- Speaker #0
et salut les gens ça va ouais et bienvenue dans l'horreur du dimanche le podcast des fans de peluche des puristes du super 8 et du 16 mm nice non non non détendez vous ici Pas d'inquiétude, vous êtes chez les nuls. Vous êtes dans l'horreur du dimanche. Le podcast de la frousse à la coule, de la panique tranquille et du frisson mou.
- Speaker #1
Bouh !
- Speaker #0
Ah,
- Speaker #2
t'as fait des bouts. Oui, mais c'est des plus bouts.
- Speaker #0
Rassurez-vous, je ne maîtrise pas les termes techniques du cinéma. Je ne sais pas ce que sont censés mesurer ces 8 mm d'ailleurs. Au même titre que je ne sais pas pourquoi un 33 tours, d'ailleurs, ni où se trouve sur une voiture un joint de culasse. Mais d'ailleurs, voici une transition tout à fait improvisée. En parlant d'automobile, Tilda Swinton, ce serait pas une actrice tout terrain ? Wow !
- Speaker #1
Bon bah super intro,
- Speaker #2
vous pouvez arrêter l'épisode maintenant. J'envoie un message en disant j'adore l'horreur du dimanche.
- Speaker #1
C'est fini là.
- Speaker #2
C'est mort.
- Speaker #1
C'est ciao.
- Speaker #0
Et oui, actrice transformiste aux mille visages dont le move signature est maintenant d'incarner au moins deux personnages dans un film, sinon il ne va pas. lorsqu'elle n'incarne pas la plateforme dans The Platform, le son dans Sunshine, ou encore, son plus grand rôle, la descente dans The Descent. Eh ben oui, je fais des private jokes, mais vous n'avez qu'à écouter les épisodes d'avant. Voilà, et mettre des étoiles aussi. On commence. Non, plus sérieusement, Tilda m'a appelé l'autre jour. Elle m'a demandé, Thomas, could you talk about me in your internationally renowned podcast ?
- Speaker #2
C'est vrai parce qu'elle a plein d'accent d'hyper-homme.
- Speaker #1
Oui, elle est multiforme. Alors,
- Speaker #0
je lui ai dit, écoute Titi. Elle m'appelle Toto, donc moi je l'appelle Titi. Je vais voir le planning avec les autres. Mais bon, en ce moment, c'est un peu compliqué. On a pas mal de trucs dans les cartons. Donc bon, on va voir ce qu'on peut faire. Et voilà, chose promise, chose due. On fait un épisode spécial Titi, enfin Tilda Swinton. Parce que oui, c'est une grande actrice.
- Speaker #1
Une grande amie aussi.
- Speaker #0
Et une grande amie. Oui. Et pour en parler ce soir, il y a Lola, il y a Camille, il y a Léo et le chat. Ça va ?
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #3
Maintenant, on a plein de trucs individuels.
- Speaker #2
Ça va bien,
- Speaker #1
t'as fait saturer le micro. C'était nickel.
- Speaker #0
Et à la technique, l'homme aux mille oreilles, multidisque de l'Oscar de Platine, Brilda Thirion. Oh ! Bravo, Brice. L'horreur du dimanche, épisode 51. C'est parti, c'est maintenant et on commence avec le film que Lola a sélectionné. Lola, c'est quoi ce film ?
- Speaker #3
Oui, alors moi j'ai choisi un film très fun. We need to talk about Kevin.
- Speaker #0
Tu dois juste te battre un peu. Tu dis mami ? Non. Ne devrais-tu pas parler maintenant ? Je ne me souviens pas. Paul ? Non ! Il est juste un garçon. Juste un petit garçon. Juste parce que tu es habitué à quelque chose,
- Speaker #3
ça ne veut pas dire que tu aimes ça.
- Speaker #0
Tu es habitué à moi. C'est choquant. C'est naturel.
- Speaker #3
Est-ce que vous pensez qu'elle exagère ?
- Speaker #1
Bof !
- Speaker #0
Spoiler, non. Non.
- Speaker #3
Alors, traduit en français par « Il faut qu'on parle de Kevin » . Voilà pourquoi pas, en même temps c'est la traduction littérale.
- Speaker #0
Il faut qu'on en parle du petit Kevin.
- Speaker #1
Allez viens.
- Speaker #2
Kevin de l'épisode 42.
- Speaker #1
Oui, on embrasse. C'est pas une super dédicace ce film je pense.
- Speaker #3
Bof bof, d'une réalisatrice, donc Lynn Ramsay, qui avait fait Ratcatcher, il me semble, Morven Keller, enfin des drames un peu bizarres. Et un film avec Joaquin Phoenix qui était bien, You Were Never Really Here, je crois, Beautiful Day.
- Speaker #0
Beautiful Day en français,
- Speaker #3
bizarre. Oui, qui était bizarre. Comme une réaction. Enfin, c'était un bon film. Voilà, donc We Need To Talk About Kevin qui est sorti en 2011. Avec le problématique, je l'apprends à l'instant, Ezra Miller, parce que je ne me suis pas bien renseignée avant, qui joue Kevin. John C. Riley qui joue le père Franklin.
- Speaker #0
Oui, je l'adore. Franklin,
- Speaker #2
c'est super.
- Speaker #3
Et évidemment, Tilda Swinton qui a le grand rôle d'Eva, donc la mère. Je vous fais un petit résumé. Voilà, on va tenter. Donc Eva et Franklin, je dis Franklin parce que Franklin, c'est la tortue, donc c'est chaud, tu vois. Donc ils sont amoureux. Eva tombe enceinte. Eva n'a pas l'air de kiffer la grossesse. Eva accouche dans la douleur. L'enfant est là. Kevin de son petit nom. Il pleure beaucoup, il grandit mais fait dans des couches jusqu'à ses huit ans et il est odieux avec sa mère. On va pas se le cacher Eva n'est pas fan de son petit garçon non plus Kevin devient ado et comme tout bon suppôt de Satan qui se respecte, à un moment, bim, c'est la catastrophe et là faut qu'on parle de Kevin. Je pense que c'est... Wow, incroyable. Je me suis donnée pour se résumer. Donc c'est d'après le roman homonyme d'un certain Lionel Shriver. Shriver. J'ai un accent incroyable ce soir. L'accent, pas de chose. Oui, c'est ça. Qui est paru en 2010 en France. Qui a été construit comme un recueil de lettres qu'Eva écrivait à son mari dont elle est séparée dans le roman. Elle y fait son introspection, se remémorant sa vie et ce qui a pu pousser son fils à commettre l'irréparable. Ça, c'est pour le roman. Lynn Ramsey, elle, réécrit en arrangeant à sa sauce et en rendant le film encore plus violent. On va suivre la vie d'Eva, comme je disais, jouée par Tilda Swinton, qui a un présent déjà plutôt pourri et aussi qui est tentée par son passé, qui revient sous forme de flashback. qui raconte ce qui lui est arrivé. Donc le film est construit avec cette narration où passé et présent se cognent pour démêler l'histoire au fur et à mesure donc c'est hyper classique mais c'est pas si simple que ça à bien faire et moi je trouve que là pour ce film c'est très bien réussi et de toute façon Lynne Ramsay elle réussit en général bien cette forme de narration avec les flashbacks et elle met ça très bien en scène. Donc qu'est ce que ça nous raconte ? Qu'est-ce que ce drame atroce raconte finalement ? Et surtout, pourquoi moi, ce film, j'ai voulu en parler ? Pourquoi ça m'a marquée comme ça ? Pourquoi toute la salle de cinéma dans laquelle j'étais est restée un long moment, complètement silencieuse et paralysée dans les sièges ?
- Speaker #0
Ah, tu l'avais vu au ciné ?
- Speaker #3
Ouais, en 2011.
- Speaker #1
Mais t'étais super jeune !
- Speaker #3
C'était il y a presque 15 ans, ouais. Donc j'étais une enfant ! Non, j'étais jeune et je ne l'avais pas revu depuis. C'est peut-être un film qu'on a besoin de revoir, en tout cas moi j'avais besoin de le revoir pour bien comprendre où est-ce que Lynn Ramsey voulait nous amener. Est-ce une démonstration du mal à l'état pur ? Est-ce qu'on nous parle de la naissance de l'antéchrist ? Sommes-nous mauvais par essence ou est-ce plutôt la faute de notre mère qui nous a mal aimés ? Le titre du film nous laisse croire que l'on devrait s'attarder sur le personnage de Kevin. qui serait un peu la clé de voûte du film finalement. D'ailleurs c'est ce que j'ai pensé quand je l'ai vu il y a presque 15 ans, j'essayais de le comprendre lui, de lui trouver des excuses à lui. Aujourd'hui quand je revois ce film, j'essaie de comprendre Eva, cette femme qui voulait voyager, écrire ses guides touristiques, vivre dans la frénésie de la ville, cette femme animée par plein de désirs, mais celui d'être mère n'en était pas un. Donc la grande question c'est, est-ce que Kevin existe réellement ? Il faut qu'on parle de lui, mais est-ce qu'il ne faut pas surtout qu'on parle d'Eva, qui serait peut-être un peu lui ? Un plan où elle plonge sa tête dans l'eau nous met le doute. Tout le film ne serait finalement qu'une déambulation dans sa psyché, avec ce bout d'aile qu'elle imagine comme étant monstrueux, parce qu'on fait croire aux femmes que ce n'est pas normal de ne pas vouloir d'enfant. Par conséquent, elle n'imagine même pas un scénario, une vie, où elle ne serait pas mère. Donc, Kevin existe. il sort d'elle, mais elle est incapable de l'aimer malgré toute sa bonne volonté à rentrer dans la norme. Donc Mauvaise Mère doit payer le prix avec un enfant psychopathe et serial killer, une sorte de damnation éternelle qui est entretenue dans le film par chaque personnage qu'elle croise dans le présent du film. Donc Eva n'est pas seulement responsable de la vie de son enfant, mais elle est responsable de la mort de dizaines d'innocents. in fine, elle a donné naissance à Kevin il tue parce qu'il n'a pas été aimé lui, il a une bonne excuse Eva, elle, elle n'a que la culpabilité, elle a le rouge sur les mains qu'elle n'arrive pas à enlever donc qu'elle soit réellement mère ou qu'elle le fantasme juste dans le film ça nous importe peu finalement le fait est qu'elle n'a je pense pas d'issue de secours dans sa propre vie, ce qui est quand même dramatique et qu'elle est condamnée à la culpabilité à perpétuité, coupable d'être mère ou de ne pas avoir voulu l'être. Voilà ce que j'ai à dire sur ce film, que j'ai beaucoup aimé et que j'ai aimé différemment de quand je l'ai vu il y a 15 ans, donc très intéressant à revoir. Et Tilda Swinton, évidemment,
- Speaker #0
est incroyable. Oui, oui. Puis ils ont quand même casté Ezra Miller, qui pourrait être son fils, en tout cas. Il a une ressemblance physique qui est assez...
- Speaker #1
Et du coup, l'enfant joue aussi, je trouve, super bien.
- Speaker #3
Quand il chie dans sa couche en la regardant méchamment.
- Speaker #1
Entre autres.
- Speaker #3
Moi, j'ai trouvé ça horrible. C'était la scène horrifique.
- Speaker #1
Oui, oui, oui. Mais c'est très dur, en plus, comme rôle à donner à un enfant. Ouais,
- Speaker #0
mais là où le film est précis, c'est ce que tu disais, c'est sur la mer. Parce que finalement, moi, je n'avais même pas calé que possiblement, Kevin, il n'existait pas. C'est une interprétation. Ouais, ouais, ouais. Bon, après, moi, je pense que c'est surtout les images où ils se ressemblent, ou en tout cas, ils sont la même personne. Je pense que c'est surtout pour... Montrer qu'il vient d'elle et qu'elle, elle le ressent comme ça. En tout cas, je ne savais pas que cette interprétation du film existait. Il n'en est pas moins que le personnage de Kevin n'est pas très intéressant dans le film. Je pense que c'est ça qui a pu être reproché au film quand il est sorti, parce que tout le monde ne l'aime pas. Parce qu'il y a le côté... comment dire, essentialisant du mal, qui est un peu bizarre. C'est-à-dire que cet enfant, on ne sait pas très bien, il est mauvais par essence et finalement, il n'y a pas tellement d'explication de sa... Il n'y a pas d'explication très fine, en tout cas, de sa psychopathologie, si ce n'est qu'il n'a pas été aimé par sa mère. Mais en fait, le film, il n'est pas là. Enfin, moi, je trouve que vraiment, le film, il est autour d'Eva et de ce côté et... du fait qu'elle a engendré, donné naissance à quelqu'un dont elle ne voulait pas être mère. Et le film se joue là et je le trouve hyper fort là-dedans. Et puis d'autant plus en 2011, où ce n'était pas une thématique qui était forcément autant abordée que maintenant. Donc non, gros film. Moi, j'aime beaucoup.
- Speaker #2
Mais je suis d'accord, je pense qu'il a souffert aussi dans le marketing. qui était peut-être pas juste.
- Speaker #3
Un peu la suite de The Omen, tu vois. Oui,
- Speaker #2
surtout au moment où il est sorti, moi j'ai un peu le souvenir d'un film un peu à destination adolescente. Tu vois, il y avait eu Virgin Suicide. Oui, oui, moi je me souviens très bien qu'Ezra Miller, par exemple, c'était un peu le nouveau... la nouvelle gueule, en tout cas, d'Hollywood, qui était... parce que c'est vrai qu'il y a là un visage absolument sublime. et assez fascinant et donc il y avait ce truc autour de ce nouvel acteur acteurice qui arrivait et effectivement le film est déceptif si on s'attend à l'exégèse d'un monstre parce qu'en fait c'est que le reflet de Tilda Swinton je suis d'accord avec vous sur pas mal de points je trouve que c'est intéressant l'histoire est vraiment intéressante le choix de Tilda Swinton très intéressant parce qu'elle porte très bien ce rôle de femme qui subit beaucoup de choses et qui en même temps ne dit rien et laisse planer des espoirs déçus. Je trouve que c'est une actrice qui arrive à faire passer ça sans le dire et ça c'est quand même assez incroyable. Il y a quand même une question du silence dans le film qui est omniprésent.
