undefined cover
undefined cover
Ep 103 - Charlotte VIGUIER cover
Ep 103 - Charlotte VIGUIER cover
Le Café des Lyonnes

Ep 103 - Charlotte VIGUIER

Ep 103 - Charlotte VIGUIER

20min |09/05/2024
Play
undefined cover
undefined cover
Ep 103 - Charlotte VIGUIER cover
Ep 103 - Charlotte VIGUIER cover
Le Café des Lyonnes

Ep 103 - Charlotte VIGUIER

Ep 103 - Charlotte VIGUIER

20min |09/05/2024
Play

Description

« Oui, je suis une femme engagée. Pour travailler dans le BTP, il faut être vraiment très engagé et très passionné. Et être engagé, c’est se donner à 100% sur les projets. Je suis aussi très engagée pour les femmes, parce que pour moi la solidarité et la sororité sont les maîtres mots qui me guident au quotidien, et je suis convaincue qu’ensemble nous sommes plus fortes. »


Avec une tradition familiale où les femmes étaient dirigeantes dans les travaux publics depuis plus de 130 ans, Charlotte Viguier semblait avoir un destin tout tracé.


Venez découvrir son parcours, son énergie et son dynamisme, qu’elle met au service de valeurs fortes - l’authenticité et l’exemplarité - dans un secteur d’activité où elle est déterminée à démontrer que la mixité fait toute la richesse.


Régalez-vous avec ce nouvel épisode du Café des Lyonnes disponible sur LK, ou encore You Tube, Spotify, Deezer, ITunes ou SoundClouds.


Le Café des Lyonnes compte déjà 103 EPISODES à découvrir ou redécouvrir pour toujours plus vous inspirer et prendre toute votre place dans le débat public.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à tous, bienvenue à ce nouveau Café d'Elliot.

  • Speaker #1

    Bonjour Charlotte. Bonjour Alexandra. Alors aujourd'hui, il est le plaisir d'accueillir Charlotte Villiers,

  • Speaker #0

    vous êtes directrice des grands projets chez Léon Grosse, qui est une grosse entreprise de BTP.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et donc on va parler de la place des femmes dans le secteur du BTP, c'est génial parce que là... On va pouvoir un peu revisiter tous les clichés, il y en a, il y en a quelques-uns. Et en tout cas, moi je suis ravie de vous accueillir ce matin. On est dans les salons de l'intercontinentale Lyon Hôtel Dieu, à l'Académie, confortablement installés pour ce Café des Guines. Mais Charlotte, première question de l'émission, vous la connaissez. Est-ce que vous êtes une femme engagée ? Et si oui, ça veut dire quoi pour vous cet engagement ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis une femme engagée. Et pour travailler dans le BTP, il faut être vraiment très engagée parce que c'est un métier passionnant et je suis moi-même quelqu'un de très passionné. Et donc pour moi, être engagée, c'est vraiment se donner à 100% sur les projets, c'est-à-dire qu'à partir du moment où on se donne le go, on y va et on y va à 100%. Et puis j'aimerais faire un clin d'œil aussi pour les Lyonnes, je suis aussi très engagée pour les femmes, parce que pour moi, la solidarité et la sororité sont les maîtres mots qui me guident au quotidien, et parce que je suis convaincue qu'ensemble on est plus fortes. Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    C'est un double Ah, très bien.

  • Speaker #0

    Et alors, mais il se concrétise comment cet engagement dans votre vie ? C'est le fait d'exercer une profession, vous allez peut-être nous le dire, ou en tout cas qui est très masculine, où il y a beaucoup d'hommes. C'est une façon d'exercer votre profession ? C'est des engagements en dehors de votre vie professionnelle ? Comment ça se concrétise cet engagement dans votre vie ?

  • Speaker #1

    L'engagement dans ma vie se concrétise par beaucoup de dynamisme et par l'incarnation de valeurs fortes. Je me suis rendue compte avec le temps que j'étais très attachée à l'authenticité, à l'exemplarité. Et ça pour moi ce sont vraiment des valeurs qui sont très importantes pour montrer son engagement au quotidien. Par ailleurs je suis quelqu'un d'assez dynamique avec beaucoup d'énergie et pas mal d'idées. Et ça, ça vient conforter cet engagement que j'ai au quotidien dans ma vie professionnelle.

  • Speaker #0

    Et alors, comment vous êtes... On va parler tout à l'heure de votre parcours, comment vous êtes arrivée dans ce secteur, mais pour vous, au regard de votre expérience aujourd'hui, vous trouvez que les femmes, elles sont suffisamment impliquées, présentes dans l'espace public, dans le débat public aujourd'hui en France ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on pourra faire mieux. Il y a des progrès qui ont été faits quand même ces dernières années, et ça, il ne faut vraiment pas le nier. Et je sens quand même une dynamique autour de ce sujet. Néanmoins, il faudrait quand même aller plus loin. J'ai quelques idées là-dessus que je vous partagerai plus tard. Dans le BTP particulièrement, c'est vrai que c'est un métier qui n'est pas extrêmement représenté en termes de femmes, bien que les femmes soient globalement plutôt bien acceptées, mais néanmoins je pense que c'est un métier qui mériterait de se féminiser pour atteindre un peu plus de mixité, puisque la mixité c'est la richesse et c'est le partage des idées.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui c'est possible de réussir en tant que femme dans la filière du BTP, que ce soit dans des métiers peut-être... De terrain, oui, on parle beaucoup de la question de la force physique sur certains types de métiers, mais je crois que ça a aussi beaucoup évolué parce qu'il y a des outils aujourd'hui, il y a des supports, des choses qui permettent, qui facilitent ça. à gommer cet écart, et sur des postes à responsabilité aussi, comme vous, sur des grands projets, ou des projets d'envergure, où il y a des grosses responsabilités, des gros enjeux financiers ?

  • Speaker #1

    Donc sur des métiers plutôt manuels, je considère que les femmes ont vraiment leur place dans ces métiers-là, peut-être plutôt dans des métiers de finition, dans des métiers de seconde œuvre. C'est vrai que pour le gros œuvre, peut-être que c'est un peu physique pour les femmes, même si, comme vous le dites très bien, il y a beaucoup de progrès qui ont été faits en termes techniques. Sur les métiers à responsabilité, évidemment que les places sont leur femme et même je les encourage à prendre cette place-là dans les entreprises du BTP parce que, comme je le disais, c'est bien la mixité qui fait la richesse. Après, c'est vrai que ça nécessite beaucoup d'engagement, beaucoup d'énergie parce que c'est un métier de passion et que ça nécessite au quotidien d'y passer quand même un peu de temps et d'avoir envie d'y passer ce temps-là.

  • Speaker #0

    Mais ça, vous pensez que c'est inhérent au secteur d'activité ou parce que ça, finalement, c'est... Quel que soit, à partir du moment où on est sur des métiers avec des responsabilités, forcément on y consacre du temps, qu'est-ce qui est propre à la filière et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ce qui est propre à la filière, au moins en début de carrière, c'est quand même des plages horaires très longues avec un démarrage tôt le matin. Historiquement, les chantiers commencent quand même tôt, si bien dans les trois hauts publics que dans le bâtiment. C'est vrai qu'après, avec la prise de responsabilité, on a vraiment la capacité d'un peu plus aménager son temps et de pouvoir concilier ça avec une vie de famille quand il y a un souhait de création de vie de famille. Voilà, après la caractéristique du BTP, comme vous le dites très bien, je considère qu'à partir du moment où on a des responsabilités, que ce soit dans le BTP ou dans n'importe quel autre secteur, ça nécessite de l'engagement, du temps, et c'est pas du tout inaccessible pour les femmes.

  • Speaker #0

    Il faut jouer des coudes aujourd'hui pour faire sa place dans le BTP quand on est une femme ?

  • Speaker #1

    Il y a une volonté forte du BTP de se féminiser. Et ça, je le sens vraiment. J'ai vraiment senti le changement au fil des années de ma carrière. Après, est-ce que toutes les mentalités ont évolué ? Ça dépend. Vous avez des hommes qui sont très en avance et qui ont envie de féminiser, d'avoir des femmes à leur côté et qui font vraiment ce travail-là. Et vous avez peut-être d'autres hommes qui sont plus dans le discours et qui ne se donnent pas forcément les moyens d'accomplir cette féminisation-là.

  • Speaker #0

    Et alors vous, quand vous étiez petite fille, Charlotte, vous rêviez de quoi ? Vous rêviez de construction et de chantier ?

  • Speaker #1

    Non. Non, alors quand même, ce qu'il faut savoir, c'est que je suis issue d'une famille des Traos Publics.

  • Speaker #0

    Ah d'accord, donc vous avez quand même baigné dedans.

  • Speaker #1

    J'ai baigné dedans, puisque ma soeur, ma petite soeur a repris l'entreprise familiale de Traos Publics, qui a aujourd'hui, je compte même plus les années, plus de 50 ans. Oui, ok. Donc ma grand-mère, ma mère et ma soeur... qui maintenant a pris le relais, est à la dent. Donc j'ai quand même baigné dans les travaux publics, mais petite. Moi, je voulais être médecin et plus précisément chirurgien. Bon, mon destin en est décidé autrement. Et finalement, j'ai fait des études d'architecture avec un double cursus en école d'ingénieur. Et donc, naturellement, je me suis orientée vers le bâtiment. Alors par contre, la spécificité, c'est que je ne suis pas allée vers les travaux publics, ce qui était quand même mon milieu, entre guillemets, d'origine. Mais je me suis orientée vers le bâtiment. Mais attendez,

  • Speaker #0

    vous racontez un truc extraordinaire. Vous êtes en train de nous dire que de tradition familiale, chez vous, c'est les femmes qui étaient dans les travaux publics.

  • Speaker #1

    Alors oui, il y avait quand même mon grand-père qui était avec ma grand-mère. Mon père était aussi avec ma maman. Mais c'est vrai que les dirigeantes étaient quand même plutôt les femmes. Tout à fait. Et aujourd'hui, dans tous les cas, ma sœur est PDG de l'entreprise familiale.

  • Speaker #0

    Et vous, finalement, un peu destin contrarié, vous vouliez être médecin et vous vous retrouvez quand même dans le... Voilà. Dans le BTP, c'est quand même... C'est ça,

  • Speaker #1

    c'est le conditionnement familial.

  • Speaker #0

    Redites-nous votre parcours. Donc du coup, vous vous orientez après le bac. Vous étiez toujours en optique d'être médecin après le bac ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait deux années de médecine.

  • Speaker #0

    Ok, deux années de médecine.

  • Speaker #1

    Que j'ai raté.

  • Speaker #0

    Et là, vous vous dites, non, c'est pas ça, vous jetez des points.

  • Speaker #1

    C'est ça, et c'était... Oui, mais en fait, c'était le destin et c'était le bon destin. Ah ouais, c'est ça. Parce que je pense que je suis toujours aussi intéressée par les sujets qui tournent autour de la médecine. Construire un bâtiment hospitalier aujourd'hui me passionne. En revanche... En revanche, j'étais très heureuse de m'orienter vers d'autres études et de faire le métier que je fais aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui a été le révélateur dans tout ça ? Est-ce que c'est plutôt des hommes, plutôt des femmes qui vous ont guidés, qui vous ont orientés, qui vous ont permis d'évoluer ? Ou c'est vous qui avez fait votre truc toute seule et que vous vous êtes dit,

  • Speaker #1

    finalement ? Concernant mes études, j'ai toujours eu beaucoup d'idées. J'ai toujours beaucoup construit, en fond. Je faisais des maquettes, je fabriquais toujours plein de choses. Je pense qu'assez naturellement, les études d'architecture se présentaient à moi. Et après, c'est vrai que j'ai toujours été attirée par le chantier. C'est-à-dire que quand j'ai fait mes stages en architecture, c'était vraiment le chantier qui m'intéressait. C'est-à-dire la relation humaine et puis le fait de voir les choses se concrétiser. Oui, vraiment. De ne pas être dans du virtuel, sur du papier ou un ordinateur. De voir vraiment, semaine après semaine, les bâtiments se construire. C'était vraiment ça qui m'a passionnée. Et puis la relation humaine. C'est-à-dire que le bâtiment, les chantiers, c'est vraiment une aventure humaine extraordinaire. Et donc c'est assez naturellement que je me suis orientée vers de la conduite de travaux, en l'occurrence chez Eiffage Construction, parce que c'était une société qui m'attirait beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok. Vous avez commencé votre carrière chez Eiffage ?

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement, chez Eiffage Construction, où j'ai vécu 17 très belles années. Et j'ai pu progresser dans l'entreprise grâce à la confiance, je pense, d'hommes qui ont... qui ont bien voulu croire en moi, même si au départ, être une femme, ce n'était pas forcément évident pour eux. Et finalement, ils ont eu l'intelligence sur toi, mon patron d'origine, qui a eu l'intelligence de se dire, elle a l'air d'avoir envie, elle a l'air de ne pas trop mal se débrouiller, donc je vais lui faire confiance.

