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L’Heure de la Riposte – Le podcast qui cogne fort et vise juste

L"heure de la riposte: Ep.1 Martinique, Concentrix et Paul Semard

L"heure de la riposte: Ep.1 Martinique, Concentrix et Paul Semard

53min |24/10/2024
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L"heure de la riposte: Ep.1 Martinique, Concentrix et Paul Semard

L"heure de la riposte: Ep.1 Martinique, Concentrix et Paul Semard

53min |24/10/2024
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Description

Dans cet épisode, Seb l’électricien et Fab le postier discutent de la situation sociale et économique en Martinique. Ils abordent les luttes des travailleurs contre la vie chère et tentent d’analyser les mobilisations sociales et les réponses des autorités locales. Sans prétention, ils échangent leurs points de vue, proposent quelques idées de solutions, et donnent la parole à ceux qui sont directement concernés par ces enjeux.

Ensuite, Fabien présente sa chronique “La colère du facteur”, où il revient sur une affaire plutôt étonnante : le licenciement d’un salarié pour avoir envoyé un GIF. Fabien commente cette situation avec une pointe d’humour, mettant en lumière un exemple des dérives possibles au sein du management d’entreprise.

Pour finir, Fabien propose une chronique historique sur Paul Sémard, le cheminot résistant. Il retrace rapidement son parcours, évoquant son engagement syndical et sa fin tragique.

Ce format offre un mélange d’actualité, d’anecdotes humoristiques et de quelques rappels historiques.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur l'heure de la riposte, votre nouveau rendez-vous pour des discussions engageantes et percutantes sur les sujets brûlants de l'actualité. Dans ce podcast, nous décortiquerons les événements majeurs qui façonnent notre... Oh oh oh,

  • Speaker #1

    tu fais quoi là ? Tu t'es pris pour Léa Salamé ?

  • Speaker #0

    Excuse-moi, tu crois que c'était trop...

  • Speaker #1

    Bah je sais pas, essaye de faire un truc un peu plus cool, un peu plus tranquille. Là on est tous les deux avec des micros dans ton grenier, on n'est pas la matinale de France Inter quoi.

  • Speaker #0

    Ok attends, je recommence, je vais tenter un truc. L'heure de la riposte ne se contente pas de rapporter les faits. Nous cherchons à comprendre les forces sous-agentes qui influencent notre société. Notre objectif est de vous fournir des... Oh, ça c'était pas mieux là.

  • Speaker #1

    Mais non, mais mec, t'es électricien. Là on dirait Pierre Belmar un lendemain de renveillant.

  • Speaker #0

    Tu veux que je présente ça comment ? Bah je sais pas,

  • Speaker #1

    tu dis... De militants, on veut s'exprimer, s'expliquer sur des sujets d'actualité, on partage notre analyse à la cool, autour de bières, un truc tranquille quoi. Ouais,

  • Speaker #0

    mais on voulait que ce soit utile aux gens, on peut pas juste leur parler de ce qu'on pense.

  • Speaker #1

    Bah... tu veux dire qu'on peut pas faire comme Pascal Praud et Aluna ?

  • Speaker #0

    Ok, ok. Alors je suis peut-être électricien, mais toi oublie pas que t'es facteur.

  • Speaker #1

    Ouais, mais la révolution, elle dépend de plusieurs facteurs. On a des problèmes de différence.

  • Speaker #0

    C'est une véritable impossibilité de réfléchir et de débattre sans censure. L'équipe est en erreur. Que celle qui s'annonce la plus dure d'entre toutes.

  • Speaker #1

    C'est mes buts. C'est la bataille climatique et que là-dessus,

  • Speaker #0

    nous ne pouvons pas rire. Non Fabien,

  • Speaker #1

    tu ne gagneras pas avec un set.

  • Speaker #0

    C'est moi qui suis complétaire. Et maintenant,

  • Speaker #1

    c'est l'heure de la riposte.

  • Speaker #0

    Et maintenant,

  • Speaker #1

    c'est l'heure de la riposte.

  • Speaker #0

    Et maintenant, c'est l'heure de la riposte. Et maintenant, et maintenant... Bienvenue sur l'heure de la riposte, où nous plongeons dans des conversations authentiques et spontanées. Je suis Sébastien, et avec moi, mon camarade Fabien. Salut ! Aujourd'hui, nous vous proposons notre premier podcast, une discussion en plusieurs parties, passionnante évidemment. Dans la première partie, nous aborderons un sujet d'actualité brûlant concernant la situation, notamment en Martinique. On n'en parle pas beaucoup dans les médias. Et ensuite, ce sera le coup de gueule du facteur.

  • Speaker #1

    Pas content, le facteur.

  • Speaker #0

    Puis pour terminer, Fabien, tu nous raconteras une histoire. Ça, c'est un joli teasing quand même. Joli programme. Donc l'objectif de ce podcast, c'est de s'armer intellectuellement, ensemble, vous qui nous écoutez et nous derrière nos micros, car c'est pas une mince affaire. Alors que vous soyez en route pour le travail, en train de vous détendre à la maison ou simplement à la recherche d'une compagnie amicale, nous sommes ravis de vous avoir avec nous. Alors installez-vous confortablement, mettez vos écouteurs et laissez-vous emporter. C'est parti pour l'heure de la riposte. Donc premier sujet, rentrons dans le vif du sujet, un sujet d'actualité et direction la Martinique.

  • Speaker #1

    C'est plutôt pas mal.

  • Speaker #0

    C'est plutôt, ouais, c'est pas pour les vacances, parce que là-bas c'est pas les vagues qu'agit l'île. C'est un véritable vent de révolte qui secoue le pays depuis plusieurs semaines. Et on n'en parle pas beaucoup, on n'en entend pas beaucoup parler en tout cas dans les grands médias, il y a eu quelques articles de presse par-ci par-là. Mais je pense que c'est intéressant d'en parler parce que ça dépasse largement les frontières de cette île. Alors je ne vais pas parler du scandale du chlordécone ou comment l'État français a fait passer les profits de manière ouverte avant la santé de ses citoyens, jusqu'à récemment encore, non. Je vais vous parler d'un mouvement social d'ampleur qui se coule à Martinique depuis plusieurs semaines, et en tout cas de ce que j'en ai compris en cherchant des informations sur Internet, dans quelques médias, mais aussi sur les réseaux sociaux de ceux qui suivent ou participent au mouvement. Sur les réseaux sociaux, une place particulière aussi dans ce mouvement. Ça, on verra après dans la discussion, mais on peut faire des liens avec d'autres mouvements qu'on a connus. Donc commençons par le commencement. La Martinique, c'est un territoire français. Mais de ce que j'ai vu, si on demande aux habitants, on comprend vite qu'ils ne se sentent pas vraiment considérés comme des citoyens à part entière. La révolte actuelle, c'est l'explosion des frustrations qui se sont accumulées pendant des décennies, entre le coût de la vie qui est insoutenable, et c'est d'ailleurs la principale revendication actuelle, et l'élément déclencheur des manifestations. Il y a le chômage qui touche de plein fouet les jeunes, et l'impression générale d'être abandonné par l'État français. La vie sur l'île, elle est devenue de plus en plus difficile. Les prix des produits de base, ils sont 20, 30, voire 40% plus chers qu'en métropole, et les salaires, eux, ils suivent pas, et ils sont même moins importants qu'en métropole. J'ai regardé un peu sur le site de l'INSEE, il y a quelques chiffres, et on voit que les salaires sont en deçà de ce qu'on a chez nous. Le chômage aussi, il atteint des taux alarmants, et en particulier chez les jeunes. Et l'État, il n'apporte aucune solution concrète, et il ne faut pas s'étonner que ça explose. Alors donc ces dernières semaines, la situation a s'est enflammée en Martinique. Alors, pourquoi ? Parce que les Martiniquais, ils vivent depuis des années une accumulation de problèmes économiques, sociaux et politiques, on en a entendu parler quelques fois, comme ça, et aujourd'hui, je pense qu'ils n'en peuvent plus. Les manifestations qui se coulent, elles ne sont pas apparues du jour au lendemain. Elle s'inscrive dans un long historique de lutte contre les inégalités sociales. Les collectifs et les syndicats, comme l'Union Générale des Travailleurs de Martinique ou encore la CGTM, la CGT Martinique, il y a aussi, j'ai trouvé, le Mouvement International pour les Réparations, donc je ne connaissais pas. Donc ils jouent un rôle crucial dans les mobilisations, parce qu'ils organisent des actions, comme des blocages des routes, des manifestations devant les institutions publiques, etc. Et leur objectif, il est assez clair, c'est obtenir des mesures concrètes pour lutter, un, contre la vie chère, le chômage, et exiger des réformes sur les questions de santé ou d'éducation par exemple. Ces collectifs, ils se structurent autour de revendications sociales mais également identitaires. Il y a beaucoup de Martiniquais qui ressentent un décalage profond entre les décisions qui sont prises par l'État français à Paris et leur réalité locale. Cette déconnexion a été aggravée par la gestion de la crise sanitaire, où les restrictions, les mesures imposées n'ont fait qu'exacerber en fait un sentiment d'injustice. Et pour souvenir, pendant le Covid, Macron avait même autorisé les médecins cubains à venir en... aider les îles qui étaient où ils avaient un nombre de morts qui était assez astronomique. Ce qui est remarquable dans la révolte actuelle là, c'est l'organisation qui se met en place. Sur le terrain, ce sont des collectifs de citoyens qui prennent les choses en main. Des groupes comme notamment un groupe, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes. On pourrait l'appeler RPPRAC, alors on pourrait dire RPPRAC dans la discussion pour que ce soit plus facile. Et donc ces groupes, ils se sont formés pour coordonner les manifestations et les actions de protestation. La principale revendication, c'est les prix exorbitants qui sont pratiqués par la grande distribution avec des prix jusqu'à 40% plus chers qu'en métropole. Donc au début, c'est parti avec des vidéos postées sur les réseaux sociaux où on voyait des gens filmer les prix dans les magasins, le paquet de gâteaux qui était à un prix exorbitant, quasiment deux fois plus cher que chez nous. Et c'est ça, ces vidéos-là, elles ont commencé à fleurir en Martinique. Ensuite, il y a eu des sites internet qui se sont créés, notamment un site internet, il y a un ou deux médias qui en parlent, où c'était les comparateurs de prix, entre le prix en métropole et le prix à la Martinique. Et puis sur de la Réunion, la Guadeloupe, etc. Et donc ça a fait qu'amener directement du concret pour les gens. Et donc ça s'est cristallisé, la revendication, principalement sur la grande distribution. Et donc c'est ce qui a amené le mouvement à se développer. Et donc parmi les revendications actuelles, il y a celle, notamment au-delà de la vie chère en fait, il y a celle aussi pour un soutien pour les jeunes, parce que c'est un problème majeur sur les îles notamment, parce qu'il y a un taux de chômage chez les jeunes qui est, je crois que c'est plus de 30% des jeunes qui sont sans emploi. Et donc la situation elle est devenue instable. Et à cette crise sociale vient s'ajouter un contexte de tensions raciales et de revendications pour une plus grande autonomie de la Martinique. Il y a certains militants, là, dans ce mouvement. qui demande même une révision des statuts politiques de l'île pour sortir de ce qu'ils perçoivent comme un néocolonialisme économique et institutionnel. Au cœur de la révolte, on retrouve des voix qui s'élèvent pour exiger la reconnaissance des spécificités martiniquaises, comme le rappeur Kalash, par exemple, qui a fait tout un tas de vidéos de soutien au mouvement pour expliquer ce qui se passe là-bas, mais on pourrait y revenir parce qu'il y a une anecdote intéressante avec lui. Les collectifs citoyens réclament une plus grande autonomie de gestion. mais aussi la mise en place de politiques locales adaptées aux réalités de l'île. Des mesures comme notamment la baisse des prix des produits de première nécessité, des subventions pour soutenir l'économie locale, et des réformes pour mieux intégrer les jeunes dans le marché du travail. Et c'est ça qui est au centre des discussions. Ce qui est frappant, c'est l'unité qui se dégage de ces mouvements. On parle de jeunes, de travailleurs, de syndicats locaux, mais aussi d'artistes, d'intellectuels, etc. Et ils sont tous réunis pour défendre un même objectif, plus de justice sociale, plus de respect pour la population martiniquaise. Le rôle des collectifs, ici, il est central. Ce sont... eux qui portent la voix des citoyens sur la place publique. Ils sont en contact direct avec la population, parce que c'est la population, et c'est grâce à eux que les revendications restent organisées et claires. Et ça, c'est important dans ce qui est en train de se passer. Leur force, c'est cette capacité à mobiliser, à fédérer toutes les couches de la société autour de revendications communes. Mais cette révolte, elle n'est pas juste économique ou sociale. C'est aussi une question de dignité. Les Martiniquais, ils veulent être respectés en tant que peuple, avec leur propre histoire, leur propre spécificité. Et c'est ça qui rend cette révolte si puissante. Les manifestants, ils réclament pas seulement de meilleures conditions de vie, ils demandent à être enfin écoutés, à ce que leur voix, elle compte dans les décisions qui les concernent. Les manifestations récentes, elles ont montré la profondeur de cette crise. Les barricades se sont multipliées dans la rue, il y a eu des affrontements avec les forces de l'ordre, la répression policière, parce que ça a été... La première réponse du gouvernement, ça a été de faire débarquer des CRS sur l'île, comme ils ont fait en Nouvelle-Calédonie d'ailleurs, en Kaneki. Et donc tout ça, ça a fait qu'alimenter la colère. Le message des manifestants, il est simple, nous n'accepterons plus d'être traités comme des citoyens de seconde zone. En gros, c'est un truc qui revient aussi assez souvent. Ils demandent des solutions concrètes pour le chômage, la baisse des prix et une véritable reconnaissance de leur identité et de leur culture. En face, la réponse de l'État français a souvent été perçue comme insuffisante, voire condescendante. La gestion des tensions par les autorités locales et les forces de l'ordre ont souvent mené à des affrontements. Récemment, il y a même eu des heurts entre les manifestants et les policiers qui ont eu lieu. notamment lors des blocages organisés dans plusieurs points stratégiques de l'île. Il y a notamment eu un blocage du port de Fort-de-France, où il y a quasiment toutes les marchandises qui ont transit par là. Et donc il y a eu une répression policière assez importante. Et donc ça en fait, ça a été perçu comme excessif par les habitants de l'île, et ça a contribué à renforcer le mouvement, mais aussi à le radicaliser. Ensuite, les collectifs citoyens martiniquais, ils continuent de mobiliser les populations locales en appelant à la solidarité. Ils mettent en avant aussi des formes de résistance non violentes, comme des sit-ins ou des occupations de le public, pour maintenir la pression sur le gouvernement. Le rôle des syndicats, comme l'UGTM ou la CGTM, est essentiel pour coordonner certaines actions, notamment dans les entreprises. Ils incitent sur la nécessité de rester organisé et uniface à une situation qui risque de durer. Le 9 octobre, par exemple, il y a eu une opération qui a été lancée en partie par les syndicats. C'était l'opération Martinique-Île-Morte pour dénoncer la répression coloniale, pour reprendre les termes, par exemple. Donc on peut se demander si cette révolte va s'arrêter là. La réponse est probablement non. Si l'État ne prend pas en compte ces demandes, la situation risque de s'aggraver. On a vu que déjà aussi avec la Kanaki, c'est quand même une situation qui est assez tendue. Et donc on parle déjà là, dans ce que j'ai trouvé, d'actions plus radicales et aussi l'appel à des grèves générales et à de la désobéissance civile pour reprendre les termes. Alors, qu'est-ce que ça veut dire pour nous en métropole ? Pour moi, ça veut dire que ce qui se passe en Martinique, ça pourrait bien être le signe avant-coureur d'un mouvement beaucoup plus large. Alors que je dis ça, je ne prends pas de risque, parce que dans les autres territoires d'outre-mer, où les mobilisations ont déjà commencé, avec des organisations sous la même appellation, notamment en Guadeloupe, où il y a aussi un RPPRAC, comme on parlait, le Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens, mais aussi en métropole, parce que les inégalités que vivent les Martiniquais, et les Outre-mer, en fait, elles existent aussi ici. Donc cette révolte, ça pourrait bien être le symbole de la lutte contre ces injustices, déjà d'une. et où qu'elle se trouve. Et donc bref, pour finir, je dirais un mot, c'est que la Martinique, elle est en train de riposter, et il est temps qu'on en parle ici, donc ça peut engager notre première conversation, si je t'ai donné assez d'éléments pour pouvoir me poser des questions.

  • Speaker #1

    C'est marrant sur ta façon de présenter la situation en Martinique, parce que la fin fait un peu écho avec le début, où au début de ton intervention, tu dis, en fait, je vais vous parler d'une lutte. qu'on ne parle pas du tout. Et en fait, dans la lutte qu'on ne parle pas du tout, c'est d'abord les grands médias qui ne jouent pas leur rôle.

  • Speaker #0

    Les grands médias qui ne jouent pas leur rôle.

  • Speaker #1

    BFM, qui en parle extrêmement peu.

  • Speaker #0

    Ils en parlent, mais c'est peu. En fait, dans le contenu médiatique, s'il y a un immigré qui a grillé un feu rouge, ça va en parler beaucoup plus que toute une population, une frange de la population française qui se fait matraquer et qui n'arrive plus à bouffer la fin du mois.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est pas pour rien qu'ils n'en parlent pas. C'est parce que justement, ils ont une énorme peur de la propagation. Et d'ailleurs, tu le dis un petit peu à la fin, c'est que ça commence déjà à se propager sur les autres îles de la Réunion.

  • Speaker #0

    Il y a la Réunion, la Réunion... Enfin,

  • Speaker #1

    les autres îles des Caraïbes. Et parce qu'ils n'ont qu'une peur. En gros, là, on n'est pas encore sur une révolte de la faim comme on peut en connaître dans des pays à l'Afrique où la situation est encore plus grave. Mais en gros, c'est une... une déclassification de la population qui fait non mais ça va s'arrêter ou là et en fait en france on a aussi des révoltes comme ça qui sont sur les mêmes revendications alors tout de suite comme ça on pense aux gilets jaunes par exemple et d'ailleurs ce que tu me décris la situation ça te fait penser un peu j'ai jamais pensé aux gilets jaunes aussi ça m'a fait penser aux gilets jaunes notamment sur le côté réseaux sociaux qui fait que les choses s'enveniment par rapport à un média justement qui est hors de contrôle de l'État.

  • Speaker #0

    Par contre, on a vu un truc, c'est que par rapport au Gilet jaune, il y a quelque chose de différent. C'est la place des organisations militantes qui étaient déjà existantes et l'attitude qu'elles ont aussi. Pour moi, on a trop souvent vu des luttes. où il y a des organisations militantes qui peuvent essayer de s'accaparer ou se donner la légitimité d'être les professionnels de la grève, par exemple, et de dire non, c'est mieux que vous. Là, il n'y a pas ça. J'ai été regarder sur le site de la CGT, là où on voit le secrétaire, j'ai mangé son nom, il m'excusera, mais le camarade, le secrétaire de la CGT martiniquaise, qui s'exprime et qui explique qu'en fait, non, c'est un soutien, ils sont complémentaires en fait dans cette lutte, c'est-à-dire qu'ils font partie, parce qu'il explique très bien que ce collectif, il est fait de salariés, de travailleurs. et aussi de syndiqués, et qu'en fait, ce collectif c'est un tout dans lequel ils arrivent à se retrouver, et dans lequel tout le monde trouve sa place en fait. Alors des fois ça bouscule un peu nos idéaux, quand on milite dans des structures militantes, enfin voilà, quand on est dans des structures militantes bien organisées comme la CGT et tout, ce qui avait pu peut-être être un échec avec les Gilets jaunes, c'est-à-dire cette espèce de division qu'il y a eu entre par exemple les syndicats et les Gilets jaunes, les gens qui ne voulaient pas des syndicats, et puis les syndicats qui ont été méprisants vis-à-vis des Gilets jaunes, il y a eu... une période, enfin ça dépend des endroits, mais il y a eu des réactions un peu particulières. Là, on sent que le mouvement social, il a appris de ça. En tout cas, c'est ce que ça me laisse penser.

  • Speaker #1

    On peut espérer que la CGT est apprise de cette période-là.

  • Speaker #0

    Il y a un truc intéressant, donc ils ont un porte-parole, le RPPRAC, là, qui s'appelle, alors il y avait son nom, mais peu importe, il se fait appeler le R. Et donc, c'est le porte-parole. Et par exemple, il y a eu des négociations qui ont été ouvertes avec l'État. Donc, ils se sont assis autour de la table. Et on leur a demandé que ces négociations ne soient pas filmées. Et ils ont dit non, elles sont filmées, elles sont publiques, sinon on ne négocie pas. Et ça, pour éviter justement l'enfermement, le fait d'avoir des gens qui négocient à la place d'eux, là, il faut que ce soit public. Et l'État a refusé. Donc, il n'y a pas eu de négociation.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est un peu ce qui a tué les Gilets jaunes. Et ce qui a tué également le mouvement des agriculteurs. Parce qu'à chaque fois, il y avait une espèce de porte-étendard, on va dire... élus de fait, qui devaient représenter soit les agriculteurs, soit les gilets jaunes. Les mecs étaient reçus à l'Elysée, on ne savait pas trop ce qui se disait ou ce qui se passait. Et quand ils revenaient, les mecs étaient quand même beaucoup plus calmes qu'à l'origine. Au moins, quand tu fais les choses filmées et de façon directe, et d'ailleurs, je pense que c'est quelque chose qu'on devrait plus faire aussi également dans nos structures comme à la CGT, c'est que nous, à la CGT, on prend automatiquement, par exemple, je pense à une grève chez nous, les facteurs.

  • Speaker #0

    Nous on y va en tant que syndicale parce que c'est cadré avec la comprise souvent c'est le délégué syndical

  • Speaker #1

    Et après on demande aussi à des facteurs directement qui sont dans la lutte de venir avec nous et qui se font aussi témoins de la situation On n'y va jamais tout seul, la CGT elle est négociée tout seul Non mais au-delà d'y aller tout seul c'est d'y aller avec les salariés qui sont là et donc de rendre compte Et là du coup l'intérêt aussi c'est que de montrer que les choses sont filmées et directes ils peuvent pas tricher en fait ils peuvent pas essayer d'acheter les gens et on voit directement de quel côté ils sont et à quel point ils sont parfois méprisants parce qu'on le dit souvent mais on n'en a pas toujours la preuve lors des négociations, en particulier les premières il y a un gros mépris de classe en fait c'est qu'à un moment donné tu m'avais raconté une anecdote où le PDG s'était déplacé et le PDG il vous dit clairement bon maintenant on siffle la fin de la réclée et voilà les miettes qu'on va vous donner et vous retournez travailler et si les choses comme ça étaient filmées et... Au-delà d'être dit, en fait, qu'ils voient le PDG, comment il méprise les gens, comment le gouvernement méprise la population, en fait, ça changerait encore plus les choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Et donc, c'est intéressant parce qu'à la fois, on se retrouve avec... J'ai l'impression que là, on a... Je ne sais pas si c'est le mouvement social dans... Un peu dans... C'est collectivement, en fait, où il y a eu un apprentissage de ces choses-là, des gilets jaunes, des luttes qu'on a pu faire avec des syndicats, de toutes ces luttes-là, où là, t'as une espèce de transformation, où ça vient un peu s'ancrer là-dedans, et où, en fait, ça donne une puissance au mouvement. C'est-à-dire que tout arrive à être décidé par la base, en fait. Y a aucun moment, y a un organe qui dit, et pourvu que ça dure, je sais pas où ça va aller, là, on peut pas savoir, c'est du facteur humain, après, mais... Mais pour l'instant, en fait, ça tient, et les syndicats sont dans leur rôle, parce que la CGT, par exemple, a expliqué qu'ils savent organiser, ils connaissent leurs forces de frappe, ils savent organiser des choses, et bien ils sont là en soutien, en fait, et ils apportent leurs pièces. Je prends la CGT, mais il y a l'UGTM, je crois, enfin je ne veux pas dire, je ne connais pas tous les syndicats en Martinique, mais tu as ça qui vient se mettre là-dessus. Et c'est intéressant, je voulais te raconter une anecdote. Donc il y a le rappeur Kalash. qui est dans le mouvement, etc., qui a fait populariser le mouvement, qui a fait en sorte d'en parler. Et j'ai trouvé quelques informations là-dessus, où l'État saute sur la moindre occasion pour essayer de diviser, et c'est pour ça qu'on parle d'une lutte de classe, s'il la mène bien. Il a essayé de vouloir un échange avec le gouvernement, de vouloir un échange avec le gouvernement pour qu'on trouve une solution, parce que ça peut plus durer. Parce qu'il veut bien faire, en fait. Sauf que le gouvernement, le premier truc qu'ils ont fait, c'est qu'ils vont essayer de l'enfermer. Et c'est ce qu'ils sont un peu en train de faire, ça le met un peu mal à l'aise vu parce que, bah du coup c'est les citoyens qui disent hop hop hop, tu négocies pas, t'es comme les autres, et en fait c'est pas parce que t'as une voix médiatique, sers-toi de ta voix médiatique pour qu'elle apporte au mouvement, mais à aucun moment tu vas négocier en fait. Parce qu'en fait l'État il s'en sert pour dire ah il a ouvert des négociations avec un porte-parole de la Martinique.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'ils ont fait également avec les GD jaunes, c'est exactement la même stratégie.

  • Speaker #0

    Et là le collectif en fait vient de le rappeler à l'ordre, de manière un peu violente en fait, de dire oh tu fais quoi tu vois. Mais donc j'espère que ça se passe bien pour lui et je pense qu'il a appris quelque chose. Il faudrait voir un peu le contenu.

  • Speaker #1

    Je pense que s'il est authentique et qu'il est vrai dans ce qu'il fait, normalement, s'il ne cherche pas vraiment à se mettre en valeur par le biais de cette lutte, normalement, il s'est remis d'équerre avec la population.

  • Speaker #0

    Il faut savoir, c'est un point que je n'ai pas eu le temps de trop creuser, mais il faut savoir, il y a un truc qui m'a surpris, c'est qu'il y a déjà des enseignes qui ont baissé les prix comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu Carrefour avait déjà fait ça.

  • Speaker #0

    ça veut dire qu'ils se gavent ils se gavent et j'entendais le secrétaire de la CGT de la Martinique qui avait des paroles assez dures mais enfin assez dures qui était un peu marquante on va dire, c'est franche qui expliquait en gros aux autres camarades de la CGT en métropole que les capitalistes en Martinique en fait, il prend l'exemple il disait avant c'était l'esclavage de la Cannes Et aujourd'hui, c'est la banane ou le commerce, en fait. Et du coup, on est resté là-dedans. Il dit qu'on a des capitalistes qui sont hargneux et c'est les blancs qui dirigent l'île, en fait. Ils ont tout. Et il dit qu'on a des capitalistes qui sont plus voraces que chez vous, en fait.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, il n'y a qu'à voir la couleur des gendarmes et des CRS. Les gendarmes qui sont sur l'île, là, actuellement, on n'est pas sur une franche majorité de populations noires, en fait. On est sur des blancs qui se font muter là-bas pendant quelques jours. À mon avis, c'est peut-être moins le cas... sur les autres parties de la fonction publique. Et encore, ce n'est pas sûr.

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas sûr. En plus, il y a beaucoup de mutations. Après, il faudrait regarder les chiffres. Je ne veux pas dire de bêtises.

  • Speaker #1

    En fait, c'est une raison assez simple. C'est que pour avoir certains postes dans la fonction publique là-bas,

  • Speaker #0

    il faut avoir fait une école en France.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et donc là, je regardais tout à l'heure, pendant que tu parlais, les taux de chômage en Martinique. Si on compare avec la France, la population de moins de 30 ans, donc les jeunes, En France, on est à 8% de chômage.

  • Speaker #0

    C'est 3%, je crois,

  • Speaker #1

    là-bas. Là-bas, c'est 25%. Donc, c'est 1 sur 4 qui est au chômage.

  • Speaker #0

    Et si tu regardes les chiffres, parce qu'il y a différents chiffres, il y a les chiffres du taux de chômage. Et à chaque fois qu'il y a une réforme de l'assurance chômage, ces chiffres tombent, vu qu'on en radie la moitié. Et donc, en fait, ça peut laisser sous-entendre, suivant les chiffres, qu'on trouve que, de toute façon, il y a 1 jeune sur 3 qui a... qui n'a pas d'avenir, en fait, qui n'a aucune solution d'avenir. Et donc, à ça, rajouter des capitalistes qui ont la main sur tout et qui font, qui vendent des prix, qui vendent des choses à des prix, les biens de première nécessité, les prix astronomiques, forcément, ça explose.

  • Speaker #1

    Alors, moi, la question qu'on peut se poser, là, c'est à partir de quel moment, en fait, la situation va passer d'une révolte à une potentielle révolution. Et surtout, ce qui est intéressant, à mon avis, c'est à quel moment ils laissent pourrir la situation, parce que c'est ça qui se passe pendant les réformes des retraites, les différentes révoltes qu'on a pu connaître, enfin révoltes, mouvements sociaux qu'on a pu connaître. On sait qu'on perd parce que ça dure trop longtemps. À mon avis, ça, c'est quelque chose qu'on a analysé. Et j'espère que tout le monde en est convaincu, en tout cas ceux qui nous écoutent. Effectivement, quand t'as fait un mois de grève, deux mois de grève, trois mois de grève...

  • Speaker #0

    Il y a de la fatigue, de la frustration. Il y a...

  • Speaker #1

    Et en fait, il n'y a plus que deux solutions, en fait. C'est soit... Et d'ailleurs, on l'a vu sur la réforme des retraites, les organisations syndicales, ils diminuent le rythme des... des mouvements forts, c'est-à-dire qu'au lieu de passer tous les... Alors, il y a deux ans ou il y a trois ans, sur la réforme des retraites, celle qu'on a gagnée d'ailleurs, c'était jusqu'à deux à trois par semaine. Et puis sur la dernière, en 2023, c'était une par semaine. Puis après, c'était une tous les quinze jours. Puis à la fin, c'était une par mois. Donc en fait, c'est nous, nos organisations syndicales, qui s'organisent pour baisser petit à petit le nombre de mobilisations. Alors qu'en réalité, si on veut gagner, il faut qu'il y ait une augmentation crescendo sur la mobilisation. Et la question, c'est justement quand tu es au taquet, comme ils sont en train en Martinique, ils semblent être au taquet de la révolte pour rester dans les clous. La question est de savoir à quel moment il est nécessaire de passer à des revendications différentes et à une mobilisation différente. Je sais pas si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Ouais, et ils ont réussi, en fait. Moi, ce que je trouvais bien, c'est que face à la répression massive, parce que c'est Rétailleau, je sais même plus qui c'est qui est ministre de l'Intérieur.

  • Speaker #1

    Ça doit être ça, ouais.