- Speaker #1
Et du non-dit.
- Speaker #2
et du non-dit et en fait le titre est quand même drôle parce que we need to talk about Kevin mais en fait il ne parle jamais c'est une phrase qui ne sera jamais prononcée dans le film exactement et il ne parle jamais vraiment soit à Kevin soit de Kevin donc il y a une espèce d'impasse comme ça qui se crée tout ça est intéressant mais c'est là où moi j'ai des réserves sur le film et j'avais déjà eu des réserves au moment où je l'avais vu et là j'ai ressenti la même chose pour moi ça n'aboutit pas Il y a vraiment un truc, je pense que c'est au niveau de la construction du film qui me dérange. Justement, ces allers-retours entre passé et présent. qui sont très très enchevêtrées, je trouve au bout d'un moment souffrent, comment dire, ne laissent pas s'exprimer un vrai sentiment quoi, parce que avec en plus du silence là dessus, en fait j'ai eu l'impression de séquences qui s'enchaînaient quoi, et elles sont très bien maîtrisées enfin je veux dire les séquences, en plus elles sont très connues maintenant, enfin je pense qu'elles ont vraiment marqué l'esthétique d'une époque et tout ça, Mais je trouve que... L'acte qui est commis notamment par Kevin, en fait, moi, je le ressens pas du tout. Je suis restée complètement spectatrice, en fait. Parce que j'ai l'impression d'être face à une fresque qui se déploie devant moi et dans laquelle j'ai juste un rôle d'observation, quoi. Je rentre jamais dans le film. Et pour moi, je pense que c'est pas... Je sais pas, je saurais pas dire exactement ce qui manque, mais peut-être un changement de rythme. Parce que là, c'est quand même très haché. tout le temps à peu près de la même façon. Il dure 1h50. Et ça passe vite, mais c'est vraiment... Il y a énormément de séquences qui s'enchaînent. Donc moi, c'est un peu ma déception parce que du coup, ça m'a complètement empêchée de vraiment rentrer dedans.
- Speaker #0
Et tu veux dire que tu rentres pas dans le... Parce que je crois que je te suis là-dessus. Mais tu rentres pas dans le... l'espèce de scénario, de fil direct, de fil narratif qui est attaché à Kevin, au personnage de
- Speaker #2
Kevin. Non, parce qu'effectivement, c'est le personnage d'Eva qui m'intéresse le plus. Et je trouve qu'on n'a pas le temps ou la place, en tout cas, de vraiment rester avec elle et comprendre exactement ce qu'elle ressent face à cet enfant. Les interactions qu'elle a avec lui petit sont quand même très cadrées par des événements.
- Speaker #0
C'est pour ça que moi je lui reproche ce côté je l'ai dit je disais essentialisant parce qu'en fait on les voit juste avoir des interactions où elle lui demande de parler et qu'il ne parle pas et il la déçoit en permanence et donc on ne comprend pas très très bien ce qui se joue entre ces deux personnes et ça je pense que c'est une vraie critique qui a pu...
- Speaker #2
Il y a ça et juste je rajoute un truc à ça, c'est que je pense que moi ce qui m'a un peu dérangée c'est qu'en fait ... On est censé être dans le subjectif d'intérieur, à Eva. Et en fait, il y a très peu de moments, je ne sais pas, de sensations. En fait, le film n'est pas du tout... Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire.
- Speaker #1
Il y en a quelques-uns, mais c'est vrai que vu que c'est censé être un truc douloureux qui se rappelle à elle tout le temps,
- Speaker #2
on le ressent. Pour moi, je trouve que le travail, c'est trop réel. pour être du souvenir.
- Speaker #1
Oui, en fait, on dirait vraiment un flashback narratif. On dirait pas des souvenirs. Je suis d'accord aussi avec vous.
- Speaker #2
Moi, ça me dérange un petit peu.
- Speaker #1
Mais je trouve que c'est un truc qui s'admet, par contre. Moi, au début, c'est pareil, ça m'a un peu dérouté, voire un peu dérangé, parce que j'avais effectivement l'impression qu'on montrait vraiment des flashbacks dans la narration. Et au bout d'un moment, j'ai compris que c'était vraiment elle, en fait, qui ressassait toute cette historique-là. Mais effectivement, ça aurait mérité de raccrocher un peu plus. Et pour moi, les séquences... parmi les séquences les plus intéressantes se situe dans le réel de sa vie actuellement. Et ça j'aurais bien aimé que ce soit vraiment plus mis en avant peut-être que l'intégralité, une grande partie de la narration se passe dans ses souvenirs en fait.
- Speaker #0
Mais ça pour le coup, enfin Lynn Ramsay, moi j'ai vu Morven Callar et Beautiful Day. Elle n'a pas fait cinq, je crois qu'elle n'a fait que cinq films. Et en fait, c'est toujours construit un peu comme ça. D'accord. Après, c'est souvent centré sur... Je dirais que la nouveauté, ce qui le différencie des autres, c'est que dans We Need To Talk About Kevin, il y a Kevin. C'est centré sinon sur des personnes qui sont brisées, en fait. Et elle fait un peu le même truc que faisait... Je parle de lui au passé parce qu'il est décédé. Que faisait Jean-Marc Vallée, le réalisateur canadien. qui intègre tout le temps comme ça dans sa narration des espèces de flashbacks et de flashbacks dont on ne sait pas si c'est des souvenirs ou si c'est un flashback narratif effectivement mais qui sont déclenchés par des sensations, par une couleur et il fait les raccords avec ça en fait un peu comme chez Lynn Ramsey dans We Need To Talk About Kevin il y a un peu ça, le rouge quand elle le voit c'est un peu connecté comme ça il y a aussi à un moment donné les ronds, les taches de vin sur la table, qui l'emmène ailleurs, je ne sais plus comment il fait le raccord, mais ça marche un peu comme ça. Et moi, ça me rappelle ce que faisait Jean-Marc Vallée. Et moi, j'aime bien ça, mais je suis d'accord que... Ouais, il y a un aspect du film qui est très important en termes de temps que ça occupe à l'écran et qui n'est pas très bien traité, enfin, qui est un peu sous-traité.
- Speaker #1
Après moi sur le...
- Speaker #3
Non mais moi c'était juste pour rajouter que je pense que... Franchement j'ai pas du tout regardé d'interview d'elle concernant son film et tout. Enfin j'ai vraiment... Moi mon interprétation là c'est vraiment moi, là pour le coup. Mais parce que je me dis qu'effectivement en ayant vu deux autres de ses films, c'est pas possible qu'elle ait fait un film aussi simple comme il a pu être critiqué quand il est sorti. Et vraiment... En termes de place que le personnage d'Eva occupe, je trouve que justement la seule place qu'il y a, c'est sa culpabilité. Et on est fâché contre elle. Vraiment, même si on le voit en étant adulte, on se dit qu'elle n'a pas bien géré. Il y a un peu un truc où Kevin, il y a des moments, notamment une scène quand ils font le mini-golf qui est assez incroyable. Il fait de qui je tiens ça ? Et enfin... Du coup, on lui trouve beaucoup d'excuses et ça, c'est beaucoup écrit. Et peut-être pas assez le côté de la mère qui n'avait pas envie d'être mère. Mais j'ai vraiment l'impression finalement...
- Speaker #1
Dans les scènes du présent...
- Speaker #3
Oui, c'est ça. Mais peut-être que ce n'est pas si bien écrit que ça, finalement. Je ne sais pas. Je n'ai pas lu le bouquin. Peut-être que c'est plus intéressant de lire ces lettres qu'elle écrit à son mari. mais je sais pas moi je trouve qu'en fait à part dire que bah en fait elle a une vie misérable d'une femme qui voulait pas être mère et qui l'a été malgré elle en fait elle a pas trop d'autres excuses quoi mais ce qui est quand même très fort en 2011 et moi surtout ça
- Speaker #2
me suffit tout à fait aussi parce que pour moi il y a aussi cette question de quand t'as pas envie d'avoir des enfants et que t'en as parce que y'a pas que Kevin qui est assez atroce mais son mari est Merci.
- Speaker #1
affreux de nullité aussi en fait, c'est elle qui doit gérer tous les problèmes, c'est elle qui voit et lui il en profite assez vite Kevin et en fait dès le départ c'est elle qui gère le gosse et lui il rentre du boulot en mode ah il suffit juste de le bercer et en fait ça aussi c'est pas mal montré dans le film.
- Speaker #2
Il y a ça et puis il y a aussi tous les tous les autres enfants enfin moi le moment de Halloween où en fait il y a les gamins, les bambins charmants qui viennent sonner à la porte pour lui réclamer des bonbons et en fait elle en cherche mais on n'en a pas et donc ça se transforme limite en une perquise, l'entre-chef où il tabasse et ça s'apparente vraiment au cauchemar. Pour moi, il y a vraiment cette notion de qu'est-ce qu'on fait quand on n'a pas envie d'avoir des enfants et dans ce cas, on se retrouve responsable d'un autre être vivant qui, en fait, a une psyché qui lui est propre, qui en plus est difficile à pénétrer je veux dire, individuellement et qui fait des choix d'une violence inouïe.
- Speaker #1
Ce que le film fait bien par contre, je trouve là dessus, c'est que ça montre très bien le dégoût qu'elle a pour cet enfant très tôt et ça c'est hyper physique dans le film. Je trouve le rejet qui se crée entre ce petit bébé et elle et même lui enfant après, ça c'est hyper bien montré. Il y a vraiment un malaise qui se ressent. Moi en tout cas j'étais vraiment mal à l'aise physiquement. devant ces séquences et tu ressens vraiment le dégoût profond en fait quoi, le rejet total.
- Speaker #2
Oui mais en même temps, ce que j'ai trouvé assez beau, c'est le fait que elle, comment dire, j'ai l'impression qu'elle le rejette parce qu'en fait elle a l'impression que lui aussi la rejette. En fait c'est vraiment deux pôles qui se ressemblent beaucoup, qui ont en fait un peu la même façon de ne pas communiquer avec les autres et sont un peu mal à l'aise avec le monde qui les entoure, qui en fait n'arrivent pas à s'ouvrir pour se parler vraiment et effectivement pour essayer de se rassurer l'un l'autre quoi. Il y a une espèce d'impossibilité qui se fait entre les deux quoi tu vois. Parce qu'en fait elle a envie de rentrer en contact avec cet enfant mais sauf qu'elle n'y arrive pas.
- Speaker #1
Il y a une scène où elle y arrive un peu et en fait ça dure pas longtemps.
- Speaker #0
Et puis on n'a pas parlé de la petite soeur mais qui est un personnage important dans le film parce que c'est une espèce de second essai quoi. On a l'impression qu'elle... qu'elle accepte cet enfant par défaut en se disant j'ai raté ma relation avec le premier, je vais faire mieux ce coup-ci.
- Speaker #1
Au moment du divorce, c'est elle qui choisit.
- Speaker #0
Et puis elle est presque passive dans sa manière d'accepter sa grossesse. Elle est complètement passive. Du robot, oui. C'était là. Il y a des trucs qui sont quand même assez forts, je trouve. Et surtout pour l'époque. Je trouve que ça aborde des trucs pas hyper simples.
- Speaker #2
C'est pas mal sur plein de choses c'est juste que je trouve que ça souffre peut-être d'un peu trop de complexité scénaristique c'est peut-être l'adaptation qui est difficile à faire du livre c'est pas faux mais c'est chouette et Tassie Winton est très
- Speaker #0
bien et ouais et elle change de coupe de cheveux plein de fois parce que c'était contractuel elle a dit moi je prends pas le film si j'ai qu'une seule coupe de cheveux la métamorphose oui après c'est qui ? Ah ouais, on va passer au film d'après.
- Speaker #2
Ouais.
- Speaker #0
Et donc, c'est au tour de Camille. Camille, t'as choisi quoi ?
- Speaker #2
Moi, j'ai choisi The Eternal Daughter.
- Speaker #0
Maman, nous sommes ici. Nous voudrions vous retenir, s'il vous plaît. Ma mère a une relation avec ce maison. Elle était ici quand elle était jeune. Nous sommes les seules personnes qui restent ici. Je ne sais pas. Il y a eu un son.
- Speaker #2
Je suis sûre que d'autres personnes l'ont mentionné pour vous.
- Speaker #3
Maman,
- Speaker #2
c'est étrange,
- Speaker #3
parce que personne n'a mentionné rien du tout.
- Speaker #0
Vous l'avez emmenée ici. Les souvenirs se sont refusés dans ce lieu, en s'éloignant dans l'été, dans le bâtiment et sur le terrain. Bonjour. Et je suppose que c'est une façon de rester en contact.
- Speaker #2
Plus on est ici, plus ça revient. Donc, des éternels d'auteurs, c'est le titre qu'on a utilisé en France aussi, La fille éternelle. si on veut. C'est un film qui date de 2021, de Johanna Hogg, et qui a en tête d'affiche Tilda Swinton.
- Speaker #3
C'était pas vrai.
- Speaker #2
voilà, ça peut surprendre double tête d'affiche double tête d'affiche parce que effectivement dans ce film Tilda Swinton joue deux rôles je vais vous faire un petit résumé alors en gros on est dans la campagne anglaise dans le pays de Galles et Julie Hart sa mère Rosalind et le petit setter euh...
- Speaker #1
trop mignon.
- Speaker #2
Louis arrive donc en taxi dans la brume. Une altercation se passe avec la réceptionniste du lieu où elles arrivent, parce qu'elles vont s'installer en gros pour un week-end dans une très belle bâtisse anglaise, pour prendre un peu de repos. Et effectivement, la réceptionniste n'est pas pas très sympathique.