  • Speaker #0

    Et quand vous avez progressé, j'imagine qu'à chaque fois, vous avez pris peut-être des missions différentes, ou je ne sais pas comment ça s'est passé, mais ça veut dire qu'on est venu vous proposer, ou c'est vous qui avez poussé en disant, moi j'aimerais faire ça, j'ai envie de tout ça dans l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un peu des deux. C'est-à-dire qu'à certains moments, j'ai exprimé le fait que j'aimerais... Quand j'ai fini mon premier gros chantier, qui était un chantier hospitalier, j'avais vraiment envie de continuer dans la filière autour de l'hospitalier. Donc là, en exprimant ça, on m'a proposé un poste en lien avec des travaux dans les hôpitaux. Et puis après, à d'autres moments, on m'a proposé des évolutions qui sont venues vraiment de l'entreprise et pas forcément de moi.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que vous n'avez jamais, vous, eu de... De crise de confiance ou de légitimité, vous n'êtes jamais dit j'y arriverai pas, ça j'y arriverai pas Si, c'est vrai. Tout le temps ? C'est vrai ? Tous les jours,

  • Speaker #1

    tous les matins.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ah oui, si, si, si, tout le temps. Moi, je doute beaucoup et je ne suis jamais sûre que je vais y arriver. Mais finalement, l'intérêt aussi du bâtiment, c'est comme on est dans des choses très concrètes, on voit rapidement les résultats et la transformation de l'effort. Et donc ça, c'est quand même quelque chose qui est très rassurant. Parce qu'on voit rapidement les bénéfices de son travail et les bénéfices des réflexions qui sont menées.

  • Speaker #0

    Oui, mais alors pour faire sa place, comment on fait ? Parce que si on est dans le doute avec plein d'hommes qui sont... peut-être sans doute plus affirmée ou je ne sais pas, comment on se fait confiance ?

  • Speaker #1

    Moi, je trouve que le doute, c'est une richesse extraordinaire. Le doute, c'est ce qui fait avancer et ce qui permet de tout le temps se remettre en question et de ne pas avoir trop de certitudes. Parce que pour moi, les certitudes, ce n'est pas la bonne voie à toute personne. Je considère vraiment qu'être trop sûre de soi et d'être trop sûre des choses, ça empêche parfois de se poser les bonnes questions et de voir certains sujets en face. Voilà, donc je doute beaucoup, mais heureusement, j'arrive quand même à les...

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas un frein. Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas un frein, justement. C'est plutôt un moteur pour se remettre en question et essayer d'être sûre de prendre la bonne décision à la sortie.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez eu l'impression qu'à un moment dans votre carrière, le fait d'être une femme était un frein sur des choses ? Ou pas, parce que vous considérez que vous avancez et...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas fermée à la question.

  • Speaker #1

    Steve me la pose. Mais en fait, j'ai toujours peur de tomber dans l'excès de me dire j'ai été pénalisée parce que je suis une femme Donc j'ai toujours peur de tomber dans cet excès-là. Néanmoins, la question, je me la suis posée. Mais je n'ai jamais vraiment eu la réponse, évidemment.

  • Speaker #0

    Donc là, du coup, vous faites votre carrière chez FH. Voilà. Une grande partie de votre carrière chez FH. Tout à fait. Et puis, déclic, là, vous changez.

  • Speaker #1

    Et puis, à un moment, oui, effectivement, j'ai senti que j'avais un certain désalignement, peut-être quelque chose qui ne me convenait plus. Et j'ai eu la chance de... de pouvoir démarrer sur un nouveau projet chez Langroses, comme on disait, en tant que directrice des grands projets. Et donc voilà, je découvre une nouvelle entreprise. avec un modèle très différent, avec des personnes différentes, avec tout à construire finalement. Voilà, donc c'est riche, c'est une grosse remise en question aussi, mais je suis ravie de ce choix-là.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que les femmes apportent dans cette filière du BTP ? On prend souvent l'exemple, parce qu'on en discute beaucoup avec Olivia Kvir de l'agence Esprit d'Essence, qui est un peu spécialiste sur le design urbain. Aujourd'hui, dans l'espace public, on sollicite peu l'avis des femmes sur les grands aménagements et on se rend compte à l'usage parfois que finalement on ne répond pas aux usages de tout le monde. Qu'est-ce que vous apportez, vous, à l'intérieur de la filière du BTP ? Pourquoi c'est important qu'il y ait des femmes ? Est-ce que c'est vrai, ça ? Est-ce qu'il y a une vision différente des usages, des choses ?

  • Speaker #1

    Je considère que ce soit dans le BTP ou ailleurs, à partir du moment où 50% de la population sont des femmes, il faut que les femmes soient représentées de partout. Pour moi, c'est une évidence. C'est une évidence parce qu'elles n'ont effectivement pas tout à fait la même approche que les hommes. C'est-à-dire que c'est l'égalité dans la différence, mais néanmoins, il y a quand même une différence, il ne faut pas la nier. Et puis, elles abordent les sujets différemment et elles peuvent vraiment enrichir le débat. Et pour moi, une entreprise qui ne se féminise pas, c'est une entreprise qui est en retard et qui ne se prépare pas correctement pour l'avenir. Parce que la place des femmes est de partout et ça, c'est indéniable. Elles apportent beaucoup. Je crois d'ailleurs qu'il y a pas mal d'études qui prouvent que quand les conseils d'administration ou les directions sont féminisés, la rentabilité et la performance finalement de l'entreprise sont bien meilleures. Donc moi, je suis convaincue que... Au même titre que la population est composée à 50% de femmes, les entreprises doivent se féminiser. Alors peut-être pas à hauteur de 50%, c'est pas toujours possible, faut pas non plus trop forcer le sujet, mais néanmoins doivent se féminiser pour écouter cette voix-là, qui est quand même différente des hommes, et qui vient finalement fournir la voix de 50% de la population. Et ça c'est vrai dans le BTP ou ailleurs.

  • Speaker #0

    Vous disiez tout à l'heure que vous aviez une attention particulière sur l'engagement auprès des femmes. Qu'est-ce que vous vouliez nous dire à travers ça ?

  • Speaker #1

    Ce que je voulais dire, c'est qu'en particulier dans le BTP, Je ne connais pas les autres mondes professionnels, mais je considère que les femmes se freinent souvent. C'est important de les encourager et de leur dire qu'elles ne sont pas seules, que d'autres y sont arrivées avant elles, qu'elles vont y arriver et qu'elles sont très importantes dans le système. Mon engagement, c'est celui-ci. C'est vraiment de soutenir les femmes et de leur dire que vous êtes capables. Vous n'êtes pas moins capable que les autres. Autorisez-vous et avancez, parce qu'on a besoin de vous.

  • Speaker #0

    Et vous le faites dans quel cadre cet engagement ?

  • Speaker #1

    Ça, je le fais dans le cadre professionnel.

  • Speaker #0

    Ah oui, vous y êtes attentive vous-même, dans les ressources humaines, etc.

  • Speaker #1

    Tout à fait, exactement. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    je voulais vous poser la question en termes de management, parce que vous avez dû forcément encadrer des équipes, et donc du coup, des équipes très masculines. Est-ce qu'il y a un style de management féminin ou masculin ? Et est-ce que c'est simple de... De manager des hommes, de commander des hommes.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas s'il y a un style féminin ou un style masculin. C'est sûr qu'il y a un style charlotte-viguée, au même titre qu'il y a un style pour chaque personne. Non, moi, je n'ai pas eu de difficulté à manager des hommes.

  • Speaker #0

    C'est vrai, ça a toujours été naturel. Oui,

  • Speaker #1

    parce que j'ai eu la chance d'avoir toujours des hommes ouverts d'esprit et plutôt heureux de travailler avec une femme. Je pense que je leur ai forcément apporté quelque chose de différent, compte tenu d'une part de qui je suis, et quand même compte tenu du fait que je suis une femme, parce que je suis très à l'écoute, je suis peut-être un peu plus douce, tout en ayant quand même du tempérament et des convictions, mais je suis quand même un peu plus douce, un peu plus à l'écoute de leurs doutes aussi. Je les autorise à douter, parce que les hommes peut-être s'autorisent moins entre eux. Mais moi je suis très à l'aise avec le doute, et j'ai plutôt envie de l'encourager, quand il ne devient pas délétère évidemment. Voilà, donc est-ce qu'il y a un style féminin ? Peut-être oui, que ce n'est pas tout à fait pareil, mais... Ça, je ne m'engagerai pas là-dedans. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que, vous savez, on en avait discuté en préparant l'émission. En termes de management, il y a encore 10 ans, il n'y avait pas vraiment de... Il y avait un modèle de management qui était très masculin, et qui était très dur sur l'encadrement, etc. Et finalement, les femmes qui accédaient à des postes à responsabilité, elles dupliquaient un peu le modèle. Et puis, non, aujourd'hui, on s'est rendu compte que...

  • Speaker #1

    Il y avait une autre voie qui était possible.

  • Speaker #0

    Il y avait une autre voie qui était possible. Tout à fait. Vous, vous avez plutôt dupliqué la deuxième version ?

  • Speaker #1

    Je pense que... Très sincèrement, je pense que j'ai commencé ma carrière en étant plutôt sur la première voie, parce qu'effectivement, c'était le modèle que j'avais. Et quand c'est ce modèle que vous avez, vous êtes persuadée que c'est le modèle qu'il n'y a pas d'autre. Et puis finalement, j'ai quand même beaucoup évolué. Et je me suis autorisée à dire, ben non, en fait, moi, je suis une femme, j'ai une certaine sensibilité, je doute. Et je vous invite, messieurs, à avoir de la sensibilité, à exprimer votre sensibilité si vous en avez une. Et puis à douter si vous avez des doutes, à les partager. Et c'est bien en les partageant qu'on avancera et qu'on prendra les meilleures décisions.

  • Speaker #0

    Quels conseils vous donneriez aux Lyon qui nous écoutent et qui pourraient être tentés d'une carrière dans le BTP, mais qui se disent Oh là là, moi je suis timide ou J'arriverai jamais, on va se faire bouffer, c'est un milieu qui est trop compliqué

  • Speaker #1

    Donc moi ce que je leur conseille c'est d'y aller, si elles ont envie il faut qu'elles y aillent parce que d'une part il faut pas aller contre ses envies et d'autre part c'est quand même un secteur qui est passionnant et où il y a vraiment beaucoup de choses à faire. Je considère que chaque femme doit pouvoir trouver sa place dans le BTP parce qu'il y a quand même beaucoup de métiers différents avec beaucoup de typologies d'entreprises donc il n'y a pas de raison qu'elles ne trouvent pas leur place. Après, je pense qu'on parle aujourd'hui beaucoup de rôle modèle. Ça, c'est important peut-être qu'elles puissent trouver une personne qui pourrait leur servir de modèle et qui pourrait les rassurer dans leurs premiers doutes. Et puis après, les conseiller au fur et à mesure de leur carrière. Moi, c'est quelque chose qui m'aurait... Je me rends compte aujourd'hui, il m'a peut-être un petit peu manqué à certains moments. Donc ça, il ne faut pas hésiter à trouver un peu des repères féminins auxquels on peut se raccrocher. Mais bon, mon conseil, c'est d'y aller. C'est des métiers extraordinaires.

  • Speaker #0

    Comment on suscite l'envie du BTP ? Parce que finalement, c'est aussi beaucoup des métiers qu'on ne connaît pas du tout. Est-ce qu'il y a des salons spécifiques ? Est-ce qu'on peut toquer à la porte des grandes entreprises pour connaître un petit peu mieux les métiers ? C'est vrai que c'est un peu un secteur qui est mal connu, je trouve.

  • Speaker #1

    Oui, donc il y a plusieurs salons qui existent évidemment autour du BTP. Elles peuvent toquer aux entreprises de BTP qui aujourd'hui sont en recherche de talents féminins. Donc je suis sûre qu'elles seront très bien accueillies. En plus aujourd'hui avec les réseaux sociaux, toutes les entreprises sont très facilement accessibles. Sur LinkedIn par exemple, on peut très facilement accéder aux entreprises. Voilà, moi je me tiens à leur disposition. Si il y en a qui nous regardent, je suis prête à répondre à leurs questions et puis à les conseiller sur tout ce qui est possible de faire. Voilà, et après, je pense que ça se joue aussi beaucoup, et ça, on en parle souvent aussi, sur dès les études, même, peut-être même encore plus tôt, c'est-à-dire ne pas avoir peur de se tourner vers des études scientifiques. C'est quand même des métiers qui sont souvent, qui nécessitent souvent d'avoir un diplôme d'ingénieur, donc de ne pas avoir peur de faire une école d'ingénieur et une école d'ingénieur dans le BTP.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, et puis croire en soi.

  • Speaker #0

    Oui, ça reste l'être motivé.

  • Speaker #1

    C'est ça, les femmes ont vraiment leur place dans le BTP, j'ai aucun doute là-dessus.

  • Speaker #0

    Et alors Charlotte, dernière question de l'émission, c'est si vous aviez une baguette magique ou une feuille blanche, quelles mesures vous vous prendriez pour que les femmes soient plus présentes dans l'espace public, dans le débat public ou dans votre secteur d'activité ? Oui. Est-ce que vous avez une idée de mesure ?

  • Speaker #1

    Pour rejoindre un peu ce que je viens de dire, j'en ai peut-être deux qui sont étroitement liées. Je pense que si j'avais vraiment une baguette magique, je ferais en sorte que l'éducation des enfants, garçons et filles, soit vraiment les mêmes le plus tôt possible. Et que les filles, on les conditionne positivement à se dire que oui, elles peuvent faire des études scientifiques. Et oui, elles peuvent faire une école d'ingénieur. Et que oui, elles peuvent travailler dans le DTP. Voilà, et puis après, j'invite aussi vraiment les... Une deuxième baguette magique, ce serait d'inviter les femmes à choisir le plus possible des écoles d'ingénieurs, parce que finalement... Je trouve que quand vous avez un diplôme qui est reconnu et qui est solide, ça assoit votre confiance et ça vous permet de rentrer dans la vie active, avec vos doutes, mais en même temps avec une légitimité et un socle solide pour affronter sa vie professionnelle. Ça d'ailleurs c'est vrai de partout, mais pour affronter sa vie professionnelle et dépasser ses doutes et ses peurs.

