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EPISODE #5 – Pierre Person (CEO d’Usual Lab), de l’Assemblée Nationale aux stablecoins sur Ethereum cover
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L'Ether Inconnu

EPISODE #5 – Pierre Person (CEO d’Usual Lab), de l’Assemblée Nationale aux stablecoins sur Ethereum

EPISODE #5 – Pierre Person (CEO d’Usual Lab), de l’Assemblée Nationale aux stablecoins sur Ethereum

33min |02/05/2024
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L'Ether Inconnu

EPISODE #5 – Pierre Person (CEO d’Usual Lab), de l’Assemblée Nationale aux stablecoins sur Ethereum

EPISODE #5 – Pierre Person (CEO d’Usual Lab), de l’Assemblée Nationale aux stablecoins sur Ethereum

33min |02/05/2024
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Description

Dans ce 5ème épisode, je rencontre Pierre Person, ancien député de Paris devenu entrepreneur.
Il est passionné de nouvelles technologies, ce qui l’amène à découvrir Bitcoin en 2014
et décide d’en faire son cheval de bataille politique. Pendant presque 5 ans il entreprend la lourde tâche d’éduquer les politiques et  adapter au mieux les lois à ces nouvelles technologies.

Il a notamment été co-rapporteur de rapports sur les Actifs Numériques à l’Assemblé Nationale, comme son dernier, publié en 2022, que je vous mettrai en description.


Dans cet épisode, on revient donc sur son parcours original et son experience politique à l’assemblée. Il nous parle de son quotidien et entre autre, des critiques auxquelles il faisait face. On a aussi parlé du lancement de son nouveau projet, Usual, un protocol de stablecoin décentralisé qui se veut conforme à l’ethos d’Ethereum.

On évoque à plusieurs reprises TeTer ou Tether, cette entreprise qui emet une crypto-monnaie stable face au dollar, l’USDT. Petite parenthèse, pour chaque jeton USDT émis sur la blockchain, Tether doit détenir l’équivalent dans ses comptes. 

Ces stablecoins permettent d’échanger de la valeur sur la blockchain, sans variations de prix, tout en bénéficiant des avantages de la blockchain comme la transparence et sa disponibilité.
 

Pour plus d’informations sur la finance décentralisée et ces enonomies alternatives , je vous invite à écouter l’épisode précédent avec Marc Zeller
Depuis l’enregistrement de cet épisode, Pierre et son équipe ont annoncé leur projet et tout récemment leur levée de fonds de 7M€.

J’espère que ça vous plaira et comme d’habitude, preneur de vos retours.
Je vous souhaite une bonne écoute!


Liens:


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pierre Person

    Il peut y avoir un autre mode d'organisation, plus décentralisé, que ce soit dans le sens démocratique pour le secteur économique ou le secteur institutionnel, mais qu'on peut réformer aussi le capitalisme à travers la crypto.

  • Nathan Sexer

    Je suis Nathan Seixer et je suis ravi de vous présenter ce podcast, L'Ether Inconnu. Avec cette émission, j'aimerais vous faire découvrir l'écosystème Ethereum tel que nous le connaissons de l'intérieur. Pour ça, j'interroge des personnalités sur leur parcours, leurs projets et leurs visions. L'idée, c'est de présenter des projets concrets basés sur Ethereum pour faire connaître et vulgariser cette technologie. Dans ce cinquième épisode, je rencontre Pierre Persson, ancien député de Paris devenu entrepreneur. Il est passionné de nouvelles technologies, ce qui l'amène à découvrir Bitcoin en 2014 et décide d'en faire son cheval de bataille politique. Pendant presque cinq ans, il entreprend la lourde tâche d'éduquer les politiques et adapter au mieux les lois à ces nouvelles technologies. Il a notamment été co-rapporteur de rapports sur les actifs numériques à l'Assemblée nationale, comme son dernier, publié en 2022, que je vous mettrai en description. Dans cet épisode, on revient donc sur son parcours original et son expérience politique à l'Assemblée. Il nous parle de son quotidien et, entre autres, des critiques auxquelles il faisait face. On a aussi parlé du lancement de son nouveau projet, Usual, un protocole de stablecoin décentralisé qui se veut conforme à l'éthos d'Ethereum. On évoque à plusieurs reprises Tether, cette entreprise qui émet une crypto-monnaie stable face au dollar, l'USDT. Ces stablecoins permettent d'échanger de la valeur sur la blockchain sans variation de prix, tout en bénéficiant des avantages de la blockchain comme la transparence et la disponibilité. Pour plus d'informations sur la finance décentralisée et ses économies alternatives, je vous invite à écouter l'épisode précédent avec Marc Zeller, vous en apprendrez beaucoup. L'enregistrement de cet épisode, Pierre et son équipe ont annoncé leur projet et tout récemment leur levée de 7 millions d'euros, donc je pense qu'on entendra parler d'eux à l'avenir. J'espère que ça vous plaira, et comme d'habitude, je suis preneur de vos retours et je vous souhaite une bonne écoute. Salut Pierre, merci d'être avec moi aujourd'hui. Salut Nathan. Est-ce que tu pourrais donc commencer par te présenter et évoquer ce qui t'a amené à travailler sur Ethereum et en particulier comment tu as fait le switch, qu'est-ce qui t'a intéressé en crypto et comment t'es passé dans l'écosystème ?

  • Pierre Person

    Ouais avec plaisir, alors j'ai découvert la blockchain en 2014, donc avant d'être élu député. Avant de rentrer dans la sphère politique, j'ai découvert la blockchain à travers Bitcoin tout d'abord, mais aussi d'autres altcoins. C'est comme ça que je me suis initié à la crypto. J'ai découvert un peu d'un monde qui m'était un peu étranger, parce que moi je ne suis pas dev de formation. A l'époque, en 2014 déjà, pour acheter de la crypto, ce n'était pas simple. Pour faire des TX, ce n'était pas simple, etc. Et quand je suis arrivé à l'Assemblée nationale en J'ai voulu continuer à travailler sur cette question parce que je pensais qu'elle était extrêmement importante, elle était structurante. C'est une technologie où il n'y en a pas beaucoup, il y a l'intelligence artificielle, il y a bien entendu Internet, mais je pense que la blockchain fait partie de ces technologies qui sont disruptives. Et au-delà de ça, je voulais absolument qu'on ne rate pas le coche en France. Donc j'ai travaillé sur le sujet pendant cinq ans, j'ai essayé avec mes petits bras de porter une pierre qui n'était pas facile à expliquer aux législateurs, aux politiques, essayer de faire comprendre en fait quel est l'intérêt de la crypto, quel était l'intérêt en fait de cette technologie, qui dépasse simplement l'entendement de la spéculation tout simplement. Et en 2022, j'ai quitté la sphère politique pour retrouver un engagement privé, parce que je pense que la politique c'est un temps de vie. Ça ne peut pas être toute sa vie, j'y retournerai très certainement, mais pas maintenant. Et je voulais pouvoir faire avancer des sujets politiques, mais à travers un autre engagement. Et donc je me suis relancé dans une activité privée. J'ai construit une start-up, on est une bonne équipe maintenant. Et donc on va lancer le protocole bientôt et on l'a fait sur Ethereum parce que Ethereum c'est le réseau principal, c'est là où il y a le plus de maturité économique, c'est là où il y a le plus aussi de développeurs, ça reste un des réseaux qui attire le plus la liquidité donc si on veut pouvoir construire, il faut construire sur le réseau mère qui est donc Ethereum. Donc Moi, j'ai toujours suivi l'actualité d'Ethereum. J'ai toujours été extrêmement admiratif de la roadmap d'Ethereum, qui est extrêmement claire, etc. Surtout si on considère que Ethereum n'est pas simplement une entreprise, c'est une fondation et qu'elle porte un réseau. Donc je trouve que c'est beau qu'une organisation qui n'est pas simplement économique arrive à améliorer le protocole. Et on a construit aussi pour des questions simplement de réalisme. sur Ethereum parce que la liquidité est sur Ethereum, parce que les acteurs principaux sont sur Ethereum et que ça reste la porte d'entrée. Bien entendu, on envisagera d'autres choses plus tard, mais que Ethereum reste indispensable.

  • Nathan Sexer

    Comment c'était d'être député et porter ce sujet de la crypto ?

  • Pierre Person

    On dit toujours que nul n'est prophète dans son pays. C'était quand même un exercice un peu solitaire parce que peu de politiques comprennent ce qu'est la crypto. Très souvent, ce qui se passait, c'est que mes collègues venaient me voir en me disant mon fils, ma fille Mon frère a investi dans la crypto, on a parlé à Noël, etc. Donc il me savait référent sur ce sujet, donc il venait parfois m'en parler dans les couloirs. Après reste que quand il fallait prendre des décisions qui étaient structurantes, se battre pour des nouveaux cadres, pour donner un peu de sécurité juridique, surtout à des entrepreneurs qui essayaient de créer de la valeur sur le territoire français. Je ne parle pas de tous les débats qu'il y a pu avoir sur l'arrivée des géants en France, mais aussi tout simplement donner un cadre juridique clair pour qu'on puisse se battre avec les mêmes armes en France à l'international. Eh bien ça, ça a été plus compliqué. Ça a été plus compliqué de faire comprendre aux collègues, aux législateurs, aux politiques en général et aussi à l'administratif, parce que la haute fonction publique a une part importante dans la prise de décision, dans le pouvoir en France. Donc ça a été compliqué de porter un discours. Pour moi, si je regarde avec un peu de recul, je pense que c'est ni blanc ni noir. On peut considérer qu'on a avancé. On était un des premiers pays à avoir un cadre clair. On l'a porté notamment en Europe. Certains diront que l'Europe a repris une partie des dispositifs français. C'est vrai et c'est pas vrai. Et de l'autre côté, on peut considérer aussi qu'on aurait pu faire encore beaucoup plus. Moi, je le vois tous les jours en tant qu'entrepreneur. Il y a encore des choses qui ne sont pas claires. C'est des choses qui avaient été portées en 2020, 2021, qui ne sont aujourd'hui pas élucidées, sur lesquelles il va falloir continuer à avancer. Il faut que le législateur continue à avancer parce que c'est aussi un sujet de souveraineté si on veut pouvoir avoir des acteurs en France qui créent de la valeur en France.

  • Nathan Sexer

    Question bête, mais que pensaient les politiques globalement en France de la crypto quand t'as commencé ?

  • Pierre Person

    Il y en a qui ont évolué, beaucoup pensaient ça comme étant dérisoire. J'ai souvenir d'Eric Woerth, qui était le président de la mission parlementaire, en tant que président de la commission des finances. La commission des finances est toujours donnée à l'opposition. Et lui s'était saisi de ce sujet aussi avec moi et donc il présidait la commission et moi j'en étais le rapporteur. Donc c'était à moi de faire le rapport et lui introduisait sa vision des choses dans le rapport d'information. Et de ce rapport d'information, ça a permis d'éclairer aussi le gouvernement dans la construction de la loi Pacte. Si je vous parle d'Eric Wart, c'est parce que c'est quelqu'un qui a peut-être 30 ans de plus que moi, qui découvrait la blockchain. À travers cette mission, pour lui, ça paraissait un peu original. Des Jacques Favier, des Yves Sheffoiti qui plaidaient la cause d'un actif qui s'appelait Bitcoin. C'était quand même particulier. Et en fait, je les ai vus évoluer, parce qu'en 2017-2018, ils se posaient la question, est-ce que c'est une monnaie, est-ce que ce n'est pas une monnaie, etc. Puis en 2020, ils voyaient bien quand même que c'était une forte capitalisation. Si aujourd'hui, on leur en reparle, ils voient bien que c'est un actif qui est aujourd'hui éligible à un ETF. Donc on est dans une généralisation, une démocratisation de cet actif. Ceux qui en 2017 disaient que ça n'a pas de valeur sous-jacente, quand on voit aujourd'hui l'intérêt pour la finance traditionnelle pour cet actif, ils ne peuvent plus défendre cette thèse-là. Donc il y a eu un changement. Après ce changement, il est très lent. Il est très lent parce que la démocratisation de la crypto, de la blockchain et de toutes les activités variées en lien avec nos sujets de prédilection se fait lentement. Même si ça fait toujours plus vite qu'Internet, ça reste quand même un sujet encore de niche pour l'instant, pour des experts. Et donc les politiques sont très aussi sensibles à un sujet d'actualité. Si le sujet est d'actualité, ils vont s'y intéresser. Si le sujet n'est pas d'actualité, malheureusement, ils ne vont pas s'y intéresser. C'est ça qui fait qu'on n'a pas toujours une vision sur des sujets qui sont structurants pour l'avenir. Mais ce qui a manqué, à mon sens, et ce qui manque toujours, c'est qu'on puisse envisager... Quel sera le futur demain avec ces technologies, que ce soit l'intelligence artificielle ou la blockchain ?

  • Nathan Sexer

    Est-ce que tu te souviens un peu des grosses critiques, des critiques principales que tu recevais tout le temps ? Est-ce que tu peux essayer de me les...

  • Pierre Person

    Les formuler ? La principale critique, elle reste quand même sur la financiarisation de cet écosystème, qui reste un écosystème qui... Alors déjà certains critiquent la nature même de ce qu'est l'écosystème, disent que ce n'est pas un écosystème, mais de la financiarisation en fait de la crypto. D'une certaine forme c'est un peu myope parce que c'est ne pas voir en fait comment s'est bâti aussi internet avec les bulles spéculatives d'internet qui ont permis le financement d'internet. Et c'est pas comprendre en fait aujourd'hui ce qui drive le monde et ce qui fait que l'innovation marche et pourquoi est-ce que nous on est à la traîne de l'innovation. Si aujourd'hui les américains sont si forts c'est... L'argent qu'ils injectent dans la recherche et le développement, dans la création de nouvelles startups, c'est les fonds d'investissement américains qui, aujourd'hui, lient de la croissance américaine. On peut contester, on peut dire que ce n'est pas le modèle qu'on veut, etc. Mais en fait, c'est un fait et c'est une réalité, parce que nos consommateurs européens, en fait, ils consomment avec ces services et ces applications. Donc très souvent, on a généralisé la crypto comme étant un outil spéculatif. Et c'est ça qui revenait toujours sur le devant de la scène. C'est la façon d'ailleurs dont la presse généraliste, les échos pour ne pas les citer, traitent la crypto. C'est-à-dire que le monde, les échos, vous avez un gros titre quand le Bitcoin monte, vous avez un énorme titre quand le Bitcoin baisse. Et puis sinon, le sujet n'est jamais traité. Il y a peu d'experts dans la presse généraliste spécialisée, dirais-je, sur les nouvelles technologies qui savent parler de ces technologies. Et donc, on l'a vu d'ailleurs avec FTX, etc., la crypto ne fait parler que souvent par ses excès. Et donc, le politique est très sujet à ça. Il est intéressé par parler de la crypto quand elle est haute. Quand les bases ne s'intéressent plus à personne, il n'en parle pas. Il pense que c'est un non-sujet. C'est souvent la première critique qui est faite, c'est-à-dire un outil spéculatif. Et si en fait vous ne dépassez pas ça, vous n'entrevoyez pas le potentiel. On pourrait tout à fait considérer qu'aujourd'hui Mistral est un outil spéculatif. Quand vous voyez la fulgurance de la valorisation d'une boîte comme Mistral, qui lève plusieurs centaines de millions, qui permet à ses actionnaires aujourd'hui d'être valorisés à des dizaines, centaines de millions, on pourrait tout à fait reprocher la même chose. Mais qu'est-ce que sont en train de faire ces acteurs-là ? Ils sont en train de créer la souveraineté européenne de demain. Et on devrait faire la même chose avec la crypto. Et le problème, c'est que très souvent, on est resté à la première étape, considéré que c'était de l'argent, ou que l'argent c'était sale, parce qu'en Europe et en France, très souvent, on trouve que c'est sale. Et donc, ça devait être traité comme étant un outil qui n'apportait pas de valeur à la société, ce qui est en fait totalement faux, en tout cas. d'un point de vue très myope, on dirait.

  • Nathan Sexer

    Et alors, quels arguments tu utilisais pour leur faire changer d'avis ?

  • Pierre Person

    La réalité, le problème, c'est que la réalité, il faut la voir ailleurs, il faut la voir en Afrique, il faut la voir en Asie, il faut la voir aux États-Unis. À États-Unis, pourquoi ? Comme je disais, parce que la course à l'innovation est une réalité, que... Ce n'est pas faire de l'Europe bashing que de considérer qu'aujourd'hui, on ne met pas les bons moyens et pas suffisamment de moyens. C'est structurel, on n'a pas des hedge funds qui recueillent toute l'épargne des retraités, en tout cas de ceux qui cotisent pour leur retraite, etc. Donc, on n'a pas les mêmes moyens aujourd'hui pour financer l'innovation. Mais de l'autre côté aussi, on devrait regarder ce qui se passe en Afrique, ce qui se passe en Asie, sur des terres qui sont peu bancarisées. où il y a une instabilité monétaire. Et en fait, très souvent, ce qui était dommageable d'un point de vue de la vision, c'est qu'on a une vision très bourgeoise des choses. On a un euro qui n'est pas extrêmement fort par rapport au dollar, mais qui est quand même une des monnaies les plus fortes au monde. Et on n'arrive pas à comprendre ce que vivent nos voisins, c'est-à-dire de l'autre côté de la Méditerranée ou en Asie, où on n'a pas la même chance d'avoir les mêmes réseaux bancaires, la même solidité. d'avoir aussi des États qui sont garants du droit. Quand on parle CBDC et aussi des différentes évolutions de la monnaie banque centrale, notamment en Chine, on peut se poser les questions de savoir est-ce que demain on sera véritablement souverain sur notre argent, etc. Donc tous ces sujets-là, ils devraient être pris en compte dans le débat public sur la question monétaire, sur la question financière. et on devrait plutôt entrevoir la crypto comme étant un moyen de réinventer certaines choses mais la question c'est la crypto n'est pas en tant que tel un monde c'est la façon dont on veut modeler la crypto, moi j'ai toujours battu pour que dans le web 3 c'était d'ailleurs le sujet de la conférence avec Marc mais pour que la décentralisation soit véritable qu'on pousse pour une véritable équité une véritable transparence pour moi des agents comme Circle ou Tether n'ont rien de crypto en fait, ils émettent une crypto mais Mais Tether, c'est un acteur qui n'est pas transparent et qui, en fait, fait des milliards sur le dos des consommateurs. Si aujourd'hui, demain, Tether, il ne vaut plus rien parce que Tether a pris une paume, eh bien, c'est en fait le même fonctionnement qu'une banque traditionnelle. Donc c'est ça, c'est ces sujets-là aujourd'hui qu'on doit aborder en crypto et on doit promouvoir un monde un peu différent d'un point de vue de sa structuration financière. La vraie question, c'est qui gagne à la fin ? Est-ce que c'est la finance traditionnelle par les règles aujourd'hui transposées ? que personnellement, moi, je combats à certains égards sur ce qu'on peut voir sur le tout KYC, KYB, etc., qui, pour moi, est un problème d'un point de vue des libertés individuelles, etc. Et de l'autre côté, est-ce que la finance crypto, si je puis la généraliser, CIFI et DeFi, elle arrive aussi à se réguler par le biais aussi des institutions, du régulateur, pour avoir quelque chose qui soit en ligne avec ce qu'on avait défendu au départ ? C'est-à-dire un projet politique qui met la souveraineté individuelle au cœur et pas simplement la possibilité de dumper ses altcoins sur le retail qui lui cherche une spéculation à outrance sur un CEX qui n'est pas protégé parce qu'il n'y a pas de custodie des actifs. Je pense que ce qu'il faut c'est retrouver aussi un peu l'essence de ce qu'a fait la crypto et donc nous-mêmes on doit faire ce travail au sein de l'écosystème et on doit... continuer à éduquer le politique parce que il n'y a pas de doute si on éduque pas le politique si on éduque pas d'ailleurs en général les gens au sens large il y aura pas de démocratisation de la crypto et je pense qu'on passera à côté de quelque chose parce que la crypto en général et la blockchain c'est tout ou rien soit c'est un monde idéal décentralisé soit c'est un monde en fait pseudo décentralisé mais surtout ultra contrôlé parce que la blockchain c'est totalement transparent Et donc vous pouvez en en faire un outil qui est un paradis comme un outil qui est véritablement un enfer où en fait vous transmettez l'intégralité des informations qui sont aujourd'hui sur le réseau. Et ça c'est pas vraiment ce qu'on défend en tant que pionnier de la crypto.