- Speaker #0
Elle est quand même un peu relou.
- Speaker #2
C'est désagréable. Et elle a du mal à choisir une chambre où les installer alors que tout est à peu près vide. Mais bon, il en faut plus pour décourager Julie et sa mère Rosalind qui s'installent comme elle le souhaite au premier étage avec une vue sur le jardin parce qu'apparemment, ce lieu c'est aussi un lieu que Rosalind, la maman, connaît. et a déjà évoqué à sa fille. Donc, c'est un peu l'occasion pour ce couple de mère-fille de se retrouver pour échanger des souvenirs au coin de la cheminée en buvant du thé. Parce qu'en vrai, il n'y a pas grand-chose à faire d'autre, étant donné qu'il n'y a pas de réseau.
- Speaker #1
Puisque
- Speaker #2
Julie est en fait réalisatrice et souhaite commencer à écrire un film. sur les souvenirs de sa mère. Et pour le faire, elle est obligée de se retrouver dans la lucarne tout en haut de la tour parce qu'on capte le répéteur wifi. Et pour téléphoner à une personne qui est restée derrière, peut-être son mari, peut-être pas, on ne sait pas. En tout cas, elle est obligée de se plier en quatre dans les jardins à la française quand elle sort le petit chien. Parce que sinon, c'est de la pampard. Donc, elle se couche et Julie va être réveillée durant la nuit par de nombreux bruits. Le bois travaille beaucoup, mais des bruits vraiment qui l'embêtent, venant de la chambre du dessus. Et le film va partir de ce point de départ pour dérouler pendant 1h36, ce n'est pas un film très long, une idée de qu'est-ce qui se passe se passe dans cette maison ? Est-ce qu'il y a vraiment effectivement quelque chose ou est-ce que c'est plus complexe que ça ?
- Speaker #0
Je ne souhaite pas rentrer spécialement dans le détail absolu, peut-être qu'on pourra le faire quand on en discute, mais je pense que c'est un film qu'il faut surtout voir pour son ambiance. C'est un vrai film d'ambiance. On est dans la tradition pure du gothique à l'anglaise. Joanna Hogg, c'est donc une réalisatrice anglaise qui est une amie d'enfance de Tilda Swinton. Elles se sont rencontrées toutes les deux en pensionnat quand elles avaient 10 ans.
- Speaker #1
Ouais, Jojo.
- Speaker #0
Elles racontent leur rencontre comme étant vraiment une espèce de coup de foudre amical. Elles vont collaborer ensuite sur le film de Johanna Hogg, son film de fin d'études qui s'appelle Caprice, qui date de 1986. Et ensuite, elles vont se quitter professionnellement pendant 30 ans et se retrouver 30 ans plus tard, notamment... grâce à ce film. Il y en aura d'autres avant mais celui-là c'est celui qui est un peu... enfin voilà qui est en tout cas le dernier qui les unit quoi. Et ce qui est intéressant c'est que Tilda Swinton, elle joue pas uniquement donc deux rôles. Elle joue aussi le rôle quasiment d'une directrice artistique sur le film. C'est elle qui a soufflé cette idée de jouer deux personnages donc Julie et Rosalind à Johanna Hogg.
- Speaker #2
J'ai aussi la maison victorienne
- Speaker #1
Et le chien
- Speaker #2
Premier on arrête
- Speaker #0
Et en fait Heureusement que je pense Elle a soufflé cette idée parce que C'est ce qui rend le film très intéressant C'est Comment dire Au delà du Côté incroyable Pour une actrice d'être capable de jouer Des personnages aussi différents Et de bien les jouer en plus de les rendre crédibles ... Moi je trouve que ce qui est beau c'est qu'en fait ça crée un lien entre ces deux individus qui est palpable parce qu'elles se ressemblent physiquement, qu'elles ont le même timbre de voix et qui en même temps rend encore plus palpable l'incompréhension entre les deux. Lors des dialogues on est beaucoup dans le champ contre champ et en fait il y a quelque chose qui ne passe pas trop entre ces deux personnages. dans leurs conversations, dans le rapport qu'elles ont aux souvenirs justement et à la mémoire. Et moi je trouve que c'est un film, enfin je l'avais vu au moment de sa sortie et je l'ai revu là. Moi c'est un film qui m'émeut énormément. Bon, évidemment, les gens qui le connaissent savent pourquoi. Mais c'est un film que je trouve très doux, très fin, qui laisse pour le coup s'installer les choses et qui s'est couvert de... Petit film de fantôme, etc. En fait, c'est pour moi un très beau film sur le lien qui peut exister entre une mère et sa fille et aussi sur la question du souvenir et des lieux qui portent le souvenir familial. Il y a le personnage notamment de Bill, qui est le personnage du gardien, qui est joué par Joseph Meidel.
- Speaker #2
Super aussi.
- Speaker #0
qui a toute une conversation sur cette question de la ronde qu'il fait pour retrouver les traces de sa femme disparue c'est pas le fun ce film là mais moi je trouve ça un peu comique quand même ah
- Speaker #1
bon ?
- Speaker #2
il y a certaines notes d'humour avec la réceptionniste il y a quand même des trucs un peu marrants même entre cette relation mère-fille oui mais c'est disons qu'on s'esclave Oui t'as raison c'est plus grinçant qu'autre chose
- Speaker #0
Moi j'ai quand même j'ai bouffé un peu de rire à ce moment Comme je le disais c'est vraiment un film d'ambiance pure parce qu'il y a une place qui est donnée au son ça sera pas le seul de ce soir mais il y a une place qui est donnée au son assez importante en tout cas moi fonctionne bien Tu veux dire le studio là ? Oui mais il y a la flûte que vous avez entendu mais il y a tout le vent Il y a surtout le vent en permanence qui est hyper présent, qui s'apparente presque à des voix. Il y a des moments de voix aussi. Il y a tous les grassements et les craquements de cette maison. Et je trouve que c'est une déambulation qui, moi en tout cas, fonctionne bien. Je trouve qu'il y a des moments qui sont inquiétants dans la découverte de ce lieu-là. Et elle s'est inspirée notamment d'un film dont on a déjà parlé dans le podcast pour le film. Elle cite directement les innocents. de Jacques Leighton, dont j'avais parlé quelques temps.
- Speaker #2
Le poids du...
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Voilà. Alors, qu'est-ce que vous en avez pensé ?
- Speaker #1
Ah bah... Pas tous à la fois.
- Speaker #0
C'est clair.
- Speaker #1
J'ai commencé tout à l'heure.
- Speaker #2
Moi, je suis passé un peu à côté, je t'avoue. Il y a des trucs que j'ai trouvé assez top, j'aime beaucoup les dialogues et j'aime beaucoup les interactions entre les personnages. Notamment avec le personnage de Bill, je trouve qu'il y a une scène qui est super top. J'aime bien le tout, super top, vous avez vu le vocabulaire il est bien.
- Speaker #1
C'est vraiment un boomer.
- Speaker #0
Heureusement que t'as dit qu'on était des fans de Péloche ! Des experts en Péloche !
- Speaker #2
J'aime bien tous les petits détails de la vie quotidienne de celui du film en fait. J'aime bien le jeu avec la réceptionniste qui est toujours passif-agressif mais qu'elle ne semble pas trop comprendre en fait.
- Speaker #0
Bah oui, mais en fait, la résolution du film…
- Speaker #2
Oui, on comprend pourquoi. Oui, bah on va pas… On comprend pourquoi,
- Speaker #0
mais aussi comme une antagonie, c'est parce que là, ses talons sont énervants.
- Speaker #2
Oui, oui, oui, on va pas… et après oui moi je suis passé un peu à côté j'ai pas réussi à rentrer dans le film du tout quasiment sauf pendant certaines séquences ce qui fait que je décrochais assez souvent et du coup c'est un peu dommage parce que j'ai senti qu'il y avait quand même quelque chose et même dans le jeu, dans les dialogues et tout et moi il y a un autre truc c'est que vraiment je suis désolé mais moi j'ai l'impression d'avoir vu un film pas étalonné, je suis vraiment désolé de dire ça mais après on m'a dit c'est normal Léo ça se passe en Angleterre Mais vraiment, il y a des moments, je vous jure, je m'approchais de l'écran, je voyais rien. Après, j'abuse un peu, mais je te jure que j'ai vraiment eu du mal avec ça. Ça m'a plombé et ça m'a du coup encore plus décroché du film, je pense. Moi, j'ai tout le temps. Donc, ouais,
- Speaker #3
c'est... T'as un réglage cool bâtonné qui est pas terrible.
- Speaker #2
Ouais, c'est pour ça. Non, mais c'est vrai. Franchement, c'est vrai. J'avais l'impression que le film était en noir et blanc. vrai. Ce qui n'aurait pas été déconnant non plus.
- Speaker #0
Mais là, ce n'est pas le cas.
- Speaker #2
Un petit peu de contraste, s'il vous plaît.
- Speaker #0
Effectivement, il fait gris.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
dans le film,
- Speaker #3
il y a un temps de merde. Moi,
- Speaker #1
je trouve que c'est le truc qui est plutôt réussi dans le film. Il y a d'autres trucs réussis, mais c'est vraiment... Le film est beau, je trouve. Il est beau. Bon, je comprends pourquoi ça te touche particulièrement. Et puis en plus, c'est un film qui parle de relations. Enfin, c'est un film qui parle de relations mère-fille. Il n'y en a pas beaucoup, en vrai, qui le font comme ça pendant 1h30. donc je comprends, c'est bien, enfin je trouve que l'intention de cinéma, le geste est cool, est assez beau, et puis voilà, après moi le seul truc que je lui reproche vraiment, parce que finalement c'est le genre de film où... Je sais pas, c'est pas grave de s'assoupir un peu devant. Il est un peu fait pour ça, il y a un flow, il y a les bruits, un peu comme un autre film dont on parlera après d'ailleurs.
- Speaker #2
Mais...
- Speaker #1
Mais non, moi je le trouve agréable, je le trouve agréable à vivre en fait. Un vrai geste dedans, que j'aime bien. Par contre, le seul truc que je lui reproche vraiment, c'est de vouloir faire ce twist.
- Speaker #2
Ah ouais, alors le côté méta du film m'a beaucoup agacé aussi.
- Speaker #1
C'est de vouloir faire ce twist qui est flag en fait. C'est-à-dire qu'en fait, c'est censé être vécu comme un... J'imagine que c'est censé être vécu comme une révélation et en fait, on le sait...
- Speaker #0
Mais je pense pas.
- Speaker #2
Moi,
- Speaker #0
sincèrement, je pense pas. Je pense que c'est un anti...
- Speaker #1
C'est un anti-flimax.
- Speaker #0
En tout cas, c'est anti-spectaculaire. Ouais,
- Speaker #1
ouais. Bah oui parce que c'est assez vite.
- Speaker #0
Exactement. Et puis ce champ contre champ de toute façon parce qu'évidemment...
- Speaker #2
Le fait qu'on les voit jamais ensemble...
- Speaker #1
Voilà, moi c'est le seul truc qui m'avait un peu... Bon, voilà, j'étais là, bon oui ok, big deal. Mais euh... Pas la gaffe. Mais voilà, et non, moi je l'aime bien ce film, je le trouve, c'est passé assez inaperçu.
- Speaker #0
Ouais. En fait, Joanna Hogg, elle a fait une carrière beaucoup à la télévision, et elle est venue assez récemment au cinéma, notamment avec deux films que je n'ai pas encore vus, qu'il faut que je voie, qui avaient eu de très bonnes critiques, c'était The Souvenir, parties 1 et 2, où il y a déjà un truc méta, parce qu'en fait, c'est un truc qui l'intéresse elle, cette notion du cinéma qui peut réécrire la vie. avec les deux personnages ils portent le même prénom que ces personnages d'avant même si c'est pas une suite mais en tout cas il y a un truc un peu tu me le vends bien en me disant ces personnages qui peuvent réécrire la vie ça me leurt reproche moi pour te le dire ouais
- Speaker #1
ouais et puis il y a ce côté je pense autobiographique qui est assez fort dans le film et qui le rend après voilà moi je comprends aussi qu'on puisse rester en dehors du truc Mais je suis pas sûr que le film essaye vraiment de te faire rentrer dedans. Enfin, tu vois, il y a... Je suis pas sûr. C'est un film qui est un peu austère volontairement. Mais au même titre que tu peux vivre un moment austère et difficile en te retrouvant dans un hôtel en solo avec ta daronne, quoi. Et avec cette espèce de froideur, un peu de politesse bourgeoise qu'il y a entre les deux. Et voilà, le film est là-dedans. Donc je trouve ça assez cohérent. Et assez chouette. C'est un film assez unique, on n'a pas 50 milliards. Il y a effectivement l'inspiration des Innocents et tout ça, oui. Mais des films qui parlent de ça. On avait parlé de Relique, qui parlait du même sujet. C'était le premier Relique,
- Speaker #2
Lola, non ?
- Speaker #1
Mais Relique avait un côté... Relique rentrait plus dans le vif du sujet. Voilà, là,
- Speaker #0
il reste... Moi, la maison m'a fait penser un peu à Men, dont vous aviez parlé très tôt dans le podcast.
- Speaker #1
Il reste très métaphorique, le film. Mais c'est...
- Speaker #3
Bah oui, moi, c'est un peu ce que je reproche au film. Peut-être qu'il est un peu trop vendu. En tout cas, moi, je ne l'avais pas vu. Et quand j'ai regardé vite fait avant de le regarder... Désolée, mais ça m'était encore film d'horreur.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai. Il est noté comme ça.