  • Speaker #0

    Mais peu importe. La première chose qu'ils ont faite, la première réponse de l'État, ça a été de faire un débarquement de CRS sur l'île, avec couvre-feu, etc. Et donc, au lieu de rentrer dans un conflit... avec un conflit qui est difficile en fait pour que toute la population adhère à ce conflit, c'est-à-dire de le radicaliser tout de suite, dans le sens de faire face au CRS, monter les barricades, comme ça s'est passé en Kaneki un peu, pour éviter de faire ça en fait, ils occupent des parcs par exemple, il y a une occupation permanente des lieux publics, et après des actions, coups de poing qui se mènent, etc. C'est-à-dire qu'ils ne vont pas rentrer, même s'il y a eu, forcément ils étaient en train de bloquer. l'import où il y a toutes les marchandises qui transitent, les capitalistes, l'État a été déloger les manifestants pour que les capitalistes puissent bosser, ils puissent faire du pognon. Voilà, la réponse, elle a été... Mais à côté de ça, en fait, ils ont continué, ils ont réinventé le mouvement en permanence. Et je trouve ça intéressant, je ne sais pas ce que ça va donner. Je sais que, par exemple, j'ai vu un communiqué de la Fédération de l'énergie et des syndicats, il y avait Guadeloupe, Martinique, La Réunion, je ne sais plus si on avait d'autres, ou par exemple dans le secteur de l'énergie, Il y avait un appel à la grève avec une baisse de la production, avec des menaces de blackout, avec tout un tas de choses comme ça. Mais ça passe par un soutien de la population, en fait. Ce n'est pas un appel qui vient du haut, comme on a pu voir avec la manifestation du 1er octobre 2024, où les syndicats appellent à une manifestation dans la rue pour les augmentations de salaires, mais ça vient du haut, en fait. Et donc, ça n'a pas marché, il n'y avait personne dans la rue et il n'y avait pas de perspective à la suite de cette journée. Que là, il y a une construction... En tout cas, l'impression que ça me donne dans ce que j'ai vu, qui vient du bas, en fait. Et donc, ça, ça change tout. Après, c'est savoir ce qu'on en fait, nous, parce que ça nous concerne. C'est les mêmes capitalistes qui les martyrisent que ceux qu'on a chez nous. Qu'est-ce qu'on en fait ? Est-ce que sur des bases... la vie elle est chère qui est la première revendication qu'on est salarié est-ce qu'en fait il n'y a pas possibilité de construire quelque chose nous chez nous et comment par exemple on parlait de la CGT, comment la CGT elle pourrait au delà de faire vivre le mouvement en interne et de le faire connaître comment elle aurait un levier d'action chez nous quoi je pense que sur ce que tu dis et ça reflète encore le début du départ la meilleure façon de les aider là aujourd'hui

  • Speaker #1

    à mon avis, c'est de faire relayer les informations, c'est ce qu'on est en train de faire là, c'est d'écrire un maximum d'articles, c'est de partager un maximum de vidéos sur les réseaux sociaux parce qu'on voit aussi que le dénominateur commun de toutes ces révoltes parce que pour l'instant on parle de révoltes c'est justement ces réseaux sociaux et d'ailleurs les expériences de révolution, les dernières qu'on a connues, notamment les révolutions arabes en Tunisie et en Syrie, mais ça s'est moins bien passé ça part d'abord des réseaux sociaux on les a vus aussi également en chine en fait à partir du moment où le gouvernement et des capitalistes n'arrive pas à contrôler même s'il le contrôle quand même les réseaux sociaux mais n'arrive pas à contrôler l'information et qu'elle se diffuse et que ça fait comme une espèce de tâche d'huile en fait c'est là que les choses commencent à devenir intéressante et c'est là aussi que ça que il ya des perspectives de victoire mais au delà de ça Sur les perspectives de victoire, je pense qu'aujourd'hui on a passé un cap dans le capitalisme par rapport à ce qu'on a pu connaître il y a 30 ans, où il suffisait de se mobiliser massivement pour obtenir ce qu'on voulait. Aujourd'hui, même si tu te mobilises massivement, en fait tu ne gagnes pas et tu ne gagnes plus ou jamais ou pas grand-chose. On a vu les agriculteurs qui sont quand même mobilisés massivement, ils n'ont rien gagné. Le peu qu'ils ont gagné, ça a été remis en cause par les dernières...

  • Speaker #0

    par le gouvernement,

  • Speaker #1

    la dissolution de l'Assemblée.

  • Speaker #0

    Je me demandais d'ailleurs si tout ce petit monde-là, le peu qu'ils leur ont laissé...

  • Speaker #1

    Les Gilets jaunes, même chose. Ils n'ont absolument rien gagné.

  • Speaker #0

    Après, il y a eu les 100... Mais en fait, quelque part, ça n'a pas transformé. La vie des gens n'a pas été transformée. Et les profits ont continué à s'accumuler du même côté de la barrière, de la barricade.

  • Speaker #1

    Et je pense que, justement, le rôle des leaders et des organisateurs des organisateurs, on va dire, parlons plutôt de leaders, de ceux qui ont le leadership sur les révoltes populaires, c'est justement sentir le moment où il est nécessaire d'arrêter d'aller vers l'échec réformiste, c'est-à-dire d'arrêter de demander à l'État qu'il fasse quelque chose parce qu'il ne le fait pas.

  • Speaker #0

    et de prendre directement le pouvoir, d'avoir la force, de dire bon ben maintenant c'est fini d'essayer de bloquer l'économie, maintenant l'État c'est nous en fait. Et c'est là qu'il y a un basculement. Et je pense que la Martinique, pourquoi pas, c'est une possibilité là. C'est là qu'ils vont gagner en plus, parce que l'État commence à lâcher les choses au moment où il a peur de perdre le pouvoir. Et là ils disent, oh putain, c'est comme ça qu'on a gagné toutes les choses en 1936 en fait. Ils en ont gagné les choses parce que l'État avait peur de perdre le pouvoir. Et donc il s'est dit, bon ben là on va lâcher les souls. En 1945, avec les communistes, c'est la même chose en fait. Il a lâché la sécurité sociale, il a lâché les retraites, les nationalisations, parce qu'il avait peur que les communistes prennent le pouvoir. Or là, pour le moment, l'État n'a pas peur. C'est absolument nécessaire, s'ils veulent gagner, de faire peur à l'État. Et la seule chose qui les fait peur, c'est justement de perdre le contrôle et de perdre le pouvoir.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est intéressant, ce mouvement-là, je le trouve particulièrement intéressant, dans le sens où il y a... Ce qu'on a vu qui n'a pas marché et qu'on savait qu'elle est peinée à marcher avec les gilets jaunes, même si j'ai trouvé ça intéressant, c'est comment le mouvement social, et c'est ce que je dis toujours, je ne sais pas si on pourrait conclure là-dessus, toutes les luttes qu'on mène, comme la réforme des retraites, quand on est parti en grève, on savait, au fond de nous, sauf retournement de situation exceptionnelle, qu'on n'allait pas gagner. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas eu un mouvement massif. Il y avait quelques secteurs qui étaient en grève. Il y avait beaucoup de grèves par procuration, c'est-à-dire que 70 ou 80% des Français étaient contre cette réforme qu'ils trouvaient injuste et infondée. Mais au final, il y avait 3% des salariés qui étaient en grève, en fait. Et il y avait cette espèce de grève par procuration. On savait qu'on n'allait pas gagner, parce qu'ils ne nous donneront rien et qu'on ne sera pas capable de leur arracher. Et donc, du coup, le... Mais par contre, on disait toujours... Et c'est la conclusion qu'on en avait fait, c'était de se dire, on n'a pas tout perdu, parce qu'à chaque mouvement qu'on fait, à chaque lutte qu'on mène, à chaque travail collectif, expérience collective qu'on fait, en fait on apprend. Et le mouvement social, je trouve qu'il y a eu un tournant avec El Khomri, avec Sarkozy, c'était 2010 avec la réforme de la retraite, avec El Khomri, où il y a eu une massification des gens dans la rue, et il y a eu une répression policière en face plus forte, c'était sous Hollande, faut pas l'oublier, qui commençait à matraquer les manifestants. On a vu le retour des Black Blocs, etc. Ensuite, il y a eu les Gilets jaunes, avec cette séparation entre les syndicats, les politiques, ce rejet de l'institution telle qu'elle soit pour être autonome dans la lutte qu'on mène. La forte répression qu'ils se sont pris, il y a quand même beaucoup de blessés. On est en France, il y a eu beaucoup de blessés. Et petit à petit, les mouvements, aujourd'hui, ont fait une réforme des retraites. On lutte et on s'organise avec ceux qui ont un gilet jaune, ceux qui ont un gilet, les profs avec les stylos rouges, je ne sais plus. Et tout ça, en fait, il y a une convergence de toutes ces luttes qui se font. Et... et qui, du coup, demain, s'il devait y avoir une nouvelle réforme des retraites, par exemple, parce qu'en ce moment, c'est la mode, une nouvelle réforme des retraites, automatiquement, dès le départ, on serait avec les Gilets jaunés, etc., la CGT. Et tout ça, en fait, il y a des automatismes qui se créent, des contacts qui se sont créés, des manières de s'organiser qui évoluent. Parce qu'on apprend, même sans se le dire directement, on apprend à chaque fois de mouvement en mouvement. Et ce qui est intéressant dans ce qui se passe là en tout cas sur les Outre-mer, ce mouvement là en fait, je trouve qu'il a vite appris de beaucoup d'erreurs qui ont été faites sur les luttes précédentes. Et donc moi j'ai... espoir, soit qu'ils obtiennent gain de cause, déjà, on l'a vu avec Carrefour qui baisse ses prix de 20%, mais que ça puisse aller plus loin, et pourquoi pas aller sur une autodétermination en fait, du peuple martiniquais et d'autres, mais voilà, moi je pense qu'il y a vraiment de l'espoir, et en tout cas... quoi qu'il arrive je pense qu'on va apprendre de ce qui est en train de se passer en martinique et en guadeloupe et et sur ces territoires

  • Speaker #0

    Je pense que quand on discute et qu'on essaye d'analyser globalement la situation politique actuelle, quand on est de gauche, on est plutôt négatif et morose. Mais en fait, quand tu regardes, en réalité, on est quand même dans une situation pré-révolutionnaire où tout ce qui était réformiste, négociation, les capitalistes, ils sont un petit peu gentils. Tout ça, ça commence à se briser et à se casser d'une façon générale. Et en fait, plus ça va. Plus on est dans une situation pré-révolutionnaire, à savoir le système, soit tu l'acceptes, soit tu es obligé de le faire chuter complètement, que ce soit pour des raisons climatiques ou sociales. En tout cas, si tu me permets le mot de la fin, si vous avez aimé ce podcast et surtout si vous avez envie d'aider la lutte en Martinique, la chose qu'il y a à faire ici en France, en métropole, c'est de partager l'information. Partagez ce podcast, évidemment, mais surtout et aussi partagez toutes les autres informations que vous pouvez avoir sur la Martinique et peut-être lancer un espèce de monarde. Et nous, quand est-ce qu'on s'y met ? Parce qu'en fait... Pour gagner, il faut qu'on soit tous ensemble.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis je suis entièrement d'accord avec toi. Je ne te pique pas le mot de la fin, mais allez voir sur Twitter, c'est X maintenant. Mais il y a beaucoup de choses de ce qui se passe sur place, etc. Il y a aussi des chaînes YouTube francophones qui relaient pas mal aussi ces informations-là, des chaînes militantes. Donc n'hésitez pas à aller faire un tour dessus sur ce qui se passe en Martinique. vous faites sur la barre de recherche vous tapez grève martinique peu importe et vous allez trouver des choses qui sont intéressantes et bah ouais faut le partager et puis voilà comme toutes les luttes si on les regarde passer ça sert à rien mais t'as dit que tu me piquais pas le mot de la fin je suis sûr que tu l'as un peu piqué quand même allez

  • Speaker #0

    sujet suivant mesdames et messieurs après ce moment particulier d'humour, d'intelligence et de modestie nous vous proposons de passer au sujet suivant C'est l'heure de la riposte partie 2.

  • Speaker #1

    Putain mais c'est pas un peu long votre truc ? Donc deuxième sujet, on avait appelé ça le coup de gueule du facteur, donc de quoi tu vas nous parler ?

  • Speaker #0

    Aujourd'hui je vais vous parler d'un truc, accrochez-vous bien parce que vous allez avoir du mal à y croire. Imaginez-vous un instant, vous êtes salarié et vous attendez patiemment votre salaire du mois. Vos factures sont à payer. Évidemment, votre frigo, il est à remplir. Normalement, amis auditeurs, vous comme moi, le prélèvement de votre loyer ou de crédit maison, il est calé juste derrière. Et donc, arrivé à la date du salaire, pas de salaire. Vous apprenez que votre paye qui devait tomber le jeudi, par exemple, ne sera versée finalement que le samedi, soit deux jours plus tard. Alors, quand vous comptez chaque euro et que vous êtes au SMIC, disons-le clairement, un euro... Euro est en euro et ça commence à être long de jour, en fait. Et derrière, surtout, il y a des répercussions parce que la banque, elle ne va pas te faire de cadeaux. Elle va te filer des agios. Celui qui doit prélever, notamment, ton crédit immobilier, lui, il va le prendre à telle date. Il n'y a pas de négociation. Donc là, on commence à sentir le stress. Et là, vous vous dites, bon, là, il y a encore une bourde du service CRH. Et là... Imaginez-vous que pour faire détendre l'atmosphère, un de vos collègues, appelons-le Loan par exemple.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #0

    Loan.

  • Speaker #1

    Ça a un intérêt dans la suite ?

  • Speaker #0

    Bah oui, parce que c'est son vrai nom. Fait comme beaucoup d'autres feraient. Il envoie un petit gif d'Homer Simpson dans une conversation professionnelle où Homer Simpson disparaît dans un buisson. Je pense que vous avez déjà vu ce gif-là. C'est Homer qui disparaît petit à petit dans le buisson et qui fait style Oh tiens, il y a une bourde, je vais m'effacer. Et donc, il met le petit gif-là et il marque le service RH le jour de la paie. Franchement, vu la bourde que fait le service RH, on peut se permettre un peu de se moquer d'eux. Mais attendez, le vrai choc arrive. Eh bien, figurez-vous que ce petit geste anodin, cette petite blague entre collègues, va coûter très cher à Loan. Mais pas dans le sens où on aurait pu l'entendre. Non, non, son entreprise, Concentrix à complet, Compiègne, pardon, l'entreprise qui ne paie pas ses salariés à l'heure, a décidé de virer Loan. Oui, oui, vous avez bien entendu, en fait, ils l'ont carrément viré pour faute grave, pour un gif, quoi. Alors imaginez quand même l'absurdité de la situation. C'est Concentrix et son service RH qui est en tort complètement, qui a failli à leur devoir en retardant les payes, mais c'est le salarié qui se moque d'eux qu'on retrouve à la porte. Là on nage quand même en plein délire quoi. Alors soyons clairs sur la situation. Le licenciement il est abusif et à mon avis ils vont se faire recaler au prud'homme et peut-être au juge derrière. Mais ça Concentrix il le sait très bien. Depuis les réformes Macron, virer un employé, en fait, ça ne lui coûte pas si cher que ça. Et d'ailleurs, ils le sont en faute deux fois. Déjà parce que selon le Code du travail, un retard de paye est un manquement grave de l'entreprise. Je vous donne l'article qui le stipule du Code du travail. C'est l'article L32-42-1 qui stipule que le salaire doit être versé à date fixe et tout retard expose l'entreprise à des sanctions. et quand on dit des sanctions c'est pas juste un petit gif pour se moquer de tu vois Et donc retarder les payes, c'est une violation de la loi. Mais alors, en plus, virer un salarié pour faute grave, parce que sur une conversation interne à l'entreprise, il a juste mis un petit gif, alors là, je peux vous dire qu'ils sont complètement en dehors des clous. Concernant le licenciement abusif, et là c'est aussi clairement éclairé par la loi, c'est l'article 1235-3 du Code du travail qui précise qu'un licenciement sans cause réelle et sérieuse expose l'employeur à des indemnités pouvant aller jusqu'à 6 mois de salaire Pour le salarié licencié. Alors légitimement, j'espère en tout cas que l'OAN et son organisation syndicale, qui est la CGT, elle va pouvoir aller et porter la chose jusqu'au prud'homme. Mais la problématique première, c'est d'abord que depuis les ordonnances et les réformes Macron, tout licenciement abusif, il est encadré par le cadre de la loi. Et donc les indemnités, elles ne sont pas au regard du juge qui peut donner tout ce qu'il veut. Elle va être, comme je l'ai dit, pas plus de 6 mois de salaire. Et donc, pour les grandes entreprises, si vous voulez vous débarrasser d'un salarié, en fait, il suffit de le planifier et de l'organiser financièrement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est plafonné, oui.

  • Speaker #0

    Donc voilà, les amis, quand même une histoire hallucinante. La prochaine fois, je vous en raconterai d'autres parce que malheureusement, en fait...

  • Speaker #1

    Oui, mais ça, c'est des cas.

  • Speaker #0

    Des fumiers de poitron, il y en a des tonnes et des pelles.

  • Speaker #1

    Ça, c'est des cas. Moi, je suis conseiller du salarié. Donc j'interviens pour expliquer ce que c'est vite fait, je vais le dire comme ça, on est bénévole pour l'inspection du travail, pour la DRETS maintenant, et donc notre organisation syndicale en fait nomme à la DRETS des conseillers du salarié et eux, ils ne peuvent intervenir que dans le cadre... d'entretien préalable au licenciement, c'est-à-dire la petite réunion à laquelle vous êtes convoqué quand on vous explique que vous allez être licencié, et uniquement dans les entreprises où il n'y a pas de représentant du personnel. Et donc, de moins en moins, bien ou pas bien, je ne sais pas. Je pense que c'est bien, mais c'est une autre question. Et donc, du coup, en fait, ça, c'est des situations qu'on retrouve très régulièrement. Et la violence de la réforme du Code du Travail et le Comri, c'était socialiste aussi, ça. Il fait deux fois qu'on parle d'Hollande dans ce podcast. Oui, c'est bizarre. Répression policière et réforme du Code du Travail. Ça a été aussi d'une grande violence, en fait. Et ça permet aussi, ça libère sur ces choses comme ça. Oui. Après, c'était un militant

  • Speaker #0

    CGT ? Non, ce n'était pas un militant CGT, selon les informations que j'ai.

  • Speaker #1

    Parce que des fois, ça peut aussi être l'occasion. Mais après, le problème du licenciement aussi, ce qui est compliqué, c'est qu'une entreprise, on est dans un système libéral, une entreprise, c'est une propriété privée. Et donc, un patron... Il peut vous licencier, vous pouvez gagner au prud'homme, c'est-à-dire que les prud'hommes diront, ou le tribunal, enfin peu importe, dira, le licenciement n'est pas reconnu, donc vous n'êtes pas licencié, mais vous n'êtes plus dans l'entreprise parce que c'est une propriété privée et le tribunal ne peut pas obliger. sauf cas exceptionnels dans des cas particuliers l'entreprise va vous reprendre dans la fonction publique c'est un peu différent parce que c'est le tribunal administratif et c'est autre chose mais du coup c'est aussi c'est aussi c'est sûr que l'entreprise en fait là en fait elle

  • Speaker #0

    le vire complètement et elle s'en fout de perdre mais oui complètement elle se dit lui je m'en débarrasse c'est une excuse je m'en débarrasse et en plus ça donne un exemple aux autres en fait le premier coup il se fait la gueule il n'y a pas moyen je vous licencie tous en fait merci Il n'y a pas de problème. Enfin, je vous licencie tous. À mon avis, la problématique dans celle-là, c'est que quand ils ont licencié Loan en question, ses collègues, ils auraient peut-être dû se révolter et arrêter le travail immédiatement en disant, si vous touchez à lui, il n'y a plus de travail qui est fait.

  • Speaker #1

    J'ai une anecdote comme ça. Une entreprise a un licenciement qui est abusif et d'une personne qui se fait harceler par son supérieur. Et ils finissent par trouver une excuse, une faute grave. Ils accumulent un truc, ça ne tient pas debout. Sauf que cette personne était reconnue et respectée par tous les... les collègues. Et c'était quelqu'un qui ne faisait pas spécialement de bruit, mais par le fait que c'était quelqu'un qui faisait bien son travail, qu'il faisait avec une...

  • Speaker #0

    Comment dire ?

  • Speaker #1

    Une certaine conscience professionnelle. En fait, ça mettait en difficulté son hiérarchique et l'entreprise, l'organisation de l'entreprise, laissait place à un harcèlement possible par la hiérarchie. Et donc, au moment où elle s'est retrouvée licenciée, tous ses collègues, le matin où ils ont appris ça, ont complètement cessé le travail et de colère sont allés dans le bureau du chef et ont dit qu'ils ne reprendraient pas le travail tant que leurs collègues en fait seraient parvenus. Parce qu'en plus, ils ont appris le licenciement, ça s'est fait très rapidement, il a été interdit d'accéder à l'entreprise, faute grave, machin, mise à pied, et compagnie.

  • Speaker #0

    Tu te souviens du nom de cette chère entreprise ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si je peux la citer.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que tu peux la citer.

  • Speaker #1

    C'était l'entreprise Samsic, une toute petite entreprise de service. On retrouve des fois sur des maillots de foot en sponsor, c'est une grosse boîte. Je ne dirai pas où c'est, mais le salarié a été, du coup le licenciement, je ne vais pas dire qu'il a été réintégré ou qu'il n'a pas eu lieu, on va dire que l'entreprise a annulé la procédure et l'armée a son... poste. Et ça s'est arrêté, on va dire. Il y a eu des chutes après, mais on est sur du facteur humain aussi.

  • Speaker #0

    Mais je pense que la morale de cette histoire, et ça sera un peu la morale de toutes les histoires, c'est que si vous voulez vous défendre,

  • Speaker #1

    c'est ensemble.

  • Speaker #0

    C'est ensemble, enfin. Ne comptez pas sur la loi et ne comptez pas sur l'État. L'État est avec les entreprises, est avec les capitalistes. La seule...

  • Speaker #1

    moyen qu'on a de se défendre en fait c'est d'être solidaire avec nous et d'être tous ensemble en fait ah bah oui et ça et ça influence par exemple on prend il y a une fonderie par chez nous qui a lutté pendant des années pour éviter que son usine elle ferme alors aujourd'hui à la fermer ce qui leur a permis de durer aussi longtemps et aussi de partir avec les meilleures conditions possibles c'est parce qu'il y a eu une mobilisation massive des salariés et que pendant qu'il y avait la liquidation judiciaire au tribunal ça passait au tribunal les salariés étaient devant le tribunal à faire un bruit de malade. Et dans la population, ils avaient gagné la population. La population était avec eux. Parce que personne n'a envie de voir une usine centenaire qui est génératrice d'emplois et qui fait vivre tout un bassin de vie fermée. Ça, ça joue. Toutes les mobilisations sont importantes.

  • Speaker #0

    On dirait que tu m'as encore volé le mot de la fin.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai le droit. Tu as fait celui-là d'avance.

  • Speaker #0

    Non, tu me l'as volé également.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Dernier sujet ?

  • Speaker #1

    Dernier sujet, c'est encore toi qui le présente. C'est bien, tu as bien bossé.

  • Speaker #0

    Plus que toi, quand même. C'est vraiment touchant. Maintenant, c'est le moment émouvant. Maintenant, c'est le moment de l'histoire du camarade. Alors, sortez vos mouchoirs et écoutez ce qu'il va se passer maintenant.

  • Speaker #1

    Bon, mon verre de bière est plein, il manque les cacahuètes, mais à la rigueur, ça peut s'arranger. Oui, ça peut. Et tu avais une histoire à nous raconter, c'était dans le teasing de ce podcast. De qui tu vas nous parler ?

  • Speaker #0

    Alors oui, pour cette... dernière chronique, en fait, l'idée, c'est de prendre un peu d'envol, de regarder un peu plus loin et surtout de regarder derrière nous et de voir qu'est-ce qu'ils ont fait les ouvriers dans le passé et surtout ceux qui étaient un peu remarquables. Et aujourd'hui, je ne sais pas si vous connaissez, mais je vais vous parler de Pierre Semard, l'homme au rail de fer.

  • Speaker #1

    L'homme au rail de fer ? Eh oui. Un cheminot ?

  • Speaker #0

    Un cheminot, évidemment, mais pas n'importe lequel des cheminots. Il y a des hommes dont la vie épouse un destin et une cause. Un chemin tracé non par le hasard, mais par une volonté implacable de justice. Pierre Semard était de ceux-là. Il est né en 1887 dans une famille modeste à Branis-sur-Saône. Et c'est sur les rails qu'il traça son avenir. Un avenir de lutte, un avenir de résistance, mais surtout un avenir d'espoir pour la classe ouvrière et également un avenir qui fut brisé de façon tragique. C'est à 20 ans à peine que Pierre Semard, jeune ouvrier cheminot, découvre les rouages du monde syndical. Les locomotives, ces énormes à l'époque monstres de fer grondant sur des voies, crachant de la fumée, le fascinent. Mais ce sont aussi et surtout les hommes qu'il y a derrière les machines. Leurs mains qui sont noircies dessus, leur visage creusé par la fatigue, qui retient son intention. Ils triment jour et nuit pour quelques miettes. La colère monte dans ses veines. Et tout ce qu'il vit, ce n'est pas juste. Il adhère alors rapidement à la CGT, conscient que la solidarité sera l'arme de ceux que la société relègue à l'arrière-plan. D'ailleurs, ça résonne un peu. avec ce qui se passe en Martinique. Peu à peu, il gravit les échelons et prouve son intelligence dans l'organisation syndicale. En 1921, il devient secrétaire général de la Fédération des cheminots. La mission de sa vie commence alors. Défendre ses camarades coûte que coûte, pour que le fruit de la labeur ne soit pas spoilé par d'autres. Sous sa direction, la Fédération des cheminots prend une ampleur sans précédent. Il sait que l'unité est la force première des ouvriers. En 1920, Lors d'une grève historique des cheminots, Pierre Semard mène une lutte exemplaire contre les compagnies ferroviaires qui cherchent à réduire les salaires et augmenter les heures de travail. Il faut se rappeler qu'en 1920, ce n'est pas du tout les mêmes conditions de travail qu'il y a aujourd'hui. Il n'y a pas encore les 35 heures, il n'y a même pas les congés payés et les salaires, il n'y a pas de SMIC en fait. Les salaires, c'est la misère.

  • Speaker #1

    Ils ont des chèques vacances peut-être ?

  • Speaker #0

    Ils ont peut-être la prime charbon.

  • Speaker #1

    Oui, la fameuse prime charbon.

  • Speaker #0

    Les cheminots, sous son impulsion, exigent non seulement des augmentations de salaires, mais aussi des droits et des protections sociales. Le pays est complètement paralysé. Face à une répression féroce, Pierre Semard et ses camarades ne plient pas. Ils encouragent les cheminots à rester solidaires, infirmants, qu'il vaut mieux souffrir pendant un moment que voir les droits arrachés pour des générations. Et d'ailleurs, c'est quelque chose. qu'on devrait encore se rappeler aujourd'hui. Mais c'est en 1936 que Pierre Seymard marque de façon indélibile et considérable de son empreinte le paysage social français. La victoire du Front populaire, avec des réformes sociales, est une aubaine pour le mouvement ouvrier. Seymard est à la tête des négociations pour les cheminées, lors de l'accord Matignon. Ces accords historiques, obtenus grâce à des grèves massifs et une mobilisation sans précédent, permettront d'arracher plusieurs avancées sociales. majeurs, notamment, et j'en ai parlé tout à l'heure, les congés payés, une augmentation significative des salaires, on parle de plus de 30%, et surtout une semaine de travail de 40 heures pour les cheminots. Un acquis fondamental pour améliorer la qualité de vie des travailleurs. Sous la pression des grévistes, Semar et ses camarades syndicalistes obtiennent enfin des victoires tangibles qui changent la vie de millions de travailleurs et avec lesquels on profite encore aujourd'hui. Les chemins de fer deviennent plus qu'un métier, c'est complètement un symbole de la lutte. Ces rails qui traversent toute la France deviennent les veines d'un corps social en ébullition. Les cheminots, debout, prêts à se battre pour des meilleures conditions de travail, aient à leur tête Pierre Semard. Mais, comme dans toute lutte, les moments de gloire sont souvent suivis de revers. Quand la seconde guerre mondiale éclate, la France se brise, et avec elle, la vie de ceux qui luttent pour un monde plus juste. La France se plie très rapidement sous le joug des nazis et Pierre Semard, communiste avéré, est dans la ligne des murs des nazis. L'arrestation vient très vite. Interné à Bourges, puis à la prison d'Evreux, il reste toïque, fidèle à ses idéaux et même derrière les barreaux, il ne tremblera pas. Dans l'ombre de ses geôles, l'homme aux mains caleuses ne fléchit pas. Sa cause, il l'a portée toute sa vie. Et ce n'est pas dans une cellule qui la fera éteindre. Les nazis décident alors de frapper un grand coup, en représailles contre les actes de sabotage des cheminots résistants. Pierre Semar doit mourir. Le 7 mars 1942, au petit matin, le fracas des portes de la prison d'Evreux résonne. Semar sait ce qui l'attend. Il avance, calme, le pas lourd mais résolu. Les balles ne tuent pas les idées, pensait-il. Fusillé par les Allemands, Pierre Seymard tombe, mais dans sa chute, il laisse une empreinte indélébile sur les rails de l'histoire. Aujourd'hui, les cheminots se souviennent. Seymard, ce n'est pas seulement un nom gravé dans les livres d'histoire. Il est la voix des travailleurs qui résonne encore dans chaque grève, dans chaque lutte pour la justice sociale. Il est le souffle qui traverse les générations, rappelant à ceux qui empruntent les rails que la solidarité est la plus grande des forces. Ainsi la vie de Pierre Seymard est devenue une légende, un train lancé à toute vitesse sur les voies de la justice. Ceux qui croient que les hommes passent et que les causes s'éteignent se trompent. Pierre Seymard, par son courage, a prouvé que les combats des travailleurs est un éternel recommencement, un train qui ne s'arrête jamais. Vous aura plu en tout cas ?

  • Speaker #1

    Merci à tout le monde, à tous ceux qui nous ont écoutés. N'hésitez pas, je ne sais pas où ce sera mis, sur quelle plateforme ce sera posté, mais n'hésitez pas à nous faire part des retours. Il doit forcément y avoir des sections, on peut mettre des commentaires, comme on dit. Donc si vous avez des questions, des suggestions, des critiques à faire, n'hésitez pas à nous insulter si vous êtes de droite, voire plus.

  • Speaker #0

    Surtout si ce podcast vous a plu, partagez-le autour de vous. Et laissez-nous une note d'ailleurs, et des commentaires, parce que c'est ce qui va nous faire monter en visibilité.

  • Speaker #1

    Le but, c'est de le partager. On a plein d'idées, on n'y connaît rien, mais on va quand même essayer de le faire. L'idée, c'est de se dire qu'il n'y a pas Canuna et Pascal Praud, qui peuvent dire ce qu'ils pensent, en fait.