  • Speaker #0

    Très bien écoutez Charlotte merci beaucoup d'avoir pris le temps de venir voir ce Café des Lyon avec vous j'espère que ça vous aura plu et moi je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un prochain Café des Lyon bonne semaine à tous

Description

« Oui, je suis une femme engagée. Pour travailler dans le BTP, il faut être vraiment très engagé et très passionné. Et être engagé, c’est se donner à 100% sur les projets. Je suis aussi très engagée pour les femmes, parce que pour moi la solidarité et la sororité sont les maîtres mots qui me guident au quotidien, et je suis convaincue qu’ensemble nous sommes plus fortes. »


Avec une tradition familiale où les femmes étaient dirigeantes dans les travaux publics depuis plus de 130 ans, Charlotte Viguier semblait avoir un destin tout tracé.


Venez découvrir son parcours, son énergie et son dynamisme, qu’elle met au service de valeurs fortes - l’authenticité et l’exemplarité - dans un secteur d’activité où elle est déterminée à démontrer que la mixité fait toute la richesse.


Régalez-vous avec ce nouvel épisode du Café des Lyonnes disponible sur LK, ou encore You Tube, Spotify, Deezer, ITunes ou SoundClouds.


Le Café des Lyonnes compte déjà 103 EPISODES à découvrir ou redécouvrir pour toujours plus vous inspirer et prendre toute votre place dans le débat public.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à tous, bienvenue à ce nouveau Café d'Elliot.

  • Speaker #1

    Bonjour Charlotte. Bonjour Alexandra. Alors aujourd'hui, il est le plaisir d'accueillir Charlotte Villiers,

  • Speaker #0

    vous êtes directrice des grands projets chez Léon Grosse, qui est une grosse entreprise de BTP.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et donc on va parler de la place des femmes dans le secteur du BTP, c'est génial parce que là... On va pouvoir un peu revisiter tous les clichés, il y en a, il y en a quelques-uns. Et en tout cas, moi je suis ravie de vous accueillir ce matin. On est dans les salons de l'intercontinentale Lyon Hôtel Dieu, à l'Académie, confortablement installés pour ce Café des Guines. Mais Charlotte, première question de l'émission, vous la connaissez. Est-ce que vous êtes une femme engagée ? Et si oui, ça veut dire quoi pour vous cet engagement ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis une femme engagée. Et pour travailler dans le BTP, il faut être vraiment très engagée parce que c'est un métier passionnant et je suis moi-même quelqu'un de très passionné. Et donc pour moi, être engagée, c'est vraiment se donner à 100% sur les projets, c'est-à-dire qu'à partir du moment où on se donne le go, on y va et on y va à 100%. Et puis j'aimerais faire un clin d'œil aussi pour les Lyonnes, je suis aussi très engagée pour les femmes, parce que pour moi, la solidarité et la sororité sont les maîtres mots qui me guident au quotidien, et parce que je suis convaincue qu'ensemble on est plus fortes. Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    C'est un double Ah, très bien.

  • Speaker #0

    Et alors, mais il se concrétise comment cet engagement dans votre vie ? C'est le fait d'exercer une profession, vous allez peut-être nous le dire, ou en tout cas qui est très masculine, où il y a beaucoup d'hommes. C'est une façon d'exercer votre profession ? C'est des engagements en dehors de votre vie professionnelle ? Comment ça se concrétise cet engagement dans votre vie ?

  • Speaker #1

    L'engagement dans ma vie se concrétise par beaucoup de dynamisme et par l'incarnation de valeurs fortes. Je me suis rendue compte avec le temps que j'étais très attachée à l'authenticité, à l'exemplarité. Et ça pour moi ce sont vraiment des valeurs qui sont très importantes pour montrer son engagement au quotidien. Par ailleurs je suis quelqu'un d'assez dynamique avec beaucoup d'énergie et pas mal d'idées. Et ça, ça vient conforter cet engagement que j'ai au quotidien dans ma vie professionnelle.

  • Speaker #0

    Et alors, comment vous êtes... On va parler tout à l'heure de votre parcours, comment vous êtes arrivée dans ce secteur, mais pour vous, au regard de votre expérience aujourd'hui, vous trouvez que les femmes, elles sont suffisamment impliquées, présentes dans l'espace public, dans le débat public aujourd'hui en France ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on pourra faire mieux. Il y a des progrès qui ont été faits quand même ces dernières années, et ça, il ne faut vraiment pas le nier. Et je sens quand même une dynamique autour de ce sujet. Néanmoins, il faudrait quand même aller plus loin. J'ai quelques idées là-dessus que je vous partagerai plus tard. Dans le BTP particulièrement, c'est vrai que c'est un métier qui n'est pas extrêmement représenté en termes de femmes, bien que les femmes soient globalement plutôt bien acceptées, mais néanmoins je pense que c'est un métier qui mériterait de se féminiser pour atteindre un peu plus de mixité, puisque la mixité c'est la richesse et c'est le partage des idées.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui c'est possible de réussir en tant que femme dans la filière du BTP, que ce soit dans des métiers peut-être... De terrain, oui, on parle beaucoup de la question de la force physique sur certains types de métiers, mais je crois que ça a aussi beaucoup évolué parce qu'il y a des outils aujourd'hui, il y a des supports, des choses qui permettent, qui facilitent ça. à gommer cet écart, et sur des postes à responsabilité aussi, comme vous, sur des grands projets, ou des projets d'envergure, où il y a des grosses responsabilités, des gros enjeux financiers ?

  • Speaker #1

    Donc sur des métiers plutôt manuels, je considère que les femmes ont vraiment leur place dans ces métiers-là, peut-être plutôt dans des métiers de finition, dans des métiers de seconde œuvre. C'est vrai que pour le gros œuvre, peut-être que c'est un peu physique pour les femmes, même si, comme vous le dites très bien, il y a beaucoup de progrès qui ont été faits en termes techniques. Sur les métiers à responsabilité, évidemment que les places sont leur femme et même je les encourage à prendre cette place-là dans les entreprises du BTP parce que, comme je le disais, c'est bien la mixité qui fait la richesse. Après, c'est vrai que ça nécessite beaucoup d'engagement, beaucoup d'énergie parce que c'est un métier de passion et que ça nécessite au quotidien d'y passer quand même un peu de temps et d'avoir envie d'y passer ce temps-là.

  • Speaker #0

    Mais ça, vous pensez que c'est inhérent au secteur d'activité ou parce que ça, finalement, c'est... Quel que soit, à partir du moment où on est sur des métiers avec des responsabilités, forcément on y consacre du temps, qu'est-ce qui est propre à la filière et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ce qui est propre à la filière, au moins en début de carrière, c'est quand même des plages horaires très longues avec un démarrage tôt le matin. Historiquement, les chantiers commencent quand même tôt, si bien dans les trois hauts publics que dans le bâtiment. C'est vrai qu'après, avec la prise de responsabilité, on a vraiment la capacité d'un peu plus aménager son temps et de pouvoir concilier ça avec une vie de famille quand il y a un souhait de création de vie de famille. Voilà, après la caractéristique du BTP, comme vous le dites très bien, je considère qu'à partir du moment où on a des responsabilités, que ce soit dans le BTP ou dans n'importe quel autre secteur, ça nécessite de l'engagement, du temps, et c'est pas du tout inaccessible pour les femmes.

  • Speaker #0

    Il faut jouer des coudes aujourd'hui pour faire sa place dans le BTP quand on est une femme ?

  • Speaker #1

    Il y a une volonté forte du BTP de se féminiser. Et ça, je le sens vraiment. J'ai vraiment senti le changement au fil des années de ma carrière. Après, est-ce que toutes les mentalités ont évolué ? Ça dépend. Vous avez des hommes qui sont très en avance et qui ont envie de féminiser, d'avoir des femmes à leur côté et qui font vraiment ce travail-là. Et vous avez peut-être d'autres hommes qui sont plus dans le discours et qui ne se donnent pas forcément les moyens d'accomplir cette féminisation-là.

  • Speaker #0

    Et alors vous, quand vous étiez petite fille, Charlotte, vous rêviez de quoi ? Vous rêviez de construction et de chantier ?

  • Speaker #1

    Non. Non, alors quand même, ce qu'il faut savoir, c'est que je suis issue d'une famille des Traos Publics.

  • Speaker #0

    Ah d'accord, donc vous avez quand même baigné dedans.

  • Speaker #1

    J'ai baigné dedans, puisque ma soeur, ma petite soeur a repris l'entreprise familiale de Traos Publics, qui a aujourd'hui, je compte même plus les années, plus de 50 ans. Oui, ok. Donc ma grand-mère, ma mère et ma soeur... qui maintenant a pris le relais, est à la dent. Donc j'ai quand même baigné dans les travaux publics, mais petite. Moi, je voulais être médecin et plus précisément chirurgien. Bon, mon destin en est décidé autrement. Et finalement, j'ai fait des études d'architecture avec un double cursus en école d'ingénieur. Et donc, naturellement, je me suis orientée vers le bâtiment. Alors par contre, la spécificité, c'est que je ne suis pas allée vers les travaux publics, ce qui était quand même mon milieu, entre guillemets, d'origine. Mais je me suis orientée vers le bâtiment. Mais attendez,

  • Speaker #0

    vous racontez un truc extraordinaire. Vous êtes en train de nous dire que de tradition familiale, chez vous, c'est les femmes qui étaient dans les travaux publics.

  • Speaker #1

    Alors oui, il y avait quand même mon grand-père qui était avec ma grand-mère. Mon père était aussi avec ma maman. Mais c'est vrai que les dirigeantes étaient quand même plutôt les femmes. Tout à fait. Et aujourd'hui, dans tous les cas, ma sœur est PDG de l'entreprise familiale.

  • Speaker #0

    Et vous, finalement, un peu destin contrarié, vous vouliez être médecin et vous vous retrouvez quand même dans le... Voilà. Dans le BTP, c'est quand même... C'est ça,

  • Speaker #1

    c'est le conditionnement familial.

  • Speaker #0

    Redites-nous votre parcours. Donc du coup, vous vous orientez après le bac. Vous étiez toujours en optique d'être médecin après le bac ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait deux années de médecine.

  • Speaker #0

    Ok, deux années de médecine.

  • Speaker #1

    Que j'ai raté.

  • Speaker #0

    Et là, vous vous dites, non, c'est pas ça, vous jetez des points.

  • Speaker #1

    C'est ça, et c'était... Oui, mais en fait, c'était le destin et c'était le bon destin. Ah ouais, c'est ça. Parce que je pense que je suis toujours aussi intéressée par les sujets qui tournent autour de la médecine. Construire un bâtiment hospitalier aujourd'hui me passionne. En revanche... En revanche, j'étais très heureuse de m'orienter vers d'autres études et de faire le métier que je fais aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui a été le révélateur dans tout ça ? Est-ce que c'est plutôt des hommes, plutôt des femmes qui vous ont guidés, qui vous ont orientés, qui vous ont permis d'évoluer ? Ou c'est vous qui avez fait votre truc toute seule et que vous vous êtes dit,

  • Speaker #1

    finalement ? Concernant mes études, j'ai toujours eu beaucoup d'idées. J'ai toujours beaucoup construit, en fond. Je faisais des maquettes, je fabriquais toujours plein de choses. Je pense qu'assez naturellement, les études d'architecture se présentaient à moi. Et après, c'est vrai que j'ai toujours été attirée par le chantier. C'est-à-dire que quand j'ai fait mes stages en architecture, c'était vraiment le chantier qui m'intéressait. C'est-à-dire la relation humaine et puis le fait de voir les choses se concrétiser. Oui, vraiment. De ne pas être dans du virtuel, sur du papier ou un ordinateur. De voir vraiment, semaine après semaine, les bâtiments se construire. C'était vraiment ça qui m'a passionnée. Et puis la relation humaine. C'est-à-dire que le bâtiment, les chantiers, c'est vraiment une aventure humaine extraordinaire. Et donc c'est assez naturellement que je me suis orientée vers de la conduite de travaux, en l'occurrence chez Eiffage Construction, parce que c'était une société qui m'attirait beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok. Vous avez commencé votre carrière chez Eiffage ?

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement, chez Eiffage Construction, où j'ai vécu 17 très belles années. Et j'ai pu progresser dans l'entreprise grâce à la confiance, je pense, d'hommes qui ont... qui ont bien voulu croire en moi, même si au départ, être une femme, ce n'était pas forcément évident pour eux. Et finalement, ils ont eu l'intelligence sur toi, mon patron d'origine, qui a eu l'intelligence de se dire, elle a l'air d'avoir envie, elle a l'air de ne pas trop mal se débrouiller, donc je vais lui faire confiance.

  • Speaker #0

    Et quand vous avez progressé, j'imagine qu'à chaque fois, vous avez pris peut-être des missions différentes, ou je ne sais pas comment ça s'est passé, mais ça veut dire qu'on est venu vous proposer, ou c'est vous qui avez poussé en disant, moi j'aimerais faire ça, j'ai envie de tout ça dans l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un peu des deux. C'est-à-dire qu'à certains moments, j'ai exprimé le fait que j'aimerais... Quand j'ai fini mon premier gros chantier, qui était un chantier hospitalier, j'avais vraiment envie de continuer dans la filière autour de l'hospitalier. Donc là, en exprimant ça, on m'a proposé un poste en lien avec des travaux dans les hôpitaux. Et puis après, à d'autres moments, on m'a proposé des évolutions qui sont venues vraiment de l'entreprise et pas forcément de moi.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que vous n'avez jamais, vous, eu de... De crise de confiance ou de légitimité, vous n'êtes jamais dit j'y arriverai pas, ça j'y arriverai pas Si, c'est vrai. Tout le temps ? C'est vrai ? Tous les jours,

  • Speaker #1

    tous les matins.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ah oui, si, si, si, tout le temps. Moi, je doute beaucoup et je ne suis jamais sûre que je vais y arriver. Mais finalement, l'intérêt aussi du bâtiment, c'est comme on est dans des choses très concrètes, on voit rapidement les résultats et la transformation de l'effort. Et donc ça, c'est quand même quelque chose qui est très rassurant. Parce qu'on voit rapidement les bénéfices de son travail et les bénéfices des réflexions qui sont menées.