- Speaker #3
parce qu'il est gothique il y a un truc un peu maison hantée, film de fantôme Les Innocents est un peu classé là-dedans aussi et il a un côté un peu comme ça mais il va plus dans le fantastique alors que là il n'y a pas du tout de plongée ou peut-être une demi-seconde là-dedans donc moi j'étais déçue peut-être parce que je m'attendais à quelque chose alors que... J'aurais peut-être pas dû dire de résumé avant, mais du coup j'étais un peu déçue par ça. Ça m'a un peu ennuyée alors que le film n'est pas long. Effectivement, Tilda Swinton qui a ses deux rôles, moi c'est mes scènes préférées quand elle parle avec sa mère. Les champs contre champs, ils sont vraiment chouettes. Il y a un truc, comme tu disais Thomas, hyper austère de... Bah ouais, tu vas en week-end dans le fin fond de l'Angleterre avec ta daronne, peut-être c'est un peu glauque. Et puis ce truc d'essayer à tout prix de lui plaire, de lui faire plaisir parce qu'elle a vieilli et qu'on sait plus comment l'approcher et comment lui faire des reproches. Et que juste, il faut que sa fin de vie soit confortable. Oui, ça je trouve ça bien et beau. Maintenant peut-être que je m'attendais à un truc avec vraiment des fantômes, avec vraiment des sursauts. Moi le son m'a pas vraiment... Du coup j'y prêtais pas vraiment attention peut-être parce que j'étais dans autre chose. j'attendais cette... vieille dame à la fenêtre qui en fait m'a beaucoup déçue j'étais en mode t'es où t'es où mamie mais voilà mais effectivement les scènes du restaurant du restaurant de l'hôtel elles sont assez effrayantes mais parce que leur relation elle a quelque chose d'hyper réel et d'hyper voilà je pense que c'est l'angoisse de toute fille en fait de se retrouver là-dedans, un peu prisonnière avec sa mère qui est vieille et qui n'est plus en très bonne santé.
- Speaker #1
Moi, je sais ce qu'il t'aurait fallu, Lola, pour que ça te plaise. Il aurait fallu qu'à la fin, on se rende compte que la mère, c'est un pantin et que quand elle lui donne à bouffer,
- Speaker #2
ça tombe dans une boîte. Ça tombe dans un petit pot.
- Speaker #1
On voit la soupe tomber dans un pot. Là,
- Speaker #0
ça aurait été...
- Speaker #1
Le film aurait été...
- Speaker #2
Là ça prend un autre tenant
- Speaker #1
Direct dans le top 10
- Speaker #2
Non mais tu vois
- Speaker #3
C'est hyper bien de parler Des relations comme ça avec des fantômes Tu vois Les innocents l'a très bien fait Et même si on s'y attend Ça peut être quand même vachement chouette Sans nous faire peur Et là c'est dommage qu'elle n'y soit pas allée Moi je trouve ça juste dommage Qu'il n'y ait pas plus d'appareils Un peu fantomatiques Plus de bruits qui font peur,
- Speaker #1
plus de trucs qui mettent le 2. En fait, toi, ce qui te pose problème, c'est que le personnage, du coup, c'est un spoil, mais que le personnage de la mère soit pas traité comme un personnage de fantôme, comme une entité fantôme, au sens classique.
- Speaker #3
Non, mais que ce qui soit pas traité comme ça, par contre, parce que moi, j'ai pas très bien compris ce qui lui était arrivé dans cette maison. Et je pense que c'est fait exprès. Et... et
- Speaker #0
C'est assez elliptique.
- Speaker #3
Voilà, c'est ça. Qui est l'antagoniste ? On sent que quelque chose lui a fait du mal dans sa maison. Mais qui est-ce ? Qu'est-ce que c'est ?
- Speaker #1
Ah oui, ok.
- Speaker #3
Voilà. Et moi, j'étais un peu en mode,
- Speaker #2
si tu nous montrais les trucs qu'il faut. Ouais, je suis d'accord. Mais ça, je trouve que là, c'est assez cool aussi sur le poids des non-dits et à quel point, du coup, sa fille, en pensant lui faire plaisir, en le ramenant dans un lieu qu'elle connaissait, qu'elle avait visiblement aimé. et en fait le poids de Nondi est tellement fort qu'elle découvre énormément de mauvais souvenirs dans cet endroit traumatique et tout quoi.
- Speaker #3
Oui mais même ça c'est dommage qu'on en parle pas plus.
- Speaker #1
Bah oui et bien je pense que c'est la frustration de de la fille dans le film, c'est à dire qu'elle n'arrive pas à écrire quoi. Elle n'arrive pas à écrire sur sa main.
- Speaker #0
Et c'est toutes les conversations qu'elle a aussi avec justement le gardien Bill qui lui rappelle que la mémoire peut ne pas être que positive parce que elle elle est dans une recherche uniquement des souvenirs beaux et touchants et pour être proche quoi et en fait c'est pas que ça la mémoire,
- Speaker #2
c'est tout le reste elle fait un truc assez calculateur aussi quand même c'est qu'elle enregistre sa mère quand elle raconte les souvenirs oui mais en fait c'est une boloss parce que sa mère est pas là ouais ouais c'est genre du beat sur les enregistrements
- Speaker #0
Dans le film très bien voilà ce sera notre critique
- Speaker #1
Mais par contre, un truc qui a fait bien Tilda Swinton, c'est...
- Speaker #3
Louis, là,
- Speaker #0
elle le fait vraiment bien. Le petit chien ?
- Speaker #1
Non, mais quand elle fait la mémé, quoi. La mémé. Non, la maman.
- Speaker #0
Le respect est mort.
- Speaker #1
En tout cas, elle ne le fait pas... Là où j'aime bien, c'est que le personnage est crédible. Le personnage est crédible parce qu'elle le... caboutine pas trop.
- Speaker #2
Pas d'exagération.
- Speaker #1
Elle se met pas en mode...
- Speaker #2
Ouais, elle est pas comme ça.
- Speaker #0
Ouais,
- Speaker #2
j'ai faim.
- Speaker #1
Tu sais que je pense que t'es la...
- Speaker #0
Millième.
- Speaker #1
Ouais, la mienne. Essayez d'imiter le grand père Simpson. Ouais, mais qui ?
- Speaker #2
Bon,
- Speaker #0
en tout cas, je viens de m'en réveiller de grands débats. Non,
- Speaker #1
mais en vrai, il est... Et puis en plus, je pense que c'est un film dont on n'a pas énormément parlé.
- Speaker #3
Non, c'est vrai,
- Speaker #2
mais pas du tout.
- Speaker #1
Moi, je l'avais vu quand il était sorti. Mais j'ai préféré le revoir, en fait. Parce qu'au cinéma, je m'étais un peu endormi.
- Speaker #0
Ah bah, en parlant de ça !
- Speaker #1
C'est d'ailleurs une transition toute trouvée pour passer au film suivant. et quel est ce film c'est
- Speaker #2
super j'ai eu droit à une virgule sonore de ta part je fais les jingles et bien moi je vais vous parler de Memoria
- Speaker #3
Léo et MDR de Sublag.
- Speaker #1
Le moteur qui s'allume. Le joint de culasse qui a pété.
- Speaker #2
Le joint de culasse, ouais. Memoria de Happy Chat Pong, Viras est à cool. Boum boum boum boum, Tilda entend des bruits chelous in the room. C'est pas la chanson des Venga Boys, c'est mon film. Tilda entend des bruits chelous in the room.
- Speaker #1
C'est grave.
- Speaker #0
Ah non, mais quand on vous dit qu'on arrive à faire descendre des films de leurs pieds d'esclaves...
- Speaker #2
En tout cas, on continue notre Tilda Tour de l'horreur du dimanche avec une Tilda misophone qui souffre d'acouphènes. Est-ce que vous êtes prête et prêt ?
- Speaker #1
Ben oui. Pas de choix.
- Speaker #3
Ceux qui écoutent les misophones, c'est chouette.
- Speaker #0
Ça me rappelle...
- Speaker #2
Inspirez. Expirez. Ouvrez votre vous intérieur et laissez-moi vous embarquer dans un voyage ASMR et ésotérique.
- Speaker #0
Christophe André. Ça y est.
- Speaker #2
Bon, pour le résumer...
- Speaker #0
Ça m'a grimpé la mililude sous le dos.
- Speaker #2
Ouais, c'est ça. On peut faire une heure de ça, si vous voulez.
- Speaker #0
Yoga with Léo.
- Speaker #1
Tu le feras sur ton podcast personnel. Le yoga cast.
- Speaker #2
Bon allez, les choses sérieuses commencent. Je vous fais un petit résumé de Memoria, ça va être assez rapide. Jessica, ça commence mal.
- Speaker #0
Jessica Alba, ah bon ? Moi je l'ai pas vue dans le film.
- Speaker #2
Jessica est une éleveuse d'orchidées en Ecosse. Ça commence bien. Ça n'existait pas. Sa sœur résidant à Bogota en Colombie tombe malade et se retrouve hospitalisée. Jessica part donc pour la Colombie pour rester à son chevet. Et lors de ses errances oniriques et urbaines, elle est régulièrement perturbée par un bruit sourd, une déflagration qui résonne au centre de la terre et de son être et qui vient rompre le calme et le quotidien de Jess. Ce bruit abrupt n'est visiblement pas entendu par les autres personnes qui l'entourent et va très vite l'obséder, au point où elle va faire appel à un brise, il y a un brise dans le film, pour reconstituer ce bruit et mieux le comprendre. Elle se lance dans une fac de son. Jessica se lance alors dans une quête mystique pour en découvrir l'origine.
- Speaker #1
Oui, Brice, c'est pas parce que tu... La cocaïne plein le nez en permanence que t'es colombien. Allez allez !
- Speaker #0
C'est pas vrai, c'est pour la blague. Oui. Bon.
- Speaker #2
Memoria, c'est un film qui prend son temps, très exactement 2h15. Beaucoup de plantes fixes, de lumière naturelle et de scènes de vie quotidiennes en temps réel. J'aime bien le fait qu'on soit lâché directement dans le film et qu'il n'y ait pas, par exemple, de séquences introductives avec beaucoup de narration. C'est très fluide et naturel.
- Speaker #0
Il n'y a pas écrit Ventry, Loki, comme on dit en Céline. Je l'attends, ma foi.
- Speaker #3
Il y a manqué, d'ailleurs.
- Speaker #1
Mais c'est dommage que tous les films ne s'ouvrent pas comme ça, parce que moi, j'aime bien comprendre.
- Speaker #2
Bah oui, bah écoute... Surtout,
- Speaker #3
on t'en parle le latin.
- Speaker #2
Là, on est plus sur un film ASMR, sur le travail du son. C'est contemplatif. C'est du contemplatif sonore, même. Et on embarque au fur et à mesure, sans s'en rendre compte, dans un voyage sensoriel. passant d'un quotidien routinier à quelque chose de plus mystique, qui s'apparente presque à une séance de méditation, basée sur les souvenirs et la mémoire. Et en vrai, on pourrait presque fermer les yeux à certains moments, n'est-ce pas Lola ? Pour profiter de cette séance de méditation, et d'ailleurs les personnages eux-mêmes dans le film le font et nous invitent à le faire. Visiblement, c'est quelque chose d'assez récurrent dans le cinéma d'Api Chatpong, l'inclusion d'éléments issus du bouddhisme, une narration non linéaire qui laisse beaucoup de place au sens et à l'émotion pure. Moi j'ai passé un très chouette moment, il faut quand même accepter de lâcher prise face à ce film. Je pense que c'est assez important. Et du coup c'est pas un film qui est facile à regarder, je pense, quand on n'est pas très friand de cinéma contemplatif de base. Et quand on n'est pas très réceptif à la méditation.
- Speaker #0
Voilà. Quand on s'attend à un film d'horreur dans un pas de 13 noirs.
- Speaker #2
Quand on s'attend à un film d'horreur dans un pas de 13 noirs. Bon, je tiens à dire que ce film a été quand même recommandé par Thomas, ici présent.
- Speaker #1
Mais moi je trouve que c'est pas vrai, je pense que tout le monde peut regarder ce film, qu'il n'y a pas besoin d'être sensible à la méditation. Non,
- Speaker #2
mais il faut accepter de lâcher prise.
- Speaker #1
Il faut accepter de lâcher prise, je suis d'accord avec toi. Moi je trouve que c'est un très grand film, Memoria. Je comprends qu'on déteste, mais moi je trouve que c'est un film de dingo. Déjà techniquement, il y a un truc... Alors il faut le regarder, soit le voir en salle, soit au casque. Il faut que vous vous mettez dans votre bulle pour le regarder. En fait, il faut au moins un son qui n'est pas le son de... d'une télé ou d'un écran d'ordinateur, il faut au moins l'écouter, même si je pense que dire de recommander aux gens de systématiquement voir les films en salle, c'est un peu de la connerie. Je pense que les bons films, on peut les regarder sur un téléphone, mais bon, c'est mon avis. Mais pour le coup, le son est tellement important et le travail du son est tellement énorme qu'en fait, on passe à côté du... passe à côté d'une grande partie du film si on n'a pas au moins un casque sur les oreilles. Parce que les paysages sonores sont hyper travaillés et sont une grande partie du film. Il y a même de la narration qui est faite par les bruits ambiants. Il y a des glitchs. Il y a le boom, évidemment. Ah oui,
- Speaker #2
le boom, il est bien. Le boom, si vous endormez, ne vous inquiétez pas, il va vous réveiller à certains moments.
- Speaker #1
Et qui fonctionne un peu comme un gong de temps en temps dans la méditation. Tu parlais de méditation, mais non, voilà, qui fonctionne un peu comme un gong.
- Speaker #2
C'est un peu plus inquiétant quand même.
