le gros problème aujourd'hui, ce n'est pas simplement l'éducation thérapeutique qui est excellente, c'est comment je peux faire pour que mon éducation thérapeutique soit mise en place, parce que sinon, c'est peine perdue, on va à l'échec. et l'entretien motivationnel part toujours de la personne. Il y a beaucoup d'aspects, mais un des grands points de l'entretien motivationnel, c'est la bienveillance et une sorte de neutralité. C'est-à-dire que nous, quand un patient ne fait pas ses exercices, ça nous perturbe parce qu'on dit ah machin, etc. ça ne va pas Or, il y a beaucoup d'études aujourd'hui qui ont été faites. Là-dessus, l'entretien motivationnel au départ a été utilisé dans les addictions. mais puis ensuite dans beaucoup de domaines médicaux. Et en fait, même si on devait prendre une séance qui n'est à faire que de l'entretien motivationnel, c'est tellement déterminant pour la suite du traitement que ça mérite de le faire. C'est-à-dire comment on peut faire naître la motivation chez une patiente ou un patient d'améliorer sa santé, quels que soient les moyens. Ça peut être en effet des exercices, parfois c'est l'alimentation, parfois c'est je ne sais pas quoi. de la diction. Quand on est dans cette démarche, alors ça demande une révolution intérieure dans notre mode de penser, vu que nous on est habitué à donner des prescriptions d'exercice, il faut changer ça et plutôt dire qu'est-ce que vous pensez, par exemple, quels exercices vous pensez qui pourraient vous faire du bien. On doit carrément inverser totalement les propos. quels sont les freins qui vous empêchent de faire ces exercices, plutôt que de dire vous devez faire 10 séries de 10. Quels sont les freins qui vous empêchent ? Après, il y a toute une démarche, c'est très intéressant. C'est intéressant parce qu'on est dans une posture thérapeutique nouvelle, je dirais en co... co-relation avec le patient plutôt qu'en opposition, parce qu'au bout d'un moment, ça finit par être une opposition. Et on sait, les études montrent que quand on donne une sorte d'ordre au patient, immédiatement, il va mettre un frein à son changement. Quand on dit vous devriez faire ça quand on veut convaincre un patient, immédiatement, il va mettre un frein. Ça, ça a été démontré, etc. Et donc plutôt... Comment on pourrait faire naître la motivation ? Et il y a plein d'outils, c'est tout l'objet de l'entretien motivationnel. Et les personnes qui ont lu le livre ou qui le mettent même en pratique, même parce qu'il y a toute une démarche, mais même si on commence un premier pas avec l'entretien motivationnel, immédiatement il y a des choses qui changent. c'est très intéressant de changer de posture et c'est moins épuisant aussi pour les soignants qui parfois ont peut-être tendance à avoir le sentiment de porter leurs patients. Ça, je comprends que ce soit délicat.

  • Speaker #0

    Et puis, ça permet peut-être aussi de rendre les patients encore plus vite indépendants et qu'ils ne reviennent pas au cabinet.

  • Speaker #1

    Le but, c'est l'autonomisation de nos patients. alors on a essayé de le faire avec l'éducation thérapeutique ce qui est une très bonne chose mais elle n'a de valeur que si il y a une réponse en face une motivation ça me fait aussi pas mal penser à l'éducation des enfants oui justement je suis aussi souvent dans les livres des fondateurs de cette technique en effet et cette posture ne se limite pas au cabinet.

  • Speaker #0

    Exactement, dans tous les rapports humains.

  • Speaker #1

    Dans tous les rapports humains, est-ce que même dans un couple, on veut convaincre l'autre qu'on a raison, par exemple ? Ou est-ce qu'on essaye de comprendre quelle est sa position et est-ce qu'on ne peut pas reposer une question ou reformuler ses propos pour mieux comprendre ? Et en effet, c'est une communication très bienveillante en réalité et qui est... L'objectif, c'est le changement. L'objectif de l'entretien motivationnel, c'est le changement vers l'autonomie. Et donc, en effet, les enfants, ce n'est pas parce qu'on leur dit qu'il ne faut pas faire une chose qu'ils ne vont pas la faire. Les patients, c'est pareil.

  • Speaker #0

    C'est ça. J'étais en train de lire un livre l'autre jour. Il y avait une citation de Confucius. Si l'homme a deux oreilles et une bouche, c'est pour écouter deux fois plus qu'il ne parle.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est un peu le B.A.B.A.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et en effet, dans l'entretien motivationnel, on apprend vraiment à écouter.