  • Speaker #0

    Oui, mais alors pour faire sa place, comment on fait ? Parce que si on est dans le doute avec plein d'hommes qui sont... peut-être sans doute plus affirmée ou je ne sais pas, comment on se fait confiance ?

  • Speaker #1

    Moi, je trouve que le doute, c'est une richesse extraordinaire. Le doute, c'est ce qui fait avancer et ce qui permet de tout le temps se remettre en question et de ne pas avoir trop de certitudes. Parce que pour moi, les certitudes, ce n'est pas la bonne voie à toute personne. Je considère vraiment qu'être trop sûre de soi et d'être trop sûre des choses, ça empêche parfois de se poser les bonnes questions et de voir certains sujets en face. Voilà, donc je doute beaucoup, mais heureusement, j'arrive quand même à les...

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas un frein. Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas un frein, justement. C'est plutôt un moteur pour se remettre en question et essayer d'être sûre de prendre la bonne décision à la sortie.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez eu l'impression qu'à un moment dans votre carrière, le fait d'être une femme était un frein sur des choses ? Ou pas, parce que vous considérez que vous avancez et...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas fermée à la question.

  • Speaker #1

    Steve me la pose. Mais en fait, j'ai toujours peur de tomber dans l'excès de me dire j'ai été pénalisée parce que je suis une femme Donc j'ai toujours peur de tomber dans cet excès-là. Néanmoins, la question, je me la suis posée. Mais je n'ai jamais vraiment eu la réponse, évidemment.

  • Speaker #0

    Donc là, du coup, vous faites votre carrière chez FH. Voilà. Une grande partie de votre carrière chez FH. Tout à fait. Et puis, déclic, là, vous changez.

  • Speaker #1

    Et puis, à un moment, oui, effectivement, j'ai senti que j'avais un certain désalignement, peut-être quelque chose qui ne me convenait plus. Et j'ai eu la chance de... de pouvoir démarrer sur un nouveau projet chez Langroses, comme on disait, en tant que directrice des grands projets. Et donc voilà, je découvre une nouvelle entreprise. avec un modèle très différent, avec des personnes différentes, avec tout à construire finalement. Voilà, donc c'est riche, c'est une grosse remise en question aussi, mais je suis ravie de ce choix-là.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que les femmes apportent dans cette filière du BTP ? On prend souvent l'exemple, parce qu'on en discute beaucoup avec Olivia Kvir de l'agence Esprit d'Essence, qui est un peu spécialiste sur le design urbain. Aujourd'hui, dans l'espace public, on sollicite peu l'avis des femmes sur les grands aménagements et on se rend compte à l'usage parfois que finalement on ne répond pas aux usages de tout le monde. Qu'est-ce que vous apportez, vous, à l'intérieur de la filière du BTP ? Pourquoi c'est important qu'il y ait des femmes ? Est-ce que c'est vrai, ça ? Est-ce qu'il y a une vision différente des usages, des choses ?

  • Speaker #1

    Je considère que ce soit dans le BTP ou ailleurs, à partir du moment où 50% de la population sont des femmes, il faut que les femmes soient représentées de partout. Pour moi, c'est une évidence. C'est une évidence parce qu'elles n'ont effectivement pas tout à fait la même approche que les hommes. C'est-à-dire que c'est l'égalité dans la différence, mais néanmoins, il y a quand même une différence, il ne faut pas la nier. Et puis, elles abordent les sujets différemment et elles peuvent vraiment enrichir le débat. Et pour moi, une entreprise qui ne se féminise pas, c'est une entreprise qui est en retard et qui ne se prépare pas correctement pour l'avenir. Parce que la place des femmes est de partout et ça, c'est indéniable. Elles apportent beaucoup. Je crois d'ailleurs qu'il y a pas mal d'études qui prouvent que quand les conseils d'administration ou les directions sont féminisés, la rentabilité et la performance finalement de l'entreprise sont bien meilleures. Donc moi, je suis convaincue que... Au même titre que la population est composée à 50% de femmes, les entreprises doivent se féminiser. Alors peut-être pas à hauteur de 50%, c'est pas toujours possible, faut pas non plus trop forcer le sujet, mais néanmoins doivent se féminiser pour écouter cette voix-là, qui est quand même différente des hommes, et qui vient finalement fournir la voix de 50% de la population. Et ça c'est vrai dans le BTP ou ailleurs.

  • Speaker #0

    Vous disiez tout à l'heure que vous aviez une attention particulière sur l'engagement auprès des femmes. Qu'est-ce que vous vouliez nous dire à travers ça ?

  • Speaker #1

    Ce que je voulais dire, c'est qu'en particulier dans le BTP, Je ne connais pas les autres mondes professionnels, mais je considère que les femmes se freinent souvent. C'est important de les encourager et de leur dire qu'elles ne sont pas seules, que d'autres y sont arrivées avant elles, qu'elles vont y arriver et qu'elles sont très importantes dans le système. Mon engagement, c'est celui-ci. C'est vraiment de soutenir les femmes et de leur dire que vous êtes capables. Vous n'êtes pas moins capable que les autres. Autorisez-vous et avancez, parce qu'on a besoin de vous.

  • Speaker #0

    Et vous le faites dans quel cadre cet engagement ?

  • Speaker #1

    Ça, je le fais dans le cadre professionnel.

  • Speaker #0

    Ah oui, vous y êtes attentive vous-même, dans les ressources humaines, etc.

  • Speaker #1

    Tout à fait, exactement. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    je voulais vous poser la question en termes de management, parce que vous avez dû forcément encadrer des équipes, et donc du coup, des équipes très masculines. Est-ce qu'il y a un style de management féminin ou masculin ? Et est-ce que c'est simple de... De manager des hommes, de commander des hommes.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas s'il y a un style féminin ou un style masculin. C'est sûr qu'il y a un style charlotte-viguée, au même titre qu'il y a un style pour chaque personne. Non, moi, je n'ai pas eu de difficulté à manager des hommes.

  • Speaker #0

    C'est vrai, ça a toujours été naturel. Oui,

  • Speaker #1

    parce que j'ai eu la chance d'avoir toujours des hommes ouverts d'esprit et plutôt heureux de travailler avec une femme. Je pense que je leur ai forcément apporté quelque chose de différent, compte tenu d'une part de qui je suis, et quand même compte tenu du fait que je suis une femme, parce que je suis très à l'écoute, je suis peut-être un peu plus douce, tout en ayant quand même du tempérament et des convictions, mais je suis quand même un peu plus douce, un peu plus à l'écoute de leurs doutes aussi. Je les autorise à douter, parce que les hommes peut-être s'autorisent moins entre eux. Mais moi je suis très à l'aise avec le doute, et j'ai plutôt envie de l'encourager, quand il ne devient pas délétère évidemment. Voilà, donc est-ce qu'il y a un style féminin ? Peut-être oui, que ce n'est pas tout à fait pareil, mais... Ça, je ne m'engagerai pas là-dedans. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que, vous savez, on en avait discuté en préparant l'émission. En termes de management, il y a encore 10 ans, il n'y avait pas vraiment de... Il y avait un modèle de management qui était très masculin, et qui était très dur sur l'encadrement, etc. Et finalement, les femmes qui accédaient à des postes à responsabilité, elles dupliquaient un peu le modèle. Et puis, non, aujourd'hui, on s'est rendu compte que...

  • Speaker #1

    Il y avait une autre voie qui était possible.

  • Speaker #0

    Il y avait une autre voie qui était possible. Tout à fait. Vous, vous avez plutôt dupliqué la deuxième version ?

  • Speaker #1

    Je pense que... Très sincèrement, je pense que j'ai commencé ma carrière en étant plutôt sur la première voie, parce qu'effectivement, c'était le modèle que j'avais. Et quand c'est ce modèle que vous avez, vous êtes persuadée que c'est le modèle qu'il n'y a pas d'autre. Et puis finalement, j'ai quand même beaucoup évolué. Et je me suis autorisée à dire, ben non, en fait, moi, je suis une femme, j'ai une certaine sensibilité, je doute. Et je vous invite, messieurs, à avoir de la sensibilité, à exprimer votre sensibilité si vous en avez une. Et puis à douter si vous avez des doutes, à les partager. Et c'est bien en les partageant qu'on avancera et qu'on prendra les meilleures décisions.

  • Speaker #0

    Quels conseils vous donneriez aux Lyon qui nous écoutent et qui pourraient être tentés d'une carrière dans le BTP, mais qui se disent Oh là là, moi je suis timide ou J'arriverai jamais, on va se faire bouffer, c'est un milieu qui est trop compliqué

  • Speaker #1

    Donc moi ce que je leur conseille c'est d'y aller, si elles ont envie il faut qu'elles y aillent parce que d'une part il faut pas aller contre ses envies et d'autre part c'est quand même un secteur qui est passionnant et où il y a vraiment beaucoup de choses à faire. Je considère que chaque femme doit pouvoir trouver sa place dans le BTP parce qu'il y a quand même beaucoup de métiers différents avec beaucoup de typologies d'entreprises donc il n'y a pas de raison qu'elles ne trouvent pas leur place. Après, je pense qu'on parle aujourd'hui beaucoup de rôle modèle. Ça, c'est important peut-être qu'elles puissent trouver une personne qui pourrait leur servir de modèle et qui pourrait les rassurer dans leurs premiers doutes. Et puis après, les conseiller au fur et à mesure de leur carrière. Moi, c'est quelque chose qui m'aurait... Je me rends compte aujourd'hui, il m'a peut-être un petit peu manqué à certains moments. Donc ça, il ne faut pas hésiter à trouver un peu des repères féminins auxquels on peut se raccrocher. Mais bon, mon conseil, c'est d'y aller. C'est des métiers extraordinaires.

  • Speaker #0

    Comment on suscite l'envie du BTP ? Parce que finalement, c'est aussi beaucoup des métiers qu'on ne connaît pas du tout. Est-ce qu'il y a des salons spécifiques ? Est-ce qu'on peut toquer à la porte des grandes entreprises pour connaître un petit peu mieux les métiers ? C'est vrai que c'est un peu un secteur qui est mal connu, je trouve.

  • Speaker #1

    Oui, donc il y a plusieurs salons qui existent évidemment autour du BTP. Elles peuvent toquer aux entreprises de BTP qui aujourd'hui sont en recherche de talents féminins. Donc je suis sûre qu'elles seront très bien accueillies. En plus aujourd'hui avec les réseaux sociaux, toutes les entreprises sont très facilement accessibles. Sur LinkedIn par exemple, on peut très facilement accéder aux entreprises. Voilà, moi je me tiens à leur disposition. Si il y en a qui nous regardent, je suis prête à répondre à leurs questions et puis à les conseiller sur tout ce qui est possible de faire. Voilà, et après, je pense que ça se joue aussi beaucoup, et ça, on en parle souvent aussi, sur dès les études, même, peut-être même encore plus tôt, c'est-à-dire ne pas avoir peur de se tourner vers des études scientifiques. C'est quand même des métiers qui sont souvent, qui nécessitent souvent d'avoir un diplôme d'ingénieur, donc de ne pas avoir peur de faire une école d'ingénieur et une école d'ingénieur dans le BTP.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, et puis croire en soi.

  • Speaker #0

    Oui, ça reste l'être motivé.

  • Speaker #1

    C'est ça, les femmes ont vraiment leur place dans le BTP, j'ai aucun doute là-dessus.

  • Speaker #0

    Et alors Charlotte, dernière question de l'émission, c'est si vous aviez une baguette magique ou une feuille blanche, quelles mesures vous vous prendriez pour que les femmes soient plus présentes dans l'espace public, dans le débat public ou dans votre secteur d'activité ? Oui. Est-ce que vous avez une idée de mesure ?

  • Speaker #1

    Pour rejoindre un peu ce que je viens de dire, j'en ai peut-être deux qui sont étroitement liées. Je pense que si j'avais vraiment une baguette magique, je ferais en sorte que l'éducation des enfants, garçons et filles, soit vraiment les mêmes le plus tôt possible. Et que les filles, on les conditionne positivement à se dire que oui, elles peuvent faire des études scientifiques. Et oui, elles peuvent faire une école d'ingénieur. Et que oui, elles peuvent travailler dans le DTP. Voilà, et puis après, j'invite aussi vraiment les... Une deuxième baguette magique, ce serait d'inviter les femmes à choisir le plus possible des écoles d'ingénieurs, parce que finalement... Je trouve que quand vous avez un diplôme qui est reconnu et qui est solide, ça assoit votre confiance et ça vous permet de rentrer dans la vie active, avec vos doutes, mais en même temps avec une légitimité et un socle solide pour affronter sa vie professionnelle. Ça d'ailleurs c'est vrai de partout, mais pour affronter sa vie professionnelle et dépasser ses doutes et ses peurs.

