Speaker #0Bienvenue dans la saison 4 de La Compteuse de son. Entrez, installez-vous à votre aise et prenez un temps pour vous poser ailleurs, dans un autre univers. L'épisode du jour vous emmènera le long des mots d'Arthur Conan Doyle dans une œuvre intitulée Tant que les océans seront les ligaments qui relient les différentes parties du grand empire britannique, nous ne serons pas à l'abri du romanesque, car l'âme se laisse agiter par les eaux, tout comme les eaux obéissent à la lune, et quand les grands routes d'un empire, bordés de l'éternel danger, sont aussi affiches de spectacles et de sons étranges, il faut avoir l'esprit bien épais pour demeurer insensible à leur sortilège. À présent, la Grande-Bretagne s'étend loin au-delà d'elle-même, puisque les trois mille dos territoriales de chaque autre littoral constituent sa frontière, qu'elle a gagnée par le marteau, le métier à tisser et le pic, plutôt que par les arts de la guerre. L'histoire, en effet, nous assure qu'aucun roi, qu'aucune armée ne peut barrer la route à l'homme qui, ayant deux pences dans son coffre-fort et sachant où il pourra transformer ces deux pences en trois, consacre son intelligence à atteindre sa destination et comme la frontière a avancé l'intelligence de la grande bretagne s'est élargie et s'est répandue suffisamment de par le monde pour que tous les hommes s'aperçoivent que les routes de l'île sont continentales tout comme les routes du continent sont insulaires mais pour en arriver là il a fallu payer le prix et ce prix continue d'être onéreux De même que le monstre antique devait recevoir en guise de tribu annuelle une jeune vie humaine, de même pour notre empire nous sacrifions quotidiennement la fleur de notre jeunesse. La machine est immense et robuste, mais le seul carburant qui la fasse fonctionner est de la vie d'anglais. Voilà pourquoi, quand dans les vieilles cathédrales grises nous regardons les plaques qui recouvrent les murs, nous lisons des noms étrangers. des noms qu'ignoraient les bâtisseurs de ces murs car c'est à pechawar à umbella à corti à fort pierson que meurent les jeunes pour ne laisser derrière eux qu'une tradition et une plaque si un obélisque se dressait au-dessus de chaque corde anglais il n'y aurait pas besoin de tracés de frontières car un cordon de tombeau montrerait jusqu'où le flux anglo-celtique a clapoté cela aussi concurrentement avec les eaux qui nous relient au monde, contribuent au romanesque dont nous sommes imprégnés. Quand tant d'hommes et de femmes ont de l'autre côté des mers les êtres qu'ils chérissent et qui avancent sous les balles des montagnards ou dans les marais de la malaria, alors l'esprit entre en communication avec l'esprit et des histoires étranges surgissent. Rêves, pressentiments, visions où la mère voit son fils en train de mourir et sombre dans le désespoir avant même que son deuil lui soit annoncé. récemment la science s'est penchée sur ce problème et lui a accolé une étiquette mais que savons-nous de plus sinon qu'une pauvre âme frappée et aux abois peut projeter à travers la terre à quinze mille kilomètres de distance l'image de son triste état jusqu'à l'esprit qui lui est le plus proche loin de moi de nier ce pouvoir mais je crois qu'il faut être prudent en de telles matières Car une fois au moins, j'ai appris que ce qui était dans le cadre des lois naturelles peut sembler tout à fait en dehors d'elles. John Van Cittar était le deuxième associé de la société Hudson & Van Cittar, exportatrice de café de Ceylon. Il était d'ascendance hollandaise, mais 100% anglais de cœur et de manière. Depuis de nombreuses années, j'étais son agent à Londres. Quand il arriva en Angleterre pour y passer trois mois de vacances, il s'adressa à moi pour obtenir les introductions lui permettant de s'initier à la vie de la ville et de la campagne. Il quitta mes bureaux avec sept lettres dans sa poche. Pendant quelques semaines, de courts billets provenant de différents endroits m'informèrent qu'il avait gagné la sympathie de mes amis. Puis j'appris qu'il s'était fiancé avec Emily Lawson, de la branche cadette des Hereford Lawson, et presque aussitôt après qu'ils s'étaient mariés. La cour d'un voyageur ne pouvait