  • Speaker #0

    Toi, tu dis que tu n'y connais rien, moi, j'y connais vachement de choses. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu sais, moi, je suis électricien, toi, c'est facteur. Pourtant, c'est moi qui suis au courant. Oui,

  • Speaker #0

    mais comme je te l'ai dit, il y a plusieurs facteurs pour faire une révolution.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, ce sera le mois de la fin. Allez, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt. C'était l'heure de la riposte et c'était quand même vachement bien. C'était l'heure de la riposte et c'était quand même vachement de la merde. C'était l'heure de la riposte et retrouvez-les dans un prochain épisode. Et promis, la prochaine fois ce sera vachement mieux.

Description

Dans cet épisode, Seb l’électricien et Fab le postier discutent de la situation sociale et économique en Martinique. Ils abordent les luttes des travailleurs contre la vie chère et tentent d’analyser les mobilisations sociales et les réponses des autorités locales. Sans prétention, ils échangent leurs points de vue, proposent quelques idées de solutions, et donnent la parole à ceux qui sont directement concernés par ces enjeux.

Ensuite, Fabien présente sa chronique “La colère du facteur”, où il revient sur une affaire plutôt étonnante : le licenciement d’un salarié pour avoir envoyé un GIF. Fabien commente cette situation avec une pointe d’humour, mettant en lumière un exemple des dérives possibles au sein du management d’entreprise.

Pour finir, Fabien propose une chronique historique sur Paul Sémard, le cheminot résistant. Il retrace rapidement son parcours, évoquant son engagement syndical et sa fin tragique.

Ce format offre un mélange d’actualité, d’anecdotes humoristiques et de quelques rappels historiques.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur l'heure de la riposte, votre nouveau rendez-vous pour des discussions engageantes et percutantes sur les sujets brûlants de l'actualité. Dans ce podcast, nous décortiquerons les événements majeurs qui façonnent notre... Oh oh oh,

  • Speaker #1

    tu fais quoi là ? Tu t'es pris pour Léa Salamé ?

  • Speaker #0

    Excuse-moi, tu crois que c'était trop...

  • Speaker #1

    Bah je sais pas, essaye de faire un truc un peu plus cool, un peu plus tranquille. Là on est tous les deux avec des micros dans ton grenier, on n'est pas la matinale de France Inter quoi.

  • Speaker #0

    Ok attends, je recommence, je vais tenter un truc. L'heure de la riposte ne se contente pas de rapporter les faits. Nous cherchons à comprendre les forces sous-agentes qui influencent notre société. Notre objectif est de vous fournir des... Oh, ça c'était pas mieux là.

  • Speaker #1

    Mais non, mais mec, t'es électricien. Là on dirait Pierre Belmar un lendemain de renveillant.

  • Speaker #0

    Tu veux que je présente ça comment ? Bah je sais pas,

  • Speaker #1

    tu dis... De militants, on veut s'exprimer, s'expliquer sur des sujets d'actualité, on partage notre analyse à la cool, autour de bières, un truc tranquille quoi. Ouais,

  • Speaker #0

    mais on voulait que ce soit utile aux gens, on peut pas juste leur parler de ce qu'on pense.

  • Speaker #1

    Bah... tu veux dire qu'on peut pas faire comme Pascal Praud et Aluna ?

  • Speaker #0

    Ok, ok. Alors je suis peut-être électricien, mais toi oublie pas que t'es facteur.

  • Speaker #1

    Ouais, mais la révolution, elle dépend de plusieurs facteurs. On a des problèmes de différence.

  • Speaker #0

    C'est une véritable impossibilité de réfléchir et de débattre sans censure. L'équipe est en erreur. Que celle qui s'annonce la plus dure d'entre toutes.

  • Speaker #1

    C'est mes buts. C'est la bataille climatique et que là-dessus,

  • Speaker #0

    nous ne pouvons pas rire. Non Fabien,

  • Speaker #1

    tu ne gagneras pas avec un set.

  • Speaker #0

    C'est moi qui suis complétaire. Et maintenant,

  • Speaker #1

    c'est l'heure de la riposte.

  • Speaker #0

    Et maintenant,

  • Speaker #1

    c'est l'heure de la riposte.

  • Speaker #0

    Et maintenant, c'est l'heure de la riposte. Et maintenant, et maintenant... Bienvenue sur l'heure de la riposte, où nous plongeons dans des conversations authentiques et spontanées. Je suis Sébastien, et avec moi, mon camarade Fabien. Salut ! Aujourd'hui, nous vous proposons notre premier podcast, une discussion en plusieurs parties, passionnante évidemment. Dans la première partie, nous aborderons un sujet d'actualité brûlant concernant la situation, notamment en Martinique. On n'en parle pas beaucoup dans les médias. Et ensuite, ce sera le coup de gueule du facteur.

  • Speaker #1

    Pas content, le facteur.

  • Speaker #0

    Puis pour terminer, Fabien, tu nous raconteras une histoire. Ça, c'est un joli teasing quand même. Joli programme. Donc l'objectif de ce podcast, c'est de s'armer intellectuellement, ensemble, vous qui nous écoutez et nous derrière nos micros, car c'est pas une mince affaire. Alors que vous soyez en route pour le travail, en train de vous détendre à la maison ou simplement à la recherche d'une compagnie amicale, nous sommes ravis de vous avoir avec nous. Alors installez-vous confortablement, mettez vos écouteurs et laissez-vous emporter. C'est parti pour l'heure de la riposte. Donc premier sujet, rentrons dans le vif du sujet, un sujet d'actualité et direction la Martinique.

  • Speaker #1

    C'est plutôt pas mal.

  • Speaker #0

    C'est plutôt, ouais, c'est pas pour les vacances, parce que là-bas c'est pas les vagues qu'agit l'île. C'est un véritable vent de révolte qui secoue le pays depuis plusieurs semaines. Et on n'en parle pas beaucoup, on n'en entend pas beaucoup parler en tout cas dans les grands médias, il y a eu quelques articles de presse par-ci par-là. Mais je pense que c'est intéressant d'en parler parce que ça dépasse largement les frontières de cette île. Alors je ne vais pas parler du scandale du chlordécone ou comment l'État français a fait passer les profits de manière ouverte avant la santé de ses citoyens, jusqu'à récemment encore, non. Je vais vous parler d'un mouvement social d'ampleur qui se coule à Martinique depuis plusieurs semaines, et en tout cas de ce que j'en ai compris en cherchant des informations sur Internet, dans quelques médias, mais aussi sur les réseaux sociaux de ceux qui suivent ou participent au mouvement. Sur les réseaux sociaux, une place particulière aussi dans ce mouvement. Ça, on verra après dans la discussion, mais on peut faire des liens avec d'autres mouvements qu'on a connus. Donc commençons par le commencement. La Martinique, c'est un territoire français. Mais de ce que j'ai vu, si on demande aux habitants, on comprend vite qu'ils ne se sentent pas vraiment considérés comme des citoyens à part entière. La révolte actuelle, c'est l'explosion des frustrations qui se sont accumulées pendant des décennies, entre le coût de la vie qui est insoutenable, et c'est d'ailleurs la principale revendication actuelle, et l'élément déclencheur des manifestations. Il y a le chômage qui touche de plein fouet les jeunes, et l'impression générale d'être abandonné par l'État français. La vie sur l'île, elle est devenue de plus en plus difficile. Les prix des produits de base, ils sont 20, 30, voire 40% plus chers qu'en métropole, et les salaires, eux, ils suivent pas, et ils sont même moins importants qu'en métropole. J'ai regardé un peu sur le site de l'INSEE, il y a quelques chiffres, et on voit que les salaires sont en deçà de ce qu'on a chez nous. Le chômage aussi, il atteint des taux alarmants, et en particulier chez les jeunes. Et l'État, il n'apporte aucune solution concrète, et il ne faut pas s'étonner que ça explose. Alors donc ces dernières semaines, la situation a s'est enflammée en Martinique. Alors, pourquoi ? Parce que les Martiniquais, ils vivent depuis des années une accumulation de problèmes économiques, sociaux et politiques, on en a entendu parler quelques fois, comme ça, et aujourd'hui, je pense qu'ils n'en peuvent plus. Les manifestations qui se coulent, elles ne sont pas apparues du jour au lendemain. Elle s'inscrive dans un long historique de lutte contre les inégalités sociales. Les collectifs et les syndicats, comme l'Union Générale des Travailleurs de Martinique ou encore la CGTM, la CGT Martinique, il y a aussi, j'ai trouvé, le Mouvement International pour les Réparations, donc je ne connaissais pas. Donc ils jouent un rôle crucial dans les mobilisations, parce qu'ils organisent des actions, comme des blocages des routes, des manifestations devant les institutions publiques, etc. Et leur objectif, il est assez clair, c'est obtenir des mesures concrètes pour lutter, un, contre la vie chère, le chômage, et exiger des réformes sur les questions de santé ou d'éducation par exemple. Ces collectifs, ils se structurent autour de revendications sociales mais également identitaires. Il y a beaucoup de Martiniquais qui ressentent un décalage profond entre les décisions qui sont prises par l'État français à Paris et leur réalité locale. Cette déconnexion a été aggravée par la gestion de la crise sanitaire, où les restrictions, les mesures imposées n'ont fait qu'exacerber en fait un sentiment d'injustice. Et pour souvenir, pendant le Covid, Macron avait même autorisé les médecins cubains à venir en... aider les îles qui étaient où ils avaient un nombre de morts qui était assez astronomique. Ce qui est remarquable dans la révolte actuelle là, c'est l'organisation qui se met en place. Sur le terrain, ce sont des collectifs de citoyens qui prennent les choses en main. Des groupes comme notamment un groupe, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes. On pourrait l'appeler RPPRAC, alors on pourrait dire RPPRAC dans la discussion pour que ce soit plus facile. Et donc ces groupes, ils se sont formés pour coordonner les manifestations et les actions de protestation. La principale revendication, c'est les prix exorbitants qui sont pratiqués par la grande distribution avec des prix jusqu'à 40% plus chers qu'en métropole. Donc au début, c'est parti avec des vidéos postées sur les réseaux sociaux où on voyait des gens filmer les prix dans les magasins, le paquet de gâteaux qui était à un prix exorbitant, quasiment deux fois plus cher que chez nous. Et c'est ça, ces vidéos-là, elles ont commencé à fleurir en Martinique. Ensuite, il y a eu des sites internet qui se sont créés, notamment un site internet, il y a un ou deux médias qui en parlent, où c'était les comparateurs de prix, entre le prix en métropole et le prix à la Martinique. Et puis sur de la Réunion, la Guadeloupe, etc. Et donc ça a fait qu'amener directement du concret pour les gens. Et donc ça s'est cristallisé, la revendication, principalement sur la grande distribution. Et donc c'est ce qui a amené le mouvement à se développer. Et donc parmi les revendications actuelles, il y a celle, notamment au-delà de la vie chère en fait, il y a celle aussi pour un soutien pour les jeunes, parce que c'est un problème majeur sur les îles notamment, parce qu'il y a un taux de chômage chez les jeunes qui est, je crois que c'est plus de 30% des jeunes qui sont sans emploi. Et donc la situation elle est devenue instable. Et à cette crise sociale vient s'ajouter un contexte de tensions raciales et de revendications pour une plus grande autonomie de la Martinique. Il y a certains militants, là, dans ce mouvement. qui demande même une révision des statuts politiques de l'île pour sortir de ce qu'ils perçoivent comme un néocolonialisme économique et institutionnel. Au cœur de la révolte, on retrouve des voix qui s'élèvent pour exiger la reconnaissance des spécificités martiniquaises, comme le rappeur Kalash, par exemple, qui a fait tout un tas de vidéos de soutien au mouvement pour expliquer ce qui se passe là-bas, mais on pourrait y revenir parce qu'il y a une anecdote intéressante avec lui. Les collectifs citoyens réclament une plus grande autonomie de gestion. mais aussi la mise en place de politiques locales adaptées aux réalités de l'île. Des mesures comme notamment la baisse des prix des produits de première nécessité, des subventions pour soutenir l'économie locale, et des réformes pour mieux intégrer les jeunes dans le marché du travail. Et c'est ça qui est au centre des discussions. Ce qui est frappant, c'est l'unité qui se dégage de ces mouvements. On parle de jeunes, de travailleurs, de syndicats locaux, mais aussi d'artistes, d'intellectuels, etc. Et ils sont tous réunis pour défendre un même objectif, plus de justice sociale, plus de respect pour la population martiniquaise. Le rôle des collectifs, ici, il est central. Ce sont... eux qui portent la voix des citoyens sur la place publique. Ils sont en contact direct avec la population, parce que c'est la population, et c'est grâce à eux que les revendications restent organisées et claires. Et ça, c'est important dans ce qui est en train de se passer. Leur force, c'est cette capacité à mobiliser, à fédérer toutes les couches de la société autour de revendications communes. Mais cette révolte, elle n'est pas juste économique ou sociale. C'est aussi une question de dignité. Les Martiniquais, ils veulent être respectés en tant que peuple, avec leur propre histoire, leur propre spécificité. Et c'est ça qui rend cette révolte si puissante. Les manifestants, ils réclament pas seulement de meilleures conditions de vie, ils demandent à être enfin écoutés, à ce que leur voix, elle compte dans les décisions qui les concernent. Les manifestations récentes, elles ont montré la profondeur de cette crise. Les barricades se sont multipliées dans la rue, il y a eu des affrontements avec les forces de l'ordre, la répression policière, parce que ça a été... La première réponse du gouvernement, ça a été de faire débarquer des CRS sur l'île, comme ils ont fait en Nouvelle-Calédonie d'ailleurs, en Kaneki. Et donc tout ça, ça a fait qu'alimenter la colère. Le message des manifestants, il est simple, nous n'accepterons plus d'être traités comme des citoyens de seconde zone. En gros, c'est un truc qui revient aussi assez souvent. Ils demandent des solutions concrètes pour le chômage, la baisse des prix et une véritable reconnaissance de leur identité et de leur culture. En face, la réponse de l'État français a souvent été perçue comme insuffisante, voire condescendante. La gestion des tensions par les autorités locales et les forces de l'ordre ont souvent mené à des affrontements. Récemment, il y a même eu des heurts entre les manifestants et les policiers qui ont eu lieu. notamment lors des blocages organisés dans plusieurs points stratégiques de l'île. Il y a notamment eu un blocage du port de Fort-de-France, où il y a quasiment toutes les marchandises qui ont transit par là. Et donc il y a eu une répression policière assez importante. Et donc ça en fait, ça a été perçu comme excessif par les habitants de l'île, et ça a contribué à renforcer le mouvement, mais aussi à le radicaliser. Ensuite, les collectifs citoyens martiniquais, ils continuent de mobiliser les populations locales en appelant à la solidarité. Ils mettent en avant aussi des formes de résistance non violentes, comme des sit-ins ou des occupations de le public, pour maintenir la pression sur le gouvernement. Le rôle des syndicats, comme l'UGTM ou la CGTM, est essentiel pour coordonner certaines actions, notamment dans les entreprises. Ils incitent sur la nécessité de rester organisé et uniface à une situation qui risque de durer. Le 9 octobre, par exemple, il y a eu une opération qui a été lancée en partie par les syndicats. C'était l'opération Martinique-Île-Morte pour dénoncer la répression coloniale, pour reprendre les termes, par exemple. Donc on peut se demander si cette révolte va s'arrêter là. La réponse est probablement non. Si l'État ne prend pas en compte ces demandes, la situation risque de s'aggraver. On a vu que déjà aussi avec la Kanaki, c'est quand même une situation qui est assez tendue. Et donc on parle déjà là, dans ce que j'ai trouvé, d'actions plus radicales et aussi l'appel à des grèves générales et à de la désobéissance civile pour reprendre les termes. Alors, qu'est-ce que ça veut dire pour nous en métropole ? Pour moi, ça veut dire que ce qui se passe en Martinique, ça pourrait bien être le signe avant-coureur d'un mouvement beaucoup plus large. Alors que je dis ça, je ne prends pas de risque, parce que dans les autres territoires d'outre-mer, où les mobilisations ont déjà commencé, avec des organisations sous la même appellation, notamment en Guadeloupe, où il y a aussi un RPPRAC, comme on parlait, le Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens, mais aussi en métropole, parce que les inégalités que vivent les Martiniquais, et les Outre-mer, en fait, elles existent aussi ici. Donc cette révolte, ça pourrait bien être le symbole de la lutte contre ces injustices, déjà d'une. et où qu'elle se trouve. Et donc bref, pour finir, je dirais un mot, c'est que la Martinique, elle est en train de riposter, et il est temps qu'on en parle ici, donc ça peut engager notre première conversation, si je t'ai donné assez d'éléments pour pouvoir me poser des questions.

  • Speaker #1

    C'est marrant sur ta façon de présenter la situation en Martinique, parce que la fin fait un peu écho avec le début, où au début de ton intervention, tu dis, en fait, je vais vous parler d'une lutte. qu'on ne parle pas du tout. Et en fait, dans la lutte qu'on ne parle pas du tout, c'est d'abord les grands médias qui ne jouent pas leur rôle.

  • Speaker #0

    Les grands médias qui ne jouent pas leur rôle.

  • Speaker #1

    BFM, qui en parle extrêmement peu.

  • Speaker #0

    Ils en parlent, mais c'est peu. En fait, dans le contenu médiatique, s'il y a un immigré qui a grillé un feu rouge, ça va en parler beaucoup plus que toute une population, une frange de la population française qui se fait matraquer et qui n'arrive plus à bouffer la fin du mois.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est pas pour rien qu'ils n'en parlent pas. C'est parce que justement, ils ont une énorme peur de la propagation. Et d'ailleurs, tu le dis un petit peu à la fin, c'est que ça commence déjà à se propager sur les autres îles de la Réunion.

  • Speaker #0

    Il y a la Réunion, la Réunion... Enfin,

  • Speaker #1

    les autres îles des Caraïbes. Et parce qu'ils n'ont qu'une peur. En gros, là, on n'est pas encore sur une révolte de la faim comme on peut en connaître dans des pays à l'Afrique où la situation est encore plus grave. Mais en gros, c'est une... une déclassification de la population qui fait non mais ça va s'arrêter ou là et en fait en france on a aussi des révoltes comme ça qui sont sur les mêmes revendications alors tout de suite comme ça on pense aux gilets jaunes par exemple et d'ailleurs ce que tu me décris la situation ça te fait penser un peu j'ai jamais pensé aux gilets jaunes aussi ça m'a fait penser aux gilets jaunes notamment sur le côté réseaux sociaux qui fait que les choses s'enveniment par rapport à un média justement qui est hors de contrôle de l'État.

  • Speaker #0

    Par contre, on a vu un truc, c'est que par rapport au Gilet jaune, il y a quelque chose de différent. C'est la place des organisations militantes qui étaient déjà existantes et l'attitude qu'elles ont aussi. Pour moi, on a trop souvent vu des luttes. où il y a des organisations militantes qui peuvent essayer de s'accaparer ou se donner la légitimité d'être les professionnels de la grève, par exemple, et de dire non, c'est mieux que vous. Là, il n'y a pas ça. J'ai été regarder sur le site de la CGT, là où on voit le secrétaire, j'ai mangé son nom, il m'excusera, mais le camarade, le secrétaire de la CGT martiniquaise, qui s'exprime et qui explique qu'en fait, non, c'est un soutien, ils sont complémentaires en fait dans cette lutte, c'est-à-dire qu'ils font partie, parce qu'il explique très bien que ce collectif, il est fait de salariés, de travailleurs. et aussi de syndiqués, et qu'en fait, ce collectif c'est un tout dans lequel ils arrivent à se retrouver, et dans lequel tout le monde trouve sa place en fait. Alors des fois ça bouscule un peu nos idéaux, quand on milite dans des structures militantes, enfin voilà, quand on est dans des structures militantes bien organisées comme la CGT et tout, ce qui avait pu peut-être être un échec avec les Gilets jaunes, c'est-à-dire cette espèce de division qu'il y a eu entre par exemple les syndicats et les Gilets jaunes, les gens qui ne voulaient pas des syndicats, et puis les syndicats qui ont été méprisants vis-à-vis des Gilets jaunes, il y a eu... une période, enfin ça dépend des endroits, mais il y a eu des réactions un peu particulières. Là, on sent que le mouvement social, il a appris de ça. En tout cas, c'est ce que ça me laisse penser.

  • Speaker #1

    On peut espérer que la CGT est apprise de cette période-là.

  • Speaker #0

    Il y a un truc intéressant, donc ils ont un porte-parole, le RPPRAC, là, qui s'appelle, alors il y avait son nom, mais peu importe, il se fait appeler le R. Et donc, c'est le porte-parole. Et par exemple, il y a eu des négociations qui ont été ouvertes avec l'État. Donc, ils se sont assis autour de la table. Et on leur a demandé que ces négociations ne soient pas filmées. Et ils ont dit non, elles sont filmées, elles sont publiques, sinon on ne négocie pas. Et ça, pour éviter justement l'enfermement, le fait d'avoir des gens qui négocient à la place d'eux, là, il faut que ce soit public. Et l'État a refusé. Donc, il n'y a pas eu de négociation.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est un peu ce qui a tué les Gilets jaunes. Et ce qui a tué également le mouvement des agriculteurs. Parce qu'à chaque fois, il y avait une espèce de porte-étendard, on va dire... élus de fait, qui devaient représenter soit les agriculteurs, soit les gilets jaunes. Les mecs étaient reçus à l'Elysée, on ne savait pas trop ce qui se disait ou ce qui se passait. Et quand ils revenaient, les mecs étaient quand même beaucoup plus calmes qu'à l'origine. Au moins, quand tu fais les choses filmées et de façon directe, et d'ailleurs, je pense que c'est quelque chose qu'on devrait plus faire aussi également dans nos structures comme à la CGT, c'est que nous, à la CGT, on prend automatiquement, par exemple, je pense à une grève chez nous, les facteurs.

  • Speaker #0

    Nous on y va en tant que syndicale parce que c'est cadré avec la comprise souvent c'est le délégué syndical

  • Speaker #1

    Et après on demande aussi à des facteurs directement qui sont dans la lutte de venir avec nous et qui se font aussi témoins de la situation On n'y va jamais tout seul, la CGT elle est négociée tout seul Non mais au-delà d'y aller tout seul c'est d'y aller avec les salariés qui sont là et donc de rendre compte Et là du coup l'intérêt aussi c'est que de montrer que les choses sont filmées et directes ils peuvent pas tricher en fait ils peuvent pas essayer d'acheter les gens et on voit directement de quel côté ils sont et à quel point ils sont parfois méprisants parce qu'on le dit souvent mais on n'en a pas toujours la preuve lors des négociations, en particulier les premières il y a un gros mépris de classe en fait c'est qu'à un moment donné tu m'avais raconté une anecdote où le PDG s'était déplacé et le PDG il vous dit clairement bon maintenant on siffle la fin de la réclée et voilà les miettes qu'on va vous donner et vous retournez travailler et si les choses comme ça étaient filmées et... Au-delà d'être dit, en fait, qu'ils voient le PDG, comment il méprise les gens, comment le gouvernement méprise la population, en fait, ça changerait encore plus les choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Et donc, c'est intéressant parce qu'à la fois, on se retrouve avec... J'ai l'impression que là, on a... Je ne sais pas si c'est le mouvement social dans... Un peu dans... C'est collectivement, en fait, où il y a eu un apprentissage de ces choses-là, des gilets jaunes, des luttes qu'on a pu faire avec des syndicats, de toutes ces luttes-là, où là, t'as une espèce de transformation, où ça vient un peu s'ancrer là-dedans, et où, en fait, ça donne une puissance au mouvement. C'est-à-dire que tout arrive à être décidé par la base, en fait. Y a aucun moment, y a un organe qui dit, et pourvu que ça dure, je sais pas où ça va aller, là, on peut pas savoir, c'est du facteur humain, après, mais... Mais pour l'instant, en fait, ça tient, et les syndicats sont dans leur rôle, parce que la CGT, par exemple, a expliqué qu'ils savent organiser, ils connaissent leurs forces de frappe, ils savent organiser des choses, et bien ils sont là en soutien, en fait, et ils apportent leurs pièces. Je prends la CGT, mais il y a l'UGTM, je crois, enfin je ne veux pas dire, je ne connais pas tous les syndicats en Martinique, mais tu as ça qui vient se mettre là-dessus. Et c'est intéressant, je voulais te raconter une anecdote. Donc il y a le rappeur Kalash. qui est dans le mouvement, etc., qui a fait populariser le mouvement, qui a fait en sorte d'en parler. Et j'ai trouvé quelques informations là-dessus, où l'État saute sur la moindre occasion pour essayer de diviser, et c'est pour ça qu'on parle d'une lutte de classe, s'il la mène bien. Il a essayé de vouloir un échange avec le gouvernement, de vouloir un échange avec le gouvernement pour qu'on trouve une solution, parce que ça peut plus durer. Parce qu'il veut bien faire, en fait. Sauf que le gouvernement, le premier truc qu'ils ont fait, c'est qu'ils vont essayer de l'enfermer. Et c'est ce qu'ils sont un peu en train de faire, ça le met un peu mal à l'aise vu parce que, bah du coup c'est les citoyens qui disent hop hop hop, tu négocies pas, t'es comme les autres, et en fait c'est pas parce que t'as une voix médiatique, sers-toi de ta voix médiatique pour qu'elle apporte au mouvement, mais à aucun moment tu vas négocier en fait. Parce qu'en fait l'État il s'en sert pour dire ah il a ouvert des négociations avec un porte-parole de la Martinique.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'ils ont fait également avec les GD jaunes, c'est exactement la même stratégie.

  • Speaker #0

    Et là le collectif en fait vient de le rappeler à l'ordre, de manière un peu violente en fait, de dire oh tu fais quoi tu vois. Mais donc j'espère que ça se passe bien pour lui et je pense qu'il a appris quelque chose. Il faudrait voir un peu le contenu.

  • Speaker #1

    Je pense que s'il est authentique et qu'il est vrai dans ce qu'il fait, normalement, s'il ne cherche pas vraiment à se mettre en valeur par le biais de cette lutte, normalement, il s'est remis d'équerre avec la population.

  • Speaker #0

    Il faut savoir, c'est un point que je n'ai pas eu le temps de trop creuser, mais il faut savoir, il y a un truc qui m'a surpris, c'est qu'il y a déjà des enseignes qui ont baissé les prix comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu Carrefour avait déjà fait ça.

  • Speaker #0

    ça veut dire qu'ils se gavent ils se gavent et j'entendais le secrétaire de la CGT de la Martinique qui avait des paroles assez dures mais enfin assez dures qui était un peu marquante on va dire, c'est franche qui expliquait en gros aux autres camarades de la CGT en métropole que les capitalistes en Martinique en fait, il prend l'exemple il disait avant c'était l'esclavage de la Cannes Et aujourd'hui, c'est la banane ou le commerce, en fait. Et du coup, on est resté là-dedans. Il dit qu'on a des capitalistes qui sont hargneux et c'est les blancs qui dirigent l'île, en fait. Ils ont tout. Et il dit qu'on a des capitalistes qui sont plus voraces que chez vous, en fait.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, il n'y a qu'à voir la couleur des gendarmes et des CRS. Les gendarmes qui sont sur l'île, là, actuellement, on n'est pas sur une franche majorité de populations noires, en fait. On est sur des blancs qui se font muter là-bas pendant quelques jours. À mon avis, c'est peut-être moins le cas... sur les autres parties de la fonction publique. Et encore, ce n'est pas sûr.

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas sûr. En plus, il y a beaucoup de mutations. Après, il faudrait regarder les chiffres. Je ne veux pas dire de bêtises.

  • Speaker #1

    En fait, c'est une raison assez simple. C'est que pour avoir certains postes dans la fonction publique là-bas,

  • Speaker #0

    il faut avoir fait une école en France.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et donc là, je regardais tout à l'heure, pendant que tu parlais, les taux de chômage en Martinique. Si on compare avec la France, la population de moins de 30 ans, donc les jeunes, En France, on est à 8% de chômage.

  • Speaker #0

    C'est 3%, je crois,

  • Speaker #1

    là-bas. Là-bas, c'est 25%. Donc, c'est 1 sur 4 qui est au chômage.

  • Speaker #0

    Et si tu regardes les chiffres, parce qu'il y a différents chiffres, il y a les chiffres du taux de chômage. Et à chaque fois qu'il y a une réforme de l'assurance chômage, ces chiffres tombent, vu qu'on en radie la moitié. Et donc, en fait, ça peut laisser sous-entendre, suivant les chiffres, qu'on trouve que, de toute façon, il y a 1 jeune sur 3 qui a... qui n'a pas d'avenir, en fait, qui n'a aucune solution d'avenir. Et donc, à ça, rajouter des capitalistes qui ont la main sur tout et qui font, qui vendent des prix, qui vendent des choses à des prix, les biens de première nécessité, les prix astronomiques, forcément, ça explose.

  • Speaker #1

    Alors, moi, la question qu'on peut se poser, là, c'est à partir de quel moment, en fait, la situation va passer d'une révolte à une potentielle révolution. Et surtout, ce qui est intéressant, à mon avis, c'est à quel moment ils laissent pourrir la situation, parce que c'est ça qui se passe pendant les réformes des retraites, les différentes révoltes qu'on a pu connaître, enfin révoltes, mouvements sociaux qu'on a pu connaître. On sait qu'on perd parce que ça dure trop longtemps. À mon avis, ça, c'est quelque chose qu'on a analysé. Et j'espère que tout le monde en est convaincu, en tout cas ceux qui nous écoutent. Effectivement, quand t'as fait un mois de grève, deux mois de grève, trois mois de grève...

  • Speaker #0

    Il y a de la fatigue, de la frustration. Il y a...

  • Speaker #1

    Et en fait, il n'y a plus que deux solutions, en fait. C'est soit... Et d'ailleurs, on l'a vu sur la réforme des retraites, les organisations syndicales, ils diminuent le rythme des... des mouvements forts, c'est-à-dire qu'au lieu de passer tous les... Alors, il y a deux ans ou il y a trois ans, sur la réforme des retraites, celle qu'on a gagnée d'ailleurs, c'était jusqu'à deux à trois par semaine. Et puis sur la dernière, en 2023, c'était une par semaine. Puis après, c'était une tous les quinze jours. Puis à la fin, c'était une par mois. Donc en fait, c'est nous, nos organisations syndicales, qui s'organisent pour baisser petit à petit le nombre de mobilisations. Alors qu'en réalité, si on veut gagner, il faut qu'il y ait une augmentation crescendo sur la mobilisation. Et la question, c'est justement quand tu es au taquet, comme ils sont en train en Martinique, ils semblent être au taquet de la révolte pour rester dans les clous. La question est de savoir à quel moment il est nécessaire de passer à des revendications différentes et à une mobilisation différente. Je sais pas si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Ouais, et ils ont réussi, en fait. Moi, ce que je trouvais bien, c'est que face à la répression massive, parce que c'est Rétailleau, je sais même plus qui c'est qui est ministre de l'Intérieur.

  • Speaker #1

    Ça doit être ça, ouais.