  • Nathan Sexer

    Tu mentionnes les stable coins, Tether et... Oui. et circle d'ailleurs quand on parle de CEX c'est Centralized Exchange que je précise bien peut-être que ça m'amène donc à te poser une question sur les stable coins et est-ce que ça t'a donné des idées toi pour construire des choses est ce que c'est ce qui t'a fait passer de l'autre côté ouais bien sûr je pense que le le stable coins et

  • Pierre Person

    La base de tout système est de la DeFi, c'est-à-dire que sans stablecoin, il n'y a pas de liquidité. C'est vraiment la couche initiale de ce qui permet aujourd'hui de faire fonctionner la DeFi. Et ce qu'on voit, c'est que les acteurs qui détiennent les parts les plus importantes du marché sont des acteurs bancaires traditionnels. Que fait Tether, que fait Circle ? C'est simple, ils prennent votre argent. ils privatisent les profits et socialisent les pertes. C'est-à-dire que quand vous avez un problème avec SVB, qui est-ce qui porte le risque ? C'est le détenteur du jeton USDC. Qui est-ce qui porte les risques aujourd'hui de l'absence de transparence de Tether ? c'est tout simplement le détenteur du SDT. Et d'ailleurs, dans des pays qui ne peuvent pas se permettre de perdre 30% sur leurs actifs très souvent. Donc, la vraie question, c'est comment est-ce qu'on crée un modèle qui est aujourd'hui plus conforme à l'ethos du Web3, à l'éthique du Web3. D'un point de vue crypto, les stablecoins sont la première pierre. Donc, naturellement, c'est le premier sujet qui m'a intéressé. C'est comment est-ce qu'on arrive à véritablement rendre les missions de Stablecoin plus justes, plus solides, plus sécures et plus transparentes. Et donc c'est à ça qu'on s'emploie dans ce protocole de finances décentralisées qui aura vocation à sortir sûrement au mois d'avril ou mai. Mais donc l'enjeu c'est de redonner un peu le pouvoir aux détenteurs de la crypto, ce qui était quand même initialement la promesse de Bitcoin d'un point de vue général, d'un point de vue monétaire, et ce qui devrait être d'ailleurs la promesse de tout porteur de projets crypto, qui n'est pas simplement de créer un moyen de s'enrichir par le biais d'un jeton ou de... ou de ne pas respecter les règles de la régulation pour avoir plus de facilité à construire quelque chose.

  • Nathan Sexer

    Tu proposes un projet de stablecoin qui est plus décentralisé, c'est ça ?

  • Pierre Person

    Oui, en effet, c'est un stablecoin qui est décentralisé, qui a aussi vocation à redistribuer le revenu. On aura l'occasion d'en dire un peu plus dans les semaines et mois qui viendront. L'objectif, c'est de redonner le pouvoir aux détenteurs du stablecoin. de lui permettre d'être sûr que derrière le stable comme il ya une garantie un pour un et que il sera en capacité en fait de retrouver aussi la plénéficience de son capital c'est à dire notamment les revenus qui sont générés aujourd'hui par des acteurs centralisés que sont et heures et circule tu as mentionné l'intérêt

  • Nathan Sexer

    de la crypto qui est assez évidente dans des pays comme enfin dans pas mal de pays d'afrique par exemple des pays qui subissent l'hyperinflation venezuela la turquie par exemple on était récemment pour pour des ves connecte qu'a organisé la fondation ethereum ou voilà pas mal d'autres pays l'argentine qui comprennent très bien par eux mêmes le l'intérêt que peut avoir la crypto est ce que ton projet s'adresse à ces pays là où ces communautés là où est ce qu'il pourrait par

  • Pierre Person

    exemple être utilisé par par quelqu'un en france est ce qu'il ya un intérêt on n'est pas un projet uniquement français je pense que la question monétaire elle dépasse simplement simplement les frontières nationales La crypto va redonner des droits à des populations qui n'ont pas certains services. Si, en France, le droit d'accéder à un compte bancaire, c'est quasiment un droit. Mais donc, ils n'ont pas accès à des services qui, aujourd'hui, nous paraissent, nous, en tant que Français, comme étant des services très courants, communs, qui sont dans notre quotidien et qui sont normaux.

  • Nathan Sexer

    Comme quoi, par exemple ?

  • Pierre Person

    Comme, tout simplement, la possibilité de stocker de la valeur. C'est-à-dire que la banque, c'est ce qu'elle vous permet de sécuriser, elle vous permet de transacter, elle vous permet, finalement, de pouvoir... Converser d'un point de vue monétaire avec d'autres interlocuteurs, c'est son rôle premier. Beaucoup de citoyens à travers la planète sont privés de ce droit-là. Les stable coins simplifient tout ça. Elles simplifient aussi aujourd'hui les réseaux inefficients qui sont les transferts monétaires cross-border, tout en permettant une meilleure vélocité. Elles simplifient aussi les moyens de paiement aujourd'hui, notamment pour un commerçant qui se fait prélever 1 ou 2 avec une carte Visa. Demain, il n'y a plus besoin de ces intermédiaires qui prennent une commission juste pour sécuriser la transaction, parce que c'est la blockchain qui sécurise la transaction. Après, la blockchain a ses modes de fonctionnement, elle a ses coûts intrinsèques liés à son fonctionnement et sa gouvernance, mais l'enjeu aujourd'hui des stablecoins, c'est principalement de changer la nature même du système d'information monétaire qui aujourd'hui est... a beaucoup vieilli et n'est plus du tout en adéquation avec le monde d'Internet d'aujourd'hui.

  • Nathan Sexer

    Et on pourra enfin parler de crypto-monnaie parce que pour moi,

  • Pierre Person

    c'est... Ça, c'est un vrai sujet avec crypto-monnaie. Le débat qu'il y a eu entre crypto-monnaie, crypto-assets, etc. Très clairement, il y a une partie des législateurs qui a refusé de voir qu'un jeton pouvait avoir différentes formes. Il pouvait être à la fois une obligation de fer, donc plutôt un outil de token, un actif financier, un instrument financier parce qu'il avait un débat Il avait les caractéristiques aujourd'hui d'un instrument financier, une action, d'une obligation, et puis aussi d'une valeur monétaire, parce qu'il était soit dérivé, soit il était en tant que telle monnaie. On s'est beaucoup posé la question de quelle était en fait la nature de Bitcoin. Et Bitcoin est en fait plutôt transgenre, il n'a pas véritablement de réalité en tant qu'actif, monnaie, etc. Il est un peu tout à la fois. Et il est surtout aussi ce qu'on y voit derrière Bitcoin. Ce qui d'ailleurs fait beaucoup parler parce que personne n'a la même vision des choses et surtout ceux qui contestent son aspect monétaire. Mais de l'autre côté, c'est sûr qu'il y a des jetons aujourd'hui qui peuvent revêtir un équivalent monétaire, soit de monnaie électronique. L'Europe l'a consacré à travers Mika et c'est bien la preuve que le débat crypto-monnaie, crypto-actif, etc. a été largement dépassé. En 2017-2018, dans le cadre de la commission, on s'était beaucoup focalisé là-dessus. On avait d'ailleurs pour beaucoup rejeté le qualificatif de monnaie parce que le banquier central ne voulait pas qu'il puisse être qualifié de monnaie un actif qui était volatile ou autre. Reste qu'aujourd'hui, la frontière à certains égards, elle est ténue et que le législateur a déjà embarqué le pas, emboîté le pas en considérant que certains... certains tokens pouvaient être des dérivés monétaires.

  • Nathan Sexer

    Quels sont selon toi les principaux challenges ou bloqueurs qui font que l'adoption de la crypto ou d'Ethereum ou des blockchains est compliquée aujourd'hui ? Qu'est-ce qui ferait que demain, on aurait une adoption un peu plus massive ou plus répandue de la crypto ou d'Ethereum ou de la blockchain ?

  • Pierre Person

    Déjà, tu l'as dit, pourquoi est-ce que la démocratisation est compliquée ? Tout simplement parce que c'est compliqué. Parce qu'Ethereum, c'est un réseau... Et c'est compliqué, c'est à la fois un jeton, ça peut être la monnaie du réseau, ça pourra être considéré comme un actif par certains, si vous le stackez il y a du rendement, et derrière tout ça en fait c'est un protocole qui fonctionne aussi avec une gouvernance, mais aussi des règles qui sont techniques et qui sont donc complexes. Donc tout ça fait que la matière est très difficile à appréhender. La vraie question c'est... Quand est-ce qu'on sera en capacité en fait de démocratiser et de rajouter une couche d'attraction ? Sans pour autant se priver des bénéfices de ce qu'est la crypto, la couche d'infraction ne doit pas être une centralisation, parce que si c'est une centralisation, on perd. Par contre, ça doit être une couche où l'utilisateur, d'un point de vue UX, a accès à un produit qui est simple. Et ça, c'est le gros enjeu de la crypto. Ce qui devrait être le leitmotiv de ceux qui défendent la crypto, c'est pour ça que moi, je... Parfois dans les différentes communautés, je ne comprends pas les débats sur les communautés à travers un coin. Je pense qu'on aurait tout intérêt à défendre plutôt une vision de ce que devrait être l'écosystème demain, ou des écosystèmes, considérant qu'il y en aura plusieurs, mais plutôt avec une vision politique des choses. La deuxième chose qui a fait énormément de mal à la crypto, qui nuit à la démocratisation, ça reste FTX, ça reste... aujourd'hui tous les scandales qu'on a pu qu'on a pu avoir tous mes amis qui s'intéressent à la crypto il s'y intéresse très souvent par une porte d'entrée qui est qui est qui reste quand même un peu la spéculation après ils découvrent d'autres choses c'est à dire que d'ailleurs je leur souhaite je pense que celui qui découvre la crypto et qui fait que de juste de spéculer il passe à côté de beaucoup de choses et c'est qu'on y rentre par là mais peut-être que ensuite on y ressort en ayant en ayant appris beaucoup beaucoup d'autres choses et tout ce qui s'est passé Depuis 4-5 ans et récemment depuis 2 ans, à la fin du bull market et cette marée basse qu'on a pu voir avec beaucoup d'acteurs qui avaient des pratiques qui étaient à la fois illégales ou qui étaient complètement contraires à nos idéaux, très clairement ça fait énormément de mal parce que pour quelqu'un qui perd des centaines, des milliers d'euros ou de dollars alors qu'on lui a dit en fait la crypto c'est volatile mais la crypto c'est un monde de transparence etc. et qui voit un géant comme FTX s'effondrer, il se dit je n'y arriverai pas parce qu'on m'a dupé Donc ça fait énormément de mal à la crypto. Et ça continuera à faire énormément de mal à la crypto. C'est pour ça que la crypto doit, en son sein, elle doit faire le tri, le ménage, avec des acteurs qui doivent se réguler eux-mêmes aussi. Bien entendu, il faut des règles à côté, mais ces règles, on doit se les appliquer nous-mêmes pour éviter qu'on retrouve des scandales. Et de ce que je vois sur le marché, Ça ne me rend pas toujours très confiant. C'est-à-dire que quand je revois des marchés plus haussiers, je vois des façons de se comporter, d'un part d'acteurs institutionnels ou de spéculateurs qui... qui recréent en fait les mêmes logiques. Et si en fait on retombe toujours dans ces biais-là, je ne suis pas sûr qu'on arrivera à séduire une majorité de la population. Donc il faut qu'on fasse attention, il faut qu'on fasse le ménage aussi, nous, dans l'écosystème.

  • Nathan Sexer

    Tu travailles sur un potentiel de protocole décentralisé. Je pense que par rapport à un Tether ou un Circle, c'est quelque chose que tu peux apporter. C'est plus d'auditabilité, plus de transparence dans ce que tu vas apporter.

  • Pierre Person

    Ça reste la base de la crypto. Si on n'a pas ça, en fait, ça ne sert à rien de faire de la crypto. On peut parler de décentralisation des DAO, c'est une complexité, donc ça c'est un challenge. Il y a des DAO qui sont plus ou moins décentralisées, et où la gouvernance est centralisée au début, puis après elle se décentralise au fur et à mesure. Bon, ça c'est un mal nécessaire parce que c'est des choses qui ne peuvent pas arriver comme ça day one. Par contre, ne pas faire oeuvre de transparence, ne pas faire oeuvre de redistribution, considérer qu'en fait une équipe doit avoir... Je ne sais pas, moi, 30 ou 40% des jetons et que tout consiste en fait à allier un market maker qui va venir faire le prix sur le token et puis qui va ensuite le vendre sur les retails, ça je trouve que c'est détestable. C'est interdit en finance traditionnelle et ça devrait l'être interdit en crypto parce que c'est tout simplement façon de faire un scam qui est beaucoup plus élaboré qu'un rug pull habituel, mais c'est un scam en fait. Et il y a des acteurs institutionnels qui continuent à faire ça et c'est un peu déplorable de mon point de vue.

  • Nathan Sexer

    et l'avantagé des crypto c'est que tout est traçable donc on parle souvent de de la crypto qui utilisait comme blanchiment d'argent bas je vous déconseille fortement d'utiliser la crypto pour blanchir votre argent parce que on peut tout voir ce lui m'a renoncé assez ça

  • Pierre Person

    c'est une vue de l'esprit en effet voilà en tout cas à la fin Peut-être que ça vous offre du répit pendant quelques mois, mais à la fin ça ne se terminera pas bien.

  • Nathan Sexer

    Ça ne va pas bien se terminer. Et tu as mentionné également l'expérience utilisateur. Pour moi, il reste une sorte de problème qu'on n'a pas hacké, c'est donner à la fois la souveraineté d'une manière simple, c'est-à-dire comment rester garante, c'est clé privée, tout en limitant la complexité liée au fait de... Conserver ces clés privées, ces fameux 12 mots qui nous permettent de récupérer nos cryptos sur des wallets 12 ou 24 days.

  • Pierre Person

    C'est indéniablement un des gros enjeux. Simplifier tout en gardant l'efficience et aussi les raisons d'être de la crypto. Parce que tous les débats qui ont traversé les genres sont des débats qui sont sains. Ça démontre aussi une forme de trauma de la communauté crypto. Et donc, c'est bien de pouvoir avoir ces débats parce que la simplification, l'UX, etc., elle ne doit pas entraver ce qui est la logique même derrière des cryptos. Parce que sinon, en fait, je n'ai aucun intérêt à ne pas aller chez Revolut. Si je veux une belle UX et quelque chose qui marche de manière efficiente, efficace, je vais chez Conto et je vais chez Revolut. Quand on fait de la crypto, c'est... On cherche quelque chose de différent, on cherche un engagement aussi différent, c'est une croyance différente. Moi j'ai une grande partie de mes actifs, ils sont en crypto, c'est parce que j'y crois depuis le début. Et c'est pas parce que j'ai pas confiance dans les banques, c'est juste que j'ai envie de gérer mon argent différemment, j'ai pas envie de le confier à des intermédiaires.

  • Nathan Sexer

    Il y a d'autres aspects qui sont liés à la privacy notamment, à la confidentialité des données, parce qu'on fait tout de manière totalement transparente et publique, mais c'est vrai qu'en fait quand il s'agit par exemple de stablecoin ou de...

  • Pierre Person

    de carte bancaire qui utilisent la crypto on n'a pas envie que tout le monde ait accès à son compte bancaire et voit les transactions conflits clairement c'est pour ça que la bloc chaîne elle est à elle et c'est un entre deux c'est à dire que si vous venez à tracer en fait toute personne derrière une adresse publique et donc vous avez la possibilité de réconcilier une adresse publique en fait la bloc chaîne devient un outil liberticide C'est d'ailleurs pour ça que je me suis battu contre le projet, enfin qui n'est pas un projet mais qui d'ailleurs a été adopté, mais ce qu'on appelle TFR, Transfer of Fund, qui est donc la possibilité ou l'obligation qui pèse sur un centralized exchange, donc un sexe, de transmettre l'intégralité des informations à partir de 1 à 100, etc. Enfin il y a des seuils. Ce que je veux dire par là, c'est que si vous ne contrôlez pas ça, c'est comme donner la possibilité à votre voisin de contrôler votre adresse IP et de savoir quel est l'historique aujourd'hui de toutes vos recherches sur Internet et de toutes vos navigations. Et donc ça, ce n'est pas un monde qu'on veut. Ça doit être quelque chose qui doit être supervisé par autre chose qu'une autorité administrative indépendante. Je pense que malheureusement, ça a été un combat perdu. Et qu'aujourd'hui, si on veut une levée de l'anonymat sur Internet, via un fournisseur d'accès Internet, on demande l'intervention d'un juge, d'un magistrat, et non pas d'une autorité étatique, parce qu'il y a une séparation des pouvoirs et qu'on considère que c'est un attentatoire aux libertés individuelles. Donc la question de la blockchain aujourd'hui, de la façon dont on la régule, elle est extrêmement importante, parce que demain, en Chine, il peut y avoir une blockchain. Mais en fait, si c'est l'État chinois qui a toute possibilité de tracer la CBDC, bon elle sera pas vraiment décentralisé et au contraire ça sera un moyen de museler en fait les transactions de superviser en fait les les échanges de valeur et donc en fait de nuire aux libertés individuelles et on sait bien que c'est pas trop ce qu'on veut quand on défend et éryum ou ou bitcoin on va devoir conclure est-ce que tu as un mot de la fin ou une annonce pour les auditeurs pas un mot de la fin j'espère que si on retrouve un marché un marché haussier j'espère qu'il sera tourné vers une logique moins spéculative, avec plus d'engagement des acteurs à faire offre de transparence et puis à aussi considérer que la mission de chacun, c'est parce que la crypto, bien entendu, ce n'est pas que politique, mais c'est aussi politique, c'est aussi de convaincre d'autres personnes qu'il peut y avoir un autre mode d'organisation, plus décentralisé, que ce soit dans le sens démocratique pour le secteur économique ou le secteur institutionnel. mais qu'on peut réformer aussi le capitalisme à travers la crypto. Et c'est pour ça que ça me fait toujours sourire quand certains disent que la crypto, c'est d'extrême droite ou autre. La crypto, elle appartient à personne. Vous pouvez être révolutionnaire d'ultra-gauche et défendeur de la crypto. D'ailleurs, ça me paraîtrait très logique, parce que vous pourriez mettre à bas certains systèmes qui sont aujourd'hui de concentration des pouvoirs et des richesses. De l'autre côté, vous pouvez aussi défendre des régimes illibéraux avec cette technologie. la question c'est dans quel camp vous voulez être et qu'est ce que qu'est ce que vous voulez faire donc c'est pour ça que je trouve que demain s'il ya un nouveau bull run c'est vrai qu'on s'intéresse aussi à la crypto pour autre chose que simplement savoir si son coin préféré il a fait 20% dans la journée merci

  • Nathan Sexer

    beaucoup super Et un grand merci à vous qui nous avez écoutés jusqu'au bout. J'espère que ça vous a plu, mais je suis preneur de vos retours, bons comme mauvais, et de vos questions. Donc contactez-moi sur Twitter, je m'appelle Nathan Sexer, et je me ferai un plaisir d'y répondre. N'hésitez pas à partager ce podcast également si l'envie vous prend, et on se dit au prochain épisode.

Chapters

  • Introduction

    00:11

  • Qui est Pierre Person ?