- Speaker #1
Ça t'empêche de dériver complètement quand tu es prêt à t'endormir ou quand tu es en train de penser à autre chose en regardant le film. Mais il y a de la vraie narration, je disais, par... le son je pense à ces glitchs à un moment donné très précis où elle parle avec le deuxième hernane parce que je sais pas si vous avez remarqué mais tous les deux hommes qu'elle rencontre s'appelle hernane et les doubles tilda avant et maintenant on a des doubles hernane non mais probablement que probablement que narrativement parlant le film il est plus dense que ce dont fin que ce dont il a l'air, mais je pense que la narration est cachée, elle est cryptique. Et c'est un film qui te permet de te raconter une histoire quand tu le regardes. Moi, j'aime beaucoup cette idée. Déjà, le fait que les deux personnes s'appellent Hernan, le fait qu'on ne comprend pas la nature... de l'hospitalisation de sa sœur. Et on ne comprend pas pourquoi au début, on la voit à l'hôpital, puis après au restaurant. Et en fait, si bien qu'on finit par se demander mais est-ce que le film n'est pas raconté à l'envers de ce point de vue-là ? C'est-à-dire qu'en fait, elle rejoint sa sœur, sa sœur tombe malade et sa sœur décède parce qu'on la voit juste après,
- Speaker #2
en train de signer des papiers.
- Speaker #1
Donc il y a là-dedans quelque chose que je trouve de très intéressant. Et en même temps, ce n'est pas un film qui nécessite d'être exégète, complet. Ce n'est pas un film de symbole. Ce n'est pas qu'un film de symbole où il faut rechercher ce qui est caché dans le film. Ce n'est pas Où est Charlie ? Le film peut très bien se regarder en n'ayant rien à carrer de l'histoire, parce qu'il n'y en a pas. Et il ne nous incite même pas à chercher des éléments narratifs. C'est juste, je trouve, un geste artistique que moi, je trouve... fascinant. Enfin, moi, le film me fascine. Il m'inquiète un peu. Il y a des moments où vraiment je suis inquiet. Quand elle est face... Je ne sais pas, c'est dans une espèce de musée. Elle est face à une espèce d'installation de pollution où je ne sais pas trop... Je ne saurais pas trop vous expliquer ce que c'est exactement, mais il y a des images qui sont inquiétantes. Le fait de filmer en permanence comme ça, en plan fixe, de loin, ben...
- Speaker #2
Ça m'a beaucoup apaisé, au contraire.
- Speaker #1
Ouais, c'est apaisant, mais il y a des moments où c'est aussi un peu inquiétant. Cette scène avec le deuxième Hernan qui reste immobile, parfaitement immobile et qui arrête de respirer.
- Speaker #2
Oui, oui, oui.
- Speaker #0
C'est la sieste.
- Speaker #1
C'est une scène qui inquiète.
- Speaker #2
La scène de la sieste, je crois que c'est ça.
- Speaker #1
Et puis, en fait, on peut même y voir un film fantastique. Enfin, voilà, un spoil, mais...
- Speaker #2
C'est complètement, ouais. C'est premier contact.
- Speaker #1
Voilà, il y a très clairement des éléments de fantastique qui sont disséminés dans le film. Mais voilà. Moi je trouve que c'est un... Pardon, j'ai tunnelisé là. Le maître tunnelier.
- Speaker #2
Vous avez fait une mémoria.
- Speaker #1
Non mais moi j'adore le film, mais je comprends qu'on déteste.
- Speaker #0
Est-ce qu'on alterne sur quelqu'un qui a...
- Speaker #1
Oui, vas-y, voilà.
- Speaker #2
Ouais, vas-y, vas-y, voilà.
- Speaker #0
Non, moi, je suis d'accord avec ce que vous avez dit. Après, ce qui est bien avec le film, c'est que c'est un remède naturel pour les insomniaques. Voilà, endormissement paisible, sommeil réparateur. Moi, j'ai tapé mes meilleures siestes devant ce film.
- Speaker #1
C'est un peu le but, en vrai.
- Speaker #0
Sans doute. Ça m'avait fait exactement pareil quand j'avais vu l'oncle Bunmi. Celui qui se souvient de ses vies antérieures, c'est le titre du film qui avait eu la palme d'or à Cannes en 2010. 2010, voilà, merci Camille. Mais voilà, moi je vous avoue que les plans fixes de 6 minutes, c'est un peu compliqué pour moi. Je ne suis pas fan parce qu'il y a un côté, peut-être pas voulu, mais que moi je trouve un peu prétentieux dans la simplicité. dans laquelle est fait le film en fait, enfin il y a vraiment quelque chose qui me d��range un peu. En fait il faut, Thomas disait que c'était vraiment, tout le monde peut le regarder mais moi je suis pas d'accord, il faut accepter de se dire qu'avec notre culture occidentale, on est sans boussole complètement, on regarde le film et on sait pas où est-ce qu'on va. Et quand on regarde beaucoup de films, pourquoi pas, quand on en regarde pas tant que ça, ou de manière plutôt normale. je trouve qu'on se sent vite bête et qu'on sent que le réalisateur a essayé de nous dire quelque chose mais qu'on est trop stupide pour être touché par son film et pour le comprendre et que nos propres frontières sont agaçantes. Moi j'étais un peu en colère à la fin du film. Pourtant j'ai trouvé qu'il y avait plein de bonnes idées, mais comme dans L'Oncle Boudmi, qui m'avait plus plu d'ailleurs, je tiens à préciser. Mais voilà, enfin, Wira Setakul, ça a l'air d'être plutôt un chic type, moi j'ai rien à dire, et on ressent des inspirations bouddhistes, qui sont... Enfin, genre, c'est très chouette, on n'en parle pas beaucoup dans les films, et encore moins dans les films de genre, donc très bien, mais là, je trouve ça pas accessible, alors que... C'est dommage parce que ça parle d'un éveil, enfin franchement le bouddhisme c'est vraiment l'éveil qui va transcender toute forme d'existence et tout et puis là c'est vachement bien parce que c'est le personnage de Tilda Swinton n'arrive plus à dormir, enfin donc il y a vraiment ce truc là du passage du sommeil, ça commence, elle dort le film et puis elle se réveille et puis jamais elle ne se rendort donc donc ça je trouve ça vachement bien et mais Peut-être que pour moi, occidental, c'est... Je pense pas. Alors que j'aimerais y adhérer. Et je sais qu'il y a plein de choses qui me donnent envie d'aller vers ça. Mais là, je trouve que c'est trop soporifique. Moi, les trucs de... Oui, c'est fait pour qu'on fasse des siestes devant. En fait, non, parce que le cinéma, c'est une œuvre visuelle à la base. c'est pas une oeuvre sonore et moi ça me dérange. Le cinéma à la base c'est muet, on n'est pas obligé d'écouter. Moi m'endormir devant ça me dérange.
- Speaker #2
Mais après visuellement le film il est magnifique.
- Speaker #0
D'accord mais sauf que tu as une série de plans fixes de plusieurs minutes à chaque fois, tu le regardes 10 secondes, tu as compris le plan, tu peux faire une sieste.
- Speaker #1
Je ne suis pas trop d'accord parce qu'il y a des scènes de vie, il y a plein de choses qui se passent en arrière-plan et dans tous les sens en fait dans ces plans et moi j'aime bien qu'on laisse... poser la caméra et qu'on laisse vivre le jeu autour et la ville en fait et j'ai beaucoup aimé moi ces séquences.
- Speaker #0
Vous dites ça parce que vous regardez vachement de films. Non pas forcément.
- Speaker #3
Le truc c'est que je pense que pour rebondir juste sur ce que tu disais moi je pense qu'au delà de la question culturelle pour moi il se pose la question de effectivement qu'est-ce que tu recherches dans le cinéma je trouve que enfin Memoria moi je l'ai vu en salle je pense que c'est un film qui est fait pour la salle j'ai écouté des interviews de lui où lui c'est vraiment quelqu'un qui est revendique l'espace salle de cinéma comme étant un espace qui est très important pour lui et son cinéma parce que lui dans ce dans le cinéma dans la salle de cinéma je veux dire ce qu'il aime bien c'est l'idée de rêve collectif tu vois et donc il parle de s'endormir au cinéma et de pouvoir s'endormir à côté de gens qui eux sont éveillés et d'un seul coup tu vas sentir qu'il y a un truc qui se passe dans la salle donc en fait c'est rare de dormir pendant une heure au cinéma enfin sincèrement moi Je dors pas une heure au cinéma, je dors... enfin pendant ce film je me souviens très bien, j'ai fermé les yeux, je me suis endormie pendant peut-être une minute et après je me réveille et on est encore sur le plan de Hernan qui dort et qui en fait ne dort plus et c'est effectivement là où il se passe un truc très paniquant parce que dans ce coup il... Il s'arrête de respirer et surtout il a les yeux à demi ouverts en permanence et c'est quand même très étrange. Moi je pense que c'est plus, comment dire, qu'il faut accepter que Happy Chapong c'est un mec qui fait quand même, c'est un plasticien.
- Speaker #1
Oui c'est un art.
- Speaker #3
Donc c'est quasiment de l'art contemporain et je peux comprendre que ça soit rebutant parce qu'il y a des trucs un peu étonnants. Enfin effectivement il fait des plans très très très très longs mais c'est comme l'art vidéo en fait qui consiste parfois. à montrer juste des espaces qui évoluent avec, tu vois, par exemple, la scène où elle traverse et où, en fait, tu vois des gens traverser dans tous les sens. Bon, ça, on a l'habitude dans la ville de voir ça. Et d'un seul coup, en fait, je trouve qu'il arrive quand même à faire en sorte que le rythme se casse avec cette histoire de bus, d'un seul coup, qui a un effet. Moi, je me souviens qu'il me fait un effet vraiment très fort. Beaucoup plus que plein d'autres films où ça n'arrête pas de défourailler dans tous les sens et où t'es là genre bon Ça ne me fait plus rien. En fait, je trouve qu'il arrive quand même très bien d'assaisir l'impact qu'une image et que justement le son et que justement tout l'art du cinéma peut avoir sur toi. En tout cas, ça marche très bien sur moi. Donc, c'est juste qu'il faut effectivement lâcher prise sur la question de la narration. Parce qu'il ne te raconte pas vraiment une histoire. Et moi, ce que j'aime bien dans ce film-là, c'est que ça m'a fait ça la première fois et ça m'a refait ça cette fois-ci, c'est que j'ai l'impression que Tilda Swinton, pour le coup, une très grande actrice, j'ai l'impression que elle et lui partagent un secret. En fait, c'est les deux. Elle sait ce qu'elle fait dans le film. Parce qu'elle joue quelque chose. Et il y a une intention dans la façon dont elle évolue, elle fait les choses. C'est pas de l'impro complète. Je sens qu'elle a quelque chose intérieur à dire. Et j'arrive pas non plus à saisir exactement ce que c'est. Et ça ne me dérange pas. Parce que j'ai l'impression que c'est une espèce de secret. Un peu comme quand t'es face à une oeuvre d'art et où... Tu dois te poser longtemps devant pour essayer de comprendre et saisir des bribes de quelque chose. Et puis après, tu vas lire, tu vas étudier, tu vas revoir le film pour essayer de vraiment mieux saisir. Moi, en tout cas, c'est un film que j'adore, vraiment, et je le trouve fascinant, comme tu l'as dit, Thomas. Je ne suis pas sûre qu'il soit très simple, effectivement. Non,
- Speaker #2
non, c'est pas...
- Speaker #3
Il peut rebuter des gens parce qu'il est un peu étrange. Mais la fin, pour moi, elle est... incroyable, je trouve qu'il y a une libération qui se passe.
- Speaker #1
Oui parce qu'il y a un vrai pay-off à la fin, il y a quand même un vrai truc qui se passe. Et après, moi plus sur le côté, tu parlais de cinéma occidental ou pas, moi je suis pas hyper d'accord avec ça non plus parce que le contemplatif, en fait t'as des cinéastes occidentaux qui en font aussi, pour moi c'est pas forcément lié à... Oui oui. Il y a un mur, tu vois, un mur culturel, je pense pas qu'on soit là-dessus, c'est plus effectivement, on est plus sur... devant une œuvre d'art, un film d'essai, que sur un film très narratif. Non,
- Speaker #0
mais je parlais plutôt du bouddhisme en tant que tel. Ah, d'accord. Ou là, pour le coup,
- Speaker #1
tu comprends,
- Speaker #0
il y a des choses qui m'intéressent énormément là-dedans. Et voilà, mais je ne suis pas sûre que l'œuvre cinématographique soit celle qui puisse le mieux porter ce genre de discours. Et Et Camille, tu disais, c'est comme quand on regarde une œuvre d'art, mais encore une fois, la peinture ou la sculpture, des œuvres immobiles, ce sont des œuvres immobiles. Le cinéma, ce n'en est pas une pour moi.
- Speaker #3
C'est l'art vidéo, par exemple.
- Speaker #2
L'art vidéo, oui.
- Speaker #0
Oui, mais...
- Speaker #3
C'est l'art vidéo, etc. Il a cette double casquette parce qu'il fait des expéditions.
- Speaker #1
Oui, il est artiste aussi, en fait.
- Speaker #0
Mais ça se sent. Mais pour moi, ce n'est pas...
- Speaker #2
ça n'emporte pas vraiment encore une fois je pense que ton avis Lola c'est l'avis de beaucoup de gens qui peuvent voir le film qui est l'avis de non mais justement le fait que tu dises ça je trouve que c'est bien d'avoir rejeté et puis le fait que tu dises ça est assez révélateur c'est à dire que tu as l'impression que tu as quelqu'un qui te regarde,
- Speaker #0
qui est condescendant avec toi oui mais moi c'est ça qui m'a mis en colère et je peux comprendre,
- Speaker #2
moi je ressens ça de temps en temps aussi du... devant certaines œuvres d'art contemporain. Je peux ressentir ça devant certains films et tout. Sauf que ce film-là, je ne sais pas pourquoi, je trouve qu'il a un truc d'accessible tellement il fait un effet. Je trouve qu'il est suffisamment fort pour que même... Et justement, c'est là que ce n'est pas pareil que de la peinture ou ce n'est pas pareil que de la photo ou n'importe. C'est qu'en fait, il est suffisamment fort parce qu'il te met dans la gueule l'enchaînement des trucs, le fait que ça bouge. le boom, d'où ça vient. Il gère quand même, il n'y a pas de narration, il n'y a pas de narration linéaire, mais il gère quand même un mystère. Il y a quand même une étrangeté qui est cultivée pendant tout le film. Et en fait, moi, ce truc-là, et la manière dont il te... bah balance les trucs dans la gueule moi je le film opère tu vois enfin genre ça fonctionne c'est pas on a pu regarder des films expérimentaux qui était plus difficile à regarder je trouve par exemple je le trouve par exemple voilà pour te donner un exemple de cinéma Presque expérimental ça les films à rien avoir mais moi je trouve plus facile à regarder qu'un mad god par exemple je trouve plus accessible pour moi enfin voilà mais Mais oui, mais après,
- Speaker #1
ça dépend de ce que tu refais.