être que brève, et déjà approcher la date à laquelle il devait reprendre le bateau. Ils partiraient ensemble pour Colombo, à bord d'un navire de la société, voilier de mille tonneaux. Ce serait leur voyage de noces. l'époque était extrêmement favorable aux planteurs de café de ceylan il n'avait pas encore connu cette effroyable saison qui en quelques mois de pourrissement ruina toute une communauté qui avait remporté une victoire commerciale considérable et qui à force d'audace et de ténacité allait en remporter une deuxième les champs de thé de ceylan sont en effet un monument du courage britannique tout comme le lion à waterloo mais en Aucun nuage ne menaçait encore l'horizon. Les espoirs des planteurs étaient entiers. Vincita revint à Londres en compagnie de sa jeune et jolie femme. Il me la présenta, nous dînâmes ensemble, et il fut finalement convenu que, puisque les affaires me réclamaient également assez lent, je serais leur compagnon de voyage sur l'Eastern Star, dont l'appareillage était prévu pour le lundi suivant. Je le revis le dimanche soir. il pénétra chez moi vers neuf heures avec un air soucieux et ennuyé quand je lui serrai la main je remarquai qu'elle était chaude et sèche je voudrais atkinson me dit-il que vous me fassiez servir un peu de jus de citron et de l'eau je meurs littéralement de soif et plus je bois plus j'ai envie de boire je sonnais et commandai une carafe et les verres Vous avez de la fièvre, lui dis-je. Vous ne semblez pas dans votre assiette. Non, je ne me sens pas bien. J'ai une crise de rhumatisme au rein et je n'ai pas d'appétit. C'est ce maudit Londres qui m'étouffe. Je ne suis pas accoutumé à respirer un air que brassent en même temps quatre millions de poumons. Il agita ses mains crispées devant sa tête. Il donnait réellement l'impression d'étouffer. Dès que vous serez en mer, vous vous sentirez mieux. Oui. Là, je suis d'accord avec vous. C'est ce qu'il me faut. Je n'ai pas besoin d'un autre médecin. Si je n'embarque pas demain, je tomberai malade. Il avala d'un trait sa citronnade et il se frictionna le creux des reins avec ses deux mains. On dirait que ça me fait du bien. reprit-il en me regardant d'un œil embrumé. Maintenant, j'ai besoin de votre assistance, Atkinson, car... Je suis dans une situation délicate. Laquelle ? Voilà. La mère de ma femme est tombée malade et elle lui a câblé pour l'appeler à son chevet. Je n'ai pas pu l'accompagner. Vous savez mieux que personne comme j'ai été retenue ici. Et elle a dû partir seule. Maintenant, je viens de recevoir un autre télégramme me disant qu'elle ne pourrait pas venir demain, mais qu'elle rejoindrait le bateau à Falmouth, mercredi. Nous y faisons escale, vous le savez, et je trouve difficile, Atkinson, qu'on demande à un homme de croire en un mystère et qu'on le maudisse s'il ne peut pas y croire. Qu'on le maudisse, comprenez-moi, pas moins ! Il se pencha en avant et renifla comme s'il allait se mettre à s'englouter. Je réfléchis alors qu'on m'avait beaucoup parlé des habitudes de l'île et de la façon dont on y buvait sec. L'alcool devait être la cause de ses paroles incompréhensibles et de ses mains enfiévrées. J'éprouvais un vif chagrin, avoir un jeune homme aussi noble entre les mains du plus abominable de tous les démons. Vous devriez aller vous coucher, dis-je non sans sévérité. Il se frotta les yeux comme s'il cherchait à se réveiller, et me regarda d'un air étonné. Je vais y aller. me dit-il paisiblement. Je me suis sentie un peu dans les nuages tout à l'heure, mais j'ai récupéré maintenant. Voyons, de quoi parlais-je ? Oh, de ma femme, naturellement. Elle embarquera à Falmouth. Moi, je voudrais aller par la mer à Falmouth. Je crois que ma santé en dépend. J'ai besoin d'un peu d'air pur dans mes poumons pour être complètement sur pied. Je vous demande donc de me rendre un service d'ami. Vous irez à Falmouth par le train, pour le cas où nous serions en retard, et vous veillerez alors sur ma femme. Descendez au Royal Hotel. Je lui télégraphierai que vous y êtes. Sa sœur l'accompagnera jusque-là, si tout ira bien. Avec plaisir, répondis-je. En fait, je ne demande pas mieux que d'aller à Falmouth par le train, car d'ici Colombo, nous aurons