  • Speaker #0

    Mais peu importe. La première chose qu'ils ont faite, la première réponse de l'État, ça a été de faire un débarquement de CRS sur l'île, avec couvre-feu, etc. Et donc, au lieu de rentrer dans un conflit... avec un conflit qui est difficile en fait pour que toute la population adhère à ce conflit, c'est-à-dire de le radicaliser tout de suite, dans le sens de faire face au CRS, monter les barricades, comme ça s'est passé en Kaneki un peu, pour éviter de faire ça en fait, ils occupent des parcs par exemple, il y a une occupation permanente des lieux publics, et après des actions, coups de poing qui se mènent, etc. C'est-à-dire qu'ils ne vont pas rentrer, même s'il y a eu, forcément ils étaient en train de bloquer. l'import où il y a toutes les marchandises qui transitent, les capitalistes, l'État a été déloger les manifestants pour que les capitalistes puissent bosser, ils puissent faire du pognon. Voilà, la réponse, elle a été... Mais à côté de ça, en fait, ils ont continué, ils ont réinventé le mouvement en permanence. Et je trouve ça intéressant, je ne sais pas ce que ça va donner. Je sais que, par exemple, j'ai vu un communiqué de la Fédération de l'énergie et des syndicats, il y avait Guadeloupe, Martinique, La Réunion, je ne sais plus si on avait d'autres, ou par exemple dans le secteur de l'énergie, Il y avait un appel à la grève avec une baisse de la production, avec des menaces de blackout, avec tout un tas de choses comme ça. Mais ça passe par un soutien de la population, en fait. Ce n'est pas un appel qui vient du haut, comme on a pu voir avec la manifestation du 1er octobre 2024, où les syndicats appellent à une manifestation dans la rue pour les augmentations de salaires, mais ça vient du haut, en fait. Et donc, ça n'a pas marché, il n'y avait personne dans la rue et il n'y avait pas de perspective à la suite de cette journée. Que là, il y a une construction... En tout cas, l'impression que ça me donne dans ce que j'ai vu, qui vient du bas, en fait. Et donc, ça, ça change tout. Après, c'est savoir ce qu'on en fait, nous, parce que ça nous concerne. C'est les mêmes capitalistes qui les martyrisent que ceux qu'on a chez nous. Qu'est-ce qu'on en fait ? Est-ce que sur des bases... la vie elle est chère qui est la première revendication qu'on est salarié est-ce qu'en fait il n'y a pas possibilité de construire quelque chose nous chez nous et comment par exemple on parlait de la CGT, comment la CGT elle pourrait au delà de faire vivre le mouvement en interne et de le faire connaître comment elle aurait un levier d'action chez nous quoi je pense que sur ce que tu dis et ça reflète encore le début du départ la meilleure façon de les aider là aujourd'hui

  • Speaker #1

    à mon avis, c'est de faire relayer les informations, c'est ce qu'on est en train de faire là, c'est d'écrire un maximum d'articles, c'est de partager un maximum de vidéos sur les réseaux sociaux parce qu'on voit aussi que le dénominateur commun de toutes ces révoltes parce que pour l'instant on parle de révoltes c'est justement ces réseaux sociaux et d'ailleurs les expériences de révolution, les dernières qu'on a connues, notamment les révolutions arabes en Tunisie et en Syrie, mais ça s'est moins bien passé ça part d'abord des réseaux sociaux on les a vus aussi également en chine en fait à partir du moment où le gouvernement et des capitalistes n'arrive pas à contrôler même s'il le contrôle quand même les réseaux sociaux mais n'arrive pas à contrôler l'information et qu'elle se diffuse et que ça fait comme une espèce de tâche d'huile en fait c'est là que les choses commencent à devenir intéressante et c'est là aussi que ça que il ya des perspectives de victoire mais au delà de ça Sur les perspectives de victoire, je pense qu'aujourd'hui on a passé un cap dans le capitalisme par rapport à ce qu'on a pu connaître il y a 30 ans, où il suffisait de se mobiliser massivement pour obtenir ce qu'on voulait. Aujourd'hui, même si tu te mobilises massivement, en fait tu ne gagnes pas et tu ne gagnes plus ou jamais ou pas grand-chose. On a vu les agriculteurs qui sont quand même mobilisés massivement, ils n'ont rien gagné. Le peu qu'ils ont gagné, ça a été remis en cause par les dernières...

  • Speaker #0

    par le gouvernement,

  • Speaker #1

    la dissolution de l'Assemblée.

  • Speaker #0

    Je me demandais d'ailleurs si tout ce petit monde-là, le peu qu'ils leur ont laissé...

  • Speaker #1

    Les Gilets jaunes, même chose. Ils n'ont absolument rien gagné.

  • Speaker #0

    Après, il y a eu les 100... Mais en fait, quelque part, ça n'a pas transformé. La vie des gens n'a pas été transformée. Et les profits ont continué à s'accumuler du même côté de la barrière, de la barricade.

  • Speaker #1

    Et je pense que, justement, le rôle des leaders et des organisateurs des organisateurs, on va dire, parlons plutôt de leaders, de ceux qui ont le leadership sur les révoltes populaires, c'est justement sentir le moment où il est nécessaire d'arrêter d'aller vers l'échec réformiste, c'est-à-dire d'arrêter de demander à l'État qu'il fasse quelque chose parce qu'il ne le fait pas.

  • Speaker #0

    et de prendre directement le pouvoir, d'avoir la force, de dire bon ben maintenant c'est fini d'essayer de bloquer l'économie, maintenant l'État c'est nous en fait. Et c'est là qu'il y a un basculement. Et je pense que la Martinique, pourquoi pas, c'est une possibilité là. C'est là qu'ils vont gagner en plus, parce que l'État commence à lâcher les choses au moment où il a peur de perdre le pouvoir. Et là ils disent, oh putain, c'est comme ça qu'on a gagné toutes les choses en 1936 en fait. Ils en ont gagné les choses parce que l'État avait peur de perdre le pouvoir. Et donc il s'est dit, bon ben là on va lâcher les souls. En 1945, avec les communistes, c'est la même chose en fait. Il a lâché la sécurité sociale, il a lâché les retraites, les nationalisations, parce qu'il avait peur que les communistes prennent le pouvoir. Or là, pour le moment, l'État n'a pas peur. C'est absolument nécessaire, s'ils veulent gagner, de faire peur à l'État. Et la seule chose qui les fait peur, c'est justement de perdre le contrôle et de perdre le pouvoir.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est intéressant, ce mouvement-là, je le trouve particulièrement intéressant, dans le sens où il y a... Ce qu'on a vu qui n'a pas marché et qu'on savait qu'elle est peinée à marcher avec les gilets jaunes, même si j'ai trouvé ça intéressant, c'est comment le mouvement social, et c'est ce que je dis toujours, je ne sais pas si on pourrait conclure là-dessus, toutes les luttes qu'on mène, comme la réforme des retraites, quand on est parti en grève, on savait, au fond de nous, sauf retournement de situation exceptionnelle, qu'on n'allait pas gagner. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas eu un mouvement massif. Il y avait quelques secteurs qui étaient en grève. Il y avait beaucoup de grèves par procuration, c'est-à-dire que 70 ou 80% des Français étaient contre cette réforme qu'ils trouvaient injuste et infondée. Mais au final, il y avait 3% des salariés qui étaient en grève, en fait. Et il y avait cette espèce de grève par procuration. On savait qu'on n'allait pas gagner, parce qu'ils ne nous donneront rien et qu'on ne sera pas capable de leur arracher. Et donc, du coup, le... Mais par contre, on disait toujours... Et c'est la conclusion qu'on en avait fait, c'était de se dire, on n'a pas tout perdu, parce qu'à chaque mouvement qu'on fait, à chaque lutte qu'on mène, à chaque travail collectif, expérience collective qu'on fait, en fait on apprend. Et le mouvement social, je trouve qu'il y a eu un tournant avec El Khomri, avec Sarkozy, c'était 2010 avec la réforme de la retraite, avec El Khomri, où il y a eu une massification des gens dans la rue, et il y a eu une répression policière en face plus forte, c'était sous Hollande, faut pas l'oublier, qui commençait à matraquer les manifestants. On a vu le retour des Black Blocs, etc. Ensuite, il y a eu les Gilets jaunes, avec cette séparation entre les syndicats, les politiques, ce rejet de l'institution telle qu'elle soit pour être autonome dans la lutte qu'on mène. La forte répression qu'ils se sont pris, il y a quand même beaucoup de blessés. On est en France, il y a eu beaucoup de blessés. Et petit à petit, les mouvements, aujourd'hui, ont fait une réforme des retraites. On lutte et on s'organise avec ceux qui ont un gilet jaune, ceux qui ont un gilet, les profs avec les stylos rouges, je ne sais plus. Et tout ça, en fait, il y a une convergence de toutes ces luttes qui se font. Et... et qui, du coup, demain, s'il devait y avoir une nouvelle réforme des retraites, par exemple, parce qu'en ce moment, c'est la mode, une nouvelle réforme des retraites, automatiquement, dès le départ, on serait avec les Gilets jaunés, etc., la CGT. Et tout ça, en fait, il y a des automatismes qui se créent, des contacts qui se sont créés, des manières de s'organiser qui évoluent. Parce qu'on apprend, même sans se le dire directement, on apprend à chaque fois de mouvement en mouvement. Et ce qui est intéressant dans ce qui se passe là en tout cas sur les Outre-mer, ce mouvement là en fait, je trouve qu'il a vite appris de beaucoup d'erreurs qui ont été faites sur les luttes précédentes. Et donc moi j'ai... espoir, soit qu'ils obtiennent gain de cause, déjà, on l'a vu avec Carrefour qui baisse ses prix de 20%, mais que ça puisse aller plus loin, et pourquoi pas aller sur une autodétermination en fait, du peuple martiniquais et d'autres, mais voilà, moi je pense qu'il y a vraiment de l'espoir, et en tout cas... quoi qu'il arrive je pense qu'on va apprendre de ce qui est en train de se passer en martinique et en guadeloupe et et sur ces territoires

  • Speaker #0

    Je pense que quand on discute et qu'on essaye d'analyser globalement la situation politique actuelle, quand on est de gauche, on est plutôt négatif et morose. Mais en fait, quand tu regardes, en réalité, on est quand même dans une situation pré-révolutionnaire où tout ce qui était réformiste, négociation, les capitalistes, ils sont un petit peu gentils. Tout ça, ça commence à se briser et à se casser d'une façon générale. Et en fait, plus ça va. Plus on est dans une situation pré-révolutionnaire, à savoir le système, soit tu l'acceptes, soit tu es obligé de le faire chuter complètement, que ce soit pour des raisons climatiques ou sociales. En tout cas, si tu me permets le mot de la fin, si vous avez aimé ce podcast et surtout si vous avez envie d'aider la lutte en Martinique, la chose qu'il y a à faire ici en France, en métropole, c'est de partager l'information. Partagez ce podcast, évidemment, mais surtout et aussi partagez toutes les autres informations que vous pouvez avoir sur la Martinique et peut-être lancer un espèce de monarde. Et nous, quand est-ce qu'on s'y met ? Parce qu'en fait... Pour gagner, il faut qu'on soit tous ensemble.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis je suis entièrement d'accord avec toi. Je ne te pique pas le mot de la fin, mais allez voir sur Twitter, c'est X maintenant. Mais il y a beaucoup de choses de ce qui se passe sur place, etc. Il y a aussi des chaînes YouTube francophones qui relaient pas mal aussi ces informations-là, des chaînes militantes. Donc n'hésitez pas à aller faire un tour dessus sur ce qui se passe en Martinique. vous faites sur la barre de recherche vous tapez grève martinique peu importe et vous allez trouver des choses qui sont intéressantes et bah ouais faut le partager et puis voilà comme toutes les luttes si on les regarde passer ça sert à rien mais t'as dit que tu me piquais pas le mot de la fin je suis sûr que tu l'as un peu piqué quand même allez

  • Speaker #0

    sujet suivant mesdames et messieurs après ce moment particulier d'humour, d'intelligence et de modestie nous vous proposons de passer au sujet suivant C'est l'heure de la riposte partie 2.

  • Speaker #1

    Putain mais c'est pas un peu long votre truc ? Donc deuxième sujet, on avait appelé ça le coup de gueule du facteur, donc de quoi tu vas nous parler ?

  • Speaker #0

    Aujourd'hui je vais vous parler d'un truc, accrochez-vous bien parce que vous allez avoir du mal à y croire. Imaginez-vous un instant, vous êtes salarié et vous attendez patiemment votre salaire du mois. Vos factures sont à payer. Évidemment, votre frigo, il est à remplir. Normalement, amis auditeurs, vous comme moi, le prélèvement de votre loyer ou de crédit maison, il est calé juste derrière. Et donc, arrivé à la date du salaire, pas de salaire. Vous apprenez que votre paye qui devait tomber le jeudi, par exemple, ne sera versée finalement que le samedi, soit deux jours plus tard. Alors, quand vous comptez chaque euro et que vous êtes au SMIC, disons-le clairement, un euro... Euro est en euro et ça commence à être long de jour, en fait. Et derrière, surtout, il y a des répercussions parce que la banque, elle ne va pas te faire de cadeaux. Elle va te filer des agios. Celui qui doit prélever, notamment, ton crédit immobilier, lui, il va le prendre à telle date. Il n'y a pas de négociation. Donc là, on commence à sentir le stress. Et là, vous vous dites, bon, là, il y a encore une bourde du service CRH. Et là... Imaginez-vous que pour faire détendre l'atmosphère, un de vos collègues, appelons-le Loan par exemple.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #0

    Loan.

  • Speaker #1

    Ça a un intérêt dans la suite ?

  • Speaker #0

    Bah oui, parce que c'est son vrai nom. Fait comme beaucoup d'autres feraient. Il envoie un petit gif d'Homer Simpson dans une conversation professionnelle où Homer Simpson disparaît dans un buisson. Je pense que vous avez déjà vu ce gif-là. C'est Homer qui disparaît petit à petit dans le buisson et qui fait style Oh tiens, il y a une bourde, je vais m'effacer. Et donc, il met le petit gif-là et il marque le service RH le jour de la paie. Franchement, vu la bourde que fait le service RH, on peut se permettre un peu de se moquer d'eux. Mais attendez, le vrai choc arrive. Eh bien, figurez-vous que ce petit geste anodin, cette petite blague entre collègues, va coûter très cher à Loan. Mais pas dans le sens où on aurait pu l'entendre. Non, non, son entreprise, Concentrix à complet, Compiègne, pardon, l'entreprise qui ne paie pas ses salariés à l'heure, a décidé de virer Loan. Oui, oui, vous avez bien entendu, en fait, ils l'ont carrément viré pour faute grave, pour un gif, quoi. Alors imaginez quand même l'absurdité de la situation. C'est Concentrix et son service RH qui est en tort complètement, qui a failli à leur devoir en retardant les payes, mais c'est le salarié qui se moque d'eux qu'on retrouve à la porte. Là on nage quand même en plein délire quoi. Alors soyons clairs sur la situation. Le licenciement il est abusif et à mon avis ils vont se faire recaler au prud'homme et peut-être au juge derrière. Mais ça Concentrix il le sait très bien. Depuis les réformes Macron, virer un employé, en fait, ça ne lui coûte pas si cher que ça. Et d'ailleurs, ils le sont en faute deux fois. Déjà parce que selon le Code du travail, un retard de paye est un manquement grave de l'entreprise. Je vous donne l'article qui le stipule du Code du travail. C'est l'article L32-42-1 qui stipule que le salaire doit être versé à date fixe et tout retard expose l'entreprise à des sanctions. et quand on dit des sanctions c'est pas juste un petit gif pour se moquer de tu vois Et donc retarder les payes, c'est une violation de la loi. Mais alors, en plus, virer un salarié pour faute grave, parce que sur une conversation interne à l'entreprise, il a juste mis un petit gif, alors là, je peux vous dire qu'ils sont complètement en dehors des clous. Concernant le licenciement abusif, et là c'est aussi clairement éclairé par la loi, c'est l'article 1235-3 du Code du travail qui précise qu'un licenciement sans cause réelle et sérieuse expose l'employeur à des indemnités pouvant aller jusqu'à 6 mois de salaire Pour le salarié licencié. Alors légitimement, j'espère en tout cas que l'OAN et son organisation syndicale, qui est la CGT, elle va pouvoir aller et porter la chose jusqu'au prud'homme. Mais la problématique première, c'est d'abord que depuis les ordonnances et les réformes Macron, tout licenciement abusif, il est encadré par le cadre de la loi. Et donc les indemnités, elles ne sont pas au regard du juge qui peut donner tout ce qu'il veut. Elle va être, comme je l'ai dit, pas plus de 6 mois de salaire. Et donc, pour les grandes entreprises, si vous voulez vous débarrasser d'un salarié, en fait, il suffit de le planifier et de l'organiser financièrement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est plafonné, oui.

  • Speaker #0

    Donc voilà, les amis, quand même une histoire hallucinante. La prochaine fois, je vous en raconterai d'autres parce que malheureusement, en fait...

  • Speaker #1

    Oui, mais ça, c'est des cas.

  • Speaker #0

    Des fumiers de poitron, il y en a des tonnes et des pelles.

  • Speaker #1

    Ça, c'est des cas. Moi, je suis conseiller du salarié. Donc j'interviens pour expliquer ce que c'est vite fait, je vais le dire comme ça, on est bénévole pour l'inspection du travail, pour la DRETS maintenant, et donc notre organisation syndicale en fait nomme à la DRETS des conseillers du salarié et eux, ils ne peuvent intervenir que dans le cadre... d'entretien préalable au licenciement, c'est-à-dire la petite réunion à laquelle vous êtes convoqué quand on vous explique que vous allez être licencié, et uniquement dans les entreprises où il n'y a pas de représentant du personnel. Et donc, de moins en moins, bien ou pas bien, je ne sais pas. Je pense que c'est bien, mais c'est une autre question. Et donc, du coup, en fait, ça, c'est des situations qu'on retrouve très régulièrement. Et la violence de la réforme du Code du Travail et le Comri, c'était socialiste aussi, ça. Il fait deux fois qu'on parle d'Hollande dans ce podcast. Oui, c'est bizarre. Répression policière et réforme du Code du Travail. Ça a été aussi d'une grande violence, en fait. Et ça permet aussi, ça libère sur ces choses comme ça. Oui. Après, c'était un militant

  • Speaker #0

    CGT ? Non, ce n'était pas un militant CGT, selon les informations que j'ai.

  • Speaker #1

    Parce que des fois, ça peut aussi être l'occasion. Mais après, le problème du licenciement aussi, ce qui est compliqué, c'est qu'une entreprise, on est dans un système libéral, une entreprise, c'est une propriété privée. Et donc, un patron... Il peut vous licencier, vous pouvez gagner au prud'homme, c'est-à-dire que les prud'hommes diront, ou le tribunal, enfin peu importe, dira, le licenciement n'est pas reconnu, donc vous n'êtes pas licencié, mais vous n'êtes plus dans l'entreprise parce que c'est une propriété privée et le tribunal ne peut pas obliger. sauf cas exceptionnels dans des cas particuliers l'entreprise va vous reprendre dans la fonction publique c'est un peu différent parce que c'est le tribunal administratif et c'est autre chose mais du coup c'est aussi c'est aussi c'est sûr que l'entreprise en fait là en fait elle

  • Speaker #0

    le vire complètement et elle s'en fout de perdre mais oui complètement elle se dit lui je m'en débarrasse c'est une excuse je m'en débarrasse et en plus ça donne un exemple aux autres en fait le premier coup il se fait la gueule il n'y a pas moyen je vous licencie tous en fait merci Il n'y a pas de problème. Enfin, je vous licencie tous. À mon avis, la problématique dans celle-là, c'est que quand ils ont licencié Loan en question, ses collègues, ils auraient peut-être dû se révolter et arrêter le travail immédiatement en disant, si vous touchez à lui, il n'y a plus de travail qui est fait.

  • Speaker #1

    J'ai une anecdote comme ça. Une entreprise a un licenciement qui est abusif et d'une personne qui se fait harceler par son supérieur. Et ils finissent par trouver une excuse, une faute grave. Ils accumulent un truc, ça ne tient pas debout. Sauf que cette personne était reconnue et respectée par tous les... les collègues. Et c'était quelqu'un qui ne faisait pas spécialement de bruit, mais par le fait que c'était quelqu'un qui faisait bien son travail, qu'il faisait avec une...

  • Speaker #0

    Comment dire ?

  • Speaker #1

    Une certaine conscience professionnelle. En fait, ça mettait en difficulté son hiérarchique et l'entreprise, l'organisation de l'entreprise, laissait place à un harcèlement possible par la hiérarchie. Et donc, au moment où elle s'est retrouvée licenciée, tous ses collègues, le matin où ils ont appris ça, ont complètement cessé le travail et de colère sont allés dans le bureau du chef et ont dit qu'ils ne reprendraient pas le travail tant que leurs collègues en fait seraient parvenus. Parce qu'en plus, ils ont appris le licenciement, ça s'est fait très rapidement, il a été interdit d'accéder à l'entreprise, faute grave, machin, mise à pied, et compagnie.

  • Speaker #0

    Tu te souviens du nom de cette chère entreprise ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si je peux la citer.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que tu peux la citer.

  • Speaker #1

    C'était l'entreprise Samsic, une toute petite entreprise de service. On retrouve des fois sur des maillots de foot en sponsor, c'est une grosse boîte. Je ne dirai pas où c'est, mais le salarié a été, du coup le licenciement, je ne vais pas dire qu'il a été réintégré ou qu'il n'a pas eu lieu, on va dire que l'entreprise a annulé la procédure et l'armée a son... poste. Et ça s'est arrêté, on va dire. Il y a eu des chutes après, mais on est sur du facteur humain aussi.

  • Speaker #0

    Mais je pense que la morale de cette histoire, et ça sera un peu la morale de toutes les histoires, c'est que si vous voulez vous défendre,

  • Speaker #1

    c'est ensemble.

  • Speaker #0

    C'est ensemble, enfin. Ne comptez pas sur la loi et ne comptez pas sur l'État. L'État est avec les entreprises, est avec les capitalistes. La seule...

  • Speaker #1

    moyen qu'on a de se défendre en fait c'est d'être solidaire avec nous et d'être tous ensemble en fait ah bah oui et ça et ça influence par exemple on prend il y a une fonderie par chez nous qui a lutté pendant des années pour éviter que son usine elle ferme alors aujourd'hui à la fermer ce qui leur a permis de durer aussi longtemps et aussi de partir avec les meilleures conditions possibles c'est parce qu'il y a eu une mobilisation massive des salariés et que pendant qu'il y avait la liquidation judiciaire au tribunal ça passait au tribunal les salariés étaient devant le tribunal à faire un bruit de malade. Et dans la population, ils avaient gagné la population. La population était avec eux. Parce que personne n'a envie de voir une usine centenaire qui est génératrice d'emplois et qui fait vivre tout un bassin de vie fermée. Ça, ça joue. Toutes les mobilisations sont importantes.

  • Speaker #0

    On dirait que tu m'as encore volé le mot de la fin.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai le droit. Tu as fait celui-là d'avance.

  • Speaker #0

    Non, tu me l'as volé également.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Dernier sujet ?

  • Speaker #1

    Dernier sujet, c'est encore toi qui le présente. C'est bien, tu as bien bossé.

  • Speaker #0

    Plus que toi, quand même. C'est vraiment touchant. Maintenant, c'est le moment émouvant. Maintenant, c'est le moment de l'histoire du camarade. Alors, sortez vos mouchoirs et écoutez ce qu'il va se passer maintenant.

  • Speaker #1

    Bon, mon verre de bière est plein, il manque les cacahuètes, mais à la rigueur, ça peut s'arranger. Oui, ça peut. Et tu avais une histoire à nous raconter, c'était dans le teasing de ce podcast. De qui tu vas nous parler ?

  • Speaker #0

    Alors oui, pour cette... dernière chronique, en fait, l'idée, c'est de prendre un peu d'envol, de regarder un peu plus loin et surtout de regarder derrière nous et de voir qu'est-ce qu'ils ont fait les ouvriers dans le passé et surtout ceux qui étaient un peu remarquables. Et aujourd'hui, je ne sais pas si vous connaissez, mais je vais vous parler de Pierre Semard, l'homme au rail de fer.

  • Speaker #1

    L'homme au rail de fer ? Eh oui. Un cheminot ?

  • Speaker #0

    Un cheminot, évidemment, mais pas n'importe lequel des cheminots. Il y a des hommes dont la vie épouse un destin et une cause. Un chemin tracé non par le hasard, mais par une volonté implacable de justice. Pierre Semard était de ceux-là. Il est né en 1887 dans une famille modeste à Branis-sur-Saône. Et c'est sur les rails qu'il traça son avenir. Un avenir de lutte, un avenir de résistance, mais surtout un avenir d'espoir pour la classe ouvrière et également un avenir qui fut brisé de façon tragique. C'est à 20 ans à peine que Pierre Semard, jeune ouvrier cheminot, découvre les rouages du monde syndical. Les locomotives, ces énormes à l'époque monstres de fer grondant sur des voies, crachant de la fumée, le fascinent. Mais ce sont aussi et surtout les hommes qu'il y a derrière les machines. Leurs mains qui sont noircies dessus, leur visage creusé par la fatigue, qui retient son intention. Ils triment jour et nuit pour quelques miettes. La colère monte dans ses veines. Et tout ce qu'il vit, ce n'est pas juste. Il adhère alors rapidement à la CGT, conscient que la solidarité sera l'arme de ceux que la société relègue à l'arrière-plan. D'ailleurs, ça résonne un peu. avec ce qui se passe en Martinique. Peu à peu, il gravit les échelons et prouve son intelligence dans l'organisation syndicale. En 1921, il devient secrétaire général de la Fédération des cheminots. La mission de sa vie commence alors. Défendre ses camarades coûte que coûte, pour que le fruit de la labeur ne soit pas spoilé par d'autres. Sous sa direction, la Fédération des cheminots prend une ampleur sans précédent. Il sait que l'unité est la force première des ouvriers. En 1920, Lors d'une grève historique des cheminots, Pierre Semard mène une lutte exemplaire contre les compagnies ferroviaires qui cherchent à réduire les salaires et augmenter les heures de travail. Il faut se rappeler qu'en 1920, ce n'est pas du tout les mêmes conditions de travail qu'il y a aujourd'hui. Il n'y a pas encore les 35 heures, il n'y a même pas les congés payés et les salaires, il n'y a pas de SMIC en fait. Les salaires, c'est la misère.

  • Speaker #1

    Ils ont des chèques vacances peut-être ?

  • Speaker #0

    Ils ont peut-être la prime charbon.

  • Speaker #1

    Oui, la fameuse prime charbon.

  • Speaker #0

    Les cheminots, sous son impulsion, exigent non seulement des augmentations de salaires, mais aussi des droits et des protections sociales. Le pays est complètement paralysé. Face à une répression féroce, Pierre Semard et ses camarades ne plient pas. Ils encouragent les cheminots à rester solidaires, infirmants, qu'il vaut mieux souffrir pendant un moment que voir les droits arrachés pour des générations. Et d'ailleurs, c'est quelque chose. qu'on devrait encore se rappeler aujourd'hui. Mais c'est en 1936 que Pierre Seymard marque de façon indélibile et considérable de son empreinte le paysage social français. La victoire du Front populaire, avec des réformes sociales, est une aubaine pour le mouvement ouvrier. Seymard est à la tête des négociations pour les cheminées, lors de l'accord Matignon. Ces accords historiques, obtenus grâce à des grèves massifs et une mobilisation sans précédent, permettront d'arracher plusieurs avancées sociales. majeurs, notamment, et j'en ai parlé tout à l'heure, les congés payés, une augmentation significative des salaires, on parle de plus de 30%, et surtout une semaine de travail de 40 heures pour les cheminots. Un acquis fondamental pour améliorer la qualité de vie des travailleurs. Sous la pression des grévistes, Semar et ses camarades syndicalistes obtiennent enfin des victoires tangibles qui changent la vie de millions de travailleurs et avec lesquels on profite encore aujourd'hui. Les chemins de fer deviennent plus qu'un métier, c'est complètement un symbole de la lutte. Ces rails qui traversent toute la France deviennent les veines d'un corps social en ébullition. Les cheminots, debout, prêts à se battre pour des meilleures conditions de travail, aient à leur tête Pierre Semard. Mais, comme dans toute lutte, les moments de gloire sont souvent suivis de revers. Quand la seconde guerre mondiale éclate, la France se brise, et avec elle, la vie de ceux qui luttent pour un monde plus juste. La France se plie très rapidement sous le joug des nazis et Pierre Semard, communiste avéré, est dans la ligne des murs des nazis. L'arrestation vient très vite. Interné à Bourges, puis à la prison d'Evreux, il reste toïque, fidèle à ses idéaux et même derrière les barreaux, il ne tremblera pas. Dans l'ombre de ses geôles, l'homme aux mains caleuses ne fléchit pas. Sa cause, il l'a portée toute sa vie. Et ce n'est pas dans une cellule qui la fera éteindre. Les nazis décident alors de frapper un grand coup, en représailles contre les actes de sabotage des cheminots résistants. Pierre Semar doit mourir. Le 7 mars 1942, au petit matin, le fracas des portes de la prison d'Evreux résonne. Semar sait ce qui l'attend. Il avance, calme, le pas lourd mais résolu. Les balles ne tuent pas les idées, pensait-il. Fusillé par les Allemands, Pierre Seymard tombe, mais dans sa chute, il laisse une empreinte indélébile sur les rails de l'histoire. Aujourd'hui, les cheminots se souviennent. Seymard, ce n'est pas seulement un nom gravé dans les livres d'histoire. Il est la voix des travailleurs qui résonne encore dans chaque grève, dans chaque lutte pour la justice sociale. Il est le souffle qui traverse les générations, rappelant à ceux qui empruntent les rails que la solidarité est la plus grande des forces. Ainsi la vie de Pierre Seymard est devenue une légende, un train lancé à toute vitesse sur les voies de la justice. Ceux qui croient que les hommes passent et que les causes s'éteignent se trompent. Pierre Seymard, par son courage, a prouvé que les combats des travailleurs est un éternel recommencement, un train qui ne s'arrête jamais. Vous aura plu en tout cas ?

  • Speaker #1

    Merci à tout le monde, à tous ceux qui nous ont écoutés. N'hésitez pas, je ne sais pas où ce sera mis, sur quelle plateforme ce sera posté, mais n'hésitez pas à nous faire part des retours. Il doit forcément y avoir des sections, on peut mettre des commentaires, comme on dit. Donc si vous avez des questions, des suggestions, des critiques à faire, n'hésitez pas à nous insulter si vous êtes de droite, voire plus.

  • Speaker #0

    Surtout si ce podcast vous a plu, partagez-le autour de vous. Et laissez-nous une note d'ailleurs, et des commentaires, parce que c'est ce qui va nous faire monter en visibilité.

  • Speaker #1

    Le but, c'est de le partager. On a plein d'idées, on n'y connaît rien, mais on va quand même essayer de le faire. L'idée, c'est de se dire qu'il n'y a pas Canuna et Pascal Praud, qui peuvent dire ce qu'ils pensent, en fait.

  • Speaker #0

    Toi, tu dis que tu n'y connais rien, moi, j'y connais vachement de choses. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu sais, moi, je suis électricien, toi, c'est facteur. Pourtant, c'est moi qui suis au courant. Oui,

  • Speaker #0

    mais comme je te l'ai dit, il y a plusieurs facteurs pour faire une révolution.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, ce sera le mois de la fin. Allez, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt. C'était l'heure de la riposte et c'était quand même vachement bien. C'était l'heure de la riposte et c'était quand même vachement de la merde. C'était l'heure de la riposte et retrouvez-les dans un prochain épisode. Et promis, la prochaine fois ce sera vachement mieux.