- Speaker #2
C'est très différent. Mais en tout cas, je voulais juste dire que moi, je ne trouve pas qu'à Pichapong, il soit Veracetacoul. Moi, je ne ressens pas cette condescendance et ce mépris.
- Speaker #0
Moi, je ne pense pas que ce soit son souhait. Parce que je pense que c'est vraiment le cinéma qu'il a envie de faire. Et comme ça que lui vit le cinéma. Mais par contre, je trouve que Merci. et en ayant lu quelques trucs, mais c'est typiquement un truc que des critiques cinéma qui moi m'ennuient infiniment de part leur conceptualisation, et qui sont hyper hautains vis-à-vis, et hyper... C'est ce que je dis,
- Speaker #2
tu ressens du mépris.
- Speaker #0
Je ressens du mépris, mais par rapport à comment on se l'est approprié peut-être nous dans notre pays, où d'un seul coup, on va sortir des critiques cinéma de... C'est un film incroyable et tout, alors que je ne pense pas qu'eux-mêmes l'aient compris comme Veracita Cool a eu envie de le créer. Et moi, ça m'agace un peu. Moi, je suis OK avec le film à partir du moment où on se dit que quand on n'a pas les codes bouddhistes, qu'on s'ennuie, qu'on ne comprend pas, que ça nous agace et tout. Moi, je suis OK avec ça. Je ne suis pas OK avec le truc de c'est incroyable, c'est du grand cinéma, c'est le plus grand film qu'on ait jamais vu. Parce que ce n'est pas vrai et qu'on ne comprend pas du tout ce que lui a voulu faire, je pense. Et moi, c'est ça qui m'agace un peu. C'est comment peut-être on se l'est approprié en Occident. En tout cas, les critiques.
- Speaker #1
Moi, je trouve que ça se passe beaucoup pour les sensations. Sur le moment, après la fin du film, j'étais vachement dubitatif. Et c'est juste qu'après, pendant le trajet pour venir ici, J'ai pas arrêté de repenser au film et en fait ça m'a mis dans un super état. J'étais super détendu et tout. Et je sais pas, je trouve que tu peux juste te laisser porter par les sensations que te procure le film. Moi j'ai pas forcément cherché à comprendre parce que, comme tu disais, j'ai pas les codes donc... Je me suis dit ça sert à rien, je vais pas...
- Speaker #2
Ouais,
- Speaker #1
mais tu vois, moi je comprends ce que tu veux dire parce que, par exemple, j'aime pas trop les films de Terrence Malick parce que j'ai cette sensation-là. J'ai vraiment cette sensation-là.
- Speaker #0
J'ai pas osé le dire parce qu'il y a Camille.
- Speaker #1
Mais voilà, j'ai pas eu cette sensation-là avec ce film, alors que je peux l'avoir avec des films contemplatifs où vraiment, des fois, ça peut me gaver. En vrai, ce Tree of Life, j'ai détesté,
- Speaker #3
par exemple. Sauf que c'est pas du tout, du tout, pour moi... En fait, comment dire ? Le mystère ne se place pas du tout sur le même point. En fait, quelqu'un comme Terrence Malick, je peux comprendre qu'il soit très agressant, etc. Mais pour moi, c'est extrêmement... C'est du symbolisme pur et dur. Et en plus, c'est un sous-texte religieux.
- Speaker #2
Puis c'est très narratif, Terrence Malick.
- Speaker #3
Oui, c'est ça. Et là aussi,
- Speaker #0
c'est hyper un sous-texte spirituel.
- Speaker #3
Moi, je ne trouve pas. Moi, je trouve que là, il y a vraiment un truc sur le... J'entends ce que vous dites. Moi, personnellement, je ne l'ai pas perçu. Ça ne m'a pas manqué. Je ne suis pas sûre que lui, il ait une volonté, comme Terrence Malick là, par exemple, de parler de la spiritualité. Sincèrement, pour avoir écouté une très longue interview de lui sur le film, il n'en parle pas. Lui, il parle vraiment de choses qui, selon lui, dans le cinéma, il y a la question du fantôme qui est permanente. Par exemple, c'est quelqu'un qui est extrêmement attaché aux rêves. Donc c'est beaucoup plus d'un point de vue de l'inconscient que ça l'intéresse. Par exemple, il explique qu'il a un journal de rêves qu'il écrit tous les matins. Et justement, ce qui l'intéresse, c'est cette notion d'éveil. et de sommeil, mais sans... Enfin, en tout cas, il ne le nomme pas, nommément. En tout cas, moi, je n'ai pas entendu, là, pour l'instant, parler de ça. Et justement, le fait qu'il ait choisi en plus de le faire à Bogota, et tout ça, c'est aussi... Enfin, il quitte la Thaïlande pour aller dans un autre espace, avec une autre culture et tout ça.
- Speaker #1
Il y a dix pays dans la production du film qui sont impliqués...
- Speaker #3
Et lui, ça l'intéressait vachement, la question de l'architecture et tout, parce qu'il est architecte aussi de formation. Enfin, tu vois, je pense qu'on est plus sur des questions, pour moi, d'art contemporain pur et dur. Est-ce qu'il est intéressé esthétiquement ?
- Speaker #0
Après, il s'est quand même fait dégager de la Thaïlande parce qu'il appartenait au mouvement un peu de l'équivalent de la Nouvelle Vague en Thaïlande avec quelques autres peu nombreux réalisateurs, réalisatrices thaïlandais. Donc il a un peu... à Bogota, c'était un peu son exil aussi. Donc je pense, moi je suis persuadée, voilà, c'est mon avis, mais je suis persuadée qu'il va quand même essayer de parler de ça ailleurs. Et dans le film qui a eu la Palme d'Or, l'Oncle Bonhomie, moi je le trouve beaucoup mieux, mais il parle clairement de ça. Et évidemment, il y a ce truc du rêve. et de l'inconscient, mais en même temps, encore une fois, le bouddhisme c'est vachement ça. Donc ça se recoupe forcément à un moment donné, mais donc voilà.
- Speaker #2
Je trouve ça dommage de...
- Speaker #3
Un film sur lequel faire des recherches. Non mais clairement,
- Speaker #0
il est hyper intéressant pour ça. Moi effectivement il m'a laissé quand même une marque.
- Speaker #2
Mais après tu peux avoir une lecture aussi à ses premiers degrés, alors là faut aller voir le film avant d'écouter ça, mais tu peux aussi avoir une lecture hyper premier degré et te dire c'est un film... d'extraterrestres quoi.
- Speaker #1
Ouais c'est une fable un peu science fictionnelle.
- Speaker #0
Ça j'y crois pas une seconde mais pourquoi pas ?
- Speaker #2
Non mais d'un point de vue d'effet le film il fait ça quand même. Enfin tu vois au début elle est réveillée par un grand boom et il y a les voitures qui se mettent toutes à sonner et tout. Enfin il y a un vaisseau spatial. Et
- Speaker #1
Hernan c'est un extraterrestre. Ouais c'était clairement le...
- Speaker #0
Ouais mais moi je trouve ça sonne un peu grosse commande.
- Speaker #2
Bah écoute...
- Speaker #0
Je trouve que pour le coup cette partie là détonne avec le reste du film.
- Speaker #2
Bah moi je trouve pas.
- Speaker #1
Moi j'aime bien justement ce plan là où tu t'y attends pas du tout avec le ton du film de voir tout à coup... Parce qu'on voit en vaisseau spatial, spoiler hein. On le voit bien, on le voit vraiment très bien.
- Speaker #2
Ouais. Et ouais moi je trouve que c'est... Tu peux avoir une lecture un peu premier degré du film comme ça. Moi c'est un peu celle que j'ai quand je regarde le film. Vraiment je suis tenu par un truc de mais putain qu'est-ce qui se passe dans ce... Qu'est-ce qui se passe dans cette nature bizarre ? Ouais. il y a un truc inquiétant, moi qui m'inquiète un peu en permanence, je suis jamais rétent, mais il y a un truc qui va se passer, le boom il est quand même... Enfin je sais pas.
- Speaker #1
Petit truc aussi, même sur... Tu parlais de son exil, et même l'aspect international du film, un petit mot peut-être sur sa politisation, il est du coup parti aussi de Thaïlande, parce qu'il était énormément inscrit dans les mouvements de révolte étudiante là-bas.
- Speaker #0
Non mais je pense qu'il faut regarder sa filmographie, parce que là juste voir Memoria comme ça, on comprend pas forcément, mais... Mais regardez les films qu'il a tournés en Thaïlande, qui je pense sont des préquels de Memoria. Moi, c'est mon avis.
- Speaker #3
J'ai envie de voir Cemetery of Splendor.
- Speaker #2
Le truc avec les crânes aussi, c'est chelou. Oui,
- Speaker #1
mais il y a aussi, moi j'aime bien, vous le savez, quand ça parle de milieu scientifique ou de recherche et tout. Oui, il y a beaucoup de milieux de recherche qui sont abordés dedans. sur l'anthropologie, l'archéologie et tout moi j'aime bien ces séquences là aussi et en fait elles s'incrustent dans des endroits Thomas mais qu'est-ce qu'elle fait là quoi et elles s'incrustent dans des centres de recherche dans des universités toujours avec des gens très pointus dans leur domaine et tout et ça c'est très cool aussi c'est très bizarre quoi qu'est-ce qu'elle fout bref
- Speaker #2
moi ce film Je questionne beaucoup. Oui, mais toi, tu as deux passions, d'ailleurs. Je voulais que tu m'en parlais. Les doudounes uniclos et l'anthropologie.
- Speaker #1
Pourquoi les doudounes uniclos ?
- Speaker #2
Je pensais à 30 jours de nuit.
- Speaker #1
Ah oui,
- Speaker #0
j'allais oublier ce film.
- Speaker #1
Là, on passe du tout au tour.
- Speaker #3
Ce que tu as dit, c'est que... Canada Goose.
- Speaker #2
Ce que tu as dit, j'aime bien quand tu parles de science. Je ne sais pas, direct, j'ai pensé à 30 jours de nuit. C'est vrai que la science dure.
- Speaker #1
Là, c'est de la harde.
- Speaker #0
C'était un film sur le bouddhisme aussi, je pense.
- Speaker #2
Oui. 30 jours de nuit c'est très spirituel 30 jours de nuit c'est pas un truc avec la réincarnation de Nambour ok du coup en parlant de en parlant de bouddhisme de new age un
- Speaker #3
peu de Thaïlande évidemment les transitions c'est grâce à Tilda il n'y a rien toujours perçu parfait Euh...
- Speaker #2
Bon... Thomas, quel est le film de ce soir que tu as choisi ? Eh bien, c'est…
- Speaker #1
Lui aussi, il joue deux rôles, ça y est. C'est parti.
- Speaker #2
Ouais, l'Oscar. Non, moi, j'ai choisi de vous parler de… Ben… de The Beach, La plage.
- Speaker #0
Regarde, là, les plombs, les plumes. Quand ils sont perturbés, ils brillent. Allez-y.
- Speaker #2
Ah lalalala.
- Speaker #3
Un moment aquatique.
- Speaker #2
Le moment avatar du film comme tu le disais.
- Speaker #3
Et là, avec une queue de sirène.
- Speaker #2
Ah oui, mon rêve. Euh... ouais, ouais, ouais, la plage. La plage. La plage, donc c'est un film de... C'est un film de Danny Boy.
- Speaker #0
On a déjà parlé un peu de la plage.
- Speaker #2
On a déjà parlé un peu de la plage.
- Speaker #3
Parce que, parce que...
- Speaker #0
Alex Clarende.
- Speaker #2
La plage c'est un film de c'est un film de Danny Boyle qui est un film qui a été adapté d'un roman d'Alex Garland qui avant d'être réalisateur était écrivain voilà donc La plage c'est un de ses romans et donc c'est un film qui est sorti en France en l'an 2000 et et surtout ça se voit ça s'entend aussi et puis c'est du Danny Boyle donc c'est absolument finesse en tout cas quand il s'agit de mettre des playlists il y a de la technique et tout moi j'aime bien et donc c'est un film avec un gros casting parce que, bon il y a Tilda qui a un rôle de méchante mais il y a Leonardo DiCaprio qui a le rôle principal qui était tout jeune et Avant qu'il aille se rouler dans la neige dans The Revenant. Ah oui, c'était bien avant.
- Speaker #3
C'était après Titanic ?
- Speaker #2
Non, c'est après. Juste après. Et il y a Virginie Ledoyen qui joue Françoise. Françoise.
- Speaker #3
Un pénom très adapté pour une Française de 20 ans.
- Speaker #2
Françoise. Ah du tout. Il y a... Il y a Guillaume Leger.
- Speaker #1
Étienne.
- Speaker #2
Guillaume Canet, dans le rôle d'Étienne.
- Speaker #3
Qui n'a pas fait une grande carrière aux États-Unis après.
- Speaker #2
Toujours aussi agréable, même dans le film. Il est plutôt sympathique dans le film. Oui, il se révèle avoir un bon fond, mais bon, il m'énerve. Et il y a Robert Carlyle, qui a un petit rôle, mais un rôle important, qui joue Daffy. Robert Caralha, on l'avait vu dans Ausha.