    02:01

  • Quel été l'avis des politiques sur la crypto aux débuts de Pierre ?

    06:48

  • Quels sont les arguments utilisés pour ces politiques ?

    11:47

  • L'avis de Pierre sur les stablecoins

    15:58

  • A qui est destiné le projet Usual ?

    18:39

  • Les principaux challenges face à l'adoption de masse

    22:38

  • La décentralisation et la transparence de la blockchain

    26:16

  • L'expérience utilisateur, le point noir de la blockchain ?

    27:49

  • La confidentialité pour les échanges de crypto

    29:14

  • Conclusion

    32:40

Description

Dans ce 5ème épisode, je rencontre Pierre Person, ancien député de Paris devenu entrepreneur.
Il est passionné de nouvelles technologies, ce qui l’amène à découvrir Bitcoin en 2014
et décide d’en faire son cheval de bataille politique. Pendant presque 5 ans il entreprend la lourde tâche d’éduquer les politiques et  adapter au mieux les lois à ces nouvelles technologies.

Il a notamment été co-rapporteur de rapports sur les Actifs Numériques à l’Assemblé Nationale, comme son dernier, publié en 2022, que je vous mettrai en description.


Dans cet épisode, on revient donc sur son parcours original et son experience politique à l’assemblée. Il nous parle de son quotidien et entre autre, des critiques auxquelles il faisait face. On a aussi parlé du lancement de son nouveau projet, Usual, un protocol de stablecoin décentralisé qui se veut conforme à l’ethos d’Ethereum.

On évoque à plusieurs reprises TeTer ou Tether, cette entreprise qui emet une crypto-monnaie stable face au dollar, l’USDT. Petite parenthèse, pour chaque jeton USDT émis sur la blockchain, Tether doit détenir l’équivalent dans ses comptes. 

Ces stablecoins permettent d’échanger de la valeur sur la blockchain, sans variations de prix, tout en bénéficiant des avantages de la blockchain comme la transparence et sa disponibilité.
 

Pour plus d’informations sur la finance décentralisée et ces enonomies alternatives , je vous invite à écouter l’épisode précédent avec Marc Zeller
Depuis l’enregistrement de cet épisode, Pierre et son équipe ont annoncé leur projet et tout récemment leur levée de fonds de 7M€.

J’espère que ça vous plaira et comme d’habitude, preneur de vos retours.
Je vous souhaite une bonne écoute!


Liens:


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pierre Person

    Il peut y avoir un autre mode d'organisation, plus décentralisé, que ce soit dans le sens démocratique pour le secteur économique ou le secteur institutionnel, mais qu'on peut réformer aussi le capitalisme à travers la crypto.

  • Nathan Sexer

    Je suis Nathan Seixer et je suis ravi de vous présenter ce podcast, L'Ether Inconnu. Avec cette émission, j'aimerais vous faire découvrir l'écosystème Ethereum tel que nous le connaissons de l'intérieur. Pour ça, j'interroge des personnalités sur leur parcours, leurs projets et leurs visions. L'idée, c'est de présenter des projets concrets basés sur Ethereum pour faire connaître et vulgariser cette technologie. Dans ce cinquième épisode, je rencontre Pierre Persson, ancien député de Paris devenu entrepreneur. Il est passionné de nouvelles technologies, ce qui l'amène à découvrir Bitcoin en 2014 et décide d'en faire son cheval de bataille politique. Pendant presque cinq ans, il entreprend la lourde tâche d'éduquer les politiques et adapter au mieux les lois à ces nouvelles technologies. Il a notamment été co-rapporteur de rapports sur les actifs numériques à l'Assemblée nationale, comme son dernier, publié en 2022, que je vous mettrai en description. Dans cet épisode, on revient donc sur son parcours original et son expérience politique à l'Assemblée. Il nous parle de son quotidien et, entre autres, des critiques auxquelles il faisait face. On a aussi parlé du lancement de son nouveau projet, Usual, un protocole de stablecoin décentralisé qui se veut conforme à l'éthos d'Ethereum. On évoque à plusieurs reprises Tether, cette entreprise qui émet une crypto-monnaie stable face au dollar, l'USDT. Ces stablecoins permettent d'échanger de la valeur sur la blockchain sans variation de prix, tout en bénéficiant des avantages de la blockchain comme la transparence et la disponibilité. Pour plus d'informations sur la finance décentralisée et ses économies alternatives, je vous invite à écouter l'épisode précédent avec Marc Zeller, vous en apprendrez beaucoup. L'enregistrement de cet épisode, Pierre et son équipe ont annoncé leur projet et tout récemment leur levée de 7 millions d'euros, donc je pense qu'on entendra parler d'eux à l'avenir. J'espère que ça vous plaira, et comme d'habitude, je suis preneur de vos retours et je vous souhaite une bonne écoute. Salut Pierre, merci d'être avec moi aujourd'hui. Salut Nathan. Est-ce que tu pourrais donc commencer par te présenter et évoquer ce qui t'a amené à travailler sur Ethereum et en particulier comment tu as fait le switch, qu'est-ce qui t'a intéressé en crypto et comment t'es passé dans l'écosystème ?

  • Pierre Person

    Ouais avec plaisir, alors j'ai découvert la blockchain en 2014, donc avant d'être élu député. Avant de rentrer dans la sphère politique, j'ai découvert la blockchain à travers Bitcoin tout d'abord, mais aussi d'autres altcoins. C'est comme ça que je me suis initié à la crypto. J'ai découvert un peu d'un monde qui m'était un peu étranger, parce que moi je ne suis pas dev de formation. A l'époque, en 2014 déjà, pour acheter de la crypto, ce n'était pas simple. Pour faire des TX, ce n'était pas simple, etc. Et quand je suis arrivé à l'Assemblée nationale en J'ai voulu continuer à travailler sur cette question parce que je pensais qu'elle était extrêmement importante, elle était structurante. C'est une technologie où il n'y en a pas beaucoup, il y a l'intelligence artificielle, il y a bien entendu Internet, mais je pense que la blockchain fait partie de ces technologies qui sont disruptives. Et au-delà de ça, je voulais absolument qu'on ne rate pas le coche en France. Donc j'ai travaillé sur le sujet pendant cinq ans, j'ai essayé avec mes petits bras de porter une pierre qui n'était pas facile à expliquer aux législateurs, aux politiques, essayer de faire comprendre en fait quel est l'intérêt de la crypto, quel était l'intérêt en fait de cette technologie, qui dépasse simplement l'entendement de la spéculation tout simplement. Et en 2022, j'ai quitté la sphère politique pour retrouver un engagement privé, parce que je pense que la politique c'est un temps de vie. Ça ne peut pas être toute sa vie, j'y retournerai très certainement, mais pas maintenant. Et je voulais pouvoir faire avancer des sujets politiques, mais à travers un autre engagement. Et donc je me suis relancé dans une activité privée. J'ai construit une start-up, on est une bonne équipe maintenant. Et donc on va lancer le protocole bientôt et on l'a fait sur Ethereum parce que Ethereum c'est le réseau principal, c'est là où il y a le plus de maturité économique, c'est là où il y a le plus aussi de développeurs, ça reste un des réseaux qui attire le plus la liquidité donc si on veut pouvoir construire, il faut construire sur le réseau mère qui est donc Ethereum. Donc Moi, j'ai toujours suivi l'actualité d'Ethereum. J'ai toujours été extrêmement admiratif de la roadmap d'Ethereum, qui est extrêmement claire, etc. Surtout si on considère que Ethereum n'est pas simplement une entreprise, c'est une fondation et qu'elle porte un réseau. Donc je trouve que c'est beau qu'une organisation qui n'est pas simplement économique arrive à améliorer le protocole. Et on a construit aussi pour des questions simplement de réalisme. sur Ethereum parce que la liquidité est sur Ethereum, parce que les acteurs principaux sont sur Ethereum et que ça reste la porte d'entrée. Bien entendu, on envisagera d'autres choses plus tard, mais que Ethereum reste indispensable.

  • Nathan Sexer

    Comment c'était d'être député et porter ce sujet de la crypto ?

  • Pierre Person

    On dit toujours que nul n'est prophète dans son pays. C'était quand même un exercice un peu solitaire parce que peu de politiques comprennent ce qu'est la crypto. Très souvent, ce qui se passait, c'est que mes collègues venaient me voir en me disant mon fils, ma fille Mon frère a investi dans la crypto, on a parlé à Noël, etc. Donc il me savait référent sur ce sujet, donc il venait parfois m'en parler dans les couloirs. Après reste que quand il fallait prendre des décisions qui étaient structurantes, se battre pour des nouveaux cadres, pour donner un peu de sécurité juridique, surtout à des entrepreneurs qui essayaient de créer de la valeur sur le territoire français. Je ne parle pas de tous les débats qu'il y a pu avoir sur l'arrivée des géants en France, mais aussi tout simplement donner un cadre juridique clair pour qu'on puisse se battre avec les mêmes armes en France à l'international. Eh bien ça, ça a été plus compliqué. Ça a été plus compliqué de faire comprendre aux collègues, aux législateurs, aux politiques en général et aussi à l'administratif, parce que la haute fonction publique a une part importante dans la prise de décision, dans le pouvoir en France. Donc ça a été compliqué de porter un discours. Pour moi, si je regarde avec un peu de recul, je pense que c'est ni blanc ni noir. On peut considérer qu'on a avancé. On était un des premiers pays à avoir un cadre clair. On l'a porté notamment en Europe. Certains diront que l'Europe a repris une partie des dispositifs français. C'est vrai et c'est pas vrai. Et de l'autre côté, on peut considérer aussi qu'on aurait pu faire encore beaucoup plus. Moi, je le vois tous les jours en tant qu'entrepreneur. Il y a encore des choses qui ne sont pas claires. C'est des choses qui avaient été portées en 2020, 2021, qui ne sont aujourd'hui pas élucidées, sur lesquelles il va falloir continuer à avancer. Il faut que le législateur continue à avancer parce que c'est aussi un sujet de souveraineté si on veut pouvoir avoir des acteurs en France qui créent de la valeur en France.

  • Nathan Sexer

    Question bête, mais que pensaient les politiques globalement en France de la crypto quand t'as commencé ?

  • Pierre Person

    Il y en a qui ont évolué, beaucoup pensaient ça comme étant dérisoire. J'ai souvenir d'Eric Woerth, qui était le président de la mission parlementaire, en tant que président de la commission des finances. La commission des finances est toujours donnée à l'opposition. Et lui s'était saisi de ce sujet aussi avec moi et donc il présidait la commission et moi j'en étais le rapporteur. Donc c'était à moi de faire le rapport et lui introduisait sa vision des choses dans le rapport d'information. Et de ce rapport d'information, ça a permis d'éclairer aussi le gouvernement dans la construction de la loi Pacte. Si je vous parle d'Eric Wart, c'est parce que c'est quelqu'un qui a peut-être 30 ans de plus que moi, qui découvrait la blockchain. À travers cette mission, pour lui, ça paraissait un peu original. Des Jacques Favier, des Yves Sheffoiti qui plaidaient la cause d'un actif qui s'appelait Bitcoin. C'était quand même particulier. Et en fait, je les ai vus évoluer, parce qu'en 2017-2018, ils se posaient la question, est-ce que c'est une monnaie, est-ce que ce n'est pas une monnaie, etc. Puis en 2020, ils voyaient bien quand même que c'était une forte capitalisation. Si aujourd'hui, on leur en reparle, ils voient bien que c'est un actif qui est aujourd'hui éligible à un ETF. Donc on est dans une généralisation, une démocratisation de cet actif. Ceux qui en 2017 disaient que ça n'a pas de valeur sous-jacente, quand on voit aujourd'hui l'intérêt pour la finance traditionnelle pour cet actif, ils ne peuvent plus défendre cette thèse-là. Donc il y a eu un changement. Après ce changement, il est très lent. Il est très lent parce que la démocratisation de la crypto, de la blockchain et de toutes les activités variées en lien avec nos sujets de prédilection se fait lentement. Même si ça fait toujours plus vite qu'Internet, ça reste quand même un sujet encore de niche pour l'instant, pour des experts. Et donc les politiques sont très aussi sensibles à un sujet d'actualité. Si le sujet est d'actualité, ils vont s'y intéresser. Si le sujet n'est pas d'actualité, malheureusement, ils ne vont pas s'y intéresser. C'est ça qui fait qu'on n'a pas toujours une vision sur des sujets qui sont structurants pour l'avenir. Mais ce qui a manqué, à mon sens, et ce qui manque toujours, c'est qu'on puisse envisager... Quel sera le futur demain avec ces technologies, que ce soit l'intelligence artificielle ou la blockchain ?

  • Nathan Sexer

    Est-ce que tu te souviens un peu des grosses critiques, des critiques principales que tu recevais tout le temps ? Est-ce que tu peux essayer de me les...

  • Pierre Person

    Les formuler ? La principale critique, elle reste quand même sur la financiarisation de cet écosystème, qui reste un écosystème qui... Alors déjà certains critiquent la nature même de ce qu'est l'écosystème, disent que ce n'est pas un écosystème, mais de la financiarisation en fait de la crypto. D'une certaine forme c'est un peu myope parce que c'est ne pas voir en fait comment s'est bâti aussi internet avec les bulles spéculatives d'internet qui ont permis le financement d'internet. Et c'est pas comprendre en fait aujourd'hui ce qui drive le monde et ce qui fait que l'innovation marche et pourquoi est-ce que nous on est à la traîne de l'innovation. Si aujourd'hui les américains sont si forts c'est... L'argent qu'ils injectent dans la recherche et le développement, dans la création de nouvelles startups, c'est les fonds d'investissement américains qui, aujourd'hui, lient de la croissance américaine. On peut contester, on peut dire que ce n'est pas le modèle qu'on veut, etc. Mais en fait, c'est un fait et c'est une réalité, parce que nos consommateurs européens, en fait, ils consomment avec ces services et ces applications. Donc très souvent, on a généralisé la crypto comme étant un outil spéculatif. Et c'est ça qui revenait toujours sur le devant de la scène. C'est la façon d'ailleurs dont la presse généraliste, les échos pour ne pas les citer, traitent la crypto. C'est-à-dire que le monde, les échos, vous avez un gros titre quand le Bitcoin monte, vous avez un énorme titre quand le Bitcoin baisse. Et puis sinon, le sujet n'est jamais traité. Il y a peu d'experts dans la presse généraliste spécialisée, dirais-je, sur les nouvelles technologies qui savent parler de ces technologies. Et donc, on l'a vu d'ailleurs avec FTX, etc., la crypto ne fait parler que souvent par ses excès. Et donc, le politique est très sujet à ça. Il est intéressé par parler de la crypto quand elle est haute. Quand les bases ne s'intéressent plus à personne, il n'en parle pas. Il pense que c'est un non-sujet. C'est souvent la première critique qui est faite, c'est-à-dire un outil spéculatif. Et si en fait vous ne dépassez pas ça, vous n'entrevoyez pas le potentiel. On pourrait tout à fait considérer qu'aujourd'hui Mistral est un outil spéculatif. Quand vous voyez la fulgurance de la valorisation d'une boîte comme Mistral, qui lève plusieurs centaines de millions, qui permet à ses actionnaires aujourd'hui d'être valorisés à des dizaines, centaines de millions, on pourrait tout à fait reprocher la même chose. Mais qu'est-ce que sont en train de faire ces acteurs-là ? Ils sont en train de créer la souveraineté européenne de demain. Et on devrait faire la même chose avec la crypto. Et le problème, c'est que très souvent, on est resté à la première étape, considéré que c'était de l'argent, ou que l'argent c'était sale, parce qu'en Europe et en France, très souvent, on trouve que c'est sale. Et donc, ça devait être traité comme étant un outil qui n'apportait pas de valeur à la société, ce qui est en fait totalement faux, en tout cas. d'un point de vue très myope, on dirait.

  • Nathan Sexer

    Et alors, quels arguments tu utilisais pour leur faire changer d'avis ?

  • Pierre Person

    La réalité, le problème, c'est que la réalité, il faut la voir ailleurs, il faut la voir en Afrique, il faut la voir en Asie, il faut la voir aux États-Unis. À États-Unis, pourquoi ? Comme je disais, parce que la course à l'innovation est une réalité, que... Ce n'est pas faire de l'Europe bashing que de considérer qu'aujourd'hui, on ne met pas les bons moyens et pas suffisamment de moyens. C'est structurel, on n'a pas des hedge funds qui recueillent toute l'épargne des retraités, en tout cas de ceux qui cotisent pour leur retraite, etc. Donc, on n'a pas les mêmes moyens aujourd'hui pour financer l'innovation. Mais de l'autre côté aussi, on devrait regarder ce qui se passe en Afrique, ce qui se passe en Asie, sur des terres qui sont peu bancarisées. où il y a une instabilité monétaire. Et en fait, très souvent, ce qui était dommageable d'un point de vue de la vision, c'est qu'on a une vision très bourgeoise des choses. On a un euro qui n'est pas extrêmement fort par rapport au dollar, mais qui est quand même une des monnaies les plus fortes au monde. Et on n'arrive pas à comprendre ce que vivent nos voisins, c'est-à-dire de l'autre côté de la Méditerranée ou en Asie, où on n'a pas la même chance d'avoir les mêmes réseaux bancaires, la même solidité. d'avoir aussi des États qui sont garants du droit. Quand on parle CBDC et aussi des différentes évolutions de la monnaie banque centrale, notamment en Chine, on peut se poser les questions de savoir est-ce que demain on sera véritablement souverain sur notre argent, etc. Donc tous ces sujets-là, ils devraient être pris en compte dans le débat public sur la question monétaire, sur la question financière. et on devrait plutôt entrevoir la crypto comme étant un moyen de réinventer certaines choses mais la question c'est la crypto n'est pas en tant que tel un monde c'est la façon dont on veut modeler la crypto, moi j'ai toujours battu pour que dans le web 3 c'était d'ailleurs le sujet de la conférence avec Marc mais pour que la décentralisation soit véritable qu'on pousse pour une véritable équité une véritable transparence pour moi des agents comme Circle ou Tether n'ont rien de crypto en fait, ils émettent une crypto mais Mais Tether, c'est un acteur qui n'est pas transparent et qui, en fait, fait des milliards sur le dos des consommateurs. Si aujourd'hui, demain, Tether, il ne vaut plus rien parce que Tether a pris une paume, eh bien, c'est en fait le même fonctionnement qu'une banque traditionnelle. Donc c'est ça, c'est ces sujets-là aujourd'hui qu'on doit aborder en crypto et on doit promouvoir un monde un peu différent d'un point de vue de sa structuration financière. La vraie question, c'est qui gagne à la fin ? Est-ce que c'est la finance traditionnelle par les règles aujourd'hui transposées ? que personnellement, moi, je combats à certains égards sur ce qu'on peut voir sur le tout KYC, KYB, etc., qui, pour moi, est un problème d'un point de vue des libertés individuelles, etc. Et de l'autre côté, est-ce que la finance crypto, si je puis la généraliser, CIFI et DeFi, elle arrive aussi à se réguler par le biais aussi des institutions, du régulateur, pour avoir quelque chose qui soit en ligne avec ce qu'on avait défendu au départ ? C'est-à-dire un projet politique qui met la souveraineté individuelle au cœur et pas simplement la possibilité de dumper ses altcoins sur le retail qui lui cherche une spéculation à outrance sur un CEX qui n'est pas protégé parce qu'il n'y a pas de custodie des actifs. Je pense que ce qu'il faut c'est retrouver aussi un peu l'essence de ce qu'a fait la crypto et donc nous-mêmes on doit faire ce travail au sein de l'écosystème et on doit... continuer à éduquer le politique parce que il n'y a pas de doute si on éduque pas le politique si on éduque pas d'ailleurs en général les gens au sens large il y aura pas de démocratisation de la crypto et je pense qu'on passera à côté de quelque chose parce que la crypto en général et la blockchain c'est tout ou rien soit c'est un monde idéal décentralisé soit c'est un monde en fait pseudo décentralisé mais surtout ultra contrôlé parce que la blockchain c'est totalement transparent Et donc vous pouvez en en faire un outil qui est un paradis comme un outil qui est véritablement un enfer où en fait vous transmettez l'intégralité des informations qui sont aujourd'hui sur le réseau. Et ça c'est pas vraiment ce qu'on défend en tant que pionnier de la crypto.