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Description

Dans cet épisode, Seb l’électricien et Fab le postier discutent de la situation sociale et économique en Martinique. Ils abordent les luttes des travailleurs contre la vie chère et tentent d’analyser les mobilisations sociales et les réponses des autorités locales. Sans prétention, ils échangent leurs points de vue, proposent quelques idées de solutions, et donnent la parole à ceux qui sont directement concernés par ces enjeux.

Ensuite, Fabien présente sa chronique “La colère du facteur”, où il revient sur une affaire plutôt étonnante : le licenciement d’un salarié pour avoir envoyé un GIF. Fabien commente cette situation avec une pointe d’humour, mettant en lumière un exemple des dérives possibles au sein du management d’entreprise.

Pour finir, Fabien propose une chronique historique sur Paul Sémard, le cheminot résistant. Il retrace rapidement son parcours, évoquant son engagement syndical et sa fin tragique.

Ce format offre un mélange d’actualité, d’anecdotes humoristiques et de quelques rappels historiques.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur l'heure de la riposte, votre nouveau rendez-vous pour des discussions engageantes et percutantes sur les sujets brûlants de l'actualité. Dans ce podcast, nous décortiquerons les événements majeurs qui façonnent notre... Oh oh oh,

  • Speaker #1

    tu fais quoi là ? Tu t'es pris pour Léa Salamé ?

  • Speaker #0

    Excuse-moi, tu crois que c'était trop...

  • Speaker #1

    Bah je sais pas, essaye de faire un truc un peu plus cool, un peu plus tranquille. Là on est tous les deux avec des micros dans ton grenier, on n'est pas la matinale de France Inter quoi.

  • Speaker #0

    Ok attends, je recommence, je vais tenter un truc. L'heure de la riposte ne se contente pas de rapporter les faits. Nous cherchons à comprendre les forces sous-agentes qui influencent notre société. Notre objectif est de vous fournir des... Oh, ça c'était pas mieux là.

  • Speaker #1

    Mais non, mais mec, t'es électricien. Là on dirait Pierre Belmar un lendemain de renveillant.

  • Speaker #0

    Tu veux que je présente ça comment ? Bah je sais pas,

  • Speaker #1

    tu dis... De militants, on veut s'exprimer, s'expliquer sur des sujets d'actualité, on partage notre analyse à la cool, autour de bières, un truc tranquille quoi. Ouais,

  • Speaker #0

    mais on voulait que ce soit utile aux gens, on peut pas juste leur parler de ce qu'on pense.

  • Speaker #1

    Bah... tu veux dire qu'on peut pas faire comme Pascal Praud et Aluna ?

  • Speaker #0

    Ok, ok. Alors je suis peut-être électricien, mais toi oublie pas que t'es facteur.

  • Speaker #1

    Ouais, mais la révolution, elle dépend de plusieurs facteurs. On a des problèmes de différence.

  • Speaker #0

    C'est une véritable impossibilité de réfléchir et de débattre sans censure. L'équipe est en erreur. Que celle qui s'annonce la plus dure d'entre toutes.

  • Speaker #1

    C'est mes buts. C'est la bataille climatique et que là-dessus,

  • Speaker #0

    nous ne pouvons pas rire. Non Fabien,

  • Speaker #1

    tu ne gagneras pas avec un set.

  • Speaker #0

    C'est moi qui suis complétaire. Et maintenant,

  • Speaker #1

    c'est l'heure de la riposte.

  • Speaker #0

    Et maintenant,

  • Speaker #1

    c'est l'heure de la riposte.

  • Speaker #0

    Et maintenant, c'est l'heure de la riposte. Et maintenant, et maintenant... Bienvenue sur l'heure de la riposte, où nous plongeons dans des conversations authentiques et spontanées. Je suis Sébastien, et avec moi, mon camarade Fabien. Salut ! Aujourd'hui, nous vous proposons notre premier podcast, une discussion en plusieurs parties, passionnante évidemment. Dans la première partie, nous aborderons un sujet d'actualité brûlant concernant la situation, notamment en Martinique. On n'en parle pas beaucoup dans les médias. Et ensuite, ce sera le coup de gueule du facteur.

  • Speaker #1

    Pas content, le facteur.

  • Speaker #0

    Puis pour terminer, Fabien, tu nous raconteras une histoire. Ça, c'est un joli teasing quand même. Joli programme. Donc l'objectif de ce podcast, c'est de s'armer intellectuellement, ensemble, vous qui nous écoutez et nous derrière nos micros, car c'est pas une mince affaire. Alors que vous soyez en route pour le travail, en train de vous détendre à la maison ou simplement à la recherche d'une compagnie amicale, nous sommes ravis de vous avoir avec nous. Alors installez-vous confortablement, mettez vos écouteurs et laissez-vous emporter. C'est parti pour l'heure de la riposte. Donc premier sujet, rentrons dans le vif du sujet, un sujet d'actualité et direction la Martinique.

  • Speaker #1

    C'est plutôt pas mal.

  • Speaker #0

    C'est plutôt, ouais, c'est pas pour les vacances, parce que là-bas c'est pas les vagues qu'agit l'île. C'est un véritable vent de révolte qui secoue le pays depuis plusieurs semaines. Et on n'en parle pas beaucoup, on n'en entend pas beaucoup parler en tout cas dans les grands médias, il y a eu quelques articles de presse par-ci par-là. Mais je pense que c'est intéressant d'en parler parce que ça dépasse largement les frontières de cette île. Alors je ne vais pas parler du scandale du chlordécone ou comment l'État français a fait passer les profits de manière ouverte avant la santé de ses citoyens, jusqu'à récemment encore, non. Je vais vous parler d'un mouvement social d'ampleur qui se coule à Martinique depuis plusieurs semaines, et en tout cas de ce que j'en ai compris en cherchant des informations sur Internet, dans quelques médias, mais aussi sur les réseaux sociaux de ceux qui suivent ou participent au mouvement. Sur les réseaux sociaux, une place particulière aussi dans ce mouvement. Ça, on verra après dans la discussion, mais on peut faire des liens avec d'autres mouvements qu'on a connus. Donc commençons par le commencement. La Martinique, c'est un territoire français. Mais de ce que j'ai vu, si on demande aux habitants, on comprend vite qu'ils ne se sentent pas vraiment considérés comme des citoyens à part entière. La révolte actuelle, c'est l'explosion des frustrations qui se sont accumulées pendant des décennies, entre le coût de la vie qui est insoutenable, et c'est d'ailleurs la principale revendication actuelle, et l'élément déclencheur des manifestations. Il y a le chômage qui touche de plein fouet les jeunes, et l'impression générale d'être abandonné par l'État français. La vie sur l'île, elle est devenue de plus en plus difficile. Les prix des produits de base, ils sont 20, 30, voire 40% plus chers qu'en métropole, et les salaires, eux, ils suivent pas, et ils sont même moins importants qu'en métropole. J'ai regardé un peu sur le site de l'INSEE, il y a quelques chiffres, et on voit que les salaires sont en deçà de ce qu'on a chez nous. Le chômage aussi, il atteint des taux alarmants, et en particulier chez les jeunes. Et l'État, il n'apporte aucune solution concrète, et il ne faut pas s'étonner que ça explose. Alors donc ces dernières semaines, la situation a s'est enflammée en Martinique. Alors, pourquoi ? Parce que les Martiniquais, ils vivent depuis des années une accumulation de problèmes économiques, sociaux et politiques, on en a entendu parler quelques fois, comme ça, et aujourd'hui, je pense qu'ils n'en peuvent plus. Les manifestations qui se coulent, elles ne sont pas apparues du jour au lendemain. Elle s'inscrive dans un long historique de lutte contre les inégalités sociales. Les collectifs et les syndicats, comme l'Union Générale des Travailleurs de Martinique ou encore la CGTM, la CGT Martinique, il y a aussi, j'ai trouvé, le Mouvement International pour les Réparations, donc je ne connaissais pas. Donc ils jouent un rôle crucial dans les mobilisations, parce qu'ils organisent des actions, comme des blocages des routes, des manifestations devant les institutions publiques, etc. Et leur objectif, il est assez clair, c'est obtenir des mesures concrètes pour lutter, un, contre la vie chère, le chômage, et exiger des réformes sur les questions de santé ou d'éducation par exemple. Ces collectifs, ils se structurent autour de revendications sociales mais également identitaires. Il y a beaucoup de Martiniquais qui ressentent un décalage profond entre les décisions qui sont prises par l'État français à Paris et leur réalité locale. Cette déconnexion a été aggravée par la gestion de la crise sanitaire, où les restrictions, les mesures imposées n'ont fait qu'exacerber en fait un sentiment d'injustice. Et pour souvenir, pendant le Covid, Macron avait même autorisé les médecins cubains à venir en... aider les îles qui étaient où ils avaient un nombre de morts qui était assez astronomique. Ce qui est remarquable dans la révolte actuelle là, c'est l'organisation qui se met en place. Sur le terrain, ce sont des collectifs de citoyens qui prennent les choses en main. Des groupes comme notamment un groupe, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes. On pourrait l'appeler RPPRAC, alors on pourrait dire RPPRAC dans la discussion pour que ce soit plus facile. Et donc ces groupes, ils se sont formés pour coordonner les manifestations et les actions de protestation. La principale revendication, c'est les prix exorbitants qui sont pratiqués par la grande distribution avec des prix jusqu'à 40% plus chers qu'en métropole. Donc au début, c'est parti avec des vidéos postées sur les réseaux sociaux où on voyait des gens filmer les prix dans les magasins, le paquet de gâteaux qui était à un prix exorbitant, quasiment deux fois plus cher que chez nous. Et c'est ça, ces vidéos-là, elles ont commencé à fleurir en Martinique. Ensuite, il y a eu des sites internet qui se sont créés, notamment un site internet, il y a un ou deux médias qui en parlent, où c'était les comparateurs de prix, entre le prix en métropole et le prix à la Martinique. Et puis sur de la Réunion, la Guadeloupe, etc. Et donc ça a fait qu'amener directement du concret pour les gens. Et donc ça s'est cristallisé, la revendication, principalement sur la grande distribution. Et donc c'est ce qui a amené le mouvement à se développer. Et donc parmi les revendications actuelles, il y a celle, notamment au-delà de la vie chère en fait, il y a celle aussi pour un soutien pour les jeunes, parce que c'est un problème majeur sur les îles notamment, parce qu'il y a un taux de chômage chez les jeunes qui est, je crois que c'est plus de 30% des jeunes qui sont sans emploi. Et donc la situation elle est devenue instable. Et à cette crise sociale vient s'ajouter un contexte de tensions raciales et de revendications pour une plus grande autonomie de la Martinique. Il y a certains militants, là, dans ce mouvement. qui demande même une révision des statuts politiques de l'île pour sortir de ce qu'ils perçoivent comme un néocolonialisme économique et institutionnel. Au cœur de la révolte, on retrouve des voix qui s'élèvent pour exiger la reconnaissance des spécificités martiniquaises, comme le rappeur Kalash, par exemple, qui a fait tout un tas de vidéos de soutien au mouvement pour expliquer ce qui se passe là-bas, mais on pourrait y revenir parce qu'il y a une anecdote intéressante avec lui. Les collectifs citoyens réclament une plus grande autonomie de gestion. mais aussi la mise en place de politiques locales adaptées aux réalités de l'île. Des mesures comme notamment la baisse des prix des produits de première nécessité, des subventions pour soutenir l'économie locale, et des réformes pour mieux intégrer les jeunes dans le marché du travail. Et c'est ça qui est au centre des discussions. Ce qui est frappant, c'est l'unité qui se dégage de ces mouvements. On parle de jeunes, de travailleurs, de syndicats locaux, mais aussi d'artistes, d'intellectuels, etc. Et ils sont tous réunis pour défendre un même objectif, plus de justice sociale, plus de respect pour la population martiniquaise. Le rôle des collectifs, ici, il est central. Ce sont... eux qui portent la voix des citoyens sur la place publique. Ils sont en contact direct avec la population, parce que c'est la population, et c'est grâce à eux que les revendications restent organisées et claires. Et ça, c'est important dans ce qui est en train de se passer. Leur force, c'est cette capacité à mobiliser, à fédérer toutes les couches de la société autour de revendications communes. Mais cette révolte, elle n'est pas juste économique ou sociale. C'est aussi une question de dignité. Les Martiniquais, ils veulent être respectés en tant que peuple, avec leur propre histoire, leur propre spécificité. Et c'est ça qui rend cette révolte si puissante. Les manifestants, ils réclament pas seulement de meilleures conditions de vie, ils demandent à être enfin écoutés, à ce que leur voix, elle compte dans les décisions qui les concernent. Les manifestations récentes, elles ont montré la profondeur de cette crise. Les barricades se sont multipliées dans la rue, il y a eu des affrontements avec les forces de l'ordre, la répression policière, parce que ça a été... La première réponse du gouvernement, ça a été de faire débarquer des CRS sur l'île, comme ils ont fait en Nouvelle-Calédonie d'ailleurs, en Kaneki. Et donc tout ça, ça a fait qu'alimenter la colère. Le message des manifestants, il est simple, nous n'accepterons plus d'être traités comme des citoyens de seconde zone. En gros, c'est un truc qui revient aussi assez souvent. Ils demandent des solutions concrètes pour le chômage, la baisse des prix et une véritable reconnaissance de leur identité et de leur culture. En face, la réponse de l'État français a souvent été perçue comme insuffisante, voire condescendante. La gestion des tensions par les autorités locales et les forces de l'ordre ont souvent mené à des affrontements. Récemment, il y a même eu des heurts entre les manifestants et les policiers qui ont eu lieu. notamment lors des blocages organisés dans plusieurs points stratégiques de l'île. Il y a notamment eu un blocage du port de Fort-de-France, où il y a quasiment toutes les marchandises qui ont transit par là. Et donc il y a eu une répression policière assez importante. Et donc ça en fait, ça a été perçu comme excessif par les habitants de l'île, et ça a contribué à renforcer le mouvement, mais aussi à le radicaliser. Ensuite, les collectifs citoyens martiniquais, ils continuent de mobiliser les populations locales en appelant à la solidarité. Ils mettent en avant aussi des formes de résistance non violentes, comme des sit-ins ou des occupations de le public, pour maintenir la pression sur le gouvernement. Le rôle des syndicats, comme l'UGTM ou la CGTM, est essentiel pour coordonner certaines actions, notamment dans les entreprises. Ils incitent sur la nécessité de rester organisé et uniface à une situation qui risque de durer. Le 9 octobre, par exemple, il y a eu une opération qui a été lancée en partie par les syndicats. C'était l'opération Martinique-Île-Morte pour dénoncer la répression coloniale, pour reprendre les termes, par exemple. Donc on peut se demander si cette révolte va s'arrêter là. La réponse est probablement non. Si l'État ne prend pas en compte ces demandes, la situation risque de s'aggraver. On a vu que déjà aussi avec la Kanaki, c'est quand même une situation qui est assez tendue. Et donc on parle déjà là, dans ce que j'ai trouvé, d'actions plus radicales et aussi l'appel à des grèves générales et à de la désobéissance civile pour reprendre les termes. Alors, qu'est-ce que ça veut dire pour nous en métropole ? Pour moi, ça veut dire que ce qui se passe en Martinique, ça pourrait bien être le signe avant-coureur d'un mouvement beaucoup plus large. Alors que je dis ça, je ne prends pas de risque, parce que dans les autres territoires d'outre-mer, où les mobilisations ont déjà commencé, avec des organisations sous la même appellation, notamment en Guadeloupe, où il y a aussi un RPPRAC, comme on parlait, le Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens, mais aussi en métropole, parce que les inégalités que vivent les Martiniquais, et les Outre-mer, en fait, elles existent aussi ici. Donc cette révolte, ça pourrait bien être le symbole de la lutte contre ces injustices, déjà d'une. et où qu'elle se trouve. Et donc bref, pour finir, je dirais un mot, c'est que la Martinique, elle est en train de riposter, et il est temps qu'on en parle ici, donc ça peut engager notre première conversation, si je t'ai donné assez d'éléments pour pouvoir me poser des questions.

  • Speaker #1

    C'est marrant sur ta façon de présenter la situation en Martinique, parce que la fin fait un peu écho avec le début, où au début de ton intervention, tu dis, en fait, je vais vous parler d'une lutte. qu'on ne parle pas du tout. Et en fait, dans la lutte qu'on ne parle pas du tout, c'est d'abord les grands médias qui ne jouent pas leur rôle.

  • Speaker #0

    Les grands médias qui ne jouent pas leur rôle.

  • Speaker #1

    BFM, qui en parle extrêmement peu.

  • Speaker #0

    Ils en parlent, mais c'est peu. En fait, dans le contenu médiatique, s'il y a un immigré qui a grillé un feu rouge, ça va en parler beaucoup plus que toute une population, une frange de la population française qui se fait matraquer et qui n'arrive plus à bouffer la fin du mois.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est pas pour rien qu'ils n'en parlent pas. C'est parce que justement, ils ont une énorme peur de la propagation. Et d'ailleurs, tu le dis un petit peu à la fin, c'est que ça commence déjà à se propager sur les autres îles de la Réunion.

  • Speaker #0

    Il y a la Réunion, la Réunion... Enfin,

  • Speaker #1

    les autres îles des Caraïbes. Et parce qu'ils n'ont qu'une peur. En gros, là, on n'est pas encore sur une révolte de la faim comme on peut en connaître dans des pays à l'Afrique où la situation est encore plus grave. Mais en gros, c'est une... une déclassification de la population qui fait non mais ça va s'arrêter ou là et en fait en france on a aussi des révoltes comme ça qui sont sur les mêmes revendications alors tout de suite comme ça on pense aux gilets jaunes par exemple et d'ailleurs ce que tu me décris la situation ça te fait penser un peu j'ai jamais pensé aux gilets jaunes aussi ça m'a fait penser aux gilets jaunes notamment sur le côté réseaux sociaux qui fait que les choses s'enveniment par rapport à un média justement qui est hors de contrôle de l'État.

  • Speaker #0

    Par contre, on a vu un truc, c'est que par rapport au Gilet jaune, il y a quelque chose de différent. C'est la place des organisations militantes qui étaient déjà existantes et l'attitude qu'elles ont aussi. Pour moi, on a trop souvent vu des luttes. où il y a des organisations militantes qui peuvent essayer de s'accaparer ou se donner la légitimité d'être les professionnels de la grève, par exemple, et de dire non, c'est mieux que vous. Là, il n'y a pas ça. J'ai été regarder sur le site de la CGT, là où on voit le secrétaire, j'ai mangé son nom, il m'excusera, mais le camarade, le secrétaire de la CGT martiniquaise, qui s'exprime et qui explique qu'en fait, non, c'est un soutien, ils sont complémentaires en fait dans cette lutte, c'est-à-dire qu'ils font partie, parce qu'il explique très bien que ce collectif, il est fait de salariés, de travailleurs. et aussi de syndiqués, et qu'en fait, ce collectif c'est un tout dans lequel ils arrivent à se retrouver, et dans lequel tout le monde trouve sa place en fait. Alors des fois ça bouscule un peu nos idéaux, quand on milite dans des structures militantes, enfin voilà, quand on est dans des structures militantes bien organisées comme la CGT et tout, ce qui avait pu peut-être être un échec avec les Gilets jaunes, c'est-à-dire cette espèce de division qu'il y a eu entre par exemple les syndicats et les Gilets jaunes, les gens qui ne voulaient pas des syndicats, et puis les syndicats qui ont été méprisants vis-à-vis des Gilets jaunes, il y a eu... une période, enfin ça dépend des endroits, mais il y a eu des réactions un peu particulières. Là, on sent que le mouvement social, il a appris de ça. En tout cas, c'est ce que ça me laisse penser.

  • Speaker #1

    On peut espérer que la CGT est apprise de cette période-là.

  • Speaker #0

    Il y a un truc intéressant, donc ils ont un porte-parole, le RPPRAC, là, qui s'appelle, alors il y avait son nom, mais peu importe, il se fait appeler le R. Et donc, c'est le porte-parole. Et par exemple, il y a eu des négociations qui ont été ouvertes avec l'État. Donc, ils se sont assis autour de la table. Et on leur a demandé que ces négociations ne soient pas filmées. Et ils ont dit non, elles sont filmées, elles sont publiques, sinon on ne négocie pas. Et ça, pour éviter justement l'enfermement, le fait d'avoir des gens qui négocient à la place d'eux, là, il faut que ce soit public. Et l'État a refusé. Donc, il n'y a pas eu de négociation.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est un peu ce qui a tué les Gilets jaunes. Et ce qui a tué également le mouvement des agriculteurs. Parce qu'à chaque fois, il y avait une espèce de porte-étendard, on va dire... élus de fait, qui devaient représenter soit les agriculteurs, soit les gilets jaunes. Les mecs étaient reçus à l'Elysée, on ne savait pas trop ce qui se disait ou ce qui se passait. Et quand ils revenaient, les mecs étaient quand même beaucoup plus calmes qu'à l'origine. Au moins, quand tu fais les choses filmées et de façon directe, et d'ailleurs, je pense que c'est quelque chose qu'on devrait plus faire aussi également dans nos structures comme à la CGT, c'est que nous, à la CGT, on prend automatiquement, par exemple, je pense à une grève chez nous, les facteurs.

  • Speaker #0

    Nous on y va en tant que syndicale parce que c'est cadré avec la comprise souvent c'est le délégué syndical

  • Speaker #1

    Et après on demande aussi à des facteurs directement qui sont dans la lutte de venir avec nous et qui se font aussi témoins de la situation On n'y va jamais tout seul, la CGT elle est négociée tout seul Non mais au-delà d'y aller tout seul c'est d'y aller avec les salariés qui sont là et donc de rendre compte Et là du coup l'intérêt aussi c'est que de montrer que les choses sont filmées et directes ils peuvent pas tricher en fait ils peuvent pas essayer d'acheter les gens et on voit directement de quel côté ils sont et à quel point ils sont parfois méprisants parce qu'on le dit souvent mais on n'en a pas toujours la preuve lors des négociations, en particulier les premières il y a un gros mépris de classe en fait c'est qu'à un moment donné tu m'avais raconté une anecdote où le PDG s'était déplacé et le PDG il vous dit clairement bon maintenant on siffle la fin de la réclée et voilà les miettes qu'on va vous donner et vous retournez travailler et si les choses comme ça étaient filmées et... Au-delà d'être dit, en fait, qu'ils voient le PDG, comment il méprise les gens, comment le gouvernement méprise la population, en fait, ça changerait encore plus les choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Et donc, c'est intéressant parce qu'à la fois, on se retrouve avec... J'ai l'impression que là, on a... Je ne sais pas si c'est le mouvement social dans... Un peu dans... C'est collectivement, en fait, où il y a eu un apprentissage de ces choses-là, des gilets jaunes, des luttes qu'on a pu faire avec des syndicats, de toutes ces luttes-là, où là, t'as une espèce de transformation, où ça vient un peu s'ancrer là-dedans, et où, en fait, ça donne une puissance au mouvement. C'est-à-dire que tout arrive à être décidé par la base, en fait. Y a aucun moment, y a un organe qui dit, et pourvu que ça dure, je sais pas où ça va aller, là, on peut pas savoir, c'est du facteur humain, après, mais... Mais pour l'instant, en fait, ça tient, et les syndicats sont dans leur rôle, parce que la CGT, par exemple, a expliqué qu'ils savent organiser, ils connaissent leurs forces de frappe, ils savent organiser des choses, et bien ils sont là en soutien, en fait, et ils apportent leurs pièces. Je prends la CGT, mais il y a l'UGTM, je crois, enfin je ne veux pas dire, je ne connais pas tous les syndicats en Martinique, mais tu as ça qui vient se mettre là-dessus. Et c'est intéressant, je voulais te raconter une anecdote. Donc il y a le rappeur Kalash. qui est dans le mouvement, etc., qui a fait populariser le mouvement, qui a fait en sorte d'en parler. Et j'ai trouvé quelques informations là-dessus, où l'État saute sur la moindre occasion pour essayer de diviser, et c'est pour ça qu'on parle d'une lutte de classe, s'il la mène bien. Il a essayé de vouloir un échange avec le gouvernement, de vouloir un échange avec le gouvernement pour qu'on trouve une solution, parce que ça peut plus durer. Parce qu'il veut bien faire, en fait. Sauf que le gouvernement, le premier truc qu'ils ont fait, c'est qu'ils vont essayer de l'enfermer. Et c'est ce qu'ils sont un peu en train de faire, ça le met un peu mal à l'aise vu parce que, bah du coup c'est les citoyens qui disent hop hop hop, tu négocies pas, t'es comme les autres, et en fait c'est pas parce que t'as une voix médiatique, sers-toi de ta voix médiatique pour qu'elle apporte au mouvement, mais à aucun moment tu vas négocier en fait. Parce qu'en fait l'État il s'en sert pour dire ah il a ouvert des négociations avec un porte-parole de la Martinique.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'ils ont fait également avec les GD jaunes, c'est exactement la même stratégie.

  • Speaker #0

    Et là le collectif en fait vient de le rappeler à l'ordre, de manière un peu violente en fait, de dire oh tu fais quoi tu vois. Mais donc j'espère que ça se passe bien pour lui et je pense qu'il a appris quelque chose. Il faudrait voir un peu le contenu.

  • Speaker #1

    Je pense que s'il est authentique et qu'il est vrai dans ce qu'il fait, normalement, s'il ne cherche pas vraiment à se mettre en valeur par le biais de cette lutte, normalement, il s'est remis d'équerre avec la population.

  • Speaker #0

    Il faut savoir, c'est un point que je n'ai pas eu le temps de trop creuser, mais il faut savoir, il y a un truc qui m'a surpris, c'est qu'il y a déjà des enseignes qui ont baissé les prix comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu Carrefour avait déjà fait ça.

  • Speaker #0

    ça veut dire qu'ils se gavent ils se gavent et j'entendais le secrétaire de la CGT de la Martinique qui avait des paroles assez dures mais enfin assez dures qui était un peu marquante on va dire, c'est franche qui expliquait en gros aux autres camarades de la CGT en métropole que les capitalistes en Martinique en fait, il prend l'exemple il disait avant c'était l'esclavage de la Cannes Et aujourd'hui, c'est la banane ou le commerce, en fait. Et du coup, on est resté là-dedans. Il dit qu'on a des capitalistes qui sont hargneux et c'est les blancs qui dirigent l'île, en fait. Ils ont tout. Et il dit qu'on a des capitalistes qui sont plus voraces que chez vous, en fait.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, il n'y a qu'à voir la couleur des gendarmes et des CRS. Les gendarmes qui sont sur l'île, là, actuellement, on n'est pas sur une franche majorité de populations noires, en fait. On est sur des blancs qui se font muter là-bas pendant quelques jours. À mon avis, c'est peut-être moins le cas... sur les autres parties de la fonction publique. Et encore, ce n'est pas sûr.

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas sûr. En plus, il y a beaucoup de mutations. Après, il faudrait regarder les chiffres. Je ne veux pas dire de bêtises.

  • Speaker #1

    En fait, c'est une raison assez simple. C'est que pour avoir certains postes dans la fonction publique là-bas,

  • Speaker #0

    il faut avoir fait une école en France.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et donc là, je regardais tout à l'heure, pendant que tu parlais, les taux de chômage en Martinique. Si on compare avec la France, la population de moins de 30 ans, donc les jeunes, En France, on est à 8% de chômage.

  • Speaker #0

    C'est 3%, je crois,

  • Speaker #1

    là-bas. Là-bas, c'est 25%. Donc, c'est 1 sur 4 qui est au chômage.

  • Speaker #0

    Et si tu regardes les chiffres, parce qu'il y a différents chiffres, il y a les chiffres du taux de chômage. Et à chaque fois qu'il y a une réforme de l'assurance chômage, ces chiffres tombent, vu qu'on en radie la moitié. Et donc, en fait, ça peut laisser sous-entendre, suivant les chiffres, qu'on trouve que, de toute façon, il y a 1 jeune sur 3 qui a... qui n'a pas d'avenir, en fait, qui n'a aucune solution d'avenir. Et donc, à ça, rajouter des capitalistes qui ont la main sur tout et qui font, qui vendent des prix, qui vendent des choses à des prix, les biens de première nécessité, les prix astronomiques, forcément, ça explose.

  • Speaker #1

    Alors, moi, la question qu'on peut se poser, là, c'est à partir de quel moment, en fait, la situation va passer d'une révolte à une potentielle révolution. Et surtout, ce qui est intéressant, à mon avis, c'est à quel moment ils laissent pourrir la situation, parce que c'est ça qui se passe pendant les réformes des retraites, les différentes révoltes qu'on a pu connaître, enfin révoltes, mouvements sociaux qu'on a pu connaître. On sait qu'on perd parce que ça dure trop longtemps. À mon avis, ça, c'est quelque chose qu'on a analysé. Et j'espère que tout le monde en est convaincu, en tout cas ceux qui nous écoutent. Effectivement, quand t'as fait un mois de grève, deux mois de grève, trois mois de grève...

  • Speaker #0

    Il y a de la fatigue, de la frustration. Il y a...

  • Speaker #1

    Et en fait, il n'y a plus que deux solutions, en fait. C'est soit... Et d'ailleurs, on l'a vu sur la réforme des retraites, les organisations syndicales, ils diminuent le rythme des... des mouvements forts, c'est-à-dire qu'au lieu de passer tous les... Alors, il y a deux ans ou il y a trois ans, sur la réforme des retraites, celle qu'on a gagnée d'ailleurs, c'était jusqu'à deux à trois par semaine. Et puis sur la dernière, en 2023, c'était une par semaine. Puis après, c'était une tous les quinze jours. Puis à la fin, c'était une par mois. Donc en fait, c'est nous, nos organisations syndicales, qui s'organisent pour baisser petit à petit le nombre de mobilisations. Alors qu'en réalité, si on veut gagner, il faut qu'il y ait une augmentation crescendo sur la mobilisation. Et la question, c'est justement quand tu es au taquet, comme ils sont en train en Martinique, ils semblent être au taquet de la révolte pour rester dans les clous. La question est de savoir à quel moment il est nécessaire de passer à des revendications différentes et à une mobilisation différente. Je sais pas si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Ouais, et ils ont réussi, en fait. Moi, ce que je trouvais bien, c'est que face à la répression massive, parce que c'est Rétailleau, je sais même plus qui c'est qui est ministre de l'Intérieur.

  • Speaker #1

    Ça doit être ça, ouais.