  • Speaker #0

    super important Thierry j'en arrive à ma dernière question la kiné dans 20 ans tu la vois comment ?

  • Speaker #1

    j'ai pas de boule de cristal je me pose des questions je la vois comme ça sur certains aspects très positifs, dans le sens où on a quand même des connaissances qui évoluent, des tests aujourd'hui avec une grande fiabilité, que ce soit dans le musculo-skeletique ou ailleurs, qui nous permettent d'avoir une démarche thérapeutique logique. Donc ça, c'est un côté très, très rassurant. Après, c'est une interprétation, le reste c'est un peu personnel, peut-être lié à mon histoire ou à mon âge, j'en sais rien. On est parti aujourd'hui dans une kinésithérapie très gymnique, basée essentiellement sur des exercices, ce qui a toujours fait partie de notre métier, le mot kinésithérapie par définition. Est-ce qu'on posera encore les mains sur nos patients dans 20 ans ? Je ne sais pas. Pour autant, c'est une demande énorme des patients qu'on puisse aborder leur corps. Alors, aujourd'hui, c'est mêlé avec des problèmes parfois juridiques, etc., ce qui complexifie un peu le sentiment que le système américain vient sur ce plan-là en Europe, comme c'est souvent le cas, pour éviter des procès. eh bien on ne touche plus comme ça, c'est plus tranquille. Pour autant, il y a beaucoup aussi d'études, même sur les bébés, etc. Mais le docteur Bonneau aussi en a beaucoup parlé, qui montre que le toucher est sur la peau, donc neurovégétatif. Donc il y a beaucoup d'effets aussi. Voilà, donc qu'est-ce qui sera ? Je ne sais pas, peut-être qu'une majorité de nos collègues seront... des kinés gymniques et peut-être qu'une petite partie s'intéressera au corps l'avenir nous dira probablement aussi que la technologie va beaucoup intervenir enfin tout ce qui est casque de réalité virtuelle probablement d'autres appareils d'analyse et tous les appareils pour rééduqués sur la gestuelle sont quand même souvent très très pertinents en tout cas la tendance va là-dessus quand même à la fois sur meilleurs tests beaucoup d'exercices, d'auto-exercices, d'exercices correcteurs. la technologie et je ne sais pas quelle sera la place de la main thérapeutique dans 20 ans.

  • Speaker #0

    Oui d'ailleurs, c'est vrai, on n'en a pas parlé, mais tu l'as dit tout à l'heure par rapport à tout ce qui est recherche scientifique, qu'est-ce que ça dit sur la kiné viscérale ? Est-ce qu'il y a eu des articles, il me semble ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est assez… Alors, sur la kiné viscérale en tant que telle, rien, puisque le mot n'existe pas. C'est moi qui l'ai utilisé. En fait… Il y a une... une sorte de méta-analyse qui a été faite sur l'ostéopathie viscérale. Ce qui est quand même assez différent, même si on travaille toujours à peu près les mêmes structures quand même. Mais donc, à la fois, il y a des études peut-être segmentaires, etc., qui donnent une certaine fiabilité, d'autres moins. Et quand on rentre dans une méta-analyse, il semble que sur l'ostéopathie viscérale, en tout cas par le cabinet par lequel ça a été... faits, les résultats ne soient pas à la hauteur de ce qui était espéré en tous les cas. Pour autant, le regard aujourd'hui des gastro-entérologues, avec lesquels j'échange, pour eux ils ont une demande énorme sur le viscéral, parce qu'ils ont observé que par exemple, le temps d'hospitalisation diminue lorsqu'on a... Au post-op chirurgical, le temps d'hospitalisation diminue quand on pratique des choses très simples en réalité sur l'abdomen. Donc voilà, je pense qu'en fait ça mérite encore que des études soient faites. Simplement, à partir de quel élément, sur quel diagnostic, etc. L'étude, c'est toujours très, très, très difficile de trouver les bons paramètres. Donc, concernant la kinéviscérate, il n'y a pas aujourd'hui d'étude. On est plus, en effet, sur l'expérience clinique et sur de la physio et de la nappe. J'ai cru savoir qu'il y avait trois CHU qui avaient lancé une étude avec des kinés qui sont formés chez nous. Donc j'attends avec impatience les résultats.

  • Speaker #0

    super merci beaucoup Thierry c'était un échange très intéressant on mettra le lien de Kineformation pour ceux qui veulent suivre ta formation je précise je n'ai aucun lien d'intérêt c'est vrai donc c'est important de le préciser merci beaucoup merci Gabrielle bonne journée et à la prochaine formation merci,

  • Speaker #1

    au revoir

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