- Speaker #1
Mais oui, oui. C'est vrai.
- Speaker #2
C'est un des acteurs fétiches de Danny Boy. Bon. La plage, c'est un film important pour moi.
- Speaker #3
Oui, c'est ça.
- Speaker #2
Pour moi, je précise. je sais très bien que l'immense majorité de l'humanité n'aime pas ce film moi c'est un film important parce que c'est un film qui a été un choc quand je l'ai vu pour la première fois, j'étais très jeune je l'ai vu quand il passait à la télé et je m'étais fait happer complètement par cette histoire, je sais pas pourquoi ça m'avait fasciné cette histoire de plage secrète et tout. Après, quand j'étais jeune, quand j'étais ado, j'ai vu des films qui m'ont complètement happé, genre The Postman, qui est réputé être un des pires films de tous les temps. C'est un film du Vébol, The Postman ? Avec Kevin Costner.
- Speaker #1
Ah oui, c'est le post-apo bizarre.
- Speaker #2
C'est bien nul, mais quand j'étais gosse, ça m'a fasciné. Donc voilà, c'est pas un gage de qualité, mais en tout cas, c'est un film que je n'aime pas. Je n'arrive pas à ne pas aimer et dont le peu de qualité qu'il a me satisfont à chaque fois. Alors, de quoi ça parle la plage ? Eh bien, la plage, ça parle du parcours initiatique du jeune Richard, qui est un Américain joué par Leonardo DiCaprio, qui est en quête de sensations fortes, de la vie la vraie. Il veut se découvrir, découvrir le monde. Et donc, il part comme un énorme bolos en Thaïlande. Et il commence par aller dans des pièges à touristes pour chercher la vraie expérience, le vrai dépaysement. Et finalement, le dépaysement ne vient pas de là où il l'attend. Il dort dans une auberge de jeunesse, il rencontre un couple de Français, donc Étienne et Françoise. Virginie et Guillaume, avec qui il s'entend plus ou moins. Et surtout, il rencontre Daffy, qui est un type qui a l'air d'être un peu allumé et qui lui fait un soir une révélation, qui lui confie une carte. Et cette carte indique une plage, le chemin pour aller sur une plage. une plage qui est réputée comme étant un Éden sur Terre, une plage paradisiaque sur une île, éloignée de toute l'effervescence touristique de la Thaïlande. Donc, il décide d'aller avec le couple de Français, de partir à la recherche de cette plage. Et donc, le film commence un peu comme un road trip où les trois personnages cherchent la plage, finissent par y arriver et en fait découvrent... sur place, il y a à la fois deux communautés qui s'affrontent, une communauté de hippies new age bizarres dont la chef est Sal, qui est jouée par Tilda Swinton, qui est donc un personnage veule. Et l'autre communauté qui est là, c'est des fermiers qui font pousser du cannabis avec des kalachnikovs et des petits singes. et donc et donc on suit l'intégration de richard dans cette communauté et surtout le l'espèce de deux comment dire de deux périodes ouais deux périodes idyllique de parenthèses enchanté voilà qui va connaître qui va connaître sur 7 sur cette île au sein de cette communauté avant que la colonie de vacances voilà avant que la lourde réalité fait à base de requins et de gangrènes, me viennent le rattraper et le ramener au monde réel. Voilà. C'est un film que... que j'aime bien dans sa construction, parce que c'est un film qui, comme beaucoup de films de Danny Boyle, passe par beaucoup de registres différents, de manière extrêmement grossière, de temps en temps, avec des grosses ficelles, mais Danny Boyle est ce que j'appellerais un bourrin. mais c'est un bon bourrin c'est un bourrin que j'aime bien il fait énormément de choses ça part dans un peu tous les sens c'est très cruel toujours, il y a toujours ça dans les films de Danny Boyle cette volonté de dépeindre des petits communautés des groupes de personnes au sein desquels les conflits finissent toujours par se régler dans le sang et voilà et donc moi j'ai l'impression de vivre une épopée et je sais pas j'aime bien quoi je pourrais pas vous donner plus de d'arguments objectifs si alors si objectivement je trouve que le film est assez beau en tout cas le cadre est assez original la jungle, cette plage paradisiaque sur laquelle se passe tout le film. Et puis, il y a un petit côté... Ce qui fait, je pense aussi, que j'aime encore le film aujourd'hui, c'est qu'il y a un petit côté Sa Majesté des Mouches, où en tout cas, on a l'impression que ce sont des jeunes adultes, mais finalement, qui se comportent un peu comme des adolescents attardés, et les vrais adultes du vrai monde sont absents de tout le film. Donc, voilà, ça me rappelle un peu ça, donc j'aime bien. Ça vous a plu ?
- Speaker #0
Ouais. Puis il y a de la techno.
- Speaker #1
Il y a de la techno. Moi, ça m'a beaucoup plu parce que... Mais de toute façon, c'est le propos du bouquin à la base. Ça vient d'une expérience personnelle d'Alex Garland. C'est pérégrination de cool kid backpacker. Ouais, c'est ça. Et du dégoût sur le tourisme et même du tourisme en général. Et moi, je trouve que le film est très méchant vis-à-vis de la consommation du tourisme et de l'idéal du poursuite of happiness du random américain. ou européens ou occidentales en fait qui espèrent trouver le bonheur et l'accomplissement personnel, le développement de soi en partant dans le bout du monde et en se faisant des idées préconçues des pays qu'ils visitent évidemment et je trouve que le film est très très très méchant il va très loin sur cette critique et du coup ça me plaît ça s'arrête là
- Speaker #0
Non mais oui ça va assez loin, après ça attaque aussi ça attaque aussi les communautés un peu new wave,
- Speaker #1
bizarres quoi
- Speaker #0
Ça endresse un portrait un peu caricatural quand même. Mais je pense que... Noto l'hippie.
- Speaker #1
C'est presque une pré-attaque sur l'appropriation culturelle aussi, je trouve, dans un sens, ce film.
- Speaker #0
Notamment Tilda Swinton, qui a sa couronne à la fin. Bizarre la tenue, un peu cringe.
- Speaker #1
En décalage complet, évidemment, du monde réel et des habitants de ces pays. J'ai bien beaucoup aimé.
- Speaker #2
L'effet pervers du film, c'est qu'il a créé un sur-tourisme.
- Speaker #1
Et oui, malheureusement.
- Speaker #3
Et c'est vrai qu'à Maya Beach, à Koh Phi,
- Speaker #2
les autorités thailandaises sont obligées d'interdire.
- Speaker #3
Mais la plage a réouvert il n'y a pas longtemps.
- Speaker #2
Oui, parce que pendant 20 ans, du coup, c'était infernal.
- Speaker #0
J'imagine.
- Speaker #2
Vous allez expérimenter la plage.
- Speaker #3
Malheureusement, on a le même problème avec la troisième saison de The White Lotus en ce moment qui est en Thaïlande. Voilà.
- Speaker #2
c'est exactement pareil donc je pense qu'on va avoir 20 ans d'interdit dans certaines zones de Thaïlande on a eu le même problème avec les gendarmes à Saint-Tropez ouais bah Saint-Tropez il y a que des on va arrêter là parce que non mais en fait c'est ça qui me pose quand même question à chaque fois c'est une critique très acerbe mais manifestement pas assez acerbe c'est toujours le problème de pas dégoûter les gens parce que manifestement ils ont pas compris tu vois Donc moi c'est la question que je me pose.
- Speaker #0
Mais c'est l'effet de beaucoup de films. Oui,
- Speaker #2
bien sûr.
- Speaker #1
Comme avec la science-fiction, est-ce que tu représentes des dystopies ? Parce que visiblement ça donne des idées à plein de gens.
- Speaker #2
Non mais je suis d'accord. C'est pour ça que je ne veux pas allumer le film là-dessus parce que ça ne serait pas juste. Moi c'est juste que c'est un film que j'ai vu depuis très longtemps. Toujours à la télévision. Parce qu'il est quand même extrêmement programmé.
- Speaker #0
C'est le film du dimanche.
- Speaker #2
Oui, c'est vraiment le film du dimanche. C'est un bon film du dimanche, j'ai toujours du plaisir, mais moi ça me fait un peu un effet, c'est ce que j'ai noté sur mon carnet de Jurassic Park. C'est-à-dire que je préfère l'idée de la plage que de voir le film de la plage, en fait. C'est-à-dire que ce que j'en garde, je le préfère, et une fois que je suis devant, en vrai, ça me saoule.
- Speaker #0
C'est lion,
- Speaker #2
gnagnin, machin Il y a plein d'allers et retours Qui me gavent un peu Et je trouve que
- Speaker #0
T'as pas aimé le personnage de Françoise ?
- Speaker #2
Moi dans la tête, si tu veux, je les adore. Je me souviens très bien de l'effet que m'a fait Virginie Ledoyen quand je l'ai vue dans le film, parce qu'elle est d'une beauté incroyable. Léonard de Décrépire aussi, il est incroyable. Guillaume Camais. Elle a pas dit. Volontairement, j'ai dit. Et surtout, je me souviens de la beauté, du paysage et du choc que ça te fait. C'est là où Danny Bolt est quand même un très bon réalisateur. C'est aussi cette BO qui est absolument géniale. Parce qu'il y a quand même le morceau porcelaine de Bobby qui est indissociable du film. Et à chaque fois que tu entends les deux premiers trucs, ça te donne envie d'aller faire la fête sur une plage avec des amis, avec une eau cristalline. Pour moi, ça me donne cette tension.
- Speaker #0
C'est un film un peu générationnel. Oui,
- Speaker #2
et ça, ça fonctionne très bien. après je te dis le problème c'est que quand je suis vraiment réellement face au film je vois beaucoup d'efforts c'est parce qu'on a vieilli on a fait des relous peut-être moi je les vois je vais regarder celui-là je pense que ce qui me plaît aussi c'est que c'est un côté effectivement très film d'aventure
- Speaker #0
C'est ça que j'aime beaucoup.
- Speaker #2
Film d'aventure, il y a toute cette épopée qui est presque de l'ordre du pirate. Il y a le trésor pirate, il faut essayer de le trouver. Et donc il y a le fantasme, ça j'adore aussi. Mais je trouve que moi j'aime moins la deuxième partie du film. Je trouve ça long, en fait. Je trouve ça un peu hystérique, en plus.
- Speaker #0
Il y a la phase où il se tape une parano dans les bois. À chaque fois que je vois cette dégâts, je me dis putain...
- Speaker #2
C'est l'arrivée des mecs avec les calaches et tout, machin. Moi, je trouve ça très long, tout ça. Je suis un peu de la mode... C'est long. Moi, c'est la partie que j'aime moins. Voilà. Après, c'est un film à voir, je pense. Mais on a fait beaucoup mieux depuis sur la question des sectes. Ou même, à l'époque, sur la question de la secte... très... très attirante et qui en fait s'avère extrêmement destructrice là c'est un peu la version bêta mais pas bêta, c'est bête oui oui la version informatique parce que je m'y connais à ma vie je pense que ce qui le démarque c'est un peu le cadre le cadre est incroyable ça fonctionne le tournage est... j'adore cette île, je sais pas pourquoi mais je fais une association entre eux c'est parce qu'il y a un énorme champ de bœuf que t'aimes bien cette île Camille alors vu la tour que je me paye en ce moment à cause du pollen loin de moi ce champ moi c'est plus le côté mer je ne sais pas pourquoi mais dans ma tête il y a un lien qui se fait avec l'île de Porco Rosso ah c'est le lagon le côté fermé je crois avec cette eau cristalline ça j'adore du coup
- Speaker #0
Bah oui, côté un peu secret, caché.
- Speaker #2
Bah oui, ça fait rêver, quoi.
- Speaker #0
Ça fait grave rêver.
- Speaker #2
Mais non, il faut retourner au turdin.
- Speaker #0
Il faut se couper les cheveux et mettre des pantalons.
- Speaker #1
Mais la fin, on parlera de la fin de la fin.
- Speaker #0
Lola, toi, t'aimes bien ?
- Speaker #3
Oui, bah moi, tu me l'avais montré il y a un moment. Je suis grave d'accord avec ce qu'a dit Léo. Et c'est pour ça que j'aime le film aussi. Et en même temps, je me retrouve dans ce que dit Camille. Mais oui, il y a un côté un peu doudou. au film, enfin voilà un truc un peu oui enfin je suis d'accord tu vois moi je l'ai revu il y a quelques jours et puis on voit tous les défauts et on est en mode et en même temps je me lasse pas de le revoir je pense que je l'ai vu 5 fois mais oui Danny Boyle il filme divinement bien cette île et je pense que elle était pas connue avant et Et ces espèces de rochers, montagnes qui sortent de l'océan, c'est un truc hyper extraterrestre. On ne s'y retrouve pas du tout, mais c'est hyper attirant et en même temps hyper inquiétant. Ce truc un peu fermé qui fait rêver, mais moi en même temps, m'angoisse beaucoup. De toute façon, le côté insulaire, moi de toute façon, m'angoisse. Ouais, j'ai pas grand chose d'autre à dire. Moi, c'est un film que j'aime beaucoup. La partie jeu vidéo avec...
- Speaker #1
Oh là, ouais, ça, ouais.
- Speaker #2
...un tas de bicarbonates à ma vie.
- Speaker #1
Ouais, il a un peu craqué. C'est un peu gênant,
- Speaker #0
ouais. Mais moi, je pense que le truc qui fonctionne aussi, c'est que Danny Boyle, il sait très bien filmer les jeunes adultes.
- Speaker #2
Oui, alors tu vois, après il y a quand même ce truc Jules et Jim là.
- Speaker #1
Ouais, le trouble.
- Speaker #2
Oui, voilà, bon, bon, bon, bon, pourquoi pas, mais on note quand même que dans la sélection, c'est là où Tilda Swinton est la moins exploitée. Oui, oui. Son talent d'actrice là, il est un peu...
- Speaker #0
Oui, oui.