  • Speaker #0

    Mais peu importe. La première chose qu'ils ont faite, la première réponse de l'État, ça a été de faire un débarquement de CRS sur l'île, avec couvre-feu, etc. Et donc, au lieu de rentrer dans un conflit... avec un conflit qui est difficile en fait pour que toute la population adhère à ce conflit, c'est-à-dire de le radicaliser tout de suite, dans le sens de faire face au CRS, monter les barricades, comme ça s'est passé en Kaneki un peu, pour éviter de faire ça en fait, ils occupent des parcs par exemple, il y a une occupation permanente des lieux publics, et après des actions, coups de poing qui se mènent, etc. C'est-à-dire qu'ils ne vont pas rentrer, même s'il y a eu, forcément ils étaient en train de bloquer. l'import où il y a toutes les marchandises qui transitent, les capitalistes, l'État a été déloger les manifestants pour que les capitalistes puissent bosser, ils puissent faire du pognon. Voilà, la réponse, elle a été... Mais à côté de ça, en fait, ils ont continué, ils ont réinventé le mouvement en permanence. Et je trouve ça intéressant, je ne sais pas ce que ça va donner. Je sais que, par exemple, j'ai vu un communiqué de la Fédération de l'énergie et des syndicats, il y avait Guadeloupe, Martinique, La Réunion, je ne sais plus si on avait d'autres, ou par exemple dans le secteur de l'énergie, Il y avait un appel à la grève avec une baisse de la production, avec des menaces de blackout, avec tout un tas de choses comme ça. Mais ça passe par un soutien de la population, en fait. Ce n'est pas un appel qui vient du haut, comme on a pu voir avec la manifestation du 1er octobre 2024, où les syndicats appellent à une manifestation dans la rue pour les augmentations de salaires, mais ça vient du haut, en fait. Et donc, ça n'a pas marché, il n'y avait personne dans la rue et il n'y avait pas de perspective à la suite de cette journée. Que là, il y a une construction... En tout cas, l'impression que ça me donne dans ce que j'ai vu, qui vient du bas, en fait. Et donc, ça, ça change tout. Après, c'est savoir ce qu'on en fait, nous, parce que ça nous concerne. C'est les mêmes capitalistes qui les martyrisent que ceux qu'on a chez nous. Qu'est-ce qu'on en fait ? Est-ce que sur des bases... la vie elle est chère qui est la première revendication qu'on est salarié est-ce qu'en fait il n'y a pas possibilité de construire quelque chose nous chez nous et comment par exemple on parlait de la CGT, comment la CGT elle pourrait au delà de faire vivre le mouvement en interne et de le faire connaître comment elle aurait un levier d'action chez nous quoi je pense que sur ce que tu dis et ça reflète encore le début du départ la meilleure façon de les aider là aujourd'hui

  • Speaker #1

    à mon avis, c'est de faire relayer les informations, c'est ce qu'on est en train de faire là, c'est d'écrire un maximum d'articles, c'est de partager un maximum de vidéos sur les réseaux sociaux parce qu'on voit aussi que le dénominateur commun de toutes ces révoltes parce que pour l'instant on parle de révoltes c'est justement ces réseaux sociaux et d'ailleurs les expériences de révolution, les dernières qu'on a connues, notamment les révolutions arabes en Tunisie et en Syrie, mais ça s'est moins bien passé ça part d'abord des réseaux sociaux on les a vus aussi également en chine en fait à partir du moment où le gouvernement et des capitalistes n'arrive pas à contrôler même s'il le contrôle quand même les réseaux sociaux mais n'arrive pas à contrôler l'information et qu'elle se diffuse et que ça fait comme une espèce de tâche d'huile en fait c'est là que les choses commencent à devenir intéressante et c'est là aussi que ça que il ya des perspectives de victoire mais au delà de ça Sur les perspectives de victoire, je pense qu'aujourd'hui on a passé un cap dans le capitalisme par rapport à ce qu'on a pu connaître il y a 30 ans, où il suffisait de se mobiliser massivement pour obtenir ce qu'on voulait. Aujourd'hui, même si tu te mobilises massivement, en fait tu ne gagnes pas et tu ne gagnes plus ou jamais ou pas grand-chose. On a vu les agriculteurs qui sont quand même mobilisés massivement, ils n'ont rien gagné. Le peu qu'ils ont gagné, ça a été remis en cause par les dernières...

  • Speaker #0

    par le gouvernement,

  • Speaker #1

    la dissolution de l'Assemblée.

  • Speaker #0

    Je me demandais d'ailleurs si tout ce petit monde-là, le peu qu'ils leur ont laissé...

  • Speaker #1

    Les Gilets jaunes, même chose. Ils n'ont absolument rien gagné.

  • Speaker #0

    Après, il y a eu les 100... Mais en fait, quelque part, ça n'a pas transformé. La vie des gens n'a pas été transformée. Et les profits ont continué à s'accumuler du même côté de la barrière, de la barricade.

  • Speaker #1

    Et je pense que, justement, le rôle des leaders et des organisateurs des organisateurs, on va dire, parlons plutôt de leaders, de ceux qui ont le leadership sur les révoltes populaires, c'est justement sentir le moment où il est nécessaire d'arrêter d'aller vers l'échec réformiste, c'est-à-dire d'arrêter de demander à l'État qu'il fasse quelque chose parce qu'il ne le fait pas.

  • Speaker #0

    et de prendre directement le pouvoir, d'avoir la force, de dire bon ben maintenant c'est fini d'essayer de bloquer l'économie, maintenant l'État c'est nous en fait. Et c'est là qu'il y a un basculement. Et je pense que la Martinique, pourquoi pas, c'est une possibilité là. C'est là qu'ils vont gagner en plus, parce que l'État commence à lâcher les choses au moment où il a peur de perdre le pouvoir. Et là ils disent, oh putain, c'est comme ça qu'on a gagné toutes les choses en 1936 en fait. Ils en ont gagné les choses parce que l'État avait peur de perdre le pouvoir. Et donc il s'est dit, bon ben là on va lâcher les souls. En 1945, avec les communistes, c'est la même chose en fait. Il a lâché la sécurité sociale, il a lâché les retraites, les nationalisations, parce qu'il avait peur que les communistes prennent le pouvoir. Or là, pour le moment, l'État n'a pas peur. C'est absolument nécessaire, s'ils veulent gagner, de faire peur à l'État. Et la seule chose qui les fait peur, c'est justement de perdre le contrôle et de perdre le pouvoir.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est intéressant, ce mouvement-là, je le trouve particulièrement intéressant, dans le sens où il y a... Ce qu'on a vu qui n'a pas marché et qu'on savait qu'elle est peinée à marcher avec les gilets jaunes, même si j'ai trouvé ça intéressant, c'est comment le mouvement social, et c'est ce que je dis toujours, je ne sais pas si on pourrait conclure là-dessus, toutes les luttes qu'on mène, comme la réforme des retraites, quand on est parti en grève, on savait, au fond de nous, sauf retournement de situation exceptionnelle, qu'on n'allait pas gagner. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas eu un mouvement massif. Il y avait quelques secteurs qui étaient en grève. Il y avait beaucoup de grèves par procuration, c'est-à-dire que 70 ou 80% des Français étaient contre cette réforme qu'ils trouvaient injuste et infondée. Mais au final, il y avait 3% des salariés qui étaient en grève, en fait. Et il y avait cette espèce de grève par procuration. On savait qu'on n'allait pas gagner, parce qu'ils ne nous donneront rien et qu'on ne sera pas capable de leur arracher. Et donc, du coup, le... Mais par contre, on disait toujours... Et c'est la conclusion qu'on en avait fait, c'était de se dire, on n'a pas tout perdu, parce qu'à chaque mouvement qu'on fait, à chaque lutte qu'on mène, à chaque travail collectif, expérience collective qu'on fait, en fait on apprend. Et le mouvement social, je trouve qu'il y a eu un tournant avec El Khomri, avec Sarkozy, c'était 2010 avec la réforme de la retraite, avec El Khomri, où il y a eu une massification des gens dans la rue, et il y a eu une répression policière en face plus forte, c'était sous Hollande, faut pas l'oublier, qui commençait à matraquer les manifestants. On a vu le retour des Black Blocs, etc. Ensuite, il y a eu les Gilets jaunes, avec cette séparation entre les syndicats, les politiques, ce rejet de l'institution telle qu'elle soit pour être autonome dans la lutte qu'on mène. La forte répression qu'ils se sont pris, il y a quand même beaucoup de blessés. On est en France, il y a eu beaucoup de blessés. Et petit à petit, les mouvements, aujourd'hui, ont fait une réforme des retraites. On lutte et on s'organise avec ceux qui ont un gilet jaune, ceux qui ont un gilet, les profs avec les stylos rouges, je ne sais plus. Et tout ça, en fait, il y a une convergence de toutes ces luttes qui se font. Et... et qui, du coup, demain, s'il devait y avoir une nouvelle réforme des retraites, par exemple, parce qu'en ce moment, c'est la mode, une nouvelle réforme des retraites, automatiquement, dès le départ, on serait avec les Gilets jaunés, etc., la CGT. Et tout ça, en fait, il y a des automatismes qui se créent, des contacts qui se sont créés, des manières de s'organiser qui évoluent. Parce qu'on apprend, même sans se le dire directement, on apprend à chaque fois de mouvement en mouvement. Et ce qui est intéressant dans ce qui se passe là en tout cas sur les Outre-mer, ce mouvement là en fait, je trouve qu'il a vite appris de beaucoup d'erreurs qui ont été faites sur les luttes précédentes. Et donc moi j'ai... espoir, soit qu'ils obtiennent gain de cause, déjà, on l'a vu avec Carrefour qui baisse ses prix de 20%, mais que ça puisse aller plus loin, et pourquoi pas aller sur une autodétermination en fait, du peuple martiniquais et d'autres, mais voilà, moi je pense qu'il y a vraiment de l'espoir, et en tout cas... quoi qu'il arrive je pense qu'on va apprendre de ce qui est en train de se passer en martinique et en guadeloupe et et sur ces territoires

  • Speaker #0

    Je pense que quand on discute et qu'on essaye d'analyser globalement la situation politique actuelle, quand on est de gauche, on est plutôt négatif et morose. Mais en fait, quand tu regardes, en réalité, on est quand même dans une situation pré-révolutionnaire où tout ce qui était réformiste, négociation, les capitalistes, ils sont un petit peu gentils. Tout ça, ça commence à se briser et à se casser d'une façon générale. Et en fait, plus ça va. Plus on est dans une situation pré-révolutionnaire, à savoir le système, soit tu l'acceptes, soit tu es obligé de le faire chuter complètement, que ce soit pour des raisons climatiques ou sociales. En tout cas, si tu me permets le mot de la fin, si vous avez aimé ce podcast et surtout si vous avez envie d'aider la lutte en Martinique, la chose qu'il y a à faire ici en France, en métropole, c'est de partager l'information. Partagez ce podcast, évidemment, mais surtout et aussi partagez toutes les autres informations que vous pouvez avoir sur la Martinique et peut-être lancer un espèce de monarde. Et nous, quand est-ce qu'on s'y met ? Parce qu'en fait... Pour gagner, il faut qu'on soit tous ensemble.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis je suis entièrement d'accord avec toi. Je ne te pique pas le mot de la fin, mais allez voir sur Twitter, c'est X maintenant. Mais il y a beaucoup de choses de ce qui se passe sur place, etc. Il y a aussi des chaînes YouTube francophones qui relaient pas mal aussi ces informations-là, des chaînes militantes. Donc n'hésitez pas à aller faire un tour dessus sur ce qui se passe en Martinique. vous faites sur la barre de recherche vous tapez grève martinique peu importe et vous allez trouver des choses qui sont intéressantes et bah ouais faut le partager et puis voilà comme toutes les luttes si on les regarde passer ça sert à rien mais t'as dit que tu me piquais pas le mot de la fin je suis sûr que tu l'as un peu piqué quand même allez

  • Speaker #0

    sujet suivant mesdames et messieurs après ce moment particulier d'humour, d'intelligence et de modestie nous vous proposons de passer au sujet suivant C'est l'heure de la riposte partie 2.

  • Speaker #1

    Putain mais c'est pas un peu long votre truc ? Donc deuxième sujet, on avait appelé ça le coup de gueule du facteur, donc de quoi tu vas nous parler ?

  • Speaker #0

    Aujourd'hui je vais vous parler d'un truc, accrochez-vous bien parce que vous allez avoir du mal à y croire. Imaginez-vous un instant, vous êtes salarié et vous attendez patiemment votre salaire du mois. Vos factures sont à payer. Évidemment, votre frigo, il est à remplir. Normalement, amis auditeurs, vous comme moi, le prélèvement de votre loyer ou de crédit maison, il est calé juste derrière. Et donc, arrivé à la date du salaire, pas de salaire. Vous apprenez que votre paye qui devait tomber le jeudi, par exemple, ne sera versée finalement que le samedi, soit deux jours plus tard. Alors, quand vous comptez chaque euro et que vous êtes au SMIC, disons-le clairement, un euro... Euro est en euro et ça commence à être long de jour, en fait. Et derrière, surtout, il y a des répercussions parce que la banque, elle ne va pas te faire de cadeaux. Elle va te filer des agios. Celui qui doit prélever, notamment, ton crédit immobilier, lui, il va le prendre à telle date. Il n'y a pas de négociation. Donc là, on commence à sentir le stress. Et là, vous vous dites, bon, là, il y a encore une bourde du service CRH. Et là... Imaginez-vous que pour faire détendre l'atmosphère, un de vos collègues, appelons-le Loan par exemple.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #0

    Loan.

  • Speaker #1

    Ça a un intérêt dans la suite ?

  • Speaker #0

    Bah oui, parce que c'est son vrai nom. Fait comme beaucoup d'autres feraient. Il envoie un petit gif d'Homer Simpson dans une conversation professionnelle où Homer Simpson disparaît dans un buisson. Je pense que vous avez déjà vu ce gif-là. C'est Homer qui disparaît petit à petit dans le buisson et qui fait style Oh tiens, il y a une bourde, je vais m'effacer. Et donc, il met le petit gif-là et il marque le service RH le jour de la paie. Franchement, vu la bourde que fait le service RH, on peut se permettre un peu de se moquer d'eux. Mais attendez, le vrai choc arrive. Eh bien, figurez-vous que ce petit geste anodin, cette petite blague entre collègues, va coûter très cher à Loan. Mais pas dans le sens où on aurait pu l'entendre. Non, non, son entreprise, Concentrix à complet, Compiègne, pardon, l'entreprise qui ne paie pas ses salariés à l'heure, a décidé de virer Loan. Oui, oui, vous avez bien entendu, en fait, ils l'ont carrément viré pour faute grave, pour un gif, quoi. Alors imaginez quand même l'absurdité de la situation. C'est Concentrix et son service RH qui est en tort complètement, qui a failli à leur devoir en retardant les payes, mais c'est le salarié qui se moque d'eux qu'on retrouve à la porte. Là on nage quand même en plein délire quoi. Alors soyons clairs sur la situation. Le licenciement il est abusif et à mon avis ils vont se faire recaler au prud'homme et peut-être au juge derrière. Mais ça Concentrix il le sait très bien. Depuis les réformes Macron, virer un employé, en fait, ça ne lui coûte pas si cher que ça. Et d'ailleurs, ils le sont en faute deux fois. Déjà parce que selon le Code du travail, un retard de paye est un manquement grave de l'entreprise. Je vous donne l'article qui le stipule du Code du travail. C'est l'article L32-42-1 qui stipule que le salaire doit être versé à date fixe et tout retard expose l'entreprise à des sanctions. et quand on dit des sanctions c'est pas juste un petit gif pour se moquer de tu vois Et donc retarder les payes, c'est une violation de la loi. Mais alors, en plus, virer un salarié pour faute grave, parce que sur une conversation interne à l'entreprise, il a juste mis un petit gif, alors là, je peux vous dire qu'ils sont complètement en dehors des clous. Concernant le licenciement abusif, et là c'est aussi clairement éclairé par la loi, c'est l'article 1235-3 du Code du travail qui précise qu'un licenciement sans cause réelle et sérieuse expose l'employeur à des indemnités pouvant aller jusqu'à 6 mois de salaire Pour le salarié licencié. Alors légitimement, j'espère en tout cas que l'OAN et son organisation syndicale, qui est la CGT, elle va pouvoir aller et porter la chose jusqu'au prud'homme. Mais la problématique première, c'est d'abord que depuis les ordonnances et les réformes Macron, tout licenciement abusif, il est encadré par le cadre de la loi. Et donc les indemnités, elles ne sont pas au regard du juge qui peut donner tout ce qu'il veut. Elle va être, comme je l'ai dit, pas plus de 6 mois de salaire. Et donc, pour les grandes entreprises, si vous voulez vous débarrasser d'un salarié, en fait, il suffit de le planifier et de l'organiser financièrement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est plafonné, oui.

  • Speaker #0

    Donc voilà, les amis, quand même une histoire hallucinante. La prochaine fois, je vous en raconterai d'autres parce que malheureusement, en fait...

  • Speaker #1

    Oui, mais ça, c'est des cas.

  • Speaker #0

    Des fumiers de poitron, il y en a des tonnes et des pelles.

  • Speaker #1

    Ça, c'est des cas. Moi, je suis conseiller du salarié. Donc j'interviens pour expliquer ce que c'est vite fait, je vais le dire comme ça, on est bénévole pour l'inspection du travail, pour la DRETS maintenant, et donc notre organisation syndicale en fait nomme à la DRETS des conseillers du salarié et eux, ils ne peuvent intervenir que dans le cadre... d'entretien préalable au licenciement, c'est-à-dire la petite réunion à laquelle vous êtes convoqué quand on vous explique que vous allez être licencié, et uniquement dans les entreprises où il n'y a pas de représentant du personnel. Et donc, de moins en moins, bien ou pas bien, je ne sais pas. Je pense que c'est bien, mais c'est une autre question. Et donc, du coup, en fait, ça, c'est des situations qu'on retrouve très régulièrement. Et la violence de la réforme du Code du Travail et le Comri, c'était socialiste aussi, ça. Il fait deux fois qu'on parle d'Hollande dans ce podcast. Oui, c'est bizarre. Répression policière et réforme du Code du Travail. Ça a été aussi d'une grande violence, en fait. Et ça permet aussi, ça libère sur ces choses comme ça. Oui. Après, c'était un militant

  • Speaker #0

    CGT ? Non, ce n'était pas un militant CGT, selon les informations que j'ai.

  • Speaker #1

    Parce que des fois, ça peut aussi être l'occasion. Mais après, le problème du licenciement aussi, ce qui est compliqué, c'est qu'une entreprise, on est dans un système libéral, une entreprise, c'est une propriété privée. Et donc, un patron... Il peut vous licencier, vous pouvez gagner au prud'homme, c'est-à-dire que les prud'hommes diront, ou le tribunal, enfin peu importe, dira, le licenciement n'est pas reconnu, donc vous n'êtes pas licencié, mais vous n'êtes plus dans l'entreprise parce que c'est une propriété privée et le tribunal ne peut pas obliger. sauf cas exceptionnels dans des cas particuliers l'entreprise va vous reprendre dans la fonction publique c'est un peu différent parce que c'est le tribunal administratif et c'est autre chose mais du coup c'est aussi c'est aussi c'est sûr que l'entreprise en fait là en fait elle

  • Speaker #0

    le vire complètement et elle s'en fout de perdre mais oui complètement elle se dit lui je m'en débarrasse c'est une excuse je m'en débarrasse et en plus ça donne un exemple aux autres en fait le premier coup il se fait la gueule il n'y a pas moyen je vous licencie tous en fait merci Il n'y a pas de problème. Enfin, je vous licencie tous. À mon avis, la problématique dans celle-là, c'est que quand ils ont licencié Loan en question, ses collègues, ils auraient peut-être dû se révolter et arrêter le travail immédiatement en disant, si vous touchez à lui, il n'y a plus de travail qui est fait.

  • Speaker #1

    J'ai une anecdote comme ça. Une entreprise a un licenciement qui est abusif et d'une personne qui se fait harceler par son supérieur. Et ils finissent par trouver une excuse, une faute grave. Ils accumulent un truc, ça ne tient pas debout. Sauf que cette personne était reconnue et respectée par tous les... les collègues. Et c'était quelqu'un qui ne faisait pas spécialement de bruit, mais par le fait que c'était quelqu'un qui faisait bien son travail, qu'il faisait avec une...

  • Speaker #0

    Comment dire ?

  • Speaker #1

    Une certaine conscience professionnelle. En fait, ça mettait en difficulté son hiérarchique et l'entreprise, l'organisation de l'entreprise, laissait place à un harcèlement possible par la hiérarchie. Et donc, au moment où elle s'est retrouvée licenciée, tous ses collègues, le matin où ils ont appris ça, ont complètement cessé le travail et de colère sont allés dans le bureau du chef et ont dit qu'ils ne reprendraient pas le travail tant que leurs collègues en fait seraient parvenus. Parce qu'en plus, ils ont appris le licenciement, ça s'est fait très rapidement, il a été interdit d'accéder à l'entreprise, faute grave, machin, mise à pied, et compagnie.

  • Speaker #0

    Tu te souviens du nom de cette chère entreprise ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si je peux la citer.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que tu peux la citer.

  • Speaker #1

    C'était l'entreprise Samsic, une toute petite entreprise de service. On retrouve des fois sur des maillots de foot en sponsor, c'est une grosse boîte. Je ne dirai pas où c'est, mais le salarié a été, du coup le licenciement, je ne vais pas dire qu'il a été réintégré ou qu'il n'a pas eu lieu, on va dire que l'entreprise a annulé la procédure et l'armée a son... poste. Et ça s'est arrêté, on va dire. Il y a eu des chutes après, mais on est sur du facteur humain aussi.

  • Speaker #0

    Mais je pense que la morale de cette histoire, et ça sera un peu la morale de toutes les histoires, c'est que si vous voulez vous défendre,

  • Speaker #1

    c'est ensemble.

  • Speaker #0

    C'est ensemble, enfin. Ne comptez pas sur la loi et ne comptez pas sur l'État. L'État est avec les entreprises, est avec les capitalistes. La seule...

  • Speaker #1

    moyen qu'on a de se défendre en fait c'est d'être solidaire avec nous et d'être tous ensemble en fait ah bah oui et ça et ça influence par exemple on prend il y a une fonderie par chez nous qui a lutté pendant des années pour éviter que son usine elle ferme alors aujourd'hui à la fermer ce qui leur a permis de durer aussi longtemps et aussi de partir avec les meilleures conditions possibles c'est parce qu'il y a eu une mobilisation massive des salariés et que pendant qu'il y avait la liquidation judiciaire au tribunal ça passait au tribunal les salariés étaient devant le tribunal à faire un bruit de malade. Et dans la population, ils avaient gagné la population. La population était avec eux. Parce que personne n'a envie de voir une usine centenaire qui est génératrice d'emplois et qui fait vivre tout un bassin de vie fermée. Ça, ça joue. Toutes les mobilisations sont importantes.

  • Speaker #0

    On dirait que tu m'as encore volé le mot de la fin.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai le droit. Tu as fait celui-là d'avance.

  • Speaker #0

    Non, tu me l'as volé également.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Dernier sujet ?

  • Speaker #1

    Dernier sujet, c'est encore toi qui le présente. C'est bien, tu as bien bossé.

  • Speaker #0

    Plus que toi, quand même. C'est vraiment touchant. Maintenant, c'est le moment émouvant. Maintenant, c'est le moment de l'histoire du camarade. Alors, sortez vos mouchoirs et écoutez ce qu'il va se passer maintenant.

  • Speaker #1

    Bon, mon verre de bière est plein, il manque les cacahuètes, mais à la rigueur, ça peut s'arranger. Oui, ça peut. Et tu avais une histoire à nous raconter, c'était dans le teasing de ce podcast. De qui tu vas nous parler ?

  • Speaker #0

    Alors oui, pour cette... dernière chronique, en fait, l'idée, c'est de prendre un peu d'envol, de regarder un peu plus loin et surtout de regarder derrière nous et de voir qu'est-ce qu'ils ont fait les ouvriers dans le passé et surtout ceux qui étaient un peu remarquables. Et aujourd'hui, je ne sais pas si vous connaissez, mais je vais vous parler de Pierre Semard, l'homme au rail de fer.

  • Speaker #1

    L'homme au rail de fer ? Eh oui. Un cheminot ?

  • Speaker #0

    Un cheminot, évidemment, mais pas n'importe lequel des cheminots. Il y a des hommes dont la vie épouse un destin et une cause. Un chemin tracé non par le hasard, mais par une volonté implacable de justice. Pierre Semard était de ceux-là. Il est né en 1887 dans une famille modeste à Branis-sur-Saône. Et c'est sur les rails qu'il traça son avenir. Un avenir de lutte, un avenir de résistance, mais surtout un avenir d'espoir pour la classe ouvrière et également un avenir qui fut brisé de façon tragique. C'est à 20 ans à peine que Pierre Semard, jeune ouvrier cheminot, découvre les rouages du monde syndical. Les locomotives, ces énormes à l'époque monstres de fer grondant sur des voies, crachant de la fumée, le fascinent. Mais ce sont aussi et surtout les hommes qu'il y a derrière les machines. Leurs mains qui sont noircies dessus, leur visage creusé par la fatigue, qui retient son intention. Ils triment jour et nuit pour quelques miettes. La colère monte dans ses veines. Et tout ce qu'il vit, ce n'est pas juste. Il adhère alors rapidement à la CGT, conscient que la solidarité sera l'arme de ceux que la société relègue à l'arrière-plan. D'ailleurs, ça résonne un peu. avec ce qui se passe en Martinique. Peu à peu, il gravit les échelons et prouve son intelligence dans l'organisation syndicale. En 1921, il devient secrétaire général de la Fédération des cheminots. La mission de sa vie commence alors. Défendre ses camarades coûte que coûte, pour que le fruit de la labeur ne soit pas spoilé par d'autres. Sous sa direction, la Fédération des cheminots prend une ampleur sans précédent. Il sait que l'unité est la force première des ouvriers. En 1920, Lors d'une grève historique des cheminots, Pierre Semard mène une lutte exemplaire contre les compagnies ferroviaires qui cherchent à réduire les salaires et augmenter les heures de travail. Il faut se rappeler qu'en 1920, ce n'est pas du tout les mêmes conditions de travail qu'il y a aujourd'hui. Il n'y a pas encore les 35 heures, il n'y a même pas les congés payés et les salaires, il n'y a pas de SMIC en fait. Les salaires, c'est la misère.

  • Speaker #1

    Ils ont des chèques vacances peut-être ?

  • Speaker #0

    Ils ont peut-être la prime charbon.

  • Speaker #1

    Oui, la fameuse prime charbon.

  • Speaker #0

    Les cheminots, sous son impulsion, exigent non seulement des augmentations de salaires, mais aussi des droits et des protections sociales. Le pays est complètement paralysé. Face à une répression féroce, Pierre Semard et ses camarades ne plient pas. Ils encouragent les cheminots à rester solidaires, infirmants, qu'il vaut mieux souffrir pendant un moment que voir les droits arrachés pour des générations. Et d'ailleurs, c'est quelque chose. qu'on devrait encore se rappeler aujourd'hui. Mais c'est en 1936 que Pierre Seymard marque de façon indélibile et considérable de son empreinte le paysage social français. La victoire du Front populaire, avec des réformes sociales, est une aubaine pour le mouvement ouvrier. Seymard est à la tête des négociations pour les cheminées, lors de l'accord Matignon. Ces accords historiques, obtenus grâce à des grèves massifs et une mobilisation sans précédent, permettront d'arracher plusieurs avancées sociales. majeurs, notamment, et j'en ai parlé tout à l'heure, les congés payés, une augmentation significative des salaires, on parle de plus de 30%, et surtout une semaine de travail de 40 heures pour les cheminots. Un acquis fondamental pour améliorer la qualité de vie des travailleurs. Sous la pression des grévistes, Semar et ses camarades syndicalistes obtiennent enfin des victoires tangibles qui changent la vie de millions de travailleurs et avec lesquels on profite encore aujourd'hui. Les chemins de fer deviennent plus qu'un métier, c'est complètement un symbole de la lutte. Ces rails qui traversent toute la France deviennent les veines d'un corps social en ébullition. Les cheminots, debout, prêts à se battre pour des meilleures conditions de travail, aient à leur tête Pierre Semard. Mais, comme dans toute lutte, les moments de gloire sont souvent suivis de revers. Quand la seconde guerre mondiale éclate, la France se brise, et avec elle, la vie de ceux qui luttent pour un monde plus juste. La France se plie très rapidement sous le joug des nazis et Pierre Semard, communiste avéré, est dans la ligne des murs des nazis. L'arrestation vient très vite. Interné à Bourges, puis à la prison d'Evreux, il reste toïque, fidèle à ses idéaux et même derrière les barreaux, il ne tremblera pas. Dans l'ombre de ses geôles, l'homme aux mains caleuses ne fléchit pas. Sa cause, il l'a portée toute sa vie. Et ce n'est pas dans une cellule qui la fera éteindre. Les nazis décident alors de frapper un grand coup, en représailles contre les actes de sabotage des cheminots résistants. Pierre Semar doit mourir. Le 7 mars 1942, au petit matin, le fracas des portes de la prison d'Evreux résonne. Semar sait ce qui l'attend. Il avance, calme, le pas lourd mais résolu. Les balles ne tuent pas les idées, pensait-il. Fusillé par les Allemands, Pierre Seymard tombe, mais dans sa chute, il laisse une empreinte indélébile sur les rails de l'histoire. Aujourd'hui, les cheminots se souviennent. Seymard, ce n'est pas seulement un nom gravé dans les livres d'histoire. Il est la voix des travailleurs qui résonne encore dans chaque grève, dans chaque lutte pour la justice sociale. Il est le souffle qui traverse les générations, rappelant à ceux qui empruntent les rails que la solidarité est la plus grande des forces. Ainsi la vie de Pierre Seymard est devenue une légende, un train lancé à toute vitesse sur les voies de la justice. Ceux qui croient que les hommes passent et que les causes s'éteignent se trompent. Pierre Seymard, par son courage, a prouvé que les combats des travailleurs est un éternel recommencement, un train qui ne s'arrête jamais. Vous aura plu en tout cas ?

  • Speaker #1

    Merci à tout le monde, à tous ceux qui nous ont écoutés. N'hésitez pas, je ne sais pas où ce sera mis, sur quelle plateforme ce sera posté, mais n'hésitez pas à nous faire part des retours. Il doit forcément y avoir des sections, on peut mettre des commentaires, comme on dit. Donc si vous avez des questions, des suggestions, des critiques à faire, n'hésitez pas à nous insulter si vous êtes de droite, voire plus.

  • Speaker #0

    Surtout si ce podcast vous a plu, partagez-le autour de vous. Et laissez-nous une note d'ailleurs, et des commentaires, parce que c'est ce qui va nous faire monter en visibilité.

  • Speaker #1

    Le but, c'est de le partager. On a plein d'idées, on n'y connaît rien, mais on va quand même essayer de le faire. L'idée, c'est de se dire qu'il n'y a pas Canuna et Pascal Praud, qui peuvent dire ce qu'ils pensent, en fait.

  • Speaker #0

    Toi, tu dis que tu n'y connais rien, moi, j'y connais vachement de choses. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu sais, moi, je suis électricien, toi, c'est facteur. Pourtant, c'est moi qui suis au courant. Oui,

  • Speaker #0

    mais comme je te l'ai dit, il y a plusieurs facteurs pour faire une révolution.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, ce sera le mois de la fin. Allez, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt. C'était l'heure de la riposte et c'était quand même vachement bien. C'était l'heure de la riposte et c'était quand même vachement de la merde. C'était l'heure de la riposte et retrouvez-les dans un prochain épisode. Et promis, la prochaine fois ce sera vachement mieux.