le temps de jouir de la mer. Je crois aussi que vous avez... terriblement besoin d'un changement d'air. À votre place, j'irai me coucher sans tarder. Oui. je dormirai à bord cette nuit voyez-vous une sorte de brume passa encore devant ses yeux je n'ai pas bien dormi ces dernières nuits j'ai été contrarié par des dans un effort désespéré il cria par des doutes de nature théologique Zut ! Je me demandais pourquoi le Tout-Puissant nous avait créés, pourquoi il nous mettait du coton dans le cerveau et installait de petites douleurs au creux de nos reins. Peut-être irais-je mieux ce soir. Il se leva et s'accrocha au dossier de sa chaise. Écoutez-moi, Vancitar, lui dis-je avec gravité. Je vais vous donner l'hospitalité ce soir. Vous n'êtes pas en état de sortir. Vous ne marchez pas droit. Vous avez fait des mélanges d'alcool. d'alcool il me dévisagea d'un regard stupide d'habitude vous supportiez mieux de boire je vous donne ma parole atkinson que je n'ai pas bu un seul verre depuis deux jours ce n'est pas l'alcool je ne sais pas ce que j'ai je suppose que vous croyez que c'est un effet de l'alcool il prit ma main et la promena sur son front seigneur m'exclamai-je Il avait la peau mince comme un ruban de velours. Sous la peau, je sentis comme une couche serrée de menu plomb. Vous inquiétez pas, dit-il en souriant. J'ai eu un très mauvais lichen vésiculaire. Mais ça n'a rien à voir avec le lichen vésiculaire. Non, c'est l'ondre. C'est de respirer ce mauvais air. Demain, j'irai beaucoup mieux. Il y a un médecin à bord. Je serai donc en deux bonnes mains. maintenant je vais partir non lui dis-je en le forçant à se rasseoir ce serait pousser trop loin la plaisanterie vous ne bougerez pas d'ici avant d'avoir vu un médecin restez où vous êtes je pris mon chapeau et me précipitai chez un médecin qui habitait près de chez moi je le ramenai tout de suite mais mon salon était vide et vingt-six tard parti je sonnai le domestique m'annonça que le gentleman avait commandé un fiacre sitôt après mon départ et qu'il était monté dedans il avait dit au cocher de le conduire sur les docks le gentleman semble-t-il malade demandai-je malade répondit mon domestique en souriant non monsieur il chantait à tue-tête ce renseignement ne me rassurait pas du tout mais je réfléchis qu'il se rendait sur l'island star qu'il y avait un médecin à bord et que je ne pouvais plus rien faire pour lui néanmoins quand je me rappelais sa soif ses mains brûlantes son oeil lourd ses propos incompréhensibles et enfin ce front lépreux j'emportai dans mon lit un souvenir désagréable de mon visiteur et de sa visite à onze heures le lendemain je me rendis sur les docks mais l'eastern star avait déjà commencé à descendre le fleuve et se trouvait presque à J'allais à Grefcent par le train, mais quand j'arrivais, ce fut pour voir ses mâts à bonne distance, précédés par le panache de fumée d'un remorqueur. Je n'aurais donc plus de nouvelles de mon ami avant Falmouth. Quand je rentrais à mon bureau, un télégramme m'attendait. Madame Van Sittar était arrivée à Falmouth. Le lendemain soir, nous nous retrouvions au Royal Hotel, où nous devions attendre l'Eastern Star. Dix jours s'écoulèrent, nous ne ressûmes aucun. Aucune nouvelle du bateau. Je n'oublierai pas facilement ces dix jours-là. Quand l'Eastern Star avait quitté la Tamise, une grosse tempête s'était levée. Elle souffla pendant presque toute une semaine sans la moindre trêve. Sur la côte méridionale, on n'avait jamais vu une tempête aussi longue et aussi furieuse. Des fenêtres de notre hôtel, la mer nous paraissait drapée dans du brouillard. Le vent pesait si lourdement sur les vagues que la mer ne pouvait pas se soulever. La crête de chaque lame était aussitôt arrachée. Les nuages, le vent, la mer se ruaient vers l'ouest. Au milieu de ces éléments déchaînés, j'attendais jour après jour, avec pour seule compagnie une femme pâle et silencieuse, dont les yeux reflétaient l'épouvante. Du matin au soir, elle restait collée à la vitre, le regard fixé sur ce voile de brouillard gris. à travers lequel un navire pourrait surgir. Elle ne disait rien, mais son visage était une longue plainte. Le cinquième jour, je pris l'avis d'un vieux