  • Speaker #0

    Très bien écoutez Charlotte merci beaucoup d'avoir pris le temps de venir voir ce Café des Lyon avec vous j'espère que ça vous aura plu et moi je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un prochain Café des Lyon bonne semaine à tous

Share

Embed

You may also like

Description

« Oui, je suis une femme engagée. Pour travailler dans le BTP, il faut être vraiment très engagé et très passionné. Et être engagé, c’est se donner à 100% sur les projets. Je suis aussi très engagée pour les femmes, parce que pour moi la solidarité et la sororité sont les maîtres mots qui me guident au quotidien, et je suis convaincue qu’ensemble nous sommes plus fortes. »


Avec une tradition familiale où les femmes étaient dirigeantes dans les travaux publics depuis plus de 130 ans, Charlotte Viguier semblait avoir un destin tout tracé.


Venez découvrir son parcours, son énergie et son dynamisme, qu’elle met au service de valeurs fortes - l’authenticité et l’exemplarité - dans un secteur d’activité où elle est déterminée à démontrer que la mixité fait toute la richesse.


Régalez-vous avec ce nouvel épisode du Café des Lyonnes disponible sur LK, ou encore You Tube, Spotify, Deezer, ITunes ou SoundClouds.


Le Café des Lyonnes compte déjà 103 EPISODES à découvrir ou redécouvrir pour toujours plus vous inspirer et prendre toute votre place dans le débat public.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à tous, bienvenue à ce nouveau Café d'Elliot.

  • Speaker #1

    Bonjour Charlotte. Bonjour Alexandra. Alors aujourd'hui, il est le plaisir d'accueillir Charlotte Villiers,

  • Speaker #0

    vous êtes directrice des grands projets chez Léon Grosse, qui est une grosse entreprise de BTP.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et donc on va parler de la place des femmes dans le secteur du BTP, c'est génial parce que là... On va pouvoir un peu revisiter tous les clichés, il y en a, il y en a quelques-uns. Et en tout cas, moi je suis ravie de vous accueillir ce matin. On est dans les salons de l'intercontinentale Lyon Hôtel Dieu, à l'Académie, confortablement installés pour ce Café des Guines. Mais Charlotte, première question de l'émission, vous la connaissez. Est-ce que vous êtes une femme engagée ? Et si oui, ça veut dire quoi pour vous cet engagement ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis une femme engagée. Et pour travailler dans le BTP, il faut être vraiment très engagée parce que c'est un métier passionnant et je suis moi-même quelqu'un de très passionné. Et donc pour moi, être engagée, c'est vraiment se donner à 100% sur les projets, c'est-à-dire qu'à partir du moment où on se donne le go, on y va et on y va à 100%. Et puis j'aimerais faire un clin d'œil aussi pour les Lyonnes, je suis aussi très engagée pour les femmes, parce que pour moi, la solidarité et la sororité sont les maîtres mots qui me guident au quotidien, et parce que je suis convaincue qu'ensemble on est plus fortes. Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    C'est un double Ah, très bien.

  • Speaker #0

    Et alors, mais il se concrétise comment cet engagement dans votre vie ? C'est le fait d'exercer une profession, vous allez peut-être nous le dire, ou en tout cas qui est très masculine, où il y a beaucoup d'hommes. C'est une façon d'exercer votre profession ? C'est des engagements en dehors de votre vie professionnelle ? Comment ça se concrétise cet engagement dans votre vie ?

  • Speaker #1

    L'engagement dans ma vie se concrétise par beaucoup de dynamisme et par l'incarnation de valeurs fortes. Je me suis rendue compte avec le temps que j'étais très attachée à l'authenticité, à l'exemplarité. Et ça pour moi ce sont vraiment des valeurs qui sont très importantes pour montrer son engagement au quotidien. Par ailleurs je suis quelqu'un d'assez dynamique avec beaucoup d'énergie et pas mal d'idées. Et ça, ça vient conforter cet engagement que j'ai au quotidien dans ma vie professionnelle.

  • Speaker #0

    Et alors, comment vous êtes... On va parler tout à l'heure de votre parcours, comment vous êtes arrivée dans ce secteur, mais pour vous, au regard de votre expérience aujourd'hui, vous trouvez que les femmes, elles sont suffisamment impliquées, présentes dans l'espace public, dans le débat public aujourd'hui en France ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on pourra faire mieux. Il y a des progrès qui ont été faits quand même ces dernières années, et ça, il ne faut vraiment pas le nier. Et je sens quand même une dynamique autour de ce sujet. Néanmoins, il faudrait quand même aller plus loin. J'ai quelques idées là-dessus que je vous partagerai plus tard. Dans le BTP particulièrement, c'est vrai que c'est un métier qui n'est pas extrêmement représenté en termes de femmes, bien que les femmes soient globalement plutôt bien acceptées, mais néanmoins je pense que c'est un métier qui mériterait de se féminiser pour atteindre un peu plus de mixité, puisque la mixité c'est la richesse et c'est le partage des idées.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui c'est possible de réussir en tant que femme dans la filière du BTP, que ce soit dans des métiers peut-être... De terrain, oui, on parle beaucoup de la question de la force physique sur certains types de métiers, mais je crois que ça a aussi beaucoup évolué parce qu'il y a des outils aujourd'hui, il y a des supports, des choses qui permettent, qui facilitent ça. à gommer cet écart, et sur des postes à responsabilité aussi, comme vous, sur des grands projets, ou des projets d'envergure, où il y a des grosses responsabilités, des gros enjeux financiers ?

  • Speaker #1

    Donc sur des métiers plutôt manuels, je considère que les femmes ont vraiment leur place dans ces métiers-là, peut-être plutôt dans des métiers de finition, dans des métiers de seconde œuvre. C'est vrai que pour le gros œuvre, peut-être que c'est un peu physique pour les femmes, même si, comme vous le dites très bien, il y a beaucoup de progrès qui ont été faits en termes techniques. Sur les métiers à responsabilité, évidemment que les places sont leur femme et même je les encourage à prendre cette place-là dans les entreprises du BTP parce que, comme je le disais, c'est bien la mixité qui fait la richesse. Après, c'est vrai que ça nécessite beaucoup d'engagement, beaucoup d'énergie parce que c'est un métier de passion et que ça nécessite au quotidien d'y passer quand même un peu de temps et d'avoir envie d'y passer ce temps-là.

  • Speaker #0

    Mais ça, vous pensez que c'est inhérent au secteur d'activité ou parce que ça, finalement, c'est... Quel que soit, à partir du moment où on est sur des métiers avec des responsabilités, forcément on y consacre du temps, qu'est-ce qui est propre à la filière et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ce qui est propre à la filière, au moins en début de carrière, c'est quand même des plages horaires très longues avec un démarrage tôt le matin. Historiquement, les chantiers commencent quand même tôt, si bien dans les trois hauts publics que dans le bâtiment. C'est vrai qu'après, avec la prise de responsabilité, on a vraiment la capacité d'un peu plus aménager son temps et de pouvoir concilier ça avec une vie de famille quand il y a un souhait de création de vie de famille. Voilà, après la caractéristique du BTP, comme vous le dites très bien, je considère qu'à partir du moment où on a des responsabilités, que ce soit dans le BTP ou dans n'importe quel autre secteur, ça nécessite de l'engagement, du temps, et c'est pas du tout inaccessible pour les femmes.

  • Speaker #0

    Il faut jouer des coudes aujourd'hui pour faire sa place dans le BTP quand on est une femme ?

  • Speaker #1

    Il y a une volonté forte du BTP de se féminiser. Et ça, je le sens vraiment. J'ai vraiment senti le changement au fil des années de ma carrière. Après, est-ce que toutes les mentalités ont évolué ? Ça dépend. Vous avez des hommes qui sont très en avance et qui ont envie de féminiser, d'avoir des femmes à leur côté et qui font vraiment ce travail-là. Et vous avez peut-être d'autres hommes qui sont plus dans le discours et qui ne se donnent pas forcément les moyens d'accomplir cette féminisation-là.

  • Speaker #0

    Et alors vous, quand vous étiez petite fille, Charlotte, vous rêviez de quoi ? Vous rêviez de construction et de chantier ?

  • Speaker #1

    Non. Non, alors quand même, ce qu'il faut savoir, c'est que je suis issue d'une famille des Traos Publics.

  • Speaker #0

    Ah d'accord, donc vous avez quand même baigné dedans.

  • Speaker #1

    J'ai baigné dedans, puisque ma soeur, ma petite soeur a repris l'entreprise familiale de Traos Publics, qui a aujourd'hui, je compte même plus les années, plus de 50 ans. Oui, ok. Donc ma grand-mère, ma mère et ma soeur... qui maintenant a pris le relais, est à la dent. Donc j'ai quand même baigné dans les travaux publics, mais petite. Moi, je voulais être médecin et plus précisément chirurgien. Bon, mon destin en est décidé autrement. Et finalement, j'ai fait des études d'architecture avec un double cursus en école d'ingénieur. Et donc, naturellement, je me suis orientée vers le bâtiment. Alors par contre, la spécificité, c'est que je ne suis pas allée vers les travaux publics, ce qui était quand même mon milieu, entre guillemets, d'origine. Mais je me suis orientée vers le bâtiment. Mais attendez,

  • Speaker #0

    vous racontez un truc extraordinaire. Vous êtes en train de nous dire que de tradition familiale, chez vous, c'est les femmes qui étaient dans les travaux publics.

  • Speaker #1

    Alors oui, il y avait quand même mon grand-père qui était avec ma grand-mère. Mon père était aussi avec ma maman. Mais c'est vrai que les dirigeantes étaient quand même plutôt les femmes. Tout à fait. Et aujourd'hui, dans tous les cas, ma sœur est PDG de l'entreprise familiale.

  • Speaker #0

    Et vous, finalement, un peu destin contrarié, vous vouliez être médecin et vous vous retrouvez quand même dans le... Voilà. Dans le BTP, c'est quand même... C'est ça,

  • Speaker #1

    c'est le conditionnement familial.

  • Speaker #0

    Redites-nous votre parcours. Donc du coup, vous vous orientez après le bac. Vous étiez toujours en optique d'être médecin après le bac ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait deux années de médecine.

  • Speaker #0

    Ok, deux années de médecine.

  • Speaker #1

    Que j'ai raté.

  • Speaker #0

    Et là, vous vous dites, non, c'est pas ça, vous jetez des points.

  • Speaker #1

    C'est ça, et c'était... Oui, mais en fait, c'était le destin et c'était le bon destin. Ah ouais, c'est ça. Parce que je pense que je suis toujours aussi intéressée par les sujets qui tournent autour de la médecine. Construire un bâtiment hospitalier aujourd'hui me passionne. En revanche... En revanche, j'étais très heureuse de m'orienter vers d'autres études et de faire le métier que je fais aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui a été le révélateur dans tout ça ? Est-ce que c'est plutôt des hommes, plutôt des femmes qui vous ont guidés, qui vous ont orientés, qui vous ont permis d'évoluer ? Ou c'est vous qui avez fait votre truc toute seule et que vous vous êtes dit,

  • Speaker #1

    finalement ? Concernant mes études, j'ai toujours eu beaucoup d'idées. J'ai toujours beaucoup construit, en fond. Je faisais des maquettes, je fabriquais toujours plein de choses. Je pense qu'assez naturellement, les études d'architecture se présentaient à moi. Et après, c'est vrai que j'ai toujours été attirée par le chantier. C'est-à-dire que quand j'ai fait mes stages en architecture, c'était vraiment le chantier qui m'intéressait. C'est-à-dire la relation humaine et puis le fait de voir les choses se concrétiser. Oui, vraiment. De ne pas être dans du virtuel, sur du papier ou un ordinateur. De voir vraiment, semaine après semaine, les bâtiments se construire. C'était vraiment ça qui m'a passionnée. Et puis la relation humaine. C'est-à-dire que le bâtiment, les chantiers, c'est vraiment une aventure humaine extraordinaire. Et donc c'est assez naturellement que je me suis orientée vers de la conduite de travaux, en l'occurrence chez Eiffage Construction, parce que c'était une société qui m'attirait beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok. Vous avez commencé votre carrière chez Eiffage ?

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement, chez Eiffage Construction, où j'ai vécu 17 très belles années. Et j'ai pu progresser dans l'entreprise grâce à la confiance, je pense, d'hommes qui ont... qui ont bien voulu croire en moi, même si au départ, être une femme, ce n'était pas forcément évident pour eux. Et finalement, ils ont eu l'intelligence sur toi, mon patron d'origine, qui a eu l'intelligence de se dire, elle a l'air d'avoir envie, elle a l'air de ne pas trop mal se débrouiller, donc je vais lui faire confiance.

  • Speaker #0

    Et quand vous avez progressé, j'imagine qu'à chaque fois, vous avez pris peut-être des missions différentes, ou je ne sais pas comment ça s'est passé, mais ça veut dire qu'on est venu vous proposer, ou c'est vous qui avez poussé en disant, moi j'aimerais faire ça, j'ai envie de tout ça dans l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un peu des deux. C'est-à-dire qu'à certains moments, j'ai exprimé le fait que j'aimerais... Quand j'ai fini mon premier gros chantier, qui était un chantier hospitalier, j'avais vraiment envie de continuer dans la filière autour de l'hospitalier. Donc là, en exprimant ça, on m'a proposé un poste en lien avec des travaux dans les hôpitaux. Et puis après, à d'autres moments, on m'a proposé des évolutions qui sont venues vraiment de l'entreprise et pas forcément de moi.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que vous n'avez jamais, vous, eu de... De crise de confiance ou de légitimité, vous n'êtes jamais dit j'y arriverai pas, ça j'y arriverai pas Si, c'est vrai. Tout le temps ? C'est vrai ? Tous les jours,

  • Speaker #1

    tous les matins.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ah oui, si, si, si, tout le temps. Moi, je doute beaucoup et je ne suis jamais sûre que je vais y arriver. Mais finalement, l'intérêt aussi du bâtiment, c'est comme on est dans des choses très concrètes, on voit rapidement les résultats et la transformation de l'effort. Et donc ça, c'est quand même quelque chose qui est très rassurant. Parce qu'on voit rapidement les bénéfices de son travail et les bénéfices des réflexions qui sont menées.