Description

Dans cet épisode, Seb l’électricien et Fab le postier discutent de la situation sociale et économique en Martinique. Ils abordent les luttes des travailleurs contre la vie chère et tentent d’analyser les mobilisations sociales et les réponses des autorités locales. Sans prétention, ils échangent leurs points de vue, proposent quelques idées de solutions, et donnent la parole à ceux qui sont directement concernés par ces enjeux.

Ensuite, Fabien présente sa chronique “La colère du facteur”, où il revient sur une affaire plutôt étonnante : le licenciement d’un salarié pour avoir envoyé un GIF. Fabien commente cette situation avec une pointe d’humour, mettant en lumière un exemple des dérives possibles au sein du management d’entreprise.

Pour finir, Fabien propose une chronique historique sur Paul Sémard, le cheminot résistant. Il retrace rapidement son parcours, évoquant son engagement syndical et sa fin tragique.

Ce format offre un mélange d’actualité, d’anecdotes humoristiques et de quelques rappels historiques.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur l'heure de la riposte, votre nouveau rendez-vous pour des discussions engageantes et percutantes sur les sujets brûlants de l'actualité. Dans ce podcast, nous décortiquerons les événements majeurs qui façonnent notre... Oh oh oh,

  • Speaker #1

    tu fais quoi là ? Tu t'es pris pour Léa Salamé ?

  • Speaker #0

    Excuse-moi, tu crois que c'était trop...

  • Speaker #1

    Bah je sais pas, essaye de faire un truc un peu plus cool, un peu plus tranquille. Là on est tous les deux avec des micros dans ton grenier, on n'est pas la matinale de France Inter quoi.

  • Speaker #0

    Ok attends, je recommence, je vais tenter un truc. L'heure de la riposte ne se contente pas de rapporter les faits. Nous cherchons à comprendre les forces sous-agentes qui influencent notre société. Notre objectif est de vous fournir des... Oh, ça c'était pas mieux là.

  • Speaker #1

    Mais non, mais mec, t'es électricien. Là on dirait Pierre Belmar un lendemain de renveillant.

  • Speaker #0

    Tu veux que je présente ça comment ? Bah je sais pas,

  • Speaker #1

    tu dis... De militants, on veut s'exprimer, s'expliquer sur des sujets d'actualité, on partage notre analyse à la cool, autour de bières, un truc tranquille quoi. Ouais,

  • Speaker #0

    mais on voulait que ce soit utile aux gens, on peut pas juste leur parler de ce qu'on pense.

  • Speaker #1

    Bah... tu veux dire qu'on peut pas faire comme Pascal Praud et Aluna ?

  • Speaker #0

    Ok, ok. Alors je suis peut-être électricien, mais toi oublie pas que t'es facteur.

  • Speaker #1

    Ouais, mais la révolution, elle dépend de plusieurs facteurs. On a des problèmes de différence.

  • Speaker #0

    C'est une véritable impossibilité de réfléchir et de débattre sans censure. L'équipe est en erreur. Que celle qui s'annonce la plus dure d'entre toutes.

  • Speaker #1

    C'est mes buts. C'est la bataille climatique et que là-dessus,

  • Speaker #0

    nous ne pouvons pas rire. Non Fabien,

  • Speaker #1

    tu ne gagneras pas avec un set.

  • Speaker #0

    C'est moi qui suis complétaire. Et maintenant,

  • Speaker #1

    c'est l'heure de la riposte.

  • Speaker #0

    Et maintenant,

  • Speaker #1

    c'est l'heure de la riposte.

  • Speaker #0

    Et maintenant, c'est l'heure de la riposte. Et maintenant, et maintenant... Bienvenue sur l'heure de la riposte, où nous plongeons dans des conversations authentiques et spontanées. Je suis Sébastien, et avec moi, mon camarade Fabien. Salut ! Aujourd'hui, nous vous proposons notre premier podcast, une discussion en plusieurs parties, passionnante évidemment. Dans la première partie, nous aborderons un sujet d'actualité brûlant concernant la situation, notamment en Martinique. On n'en parle pas beaucoup dans les médias. Et ensuite, ce sera le coup de gueule du facteur.

  • Speaker #1

    Pas content, le facteur.

  • Speaker #0

    Puis pour terminer, Fabien, tu nous raconteras une histoire. Ça, c'est un joli teasing quand même. Joli programme. Donc l'objectif de ce podcast, c'est de s'armer intellectuellement, ensemble, vous qui nous écoutez et nous derrière nos micros, car c'est pas une mince affaire. Alors que vous soyez en route pour le travail, en train de vous détendre à la maison ou simplement à la recherche d'une compagnie amicale, nous sommes ravis de vous avoir avec nous. Alors installez-vous confortablement, mettez vos écouteurs et laissez-vous emporter. C'est parti pour l'heure de la riposte. Donc premier sujet, rentrons dans le vif du sujet, un sujet d'actualité et direction la Martinique.

  • Speaker #1

    C'est plutôt pas mal.

  • Speaker #0

    C'est plutôt, ouais, c'est pas pour les vacances, parce que là-bas c'est pas les vagues qu'agit l'île. C'est un véritable vent de révolte qui secoue le pays depuis plusieurs semaines. Et on n'en parle pas beaucoup, on n'en entend pas beaucoup parler en tout cas dans les grands médias, il y a eu quelques articles de presse par-ci par-là. Mais je pense que c'est intéressant d'en parler parce que ça dépasse largement les frontières de cette île. Alors je ne vais pas parler du scandale du chlordécone ou comment l'État français a fait passer les profits de manière ouverte avant la santé de ses citoyens, jusqu'à récemment encore, non. Je vais vous parler d'un mouvement social d'ampleur qui se coule à Martinique depuis plusieurs semaines, et en tout cas de ce que j'en ai compris en cherchant des informations sur Internet, dans quelques médias, mais aussi sur les réseaux sociaux de ceux qui suivent ou participent au mouvement. Sur les réseaux sociaux, une place particulière aussi dans ce mouvement. Ça, on verra après dans la discussion, mais on peut faire des liens avec d'autres mouvements qu'on a connus. Donc commençons par le commencement. La Martinique, c'est un territoire français. Mais de ce que j'ai vu, si on demande aux habitants, on comprend vite qu'ils ne se sentent pas vraiment considérés comme des citoyens à part entière. La révolte actuelle, c'est l'explosion des frustrations qui se sont accumulées pendant des décennies, entre le coût de la vie qui est insoutenable, et c'est d'ailleurs la principale revendication actuelle, et l'élément déclencheur des manifestations. Il y a le chômage qui touche de plein fouet les jeunes, et l'impression générale d'être abandonné par l'État français. La vie sur l'île, elle est devenue de plus en plus difficile. Les prix des produits de base, ils sont 20, 30, voire 40% plus chers qu'en métropole, et les salaires, eux, ils suivent pas, et ils sont même moins importants qu'en métropole. J'ai regardé un peu sur le site de l'INSEE, il y a quelques chiffres, et on voit que les salaires sont en deçà de ce qu'on a chez nous. Le chômage aussi, il atteint des taux alarmants, et en particulier chez les jeunes. Et l'État, il n'apporte aucune solution concrète, et il ne faut pas s'étonner que ça explose. Alors donc ces dernières semaines, la situation a s'est enflammée en Martinique. Alors, pourquoi ? Parce que les Martiniquais, ils vivent depuis des années une accumulation de problèmes économiques, sociaux et politiques, on en a entendu parler quelques fois, comme ça, et aujourd'hui, je pense qu'ils n'en peuvent plus. Les manifestations qui se coulent, elles ne sont pas apparues du jour au lendemain. Elle s'inscrive dans un long historique de lutte contre les inégalités sociales. Les collectifs et les syndicats, comme l'Union Générale des Travailleurs de Martinique ou encore la CGTM, la CGT Martinique, il y a aussi, j'ai trouvé, le Mouvement International pour les Réparations, donc je ne connaissais pas. Donc ils jouent un rôle crucial dans les mobilisations, parce qu'ils organisent des actions, comme des blocages des routes, des manifestations devant les institutions publiques, etc. Et leur objectif, il est assez clair, c'est obtenir des mesures concrètes pour lutter, un, contre la vie chère, le chômage, et exiger des réformes sur les questions de santé ou d'éducation par exemple. Ces collectifs, ils se structurent autour de revendications sociales mais également identitaires. Il y a beaucoup de Martiniquais qui ressentent un décalage profond entre les décisions qui sont prises par l'État français à Paris et leur réalité locale. Cette déconnexion a été aggravée par la gestion de la crise sanitaire, où les restrictions, les mesures imposées n'ont fait qu'exacerber en fait un sentiment d'injustice. Et pour souvenir, pendant le Covid, Macron avait même autorisé les médecins cubains à venir en... aider les îles qui étaient où ils avaient un nombre de morts qui était assez astronomique. Ce qui est remarquable dans la révolte actuelle là, c'est l'organisation qui se met en place. Sur le terrain, ce sont des collectifs de citoyens qui prennent les choses en main. Des groupes comme notamment un groupe, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes. On pourrait l'appeler RPPRAC, alors on pourrait dire RPPRAC dans la discussion pour que ce soit plus facile. Et donc ces groupes, ils se sont formés pour coordonner les manifestations et les actions de protestation. La principale revendication, c'est les prix exorbitants qui sont pratiqués par la grande distribution avec des prix jusqu'à 40% plus chers qu'en métropole. Donc au début, c'est parti avec des vidéos postées sur les réseaux sociaux où on voyait des gens filmer les prix dans les magasins, le paquet de gâteaux qui était à un prix exorbitant, quasiment deux fois plus cher que chez nous. Et c'est ça, ces vidéos-là, elles ont commencé à fleurir en Martinique. Ensuite, il y a eu des sites internet qui se sont créés, notamment un site internet, il y a un ou deux médias qui en parlent, où c'était les comparateurs de prix, entre le prix en métropole et le prix à la Martinique. Et puis sur de la Réunion, la Guadeloupe, etc. Et donc ça a fait qu'amener directement du concret pour les gens. Et donc ça s'est cristallisé, la revendication, principalement sur la grande distribution. Et donc c'est ce qui a amené le mouvement à se développer. Et donc parmi les revendications actuelles, il y a celle, notamment au-delà de la vie chère en fait, il y a celle aussi pour un soutien pour les jeunes, parce que c'est un problème majeur sur les îles notamment, parce qu'il y a un taux de chômage chez les jeunes qui est, je crois que c'est plus de 30% des jeunes qui sont sans emploi. Et donc la situation elle est devenue instable. Et à cette crise sociale vient s'ajouter un contexte de tensions raciales et de revendications pour une plus grande autonomie de la Martinique. Il y a certains militants, là, dans ce mouvement. qui demande même une révision des statuts politiques de l'île pour sortir de ce qu'ils perçoivent comme un néocolonialisme économique et institutionnel. Au cœur de la révolte, on retrouve des voix qui s'élèvent pour exiger la reconnaissance des spécificités martiniquaises, comme le rappeur Kalash, par exemple, qui a fait tout un tas de vidéos de soutien au mouvement pour expliquer ce qui se passe là-bas, mais on pourrait y revenir parce qu'il y a une anecdote intéressante avec lui. Les collectifs citoyens réclament une plus grande autonomie de gestion. mais aussi la mise en place de politiques locales adaptées aux réalités de l'île. Des mesures comme notamment la baisse des prix des produits de première nécessité, des subventions pour soutenir l'économie locale, et des réformes pour mieux intégrer les jeunes dans le marché du travail. Et c'est ça qui est au centre des discussions. Ce qui est frappant, c'est l'unité qui se dégage de ces mouvements. On parle de jeunes, de travailleurs, de syndicats locaux, mais aussi d'artistes, d'intellectuels, etc. Et ils sont tous réunis pour défendre un même objectif, plus de justice sociale, plus de respect pour la population martiniquaise. Le rôle des collectifs, ici, il est central. Ce sont... eux qui portent la voix des citoyens sur la place publique. Ils sont en contact direct avec la population, parce que c'est la population, et c'est grâce à eux que les revendications restent organisées et claires. Et ça, c'est important dans ce qui est en train de se passer. Leur force, c'est cette capacité à mobiliser, à fédérer toutes les couches de la société autour de revendications communes. Mais cette révolte, elle n'est pas juste économique ou sociale. C'est aussi une question de dignité. Les Martiniquais, ils veulent être respectés en tant que peuple, avec leur propre histoire, leur propre spécificité. Et c'est ça qui rend cette révolte si puissante. Les manifestants, ils réclament pas seulement de meilleures conditions de vie, ils demandent à être enfin écoutés, à ce que leur voix, elle compte dans les décisions qui les concernent. Les manifestations récentes, elles ont montré la profondeur de cette crise. Les barricades se sont multipliées dans la rue, il y a eu des affrontements avec les forces de l'ordre, la répression policière, parce que ça a été... La première réponse du gouvernement, ça a été de faire débarquer des CRS sur l'île, comme ils ont fait en Nouvelle-Calédonie d'ailleurs, en Kaneki. Et donc tout ça, ça a fait qu'alimenter la colère. Le message des manifestants, il est simple, nous n'accepterons plus d'être traités comme des citoyens de seconde zone. En gros, c'est un truc qui revient aussi assez souvent. Ils demandent des solutions concrètes pour le chômage, la baisse des prix et une véritable reconnaissance de leur identité et de leur culture. En face, la réponse de l'État français a souvent été perçue comme insuffisante, voire condescendante. La gestion des tensions par les autorités locales et les forces de l'ordre ont souvent mené à des affrontements. Récemment, il y a même eu des heurts entre les manifestants et les policiers qui ont eu lieu. notamment lors des blocages organisés dans plusieurs points stratégiques de l'île. Il y a notamment eu un blocage du port de Fort-de-France, où il y a quasiment toutes les marchandises qui ont transit par là. Et donc il y a eu une répression policière assez importante. Et donc ça en fait, ça a été perçu comme excessif par les habitants de l'île, et ça a contribué à renforcer le mouvement, mais aussi à le radicaliser. Ensuite, les collectifs citoyens martiniquais, ils continuent de mobiliser les populations locales en appelant à la solidarité. Ils mettent en avant aussi des formes de résistance non violentes, comme des sit-ins ou des occupations de le public, pour maintenir la pression sur le gouvernement. Le rôle des syndicats, comme l'UGTM ou la CGTM, est essentiel pour coordonner certaines actions, notamment dans les entreprises. Ils incitent sur la nécessité de rester organisé et uniface à une situation qui risque de durer. Le 9 octobre, par exemple, il y a eu une opération qui a été lancée en partie par les syndicats. C'était l'opération Martinique-Île-Morte pour dénoncer la répression coloniale, pour reprendre les termes, par exemple. Donc on peut se demander si cette révolte va s'arrêter là. La réponse est probablement non. Si l'État ne prend pas en compte ces demandes, la situation risque de s'aggraver. On a vu que déjà aussi avec la Kanaki, c'est quand même une situation qui est assez tendue. Et donc on parle déjà là, dans ce que j'ai trouvé, d'actions plus radicales et aussi l'appel à des grèves générales et à de la désobéissance civile pour reprendre les termes. Alors, qu'est-ce que ça veut dire pour nous en métropole ? Pour moi, ça veut dire que ce qui se passe en Martinique, ça pourrait bien être le signe avant-coureur d'un mouvement beaucoup plus large. Alors que je dis ça, je ne prends pas de risque, parce que dans les autres territoires d'outre-mer, où les mobilisations ont déjà commencé, avec des organisations sous la même appellation, notamment en Guadeloupe, où il y a aussi un RPPRAC, comme on parlait, le Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens, mais aussi en métropole, parce que les inégalités que vivent les Martiniquais, et les Outre-mer, en fait, elles existent aussi ici. Donc cette révolte, ça pourrait bien être le symbole de la lutte contre ces injustices, déjà d'une. et où qu'elle se trouve. Et donc bref, pour finir, je dirais un mot, c'est que la Martinique, elle est en train de riposter, et il est temps qu'on en parle ici, donc ça peut engager notre première conversation, si je t'ai donné assez d'éléments pour pouvoir me poser des questions.

  • Speaker #1

    C'est marrant sur ta façon de présenter la situation en Martinique, parce que la fin fait un peu écho avec le début, où au début de ton intervention, tu dis, en fait, je vais vous parler d'une lutte. qu'on ne parle pas du tout. Et en fait, dans la lutte qu'on ne parle pas du tout, c'est d'abord les grands médias qui ne jouent pas leur rôle.

  • Speaker #0

    Les grands médias qui ne jouent pas leur rôle.

  • Speaker #1

    BFM, qui en parle extrêmement peu.

  • Speaker #0

    Ils en parlent, mais c'est peu. En fait, dans le contenu médiatique, s'il y a un immigré qui a grillé un feu rouge, ça va en parler beaucoup plus que toute une population, une frange de la population française qui se fait matraquer et qui n'arrive plus à bouffer la fin du mois.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est pas pour rien qu'ils n'en parlent pas. C'est parce que justement, ils ont une énorme peur de la propagation. Et d'ailleurs, tu le dis un petit peu à la fin, c'est que ça commence déjà à se propager sur les autres îles de la Réunion.

  • Speaker #0

    Il y a la Réunion, la Réunion... Enfin,

  • Speaker #1

    les autres îles des Caraïbes. Et parce qu'ils n'ont qu'une peur. En gros, là, on n'est pas encore sur une révolte de la faim comme on peut en connaître dans des pays à l'Afrique où la situation est encore plus grave. Mais en gros, c'est une... une déclassification de la population qui fait non mais ça va s'arrêter ou là et en fait en france on a aussi des révoltes comme ça qui sont sur les mêmes revendications alors tout de suite comme ça on pense aux gilets jaunes par exemple et d'ailleurs ce que tu me décris la situation ça te fait penser un peu j'ai jamais pensé aux gilets jaunes aussi ça m'a fait penser aux gilets jaunes notamment sur le côté réseaux sociaux qui fait que les choses s'enveniment par rapport à un média justement qui est hors de contrôle de l'État.

  • Speaker #0

    Par contre, on a vu un truc, c'est que par rapport au Gilet jaune, il y a quelque chose de différent. C'est la place des organisations militantes qui étaient déjà existantes et l'attitude qu'elles ont aussi. Pour moi, on a trop souvent vu des luttes. où il y a des organisations militantes qui peuvent essayer de s'accaparer ou se donner la légitimité d'être les professionnels de la grève, par exemple, et de dire non, c'est mieux que vous. Là, il n'y a pas ça. J'ai été regarder sur le site de la CGT, là où on voit le secrétaire, j'ai mangé son nom, il m'excusera, mais le camarade, le secrétaire de la CGT martiniquaise, qui s'exprime et qui explique qu'en fait, non, c'est un soutien, ils sont complémentaires en fait dans cette lutte, c'est-à-dire qu'ils font partie, parce qu'il explique très bien que ce collectif, il est fait de salariés, de travailleurs. et aussi de syndiqués, et qu'en fait, ce collectif c'est un tout dans lequel ils arrivent à se retrouver, et dans lequel tout le monde trouve sa place en fait. Alors des fois ça bouscule un peu nos idéaux, quand on milite dans des structures militantes, enfin voilà, quand on est dans des structures militantes bien organisées comme la CGT et tout, ce qui avait pu peut-être être un échec avec les Gilets jaunes, c'est-à-dire cette espèce de division qu'il y a eu entre par exemple les syndicats et les Gilets jaunes, les gens qui ne voulaient pas des syndicats, et puis les syndicats qui ont été méprisants vis-à-vis des Gilets jaunes, il y a eu... une période, enfin ça dépend des endroits, mais il y a eu des réactions un peu particulières. Là, on sent que le mouvement social, il a appris de ça. En tout cas, c'est ce que ça me laisse penser.

  • Speaker #1

    On peut espérer que la CGT est apprise de cette période-là.

  • Speaker #0

    Il y a un truc intéressant, donc ils ont un porte-parole, le RPPRAC, là, qui s'appelle, alors il y avait son nom, mais peu importe, il se fait appeler le R. Et donc, c'est le porte-parole. Et par exemple, il y a eu des négociations qui ont été ouvertes avec l'État. Donc, ils se sont assis autour de la table. Et on leur a demandé que ces négociations ne soient pas filmées. Et ils ont dit non, elles sont filmées, elles sont publiques, sinon on ne négocie pas. Et ça, pour éviter justement l'enfermement, le fait d'avoir des gens qui négocient à la place d'eux, là, il faut que ce soit public. Et l'État a refusé. Donc, il n'y a pas eu de négociation.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est un peu ce qui a tué les Gilets jaunes. Et ce qui a tué également le mouvement des agriculteurs. Parce qu'à chaque fois, il y avait une espèce de porte-étendard, on va dire... élus de fait, qui devaient représenter soit les agriculteurs, soit les gilets jaunes. Les mecs étaient reçus à l'Elysée, on ne savait pas trop ce qui se disait ou ce qui se passait. Et quand ils revenaient, les mecs étaient quand même beaucoup plus calmes qu'à l'origine. Au moins, quand tu fais les choses filmées et de façon directe, et d'ailleurs, je pense que c'est quelque chose qu'on devrait plus faire aussi également dans nos structures comme à la CGT, c'est que nous, à la CGT, on prend automatiquement, par exemple, je pense à une grève chez nous, les facteurs.

  • Speaker #0

    Nous on y va en tant que syndicale parce que c'est cadré avec la comprise souvent c'est le délégué syndical

  • Speaker #1

    Et après on demande aussi à des facteurs directement qui sont dans la lutte de venir avec nous et qui se font aussi témoins de la situation On n'y va jamais tout seul, la CGT elle est négociée tout seul Non mais au-delà d'y aller tout seul c'est d'y aller avec les salariés qui sont là et donc de rendre compte Et là du coup l'intérêt aussi c'est que de montrer que les choses sont filmées et directes ils peuvent pas tricher en fait ils peuvent pas essayer d'acheter les gens et on voit directement de quel côté ils sont et à quel point ils sont parfois méprisants parce qu'on le dit souvent mais on n'en a pas toujours la preuve lors des négociations, en particulier les premières il y a un gros mépris de classe en fait c'est qu'à un moment donné tu m'avais raconté une anecdote où le PDG s'était déplacé et le PDG il vous dit clairement bon maintenant on siffle la fin de la réclée et voilà les miettes qu'on va vous donner et vous retournez travailler et si les choses comme ça étaient filmées et... Au-delà d'être dit, en fait, qu'ils voient le PDG, comment il méprise les gens, comment le gouvernement méprise la population, en fait, ça changerait encore plus les choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Et donc, c'est intéressant parce qu'à la fois, on se retrouve avec... J'ai l'impression que là, on a... Je ne sais pas si c'est le mouvement social dans... Un peu dans... C'est collectivement, en fait, où il y a eu un apprentissage de ces choses-là, des gilets jaunes, des luttes qu'on a pu faire avec des syndicats, de toutes ces luttes-là, où là, t'as une espèce de transformation, où ça vient un peu s'ancrer là-dedans, et où, en fait, ça donne une puissance au mouvement. C'est-à-dire que tout arrive à être décidé par la base, en fait. Y a aucun moment, y a un organe qui dit, et pourvu que ça dure, je sais pas où ça va aller, là, on peut pas savoir, c'est du facteur humain, après, mais... Mais pour l'instant, en fait, ça tient, et les syndicats sont dans leur rôle, parce que la CGT, par exemple, a expliqué qu'ils savent organiser, ils connaissent leurs forces de frappe, ils savent organiser des choses, et bien ils sont là en soutien, en fait, et ils apportent leurs pièces. Je prends la CGT, mais il y a l'UGTM, je crois, enfin je ne veux pas dire, je ne connais pas tous les syndicats en Martinique, mais tu as ça qui vient se mettre là-dessus. Et c'est intéressant, je voulais te raconter une anecdote. Donc il y a le rappeur Kalash. qui est dans le mouvement, etc., qui a fait populariser le mouvement, qui a fait en sorte d'en parler. Et j'ai trouvé quelques informations là-dessus, où l'État saute sur la moindre occasion pour essayer de diviser, et c'est pour ça qu'on parle d'une lutte de classe, s'il la mène bien. Il a essayé de vouloir un échange avec le gouvernement, de vouloir un échange avec le gouvernement pour qu'on trouve une solution, parce que ça peut plus durer. Parce qu'il veut bien faire, en fait. Sauf que le gouvernement, le premier truc qu'ils ont fait, c'est qu'ils vont essayer de l'enfermer. Et c'est ce qu'ils sont un peu en train de faire, ça le met un peu mal à l'aise vu parce que, bah du coup c'est les citoyens qui disent hop hop hop, tu négocies pas, t'es comme les autres, et en fait c'est pas parce que t'as une voix médiatique, sers-toi de ta voix médiatique pour qu'elle apporte au mouvement, mais à aucun moment tu vas négocier en fait. Parce qu'en fait l'État il s'en sert pour dire ah il a ouvert des négociations avec un porte-parole de la Martinique.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'ils ont fait également avec les GD jaunes, c'est exactement la même stratégie.

  • Speaker #0

    Et là le collectif en fait vient de le rappeler à l'ordre, de manière un peu violente en fait, de dire oh tu fais quoi tu vois. Mais donc j'espère que ça se passe bien pour lui et je pense qu'il a appris quelque chose. Il faudrait voir un peu le contenu.

  • Speaker #1

    Je pense que s'il est authentique et qu'il est vrai dans ce qu'il fait, normalement, s'il ne cherche pas vraiment à se mettre en valeur par le biais de cette lutte, normalement, il s'est remis d'équerre avec la population.

  • Speaker #0

    Il faut savoir, c'est un point que je n'ai pas eu le temps de trop creuser, mais il faut savoir, il y a un truc qui m'a surpris, c'est qu'il y a déjà des enseignes qui ont baissé les prix comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu Carrefour avait déjà fait ça.

  • Speaker #0

    ça veut dire qu'ils se gavent ils se gavent et j'entendais le secrétaire de la CGT de la Martinique qui avait des paroles assez dures mais enfin assez dures qui était un peu marquante on va dire, c'est franche qui expliquait en gros aux autres camarades de la CGT en métropole que les capitalistes en Martinique en fait, il prend l'exemple il disait avant c'était l'esclavage de la Cannes Et aujourd'hui, c'est la banane ou le commerce, en fait. Et du coup, on est resté là-dedans. Il dit qu'on a des capitalistes qui sont hargneux et c'est les blancs qui dirigent l'île, en fait. Ils ont tout. Et il dit qu'on a des capitalistes qui sont plus voraces que chez vous, en fait.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, il n'y a qu'à voir la couleur des gendarmes et des CRS. Les gendarmes qui sont sur l'île, là, actuellement, on n'est pas sur une franche majorité de populations noires, en fait. On est sur des blancs qui se font muter là-bas pendant quelques jours. À mon avis, c'est peut-être moins le cas... sur les autres parties de la fonction publique. Et encore, ce n'est pas sûr.

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas sûr. En plus, il y a beaucoup de mutations. Après, il faudrait regarder les chiffres. Je ne veux pas dire de bêtises.

  • Speaker #1

    En fait, c'est une raison assez simple. C'est que pour avoir certains postes dans la fonction publique là-bas,

  • Speaker #0

    il faut avoir fait une école en France.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et donc là, je regardais tout à l'heure, pendant que tu parlais, les taux de chômage en Martinique. Si on compare avec la France, la population de moins de 30 ans, donc les jeunes, En France, on est à 8% de chômage.

  • Speaker #0

    C'est 3%, je crois,

  • Speaker #1

    là-bas. Là-bas, c'est 25%. Donc, c'est 1 sur 4 qui est au chômage.

  • Speaker #0

    Et si tu regardes les chiffres, parce qu'il y a différents chiffres, il y a les chiffres du taux de chômage. Et à chaque fois qu'il y a une réforme de l'assurance chômage, ces chiffres tombent, vu qu'on en radie la moitié. Et donc, en fait, ça peut laisser sous-entendre, suivant les chiffres, qu'on trouve que, de toute façon, il y a 1 jeune sur 3 qui a... qui n'a pas d'avenir, en fait, qui n'a aucune solution d'avenir. Et donc, à ça, rajouter des capitalistes qui ont la main sur tout et qui font, qui vendent des prix, qui vendent des choses à des prix, les biens de première nécessité, les prix astronomiques, forcément, ça explose.

  • Speaker #1

    Alors, moi, la question qu'on peut se poser, là, c'est à partir de quel moment, en fait, la situation va passer d'une révolte à une potentielle révolution. Et surtout, ce qui est intéressant, à mon avis, c'est à quel moment ils laissent pourrir la situation, parce que c'est ça qui se passe pendant les réformes des retraites, les différentes révoltes qu'on a pu connaître, enfin révoltes, mouvements sociaux qu'on a pu connaître. On sait qu'on perd parce que ça dure trop longtemps. À mon avis, ça, c'est quelque chose qu'on a analysé. Et j'espère que tout le monde en est convaincu, en tout cas ceux qui nous écoutent. Effectivement, quand t'as fait un mois de grève, deux mois de grève, trois mois de grève...

  • Speaker #0

    Il y a de la fatigue, de la frustration. Il y a...

  • Speaker #1

    Et en fait, il n'y a plus que deux solutions, en fait. C'est soit... Et d'ailleurs, on l'a vu sur la réforme des retraites, les organisations syndicales, ils diminuent le rythme des... des mouvements forts, c'est-à-dire qu'au lieu de passer tous les... Alors, il y a deux ans ou il y a trois ans, sur la réforme des retraites, celle qu'on a gagnée d'ailleurs, c'était jusqu'à deux à trois par semaine. Et puis sur la dernière, en 2023, c'était une par semaine. Puis après, c'était une tous les quinze jours. Puis à la fin, c'était une par mois. Donc en fait, c'est nous, nos organisations syndicales, qui s'organisent pour baisser petit à petit le nombre de mobilisations. Alors qu'en réalité, si on veut gagner, il faut qu'il y ait une augmentation crescendo sur la mobilisation. Et la question, c'est justement quand tu es au taquet, comme ils sont en train en Martinique, ils semblent être au taquet de la révolte pour rester dans les clous. La question est de savoir à quel moment il est nécessaire de passer à des revendications différentes et à une mobilisation différente. Je sais pas si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Ouais, et ils ont réussi, en fait. Moi, ce que je trouvais bien, c'est que face à la répression massive, parce que c'est Rétailleau, je sais même plus qui c'est qui est ministre de l'Intérieur.

  • Speaker #1

    Ça doit être ça, ouais.