marin. J'aurais préféré être seule avec lui, mais elle m'avait vu lui adresser la parole et elle arriva aussitôt, la bouche entreouverte et les yeux suppliants. Parti depuis sept jours de Londres, dit-il. Donc, cinq dans la tempête. Eh bien, la Manche a été nettoyée par ce vent. Il y a trois hypothèses. La tempête a pu l'obliger à chercher refuge dans un port français. C'est vraisemblable. Pas du tout. Il savait que nous étions ici. Il nous aurait télégraphié. Ah oui. Alors, il a pu pousser au large pour l'éviter. À ce compte-là, il ne devrait pas être loin de ma der en ce moment. C'est parfaitement possible, madame. Vous pouvez m'en croire. Et la troisième hypothèse ? Vous ai-je parlé d'une troisième hypothèse ? Non, deux seulement, je pense. Je ne crois pas avoir parlé d'une troisième. Votre bateau se trouve quelque part au milieu de l'Atlantique. et vous aurez bientôt de ces nouvelles car le temps va changer ne vous tracassez pas madame attendez jusqu'à demain vous aurez dès le matin un joli ciel bleu le vieux marin avait prédit juste le lendemain le ciel était dégagé à l'exception d'un nuage bas qui roulait dans l'ouest et qui était le dernier lambeau de colère de la tempête nous n'en eûmes pas pour cela plus de nouvelles du bateau trois journées harassantes s'écoulèrent encore puis un marin se présenta à l'hôtel avec une lettre je poussai un cri de joie elle émanait du capitaine de l'eastern star quand j'eus lu les premières lignes je voulus cacher la lettre mais elle me l'arracha des mains j'ai lu le début dit-elle d'une voix neutre je peux donc voir la suite la lettre était rédigée comme suit cher monsieur m vincittar est en bas avec la petite vérole et nous sommes déportés si loin de notre cap que nous ne savons pas quoi faire il a perdu la tête et il est incapable de nous donner des ordres d'après mes calculs à l'estime nous ne sommes qu'à quatre cent vingt kilomètres de aussi je suppose qu'il vaut mieux pousser jusque-là hospitaliser m b et attendre dans la baie votre arrivée un voilier partira de falmouth pour funshall dans quelques jours m'a-t-on dit cette lettre vous sera portée par l'entremise du brick marianne de falmarth il y a cinq livres à payer à son capitaine respectueusement vôtre g n o elle était merveilleuse cette jeune fille qui sortait du collège aussi calme et aussi forte qu'un homme elle ne dit rien elle serra ses lèvres et coiffa sa capeline vous sortez demandai-je oui puis-je vous être utile non je vais chez le médecin heu oui pour apprendre comment on soigne la petite vérole elle s'affaira toute la soirée le lendemain matin nous nous embarquâmes pour madère à bord de la rose of shannon la brise soufflait à dix nœuds à l'heure Pendant cinq jours, nous avançâmes à une allure soutenue et nous arrivâmes non loin de l'île. Le sixième, le vent tomba brusquement. Nous demeurâmes immobilisés sur une mer d'huile. À dix heures du soir, Émilie Vansittar et moi, nous étions appuyés sur le bastingage tribord de la poupe. La lune brillait derrière nous et projetait à nos pieds l'ombre noire du bateau et celle de nos deux têtes sur l'eau qui miroitait. de l'ombre s'étirait un chemin de clair de lune allant en s'élargissant jusqu'à l'horizon solitaire nous parlions en baissant la tête nous bavardions sur le calme sur les chances d'un vent favorable sur l'aspect du ciel quand tout à coup il y eut un plouf dans l'eau comme si un saumon avait sauté et là en pleine lumière john van sitaar émergea de la mer et leva la tête Je ne vis jamais rien de plus net. La lune l'éclairait en plein. Il se trouvait à trois longueurs d'aviron de nous. Il avait le visage plus soufflé qu'à notre dernière rencontre. Sa peau, par endroits, était pommelée de croûte noire. Ses yeux et sa bouche étaient grand ouverts comme quelqu'un qui aurait été frappé d'une surprise considérable. Une substance blanchâtre tombait en ruban de ses épaules. Il avait une main levée vers son oreille, l'autre repliée en travers de la poitrine. Je le vis jaillir hors de l'eau et sur la surface calme de l'océan. Les rides dessinèrent leur cercle au flanc du bateau. Puis il retomba et j'entendis un bruit de craquement, de déchirure, comme si par une nuit glaciale, un fagot de