  • Speaker #0

    Oui, mais alors pour faire sa place, comment on fait ? Parce que si on est dans le doute avec plein d'hommes qui sont... peut-être sans doute plus affirmée ou je ne sais pas, comment on se fait confiance ?

  • Speaker #1

    Moi, je trouve que le doute, c'est une richesse extraordinaire. Le doute, c'est ce qui fait avancer et ce qui permet de tout le temps se remettre en question et de ne pas avoir trop de certitudes. Parce que pour moi, les certitudes, ce n'est pas la bonne voie à toute personne. Je considère vraiment qu'être trop sûre de soi et d'être trop sûre des choses, ça empêche parfois de se poser les bonnes questions et de voir certains sujets en face. Voilà, donc je doute beaucoup, mais heureusement, j'arrive quand même à les...

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas un frein. Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas un frein, justement. C'est plutôt un moteur pour se remettre en question et essayer d'être sûre de prendre la bonne décision à la sortie.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez eu l'impression qu'à un moment dans votre carrière, le fait d'être une femme était un frein sur des choses ? Ou pas, parce que vous considérez que vous avancez et...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas fermée à la question.

  • Speaker #1

    Steve me la pose. Mais en fait, j'ai toujours peur de tomber dans l'excès de me dire j'ai été pénalisée parce que je suis une femme Donc j'ai toujours peur de tomber dans cet excès-là. Néanmoins, la question, je me la suis posée. Mais je n'ai jamais vraiment eu la réponse, évidemment.

  • Speaker #0

    Donc là, du coup, vous faites votre carrière chez FH. Voilà. Une grande partie de votre carrière chez FH. Tout à fait. Et puis, déclic, là, vous changez.

  • Speaker #1

    Et puis, à un moment, oui, effectivement, j'ai senti que j'avais un certain désalignement, peut-être quelque chose qui ne me convenait plus. Et j'ai eu la chance de... de pouvoir démarrer sur un nouveau projet chez Langroses, comme on disait, en tant que directrice des grands projets. Et donc voilà, je découvre une nouvelle entreprise. avec un modèle très différent, avec des personnes différentes, avec tout à construire finalement. Voilà, donc c'est riche, c'est une grosse remise en question aussi, mais je suis ravie de ce choix-là.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que les femmes apportent dans cette filière du BTP ? On prend souvent l'exemple, parce qu'on en discute beaucoup avec Olivia Kvir de l'agence Esprit d'Essence, qui est un peu spécialiste sur le design urbain. Aujourd'hui, dans l'espace public, on sollicite peu l'avis des femmes sur les grands aménagements et on se rend compte à l'usage parfois que finalement on ne répond pas aux usages de tout le monde. Qu'est-ce que vous apportez, vous, à l'intérieur de la filière du BTP ? Pourquoi c'est important qu'il y ait des femmes ? Est-ce que c'est vrai, ça ? Est-ce qu'il y a une vision différente des usages, des choses ?

  • Speaker #1

    Je considère que ce soit dans le BTP ou ailleurs, à partir du moment où 50% de la population sont des femmes, il faut que les femmes soient représentées de partout. Pour moi, c'est une évidence. C'est une évidence parce qu'elles n'ont effectivement pas tout à fait la même approche que les hommes. C'est-à-dire que c'est l'égalité dans la différence, mais néanmoins, il y a quand même une différence, il ne faut pas la nier. Et puis, elles abordent les sujets différemment et elles peuvent vraiment enrichir le débat. Et pour moi, une entreprise qui ne se féminise pas, c'est une entreprise qui est en retard et qui ne se prépare pas correctement pour l'avenir. Parce que la place des femmes est de partout et ça, c'est indéniable. Elles apportent beaucoup. Je crois d'ailleurs qu'il y a pas mal d'études qui prouvent que quand les conseils d'administration ou les directions sont féminisés, la rentabilité et la performance finalement de l'entreprise sont bien meilleures. Donc moi, je suis convaincue que... Au même titre que la population est composée à 50% de femmes, les entreprises doivent se féminiser. Alors peut-être pas à hauteur de 50%, c'est pas toujours possible, faut pas non plus trop forcer le sujet, mais néanmoins doivent se féminiser pour écouter cette voix-là, qui est quand même différente des hommes, et qui vient finalement fournir la voix de 50% de la population. Et ça c'est vrai dans le BTP ou ailleurs.

  • Speaker #0

    Vous disiez tout à l'heure que vous aviez une attention particulière sur l'engagement auprès des femmes. Qu'est-ce que vous vouliez nous dire à travers ça ?

  • Speaker #1

    Ce que je voulais dire, c'est qu'en particulier dans le BTP, Je ne connais pas les autres mondes professionnels, mais je considère que les femmes se freinent souvent. C'est important de les encourager et de leur dire qu'elles ne sont pas seules, que d'autres y sont arrivées avant elles, qu'elles vont y arriver et qu'elles sont très importantes dans le système. Mon engagement, c'est celui-ci. C'est vraiment de soutenir les femmes et de leur dire que vous êtes capables. Vous n'êtes pas moins capable que les autres. Autorisez-vous et avancez, parce qu'on a besoin de vous.

  • Speaker #0

    Et vous le faites dans quel cadre cet engagement ?

  • Speaker #1

    Ça, je le fais dans le cadre professionnel.

  • Speaker #0

    Ah oui, vous y êtes attentive vous-même, dans les ressources humaines, etc.

  • Speaker #1

    Tout à fait, exactement. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    je voulais vous poser la question en termes de management, parce que vous avez dû forcément encadrer des équipes, et donc du coup, des équipes très masculines. Est-ce qu'il y a un style de management féminin ou masculin ? Et est-ce que c'est simple de... De manager des hommes, de commander des hommes.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas s'il y a un style féminin ou un style masculin. C'est sûr qu'il y a un style charlotte-viguée, au même titre qu'il y a un style pour chaque personne. Non, moi, je n'ai pas eu de difficulté à manager des hommes.

  • Speaker #0

    C'est vrai, ça a toujours été naturel. Oui,

  • Speaker #1

    parce que j'ai eu la chance d'avoir toujours des hommes ouverts d'esprit et plutôt heureux de travailler avec une femme. Je pense que je leur ai forcément apporté quelque chose de différent, compte tenu d'une part de qui je suis, et quand même compte tenu du fait que je suis une femme, parce que je suis très à l'écoute, je suis peut-être un peu plus douce, tout en ayant quand même du tempérament et des convictions, mais je suis quand même un peu plus douce, un peu plus à l'écoute de leurs doutes aussi. Je les autorise à douter, parce que les hommes peut-être s'autorisent moins entre eux. Mais moi je suis très à l'aise avec le doute, et j'ai plutôt envie de l'encourager, quand il ne devient pas délétère évidemment. Voilà, donc est-ce qu'il y a un style féminin ? Peut-être oui, que ce n'est pas tout à fait pareil, mais... Ça, je ne m'engagerai pas là-dedans. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que, vous savez, on en avait discuté en préparant l'émission. En termes de management, il y a encore 10 ans, il n'y avait pas vraiment de... Il y avait un modèle de management qui était très masculin, et qui était très dur sur l'encadrement, etc. Et finalement, les femmes qui accédaient à des postes à responsabilité, elles dupliquaient un peu le modèle. Et puis, non, aujourd'hui, on s'est rendu compte que...

  • Speaker #1

    Il y avait une autre voie qui était possible.

  • Speaker #0

    Il y avait une autre voie qui était possible. Tout à fait. Vous, vous avez plutôt dupliqué la deuxième version ?

  • Speaker #1

    Je pense que... Très sincèrement, je pense que j'ai commencé ma carrière en étant plutôt sur la première voie, parce qu'effectivement, c'était le modèle que j'avais. Et quand c'est ce modèle que vous avez, vous êtes persuadée que c'est le modèle qu'il n'y a pas d'autre. Et puis finalement, j'ai quand même beaucoup évolué. Et je me suis autorisée à dire, ben non, en fait, moi, je suis une femme, j'ai une certaine sensibilité, je doute. Et je vous invite, messieurs, à avoir de la sensibilité, à exprimer votre sensibilité si vous en avez une. Et puis à douter si vous avez des doutes, à les partager. Et c'est bien en les partageant qu'on avancera et qu'on prendra les meilleures décisions.

  • Speaker #0

    Quels conseils vous donneriez aux Lyon qui nous écoutent et qui pourraient être tentés d'une carrière dans le BTP, mais qui se disent Oh là là, moi je suis timide ou J'arriverai jamais, on va se faire bouffer, c'est un milieu qui est trop compliqué

  • Speaker #1

    Donc moi ce que je leur conseille c'est d'y aller, si elles ont envie il faut qu'elles y aillent parce que d'une part il faut pas aller contre ses envies et d'autre part c'est quand même un secteur qui est passionnant et où il y a vraiment beaucoup de choses à faire. Je considère que chaque femme doit pouvoir trouver sa place dans le BTP parce qu'il y a quand même beaucoup de métiers différents avec beaucoup de typologies d'entreprises donc il n'y a pas de raison qu'elles ne trouvent pas leur place. Après, je pense qu'on parle aujourd'hui beaucoup de rôle modèle. Ça, c'est important peut-être qu'elles puissent trouver une personne qui pourrait leur servir de modèle et qui pourrait les rassurer dans leurs premiers doutes. Et puis après, les conseiller au fur et à mesure de leur carrière. Moi, c'est quelque chose qui m'aurait... Je me rends compte aujourd'hui, il m'a peut-être un petit peu manqué à certains moments. Donc ça, il ne faut pas hésiter à trouver un peu des repères féminins auxquels on peut se raccrocher. Mais bon, mon conseil, c'est d'y aller. C'est des métiers extraordinaires.

  • Speaker #0

    Comment on suscite l'envie du BTP ? Parce que finalement, c'est aussi beaucoup des métiers qu'on ne connaît pas du tout. Est-ce qu'il y a des salons spécifiques ? Est-ce qu'on peut toquer à la porte des grandes entreprises pour connaître un petit peu mieux les métiers ? C'est vrai que c'est un peu un secteur qui est mal connu, je trouve.

  • Speaker #1

    Oui, donc il y a plusieurs salons qui existent évidemment autour du BTP. Elles peuvent toquer aux entreprises de BTP qui aujourd'hui sont en recherche de talents féminins. Donc je suis sûre qu'elles seront très bien accueillies. En plus aujourd'hui avec les réseaux sociaux, toutes les entreprises sont très facilement accessibles. Sur LinkedIn par exemple, on peut très facilement accéder aux entreprises. Voilà, moi je me tiens à leur disposition. Si il y en a qui nous regardent, je suis prête à répondre à leurs questions et puis à les conseiller sur tout ce qui est possible de faire. Voilà, et après, je pense que ça se joue aussi beaucoup, et ça, on en parle souvent aussi, sur dès les études, même, peut-être même encore plus tôt, c'est-à-dire ne pas avoir peur de se tourner vers des études scientifiques. C'est quand même des métiers qui sont souvent, qui nécessitent souvent d'avoir un diplôme d'ingénieur, donc de ne pas avoir peur de faire une école d'ingénieur et une école d'ingénieur dans le BTP.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, et puis croire en soi.

  • Speaker #0

    Oui, ça reste l'être motivé.

  • Speaker #1

    C'est ça, les femmes ont vraiment leur place dans le BTP, j'ai aucun doute là-dessus.

  • Speaker #0

    Et alors Charlotte, dernière question de l'émission, c'est si vous aviez une baguette magique ou une feuille blanche, quelles mesures vous vous prendriez pour que les femmes soient plus présentes dans l'espace public, dans le débat public ou dans votre secteur d'activité ? Oui. Est-ce que vous avez une idée de mesure ?

  • Speaker #1

    Pour rejoindre un peu ce que je viens de dire, j'en ai peut-être deux qui sont étroitement liées. Je pense que si j'avais vraiment une baguette magique, je ferais en sorte que l'éducation des enfants, garçons et filles, soit vraiment les mêmes le plus tôt possible. Et que les filles, on les conditionne positivement à se dire que oui, elles peuvent faire des études scientifiques. Et oui, elles peuvent faire une école d'ingénieur. Et que oui, elles peuvent travailler dans le DTP. Voilà, et puis après, j'invite aussi vraiment les... Une deuxième baguette magique, ce serait d'inviter les femmes à choisir le plus possible des écoles d'ingénieurs, parce que finalement... Je trouve que quand vous avez un diplôme qui est reconnu et qui est solide, ça assoit votre confiance et ça vous permet de rentrer dans la vie active, avec vos doutes, mais en même temps avec une légitimité et un socle solide pour affronter sa vie professionnelle. Ça d'ailleurs c'est vrai de partout, mais pour affronter sa vie professionnelle et dépasser ses doutes et ses peurs.