  • Speaker #0

    Mais peu importe. La première chose qu'ils ont faite, la première réponse de l'État, ça a été de faire un débarquement de CRS sur l'île, avec couvre-feu, etc. Et donc, au lieu de rentrer dans un conflit... avec un conflit qui est difficile en fait pour que toute la population adhère à ce conflit, c'est-à-dire de le radicaliser tout de suite, dans le sens de faire face au CRS, monter les barricades, comme ça s'est passé en Kaneki un peu, pour éviter de faire ça en fait, ils occupent des parcs par exemple, il y a une occupation permanente des lieux publics, et après des actions, coups de poing qui se mènent, etc. C'est-à-dire qu'ils ne vont pas rentrer, même s'il y a eu, forcément ils étaient en train de bloquer. l'import où il y a toutes les marchandises qui transitent, les capitalistes, l'État a été déloger les manifestants pour que les capitalistes puissent bosser, ils puissent faire du pognon. Voilà, la réponse, elle a été... Mais à côté de ça, en fait, ils ont continué, ils ont réinventé le mouvement en permanence. Et je trouve ça intéressant, je ne sais pas ce que ça va donner. Je sais que, par exemple, j'ai vu un communiqué de la Fédération de l'énergie et des syndicats, il y avait Guadeloupe, Martinique, La Réunion, je ne sais plus si on avait d'autres, ou par exemple dans le secteur de l'énergie, Il y avait un appel à la grève avec une baisse de la production, avec des menaces de blackout, avec tout un tas de choses comme ça. Mais ça passe par un soutien de la population, en fait. Ce n'est pas un appel qui vient du haut, comme on a pu voir avec la manifestation du 1er octobre 2024, où les syndicats appellent à une manifestation dans la rue pour les augmentations de salaires, mais ça vient du haut, en fait. Et donc, ça n'a pas marché, il n'y avait personne dans la rue et il n'y avait pas de perspective à la suite de cette journée. Que là, il y a une construction... En tout cas, l'impression que ça me donne dans ce que j'ai vu, qui vient du bas, en fait. Et donc, ça, ça change tout. Après, c'est savoir ce qu'on en fait, nous, parce que ça nous concerne. C'est les mêmes capitalistes qui les martyrisent que ceux qu'on a chez nous. Qu'est-ce qu'on en fait ? Est-ce que sur des bases... la vie elle est chère qui est la première revendication qu'on est salarié est-ce qu'en fait il n'y a pas possibilité de construire quelque chose nous chez nous et comment par exemple on parlait de la CGT, comment la CGT elle pourrait au delà de faire vivre le mouvement en interne et de le faire connaître comment elle aurait un levier d'action chez nous quoi je pense que sur ce que tu dis et ça reflète encore le début du départ la meilleure façon de les aider là aujourd'hui

  • Speaker #1

    à mon avis, c'est de faire relayer les informations, c'est ce qu'on est en train de faire là, c'est d'écrire un maximum d'articles, c'est de partager un maximum de vidéos sur les réseaux sociaux parce qu'on voit aussi que le dénominateur commun de toutes ces révoltes parce que pour l'instant on parle de révoltes c'est justement ces réseaux sociaux et d'ailleurs les expériences de révolution, les dernières qu'on a connues, notamment les révolutions arabes en Tunisie et en Syrie, mais ça s'est moins bien passé ça part d'abord des réseaux sociaux on les a vus aussi également en chine en fait à partir du moment où le gouvernement et des capitalistes n'arrive pas à contrôler même s'il le contrôle quand même les réseaux sociaux mais n'arrive pas à contrôler l'information et qu'elle se diffuse et que ça fait comme une espèce de tâche d'huile en fait c'est là que les choses commencent à devenir intéressante et c'est là aussi que ça que il ya des perspectives de victoire mais au delà de ça Sur les perspectives de victoire, je pense qu'aujourd'hui on a passé un cap dans le capitalisme par rapport à ce qu'on a pu connaître il y a 30 ans, où il suffisait de se mobiliser massivement pour obtenir ce qu'on voulait. Aujourd'hui, même si tu te mobilises massivement, en fait tu ne gagnes pas et tu ne gagnes plus ou jamais ou pas grand-chose. On a vu les agriculteurs qui sont quand même mobilisés massivement, ils n'ont rien gagné. Le peu qu'ils ont gagné, ça a été remis en cause par les dernières...

  • Speaker #0

    par le gouvernement,

  • Speaker #1

    la dissolution de l'Assemblée.

  • Speaker #0

    Je me demandais d'ailleurs si tout ce petit monde-là, le peu qu'ils leur ont laissé...

  • Speaker #1

    Les Gilets jaunes, même chose. Ils n'ont absolument rien gagné.

  • Speaker #0

    Après, il y a eu les 100... Mais en fait, quelque part, ça n'a pas transformé. La vie des gens n'a pas été transformée. Et les profits ont continué à s'accumuler du même côté de la barrière, de la barricade.

  • Speaker #1

    Et je pense que, justement, le rôle des leaders et des organisateurs des organisateurs, on va dire, parlons plutôt de leaders, de ceux qui ont le leadership sur les révoltes populaires, c'est justement sentir le moment où il est nécessaire d'arrêter d'aller vers l'échec réformiste, c'est-à-dire d'arrêter de demander à l'État qu'il fasse quelque chose parce qu'il ne le fait pas.

  • Speaker #0

    et de prendre directement le pouvoir, d'avoir la force, de dire bon ben maintenant c'est fini d'essayer de bloquer l'économie, maintenant l'État c'est nous en fait. Et c'est là qu'il y a un basculement. Et je pense que la Martinique, pourquoi pas, c'est une possibilité là. C'est là qu'ils vont gagner en plus, parce que l'État commence à lâcher les choses au moment où il a peur de perdre le pouvoir. Et là ils disent, oh putain, c'est comme ça qu'on a gagné toutes les choses en 1936 en fait. Ils en ont gagné les choses parce que l'État avait peur de perdre le pouvoir. Et donc il s'est dit, bon ben là on va lâcher les souls. En 1945, avec les communistes, c'est la même chose en fait. Il a lâché la sécurité sociale, il a lâché les retraites, les nationalisations, parce qu'il avait peur que les communistes prennent le pouvoir. Or là, pour le moment, l'État n'a pas peur. C'est absolument nécessaire, s'ils veulent gagner, de faire peur à l'État. Et la seule chose qui les fait peur, c'est justement de perdre le contrôle et de perdre le pouvoir.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est intéressant, ce mouvement-là, je le trouve particulièrement intéressant, dans le sens où il y a... Ce qu'on a vu qui n'a pas marché et qu'on savait qu'elle est peinée à marcher avec les gilets jaunes, même si j'ai trouvé ça intéressant, c'est comment le mouvement social, et c'est ce que je dis toujours, je ne sais pas si on pourrait conclure là-dessus, toutes les luttes qu'on mène, comme la réforme des retraites, quand on est parti en grève, on savait, au fond de nous, sauf retournement de situation exceptionnelle, qu'on n'allait pas gagner. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas eu un mouvement massif. Il y avait quelques secteurs qui étaient en grève. Il y avait beaucoup de grèves par procuration, c'est-à-dire que 70 ou 80% des Français étaient contre cette réforme qu'ils trouvaient injuste et infondée. Mais au final, il y avait 3% des salariés qui étaient en grève, en fait. Et il y avait cette espèce de grève par procuration. On savait qu'on n'allait pas gagner, parce qu'ils ne nous donneront rien et qu'on ne sera pas capable de leur arracher. Et donc, du coup, le... Mais par contre, on disait toujours... Et c'est la conclusion qu'on en avait fait, c'était de se dire, on n'a pas tout perdu, parce qu'à chaque mouvement qu'on fait, à chaque lutte qu'on mène, à chaque travail collectif, expérience collective qu'on fait, en fait on apprend. Et le mouvement social, je trouve qu'il y a eu un tournant avec El Khomri, avec Sarkozy, c'était 2010 avec la réforme de la retraite, avec El Khomri, où il y a eu une massification des gens dans la rue, et il y a eu une répression policière en face plus forte, c'était sous Hollande, faut pas l'oublier, qui commençait à matraquer les manifestants. On a vu le retour des Black Blocs, etc. Ensuite, il y a eu les Gilets jaunes, avec cette séparation entre les syndicats, les politiques, ce rejet de l'institution telle qu'elle soit pour être autonome dans la lutte qu'on mène. La forte répression qu'ils se sont pris, il y a quand même beaucoup de blessés. On est en France, il y a eu beaucoup de blessés. Et petit à petit, les mouvements, aujourd'hui, ont fait une réforme des retraites. On lutte et on s'organise avec ceux qui ont un gilet jaune, ceux qui ont un gilet, les profs avec les stylos rouges, je ne sais plus. Et tout ça, en fait, il y a une convergence de toutes ces luttes qui se font. Et... et qui, du coup, demain, s'il devait y avoir une nouvelle réforme des retraites, par exemple, parce qu'en ce moment, c'est la mode, une nouvelle réforme des retraites, automatiquement, dès le départ, on serait avec les Gilets jaunés, etc., la CGT. Et tout ça, en fait, il y a des automatismes qui se créent, des contacts qui se sont créés, des manières de s'organiser qui évoluent. Parce qu'on apprend, même sans se le dire directement, on apprend à chaque fois de mouvement en mouvement. Et ce qui est intéressant dans ce qui se passe là en tout cas sur les Outre-mer, ce mouvement là en fait, je trouve qu'il a vite appris de beaucoup d'erreurs qui ont été faites sur les luttes précédentes. Et donc moi j'ai... espoir, soit qu'ils obtiennent gain de cause, déjà, on l'a vu avec Carrefour qui baisse ses prix de 20%, mais que ça puisse aller plus loin, et pourquoi pas aller sur une autodétermination en fait, du peuple martiniquais et d'autres, mais voilà, moi je pense qu'il y a vraiment de l'espoir, et en tout cas... quoi qu'il arrive je pense qu'on va apprendre de ce qui est en train de se passer en martinique et en guadeloupe et et sur ces territoires

  • Speaker #0

    Je pense que quand on discute et qu'on essaye d'analyser globalement la situation politique actuelle, quand on est de gauche, on est plutôt négatif et morose. Mais en fait, quand tu regardes, en réalité, on est quand même dans une situation pré-révolutionnaire où tout ce qui était réformiste, négociation, les capitalistes, ils sont un petit peu gentils. Tout ça, ça commence à se briser et à se casser d'une façon générale. Et en fait, plus ça va. Plus on est dans une situation pré-révolutionnaire, à savoir le système, soit tu l'acceptes, soit tu es obligé de le faire chuter complètement, que ce soit pour des raisons climatiques ou sociales. En tout cas, si tu me permets le mot de la fin, si vous avez aimé ce podcast et surtout si vous avez envie d'aider la lutte en Martinique, la chose qu'il y a à faire ici en France, en métropole, c'est de partager l'information. Partagez ce podcast, évidemment, mais surtout et aussi partagez toutes les autres informations que vous pouvez avoir sur la Martinique et peut-être lancer un espèce de monarde. Et nous, quand est-ce qu'on s'y met ? Parce qu'en fait... Pour gagner, il faut qu'on soit tous ensemble.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis je suis entièrement d'accord avec toi. Je ne te pique pas le mot de la fin, mais allez voir sur Twitter, c'est X maintenant. Mais il y a beaucoup de choses de ce qui se passe sur place, etc. Il y a aussi des chaînes YouTube francophones qui relaient pas mal aussi ces informations-là, des chaînes militantes. Donc n'hésitez pas à aller faire un tour dessus sur ce qui se passe en Martinique. vous faites sur la barre de recherche vous tapez grève martinique peu importe et vous allez trouver des choses qui sont intéressantes et bah ouais faut le partager et puis voilà comme toutes les luttes si on les regarde passer ça sert à rien mais t'as dit que tu me piquais pas le mot de la fin je suis sûr que tu l'as un peu piqué quand même allez

  • Speaker #0

    sujet suivant mesdames et messieurs après ce moment particulier d'humour, d'intelligence et de modestie nous vous proposons de passer au sujet suivant C'est l'heure de la riposte partie 2.

  • Speaker #1

    Putain mais c'est pas un peu long votre truc ? Donc deuxième sujet, on avait appelé ça le coup de gueule du facteur, donc de quoi tu vas nous parler ?

  • Speaker #0

    Aujourd'hui je vais vous parler d'un truc, accrochez-vous bien parce que vous allez avoir du mal à y croire. Imaginez-vous un instant, vous êtes salarié et vous attendez patiemment votre salaire du mois. Vos factures sont à payer. Évidemment, votre frigo, il est à remplir. Normalement, amis auditeurs, vous comme moi, le prélèvement de votre loyer ou de crédit maison, il est calé juste derrière. Et donc, arrivé à la date du salaire, pas de salaire. Vous apprenez que votre paye qui devait tomber le jeudi, par exemple, ne sera versée finalement que le samedi, soit deux jours plus tard. Alors, quand vous comptez chaque euro et que vous êtes au SMIC, disons-le clairement, un euro... Euro est en euro et ça commence à être long de jour, en fait. Et derrière, surtout, il y a des répercussions parce que la banque, elle ne va pas te faire de cadeaux. Elle va te filer des agios. Celui qui doit prélever, notamment, ton crédit immobilier, lui, il va le prendre à telle date. Il n'y a pas de négociation. Donc là, on commence à sentir le stress. Et là, vous vous dites, bon, là, il y a encore une bourde du service CRH. Et là... Imaginez-vous que pour faire détendre l'atmosphère, un de vos collègues, appelons-le Loan par exemple.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #0

    Loan.

  • Speaker #1

    Ça a un intérêt dans la suite ?

  • Speaker #0

    Bah oui, parce que c'est son vrai nom. Fait comme beaucoup d'autres feraient. Il envoie un petit gif d'Homer Simpson dans une conversation professionnelle où Homer Simpson disparaît dans un buisson. Je pense que vous avez déjà vu ce gif-là. C'est Homer qui disparaît petit à petit dans le buisson et qui fait style Oh tiens, il y a une bourde, je vais m'effacer. Et donc, il met le petit gif-là et il marque le service RH le jour de la paie. Franchement, vu la bourde que fait le service RH, on peut se permettre un peu de se moquer d'eux. Mais attendez, le vrai choc arrive. Eh bien, figurez-vous que ce petit geste anodin, cette petite blague entre collègues, va coûter très cher à Loan. Mais pas dans le sens où on aurait pu l'entendre. Non, non, son entreprise, Concentrix à complet, Compiègne, pardon, l'entreprise qui ne paie pas ses salariés à l'heure, a décidé de virer Loan. Oui, oui, vous avez bien entendu, en fait, ils l'ont carrément viré pour faute grave, pour un gif, quoi. Alors imaginez quand même l'absurdité de la situation. C'est Concentrix et son service RH qui est en tort complètement, qui a failli à leur devoir en retardant les payes, mais c'est le salarié qui se moque d'eux qu'on retrouve à la porte. Là on nage quand même en plein délire quoi. Alors soyons clairs sur la situation. Le licenciement il est abusif et à mon avis ils vont se faire recaler au prud'homme et peut-être au juge derrière. Mais ça Concentrix il le sait très bien. Depuis les réformes Macron, virer un employé, en fait, ça ne lui coûte pas si cher que ça. Et d'ailleurs, ils le sont en faute deux fois. Déjà parce que selon le Code du travail, un retard de paye est un manquement grave de l'entreprise. Je vous donne l'article qui le stipule du Code du travail. C'est l'article L32-42-1 qui stipule que le salaire doit être versé à date fixe et tout retard expose l'entreprise à des sanctions. et quand on dit des sanctions c'est pas juste un petit gif pour se moquer de tu vois Et donc retarder les payes, c'est une violation de la loi. Mais alors, en plus, virer un salarié pour faute grave, parce que sur une conversation interne à l'entreprise, il a juste mis un petit gif, alors là, je peux vous dire qu'ils sont complètement en dehors des clous. Concernant le licenciement abusif, et là c'est aussi clairement éclairé par la loi, c'est l'article 1235-3 du Code du travail qui précise qu'un licenciement sans cause réelle et sérieuse expose l'employeur à des indemnités pouvant aller jusqu'à 6 mois de salaire Pour le salarié licencié. Alors légitimement, j'espère en tout cas que l'OAN et son organisation syndicale, qui est la CGT, elle va pouvoir aller et porter la chose jusqu'au prud'homme. Mais la problématique première, c'est d'abord que depuis les ordonnances et les réformes Macron, tout licenciement abusif, il est encadré par le cadre de la loi. Et donc les indemnités, elles ne sont pas au regard du juge qui peut donner tout ce qu'il veut. Elle va être, comme je l'ai dit, pas plus de 6 mois de salaire. Et donc, pour les grandes entreprises, si vous voulez vous débarrasser d'un salarié, en fait, il suffit de le planifier et de l'organiser financièrement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est plafonné, oui.

  • Speaker #0

    Donc voilà, les amis, quand même une histoire hallucinante. La prochaine fois, je vous en raconterai d'autres parce que malheureusement, en fait...

  • Speaker #1

    Oui, mais ça, c'est des cas.

  • Speaker #0

    Des fumiers de poitron, il y en a des tonnes et des pelles.

  • Speaker #1

    Ça, c'est des cas. Moi, je suis conseiller du salarié. Donc j'interviens pour expliquer ce que c'est vite fait, je vais le dire comme ça, on est bénévole pour l'inspection du travail, pour la DRETS maintenant, et donc notre organisation syndicale en fait nomme à la DRETS des conseillers du salarié et eux, ils ne peuvent intervenir que dans le cadre... d'entretien préalable au licenciement, c'est-à-dire la petite réunion à laquelle vous êtes convoqué quand on vous explique que vous allez être licencié, et uniquement dans les entreprises où il n'y a pas de représentant du personnel. Et donc, de moins en moins, bien ou pas bien, je ne sais pas. Je pense que c'est bien, mais c'est une autre question. Et donc, du coup, en fait, ça, c'est des situations qu'on retrouve très régulièrement. Et la violence de la réforme du Code du Travail et le Comri, c'était socialiste aussi, ça. Il fait deux fois qu'on parle d'Hollande dans ce podcast. Oui, c'est bizarre. Répression policière et réforme du Code du Travail. Ça a été aussi d'une grande violence, en fait. Et ça permet aussi, ça libère sur ces choses comme ça. Oui. Après, c'était un militant

  • Speaker #0

    CGT ? Non, ce n'était pas un militant CGT, selon les informations que j'ai.

  • Speaker #1

    Parce que des fois, ça peut aussi être l'occasion. Mais après, le problème du licenciement aussi, ce qui est compliqué, c'est qu'une entreprise, on est dans un système libéral, une entreprise, c'est une propriété privée. Et donc, un patron... Il peut vous licencier, vous pouvez gagner au prud'homme, c'est-à-dire que les prud'hommes diront, ou le tribunal, enfin peu importe, dira, le licenciement n'est pas reconnu, donc vous n'êtes pas licencié, mais vous n'êtes plus dans l'entreprise parce que c'est une propriété privée et le tribunal ne peut pas obliger. sauf cas exceptionnels dans des cas particuliers l'entreprise va vous reprendre dans la fonction publique c'est un peu différent parce que c'est le tribunal administratif et c'est autre chose mais du coup c'est aussi c'est aussi c'est sûr que l'entreprise en fait là en fait elle

  • Speaker #0

    le vire complètement et elle s'en fout de perdre mais oui complètement elle se dit lui je m'en débarrasse c'est une excuse je m'en débarrasse et en plus ça donne un exemple aux autres en fait le premier coup il se fait la gueule il n'y a pas moyen je vous licencie tous en fait merci Il n'y a pas de problème. Enfin, je vous licencie tous. À mon avis, la problématique dans celle-là, c'est que quand ils ont licencié Loan en question, ses collègues, ils auraient peut-être dû se révolter et arrêter le travail immédiatement en disant, si vous touchez à lui, il n'y a plus de travail qui est fait.

  • Speaker #1

    J'ai une anecdote comme ça. Une entreprise a un licenciement qui est abusif et d'une personne qui se fait harceler par son supérieur. Et ils finissent par trouver une excuse, une faute grave. Ils accumulent un truc, ça ne tient pas debout. Sauf que cette personne était reconnue et respectée par tous les... les collègues. Et c'était quelqu'un qui ne faisait pas spécialement de bruit, mais par le fait que c'était quelqu'un qui faisait bien son travail, qu'il faisait avec une...

  • Speaker #0

    Comment dire ?

  • Speaker #1

    Une certaine conscience professionnelle. En fait, ça mettait en difficulté son hiérarchique et l'entreprise, l'organisation de l'entreprise, laissait place à un harcèlement possible par la hiérarchie. Et donc, au moment où elle s'est retrouvée licenciée, tous ses collègues, le matin où ils ont appris ça, ont complètement cessé le travail et de colère sont allés dans le bureau du chef et ont dit qu'ils ne reprendraient pas le travail tant que leurs collègues en fait seraient parvenus. Parce qu'en plus, ils ont appris le licenciement, ça s'est fait très rapidement, il a été interdit d'accéder à l'entreprise, faute grave, machin, mise à pied, et compagnie.

  • Speaker #0

    Tu te souviens du nom de cette chère entreprise ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si je peux la citer.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que tu peux la citer.

  • Speaker #1

    C'était l'entreprise Samsic, une toute petite entreprise de service. On retrouve des fois sur des maillots de foot en sponsor, c'est une grosse boîte. Je ne dirai pas où c'est, mais le salarié a été, du coup le licenciement, je ne vais pas dire qu'il a été réintégré ou qu'il n'a pas eu lieu, on va dire que l'entreprise a annulé la procédure et l'armée a son... poste. Et ça s'est arrêté, on va dire. Il y a eu des chutes après, mais on est sur du facteur humain aussi.

  • Speaker #0

    Mais je pense que la morale de cette histoire, et ça sera un peu la morale de toutes les histoires, c'est que si vous voulez vous défendre,

  • Speaker #1

    c'est ensemble.

  • Speaker #0

    C'est ensemble, enfin. Ne comptez pas sur la loi et ne comptez pas sur l'État. L'État est avec les entreprises, est avec les capitalistes. La seule...

  • Speaker #1

    moyen qu'on a de se défendre en fait c'est d'être solidaire avec nous et d'être tous ensemble en fait ah bah oui et ça et ça influence par exemple on prend il y a une fonderie par chez nous qui a lutté pendant des années pour éviter que son usine elle ferme alors aujourd'hui à la fermer ce qui leur a permis de durer aussi longtemps et aussi de partir avec les meilleures conditions possibles c'est parce qu'il y a eu une mobilisation massive des salariés et que pendant qu'il y avait la liquidation judiciaire au tribunal ça passait au tribunal les salariés étaient devant le tribunal à faire un bruit de malade. Et dans la population, ils avaient gagné la population. La population était avec eux. Parce que personne n'a envie de voir une usine centenaire qui est génératrice d'emplois et qui fait vivre tout un bassin de vie fermée. Ça, ça joue. Toutes les mobilisations sont importantes.

  • Speaker #0

    On dirait que tu m'as encore volé le mot de la fin.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai le droit. Tu as fait celui-là d'avance.

  • Speaker #0

    Non, tu me l'as volé également.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Dernier sujet ?

  • Speaker #1

    Dernier sujet, c'est encore toi qui le présente. C'est bien, tu as bien bossé.

  • Speaker #0

    Plus que toi, quand même. C'est vraiment touchant. Maintenant, c'est le moment émouvant. Maintenant, c'est le moment de l'histoire du camarade. Alors, sortez vos mouchoirs et écoutez ce qu'il va se passer maintenant.

  • Speaker #1

    Bon, mon verre de bière est plein, il manque les cacahuètes, mais à la rigueur, ça peut s'arranger. Oui, ça peut. Et tu avais une histoire à nous raconter, c'était dans le teasing de ce podcast. De qui tu vas nous parler ?

  • Speaker #0

    Alors oui, pour cette... dernière chronique, en fait, l'idée, c'est de prendre un peu d'envol, de regarder un peu plus loin et surtout de regarder derrière nous et de voir qu'est-ce qu'ils ont fait les ouvriers dans le passé et surtout ceux qui étaient un peu remarquables. Et aujourd'hui, je ne sais pas si vous connaissez, mais je vais vous parler de Pierre Semard, l'homme au rail de fer.

  • Speaker #1

    L'homme au rail de fer ? Eh oui. Un cheminot ?

  • Speaker #0

    Un cheminot, évidemment, mais pas n'importe lequel des cheminots. Il y a des hommes dont la vie épouse un destin et une cause. Un chemin tracé non par le hasard, mais par une volonté implacable de justice. Pierre Semard était de ceux-là. Il est né en 1887 dans une famille modeste à Branis-sur-Saône. Et c'est sur les rails qu'il traça son avenir. Un avenir de lutte, un avenir de résistance, mais surtout un avenir d'espoir pour la classe ouvrière et également un avenir qui fut brisé de façon tragique. C'est à 20 ans à peine que Pierre Semard, jeune ouvrier cheminot, découvre les rouages du monde syndical. Les locomotives, ces énormes à l'époque monstres de fer grondant sur des voies, crachant de la fumée, le fascinent. Mais ce sont aussi et surtout les hommes qu'il y a derrière les machines. Leurs mains qui sont noircies dessus, leur visage creusé par la fatigue, qui retient son intention. Ils triment jour et nuit pour quelques miettes. La colère monte dans ses veines. Et tout ce qu'il vit, ce n'est pas juste. Il adhère alors rapidement à la CGT, conscient que la solidarité sera l'arme de ceux que la société relègue à l'arrière-plan. D'ailleurs, ça résonne un peu. avec ce qui se passe en Martinique. Peu à peu, il gravit les échelons et prouve son intelligence dans l'organisation syndicale. En 1921, il devient secrétaire général de la Fédération des cheminots. La mission de sa vie commence alors. Défendre ses camarades coûte que coûte, pour que le fruit de la labeur ne soit pas spoilé par d'autres. Sous sa direction, la Fédération des cheminots prend une ampleur sans précédent. Il sait que l'unité est la force première des ouvriers. En 1920, Lors d'une grève historique des cheminots, Pierre Semard mène une lutte exemplaire contre les compagnies ferroviaires qui cherchent à réduire les salaires et augmenter les heures de travail. Il faut se rappeler qu'en 1920, ce n'est pas du tout les mêmes conditions de travail qu'il y a aujourd'hui. Il n'y a pas encore les 35 heures, il n'y a même pas les congés payés et les salaires, il n'y a pas de SMIC en fait. Les salaires, c'est la misère.

  • Speaker #1

    Ils ont des chèques vacances peut-être ?

  • Speaker #0

    Ils ont peut-être la prime charbon.

  • Speaker #1

    Oui, la fameuse prime charbon.

  • Speaker #0

    Les cheminots, sous son impulsion, exigent non seulement des augmentations de salaires, mais aussi des droits et des protections sociales. Le pays est complètement paralysé. Face à une répression féroce, Pierre Semard et ses camarades ne plient pas. Ils encouragent les cheminots à rester solidaires, infirmants, qu'il vaut mieux souffrir pendant un moment que voir les droits arrachés pour des générations. Et d'ailleurs, c'est quelque chose. qu'on devrait encore se rappeler aujourd'hui. Mais c'est en 1936 que Pierre Seymard marque de façon indélibile et considérable de son empreinte le paysage social français. La victoire du Front populaire, avec des réformes sociales, est une aubaine pour le mouvement ouvrier. Seymard est à la tête des négociations pour les cheminées, lors de l'accord Matignon. Ces accords historiques, obtenus grâce à des grèves massifs et une mobilisation sans précédent, permettront d'arracher plusieurs avancées sociales. majeurs, notamment, et j'en ai parlé tout à l'heure, les congés payés, une augmentation significative des salaires, on parle de plus de 30%, et surtout une semaine de travail de 40 heures pour les cheminots. Un acquis fondamental pour améliorer la qualité de vie des travailleurs. Sous la pression des grévistes, Semar et ses camarades syndicalistes obtiennent enfin des victoires tangibles qui changent la vie de millions de travailleurs et avec lesquels on profite encore aujourd'hui. Les chemins de fer deviennent plus qu'un métier, c'est complètement un symbole de la lutte. Ces rails qui traversent toute la France deviennent les veines d'un corps social en ébullition. Les cheminots, debout, prêts à se battre pour des meilleures conditions de travail, aient à leur tête Pierre Semard. Mais, comme dans toute lutte, les moments de gloire sont souvent suivis de revers. Quand la seconde guerre mondiale éclate, la France se brise, et avec elle, la vie de ceux qui luttent pour un monde plus juste. La France se plie très rapidement sous le joug des nazis et Pierre Semard, communiste avéré, est dans la ligne des murs des nazis. L'arrestation vient très vite. Interné à Bourges, puis à la prison d'Evreux, il reste toïque, fidèle à ses idéaux et même derrière les barreaux, il ne tremblera pas. Dans l'ombre de ses geôles, l'homme aux mains caleuses ne fléchit pas. Sa cause, il l'a portée toute sa vie. Et ce n'est pas dans une cellule qui la fera éteindre. Les nazis décident alors de frapper un grand coup, en représailles contre les actes de sabotage des cheminots résistants. Pierre Semar doit mourir. Le 7 mars 1942, au petit matin, le fracas des portes de la prison d'Evreux résonne. Semar sait ce qui l'attend. Il avance, calme, le pas lourd mais résolu. Les balles ne tuent pas les idées, pensait-il. Fusillé par les Allemands, Pierre Seymard tombe, mais dans sa chute, il laisse une empreinte indélébile sur les rails de l'histoire. Aujourd'hui, les cheminots se souviennent. Seymard, ce n'est pas seulement un nom gravé dans les livres d'histoire. Il est la voix des travailleurs qui résonne encore dans chaque grève, dans chaque lutte pour la justice sociale. Il est le souffle qui traverse les générations, rappelant à ceux qui empruntent les rails que la solidarité est la plus grande des forces. Ainsi la vie de Pierre Seymard est devenue une légende, un train lancé à toute vitesse sur les voies de la justice. Ceux qui croient que les hommes passent et que les causes s'éteignent se trompent. Pierre Seymard, par son courage, a prouvé que les combats des travailleurs est un éternel recommencement, un train qui ne s'arrête jamais. Vous aura plu en tout cas ?

  • Speaker #1

    Merci à tout le monde, à tous ceux qui nous ont écoutés. N'hésitez pas, je ne sais pas où ce sera mis, sur quelle plateforme ce sera posté, mais n'hésitez pas à nous faire part des retours. Il doit forcément y avoir des sections, on peut mettre des commentaires, comme on dit. Donc si vous avez des questions, des suggestions, des critiques à faire, n'hésitez pas à nous insulter si vous êtes de droite, voire plus.

  • Speaker #0

    Surtout si ce podcast vous a plu, partagez-le autour de vous. Et laissez-nous une note d'ailleurs, et des commentaires, parce que c'est ce qui va nous faire monter en visibilité.

  • Speaker #1

    Le but, c'est de le partager. On a plein d'idées, on n'y connaît rien, mais on va quand même essayer de le faire. L'idée, c'est de se dire qu'il n'y a pas Canuna et Pascal Praud, qui peuvent dire ce qu'ils pensent, en fait.

  • Speaker #0

    Toi, tu dis que tu n'y connais rien, moi, j'y connais vachement de choses. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu sais, moi, je suis électricien, toi, c'est facteur. Pourtant, c'est moi qui suis au courant. Oui,

  • Speaker #0

    mais comme je te l'ai dit, il y a plusieurs facteurs pour faire une révolution.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, ce sera le mois de la fin. Allez, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt. C'était l'heure de la riposte et c'était quand même vachement bien. C'était l'heure de la riposte et c'était quand même vachement de la merde. C'était l'heure de la riposte et retrouvez-les dans un prochain épisode. Et promis, la prochaine fois ce sera vachement mieux.

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