  • Nathan Sexer

    Tu mentionnes les stable coins, Tether et... Oui. et circle d'ailleurs quand on parle de CEX c'est Centralized Exchange que je précise bien peut-être que ça m'amène donc à te poser une question sur les stable coins et est-ce que ça t'a donné des idées toi pour construire des choses est ce que c'est ce qui t'a fait passer de l'autre côté ouais bien sûr je pense que le le stable coins et

  • Pierre Person

    La base de tout système est de la DeFi, c'est-à-dire que sans stablecoin, il n'y a pas de liquidité. C'est vraiment la couche initiale de ce qui permet aujourd'hui de faire fonctionner la DeFi. Et ce qu'on voit, c'est que les acteurs qui détiennent les parts les plus importantes du marché sont des acteurs bancaires traditionnels. Que fait Tether, que fait Circle ? C'est simple, ils prennent votre argent. ils privatisent les profits et socialisent les pertes. C'est-à-dire que quand vous avez un problème avec SVB, qui est-ce qui porte le risque ? C'est le détenteur du jeton USDC. Qui est-ce qui porte les risques aujourd'hui de l'absence de transparence de Tether ? c'est tout simplement le détenteur du SDT. Et d'ailleurs, dans des pays qui ne peuvent pas se permettre de perdre 30% sur leurs actifs très souvent. Donc, la vraie question, c'est comment est-ce qu'on crée un modèle qui est aujourd'hui plus conforme à l'ethos du Web3, à l'éthique du Web3. D'un point de vue crypto, les stablecoins sont la première pierre. Donc, naturellement, c'est le premier sujet qui m'a intéressé. C'est comment est-ce qu'on arrive à véritablement rendre les missions de Stablecoin plus justes, plus solides, plus sécures et plus transparentes. Et donc c'est à ça qu'on s'emploie dans ce protocole de finances décentralisées qui aura vocation à sortir sûrement au mois d'avril ou mai. Mais donc l'enjeu c'est de redonner un peu le pouvoir aux détenteurs de la crypto, ce qui était quand même initialement la promesse de Bitcoin d'un point de vue général, d'un point de vue monétaire, et ce qui devrait être d'ailleurs la promesse de tout porteur de projets crypto, qui n'est pas simplement de créer un moyen de s'enrichir par le biais d'un jeton ou de... ou de ne pas respecter les règles de la régulation pour avoir plus de facilité à construire quelque chose.

  • Nathan Sexer

    Tu proposes un projet de stablecoin qui est plus décentralisé, c'est ça ?

  • Pierre Person

    Oui, en effet, c'est un stablecoin qui est décentralisé, qui a aussi vocation à redistribuer le revenu. On aura l'occasion d'en dire un peu plus dans les semaines et mois qui viendront. L'objectif, c'est de redonner le pouvoir aux détenteurs du stablecoin. de lui permettre d'être sûr que derrière le stable comme il ya une garantie un pour un et que il sera en capacité en fait de retrouver aussi la plénéficience de son capital c'est à dire notamment les revenus qui sont générés aujourd'hui par des acteurs centralisés que sont et heures et circule tu as mentionné l'intérêt

  • Nathan Sexer

    de la crypto qui est assez évidente dans des pays comme enfin dans pas mal de pays d'afrique par exemple des pays qui subissent l'hyperinflation venezuela la turquie par exemple on était récemment pour pour des ves connecte qu'a organisé la fondation ethereum ou voilà pas mal d'autres pays l'argentine qui comprennent très bien par eux mêmes le l'intérêt que peut avoir la crypto est ce que ton projet s'adresse à ces pays là où ces communautés là où est ce qu'il pourrait par

  • Pierre Person

    exemple être utilisé par par quelqu'un en france est ce qu'il ya un intérêt on n'est pas un projet uniquement français je pense que la question monétaire elle dépasse simplement simplement les frontières nationales La crypto va redonner des droits à des populations qui n'ont pas certains services. Si, en France, le droit d'accéder à un compte bancaire, c'est quasiment un droit. Mais donc, ils n'ont pas accès à des services qui, aujourd'hui, nous paraissent, nous, en tant que Français, comme étant des services très courants, communs, qui sont dans notre quotidien et qui sont normaux.

  • Nathan Sexer

    Comme quoi, par exemple ?

  • Pierre Person

    Comme, tout simplement, la possibilité de stocker de la valeur. C'est-à-dire que la banque, c'est ce qu'elle vous permet de sécuriser, elle vous permet de transacter, elle vous permet, finalement, de pouvoir... Converser d'un point de vue monétaire avec d'autres interlocuteurs, c'est son rôle premier. Beaucoup de citoyens à travers la planète sont privés de ce droit-là. Les stable coins simplifient tout ça. Elles simplifient aussi aujourd'hui les réseaux inefficients qui sont les transferts monétaires cross-border, tout en permettant une meilleure vélocité. Elles simplifient aussi les moyens de paiement aujourd'hui, notamment pour un commerçant qui se fait prélever 1 ou 2 avec une carte Visa. Demain, il n'y a plus besoin de ces intermédiaires qui prennent une commission juste pour sécuriser la transaction, parce que c'est la blockchain qui sécurise la transaction. Après, la blockchain a ses modes de fonctionnement, elle a ses coûts intrinsèques liés à son fonctionnement et sa gouvernance, mais l'enjeu aujourd'hui des stablecoins, c'est principalement de changer la nature même du système d'information monétaire qui aujourd'hui est... a beaucoup vieilli et n'est plus du tout en adéquation avec le monde d'Internet d'aujourd'hui.

  • Nathan Sexer

    Et on pourra enfin parler de crypto-monnaie parce que pour moi,

  • Pierre Person

    c'est... Ça, c'est un vrai sujet avec crypto-monnaie. Le débat qu'il y a eu entre crypto-monnaie, crypto-assets, etc. Très clairement, il y a une partie des législateurs qui a refusé de voir qu'un jeton pouvait avoir différentes formes. Il pouvait être à la fois une obligation de fer, donc plutôt un outil de token, un actif financier, un instrument financier parce qu'il avait un débat Il avait les caractéristiques aujourd'hui d'un instrument financier, une action, d'une obligation, et puis aussi d'une valeur monétaire, parce qu'il était soit dérivé, soit il était en tant que telle monnaie. On s'est beaucoup posé la question de quelle était en fait la nature de Bitcoin. Et Bitcoin est en fait plutôt transgenre, il n'a pas véritablement de réalité en tant qu'actif, monnaie, etc. Il est un peu tout à la fois. Et il est surtout aussi ce qu'on y voit derrière Bitcoin. Ce qui d'ailleurs fait beaucoup parler parce que personne n'a la même vision des choses et surtout ceux qui contestent son aspect monétaire. Mais de l'autre côté, c'est sûr qu'il y a des jetons aujourd'hui qui peuvent revêtir un équivalent monétaire, soit de monnaie électronique. L'Europe l'a consacré à travers Mika et c'est bien la preuve que le débat crypto-monnaie, crypto-actif, etc. a été largement dépassé. En 2017-2018, dans le cadre de la commission, on s'était beaucoup focalisé là-dessus. On avait d'ailleurs pour beaucoup rejeté le qualificatif de monnaie parce que le banquier central ne voulait pas qu'il puisse être qualifié de monnaie un actif qui était volatile ou autre. Reste qu'aujourd'hui, la frontière à certains égards, elle est ténue et que le législateur a déjà embarqué le pas, emboîté le pas en considérant que certains... certains tokens pouvaient être des dérivés monétaires.

  • Nathan Sexer

    Quels sont selon toi les principaux challenges ou bloqueurs qui font que l'adoption de la crypto ou d'Ethereum ou des blockchains est compliquée aujourd'hui ? Qu'est-ce qui ferait que demain, on aurait une adoption un peu plus massive ou plus répandue de la crypto ou d'Ethereum ou de la blockchain ?

  • Pierre Person

    Déjà, tu l'as dit, pourquoi est-ce que la démocratisation est compliquée ? Tout simplement parce que c'est compliqué. Parce qu'Ethereum, c'est un réseau... Et c'est compliqué, c'est à la fois un jeton, ça peut être la monnaie du réseau, ça pourra être considéré comme un actif par certains, si vous le stackez il y a du rendement, et derrière tout ça en fait c'est un protocole qui fonctionne aussi avec une gouvernance, mais aussi des règles qui sont techniques et qui sont donc complexes. Donc tout ça fait que la matière est très difficile à appréhender. La vraie question c'est... Quand est-ce qu'on sera en capacité en fait de démocratiser et de rajouter une couche d'attraction ? Sans pour autant se priver des bénéfices de ce qu'est la crypto, la couche d'infraction ne doit pas être une centralisation, parce que si c'est une centralisation, on perd. Par contre, ça doit être une couche où l'utilisateur, d'un point de vue UX, a accès à un produit qui est simple. Et ça, c'est le gros enjeu de la crypto. Ce qui devrait être le leitmotiv de ceux qui défendent la crypto, c'est pour ça que moi, je... Parfois dans les différentes communautés, je ne comprends pas les débats sur les communautés à travers un coin. Je pense qu'on aurait tout intérêt à défendre plutôt une vision de ce que devrait être l'écosystème demain, ou des écosystèmes, considérant qu'il y en aura plusieurs, mais plutôt avec une vision politique des choses. La deuxième chose qui a fait énormément de mal à la crypto, qui nuit à la démocratisation, ça reste FTX, ça reste... aujourd'hui tous les scandales qu'on a pu qu'on a pu avoir tous mes amis qui s'intéressent à la crypto il s'y intéresse très souvent par une porte d'entrée qui est qui est qui reste quand même un peu la spéculation après ils découvrent d'autres choses c'est à dire que d'ailleurs je leur souhaite je pense que celui qui découvre la crypto et qui fait que de juste de spéculer il passe à côté de beaucoup de choses et c'est qu'on y rentre par là mais peut-être que ensuite on y ressort en ayant en ayant appris beaucoup beaucoup d'autres choses et tout ce qui s'est passé Depuis 4-5 ans et récemment depuis 2 ans, à la fin du bull market et cette marée basse qu'on a pu voir avec beaucoup d'acteurs qui avaient des pratiques qui étaient à la fois illégales ou qui étaient complètement contraires à nos idéaux, très clairement ça fait énormément de mal parce que pour quelqu'un qui perd des centaines, des milliers d'euros ou de dollars alors qu'on lui a dit en fait la crypto c'est volatile mais la crypto c'est un monde de transparence etc. et qui voit un géant comme FTX s'effondrer, il se dit je n'y arriverai pas parce qu'on m'a dupé Donc ça fait énormément de mal à la crypto. Et ça continuera à faire énormément de mal à la crypto. C'est pour ça que la crypto doit, en son sein, elle doit faire le tri, le ménage, avec des acteurs qui doivent se réguler eux-mêmes aussi. Bien entendu, il faut des règles à côté, mais ces règles, on doit se les appliquer nous-mêmes pour éviter qu'on retrouve des scandales. Et de ce que je vois sur le marché, Ça ne me rend pas toujours très confiant. C'est-à-dire que quand je revois des marchés plus haussiers, je vois des façons de se comporter, d'un part d'acteurs institutionnels ou de spéculateurs qui... qui recréent en fait les mêmes logiques. Et si en fait on retombe toujours dans ces biais-là, je ne suis pas sûr qu'on arrivera à séduire une majorité de la population. Donc il faut qu'on fasse attention, il faut qu'on fasse le ménage aussi, nous, dans l'écosystème.

  • Nathan Sexer

    Tu travailles sur un potentiel de protocole décentralisé. Je pense que par rapport à un Tether ou un Circle, c'est quelque chose que tu peux apporter. C'est plus d'auditabilité, plus de transparence dans ce que tu vas apporter.

  • Pierre Person

    Ça reste la base de la crypto. Si on n'a pas ça, en fait, ça ne sert à rien de faire de la crypto. On peut parler de décentralisation des DAO, c'est une complexité, donc ça c'est un challenge. Il y a des DAO qui sont plus ou moins décentralisées, et où la gouvernance est centralisée au début, puis après elle se décentralise au fur et à mesure. Bon, ça c'est un mal nécessaire parce que c'est des choses qui ne peuvent pas arriver comme ça day one. Par contre, ne pas faire oeuvre de transparence, ne pas faire oeuvre de redistribution, considérer qu'en fait une équipe doit avoir... Je ne sais pas, moi, 30 ou 40% des jetons et que tout consiste en fait à allier un market maker qui va venir faire le prix sur le token et puis qui va ensuite le vendre sur les retails, ça je trouve que c'est détestable. C'est interdit en finance traditionnelle et ça devrait l'être interdit en crypto parce que c'est tout simplement façon de faire un scam qui est beaucoup plus élaboré qu'un rug pull habituel, mais c'est un scam en fait. Et il y a des acteurs institutionnels qui continuent à faire ça et c'est un peu déplorable de mon point de vue.

  • Nathan Sexer

    et l'avantagé des crypto c'est que tout est traçable donc on parle souvent de de la crypto qui utilisait comme blanchiment d'argent bas je vous déconseille fortement d'utiliser la crypto pour blanchir votre argent parce que on peut tout voir ce lui m'a renoncé assez ça

  • Pierre Person

    c'est une vue de l'esprit en effet voilà en tout cas à la fin Peut-être que ça vous offre du répit pendant quelques mois, mais à la fin ça ne se terminera pas bien.

  • Nathan Sexer

    Ça ne va pas bien se terminer. Et tu as mentionné également l'expérience utilisateur. Pour moi, il reste une sorte de problème qu'on n'a pas hacké, c'est donner à la fois la souveraineté d'une manière simple, c'est-à-dire comment rester garante, c'est clé privée, tout en limitant la complexité liée au fait de... Conserver ces clés privées, ces fameux 12 mots qui nous permettent de récupérer nos cryptos sur des wallets 12 ou 24 days.

  • Pierre Person

    C'est indéniablement un des gros enjeux. Simplifier tout en gardant l'efficience et aussi les raisons d'être de la crypto. Parce que tous les débats qui ont traversé les genres sont des débats qui sont sains. Ça démontre aussi une forme de trauma de la communauté crypto. Et donc, c'est bien de pouvoir avoir ces débats parce que la simplification, l'UX, etc., elle ne doit pas entraver ce qui est la logique même derrière des cryptos. Parce que sinon, en fait, je n'ai aucun intérêt à ne pas aller chez Revolut. Si je veux une belle UX et quelque chose qui marche de manière efficiente, efficace, je vais chez Conto et je vais chez Revolut. Quand on fait de la crypto, c'est... On cherche quelque chose de différent, on cherche un engagement aussi différent, c'est une croyance différente. Moi j'ai une grande partie de mes actifs, ils sont en crypto, c'est parce que j'y crois depuis le début. Et c'est pas parce que j'ai pas confiance dans les banques, c'est juste que j'ai envie de gérer mon argent différemment, j'ai pas envie de le confier à des intermédiaires.

  • Nathan Sexer

    Il y a d'autres aspects qui sont liés à la privacy notamment, à la confidentialité des données, parce qu'on fait tout de manière totalement transparente et publique, mais c'est vrai qu'en fait quand il s'agit par exemple de stablecoin ou de...

  • Pierre Person

    de carte bancaire qui utilisent la crypto on n'a pas envie que tout le monde ait accès à son compte bancaire et voit les transactions conflits clairement c'est pour ça que la bloc chaîne elle est à elle et c'est un entre deux c'est à dire que si vous venez à tracer en fait toute personne derrière une adresse publique et donc vous avez la possibilité de réconcilier une adresse publique en fait la bloc chaîne devient un outil liberticide C'est d'ailleurs pour ça que je me suis battu contre le projet, enfin qui n'est pas un projet mais qui d'ailleurs a été adopté, mais ce qu'on appelle TFR, Transfer of Fund, qui est donc la possibilité ou l'obligation qui pèse sur un centralized exchange, donc un sexe, de transmettre l'intégralité des informations à partir de 1 à 100, etc. Enfin il y a des seuils. Ce que je veux dire par là, c'est que si vous ne contrôlez pas ça, c'est comme donner la possibilité à votre voisin de contrôler votre adresse IP et de savoir quel est l'historique aujourd'hui de toutes vos recherches sur Internet et de toutes vos navigations. Et donc ça, ce n'est pas un monde qu'on veut. Ça doit être quelque chose qui doit être supervisé par autre chose qu'une autorité administrative indépendante. Je pense que malheureusement, ça a été un combat perdu. Et qu'aujourd'hui, si on veut une levée de l'anonymat sur Internet, via un fournisseur d'accès Internet, on demande l'intervention d'un juge, d'un magistrat, et non pas d'une autorité étatique, parce qu'il y a une séparation des pouvoirs et qu'on considère que c'est un attentatoire aux libertés individuelles. Donc la question de la blockchain aujourd'hui, de la façon dont on la régule, elle est extrêmement importante, parce que demain, en Chine, il peut y avoir une blockchain. Mais en fait, si c'est l'État chinois qui a toute possibilité de tracer la CBDC, bon elle sera pas vraiment décentralisé et au contraire ça sera un moyen de museler en fait les transactions de superviser en fait les les échanges de valeur et donc en fait de nuire aux libertés individuelles et on sait bien que c'est pas trop ce qu'on veut quand on défend et éryum ou ou bitcoin on va devoir conclure est-ce que tu as un mot de la fin ou une annonce pour les auditeurs pas un mot de la fin j'espère que si on retrouve un marché un marché haussier j'espère qu'il sera tourné vers une logique moins spéculative, avec plus d'engagement des acteurs à faire offre de transparence et puis à aussi considérer que la mission de chacun, c'est parce que la crypto, bien entendu, ce n'est pas que politique, mais c'est aussi politique, c'est aussi de convaincre d'autres personnes qu'il peut y avoir un autre mode d'organisation, plus décentralisé, que ce soit dans le sens démocratique pour le secteur économique ou le secteur institutionnel. mais qu'on peut réformer aussi le capitalisme à travers la crypto. Et c'est pour ça que ça me fait toujours sourire quand certains disent que la crypto, c'est d'extrême droite ou autre. La crypto, elle appartient à personne. Vous pouvez être révolutionnaire d'ultra-gauche et défendeur de la crypto. D'ailleurs, ça me paraîtrait très logique, parce que vous pourriez mettre à bas certains systèmes qui sont aujourd'hui de concentration des pouvoirs et des richesses. De l'autre côté, vous pouvez aussi défendre des régimes illibéraux avec cette technologie. la question c'est dans quel camp vous voulez être et qu'est ce que qu'est ce que vous voulez faire donc c'est pour ça que je trouve que demain s'il ya un nouveau bull run c'est vrai qu'on s'intéresse aussi à la crypto pour autre chose que simplement savoir si son coin préféré il a fait 20% dans la journée merci

  • Nathan Sexer

    beaucoup super Et un grand merci à vous qui nous avez écoutés jusqu'au bout. J'espère que ça vous a plu, mais je suis preneur de vos retours, bons comme mauvais, et de vos questions. Donc contactez-moi sur Twitter, je m'appelle Nathan Sexer, et je me ferai un plaisir d'y répondre. N'hésitez pas à partager ce podcast également si l'envie vous prend, et on se dit au prochain épisode.

Chapters

  • Introduction

    00:11

  • Qui est Pierre Person ?

    02:01

  • Quel été l'avis des politiques sur la crypto aux débuts de Pierre ?

    06:48

  • Quels sont les arguments utilisés pour ces politiques ?