  • Speaker #0

    Très bien écoutez Charlotte merci beaucoup d'avoir pris le temps de venir voir ce Café des Lyon avec vous j'espère que ça vous aura plu et moi je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un prochain Café des Lyon bonne semaine à tous

Description

« Oui, je suis une femme engagée. Pour travailler dans le BTP, il faut être vraiment très engagé et très passionné. Et être engagé, c’est se donner à 100% sur les projets. Je suis aussi très engagée pour les femmes, parce que pour moi la solidarité et la sororité sont les maîtres mots qui me guident au quotidien, et je suis convaincue qu’ensemble nous sommes plus fortes. »


Avec une tradition familiale où les femmes étaient dirigeantes dans les travaux publics depuis plus de 130 ans, Charlotte Viguier semblait avoir un destin tout tracé.


Venez découvrir son parcours, son énergie et son dynamisme, qu’elle met au service de valeurs fortes - l’authenticité et l’exemplarité - dans un secteur d’activité où elle est déterminée à démontrer que la mixité fait toute la richesse.


Régalez-vous avec ce nouvel épisode du Café des Lyonnes disponible sur LK, ou encore You Tube, Spotify, Deezer, ITunes ou SoundClouds.


Le Café des Lyonnes compte déjà 103 EPISODES à découvrir ou redécouvrir pour toujours plus vous inspirer et prendre toute votre place dans le débat public.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à tous, bienvenue à ce nouveau Café d'Elliot.

  • Speaker #1

    Bonjour Charlotte. Bonjour Alexandra. Alors aujourd'hui, il est le plaisir d'accueillir Charlotte Villiers,

  • Speaker #0

    vous êtes directrice des grands projets chez Léon Grosse, qui est une grosse entreprise de BTP.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et donc on va parler de la place des femmes dans le secteur du BTP, c'est génial parce que là... On va pouvoir un peu revisiter tous les clichés, il y en a, il y en a quelques-uns. Et en tout cas, moi je suis ravie de vous accueillir ce matin. On est dans les salons de l'intercontinentale Lyon Hôtel Dieu, à l'Académie, confortablement installés pour ce Café des Guines. Mais Charlotte, première question de l'émission, vous la connaissez. Est-ce que vous êtes une femme engagée ? Et si oui, ça veut dire quoi pour vous cet engagement ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis une femme engagée. Et pour travailler dans le BTP, il faut être vraiment très engagée parce que c'est un métier passionnant et je suis moi-même quelqu'un de très passionné. Et donc pour moi, être engagée, c'est vraiment se donner à 100% sur les projets, c'est-à-dire qu'à partir du moment où on se donne le go, on y va et on y va à 100%. Et puis j'aimerais faire un clin d'œil aussi pour les Lyonnes, je suis aussi très engagée pour les femmes, parce que pour moi, la solidarité et la sororité sont les maîtres mots qui me guident au quotidien, et parce que je suis convaincue qu'ensemble on est plus fortes. Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est clair.

  • Speaker #1

    C'est un double Ah, très bien.

  • Speaker #0

    Et alors, mais il se concrétise comment cet engagement dans votre vie ? C'est le fait d'exercer une profession, vous allez peut-être nous le dire, ou en tout cas qui est très masculine, où il y a beaucoup d'hommes. C'est une façon d'exercer votre profession ? C'est des engagements en dehors de votre vie professionnelle ? Comment ça se concrétise cet engagement dans votre vie ?

  • Speaker #1

    L'engagement dans ma vie se concrétise par beaucoup de dynamisme et par l'incarnation de valeurs fortes. Je me suis rendue compte avec le temps que j'étais très attachée à l'authenticité, à l'exemplarité. Et ça pour moi ce sont vraiment des valeurs qui sont très importantes pour montrer son engagement au quotidien. Par ailleurs je suis quelqu'un d'assez dynamique avec beaucoup d'énergie et pas mal d'idées. Et ça, ça vient conforter cet engagement que j'ai au quotidien dans ma vie professionnelle.

  • Speaker #0

    Et alors, comment vous êtes... On va parler tout à l'heure de votre parcours, comment vous êtes arrivée dans ce secteur, mais pour vous, au regard de votre expérience aujourd'hui, vous trouvez que les femmes, elles sont suffisamment impliquées, présentes dans l'espace public, dans le débat public aujourd'hui en France ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'on pourra faire mieux. Il y a des progrès qui ont été faits quand même ces dernières années, et ça, il ne faut vraiment pas le nier. Et je sens quand même une dynamique autour de ce sujet. Néanmoins, il faudrait quand même aller plus loin. J'ai quelques idées là-dessus que je vous partagerai plus tard. Dans le BTP particulièrement, c'est vrai que c'est un métier qui n'est pas extrêmement représenté en termes de femmes, bien que les femmes soient globalement plutôt bien acceptées, mais néanmoins je pense que c'est un métier qui mériterait de se féminiser pour atteindre un peu plus de mixité, puisque la mixité c'est la richesse et c'est le partage des idées.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui c'est possible de réussir en tant que femme dans la filière du BTP, que ce soit dans des métiers peut-être... De terrain, oui, on parle beaucoup de la question de la force physique sur certains types de métiers, mais je crois que ça a aussi beaucoup évolué parce qu'il y a des outils aujourd'hui, il y a des supports, des choses qui permettent, qui facilitent ça. à gommer cet écart, et sur des postes à responsabilité aussi, comme vous, sur des grands projets, ou des projets d'envergure, où il y a des grosses responsabilités, des gros enjeux financiers ?

  • Speaker #1

    Donc sur des métiers plutôt manuels, je considère que les femmes ont vraiment leur place dans ces métiers-là, peut-être plutôt dans des métiers de finition, dans des métiers de seconde œuvre. C'est vrai que pour le gros œuvre, peut-être que c'est un peu physique pour les femmes, même si, comme vous le dites très bien, il y a beaucoup de progrès qui ont été faits en termes techniques. Sur les métiers à responsabilité, évidemment que les places sont leur femme et même je les encourage à prendre cette place-là dans les entreprises du BTP parce que, comme je le disais, c'est bien la mixité qui fait la richesse. Après, c'est vrai que ça nécessite beaucoup d'engagement, beaucoup d'énergie parce que c'est un métier de passion et que ça nécessite au quotidien d'y passer quand même un peu de temps et d'avoir envie d'y passer ce temps-là.

  • Speaker #0

    Mais ça, vous pensez que c'est inhérent au secteur d'activité ou parce que ça, finalement, c'est... Quel que soit, à partir du moment où on est sur des métiers avec des responsabilités, forcément on y consacre du temps, qu'est-ce qui est propre à la filière et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ce qui est propre à la filière, au moins en début de carrière, c'est quand même des plages horaires très longues avec un démarrage tôt le matin. Historiquement, les chantiers commencent quand même tôt, si bien dans les trois hauts publics que dans le bâtiment. C'est vrai qu'après, avec la prise de responsabilité, on a vraiment la capacité d'un peu plus aménager son temps et de pouvoir concilier ça avec une vie de famille quand il y a un souhait de création de vie de famille. Voilà, après la caractéristique du BTP, comme vous le dites très bien, je considère qu'à partir du moment où on a des responsabilités, que ce soit dans le BTP ou dans n'importe quel autre secteur, ça nécessite de l'engagement, du temps, et c'est pas du tout inaccessible pour les femmes.

  • Speaker #0

    Il faut jouer des coudes aujourd'hui pour faire sa place dans le BTP quand on est une femme ?

  • Speaker #1

    Il y a une volonté forte du BTP de se féminiser. Et ça, je le sens vraiment. J'ai vraiment senti le changement au fil des années de ma carrière. Après, est-ce que toutes les mentalités ont évolué ? Ça dépend. Vous avez des hommes qui sont très en avance et qui ont envie de féminiser, d'avoir des femmes à leur côté et qui font vraiment ce travail-là. Et vous avez peut-être d'autres hommes qui sont plus dans le discours et qui ne se donnent pas forcément les moyens d'accomplir cette féminisation-là.

  • Speaker #0

    Et alors vous, quand vous étiez petite fille, Charlotte, vous rêviez de quoi ? Vous rêviez de construction et de chantier ?

  • Speaker #1

    Non. Non, alors quand même, ce qu'il faut savoir, c'est que je suis issue d'une famille des Traos Publics.

  • Speaker #0

    Ah d'accord, donc vous avez quand même baigné dedans.

  • Speaker #1

    J'ai baigné dedans, puisque ma soeur, ma petite soeur a repris l'entreprise familiale de Traos Publics, qui a aujourd'hui, je compte même plus les années, plus de 50 ans. Oui, ok. Donc ma grand-mère, ma mère et ma soeur... qui maintenant a pris le relais, est à la dent. Donc j'ai quand même baigné dans les travaux publics, mais petite. Moi, je voulais être médecin et plus précisément chirurgien. Bon, mon destin en est décidé autrement. Et finalement, j'ai fait des études d'architecture avec un double cursus en école d'ingénieur. Et donc, naturellement, je me suis orientée vers le bâtiment. Alors par contre, la spécificité, c'est que je ne suis pas allée vers les travaux publics, ce qui était quand même mon milieu, entre guillemets, d'origine. Mais je me suis orientée vers le bâtiment. Mais attendez,

  • Speaker #0

    vous racontez un truc extraordinaire. Vous êtes en train de nous dire que de tradition familiale, chez vous, c'est les femmes qui étaient dans les travaux publics.

  • Speaker #1

    Alors oui, il y avait quand même mon grand-père qui était avec ma grand-mère. Mon père était aussi avec ma maman. Mais c'est vrai que les dirigeantes étaient quand même plutôt les femmes. Tout à fait. Et aujourd'hui, dans tous les cas, ma sœur est PDG de l'entreprise familiale.

  • Speaker #0

    Et vous, finalement, un peu destin contrarié, vous vouliez être médecin et vous vous retrouvez quand même dans le... Voilà. Dans le BTP, c'est quand même... C'est ça,

  • Speaker #1

    c'est le conditionnement familial.

  • Speaker #0

    Redites-nous votre parcours. Donc du coup, vous vous orientez après le bac. Vous étiez toujours en optique d'être médecin après le bac ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait deux années de médecine.

  • Speaker #0

    Ok, deux années de médecine.

  • Speaker #1

    Que j'ai raté.

  • Speaker #0

    Et là, vous vous dites, non, c'est pas ça, vous jetez des points.

  • Speaker #1

    C'est ça, et c'était... Oui, mais en fait, c'était le destin et c'était le bon destin. Ah ouais, c'est ça. Parce que je pense que je suis toujours aussi intéressée par les sujets qui tournent autour de la médecine. Construire un bâtiment hospitalier aujourd'hui me passionne. En revanche... En revanche, j'étais très heureuse de m'orienter vers d'autres études et de faire le métier que je fais aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui a été le révélateur dans tout ça ? Est-ce que c'est plutôt des hommes, plutôt des femmes qui vous ont guidés, qui vous ont orientés, qui vous ont permis d'évoluer ? Ou c'est vous qui avez fait votre truc toute seule et que vous vous êtes dit,

  • Speaker #1

    finalement ? Concernant mes études, j'ai toujours eu beaucoup d'idées. J'ai toujours beaucoup construit, en fond. Je faisais des maquettes, je fabriquais toujours plein de choses. Je pense qu'assez naturellement, les études d'architecture se présentaient à moi. Et après, c'est vrai que j'ai toujours été attirée par le chantier. C'est-à-dire que quand j'ai fait mes stages en architecture, c'était vraiment le chantier qui m'intéressait. C'est-à-dire la relation humaine et puis le fait de voir les choses se concrétiser. Oui, vraiment. De ne pas être dans du virtuel, sur du papier ou un ordinateur. De voir vraiment, semaine après semaine, les bâtiments se construire. C'était vraiment ça qui m'a passionnée. Et puis la relation humaine. C'est-à-dire que le bâtiment, les chantiers, c'est vraiment une aventure humaine extraordinaire. Et donc c'est assez naturellement que je me suis orientée vers de la conduite de travaux, en l'occurrence chez Eiffage Construction, parce que c'était une société qui m'attirait beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok. Vous avez commencé votre carrière chez Eiffage ?

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement, chez Eiffage Construction, où j'ai vécu 17 très belles années. Et j'ai pu progresser dans l'entreprise grâce à la confiance, je pense, d'hommes qui ont... qui ont bien voulu croire en moi, même si au départ, être une femme, ce n'était pas forcément évident pour eux. Et finalement, ils ont eu l'intelligence sur toi, mon patron d'origine, qui a eu l'intelligence de se dire, elle a l'air d'avoir envie, elle a l'air de ne pas trop mal se débrouiller, donc je vais lui faire confiance.

  • Speaker #0

    Et quand vous avez progressé, j'imagine qu'à chaque fois, vous avez pris peut-être des missions différentes, ou je ne sais pas comment ça s'est passé, mais ça veut dire qu'on est venu vous proposer, ou c'est vous qui avez poussé en disant, moi j'aimerais faire ça, j'ai envie de tout ça dans l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un peu des deux. C'est-à-dire qu'à certains moments, j'ai exprimé le fait que j'aimerais... Quand j'ai fini mon premier gros chantier, qui était un chantier hospitalier, j'avais vraiment envie de continuer dans la filière autour de l'hospitalier. Donc là, en exprimant ça, on m'a proposé un poste en lien avec des travaux dans les hôpitaux. Et puis après, à d'autres moments, on m'a proposé des évolutions qui sont venues vraiment de l'entreprise et pas forcément de moi.