- Speaker #2
Mis à part son physique qui est quand même très étonnant.
- Speaker #1
Ouais, jouer une méchante quoi.
- Speaker #2
Ouais, mais tu vois, elle est pas...
- Speaker #0
Bah moi, ce qui me fait rire, c'est qu'il y a le Medeje là-bas quoi. C'est ça qui me...
- Speaker #1
Franchement, moi c'est pour ça que je trouve que le film a un propos. Par contre, la forme a vieilli, on en parlait. Les défauts, ils sont surtout sur la forme, je trouve. Et après, je trouve que le fond du film est toujours aussi valide, voire même encore plus peut-être valide maintenant.
- Speaker #3
Mais oui, quand elle dit à la fin, non, on est chez nous, c'est notre maison, on l'a construit et tout, elle dit ça. à des natifs.
- Speaker #2
Ça nous rappelle Bali en ce moment.
- Speaker #1
Bonjour. Calme-toi. Et ce que je trouve super aussi, c'est la toute fin. De toute façon, on va raconter tout le film. En fait, à la fin, Richard rentre chez lui, aux Etats-Unis, dans un cybercafé avec des ordinateurs Apple première génération. Et en fait, le résultat de cette expérience quand même finalement hyper violente c'est un collectible une signature mail d'une carte postale quoi tu vois et en fait c'est vraiment le petit tampon hop j'ai fait ça moi j'ai fait la thaïlande moi j'ai fait la secte ouais ouais ouais je fais la souche pour attémoigner chez guillaume plage
- Speaker #0
C'est d'ailleurs bizarre qu'il n'est pas encore invité non mais c'est vrai que il a littéralement assisté au meurtre de De 5 ados, il y a des mecs qui se sont fait... De 4 ados, il y a des mecs qui se sont fait déchiqueter par des requins et il en a buté un pour abroger ses souffrances. Et il rentre en mode, ok, je vais aller m'inscrire à la boîte d'antérim.
- Speaker #1
J'ai un super souvenir sur ma boîte mail, on m'a envoyé une photo du voyage, c'est top.
- Speaker #3
Mais ça d'ailleurs, cette scène d'attaque de requins, elle est vachement bien. les franchements
- Speaker #1
C'est du hors-champ en plus, t'entends juste les... Bah non,
- Speaker #3
tu vois les blessures aussi et je trouve que c'est vachement bien.
- Speaker #1
Oui, mais l'attaque.
- Speaker #3
Ah oui, l'attaque, mais les trois victimes, franchement, moi ça me traumatisait.
- Speaker #2
Et puis vraiment, c'est le retour... C'est vrai que tu sens, toi en tant que spectateur, d'un seul coup, une espèce de bulle qui explose complètement où tu te dis, bon, là on est dans la merde parce que c'est bien beau d'être isolé, mais en fait...
- Speaker #0
Bah puis ce truc...
- Speaker #2
très dur de dire qu'on sait pas en français kolanta sont des connais moi ce film je pense que l'antenne pas loin de copie donc mais je pense que ça est un fantasme de tu
- Speaker #3
vois mais d'ailleurs que l'on a ils tournent plus du tout en thaïlande et d'ailleurs Denis Brognard,
- Speaker #0
Léonard DiCaprio, même temps.
- Speaker #2
Il fait un... un figurant là au fond en train de couper des bannes c'est un peu notre Leonardo DiCaprio arrête arrête on va se taper un truc en diffamé parce que je sais pas si c'est goûme des meufs de 24 ans toute la journée je ne pense pas d'ailleurs c'est
- Speaker #0
pas ma seule on est quand même pas Tilda Swinton on l'a oublié c'est Johnny Brogner là moi c'était une de mes c'était un de mes premiers crushs sur Tilda la plageante. Ah ouais ! J'étais vraiment jeune quand je l'ai vue, je l'ai vue à la télé, je devais avoir 12 ans.
- Speaker #2
Je pense que...
- Speaker #0
Donc ouais, je m'étais dit, waouh, cette meuf a quand même... un truc spécial, elle me fait peur mais en même temps j'ai envie de lui parler tu as envie de rejoindre sa secte j'ai envie de rejoindre sa secte ouais ouais et puis il y a juste le truc qui fonctionne encore quand même parce que maintenant je le regarde un peu avec une certaine distance mais le truc qui fonctionne encore et qui est très très bien c'est ce truc qu'on voyait aussi dans le cercle des neiges ou la société de la neige comme dit Camille tout à l'heure c'est la société de la neige Snow Society c'est pas la Nouéba c'est le truc de dire qu'on tolère pendant un temps que les gens soient malades et en fait quand ils commencent à trop empiéter sur notre Confort personnel, on a envie qu'il dégage. Et ça, c'est très dur.
- Speaker #3
Mais c'est réel.
- Speaker #0
Et c'est malheureusement très réel. Donc voilà, c'est réel.
- Speaker #1
C'est réel, la plage, c'est réel. Et petit truc aussi sur Alex Garland, c'est le début de la fin de son dégoût pour le monde du cinéma, le fait que ça a eu l'effet, la portée inverse de porter son histoire en film sur ce qu'il voulait éviter, c'est-à-dire un sur-tourisme à l'endroit du tournage du film. Bye. Donc voilà. Si vous avez dans l'idée d'aller visiter, ne le faites pas.
- Speaker #3
Il a arrêté le cinéma, là, maintenant,
- Speaker #0
ça y est. Il a dit qu'il prenait sa retrait. Ah bon ?
- Speaker #1
Voilà,
- Speaker #0
énorme bullshitter. Merci,
- Speaker #3
Alex.
- Speaker #0
Tu vois, je t'aimais bien. On n'en aura pas au prochain épisode.
- Speaker #1
Oh non !
- Speaker #0
Voilà, je t'annule, j'ai rayé.
- Speaker #3
Euh... Vanillation.
- Speaker #0
Et ben du coup, il nous reste la dernière rubrique de cette émission.
- Speaker #1
Et pas des moindres.
- Speaker #0
Qui est la rubrique ? C'est la première émission. Qu'avez-vous fait dimanche dernier ? Quelqu'un ?
- Speaker #3
Ben moi, j'ai envie de dire qu'au pipi, ça me fait penser à l'urine, mais ça me fait penser à la saison des asperges.
- Speaker #1
De Tep.
- Speaker #2
Ah !
- Speaker #1
T'as raison, c'est la saison des asperges.
- Speaker #3
que je recommande. Je n'ai vraiment rien fait d'intéressant dimanche dernier. Donc, manger des asperges, c'est hyper bon.
- Speaker #1
Et ça fait le retour des restos de bouche.
- Speaker #3
Et voilà.
- Speaker #0
Bravo.
- Speaker #3
Et la brise a envie de crever parce que je dis ça tous les jours à propos des asperges.
- Speaker #0
Voilà. Eh bien, super. C'est pas mal. Les asperges qui font puer de la piscine.
- Speaker #1
Moi j'ai fait du vélo, j'ai fait la petite boucle de la Marne, donc à savoir Charenton, Créteil, Bonneuil, Jouinville, Lavarennes, Saint-Mort et après voilà quoi après il faut rentrer. On a fini la boucle.
- Speaker #3
C'était l'activité sportive de Léo.
- Speaker #1
La seule de l'année. C'était dix dernières années. La boucle est bouclée. La boucle est bouclée. J'ai fait 14 bornes de vélo, j'avais envie de mourir. Mais c'était très chouette, il faisait beau et tout.
- Speaker #0
Camille, toi, tu as une petite recours ?
- Speaker #2
Oui, alors moi, j'ai une recours en lien avec l'épisode. J'ai choisi de vous recommander un parfum co-signé par Tilda Swinton. C'est vrai ?
- Speaker #1
Oh là là !
- Speaker #2
Elle a co-signé un parfum avec Etat Libre d'Orange. Je crois que j'avais déjà potentiellement recommandé Etat Libre d'Orange. J'adore cette marque. Je crois pas.
- Speaker #0
Je crois pas que tu l'as recommandé.
- Speaker #2
Ah bon, bah, c'est une maison de parfums française. Et ils ont signé un parfum avec Tita Swinton qui s'appelle Like This.
- Speaker #0
C'est aux aisselles de Tita Swinton.
- Speaker #2
Non, c'est un parfum qu'ils ont imaginé ensemble. Elle a rêvé de ce parfum apparemment. Et donc, ils ont fait ça ensemble. Juste pour vous donner un peu une idée, ça sent un peu le potiron. Non, mais c'est vrai, ça sent très bon. C'est un parfum parfait pour l'automne. Mandarine jaune, gingembre, potiron, fleur d'immortel, néerolite maroc. Rose de Grasse, Vétiver, Eliotre et Musque.
- Speaker #1
Ça sent... Enfin, ça...
- Speaker #2
Voilà.
- Speaker #1
La description sent bon.
- Speaker #2
C'est un peu orange. Je trouve que c'est une couleur.
- Speaker #0
Ça t'évoque...
- Speaker #2
Voilà.
- Speaker #3
Moins bien que les asperges, mais admettons. Ok,
- Speaker #2
je fais juste une. Encore trop belle en fait que les asperges.
- Speaker #0
Eh bien, moi, je suis allé au cinéma voir Mickey and the set.
- Speaker #2
Ah,
- Speaker #0
bah oui. 17ème Mickey, Mickey 17, je sais pas.
- Speaker #1
T'avais vu les 16 avant ?
- Speaker #0
Allez. C'est bien, je pense.
- Speaker #3
C'est très bien.
- Speaker #0
C'est vachement bien. Ouais, c'est chouette. Enfin, moi, ça me... C'est très marrant. Je sais. Ça a été tourné avant que Trump ne redevienne président des États-Unis. Et c'est quand même extrêmement... On se demande s'il n'y a pas eu des reshoots, quoi. Tellement, c'est... C'est actuel. Il y a même une histoire de tronçonneuse et un type qui pourrait ressembler un peu à Musk quand il ne ressemble pas à Trump. Donc, franchement...
- Speaker #2
On vit dans une dystopie, quoi.
- Speaker #1
La caricature ne fonctionne plus, évidemment. C'est un constat terrible, moi, je trouve.
- Speaker #0
Mais le film est, contrairement à ce à quoi je m'attendais, extrêmement drôle. En tout cas, il m'a fait beaucoup rire. Je m'attendais pas. À sourire, je m'attendais. Mais en fait, non, vraiment, je me suis marré.
- Speaker #3
T'as fait des barres, ouais.
- Speaker #0
Mais des barres de rire.
- Speaker #3
Il a gloussé dans le cinéma, il n'y avait que lui.
- Speaker #0
C'est vrai que j'ai gloussé, j'ai fait un peu des... Comme ça. C'est un peu égal. T'as de la chance,
- Speaker #2
c'est vraiment des...
- Speaker #0
Moi, je le faisais pendant un grand silence. Tu sais, comme les gens un peu bizarres. Tu vois, tu vas...
- Speaker #2
Alors,
- Speaker #0
il ne passe rien, tu vois. Tu vas en train d'aller. Regardez un truc abject. Donc, non, moi, j'ai vraiment trop kiffé. Et Bon Juno, le goût. Bien sûr,
- Speaker #1
le goût.
- Speaker #2
Et puis Robert, c'est quand même toi. Un autre de nos acteurs fétiches.
- Speaker #0
D'ailleurs, il m'a confirmé qu'il viendrait peut-être dans dix ans.
- Speaker #3
Moi, j'aimerais qu'il fasse un film avec Tilda.
- Speaker #0
L.A.
- Speaker #1
c'est possible que ça arrive vu que Bonjono il a casté les deux maintenant dans Transpersonnel c'est vrai il y avait plein d'autres films dont on aurait pu parler ah bah oui j'ai choisi La Plage mais effectivement vous entendrez parler de ces films là il y avait Transpersonnel et puis il y avait quoi d'autre ?
- Speaker #3
Only Lover
- Speaker #0
les vampires Dead Don't Die Dead Don't Die c'est toujours Giger oui il y avait plein d'autres films on les placera dans d'autres trucs moi un jour je ferai un spécial quête blanchette parce que j'adore aussi quête blanchette
- Speaker #2
en termes d'actrice de la même génération il faut que tu imposes des private jokes à propos de qu'elle t'enchaîne pour l'instant moi je la vois pas encore dans nos blagues mais ça va arriver ça me saurait tarder ça va arriver si elle continue à faire la
- Speaker #0
performing actrice ça va arriver mais bon Tida elle joue la plateforme ouais elle est indétrônable Tida à partir de 2015 elle fait 6 émissions de rôle dans les films ouais Comment il s'appelait le remake de... On en a parlé. Le remake de... Oh, Suspiria.
- Speaker #2
Ah oui,
- Speaker #0
oui. Il y avait eu des histoires comme quoi Tom York...
- Speaker #2
C'est un anecdote que je ne sais pas. Il y avait...
- Speaker #0
Suis, tu vois. Il y avait des gens qui disaient que Tom York et Tilda Swinton étaient la même personne. voilà bon bref dans la vraie vie tu veux dire ?
- Speaker #2
ouais j'ai vu Tom
- Speaker #0
York en concert il me semble pas qu'il y avait ça mais bon on ne sait pas les gens jeunes et crédules d'accord évidemment adhérer à cette politique bon bah j'ai déjà croisé de Suntan et ben voilà et ben c'est fini bravo merci mettez des étoiles ça fait toujours plaisir de vous écouter vous êtes des amis ouais Je suis fatigué, mais on a enregistré beaucoup la filière. Donc là, on va faire une petite pause. Et puis, il n'y aura pas de pause pour vous.
- Speaker #1
Oui, c'est que pour nous.
- Speaker #2
C'est de l'interne.
- Speaker #0
Plus en forme. Et peut-être avec une invitée,
- Speaker #2
je ne sais pas.
- Speaker #0
Oui. Voilà, des bisous. A dans 15 jours.
- Speaker #2
Ciao,