    11:47

  • L'avis de Pierre sur les stablecoins

    15:58

  • A qui est destiné le projet Usual ?

    18:39

  • Les principaux challenges face à l'adoption de masse

    22:38

  • La décentralisation et la transparence de la blockchain

    26:16

  • L'expérience utilisateur, le point noir de la blockchain ?

    27:49

  • La confidentialité pour les échanges de crypto

    29:14

  • Conclusion

    32:40

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Description

Dans ce 5ème épisode, je rencontre Pierre Person, ancien député de Paris devenu entrepreneur.
Il est passionné de nouvelles technologies, ce qui l’amène à découvrir Bitcoin en 2014
et décide d’en faire son cheval de bataille politique. Pendant presque 5 ans il entreprend la lourde tâche d’éduquer les politiques et  adapter au mieux les lois à ces nouvelles technologies.

Il a notamment été co-rapporteur de rapports sur les Actifs Numériques à l’Assemblé Nationale, comme son dernier, publié en 2022, que je vous mettrai en description.


Dans cet épisode, on revient donc sur son parcours original et son experience politique à l’assemblée. Il nous parle de son quotidien et entre autre, des critiques auxquelles il faisait face. On a aussi parlé du lancement de son nouveau projet, Usual, un protocol de stablecoin décentralisé qui se veut conforme à l’ethos d’Ethereum.

On évoque à plusieurs reprises TeTer ou Tether, cette entreprise qui emet une crypto-monnaie stable face au dollar, l’USDT. Petite parenthèse, pour chaque jeton USDT émis sur la blockchain, Tether doit détenir l’équivalent dans ses comptes. 

Ces stablecoins permettent d’échanger de la valeur sur la blockchain, sans variations de prix, tout en bénéficiant des avantages de la blockchain comme la transparence et sa disponibilité.
 

Pour plus d’informations sur la finance décentralisée et ces enonomies alternatives , je vous invite à écouter l’épisode précédent avec Marc Zeller
Depuis l’enregistrement de cet épisode, Pierre et son équipe ont annoncé leur projet et tout récemment leur levée de fonds de 7M€.

J’espère que ça vous plaira et comme d’habitude, preneur de vos retours.
Je vous souhaite une bonne écoute!


Liens:


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pierre Person

    Il peut y avoir un autre mode d'organisation, plus décentralisé, que ce soit dans le sens démocratique pour le secteur économique ou le secteur institutionnel, mais qu'on peut réformer aussi le capitalisme à travers la crypto.

  • Nathan Sexer

    Je suis Nathan Seixer et je suis ravi de vous présenter ce podcast, L'Ether Inconnu. Avec cette émission, j'aimerais vous faire découvrir l'écosystème Ethereum tel que nous le connaissons de l'intérieur. Pour ça, j'interroge des personnalités sur leur parcours, leurs projets et leurs visions. L'idée, c'est de présenter des projets concrets basés sur Ethereum pour faire connaître et vulgariser cette technologie. Dans ce cinquième épisode, je rencontre Pierre Persson, ancien député de Paris devenu entrepreneur. Il est passionné de nouvelles technologies, ce qui l'amène à découvrir Bitcoin en 2014 et décide d'en faire son cheval de bataille politique. Pendant presque cinq ans, il entreprend la lourde tâche d'éduquer les politiques et adapter au mieux les lois à ces nouvelles technologies. Il a notamment été co-rapporteur de rapports sur les actifs numériques à l'Assemblée nationale, comme son dernier, publié en 2022, que je vous mettrai en description. Dans cet épisode, on revient donc sur son parcours original et son expérience politique à l'Assemblée. Il nous parle de son quotidien et, entre autres, des critiques auxquelles il faisait face. On a aussi parlé du lancement de son nouveau projet, Usual, un protocole de stablecoin décentralisé qui se veut conforme à l'éthos d'Ethereum. On évoque à plusieurs reprises Tether, cette entreprise qui émet une crypto-monnaie stable face au dollar, l'USDT. Ces stablecoins permettent d'échanger de la valeur sur la blockchain sans variation de prix, tout en bénéficiant des avantages de la blockchain comme la transparence et la disponibilité. Pour plus d'informations sur la finance décentralisée et ses économies alternatives, je vous invite à écouter l'épisode précédent avec Marc Zeller, vous en apprendrez beaucoup. L'enregistrement de cet épisode, Pierre et son équipe ont annoncé leur projet et tout récemment leur levée de 7 millions d'euros, donc je pense qu'on entendra parler d'eux à l'avenir. J'espère que ça vous plaira, et comme d'habitude, je suis preneur de vos retours et je vous souhaite une bonne écoute. Salut Pierre, merci d'être avec moi aujourd'hui. Salut Nathan. Est-ce que tu pourrais donc commencer par te présenter et évoquer ce qui t'a amené à travailler sur Ethereum et en particulier comment tu as fait le switch, qu'est-ce qui t'a intéressé en crypto et comment t'es passé dans l'écosystème ?

  • Pierre Person

    Ouais avec plaisir, alors j'ai découvert la blockchain en 2014, donc avant d'être élu député. Avant de rentrer dans la sphère politique, j'ai découvert la blockchain à travers Bitcoin tout d'abord, mais aussi d'autres altcoins. C'est comme ça que je me suis initié à la crypto. J'ai découvert un peu d'un monde qui m'était un peu étranger, parce que moi je ne suis pas dev de formation. A l'époque, en 2014 déjà, pour acheter de la crypto, ce n'était pas simple. Pour faire des TX, ce n'était pas simple, etc. Et quand je suis arrivé à l'Assemblée nationale en J'ai voulu continuer à travailler sur cette question parce que je pensais qu'elle était extrêmement importante, elle était structurante. C'est une technologie où il n'y en a pas beaucoup, il y a l'intelligence artificielle, il y a bien entendu Internet, mais je pense que la blockchain fait partie de ces technologies qui sont disruptives. Et au-delà de ça, je voulais absolument qu'on ne rate pas le coche en France. Donc j'ai travaillé sur le sujet pendant cinq ans, j'ai essayé avec mes petits bras de porter une pierre qui n'était pas facile à expliquer aux législateurs, aux politiques, essayer de faire comprendre en fait quel est l'intérêt de la crypto, quel était l'intérêt en fait de cette technologie, qui dépasse simplement l'entendement de la spéculation tout simplement. Et en 2022, j'ai quitté la sphère politique pour retrouver un engagement privé, parce que je pense que la politique c'est un temps de vie. Ça ne peut pas être toute sa vie, j'y retournerai très certainement, mais pas maintenant. Et je voulais pouvoir faire avancer des sujets politiques, mais à travers un autre engagement. Et donc je me suis relancé dans une activité privée. J'ai construit une start-up, on est une bonne équipe maintenant. Et donc on va lancer le protocole bientôt et on l'a fait sur Ethereum parce que Ethereum c'est le réseau principal, c'est là où il y a le plus de maturité économique, c'est là où il y a le plus aussi de développeurs, ça reste un des réseaux qui attire le plus la liquidité donc si on veut pouvoir construire, il faut construire sur le réseau mère qui est donc Ethereum. Donc Moi, j'ai toujours suivi l'actualité d'Ethereum. J'ai toujours été extrêmement admiratif de la roadmap d'Ethereum, qui est extrêmement claire, etc. Surtout si on considère que Ethereum n'est pas simplement une entreprise, c'est une fondation et qu'elle porte un réseau. Donc je trouve que c'est beau qu'une organisation qui n'est pas simplement économique arrive à améliorer le protocole. Et on a construit aussi pour des questions simplement de réalisme. sur Ethereum parce que la liquidité est sur Ethereum, parce que les acteurs principaux sont sur Ethereum et que ça reste la porte d'entrée. Bien entendu, on envisagera d'autres choses plus tard, mais que Ethereum reste indispensable.

  • Nathan Sexer

    Comment c'était d'être député et porter ce sujet de la crypto ?

  • Pierre Person

    On dit toujours que nul n'est prophète dans son pays. C'était quand même un exercice un peu solitaire parce que peu de politiques comprennent ce qu'est la crypto. Très souvent, ce qui se passait, c'est que mes collègues venaient me voir en me disant mon fils, ma fille Mon frère a investi dans la crypto, on a parlé à Noël, etc. Donc il me savait référent sur ce sujet, donc il venait parfois m'en parler dans les couloirs. Après reste que quand il fallait prendre des décisions qui étaient structurantes, se battre pour des nouveaux cadres, pour donner un peu de sécurité juridique, surtout à des entrepreneurs qui essayaient de créer de la valeur sur le territoire français. Je ne parle pas de tous les débats qu'il y a pu avoir sur l'arrivée des géants en France, mais aussi tout simplement donner un cadre juridique clair pour qu'on puisse se battre avec les mêmes armes en France à l'international. Eh bien ça, ça a été plus compliqué. Ça a été plus compliqué de faire comprendre aux collègues, aux législateurs, aux politiques en général et aussi à l'administratif, parce que la haute fonction publique a une part importante dans la prise de décision, dans le pouvoir en France. Donc ça a été compliqué de porter un discours. Pour moi, si je regarde avec un peu de recul, je pense que c'est ni blanc ni noir. On peut considérer qu'on a avancé. On était un des premiers pays à avoir un cadre clair. On l'a porté notamment en Europe. Certains diront que l'Europe a repris une partie des dispositifs français. C'est vrai et c'est pas vrai. Et de l'autre côté, on peut considérer aussi qu'on aurait pu faire encore beaucoup plus. Moi, je le vois tous les jours en tant qu'entrepreneur. Il y a encore des choses qui ne sont pas claires. C'est des choses qui avaient été portées en 2020, 2021, qui ne sont aujourd'hui pas élucidées, sur lesquelles il va falloir continuer à avancer. Il faut que le législateur continue à avancer parce que c'est aussi un sujet de souveraineté si on veut pouvoir avoir des acteurs en France qui créent de la valeur en France.

  • Nathan Sexer

    Question bête, mais que pensaient les politiques globalement en France de la crypto quand t'as commencé ?

  • Pierre Person

    Il y en a qui ont évolué, beaucoup pensaient ça comme étant dérisoire. J'ai souvenir d'Eric Woerth, qui était le président de la mission parlementaire, en tant que président de la commission des finances. La commission des finances est toujours donnée à l'opposition. Et lui s'était saisi de ce sujet aussi avec moi et donc il présidait la commission et moi j'en étais le rapporteur. Donc c'était à moi de faire le rapport et lui introduisait sa vision des choses dans le rapport d'information. Et de ce rapport d'information, ça a permis d'éclairer aussi le gouvernement dans la construction de la loi Pacte. Si je vous parle d'Eric Wart, c'est parce que c'est quelqu'un qui a peut-être 30 ans de plus que moi, qui découvrait la blockchain. À travers cette mission, pour lui, ça paraissait un peu original. Des Jacques Favier, des Yves Sheffoiti qui plaidaient la cause d'un actif qui s'appelait Bitcoin. C'était quand même particulier. Et en fait, je les ai vus évoluer, parce qu'en 2017-2018, ils se posaient la question, est-ce que c'est une monnaie, est-ce que ce n'est pas une monnaie, etc. Puis en 2020, ils voyaient bien quand même que c'était une forte capitalisation. Si aujourd'hui, on leur en reparle, ils voient bien que c'est un actif qui est aujourd'hui éligible à un ETF. Donc on est dans une généralisation, une démocratisation de cet actif. Ceux qui en 2017 disaient que ça n'a pas de valeur sous-jacente, quand on voit aujourd'hui l'intérêt pour la finance traditionnelle pour cet actif, ils ne peuvent plus défendre cette thèse-là. Donc il y a eu un changement. Après ce changement, il est très lent. Il est très lent parce que la démocratisation de la crypto, de la blockchain et de toutes les activités variées en lien avec nos sujets de prédilection se fait lentement. Même si ça fait toujours plus vite qu'Internet, ça reste quand même un sujet encore de niche pour l'instant, pour des experts. Et donc les politiques sont très aussi sensibles à un sujet d'actualité. Si le sujet est d'actualité, ils vont s'y intéresser. Si le sujet n'est pas d'actualité, malheureusement, ils ne vont pas s'y intéresser. C'est ça qui fait qu'on n'a pas toujours une vision sur des sujets qui sont structurants pour l'avenir. Mais ce qui a manqué, à mon sens, et ce qui manque toujours, c'est qu'on puisse envisager... Quel sera le futur demain avec ces technologies, que ce soit l'intelligence artificielle ou la blockchain ?

  • Nathan Sexer

    Est-ce que tu te souviens un peu des grosses critiques, des critiques principales que tu recevais tout le temps ? Est-ce que tu peux essayer de me les...

  • Pierre Person

    Les formuler ? La principale critique, elle reste quand même sur la financiarisation de cet écosystème, qui reste un écosystème qui... Alors déjà certains critiquent la nature même de ce qu'est l'écosystème, disent que ce n'est pas un écosystème, mais de la financiarisation en fait de la crypto. D'une certaine forme c'est un peu myope parce que c'est ne pas voir en fait comment s'est bâti aussi internet avec les bulles spéculatives d'internet qui ont permis le financement d'internet. Et c'est pas comprendre en fait aujourd'hui ce qui drive le monde et ce qui fait que l'innovation marche et pourquoi est-ce que nous on est à la traîne de l'innovation. Si aujourd'hui les américains sont si forts c'est... L'argent qu'ils injectent dans la recherche et le développement, dans la création de nouvelles startups, c'est les fonds d'investissement américains qui, aujourd'hui, lient de la croissance américaine. On peut contester, on peut dire que ce n'est pas le modèle qu'on veut, etc. Mais en fait, c'est un fait et c'est une réalité, parce que nos consommateurs européens, en fait, ils consomment avec ces services et ces applications. Donc très souvent, on a généralisé la crypto comme étant un outil spéculatif. Et c'est ça qui revenait toujours sur le devant de la scène. C'est la façon d'ailleurs dont la presse généraliste, les échos pour ne pas les citer, traitent la crypto. C'est-à-dire que le monde, les échos, vous avez un gros titre quand le Bitcoin monte, vous avez un énorme titre quand le Bitcoin baisse. Et puis sinon, le sujet n'est jamais traité. Il y a peu d'experts dans la presse généraliste spécialisée, dirais-je, sur les nouvelles technologies qui savent parler de ces technologies. Et donc, on l'a vu d'ailleurs avec FTX, etc., la crypto ne fait parler que souvent par ses excès. Et donc, le politique est très sujet à ça. Il est intéressé par parler de la crypto quand elle est haute. Quand les bases ne s'intéressent plus à personne, il n'en parle pas. Il pense que c'est un non-sujet. C'est souvent la première critique qui est faite, c'est-à-dire un outil spéculatif. Et si en fait vous ne dépassez pas ça, vous n'entrevoyez pas le potentiel. On pourrait tout à fait considérer qu'aujourd'hui Mistral est un outil spéculatif. Quand vous voyez la fulgurance de la valorisation d'une boîte comme Mistral, qui lève plusieurs centaines de millions, qui permet à ses actionnaires aujourd'hui d'être valorisés à des dizaines, centaines de millions, on pourrait tout à fait reprocher la même chose. Mais qu'est-ce que sont en train de faire ces acteurs-là ? Ils sont en train de créer la souveraineté européenne de demain. Et on devrait faire la même chose avec la crypto. Et le problème, c'est que très souvent, on est resté à la première étape, considéré que c'était de l'argent, ou que l'argent c'était sale, parce qu'en Europe et en France, très souvent, on trouve que c'est sale. Et donc, ça devait être traité comme étant un outil qui n'apportait pas de valeur à la société, ce qui est en fait totalement faux, en tout cas. d'un point de vue très myope, on dirait.

  • Nathan Sexer

    Et alors, quels arguments tu utilisais pour leur faire changer d'avis ?

  • Pierre Person

    La réalité, le problème, c'est que la réalité, il faut la voir ailleurs, il faut la voir en Afrique, il faut la voir en Asie, il faut la voir aux États-Unis. À États-Unis, pourquoi ? Comme je disais, parce que la course à l'innovation est une réalité, que... Ce n'est pas faire de l'Europe bashing que de considérer qu'aujourd'hui, on ne met pas les bons moyens et pas suffisamment de moyens. C'est structurel, on n'a pas des hedge funds qui recueillent toute l'épargne des retraités, en tout cas de ceux qui cotisent pour leur retraite, etc. Donc, on n'a pas les mêmes moyens aujourd'hui pour financer l'innovation. Mais de l'autre côté aussi, on devrait regarder ce qui se passe en Afrique, ce qui se passe en Asie, sur des terres qui sont peu bancarisées. où il y a une instabilité monétaire. Et en fait, très souvent, ce qui était dommageable d'un point de vue de la vision, c'est qu'on a une vision très bourgeoise des choses. On a un euro qui n'est pas extrêmement fort par rapport au dollar, mais qui est quand même une des monnaies les plus fortes au monde. Et on n'arrive pas à comprendre ce que vivent nos voisins, c'est-à-dire de l'autre côté de la Méditerranée ou en Asie, où on n'a pas la même chance d'avoir les mêmes réseaux bancaires, la même solidité. d'avoir aussi des États qui sont garants du droit. Quand on parle CBDC et aussi des différentes évolutions de la monnaie banque centrale, notamment en Chine, on peut se poser les questions de savoir est-ce que demain on sera véritablement souverain sur notre argent, etc. Donc tous ces sujets-là, ils devraient être pris en compte dans le débat public sur la question monétaire, sur la question financière. et on devrait plutôt entrevoir la crypto comme étant un moyen de réinventer certaines choses mais la question c'est la crypto n'est pas en tant que tel un monde c'est la façon dont on veut modeler la crypto, moi j'ai toujours battu pour que dans le web 3 c'était d'ailleurs le sujet de la conférence avec Marc mais pour que la décentralisation soit véritable qu'on pousse pour une véritable équité une véritable transparence pour moi des agents comme Circle ou Tether n'ont rien de crypto en fait, ils émettent une crypto mais Mais Tether, c'est un acteur qui n'est pas transparent et qui, en fait, fait des milliards sur le dos des consommateurs. Si aujourd'hui, demain, Tether, il ne vaut plus rien parce que Tether a pris une paume, eh bien, c'est en fait le même fonctionnement qu'une banque traditionnelle. Donc c'est ça, c'est ces sujets-là aujourd'hui qu'on doit aborder en crypto et on doit promouvoir un monde un peu différent d'un point de vue de sa structuration financière. La vraie question, c'est qui gagne à la fin ? Est-ce que c'est la finance traditionnelle par les règles aujourd'hui transposées ? que personnellement, moi, je combats à certains égards sur ce qu'on peut voir sur le tout KYC, KYB, etc., qui, pour moi, est un problème d'un point de vue des libertés individuelles, etc. Et de l'autre côté, est-ce que la finance crypto, si je puis la généraliser, CIFI et DeFi, elle arrive aussi à se réguler par le biais aussi des institutions, du régulateur, pour avoir quelque chose qui soit en ligne avec ce qu'on avait défendu au départ ? C'est-à-dire un projet politique qui met la souveraineté individuelle au cœur et pas simplement la possibilité de dumper ses altcoins sur le retail qui lui cherche une spéculation à outrance sur un CEX qui n'est pas protégé parce qu'il n'y a pas de custodie des actifs. Je pense que ce qu'il faut c'est retrouver aussi un peu l'essence de ce qu'a fait la crypto et donc nous-mêmes on doit faire ce travail au sein de l'écosystème et on doit... continuer à éduquer le politique parce que il n'y a pas de doute si on éduque pas le politique si on éduque pas d'ailleurs en général les gens au sens large il y aura pas de démocratisation de la crypto et je pense qu'on passera à côté de quelque chose parce que la crypto en général et la blockchain c'est tout ou rien soit c'est un monde idéal décentralisé soit c'est un monde en fait pseudo décentralisé mais surtout ultra contrôlé parce que la blockchain c'est totalement transparent Et donc vous pouvez en en faire un outil qui est un paradis comme un outil qui est véritablement un enfer où en fait vous transmettez l'intégralité des informations qui sont aujourd'hui sur le réseau. Et ça c'est pas vraiment ce qu'on défend en tant que pionnier de la crypto.