  • Speaker #0

    Ça veut dire que vous n'avez jamais, vous, eu de... De crise de confiance ou de légitimité, vous n'êtes jamais dit j'y arriverai pas, ça j'y arriverai pas Si, c'est vrai. Tout le temps ? C'est vrai ? Tous les jours,

  • Speaker #1

    tous les matins.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ah oui, si, si, si, tout le temps. Moi, je doute beaucoup et je ne suis jamais sûre que je vais y arriver. Mais finalement, l'intérêt aussi du bâtiment, c'est comme on est dans des choses très concrètes, on voit rapidement les résultats et la transformation de l'effort. Et donc ça, c'est quand même quelque chose qui est très rassurant. Parce qu'on voit rapidement les bénéfices de son travail et les bénéfices des réflexions qui sont menées.

  • Speaker #0

    Oui, mais alors pour faire sa place, comment on fait ? Parce que si on est dans le doute avec plein d'hommes qui sont... peut-être sans doute plus affirmée ou je ne sais pas, comment on se fait confiance ?

  • Speaker #1

    Moi, je trouve que le doute, c'est une richesse extraordinaire. Le doute, c'est ce qui fait avancer et ce qui permet de tout le temps se remettre en question et de ne pas avoir trop de certitudes. Parce que pour moi, les certitudes, ce n'est pas la bonne voie à toute personne. Je considère vraiment qu'être trop sûre de soi et d'être trop sûre des choses, ça empêche parfois de se poser les bonnes questions et de voir certains sujets en face. Voilà, donc je doute beaucoup, mais heureusement, j'arrive quand même à les...

  • Speaker #0

    Oui, ce n'est pas un frein. Non,

  • Speaker #1

    ce n'est pas un frein, justement. C'est plutôt un moteur pour se remettre en question et essayer d'être sûre de prendre la bonne décision à la sortie.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez eu l'impression qu'à un moment dans votre carrière, le fait d'être une femme était un frein sur des choses ? Ou pas, parce que vous considérez que vous avancez et...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas fermée à la question.

  • Speaker #1

    Steve me la pose. Mais en fait, j'ai toujours peur de tomber dans l'excès de me dire j'ai été pénalisée parce que je suis une femme Donc j'ai toujours peur de tomber dans cet excès-là. Néanmoins, la question, je me la suis posée. Mais je n'ai jamais vraiment eu la réponse, évidemment.

  • Speaker #0

    Donc là, du coup, vous faites votre carrière chez FH. Voilà. Une grande partie de votre carrière chez FH. Tout à fait. Et puis, déclic, là, vous changez.

  • Speaker #1

    Et puis, à un moment, oui, effectivement, j'ai senti que j'avais un certain désalignement, peut-être quelque chose qui ne me convenait plus. Et j'ai eu la chance de... de pouvoir démarrer sur un nouveau projet chez Langroses, comme on disait, en tant que directrice des grands projets. Et donc voilà, je découvre une nouvelle entreprise. avec un modèle très différent, avec des personnes différentes, avec tout à construire finalement. Voilà, donc c'est riche, c'est une grosse remise en question aussi, mais je suis ravie de ce choix-là.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que les femmes apportent dans cette filière du BTP ? On prend souvent l'exemple, parce qu'on en discute beaucoup avec Olivia Kvir de l'agence Esprit d'Essence, qui est un peu spécialiste sur le design urbain. Aujourd'hui, dans l'espace public, on sollicite peu l'avis des femmes sur les grands aménagements et on se rend compte à l'usage parfois que finalement on ne répond pas aux usages de tout le monde. Qu'est-ce que vous apportez, vous, à l'intérieur de la filière du BTP ? Pourquoi c'est important qu'il y ait des femmes ? Est-ce que c'est vrai, ça ? Est-ce qu'il y a une vision différente des usages, des choses ?

  • Speaker #1

    Je considère que ce soit dans le BTP ou ailleurs, à partir du moment où 50% de la population sont des femmes, il faut que les femmes soient représentées de partout. Pour moi, c'est une évidence. C'est une évidence parce qu'elles n'ont effectivement pas tout à fait la même approche que les hommes. C'est-à-dire que c'est l'égalité dans la différence, mais néanmoins, il y a quand même une différence, il ne faut pas la nier. Et puis, elles abordent les sujets différemment et elles peuvent vraiment enrichir le débat. Et pour moi, une entreprise qui ne se féminise pas, c'est une entreprise qui est en retard et qui ne se prépare pas correctement pour l'avenir. Parce que la place des femmes est de partout et ça, c'est indéniable. Elles apportent beaucoup. Je crois d'ailleurs qu'il y a pas mal d'études qui prouvent que quand les conseils d'administration ou les directions sont féminisés, la rentabilité et la performance finalement de l'entreprise sont bien meilleures. Donc moi, je suis convaincue que... Au même titre que la population est composée à 50% de femmes, les entreprises doivent se féminiser. Alors peut-être pas à hauteur de 50%, c'est pas toujours possible, faut pas non plus trop forcer le sujet, mais néanmoins doivent se féminiser pour écouter cette voix-là, qui est quand même différente des hommes, et qui vient finalement fournir la voix de 50% de la population. Et ça c'est vrai dans le BTP ou ailleurs.

  • Speaker #0

    Vous disiez tout à l'heure que vous aviez une attention particulière sur l'engagement auprès des femmes. Qu'est-ce que vous vouliez nous dire à travers ça ?

  • Speaker #1

    Ce que je voulais dire, c'est qu'en particulier dans le BTP, Je ne connais pas les autres mondes professionnels, mais je considère que les femmes se freinent souvent. C'est important de les encourager et de leur dire qu'elles ne sont pas seules, que d'autres y sont arrivées avant elles, qu'elles vont y arriver et qu'elles sont très importantes dans le système. Mon engagement, c'est celui-ci. C'est vraiment de soutenir les femmes et de leur dire que vous êtes capables. Vous n'êtes pas moins capable que les autres. Autorisez-vous et avancez, parce qu'on a besoin de vous.

  • Speaker #0

    Et vous le faites dans quel cadre cet engagement ?

  • Speaker #1

    Ça, je le fais dans le cadre professionnel.

  • Speaker #0

    Ah oui, vous y êtes attentive vous-même, dans les ressources humaines, etc.

  • Speaker #1

    Tout à fait, exactement. D'ailleurs,

  • Speaker #0

    je voulais vous poser la question en termes de management, parce que vous avez dû forcément encadrer des équipes, et donc du coup, des équipes très masculines. Est-ce qu'il y a un style de management féminin ou masculin ? Et est-ce que c'est simple de... De manager des hommes, de commander des hommes.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas s'il y a un style féminin ou un style masculin. C'est sûr qu'il y a un style charlotte-viguée, au même titre qu'il y a un style pour chaque personne. Non, moi, je n'ai pas eu de difficulté à manager des hommes.

  • Speaker #0

    C'est vrai, ça a toujours été naturel. Oui,

  • Speaker #1

    parce que j'ai eu la chance d'avoir toujours des hommes ouverts d'esprit et plutôt heureux de travailler avec une femme. Je pense que je leur ai forcément apporté quelque chose de différent, compte tenu d'une part de qui je suis, et quand même compte tenu du fait que je suis une femme, parce que je suis très à l'écoute, je suis peut-être un peu plus douce, tout en ayant quand même du tempérament et des convictions, mais je suis quand même un peu plus douce, un peu plus à l'écoute de leurs doutes aussi. Je les autorise à douter, parce que les hommes peut-être s'autorisent moins entre eux. Mais moi je suis très à l'aise avec le doute, et j'ai plutôt envie de l'encourager, quand il ne devient pas délétère évidemment. Voilà, donc est-ce qu'il y a un style féminin ? Peut-être oui, que ce n'est pas tout à fait pareil, mais... Ça, je ne m'engagerai pas là-dedans. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que, vous savez, on en avait discuté en préparant l'émission. En termes de management, il y a encore 10 ans, il n'y avait pas vraiment de... Il y avait un modèle de management qui était très masculin, et qui était très dur sur l'encadrement, etc. Et finalement, les femmes qui accédaient à des postes à responsabilité, elles dupliquaient un peu le modèle. Et puis, non, aujourd'hui, on s'est rendu compte que...

  • Speaker #1

    Il y avait une autre voie qui était possible.

  • Speaker #0

    Il y avait une autre voie qui était possible. Tout à fait. Vous, vous avez plutôt dupliqué la deuxième version ?

  • Speaker #1

    Je pense que... Très sincèrement, je pense que j'ai commencé ma carrière en étant plutôt sur la première voie, parce qu'effectivement, c'était le modèle que j'avais. Et quand c'est ce modèle que vous avez, vous êtes persuadée que c'est le modèle qu'il n'y a pas d'autre. Et puis finalement, j'ai quand même beaucoup évolué. Et je me suis autorisée à dire, ben non, en fait, moi, je suis une femme, j'ai une certaine sensibilité, je doute. Et je vous invite, messieurs, à avoir de la sensibilité, à exprimer votre sensibilité si vous en avez une. Et puis à douter si vous avez des doutes, à les partager. Et c'est bien en les partageant qu'on avancera et qu'on prendra les meilleures décisions.

  • Speaker #0

    Quels conseils vous donneriez aux Lyon qui nous écoutent et qui pourraient être tentés d'une carrière dans le BTP, mais qui se disent Oh là là, moi je suis timide ou J'arriverai jamais, on va se faire bouffer, c'est un milieu qui est trop compliqué

  • Speaker #1

    Donc moi ce que je leur conseille c'est d'y aller, si elles ont envie il faut qu'elles y aillent parce que d'une part il faut pas aller contre ses envies et d'autre part c'est quand même un secteur qui est passionnant et où il y a vraiment beaucoup de choses à faire. Je considère que chaque femme doit pouvoir trouver sa place dans le BTP parce qu'il y a quand même beaucoup de métiers différents avec beaucoup de typologies d'entreprises donc il n'y a pas de raison qu'elles ne trouvent pas leur place. Après, je pense qu'on parle aujourd'hui beaucoup de rôle modèle. Ça, c'est important peut-être qu'elles puissent trouver une personne qui pourrait leur servir de modèle et qui pourrait les rassurer dans leurs premiers doutes. Et puis après, les conseiller au fur et à mesure de leur carrière. Moi, c'est quelque chose qui m'aurait... Je me rends compte aujourd'hui, il m'a peut-être un petit peu manqué à certains moments. Donc ça, il ne faut pas hésiter à trouver un peu des repères féminins auxquels on peut se raccrocher. Mais bon, mon conseil, c'est d'y aller. C'est des métiers extraordinaires.

  • Speaker #0

    Comment on suscite l'envie du BTP ? Parce que finalement, c'est aussi beaucoup des métiers qu'on ne connaît pas du tout. Est-ce qu'il y a des salons spécifiques ? Est-ce qu'on peut toquer à la porte des grandes entreprises pour connaître un petit peu mieux les métiers ? C'est vrai que c'est un peu un secteur qui est mal connu, je trouve.

  • Speaker #1

    Oui, donc il y a plusieurs salons qui existent évidemment autour du BTP. Elles peuvent toquer aux entreprises de BTP qui aujourd'hui sont en recherche de talents féminins. Donc je suis sûre qu'elles seront très bien accueillies. En plus aujourd'hui avec les réseaux sociaux, toutes les entreprises sont très facilement accessibles. Sur LinkedIn par exemple, on peut très facilement accéder aux entreprises. Voilà, moi je me tiens à leur disposition. Si il y en a qui nous regardent, je suis prête à répondre à leurs questions et puis à les conseiller sur tout ce qui est possible de faire. Voilà, et après, je pense que ça se joue aussi beaucoup, et ça, on en parle souvent aussi, sur dès les études, même, peut-être même encore plus tôt, c'est-à-dire ne pas avoir peur de se tourner vers des études scientifiques. C'est quand même des métiers qui sont souvent, qui nécessitent souvent d'avoir un diplôme d'ingénieur, donc de ne pas avoir peur de faire une école d'ingénieur et une école d'ingénieur dans le BTP.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, et puis croire en soi.

  • Speaker #0

    Oui, ça reste l'être motivé.

  • Speaker #1

    C'est ça, les femmes ont vraiment leur place dans le BTP, j'ai aucun doute là-dessus.

  • Speaker #0

    Et alors Charlotte, dernière question de l'émission, c'est si vous aviez une baguette magique ou une feuille blanche, quelles mesures vous vous prendriez pour que les femmes soient plus présentes dans l'espace public, dans le débat public ou dans votre secteur d'activité ? Oui. Est-ce que vous avez une idée de mesure ?

  • Speaker #1

    Pour rejoindre un peu ce que je viens de dire, j'en ai peut-être deux qui sont étroitement liées. Je pense que si j'avais vraiment une baguette magique, je ferais en sorte que l'éducation des enfants, garçons et filles, soit vraiment les mêmes le plus tôt possible. Et que les filles, on les conditionne positivement à se dire que oui, elles peuvent faire des études scientifiques. Et oui, elles peuvent faire une école d'ingénieur. Et que oui, elles peuvent travailler dans le DTP. Voilà, et puis après, j'invite aussi vraiment les... Une deuxième baguette magique, ce serait d'inviter les femmes à choisir le plus possible des écoles d'ingénieurs, parce que finalement... Je trouve que quand vous avez un diplôme qui est reconnu et qui est solide, ça assoit votre confiance et ça vous permet de rentrer dans la vie active, avec vos doutes, mais en même temps avec une légitimité et un socle solide pour affronter sa vie professionnelle. Ça d'ailleurs c'est vrai de partout, mais pour affronter sa vie professionnelle et dépasser ses doutes et ses peurs.

  • Speaker #0

    Très bien écoutez Charlotte merci beaucoup d'avoir pris le temps de venir voir ce Café des Lyon avec vous j'espère que ça vous aura plu et moi je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un prochain Café des Lyon bonne semaine à tous

Share

Embed

You may also like