bois sec pétillait dans un bon feu. Quand je regardais de nouveau, je ne vis plus aucune trace de lui. Un remous sur la mer marquait seulement l'endroit où il était apparu. Je ne saurais dire combien de temps je restais là. penché sur la pointe des pieds, me cramponnant d'une main au bastingage et de l'autre soutenant une femme qui avait perdu connaissance. Je passais pour le contraire d'un émotif. Cette fois, du moins, je fus bouleversée jusqu'au fond de l'âme. À deux ou trois reprises, je tapais du pied sur le pont pour m'assurer que j'étais encore le maître de mes propres sensations et qu'il ne s'agissait pas d'une création folle d'un cerveau déréglé. Émilie Vincitar frissonna. ouvrit les yeux elle se dressa les mains sur le bastingage face à la mer scintillant sous le clair de lune son visage avait vieilli de dix ans en une nuit d'été je l'avais vu murmura-t-elle j'ai vu quelque chose c'était lui c'était john il est mort je balbutiai quelques paroles sceptiques Il vient certainement de mourir, chuchota-t-elle, à l'hôpital de Madère. J'ai lu des choses de ce genre. Ses pensées étaient avec moi. Sa vision est venue à moi. Oh, John, mon chéri, mon chéri perdu à jamais ! Elle éclata en sanglots. Je la conduisis à sa cabine où je la laissai à son chagrin. Une nouvelle brise se mit à souffler pendant la nuit, et le lendemain soir nous jetâmes l'encre dans la baie de Funchal. l'istern star était mouillé à peu de distance il avait le drapeau de la quarantaine hissé sur son grand mât et son pavillon en berne vous voyez me dit mme elle avait les yeux secs elle savait qu'aucune larme ne lui rendrait son mari dans la nuit nous reçûmes l'autorisation de monter à bord de l'istern star le capitaine haynes nous attendait sur le pont Le chagrin et l'embarras se lisaient sur son visage bronzé, et il cherchait ses mots pour annoncer la mauvaise nouvelle. Elle lui coupa la parole. Je sais que mon mari est mort, dit-elle. Il est mort hier soir vers dix heures, à l'hôpital de Madère, n'est-ce pas ? Le marin la regarda stupéfait. Euh, non, madame. Il est mort il y a huit jours, en mer, et nous avons été obligés de l'ensevelir là-bas. car nous nous trouvions dans une zone de calme et nous ignorions quand nous toucherions terre voilà donc les principaux faits qui ont trait à la mort de john van sitaar ainsi qu'à son apparition quelque part aux environs du degrés de latitude nord et du degrés de longitude ouest un cas plus net d'apparition spectrale s'était rarement produit aussi a-t-il été le sujet de nombreuses discussions de divers écrits il a été entériné par le monde savant et il a gonflé le dossier récemment ouvert sur la télépathie. Pour ma part, je maintiens que la télépathie ne fait pas de doute, mais je retirerai ce cas du dossier, et je dirai plutôt que nous n'avons pas vu l'apparition spectrale de John Van Sittar, mais bel et bien John Van Sittar en personne, surgissant des profondeurs de l'Atlantique au clair de lune. J'ai toujours cru qu'un hasard peu banal, l'un de ces hasards si hautement improbables qui se produisent cependant si souvent, nous avait immobilisé au-dessus de l'endroit même où l'homme avait été enseveli en mer une semaine auparavant. Pour le reste, le médecin m'a dit que le poids de plomb n'avait pas été très bien attaché et que sept jours apporta un cadavre certaines modifications capables de le faire remonter à la surface. Le poids l'avait fait sombrer au fond de la mer. Si le poids s'est détaché, le cadavre a pu remonter à la surface avec la soudaineté que nous avons observée. Telle a été l'explication du médecin. jusqu'à plus ample informer je la fais mienne et si vous me demandez ce qu'il est advenu ensuite du cadavre je vous rappelle ce bruit sec de craquements de déchirements ainsi que le remous dans l'eau les requins se nourrissent en surface et ils pullulent dans cette région J'espère que cette excursion sonore vous a plu. Si c'est le cas, je vous invite à me mettre 5 étoiles ou un commentaire sur la plateforme d'écoute que vous utilisez. Et à me suivre sur mon compte Instagram à voideloua.voix.de Ou avec le hashtag lacompteuse de son. Je vous dis à bientôt. Et n'oubliez pas, je compte pour vous et je compte sur vous.