  • Nathan Sexer

    Tu mentionnes les stable coins, Tether et... Oui. et circle d'ailleurs quand on parle de CEX c'est Centralized Exchange que je précise bien peut-être que ça m'amène donc à te poser une question sur les stable coins et est-ce que ça t'a donné des idées toi pour construire des choses est ce que c'est ce qui t'a fait passer de l'autre côté ouais bien sûr je pense que le le stable coins et

  • Pierre Person

    La base de tout système est de la DeFi, c'est-à-dire que sans stablecoin, il n'y a pas de liquidité. C'est vraiment la couche initiale de ce qui permet aujourd'hui de faire fonctionner la DeFi. Et ce qu'on voit, c'est que les acteurs qui détiennent les parts les plus importantes du marché sont des acteurs bancaires traditionnels. Que fait Tether, que fait Circle ? C'est simple, ils prennent votre argent. ils privatisent les profits et socialisent les pertes. C'est-à-dire que quand vous avez un problème avec SVB, qui est-ce qui porte le risque ? C'est le détenteur du jeton USDC. Qui est-ce qui porte les risques aujourd'hui de l'absence de transparence de Tether ? c'est tout simplement le détenteur du SDT. Et d'ailleurs, dans des pays qui ne peuvent pas se permettre de perdre 30% sur leurs actifs très souvent. Donc, la vraie question, c'est comment est-ce qu'on crée un modèle qui est aujourd'hui plus conforme à l'ethos du Web3, à l'éthique du Web3. D'un point de vue crypto, les stablecoins sont la première pierre. Donc, naturellement, c'est le premier sujet qui m'a intéressé. C'est comment est-ce qu'on arrive à véritablement rendre les missions de Stablecoin plus justes, plus solides, plus sécures et plus transparentes. Et donc c'est à ça qu'on s'emploie dans ce protocole de finances décentralisées qui aura vocation à sortir sûrement au mois d'avril ou mai. Mais donc l'enjeu c'est de redonner un peu le pouvoir aux détenteurs de la crypto, ce qui était quand même initialement la promesse de Bitcoin d'un point de vue général, d'un point de vue monétaire, et ce qui devrait être d'ailleurs la promesse de tout porteur de projets crypto, qui n'est pas simplement de créer un moyen de s'enrichir par le biais d'un jeton ou de... ou de ne pas respecter les règles de la régulation pour avoir plus de facilité à construire quelque chose.

  • Nathan Sexer

    Tu proposes un projet de stablecoin qui est plus décentralisé, c'est ça ?

  • Pierre Person

    Oui, en effet, c'est un stablecoin qui est décentralisé, qui a aussi vocation à redistribuer le revenu. On aura l'occasion d'en dire un peu plus dans les semaines et mois qui viendront. L'objectif, c'est de redonner le pouvoir aux détenteurs du stablecoin. de lui permettre d'être sûr que derrière le stable comme il ya une garantie un pour un et que il sera en capacité en fait de retrouver aussi la plénéficience de son capital c'est à dire notamment les revenus qui sont générés aujourd'hui par des acteurs centralisés que sont et heures et circule tu as mentionné l'intérêt

  • Nathan Sexer

    de la crypto qui est assez évidente dans des pays comme enfin dans pas mal de pays d'afrique par exemple des pays qui subissent l'hyperinflation venezuela la turquie par exemple on était récemment pour pour des ves connecte qu'a organisé la fondation ethereum ou voilà pas mal d'autres pays l'argentine qui comprennent très bien par eux mêmes le l'intérêt que peut avoir la crypto est ce que ton projet s'adresse à ces pays là où ces communautés là où est ce qu'il pourrait par

  • Pierre Person

    exemple être utilisé par par quelqu'un en france est ce qu'il ya un intérêt on n'est pas un projet uniquement français je pense que la question monétaire elle dépasse simplement simplement les frontières nationales La crypto va redonner des droits à des populations qui n'ont pas certains services. Si, en France, le droit d'accéder à un compte bancaire, c'est quasiment un droit. Mais donc, ils n'ont pas accès à des services qui, aujourd'hui, nous paraissent, nous, en tant que Français, comme étant des services très courants, communs, qui sont dans notre quotidien et qui sont normaux.

  • Nathan Sexer

    Comme quoi, par exemple ?

  • Pierre Person

    Comme, tout simplement, la possibilité de stocker de la valeur. C'est-à-dire que la banque, c'est ce qu'elle vous permet de sécuriser, elle vous permet de transacter, elle vous permet, finalement, de pouvoir... Converser d'un point de vue monétaire avec d'autres interlocuteurs, c'est son rôle premier. Beaucoup de citoyens à travers la planète sont privés de ce droit-là. Les stable coins simplifient tout ça. Elles simplifient aussi aujourd'hui les réseaux inefficients qui sont les transferts monétaires cross-border, tout en permettant une meilleure vélocité. Elles simplifient aussi les moyens de paiement aujourd'hui, notamment pour un commerçant qui se fait prélever 1 ou 2 avec une carte Visa. Demain, il n'y a plus besoin de ces intermédiaires qui prennent une commission juste pour sécuriser la transaction, parce que c'est la blockchain qui sécurise la transaction. Après, la blockchain a ses modes de fonctionnement, elle a ses coûts intrinsèques liés à son fonctionnement et sa gouvernance, mais l'enjeu aujourd'hui des stablecoins, c'est principalement de changer la nature même du système d'information monétaire qui aujourd'hui est... a beaucoup vieilli et n'est plus du tout en adéquation avec le monde d'Internet d'aujourd'hui.

  • Nathan Sexer

    Et on pourra enfin parler de crypto-monnaie parce que pour moi,

  • Pierre Person

    c'est... Ça, c'est un vrai sujet avec crypto-monnaie. Le débat qu'il y a eu entre crypto-monnaie, crypto-assets, etc. Très clairement, il y a une partie des législateurs qui a refusé de voir qu'un jeton pouvait avoir différentes formes. Il pouvait être à la fois une obligation de fer, donc plutôt un outil de token, un actif financier, un instrument financier parce qu'il avait un débat Il avait les caractéristiques aujourd'hui d'un instrument financier, une action, d'une obligation, et puis aussi d'une valeur monétaire, parce qu'il était soit dérivé, soit il était en tant que telle monnaie. On s'est beaucoup posé la question de quelle était en fait la nature de Bitcoin. Et Bitcoin est en fait plutôt transgenre, il n'a pas véritablement de réalité en tant qu'actif, monnaie, etc. Il est un peu tout à la fois. Et il est surtout aussi ce qu'on y voit derrière Bitcoin. Ce qui d'ailleurs fait beaucoup parler parce que personne n'a la même vision des choses et surtout ceux qui contestent son aspect monétaire. Mais de l'autre côté, c'est sûr qu'il y a des jetons aujourd'hui qui peuvent revêtir un équivalent monétaire, soit de monnaie électronique. L'Europe l'a consacré à travers Mika et c'est bien la preuve que le débat crypto-monnaie, crypto-actif, etc. a été largement dépassé. En 2017-2018, dans le cadre de la commission, on s'était beaucoup focalisé là-dessus. On avait d'ailleurs pour beaucoup rejeté le qualificatif de monnaie parce que le banquier central ne voulait pas qu'il puisse être qualifié de monnaie un actif qui était volatile ou autre. Reste qu'aujourd'hui, la frontière à certains égards, elle est ténue et que le législateur a déjà embarqué le pas, emboîté le pas en considérant que certains... certains tokens pouvaient être des dérivés monétaires.

  • Nathan Sexer

    Quels sont selon toi les principaux challenges ou bloqueurs qui font que l'adoption de la crypto ou d'Ethereum ou des blockchains est compliquée aujourd'hui ? Qu'est-ce qui ferait que demain, on aurait une adoption un peu plus massive ou plus répandue de la crypto ou d'Ethereum ou de la blockchain ?

  • Pierre Person

    Déjà, tu l'as dit, pourquoi est-ce que la démocratisation est compliquée ? Tout simplement parce que c'est compliqué. Parce qu'Ethereum, c'est un réseau... Et c'est compliqué, c'est à la fois un jeton, ça peut être la monnaie du réseau, ça pourra être considéré comme un actif par certains, si vous le stackez il y a du rendement, et derrière tout ça en fait c'est un protocole qui fonctionne aussi avec une gouvernance, mais aussi des règles qui sont techniques et qui sont donc complexes. Donc tout ça fait que la matière est très difficile à appréhender. La vraie question c'est... Quand est-ce qu'on sera en capacité en fait de démocratiser et de rajouter une couche d'attraction ? Sans pour autant se priver des bénéfices de ce qu'est la crypto, la couche d'infraction ne doit pas être une centralisation, parce que si c'est une centralisation, on perd. Par contre, ça doit être une couche où l'utilisateur, d'un point de vue UX, a accès à un produit qui est simple. Et ça, c'est le gros enjeu de la crypto. Ce qui devrait être le leitmotiv de ceux qui défendent la crypto, c'est pour ça que moi, je... Parfois dans les différentes communautés, je ne comprends pas les débats sur les communautés à travers un coin. Je pense qu'on aurait tout intérêt à défendre plutôt une vision de ce que devrait être l'écosystème demain, ou des écosystèmes, considérant qu'il y en aura plusieurs, mais plutôt avec une vision politique des choses. La deuxième chose qui a fait énormément de mal à la crypto, qui nuit à la démocratisation, ça reste FTX, ça reste... aujourd'hui tous les scandales qu'on a pu qu'on a pu avoir tous mes amis qui s'intéressent à la crypto il s'y intéresse très souvent par une porte d'entrée qui est qui est qui reste quand même un peu la spéculation après ils découvrent d'autres choses c'est à dire que d'ailleurs je leur souhaite je pense que celui qui découvre la crypto et qui fait que de juste de spéculer il passe à côté de beaucoup de choses et c'est qu'on y rentre par là mais peut-être que ensuite on y ressort en ayant en ayant appris beaucoup beaucoup d'autres choses et tout ce qui s'est passé Depuis 4-5 ans et récemment depuis 2 ans, à la fin du bull market et cette marée basse qu'on a pu voir avec beaucoup d'acteurs qui avaient des pratiques qui étaient à la fois illégales ou qui étaient complètement contraires à nos idéaux, très clairement ça fait énormément de mal parce que pour quelqu'un qui perd des centaines, des milliers d'euros ou de dollars alors qu'on lui a dit en fait la crypto c'est volatile mais la crypto c'est un monde de transparence etc. et qui voit un géant comme FTX s'effondrer, il se dit je n'y arriverai pas parce qu'on m'a dupé Donc ça fait énormément de mal à la crypto. Et ça continuera à faire énormément de mal à la crypto. C'est pour ça que la crypto doit, en son sein, elle doit faire le tri, le ménage, avec des acteurs qui doivent se réguler eux-mêmes aussi. Bien entendu, il faut des règles à côté, mais ces règles, on doit se les appliquer nous-mêmes pour éviter qu'on retrouve des scandales. Et de ce que je vois sur le marché, Ça ne me rend pas toujours très confiant. C'est-à-dire que quand je revois des marchés plus haussiers, je vois des façons de se comporter, d'un part d'acteurs institutionnels ou de spéculateurs qui... qui recréent en fait les mêmes logiques. Et si en fait on retombe toujours dans ces biais-là, je ne suis pas sûr qu'on arrivera à séduire une majorité de la population. Donc il faut qu'on fasse attention, il faut qu'on fasse le ménage aussi, nous, dans l'écosystème.

  • Nathan Sexer

    Tu travailles sur un potentiel de protocole décentralisé. Je pense que par rapport à un Tether ou un Circle, c'est quelque chose que tu peux apporter. C'est plus d'auditabilité, plus de transparence dans ce que tu vas apporter.

  • Pierre Person

    Ça reste la base de la crypto. Si on n'a pas ça, en fait, ça ne sert à rien de faire de la crypto. On peut parler de décentralisation des DAO, c'est une complexité, donc ça c'est un challenge. Il y a des DAO qui sont plus ou moins décentralisées, et où la gouvernance est centralisée au début, puis après elle se décentralise au fur et à mesure. Bon, ça c'est un mal nécessaire parce que c'est des choses qui ne peuvent pas arriver comme ça day one. Par contre, ne pas faire oeuvre de transparence, ne pas faire oeuvre de redistribution, considérer qu'en fait une équipe doit avoir... Je ne sais pas, moi, 30 ou 40% des jetons et que tout consiste en fait à allier un market maker qui va venir faire le prix sur le token et puis qui va ensuite le vendre sur les retails, ça je trouve que c'est détestable. C'est interdit en finance traditionnelle et ça devrait l'être interdit en crypto parce que c'est tout simplement façon de faire un scam qui est beaucoup plus élaboré qu'un rug pull habituel, mais c'est un scam en fait. Et il y a des acteurs institutionnels qui continuent à faire ça et c'est un peu déplorable de mon point de vue.

  • Nathan Sexer

    et l'avantagé des crypto c'est que tout est traçable donc on parle souvent de de la crypto qui utilisait comme blanchiment d'argent bas je vous déconseille fortement d'utiliser la crypto pour blanchir votre argent parce que on peut tout voir ce lui m'a renoncé assez ça

  • Pierre Person

    c'est une vue de l'esprit en effet voilà en tout cas à la fin Peut-être que ça vous offre du répit pendant quelques mois, mais à la fin ça ne se terminera pas bien.

  • Nathan Sexer

    Ça ne va pas bien se terminer. Et tu as mentionné également l'expérience utilisateur. Pour moi, il reste une sorte de problème qu'on n'a pas hacké, c'est donner à la fois la souveraineté d'une manière simple, c'est-à-dire comment rester garante, c'est clé privée, tout en limitant la complexité liée au fait de... Conserver ces clés privées, ces fameux 12 mots qui nous permettent de récupérer nos cryptos sur des wallets 12 ou 24 days.

  • Pierre Person

    C'est indéniablement un des gros enjeux. Simplifier tout en gardant l'efficience et aussi les raisons d'être de la crypto. Parce que tous les débats qui ont traversé les genres sont des débats qui sont sains. Ça démontre aussi une forme de trauma de la communauté crypto. Et donc, c'est bien de pouvoir avoir ces débats parce que la simplification, l'UX, etc., elle ne doit pas entraver ce qui est la logique même derrière des cryptos. Parce que sinon, en fait, je n'ai aucun intérêt à ne pas aller chez Revolut. Si je veux une belle UX et quelque chose qui marche de manière efficiente, efficace, je vais chez Conto et je vais chez Revolut. Quand on fait de la crypto, c'est... On cherche quelque chose de différent, on cherche un engagement aussi différent, c'est une croyance différente. Moi j'ai une grande partie de mes actifs, ils sont en crypto, c'est parce que j'y crois depuis le début. Et c'est pas parce que j'ai pas confiance dans les banques, c'est juste que j'ai envie de gérer mon argent différemment, j'ai pas envie de le confier à des intermédiaires.

  • Nathan Sexer

    Il y a d'autres aspects qui sont liés à la privacy notamment, à la confidentialité des données, parce qu'on fait tout de manière totalement transparente et publique, mais c'est vrai qu'en fait quand il s'agit par exemple de stablecoin ou de...

  • Pierre Person

    de carte bancaire qui utilisent la crypto on n'a pas envie que tout le monde ait accès à son compte bancaire et voit les transactions conflits clairement c'est pour ça que la bloc chaîne elle est à elle et c'est un entre deux c'est à dire que si vous venez à tracer en fait toute personne derrière une adresse publique et donc vous avez la possibilité de réconcilier une adresse publique en fait la bloc chaîne devient un outil liberticide C'est d'ailleurs pour ça que je me suis battu contre le projet, enfin qui n'est pas un projet mais qui d'ailleurs a été adopté, mais ce qu'on appelle TFR, Transfer of Fund, qui est donc la possibilité ou l'obligation qui pèse sur un centralized exchange, donc un sexe, de transmettre l'intégralité des informations à partir de 1 à 100, etc. Enfin il y a des seuils. Ce que je veux dire par là, c'est que si vous ne contrôlez pas ça, c'est comme donner la possibilité à votre voisin de contrôler votre adresse IP et de savoir quel est l'historique aujourd'hui de toutes vos recherches sur Internet et de toutes vos navigations. Et donc ça, ce n'est pas un monde qu'on veut. Ça doit être quelque chose qui doit être supervisé par autre chose qu'une autorité administrative indépendante. Je pense que malheureusement, ça a été un combat perdu. Et qu'aujourd'hui, si on veut une levée de l'anonymat sur Internet, via un fournisseur d'accès Internet, on demande l'intervention d'un juge, d'un magistrat, et non pas d'une autorité étatique, parce qu'il y a une séparation des pouvoirs et qu'on considère que c'est un attentatoire aux libertés individuelles. Donc la question de la blockchain aujourd'hui, de la façon dont on la régule, elle est extrêmement importante, parce que demain, en Chine, il peut y avoir une blockchain. Mais en fait, si c'est l'État chinois qui a toute possibilité de tracer la CBDC, bon elle sera pas vraiment décentralisé et au contraire ça sera un moyen de museler en fait les transactions de superviser en fait les les échanges de valeur et donc en fait de nuire aux libertés individuelles et on sait bien que c'est pas trop ce qu'on veut quand on défend et éryum ou ou bitcoin on va devoir conclure est-ce que tu as un mot de la fin ou une annonce pour les auditeurs pas un mot de la fin j'espère que si on retrouve un marché un marché haussier j'espère qu'il sera tourné vers une logique moins spéculative, avec plus d'engagement des acteurs à faire offre de transparence et puis à aussi considérer que la mission de chacun, c'est parce que la crypto, bien entendu, ce n'est pas que politique, mais c'est aussi politique, c'est aussi de convaincre d'autres personnes qu'il peut y avoir un autre mode d'organisation, plus décentralisé, que ce soit dans le sens démocratique pour le secteur économique ou le secteur institutionnel. mais qu'on peut réformer aussi le capitalisme à travers la crypto. Et c'est pour ça que ça me fait toujours sourire quand certains disent que la crypto, c'est d'extrême droite ou autre. La crypto, elle appartient à personne. Vous pouvez être révolutionnaire d'ultra-gauche et défendeur de la crypto. D'ailleurs, ça me paraîtrait très logique, parce que vous pourriez mettre à bas certains systèmes qui sont aujourd'hui de concentration des pouvoirs et des richesses. De l'autre côté, vous pouvez aussi défendre des régimes illibéraux avec cette technologie. la question c'est dans quel camp vous voulez être et qu'est ce que qu'est ce que vous voulez faire donc c'est pour ça que je trouve que demain s'il ya un nouveau bull run c'est vrai qu'on s'intéresse aussi à la crypto pour autre chose que simplement savoir si son coin préféré il a fait 20% dans la journée merci

  • Nathan Sexer

    beaucoup super Et un grand merci à vous qui nous avez écoutés jusqu'au bout. J'espère que ça vous a plu, mais je suis preneur de vos retours, bons comme mauvais, et de vos questions. Donc contactez-moi sur Twitter, je m'appelle Nathan Sexer, et je me ferai un plaisir d'y répondre. N'hésitez pas à partager ce podcast également si l'envie vous prend, et on se dit au prochain épisode.

Chapters

  • Introduction

    00:11

  • Qui est Pierre Person ?

    02:01

  • Quel été l'avis des politiques sur la crypto aux débuts de Pierre ?

    06:48

  • Quels sont les arguments utilisés pour ces politiques ?

    11:47

  • L'avis de Pierre sur les stablecoins

    15:58

  • A qui est destiné le projet Usual ?

    18:39

  • Les principaux challenges face à l'adoption de masse

    22:38

  • La décentralisation et la transparence de la blockchain

    26:16

  • L'expérience utilisateur, le point noir de la blockchain ?

    27:49

  • La confidentialité pour les échanges de crypto

    29:14

  • Conclusion

    32:40

Description

Dans ce 5ème épisode, je rencontre Pierre Person, ancien député de Paris devenu entrepreneur.
Il est passionné de nouvelles technologies, ce qui l’amène à découvrir Bitcoin en 2014
et décide d’en faire son cheval de bataille politique. Pendant presque 5 ans il entreprend la lourde tâche d’éduquer les politiques et  adapter au mieux les lois à ces nouvelles technologies.

Il a notamment été co-rapporteur de rapports sur les Actifs Numériques à l’Assemblé Nationale, comme son dernier, publié en 2022, que je vous mettrai en description.


Dans cet épisode, on revient donc sur son parcours original et son experience politique à l’assemblée. Il nous parle de son quotidien et entre autre, des critiques auxquelles il faisait face. On a aussi parlé du lancement de son nouveau projet, Usual, un protocol de stablecoin décentralisé qui se veut conforme à l’ethos d’Ethereum.

On évoque à plusieurs reprises TeTer ou Tether, cette entreprise qui emet une crypto-monnaie stable face au dollar, l’USDT. Petite parenthèse, pour chaque jeton USDT émis sur la blockchain, Tether doit détenir l’équivalent dans ses comptes. 

Ces stablecoins permettent d’échanger de la valeur sur la blockchain, sans variations de prix, tout en bénéficiant des avantages de la blockchain comme la transparence et sa disponibilité.
 

Pour plus d’informations sur la finance décentralisée et ces enonomies alternatives , je vous invite à écouter l’épisode précédent avec Marc Zeller
Depuis l’enregistrement de cet épisode, Pierre et son équipe ont annoncé leur projet et tout récemment leur levée de fonds de 7M€.

J’espère que ça vous plaira et comme d’habitude, preneur de vos retours.
Je vous souhaite une bonne écoute!


Liens:


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pierre Person

    Il peut y avoir un autre mode d'organisation, plus décentralisé, que ce soit dans le sens démocratique pour le secteur économique ou le secteur institutionnel, mais qu'on peut réformer aussi le capitalisme à travers la crypto.

  • Nathan Sexer

    Je suis Nathan Seixer et je suis ravi de vous présenter ce podcast, L'Ether Inconnu. Avec cette émission, j'aimerais vous faire découvrir l'écosystème Ethereum tel que nous le connaissons de l'intérieur. Pour ça, j'interroge des personnalités sur leur parcours, leurs projets et leurs visions. L'idée, c'est de présenter des projets concrets basés sur Ethereum pour faire connaître et vulgariser cette technologie. Dans ce cinquième épisode, je rencontre Pierre Persson, ancien député de Paris devenu entrepreneur. Il est passionné de nouvelles technologies, ce qui l'amène à découvrir Bitcoin en 2014 et décide d'en faire son cheval de bataille politique. Pendant presque cinq ans, il entreprend la lourde tâche d'éduquer les politiques et adapter au mieux les lois à ces nouvelles technologies. Il a notamment été co-rapporteur de rapports sur les actifs numériques à l'Assemblée nationale, comme son dernier, publié en 2022, que je vous mettrai en description. Dans cet épisode, on revient donc sur son parcours original et son expérience politique à l'Assemblée. Il nous parle de son quotidien et, entre autres, des critiques auxquelles il faisait face. On a aussi parlé du lancement de son nouveau projet, Usual, un protocole de stablecoin décentralisé qui se veut conforme à l'éthos d'Ethereum. On évoque à plusieurs reprises Tether, cette entreprise qui émet une crypto-monnaie stable face au dollar, l'USDT. Ces stablecoins permettent d'échanger de la valeur sur la blockchain sans variation de prix, tout en bénéficiant des avantages de la blockchain comme la transparence et la disponibilité. Pour plus d'informations sur la finance décentralisée et ses économies alternatives, je vous invite à écouter l'épisode précédent avec Marc Zeller, vous en apprendrez beaucoup. L'enregistrement de cet épisode, Pierre et son équipe ont annoncé leur projet et tout récemment leur levée de 7 millions d'euros, donc je pense qu'on entendra parler d'eux à l'avenir. J'espère que ça vous plaira, et comme d'habitude, je suis preneur de vos retours et je vous souhaite une bonne écoute. Salut Pierre, merci d'être avec moi aujourd'hui. Salut Nathan. Est-ce que tu pourrais donc commencer par te présenter et évoquer ce qui t'a amené à travailler sur Ethereum et en particulier comment tu as fait le switch, qu'est-ce qui t'a intéressé en crypto et comment t'es passé dans l'écosystème ?

  • Pierre Person

    Ouais avec plaisir, alors j'ai découvert la blockchain en 2014, donc avant d'être élu député. Avant de rentrer dans la sphère politique, j'ai découvert la blockchain à travers Bitcoin tout d'abord, mais aussi d'autres altcoins. C'est comme ça que je me suis initié à la crypto. J'ai découvert un peu d'un monde qui m'était un peu étranger, parce que moi je ne suis pas dev de formation. A l'époque, en 2014 déjà, pour acheter de la crypto, ce n'était pas simple. Pour faire des TX, ce n'était pas simple, etc. Et quand je suis arrivé à l'Assemblée nationale en J'ai voulu continuer à travailler sur cette question parce que je pensais qu'elle était extrêmement importante, elle était structurante. C'est une technologie où il n'y en a pas beaucoup, il y a l'intelligence artificielle, il y a bien entendu Internet, mais je pense que la blockchain fait partie de ces technologies qui sont disruptives. Et au-delà de ça, je voulais absolument qu'on ne rate pas le coche en France. Donc j'ai travaillé sur le sujet pendant cinq ans, j'ai essayé avec mes petits bras de porter une pierre qui n'était pas facile à expliquer aux législateurs, aux politiques, essayer de faire comprendre en fait quel est l'intérêt de la crypto, quel était l'intérêt en fait de cette technologie, qui dépasse simplement l'entendement de la spéculation tout simplement. Et en 2022, j'ai quitté la sphère politique pour retrouver un engagement privé, parce que je pense que la politique c'est un temps de vie. Ça ne peut pas être toute sa vie, j'y retournerai très certainement, mais pas maintenant. Et je voulais pouvoir faire avancer des sujets politiques, mais à travers un autre engagement. Et donc je me suis relancé dans une activité privée. J'ai construit une start-up, on est une bonne équipe maintenant. Et donc on va lancer le protocole bientôt et on l'a fait sur Ethereum parce que Ethereum c'est le réseau principal, c'est là où il y a le plus de maturité économique, c'est là où il y a le plus aussi de développeurs, ça reste un des réseaux qui attire le plus la liquidité donc si on veut pouvoir construire, il faut construire sur le réseau mère qui est donc Ethereum. Donc Moi, j'ai toujours suivi l'actualité d'Ethereum. J'ai toujours été extrêmement admiratif de la roadmap d'Ethereum, qui est extrêmement claire, etc. Surtout si on considère que Ethereum n'est pas simplement une entreprise, c'est une fondation et qu'elle porte un réseau. Donc je trouve que c'est beau qu'une organisation qui n'est pas simplement économique arrive à améliorer le protocole. Et on a construit aussi pour des questions simplement de réalisme. sur Ethereum parce que la liquidité est sur Ethereum, parce que les acteurs principaux sont sur Ethereum et que ça reste la porte d'entrée. Bien entendu, on envisagera d'autres choses plus tard, mais que Ethereum reste indispensable.

  • Nathan Sexer

    Comment c'était d'être député et porter ce sujet de la crypto ?

  • Pierre Person

    On dit toujours que nul n'est prophète dans son pays. C'était quand même un exercice un peu solitaire parce que peu de politiques comprennent ce qu'est la crypto. Très souvent, ce qui se passait, c'est que mes collègues venaient me voir en me disant mon fils, ma fille Mon frère a investi dans la crypto, on a parlé à Noël, etc. Donc il me savait référent sur ce sujet, donc il venait parfois m'en parler dans les couloirs. Après reste que quand il fallait prendre des décisions qui étaient structurantes, se battre pour des nouveaux cadres, pour donner un peu de sécurité juridique, surtout à des entrepreneurs qui essayaient de créer de la valeur sur le territoire français. Je ne parle pas de tous les débats qu'il y a pu avoir sur l'arrivée des géants en France, mais aussi tout simplement donner un cadre juridique clair pour qu'on puisse se battre avec les mêmes armes en France à l'international. Eh bien ça, ça a été plus compliqué. Ça a été plus compliqué de faire comprendre aux collègues, aux législateurs, aux politiques en général et aussi à l'administratif, parce que la haute fonction publique a une part importante dans la prise de décision, dans le pouvoir en France. Donc ça a été compliqué de porter un discours. Pour moi, si je regarde avec un peu de recul, je pense que c'est ni blanc ni noir. On peut considérer qu'on a avancé. On était un des premiers pays à avoir un cadre clair. On l'a porté notamment en Europe. Certains diront que l'Europe a repris une partie des dispositifs français. C'est vrai et c'est pas vrai. Et de l'autre côté, on peut considérer aussi qu'on aurait pu faire encore beaucoup plus. Moi, je le vois tous les jours en tant qu'entrepreneur. Il y a encore des choses qui ne sont pas claires. C'est des choses qui avaient été portées en 2020, 2021, qui ne sont aujourd'hui pas élucidées, sur lesquelles il va falloir continuer à avancer. Il faut que le législateur continue à avancer parce que c'est aussi un sujet de souveraineté si on veut pouvoir avoir des acteurs en France qui créent de la valeur en France.

  • Nathan Sexer

    Question bête, mais que pensaient les politiques globalement en France de la crypto quand t'as commencé ?

  • Pierre Person

    Il y en a qui ont évolué, beaucoup pensaient ça comme étant dérisoire. J'ai souvenir d'Eric Woerth, qui était le président de la mission parlementaire, en tant que président de la commission des finances. La commission des finances est toujours donnée à l'opposition. Et lui s'était saisi de ce sujet aussi avec moi et donc il présidait la commission et moi j'en étais le rapporteur. Donc c'était à moi de faire le rapport et lui introduisait sa vision des choses dans le rapport d'information. Et de ce rapport d'information, ça a permis d'éclairer aussi le gouvernement dans la construction de la loi Pacte. Si je vous parle d'Eric Wart, c'est parce que c'est quelqu'un qui a peut-être 30 ans de plus que moi, qui découvrait la blockchain. À travers cette mission, pour lui, ça paraissait un peu original. Des Jacques Favier, des Yves Sheffoiti qui plaidaient la cause d'un actif qui s'appelait Bitcoin. C'était quand même particulier. Et en fait, je les ai vus évoluer, parce qu'en 2017-2018, ils se posaient la question, est-ce que c'est une monnaie, est-ce que ce n'est pas une monnaie, etc. Puis en 2020, ils voyaient bien quand même que c'était une forte capitalisation. Si aujourd'hui, on leur en reparle, ils voient bien que c'est un actif qui est aujourd'hui éligible à un ETF. Donc on est dans une généralisation, une démocratisation de cet actif. Ceux qui en 2017 disaient que ça n'a pas de valeur sous-jacente, quand on voit aujourd'hui l'intérêt pour la finance traditionnelle pour cet actif, ils ne peuvent plus défendre cette thèse-là. Donc il y a eu un changement. Après ce changement, il est très lent. Il est très lent parce que la démocratisation de la crypto, de la blockchain et de toutes les activités variées en lien avec nos sujets de prédilection se fait lentement. Même si ça fait toujours plus vite qu'Internet, ça reste quand même un sujet encore de niche pour l'instant, pour des experts. Et donc les politiques sont très aussi sensibles à un sujet d'actualité. Si le sujet est d'actualité, ils vont s'y intéresser. Si le sujet n'est pas d'actualité, malheureusement, ils ne vont pas s'y intéresser. C'est ça qui fait qu'on n'a pas toujours une vision sur des sujets qui sont structurants pour l'avenir. Mais ce qui a manqué, à mon sens, et ce qui manque toujours, c'est qu'on puisse envisager... Quel sera le futur demain avec ces technologies, que ce soit l'intelligence artificielle ou la blockchain ?

  • Nathan Sexer

    Est-ce que tu te souviens un peu des grosses critiques, des critiques principales que tu recevais tout le temps ? Est-ce que tu peux essayer de me les...

  • Pierre Person

    Les formuler ? La principale critique, elle reste quand même sur la financiarisation de cet écosystème, qui reste un écosystème qui... Alors déjà certains critiquent la nature même de ce qu'est l'écosystème, disent que ce n'est pas un écosystème, mais de la financiarisation en fait de la crypto. D'une certaine forme c'est un peu myope parce que c'est ne pas voir en fait comment s'est bâti aussi internet avec les bulles spéculatives d'internet qui ont permis le financement d'internet. Et c'est pas comprendre en fait aujourd'hui ce qui drive le monde et ce qui fait que l'innovation marche et pourquoi est-ce que nous on est à la traîne de l'innovation. Si aujourd'hui les américains sont si forts c'est... L'argent qu'ils injectent dans la recherche et le développement, dans la création de nouvelles startups, c'est les fonds d'investissement américains qui, aujourd'hui, lient de la croissance américaine. On peut contester, on peut dire que ce n'est pas le modèle qu'on veut, etc. Mais en fait, c'est un fait et c'est une réalité, parce que nos consommateurs européens, en fait, ils consomment avec ces services et ces applications. Donc très souvent, on a généralisé la crypto comme étant un outil spéculatif. Et c'est ça qui revenait toujours sur le devant de la scène. C'est la façon d'ailleurs dont la presse généraliste, les échos pour ne pas les citer, traitent la crypto. C'est-à-dire que le monde, les échos, vous avez un gros titre quand le Bitcoin monte, vous avez un énorme titre quand le Bitcoin baisse. Et puis sinon, le sujet n'est jamais traité. Il y a peu d'experts dans la presse généraliste spécialisée, dirais-je, sur les nouvelles technologies qui savent parler de ces technologies. Et donc, on l'a vu d'ailleurs avec FTX, etc., la crypto ne fait parler que souvent par ses excès. Et donc, le politique est très sujet à ça. Il est intéressé par parler de la crypto quand elle est haute. Quand les bases ne s'intéressent plus à personne, il n'en parle pas. Il pense que c'est un non-sujet. C'est souvent la première critique qui est faite, c'est-à-dire un outil spéculatif. Et si en fait vous ne dépassez pas ça, vous n'entrevoyez pas le potentiel. On pourrait tout à fait considérer qu'aujourd'hui Mistral est un outil spéculatif. Quand vous voyez la fulgurance de la valorisation d'une boîte comme Mistral, qui lève plusieurs centaines de millions, qui permet à ses actionnaires aujourd'hui d'être valorisés à des dizaines, centaines de millions, on pourrait tout à fait reprocher la même chose. Mais qu'est-ce que sont en train de faire ces acteurs-là ? Ils sont en train de créer la souveraineté européenne de demain. Et on devrait faire la même chose avec la crypto. Et le problème, c'est que très souvent, on est resté à la première étape, considéré que c'était de l'argent, ou que l'argent c'était sale, parce qu'en Europe et en France, très souvent, on trouve que c'est sale. Et donc, ça devait être traité comme étant un outil qui n'apportait pas de valeur à la société, ce qui est en fait totalement faux, en tout cas. d'un point de vue très myope, on dirait.

  • Nathan Sexer

    Et alors, quels arguments tu utilisais pour leur faire changer d'avis ?

  • Pierre Person

    La réalité, le problème, c'est que la réalité, il faut la voir ailleurs, il faut la voir en Afrique, il faut la voir en Asie, il faut la voir aux États-Unis. À États-Unis, pourquoi ? Comme je disais, parce que la course à l'innovation est une réalité, que... Ce n'est pas faire de l'Europe bashing que de considérer qu'aujourd'hui, on ne met pas les bons moyens et pas suffisamment de moyens. C'est structurel, on n'a pas des hedge funds qui recueillent toute l'épargne des retraités, en tout cas de ceux qui cotisent pour leur retraite, etc. Donc, on n'a pas les mêmes moyens aujourd'hui pour financer l'innovation. Mais de l'autre côté aussi, on devrait regarder ce qui se passe en Afrique, ce qui se passe en Asie, sur des terres qui sont peu bancarisées. où il y a une instabilité monétaire. Et en fait, très souvent, ce qui était dommageable d'un point de vue de la vision, c'est qu'on a une vision très bourgeoise des choses. On a un euro qui n'est pas extrêmement fort par rapport au dollar, mais qui est quand même une des monnaies les plus fortes au monde. Et on n'arrive pas à comprendre ce que vivent nos voisins, c'est-à-dire de l'autre côté de la Méditerranée ou en Asie, où on n'a pas la même chance d'avoir les mêmes réseaux bancaires, la même solidité. d'avoir aussi des États qui sont garants du droit. Quand on parle CBDC et aussi des différentes évolutions de la monnaie banque centrale, notamment en Chine, on peut se poser les questions de savoir est-ce que demain on sera véritablement souverain sur notre argent, etc. Donc tous ces sujets-là, ils devraient être pris en compte dans le débat public sur la question monétaire, sur la question financière. et on devrait plutôt entrevoir la crypto comme étant un moyen de réinventer certaines choses mais la question c'est la crypto n'est pas en tant que tel un monde c'est la façon dont on veut modeler la crypto, moi j'ai toujours battu pour que dans le web 3 c'était d'ailleurs le sujet de la conférence avec Marc mais pour que la décentralisation soit véritable qu'on pousse pour une véritable équité une véritable transparence pour moi des agents comme Circle ou Tether n'ont rien de crypto en fait, ils émettent une crypto mais Mais Tether, c'est un acteur qui n'est pas transparent et qui, en fait, fait des milliards sur le dos des consommateurs. Si aujourd'hui, demain, Tether, il ne vaut plus rien parce que Tether a pris une paume, eh bien, c'est en fait le même fonctionnement qu'une banque traditionnelle. Donc c'est ça, c'est ces sujets-là aujourd'hui qu'on doit aborder en crypto et on doit promouvoir un monde un peu différent d'un point de vue de sa structuration financière. La vraie question, c'est qui gagne à la fin ? Est-ce que c'est la finance traditionnelle par les règles aujourd'hui transposées ? que personnellement, moi, je combats à certains égards sur ce qu'on peut voir sur le tout KYC, KYB, etc., qui, pour moi, est un problème d'un point de vue des libertés individuelles, etc. Et de l'autre côté, est-ce que la finance crypto, si je puis la généraliser, CIFI et DeFi, elle arrive aussi à se réguler par le biais aussi des institutions, du régulateur, pour avoir quelque chose qui soit en ligne avec ce qu'on avait défendu au départ ? C'est-à-dire un projet politique qui met la souveraineté individuelle au cœur et pas simplement la possibilité de dumper ses altcoins sur le retail qui lui cherche une spéculation à outrance sur un CEX qui n'est pas protégé parce qu'il n'y a pas de custodie des actifs. Je pense que ce qu'il faut c'est retrouver aussi un peu l'essence de ce qu'a fait la crypto et donc nous-mêmes on doit faire ce travail au sein de l'écosystème et on doit... continuer à éduquer le politique parce que il n'y a pas de doute si on éduque pas le politique si on éduque pas d'ailleurs en général les gens au sens large il y aura pas de démocratisation de la crypto et je pense qu'on passera à côté de quelque chose parce que la crypto en général et la blockchain c'est tout ou rien soit c'est un monde idéal décentralisé soit c'est un monde en fait pseudo décentralisé mais surtout ultra contrôlé parce que la blockchain c'est totalement transparent Et donc vous pouvez en en faire un outil qui est un paradis comme un outil qui est véritablement un enfer où en fait vous transmettez l'intégralité des informations qui sont aujourd'hui sur le réseau. Et ça c'est pas vraiment ce qu'on défend en tant que pionnier de la crypto.

  • Nathan Sexer

    Tu mentionnes les stable coins, Tether et... Oui. et circle d'ailleurs quand on parle de CEX c'est Centralized Exchange que je précise bien peut-être que ça m'amène donc à te poser une question sur les stable coins et est-ce que ça t'a donné des idées toi pour construire des choses est ce que c'est ce qui t'a fait passer de l'autre côté ouais bien sûr je pense que le le stable coins et

  • Pierre Person

    La base de tout système est de la DeFi, c'est-à-dire que sans stablecoin, il n'y a pas de liquidité. C'est vraiment la couche initiale de ce qui permet aujourd'hui de faire fonctionner la DeFi. Et ce qu'on voit, c'est que les acteurs qui détiennent les parts les plus importantes du marché sont des acteurs bancaires traditionnels. Que fait Tether, que fait Circle ? C'est simple, ils prennent votre argent. ils privatisent les profits et socialisent les pertes. C'est-à-dire que quand vous avez un problème avec SVB, qui est-ce qui porte le risque ? C'est le détenteur du jeton USDC. Qui est-ce qui porte les risques aujourd'hui de l'absence de transparence de Tether ? c'est tout simplement le détenteur du SDT. Et d'ailleurs, dans des pays qui ne peuvent pas se permettre de perdre 30% sur leurs actifs très souvent. Donc, la vraie question, c'est comment est-ce qu'on crée un modèle qui est aujourd'hui plus conforme à l'ethos du Web3, à l'éthique du Web3. D'un point de vue crypto, les stablecoins sont la première pierre. Donc, naturellement, c'est le premier sujet qui m'a intéressé. C'est comment est-ce qu'on arrive à véritablement rendre les missions de Stablecoin plus justes, plus solides, plus sécures et plus transparentes. Et donc c'est à ça qu'on s'emploie dans ce protocole de finances décentralisées qui aura vocation à sortir sûrement au mois d'avril ou mai. Mais donc l'enjeu c'est de redonner un peu le pouvoir aux détenteurs de la crypto, ce qui était quand même initialement la promesse de Bitcoin d'un point de vue général, d'un point de vue monétaire, et ce qui devrait être d'ailleurs la promesse de tout porteur de projets crypto, qui n'est pas simplement de créer un moyen de s'enrichir par le biais d'un jeton ou de... ou de ne pas respecter les règles de la régulation pour avoir plus de facilité à construire quelque chose.

  • Nathan Sexer

    Tu proposes un projet de stablecoin qui est plus décentralisé, c'est ça ?

  • Pierre Person

    Oui, en effet, c'est un stablecoin qui est décentralisé, qui a aussi vocation à redistribuer le revenu. On aura l'occasion d'en dire un peu plus dans les semaines et mois qui viendront. L'objectif, c'est de redonner le pouvoir aux détenteurs du stablecoin. de lui permettre d'être sûr que derrière le stable comme il ya une garantie un pour un et que il sera en capacité en fait de retrouver aussi la plénéficience de son capital c'est à dire notamment les revenus qui sont générés aujourd'hui par des acteurs centralisés que sont et heures et circule tu as mentionné l'intérêt

  • Nathan Sexer

    de la crypto qui est assez évidente dans des pays comme enfin dans pas mal de pays d'afrique par exemple des pays qui subissent l'hyperinflation venezuela la turquie par exemple on était récemment pour pour des ves connecte qu'a organisé la fondation ethereum ou voilà pas mal d'autres pays l'argentine qui comprennent très bien par eux mêmes le l'intérêt que peut avoir la crypto est ce que ton projet s'adresse à ces pays là où ces communautés là où est ce qu'il pourrait par

  • Pierre Person

    exemple être utilisé par par quelqu'un en france est ce qu'il ya un intérêt on n'est pas un projet uniquement français je pense que la question monétaire elle dépasse simplement simplement les frontières nationales La crypto va redonner des droits à des populations qui n'ont pas certains services. Si, en France, le droit d'accéder à un compte bancaire, c'est quasiment un droit. Mais donc, ils n'ont pas accès à des services qui, aujourd'hui, nous paraissent, nous, en tant que Français, comme étant des services très courants, communs, qui sont dans notre quotidien et qui sont normaux.

  • Nathan Sexer

    Comme quoi, par exemple ?

  • Pierre Person

    Comme, tout simplement, la possibilité de stocker de la valeur. C'est-à-dire que la banque, c'est ce qu'elle vous permet de sécuriser, elle vous permet de transacter, elle vous permet, finalement, de pouvoir... Converser d'un point de vue monétaire avec d'autres interlocuteurs, c'est son rôle premier. Beaucoup de citoyens à travers la planète sont privés de ce droit-là. Les stable coins simplifient tout ça. Elles simplifient aussi aujourd'hui les réseaux inefficients qui sont les transferts monétaires cross-border, tout en permettant une meilleure vélocité. Elles simplifient aussi les moyens de paiement aujourd'hui, notamment pour un commerçant qui se fait prélever 1 ou 2 avec une carte Visa. Demain, il n'y a plus besoin de ces intermédiaires qui prennent une commission juste pour sécuriser la transaction, parce que c'est la blockchain qui sécurise la transaction. Après, la blockchain a ses modes de fonctionnement, elle a ses coûts intrinsèques liés à son fonctionnement et sa gouvernance, mais l'enjeu aujourd'hui des stablecoins, c'est principalement de changer la nature même du système d'information monétaire qui aujourd'hui est... a beaucoup vieilli et n'est plus du tout en adéquation avec le monde d'Internet d'aujourd'hui.

  • Nathan Sexer

    Et on pourra enfin parler de crypto-monnaie parce que pour moi,

  • Pierre Person

    c'est... Ça, c'est un vrai sujet avec crypto-monnaie. Le débat qu'il y a eu entre crypto-monnaie, crypto-assets, etc. Très clairement, il y a une partie des législateurs qui a refusé de voir qu'un jeton pouvait avoir différentes formes. Il pouvait être à la fois une obligation de fer, donc plutôt un outil de token, un actif financier, un instrument financier parce qu'il avait un débat Il avait les caractéristiques aujourd'hui d'un instrument financier, une action, d'une obligation, et puis aussi d'une valeur monétaire, parce qu'il était soit dérivé, soit il était en tant que telle monnaie. On s'est beaucoup posé la question de quelle était en fait la nature de Bitcoin. Et Bitcoin est en fait plutôt transgenre, il n'a pas véritablement de réalité en tant qu'actif, monnaie, etc. Il est un peu tout à la fois. Et il est surtout aussi ce qu'on y voit derrière Bitcoin. Ce qui d'ailleurs fait beaucoup parler parce que personne n'a la même vision des choses et surtout ceux qui contestent son aspect monétaire. Mais de l'autre côté, c'est sûr qu'il y a des jetons aujourd'hui qui peuvent revêtir un équivalent monétaire, soit de monnaie électronique. L'Europe l'a consacré à travers Mika et c'est bien la preuve que le débat crypto-monnaie, crypto-actif, etc. a été largement dépassé. En 2017-2018, dans le cadre de la commission, on s'était beaucoup focalisé là-dessus. On avait d'ailleurs pour beaucoup rejeté le qualificatif de monnaie parce que le banquier central ne voulait pas qu'il puisse être qualifié de monnaie un actif qui était volatile ou autre. Reste qu'aujourd'hui, la frontière à certains égards, elle est ténue et que le législateur a déjà embarqué le pas, emboîté le pas en considérant que certains... certains tokens pouvaient être des dérivés monétaires.

  • Nathan Sexer

    Quels sont selon toi les principaux challenges ou bloqueurs qui font que l'adoption de la crypto ou d'Ethereum ou des blockchains est compliquée aujourd'hui ? Qu'est-ce qui ferait que demain, on aurait une adoption un peu plus massive ou plus répandue de la crypto ou d'Ethereum ou de la blockchain ?

  • Pierre Person

    Déjà, tu l'as dit, pourquoi est-ce que la démocratisation est compliquée ? Tout simplement parce que c'est compliqué. Parce qu'Ethereum, c'est un réseau... Et c'est compliqué, c'est à la fois un jeton, ça peut être la monnaie du réseau, ça pourra être considéré comme un actif par certains, si vous le stackez il y a du rendement, et derrière tout ça en fait c'est un protocole qui fonctionne aussi avec une gouvernance, mais aussi des règles qui sont techniques et qui sont donc complexes. Donc tout ça fait que la matière est très difficile à appréhender. La vraie question c'est... Quand est-ce qu'on sera en capacité en fait de démocratiser et de rajouter une couche d'attraction ? Sans pour autant se priver des bénéfices de ce qu'est la crypto, la couche d'infraction ne doit pas être une centralisation, parce que si c'est une centralisation, on perd. Par contre, ça doit être une couche où l'utilisateur, d'un point de vue UX, a accès à un produit qui est simple. Et ça, c'est le gros enjeu de la crypto. Ce qui devrait être le leitmotiv de ceux qui défendent la crypto, c'est pour ça que moi, je... Parfois dans les différentes communautés, je ne comprends pas les débats sur les communautés à travers un coin. Je pense qu'on aurait tout intérêt à défendre plutôt une vision de ce que devrait être l'écosystème demain, ou des écosystèmes, considérant qu'il y en aura plusieurs, mais plutôt avec une vision politique des choses. La deuxième chose qui a fait énormément de mal à la crypto, qui nuit à la démocratisation, ça reste FTX, ça reste... aujourd'hui tous les scandales qu'on a pu qu'on a pu avoir tous mes amis qui s'intéressent à la crypto il s'y intéresse très souvent par une porte d'entrée qui est qui est qui reste quand même un peu la spéculation après ils découvrent d'autres choses c'est à dire que d'ailleurs je leur souhaite je pense que celui qui découvre la crypto et qui fait que de juste de spéculer il passe à côté de beaucoup de choses et c'est qu'on y rentre par là mais peut-être que ensuite on y ressort en ayant en ayant appris beaucoup beaucoup d'autres choses et tout ce qui s'est passé Depuis 4-5 ans et récemment depuis 2 ans, à la fin du bull market et cette marée basse qu'on a pu voir avec beaucoup d'acteurs qui avaient des pratiques qui étaient à la fois illégales ou qui étaient complètement contraires à nos idéaux, très clairement ça fait énormément de mal parce que pour quelqu'un qui perd des centaines, des milliers d'euros ou de dollars alors qu'on lui a dit en fait la crypto c'est volatile mais la crypto c'est un monde de transparence etc. et qui voit un géant comme FTX s'effondrer, il se dit je n'y arriverai pas parce qu'on m'a dupé Donc ça fait énormément de mal à la crypto. Et ça continuera à faire énormément de mal à la crypto. C'est pour ça que la crypto doit, en son sein, elle doit faire le tri, le ménage, avec des acteurs qui doivent se réguler eux-mêmes aussi. Bien entendu, il faut des règles à côté, mais ces règles, on doit se les appliquer nous-mêmes pour éviter qu'on retrouve des scandales. Et de ce que je vois sur le marché, Ça ne me rend pas toujours très confiant. C'est-à-dire que quand je revois des marchés plus haussiers, je vois des façons de se comporter, d'un part d'acteurs institutionnels ou de spéculateurs qui... qui recréent en fait les mêmes logiques. Et si en fait on retombe toujours dans ces biais-là, je ne suis pas sûr qu'on arrivera à séduire une majorité de la population. Donc il faut qu'on fasse attention, il faut qu'on fasse le ménage aussi, nous, dans l'écosystème.

  • Nathan Sexer

    Tu travailles sur un potentiel de protocole décentralisé. Je pense que par rapport à un Tether ou un Circle, c'est quelque chose que tu peux apporter. C'est plus d'auditabilité, plus de transparence dans ce que tu vas apporter.

  • Pierre Person

    Ça reste la base de la crypto. Si on n'a pas ça, en fait, ça ne sert à rien de faire de la crypto. On peut parler de décentralisation des DAO, c'est une complexité, donc ça c'est un challenge. Il y a des DAO qui sont plus ou moins décentralisées, et où la gouvernance est centralisée au début, puis après elle se décentralise au fur et à mesure. Bon, ça c'est un mal nécessaire parce que c'est des choses qui ne peuvent pas arriver comme ça day one. Par contre, ne pas faire oeuvre de transparence, ne pas faire oeuvre de redistribution, considérer qu'en fait une équipe doit avoir... Je ne sais pas, moi, 30 ou 40% des jetons et que tout consiste en fait à allier un market maker qui va venir faire le prix sur le token et puis qui va ensuite le vendre sur les retails, ça je trouve que c'est détestable. C'est interdit en finance traditionnelle et ça devrait l'être interdit en crypto parce que c'est tout simplement façon de faire un scam qui est beaucoup plus élaboré qu'un rug pull habituel, mais c'est un scam en fait. Et il y a des acteurs institutionnels qui continuent à faire ça et c'est un peu déplorable de mon point de vue.

  • Nathan Sexer

    et l'avantagé des crypto c'est que tout est traçable donc on parle souvent de de la crypto qui utilisait comme blanchiment d'argent bas je vous déconseille fortement d'utiliser la crypto pour blanchir votre argent parce que on peut tout voir ce lui m'a renoncé assez ça

  • Pierre Person

    c'est une vue de l'esprit en effet voilà en tout cas à la fin Peut-être que ça vous offre du répit pendant quelques mois, mais à la fin ça ne se terminera pas bien.

  • Nathan Sexer

    Ça ne va pas bien se terminer. Et tu as mentionné également l'expérience utilisateur. Pour moi, il reste une sorte de problème qu'on n'a pas hacké, c'est donner à la fois la souveraineté d'une manière simple, c'est-à-dire comment rester garante, c'est clé privée, tout en limitant la complexité liée au fait de... Conserver ces clés privées, ces fameux 12 mots qui nous permettent de récupérer nos cryptos sur des wallets 12 ou 24 days.

  • Pierre Person

    C'est indéniablement un des gros enjeux. Simplifier tout en gardant l'efficience et aussi les raisons d'être de la crypto. Parce que tous les débats qui ont traversé les genres sont des débats qui sont sains. Ça démontre aussi une forme de trauma de la communauté crypto. Et donc, c'est bien de pouvoir avoir ces débats parce que la simplification, l'UX, etc., elle ne doit pas entraver ce qui est la logique même derrière des cryptos. Parce que sinon, en fait, je n'ai aucun intérêt à ne pas aller chez Revolut. Si je veux une belle UX et quelque chose qui marche de manière efficiente, efficace, je vais chez Conto et je vais chez Revolut. Quand on fait de la crypto, c'est... On cherche quelque chose de différent, on cherche un engagement aussi différent, c'est une croyance différente. Moi j'ai une grande partie de mes actifs, ils sont en crypto, c'est parce que j'y crois depuis le début. Et c'est pas parce que j'ai pas confiance dans les banques, c'est juste que j'ai envie de gérer mon argent différemment, j'ai pas envie de le confier à des intermédiaires.

  • Nathan Sexer

    Il y a d'autres aspects qui sont liés à la privacy notamment, à la confidentialité des données, parce qu'on fait tout de manière totalement transparente et publique, mais c'est vrai qu'en fait quand il s'agit par exemple de stablecoin ou de...

  • Pierre Person

    de carte bancaire qui utilisent la crypto on n'a pas envie que tout le monde ait accès à son compte bancaire et voit les transactions conflits clairement c'est pour ça que la bloc chaîne elle est à elle et c'est un entre deux c'est à dire que si vous venez à tracer en fait toute personne derrière une adresse publique et donc vous avez la possibilité de réconcilier une adresse publique en fait la bloc chaîne devient un outil liberticide C'est d'ailleurs pour ça que je me suis battu contre le projet, enfin qui n'est pas un projet mais qui d'ailleurs a été adopté, mais ce qu'on appelle TFR, Transfer of Fund, qui est donc la possibilité ou l'obligation qui pèse sur un centralized exchange, donc un sexe, de transmettre l'intégralité des informations à partir de 1 à 100, etc. Enfin il y a des seuils. Ce que je veux dire par là, c'est que si vous ne contrôlez pas ça, c'est comme donner la possibilité à votre voisin de contrôler votre adresse IP et de savoir quel est l'historique aujourd'hui de toutes vos recherches sur Internet et de toutes vos navigations. Et donc ça, ce n'est pas un monde qu'on veut. Ça doit être quelque chose qui doit être supervisé par autre chose qu'une autorité administrative indépendante. Je pense que malheureusement, ça a été un combat perdu. Et qu'aujourd'hui, si on veut une levée de l'anonymat sur Internet, via un fournisseur d'accès Internet, on demande l'intervention d'un juge, d'un magistrat, et non pas d'une autorité étatique, parce qu'il y a une séparation des pouvoirs et qu'on considère que c'est un attentatoire aux libertés individuelles. Donc la question de la blockchain aujourd'hui, de la façon dont on la régule, elle est extrêmement importante, parce que demain, en Chine, il peut y avoir une blockchain. Mais en fait, si c'est l'État chinois qui a toute possibilité de tracer la CBDC, bon elle sera pas vraiment décentralisé et au contraire ça sera un moyen de museler en fait les transactions de superviser en fait les les échanges de valeur et donc en fait de nuire aux libertés individuelles et on sait bien que c'est pas trop ce qu'on veut quand on défend et éryum ou ou bitcoin on va devoir conclure est-ce que tu as un mot de la fin ou une annonce pour les auditeurs pas un mot de la fin j'espère que si on retrouve un marché un marché haussier j'espère qu'il sera tourné vers une logique moins spéculative, avec plus d'engagement des acteurs à faire offre de transparence et puis à aussi considérer que la mission de chacun, c'est parce que la crypto, bien entendu, ce n'est pas que politique, mais c'est aussi politique, c'est aussi de convaincre d'autres personnes qu'il peut y avoir un autre mode d'organisation, plus décentralisé, que ce soit dans le sens démocratique pour le secteur économique ou le secteur institutionnel. mais qu'on peut réformer aussi le capitalisme à travers la crypto. Et c'est pour ça que ça me fait toujours sourire quand certains disent que la crypto, c'est d'extrême droite ou autre. La crypto, elle appartient à personne. Vous pouvez être révolutionnaire d'ultra-gauche et défendeur de la crypto. D'ailleurs, ça me paraîtrait très logique, parce que vous pourriez mettre à bas certains systèmes qui sont aujourd'hui de concentration des pouvoirs et des richesses. De l'autre côté, vous pouvez aussi défendre des régimes illibéraux avec cette technologie. la question c'est dans quel camp vous voulez être et qu'est ce que qu'est ce que vous voulez faire donc c'est pour ça que je trouve que demain s'il ya un nouveau bull run c'est vrai qu'on s'intéresse aussi à la crypto pour autre chose que simplement savoir si son coin préféré il a fait 20% dans la journée merci

  • Nathan Sexer

    beaucoup super Et un grand merci à vous qui nous avez écoutés jusqu'au bout. J'espère que ça vous a plu, mais je suis preneur de vos retours, bons comme mauvais, et de vos questions. Donc contactez-moi sur Twitter, je m'appelle Nathan Sexer, et je me ferai un plaisir d'y répondre. N'hésitez pas à partager ce podcast également si l'envie vous prend, et on se dit au prochain épisode.

Chapters

  • Introduction

    00:11

  • Qui est Pierre Person ?

    02:01

  • Quel été l'avis des politiques sur la crypto aux débuts de Pierre ?

    06:48

  • Quels sont les arguments utilisés pour ces politiques ?

    11:47

  • L'avis de Pierre sur les stablecoins

    15:58

  • A qui est destiné le projet Usual ?

    18:39

  • Les principaux challenges face à l'adoption de masse

    22:38

  • La décentralisation et la transparence de la blockchain

    26:16

  • L'expérience utilisateur, le point noir de la blockchain ?

    27:49

  • La confidentialité pour les échanges de crypto

    29:14

  • Conclusion

    32:40

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